Le Livre Blanc du Financement Participatif par Lendix

28
 #EPARGNE #PME #FINANCEMENT #P2P #CROWDFUNDING #CROWDFUNDING #P2P #FINANCEMENT  LA RÉVOLUTION DES PLATEFORMES DE PRÊTS FINANCE PARTICIPATIVE

description

« La finance participative : quand les particuliers deviennent des banquiers » est une étude réalisée par Lendix. Cette étude vise à dresser un panorama de la finance participative et plus particulièrement de l’industrie des plateformes de prêts. Cette étude a aussi l’ambition d’inventorier les grands enjeux qui attendent cette industrie en France et les conditions indispensables à son succès. Cette étude concerne, certes, les investisseurs particuliers et les professionnels de la gestion de patrimoine, mais également les investisseurs institutionnels comme vous le découvrirez au fil de votre lecture.Lendix est une plateforme de prêts aux TPE et PME. Lendix est une émanation d’123Venture, première société de gestion de capital-investissement dédiée aux investisseurs privés avec plus de 1.2 milliard d’actif sous gestion et 60.000 clients.Société basée à Paris et dirigée par Olivier Goy, fondateur d’123Venture, Lendix a pour principaux actionnaires ses dirigeants, le fonds Partech Ventures et Weber Investissements.Lendix permet :- aux investisseurs particuliers et professionnels d’employer de manière utile et rentable leur épargne en facilitant le financement de l’économie réelle ;- aux TPE et PME de trouver de nouvelles sources de financement simples et efficaces en complément des banques.

Transcript of Le Livre Blanc du Financement Participatif par Lendix

  • #EPARGNE

    #PME

    #FINANCEMENT

    #P2P

    #CROWDFUNDING

    #CROWDFUNDING

    #P2P

    #FINANCEMENT

    LA RVOLUTION DES PLATEFORMES DE PRTS

    FINANCE PARTICIPATIVE

  • 2 S O M M A I R E

    Avant-propos

    U N R E N O U V E AU N C E S S A I R E D E

    L I N T E R M D I AT I O N F I N A N C I R E

    PA R S Y LVA I N D E F O R G E S

    D E S S I T UAT I O N S F I N A N C I R E S CO N T R A S T E S

    U N E O F F R E E N P L E I N E VO L U T I O N

    U N R E N O U V E AU I N D I S P E N S A B L E P O U R U N E N J E U E S S E N T I E L

    .04partie 1

    L E C R OW D F U N D I N G :

    D E Q U O I PA R L O N S- N O U S ?

    L E S O R I G I N E S D U C R OW D F U N D I N G

    L E C R OW D F U N D I N G D U D O N

    L E Q U I T Y C R OW D F U N D I N G

    L E C R OW D F U N D I N G D U P R T O U P E E R TO P E E R L E N D I N G ( P2 P L E N D I N G)

    .08partie 2

    L E F I N A N C E M E N T

    D E S T P E E T P M E

    U N M O N O P O L E B A N C A I R E Q U I A B E S O I N D E S E R E N O U V E L E R

    M A R C H U LT R A D P E N DA N T D E S C R D I T S B A N C A I R E S

    M A R C H B A N C A I R E CO N T R A I N T

    TA I L L E D U M A R C H

    .14

  • 3partie 2 partie 3

    L E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

    U N E N O U V E L L E S O L U T I O N D PA R G N E Q U I F I N A N C E D I R E C T E M E N T L E S T P E E T P M E

    L E S P I O N N I E R S D U P R T D S I N T E R M D I

    D U P E E R-TO- P E E R L A P L AT E F O R M E D E P R T S

    L E F O N C T I O N N E M E N T D E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

    U N E G R A N D E T R A N S PA R E N C E S TAT I S T I Q U E

    L E S FAC T E U R S C L S D E S U CC S D E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

    U N E C A PAC I T D E S O U R C I N G, CO T R D U I T, D E M P RU N T E U R S D E Q UA L I T

    U N E C A PAC I T DA N A LYS E R A P I D E D E S E M P RU N T E U R S

    U N E C A PAC I T D E L E V E D E C A P I TAU X AU P R S D I N V E S T I S S E U R S P R I V S CO M M E P R O F E S S I O N N E L S

    U N E C A PAC I T VO L U E R DA N S U N E N V I R O N N E M E N T R G L E M E N TA I R E CO N T R A I G N A N T

    U N E C A PAC I T T E C H N O LO G I Q U E P O U R R D U I R E L E S F R OT T E M E N T S

    L E S CO N D I T I O N S D U S U CC S F R A N A I S

    .17partie 4 remerciements

    .23 .27

  • 4 AVA N T- P R O P O S

    UN RENOUVEAU NCESSAIRE DE

    LINTERMDIATION FINANCIRE

    Le terme intermdiation tait classique-ment entendu comme faisant essentielle-ment rfrence lintermdiation bancaire et intgrait implicitement la transforma-tion, pour lessentiel de dpts (courts-termes) en crdits (longs termes). Ce temps est loin, dsormais, aprs la vague de d-rgulation de la fin du sicle dernier et la crise financire. Le contenu du terme a t irrsistiblement largi.

    Le 6 juillet 2014 Michel Sapin, Ministre des Finances et des Comptes Publics dclarait : Notre ami, cest la finance, la bonne fi-nance. De fait, la finance, au sens notam-ment des activits permettant dapporter des moyens de financement aux entre-prises, est aujourdhui un lment clef de la reprise franaise et de notre attractivit. La qualit de laccs des entreprises des res-sources appropries est un levier essentiel de leur comptitivit et de leur croissance (R&D - investissement - financements) et de leur capacit tirer parti durablement dun mouvement de reprise conomique.

    On sait quil ny a certes pas insuffisance dpargne domestique disponible et quil y a des liquidits offertes des prix sans prcdent historique. Le problme est bien celui, classique, de la transformation : comment acheminer une pargne des m-nages et des entreprises, certes abondante, mais trs courte et parfaitement adverse la prise de risques, vers des financements longs, par nature exposs aux risques de laventure entrepreneuriale ?

    Aujourdhui, les interrogations portent bien

    sur la qualit future de ce pontage : lorsque la reprise que nous esprons se matriali-sera et que les carnets de commandes se rempliront, comment les intermdiaires - financiers et les financeurs y rpon-dront-ils, compte-tenu des rglemen-tations nouvelles et des contraintes que celles-ci font peser sur le financement de lconomie ? Cest sur ces questions no-tamment que devront travailler les As-sises de linvestissement que le Prsident de la Rpublique a annonces pour lau-tomne.

    DES SITUATIONS FINANCIRES CONTRASTES

    Les situations trs contrastes en matire de capacits de financement des entre-prises ces deux dernires annes sont riches denseignements pour aborder les enjeux de la couverture de leurs besoins en cas de reprise. Les grandes ont en effet connu des facilits sans prcdent et, pa-ralllement, le financement des ETI a vo-lu trs rapidement. De nouvelles solutions hier rserves aux grands groupes tendent sadapter leurs spcificits. Ainsi, en 2013, les ETI auraient lev prs de 1,2 mil-liard deuros en EuroPP et elles bnficient galement des fonds de prts lconomie (notamment Novo 1 et 2) ainsi que du PEA PME qui devrait orienter vers elles de 4 6 milliards deuros dpargne des mnages. Progressivement, ces outils tendent donc se diversifier et il faut aussi veiller ce quils soient simplifis. En revanche, pour les PME

    PAR SYLVAIN DE FORGES

    Directeur Gnral dlgu dAG2R La Mondiale

    Prsident du Comit financements du MEDEF

    Avec laimable autorisation de la revue APF

  • 5Ainsi, les capacits de financement de nos entreprises en cas de reprise conomique, en particulier celles des TPE et des PME qui dpendent aujourdhui respectivement 68% et 61% du crdit bancaire, seront directement impactes par les volutions majeures des rgles prudentielles, qui psent lvidence sur la capacit des fi-nanceurs rpondre par les moyens tra-ditionnels une demande qui saccroitrait. Symtriquement, la structure des besoins a volu : les entreprises souhaitent de plus en plus diversifier leurs ressources, notam-ment au regard du crdit bancaire, et la nature mme de leurs demandes de finan-cements est en mutation. Elles ont besoin de solutions qui offrent une plus grande liquidit leur bilan (titrisation de crances, nantissement de stocks, etc.), une plus forte ractivit des outils de financement, mais aussi des concours plus long terme. Ces enjeux sont au cur du Pacte de res-ponsabilit et de lobjectif du million dem-plois. Il faut offrir nos entreprises, quelles que soient leurs tailles, la palette la plus large possible doutils de financement comptitifs pour rpondre leurs besoins avec une vritable contrainte de simplicit et daccessibilit.

    et les TPE, la situation semble plus com-plexe. Une demande atone a rencontr une offre sous contrainte, non seulement pour ce qui est des fonds propres, mais aussi - et surtout - des besoins courants (BFR, poste clients) ou encore du financement des ven-tuels investissements de dveloppement.

    cet gard, la relative stabilit du taux dinvestissement des entreprises au cours des dernires annes est trompeuse. Elle est largement due une rduction parallle du volume dinvestissement et de la valeur ajoute. En dpit dun effort singulirement important des entreprises pour maintenir leurs niveaux dinvestissements rappor-ts leurs marges, en ralisant un effort de R&D quivalent celui des entreprises allemandes, les investissements ont en ef-fet baiss en volume de 10% par rapport lavant crise et, pour lessentiel, ils ont port sur limmobilier et sur des projets dits dfen-sifs.

    Ainsi, ces chiffres rendent compte dune situation proccupante et de certaines fai-blesses structurelles de nos entreprises qui mriteraient en particulier dtre plus forte-ment capitalises. Mais les problmatiques souleves aujourdhui sont davantage celles dun carnet de commande rduit, dune ac-tivit conomique atone, que dun accs au financement globalement et significative-ment contraint. Toutefois, quen sera-t-il de-main lorsque la croissance reviendra des niveaux esprs, par exemple 1,5% ?

    Lanalyse de la relation avec les banques confirme une grande htrognit. Pen-dant la crise, le crdit bancaire en France sest semble-t-il mieux comport que dans la plupart des autres pays de lUnion Eu-ropenne. Les prts aux TPE se sont ainsi montrs relativement dynamiques (226 mil-liards deuros dencours de crdits aux TPE en 2013, en augmentation de 2,2 % par rap-port dcembre 2012). Pourtant, nombre de petites et moyennes entreprises expriment leurs difficults obtenir des ressources appropries. Cette dissonance rvle la co-habitation dentreprises en bonne sant, qui bnficient dun accs aux financements sans prcdent historique en termes de cot et de volume, avec des entreprises trs prouves par la crise, qui font face une slectivit accrue des financeurs en termes de risque de crdit, avec une trs faible sen-sibilit au prix. Les difficults daccs des crdits de trsorerie en particulier peuvent tre relles.

    pour les PME et les TPE, la situation semble plus complexe.

  • 6UNE OFFRE EN PLEINE VOLUTION

    La part des concours bancaires tradition-nels est appele reculer comme dans beaucoup de pays dvelopps. Dautres solutions complmentaires ou alternatives devraient monter en volume pour rpondre au besoin de financement de la croissance.

    Il faut donc mettre en place et accompa-gner le dveloppement de nouvelles voies, franaises et donc communautaires, de shadow banking, qui nest en France ni shadow (tout ceci se fait au grand jour), ni le plus souvent banking au sens strict, mais nanmoins presque toujours rgul (par lAMF, ou par lACPR), en ouvrant le plus dalternatives possibles - tant quelles sont raisonnablement saines.

    Ces voies sont en cours dexploration : il y a de nombreux exemples, en commen-ant par divers procds de titrisation, jusquau crowdfunding. Elles seront la voie franaise de marchisation du fi-nancement des entreprises - la transfor-mation entre une pargne liquide et des besoins de financement longs, voire ter-nellement longs, par dautres voies que les formes traditionnelles directes (banques et institutionnels), dsormais durablement brides.

    Les fonds de prts seniors ou participatifs, les missions obligataires et autres EuroPP, comme les missions de titres de crance ngociables, sont des solutions qui pro-gressivement se dveloppent. Ces outils concernent aujourdhui essentiellement les ETI. Mais les TPE et PME devront aussi en profiter, si le march des grandes entre-prises et des ETI permet bien damortir les cots de dveloppement des solutions et surtout si se met en place une offre dana-lyse risque adapte cette taille dentre-prises, une grande diversit de secteurs et de nouveaux investisseurs.

    Des solutions ddies aux TPE et PME commencent merger. Le crowdfun-ding, par exemple, devrait confirmer son essor lautomne 2014. Dautres outils de-vraient aussi prendre plus de place dans le financement des entreprises pour rpondre leurs nouvelles attentes autant quaux contraintes rglementaires. Tel est par exemple le cas de laffacturage invers, qui devrait permettre de rduire les cots des-compte pour les TPE et PME fournisseurs

    de grandes entreprises tout en assurant ces dernires un traitement comptable de la dette comme dette commerciale qui renforce leurs ratios financiers. Dautres investisseurs pourraient aussi tre davan-tage incits renforcer leur participation au financement des entreprises. Les as-sureurs le font actuellement. Pourquoi pas les caisses de retraite ou de nouveaux ac-teurs ?

    Ce qui est essentiel est que ces outils nou-veaux soient bien utilisables par les uti-lisateurs in fine que sont les entreprises et que les systmes ainsi proposs soient efficaces, cest--dire en particulier co-nomes de cots de montage et de charges dentretien (annuelles, financires et non financires). Le second point appelle no-tamment la mise en place doutils les plus normaliss possible (ainsi lEuro-PP). Le premier est plus dlicat, pour les petites et moyennes entreprises : celles-ci ne sont pas quipes pour aborder les diffrentes ca-ractristiques de lmission de titres, mme non nots ; elles ne le sont ni humainement (comptables, juristes, financiers...) ni surtout culturellement. Le financement nest pas leur mtier : le CEO et, quand il existe, le COO ou le CFO ont dautres centres din-trt et dautres contraintes que de devenir des praticiens qualifis des produits finan-ciers. Il faut donc que les offres alternatives de financement faites aux entreprises portent sur les outils les plus familiers ces responsables : au passif (prts) comme lactif (crances commerciales, leasing) - et pas dautres. Do lutilit, par exemple, des fonds de prts mis en place par le dcret daot 2013.

    Par ailleurs, le contrle prudentiel en France (ACPR et AMF) exigera lgitimement des shadow bankers un degr lev dana-lyse des risques pris dans leurs oprations.

    '' Des solutions ddies aux TPE-PME commencent merger. Le

    crowdfunding, par exemple, devrait confirmer son essor

    lautomne 2014. ''

    AVA N T- P R O P O S

  • 7'' investir et entreprendre sont les deux faces dun mme pari, raisonn,

    sur un avenir construire. ''

    Il faut donc prvoir et encourager la mise disposition, un cot raisonnable pour le systme, dorganismes de publication de donnes homognes (comptabilit consolide, probabilits de dfauts) et de mesures des risques pris : ce nest quune consquence mcanique de cette dsin-termdiation puisque, si dans le modle intermdi classique ce sont les banques qui procdent pour elles-mmes cette analyse de risques, ici il faudra y procder hors banques et de faon probablement mutualise, par dfinition/construction.

    Or on sait que, pas plus en France que dans dautres pays, il ny a de business modle totalement priv qui puisse fournir des ana-lyses crdit des PME et TPE raisonnable-ment robustes, un cot qui ne devienne pas immdiatement bloquant. La mesure du risque devient un bien dintrt gnral : mettre en rseau les systmes notamment publics existants, et peut-tre comme pour la presse, ouvrir une rflexion profonde sur cette question est indispensable.

    Mais il faut aussi que les entreprises se mettent en situation de faciliter lanalyse porte sur leur propre situation. Il est donc souhaitable quelles sastreignent non seu-lement la transparence sur leur activit et leurs donnes financires, mais la simpli-cit, lgard du moins de ceux qui peuvent et veulent concourir financer leurs dve-loppements. La recherche systmatique, ligne aprs ligne et opration aprs opra-tion, dune optimisation financire imm-diate, au prix de covenants ou garanties entrelaces qui induisent trop souvent une hirarchie complexe et opaque entre les prteurs successifs, deviendra un obstacle de premier ordre lobtention de ces finan-cements alternatifs quil sagit bien de d-velopper de la faon la plus fluide possible.Ainsi, pour prparer les entreprises cette nouvelle offre trs diversifie, il est nces-saire paradoxalement de simplifier les so-lutions de financement la fois trs tech-niques en termes dingnierie financire et de charge administrative et rglementaire mais aussi, et cest essentiel, dinvestir da-vantage dans la formation et dans linfor-mation des dirigeants dentreprises et de leurs interlocuteurs et conseils financiers.

    UN RENOUVEAU INDISPENSABLE POUR UN ENJEU ESSENTIEL

    Tout lenjeu des prochains trimestres est

    quil ny ait pas touffement dune reprise fragile par dfaut de financements adapts.

    Nous sommes dans une priode de transi-tion. Chacun doit donc concourir au succs :

    - Les entreprises elles-mmes, en se grant au mieux, individuellement et collective-ment (crdit interentreprises...) et en simpli-fiant leur structure financire ;

    - Les pargnants, en acceptant un allon-gement de la dure de leur pargne et lac-croissement de leur prise de risque (contrats euro-croissance, PEA-PME...) ;

    - Les intermdiaires, en proposant des pro-duits simples et conomes de frais de ges-tion: produits-types, taille de programmes importante vitant une offre trop morce-le et permettant damortir les cots fixes ; mais aussi utilisation rationnelle des vastes possibilits offertes par les plateformes lectroniques qui peuvent diminuer signifi-cativement les cots daccs et de traite-ment en B to C... ;

    - Les investisseurs, en trouvant une app-tence nouvelle pour le risque justifie par laccs une comptence renforce sur lanalyse du couple risque/rendement dans un environnement o le taux sans risque est pratiquement nul, et en confirmant leur at-trait pour des investissements dans lcono-mie dite relle ;

    - Et, peut-tre, aussi, les garants de la sa-gesse prudentielle : le systme actuelle-ment mis en place nest-il pas, par endroits mais trs visiblement, si vocalement hostile au risque quil a pour effet de convaincre les autres agents (pargnants dun ct, mais aussi entreprises en commenant par les moyennes et petites), que toute prise de risque est une folie pure ?

    Et cela alors quinvestir et entreprendre sont les deux faces dun mme pari, raisonn, sur un avenir construire.

  • 8CHAPITRES O U S T I T R E

    LA FINANCE PARTICIPATIVE

    Quand les particuliers (et les autres) deviennent des banquiers

  • Crowdfunding, P2P lending (lire peer-to-peer), Kickstarter, MyMajorCompany, AngelList, LendingClub Ces termes vire-voltent dans la presse ou sur les rseaux sociaux. Et le lecteur, mme attentif, com-mence sy perdre.

    Impensable il y a encore quelques annes, la finance participative est en train de bou-leverser les modles financiers habituels. Si faire des dons ou investir au capital de start-ups, deux des principales catgories de la finance dite participative, ne sont pas des nouveauts, le prt en direct par des particuliers constitue une vritable rvolu-tion. Depuis des sicles, prter de largent tait une activit strictement interdite tout pargnant.

    Le lgislateur franais, prenant la mesure du bouleversement en cours aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou en Allemagne, vient enfin doffrir un cadre rglementaire clair et avant-gardiste pour toute plate-forme Internet souhaitant faire se rencon-trer les pargnants et les PME en qute de financement. Une opportunit sans pr-cdent pour les TPE et PME, qui, contrai-rement aux grands groupes et aux ETI,

    navaient jusqualors aucune autre solution que la banque pour se financer. On parle dun march de 80 100 milliards deuros par an en France seulement.

    La promesse des plateformes de prts aux entreprises qui verront le jour dans les mois et annes venir est celle dun finance-ment plus large pour les TPE et PME dont tous les observateurs reconnaissent luti-lit pour lconomie nationale. Elles vont surtout stimuler la concurrence et facili-ter linvestissement priv. Mais pour que la promesse se transforme en succs, les nouveaux acteurs devront tre dun s-rieux irrprochable pour ne pas dcevoir les investisseurs particuliers et motiver les institutionnels montrer leur apptit pour cette nouvelle classe dactif. Les espoirs de rendements avec un risque acceptable proposs par les futures plateformes de prts, au regard des rendements actuels des placements sans risque, devraient mo-tiver tout type dinvestisseur et permettre le financement du rebond conomique de demain.

    PAR OLIVIER GOY

    FONDATEUR ET PRSIDENT DU DIRECTOIRE DE LENDIX

    9

  • 10

    DON, RCOMPENSE, PRT, CAPITAL

    Du financement alternatif au financement dsintermdi

    Le crowdfunding, traduit littralement en franais financement par la foule ou plus clairement financement participatif, est un moyen de regrouper les fonds nces-saires la ralisation dun projet en faisant appel un grand nombre de personnes. Si le dveloppement dInternet, facilitant la rencontre entre les porteurs de projets et les investisseurs, a permis la dmocratisa-tion du crowdfunding, le phnomne nest pas rcent. Depuis plusieurs sicles, des projets sont prsents aux foules pour tenter dobtenir un financement. La statue de la Libert en est la plus belle illustration, son financement ayant t ralis la fin du 19me sicle grce aux dons de plu-sieurs milliers de souscripteurs particuliers franais.

    La dmocratisation du crowdfunding d-bute dans les annes 2000 avec des initia-tives individuelles souvent portes par des crateurs ou par les porteurs de projets eux-mmes plutt que par des plateformes. Les premires plateformes naissent en 2005 en Angleterre et aux Etats-Unis dans le do-maine du micro-crdit et du don. Depuis, la liste des sites ne cesse de stoffer dans le monde entier et le march volue rapi-dement, au rythme de ladaptation, pays

    par pays, des cadres rglementaires.

    Il faut distinguer trois formes principales de plateformes de crowdfunding :

    - Le crowdfunding du don ou de la rcom-pense relve plus du mcnat ou de la pr-vente. Le donateur peut recevoir, selon les projets, un cadeau de la part du porteur de projet ou un exemplaire un prix prfren-tiel du produit quil prcommande ;

    - Le crowdfunding en capital, ou equity crowdfunding, permet aux investisseurs de rentrer au capital dentreprises non cotes. Ce sont le plus souvent des start-ups ;

    - Le crowdfunding du prt, ou Peer-to-Peer Lending, est un mode de financement per-mettant aux investisseurs particuliers de prter directement de largent dautres particuliers ou des entreprises.

    Ces trois formes de crowdfunding coha-bitent dans un march quil est difficile dapprhender dans son ensemble tant leurs modles conomiques diffrent. Ainsi, pour mieux comprendre ce quest le crowdfunding, il est ncessaire danalyser sparment ces trois activits qui nont de commun que la large base de leurs sous-cripteurs quelles mobilisent.

    LES ORIGINES DU CROWDFUNDING

    STATUE DE LA LIBERT UN DES PREMIERS PROJETS FINANC PAR LA FOULE

    Jusqu 100 000 souscripteurs franais ont permis la ralisation dun des plus grands symboles des Etats-Unis.

    Les moyens de communication de lpoque ont t mis contri-bution pour la leve de fonds : articles de presse, spectacles, banquets En quelques mois seulement, la premire leve de 400 000 francs tait ralise permettant aux travaux de com-mencer.

    PARTIE 1L E C R OW D F U N D I N G : D E Q U O I PA R LO N S- N O U S ?

  • 11

    Le don permet au donateur de soutenir un projet qui lui tient cur, que ce projet soit entrepreneurial, artistique ou caritatif. En fonction des projets, le don peut tre ef-fectu en change dune contrepartie, sous forme dune place de concert, dun CD pour un groupe de musique ou dun produit en prvente pour une entreprise.

    Le rle des plateformes de dons est de r-ceptionner les dons des souscripteurs et de reverser la cagnotte aux projets lorsque le montant demand est atteint. La plupart des sites adoptent la rgle du tout ou rien savoir que seuls les projets attei-gnant 100% de lobjectif fix par le crateur de projet peuvent recevoir les contributions

    des donateurs. Pour les projets nattei-gnant pas lobjectif, les dons sont rembour-ss aux souscripteurs. Un peu moins de 50% des projets arrivent lever la somme initialement demande. De nombreuses plateformes existent sur ce secteur. La principale, Kickstarter, est am-ricaine et a financ, au moment o nous crivons ces lignes, plus de 71 500 projets en leur distribuant plus de 1,1 milliard de dollars de dons. Kickstarter est devenue une rfrence mondiale dans le domaine. De nombreux capital-risqueurs surveillent mme cette plateforme pour y dtecter les succs de demain, Kickstarter tant fina-lement la meilleure des tudes de march dans le secteur du B2C !

    En France, deux plateformes se partagent le march : Ulule cre en 2011 et Kisskiss-bankbank lance en 2010. Elles ont revers plus de 35 millions deuros plus de 10 000 projets.

    LE CROWDFUNDING

    DU DON

    Nombre de donateurs

    7.1 MILLIONS

    Projets financs

    71 800

    Argent redistribu

    1.1 MILLIARD DE DOLLARS

    EXEMPLE DE PROJET FINANCER SUR KICKSTARTER

  • 12

    Lequity crowdfunding ou financement participatif en capital, permet un inves-tisseur de financer lactivit dune petite ou moyenne entreprise en entrant au capital de lentreprise. Slectionnes en amont par les plateformes, les start-ups et PME sont pr-sentes aux investisseurs, qui peuvent sous-crire aux projets de leur choix. Ils deviennent en contrepartie actionnaires de lentreprise et disposent ce titre de toutes les informa-tions ncessaires la bonne connaissance de son activit.

    Cette activit, dans la pratique principale-ment tourne vers lamorage, prsente un fort taux de risque, et est aujourdhui princi-

    palement rserve aux investisseurs expri-ments.

    Encore interdit aux Etats-Unis il y a un peu plus dun an jusquau vote du JOBS ACT, qui a donn un cadre rglementaire ce type de plateformes, le march amricain est encore balbutiant. Une grande quantit dacteurs se partagent les quelques 210 millions de dol-lars levs par 534 entreprises.

    En France, Wiseed, avec plus de 10 millions deuros de fonds levs pour 46 start-ups, ou Smartangels font partie des leaders sur ce march encore rcent.

    LEQUITY CROWDFUNDING

    Le crowdfunding du prt permet des investisseurs de prter directement dautres particuliers ou aux entreprises. Lemprunteur, comme pour tout type de prts, rembourse son emprunt aux pr-teurs, selon un chancier et un taux dintrt fixs. Les particuliers, grce aux plateformes de prts, deviennent les ban-quiers des entreprises quils financent. Ces investisseurs attendent des plateformes des projets analyss en amont faisant ap-paratre le niveau de risque. Cependant, le rle de la plateforme de prts ne sarrte pas l, contrairement aux autres types de plateformes de crowdfunding : il faut g-rer le prt et son remboursement pendant toute sa dure.

    Les plateformes de prts doivent donc grer, en plus des investissements, les rem-boursements des emprunteurs et la distri-bution des remboursements aux diffrents prteurs. On comprend que, pour ce type dactivit, lvolution technologique ap-porte par le dveloppement dInternet, permet dindustrialiser et faciliter la gestion des flux financiers.

    Ce march se dveloppe grande vitesse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni o prs de 8 milliards de dollars ont dj t levs par les principaux acteurs. En France, le monopole bancaire empchait ce march de se dvelopper, jusqu ce que le lgisla-teur ouvre une brche dans ce monopole, par lordonnance n2014-559 du 30 mai 2014, permettant aux particuliers de pr-ter directement. Le dcret n2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif dtaille les conditions dappli-cation de cette ordonnance, fixant 1 000 euros lapport maximal dun particulier un projet donn et 1 000 000 deuros le montant maximum emprunt par une en-treprise par ce biais.

    Source : Lending Club - J.P. Morgan, Foundation Capital

    LE CROWDFUNDING

    DU PRT OU PEER-TO-PEER

    LENDING (P2P LENDING)

    Marketplace Lending

    Retail Lending

    Borrower

    Borrower

    Investors

    Investors

    Apply forshort term credit

    Banks/Services

    PackageLoans

    Tranches SecuritizationMutualFunds

    LACCS AU CRDIT EST TOTALEMENT DSINTERMDI PAR LES PLATEFORMES DE PRTS

    PARTIE 1L E C R OW D F U N D I N G : D E Q U O I PA R LO N S- N O U S ?

  • 13

    Deux grandes catgories se distinguent lorsque lon parle de crowdfunding de prt : le prt aux particuliers, dont les acteurs tels que Lending Club aux Etats-Unis ou Prt dUnion en France sont les principaux reprsentants, et le prt aux entreprises, march o sont implants le britannique Funding Circle ou lamricain OnDeck.

    Le march aux Etats-Unis est mme en-core plus spcialis avec des acteurs d-dis au prt tudiant, au prt immobilier ou encore au prt dans le secteur mdical. La liste, non exhaustive, des plateformes de prts ouvertes partout dans le monde montre bien leffervescence de ce march.

    Projets financs

    340 000

    Argent prt

    5 000 000 000 $

    Intrts reverss aux investisseurs depuis lorigine

    495 000 000 $

    PARTICULIER

    APERU DES PLATEFORMES DE PRTS

    TPE PME

    SOLAIRE EDUCATION SANT IMMOBILIER

  • 14PARTIE 2L E F I N A N C E M E N T D E S T P E E T P M E

    LE FINANCEMENT DES TPE ET PME

    La situation du crdit en France et en Eu-rope est relativement bonne lorsque lon considre les chiffres pour lensemble des entreprises. Cependant, les tudes plus dtailles montrent dimportantes dispa-rits entre les grandes et les petites soci-ts. Alors que les grands groupes et ETI, mme de diversifier leurs sources de finan-cement, ont un accs vaste au march de la dette et ceci des taux historiquement bas, les TPE et PME, en recherche de finan-cements en dessous de 3 5 millions deu-ros, nont souvent que les banques comme solution de financement.Les grandes socits (grands groupes et ETI) disposent en effet depuis quelques annes dun nombre important doutils

    avec le dveloppement des fonds de dette prive, des fonds de prt lconomie, des fonds de place (Micado, Novo, Novi), des obligations notes ou encore des IBO (Ini-tial Bond Offering). Mme si ces outils sont loin dtre simples daccs, y compris aux entreprises dj matures et structures, ce sont clairement des outils hors de porte pour les TPE et PME.Ainsi, la promesse faite par le peer-to-peer lending, en visant les prts allant jusqu 1 million deuros, est clairement la promesse dune vritable bouffe doxygne pour les TPE et PME sur un segment aujourdhui aux mains des seules banques.

    UN MARCH ULTRA

    DPENDANT DES CRDITS

    BANCAIRES

    Pilier du redmarrage de la croissance

    Le rapport FINECO de Paris EUROPLACE a mis en vidence la difficult du modle traditionnel de financement de lconomie franaise. En effet, la crise de liquidit des annes 2007-2009 et celle des dettes sou-veraines en Europe, qui ont autant impact les banques que les marchs obligataires europens, ont mis en exergue les limites dun modle de financement des PME et ETI trop dpendant des seules banques. Pour les PME, seule la mobilisation conjointe de la Place financire de Paris et des pouvoirs pu-blics a permis de garantir leur financement par les banques franaises.

    Dans ce contexte, les PME ont pour prin-cipale priorit la diversification de leurs

    UNE VOLUTION NCESSAIRE

    DES OFFRES DE FINANCEMENT

    POUR LES TPE ET PME

    sources de financement. Elles sont ga-lement demandeuses de solutions plus adaptes leurs besoins en termes de condition daccs ces financements.

    Les banques, de leur ct, ont besoin de rduire leurs encours de financement qui psent sur leurs fonds propres pour res-pecter les ratios de Ble 3. En effet, selon le rapport Paris Europlace sur le finance-ment en dette des PME et ETI, lavance marche force des banques franaises vers le respect des ratios de fonds propres a entran une contraction (ou une moindre progression) des bilans bancaires ( deleve-raging ). Dans les annes venir, la mise en uvre de ces ratios de liquidits devrait

  • 15

    Crdits bancaires

    Obligataire publique( type IBO ) Financements mutualiss

    Placements privsmission obligataire publique

    Placements privs(base obligataire ou prt )

    Placements privsFinancements obligataires

    entraner, en particulier pour les TPE et PME qui cotent plus cher en fonds propres que les ETI :

    - Une rduction de la maturit des crdits ;

    - Une plus grande slectivit des crdits et une meilleure qualit des garanties ;

    - Un renchrissement du cot dinterm-diation et du cot de financement.

    Au total, on assiste la migration progres-sive dune partie des banques franaises vers le modle originate-to-distribute (revente du prt gnr pour le sortir de son bilan), par opposition au modle tradition-

    nel de lactivit bancaire ou modle ori-ginate-to-hold (principe de conservation des prts au bilan jusqu leur maturit), avec des consquences sur le modle den-semble de financement de lconomie en France.

    Il est clair, dans ce contexte, que les besoins des PME, insuffisamment couverts par les banques aujourdhui, le seront encore moins dans la perspective dune reprise conomique. Les plateformes de prts re-prsentent probablement la bonne solu-tion pour assurer la reprise conomique de nos petites et moyennes entreprises.

    3M

    PME

    ETI

    20M 100M

    Taille de lentreprise

    grandeentreprise

    grandeeti

    grandePME

    TPE et PME

    Besoins de financement

    CRDIT BANCAIRE

    Source : Paris EUROPLACE - Financement en Dette des PME et ETI

    500M

  • 16

    Selon les donnes stat info janvier 2014 de la Banque de France, le march des PME reprsentait plus de 350 milliards deuros dencours de prts bancaires, dont prs de 55 milliards moins dun an. Entre les rem-boursements demprunts et la croissance des encours que lon constate actuelle-ment, ce sont prs de 100 milliards deuros qui seront ncessaires chaque anne pour couvrir le besoin de financement des TPE et PME franaises.

    De plus, compares aux ETI, les PME ont un recours bien plus faible la dette : alors que prs de 50% des ETI ont fait une de-mande de ligne de crdit sur les 12 der-niers mois, seules 33% des PME ont fait cette demande. Le rapport FINECO note galement que plus dun quart des PME se trouvent en situation tendue voire cri-

    tique de trsorerie. Les nouvelles solutions demprunt apportes par les plateformes de prts, cibles pour les PME, devraient permettre de rpondre une demande non couverte aujourdhui et quil est difficile dvaluer, mais qui reprsente certaine-ment plusieurs dizaines de milliards deuros par an.

    Comme vu prcdemment, les banques ne pourront pas rpondre seules cette demande en croissance. Avec les ratios quelles doivent mettre en place pour res-pecter les nouvelles rglementations, elles ne pourront pas prter aux PME largent ncessaire au financement de leur crois-sance. Lorientation directe de lpargne des particuliers vers le financement de nos TPE et PME sera un facteur cl pour per-mettre dassurer la croissance de demain.

    TAILLE DU MARCH

    Financement

    Croissance

    Besoindinvestissement

    Investissement

    Les conditions de laccs au financement ne font pas, seules, le redmarrage de la croissance, mais de mauvaises conditions gnent la reprise

    PARTIE 2L E F I N A N C E M E N T D E S T P E E T P M E

  • LES PLATEFORMESDE PRTS

    17

    La nouvelle rvolution de la finance participative

  • 18PARTIE 3L E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

    CUMUL DES CRDITS ACCORDS PAR LENDING CLUB

    5.000M

    4.000M

    3.000M

    2.000M

    1.000M

    Les pionniers du prt entre particuliers ont vu le jour du ct de Londres avec Zopa (cration en mai 2005) avant dessaimer sur les ctes amricaines avec le lancement de Prosper en 2006 et de LendingClub en 2007 San Fran-cisco.

    Les pionniers de lindustrie du peer-to-peer se concentraient surtout sur les prts aux parti-culiers (versus les prts aux entreprises) et re-levaient donc du prt la consommation. Fi-nancer sa future TV, sa voiture ou sa chirurgie esthtique, voici comment a commenc cette industrie

    9 ans plus tard, lindustrie sest largement peu-ple et spcialise (prt la consommation, financement des tudes, financement des TPE et PME, affacturage, immobilier, ). Les pionniers de lpoque, aprs des dbuts dif-ficiles, sont devenus des gants de la fintech (ndlr : la finance technologique) avec des vo-lumes traits considrables, mme si encore modestes lchelle du march gigantesque qui est adress. LendingClub seul a prt plus de 1 milliard de dollars au cours du seul 2me trimestre 2014 et connat une croissance ex-ponentielle (cf. illustration).

    LES PIONNIERS

    DU PRT DSINTERMDI

    2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

  • 19

    DU PEER-TO-PEER LA

    PLATEFORME DE PRTS

    Lindustrie du P2P a beaucoup volu au cours des 10 dernires annes et a surtout beaucoup appris de ses erreurs !

    Les pionniers sont vraiment partis avec une approche basique o ils agissaient en simple intermdiaire permettant la rencontre dune offre (les prteurs) et dune demande (les emprunteurs). Pour tout dire, les prteurs taient laisss seuls face un univers des possibles vaste et de qualit htrogne voire mdiocre... eux de se faire une opi-nion sur la qualit des dossiers, le srieux des emprunteurs et de mettre un prix (cest--dire un taux dintrt) sur ce quils voyaient. Le modle frquemment retenu tait un modle denchre inverse (enchre dite la hollandaise ).

    Ce qui devait arriver arriva dailleurs assez vite : les premiers prteurs subirent des taux de dfaut au del de leurs pires cauchemars et Prosper, par exemple, se retrouva face une class action mene par des pargnants mcontents. Prosper, comme dautres, com-prit donc assez vite (en 2009) la ncessit de changer le modle pour offrir plus quune simple mise en relation.

    Nous sommes ainsi passs dune approche quasi altermondialiste et anti ban-caire une approche beaucoup plus pro-fessionnelle avec des taux fixes (proposs par la plateforme) et du service valeur ajoute (vrification et notation des em-prunteurs, recouvrement des crances, re-porting). Aprs tout la fintech nest pas quune question de technologie et certains fondamentaux de la finance ne peuvent tre remis en cause.

    Le terme de P2P est mme aujourdhui qua-siment abandonn au profit de celui de plateforme de prts (marketplace lending en anglais), terme dcrivant beaucoup mieux la ralit du march.

    Date de lancement 2007

    Mtier

    PRT AUX PARTICULIERS ET AUX TPE

    Sige

    SAN FRANCISCO (USA)

    Montants prts depuis lorigine

    5 MILLIARDS $

    Principaux actionnaires

    NORWEST VENTURE PARTNERS, CANAAN VII, FOUNDATION CAPITAL

    LendingClub vise une cotation sur le NYSE. La socit est actuellement valorise plus de 5 milliards de dollars.

    870.000.000.000$

    cest le montant, selon Foundation Ca-pital, des intrts et des frais pays chaque anne aux diffrents orga-nismes de prts amricains.

    COCORICO !

    LendingClub est le leader incontest du P2P Lending avec plus de 5 milliards de dollars prts depuis sa cration. Il a t cr San Francisco par Renaud La-planche, un Franais.

  • 20

    Date de lancement

    2006

    Mtier

    PRT AUX PARTICULIERS

    Sige

    SAN FRANCISCO (USA)

    Montants prts depuis lorigine :

    1,6 MILLIARD $

    Principaux actionnaires :

    WELLS FARGO, FENWAY SUMMER, SEQUOIA CAPITAL, BLACKROCK, FRANCISCO PARTNERS,

    A sa cration, Prosper proposait des emprunts sur sa plateforme sans en fixer les taux mais laissant plutt les prteurs fixer leurs taux par le biais denchres inverses. Les taux de dfaut trop importants ont oblig Prosper fermer le site de novembre 2008 juillet 2009. Depuis la rouverture, les dossiers sont analyss par Prosper qui fixe ainsi lui-mme le taux dintrt en fonction du risque de lemprunteur, pour le plus grand bonheur des prteurs.

    Date de lancement 2007

    Mtier

    PRT AUX TPE/PME

    Sige

    NEW YORK (USA)

    Montants prts depuis lorigine :

    1,5 MILLIARD $

    Principaux actionnaires :

    FIRST ROUND, GOOGLE VENTURE, INDUSTRY VENTURES,

    Lance en 2007, la plateforme OnDeck a fondamentalement rvolutionn les moyens daccs aux crdits pour les TPE amricaines ayant des besoins infrieurs 100 000$.

    Les plateformes de prts ont la difficile mission doffrir un juste quilibre entre des projets de bonne qualit et un volume suf-fisant dpargnants dcids investir. limage des places de march, comme eBay, leboncoin ou Amazon, les plate-formes de prts doivent grandir en faisant crotre de manire simultane et harmo-nieuse leurs bases de prteurs et leurs viviers demprunteurs. Cest la cl du suc-cs pour ne dcevoir aucune des parties prenantes. Il y a en plus une obligation de rsultat, les mauvais dossiers du moment pouvant dissuader les prteurs de de-main Il ne faut jamais cder la facilit pour rpondre une demande dpargne croissante et il faut accepter de perdre du volume pour maintenir la qualit.

    Les plateformes de prts ne sont ni simples crer, ni simples faire grandir ! Cest un combat de tous les instants.

    LE FONCTION-NEMENT DES

    PLATEFORMES DE PRTS

    Les plateformes prsentent quasiment toutes leurs performances avec une trs grande transparence. Comme un grant dactifs prsente son historique de per-formances. Il sagit pour elles de prouver quelles offrent la fois du volume et un taux de dfaillance acceptable (cest--dire infrieur quelques pourcents seule-ment).

    UNE GRANDE TRANSPARENCE

    STATISTIQUE

    PARTIE 3L E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

  • 21

    Date de lancement

    2010

    Mtier

    PRT AUX TPE/PME

    Sige

    LONDRES (ROYAUME-UNI)

    Montants prts depuis lorigine :

    400 MILLIONS

    Principaux actionnaires :

    INDEX VENTURE, UNION SQUARE VENTURES, ACCEL PARTNERS, RIBBIT CAPITAL

    Le gouvernement britannique a dj prt 40 millions de livres des PME anglaises en utilisant la plateforme de Funding Circle.

    Date de lancement 2007

    Mtier

    PRT AUX PARTICULIERS

    Sige

    DSSELDORF (ALLEMAGNE)

    Montants prts depuis lorigine :

    120 MILLIONS

    Principaux actionnaires :

    PARTECH VENTURES, INDEX VENTURES, UNION SQUARE VENTURES, FOUNDATION CAPITAL

    Union Square Ventures, fonds dinvestissements new-yorkais, connu pour ses investissements dans Twitter, Tumblr ou Foursquare saventure peu en Allemagne, ce qui rend sa participation dans AuxMoney dautant plus notable.

    Le principal succs des plateformes de prts nest pas de lever de largent auprs dinvestisseurs, il est de le restituer avec un taux de rendement acceptable en com-paraison des risques pris. Les pionniers comme Prosper lont compris leurs d-pens lors des premires annes.

    Les taux dintrts pays par les em-prunteurs particuliers de Lending Club se situant en moyenne 13 %, un taux de dfaut de 5% est tout fait acceptable.Le taux de risque et les taux dintrts pratiqus sur les prts aux PME sont inf-rieurs ceux rencontrs dans les prts aux particuliers, mais la ncessit de matriser ce risque reste la mme.

    En France, daprs le stat info janvier 2014 de la Banque de France, le poids des dfaillances de PME correspond 1,3 % des crdits mobiliss. Seul le srieux des futurs acteurs, qui se lancent actuelle-ment sur le march des plateformes de prts permettra de garder un taux de dfaut infrieur aux 2 ou 3 pourcents quil ne faudra pas dpasser pour garder la confiance des investisseurs.

    UNE GESTION DU RISQUE DE

    DFAUT MATRISE

    LE SAVIEZ-VOUS ?

    Aux Etats-Unis, il faut se battre pour prter sur les plateformes de prt. Len-dingRobot propose aux particuliers de grer leurs portefeuilles en les inves-tissant seulement quelques minutes aprs la mise disposition du prt sur les plateformes, permettant ainsi dat-traper les meilleurs prts avant quils ne soient souscrits par des hedge funds ou autres investisseurs professionnels.

  • 22

    Alors quen France, le march souvre, com-menant par la naissance de nouvelles plate-formes de prts, lcosystme sur le march amricain est dj trs complet. Le monde des plateformes de prts sest spcialis. Comme en France, il y a les spcialistes du prt la consommation, ceux du prt aux TPE et PME, mais il y a aussi des plateformes spcialises dans lducation, le mdical ou limmobilierMais au-del des plateformes, il se cre, au-tours des plateformes, un cosystme com-plet qui comprend aussi bien des outils daide lanalyse de risque, que des robots per-

    mettant aux particuliers de rinvestir auto-matiquement les remboursements de prts en cours. Des acteurs tels quOrchard sintro-duisent, par exemple, entre les plateformes de prts et les investisseurs institutionnels en leur mettant disposition des outils danalyse de performance. Les banques elles-mmes viennent nouer des partenariats avec les plateformes de prts en leur proposant dana-lyser leurs propres demandes de prts. Le schma ci-dessous est reprsentatif de lam-pleur qua pris le phnomne en quelques an-nes seulement sur le march amricain.

    UN COSYSTME

    COMPLET

    APERU DE LECOSYSTME DU PEER-TO-PEER LENDING

    Source : http://www.orchardplatform.com/

    PARTIE 3L E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

  • 23

    Selon nous, les plateformes de prts doivent prsenter 5 caractristiques majeures :

    1. Une capacit de sourcing, cot rduit, demprunteurs de qualit2. Une capacit danalyse rapide des em-prunteurs 3. Une capacit de leve de capitaux auprs

    dinvestisseurs privs comme professionnels4. Une capacit voluer dans un environ-nement rglementaire contraignant5. Une capacit technologique pour rduire les frottements

    UNE CAPACIT DANALYSE DES EMPRUNTEURS

    UNE CAPACIT DE SOURCING,

    COT RDUIT, DEMPRUNTEURS

    DE QUALIT

    ACTUALITFuite des dpts du livret A en sep-tembre 2014 : le mois de septembre aura vu un record vieux de 25 ans tom-ber avec un niveau de dcollecte sans prcdent de 2,37 milliards deuros.

    LE SAVIEZ-VOUS ? Aujourdhui, le livret A rapporte 1%, les OAT 10 ans franaises 1.26% et celles de 3 ans, 0,03% seulement.

    INNOVATION SoFi, spcialiste amricain du prt aux tudiants, a mis une obligation de 251 millions de dollars note par S&P

    LES FACTEURS CLSDE SUCCS

    DES PLATEFORMES DE PRTS

    Les pionniers avaient visiblement oubli limportance de proposer des dossiers de qualit en se posant en simple passeur de plats . Le mcontentement des premiers pargnants les a vite ramens aux fonda-mentaux. La technologie ne doit en aucun cas prendre le pas sur la finance. Il faut tre

    mme de proposer des dossiers slection-ns avec le plus grand soin. Les taux dint-rt bas ne laissent de plus pas beaucoup de place un taux de dfaillance lev.

    La mthode danalyse doit aussi tre tota-lement repense pour profiter au maximum des apports de la technologie (big data, pr-scoring automatique) et rendre le pro-cessus plus rapide et moins cher que dans les banques traditionnelles. Lemprunteur doit avoir ainsi une rponse rapide et prcise pour que les plateformes gardent un avantage comptitif sur le temps dinstruction des banques.

    Les plateformes doivent tre mme de trouver des emprunteurs de manire ef-ficace et peu chre. Elles nont certes pas lhistorique des banques installes depuis des dcennies mais ont aussi lavantage de ne pas en avoir les cots de fonctionnement levs (personnel, immobilier). Sur ce point, certaines catgories demprunteurs nous semblent plus simples sourcer (les entre-prises par exemple) que dautres (les parti-culiers qui sont une clientle beaucoup plus diffuse).

  • 24PARTIE 4L E S FAC T E U R S C L S D E S U CC S D E S P L AT E F O R M E S D E P R T S

    Une plateforme ne peut vivre sans pr-teurs Cest une lapalissade. Nous pensons que le succs des plateformes viendra aussi de leur capacit crer une base dinves-tisseurs varis. Prter des TPE et PME est une classe dactifs nouvelle qui tait jusqu aujourdhui ferme tant aux particuliers quaux professionnels.

    Les plateformes de prts doivent se posi-tionner comme des lieux dapprovisionne-ment en prts et de services tant pour le grand public, les HNWI (High Net Worth Individuals), les family offices, que pour les institutionnels. Chaque catgorie prsente des avantages et des inconvnients pour une plateforme. Les particuliers seront plus fidles et moins gourmands en infor-mations, les institutionnels plus volatils et plus exigeants mais capables de mobi-

    liser de gros volumes de capitaux Cest ce savoir-faire pour parler et marier ces diffrentes catgories dinvestisseurs qui fera le succs des leaders. Nous sommes persuads que ce march va bien au del du particulier qui parle au particulier. Nous sommes en train de voir merger une nou-velle classe dactifs, au mme titre que la Bourse, limmobilier ou le private equity. Cette classe dactifs a en plus la chance de prsenter un couple risque/rendement dans lair du temps avec des pargnants la recherche de rendement mais avec une forte aversion pour le risque. Il est vrai quil est de plus en plus dur de se contenter du petit 1% du livret A ! Les plateformes de prts constituent une occasion unique pour rveiller lpargne des Franais ou attirer les assureurs qui doivent booster le rendement de leurs fonds en euro.

    UNE CAPACIT DE LEVE DE

    CAPITAUX AUPRS DINVESTISSEURS

    PRIVS COMME PROFESSIONNELS

    Les plateformes de prts sont nes en France dune opportunit rglementaire grce une premire brche dans lin-branlable monopole bancaire. Depuis lor-donnance du 30 mai 2014 et les dcrets du 16 septembre 2014, il est dsormais possible pour les particuliers de prter des entre-prises condition de respecter quelques conditions simples. Ne pas investir plus de 1.000 par projet pour un pargnant et quun projet donn ne mobilise pas des prts suprieurs 1M. Les plateformes qui sinscrivent sur ce march doivent tre enregistres auprs de lORIAS en tant que IFP (Intermdiaire en Financement Partici-patif) et respecter certaines rgles de fonc-tionnement. Si en tant que tel, cest une baisse des contraintes rglementaires qui permet lmergence de cette nouvelle classe dac-

    tifs, nous sommes en revanche persuads que la rglementation est une composante majeure que les plateformes franaises devront matriser sur le bout des doigts. Il y a tout dabord de fortes chances que cette rglementation se complique au fil du temps, mais surtout il va falloir que les plateformes matrisent parfaitement les contraintes juridiques et fiscales de leurs clients. Et par construction (cf. ci-dessus), nous pensons que la clientle doit tre va-rie et donc avec des contraintes propres et trs diffrentes en fonction du segment vis.L encore, nous sommes trs loin de lesprit des pionniers de la finance participative. La rglementation na rien dalternative et elle est bien la condition et le garde-fou qui fe-ront le succs terme de ce march et de ses acteurs.

    UNE CAPACIT VOLUER

    DANS UN ENVI-RONNEMENT

    RGLEMENTAIRE CONTRAIGNANT

  • 25

    Mme si nous avons assez largement d-montr que les plateformes de prts ne sont pas que question de technologie, cest nanmoins la technologie qui fera le succs des acteurs de demain. Les plateformes naissantes ont notamment la chance et lopportunit de prendre de vitesse des banques piges par des process anciens et difficiles mettre plat.

    La technologie peut tre notamment un avantage considrable dans lanalyse des dossiers le jour o les plateformes auront des volumes significatifs traiter.

    UNE CAPACIT TECHNOLOGIQUE

    POUR RDUIRE LES FROTTEMENTS

    Alors quen 2009 100% des investisseurs de Lending Club taient des particuliers, au cours du dernier trimestre 2014 ils reprsentaient moins du tiers des fonds investis et Lending Club a lev plus de 70% de ses capitaux auprs dinstitutionnels.

    A SAVOIR

    La promesse des plateformes de prts aux entreprises qui verront le jour dans les mois et annes venir est celle dun financement plus large pour les TPE et PME dont tous les observateurs reconnaissent lutilit lco-nomie nationale. Elles vont surtout stimuler la concurrence et faciliter linvestissement priv. Mais pour que la promesse se trans-forme en succs, il y a nanmoins un certain nombre de pr-requis.

    Premier dentre eux : le srieux de ces nou-veaux acteurs et leur capacit proposer des dossiers de qualit, avec un risque global acceptable au regard des espoirs de rende-ment. Car il est dabord question de finance avant de parler dInternet ou de technologie. Contrairement aux dons, les clients sont des pargnants et ils attendront un retour finan-cier mais aussi du service (rating, reporting, gestion des flux, recouvrement) en mesure de rendre cette classe dactifs accessible de manire plaisante et sre. Les errements ini-tiaux de certains pionniers amricains (Pros-per a connu une class action en 2008 avant de repartir sur des bases saines) devront res-ter dans les mmoires des acteurs comme du rgulateur.

    Le succs viendra aussi de quelques adap-tations ncessaires de la loi. Pourquoi, par exemple, restreindre le prt uniquement aux personnes physiques quand on sait que les plus gros patrimoines sont tous structurs sous forme de personnes morales ? Cest trs probablement un simple oubli rdactionnel dans lordonnance du 30 mai 2014, mais il

    conviendra de la modifier au plus vite. Autre exemple : si la fiscalit de la personne phy-sique sur les intrts est aujourdhui assez dissuasive (notamment pour les hauts re-venus depuis la disparition du prlvement libratoire), il faudra minima pouvoir com-penser les gains et les pertes sur lactivit de prt dun particulier. Cest le prix fiscal minimal payer pour dynamiser, une fois pour toute, le financement de nos petites et moyennes entreprises et traiter avec quit lpargnant qui dcide de soutenir lcono-mie relle.

    Le succs viendra galement de la capacit des institutionnels se servir de ces plate-formes pour dynamiser leurs rendements en allant y financer en masse des prts quils nont jusqualors jamais couverts. Le succs des Lending Club, OnDeck ou SoFi vient de l. Il est frappant de voir que 70% du milliard prt via Lending Club au cours du dernier trimestre vient non pas dinvestisseurs pri-vs mais dinvestisseurs professionnels. Il est galement intressant de voir SoFi (sp-cialiste du prt aux tudiants) mettre une obligation de 251 millions de dollars note par S&P et souscrite par des institutionnels.

    Le succs viendra enfin de lapptit des in-vestisseurs pour un risque acceptable. Esp-rons que le taux du livret A 1% ou que la baisse rgulire du rendement du fonds euros contribuera pousser lpargnant vers le fi-nancement de lconomie plutt que celui des Etats, dj largement surpondr dans les portefeuilles des investisseurs privs.

    Une rvolution se joue dans le financement de notre conomie nationale. Sa russite sera un des piliers du financement du rebond conomique de demain.

    LES CONDITIONS DU SUCCS

    FRANAIS

  • 26

    LA FINANCE PARTICIPATIVE

    La finance participative : quand les particu-liers deviennent des banquiers est une tude ralise par Lendix. Cette tude vise dresser un panorama de la finance participative et plus particulirement de lindustrie des plate-formes de prts. Cette tude a aussi lambition dinventorier les grands enjeux qui attendent cette industrie en France et les conditions in-dispensables son succs.

    Cette tude concerne, certes, les investisseurs particuliers et les professionnels de la gestion de patrimoine, mais galement les investis-seurs institutionnels comme vous le dcou-vriez au fil de votre lecture.

    Lendix est une plateforme de prts aux TPE et PME. Lendix est une manation d 123Venture, premire socit de gestion de capital- investissement ddie aux investisseurs privs avec plus de 1.2 milliard dactif sous gestion et 60.000 clients.

    Socit base Paris et dirige par Olivier Goy, fondateur d123Venture, Lendix a pour princi-paux actionnaires ses dirigeants, le fonds Par-tech Ventures et Weber Investissements.

    Lendix permet :

    aux investisseurs particuliers et profession-nels demployer de manire utile et rentable leur pargne en facilitant le financement de lconomie relle ;

    aux TPE et PME de trouver de nouvelles sources de financement simples et efficaces en complment des banques.

    PROPOSDE L AUTEUR

    Quand les particuliers deviennent des banquiers

  • 27

    Monsieur Sylvain de Forges, Directeur Gnral dlgu dAG2R La Mon-diale, Prsident du Comit financements du MEDEF

    Monsieur Philippe Citerne, Administrateur dAccor, dEdenred et de Lendix

    Monsieur Jean-Claude Trichet, Prsident honoraire de la Banque Centrale Europenne, Gouverneur honoraire de la Banque de France

    Monsieur Philippe Collombel, Managing partner de Partech Ventures et membre du conseil de surveillance de Lendix,

    Monsieur Bruno Crmel, Partner de Partech Ventureset plus gnralement les quipes de Partech Ventures

    Monsieur Christian Gueugnier, Directeur gnral dlgu de Financire de lEchiquier et membre du conseil de surveillance de Lendix

    Monsieur Patrick de Nonneville, Partner et Co-Head Europe Interest Rate Products de Goldman Sachs

    Monsieur Benoist Lombard, Prsident de la Chambre des Indpen-dants du Patrimoine

    Monsieur Xavier Anthonioz, Prsident du directoire d123Venture et du conseil de surveillance de Lendix ainsi que les associs et les quipes d123Venture

    REMERCIEMENTS

    LQUIPE DE LENDIX TIENT

    TOUT PARTICU-LIREMENT

    REMERCIER POUR LEUR

    CONTRIBUTION ET LEUR COUTE

  • www.lendix.com

    et le dbat commence sur twitter @lendixfr avec le hashtag #lendix

    Suivez-nous galement sur www.lendix.com/facebook

    POUR ENSAVOIR PLUS

    Document paru le 04 novembre 2014