LE LITTORA LE NUMÉRO 5...

1
24" Année. _ m.-44. St-Ho«or*. LE NUMÉRO 5 CENTIMES Samedi 16 Mal LE LITTORAL ORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES Journal Politique, Littéraire fft Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse ABONNEMENTS f Cannes, Alpes-Maritimes &Basses-Alpes.. Fr. Autres Départements > ' Etranger & Union POsUle Six Moil 18 as (-•• A.bonn«m«nt* partant du 1*«t 16 d* ehaqu* moi* Un An aa a* «o fortuné HOB4IPT, Fomdatenr DIRBGTKUR-RÉDÀCTEUR EH CHET : Anlonln Idniiiitratiu «t Rédution : KM» M «che, •«, CANNES TÉLÉPHONE 5.35 I .M Mâaiicrlt» toi iniérti a* «nat pa* rtadm. Lu lattrat •»• affrtncbiai io*t r*f»«*ti. ANBTONCBM Annonces h col.,4* page). Of 2S Annonceslc«ales(i}cV4'p.) OflS Annonces légales ()• page) Of BO A..t. J_ r\^-j J- u -* J. Il lient Annonces Cépage).•. O f KO Chronique locale 1 lr » Echos a fr. » Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. . f fr. la Ugn» Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches PARIS QUI PASSE Les mégère* nmt apprivoisées. La responsabilité des défenseurs. L'audtice des apuches. -—La puni- tion corporelle. -- L'expulsion de Lison. La réclame des planches. Les mégères font parler d'elles. Vous avez à Grasse une bonne à tout faire qui fait absolument tout, elle dépèce, même son maître. Nous avons dans le Nord Jeanne Weber, l'aima- ble ogresse qui, en huit jours, s'est offert la conquête d'une douzaine d'hommes et l'étranglement d'un petit garçon. Le jeune Poirot est le septième en- fant que Jeanne Weber, pour satis- faire à sa passion sadique, s'amuse à étouffer de ses doigts crochus. On peut dire que ceux qui ont la plus grande part de responsabilité dans ce nouveau méfait sont maître Henri Robert, son dernier défen- seur et le journal I^e Matin. L'éminent avocat et la feuille bru- yante ont, en effet, mené une cam- pagne des plus actives en faveur de Jeanne Weber et ils ont proclamé si haut son innocence que leurs efforts ont obtenu l'élargissement de la mi- sérable. Les parents de la dernière petite victime seraient presque en droit de leur en demander compte. Je lis que l'on fait de grands frais d'expertises, de contre-expertises et de déplacement, — l'on parle même de conduire l'accusée à Paris, pour établir d'une façon précise l'état mental de Jeanne Weber. Faut-il la mettre dans un asile de fous ou dans un cachot ? Mon ami M. Prud'homme qui se tient souvent auprès de moi, me dit : « Mettez vous voudrez, mais empêchez-là de nuire. » La sagesse parle par sa bouche et lorsqu'il dé- plore qu'à une époque le gouver- nement passe son temps à chercher de l'argent, on endépense tant pour ce monstre femelle, il a encore raison. Dans les corps à corps de la vie quo- tidienne, dans la lutte commerciale et industrielle on s'occupe moins des contingences, on prend un client à un autre commerçant sans autrement s'émotionner chi préjudice causé. 11 est de toute évidence que depuis longtemps déjà Jeanne Weber est un être qui nuit à la société. 11 faut s'en débarrasser au plus tôt, sans cher- cher des formules et sans s'apitoyer inutilement. * * * On ne change pas facilement de milieu'. La semaine ayant commencé avec des femmes-assassins, l'actuali- té demeure dans ce joli monde. Nous voilà, en plein Paris, rue Lafayette, une rué des plus fréquentées, atta- qués comme anciennement à l'Au- berge des Adrets, dans l'Estérel. * L'autre loir, devant le tramway, un homme titubait, semblant pris de boisson. Pour-éviter de l'écraser le watman serra les freins. Aussitôt dix malandrins envahirent le véhicule, se précipitant sur les voyageurs pour les dévaliser et arrachant sa recette au conducteur. Il y eut une terrible lutte et lorsque les agents accourus aux appels arrivèrent sur le lieu du combat les apaches, sauf un, réussi- ,rent à prendre la fuite. C'est la première fois à Paris qu' on ose attaquer une voiture publi- que, (.''est effrayant d'audace, et. pas très rassurant pour les gens qui habi- tent notre capitale. Si l'on n'y met bon ordre, on se demande s'arrê- tera le toupet des malandrins. Les prisons, disent certains, sont trop petites pour contenir tous les misérables. C'est possible, mais ce qui est sur- tout grave c'est que le régime des prisonniers est beaucoup trop doux. Sous prétexte d'humanité, les vo- leurs et les détrousseurs de grands chemins deviennent des gens dignes de pitié que l'Etat loge, éclaire, nour- rit et chauffe pendant de longs mois et qui ne souffrent que d'une chose, du manque de liberté. Mais cela n'est pas bien dur, mis en balance avec les avantages de cette pension du fa- mille gratuite. A la Chambre anglaise, lord Olas- tone, ministre de l'Intérieur, en ré- ponse à une question d'un député ir- landais ennemi du châtiment corpo- rels, a expliqué du haut de la tribune que les punitions physiques étaient certainement celles que les bandits craignaient le plus et qui les arrê- taient davantage dans leurs mau- vais desseins. Ila cité l'exemple de la ville de fardiff, terrorisée par les bandits, que l'on mettait vainement en prison et qui, depuis qu'elle ap- plique la peine du fouet, variant de six à quinze coups, a retrouvé sa tranquillité. Le hair-labour où l'on oblige, sous peine de coups, les condamnés à dé- tresser des ficelles au point qu'ils en portent pour toute la vie la trace sur leurs doigts, ou à faire tourner une roue avec leurs pieds, sous peine que les palettes de la dite roue leur heurte l'es tibias jusqu'à les briser, sont des façons de passer la journée qui n'ont rien de fort attrayant et le souvenir cuisant que les prisonniers gardent apporte un grand enrayement aux mauvais penchants des adeptes de l'armée duvice. "J^S"* 1 On pourra, en France, protester, dire que ces châtiments ne sont pas humains, indignes des nations civi- lisées, je reprends l'argument que je donnais plus haut : il faut nous dé- fendre. La collectivité ne peut ad- mettre que quelques apaches fas- sent trembler la masse des honnêtes gens. Les malfaiteurs n'ont aucune pitié pour nous, ils enfoncent quand ils peuvent leur couteau dans le dos d'inofïensifs passants, nous n'avons donc nul besoin de nous attendrir sur leur sort et de leur épargner le châti- ment qu'ils ont mérité. * * * Ne quittons pas cette vicieuse am- biance. La belle Lison, quifitla joie des Toulonnais et la perte de l'offi- cier Ullmo, adébuté l'autre soir au Concert Européen. Elle évoluait dans le décor d'une fumerie d'opium quant la foule s'est indignée et a fait un tel chahut que la représentation a été suspendue et l'établissement fermé. Mlle Lise Welck, dite la belle Li- son, espérait que, lancée par le pro- cès sensationnel dont elle fut la triste héroïne, elle triompherait aux feux de la rampe, et prendrait place par- mi les célébrités parisiennes. Mlle Lise Welck eu est pour son rêve et nous sommes heureux de cette reprise de dignité du public pa- risien. On l'a conspuée, c'est parfait, mais nous devons constater qu'en agissant ainsi, cette demi-mondaine se conformait à la tradition. Toutes les héroïnes de procès ont, avant elles essayé de monnayer sur les planches du café-concert la malsaine réclame taite autour de leur personnalité.Les noms de ces étoiles fabriquées dans les prisons sont encore dans toutes les bouches. Je citerai les dernièers en date : Valentine Morelli et Marie Audo, sa femme de chambre, que lancèrent leurs relations avec l'escroc Gallay et qui, durant plusieurs mois touchèrent pour s'exhiber des ap- pointements magnifiques. Il est tout à fait certain que si cea demoiselle» avant leur bruyante mésaventure avaient cherché un engagement, les directeurs les eussent rudementéeon- duites. Mais touchant à l'escroque- rie elles avirfent droit à tous les égards et àtous les succès, si bien que l'on pourrait presque dire aux jeunes fil- les prises de la tarentule artistique : Pour réussir, il ne faut point sortir, du Conservatoire de déclamation, mais de la prison de Saint-Lazare ! DANIEL RICHE. EIVIERA PALACE HOTEL PRINCE DE GALLES Vue iptendidr, entourée l'abri de I* pouimTe, app Batu*. L»wn.TrnDii Croqu d' i d d a Kodéré*. Se S37° ( Ici prix !«• pin* i gratuit pour la ville. la BLANCHETA.J Petites Nouvelles M. Cl< m e n e a u a assisté à ta séance du tournoi militaire des armes de combat dans ta tribune des officiers les généraux Burnez, Dalstcin, Prévost étaient à ses côtés. - On annonce de Tunis l'arrestation du trésorier d'une Société en participation du quartier de Vaugirard, nommé Al sac. qui s'était enfui avec l'avoir de la Société. A Lavaveix-les-Mines, on vient de dé- couvrir au puits Marcelin le cadavre du mi- neur Honatout qui était enseveli depuis le ;j avril. - MM. Riera et Biétry de Kalconnet, condamnés a un an de prison à la suite du procès Casa-Riera, ont été arrêtés, leurs pourvois ayant été rejertés par la Cour de Cassation. Un incendie a détruit un grand maga- sirvà fourrages de la Compagnie des Petites Yi.itures •» Paris. Un pompier a été blessé. A Prague, l'archiduc François-Ferdi- nand a procédé en présence des ministres et des représentants du haut commerce et de l'industrie, à' l'ouverture de l'exposition du jubilé; -- A Washington, le lieutenant Lohm a fait une ascension avec un ballon du servi- ce aéronautique, muni d'un appareil radio- graphique qui a parfaitement enregistré des dépêches d'Annapolis. Mgr Pelg-e, évêque de Poitiers,-e*t ar- rivé hier soir à. Rome. Mgr Renouard, évê que de Limoges, .quittera Rome demain. - Le chancelier de Bulow part demain de Berlin pour Wie^baden, il rejoindra l'empereur qu'il doit mettre au courant des affaires courantes. M. Pichon, ministre des affaires étran- gères, et Mme Pichon, ont visité la cathé- drale, et les musées de Reims. Ils sont re- partis pour Paris dans la soirée. A Limoges, la Société protectrice des animaux vest mise à la disposition du mi- nistre de la guerre pour accorder des dis- tinctions aux militaires qui se sont fait re- marquer par leur intelligence et leur dou- ceur dans la conduite et la garde des ani- maux qui leur sont confiés. ABrest, lecuirassé Vérité a effectué ses essais de machines et d'appareils éva- poratoires. Ces a--;,i- ont été très satisfai sants. A Lille, deux ouvriers mineurs occu- pés dans une fosse, à Bruay, ont été ense- velis sous un éboulement. L'un d'eux a pu être retiré sain <M sauf. L'autre, a succombé. La Chine a refusé de signer l'accord proposé par le Japon pour le règlement de la question des boisements du Valou. A Bourges, ta gouvernement va li- cencier 625 ouvriers des établissements mi- litaires. ^— Le 17 0 de ligne s'est embarqué avant- h*r à Sfax pour Marseille. HOTEL DES PALMIEHB ET DES PRINCJ.» T»t BDign* t»r l«i Ile* et l'K*tér*l •r>tial«. Confart modernt -Ourttt du 1" aa 1" /um. E. GURGES, pI*»r.UUlt«. CAUSERIE Déception On oient dinaugurer en Alsace Le Château de Haut-Koenisburg que l'Km- pereur d'Allemagne a fait sortir de ses ruines. Ioe vieux burg est restauré et Guillaume II en d pris sollennelle- ment possession /,*• canon a tonné dans les gorges profondes des Vosges, le drapeau à aigle noir a été hissé à I échauguette de la grande tour,et le Kaiser a parlé après que le nouveau gouverneur du château,le baron de Bulach,eut ouvert avec la clef d'or la porte sur laquelle l'écusson des Ilohenzollern a rempla- les armes des seigneurs de Siftin- gnen, les premiers possesseurs de ce château. L'empereur a parlé ! Avant la frte, les populations alsa- ciennes et lorraines s'étaient laissé bercer du doux espoir que du haut de ce donjon historique,royal cadeau de la ville de Schlestadt à son empereur, Guillaume II allait prononcer des paroles définitives, donner à son em- pire et au monde le spectacle grandio- se d'une renonciation du droit du plus fort en donnant au pays d'Alsace- Lorraine t son autonomie. De cela on en avait parlé en Alsace, dans les réunions familiales ; de ctlà on en avait parlé en lorraine dans les Kermesses et les assemblées. Mais là-hauteur le donjon l'empereur n'en a pas dit un mot. En revanche t une phrase nette t tran- chante ! « Maintenant ce château est redeve- nu la propriété de I empire allemand. et. s'il plaît à Dieu, c'est pour long- temps. > C est une nouvelle déception pour les pays d'Alsace et de lorraine. Ils en auront d'autres, toutes LesJ'ois qu'ils croiront à la victoire du droit sur la force. L'heure de la justice n'a pas encore sonné pour eux au cadran des siècles. LE PRjXJHJ PAIN Ainsi c|ue nous l'avons annoncé, la commission spéciale ou extra-muni- cipale du prix du pain s'est réunie hier matin, à 10 heures, à l'Hôtel de Ville, sur la convocation de M. le maire, pour examiner si, réellement, l'augmentation du prix des farines justifiait une augmentation du prix du pain. M. le BouB-préfet assistait à cette réunion, ainsi que M. Agarrat, 1 er adjoint. La discussion s'est tout d'abord amorcée sur les prétentions des pa- trons boulangers qui après avoir ac- cepté, en juillet 1907, le quantum des frais généraux à 16 fr. 80, l'avaient élevé successivement dans leur ré- clamation écrite le 5mai dernier, à M. le maire, à 17 fr. 85 et à 20 fr. 35 dans l'atliche par laquelle ils ont cru devoir saisir le public de leurs do- léances. La commission a été d'avis qu'il n'y avait pas lieu de modifier cette base de discussion et que le quan- tum de 16 fr. 80 devait être main- tenu. Quant au prix de la farine pour les deux qualités de Uerdianska et de tuzellt' entrant dau-s la panification, les cours les plus contradictoires ont été fournis, mais la commission n'a retenu que ceux qui ont été donnés par la maire de Marseille, soit 48 francs le Berdianska et 41 francs la tuzi'lle, ce (jui porte à 4K fr. 50 le prix de la balle de farine pour panifica- tion. Ces deux éléments d'appréciation examinés, la commission a estimé qu'en maintenant le prix du pain à 42 centimes et demi le kilo, le bou- langer ne retirait pas son gain légi- time, qu'il yavait donc lieu de por- ter le prix du pain à 45 centimes. Mais, revenant sur une proposition, nouvelle qui lui avait été fuite, la commission a émis le voeu que l'ar- rété de M. le Maire fixant à 45 centi- mes le prix du kilogramme de pain pour les « miches », indiquât le prix du pain « pain d'Aix ou pain de mé- nage » à40 centimes. Cette dernière solution n'a pas été de la convenance des boulangera membres de la commission, qui esti- ment que le bénéfice qu'ils retirent de la vente à 45 centimes le kilo du pain de ménage est une nécessaire compensation du peu de gain que leur laisse la vente des miches à 45 centimes. Mais une décision que nous som- mes heureux d'enregistrer est celle flui a été. prise en ce qui concerne le principe même de la taxe. La com- mission, sur la proposition de M. le sous-préfet et d'un grand nombre de ses membres, a émis l'avis que la taxe devait être supprimée pour laisser le libre jeu de la concurrence. Or, la concurrence, c'est précisé- ment ce que les boulangers craignent, et ce n'est pas sans quelque surprise que la commission a constaté que les boulangers étaient, eux, partisans de la taxe. La raison qu'ils donnent de leur at- titude est toute spécieuse et accep- table cependant : les boulangers qui ont fait des marchés de farine à un prix assez élevé seraient en mauvaise posture vis-à-vis de leurs collègues qui pourraient acheter comptant et au fur et à mesure de leurs besoins. La commission s'est rendue à ce raisonnement et a décidé que la taxe serait supprimée en septembre pro- chain, à l'expiration des marchés en cours. Mais la solution immédiate de la grave question du prix du pain n'é- tait pas là. Il s'agissait surtout de sa- voir si les patrons boulangers accep- teraient, non pas la fixation du prix du pain à 45 centimes, prix qu'ils de- mandaient, mais le prix de 40 centi- mes pour le pain de ménage (pain d'Aix). C'est donc pour examiner cette dernière proposition que les boulan- gers s'étaient réunis, à midi, pour entendre leurs délégués à la commis- sion extra-municipale. Mais, avant d'indiquer leur déci- sion, il convient de retenir, pour toute discussion ultérieure, que, de l'aveu même des boulangers, la boulange- rie cannoise ne peut concurrencer, quant au prix, la boulangerie, ni- çoise ; que les habitudes de la popula- tion de Cannes obligent nos boulan- gers à adopter une forme de pain la miphe — de trois miches au kilo- gramme, qui exige plus de main- d'oeuvre et ne saurait être comparée aux pains vendus dans toute la ré- gion. Dans ces conditions, lacommis- sion extra-nuuiicipale a, à notre avis, agi fort sagement en priant M. le mai- re de renoncer à la taxe officielle. La concurrence que se feront les bou- langers et l'apport des boulangera des villes voisines : (irasse, Mougins, Mounns-Sartoux, Vallanris et même

Transcript of LE LITTORA LE NUMÉRO 5...

Page 1: LE LITTORA LE NUMÉRO 5 CENTIMESarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1908/Jx5_Littoral_1908_05_16_Page... · de pitié que l'Etat loge, éclaire, nour-rit et chauffe

24" Année. _ N» m. -44 . — St-Ho«or*.

LE NUMÉRO 5 CENTIMES Samedi 16 Mal

LE LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

Journal Politique, Littéraire fft Mondain de Cannes et de l'Arrondissement de Grasse

ABONNEMENTSf Cannes, Alpes-Maritimes & Basses-Alpes.. Fr .

Autres Départements >' Etranger & Union POsUle

Six Moil18f«as(-•• A.bonn«m«nt* partant du 1* «t 16 d* ehaqu* moi*

Un Anaaa*«o

f o r t u n é H O B 4 I P T , Fomdatenr

DIRBGTKUR-RÉDÀCTEUR EH CHET : Anlonln

Idniiiitratiu «t Rédution : KM» M «che, •« , CANNES — TÉLÉPHONE 5.35I .M Mâaiicrlt» toi iniérti a* «nat pa* rtadm. Lu lattrat •»• affrtncbiai io*t r*f»«*ti.

ANBTONCBM

Annonces h col.,4* page). O f 2 SAnnonceslc«ales(i}cV4'p.) O f l SAnnonces légales ()• page) O f BOA.. t . J_ r\^-j J- u -* J .

Il lientAnnonces Cépage).• . O f KOChronique locale 1 lr »Echos a fr. »

Avis de Décès, de Messe et de Remerciements. . f fr. la Ugn»

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêchesPARIS QUI PASSELes mégère* nmt apprivoisées.

La responsabilité des défenseurs. —L'audtice des apuches. -— La puni-tion corporelle. -- L'expulsion deLison. — La réclame des planches.

Les mégères font parler d'elles.Vous avez à Grasse une bonne à toutfaire qui fait absolument tout, elledépèce, même son maître. Nous avonsdans le Nord Jeanne Weber, l'aima-ble ogresse qui, en huit jours, s'estoffert la conquête d'une douzained'hommes et l'étranglement d'unpetit garçon.

Le jeune Poirot est le septième en-fant que Jeanne Weber, pour satis-faire à sa passion sadique, s'amuseà étouffer de ses doigts crochus.

On peut dire que ceux qui ont laplus grande part de responsabilitédans ce nouveau méfait sont maîtreHenri Robert, son dernier défen-seur et le journal I^e Matin.

L'éminent avocat et la feuille bru-yante ont, en effet, mené une cam-pagne des plus actives en faveur deJeanne Weber et ils ont proclamé sihaut son innocence que leurs effortsont obtenu l'élargissement de la mi-sérable. Les parents de la dernièrepetite victime seraient presque endroit de leur en demander compte.

Je lis que l'on fait de grands fraisd'expertises, de contre-expertises etde déplacement, — l'on parle mêmede conduire l'accusée à Paris, —pour établir d'une façon précise l'étatmental de Jeanne Weber. Faut-il lamettre dans un asile de fous ou dansun cachot ?

Mon ami M. Prud'homme qui setient souvent auprès de moi, me dit :« Mettez là où vous voudrez, maisempêchez-là de nuire. » La sagesseparle par sa bouche et lorsqu'il dé-plore qu'à une époque où le gouver-nement passe son temps à chercherde l'argent, on en dépense tant pource monstre femelle, il a encore raison.Dans les corps à corps de la vie quo-tidienne, dans la lutte commercialeet industrielle on s'occupe moins descontingences, on prend un client à unautre commerçant sans autrements'émotionner chi préjudice causé. 11est de toute évidence que depuislongtemps déjà Jeanne Weber est unêtre qui nuit à la société. 11 faut s'endébarrasser au plus tôt, sans cher-cher des formules et sans s'apitoyerinutilement.

** *

On ne change pas facilement demilieu'. La semaine ayant commencéavec des femmes-assassins, l'actuali-té demeure dans ce joli monde. Nousvoilà, en plein Paris, rue Lafayette,une rué des plus fréquentées, atta-qués comme anciennement à l'Au-berge des Adrets, dans l'Estérel. *

L'autre loir, devant le tramway,un homme titubait, semblant pris deboisson. Pour-éviter de l'écraser lewatman serra les freins. Aussitôt dixmalandrins envahirent le véhicule,se précipitant sur les voyageurs pourles dévaliser et arrachant sa recetteau conducteur. Il y eut une terriblelutte et lorsque les agents accourusaux appels arrivèrent sur le lieu ducombat les apaches, sauf un, réussi-

,rent à prendre la fuite.C'est la première fois à Paris qu'

on ose attaquer une voiture publi-que, (.''est effrayant d'audace, et. pastrès rassurant pour les gens qui habi-tent notre capitale. Si l'on n'y met

bon ordre, on se demande où s'arrê-tera le toupet des malandrins.

Les prisons, disent certains,sont trop petites pour contenir tousles misérables.

C'est possible, mais ce qui est sur-tout grave c'est que le régime desprisonniers est beaucoup trop doux.Sous prétexte d'humanité, les vo-leurs et les détrousseurs de grandschemins deviennent des gens dignesde pitié que l'Etat loge, éclaire, nour-rit et chauffe pendant de longs moiset qui ne souffrent que d'une chose,du manque de liberté. Mais cela n'estpas bien dur, mis en balance avecles avantages de cette pension du fa-mille gratuite.

A la Chambre anglaise, lord Olas-tone, ministre de l'Intérieur, en ré-ponse à une question d'un député ir-landais ennemi du châtiment corpo-rels, a expliqué du haut de la tribuneque les punitions physiques étaientcertainement celles que les banditscraignaient le plus et qui les arrê-taient davantage dans leurs mau-vais desseins. Il a cité l'exemple dela ville de fardiff, terrorisée par lesbandits, que l'on mettait vainementen prison et qui, depuis qu'elle ap-plique la peine du fouet, variant desix à quinze coups, a retrouvé satranquillité.

Le hair-labour où l'on oblige, souspeine de coups, les condamnés à dé-tresser des ficelles au point qu'ils enportent pour toute la vie la trace surleurs doigts, ou à faire tourner uneroue avec leurs pieds, sous peine queles palettes de la dite roue leur heurtel'es tibias jusqu'à les briser, sont desfaçons de passer la journée qui n'ontrien de fort attrayant et le souvenircuisant que les prisonniers gardentapporte un grand enrayement auxmauvais penchants des adeptes del'armée du vice. "J^S"*1

On pourra, en France, protester,dire que ces châtiments ne sont pashumains, indignes des nations civi-lisées, je reprends l'argument que jedonnais plus haut : il faut nous dé-fendre. La collectivité ne peut ad-mettre que quelques apaches fas-sent trembler la masse des honnêtesgens. Les malfaiteurs n'ont aucunepitié pour nous, ils enfoncent quandils peuvent leur couteau dans le dosd'inofïensifs passants, nous n'avonsdonc nul besoin de nous attendrir surleur sort et de leur épargner le châti-ment qu'ils ont mérité.

** *Ne quittons pas cette vicieuse am-

biance. La belle Lison, qui fit la joiedes Toulonnais et la perte de l'offi-cier Ullmo, a débuté l'autre soir auConcert Européen. Elle évoluait dansle décor d'une fumerie d'opium quantla foule s'est indignée et a fait un telchahut que la représentation a étésuspendue et l'établissement fermé.

Mlle Lise Welck, dite la belle Li-son, espérait que, lancée par le pro-cès sensationnel dont elle fut la tristehéroïne, elle triompherait aux feuxde la rampe, et prendrait place par-mi les célébrités parisiennes.

Mlle Lise Welck eu est pour sonrêve et nous sommes heureux decette reprise de dignité du public pa-risien. On l'a conspuée, c'est parfait,mais nous devons constater qu'enagissant ainsi, cette demi-mondainese conformait à la tradition. Toutesles héroïnes de procès ont, avant ellesessayé de monnayer sur les planchesdu café-concert la malsaine réclame

taite autour de leur personnalité.Lesnoms de ces étoiles fabriquées dansles prisons sont encore dans toutesles bouches. Je citerai les dernièersen date : Valentine Morelli et MarieAudo, sa femme de chambre, quelancèrent leurs relations avec l'escrocGallay et qui, durant plusieurs moistouchèrent pour s'exhiber des ap-pointements magnifiques. Il est toutà fait certain que si cea demoiselle»avant leur bruyante mésaventureavaient cherché un engagement, lesdirecteurs les eussent rudementéeon-duites. Mais touchant à l'escroque-rie elles avirfent droit à tous les égardset à tous les succès, si bien que l'onpourrait presque dire aux jeunes fil-les prises de la tarentule artistique :Pour réussir, il ne faut point sortir,du Conservatoire de déclamation,mais de la prison de Saint-Lazare !

DANIEL RICHE.

EIVIERA PALACEHOTEL PRINCE DE GALLES

Vue iptendidr, entouréel'abri de I* pouimTe, appBatu*. L»wn.TrnDii Croqud' i d daKodéré*. Se

S37°

(Ici prix !«• pin*

i gratuit pour la ville.d« la B L A N C H E T A . J

Petites NouvellesM. Cl< meneau a assisté à ta séance du

tournoi militaire des armes de combat dansta tribune des officiers où les générauxBurnez, Dalstcin, Prévost étaient à ses côtés.

- On annonce de Tunis l'arrestation dutrésorier d'une Société en participation duquartier de Vaugirard, nommé Al sac. quis'était enfui avec l'avoir de la Société.

— A Lavaveix-les-Mines, on vient de dé-couvrir au puits Marcelin le cadavre du mi-neur Honatout qui était enseveli depuis le; j avril.

- MM. Riera et Biétry de Kalconnet,condamnés a un an de prison à la suite duprocès Casa-Riera, ont été arrêtés, leurspourvois ayant été rejertés par la Cour deCassation.

— Un incendie a détruit un grand maga-sirvà fourrages de la Compagnie des PetitesYi.itures •» Paris. Un pompier a été blessé.

— A Prague, l'archiduc François-Ferdi-nand a procédé en présence des ministres etdes représentants du haut commerce et del'industrie, à' l'ouverture de l'exposition dujubilé;

- - A Washington, le lieutenant Lohm afait une ascension avec un ballon du servi-ce aéronautique, muni d'un appareil radio-graphique qui a parfaitement enregistré desdépêches d'Annapolis.

— Mgr Pelg-e, évêque de Poitiers,-e*t ar-rivé hier soir à. Rome. Mgr Renouard, évêque de Limoges, .quittera Rome demain.

- Le chancelier de Bulow part demainde Berlin pour Wie^baden, où il rejoindral'empereur qu'il doit mettre au courant desaffaires courantes.

— M. Pichon, ministre des affaires étran-gères, et Mme Pichon, ont visité la cathé-drale, et les musées de Reims. Ils sont re-partis pour Paris dans la soirée.

— A Limoges, la Société protectrice desanimaux vest mise à la disposition du mi-nistre de la guerre pour accorder des dis-tinctions aux militaires qui se sont fait re-marquer par leur intelligence et leur dou-ceur dans la conduite et la garde des ani-maux qui leur sont confiés.

— A Brest, le cuirassé Vérité a effectuéses essais de machines et d'appareils éva-poratoires. Ces a--;,i- ont été très satisfaisants.

— A Lille, deux ouvriers mineurs occu-pés dans une fosse, à Bruay, ont été ense-velis sous un éboulement. L'un d'eux a puêtre retiré sain <M sauf. L'autre, a succombé.

— La Chine a refusé de signer l'accordproposé par le Japon pour le règlement dela question des boisements du Valou.

A Bourges, ta gouvernement va li-cencier 625 ouvriers des établissements mi-litaires.

^— Le 170 de ligne s'est embarqué avant-h*r à Sfax pour Marseille.

HOTEL DES PALMIEHBET DES PRINCJ.»

T»t BDign* t»r l«i Ile* et l'K*tér*l —•r>tial«. — Confart modernt -Ourttt du 1"aa 1" /um. — E. GURGES, pI*»r.UUlt«.

CAUSERIEDéception

On oient dinaugurer en Alsace LeChâteau de Haut-Kœnisburg que l'Km-pereur d'Allemagne a fait sortir deses ruines. Iœ vieux burg est restauréet Guillaume II en d pris sollennelle-ment possession

/,*• canon a tonné dans les gorgesprofondes des Vosges, le drapeau àaigle noir a été hissé à I échauguettede la grande tour,et le Kaiser a parléaprès que le nouveau gouverneur duchâteau,le baron de Bulach,eut ouvertavec la clef d'or la porte sur laquellel'écusson des Ilohenzollern a rempla-cé les armes des seigneurs de Siftin-gnen, les premiers possesseurs de cechâteau.

L'empereur a parlé !Avant la frte, les populations alsa-

ciennes et lorraines s'étaient laissébercer du doux espoir que du haut dece donjon historique,royal cadeau dela ville de Schlestadt à son empereur,Guillaume II allait prononcer desparoles définitives, donner à son em-pire et au monde le spectacle grandio-se d'une renonciation du droit du plusfort en donnant au pays d'Alsace-Lorrainet son autonomie.

De cela on en avait parlé en Alsace,dans les réunions familiales ; de ctlàon en avait parlé en lorraine dansles Kermesses et les assemblées. Maislà-hauteur le donjon l'empereur n'ena pas dit un mot.

En revanchetune phrase nettettran-chante !

« Maintenant ce château est redeve-nu la propriété de I empire allemand.et. s'il plaît à Dieu, c'est pour long-temps. >

C est une nouvelle déception pourles pays d'Alsace et de lorraine. Ilsen auront d'autres, toutes Les J'ois qu'ilscroiront à la victoire du droit sur laforce.

L'heure de la justice n'a pas encoresonné pour eux au cadran des siècles.

LE PRjXJHJ PAINAinsi c|ue nous l'avons annoncé, la

commission spéciale ou extra-muni-cipale du prix du pain s'est réuniehier matin, à 10 heures, à l'Hôtel deVille, sur la convocation de M. lemaire, pour examiner si, réellement,l'augmentation du prix des farinesjustifiait une augmentation du prixdu pain.

M. le BouB-préfet assistait à cetteréunion, ainsi que M. Agarrat, 1er

adjoint.La discussion s'est tout d'abord

amorcée sur les prétentions des pa-trons boulangers qui après avoir ac-cepté, en juillet 1907, le quantum desfrais généraux à 16 fr. 80, l'avaientélevé successivement dans leur ré-clamation écrite le 5 mai dernier, àM. le maire, à 17 fr. 85 et à 20 fr. 35dans l'atliche par laquelle ils ont crudevoir saisir le public de leurs do-léances.

La commission a été d'avis qu'iln'y avait pas lieu de modifier cettebase de discussion et que le quan-tum de 16 fr. 80 devait être main-tenu.

Quant au prix de la farine pour lesdeux qualités de Uerdianska et detuzellt' entrant dau-s la panification,les cours les plus contradictoires ontété fournis, mais la commission n'aretenu que ceux qui ont été donnéspar la maire de Marseille, soit 48francs le Berdianska et 41 francs latuzi'lle, ce (jui porte à 4K fr. 50 le prix

de la balle de farine pour panifica-tion.

Ces deux éléments d'appréciationexaminés, la commission a estiméqu'en maintenant le prix du pain à42 centimes et demi le kilo, le bou-langer ne retirait pas son gain légi-time, qu'il y avait donc lieu de por-ter le prix du pain à 45 centimes.Mais, revenant sur une proposition,nouvelle qui lui avait été fuite, lacommission a émis le vœu que l'ar-rété de M. le Maire fixant à 45 centi-mes le prix du kilogramme de painpour les « miches », indiquât le prixdu pain « pain d'Aix ou pain de mé-nage » à 40 centimes.

Cette dernière solution n'a pas étéde la convenance des boulangeramembres de la commission, qui esti-ment que le bénéfice qu'ils retirentde la vente à 45 centimes le kilo dupain de ménage est une nécessairecompensation du peu de gain queleur laisse la vente des miches à 45centimes.

Mais une décision que nous som-mes heureux d'enregistrer est celleflui a été. prise en ce qui concerne leprincipe même de la taxe. La com-mission, sur la proposition de M. lesous-préfet et d'un grand nombre deses membres, a émis l'avis que la taxedevait être supprimée pour laisser lelibre jeu de la concurrence.

Or, la concurrence, c'est précisé-ment ce que les boulangers craignent,et ce n'est pas sans quelque surpriseque la commission a constaté que lesboulangers étaient, eux, partisans dela taxe.

La raison qu'ils donnent de leur at-titude est toute spécieuse et accep-table cependant : les boulangers quiont fait des marchés de farine à unprix assez élevé seraient en mauvaiseposture vis-à-vis de leurs collèguesqui pourraient acheter comptant etau fur et à mesure de leurs besoins.

La commission s'est rendue à ceraisonnement et a décidé que la taxeserait supprimée en septembre pro-chain, à l'expiration des marchés encours.

Mais la solution immédiate de lagrave question du prix du pain n'é-tait pas là. Il s'agissait surtout de sa-voir si les patrons boulangers accep-teraient, non pas la fixation du prixdu pain à 45 centimes, prix qu'ils de-mandaient, mais le prix de 40 centi-mes pour le pain de ménage (paind'Aix).

C'est donc pour examiner cettedernière proposition que les boulan-gers s'étaient réunis, à midi, pourentendre leurs délégués à la commis-sion extra-municipale.

Mais, avant d'indiquer leur déci-sion, il convient de retenir, pour toutediscussion ultérieure, que, de l'aveumême des boulangers, la boulange-rie cannoise ne peut concurrencer,quant au prix, la boulangerie, ni-çoise ; que les habitudes de la popula-tion de Cannes obligent nos boulan-gers à adopter une forme de pain —la miphe — de trois miches au kilo-gramme, qui exige plus de main-d'œuvre et ne saurait être comparéeaux pains vendus dans toute la ré-gion.

Dans ces conditions, la commis-sion extra-nuuiicipale a, à notre avis,agi fort sagement en priant M. le mai-re de renoncer à la taxe officielle. Laconcurrence que se feront les bou-langers et l'apport des boulangerades villes voisines : (irasse, Mougins,Mounns-Sartoux, Vallanris et même