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MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANS VEN. 8 JUIN // 20 H 30 ÉGLISE DE BOURBOURG // 26, PLACE DU MARCHÉ-AUX-CHEVAUX ENSEMBLE ALI A MENS Vivaldi // Scarlatti direction Olivier Spilmont (clavecin) Ce concert est consacré aux fameuses sonates pour violoncelle et basse continue de Vivaldi, les Sonates n° 3 en la mineur, n° 5 en mi mineur, n° 6 et n° 4 en si bémol majeur. Dans ces pièces, le célèbre compositeur vénitien distille une magnifique palette sonore dans une succession de danses, sarabandes, allemandes, gigues, siciliennes, en passant de l’allégresse tumultueuse à la poésie la plus tendre. La Sonate K 208 de Domenico Scarlatti est également au programme. Le claveciniste Olivier Spilmont et les violoncellistes Dominique Dujardin (violon- celle solo) et Jérôme Vidaller (violoncelle continuo) interprètent ces chefs-d’œuvre sur instruments d’époque. durée 1 h 15 // en coréalisation avec la Ville de Bourbourg plein tarif 12 € // adhérents, groupes 9 € // adhérents RSA 7 € MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANS VEN. 15 JUIN // 20 H 30 ÉGLISE DE TÉTEGHEM // ROUTE DU CHAPEAU-ROUGE BUENO AIRES, VILLE IMAGINAIRE Ensemble Ars Nova Un rendez-vous qui célèbre cette « pensée triste qui se danse » venue d’Amérique du Sud, le tango, et qui permet de saisir l’émotion de cette musique. Le concert est composé d’œuvres de différentes périodes : des tangos traditionnels proposés dans les arrangements du jeune compositeur argentin Gabriel Sivak, imprégné de tango depuis son plus jeune âge, aux tangos d’aujourd’hui, en passant par le grand Astor Piazzola (Oblivion, Libertango, Contrabajeando). Quatre musiciens d’Ars Nova servent avec éclat cette musique populaire et savante : la chan- teuse Isa Lagarde, la violoniste Catherine Jacquet, la violoncelliste Isabelle Veyrier et l’accordéoniste Pascal Contet, deux fois nominé aux dernières Victoires de la Musique, en tant que « Soliste instrumental de l’année » et pour le « Meilleur enregistrement de l’année ». durée 1 h 15 // en coréalisation avec la Ville de Téteghem plein tarif 12 € // adhérents, groupes 9 € // adhérents RSA 7 € THÉÂTRE MUSIQUE DANSE À PARTIR DE 11 ANS SAM. 7 JUIL. // DE 19 H À MINUIT DIM. 8 JUIL. // DE 15 H À 20 H MAISON DE QUARTIER PASTEUR // RUE DE L’ÉGALITÉ // DUNKERQUE CAMPING COMPLET direction artistique Christophe Piret // théâtre de chambre – 232U Camping complet est l’aboutissement de la résidence à Dunkerque de Christophe Piret : des petits et des grands rendez-vous qui mélangent habitants et artistes professionnels, comme Dance Memory, Garbage Garden, La 403, Brigitte, le Musée des objets ordinaires… Dans une sorte de campement offrant lieux de spectacles et de détente, entre caravanes, voitures, boîtes en bois, ou bien chez les habitants qui ont accepté d’ouvrir leurs intérieurs à de très intimes formes théâtrales, les spectateurs suivent des parcours différents au fil des confidences, des histoires de vie, des contes du quotidien… avant de se retrouver tous ensemble pour Moscou translation et le bal final. Intimités, voyages improbables, rencontres insolites chez les gens du quartier, avec la convivialité comme fil rouge… jauge limitée à 150 spectateurs par représentation // tarif unique 3 € 10 Spectacles * Temps forts * Résidences d’artistes * Travaux du théâtre * www.lebateaufeu.com * JUIN 2012 LES DERNIERS SPECTACLES DE LA SAISON À SUIVRE À BOURBOURG, TÉTEGHEM ET PETITE-SYNTHE… LE JOURNAL DU BATEAU FEU EN PROMENADE © Benoît Dorchies Olivier Spilmont © D.R. Camping complet : il reste encore des places ! Rejoignez-nous à Petite-Synthe les 7 et 8 juillet pour partager un événement théâtral, musical et festif… © Arthur Péquin © Christophe Raynaud de Lage

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MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANS

VEN. 8 JUIN // 20 H 30ÉGLISE DE BOURBOURG // 26, PLACE DU MARCHÉ-AUX-CHEVAUX

ENSEMBLE ALIA MENSVivaldi // Scarlatti

direction Olivier Spilmont (clavecin) Ce concert est consacré aux fameuses sonates pour violoncelle et basse continue de Vivaldi, les Sonates n° 3 en la mineur, n° 5 en mi mineur, n° 6 et n° 4 en si bémol majeur. Dans ces pièces, le célèbre compositeur vénitien distille une magnifique palette sonore dans une succession de danses, sarabandes, allemandes, gigues, siciliennes, en passant de l’allégresse tumultueuse à la poésie la plus tendre. La Sonate K 208 de Domenico Scarlatti est également au programme. Le claveciniste Olivier Spilmont et les violoncellistes Dominique Dujardin (violon-celle solo) et Jérôme Vidaller (violoncelle continuo) interprètent ces chefs-d’œuvre sur instruments d’époque.

durée 1 h 15 // en coréalisation avec la Ville de Bourbourg plein tarif 12 € // adhérents, groupes 9 € // adhérents RSA 7 €

MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANS

VEN. 15 JUIN // 20 H 30ÉGLISE DE TÉTEGHEM // ROUTE DU CHAPEAU-ROUGE

BUENO AIRES, VILLE IMAGINAIREEnsemble Ars Nova

Un rendez-vous qui célèbre cette « pensée triste qui se danse » venue d’Amérique du Sud, le tango, et qui permet de saisir l’émotion de cette musique. Le concert est composé d’œuvres de différentes périodes : des tangos traditionnels proposés dans les arrangements du jeune compositeur argentin Gabriel Sivak, imprégné de tango depuis son plus jeune âge, aux tangos d’aujourd’hui, en passant par le grand Astor Piazzola (Oblivion, Libertango, Contrabajeando). Quatre musiciens d’Ars Nova servent avec éclat cette musique populaire et savante : la chan-teuse Isa Lagarde, la violoniste Catherine Jacquet, la violoncelliste Isabelle Veyrier et l’accordéoniste Pascal Contet, deux fois nominé aux dernières Victoires de la Musique, en tant que « Soliste instrumental de l’année » et pour le « Meilleur enregistrement de l’année ».

durée 1 h 15 // en coréalisation avec la Ville de Téteghem plein tarif 12 € // adhérents, groupes 9 € // adhérents RSA 7 €

THÉÂTRE MUSIQUE DANSE À PARTIR DE 11 ANS

SAM. 7 JUIL. // DE 19 H À MINUITDIM. 8 JUIL. // DE 15 H À 20 H

MAISON DE QUARTIER PASTEUR // RUE DE L’ÉGALITÉ // DUNKERQUE

CAMPING COMPLETdirection artistique Christophe Piret // théâtre de chambre – 232U

Camping complet est l’aboutissement de la résidence à Dunkerque de Christophe Piret : des petits et des grands rendez-vous qui mélangent habitants et artistes professionnels, comme Dance Memory, Garbage Garden, La 403, Brigitte, le Musée des objets ordinaires… Dans une sorte de campement offrant lieux de spectacles et de détente, entre caravanes, voitures, boîtes en bois, ou bien chez les habitants qui ont accepté d’ouvrir leurs intérieurs à de très intimes formes théâtrales, les spectateurs suivent des parcours différents au fil des confidences, des histoires de vie, des contes du quotidien… avant de se retrouver tous ensemble pour Moscou translation et le bal final. Intimités, voyages improbables, rencontres insolites chez les gens du quartier, avec la convivialité comme fil rouge…

jauge limitée à 150 spectateurs par représentation // tarif unique 3 €

10Spectac les * Temps for ts * Résidences d ’ar t is tes * Travaux du théâtre * www.lebateaufeu.com * juin 2012

LES DERNIERS SPECTACLES DE LA SAISON À SUIVRE À BOURBOURG, TÉTEGHEM ET PETITE-SYNTHE…

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INfoS

PROMENADE SAISON 2Le dépliant programme présentant la saison 2012 / 2013 sera disponible à partir de la mi-juin. Une première période de billetterie, ouverte à tous, est proposée du lundi 18 juin au vendredi 13 juillet, aux horaires habituels de l’auberge. On pourra aussi adhérer et acheter ses billets sur www.lebateaufeu.com.Après la pause estivale, durant laquelle il sera toujours possible d’utiliser le site Internet, la vente des adhésions et des billets reprendra à l’auberge le lundi 3 septembre. La billetterie de l’auberge (place Paul-Asseman à Dunkerque) est ouverte les lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 14 h à 17 h 30, et le mercredi, de 13 h 30 à 17 h 30.

ADHÉSION 5 € AU LIEU DE 10 €Bonne nouvelle pour les porte-monnaie, l’adhé-sion 2012 / 2013 passe de 10 € à 5 €. On simplifie à la baisse pour rendre les tarifs encore plus acces-sibles. Sinon, les autres tarifs restent inchangés !adhésion normale = 5 € // adhésion allocataires du RSA = 1 €

adhésion moins de 12 ans = 0 €

Débutées en septembre, plusieurs résidences d’artistes s’achèvent. Les metteurs en scène Sophie Rousseau, Sylvie Reteuna, Christophe Piret et Didier Galas ont croisé toute l'année les habitants de l’agglomération. Ils ont mené des projets spécifiques mais toujours liés à leurs propres recherches artistiques. Pour Sophie Rousseau, un questionnement sur l’intergénérationnel en mettant en relation épistolaire des collégiens de Coudekerque-Branche et des personnes âgées vivant dans le Dunkerquois. Pour Sylvie Reteuna, une variation sur le sentiment amoureux avec les habitants de la Basse-Ville. Didier Galas a, quant à lui, joué le jeu des langues avec quelques résidents polyglottes. Enfin, Christophe Piret a mené l’aventure du Camping complet, en mettant en scène l’intime des habitants de Petite-Synthe. à l’heure des restitutions de fin de résidence, voici leurs témoignages, comme quatre lettres qui dévoilent les émotions, les ressentis, les réflexions…

Cinquième semaine de résidence. On se sent de plus en plus chez nous à chaque fois qu’on revient. Le souvenir de Mariages est très fort, la trace des caravanes posées là il y a quelques années est encore présente. On a l’impression d’être attendus, que notre emplacement est réservé, comme dans un camping. On arrive sous l’averse puis c’est la grêle qui tombe sur la véranda qui abrite le rendez-vous. On ne s’entend plus parler. Plus tard, la lumière éblouissante nous oblige à fermer les yeux. On est sensibles à cette météo comme aux météos humaines de ceux qu’on rencontre.

On écoute. On enregistre, on filme. On traverse des lieux et des univers. L’atelier de création de Sophie. Les dauphins chez Martine. La petite chambre remplie d’objets de Déborah. L’accent de Cahors de Michèle et les mots polonais d’Hélène. La découverte du port en bateau avec les sauveteurs en mer, jusqu’à la sirène. Le chantier du théâtre désossé. La ronde des fauteuils roulants devant le foyer de Stéphane et Samuel. L’appartement de Bertrand toujours prêt au départ. La cellule du Fort avec des inscriptions allemandes et les ânes qui se promènent au-dessus. La petite chapelle et sa fontaine « miraculeuse » avec les morceaux de tissus accrochés aux grilles. La brocante de Pascal. Les odeurs de cuisine dans la maison de quartier… Pasteur, c’est notre QG, on s’intègre progressive-ment dans le paysage de ce lieu en mouvement. Les tentes des performances colonisent petit à petit les espaces. Les apéros y sont de vrais lieux de rendez-vous.

Comment faire avec tous ces mots, toutes ces rencontres ? Comment monter toutes ces images, ces visages, ces paysages ? Comment réussir à rendre tout ça ? Le moment où on lit aux habi-tants les textes qu’ils vont porter est particulier, la fébrilité est des deux côtés, de celui qui a écrit et lit, de celle ou celui qui entend sa parole réécrite.

Anita et Lise ont l’air contentes d’être ensemble pour ce petit rendez-vous. On aurait aimé en créer un dans l’arrière-boutique du magasin de robes de mariées mais la faiseuse d’habits de noces s’est rendue compte qu’elle serait en vacances. On aurait aimé voir ses mains travailler, piquer les robes et les bas de pantalon ou repriser les habits ordi-naires. Peut-être que le tatoueur tatouera pendant son petit « rdv ». Il en a envie.

On observe ces gestes d’un certain quotidien. On regarde l’activité de la ville, avec ses grues, ses chantiers, ses usines, ses fumées et ses odeurs. On ne va presque pas voir la mer, on sait qu’elle est là. On aime les temps partagés autour des repas. Même si on est obligés de décliner de trop nombreuses invitations à dîner. Quand Fanny et Christophe sont venus travailler avec nous, on a aimé leur montrer des endroits qu’on avait repérés. On commence à transpirer avec la ville. C’est bien.

On pense au moment où toute l’équipe sera là. On blague plus qu’avant avec certains habitants. On boit une bière avec Sophie en fin de journée et, en partant, Lyouba réclame la main de Christophe pour lui faire traverser la rue du haut de ses

dix-huit mois. On pourrait rester ici plus long-temps encore. À chaque fois quand on arrive, on prévoit de rester une nuit en plus à l’auberge de jeunesse, au cas où…

Christophe Piret et Alice Geairon

THÉÂTRE MUSIQUE DANSE À PARTIR DE 11 ANS

SAM. 7 JUIL. // DE 19 H À MINUIT DIM. 8 JUIL. // DE 15 H À 20 H

MAISON DE QUARTIER PASTEUR RUE DE L’ÉGALITÉ // DUNKERQUE

CAMPING COMPLETdirection artistique Christophe Piret // théâtre de chambre – 232U

Camping complet

Chacun vaque à son destin« Au début, on s’est dit qu’échanger des lettres, c’était un truc de l’ancien temps mais ça nous plaisait de rencontrer des personnes âgées, d’apprendre comment elles vivaient à notre âge, de savoir ce qu’elles pensent du monde aujourd’hui. Alors on a été prêts à faire un truc de bronto-saure. Et puis finalement, on a découvert que c’est vraiment bien d’écrire, de prendre le temps de choisir ses mots, on a découvert qu’on se dit plus de choses qu’avec Internet. »

« Au début, on s’est dit qu’on n’intéresserait pas les jeunes, qu’on était trop vieux pour eux, qu’on ne saurait pas de quoi leur parler et puis finalement, c’est venu tout seul. »

Chacun est arrivé dans ce projet avec ses inquié-tudes, ses appréhensions et puis finalement le pari a été tenu : eux qui ne se connaissaient pas ont pris le temps, pendant plusieurs mois, de se découvrir, de se livrer, de se comprendre aussi. Je crois même qu’ils se sont attachés les uns aux autres. Moi, je me suis atta-chée à chacun. Pendant plusieurs mois, ils ont écrit leurs joies, leurs peines, leurs enfances, leurs amours, leurs inquiétudes, leurs espoirs. Ils ont parlé de la vie. Ensemble, ils ont cherché ce qui est vraiment impor-tant et ce qui fait le bonheur. Ils ont découvert que ce sont peut-être des choses simples. Ils ont constaté que la vie n’est pas un long fleuve tranquille mais qu’elle vaut le coup, qu’elle peut être belle si on le veut. Ils ont constaté l’écart qui les sépare mais ont vu que chacun essaie de vivre sa vie du mieux qu’il peut.

À l’initiative du projet, j’ai eu le privilège d’assister à la naissance de beaucoup de lettres. Le rituel était souvent le même : un rendez-vous autour d’un café pour les plus anciens, une rencontre au collège pour les plus jeunes et la discussion pouvait commencer. On n’a pas fait semblant, on s’est dit les choses sans tricher, avec sincérité et authenticité. On est allé là où on n’aurait jamais osé aller. La spontanéité des jeunes a permis des questions auxquelles les plus anciens ont répondu avec simplicité et franchise. Rien n’a été évité. L’art d’aller à l’essentiel des plus anciens a emmené les plus jeunes vers ce qu’ils

n’avaient jamais pensé. Grâce à chacun, un véritable échange a existé et a permis de traverser des fron-tières, d’aller au cœur de l’humain.

Je dois avouer que ça secoue. Sur la route du retour vers Lille, dans la voiture résonnaient les voix, les confidences émues, les rires ; me revenait chaque moment passé. Je me disais que chacun était un moment de vie, simple et important comme les moments de bonheur le sont parfois.

Je voudrais remercier tout ceux qui ont permis que ce projet se fasse et en disant combien ça fait du bien de vous avoir croisés, vous mes correspon-dants chéris, vous remercier d’avoir pris le risque de partir avec moi dans l’aventure.

Je veux terminer en te disant, Timimi, que je ne sais pas si tu nous vois là où tu es, mais que tu es avec nous et que nous pensons fort à toi.

Sophie Rousseau

ExPoSITIoN À PARTIR DE 11 ANS

DU VEN. 9 NOV. AU VEN. 21 DÉC. COLLèGE BORIS-VIAN // COUDEKERQUE-BRANCHE

ChACUN VAqUE À SON dESTINconception Sophie Rousseau // Cie La Môme

FÊTE DES PETITS BATEAUXPour terminer l’aventure des Petits Bateaux de Frédéric Le Junter, menée avec la complicité du Musée Portuaire, nous vous invitons à participer à la « Faites des petits bateaux » qui se déroulera sur la plage, au bout de la digue des Alliés, juste derrière l’auberge. Les participants aux week-ends de construction, les assistants constructeurs et l’équipe artistique de Frédéric Le Junter vont se réunir pour une mise à l’eau musicale et insolite. Le public pourra assister au départ de l'armada de tous les petits bateaux fabriqués cette saison. Une drôle de fanfare emmenée par le musicien Antonin Carette conduira le défilé des petits bateaux de la place du Centenaire à l’extrémité de la digue. Tout le monde se retrouvera sur la plage pour assister au départ des bateaux et les voir disparaître à l’horizon. Tandis que Frédéric Le Junter se transformera lui-même en voilier… Si, si, promis, il l’a déjà fait !

DIM. 10 JUIN // A PARTIR DE 15 H PLAGE DE LA DIGUE DES ALLIÉS // DUNKERQUE

« FAITES dES PETITS BATEAUX »gratuit // ouvert à tous

La mise à l’eau des petits bateaux ne peut se faire qu’avec des conditions météorologiques adaptées. En cas d’impossibilité,

une date de repli est proposée le dimanche 24 juin.

ÉCROC LE CONTEOn vous avait raconté le projet Écroc, « Écriture, Oralité et Conte », dans notre journal n° 8 d’avril dernier. Une résidence menée par Benoit Schwartz et Cécile Mangin de la Cie La Bao Acou qui ont proposé aux collégiens de Lucie-Aubrac et de Jean-Zay d’explorer des thématiques liées à leur spectacle Mademoiselle au bord du loup, en visitant les zones d’ombre du Petit Chaperon rouge. Les élèves vont être amenés à tester leurs histoires « en vrai » à l’occasion de deux présentations publiques proposées fin juin.

MAR. 19 JUIN // 18 H 30 COLLEGE LUCIE-AUBRAC, // 17, RUE DE CAHORS // DUNKERQUE

MAR. 26 JUIN // 18 H 30 COLLEGE JEAN-ZAY // 50, RUE JEAN-ZAY // DUNKERQUE

RESTITUTIONS ÉCROC

RÉSIDENCES

Christophe Piret prépare son Camping complet © théâtre de chambre – 232U

La rencontre entre collégiens et personnes âgées © Michel Ruelland

© Guillaume Collanges

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RÉSIDENCES

INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR 2Nadia Xerri-L., auteur et metteur en scène, et Laetitia Legros, plasticienne, poursuivent une résidence de création photographique et d’écri-ture traduisant l’impact de la rénovation du théâtre au sein de la population dunkerquoise. Ce travail est mené en collaboration avec la MJC Rosendaël et notamment les membres de son atelier photo. Les palissades du chantier du théâtre ont accueilli une première installation mélangeant travaux photographiques et paroles d’habitants recueillies par Nadia Xerri-L. Sur le même prin-cipe, une deuxième exposition sera présentée au même endroit, du 21 juin à la fin de l’année.

JEU. 21 JUIN // 11 H 30 CHANTIER DU THÉÂTRE // RUE DU JEU-DE-PAUME, DUNKERQUE

VERNISSAGE « INTERIEUR/EXTERIEUR 2 »

PARTEZ AVEC NOUS POUR « LE GRAND VOYAGE »

Comme vous le savez peut-être, après Valenciennes en 2007 et Béthune en 2011, Dunkerque a été choisie pour devenir la troisième « capitale régionale de la culture » d’avril à décembre 2013. Née d’un partenariat entre le Conseil

régional Nord – Pas-de-Calais et Dunkerque Grand Littoral / Communauté urbaine de Dunkerque, cette manifestation festive vise à mettre en valeur l’agglomération dunkerquoise, en s’appuyant sur ses atouts culturels. Dans ce cadre, Le Bateau Feu a été missionné pour réaliser un événement majeur : une gigantesque parade intitulée Le Grand Voyage qui se déroulera le 6 juillet 2013 dans le centre-ville de Dunkerque.

Pour fabriquer ce grand défilé participatif à la taille de l’agglomération, nous avons besoin de vous, simples habitants, membres d’associations ou de clubs sportifs, adhérents des maisons de quartier et autres équipements socio-éducatifs, élèves de collèges et de lycées, etc. En effet, à partir de septembre prochain, la préparation du Grand Voyage va permettre de mettre en relation des équipes artistiques professionnelles et de très nombreux amateurs issus du Dunkerquois. Nous ne cherchons pas moins de sept cents participants !

Le Théâtre Attrape de Stanislas, spécialisé dans la création de grands événements de rue, assure la direction artistique du projet. Stanislas a écrit un scénario qui raconte la vie de Monsieur et Madame Toulemonde, qui naissent, grandissent, travaillent et meurent. Ce canevas très simple qui vise à rendre extraordinaire le quotidien d’une vie, a été découpé en une vingtaine de tableaux. Chaque tableau sera préparé puis joué par des amateurs, encadrés par des artistes. Treize équipes artistiques ont été choisies pour conduire cette aventure avec nous, Turak Théâtre, Théâtre La Licorne, Cie Gilles Vérièpe, Métalu à Chahuter, Les Quidams, Magic Land Théâtre, etc. Chaque compagnie sera invitée à créer avec ses moyens artistiques et sa propre esthétique, un ou plusieurs tableaux.

Alors, si vous voulez participer à cette grande aventure, vous pouvez déjà vous manifester en nous adressant un email à [email protected] ou en participant aux réunions d’information annoncées sur le site du Bateau Feu à la rubrique « Le Grand Voyage ».

SAM. 6 JUIL. 2013 CENTRE-VILLE // DUNKERQUE

LE GRANd VOYAGE

Pour ce nouveau projet avec les habitants du quar-tier Soubise à Dunkerque, nous avons eu envie, avec Kate France, de travailler sur la chanson d’amour. C’est un sujet qui touche tout le monde, et tout le monde connaît une chanson d’amour… Tout a commencé par une série de rencontres à la maison de quartier avec une dizaine d’habitants. Chacun est venu avec un texte de chanson et nous avons commencé à imaginer ensemble comment mettre en scène ce texte, sachant dès le départ qu’il s’agirait de réaliser une vidéo avec ces différentes propositions.

Dans ce travail avec les habitants / amateurs qui deviennent pour l’occasion acteurs / metteurs en scène de leur projet, on ne peut s’abriter derrière un quelconque savoir-faire mais seulement partir de la personne elle-même, de son imaginaire, de ses désirs. C’est en cela d’abord que ce travail m’intéresse.

C’est faire avec le hasard et l’arbitraire de la rencontre ; c’est redonner à l’imaginaire sa place dans le quotidien, en lien avec nos vies ; c’est explorer ce passage de l’intime au public qui est au cœur du travail théâtral ; et tout cela avec des moyens simples : un lieu pour se poser, du temps, le désir d’aller vers l’autre, une caméra… C’est aussi chaque fois la découverte d’un paysage et de ceux qui l’habitent.

Grâce à la durée de cette résidence, d’octobre à mai, et sans doute aussi en raison du thème choisi, la chanson d’amour…, de très belles propositions ont vu le jour. La question de la parole amoureuse ne laisse personne indifférent et je crois que ce thème a été pour beaucoup dans la qualité tant humaine qu’artistique de ces rencontres. Chacun a donné de soi, toujours avec pudeur et délicatesse, et c’était émouvant de voir ainsi au fil des semaines émerger

puis s’affirmer chaque proposition. Moments de vie, surgissement de l’intime parfois, qu’on a envie de recueillir et de partager.

C’est aussi provoquer d’autres rencontres, inatten-dues, comme celle entre les étudiants de l’École supérieure d'art et les habitants, et le plaisir de voir les uns à l’écoute attentive des autres puis réaliser leurs rêves – même les plus fantaisistes – en y apportant leur univers singulier.

La diffusion du film réunissant toutes les vidéos se déroulera au Temple protestant de Dunkerque, à l’occasion de la traditionnelle fête des Canaux du

samedi 16 juin. Un dvd incluant un livret réalisé par les participants sera disponible à l’automne.

Sylvie Reteuna(lire portrait en page 4)

VIDÉo À PARTIR DE 11 ANS

SAM. 16 JUIN 13 H 30, 14 H 30, 15 H 30 ET 16 H 30

TEMPLE PROTESTANT // QUAI AU BOIS // DUNKERQUE

ChANTS d’AMOURentrée libre et gratuite

Chants d’amour

À chacun sa langue…

Un théâtre sans théâtre et une résidence sans résidence… c'est en tirant profit de ces absences qu'Hélène Cancel, directrice du Bateau Feu, m'a proposé de conduire un projet participatif avec les habitants de Dunkerque et de son agglomération. Ma réponse a été de m'associer à Jean-François Guillon, artiste-plasticien (et scénographe de mes spectacles), pour organiser avec lui un atelier de paroles.

Nous avons pensé que parler de sa langue « dans sa langue » était l'entreprise la plus intime et la plus précieuse que nous pouvions offrir à ces spectateurs sans spectacles, futurs visiteurs d'un nouveau théâtre à venir. Car chacun a une langue

qui lui est propre (étrangère, familiale ou même imaginaire) et dont il se fait l'auteur, le plus souvent sans le savoir. C'est ainsi qu'est né notre projet : « À chacun sa langue… un théâtre pour tous », en proposant à chacun d'amener sa parole pour la mêler à celle des autres afin d'en créer une nouvelle qui soit l'union de toutes et de tous.

Au début, il pouvait paraître étrange d'imaginer des séances de travail au cours desquelles les langages se croiseraient, un peu comme on échangerait des images de lieux privés ou de personnes aimées avec des étrangers. Et pourtant, à partir d'exercices constitués sur le modèle des ateliers d'écriture (listes de choses qu'on aime ou pas, établissement de généalogies familiales, classification d'onoma-topées et d’interjections), un matériau fait de sons, d'histoires et de destinées s'est déployé devant nous, spectateurs de ces tranches de vie. Chacun des participants s'est prêté au jeu avec une généro-sité saisissante. De la même manière, ils ont tous accepté de devenir modèles pour le photographe et graphiste Pierre Adragna qui nous accompagne depuis la première séance. Ou encore chaque locu-teur étranger s'est laissé enregistrer avec sourire, lecteurs de ses propres mots.

Au fil des semaines, ces rencontres nous ont touché jusqu'à nous laisser entrevoir une nouvelle manière d'envisager un acte artistique : une créa-tion qui soit un regard sur une réalité et, en l'oc-currence, un acte qui soit porteur de paroles.

Dans le mobil-home de la Maison de quartier du Jeu-de-Mail, au milieu des éboulis, s'est déroulée notre dernière séance. Trente personnes étaient réunies ; chacun était là avec sa langue propre, portée comme un trésor, comme une musique : français, vieux dunkerquois, ch'ti, néerlandais, comorien, italien, espagnol du Chili ou de Bolivie,

mais aussi wolof du Sénégal, chinois, coréen ou flamand. Nous avons assisté à la réunion d'une communauté d'êtres humains, assis autour d'une grande table, tous présents dans ce lieu pour partager, écouter, s'étonner, se réjouir, se ques-tionner et s'autoriser même le luxe de rêver. Quelle joie de voir des étudiants chinois et coréens de l'École supérieure d'art (ici depuis deux ou trois années) partager un repas bolivien avec des dames arrivées des Comores l'an passé, ou d'autres, nées ici (ou à quelques kilomètres) et vivant depuis toujours dans le quartier !

Didier Galas

« À ChACUN SA LANGUE…UN ThÉâTRE POUR TOUS »

JUSQU'AU SAM. 9 JUINLA PLATE-FORME // 67 / 69, RUE TERQUEM // DUNKERQUE

EXPOSITION entrée libre et gratuite // infos 03 28 58 25 66

www.laplateforme1.com

JUSQU'AU SAM. 9 JUINRÉSEAU DK’BUS MARINE

VIdÉOS

SAM. 9 JUIN // 14 HCHANTIER DU THÉÂTRE

PLACE DU GÉNÉRAL-DE-GAULLE // DUNKERQUE

PERFORMANCE « PORTE PAROLES »ouverte à tous

Visuel Jean-François Guillon © Pierre Adragna

Une image tirée de l'une des vidéos de Chants d'amour © Kate France

© Les Quidams

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AGENDA

Portrait d’artistes

Les grandshorizons

Union EuropéenneFonds Européen de Développement Régional

Europese UnieEuropees Fonds voor Regionale Ontwikkeling

Le Bateau Feu / Scène nationale Dunkerque est subventionné par la Ville de Dunkerque, Dunkerque Grand Littoral / Communauté urbaine de Dunkerque, le Conseil régional Nord – Pas-de-Calais, la Direction régionale des affaires culturelles Nord – Pas-de-Calais et le Conseil général du Nord. Avec le soutien du programme Interreg pour le projet transfrontalier « Voisins / Buren », dans le cadre de la politique régionale de l’Union Européenne dont les projets sont financés par le FEDER.

édité par Le Bateau Feu / Scène nationale Dunkerque // administration 03 28 51 40 30 // [email protected] // fax 03 28 51 40 31 // directrice de la publication Hélène Cancel // responsable de la publication Christophe Potier // attachée de presse Sabine Arman www.sabinearman.com graphisme et mise en page invenit // impression Imprimerie Mordacq // distribution 100% Bons Plans // tirage 80 000 exemplaires // licences 1002405/1002406/1002407 // ne pas jeter sur la voie publique

Conservatoire de musique et

d ’art dramatique de Dunkerque

Les partenaires de la saison « On ne se perd pas de vue ! »

Ville de BRAY-DUNES

Ville de FORT-MARDYCK

l’adhésion

10 € plein tarif 5 € moins de 26 ans, demandeurs d’emploi

1 € allocataires du RSA // 0 € moins de 12 ansLa carte d’adhésion permet d’obtenir le tarif réduit pour tous les

spectacles. Elle est strictement nominative. Les enfants de moins de 12 ans profitent d’une adhésion gratuite. Pas d’adhésion pour les groupes. Avec la carte d’adhésion, vous achetez vos places au

tarif réduit. Vous recevez toutes nos informations chez vous.

Auberge du « Bateau Feu en promenade »place Paul-Asseman // Dunkerque

03 28 51 40 40 // www.lebateaufeu.com

la billetterie est ouverteles lundi, mardi, jeudi et vendredi, de 14 h à 17 h 30

le mercredi, de 13 h 30 à 17 h 30

achetez vos places par téléphoneau 03 28 51 40 40, avec votre carte bancaire

par Interneten vous connectant sur www.lebateaufeu.com

par courrieren envoyant le formulaire d’adhésion (à télécharger sur le site) et votre règlement par chèque à l’ordre

du Bateau Feu à : Le Bateau Feu, BP 2064, 59376 Dunkerque cedex 01

juste avant les représentationssur chacun des lieux accueillant des spectacles

Pratique MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANS

VEN. 8 JUIN // 20 H 30ÉGLISE DE BOURBOURG

ENSEMBLE ALIA MENSVivaldi // Scarlatti

direction Olivier Spilmonten coréalisation avec la Ville de Bourbourg

MUSIQUE À PARTIR DE 11 ANSVEN. 15 JUIN // 20 H 30ÉGLISE DE TÉTEGHEM

BUENO AIRES, VILLE IMAGINAIRE

Ensemble Ars Novaen coréalisation avec la Ville de Téteghem

THÉÂTRE MUSIQUE DANSE À PARTIR DE 11 ANSSAM. 7 JUIL. // DE 19 H À MINUIT

DIM. 8 JUIL. // DE 15 H À 20 HMAISON DE QUARTIER PASTEUR // DUNKERQUE

CAMPING COMPLETdirection artistique Christophe Piret

théâtre de chambre – 232Utarif unique 3 3

SYLVIE RETEUNA a créé sa compagnie à Lille, en mai 2004. Elle l’a appelée La Sibylle, du nom de ces femmes devineresses qui, dans l’An-tiquité, prédisaient l’avenir. C’était un choix de bon « augure » et près de neuf ans plus tard, elle continue d’explorer avec avidité et modestie un univers artistique qui ne cède jamais à la facilité.

Sylvie Reteuna a longtemps travaillé avec le metteur en scène Jean-Michel Rabeux, en tant qu’assistante, comédienne et enfin co-metteur en scène. Cette collaboration, qui s’est poursuivie de 1989 à 2002, lui a donné le goût et le désir de la mise en scène. Durant ces années, elle a beaucoup fréquenté le Nord – Pas-de-Calais, Jean-Michel Rabeux étant artiste associé à La rose des vents, la scène nationale de la métropole lilloise établie à Villeneuve-d’Ascq. Au fil des spectacles créés et des ateliers menés dans ce théâtre, elle a tissé de nombreux liens dans la région qui perdurent encore aujourd’hui.

Cela lui a en particulier permis de travailler avec les comédiens de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche, troupe permanente basée à Roubaix et qui compte vingt-trois comédiens professionnels, personnes en situation de handicap mental. « La rencontre avec cette compagnie fut déterminante dans ma déci-sion de « passer » à la mise en scène, raconte Sylvie Reteuna. C’est d’ailleurs avec les comédiens de l’Oiseau- Mouche que j’ai signé ma première mise en scène, Phèdre et Hippolyte de Racine, dans le cadre de Lille 2004 / Capitale européenne de la culture. Suite à cette création, j’ai eu envie d’avoir ma propre structure afin de développer de façon indépendante un projet personnel de compagnie. » Et quand il s’est agi pour elle de voler de ses propres ailes et de créer La Sibylle, c’est tout naturellement à Lille qu’elle s’est installée.

Après une première mise en scène avec Jean-Michel Rabeux, intitulée Le Labyrinthe en 2000, Sylvie Reteuna retrouve, seule cette fois, les comédiens de l’Oiseau-Mouche pour Phèdre et Hippolyte en 2004.

Trois années d’atelier, de temps passé à chercher, à se tromper, à recommencer, pour créer un spectacle. « Par cette volonté qui les tient là sur le plateau absolu-ment présents, par leurs corps qui parfois chancellent, comme pris de vertige, par leur sensibilité exacerbée, je les ai vus remettre Racine à l’ouvrage, et de leur si singulière façon en réinventer les fureurs et les désespoirs. »

METTRE EN SCèNE LA FêLUREEn 2006, nouvelle collaboration à l’Oiseau-Mouche sur un texte de Shakespeare, Le Roi Lear, avec une distribution réunissant membres de la compagnie roubaisienne et comédiens extérieurs. Le spec-tacle marqué par la perte et la redistribution des identités, traversé par le thème de l’errance et celui de la folie, trouve là une incarnation puissante et singulière et impressionne durablement les spectateurs. « Depuis toujours j’essaie de mettre sur

le plateau, ou ailleurs, cette fêlure que nous enfouis-sons au plus profond pour pouvoir raisonnablement, c'est-à-dire socialement, vivre, mais qui surgit aussitôt que nous baissons la garde. Parce qu’en chacun de nous quelque chose, toujours, claudique ou désespère. Depuis toujours mes choix vont vers des textes où la langue travaille en direct cette fêlure, où la parole est à la fois "la forêt où nous sommes perdus et le moyen que nous avons d’en sortir", pour reprendre les mots de Valère Novarina. »

Après Shakespeare et Racine, Sylvie Reteuna met en scène deux auteurs singuliers, tous deux errant sur cette fragile frontière entre folie et lucidité, Louis Wolfson pour Le Schizo et les langues et Robert Walser pour Blanche-Neige, spectacle présenté au Bateau Feu en mars 2010. « Shakespeare, Racine mais aussi l’art brut sous toutes ses formes et tous les contes, les mythes, les fables nourrissent mon travail depuis toujours. Tenter de faire un peu de place à nos singularités, à nos diffé-rences, exorciser nos douces ou dangereuses folies… Sur ces scènes diverses, nous nous battons avec de modestes, mais je l’espère encore puissantes armes contre cette autre et bien plus dangereuse folie qui enferme nos corps et nos pensées sous le carcan de la norme, qui l’autorise à se glisser jusque dans nos intimités, jusqu’à faire de nous des êtres sans corps et sans pensée. »

En 2009, Sylvie Reteuna retrouve Racine à travers le personnage de Phèdre mais en croisant la langue du XVIIe siècle avec celles, plus contempo-raines, de Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, et d’Eugène Durif, Pauvre Folle Phèdre. Elle propose à la chorégraphe Carlotta Sagna de prolonger, par le langage du corps autant que par celui des mots, ce jeu avec l’intime, cette exposition à la fois impudique et délicate, ridicule et boulever-sante, obscène, vitale, du sentiment amoureux.

L’hUMAIN AU CœUR dE LA CRÉATION

Cette question du sentiment amoureux passionne Sylvie Reteuna et c’est sur ce thème qu’elle a mené, avec sa complice la comédienne, musicienne et vidéaste

Kate France, sa résidence dunkerquoise à la Maison de quartier Soubise depuis septembre dernier. Chants d’amour, c’est le titre, trouvera son aboutissement le samedi 16 juin, lors de la fête des Canaux (lire l’ar-ticle en page 3). Sylvie Reteuna a déjà mené plusieurs stages avec des lycéens ou des amateurs sur ce thème. « Toutes ces rencontres, humaines et artistiques, nour-rissent mon travail et j’y reviens sans cesse comme une matière première indispensable et essentielle. Ces diffé-rents espaces de recherche et d’expérimentation : création de spectacles, formes courtes, spectacles hors les murs, travail de sensibilisation et d’autres encore à inventer… forment un tout et se répondent l’un l’autre. C’est l’ensemble de ces expériences qui constitue le projet de la compagnie. »

Sylvie Reteuna place ce travail avec les habitants d’une ville ou d’un quartier au même niveau que son travail de création sur le plateau. « Dans ces projets participatifs, il s’agit de pratiquer ensemble ce passage de l’intime au public qui est la nature même du travail théâtral, en impliquant concrètement les habi-tants et en prenant comme matière première une réalité forte du territoire. Cette démarche met l’humain, donc l’acteur… qu’il soit professionnel, amateur, occasionnel, ou tout ça à la fois, au cœur de la création.

C’est en cela qu’une création pour le théâtre, « grande » ou « petite », un film réalisé avec les habitants d’une ville, un projet sur l’art brut, un atelier de pratique artistique participent de la même recherche et de la même nécessité, de la même quête d’un sens, du même désir de créer du lien avec l’autre, du même artisanat poétique et politique. Dans ces rencontres surgissent toujours des fragments, des éclats de poésie, un regard singulier, une acuité soudaine et la nécessité d’en témoigner qui font de ces tentatives de petits mais essentiels « îlots » de résistance. Il me semble que le théâtre est là pour accueillir cette parole qui ne peut ou ne veut se conformer et qui, démunie, parfois, des outils du savoir, de la culture, du langage – ou les refusant – invente sa propre langue. »

Métamorphoses Magic Show, le dernier spectacle de La Sibylle date de novembre dernier. Il s’appuie sur Les Métamorphoses d’Ovide et sur les textes de Michel Serres, Albert Jacquard et Pascal Quignard.

Artisanat poétique et politique© Cie La Sibylle

LUN. 18 JUIN // À PARTIR DE 14 HAUBERGE DU BATEAU FEU

OUVERTURE dE LA BILLETTERIESAISON 2012 / 2013

la billetterie de la saison 2012 / 2013 sera ouverte du lundi 18 juin au vendredi 13 juillet

puis à partir du 3 septembre

BILLETTERIE EN LIGNE SUR www.LEBATEAUFEU.COM

À PARTIR DU 18 JUIN, 7 JOURS SUR 7, 24 H SUR 24

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