Le filament 29 de mai 2013

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¤¤¤¤¤¤ Le Filament magazine. Numéro 29 de mai 2013 ¤¤¤¤¤¤¤ Journal libre et indépendant paraissant le 1 er du mois Sommaire Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 6 Devinettes 7 Franc-Parler 9 Paroles, musique et politique 11 Perdu de vue 12 Proverbes et dictons 15 Ce jour-là 16 Courriers des Lecteurs 17 L’écriture africaine au féminin 18 Diaspora 19 Réflexions 21 Point de vue 21 Encres indélébiles 22 Controverses 23 Y’en a marre 24 Actualité oblige 26 SOS 28 Sanctuaire 29 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 31 Morceau choisi 32 Sous l’art à palabres 33 La Presse des Presses 33 Page des jeunes 34 L’Humeur d’OBQ 35 Penser l’avenir 35 Humour 38 Arts et Littérature et culture 39 Page de l’AECI 40 Le Forum du Filament 41 Religion 42 Leçon de vie 43 Santé-Conseils 45 Amanien ?... 46 Economie & Finances 49 Livres à lire 52 Le Courrier du Golfe 54 Les Indépendances africaines 54 Le cahier littéraire 55 In Memoriam 55 Fable 55 Regards croisés 56 Vérités et contrevérités 56 Le bêtisier 58 Libres propos 58 A dire vrai… 59 Agenda 59 Dossier de l’Education 60 Etat des droits 61 Mots et expressions 63 Le conte du mois 64 Tableau d’honneur 65 Libres propos 66 Mot de fin 66 Editorial Nous ne saurions vous proposer à lire cette nouvelle parution de votre journal Le Filament sans, au préalable, vous remercier, une fois de plus, pour l’accueil fort cordial que vous nous manifestez, tel qu’en témoignent notre courrier des lecteurs et le nombre impressionnant de propositions de textes à publier. Nous nous excusons de ne pouvoir les publier tous. Nous sommes, maintenant, bel et bien convaincus que nous devons continuer et suivre la ligne de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie pour ne pas restreindre notre liberté, pour ne pas nous aliéner, autrement dit, pour pouvoir exprimer librement nos idées et nos opinions, véhiculer librement vos messages, prendre librement position sur certains faits, avec l'espoir et la ferme conviction de contribuer, efficacement et rationnellement, au débat démocratique, à la construction de l’intérêt général et à l'avènement d’une véritable démocratie dans chaque pays en Afrique. Dans les nombreux messages reçus, certaines personnes nous ont reproché le volume de notre journal : « 60 pages, disent-elles, c’est trop ! »... Que répondre à ces personnes, sinon que Le Filament est un mensuel et donc on dispose d’au moins trente jours de 24heures pour le lire. Par ailleurs, à titre de comparaison, donnons une idée du tirage de quelques journaux de référence, auxquels nous nous assimilons plus ou moins : Courrier International, hebdomadaire, 64 pages A3 ; Jeune Afrique, hebdomadaire, 96 pages A4 ; Metro, quotidien gratuit anglais, 64 pages A3 ; The South African, hebdomadaire de la diaspora sud- africaine, 38 pages A3, etc. De ce fait, et vu le volume d’articles à publier que nous recevons, la tendance est plutôt d’augmenter le volume de votre journal, du moins à notre avis. De nouveaux lecteurs nous ont rejoints. Le cercle s’est agrandi encore plus. De nombreux textes à publier nous ont été envoyés, des soutiens nous ont été apportés pour que nous continuions à rester fidèles à notre ligne, et pour améliorer davantage Le Filament, afin qu’il demeure à votre goût et continue de répondre à votre attente. C’est l’occasion de vous en remercier et de vous féliciter de tous les efforts que vous faites pour nous aider volontiers à diffuser LARGEMENT « Le Filament», à l’offrir GRATUITEMENT, à vos amis, à vos parents, à vos connaissances, à vos collègues…, par email, par fax, par photocopie, par courrier postal, etc. C’est l’occasion de rappeler que les propos injurieux, diffamatoires, racistes, etc., sont strictement interdits, entre autres conditions, pour la publication des textes dans « Le Filament » . Parce que nous privilégions les investigations, le débat d’idées et la courtoisie. C’est aussi l’occasion de préciser que Le filament est distribué et lu partout dans le monde et toute personne est libre d’y faire publier ses textes, etc. Excellente lecture et à très bientôt. Léandre Sahiri, Directeur de Publication. Sylvain de Bogou, Directeur de Rédaction. Infos : Si vous avez des difficultés pour rédiger un article, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous accompagner dans la correction, rédaction, mise en page (syntaxe, plan, insertion de photo…). Contactez-nous par email ou par téléphone. [email protected] LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

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Madame, Monsieur, Recevez le numéro 29 de votre journal « Le Filament ». Veuillez en accuser réception, et nous faire part de vos avis, critiques et suggestions, svp. Merci de faire connaître et de faire lire «Le Filament», à d’autres personnes (amis, parents, collègues, connaissances ou pas, etc.), et de recueillir leurs avis pour nous. Avec nos compliments. Léandre Sahiri, Directeur de Publication. Sylvain de Bogou, Directeur de Rédaction

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¤¤¤¤¤¤ Le Filament magazine. Numéro 29 de mai 2013 ¤¤¤¤¤¤¤

Journal libre et indépendant paraissant le 1er du mois

Sommaire Editorial 1 Ombres et Lumières 2 A la une: 2 Ce que je pense… 6 Devinettes 7 Franc-Parler 9 Paroles, musique et politique 11 Perdu de vue 12 Proverbes et dictons 15 Ce jour-là 16 Courriers des Lecteurs 17 L’écriture africaine au féminin 18 Diaspora 19 Réflexions 21 Point de vue 21 Encres indélébiles 22 Controverses 23 Y’en a marre 24 Actualité oblige 26 SOS 28 Sanctuaire 29 Le débat est ouvert 31 Matière à réflexion 31 Morceau choisi 32 Sous l’art à palabres 33 La Presse des Presses 33 Page des jeunes 34 L’Humeur d’OBQ 35 Penser l’avenir 35 Humour 38 Arts et Littérature et culture 39 Page de l’AECI 40 Le Forum du Filament 41 Religion 42 Leçon de vie 43 Santé-Conseils 45 Amanien ?... 46 Economie & Finances 49 Livres à lire 52 Le Courrier du Golfe 54 Les Indépendances africaines 54 Le cahier littéraire 55 In Memoriam 55 Fable 55 Regards croisés 56 Vérités et contrevérités 56 Le bêtisier 58 Libres propos 58 A dire vrai… 59 Agenda 59 Dossier de l’Education 60 Etat des droits 61 Mots et expressions 63 Le conte du mois 64 Tableau d’honneur 65 Libres propos 66

Mot de fin 66

Editor ia l

Nous ne saurions vous proposer à lire cette nouvelle parution de votre journal Le Filament sans, au préalable, vous remercier, une fois de plus, pour l’accueil fort cordial que vous nous manifestez, tel qu’en témoignent notre courrier des lecteurs et le nombre impressionnant de propositions de textes à publier. Nous nous excusons de ne pouvoir les publier tous.

Nous sommes, maintenant, bel et bien convaincus que nous devons continuer et suivre la ligne de l’indépendance que nous avons, à dessein, choisie pour ne pas restreindre notre liberté, pour ne pas nous aliéner, autrement dit, pour pouvoir exprimer librement nos idées et nos opinions, véhiculer librement vos messages, prendre librement position sur certains faits, avec l'espoir et la ferme conviction de contribuer, efficacement et rationnellement, au débat démocratique, à la construction de l’intérêt général et à l'avènement d’une véritable démocratie dans chaque pays en Afrique.

Dans les nombreux messages reçus, certaines personnes nous ont reproché le volume de notre journal : « 60 pages, disent-elles, c’est trop ! »...

Que répondre à ces personnes, sinon que Le Filament est un mensuel et donc on dispose d’au moins trente jours de 24heures pour le lire.

Par ailleurs, à titre de comparaison, donnons une idée du tirage de quelques journaux de référence, auxquels nous nous assimilons plus ou moins : Courrier International, hebdomadaire, 64 pages A3 ; Jeune Afrique, hebdomadaire, 96 pages A4 ; Metro, quotidien gratuit anglais, 64 pages A3 ; The South African, hebdomadaire de la diaspora sud-africaine, 38 pages A3, etc. De ce fait, et vu le volume d’articles à publier que nous recevons, la tendance est plutôt d’augmenter le volume de votre journal, du moins à notre avis.

De nouveaux lecteurs nous ont rejoints. Le cercle s’est agrandi encore plus. De nombreux textes à publier nous ont été envoyés, des soutiens nous ont été apportés pour que nous continuions à rester fidèles à notre ligne, et pour améliorer davantage Le Filament, afin qu’il demeure à votre goût et continue de répondre à votre attente.

C’est l’occasion de vous en remercier et de vous féliciter de tous les efforts que vous faites pour nous aider volontiers à

diffuser LARGEMENT « Le Filament», à

l’offrir GRATUITEMENT, à vos amis, à vos parents, à vos connaissances, à vos collègues…, par email, par fax, par photocopie, par courrier postal, etc.

C’est l’occasion de rappeler que les

propos injurieux, diffamatoires,

racistes, etc., sont strictement interdits, entre autres conditions, pour la publication des textes dans « Le Filament » . Parce que nous privilégions les investigations, le débat d’idées et la courtoisie.

C’est aussi l’occasion de préciser que Le filament est distribué et lu partout dans le monde et toute personne est libre d’y faire publier ses textes, etc.

Excellente lecture et à très bientôt.

Léandre Sahiri, Directeur de Publication. Sylvain de Bogou, Directeur de Rédaction.

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article, n’hésitez pas à nous contacter, nous

pouvons vous accompagner dans la correction,

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de photo…). Contactez-nous par email ou par

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LE FILAMENT désigne le fil conducteur qui, dans une lampe électrique, produit de la lumière au passage du courant et conditionne le temps de vie d’une ampoule. On voit donc que le FILAMENT est indispensable dans le phénomène de production de la lumière qui nous éclaire et qui sert à éclairer, à rendre les objets visibles. C’est grâce à la lumière que les ténèbres ne sont plus obscures.

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 2

OOOmmmbbbrrreeesss & LLLuuummmiiièèèrrreeesss

La Lumière et l'Ombre sont liées. Les deux doivent coopérer, l'une est nécessaire à l'autre. Ils forment un tout. Il faut savoir... Savoir, c’est avoir la lumière… Savoir aide à sortir de l'Ombre. Lumière et Ombre peuvent aussi être antagonistes. En effet, l'Ombre peut empêcher la Lumière. Par exemple, dans un état dictatorial, la presse, les arts et l'instruction sont mis à l’ombre. Chez un individu, la volonté d'obtenir quelque chose peut lui faire oublier de tenir compte de la réalité des besoins, des intérêts et des émotions d'autrui. Inversement, la Lumière peut empêcher l'Ombre. Ainsi, une personne qui accumule des connaissances dans le désordre risque de devenir l’ombre d’elle-même, sans plus aucun ressort. Ce qui implique qu’il faut continuellement jeter la lumière sur ce que l’on fait, c'est-à-dire mettre en pratique le savoir, relever les tenants et les aboutissants d’un problème, d’une affaire, afin d’être efficace… Dans la symbolique du Yin et du Yang, la Lumière et l'Ombre s'interpénètrent. Le Yin et le Yang stipulent que l'harmonie vient de l'équilibre entre la Lumière et l'Ombre. Le point noir dans le blanc signifie que le germe de l'Ombre se trouve dans la Lumière. Le point blanc dans le noir signifie que le germe de la Lumière se trouve dans l'Ombre. Eric Brasseur

* «PPaarrttaaggee ttaa lluummiièèrree aavveecc lleess aauuttrreess,, ssii ttuu

vveeuuxx llaa ggaarrddeerr bbrriillllaannttee »».. ((PPaauull AArrnnaauudd))

*

LE FILAMENT

Fondateur et Directeur de Publication : Léa n d r e S ah ir i Directeur de la Rédaction : S ylva in d e Bo go u Secrétaire Général de la Rédaction : Ju l iu s B la wa Gu eye Rédacteur en Chef : S er ge Gr a h C om it é de Ré dac t ion : Léa n d r e Sa h ir i , S y lva in d e Bo go u , S er ge Gr a h , Jea n - Ren é V a n n ier , Th o mas O h o l l i N ia mké . Ju l iu s B la wa Gu ey e, D j éd j i Mo n n et , G S Jo n a th an , Ma cab r e Et ty . S er ge -Nico la s Nz i . N ik i t ta Ka d j o u mé, Céd r ic Ma r s h a l l K is s y , Let tê n a a Lettê, Ma r cel Amo n d j i , Bér én ice Wa d é Neml in , Za ch a r ie Aca fo u . N ick d e B es s o u , Ro ch e S o s s iéh i Contacts: le f i lam e nt @hot m ai l . c om 00 44 75 56 56 33 86 / 00 44 77 71 10 30 93 http://www.lefilament.info

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CCCôôôttteee ddd’’’IIIvvvoooiiirrreee :::

QQQuuueee dddiiirrreee eeettt rrreeettteeennniiirrr

dddeeesss éééllleeeccctttiiiooonnnsss

jjjuuummmeeellléééeeesss ddduuu 222111 aaavvvrrriiilll

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DDeess éélleeccttiioonnss ssaannss iinnttéérrêêtt ppoouurr llaa

ppooppuullaattiioonn iivvooiirriieennnnee

Ce dimanche 21 avril 2013, près de cinq millions d'ivoiriens étaient attendus aux urnes pour des élections couplées municipales et régionales... Le moins que l’on puisse dire est que les Ivoiriens ne se sont pas rendus aux urnes et pour causes.

Un élément important à relever, le taux de participation qui s'annonce faible. Mais contrairement à ce que certains médias tentent de faire croire, le manque d'intérêt de la population pour l'événement n'a rien à voir avec l'appel au boycott lancé par le parti de l'ancien Président Laurent Gbagbo, aux prises avec la justice internationale pour les exactions commises au cours de son règne.

Le Front populaire ivoirien (FPI) a effectivement lancé un mot d'ordre de boycott des élections municipales et régionales. Mais, ce parti a toujours été minoritaire et n'a jamais rien représenté sur l'échiquier politique national malgré les milliards de francs volés à la princesse et injectés dans la propagande politique et le recrutement des mercenaires qui ont endeuillé le pays pendant une décennie. En réalité, le taux de participation ne pouvait pas être élevé pour des raisons que tout observateur savait. Et, ces raisons sont évidentes. Le parti de Laurent Gbagbo en tirant la couverture essaie donc tout simplement

de se donner de la contenance et de faire croire que la majorité de la population lui a obéi.

Ecartée la thèse ridicule de l'influence du FPI, les raisons de la désaffection du public pour ces dernières élections sont les suivantes.

Tout d'abord, les événements douloureux qui ont suivi les élections présidentielles ont entraîné des déplacements de population ou tout au moins, ont fait en sorte que nombre de personnes ne sachent plus où sont passées leurs cartes d'électeurs. Que dire des quantités de déplacés qui ne voient pas pourquoi payer pour retourner dans leurs centres - souvent éloignés - uniquement pour voter.

Une autre raison est celle qui oppose les militants de base à la direction du RDR et du PDCI. Les incompréhensions sont multiples: sous prétexte de créer des listes d'union RHDP, les directions des principaux partis de Côte d'Ivoire ont imposé des candidats inconnus, impopulaires et à la limite vomis par la base. Le Président Alassane Ouattara a fermé les yeux sur les dérives du Secrétaire général par intérim du RDR, tout comme Bédié l'a fait avec Djédjé Mady au PDCI. Plutôt que de faire la promotion des jeunes cadres ou des militants qui se sont distingués pendant la décennie Gbagbo et qui n'ont pas été récompensés après l'accession au pouvoir d'Alassane Ouattara, les grands partis ont entrepris de leur imposer ceux qu'ils contestent. Alors, ce qui a été décrié hier se répète aujourd'hui en termes de cumuls de postes. Des gens qui ont démontré leur incompétence et que la population n'a aidé qu'à cause d'Alassane Ouattara ont été confirmés. Pire, ils sont à la fois cadres du parti, ministres, députés et maintenant maires, et présidents de conseils régionaux. Cela, le peuple ne peut l'accepter. Et la meilleure manière de le dire consiste à boycotter les urnes. Ce qu'il a fait.

En conclusion, les raisons qui expliquent l'absence des Ivoiriens dans les bureaux de vote ce dimanche sont donc simples comme nous venons de le voir.

Edgar Kouassi

Source: eburnews.net

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« Le chien n'a jamais changé sa manière de s'assoir ». (Proverbe).

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 3

Mon dernier souffle

Mon dernier souffle de vie Serait de réunir tous mes amis (es). Mourir ! Oui certes ! Mais de plaisir, De rires et de tous nos souvenirs. Mon dernier souffle de vie Serait de vous aimer, de vous chérir. Au bon souvenir de notre amitié, Où une réelle complicité est née. Mon dernier souffle de vie Serait d'écrire encore et encore. Tous ces mots qui vous disent " Je t'aime " Si merveilleux si beaux comme un poème. Mon dernier souffle de vie Sera mon dernier souffle d'une vie. D'une vie ô combien si remplie, De l'amour d'une famille et de mes amis. Mon dernier souffle de vie Sera en réalité mon dernier souhait : Glisser dans mon tombeau, Mon cahier, ma plume, mon stylo ! Et vous écrire d'en haut !

Maxalexis. Extrait de « L'amitié sincère ».

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AAlllliiaannccee RRHHDDPP :: ÇÇaa sseenntt llaa ffiinn !!

La proclamation des résultats des élections locales, son lot de violences et les contestations donnent du tournis aux autorités en ce moment. Dans la grisaille, le PDCI et le RDR, les deux ténors du RHDP, sont à couteaux tirés et s’accusent mutuellement de fraudes. Au regard des différentes déclarations faites de part et d’autre, il apparaît clairement que ces deux partis courent inexorablement vers la fin de leur union.

La bataille électorale, qui était censée se dérouler tranquillement dans les urnes, s’est malheureusement transposée sur la scène publique, prenant l’allure d’un combat de rue entre partisans du PDCI-RDA et ceux du Rdr. Mieux, ces troubles fort regrettables, ont eu pour théâtre, dans la plupart des cas les

circonscriptions électorales où le parti d’Henri Konan Bédié a été plébiscité. C’est le cas par exemple de la commune de Koumassi. Dans cette commune en effet, des partisans de Cissé Ibrahima dit Bacongo, candidat malheureux du RDR, sont descendus dans les rues pour manifester bruyamment en tirant même des coups de feu. Le ministre Bacongo crie à la fraude et demande l’invalidation du scrutin. A Treichville où François Amichia, le maire sortant semble avoir les faveurs des électeurs, les urnes et les bulletins de vote ont été saccagés ou emportés. A Cocody, c’est après de longues discussions que les résultats faisant de N’Goan Mathias candidat du PDCI, le vainqueur des élections, ont été annoncés. Parce que justement, les partisans de Félicien Agbahi du RDR s’y sont opposés, estimant que c’est leur candidat qui méritait la victoire. Dans la commune de Marcory où Aby Raoul du Pdci-Rda a remporté les élections, six autres candidats dont le Rdr réclament l’annulation du scrutin. Et puis dans le Cavally, pour ce qui est des régionales, c’est la ministre Anne Désirée Oulotto du Rdr qui dit avoir engagé un recours en annulation du scrutin face au candidat Dagobert Banzio, du Pdci-Rda, vainqueur des élections. A Abobo où le candidat Adama Toungara du Rdr a remporté les municipales, la situation semble bien calme. Une fois n’est pas coutume, le Pdci conteste la victoire de Koné Kafana à Yopougon. Doukouré Moustapha, candidat malheureux, dit détenir des preuves de la fraude du Rdr. Face à cette situation, les deux alliés du RHDP disent avoir saisi chacun ses avocats. La bataille au-delà des urnes risque de laisser des stigmates profonds, qu’il faudra du temps pour les cicatriser...

Le PDCI donnera-t-il une suite favorable au FPI ?

Il y a quelques jours, le Front populaire ivoirien, le parti de Laurent Gbagbo, faisait un appel de pied au PDCI-RDA, en ces termes : « Frères et sœurs du PDCI, le moment du grand sursaut national est venu. Resserrons nos rangs pour faire barrages aux prédateurs. Rassemblons-nous, pour défendre la Nation en péril. Nous n’avons que cette patrie. Alors défendons-là ensemble… ».

Voilà quelques lignes de ce qu’il est convenu d’appeler « l’appel de pied du FPI au PDCI ». Même si le Professeur Niamkey Koffi, porte-parole d’Henri Konan Bédié a réagi en affirmant que celui-ci n’est pas intéressé par cette alliance, il reste que le Bureau politique du PDCI-RDA n’a pas encore répondu officiellement à cet appel. D’ailleurs, Niamkey Koffi a aussi affirmé que la

question serait étudiée en temps opportun. Avec ce qui se passe en ce moment sur le terrain, le parti d’Henri Konan Bédié pourrait donner une suite favorable au Front populaire ivoirien. Car, depuis la fin de la présidentielle de novembre 2010, tout porte à croire que le RDR ne veut plus de l’alliance des houphouëtistes.

Jean Philippe Okann,

in Dernière heure du 25/04/l 2013.

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UUnn ddééssaavveeuu cciinnggllaanntt eett

rréévvééllaatteeuurr ppoouurr llee ggoouuvveerrnneemmeenntt iivvooiirriieenn.

Après des négociations et tractations avec le FPI, le retrait de ce parti des négociations et son refus de participer aux élections du 21 avril 2013, les élections se sont déroulées, comme prévues sur toute l’étendue du territoire et tel que le souhaitait le Chef d’état, M. Ouattara. Que peut-on en dire ?

Etat des lieux

Yamoussoukro: Adèle Miézan, Commissaire supérieure de la CEI de Yamoussoukro, détenue à la préfecture de police pour fraude avérée et constatée. Port-Bouët: Bureau de vote ouvert à l'heure, mobilisation très timide des électeurs. Bangolo: Déguerpissement des électeurs. L'ordre des candidats sur la liste du spécimen diffère de celui de la liste de vote. Yopougon: Le staff du candidat Zié Coulibaly (ex candidat PDCI aux législatives de Yopougon) tente de corrompre les partisans de Gbagbo. Cocody: "Désert électoral au centre de vote Ste Marie". Source Valérie Bonie de BBC. Abobo: Groupe scolaire Soghéfia: 11h20mns, toujours pas d'électeurs (fief de M. Ouattara). Bas Sassandra, Korogho, Boundiali, Fresco : Désert électoral. Bonoua : le seul candidat en lice pour les régionales Aka Ahoulé fait du porte à porte pour faire grimper le taux de participation, etc.

Le pays secoué par la violence post-électorale.

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 4

L’on peut déclarer sans sourciller que les élections n’étaient pas apaisées, ouvertes, transparentes et démocratiques.

Les alliés du RHDP (PDCI et RDR) se sont fait remarquer de la plus piètre des manières, sapant la réputation de la Côte D’Ivoire et la paix dans ce pays. La fraude, les urnes emportées ou détruites, l’intimidation et l’incursion des hommes en armes dans des bureaux de vote furent les éléments qui ont marqué ou meublé ces élections. Comme il fallait s’y attendre, des candidats ont crié à la fraude en s’accusant mutuellement. Pour régler ces contestations, ils ont eu recours aux armes à feu, machettes et autres instruments. La ville de Séguéla a enregistré deux décès et des blessés dans les affrontements entre militants PDCI et RDR. Même son de cloche à Koumassi (Abidjan) avec un mort, de nombreux blessés et dégâts matériels. La commune d’Adjamé (Abidjan) était encore sur le pied de guerre les 22 et 23 avril 2013. Ailleurs, les perdants s’apprêtent aussi à réclamer, dans la violence, leur victoire volée. Les forces de l’ordre et de l’ONUCI ont été dépêchées sur les lieux pour calmer les esprits.

Au total, l’on peut dire que le pays est sécoué par la violence post-électorale, depuis le sud jusqu’au nord, sans oublier l’ouest et le centre-est. Certains candidats réclament le recomptage des voix, comme c’est le cas d’Anne Ouloto (RDR) contre Dagobert Banzio du PDCI dans la commune de Blolequin. Nous sommes surpris qu’elle n’ait pas dépêché sur les lieux des bombardiers occidentaux et de l’ONUCI comme ce fut le cas sur la résidence du Président Gbagbo.

Ces candidats malheureux aux élections donnent aujourd’hui raison au Président Gbagbo, que, « en cas de contestations, le recomptage est la forme la plus civilisée »... Si les Etats Unis d’Amérique, la France et la Grande Bretagne ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, qu’ils reconnaissent leur bêtise

humaine qui a engendré des pertes en vie humaine, et ce, de façon inutile.

C’est le cas de le dire que le désordre étatique créé par le Chef d’état, M. Ouattara, a atteint les personnalités comme M. Cissé Bacongo, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cet homme d’état a organisé une milice qui sévit à Koumassi pour réclamer sa victoire. Le marché est parti en fumée, ainsi qu’un poste de police. La mairie a été saccagée et de nombreuses personnes ont été blessées.

Cette violence post-électorale sur presque toute l’étendue du territoire est le fait du parti au pouvoir, le RDR, qui veut, vaille que vaille, s’approprier les communes du pays.

Un désert électoral

Malgré le très faible taux de participation selon BBC et RFI, l’on a des difficultés pour comprendre et accepter les taux avancés par la CEI. Au départ, Elle estimait le taux à 15% ensuite à 30% et désormais à 60%. Le FPI, quant à lui, indique le taux de participation entre 13% et 15%. Nos spécialistes aux FDRC estiment le taux de participation entre 8% et 10%. Ce taux est plus ou moins confirmé par BBC qui estime le taux en-dessous de 12%. Reuters estime le taux de participation à 13%. C’est un véritable désert électoral, jamais atteint dans l’histoire de la Côte D’Ivoire.

Dans certains bureaux de vote, les votants n’atteignaient pas la centaine. Le bureau de vote 03 EPP Oupoyo sur 374 inscrits, 11 votants avec un taux de participation de 2, 94%. Grand-Béréby sur 336 inscrits, 48 votants. Selon la RTi, ce taux de participation est estimé comme un taux moyen. A Bongouana par contre, sur 1570 inscrits, nous avons 6007 votants. Au Plateau (Abidjan), le candidat Benjo obtient 79% contre 31% pour son rival, soit un total de 110% - Résultats de la CEI. C’est un désaveu cinglant et révélateur pour le gouvernement ivoirien.

Désillusion et déception

En effet, l’appel du FPI à boycotter les élections du 21 avril 2013 a été largement suivi sur toute l’étendue du territoire. Aussi, les militants RHDP ne se sont pas cru concernés par ces élections. Ils ont aussi boycotté ces élections dans les zones d’influence ou bastion du RDR. A Korhogo, par exemple, les bureaux de vote EPP Soba II et EPP Ouezzin Coulibaly n’avaient toujours pas d’électeurs à 14 h 05. A Abobo Groupe Scolaire Sogéfia, pas d’électeurs jusqu’à 11 h 20. Il n’y avait eu aucun engouement de la part des

militants du RDR. Pourquoi cet état de fait ?

Partant de ce constat, on peut affirmer que, non seulement la représentativité et la légitimité de M. Ouattara souffrent de nombreux handicaps ou doutes, mais, en plus, les militants du RDR sont pour la plupart désillusionnés et déçus de la gouvernance du Chef d’état M. Ouattara.

En effet, la cherté de la vie, le rattrapage ethnique, le chômage, l’insécurité galopante, les promesses électorales non tenues entre autres sont les problèmes qui affectent tout le monde, y compris ces militants du RDR. Nombreux sont ces militants qui scandaient « Gbagbo Kafissa, c'est-à-dire : Gbagbo était mieux !».

Nick De Bessou, Juriste Président du Forum pour la Démocratie

et la Résolution des Crises (FDRC)

*

« Je ne suis pas l'INVESTIGATEUR des

violences ».

(Cissé Bacongo, à la Une de Nord-Sud quotidien).

« Evidemment, nous-mêmes, on sait ça, Monsieur le ministre-député-ex-futur-maire, parce que tu n'es pas policier pour mener des investigations ; Mais nous, on dit : tu es l'INSTIGATEUR. Et ça, c'est pas pareil ! ».

Jonathan Kacou

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 5

PPDDCCII ((TTeecchhnnoollooggiiee

EElleeccttoorraallee))

vvss RRDDRR ((VViioolleennccee

EElleeccttoorraallee))

« Les deux frères siamois, réunis au sein du RHDP (coalition au pouvoir) sont, plus que jamais, à couteaux tirés dans une élection nationale où l’opposition est absente. Le PDCI aussi crie au loup car le RDR a redoublé d’ardeur dans la fraude massive et la violence aveugle face à son allié. Si le ridicule tuait !... Vivement le sursaut national pour mettre fin à cette récréation macabre ! ».

Jovin Greye

*

IIvvooiirriieennss,, IIvvooiirriieennnneess,, LLaa ssiittuuaattiioonn eesstt ggrraavvee,,

aaggiissssoonnss mmaaiinntteennaanntt

Le partage du butin finit très souvent par la guerre entre alliés. C’est à cette maxime que nous assistons depuis l'accession de l'alliance PDCI-RDR au pouvoir après le coup d’état du 11 avril 2011. En effet, la politique de rattrapage ethnique des justiciers du nord à tous les postes nominatifs et effectifs du pays a finit par fissurer la forteresse qui servait de pare-brise a cette alliance de façade. Et depuis il ne se passe de semaine sans que les ivoiriens ne soient saisis par des déclarations de protestations et d'indignation des barons ainsi que des jeunes du PDCI. Des cadres du parti cinquantenaire de notre pays qui crient à la trahison de leur allié d'hier montrant du coup que la victime dans le partage du gâteau présidentiel est bel et bien le PDCI de Bédié. Aussi ces cris de cœurs traduisent les frustrations de ces cardes mais surtout le malaise au sein du RHDP. Les violences et les fraudes qui ont émaillées les dernières élections municipales entre

alliés sont les preuves évidentes de nos observations. Elles sont aussi des signes cliniques et caractéristiques de la maladie qui va expédier dans le tourbillon de l'enfer cette alliance diabolique, et avec elle tous ces concepteurs et financiers, visibles ou tapis dans l'ombre, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Par ailleurs je pense que pour faciliter la dislocation du RHDP et isoler le RDR, que nous puissions taire nos rancœurs contre nos frères du PDCI. Je souhaite que nous mettions en place des stratégies qui puissent nous rapprocher de ces frères qui hier, n'ont pas compris l'essence de notre combat. Peut-être que nous avions manqué de techniques d'approche pour les emmener à comprendre l'essence de notre combat, peut-être qu'il aurait fallu qu'ils soient eux aussi des victimes du RDR pour qu'ils prennent conscience de la gravité de la situation. Pour la COTE D'IVOIRE, agissons maintenant.

Cri de Cœur.

*

*

DEMAIN N’EST PAS LOIN Toi qui tues sans sommation Toi qui ne penses qu’à gouverner les tombes Toi qui tires sur toute opposition à ton usurpation Toi qui tues le roi et la reine pour t’approprier leurs biens Toi qui éventres la femme qui, hier, te donnait à boire Toi qui violes la fille qui, ce matin encore, t’apportait à manger Penses-tu à demain, oui demain, lorsque la table tournera ? Toi qui applaudis les sévices à ton voisin donnés Toi qui dénonces pour avoir à manger et à te faire aimer du diable Toi qui as reçu tout, vraiment tout, du

chef du village qui, en frère, t’a accueilli Toi qui, chaque matin, chaque soir, avec une indécence inouïe, rit du malheur de ton bienfaiteur d’hier qui t’a ouvert sa porte ? Penses-tu à demain, oui demain, lorsque la table tournera ? Penses-tu vraiment que tu es dans de bonnes mains ? Penses-tu à ta descendance et aux biens acquis au prix du sang de ton voisin d’hier ? Penses-tu que l’histoire te laissera te vadrouiller dans la rue avec ce qui n’est pas tien ? Penses-tu que la descendance du voisin humilié hier te laissera tranquille ? Penses-tu que, en frère, en sœur, en ami, tu seras encore accueilli ? Penses-tu que le diable que tu sers aujourd’hui assurera ta sécurité à vie ? Penses-tu que les richesses accumulées aujourd’hui resteront tiennes à jamais ? Penses-tu que la terre légère te sera et t’accueillera ? Ceci est un avertissement. Demain sera rude et amer pour les compagnons du diable Ceci est un appel à celui qui voudra bien se ressaisir et se faire pardonner Ceci est le dernier appel lancé aux égarés de la République Demain, oui demain, n’est plus loin. Et demain, Les complices, le même sort que leurs maîtres bourreaux subiront Sans appel Et demain Les complices, sur l’autel des traîtres verront leurs gorges Tranchées Et demain Les complices et les lâches aux petits pieds, de leur sang laveront Le sol éburnéen Mon sol souillé par leurs maîtres venus en otage prendre mon Eburnie. Eh bien oui ! Demain Lorsque la table aura tourné, Les amitiés, les fraternités et les voisinages seront Redéfinis Profondément, solennellement, radicalement.

Sylvain de Bogou

Page 6: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 6

Ce que je pense Une Chronique de Léandre Sahiri

[Cet espace ou bloc-notes me permet d'analyser et de commenter librement les sujets d’actualité, de chez nous ou d’ailleurs. C’est, en quelque sorte, mon jardin secret. J’ai plaisir et honneur à y accueillir et à partager quelques idées avec vous].

«Beaucoup de ce que je dis peut paraître amer, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut paraître comme semer le trouble, mais c'est la vérité. Une grande partie de ce que je dis peut être perçue comme une incitation à la haine, mais c'est la vérité. (Malcolm X).

MMIILLIITTAANNTT OOUU BBÊÊTTEE

HHUUMMAAIINNEE ??

Les graves incidents qui ont eu cours récemment en Côte d’Ivoire, sous l’égide du PDCI, du RDR, et autres indépendants, dans le cadre des élections municipales et régionales, nous invitent à revoir ou à repréciser, une fois de plus, le concept de « militant » qui, aujourd’hui, notamment dans les pays africains, nous apparaît comme un véritable mal qui, comme dirait La Fontaine, répand la terreur.

UUnn mmiilliittaanntt nnee ddooiitt ppaass ssee ccoommppoorrtteerr

ccoommmmee uunn mmiilliittaaiirree,, nnii ccoommmmee uunn

bbrriiggaanndd

Dans son sens étymologique, militer, c’est constituer une raison, un jugement, une position en faveur d’une cause, d’une idée, d’une décision qui vaut la peine que l’on lutte, parce que le résultat escompté est susceptible de garantir la paix, la stabilité et le progrès.

Donc, le militant doit se comporter, en principe, comme une personne positive, respectable, engagée dans une lutte idéologique, c’est à dire que son combat doit exclure toute violence et viser à faire triompher son idée ou la

position qu’il défend. C’est en ce sens que le militant diffère du militaire, du brigand ou du bandit.

En effet, là où le militaire est, a priori, fondé à user de son arme, en tant que soldat, homme de guerre, et faisant partie des forces armées, là où le brigand ou au bandit s’illustrent par leurs crimes, leurs actes de vol ou de pillage commis hors la loi, avec violence et à mains armées, le militant s’investit dans le dialogue et dans des actions pacifiques, respecte les lois de la république et agit sans violence.

DDeess rreellaattiioonnss eennttrree ddiirriiggeeaannttss eett

mmiilliittaannttss

Ainsi donc, le militantisme se veut fondamentalement une lutte idéologique, pacifique ou non-violente, exige que les rapports liant les dirigeants aux militants ne soient pas de maîtres à esclaves, d’exécutifs à exécutants, de dominants à dominés, de sorte que les uns n’imposent pas, à leur gré, des décisions que les autres, à leur dépens, subiraient…

Bien au contraire, les dirigeants et les militants doivent vivre dans une sorte de symbiose, en ce qui concerne d’une part les décisions à prendre, et d’autre part les actions à mener lesquelles engagent la vie du parti et la destinée du pays.

Dans cette optique, il s’avère nécessaire et indispensable :

- que, premièrement, les militants regardent les dirigeants comme des êtres humains et non comme des démiurges, c’est à dire non comme des êtres omnipotents et omniscients, organisateurs de tout l’univers, infaillibles, c’est à dire des individus qui ne peuvent jamais se tromper et dont les paroles doivent être bues naïvement et les mots d’ordre exécutés à la lettre ;

- que, deuxièmement, les dirigeants considèrent les militants comme des êtres humains réfléchis, au même titre qu’eux-mêmes, les respectent pour leur dignité humaine, plutôt que de les traiter comme du bétail, c’est à dire comme un ensemble d’animaux sans jugement, prêts, à tous instants, à exécuter n’importe quel mot d’ordre, au risque et au péril de leurs vies, ainsi qu’au mépris des droits des autres

citoyens.

Ces deux principes élémentaires ne sont malheureusement pas mis en pratique, en particulier dans les pays africains où la plupart des dirigeants africains prennent les militants pour du bétail électoral lors des scrutins. En dehors des périodes électorales, donc en temps ordinaires, les militants sont vus et utilisés ni plus ni moins que comme des bêtes humaines, c’est à dire des êtres humains dominés par leurs instincts et manquant d’intelligence, de jugement et aptes uniquement à suivre, tels des moutons, ce que pensent ou disent leurs chefs souvent dits charismatiques, à tort ou à raison.

Et donc vus comme des bêtes humaines, les militants sont exclus de toute décision politique, et donc, ne connaissent pas, ne comprennent pas, ne contrôlent pas les politiques menées par leurs dirigeants. Alors que, ailleurs, les militants de base sont associés à des prises de décision, conviés à des colloques, séminaires, «universités d’été », en vue de leur formation à l’exercice de droits et devoirs d’Homme et de Citoyen.

OOnn nn’’eesstt ppaass mmiilliittaannttss ppoouurr eexxééccuutteerr

lleess ssaalleess bbeessooggnneess

Certes, le fait est que de nombreux militants, pour la plupart analphabètes, acceptent de passer pour des bêtes humaines. Et, dès lors, infantilisés, voire animalisés, ces militants acceptent leur situation de misère comme une fatalité qui les réduit à vivre éternellement dans l’ombre et à la solde des dirigeants. Et dès lors, dans les partis politiques, les militants limitent leurs rôles et leurs activités de militants au statut de bêtes de somme, pour exécuter tout bêtement de sales besognes, pour porter fièrement les cannes et les fardeaux des dirigeants, pour être les porte-voix des leaders, pour diffuser leurs idéaux dont, très souvent, ils ignorent l’esprit et la lettre, pour défendre, becs et ongles, des idioties.

Ainsi, ignorants, ces militants s’impliquent résolument, du moins irrésistiblement, sinon instinctivement, c’est à dire sans jugement, ni raison, dans des actions horribles, dans des manifestations violentes, dans des actes de vandalisme sans nom, qui défient tout entendement et toute civilité : destruction ou subtilisation

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 7

des urnes, boycottages d’élection, casses, pillages, vols, assassinats, meurtres, viols, etc.

Force est de reconnaître que nombre des membres des organisations politiques se conduisent, au quotidien, comme des vers de terre, autrement dit, ils vivent nus : sans esprit critique, sans raison, sans dignité, sans jugement, si bien que leurs actes, loin de nous faire aller de l’avant, endeuillent inutilement nos familles, nous plongent dans l’angoisse, nous dépouillent de nos biens acquis au prix de mille efforts, nous dévalorisent aux yeux des autres communautés.

Et, le comble, c’est que, au moment où ces militants se livrent à ces actes, pendant qu’ils s’adonnent, corps et âmes, à ces barbaries et autres crimes crapuleux, les dirigeants des partis, eux, sont sous haute garde ou se la coulent douce dans leurs châteaux ou dans les palaces de la place ou à l’étranger avec leurs femmes, leurs enfants et autres proches.

D’ailleurs, nul n’ignore que ces dirigeants et leurs familles, à quelques rares exceptions près, se terrent, ne prennent jamais part aux manifestions qu’ils suscitent ou commanditent, sous prétexte que leur sécurité, à eux, n’est pas garantie.

Comme qui dirait, ils ne sont pas fous pour mettre leur vie en danger, là où ils sont convaincus que des bêtes humaines, bêtes sans cornes, excitées outre mesure ou surexcitées à souhait, demeurent, plus que jamais et à tous points de vue, disponibles pour s’exécuter merveilleusement, prêts à mourir pour que vive le chef, moyennant quelques petits billets de banque, voire sans rien en contrepartie.

C’est, sans doute, eu égard à ces faits, qui mettent en mal le processus démocratique, que l’on affirme que « l’Afrique est malade de ses

dirigeants ». Mais, on oublie trop souvent d’ajouter que notre continent est également et surtout malade de ses populations militantes à qui font défaut, très souvent ou même trop souvent, le bon sens et la conscience.

DDee llaa ccoonnsscciieennccee eett dduu cciivviissmmee ddeess

mmiilliittaannttss

En tout cas, il est temps et urgent que, chez nous, les militants prennent et aient conscience du fait qu’ils ont la force et la validité de leurs membres pour travailler et échapper aux pièges des pouvoirs d’argent. Les militants doivent prendre et avoir conscience qu’ils ont reçu de Dieu l’intelligence et la sagesse pour ne pas se laisser abuser par les politiques. Ils doivent prendre et avoir conscience qu’ils ont les capacités et les ressources nécessaires et suffisantes pour éviter de se laisser manipuler par les dirigeants et pour nous faire éviter des situations déplorables, telles que celles que nous venons hélas ! de vivre, en Côte d’Ivoire…

Ainsi, il est clair que d’une part, les derniers événements qui ont fait de nombreuses victimes et endeuillé plusieurs familles, et d’autre part, les exactions qui attisent les foyers de tension, partout en Afrique, sont le fait que certains militants, comme d’habitude, préfèrent, en grande foule moutonnière, suivre les mots d’ordre -quels qu’ils soient-, se mordre leurs propres doigts, plutôt que de lever ceux-ci.

Dommage, bien dommage que les militants africains se considèrent toujours comme des bêtes humaines, et que comme telles, ils n’osent pas refuser la bêtise où les entraînent, la plupart du temps et à leurs dépens, les chefs, du moins les soi-disant chefs... C’est ce que je pense !

Léandre Sahiri

*

« Quand on veut répondre à un intellectuel, c’est par des arguments bien étayés qu’on procède et non par des injures, ni par des arguties de bas étage ». (Julius Blawa Gueye).

*

Les propos injurieux, diffamatoires, racistes, etc., sont strictement interdits, entre autres conditions, pour la publication des textes dans « Le Filament ». Nous privilégions le débat d’idées et la courtoisie.

*

JJee vvoouuss rreemmeerrcciiee mmoonn

DDiieeuu……

Je vous remercie mon Dieu De nous avoir donné Bernard B. Dadié De l'avoir fait Noir D’avoir fait de lui une personnalité exceptionnelle Par la puissance de sa conviction Par la singularité de son talent Par l’étendue de sa culture. Je vous remercie mon Dieu De nous avoir donné Bernard B. Dadié, De l’avoir fait Un infatigable combattant anti-colonial Un défenseur acharné de la culture africaine Un amoureux par-dessus tout de la vérité. Je vous remercie mon Dieu D'avoir permis A des jeunes de Côte d’Ivoire Aux élèves du Collège la Sorbonne De rencontrer Bernard B. Dadié Qui fait partie de notre patrimoine culturel Qui contribue au rayonnement de notre pays Je vous remercie mon Dieu pour cette grâce particulière Je vous remercie papa Dadié.

Serge Grah

*

DDD eeevvv iii nnn eeetttttt eeesss « Les énigmes et les devinettes font appel à notre imagination, à notre créativité, à notre bon sens, a notre capacité à résoudre des problèmes… Il s’agit de déjouer les apparences, imaginer des solutions innovantes. Parfois, les énigmes et les devinettes sont un bon prétexte pour apprendre, pour délier l’esprit et l’exercer au jeu de la symbolique ». (E. Tououi Bi Irié).

proposez des

devinettes

Page 8: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 8

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est

réservée pour vous exprimer.

Librement. Pour vous prononcer sur les

sujets d’actualité. Librement. Pour faire

partager vos opinions et vos thèses...

AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa aa

ggaaggnnéé.. IIll nn’’yy aa ppaass eeuu ddee

ffrraauuddeess mmaassssiivveess.. EEtt ddoonncc,,

iill nnee ppoouuvvaaiitt yy aavvooiirr ddee

rreeccoommppttaaggee..

Nous avons tous suivi avec beaucoup d’intérêt les déclarations de Laurent Gbagbo, le jeudi 28 février dernier, lors de son « procès avant procès » à La Haye.

Toujours égal à lui-même, il a réaffirmé que c’est bien lui qui avait gagné l’élection présidentielle de 2010. Selon lui, la preuve de sa victoire se trouverait dans le recomptage des voix qu’il avait réclamé en vain. Et c’est l’argument massue que développent, inlassablement, ses partisans, depuis sa chute : « Nous avons demandé un recomptage des voix pour prouver que c’est Gbagbo qui avait gagné. On l’a refusé parce qu’on ne voulait pas que la vérité soit sue ».

Il semble que, pour eux, à force de répéter un mensonge, il finit par devenir vérité. Chaque fois qu’ils répèteront cette fable, nous nous ferons le devoir de leur rappeler les faits qui sont encore frais dans les mémoires de toutes les personnes de bonne foi. Quels sont-ils ?

Lorsque la Commission électorale, puis le certificateur de l’élection ont proclamé la victoire de M. Alassane Ouattara, ni Laurent Gbagbo, ni le président de la Cour constitutionnelle, personne n’a mis en cause les chiffres donnés.

Personne n’a dit qu’il y avait eu un mauvais comptage des voix et que, en réalité, c’était Laurent Gbagbo qui avait eu le plus de voix. Personne n’a réclamé un Recomptage des voix.

Non. Yao N’Dré a dit que les chiffres étaient exacts, mais qu’il y avait eu fraude dans dix départements, au nord et au centre, régions où M. Ouattara

avait pratiquement raflé toutes les voix. En conséquence, il décidait d’annuler celles de ces dix départements. C’est en les annulant que M. Laurent Gbagbo devenait vainqueur.

Or, cette décision de Yao N’Dré posait plusieurs problèmes.

D’abord, il avait été le seul à avoir vu, depuis Abidjan, des fraudes massives, là où tous les témoins et observateurs présents ont relevé des incidents mineurs. A la fin des opérations de vote, les préfets nommés par Laurent Gbagbo avaient transmis leurs rapports dans lesquels ils ne signalaient rien de spécial. Et ce, à un moment où personne ne savait qui avait gagné, ni qu’il y aurait des problèmes. On ne peut donc pas soupçonner leurs rapports d’avoir été partiaux.

D’ailleurs, jusqu’à ce jour, personne ne les a mis en cause. Les reportages de la télévision, contrôlée par Gbagbo, avaient aussi dit que tout s’était bien passé dans ces régions. Les nombreux observateurs dépêchés sur place avaient dit la même chose.

Où donc et comment Yao N’Dré avait-il vu ces fraudes massives ?

En deux jours, sans quitter Abidjan, il avait bouclé ses enquêtes et décidait d’annuler TOUTES LES VOIX de ces dix départements. Y avait-il eu fraude dans TOUS les bureaux de vote de ces régions ? On a parlé de voitures cassées, de femme violée. En quoi ces incidents, certes déplorables, entachent-ils la sincérité des votes des localités où ils se seraient produits ?

Quelle loi de ce pays dit que, s’il y a des fraudes ou des incidents dans un bureau de vote d’une localité, il faut annuler toutes les voix de cette localité ? Il n’y en a pas ! La loi à laquelle se réfèrent Laurent Gbagbo et ses partisans dit que, en cas de fraudes massives, si leur prise en compte conduit à inverser les résultats du scrutin, on l’annule et l’on reprend l’élection sur tout le territoire. Donc, s’il y avait eu des fraudes massives, comme l’a dit Yao N’Dré, dans la mesure où leur prise en compte devait conduire à modifier le résultat donné par la CEI, la seule chose que la loi l’autorisait à faire était d’annuler l’élection et de demander sa reprise. C’est donc bien Yao N’Dré qui a violé la loi en inversant les résultats, pour cause de fraudes qu’il avait été le seul à avoir vues. C’est ça qui est la vérité!

D’où est donc sortie cette histoire de recomptage ? Il fallait recompter pour démontrer quoi ? Que Gbagbo avait eu plus de voix que Ouattara ? Avec ou sans

les voix illégalement annulées ? C’est longtemps après que la crise a commencé, lorsque Gbagbo et ses partisans ont vu que personne, dans le monde entier, à part quelques intellectuels camerounais exilés sur les bords de la Seine, ne voulait leur donner raison, qu’ils ont sorti de leur manche cette histoire de recomptage. Alors que depuis des mois, les bulletins et procès-verbaux étaient sous leur entier contrôle. Qui prennent-ils pour des imbéciles ?

Venance Konan

*

« Quand on veut répondre à un intellectuel, c’est par des arguments bien étayés qu’on procède et non par des injures, ni par des arguties de bas étage ».

Julius Blawa Gueye.

**

« Lorsque quelque chose ne plaît pas, la tendance humaine et naturelle est de s'en débarrasser, d'une manière ou d'une autre ». Léandre Sahiri.

*

Pour vous procurer ce nouveau livre de Léandre Sahiri

Contact : 0044 75 56 56 33 86 / 0033 6 98 58 47 13

Page 9: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 9

FFFRRRAAANNNCCC--- PPPAAARRRLLLEEERRR Une rubrique du Doyen Thomas Oholli Niamké, pour nous aider à y voir clair dans les problèmes et situations que nous vivons au quotidien.

LLee CCoonnttiinneenntt AAffrriiccaaiinn eesstt eenn

PPéérriill !!

DDiiaassppoorraa,, aauu sseeccoouurrss,, ppoouurr

llee cchhaannggeemmeenntt!!

Tout changement suppose un défi à

relever. Et ce défi n'attend point. Le

changement est nécessaire,

indispensable, surtout quand la

situation devient indécente,

inconfortable, insupportable. Mais, il

ne faut pas perdre de vue que c’est un

processus difficile, mais pas

impossible. Il est possible d'y

accéder. Il suffit de se poser les

questions suivantes : pourquoi vit-on ? Comment vit-on ? Pourquoi une si grande disparité entre les uns et les autres?, etc.

Si donc, nous sommes d’accord que le

changement est une nécessitée vitale,

on peut aussi se demander : Y-a-t-il, parmi les membres de la communauté, un groupe d’individus qui doivent seuls accepter les sacrifices pour le changement ? Y-a-t-il un groupe qui est spécialisé pour réfléchir, pour analyser la situation, pour manifester la colère au nom de tous? Y-a-t-il un groupe qui doit seul s’engager dans le combat pour le changement ?, etc.

Soyons les artisans du changement

La vie nous soumet, chaque jour, à des

épreuves pour tester notre courage

et notre volonté, quant au

changement.

En ce moment précis, le continent

africain est en péril. Il n'y a point à

prétendre que tout va bien et que rien

ne se passe, ni à prétexter que nous

ne sommes pas prêts.

Dans la vie, rien ne se rattrape. Une

semaine qui passe emporte avec elle

trop de jours pour nous permettre

d'accepter ou pas notre sort. Que

chacun de nous soit l’artisan du

changement tant désiré dans le

monde, au niveau individuel et

collectif. Ce changement a peut-être

besoin d'une seule personne, d'un seul

moment et d'une seule action pour se

réaliser. Qui sait ? Mais, la présence

d'un bon nombre de personnes

engagées est nécessaire et

prépondérante, des personnes ayant

des connaissances du pourquoi et

comment parvenir au changement.

L’union fait la force

Pour parvenir au changement, on a

toujours besoin d'un bon nombre de

personnes pour activer le processus,

parce que…

- Ensemble, nous sommes plus forts

que divisés,

- Ensemble et en unisson, nous

sommes plus efficaces,

- Ensemble, nous sommes beaucoup

plus créatifs qu'individuellement,

- Ensemble, nous créons un impact et

comprenons mieux le pourquoi du

besoin...

Le changement est le résultat final

d'une pensée positive.

Le changement n'est point une

question de chance. Le changement

est issu d’une réflexion, d'une

décision et d’une action positives,

avec le cœur d’un peuple engagé,

déterminé. On n’attend pas le

changement. Il faut l'activer pour

l'obtenir. Dans toute société, le

changement ne devient possible et

acquis que lorsque le peuple s’engage

et se met en action pour accéder à

une autre vie. Ceci a besoin du geste

d'une personne à un moment, et en

son temps.

Mon appel

C’est pourquoi, je lance ici l'invitation

à vous tous les Africains et les

africaines du monde, y compris les

Africains-Caribéens et les Africains-

Américains du Nord et du Sud, pour

une réflexion commune, une

organisation commune qui visera à

conduire à une conscience commune, à

une décision commune, en vue du

changement de la situation qui

prévaut sur notre terre-mère,

l’Afrique, qui est en péril.

Croyez-moi, nous pouvons

atteindre et ce changement. Il

suffit de créer la confiance entre

nous, de communier ensemble

dans la transparence à travers

une inspiration combinée du cœur

et de l’esprit.

Il y a un temps pour s'éloigner du

groupe ; mais il y a un temps aussi

pour se joindre au groupe et pour

réfléchir, pour trouver des recettes,

pour agir!

Le doyen Thomas Oholli Niamké,

Londres *

*

Quand un Chinois te dit : "Je m'appelle Jean-Louis". Tu fronces

les sourcils et tu lui dis : "Ah bon, ça fait bizarre, je pensais que tu avais un nom chinois genre Jong

Li". Quand un Indien te dit : "Je m'appelle Raphaël". Idem, tu lui

diras encore : "Ah bon, je pensais que tu avais un nom indien genre

Rajiv". Quand un Arabe te dit : "Je m'appelle Maurice". Toujours

étonné, tu lui diras : "Ah bon, t'es sûr que tu ne t'appelles pas Mouloud ?". Mais, quand un

Africain te dit : "Je m'appelle David", Tu trouves cela plus que

normal. Par contre, s'il te dit: "Je m'appelle Makanda", tu trouveras

cela anormal, et tu fronceras les sourcils... Et là, interloqué, tu lui

demanderas: "Euhh en fait, t'as pas un prénom? Un prénom plus commun, un nom de baptême

quoi ?". Qui parmi nous ici peut nier que

ça ne lui ai jamais arrivé? A vous d'y réfléchir...

Ndona Mayinga Mayambu via

Jules Kazy. Source : Diaspora Africaine.

Page 10: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 10

C E C I E S T V O T R E P A G E P U B L I C I T A I R E P O U R V O S A N N O N C E S

TTTAAAMMM---TTTAAAMMM,,, SSSOOOUUURRRCCCEEE DDDEEE

MMMEEESSSSSSAAAGGGEEESSS SSSOOONNNOOORRREEESSS,,,

TTTAAAMMM---TTTAAAMMM………

ANNONCES

Bientôt se tiendra à Londres, en Angleterre, une grande conférence internationale sur l’actualité en Côte d’Ivoire. Thème : « Information et débat sur la situation sociale et politique en Côte d’Ivoire »

*

Chanteuse Professionnelle

et mère d’un enfant autiste, je suis

également Présidente-

Fondatrice de l’ONG AEAA (Aide aux Enfants Autistes d’Afrique). Sur le continent, la rareté (ou

souvent l’inexistence) de structures adéquates pour l’encadrement de ces enfants est une évidence. C’est pourquoi je suis heureuse de vous annoncer que, très bientôt, ouvrira le 1

er centre d’accueil et d’éveil de mon

ONG à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il s’agira d’un centre équipé d’ordinateurs avec connexion internet, d’une salle de jeux pour les enfants avec télévision écran plasma. Le centre accueillera les enfants par groupe de 5 ou 10, de 9H à 10H et un autre groupe de 13H à 16H.

A moyen terme, l’objectif est d’ouvrir deux autres centres de ce genre dans deux autres pays africains.

J’ai besoin de vos conseils, de vos idées et suggestions, mais aussi de votre apport de tout genre.

*

Opportunités et Offres

L’Association AFUSE Propose des cours d’initiation et de maintenance informatique (Cours en groupe ou individuel à votre domicile). Accompagnement des personnes en difficulté pour les démarches administratives et sociales. Contact : 06 26 03 26 13 / 06 27 29 59 23 Email : [email protected]

*

L’espace Anibwé

L'Espace Culturel Panafricain

Anibwé propose : librairie, Edition, manifestations culturelles tout au

long de l'année. 52 rue Greneta 75002 Paris. France

Tel/Fax: 0033(0)1 45 08 48 33 Email: [email protected]

www.anibwe.com

*

Découvrez la librairie en ligne : livres et auteurs issus de toute l'Afrique, ainsi que la Revue des bonnes nouvelles d'Afrique qui vise à répandre l'AFROPTIMISME. www.diasporas-noires.com

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A Londres. Chaque mois,

votre journal gratuit

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Tel. 08432899053 or Mob. 07853 41 42 89

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*

*

Appel à contribution pour un projet d’ouvrage

collectif. Libérez votre créativité !

Écrivains Francophones d’Amérique lance un appel à contribution pour recueillir des

textes dans le cadre d’un projet de publication d’un ouvrage collectif.

Cet appel est lancé à toute personne désireuse de participer à cette à cette

initiative, membres et non-membres. Les genres littéraires choisis sont la nouvelle et

la poésie. Les textes soumis doivent être inédits et non soumis pour publication ailleurs. La

longueur de la nouvelle soumise ne devra pas dépasser les 1500 mots. Chaque. Le nombre de poèmes est limité à cinq (5).

La date limite de la réception des textes est

le 15 mai 2013. Un montant de 20 S couvrant les frais

administratifs pour l’ouverture du dossier doit être envoyé avec les textes.

Le chèque doit être libellé au nom de : Les Écrivains francophones d’Amérique

(inscrire la mention ouvrage collectif)

Pour toute information, veillez prendre contact avec nous : Ghislaine Sathoud

Responsable du projet de publication

gsathoud @hotmail.com

*

C ET T E P A GE PU BL IC I TA I RE V OUS ES T

RE SE RV EE POU R VO S A NNO NCE S

Page 11: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 11

PPaarroolleess,,

mmuussiiqquuee eett

ppoolliittiiqquuee [Nous publierons des textes en rapport avec la vie des artistes. Nous vous invitons à proposer pour cette rubrique des textes de chansons qui vous ont plu ou qui ont une certaine portée (morale, civique, politique par exemple) ou qui reflètent l’actualité. Vous pouvez les accompagner d’un commentaire. D’avance merci].

EEnn cchhaannttaanntt lleess lloouuaannggeess

ddee FFaauurree GGnnaassssiinnggbbéé,, AAïïcchhaa

KKoonnéé nnoouuss iinnssuullttee ttoouuss..

Hier, j’ai dû supprimer de mon blog deux commentaires d’internautes togolais, l’un appelant les Togolais à aller attaquer les Ivoiriens au Togo, et exiger qu’Aicha Koné rembourse aux Togolais ce qu’elle a pris avec Faure Gnassingbé pour faire son morceau, l’autre traitant les Ivoiriens d’opportunistes… Le genre de messages qui amènent à des violences gratuites et insensées.

Aicha Koné seule sait ce qu’elle y a gagné

Qu’on se le dise, chers compatriotes, cette chanson n’est pas une histoire entre Togolais et Ivoiriens. Aicha Koné n’a consulté aucun Ivoirien avant d’aller faire cette chanson, et c’est elle seule qui sait ce qu’elle y a gagné. C’est elle seule qui doit être attaquée, harcelée, huée… jusqu’à ce qu’elle monte au créneau et dise ce qu’elle y a gagné. Elle et son héros national, son dieu Faure Gnassingbé. Le chef d’Etat capable d’aller commanditer une chanson qui le loue, pendant que les fonctionnaires du pays qu’il prétend diriger sont dans les rues, plaidant pour une amélioration de leurs minables salaires, pendant que six mois après la rentrée les étudiants de son

pays n’ont pas encore touché une seule tranche de leurs aides, pendant que chaque jour, chassés par la misère et le désespoir, des centaines de jeunes Togolais se lancent dans des aventures sans issue vers des destinations incertaines.

Chers frères ivoiriens, rassurez-vous, les Togolais ne sont pas xénophobes. Vous êtes chez vous au Togo, tout comme nous, Togolais, sommes chez nous en Côte d’Ivoire. Et s’il arrive à vos frères réfugiés d’être injustement maltraités durant leur exil sur le sol togolais, n’y voyez aucune trace de xénophobie des Togolais, mais de la mauvaise foi, l’incapacité et l’irresponsabilité de ceux-là qui dirigent leur pays d’accueil. Le Togo ne va pas bien. Le Togo d’Eyadema, de ses fils et de son clan est un cauchemar pour les Togolais. Voilà pourquoi, nous, milliers de jeunes Togolais, sommes en exil, incapables de retourner chez nous. Vos frères réfugiés ne sont que des victimes parmi les millions de victimes que nous sommes. Voilà en quoi le cantique d’Aicha Koné à son idole Faure Gnassingbé vous insulte, tout comme nous….

Les artistes africains doivent éviter de transmettre des messages insensés et de défendre des causes perdues

qui amènent à des violences gratuites J’apprécie beaucoup le courage des artistes ivoiriens. C’est le premier pays de notre sous-région où l’on sent le plus l’engagement des artistes dans la vie sociopolitique de leur pays. De Tiken Jah Fakoly et Alpha Blondy à Magic System, en passant par Petit Yodé, Soum Bill… les artistes ivoiriens ont toujours défendu, malgré leurs différentes convictions, la Côte d’Ivoire contre la guerre allumée par les hommes politiques depuis les années 2000. Je partage cette conception de l’artiste qui doit être un porte-voix de son peuple, pour dénoncer et affronter les dérives des politiques.

Je partage aussi l’idéal de ces artistes africains qui suppriment les frontières de leurs pays, et parlent, au nom de l’unité africaine, pour d’autres pays. Il est d’ailleurs anormal, aberrant qu’un artiste africain enferme sa voix et sa lutte dans son pays, insensible aux misères des peuples voisins. Mais que ces artistes prennent bien le soin de se renseigner sur les réalités, les vraies, des pays pour lesquels ils veulent jouer les porte-voix.

On se rappelle cette chanson de Petit Yodé, un chanteur ivoirien très écouté au Togo, qui s’égosillait « Togolais, laissez-le gouverner, c’est lui l’avenir du pays… », parlant de Faure Gnassingbé, quand ce dernier se faisait introniser en 2005 par les barbares de l’armée togolaise dans le sang des Togolais, à la mort de son boiteux dictateur de père Eyadema. « On ne donne pas un nom gratuit… si son père l’a nommé Faure, c’est parce qu’il est vraiment fort… », chantait-il avec un cynique humour, au moment où Faure Gnassingbé et ses frères envoyaient les militaires et les milices drogués de leur défunt père décapiter les Togolais révoltés dans les rues.

Aujourd’hui, c’est une mémé-has-been, courant derrière un come-back difficile, qui vient chanter aux Togolais les louanges d’un président dont elle ignore tout jusqu’au nom, comme elle l’appelle dans la chanson « Faure Eyadema ». Qu’Aicha Koné dise combien d’écoles primaires gratuites elle a visitées au Togo et les conditions dans lesquelles travaillent les élèves et les enseignants – au moment où de petits enfants sont en train de se faire assassiner par les militaires et gendarmes togolais pour avoir manifesté contre les mauvais traitements dont sont victimes leurs enseignants, combien de femmes elle a vues accoucher par césarienne et les conditions dans lesquelles elles ont été traitées, combien de Togolais lui ont affirmé qu’ils vivent en paix au Togo, combien lui ont déclaré qu’ils prospèrent au Togo… Peut-être que Faure Gnassingbé a fait loger la diva au palais de la Présidence pendant un bout de temps, et son début de vieillesse lui a fait confondre la Présidence et le Togo.

Le comble de la loufoquerie, c’est quand, pour se justifier sur sa page Facebook, mémé Aicha se définit comme une panafricaniste, une africaine de cœur… qui chante pour unir les Togolais.

Ah oui, le panafricanisme !

Encore ce mot, le panafricanisme. Il nous en fera voir de toutes les couleurs ici, ce mot. Quelle grande bouillabaisse que ce panafricanisme-là ! Tout le monde y met ses ingrédients et on ne s’y retrouve plus. Au nom du panafricanisme, Aicha Koné, gâteuse, chante des louanges à ce Faure Gnassingbé-là qui est aujourd’hui l’un

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 12

des présidents les plus mal élus, les plus détestés du continent noir. C’est sûrement son cadeau de grande panafricaniste aux Togolais pour la commémoration, le 27 avril dernier, du cinquante-troisième anniversaire de l’indépendance de leur pays. Pauvre du panafricanisme. Pauvre de nous Togolais !

David Kpelly Source: davidkpelly.mondoblog.org

*

A lire dans notre prochaine parution :

L’interview historique d’Alpha Blondy

(Avec un franc-parler décapant, l’artiste parle d’Alassane Ouattara et du RDR, de feu Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, ainsi que de Mme Dominique Nouvian Folleroux Ouattara...).

*

Après l'arrestation d'un couple tunisien pour avoir échangé un baiser en public, les Tunisiens se sont rassemblés sur l'avenue Bourguiba pour un gigantesque défilé d’échange de baisers en

soutien à ce couple arrêté, sous le

slogan « qu'ils arrêtent tous les

amoureux de la Tunisie ».

Patrice Piardon

*

CCCooonnnssseeeiii lll llleeezzz

««« LLLeee FFFiii lllaaammmeeennnttt »»»

ààà vvvooosss pppaaarrreeennntttsss ,,,

ààà vvvooosss cccooonnnnnnaaaiiissssssaaannnccceeesss ,,,

ààà vvvooosss cccooolll lllèèèggguuueeesss ,,,

ààà vvvooosss aaammmiiisss………

Point de vue

LLaa rrééccoonncciilliiaattiioonn eenn CCôôttee dd’’IIvvooiirree

Pour la réconciliation, il y a du pain sur la

planche et les questions demeurent : Quels

sont les faits auxquels la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) s’intéresse ?

Quelle période est prise en compte ? Comment

seront entendues les victimes? Quelles

mesures sont prises pour assurer leur

protection? Quel sort sera réservé à ceux qui

avoueront leur crime ? Est-ce que la

commission donnera une image juste et impartiale pour gagner la confiance de tous les

Ivoiriens ? Etc.

Prononcez-vous ! Faites

connaître votre point de vue

Nous publions ci-dessous le point de vue du juriste ivoirien Nick de Bessou, sous forme de lettre ouverte adressée

au président de la CDVR.

AAddrreessssee àà

MMoonnssiieeuurr CChhaarrlleess

KKoonnaann BBaannnnyy

Monsieur le Premier Ministre Banny, Président de la CDVR,

Je voudrais, en tant qu’ivoirien, juriste et Président du Forum pour la Démocratie et la Résolution des Crises (FDRC), m’adresser à vous sur l’épineux problème qu’est la Réconciliation.

Avant d’aborder le sujet de la Réconciliation, j’aimerais faire des observations sur lesquelles vous pourriez vous prononcer plus tard. 1/ Votre nomination à la tête de la CDVR. L’ordonnance No 2011-167 du13 juillet 2011 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) s’est faite avant les élections législatives du 11 décembre 2011. L’Assemblée Nationale est l’organe le mieux outillé pour statuer sur le problème de la Réconciliation, un problème national et non un problème personnel ou politique. Le Chef d’Etat M.

Ouattara ne peut prendre sur lui l’engagement de réconcilier les ivoiriens par une ordonnance, en vous nommant à la tête de la CDVR. Pourquoi n’a-t-il pas attendu la mise en place de l’Assemblée Nationale afin que celle-ci se prononce sur le sujet ? Qu’est ce qui pressait le Chef d’état ? Rien.

De ce fait, votre nomination est inappropriée pour les raisons que je vais énumérer ici :

- Votre appartenance au RHDP, militant du PDCI donc partie prenante dans la crise. Pas d’indépendance politique et la CDVR ne satisfait pas les attentes de la population et ne lui inspire pas confiance. Vous ne pouvez être juge, jury et bourreau dans un dossier qui vous implique. Il n’y a aucune indépendance et les populations n’ont aucune confiance en votre structure.

- Le Chef d’état est aussi partie prenante dans la crise et ne saurait réconcilier les Ivoiriens. Il devait laisser cette latitude aux parlementaires qui trouveraient la formule appropriée et les hommes et femmes pour le boulot, afin de satisfaire toutes les parties. Par conséquent, au nom des Ivoiriens réunis ici, je récuse votre structure, la CDVR. 2/ Vos actes et le célèbre mutisme affiché. Depuis la création de la CDVR, vous n’avez jamais incité ou exhorté le gouvernement à passer des lois dans le sens de la réconciliation, démontrant votre bonne foi. Des concerts ont été organisés, çà et là, baptisés « caravane de la réconciliation », à laquelle vous aviez brillé par votre absence. Vous n’avez jamais encouragé le gouvernement à appliquer l’article 12 (exil) de notre Constitution, afin de faire revenir au pays nos frères et sœurs en exil. Vous n’avez jamais mentionné la misère que traverse nos frères et sœurs en exil ou essayé de leur rendre visite pour leur apporter compassion et ou soulagement. Vous n’avez jamais encouragé ou exhorté le gouvernement à libérer les prisonniers politiques et militaires croupissant dans les goulags. Vous n’avez jamais critiqué ouvertement ou vertement la traque des militants LMP, leurs arrestations arbitraires, la torture, la violation de leurs droits constitutionnels et leur embastillement.

3/ En vérité, la CDVR n’œuvre pas véritablement pour la réconciliation et la paix dans notre pays

4/ Votre position ambiguë vis-à-vis du gouvernement.

Le gouvernement souhaite d’abord que la justice se prononce avant toute

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réconciliation. C’est une bonne chose, mais il y a un souci majeur. Seuls les militants LMP sont inquiétés par la justice ivoirienne. L’autre camp jouit d’une immunité particulière, malgré les nombreux rapports accablants des organisations nationales et internationales des droits de l’homme. Ceci a pour conséquences immédiates, la « justice des vainqueurs ». L’on ignore, jusqu’à ce jour, votre position sur le sujet et vos critiques sont de plus en plus inexistantes.

5 / votre structure n’a pas les compétences et l’expertise de réconcilier les ivoiriens

Le Président Gbagbo avait initié le Forum de la Réconciliation en novembre 2001, confié à la société civile dirigée par Son Excellence Seydou Elimane Diara. Ce forum était calqué sur le modèle Sud-africain. Le Président Bédié et le Premier ministre Ouattara ont été encouragés à rentrer d’exil à l’aide de lois, garanties et autres instruments. Une loi a été votée pour leur accorder le statut d’anciens hommes d’état avec comme avantages, des résidences, un salaire, un véhicule de commandement et une garde rapprochée de leur choix.

Qu’est-ce que le gouvernement actuel a concrètement fait ? Rien de tout ceci. Les leaders du FPI et LMP sont en prison ou en exil. Leurs comptes bancaires sont gelés. Leurs résidences sont illégalement occupées. Ils broient du noir en ce moment et les plus malchanceux ne sont plus de ce monde par manque d’argent pour se nourrir ou se soigner. Le cas le plus célèbre est celui du ministre Antoine Bohoun Bouabré. Cette loi n’a jamais été abrogée et s’applique à ces anciens hommes d’état. Elle garantit l’immunité à ces hommes et femmes d’état. La CDVR n’a jamais abordé le sujet avec le gouvernement et est restée muette comme si ces anciens hommes d’état n’y avaient pas droit ou encore étaient considérés comme des ennemies de l’état de Côte D’ivoire.

On ne peut dire que la réconciliation des Ivoiriens est copiée sur le modèle Sud-Africain. Nelson Mandela a été libéré de prison et s’est assis avec son adversaire

Peter Botha pour réconcilier les Sud-africains. Ce qui n’est pas le cas en Côte D’Ivoire. Le cas ivoirien actuel n’est pas basé sur le modèle Sud-africain, mais il est le fruit politique du Chef d’état M. Ouattara. C’est une réconciliation version Ouattara. Finalement sur le même sujet, vous ne nous avez pas encore dit qu’est-ce qui n’avait pas marché avec les résultats du forum de 2001 et aussi expliquer le coup d’état manqué de septembre 2002 avec comme corollaire la partition du pays. Finalement, sur le sujet, nous n’avons aucune garantie que votre structure a les compétences et l’expertise de réconcilier les ivoiriens.

6/ vos actions et votre mutisme légendaire vous condamnent

« Qui ne dit rien, consent ! ». La population et la diaspora ont observé que le gouvernement actuel essaie, tant bien que mal, d’effacer toutes les traces du Président Gbagbo dans l’esprit des populations, notamment à travers la destruction des monuments érigés par cet homme d’état et aussi par le baptême de certains projets donnant la part belle au Chef d’état, M. Ouattara et son entourage. Nous avons par exemple l’université Gon Coulibaly et l’université Alassane Ouattara. Le pont qui devait porter le nom du Président Gbagbo a été

baptisé « Pont Henri Konan Bédié ». L’autre observation est que le gouvernement actuel, à travers la CDVR, impose la réconciliation aux Ivoiriens sinon à l’autre camp traqué, torturé, emprisonné à accepter les conditions sur la table. C’est une réconciliation des vainqueurs, un peu à l’image de Nuremberg en 1945. C’est une réconciliation de façade, car elle ne satisfera jamais les attentes des populations et créera des frustrations et crises, à la longue.

Le gouvernement actuel est conscient de ces faits et ne fait rien pour s’approprier les revendications ou conditions de l’opposition pour une réconciliation réussie ou apaisée. Le but est de mettre l’opposition devant les faits accomplis et l’accuser, à tort ou travers de l’échec de la réconciliation, dédouanant de ce fait le Chef d’état M. Ouattara. Et, vous ne dites et ne faites rien.

En conclusion, la CDVR est rejetée par la diaspora et par la population ivoiriennes, parce qu’elle n’inspire pas du tout confiance. Si les autorités ivoiriennes sont soucieuses de créer de bonnes conditions pour la réconciliation, elles doivent dissoudre la CDVR actuelle et la remplacer par une autre structure, plus indépendante et moins partisane. Nous exhortons les autorités ivoiriennes à

confier ce problème épineux ou ce blocage à l’Assemblée nationale et aussi ouvrir un vrai débat avec les populations, afin de recenser leurs inquiétudes et propositions pour une bonne réconciliation. Si une nouvelle structure est en place, le FDRC peut l’accompagner en faisant des propositions pertinentes.

Je vous remercie.

Nick De Bessou,

*

LLEE SSIILLEENNCCEE

DDEESS IINNTTEELLLLOOSS

Ils ont déserté l’arène Se sont réfugiés Derrière un silence couard Et libre le champ Aux politicards braillards. Du confort de leur silence De leurs lâchetés douillettes De leurs tours d’ivoire Impassibles ils regardent La tour Eiffel des cadavres Monument du martyr Du peuple abandonné. Ils ont rangé leur stylo Ils ont fermé leur papyrus Ils ont verrouillé leur cœur. Les pleurs du peuple en écho Se brisent sur la muraille indifférente De leurs parchemins stériles Savants, doctes, intellos Un chapelet de mots Vides et creux….

Macaire Etty (Extrait de Mes Saintes Colères,

inédit)

*

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TTIIBBUURRCCEE KKOOFFFFII ::

«« JJ’’AACCCCUUSSEE SSOORROO

GGUUIILLLLAAUUMMEE »» Interpellé par le journaliste sur ces violations des droits de l’homme par les rebelles, M. Soro Guillaume, ex-Premier ministre de la République indépendante et souveraine de Côte d’Ivoire, président de l’Assemblée nationale dit ceci : « Je regrette la façon sommaire dont ces organismes travaillent : la rébellion ivoirienne n’a jamais coupé de bras, ni violé, ni creusé des charniers ».

Pour peu, M. Soro Guillaume nous dirait que la rébellion n’a jamais tué ! Comme c’est triste !

Allons ! Nous faudrait-il dispenser des cours de morale à M. Soro Guillaume pour qu’il sache que tuer des civils désarmés est un acte de violation des droits de l’homme ? Et que cela justifie une interpellation de la part de l’ONU et des organismes humanitaires ? Les Escadrons de la mort, tout aussi dénoncés par L’ONU, n’ont jamais non plus, violé, ni coupé de bras. Leurs crimes sont-ils moins des crimes ?

M. Soro doit faire l’effort de comprendre que l’inacceptabilité d’un crime n’est pas fonction du bras, de l’oreille ou des testicules de la victime que le criminel a laissé (s) intact/s/ (sans doute pour d’insolites raisons esthétiques), mais du principe même du crime ; c’est-à-dire l’acte de tuer un homme, d’ôter (pour quelque raison que ce soit) la vie à notre semblable. C’est un acte prohibé par toutes les cultures du monde, du plus

lointain de notre Humanité naissante aux âges avancés d’éclaircie morale.

Malgré nos égarements actuels, nous Ivoiriens, sommes, après tout, des gens civilisés, bons et gentils ; nous n’avons pas de tradition de crimes. Cette guerre est un malheur qui nous est arrivé, et nous devrions en être gênés. Nous n’avons pas à chercher à justifier des tueries, ni à établir une hiérarchie esthétique dans les manières de tuer. Bon Dieu !

Ce pays a tout de même des intellectuels, des gardiens de l’éthique millénaire des peuples ! Et nous ne saurions tolérer outre mesure que M. Soro Guillaume tienne des propos aussi gauches et indécents pour la morale, que ceux qu’il a tenus à Jeune Afrique à propos de ses tueries, et qui sont diffusés dans le monde entier. C’est une honte pour mon pays ! Non, M. Soro, il s’agit de la Côte d’Ivoire, tout de même !!!

Des exactions dénoncées par Humain Right Watch et le Haut Commissariat de l’ONU.

Et puis, en réalité, les viols de la rébellion ne se content plus : les dépositions des rescapées de l’enfer de Bouaké, Béoumi, Sakassou, Monoko Zohi, Guitrozon, etc., et des contrées saccagées et soumises par la rébellion, sont encore dans nos mémoires.

Nous les avons entendues à l’Assemblée nationale, et en direct. Peut-être que M. Soro ignore l’existence de ces documents audiovisuels qui font partie des archives de la rébellion ; archives qu’il tenait à détruire en cherchant à tous les prix à gérer le ministère de la Communication et à placer ses hommes à la tête des médias d’Etat…, pour falsifier notre histoire. Peine perdue ! Ces documents ont été bien conservés. Et, nous sommes un certain nombre de (vrais) patriotes ivoiriens, hier membres du ‘‘bois sacré’’, à savoir où ils se trouvent. Les témoins des supplices endurés ne les ignorent pas, les Ivoiriens des zones libres, non plus ; les victimes de ces cas de viols, encore moins.

La rébellion du Nord a fait aussi des charniers – c’est connu. Il est vrai que M. Soro appelle cela « fosse commune » ; mais, nous ne sommes pas obligés d’admettre cette nuance macabre, insalubre et suspecte qui veut altérer le crime, et qui offense la mémoire des corps suppliciés. Quoi ! Ces hommes qui sont morts, étouffés dans un conteneur surchauffé sous un soleil canaille de Korhogo, ces gendarmes désarmés et exécutés lâchement et froidement à Bouaké, puis enterrés dans une fosse

commune, tous ces cauchemars de notre septembre noir de 2002, relèvent-ils d’une banale esthétique fictionnelle ? Non, M. Soro, non !

M. Guillaume Soro peut chercher à se faire une nouvelle virginité (si tant est qu’il ait jamais été vierge !) en abusant de la générosité complaisante des simples d’esprit, mais pas de la vigilance de ma mémoire, ni de celle des Ivoiriens lucides et sérieux.

Je l’invite donc à observer un peu de décence sur ces questions hautement éthiques et humanitaires. Car les propos qu’il y émet heurtent sérieusement ma sensibilité d’intellectuel et offensent le double humanisme chrétien et « bossoniste » (animiste si vous préférez) qui fondent mon éducation.

Tiburce Koffi

(Extrait de « Réaction à l’interview de Soro guillaume. Source : Le Blog de

Tiburce Koffi).

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UUnn vveettoo ppoouurr

ll’’AAffrriiqquuee

Entendez-vous les cris de ceux qui pleurent ? Entendez-vous les soupirs de ceux qui souffrent ? Voyez-vous la misère de ceux qui n’ont jamais rien eu ? Sur eux, la douleur règne en seigneur Sur eux, la mort règne en maîtresse Alors je le dis sans détour Qu’on est bien loin des promesses d’un monde meilleur Qu’on est bien loin d’un monde de paix et de sécurité. Nous sommes dans le feu de l’injustice. Nous sommes sous le soleil brûlant de la tyrannie. Alors je le dis sans détour C’est un échec patent pour le monde des armes et des guerres. Il est donc temps d’agir autrement et sans discrimination. C’est pourquoi nous voulons un veto. Un veto pour l’Afrique Un veto pour tout recommencer Un veto pour offrir au monde un peu d’humanité Un veto pour l’Afrique Un veto pour dire non à la prolifération des armes Un veto pour faire bien cohabiter les peuples du monde Un veto pour l’Afrique Un veto pour tout rééquilibrer Un veto pour donner à ceux qui souffrent une lueur d’espoir Un veto pour l’Afrique Un veto pour tout simplement exister Un veto pour nous exprimer Un veto pour l’Afrique Un veto pour un monde plus humain Un veto pour réaliser la promesse originelle d’un monde meilleur.

Patrice Agbo, Extrait de « Le temps d’une rose ».

*

Proposez des proverbes et dictons que nous publierons dans cette rubrique. Veuillez en fournir l’origine ou la source, une signification brève ou une petite illustration. D’avance merci.

1 « Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir » Explication : Ce proverbe est utilisé pour redonner de la force et du courage à ceux qui n'en n'ont plus Il signifie : .il ne faut jamais sombrer dans le désespoir, une issue est toujours envisageable, possible. C'est très important de garder de l'espoir dans notre vie, d'avoir toujours le courage, la force de continuer, malgré toutes les difficultés, parce que la vie est synonyme d'espoir..." 2 « Bon sang ne peut mentir ». Explication : Cité par Noël du Fail dans Propos rustiques (1547), cette expression devenue proverbe est utilisée à propos de l'hérédité : bien souvent, les qualités et les défauts des parents se transmettent aux enfants. Autre proverbe ayant le même sens : Les chiens ne font pas des chats ». 3 « Selon ta bourse nourrit ta bouche ». Explication : Cet ancien proverbe cité par Gabriel Meurier (1568), était utilisé pour fustiger les personnes qui sont préoccupées par le paraître, le superficiel, c'est-à-dire les gens qui se prennent pour ceux qu'ils ne sont pas. Ainsi, ce proverbe signifie : ne vivez pas au-dessus de vos moyens. 4 « Il n'y a que le premier pas qui coûte ». Origine : Proverbe français de Mme du Deffand (1763). Explication : Dans la vie, on n'a rien à perdre, on a tout à gagner. Mais, encore faut-il se lancer, oser et commencer. Autrement, il faut pouvoir prendre des risques quand on tient à changer de situation. Ce proverbe signifie en d’autres termes : « Qui ne tente rien, n'a rien. "

Jean-René Vannier

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prononcer sur les sujets d’actualité.

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LLee nniivveeaauu ddee ccuullttuurree ggéénnéérraallee nnooss hhoommmmeess

ppoolliittiiqquueess llaaiissssee àà ddééssiirreerr

La sclérose de l'esprit aidant, l'escroquerie intellectuelle et le banditisme politique ne peuvent que prospérer et triompher. Plus on écoute nos hommes politiques, plus on constate, avec effarement, qu'ils ne lisent absolument rien. Leur niveau de culture générale laisse à désirer et va même en s'affaissant. Ils n'ont pas d'idées originales, et semblent plutôt se méfier de toute innovation pensante.

En ce sens, l'histoire et la philosophie politique ne les intéressent pas et ne les attirent pas. Leurs réflexions, dans ces domaines, sont approximatives ou nébuleuses. Manifestement, la pensée est un exercice pénible pour eux et ils n’aiment pas penser. Ils détestent la contradiction et la contestation et ils sont vindicatifs, avec la rancune tenace. Ils adorent trop les louanges pour encaisser les critiques, sans souffrance, et les attaques, sans désir de vengeance.

Dans l'ensemble, ils ne possèdent aucune éloquence personnelle. Ils improvisent, lamentablement, leurs discours, ou s'appliquent à les lire et à les débiter, d'une manière mécanique, sans aucune conviction oratoire. Leurs propos sont juste moyens et d'une rhétorique passe-partout. Les articulations peuvent véhiculer tous les sujets et s'adapter à n'importe quel auditoire. Tant les rythmes, les cadences et les intonations, sont les mêmes. C'est à pleurer de rires, bien souvent!

P a u l Z a h i r i , p o l i t o l o g u e , p h i l o s o p h e

*

Page 16: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 16

CCCEEE JJJOOOUUURRR---LLLÀÀÀ………

Une rubrique pour rappeler des faits historiques marquants.

Envoyez-nous vos textes.

Merci de nous envoyer à publier vos textes.

*

LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee (Des histoires vraies et inspirantes que vous saurez apprécier, des

conseils simples et justes que chacun de nous

devrait s'approprier dans sa vie).

~~~~

«« NNoonn,, MMoonn aammoouurr,, jjee

nnee llee sseennss ppaass bbiieenn »»

Au lit, l’autre soir avec ma femme, la température montait rapidement. Au moment de passer aux choses sérieuses, elle m’arrête et me dit : « Non, mon amour, je ne le sens pas bien… ».

Puis elle ajouta : « Je n’ai pas spécialement envie, Je voudrais juste que tu me tiennes dans tes bras. Tu n’es pas assez en phase avec mes besoins émotionnels de femme pour que j’aie envie de satisfaire tes besoins sexuels d’homme ! ».

A mon regard ébahi, elle enchaîna : « Je voudrais que tu m’aimes pour ce que je suis, et non pour ce que je fais pour toi au lit ». Comprenant que rien ne se passerait ce soir là, je n’insistai pas et je m’endormis.

Quelques temps après, comme j’avais des congés à récupérer, je décidai de passer la journée avec elle. Après un dîner dans un petit restaurant sympa, je l’emmenai dans un grand magasin de mode où je l’invitai à essayer divers vêtements, sous mon regard intéressé. Pendant un long moment, elle essaya tout ce qui tombait sous ses yeux et parada devant moi comme une star. Finalement, deux robes retinrent

spécialement son attention. Comme elle ne savait pas se décider, Je lui laissais entendre qu’elle prendrait bien les deux. A l’étage suivant, se trouvait le rayon chaussures : une paire neuve par robe semblait indispensable. Une jolie paire de boucles d’oreilles lui faisait de l’œil. Hop, dans Le panier ! Croyez-moi, ses yeux brillaient de plus en plus !!! Je la connais, je voyais monter en elle une forme d’excitation indescriptible. Elle voulut même me tester, Voir jusqu’ou j’irai, car elle s’intéressa aux bracelets de tennis. Elle n’a jamais tenu une raquette, mais bon… Je répondis oui. Puis il y eu quelques bas, de la lingerie, un foulard, les rayons parfum et maquillage et quelques bricoles. Finalement, elle me regarda avec des yeux pétillants comme du Champagne, et dit : » Ça va être cher tout ça. On passe à la caisse ? ». Quand Je répondis : « Non, Mon amour, je ne le sens pas bien… ». Son visage devint blême d’étonnement et sa bouche resta ouverte. Je lui dis alors : « Je n’ai pas spécialement envie, Je voulais simplement te voir habiller ainsi. Tu n’es pas assez en phase avec mes capacités financières d’homme pour que je puisse satisfaire tes désirs d’achats de femme ». Et comme elle me regardait avec des yeux assassins, j’ajoutais : « Je voudrais que tu m’aimes pour ce que je suis et non pour ce que je t’achète ».

Moralité : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse ».

Diané Mamadi

*

Indignez-vous "Le motif de base de la

résistance c'est l'indignation" (Stéphane Hessel).

* « Ce n'est pas en te

plaignant sur facebook que les choses changeront. La

résistance doit rentrer dans sa phase active sur le

terrain... Réveillons nous! » (Lazare Koffi Koffi).

*

VVVIIIEEE EEENNN

SSSOOOCCCIIIÉÉÉTTTÉÉÉ Une rubrique sous la direction d’Alain Tanoh Kablan pour aborder tous les problèmes de société.

*

Ma Faim

Sur ma route

En rentrant chez moi

Voyez-vous !

Tous les restaurants sont bondés de

monde :

Pour leur argent

Les gens mangent, mangent et

mangent encore

Avec ou sans appétit

Et parfois plus qu’à leur faim.

Et moi

Je pense à ma faim

Ô fidèle-compagne-de-tous-les-

jours !

Qui a beau jeu tous les jours

Dans mon ventre

De me tordre et retordre

Comme ça

Les boyaux

Et que bien souvent

Je m’ingénie à tromper

Soit en mangeant n’importe quoi

Soit en jeûnant.

Léandre Sahiri

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 17

CCCOOOUUURRRRRRIIIEEERRRSSS

DDDEEESSS LLLEEECCCTTTEEEUUURRRSSS

Nous recevons beaucoup de courriers. Nous vous en remercions. Continuez à nous

écrire.

@ Frère Léandre, c’est un plaisir de te relire après ces moments de tristesse. Je constate que le baobab reste debout. Courage. Dally Gogognon.

@ Bonjour Léandre. Merci et du courage dans ce formidable et dur travail pour éclairer les gens et célébrer nos cultures. Du courage! Léon Tuam

@ Merci de nous faire parvenir le dernier numéro du journal " Le Filament". Recevez nos encouragements pour tous les efforts consentis. Mariame Gba.

@ Je reçois assez régulièrement votre publication. Il est tout à fait normal que vous demandiez à chacun d'y participer en y envoyant des articles. Mais, quelles sont les conditions ? Les articles rédigés étant des œuvres de l'esprit, les productions sont-elles rémunérées et à combien? Confraternellement. Gervais Djidji. Réponse : Le Filament est un journal gratuit, non lucratif, sans aucune subvention. Les contributions ne sont pas rémunérées. Nous vous référons à d’autres journaux de chez nous et d’ailleurs auxquels vous pourrez, comme de juste, vendre et même bien vendre vos « œuvres de l’esprit ». Bonne chance. (NDLR)

@ Merci mon frère. On apprécie beaucoup le journal Le Filament. Je suis en train de télécharger. Igen Seri.

@ Nous avons bien reçu la revue et nous ne manquerons pas comme d' habitude de le diffuser auprès de nos amis . En toute amitié . Paul Dakeyo.

@ Grand merci pour ce journal que je vais diffuser dès à présent. Que Dieu vous bénisse pour ce grand travail et pour toutes ces informations dont nous avons toujours et encore besoin pour combattre mieux dans la prière et dans

les actions. Merci. Pasteur Emmanuel Guehi.

@ Bonjour frère. Merci du combat des idées. Face à l’obscurantisme, la lumière des idées doit triompher. Cordialement. Jean-Marie Dodo.

@ C'est toujours un événement, la sortie du Filament. Compliments. Professeur Malick Ndiaye, Université Cheikh Anta Diop, (UCSAD), Dakar.

@ Le Filament dans son essence d'objet n'est pas et ne sera jamais source de lumière. Le filament a une application limitée qui n'est pas profitable aux aveugles. Pendant qu'il existe dans ce monde des personnes dotées de toute leur faculté visuelle mais qui cependant demeurent encore aveugles a la Sagesse Pronisis de Dieu qui instruit dans le "Que faire pour arriver a un résultat profitable a tous", dans le cas d'espèce aux voyants comme aux non-voyants. Et c'est le cas de l'Afrique, continent plus riche du monde abritant population plus pauvre du monde. Quel contraste? Tout cela par manque d'illumination! Et c'est de Cette Lumière Unique dans sa quintessence et qui a la capacité de transcender les ténèbres, le temps et l'espace qu'il s'agit. Genèse 1:3. Pendant que les luminaires (Soleil, Lune et Etoiles) quant a eux, n'ont été créés qu'au 4ieme jour de la Création. Genèse 1:16-19. Excellente journée. (Jean-Didier Guigrey).

@ Bonjour. Félicitations pour le travail. Vous avez nos encouragements. (Karamoko Lancina).

@ Chers amis, je vous prie de lire cette mine d'information « LE FILAMENT ». Bon week-end. (Jean de dieu Agneau).

@ J’ai reçu votre journal libre et indépendant « LE FILAMENT ». Je l’ai lu, c’est bien je l’ai envoyé à mes amis. Merci et du courage. (Kouamé Marcelin Ourega).

@ Arrêtons les écritures "SMS", ce n'est pas agréable du tout. Nos enfants font pareil dans leur rédaction à l'école et c'est grave. Ils ne savent plus écrire, ni lire. Et nous sommes surpris de leurs résultats de fin d'année. Combien de parents prennent le temps de voir les cahiers de leçons de leurs enfants quand ils rentrent du service le soir? On dira que la journée a été longue et

difficile, donc pas le temps de voir les prestations de nos enfants. Il n'est pas trop tard pour bien faire. Soyons un modèle pour eux. Eugénie N’Guessan.

@ Chers amis, je recherche des informations et des livres concernant l'histoire ivoirienne. Je voudrais un contact aux éditions anciennement AMI, NEI actuelle. D’avance merci beaucoup de votre aide. (Io Guédé).

*

ATTENTION ! Des individus mal intentionnés sont en train de diffuser dans les emails et sur Facebook des films à caractère pornographiques à notre insu. Nous ne nous en apercevons pas, mais nos correspondants les reçoivent comme si nous étions à l'origine de la publication, et parfois même avec un petit commentaire. Si vous voyez une chose de ce genre sur mon profil ou dans votre boite de réception, avisez la personne supposée être l’expéditeur, surtout ne cherchez pas à l'ouvrir car c'est un VIRUS. Copiez et faites passer, ce message. Scannez maintenant vos ordinateurs si

vous avez des anti-virus!

*

OOuuii,, oonn ssee rréévveeiilllleerraa !!

Oui,

On sortira de cette torpeur qui,

Pour un tel peuple,

Est la honte.

Quand la France sera réveillée,

Quand la France ouvrira les yeux,

Quand la France distinguera,

Quand la France verra

Ce qu’elle a devant elle

Et à côté d’elle,

Elle reculera, cette France,

Avec un frémissement terrible,

Devant ce monstrueux forfait

Qui a osé l’épouser

Dans les ténèbres

Et dont elle a partagé le lit.

Cimper Nayra La Diotima

Page 18: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 18

LLL’’’ééécccrrriiitttuuurrreee

aaafffrrriiicccaaaiiinnneee

AAAuuu fffééémmmiiinnniiinnn Dans cette rubrique, nous présentons les textes, les études, les profils… des femmes écrivaines, en particulier d’Afrique, pour montrer que, contrairement à ce qu’on a tendance à faire croire, nombre de femmes africaines écrivent, s’adonnent aux Belles Lettres et nous gratifient de belles pages à lire.

PPoouurrqquuooii ??

Etre femme, c'est parfois très difficile. Il en a toujours été ainsi.

Etre noire et femme, c'est encore plus difficile.

Etre noire, femme et avoir des idées, des rêves, des projets…, c'est l'horreur !

Les gens ont toujours aimé le confort de "sois belle et tais-toi", dans lequel toutes les sociétés confinaient les femmes autrefois.

Seulement, les temps ont changé. Mais, pas les mentalités.

Aujourd'hui, je m'interroge :

- Pourquoi les femmes mettent-elles les bâtons dans les roues aux femmes pour des broutilles?

- Pourquoi les hommes réduisent-ils toujours la femme, à son corps et à son sexe?

- Pourquoi les bonnes idées, lorsqu'elles viennent de la tête d'une femme sont-elles presque toujours minimisées?

- Pourquoi ça vous brûle la bouche de dire à une femme "c'est très bien ce que tu fais", surtout lorsque l'on sait qu'elle fait de son mieux?

Et de vous à moi :

- Pourquoi voulez-vous que je la ferme, quand j'ai tant et tant de choses à dire?

- Pourquoi voulez vous que je sourie, alors que j'ai l'âme en berne?

- Pourquoi m'empêchez-vous d'avancer, alors qu'il y a de la place là où je veux aller?

- Pourquoi voulez-vous que je pleure lorsque je suis contente?

- Pourquoi me demandez-vous mon avis, si c'est pour ne pas en tenir compte?

- Pourquoi prenez-vous ombrage de mes idées lorsqu'elles sont belles?

- Pourquoi voulez-vous que je vous suive, si votre chemin n'est pas le mien?

-Pourquoi voulez vous que je crie, alors que vous lisez, dans mes yeux, ce que vous refusez de comprendre?

- Pourquoi voulez-vous les lauriers que j'ai tant souffert à récolter?

- Pourquoi me faites-vous chanter, alors que vous ne savez pas danser?

- Pourquoi me souriez-vous, alors que votre regard est plein de haine?

- Pourquoi ne voulez-vous pas que j'aie l'air triste, quand je suis fatiguée de le cacher?

- Pourquoi voulez-vous que je compte sur vous, alors que vous savez bien que vous n'allez jamais m'aider?

- Pourquoi devrais-je vous suivre dans la boue, alors que la terre ferme est mon choix?

- Pourquoi mettez-vous votre balluchon sur mon chariot, alors que j'ai déjà du mal à le faire avancer?

- Pourquoi n'attendez-vous que des cadeaux, alors que j'ai parfois des gifles à vous donner?

- Pourquoi me regardez-vous, si ça vous fait tant de mal de me voir ?

-Pourquoi voulez vous voir du venin là où je n'ai gardé que du miel?

- Pourquoi voulez-vous me faire boire de la ciguë, alors que je nage dans une eau fraîche?

- Pourquoi devrais-je craindre la pluie, alors que je suis trempée jusqu'aux os?

- Pourquoi voulez-vous que je cesse de rêver?

- Pourquoi ne vous construisez-vous pas des rêves pour être moins amer?

- Pourquoi dansez-vous plus vite que la musique?

- Pourquoi dire du mal, si ça ne fait que du mal?

- Pourquoi poser des questions, lorsque l'on sait que toutes les langues sont de bois?

Michelle Tanon-Lora

(Écrivaine, spécialiste en littérature enfantine et conteuse)

*

DDDiiittteeesss---mmmoooiii PPPooouuurrrqqquuuoooiii ??? DDDiiittteeesss---mmmoooiii

cccooommmmmmeeennnttt ???……… Dans cette rubrique, retrouvez chaque mois, une question suivie de réponse, avec G S Jonathan. Il s’agit d’expliquer le pourquoi et le comment des choses de la vie. Parce que « Heureux qui peut savoir l’origine des choses de la vie » (Virgile).

*

Lecteurs, lectrices, Quels sont les livres qui vous ont le plus marqué(e) dans votre vie ou que vous jugez être les meilleurs et que vous conseillerez à lire ?

Envoyez vos réponses et commentaires au Filament

([email protected])ou à Macaire Etty

[email protected] *

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 19

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

*

dddiiiaaassspppooorrraaa Une rubrique pour parler de la

vie et des activités sociales,

culturelles et politiques des

Africains de la Diaspora

* « Élevons-nous au-dessus des contingences immédiates et comportons-nous en êtres pensants et intelligents ». (Félix Houphouët-Boigny)

*

Mougins (Nice)

Devant le domicile du président

Alassane Ouattara, à Mougins,

dans le sud de la France, Abel Naki

dépose une gerbe de fleurs, en

mémoire des victimes en Côte

d'Ivoire.

*

TTiirreerr ppaarrttii dduu

ppootteennttiieell ddee llaa

ddiiaassppoorraa

aaffrriiccaaiinnee La diaspora africaine a un rôle essentiel à jouer dans le

développement du continent que ce soit en investissant dans les entreprises, en participant à la société civile ou en tant que pont unique entre les peuples d'Afrique et d'Europe. Afin de valoriser ce potentiel, le Forum de la diaspora africaine (FDA) a été créé pour permettre à cette dernière de s'engager et de participer à la concrétisation des concepts qui sous-tendent le partenariat stratégique Afrique-UE.

Tirer parti du potentiel que représente la diaspora

Le FDA a été créé dans le but d'aider l'Union africaine (UA) à atteindre son objectif de faire participer la diaspora au développement de l'Afrique. Le Dr Erieka Bennett, chef de mission du Forum de la diaspora africaine de l'UA et fondatrice de l'institution, exprime très clairement les objectifs de ce forum.

"Nous encourageons les représentants de la diaspora dans l'UE à s'intéresser d'un peu plus près à ce qui se passe chez eux, pas nécessairement à y revenir", dit-elle. "Nous leur disons: 'Aidez-nous à améliorer la situation en Afrique'. Nous les encourageons à adopter un enfant ou à consacrer 200 dollars par mois à la scolarisation d'enfants. Certains représentants éminents de la diaspora construisent des centres sportifs, etc. C'est le genre de projets auxquels nous les incitons à participer".

La diaspora africaine a un rôle à jouer dans chacun des huit partenariats établis dans le cadre du plan d'action Afrique-UE 2008-2010. Dans le domaine de la santé, par exemple, des infirmières vivant hors d'Afrique sont revenues pendant leurs vacances afin de donner un coup de main. Un autre exemple est un programme dans le cadre duquel le FDA envoie des enseignants ghanéens acquérir une expérience professionnelle aux États-Unis, après quoi ils reviennent au Ghana pour mettre en pratique leurs

nouvelles connaissances. La diaspora peut également contribuer à créer de l'emploi en Afrique.

"Nous voulons qu'ils reviennent dans leur pays pour y créer des entreprises et y exercer leurs divers talents et aptitudes", explique le Dr Bennett. "L'Afrique est une nouveau territoire que la

diaspora devrait considérer sérieusement. C'est votre maison, c'est de là que vous provenez. Il est de votre devoir et de votre responsabilité de nous aider à construire l'Afrique. Notre centre est davantage un centre de ressources, auquel les membres de la diaspora peuvent s'adresser pour obtenir des informations sur la manière dont ils peuvent commencer une nouvelle vie ici. Nous les envoyons vers les agences gouvernementales qui peuvent les aider et les soutenir dans leurs projets. Nous sommes une sorte de pont entre eux."

Se connecter avec la diaspora

Le Dr Bennett explique que le FDA s'efforce également de créer un lien affectif entre la diaspora et l'Afrique. "Nous voulons qu'ils ressentent une espèce de connexion", explique-t-elle. "Les parlements africains examinent également la possibilité d'accorder le droit de vote à la diaspora vivant en Europe et aux États-Unis. Nous voulons qu'ils ressentent une connexion, pas nécessairement un avantage. Il s'agit plus d'un sentiment et d'un sens de l'engagement. Vous êtes Africain lorsque l'Afrique naît en vous. Nous voulons que les gens ressentent une sorte de fierté d'appartenance et un engagement envers ce continent."

Encourager la participation de la diaspora

L'UA et le gouvernement ghanéen organisent, du 23 au 25 mai, un colloque international pour commémorer la vie du Dr Kwame Nkrumah, auquel participeront le FDA et des représentants de la diaspora. Ce colloque est le point d'orgue d'un programme étalé sur une année visant à commémorer le centième anniversaire de la naissance du Dr Nkrumah, défenseur influent du panafricanisme au 20e siècle et ancien dirigeant du Ghana.

Le FDA souhaite également que la diaspora participe à des activités panafricaines sur le sol européen. Il

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 20

voudrait également que les dirigeants africains considèrent la diaspora comme un point de contact exceptionnel à l'étranger.

"La diaspora pourrait - et devrait - être un groupe de pression important susceptible d'attirer diverses possibilités de financement et d'encourager des partenariats solides avec les pays de l'UE," explique le Dr Bennett. "Une de nos actions consiste à encourager les dirigeants africains qui se rendent à des réunions en Europe à rencontrer les membres de la diaspora africaine, à renforcer leur sentiment d'appartenance à l'Afrique et à leur expliquer à quel point leur engagement est important."

Dr Erieka Bennett

Le Dr Erieka Bennett est la fondatrice et la chef de mission du Forum de la Diaspora Africaine (FDA). Elle est également conseillère auprès de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'un des conseillers du président du Ghana. Le Dr Bennett a joué un rôle déterminant dans l'élaboration de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA ou Loi sur la croissance et les opportunités de l'Afrique) et était l'une des personnes chargées de conseiller les architectes du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). En 2007, la Banque mondiale et la division africaine du FMI lui ont décerné le Prix mondial du Leadership pour ses travaux avec la diaspora africaine.

*

Dans son traité politique « Que

faire ? », écrit et publié en février

1902, Lénine (Vladimir Ilitch

Oulianov), homme politique russe,

fondateur de l'Union soviétique, fait

observer que « la conscience

politique de classe ne peut être

apportée à un individu opprimé que

de l’extérieur ». Cette assertion

souligne et confirme le rôle

prépondérant de la diaspora. En

effet, pour Lénine, les gens de la

diaspora, c'est-à-dire les citoyens

vivant à l’étranger, ont toujours été

le pivot ou le levier des révolutions

et des changements opérés dans

leurs pays d’origine. Qu’en est-il de

la diaspora africaine ?

Exprimez-vous.

*

ÂÂMMEE EENN PPEEIINNEE

Je voulais me jeter Dans le vide Et planer Sur ces rochers rigides Pour en finir Avec la vie Quand une voix magique Me dit, Lyrique Non pas vous Vous êtes si splendide Et paraissez si solide Le monde est fou Certes, mais alerte, Ne restez pas inerte Car vous Altesse Même dans la détresse, Pouvez le transformer Alors ne gâchez pas Votre joli minois Ne lâchez pas prise Oh ! surprise, Souriez Chantez Apprivoisez la vie.

Marcelle Obrou Extrait de « L’air du temps »

*

FPI-France : HORTENSE ADE ASSALE

investie le 27 avril à Paris

C’est dans une atmosphère de ferveur

que l’investiture de Mme Hortense

ADE ASSALE, en tant représentante du

Front Populaire Ivoirien (FPI) en

France, a eu lieu le samedi 27 avril

2013 à Paris. C’était au 2 boulevard de

la Villette (Paris 19e). Métro Belle Ville.

*

LLaa MMaarrééee oorraannggee ssuurr

LLaa HHaayyee..

Ivoiriens, Africains, démocrates

d’Europe Vous êtes invités à une grande marche

dénommée "Marée orange sur la Haye". Venez donc massivement dire : NON à

l’instrumentalisation de la CPI par les

puissances impérialistes des temps

modernes. Tous habillés d'orange ce samedi 18

mai 2013, envahissons les rues de La

Haye pour demander la libération du

président Laurent Gbagbo.

Départ à 11 heures à la place

Malieveld. Meeting à la place Spuiplein

du centre-ville de La Haye. Pour le bureau du CPAD, Joachim Doua, Secrétaire Général.

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 21

« Puisse le cas José Mujica

faire école ? ». Zokohi Zadi

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

MMAA NNOOUUVVEELLLLEE CCOOTTEE

DD''IIVVOOIIRREE

Ma Côte d'Ivoire nouvelle, je crois que je l'aime assez bien. Elle, affublée de treillis en haillon au mille abords de ses

belles rues déguerpies et re-déguerpies. Démolie, reconstruite, démolie..., avec cette nouvelle histoire de salubrité!

Mais, encore belle ma Côte d'Ivoire nouvelle: Etat de droit, Droit de l'homme, départ nouveau! Encore plus

marrant à narrer cette tout autre façon pompeuse de de parler de "départ nouveau!". Cela signifie qu'il y

aura des vrais étudiants sur nos campus qui seront gardés par de vrais hommes en armes, postés au pied de l'immense

guérite, semblablement les pensionnaires de la MACA: quel privilège!

Le nouveau bonheur ne s'arrête pas là,

rassurez-vous : le nouveau gouvernement, gentil, a prévu aussi de la sécurité à 100%. Quoi ! Vous trouvez

cela impossible ? Et pourtant, l'exploit est là: transformer les bandits en militaires. Vous voyez, c'était plus

simple que cela! Il fallait simplement y penser. J'avoue que j'aime assez bien cette nouvelle Côte d'Ivoire ! Pas

vous?…

J'avais une peur horrible des militaires et hommes en armes. Mais, fort

heureusement, c'est réglé: ils portent tous de vieux treillis qui n'ont plus cette rigueur de la frayeur. Egalité, légalité,

libre marché, transparence.... encore et

encore. Et, ce qui est d'ailleurs très bien, nous avons notre manière très très à nous de donner du sens à ces

mots. Merci pour cette nouvelle Côte d'Ivoire.

Marcel Ignace Fodjo

*

DDDiiixxxiiittt Dixit qui signifie : « il a dit ») est une formule tirée du latin au 7e siècle après J.-C). Selon tous les dictionnaires, ce terme provient de dixi, prétérit du verbe dico, qui aurait signifié à l’origine « montrer » ; puis, par extension, le verbe dico a été donné pour les sens de : « parler, dire, discourir, sermonner, proférer, chanter ou encore prédire… ». Faites des propositions de déclarations ou d’extraits de discours, pour cette rubrique qui vous est ouverte. ≈ ≈ ≈ ≈

*

CCaappttiiff

J’ai pris la plume ce soir Parce que te revoir A dit à mon cœur de croire Que tu es sa reine. Tu me fascines, Je rêve de nuits magiques Dans tes bras adroits. Je t’attendrai si tu veux de moi. Fais-de-moi ton prisonnier, Captif je serai et fier, Comme cet oiseau bleu des caraïbes, Je t’apporterai le trésor. Cet or qu’on ne trouve que dans le cœur. Voudrais-tu le bonheur ? Majestueux goéland Pour qui mon cœur a tant d’élan. J’organiserai un bal rien que pour toi Je te ferai valser sur l’ère du temps. Je serai ton confident, Je comblerai tes moindres caprices, Je te ferai rire aux éclats, Je t’aimerai à la folie, Je t’aimerai à l’infini, Mais d’un amour qui me serait rendu. Alors dis-le plus fort si tu m’aimes, Quand tu le chuchotes Je l’entends quand même qui sonne. C’est de toi dont je suis fou.

Patricia Kakou-Marceau, (alias PKM)

*

RRR EEE FFF LLL EEE XXX III OOO NNN SSS P a r J o s e p h M a r a t

LLaa ppaaggaaiillllee dduu ppoouuvvooiirr

oouu

LLee ppoouuvvooiirr ddee llaa ppaaggaaiillllee

En Côte d’Ivoire, nous ne savons plus à quel saint nous vouer pour qualifier le régime d’Alassane Ouattara. Fait-il exprès pour semer la pagaille, n’a-t-il en réalité que la pagaille comme programme de gouvernement ? Et là faut-il parler du régime de la pagaille ? C'est-à-dire d’un régime congénitalement brouillon pour ne pas dire violent et anti-démocratique. Ou faut-il penser que le pouvoir d’Alassane Ouattara est traversé momentanément par une convulsion accidentelle ?...

Le culte de l’anormalité

Nous aurions souhaité que tout ça soit conjoncturel. Mais, a-t-on une seule fois fait l’expérience du calme et de la normalité politique avec le RDR. Nous nous souvenons que ce parti est sorti du PDCI, après le décès d’Houphouët-Boigny, créateur de ce parti. Pour ceux qui se souviennent de la crise de succession consécutive au décès de ce dernier, il n’est pas faux de dire que le RDR est né, en réaction à l’ordre légal en Côte d’Ivoire. Contre la constitution ivoirienne, Alassane Ouattara avait voulu prendre le pouvoir en 1993. En termes triviaux, il a voulu prendre le pouvoir contre la volonté du peuple. Le RDR est donc le fruit d’une frustration. Or, apparemment, être né de frustrations mal contenues, rend impossible toute lucidité pourtant nécessaire pour penser à l’intérêt général, base de toute véritable activité politique. Le « vivre ensemble » qui passe pour être l’idéologie politique de ce parti n’est donc qu’un trompe-l’œil qui ne défend pas l’intérêt général, mais la « charte du nord ». On se doute nettement de quel nord il est, en réalité, question. Ce n’est pas pour rien que les notions de xénophobie et d’ivoirité cohabitent dans l’épouvantail qu’ils brandissent contre le peuple ivoirien.

Idéologiquement, le RDR est donc un groupement politique clairement

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 22

constitué pour servir d’instrument de déplanification de l’Etat ivoirien.

En effet, l’une des premières actions de sabotage politique que tout Ivoirien retient de ce parti est cette image prémonitoire de la Côte d’Ivoire divisée en deux sur son canard dénommé à leur corps défendant « Le Patriote ». La suite, nous la connaissons tous. Une rébellion qui a effectivement divisé ce pays en deux pendant une décennie. Et nous n’avons aujourd’hui pas la certitude que c’est fini.

La démarche du leader est-il, tout le moins, populaire ? La réponse d’Alassane Ouattara face à la controverse sur sa nationalité a été de dire aux Ivoiriens qu’il rendra ce pays « ingouvernable » aussi longtemps qu’il n’en sera pas le premier citoyen. Pour le salut de ce pays, la sagesse politique a bien voulu que l’on se renie pour faire de lui un candidat exceptionnel. Ouattara est donc un Chef d’Etat exceptionnel. Mais, avons-nous eu le salut ?

« Il est difficile, dit-on, à un chien de changer sa manière de s’asseoir ».

En faisant la revue de presse de ces derniers jours, je me suis rendu compte que les bonnes nouvelles pour ce pays n’existent plus. Le CEPICI désormais rattaché à la présidence de la république a licencié plus d’une vingtaine de travailleurs. Signal malheureux depuis la présidence. Le prix du riz a encore augmenté. Duncan rentre bredouille d’une quête de pluie de milliards. Et, le comble, depuis le scandale de la présidentielle de 2010, la CEI ne s’est pas améliorée. Elle n’en a tiré aucune leçon. Sous Ouattara elle a carrément érigé la fraude en pratique électorale pour que, à chaque échéance électorale, la division du pays s’en trouve renforcée. A-t-on besoin de faire un dessin ? Ils ont pris le pouvoir pour anéantir la côte d’Ivoire. N’en déplaise à Joël N’Guessan, (le pauvre !), la chienlit actuelle est un programme.

Joseph Marat Source : topblogjosephmarat

*

Faites connaitre et lire

LE FILAMENT

LLiibbeerrttéé

Non, tu ne meurs pas, Liberté ! Un de ces jours, Au moment où on s’y attendra le moins, A l’heure même où on t’aura le plus profondément oubliée, Tu te lèveras ô éblouissement ! On verra tout à coup ta face d’astre Sortir de terre Et resplendir à l’horizon. Sur toute cette neige, Sur toute cette glace, Sur cette plaine dure et blanche, Sur cette eau devenue bloc, Sur tout cet infâme hiver, Tu lanceras Ta flèche d’or, Ton ardent et éclatant rayon ! La lumière, La chaleur, La vie ! Ecoutez ! Entendez-vous ce bruit sourd ? Entendez-vous ce craquement profond et formidable ? c’est la débâcle!

Cimper Nayra La Diotima Source : « Ressources africaines »

*

13 avril 2013 : Manifestation à Paris pour exiger la libération de Laurent Gbagbo et des autres prisonniers politiques ivoiriens.

*

EEEnnncccrrreeesss

IIInnndddoooccciiillleeesss (Une rubrique de Lettê naa Lettê,

pour dénoncer, stigmatiser les dérives inhérentes à l'action politique et contribuer à les

circonscrire, si cela est possible).

NNaahhiibbllyy àà hhuuiiss ccllooss

Non, ce n'est pas ça un massacre ordinaire Non, ce n'est pas ça un conflit électoral Non, ce n'est pas ça non plus la probité Non, ce n'est pas ça la vérité exigeante Oh! Nouvelle mouture de la

démocratie? Certifiée dans les stalles illuminées Ouais! Une politique concertée Méthodique, savamment planifiée Comme celle des States américains Comme celle qui a créé le Kosovo Comme celle qui a légitimé l'Israël Comme celle qui scinde la Corée C'est une barbarie Une absolue horreur Imprononçable Inavouable Ce que l'homme a de plus abject en lui Et cette lâcheté criminelle prospère Dans les terroirs d'Elan Noir Dans la Province Mémoire de Serbie Là-bas

Dans le Foyer national juif De la mythique Tribu de Judas Balfour ensanglante tout Dans Gaza cimetière Et ici

Dans la sylve Wê C'est un huis clos tropical À Nahibly en feu Sur ordre de la Licorne C'est un crime abominable Un crime de génocide signé Contre un peuple sans défense La négation de toutes les valeurs

humaines Et Simon Perez applaudit Et Netanyahu jubile Et Cameron justifie Et Hollande normalise Et on expulse les Wê d'Israël

Page 23: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 23

Et on traque les Wê de Paris Et les Wê partout disparaissent Désormais Nation fossile! Où sont les Justes? Où sont les Gardiens de la Mémoire

collective? Nulle part dans les terroirs Wê Ici

C'est la plus vaste fosse commune

Le jour se lève toujours Lettê naa Lettê

*

MMMAAATTTIIIÈÈÈRRREEE ÀÀÀ

RRRÉÉÉFFFLLLEEEXXXIIIOOONNN

Madame, Monsieur,

Serais-je née si mes parents

étaient homosexuels ?

Merci de partager! Et merci

de répondre à mon

interrogation.

Véronique Oupeu

*

I n f o s Si vous avez des difficultés pour rédiger

un article, n’hésitez pas à nous

contacter, nous pouvons vous

accompagner dans la correction,

rédaction, mise en page (syntaxe, plan,

insertion de photo…). Contactez-nous

par email ou par téléphone. [email protected]

AA PPOOÉÉSSIIEE

Des silences,

De l’espace,

Une averse,

Des expirations,

Des inspirations,

Des respirations,

Poésie des mots finis ?

Envolée,

Traversée,

Silence poétique,

Magnificence.

Bouge,

Crie,

Pleure,

Danse,

Renie,

Mélodie interminable

Du verbe.

Arrache ce cœur

Casse ces yeux

Coupe cette langue acérée

Bouche ces oreilles

Brûle ces empreintes

Voilà ce laideron

De monde perché.

Huguette Kragbé

CCCOOONNNTTTRRROOOVVVEEERRRSSSEEESSS Une chronique de Nikitta

Kadjoumé

Voici ce que font les FRCI quand ils veulent avoir des renseignements qui leur sont importants. Un jeune Djoula du nord est torturé parce qu’il a refusé de militer dans la rébellion et parce qu’il est accusé d'être en contact avec son grand frère qui était lieutenant dans l'armée régulière du temps…

Nikitta Kadjoume

PPPoooiiinnnttt dddeee vvvuuueee

><><><><>< Faites-nous parvenir vos réflexions

et vos analyses sur tous sujets. Exprimez votre point de vue.

><><><><

CCôôttee dd''iivvooiirree::

LLaa pprreessssee ééccrriittee ddooiitt

ffaaiirree uussaaggee dduu ccooddee ddee

ddééoonnttoollooggiiee qquuii rrééggiitt llee

mmééttiieerr ddee

jjoouurrnnaalliissmmee.. La « titrologie » (Lecture exclusive des titres des journaux), est une pratique très usitée par les ivoiriens pour s'informer, et qui a pris une place très importante dans nos habitudes et modes de vie.

Pour beaucoup, le titre fait l’information, ce qui les pousse à le colporter comme tel, parfois même à y ajouter commentaires et analyses personnelles. Du coup, l'information devient rumeur, fausse information, créant la psychose en période de conflit ou d’évènements sensibles.

Cette situation conduit la presse écrite à utiliser les titres comme élément essentiel pour attirer le lecteur et vendre le plus possible, nous parlant de "titres qui frappent".

Face à une population en majorité peu instruite ou ayant un niveau d'étude ne permettant pas l'analyse et le discernement, cette presse se fait coupable de fausses informations, parfois mettant en danger la vie sociale.

En effet, tous les matins, quand mon accès Internet me le permet, je me rends sur abidjan.net , afin de me livrer à ce sport intellectuel et d'y relever, à mon sens, de graves manquements au métier qui consiste à informer, informer vrai,

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 24

avec des informations en possession et vérifiables autant que possible. Je me permettrai de dire, en ces lignes, que, à mon sens, notre presse écrite, est loin de faire usage du code de déontologie qui régit tout métier sérieux.

Je demanderai, à nos journalistes, qui sont dans leur grand nombre, des gens compétents, de faire attention et que cela ne freinera en rien leurs ventes.

Hilaire Kouakou

*

SSaauuvvoonnss ll’’AAffrriiqquuee

Sauvons l’Afrique

Avant qu’il ne soit tard.

De la main des tiques

Qui l’étreignent sans égards.

De leurs lois ou éthiques,

Nous en avons tous marre.

Lassés qu’ils nous lancent des

piques,

Alors qu’ils nous recommandent

d’éteindre nos phares.

Sauvons l’Afrique

Avant qu’il ne soit tard,

De leurs frics sataniques

Qui leur font penser qu’ils sont des

stars,

Roucoulant d’un air goguenard,

Qu’en Afrique, il n’y a que des

cafards.

Comme si chez eux dans leurs

placards

On ne rencontrait jamais de

cafards.

Sauvons l’Afrique

Avant qu’il ne soit tard

Des contradictions politiques

Propres à ses mille renards

Qui lui promettent un destin

édénique

Et ne font que davantage la mettre

en retard

Et à l’approche des enjeux

démocratiques

C’est encore eux qui reviennent

nous pomper l’air de toutes parts.

Jean Marck Konan, Les Larmes d’Afrique

* M e s d a m e s , M e s s i e u r s ,

N ’ h é s i t e z p a s à n o u s f a i r e

p a r v e n i r v o s i m p r e s s i o n s , v o s p o i n t s d e v u e e t v o s i d é e s , m ê m e e n v r a c . N o u s p o u v o n s l e s

r é d i g e r , e n f a i r e l a m i s e e n p a g e e t l e s p u b l i e r , b i e n e n t e n d u a v e c v o t r e a c c o r d , v o t r e s i g n a t u r e o u

a n o n y m a t g a r a n t i , d a n s l a r u b r i q u e a p p r o p r i é e . D ’ a v a n c e

m e r c i p o u r l e p a r t a g e .

*

YYY’’’eeennn aaa

MMMaaarrrrrreee !!! [Cette rubrique présente, expose des faits

insolites, ambigus, incongrus, etc. Elle est destinée à exprimer nos coups de gueule, à dénoncer ce qui

nous paraît anormal, intolérable et à faire

partager nos opinions. Car, même s’il n’est pas bon d’écrire certaines choses sur le Web et dans

les journaux, parce que l’image de notre pays ou de notre continent en prend un coup, nous ne

pouvons pas rester sans révéler ce qui nous fait défaut ; nous ne pouvons pas ne pas dénoncer les

actes, les faits et les situations qui nous minent, n’est-ce pas ?]

LL''aabbsseennccee ddee

ttooiilleetttteess ppuubblliiqquueess eenn

AAffrriiqquuee eennttrreettiieenntt

ll’’iinnssaalluubbrriittéé eett

ppoouurrrriitt llaa vviiee ddeess

AAffrriiccaaiinnss

Les toilettes publiques sont rares dans la plupart des pays africains. Si bien qu’elles comptent parmi les

services sociaux de base auxquels les Africains n'ont qu'un accès très limité.

Par exemple, avec près de 10 millions d'Habitants, la Capitale de la République Démocratique du Congo ne s'est jamais dotée d’installations sanitaires publiques. Alors, bonjour l’insalubrité ! Aux immondices débordantes qui habillent la capitale congolaise, s'ajoute une odeur nauséabonde qui bouche l'odorat. Même les grands travaux de construction des infrastructures publiques qui se déroulent à travers la ville n'intègrent pas dans leur maquette cet aspect important de la salubrité publique.

Asadu, un habitant de l’un des bidonvilles de Kampala décrit ainsi la situation : « avant la construction de la toilette publique, de nombreuses personnes trouvaient d'autres moyens de se soulager. Elles utilisaient les égouts, ou encore les fameuses « toilettes volantes, c’est-a-dire des sacs en plastique, qu'elles lançaient ensuite sur les toits»...

Cette pénurie des toilettes publiques touche les femmes beaucoup plus que les hommes. Cette situation non seulement engendre l’insécurité et le malaise, mais constitue, en outre, un danger permanent pour la santé des femmes.

En effet, selon un rapport parrainé par l’ONG WaterAid, une femme sur trois dans le monde n’a pas accès { des toilettes salubres.

Et, en Afrique, il s’agit de 70% des femmes, rapporte la chaîne franco-allemande TV5 Monde. 297 millions de femmes et de filles n’ont pas accès à des installations sanitaires sécurisées et 107 millions n’en n’ont pas du tout, signale le journal économique ghanéen Ghana business New.

Or, souligne Barbara Frost, directrice générale de WaterAid, «Lorsque les femmes n'ont pas accès à des toilettes salubres, sûres et privées, elles sont exposées à des risques et deviennent vulnérables . Et, si elles vont se soulager dans la nature, elles risquent d'être harcelées. Les femmes n'aiment pas en parler ou ont de la réticence à se plaindre. Mais, le monde ne peut continuer à ignorer leur situation qui a pour conséquences la honte, la violence et la peur que vivent au quotidien

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 25

des millions de femmes en Afrique».

Honte, violence et peur

Au premier rang des conséquences du manque d'assainissement, la honte est peut-être la plus pesante. De tous les problèmes quotidiens des femmes, aucun ne les affecte plus intimement que le manque de toilettes. Une humiliation quotidienne, d'autant plus insupportable pendant les menstruations, ou pour les femmes victimes de diarrhées chroniques, ce qui touche justement le plus celles qui n'ont pas accès à des toilettes salubres, et privées. «Parfois, je sors pour chercher un endroit, mais j'ai tellement honte que je retourne chez moi sans être allée aux toilettes», explique Sandimhia Renato. Tel est le triste quotidien de cette Mozanbicaine de 18 ans qui doit marcher, chaque jour, 15 minutes pour trouver un endroit où se soulager.

C'est d'ailleurs la honte qui pousse les femmes à préférer la nuit pour aller aux toilettes, Or, la nuit est particulièrement dangereuse : c'est précisément à ce moment-là qu'elles sont les plus exposées.

Une enquête menée à Kampala (capitale de l’Ouganda), a montré que des hommes se cachent la nuit dans les quelques rares toilettes publiques pour les voler ou les agresser. Ces enquêtes révèlent également que 94% des répondantes ont été brutalisées ou harcelées lorsqu'elles sortaient pour aller aux toilettes et que plus d'un tiers a été physiquement agressé. On signale même des cas spécifiques de fillettes de moins de dix ans qui ont été violées.

Des rapports publiés par Amnesty International et les Nations Unies vont encore plus loin : "La nécessité de s'éloigner de la maison pour aller chercher de l'eau pour la famille expose les femmes et les filles à des risques de harcèlement sexuel ou de viol. Ces risques existent aussi pour les femmes qui n'ont pas accès à des toilettes proches et salubres et qui doivent chercher un endroit isolé pendant la nuit".

Conséquences économiques

A propos du temps perdu pour trouver un endroit où se soulager, WaterAid a fait le calcul, dans le

monde en développement. Il se trouve que les femmes et les filles passent 97 milliards d'heures par an à chercher un endroit approprié pour aller aux toilettes...

Soit le double des heures travaillées chaque année par la population active au Royaume-Uni, selon TV5 Monde.

De manière générale, le manque d'assainissement et d'eau potable ralentit la croissance économique et coûte 5% du produit intérieur brut de l'Afrique sub-saharienne chaque année. Soit l'équivalent des aides versées par les pays occidentaux dans tout le continent africain.

Un danger permanent pour la santé des femmes.

Par ailleurs, la pénurie des toilettes publiques constitue un danger permanent pour la santé des femmes. Celles-ci sont souvent victimes des maladies diarrhéiques et des infections respiratoires.

Jean-René Vannier Sources : Slate Afrique, TV5 monde

Lorsque ce qui se passe dans nos villes et villages n’est plus

acceptable,

RÉAGISSONS ET AGISSONS !

Réagissons

Tous et toutes,

Aux vices et aux fléaux qui

ravagent

notre continent. *

ODEWÊ

*

PPoouurr

TTooii eett MMooii Enveloppée tendrement par tes mains en pleurs, Aux couleurs des heures sombres d'un cœur brisé, Elle est arrivée, froide, des mains du facteur. Je l'ai serrée contre mon cœur, les yeux trempés... Faible, délicate et camouflée de dorures ; Je l'ai fixée avec ce lourd pressentiment, Qui envahit le cœur qui aime sans armures. J'ai vu au travers cette pénible langueur... Âme amie ; j'ai vu, j'ai lu et j'ai su ta peine ! Je n'ai ni tressailli, ni frémi...mais blêmi. Il est des jours où le cœur est un lit de peines... Hélas ! J'ai bien reçu ton âme dans ce pli ; Et mon seul cœur fendu de ta peine est mécène. Le ciel m'est témoin que j'ai pleuré, Âme amie...

Hermann HOKOU.

*

Commémoration de l’abolition de l’esclavage

La loi Taubira, votée en 2001, a permis de fixer une date : le 10 mai, journée de commémoration de l’esclavage, en France, y compris en Corse où moururent plusieurs centaines de

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 26

patriotes déportés en 1802 par Bonaparte, l’homme glorieux qui a remis l’outre-mer en esclavage.

Cette loi, pourtant symbolique, est ouvertement contestée depuis 12 ans par une frange de racistes de tous bords qui demandent régulièrement l’abrogation des lois « mémorielles ». Surtout de celle qui concerne les Afro-descendants.

U n e d i v i s i o n s c i e m m e n t o r g a n i s é e d e p u i s 2 0 0 6

D’autres, plus subtils, s’attachent à minimiser la portée pratique de la loi Taubira, en tentant de faire de la journée du 10 mai l’anniversaire de l’octroi de la liberté par les bourreaux à leurs victimes.

Ceux-là, tous les 10 mai depuis 2006, organisent la division en multipliant de prétendues actions commémoratives en région parisienne pour que les Afro-descendants apparaissent divisés, insignifiants, en un mot dominés.

Mais, les descendants d’esclaves n’ont pas à dire merci. La liberté ne s’octroie pas. Elle est le propre de l’humanité. Les esclaves n’ont jamais été libérés par la République française. La République française n’a fait que prendre acte de leur résistance qui n’a jamais cessé.

La logique de l’esclavage était d’aboutir à une mort rapide de l’esclave et à son remplacement. Tout survivant était, du fait même de son existence, un résistant. Les descendants d’esclaves en sont la preuve vivante. Ils doivent être fiers de leurs ancêtres.

T o u s l e s 1 0 m a i l e m ê m e s c é n a r i o : l a p a r o l e c o n f i s q u é e a u x a s s o c i a t i o n s .

La forme de la commémoration est bien souvent consternante : des politiques non-descendants d’esclaves disposant d’une parole «officielle» systématiquement confisquée aux descendants d’esclaves auxquels le système de représentation ne permet

pas de se faire entendre, dans les assemblées, ni dans les médias, sauf allégeance à un système dont le racisme est caricatural. Un système où le nègre, pour inspirer confiance, doit être le plus incompétent, le plus bête, le plus négatif possible à l’égard de ses frères et sœurs.

Une preuve de plus que la France ne s’est jamais débarrassée de ses vieilles lunes paternalistes et coloniales.

Les descendants d’esclaves ne peuvent être représentés que par leurs associations, lesquelles sont ouvertement méprisées des politiques de tous bords qui n’y voient que des instruments électoraux.

On aura tout enduré : jusqu’aux descendants d’esclavagistes se faisant passer pour des descendants d’esclaves et tentant, sans qualification, mais par la seule autorité du népotisme, de faire de la mémoire de l’esclavage un monopole rémunérateur. Des descendants d’esclavagistes poussant à la politique du pire qui consiste à agiter, sans débat préalable dans le cadre des institutions, le spectre des réparations afin de discréditer à jamais dans l’opinion l’aspiration des Français descendants d’esclaves à un minimum de respect.

L e s A f r i c a i n s , p o u r t a n t v i c t i m e s , d é s i g n é s c o m m e c o u p a b l e s . La commémoration de l’esclavage négrophobe, reconnu en 2001 crime contre l’humanité, ne peut s’accorder avec le révisionnisme qui rejette la faute sur les Africains et désigne une infime poignée de collaborateurs comme les responsables d’un crime pourtant organisé depuis l’Europe et l’Amérique coloniale.

La commémoration de l’esclavage négrophobe ne peut être l’occasion de stigmatiser telle ou telle religion, en particulier l’Islam. Si l’Islam a pratiqué l’esclavage, cela ne s’est jamais produit d’une manière qui puisse être comparée aux pratiques racistes et déshumanisantes organisées de manière génocidaire par les autres religions monothéistes à partir du XVe siècle. La commémoration de l’esclavage négrophobe ne peut être l‘occasion de banaliser l’esclavage transatlantique en comparant ce crime déshumanisant et raciste perpétré à grande échelle par

l’Europe et l’Amérique avec des formes de servitude antiques, médiévales ou contemporaines qui, tout en étant atroces et condamnables, n’ont rien à voir.

L a p r é t e n d u e « c o n c u r r e n c e d e s m é m o i r e s » i n v o q u é e p a r l e s r a c i s t e s .

La commémoration de l’esclavage négrophobe n’a pas à susciter la crainte des représentants des victimes d’autres crimes contre l’humanité. Tout crime contre l’humanité est unique. Et, aucun crime n’est plus inique qu’un autre, tout simplement parce que l’humanité est une et indivisible. Il est temps de nous prendre en charge et de nous rassembler!

En mai 2012, les descendants d’esclaves, dont les suffrages n’appartiennent à personne, ont librement et massivement voté, non pas pour un homme ou un parti, mais pour le changement.

L a p e r s i s t a n c e d e l ’ i d é o l o g i e d e l a r a c e d a n s l a c o n s t i t u t i o n d e l a R é p u b l i q u e . Le symbole le plus évident de ce changement, qui ne coûte rien à l’État et ne peut léser que les racistes, est la suppression du mot de «race» de l’article 1 de la constitution de la République française. Cette suppression, annoncée dans le cadre de la campagne électorale du candidat socialiste, devait être portée devant le Parlement dès le lendemain de l’élection. Un an plus tard, on peut espérer que le Président de la République n’a pas oublié ses promesses vis-à-vis des descendants d’esclaves.

E n r é p o n s e à c e s i n j u s t i c e s , r a s s e m b l e m e n t u n i t a i r e e t p o p u l a i r e à 1 8 h e u r e s l e 1 0 m a i 2 0 1 3 , p l a c e d u g é n é r a l -C a t r o u x P a r i s 1 7 e m é t r o M a l e s h e r b e s .

La date du 10 mai appelle à nous rassembler et à nous prendre enfin en charge. Toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés, au lieu de se diviser, doivent converger vers un rassemblement populaire autour d’un symbole non pas octroyé, mais obtenu de haute lutte à l’issue d’un combat opiniâtre. En ce sens, les chaînes brisées de la

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 27

place du général-Catroux sont le pôle d‘attraction incontournable pour toute cérémonie populaire rendant hommage aux esclaves et à leurs descendants. Elles permettent, à travers un héros toujours discriminé malgré les promesses de changement - le général Dumas - de réunir des Français de toutes couleurs, de toutes croyances et de toutes opinions autour d’un héros républicain né esclave et encore victime des séquelles de l’esclavage. Car, si la République, sous des prétextes fallacieux, refuse la Légion d’honneur à un héros de la trempe du général Dumas - qui est honoré outre Atlantique - on peut imaginer le mépris qu’elle peut avoir pour tous les anonymes discriminés.

Claude Ribbe Source : www.alterinfo.net

*

François Hollande déclare «impossible » la réparation des ravages de la traite négrière et

de l’esclavage

François Hollande s’est exprimé, ce vendredi 10 mai 2013, à l'occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions, en présence de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui est à l'origine de la loi de 2001 reconnaissant l'esclavage comme un crime contre l'humanité. François Hollande a souligné «l'impossible réparation des ravages de l'esclavage ». Pour justifier cette impossibilité de réparer les ravages de la traite négrière, François Hollande a cité le poète antillais Aimé Césaire, dont on célèbre cette année le centième anniversaire de la naissance : « Il y aurait une note à payer et ensuite ce serait fini ? Non, ce ne sera jamais réglé », a dit le président français, en

écho aux propos de cette figure, célébrée au Panthéon, non loin des jardins du Luxembourg où se tenait la cérémonie. Allant à l’encontre des propos de François Hollande, le président du Cran, Louis-Georges Tin, a déclaré à des journalistes: « Tout crime appelle réparation, et quand on refuse la réparation, c'est qu'on refuse qu'il y ait eu véritablement crime. Il faut une réparation globale : morale, culturelle, financière, symbolique, matérielle... Ce chemin de justice doit être ouvert ».

Source : Reuters

*

« LA SORCELLERIE N’EXISTE PAS »

Le Professeur BOA THIEMELE Pour en savoir plus, voir le

blog : www.ivoirecritique.blog4ever.com

*

DDeemmaaiinn

Même Privés de tout De nos mains De nos pains De nos fins lins Pensons toujours demain Toujours demain Demain Un autre départ Un autre regard Un autre rencard Pensons toujours demain Toujours demain Demain Un autre espoir Une autre histoire Une autre gloire Pensons toujours demain Toujours demain Demain Erreurs d’hier avouées Erreurs d’hier pardonnées

Erreurs d’hier oubliées Pensons toujours demain Toujours demain Demain Soupirs d’aujourd’hui Verbes d’aujourd’hui Empreintes d’aujourd’hui Pensons toujours demain Toujours demain Même Privés de tout De nos mains De nos pains De nos fins lins Pensons toujours demain Toujours demain.

Jean Marck Konan, Extrait de « Larmes d’Afrique », à

paraître.

*

AAGGIISSSSOONNSS PPOOUURR SSAAUUVVEERR

AAWWAA EEHHOOUURRAA Contacts :

TABITHA AWA EHOURA : (225) 57 81 82 81 et (225) 01 37 70 75.

DINDE FERNAND AGBO: (225) 07 04 71

11 / Fixe: (225) 30 68 92 19.

Chers frères et sœurs,

AWA va bien, à part ce que vous savez. Elle est radieuse et a le mental toujours aussi solide. Parce que nous lui apportons beaucoup. Mais, ses charges sont énormes (sans compter la maladie), je peux vous l'assurer pour avoir encore longuement causé avec elle. La situation de son fils DAVID bloqué au MAROC la tracasse énormément. Nous n'avons toujours pas d'issue à ce problème. Quelqu'un peut-il nous aider?…

Ensemble, nous avons fait un sacré chemin. Nous entamons notre 6ème mois de solidarité…. Je sais pouvoir continuer à compter sur vous. Faisons encore ensemble le reste du chemin et que DIEU vous bénisse.

Bien à tous

Dindé Fernand.

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 28

Peter Paul

Vêtu d’un par-dessus délavé et sale

Peter Paul semblait ne pas s’être lavé ni

rasé

Depuis plus deux mois

Lorsque ce soir

Il fit escale dans un pub

A Thornton Square.

Son visage était affreusement pâle

Et ses yeux anormalement jaunes et sans

éclat.

Lorsque pour attirer l’attention de la

serveuse

Qui semblait ignorer littéralement sa

présence

Peter Paul fit un large sourire

On aperçut à peine quelques dents

Derrière ses lèvres si fendues.

Durant le reste de la soirée

Assis tout seul

A un coin de table vide

Il fuma cigarettes sur cigarettes

Il but chopes de bière sur chopes de bière

Sans vigueur et sans hâte

Prenant tout son temps

A la manière des personnes que personne

n’attend

Et qui ne sauraient pas où aller dormir.

En fin de compte

Au lever du jour

Au moment où

Comme d’habitude

Les gens se réveillent et se préparent

Pour se rendre à leur travail

Ce fut hélas! impossible

A Peter Paul

De s’extirper à jamais

Des vigoureux bras de Morphée.

Léandre Sahiri

*

PPaarrttiicciippeezz aauu FFoorruumm LLiittttéérraaiirree

Participez au forum littéraire, en répondant aux

questions suivantes :

1. En tant que poète (ou pas), quelle définition donnez-vous à la poésie et que représente-t-elle pour vous?

2. On entend souvent dire que la poésie n’intéresse

pas le grand public, en particulier les Africains ; est-ce votre avis? Pourquoi ?

3. Comment expliquez-vous la réticence des éditeurs à publier de la poésie?

4. Que peut apporter la poésie aux hommes dans

un continent en proie à des problèmes d'ordre existentiel?

5. Que doit-on faire pour faire aimer davantage la poésie ?

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

*

PPeeuutt--oonn ccoonnffiieerr ll’’iinniittiiaattiivvee ddee ssaa lliibbéérraattiioonn àà ssoonn

mmaaîîttrree ?? En voulant la liberté sans en payer le prix, nous faisons le choix de la servitude pour toujours. Car, quiconque confie la décision de sa libération à son maître est condamné pour toujours à la servitude. Il en est ainsi aussi bien des individus que des peuples ». (Komla KPOGLI)

*

--- SSS aaa nnn ccc ttt uuu aaa iii rrr eee --- U n e c h r o n i q u e d e

M a c a i r e E t t y

«« MMeess ddeerrnniièèrreess

ppaarroolleess ppoouurr ll’’AAffrriiqquuee »»

:: LLee tteessttaammeenntt dduu mmaaîîttrree BBeerrnnaarrdd ZZaaddii

aauuxx iinntteelllleeccttuueellss

aaffrriiccaaiinnss..

Publié à titre posthume, un an après sa mort, « Mes dernières paroles pour l’Afrique » de Bernard Zadi Zaourou est un manifeste clairement destiné à l’élite intellectuelle ivoirienne, et par-de là, africaine; car, les problèmes qui se posent à l’intelligentsia ivoirienne sont les mêmes dans tous les pays africains.

Zadi part d’un constat douloureux. Face à la désertion des intellectuels ivoiriens et africains de leur mission de guide, d’éclaireur et de sentinelle, en faveur du champ politique, la cité (dans le sens que l’attend Platon) ivoirienne, sans lumière et sans guide, a sombré dans un état de déliquescence avancée. Dans ce livre, il relève parmi tant d’autres, cinq causes de cette déréliction : l’âpreté au gain, le refus de l’autocritique, la capture linguistique, le hiatus entre les régimes politiques et les traditions africaines et enfin la balkanisation de l’Afrique. Ces « ténias » ont, lentement mais sûrement, déconstruit la société ivoirienne, l’exposant à tous les dangers et à tous les prédateurs. Au bout du processus, menacent l’inertie et le chaos. Et le maître de réagir à travers cette interrogation rhétorique: « L’élite ivoirienne et africaine doit-elle s’accommoder, insouciante et aboulique, de cette situation de naufrage ? » (page 32). La réponse tombe sans ambigüité: « Non! Elle doit perdre ses illusions, s’organiser pour découvrir sa mission et l’accomplir, courageusement, dignement, afin de mettre fin au processus de pillage de notre continent » (pages 33). Mais, comment procéder ? C’est une telle problématique, qui a amené le maître, après une longue observation

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 29

de notre société, à proposer comme thérapie le « MODEL », (mouvement des élites pour les lumières), dont le présent livre est le manifeste. Il s’agit d’appeler les enseignants, les chercheurs, les étudiants, les journalistes de haut niveau, les créateurs d’art et de littérature, tous ceux qui se réclament intellectuels à se « rassembler autour d’une idée : la renaissance de l’Afrique-mère, l’édification de puissants mouvements de lumière », « à se débarrasser de tout complexe d’infériorité vis-à-vis de tout pouvoir, de toute puissance et de toute force que ce soit » et à « mettre à l’ordre du jour » de leurs réflexions, les valeurs propres à aider au renouveau de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique » (page 53). En termes autres, il urge que notre pays se pousse une tête bien sienne, une élite déterminée à éclairer de ses lumières la masse et à se constituer en contre-pouvoir de sorte que ses vues infléchissent sur la marche de la nation. Car comme le dit si bien Gustave Le Bon : « Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule vers l’élite » (in Hier et demain).

Une lecture attentive du livre de Zadi révèle qu’il constitue un document de référence, un guide, une boussole pour réorienter l’intelligentsia ivoirienne, qui, il faut le dire, déboussolée, émiettée, navigue à vue. Il pose des bases solides d’unification des tendances intellectuelles ivoiriennes et africaines. L’ouvrage se veut la fondation d’un édifice d’idées appelé à illuminer toute la nation voire toute l’Afrique. Le livre de Zadi, par son projet philosophique, exploité à bon escient, est susceptible de désenvoûter tous les intellectuels « possédés » par des esprits comme la politique, l’argent et le tribalisme. Il a le pouvoir de recentrer les valeurs qui fondent la société humaine et africaine.

Au niveau de la forme, l’ouvrage se distingue par sa brièveté, sa clarté et son pragmatisme. L’utilisation d’un niveau de langue moyen,

accessible…est aussi impressionnante. Un acte d’humilité qui traduit le souci de Zadi de communiquer et de se faire comprendre. De ce fait le livre a une valeur didactique énorme et une admirable dimension pédagogique.

Bien que doté d’un élan « enthousiasmant », les intellectuels ivoiriens qui doivent se l’approprier ont le devoir d’approfondir certains points du manifeste en faisant preuve d’esprit critique et d’ouverture. Les rapports entre le mouvement et la politique ont besoin d’être mieux expliqués à partir des questions suivantes : le mouvement est certes apolitique, mais prendrait-il position face à des questions cruciales politiques engageant le destin de la nation ? Se garderait-il d’être un mouvement de dénonciation et de critique? Les membres ayant le droit de militer dans des partis politiques, s’ils sont élus députés ou ministres, continueront-ils être membre du mouvement avec tout le risque que cela contient ? D’autres obstacles méritent d’être évoqués. La société à éduquer est viciée et corrompue. Les intellectuels ou du moins les universitaires depuis 1990 sont devenus les idéologues des partis politiques. Ils ont troqué leur toge avec des postes de responsabilité dans l’administration publique et l’argent. Les journalistes clochardisés ne doivent leur survie que par la production de « papiers alimentaires » et souvent porteurs de germes de division et de haine. La graine du maître aura-t-elle une terre où s’ensemencer et germer ? Trouverons-nous dans ce pays un homme détaché, désintéressé, mu par de nobles intentions pour tirer le train ? Jean Dion écrit : « La richesse, le confort et, accessoirement, l’ineptie d’une nation se mesurent aux sujets de préoccupation de ses élites » (in le journal québécois Le Devoir du 11 février 1999).

Le maître a fait son devoir en laissant aux Ivoiriens un testament. A l’élite de jouer sa partition en s’imposant comme un véritable modèle.

Macaire Etty

Bernard Zadi.- Mes dernières paroles pour l’Afrique, frat-Mat éditions, 2013.

Source : Le Nouveau Courrier, du vendredi 12 avril 2013.

*

Jeunes et adultes, ce nouveau livre de

Léandre Sahiri s’adresse à nous tous et

à toutes. Mais, il intéressera

singulièrement les politiques, les

administrateurs, les journalistes, les

éducateurs, les enseignants, les

étudiants, les écrivains, les

compositeurs, les critiques littéraires,

les chercheurs, etc.

*

« AAffrriiccaaiinnss,,

RRéévveeiilllloonnss--nnoouuss

ddee nnoottrree lloonngg eett

lloouurrdd

ssoommmmeeiill !! » Adjé Kouakou

(Producteur et Présentateur d’émission radio)

*

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 30

IIll yy aauurraa ttoouujjoouurrss……

Il y aura toujours quelque part dans le monde un homme pour hisser le drapeau des deux mains.

Il y aura toujours même si la nuit tombe dans le fond des sillons jusqu'à pourrir le blé une voix s'élevant au dessus des ombres pour crier liberté.

Il y aura toujours un cœur qui vagabonde par les plaines, les monts, les fleuves, les cités, pour tracer sur les murs en lettres capitales le mot fraternité.

Jean Illel

*

Restons courtois et

respectueux des uns et des

autres.

PPPaaarrrooollleee dddeee

CCClllaaauuudddiiiuuusss Une Chronique de Claudius Kouadio

______________________

VViiee ppoolliittiiqquuee

La nature humaine ne cadre pas

spécialement avec la nature de chaque

humain selon l'image de l'homme

qu’on dit fait à l'image de Dieu.

Mais, la nature de l'homme politique

devrait être à l'image d'un bon homme

de Dieu : celui-là qui nous édifie, tout

en se mettant à notre disposition et en

agissant pour nous, pour l’autre.

Mais, à la différence de l’Homme de

Dieu que le croyant ne ‘devrait’ pas

juger (selon les préceptes des LIVRES

‘Saints’), le politicien ne peut

bénéficier de cette parade. En politique,

il n’y a pas de « crois moi et tu seras

sauvé » encore moins de « fais ce que

je dis, mais ne fait pas ce que je fais ».

En effet, tout « appelé » ou « attiré »

par la ‘Vie en Politique’ doit forger sa

‘Vie Politique’ concernant les nobles

aspirations du don de soi pour une

cause d’ensemble dont sa propre ‘Vie’

n’est pas le centre d’intérêt principal.

Vie, Politique, Vie Politique, Vie en

Politique... il faut choisir tout en

sachant que la nature de votre 'Vie

Politique' ou de votre 'Vie en Politique'

souffrira de votre véritable nature

humaine.

Soyez des gens biens. Certes, cela ne

ferra pas forcement de vous de bons «

personnages politiques », mais, vous

aurez au moins le mérite de mieux

réussir votre politique que l’homme

perfide, obnubilé par son unique

dessein qui n’englobe que son ambition

personnelle.

Claudius Kouadio

*

« Le travail et après le travail l'indépendance (...). N'être à la charge de personne, tel doit être la devise de votre génération... ».

Bernard B. Dadié (in Climbié).

*

IIccii oouu LLàà--bbaass Ici je suis, Là-bas j’existe, Ici je respire, Là-bas, mon cœur bat, Ici j’ai mon image, Là-bas est mon entité, Ici j’entends, Là-bas j’écoute, Ici la vie me bouffe, Là-bas je me nourris de la vie, Ici on survit à la première personne du singulier, Là-bas on communie à la première personne du pluriel,

Ici je pleure, Là-bas je souris même je ris, Ici j’ai froid, Là-bas j’aime la pluie, Ici il y a mon corps, Là-bas plane mon esprit, Ici on se sert de moi, Là-bas on a besoin de moi, Ici je suis grosse et laide, Là-bas jolie et rayonnante, Ici j’ai 60 ans, Là-bas même pas 40, Ici ils ont tout sauf l’Amour, Là-bas beaucoup n’ont que leur cœur, Ici tout le monde s’en fou un peu, Là-bas on craint et on respecte Dieu, Ici tu donnes si t’as reçu, Là-bas tu reçois de ceux qui n’ont rien, Ici tu meurs tout seul, Là-bas même après le tam-tam joue encore, Ici ils sont majoritairement blancs, Là-bas ils sont presque tous noirs, Ici c’est en France, Là-bas c’est ma Côte d’Ivoire, Ici si tu es riche on t’aime, Là-bas c’est parce qu’on t’aime que tu es riche, Ici ils ont bientôt éteint ma bougie, Emmenez-moi chez moi Là-bas que se ravive la petite flamme, Et s’ils me soufflent complètement Ici, Là-bas brillera à jamais une étoile au dessus de l’océan …

Bérénice Wadé Nemlin

La Luciole d'Abidjan

*

LLLeee DDDééébbbaaattt eeesssttt

OOOuuuvvveeerrrttt Envoyez-nous vos propositions de

thèmes et contributions (si possible, avec illustration)

… Thème du mois :

PPoouurrqquuooii ééccrriivveezz--

vvoouuss ??

En 1919, le groupe surréaliste français a eu cette géniale et provocante idée de s’interroger sur l'acte même d'écrire.

En effet, ces illustres écrivains, tels que Eluard, Aragon, Breton entre autres, ont, à leur tour, posé la question à leurs contemporains, dans la revue « Littérature ». La question fut posée à une centaine

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 31

d'écrivains, 75 ont répondu. Le succès était inespéré (la vente a atteint 10.000 exemplaires, alors que d'habitude elle ne dépassait pas 2 ou 3.000 numéros). On l'imagine, ce fut un festin pour les lecteurs, ce « répertoire de réponses, de réflexions sur l'écriture ».

Soixante-cinq ans plus tard, le journal français Libération a sorti un numéro spécial avec la même question : « Pourquoi Ecrivez-vous ? » posée à nombre d'écrivains à travers la planète. Se faisant l’écho du journal Libération, Le Filament vous pose la même question à vous tous et toutes qui, chez nous, écrivez ou publiez des textes ou des livres. Quelles sont vos motivations, vos aspirations.

Nous avons ouvert la série des réponses à cette question « Pourquoi Ecrivez-vous ? », par la réponse de l’écrivain ivoirien, Camara Nangala, professeur de mathématiques et de sciences physiques, auteur de nombreuses publications (poésie, nouvelles, romans, ainsi que d’ouvrages pour la jeunesse. Après le journaliste et écrivain Sylvain de Bogou, nous poursuivons cette série avec la

réponse de Jean d’Ormesson

AA ss ss ii aa DD jj ee bbaa rr ::

«« ÉÉccrriirree,, ppoouurr mmooii,, cc''eesstt

dd''aabboorrdd rreeccrrééeerr,, ddaannss llaa llaanngguuee qquuee jj''hhaabbiittee,, llee

mmoouuvveemmeenntt

iirrrréépprreessssiibbllee dduu ccoorrppss aauu ddeehhoorrss »»..

A cette affirmation d'Assia Djebar, Pierre Michon, comme en écho ajoute : « écrire, c'est plaider pour les siens. On écrit dans la peau de cet être-là, une femme arabo-berbère qui fait usage de sa liberté pour revenir parmi les siens, par le long détour d'une langue étrangère et de l'espace entier du monde ».

Tels sont les accents de vérité et d'émotion qui ont marqué les travaux du colloque international Assia Djebar, nomade entre les murs, organisé, dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France, par la Maison des écrivains, les 27, 28 et 29 novembre 2003, et qui réunissait, autour de l'auteure, des écrivains, des universitaires, des traducteurs et des cinéastes d'une dizaine de pays, tous ensemble dessinant le portrait multiple d'une écriture de résistance. Évoquée par Michelle Perrot, d'abord l’œuvre de l'historienne Djebar, est soucieuse

d'inscrire la mémoire des femmes en une chaîne indissociable de l'amour de la langue... De plus, elle s'exprime dans un très beau dialogue avec Andrée Chédid sur les guerres et le terrorisme au quotidien, tandis que François Bon fait apparaître la ressource intérieure de l'écriture contre les violences vécues par les adolescentes des cités.

Cette faculté d'écoute, par l'écriture nomade, des voix ensevelies, Mireille Calle-Gruber (2), coordinatrice du colloque, la nomma une littérature-sakina : mot arabe qu'Assia traduit par " la sérénité des passages ". Sakina-Sérénité, c'est aussi le nom d'un monde sororal équitable, tel que l'invoquait l'écrivaine en recevant à Francfort, en 2000, le prix de la paix : " J'en ai l'espoir tenace, les femmes en Algérie, par leurs souffrances et leur parole de vérité, nous libéreront de l'étau de ces années terribles".

Source : L'HUMANITE du 10/12/ 2003.

*

MMaannggeerr

Mes compatriotes n’ont que ce mot à la bouche Et sur le sujet ils ne font point la fine bouche Ils n’ont de pensées qu’à cela Ils n’ont d’actions que pour cela

Ils veulent tous manger et tout manger.

La grande politique des politiques, c’est le ventre Et ils jouent aux ventriloques sur toutes les ondes Et ils sont ventripotents sous tous les cieux.

Et ils créent des ONG pour manger Et ils marchent et luttent pour manger Et ils dénigrent et accusent pour manger Et ils mentent et calomnient pour manger Ils font du tapage politique jour et nuit pour manger.

Et pour toujours manger et mieux manger Ils ont trouvé une astuce ingénieuse : Ils ont inventé une rébellion, une sécession. Et ils en compliquent les règles, chaque jour Et ils créent et multiplient les obstacles Et ils s’asseyent complaisamment dans cette crise Parce que la guerre nourrit son homme.

Regardez-les se pavaner les ventres tout ronds D’avoir bien mangé et d’avoir encore tant à manger Et ils bâtissent de grands silos Et ils engrangent Pour trois ou quatre générations à venir.

Et des loups affamés et des vautours voraces Rôdent partout Et sans discernement ils agressent Tout le monde, même ceux qui n’ont rien Et qui comme eux se battent pour trouver à manger.

C’est la loi de la jungle et de l’instinct animal : Ou on mange ou on se fait manger L’homme est devenu le loup de l’homme Malheur aux plus faibles et aux naïfs.

Faustin Léla Yao

In « Cris d’Alerte »

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 32

MMMOOORRRCCCEEEAAAUUU CCCHHHOOOIIISSSIII

Proposez-nous des textes intéressants

(rares ou pas) dont la lecture vous a

vivement impressionné(e) et qui

peuvent être enrichissants,

profitables, pour les uns et les autres.

D’avance merci.…

IIll ééttaaiitt uunnee ffooiiss,, uunn

««nnoouuvveell»» ééttuuddiiaanntt

iivvooiirriieenn

Gbindé s’était réveillé, comme à l’accoutumée, avant que son réveil ne sonne, à cinq heures du matin. Après avoir couru sous la douche, il s’était emmêlé dans un placard désordonné pour choisir le moins sale de ses deux pantalons. Il sortit ensuite en claquant la petite porte dans un geste maladroit.

Il marchait à la hâte quelques kilomètres comme chaque matin pour rejoindre la longue file d’attente de la gare SOTRA (compagnie publique de bus). L’accueil était assuré par des hommes en armes aux visages dures et aux regards vides, arborant des treillis militaires décolorés par les rafales de pluie et les colères du soleil. Ces étudiants, dont certains avaient été un temps maîtres dans l’art du désordre étaient maintenant surveillés comme des apprentis matelots. Gbindé ne s’en étonnait plus, malgré sa peur maladive des armes à feux.

Soudain, une longue carrosserie délabrée, ayant du mal à mouvoir sa masse, fit son entrée en crachant toute la noirceur de son moteur. Elle s’immobilisa enfin devant ce que les hommes en arme nommaient la tête du rang. Une petite lutte entre étudiants pressés d’avoir une place dans le véhicule faillit s’engager mais l’ordre revint sous le regard autoritaire des militaires.

Lorsque les portières s’ouvrirent, Gbindé était à l’université nationale Félix Houphouët Boigny. A l’entrée, d’autres hommes armés s’attelaient à contrôler la file d’étudiants pénétrant dans l’enceinte du « temple du savoir ». Le cœur gros il entra. Il était bientôt huit heures quand il franchit enfin le seuil de la salle de cours. Bien que fort ressemblant au passé, on parlait de nouveau cours puisque l’heure était à

la nouveauté. Tout jouissait désormais de nouvelles appellations : départ nouveau, nouveau système (LMD). Il avait d’ailleurs cru, dans la maladresse de l’espoir, à une rupture avec le passé mais la réalité était bien autre. Ses rêves étaient violés écartelés et ses ambitions éparpillées et pillées. Il comprenait aujourd’hui que le changement était vers le pire malgré les peintures neuves des bâtiments qui flamboyaient sous un soleil pur, sans ombre protectrice, depuis que les arbres du site avaient été rasés, emportés dans l’élan du renouveau.

Il y avait jadis dans les salles de cours des microphones, certes désuets, mais qui permettaient à Gbindé de suivre les enseignements. Le départ nouveau avait emporté ce petit luxe avec d’ailleurs les brasseurs d’air du plafond qui rendaient l’espace plus vivable. Le nouveau gazon, la cafeteria au coût exorbitant (2.500F/repas) n’étaient pas conçus pour Gbindé qui avait déjà du mal à payer sa carte mensuelle de bus à 3000FCFA.

Gbindé eut soudain soif. Une véritable soif d’eau mais seuls les flots des nouvelles fontaines étaient à sa disposition. Pas une goutte à boire à l’université. Par chance une amie lui offrit une gorgée de sa gourde. Il dut s’en contenter.

Il eut ensuite une soudaine envie d’uriner. Sa vessie palpitait et il ne parvenait ni à marcher, ni à s’asseoir, ni à parler. Son corps bleuissait dans la douleur.

Les quelques toilettes qui n’étaient pas fermées, faute d’alimentation suffisante en eau sur le campus, étaient prises d’assaut et l’attente était longue. Après cette épreuve, Gbindé dut terminer les cours le ventre vide puisqu’en dehors des restaurants universitaires coûteux, la nourriture était interdite sur le campus. Un enfer qui suscite de nombreuses interrogations et qui oblige à puiser au fond de soi toute la volonté pour avancer encore à l’heure de la nouveauté.

Il n’avait cependant pas encore vécu le plus dur et son cœur se serra davantage lorsqu’il s’approcha du quai dans l’attente d’un bus pour regagner son foyer. Ses yeux brouillés de larmes l’empêchaient de lever les yeux au ciel pour demander clémence à Dieu. La nostalgie du passé tambourinait dans

son être lorsqu’il repensait à ces instants légers partagés avec des amis sur l’ancien quai ombragé. A l’heure du départ nouveau le quai avait été arraché et transformé en un parking qui demeurait vide. La file d’attente pour le bus était désormais en plein soleil ou sous la pluie. La frénésie de l’envie de sauter dans le prochain bus se mêlait à l’épuisement de la chaleur et des conditions de vie. Un étudiant avait déjà laissé sa vie dans cette nouvelle bataille du bus. Après des heures d’attente, le bus arriva enfin et la lutte fut plus épique que la bataille de Kirina. Gbindé devait attendre le prochain. Il avait faim, soif et peur du lendemain.

Marcel Fodjo. Source: Audaceafrique.net

*

Imaginez-vous comment

vivent et que font les gens

qui n’aiment pas lire ou qui

ne lisent pas du tout !?

*

« Le pouvoir ne résiste pas au temps. Tout meurt dans le temps. Moi, Akatia, je le sais ! Je le sais ! Je le sais ».

Serge Grah

Faites lire et faites vivre

Le Filament !

*

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 33

La Presse des

Presses Une chronique de Sylvain de Bogou pour

vous inviter à lire et à analyser des

coupures de presse d’actualité brulante

CCôôttee dd''IIvvooiirree:: UUnn cchhèèqquuee bbllaanncc àà AAllaassssaannee OOuuaattttaarraa

Les députés ivoiriens ont adopté, mercredi 10 avril, une loi permettant au chef de l'Etat ivoirien, Alassane ouattara, de « gérer » les affaires du pays « par ordonnance pendant l'année 2013 en matière économique et sociale ».

C’est un « chèque en blanc » qui a été ainsi accordé au président ivoirien et qui laisse à celui-ci les coudées franches dans des domaines importants et qui laisse la porte ouverte à des dérives.

Source : RFI

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

QQuu’’eesstt--ccee qquu’’oonn ffaaiitt

mmaaiinntteennaanntt ??

« Il n’y a donc rien de nouveau

sous le soleil des relations franco-ivoiriennes, au-delà du changement du temps. La pleine

conscience et la profonde connaissance de cet état de fait

depuis des siècles devraient alors amener les peuples africains à ne pas se tromper de

combat, à identifier le vrai fondement de leur retard et le

véritable enjeu de leur lutte ».

(Simone Ehivet Gbagbo).

Etant donné que, depuis l'extrême gauche jusqu'à l'extrême droite, les politiques français sont tous d'accord pour perpétuer la colonisation de l'Afrique et qu'on doit compter que sur nous-mêmes, on fait quoi pour libérer l'Afrique en général, et la Côte d'Ivoire en particulier.

Zohouri Séri

*

NNoottrree ccrrii,,

NNoottrree sseeuull ccrrii,,

DDooiitt êêttrree ::

UUnniittéé

EEnnvveerrss eett ccoonnttrree ttoouutt !!

L’unité, il nous la faut, comme l’air que nous respirons. L’unité, il nous la faut, comme une évidence, comme une convergence d’intérêts, comme une mutuelle entente de notre droit, notre droit à vivre, notre droit à cesser de survivre.

L’unité, il nous la faut, pour ne plus laisser agoniser les nôtres sous nos yeux, dans un chaos indescriptible, dans une souffrance indicible.

L'unité, il nous la faut, comme un message, qu'on porte à plein poumon et qui doit sortir et qui doit faire son chemin sous peine de nous étouffer.

Il y a une vérité qui doit être entendue et comprise, une vérité qui veut que la compassion, la fraternité

dépassent le cadre de sa propre société, de sa propre famille, dans un élan que rien ne saurait entraver.

C i mp e r N ay r a

*

La vie est un escalier

La vie est un escalier

Certains d'entre nous montent

D'autres descendent

Et certains restent assis

Un instant, parfois long, sur une

marche

Dans cet escalier,

On y fait des rencontres

Des bonnes, parfois des mauvaises.

En fait, chaque marche est une

rencontre

Parfois, une personne

D'autre fois, un sentiment, un

souvenir ...

Peu importe,

Quel que soit notre chemin

Ascendant ou descendant

Prenons conscience de chaque

marche

Et de ce qu'on nous y laisse

Ne jamais rater de marche

Ne jamais rater une rencontre

Même les pires ont leur importance...

Geneviève Wannee

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 34

LLL aaa PPP AAA GGG EEE

DDD EEE SSS

JJJ EEE UUU NNN EEE SSS Ici, les jeunes parlent aux jeunes. Ici,

jeunes et adultes échangent, sur tous

les sujets, sans langue de bois, sans

masque, sans faux-fuyant…

« La vie d'un peuple est constituée d'une

chaîne de générations. Et, chaque génération a une mission : il nous appartient de l’accomplir ou de la trahir ». (Frantz Fanon).

*

NNOOUUSS,, JJEEUUNNEESS,, RREEFFUUSSOONNSS DD’’ÊÊTTRREE UUNN

BBÉÉTTAAIILL ÉÉLLEECCTTOORRAALL......

Le soleil devenu trop agressif nous enflamme la peau. Nos pieds sont rendus mous par la fatigue, nos espoirs mis à rude épreuve. Nous n’avons plus de vie. Rien d’autre ne compte que ce moment. Nous sommes heureux d’arborer fièrement ces tee-shirts aux effigies des hommes et femmes en qui nous croyons. Pour changer notre avenir. Nous sommes la jeunesse. Nous avons décidé de nous investir dans la campagne électorale pour les élections municipales et régionales dans notre pays. Certains nous ont dissuadés de le faire. Mais nous avons insisté. Car nous sommes en majorité, sans emploi. Nous espérons donc qu’avec les visions de nos candidats, nous obtiendrons un peu de dignité lorsqu’ils seront élus. Moi, je m’appelle Koko Jean : ce que je veux pour ma commune, c’est qu’on me donne un emploi. Depuis des années, je traîne avec mon doctorat en Sciences. Je parle les « gros français » pendant que les autres « mangent ». Tout cela, parce que je ne connais personne d’important. Et mon candidat a promis qu’une fois voté, il viendrait lui-même dans les maisons chercher les C.V des chômeurs afin de les embaucher. Plus que je ne l’espérais. Et moi, c’est Lala Aline : ce que je veux pour ma commune, c’est l’accès à des soins gratuits ou tout au moins à moindre coût. Et savez-vous ce que propose mon candidat ? Un médecin personnel pour chaque famille. Beaucoup plus que je ne l’espérais !

Moi, je suis maman Oman : ce que je veux pour ma commune, c’est que les ordures ménagères soient quotidiennement ramassées et que la guéguerre entre qui doit les ramasser ou pas, s’arrête. Or, le candidat que je soutiens a promis qu’une fois élu, il mettra à la disposition de chaque famille, une technicienne de surface pour rendre chaque maison propre et assainie. Je ne l’aurais même jamais espéré ! Alors, n’est-ce pas beau tout cela ? D’ailleurs, en attendant toutes les choses dont on bénéficiera après les élections, nous avons des avantages dès à présent ! Voyez-vous, nous mangeons de bons plats d’attiéké avec du poulet, tous les soirs et nous avons droit aux meilleures boissons. Qui dit mieux !

Nous sommes sûrs que, cette fois-ci, nous ne serons pas déçus. Nous sommes certains qu’une fois élus, nos candidats ne deviendront pas nos ennemis et ne se mettront pas à respirer le luxe à notre détriment. Nous espérons que l’argent du contribuable ne servira pas à acheter la ènième « X5 » de madame ou de Carlita. Nous espérons que nous nous ne nous ferons pas botter le cul pas les gardes du corps de monsieur le maire quand nous voudrions le rencontrer, nous ses administrés. Nous espérons que nous ne serons pas oubliés pour qu’il se souvienne de nous seulement à l’approche des prochaines élections et qu’il nous distribue des biscuits à Noël, qui ne peuvent du reste, même pas soulager nos estomacs. Nous, jeunes, espérons ne pas avoir été un bétail électoral. Nous, jeunes, attendons impatiemment l’installation du nouveau maire. Pour le bien de notre commune…

Emeraude Djolo Source: emeraudedjolo.blogspot.com

Connaissez-vous « La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant » ?

*

JJeeuunneess dd’’AAffrriiqquuee !!

JJeeuunneess dduu mmoonnddee !!

RRééaaggiisssseezz..

EExxpprriimmeezz--vvoouuss !!

EEccrriivveezz..

EEnnvvooyyeezz--nnoouuss vvooss tteexxtteess,,

aannaallyysseess,, aavviiss eett

ccoommmmeennttaaiirreess,, eettcc..

NNoouuss lleess ppuubblliieerroonnss ddaannss ppaaggee

qquuii vvoouuss eesstt rréésseerrvvééee *

Tous les jeunes Africains doivent lire le livre de Doumbi-Fakoly intitulé « Cheikh Anta Diop expliqué aux adolescents » (Editions Menaibuc). Marcel André Dubo, Metteur en scène, Directeur artistique de La compagnie « FATAE THEATREKMIT ».

Dans notre prochaine parution :

MESSAGE DE MARCUS GARVEY A LA

JEUNESSE ET AUX INTELLECTUELS

AFRICAINS

*

Qu'est-ce qu'une jeunesse éduquée?

* Conseils d’un vieil artisan

aux jeunes *

AAppppeell àà llaa jjeeuunneessssee

aaffrriiccaaiinnee Par Issa Saley

*

«Le délit de caleçon»

Savez-vous ce que c’est ?

Quel est votre avis ?

*

Page 35: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 35

LLL ’’’HHHuuummmeeeuuurrr dddeee.........

………OOOlllyyymmmpppeee BBBhhhêêêlllyyy---

QQQuuueeennnuuummm

IInntteelllleeccttuueellss

aaffrriiccaaiinnss,, jjee vvoouuss

iinnvviittee àà

ll’’iinnddiiggnnaattiioonn eett àà

llaa rréévvoollttee !!

J’étais choqué, profondément

indigné d’avoir entendu à la

télévision le chef de l’Etat

français, Nicolas Sarkozy,

proférer un diktat demandant à

un chef d’État africain, en

l’occurrence Laurent Gbagbo, de

se soumettre ; c’était comme à

l’ère coloniale où les commandants

de cercle péroraient leurs

injonctions aux « boys ».

C’était inadmissible en 2010 ; ce

ne le sera pas en 2011, encore

moins aujourd’hui.

Intellectuels africains, sortez du

bois ! Je vous invite à l’indignation

et à la révolte. Sinon, aujourd’hui

chiens couchants de ceux qui vous

encensent dans les journaux, ce

sont les mêmes qui, demain, vous

vomiront avant que vous ne

deveniez des barbons : ce qui se

passe en Côte d’Ivoire est autant

notre problème que celui de ceux

qu’on recrute et qu’on rémunère

afin qu’ils en discutent, suggèrent

des menaces, s’exécutent...

Olympe Bhêly-Quénum

« Je m'indigne, donc je suis ».

(Gyorgy Balint).

Pour en savoir plus sur les

œuvres d’Olympe Bhêly-Quénum,

visitez son web site :

www.obhelyquenum.com

A Lire ou à écouter : « Le discours du Roi Belge Léopold II »

www.youtube.com

*

PPPEEENNNSSSEEERRR LLL’’’AAAVVVEEENNNIIIRRR

Une rubrique de Roche Sossiehi

---- Parce qu’il n’est plus possible de se taire. Parce que parler c’est agir. Parce que se taire c’est mourir... L'heure est venue de PENSER pour aider à PANSER notre société malade d'elle-même, par la faute de tous. Sans exception. Le temps est venu de PENSER le Changement, puis de

Changer le Pansement. Dans cette optique, je vous proposerai ici, chaque mois, des textes pour vous inviter à cette tâche aussi exaltante que passionnante : PENSER. C’est un devoir à la fois personnel et collectif. Roche Sossiehi.

QQUUEE SSIIGGNNIIFFIIEE

ÉÉCCRRIIRREE ??

Écrire, C’est répondre { cette solitude Sans la remplir Sans imaginer la combler Écrire, C’est affronter la vie Écrire, C’est être du côté du lecteur Ni à sa place, ni au-dessus

Écrire, C’est compter sur l’intelligence Écrire, C’est être seul aussi Mais, pas tout seul, tout isolé Écrire, C’est chercher l’autre en soi On peut en faire une maladie On peut en faire un métier On peut en faire une extase Écrire, C’est incontrôlable mais grammatical Écrire, C’est poser des questions sans réponse Écrire, C’est répondre { des questions pas posées Écrire, C’est refuser les mots de la concorde comme ceux de discorde Écrire, C’est semer le désordre en ravivant la langue Écrire, C’est un humanisme et une malédiction Écrire, Ça me tient debout mais ça creuse aussi des gouffres.

Marie DARRIEUSSECQ, Des livres et des hommes, N° 69, premier trimestre 2008. (Nb : Marie Darrieussecq est une écrivaine et psychanalyste française).

*

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AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE ::

AA LL''EENNSSEEIIGGNNEE DDUU SSEENNSSUUEELL

Page 36: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 36

A partir de textes donnés ou de quelques consignes formelles, une série de techniques propres à débloquer l'expression sera mise en œuvre afin d'aboutir a des créations personnelles. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected]

*

Selon le Professeur Ramsès BOA

THIEMELE,

« LA SORCELLERIE

N’EXISTE PAS ».

Qu’en pensez-vous ?

*

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Cette rubrique a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la Côte d'Ivoire, de l’Afrique. Parce qu’il nous faut nous souvenir. Parce que "tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier les chasseurs". Parce qu’il nous faut savoir et comprendre les événements anciens et récents, en vue d’éviter de répéter les erreurs d’hier. Nous avons le droit de savoir. Nous avons le devoir de mémoire. Intervenez ! Témoignez ! Participez !... pour lever le voile sur les points d’ombre de notre histoire. (Faustin Dizo Gnahoré).

*

LLeess nnoommss ddeess

mmiissssiioonnss mmiilliittaaiirreess ddee

llaa FFrraannccee eenn AAffrriiqquuee

nnee ssoonntt ppaass cchhooiissiiss

aauu hhaassaarrdd

Très souvent, les autorités françaises choisissent des noms d'animaux ou des appellations qui souvent imagent soit un certain rapport avec le pays d'intervention, soit une intention plus ou moins explicite vis-à-vis de l'objectif recherché par ladite intervention. Nous avons ici choisi quelques missions françaises que nous allons essayer de commenter...

Commençons d'abord par l'opération "Turquoise" en 1994. Pourquoi le nom "T u r q u o i s e " ? Ni bleu ni vert, ou aussi bien bleu que vert quant aux intérêts à défendre dans le pays d'intervention: le Rwanda. C'est en réalité une f o r m e d ' i n d é c i s i o n o u d e d u p l i c i t é dans le (type de) soutien à apporter audit pays lors des évènements de 1994. Bien avant le début du génocide, la France de Mitterrand avait formé les miliciens ethniques Hutus (les interhamwés) infiltrés dans l'armée nationale légale, et apportait un soutien logistique au pouvoir de Juvénal Habyarimana, contre la rébellion dite APR (Armée Patriotique Rwandaise) de Paul Kagamé.

Lorsque la France a lancé son opération Turquoise, en Juin 1994, après le début du génocide contre les Tutsi, l'action sur le terrain était assez différente des communications officielles du pouvoir français (voir le Documentaire "Tuez les tous" pour plus d'infos là-dessus)

Ensuite, l'opération "Licorne" en Côte d'Ivoire, depuis 2003, sous couvert de mandat onusien pour soit-disant s'interposer entre un gouvernement légal agressé et une rebellion fomentée dans un pays voisin; la France ayant préféré, dans ce contexte-ci l'interposition au détriment du respect de la légalité et des accords de défense qui la liait au gouvernement ivoirien. L a d é n o m i n a t i o n " L i c o r n e " d e l a d i t e m i s s i o n e s t a s s e z p r o b l é m a t i q u e , de notre point de vue.

Dans une certaine mythologie, cet animal imaginaire est censé détester l'éléphant, et il est réputé comme le seul animal capable tuer facilement le pachyderme; L'éléphant symbolisant naturellement et historiquement la Côte d'ivoire. On se demande ainsi pourquoi utiliser un tel nom de mission pour aider un pays en difficulté comme la CI, juste après le coup d'état de 2002 mué en rébellion ? P o u r q u o i n e p a s a g i r c o m m e a u M a l i e n d é f e n d a n t l e p a y s s o u v e r a i n c o n t r e d e s r e b e l l e s t r o u b l a n t l a q u i é t u d e d u p a y s ?

la Licorne a-t-elle vraiment marqué sa détestation de l'éléphant en CI lors de sa mission ? A-t-elle agi pour ou contre l'éléphant, au regard de ce qui se passe actuellement dans ce pays ... L'opération militaire ivoirienne lancée en 2004 pour recouvrir la moitié nord du pays, et son instrumentalisation subséquente par le pouvoir français, permettent aujourd'hui de m i e u x c o m p r e n d r e c e q u e " l a L i c o r n e " f a i s a i t c h e z " l ' é l é p h a n t " , dont la souveraineté avait été affaiblie par une rébellion armée et préparée en dehors des frontières. Bref.

Puis l'opération "Serval" au Mali en 2013. Cette mission militaire présente un certain intérêt car elle est actuelle, et surtout qu'elle est étroitement liée aux évènements armés en Lybie qui ont enregistré l'assassinat de l'énigmatique Kadhafi, dont la France de Sarkozy voulait décidément la peau.

Les développements futurs de cette opération méritent une certaine attention. En fait, on peut s'interroger sur le choix d'un tel animal pour désigner les interventions militaires françaises dans le Nord-Mali.

Page 37: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 37

L e s e r v a l est un petit félin, ni chat ni lion ou a u s s i b i e n c h a t ( d o u x ) q u e l i o n ( p r é d a t e u r ) qui a une particularité excessive (uriner plus de 30 fois) pour marquer son territoire. Il est aussi capable d'attraper des choses en hauteur, en référence ici à l'oiseau malien qui serait en train d'échapper d'une manière ou d'une autre au " s e r v a l " q u i v o i t s o n " t e r r i t o i r e " m e n a c é . En choisissant un tel nom de mission, la France a-t-elle un territoire particulier à MARQUER de son "urine" (voir l'intervention militaire) ? Rappelant au passage que les ressources naturelles et minières de ce désert sont sues depuis des décennies par l'ex-colonisateur, qui manifestait une certaine quiétude sur le cas malien jusqu'à ce que les mêmes détraqués religieux du conflit libyen (boosté par la France) réorientent leurs regards sur le désert malien. Dossier à suivre donc avec attention ...

Enfin, l'opération "Requin" au Gabon en 1990. Le requin ici, feu follet des étendues maritimes, défend ses intérêts et assure magistralement sa pitance dans la mer gabonaise (voir les ressources pétrolières off-shore de ce pays). D e r r i è r e d o n c d e s o p é r a t i o n s d e p r o t e c t i o n d e s r e s s o r t i s s a n t s f r a n ç a i s , lors de conflits armés en Afrique, s e c a c h e u n e i n t e r v e n t i o n m i l i t a i r e e n f a v e u r o u c o n t r e u n r é g i m e . Dans ce cas d'espèce, c'était en faveur du régime Bongo.

Et bien d'autres missions en Afrique encore, dont bouledogue en Tunisie, Barracuda en Centrafrique, etc. Ils ne choisissent pas leur nom de mission militaire au hasard, c'est sûr et certain ! Il y'a tout une symbolique là-dedans. MAIS BON ... ce n'est pas pour autant une occasion rêvée de faire porter la responsabilité ENTIÈRE des conflits armés en Afrique à ces puissances occidentales qui cherchent à préserver, sinon accroitre leurs intérêts

géostratégiques et économiques. P o u r c e q u e n o u s v o y o n s e t s a v o n s s u r l a g e s t i o n P U B L I Q U E d e s p a y s a f r i c a i n s , l ' h o m m e n o i r e s t d é j à u n p r o b l è m e p o u r l u i -m ê m e . . .

K h r a t o s s o u r c e : krathos.ivoire-blog.com

*

HHoommoosseexxuueellss,, nnééss dd’’hhééttéérroosseexxuueellss

Je

Vous

En conjure

Homosexuel(le)s

Né(e)s d'hétérosexuels

Qui

Coulez

Sans cesse

Vos objets indigestes

Dans des entrailles

Qui vous sont semblables

Qui

Scandez

Partout

Liberté,

Votre libertinage,

Votre esclavage mortelle

Et

Qui

En tirez

Votre plaisir,

Amour cruel

Qui rage dans vos seins,

Halte à la profanation de vos corps,

temples du souffle du Dieu vivant.

Jean Marck Konan

*

« Les Amis du Livre » est une organisation pour : - développer le goût de la lecture chez les jeunes, pour la promotion du livre et de la lecture à travers des associations qui organisent des activités autour du livre, incitent les jeunes à lire effectivement, à fréquenter les lieux de culture que sont les librairies et bibliothèques et, à participer à toutes les activités autour du livre. - Créer toutes les occasions de mettre des livres dans les mains des jeunes afin de donner à chacun la possibilité d'une rencontre avec le livre. Ce qui lui ouvrira les portes des bienfaits de la lecture et de l’univers. - Faire en sorte que livre ne reste pas absent encore longtemps dans la vie de nos jeunes. Changer leur représentation vis-à-vis du livre. Et éviter surtout qu’ils parviennent à l'âge adulte sans jamais avoir connu les joies et les bouleversements que provoque la lecture d’un livre… « Nous voulons offrir des livres à nos enfants des lycées et collèges afin que le Livre et la pratique de la Lecture fassent partie de leur quotidien et que, leurs résultats scolaires, mauvais ces dernières années, s'en ressentent positivement. Toute chose qui fera que, demain, nous aurons une société de citoyens capables de se comprendre et de comprendre les principes qui fondent le monde dans lequel ils vivent. Voilà ce qui nous motive à travers "Les Amis du Livre" et la collecte que nous avons initiée ».

Serge Grah

Page 38: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 38

[Rions un peu, parce que le rire, c’est la santé ; le rire,

c’est le propre de l’homme ; et puis, la vérité est parfois dans

le rire. Mais attention ! Le rire bruyant révèle bien souvent le vide de l’esprit...]

Deux petits dioula, Yacou et Ali, sont à Paris en France, à la gare du métro. Yacou regarde le sac d’un blanc et dit à son compère Ali : « A ta ka bori ! ». Le blanc le lorgne et lui répond en disant : « Ni ka ta kabori, me bori y ko et puis si n’ka y mlan, mais n’be nan y bougô mal, mal quoi ! ». Han !

Un soldat en mission reçoit cette lettre de sa copine restée au pays : « Chéri, je ne peux plus continuer notre relation. La distance entre nous est trop grande. J’avoue que je t’ai déjà trompé, deux fois. Ce n’est pas juste pour toi ni pour moi. Je suis désolée. Retourne-moi la photo que je t’ai envoyée. Je t’aime ! ». Le soldat, très déçu, demande à ses amis toutes les photos de leurs copines, sœurs, anciennes copines, cousines, tantes, nièces, etc. A la photo de sa copine, il ajoute 57 photos de belles filles, plus une note qu’il lui envoie. En voici le contenu : « Très sincèrement, mademoiselle, je ne me souviens plus de vous. Récupérez votre photo de ce lot et ramenez-moi le reste en l’état, je vous prie »...

Un jour, à la leçon de calcul, le maître demande à Yao, 5+5 égal combien ? Yao répond : 10 ! Alors le maître dit : Bien ! 10 bonbons pour Yao ! Et toi Ali, 6+7 ? Ali répond : 13 ! Et le maître dit : Très bien ! 13 bonbons pour Ali ! A toi

Grégoire, 1+1 ? Grégoire se dit intérieurement : Djahaa, il croit que je suis bête pour dire 2 et puis il va dire : Bien ! 2 bonbons pour Grégoire ! Alors Grégoire crie : Ça fait paquet, Monsieur, ça fait paquet de bonbons !

Trois amis habitant à Abobo (commune la plus peuplée de Côte d’Ivoire), reviennent sans le moindre sou d’une virée, d’un show grave, à Yopougon (la plus grande commune de Côte d’Ivoire). Alors, ils décident de rentrer en taxi, espérant tromper le conducteur, en jouant les Atôtô (fantômes, revenants). A l’approche du cimetière du quartier, l’un d’eux dit : « Enfin, nous arrivons chez nous, laisse-nous à la 6ème tombe ». Et le conducteur de répondre : « Bizarre, j’habite la 4ème tombe depuis 16 ans et je ne vous connais pas ! Je ne vous ai même jamais vus, par ici ! Je vous invite donc chez moi pour « mazé » ! (manger) »… Devinez la suite.

Police : où habitez- vous? Petit : avec mes parents. Police : et où habitent vos parents? Petit : avec moi. Police : et où habitez- vous tous? Petit : ensemble Police : où est votre maison? Petit : á côté de la maison de mon voisins. Police : et où est la maison de vos voisins? Petit : si je vous le dis, vous ne me croirez pas. Police: dites-moi? Petit: à côté de ma maison. .....

« Je suis le plus fort du Canton. La raison : lors de la récente élection, j'ai tout raflé dans le canton. Je suis donc le plus fort de la région. Je suis le super chef de touts les chefs. Qui dit mieux ? Regardez ma carte de visite. Il est

inscrit là-dessus : Ministre (d’État), Député, Maire, Directeur général, Conseiller et que sais-je encore. Tant pis pour les perdants ». F Yassoua, in Soir info, 22-04-2013.

« En Côte d’Ivoire, c’est comme ca. Quand le prix du carburant augmente, même les prostituées augmentent leurs tarifs ». Adama Dahico

« Attention hein ! C’est pas tous les habits qu’on sèche au soleil hein ». Adama Dahico

Appel :

N o us v ou s i nv i t o n s à

p r o po s er de s h i s t o i r e s

d r ô l e s e t à f a i r e pa r t a g er

v o t r e s e ns de l ’ hu mo u r e t

v o t r e b on n e hum eur .

D ’ ava nc e me rc i .

*

AU Tableau d’honneur

Si vous connaissez des personnes qui méritent de figurer dans notre «Tableau d’honneur», n’hésitez pas à nous en faire part. D’autre part, pensez-vous que, à l’image ou en contrepartie de « Tableau d'honneur », il serait utile et opportun de créer une autre rubrique dénommée «Tableau de déshonneur» ? Contribuerez-vous à alimenter cette rubrique ?

*

Pour un don ou une contribution financière. Numéro de Compte du

Filament : HSBC Bank 400208 11474154

*

Envoyez-nous des

informations à publier et

vos liens préférés.

Contactez-nous pour

proposer articles,

rubriques, photos et

vidéos, etc.

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Page 39: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 39

ARTS, LITTÉRATURE ET

CULTURE *

LLaa ppllaaccee dduu ssoommmmeeiill

ddaannss llaa vviiee dd''uunn ééccrriivvaaiinn

Dany Laferrière lors du Salon du livre de Paris, en mars 2010

Quelle place occupe le sommeil dans la vie de l'écrivain ? C'est à cette question que tente de répondre Dany Laferrière, à l'occasion des rencontres québécoises qui se déroulent du 1er au 8 mai 2013 en Haïti.

Cette thématique du sommeil revient dans le "Journal d'un écrivain en pyjama", œuvre de Laferrière, publiée en 2013 aux éditions Mémoire d'encrier.

Dans ce roman, inspiré de son expérience d'écrivain et de lecteur, l'auteur raconte une histoire en 202 chroniques, qui s'adressent à un jeune écrivain. Cette œuvre nouvelle incite à s'arrêter pour observer la vie, à saisir le moment présent et à ralentir la course du monde : « Je me réveillais à trois heures du matin et je me suis dit que ce n'est pas possible d'être… en état de suffocation. J'ai voulu utiliser ce temps pour lire et écrire. Donc, j'ai commencé à écrire et j'ai remarqué que ce temps, entre 3 heures et sept heures du matin, est le meilleur qui soit », avance Laferrière pour expliquer d'où est venue l'idée de son ouvrage.

Pour lui, dans cet intervalle, la qualité du silence est exceptionnelle : non seulement les gens de la maison sont endormis, mais la ville même est au repos.

"Ceci donne une force de concentration formidable à l'écrivain", affirme-t-il, avouant souffrir d'insomnie.

Toutefois, explique Lafferière lors d'un point de presse, « une société, qui ne dort pas, est une société qui produit beaucoup certes, mais peut-être mal, qui (peut-être) prend une mauvaise direction ». L'homme qui dort construit l'univers », soutient Lafferière qui n'aimerait pas « vivre, tout le temps, dans un monde créé par des gens aux yeux rougis par la fatigue… J'aimerais bien savoir quel type de société, quelle architecture, quel environnement aurions-

nous si notre était construite par des gens bien reposés ? », s'interroge-t-il. « Quand on ne veut pas dormir, il faut combler le vide », conseille Laferrière, qui pense que, dans la vie, « il n'y a pas cette partie fondamentale, entre actions et réactions, qui s'appelle le silence ». « Le silence est au cœur même de la création », avance l'écrivain.

Source : AlterPresse.org

Et vous, quelle place occupe le sommeil dans

votre vie?

« En ce qui me concerne, je passe très souvent des journées noires et des nuits blanches. Ne me demandez pas ce que je fais en ces moments… J’écris ». Léandre Sahiri

*

AATTEELLIIEERR DD''EECCRRIITTUURREE :: Un groupe de spécialistes se propose de réaliser très bientôt l'atelier de poésie. En six séances de deux heures et de manières ludiques. Une grande part sera laissée à l'échange des participants. Contacts: 07 30 45 37 /60 13 90 26. [email protected]

*

Dans notre prochaine parution :

Découvrez « La Maison

des Auteurs » de limoges. *

Le calao C'est l'oiseau primordial des Sénoufo : il est le protecteur par excellence. On l'appelle en langue sénoufo : « Ségèn ». Son ventre bombé fait de lui un symbole de fécondité et de fertilité. Il représente et évoque la prospérité. Cet oiseau est dans les mythes Sénoufo l’un des cinq premiers animaux apparus sur terre avec le caméléon, la tortue, le serpent et le crocodile. Selon la tradition sénoufo, le calao transporte les âmes des morts dans l’autre monde et sert généralement dans les rites initiatiques du poro. la majorité des sénoufo à abidjan l'ont dans leur maison. Au délà de la fécondité, le calao renferme trois grandes notions qui caractérisent le Sénoufo: A- Son dos large = Il endure beaucoup pour protéger sa postérité, on dira qu'il encaisse beaucoup. B- Son gros ventre = celui qui sait beaucoup mais qui ne dit mot. c'est la

connaissance, le savoir qui se couvre, qui ne se dévoile pas à vue d’œil. C- Le bec long et pointu = c'est celui qui parle peu. c'est l'expression de celui qui ne parle que pour s'engager et cet engagement est symbole de détermination.

Lumière

Dieu de lumière

Tu es le secret caché

De toute vie.

Prends nos mains

Comme nos cœurs

Et conduis-nous vers ta lumière !

Prends nos rêves

Et fais-en des trésors

Pour toute l'humanité !

Donne-nous le bon

Offre-nous le meilleur

Apprends-nous le beau

Pour que règne la paix !

Dieu de lumière

Tu marches à nos côtés

Silencieux ami

Toujours fidèle et prêt à nous

Tendre la perche du salut.

Ouvre nos yeux

Ouvre nos âmes

Chante avec nous

Danse nos vies

Pour que subsiste la plénitude

D'un monde meilleur !

Dieu de lumière

Apprends-nous le partage

Apporte-nous l'échange

Pour que rien ne nous arrête

Vers le chemin de tes espoirs

Vers la lumière

Vers ta lumière !

Evelyne Patricia Lokrou

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 40

LLLaaa PPPaaagggeee dddeee lll’’’AAAEEECCCIII Une rubrique de Josué Guébo

Principale structure des gens de lettres en Côte-d’Ivoire, l'AECI (Association dezs écrivains de Côte d’Ivoire) est depuis plus d’une vingtaine d’années, l’espace de promotion, de valorisation du Livre et de l’écrivain ivoirien.

*

Chaque mois, Le président de l’AECI vous invite dans cette rubrique

à découvrir un auteur ivoirien. Ce mois-ci, nous

présentons :

JJeeaann--BBaappttiissttee

TT ii éé mm éé ll éé

* Jean-Baptiste T i é m é l é est un écrivain et acteur ivoirien, né en 1933. Il vit en France depuis 1948. Il a joué aussi bien au théâtre que sur le petit écran. Pour le cinéma, il est intervenu dans des productions telles que : - La descente aux enfers, dans le rôle de Michelangelo Antonioni (l’assassin) - L’état sauvage, Francis Girod (le président de la république) - Abusuan Henri Duparc (rôle principal : l’architecte)

- Promesse de l’aube, Jules Dassin (le prêtre) - P’tit papa, Pydney Sokhona (le complice) - Le retour, Kramo Fadika (rôle principal). Au théâtre, il a notamment joué dans : - Le jardin des cerises de Tchékhov (rôle de firs) - Insoumis de Patricia Moraz – mise en scène de Frédéric Révérend - Hé ! messieurs d’Annie Seurat – mise en scène de Frédéric Cerdal (rôle du député de Saint Domingue) - Boesmanel ler d’Athol Fugard – mise en scène de Roger Blin - Solitude la mulâtresse de Patrick Chamoiseau – Mise en scène d’Yvan Labéjof. J e a n - B a p t i s t e T i é m é l é e s t l ’ a u t e u r d e : Chansons païennes, poèmes, P.J. Oswald, Paris, 1969. Ce monde qui fume, poèmes, Editions St-Germain-des-prés, Paris, 1981; Aoyu, Poèmes, Silex, Paris, 1987. Paroles bues, éditions Klanba, Paris, Poésie, 1999. Contes déracinés d’Afrique, Maisonneuve, Paris, 2000. La dérive des temps, éditions Klanba, Paris, Poésie, 2003. Ce voyage je devais le faire, éditions Klanba, Paris, récit, 2010.

Josué Guébo

*

LLaa CCôôttee dd''IIvvooiirree Qu'on me laisse mes tribus Elles sont mes cellules Elles sont les veines Elles sont ma chair Elles sont mon cœur Elles sont moi Sans elles je ne suis pas Alors Messieurs les Apprentis Sorciers La Paix

J e a n- B a p t i s t e T i é mé l é

* Madame, monsieur,

S’il vous plait, à un mariage ou à un anniversaire

Songez à offrir au moins un livre... Nous comptons sur vous

!

(Association des écrivains de

Côte d'Ivoire)

*

LLLEEE FFF OOO RRR UUU MMM

DDDUUU FFFIIILLLAAAMMMEEENNNTTT

Sur la problématique des Africains qui ne lisent pas, nous avons déjà publié, dans nos parutions précédentes, la lettre de Beni Lukoki, l’appel de Tikishia Thérèse Digbeu, (recueilli par Cikuru Batumike), les points de vue de Mme Isabelle Kassi Fofana, Bérénice Wadé Nemlin, Mariame Gba, Marthe Fare, Catherine Nohales, Macaire Etty, de Guy-martial Lohourougnon, Patrick Weil. Nous publions ci-dessous d’autres points de vue.

<><>

« La lecture est aujourd'hui en perte de vitesse, ce qui a des conséquences majeures sur le comportement des populations. Lire développe la maturité, l'aptitude à se concentrer, enrichit le vocabulaire sans oublier l'importance pour la construction de son "soi" par rapport à celui de "l'Autre" ». S. Faiza

*

« Pour être libre, averti, imaginatif. La lecture développe la mémoire, l'esprit critique et le goût de l'effort. Elle permet de nous évader. Elle incite à l'autonomie. Il faut choisir son livre. Puis ensuite aller le chercher. Et enfin le lire. Hé oui ce qui est bon parfois réclame un minimum d'effort. C'est pour cela qu'il faut encourager les bibliothèques itinérantes, quand le

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 41

transport est un problème insurmontable.

Enfin écrire un livre c'est un risque, acheter un livre aussi, le lire encore plus. Mais c'est aussi partager une œuvre avec son créateur. Et non pas la facilitée de se gaver comme une oie pendant le gavage ». Sara Toga

*

« Le monde se divise en deux catégories de gens : ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui ont lu des livres ». Bernard Werber. (Extrait de Les Thanatonautes).

*

"La lecture me délivre Je suis ivre de livre sur cette rive je veux vivre Et même sans vivres" Macaire Etty

*

« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ». Fatim Souanou

Coulibaly

*

QQuuee ffoonntt eett ccoommmmeenntt ffoonntt lleess ggeennss qquuii nnee lliisseenntt ppaass

dduu ttoouutt ??

BBiibblliioo--bbuuss

A Bogotá, en Colombie, dans

chaque station de bus et dans

les parcs : une bibliothèque

gratuite. Je n'ose même pas

rêver de ça à Abidjan... Les

livres disparaîtront en une nuit

pour se retrouver à la "librairie

par terre''... (Holy Dolores).

*

Ayant été très tôt confronté à l'injustice et à l'arbitraire, je demeure un homme foncièrement engagé. Mon dernier livre est intitulé "Lettre ouverte aux Noir(e)s qui ne lisent pas". C'est un livre de combat contre l'ignorance ». Léandre Sahiri

*

LLeettttrree oouuvveerrttee

AAuuxx NNooiirr((ee))ss

qquuii

nnee lliisseenntt ppaass

Ce livre est un plaidoyer pour la

Lecture, celle des Noirs.

Léandre Sahiri, l'auteur, nous prie de lire. Il argumente pour donner aux

Noirs, l'envie de Lire, l'envie de faire de la lecture notre loisir à l'instar de la musique, de la danse, des jeux vidéos,

du shopping... Parce que ne pas lire reviendrait à cultiver des fléaux comme l'ignorance, l'ennui, la violence, l'avidité

et l'égoïsme. Or, lire est une façon de perfectionner son niveau éducatif, celui de ses

proches.

Il faut lire pour ne pas être à la merci de ceux qui savent. Il faut lire pour ne

pas devenir oisif, pour ne pas devenir violent, pour ne pas s'adonner à sa propre destruction, pour comprendre le

monde dans lequel on vit, pour augmenter sa valeur morale et intellectuelle, pour changer son rapport à l'argent et aux autres, au monde,

pour devenir meilleur.

L'instruction ou l'éducation ne prend pas fin au sortir de l'école. Bien heureux

celui ou celle, qui se libérant des carcans de la vie quotidienne, acquiert encore plus de savoir, plus d'esprit

critique, plus de courage, plus de connaissances et compétences multiples, plus de créativité, plus de

solidité intellectuelle.

Autant de défis à relever grâce à un

autre défi : la lecture, celle des Noirs.

Patrice Piardon

Dans notre prochaine parution

Le malheur des exclus de l’écrit

Les gens qui ne lisent pas, qui sont-ils? Pourquoi existent-ils? Faut-il les alphabétiser, les "lecturiser", les laisser tomber? Quand ils lisent, que lisent-ils? Que leur manque-t-il pour lire comme il faut ? …

Dans notre prochaine parution

Les cinq avantages clés de

la lecture *

AAiigguuiillllaaggeess

C’était hier Cela parait un siècle Je t’attendais sur le quai Dans la petite voiture bleue. Un train passa Suggérant ta présence improbable Ce fut alors le moment de l’attente Le temps murmurant sa requête Sur le rouet de l’espoir. Puis un autre train s’éloigna Me laissant emplie de ton absence Tu avais préféré d’autres ivresses Pour déverser ta colère Et signer ta vengeance. Pourtant nous parlions d’un même souffle Et nos mains ne savaient se déprendre J’avais goûté le miel de ta tendresse Et les fleuves, déjà, nous emportaient Aux rivages d’Eros.

Denise Bernhardt

Page 42: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 42

Cette

rubrique n`a pas pour but d`indexer qui que ce soit, ni de dresser les gens les uns contre les autres. Il s’agit plutôt de contribuer à réveiller les esprits et les consciences sur des sujets épineux concernant spécifiquement la religion. Il s’agit de susciter des réactions qui vont, nous l’espérons, provoquer des actes positifs pour la communauté africaine vivant sur le continent ou ailleurs dans le

monde.

QUAND TU CHERCHES DIEU, CHERCHE-LE SIMPLEMENT DANS TON COEUR. IL N'EST PAS AU VATICAN, NI A JERUSALEM, NI A LA MECQUE, etc.

Serge Grah

*

AAbbrraahhaamm eett IIssaaaacc

Dimanche jour de Dieu! Et la pensée rétrocède dans l'espace et le temps bibliques pour méditer, à nouveaux frais, le sacrificiel et la notion de sacrifice. Elle s'arrête sur Abraham et Isaac dont la conjugaison, sacrificielle, offre une hyperbole hallucinante. Dieu ordonne à Abraham de lui sacrifier son propre fils sur une montagne. Celui-ci y va le plus naturellement du monde. La suite est connue : l'infanticide a échoué par la substitution sacrificielle d'un animal.

Mais, ce que nous ignorons, c'est la dispute qui a suivi entre père et fils, le bourreau et sa victime sauvée in extremis.

« Père, quel mal t'ai-je fait pour que tu aies voulu me tuer?

- Tu ne m'as fait aucun mal.

- Pourquoi as-tu voulu me trancher la gorge alors?

- C'est une idée de Dieu qui voulait une preuve.

- Une preuve de quoi?

- De ma foi et de mon obéissance.

- Quel Dieu qui ordonne à un père de tuer son propre fils?

- Le Dieu du ciel, celui de nos ancêtres.

- Il est capable de tout, du bien, du mal, et du pire?

- Exactement, mon fils.

- Et, si tu avais plutôt désobéi à son ordre?

- Ah ! Il a l'habitude d'envoyer la calamité, la ruine, et autres maladies et maux à ceux qui enfreignent ses ordres.

- Un Dieu rancunier alors?

- Oui, je pense. Rien ne lui est impossible.

- Même pas l'erreur et le crime?

- Surtout pas les erreurs et les crimes!

- Père, je ne suis pas d’accord avec cette religion.

- Tu n’as pas le choix, oublions l'incident.

- Je ne sais pas si je pourrai, car je te revois encore avec ce couteau étincelant tandis que j'étais étendu ligoté.

- Si j'avais eu tout mon jugement, je n'aurais pas fait ça.

- Veux-tu dire que Dieu rend souvent les gens fous et les pousse à égorger leurs enfants et à les brûler sur un fagot?

- Tu ne l'as pas été Isaac.

- La question n'est pas de savoir si je suis mort ou non. Mais, de constater que nous sommes guidés par un Dieu si cruel! Eh Dieu!

P a u l Z a h i r i , p o l i t o l o g u e , p h i l o s o p h e

*

*

Il faut lire

Albert Camus Mais, tout cela ne serait rien si Camus n'avait pas, avant nous, déjà, parlé. Dans Le mythe de Sisyphe, ou dans L'homme révolté, dans L'Etranger et dans La Peste. Lire Camus, c'est, pour celui ou celle qui cherche un sens à son existence, un choc rude, mais aussi, surtout, un immense espoir, qui naît de ce choc premier ; c'est, enfin, toucher à ce qui fait le plus profondément l'humanité et la vie même. Des sommets d'optimisme à qui sait le lire, le lire et le comprendre. Camus nous apprend à vivre vraiment, c'est-à-dire hors de l'illusion ou de l'aveuglement volontaire, à vivre pleinement notre vie dans la conscience de notre fragilité extrême, de la fugacité de notre existence.

S o u r c e : SAMI.IS.FREE.FR

*

AAtthhééeess :: qquueelllleess ssoonntt vvooss pprreeuuvveess qquuee DDiieeuu nn''eexxiissttee

ppaass ?? *

Attention aux

Marchands

De miracles

*

Page 43: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 43

LLLeeeçççooonnnsss dddeee vvviiieee

(Des histoires vraies et inspirantes que vous saurez

apprécier, des conseils simples et justes que chacun de nous devrait s'approprier dans sa

vie).

«« NNoonn,, MMoonn aammoouurr,, jjee

nnee llee sseennss ppaass bbiieenn »»

Au lit, l’autre soir avec ma femme, la température montait rapidement. Au moment de passer aux choses sérieuses, elle m’arrête et me dit : « Non, mon amour, je ne le sens pas bien… ».

Puis elle ajouta : « Je n’ai pas spécialement envie, Je voudrais juste que tu me tiennes dans tes bras. Tu n’es pas assez en phase avec mes besoins émotionnels de femme pour que j’aie envie de satisfaire tes besoins sexuels d’homme ! ».

A mon regard ébahi, elle enchaîna : « Je voudrais que tu m’aimes pour ce que je suis, et non pour ce que je fais pour toi au lit ». Comprenant que rien ne se passerait ce soir là, je n’insistai pas et je m’endormis.

Quelques temps après, comme j’avais des congés à récupérer, je décidai de passer la journée avec elle. Après un dîner dans un petit restaurant sympa, je l’emmenai dans un grand magasin de mode où je l’invitai à essayer divers vêtements, sous mon regard intéressé. Pendant un long moment, elle essaya tout ce qui tombait sous ses yeux et parada devant moi comme une star. Finalement, deux robes retinrent spécialement son attention. Comme elle ne savait pas se décider, Je lui laissais entendre qu’elle prendrait bien les deux. A l’étage suivant, se trouvait le rayon chaussures : une paire neuve par robe semblait indispensable. Une jolie paire de boucles d’oreilles lui

faisait de l’œil. Hop, dans Le panier ! Croyez-moi, ses yeux brillaient de plus en plus !!! Je la connais, je voyais monter en elle une forme d’excitation indescriptible. Elle voulut même me tester, Voir jusqu’ou j’irai, car elle s’intéressa aux bracelets de tennis. Elle n’a jamais tenu une raquette, mais bon… Je répondis oui. Puis il y eu quelques bas, de la lingerie, un foulard, les rayons parfum et maquillage et quelques bricoles. Finalement, elle me regarda avec des yeux pétillants comme du Champagne, et dit : » Ça va être cher tout ça. On passe à la caisse ? ». Quand Je répondis : « Non, Mon amour, je ne le sens pas bien… ». Son visage devint blême d’étonnement et sa bouche resta ouverte. Je lui dis alors : « Je n’ai pas spécialement envie, Je voulais simplement te voir habiller ainsi. Tu n’es pas assez en phase avec mes capacités financières d’homme pour que je puisse satisfaire tes désirs d’achats de femme ». Et comme elle me regardait avec des yeux assassins, j’ajoutais : « Je voudrais que tu m’aimes pour ce que je suis et non pour ce que je t’achète ».

Moralite : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse ».

Diané Mamadi

*

DDOOUULLOOUURREEUUXX AANNNNIIVVEERRSSAAIIRREE

Il est des souvenirs Si pénétrants Si mordants Si violents Si cuisants Qu’ils rongent Comme la rouille Ronge et dévore le fer. … Reste les blessures

Les rancœurs Les douleurs L’amertume La haine La peur Non ! Non ! Ne pas oublier ! Non ! Impossible d’oublier ! Le sang Les cris Les pleurs Les larmes Les sifflements Les grondements Les corps sans vie. … DEUX ANS Et puis un jour Il y aura 5 puis 10 ans Mais à chacune de ses années Reviendront dans nos souvenirs Le sceau L’entaille L’empreinte De cette journée CE tristement célèbre jour. Les années estomperont Certains détails Mais les odeurs Les images Les bruits Les hurlements Reviendront hantés Nos mémoires fragilisées, Comprimés et oppressés Nos cœurs amputés, Embués nos yeux. … Ils ont fait tomber nos murs Mais pas notre armure. Ils ont fait couler nos larmes Mais pas notre moral. Ils ont ruiné l’économie Mais pas notre espoir. Ils ont anéanti notre pays Mais pas notre foi. Chaque jour on gagne un peu Très bientôt nous serons Ensemble et fiers D’avoir été Jusqu’au Bout. Bérénice Wadé Nemlin La Luciole d'Abidjan

*

Page 44: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 44

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est

réservée pour vous exprimer.

Librement. Pour vous prononcer sur les

sujets d’actualité. Librement. Pour faire

partager vos opinions et vos thèses...

LLaa FFrraannccee vveeuutt ccoonnttiinnuueerr dd’’ooccccuuppeerr

mmiilliittaaiirreemmeenntt ll’’AAffrriiqquuee

Il y a une quinzaine d’années, la mode était aux concepts mettant en avant le retrait progressif de l’armée française du continent au profit de forces africaines de maintien de la paix. Ce n’est plus le cas. Ainsi, le rapport «Horizons stratégiques» met en valeur deux tendances lourdes attendues : un affaiblissement économique de l’Europe et un maintien plus que jamais d’actualité de la présence militaire française.

De l’affaiblissement économique de l’Europe

« L’amoindrissement de la part relative de l’Europe, en tant que principal fournisseur d’aide publique au développement, est susceptible d’affecter le tropisme européen des pays d’Afrique subsaharienne au profit des puissances émergentes majeures», peut-on ainsi lire. «Résultant de l’incapacité des États à contrôler leur territoire, la multiplication et l’extension des « zones grises », concentrant groupes criminels organisés (trafiquants, terroristes) et groupes rebelles, pourraient nécessiter des interventions occidentales auxquelles des pays européens, et la France en particulier, pourraient être amenés à participer», indique le rapport.

Du maintien et du renforcement de la présence militaire française en Afrique.

La France a l’intention, dans les prochaines décennies, d’investir plus que jamais l’Afrique, qui «restera une zone de convoitises et de confrontations potentielles et une zone

d’intérêt stratégique prioritaire pour la France». Le rapport trace les contours d’un mode d’intervention qui n’entend pas changer en Afrique, y compris au cœur des grandes villes. «Le renouvellement des accords de défense avec plusieurs partenaires africains confère à la France des responsabilités particulières en matière d’assistance, appelées à s’inscrire dans la durée. La présence de nombreux ressortissants français dans les villes, dans un contexte de forte insécurité, devrait renforcer la nécessité de disposer de capacités d’évacuation adaptées. Celles-ci devront de plus en plus être coordonnées au niveau international et avec les acteurs locaux, notamment privés», écrivent les rapporteurs. Qui préfèrent nourrir la perplexité, quant aux capacités de l’Union africaine qu’il est plus que jamais question de contourner, voire de délégitimer. Au profit, sans doute, d’institutions vassales (comme la CEDEAO) ou d’institutions en partie contrôlées par Paris : Union européenne, ONU, etc.

«La France continuera d’accompagner les organisations continentales et sous-régionales africaines dans le développement des instruments de sécurité collective, en privilégiant les cadres multilatéraux (UE, Onu, etc.). L’insuffisance probablement persistante des instruments de sécurité collectifs placés sous l’égide de l’Union africaine, quels qu’en soient les progrès en termes capacitaires, renforcera le besoin de politiques globales alliant sécurité, développement et gouvernance, selon des axes bilatéraux et multilatéraux ad hoc et la mise en place de partenariats régionaux efficaces», écrivent les rapports.

Voilà qui est clair. Il revient désormais au leadership africain «non aligné» d’en tirer toutes les conséquences. Froidement.

Théophile Kouamouo

*

SSoouurrccee ddee

lliibbeerrttéé

Là où les ruisseaux

Ont retrouvé la source des fleuves

Là où les femmes

Ont renoué avec

La fécondité et la beauté

Là où la misère

L’injustice

L’hypocrisie

L’arbitraire

Le mensonge

Sont cloués au pilori

Là où les enfants gardent

Leur innocence

Leurs chants

Leurs danses

Et jouent dans la lumière

Là où la liberté est symbole

Là où la liberté est sans borne

Là où l’amour est permanent

Et sans entraves

Là où la beauté s’épanouit

Au grand jour

Hors des puanteurs

Des camps de morts

Là où le sol reste fertile

Comme aux premiers jours

Et n’a pas encore été souillée

Par le sperme stérile des aventures

Là où l’eau garde encore

Le pouvoir de désaltérer

Là où le soleil se lève

Haut

Là où la semence

Dans les sillons

Perpétue la vie

Là où l’espoir

Rayonne

Dieu,

Permets que ma Terre

Renaisse un jour

Permets que ma Terre revoie un jour

Le jour

Et demeure

Une source de liberté.

Serge Grah,

Extrait de «Une saison au purgatoire»

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 45

SSSAAANNNTTTEEE

CCCOOONNNSSSEEEIIILLLSSS

LL’’AAnnaannaass

Le saviez-vous ?

La culture de l’ananas remonterait à des milliers d’années. Les premiers à pratiquer cette culture étaient les indiens tupi-guaranis. C'est eux qui auraient donné le nom au fruit. Dans leur langage, le « a » désigne un fruit (en général) et « nana » signifie « excellent ». Ils l’auraient fait connaître dans toute l’Amérique du Sud et centrale. Christophe Colomb a découvert l'ananas dans les Caraïbes, à la fin des années 1500. C’est en 1535 que le fruit est présenté à la Cour d’Espagne. Sa diffusion va suivre l’ouverture des grandes voies maritimes par les Portugais (Philippines, Chine, Inde…). Il fait encore figure de rareté aux XVIe et XVIIe siècle en Europe. Il va bénéficier de la culture sous serre en Hollande et en France mais le résultat ne fut pas si concluant. D’où, la décision d’importer l’ananas plutôt que de le produire.

L’approvisionnement se fait toute l’année, avec des pointes en hiver et au printemps.

En France, l’ananas est importé essentiellement de Côte d’Ivoire (plus de 90 % du tonnage commercialisé), un

peu du Cameroun et de Martinique. Les principales variétés sont : - "Cayenne lisse" : provient surtout de Côte d’Ivoire et de

Martinique. La variété la plus appréciée des consommateurs, avec une chair jaune, juteuse et sucrée.

- "Queens" : importée de l’Ile Maurice et d’Afrique du Sud. Variété à fruit plus petit, à chair plus pâle et très juteuse. - "Red Spannish" : cultivée en Amérique Centrale et aux Caraïbes.

U n e s o u r c e d e r e c h a r g e m i n é r a l e e t e n v i t a m i n e s .

L’ananas est une source intéressante de potassium, de vitamines B1, B2, B9 (une portion de 150 g fournit plus de 7 % de l’AJR (apport journalier recommandé) et surtout de vitamine C. Par exemple, une portion de 150 g en fournit 27 mg, soit plus du tiers de l’apport quotidien conseillé.

L ’ a n a n a s e s t r i c h e e n f i b r e s .

L’apport de l’ananas en fibres est appréciable, puisqu’il atteint 1,4%. L’ananas aide donc à la lutte contre la paresse intestinale, et cela, sans risque de mauvaise tolérance par les intestins.

Une action originale sur la digestion.

Du fait de la présence de la broméline, l’ananas intervient, d’une façon tout à fait originale, sur le processus digestif. Cette enzyme démarre la digestion des protéines. C’est pourquoi, lors d’un repas qui comporte de l’ananas frais, le plat de viande (ou de poisson) est plus aisément et rapidement digéré. Par ailleurs, les acides organiques de l’ananas lui confèrent une saveur acidulée, capable de stimuler les sécrétions digestives. Cela facilite également la bonne assimilation des aliments.

D e s b i e n f a i t s c o n t r e l e c a n c e r , l e s m a l a d i e s c a r d i o -v a s c u l a i r e s e t l ’ a r t h r o s e .

La broméline contenue dans l’ananas est reconnue pour ses effets anti-inflammatoires, antidouleur, antihypertenseurs et pour booster le système immunitaire. C’est grâce à elle et à ses antioxydants (polyphénols et flavonoïdes) que le fruit aurait un intérêt contre le cancer, les maladies cardiaques et dans le traitement de l’arthrose.

U n a l i m e n t m i n c e u r .

L’ananas est un dessert délicieux, rafraîchissant, raffiné et léger : une portion de 150g apporte moins de 80 k calories !

Conseils d’achats et d’utilisation

Pour bien choisir un ananas, il faut le sentir (plus son parfum est prononcé, plus il est mûr), le peser (plus il est lourd, plus il est mûr) et observer ses feuilles. Un bon ananas a des feuilles fermes, d’un joli vert foncé et qui se détache assez facilement du fruit. Ce qu’il faut éviter : un ananas dont certaines parties sont molles, brunes. Par ailleurs, sachez que la couleur de la coque n’est en rien un indicateur de la maturité du fruit. La coque peut très bien être verte alors que l’ananas est à point pour la consommation. Une fois acheté, l’ananas peut se conserver, soit 1 ou 2 jours à température ambiante, soit au réfrigérateur pendant 3 à 4 jours.

Recettes

- Clafoutis à l’ananas - Gâteau à l’ananas - Salade d’ananas au miel et à l’armagnac

-confiture - Brochettes de veau à l’ananas, etc.

Yvette Martin

Avez-vous d’autres informations sur l’ananas ? Nous attendons vos

contributions et suggestions

*

D ans notre prochaine parution

Le gingembre : une plante dont les vertus médicinales sont

connues et utilisées depuis plus de 6000 ans dans la médecine

traditionnelle ...

* Prendre soin de soi, de sa vie

* Comment se défaire des pensées

négatives ?

*

Page 46: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 46

LLaa PPaarroollee

Parole ! Une parole. Dire la parole… La parole-vie Cette parole une qui unit et qui, Jamais ne se dédit après avoir dit l’indicible Cette parole indélébile que l’intérêt ne peut aguicher et falsifier Cette parole écarlate qui ensoleille les sangs obscurs Et dissipe les nuages orageux, ténébreux Cette parole mère à la portée féconde comme la mer ; Qui n’est que vérité et dignité, virtuosité et agilité Cette parole maçonne qui façonne la paix ; qui instruit et construit, Qui engendre de nouvelles terres où moissonne l’amour chaque cœur Cette parole rude, nue de toute vilenie de toute félonie, Qui prononce la division au milieu des loups, Les humanise et les unit aux éternels frères Cette parole prolixe qui, se démultipliant, Trace les oracles d’une vie pure et authentique Cette parole-évangile, lumière pour les ténèbres Cette parole-semence qui ensemence un jour d’espérance Cette parole détersive qui démystifie les aurores Et démasque faux prophètes et antéchrists Appelés à mourir pour ne plus jamais maudire Cette parole dense qui fait danser d’amour et de rire Cette parole-soleil qui abroge la pluie de l’errance Qui fait ciel de la terre et congédie la nuit à tout jamais, Si ce Dieu infiniment bon m’en accorde la sagesse, Je la dirai à cœur joie, quitte à perdre haleine.

Cédric Marshall Kissy

AAAMMMAAANNNIIIEEENNN ???......... Emprunté à une des nombreuses langues africaines, ce mot AMANIEN, signifie littéralement « comment ça va ? » ou bien « On dit quoi ? », c’est-à-dire : quelles sont les nouvelles du pays ?

# 1

DUNCAN HUMILIÉ A PARIS Après Konan Banny, un autre collaborateur d’Alassane Ouattara, et non des moindres, a été humilié à l’Amphithéâtre Caquot, Sciences Po Paris, 28 rue des Saints-Pères, 75007 PARIS, en France. Il s’agit de M. Daniel Kablan Duncan, Premier ministre ivoirien qui y était reçu pour une conférence-débat sur le thème « Deux ans après la crise : quelles perspectives pour la Côte d’Ivoire ? ». Yaya Traoré.

#2

Le PNCS remplace la CDVR En remplacement du CDVR de Konan Banny, un programme national soi-disant « destiné à ramener la "cohésion sociale en Côte d’Ivoire par le dialogue et la reconstruction » a été lancé ce vendredi 10 mai 2013, à Abidjan, par la coordonnatrice de ce projet, Mariatou Koné, sociologue de formation. Dotée d’un budget de sept milliards de Fcfa et financée par le gouvernement et ses partenaires extérieurs, la mission de ce Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) doit s’étaler jusqu’en 2015. Selon la première responsable, cet instrument de dialogue va entreprendre très bientôt une "campagne de sensibilisation à travers le pays. Dans son cahier de charges, le PNCS inclura un projet d’assistance aux populations en détresse et la réhabilitation de biens détruits durant cette décennie émaillée de violences ». Quoiqu’en dise Mariatou Koné, tout laisse entrevoir la mort de la CDVR ».

#3

Mamadou Coulibaly Gnénéma : « Il y a à ce jour zéro prisonnier

politique en Côte d’Ivoire ».

M. Mamadou Coulibaly Gnénéma, Gardes des sceaux , Ministre de la Justice, des droits de l`Homme et des Libertés Publiques a animé une conférence de presse, le lundi 29 avril 2013, a l’Immeuble SCIAM du Plateau a Abidjan. A cette occasion, M. Mamadou Coulibaly Gnénéma a déclaré, face à la presse : « Il y a à ce jour zéro prisonnier politique en Côte d’Ivoire », en d’autres termes, pas de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. A cet effet, M. Mamadou Coulibaly Gnénéma s’est prononcé sur la notion de « prisonnier politique » par rapport à tous les proches de l’ancien pouvoir, aujourd’hui incarcérés dans des geôles du régime Ouattara, au Nord du pays. Le ministre Gnénéma Coulibaly a fait savoir que les détenus pro-Gbagbo ne sont pas des prisonniers politiques, parce qu’ils ont été pris « en cas de flagrance », dans le cadre de la crise post-électorale et non dans le cadre d’activités politiques. Source : Nord-Sud du 30 avril 2013 Rappelons à M. Mamadou Coulibaly Gnénéma que la définition de «prisonnier politique» a été élaborée en 2001 au sein du Conseil de l’Europe par les experts indépendants du Secrétaire Général, après un débat approfondi, comme suit: «Une personne privée de sa liberté individuelle doit être considérée comme un “prisonnier politique” si: a. la détention a été imposée en violation de l’une des garanties fondamentales énoncées dans la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et ses protocoles, en particulier la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression et d’information et la liberté de réunion et d’association; b. la détention a été imposée pour des raisons purement politiques, sans rapport avec une infraction quelle qu’elle soit; c. pour des raisons politiques, la durée de la détention ou ses conditions sont manifestement disproportionnées par rapport à l’infraction dont la personne a été reconnue coupable ou qu’elle est présumée avoir commise; d. pour des raisons politiques, la personne est détenue dans des conditions créant une discrimination par rapport à d’autres personnes; ou, e. si la détention est l’aboutissement d’une procédure qui était manifestement entachée d’irrégularités et que cela semble être

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 47

lié aux motivations politiques des autorités». (SG/Inf(2001)34, par.10).

Si l’on se réfère à cette définition et

aux propos du ministre Mamadou Coulibaly Gnénéma, on peut être d’avis avec celui-ci que, comme l’écrit Tito Kayser, « les personnes actuellement détenues sont en réalité des prisonniers de guerre et leurs avoirs sont confisqués en guise de butin de guerre. Ces personnes sont gardées en captivité comme des otages, afin de tenir en respect le camp ennemi. Ceci explique pourquoi ils gardent l'épouse et le fils de Laurent Gbagbo et les autres dignitaires du FPI. Ceux-ci sont des éléments stratégiques qui rassurent leur maintien au pouvoir, car s'ils venaient à les libérer (de quelque manière que ce soit), ils pourraient s'exposer au retour foudroyant du camp ennemi. Retenez-le.

#3

Le cumul de poste est la nouvelle donne politique du

régime Ouattara Chez nous, l’on ne s’intéresse même pas à la bonne moralité du candidat, son intégrité, son parcours politique, son expertise, ses capacités intellectuelles et finalement son programme de gouvernement. Pourvu qu’il soit d’une région, il aura le soutien indéfectible de sa région. Cela a des conséquences désastreuses. Nous nous retrouvons avec des candidats incompétents, inconscients, des candidats véreux et soucieux de grossir leurs comptes bancaires au lieu d’apporter des remèdes à la misère de la population. Je vous propose deux exemples précis de candidats aux élections jumelées du 21 avril 2013. L e M i n i s t r e G n a m i e n K o n a n : Député RDR et dans la course pour les municipales et régionales de 2013. Cet homme d’état ou homme politique issu du PDCI-RDA, a été le Directeur Général de la Douane sous l’administration Gbagbo et très proche de ce dernier. Il a créé son parti

politique le MIRE (Mouvement Ivoirien pour le Renouveau et l’Espérance) en juin 2008. Mais, avant en mars 2008, il avait déclaré sa candidature aux élections présidentielles. Il a obtenu moins de 1%. Plus tard, il a été copté par M. Bédié qui a fait de lui un ministre (Fonction Publique) dans le gouvernement du Premier Ministre M. Ahoussou Jeannot, en mars 2012. Aujourd’hui candidat RDR aux municipales et régionales dans le Gbêkê. Cet homme a abandonné son poste depuis le début de la campagne électorale le 5 avril 2013 laissant les enseignants grévistes à leur triste sort. Les enfants du secondaire se sont manifesté le lundi 15 avril 2013 devant la Tour D, abritant leur ministère de tutelle. Ils ont été violemment réprimés par les FRCI. Le ministre Gnamien Konan est incapable de gérer un ministère. Cependant, il est à la recherche de d’autres postes de responsabilités. Il cumulera les postes de Ministre, Député, Maire et Président du Conseil Régional. Cet homme n’est pas à la recherche du bien-être des populations mais à la recherche du pouvoir et des comptes bancaires bien fournis. L e M i n i s t r e C i s s e I b r a h i m B a c o n g o :

Député RDR de Koumassi et dans la course pour les municipales et régionales. Cet homme politique est chargé de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Il est le responsable du fiasco et de la surfacturation de l’université d’Abidjan. 140 milliards f CFA pour des pots de peinture sans prévoir des salles de TD, amphis, restaurants et toilettes. L’on est tenté de poser la question de savoir combien couterait une nouvelle université sous ce ministre ? Il est incompétent mais il conserve son poste et il est activement à la recherche de d’autres postes de responsabilités notamment la mairie et le Conseil régional. Le Chef d’état lui-même cumule des postes. Il est le Chef d’état de la Côte D’Ivoire et Président de son parti, le

RDR en violation flagrante de l’article 54 de la constitution de juillet 2000. (Nick De Bessou)

#4

L'homme aux deux visages Alassane Dramane Ouattara est un homme à deux visages. Et, cela se démontre chaque jour dans son action politique. En effet, la journée, il est un politicien et le soir chef de guerre. Voyez-vous ! La journée, il joue à l’homme d'état soucieux du bien-être des Ivoiriens ; et le soir, il coordonne les opérations de la rébellion armée du RDR appelée « Forces Nouvelles ». Voyez-vous ! La journée, il joue au réconciliateur ; et le soir, il coordonne la traque de ses opposants. Voyez-vous, la journée, il prône le « vivre-ensemble » ; et le soir, il actionne les mécanismes du rattrapage ethnique. Voyez-vous, la journée, il parle de sécurisation de l'ouest ; et le soir, il coordonne les actions des combattants burkinabés dans la région. Voyez-vous, la journée, il chante la croissance retrouvée et le soir, il pleure au téléphone pour demander des crédits un peu partout. Voyez-vous, la journée, il parle de l'investissement ; et le soir, il coordonne les différents trafics organisés par les seigneurs de guerre… (Joël Curtis).

#5

Des candidats indélicats

Pour la campagne électorale du 21 avril 2013, il a été constaté que, sur les 743 candidats, il n’y a seulement que 90 d’entre eux qui étaient à jour pour ce qui est du paiement de leur redevance des droits d’auteur. Ainsi, le Bureau Ivoirien des Droits d’auteur (Burida) a commis des équipes, avec à leurs côtés des agents des forces de l’ordre, à travers tout le pays aux fins d’entrer en contact avec les candidats et les inciter à s’acquitter de leurs obligations. Les huissiers de justice, qui font partie de ces équipes, transmettent des ordonnances aux candidats ou à leurs représentants sur le terrain. Quand ces derniers ne s’exécutent pas, il est procédé à la saisie du matériel de sonorisation. Vu que le Burida a la force publique avec lui et dispose d’ordonnances légales qui lui permettent d’agir ainsi. Il est difficile de comprendre que des personnes qui veulent diriger des municipalités ou des régions ne sont pas à même de se

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mettre en règle vis-à-vis de la loi. C’est vraiment regrettable. Surtout que l’on retrouve, parmi ces «indélicats» candidats, des responsables politiques comme Alphonse Djédjé Mady, Amadou Soumahoro, Anne Désirée Ouloto, Ibrahima Cissé Bacongo, Amadou Gon Coulibaly, Gnamien Konan, Albert Mabri Toikeusse, Alain Lobognon et Gilbert Kafana Koné. (Marcellin Boguy. Source: Notre temps).

#6

Le FPI interpelle le PDCI

Le secrétaire général par intérim du Front Populaire Ivoirien (FPI), Sylvain Miaka Ouréto a adressé, non pas une demande formelle d’alliance, mais une interpellation au PDCI-RDA : « Parce qu’il y a contribué, par sa position au second tour du scrutin présidentiel de novembre 2010, le PDCI s’est offert lui-même en mouton de sacrifice, immolé récemment sur l’autel du parlement. Frères et sœurs du PDCI-RDA, il n’est pas trop tard. Il est encore temps de sauver la démocratie dans notre pays. L’enjeu est clair et dépasse de loin les frontières idéologiques (libéralisme et socialisme). C’est la survie de notre Nation qui est en jeu. La propriété de son sol, la jouissance de son sol, la jouissance de ses richesses, par ses propres fils et filles, le devenir de sa gestion, et partant le développement du pays. Frères et sœurs du PDCI-RDA, le moment du grand sursaut national est venu. Resserrons nos rangs pour faire barrage aux prédateurs. Rassemblons-nous pour défendre la nation en péril. Nous n’avons que cette patrie, alors défendons là ensemble au risque de disparaître tous ensemble chez nous sans nous ». (Source: Boigny Express).

# 7

Bonne gouvernance?! Soupçonnée d'avoir détourné des fonds destinés à l'organisation des pèlerinages la directrice générale des cultes en Côte d’Ivoire, Dr Diaby Dao Aminata a été nommée Préfet à Alépé. Elle est remplacée par Bamba Messamba, chef de cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la sécurité. (Efrayim Job)

# 8

Des militants du PDCI empêchent Djédjé Mady de

rentrer à Séguéla

Le pire a été évité de justesse hier. Un affrontement ayant été évité de justesse entre les partisans d’Ali Bakayoko, candidat PDCI et ceux d’Amadou Soumahoro, candidat du RDR. La tension était vive et même très vive. Le candidat Ali Bakayoko et plusieurs jeunes surexcités avaient barré la voie d’accès à Séguéla par Vavoua. Il s’agissait, selon leur expression, d’empêcher Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI, invité spécial d’Amadou Soumahoro dans le cadre du lancement de sa campagne, à avoir accès à la ville. Le cortège du patron du PDCI a été stoppé net au niveau du corridor. Finalement Djédjé Mady, pris en chasse par les partisans d’Ali Bakayoko, est réparti à Daloa. A leur tour, pour laver l’affront, les partisans d’Amadou Soumahoro ont empêché l’accès de la ville à Ali Bakayoko et à ses partisans. Source : Le Patriote

#9

A propos de l’appel de Dogo Raphaël

Appelant à soutenir le candidat Djédjé Bagnon Joachim, pour la région du Goh Dogo Raphaël, ministre du dernier gouvernement Aké N’gbo a déclaré : "Selon l’appel de la direction du FPI, les militants du FPI et LMP devons reporter nos voix sur tous les candidats du PDCI-RDA". M. Dogo Raphael était ministre en charge des personnes handicapées. Il est lui-même handicapé. Le FPI et Laurent Gbagbo se sont-ils pas trompés sur son état mental ?... Source : Ivoire actu

# 10

Le cortège d’Ahoussou Jeannot bloqué à Djékanou

Le cortège du candidat RHDP, Me Jeannot Kouadio-Ahoussou, ancien Premier Ministre, a été empêché par les partisans du candidat indépendant aux régionales dans le Bélier, Arthur Aloco Arthur d’entrer à Djékanou. Après des tractations, Me Jeannot

Kouadio-Ahoussou a pu tenir son meeting.

# 11

Retrouvailles ! Ça a fait jaser. Les retrouvailles Hollande-Brave Tchê, ce 11 avril 2013, jour anniversaire de la chute de Koudou. Tout un symbole. Mais quel symbole ? That is the question !

# 12

Banny humilié et banni!

En effet, l’investiture de la CDVR locale était prévue ce mercredi 17 avril 2013 de 16 heures à 23 heures. Apres un retard légendaire de 4 heures 20 minutes, le Président de la CDVR, M. Banny a fait son entrée dans la salle décorée aux couleurs nationales et aux allures de diner-gala. Le maître de cérémonie pour l’occasion était un militant zélé du RDR qui exigeait une minute de silence pour les morts et pour l’hymne national. Avant que l’Abidjanaise ne soie entonnée, un cri de guerre et de ralliement a déchiré l’air et comme il fallait s’y attendre, les Ivoiriens comme un seul homme se sont levés pour mettre fin à cette mascarade. La salle était incontrôlable tellement le vacarme créé était assourdissant. Les appels du chef de protocole de l’Ambassade de Côte D’Ivoire, M. Kanon et de M. Banny himself, n’ont pu y rien faire. M. Banny a été conspué, hué, humilié. Les ivoiriens scandaient « Libérez Gbagbo. Gbagbo Président ». M. Banny , humilié, a essayé, à son tour, de minimiser la situation et de ridiculiser les Ivoiriens en leur demandant de libérer « qui ? ». Dès cet instant, le mercure est monté d’un cran, ce qui a valu un coup de fil à la Police anglaise qui a procédé à l’évacuation in extremis de M. Banny par une porte dérobée.

L’un des délégués aurait même dit qu’ils avaient pris des photos et que les manifestants seraient désormais des personnes non grata dans leur propre pays. Vraiment ridicule ! telle est l’attitude avec laquelle Banny et ses délégués font le tour du monde pour réconcilier les Ivoiriens. Lesquels ?…

Toujours est-il que les Ivoiriens ont envoyé un message fort à l’envoyeur, M. Ouattara : Londres n’est pas Paris et Londres n’est pas à prendre ! (Source :

FDRC ).

*

Page 49: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 49

AA TTOOII

MMAAMMAANN

DDEE DDUUÉÉKKOOUUÉÉ

T o i q u i a s c o n n u l a g u e r r e S o u s s o n v i s a g e l e p l u s c r u e l T o i q u i a s v u l a m o r t a u q u o t i d i e n R e v ê t u d e s o n c o s t u m e l e p l u s h i d e u x E m p o r t e r s o u s t e s y e u x T o n é p o u x , t e s f i l s e t t e s t i e n s E n c e j o u r S o i s c é l é b r é e C a r t o i a u s s i t u l e m é r i t e s . T o i q u i v o y a n t t a f a m i l l e ê t r e m a s s a c r é e , t u é e , é g o r g é e N e p o u v a i s q u ’ é t o u f f e r t e s c r i s D e p e u r q u ’ i l s n e v i e n n e n t a u s s i t ’ ô t e r l a v i e T o i q u i n e f a i s q u e p l e u r e r D e p u i s u n e d é c e n n i e Q u e d u r e c e t t e t r a g é d i e P l e u r e r m a t i n e t s o i r D e s l a r m e s d e d é s e s p o i r D e s l a r m e s d e s o l i t u d e D e s l a r m e s d ’ a m e r t u m e D e s l a r m e s d e t r i s t e s s e E t d e p r o f o n d e d é t r e s s e E n c e j o u r S o i s c é l é b r é e C a r t o i a u s s i t u l e m é r i t e s . M è r e h u m i l i é e M è r e d é f i g u r é e M è r e m u t i l é e M è r e v i o l é e , T o i à q u i t o u t e d i g n i t é D e f e m m e a é t é ô t é e E n c e j o u r S o i s c é l é b r é e C a r t o i a u s s i t u l e m é r i t e s . M è r e v e u v e M è r e O r p h e l i n e

M è r e d é s o r m a i s s a n s e n f a n t s M è r e s e u l e M è r e o u b l i é e D e s m é d i a s , d e l a m é m o i r e c o l l e c t i v e M è r e a b a n d o n n é e d a n s l ’ i n d i f f é r e n c e t o t a l e E n c e j o u r S o i s c é l é b r é e C a r t o i a u s s i t u l e m é r i t e s . L e s a v a i s - t u ? C ’ e s t l a F ê t e d e s M è r e s ! E t t o i a u s s i M a m a n d e D u é k o u é Q u e t u s o i s c a c h é e e n p l e i n e f o r ê t O u c a s é e d a n s u n c a m p d e r e f u g i é s T u m é r i t e s E n c e j o u r D ’ ê t r e c é l é b r é e ! S è c h e d o n c t e s l a r m e s M a m a n N e s e r a i t - c e q u e p o u r c e t t e j o u r n é e E t . . . b o n n e f ê t e à t o i !

Holy Dolorès

*

*

« Lorsque quelque chose ne plaît pas, la tendance humaine et naturelle est de s'en débarrasser, d'une manière ou d'une autre ». (Léandre Sahiri).

LLeess ccoonnssééqquueenncceess

nnééggaattiivveess eett nnuuiissiibblleess ddeess

«« ccoommpptteess dd’’ooppéérraattiioonnss »» Le professeur Nicolas Agbohou démontre, dans cet article, comment les comptes d'opérations profitent à la France et s'opposent fondamentalement au développement socio-économique des pays africains de la zone franc CFA.

Les quatre principes de la zone Franc sont la centralisation des changes, la fixité des parités entre le franc CFA et l'euro, la libre convertibilité des francs CFA en euros et la libre transférabilité des capitaux de la zone Franc vers la France. Ils sont tous inspirés par le nazisme monétaire et s'opposent fondamentalement au vrai décollage socio-économique de l'Afrique francophone. Inspirée par le nazisme monétaire dont elle a été victime (lire Le Filament numéro 27, mars 2013), la France oblige chaque Banque Centrale africaine à ouvrir et alimenter, au Trésor Public français, un compte courant appelé : « comptes d'opérations »… Les comptes d'opérations ont des conséquences très nuisibles aux Africains. Quelles sont ces conséquences ? Réponse dans la prochaine parution du Filament.

(A suivre)

Nicolas Agbohou

*

« A l’heure actuelle, nous les Africains, nous disposons de plus de 3.000

milliards de francs CFA logés dans les caisses du trésor français »

(Professeur Kako Nubukpo).

Source : Ouestafnews

Dans notre prochaine parution :

Découvrez : « L'association

Côte d'Ivoire-Mahibouo »

Page 50: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 50

Question d’Economie ?... … Le professeur

Nicolas Agbohou vous répond …

*

(Chaque mois, nous publions dans cette rubrique une interview sur les questions d’actualité. Nous attendons vos propositions et

contributions) *

ET, SI NOUS NOUS ENGAGIONS TOUS POUR LE

LIVRE ?

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous

prononcer sur les sujets d’actualité.

Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

*

Alassane Ouattara

peut-il libérer les

prisonniers civils et

militaires pro-Gbagbo ?

Ils sont de tous les corps. Civils et

militaires. Certains sont connus du

grand public, d’autres n’ont pas eu

cette chance et ce sont les plus

nombreux. Pareil pour leur

traitement. Si les plus chanceux

peuvent se réjouir des visites des

parents parfois modestes et

bénéficier d’un léger confort

(dortoir propre, télévision,

ventilateur, coin de douche,

chambre à quatre…), ils sont

plusieurs centaines de jeunes

accusés au début de la crise

postélectorale d’appartenir à des

milices pro-Gbagbo. Ceux-ci ne sont

répertoriés dans aucun listing de

l’armée régulière ivoirienne (FDS).

« Le pouvoir peut et va même

libérer certains prisonniers

politiques (militaires et civils).

Seulement, on craint d’éventuelles

vengeances » nous a confié une

source proche des nouvelles

autorités ivoiriennes.

Et à notre source de faire cette

révélation du moins inattendue: «

Vous savez que beaucoup de

jeunes ont été pris lors de la crise

post-électorale. Ils ont d’abord été

entassés dans des camps de

fortunes dans plusieurs quartiers

d’Abidjan. Certains ont été libérés

après que les parents aient payé

parfois des rançons allant jusqu’à

500 milles F Cfa. Par contre ceux

qui n’avaient pas les moyens sont

aujourd’hui envoyés à la Maca avec

pour la plupart des handicapes

corporels et physiques. Je ne sais

pas combien sont-ils qui ont été

castrés avant d’être remis à

l’administration pénitentiaire ? Ces

jeunes vivent avec ces séquelles et

beaucoup de hauts gradés le

savent. Libérer donc ces derniers

est un risque car, certains hauts

gradés qui comptent parmi ces

jeunes castrés des parents

murmurent de les venger ».

Aussi, si le pouvoir d’Abidjan

semble être acculé par la pression

de la communauté internationale à

commencer par son allié naturel, la

France (visite de Hollande en Côte

d’Ivoire conditionné par la

restauration de l’état de droit),

l’autre raison évoquée par un autre

contact de Eventnews tv sur

l’hésitation du pouvoir d’Abidjan,

serait en rapport avec les atrocités

subies par le couple Gbagbo sinon

la famille Gbagbo. Du père au fils

en passant par l’épouse. Notre

source parle de séquestration,

coups et blessures mais surtout de

viol. Et la dernière visite d’une

délégation consulaire française à

Bouna aura permis de mieux

éclairer le pouvoir français. Michel

Gbagbo aurait tout dit à ses parents

français, tout sur le bombardement

de la résidence présidentielle, tout

sur les atrocités subies, tout sur ce

que les FRCI ont fait à lui, à son

père et à sa mère adoptive, Simone

Ehivet Gbagbo. Un rapport détaillé

qui serait encours de traitement

actuellement à l’Elysée. On

comprendra que pour des raisons

de compréhension et en

adéquation avec les rapports des

organisations de défense des droits

de l’homme, l’Elysée exige à son

poulain Ouattara plus

d’explications. D’où l’envoie de

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 51

Michel Gbagbo, Sangaré

Aboudramane et Simone Gbagbo à

Abidjan pour des soins (histoire

d’être sûr que ces personnages clés

et qui ont subi plus d’atrocités

présentent un état de santé

acceptable avant leur libération

exigée par la France et surtout

avant l’arrivée de Hollande à

Abidjan).

"Ouattara, les prisonniers et Nous"

Il faut donc retenir que le pouvoir

d’Abidjan n’a plus d’autre solution

que la libération des prisonniers

politiques sinon de leurs jugements

et condamnations. Seulement, une

dernière information pourrait tout

ralentir. Selon une source proche

de la Maca, un collectif des

prisonniers pro-Gbagbo verra le

jour dans les prochains mois depuis

la prison. Ce collectif serait entrain

de rédiger un rapport détaillé sur

leur condition de détention, intitulé

: « Ouattara, les prisonniers et

Nous ». Lequel rapport pourrait

tomber entre les mains de l’Elysée,

l’ONU et les organisations de

défense des droits de l’Homme. Le

régime d’Abidjan pris ainsi entre le

marteau (Hollande) et l’enclume

(rapport du collectif des

prisonniers) craint fort bien des

jours sombres après la libération de

certains prisonniers civils et

militaires.

Ouattara Safiatou

***

IIInnnfffooo Si vous avez des difficultés pour rédiger

un article, n’hésitez pas à nous

contacter, nous pouvons vous

accompagner dans la correction,

rédaction, mise en page (syntaxe, plan,

insertion de photo…).

Contactez-nous par email ou par

téléphone.

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*

Point

De Lecture Une rubrique pour faire partager

les livres que vous avez lus *

Dans notre prochaine parution

“Les sous-sols du paradis” de Désiré Anghoura ” ou l’histoire

sombre de ces Africains en quête d’un mieux-être en Occident…” par

Henri N’Koumo

*

LLee ccrrii ddeess fflleeuurrss

Regarde ces roses jaunes. Elles étaient le symbole d’un amour. Son doux parfum nous enivrait de joie. Le bonheur était présent. Aujourd’hui, ces fleurs crient leur tristesse. Par maladresse tu as brisé le pot. Par la jalousie tu leur marché dessus. Tu as même arraché leurs pétales. Par inexpérience tu as ignoré ses valeurs. Tu n’as pas su traduit en acte le sens de ces fleurs. Du fond du cœur. Même si je t’aimais. Oublie cet amour qui brulait. Qu’à tout moment tu refusais. Ne me revient jamais. Ne me retient même pas. Je ne t’appartiens plus. De nous aucun souvenir ne me suit désormais. Car mon cœur nait d’un véritable amour Qui me rassure sincèrement toujours.

Luc Kalou

*

*

MMM AAA TTT III ÈÈÈ RRR EEE ÀÀÀ

RRR ÉÉÉ FFF LLL EEE XXX III OOO NNN

*

LLaa ssuuppeerrcchheerriiee aa aasssseezz

dduurréé.. LLeess AAffrriiccaaiinnss

ddooiivveenntt ssee rréévveeiilllleerr !!

Quand les premiers missionnaires

sont arrivés en Afrique, n'ont-ils pas

dit que nos pratiques étaient de la

sorcellerie? N'ont-ils pas dit que le

fait que nous donnions à manger à

nos ancêtres ou que nous

conservions des crânes chez nous,

était des pratiques satanistes? Regardez maintenant ce que ces

mêmes hommes d'églises font dans

le secret quand vous n'êtes pas

présents. Ils vénèrent et adorent des

crânes et des ossements humains. Continuez de fréquenter vos églises

chaque dimanche, comme des

moutons, sans même savoir ce que

vos prêtres y font réellement. C'est

pourtant bien écrit noir sur blanc

dans votre bible: "L'Eternel est mon

berger, car avec lui je manquerai de

rien". Qu'est-ce qu'un berger garde,

si ce ne sont pas des moutons?

En fait, je pense que la prochaine

vraie révolution qui se ferra en

Afrique sera quand on mettra le feu

à toutes les églises et toutes les

mosquées sur le continent. Là, on

dira que l'Afrique est en train de se

réveiller !

Trop c'est trop...la supercherie a

assez duré !

King Shabaka

Source : La Diaspora Africaine

Page 52: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 52

LLL iii vvv rrr eee sss ààà lll iii rrr eee (Cette rubrique est réservée pour faire

découvrir les livres, anciens ou

nouveaux, les artistes et les écrivains,

que nous jugerons susceptibles de

présenter un intérêt, à certains égards).

Là où les caïmans se couchent

de Ephrem Youkpo Eyo Editions

Découvrez le premier roman du journaliste et producteur ivoirien Ephrem Youkpo, « Là

où les caïmans se couchent ». Une fable moderne qui pose une réflexion sur la cohabitation entre les hommes et les

animaux et bien plus encore.

Résumé : Dans la mythologie africaine, un pacte liait les Hommes aux animaux. Mais, depuis un certain temps, ce pacte a volé en éclats. Les Hommes viennent déranger les animaux là où ils se couchent. Un caïman décide de se rendre dans leur monde. Il veut leur parler, les yeux dans les yeux, et particulièrement à leur chef. Il sollicite donc l’aide du sorcier de sa tribu qui lui permet d'arriver à ses fins. Une fois dans le monde des humains, il y découvre les incohérences, la fragilité, la puissance et la voracité qui les caractérisent... Excellent ouvrage, empreint d'humanisme. À travers l'aventure du caïman, Ephrem Youkpo égrène avec finesse et dextérité les fondements de la société : le respect des valeurs, l'aspiration à la liberté, le droit à l'amour et la force du destin.

* Veuillez trouver ci-dessous le nouveau livre de Léandre Sahiri, disponible en librairie et sur commande : Tel : 0033 6 98 58 47 13 / 004475 56 56 33 86.

*

Cœur poétique Patricia Kakou-Marceau (PKM)

Editions L’Harmattan

C’est le sourire aux lèvres que cette grande timide traverse la vie, un œil sur ses proches, sa ville ou la nature et la plume en main.

Aujourd’hui maman heureuse et comblée, PKM rassemble dans un recueil de poèmes, intitulé « Cœur Poétique », ses expériences de vie : des histoires d’amour ou d’amitié, les déceptions qui en découlent, les moments marquants, heureux ou douloureux d’une vie entre la France et la Côte d'Ivoire.

Des textes forts sur la Femme, Haïti, le racisme ou encore la réconciliation qui rencontrent toujours un franc succès lors des lectures publiques que fait Patricia, en librairies ou sur scènes.

Extraits :

MENSONGE

Amour, la foi m'étreignait.

Amour, elle m'a abandonné.

Je te déteste d'être si cruel, si

quinteux.

Je te hais de m'avoir capturé

Pour mettre ma vie en feu...

PKM

L'ORAGE EN MOI Ecoutes je te parle plus fort, Je le crie avec le cor, Mes sens toujours en émoi, Il y a l'orage en moi, Tout plein de nuages, Obligée de tourner la page, Tu ne dis rien c'est dommage Et ça me donne la rage... PKM *

Cris d’exil Sylvain de Bogou Editionms MPE

"Cris d'exil" est un recueil de poèmes dans lequel chacun se retrouve certainement... Cette oeuvre parfois iconoclaste, aborde plusieurs plis de la vie humaine et cela lui donne une importance et un respect indéniables...

A propos du contenu, l’auteur, Sylvain de Bogou écrit : « Voici posée la question fondamentale qui chaque jour, m'encourage à mettre quelque

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 53

chose sur le papier. Laconiquement, je dirai que j'écris pour informer et former ; pour dénoncer et faire des suggestions; pour crier surtout mon indignation face à tout ce qui est contraire au droit, à la justice, au respect et au bien-être... La poésie, cet art très spécial parmi tous les genres de l'écriture, est pour moi le médium approprié pour véhiculer tout ce qui précède... Ici donc, je souhaite que l'on évite de fuir la poésie ou de la considérer comme un genre réservé qu'aux autres ». A vous de lire et d’apprécier ensuite.

Sylvain De Bogou est d’origine ivoirienne et réside en Angleterre. Il est détenteur d’un Master en Relations Internationales. Il est un journaliste d’investigation et un analyste des Relations Internationales. Il a, à son compte plusieurs conférences et des cours donnés dans des organisations charitables et politiques. Il enseigne également plusieurs disciplines dans le privé. Il écrit et parle à la fois le français et l’anglais très couramment. Son premier recueil de poésie paru aux éditions AuthorHouse en 2009 est en écrit anglais et publié en Angleterre et aux États-Unis. Engagé politique, il défend la cause des opprimés, des sans-voix et de l’Afrique, partout où l’occasion se présente à lui. L’ignorance, l’injustice, l’égoïsme et la pauvreté, dit-il, sont les quatre grands maux qui mettent l’humanité en péril et pour ce faire, il voit en ces quatre "maladies", c’est son terme, ses quatre ennemis majeurs, qu’il combat chaque jour et avec les moyens dont il dispose.

*

Le Pouvoir de la Vérité

Yannich Aka Les Editions du Net

La Vanité, c’est ce qui est éphémère, passager, tout ce qui exprime la fragilité de la vie. Le pouvoir de la Vanité exprime l’influence négative de cette vanité sur l’homme, l’expression de sa soif d’immortalité dans une vie si fugace. Dans ce monde capitaliste qui se déshumanise et qui est gangrené par la consommation démesurée des vices triangulaires (sexe, argent, pouvoir), principales vertus cardinales du monde de vanité, l’auteur ne fait que rappeler aux consciences les repères qui fondent la société et les attirer vers la boussole morale qu’on s’évertue expressément à carboniser. Il parle des conséquences du fondamentalisme dans l’expression de la foi chez les Africains, car pour lui, la foi n’exclut pas la raison. Il rappelle la philosophie de Gabriel Marcel sur la bipolarisation du monde à travers les notions de « l’être et de l’avoir ». Dans un contexte religieux, il fait une satire politique, sociale, religieuse d’un pays imaginaire « le Djandji » qui semble être son pays la Côte d’Ivoire où les politiciens de tous bords confondus et les « hommes de Dieu » abusent de la crédulité, voire de la naïveté du peuple. Tout cela est dit dans un genre particulier appelé le « Nzassa », un « genre sans genre , une harmonie de tous les genres littéraires » créé par Jean Marie Adiaffi.

L’auteur, Yannick AKA, communicateur, marketeur et publicitaire, est né le 31 juillet 1984 à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Depuis l’âge de 3 ans, son père instituteur l’inscrivait annuellement à la bibliothèque de sa paroisse, ce qui lui donna l’amour de la littérature. Passionné de Jean Marie Adiaffi, il écrit son premier recueil de poèmes « EXODE MORAL » en 2005. Sa rencontre avec le pr Bernard Zadi Zaourou décupla sa passion pour la littérature. C’est avec les conseils et les orientations de Tirbuce Koffi qu’il réussit la transition de la poésie au récit ; d’où, le N’zassa. Outre ses activités professionnelles il aime jouer à la guitare et au golf.

*

« Le Pouvoir de la Vanité »

sera disponible à Abidjan à la

librairie de France

*

PPPoooiiinnnttt

DDDeee LLLeeeccctttuuurrreee Une rubrique pour faire partager

les livres que vous avez lus *

Dans notre prochaine parution

“Les sous-sols du paradis” de Désiré Anghoura ” ou l’histoire

sombre de ces Africains en quête d’un mieux-être en Occident…”

par Henri N’Koumo

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CCaarraavvaanniieerrss ddeess ttéénnèèbbrreess

Ils sont génocideurs Ils en font la promotion Par la chanson Par les mimes et le rire C'est ça la folle caravane Elle se dit de la paix Elle se clame et se proclame Oh honte de la réconciliation Quitte dans ça mon frère Pense au-dessus des contingences Pour la Refondation du monde Et de nos terroirs Badwê

Le jour se lève toujours Lettê naa Lettê

*

Message de Evelyne Patricia Lokrou

Merci d'acheter et de lire mes livres. Merci d'en parler. Merci aussi d'aimer ma page (blog). Mes livres sont disponibles aussi sur arbres à lettres, librairie dialogues, rue du commerce, chapitre.com, amazon.com,

amazon.fr, edilivre, entre autres. Merci.

*

Avis : Par manque d’espace imparti aux

rubriques, nous ne pouvons pas

publier tous les textes, en même temps.

Nous nous en excusons.

* Envoyez-nous des informations

à publier et vos liens

préférés. Contactez-nous pour

proposer articles, rubriques,

photos et vidéos, etc.

D’avance merci.

[email protected]

*

Page 54: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 54

(Une rubrique initiée par feu Faustin Dizo Gnahoré, historien, pour une réflexion critique sur les faits et les actes qui ont cours ou qui ont eu lieu dans pays du golfe de Guinée, et en général en Afrique)

*

« Puisse le cas José Mujica

faire école ? ». Zokohi Zadi

*

Les

indépendances

africaines Comme Léandre Sahiri, (L F n˚ 1), Lanciné Camara, Zéré de Mahi, Nicolas Kouassi Akon, (L F n˚ 2), Denise Epoté Durand (L F n˚ 3), D r S é r a p h i n P r a o , L a u r e n t G b a g b o , Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana (L F n˚ 4), Simone Ehivet Gbagbo, Tiken Jah Fakoly, Sanou MBaye (L F n˚ 5)… Pierre Kipré, Alpha Ayandé, Fréderic Couteau (L F n˚ 6), Claude Koudou (L F n˚ 7), Pr Mamadou Koulibaly (L F n˚ 8)…, François Soudan (L F n˚ 12), etc.

*

LL ’’ AA ff rr ii qq uu ee ee ss tt -- ee ll ll ee

vv rr aa ii mm ee nn tt

II nn dd éé pp ee nn dd aa nn tt ee ??

Prononcez-vous ! Exprimez-vous !

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur les sujets d’actualité. Librement. Pour faire partager vos opinions et vos thèses...

CCoonnttrriibbuuttiioonn àà llaa ppaaiixx

eenn AAffrriiqquuee :: FFrraannççooiiss HHoollllaannddee

mméérriittee--tt--iill dd’’êêttrree

rrééccoommppeennsséé ?? Au cours de ces 30 dernières années, et ceci depuis la seconde guerre mondiale, les Occidentaux ne font que nous jouer la pire mascarade dans leurs actions criminelles et colonialistes dans le Tiers-Monde en général et en Afrique en particulier.

En effet, les pays occidentaux s’illustrent dans le terrorisme d'état et dans des crimes contre l'humanité, et après, jouent au pompier ; et, au bout du compte s'auto-congratulent, en s'octroyant des prix Nobel, Houphouët-Boigny pour la paix et autres.

Comment l'État français peut-il expliquer au monde entier, que c'est la France qui a soutenu la partition du territoire ivoirien en deux parties (dont la partie Nord du pays) était occupée, pillée et dévastée par des rebelles armés et entraînés par l'armée française. Des rebelles qui méprisent la démocratie. Des rebelles qui ont attaqué le Président élu démocratiquement. Des rebelles qui, grâce à l'État français et ses réseaux criminels de la "Françafrique", ont piétiné et bafoué la loi fondamentale, la Constitution de la Côte d'Ivoire votée en Mai 2000 à 86% au référendum pour confirmer le vote positif des partis politiques à l'Assemblée Nationale à 94%, après 40 années de dictature d'un parti unique, le PDCI-RDA, homologué, adulé et protégé par l'État français.

Pourquoi la France qui, hier soutenait le coup d'état des rebelles qui ont massacré des milliers de civils, qui ont bafoué toutes les règles élémentaires de la démocratie en Côte d'Ivoire, peut-elle défendre l'intégrité territoriale du Mali ?

Non ! C'est à cause des ressources énergétiques et stratégiques nouvellement découvertes. Le pillage se fera dans un état malien entier;

mais, sous une autre forme où, l'état malien pourra au moins dire son mot.

Couper le Mali en deux, pour créer un état pour les touaregs, serait provoquer une avalanche de déstabilisation dans les autres pays sahéliens allant du Sénégal en passant par la Mauritanie, l'Algérie, la Libye, le Niger, le Burkina-Faso, le Tchad, le Nord du Nigeria, la Somalie et le Nord du Cameroun. Car dans tous ces pays, vous trouverez des Touaregs. Ce sont des nomades.

Avec Nicolas Sarkozy, il n'y aurait pas eu de soutien à l'état malien. La partition serait faite pour créer un état bidon de touaregs où, les multinationales françaises, européennes et américaines s'installeraient, pour piller gratuitement toutes ces ressources dans un pays où il n'y a que des nomades ; donc, sans gouvernement, mais des petits chefs qui bénéficieraient de petites enveloppes remplies de dollars et d'euros, pour calmer ces derniers.

C’est pourquoi nous estimons que donner un prix de la paix au président français, Mr F. Hollande alors qu’il est impliqué dans un projet d'attaque déjà mis en place par son prédécesseur Nicolas Sarkozy est une mascarade.

A. KOUASSI.

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Page 55: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 55

LLLeee CCCaaahhhiiieeerrr LLLiiittttttééérrraaaiiirrreee

d e Z a c h a r i e A c a f o u Chaque mois, Zacharie Acafou vous propose ici ses notes de lecture d’œuvres littéraires africaines d'expression francophone.

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"Zakwato", Une merveille si

accomplie

Le plus admirable chez Azo Vauguy, c'est que son esprit sans rien quitter de sa rigueur, a su garder toute sa valeur poétique; su apporter à sa création poétique, cette rigueur qu'on eût pu croire hostile à l'art et qui a fait de "Zakwato" une merveille si accomplie.

Œuvre tirée d’un mythe bété qui renferme un poème qui s’étend de la première à la dernière page soit près de 56 pages, il est dit que la rédaction de «Zakwato, pour que ma terre ne dorme plus jamais» a pris près d’un quart de siècle de recherche à son auteur. Étonnons-nous donc de ce tonnerre querelleur, enchantons-nous de ce murmure là, car Zakwato est une vérité de tableaux. Et, ces cinquante six pages, dans leur fière succession, autant de visages, autant de corolles, dont chacun possède un sens propre.

Cet extrait chanté de Bertin Kahidé qui prend pied à Gnialepa en est le parfait exemple : « dans la course vers le bonheur terrestre, je n’ai pu atteindre le sol. Comme le brouillard, je suis resté sur les feuilles des arbres. Que m’assiste donc « ZAKWATO », le

courage fait homme, afin que je puisse supporter le drame qui me déchire ».

Azo Vauguy est impitoyable car, dans son laboratoire de poète visionnaire, c’est lui seul qui sert de cobaye. Et, la dernière interview que Macaire Etty lui a accordée est immense et diseuse de poésie. Ah ! Qu’on pardonne à la littérature ivoirienne tant d’écrivains qui la font haïr en faveur de cet homme qui la fait aimer.

A lire donc sans modération.

Zacharie Acafou Source: ivoire-blog.com

*

« Le livre, c'est ma vie ! J’y ai tout appris. J’adore lire et par dessus tout, j'adore écrire ».

Fatim Souanou Coulibaly

*

« Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance sont armées de pouvoir ». Voltaire

*

In memoriam HHoommmmaaggee àà uunn ddeess

ppèèrreess ddee llaa lliittttéérraattuurree aaffrriiccaaiinnee mmooddeerrnnee eett

aauutteeuurr dduu rroommaann--ccuullttee «« LLee mmoonnddee ss’’eeffffoonnddrree »»

Témoignages

LLes artistes ne meurent jamais, ils creusent

leur tombe en nous. Chaque fois que je

penserai ou aurai des réminiscences de ma lecture des œuvres de Chinua Achebe ou autres artistes, ils vivront leur éternité en moi. C’est une très belle partition que cet écrivain a jouée au milieu de nous, nous lui serons reconnaissants à jamais. Sarasin Assoumou, poète-conteur

* Vous plaisantez? Comment un écrivain peut-il mourir? Il a juste tiré sa révérence. Salut l'Artiste ! (François d'Assise N'dah).

*

Léandre Sahiri et famille vous

remercient de vos soutiens,

contributions et marques de

sympathie.

*

HHoommmmaaggee aauu PPrr BBeerrnnaarrdd ZZaaddii

ZZaaoouurroouu Nous continuons à collecter les témoignages et les hommages au Pr Bernard Zadi Zaourou, appelé affectueusement « Maître », connu également sous le nom de Bottey Zadi Zaourou, décédé à l’âge de 74 ans, le mardi 20 mars 2012, à Abidjan et inhumé le 21 avril 2012 à Yacolidabouo, son village natal. NB : Les textes collectés et publiés feront l’objet d’un livre intitulé « Hommage posthume à Bernard Zadi Zaourou ».

Serge Grah.

*

FFF aaa bbb lll eee Dans cette rubrique, Nous avons opté de présenter, chaque mois, une version des fables de La Fontaine. En effet, nous avons tous lu ou appris, à l’école, au moins une fable de La Fontaine. Nous avons tous plaisanté avec l'une de ses morales, etc. Allant plus loin, certaines personnes se sont amusées à les illustrer, à les « remodeler » à leur gré. Chaque mois, nous vous proposons ici une fable réécrite sous forme de pastiche ou de parodie.

LLee CChhaatt eett llaa ssoouurriiss

Par une belle nuit d'été, Un chat et une souris étaient nés. On appela le chat Pacha Et la souris Rififi. Les parents du chaton Lui donnèrent des leçons. IL fallait qu'il apprenne À chasser les souris. Il refusa, car Rififi était son ami. Quant aux parents du souriceau, Ils lui apprirent que les chats étaient sots,

Page 56: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 56

Qu'il fallait s'en méfier, Ils pourraient le dévorer... Pacha et Rififi Continuèrent d'être amis Sans que leurs parents le sachent, Pour ne pas qu'ils se fâchent. À un moment donné, Ils en eurent assez D'avoir une amitié Sans pouvoir en parler. Alors ils décidèrent de ne plus se parler Et la guerre commença Entre une souris et un chat. Jusqu'au jour où Pacha Attrapa Rififi. Ses parents étaient fiers. Mais il ne la mangea pas. Il la relâcha. Les parents déçus mais compréhensifs Invitèrent la famille souris à dîner. Voilà comment une amitié est née Entre un chat et une souris. Moralité: Même si on n'est pas de la même race Ou de la même espèce, Rien ne nous empêche D'être de bons amis.

Houda Ben Mbarek

*

RRREEEGGGAAARRRDDDSSS

CCCRRROOOIIISSSÉÉÉSSS Une chronique de Fernand Dindé Agbo

Dans la vie,

chacun reçoit son

châtiment pour ce

qu’il fait de mal

Cette brève révélation que je vous

propose, aujourd'hui, a été reçue

par la sœur Grâce. Pour rappel,

elle avait reçu une première

révélation, en août 2010 avant les

élections, en annonçant

l'arrestation du Président

Gbagbo. Elle en avait même

prévenu la Présidence de la

République. Sur les forums où elle

avait porté l'information pendant

l'élection présidentielle, elle avait

été vilipendée et traitée de tous

les noms d'oiseaux. Au final, ce

n'est pas elle qui a eu tort. Bien

au contraire !

Depuis quelques semaines, elle se

signale par une nouvelle révélation

qu'elle nous charge de porter à

votre connaissance. En voici le

contenu : «Dans le message qu'il

m'a donné en songe, dit-elle, le

Seigneur m’a dit : "Sache que

Alassane Ouattara président, ce

n'est pas une bénédiction pour lui-

même, mais plutôt une punition

que je lui inflige; ce n'est pas du

tout un cadeau". Et je lui ai

demandé : "Mais pourquoi?" Il

m'a répondu : "Parce qu'il ne

maîtrisera jamais son armée. Et,

un chef qui ne maîtrise pas son

armée ne peut être un chef. C'est

de là que viendra

l'accomplissement de sa

punition". Je ne peux pas analyser

ces paroles ; d'autres ont ce don,

mais pas moi. Ensuite, il me dit :

"Laurent Gbagbo à La Haye, c'est

aussi une punition. Chacun reçoit

sa part de châtiment. Diffuse-le

et que les ivoiriens arrêtent de se

plaindre sur leur sort, je ne les ai

pas abandonnés". La voix qui s'est

adressée à moi dans le songe a

insisté pour que ce soit Fernand

Dindé qui publie cette révélation,

je ne sais trop pourquoi. Je me

suis donc adressé à celui-ci parce

que c'est la volonté de DIEU».

Que DIEU bénisse la Côte

d'Ivoire!

DINDE Fernand AGBO

Source : Blog Fernand Dindé

*

PPoouurr ttooii,,

mmoonn aannggee Je peux laisser derrière Ces nuits artificielles Noyées de lumière Où plus rien n'est réel Sans hésiter.

Je connais la valeur De ces gloires fragiles Où on vit le meilleur Puis le plus difficile Je peux m'en passer Mais quand Je manque de toi Je manque de tout De mon sang, de mes forces Ma peau, mon écorce Mon souffle de vie Quand Je manque de toi Je manque de tout De mon air, de mon ciel, De tout l'essentiel Qui remplit ma vie Je pourrais ignorer Ces regards de déesses Qui savent bien cacher Ce qui les intéresse Sans un regret. Je pourrais arrêter Ma course et mes combats Si un jour je sentais Qu'ils m'éloignent de toi Je le ferais. Mais quand Je manque de toi Je manque de tout De mon sang, de mes forces Ma peau, mon écorce Mon souffle de vie Quand Je manque de toi Je manque de tout De mon air, de mon ciel, De tout l'essentiel Qui remplit ma vie Quand Je manque de toi Je manque de tout De mon sang, de mes forces Ma peau, mon écorce Mon souffle de vie Quand Je manque de toi Oh je manque de tout De tout l'essentiel Qui remplit ma vie Quand Je manque de toi C'est toi l'essentiel Tu remplis ma vie Je manque de toi Je manque de toi

Bérénice Wadé Nemlin La luciole d’Abidjan.

*

Page 57: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 57

VVVééérrriiitttééésss &&&

cccooonnntttrrreee---vvvééérrriiitttééésss (Ils ont dit)

(Proposez des citations ou

déclarations qui ont retenu votre

attention, avec ou sans

commentaires, que vous

souhaiteriez partager ou discuter

avec les autres. Nous les

publierons dans cette rubrique).

&

"Like development, democratization is not something that one people does for another. People must do it for themselves or it does not happen" Claude Aké, Journal of Democracy (1991)

&

« Qu'est-ce qui justifie le cumul de tous ces postes? Dites moi, au nom de quelle logique, un homme peut être ministre, député et maire à la fois? ». Traoré Sakaria, in abidjan.net, 18 avril, 2013.

&

« J’estime que La vie ne peut pas s’arrêter avec l’arrestation de Gbagbo le 11 avril et son transfèrement le 29 décembre 2011 à La Haye ». Guéhi Brissi Lucas, ex-Secrétaire Général (avec rang de DG) de l’Assemblée nationale.

&

« Au moment où la Côte d'Ivoire traverse une période encore incertaine, malgré les élections présidentielles que vous savez de 2010, nous sommes encore en train de chercher Houphouët-Boigny avec une torche en pleine journée, comme je l'avais déjà dit. J'avais dit que les Ivoiriens chercheraient le Président Houphouët-Boigny, en plein jour avec une torche. C'est ce jour-là qui est arrivé aujourd'hui ». Laurent Dona-Fologo.

&

« Je souhaite qu'on accepte de vivre dans un pays démocratique, où le gouvernement gouverne et où l'opposition s'oppose. Et que cela soit accepté par tous. Mais, s'opposer, ce n'est pas brûler, casser, piller,

tuer. Non. L'opposition que moi je préconise, c'est une opposition civilisée. C'est une opposition de proposition différente de celle du gouvernement ». Laurent Dona Fologo.

&

« SI LE PEUPLE DEBARASSE LE PLANCHER LE PRINCE CHUTE ». Macaire Etty

&

&

« Dans les pays civilisés, les opinions sont divergentes, voire disparates "sur la gourvernance". Il y en a qui sont d'accord, alors, ils applaudissent. Et d'autres qui ne le sont pas, donc ils manifestent. C'est tellement banal ». Cyrille Abokan

&

« LA MAIN TENDUE DE L'AFRIQUE : La main tendue de l'Afrique ne doit pas se réduire à quémander ou à mendier ici et là. Elle doit aussi donner, offrir. C'est de cette façon qu'elle pourra marcher la tête haute dans ce monde où l'instinct de domination est devenue une seconde nature.». Macaire Etty.

&

Quand moi, je regarde depuis 18 ans, depuis sa disparition, je peux dire qu’on a vraiment blessé le Vieux. Parce qu’on a été des fous furieux qui n’étaient pas conscients de ce que représentait le Président Houphouët-Boigny comme trésor pour notre pays. Et là, à la limite, j’ai été profondément peiné de me rendre compte que j’avais posé des actes qui ont pu le blesser... Pour l’avoir bafoué, pour avoir posé des actes tout à fait difficiles, je suis aujourd’hui au niveau des regrets. C’est un véritable et sincère regret ». Dr Joseph Martial Ahipeaud

&

« Ces cumuls de postes à n'en point finir, ce n'est pas à l'image d'Alassane Ouattara que les ivoiriens dans leur grande majorité ont porté au pouvoir. Ce n'est pas cela que nous attendions de lui, Alassane Ouattara. La jeunesse ivoirienne demeure toujours à la rue quand les mêmes personnes se partagent les richesses de la Cote d'Ivoire comme au temps de l'ancien président. Sarah Diaby

&

Président Alassane, ne brise pas l'espoir de milliers de jeunes ivoiriens qui t'ont porté au pouvoir». Sarah Diaby

&

« C'est à croire parfois que nos études sup' ne nous servent à rien. Quant on se dit intellectuel, on sait écouter l'autre et ensuite on apporte la contradiction nécessaire ». Kolo Lacina Koné.

&

« Ne voyez pas mon visage pour voter, voyez le visage d'Alassane, si vous ne votez pas pour moi, c'est pour Alassane que vous ne votez pas; et puis si vous ne votez pas pour le RDR, le gouvernement va tomber et...Gbagbo va revenir (si si) et il va vous tuer encore». Youssouf Sylla, (RDR), Discours au marché d'Adjamé, le samedi 13 avril 2013.

&

« Alpha Blondy reste égal à lui-même. Il aurait pu utiliser un autre mot : pourquoi malade mental? C'est une forme très répandue de maladie mentale qui veut que l'on accuse les autres de la maladie dont on souffre soi-même. Rien de nouveau. C’est bien lui, Alpha Blondy, qui a chanté "Heal me", ce n'est pas Laurent Gbagbo ». Melissa Nzi.

&

« Je remarque que ADO est pour le cumul des poste puisque son frère se présente et il ne dit rien ». Hamadou Koffi, (in Abidjan.net, 5 avril 2013).

&

« Les Ivoiriens ne rendront pas ce jour inutile en allant faire un vote inutile, pour des élections inutiles dans un pays devenu inutile pour les Ivoiriens. Seuls les inutiles se sentent concernés. Quant à nous, pour joindre l'utile à l’agréable, on évite les choses inutiles ». Chris Erin.

&

« Elus à SANG pour SANG, tous les barons du RDR… C'est la vrai DEMONCRATIE. Ballou Bolly.

Page 58: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 58

LLL eee bbb êêê ttt iii sss iii eee rrr

hhh ooo uuu ppp hhh ooo uuu ééé ttt ooo ---

fff rrr aaa nnn ççç aaa fff rrr iii ccc aaa iii nnn (Une rubrique de Marcel Amondji)

AAuujjoouurrdd’’hhuuii,, llaa ppaarroollee

àà…… SSoorroo GGuuiillllaauummee

Ancien premier Ministre,

Président de l’Assemblée

nationale ivoirienne.

« L’Assemblée Nationale se tient au côté du Président de la République et de son gouvernement pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays émergent { l’horizon 2020 ». (Discours d’ouverture de 1re session, 25 avril 2012).

« Notre objectif, c’est de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit un grand pays, un pays réconcilié avec lui-même ». (Meeting à Abronamoué, Abengourou, 10 mars 2013).

« Notre objectif est de faire en sorte que les partis politiques jouent leur rôle ». (Meeting à Abronamoué, Abengourou, le 10 mars 2013).

« Le contexte particulier de la Côte d’Ivoire qui est un contexte post-crise, emmènera notre Assemblée nationale { s’impliquer fortement dans le processus de réconciliation des Ivoiriens ». (Entretien télévisé sur Africa 24, mercredi 04 juillet 2012).

« Je mettrai l’accent sur le développement de notre diplomatie parlementaire par le renforcement de nos échanges au sein des assemblées parlementaires auxquelles nous appartenons ». (Discours d’ouverture 1ère session, 25 avril 2012).

« La bonne loi est celle qui traverse les siècles. La bonne loi est celle qui n’est pas modifiée du jour au

lendemain... Il faut voter et légiférer pour nos enfants et petits enfants». (Discours a propos de l’Adoption du nouveau projet de loi sur le mariage , 21 déc. 2012).

«La diplomatie parlementaire a un sens, un contenu ». (19 octobre 2012).

« C’est seulement par le travail que nous parviendrons ensemble à repositionner notre Institution et à lui permettre de jouer pleinement son rôle dans le processus démocratique ». (Cérémonie de présentation de vœux du nouvel an, 10 janvier 2013).

« L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire ne sera plus la même. Je veux une Assemblée nationale moderne, une Assemblée nationale dynamique, une Assemblée nationale ouverte sur le reste du monde- dans la construction de la démocratie ». (Échange avec la diaspora ivoirienne à New York, 08-12-2012).

« Notre rôle est de venir sur le terrain pour vivre avec les populations, parler avec elles, recueillir leurs préoccupations et essayer au niveau de l’Assemblée nationale de les traduire dans les lois ». (Meeting de réconciliation à Aboisso, jeudi 20 décembre 2012).

« Oublions nos querelles, oublions nos divisions, oublions le passé, oublions nos erreurs, pardonnons nos fautes. Car les fautes, les erreurs sont faites pour être pardonnées ». (Meeting de réconciliation à Kouto - 15 déc. 2012).

« Notre presse a fait beaucoup de progrès, depuis le pluralisme. Nous souhaitons que cette maturité aille plus vite ». (Rencontre avec l’UNJCI, 12 septembre 2012).

~~~~

« Même quand la vérité s’impose…, celui qui est né du mensonge ne peut prospérer que dans le mensonge ».

Marcel Amondji

><><

Discutons sur le fond Nous nous réservons le droit de ne pas

publier les textes qui ne sont pas

suffisamment argumentés ou qui

contiennent des affirmations sans

preuves, des injures gratuites et inutiles…

Merci.

SSoommmmeess--nnoouuss

ccoonnsscciieennttss ??......

Pour résoudre la crise Dans mon pays meurtri, D’où montent de douloureux cris, Plus rien n’a de prise. Que de valses et de tangos ! Et que de palinodies ! Et que de comédie ! Nous n’irons plus au Togo. Eyadéma n’est plus, Et Faure n’est pas à la page, Et son peuple enrage : Son ‘coup’ n’a pas plu. Tous les raccourcis Y compris Marcoussis Et les médiations Mbéki N’ont pas abouti. Mohamed II s’affiche Et le pouvoir dément : « RFI ment ; Rien n’est vrai. Chiche ! » Et l’on parle de sédition Quelque part dans le Nord. Et des rumeurs de sécession. Que tout cela est fort ! Sommes-nous vraiment conscients En mettant barrières et obstacles, Et en multipliant les tacles, Que nous courons au Néant ?

Faustin Léla Yao (Extrait de « La longue marche

sous les tropiques », Ed. du

Panthéon.

Page 59: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 59

AAA dddiiirrreee vvvrrraaaiii……… Une chronique de

Dr Serge Nicolas Nzi

_________________________ « Vient un temps où le silence

devient trahison ». (M. L. King)

__________________________

NNoottrree pplluuss ggrraannddee

ddééffaaiittee Ce qui nous désole le plus, en Afrique, c'est cette mentalité d'esclaves qui se tournent toujours vers ses anciens maîtres pour prendre les décisions qui concernent leur propre vie. Aller vers la France pour se soigner, aller vers la France pour décider de qui

doit être député, président ou maire

chez nous. Décidément, la

formatation nous sort par la bouche,

le nez, le cul et quoi encore. je sais

avec vous que dans dix ans on sera

encore là à attendre l'ordre de la

France pour respirer. voilà notre

plus grande défaite. mais cela n'est

rien, car on trouvera chez nous des

gens pour vous insulter d'avoir oser

penser dans cette direction, il faut

que nous soyons tous à plat ventre

devant la France, c'est notre intérêt.

mais l'interêt de qui????

Dr Serge Nicolas Nzi (Chercheur en communication,

Directeur du centre africain d’études stratégiques, Lugano,

Suisse).

*

Dans notre prochaine parution

La culture est

indispensable dans la

construction de rôle de

l’homme et de la nation Par L’Honorable Nanan Dodo

N’Dopo

*

Faisons du bruit en silence

Par Marcellin Koba

*

AAA GGG EEE NNN DDD AAA Ici vos annonces gratuites :

Avis et communiqués,

événements

(Conférences, colloques,

salons, séminaires, forums,

festivals, etc.).

« La poésie de tout un continent ».

Chaque année, depuis 1997, la ville de Durban, en Afrique du Sud, organise un

grand festival de poésie africaine dénommée « Poetry Africa ». A cette

occasion, un programme composé entre autres de lectures, de performances scéniques, de concerts, d'ateliers et

d'improvisations est proposé au public qui voit là l'opportunité de rencontrer les

poètes sud-africains, mais aussi des poètes

venus de tout le continent.

*

Partagez vos poèmes

A l’instar du Filament, le Blog.editionsmelonic.com publie gratuitement en ligne des poèmes d’auteurs africains, afin de mettre leurs textes accessibles au public et ainsi avoir l'opportunité de mieux connaitre et lire la poésie africaine. Envoyez par email votre texte, (poème, citation, proverbe ou tout genre de composition) que vous aimeriez voir en ligne sur leur site. Aucune information personnelle ne sera divulguée à l'extérieur de notre site Web. Faites-nous parvenir vos compositions par email : [email protected]

><><

INVITATION

Vous êtes invité(e) à participer à la

rencontre "Mali : gagner la paix

maintenant. Propositions pour une

refondation politique, économique

et sociale", qui aura lieu à Paris

le samedi 25 mai 2013 a La Maison

de l'Afrique, au 7, rue des Carmes

75005 Paris. Cette rencontre

réunira une centaine de

représentants des milieux

académiques, des organisations

non-gouvernementales et

internationales, des médias ainsi

que des responsables politiques.

Contact : 09-54-56-16-37 ou

courriel à : secretariat@irea-

institut.org IREA- www.irea-institut.org

Le Salon du livre 2013 est terminé, mais la vie littéraire continue ! La Fondation Bouygues Telecom, les éditions JC Lattès et le quotidien Metro, lancent leur 7ème appel à manuscrits pour le Prix Nouveau Talent Fondation Bouygues Telecom - Metro. Vous aimez écrire et rêvez d’être publié ? C’est le moment de vous lancer !

Le roman lauréat sera publié par les éditions JC Lattès, bénéficiera d’un plan de promotion dans le journal Metro et son auteur recevra une dotation de 10 000€ de la Fondation Bouygues Telecom. Comment participer ? Vous devez rédiger un premier roman, en langue française, dans lequel les modes d’échange et de communication passés, modernes ou à venir joueront un rôle central et déterminant dans le récit. Envoyez votre manuscrit par mail uniquement avant le 30 septembre 2013. Pour en savoir plus sur les

modalités et le jury, rendez-vous sur le site : www.lesnouveauxtalents.fr

Invitation Dimanche 09 Juin 2013 : Eve

Couture vous invite à découvrir sa nouvelle collection "Jardin d'Eden"

Page 60: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 60

LLL eee sss DDD ooosss sss iii eee rrr sss

ddd eee lll ’’’ÉÉÉ ddduuuccc aaa ttt iii ooo nnn

CC ôôtt ee dd ’’ II vvooii rree ::

ll ee ssyysstt èèmmee

éédduuccaatt ii ff nn ’’eesstt

pp lluuss àà ll ’’aaggoonn iiee ;;

ii ll eesstt mmoorr tt N o u s a v o n s s u f f i s a m m e n t a b o r d é l e s u j e t d e l ' a g o n i e d e l ' é c o l e i v o i r i e n n e l ' a n d e r n i e r . E t p o u r t a n t , l e m i n i s t è r e d e l ' É d u c a t i o n n a t i o n a l e s ' e s t b e a u c o u p f é l i c i t é d e c e q u e c e t t e a n n é e s c o l a i r e f u t l a p r e m i è r e q u i s e s o i t d é r o u l é e s a n s l a m o i n d r e i n t e r r u p t i o n d u e à d e s g r è v e s d ' e n s e i g n a n t s n i d ' é l è v e s d e l a F E S C I . C e p e n d a n t , c e s r é s u l t a t s s o n t l e s p i r e s q u e n o u s n ’ a y o n s j a m a i s e n r e g i s t r é s a u x e x a m e n s d e f i n d ’ a n n é e : 2 5 % d e r é u s s i t e a u b a c c o n t r e 7 5 % d ' é c h e c ; 1 7 % d e s u c c è s a u B E P C c o n t r e 8 3 % d ' é c h e c , e t c .

L e c o n s t a t d ' é c h e c e s t c l a i r : n o t r e s y s t è m e é d u c a t i f n ' e s t p l u s à l ' a g o n i e ; i l e s t m o r t e t i l c o n v i e n t d e l u i p r é p a r e r d e s o b s è q u e s d i g n e s d e c e n o m . É c o l e i v o i r i e n n e , r e q u i e s c a t i n p a c e !

D r F a m a h a n S A M A K É S o u r c e : l e b a n c o . n e t

*

Qu’est-ce que l'A.S.C.A.D (Académie des Sciences des Arts, des Cultures

d'Afrique et des Diasporas Africaines) ?

*

LLee mmiinniissttrree CCiisssséé

BBaaccoonnggoo éécchhaappppee àà uunn

llyynncchhaaggee Les étudiants ivoiriens ont saisi l’opportunité { eux offerte par la cérémonie d’ouverture des assises du "colloque international sur le Pr. Henriette Dagri-Diabaté", Grand Chancelier de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, { l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, pour exprimer leur mécontentement, voire leur ras-le-bol { l’endroit des autorités, ce lundi 13 mai 2013.

Les policiers appuyés par des FRCI, armes aux points dont des grenades lacrymogènes, ont tenté de disperser les étudiants, mais rien n’y fit.

De vives clameurs ont été entendues : « M a g e l l a n o ù e s - t u ? M a g e l l a n o ù e s - t u ? " ont scandé les étudiants manifestants pour interpeller Ouattara, surnommé "Magellan", par la presse de l’opposition, en faisant allusion à ses nombreux voyages creux.

Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « p a s d e m i c r o s d a n s l e s A m p h i s , p a s d e t o i l e t t e s , t r o p c ’ e s t t r o p » …

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Cissé Ibrahim Bakongo a essuyé des huées et des jurons. Les étudiants ont scandé à l’unisson : "B a c o n g o v o y o u ! B a c o n g o V o l e u r ! "... Certains étudiants n’ont pas manqué de jeter des pancartes et sachets d’eau sur lui.

Des étudiants ont même essayé d’attenter { son intégrité physique. N’eut été la vigilance de sa garde rapprochée qui a réussi { l’extirper des lieux et le mettre { l’abri, le pire serait arrivé. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a échappé, de peu { un lynchage

Les forces de l’ordre, alertées, sont intervenues prestement sur le campus, sous le jet de projectiles et

ont procédé à la dispersion des étudiants par des gaz lacrymogènes.

En effet, il lui est reproché au ministre Cissé Ibrahim Bakongo « d’avoir détourné les fonds mis à sa disposition et de n’avoir rien fait pour nous rendre les conditions d’études meilleures ». De ce fait, les étudiants ont estimé que c’est de leur droit d’extérioriser leur mécontentement : « le gouvernement nous a fait miroiter des choses qui, en réalité, n’existent pas. Nous dénonçons le manque de professeurs pour les cours, les difficultés rencontrées pour nous nourrir, la pénurie du transport, ainsi que le manque de salles pour travaux dirigés ».

Pour mémoire, rappelons que, fermée pendant près de 12 mois, pour réhabilitation après la crise post-électorale, l’Université Félix Houphouët-Boigny a rouvert ses portes, le 3 septembre 2012, sous le sceau du "départ nouveau". L'Université de Cocody a été réhabilité par le régime Ouattara à plus de 110 milliards de FCFA en 2012. Tous se demandent à quoi a servi tout cet argent si les équipements de base n'ont pas été mis en place lors de cette réhabilitation. (Source: AIP).

«Nous ne devons pas être complices de la mort de l’éducation et de l’instruction dans notre pays». (Koua Justin).

*

Page 61: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 61

« L'école est un parfait outil de développement, on ne le dira jamais assez, pour tous les pays du monde mais plus pour les pays pauvres ». Emissah Yapi

*

UUnniivveerrssiittéé dd''AAbbiiddjjaann ::

LLeess ééttuuddiiaannttss iivvooiirriieennss ssoonntt ssoorrttiiss ddee lleeuurr

ssiilleennccee

La Côte d'ivoire, qui a hébergé les rebelles et leur rébellion, ne fait plus rêver quiconque intellectuellement. Le résultat de cette chienlit est factuel.

La Côte d'ivoire est en dormition

En effet, nos diplômés n'ont plus le niveau, encore moins la côte. Car, nos diplômes ne valent pas un clou. Jadis, dans leur descente vers Abidjan, cornaqués qu'ils étaient par la soldatesque de Blaise Compaoré et par les barbouzes français, les larrons de la foire au rattrapage ethnique ont brisé l'existant puis, exécuté froidement des enseignants. Pour reprendre un terme culte du vocabulaire catholique qui résume les situations pareilles, je dirais que notre pays est en dormition.

Certes, le sommeil perpétuel, tel que décrit par le lexique religieux, est dans la maison. Sur les cents meilleures universités du continent africain, nous avons appris, sans être étonnés, que nous manquions à l'appel. Etant donné qu'on ne fabrique pas un intellectuel de haut vol ou bien un scientifique de renom en un laps de temps très court, le futur Harris Méme-Fotê attendra encore un peu. Le futur docteur ivoirien en exobiologie attendra aussi. La soutenance de son éventuelle thèse de doctorat n'est pas à l'ordre du jour. Et, l'émergence vendue aux gogos de tout poil attendra donc. Ainsi, pour ne rien arranger à ces décors glauques ivoiriens mais, ressemblant étrangement aux jallalis de Jalalab, le débat a changé de dimension, de direction, de teneur et certainement de peintures.

la peinture qui valait 110 milliards de francs cfa...

La chaux achetée à coups de dizaines de nos milliards, par Cissé Bacongo, n'éblouit plus. Elle a cédé, dès les premières pluies, laissant les façades des amphithéâtres toutes nues. Parce que la chaux ne peut coûter autant de milliards; parce que beaucoup d'argent a disparu dans ce qui apparaît comme étant un éléphant blanc, les étudiants ivoiriens sont sortis de leur silence. Ils ont manifesté bruyamment ce lundi 13 mai 2013 dans la ville d'Abidjan. Ils ont pourchassé Cissé Bacongo, ministre issu du coup d'état du 11 avril 2011. Ce qui n'a pas du tout plu aux Forces de l’ordre rebelles à qui ont été confiées les clés sécuritaires de la Côte d'ivoire. Sans autre forme de procès, les tontons macoutes ivoiriens, dont les méthodes ne sont pas sans rappeler celles des anciens soudards haïtiens de la famille Duvalier, ont frappé encore et encore. C'est à croire que, selon une magie précise, tout autant propre à la caste des barbares qu'à ses agissements, l'émergence sociale, intellectuelle et économique arrivera en Côte d'ivoire lorsqu'il sera demandé aux uns et aux autres de renoncer à leurs droits puis d'accepter que la chaux soit appelée peinture.

Henry Agré.

*

NNoouuss ttiisssseerroonnss llaa fflleeuurr

oommbbiilliiccaallee

Nous tisserons la fleur ombilicale Contre les jours de sang Nous tisserons le soleil nu Face à la terre nue

Et nous ferons l'amour Avec l'écriture du vent Sur nos corps pluriels Et nous ferons l'amour Avec l'écriture du feu

Sur nos lèvres gercées Avec les cicatrices du temps L'eau les phrases immortelles La parole seule gravée de soleil

Paul Dakeyo

Extrait de « Poésie du monde »

*

EEEtttaaattt dddeeesss

DDDrrroooiiitttsss Une Rubrique du juriste Julius

Blawa Gueye pour faire l’état des

lieux des droits de l’homme et du

citoyen, en particulier sur le

continent africain)

AALLAASSSSAANNEE

OOUUAATTTTAARRAA ::

MMAAÎÎTTRREE AABBSSOOLLUU DDEE

LLAA CCÔÔTTEE DD’’IIVVOOIIRREE

« L e p o u v o i r r e n d f o u , l e

p o u v o i r a b s o l u r e n d

a b s o l u m e n t f o u » . M o n t e s q u i e u

Les parlementaires ivoiriens viennent d’accorder –sans surprise- à Ouattara, le droit de gouverner par ordonnance. En clair, Ouattara exercera des prérogatives législatives. Et donc, les députés seront payés à dormir, n’auront plus à plancher sur la loi de Finances, ni sur des mesures que seul Ouattara jugera « sociales ». L’instrument de cette délégation de pouvoirs, est l’article 75 de la constitution. A nos yeux, recourir à cet article parait inopportun et contrairement aux idées propagées par ses hommes, ce recours est exclusivement destiné à faire d’alassane Ouattara le maître absolu de notre pays.

Ce nouveau « coup » fait du chef de l’exécutif un maître absolu d’autant que déjà, il avait réussi à caporaliser la justice, la transformant en une institution dépendante de sa théorie de « la justice des vainqueurs ». Dans son application, elle consiste à épargner minutieusement les criminels du camp Ouattara. Pour les adeptes de cette théorie, l’on devrait laisser la justice travailler à son rythme. Quel est donc ce rythme? Emprisonner les partisans de Gbagbo. On nous objectera que ce n’est qu’une vue de l’esprit et que l’exécutif ne serait pas le « donneur d’ordre ». On pourrait le croire si des exemples et non des moindres, ne crevaient pas les yeux.

Page 62: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 62

Saisissons au vol le nombre de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. 505 prisonniers pro-Gbagbo contre 0 prisonnier pro-Ouattara. Plus de 1000 exilés et réfugiés pro-Gbagbo constamment menacés par la justice ivoirienne. Leur sort est bien résumé par Kandia Camara, Ministre de l’Education nationale, qui, s’adressant récemment aux enseignants grévistes, a declaré : « Tous ceux qui seront arrêtés seront jugés et condamnés ». La ministre, loin de vouloir intimider, annonçait clairement l’Etat d’esprit du pouvoir pour qui la présomption d’innocence ou la chance d’être innocenté n’existe guère pour ceux qui refusent de rentrer dans les rangs. La ministre confirme la théorie au nom de laquelle les criminels de guerre, régulièrement indexés par les rapports d’organisation de défense des droits de l’homme, mènent une vie paisible dans les salons du pouvoir.

Mais bien avant la mise sous coupole de la justice, Ouattara le chef de l’exécutif, se comportait comme un véritable empereur. Il jouit des pouvoirs exorbitants que lui accorde la Constitution: Chef de l’administration, chef de l’armée. Au nom de ces pouvoirs, il nomme seul, démet seul. Il parvient même à « voler » certaines compétences, à faire un abus de pouvoir. Il a démis la quasi-totalité des élus du FPI. Les maires ont été remplacés par d’autres acquis à la cause du pouvoir. Les députés ont été démis et privés de salaires, les conseils généraux ont été dissous par décret. Ouattara a même jugé, à un moment, que ses députés n’avaient pas le droit de ramer à contre courant. Son gouvernement fut dissous pour réprimer les députés récalcitrants. Il est le chef du conseil supérieur de la magistrature. Il est « le père » de la justice à double vitesse connue sous le nom de justice des vainqueurs.

Le fait pour lui, de « légiférer », s’annonce comme l’achèvement d’un processus d’accaparement de tous les pouvoirs. On peut désormais être certain, Ouattara est bel et bien le maître absolu de la Côte d’Ivoire.

Alain Bouikalo, juriste.

*

LLee mmaarriiaaggee

eenn qquueessttiioonn

Le mariage rappelle l’histoire de l’œuf et de la poule d’une part et d’autre part, la dualité qui existe dans les signes négatif et positif, éléments constitutifs permettant la cohésion naturelle des êtres vivants. En poursuivant cette idée, du point de vue scientifique, si l’on s’en tient à l’homme pour simplifier les choses, il y aurait eu certainement des millions d’années pour aller de la cellule la plus simple qui s’est formée dans l’eau jusqu’à l’homme, un ensemble complexe de plusieurs milliards de cellules …

Qui de l’œuf et de la poule a préexisté à l’autre ?

Si l’œuf est formé par l’union du mâle et de la femelle, quid des animaux qui ne pondent pas ? Au bout de la chaîne, il y a Dieu pour débuter l’existence de toute chose et par conséquent, il y a le principe de la création du monde et son contenu. Au fond, si Dieu est à l’origine de la création, le couplage (mâle-femelle) s’est-il imposé à lui ou bien l’a-t-il inscrit dans les gènes de chaque créature ? L’union est-elle indispensable ? Si la réponse est positive, alors le mariage qui est une forme d’union, l’est-il également ?

Le mariage est-il nécessaire à la vie ? Telle est la question fondamentale qu’on est en droit de se poser. Alors qu’est ce que le mariage ? Quels types en existe-t-il ? Quel objectif la société lui assigne-t-elle ?

Qu’est-ce que le mariage ?

Le droit français ne définit pas le mariage, il l’encadre et le consacre tout simplement comme la plupart des régimes juridiques positifs. Selon l’encyclopédie Wikipédia, le mariage est le mode d'organisation de la conjugalité le plus ancien et le plus

universel. Selon les pays et les époques, il se contracte -ou se défait- de manière rituelle, juridique ou religieuse, encadre les règles de fonctionnement du couple marié et fournit un cadre social et légal au développement de la famille. Wikipédia poursuit pour dire qu’en français, le mot mariage provient du verbe latin maritare, issu de maritus, qui dérive, d’après une explication traditionnelle, de mas / maris, le mâle. L’adjectif qui lui correspond « matrimonial », provient du substantif latin matrimonium, issu de mater, la mère et signifiant également mariage. L'usage du mot latin matrimonium dans les textes juridiques et théologiques a largement contribué en Europe à l’élaboration de la notion. Il n'a pas laissé de substantif en français moderne, mais reste néanmoins présent en italien et en espagnol, sous la forme de matrimonio. Dans les pays d'Europe occidentale dont les langues découlent du latin, le cadre lexical du mariage renvoie donc à une forme juridique par laquelle la femme se prépare à devenir mère par sa rencontre avec un homme... Le mariage est défini traditionnellement comme l'union légitime d'un homme et d'une femme ou comme « l'acte par lequel l'homme et la femme se placent dans une situation juridique durable afin d'organiser leur vie commune et de préparer la création d'une famille »

Considérée sous cet angle, l’union juridique ou religieuse d’un homme et d’une femme en vue de vivre longtemps ensemble, a une finalité : créer une famille d’abord et avant tout. Ensuite, la conséquence de la création de la famille entraîne la naissance d’enfants dont l’éducation nécessite un cadre approprié (civil ou religieux). C’est cette définition qui fait dire à l’anthropologue Claude Lévi-strauss que le mariage est le socle pratiquement universel de la famille. Cependant, en tant qu’union pour fonder une famille, le mariage est-il la seule qui existe ?

Les différents types d’union

Les différents types d’union mettent l’accent sur, soit la primauté de l’homme, soit sur celle de la femme, soit enfin sur un système équilibré entre les deux. Dans ce cas, on parlera d’une union ou un mariage polygamique quand l’homme a plusieurs femmes (Chez les mormons

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Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 63

aux USA, en Afrique et dans les pays musulmans) Dans le cas contraire, on parle d’une polyandrie, quand la femme a plusieurs hommes à la fois (En Asie). On parlera d’une monogamie quand l’union se limite à un homme et à une femme. De la même façon, on dira qu’il y a une bigamie quand il y a deux femmes ou deux hommes concomitamment dans la vie du conjoint. Il y a des unions qui dérivent de ces quatre groupes. Dès lors qu’il s’agit de mariage en vue de créer une famille dans un vivre ensemble prolongé, il va sans dire que la notion de l’amour est omniprésente. Ainsi, fonder une famille d’accord, mais l’amour est-il interdit entre deux personnes de même sexe ? Ce sont ce genre de raisonnements qui ont fait glisser la notion de mariage vers ceux qu’on appelle les homosexuels. Selon le camp dans lequel on se retrouve, l’homosexualité est normale tandis que pour d’autres, elle est une déviation sexuelle morbide. Toujours est-il que l’égalité entre les personnes humaines aidant, chacun a le droit au bonheur selon le choix amoureux opéré. Depuis l’aube des temps, dans certaines communautés, des formes d’union ont vu le jour sans que cela ne choque personne. De nos jours, on entend par-ci par-là, des manifestations sur cette question parce que le monde est devenu un village interplanétaire. Aussi, ce qui était tabou ici, au contact d’autres peuples, tendra à devenir permis. Quelques pays européens ont sauté le pas, quant à la conception de l’union, en vue de fonder une famille (Les pays scandinaves en premier suivis par bien d’autres).

Les homosexuels revendiquent même leur droit à la paternité ou à la maternité, donc estiment avoir le droit d’adopter des enfants comme les couples hétérosexuels qui ne peuvent pas procréer, égalité en droit entre couples oblige. Des questions de jugements de valeur, amènent des gens à demander aux homosexuels : qui fera les enfants à adopter, si eux

choisissent de ne point procréer ? Naturellement ceci nous amène à réfléchir sur les buts visés par le mariage. (A suivre)

Louis-Freddy Aguisso

Dans notre prochaine parution :

Les objectifs du mariage *

IIll rreesstteerraa ddee

vvoouuss……

Il restera de vous ce que vous avez donné

Au lieu de le garder dans des

coffres rouillés.

Il restera de vous, de votre jardin secret

Une fleur oubliée qui ne s’est

pas fanée

... Ce que vous avez donné, en d’autres fleurira

Celui qui perd sa vie, un jour la

trouvera.

Il restera de vous ce que vous avez

Entre vos bras ouverts un

matin au soleil.

Il restera de vous ce que vous avez perdu

Que vous avez attendu plus

loin que vos réveils.

Ce que vous avez souffert en d’autres revivra,

Celui qui perd sa vie, un jour la

trouvera.

Il restera de vous une larme

tombée,

Un sourire germé sur les yeux

de votre cœur.

Il restera de vous ce que vous avez semé,

Que vous avez partagé aux

mendiants du bonheur.

Ce que vous avez semé en d’autres germera.

Franck Tra Bi

*

Une rubrique de Bérénice, la luciole

d’Abidjan, pour enrichir notre expression, pour faire découvrir ou

redécouvrir le sens et le bon usage

des mots et des expressions que

nous utilisons plus ou moins souvent, peu ou pas, bien ou mal...

* 1 DES LARMES DE CROCODILES : Des « larmes de crocodiles » sont des larmes feintes, simulées pour émouvoir, attirer l’attention et abuser l’entourage. Cette expression sous sa forme actuelle se dit depuis le XVIème siècle, mais son origine est bien plus ancienne, puisque elle est issue d’anciennes versions en latin et en grec. La légende explique que les crocodiles du Nil gémissaient, à fendre l’âme des crédules, qui se précipitaient pour voir qui provoquait de tels pleurs. Mais, pourquoi ces pleurs ? Il apparait que les glandes lacrymales (qui servent à pleurer) ont le même circuit neurotransmetteur (nerveux) que les glandes salivaires et gastriques. Autrement dit, quand les crocodiles mangent, ils activent leurs glandes salivaires et du coup font aussi fonctionner les glandes lacrymales donc ils pleurent. 2 AVOIR LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (A lire avec humour svp) Hum ! Je vous vois déjà sourire … Pourtant, dans ce cas, le mot « queue » même utilisé avec « jambe » n’a aucune origine grivoise. Elle signifie se sentir honteux. L’expression nait au XVIème siècle, et vient de l’illustration du chien qui vient de se battre avec un congénère sans avoir le dessus. Et rentre la queue basse. Ceux d’entre vous qui ont des chiens l’ont sûrement déjà constaté. Toujours en rapport avec le chien, d’autres expressions ne sont plus du tout utilisées de nos jours trop tendancieux, vu le sens que le mot « queue » retient de nos jours. A l’époque, on pouvait entendre « s’en aller la queue levée » qui voulait dire content et joyeux. Ou encore voir « sa queue reluire » traduire éprouver de la fierté. Mais, imaginez un ami vous dire en parlant de ses enfants qui réussissent dans leurs études : « Je vois ma queue reluire et du coup je m’en vais la queue levée ».

Bérénice Wadé Nemlin

La Luciole d’Abidjan

*

Page 64: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 64

CCCooonnnttteee

ddduuu mmmoooiiisss « Pour moi, le conte est le voyage dans le monde de l’imaginaire. C’est surtout la naissance de la connaissance, l’éveil à la sagesse ». (Michelle Tanon-Lora)

><><><><><

ŒŒiill ppoouurr œœiill,, ddeenntt ppoouurr ddeenntt……

Ceci n’est ni un conte, ni une fable. C’est une histoire vraie, toute vraie qui se passa dans un village situé au large de la côte atlantique, à plusieurs centaines de chez nous. Cette histoire, je vais vous la raconter.

Un jour, il advint à un pêcheur qui allait en mer de voir, au moment où il tendait son filet, un homme, probablement un autre pêcheur, qui était sur le point de se noyer.

Le pêcheur était très brave et fort agile. Il se dressa sur ses pieds, saisit un crochet, le brandit et frappa l'homme en plein visage, de telle sorte qu'il le lui planta dans l'œil et dans la bouche.

Sur le bateau, le pêcheur tira l’homme à lui et lui sauva la vie. Sans plus attendre, il cessa de tendre ses filets, et le fit porter à sa demeure. Il l’y fit servir et bien soigner, jusqu'à ce qu'il fût tout à fait rétabli.

Longtemps après, l'homme s’est rendu à l’évidence qu'il a perdu un œil et deux dents, et qu'il fallait que justice lui soit rendue.

- Ce vilain bonhomme m'a crevé l'œil et m’a cassé deux dents. Pourtant, moi, je ne lui ai fait

aucun tort. En vérité, je m'en irai porter plainte contre lui. Peu m’importe de lui causer mal et ennui.

Ce disant, il alla se plaindre au juge. Celui-ci fixa le jour de l'audience...

Devant la Cour, l’homme qui a perdu son œil et ses dents déposa le premier, comme de juste. Contre l’homme qui lui a voué tant de soins et témoigné tant de bonté, il déclara :

- Messieurs les juges, je porte plainte contre cet homme qui, l'autre jour, m’a frappé, violemment, d'un crochet. Il m'a crevé l'œil et m’a cassé deux dents. J'en ai grand mal. Or, il est écrit dans le livre sacré que « si quelqu’un blesse son prochain, il lui sera fait comme il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, etc. Il lui sera fait la même blessure qu’il a faite à son prochain »1. Pour l’amour de Dieu, faites-moi justice. C'est tout ce que je demande.

Dès que la parole lui fut donnée, le pêcheur répondit sans plus attendre :

- Messieurs les juges, je lui ai crevé l'œil et je lui ai cassé deux dents, je ne puis le contester. Mais, permettez-moi de vous raconter comment cela est arrivé. Comme ça, vous direz, en connaissance de cause, si j'ai tort ou pas. Ecoutez-moi bien ! Cet homme était en danger de mort, dans la mer. Il était en train de se noyer : je lui ai porté mon aide et il a été sauvé de la mort. Pour y arriver, c’est avec un crochet qui m'appartient que je l’ai frappé. Je ne puis le nier. Mais, voyez-vous, tout cela, je l’ai fait pour lui sauver la vie, donc pour son bien à lui. Ainsi, je lui ai sauvé la vie. Ce qu’il a perdu vaut-il ce qu’il gagné ? Je vous le demande. Pour l'amour de Dieu, faites-moi justice. C’est tout ce

que je vous demande.

1 Lévitique 24, v.19-20

Les juges demeurèrent tous dans l'embarras. Ils ne savaient quelle sentence équitable prononcer, quand, sur le coup, une femme sortit de la foule. Elle se présenta devant la Cour et dit :

- Pourquoi êtes-vous perplexes, Messieurs les juges ? Vous savez, il est écrit que « sont également abominables devant l’Eternel celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste ». Alors, l'homme qui a parlé le premier, qu'il soit remis dans la mer, là où l'autre l'a frappé au visage ; nous l’attendrons sur la plage. S'il s'en tire, le pêcheur paiera une amende pour son œil et ses dents. Tel est, à mon avis, le meilleur jugement qui soit.

Tout le monde approuva cette idée.

Dès lors que le compère entendit qu'il serait remis dans la mer, c’est à dire là où il se trouvait et où il avait souffert du froid et des vagues, une sueur froide mouilla son front et tout le reste de son corps. Etouffant de honte, il retira sa plainte.

Toutefois, il fut blâmé. Par tous...

C'est pourquoi je vous dis, tout bonnement, qu’un mauvais type, même si on se montre bon envers lui, ne reconnaît jamais ce qu’on a fait pour lui. Tout bienfait n'est rien pour lui. Au contraire, il est volontiers prêt à causer mal et ennui à autrui. Alors, à quoi sert-il de se mettre en peine pour lui ? Car, plus l’on ferait pour lui, plus l’on en souffrirait.

Léandre Sahiri

Extrait de Contes d’actualité, Ed. Kasimex.

*

Proposez des contes.

Nous les publierons dans cette

rubrique.

*

Page 65: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 65

PPRRIIÈÈRREE PPOOUURR MON PAYS

Eternel Notre Dieu, Si nos yeux, vers toi, se sont levés, C’est que, devant nous, une montagne s’est dressée ; Celle du ressentiment des hommes Et des sombres desseins qu’ils forment. Eternel Notre Dieu Nos frustrations ont eu raison de notre raison ; Nos cœurs sont endurcis par les fêlures Nos corps sont meurtris par les blessures Et nos esprits méditent la destruction. Père, Nous sommes impuissants, Comment nous soulager de nos peines ? Comment extirper ce cancer de la haine qui brûle ardemment dans nos veines ? Père, Tu ne prends aucun plaisir au sang versé Mais, tu es sensible aux cris de la mère éplorée ; En ton cœur, pour nous, est toujours Une source de vie qui jamais ne tarit. Père, Toi qui les circonstances fait et défait Toi pour qui c’est bien élémentaire De faire passer par le trou d’une aiguille un dromadaire Donne la Paix à mon pays Donne la Paix à ma patrie Ne permets pas à ceux qui veulent nous détruire De voir leurs projets s’accomplir. Mais, Seigneur, Touche nos cœurs Panse nos blessures Et chasse nos rancœurs Ne regarde pas à nos fautes, Je t’en prie Car seule ta grâce nous suffit.

Guy Source :

desmotsdesimages.blogspot.com

*

AAAuuu TTTaaabbbllleeeaaauuu

ddd’’’HHHooonnnnnneeeuuurrr De même que, dans les écoles, on affichait autrefois sur un tableau,

sous les yeux de tous, les noms des premiers de

telle ou telle discipline, nous avons institué cette

rubrique «Tableau d'Honneur» pour «épingler», mettre en

lumière, les personnalités qui se sont

distinguées ou se distinguent par leur

intelligence et par la qualité exceptionnelle de leurs activités, de leurs

professions ou de leurs inventions... Afin de

mieux les faire connaître et pour que leurs vies et

leurs réalisations puissent servir de modèles, du moins,

puissent faire boules de neige.

*

Au tableau d'honneur de ce mois, nous vous présentons une autre grande figure de notre temps, et notre histoire. Il s’agit de la première femme d’origine africaine à siéger au Parlement italien et à occuper la fonction de ministre de l’Intégration en Italie. Comme elle le dit, cette dame « représente tant de voix, une forte espérance, mais aussi une grande opportunité pour la société italienne », C’est, pour toute la communauté noire, une fierté que nous avons l’honneur de présenter.

Agée de 48 ans, cheveux courts à la Helen Johnson Sirlieaf ou encore à la Graça Machel Mandela, elle est originaire de la République démocratique du Congo, ophtalmologue et professeure d’ophtalmologie et personnalité politique italienne. Il s’agit, en l’occurrence de :

CCCéééccciiillleee KKKyyyeeennngggeee

KKKaaassshhheeetttuuu

Cécile Kyenge Kashetu a été nommée, ce 27 avril 2013, ministre de l’intégration en Italie. Le Parti démocrate (PD, gauche), auquel appartient M. Letta, s’est réjoui de ce choix qui « démontre avec cohérence le fait de croire à une Italie plus intégratrice et vraiment multiculturelle ».

Née le 28 août 1964 à Kambove, en République démocratique du Congo, Cécile Kyenge, membre du Parti démocrate, est arrivée en Italie en 1983 et est maintenant une citoyenne italienne. Elle a obtenu son diplôme en médecine et en chirurgie à l’Université catholique de Rome, avant de se spécialiser en ophtalmologie, à l’Université de Modène.

Sa priorité, le droit du sol: « Je rencontrerai probablement des résistances, nous devrons beaucoup travailler pour y arriver », a-t-elle reconnu, alors que la citoyenneté italienne est basée sur le droit du sang. « Un enfant, fils d’immigrés, qui est né ici et qui se forme ici doit être un citoyen italien », a-t-elle expliqué.

Députée du Parti démocrate (PD, gauche), la première femme d’origine africaine à siéger au Parlement italien milite aussi pour l’abrogation du délit d’immigration clandestine et souhaite rendre le marché du travail plus accessible aux étrangers. A ce sujet, elle prépare un dossier sur « le racisme institutionnel » en Italie.

Pour Cécile Kyenge, il est également nécessaire de « lutter contre la violence sexiste, raciste, homophobe, et autres ».

Comme vous voyez, Mme Cécile Kyenge mérite de figurer au tableau d’honneur de notre magazine, afin que son parcours et

Page 66: Le filament 29 de mai 2013

Le Filament magazine n° 29 MAI 2013 Email : [email protected] Page 66

son engagement inspirent toutes les jeunes générations d’ici et d’ailleurs.

Si vous connaissez des

personnes qui méritent de

figurer dans notre «Tableau

d’honneur», n’hésitez pas à

nous en faire part.

**

DDiitteess--nnoouuss……

Dites-nous Griots Dites-nous

Maîtres de la parole : Quelle nuit a-t-on eue Sur cette terre

Qui n’ait jamais eu Son matin ? Dites-nous !

Dites-nous Griots

Dites-nous Maîtres de la parole :

Y a-t-il si long jour Sur cette terre Qui ne vienne jamais

A la nuit ? Dites-nous !

Dites-nous Griots Dites-nous

Maîtres de la parole : Tous les jours peuvent-ils Sur cette terre

Se suivre tous les jours Et se ressembler tous les jours ? Dites-nous !

Dites-nous

Griots

Dites-nous

Maîtres de la parole : Est-il Sur cette terre

Un être Qui puisse empêcher Le soleil

De briller ? Dites-nous !

Léandre Sahiri

*

LLLiiibbbrrreeesss PPPrrrooopppooosss Cette rubrique est la vôtre. Elle vous

est réservée pour vous exprimer. Librement. Pour vous prononcer sur

les sujets d’actualité. Librement. Pour

faire partager vos opinions et vos thèses...

Côte D’Ivoire :

Le délestage est une

preuves de mauvaise

gouvernance Depuis près de trois mois, un fait très récurrent est devenu le quotidien des ivoiriens : Le délestage. Il ne se passe pas un jour sans qu’un quartier d’Abidjan ou une ville de l’intérieur ne soit privé d’électricité ou plongé dans le noir pendant des heures.

La CIE, quant à elle, est incapable de fournir des explications fiables , ni de satisfaire le besoin en électricité des populations.

De leur côté, les autorités ivoiriennes ne font aucun effort pour rétablir la bonne distribution de l’énergie électrique sur toute l’étendue du territoire. Sur le sujet, elles restent et demeurent dans un mutisme complice, à la fois agaçant et frustrant. Prétendre qu’on a atteint une croissance économique de 9.80% et être incapable de fournir l’électricité { ses populations, cela démontre bel et bien que le gouvernement ivoirien a distrait tout le monde et a encore fait de la propagande malveillante.

Le mercredi 15 mai dernier, fut un jour très particulier : Bingerville, la Riviéra, les 2 Plateaux, Koumassi, Yopougon, Marcory, le Plateau, Abobo, la Zone 4, Bouaké, Man…. tous plongés dans le noir. Alors, l’on est tenté de savoir pourquoi le délestage fait-il rage en Côte D’Ivoire, qui était jadis le moteur économique de la sous-région? Que font la CIE et le gouvernement pour mettre un terme à cela ?

Nos enquêtes révèlent que la raison essentielle de la baisse électrique est due en grande partie à la fourniture d’électricité, de façon gratuite, aux pays

frontaliers tels le Burkina Faso et le Mali. Oui, la Côte D’Ivoire fournit gracieusement l’électricité { ces pays-là, en guise de remerciement pour leur effort de guerre.

Par ailleurs, la semaine dernière, toute la Côte D’Ivoire fut victime d’une pluie qui a paralysé certains quartiers d’Abidjan et des villes de l’intérieur. De ce fait, le niveau hydraulique des barrages électriques du pays, est nettement supérieur à la normale, en grande partie due aux pluies diluviennes. Par conséquent, l’on ne peut blâmer les barrages hydrauliques du pays.

Le délestage sur toute l’étendue du territoire expose encore plus dangereusement les populations aux crimes, tels les casses, les braquages, les viols, les vols et les visites inopinées d’hommes en armes dans des domiciles peu protégés. Le CCDO et autres forces armées sont impuissants devant les malfrats et bandits de grands chemins. Les Ivoiriens vivent doublement le martyr sous le régime d’Alassane Ouattara, incapable de nous apporter un minimum de bien-être. Le comble est qu’il n’y a aucune solution idoine en vue, afin de soulager les populations. Il est du devoir de tout Ivoirien d’en tirer les conséquences et de prendre ses responsabilités.

Nick de Bessou, juriste, président du FDRC

*

Mot de fin

Véronique Oupeu

Ne manquez pas le prochain numéro du

Filament magazine.

@…