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LE FOOTBAG L'ART DU JONGLAGE AUX PIEDS PAR F. RÉMY Le jonglage aux pieds, pratique ancestrale, participe à l'élabora- tion de la motricité fine de l'indi- vidu. Le footbag activité sportive à part entière s'intègre parfaitement dans les contenus de l'EPS. FOOTBAG ET QUALITÉS PHYSIQUES Il s'agit dans cette discipline de conserver un objet en mouve- ment, uniquement à l'aide de ses pieds et de ses genoux. L'objet ne rebondissant générale- ment pas, il faut le maintenir constamment en l'air et donc exercer un contrôle sur lui entre chaque nouvelle prise d'appui. Cela pose d'emblée le problème du maintien de l'équilibre alors que les appuis, avec une moyenne d'une frappe par seconde, sont constamment sollicités pour contrôler l'objet. À travers cette activité sont solli- citées également de manière intense la coordination et la motricité générale. Soulignons aussi que cette pra- tique développe une aptitude utile dans beaucoup de disciplines (arts martiaux et tennis entre autres) : le jeu de jambes. C'est un facteur de réussite et de per- formance dans de nombreux sports. Le footbag demande en effet de constamment choisir le membre inférieur approprié pour exécuter une frappe tout en main- tenant l'équilibre. Enfin, le jonglage aux pieds per- met de travailler de façon iden- tique les deux côtés du corps, ce qui n'est pas toujours le cas dans nombre de disciplines. Sans même parler du tennis, qu'il s'agisse du football ou du basket- ball, les joueurs travaillent les deux côtés du corps pendant les entraînements pour se sentir plus à l'aise lors des matchs et plus libres de choisir le côté par lequel ils vont essayer de contourner ou de stopper leur adversaire. Mais force est de constater que même professionnels, ils utilisent à 80 % le côté du corps avec lequel ils se sentent le plus àl'aise.Dans le jonglage aux pieds, cela est impensable, ne serait-ce que pour éviter de trop solliciter toujours les mêmes articulations. Cette 1. Les différentes formes de jonglage au pied Originaire d'Asie, le jeu aux pieds, et plus particulièrement le jonglage aux pieds, se rencontre déjà vers l'an 1000 avant J.-C. De nombreuses formes se sont depuis lors développées. L'objet utilisé varie selon les pratiques, les époques et les implantations géographiques. En Chine, le « Slou-pi » est une balle en liège qui vient lester des plumes reliées entre elles. Au Viêt-Nam, le « Cau dà cà » (1) reliait des plumes à des ver- tèbres de poisson montées les unes dans les autres. On se sert aujourd'hui de rondelles en plas- tique qui font office de ressort et de lest. En Thaïlande, on joue au « sepaktakraw » (2) par-dessus un filet avec une balle en osier tissé. En Algérie, on jongle avec un « Pitchak » en reliant des ron- delles de chambre à air. Puis plus proche de nous, dans le sud de la France, on pratique le Pilou (3) à l'aide d'une pièce trouée dans laquelle on fait passer une fine feuille de papier. On peut aussi nommer le « Jaygee » de Corée, le « Prona » d'Inde, ou encore le « Tlachtli » du Mexique mais le jonglage aux pieds est une pratique tellement univer- selle et ancestrale qu'il est impossible de toutes les citer ici. Le footbag a été réinventé sous sa forme actuelle il y a une tren- taine d'années aux États-Unis. Depuis lors, une fédération inter- nationale, la « world footbag association » (WFA) s'est créée et recense plusieurs milliers de joueurs à travers la planète. En France, c'est en l'an 2000 que se crée l'Association française de footbag (AFF), à l'occasion de la tenue des championnats d'Eu- rope de footbag à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. (1) Bouvet A., Nédelec F., « Le Plum- foot, un sport complet », in Revue ERS n c 308, juillet-août 2004. (2) Delachet J., « Le Sepakvakraw » in Revue ERS n° 284, juillet-août 2000. (3) Giordan A., Maria J., Et vive le pilou, Z'éditions, 1998. 60 Revue EP.S n°313 Mai-Juin 2005 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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  • LE FOOTBAG L'ART DU JONGLAGE AUX PIEDS PAR F. RÉMY

    Le jonglage aux pieds, pratique ancestrale, participe à l'élabora-tion de la motricité fine de l'indi-vidu. Le footbag activité sportive à part entière s'intègre parfaitement dans les contenus de l'EPS. FOOTBAG ET QUALITÉS PHYSIQUES

    Il s'agit dans cette discipline de conserver un objet en mouve-ment, uniquement à l'aide de ses pieds et de ses genoux. L'objet ne rebondissant générale-ment pas, il faut le maintenir constamment en l'air et donc exercer un contrôle sur lui entre

    chaque nouvelle prise d'appui. Cela pose d'emblée le problème du maintien de l'équilibre alors que les appuis, avec une moyenne d'une frappe par seconde, sont constamment sollicités pour contrôler l'objet. À travers cette activité sont solli-citées également de manière intense la coordination et la motricité générale. Soulignons aussi que cette pra-tique développe une aptitude utile dans beaucoup de disciplines (arts martiaux et tennis entre autres) : le jeu de jambes. C'est un facteur de réussite et de per-

    formance dans de nombreux sports. Le footbag demande en effet de constamment choisir le membre inférieur approprié pour exécuter une frappe tout en main-tenant l'équilibre. Enfin, le jonglage aux pieds per-met de travailler de façon iden-tique les deux côtés du corps, ce qui n'est pas toujours le cas dans nombre de disciplines. Sans

    même parler du tennis, qu'il s'agisse du football ou du basket-ball, les joueurs travaillent les deux côtés du corps pendant les entraînements pour se sentir plus à l'aise lors des matchs et plus libres de choisir le côté par lequel ils vont essayer de contourner ou de stopper leur adversaire. Mais force est de constater que même professionnels, ils utilisent à 80 % le côté du corps avec lequel ils se sentent le plus à l'aise. Dans le jonglage aux pieds, cela est impensable, ne serait-ce que pour éviter de trop solliciter toujours les mêmes articulations. Cette

    1. Les différentes formes de jonglage au pied

    Originaire d'Asie, le jeu aux pieds, et plus particulièrement le jonglage aux pieds, se rencontre déjà vers l'an 1000 avant J.-C. De nombreuses formes se sont depuis lors développées. L'objet utilisé varie selon les pratiques, les époques et les implantations géographiques. En Chine, le « Slou-pi » est une balle en liège qui vient lester des plumes reliées entre elles. Au Viêt-Nam, le « Cau dà cà » (1) reliait des plumes à des ver-tèbres de poisson montées les unes dans les autres. On se sert aujourd'hui de rondelles en plas-tique qui font office de ressort et de lest. En Thaïlande, on joue au « sepaktakraw » (2) par-dessus un filet avec une balle en osier tissé. En Algérie, on jongle avec un « Pitchak » en reliant des ron-delles de chambre à air. Puis plus proche de nous, dans le sud de la France, on pratique le Pilou (3) à l'aide d'une pièce trouée dans laquelle on fait passer une

    fine feuille de papier. On peut aussi nommer le « Jaygee » de Corée, le « Prona » d'Inde, ou encore le « Tlachtli » du Mexique mais le jonglage aux pieds est une pratique tellement univer-selle et ancestrale qu'il est impossible de toutes les citer ici. Le footbag a été réinventé sous sa forme actuelle il y a une tren-taine d'années aux États-Unis. Depuis lors, une fédération inter-nationale, la « world footbag association » (WFA) s'est créée et recense plusieurs milliers de joueurs à travers la planète. En France, c'est en l'an 2000 que se crée l'Association française de footbag (AFF), à l'occasion de la tenue des championnats d'Eu-rope de footbag à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine.

    (1) Bouvet A., Nédelec F., « Le Plum-foot, un sport complet », in Revue ERS nc 308, juillet-août 2004. (2) Delachet J., « Le Sepakvakraw » in Revue ERS n° 284, juillet-août 2000. (3) Giordan A., Maria J., Et vive le pilou, Z'éditions, 1998.

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  • pratique implique effectivement autant que possible de changer de jambe d'appui et donc de jambe qui frappe à chaque coup. La pratique du jonglage aux pieds permet évidemment d'acquérir de nombreuses autres aptitudes, notamment la souplesse. Si vous voulez taper consécutivement plusieurs fois l'objet sans trop lui courir après, il convient de le faire à chaque fois avec une partie du corps parallèle au sol. Cela implique généralement de taper l'objet près du corps et donc de solliciter la souplesse essentielle-ment au niveau des adducteurs et des chevilles. Le jonglage aux pieds, en fonction des qualités physiques qu'il déve-loppe, peut être judicieusement utilisé à travers des exercices d'échauffement, quels que soient le thème de la séance et l'activité proposée (encadré 2).

    LES QUATRE DISCIPLINES OFFICIELLES DU FOOTBAG La WFA regroupe quatre disci-plines distinctes dans le footbag, chacune faisant l'objet de compé-titions nationales et internatio-nales. Le footbag consecutive est prati-qué seul ou à plusieurs joueurs qui forment un cercle. Le but est de garder la balle en l'air en n'uti-lisant que les pieds et les genoux. En 1998, les américains, Tricia George et Gary Lault ont tapé 132 011 fois la balle, cela leur a tout de même pris 20 h 34. Le Footbag freestyle est l'épreuve artistique du footbag. À mi-che-min entre le football, la danse et l'art martial, il s'agit d'exécuter en musique, à l'aide d'une balle molle, des figures de style (amor-tis, passements de jambe, sauts, rotations du corps) en combinant technique et fluidité. Il en existe plus de 300. Le footbag net, ou footbag filet, est l'ultime challenge pour les pieds, seule partie du corps auto-risée à toucher une balle dure. A un contre un ou deux contre deux, les joueurs élaborent des straté-gies agressives sur un terrain identique à un terrain de badmin-ton, en suivant des règles simi-laires à celles du volley-ball. Le footbag golf est un sport dis-trayant et très accessible, puis-qu'on n'y frappe pas la balle plu-sieurs fois d'affilée. Les règles

    sont les mêmes qu'au golf sauf que le pied remplace le club. Ce sport implique une étiquette et une courtoisie similaires à celles réclamées au golf. Le footbag : la pratique la plus appropriée aux cours d'EPS

    Seule la pratique « consecutive » est réellement enrichissante pour l'EPS, c'est-à-dire uniquement le jonglage « traditionnel » aux pieds. Le but est donc de maîtri-ser le footbag à l'aide de frappes des membres inférieurs. À l'ex-ception de rares fois où nous pré-ciserons quelle discipline du foot-bag nous évoquons, nous ne parlerons donc que du footbag « consecutive ». Notons ensuite que le terme foot-bag désigne non seulement le sport, mais également la petite balle utilisée. On ne dit donc généralement pas une balle de footbag, mais juste un footbag. Le footbag présente de nom-breuses caractéristiques qui légi-timent son intégration dans les

    contenus de l'enseignement en EPS. Tout d'abord, le footbag en terme d'objet, est l'outil idéal pour apprendre à jongler aux pieds. Un footbag a un diamètre d'environ 5 cm. Il se compose de similicuir pour la confection des panels, et de billes en plastique ou de sable pour le remplissage qui n'excède pas les deux tiers de l'objet. Cela permet d'avoir un footbag mou, qui tolère donc les erreurs fré-quentes des débutants (mauvais angle de frappe, mauvais dosage de la force, etc.). Il serait inenvi-sageable de tenter cette expé-rience en EPS avec un footbag « net » (balle dure utilisée pour le jeu au filet), un « Cau dà cà » ou une balle de « Takraw », car tous ces objets sont durs et ne donnent pas droit à l'erreur. Les élèves n'étant pas tous des footballeurs, ou des jongleurs-nés, il convient de proposer à chacun d'eux un outil adapté. Par contre une fois que les élèves maîtriseront le footbag, ils pourront aisément

    s'essayer à tous ces sports qui demandent un contrôle de l'objet plus pointu (encadré 1). Le footbag se joue avec des parte-naires et non des adversaires, ce qui évite également les mésen-tentes liées aux jeux d'opposition. Ce sport place en effet tous ceux qui le pratiquent face à un objectif commun : « garder le footbag en vie », c'est-à-dire en l'air. Cette activité prône plusieurs valeurs utiles pour l'éducation. Le respect reste le mot-clé. Res-pect de soi, de son corps, du par-tenaire, mais aussi de l'environ-nement dans lequel on joue (qu'il s'agisse d'un milieu urbain ou rural). S'agissant du respect du partenaire, il existe une règle implicite au footbag ; lorsque quelqu'un ramasse le footbag au sol, il ne doit pas se « servir » mais il doit le donner à un parte-naire de jeu en lui faisant la meilleure passe possible, c'est-à-dire à la main. De plus, chacun est son propre adversaire, il faut se remettre en question perpétuelle-ment pour progresser, ce qui représente un outil intéressant dans une pédagogie qui s'adresse aux jeunes. Le footbag, tout comme la gym-nastique, est un sport à maturité précoce, dans lequel les meilleurs éléments se révèlent très tôt. Le champion du monde actuel de footbag freestyle, un jeune pro-dige de 17 ans, fut champion d'Europe à 14 ans. Enfin, c'est une discipline uni-sexe. Elle ne nécessite pas de force physique, qui discrimine dans plusieurs disciplines les filles par rapport aux garçons. Les filles peuvent donc atteindre un niveau totalement similaire à celui des garçons. Elles sont d'ailleurs généralement plus souples et ont donc moins de dif-ficulté à trouver les bonnes posi-tions de frappe. Spécialement chez les plus jeunes, le footbag permet aux filles et aux garçons de jouer ensemble avec un même footbag, dans un même cercle, puisqu'il n'implique pas de contact physique avec un autre joueur. Il permet de surcroît de les noter en toute équité, grâce à un barème commun. Faut-il d'ailleurs rappeler que le record du monde de jongles à deux a été établi par un homme... et une femme. Autre intérêt du footbag, il peut s'avérer être un excellent moyen pour familiariser les filles avec le jeu aux pieds, donc avec le foot-ball.

    2. Une méthode d'apprentissage pour le jonglage aux pieds

    Seuls les joueurs de football s'entraînent occasionnellement à mainte-nir le ballon en l'air, et ce plus particulièrement depuis certaines cam-pagnes de publicité basées sur le football freestyle. Cependant le jon-glage aux pieds n'est enseigné dans aucune discipline, pas même dans le football. Une méthode simple et efficace a récemment vu le jour. Déjà testée en établissement scolaire, elle permet aux professeurs d'EPS d'apprendre cette discipline et de l'enseigner, en utilisant l'outil footbag. Les conseils donnés ici permettent juste de faire une séance d'initiation. Constituée de fiches techniques et d'exercices pédagogiques, la méthode est illustrée par des photos et plus de soixante petites vidéos commentées, présentées sur CD ROM. Un barème permet d'évaluer les niveaux de chaque élève. Il tient compte notamment des perfor-mances, des progrès constatés pendant le cycle ainsi que du compor-tement. Cette méthode pédagogique vous permettra de mettre en place de vrais cycles dédiés au jonglage aux pieds.

    Si vous êtes intéressé par cette méthode, ou si vous désirez vous procurer des footbags, contactez l'auteur : E-mail : [email protected]

    Consulter également : www.footbag.org www.footbag.fr

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    mailto:[email protected]://www.footbag.orghttp://www.footbag.fr

  • MISE EN SITUATION

    Âge des élèves

    Tout le monde peut maîtriser le jonglage aux pieds sans discrimi-nation de sexe ou de type de mor-phologie. Toutefois il faut déjà être doté d'un minimum de coor-dination au préalable. Le jon-glage aux pieds est ainsi destiné à des élèves âgés de 12 ans mini-mum, c'est-à-dire à des collé-giens, des lycéens, ou encore des étudiants. Vaincre la barrière psycholo-gique : « si tu es capable d'en faire deux, tu es capable d'en faire 10 et plus »

    Nombreux sont les élèves, et spé-cialement nous les filles, qui seront de prime abord persuadés d'être incapable de réaliser ne serait-ce que deux ou trois jongles consécutifs. Il s'agit de bien leur expliquer que le jon-glage aux pieds ne se résume qu'à quatre coups distincts et que ceux-ci peuvent être assimilés très rapidement. En leur montrant les bons gestes, l'aspect ludique et l'acquisition de nouvelles sen-sations chasseront rapidement cette inquiétude. Une progression pas à pas

    Il ne faut jamais quitter le footbag des yeux. Les débutants arrivent souvent dans ce sport avec beaucoup de mauvaises habitudes, il est impor-tant de les rectifier avant qu'elles ne deviennent des automatismes.

    LE LANCER À LA MAIN

    Avant d'apprendre chacun des coups, il convient d'être capable de bien s'envoyer le footbag à la main afin que celui-ci retombe

    à l'endroit voulu : jamais à plus de 50 cm du corps. Chez les débutants, une mauvaise frappe provient souvent d'un mauvais lancer. Cela implique de se concentrer un minimum sur le geste de la main.

    LES QUATRE COUPS DE BASE

    Quelques conseils utiles pour chacun des quatre coups. • Il convient de ne pas lancer le footbag trop haut (jamais au-des-sus du niveau de la tête) ce qui augmenterait la difficulté et la précision du geste. Il suffit ensuite de trouver le bon timing entre le lancer et le début du mou-vement, pour taper le footbag au bon moment. • Afin de réaliser une frappe par-faite, il faut taper le footbag avec une partie du pied qui doit être proche du corps (jamais jambe tendue) et parallèle au sol. Cela permet de l'envoyer verticalement et de le maintenir près du corps. • Si les débutants ont du mal à taper suffisamment fort, ils peu-vent s'aider avec la jambe d'appui en effectuant un très léger saut avec celle-ci au moment de l'im-pact. Cela permet de répartir la force de frappe nécessaire, entre les deux jambes. • Il faut limiter chaque essai à : « j'envoie le footbag avec la main, je le frappe et le rattrape avec la main ». Le genou (dessins 1 et 2) Il faut taper le footbag avec la partie avant de la cuisse, de sorte à avoir à fournir le moins d'effort possible. En effet, plus l'on tape avec une partie de la cuisse proche du corps, moins le footbag monte haut. Si le footbag part

    consécutivement à la frappe trop devant, cela signifie qu'il faut que le contact footbag/genou se fasse plus haut, et vice versa s'il revient trop vers le corps. Le dessus du pied (dessins 3 et 4) Il y a plusieurs façons d'effectuer ce coup. La plus simple est d'exé-cuter le même geste que pour le coup du genou mais en tapant le footbag avec le pied. La jambe qui tape se plie comme pour le coup du genou, l'angle fémur/ tibia doit être légèrement supé-rieur à 90°. Le pied doit être légè-rement incliné vers le haut au moment de l'impact pour que le footbag monte perpendiculaire-ment par rapport au sol. L'angle entre le pied et le tibia est à trou-

    ver en fonction de la chaussure utilisée, il faut essayer plusieurs fois pour trouver le bon angle et le garder. Si le footbag part en avant après la frappe, cela signifie qu'il faut relever un peu le pied et/ou les orteils. S'il vient trop vers le corps après la frappe, cela signifie qu'il faut abaisser un peu le bout du pied et/ou les orteils. Pour l'extérieur et l'intérieur, les gestes sont moins naturels. Il convient donc de s'exercer d'abord sans le footbag afin de trouver le bon geste et la bonne position.

    L'extérieur du pied, l'équiva-lent de l'aile de pigeon au foot-ball (dessins 5 et 6) Pour trouver la position idéale, pointez le bout du pied de la

    1-Impact genou

    2-Position jambe

    3-lmpact dessus pied

    4-Position dessus pied

    5-lmpact extérieur pied 6-Position extérieur pied

    62 Revue EP.S n°313 Mai-Juin 2005 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

  • jambe d'appui vers l'extérieur du corps. Placez votre jambe en position de frappe avec l'exté-rieur du pied. Cette jambe doit être pliée, l'angle fémur/tibia inférieur à 90°. Veillez à avoir la partie extérieure du pied parallèle au sol. Pour cela, fléchir la jambe d'appui, et essayer de pointer le bout de la chaussure vers le ciel. Lever également les orteils à l'in-térieur de la chaussure. Sans bou-ger le haut du corps, avancer la hanche de la jambe qui tape de façon à ce que le pied se retrouve complètement devant la ligne d'épaule. Le pied doit ainsi se retrouver devant l'épaule située du même côté du corps. Si les épaules ne doivent pas bouger, les bras eux, doivent bouger pour pouvoir garder l'équilibre. Pour cela, le bras le plus important, est celui opposé à la jambe qui frappe, il doit être pointé vers le haut afin de contrebalancer le mouvement de la jambe qui frappe. Vous vous trouvez ainsi dans la position idéale pour réaliser un parfait coup de l'extérieur du pied. C'est en fait dans cette posi-tion que vous devez vous trouver au moment de l'impact avec le footbag. À vous de trouver le bon timing entre le moment où vous lancez le footbag, la hauteur du

    lancer et l'instant où vous com-mencez ce mouvement. À noter qu'au moment de l'im-pact, le pied qui frappe le footbag se trouve approximativement au niveau du genou de la jambe d'appui. Cette manière de faire permet de taper et de laisser le footbag devant soi. Ainsi, si vous voulez enchaîner consécutivement ce coup à droite et à gauche, le foot-bag restera devant vous, donc toujours dans votre champ de vision et en restant sur un même axe vertical. Si vous tentez ces enchaînements consécutifs, pen-sez à chaque coup à immédiate-ment planter votre pied au sol de la bonne manière, c'est-à-dire pointé vers l'extérieur, et à bien avancer votre hanche.

    L'intérieur du pied (dessins 7, 8 et 9) Pour trouver la bonne position, placez votre jambe en position de frappe avec l'intérieur du pied. Positionnez le pied légèrement sur la partie extérieure de la jambe d'appui. Appuyez avec les orteils sur la semelle de la chaus-sure afin d'agrandir autant que possible l'angle pied/tibia. Poin-tez le bout de la chaussure vers le ciel de façon à avoir l'intérieur de la chaussure parallèle au sol.

    Tout en restant dans cette posi-tion, reculez l'épaule et la hanche situées du côté de la jambe qui tape le footbag de sorte à recen-trer le pied par rapport au corps, et à le rapprocher de celui-ci. Le pied doit donc se retrouver à peu de choses près sous la tête. Flé-chissez légèrement la jambe d'appui. Vous vous trouvez ainsi dans la position idéale pour réaliser un bon coup de l'intérieur du pied. C'est en fait dans cette position que vous devez vous trouver au moment de l'impact avec le foot-bag, le pied qui frappe se trouvant approximativement au niveau du genou de la jambe d'appui. Cette position permet de trouver la souplesse nécessaire pour réa-liser le bon mouvement. Elle per-mettra également de laisser le footbag sur un même axe vertical si vous voulez enchaîner ce coup consécutivement à droite et à gauche.

    EXERCICE-TEST Pour voir si vous pouvez tenir ces positions sans perte d'équilibre tout en ayant réellement la sur-face de frappe parallèle au sol, prenez les positions et posez un verre d'eau au point d'impact théorique avec le footbag. Si le verre ne bouge pas, la position est bonne. Le point d'impact théo-rique se situe au centre de la sur-face la plus plane de la partie de la chaussure concernée ou du bout de la cuisse pour le coup du genou.

    POUR ENCHAINER LES COUPS • Dans un premier temps, tapez le footbag avec la paume de la main entre chaque coup pour bien reprendre votre équilibre et bien préparer le coup sui-vant. • Les deux pieds doivent toucher le sol entre chaque frappe afin de ne pas perdre l'équilibre dès la troisième. Cela implique de lever le footbag suffisamment haut entre chaque coup, généra-lement au niveau de la poi-trine, voire de la tête. • Les coups ne doivent pas être violents, mais suffisam-ment secs et portés au bon moment pour faire remonter le footbag à une hauteur permettant de poser les appuis entre chaque frappe.

    • Le haut du corps est très impor-tant. Il permet de maintenir l'équilibre pendant les jongles, cela se traduit par le mouvement des bras et/ou des épaules. • Il faut le plus possible essayer de laisser le footbag sur un axe vertical imaginaire. C'est théori-quement le joueur qui bouge autour du footbag et non l'inverse, cela évite de courir après lui. • Les débutants ont tendance, au bout de la deuxième ou de la troi-sième frappe, à essayer de taper le footbag le plus haut possible en levant le pied jusqu'au niveau de la hanche. Cette erreur doit être corrigée dès le début, et ceci pour plusieurs raisons, taper le footbag plus bas permet d'avoir plus de temps pour viser en vue d'une bonne frappe ainsi que pour se déplacer si celui-ci ne tombe pas près du corps.

    FAIRE UNE PASSE Pour faire une passe, il suffit d'incliner la surface de frappe vers la direction souhaitée, et de pencher le poids du corps aussi dans cette direction. Pour les passes et les lancers à la main entre partenaires, le footbag doit toujours suivre une trajec-toire en arc de cercle.

    Franck Rémy Titulaire d'une maîtrise

    en économie et gestion appliquée au sport,

    Champion de France de freestyle footbag.

    7-lmpact intérieur pied

    8-Bonne position intérieur pied

    9-Mauvaise position intérieur pied

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