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Ivana FRANIĆ
Le français sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Résultats de l’enquête menée dans le cadre du projet Le français sur objectif universitaire en tant que nouveau
module : état des lieux et perspectives
Résumé
Cet article s’inscrit dans le projet de développement de l’Université de Zagreb intitulé Le fran-çais sur objectif universitaire comme un nouveau module : état des lieux et perspectives. Approu-vé en 2011 par le Comité de développement de l’Université, le projet visait à redonner à la langue fr ançaise un nouveau rôle dans le cursus universitaire, notamment celui de langue permettant la maîtrise linguistique à un certain niveau, mais aussi le développement des savoir-faire académiques. Outre cela, l’idée du projet est d’inaugurer, au sein de l’Université, le Français sur objectif universi-taire (FOU) en tant que discipline.
La recherche vise à répondre aux questions suivantes : - Comment encourager l’apprentissage de fr ançais dans des circonstances actuelles à l’université ? - Comment harmoniser l’enseignement de fr ançais avec les attentes et besoins des étudiants ? - Quels sont les besoins des enseignants en termes d’une meilleure organisation des cours? - Le fr ançais sur objectif universitaire, en tant que discipline qui intègre en partie le vocabulaire
et le discours disciplinaire, serait-il en mesure d’infl uer sur un intérêt plus signifi catif pour la mobi-lité dans des pays fr ancophones ?
- La « peur de la langue étrangère » ne signifi e-t-elle en même temps la « peur du départ vers une université étrangère » ou la « peur de la communication et de la collaboration avec un spécia-liste, collègue, homologue » ?
- La discipline FOU pourrait-elle infl uer sur le rôle des facteurs aff ectifs liés à l’apprentissage de la langue sur objectifs spécifi ques (et partant, à celui de la discipline elle-même) ?
- Par quels moyens peut-on développer, au sein du fr ançais sur objectif universitaire, la compé-tence interculturelle ?
- La mise en place du FOU favorise-t-elle le développement ainsi que le renforcement d’autres savoir-faire ?
Mots-clés : FOU, besoins des apprenants, intégration à l’université, langue de spécialité, étu-diant allophone
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Introduction
A l’heure actuelle, l’enseignement de langues étrangères fourni au sein de nos univer-sités croates ne satisfait plus à tous les besoins et attentes de l’étudiant contemporain. Celui-ci est censé maîtriser non seulement le vocabulaire de spécialité (ce qui représen-te l’objectif essentiel de l’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère au niveau universitaire), mais la mobilité croissante le pousse à s’ouvrir à la fois à l’intégration à une autre communauté (société) et à une autre et diff érente culture (tradition) univer-sitaire. Cette ouverture signifi e pour l’étudiant de nouvelles exigences au niveau du sys-tème d’études et le besoin de s’y adapter rapidement. En peu de temps, il doit acquérir un « capital culturel et langagier » (Carras et al., 2007: 7) pour faire face à ces nouvelles situations de communication.
Malgré le fait que le concept du français (et d’autres langues) sur « objectifs aca-démiques » existe à l’Université de Zagreb, notamment à la Faculté de philosophie et lettres, depuis les années 1980, les cours de français sur objectif académique consistent, pour la plupart, à réconcilier et à enseigner conjointement les éléments de FLE (FLE – fr ançais langue étrangère) et ceux de FOS (FOS – fr ançais sur objectifs spécifi ques). Man-giante et Parpette (2011: 41) soulignent que « la méthodologie FOS s’accommode mal d’un contexte institutionnel contraint, préformaté, comme celui de l’université, et relève davantage de la réponse « sur mesure » à une demande de formation ciblée. » Cependant, comme il s’agit de l’unique méthodologie qui puisse aller à la rencontre de ce public hétérogène et nombreux, « il parait donc essentiel de réfl échir au moyen de concilier les exigences du public et le cadre institutionnel qui l’accueille » (ibid.)
Compte tenu de ce qui précède, notre recherche vise à déterminer dans quelle mesure le concept des « objectifs académiques », prédominant dans l’Université de Zagreb, prépare les étudiants, déjà dans leur université d’origine, à la mobilité dans une université francophone. On entend mesurer les aspects suivants : le niveau de compé-tence linguistique et de communication, la maîtrise des compétences académiques et l’acquisition (éventuelle) de la compétence socioculturelle.
Etant donné que le français sur objectif universitaire en tant que concept théorique fait l’objet de recherches depuis peu, (Mangiante et Parpette 2011: 5), il n’est pas éton-nant que l’Université de Zagreb peine à concevoir une préparation adéquate qui devrait précéder le départ des étudiants dans des universités francophones. Ladite formation pré-alable, en bonne pratique, devrait se dérouler dans l’université d’origine « sur le principe d’une classe préparatoire permettant une mise à niveau des connaissances scientifi ques et linguistiques » (ibid. : 20). La maîtrise des compétences académiques, qui fi gure parmi les composantes de la formation à la mobilité, représente sans doute le préalable pour suivre avec succès ses études dans l’université d’accueil. La large palette d’activités fai-sant l’objet de notre recherche comprend le cours magistral, la lecture de textes, le travail sur la compétence lexicale, la prise de notes, la méthodologie d’élaboration de travaux
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écrits, la rédaction de compte-rendu et de synthèse, l’exposé oral (ibid. : 28). Ces types d’activités, sous forme de cours intensifs visant la préparation linguistique et culturelle avant la mobilité, ne sont pas encore pleinement reconnues et mises en place de manière systématique dans notre Université. Les travaux récents proposent une récapitulation de contenus pédagogiques proposés à l’intention des étudiants alloglottes :
Tableau 1 – Contenu des formations
Type de contenu ExemplesInstitutionnels Conférences sur l’université, sensibilisa-
tion aux procédures et démarches universi-taires, visites des secrétariats, bibliothèques universitaires, mise en place d’un tutorat, réceptions d’accueil
Culturels Cours sur l’histoire et la civilisation fran-çaise, visites de sites et monuments, repas d’intégration, etc.
Linguistiques et méthodologiques Cours de langue générale avec ou sans ma-nuel de FLECours de langue de spécialité (lecture de textes, travail lexical), prise de notes, règles d’écriture de la dissertation, de la synthèse de documents, exposé oral…
Source : Mangiante et Parpette (2011: 28)
Il convient de souligner qu’à la Faculté de philosophie et lettres il est possible pour chaque étudiant de s’inscrire en cours de français (ou bien d’autres langues) sur « ob-jectif académique »42. Bien que le cours porte un titre qui rappelle les « objectifs uni-versitaires », à y regarder de près, ce cours repose pour une grande partie sur le contenu du FLE et en partie du FOS43. En général, la Faculté encourage le développement de la compétence plurilingue chez les étudiants, bien que ceux-ci n’en tirent pas un profi t particulier pour la mobilité dans des pays francophones, ce qu’on essaiera de prouver par les résultats de notre recherche (v. chapitres 3, 4 et 5).
Déroulement de la recherche
La recherche vise à identifi er la présence du concept de FOU dans le cadre de l’ensei-gnement académique de langues étrangères. Le premier objectif de notre recherche est d’établir, moyennant une enquête, le nombre des étudiants au sein de l’Université de
42 Il s’agit de cours optionnels fournis à l’intention des étudiants de tous cursus et de toutes les orienta-tions. Les cours sont récompensés de 2 crédits ECTS.
43 Voir sur http://www.ff zg.unizg.hr/centar/studenti/syllabusi
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Zagreb qui apprennent le français soit comme langue « de spécialité », soit comme langue « sur objectifs académiques ». De même, on cherche à mesurer le degré de moti-vation pour l’apprentissage du français, les besoins et attentes des étudiants. Un autre objectif consiste à détecter les raisons d’une faible mobilité dans des pays et universités francophones (pour l’année académique 2011/2012 le taux de départ en France était de 3%, l’année 2013/2014 de 10%)44. Finalement, notre recherche vise aussi à détermi-ner s’il existe, au sein de notre université, les conditions nécessaires pour la mise en place d’un enseignement/apprentissage linguistique de qualité.
Hypothèses
Compte tenu de la situation décrite ci-dessus et du rôle du français à l’Université (l’enseignement n’est dispensé que dans quatre facultés parmi les 29), nos hypothèses sont les suivantes :
L’Université de Zagreb ne dispense pas une formation linguistique, méthodolo-gique, culturelle et institutionnelle préalable suffi sante pour le départ en mobilité dans des universités francophones
La maîtrise insuffi sante du français représente une des raisons principales du faible taux de mobilité des étudiants croates dans des pays francophones
L’enseignement de la langue de spécialité ne suffi t plus à couvrir tous les besoins de l’étudiant, qui est censé non seulement maîtriser le vocabulaire de spécialité (ce qui est le contenu prédominant proposé à nos étudiants), mais aussi, avec la mobilité crois-sante, être en mesure de s’intégrer à une culture nouvelle et diff érente et de répondre avec succès aux exigences du système d’études.
Méthode
Echantillon
Notre recherche a rassemblé un total de 137 étudiants de l’Université de Zagreb, plus précisément 49 étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, 36 étudiants de la Faculté de droit, 22 étudiants de la Faculté des sciences économiques et 30 étudiants de la Faculté des sciences politiques.
Bien que l’enseignement de langues soit dispensé à des niveaux diff érents (le plus souvent aux niveaux débutant et avancé) notre recherche prendra en compte tous les niveaux comportant les diff érences signifi catives.
Description des sous-échantillons
Faculté de philosophie et lettres
A la Faculté de philosophie et lettres l’enquête a été menée auprès de 49 étudiants, tous inscrits en fi lières d’études diff érentes (sciences humaines et sociales). Parmi les
44 http://www.unizg.hr/nc/vijest/article/drugi-rezultati-natjecaja-erasmus-studijski-boravak-sms-ak-god-201314/
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étudiants qui ont rempli le questionnaire, 11 étudiants étudient une langue romane. Cette Faculté off re aux étudiants des cours optionnels de langues étrangères « sur ob-jectif académique » à tous les niveaux des études. La moitié des répondants sont inscrits en 4ème semestre d’études, 20% en 6ème semestre.
La majorité des étudiants apprennent le français seulement pendant un an, un petit nombre d’entre eux l’apprennent pendant deux ans ou plus.
On a demandé aux étudiants d’indiquer les autres langues qu’ils maîtrisent. La ma-jorité des étudiants a une bonne maîtrise de l’anglais, de l’italien (28%), de l’espagnol (20%).
A la question sur le nombre d’heures de français qu’ils suivent, 8 étudiants (16,3%) ont répondu qu’ils suivent des cours de français à raison d’une heure par semaine, 40 étudiants (81,6%) à raison de 2 heures, tandis qu’un étudiant (2,0%) suit les cours de français à raison de trois heures par semaine. 43 (87,8%) étudiants sont inscrits au ni-veau débutant, 6 étudiants (8,2%) au niveau intermédiaire.
A la question « apprenez-vous le français en dehors de la faculté ?», 37 étudiants (75,5%) ont répondu « non ». 11 étudiants (22,4%) ont répondu « oui », seul un étudiant (2,0%) n’a fourni aucune réponse.
Parmi les étudiants qui ont répondu « oui », 9 ont écrit qu’ils apprennent sur inter-net, une étudiante a écrit « Internet, Youtube », une autre étudiante a ajouté: « J’ai appris lors de mon séjour à Paris, pendant 4 mois ».
Faculté de droit
A la Faculté de droit, l’enquête a été menée auprès de 36 étudiants, la plupart d’entre eux inscrits en troisième (18) et quatrième (8) année d’études.
La majorité des répondants apprennent le français seulement pendant un an (27%), 19% d’entre eux l’apprennent pendant deux ans. Il est intéressant de noter qu’un certain nombre d’étudiants apprend le français plus longtemps : depuis 15 ans (un étudiant), 12 ans (deux étudiants), 10 ans (trois étudiants) et six ans (trois étudiants).
Outre le français, la grande majorité des étudiants maîtrisent aussi l’anglais (97%), 33% d’entre eux maîtrisent l’allemand, 19% l’italien.
Les étudiants de la Faculté de droit suivent des cours de français au niveau débu-tant (36%) et avancé (36%). 25% parmi eux suivent des cours au niveau intermédiaire. Quant au nombre d’heures, la plus grande partie des étudiants (63%) suit des cours à raison de deux heures par semaine. Seuls 7 étudiants ont un nombre d’heures plus signi-fi catif : trois à raison de trois heures, deux étudiants à raison de quatre heures et deux à raison de cinq heures.
Un certain nombre (16%) apprend le français en dehors de la Faculté, dont cinq à l’Alliance française. Un petit nombre de répondants suivent des cours de français dans des écoles de langues et sur internet (en ligne).
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Faculté de Sciences Economiques
A la Faculté des sciences économiques, l’enquête a été menée auprès de 22 étudiants, la plupart d’entre eux inscrits en sixième (12, soit 54,5%) et huitième (10, soit 45,5%) semestre d’études.
Le plus grand nombre apprend le français pendant deux ans (40%), tandis que 18% d’étudiants l’apprennent pendant un an. Certains apprennent le français pendant 10 ans (un étudiant) et 5 ans (deux étudiants)
Outre le français, tous les étudiants maîtrisent aussi l’anglais (100%), trois étudiants maîtrisent l’allemand, trois l’italien et trois l’espagnol.
Les étudiants de la Faculté des sciences économiques suivent des cours de français pour la plupart au niveau débutant (72%), cinq d’entre eux au niveau intermédiaire (22,7%), un seul est au niveau avancé (4,5%).
Quant au déroulement des cours, une large majorité d’étudiants (81%) suit des cours de français à raison de 4 heures par semaine, ce qui dépasse largement la charge horaire moyenne des autres facultés. Seul un petit nombre d’étudiants (quatre) a une moindre charge – deux parmi eux à raison de deux heures, un étudiant à raison d’une heure. Un étudiant suit des cours à raison de six heures de français.
Lorsqu’on leur a demandé s’ils apprenaient le français en dehors de la faculté, 18 étu-diants (81,8%) ont répondu « non ». Quatre étudiants (18,2%) ont répondu « oui ». Plus précisément, ces réponses font référence à des cours suivis à l’Alliance française, dans des écoles de langues, des cours individuels et des cours en ligne.
Faculté de Sciences Politiques
A la Faculté des sciences politiques, l’enquête a été menée auprès de 30 étudiants, dont 13 font des études de journalisme (43,3%) et 17 font les études de sciences poli-tiques (56,7%). En ce qui concerne le niveau d’études, 8 étudiants (26,7%) sont inscrits en 2ème semestre, 22 étudiants (73,3%) en 4ème semestre d’études.
La majorité apprend le français depuis deux ans (63%), et 16% depuis un an. Il est intéressant de noter qu’un certain nombre apprend le français depuis 10 ans (un étu-diant), deux d’entre eux depuis six ans et deux depuis quatre ans.
Outre le français, tous les répondants maîtrisent aussi l’anglais (100%), cinq d’entre eux maîtrisent l’allemand, dix d’entre eux l’italien et quatre étudiants maîtrisent l’espa-gnol.
Quant au déroulement des cours, le plus grand nombre (56%) suit des cours de fran-çais à raison de 4 heures par semaine, ce qui représente un nombre signifi catif d’heures consacrées à une langue étrangère. Seul un petit nombre d’étudiants a une charge moindre – deux et trois heures par semaine. Un seul étudiant suit des cours à raison d’une heure par semaine.
Les étudiants de la Faculté des sciences politiques suivent des cours aux niveaux débutant, intermédiaire et avancé, dont 26 (86,7%) au niveau débutant, 2 (6,7%) au niveau intermédiaire et 2 (6,7%) au niveau avancé.
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A la question si l’on apprend le français en dehors des cours fournis à la faculté, 27 étudiants (90%) ont répondu « non », 3 étudiants (10%) ont répondu « oui ». Les réponses précises citent des cours sur internet, des méthodes d’apprentissage en ligne et des cours individuels.
Instrument - questionnaire
Pour les besoins de la recherche, un questionnaire a été élaboré, comportant trois parties : (1) auto-évaluation des compétences de la part des étudiants ; (2) expression du degré de motivation pour l’apprentissage de français ; (3) attitudes par rapport à la langue française et son statut ; (4) auto-évaluation des compétences académiques. La plus grande partie du questionnaire portait sur les compétences académiques et leur maîtrise de la part des étudiants, plus précisément le questionnaire comprend 17 énoncés sous forme « je peux », accompagnés de réponses organisées selon l’échelle de Likert allant de 1 à 5. Le répondant est censé exprimer le degré de son accord (ou désaccord) avec les énoncés proposés. La page de titre du questionnaire comprend les consignes destinées aux répondants ainsi que les remarques sur l’anonymat des répon-dants et l’utilisation des résultats à des fi ns exclusivement scientifi ques.
Déroulement de la recherche
La recherche a été mise en place durant le semestre d’été de l’année académique 2011/2012, dans quatre facultés de l’Université de Zagreb où l’enseignement du fran-çais est dispensé.45 L’enquête a été menée en groupe, en tenant compte du déroulement des cours et en respectant les standards de l’enseignement (la taille d’un groupe pour les cours de langue est de 10 étudiants au maximum)46 et l’organisation de l’enseignement selon les niveaux de compétence.
La recherche a démontré que seul un petit nombre d’étudiants suit des cours au niveau avancé et qu’il n’était pas justifi é de faire des comparaisons basée sur ce petit nombre d’étudiants. A titre d’exemple, la Faculté des sciences économiques recense 16 étudiants au niveau débutant et un seul étudiant au niveau avancé (cinq étudiants au niveau intermédiaire). C’est la même chose pour la Faculté des sciences politiques : 26 sont inscrits au niveau débutant et 2 au niveau avancé (2 autres au niveau inter-médiaire). Par conséquent, une comparaison fondée sur ces petits nombres n’était pas justifi ée, les pourcentages ne diraient en fait rien de signifi catif. Seuls les résultats de la Faculté de droit donnent lieu à une telle approche, c’est pourquoi nous avons réparti les résultats pour cette Faculté selon les niveaux de compétences : 13 étudiants en niveau débutant et 13 autres en niveau avancé (9 étudiants en niveau intermédiaire).
45 L’Université de Zagreb recense 29 composantes (facultés) et trois académies d’art dans tous les domaines principaux de recherche et de formation. L’Université compte 7 900 enseignants et cher-cheurs, 72 480 étudiants sont inscrits dans des programmes off erts en trois cycles (LMD).
46 Convention collective pour les employés dans la recherche et l’enseignement supérieur.
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RESULTATS
Auto-évaluation des étudiants sur leurs compétences linguistiques
A la question « Indiquez votre degré d’accord par rapport aux propositions portant sur le degré de maîtrise de la langue française » les étudiants ont exprimé leur accord sur l’échelle allant de 1 (pas du tout d’accord) à 5 (tout à fait d’accord). Dans la suite de notre travail nous présenterons les valeurs moyennes et les écarts-types de leurs réponses.
Tableau 2 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, de la Faculté de droit, de la Faculté des sciences économiques et de la Faculté des sciences politiques
sur leurs compétences en fr ançais (sur une échelle allant de 1 à 5)
FF PF EF FPZ
Proposition M ET N M ET N M ET N M ET N
1. Je n’ai aucun problème lorsque j’écoute un texte en français.
2.6 1.01 47 3.4 1.00 35 3.32 0.89 22 2.6 0.85 30
2. Je me débrouille bien avec la lecture en français.
3.4 1.06 47 3.9 0.96 35 3.86 0.94 22 3.7 0.79 30
3. Je peux bien m’exprimer à l’oral. 2.3 0.84 47 3.0 1.11 35 2.91 0.87 22 2.7 0.87 30
4. Je n’ai aucun problème avec l’écriture.
2.7 0.96 47 2.9 0.91 35 3.27 0.77 22 3.0 1.05 30
Légende : M – moyenne arithmétique des estimations ; ET – Ecart-type ; N – nombre d’étudiants qui a évalué chaque proposition.FF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
Motivation
Notre recherche visait aussi à mesurer le degré de motivation des étudiants pour l’apprentissage du français.
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Tableau 3 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, de la Faculté de droit, de la Faculté des sciences économiques et de la Faculté des sciences politiques sur la motivation de leur choix de la langue fr ançaise (pour chaque proposition particulière)
FF PF EF FPZG
Proposition f % f % f % f %
J’ai entendu dire que les cours sont de bonne qualité 1 2.0 6 16.7 6 27.3 5 16.7
Si je parle français, je trouverai un emploi plus facilement 15 30.6 22 61.1 12 54.5 13 43.3
J’aime apprendre des langues 42 85.7 32 88.9 16 72.7 17 56.7
La langue n’est pas très diffi cile 2 4.1 3 8.3 1 4.5 2 6.7
Dans ma spécialité, la connaissance du français présente un avantage 17 34.7 28 77.8 4 18.2 13 43.3
J’aime la langue française, la culture et la civilisation françaises 35 71.4 23 63.9 16 72.7 19 63.3
Une fois membre de l’UE, j’aurai besoin du français 8 16.3 23 63.9 11 50.0 7 23.3
Sur recommandation de mes collègues 2 4.1 1 2,8 1 4.5 2 6.7
Sur recommandation ou conseil de mon/ma professeur 0 0 1 2.8 0 0.0 3 10.0
J’ai voulu continuer à apprendre la langue que j’avais appris avant (élémen-taire, lycée)
7 14.3 0 0 7 31.8 6 20.0
Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses FF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
La plupart des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres a opté pour la ré-ponse qui mentionne le goût pour l’apprentissage des langues étrangères et l’affi nité pour la langue française, la culture et civilisation françaises. Très peu d’entre eux ont choisi les réponses « Sur recommandation ou conseil de mon professeur », et « J’ai entendu dire que les cours sont de bonne qualité ».
La plupart des étudiants de la Faculté de droit a opté pour la réponse qui mentionne le goût pour l’apprentissage des langues étrangères et que dans leur métier il est souhaitable de maîtriser le français. Peu d’entre eux ont choisi les réponses « J’ai voulu continuer à apprendre la langue que j’avais appris avant (élémentaire, lycée) », « Sur recommanda-tion ou conseil de mon professeur », et « Sur recommandation de mes collègues ».
Outre les réponses proposées, les étudiants avaient la possibilité d’opter pour la ré-ponse « Autre chose » et d’ajouter d’autres motifs. Quatre étudiants ont ajouté des réponses supplémentaires :
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– C’est gratuit. – Le fr ançais sonne bien. – J’ai été motivé par mes séjours à Paris et à Strasbourg. – Je l’ai appris depuis mon enfance.
La plupart des étudiants de la Faculté des sciences économiques a opté pour la réponse qui mentionne le goût pour l’apprentissage des langues étrangères et l’affi nité pour la langue française, la culture et civilisation françaises. Très peu d’entre eux ont choisi les réponses « Sur recommandation ou conseil de mon professeur », « La langue n’est pas très diffi cile » et « Sur recommandation de mes collègues ».
Outre les réponses proposées, les étudiants avaient la possibilité d’opter pour la réponse « Autre chose » et d’ajouter d’autres motifs. Deux étudiants ont ajouté des réponses supplémentaires :
– Sur recommandation de ma sœur. – J’aime bien cette langue.
La plupart des étudiants de la Faculté des sciences politiques a opté pour la réponse qui mentionne le goût pour l’apprentissage de langues étrangères et l’affi nité pour la langue française, la culture et civilisation françaises. Très peu d’entre eux ont choisi les réponses « Sur recommandation ou conseil de mon professeur », et « J’ai entendu dire que les cours sont de bonne qualité ».
Outre les réponses proposées, les étudiants avaient la possibilité d’opter pour la ré-ponse « Autre chose » et ajouter d’autres motifs. Une étudiante a ajouté une réponse supplémentaire : « Pour apprendre une nouvelle langue étrangère ».
Classifi cation des réponses sur la motivation des étudiants pour l’apprentissage du français
Nous avons réparti les réponses des étudiants en trois catégories : la motivation in-trinsèque (exemples : « J’aime bien cette langue», « J’aime apprendre des langues »), motivation extrinsèque (exemple: « Si je parle français, je trouverais un emploi plus facilement ») et la combinaison de ces deux types de motivation (exemple : « Je sais que j’aurai besoin du français dans mon métier et j’aime bien la langue »).
Tableau 4 – Classifi cation des réponses des étudiants sur leur motivation pour l’apprentissage du fr ançais
FF PF EF FPZf % f % f % f %
Motivation interne 33 76,.7 11 36,7 8 47,1 11 40,8Motivation externe 6 14,0 10 33,3 4 23,5 10 37,0Combinaison des deux 4 9,3 9 30,0 5 29,4 6 22,2Total des réponses 43 100 30 100 17 100 27 100
Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses FF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
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Le tableau et le graphique montrent une fréquence plus élevée de réponses qui portent sur la motivation intrinsèque pour l’apprentissage des langues à la Faculté de philosophie et lettres, tandis que la fréquence de réponses est mieux équilibrée dans d’autres facultés.
FF – En répondant à la question sur leur motivation, la plupart des répondants (59%) a estimé être motivé, tandis que 38% des étudiants ont répondu être très motivés.
On a demandé aux étudiants d’expliquer leurs réponses. A la réponse « Je suis très motivé/e » ils ont ajouté les explications suivantes :
– J’aime la langue et la culture fr ançaises et je pense que je pourrais en profi ter dans l’avenir.
– C’est une des langues principales à l’échelle mondiale. Maîtriser le fr ançais signifi e être éduqué.
– J’aime la langue et pour l’instant je n’ai pas de problèmes avec l’apprentissage. – J’ai besoin de la connaissance du fr ançais pour plus tard (diplomatie). – J’aperçois mes progrès dans l’apprentissage de fr ançais. – J’aime ma professeure et sa façon d’enseigner. – J’aime les langues étrangères, et, de plus, le fr ançais est d’une grande importance
dans le monde entier, je ne peux qu’en profi ter. – J’aime bien apprendre des langues étrangères, mais je n’avais pas eu l’opportunité
de les apprendre avant la faculté. – Je veux un jour parler avec des locuteurs de la langue fr ançaise. – Je veux comprendre ce que j’apprends et l’appliquer correctement dans l’avenir.
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
90,0
Faculté dephilosophie et
lettres
Faculté de droit Faculté d'économie Faculté dessciences politiques
Pou
rcen
tage
de
répo
nses
Motivation interneMotivation externeCombinaison
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PF - En répondant à la question sur leur motivation, la plupart des répondants (61%) a estimé être motivé, tandis que 36% des étudiants ont répondu être très motivés.
On a demandé aux étudiants d’expliquer leurs réponses. A la réponse « Je suis très motivé/e » ils ont ajouté les explications suivantes :
– Une bonne maîtrise du fr ançais off re un avantage concurrentiel par rapport à d’autres candidats.
– La langue fr ançaise est essentielle pour progresser. – J’aime bien le fr ançais, il sera utile pour moi de le maîtriser dans mon futur métier. – La langue n’est pas très diffi cile, je suis ravi d’avoir la possibilité d’apprendre une
nouvelle langue. – La professeure nous transmet les savoirs de manière excellente. – Je veux la maîtriser le plus tôt possible à un niveau courant. – J’apprends cette langue depuis l’école primaire, j’aime la langue et culture fr an-
çaises, j’aime apprendre des langues étrangères. – C’est très important pour mes études. – L’entrée à l’UE et les bénéfi ces. – J’aime le fr ançais, j’aime apprendre des langues, les cours sont intéressants. – La langue m’intéresse, elle est aussi utile pour mon métier. – Je sais que j’aurai besoin du fr ançais dans mon métier, j’aime bien la langue. – Je sais qu’elle m’aidera beaucoup dans ma vie. – Je voudrais l’apprendre et je suis très satisfaite par le travail du professeur.
Pour la réponse « je suis motivé/e » les répondants ont fourni les explications sui-vantes :
– Parce que je crois que ça va m’aider dans ma vie professionnelle. – J’envisage de partir travailler en France (stage professionnel). – Je l’avais appris avant, c’est pareil, en fait, cela ressemble au latin. – J’aime le fr ançais et je le trouve beau et utile. – J’aime apprendre les langues, je trouve que la maîtrise du fr ançaise sera utile. – Pour les besoins de mon travail dans l’avenir. – Je veux posséder bien des connaissances et un bon fondement pour plus tard.
Nous avons mesuré s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
136Ivana Franić
Tableau 5 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) sur leur motivation pour l’apprentissage de fr ançais
Niveau débutant Niveau avancé
Proposition f % f %
Je suis très motivé/e 6 46.2 11 84.6
Je suis motivé 7 53.8 1 7.7
Je ne suis pas motivé 0 0 0 0
Sans réponse 0 0 1 7.7
Total 13 100 13 100
Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses
Il s’est avéré que la diff érence est signifi cative (χ2 (1, N = 26) = 5,94; p = ,020). Les étudiants en niveau avancé expriment un niveau plus haut de motivation, autrement dit, un plus grand nombre d’entre eux choisissent la réponse « je suis très motivé/e ».
EF – En répondant à la question sur leur motivation, la plupart des répondants (59%) ont estimé être très motivés, tandis que 31% des étudiants ont répondu être motivés. Ce qui est étonnant c’est que 9% des étudiants ont répondu de ne pas être motivés.
On a demandé aux étudiants d’expliquer leurs réponses. A la réponse « Je suis très motivé/e » ils ont ajouté les explications suivantes :
0
2
4
6
8
10
12
Je suis trèsmotivé/e
Je suis motivé/e Je ne suis pasmotivé
Sans réponse
Fréq
uenc
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rép
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s
Niveau débutant Niveau avancé
137Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
– J’ai une excellente enseignante. – Je trouve que la maîtrise du fr ançais peut m’aider beaucoup. – J’aime les langues étrangères, j’aime la langue fr ançaise, les cours à la faculté me
motivent davantage. – Une langue intéressante, une excellente enseignante. – J’aimerais apprendre à m’exprimer et à comprendre le fr ançais pour l’usage quo-
tidien. – Je veux apprendre la langue. – Je veux apprendre la langue pour moi-même et je trouve qu’elle me sera très utile
dans l’avenir.Pour la réponse « je suis motivé/e » les répondants ont fourni les explications sui-
vantes :
– J’aimerais être en mesure de parler couramment fr ançais. – La langue m’intéresse beaucoup, un jour j’aimerais bien l’utiliser de façon active. – J’aime la langue et culture fr ançaises, mais le temps ne me permet pas de m’en
occuper davantage.FPZ – En répondant à la question sur leur motivation, 16 répondants (53%) ont es-
timé être motivés, 10 répondants (33%) ont dit être très motivés, alors que 4 d’entre eux (13%) ont affi rmé ne pas être motivés. C’est un pourcentage égal à celui exprimé à l’EF.
On a demandé aux étudiants d’expliquer leurs réponses. A la réponse « Je suis très motivé/e » ils ont ajouté les explications suivantes :
– J’aime bien la langue fr ançaise + j’envisage de partir en France. – Je pense qu’il sera plus facile de trouver un emploi. – J’en aurai besoin à l’avenir. – J’aime le fr ançais et je pense que c’est un grand atout de le parler. – J’aime bien la façon de travailler et je voudrais être en mesure de dire que je maî-
trise au moins les bases de la langue fr ançaise. – Je sais que je vais profi ter de la langue fr ançaise plus tard dans la vie. – Je veux apprendre le plus de langues possible.
Pour la réponse « je suis motivé/e » les répondants ont fourni les explications sui-vantes :
– Parce que je veux savoir. – C’est une belle langue et une bonne enseignante. – J’aime la langue fr ançaise en général et je veux l’apprendre suffi samment pour pou-
voir communiquer. – Je trouve qu’elle me sera utile dans l’avenir. – Je pense que la connaissance de langues est un trésor inestimable. – J’aime la langue fr ançaise et je trouve que l’apprentissage de fr ançais est un atout
lors de la recherche d’un emploi dans mon métier.
138Ivana Franić
– J’aime la langue mais j’investis peu de temps à son apprentissage. – La connaissance m’aidera dans l’avenir. – La connaissance sous forme de maîtrise d’une langue étrangère est utile et béné-
fi que. La réponse « Je ne suis pas motivé/e » était accompagné des explications suivantes :
– Je suis paresseuse. – Je n’ai pas le temps. – Pour moi l’important c’est de me présenter aux autres examens. – L’apprentissage du fr ançais à la Faculté de sciences politiques ne dure que deux ans.
Attitudes envers la langue française et son rôle à l’Université et dans la recherche
FF – A l’affi rmation qu’un bon spécialiste doit être en mesure de connaître la langue française à un certain degré, les répondants ont confi rmé par un pourcentage impor-tant : 63% sont d’accord.
Quant au rôle de la France et des pays francophones dans les domaines de recherche/spécialité respectifs, les réponses des étudiants de la FF varient : 38% des répondants trouvent ce rôle important, alors que le même nombre de répondants trouve ce rôle très important (28,6%) et pas très important (28,6%).
PF – A l’affi rmation qu’un bon juriste doit être en mesure de connaître la langue française à un certain degré, les répondants ont acquiescé dans un fort pourcentage : 86% sont d’accord, alors que 16% de répondants ne sont pas d’accord.
Nous avons mesuré s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Niveau débutant Niveau avancé
f % f %
Oui 11 84,6 12 92,3
Non 2 15,4 1 7,7
139Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Tableau 6 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) à la question: « En Croatie, dans l’avenir, un bon juriste
devra maîtriser un certain degré de fr ançais »Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses
On a mesuré s’il y a des diff érences dans la fréquence des réponses entre les étudiants qui apprennent le français en niveau débutant et ceux en niveau avancé, il s’est avéré que la diff érence n’est pas signifi cative (χ2 (3, N = 26) = 2,38; p = ,497). Les deux groupes estiment qu’un bon juriste dans l’avenir devra bien maîtriser la langue française.
Le même pourcentage trouve important (44%) et très important (44%) le rôle de la France et des pays francophones dans le domaine juridique.
EF - La plus grande partie des répondants (81%) est d’accord avec la proposition « un spécialiste en économie en Croatie devra à un certain degré maîtriser le français », alors que 18% d’entre eux rejette ladite proposition.
La plupart des répondants jugent le rôle de la France et des pays francophones dans le domaine de l’économie important (59%) et très important (27%).
FPZ - A la Faculté des sciences politiques, 83% des répondants est d’accord pour dire que la maîtrise du français fait partie des compétences générales d’un spécialiste, 16% des répondants ne sont pas d’accord.
Quant au rôle de la France et des pays francophones dans le domaine des sciences politiques, 50% des répondants trouvent que ce rôle est important, 30% d’entre eux pensent qu’il est important, tandis que 20% des répondants ne voient pas ce rôle très important.
0
2
4
6
8
10
12
14
Oui Non
Fréq
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Niveau débutantNiveau avancé
140Ivana Franić
Les diffi cultés dans l’apprentissage du français
Tableau 7 – Les diffi cultés dans l’apprentissage du fr ançais
FF PF EF FPZ
Diffi culté: f % f % f % f %
Vocabulaire de spécialité 12 24,5 5 13,.9 5 22,7 14 46,7
La langue française et sa structure (tout) 23 46,9 22 61,1 13 59,1 9 30,0
Prononciation 7 14,3 2 5,6 2 9,1 4 13,3
Ecriture 4 8,2 3 8,3 0 0,0 2 6,7
Ordre des mots 3 6,1 1 2,8 2 9,1 0 0.0
Sans réponse 3 8,3 1 3,3
Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponsesFF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
A la question « Lors de l’apprentissage de la langue française, qu’est-ce qui vous pose le plus de problèmes ? », les étudiants ont dû choisir entre les propositions sui-vantes : « Le vocabulaire de spécialité » et « Le français et sa structure (prononciation, écriture, ordre de mots) », où les étudiants étaient censés indiquer ce qui leur pose de véritables problèmes lors du processus d’apprentissage. La majorité des étudiants a indi-qué la réponse « Le français et sa structure », sans citer d’élément particulier, ou bien,
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
Faculté dephilosophie et
lettres
Faculté de droit Facultéd'économie
Faculté dessciencespolitiques
Pou
rcen
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de
répo
nses
Vocabulaire despécialitéLa langue françaiseet sa structure (tout)Prononciation
Ecriture
Ordre des mots
Sans réponse
141Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
ils ont ajouté « tout ». C’est pourquoi nous avons créé un critère (rubrique) à part « Le français et sa structure (tout) ».
Comme dans le cas des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, la majorité des étudiants de la Faculté de droit a simplement indiqué la réponse « La langue fran-çaise et sa structure » sans citer d’éléments précis, ou bien ils ont ajouté « tout ».
Nous avons mesuré s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants de la Faculté de droit qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Tableau 8 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) sur ce qui leur pose le plus de problèmes dans l’apprentissage
Niveau débutant Niveau avancéProblème f % f %Le vocabulaire juridique français 0 0 3 23,1La langue française et sa structure (tout) 11 84,6 5 38,5Prononciation 0 0 1 7,7Ecrit 1 7,7 1 7,7Ordre des mots dans la phrase 0 0 1 7,7Sans réponse 1 7,7 2 15,3Total 13 100 13 100
Légende : f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses
0
2
4
6
8
10
12
Levocabulaire
juridiquefrançais
La languefrançaise etsa structure
(tout)
Prononciation Ecrit Ordre demots dans la
phrase
Sansréponse
Fréq
uenc
e de
rép
onse
s
Niveau débutantNiveau avancé
142Ivana Franić
On a mesuré s’il y a des diff érences dans la fréquence de réponses entre les étudiants qui apprennent le français en niveau débutant et ceux en niveau avancé, il s’est avéré que la diff érence n’est pas signifi cative (χ2 (5, N = 26) = 7,58; p = ,181). Bien que dans le tableau et sur le graphique on observe que les étudiants en niveau débutant estiment plus fréquemment que la langue et sa structure (tous les éléments) sont diffi ciles, cette diff érence n’a pas atteint le degré signifi catif, probablement à cause du petit nombre de répondants dans les sous-échantillons.
La majorité des étudiants de la Faculté des sciences économiques a simplement indi-qué la réponse « La langue française et sa structure » sans citer d’éléments précis, ou bien ils ont ajouté « tout », c’est pourquoi nous avons mis cet élément à part « La langue française et sa structure (tout) ». On a observé le même phénomène auprès des étudiants de la Faculté des sciences politiques, à cette diff érence près que ceux-ci éprouvent de plus grandes diffi cultés dans le domaine du vocabulaire de spécialité (46%), la structure de la langue présentant un taux moins élevé de diffi culté (30%).
Auto-évaluation des étudiants par rapport aux compétences académiques
Vu les besoins des étudiants de plus en plus complexes par rapport aux contenus académiques (v. Introduction – contenus institutionnels, culturels, linguistiques et mé-thodologiques), dans cet article, nous nous bornerons à analyser des contenus métho-dologiques qui recouvrent, dans le sens le plus étroit, ce que l’on désigne traditionnel-lement sous le terme « compétence académique ». Dans cette partie du questionnaire, les étudiants étaient invités à exprimer leur degré d’accord par rapport aux propositions qui, pour la plupart, ont trait à la maîtrise des types de discours, à l’écrit comme à l’oral, comme le proposent Mangiante et Parpette (2011). Parmi les compétences de récep-tion, il convient de souligner la compréhension du cours magistral, la prise de notes, et parmi les compétences de production on distingue l’analyse, la défi nition, la synthèse et la dissertation). Pour les besoins de notre recherche et afi n de s’adapter au contexte universitaire croate – du fait de l’inexistence dans ledit contexte de visées d’enseigne-ment clairement défi nies dans le domaine des langues – nous avons intégré au domaine de la réception les activités suivantes : lire un texte de spécialité, saisir les idées princi-pales d’un texte, tandis que dans le domaine de la production, nous avons ajouté les compétences suivantes – reformuler les idées principales, exposer son plan de travail, faire un court exposé, élaborer un diaporama Power Point, présenter ses arguments sur un sujet donné, et parmi les compétences de production – faire une synthèse et faire un compte-rendu. L’intégration de ces compétences aux contenus méthodologiques nous paraît justifi ée, parce que les étudiants vont identifi er facilement ces activités aux tâches concrètes qu’ils exercent (ou non) dans les cours de français. Les résultats sont donnés dans le tableau 9. :
143Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
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130
144Ivana Franić
10. Je peux faire un exposé du plan et/ou des points essen-tiels de m
a recherche. 2.1
1.149
2.21.10
222.1
1.0630
11. Je peux écrire un compte-rendu relativem
ent court qui porte sur un texte de vulgarisation scientifi que.
2.41.2
492.1
1.0722
1.81.00
30
12. Je peux faire un court exposé sur un sujet de spécialité. 2.5
1.0649
1.90.95
222.4
1.1030
13. Je peux fournir mes argum
ents à un problème/fait/phé-
nomène scientifi que/de spécialité.
1.90.98
492.0
1.1022
2.11.06
30
14. Je peux faire un diaporama Power point en français sur
un sujet donné/choisi dans mon dom
aine. 3.1
1.1449
2.61.18
223.1
1.0630
15. J’aimerais m
aîtriser (bien encore) les compétences acadé-
miques en français.
4.550.74
494.5
0.9622
4.430.90
30
16. Aujourd’hui, dans mon dom
aine de spécialité, il suffi t de bien connaître la langue anglaise et le vocabulaire anglais.
2.81.42
491.9
1.1522
2.01.13
30
17. Aujourd’hui, pour faire ses études dans des universités à l’étranger et pour eff ectuer ses tâches académ
iques (suivre des cours m
agistraux, séminaires, exposés, lecture de réfé-
rences) il suffi t de bien connaître la langue anglaise.
2.81.42
492.68
1.2522
2.51.43
30
Légende : M – m
oyenne arithmétique ; ET
– Ecart-type ; N – nom
bre d’étudiants qui ont répondu à la proposition particulière.t – valeur de t-test; df – degré de liberté; p – niveau de signifi cation
145Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
En principe, on peut constater un accord général par rapport aux connaissances acquises en langue française (proposition 1), les étudiants de la Faculté des sciences économiques (EF) semblent les plus satisfaits (moyenne de 4,4), dans deux autres facul-tés l’accord baisse légèrement (3,6). En ce qui concerne la maîtrise du vocabulaire de spécialité (proposition 2), on constate un moindre accord à la Faculté de philosophie et lettres (FF) (2.4) ce qu’on pourrait attribuer au fait que cette institution dispense un enseignement de français sur objectifs académiques pour un grand nombre d’étudiants dans bien des domaines diff érentes des sciences humaines et sociales. Ceci nous amène à dire qu’une telle quantité de vocabulaire spécialisé ne peut être suffi samment couverte par le nombre d’heures consacrées au français. Il se peut que ce soit grâce à un bon nombre d’heures de français et d’une discipline plus homogène du point de vue de la structure du vocabulaire, que les étudiants de l’EF expriment leur accord en moyenne de 3.9, et un peu moins à la Faculté des sciences politiques (FPZ) 3.0.
Il convient de souligner l’accord par rapport à la proposition 3 – connaissance de la bibliographie de spécialité – ce qui ne surprend pas, car l’enseignant de langue ne dispose pas forcément d’une liste exhaustive de références bibliographiques du domaine intégral. Les étudiants de la FF sont les moins satisfaits, ce que l’on pourrait lier à la proposition 2.
Quant aux types du discours au plan des compétences de réception et celles de pro-duction, il convient de souligner certains phénomènes observés. Avant tout, il est éton-nant de constater un faible degré d’accord par rapport à la proposition 4, autrement dit, une faible compétence à comprendre des cours magistraux disciplinaires (FF 1.6, EF 2.1, FPZ 1.8) (v. auto-évaluation des compétences, tableau 9), ce qui fait penser que les étudiants ne seraient pas à même de suivre des cours en français dans l’univer-sité d’accueil. L’autre compétence de réception – la lecture de textes de spécialité – est également estimée comme relativement diffi cile à atteindre (FF 1.7, EF 2.1, FPZ 2.1), or cette activité se traduit très souvent par des exercices très précis visant l’acquisition du vocabulaire de spécialité. La prise de notes en tant que compétence académique – activité cognitive très complexe – est également considérée comme presque impossible à acquérir (FF 1.6, EF 2.1, FPZ 1.9). Ainsi, il y a peu d’accord des étudiants par rapport à la proposition correspondante, ce qui pourrait suggérer une préparation insuffi sante pour suivre des cours. Toujours dans le domaine des compétences de réception, les étu-diants indiquent un degré plus élevé par rapport à la proposition 7 (repérer des idées principales : FF 2.0, EF 2.6 et FPZ 2.5) ce qui prouve que la compréhension globale du texte et de son architecture est estimée possible par les étudiants.
Dans le domaine des compétences de production, pour la proposition 8 (refor-mulation des idées principales : FF 1.7 EF 2.1 FPZ 1.8) les degrés d’accord sont tou-jours faibles. Cette compétence comprend une bonne connaissance de structures, des tournures synonymiques, de la syntaxe (profonde), d’où notre grand étonnement par le résultat de FF. En eff et, les étudiants de cette faculté (recensant un grand nombre
146Ivana Franić
de disciplines humaines – langues, linguistique, littérature, etc.) étudient et font leurs recherches dans les domaines de la théorie de la langue, des niveaux de l’analyse lin-guistique, de sorte qu’ils devraient avoir une conscience forte ainsi qu’une palette de connaissances sur les langues, leur structure, leur importance, leur utilité, les objectifs de leur apprentissage. En outre, ces étudiants expriment, au tout début de notre ques-tionnaire, leurs compétences en plusieurs langues (une grande partie d’entre eux), une quasi-totalité maîtrise l’anglais, un peu moins pour d’autres langues, ce qui nous amène à observer une compétence plurilingue défi nie par Coste, Moore et Zarate (1997) en plein développement chez nos répondants. Soulignons que lesdits auteurs postulent cette compétence plurilingue et pluriculturelle qui crée un capital linguistique et cultu-rel « en englobant les circulations, médiations et passages entre les langues et entre les cultures » (Coste, Moore, Zarate 1997 : V).
En tant qu’activité de production, la synthèse est marquée comme une tâche acadé-mique complexe (FF 1.7 EF 1.8 FPZ 1.9). Cela ne doit pas surprendre, car on a aff aire à une activité sérieuse et exigeante, qui comprend avant tout la compréhension globale du texte, puis la reformulation du sens compris et enfi n une mobilisation des liens logiques. Ce tissage demande à l’étudiant d’importants eff orts, ce qui explique que cette compé-tence soit estimée assez diffi cile à atteindre.
Quant à la proposition 10 – faire l’exposé du plan de son travail FF 2,1 EF 2,2 FPZ 2,1 – cette activité n’exige pas de l’étudiant des résultats riches et détaillés. Par contre, un plan signifi e la précision, la clarté, un ordre et une disposition correcte (et hiérarchique) de faits. C’est pourquoi la compétence lexicale ici, nous paraît essentielle, mais cette acti-vité nous parle en même temps de la compréhension générale de la matière et de la pro-blématique, ce qui suppose un regard bien élargi sur le sujet et le domaine dans sa totalité.
En ce qui concerne la proposition 11 (faire un compte-rendu), les étudiants de FF dépassent largement des autres en degré d’accord (2.4, en revanche EF 2.1 et FPZ 1.8), ce qui est dû peut-être, au degré plus haut du développement des visées d’enseignement génériques et à une éducation plus élargie et riche en sciences humaines, permettant néanmoins plus de certitude et de confi ance en soi lors de l’expression de son opinion, de ses attitudes et partant, d’un compte-rendu dans une langue autre que la sienne.
Dans le domaine des compétences de production, la proposition 12 parle d’un court exposé. On observe un degré plus élevé d’accord de la part des étudiants de FF et FPZ (2.5 et 2.4), tandis que les étudiants d’EF expriment un moindre degré d’accord (1.9). Présenter ses arguments en langue étrangère ne semble pas être une compétence suffi samment développée, ce qui n’est pas étonnant vu la nécessité, pour un étudiant, de posséder des outils linguistiques complexes d’argumentation (expression des liens logiques, causales, consécutives, utilisation de connecteurs et de locutions conjonctives complexes, etc.). Bien qu’au total le degré d’accord soit déjà faible (FF 1.9, EF 2.0, FPZ 2.1), on est surpris par le degré encore plus faible à FF (avec une ET 1.10 à l’EF et de 1.6 à FPZ). Pour ce qui concerne le recours au diaporama (présentation Power Point),
147Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
les résultats sont en partie attendus, car on sait bien que les étudiants se sentent bien et sécurisés en présence d’un diaporama en tant que matériel-support au discours en public. (FF 3.1, EF 2.6, FPZ 1.06).
Quant au degré d’accord par rapport à la proposition 15 ( J’aimerais maîtriser les compétences académiques en français : FF 4,55, EF 4,5, FPZ 4,43) on n’est nullement surpris par un haut degré d’accord, vu le fait que ladite question est posée de manière affi rmative, presque suggestive. En outre, ce qui renforce encore le degré d’accord, c’est le fait que la question vient après une longue série de questions sur le bilan des com-pétences académiques, où il s’est avéré que les étudiants – si l’on peut juger d’après leurs estimations sur les compétences qui sont les siennes – ne maîtrisent pas à un degré acceptable les compétences académiques (de réception comme de production).
Les étudiants semblent très conscients du besoin de connaître la langue française, de sorte qu’ils refusent la proposition 16 (l’anglais suffi t) 1,9 2,0. On observe un degré plus haut d’accord à FF, supérieur à PF. Cette conscience semble encore renforcée par les estimations des étudiants sur le rôle de la langue française (v. ch. 2.3.).
En conclusion à cette partie de l’analyse, nous dirons que les résultats prouvent l’exis-tence, à l’Université de Zagreb, d’un nombre restreint d’activités visant à permettre aux étudiants l’acquisition du contenu linguistique et (partiellement) méthodologique. Il n’y a aucun doute que ces activités existent à un certain degré, cependant, par le biais des estimations du public apprenant, nous observons que l’enseignement actuel n’est plus adapté aux besoins des étudiants. L’auto-évalution faite par les étudiants prouve que le contenu des cours (le français sur objectif académique) ne favorise pas pleinement le développement des compétences académiques. Les estimations des étudiants se situent, pour la plupart, au-dessous de la moyenne. Ce qui pourrait renforcer encore le projet que l’on envisage d’introduire, visant une pleine formation linguistique et une intégra-tion socioculturelle des étudiants avant de partir en mobilité (et peut-être même dans des situations en dehors de la mobilité).
A partir des énoncés particuliers faits par les étudiants, nous en avons choisis quelques-uns qui nous ont paru les plus représentatifs de l’attitude ou de la tendance. La question ouverte posée aux étudiants dit : « Est-ce que vous voudriez acquérir cer-taines compétences académiques en français ? » (nous citons les réponses par facultés) :
La faculté de philosophie et lettres
Douze étudiants ont répondu à cette question, voici leurs réponses : – La rédaction de documents divers en fr ançais comme composition…etc. – J’aimerais apprendre encore davantage sur ma discipline (psychologie). – Favoriser encore la part de la communication en fr ançais lors des cours. – Moi, j’insisterais sur l’expression écrite. – Le plus important pour moi, c’est de mettre l’accent sur le vocabulaire ainsi que sur
l’expression orale et l’interaction.
148Ivana Franić
– J’aimerais être en mesure de maîtriser suffi samment la langue pour être capable de communiquer et de lire des travaux portant sur ma spécialité.
– J’aimerai bien apprendre davantage sur le vocabulaire du tourisme vu mon édu-cation secondaire (école de tourisme), mais je peux le faire moi-même (bien que je n’aie pas le temps en ce moment), il n’y a pas de problème.
– Je trouve que je ne suis pas en mesure d’acquérir les compétences académiques en première année, il serait préférable de commencer à les acquérir après avoir appris l’essentiel dans la langue.
– Je ne peux pas utiliser la langue car il me manque l’inventaire de mots, mais je voudrais bien être en mesure de comprendre des textes en fr ançais qui traitent de la pédagogie.
– J’aimerais bien apprendre encore du vocabulaire et m’exprimer davantage à l’oral.
La faculté de droit
Quatre étudiants ont répondu à cette question, voici leurs réponses : – Je trouve qu’il serait idéal d’avoir un peu plus de cours. – D’après moi, le fr ançais est très utile pour le domaine juridique. La Croatie est en
processus d’adhésion à l’UE et la maîtrise de fr ançais sera nécessaire car il s’agit de la langue principale de l’UE.
– Les cours de fr ançais ont été pour moi d’une grande utilité, le manuel Français du droit est aussi très bien conçu.
– Le premier vrai texte que nous avons lu dans nos cours était facile et compréhen-sible, parce que de nombreuses notions juridiques nous viennent du latin ou d’une autre langue, autrement dit, des notions pareilles à celles que nous étudions au sein de nos études dans d’autres cours.
Nous avons cherché s’il y a, par rapport à ces propositions, une diff érence signifi ca-tive entre les étudiants de la Faculté de droit qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Les valeurs moyennes ainsi que les résultats des t-test (comparaison de la moyenne de deux échantillons) sont présentés dans le tableau 10.
149Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
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150Ivana Franić
11. Je peux écrire un compte-rendu relativem
ent court qui porte sur un texte de vulgarisation scientifi que.
2.71.2
351.7
0.863.6
0.905.39
24.000
12. Je peux faire un court exposé sur un sujet de spécialité. 2.8
1.335
1.90.99
3.80.97
4.8724
.000
13. Je peux fournir des arguments face à un problèm
e/fait/phé-nom
ène scientifi que/de spécialité. 2.6
1.2835
1.80.93
3.51.09
4.3024
.000
14. Je peux faire un diaporama Power point en français sur un
sujet donné/choisi dans mon dom
aine.3.3
1.3435
2.51.13
4.01.21
3.1324
.005
15. Aujourd’hui, dans mon dom
aine de spécialité, il suffi t de bien connaître la langue anglaise et le vocabulaire anglais.
2.41.35
353.0
1.352.0
1.042.05
24.051
16. Aujourd’hui, pour faire ses études dans des universités à l’étranger et pour eff ectuer ses tâches académ
iques (suivre des cours m
agistraux, séminaires, exposés, lecture de références) il
suffi t de bien connaître la langue anglaise.
2.71.25
353.5
1.132.3
1.072.56
24.018
Légende : M – m
oyenne arithmétique ; ET
– Ecart-type ; N – nom
bre d’étudiants qui ont répondu à la proposition particulière.t – valeur de t-test ; df – degré de liberté ; p – niveau de signifi cation
151Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Comme les résultats le démontrent, les diff érences pour toutes les propositions, excepté « Dans les cours, j’ai acquis de bonnes compétences en langue française en général. » et « Aujourd’hui, dans mon domaine de spécialité, il suffi t de bien connaître la langue anglaise et le vocabulaire anglais. » sont signifi catives. Les étudiants qui apprennent le français en niveau avancé ont donné leurs estimations au-dessus de la moyenne pour toutes les propositions ayant une signifi cation statistique. La proposi-tion « Aujourd’hui, pour faire ses études dans des universités à l’étranger et pour eff ec-tuer ses tâches académiques (suivre des cours magistraux, séminaires, exposés, lecture de références) il suffi t de bien connaître la langue anglaise. » fait une exception de sorte que les estimations des débutants sont plus élevées (M = 3.5) que celles des étudiants qui apprennent la langue en niveau avancé (M = 2.3).
Faculté des sciences économiques
Trois étudiants ont répondu à cette question, voici leurs réponses :
– Oui, j’aimerais bien maîtriser le vocabulaire de spécialité en fr ançais. – Bien que j’aie appris le fr ançais à l’école, j’ai voulu m’inscrire en cours de fr ançais
à la faculté afi n de perfectionner mes compétences en communication. J’ai déjà fait un grand pas en avant, mais il me reste encore beaucoup à faire.
– Le semestre prochain je pars à Lille, je suivrai mes cours en anglais, mais je trouve que mon séjour en France me sera utile.
Faculté des sciences politiques
Huit étudiants ont répondu à cette question, voici leurs réponses :
– Oui, j’aimerais bien apprendre, par exemple, dans une situation donnée j’aimerais bien être en mesure de faire un court exposé sur un sujet de spécialité.
– Mon niveau de fr ançais est encore trop bas, mais j’aimerais acquérir autant de com-pétences que possible et maîtriser la langue parfaitement
– J’apprends toujours les bases, c’est pourquoi on ne peut pas s’attendre à une bonne maîtrise de langue. Il est dommage que le fr ançais soit appris seulement au cours de deux années, en première et en deuxième année.
– Mon niveau est faible. Je voudrais m’impliquer davantage dans l’apprentissage de fr ançais.
– J’ai appris les éléments de cette langue. Je pourrais me débrouiller en France. J’ai-merais maîtriser le vocabulaire de mon domaine.
– J’ai appris l’essentiel pour pouvoir communiquer. J’aimerais apprendre davantage. – J’apprends le fr ançais depuis six mois, je voudrais avancer encore, aller plus loin de
cette base que je possède en ce moment.
152Ivana Franić
Niveau de maîtrise de français et taux de départs en mobilité vers des Universités francophones
A la Faculté de philosophie et lettres, tous les répondants ont donné une réponse négative à la question s’ils avaient postulé pour partir en mobilité dans une université francophone dans le cadre d’un programme de mobilité. A la question s’ils envisagent de postuler, 28 étudiants (57.1%) ont répondu « oui », alors que 20 (40.8%) ont ré-pondu « non ». Un seul étudiant (2.0%) n’a pas répondu à cette question.
En ce qui concerne les départs et séjours précédents en mobilité, la situation à la Fa-culté de droit est presque semblable, 91% des étudiants ne sont jamais partis en mobilité (bilatérale, échanges, Erasmus). Néanmoins, les répondants expriment un grand intérêt pour partir en mobilité dans des pays francophones, par conséquent 77% d’entre eux ont répondu positivement à la question s’ils envisagent faire une demande de bourse dans l’avenir.
A la Faculté des sciences économiques, tout autant qu’à la Faculté des sciences poli-tiques, même situation : aucun répondant n’est parti avant en mobilité, pourtant, on note un grand intérêt pour le faire dans la suite des études. Pour les deux facultés respec-tives, 68% et 66% de répondants ont dit « oui » pour la mobilité francophone.
Nous avons ensuite voulu mesurer si le niveau de connaissance de français, et par-tant, la capacité de suivre des cours en français, infl uent sur la décision de postuler pour la mobilité.
Tableau 11 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, de la Faculté de droit, de la Faculté des sciences économiques et de la Faculté des sciences politiques, à la proposition « Je n’ai pas encore postulé pour la mobilité dans les universités fr ancophones
car mon niveau de connaissance de fr ançais n’est pas suffi sant, je ne serais pas en mesure de suivre les cours en fr ançais »
FF PF EF FPZ
Proposition f % f % f % f %
Je suis d’accord 35 71.4 14 38.9 11 50.0 20 66.7
Je suis en partie d’accord 6 12.2 9 25.0 7 31.8 8 26.7
Je ne suis pas d’accord 7 14.3 12 33.3 4 18.2 2 6.7
Sans réponse 1 2.0 1 2.8
Légende: f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponsesFF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
153Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Les réponses positives (70%) fournies par les étudiants de la Faculté de philosophie et lettres parlent en faveur de l’introduction du cours (module) de français sur objectif uni-versitaire, qui les aidera à surmonter les diffi cultés liées à la langue même, mais qui leur off rira également des éléments nécessaires au développement comme au renforcement de leur compétence socioculturelle. Un tel contenu aidera à augmenter la confi ance en eux des étudiants par rapport à la compétence linguistique et de communication.
38% des étudiants de la Faculté de droit sont d’accord pour dire qu’ils n’avaient pas postulé auparavant pour la mobilité/échange dans les universités francophones, à cause de leurs compétences insuffi santes en français. Soulignons qu’on observe un taux égal de désaccord par rapport à la même question, tandis qu’un accord partiel est exprimé par 25% de répondants.
Nous avons cherché s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants de la Faculté de droit qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Tableau 12 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) à la proposition « Je n’ai pas encore postulé pour la
mobilité dans les universités fr ancophones car mon niveau de connaissance de fr ançais n’est pas suffi sant, je ne serais pas en mesure de suivre les cours en fr ançais »
Niveau débutant Niveau avancéf % f %
Je suis d’accord 10 76.9 0 0Pas tout à fait d’accord 0 0 4 30.7Je ne suis pas d’accord 2 15.4 9 69.3Sans réponse 1 7.7 0 0
Légende: f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
Faculté dephilosophie et
lettres
Faculté de droit Faculté dessciences
économiques
Faculté dessciencespolitiques
Pour
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de ré
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Je suis d’accord
Je suis en partied’accordJe ne suis pasd’accordSans réponse
154Ivana Franić
Dans la fréquence de réponses entre les étudiants qui apprennent le français en ni-veau débutant et ceux en niveau avancé, il s’est avéré que la diff érence est signifi cative (χ2 (4, N = 26) = 19.6; p = .001). Les étudiants qui apprennent le français en niveau avancé ont plus fréquemment répondu « Pas d’accord », tandis que ceux qui l’apprennent en niveau débutant ont répondu « D’accord ».
A la question si la maîtrise insuffi sante de français a provoqué le manque d’intérêt pour le départ en mobilité dans des universités francophones, 50% de répondants à la Faculté des sciences économiques ont répondu « d’accord », 31% n’étaient pas tout à fait d’accord, tandis que 18% ont exprimé leur désaccord.
Parmi les répondants à la Faculté des sciences politiques, 20 étudiants (66%) sont d’accord sur le fait que la connaissance insuffi sante de la langue française représente l’obstacle principal pour le départ en mobilité dans des universités francophones. 8 d’entre eux (26%) sont en partie d’accord, tandis que deux étudiants (6%) ne sont pas d’accord.
Terminer ses études
Afi n de mesurer le niveau de motivation instrumentale47, le questionnaire a prévu la question « Que pensez-vous faire après avoir terminé vos études ? ». Les résultats sont répartis selon les facultés.
47 La motivation instrumentale est un type de motivation extrinsèque où la langue étrangère devient un instrument pour atteindre ses objectifs – l’ascension sociale, trouver un emploi…
0
2
4
6
8
10
12
Je suis d’accord Pas tout à faitd’accord
Je ne suis pasd’accord
Sans réponse
Fréq
uenc
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Niveau débutantNiveau avancé
155Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Tableau 13 – Pourcentages des étudiants qui, après avoir terminé leurs études, désirent rester en Croatie et de ceux qui souhaitent partir à l’étranger, pour les échantillons de la Faculté de philosophie et lettres, la Faculté de droit, la Faculté des sciences économiques et la Faculté des
sciences politiques.
FF(N = 49)
PF(N = 36)
EF(N = 22)
FPZ(N = 30)
Rester en Croatie 46.9 47.2 45.5 53.3Partir à l’étranger 49.0 33.3 50.0 46.7Sans réponse 4.1 19.4 5.5 0.0Total 100.0 100.0 100.0 100.0
Légende: f – fréquence de réponses ; % - pourcentage de réponses FF – Faculté de philosophie et lettres ; PF – Faculté de droit ; EF – Faculté des sciences économiques ; FPZ – Faculté des sciences politiques
En ce qui concerne la maîtrise du vocabulaire de spécialité et le niveau de langue que l’on aura atteint une fois les études terminées, à la Faculté de philosophie et lettres les estimations varient de 51% de répondants qui trouvent que le niveau sera insuffi sant, tandis que 44% pensent que ce niveau sera bon. Ces résultats nous ont surpris, vu le niveau de motivation (intrinsèque et extrinsèque, la motivation instrumentale en par-ticulier) et l’intérêt qu’ils expriment pour l’apprentissage de la langue. De même, à la question sur ce qu’ils envisagent de faire une fois les études terminées, 49% de répon-dants ont l’intention de partir chercher un emploi à l’étranger. On pourrait donc en conclure que leurs attentes de l’apprentissage de français sont importantes.
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
Faculté dephilosophie et
lettres
Faculté de droit Faculté dessciences
économiques
Faculté dessciencespolitiques
Fréq
uenc
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répo
nses
Rester en CroatiePartir à l’étrangerSans réponse
156Ivana Franić
Quant à la manière d’eff ectuer leur stage, 67% de répondants voudraient le faire dans des entreprises francophones, ce qui suggère un taux assez élevé de motivation instrumentale.
A la diff érence de leurs collègues de la Faculté de philosophie, les étudiants de la Faculté de droit estiment leurs compétences assez bonnes en langue française et en vocabulaire de spécialité une fois les études terminées. Presque les deux tiers estiment ce niveau bon, et même 20% trouvent que ce niveau sera excellent.
En ce qui concerne les projets une fois les études terminées, 47% de répondants ont l’intention de rester en Croatie (ce que l’on peut comprendre vu le caractère particulier de tout système juridique), tandis que 33% parmi eux envisagent de partir à l’étranger.
Nous avons cherché s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants de la Faculté de droit qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Tableau 14 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) par rapport à ce qu’ils envisagent faire après avoir
terminé leurs études
Niveau débutant Niveau avancéProposition f % f %Je pense rester en Croatie 7 53.8 6 46.2J’irai chercher l’emploi à l’étranger 4 30.7 5 38.4Sans réponse 2 15.4 2 15.3
Légende: f – fréquence de réponses; % - pourcentage de réponses
0
2
4
6
8
10
12
14
Oui Non Sans réponse
Fréq
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nses
Niveau débutantNiveau avancé
157Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Nous avons cherché s’il y a des diff érences dans la fréquence de réponses entre les étudiants qui apprennent le français en niveau débutant et ceux en niveau avancé, il s’est avéré que la diff érence n’est pas signifi cative (χ2 (2, N = 26) = 0.19; p = .910)
Quant à la manière d’eff ectuer leur stage, 77% de répondants voudraient le faire dans des entreprises francophones, ce qui suggère un taux assez élevé de motivation instrumentale.
Nous avons mesuré s’il y a, par rapport à cette question, une diff érence signifi cative entre les étudiants de la Faculté de droit qui suivent des cours de français en niveau débutant et ceux qui les suivent en niveau avancé.
Tableau 15 – Fréquence de réponses des étudiants de la Faculté de droit en niveau débutant (n = 13) et en niveau avancé (n = 13) sur la manière d’eff ectuer leur stage : s’ils voudraient le
faire dans une entreprise fr ancophone
Niveau débutant Niveau avancéf % f %
Oui 6 46.2 12 92.3Non 5 38.5 0 0Sans réponse 2 15.3 1 7.4
Légende: f – fréquence de réponses; % - pourcentage de réponses
On a mesuré s’il y a des diff érences dans la fréquence de réponses entre les étudiants qui apprennent le français en niveau débutant et ceux en niveau avancé, il s’est avéré que la diff érence est signifi cative (χ2 (3, N = 26) = 8.00; p = .046). Les étudiants qui apprennent le français en niveau avancé ont répondu « oui » plus fréquemment à cette question.
A la Faculté des sciences économiques, 81% des répondants estiment que leur ni-veau de connaissance du français ainsi que leur maîtrise du vocabulaire de spécialité aura augmenté au bout de leurs études, 18% trouvent que ce niveau sera insuffi sant, aucun répondant n’estime que ce niveau sera excellent.
Une fois la formation terminée, 45% d’étudiants envisagent de rester en Croatie, alors que 50% parmi eux partiraient à l’étranger. Quant au stage, 72% de répondants voudraient l’eff ectuer dans des entreprises francophones, tandis que 27% d’étudiants ne sont pas d’accord.
A la Faculté des sciences politiques, une bonne moitié de répondants (53%) trouvent que leur niveau de connaissance du français ainsi que leur maîtrise du vocabu-laire de spécialité aura augmenté au bout de leurs études. En revanche, les compétences acquises à la fi n des études sont estimées insuffi santes, ce qui nous a beaucoup surpris, vu l’estimation initiale de leurs compétences et en tenant compte du degré de motivation des étudiants. Seul 6% d’étudiants trouvent que ce niveau sera excellent.
Une fois la formation terminée, 16 étudiants envisagent de rester en Croatie, alors que 14 parmi eux (46%) désirent partir chercher l’emploi à l’étranger. Quant à l’aspect
158Ivana Franić
pratique de leurs études, 17 étudiants au total (56%) voudraient eff ectuer une partie de leur stage dans une entreprise francophone (emploi offi ciel de la langue française), alors que 13 parmi eux (43%) ne s’y intéressent pas.
Conclusion de la recherche
La recherche a confi rmé notre hypothèse de départ, qui consiste à dire que les compétences « académiques » en langues étrangères sont sous-estimées au niveau de l’enseignement supérieur. Les étudiants sont en général satisfaits de leurs résultats dans l’apprentissage du français, cependant, vu leurs compétences réelles qu’ils estiment assez faibles (la plupart d’entre eux sont inscrits en niveau débutant, un peu moins en intermédiaire et rares sont ceux inscrits en niveau avancé) ainsi qu’à cause d’un horaire assez pauvre, les étudiants n’ont pas de possibilité de développer suffi samment et de renforcer leurs compétences linguistiques, de communication, et en particulier les com-pétences liées à la méthodologie de travail à l’université (à l’oral comme à l’écrit). En ce qui concerne la motivation pour l’apprentissage, on observe un niveau élevé de motiva-tion intrinsèque auprès des étudiants de la Faculté de philosophie et lettres, tandis que la motivation externe semble plus présente parmi les étudiants d’autres facultés, en par-ticulier si on prend la langue comme moyen d’atteindre ses objectifs professionnels (la recherche d’emploi, l’intégration à la société européenne par l’intermédiaire du fran-çais, etc). A cet égard, les attitudes des étudiants sont très positives, les étudiants sont bien conscients des avantages qu’apporte la connaissance du français dans nos sociétés d’aujourd’hui.
Conclusion générale
La recherche menée sur l’échantillon constitué de 137 étudiants inscrits à quatre facultés de l’Université de Zagreb, avait pour objectif de faire un état des lieux de l’apprentissage/enseignement du français à l’Université, ainsi que la présence et le degré d’acquisition des compétences dites « académiques » parmi les étudiants ins-crits en cours de français. Dans le questionnaire conçu à des fi ns de la recherche, les étudiants étaient invités à exprimer leur degré d’accord avec les propositions du type « je peux ... », afi n d’identifi er la présence des contenus « méthodologiques » et la qualité du travail sur leur développement. En général, les résultats parlent en faveur du besoin d’introduire, au sein de l’Université de Zagreb, d’une stratégie de support linguistique destiné aux étudiants, notamment par rapport à l’élaboration des cours de langues étrangères (en particulier celles qui sont peu présentes dans l’enseignement supérieur en Croatie – le français, l’allemand, l’espagnol, l’italien) lesquels cours ne seraient forcément orientés vers la compétence linguistique et de communication dans des domaines particuliers, mais dont la visée principale serait de préparer l’étudiant pour le départ dans une université d’accueil, dans un milieu ayant ses spécifi cités même
159Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
dans l’entourage universitaire. En outre, il nous paraît essentiel d’intégrer, parmi les contenus linguistiques des non-spécialistes, des éléments de savoir-faire socioculturels, car cela contribue à une intégration optimale de l’étudiant dans le milieu d’accueil, et partant, à une meilleure réussite de cette partie de ses études passées à l’étranger. Il convient de souligner le potentiel de l’apprentissage à distance comme mode privilégié d’intégration des contenus dans l’université d’origine, ce qui vaut en particulier pour les langues qui forment de nos jours à la transversale universitaire, autrement dit un conte-nu transcurriculaire à forte visée intégrative (l’étudiant en tant que personnalité possède son intégrité humaine et professionnelle) et instrumentale (langue comme moyen de communication professionnelle).
Tout compte fait, cette première recherche de l’Université de Zagreb sur l’enseigne-ment de langues étrangères off ert aux étudiants, aura permis d’obtenir des données pré-cieuses sur la perception qu’ont les étudiants à propos de plusieurs aspects importants de leur formation linguistique, du rôle et du statut de la langue française dans notre Université. De plus, le questionnaire nous permet de mesurer le degré d’acquisition de compétences « académiques » ou bien du niveau d’atteinte des « objectifs univer-sitaires », ce qui pourrait avoir un impact signifi catif sur la qualité de leur apprentis-sage, en particulier la part d’apprentissage qui se déroule en mobilité, dans l’université d’accueil.
Or, il nous paraît essentiel d’encourager le développement d’une université dyna-mique, diversifi ée de par ses activités et domaines d’intérêt, qui sera à même de répondre aux besoins des étudiants et de la société en pleine mutation, tout en restant fi dèle à sa vocation qui consiste, entre autres, en une mise en œuvre de valeurs et d’idéaux. C’est pourquoi on voudrait, par cet article, encourager l’ouverture de nos universités croates vers d’autres langues, afi n de favoriser la diversité linguistique et académique, du plurilinguisme à l’université. De plus, si les orientations stratégiques des universi-tés proclament le développement intégral de l’étudiant en tant qu’individu, alors il serait indispensable de mettre en place – au cœur du plus grand nombre possible de disciplines – un apprentissage ciblé de langues, qui permettrait avant tout une meil-leure insertion professionnelle, mais aussi le développement et la mobilisation de tout le potentiel (professionnel et humain) de l’individu. Les facultés dans les domaines des sciences naturelles, techniques, biotechnologiques, ou en médecine, devraient être intéressées par l’intégration de ces contenus afi n de permettre à cette communauté de chercheurs, de collaborateurs, d’échanger dans un code autre que l’anglais. Rappelons que le français représente la langue de la recherche scientifi que par excellence, l’espace de recherche francophone s’étendant depuis des universités canadiennes, passant par la Belgique jusqu’à la France. A cela s’ajoutent un nouveau potentiel dans le grand espace de recherche comprenant des universités dans des pays en plein développement sur trois continents – l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie du Sud, dont la langue de communi-cation scientifi que est – entièrement ou partiellement – le français. Compte tenu de ce
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large réseau scientifi que rassemblant des universités et instituts comprenant d’innom-brables chercheurs à l’échelle mondiale, le français s’affi rme comme la langue de l’excel-lence scientifi que. Utiliser le français comme langue d’enseignement, de recherche et de rayonnement scientifi que, devient pour nos universités un défi .
Références bibliographiques
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161Le fr ançais sur objectif universitaire à l’Université de Zagreb
Abstract
French for academic purposes at the University of Zagreb
Th e paper is a result of the project French for Academic Purposes as a New University Module: Status and Perspectives, funded by the Development Fund of the University of Zagreb. Th e aim of the project was to give a new role to the French language in study programmes, the role of the medium of scientifi c and professional communication, but also the medium with the help of which Croatian students may acquire adequate linguistic and communication competency, required aca-demic skills, in order to make integration in the academic life of foreign (French-speaking) univer-sities and cultural life of other countries easier. Moreover, the idea of the project was to introduce French for academic purposes as a new discipline at the University of Zagreb.
Th e research was to respond to the following questions:- How to encourage learning of French under current conditions at the University?- How to harmonise learning of French with student expectations?- What are the needs of teachers in terms of better quality of course organisation?- Can academic French as a discipline, which would partially also integrate the language of
specialisation and parts of the academic discourse, aff ect a larger turnover of students in the context of mobility in French-speaking countries?
- Does the “fear of language” also include “the fear of departure for a foreign university” that is “the fear of communication and cooperation with a foreign expert-peer”?
- Can this discipline aff ect the role of aff ective factors connected with learning of the foreign lan-guage of specialisation (and thus also of the specialisation itself )?
- How to develop intercultural competency in the fr amework of academic French?- Which other skills can be developed and additionally reinforced by the introduction of such
discipline?
Key words: French for academic purposes, student needs, integration with foreign university, language of specialisation, foreign student
Sažetak
Francuski akademske namjene na sveučilištu u
Članak je nastao kao rezultat rada na projektu Francuski jezik za akademske namjene kao novi nastavni predmet : stanje i perspektive, koji je fi nanciran iz sredstava Fonda za razvoj Sveučilišta u Zagrebu. Projekt je imao za cilj dati novu ulogu fr ancuskome jeziku u studijskim programima, ulogu sredstva znanstvene i stručne komunikacije, ali i sredstva uz pomoć kojega se hrvatski studenti mogu steći odgovarajuću jezičnu i komunikacijsku kompetenciju, potrebne akademske vještine, a sve radi lakše integracije u akademski život stranih ( fr ankofonskih) sveučilišta te u kulturni život drugih zemalja. Osim toga, zamisao je projekta uvođenje fr ancuskoga jezika za akademske namjene kao nove discipline na Sveučilište u Zagrebu.
Istraživanjem želimo odgovoriti na sljedeća pitanja : - Kako afi rmirati učenje fr ancuskoga u sadašnjim okolnostima na Sveučilištu?
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- Kako uskladiti učenje fr ancuskoga s očekivanjima studenata? - Koje su potrebe nastavnika u smislu kvalitetnijega izvođenja nastave? - Može li akademski fr ancuski kao disciplina koja bi dijelom integrirala i jezik struke i dijelove
akademskoga diskursa utjecati na veći odaziv studenata kada je u pitanju odlazak u zemlje fr an-cuskoga jezičnog izraza?
- Znači li „strah od jezika“ ujedno i „strah od odlaska na strano sveučilište“ odnosno „strah od komunikacije i suradnje s inozemnim stručnjakom-kolegom“?
- Može li ovakva disciplina utjecati na ulogu afektivnih faktora koji su povezani s učenjem stra-noga jezika struke (a time i same struke)?
- Kako u okviru akademskoga fr ancuskoga razviti interkulturalnu kompetenciju? - Koje se još vještine mogu dodatno ojačati uvođenjem ovakve discipline?
Ključne riječi : fr ancuski za akademske namjene, potrebe studenata, integracija na strano sveučilište, jezik struke, strani student