LE JOURNAL DE « LA SEINE EN PARTAGE€¦ · et du tourisme fluvial en général peut-il corriger...

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LE JOURNAL DE « LA SEINE EN PARTAGE » 68 / 2017 L’ASSOCIATION DES COMMUNES RIVERAINES DE LA SEINE ET DE SES AFFLUENTS

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LE JOURNAL DE « LA SEINE EN PARTAGE »

N° 68 / 2017 L’ASSOCIATION DES COMMUNES RIVERAINES DE LA SEINE ET DE SES AFFLUENTS

Dans ce 68ème numéro…

Une fois de plus, le drame des inondations revient au premier rang des préoccupations de tous les élus des communes riveraines de la Seine, de ses affluents et de tous les cours d’eau du pays. Car personne n’a oublié la crue du mois de juin de l’année dernière qui fut un redoutable avertissement. Elle était tardive, inattendue et, bien sûr, catastrophique pour certains.

Mais ce n’était toujours pas la fameuse « crue centennale » qu’on nous promet depuis si longtemps, qu’on sait totalement inévitable et que chacun redoute d’autant plus que tout le monde sait parfaitement que, malgré tout ce qu’on a pu prévoir, imaginer, décider, cette crue centennale du XXIème siècle sera mille fois pire de ce qu’a pu être la crue centennale de 1910.

Pourquoi ? Parce que nous n’avons pu, su ou même voulu tirer aucune leçon du passé ni tenir compte des prévisions de nos meilleurs scientifiques. Certes, nous avons renforcé la législation, agrandi les zones de débordement des eaux, élevé et surélevé des murs et des murets, organisé des systèmes de surveillance et d’alerte, préparé des plans de secours mais… nous avons continué à construire, à tour de bras, des tours, des barres, des quartiers pavillonnaires, des usines, des laboratoires ultra-modernes tout cela en zone inondable, édifiant de nouvelles villes là même où les champs de nos maraîchers de jadis avaient été submergés par les eaux.

Mais, en même temps, qui pourrait reprocher à des responsables de vouloir accueillir dans leur commune davantage d’habitants, attirer des investisseurs, offrir de l’emploi en créant des quartiers d’affaires, des zones industrielles ou commerciales ?

Dans ce numéro, nous vous présentons l’une des dernières « inventions » concernant la prévention des inondations. Certes, il ne s’agit pas de la solution miracle qui permettrait d’éviter les crues mais au moins ce progrès dans la cartographie permettra-t-il une meilleure connaissance du risque inondation.

Le risque inondation, la connaissance du risque et les leçons à tirer de la crue de juin 2016 seront d’ailleurs le thème de notre grand colloque d’automne cette année. Il est indispensable, après chaque crue, de faire le bilan de ce qu’on aurait dû faire et qu’on n’a pas fait. C’est ce que nous ferons avec les meilleurs spécialistes.

Mais vous trouverez aussi dans les pages suivantes quelques articles plus « gais » notamment sur le tourisme fluvial qui continue à connaitre un essor important (alors que 2016 a été une mauvaise année pour le transport fluvial) et sur le Canal Seine-Nord qui semble maintenant être vraiment sur la bonne voie pour ne pas dire… sur les rails.

Arnaud RICHARDPrésident de La Seine en Partage

LE JOURNAL DE « LA SEINE EN PARTAGE »

N° 68 / 2017 L’ASSOCIATION DES COMMUNES RIVERAINES DE LA SEINE ET DE SES AFFLUENTS

Pour défendre la Seine et nos cours d’eau,

pour défendre votre commune, pour préparer

ensemble l’avenir

REJOINGEZLA SEINE EN PARTAGE

L’association quiregroupe les communesriveraines de la Seine

et de ses affluentsNous sommes 386 communes riveraines. Nos problèmes sont les mêmes (lutte contre les inondations et la pollution, PPRI, aménage-ment de nos berges, développement du trans-port et du tourisme fluvial, etc.). Ensemble, nous pourrons nous faire entendre et faire res-pecter nos réalités, nos besoins, nos choix.

Téléchargez sur le site internet de l’association le document PDF

http://www.seineenpartage.fr/francais/formulaire-d-adhesion/

http://www.seineenpartage.fr/francais/journal-au-fil-de-la-seine/

4, rue du Pont Louis-Philippe 75004 ParisTél. 01 42 78 36 60 - www.seineenpartage.frAssociation loi de 1901 - Déclaration en sous préfecture de Provins (77) - N° 0773003154Parution au journal officiel n° 7294 du 7 juillet 2001Siret 411 126 703 000 12 – code APE 913 E

Directrice de la publication et rédactrice en chef : Pascale DugatMaquette : Tom Joseph - Les VansRédaction : V. Brancotte, Numéro non-imprimé : version web

Abonnement 4 numéros 15 € / anEditions Seine en partage. Il est interdit de reproduire intégralementou partiellement sur quelques supports que ce soit le présent ouvrage(art L.122-4 et L.122-5 du code de la propriété intellectuelle)sans autorisation de l’éditeur.

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PRESIDENT FONDATEUR : M. Yves JEGO, député de Seine-et-Marne,maire de Montereau-Fault-Yonne, (77)

LES MEMBRES DU BUREAU : PRESIDENT : M. Arnaud RICHARD, député des Yvelines (78)VICE-PRESIDENT : M. Michel VALACHE, directeur général de société,

SECRETAIRE GENERALE : Mme Anne-Marie ASHBROOK, en qualité de représentante de l’Association de Protection des Usagers et Riverains des eaux navigables du Vauvray, (27)SECRETAIRE GENERALE ADJOINTE : Mme France BERNICHI, en qualité de représentante de la mairie d’Alfortville (94)

TRESORIER : M. Rodolphe SOUCARET, en qualité de représentant de la mairie de Port-Marly (78)

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION : Tous les membres du Bureau cités ci-dessus auxquels s’ajoutent : M. Jean-Paul ALBOUY, en qualité de représentant de la mairie de Montereau-Fault-Yonne (77)M. Michel CARRIERE, en qualité de représentant de la mairie des Mureaux (78)M. Guy DOLLAT, en qualité de représentant de la mairie de Périgny-la-Rose (10)M. Hugues FADIN en qualité de représentant de la mairie de Nogent-sur-Seine (10)Mme Béatrice MOTHRE, en qualité de représentante de la mairie de Fontaine-le-Port (77)

Déléguée généralePascale DUGAT

SOMMAIRE

3Au fil de la Seine n°68

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Au fil de la Seine n°68

INONDATIONS

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Le risque inondations

La crue de juin 2016a fait comprendrequ’il valait mieuxse préparer au pireUne carte interactive permet désormais d'évaluer les risques d'inondationà moins de 100 mètres près...

C'est un outil extrêmement pratique que l'assureur

FM global vient de mettre à la disposition du public à travers

sa "cartographie interactive des risques d’inondation". Présentant,

au niveau mondial, les risquesde crue, cette carte permetde se déplacer évidemment

au fil de la Seine...

Au fil de la Seine n°68

INONDATIONS

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" Plouf 75 ", un nom rigolo pour une manifestation organi-sée par la très sérieuse préfec-ture de police. Depuis 2014, " Plouf 75 " sensibilise chaque année les écoliers de la capitale au risque de crue de la Seine. La 4e édition, qui pour la pre-mière fois ne concernait pas seulement le jeune public, s'est déroulée du 24 au 27 avril à l’université Paris-Diderot.

Au programme, des activités pour les scolaires mais aussi des ateliers grand public, une conférence-débat sur le thème " Crues de juin 2016 : Quels ensei-gnements ? " et des démonstra-tions de sauvetage de personnes tombées en Seine.

Parallèlement à ces évène-ments, l’EPTB Seine Grands Lacs immergeait les sapeurs pompiers de Paris dans la pis-cine Masséna pour montrer comment aider une personne emportée par le courant. L'ate-lier, intitulé "Tous dans le même bateau" détaillait également, à destination des élus, le matériel dont les agents des collectivi-tés doivent pouvoir disposer en temps de crue.

La manifestation " Plouf " qui connaît un grand succès depuis sa création à Paris a été étendue au département des Hauts-de-Seine (Plouf 92) en 2014 et à la Seine-Saint-Denis (Plouf 93) en 2015.

Plouf 75,

Plouf 92,Plouf 93…

Quand la policesensibilise le publicau risque inondations

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NS Carte mondiale interactive des inondations proposée par FM Global

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TOURISME FLUVIAL

9Au fil de la Seine n°68

Délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine,

François Philizot :

“ Le développement du tourisme fluvial

sur la Seine amontet sur l’Oiseest dans nos intentions ”

Maire d'Andrésy dans les Yvelines,

Hugues Ribault :

“ Nous souhaitonsque les paquebotsfluviaux fassentescale chez nous ”

- François Philizot, quels sont les enjeux du "Schéma directeur pour le développe-ment de la croisière fluviale avec héberge-ment sur l’axe aval" face à une activité de croisière qui connait une croissance extrê-mement rapide sur la Seine ?

- Nous assistons à un développement non seulement rapide mais spontané de la croisière sur la Seine et à une croissance importante du nombre de bateaux. Pour le moment, ce développement est davantage subi que construit. Des problèmes d'infrastructures et de services se posent à certains endroits, comme dans le Vexin ou autour de Paris. Il fallait donner des perspectives plus claires pour orienter l'investissement public et poser les bases d'un vrai dialogue entre opérateurs et collectivités locales. Pour le moment les acteurs locaux se débrouillent sans vraie stratégie avec des projets portés par des opé-rateurs privés.

- Lors du dernier colloque organisé à Giver-ny par La Seine en Partage en 2016, vous aviez déclaré : "La réalité touristique (de la vallée de la Seine) est forte, mais faite d’une géographie en points plutôt que li-néaire". Le développement des croisières et du tourisme fluvial en général peut-il corriger cette vision "en pointillés" ?

- Oui. Le tourisme fluvial est l'occasion de construire un projet touristique global et de marquer les solidarités pour construire un territoire. Le sujet permet de faire travailler ensemble l'Ile-de-France et la Normandie. Il jette aussi des ponts entre les différents types de fréquen-tation, avec par exemple ces vélos utilisés à partir des haltes nautiques.

- Le schéma directeur propose d'élaborer une stratégie compatible avec le dévelop-

pement potentiel de la croisière sur l'Oise et sur la Seine en amont de Paris...

- L'idée est de poser les bases sur la Seine aval où se concentre aujourd'hui l'essentiel de la clientèle. Mais le développement des croisières sur l'Oise et, pour des ba-teaux plus petits, sur la Seine amont, est dans nos inten-tions. De la même manière, pour la Seine à vélo, nous commençons par l'aval avec l'idée de remonter ensuite jusqu'à Troyes.

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- Quel sera le tourisme de croisière sur la Seine dans dix ans ?

-Pour élaborer le schéma directeur, nous nous sommes projetés à l'horizon 2025-2027, en prenant pour base une augmentation de la flotte de 20 bateaux actuelle-ment à 28, et un doublement du nombre de passagers de 100.000 à 200.000 par an. La croisière sur la Seine doit devenir une activité plus régulière, plus dense, mieux répartie géographiquement et plus productive d'emploi avec une valeur ajoutée équitablement partagée entre les opérateurs et le territoire.

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TOURISME FLUVIAL

Maire de La Roche-Guyon,

Christine Forge :

“ Nous sommes impatients de voirarriver les paquebots-fluviaux ”“ Même si quelques-uns redoutent certaines nuisances ”

La Roche-Guyon offrira, d'ici quelques mois, un

nouveau poste d'amarrage aux bateaux de croisières de 135 m. Comment est né ce projet que vous aviez présenté lors du dernier colloque de La Seine en Par-tage à Giverny en 2016 ?- Le tout début de l'histoire remonte à 2013. CroisiEurope nous avait contac-tés pour faire escale chez nous, à la de-mande des clients, semble-t-il. Puis un paquebot a carrément tenté d'accoster sur notre quai qui est bien trop fragile pour supporter un amarrage. Nous avons pris contact avec Voies navigables de France (VNF), des réunions ont été organisées pour trouver une solution puis Haropa a pris les choses en main. Ils nous ont dit : "Nous on sait faire et on a des moyens". Depuis, tout se passe entre le croisiériste, VNF et Haropa qui finance tout, des études aux travaux. Nous sommes conscients d'avoir beau-coup de chance.

Comment comptez-vous capter une part des retom-

bées touristiques des es-cales alors que la Roche-Guyon n'est qu'à 10 km des jardins de Monet à Giverny ?- Pour cela, il faut que le croisiériste ait des choses à montrer chez nous. Nous réfléchissons à l'organisation des visites du village et du château dont les 250 marches pourraient re-buter les passagers, souvent âgés, des paquebots. Nous avons aussi recensé et visité les offres touristiques dans un rayon de 20 km. Tout cela a donné lieu à un beau courrier de présenta-tion du village à tous les croisiéristes qui attendent sans doute que l'escale soit en place pour nous répondre.

Quelles sont les réactions dans la commune ? - Les réactions sont partagées. Lors de la réunion publique que nous avions organisée et lors de l'enquête publique de l'automne 2016, des habitants ont exprimé des inquiétudes sur le bruit que pourraient faire les bateaux s'ils restent la nuit, sur la gestion des dé-chets ou encore sur l'impact visuel sur

le paysage. Les riverains de la route qui conduit à Giverny, déjà très char-gée, craignent de voir le trafic aug-menter. Mais la plupart des habitants sont pour. Et beaucoup sont même im-patients de voir arriver les bateaux au début de la saison prochaine.

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Au fil de la Seine n°68 13

INFRASTRUCTURES

2016Une mauvaise année pour

le transport fluvial

Comme tous les modes de transport, que ce soit le rail, la route ou l’aérien,

le fluvial subit toujours de plein fouet les aléas de l’économie. « Quand le bâtiment va, tout va », dit-on, souvent, mais quand les récoltes ont été mauvaises, quand la consommation de charbon ou celle des produits pétroliers bais-sent, le trafic fluvial s’en ressent cruellement.

L’année dernière, un printemps anormalement pluvieux et sans le moindre ensoleillement suivi par un été dramatique de sécheresse ont gravement compromis les récoltes céréalières. Du coup, le transport fluvial pour lequel les céréales sont une clientèle parti-culièrement importante a vu son trafic céréalier baisser de 8,5%

Le Canal

Seine-Norddésormais

“ irréversible ”avec seulement 6,8 milliards de tonnes-kilomètres.

La fermeture de plusieurs cen-trales à charbon, et notamment celle de Vitry-sur-Seine, ainsi que la baisse de la consomma-tion de produits pétroliers ont provoqué une baisse de 13,6% de la filière énergie du trafic flu-vial.

En revanche, le redémarrage de la construction et des travaux publics en général a entrainé une hausse de 2,5% sur la Seine (et de 5,4% sur l’ensemble de notre réseau fluvial) alors que la filière engrais-chimie connais-sait une hausse de 1,6% sur la Seine (et 11,9% sur le Rhin).Les professionnels font naturel-lement une différence entre ces

baisses « conjoncturelles » (cé-réales et produits pétroliers) et les baisses « structurelles » (char-bon).

Le trafic des conteneurs conti-nue, lui, à connaitre un bel essor du moins sur la Seine avec une hausse de 7,7%.

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Quand la Seine rajeunit…

Nouveau barrageà Melun et portréaménagéà Viry-ChâtillonLa Seine coule et recoule toujours mais elle

change aussi et se rajeunit. Actuellement, un nouveau barrage se termine à coté de Melun et le port de Viry-Châtillon se métamorphose.

C’est en juillet que le nouveau barrage de Vives-Eaux, en

Seine-et-Marne, à côté de Melun, va être ouvert à la navi-gation (13.000 bateaux/an avec 4 millions de tonnes de marchan-dises). Il remplacera un vieux barrage datant de 1928 et encore manœuvré par des hausses mé-caniques. Résolument moderne, il sera équipé de trois vannes-clapets automatisées ce qui per-mettra de gérer « finement » la ligne d’eau et de coordonner les manœuvres des autres barrages de cet itinéraire afin de maintenir facilement un niveau d’eau suffi-sant pour la navigation.

Tout a été prévu. Même une passerelle piétonne accessible au grand public, à la ligne architec-turale particulièrement soignée pour s’intégrer harmonieuse-

ment dans le paysage et qui a été cofinancée par la Région Ile-de-France, le département de Sei-ne-et-Marne, la communauté d’agglomération Melun-Val de Seine et les communes de Boisse-la-Bernard et Boissise-le-Roi.Mieux encore, une passe-à-poi-sons, cofinancée par l’Agence de l’eau Seine Normandie, per-mettra notamment aux saumons et aux anguilles de remonter jusqu’à la source de la Seine.

Précisons que les tronçons de la passerelle (33 mètres de long et 30 tonnes chacun) et construits au Portugal ont gagné Vives-Eaux par la Seine, à bord de deux pé-niches qui les ont chargés au port de Radicatel, à côté du pont de Tancarville.

L’ensemble de l’opération s’est élevé à 40 millions d’€ (dont 23 millions Etat-VNF).

Pendant ce temps, Ports de Partis réaménage complète-ment le « vieux » port de Vi-ry-Châtillon, dans l’Essonne.

Les travaux devraient être termi-nés à la fin de l’été et prévoient notamment : une zone dédiée aux animations culturelles et aux activités de loisir, un quai dédié aux bateaux-logements station-naires, un quai à usages partagés pour les activités ponctuelles de chargement et de déchargement, un espace naturel à caractère éco-logique avec un sentier accessible aux piétons.

Le budget de l’opération est es-timé, pour l’instant, à 1 million d’euros.

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INFRASTRUCTURES

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Adjoint au maire des Mureaux,chargé du Développement durable,

Michel Carrière :“ Nous avons désimperméabiliséla Ville “

“C’est du bien-êtreet du plaisir “

Michel Carrière, adjoint au maire des Mureaux

(Yvelines) chargédu Développement

durable, de l'Agenda 21, de l'environnement, de la

mobilité et de l'énergie répond à nos questions

à propos deseaux pluviales.

Michel Carrière, la ville des Mureaux a dévelop-pé un système tout à fait novateur de gestion des eaux pluviales urbaines dans le cadre d'un projet de renouvellement urbain (PRU) d'un quartier de 70 ha. De quoi s'agit-il ? - Les Mureaux est une ville riveraine de la Seine et, déjà en 2001, nous trouvions que cela ne coulait pas de source de mettre les eaux pluviales dans des tuyaux pour les envoyer vers le fleuve. Il est bien moins stupide de favoriser leur infiltration pour qu'el-les retournent à la nappe phréatique. Nous avons donc commencé par sup-primer partout où c'était possible le réseau d'eaux pluviales. 11 km de tuyaux ont déjà été enlevés.

Comment ces principes se traduisent-ils dans l'archi-tecture et l'urbanisme ?

- Dans le plan local d'urbanisme (PLU) approuvé en 2006, nous avons rendu l'infiltration à la parcelle obli-gatoire sur l'ensemble du territoire communal. Si on a un jardin, on n'a pas le droit d'envoyer les eaux pluvia-les dans le réseau. Nous avons créé des noues qui fonctionnent parfaitement même sur des pentes à 10% et posé des revêtements spécifiques sur les chaussées pour laisser l'eau s'infiltrer. Mais il fallait aussi "désimperméabi-liser" la ville. Pour cela, un parc de 7 ha a été créé à la place d'immeubles. Enfin, nous travaillons sur les toits terrasses qui devraient tous être végé-talisés en ville.

Cette gestion des eaux pluviales a aussi changé l'image de la ville...-Avec les noues et la remise à ciel ouvert sur 500 m d'un ru, nous avons fait ressortir l'eau dans la ville. C'est très ludique, qui n'aime pas taper du pied dans l'eau ? La politique ur-baine a longtemps été d'enlever l'eau,

d'enlever l'herbe. Aux Mureaux, eau et végétation ne sont plus des anoma-lies. Elles permettent au contraire de créer des poches de nature pour rame-ner de la biodiversité, et des îlots de fraicheur urbaine pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous avons planté des arbres fruitiers. Tout cela, c'est du bien être et du plaisir ! Toutes ces actions ont fait l'objet de panneaux en ville et ont été récom-pensées par de très nombreux prix. Bien sûr que cela donne une image positive de la ville.

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Le tOURiSMe et LeS iNONDAtiONS,

UN LiVRe bLANCet UN COLLOQUe

L’automne sera particulièrement chargé pour « La Seine en Partage ». Deux de nos grandes préoccupations seront, en effet, à l’ordre du jour de l’association. D’abord, le tourisme avec un livre blanc sur « Le développement du tourisme fluvial et fluvestre dans la Vallée de la Seine » que nous publierons dès la rentrée. Ensuite, avec notre grand colloque annuel qui aura pour thème « Les dernières inondations, comment, pourquoi ? ».

Lors de notre dernier colloque qui se tenait à Giverny avec pour thème le tourisme dans la Vallée de la Seine, nous avions décidé,

à la demande de nombreux de nos adhérents, de mettre le sujet « noir sur blanc » afin de savoir, au-delà des rumeurs et des fantasmes, ce qu’il en était vraiment et d’avoir ainsi des bases sérieuses pour ouvrir les débats, confronter les avis et même prendre de premières résolutions pour ne pas dire de premières décisions.

Ce livre blanc, résultat de très nombreuses réu-nions et consultations, rappelle, d’abord, l’im-portance du tourisme, « première industrie mon-diale », pour le développement économique et l’emploi, il souligne, ensuite, que la conjoncture internationale actuelle oblige les touristes à cher-cher de nouvelles destinations plus sûres, moins lointaines et moins onéreuses, il évoque, alors, sans détours l’image souvent négative de la Seine, puis, il énumère (en partie) la liste considérable des trésors touristiques que nous pourrions offrir aux touristes du monde entier avant de donner la parole à un certain nombre de responsables « de terrain » qui évoquent les problèmes et proposent quelques solutions. Un livre blanc qu’il va falloir lire, étudier et relire.

Notre colloque aura, lui, pour thème les inonda-tions et étudiera de près la crue de juin 2016 qui a surpris tout le monde, a fait des dégâts parfois

considérables et a posé bien des questions sur no-tre réelle préparation à ce fléau qui concerne tous les riverains, qu’on sait inévitable et qui devient même de plus en plus redoutable d’année en an-née. Les meilleurs spécialistes seront là pour ré-pondre aux interpellations des élus riverains.

P. Dugat