LE GUIDE DES MEILLEURS PLANS LATINOS - Que Tal Paris TAL PARIS... · la MPB comme ceux de Gilberto...

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#124DÉC-

EMBRE2018

LE GUIDE DES MEILLEURS PLANS LATINOS

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Sortons latino ! 04RDV musique 06Coin culture 14Évasion 24Bonnes adresses 26

Edito-rial

www.quetalparis.com > Des idées, des envies, des commentaires... écrivez-nous à [email protected]. Suivez-nous sur...

n° #124 - Décembre 2018 - Dépôt légal à parution - ISSN en coursQUE TAL PARIS? magazine mensuel, fait partie de la coopérative d’activités et d’emploi Coopaname (SCOP SA à capital variable - RSC Paris B 448 762 526 - SIRET 448 762 526 000 60 - Siège au 3-7, rue Albert Marquet - 75020 Paris)DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : Noémie de Grenier · RÉDACTRICE EN CHEF : Elena Paz PérezCHEFS DE RUBRIQUE : Elena Paz Pérez (culture), Didier Delarue (musique)CORRECTIONS : Nicolas Ruellet et Alain Kontzler ONT COLLABORÉ À CE N° : Sébastien Camps, Isabel Calvo, Sophie Francisque, Hug Garcia, Florent Jarosz, Jérôme Le Saux, Cintia Piña, Mireia Pou, Esther Sànchez Auladell, Thierry Teodoro, Elisabeth Jousselme, Sabine Vaillant, Arantxa Martín.CONCEPTION GRAPHIQUE : Raquel Muñoz · RÉALISATION : Corinne Leconte PeñaherreraPHOTOS : DR Office Espagnol du Tourisme (C. González, VanMarty , S. Santos) The Estate of Ana Mendiata Collection, LLC, Paula Rego, Private Collection / Bridgeman Images, Sebastião Salgado, Martia Punts (Fotolia), Paul Evrard, Bruno Tocaben, Rob Sitbon.ERRATUM : Dans notre dernier numéro, une erreur s’est glissée dans la chronique du film Les Héritières publiée page 18. Il fallait lire Paraguay à la place d’Uruguay. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et remercions nos attentifs lecteurs pour cette correction ! Nous déclinons toute responsabilité en cas de changement de programmation/horaires/prix... des informations fournies dans notre revue. Nous nous excusons, par avance, de tout désagrément.

LE 24 JANVIER PROCHAIN, LE GRAND CHANTEUR LIBERTAIRE PACO IBÁÑEZ NOUS PROPOSE DE REVIVRE L'UN DES CONCERTS LES PLUS MÉMORABLES DE SON IMMENSE CARRIÈRE. C’EST EN EFFET IL Y A 50 ANS, LE 2 DÉCEMBRE 1969, QU’IL MONTAIT POUR LA PREMIÈRE FOIS SUR LA SCÈNE DE L’OLYMPIA POUR UN RÉCITAL À JAMAIS GRAVÉ DANS LA LÉGENDE. C’EST SUR LA SCÈNE DU CASINO DE PARIS QU’IL VIENDRA NOUS CHANTER LES MOTS DES PLUS GRANDS POÈTES ESPAGNOLS ET SUD-AMÉRICAINS. DÉJAME EN PAZ AMOR TIRANO, PALABRAS PARA JULIA, A GALOPAR, AUTANT DE CHANSONS ÉTERNELLES QUI, DANS SA VILLE DE CŒUR, DEVANT SON PUBLIC QUI LE CHÉRIE TANT, RÉSONNERONT COMME UNE PROFONDE ET SINCÈRE COMMUNION. MERCI PACO !

ET SI LA SCÈNE MUSICALE S’ANNONCE PASSIONNANTE, LE CINÉMA N’EST PAS EN RESTE. CE MOIS DE DÉCEMBRE NOUS RÉSERVE DE TRÈS BELLES SURPRISES ! COUP DE CŒUR POUR LE DERNIER LONG MÉTRAGE D’ISABEL COIXET. THE BOOKSHOP EST UN FILM EXTRAORDINAIRE QUE SEULEMENT UNE PASSIONNÉE DES LIVRES POUVAIT IMAGINER. LA RÉALISATRICE BARCELONAISE NOUS DÉVOILE L’HISTOIRE D’UNE FEMME COURAGEUSE QUI, À LA FIN DES ANNÉES 50, DÉCIDE D’OUVRIR UNE LIBRAIRIE DANS UN PETIT VILLAGE ANGLAIS. LE CINÉMA BRÉSILIEN SERA AUSSI À L’AFFICHE AVEC LA VIE COMME ELLE VIENT DE GUSTAVO PIZZI, UN FILM QUI REND HOMMAGE À CES MÈRES DE FAMILLE QUI MALGRÉ LES DIFFICULTÉS CONTINUENT À SE BATTRE POUR UNE VIE MEILLEURE.

FELICES FIESTAS !L’ÉQUIPE DE QUE TAL PARIS ?

UN FILM DE ISABEL COIXET

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Meilleur Film

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SORTONS LATINO ! 0405

Jeu 13 CONCERT

« SETENTA »New Morning

« PACHAMAMA » « PAULA REGO »Musée de l’Orangerie

Sam 15 EXPO

Ven 21 CINÉMA

« MON PÈRE »

Mer 19 CINÉMA

« THE BOOKSHOP »

Lun 17 CONCERT

« CHRISTINA ROSMINI »L’Alhambra

« LIAT COHEN »La Seine Musicale

Sam 1 THÉÂTRE

FESTIVAL DON QUIJOTE« LUCES DE BOHEMIA »Théâtre 13

« PIERRE BERTRAND & CAJA NEGRA »Pan piper

Sam 8 CONCERTDim 2 CONCERT Mer 12 CINÉMA

Mer 26 CINÉMA Sam 29 EXPO

« ANA MENDIETA »Jeu de Paume

Lun 31 RÉVEILLON

« NOUVEL AN DO BRASIL »Cabaret Sauvage

« LA VIE COMMEELLE VIENT »

LE CHOIX DE LA RÉDACTION

Déc-embre

2018

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Paco Ibáñez

Avec Tío, itinéraire d’une enfant de Brassens, Christina Rosmini nous propose un spectacle musical aussi riche en poésie qu’en émotions ! La chanteuse y retrace le parcours d’une petite fille d’ouvriers venus d’Espagne, d’Italie et de Corse que leur tonton Georges « tío » Brassens a élevée grâce à ses chansons. Dans la famille Rosmini, Georges Brassens a toujours eu une place particulière, tout près du cœur. Grâce à ses chansons et à ses mots, Christina Rosmini va alors nous raconter sa propre histoire ainsi que celle de sa famille sur trois généra- tions. Revêtues de leurs plus beaux atours flamenco et méditerranéens et chantées aussi bien en espagnol qu’en français, les chansons de l’oncle Georges empruntent des sentiers inédits, pleins de tendresse et de poésie, d’authenticité et de joie. Un flamboyant spectacle multiculturel et intergénérationnel à savourer en famille !

[ DU 17 AU 19 DÉCEMBRE 21H ]> Entrée 10 - 24 € L’Alhambra21, rue Yves Toudic 75010 M° Jacques Bonsergent 01 40 20 40 25www.alhambra-paris.com

Christina Rosmini

La légende de la chanson espagnole est de retour pour célébrer un anniver- saire. Et quel anniversaire ! Remontons le temps jusqu’au 2 décembre 1969. Ce soir là, l’ « espagnol d’Aubervilliers » monte pour la première fois sur la scène de l’Olympia et entame un tour de chant qui restera gravé dans les mémoires. Devant un parterre d’étudiants et de réfugiés espagnols en liesse, le chanteur libertaire égraine ses chansons, Déjame en paz amor tirano, Es amarga la verdad, Lo que puede el dinero... Les mots des poètes latino-américains et espagnols résonnent, Rafael Alberti, Luis de Góngora, José Agustín Goytisolo et Federico García Lorca en tête. Entre deux chansons, le public l’acclame et scande son nom, Paco, Paco, Paco ! La communion entre l’artiste et son public est vibrante, poignante, totale. Présent ce soir là, le compositeur Jean Wiener relate en ces termes la soirée : « Qui aurait pu imaginer qu’une foule incroyable allait envahir l’Olympia... Tout cela pour ce grand enfant simple, décontracté, qui, après avoir été accueilli avec un enthousiasme semblable à ceux que je me souviens avoir vu en l’honneur de Toscanini, Chaplin ou Robeson, s’est mis à chanter accompagné uniquement de sa guitare... ». Plus qu’un concert, Paco Ibáñez offrait à son public un message d’espoir et un espace de résistance face à l’injustice, la violence et la barbarie. 50 ans plus tard, le monde a toujours besoin de Paco, plus que jamais. Immanquable.

[ LE 24 JANVIER 20H ]> Entrée 10 - 78 € Casino de Paris16, rue de Clichy 75009 M° Liège08 92 69 89 26www.casinodeparis.fr

Con-certs

Depuis 2006, ce bouillonnant combo parisien distille une potion musicale particulièrement savou- reuse ! Nourris au jazz, au funk, aux rythmes afro-latins et à la latin soul, les sept musiciens de Setenta peuvent se targuer d’avoir déjà accompagné sur scène des légendes comme Orlando Julius et Joe Bataan. Voilà qui pose un C.V ! Avec We latin like that, leur excellent 4e album, le groupe affiche une forme olympique. Soulfull et groovy à souhait, l’ombre bienveillante du maestro Joe Bataan plane littéralement sur des morceaux comme Confused ou Time to love. Un délice, d’autant que le groupe enchaîne également les brûlots latin funk, caribéens et salseros pour un opus qui s’avère au final aussi éclectique qu’intraitable sur le dancefloor. Sur scène, la réputation de Setenta n’est plus à faire alors ne manquez sous aucun prétexte ce concert qui s’annonce particulière-ment fiévreux !

[ LE 13 DÉCEMBRE 20H ]> Entrée 16.50 - 20 € New Morning7-9, rue des Petites Écuries 75010 M° Château d’Eau01 45 23 51 41www.newmorning.com

Setenta

Nous y sommes, 2018 va tirer sa révérence... mais sur un air de samba ! Pour célébrer cette nouvelle année, l’équipe de Noites do Brasil vous a concocté une programmation ultra festive. Cap sur le Cabaret Sauvage où vous pourrez faire la fête jusqu’à potron minet ! Rendez-vous sur la piste avec l’explosif danseur Timbó Afrodance et les percussions échevelées de Batuk’Nagô, une batucada spécialiste des rythmes nordestins, maracatu, afoxé et coco de roda en tête. Ce sera ensuite le chanteur Rodrigo de Oliveira qui montera sur scène pour un concert au cours duquel il nous gratifiera de reprises de grands classiques de la MPB comme ceux de Gilberto Gil ou de Jorge Ben. Enfin, vous pouvez compter sur DJ Mink et l’incontour- nable Tom B, le résident des soirées Avenida Brasil, pour vous emmener au bout de la nuit ! Entrée gratuite pour les moins de 10 ans, pass early bird à 20 euros et service de restauration auriverde assuré. feliz ano novo !

[ LE 31 DÉCEMBRE 21H ]> Entrée 27 - 35 € Cabaret Sauvage59, bd Macdonald75019 Paris01 42 09 03 09www.cabaretsauvage.com

Nouvel An Do Brasil !

RDV MUSIQUE

Rangez les meubles, poussez les murs, Minino Garay est de retour avec un projet détonnant ! Depuis quelques temps déjà, le percussion-niste argentin songeait à replonger dans ses racines, celles du cuarteto de Córdoba, cette ville où les musiciens de rue jouent plus vite que leur ombre. Voilà qui est fait avec Tunga tunga’s band, un album survitaminé dont la traduction scénique devrait faire le plein de l’infirmerie du New Morning. Déficients cardiaques, asthmatiques notoires et autres souffreteux de la rotule, passez votre chemin, tout cela va bien trop vite pour vous ! Quant aux autres, suivez sans hésiter cette cavalcade effrénée de rythmes à deux temps menée tambour battant par un accordéon espiègle, un piano vagabond et une batterie qui ne flâne que rarement en deçà des 120 B.P.M. Un concert plein de bonne humeur et de vitalité.

[ LE 16 DÉCEMBRE 20H ]> Entrée 21.80 € New Morning7-9, rue des Petites Écuries 75010 M° Château d’Eau01 45 23 51 41www.newmorning.com

Minino Garay

Depuis quelques années, la nouvelle scène espagnole tend à s’imposer durablement à l’international. Silvia Pérez Cruz, Mala Rodríguez, Nathy Peluso, Rocío Marquez, autant d’artistes qui, chacune dans leur style, empilent les vues YouTube ou enchaînent les tournées aux quatre coins du globe. Fer de lance de cette renaissance ibérique, la jeune chanteuse barcelonaise Rosalía avait défrayé la chronique en 2017 avec Los Àngeles, son premier album studio. Comme un trait d’union entre modernité et tradition, entre art séculaire du flamenco et échos urbains contempo- rains, elle signe avec ce second opus une œuvre qui devrait la consacrer définitivement. Toujours aussi élégantes, ses envolées flamencas flirtent avec la soul, le hip-hop, le dub, font des appels de pied au dancefloor sans jamais y perdre leur âme en chemin. Un canto jondo del futuro qui respire l’authenticité.

[ EL MAL QUERER ]S.M.A.R.T / Sony Music France

Rosalía

Après avoir ressuscité il y a 3 ans sa cultissime formation Irakere, le saint patron du cuban jazz revient avec un projet qui explore de nouveau son propre patrimoine musical. C’est en effet en1972 qu’il publia le premier volume de Jazz batá, un album en prise directe avec la religion yoruba dont le tambour batá est l’instrument sacré. 46 ans plus tard, il nous offre avec ce second volume une relecture spectaculaire de ce langage musical qui, il y a un demi-siècle, s’avérait aussi expérimental que visionnaire. Une contrebasse en pointillé, un tapis vertigineux de tambours batás et, virevoltant parmi eux, le piano incisif et percussif de Chucho Valdés : « J’ai appliqué à mes solos les différents rythmes du batá... Le piano est bien sûr un instrument harmonique mais il est aussi percussif et l’on peut jouer des percussions dessus. » nous dit-il. Un album minimaliste qui révèle des trésors de complexité.

[ JAZZ BATÁ 2 ]Mack Avenue / PIAS

Chucho Valdés

Pierre Bertrand & Caja Negra À l’écart des radars pendant quelques temps, Raphaël Faÿs a fait cette année un retour fracassant grâce à son spectacle Paris-Séville joué à de multiples reprises à l’Alhambra et à l’Européen. Seul guitariste à maîtriser sur le bout des doigts les chants lexicaux de la guitare manouche et de la guitare flamenca, il est le dépositaire d’un style unique qui embrasse d’un seul accord toute la richesse de ces deux cultures. Avec Madera de guitarra, son tout nouvel album, Il rend hommage au bois de guitare, ce précieux matériau qui donne corps à ces musiques. Du solaire et sautillant swing ranger aux subtils arrangements de cordes de Larmes éternelles, ce nouvel opus révèle toute l’étendue de son talent. Ouverte mais respectueuse de la tradition, la musique de Raphaël Faÿs y explore de nouveaux territoires musicaux avec un naturel déconcertant. Un guitariste résolument à part.

[ MADERA DE GUITARRA ]Frémeaux & Associés

Raphaël Faÿs

Pour ce 3e album avec sa formation Caja Negra, le saxophoniste Pierre Bertrand nous emmène des rives de la Méditerranée jusqu’au Japon grâce à une relecture audacieuse de la Far East Suite de Duke Ellington. Écrite en 1964 à l’occasion d’une tournée en Asie et en Orient, la Far East Suite est un voyage fascinant dont chacune des plages capte l’essence d’une ville ou d’un pays. Amman, Bagdad, Damas, Delhi... passées au prisme du jazz, ces cités dévoilent leurs mystérieuses et envoûtantes mélodies. Une œuvre foisonnante, complexe et sauvage, à mille lieues de l’image d’Épinal que l’on se fait généralement du « Duke ». S’attaquer à une telle pièce est une gageure, mais disons le clairement, Pierre Bertrand relève haut la main ce défi. Méthodiquement déconstruite puis reconstruite, la Far East Suite s’orne ici d’arrangements taillés sur mesure pour les 10 membres de Caja Negra. Un travail remarquable quand on sait qu'elle fut écrite à l’origine pour un Big Band d’une vingtaine de musiciens ! Tendez l’oreille... cette ligne de basse ? Elle se métamorphose en un thème joué au saxophone. Ces éclats cuivrés ? Ce sont Sabrina Romero et Paloma Pradal qui les chantent. Cette trompette virevoltante ? Elle vibre maintenant sous les coups d’archet du violoncelliste Pierre-François Dufour. Aussi brillamment réarrangée que magnifiquement interprétée, cette nouvelle Far East Suite est à découvrir en live le 8 décembre au Pan Piper.

[ FAR EAST SUITE ]Cristal Records / Sony Music

0809 RDV MUSIQUE

Al-bums

Attention, chef-d’œuvre ! Bien connu des amateurs de rare groove, ce premier album du claviériste brésilien Cesar Mariano, initialement paru en 1977, fait l’objet d’une très belle réedition en vinyle sur le label anglais Mr Bongo. Les galettes originales s’échangeant à plus de 100 euros l’unité, les amateurs apprécieront ! Dans la lignée d’Arthur Verocai, Deodato et Azymuth, Cesar Mariano & CIA s’inscrit dans ce mouvement jazz-funk qui aura profondément marqué le son du brésil des années 70. São Paulo – Brasil est un opus gargantuesque, une orgie de grooves plus originaux et racés les uns que les autres. Du funky et aérien metropole aux cavalcades de piano insensées de futebol de bar – le morceau brésilien ultime qui nous fera toujours lever de notre siège – ce premier album de Cesar Mariano & CIA est un classique à (re)découvrir absolument.

[ SÃO PAULO - BRASIL ]]Mr Bongo

Cesar Mariano & CIA

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QTP - Vous sortez cet automne votre 3e album avec votre formation Caja Negra. C’est un disque un peu différent des précédents ?

PB - Il est différent car j’ai repris une musique de Duke Ellington, la Far East Suite. Par rapport à la version originale, j’ai modifié un peu l’orchestration en intégrant le violoncelle de Pierre- François Dufour. Il y a aussi l’arrivée de Stéphane Edouard aux percussions, qui maîtrise très bien le répertoire oriental et indien. C’est différent des précédents albums car je n’ai pas composé la musique, mais je l’ai complètement réarrangée. Cette suite est originellement jouée par un big band, le défi, c’était de l’adapter à mon groupe.

Comment l’idée de reprendre cette suite vous est-elle venue ?

Dès le mixage du premier album de Caja Negra, je m’étais dit qu’un jour, il faudrait qu’on la joue. Faire une reprise comme celle là, c’était trop tôt pour un second album, il fallait un peu de temps... Je me suis dit que ce serait pour le 3e ! Donc avant même d’avoir pensé au second album, je savais déjà que cette suite serait le 3e.

Plutôt que d’une reprise stricto sensu, on peut parler d’une réinterprétation...

Les mélodies d’Ellington sont très fortes et je me les suis réappropriées. Souvent, on reconnaît. Mais parfois, il y a des éléments, par exemple de basse, qui deviennent des éléments thématiques et qui sont joués au

violoncelle ou au sax. Ces éléments, quand on écoute la suite originale, on ne les perçoit pas en premier. Il y a des éléments du big band qui passent dans le piano, des sections de trombone ou de sax qui passent dans les voix...

Pour vous qui êtes arrangeur pour bon nombre d’artistes et qui réalisez des musiques de film, c’est du pain béni de travailler sur la Far East Suite ?

Oui, mais c’est à double tranchant, il faut oser s’attaquer à Duke Ellington ! C’est sans doute pour cela que ça m’a pris 10 ans... Il faut aller au fond des choses, connaître parfaitement l’œuvre pour pouvoir l’analyser. Je l’ai complètement décortiquée pour pouvoir la jouer à ma façon.

Au niveau du son, on a la sensation d’être entre deux mondes, quelque chose de très analogique et organique, typique des productions des années 60 et un son de cathédrale, très spatialisé, résolument contemporain...

Avec Frédéric Magnier, qui est l’artisan de tout ça, c’est le fruit d’années de collaboration. Le côté roots, c’est parce qu’on s’est fait prêter des micros des années 30 qui colorent beaucoup les prises. On est aussi allés masteriser à Abbey Road avec Simon Gibson, qui fait notamment les mastering de Paul McCartney. Du reste, quand on était là-bas, McCartney faisait un concert privé pour tourner des images promo. On s’est retrouvé à assister à son concert dans le studio mythique des Beatles, c’était fou !

Pour ce projet, il y a un petit nouveau au sein de Caja Negra, le

violoncelliste Pierre-François Dufour et il est incroyable...

C’est quelqu’un d’exceptionnel, il a une double carrière car il est aussi batteur, il a joué avec Camille, Souchon, Aznavour... et c'est aussi un violoncelliste soliste de très haut niveau, capable de mener des orchestres, il est aussi producteur, réalisateur, c’est quelqu’un d’extrême- ment complet et d’extrêmement doué. Il faut le voir en live !

Justement, vous serez le 8 décembre sur la scène du Pan Piper. À quoi devons-nous nous attendre ?

Le concert ne durera pas 55' comme le disque, il y aura de belles plages de liberté, des solos de tout le monde, il y aura aussi les chanteuses flamenco Paloma Pradal et Sabrina Romero, il y a de grandes similitudes entre le chant arabe, le chant indien et le chant flamenco...

Avec Joy, le précédent album de Caja Negra, vous avez remporté une Victoire du Jazz en 2017, celle de l’album inclassable de l’année. C’est une fierté d’être différent ?

Inclassable, c’était la première année qu’ils ouvraient cette catégorie. Je ne pouvais pas recevoir un meilleur compliment !

Après ce concert au Pan Piper, quels sont vos prochains projets ?

On est en train de monter une tournée, on a déjà quelques dates de calées, notamment sur Nice. Il y a aussi une création qui va arriver bientôt autour des grands artistes plasticiens des années folles, je vais faire ça à Riga avec Minino Garay et Paloma Pradal.

PIERRE BERTRAND[ SAXOPHONISTE JAZZ ]

RENCONTRE AVEC...

Liat Cohen

Cela faisait un moment qu’Oscar D’Léon ne s’était pas fendu d’une petite visite à Paris. Bonne nouvelle, le voilà qui débarque en décembre au Cabaret Sauvage ! Valeur sûre de la galaxie salsera, ce sonero vénézu- élien n’a pas son pareil pour faire chavirer les danseurs. Concentré de bonne humeur et d’énergie, ses concerts sont de véritables shows : « mon but est simplement de faire en sorte que les gens s’amusent ! » aime t-il souvent répéter ! Une mission d’entertainist qu’il mène d’une main de maître depuis près d’un demi-siècle aux quatre coins du globe et qui lui ont valu des surnoms aussi flatteurs qu’El sonero mayor ou El sonero del mundo. Virevoltant autour de sa célèbre contrebasse, le fondateur de la Dimensión Latina ne manquera d’interpréter ses plus grands succès comme les inoxydables Pensando en ti et Llorarás. Gageons qu’à 75 ans passés, le natif de Caracas n’a rien perdu de sa superbe.

[ LE 9 DÉCEMBRE 19H ]> Entrée 56 € Cabaret Sauvage59, bd Macdonald75019 Paris01 42 09 03 09www.cabaretsauvage.com

Oscar D’Leon

Fort justement surnommée « la virtuose au son délicat », elle fait partie depuis des années du ghota mondial de la guitare classique. Liat Cohen, c’est une technique hors norme qui lui a permis de donner ses premiers récitals professionnels à tout juste 14 ans. Mais c'est aussi et surtout une créativité et une sensibilité rare qui ont fait d’elle l’un des grands artisans de la renaissance de la guitare classique. Aussi à l’aise avec une sonate de Bach qu’avec la musique populaire – souvenez-vous de l’album Rio-Paris avec Nathalie Dessay, Helena Noguera et Agnès Jaoui – c’est aujourd’hui vers l’Espagne qu’elle souhaite nous emmener. C’est aux côtés des ténors Charles Castronovo et Álvaro Zambrano ainsi que de la soprano Sandrine Piau qu’elle viendra nous interpréter un programme haut en couleur associant les plus belles pages de Rodrigo, Albéniz, Falla, Granados, Bizet, Ravel, Fauré et Massenet. Un ida y vuelta entre Madrid et Paris qui s’annonce de toute beauté ! Cerise sur le gâteau, pour compléter cette fiesta franco-hispanique, la seconde partie du programme sera dédiée au célébrissime concerto de Aranjuez. Un récital de haute volée !

[ LE 2 DÉCEMBRE 15H ]> Entrée 10 - 55 € La Seine MusicaleÎle Seguin 92100Boulogne Billancourt M° Pont de Sèvres01 74 34 54 00www.laseinemusicale.com

Con-certs

RDV MUSIQUE

RDV MUSIQUE 1213

Agen-da

> Subsonica [rock Italie] Le Trabendo 75019 · 19H · 31.80 €

> Enrique Bunbury [rock espagnol] Elysée Montmartre 7501819H30 · 44 €

> Salsa, Ritmos y Sabores [salsa] L’Alimentation Générale 7501120H30 · Gratuit

JEUDI 13> Le Chanteur de Mexico [opérette]

Théâtre du Casino d’Enghien 95880 · 14H30 · 21.80 €

> Setenta [latin soul] New Morning 7501020H · 16.50 - 20 €

> Pedacito de Son [son cubano] Le Marcounet 75004 · 20H · 10 €

VENDREDI 14> Monica Pereira [m. Cap-Vert]

Sunset 75001 20H30 · 20 €> Zandoly [bal créole]

Studio de l’Ermitage 7502020H30 · 12-14 €

> Quarteto Gardel [tango] Espace Culturel R. Doisneau 9236020H30 · 27.50 €

SAMEDI 15> Dan Inger & Altina Ribeiro

[littérature & fado] Comptoir Saudade 7501717H · Entrée Libre

> Clube Dos Democraticos[roda de samba] Les Disquaires 75011 · 20H · Gratuit

> 10LEC6 [f. Nyokobop] Le Hasard Ludique 7501820H · 15 €

> Cumbia Ya ! [bal colombien] Studio de l’Ermitage 7502020H30 · 13-15 €

> Kalascima [tarantelle 2.0] La Dynamo 93500 · 20H30 · 8-14 €

> Nostalgias Argentinas [m. Argentine] Centre culturel Pagnol 91440 Bures-sur-Yvette · 21H · 5-12 €

> Pingo de Choro[choro & bossa nova] 38 Riv’ Jazz Club 7500421H · 17-22 €

> SabroSalsa [salsa dura] Auberge de Jeunesse d’Artagnan 75020 · 21H · Gratuit

DIMANCHE 16> Contradanza XXL [milonga]

La Bellevilloise 75020 · 18H · 12-15 €> Minino Garay [m. argentine]

New Morning 75010 · 20H · 21.80 €

LUNDI 17> Christina Rosmini

[spectacle musical G. Brassens] L’Alhambra 75010 · 21H · 10-24 €

MARDI 18> Christina Rosmini

[spectacle musical G. Brassens] L’Alhambra 75010 · 21H · 10-24 €

MERCREDI 19> Tambours Croisés

[percussions du monde] Studio de l’Ermitage 7502020H30 · 15-18 €

> Christina Rosmini[spectacle musical G. Brassens] L’Alhambra 75010 · 21H · 10-24 €

JEUDI 20> Silas Bassa

[pianiste classique argentin] Espace Jemmapes 7501020H · 17 €

> Al Amor ! [m. classique espagnole] Gaveau 75008 · 20H30 · 24.20 €

> Orchestre Carabanchel[m. baroque & latino-américaine] Théâtre Aleph 9420020H30 · 18-20 €

VENDREDI 28> Felipe Cabrera [descargas

cubaines / jusqu’au 30/12] Duc des Lombards 7500119H30 & 21H30 · 35 €

SAMEDI 29> La Bomba Latina

[m & DJ’s cumbia] La Bellevilloise 7502022H-6H · 10 €

> Louise Wooley Quintet[bossa nova] 38 Riv’ Jazz Club 7500421H · 17-22 €

LUNDI 31> Felipe Cabrera

[descargas cubaines] Duc des Lombards 7500119H30 & 21H30 · 100 €

> François Constantin[réveillon salsa - pop] Baiser Salé 7500120H & 22H30 · 38.50 €

> Akale Wube[nouvel an éthiopien] Studio de l’Ermitage 7502021H · 40 €

> Nouvel an do Brasil[m. & DJ’s Brésil] Cabaret Sauvage 7501921H · 27-35 €

> Nouvel an Cumbia[m & DJ’s cumbia] La Java 75010 · 22H-6H · 20 €

SAMEDI 1 > Teddy Sorres & The Tropicbirds

[jazz maloya] Baiser Salé 75001 · 19H · 22 €

> Popayán & Trio Tangata[m populaire argentine] Église des Billettes 7500419H30 · 12-15 €

> Trio Juriti [bal Brésil] La Marbrerie 93100 · 19H30 · 18 €

> Irene Amata Trio [bossa nova] 38 Riv’ Jazz Club 7500421H · 17-22 €

> Qué Calor [DJ’s latin-world] La Bellevilloise 7502023H-6H · 10 €

> Brazil Dance Party [m. & clubbing Brésil / ts les samedis] 38 Riv’ Jazz Club 7500423H30 · 10 €

DIMANCHE 2> Liat Cohen Fiesta Latina

[guitare classique] La Seine Musicale 9210015H · 10-55 €

> Nostalgias Argentinas [m. Argentine] Les Nocturnes de Laude 7501417H · sur réservation · 15-20 €

> Akale Wube [éthio-jazz] Le Comptoir 94120 · 18H · Gratuit

LUNDI 3> Le Tango des Poètes

[littérature et tango] Grévin 75009 · 20H30 · 24.20 €

MARDI 4> Le Chanteur de Mexico [opérette]

Théâtre du Casino d’Enghien 95880 · 14H30 · 21.80 €

> Orquesta Silbando [tango] Studio de l’Ermitage 7502020H30 · 13-15 €

MERCREDI 5> Cuarteto Cubano [jazz cubain]

La Bellevilloise 7502020H · Gratuit

> Orchestre Carabanchel[m. baroque & latino-américaine] Péniche Anako 7501920H30 · 10 €

> Line Kruse Quintet [jazz Brésil] Sunset 75001 · 20H30 · 25 €

JEUDI 6> Buenos Aires 72 [m. Brésil]

Théâtre Pixel 75018 · 19H30 · 18 €> Yom & The Wonder Rabbis

[Klezmer 2.0] La Cigale 75018 20H · 30.80 €

> Phoenician Drive [f. Nyokobop] Le Hasard Ludique 7501820H · 13 €

> Monica Pereira [m. Cap-Vert] Péniche Antipode 7501920H · 12 €

VENDREDI 7> Buenos Aires 72 [m. Brésil]

Théâtre Pixel 75018 · 19H30 · 18 €

> Pongo [f . Nyokobop] Le Hasard Ludique 7501820H · 15 €

> Ricky Amigos [flamenco rock] La Fabrik de Meaux 7710020H30 · Gratuit

SAMEDI 8> Ensemble Ma Non Troppo

& À Voix Nues[cantos del cielo y de la tierra] N.D. de la Sagesse 7501319H · Gratuit

> Pierre Bertrand & Caja Negra[jazz world] Pan Piper 75011 · 20H · 20 €

> Mariza [fado] Pleyel 75008 · 20H30 · 60 €

> Laura Buenrostro [m. Brésil] 38 Riv’ Jazz Club 7500421H · 17-22 €

> Big Fiesta de Cumbia[m & DJ’s cumbia] La Java 75010 · 23H-6H · 10 €

DIMANCHE 9> Sunday Flamenco

[m. & danse flamenco] Péniche Antipode 7501917H · 15-18 €

> Oscar D’Leon [salsa] Cabaret Sauvage 75019 · 21H · 53 €

MARDI 11> Hervé Celcal [jazz créole]

Studio de l’Ermitage 7502020H30 · 15-18 €

MERCREDI 12> Le Chanteur de Mexico [opérette]

Théâtre du Casino d’Enghien 95880 · 14H30 · 21.80 €

1415 COIN CULTURE

Cosas que nunca te dije, La vida secreta de las palabras... parler d’Isabel Coixet, c'est parler du cinéma avec un grand C. Inspiré par le roman éponyme de Penelope Fitzgerald, le dernier film de la réalisatrice barcelonaise est une merveilleuse histoire de livres, de rêves et de défis qui a remporté trois Goyas dont celui du meilleur film. Année 1959, Florence Green, jeune veuve, vient de s’installer dans un petit village sur la côte anglaise avec en tête l’idée d’ouvrir une librairie. Grâce à son enthousiasme et à sa force de conviction, elle parviendra à réaliser ce projet qui lui tient tant à cœur sans pour autant se douter que dans cette Angleterre rurale de l’après-guerre, les jalousies font rapidement surface. Les membres de l’aristocratie et les tout-puissants du village seront pris de court par l’initiative de cette jeune femme courageuse et charismatique. Les hostilités atteindront leur paroxysme lorsqu’elle mettra en vente Lolita, le sulfureux roman de Nabokov. Avec The Bookshop, Isabel Coixet signe un magnifique manifiesto en faveur de la culture, des livres et de la liberté. Mais le film est aussi un hommage à ces gens ordinaires qui prennent des risques et défendent leurs idéaux jusqu'au bout. À noter la délicate interprétation d’Emily Mortimer qui, tout en finesse, interprète cette héroïne contemporaine en lutte avec les mentalités rétrogrades.

[ SORTIE LE 19 DÉCEMBRE ]The Bookshop,d’Isabel Coixet (Espagne, Angleterre 2017 · 1H52)

The Bookshop

Le réalisateur Gustavo Pizzi a choisi de nous dévoiler un Brésil diffèrent de celui qu’on a l’habitude de voir sur grand écran, un Brésil loin des favelas et des grandes maisons bourgeoises. La vie comme elle vient relate le quotidien d’une mère de famille nombreuse issue de la classe moyenne. Irène, la protagoniste de notre histoire, a ses journées bien remplies du matin jusqu'au soir. Sans relâche, elle doit s’occuper de ses quatre garçons, d'un mari rêveur, d'une sœur au bord de la crise de nerfs et d'une maison qui prend l’eau. Lorsque son ainé de 17 ans est recruté par une équipe de handball européenne et lui annonce son dé- part, Irène est dépassée par les évènements. Le film de Gustavo Pizzi met en lumière ces mères battantes qui, malgré les soucis du quotidien, continuent à aller de l'avant. Un portrait émouvant d'une mère de famille brésilienne.

[ SORTIE LE 26 DÉCEMBRE ]La vie comme elle vient,de Gustavo Pizzi(Brésil, Uruguay 2018 · 1H38)

La vie comme elle vient

Le retable, art populaire andin fait de plâtre et de pommes de terre se présente sous la forme de boîtes à histoires portables illustrant des scènes religieuses ou du quotidien. Devenir maître nécessite d’hériter du père et de ses ancêtres. Segundo, 14 ans, se forme à cet art dans l’atelier de son père qu’il admire comme tous les habitants de la région. Il apprend les gestes et traverse la montagne à pied pour livrer les retables aux membres de cette communauté péruvienne isolée. Le film est comme un véritable retable où le fils voit la vie à travers les yeux de son père... jusqu’à ce qu’il perce par hasard son inavouable secret. La figure paternelle s’effondre et Segundo perd alors son principal cadre d’observation de la société. Il doit chercher d’autres appréciations du monde pour se libérer de ce fardeau. Fermer la porte bleue de l’atelier, explorer pour se découvrir...

[ SORTIE LE 19 DÉCEMBRE ]Mon père,d’Álvaro Delgado Aparicio( Pérou, Allemagne,Norvège 2017 · 1H47)

Mon père

Ciné-ma

Voilà un film qui ravira toute la famille ! Dans un petit village de la cordillère des Andes, Tepulpaï et Naïra, deux petits indiens, partent récupérer la Pachamama, le totem protecteur qui leur a été volé par les Incas. Leur quête les mènera jusqu’à Cuzco, la capitale royale de l’empire qui est alors assiégée par les conqui- stadors. Le réalisateur argentin Juan Antin nous surprend une fois de plus avec la création de cet univers éblouissant et coloré, inspiré des éléments graphiques précolombiens. Avec ce conte, le créateur de Mecano le martien invite le spectateur à découvrir le quotidien d’une communauté en harmonie avec la terre et qui consomme uniquement ce dont elle a besoin. Un magnifique film d’animation qui met l’écologie au centre du récit et rend hommage à la culture et à la mythologie andine. À noter également, la magnifique musique composée par Pierre Hamon.

[ SORTIE LE 12 DÉCEMBRE ]Pachamama,de Juan Antin ( France, Luxembourg, Canada 2018 · 1H12)

Pachamama

Savez-vous qui sont les exóticos ? Dans l’univers de la lucha libre, les exóticos sont des catcheurs mexicains travestis qui, dans ce sport où le machisme est une règle d'or, font voler en éclats tous les préjugés. Au sein des exóticos, Cassandro est une star confirmée qui a gagné la reconnaissance du public grâce à sa passion pour le combat et à ses performances prodigieuses. Maintes fois champion du monde, sur le ring, Cassandro pousse son corps à la limite de l'extrême. Pas de performance sans que son corps en pâtisse lourde- ment... Les séjours à l’hôpital pour réparer épaule, bras, genoux s'enchaînent. Pourtant, Cassandro n’envisage pas une seule seconde d’arrêter ! Pour lui, c'est une drogue. Marie Losier signe un excellent documentaire sur le parcours d’un homme touchant, qui s’est construit lui-même, et a fait de ses blessures passées une véritable force.

[ SORTIE LE 5 DÉCEMBRE ]Cassandro, the exótico !de Marie Losier ( France 2018 · 1H13)

Cassandro,the exótico !

COIN CULTURE

QTP - The Bookshop est l’histoire d'un défi, celui d’une femme qui, dans l’Angleterre des années 50, décide d’ouvrir une librairie dans un petit village côtier. Peux-tu nous raconter la génèse de ce film inspiré du roman éponyme de Penelope Fitzgerald...

IC - Lorsque j’ai découvert le roman de Penelope, je me suis tout de suite identifiée au personnage principal. Et très rapidement, je me suis dit que j’allais en faire un film. Mais j’ai modifié le scénario car je trouvais que le livre était teinté par un « certain pessimisme » que je ne souhaitais pas forcément reproduire.

Florence Green, la protagoniste du film, doit se confronter à « l’establish-ment » du village qui ne voit pas d’un très bon œil son initiative. Était-il important pour toi de donner vie à une héroïne qui fait face à tous pour défendre ses idéaux ?

Je ne sais pas si je pourrais parler de Florence comme d'une héroïne... Je pense que ce personnage nous transmet un message très important. Un message qui dit qu’en dépit des difficultés, nous devons agir en accord avec nos convictions intimes. Florence nous le rappelle d’une façon simple. The Bookshop est une petite histoire qui, au final, a le pouvoir de véhiculer un message à la portée universelle.

Emily Mortimer est ravissante dans ce rôle. As-tu pensé à elle dès le départ pour incarner Florence ?

J’ai toujours pensé qu’Emily avait quelque chose de spécial... Pour moi,

c’est une actrice qui n’a pas été reconnue à sa juste valeur et qui, jusqu’à maintenant, n’a jamais eu l’opportunité de jouer un rôle principal. J’ai eu le sentiment qu’elle pouvait être la protagoniste de mon film et je dois dire que je suis ravie du résultat.

Comment s’est déroulé le tournage avec Patricia Clarkson et Bill Nighy ?

Avec Patricia, c’est la troisième fois que nous travaillons ensemble et je suis absolument enchantée ! Et que dire de Bill ! C’est un acteur merveilleux et extrêmement doué. Pour moi, c’est un plaisir de partager ce projet qui me tient tant à cœur avec des acteurs de ce calibre.

Comment es-tu parvenue à recréer l’ambiance de l’Angleterre rurale de la fin des années 50 ?

Recréer une ambiance de ce type demande toujours en amont un gros travail de recherche qui t’amène aussi à découvrir des endroits extraordinaires. Dans ce sens, le travail avec l’équipe artistique a été précieux. The Bookshop a été tourné entre Belfast et Barcelone et ce fut un énorme défi. À de nom- breuses occasions, nous avons du commencer un plan à un endroit et le finir dans un autre. Quand on regarde le film, on croit finalement à ce que l'on voit et pour moi, c’est toujours quelque chose de fascinant.

L’idée de transmission à travers la lecture est très présente dans le film. Que signifient pour toi la littérature et les livres ?

Les livres ont toujours été pour moi une porte ouverte vers l’inconnu, une

opportunité pour découvrir le monde, me poser tout un tas de questions – pour lesquelles je n’ai pas toujours trouvé la réponse – et également pour grandir. Il y a beaucoup de livres auxquels j’ai fait appel à certains moments de ma vie.

The Bookshop a remporté trois Goyas y compris celui du meilleur film. Qu’est-ce que cela signifie pour toi ?

Ça a été très laborieux d’adapter l’histoire de Penelope Fitzgerald pour le cinéma. Un vrai travail de fourmi. Et je dois dire qu’après tous ces efforts, je suis très reconnaissante d’avoir obtenu ces récompenses.

Quelles sont tes références cinématographiques ?

Mmmm... Agnès Varda est pour moi une référence très claire, mais Wong Kar-Wai, Aki Kaurismäki et Atom Egoyan font également partie du lot !

Peux-tu nous parler de tes futurs projets ?

Nous sommes en train de fermer la postproduction d’Elisa y Marcela, mon dernier film. C’est l’histoire de deux femmes qui tombent amoureuses en 1901 dans la région de la Galice. Elles décident alors de se marier à l’Église en usurpant l’identité du cousin de l’une d’entre elles. Le film dresse le portrait d’une époque où la cruauté humaine est très présente. Cette histoire nous invite à réfléchir sur toutes ces idées reçues, en particulier celles en rapport avec l’homo- sexualité. Des idées que nous avons eu en tête pendant des siècles...

1617 COIN CULTURE

ISABEL COIXET[ RÉALISATRICE ESPAGNOLE ]

RENCONTRE AVEC...

Folivari, O2B Films, Doghouse Films et Kaïbou Production présentent

Un film de Juan Antin

Produit par Didier Brunner, le producteur de

KIRIKOUERNEST ET CÉLESTINE

LE GRAND MÉCHANT RENARD ET AUTRES CONTES…

LE 12 DÉCEMBRE AU CINÉMA

Le musée de l’Orangerie acueille l’œuvre picturale de l’artiste portugaise Paula Rego. Une artiste peu connue en France qui appartient au groupe de l’École de Londres. Née en 1935 à Lisbonne, Paula Rego a quitté le Portugal lors de son adolescence pour s’installer à la capitale britanique où elle y réside encore. Formée à la Slade School of Arts, elle a cotoyé Francis Bacon, Lucian Freud, Frank Auerbach et David Hockney. Sa peinture est habitée par une certaine littérature et culture visuelle du XIXe siècle, réaliste et fantastique. À l’instar de son compatriote cinéaste Manoel de Oliveira, Paula Rego entremêle de manière très contemporaine ces références (Jane Eyre, Peter Pan, Daumier, Goya, Lewis Carroll, Hogarth, Ensor, Degas...) à des éléments fortement autobiographiques et des éléments du réel, celui du monde actuel avec ses enjeux politiques et sociaux. L’ exposition présente, au travers d'environ 70 peintures et dessins, une traversée de son œuvre depuis les grandes toiles acryliques sur papier de femmes-enfants animaux, un important ensemble d’œuvres graphiques ponctué de quelques mises en regard avec des dessins et gravures anciennes – Daumier, Goya, Degas, Rabier, etc. – jusqu’aux grands cycles au pastel présentés avec des modèles de poupées et d'animaux provenant de son atelier. Fascinant !

[ JUSQU’AU 14.01 ]> Entrée 6.50 - 9 €Musée de l’Orangerie1, pl. de la Concorde 75001 Paris M° Concorde 01 44 50 43 00 www.musee-orangerie.fr

Les contes cruels de Paula Rego

On peut affirmer qu’Ana Mendieta est l’une des artistes les plus nova- trices et prolifiques de la période de l’après-guerre. Au cours de sa brève carrière, l’artiste cubaine produit un ensemble remarquable d’œuvres : dessins, installations, performances, photographies et sculptures, mais aussi des films. Voici la première exposition qui vise à restituer la place centrale des films d’Ana Mendieta au sein de son œuvre et donne ainsi à voir vingt de ses réalisations. Thèmes récurrents dans sa production cinématographique, la mémoire, l’histoire, la culture, le rituel et le passage du temps sont le plus souvent explorés par l’artiste au travers de la relation du corps à la terre. La nature occupe une place prépondérante, de même qu’une fascination à l’égard des quatre éléments : la terre, l’eau, l’air et le feu.

[ JUSQU’AU 27.01 ]> Entrée 7.50 - 10 €Jeu de Paume1, pl. de la Concorde 75008 Paris M° Concorde 01 47 03 12 50www.jeudepaume.org

Ana Mendieta

1819

Pour fêter le 70 ans de la signature de la Déclaration universelle des droits de l’homme, signée au palais de Chaillot le 10 novembre 1948, le musée de l’Homme nous a concocté une riche programmation pour affirmer ces valeurs communes. Durant six mois, la saison En Droits ! prend différentes formes : perfor- mances, accrochage d’œuvres d’art, conférences et bien sûr expostions. Vous pouvez noter dès à présent, l'exposition de Sebastião Salgado. Dans Déclarations, le photographe brésilien raconte à travers une trentaine de photos l’histoire des droits de l’Homme telle qu’il l’a ressentie tout au long de ses 40 ans de carrière dans une vingtaine de pays. Il témoigne ainsi de la néces- sité de faire vivre au quotidien les droits énoncés dans la Déclaration quelle que soit la région du monde concernée, soulignant ainsi la portée universelle de ce texte.

[ DU 8.12 AU 30.06.19 ]> Entrée 9 - 12 €Musée de l’Homme17, pl. du Trocadéro 75016 Paris M° Trocadéro 01 44 05 72 72www.museedel’homme.fr

En droits !

Ex-pos

COIN CULTURE

mon pèreUn fi lm de

Àlvaro Delgado-Aparicio

MEILLEUR FILM PÉRUVIENFESTIVAL DE LIMA

2017

Un fi lm de Àlvaro Delgado-Aparicio

MEILLEUR FILM PÉRUVIENFESTIVAL DE LIMA

2017

Un fi lm de Àlvaro Delgado-Aparicio

MEILLEUR FILM PÉRUVIENFESTIVAL DE LIMA

19 décembre 2018

"LE PARCOURS POIGNANT D’UN JEUNE ARTISTE AU PÉROU"

OURS DE CRISTALMENTION SPÉCIALE

TEDDY AWARDMEILLEUR PREMIER FILM

frameline

2021

QTP - Vous avez co-écrit La vie comme elle vient avec votre actrice principale et ex-femme Karine Teles, déjà présente sur Craft. Comment cette collaboration est-elle née ?

GP -Je travaillais sur mon documen- taire Pretérito Perfeito lorsque nous nous sommes rencontrés. Karine m’a alors aidé à l’achever. Ensuite, nous avons commencé à penser à Craft. C’était l’histoire d’une actrice brillante, interprétée par Karine, qui bataille pour décrocher de vraies opportunités de rôles. Quand nous nous sommes mariés, nous faisions tous deux face à des problèmes similaires. Moi, en tant que scénariste et réalisateur, Karine en tant qu’actrice. À force de décon- venues, nous nous demandions ce qu’il fallait pour réussir. Craft a fini par nous ouvrir les portes. S’il n’y avait pas eu ce film, La vie comme elle vient n’aurait jamais vu le jour.

Votre premier film faisait écho à vos propres expériences. Est-ce le cas également avec celui-ci ?

Il y a de nombreuses similitudes avec nos vies. Nous avons tous deux quitté la maison jeunes. Nous avons tourné ce film à Petrópolis où nous sommes nés, et comme Fernando, je jouais au Handball. Toutes ces choses sont très importantes pour le film, mais il est plus personnel

qu’autobiographique. Lorsque je suis parti, je voulais voir du pays. Je ne me souciais ni de mes parents, ni de mes frères qui restaient. Quand je suis devenu père à mon tour, j’y ai alors repensé. Avec Karine, nous nous sommes interrogés sur tout ce que nos parents avaient pu ressentir à l’époque.

Vous dressez dans le film un portrait bienveillant et heureux de cette famille malgré les difficultés...

Dans la vie, les choses arrivent et vous devez faire avec. Mais dans le film, je voulais montrer autre chose que de la souffrance : de l’espoir. Cette famille n’est pas riche mais elle ne vit pas non plus dans les favelas. Ils luttent pour une vie meilleure. Les femmes brésiliennes doivent davanta-ge se battre, ce sont elles qui font tourner la maison. Les femmes sont plus pragmatiques que les hommes. Irene et sa sœur Sonia sont de cette trempe là. C’est difficile et injuste. Mais dans la vie, même dans ce genre de moments, on peut trouver de la joie, un sentiment de bonheur et d’accomplissement.

Au fil de l’histoire, on en apprend un peu plus sur le passé d’Irene...

Oui, ça apporte plus de corps à son personnage. Lorsque vous comprenez qu’elle a eu une vie dure, qu’elle a été privée d’une éducation normale, vous pouvez comprendre qu'elle voit parfois le monde différemment. La vie comme elle vient est relativement simple car on sait ce qui va se passer. Son fils s’en va et c’est normal. Ce n’est pas bien grave. Mais la façon dont elle va le gérer est une toute

autre histoire. Si Irene était comme les autres, elle pleurerait puis l’em- brasserait en lui disant au revoir. Mais elle est imprévisible. Heureusement, avec une grande actrice comme Karine, on peut lire dans ses yeux. On sent ce qu’elle ressent.

Comment s’est déroulé le tournage avec les enfants ?

Le fait que les jumeaux soient nos propres enfants, Francisco et Arthur, nous a bien aidé... Quand on travaille avec des enfants, on a moins de temps et c’est difficile de capter leur attention pendant plusieurs heures. Je ne pouvais pas faire beaucoup de prises. Par exemple, je ne leur ai jamais donné le scénario. Mais je leur décrivais la situation et ce que j’attendais d’eux. L’ atout cependant de tourner avec des enfants, c’est que c'est instantanément très réel. Ils vivent ces situations, alors que les adultes réfléchissent beaucoup trop.

Il y a également quelque chose d’enfantin dans la réaction d’Irene.

Irene ne boit pas, par contre, elle mange des bonbons. Et danse sur Esôfago de Karina Buhr, parce que c’est une musique que Fernando écoute aussi. Elle tente de se relier à lui. Elle improvise une soirée pour ses enfants au milieu de la nuit ! Elle n’est pas folle, elle ne sait tout simplement pas comment gérer ce qui arrive. Elle souffre. Le film pourrait être l’histoire d’un passage à l’âge adulte, mais pas celle de Fernando, celle d’Irene. Elle aussi se retrouve dans une nouvelle position, un nouveau monde où elle doit redécouvrir et appréhender de nouvelles choses.

GUSTAVO PIZZI[ RÉALISATEUR BRÉSILIEN ]

RENCONTRE AVEC...

““E S P E R A N Z AE S P E R A N Z A””

UAU et Indigo Productions présentent

DIRECTION MUSICALE : GABRIEL MERLINODIRECTION ARTISTIQUE : GRACIELA GARCIA ET MARCELO BARNADAZ

“ Passionnant, noble et sensuel „LE FIGARO

“ Masterpiece „BEST OF BROADWAY

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23 ET 24MARS 201923 ET 24

MARS 2019

[ DU 23.11 AU 2.12 ]> Entrée 14 - 18 €Théâtre 13 / Seine30, rue du Chevaleret75013 M° Chevaleret01 45 88 62 22www.theatre13.com

En choisissant la pièce Luces de Bohemia, Le festival Don Quijote nous propose de nous plonger dans l’univers fascinant et satirique de Ramón María de Valle-Inclán, dramaturge, poète et romancier appartenant à la Generación del 98. Avec Luces de Bohemia, texte clé du théâtre espagnol, Valle-Inclán inaugure un nouveau genre littéraire l’esperpento : vision déformée de la réalité. Valle-Inclán décrit une Espagne qui est la caricature d’elle-même : un pays où politiques, intellectuels et militaires ne sont plus que des pantins dérisoires qui s’accrochent au pouvoir. À travers cette vision déformée de la réalité, l’auteur fait une critique acerbe de la société espagnole du début du XXe siècle. Venez découvrir, cette pièce de la compagnie Teatro Clásico de Sevilla mise en scène par Alfonso Zurro qui a remporté 8 prix Lorca et 8 nominations aux prix Max, les Molières espagnols.

Luces de Bohemia

Toujours aussi libre et rebelle, la divine Carmen n’en a pas fini de brûler les cœurs des plus audacieux ! Cap sur le Théâtre 13 sur Seine où cette nouvelle adaptation du célébrissime opéra de Bizet se pare de ses plus belles parures flamencas. Entre théâtre, chant lyrique, cante jondo et baile flamenco, cette création de Jean-Luc Paliès met en scène une troupe de sept musiciens et danseurs qui revisitent de façon originale l’œuvre de Georges Bizet et de Prosper Mérimée. Du chant, de la guitare, du piano, des palmas et la danse, voilà une Carmen plus andalouse que jamais ! Les airs les plus célèbres s’enchaînent, de La fleur que tu m'avais jetée à Toréador prends garde à toi, pour un spectacle haut en couleur où l’art lyrique et le flamenco convolent à l’unisson.

[ DU 18 AU 23 DÉCEMBRE ]> Entrée 7 - 18 €Théâtre 13 / Seine30, rue du Chevaleret75013 M° Chevaleret01 45 88 62 22www.theatre13.com

Carmen FlamencoSpect-acles

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Cet ouvrage de Joan Sales est considéré de nos jours comme l’un des plus grands romans sur la guerre civile et le premier écrit par un républicain espagnol. Gloire incertaine est un roman polyphonique, une fresque sur la vie au front et sur ceux qui sont à l’arrière-garde et qui attendent impuissants la fin des combats. Au fil des pages, le lecteur découvre des personnages comme Lluís, jeune officiel républicain qui se rend sur le front d’Aragón, Trini, sa compagne anarchiste restée à Barcelona, Soleràs, personnage excentrique et ambigu qui dégage un irrésistible magnétisme et Cruells, jeune séminariste compagnon de tranchées. Avec Gloire incertaine, l’écrivain catalan nous surprend par son remarquable et obsessionel travail sur les détails du récit. Il nous propose une réflexion sur l’absurdité de la guerre qui ne sème que douleur et destruction.

[ JOAN SALES ]Gloire incertaine (Jacqueline Chambon)Traduit du catalan par MarieBohigas et Bernard Lesfargues> 528 pages · 23.80 €

Gloire incertaine

Dans son dernier roman, Antonio Ortuño nous livre deux histoires qui se déroulent à des époques différentes mais qui toutes deux prennent scène entre le Mexique et l’Espagne. Deux histoires comme deux aller-retour entre ces deux pays liés à jamais par l’histoire et la langue, un peu comme Antonio Ortuño lui-même, né à Guanajuato de parents républicains espagnols. La première histoire commence à Guadalajara au Mexique en 1997 où Omar est le témoin du double assassinat de sa cousine et maîtresse Catalina et du compagnon de celle-ci. Suite à cet horrible évènement, il se verra dans l’obligation de fuir pour sauver sa peau. Le second récit commence à Veracruz en 1946 où Yago et María, deux anarchistes espagnols en exil, découvrent sur une plage la présence de leur pire ennemi... Un livre prenant dans lequel Antonio Ortuño déploie une prose aussi percutante que sans concessions.

[ ANTONIO ORTUÑO ]Méjico (Christian Bourgois)Traduit de l’espagnol (Mexique)par Marta Martínez Valls> 256 pages · 18 €

Méjico

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Méjico

Après l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro au Brésil, nous nous demandons ce qui a bien pu se passer au pays auriverde pour qu’il opère ce changement à 360°. Cet automne, nous avons eu l’occasion de rencontrer l’écrivain Daniel Galera qui nous a fait part de sa peur de l’extrême droite et qui dans son dernier roman Minuit vingt dépeint un Porto Alegre aux allures d'apocalypse. C’est dans cette ville que trois amis se retrouvent après vingt ans sans nouvelles. Ces retrouvailles sont dues à la mort soudaine et violente du quatrième de la bande, Andrei Dukelsky, qui entre temps est devenu un écrivain très en vue. Minuit vingt est le portrait prodigieux d’une génération qui était jeune lors du changement de millé- naire, qui a plongé dans l’Internet et les réseaux sociaux et qui doit se réinventer constamment dans un monde en perpétuelle mutation.

[ DANIEL GALERA ]Minuit vingt (Albin Michel)Traduit du portugais (Brésil)par Régis de Sa Moreira> 262 pages · 20 €

Minuit vingtMinuit vingt

Li- vres

C’est à Bagnolet dans le quartier de la Capsulerie que commence ce roman de Laura Alcoba. Un récit écrit à la première personne par une jeune fille qui vient de s’installer avec sa mère et son amie Amalia dans un immeuble face aux Mercuriales. Elle ne se lasse pas d’admirer ces tours à chaque fois qu’elle sort sur le balcon, tel le petit Prince ébloui par le coucher de soleil sur sa minuscule planète. Le quotidien de l’enfant est rythmé par la correspon- dance qu’elle entretient avec son père emprisonné en Argentine. Dans La danse de l’araignée, l’écrivaine franco-argentine Laura Alcoba nous raconte l’histoire de cette fillette qui, après avoir fui la dictature argentine, connait à Paris ses premiers émois adolescents et découvre un nouvel univers dans son collège de cité. Un récit semi-autobiographique plein de délicatesse qui évoque l’exil et l’absence.

[ LAURA ALCOBA ]La danse de l’araignée (Folio)> 176 pages · 6.60 €

La danse de l’araignée

Dans Requiem pour une nonne, William Faulkner écrivait « Le passé n’est jamais mort, il n’est même jamais le passé. » Dans son nouveau roman l’écrivain péruvien Alonso Cuento évoque les blessures profondes qui ont marqué au fer rouge la société péruvienne mais surtout il explore le sentiment de culpabilité et l’impossibilité d’effacer nos souvenirs. Ángel Serpa est un ancien soldat qui combattait le Sentier Lumineux dans la région d’Ayacucho. Brisé par la violence, il décide de tout quitter et de rentrer à Lima pour entamer une nouvelle vie loin des souvenirs qui le hantent. Il pense y parvenir jusqu’au jour où arrive dans le magasin d’ustensiles de cuisine où il travaille comme vendeur une femme qu’il croyait morte. Pourtant, la jeune femme qui lui passe commande ne semble pas le reconnaitre. Réussira-t-il à surmonter les fantômes du passé ?

[ ALONSO CUETO ]La passagère du vent(Gallimard) Traduit de l’espagnol(Pérou) par Aurore Touya> 260 pages · 22 €

La passagère du vent

Le journaliste spécialiste de l’Amérique latine et écrivain Marc Fernandez revient avec un thriller politique trépidant entre l’Argentine et Madrid. Lorsque Diego Martín, journaliste radio prend connaissance de la découverte du corps calciné d’une femme menottée et abattue d’une balle dans la nuque dans La Casa de Campo de Madrid, il réalise avec consternation qu’il connait la victime. C’était 20 ans plus tôt à Buenos Aires, à l’époque où il était un jeune reporteur qui couvrait l’assassinat du frère de la victime tuée selon le même mode opératoire. Pour le présentateur d’Ondes Confidentielles, ce n’est pas le fruit malheureux du hasard, il y a trop de coïncidences entre les deux affaires. Aussitôt il se lance dans une enquête passionnante qui le mènera dans la ville de Buenos Aires. Bandidos est un excellent polar avec, en toile de fond, l’histoire récente de l’Argentine.

[ MARC FERNANDEZ ]Bandidos (Préludes)> 120 pages · 15.90 €

Bandidos

COIN CULTURE

2425 ÉVASION

Avec ses 706 km2 de superficie, La Palma est une île de l’archipel des Canaries située au large de la côte nord-ouest de l’Afrique. Très préservée du tourisme de masse, cette île volcanique est aussi appelée la isla bonita pour la beauté de ses sites naturels. À juste titre, c'est une réserve de la biosphère de l’Unesco !

Chaussez vos meilleures bottes de randonnée pour explorer et sillonner ses 850 km de sentiers. Notre visite commence au centre de l’île au parc national de la caldera de Taburiente. La caldera est une immense dépression autour de laquelle se trouvent les plus hauts sommets de l’île dont el Roque de los Muchachos (2 426 m). Lors de cette excursion inoubliable, vous plongerez à l’intérieur de l’un des plus imposants cratères au monde, recouvert de forêts denses de pins canariens et sillonné par de profonds ravins dévalés par des cascades. Ici, la nature renferme en son sein un précieux trésor de diversité géologique, mais aussi biologique, avec sa flore endémique. Après avoir affolé vos pupilles avec toutes ces merveilles, prenez le temps de vous rendre au centre des visiteurs à l’extérieur du parc national pour y découvrir une sympathique exposition permanente consacrée à la flore, la faune, la géologie et l’histoire du parc.

Cap maintenant au sud où se trouve le Parque Natural de Cumbre Vieja. Empruntez le parcours de marche qui traverse le parc du Nord vers le Sud. Ce sentier est connu sous le nom de « la ruta de los volcanes » et traverse les cônes les plus imposants de l’île. Sur place, vous pourrez observer des coulées de lave allant de la préhistoire jusqu'aux coulées les plus récentes, comme celles datant de l’éruption du volcan Teneguía en 1971.

LA PLAGE NOIRE DE PUERTO NAOSLa plage noire de Puerto Naos se situe sur la côte ouest de l’île

de la Palma. Son sable noir d’origine volcanique s'étale sur 440 m de long. Il conserve une légère teinte verdatre grâce à l’olivine, une pierre semi-précieuse. Elle possède une large digue pour flâner ou rencontrer les amateurs de parapente. Après le sable noir, plongez dans le vert de la forêt pluviale de Los Tiles. Terre sauvage, cette « laurisylve » pousse au nord-est de La Palma sur les flancs solidifiés de lave. C’est une forêt primaire de lauriers datant de l’ère tertiaire. Elle est aussi couverte de magnifiques fougères géantes et peuplée d’oiseaux. Vous y trouverez deux sentiers de randonnée, le premier traversant le cœur de la forêt, le second grimpant de 1 000 m à la rencontre des sources de Marcos y Cordero.

LA PALMALA ISLA BONITA

S’INFORMER : www.visitlapalma.esÀ LIRE: Bajamar d'Alberto Vázquez-FigueroaÀ FAIRE : la Palma n'est pas l'île la plus réputée pour ses plages mais il existe tout de même quelques spots paradisiaques comme el Charco Azul, un ensemble de piscines naturelles de toute beauté !

FICHE PRATIQUE

LE ROQUE DE LOS MUCHACHOSÀ 2 400 m depuis le Roque de los Muchachos (le Rocher des

Garçons), caresser les étoiles du velours de l’œil est une expérience unique. La nuit, emmitoufflé dans votre doudoune, posté sur ce balcon extraordinaire, les étoiles vous content l’univers. Ce lieu affiche l’un des cieux les plus clairs de la planète. La position de l’île de La Palma, au milieu de l’Océan Atlantique, ainsi que son climat, provoquent la formation de nuages entre mille et deux mille mètres d’altitude. Ce manteau nuageux forme un miroir naturel qui annihile la pollution lumineuse des villes côtières, ce qui permet d'observer au mieux la voûte céleste. Le Roque de los Muchachos possède un observatoire Astrophysique, à visiter de jour, sur réservation.

CETTE ÎLE EN FORME DE CŒUR VOUS

SURPRENDRA PAR LA BEAUTÉ ET

L’EXUBÉRANCE DE SES PAYSAGES : VOLCANS

MAJESTUEUX, FORÊTS VIERGES ET OCÉAN

OMNIPRÉSENT FERONT LE BONHEUR DES

AMOUREUX DE NATURE.

Les fêtes de fin d'année approchent ! La meilleure occasion pour préparer l’une des petites douceurs de Noël les plus typiques d’Espagne ! Nous vous proposons de découvrir cette recette très facile, le turrón de chocolate.

Turrón de chocolate

Re-cette

INGRÉDIENTS [ x 6 ]

• 150 g de chocolat au lait

• 125 g de chocolat noir

• 80 g de riz soufflé au chocolat

• 15 g de beurre de cacao (ou à défaut, utiliser du beurre)

• 15 g de sucre glace• Une cuillère à soupe de lécithine

de soja

1. Dans une casserole, faire fondre au bain marie à feu doux le chocolat préalablement coupé en morceaux avec le beurre de cacao, en fouettant régulièrement.

2. Lorsque le chocolat est fondu, incorporer le sucre et la lécithine de soja. Mélanger le tout à l’aide d’une cuillère en bois.

3. Retirer du feu. Continuer à remuer et lorsque le mélange est tiède, incorporer le riz soufflé. Mélanger à nouveau jusqu’à obtenir un ensemble homogène.

4. Verser la préparation dans un moule rectangulaire en silicone. Laisser refroidir environ quatre heures au frigo. Démouler.

C’est prêt, vous avez un turrón de chocolate croustillant avec une texture parfaite. À manger sans modération pendant les fêtes de fin d’année !

Folivari, O2B Films, Doghouse Films et Kaïbou Production présentent

Un film de Juan Antin

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Dîner possible sur place ! Plat du Jour de L’An, salgadinhos et doces

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LUNDI 31 DÉCEMBRE DE 21H À L’AUBE

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La phrase

« El más terrible de todos los sentimientos es el sentimiento de tener la esperanza muerta »

Federico García Lorca (1898-1936)

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