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le journal du granit no(s) révolutions(s) focus Kant w P . 6 Princesse vieille reine w P . 11 Quartett w P . 13 Le Granit, scène nationale, Belfort w 1 faubourg de Montbéliard w CS 20117 90002 Belfort cedex w 03 84 58 67 67 10 www.legranit.org carnet de création Anne Monfort w P . 3 galerie Mathilde Barrio Nuevo et Julie Marchal Kapwani Kiwanga w P . 14 frimats Héla Fattoumi et Éric Lamoureux Emma Dante omas Guerry et Camille Rocailleux Ballet de Lorraine w P . 7 à 10 janvier 2016

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le journal du granit

no(s) révolutions(s)

focusKant w P. 6

Princesse vieille reinew P. 11

Quartett w P. 13

Le Granit, scène nationale, Belfort w 1 faubourg de Montbéliard w CS 20117 90002 Belfort cedex w 03 84 58 67 67

n° 10www.legranit.org

carnet de créationAnne Monfortw P. 3

galerieMathilde Barrio Nuevo et Julie MarchalKapwani Kiwangaw P. 14

frimatsHéla Fattoumi et Éric Lamoureux Emma Dante Thomas Guerry et Camille RocailleuxBallet de Lorrainew P. 7 à 10

janvier 2016

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Nous, professionnels, artistes, auteurs, syndicats, fédérations et réseaux, organismes de soutien et de ressources, sociétés civiles du monde de la musique et du spectacle vivant, aujourd’hui encore blessés et consternés par l’horreur, sommes debout et déterminés, en mémoire de toutes les victimes et solidaires de toutes les personnes dans leurs pratiques culturelles.Ces événements tragiques nous rappellent que la liberté, de création, d’expression est fragile. Parce que les spectacles nous font vivre et vibrer ensemble, parce qu’ils incarnent des valeurs d’ouverture et de tolérance, ils sont des cibles mais peuvent également être des remparts à l’obscurantisme et au fanatisme.Nous continuerons à exercer nos métiers dans les meilleures conditions de sécurité possibles. Nous avons besoin les uns des autres pour partager des moments, des idées et des émotions, dans les salles et dans les festivals comme aux terrasses des cafés ou dans les stades.Créer, jouer, produire, diffuser la musique et les spectacles, encourager les rencontres : c’est cela que nous défendrons, sans haine et sans crainte.Les SPECTACLES sont VIVANTS ! Syndeac, Syndicat des entreprises artistiques et culturelles

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« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire... »John Donne a écrit ces phrases il y a bientôt 400 ans (en 1624).Par extension, ces mots —que l’on peut voir comme prophétiques pour une part quand il s’agit des changements climatiques ou de l’unité européenne— résonnent fortement dans ce monde du théâtre, des spectacles, de la culture.Dans les années d’expansion, il était loisible à chacun de penser qu’il pouvait vivre en vase clos, affirmer sans partage la pertinence de sa vision.

La crise que nous traversons —et qui ne se limite pas à la seule sphère économique— a pour seule vertu de rebattre les cartes et de remettre en selle la solidarité, le partage, la nécessité de travailler ensemble comme éléments d’un système.

C’est pourquoi il me semble important d’insister à l’occasion de ce premier trimestriel de la saison 2015/2016 de toutes les ramifications que pousse le Granit ; en partenariat avec ses voisins, proches et éloignés.

Qu’il s’agisse du partenariat très riche avec le Conservatoire et l’Ensemble Confluences (voir plus bas).

Ou bien de la production réellement européenne du nouveau spectacle de la compagnie Day-for-Night d’Anne Monfort, coproduit par des théâtres du Portugal, d’Allemagne, et de six théâtres de l’Hexagone (voir ci-contre).

Ou du Laboratoire Européen Spectacle Vivant et Transmedia qui réunit MA Scène nationale, le CCN et le Granit ; dont le projet Kant, La chambre de Kristoffer, qui décline le spectacle, l’installation immersive et le Labyrinthe QR Code, dans une perspective transmédiatique, est la première incarnation sur nos plateaux (cf page 6).

Ou de Frimats, seconde édition de ce temps fort consacré à la danse, que nous mettons en œuvre en partenariat avec le Centre Chorégraphique National (cf pages 7 à 10).

Ou de l’exposition Retour sur l’Abîme organisée avec le 19, CRAC de Montbéliard, les Musées de Belfort et l’École d’Art G. Jacot.

CARNET DE CRÉATION

w Cette communauté va traverser l’imagerie des révolutions passées et de leurs traces,de Marat assassiné à la révolution des œillets.“Notre” révolution imaginaire se construit à partir d’anecdotes venues de divers lieux et différentes époques. Avec la collaboration dedeux auteurs, Ulrike Syha (Allemande), Mickael de Oliveira (Portugais) et de l’historienne Maud Chirio, Anne Monforts’attache à décrypter ce qui fait révolution, dans un pays, dans une époque, chez un individu. Dans un monde où tout nous dit que la révolution n’est pas possible, n’est jamais souhaitable, ce groupe d’individus européens tente de dessiner la possibilité d’une action aujourd’hui.

« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! L’Europe ! L’Europe !... mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. »Une fois n’est pas coutume, et on peut citer à dessein le Général de Gaulle lors d’une émission télévisée de 1965. Aujourd’hui où cette notion de communauté européenne est fragilisée de toutes parts, il reste toutefois un pan solide, effectif depuis des siècles, celui de la circulation des œuvres et des idées.Au début, il y avait l’envie de parler sur un plateau de théâtre de cette identité européenne, en construction. L’idée a

no(s) révolution(s)Ici et maintenant, quatre acteurs, de trois nationalités (allemande, française, portugaise), évoquent les révolutions passées et la possibilité d’une révolution aujourd’hui.

© Simon Gosselin

dérivé, pour éviter une forme de théâtre documentaire un peu plate. Vers les événements historiques des dernières décennies qui ont traversé nos pays, et façonné leur destin mais aussi le nôtre, à nous européens : cette révolution des œillets qui marquait la fin du fascisme portugais et préfigurait la transition post franquiste en Espagne.Vers la chute du mur de Berlin qui symbolisait la réunification de l’Est et de l’Ouest, et conduisait à un élargissement majeur de la Communauté Européenne.À partir de là est venue l’idée d’une commande de texte à Mickael de Oliveira, Portugais, et à Ulrike Syha, Allemande. Sur ce qui justement ne semblait plus possible dans une Europe débarrassée de ses extrêmes : la révolution, condamnée d’avance par une “fin de l’histoire”.Le projet s’étoffait et prenait une dimension effectivement européenne avec des coproductions venues des trois pays, le soutien de six théâtres français, du Goethe Institut et de l’Institut français du Portugal.Le projet devient réalité avec une première création à Coimbra le 19 novembre, puis à Lisbonne ; à Belfort le 5 janvier, à Berlin les 19 et 20 janvier, et enfin en tournée en France.Thierry Vautherot

D’autres partenariats, avec Cinémas d’Aujourd’hui, la Poudrière, le Théâtre du Pilier, la Maison pour tous de Beaucourt, sont à l’œuvre également cette saison.

Il faudrait également parler des 35 établissements scolaires, des 32 partenaires associations, des maisons de quartier.Et de nos partenaires financiers, nos “tutelles” dont le soutien affirmé est la clé de voûte de tout cet édifice.

Un partenariat fécond avec le Conservatoire et l’Ensemble ConfluencesC’est au moment où —du fait de l’emménagement du CRD dans ses nouveaux locaux— nos deux structures s’éloignent géographiquement, que nous mettons en œuvre un partenariat plus riche qu’il n’a jamais été.Jugez-en.

L’Ensemble Confluences est présent cinq fois dans la saison du Granit à plusieurs titres :Au côté du Teatro Malandro pour l’Histoire du Soldat.À l’occasion de deux concerts sandwichs le 14 janvier et le 10 mars.En concert en soirée pour le concert Chopin-Liszt du 1er marsEn juin au côté de l’atelier théâtre adulte du Granit pour L’Opéra de Quat’sous

Longue vie à cette collaboration et au soutien de la Communauté d’Agglomération de Belfort qui nous accompagne.

Thierry Vautherot

THÉÂTRE / CRÉATION

NO(S) RÉVOLUTION(S)

MICKAEL DE OLIVEIRA, ULRIKE SYHA | ANNE MONFORT

DU MARDI 5 AU VENDREDI 8 JANVIER À 20H À LA COOPÉRATIVEDurée : 1h30

RENCONTRE Bord de scène mercredi 6 janvier après le spectacle

VENEZ TIRER LES ROIS !À tous les spectateurs venus découvrir No(s) Révolution(s), sur présentation de votre billet, le Granit vous invite à partager sa galette des rois. Le temps d’une soirée, devenez Roi ou Reine. Mais attention, au son de chants révolutionnaires, cela peut s’avérer risqué !Vendredi 8 janvier, à l’issue de la représentationRéservation indispensable

ÉDITO

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w Maintenant que le spectacle se fabrique concrètement, peux-tu nous dire de quoi il “parle” ?No(s) révolution(s) suit un fil de fiction principal - l’histoire d’un groupe de révolutionnaires qui se constitue et qui prépare des textes et des actions, et, avec ce qu’on appelle un système de “flash forward” au cinéma, l’histoire de ce groupe a posteriori : chacun des quatre acteurs vient parfois parler au public pour dire ce qu’il s’est passé ensuite ou ce qu’il ressentait à ce moment-là. Souvent, leurs versions du passé ou leurs points de vue divergent. La révolution dont on parle n’est pas située dans le temps ni dans l’espace : on se doute qu’elle pourrait avoir lieu en Europe aujourd’hui – c’est d’ailleurs la question que pose l’une des premières phrases du spectacle : quel serait en France et en Europe aujourd’hui, un “sursaut révolutionnaire” ? Mais plus qu’un fil fictionnel continu, il s’agit d’une rêverie, d’un album, qui passe par différentes histoires et images révolutionnaires possibles : il n’y a pas vraiment de personnages au sens strict du terme, mais plutôt des figures –l’universitaire, l’activiste, l’icône révolutionnaire devenue femme politique dans un régime qui n’a rien de révolutionnaire, l’exilé un peu décalé-

Conception, dramaturgie et mise en scène Anne Monfort | Écriture Mickael de Oliveira et Ulrike Syha Assistante à la mise en scène et à la dramaturgie Alexia Krioucoff Avec Claude Guyonnet, Anna Schmidt, Anne Sée, Sara Vaz Création et régie lumière, régie générale Cécile Robin | Création et régie son Emmanuel Richier Scénographie et costumes Clémence Kazemi assistée de Benjamin Sillon Collaboration et conseil historique Maud Chirio | Administration, production, diffusion Juliette Medelli (Copilote) Production Allemagne Katja Kettner et Tine Elbel (Kunststoff) Production Portugal Maria João Santos et Violeta Mandillo (Stage One) Avec l’aide de Flavia Amarrurtu | Traductions Marlene Knupfer et Elisabeth SchusterProduction Cie Day-for-Night Coproduction Le Granit, scène nationale Belfort, CDN Besançon Franche-Comté, Théâtre Paul Eluard Scène conventionnée de Choisy-le-Roi, DSN Scène nationale de Dieppe, Théâtre Jean Lurçat Scène nationale d’Aubusson, le Colectivo 84, Théâtre de Thouars Scène conventionnée, Lichthof Hambourg. Avec le soutien du Goethe Institut de Paris, de l´Institut Français du Portugal, de l´Institut Français dans le cadre du dispositif Théâtre Export, de 31 Juin Films, du Théâtre Paris Villette, du Fonds Transfabrik Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant, du Fonds SACD Théâtre. Avec l aide à la création du CnT.Le décor a été construit dans les ateliers du CDN – Besançon Franche-Comté. Accueil en résidence de création au Théâtre Paul Eluard Scène conventionnée de Choisy-le-Roi, à l´Institut Français de Lisbonne, au Théâtre Paris Villette, au Théâtre Jean Lurçat Scène nationale d´Aubusson, à DSN Scène nationale de Dieppe, au Granit, Scène nationale Belfort. L Arche éditeur est agent du texte représenté.La compagnie Day-for-Night est soutenue dans ses projets par la Région Franche-Comté et par la DRAC Franche-Comté.

qui traversent différentes situations sans forcément de lien logique entre elles.

En quoi cette réflexion théâtrale sur les révolutions nous concerne-t-elle aujourd’hui en France et en Europe (dans un temps qui n’est pas forcément prérévolutionnaire dans l’acception traditionnelle) ?Les historiens débattent sur la notion de situation prérévolutionnaire : pour certains, l’Europe est dans une situation prérévolutionnaire aujourd’hui, pour d’autres pas du tout. C’est d’ailleurs une des questions qui a guidé l’écriture. Certes, on est probablement au bout d’un système de pouvoir et il existe des forces qui veulent changer les choses radicalement, mais sans qu’il ne s’agisse encore d’un grand mouvement populaire et unifié et parmi ces forces, toutes ne se mobilisent pas forcément au nom de l’émancipation et de la solidarité. Il existe aussi des mouvements avant-gardistes qui refusent absolument le terme “révolutionnaire”. Mais d’abord et avant tout, on est en Europe dans un système immobiliste qui décline à l’envi le vocabulaire de la fatalité et de l’impossible changement. Le terme “révolution” est à la fois source de fantasme et de peur.En France particulièrement, on a l’arrogance

des pionniers —alors que les anglo-saxons ont fait des révolutions avant nous— tout en gardant un inconscient royaliste incroyable : il suffit de voir le fonctionnement de la politique et d’à peu près tous les métiers, avec un système de courtisanerie, de cooptation et de non-dits qui étonne nombre de nos voisins européens.Dans l’écriture comme dans les improvisations, nous nous sommes rendus compte que la formule “Liberté, égalité, fraternité” et ses variantes revenaient beaucoup. Ce programme de la Révolution Française est loin d’être atteint, c’est encore un horizon.Dans ce spectacle, je voulais parler de la possibilité de s’engager, de faire des choses même si on a la conscience des échecs passés et si l’engagement ne peut pas être aussi naïf et dépourvu d’arrière-pensée que celui des communards ou des ouvriers russes en 1917. Et encore, ces derniers avaient la conscience des échecs de 1905 et de février 1917… Aujourd’hui le cynisme pourrait nous mener à oublier que des mouvements populaires réussissent à modifier les données politiques : je pense au Burkina… Il y a tout de même des étincelles d’espoir sur la liberté et la démocratie.

Qu’est-ce que le théâtre apporte à cette réflexion ?Pour moi, le théâtre permet d’avoir une approche sensible et contradictoire des choses, et de travailler sur le fantasme, l’attirance, et la peur, tout en interrogeant une situation ou une pensée au moyen de la raison. Dans les révolutions, le rapport à l’image, aux icônes, est très fort. Le théâtre permet à la fois de travailler ces images, de les mettre en scène, et de les déconstruire. Le théâtre permet aussi de travailler la parole, le discours, et ses contradictions, que ce soient celles de celui qui parle ou de celui qui écoute : les révolutions créent souvent cette situation où l’on s’enflamme, où l’on est passionné par la parole de l’orateur pour soudain se rendre compte qu’on n’est pas du tout d’accord. Du point de vue du processus de travail, le théâtre, comme l’engagement politique, est aussi un élan où l’on dépasse les contradictions entre individus, voire où on les met en jeu, pour atteindre un objectif commun.

Comment avez-vous travaillé à trois (deux auteurs, une metteur en scène) et avec les acteurs ?Le processus de travail a duré presque deux ans, avec des allers-retours entre l’écriture et le plateau. J’ai commencé par cerner un certain nombre de thématiques, avec les auteurs et Maud Chirio, l’historienne avec

qui nous travaillons. Nous nous sommes aussi donné des contraintes formelles – nous sommes notamment arrivés assez vite à la conclusion que nous ne voulions pas ancrer l’action dans un temps et un espace donné mais plutôt parler du présent, et que nous voulions plutôt des figures qui portent les prénoms des acteurs que des personnages proprement dits, avec une psychologie et une biographie – et Maud nous a donné un certain nombre de situations dramaturgiques qui apparaissent dans presque toutes les révolutions : le retour d’un exilé, la tentative d’écrire un texte… Les acteurs ont écrit alors des premiers textes.Nous avons ensuite fait une première session de travail en septembre 2014 avec les acteurs, composée d’improvisations, de travail sur les images et les mythes révolutionnaires, d’interviews sur leurs souvenirs de révolution ou sur les idées qu’ils associaient à cette thématique. Les auteurs ont ensuite écrit de nouveaux textes, nous avons défini tous les trois une structure, comme des scénaristes, et Mickael et Ulrike ont écrit les textes correspondants. Nous avons ensuite fait une nouvelle étape de travail en avril 2015 avec les acteurs pour tester cette structure, et la réinterroger en fonction du plateau. Assez logiquement, des textes ont été abandonnés, la thématique s’est alors resserrée, de nouveaux textes ont été écrits. Parallèlement, Clémence Kazemi a conçu et réalisé la scénographie. Nous avons répété cinq semaines en septembre dans le décor et avec l’ensemble des textes ; l’ordre des textes s’est fixé peu à peu, parallèlement à une autre ligne dramaturgique, celle posée par l’espace. Aujourd’hui, quasiment tout le spectacle est écrit, il reste un passage, qui relève d’une parole plus personnelle de deux actrices, qui restera improvisé.

entretien avec anne monfort

TOURNÉE Création au Portugal le 19 novembre 2015 au Teatro Academico Gil Vicente, Coimbra Création en Francedu 5 au 8 janvier 2016 au Granit, scène nationale, BelfortLe 14 janvier Le Carreau, Scène nationale de Forbach (57) Les 19 et 20 janvier Ballhaus Ost Berlin (Allemagne) | Les 22 et 23 janvier Lichthof Hambourg (Allemagne) | Du 27 au 31 janvier Le Colombier, Bagnolet (93) | Le 4 février Théâtre Jean Lurçat, Scène nationale d’Aubusson (23) | Le 3 mars DSN, Scène nationale de Dieppe (76) | Le 8 mars Théâtre de Thouars, Scène conventionnée (79) Le 15 mars Théâtre Paul Eluard, Scène conventionnée de Choisy-le-Roi (94) | Le 18 mars Le Nouveau Relax, Scène conventionnée de Chaumont (52) | Le 21 avril Festival Terres de Paroles, Duclair (76)

CARNET DE CRÉATION

© Simon Gosselin

© Simon Gosselin

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w Kristoffer a huit ans, il est au cours élémentaire. Le soir, quand il se couche, il reste souvent éveillé et il pense. Quand il ne pense pas, il lit souvent Mickey. Maintenant il est dans son lit et il pense. Dans le salon il entend son papa marcher. Tout à l’heure il pensait à l’univers. L’univers, c’est quelque chose qu’il n’arrive pas à comprendre. Il n’arrive pas à comprendre comment il peut être infini, car tout a une fin, tout a un bord, à un endroit ou à un autre. Mais si l’univers a une fin, qui y a-t-il après l’endroit où il finit ? Avec la délicatesse d’une dentellière, Jon Fosse fait résonner quelques-unes des grandes questions de l’enfance ; celles qu’on se pose, le coude à la fenêtre, en lorgnant vers les étoiles. Mêlant astronomie, cosmologie, rêves, cauchemars et Mickey Mouse, sa pièce aborde, avec une grande simplicité, des questions philosophiques : l’indicible, l’invisible et les grands doutes de l’existence. La jeune metteure en scène Émilie Anna Maillet met en scène la courte pièce de l’auteur norvégien en puisant dans

THÉÂTRE

KANT LA CHAMBRE DE KRISTOFFER

TEXTE JON FOSSE SCÉNOGRAPHIE ET MISE EN SCÈNE ÉMILIE ANNA MAILLETAVEC RÉGIS ROYERCOMPAGNIE EX-VOTO À LA LUNE

MERCREDI 13 JANVIER À 15H ET 19H AU GRANIT

EN FAMILLE DÈS 8 ANS

LA CHAMBRE DE KRISTOFFERINSTALLATIONLES 13, 16 ET 20 JANVIER DE 16H À 18HLES 19 ET 21 JANVIER DE 18H À 19H30

Expérience multi-sensorielle entre réel et virtuel, Kant, d’après Jon Fosse, aborde les peurs d’un garçon face à l’univers, l’infini et le vertige qu’ils provoquent à travers trois magnifiques projets de transmédia à vivre en famille : Kant, une pièce de théâtre, La Chambre de Kristoffer, un dispositif immersif de réalité virtuelle et Le labyrinthe cosmogonique, un parcours QR Code.

un conte philosophique tendre et humanistela magie poétique des arts numériques, grâce aux outils de la réalité virtuelle (3D, hologrammes...) pour que s’enchevêtrent mieux le réel, l’imaginaire et le doute existentiel. Un conte philosophique du XXIe siècle, tendre et humaniste, pour apprivoiser sa peur du noir, du vertige, de l’immensité, de l’inconnu.

L-EST / Laboratoire européen spectacle vivant et transmédia en préfigurationL’accueil du spectacle de la compagnie Ex-voto à la lune, Kant, est l’occasion de parler d’une entreprise que nous menons depuis trois ans avec le Centre chorégraphique national à Belfort et MA Scène nationale, Montbéliard. La partie émergée de l’iceberg en quelque sorte, pour notre part, du Laboratoire Européen Spectacle vivant et Transmédia, L-EST.Un rapide détour par la notion de “transmedia” : la mise en œuvre d’un récit sur plusieurs supports ; l’utilisation combinée de plusieurs médias pour développer des univers narratifs, chaque média employé développant un contenu différent. Notion déjà bien usitée dans le domaine de l’image : une série qui donne lieu à un jeu vidéo s’appuyant sur les personnages de la série...Dans le domaine du spectacle vivant, nous en sommes aux prémisses. Vous en verrez une illustration avec Kant : le spectacle, l’installation immersive dans La chambre de Kristoffer, le parcours QR Code. D’autres développements sont bien entendu possibles. C’est parce que la compagnie Ex-voto à la lune et sa metteure en scène Emilie Anna Maillet ont répondu avec succès, en 2014, à l’appel d’offres que L-EST avait passé en direction de projets transmedia ; que l’installation immersive a pu se peaufiner à la Coopérative à l’occasion d’une résidence ; que nous avons été convaincus de la pertinence du projet artistique et de la déclinaison spectacle-installation-parcours QR Code, que nous avons coproduit et que nous avons décidé d’accueillir ce projet singulier.Pas uniquement pour son aspect séduisant, innovant, mais aussi pour la cohérence qui anime la démarche de bout en bout.Aujourd’hui, L-EST réunit trois structures de l’Aire Urbaine. Demain l’ambition est de partager ce projet avec des partenaires européens pour que cette rencontre entre spectacle vivant et transmedia se développe. Et permette l’émergence d’écritures scéniques originales.Thierry Vautherot

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21 JANVIER F 3 FÉVRIER 2016 l DANSE

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WASLA (SOLO), CE QUI RELIESOLSTICE (REMIX)HÉLA FATTOUMI ET ÉRIC LAMOUREUXJEUDI 21 JANVIER À 20H AU GRANIT, SCÈNE NATIONALE DE BELFORTDANS LE CADRE DE LA SAISON ÉVIDANSE

Le solo de Héla Fattoumi est extrait de la pièce Wasla, Ce qui relie, une pièce chorégraphique pour huit danseurs, commande de la 8e Biennale de danse de Lyon en 1998. Pour créer son solo la danseuse/chorégraphe s’est mise à l’écoute de ses origines tunisiennes. Invitée à Tunis pour répéter cette pièce, elle a choisi, au cœur de la médina, une salle au sol en bois, aux murs bleus et blancs dans laquelle se trouvait une alcôve.Cette alcôve, aujourd’hui restituée sur scène, fait figure d’écrin. Du creux incurvé qui accueille le dos de l’interprète, émerge toute une syntaxe du lové, qui enveloppe et découvre un corps chrysalide. Éveillée de cette alcôve-abri, elle s’avance dans l’espace du trouble, sensualité qui laisse venir le spasme possession étrangement diaphane qui monte au visage et le transforme, mains serpentines qui insinuent le désir au plus secret du corps. Un état de grâce, doucement porté par une mélodie traditionnelle de Hamza El Din, qui suspend le temps dans le plus délicat des tremblements.Interprétation Héla Fattoumi

Solstice de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux est construit tel le négatif de leur première œuvre, Husaïs, dans laquelle ils mettaient en friction deux partitions solistes nécessaires l’une à l’autre et pourtant indépendantes.De trajectoires contrariées en figures inversées et croisées dans la précipitation,

la partition chorégraphique de Solstice (remix) voit deux individualités résistantes qui s’imposent une séparation avant qu’une magnifique ronde virtuose les (ré)unisse. Décuplant les variations de portés, faisant valser les motifs chorégraphiques issus de danses de couple, la ronde éclate en mille saveurs. Puis s’éclate. La rencontre a eu lieu. Le pas de deux se brise violemment et les personnalités des interprètes, de nouveau seuls, se redéfinissent dans deux soli convoquant la part de masculinité de l’une et la part de féminité de l’autre.Interprétation Héla Fattoumi et Éric Lamoureux

LE SORELLE MACALUSOEMMA DANTE VENDREDI 22 JANVIER À 20H AU THÉÂTRE DE MONTBÉLIARDEN PARTENARIAT AVEC MA, SCÈNE NATIONALE DU PAYS DE MONTBÉLIARD

Où vont les morts ? Hantées par leurs souvenirs d’enfance, sept femmes redeviennent des gamines malicieuses et retrouvent les spectres de leurs disparus. Dans cette délicieuse fable sociale, le drame fricote avec le grotesque, la mort convole avec la vie tandis que secrets, godasses et crucifix volent tous azimuts.En rang serré telle une procession de pénitents, deux hommes et sept femmes se rendent à un enterrement. Sept italiennes, sept sœurs liées par-delà la mort, l’amour, la haine. Alors que le passé ressurgit, les mystères et les tensions remontent à la surface. Les sœurs Macaluso se souviennent. Jadis, lors d’une escapade à la mer, deux d’entre elles jouent dans les vagues. Mais le jeu innocent vire à la tragédie et entraînera le bannissement de l’aînée. Comme suspendues entre le monde des vivants et celui des morts, les sœurs dansent et communient avec les fantômes de leurs défunts lors d’un sabbat joyeux et terrible. Pleines de gouaille, Gina, Maria, La Pouilleuse, la mal-aimée, la vieille fille au pied tordu et les autres racontent. Elles miment, vocifèrent, s’invectivent, se chamaillent, rigolent, parlent cru. Car l’heure est venue de régler les comptes. Que ce soit en duel à l’épée ou

CIRCLE ET BALHÉLA FATTOUMI ET ÉRIC LAMOUREUX SAMEDI 23 JANVIER À 20H À VIADANSEDANS LE CADRE DE LA SAISON ÉVIDANSE AVEC LE SOUTIEN DU FONDS DE COOPÉRATION CULTURELLE DU JURA SUISSE SUR LES FONDS JURASSIEN

La danse invite des amateurs, des danseurs professionnels et le public dans un cercle jusqu’au vertige…Circle sera présenté le 14 mai 2016 au CCL de Saint-Imier dans le Jura Suisse dans le cadre de la Fête de la danse et le 15 mai 2016 à Belfort.Le Circle de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux est, avant toute chose, ancré dans un projet pédagogique de pratique artistique destiné à des amateurs de danse et non-danseurs. Il est bâti à partir de plusieurs répétitions et entend véritablement articuler la pratique amateur avec l’acte de création. Ce qui intéresse Héla Fattoumi et Éric Lamoureux n’est pas tant d’apprendre aux pratiquants une partition chorégraphique millimétrée ou une quelconque technicité de la danse que d’envisager une expérimentation de leurs imaginaires de corps.Pour les deux chorégraphes, l’idée est d’irriguer, de confronter et faire

POUR RÉCHAUFFER LES CŒURS ET LES CORPS, OSEZ LES FRIMATS !DU 21 JANVIER AU 3 FÉVRIER 2016

AU CŒUR DE L’HIVER, DANSER ICI, AVEC VIADANSE-CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE FRANCHE-COMTÉ À BELFORT, QUOI DE PLUS NATUREL.CRÉATIONS, SPECTACLE PARTICIPATIF, RENCONTRES PROFESSIONNELLES, BAL, FRIMATS CONVIE LA CITÉ, TOUTES GÉNÉRATIONS CONFONDUES, À SUIVRE LES DANSEURS ET MUSICIENS DANS UN PARCOURS CHALEUREUX ET CURIEUX.ET À DÉCOUVRIR, APRÈS WAVES, D’AUTRES CRÉATIONS D’HÉLA FATTOUMI ET ÉRIC LAMOUREUX, DIRECTEURS ET CHORÉGRAPHES DE VIADANSE. DES SPECTACLES POUR TOUS, DU MAGNIFIQUE ET JOYEUX IN THE UPPER ROOM DE TWYLA THARP AVEC 13 DANSEURS DU CCN-BALLET DE LORRAINE À BOUNCE ! SPECTACLE ADRESSÉ À LA JEUNESSE.

PLUS DE RENSEIGNEMENTS :WWW.LEGRANIT.ORGWWW.VIADANSE.COM

au cours de savoureuses joutes verbales !Composée de dix comédiens et comédiennes, rassemblés en d’émouvants chœurs populaires, faisant appel à la danse, la distribution est éblouissante d’évidence et bouscule les spectateurs jusqu’aux tréfonds. La CroixEt c’est la délicatesse de ce spectacle où les corps en racontent autant que les mots que de savoir tenir l’équilibre entre les pleurs et le rire. La VieAinsi va le théâtre d’Emma Dante qui avec ses incroyables actrices si peu actrices et sans grands moyens laisse fleurir cette chose devenue si rare et si précieuse : le sentiment de la vie. La Dante a bien raison de ne pas oublier Palerme. Le MondeInterprétation Serena Barone, ElenaBorgogni, Sandro Maria Campagna, ItaliaCarroccio, Davide Celona, Marcella Colaianni,Alessandra Fazzino, Daniela Macaluso,Leonarda Saffi, Stéphanie Taillandier

se partager des niveaux de pratique de la danse très différents pour une performance évènementielle et généreuse. Circle est ainsi arrimé à l’exploration d’un motif chorégraphique issu du duo Solstice (remix) de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux. Le principe de la chorégraphie se base sur l’apprentissage de ce motif qui organise une sorte de valse d’un corps à/dans l’autre sans fin, propice à la création de multiples collections de partitions de pas de deux qui dialogueront, s’entremêleront, se croiseront, se frôleront et s’échangeront.

DANSONS À L’ÉCOLESÉMINAIRE NATIONAL DANSE À L’ÉCOLE20, 21, 22 ET 23 JANVIER À VIADANSE, BELFORT

Le 10e séminaire national de formation interministérielle est organisé par le PRÉAC Danse de Franche-Comté à VIADANSE Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, structure culturelle d’appui.Il s’adresse aux personnes-ressources impliquées dans l’éducation artistique et culturelle des secteurs de l’éducation et de la culture.Il est réalisé tous les deux ans avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication–DRAC Franche-Comté et de la Délégation aux arts et à la culture du réseau Canopé. Le thème retenu cette année questionne la notion d’altérité à travers le processus de création de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux en lien avec la pensée du philosophe Edouard Glissant.Les participants seront conviés à assister aux représentations données dans le cadre de Frimats.©Anne Nordmann © Virginie Meigné

© Virginie Meigné

© Eric Lamoureux

© Carmine Maringola

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BOUNCE !THOMAS GUERRY ET CAMILLE ROCAILLEUX MERCREDI 27 JANVIER À 19H AU GRANIT

Face à un cube qui leur résiste, qui perturbe les corps et les consciences, ces danseurs et musiciens, par la danse et par la musique, vont tout essayer. Seul ou en groupe, il faut pousser, s’énerver, escalader, crier, jouer, danser, murmurer, chanter, frapper, tout tenter pour surmonter et aller plus loin. Un spectacle sensible, drôle et plein d’optimisme pour petits et grands !Depuis 2001, Thomas Guerry et Camille Rocailleux construisent ensemble leur chemin de création. L’un, Thomas Guerry, est danseur et chorégraphe. L’autre, Camille Rocailleux, est percussionniste, pianiste et compositeur. Non contents d’additionner leurs compétences, ils travaillent dans l’interstice de ces langages : là où la voix prend corps, où le rythme se fait chorégraphie, où les textures du geste et du son s’entrecroisent. Ils s’inventent ainsi comme metteurs en scène d’un univers complexe et séduisant, qui conduit chaque interprète aux frontières de son art. Leur dernier opus, Bounce !, s’adresse à un public familial. Il réunit deux danseurs et deux musiciens pour un travail sur l’accident, l’imprévu, et leur inépuisable fécondité. Avec, pour signe tutélaire, cette phrase de Jacques Prévert : « Fort heureusement, chaque réussite est l’échec d’autre chose. »Danseuse Cloé Vaurillon ou Thalia ZiliotisMusicienne Quelen LamourouxDanseur Côme Calmelet ou Aurélien Le Glaunec ou Joakim LorcaMusicien Sylvain Robine

w En quoi consiste ce nouveau texte de Pascal Quignard ?Marie Vialle : C’est une suite de cinq contes, tous différents, esquissant cinq portraits de femmes, mais traitant en fin de compte de la même histoire d’une femme. Comme le titre l’indique, on passe d’une jeune femme en âge d’être princesse à une très vieille reine. Un peu comme une petite fille qui s’imaginerait des vies futures.

C’est votre troisième projet avec Pascal Quignard…Quand j’ai lu Le Nom sur le bout de la langue, j’ai tout de suite eu envie de dire ce texte, de l’apprendre par cœur, de le jouer. Mais depuis, notre manière de travailler a évolué. Princesse vieille reine a été écrit par Pascal Quignard pour que je le joue : le texte a évolué, nous avons fait des allers retours entre l’écriture

THÉÂTRE

PRINCESSE VIEILLE REINE

TEXTE PASCAL QUIGNARD MISE EN SCÈNE ET INTERPRÉTATION MARIE VIALLECOMPAGNIE SUR LE BOUT DE LA LANGUE/MARIE VIALLE

VENDREDI 5 FÉVRIER À 20H AU GRANITDurée : 1h10

princesse vieille reinePour la troisième fois, après Le Nom sur le bout de la langue et Triomphe du temps, Marie Vialle interprète un texte écrit par Pascal Quignard : Princesse vieille reine, où se content une histoire de femmes, et une histoire du corps féminin.

et la scène. Le livre, qui paraîtra en septembre, sera même sensiblement différent de ce qui se jouera sur scène.

Qu’est-ce qui vous séduit dans cette écriture ?Son évidence, sa simplicité et sa complexité en même temps. Ces textes explorent diverses strates de la pensée. C’est très porteur et très puissant pour un acteur. Et dans ces contes, les femmes ont une part très engagée. Elles choisissent leurs désirs –fût-il sexuel– et elles décident de leur vie. Quelque chose s’épanouit et se libère dans ce parcours de princesse à vieille reine. Ces contes sont aussi vivaces et crus que peut l’être la vie dans son intensité.

L’écriture de Pascal Quignard est souvent référencée et poétique, est-ce difficile à jouer ?On réfléchit beaucoup face aux textes de Quignard, mais au moment du jeu, il ne

IN THE UPPER ROOM OPAL LOOPCCN BALLET DE LORRAINEMERCREDI 3 FÉVRIER À 19H À LA MAISON DU PEUPLE

Une soirée composée de deux pièces des deux plus grandes artistes et chorégraphes américaines.De 1970 jusqu’au début des années 1980, deux femmes, Twyla Tharp et Trisha Brown créent leur propre “langage” de danse. Dès son origine cette danse fut improvisée, inventée, à partir des multiples explorations tout terrain qu’elles ont menées un peu partout à New York, mais aussi en s’inspirant de différents mouvements populaires. Libre et ouverte, elle fut souvent présentée par leurs auteures comme pouvant « être dansée par tout le monde ».In the Upper Room (1986) de Twyla Tharp est une traversée de l’histoire de la danse contemporaine. C’est un véritable feu d’artifice chorégraphique qui passe des pointes aux baskets sur un rythme haletant et fascinant par son urgence et son énergie, sur une musique aux rythmes incessants de Philip Glass. La chorégraphie associe le vocabulaire classique avec des inflexions modernes et athlétiques. La joie gagne rapidement le spectateur grâce aux facéties et aux trouvailles

pleines d’humour qui ponctuent la pièce.On y passe des pointes aux baskets sur un tempo fascinant. La forme même du “ballet” y est comme disséquée par cette étude aussi brillante qu’intrigante.Opal Loop/Cloud Installation #72503 (1980), pièce emblématique de Trisha Brown, est brillamment interprétée par quatre danseurs techniquement virtuoses du CCN nancéien. La sculptrice et artiste visuelle Fujiko Nakaya, a été formée par son père artificier en “matière de neige”. Une très grande pièce pour quatre danseurs, nocturne, apaisante et quasi irréelle.Tout est fluide, limpide, fugace. La mystique et la métaphysique enveloppent une danse abstraite de toute nécessité, sens ou fonction. Mouvement

Dirigé depuis juillet 2011 par Petter Jacobsson, le CCN Ballet de Lorraine et ses 26 danseurs forment l’une des compagnies chorégraphiques contemporaines de création et de répertoire les plus importantes d’Europe, présentant des œuvres marquantes de chorégraphes majeurs. Le Granit a accueilli en 2013 Made in America, un ensemble de trois pièces chorégraphiées de Martha Graham, Merce Cunningham et William Forsythe.Interprétation 13 danseurs du CCN Ballet de Lorraine

RÉSERVATIONSLE GRANIT SCÈNE NATIONALE 1 FG DE MONTBÉLIARD 90000 BELFORT 03 84 58 67 67 [email protected] WWW.LEGRANIT.ORG

© Mathieu Rousseau

© gaelic.fr

© Richard Schroeder

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faut plus être dans la pensée. Son écriture est aussi très physique, et exige d’être très concret, très centré, très incarné.

Et vous travaillez seule ?Absolument seule. Et pour travailler ce texte, j’éprouve le besoin de me retrouver seule, de m’enfermer, de le faire, de le refaire. Je n’ai pas de regard extérieur permanent. Jean-Claude Fonkenel, qui est à la lumière, m’assiste un peu. J’ai eu quelques rendez-vous avec Pascal Quignard. Mais j’avais envie de m’autoriser à construire un univers en solitaire, de créer seule, jusqu’au bout.

A quoi ressemblera cet univers ?Cette fois-ci, je ne jouerai pas de musique, même s’il y aura un accompagnement musical. Et comme on est dans les contes, je porterai plein de robes de princesse. C’est aussi pour montrer le plaisir du corps à s’habiller et à se déshabiller. Parce que ce texte, c’est aussi une histoire du corps féminin…Propos recueillis par Eric Demey

Oui, parfaitement. L’amour est le nom qu’il faut. Une femme et ses silhouettes, ses spectres, ses désirs, ses deuils, ses âges et ses histoires. Elle naît princesse, devient vieille reine. Le temps qui passe la décuple en cent portraits. Pascal Quignard écrit Princesse vieille reine pour Marie Vialle, une série de contes, une suite de sonates. L’écrivain et

w Nous devrions faire jouer nos rôles par des tigres. Encore une morsure, encore un coup de griffe ? L’art dramatique des bêtes féroces.Valmont Nous ferions salle comble, n’est-ce pas Valmont,avec les statues de nos désirs en décomposition.Merteuil

Dans Quartett, Heiner Müller revisite Les Liaisons dangereuses et compose l’une des pièces les plus audacieuses du 20e siècle. Le grand dramaturge allemand ressuscite la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont le temps d’un dernier combat, avec pour seule arme le langage. Dans un jeu de masques éloquent, les deux célèbres libertins miment l’anéantissement de leurs victimes d’autrefois, jusqu’à la mise à mort rituelle du vicomte. Michel Raskine s’empare avec radicalité et humour de cette guerre des sexes et des cerveaux, cérémonie du travestissement et du jeu des rôles.En s’emparant de ce combat rhétorique et érotique, Michel Raskine renoue avec son attirance pour les dramaturgies germaniques contemporaines. Sensible à la question de la mort vers laquelle « l’érotisme marche inévitablement », il radicalise la dimension fantasmatique de la pièce en faisant de Thomas Rortais, comédien issu du Conservatoire de Lyon, un Valmont saisi dans l’éternité de sa jeunesse, manipulé par une marquise impériale dont il confie le rôle à Marief Guittier, son actrice fétiche. Dans cet échange verbal entre éloquence et

THÉÂTRE

QUARTETT

TEXTE HEINER MÜLLER MISE EN SCÈNE MICHEL RASKINEAVEC MARIEF GUITTIER ET THOMAS RORTAIS RASKINE & COMPAGNIE

MARDI 15 ET MERCREDI 16 MARS À 20H AU GRANIT

RENCONTRE Bord de scène mardi 15 mars après le spectacle

les histoires d’amour finissent mal, en généralHeiner Müller revisite Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Un spectacle drôle et radical mis en scène par Michel Raskine.

obscénité, chacun des protagonistes –tour à tour homme et femme, proie et prédateur– exprime le désir de posséder l’autre, avec une vitalité et un humour qui font de cette guerre des sexes et des cerveaux une cérémonie sans pitié. « Formidable matière à théâtre », comme s’en réjouit l’ancien directeur du Théâtre du Point du Jour, Quartett s’impose comme une « danse de mort » ou la scène se révèle « lieu du fantasme, de l’invention et de l’imaginaire ».Marie-Cécile Ouakil, pour Les Célestins-Théâtre de Lyon

« Je voulais que le choc soit physiquement étonnant. Alors j’ai choisi une actrice, avec laquelle je travaille depuis longtemps, Marief Guittier, et je me suis dit que j’allais la confronter à un acteur beaucoup plus jeune qu’elle, Thomas Rortais. J’ai travaillé avec lui dans Le Triomphe de l’amour de Marivaux, c’est un jeune garçon qui a 23 ans, et qui est extrêmement doué. Et c’était passionnant de raconter cette histoire de chair, et de confronter ces deux corps, dont l’un commence à regarder vers l’autre versant, et l’autre étant au commencement, au début de sa vie d’homme. » Michel Raskine

En 1981, Heiner Müller était déjà connu, mais surtout comme “auteur expérimental”, joué pour quelques spectateurs dans des caves, des lieux marginaux. Un jour, un ami metteur en scène eut l’idée de lui demander d’adapter pour le théâtre Les Liaisons dangereuses, roman épistolaire de Choderlos de Laclos, emblème d’une société décadente, libertine avec raffinement et cruauté, et qui se passe juste avant le bouleversement de la Révolution française. De cette commande est née sa pièce la plus jouée, affrontement sauvage entre les deux derniers survivants d’un monde dévasté par l’apocalypse de la troisième guerre mondiale. Ils gardent les noms d’origine : Valmont (le Chevalier) et Merteuil (la Marquise). Ils ressassent leur passé mais en échangeant leur rôle.

Militaire, journaliste, homme politique et écrivain, Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos (1741-1803) est surtout l’auteur d’une œuvre maîtresse de la littérature du XVIIIe siècle, qui marque à la fois l’accomplissement et le terme du genre du roman épistolaire qu’il porte à sa perfection. Dès leur parution, Les Liaisons dangereuses connaissent un immense succès, en partie lié à une aura de scandale et de subversion. Le roman nourrit très vite dans toute l’Europe une littérature romanesque et critique. Sa fortune depuis a été considérable au point de multiplier les perspectives critiques et de susciter adaptations et réécritures. Ce « chef d’œuvre qui n’a pas fini de paraître vrai et moderne » garde intact son pouvoir de déflagration.

l’actrice composent ensemble une parole poétique, avec mouvements musicaux, autonomes mais cohérents. Evocations, rêveries, suspensions du temps. Portraits et paysages, allegros, lentos, sarabandes et rondos. C’est un ensemble peuplé de fantômes, d’animaux, de visages, de voix et de chants. Avec Pascal Quignard, Marie Vialle a mis en scène et interprété Le Nom sur le bout de la langue et Triomphe du temps. Ils poursuivent avec Princesse vieille reine une collaboration poétique entamée il y a dix ans. L’auteur de Tous les matins du monde, Les Ombres errantes (prix Goncourt 2002) écrit cette fois-ci pour la comédienne une suite baroque de légendes, théâtre d’incantations. Dirigée sur scène par Luc Bondy, André Engel ou Alain Françon, Marie Vialle prend ici seule en charge la parole et met en scène les violences comme les douceurs des contes de Pascal Quignard, chants de réconciliation des morts et des choses avec les vivants. Pierre Notte

Princesse vieille reine est donc une suite de cinq contes, cinq pièces de tailles très différentes, cinq personnages de femmes, que le styliste des Ombres errantes a ciselées dans du cristal de mots.Rien de froid, mais des évocations de sensations, d’humeurs, de mondes flottants dont Marie Vialle nous restitue la beauté. Chantal de la Coste, qui possède la science des étoffes, des matières, habille et déshabille Marie, tout en sculptant l’espace, en le structurant, en le défaisant. Le Figaro

© Richard Schroeder

© Richard Schroeder

© Julien Louisgrand

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La galerie est ouverte du mardi au samedi de 14h à 18h, le mercredi de 10h à 18h Entrée libreVisites sur rendez-vous pour les groupes auprès de Pierre Soignon [email protected] 03 84 58 67 55Entrée libre

Entre recherches scientifiques, sociologiques, historiques et géologiques, Kapwani enquête à Gibraltar sur le projet de l’Afrotunnel. Le rapprochement est déjà en marche, au rythme de 4,8 mm par an dans le détroit de Gibraltar la zone de subduction qui agit entre les plaques eurasienne et africaine semble jouer en faveur d’un rapprochement durable. Un projet futuriste, une utopie, pour cette zone d’intenses échanges.

Kapwani Kiwanga est née en 1978 à Hamilton au Canada, elle vit et travaille à Paris. Après des études d’anthropologie et de religions comparées à l’université McGill de Montréal, elle a suivi le programme de recherche « La Seine » à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, puis le Fresnoy–Studio national d’art contemporain. Ses films ont été primés dans de nombreux festivals. Elle a présenté son travail à Paris, New-York, Londres, Milan, Bruxelles, Amsterdam, Berlin. Elle est représentée par la galerie Tanja Wagner, Berlin et Jérôme Poggi, Paris.

www.kapwanikiwanga.orgtanjawagner.comwww.galeriepoggi.com

MATHILDE BARRIO NUEVO ET JULIE MARCHAL

NO BACON ANYMORE

VERNISSAGEVENDREDI 8 JANVIER 2016 À PARTIR DE 18H EN PRÉSENCE DES ARTISTES

EXPOSITIONDU 9 JANVIER AU 23 FÉVRIER 2016

LES RENDEZ-VOUS DANS L’EXPOSITIONPrésentation à l’attention des enseignants et responsables associatifs jeudi 14 janvier à 18hVisite sandwich mardi 12 janvier à 12h20Visite avant le spectacle vendredi 5 février à 19hLa dernière visite mardi 23 février à 18h

©Mathilde Barrio Nuevo et Julie MarchalNO BACON ANYMORE, 2015

KAPWANI KIWANGA

SUBDUCTION ZONES

VERNISSAGE VENDREDI 4 MARS 2016 À PARTIR DE 18H

EXPOSITION DU 5 MARS AU 19 AVRIL 2016

LES RENDEZ-VOUS DANS L’EXPOSITIONPrésentation à l’attention des enseignants et responsables associatifs jeudi 10 mars à 18hVisite sandwich mardi 15 mars 12h20Visite avant le spectacle mardi 5 avril à 19hLa dernière visite mardi 19 avril à 18h

© Kapwani KiwangaStrata, 2015, images extraites de la vidéo et documents sur Gibraltar et l’Afrotunnel

GALERIE

Nos recherches s’orientent autour de la sculpture utile et du design inutile, tâtonnements expérimentaux afin de servir une réflexion autour de la limite entre l’art et l’artisanat.Le bacon est une sorte de viande fumée. Bacon est une localité de Côte d’Ivoire, un glacier en Alaska, une divinité gallo-romaine ou encore le patronyme de plusieurs humains plus ou moins célèbres.NO BACON ANYMORE se situe quelque part où toutes ces choses ont disparu, c’est une

no bacon anymore

subduction zonesindication chronologique sans chiffres. Survivre, casques-masques protègent comme ils subliment vainqueurs et perdants. Terre des sous-sols et canettes de soda sont peut-être les seuls matériaux qui ont résisté au futur, nous serons donc contraints de les utiliser comme armes et outils sans assurance de résultat.Julie Marchal et Mathilde Barrio Nuevo

Mathilde Barrio Nuevo est née en 1987 à Vichy, Julie Marchal est née en 1984 à Paris, elles vivent et travaillent à Saint-Maur-des-Fossés en région parisienne. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Lyon, Mathilde est artiste plasticienne et a notamment été présenté à Lyon, Villeurbanne, Montbéliard, Mulhouse, Marseille et Singapore. Julie, après des études en communication visuelle à LISAA Paris, est artiste et designer graphique, elle a participé à plusieurs projets d’édition et fondé les éditions ANIMAL.En parallèle à leurs travaux personnels elles travaillent depuis 2015 en duo et sont co-fondatrice de l’association Société Sauvage. Elles font également parties du studio de design Maison Table.

www.mathildebarrionuevo.comwww.juliemarchal.comwww.maisontable.comwww.societesauvage.comwww.editionsanimal.com

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Retrouvez sur www.legranit.org l’ensemble de la programmation, photos, vidéos, extraits musicaux et suivez notre actualité sur facebook/legranit.Vous pouvez également recevoir nos lettres d’information web en vous inscrivant sur le site et acheter vos billets directement en ligne.

Journal du GranitNuméro 10 / Janvier 2016Directeur de la publication : Thierry Vautherot Rédaction : Magali Ollier, Pierre Soignon Graphisme : Stéphanie Renaud Tirage 5000 exemplairesImprimé par Est Imprim, Montbéliard

Le Granit, scène nationale, Belfort 1 faubourg de Montbéliard CS 20117 90002 Belfort cedex 03 84 58 67 67 Le Granit est subventionné par la Ville de Belfort, le Ministère de la culture-DRAC Franche-Comté, le Conseil départemental du Territoire de Belfort, la Communauté de l’Agglomération Belfortaine et le Conseil régional deFranche-Comté. Numéros de licences :1-1045584, 2-1045585,3-1045586, 1-1073542

EURO

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janvierMARDI 5 THÉÂTRE CRÉATION NO(S) RÉVOLUTION(S) 20H COOPÉRATIVEMERCREDI 6 THÉÂTRE CRÉATION NO(S) RÉVOLUTION(S) 20H COOPÉRATIVEJEUDI 7 THÉÂTRE CRÉATION NO(S) RÉVOLUTION(S) 20H COOPÉRATIVEVENDREDI 8 THÉÂTRE CRÉATION NO(S) RÉVOLUTION(S) 20H COOPÉRATIVEVENDREDI 8 VERNISSAGE MATHILDE BARRIO NUEVO 18H GALERIEMERCREDI 13 THÉÂTRE KANT LA CHAMBRE DE KRISTOFFER 15H ET 19H GRANITJEUDI 14 CONCERT SANDWICH CONFLUENCES 12H20 GRANITVENDREDI 15 CIRQUE DARAL SHAGA 20H MAISON DU PEUPLEMARDI 19 MUSIQUE FLAVIA COELHO 20H GRANITJEUDI 21 DANSE WASLA, CE QUI RELIE / SOLSTICE 20H GRANITVENDREDI 22 DANSE / THÉÂTRE LE SORELLE MACALUSO 20H THÉÂTRE MONTBÉLIARDSAMEDI 23 DANSE CIRCLE 20H VIADANSE CCNMERCREDI 27 DANSE BOUNCE ! 19H GRANIT

févrierMERCREDI 3 DANSE IN THE UPPER ROOM / OPAL LOOP 19H MAISON DU PEUPLEVENDREDI 5 THÉÂTRE PRINCESSE VIEILLE REINE 20H GRANITJEUDI 11 CONCERT SANDWICH FAYÇAL SALHI TRIO 12H20 GRANITMERCREDI 24 CIRQUE CUISINE ET CONFESSIONS 20H MAISON DU PEUPLEJEUDI 25 CIRQUE CUISINE ET CONFESSIONS 20H MAISON DU PEUPLE

marsMARDI 1ER MUSIQUE HOMMAGE À CHOPIN 20H GRANITVENDREDI 4 VERNISSAGE KAPWANI KIWANGA 18H GALERIEVENDREDI 4 MUSIQUE PORTAL / PEIRANI / PARISIEN 20H GRANITJEUDI 10 CONCERT SANDWICH CONFLUENCES 12H20 GRANITVENDREDI 11 HUMOUR FELLAG 20H MAISON DU PEUPLEMARDI 15 THÉÂTRE QUARTETT 20H GRANITMERCREDI 16 THÉÂTRE QUARTETT 20H GRANITSAMEDI 19 DANSE ETUDE N°1 / 24 PRÉLUDES DE CHOPIN 20H THÉÂTRE MONTBÉLIARDMERCREDI 23 CINÉ-SPECTACLE BLANCHE NEIGE... 19h GRANITVENDREDI 25 MUSIQUE SO BRITISH 20H GRANITMARDI 29 DANSE LISBETH GRUWEZ... 22H BAINS DOUCHESMERCREDI 30 DANSE TORDRE 20H SCÈNE NUMÉRIQUEJEUDI 31 DANSE TORDRE 20H SCÈNE NUMÉRIQUE

avrilVENDREDI 1ER DANSE BADKE 20H MAISON DU PEUPLESAMEDI 2 DANSE LIZ AGGISS IS THE ENGLISH CHANNEL 20H BAINS DOUCHESMARDI 5 CIRQUE LE POIVRE ROSE 20H GRANITMERCREDI 6 CIRQUE LE POIVRE ROSE 20H GRANITMERCREDI 6 DANSE / CIRQUE THE KNIGHTS OF THE INVISIBLE 21H BAINS DOUCHESJEUDI 7 CONCERT SANDWICH HOMMAGE À NINA SIMONE 12H20 GRANITJEUDI 28 THÉÂTRE L’AVARE 20H MAISON DU PEUPLEVENDREDI 29 THÉÂTRE L’AVARE 20H MAISON DU PEUPLEVENDREDI 29 VERNISSAGE PAULINE CURNIER JARDIN 18H GALERIE

agenda

Des représentations scolaires auront lieu pour les spectacles Kant La Chambre de Kristoffer, Bounce ! et Blanche Neige.