Le guide du podcasting
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Transcript of Le guide du podcasting
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Table des matières
Table des matières ............................................................................................ ///
0. Introduction .................................................................................................... 5
1. Qu’est ce que le podcasting ? .......................................................................... 8
1.1. L’histoire du podcasting ................................................................................... 8
1.2. Terminologie ................................................................................................... 10
1.3. L’évolution de l’audio vers la vidéo ................................................................ 11
1.4. Quels sont les atouts du podcasting ? ............................................................ 11
1.5. Comment écouter un podcast ? ..................................................................... 13
1.5.1. Ecouter un podcast sur internet ..........................................................................13
1.5.2. Ecouter et s’abonner à un podcast avec un agrégateur ..................................... 14
1.5.3. Ecouter un podcast sur son baladeur numérique ................................................17
1.5.4. Ecouter un podcast sur son téléphone portable, sur une tablette numérique et
sur sa console portable .................................................................................................19
1.6. Comment trouver un podcast ? ...................................................................... 20
1.7. Les grandes familles de podcasts ................................................................... 22
1.7.1. Les podcasts de la presse et des radios ...............................................................22
1.7.2. Les podcasts d’hommes politiques .......................................................................23
1.7.3. Les podcasts de musées ........................................................................................25
1.7.4. Les podcasts musicaux .........................................................................................26
1.7.5. Les podcasts de divertissement ..........................................................................27
1.7.6. Les podcasts de formation ..................................................................................29
1.7.7. Les podcasts sur les nouvelles technologies ........................................................31
2. Le modèle économique du podcasting ............................................................ 33
2.1. Les coûts de production d’un podcast ........................................................... 33
2.2. La publicité et les podcasts ............................................................................. 37
2.3. Les podcasts payants ...................................................................................... 42
2.4. Les podcasts payants ...................................................................................... 42
2.5. Les podcasts de marque ................................................................................. 44
2.6. Mise en place d’un nouveau marché pour les entreprises ............................ 45
3. L’ère de l’individu média ................................................................................ 48
3.1. Le podcasting, une simple extension des blogs ? ............................................ 48
3.2. Le développement du journalisme amateur .................................................. 51
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4. Le podcasting et les droits d’auteur ................................................................ 57
4.1. La solution Créative Commons ...................................................................... 58
5. Le podcasting a-t-il de l’avenir ? Perspectives et enjeux .................................. 61
5.1. Le podcasting est-il un média comme la radio ? Est-il un danger ? ............... 61
5.2. Le podcast, un support d’avenir ? .................................................................. 64
6. Conclusions .................................................................................................... 68
7. Bibliographie .................................................................................................. 71
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Avant d’entrer dans le vif du sujet sachez que j’ai réalisé une petite vidéo de présentation du podcasting. Celle-ci est disponible à l’adresse suivante : http://vimeo.com/12607662 D’avance je m’excuse pour la mauvaise qualité du son, je ne disposais pas d’un micro très adapté à ce genre d’exercice à l’époque où j’ai réalisé cette vidéo.
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0. Introduction Le podcasting, quelle formidable technologie ! Voilà maintenant plus de six ans que
ce nouveau format d’écoute de programmes « à la demande » est apparu sur le
web. Depuis six années, les habitudes de consommation de contenus audio se
voient modifiées au profit d’une dé-linéarisation de l’écoute. L’image sage de la
famille assise à côté de son poste de radio à attendre que commence l’émission
dominicale est désormais bien enfuie dans les souvenirs d’une époque de
consommation sédentaire. Ma chaine hi-fi prend la poussière, plus de trois ans que
je ne l’ai plus mise en route… Plus de trois ans que je ne suis plus à attendre une
certaine heure que mon émission préférée commence. Je me souviens de mes
années collège où je me lançais chaque jour, dès la sonnette de 16h, dans un sprint
fulminant en vue de ne pas perdre trop de miettes d’ « On va s’gêner » de Laurent
Ruquier sur Europe 1. Malheureusement, la distance faisant, je ratais dans le pire
des cas 20 à 30 minutes du début de l’émission. Mais tout ça, c’est fini. L’époque
des plages horaires fixes est, pour beaucoup comme pour moi, totalement révolue.
Désormais, avec le podcasting, j’écoute mes programmes de radio, quand,
comment et où je le souhaite. Plus besoin de m’essouffler en vain, l’émission de
Laurent Ruquier m’accompagne dans son intégralité sur mon ordinateur, dans la
rue, le train, le métro, le bus, l’avion, bref, partout. Ce nouveau support né de la
révolution numérique et du succès des baladeurs MP3 a considérablement changé
ma vision de la radio. En outre, comme nous le verrons tout au long de ce travail, ce
n’est pas seulement le paysage radiophonique qui s’est entiché du podcasting. Des
centaines d’internautes se sont lancés dans la création d’émissions grâce à ce
format à la portée de tous. Avec seulement un ordinateur, un micro et un logiciel
d’enregistrement, ses propres émissions peuvent se retrouver en quelques clics sur
la toile. Internet est devenu une incroyable médiathèque où tout le monde y trouve
un intérêt grâce à la multitude de thématiques et à la richesse des contenus qui est
exploitée.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé de réaliser mon travail de fin d’études
sur le podcasting. Je reste encore et toujours fasciné par ce support. Les baladeurs
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et les tablettes numériques, le succès des ordinateurs portables, les ventes record
de consoles de jeu portables, l’émergence des téléphones intelligents démontrent à
quel point la société actuelle tend vers un nomadisme de plus en plus conséquent.
Le podcast apparaît comme le support idéal face à ces changements de pratiques de
consommation. Sa souplesse le rend accessible sur de nombreuses plateformes et
l’un de ses principaux avantages réside dans le « flux RSS ». Derrière ce terme
quelque peu nébuleux, dont je reparlerai évidemment dans ce travail, se cache une
incroyable évolution dans le monde du multimédia. Les flux RSS permettent de
s’abonner à autant de contenus qu’on le souhaite qu’ils soient écrits, audio ou
vidéo. Je suis moi-même abonné à plus d’une quarantaine de podcasts. Je dois
admettre que je n’ai pas toujours le temps d’écouter toutes les émissions que je
télécharge, mais peu importe, il me suffit de les stocker dans un coin de mon
ordinateur et de les écouter quand l’occasion se présente. Quel plaisir de se
constituer sa propre librairie de podcasts. De découvrir des podcasteurs amateurs
qui n’ont rien à envier aux animateurs professionnels. Quel plaisir enfin de voir avec
quelle facilité un podcast peut être synchronisé à son baladeur numérique ou à son
téléphone portable.
Par les rencontres que j’ai eues avec des professionnels du monde des médias et
des podcasteurs, par la documentation que j’ai consultée et par ma vision
personnelle de ce nouveau support que je connais bien, je vais tenter de dresser le
portrait actuel du podcasting. Pour bien comprendre de quoi il en retourne, je me
pencherai avant toute chose sur le côté théorique du format. Son histoire, ses
atouts, les différentes manières d’écouter un podcast et où trouver les bons
podcasts. De fait, afin de mesurer toute l’étendue de ce phénomène, j’essayerai
dans la mesure du possible de lister les grandes familles de podcasts afin de
montrer tout l’éclectisme de ce « média » naissant. C’est d’ailleurs sur ce terme de
« média » que je poserai certaines bases. Est-ce que le podcasting est un média au
même titre que la radio ou la télévision ? Natif de la sphère internet, voisin des
blogs, le podcast tente de s’imposer lui aussi comme le nouveau pilier du
journalisme amateur. Là où les blogs et les pure players s’attaquent aux journaux
papier, le podcast et son évolution logique vers la vidéo s’attaquent à la radio et à la
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télévision. Difficile de croire que ces deux dinosaures ont à craindre du podcasting.
Et pourtant, certains podcasts sont écoutés par plus de 200 000 auditeurs et
attirent le regard des annonceurs qui contribuent à la mise en place d’un modèle
économique pour ce nouveau support. Tout n’est bien souvent qu’au stade de
l’expérimentation mais certains podcasteurs tentent de se professionnaliser et de
rémunérer leur travail. Nous le verrons, établir une offre de podcasting prend
beaucoup de temps et requiert parfois un investissement financier important de la
part du podcasteur. Ordinateur, microphone, table de mixage, des centaines
d’amateurs se donnent les moyens pour développer des émissions de qualité
élaborée depuis leur salon, leur cuisine ou leur cave. Mais si le podcasting reste un
support de liberté, il reste malheureusement soumis à certaines contraintes
notamment liées aux droits d’auteur. Les émissions musicales n’échappent pas à la
règle et certaines radios ont obligation de rendre des comptes aux auteurs ou aux
ayants droit pour leurs podcasts. Heureusement, nous verrons qu’il existe des
solutions légales qui permettent aux podcasteurs amateurs de diffuser de la
musique dans leurs contenus.
Ce travail de fin d’études a donc pour but premier de faire le point sur ce support
encore naissant et dont le succès se construit au fil des innovations numériques.
Véritable nouveau média ou simple outil de la communauté du web 2.0, quoi qu’il
en soit le podcasting apparaît déjà comme le fer de lance des nouvelles habitudes
d’écoute mobile.
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1. Qu’est-ce qu’un podcast ?
1.1. L’histoire du podcasting
L’histoire du podcasting n’est pas évidente à retracer. De nombreuses personnes
s’accordent à dire que le podcast est apparu en 2004. Cependant, ce n’est pas tout
à fait exact puisque c’est en fait l’appellation « podcasting » qui est apparue à cette
époque. En réalité, l’idée de mettre en place un système d’abonnement à des
contenus audio ou vidéo date de 20001.
Tout a commencé aux États-Unis par une rencontre entre Adam Curry, un ex-
présentateur et DJ de la chaîne musicale MTV, et Dave Winer, le développeur de la
technologie RSS. Adam Curry, toujours avide de nouvelles technologies, fait part à
Winer de son souhait de trouver un système permettant de télécharger
« automatiquement » des fichiers audio ou vidéo. Avec l’aide de Tristan Louis, un
blogueur et développeur, Dave Winer et Adam Curry amorcent les prémices du
podcasting. C’est la fonction « enclosure » qui a marqué une grande évolution dans
l’intégration de fichiers multimédias dans les fils RSS. Cette fonction fût implantée
par Dave Winer dès la version 0.92 de son format RSS
1 Cette date est celle qui m’a été indiquée à plusieurs reprises par les professionnels du milieu et les
sources que j’ai consultés. Cependant, il se peut que celle-ci ne soit pas la date exacte car, à contrario,
d’autres sources indiquent que la fonction enclosure aurait été implantée dans les flux RSS en 2001. 2 Voir point 1.5.2 : Écouter et s’abonner à un podcast avec un agrégateur
RSS
Le RSS, littéralement « Really Simple Syndication » (ou « Rich Site Summary » pour les
versions antérieures au RSS 2.0), est une technologie développée par Dave Winner qui
permet de recevoir automatiquement les mises à jour d’un site internet. Un flux au
format RSS est dans la majeure partie des cas un fichier .XML qui reprend les titres, le
texte et les différents contenus nouvellement mis à jour sur un site. Les flux RSS
peuvent être lus par des logiciels « agrégateurs »2 tels que Google Reader, RSS
Reader, Mozilla Thunderbird, Firefox, FeedReader, Netvibes et bien d’autres encore.
Grâce aux flux RSS, un internaute peut recevoir automatiquement les mises à jour de
dizaines de sites sans être obligé de visiter ceux-ci à la recherche de nouveaux
contenus.
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Grâce à cette fonction « enclosure », des fichiers audio, vidéo ou autres pouvaient
désormais être joints aux fils RSS.
Adam Curry pense alors qu’il serait
intéressant de disposer d’un logiciel
permettant de traiter cette nouvelle version
du flux RSS. Un outil qui permettrait de
télécharger automatiquement des contenus
audio sur son ordinateur ou sur son baladeur
numérique. C’est ainsi qu’il travaille avec
l’aide d’une poignée de développeurs au
logiciel Ippoder. Cet agrégateur rebaptisé par
la suite Juice, reste encore aujourd’hui une des références en matière de traitement
de flux RSS.
Toutefois, Winer et Curry ne sont en rien à
l’origine du mot podcasting. Effectivement,
ce terme n’est apparu qu’en 2004. C’est le
journaliste anglais Ben Hammersley qui a
inventé ce néologisme pour son article
« Audible revolution » publié le 12 février
20043 dans le quotidien britannique The
Guardian.
Le journaliste cherchait un mot pour
désigner les internautes qui téléchargent
des fichiers audio en ligne et qui les réécoutent, par la suite, sur leur baladeur MP3
quand et où ils le souhaitent. Il s’est alors demandé quel nom donner à ce
mouvement émergent : « But what to call it ? Audioblogging ? Podcasting ?
GuerillaMedia ? » À la suite de cet article, c’est finalement le terme podcasting qui
fût nettement privilégié sur le web même si le mot « audioblogging » est encore
quelques fois utilisé. L’idée de ce terme est venue à Ben Hammersley suite au
succès du baladeur numérique d’Apple, l’iPod grâce auquel des millions de
personnes emportent chaque jour avec eux de la musique. Le mot podcasting
3 http://www.guardian.co.uk/media/2004/feb/12/broadcasting.digitalmedia, consulté le 28/04/10
Icône de flux RSS
Cette icône indique la présence d’un
flux RSS. Il suffit généralement de
cliquer sur celle-ci pour obtenir
l’adresse du fichier XML que l’on peut
par la suite coller dans un agrégateur
afin de s’abonner au contenu du site.
Icônes de podcasts
Il existe de nombreuses icônes pour
signaler la présence d’un flux de
podcasts, voici les plus fréquemment
utilisées :
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trouve donc son origine dans la contraction du baladeur iPod et du mot
« broadcasting », qui en français signifie émission. Depuis, ce vocable s’est imposé
comme une référence même si certains n’apprécient guère le rapprochement entre
ce mot et l’iPod. Si Apple n’est en rien protagoniste dans la création du podcasting,
la marque américaine a toutefois rapidement intégré ce nouveau support dans ses
produits. Ainsi, une section « podcast » a été implantée dans les menus dès la
quatrième génération des baladeurs numériques iPod.
1.2. Terminologie
Comme c’est souvent le cas pour les nouvelles terminologies en vogue, des
traductions ont été faites pour franciser le terme podcasting. Ainsi, l'Office
québécois de la langue française a proposé en octobre 2004 les mots
« baladodiffusion » et « baladiffusion ». Le mot baladodiffusion reste le plus
populaire dans les pays francophones. Il est même entré dans l’édition 2008 du
Petit Larousse illustré.
En France, la commission générale de terminologie et de néologie a elle aussi
présenté sa traduction en 2006 avec le terme de « diffusion pour baladeur ». Cette
dernière traduction reste rarement utilisée puisque si l’on se réfère au nombre de
résultats par terme sur Google, c’est le mot podcasting qui reste largement le plus
utilisé.
9 780 000 résultats pour « podcasting »
317 000 résultats pour « baladodiffusion »
7200 résultats pour « diffusion pour baladeur »
3000 résultats pour « baladiffusion »
À noter que le terme audioblogging est lui aussi souvent utilisé pour représenter la
technologie du podcasting. Cependant, il se réfère aux contenus audio générés par
des amateurs (comme des blogueurs) sans prendre en compte la vidéo ou les
contenus podcasts des médias traditionnels.
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1.3. L’évolution de l’audio vers la vidéo
Aujourd’hui, le terme podcast ne se limite plus seulement au format audio mais
englobe également la vidéo. À noter qu’il existe d’autres appellations pour désigner
ce type de contenus comme « vidéocast » ou « vcast » mais le terme podcast reste
majoritairement utilisé même quand il s’agit de vidéo.
De plus en plus de podcasteurs font évoluer leurs podcasts audio en podcasts vidéo
ou débute directement avec ce second format. La vidéo présente une flopée
d’avantages pratiques comme l’affichage d’informations complémentaires à l’écran
mais requiert plus de compétences techniques pour la conception du podcast.
De plus, le format vidéo n’est pas aussi pratique que le format audio au point de
vue de la lecture. En effet, les consommateurs de podcast vidéo devront disposer
d’un matériel capable de lire la vidéo. Si certains modèles de baladeurs numériques
supportent ce format, le confort de lecture n’est pas aussi grand que pour un
podcast audio puisque l’auditeur devra rester figer sur son écran. Les podcasts
vidéo sont donc majoritairement consommés sur ordinateur ou sur les nouvelles
tablettes numériques comme l’iPad.
NDLR : Je tiens d’avance à préciser que ce travail aborde aussi bien les podcasts
audio que vidéo.
1.4. Quels sont les atouts du podcasting ?
Nous le verrons tout au long de ce travail, le podcasting est un nouveau support
prometteur qui possède de nombreux atouts. Avant de nous pencher sur ses
avantages d’un point de vue technique, avec notamment les coûts de production
très réduits lorsqu’on commence une offre de podcasting, je vous propose
d’évoquer son principal atout à savoir sa souplesse.
En effet, le podcasting est un support souple qui peut s’adapter à de nombreux
autres supports en dehors de toute contrainte de temps, de lieu et de durée. Marc
Ysaye, directeur de Classic 21 résume parfaitement cette caractéristique « Le
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podcast c’est où je veux, quand je veux, comme je veux 4». Cette simple phrase suffit
à résumer tout le potentiel qui se cache derrière cette nouvelle technologie. Avec le
podcast, les auditeurs se libèrent de toute contrainte en matière de lieu et de
temps. Plus besoin d’être devant son poste de radio et d’attendre une certaine
heure que son émission préférée commence. Désormais, en quelques clics, une
émission peut-être téléchargée sur son baladeur numérique, son ordinateur, sa
console de jeu ou son téléphone portable. L’auditeur emporte ses programmes
préférés avec lui et les écoute, où et quand il le souhaite. Le podcast a donc
renforcé le sentiment de liberté en matière d’écoute ce qui, dans une société qui
bouge énormément, est un réel avantage. En outre, ce sentiment de liberté est
accentué par la possibilité offerte à l’auditeur de naviguer dans ses programmes
comme il le désire : « on peut avancer, on peut reculer, on peut revenir, on fait
vraiment ce qu’on veut », affirme Marc Ysaye.
Support de liberté, mais également support de fidélisation et de facilité d’utilisation
grâce aux fils de syndications des podcasts. En quelques clics, un internaute peut
s’abonner à son émission préférée et recevoir les prochaines diffusions
automatiquement sur son agrégateur. Plus besoin de retourner sur le site qui
diffuse le podcast et de voir si celui-ci a diffusé des nouveaux contenus. Le fil RSS
simplifie considérablement les clics des auditeurs et permet, de ce fait, de
s’abonner à autant d’émissions qu’on le souhaite avec un gain de temps
considérable. Le répertoire des nouveaux podcasts se met à jour automatiquement
dès l’ouverture du logiciel agrégateur et les contenus peuvent être téléchargés et
synchronisés très simplement sur son baladeur MP3. Les internautes se créent ainsi
leurs propres listes de lecture de podcast et consomment « à la carte » leurs
émissions de radio préférées ou les émissions de parfaits inconnus.
Pour les entreprises ou la presse, l’abonnement au fil RSS est également un moyen
très pratique de fidéliser les internautes. Certaines marques n’hésitent d’ailleurs
pas à produire leurs propres podcasts pour encenser leurs produits comme nous le
verrons plus tard dans ce travail.
4 Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
12 |
Bref, les atouts pour vanter les podcasts ne font pas défaut. Cependant, comme je
le préciserai dans le chapitre sur les coûts de production du podcasting, si le
podcast est un support de gratuité pour les consommateurs, il reste toutefois
relativement onéreux pour les podcasteurs qui souhaitent atteindre la qualité radio.
En effet, un investissement dans du matériel de pointe amène des coûts plus élevés
qu’une offre débutante. Pour les radios, la production de podcast ne leur coûte rien
puisqu’il s’agit bien souvent d’émissions radiodiffusées attachées à un fil RSS.
Cependant, le coût des serveurs d’hébergement peut être relativement élevé.
1.5. Comment écouter un podcast ?
Il existe de multiples manières d’écouter un podcast. Que ce soit sur un baladeur
numérique, sur un logiciel ou directement sur internet, un fichier podcast présente
d’énormes avantages de lecture de par sa souplesse et sa faculté à s’adapter à de
nombreux supports. Je vous propose de découvrir les différentes manières qui
s’offrent aux auditeurs pour écouter leurs podcasts préférés.
1.5.1. Écouter un podcast sur internet
Il est possible de télécharger ou d’écouter directement un podcast sur internet.
Tout dépend de la volonté de l’internaute de stocker ou non le fichier audio sur son
disque dur pour, par exemple, l’archiver dans un dossier. Toutefois, un podcast peut
peser jusqu’à 140mo ! L’accumulation d’émissions peut donc rapidement occuper
beaucoup de place sur un disque dur. Le poids d’une émission s’explique
simplement par sa durée et sa compression5. Certaines émissions peuvent s’étendre
sur plus de trois heures ce qui conduit naturellement à un volume de fichier
beaucoup plus important qu’une émission d’une heure.
Pour éviter à l’internaute de devoir télécharger le podcast pour l’écouter, de plus en
plus de podcasteurs proposent une écoute en ligne de leurs émissions. Grâce à un
lecteur flash (lecteur de fichiers audio ou vidéo en ligne), il est possible d’écouter
5 Voir Chapitre 2 point 2.1. Les coûts de production d’un podcast
13 |
l’émission directement sur le site sans être obligé de la télécharger. Ces méthodes
d’écoute dites « en streaming6 » sont très populaires sur internet.
Voici les trois lecteurs flash les plus populaires :
Certains sites disposent de
lecteurs beaucoup plus élaborés notamment avec l’intégration d’une playlist
(liste de lecture) qui permet de sélectionner ses podcasts dans des classements par thématique. Ci-contre, le lecteur de podcasts du site français
Telerama.fr qui donne la possibilité de trier sa playlist par émission, genre ou date de mise en ligne.
Toutefois, l’internaute peut très bien, s’il le souhaite, télécharger le podcast en
cliquant sur un lien ou une icône telle que et ainsi se constituer sa propre
librairie de podcasts.
1.5.2 Écouter et s’abonner à un podcast avec un agrégateur
Les logiciels destinés à traiter les podcasts sont nombreux. Appelés « agrégateurs »,
ils offrent la possibilité de lire, de s’abonner, de télécharger et de synchroniser les
contenus vers son baladeur numérique avec une grande facilité d’utilisation.
Les agrégateurs les plus populaires sont Juice, Noopod, Akregator, Google Reader,
gPodder ou encore le plus célèbre de tous, iTunes.
6 Streaming : Lecture d’un son ou d’une vidéo en temps réel sur internet à mesure que les données
arrivent sur le réseau.
14 |
Pour illustrer la façon de s’abonner à un podcast, j’ai utilisé le logiciel Noopod.
Toutefois, tous les autres agrégateurs proposent les mêmes fonctionnalités. Dans la
plupart des cas, seule l’interface graphique change.
À noter que c’est en grande partie grâce à iTunes que certains podcasts connaissent
un grand succès. En effet, le logiciel édité par Apple reste la référence en matière de
classement de podcasts et a joué un rôle important dans la démocratisation du
support. Quiconque démarre une offre de podcast peut s’inscrire dans la
bibliothèque d’iTunes pour s’offrir une large visibilité parmi d’autres émissions.
L’interface de Noopod version 3.0.3
1. Le menu du logiciel Noopod est relativement complet. Il regroupe de
nombreuses options allant du simple ajout de podcasts à la synchronisation vers
son baladeur MP3
2. La liste des abonnements aux podcasts
3. La liste des podcasts actuellement disponibles sur le fil d’abonnement d’une
émission
4. Le détail du fil RSS du podcast
5. Le lecteur audio qui permet d’écouter les podcasts en streaming ou de les
télécharger
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Prenons l’exemple d’un internaute qui souhaite s’abonner à l’émission « Matin
Première » diffusée chaque matin sur La Première.
Le site de La Première présente, comme la majorité des sites de radio à l’heure
actuelle, un onglet podcast ou ROD (Radio On Demand). Il suffit dès lors de cliquer
sur celui-ci et de sélectionner l’émission que l’on souhaite podcaster si toutefois
celle-ci est attachée à un fil de podcast.
Le site de La Première propose un vaste choix de podcasts
Dans le cas présent, le site de La Première
ouvre une nouvelle fenêtre dédiée aux
podcasts de Matin Première. L’internaute a
alors le choix de les écouter directement
via un lecteur flash, de les télécharger ou
de s’y abonner en copiant le lien lié à
l’icône RSS ( ).
Copier l’adresse du fil de podcast peut se faire
de deux manières, soit par un clic droit sur
l’icône RSS « copier l’adresse du lien », soit
simplement en cliquant directement sur
l’icône RSS pour afficher l’URL dans la barre d’adresse de son navigateur internet.
Le lien RSS des podcasts de Matin Première est le suivant :
http://rss.rtbf.be/audio/rss/lapremiere/lapremiere_LP-MAP-INV.xml
16 |
Pour s’y abonner, il suffit de copier l’URL du fichier .XML (2.) dans Noopod après
avoir cliqué sur l’icône d’ajout d’un flux RSS dans le logiciel. (1.)
Noopod va par la suite répertorier automatiquement les dernières émissions de
Matin Première encore disponibles sur les serveurs du site de La Première.
La liste des dernières émissions et rubriques de Matin Première.
Il ne reste plus qu’à faire son choix…
1.5.3 Écouter un podcast sur son baladeur numérique
Depuis les années 2000, les baladeurs numériques connaissent une popularité
grandissante. C’est surtout l’arrivée de l’iPod d’Apple en 2001 qui a marqué un
grand changement sur le marché de l’audio numérique. L’année 2005 a connu une
croissance exceptionnelle du secteur numérique portable avec notamment le
lancement de l’iPod Shuffle à 99€. Un petit prix destiné à séduire les
consommateurs encore réticents à l’idée de débourser plus de 300€ pour le modèle
17 |
standard de l’iPod. Devant la tornade Apple, la concurrence a rapidement répondu
par de nouveaux modèles de baladeurs plus performants vendus à des prix très
attractifs.
Une fois téléchargés, les podcasts peuvent être, en quelques clics, synchronisés sur
n’importe quel baladeur MP3. L’auditeur peut ensuite les écouter n’importe où et
quand il le souhaite.
Si iTunes limite la synchronisation des podcasts aux appareils Apple, Noopod et
d’autres agrégateurs indépendants synchronisent les contenus avec les baladeurs
numériques de n’importe quelle marque.
Une fois synchronisés (1.) avec un baladeur numérique, les podcasts s’emportent partout.
L’iPod d’Apple reste le
baladeur le plus
populaire au monde.
Le ZEN X-Fi et toute la série Zen
de la marque Créative sont la
principale concurrence d’Apple.
L’avenir des baladeurs numériques
promet lui aussi d’être tactile. En
témoigne l’Archos Vision 43.
18 |
1.5.4. Écouter un podcast sur son téléphone portable, sur une tablette
numérique ou sur sa console portable
Il est désormais possible d’écouter ses podcasts favoris sur son Smartphone, son
PDA, son iPhone ou autre. Bien souvent, les téléphones sont livrés avec des logiciels
qui intègrent des fonctions de synchronisation de podcasts ou de musique. Les
Smartphones équipés de Windows Mobile peuvent par exemple être synchronisés à
partir de Windows Media Player et les iPhone à partir d’iTunes.
Avec les tablettes numériques, les podcasts audio et vidéo s’offrent un nouveau
support de lecture. Ces nouveaux objets high-tech commencent peu à peu à envahir
le marché des nouvelles technologies. Apple a ouvert le bal avec l’iPad sorti le 3
avril dernier aux États-Unis. En un mois, la tablette numérique tactile a été vendue à
plus de 1 million d’exemplaires et devrait arriver dans les rayons belges dans le
courant du mois de juin. De son côté, Hewlett-Packard compte bien concurrencer
l’iPad avec la « Slate » attendue pour fin juin7. Citons également le géant Google qui
travaille actuellement sur sa tablette numérique tactile.
7 La date n’a pas encore été officialisée mais de nombreuses rumeurs confirment une sortie vers la fin
juin.
19 |
Enfin, n’oublions pas Sony qui a intégré le support des podcasts dans sa console de
jeu portable PSP (PlayStation Portable).
1.6. Comment trouver un podcast ?
Le moteur de recherche Google référence plus de 9 900 000 résultats contenant le
mot « podcasting ». Évidemment, tous les liens ne relayent pas vers des émissions
en podcast à proprement parler ce qui rend les recherches plus complexes et
amène les internautes à se tourner vers d’autres solutions. Ainsi, il existe un certain
nombre d’annuaires et de portails dédiés au podcasting qui faciliteront grandement
les recherches.
Citons le plus connu de tous, iTunes. Si iTunes est avant tout un logiciel consacré à
la synchronisation vers les périphériques multimédias d’Apple (iPod, iPhone et iPad)
ou à la gestion de ses fichiers musicaux, il n’en reste pas moins un formidable
répertoire de contenus. En effet, le logiciel renferme la plateforme « iTunes Store »
très utile pour acheter de la musique ou des vidéos en ligne mais également pour
trouver des podcasts très rapidement. Aujourd’hui, la majorité des podcasteurs se
référencent sur iTunes dès qu’ils commencent une série de podcasts. Le logiciel
d’Apple a l’avantage d’offrir une belle visibilité surtout lorsqu’un podcast devient
populaire et qu’il grimpe les échelons du « Top podcasts ».
L’un des gros avantages d’iTunes est qu’il répertorie des podcasts du monde entier.
Il est ainsi très facile de trouver des émissions françaises, anglaises ou japonaises. Il
est également possible de trier ses podcasts selon des thématiques particulières ce
qui aidera certainement les amoureux d’histoire, d’humour ou même de sport à
trouver facilement des podcasts qui les concernent.
20 |
iTunes, la référence des répertoires de podcasts internationaux
Quelques moteurs de recherche spécialisés dans les podcasts
sont apparus sur la toile. Ils facilitent les recherches en
indexant les pages concernées par des émissions de
podcasts.
Le plus célèbre de tous reste Podscope.com qui fonctionne comme un métamoteur
de recherche basique à l’instar de Google, à la différence qu’il ne référence que des
fichiers audio dont il retranscrit le texte grâce à un système de reconnaissance
vocale.
Citons également podcastinspector.com qui regroupe globalement les mêmes
fonctions que Podcscope.com.
http://www.podscope.com
http://podcastinspector.com
Toutefois, les moteurs de recherche de podcasts restent peu nombreux, il est donc
plus intéressant de se tourner vers des annuaires de podcasts.
Avec ces répertoires en ligne, il est très facile de découvrir en seulement quelques
clics des émissions triées selon ses centres d’intérêt grâce au classement par
thématiques. Voici ci-dessous les liens des annuaires de podcasts anglais et français
que j’ai jugés les plus pertinents.
21 |
Français Anglais
http://www.radiopaq.com/?domain=fr
http://www.dkpod.com
http://www.podcasters.fr
http://www.podflux.net
http://www.rss-one.com
http://www.radiopaq.com/?domain=en
http://www.podcastdirectory.com
http://www.podcastalley.com
http://podcast.com
1.7. Les grandes familles de podcasts
Les thématiques abordées dans les podcasts sont légions. L’offre de podcasting
actuelle, qu’elle soit alimentée par des amateurs ou des institutions
professionnelles, est considérable et il est bien souvent difficile de s’y retrouver.
Voici une typologie des grandes familles de podcasts accompagnée d’une liste
d’exemples non exhaustive.
1.7.1. Les podcasts de la presse et des radios
Devant la révolution numérique et le succès du podcasting, les radios ont
rapidement adapté leurs programmes à de nouveaux modes d’écoute. Celles-ci
offrent désormais un large éventail d’émissions téléchargeables sur leur site
internet.
En Belgique, Nostalgie fut la première chaine à intégrer le podcasting dans son offre
de service. Les cinq radios du groupe RTBF et Bel RTL ont rapidement suivi le
mouvement. En devenant RTBF.be en janvier 2010, la radiotélévision du service
public a d’ailleurs appuyé sa volonté de se développer pleinement sur le web.
Depuis lors, les sites internet des différentes chaines de la RTBF affichent en
évidence un onglet « podcast » qui démontre toute l’importance accordée à ce
nouveau modèle de consommation.
Le phénomène est encore plus marqué en France où les podcasts sont désormais
comptabilisés dans les audiences. Les sondages Médiamétrie de février 2010 ont
montré que France Inter occupe la première place en matière d’écoute différée. La
22 |
radio du groupe Radio France a enregistré 4,55 millions de téléchargements de
podcasts uniquement pour le mois de janvier 2010. Elle est donc leader au
classement devant Europe 1 et ses 4,38 millions de téléchargements et les 2,34
millions de podcasts récupérés sur France Culture.
C’est également du côté de France Inter qu’on retrouve le podcast le plus écouté
puisque l’émission « 2000 ans d’histoire » de Patrice Gélinet a été téléchargée 1 147
859 fois en janvier !8
Côté presse écrite, le magazine culturel français Télérama a lancé en 2005 sa propre
web radio complétée par un flux de podcasts. Les émissions sont disponibles en
téléchargement 48h après leur diffusion.
http://www.telerama.fr/podcast/
1.7.2. Les podcasts d’hommes politiques
Les hommes politiques se sont eux aussi emparés du podcasting. En plus de leurs
blogs, ils proposent des contenus audio ou vidéo dans lesquels ils sollicitent
l’attention des internautes sur divers sujets de société.
En France, le podcasting permet aux personnalités politiques d’étendre leurs
campagnes électorales sur internet sans aucune contrainte vis-à-vis du Conseil
supérieur de l’audiovisuel (CSA). Ce dernier a adopté le 21 juillet 2009 le « principe
de pluralisme 9» qui impose l'égalité du temps de parole des personnalités
politiques uniquement à la radio et à la télévision. Avec internet, les hommes
politiques s’affranchissent de cette règle infligée aux médias traditionnels et
s’offrent une série de nouveaux outils permettant d’élargir leur campagne. Sites
internet, blogs, comptes Twitter ou Facebook, podcasts, vidéocasts, les outils du
web 2.0 sont désormais intégrés dans la stratégie de communication de
nombreuses personnalités politiques.
8 Les chiffres proviennent du site http://www.mediametrie.fr
9 Informations tirées du site http://www.csa.fr
23 |
Certains partis politiques belges se sont lancés dans l’aventure du vidéocasting en
développant leur propre chaine de télévision sur internet. Le mouvement
réformateur fut le premier à proposer une telle offre en créant sa « MR TV » en
2007. Le Parti socialiste a quant à lui attendu 2009 avant de lancer sa « PS TV » pour
concurrencer le parti de centre-droit. CDH et Écolo ont également suivi le
mouvement en lançant leurs propres chaines de vidéos.
Ces webTV fonctionnent comme des petites chaines de télévision locale et diffusent
des programmes qui visent à présenter l’ensemble des candidats et les diverses
activités du parti. Entre des messages adressés aux visiteurs, des faux journaux
télévisés, des coulisses politiques et des reportages locaux, ces webtélévisions
politiques témoignent de l’importance accordée au développement d’une offre de
qualité sur internet.
À noter que la culture webTV semble beaucoup moins appuyée du côté flamand
puisque seul l’Open VLD a mis en place sa chaine thématique intitulée
« OpenTube ».
MR TV : http://www.mrtv.be
PS TV : http://www.pstv.be
CDH TV : http://www.lecdh.be/nous-et-vous/web-tv
ECOLO TV : http://web4.ecolo.be/videos/
OPEN VLD TV : http://www.opentube.be/nl/videos/
Le phénomène des podcasts politiques est tout aussi appuyé en France.
Sollicité par l’entrepreneur et grand podcasteur, Loic Le Meur, Nicolas Sarkozy a
inauguré le premier podcast politique français en 2005 lorsqu’il n’était encore que
ministre de l’Intérieur.
Une fois élu, le président a lancé sur son site personnel la « Nicolas Sarkozy TV (NS
TV)» rapidement suivie par la « Présidence de la République TV (PR TV)» diffusée
sur le site de l’Élysée. Ces webTV permettent aux internautes de ne rien louper des
activités du président. La « PR TV » offre même un vaste choix de chaines
thématiques comme « A l’étranger », « À l’Élysée », « Conférence de presse », « Au
jour le jour » ou encore « Média » qui regroupe toutes les interventions
24 |
télévisuelles du président. Le chef de l’État avait ordonné après son élection une
refonte totale de ses sites internet afin de s’affirmer sur la toile.
Nicolas Sarkozy TV : http://www.sarkozy.fr/video/
Présidence de la république TV : http://www.elysee.fr/webtv/
Citons également la bataille des webTV outre-Atlantique lors de la course à la
présidence des États-Unis en novembre 2008. Barack Obama avait étendu sa
campagne électorale sur son site web avec la « Barack TV » lancée dans le but de
concurrencer la « HilaryTV » d’Hilary Clinton.
La Barack TV n’est plus en ligne actuellement, mais elle a laissé place à un simple
channel Youtube qui référence toutes les interventions télévisuelles du président
américain.
Barack TV : http://www.youtube.com/user/BarackObamadotcom
1.7.3. Les podcasts de musées
Certains musées présentent désormais une offre de podcasting pour tenter de faire
face à une pénible baisse de fréquentation. Certains établissements proposent de
télécharger des contenus audio ou vidéo tels que des interviews, des résumés
d’histoire, des présentations d’expositions ou encore des coulisses pour compléter
les visites.
Les musées misent également sur le téléchargement des audioguides que les
internautes peuvent ensuite charger sur leur iPod. Une façon de les inviter à visiter
le musée avec leur baladeur afin de suivre le parcours commenté dans le podcast.
Le Musée des beaux-arts de Charleroi propose des portraits d’artistes en podcasts
audio ou vidéo. Il s’agit de reportages assez courts (de 2 à 5 minutes) dans lesquels
l’artiste parle de son rapport à l’art, des techniques qu’il utilise pour concevoir une
œuvre ou des messages qu’il cherche à véhiculer. Un concept original proposé aux
internautes afin de mieux cerner l’univers des artistes exposés.
http://charleroi-museum.be/category/podcasts/artiste/
25 |
La plate-forme iTunes du château de Versailles regroupe des podcasts sur l’histoire
du château et de ses anciens occupants, des focus sur différentes expositions
temporaires, des visites guidées et des contenus pédagogiques.
http://www.chateauversailles.fr/multimedia/sites-et-
ressources/telechargements/
Récemment, la BBC et le British Museum se sont lancés dans un projet web 2.0
colossal intitulé « A History of the World ».
Le but est de développer une gigantesque plateforme où « l’histoire du monde » est
retracée au travers d’objets de collection. Les musées du monde entier et les
particuliers peuvent ajouter des objets et leur description afin d’enrichir la
plateforme. Cette immense mosaïque chronologique est également alimentée par
des dizaines de podcasts de grande qualité qui retracent l’histoire des objets
présentés.
http://www.bbc.co.uk/ahistoryoftheworld/explorerflash/
Reste à savoir quel modèle économique les musées doivent adopter pour, d’une
part, attirer de nouveaux visiteurs et d’autre part s’assurer une certaine rentabilité.
1.7.4. Les podcasts musicaux
Encore très feutrés en raison des contraintes liées au respect des droits d’auteurs10,
les podcasts musicaux commencent doucement à émerger. Il existe actuellement
des émissions qui traitent de l’actualité musicale ou d’artistes non labélisés ainsi
que des podcasts de musiciens amateurs en recherche d’un public.
Le magazine français « Les inrockuptibles » propose aux internautes de découvrir
les dernières nouveautés musicales dans « Les Inrocks Podcast ».
Ce podcast quotidien animé par JDtheDJ est une manière originale de compléter les
colonnes du magazine en permettant aux lecteurs d’écouter quelques pistes des
albums chroniqués.
http://www.lesinrocks.com/musique/podcast/
10
Voir chapitre 4 : Le podcasting et les droits d’auteur
26 |
Pure FM podcaste ses émissions musicales « Drugstore », « The Rock Show », « It is
what it is », « Sacré Français » et « Le décompte » dans leur intégralité. Au
programme : sessions acoustiques, actualité du rock alternatif, dernières
nouveautés de la scène électro, focus sur les tendances musicales francophones et
le classement par les internautes des cinq meilleures chansons sur une quarantaine
de titres diffusés.
http://www.rtbf.be/purefm/
Le DJ français Joachim Garraud a construit sa popularité avec ses podcasts « Ze
Mixx » et « Live Videos ». Il occupe régulièrement la première place du classement
des podcasts musicaux les plus téléchargés sur iTunes.
Des vidéocasts filmés lors d’événements auxquels participe le DJ sont aussi
téléchargeables sur sa plate-forme iTunes.
http://www.joachimgarraud.com/podcasts/
1.7.5. Les podcasts de divertissement
Pour certains, le podcast représente une alternative plus attrayante et passionnante
que le blogging. Beaucoup de podcasts reprennent la même mécanique que les
programmes de libre antenne à la radio où les animateurs traitent de sujets
diversifiés. Ces émissions orientées vers le divertissement, amènent les créateurs
du podcast à apporter un « plus » à leur contenu pour attirer les webauditeurs.
Le podcast hebdomadaire belge « On a toujours raison » traite des sujets qui ont
fait l’actualité de la semaine dans une ambiance bon enfant. Une émission dans
laquelle les animateurs ne se prennent pas au sérieux sans pour autant tomber dans
l'humour graveleux. « Une liste de nouvelles parues dans la semaine écoulée est
présentée afin de provoquer la discussion entre les chroniqueurs, explique Thomas
Imbrecks, créateur du podcast. Il arrive souvent que les débats dévient vers d’autres
sujets très éloignés, voire personnels. On essaye toujours de recentrer le débat, mais
27 |
les à-côtés sont toujours les bienvenues, cela permet de garder une certaine
convivialité et une diversité. »11
Avant d’être podcastée le dimanche après-midi, l’émission est diffusée en direct le
jeudi soir dès 20h00 par streaming. Lors de ce « live » amateur, les animateurs
cultivent une certaine interactivité avec les auditeurs grâce au chat de discussion, à
un compte sur le logiciel de visioconférence Skype et au numéro de téléphone de
l’appartement où est enregistré le podcast. Les auditeurs deviennent donc des
animateurs qui contribuent à faire avancer le débat ou à animer la soirée de
quelques interventions drolatiques.
http://www.onatoujoursraison.be
Fort de son succès, le podcasting attire aussi d’anciens animateurs de radio ou de
télévision qui tentent d’étoffer ou de regagner leur popularité sur internet.
C’est notamment le cas de Max, ancien animateur de la radio musicale française
Fun Radio, qui a récemment connu un énorme succès avec son émission « Carte
Blanche à Max ». D’abord diffusé uniquement par podcast, le concept a par la suite
évolué en émission de radio libre diffusée en direct sur la radio parisienne Radio
Neo.
Max est aux commandes depuis janvier 2010 de « Ça fait le buzz » sur la webradio
10 Radio. Une émission 100% sport dans laquelle l’animateur français reçoit des
invités de prestige pour débattre de l’actualité sportive. Des « best of » de
l’émission sont disponibles en podcast sur le site de 10 Radio.
http://www.goomradio.fr/radio/10-radio#page=/show/best-of-ca-fait-le-buzz
L’animateur Karl Zero podcaste sur son site personnel les deux émissions qu’il
présente sur la chaine BFM TV. D’une part, l’émission « Zero info» dans laquelle Karl
Zero interview une personnalité au centre de l’actualité. D'autre part « Sarko Info »
qui retrace l'actualité du jour racontée par le président français lui-même.
11
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
28 |
Dès le lancement de son site en 2006, Karl Zero s’est construit une communauté de
fidèles internautes qui n’hésitent pas à alimenter la webTV de l’animateur par des
vidéos qui font le buzz sur internet.
http://leweb2zero.tv/
1.7.6. Les podcasts de formation
Le e-learning (apprentissage en ligne) rencontre un franc succès ces dernières
années. La formation à distance séduit les internautes en quête d’un apprentissage
rapide et peu onéreux.
Les sites d’hébergement de vidéos tels que Youtube ou Dailymotion pullulent de
tutoriels12 créés par des amateurs qui souhaitent mettre leurs connaissances
personnelles au profit des internautes.
N’importe qui peut désormais apprendre à jouer de la guitare, créer des animations
sur des logiciels graphiques, réparer des objets électroniques ou améliorer ses
pratiques culinaires par le biais de simples vidéos.
Les podcasts d’apprentissage de langues étrangères sont de loin les plus populaires.
Ils offrent, en plus d’une formation pas à pas, l’avantage de guider les auditeurs vers
une bonne prononciation des mots.
Citons à titre d’exemple le podcast gratuit « Learnfrench » qui guide les
anglophones dans la découverte de la langue française. Le site présente des
contenus classés selon les niveaux de maitrise ainsi qu’un guide PDF payant pour
compléter chaque podcast.
http://www.learnfrenchbypodcast.com
Face au succès d’internet chez les jeunes, les écoles tentent de moderniser leurs
pratiques pédagogiques. Les universités américaines ont été les premières à utiliser
la technologie du podcasting pour améliorer la formation des étudiants. Citons
l’université de Stanford qui est pionnière en matière de podcasts didactiques. Les
12
Les tutoriels sont des modes d’emploi disponibles sur internet pour aider pas à pas les internautes
dans l’utilisation de certains logiciels.
29 |
élèves ont la possibilité de s’abonner à des contenus audio et vidéo via le portail
iTunes de l’université afin de compléter leurs cours.
http://itunes.stanford.edu
En France, les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et
de la Recherche tentent d’instaurer le podcasting dans les programmes de
formation. Depuis 2003, des Universités Numériques Thématiques (UNT) se
développent pour fournir aux étudiants des ressources pédagogiques favorisant la
formation à distance. Il y a actuellement sept UNT en France. Le portail de ces
universités a était récemment mis en ligne. Il répertorie une importante quantité de
cours sur internet qu’ils soient écrits ou podcastés.
http://www.universites-numeriques.fr/fr
En Belgique, le podcasting est aussi entré récemment au service de l’enseignement.
L’université de Liège a lancé son propre système de podcasts éducatifs fin 2009. Le
projet en est encore au stade de l’expérimentation puisque, pour l’instant,
seulement trois salles de cours sont équipées d’un matériel de capture audio et
vidéo. Un système de traitement de données appelé « UniCast » met ensuite
automatiquement les images et les sons capturés à disposition des élèves via
« MyULG », le portail intranet de l’université. Une cinquantaine de salles devraient
en être équipées pour la rentrée prochaine avec un budget total estimé à 250
000€ ! Ce nouvel outil de formation aide les étudiants à mieux s’imprégner du cours
mais également à maintenir leurs notes en ordre « Ce qu’on a remarqué c’est que,
dans les amphithéâtres, de plus en plus d’étudiants venaient déposer près du bureau
du professeur des petits magnétophones pour enregistrer ce qui se disait durant le
cours, explique Didier Korthoudt, directeur de l’université de Liège. En discutant
avec eux, ils m’ont indiqué qu’ils utilisaient ces petits magnétophones pour aider les
élèves qui étaient absents ou simplement pour avoir exactement ce que le
professeur disait dans son cours. C’est en grande partie ce qui nous a poussés à
mettre en place un système de podcasting. Les podcasts ne sont pas là pour
favoriser l’absentéisme mais pour être utilisés comme des outils de remédiation.
30 |
L’effet de bord est aussi de libérer les étudiants de la prise de note forcenée afin de
leur permettre de mieux suivre et de mieux comprendre le cours qui est donné »13.
C’est une grande première pour une université belge et si les résultats s’avèrent
positifs à la fin de l’année scolaire, d’autres écoles devraient suivre le même chemin
et tenter l’aventure de la formation à distance par podcasts.
1.7.7. Les podcasts sur les nouvelles technologies
Les podcasts sur l’actualité des nouvelles technologies figurent parmi les premiers
arrivants dans la sphère du podcasting. Si ce type d’émissions était au départ
alimenté par des amateurs, il s’est rapidement retrouvé sur des sites professionnels
tels que le site ZDnet.fr qui a lancé en 2005 son podcast hebdomadaire dédié à
l’actualité du monde « high-tech ».
http://www.zdnet.fr/podcast/
Toutefois, les podcasts réalisés par des amateurs prolifèrent toujours sur la toile. Il
faut dire que les nouvelles technologies offrent un vaste panel de sujets à aborder à
mesure que les innovations se multiplient.
En Belgique, l’émission « Le podcast High-Tech » connaît un énorme succès. Animée
par des passionnés, elle passe en revue les des tendances en matière de nouvelles
technologies dans une ambiance décontractée.
Le podcast s’est également développé en France pour toucher une plus large
audience comme l’explique son créateur Mathieu Pesesse : « Il y a le podcast High-
Tech Belgique et France. Nous avons développé deux offres, car d’un côté tous les
chroniqueurs étaient belges et de l’autre nous voulions aussi nous adresser à la
France qui a un potentiel énorme en termes d’auditeur. Notre souhait était aussi
d’approcher les nouvelles technologies par du contenu français vu par un français.
Nous avons alors fait appel à Sylvain Raton. Il nous apporte sa vision sur les
13
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
31 |
différences qu’il y a entre la France et la Belgique en matière d’high-Tech. »14 En se
développant dans l’Hexagone, le Podcast High-Tech a affirmé son succès jusqu’à
devenir une référence très vite récompensée : « En 2009, le Podcast High-Tech
France a été élu meilleur podcast à l’Européan Podcast Award dans la
catégorie Business. Nous étions vraiment très fiers ! », ajoute Mathieu Pesesse.
http://www.lepodcasthightech.com/
Les podcasts du site dédié aux jeux vidéo Gameblog.fr rencontrent eux aussi un
franc succès. D’anciens rédacteurs de magazines spécialisés et animateurs de
télévision décortiquent chaque mercredi, pendant deux heures, l’actualité
vidéoludique et consacrent des débats à des phénomènes de société qui entourent
le jeu vidéo.
http://www.gameblog.fr
Le site français dédié à l’actualité cinématographique AlloCiné produit de nombreux
vidéocasts. La première émission fut « La Minute ». Un programme court qui
retrace quotidiennement l’actualité cinématographique du jour sur un ton très
décalé. Le concept a rapidement trouvé son public si bien que la société a profité de
ce nouveau filon pour développer une véritable chaine de vidéocast. Aujourd’hui
cinq émissions sont vidéocastées : « Merci qui ? » raconte l’histoire d’un film
agrémentée de quelques anecdotes, « Tueurs en séries » se penche sur l’actualité
des séries, « Plein 2 ciné » expose les sorties cinéma de la semaine, « Direct To
DVD » décortique les films qui sortent directement en DVD et la petite dernière,
« Faux Raccord », rapporte avec humour les fautes de raccords qui se présentent
dans certains films. D’autres émissions devraient prochainement faire leur
apparition.
http://www.allocine.fr/video/emissions/
14
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
32 |
2. Le modèle économique du podcasting
2.1. Les coûts de production d’un podcast
La profusion de podcasts animés par des amateurs est en partie due aux coûts de
production dérisoires de ceux-ci. En effet, pour créer ses propres podcasts il suffit
bien souvent de disposer d’un microphone et d’un ordinateur. Cependant, il est
clair que si le souhait est de proposer une offre de qualité, quelques dépenses
seront nécessaires. En effet, la qualité d’un podcast réside dans le traitement du
son de celui-ci. Quiconque désire se lancer dans l’enregistrement de podcasts devra
préalablement définir le budget alloué à la qualité recherchée. Les micros d’entrée
de gamme (moins de 20€) sont évidemment à éviter du fait de la qualité de voix
déplorable qu’ils produisent. Les moyens de gamme (plus ou moins 50€) proposent
une meilleure qualité de son mais se destinent plus souvent à une utilisation
différente de l’enregistrement de contenus audio comme des conversations sur
Skype ou des jeux vidéo. Pour obtenir un support de qualité, il faut donc investir
dans un microphone professionnel situé dans le haut de gamme (plus de 200 €).
Le succès d’un podcast dépend en grande partie de la qualité sonore de celui-ci. Les
auditeurs recherchent avant tout un confort d’écoute accompagné, bien entendu,
d’un contenu de qualité. Le podcast hebdomadaire belge « On a toujours raison »
est un bonne exemple pour illustrer l’évolution de qualité sonore d’un podcast. Son
créateur, Thomas Imbreckx et sa bande de copains se rejoignent chaque jeudi soir
pour animer une émission d’une heure. « Au début et pendant un an nous avons
utilisé des casques micro USB que nous avions acheté à 6€30 pièce. Mais si cette
solution était vraiment bon marché, la qualité du son, par contre, était vraiment
médiocre, confie Thomas Imbreckx. Du coup, après un an, nous avons jeté nos vieux
casques micro et nous avons acheté une table de mixage et 6 micros professionnels
pour un total de quand même 1400 euros ! C’est une somme assez conséquente,
surtout pour une émission de podcast mais c’est le nombre de participants dans
l’émission qui a fait monter les prix. Aujourd’hui nous sommes vraiment satisfaits de
la qualité du son et de l’émission par la même occasion. C’est plus chouette de
33 |
travailler sur du bon matériel et de sentir la qualité derrière le produit qu’on met à
disposition de nos auditeurs. »
La règle ne change pas en ce qui concerne les vidéocasts. La qualité de l’offre
dépend du budget accordé à l’achat du matériel d’enregistrement. Cela dit, de
nombreux vidéocasts sont réalisés avec de simples webcams ou des caméras
d’appareils photos ou de téléphones portables. Pour Cédric Montet, l’un des
créateurs de la société de productions de podcasts LibCast, le développement des
technologies de capture audio et vidéo a véritablement démocratisé la création de
podcasts : « Concernant les contenus, produire des fichiers audio et vidéo est devenu
très simple d'une part grâce à la multiplication des caméras qui sont désormais
intégrées aux ordinateurs ou aux téléphones par exemple, et l'accessibilité financière
du matériel. Désormais, pour quelques dizaines d'euros n’importe qui peut disposer
d’une caméra. »15
Le budget accordé à un podcast varie donc selon la qualité recherchée. Il faut
toutefois être conscient que l’investissement ne doit pas se faire dès les prémices
d’un podcast au risque d’engendrer des dépenses inutiles. La plupart du temps, les
podcasteurs amateurs débutent avec du matériel abordable financièrement ce qui
leur permet de se familiariser avec l’exercice du micro. Le succès d’un podcast se
construit petit à petit selon l’intérêt que portent ou non les auditeurs au contenu
abordé. La qualité du son est donc certes un facteur à prendre en considération
pour établir son audience mais l’investissement dans du matériel plus professionnel
se fera en conséquence des auditeurs séduits par le podcast. Car la réussite d’une
émission réside avant toute chose dans la nature du contenu. Un podcast scénarisé
avec une thématique bien particulière et une fréquence de publication clairement
établie aura plus de chance de trouver rapidement son public. Comme je l’ai déjà
indiqué dans ce travail, les podcasts sont légions sur internet. Du coup, pour se
démarquer des centaines de contenus audio mis à jour quotidiennement sur la
15
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
34 |
toile, il faut faire preuve d’une grande créativité. Car si la sauce prend bien, le
podcast peut engendrer quelques rentrées financières16.
Aussi, développer une offre de podcasting requiert une grande motivation. Un
podcasteur qui souhaite créer une émission à fréquence de diffusion régulière
qu’elle soit quotidienne, hebdomadaire, voire mensuelle, devra sans nul doute
accorder de nombreuses heures à la gestion de son offre. Car l’une des principales
dépenses en matière de création de podcasts est le temps accordé à la mise en
chantier de ceux-ci. « Lorsque vos auditeurs écoutent 10 minutes de l’une de vos
émissions, ils ne savent peut-être pas que vous pouvez y passer 3 à 5 heures ! En
effet, entre la sélection des contenus, l’écriture du script, l’enregistrement, le
montage et la mise en ligne, la réalisation d’un podcast peut-être chronophage »,
confirme Franck Dumesnil dans le livre « Les podcasts : écouter, s’abonner, créer ».
En ce qui concerne la mise en forme d’un podcast ou d’un vidéocast, les coûts sont
quant à eux infimes, voire inexistants. L’enregistrement et le montage peuvent se
faire très simplement grâce à des logiciels qui sont pour la plupart gratuits. Citons
par exemple le logiciel open source17 Audacity qui apporte tous les outils
nécessaires au montage d'un fichier son de qualité tandis que les applications
natives Windows Movie Maker ou iMovie, qui sont respectivement installées par
défaut sur les PC Windows et les Mac, permettent de monter facilement et
rapidement des fichiers vidéo.
Reste l’hébergement du podcast qui, quant à lui, peut s’avérer coûteux selon l’offre
proposée. La taille d’un podcast peut varier suivant la durée, la fréquence de
diffusion et la qualité du son. Un podcast d’une demi-heure diffusé une fois par
mois et compressé à 64 kbps18 ne nécessite pas de disposer d’une grande offre
d’hébergement. À contrario, un podcast de plus d’une heure diffusé
16
Voir point suivant, 2.3. La publicité et les podcasts 17
Un logiciel open source est un logiciel libre dont la licence permet d’utiliser le logiciel ou de
modifier librement les codes du logiciel. 18
Le kbps, littéralement le kilobit par seconde, est une unité de débit de données liée à un support de
transmission. La compression d’un fichier audio (MP3 par exemple) allège sa taille en dépit de la
qualité sonore. Un fichier audio compressé à 64 kbps sera donc de moins bonne qualité qu’un fichier
compressé à 320 kbps.
35 |
quotidiennement et compressé à 128 kbps requiert un hébergement largement plus
conséquent.
La plupart du temps, les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) fournissent un espace
web gratuitement lors de la souscription à un abonnement ADSL.
Malheureusement, si ce type d’hébergement convient pour abriter un site internet,
quelques images ou des fichiers peu volumineux, il ne convient par contre pas à
l’hébergement de podcasts. Prenons pour exemple Belgacom qui propose avec ses
abonnements ADSL un espace internet allant jusqu’à 50 Mo, ce qui correspond plus
ou moins à 10 fichiers musicaux au format MP3. Un podcast d’une heure compressé
à 128 kpbs atteint à lui tout seul les 50 Mo ! Il est donc évidemment qu’une telle
offre, bien que gratuite, n’est pas destinée à abriter un fil de podcast.
Toutefois, il est possible d’héberger des fichiers gratuitement via certains services
de stockage tels que Megaupload, Rapidshare, Zshare ou encore MediaFire pour ne
citer qu’eux. Si ces plateformes permettent d’héberger des fichiers allant jusqu’à 1
Go (1000 Mo), elles ne sont pas toujours habilitées à la mise en place d’une écoute
du podcast en streaming. Le stockage gratuit de vidéos est quant à lui moins
contraignant puisque les vidéocasts peuvent être placés sur des plates-formes
d’hébergement telles que Youtube, Dailymotion ou Vimeo.
Certains sites se sont spécialisés dans l’hébergement de podcasts. L’internaute peut
souscrire à diverses offres tarifaires et bénéficier de nombreux avantages pour
diffuser ses contenus audio ou vidéo. C’est notamment le cas du site « Univers
podcast » qui met à disposition des internautes différentes offres d’abonnements
allant d’1,49€ par mois pour 500 Mo à 7€ par mois pour 10 Go d’hébergement de
fichiers numériques. C’est également le cas de la société LibCast qui s’est spécialisée
dans la diffusion de contenus audio et vidéo. Cédric Montet, créateur de cette
société lancée en 2006, se félicite du succès de cette plateforme puisqu’elle « réunit
à l’heure actuelle environ 4000 utilisateurs qui diffusent en moyenne 50 000
podcasts par semaine ! » De nombreuses entreprises et institutions se tournent vers
ce type de service qui facilite l’accès et le traitement de contenus multimédias.
« Les services de LibCast ont clairement pour vocation de simplifier les démarches
pour les utilisateurs novices ou peu pratiquants de ces technologies de mise en ligne
de contenus sur un serveur et d'écriture d'un flux RSS. Vraiment, notre intention est
36 |
de permettre à nos utilisateurs d'automatiser ces étapes afin qu'ils puissent se
consacrer pleinement à la réalisation en elle-même des contenus », ajoute Cédric
Montet.
En résumé, les coûts de production d’un podcast peuvent varier selon le type
d’offre que le podcasteur souhaite développer. Si podcaster à moindre coût reste
envisageable en conjuguant l’achat de matériel peu onéreux et des services
d’hébergement gratuits, cela reste toutefois difficile si l’ambition est mettre en
place une offre de qualité sur le long terme. Certains podcasteurs n’hésitent
d’ailleurs pas à débourser plusieurs milliers d’euros pour présenter un fil de podcast
de grande qualité.
2.2 . La publicité et les podcasts
L’envie de gagner de l’argent avec ses propres contenus est souvent grande et
pousse naturellement les créateurs à se tourner vers la publicité. Sur internet, la
pub est partout, tout le temps, alors pourquoi les podcasts ne seraient-ils pas eux
aussi, une source de revenus ?
En effet, la pub est une des possibilités qui se présente aux créateurs de podcasts
en vue de rentabiliser leur travail et d’améliorer la qualité de leur produit. Les
recettes publicitaires peuvent notamment s’avérer intéressantes pour l’achat de
nouveau matériel d’enregistrement ou l’investissement dans un nouveau serveur
d’hébergement. Reste à savoir de quelle manière intégrer la publicité dans un
podcast et si cela s’avère véritablement rentable. Car si la tentation est grande de
gagner de l’argent avec ses propres contenus, il faut toutefois rester attentif aux
effets pervers que peut engendrer la publicité. Assurément, une mauvaise
intégration de séquences publicitaires pourrait notamment altérer le confort
d’écoute des auditeurs ce qui les pousseraient à rompre leur affiliation au podcast.
« Tout est une question de réaction du public. Est-ce que le public va réagir
positivement ou va rejeter le podcast ? Indique Alain Gerlache, créateur de
l’émission InterMédias sur la RTBF. Je pense que les gens acceptent d’avoir une
courte publicité au début des produits qu’ils consomment si celle-ci ne dépasse pas
37 |
leur degré de résistance. Par exemple, une pub de 10 secondes, ça va, mais plus ça
ne va plus. En fait, tout est dans le calibrage de la publicité. »19
Pour trouver le meilleur exemple en matière d’intégration de publicité dans les
podcasts il faut se tourner vers le portail américain de vidéocasts, « Revision3 20 ». À
l’instar d’une webTV, Révision3 propose différentes chaînes de podcasts
d’excellente qualité destinés aux amoureux de culture geek21, de cuisine,
d’applications pour téléphones portables, de cinéma, d’humour et bien d’autres
thématiques. Ce portail rencontre un énorme succès dans le monde entier et existe
en partie grâce aux revenus publicitaires. Chaque podcast est sponsorisé par une
marque dont le logo est affiché durant cinq secondes au début de chaque émission.
La publicité est insérée dans la continuité du générique et du court sommaire
commenté par l’animateur. Ce dernier cite ensuite le sponsor qui s’affiche ce qui
donne l’impression que la pub fait partie intégrante du podcast et qu’elle n’est en
rien superflue.
Publicité pour Squarespace, un site de gestion de contenu de type blog
Si la plupart des podcasts de Revision3 se limitent à citer le sponsor au début de
l’émission, d’autres font une nouvelle fois référence à celui-ci en fin de podcast par
19
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes) 20
Adresse du site : http://revision3.com 21
Le terme « geek » désigne une personne très passionnée par un domaine. Les fans de Star Wars qui
collectionnent tous les objets de la saga peuvent par exemple être qualifiés de geeks.
38 |
le biais de l’animateur qui vient commenter les différents atouts ou les services
proposés par la marque.
Le portail français « NoWatch.TV22 » s’est rapidement inspiré du portail d’outre-
Atlantique puisque les animateurs de « Geek Inc. » remercient un ou plusieurs
sponsors avant chaque émission et durant le générique de fin.
Même type de publicité du côté de NoWatch.TV
L’insertion du logo de la marque règle le problème de la temporalité des publicités
dans les podcasts. En effet, une publicité ordinaire intégrée aujourd’hui dans un
podcast n’aura plus le même impact dans 10 ans. Il faudrait alors trouver une
solution pour mettre à jour automatiquement la publicité dans les podcasts, ce qui
est loin d’être évident. La solution de ne citer que la marque comme le font Revision3
et NoWatch.tv semble la meilleure en matière de logique d’intégration de publicité.
Les résultats d’une étude23 menée en janvier 2010 par AMD, L’association pour les
médias téléchargeables, et l’institut Edison Research révèlent des chiffres étonnants
en ce qui concerne les attitudes du grand public américain sur la publicité dans les
podcasts.
22
Adresse du site : http://www.nowatch.tv/ 23
Tous les résultats de cette étude sont disponibles à l’adresse suivante :
http://www.edisonresearch.com/home/archives/2010/01/the_edisonadm_consumer_attitudes_to_podc
ast_advertising_stud.php
39 |
L’étude montre que sur 4787 personnes interrogées, 90% se montrent plus
intéressées par l’insertion de publicité dans les podcasts que par la souscription à
une offre d’abonnement (10%).
Presque 80% de ces consommateurs de podcasts préfèrent acheter des produits de
sociétés qui sponsorisent ou font de la publicité dans leurs podcasts préférés.
D’ailleurs, 37% des personnes interrogées ont un sentiment positif par rapport à la
publicité dans les podcasts contre seulement 6% pour la publicité à la télévision ou
à la radio.
© AMD – Edison Research 2010
Enfin, l’enquête montre que 72% des consommateurs sont réceptifs aux spots
publicitaires dans les podcasts qu’ils aiment et que parmi eux, 5% trouvent la
publicité intéressante et utile. De même, 72% des consommateurs semblent
intéressés par la publicité lorsque le message publicitaire est lu par le podcasteur
lui-même. Alors, 20% trouvent la publicité intéressante et utile.
Cette étude démontre donc que les sociétés peuvent clairement tirer profit des
podcasts en tant que supports publicitaires. Les podcasts s’avèrent même plus
efficaces en termes de crédit accordé à la publicité comparé à la radio ou à la
télévision. D’ailleurs, il existe une différence capitale entre la publicité intégrée dans
les médias traditionnels et la publicité dans les podcasts, le « passage » de celle-ci.
En effet, en radio et en télévision les spectateurs n’ont pas la possibilité de passer
les spots publicitaires sauf par une démarche volontaire de changement de chaîne.
40 |
Dans un podcast, par contre, la publicité n’est plus aussi subie puisque l’auditeur
peut circuler librement dans le contenu audio et ainsi enjamber d’éventuels spots
publicitaires intercalés au début ou à l’intérieur du podcast. En quelques clics, la
publicité peut facilement être passée. Difficile alors pour les annonceurs de
s’assurer de la pertinence des podcasts en tant que supports publicitaires.
Bel RTL a déjà tenté d’implanter de courtes publicités de sponsoring au début et à la
fin de ses podcasts avant de les retirer définitivement faute de résultats concluants.
Selon Jean-Jacques Deleeuw, directeur d’RTL Newmedia, la publicité dans les
podcasts n’est pas rentable actuellement : « Entre le chiffre des rubriques de
podcasts et le chiffre de la rubrique la plus écoutée, il y a encore de la marge. Pour
moi ça m'a toujours fait penser à l'antique pile de vidéocassettes enregistrées qu'on
avait à côté de la télé et qu'on n’avait jamais le temps de voir. Le podcast c'est un
peu ça. Moi, par exemple, j'en ai plus de 700 en retard ! Le problème c'est que dans
les chiffres on va dire à l’annonceur : voila il y a 700 podcasts qui sont là, mais ils ne
sont pas tous écoutés…. Du coup, c’est difficile pour un publicitaire de valoriser les
podcasts et d’établir des chiffres précis. C'est ce qui fait un peu la limite du podcast
en temps que produit commercial. »24
Pour contrer l’intégration de spots publicitaires qui à terme deviendraient lassants
pour les auditeurs, les podcasteurs pourraient alors se tourner vers la « promotion
cachée ». En effet, il serait envisageable pour un podcasteur de promouvoir une
marque ou un produit directement dans son émission sans que l’auditeur s’en
rende forcément compte. Imaginons le cas d’un podcast dédié à l’actualité des
téléphones portables, l’animateur peut facilement critiquer certains téléphones et
louer les atouts d’un autre en échange d’une rétribution de la part de la marque.
Une manière plus subtile et moins agressive de faire de la publicité mais qui laisse
perplexe quant au bien-fondé d’une telle démarche.
Quoi qu'il en soit, le fait que le podcast puisse atteindre des audiences dites « de
niche » fait malgré tout de lui un support de qualité pour les annonceurs. Une
24
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
41 |
publicité qui vante les atouts d’une crème hydratante dans un podcast dédié à la
mode aura plus d’impact qu’à la télévision ou à la radio. L’écoute d’un podcast est
précédée d’une démarche personnelle de l’auditeur qui recherche des contenus
selon ses centres d’intérêt. De ce fait, des audiences très ciblées se constituent
autour des podcasts ce qui diffère des médias traditionnels où les audiences sont
plus globales. Une publicité dans un podcast écouté par 500 personnes intéressées
par la mode sera largement plus efficace qu’une publicité diffusée à la radio où sur
500 auditeurs, la mode n'intéressera qu’un faible pourcentage.
2.3. Les podcasts payants
Autre alternative, faire payer ses podcasts. Ce type de modèle existe déjà en
Amérique ainsi qu’au Canada et commence à faire son apparition en France. « Ces
derniers temps, il y a de plus en plus d’ébauches de modèles économiques qui
apparaissent. Auparavant, les gens n’étaient pas prêts à payer pour le podcast mais
cela change petit à petit. Par exemple, il y a des réseaux de podcasts américains qui
font payer les archives. Le dernier épisode qui sort est mis à disposition des
internautes gratuitement, mais pour accéder aux anciens épisodes, il faut payer. Ce
type de modèle se développe également via des applications sur iPhone par exemple
», explique Sylvain Grand'Maison, l’un des podcasteurs les plus influents au Canada
et créateur de Fono, une société de production de podcasts. « Maintenant, est-ce
que cela fonctionne ? Oui, dans une certaine mesure mais la rentabilité n’est pas
énorme. Certains podcasteurs essayent également de demander une contribution
aux visiteurs. Sur base volontaire, les internautes peuvent, par exemple, donner 30
dollars (22€50) pour une année ou 2 dollars (1€50) par semaine via Paypal. Ça ne
fait de mal à personne (rires) et c'est assez facile. Certains podcasteurs ont déjà
décidé de faire payer leurs contenus.»25
C’est notamment le cas du comique anglais Ricky Gervais qui, depuis 2006, fait
payer ses podcasts. Lancé en 2005, « The Ricky Gervais Show » a rapidement connu
un énorme succès jusqu’à devenir le podcast le plus téléchargé au monde avec une
25
Propos recueillis lors d’une interview (voir annexes)
42 |
moyenne de 261 670 téléchargements par épisode. Fort de ce record inscrit dans le
Guinness Book en 2007, Ricky Gervais a décidé de rémunérer son travail en faisant
payer les nouvelles saisons de ses sketches. Même en adoptant le modèle du
payant, le podcast de Ricky Gervais connaît toujours un grand succès et occupe
régulièrement le top des podcasts les plus téléchargés sur iTunes.
C’est en partie grâce à sa notoriété que Ricky
Gervais peut continuer à faire payer ses
podcasts sans craindre de subir une pénurie
d’auditeurs. Ses nombreuses apparitions
télévisuelles, les séries qu’il produit, les films
dans lesquels il joue l’ont conduit à se créer une
communauté de fans qui n’hésite pas à
débourser 1,98 dollar (1€50) par épisode ou
6,95 dollars (5€) pour une saison complète.
Le succès rencontré par le podcasteur est donc
l’un des facteurs à prendre en considération
avant de se lancer dans un modèle payant. Cela
dit, une récente étude26 de Bitkom, la
fédération allemande des métiers de la
technologie, démontre que 39% des Allemands
seraient prêts à payer pour des contenus
journalistiques sur le web. Sur 1000 usagers
réguliers d’internet, 22% seraient prêts à payer pour de la littérature spécialisée,
19% pour des films, 18% pour de la musique et enfin 9% pour de la littérature
généraliste. Enfin, l’étude indique que 26% des Allemands seraient d’accord pour
souscrire à un forfait culturel sur internet pour une dizaine d’euros. Il est donc
envisageable que les Allemands acceptent de payer pour des podcasts ou des
vidéocasts. Reste à savoir si les autres pays européens seraient prêts à en faire
autant.
26
http://www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/2010-04-26/sondage-presse-en-ligne-40-des-
allemands-prets-a-payer/1387/0/448088, consulté le 26/04/10
43 |
En Belgique en tout cas, les podcasts payants commencent à émerger. Le
Déclencheur, l’un des plus gros podcasts francophones sur le monde de la photo,
s’est tourné vers un système d’abonnement. Les internautes peuvent accéder aux
nouveaux podcasts durant 3 mois pour 14,99€ ou durant 1 an pour 44,99€. Il est
toutefois possible d’acheter ses podcasts à la carte à raison de 3,49€ l’unité.
En outre, le modèle du payant est déjà bien présent dans le monde de l’« e-
learning ». Des particuliers ou des sociétés proposent leurs services d’apprentissage
en ligne en échange de quelques euros. Le site de formation au français Learnfrench
présente quant à lui une formule différente en ne faisant payer que du contenu
additionnel comme des lexiques, du vocabulaire ou des guides afin de compléter le
podcast.
2.4 . Les podcasts de marques
« Que le sujet touche des questions informatiques pointues ou qu’il s’agisse de créer
un sentiment de communauté autour d’un produit, les grandes marques ont vite
compris quel usage faire de ce nouveau média. » explique Franck Dumesnil, auteur
du livre « Les Podcasts, trouver, s'abonner, créer ».
En effet, de nombreuses marques ont décidé de créer leurs propres fils de
podcasts. Cependant, toutes les marques ne restreignent pas leurs podcasts à un
contenu purement publicitaire mais proposent aux internautes/clients des
informations plus générales comme des conseils ou les dernières tendances dans le
secteur qu’elles couvrent.
L’Oréal, par exemple, édite des contenus web pour sa filiale Gemey Maybelline.
Ainsi, le blog « Blog in the City » met à disposition des internautes féminins de
nombreux conseils en matière de mode et de maquillage au travers d’articles
rédigés par trois jeunes femmes d’une vingtaine d’années. Capucine, Émilie et Flo
sont chacune spécialisées dans une thématique particulière et viennent ponctuer
leurs articles par des vidéocasts dans lesquels elles vantent les qualités des produits
L'Oréal.
44 |
http://www.gemey-maybelline.com/Bloginthecity/
De son côté, Nespresso développe une série de podcasts culinaires. La filiale du
groupe Nestlé propose aux internautes de télécharger des recettes en format MP3
ainsi que des guides en PDF pour compléter ses trois fils de podcasts « Recettes
classiques », « Recettes créatives » et « Spécial été ».
http://www1.nespresso.com/precom/goodies/podcast_fr_fr.html
Enfin, citons la marque de vêtements Rip Curl dont le site compte à ce jour plus de
474 vidéocasts ! En s’abonnant au fil de podcast, les jeunes internautes peuvent
accéder à de courts clips vidéo qui mettent en scène les sportifs du monde entier
que sponsorise Rip Curl.
http://www.ripcurl.com/?podcast
D’autres marques se sont, elles aussi, lancées dans l’aventure du podcasting comme
Whirlpool, Chanel, Audi, BMW, Adidas, Yamaha, Nike ou encore l’entreprise
américaine Oracle Corporation spécialisée dans les systèmes de gestion de bases de
données.
Ce type de podcast est une manière originale pour une marque de se distinguer de
la concurrence en tant que marque qui innove et qui suit les évolutions
technologiques en matière de communication numérique. Le podcast devient une
sorte de « goodies » que la marque offre à ses clients afin de les satisfaire le mieux
possible et de s’assurer une certaine fidélité avec cette clientèle de par
l’abonnement au fil RSS du podcast.
2.5. Mise en place d’un nouveau marché pour les entreprises
Depuis sa création, le web suscite un véritable engouement auprès des entreprises
soucieuses d’inscrire leurs activités dans l’air du temps. Nombre d’entre elles
s’adressent à des agences de sous-traitance afin d’externaliser une partie de la
gestion de leur communication. Comme je l’ai déjà indiqué dans ce travail, le
podcast regroupe à lui seul une multitude d’atouts qui se présentent comme autant
45 |
de ressources originales pour dynamiser les campagnes de communication les plus
traditionnelles.
Des agences se sont rapidement créées afin de surfer sur la vague du succès
rencontré par le podcasting et de mettre leurs services à disposition des
entreprises. C’est notamment le cas de « LibCast », une société française de
production de contenus audio qui a vu le jour en 2006. À seulement 21 ans, Cédric
Montet et Brice Vercoustre ont mis en place cette plate-forme de création de
podcasts pour les particuliers et les entreprises : « Les entreprises nous sollicitant
ont donc franchi le cap de la production de contenus audio et vidéo pour mettre en
valeur leurs activités, à titre expérimental, sur internet. La stratégie de propagation
de l'information sur internet de ces entreprises a gagné en maturité et ce n'est plus
simplement l'affichage en ligne qui est recherché mais la mise en valeur des
contenus, la possibilité de les diffuser sur des baladeurs numériques, d'optimiser leur
référencement ou encore de mesurer très exactement les audiences générées autour
de leurs contenus », explique Cédric Montet, président de LibCast.
Outre-Atlantique, le québécois Sylvain Grand’Maison a lui aussi flairé les
opportunités que pouvait offrir le podcasting jusqu’à créer Fono, sa propre société
d’édition de podcasts : « Je ne fais pas des podcasts toutes les semaines pour les
entreprises, la demande n’est pas immense sauf qu’on m'approche de plus en plus
pour faire de la formation sur les podcasts. J’aide les entreprises qui souhaitent
développer leurs propres contenus audio en les guidant en trois étapes : je les
informe sur les tenants et les aboutissants du podcasting, sur les techniques
d'enregistrement et le montage et enfin sur la mise en ligne des contenus, explique
Sylvain Grand’Maison. Cette dernière étape est extrêmement importante car
souvent les entreprises ne se rendent pas compte qu’il ne suffit pas seulement de
publier un podcast en ligne, mais qu’à côté de ça il faut le valoriser sinon personne
n’en connaît l’existence. Du coup, je les aide à rejoindre des réseaux afin de diffuser
leurs contenus sur la toile. » Toutefois, la valorisation du podcast ne se limite pas à
sa simple diffusion sur le web. Pour les entreprises, le podcast est un produit.
Comme n’importe quel produit, le packaging est d’une importance capitale pour
donner envie aux clients de s’intéresser au contenu. « Quand une entreprise fait un
46 |
podcast elle a besoin d'une interface pour le publier. Elle a besoin d'un beau
template27 aux graphismes attrayants qui aident à donner de la valeur au podcast »,
ajoute Sylvain Grand’Maison.
En définitive, développer de bonnes stratégies de communication se révèle d’une
importance capitale aujourd’hui. Pour les entreprises, le podcast apparaît comme
une manière originale et singulière de booster sa communication sur internet.
Quand l’autoproduction de podcasts n’est pas envisageable par l’entreprise faute
de compétences suffisantes, elle peut se tourner vers des petites agences de
production de contenus.
Le podcasting ouvre donc la voix à de nouvelles perspectives professionnelles
suscitées par l’intérêt des entreprises et des particuliers pour ce nouveau support
plein de ressources. Il y a même fort à parier que le marché s’étend encore plus
avec la montée en puissance des vidéocasts qui demandent encore davantage de
compétences techniques.
27
Un template est un modèle (thème, design) de site web.
47 |
3. L’ère de l’individu média
3.1. Le podcasting, une simple extension des blogs ?
« (…) Un blog est un outil qui permet à tout internaute de s'exprimer sur internet en
tenant un journal : son utilisation ne nécessite aucune compétence technique (…).
Plus important encore, les blogs - et là réside certainement le cœur du phénomène -
répondent à un besoin des internautes de s'exprimer, d'échanger, de converser avec
d'autres personnes. Si internet est un formidable moyen de communication, les
blogs ont permis à nombre d'internautes d'engager effectivement des conversations
sur la toile. » 28
Depuis leur création en 1990 jusqu’à l’arrivée des plateformes de blogging dans les
années 2000, les blogs n’ont cessé de se développer jusqu’à devenir des supports
privilégiés du web 2.0. Des milliers de blogueurs rassemblent autour d’eux des
communautés de fidèles lecteurs qui participent à la vie des blogs au travers des
commentaires qu’ils postent ou de la publicité qu’ils font de ce blog. L’apparition
des plateformes de « social bookmarking »29 a favorisé un référencement plus
rapide et simplifié des blogs et multiplié les chances d’étendre sa communauté de
lecteurs en quelques clics. Les blogs récents ont incorporé des liens de partage sous
chaque article qui donnent la possibilité aux lecteurs de diffuser les contenus sur
tous les réseaux sociaux actuels, dont les sites de social bookmarking. En quelques
clics, un article peut être partagé sur Facebook, Twitter, Tumblr ou Delicious où une
nouvelle audience sera conviée à visiter le blog. Il s’agit donc en quelque sorte d’un
bouche à oreille version web qui contribue à amplifier le succès d’un site ou d’un
produit. Cette pratique s’inscrit dans la lignée du marketing viral où l’entreprise n’a
besoin que d’originalité pour créer un « buzz » autour de son produit. Si le bruit est
assez percutant sur internet, l’entreprise n’a même pas besoin de mener de larges
28
DASAVOYE (B.), DUCAMP (Ch.), MAZNOD (X.) de, MOISANT (X.), Les Blogs, nouveau
média pour tous, Paris, M21 Editions, 2005 29
Le social bookmarking est une des nouvelles pratiques native du web 2.0. En s’inscrivant sur des
sites de bookmarking comme Delicious.com, les internautes peuvent classer et partager leurs liens
favoris avec d’autres internautes (comme des liens vers des blogs ou des podcasts). L’intérêt réside
dans la classification par tags/étiquette qui permet de mieux gérer son répertoire de favoris.
48 |
campagnes publicitaires puisque, bien souvent, les internautes servent de relais de
promotion. Si un blog ou un podcast parvient à unir la qualité et l’originalité, il ne
reste plus qu’à laisser l’audience se charger de lancer la machine publicitaire.
De ce fait, des podcasts peuvent rapidement se faire connaître avec un bon usage
de ces nouvelles pratiques de distribution de contenus.
La majorité des podcasteurs actuels disposent d’un blog et les podcasts ne
représentent en quelque sorte qu’une valeur ajoutée qui vient enrichir le contenu
existant. Citons à titre d’exemple Loic LeMeur, l’un des pionniers en matière de
blogging et de podcasting en France, qui est peu à peu venu compléter ses articles
par des contenus audio ou vidéo. L’évolution est telle que, bien souvent, les
podcasts se sont substitués intégralement au texte dans ses articles.
Il existe de nombreuses analogies entre les podcasts et les blogs. Tout d’abord, une
bonne partie des podcasts amateurs actuels ressemblent à des conversations qui se
construisent comme des articles de blogs. Le podcasteur décrypte l’actualité, parle
de ses découvertes en matière de vidéos ou de sites trouvés sur internet, évoque
ses passions, traite des tendances en matière de nouvelles technologies. Bref, il
aborde des sujets identiques à ceux qu’il traite habituellement dans ses billets30. De
fait, le podcasting apparaît comme une conversation entre le podcasteur et ses
auditeurs. Ce passage de l’écrit à l’oral constitue une importante évolution dans la
relation entre l’émetteur et le récepteur. Un blogueur qui décide de se lancer dans
la production de podcasts consentira à révéler une partie de son identité à son
audience. Car si la plupart des blogs sont construits à la manière de journaux
intimes dans lesquels l’auteur révèle des parcelles de son intimité, soit-elle fictive
ou bien réelle, l’identité de l’auteur n’est dévoilée que sur une base volontaire au
travers de ses écrits. « De fait, la pratique du blog extime31 permet d’exposer
publiquement sa vie, ses idées, ses ennuis, son identité privée, voire intime tout en
contrôlant autant que possible les modalités de cette exposition. Sur un blog, le
30
Un billet est un article de blog. Le mot « post » est également souvent utilisé. 31
Extime : La notion de journal extime a été inventée par l'écrivain Michel Tournier qui décrit les
blogs personnels comme des journaux intimes publics. Selon lui, la notion de journal intime n’a pas
raison d’être rattachée aux blogs puisque l’intimité est rompue avec les visiteurs qui accèdent au
contenu du blog.
49 |
blogueur choisit seul le terrain sur lequel il souhaite aller. »32 Dans un podcast,
l’animateur consent à soumettre sa voix à son audience. Comme le disait Platon « la
voix est le reflet de l'âme » et part son rythme et son intonation, elle peut dévoiler
de nombreux fragments de la personnalité d’un individu. Cependant, il semble
évident que lorsqu’une personne se met à podcaster, elle accepte de se livrer sur
internet. Toutefois, comme les blogs, les podcasts peuvent avoir des effets pervers
lorsqu’une personne colporte des propos diffamatoires, racistes ou qui appellent à
la violence. Comme l’indique judicieusement Franck Dumesnil dans son livre « Les
podcasts : écouter, s’abonner, créer »: « Si vous vous lancez dans la création d’un
podcast, dites-vous que votre voix, une fois sur internet, ne vous appartient plus ! »
Le web 2.0 a fait émerger la culture du participatif où les internautes ne restent plus
cantonnés à leur simple rôle de lecteurs/auditeurs mais nourrissent le blog/podcast
par leurs propres contenus. De fait, l’audience devient acteur du blog/podcast ce
qui accroit le sentiment d’appartenance à une communauté autour d’un projet. Le
podcast namurois « On a toujours raison » va dans ce sens. « Nous sommes en
direct tous les jeudi soir grâce au stream33 où l’enregistrement du podcast se fait en
live. L'interactivité du direct est complémentaire à la facilité et à l’ubiquité du
podcast, explique Thomas Imbreckx, créateur de l’émission. Nous avons des
auditeurs qui nous appellent en direct grâce au logiciel Skype et au numéro de
téléphone du lieu où nous enregistrons nos émissions. C’est souvent des appels
totalement loufoques et ça conduit à des moments très drôles. Nous avons ainsi des
auditeurs récurrents qui viennent participer au podcast ce qui nourrit la bonne
ambiance qui découle de l’émission. »
Sur le plan technique, on observe également une importante similitude entre les
blogs et les podcasts. Tous deux utilisent la technologie du RSS. Comme vu
précédemment, le flux RSS des podcasts fonctionne de la même manière que celui
des blogs. Lorsqu’un internaute s’abonne au flux RSS d’un blog, il reçoit
automatiquement les derniers articles publiés par le blogueur via son agrégateur. 32
Revues.org (consulté le 23 avril 2010). Sébastien ROUQUETTE. Les blogs "extimes": analyse
sociologique de l'interactivité des blogs, tic & société [En ligne], vol 2, n°1/2008, mise en ligne le 13
octobre 2008, http://ticetsociete;revues.org/412 33
Stream = Streaming
50 |
En conclusion, le podcast trouve de nombreuses ressemblances avec le blog. Une
communauté de fidèles auditeurs peut se créer autour d’un contenu audio comme
une communauté de fidèles lecteurs peut s’attacher à un style textuel.
De nombreux podcasteurs/blogueurs entretiennent une forte interactivité avec leur
public notamment par le biais des commentaires. Les internautes alimentent les
podcasts/blogs par quelques critiques positives ou négatives qui jouent bien
souvent sur l’évolution de ceux-ci. Les podcasteurs et les blogueurs sont très
attentifs aux réflexions et aux desiderata de leur audience et cherchent à la
satisfaire avec du contenu de qualité qui répond aux attentes en matière de
divertissement sur internet.
3.2. Le développement du journalisme amateur
Chaque jour, la sphère internet accueille des milliers d’articles écrits par des
amateurs. Si les pure players ont marqué l’apogée du journalisme citoyen, les blogs
et les plateformes d’hébergements de vidéos et de contenus audio ont favorisé la
montée en puissance des individus-média. Au jour d’aujourd’hui, Monsieur
Toutlemonde est un média à lui tout seul. L’internaute ne se contente plus d’être un
simple récepteur de l’information mais devient un émetteur à part entière qui
produit ses propres contenus. Muni d’une connexion internet, chacun peut créer en
quelques clics son blog personnel et éditer ses propres flux d’informations. On le
voit notamment dans les chiffres de lectorat, les ventes de journaux s’érodent peu à
peu face à internet. Les médias traditionnels doivent s’adapter à la profusion et à la
diversité des contenus gratuits qu’accueille la toile.
Si les journalistes sont dorénavant appelés à devenir de véritables « Rémy Bricka »34
de l’information, c’est parce qu’une majorité d’internautes est déjà ancrée dans la
culture du multimédia. Certains blogueurs ne se contentent pas d’écrire des articles
mais illustrent leurs propos par leurs propres photos, vidéos ou podcasts. Chacun
34
À l’instar de l’homme orchestre Rémy Bricka, les journalistes doivent désormais jongler avec
plusieurs « instruments » multimédias. En plus de la réalisation de leur sujet, le web leur impose
désormais de prendre des photos, du son ou des vidéos pour compléter les articles en ligne.
51 |
peut s’improviser journaliste et mettre en chantier ses propres reportages. Avec
internet, les médias traditionnels sont concentrés dans une même sphère où
s’agitent des milliers d’autres micromédias incarnés par les internautes. Les sites
d’information, les blogs ou les pure players remplacent les journaux ou les
magazines, les podcasts ou les webradios prennent le pas sur la radio hertzienne et
les webtélés viennent ébranler la télévision. Il ressort de ces nouveaux sous-médias,
des milliers de petites concurrences qui viennent peu à peu bousculer l’équilibre
des médias traditionnels. Pour Alain Gerlache, spécialiste média à la RTBF, les
médias traditionnels ne doivent pas prendre à la légère ces microconcurrences
incarnées par les internautes. « Nous arrivons dans un monde où tout le monde est
un média. Je pense que les médias traditionnels doivent maintenant se positionner
de plus en plus comme des fédérateurs de public et de média. C’est un changement
culturel fondamental. C’est un équilibre nouveau à trouver. Les médias constitués
par l’élite qui sait et le peuple moutonnier qui suit, ça c’est terminé. » Selon Alain
Gerlache, les médias traditionnels devraient dans un avenir proche collaborer avec
les internautes afin d’alimenter voire d’améliorer la qualité de leurs propres
contenus : « Je suis persuadé que plus que jamais les gens des médias doivent se
rendre compte qu’ils sont des professionnels quelque part de la gestion de l’info, des
contenus, de la mise en forme et de la transmission mais ce ne sont pas des experts
de tous les contenus. Quoi que je dise, à la radio, à la télé ou sur le net, je sais qu’il y
a de toute façon des gens qui connaissent les choses beaucoup mieux que moi, alors
pourquoi ne pas collaborer avec eux ? »
En d’autres termes, l’une des perspectives envisageables pour sauver les médias
traditionnels serait d’établir une association entre les journalistes et les acteurs du
web. Il en est d’ailleurs déjà question. En Belgique, le jeune blogueur Nathan Sorret
a été contacté par le prestigieux journal français Le Figaro pour écrire des
chroniques sur les tendances du web. À seulement 14 ans, ce jeune Verviétois est
devenu une célébrité sur la toile grâce à sa maturité d’écriture et le succès de son
blog dédié aux évolutions sociales sur internet.
Le podcasteur français Matthieu Blanco connaît lui aussi une belle réussite avec ses
vidéos. Il a d’ailleurs été sollicité pour rejoindre le réseau NoWatch.TV qui regroupe
les plus gros podcasts français dédiés aux nouvelles technologies. En outre,
52 |
Matthieu Blanco sera dès juin prochain sur les ondes de France Bleu, une radio du
groupe Radio France, pour animer une chronique spécialisée sur l’actualité
multimédia.
Citons également Cyprien Iov alias Monsieur Dream, blogueur influent qui a très
rapidement rejoint le site du journal français 20 minutes pour présenter
quotidiennement l’émission Le Rewind. Il y décrypte l’actualité du jour en moins 5
minutes sur un ton humoristique et chaque épisode est visionné par plus de 30 000
personnes !
La presse commence donc à s’intéresser de plus en plus aux blogueurs/podcasteurs
influents35. Vu le succès de certains blogs, il y a effectivement de quoi y prêter une
oreille attentive. Imaginez Han Han, le blogueur chinois le plus populaire au monde,
écrire dès demain dans un quotidien. Son blog compte plus de 200 millions de
visites depuis sa création en 2006, chacun de ses articles est commenté plus de 10
000 fois et tous les regards de la presse mondiale sont portés sur lui en raison de
son succès en tant qu’écrivain rebelle qui n’hésite pas à défier la censure de son
pays. De ce fait, il y a de fortes chances qu’en sollicitant ses lecteurs à acheter le
journal dans lequel il écrit, il y ait une légère, sinon forte, augmentation des ventes.
Des blogueurs influents il en existe beaucoup dans le monde. En France, les
publicitaires commencent eux aussi à s’intéresser à ces personnalités du web.
Récemment, quelques blogueurs dont Gonzague Dambricourt et Ahn Phan ont été
contactés pour tourner dans une publicité aux côtés du rugbyman français
Sebastien Chabal. Autre exemple stupéfiant de notoriété acquise sur le web, le
blogueur Otto gagnerait selon certaines sources jusqu’à 10 000 euros par mois
grâce à son blog ChauffeurdeBuzz.com et aux revenus publicitaires qu’il génère !
Loïc Le Meur est lui aussi devenu une figure incontournable de la blogosphère
jusqu’à se faire remarquer par la marque Nokia. Celle-ci a vu ses chiffres de vente
en France sensiblement augmenter quand Loic Le Meur a parlé positivement d’un
de leurs téléphones portables sur son blog. La marque finlandaise a par la suite
proposé à Loic Le Meur de chroniquer les nouveaux téléphones portables qu’elle
35
Un blogueur/podcasteur est influent dès lors qu’il arrive à faire vivre une large communauté autour
de son projet (blog, podcast).
53 |
commercialisait sans toutefois lui imposer une quelconque appréciation finale. Le
blogueur et chef d’entreprise a d’ailleurs toujours affiché en toute transparence les
articles sponsorisés qu’il écrivait.
Toutefois, il est drôle d’imaginer un avenir où les rédactions seraient partagées
entre vrais journalistes et blogueurs, où les animateurs de radio échangeraient le
micro avec des podcasteurs et où la télévision accueillerait les nouveaux vidéastes à
la mode.
Où en sont les règles de déontologie dans tout ça ? Car accueillir des blogueurs
influents dans une rédaction avec pour but d’augmenter les ventes, entrainerait
immédiatement un coup de buzz. Or, le buzz est intimement lié au marketing viral
qui transforme chaque internaute en un relais de promotion qui au fil du bouche à
oreille va amplifier le phénomène. Le marketing viral est une forme de publicité peu
onéreuse qui ne demande qu’une impulsion (un buzz) pour s’étendre et construire
le succès du produit. Par exemple, si Le Soir.be engageait demain Loic Le Meur
comme chroniqueur dans un but d’augmenter son lectorat, les règles de
déontologie n’en seraient-elles pas bafouées ? En effet, l’un des points de la
« Déclaration des devoirs et des droits des journalistes » stipule que dans une
rédaction il ne faut « jamais confondre le métier de journaliste avec celui du
publicitaire ou du propagandiste, et n’accepter aucune consigne, directe ou
indirecte, des annonceurs ». L’effet de buzz serait donc malvenu même si certains
journaux se sont déjà emparés de ce phénomène pour accroitre leur lectorat (ex. :
Le magazine Télémoustique qui a créé le buzz en mars dernier en offrant
gratuitement à l’achat de l’hebdomadaire, un pack de six bières).
Il est intéressant de voir comment certains podcasteurs et blogueurs influents
voient l’avenir d’un média comme la presse écrite. Ces nouveaux leaders d’opinion
qui sont nés du web 2.0 et qui suivent de près les évolutions technologiques ne se
montrent pas rassurants vis-à-vis de ce média. Devant les effectifs des rédactions
qui se réduisent de plus en plus, devant les ventes de journaux qui s’érodent,
devant les nouvelles habitudes de consommation du texte qui se façonnent avec les
tablettes numériques, l’avenir de la presse écrite parait en effet bien sombre.
54 |
Récemment, le journal français La Croix interviewait le blogueur et podcasteur Loic
Le Meur sur les nouvelles pratiques du web36 et celui-ci osait rétorquer avec
humour au quotidien « Vous lisez encore des journaux papier ? Qui noircissent les
mains ? » encourageant même son fils à photographier « les kiosques à journaux,
qui n’existeront plus dans dix ans ». Selon Loïc Le Meur, et de nombreux blogueurs
et podcasteurs férus de nouvelles technologies rejoignent son avis, l’avenir des
journaux papier se trouve du côté des tablettes numériques. Le journal La Croix
indique d’ailleurs dans son article que Loïc Le Meur « n’en achète plus [des journaux
papier], mais il débourse chaque mois 20 dollars (près de 15€) pour feuilleter sur
écran des journaux comme Le Monde ou le New York Times ».
Dans son podcast hebdomadaire français L’Apéro du Captain37, Siegfried
Thouvenot alias CaptainWeb critique amèrement la presse écrite actuelle en
affirmant que « le problème c’est que plus personne ne lit un journal comme on
pouvait le lire avant. Maintenant, qui peut se permettre de feuilleter un journal
comme Le Monde où l'on met je ne sais combien de temps à lire certains articles ?
C’est un pavé… Ce que les gens cherchent maintenant c’est de l’info flash ou des
articles de fond mais à ce moment-là il ne faut pas forcément aller les chercher dans
la presse papier ». L’un des chroniqueurs de l’émission ajoute avec humour mais
non sans vérité que « depuis que les premières classes dans le métro n’existent plus,
on ne peut plus se permettre d’ouvrir son journal quand il fait 1m50 sur 1m50… » Le
format est donc clairement un enjeu pour les journaux qui souhaitent s’adapter aux
nouvelles formes de consommation liées aux tablettes numériques.
Les milliers de micromédias qu’héberge internet révolutionnent la manière de
s’informer au travers de sites, blogs, podcasts, commentaires ou forums. Si les
blogueurs et podcasteurs influents n’ont pas le professionnalisme des journalistes
issus des médias traditionnels, leur succès n’en demeure pas moins inquiétant.
Ces nouveaux relais d’opinion seraient-ils en passe de devenir une nouvelle
référence incontournable ? Le web 2.0 offre en tout cas un vaste panel d’outils mis
36
http://www.la-croix.com/Loic-Le-Meur-se-confronte-au-reve-americain/article/2416911/25041,
consulté le 06/05/10 37
L’Apéro du Captain – Podcast #30 disponible sur iTunes à l’adresse :
http://itunes.apple.com/fr/podcast/lapero-du-captain/id327018584
55 |
à disposition de millions d’internautes pour produire, diffuser et partager ses
propres contenus. Ces évolutions amènent les consommateurs de l’internet à
devenir clients d’un « marché des médias » où chacun va sélectionner les contenus
qui l’intéressent. Les podcasts n’échappent pas à cette tendance et viennent même
appuyer le concept du « ce que je veux, quand je veux ». L’individu choisit seul sa
programmation, il décide des émissions qu’il souhaite écouter, des sites qu’il
préfère lire ou des chaines vidéos auxquelles il s’abonne jusqu’à prêter de moins en
moins d’attention aux contenus professionnels. « (…) depuis quelque temps, le
paysage est en train de changer. Le public croit de moins en moins aux passages
obligés des vectorialistes38et fait de moins en moins confiance aux journalistes
traditionnels. Chaque jour, des journaux multimédias en ligne, les " Citizen journal "
(ou " journaux citoyens ") se créent un peu partout sur la planète. De plus en plus de
sites web et de blogs proposent aux internautes d’écrire leurs propres articles et,
ainsi, de faire concurrence aux journalistes professionnels », confirme Joël de
Rosnay39 dans son article « Des Mass Media aux Media des Masses »40 publié sur le
site Agoravox.fr.
Il est encore difficile d’être clair sur l’avenir des médias traditionnels face à la
montée en puissance de ces nouveaux (micro)médias qui émergent d’internet. Mais
devant le succès de certains sites, pure players, blogs ou podcast, tout porte à croire
que l’avenir d’un certain journalisme se jouera « online ».
38
Joël de Rosnay appelle « vectorialistes » les « majors de la musique, les grandes chaînes de TV, les
grands éditeurs de journaux » 39
Docteur en sciences, président exécutif de Biotics International et membre du comité éditorial
d’AgoraVox. 40
ROSNEY (Joel) de, Des Mass Media aux Media des Masses [En ligne], Agoravox, mai 2005,
[consulté le 29/04/10], disponible à l’adresse : http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/des-
mass-media-aux-media-des-581
56 |
4. Le podcasting et les droits d’auteur
Comme tout support de diffusion, le podcast n’échappe pas à la règle des droits
d’auteur. « Pouvoir créer et diffuser ses émissions audiovisuelles facilement sur
internet encourage effectivement la reprise de jingles, musiques ou extraits de films
dans ses propres productions », comme l’indique Cédric Montet, créateur de la
société de création de podcasts LibCast. Effectivement, il est souvent tentant pour
un podcasteur d’intégrer des extraits sonores pour ponctuer son podcast comme le
font certains programmes radiodiffusés. Cependant, toutes les libertés ne sont pas
de mise. Comme pour toute œuvre diffusée sur internet, il est de vigueur pour le
podcasteur qui souhaite intégrer de la musique ou citer un texte dans son émission,
de demander préalablement l’autorisation à l’auteur ou aux ayants droit. En effet,
les podcasts sont soumis aux droits d’auteur et aux droits voisins qui protègent les
œuvres qui font partie du patrimoine d’un auteur.
Les podcasts de radio sont soumis aux mêmes règles que les programmes diffusés
directement sur les ondes. Les radios belges doivent rendre des comptes aux
sociétés de gestion des droits d'auteur pour les contenus musicaux qu’elles
diffusent comme le confirme Marc Ysaye, directeur de Classic 21 : « Toutes les
émissions que nous podcastons où il y a de la musique, nous avons l'autorisation de
le faire parce que nous payons pour cela. En effet, nous payons aux auteurs et aux
ayants droit via, soit la Sabam, soit la Simim, une somme par émission diffusée en
podcast. C'est la raison pour laquelle il y a des tas d'émissions que nous verrions bien
en podcast mais que malheureusement nous ne pouvons pas podcaster parce qu’il y
a des droits dessus et que du coup, c'est du budget. Chaque émission où il y a de la
musique coûte de l'argent à la RTBF. Et donc, seules les grosses radios peuvent se
permettre de livrer des podcasts musicaux. Les petits podcasteurs indépendants
devront avoir un portefeuille assez solide s'ils veulent reproduire de la musique dans
leurs podcasts… »
Le respect des droits d’auteur empêche bien souvent les podcasteurs de se lancer
dans des émissions musicales. Quiconque souhaite se lancer dans un podcast
musical avec plus de 50 % de répertoire protégé devra payer une facture de
57 |
181,35 € par heure d’émission ou 4352,37 € pour plus de 24 heures de contenus
protégés ! 41
4.1. La solution Créative Commons
Il existe une alternative intéressante en matière de droits de diffusion, les licences
Créative Commons. La différence essentielle entre des licences sous Copyright et
des licences sous Créative Commons concerne la permission d’utilisation des
contenus. En effet, si le Copyright autorise toute diffusion ou modification d’un
contenu uniquement sous réserve d’une permission de l’auteur, avec Créative
Commons, l’auteur a préalablement déjà donné son autorisation. De fait, un
internaute peut utiliser une chanson sous licence Créative Commons et l’insérer
dans un podcast à condition de citer l’auteur de la chanson. Un artiste qui souhaite
protéger ses contenus mais qui ne pose aucune restriction quant à l’utilisation de
ceux-ci peut utiliser une licence Créative Commons et déterminer de quelle manière
ses contenus peuvent être utilisés.
Un auteur peut protéger ses œuvres sous
Créative Commons de quatre manières.
Chaque modalité de consommation des
contenus est indiquée par une icône que
l’auteur a préalablement placée sur son site ou sur sa création.
Paternité : Les œuvres peuvent être reproduites et
diffusées à condition de citer l’auteur du contenu.
Pas d’utilisation commerciale : Les œuvres peuvent être
reproduites et diffusées mais dans un but non
commercial.
41
Tarifs de la SABAM disponible à l’adresse : http://www.sabam.be/fr/getpage.php?i=268
58 |
Pas de modification : Les œuvres peuvent être
reproduites et diffusées mais pas modifiées. Aucune
modification ne peut être apportée à l’œuvre initiale
tant que l’auteur n’en a pas donné son accord.
Partage des conditions initiales à l’identique : Les
œuvres peuvent être modifiées mais doivent rester sous
une licence Créative Commons.
Depuis le 11 mars 2009, Créative Commons a lancé la CC0 (Créative Commons Zéro)
qui va encore plus loin dans le processus de libéralisation des contenus. En effet, la
licence CC0 permet aux auteurs de placer leurs œuvres le plus près du domaine
public. Dans ce cas, les consommateurs ont libre utilisation de ses contenus que ce
soit en vue de les modifier, diffuser ou améliorer sans aucune restriction.
Des millions d’artistes privilégient l’initiative à but non lucratif qu’est Créative
Commons. Cette licence leur permet de maintenir un certain contrôle sur leurs
œuvres en restant les propriétaires des contenus sans pour autant les freiner d’un
point de vue de la diffusion. En effet, le partage constitue une excellente publicité
pour les artistes contrairement au Copyright qui a souvent pour effet de stopper le
bouche à oreille. Le fait de devoir demander l’autorisation à l’auteur avant d’utiliser
ses créations pousse, soit les consommateurs à passer outre cette obligation légale
de consentement de l’auteur, soit à ne plus s’intéresser au contenu. De plus,
demander l’autorisation n’est pas toujours très facile d’un point de vue pratique car
les artistes ne sont pas tous disponibles pour répondre aux demandes.
Il existe de nombreux contenus libres de droits que les podcasteurs peuvent
exploiter dans leurs émissions. Le site Jamendo.com par exemple est spécialisé dans
le téléchargement et l’écoute de musique libre et gratuite. Les auditeurs peuvent
faire un don à l’artiste lorsqu’ils téléchargent son morceau et ainsi l’encourager
dans sa démarche.
59 |
Citons quelques autres sites qui autorisent les internautes à télécharger et diffuser
librement de la musique en ligne. Certains sites se sont même spécialisés dans les
contenus qualifiés de « podsafe » et qui permettent aux podcasteurs de diffuser de
la musique dans leurs émissions.
http://www.garageband.com
http://podsafeaudio.com
http://ccmixter.org
http://www.soundclick.com
http://magnatune.com
http://www.auboutdufil.com
ttp://www.musiquelibrededroit.com
http://altermusique.org
En conclusion, ces licences libres s’avèrent très bénéfiques pour les podcasteurs qui
souhaitent apporter une plus value musicale à leurs émissions. Ici, pas de Céline
Dion, de Lady Gaga ou d’autres grosses pointures commerciales mais des artistes
qui montrent autant de talent et qui acceptent de partager leur musique. Face à la
montée du piratage, il est de plus en plus difficile pour les petits artistes de se
trouver une maison de disque et de s’assurer un certain succès. Ce type de licence
qui vise le partage offre une visibilité supplémentaire à ces artistes que les
webradios et les podcasts s’empressent de diffuser. Une sorte de tremplin qui
pourrait par la suite les mener à signer des contrats avec des majors.
Mais la licence Créative Commons ne se limite pas à la musique et donne un accès
libre à des milliers d’autres contenus tels que des vidéos, des tutoriels, des jingles,
des sons, des textes ou des images qui sont autant d’outils offerts aux podcasteurs
pour parfaire leurs podcasts audio ou vidéo.
60 |
5. Le podcasting a-t-il de l’avenir ? Perspectives et
enjeux
5.1. Le podcasting est-il un média comme la radio ? Est-il un danger ?
Tout d’abord, il faut resituer quelle est là vraie définition de média. Car comme le
dit avec humour Alain Gerlache, présentateur d’InterMédias sur la RTBF : « Je sais
de moins en moins ce qu’est un média ! ». Selon la définition du dictionnaire
Larousse, un média est défini comme tout « procédé permettant la distribution, la
diffusion ou la communication d'œuvres, de documents, ou de messages sonores ou
audiovisuels (presse, cinéma, affiche, radiodiffusion, télédiffusion, vidéographie,
télédistribution, télématique, télécommunication.42 » En partant de cette définition,
le podcast peut donc être clairement identifié comme un média au même titre que
la radio puisqu’il distribue, diffuse et communique des messages sonores. Pour
Jean-Jacques Deleeuw, directeur d’RTL NewMédia, le podcast n’est pas un média à
part entière mais plutôt une offre complémentaire à la radio : « Le podcast
finalement ce n’est qu’un élément qu’on réécoute. Or, un média, c’est un flux de
plusieurs contenus agrégés les uns aux autres… Donc non, pour moi, le podcast ce
n’est pas un média, c’est une consommation de certains produits radiophoniques. »
Internet est désormais reconnu comme un média de masse à part entière.
Toutefois, il n’est pas tout à fait comparable aux médias de masse traditionnels que
sont la presse, la radio et la télévision. En effet, ces trois médias émettent des flux
d’informations unidirectionnels qui ne permettent peu ou prou aucune interaction
entre eux et les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Le public ne peut être
émetteur d’un flux et modifier le contenu des médias traditionnels. La seule
interaction possible a lieu lorsque les médias donnent la parole aux auditeurs via le
courrier des lecteurs, la lecture des SMS et des emails à l’antenne, ou les appels en
direct. À contrario, avec internet, les flux sont partagés puisque les internautes
peuvent créer des contenus et alimenter la sphère internet de leurs sites, blogs,
42
Dictionnaire Larousse version en ligne, disponible à l’adresse : http://www.larousse.fr
61 |
podcasts, etc. L’ère du web 2.0 a donc changé la donne et fait d’internet un
véritable nouveau média qui phagocyte petit à petit les médias traditionnels comme
nous venons de le voir. Aujourd’hui, n’importe qui peut lire l’actualité, écouter la
radio ou regarder la télévision sur internet. Imaginons alors internet comme le seul
et unique média. La presse, la télé et la radio seraient alors devenues des médias
dans le média. Mais évidemment, il est encore trop tôt pour imaginer un tel
bouleversement même si les prémices montrent que la gourmandise d’internet
risque de coûter cher aux médias traditionnels.
Mais si internet pouvait tuer les médias traditionnels (ou en tout cas les modifier
considérablement), le podcast, natif d’internet, peut-il constituer un danger à lui
seul pour la radio ? Devant le succès de ce nouveau support, certains vont jusqu’à
dire que le podcast pourrait « tuer la radio ». Pour Marc Ysaye, directeur de Classic
21, il est encore trop tôt pour envisager une telle situation. « La radio c’est le direct,
l’instantané. Le podcast ce n’est jamais que réécouter des émissions qui sont
passées et je pense que c’est très utile pour quelqu’un qui a loupé une émission mais
ça ne va jamais tuer la radio. En tout cas pas dans les trois, quatre années qui
viennent. Maintenant, quand on voit le succès des offres de VOD43 et de ROD44, c’est
certain qu’il faut être attentif à l’évolution des choses ».
Le succès de ces offres « à la demande » témoigne d’une des différences capitales
entre la radio, la télévision et le podcasting qui se trouve du côté de sa
déprogrammation temporelle. En effet, la radio comme la télévision est définie par
une plage horaire bien précise. Quand un auditeur veut écouter son émission
préférée dans son entièreté, il doit être devant sa radio ou sa télé dès le début de
l’émission programmée à un horaire clairement défini. Les podcasts quant à eux
n’ont aucune contrainte de programmation. C’est l’auditeur qui choisit quand et où
il veut écouter l’émission qu’il a téléchargée, comme le confirme Franck Dumesnil
dans son livre « Les podcasts : écouter, s’abonner, créer » : « La radiodiffusion
classique (radio, télévision) est un mécanisme centralisé qui envoie un flux vers ses
auditeurs (d’une seule source émettrice vers tous les auditeurs). À l’inverse, le
43
Video on demand 44
Radio on demand
62 |
podcasting permet la diffusion du son et de la vidéo par une démarche autonome
des auditeurs qui vont chercher eux-mêmes les fichiers en les téléchargeant ou en
s’abonnant à leur mise à jour.»
Cependant, il est évident que la mort des médias traditionnels n’est pas pour
demain et que ce n’est encore qu’une supposition démesurée. En réalité, il faudrait
plutôt parler d’une mort de « support ». En effet, on peut tout bonnement
envisager un avenir médiatique où la presse, la radio et la télévision se
consommeraient uniquement sur le net via un ordinateur, un GSM ou une tablette
numérique. Par ailleurs, la mort d’un média comme la radio signifierait en grande
partie la mort du podcasting. Si ce dernier est aussi développé par des amateurs, il
n’en reste pas moins le support privilégié des programmes radiophoniques. En
témoignent les récents sondages Médiamétrie en France qui montrent le succès
que connaissent les podcasts de radio.
Cependant, si les podcasts sont appréciés par les auditeurs, pour Jean-Jacques
Deleeuw, c’est la publicité qui conditionne la mise en place de l’offre : « Je vois mal
les médias classiques dire tout d’un coup qu'ils abandonnent leurs flux directs et
qu'ils se consacrent exclusivement au podcasting… Non, parce qu’il n’y a pas de
business modèle sur le podcast. Les chiffres publicitaires sont encore trop bas. »
Le podcast est un phénomène naissant. Tout le monde ne sait pas de quoi il en
retourne ce qui laisse encore un certain écart entre le podcasting et un support
connu de tous comme la radio. Cependant, « La frontière entre les médias
traditionnels et ceux d’internet s’estompe de plus en plus », indique Alain Gerlache.
On vient d’un monde où on avait que trois supports gérables, la presse, la télé et la
radio. La dé-linéarisation et la fragmentation font que ce qui est de plus en plus
important maintenant ce sont les contenus. Et c’est là qu’il faut que les médias
traditionnels s’affirment. Sur la qualité des contenus, sur l’adéquation par rapport à
la demande, sur la plus value qu’ils offrent et sur leur marque. Où que vous soyez,
quel que soit le support en direct ou pas, si vous voyez le Figaro ou le Monde, ça
vous dit quelque chose. Et ça a une certaine crédibilité qui varie selon les
générations. C’est ça qui est véritablement important pour la survie des médias. »
63 |
5.2. Le podcast, un support d’avenir ?
Ces dernières années, le numérique a révolutionné la consommation de
programmes qu’ils soient radio ou télédiffusés. Les baladeurs MP3 s’enrichissent de
nouvelles fonctions WiFi, les GSM deviennent de véritables centrales multimédias,
les tablettes numériques déploient de nouvelles perspectives technologiques
étourdissantes. Bref, il est difficile de nier que le futur sera mobile. L’émergence des
nouvelles technologies pousse les médias traditionnels à revoir leur stratégie
d’audience. L’essor de la consommation 2.0 amène à rendre mobile une écoute
jusqu’alors sédentaire. De fait, le podcasting apparait comme un support essentiel à
l’écoute nomade. Malgré des débuts difficiles, les taux de pénétration actuels des
podcasts révèlent que le phénomène est loin de s’estomper. Les radios ont plus que
jamais adopté ce support pour séduire une nouvelle audience en marge des
contraintes temporelles et géographiques. Les auditeurs se trouvent désormais
dans les rues, les trains, les voitures, au travail ou ailleurs que devant le poste de
radio ou de télévision. Le podcast s’affranchit des impératifs établis par les
émissions à heures fixes et permet aux auditeurs d’être maîtres de leur
programmation. Comme le souligne Alain Gerlache, présentateur de l’émission
Intermédias sur la RTBF : « à partir du moment où tout est numérisé, c’est
beaucoup plus facile de développer une offre podcast. »
L’arrivée prochaine de la radio numérique terrestre devrait également appuyer le
phénomène du podcasting. Au-delà d’une meilleure qualité de son, les radios
numériques proposeront des offres supplémentaires comme le programme du jour,
la météo, les résultats sportifs, les dernières informations et la possibilité de
réécouter les émissions podcastées. Le numérique prend peu à peu le pas sur
l’analogique et sonne la naissance de la nouvelle ère de l’audiovisuel. « La bande
analogique a cédé la place à la cassette. Par la dématérialisation des supports, le
numérique a permis l’accélération des échanges et la simplification des processus de
fabrication. Le traitement de l’information a également bénéficié de ces
innovations », indiquent Patrice Cavelier et Olivier Morel-Marogier dans leur livre
« La Radio ». Jusqu’à l’arrivée des podcasts, le consommateur nomade s’informait
au moyen de journaux, de magazines ou de radios portatives. Avec pour ces
64 |
dernières, le risque que les transmissions ne soient plus assurées une fois dans un
tunnel comme dans le métro. Désormais, les derniers journaux parlés et les
programmes culturels peuvent être téléchargés en toute simplicité. Le podcasting
instaure une nouvelle relation à l’information tout en favorisant un confort
d’écoute grâce à la qualité sonore.
Autre avantage soulevé par Patrice Cavelier et Olivier Morel-Marogier : « Le
numérique qui a gagné le stockage et l’archivage des émissions devrait être une
réponse durable aux problèmes de conservation des archives et il ouvre la voie à leur
accès au plus grand nombre. » Il est désormais possible d’écouter une émission
vieille de plusieurs années grâce à l’archivage numérique. Avec le podcasting,
n’importe quel auditeur peut se constituer une bibliothèque d’archives sans
craindre une baisse de qualité des émissions avec les années. Le temps des archives
sur cassette audio de piètre qualité est définitivement révolu.
Évolution logique ou véritable défi pour l’avenir, pour Mathieu Pesesse, créateur du
Podcast High-Tech, le podcast le plus populaire en Belgique, l’avenir du support se
trouve du côté de la vidéo : « La vidéo représente la nouvelle forme du podcasting.
Elle apporte son lot de nouveautés ce qui permet de rendre l’émission beaucoup plus
riche. En plus de l’image, on peut rajouter des tas d’informations supplémentaires à
l’écran grâce au texte. Il y a beaucoup plus de paramètres à gérer qu’avec l’audio,
mais c’est ce qui rend le support intéressant. Et pour les auditeurs c’est aussi très
plaisant de pouvoir mettre un visage sur les différents animateurs de l’émission
podcastée. » Cependant, la vidéo n’est pas aussi pratique que l’audio en ce qui
concerne la consommation mobile : « C’est un usage assez différent et ceux qui nous
écoutent habituellement en voiture ne pourront pas nous regarder en vidéo. Ce sont
donc des auditeurs que, malheureusement, nous risquons de perdre », note Mathieu
Pesesse. Passer d’un support à l’autre pourrait certes engendrer une perte
d’audience, mais pas aussi conséquente qu’on pourrait le croire. De plus en plus
d’appareils portatifs (GSM, baladeurs, consoles de jeux, etc.) supportent le format
vidéo et permettent de visionner des émissions de plusieurs heures grâce à une
autonomie de batterie étendue. L’arrivée de la HD (Haute Définition) sur les
65 |
téléphones portables devrait également favoriser un confort de lecture haute
qualité.
Franck Dumesnil affirme dans son livre que « si les podcasts vidéo sont aujourd’hui
un peu moins développés que les podcasts audio, ils méritent d’être surveillés, car,
avec l’essor rapide de la vidéo personnelle sur le Web et l’explosion des ventes de
baladeurs vidéo comme l’iPod G5 ou la PSP de chez Sony, il y a fort à parier que les
podcasteurs sauront quoi faire ! » Le vidéocast représente donc une ressource
supplémentaire pour permettre au podcasting de perdurer.
L’évolution des usages et des pratiques sur internet amène à penser que le podcast
a peu de chance de connaître une quelconque régression. Les blogs, les réseaux
sociaux ou encore les sites de partage de vidéos connaissent un développement
socio-économique continu qui influence les nouvelles dynamiques de marché.
Aujourd’hui, la consommation à la demande est au cœur des préoccupations des
entreprises et des médias. « RTBF à la carte », « RTBF radio à la demande », « RTL à
l’infini », « Belgacom TV Pay-per-view », sont autant de services mis en place pour
promouvoir une télévision dite « de rattrapage ». Le podcasting s’inscrit comme le
fer de lance de la consommation « On demand ». Une tendance qui risque même de
prendre de l’ampleur « lorsqu’il y aura une intégration plus grande entre l'appareil
de télévision et internet » indique Alain Gerlache, présentateur de l’émission
Intermédias sur la RTBF. « Sans compter qu'on voit bien aussi que le développement
des décodeurs, qui permettent d'enregistrer des émissions à la télé, fait en sorte que
la consommation différée, qui est déjà dans la culture de la télé depuis les anciens
enregistreurs VHS, va se développer. Et le podcasting aussi » ajoute-t-il.
Le succès récent de l’iPhone d’Apple oblige la concurrence en matière de téléphonie
mobile à intégrer de nouvelles fonctionnalités dans leurs produits. L’arrivée
d’internet sur les téléphones portables, les Smartphones et les Pda ouvre de
nouvelles perspectives en termes de consommation de l’information. Certains
appareils proposent dès à présent une gestion automatique des flux RSS afin de
rendre plus facile l’accès aux offres de contenu disponibles par fil d’abonnement. Le
66 |
podcasting s’empare donc d’un nouveau marché qui le conduit à s’imposer au-delà
des frontières des baladeurs numériques.
Il est donc évident qu’en tant que support de mobilité, le podcasting constitue un
véritable enjeu pour l’avenir. Un instrument de consommation nomade bénéfique
tant pour les radios que pour les entreprises et les institutions universitaires. En
effet, qu’ils soient utilisés comme support publicitaire ou didactique, les podcasts
permettent de diffuser des contenus audio de manière originale sans occasionner
des coûts de production prohibitifs.
Le podcasting n’est donc pas mort-né, bien au contraire. À l’heure où la radio
s’écoute davantage sur internet, la télévision se regarde sur des téléphones
portables et les journaux papier commencent à être lus sur des tablettes
numériques tactiles, le podcasting s’impose comme un support privilégié en
matière de convergence numérique. Par sa simplicité de création et sa souplesse, il
constitue le support idéal pour répondre aux évolutions de marché actuelles. Le
temps des cassettes ou des CDs audio que l’on range dans sa bibliothèque ou sa
voiture s’estompe peu à peu face à la révolution numérique. La dématérialisation
de l’information est plus que jamais au cœur des stratégies d’entreprises et le
podcasting représente une formidable opportunité de stockage, de diffusion et de
transport de données.
Vecteur de nouveaux usages en matière de consommation de l’information, il
occasionne une prolifération des contenus sans pour autant engendrer une
multiplication des supports. D’internet, aux ordinateurs, baladeurs MP3, consoles
de jeu, téléphones portables ou média center, il s’adapte à toutes les plateformes
sans pour autant générer de coûts d’intégration.
Il est donc évident que le podcasting sera l’un des principaux acteurs dans la
structuration de nouveaux « business model » natifs de l’ère numérique.
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6. CONCLUSIONS
L’avènement du web 2.0 a marqué un changement considérable dans la manière de
s’exprimer. Les internautes se trouvent plongés dans une nouvelle expérience
online où chacun peut générer ses propres contenus et interagir avec le contenu
des autres. Avec l’émergence de ce « web participatif », le podcast apparaît comme
un support de diffusion novateur. Il s’agit encore d’un phénomène jeune mais qui
tend à séduire de plus en plus d’internautes à la recherche d’une technologie
souple et divertissante. Le podcast est devenu le support privilégié de la culture
numérique nomade jusqu’à fixer les nouvelles tendances de consommation
différée. L’audimat devient mouvant et pousse la radio et la télévision à prendre le
pas sur le podcasting. Et s’ils ne disposent pas encore de modèle économique
clairement établi, les podcasts n’en restent pas moins de formidables outils de
fidélisation grâce au système d’abonnement. Ses nombreux atouts n’ont pas
échappé à certaines entreprises soucieuses d’inscrire leur stratégie de
communication dans les nouvelles tendances numériques. Enfin, même la presse
écrite trouve de l’intérêt à cet outil 2.0 puisque certains magazines papier
développent une offre de podcasts sur leur site internet.
Je reste persuadé que l’exploitation de ce nouveau support par les médias
traditionnels reste une excellente façon d’affirmer sa présence sur la toile et
partout ailleurs. Car comme nous l’avons vu dans ce travail, le podcast est un
support de souplesse. Il s’adapte aux nouvelles technologies, il répond aux attentes
en matière de consommation différée, il séduit par sa facilité d’utilisation et donne
un nouveau moyen d’expression aux internautes. Médias, entreprises ou
particuliers, tout le monde peut trouver de l’intérêt à cette nouvelle technologie.
À l’heure actuelle, la fracture numérique fait que le podcast n’est pas encore
pleinement exploité et connu de tous. Mais on assiste depuis quelques années à
une montée en puissance de ce nouveau support. Les générations futures seront
davantage plongées dans les nouvelles habitudes numériques qui se profilent dans
notre horizon. Le podcast est un support d’avenir. C’est ce que je retire
principalement de mes interviews avec des professionnels des médias et des
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podcasteurs amateurs. La majorité des personnes que j’ai interrogées ne voient pas
le podcast comme un support éphémère mais au contraire comme une nouvelle
référence en matière de diffusion de contenus. Le podcast est d’abord un support
remarquable pour les amateurs qui souhaitent devenir, en l’espace de quelques
enregistrements au micro, les nouveaux animateurs du web. Un support
complémentaire aux médias traditionnels qui ne risque pas encore de les « tuer »
mais de bouleverser quelque peu la manière de diffuser leurs programmes. Enfin,
un support de liberté pour des gens qui, comme moi, n’ont plus le goût de l’écoute
en temps réel. Je consomme des podcasts depuis plus de 3 ans et je ne me vois plus
rallumer mon poste de radio et attendre que débutent mes émissions préférées.
Grâce à la technologie RSS, je peux même m’abonner à autant d’émissions que je le
souhaite et les recevoir automatiquement. Cela me serait impossible d’écouter en
direct les émissions auxquelles je suis abonné par faute de temps ou simplement
parce que les émissions sont diffusées au même moment. Avec le podcasting, le
problème ne se pose plus.
En réalisant ce travail, j’ai découvert d’excellents podcasts amateurs. C’est ça aussi
qui me fascine dans ce support. La possibilité de découvrir des tonnes d’émissions
amateurs dont la qualité est aussi bien, voire meilleure que certains programmes
radiodiffusés. Toutefois, la profusion de contenus générés par les internautes et les
multiples atouts qui se cachent derrière le podcasting en font-ils pour autant un
média à part entière ? Difficile d’être clair sur ce sujet tellement le mot média est
aujourd’hui surexploité pour tout est n’importe quoi. Cependant, comme nous
l’avons vu dans ce travail, la définition de média s’accorde avec la capacité du
podcasting à diffuser des messages à un vaste public d’internautes. Certains
podcasts américains sont écoutés par plus de 200 000 personnes et peuvent dès
lors définir le podcasting comme un média de masse. Mais le véritable média dans
tout ça, c’est internet. Sans lui, les podcasts n’existeraient pas. De fait, je qualifierai
plutôt le podcasting de « sous-médias » au même titre que les blogs ou les pure
players.
Là où les blogs apportaient une nouvelle vie à l’écriture, les podcasts signent
l’arrivée massive de l’audio et de la vidéo comme outil de communication sur
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internet. La gratuité du support, la technologie RSS et le marché du mobile ont
démocratisé les podcasts. Qu’il se destine à un rôle de produit de rattrapage, de
divertissement ou de vecteur de communication, le podcasting est pleinement
entré dans les nouvelles habitudes de consommation.
J’ai pris énormément de plaisir à écrire ce travail de fin d’études. C’est une véritable
redécouverte du podcasting qui m’a accompagné tout au long de mes recherches.
D’un support que je connaissais déjà par la radio, j’ai découvert un formidable outil
d’expression pour des milliers d’internautes à la recherche d’une nouvelle forme de
diffusion de contenus. Par mes lectures et mes rencontres avec des professionnels
des médias et des podcasteurs, je suis plus que jamais convaincu que le podcasting
est un support d’avenir. Parfois freiné par les droits d’auteur, dépourvu de modèle
économique clairement établi et encore victime de la fracture numérique qui tend à
se réduire avec les générations, le podcasting doit encore grandir. Avec l’arrivée de
la radio numérique terrestre et les futures évolutions technologiques en matière de
culture nomade, le podcasting devrait sans nul doute s’imposer comme un élément
dynamique de la révolution numérique 2.0.
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7. BIBLIOGRAPHIE
7.1. Livres
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