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Directeur de la publicaon : Pierre Jean RODIER - Rédacteur en chef : Claude SOUNIER Réalisateur technique : Dany GOVIN - Commission paritaire n° 910.D.73AC 138 - decembre 2016 AMICALE NATIONALE des ANCIENS et ANCIENS COMBATTANTS du « GRAND 14 » Chers amis, En cee fin dannée , nos déplorons la mort dun de nos soldat survenue au cours dune mission opéraonnelle au sein de la force Barkhane au Mali. Lamicale présente ses condoléances à la famille et souent ses camarades blessés. En ulme reconnaissance de la naon, le ministre de la défense lui a remis à tre posthume la Légion dhonneur et la nommé au grade supérieur. Récompenses de lhéroïsme et de la bravoure de nos militaires qui meent en péril leur vie pour la défense de notre patrie et de nos valeurs naonales. Les blessés ont peut être reçu la Valeur Militaire qui récompense une conduite exceponnelle, une acon déclat au feu ou au combat. Cee dernière se portait, au même tre que les Croix de Guerre, après l Ordre Nao- nal du Mérite. Se portait, car depuis le 12 juillet 2016 la Médaille Naonale de Reconnaissance aux Vicmes du Terrorisme créée par décret du Président de la République se posionne dans l ordre protocolaire des décoraons françaises juste après lOrdre Naonal du Mérite, avant les Croix de Guerre et la Valeur Militaire. Ainsi cee nouvelle médaille est la cinquième décoraon française la plus importante. Ne récompensant aucun fait darme elle annihile toute noon de bravoure et fait fi du courage de nos poilus, de nos résistants, de nos vétérans dIndochine, de nos combaants dAlgérie et de nos jeunes des Opéraons Extérieures. Les vicmes de laentat de janvier 2015 avaient été faites Chevalier de La légion dHonneur à tre posthume, sur décision du Président de la République, ce qui passait déjà mal auprès du monde combaant : les décoraons devant ré- compenser des actes et non des vicmes. Jusquoù iront nous dans la compassion. Ceux qui subissent seraient-ils plus méritants que ceux qui agissent ? A cet instant, je pense à toutes nos forces armées et de sécurité qui sur le territoire naonal ou à l extérieur dé- fendent nos intérêts et nos valeurs. Je pense à leurs familles, à nos soldats blessés, à tous nos morts dans l exercice de leur mission au service de la France. Au seuil de cee nouvelle année je ens, associé au conseil dadministraon, à vous souhaiter ainsi quà vos fa- milles de joyeuses fêtes de fin dannée et vous présenter tous mes meilleurs vœux pour 2017. "Tous unis comme au front" "Et par Saint Michel, vive les paras" Pierre-Jean RODIER LE FILON Nous les remercions chaleureusement pour leur participation

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Directeur de la publication : Pierre Jean RODIER - Rédacteur en chef : Claude SOUNIER Réalisateur technique : Dany GOVIN - Commission paritaire n° 910.D.73AC

N° 138 - decembre 2016

AMICALE NATIONALE des ANCIENS et ANCIENS COMBATTANTS du « GRAND 14 »

Chers amis, En cette fin d’année , nos déplorons la mort d’un de nos soldat survenue au cours d’une mission opérationnelle au sein de la force Barkhane au Mali. L’amicale présente ses condoléances à la famille et soutient ses camarades blessés. En ultime reconnaissance de la nation, le ministre de la défense lui a remis à titre posthume la Légion d’honneur et l’a nommé au grade supérieur. Récompenses de l’héroïsme et de la bravoure de nos militaires qui mettent en péril leur vie pour la défense de notre patrie et de nos valeurs nationales. Les blessés ont peut être reçu la Valeur Militaire qui récompense une conduite exceptionnelle, une

action d’éclat au feu ou au combat. Cette dernière se portait, au même titre que les Croix de Guerre, après l’Ordre Natio-nal du Mérite. Se portait, car depuis le 12 juillet 2016 la Médaille Nationale de Reconnaissance aux Victimes du Terrorisme créée par décret du Président de la République se positionne dans l’ordre protocolaire des décorations françaises juste après l’Ordre National du Mérite, avant les Croix de Guerre et la Valeur Militaire.

Ainsi cette nouvelle médaille est la cinquième décoration française la plus importante. Ne récompensant aucun fait d’arme elle annihile toute notion de bravoure et fait fi du courage de nos poilus, de nos résistants, de nos vétérans d’Indochine, de nos combattants d’Algérie et de nos jeunes des Opérations Extérieures.

Les victimes de l’attentat de janvier 2015 avaient été faites Chevalier de La légion d’Honneur à titre posthume, sur décision du Président de la République, ce qui passait déjà mal auprès du monde combattant : les décorations devant ré-compenser des actes et non des victimes.

Jusqu’où iront nous dans la compassion. Ceux qui subissent seraient-ils plus méritants que ceux qui agissent ? A cet instant, je pense à toutes nos forces armées et de sécurité qui sur le territoire national ou à l’extérieur dé-

fendent nos intérêts et nos valeurs. Je pense à leurs familles, à nos soldats blessés, à tous nos morts dans l’exercice de leur mission au service de la France.

Au seuil de cette nouvelle année je tiens, associé au conseil d’administration, à vous souhaiter ainsi qu’à vos fa-milles de joyeuses fêtes de fin d’année et vous présenter tous mes meilleurs vœux pour 2017.

"Tous unis comme au front" "Et par Saint Michel, vive les paras"

Pierre-Jean RODIER

LE FILON

Nous les remercions chaleureusement pour leur participation

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La 11° Brigade Parachutiste fête la Saint-Michel sur la place du Capitole

Interview du général Bellot des Minières commandant la 11° brigade parachutiste donné à la Dépêche.fr à l’occasion de la Saint-Michel.

Présidée par le général Bosser, chef d'état-major de l'Ar-mée de terre et ancien patron de la 11e Brigade Parachutiste, la traditionnelle Saint-Michel a donné lieu à une importante prise d'armes, le 29 septembre 2016, à Toulouse, place du Capi-tole. Tous les régiments de la brigade représentés par leur chef de corps, le drapeau et sa garde et une section composée d’un officier, trois sous officiers et dix-huit militaires du rang, ainsi que des détachements allemands, espagnols, britanniques - représentés par les fameux Ghurkas népalais - et américains qui venaient de participer à l'exercice Colibri ont célébré leur patron. Invitées, les associations de parachutistes, rassemblées autours de leur drapeau étaient elles aussi présentes.

La cérémonie s’est déroulée au son et rythme de la musique de la Région Terre sud-ouest et des Troupes aéro-portées et a été clôturée par le spectaculaire saut de sept pa-rachutistes sur la place emblématique de la Ville rose. Avant la cérémonie, une messe fût célébrée par Mon-seigneur Luc Ravel, évêque aux Armées dans la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse en mémoire de tous les parachu-tistes morts au combat. Combien fût émouvant le moment où l’assemblée chanta la « prière du para » si chère à nos cœurs !

Quels ont été les engagements de la 11e BP, depuis le début de l'année ? La vocation de la 11e Brigade Parachutiste est d'être l'échelon d'urgence de l'armée française, de la France. Au plan intérieur, nous avons mobilisé en moyenne un millier de para-chutistes sur Sentinelle avec un pic à 1600 dès le lendemain de l'attentat de Nice. Hors métropole, nous avons assuré des mis-sions dans la bande sahélo-saharienne, essentiellement liées au largage et à l'engagement de nos commandos parachu-tistes. Dans le cadre de Chammal, une mission a également été conduite par le 17e Régiment du Génie Parachutiste de Mon-tauban avec le 3e Régiment Parachutiste d’Infanterie de Ma-rine de Carcassonne, à Bagdad, essentiellement pour mentorer la 6e division irakienne. Quant à l'exercice franco-allemand Colibri, qui s'est très bien passé avec nos alliés, pratiquement tous nos régiments y ont participé et il s'achève symbolique-ment ce jeudi par une prise d'armes place du capitole avec nos amis allemands, américains, britanniques et espagnols pour la Saint-Michel. Où en est le Pôle national des opérations aéroportées, à Francazal ? Il commence à sortir de terre. Liée à l'A400M, l'idée du Pôle National des Opérations Aéroportées est simple : puisque cet avion est capable de porter nos forces vite, fort et loin, nous ferons partir directement de Toulouse l'échelon d'alerte

aéroporté. Pour cela, nous aurons la capacité d'accueillir six A400M avec, sur l'emprise de Francazal, le commandement qui coordonnera l'action à mener entre aviateurs, «terriens» au sol et préparateur de l'action sur le territoire, notamment au niveau du renseignement. Voilà ce qui se développe autour de Francazal et du 1er Régiment du Train Parachutiste pour être capable de concentrer au centre de gravité de la Brigade parachutiste une plate-forme d'excellence et d'expertise à partir de laquelle tous les moyens pourront être regroupés avant d'être envoyés à l'extérieur. Quant à l'état-major de la brigade, il devrait quitter Balma pour s'y installer à l'horizon 2020. Comment se présente l'année 2017 ? Avec ses effectifs renforcés de 7000 à 8500 parachu-tistes fin 2016, la 11e Brigade Parachutiste entrera dans un cycle de projection à partir du deuxième semestre 2017. Les premiers régiments qui devraient repartir, aujourd'hui, tel que planifié, devraient être le 1er Régiment de Chasseurs Parachu-tiste de Pamiers, en Côte d'Ivoire, puis le 3e Régiment Para-chutiste d’Infanterie de Marine, le 2e Régiment Etranger Para-chutiste et le 1er Régiment de Hussard en bande sahélo-saharienne (BSS), avec leurs appuis, le 17e Régiment du Génie Parachutiste et le 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste. Mais c'est une planification à 18 mois et elle peut donc évoluer.

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Ambassadrice de la région Terre sud-ouest (RTSO) et des troupes aéroportées, la musique de la RTSO est la digne héritière de l'école d'artillerie dont les origines remontent à 1888 et aura parcouru plus d'un siècle à Toulouse. Elle fait partie des formations musicales majeures de l'armée de Terre. Placée sous l'autorité du général commandant la RTSO, elle est rattachée administrativement au 1er régiment du train parachutiste (1er RTP) dont elle porte les attributs. Stationnée à Balma-ballon, la musique est une entité reconnue. Elle participe avec éclat aux missions militaires, pédagogiques et culturelles confiées par l'armée de Terre.

La musique de la région Terre sud-ouest et des troupes aéroportées.

Son champ d'action représente 20 départements à tra-vers les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin et Poitou-Charentes. Composée de 55 musiciennes et musiciens, tous profes-sionnels, et dirigée par le chef de musique Jean-Claude Choisy, elle honore avec fierté sa région, son régiment et représente la ville de Toulouse dans un esprit d'excellence afin de donner le meilleur d'elle-même.

Le 48e exercice aéroporté interalliés « Colibri »

Depuis 1962, les parachutistes français et allemands participent, maintenant tous les deux ans, à l’exercice aéro-porté « Colibri », dont la finalité est de partager les savoir-faire et de développer l’interopérabilité entre les différentes unités aéroportées des deux pays.

Mais pour sa 48e édition, et outre la 11e Brigade Para-chutiste (BP) française et la 1ère LuftlandeBrigade allemande, l’exercice Colibri rassemble également des unités de la 173rd Airborne de l’US Army, 16th Air Assault Brigade de la British Army et la BRIPAC de Ejército de Tierra espagnole. La participation de ces nouvelles unités ne change évi-demment pas la raison d’être de ces manœuvres, qui se sont déroulées entre Castres, Caylus et Tarbes : il s’agissait pour 1.700 parachutistes engagés d’échanger sur leurs modes d’ac-tion et de démontrer ainsi leurs capacités à interagir afin de pouvoir « réussir à faire des opérations conjointes avec les

alliés », comme l’a expliqué, à l’AFP, l’officier de communica-tion de la 11e BP. Au cours de ces manœuvres, les parachutistes auront à s’emparer, par une opération aéroportées (OAP), d’un terrain d’aviation et à contrôler puis à sécuriser des « zones et points particuliers dans la région de Caylus », comme le village « Jean Cousy », reconstitué dans le périmètre du camp militaire Tarn-et-garonnais. C’est ainsi qu’après le déploiement, à Castres d’une base d’opérations aéroportées, Colibri 2016 est entré dans le vif du sujet avec le largage d’au moins 400 parachutistes à la verticale du camp de Caylus, à partir d’avions de transport tactiques français et allemands (et même, américains, avec au moins un C-130 Hercules du 153rd Airlift Wing). Cet exercice tactique a duré pendant 4 jours et a pris fin avec la célébra-

tion, par l’ensemble des participants, de la Saint-Michel, place du Capitole à Toulouse

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Souvenirs d’un ancien du 14° RCP

François-Xavier PHILIPP, ancien du 14e RCP, adhérent à l’amicale, qui se souvient de ses anciens camarades de l’époque : Paraige, Pacaly, Poulet, Sicard, Margery, Tissandier, Cocula, Me-lington, Pinault, Mirabel, le S-Lt Harend, le capitaine Rollin, Czymniewski, Navarro etc.., nous a fait parvenir un extrait des souvenirs de son existence qu’il écrit depuis 10 ans pour ses ar-rières petits-enfants. Nous pensons que les partager avec d’autres qui ont vécu les mêmes moments au mêmes endroits, pouvait remémorer l’ambiance de l’époque.

....Retour à toulouse où nous embarquons nos effets dans des sacs marins et un matin, départ pour la gare. Nous partons tous ; encadrement 59/2A troupe 60/1A. Le train s’est arrêté souvent et les officiers ont dû interve-nir énergiquement pour nous calmer car rester sous le soleil n’était pas une sinécure. Arrivée au camp sainte Marthe à Marseille où très vite on nous met en garde contre les planqués, les voleurs. Le rata qui nous est servi est infâme mais il semble que ce soit la tradition, puis après avoir sauvegardé nos affaires dans une baraque gar-dée par nos sentinelles nous allons manger une bouillabaisse sur la canebière mais pas de souvenir particulier. Le lendemain nous embarquons sur le bateau « Gouverneur Général Chanzy »

Nous sommes à fond de cale sur des chaises longues. Cela pue le mouton, la pisse, le dégueu, mais sur le pont nous voyons des civils en 1er classe qui nous regardent comme des animaux. Avec Djim je négocie avec un matelot une couchette ou nous passons quelques heures à essayer de dormir. Puis nous récupérons nos chaises longues, les moutons sur le pont et gaffe à celui qui va nous chercher des crosses. Bientôt apparaissent les côtes d’Afrique, nous nous sen-tons des âmes d’aventuriers. Puis le port de Philippeville où nous nous débarquons avec nos armes, nos sacs marins. Des gentilles demoiselles nous souhaitent la bienvenue avec un jus d’orange. Nous découvrons des dockers algériens, des gamins en guenilles qui veulent nous vendre des fruits mais la consigne est de ne rien faire, de ne rien dire. Nous sommes dirigés vers nos nouvelles affectations. Pour moi c’est la 2e com-pagnie. Très vite un camion nous amène le long de la côte et nous voilà dans une cour de ferme avec des miradors à l’entrée. Cette ferme n’étant tenue que par quelques paras, les autres étant en opération. Nous nous installons et écoutons nos anciens. Nous se-rions en zone d’insécurité, la forêt étant la propriété du maire de

Philippeville qui serait en cheville avec les fells qui en auraient fait un sanctuaire où les français ne peuvent pénétrer (bref du pipeau). Le premier soir-sécurité oblige-on nous désigne d’embus-cade sous la conduite de plusieurs anciens. Comme caporal j’ai une équipe de 4 à 5 «bleus» » et nous nous positionnons autour d’une piste ou il est sûr que doivent passer des fells pour l’appro-visionnement. Plein de sollicitude un sergent-chef vient vérifier nos emplacements, nous demande de chouffer ! Et de rester calme. Bon cette nuit j’ai eu la peur de ma vie. La nuit est tombée et vers 1 heure du matin, un bruit hor-rible derrière moi, un son jamais entendu. Pas courageux je me terre dans mon trou et attend que cela se passe. Dieu que les minutes sont longues et je crois que la discipline apprise aux EOR a été salutaire car je n’ai pas utilisé ma MAT. Vers 5 heures du matin, les anciens viennent en rigolant nous relever. Nous venons de nous faire bizuter car la région était très calme et l’horrible bruit entendu n’était qu’un bourri-cot qui s’était mis à braire. Mais en bon parisien je n’avais jamais entendu ce genre de bruit ni même vu un bourricot. Enfin, bilan néant, seul un sanglier m’est passé au ras des moustaches. Dans les jours suivants nous sommes prévus pour effec-tuer un saut mais un incident arrive dont nous sommes les spec-tateurs. Les avions sont des « Dakotas » et c’est au 2e REP de sauter. Un pépin s’accroche à la roulette arrière de l’avion et le malheureux est ballotté pendant un bon moment pour essayer de couper les sangles. Rien n’y fait et bien que la piste ait été couverte de neige carbonique, le para a été traîné à l’atterrissage sur plusieurs centaines de mètres. Bon, cela fait froid dans le dos et quand notre tour est arrivé pour sauter nous n’étions pas très fiers et les haies de fi-guiers de barbarie que nous avons frôlées malgré leurs dards acérés nous ont semblé peu dangereux. Nous avons eu aussi le loisir de nous baigner en méditer-ranée et de buller sur de magnifiques plages désertes. Bref nous sommes en acclimatation.

Puis au bout de quelques jours nous rejoignons le port pour être embarqués sur une barge de débarquement à destina-tion de la presqu’île de colo. Ayant goutté aux rations et à la fa-meuse flaque d’alcool de bois, je me glisse à l’avant de la barge (ou cela tape le plus dur). Rapidement le mal de mer me ramène au centre du bateau et j’attends désespérément l’instant de dé-barquer. Nous voilà enfin à Colo ou je rejoins la 2e compagnie 1ère section. Le sous-lieutenant qui la commande s’appelle Areng et le chef de mon groupe le caporal-chef Mirabel. Très sympa mais les gars sont très durs et après 10 mois d’armée me revoilà devenu un bleu.

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Très vite la première opération. (copie d’une lettre à Christiane) Dans le djebel à 10h30 « Avant toute chose excuse-moi d’écrire sur un torchon pareil mais les différentes péripéties de cette journée ont transformé ces feuilles de papier. Je suis actuellement en pleine opération à la chasse aux fells. Me voici terré comme un renard dans une espèce de tanière que je me suis faite à l’intérieur d’un buisson. Je vais essayer de la prendre en photo afin que plus tard je puisse me rappeler. Nous sommes partis hier après-midi vers 3 heures, mon ventre me laissant un peu en paix car j’ai une de ces courantes. Embarquement dans les camions avec ordre de sauter, à un si-gnal donné, en marche. Cette manœuvre est censée tromper l’ennemi. En effet ici l’observation se fait surtout au son. En attendant un convoi qui s’arrête les fells savent ce que cela veut dire et se planquent, sinon ils ont un peu confiance et on peut les surprendre. Sitôt débarqués nous partons d’abord sur une piste où je peux voir plusieurs centre de regroupement. A ce moment en passant dans une sorte de grande forêt, quelques cris aigus des singes, oui des petits singes. Enfin nous continuons et l’ordre « attention tenez-vous prêts, on arrive ». Je fais attention car dans mon sac à dos voisinent l’ap-pareil photo et une mine bondissante qui pèse 2 à 3 kilos. Du coup, j’ai un peu peur d’écraser l’appareil photo. go je saute, me planque dans un buisson, sitôt le largage terminé nous partons par section. Un gars par camion est resté et baisse de suite les bâches afin de faire croire aux éventuels observateurs que le camion est toujours plein. Et maintenant commence une marche qui va durer 4 heures. D’abord nous marchons sur une piste qui descend très sec, la pente est en effet de 65%. A un moment le groupe de tête aperçoit un fuyard. Il lui envoie quelques rafales mais en pure perte. Nous continuons en quittant le petit sentier de chèvre pour nous enfoncer en pleine nature. Notre but est de rejoindre l’oued qui se trouve au fond de la vallée. Comme nous en étions à 900 mètres cela fait une sacré trotte. Figure toi une grande vallée avec de chaque côté des pitons. Un peu un paysage alpestre. Largeur 5 à 6 kms. Longueur une vingtaine de kms. A un moment donné le poste situé au sommet du plus haut piton qui fait environ 1 500 mètres, déclenche un tir au canon de 105. c’est assez drôle d’entendre le point de départ puis 2 à 3 se-condes plus tard le sifflement au dessus de nos têtes et 2 à 3 secondes de plus le point d’impact. Enfin c’est comme cela que je le ressens. La marche commence à devenir crevante. La nuit est tombée et je suis complétement trempé. Enfin vers 9 heures du soir arrive un ordre « stoppez sur place ». Actuellement nous sommes sur un mamelon sablonneux, juste en dessous coule un petit oued. On déballe le sac et pof, je m’en-dors de suite tellement je suis crevé. A une heure du matin un gars me réveille, je suis de garde. Surtout écouter. Mais qu’est-ce que ce sont ces hurlements, ces gémissements ? Des chacals. Décidément on voit de tout ici. Les 10 premières minutes je pense à Christiane, à notre bonheur, à tous les moments mer-veilleux passés ensembles puis j’emploie une vieille tactique scoute. Je dis mon chapelet. Une dizaine prend 1/4 d’heure donc 3 dizaines plus la méditation et l’heure est passée. Ces dizaines je les ai dites pour Christiane, pour nous deux, pour que toutes les gouttes de sueur versées, tous les mauvais moments passés soient un gage de bonheur pour nous plus tard.

Vers 3 heures je termine la garde, passe les consignes et on me réveille à 5 heures du matin. Départ, nous devons rejoindre l’oued pour monter une embuscade. Alors commence une marche, on se tord les chevilles mais nous atteignons rapidement le petit torrent qui coule à nos pieds. Nous suivons son cours pour rejoindre l’oued principal, marche assez dure car il y a des rochers partout. Je prends bien involontairement quelq es bains de pieds mais c’est le métier qui rentre. Vers 6 heures , le jour se lève et il com-mence à faire chaud. Nous remplissons nos gourdes car depuis hier au soir elles sont vides et nous buvons même dans les mari-gots. Enfin arrive un point marqué de crottin et de traces de pas. Les fells se ravitaillent en eau ici, nous montons dons l’embuscade et je me creuse ma tanière. »

Et nous allons attendre en silence toute la journée en su-çant le peu de nourriture prise. Le lendemain clôture de l’opé, je suis dans un état lamen-table. Ce matin en effet nous avons fait une marche qui a durée de 5 heures à 11 heures. D’abord en suivant le cours de l’oued puis en montant. La chaleur était étouffante et la pente devenait de plus en plus raide. A un moment, en regardant derrière moi et si je n’avais pas été aussi fatigué j’aurais eu le vertige. Mais la marche continue et je commence à avoir des étoiles dans les yeux. En passant dans un taillis une odeur douçatre, écœurante se dégage ( aujourd’hui encore je l’ai dans le nez). Nous fouillons les buissons et nous trouvons un cadavre fell ou plutôt ce qu’il en reste : une mâchoire, des os et des bouts de tissus répandus sur 10 mètres. Les chacals sont passés par là. Un peu plus loin, un cadavre ; le lieutenant me demande de le fouiller, mais il est mort depuis plusieurs jours ce mec et il pue; La bille au bord des lèvres. J’exécute la fouille, rien. Le lieutenant, en rigolant, me dit qu’il faut que je m’habi-tue alors que j’inonde l’arbre le plus proche. J’en reste marqué pour le restant de ma vie. La marche continue, harassante. Plus cela va et plus j’ai du mal à mettre un pied devant l’autre. Et puis c’est le noir. Je me suis évanoui. On me fait une piqûre et je me retrouve en base avancée. J’ai vaguement quelques souvenirs mais je suis complé-tement HS. On m’a glissé les lettres de Christiane dans une poche, mais malgré mon désir je ne peux les lire que le soir. J’ai le moral à zéro car je me suis fait engueulé par le lieutenant Morvan qui m’a reproché de ne pas avoir pris les cachets de sel. Ma veste de saut est blanche de sel comme une parka de chasseur alpin. Bon pour ma première opération j’ai vraiment été gâté.

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Le lendemain départ en opération à 3 heures du matin mais comme je suis encore sous le coup de l’évanouissement je suis affecté à un groupe de protection. Départ dans les camions avec mes camarades qui doivent marcher. Il fait nuit noire et en passant à Djidjelli, pas un chat dans les rues ; c’est le couvre-feu. Nous continuons sur Cavallo, et à partir de ce moment défile devant nos yeux un paysage vraiment dantesque. Toute la mon-tagnes est en feu. Nous roulons dans des nuages de fumée. Cette nuit l’aviation a largué du napalm et je ne voudrais pas être à la place des fells. En plus la route est assez périlleuse, c’est une route à corniche et plus d’une fois nous passons sur des ponts sans rambarde. Au détour de la route nous tombons sur un autocar incen-dié, œuvre des fells, il y a 8 jours.

La route est très dangereuse pour les civils, mais pour nous le contraste est magnifique. Devant nous roule le 1er Régi-ment Etranger Parachutiste et derrière nous le 6e régiment Para-chutiste d’Infanterie de Marine où sont incorporés beaucoup de paras noirs. La colonne sans fin de camion avec les feux de black-out bleus est saisissante. Enfin nous nous arrêtons, mes cama-rades débarquent et aussitôt partent rejoindre leur position. Je reste dans le camion qui va se garer dans un douar juste à côté où je peux admirer les mechtas. Ce n’est pas beau et très sale. Tout à coup, une, deux hélicoptères « Alouette », deux avions « Piper » piquent sur les pitons devant nous. Une alouette met le feu au sommet du piton. Au loin un vrombissement ; une escadrille d’hélicoptères « Banane » arrive. La moitié est pleine, l’autre moitié vide. La première moitié va aussitôt larguer ses gars sur les pitons avoisinants, l’autre moitié embarque des gars du 1er RCP qui viennent d’arriver en bahut. J’en profite pour

prendre des photos, un rouleau de 6 mm. De partout viennent les bananes et très haut tournent les B26 prêts à bombarder. Une fois de plus je ne voudrais pas être à la place des fells. Mais on m’appelle et je prends le commandement de 10 hommes pour aller sur un mamelon voisin, protéger une station relais des Transmissions composée d’une camionnette 4x4 avec deux postes, un en phonie pour les liaisons inter-compagnies et un en graphie pour les liaisons avec la base arrière et le régi-ment. Je place mes hommes en trois emplacements différents. Des choufs chargés d’avertir en cas de danger, puis je rejoins la station et là chose intéressante car je peux me tenir au courant de l’opération dans son ensemble. C’est drôlement bien, les fells sont pris dans une vrai nasse. Juste à côté une DZ à banane où il y a un va et vient conti-nu car les régiments arrivent sans cesse. Que de Paras ! Quelques jours après me voilà rentré d’opération, une de plus et pour l’instant je vais bien, je commence à avoir la forme.

Depuis hier midi, calme plat, j’ai lu, dormi. En me réveil-lant j’avais un cafard monstre, la radio d’à côté jouait »Petite fleur » et cela me rend toujours triste. Dans la soirée je descends au douar pour demander du renfort pour la nuit et là je ren-contre Djim qui est servant sur une jeep à la mitrailleuse 12/7. Son boulot est vaguemestre mais une fois toutes les 5 opés il vient en renfort. Il est tout heureux de faire la guerre, le pauvre, il n’a jamais marché cela se voit. En rentrant, je partage mes vingt gars en deux postes, puis je descends au relais pour améliorer mon couchage en le creusant à la pioche. Théoriquement je devrais faire des rondes mais l’adjudant me l’a déconseillé car ici les sentinelles ont la gâchette facile. Moralité, je me suis réveillé à 5 heures du matin. 11h30. Interruption, j’ai été me laver, raser à l’oued qui se trouve à cinq kilomètres de la base opérationnelle. C’est en effet assez drôle car après chaque opération la compa-gnie au grand complet va se décrasser à l’oued. Une sorte de grande rivière à moitié à sec. Au dessus passe un pont où sont installés une dizaines de petits arabes qui nous regardent. Là tu vois tout. Des gars à poil qui cherchent un trou d’eau pour essayer de se baigner, et des fatmas du coin qui lavent leur linge. On est en famille.

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Bon, je reprends mon récit à 18 heures. Je rejoins les roulettes (camions) avec mes vingt gus et nous nous installons en attente des enfants de Passionnant. Attends, j’explique ; Passionnant est l’indicatif de 14e RCP, Soleil c’est le colonel ; bleu ; rouge ; carmin ; gris ; vert etc. sont les compagnies et 1, 2, 3, 4 les sections. Donc je suis Passionnant bleu 1. tu vois ainsi le secret est bien gardé. D’après des bruits, mais cela il faut toujours s’en méfier à l’armée car c’est une tradition et souvent il y a du bon et du mauvais, nous devrions repartir pour Philippeville après demain en repos pour 48 heures et ensuite nous rendre à Biskra ou à Colomb-Béchar. Pour le crapahut, au choix soit les montagnes (2 000m) dans les Aurès, soit le Sahara. On verra bien.

Toujours à Djidjelli (plusieurs jours après). Mon coup de pompe est passé. Je totalise depuis mon arrivée déjà une vingtaine d’opé-rations de plusieurs jours et une dizaine d’héliportage. Je mange très bien maintenant et j’ai réussi à m’habituer au soleil mais pas aux mouches et malgré l’inconfort j’ai réussi à me faire un bureau. Une caisse de bière retournée, mon duvet sous les fesses et je travaille à mes cours, hier j’ai fait huit ques-tions d’un coup. Ce matin j’ai pris la direction d’une corvée qui a du creu-ser des feuillets. On râlait un peu car les dimensions, largeur 60 cm, longueur 3 mètres et profondeur 2 mètres nous semblaient bien grandes surtout que le départ est proche. Enfin, il ne faut pas chercher à comprendre. Le lendemain. Vite un petit mot car je suis très occupé et devine pour-quoi ? Par mes cours aujourd’hui j’ai terminé le quatrième et entamé aussitôt le cinquième, mais le soir... départ en opé pour huit jours. Destination 400 km de Djidjelli dans le sud. Notre nouveau bled est situé à 37 km d’Aïn Beïda et à 50 Km de Tébessa. Départ à 2 heures du matin et nous avons roulé jusqu’à 15 heures. Au début plein de montagne de chaque côté de la route, des gorges à pic. Le paysage est magnifique mais nous ne pou-vons pas en profiter. Puis doucement le paysage se transforme, devient com-plétement dénudé. En dépassant El Milia le terrain est devenu plat. Arrêt à Aïn Mélia où une nuée de gosses nous tombent dessus pour nous vendre du pain, des jus de fruit et des pas-tèques. Souvenirs. Départ ert à quelques kilomètres d’Aïn Mélia une dizaine de jeeps de la circulation routière nous dépassent en trombe et s’enfoncent dans la plaine où soit disant il y a de la bagarre. Des vrais Cow-Boys. Le paysage s’est transformé en plaines blanches

crayeuses, de-ci, de-là quelques touffes d’Alfa et des troupeaux de chèvres, de moutons et de chameaux ( non... des droma-daires). Nous ne voyons plus de mechtas, mais des tentes style touareg. Je me demande comment les gens peuvent vivre là de-dans. Plus nous avançons plus le paysage devient désertique. Nous croisons un ou deux postes style saharien. Tous les gars des postes nous font de grands signes. J’ai l’impression qu’ils ne doi-vent pas souvent voir du monde. Cela devient si monotone que je m’endors. Enfin , arrivée à la Meskina, les camions s’arrêtent, on dresse le camp dans un terrain couvert de centaine d’arbres avec de longues feuilles, mes premiers eucalyptus. Vers 17 heures permission de sortir en ville ; très déce-vant, deux fois le tour et tu as tout vu. Je mange des brochettes (encore une première). Petits morceaux de foie de mouton enfilé sur une baguette et grillé au feu de bois. Tu manges cela avec des fèves, du poivre, du sel et de l’harissa. Me voilà devenu un vrai colonial. Réveil 4 heures . Je suis gelé 2°, c’est cela le climat saha-rien ? Re-bahut pendant 80 kms. Nous sommes à Kenchela, pe-tite ville aux confins des Aurès. Déjà les bananes nous dépassent. Halte, direction le dje-bel ; un piton à 1 100 mètres. Au début la marche ressemble à une balade dans la forêt de Fontainebleau, du sable, du sapin, des rochers puis peu à peu le plat se transforme en pente. Nous nous trouvons dans les Vosges et pente de plus en plus raide. Je sue comme un bœuf. A 1 100 mètres direction une crête ; à 1 300 mètres, là c’est des rochers et des petits thuyas très piquants, le soleil tape dur. Vite j’avale mes cachets de sel. Attente de nouveau, je me creuse une tanière dans un buisson, il fait très, très chaud, juste à côte filent deux scorpions. Quel p...... de pays ! Etant à côté du commandant de compagnie, je tends l’oreille. Une compagnie du 1er RCP a localisé un commando fells d’une quarantaine de gus. Alors commence la danse. Nous sommes spectateurs car l’accrochage se tient sur un autre pic à environ 2 km à vol d’oiseau et nous surplombons ce pic. Les T6 commencent à straffer sec ; nous les voyons piquer puis lâcher une roquette. Cela dure une dizaine de minutes puis les roquettes manquant, les avions mitraillent. Nous recevons l’ordre de passer à la côte 1 700 afin de bloquer les fuyards. Et en avant la marche. Ratissage dans un oued. Le terrain est broussailleux à souhait, 1 heure pour parcou-rir 100 mètres. A 1 500 nous arrivons sur une sorte de savane. De hautes herbes jaunes nous arrivent à la poitrine. Elles sont coupantes comme des rasoirs. Un hélico vient nous apporter de l’eau. Une dizaine de bidons de vingt litres de flotte, rapidement nous remplissons nos gourdes et direction la côte 1 700. La marche se fait très dure car avancer dans les herbes en grimpant ce n’est pas du gâteau. Deux ou trois sangliers nous débouchent sous le nez. Au bout d’une heure de marche nous arrivons enfin à 1 700. Nous avons la gueule et les bras en sang. En cours de route j’ai remarqué deux ou trois tenues kaki traînant par terre et quelques os, et l’odeur « souvenirs des der-niers accrochages »; Devant nous, de la fumée et des flammes. Le piton à côté est en feu. C’est l’artillerie qui pilonne depuis ce matin. Halte, nous bivouaquons. A trois heures la 3e section rafale à l’AA52, des gus s’approchaient de nous. Bilan de la journée 18 fells au tapis par l’aviation, 14 armes récupérées par Pistache (la légion). À suivre.......

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De celles , héroïques, dont on ne parle pas... Cela aussi, il faut le dire et le faire savoir… Les grandes dames de Diên Biên Phu.

Article paru sur le site www.souvenir-français-asie.com

l y a celles dont on ne parlait jamais, dont on parlera si peu, les petites p*** des BMC (Bordels Militaires de Campagne). La bataille de Diên Biên Phu, du 13 mars au 7 mai 1954, a fait, côté français, 16 000 morts, blessés et prisonniers, et mar-qué la fin de la guerre d’Indochine et le retrait de la puissance coloniale française. Jacques Chirac a rendu hommage aux vété-rans et aux « gueules cassées » et à Geneviève de Galard, infir-mière-chef du camp retranché qui resta jusqu’au bout pour s’oc-cuper des blessés et des agonisants, tandis que le colonel de Cas-tries était retranché dans son QG souterrain et ne prit pas la peine de rendre visite aux blessés. Geneviève de Galard était-elle seule ? L’hommage rendu aux combattants a pudiquement passé sous silence celles qui l’aidèrent : les pensionnaires des BMC (bordels militaires de campagne) installées par une armée sou-cieuse du moral des troupes. Françaises, Maghrébines ou Anna-mites, ces très grandes dames furent, aux dires des survivants, admirables de courage, bravant le feu et la mitraille pour venir au secours des soldats. Aucune n’a survécu. Prisonnières du Vietminh, les unes, d’origine vietna-mienne, ont été exécutées. Les autres ont été victimes des mau-vais traitements de leurs geôliers. Aujourd’hui encore, aux yeux de certains, elles ne sont pas présentables. La morale est sauve. Lors de la chute du camp de Diên Biên Phu, la plupart ont été capturées. Les Algériennes ont été libérées, tout au moins celles qui ont survécu au siège puis à la longue marche et à la détention. Les Vietnamiennes ont disparu, toutes et pour tou-jours. Un journaliste, Alain Sanders, rencontrant des années plus tard le docteur Grauwin (médecin chef du camp), lui demande s'il a connu le sort des prostituées du BMC de la Légion, les Vietna-miennes donc, dont plus personne n'a plus entendu parler. - Docteur Grauwin " Ces filles étaient des soldats. De vrais soldats Elles se sont conduites de façon remarquable. Tous mes blessés, tous mes amputés, mes opérés du ventre étaient à l'abri dans des trous souterrains. Et il fallait qu'ils pissent, qu'ils fassent leurs besoins, qu'ils fassent un peu de toilette . Ce sont ces femmes, ces prostituées transformées en " anges de la miséri-corde " qui m'ont aidé à les aider, qui ont permit à nos blessés de supporter leurs misères. Elles les ont fait manger, boire, espérer contre toute espérance " De la suite, de leur agonie, il n'y a plus de témoins directs, simplement le récit que Grauwin a recueilli plus tard, parce qu'un commissaire politique, dans un camp, a parlé de ces femmes à un prisonnier : - Pourquoi un commando de femmes contre nous ? - Il n’y avait pas une tel commando. - Si, elles nous ont tirées dessus. Ainsi donc, les filles des BMC, infirmières au plus fort de la tragédie, auraient- elles aussi pris les armes lorsqu'elles n'ont plus eu d'espérance à offrir. Grauwin sait qu'elles ont été rossées, tabassées, affa-mées. Elles n'ont cessé de crier à leurs bourreaux qu'elles étaient françaises à l’ instant où elles ont reçu, l'une après l'autre, une balle dans la nuque.

Les femmes vietnamiennes présentes dans la vallée. Sur les centres de résistance « Béatrice » et « Gabrielle », avaient été installés des BMC. Celui de « Béatrice », tenu par un bataillon de la 13e DBLE était constitué d’une quinzaine de prostituées vietna-miennes. Celui de « Gabrielle », tenu par un bataillon de tirailleurs algériens, par autant de jeunes femmes nord-africaines. Lorsque « Béatrice » a été attaquée, le chef de bataillon Pégot, qui commandait cette position, a aussitôt ordonné aux femmes de rejoindre le centre du camp, pour les soustraire aux combats. Lorsqu’elles parvinrent au réduit central, le colonel de Castries leur ordonna de prendre le prochain avion qui décolle-rait et de rentrer à Hanoï. Elles refusèrent toutes et réclamèrent de demeurer au service des soldats français, comme aides-soignantes, lavan-dières, cuisinières ou porteuses de colis. Elles restèrent donc et, jusqu’à la fin de la bataille, dé-ployèrent des trésors de dévouement, auprès notamment des blessés. Vers la fin, elles se transformèrent en infirmières de for-tune. Avec dévouement, elles ont tenus des mains d'agonisants, elles ont rafraîchit des fronts d'hommes gémissants, elles ont lavés des blesses qui chiaient sur eux, elles ont recueilli des con-fidences de types qui appelaient leurs mères, elles ont changé des pansements puants. Les Asiatiques, et même les autres, auraient pu déserter et se "refaire une vie" en face en expliquant que ces fumiers de Français les avaient arnaquées. Quel soldat de Diên Biên Phu aurait tiré sur une nana courant les mains en l'air vers les lignes Viets ! Aucun. Mais elles ne l'ont pas fait. A la chute du camp retranché, elles furent capturées par les soldats vietminh et envoyées en camp de détention où nul n’entendit plus jamais parler d’elles. Il en fut de même pour les prostituées nord-africaines.

Contrôleur général des armées Philippe de Maleissye

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Le colonel Jacques Lafontaine, figure charismatique du 14e RCP

Aux détours d’une croisière sur le Danube, le hasard fai-sant bien les choses, j’ai fait la connaissance de madame Geor-gine Lafontaine, la charmante épouse de notre regretté et cha-rismatique colonel Jacques Lafontaine, figure du 14°RCP. Afin de rendre hommage à ce brillant et valeureux officier apprécié par tous et pour remémorer à ceux qui l’ont connu ce que fut sa carrière, avec l’accord de son épouse, vous trouverez ci-joints des extraits de l’allocution funèbre prononcée par le général Cardinal lors des obsèques du colonel. Lt-Colonel (er) Charlie Mazingue

La lecture de vos états de service rappelle étonnamment

l’histoire de France du 20° siècle tant vous avez partici-pé à tous les événements marquants de ce siècle. Vos camarades de combat sont tous unanimes, vous étiez un chef admiré de tous pour votre compétence, votre allant exceptionnel, votre souriante bravoure, mais aussi votre bonté, votre dignité et votre simplicité.

Sous-lieutenant d’active en 1939, affecté au 50° RI au sein duquel vous combattez l’invasion allemande. Vous êtes gravement blessé sur la somme, fait prisonnier mais vous vous évadez deux mois après. Pendant cette courte période, vous obtenez deux citations, l’une à l’ordre de l’armée et l’autre à l’ordre de la brigade. Vous rentrez bien entendu dans la Résistance au sein du réseau Gallia dans la région bordelaise et obtenez une troisième citation.

Après la guerre vous faites acte de volontariat pour les troupes aéroportées et êtes affecté au Bataillon de Choc avec lequel vous partez en Indochine en 1947. Dès votre arrivée, vous découvrez le 1°RCP au sein du-quel vous serez affecté jusqu’en 1949 en qualité de commandant en second du 1°Bataillon.Vos talents de meneur d’hommes et de stratège ainsi que votre cha-risme sont unanimement reconnus et vous recevez quatre nouvelles citations et la Légion d’Honneur à titre exceptionnel : vous avez 35 ans.

De retour en France, vous êtes affecté au 18° Bataillon d’Infanterie Parachutiste avec lequel vous partez pour l’Afrique du Nord. Vous faites la campagne de Tunisie et êtes promu officier de la Légion d’honneur. Vous demandez à repartir en Indochine et êtes affecté au

Groupement Aéroporté mais le corps expéditionnaire est dissous.

Après un court séjour en France, vous repartez en Algérie avec le 14°RCP dont vous êtes le commandant en se-cond et chef de corps à titre provisoire. Avec deux nou-velles citations, vous êtes promu commandeur de la Légion d’Honneur.

En 1961, vous êtes nommé chef de corps du 1°RCP, régiment que vous ramenez en France et que vous reconvertissez à la vie métropolitaine et formez au combat européen.

Après le 1°RCP, vous prenez les fonctions de DMD à Laval puis à Niort et quittez le service actif en 1969 à l’issue d’une carrière menée au pas de charge qui vous a valu 13 titres de guerre et au cours de laquelle vous avez donné sans compter à la France et à vos subordonnés. Vous vous retirez à St Martin de Ré avec votre épouse Georgine qui transcende votre seconde vie et vous per-met de vivre un bonheur complet.

Adieu mon colonel.

De gauche à droite : Le général Gilles, le colonel Lafontaine, le colonel Meyer

Le colonel Achille Muller, Grand-Croix dans l’ordre de la Légion d’honneur

Le 18 juillet à Pau, au cours d’une cérémonie officielle, en présence de Monsieur le préfet des Pyrénées-Atlantiques, de Monsieur le maire de Pau et de nombreuses personnalités ci-viles et militaires ainsi que de nombreux présidents d’associa-tions ou leurs représentants accompagnés de leurs drapeaux, le colonel Achille Muller a été élevé à la dignité de Grand-Croix dans l’ordre de la Légion d’honneur par le général Georgelin, Grand chancelier de la Légion d’honneur et de la Médaille Mili-taire. Le colonel Achille Muller a durant sa brillante carrière d’active de 1944 à 1971 servi au sein du 14° RCP en Algérie.

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Souvenirs de garnison en noir et blanc

11.11.58 Toulouse. CI 14 - S/C Amiot à gauche et ... Ouchefoune (o.p) (origine ?)

14.02.59 CI 14 visite du général de Gaulle à Toulouse C/C Billottet, S/C Bersach, Cal Skowronski. (origine M. Honoré)

14.02.59 CI 14 Lt Rabut Caux (?) Romeuf, Roussel, Honoré (origine M. Honoré).

14.02.59 CI 14 à Niel: C/C Billottet Caux Ruez Skowronski, S/C Bersach (origine M. Honoré)

14.02.59 CI 14 Lt Brunier, S/Lt Chiaverini (origine D.Billottet)

Lasbordes CI 14 7.12.58 A l'issue d'un saut de "gala" sur la piste de Las-bordes. Le largueur fut Titi Scheidegger qui sauta aussi. Je ne me sou-

viens plus des noms des présents sur la photo (tous Caporaux sauf moi D. Billottet à droite Caporal –Chef).

Nous remercions vivement nos amis Dominique Billottet et Michel Honoré pour le prêt de ces photos souvenirs. Pourquoi ne pas rouvrir vos albums photos remisés sur une étagère et solliciter sa mémoire afin d’en annoter quelques unes et nous les envoyer. Nous nous ferions un plaisir à les faire paraître. Ainsi quelques bons souvenirs pourraient être partagés, et pourquoi pas renouer des amitiés que le temps a fait tomber dans l’oubli.

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Souvenirs dans les Aurès en noir et blanc

Notre ami Michel HONORE reçoit la Médaille Militaire

CHERS AMICALISTES , En espérant que vous alliez bien . Quelques photos du 8 mai 2016, remise de ma médaille militaire, par le commandant d’armes de VALENCIENNES, le Colo-nel Willy MINTA, devant le Sous Préfet Thierry DEVIMEUX et le

Député-Maire de VALENCIENNES Laurent DEGALLAIX . Bonne journée .Je n’ai pas hésité à mettre le 14° RCP en avant . TRES AMICALEMENT Michel HONORE

AFN 1 14° RCP M. Honoré

03 mai 59 Aïn Affra

(près Souk Ahras): le

"mess" des caporaux

chefs de la 1° Cie du 14° RCP

AFN Taher octobre 59 2 14° RCP de G. à D. Bisset, Romeuf, Joly, Ho-noré, Blouin, Houste, Hérault, Roussel, Lebret, Billottet

(origine M. Honoré)

Col de Fedoules près Tamentout mai 60 14° RCP Le chef de pièce /tireur du canon de 57 SR de la 1° Cie C/C Billottet.

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Le mot du trésorier Fin avril, 103 adhérents sont à jour de leur cotisation.

Elle est de 25 € . Elle doit être payée dans le premier trimestre de l’année pour faciliter la comptabilité de l’amicale. Vous pouvez dès maintenant opter pour un virement annuel, en utilisant les coordonnées bancaires de

l’amicale suivantes: Établissement : 20041 Guichet : 01016 N° de compte : 0005065X037 Clé RIB : 26

Iban: FR87 2004 1010 1600 0506 5X03 726 Bic: PSSTFRPPTOU Domiciliation : La Banque Postale Centre Financier de Toulouse

BILAN FINANCIER DE L'EXERCICE 2016 Au 30 novembre 2016

Après la bataille : un paysan écrit à un sous-officier du 14° RI

Intitulé Montant

Vente de produits et prestations 850,00

Subventions d’exploitation 835,00

Autres produits de gestion courante 4.050,00

Produits financiers 0,00

Produits exceptionnels 3.072,00

Total Recettes 8.807,00

Dépenses

Intitulé Montant

Achats 2.340,00

Services extérieurs 311,00

Charges de gestion courante 1.860,00

Autres charges de gestion 714,00

Charges exceptionnelles 4.580,00

Total Dépenses 9.805,00

A la fin de la première bataille de la Marne (septembre 1914) eurent lieu les combats autour de la ferme de CERTINE, près de Vitry-le-François. A cet endroit, après une marche en retraite de 70 kms en trois jours, le 14 de ligne tient tête de l’en-vahisseur. Le 11 septembre, Albert CHEVALIER, le propriétaire de la CERTINE, parcourt les champs autour de sa ferme. Il aperçoit sur le sol le livret militaire d’un sergent du 14 . Croyant celui-ci mort, il envoie ce livret à sa mère. En janvier suivant, ayant reçu des nouvelles de ce sergent seulement blessé, il lui fait parvenir le massage suivant : "Mon cher Louis C’est avec plaisir que j'ai reçu ta lettre hier, car en ra-massant ton livret je pensais que peut-être tu avais été tué. Comme tu as assisté à cette terrible bataille de ma ferme où tant de malheureux soldats ont trouvé la mort, je me demandais à chaque chose que je trouvais si le malheureux qui en était por-teur n'était pas enterré là. Tu sais que plus de 1 200 français et allemands sont enterrés autour de la ferme. Mais elle n'est pas brûlée, le pillage y a été complet, j'ai 16 mille francs de pertes en bestiaux, grains, mobilier et linge. A l'approche de l'ennemi qu'on nous a signalé le 5 septembre à 8 heures du soir comme étant à 15 kilomètres de la Certine, nous avons fui le lendemain à 4 heures du matin pour aller nous réfugier dans l'AUBE, et le 11 j'étais renté à ma ferme où il y avait 2 ou 300 blessés français et allemands et tous les morts dans les champs ; il y en a qui n'ont été enterrés que 15 jours après la bataille. Enfin, c'est triste d'assister à des choses pareilles. J'espère, mon cher Louis, que ta blessure est en bonne voie de guérison, et que tu t'en tireras afin que tu viennes un jour me faire payer à déjeuner, car ce ne sera plus un repas de pru-neaux dans les marmites boches! Si je te tutoie, cher enfant de la France, c'est que tu es un brave, je t'honore et te respecte, te sou-haite prompt rétablissement. Toi, penses à la Certine ,on se bat toujours aux environs de Reims, nous entendons sans cesse le canon qui détruit le reste de notre département. En même temps que cette lettre je te renvoie ton livret militaire tel que je l'ai trouvé à 300 mètres au sud de la ferme, un peu plus haut que la haie qui est derrière mes bâtiments en plein milieu d'un champ. Reçois, sergent Louis, mes biens sincères salutations, écris-moi souvent et dis-moi l'état de ta santé et que Dieu veuille qu'elle

soit bonne. Un ami inconnu qui te serre cordialement la main" CHEVALIER Albert à la CERTINE par HUIRON (MARNE) Ainsi, comme le demande la Marseillaise, "qu'un sang impur a coulé dans nos sillons"…. mais celui de nos pères égale-ment…. De nos jours, le paysage autour de la Certine a été modelé par de nouvelles générations d'agriculteurs. Vers l'Est subsiste l'éminence du haut de laquelle un état-major devait surveiller les fantassins s'entre-tuant dans la plaine. Aux murs intérieurs de la ferme, des photos témoignent encore des suites de cet épisode sanglant. La famille CHEVALIER semble avoir disparu ; la vie tranquille a repris au rythme des saisons. Ainsi s'effacent peu à peu, après le bruit et la fureur, les ombres du passé. Mais demeure à jamais le souvenir du courage de nos aînés. Bernard Durieu du Pradel Source : archives privées

Recettes

Prise de la Ferme de la Certine sur la route de Vitry-le-François à Sompuy

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Communiqué de l’ONAC

Point d’indice de pension militaire d’invalidité

Le décret n° 2010-890 du 29 juillet 2010, portant attribu-tion du bénéfice de la campagne double aux anciens combattants d’Afrique du Nord a détermine les conditions dans lesquelles cette bonification de service pouvait être attribuée. Ainsi les appelés du contingent et les militaires d’active qui ont été exposés à des conditions de combat (ayant pris part à une action de feu ou de combat ou ayant subi le feu) en Afrique du Nord entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962, peuvent deman-der le bénéfice de la campagne double. L’article 3 de ce décret ne permettait la révision des pen-sions de retraite que pour celles qui avaient été liquidées à comp-ter du 19 octobre 1999. L’article 132 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 a supprimé cette restriction. Désormais les pensions liquidées avant le 19 octobre 1999 pourront également, dans les conditions précitées, être révisées sur demande des intéressés, déposées

après le 1er janvier 2016. Faites toutefois attention au fait que la révision ne pourra avoir d’effet sur la pension des anciens combattants, civils ou militaires, retraités de la fonction publique, uniquement si le taux maximum de pension de celle-ci est inférieur à 80%. Dans le cas contraire, la révision de pension serait sans effet, ce taux de 80% étant le taux maximum de pension pouvant être atteint. De plus, la révision prendra effet à compter de la date de la de-mande sans pouvoir ouvrir droit à l’intérêt de retard. Les intéressés devront déposer leur demande auprès de l’administration qui a instruit leur demande de pension de re-traite. Si vous pensez que votre cas correspond à cet article de loi, prenez contact avec votre président de section ou avec l’ONAC de votre département

L’édification d’un monument en hommage aux soldats morts en OPEX

Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme

Le décret n° 2016-99 du 12 Juillet 2016 portant création de la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terro-risme est paru au JO du 13 juillet 2016. Cette médaille est décernée, à compter du 1er janvier 2006, aux français et étrangers tués, blessés ou séquestrés lors

d’actes terroristes commis sur le territoire national ou à l’étran-ger contre les intérêts de la république française. Cette médaille se présente sous la forme d’une fleur à 5 pétales suspendue à un ruban blanc. Elle se porte juste après l’Ordre National du Mérite.

Le ministère de la Défense développe une politique spéci-fique de reconnaissance envers les soldats engagés dans les Opé-rations extérieures (OPEX) menées par la France. C’est pourquoi le principe de l’édification d’un monument en mémoire des sol-dats morts en OPEX a été retenu. Ce mémorial, qui a vocation à devenir le 10ème haut lieu de la mémoire nationale, sera situé à l’intérieur du parc André Citroën, dans le 15ème arrondissement de Paris, à proximité du

site de Balard, nouveau lieu d’implantation du ministère de la Défense. C’est dans ce cadre que les services du ministère de la Défense ont engagé la préparation de cette opération, en étroite concertation avec la Ville de Paris, propriétaire du parc, en vue d’une cérémonie inaugurale et symbolique de pose d’une pre-mière pierre au début de l’année 2017.

La valeur du point d'indice de pension militaire d'invalidi-té au 1er janvier 2016 est, compte tenu de la variation de l'indice

d'ensemble des traitements bruts de la fonction publique de l'Etat constatée, fixée à 14,04 euros.

Militaires « Mort(s) pour la France » en OPEX

Crée par la loi du 2 juillet 1915, la mention « Mort pour la France » honore la mémoire des victimes de guerre. Elle est attri-buée dès lors que la preuve est apportée que le décès est impu-table à un fait de guerre, que ce décès soit survenu pendant le conflit ou ultérieurement. Les dispositions initiales applicables à compter du 2 août 1914 ont été adaptées pour tenir compte des victimes spéci-fiques aux conflits ultérieurs. Ces textes sont aujourd’hui codifiés aux articles L.488 et suivants du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre (CPMIVG). L’article L.4123-4 du Code de la défense a étendu ces dis-

positions aux militaires décédés lors d’Opérations extérieures (OPEX), dès lors que ces opérations sont dûment reconnues comme telles par un arrêté du ministre de la Défense. Depuis le 1er janvier 2010, les demandes sont instruites par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, département reconnaissance et réparation, BP 552, 14037 CAEN CEDEX. Au titre des OPEX, la mention « Mort pour la France » a été attri-buée : * en 2015 : à 5 militaires décédés en 2014-2015 ; * en 2016 : à 3 militaires décédés en 2016.

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27 mai 2016 Cérémonie en hommage à Jean Moulin Le président, un porte-drapeau des adhérents

27 mai 2016 Journée nationale de la résistance Le président, un porte-drapeau

29 mai 2016 Commémoration de la bataille de Verdun Le président un porte-drapeau, des adhérents

29 mai 2016 Réunion du bureau du Comité d’Entente. Le président

08 juin 2016 Journée Nationale en hommage aux morts d’Indochine Le président, un porte-drapeau et des adhérents

11 juin 2016 Cérémonie commémorative du massacre de Marsoulas Le Président,

12 juin 2016 Assemblée générale de section 31 de la fondation Maginot Le président

18 juin 2016 Cérémonie commémorative de l’appel du général de Gaulle Le président, un porte-drapeau

25 juin 2016 Cérémonie de l’exécution du bois de la Ruelle Le président , un porte-drapeau et des adhérents

30 juin 2016 Assemblée générale de l’amicale. Le président, des membres du C.A. et des adhérents

14 juillet 2016 Fête Nationale Le président ,un porte-drapeau et des adhérents

25 sept. 2016 Journée Nationale des Harkis et des membres supplétifs Le président, un porte-drapeau et des adhérents

29 sept. 2016 Saint-Michel de la 11° Brigade Parachutiste Le président , un porte-drapeau et des adhérents

07 octobre 2016 Saint-Michel du 1er régiment du Train Parachutiste Le président, un porte-drapeau et des adhérents

9 octobre 2016 Cérémonie inaugurale Maginot à Saint-Gaudens Le président et son épouse

17 octobre 2016 Passation de commandement au groupement de gendarmerie de Toulouse Le président, un porte-drapeau

22 octobre 2016 Assemblée Générale des Amis de la Gendarmerie Le président, le porte-drapeau et des adhérents

25 octobre 2016 Prise de commandement à l’antenne du GIGN de Toulouse Le président, le porte-drapeau

1 nov.2016 Cérémonie pour les morts pour la France Le Vice-président, un porte-drapeau et des adhérents

10 nov.2016 Journée nationale en hommage à l’Armée d’Afrique Le président, un porte-drapeau et des adhérents

11 nov. 2016 Cérémonie commémorative de l’armistice à Balma Le vice-^président , un porte-drapeau et des adhérents

11 nov. 2016 Cérémonie commémorative de l’armistice à Toulouse Le président et un porte-drapeau

13 nov. 2016 Cérémonie commémorative de l’armistice à Dremil-Lafage Un porte-drapeau

05 déc. 2016 Journée nationale d’hommage « aux morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie, et les combats du Maroc et de la Tunisie à Paris

Le président, un porte drapeau, des adhérents.

05 déc. 2016 Journée nationale d’hommage « aux morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie, et les combats du Maroc et de la Tunisie à Toulouse

Le vice-président, un porte dra-peau, des adhérents.

05 déc.2016 Journée nationale d’hommage « aux morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie, et les combats du Maroc et de la Tunisie à Brugières

Le vice-président, un porte dra-peau, des adhérents

05 déc.2016 Journée nationale d’hommage « aux morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie, et les combats du Maroc et de la Tunisie à Balma

Le-vice-président, un porte dra-peau, des adhérents

Activités de l’amicale

Journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie

Cette année, les plus grandes associations patriotiques réunies au sein du Cercle de Défense des Combattants d’Afrique du Nord (CDC-AFN) ont décidé de lui donner un éclat particulier à Paris : « 1.000 drapeaux pour 100.000 morts ».

Au sein de la Fédération Nationale des Associations Parachutistes, l’amicale était représentée par son président, un porte-drapeau et des adhérents de la région parisienne. Merci à tous ceux qui ont célébré cette journée.

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Lecture

Durant les 12 années d’engagement des forces armées en Afghanistan, 90 militaires sont morts pour la France. Aujourd’hui, le souhait de leurs familles et de leurs amis est de voir leur mémoire honorée par un livre qui reflète leur personnalité, et permette à chacun de leur rendre hommage, de se souvenir et de comprendre le sens de leur engagement. Consacrant toute son énergie à soutenir les combattants, les blessés et leurs familles, l’association Solidarité Défense a natu-rellement accepté de porter ce projet éditorial s’intitulant « 90 vies pour la France – In Memoriam » avec le concours des éditions Historien-Conseil. Ce beau livre s’inscrira dans la lignée de ceux réalisés jadis à l’initiative d’amicales, d’unités ou de familles pour leurs proches disparus dans les conflits ou les batailles menés par l’armée française. Pour que cet ouvrage d’hommage et de mémoire soit cependant publié, une souscription est lancée jusqu’au 30 mai pro-chain. L’objectif étant obtenir 500 souscripteurs, appel est donc lancé à toute la communauté défense, dont bien évidemment les marins – militaires et civils – ainsi qu’à tous ceux partageant ces valeurs de mémoire pour les soldats mort au combat et de solidarité avec leurs familles. «90 vies pour la France – In Memoriam». 220 pages. Un Beau-Livre à paraître en novembre 2016. Bon de souscription sur le site : www.solidarite-defense.org Association Solidarité défense. 24, rue de Presles—75015 Paris. Par téléphone : 01 53 69 69 94 Par courriel : [email protected]

Avec une conviction communicative, le général Jean COT proclame dans cet ouvrage sa foi en une utopie aussi vieille que la guerre : la paix du monde. La guerre, dit-il, n’est pas une fatalité mais un mode aberrant de résolution des tensions inévitables, voire nécessaires. Elle ne résulte pas de réactions en chaîne incontrôlables, mais, le plus souvent, de la volonté délibérée de «fauteurs de guerre » qu’il faut identifier, dénoncer, condamner.

L’auteur démontre aussi que ces nouveaux types de conflits appellent une réforme profonde des institutions chargées de faire régner la paix dans le monde; Organisation des nations Unies en tête, un changement radical de la politique extérieure des Etats-Unis, et un plus grand rayonnement politique de l’Europe. Il dit enfin l’espérance que suscite la cohorte toujours plus nombreuse des hommes et des femmes qui cultivent et transmettent une véritable culture de paix.

Ce livre est une version largement réactualisée de Parier pour la paix, du même auteur, publié en 2006.

Edition Charles Léopold Mayer—38 rue Saint-Savin –75011 Paris—Tél : +33 1 43 14 75.

Par le général (2S) Jean COT

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Amicale du Grand 14

Permanence

Mardi de 14 h 00 à 16 h 00 Adresse de correspondance

Quartier Balma Ballon BP 45 017

31 032 TOULOUSE Cedex 5 Tél : 05 62 57 38 88

(le mardi après-midi de 14 à 16 h )

E-mail : [email protected] Site : www.amicale14.fr

A NE PAS OUBLIER

Le bureau de l’amicale a été transféré à la caserne Perignon

rue du colonel Perignon 31000 TOULOUSE au premier étage du bâtiment 14,

derrière le bâtiment central. Les horaires de permanence sont

le mardi de 14 h 00 à 16 h 00. Le nouveau numéro de téléphone est le :

05 62 57 38 88 Les adresses de correspondance n’ont pas

été modifiées.

Le vendredi 4 novembre 2016, vers 14h00, deux véhi-cules de l’avant blindé, effec-tuant une mission opération-nelle de ravitaillement au sein de la force Barkhane (Mali), armés par le 515e régiment du train, ont subi une attaque par

un engin explosif alors qu’ils faisaient route au nord-est de KI-DAL (Mali). L'explosion de l'engin a grièvement blessé le maré-chal des logis-chef Fabien JACQ, sous-officier adjoint du peloton de circulation routière, blessé plus légèrement un autre soldat et commotionné trois autres.

Malgré les soins qui lui ont été prodigués, le maréchal des logis-chef JACQ est décédé des suites de ses blessures dans la nuit du 4 au 5 novembre. Il servait au 515e régiment du train depuis 2008. Âgé de 28 ans, il était célibataire et sans enfants. Le maréchal des logis-chef JACQ est mort pour la France dans l’accomplissement de sa mission au sein de l’opération BARKHANE. L’amicale du GRAND 14 présente ses sincères condo-léances à la famille et aux proches du maréchal des logis-chef JACQ Elle soutient également ses camarades blessés et a une pensée particulière pour leurs famille et leurs proches. Elle rend hommage à ce soldat mort pour la France dans l’accomplissement de sa mission.

L’amicale possède un stock important de livres sur l’historique du régiment de ses origines à sa dissolution, ainsi que sur l’historique du 14e

RPCS. Nous avons convenu de vous les offrir, seuls les frais de port d’un montant de 8 € 00 restant à votre charge. Si vous êtes intéressé par cette offre il vous suffit de nous en informer par courrier accompagné du règlement à l’ordre de :

« Amicale du GRAND 14 » à l’adresse de correspondance de l’amicale, mentionnée ci-dessous.

Livres sur l’historique du régiment

Le maréchal des logis-chef JACQ, mort pour la France au Mali