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C M J N ISSN • 2230-133X 100 F www.enqueteplus.com VENDREDI 30 NOVEMBRE 2012 NUMÉRO 442 CINQ MOIS APRÈS LES LÉGISLATIVES Benno Wanted P. 3 AFFAIRE BERTRAND TOULY Thiès dessaisie au profit de Dakar P. 4 REMUE-MÉNAGE DANS LA POLICE Demba Sarr nommé DSP Seydou B. Yague à la DPJ P. 2 PORTRAIT - MAO OTAYEK (GUITARISTE) D’Alpha Blondy à Stevie Wonder P.10 Le leadership de Niasse en question La détestation perpétuelle U n mal chronique ronge la démocratie sénéga- laise : c’est cette détestation entre les protago- nistes politiques qui affleure dans tous les actes de gouvernement pour le régime et ses alliés ou toutes les réactions de l’opposition pour les tenants de l’ancien régime. Elle est irritante pour la majorité silencieuse parce qu’elle oppose aujourd’hui les complices d’hier et souvent couve sous la cendre la duplicité des rapports entre les alliés du moment. La politique de renforcement de son parti par l’intégration, enclenchée par le président Macky Sall et appelée pudiquement ''fusion'', d’entités satellites comme le Mouvement Set Sellal de Madame le Secrétaire général de la présidence de la République, Aminata Tall, et le Mouvement pour la renaissance du Djolof d’Aly Ngouille Ndiaye, ouvre un nouvel épisode d’antagonismes bridés jusqu’ici. L’illusion unitaire qui a bercé la coalition informelle au pouvoir s’érode à mesure que les prochaines échéances électorales titillent la pas- sion de vaincre des futurs compétiteurs. SUITE P.2 LA CHRONIQUE DE MAGUM KËR

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CMJN

I S S N • 2 2 3 0 - 1 3 3 X

100 F www.enqueteplus.com

VENDREDI 30NOVEMBRE 2012 NUMÉRO 442

CINQ MOIS APRÈS LES LÉGISLATIVES

Benno Wanted

P. 3

AFFAIRE BERTRAND TOULY

Thiès dessaisie au profit de Dakar P. 4

REMUE-MÉNAGE DANS LA POLICE

Demba Sarr nommé DSPSeydou B. Yague à la DPJ P. 2

PORTRAIT - MAO OTAYEK (GUITARISTE)

D’Alpha Blondy à Stevie Wonder P.10

Le leadership de Niasse en question

La détestation perpétuelle

Un mal chronique ronge la démocratie sénéga-laise : c’est cette détestation entre les protago-nistes politiques qui affleure dans tous les actes

de gouvernement pour le régime et ses alliés ou toutes lesréactions de l’opposition pour les tenants de l’ancienrégime. Elle est irritante pour la majorité silencieuseparce qu’elle oppose aujourd’hui les complices d’hier etsouvent couve sous la cendre la duplicité des rapportsentre les alliés du moment. La politique de renforcementde son parti par l’intégration, enclenchée par le présidentMacky Sall et appelée pudiquement ''fusion'', d’entitéssatellites comme le Mouvement Set Sellal de Madame leSecrétaire général de la présidence de la République,Aminata Tall, et le Mouvement pour la renaissance duDjolof d’Aly Ngouille Ndiaye, ouvre un nouvel épisoded’antagonismes bridés jusqu’ici. L’illusion unitaire qui abercé la coalition informelle au pouvoir s’érode à mesureque les prochaines échéances électorales titillent la pas-sion de vaincre des futurs compétiteurs. SUITE P.2

LA CHRONIQUE DE MAGUM KËR

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...Seydou Bocar Yague chapeaute leDPJ En outre, Seydou Bocar Yague,

Commissaire divisionnaire, jusque-làen position de détachement à laDirection générale de l’administrationdes Douanes, devient Directeur de lapolice judiciaire (DPJ). Il remplace leCommissaire divisionnaire de classeexceptionnelle Anna Sémou Faye.Laquelle passe Coordonnateur natio-nal du Comité interministériel delutte contre la drogue, en lieu et placedu Commissaire de divisionnaire de

classe exceptionnelle Aby Diallo,appelé à d’autres fonctions.

Réforme de l'État : Abdou Aziz Tall,nouveau Délégué général L'ancien directeur général de la

Loterie nationale sénégalaise(Lonase) sous le régime du Partisocialiste (PS), Abdoul Aziz Tall,revient aux affaires. Conseiller enmanagement, il a été nommé hier, enconseil des ministres, nouveauDélégué général à la réforme de l’État

et à l’assistance technique, en rem-placement de Momar Aly Ndiaye. Parailleurs, en diplomatie, CheikhTidiane Sy, précédemment ambassa-deur du Sénégal au Sultanat d’Oman,est nommé ambassadeur extraordi-naire et plénipotentiaire auprès deCheikh Hamad Bin Khalifa Al Thani,Émir du Qatar. Pour sa part, MacodouSène, administrateur civil principalde classe exceptionnelle, jusque-làdirecteur de la Gestion et de l’exploi-tation des fonds marins au ministèrede la Pêche et des Activités mari-times, passe directeur de l’adminis-tration générale et de l’équipement(Dage) au ministère des Affairesétrangères et des Sénégalais de l’ex-térieur, en remplacement deBoubacar Camara. Au Tourisme etLoisir, le ministre Youssou Ndour agardé le magistrat Birane Niangcomme Secrétaire général, poste qu'iloccupait au défunt département de la''Culture et du Tourisme'', scindé lorsdu dernier remaniement ministériel.Au ministère de la Culture, M. Niangcède sa place au chercheur de l'Ifan

Papa Massène Sène. Enfin, KeyssiBousso, présenté ''artiste promoteur'',diplômé de l’École des arts et MudraAfrique, est nommé Administrateurgénéral du Grand Théâtre national, enremplacement du Docteur YoumaFall.

Axe Dakar-Banjul : Vers un réchauf-fement ?L'axe Dakar-Banjul se réchauffe-

rait-il après le coup de froid consécu-tif à l'exécution, par la Gambie, dedeux ressortissants sénégalaiscondamnés à mort. Après l'officialisa-tion, il y a une semaine, de la nomi-nation de l'ex-directeur général de laRTS, Babacar Diagne, au poste d'am-bassadeur du Sénégal en Gambie, leprésident Yahya Jammeh a envoyéune délégation à son homologueMacky Sall. C'est du moins ce querapporte le communiqué du conseildes ministres d'hier, notant sans plusde détail que les émissaires deJammeh étaient porteurs d'un ''mes-sage''.

Aéroport LSS : Le Restic veut casserle marché de Sécuriport Ça craint pour la société Sécuriport

chargé de la gestion des redevancesaéroportuaires. Dans un communiquéreçu hier, le Rassemblement desentreprises du secteur des technolo-gies de l'information et de la commu-nication (RESTIC) envisage d'intro-duire mardi prochain une saisineauprès de l’Autorité de régulation desmarches publics (ARMP), pour''dénoncer le contrat de SécuriportLLC sur les redevances aéropor-tuaires''. Le Restic parle de ''vices deforme, marché sans pré-qualifica-tions et sans qualifications, attribu-tion sans appel d’offres afin d’inciterles pouvoirs publics à un audit de pro-cédure sur le contrat liant les autori-tés aéroportuaires du SENEGAL àSécuriport LLC pour la collectes desempreintes biométriques des passa-

gers dans les aéroports du Sénégal''.Ledit contrat a été passé sous l'ex-régime d'Abdoulaye Wade et son filsKarim Wade, qui avait notamment encharge les Transports aériens. ''Audemeurant, ce marché sensible attri-bué illégalement, en violation denotre code des marches publics, àune société étrangère sans due pro-cess, met en danger beaucoup de noscompatriotes dont les empreintes bio-métriques sont à risque''.

Justice, Haby Diagne près de laliberté ? En prison à Thiès depuis mardi der-

nier 27 novembre suite à l’exécutiond’une contrainte par corps, HabyDiagne, comédienne de la troupe"Soleil Levant", pourrait retrouver laliberté d’ici la fin de la semaine. A encroire nos sources, ''sa famille est entrain de réunir l’argent pour désinté-resser Oumou Khalsoum Ndiath. Lecas échéant, elle peut recouvrer laliberté d’ici demain (Ndlr :aujourd’hui)'', nous a confié, hier, unesource proche du dossier. L’artisteavait été condamnée le 21 mai der-nier à deux ans de sursis dont un moisferme. Coupable de vol avec effrac-tion, elle a été condamnée à payer lasomme de 1,5 million F Cfa au titrede dommages et intérêts à la plai-gnante. Seulement, à sa sortie de pri-son, Haby Diagne n’a rembourséaucun centime à son (ex-)amie.Puisque le tribunal des flagrantsdélits de Dakar avait assorti sa déci-sion de la contrainte par corps aumaximum, la plaignante, OumouNdiath a exécuté la décision.Conséquence, la comédienne, inter-pellée par la brigade de recherches deThiès, a été renvoyée en prisondepuis mardi.

N ommé à tête du département de l'Intérieur, il ya un mois, le général Pathé Seck a commencéà reprofiler l'administration de la police. Selon

le jeu de chaise musicale dont rend compte le commu-niqué de la réunion du conseil des ministres d'hier, leCommissaire divisionnaire de classe exceptionnellePapa Mafall Ndiaye quitte la tête de la Direction de lasécurité publique (DSP), pour prendre en charge l’Ecolenationale de police et de la formation permanente. Ilpermute en fait avec un autre Commissaire divisionnaire

de classe exceptionnelle, Demba Sarr, qui devientpatron de la DSP. A la direction de l’Office central derépression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), legénéral Seck a fait confiance au Commissaire division-naire de classe exceptionnelle Cheikhna CheikhSadibou Keïta, précédemment en service à la Directiongénérale de la police nationale (DGPN). Le CommissaireKeïta prend la place du Commissaire divisionnaire declasse exceptionnelle Abdoulaye Niang, appelé à d'au-tres fonctions.

MOUVEMENTS DANS LA POLICE

Demba Sarr patron de la DSP...

M. Souleymane N'DAW et fils, les familles N'DAW, HANNE,CISSE, BADIANE, DIENG, M'BAYE, WANE, DIOP, SOW, parentset alliés remercient tous ceux qui de près ou de loin ont compati à

leur douleur lors du rappel à dieu de leur épouse, mère, petitefille, fille, sœur, cousine, nièce et amie

Oumou Ismaïla HANNE dite Oumoy. Décés survenu le 20 Novembre 2012.

Al Fatiha + 11 likhlass

REMERCIEMENTS

L'Amicale des Anciens Enfants de Troupe(A.A.E.T) tient son as-semblée générale ordinaire le dimanche 2 décembre 2012 à partir de 9h30 à la Caserne Samba Diéry Diallo.Ordre du jour :1-Rapport d'activités;2-Rapport financier;3-Construction du siège de l'Amicale:-État d'avancement des travaux;-Bilan des cotisations des Promos;4-Prochaines activités;5-Divers.À l'instar des Promos 75,74,78 et 71,toutes les autres Promossont invitées à se mettre à jour de leurs cotisations pour laconstruction du siège de l'Amicale.

Lé Président de l'A.A.E.TAbdoul NIANG

COMMUNIQUÉ

EN COULISSES page 2

numéro 442 • vendredi 30 novembre 2012

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La relation entre le chef de l’ÉtatMacky Sall et ses divers compa-gnons de route est moins tendue

qu’elle ne l’est entre le leader de l’Alliancedes forces de progrès (AFP) MoustaphaNiasse et celui du Parti socialiste (PS)d'Ousmane Tanor Dieng. La répartitiondes postes a laissé des séquelles telles dansla mouvance présidentielle que les diffé-rentes formations politiques et les asso-ciations qui la composent pourront diffi-cilement s’unir en dehors d’elle. L’idéeque le leader le mieux considéré dansl’Alliance de gouvernement parachèveson cheminement avec Macky Sall parune fusion ne serait pas saugrenue si ladifférence d’affiliation doctrinale ne luiimposait, dans ce cas de figure, une capi-tulation idéologique. Encore que ni lui nile président Macky Sall ne sont les repré-sentants légitimes de leur parti dans leursinternationales respectives, socialiste etlibérale, alors qu’une ligne de feu lessépare chacun des anciens camarades etfrères de même parti.

Après quelques discours convenus surd’éventuelles retrouvailles libérales, laguerre de tranchées entre les frères enne-mis du nouveau et de l’ancien régime semue inexorablement en guerre de posi-tion avec les manifestations program-mées sur la place de l’Obélisque par laréactivation du M23 qui refuse d’accep-ter que ''ce champ de bataille'' soit occu-pée par ceux qu’ils qualifient de pilleursde deniers publics, et de criminels. L’ailemarchante de la tactique insurrection-nelle préélectorale reprend du serviceavec un soupçon de nostalgie despériodes troubles de fin de règne de MeWade. Une fraction de la jeunesse duparti présidentiel pourrait faire jonctionavec elle au risque d’installer le pays dansun nouveau cycle de violence. Ce quin’est propice ni à l’éclosion du débatdémocratique, ni à la production debiens et services et encore moins à lamanifestation de la vérité dans lesaffaires pendantes devant la justice. Unréel respect de l’indépendance de la jus-tice voudrait qu’elle suivît son cours sansla pression des uns et des autres pourpeser sur des décisions qui seraient alorspolitiques et suspectées d’affaiblir l’ad-versaire.

En se renforçant parallèlement, l’al-liance primaire qui a soutenu le prési-

dent Macky Sall au premier tour ne veutplus s’encombrer de ses alliés de BennoBokk Yaakaar, laquelle coalition portel’estampille de la cohorte des candidatsmalheureux. Ceux-ci n’ont reporté leurrêve de grandeur sur Macky Sall, l’étoilemontante, qu’en désespoir de cause. Et lafurie des rivalités qui secouent leurs ins-tances de base n’augurent pas d’untriomphe certain aux prochaines consul-tations électorales. Surtout que celles-ci,locales, devraient être l’occasion pour lescadres de la jeune formation présiden-tielle de se compter et de se peser à moin-dre frais. Plutôt que de chercher à recon-duire un statu quo ante incertain avecd’anciens alliés de second rang quicontrôlent majoritairement les munici-palités mais aussi qui ont été sérieuse-ment éprouvés par l’autoritarisme de MeWade. Il n’est pas exclu que certains d’en-tre eux viennent sous l’ombrelle protec-trice du parti présidentiel pour une rai-son ou pour une autre.

La rupture annoncée de l’AllianceBokk Yaakaar peut être un facteur de cla-rification politique, donc être bénéfiqueà la démocratie après un répit pendantlequel, dans une coalition sans pro-gramme commun, des caciques de ren-contre qui ont été dans les instances diri-geantes de tous les régimes passés, ontfait semblant ensemble de redresserl’économie qu’ils ont contribué à pillerou qu’ils ont laissé piller dans le moindrecas de figure. Avec la complicité d’unprésident né au début des indépen-dances, certaines jeunesses, de ''Y en amarre'' notamment, qui rêvent d’alter-nance générationnelle, pourraient réali-ser leur vœu d’envoyer à la retraite poli-tique les derniers dinosaures. Et s’ils sontdignes du monde que leurs chansons etcritiques annoncent, la démocratie séné-galaise pourra alors se débarrasser de sesbéquilles : une institution onéreuse poursurveiller les élections, une autre poursurveiller les médias, une autre encorepour dénoncer les corrompus, et uneautre pour enrichir les copains et lescoquins alors que le pays a uneMagistrature, une Inspection généraled’État, une Cour des comptes. Pas assezd’hôpitaux et d’écoles, certes, mais tropde médecins et d’enseignants qui râlent àlongueur de journée comme les mineursde ''Germinal''.

La Chronique de MAGUM KËR

La détestation perpétuelle

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DAOUDA GBAYA

L e malaise gagne Benno SiggilSenegaal (BSS). La coalition departis et d’organisations de la

société civile, qui a soutenu lacandidature de Moustapha Niasse à laprésidentielle de 2012, est dans uneléthargie depuis la fin des élections légis-latives du 1er juillet. Aucune réunion for-melle ne se tient, encore moins desconcertations. Une situation que certainsresponsables jugent «anormale».«Lorsqu’on est en coalition, on doit seréunir, c'est le minimum pour des gensqui se respectent», proteste MadièyeMbodji, leader du mouvement Yoonu

Askan Wi (YAW). «Nous devons faire lebilan de la coalition et définir les perspec-tives qui s'offrent à elle. Si les gens esti-ment que la coalition a fini sa mission,qu’on le dise ; si on estime qu’elle estutile, on doit redéfinir une nouvelle formed’organisation», poursuit-il. Puisque l’élection présidentielle pour

laquelle la coalition a été créée estaujourd’hui derrière nous. Seydou GuisséSall, leader du parti Wareef (devoir), ditcomprendre la «léthargie» de BSS aprèsla formation du premier gouvernement etles investitures controversées sur les listesélectorales aux députations. «Il y a beau-coup de frustrations, confie-t-il. Certainsont claqué la porte, d’autres ont gelé leurs

activités.» C’est le cas Me El Hadji Diouf.Absent du gouvernement de MoustaphaNiasse, l’avocat a préféré partir aux légis-latives sous sa propre bannière. Les résul-tats obtenus ont validé sa stratégiesolitaire car il a été élu député à l'Assem-blée nationale. Malgré tout, Guissé Sall reste optimiste

par rapport à l’avenir car «depuis quelquetemps, les leaders savent que ce qui lesunit est plus important que ce qui peut lesséparer». A cet effet, le leader du Wareefannonce d’ailleurs un séminaire le 15 jan-vier à l’occasion duquel BSS «va revoir saposition sur l’échiquier politique et renou-veler sa confiance à Moustapha Niasse». «Cela n’engage que Seydou», répondent

d’autres leaders qui ne veulent plus du pré-sident de l’Assemblée nationale à la tête dela coalition. Ces leaders, qui ont requisl’anonymat, semblent vouloir porter leurchoix sur Robert Sagna, secrétaire généraldu Rassemblement pour le socialisme etla démocratie (RSD). Toutefois, il n'est pasdit que l'ancien ministre socialiste et ex-maire de Ziguinchor soit intéressé aprèsqu'il a démissionné de son poste de prési-dent de la conférence des leaders. «J’ainotifié ma démission à Moustapha Niassecompte tenu de mes activités qui m’éloi-

gnent de Dakar», dit-il.

«Benno Siggil Senegaal ?Dépassée»Au niveau de la Ligue démocratique

(LD), on estime que la question de BSS«est dépassée». «Nous avons été disqua-lifiés au premier tour (de laprésidentielle). Je ne pense pas qu’onpuisse parler aujourd’hui de BSS»,déclare Karim Fall, son porte-parole.«Nous sommes dans Benno BokkYaakaar et nous devons travailler pourqu’elle fonctionne. Les coalitions doiventêtre adaptées par rapport à leur contexte.Nous ne sommes plus dans un contextede conquête du pouvoir par rapport àMacky Sall», clarifie notre interlocuteur.Et cette adaptation de Benno Siggil Sene-gaal au contexte actuel permet, selonMaguette Thiam, Sg du Parti de l’indé-pendance et du travail (PIT) de «faireavancer la mobilisation et achever la tran-sition» entamée le 25 mars 2012 ; de«consolider le travail de BBY», mais ausside «constituer une muraille contre les agi-tateurs du PDS» qui envisagent d’organi-ser un rassemblement le 6 décembre pro-chain à la Place de l’Obélisque. Pour sa part, le Dr. Malick Diop, porte-

parole de l’Alliance des forces de progrès(AFP) dédramatise. «Les coalitions se for-ment en période électorale, on ne peutpas avoir le même rythme que durant lapériode postélectorale», explique le mairede Point E. Plutôt que d’attendre desdécisions venant du sommet, M. Diopinvite les leaders de BSS à travailler à l’in-térieur de leur parti respectif pour élargirleur base. «On ne peut être dans unecoalition et ne pas la massifier. Je sais queles leaders de BSS sont mus par l’intérêtdu pays», tempère-t-il

AMADOU NDIAYE

M amadou BambaNDIAYE et ses cama-rades de parti sont pour

la nationalisation de la Suneor parl’Etat du Sénégal. En Bureaupolitique, le Mouvement populairesocialiste (MPS/SELAL) a appelé legouvernement à écouter lestravailleurs de l'ex-Sonacos favorablesà la reprise de cette huileriestratégique pour l'agriculture sénéga-laise, suivant des «conditions et moda-lités» négociées entre toutes lesparties. L'idée de nationaliser Suneorest d'autant plus pertinente, note leMps, que les ruraux sénégalais n’ontpu tirer aucun profit de la privatisationde la Sonacos, rebaptisée après la ces-sion de l'entreprise à des privés sousl'ancien régime des Wade. Bien aucontraire, les campagnes successivesde commercialisation de l’arachideont plutôt abouti à accroître lapauvreté des populations rurales,constate ce parti issu d'une scission

du Msu. En outre, les ‘’conditions decette privatisation ont été plus quenébuleuses’’. A cet effet, le Mps rap-pelle les conclusions accablantes dela Cour des comptes publiées en 2009et faisant état de ‘’nébuleuses anoma-lies’’ sur la cession de cette huilerie.Selon le Mps, les 5,3 milliards defrancs Cfa payés par le groupe Advensétaient ‘’largement insuffisants’’ euégard à tout le patrimoine détenu alorspar la Sonacos. Et dans un souci d’ac-compagner cette privatisation, l’Etatdu Sénégal avait dû financer un plansocial de 4 milliards de francs Cfa,poursuit-il. A ces montants, il fautrajouter les 6 autres milliards de francsCfa déboursés pour la recapitalisationde l’entreprise et les subventions duprix au producteur de l’arachide dontelle est la première bénéficiaire, celapose plusieurs interrogations. Dontcelle-ci : ‘’Ne devrait-on pas parler, enlieu et place d’une privatisation, d'uncadeau injustifié et injustifiable ?’’ sedemandent Bamba Ndiaye et cama-rades.

L a Palestine est devenue hier unÉtat observateur aux Nations-unies, lors d'un vote historique à

l'Assemblée générale de l'ONU, malgrél'opposition des États-Unis et d'Israël,rapporte l'AFP. Le vote de cette résolution,qui fait de "l'entité" palestinienne un "Etatobservateur non membre", a été acquis àune majorité confortable mais pas écra-sante de 138 voix pour, 9 contre et 41abstentions. Cette nouvelle stature inter-nationale, qui donne aux Palestiniensaccès à des agences de l'ONU et des trai-tés internationaux, constitue une victoirediplomatique majeure. Mais elle exposel'Autorité palestinienne à des représaillesfinancières américaines et israéliennes.Avant le vote, le président palestinienMahmoud Abbas a affirmé que l'Assem-blée allait signer l'"acte de naissance"d'un Etat de Palestine. Il a estimé qu'ils'agissait de la "dernière chance de sauverla solution à deux Etats" (Israël et un Etatpalestinien) et a promis de "tenter de rani-mer les négociations" de paix avec Israël,au point mort depuis plus de deux ans,sans toutefois prendre d'engagementsprécis. Pour l'ambassadeur israélien àl'ONU Ron Prosor par contre, cette initia-tive "ne fait pas avancer la paix, elle la faitreculer". Il a affirmé qu'elle "ne changerapas la situation sur le terrain", notamment

parce que l'Autorité palestinienne "necontrôle pas Gaza", et qu'elle "ne donnerapas un statut d'Etat à l'Autorité palesti-nienne". L'ambassadrice américaineSusan Rice a affirmé que le vote était"contre-productif" et créerait des "obsta-cles" à la paix. A Ramallah (Cisjordanie),le vote à l'ONU a été salué par des tirs enl'air et des acclamations de la foule. Cevote a coïncidé avec l'anniversaire del'adoption par l'ONU en 1947 du plan departage de la Palestine mandataire, quiprévoyait un Etat juif et un Etat arabe. Deson côté, l'Union européenne a rappeléhier qu'elle était "prête à reconnaître unEtat palestinien au moment opportun"mais que la priorité était de reprendre lesnégociations. Ce qui inquiète le plusIsraéliens et Américains, c'est lapossibilité qu'auraient désormais lesPalestiniens de rejoindre la Cour pénaleinternationale et d'y porter plainte contreIsraël. Israël a brandi la menace de sanc-tions en cas de vote positif à l'ONU maisa annoncé qu'il n'annulerait aucun accordconclu avec les Palestiniens. Le Congrèsaméricain pourrait de son côté refuser deverser 200 millions de dollars d'aide pro-mis aux Palestiniens. En compensation,la Ligue arabe a promis aux Palestiniensun "filet de sécurité" de 100 millions dedollars par mois. MLB

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POLITIQUELÉTHARGIE, MANQUE D’INFORMATIONS, DÉPHASAGE …

Benno Siggil Senegaal, le temps de l’aggiornamentoBSS doit-elle faire sa mue ? Au regard des remous internes qui secouent la coalition qui avait soutenuMoustapha Niasse à la présidentielle de février, un aggiornamento semble s'imposer pour contournerl'absence de perspectives depuis la nomination de son chef à la tête de l'Assemblée nationale.

SUNEOR (EX-SONACOS)

Le MPS/SELAL réclame sa nationalisation

OUMAR SARR À RUFISQUE

“Seuls ceux qui ontdécidé de rester auPds sont auditionnés”

Le coordonnateur du Parti démo-cratique sénégalais, Oumar Sarr,a réaffirmé mercredi à Rufisque

l'existence d'un «mensonge d’Etat» surla question de l’enrichissement illiciteagitée depuis quelques mois par lerégime du 25 mars. Selon lui, c’est parcequ'«on n’auditionne que les responsa-bles qui ont décidé de rester au Pds.Nous disons que c’est injuste car il y anécessité d'entendre tous les responsa-bles qui ont été avec Abdoulaye Wade de2000 à 2012». En cela, il dit que MackySall veut «faire disparaître le Partidémocratique sénégalais» de la scènepolitique.

Concernant le scandale présumé d'unmarché de plus de cinq milliards defrancs Cfa relatif à la gestion du planJaxaay, l’ancien ministre de l’Urbanisme,de l’Habitat et de l’Hydrauliquerétorque : «Tout le monde sait que c’estun dossier qu’ils (NDLR : les gens dupouvoir) ont encore une fois essayé deplacer dans la presse...» Mais il expliqueque par rapport à ce marché, «l’Etat n’apayé aucun sou, ce qui veut dire que l’onne peut parler d’enrichissement illicite àce niveau». En outre, «toutes les procé-dures concernant ce marché ont été res-pectées dont l’approbation du ministèredes Finances», ajoute le coordonnateurdu Pds. Exaspéré, il soutient aussitôt :«On peut chercher des poux, mais onpeut les chercher et les trouver ailleursque chez Oumar Sarr.» Devant denombreux responsables libéraux, l'an-cien ministre dénonce un système dedeux poids deux mesures. «Il y a une jus-tice pour Kumba am ndey et une autrepour Kumba amul ndey. Nous, nous fai-sons du peuple notre «ndey» qui selèvera si l’on veut nous attaquer».

Oumar Sarr était à Rufisque en com-pagnie de Doudou Wade, d'AliouneSouaré et du doyen Daouda Niang,dans le cadre de ses tournées dans les dif-férentes localités pour rencontrer les res-ponsables des fédérations, en vue du ras-semblement du 6 décembre à la place del’Obélisque. «Le Pds est agressé detoutes parts, il doit donc parler avec sesmilitants et leur expliquer le sens de cetteagression de Macky Sall contre notreparti à travers des auditions sélectives etla réactivation de la Cour contre l’enri-chissement illicite.» Mais en mêmetemps, a-t-il indiqué, «nous allonsmanifester contre la vie chère et le nonrespect des engagements électoraux deMacky Sall».

A propos de l’autorisation de ce ras-semblement, il révèle : «Nous avonsinformé les autorités depuis ce matin(NDLR : mercredi) et nous avons pristoutes les dispositions.» La manifesta-tion coïncidant avec l’audition de KarimWade à la gendarmerie, il réplique : «Cesont des événements qui sont séparés.Nous voulons montrer réellement que lePds est là, avec ses alliés et les Sénégalais,pour faire face...»

PAPE MOUSSA GUÈYE

VOTE HISTORIQUE À L’ONU

La Palestine devient État observateur

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page 4SOCIÉTÉ

FATOU SY

10heures au Palais de jus-tice de Lat Dior deDakar. L’endroit est

quadrillé par un important dispositif sécu-ritaire composé d’éléments du Groupe-ment mobile d’intervention (GIE)arborant des gilets sur leurs tenues bleuessombre. Une file moins longue que d’ha-bitude fait la queue devant la porte de lasalle 1 où se tiennent les audiences de lapremière composition du tribunal des fla-grants délits. Dans ladite salle, c’estpresque le calme plat, bien quel’audience n’ait pas encore démarré.Regard braqué vers la porte d’accès desjuges, certains égrènent des chapelets.D’autres prient en sourdine. 10h45 mm,

le président Hadiyatoulaye Guèye suivi deses deux assesseurs, les juges Diallo etColy, ainsi que du substitut MoussaThiam et du greffier, font leur entrée dansla salle. Certains poussent un soupir ettendent l'oreille pour mieux entendre lejuge qui, aussitôt installé avec ses col-lègues, commence à prononcer le déli-béré.

210 millions de dommages et intérêtsAprès avoir déclaré recevable l’action

publique, le juge Guèye cite 22personnes et annonce leur relaxe. Dansce lot figurent trois femmes, sur les 12ayant été jugées dans le lot des 56 préve-nus. Malgré l’annonce de ces relaxes, lasalle reste impassible. Aucune manifes-

tation de joie, mis à part quelques souriresen coin affichés. Poursuivant sondélibéré, le juge cite 34 noms et annonceleur culpabilité. Le suspense est à soncomble. Car, aucune peine n'a encore étéprononcée. Puis vient enfin la délivrance.27 thiantacounes sont condamnés à 2ans de prison dont 6 mois ferme. Parmiceux-ci, il y a 9 femmes. Une peine quiplonge les proches des condamnés dansla douleur. Car, à l’annonce des peines,des cris de désespoir fusent du public.Ceux-ci seront beaucoup plus perçantslorsque le tribunal annoncera que les septprévenus restants et identifiés comme les“Djeuwrigne”sont condamnés à 2 ansdont 1 an ferme. Outre cette sanctionpénale, les 34 condamnés devrontallouer la somme globale de 210 millions207 mille francs Cfa au titre dedommages et intérêts. Dans ce montantdevant être alloué aux 49 parties civiles,l’État du Sénégal doit recevoir 5 millionset la société de transports Dakar demdikk, 170 000 millions de francs Cfa. Letribunal a assorti sa décision de lacontrainte par corps au maximum. Cetteprécision faite, le président demande àMe Mouhamadou Moustapha Dieng des’approcher du substitut du procureurpour avoir la décision et surtout pour nepas prolonger davantage les parents desprévenus dans l’expectative. L’avocats’exécute et quitte la salle d’audience.Dehors, la robe noire est assaillie par les

proches des prévenus et des journalistesvoulant avoir plus de précision.

Entre résignation et tristesseL’angoisse se lit toujours sur les

visages. Beaucoup de parents ignorentencore le sort réservé à leurs enfants.Lasses d’attendre le jugement remis parle parquetier pour en faire des photoco-pies, deux dames se rabattent sur votreserviteur : ''Qu’est-ce que le tribunal adécidé pour Serigne Fallou Fall et MorGningue ?’’, demandent-elles. Après unbref coup d’œil sur notre carnet de notes,nous leur faisons comprendre que lesdeux prévenus ont écopé de 6 mois.''Dieu est Grand. C’est le destin. Il pouvaitle tuer comme Il a fait avec mes autresenfants et je n’y pourrais rien’’, lâche avecphilosophie la maman de Serigne FallouFaye. Tout le contraire d'une autre dameentourée de filles qui toutes versent deslarmes. Les 56 Thiantacounes ont été arrêtés

le 22 octobre, lors de la manifestation deprotestation contre le transfèrement deCheikh Béthio Thioune à la prison deRebeuss. Une centaine de véhiculesavaient été endommagés. Aucun des pré-venus poursuivis pour actes devandalisme et atteinte à la sûreté del’État, n’a reconnu les faits. Le Parquetavait demandé la relaxe pour certains etdes peines allant de 3 et 5 ans de prisonferme, pour d'autres.

La défense fait appelAu sortir de l'audience, un des avocats

de la défense a salué cette décision du tri-bunal. De l’avis de Me MouhamadouMoustapha Dieng, le jugement rendu parle tribunal est une décision d’apaisement.Pour autant, Me Dieng compte, avec sesconfrères, attaquer cette décision. ''Enconcertation, nous allons interjeter appelpour que ceux qui sont condamnés soientlibres, car il n’y a aucune preuve contreeux'', a-t-il révélé.

D ésormais, c’est le doyen desjuges Mahawa Diouf qui va ins-truire le dossier Luc Nicolaï et

celui de Bertrand Touly. La décision a étéprise par la Chambre criminelle de la Coursuprême, à l’issue de son audience tenuehier. Après le renvoi de Luc Nicolaï, desdeux douaniers Abdou Khadre Kébé etPape Massiré Thiam et des deux agentsde l’hôtel Lamantin Beach devant le tri-bunal des flagrants délits de Thiès, pourassociation de malfaiteurs, détention decocaïne, tentative d’extorsion de fonds…, les avocats de Bertrand Touly avaientsaisi la Cour suprême pour l’inviter àconfier le dossier de Luc Nicolaï au juge

d’instruction de Thiès, Alassane Thiouneen charge du dossier de leur client. Au cours de l'audience d'hier, le

procureur général s’en est rapporté à lasagesse de la Cour, tandis que le juge BadioCamara et ses deux conseillers Fall etNdiaye ont favorablement répondu à larequête des avocats demandeurs. Mieux,les juges sont allés au-delà, endessaisissant les juridictions de Thiès auprofit de Dakar. La conséquence quipourrait découler de cette décision est letransfèrement de Luc Nicolaï à la maisond’arrêt de Rebeuss. ''L’administration péni-tentiaire pourrait prendre une mesureadministrative pour transférer les prévenus

dans le ressort de Dakar'', nous souffle-ton.

Luc Nicolaï et Cie restent en prison La seconde décision prise par cette

haute juridiction, concerne le jugementrendu par le tribunal des flagrants délitsde Thiès. Le juge Camara et ses deuxassesseurs ont déclaré ce jugement nonavenu. Car, lorsque le promoteur de lutteet ses quatre prévenus ont été renvoyésdevant le tribunal des flagrants délits deDakar, ils n’ont pas été jugés. À caused’une exception soulevée par les conseilsdu PDG de l’Hôtel Lamantin Beach, le tri-bunal avait jugé l’action publique irrece-vable et renvoyé le Parquet à mieux sepourvoir. Un jugement annulé par la Coursuprême dans son arrêt. A en croire nossources, le président de la Chambre cri-minelle et ses conseillers ont estimé qu’ily a un conflit positif dans cette affaire.Dans la mesure où il s’agit de la mêmequantité de drogue trouvée dans un mêmelieu et impliquant les mêmes personnes. Sur la mainlevée de Luc Nicolaï et Cie

formulée par leurs conseils, le parquetgénéral a jugé la requête irrecevable. Il aété suivi par la Cour qui a motivé son arrêtpar la loi organique portant création de laCour suprême. D’après cette loi, cette

juridiction ne peut statuer sur unedemande de liberté provisoire ou de libé-ration que quand elle est saisie d’un pour-voi de l’arrêt de la Chambre d’accusationou de la Cour d’appel.

“C'est une situation de non droit''Cette décision rendue par la Cour a fait

sortir les avocats du promoteur de lutte etde ses co-prévenus de leurs gonds. ''Quoiqu’il en soit, la situation de Luc Nicolaï etCie reste entière'', peste Me Abdou DialyKane, joint par ''EnQuête’’. A son avis, ils’agit ''d’une situation de non droit''. Pour

cause, explique l’avocat : ''Luc et ses co-prévenus gardent prison, alors qu’aucunepoursuite n’est pendante à leur encontre''.Et de poursuivre : ‘’ Ces personnes sont enprison par l’effet d’un mandat de dépôt,malgré l’annulation du jugement’’. Trèspeiné par le sort de leurs clients, l’avocatd’ajouter que ''c’est une situation inéditejamais notée dans les annales judiciairessénégalaises’’. ''On les a renvoyés devantle doyen des juges d’instruction de Dakaravec l’instruction qui devra peut êtredécerner un autre mandat de dépôt’’,indique Me Kane. F. SY

ACTES DE VANDALISME

Des peines de 6 mois et 1 anferme pour 34 thiantacounesSur les 56 thiantacounes jugés la semaine dernière pour actes vandalisme, seuls les 22 ont été relaxés. Les 34 restants ont écopé entre 6 mois et 1 an de prison ferme et doivent payer la sommeglobale de 210 millions 207 mille francs Cfa. Reportage sur une demi-matinée d’angoisse.

RÉFORME DE LA JUSTICE

Mimi Touré annoncela fin des tribunauxrégionaux et dépar-tementaux

Une justice ''plus efficiente''et ''moins onéreuse''. Telleest la volonté affichée par le

nouveau régime. Hier, au cour du tra-ditionnel Conseil des ministres, laministre de la Justice, Garde desSceaux a fait une communication surles nouvelles orientations de la poli-tique judiciaire. L'idée est d'assurerune répression effective des délitséconomiques et financiers, de renfor-cer les capacités des acteurs de la jus-tice et de mieux organiser les condi-tions d’une bonne accessibilité de lajustice.

La réforme annoncée va engager lasuppression des tribunaux régionauxet départementaux. Ces juridictionsseront remplacées par des tribunauxde Grande Instance, pour les tribu-naux régionaux, et des tribunauxd’Instance, pour les tribunaux dépar-tementaux. D'après le communiquédu conseil des ministres, ''au total, 19tribunaux de Grande instance et 45tribunaux d’Instance seront créés''. Ensus, cinq Cours d’appel vont être ren-dues fonctionnelles.

Le Garde des Sceaux a annoncé queles nouveaux tribunaux de GrandeInstance seront créés à Pikine,Guédiawaye, Rufisque, Mbour,Tivaouane et Mbacké. Alors queRanérou-Ferlo, Salemata et Sarayaaccueilleront les nouveaux tribunauxd'instance.

Dans le même esprit de rendreaccessible et de rapprocher la justicedes justiciables, Mme Aminata Touréa évoqué la mise en place d'un dispo-sitif dit de “proximité”, avec 11 mai-sons de justice. ''Dans le cadre desréformes, elles seront renforcées, etleur fonctionnement amélioré'', a ditla ministre de la Justice.

GASTON COLY

AFFAIRE BERTRAND TOULY

Les juridictions de Thiès dessaisies au profit de DakarLa Chambre criminelle de la Cour suprême a dessaisi hier le juged’instruction de Thiès des dossiers Luc Nicolaï et Bertrand Toulyau profit du doyen des juges d’instruction de Dakar. Une décisionqui pourrait entraîner le transfèrement du promoteur de lutte etde ses quatre prévenus à la prison de Rebeuss.

Le dessaisissement du juge d’instruction de Thiès, Alassane Thioune, desdossiers Luc Nicolaï et Bertrand Touly au profit de son collègue de Dakar, le doyendes juges Mahawa Sémou Diouf, est-il une sanction ? D’aucuns le croientfortement. ‘’C’est purement une sanction à l’encontre de la juridiction de Thiès,car il ne faut pas oublier qu’il y avait une inspection après la mise en libertéprécipitée de Bertrand Touly, alors que la Cour suprême avait ordonné un sursis àstatuer’’, affirme une source judiciaire. Une autre source de renchérir : ‘’L’envi-ronnement du dossier est vicié, car il y a des suspicions légitimes à l’endroit desjuges de Thiès’’. Pour corroborer ses propos, notre interlocuteur avance que leparquet de Thiès avait enrôlé le dossier de Luc Nicolaï en flagrants délits, pourensuite libérer Bertrand Touly, après une condamnation du promoteur et de sesco-prévenus. F. SY

DESSAISISSEMENT DES JURIDICTIONS DE THIÈSUne sanction ?

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AMADOU NDIAYE

A méliorer le traitement des dossiersd’information financière sur le blan-chiment d’argent et le financement du

terrorisme pour mieux lutter contre lesditsfléaux. C’est à cela que les cellules de rensei-gnements financiers de l’Afrique s’emploientdepuis hier à Dakar. A travers un atelier de coo-pération organisé par le Groupe intergouverne-

mental d’action contre le blanchiment d’ar-gent (GIABA), il s’agit de faire bénéficier auxcellules de renseignements financiersd’Afrique, de l’expérience mondialementreconnue du groupe Egmont. Ce dernier est leplus grand groupe au monde qui réunit des cel-lules de renseignements financiers sur le blan-chiment d'argent. La méthode utilisée par legroupe est dénommée ''Typologie'' et consisteà faire un diagnostic, puis une analyse et aprèsdes recoupements. Bien mené, ce travail per-met de déceler le mode opératoire et la miseen place de mécanismes pour faire face. Pourque la méthode soit efficiente, le travail avecla GIABA est d’une importance capitale, selonle président du groupe Egmont BoudejinVerhelst. Il permet en effet au groupe Egmontd’avoir les ‘’contacts nécessaires avec tous lesmembres’’, dit-il.Du côté de la GIABA, cette collaboration ne

souffrira aucunement pas. De l’avis de sadirectrice générale adjointe, le Dr NdèyeElisabeth Diaw, le blanchiment d’argent et lefinancement du terrorisme constituent des‘’fléaux’’ auxquels, il faut s’attaquer très vite.

‘’Nous allons collaborer et coopérer pour amé-liorer nos systèmes de lutte contre ces deuxfléaux’’, souligne-t-elle. La collaboration entreles trois entités sera basée sur une répartitionprofessionnelle des tâches. La GIABA fait deslois, les élabore et veille à leur application, enfaisant les évaluations mutuelles des pays.‘’Nous essayons de renforcer la coopérationentre les pays sur le plan régional et internatio-nal'', poursuit le Dr Ndèye Elisabeth Diaw. Deleur côté, les services de renseignementsfinanciers étudient et analysent les dossiers deblanchiment d'argent, de financement du ter-rorisme pour les transmettre à la justice. LesCellules nationales de traitement des informa-tions financières (CENTIF) ont la charge d’ana-lyser et d’étudier les dossiers de blanchimentde fonds et de financement du terrorisme.Elles viennent de l’Afrique de l'Ouest, del'Afrique Centrale, de l'Afrique de l'Est et del'Afrique du Nord. Le groupe Egmont, lui, per-met aux CENTIF d'avoir des informations etd'échanger. Quand une cellule d'informationsest dans le groupe Egmont, cela signifiequ’elle est opérationnelle. Les acteurs ontcependant regretté le fait que plusieurs CEN-TIF n’aient pas encore adhéré au groupeEgmont et la rencontre de Dakar sera aussil’occasion de voir comment les intégrer augroupe. En Afrique de l’Ouest, seuls leSénégal, la Côte d’ivoire, le Mali et le BurkinaFaso ont déjà adhéré au groupe. Il reste 11régions à intégrer et à ce niveau, le Dr NdèyeElisabeth Diaw et les autres acteurs soutien-nent avoir bon espoir qu’au sortir de l’atelier deDakar, d’autres pays de la CEDEAO vont adhé-rer au groupe Egmont.

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SOCIÉTÉGIABA, CENTIF, GROUPE EGMONT

La grande offensive contre le blanchiment d’argent et le terrorismeUne action d’ensemble pour mieux aider l’Afrique à faire face au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. L’acte est signé par un triumvirat de traqueurs de bandits.

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CMJN

ANNONCES

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PAPE MOUSSA GUÈYE (Correspondant à Rufisque)

L a Voie de contournementRufisque-Diamniadio est,selon des usagers de la route,

une grande aubaine pour eux. Eneffet, vu le volume du trafic quotidiendans cette partie de la région daka-

roise, elle s'impose peu à peu commeune solution contre les encombre-ments sur l'axe Rufisque-Bargny car,“elle fait gagner du temps et du car-burant”. De l’avis de Pape LayeSouaré, un usager de la route, “cetteroute nous permet maintenant decontourner les embouteillages mons-tres entre les deux agglomérations

qu'elle contribue à décongestionner”,dit-il. Pour Modou Ba, chauffeur detaxi clando qui exerce entre Rufisqueet Bargny, “nous sommes maintenantsoulagés par rapport aux pertes detemps que nous subissions sur letronçon Rufisque-Bargny. Avantc'était la croix et la bannière avec lesembouteillages.” En outre, un avan-

tage supplémentaire est constaté parce taximan, c'est que “nos gains aug-mentent grâce au temps gagné aucours de nos déplacements”. Pour les usagers qui viennent de

l'intérieur du pays, les bénéfices dusà la voie de contournement sont éga-lement reconnus. D'après BabacarKébé, au volant d'un véhicule de 7places, “ce nouveau tronçon nouspermet de traverser les villes deRufisque et Bargny en quelques dixminutes alors que, auparavant, ilnous fallait plus de trois heures d'hor-loge pour cela”. Aujourd'hui, ajoutece chauffeur, “nous constatons que laroute est bien faite et nous glissonsdessus pour rallier très vite la porte dela capitale”.Sur ce tronçon qui fait 11 km

reliant le Cap des biches à la ville deDiamniadio, et fréquenté par 12 000véhicules par jour, selon des chiffresde la société Eiffage, existe cepen-dant un défaut signalé par la plupartdes usagers : l'absence totale d'éclai-rage 24 heures sur 24. Pour surmon-ter cette carence qui est susceptiblede créer l'insécurité, des forces del’ordre sont présentes pour assurer latranquillité des personnes et desbiens, relève-t-on au niveau de l'en-treprise gestionnaire de l'infrastruc-ture. Pour rappel, la voie de contour-nement de Rufisque a été ouverte aumois de février dernier et a coûté plusde 20 milliards de francs Cfa, selonl'ex-ministre des Infrastructures,Karim Wade qui en avait assurél'inauguration. Les automobilistes qui

empruntent cet axe bénéficient de lagratuité du passage mais, comme surle tronçon Patte d'Oie-Pikine, ilsdevraient bientôt se soumettre aupéage dont les éléments physiquessont en train d'être posés en diffé-rents endroits jusqu'à la sortie débou-chant sur Diamniadio et la routenationale.

Réfections scolaires, sida,digue de protection... Par ailleurs, et pour accompagner

l'exploitation de ces infrastructures,Eiffage fait également du social endirection des populations des localitésenvironnantes. Il y a une semaine, ellea organisé une remise de prix auxmeilleurs élèves de Thiawlène sousl’égide du Conseil des organisationsde Thiawlène (CODET), regroupantdes Asc, des Gie. De plus, elle a refaitentièrement les toilettes publiques duquartier. “A chaque fois que l’on inter-vient dans une zone, on essaie de voirau niveau de la communauté quelssont les manquements, et ce qu'onpeut apporter”, a expliqué à EnQuêteAstrid Salvin, la coordinatriceHygiène, Sécurité et Environnementpour les travaux maritimes, fluviaux ethydroagricoles. Hier, a été organisée,toujours à Thiawlène, une journée ditede sensibilisation et de dépistage dusida. C'était en marge de la recons-truction par Eiffage d'une digue-esplanade de protection construitedans les années 1980 mais qui s'estaffaissée sous les coups de boutoir del'érosion côtière.

CMJN

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ECO / SOCIAL page 7

VOIE DE CONTOURNEMENT RUFISQUE-BARGNY

Les usagers s'en félicitent malgré l'obscurité, la nuitLa voie de contournement de l'axe Rufisque-Bargny, fréquentée par 12 000 véhicules par jour, est considérée comme une aubaine pour sa rapidité. En attendant la mise en service du péage...

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numéro 442 • vendredi 30 novembre 2012

ECO / SOCIAL

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MATEL BOCOUM

L e chef de l’Etat sénégalais adonné le ton de la 21e éditionde la Foire internationale de

Dakar (FIDAK) avec la Turquiecomme invité d’honneur jusqu'au 12décembre, clôture de l'événement.Selon le directeur général du Centreinternational pour le commerce exté-rieur du Sénégal (CICES), M CheikhTidiane Ndiaye, l'édition 2012 enre-gistre la participation de 38 payscontre 14 l’année dernière. Ce sontplus de 19 000 participants et 1 204exposants directs qui sont attendus.Le thème de cette année est la''Problématique de l’environnementpour un développement durable enAfrique de l’Ouest''.

Macky Sall s'est réjoui du défi del'organisation menée par le Dg duCices et par le président du Conseild'administration, Mame MactarGuèye, et salué l’excellence des rela-tions entre le Sénégal et la Turquie.Pour le président de la République, laTurquie invitée d'honneur de la 21eFidak, cela “révèle la volonté du gou-vernement du Sénégal de porterattention aux progrès économiques(de ce pays) dans tous les secteursd’activité pour nous en inspirer”.Par ailleurs, le président Sall a

affirmé, par rapport au thème decette année, que “la protection del’environnement demeure celle deson rapport avec la compétitivité denos pays.” Dès lors, il est d'avis qu’ilnous faut “infléchir nos dynamiques”

en nous adaptant à de nouveauxconcepts tels l’économie verte, lacroissance verte, l’investissementvert, “lesquels sont associés auxobjectifs de développement durable”.A souligner que le chef de l’Etat

sénégalais s’est félicité de la pré-sence du président de la Transition deGuinée Bissau à l'ouverture officiellede la Fidak, démarrée avec plus d’uneheure de retard. Il avait aussi à sescôtés le ministre du Commerce, del'Industrie et du Secteur informel, ElHadji Malick Gakou, ainsi que leministre turc du Commerce.

InsoliteQue des Sénégalais ignorent que

l’Oci signifie depuis le 28 juin 2011Organisation de la coopération isla-mique peut être toléré, mais que celapuisse échapper au président en exer-cice de cette organisation islamiquequi se permet de dire, avec assu-rance, devant ses pairs, Organisationde la conférence islamique, il y a dequoi rouler les yeux effarés. Et pireencore ! La RTS a diffusé l’élémentqui reprend le “lapsus” présidentiel...

CoulissesHier, des exposants ont eu à déco-

cher des flèches au chef de l’Etatsénégalais. Ils n’ont pas apprécié la“froideur” de “prési” qui, en se ren-dant au stand du Maroc, n’auraitpas daigné jeter un regard atten-tionné à leurs produits ou au moinséchanger quelques civilités aveccertains. En fait, Macky Sall qui

marchait d’un pas lourd semblaitobéir à un agenda serré. Mais, ontrouspété certains, “il aurait dû ne

pas passer par là si c’est pour noussnober. Lii mooy lan ?” (NDLR : c'estquoi ça ?).

ANTOINE DE PADOU

Possédant le même niveau dedéveloppement que le Sénégaldans les années 60, la Corée se

présente aujourd'hui comme un modèlede puissance économique. À l'occasiondu séminaire “Corée-Sénégal, Partenariatpour les 10 ans à venir”, qui marque lecinquantenaire de l'établissement desrelations diplomatiques entre les deux

pays, l'ambassadeur de la République deCorée à Dakar, Chong-Weon Shin, aexprimé la volonté de son pays de partagerson expérience avec les pays africains,dont le Sénégal, dans le domaine de lacroissance. Pour l'ambassadeur, cette ren-contre est une innovation pour renforcerles échanges déjà “dynamiques” entreDakar et Séoul. À cet effet, Chong-WeonShin a rappelé que “la Corée a déjàdéployé beaucoup d'efforts pour appuyer

le développement économique et socialdu Sénégal, notamment dans le domainede la santé”. En outre, a rappelé le diplo-mate coréen, “le Sénégal a réalisé diversprojets dans différents domaines commecelui de l’établissement des relationsadministratives, signé en 2009 et achevéen 2011, de même que les importationsmaritimes signées en 2011 et actuelle-ment en cours d’élaboration avec le minis-

tre sénégalais de la Pêche”. D'après le diplomate, l'augmentation

du volume des investissements et deséchanges commerciaux, en 2011,confirme le renforcement des relationséconomiques et commerciales entre lesdeux pays. Chong-Weon Shin a égalementsuggéré à notre pays de mettre un accentparticulier sur l'agriculture car “larévolution verte est plus importante que la

révolution industrielle” du fait qu'elle“participe à l'amélioration des conditionsde vie des peuples”. A ce niveau aussi, laCorée est prête à “partager son expérienceavec le Sénégal”. Pour Moubarack Lô,Directeur-adjoint du Cabinet du présidentde la République, “il est important pournotre pays de repérer les facteurs qui ontpermis à la Corée de connaître la voie dudéveloppement”. Présent à la clôture du Forum hier,

Cheikh Tidiane Gadio, président de l'Ins-titut panafricain de stratégies (IPS), “ils'est passé quelque chose de fondamentalen Corée sur laquelle nous devonsréfléchir parce que (les Coréens) ont passé50 ans le nez sur le guidon en train depédaler, pédaler pour se développer.”Exemples à l'appui, il rappelle que, entre1960 et 1962, “le Sénégal avait un Pnbpar habitant de 120 dollars contre 100dollars pour la Corée.” Aujourd'hui, alorsque notre pays en est à 1300 dollars, laCorée est passée à un Pnb de...21 000dollars par habitant. “Qu'est-ce qui s'estpassé ?” s'est demandé l'ancien chef dela diplomatie sénégalaise.

CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 21E FIDAK

La Turquie, l'autre exemple pour le SénégalLa 21e édition de la foire internationale de Dakar (Fidak) a démarré sous le signe de la sobriété, viatique du chef de l’État sénégalais qui a présidé la cérémonie d’ouverture.

“Chamkila” “djakarza”, “shurkriya”.Des mots pas familiers aux Sénégalaisque, pourtant, Maïmouna Dramé manieavec un débit rapide. Entourée de deuxPakistanais, cette jeune dame de 38ans parle à merveille la langue hindoueet ne se rend pas compte qu’elle a pola-risé l’attention sur elle, hier à l’ouverturede la Fidak.Le teint clair, la mise élégante, le

commerce facile, Maïmouna Dramén’est pas d’ailleurs du genre à passerinaperçue. Elle attire par son embon-point digne des grandes dames séné-galaises, le sourire en plus. “Je n’aijamais appris cette langue. Toute petite,je raffolais déjà des films hindous et j’aitoujours été fascinée par cette culture.Cet amour débordant m’a offert pleind’opportunités, de sorte que je suis tou-jours entre deux avions. Je tisse desrelations d’affaires un peu partout dansle monde.”Cette battante dont le mari est comp-

table suscite un regard admiratif auprèsdes Pakistanais. “C’est moi qui les aidémarchés. Depuis trois ans, ilsexposent leurs produits à la Fidak. L'an-née dernière, ils étaient 30 contre 60

cette année. On a loué plus d’une ving-taine de stands et on sera obligé derecruter d’autres jeunes sénégalais pournous donner un coup de pouce”, dit-ellefièrement.Femme d'affaires, Maïmouna Dramé

doit son succès à sa passion pour lesfilms hindous que sa maman lui a trans-mise. Elle a certes obtenu le bac arabeà l’institut islamique Al Falah après uncycle scolaire normal passé à Colobane2. Mais c'est en l'an 2000 que le déclicest survenu pour elle. “J’ai demandé àune amie qui vit en Inde de m’envoyerune invitation. Ensuite, j’ai eu la chancede passer trois mois dans ce pays demes rêves. J’ai pu me lancer à monretour dans le commerce et de tisser desrelations d’affaires partout…”Avec un téléphone qui crépite à

chaque instant, la jeune dame est trèssollicitée dans l'un des stands duPakistan par de jeunes Sénégalais dési-reux de décrocher un emploi temporaire.“J’essaie de satisfaire les demandes dumieux que je puis même si je suis tenued’être également très sélective”, dit-ellecomme pour rappeler à tous qu'elle a elleaussi des limites... Business oblige.

PROFIL DU JOUR

CROISSANCE ET DÉVELOPPEMENT

Sénégal vs Corée, la nuit et le jour en un ½ siècleEntre 1960 et 1962, le Sénégal avait un Pnb de 120 dollars contre 100pour la Corée. Un demi-siècle plus tard, la tendance s'est inversée defaçon effrayante pour les Asiatiques qui en sont à 21 000 dollars contre1300 pour notre pays. Il s'est passé quelque chose, selon Cheikh Ti-diane Gadio. Mais l'ambassadeur coréen à Dakar, lui, souligne que sonpays est prêt à partager son expérience...

Maïmouna, le hindi et le business

Une vue de Séoul, capitale de la Corée du Sud

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SERVICES & LOISIRS

HumourNuméros UtilesMOTS FLÉCHÉS • N°367 (FORCE 2)

MOTS MELÉS • N°322

SUDOKU N°328

“L’amour n’a point d’âge : il est toujours naissant.”BLAISE PASCACi

tatio

ns

C'est Dudule qui rentre desa journée de pêche enmer. Il arrive au Bar de laMarine et commence à ra-conter la lutte acharnéequ'il vient de mener avecun poisson d'au moins 30kilos. Marius le prend par lamanche pour l'interrompreet lui dit : - Vé, arrête un peu tes ca-gades. Je l'ai vu ta sardine;c'est à peine si elle fait sescinq kilos... - Hé bé oui ... C'est pasétonnant qu'il ait perdu 25kilos ce poisson après lestrois heures de lutte qu'il amené contre moi…

Un petit garçon rentre chezlui et dit à sa maman : Mr le curé a dit que je pouvais pas faire macommunion ...Comment ça, je vais allerle trouver !Bonjour m'ssieur le curé,pourquoi le gamin ne peutpas faire sa communion ?mais c'est normal, ma-dame, il ne sais pas la datede la mort de Jésus !Ecoutez, m'ssieur le curé,nous on habite un ptit vil-lage, on a pas la télé, ni laradio, on lit pas le journal,on savait même pas qu'ilétait malade !

SECURITEGendarmerie Nationale :800 00 20 20Police secours : 17Sapeurs Pompiers : 18

TELEPHONERenseignements Annuaire :1212Service Dérangements :1213Service Clients : 1441

EAU - SDEService dépannage & Renseignements800.00.11.11(appel gratuit)

ONASEgoûts, collecteursNUMERO ORANGE (appel gratuit)

81 800.10.12

SENELECService Dépannage : 33 867.66.66

TRANSPORTSSociété nationale de Chemins de Fer du Sénégal(SNCS): 33 823.31.40Aéroport Léopold S. Senghorde Yoff : 33 869.22.01 / 02Port Autonome de Dakar(24H/24) : 33 849.45.45Heure non ouvrableCapitainerie : 33 849.79.09Pilotage : 33 849.79.07

URGENCESS.U.M.A : 33 824 24 18SUMA-MEDECIN : 33 864 05 6133 824 60 30S.O.S MEDECINS : 33 889 15 15

HOPITAUXPrincipal : 33 839.50.50Le Dantec : 33 889.38.00Abass Ndao : 33 849.78.00Fann : 33 869.18.18HOGGY (ex-CTO) : 33 827.74.68 / 33 825.08.19

La plus élevée des voix

“Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente.”GEORGES BRASSENS

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES• Fadiar : 06:17• Tisbar : 14:15• Takussan : 16:45• Timis : 18:45• Guéwé : 19:45

Prières

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“Le vrai bonheur serait de se souvenir du présent.”JULES RENARD

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C omment entre-t-on enmusique ? Par passion ou parhasard ? Les deux à la fois

chez Mao Otayek, artiste composi-teur, guitariste d'origine ivoiriennedont le talent se cristallise au creusetde plusieurs expériences. ''Je suis nédans une famille de musiciens. Mesgrands frères Georges, Henry, Fred,Julien avaient leur groupe et jouaienten Côte d'Ivoire. On faisait de labonne musique en Côte d'Ivoire''.C'était au début des années 70, àl'époque où le groupe Bozambo et sarythmique endiablée faisaient le beautemps à Abidjan et un peu partoutdans le monde.A l'ombre de ses frères ses vérita-

bles parrains, et d'Alpha Blondy quiles fréquentaient, le jeune prodigeapprend. Et très vite !

Korogho, royaume d'enfance...Alpha Blondy n'avait pas encore

composé Brigadier Sabary qui ne sor-tira que plus tard au début des années80. ''Alpha Blondy et autres ont faitleurs classes avec mon grand frèreGeorges. Tout a commencé avec mesfrères. J'étais là. Je ne jouais pasencore. Je regardais et j'écoutais.Pendant très longtemps j'ai baignédans cette ambiance. C'était dans lesannées 1970. J'avais 7 ans. AvecGeorges Ouédrago une star africaine, jeles voyais chez moi répéter dans lagrande cour familiale''. Le jeune Mao,taille courte, physique d'athlète,baigne dans cette ambiance bien verteet ''sonorisée''. Amoureux des grandsespaces et écolo sur les bords, commesa ''complice'' Yacine Dansokho, filled'Amath Dansokho, qu'il a épousée il ya une vingtaine d'années, Mao Otayeka la voix empreinte d'émotion lorsqu'ilretrace ces tranches de vie. ''Je n'ai jamais coupé le cordon

avec l'Afrique. Ma mère est ivoiro-malienne. Je suis né à Côte d'Ivoire.

Je parle Dioula et Bambara depuistout petit. Mon grand-père Diawéétait un grand chef Dozo (Ndlr, chas-seur ivoirien). Il a fait la 2ème guerremondiale. Il m'a vraiment influencé.On allait avec lui dans le bois sacré(…). On avait des champs et on culti-vait le maïs. On avait aussi un pota-ger''. Morceaux choisis sur sonenfance : ''Le coucher du soleil àKorogho est magnifique. J'avais unchien qui allait tout le temps attaquerles lapins. Il en attrapait tout le tempset on faisait de la soupe avec. Il y abeaucoup de caméléons aussi. On enmettait sur nos épaules. Ces cou-leurs-là qui se fondent avec mon êtreme manquent beaucoup. J'ai eu uneenfance très heureuse. Lorsque Maonarre son enfance, l'émotion estréelle. ''J'ai des souvenirs fantas-tiques. Dans les champs, il y a degrosses pierres en granit et on s'as-seyait dessus après le travail dechamps pour admirer la vue. Koroghoce sont mes racines''.La région regorge aujourd'hui

encore "d'attractions touristiques" etde villages pittoresques, tel le villageen terre de Niofoin. Un peu partout,on peut assister à des spectacles dedanses traditionnelles, souvent orga-nisés pour les touristes. Des dansescorrespondent normalement à desrites sacrés interdits aux profanes.Comme la "danse panthère", étapemajeure dans le rite initiatique dujeune Senoufo. Mao Otayek granditdans cette ambiance bigarrée. Et cesracines lui insufflent la force dont il abesoin pour aller de l'avant. ''Dès quej'arrive en Afrique n'importe quelpays, il y a une force qui me booste ettous mes sens sont en éveil. Et quandj'arrive à Korogho, cette sensation semultiplie par 10. Mes cousines yvivent encore. J'ai des amis d'enfancelà-bas''. Mais la vie n'est pas que rose.1986. Son grand-frère Fred, qui était

médecin, décède. ''Il était mon idole.Il est mort à 32 ans. Il était agrégé demédecine à cet âge. C'était un sur-doué. J'ai commencé alors à m'inter-roger sur le sens de la vie. Toutes cesannées qu'il a fait à travailler pourmourir, si jeune. Cela a cassé monenvie de vivre''. Cette ''plaie'' ne secicatrisera pas, mais Mao fait avec.Les épreuves de la vie ne cassent passa passion pour la musique. Le décèsde ses autres frères, tous partis à unjeune âge lui forge une sensibilitébien particulière sur la vie. ''J'ai conti-nué à titiller la guitare, à jouer''.

Podium, fer de lancement...Retour dans les années 80, ''il y a

eu ce grand concours qui s'appelait''Podium''. C'était un concours quiréunissait différents groupes de musi-ciens en Côte d'Ivoire. C'est un peul'équivalent d'Oscars des Vacances auSénégal. Il y avait des manches avec5 groupes. Après on organisait unedemi-finale , puis une finale. Nousqui étions passionnés de musique,c'était cela nos vacances. C'était unévénement très populaire. Meiway estsorti de cette émission. Cette émis-sion forgeait des vocations''. Loin du coupé-décalé qui, selon Mao,

est un genre assez ''batard'', Mao rencon-tre de grands noms de la musiquecomme François Louga qui a connu lesuccès jusque dans les années 90 où,avec la montée en force des chanteursde Zouglou, la vieille garde qu'il incarnealors avec Amédée Pierre, AllahThérèse et bien d'autres voit son succèsrelativisé. Louga avait assis son autoritésur la scène ivoiriene au point de se fairenommer «Papa National». Il meurt endécembre 1997. Mao se souvient bien :''C'était la pop musique qui prédominait.On faisait beaucoup de recherches''. C'est à cette époque qu'il commence

à se forger réellement. Dans le pipelinede ses rencontres-références, il y a aussi

Marcellin Yacé un producteur, musi-cien et arrangeur ivoirien, néà Treichville, un des quartiers populairesd'Abidjan et mort en 2002. Il a marquéde son empreinte de génie plusieursgénérations de musiciens et de mélo-manes. En effet, jusqu'à son décèsen septembre 2002, Marcellin s'estconstruit et a maintenu au plus hautniveau, une réputation «d'arrangeur à latouche magique» de «faiseur de hits».La liste des artistes musiciens qui ontbénéficié de son génie musical est trèslongue. Sa solide formation musicale afait de lui un musicien très versatilepouvant aisément créer tout un albumde hit zouglou ou reggae (exemples : lespoussin choc, Serge Kassi), assurer lesarrangements et l'exécution des partiesde flûtes, saxophones, et synthétiseurslors de multiples tournées dans lemonde. Marcellin Yacé a été abattu auxpremières heures de la tentativede coup d'État qui a dégénéré en unelongue guerre civile, le 19 septem-bre 2002 à la Cité desarts (Cocody, Abidjan) au sortirduStudio Yacé Bros)''Il jouait tous les instruments. J'ai

joué avec lui. Je faisais desmaquettes pour des gens... Tout cela,c'était la passion ; même si on medonnait 10 centimes, cela importaitpeu. C'était mon plaisir. Mais dans ceplaisir, je voulais apprendre'', confieMao. Tout jeune, il s'installe à Paris en

1989 et s'y renforce professionnelle-ment. ''J'y suis resté jusqu'en 2006.J'ai joué avec Cheikh Tidiane Seck,un Malien qui est l'un des plus grandsarrangeurs de sa génération. Il aarrangé Oumou Sangaré, Salif Keitaet d'autres. J'ai travaillé avec TonyAllen, le batteur de Féla Kuti.

''D'Alpha Blondy à StewieWonder...''Le jeune Mao grandit et très vite.

L'expérience avec Alpha Blondy qu'ila côtoyé tout petit, se renouvelle,mais en France. ''En quittantAbidjan, on a eu un contrat avec ungroupe pour jouer en France et j'y suisresté même si le projet n'avait pasabouti. J'ai commencé à jouer et unjour on m'a appelé. Il fallait rempla-cer au pied levé un guitariste qui étaitmalade. Je devais accompagnerAlpha. Je connaissais ses morceaux.En 3 jours, il fallait bosser un réper-toire de 20 titres. On a répété etc'était parfait. Avant les concerts, enrépétition, Alpha est venu et ademandé après Christian son guita-riste malade. Il était fâché et est sortien claquant la porte. Il est revenuaprès et a demandé qu'on arrête lamusique. Il m'a demandé qui j'étais,sur un ton pas sympathique. Onm'avait prévenu. Je lui ai dit quej'étais Mao Otayeck. Quand il aentendu Otayeck, il a dit pardon et j'airépété. Il m'a demandé si j'étais lepetit frère de Georges et j'ai dit oui. Etil a dit : c'est le guitariste qu'on atten-dait depuis des années. Je suis restéavec eux pendant 12 ans. Cela s'estpassé en 1993. Je suis resté douzeans avec lui comme chef d'orches-tre''. Alpha difficile à vivre ? ''Nonfranchement pas du tout. Il a une

forte personnalité mais il est très cool.Des gens ont raconté n'importe quoisur lui. Pendant 12 ans, on n'a jamaisraté un concert. Les rares fois où c'estarrivé, c'est parce qu'on n'a pas étépayés. L'avance n'était pas faitecomme stipulé dans le contrat. Sonexpérience avec Blondy le marque defaçon indélébile. ''On a parcouru lemonde. C'est extraordinaire. AuBrésil, il joue devant 80 mille per-sonnes. Il est professionnel. Je com-munique encore avec lui''. Il fera donc le chemin avec Blondy

jusqu'à ce que la crise s'installe enCôte d'Ivoire. ''Ses dernières prises deposition ne plaisaient pas trop'',confie-t-il, avec un brin de pudeur. Comme un aventurier, guitare en

bandoulière, Mao Otayeck s'orientevers Stevie Wonder. ''Il m'a enquelque sorte débauché, après avoirécouté ma musique'', raconte-t-il.''Stewie est à la pointe de la techno-logie. Il a des logiciels interactifs quilui parlent. Je suis resté presque cinqans aux Usa. On a fini l'album et leproblème, c'est que le label en ques-tion n'a jamais vu le jour. On a fait l'al-bum...''. Mais aux Etats-Unis, il nefait pas qu'améliorer sa touche à laguitare. Ils ont un taux d'avance surtout le monde. ''C'est extraordinaire àmon arrivée à Los Angeles, j'ai ren-contré tous ces rêves que j'avais. Toutce dont je rêvais, je le trouvais là,éveillé. On a travaillé ensemble pen-dant 3 ans sur mon album. Stewieétait comme un grand-frère''.

Chasseur d'émotionsAujourd'hui encore, Mao Otayeck

est toujours à la recherche de nou-veauté et de sensations puissantes.''Si on chante quelque chose et que,soi-même, on ne ressent rien, ça neva pas passer! Ça, c’est une premièrechose. Dans tout ce qu’on fait, lesparoles, la mélodie, il faut penser à laréaction du public, à l’émotion…C’est vrai qu’aujourd’hui, il y a aussicette tendance des radios à passer 50fois les mêmes morceaux qui vous lesfait littéralement rentrer dans la tête'',confie Mao., pour qui ''les médiassont devenus incontournables'',même s'ils se contentent souvent derester à la superficie. Mais Mao, riche de ses 41 ans, ne

désespère pas de l'avenir de lamusique en Afrique. ''Oh, je suis opti-miste! Même s’il y a des galères ettout, on ira vers le mieux… Tout est àfaire, en Afrique. Il suffit d’une volontépolitique pour, par exemple, résorberle gap infrastructurel. En Europe, il y aeu des chantiers, ils ont travaillé… AuSénégal, en Côte d’Ivoire partout, onattend… Il faut une vraie structurechargée du recouvrement des droitsd’auteurs, de droits de interprètes…ça viendra''. Quand ? (Rires). ''Onespère avant 5 ans. L’Afrique, c’estl’avenir et l’avenir, c’est l’Afrique. Y ade la force, de l’énergie, de l’espoir surle continent. Le prochain siècle, c’estle siècle africain, j’en suis sûr et cer-tain'' confie l'artiste Mao qui travailleavec le groupe Milim et Maréma Fall,une jeune chanteuse, capable, selonlui, de ''dépasser les frontières sénéga-laises''...

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EN VUEMAO OTAYECK, MUSICIEN-COMPOSITEUR

“Le chasseur d'émotions...”Il a 43 ans et tout l'avenir devant lui. Mais à regarder dans le rétroviseur de son passé, l'on ne peutmanquer de contempler une carrière exceptionnelle, tissée dans la durée, à l'épreuve de la vie. MaoOtayeck est un musicien à part. Riche de ses métissages, physique et culturel.

BIGUÉ BOB

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ADAMA COLY

L e couperet est finalementtombé hier. Et comme on s'yattendait, la sentence est

lourde pour le Sénégal. Après lesscènes de violence qui ont poussél'arbitre à interrompre définitivementle match entre le Sénégal et la Côted'Ivoire du 13 octobre dernier (3e etdernier tour des éliminatoires de laCoupe d'Afrique des Nations 2013),la Confédération africaine de football(CAF) a tenu à frapper fort. Malgré lestentatives de dédouanement de lapart de la délégation sénégalaiseentendue dimanche dernier au Caire(Égypte), le jury disciplinaire de l'ins-tance dirigeante du foot africain adécidé de “suspendre le stadeLéopold Sédar Senghor pour unedurée d’un (1) an”. Le Sénégal devraaussi payer une amende de 100 000dollars US (environ 50 millions F Cfa.Mais le Sénégal pourrait se limiter àpayer la moitié (environ 25 millions FCfa), “à condition de ne pas être cou-

pable d’incidents similaires dans lesdeux prochaines années”, précise laCAF.Dans son rapport, la confédération

a souligné des “jets de projectilesexcessifs” ainsi que des “tribunes(qui) ont été incendiées par des spec-tateurs lors du match”. “Après uneattente de trente minutes, l’arbitre adéfinitivement arrêté le match (74e)vu que la sécurité des deux équipes etofficiels n’était plus assurée”, a notél'instance dirigée par le CamerounaisIssa Hayatou. La CAF avait confirméla victoire (2-0) des Éléphantsacquise sur le terrain.

Le Togo s'en sort bienLors de sa réunion tenue au siège

de la CAF au Caire, le 26 novembre2012, le jury confédéral a examinéen fait tous les documents relatifs àplusieurs matches. Ainsi, pour le Togodont “des spectateurs ont envahi leterrain pour célébrer la victoire del’équipe face au Kenya (2e tour élimi-natoires), ce qui avait mis les joueurs

et les officiels à risque”, les “juges”de la Caf ont décidé de suspendre la

totalité de l’amende de 10 000 dol-lars US (environ 5 millions F Cfa) àcondition que les spectateurs nesoient pas coupables d’incidentssimilaires pour une période d’un an.Le jury a également suspendu le

sélectionneur du Kenya, FrancisKimanzi, pour quatre matches, dansle cadre des compétitions de la CAF.Il écope en outre d'une amende d'en-viron 5 millions F Cfa pour son com-portement envers les arbitres.L’entraîneur de l’équipe de Kenya aété expulsé à la 74e minute contre leTogo pour avoir jeté une bouteilled’eau au 1er arbitre assistant pourprotester contre la décision de l’arbi-tre.

L e président de la Fédérationsénégalaise de football (FSF),Me Augustin Senghor, com-

mentant la sanction de la Confédéra-tion africaine de football (CAF), aprèsles incidents du 13 octobre dernier, aprécisé que la suspension ne concer-ne que le stade Léopold Sédar Sen-ghor. “L’équipe nationale de footballpeut ainsi jouer ses matchs élimina-toires de la Coupe du monde à DembaDiop, à Thiès, Ziguinchor ou dans uneautre ville, si ces infrastructures sontaux normes internationales. Il y amoyen de faire des travaux sur cesstades et de les mettre aux normes oude décider de jouer dans les pays limi-trophes. Il faudrait de toute façonpeser les décisions à prendre”, a-t-ilexpliqué, informant que la décisiondu jury disciplinaire est formel à cesujet. “De toute façon, avant de pren-dre une décision, la FSF va se concer-ter avec les autorités pour avoir lameilleure réaction par rapport à cettesituation”, a--t-il dit.Après avoir entendu la Fédération

sénégalaise de football (FSF), lundi,le jury disciplinaire de la CAF adécidé de priver le stade LéopoldSédar Senghor de match durant unan et d’imposer une amende de

50.000 dollars (25 millions defrancs) à la Fédération sénégalaise defootball (FSF).S’il estime que cette “sanction

n’est pas outrageusement dispropor-tionnée au vu de la gravité des faits”,le président de la FSF a dit qu’il y aun moyen de demander l'allégementdes sanctions, au vu des efforts four-nis et reconnus par les différentesparties concernées. “Là aussi, il fautse concerter avec l’Etat et nous avonsjusqu’à lundi pour saisir le jury d’ap-pel”, a-t-il dit.Selon la CAF, la décision “peut être

attaquée devant le Jury d’appel. Celuiqui entend recourir doit annoncer sonintention par écrit dans un délai detrois jours à compter de la communi-cation de la décision. Si le dernierjour du délai est un jour férié dans lelieu de domicile, le délai expire le journon férié suivant”. “Le recours doitensuite être motivé par écrit dans undélai supplémentaire de sept jours,qui commence à courir à l’expirationdu premier délai de trois jours. Ledépôt prévu doit être payé dans ledélai prescrit. Faute de ce versementl’appel est irrecevable”, indique laCAF.

(APS)

AMADOU THIAM

L e handisport sénégalais vamal. Il a été absent aux Jeuxparalympiques de Londres

2012 : “Cinq de nos athlètesdevaient se rendre en Tunisie pourparticiper aux qualifications pourles jeux de Londres, mais nousn'avons pas pu y aller parce quel'État ne nous a pas donné lesmoyens”, a expliqué le secrétairegénéral du Comité provisoire para-lympique national, Santi SèneAgne. Selon lui, les autorités nepouvaient pas leur fournir les équi-pements ni leur donner des primesainsi que les billets d'avion.Cependant, malgré ces difficul-

tés, les dirigeants du handisportcomptent démarrer la saison avec lebasket pour ainsi marquer le coup.“Nous allons débuter la saison2012-2013, mais si les moyens nesuivent pas, ne soyez pas surprisque nous arrêtions en pleine cam-pagne”, avertit Santi Sène Agne,qui estime qu'il faut subventionnerle handisport. Et pour commencercette saison, un stage international

sera organisé par l'Internationalparalympic committee (IPC) aubénéfice des entraîneurs, des offi-ciels et des administratifs. Ce stagevise à améliorer les connaissancesdes participants, renforcer les capa-cités techniques et organisation-nelles et améliorer le développe-ment du handisport dans les paysfrancophones. Cette formation setiendra à Dakar et regroupera lesparticipants de 14 pays franco-phones d'Afrique. Pour la saison 2012-2013, la

structure dirigée par M. Agne enre-gistrera la participation deZiguinchor qui a longtemps sou-haité prendre part aux compétitionsorganisées par le Comité provisoirenational de handisport.A côté de l'organisation du cham-

pionnat de basket, le comité envi-sage aussi de réhabiliter celui del'athlétisme ainsi que le cécifoot quiconcerne les handicapés visuels.Les dirigeants du handisport fon-dent beaucoup d'espoir sur le nou-veau ministre des Sports, MbagnickNdiaye. Mais selon eux, sa seulebonne volonté ne suffit pas.

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SPORTS

RÉCOMPENSE - PUSKAS 2012Sow rate le podium

Moussa Sow ne sera finalement pasdu gala de la Fifa et France Football le7 janvier prochain à Zurich. Nominésur la liste de départ des 10 plus beauxbuts de l'année 2012, l'internationalsénégalais a vu son rêve brisé hier. LaFifa et France Football, organisateursde ce prix, ont dévoilé ce jour à SaoPaulo (Brésil), la liste des trois finalistespour le titre final. Une liste danslaquelle ne figure pas l'artificier deFenerbahçe (D1, Turquie), malgré sonsomptueux but inscrit en mars dernierlors du derby d'Istanbul face auGalatasaray (2-2), et qui avait fait letour du monde. Mais le club stambou-liote sera bien présent en Suisse en jan-vier. Car à défaut de Moussa Sow, c'estson milieu de terrain offensif, MiroslavStoch (Slovaquie), qui concourt faceau Brésilien Neymar (Santos, D1 brési-lienne) toujours en lice pour sa propresuccession. Ces deux joueurs ferontface au redoutable buteur colombiende l'Atletico Madrid (D1, Espagne),Radamel Falcao. Le vainqueur du prixsera connu le 7 janvier.

FIFA BALLON D'OR 2012Iniesta, le 3e homme

Andres Iniesta accompagnera LionelMessi et Cristiano Ronado à Zurich le7 janvier pour la désignation du Ballond’Or. La Fifa et France Football ontannoncé jeudi que l’Espagnol du FCBarcelone est le troisième finaliste auxcôtés des deux stars. Déjà désigné meil-leur joueur de l'Euro 2012 et del’UEFA pour la saison 2011-2012 finoctobre, le Catalan remplace Xavi, soncoéquipier du Barça et de la sélectionespagnole, qui avait complété lepodium en 2011. Cette présencerécompense la saison pleine du stratègeespagnol de Barcelone et de la Roja.Toujours aussi indispensable au sein deséquipes où il évolue, Andres Iniesta aété précieux dans la conservation dutitre de champion d’Europe del’Espagne mais a échoué à garder sontrophée de champion d'Espagne etcelui en Ligue des champions, éliminéen demi-finales. Qu’importe, il a étépréféré à Iker Casillas, capitaine du Realet de la sélection espagnole, ou encoreFalcao (Atletico Madrid).

CANOË-KAYAKTony Estanguet prendsa retraite

Tony Estanguet, triple championolympique (2000, 2004 et 2012), aannoncé jeudi qu'il prenait sa retraitesportive à 34 ans. À 34 ans, le Françaiss'est dit "tranquille, serein", au momentde prendre cette décision. L’heure de seretirer était venue a jugé le seul sportiffrançais de l’histoire à avoir conquistrois titres olympiques dans trois édi-tions différentes des Jeux. "C'était unesuperbe Olympiade, je me suis délectéde chaque instant, mais c'est lemoment", a-t-il expliqué, avant de ver-ser quelques larmes au moment deremercier ses proches. "Je ne pars pasusé, en conflit avec mon sport. J'aiconscience des responsabilités que medonnent mes trois médailles d'or. Jegarderai un pied dans le sport de hautniveau", a-t-il assuré. "J'ai encore un peude mal à y croire", a reconnu Laëtitia,l'épouse du champion, qui a confiéqu'elle s'était interrogée sur une telledécision de son mari.

REVUE TOUT TERRAINFOOT - INCIDENTS SÉNÉGAL / CÔTE D'IVOIRE

LSS suspendu un an, 50millions d'amende à la FédéSuite aux incidents qui ont émaillé le match Sénégal/Côte d'ivoire du 13 octobre dernier (éliminatoires CAN 2013), la Confédération africaine de football (CAF) a suspendu pour un an le stade Léopold Sédar Senghor. La sanction est assortie d'une amende d'environ 50 millions F Cfainfligée à la Fédéfoot du Sénégal.

ME AUGUSTIN SENGHOR, PRÉSIDENT FSF

“Seul LSS est suspendu”HANDISPORT - SAISON 2012-2013

Santi Sène Agne : “Si les moyensne suivent pas, on arrête”

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