le dragon des mares - le triton

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1 Wanted! Wanted! Le dragon des mares

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Brochure didactique sur le triton en particulier mais aussi sur les amphibiens

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Wanted!Wanted!Le dragon des mares

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Sommaire

Le dragon des mares 3

Passeport 4-5

Un amphibien?Oui, mais la famille est grande! 6-11

Comment leur venir en aide? 13-17

Trucs et astuces 18-19

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Le dragon des mares

Il était une fois…... Au cœur de la mare se trouve une créature visqueuse, la crête dressée sur le dos et la queue, le ventre orangé, tacheté de noir. Parfois appelé le dragon des mares, son vrai nom est le Triton crêté.Tantôt dans l’eau, tantôt au bord de la mare, il fait partie de la famille des amphibiens, comme le crapaud et la grenouille. Il peut aussi bien respirer dans l’eau que sur la terre ferme.Autrefois, on le rencontrait fréquemment dans nos contrées. Aujourd’hui sa survie est menacée.Les mares adaptées aux tritons disparaissent de nos campagnes et de nos villes. Les abris terrestres comme les haies, les tas de bois et de pierres se font de plus en plus rares. Les tritons courent également un grand danger en traversant nos routes à la recherche de ces refuges. Dans nos jardins, les anciennes mares naturelles font place aujourd’hui à de nouveaux bassins d’agrément aux berges abruptes et peuplées de poissons, limitant la survie des larves de tritons.

Wanted?Non, ce “dragon” n’est pas un criminel! Le triton crêté est le plus fragile et le plus exigeant de nos amphibiens en Eurométropole. Nous sommes à sa recherche pour mieux lui venir en aide. En connaissant ses lieux de vie et de reproduction, nous pouvons mieux le protéger. Indicateur d’une bonne qualité des milieux humides, sa présence témoigne également d’une bonne diversité d’amphibiens: tritons, grenouilles et crapauds. Les pages qui suivent vous invitent à découvrir le triton crêté, son mode de vie, comment l’aider et le protéger.

Triton crêté – © Hugo Willocx

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Taches sombres sur la gorge

Ventre jaune orangé avec des taches noires

CaractéristiquesCorps brun foncé à bleu-noir

Taches noires sur le doset les flancs

Taches blanchessur les flancs

• Crête dorsale irrégulière se prolongeant sur la queue• Bande bleuâtre et blanchâtre de chaque côté de la queue}Caractéristiques chez les mâles

pendant la période de reproduction

Passeport

Taille Mâle: 10 - 15 cmFemelle: 11 - 19 cmLarve: jusque 8,5 cm

Durée de vie Jusqu’à 17 ans dans la nature

Lieu de vie Les campagnes et paysages ouverts, les prairies, les haies, les lisières, les friches et les bosquets. Pendant la période de reproduction, il affectionne les eaux profondes des mares ensoleillées sans poissons. On le retrouve également dans les étangs, les fossés, les carrières…

Hibernation Habituellement en profondeur dans un sol meuble ou dans les terriers de petits mammifères. Parfois au fond d’une mare.

Nom français / flamand Triton crêté / Kamsalamander

Nom latin Triturus cristatus

Nom commun Triton crêté, triton à crête

Famille Salamandridae

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Alimentation Larves: de petites proies telles que les petits crustacés, plancton ou larves d’insectes et d’amphibiens.

Adultes: les larves d’insectes, vers, mollusques, œufs et têtards d’amphibiens, petits crustacés…

Mode de vie De février à début mars, les tritons crêtés migrent vers les mares. Ils peu-vent faire des centaines de mètres pour rejoindre leur lieu de reproduction (souvent le lieu où ils sont nés).

Après la période de reproduction (avril-juin), ils adoptent un mode de vie terrestre et nocturne, se cachant dans la végétation ou sous des pierres.

Ils partiront entre septembre et octobre rejoindre un lieu d’hibernation pour se protéger du gel.

Reproduction La femelle pond entre 200 et 400 œufs vert-jaune au milieu de la mare. Elle les dépose individuellement entre les feuilles repliées des plantes aquatiques.

De l’œuf à l’adulte(la métamorphose) 

Après 2 à 3 semaines, les œufs libèrent une larve de 10 à 15 mm de long. Entre 2 et 4 mois, les larves d’environ 5 cm sont prêtes à se transformer (métamorphose).

Au bout de 2 ans, les jeunes tritons mesurent entre 5 et 8 cm. La maturité sexuelle est atteinte au cours de la troisième année.

Prédateurs Poissons et oiseaux (canards, oies, hérons). Les larves sont plus vulnérables que les adultes. Elles sont des proies faciles pour les insectes aquatiques, les poissons et les oiseaux d’eau (poules d’eau, grèbes…).

Autres menaces • Pollution de l’eau de surface• Disparition des mares et des haies• Trafic routier• Introduction de poissons dans les mares

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Un amphibien?Oui, mais la famille est grande!

Qu’est-ce qu’un amphibien?Le terme “amphibien” (du grec amphi “double”

et bios “vie”) signifie “qui a deux vies”. Les amphi­biens vivent à la fois dans l’eau (larves ou têtards) et

sur terre (jeunes et adultes).Les adultes effectuent des déplacements annuels entre leur lieu de séjour terrestre et le milieu aquatique où ils se reproduisent. La peau des amphi­biens est mince, sujette à la déshydratation. Elle est utilisée conjointement avec les poumons pour respirer. Pour éviter d’endommager cette peau déli­cate, les amphibiens ne doivent pas être manipulés avec des mains sèches.Et les batraciens, c’est cooaaa? Le terme “batracien” vient du grec batracos qui signifie grenouille. Aujourd’hui, batracien est synonyme d’amphibien.

Avec ou sans queue?On distingue deux grandes catégories d’amphibiens (ou ba­traciens): les anoures sont caractérisés par l’absence de queue à l’âge adulte (grenouilles, crapauds, rainettes, ...),

tandis que les urodèles conservent une queue fonc­tionnelle, même après leur métamorphose en adulte (tritons, salamandres...).

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Les anoures (grenouilles et crapauds)

La Grenouille rousse est la plus commune et la plus répandue en Europe. On la rencontre dans de nombreux biotopes comme les bois, les prairies, les parcs et les jardins.

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Contrairement à sa cousine rousse, la Grenouille verte mène une vie essentiellement aquatique, dans les mares et étangs ensoleillés.En Europe, on peut différencier 3 espèces de grenouilles vertes: la grenouille rieuse, la grenouille de Lessona et la grenouille verte.

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Le Crapaud commun est trapu et couvert de petites verrues sail­lantes. Il préfère les milieux fores­tiers mais on le retrouve un peu partout, y compris dans les parcs

et les jardins. Ami du jardinier, il engloutit quantités d’invertébrés comme les limaces ou les vers. C’est l’espèce la plus fréquemment rencontrée lors des migrations printanières. Le Crapaud commun se déplace lentement, il est souvent victime du trafic routier!

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Mat

urité

sex

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A partir de 2-3 ans

A partir de 2-4 ans

A partir de 4-5 ans

Mét

amor

phos

e

En août-septembre ou hiberne au stade de larve

En mai-juin

En juin-juillet

Têta

rd (l

arve

)

5-8 cmVert olive avec des taches brunes,le ventre est clair.La queue est forte.

4-5 cmBrun foncé avec des points brillants.La queue est fine.

2-3,5 cmDos noir et ventre gris

Œuf

s

5000-10000 œufs brun-noir en amas dans la végétation aquatique

750- 4500 œufs noirs, en amas flottant à la surface de l’eau et fixé à la végétation

2000-7000 œufs noirs regroupés en long cordon (chapelet) entou-rant la végétation aquatique

Péri

ode

de r

epro

duct

ion

Avril à mi-mai

Début février à mi-mars, migre en masse

Mi-février à fin mars, migre en masse

Dur

ée d

e vi

e

5-7 ans

6-9 ans

10-15 ans et plus

Hab

itat h

iver

nal

Au fond de l’eau, parfois enterrée

Sous la végétation ou sous la terre

Enterré,sous-sol humide

Hab

itat e

stiv

al

Mares et rivières

Terrains humides

Sols secs et humides

Rég

ime

alim

enta

ire

Petits animaux ter-restres et aquatiques, œufs de poissons et de grenouilles

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers ...)

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers, escargots ...)

Sacs

voc

aux

Extérieurs

Intérieurs

Absents

Tym

pans

Générale-ment bien visibles

Bien visibles

Peu visibles

Patt

es p

alm

ées

Pattes arrière entièrement palmées

Moitié des pattes arrière palmées

Pattes arrière faiblement palmées

Tête

Tête étroite et museau pointu

Museau court et arrondi

Tête trapue

Patt

es

Longues et fines

Longues et fines

Courtes et trapues

Peau

Lisse

Lisse

Ru-gueuseet verru-queuse

Taill

e6-9 cm (mâle),8-12 cm (femelle)

6-8 cm (mâle)9-10 cm (femelle)

7 cm (mâle)8-10 cm (femelle)

Cara

ctér

istiq

ues

3 lignes longitudinales sur le dos

Se déplace par longs sauts

Tache sombre derrière l’œil

Se déplace par longs sauts

Glande venin derrière l’œil

Se déplace en marchant ou par petits sauts

Grenouille vertePelophylax spec.

Grenouille rousseRana temporaria

Crapaud communBufo bufo

Les anoures (grenouilles et crapauds)

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Mat

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A partir de 2-3 ans

A partir de 2-4 ans

A partir de 4-5 ans

Mét

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En août-septembre ou hiberne au stade de larve

En mai-juin

En juin-juillet

Têta

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)

5-8 cmVert olive avec des taches brunes,le ventre est clair.La queue est forte.

4-5 cmBrun foncé avec des points brillants.La queue est fine.

2-3,5 cmDos noir et ventre gris

Œuf

s5000-10000 œufs brun-noir en amas dans la végétation aquatique

750- 4500 œufs noirs, en amas flottant à la surface de l’eau et fixé à la végétation

2000-7000 œufs noirs regroupés en long cordon (chapelet) entou-rant la végétation aquatique

Péri

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Avril à mi-mai

Début février à mi-mars, migre en masse

Mi-février à fin mars, migre en masse

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10-15 ans et plus

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Au fond de l’eau, parfois enterrée

Sous la végétation ou sous la terre

Enterré,sous-sol humide

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Mares et rivières

Terrains humides

Sols secs et humides

Rég

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Petits animaux ter-restres et aquatiques, œufs de poissons et de grenouilles

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers ...)

Petits animaux terrestres (insectes, araignées, cloportes, vers, escargots ...)

Sacs

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Extérieurs

Intérieurs

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Générale-ment bien visibles

Bien visibles

Peu visibles

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Pattes arrière entièrement palmées

Moitié des pattes arrière palmées

Pattes arrière faiblement palmées

Tête

Tête étroite et museau pointu

Museau court et arrondi

Tête trapue

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Longues et fines

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Courtes et trapues

Peau

Lisse

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Ru-gueuseet verru-queuse

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6-9 cm (mâle),8-12 cm (femelle)

6-8 cm (mâle)9-10 cm (femelle)

7 cm (mâle)8-10 cm (femelle)

Cara

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istiq

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3 lignes longitudinales sur le dos

Se déplace par longs sauts

Tache sombre derrière l’œil

Se déplace par longs sauts

Glande venin derrière l’œil

Se déplace en marchant ou par petits sauts

Grenouille vertePelophylax spec.

Grenouille rousseRana temporaria

Crapaud communBufo bufo

Les anoures (grenouilles et crapauds)

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Les urodèles (tritons et salamandre)

Le Triton palmé est l’espèce la plus pe­tite et la moins commune de nos régi­ons. On le rencontre dans tous les types d’eaux stagnantes, principalement dans les régions boisées.Triton palmé - © Hugo Willocx

Le triton ponctué est une espèce plus fréquen­te dans les régions agricoles. Il fréquente les plans d’eau ensoleillés de petite taille avec une forte végétation aquatique.

Triton ponctué - © Hugo Willocx

Le Triton alpestre est le plus représenté au sein de l’Eurométropole. On le trouve dans les points d’eau stagnante de toutes sortes, des étangs jusqu’aux fossés, mares de jardin, abreuvoirs et ornières forestières.

Triton alpestre - © Hugo Willocx

La Salamandre tachetée fréquente les milieux forestiers où elle pond dans les sources, mares, ornières et petits ruisseaux. On la rencontre régulièrement sur les chemins forestiers. En toute saison, elle est reconnaissable à sa co­loration noire et jaune. L’espèce est rare dans notre région peu boisée.

Salamandre tachetée - © Hugo Willocx

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Triton ponctuéLissotriton vulgaris

Triton alpestreIchthyosaura alpestris

Triton palmé Lissotriton helveticus

Taille 6-11 cm, femelle légèrement plus petite que le mâle.

7-10 cm (mâle)8-12 cm (femelle)

5- 8 cm (mâle)6,5-9 cm (femelle)

Profil Corps brun-jaune parsemé de taches noires.

En période nuptiale, le mâle se pare d’une crête dorsale lobée se prolon-geant sans interruption sur la queue.

Le mâle a le dos gris-bleuté taché de noir.

En période nuptiale, le mâle arbore une bande claire parsemée de noir sur les flancs. Il se pare d’une petite crête jaune avec des taches noires.

La femelle est brun-vert, marbrée.

Corps jaune-vert à brun foncé avec des taches rondes foncées.

En période nuptiale, le mâle a les pattes palmées et l’extrémité de la queue ter-minée par un petit filament. La femelle est terne, son dos est brunâtre et sa gorge blanc-rosé, souvent sans taches.

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Ventre Rosé avec une large bande jaune-orangé et des taches brunes rondes.La gorge est tachetée de noir.

Jaune-orange voire rouge sans tache. De petites taches sombres peuvent être présentes sur la gorge.

Orange pâle avec de petites taches noires sur les côtés. La gorge est blanc-rosé sans tache.

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Larve 3-5 cmCorps fin avec la queue effilée en pointe.Il est difficile de la distinguer de la larve du triton palmé.

4-6 cmBrun foncé avec des taches sombres.La queue se termine en arrondi.

3-5 cmCorps fin avec la queue effilée en pointe.Il est difficile de la distinguer de la larve du triton ponctué.

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Des espèces protégées Toutes les espèces indigènes de batraciens vivant à l’état sauvage sont strictement protégées. Il est interdit de les chasser, de les tuer, de les captu­rer, de les détenir en captivité, de les transporter et de les perturber, quel que soit le stade de leur développement (œuf, têtard, adulte) et de détruire intentionnellement leur habitat.

En France et en Belgique, la capture, pour réaliser des études et des inventaires, fait l’objet d’une demande d’autorisation.

Amphibiens en dangerEn raison de plusieurs facteurs, les amphibiens sont menacés dans nos régions: ils trouvent de moins en moins de mares qui leur sont pourtant indispensables pour vivre. Les berges abruptes, l’introduction de poissons, le manque de plantes aquatiques ren­dent invivables certaines mares.

Ils sont empoisonnés par les pesticides et autres produits utilisés dans les jardins ou les champs. Souvent, les abris environnants tels que les haies ont disparu.Ils se font écraser sur nos routes lors de leur migration de printemps. Sans oublier qu’ils ont beaucoup d’ennemis naturels. Les œufs, les larves et les adultes sont les proies des renards, hérons et tortues de Floride (espèce exotique introduite par l‘homme).

Heureusement, nous pouvons les aider à faire face à ces problèmes…Comment? C’est simple:

•Creuserunemaredanssonjardin;•Bannirlesproduitstoxiquesdenosallées,terrassesetjardins;•Aménagerdespetitsabrispourl’hiver:enlaissantparexempleuntasdepierres,deboisoudefeuillesmortesnonloindelamare;

•Mettreenplacedesdispositifsdesécuritépourlesfairetraverserouparticiperentant que bénévole à des opérations de sauvetage des batraciens (contactez un des partenairesduprojetBiPSàcesujet–voirrubrique‘contacts’);

•Ralentiretroulerprudemmentsurlesroutesdecampagneenpériodedemigration.

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Comment leur venir en aide?

Une mare au jardin Quoi de plus agréable que de remplacer quelques mètres carrés de gazon par une aire de vie aquatique qu’égayent un vol de libellules, le chant de joyeuses grenouilles et de jolis iris multicolores. La création d’une mare naturelle, oasis dans son jardin, constitue une valeur écologique et esthétique à la portée de chacun.Voici les étapes à suivre pour créer une mare naturelle au jardin:

1. Avez­vous la place nécessaire? La réponse est oui si vous disposez d’une surface ensoleillée d’au moins 2 à 3 m² pour assurer chaleur et lumière, indispensables à l’équilibre de la mare (si possible, elle sera exposée au sud et dégagée à l’est et à l’ouest). Evitez d’aménager une mare trop près d’un arbre: les feuilles ou aiguilles mortes rendent l’eau acide et les racines risquent de trouer le système d’imperméabilisation que vous aurez choisi.

2. Prévoyez bêche, pelle et de quoi imperméabiliser le trou que vous creuserez. Vous pou­vez choisir une bâche, un béton imperméabilisé ou tout simplement une couche d’argile.

3. La profondeur et la pente sont deux facteurs particulièrement importants: pour permettre le développement d’une végétation variée, adoptez des rives en pente douce. Elles éviteront les éboulements de terre et offriront également une voie de sortie aux animaux tombés accidentellement dans la mare. Des zones plus profondes (de 80 cm à 1m20) permettront de conserver des zones d’eau libre, dépourvues de végétation aquatique, constituant un abri pour les animaux de la mare en cas de gel. L’idéal est de creuser une rive en pente douce (ou pente escalier) au nord de la mare (= rive exposée au sud) et une rive abrupte.

4. Quant à la forme de la mare, n’hésitez pas à varier avec des contours courbes et asymétriques. Pensez également à y aménager les alen­tours immédiats: récupérez une partie de la terre de creusement pour créer des abords vallonnés. Ceux­ci seront appréciés par la faune qui choisira d’élire domicile dans votre mare.

Mareagricole–©

Vildaphoto–YvesAd

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5. Remplissez d’eau de pluie (si possible) et attendez quelques jours. Idéalement, il faut remplir la mare une première fois puis la vider. Cette opération permet de suppri­mer les substances chimiques qui recouvrent les matériaux imperméables utilisés. Remplissez alors votre plan d’eau pour de bon (dans nos régions, l’eau de pluie aura rempli la mare en quelques semaines voire quelques mois).

6. Vous pouvez éventuellement disperser une fine couche (max 5 cm) de mélange 50/50 sable/argile pour constituer un premier substrat pour la végétation. Disposez alors vos plantes aquatiques en veillant à respecter leur profondeur d’eau idéale… Les plantes se­ront soit plantées dans le substrat que vous aurez placé, soit en pot (ce qui est préférable pour les plantes qui ont un système racinaire puissant et qui risqueraient de trouer votre bâche).

Laissez faire la natureVotre mare sera très rapidement peuplée de petits organismes, invertébrés microsco­piques ainsi que d’insectes aquatiques. La colonisation animale de la mare se fait donc toute seule et même assez rapidement. Pour ne pas perturber cet équilibre biologique spontané, il y a lieu de ne pas y introduire d’animaux. En particulier, on veillera à ne pas introduire de poissons dans les mares de petite dimension (moins de 25 m²). Si votre jardin est situé dans un environnement favorable, les grenouilles, crapauds et tritons coloniseront spontanément votre mare. Tous les organismes vivants d’une mare naturelle sont soumis à la même loi: manger ou être mangé. Il en résulte la constitution d’une chaîne alimentaire complexe reliant les végétaux aux prédateurs, en passant par les herbivores, sans oublier les décomposeurs qui transforment les organismes morts en substances nutritives assimilables par les plantes. La boucle est bouclée ... et le cycle peut recommencer indéfiniment. Dans la mare naturelle, ces cycles fonctionnent bien et un équilibre entre les organis­mes en décomposition et les décomposeurs s’établit de lui­même après quelque temps.Cependant, toute intervention extérieure telle que l’introduction de poissons et de plantes non indigènes, l’installation d’une pompe à air, ... risque de déséquilibrer l’écosystème ou d’engendrer des perturbations.

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La grande migration

Grenouilles rousses, crapauds et tri­tons migrent chaque année pour re­trouver leur site de reproduction. A par­tir du mois de février, par un temps doux et humide, les amphibiens partent, à la tombée de la nuit, retrouver leur lieu de nais­sance. Les grenouilles vertes peuvent attendre jusqu’au mois de mai pour débuter leur périple.

Certaines mares et fossés sont si populaires que les am­phibiens s’y retrouvent par milliers. Il est facile d’observer les crapauds migrer lors de journées particulièrement favorables (doux et humide). Souvent le mâle est accroché avec ses pattes au dos de la femelle (amplexus) et se laisse porter jusqu’à sa destination.

Migration de crapauds – © Hugo Willocx

Chaque année, des milliers de ces migrateurs meurent en traversant

les routes. Les crapauds, plus lents, sont particulièrement victimes du

trafic routier. A de nombreux endroits, associations, bénévoles et

services publics organisent des opérations pour aider les amphibiens

à traverser nos routes.

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Vous souhaitez aiderles amphibiens à traverser nos routes?

Contactez les associations et services ‘Environnement’ de votre territoire(voir Contacts).

Des aménagements, appelés barrières temporaires ou cra­pauducs sont installés le long des routes très fréquentées au printemps. Il s’agit de bâches et de seaux enterrés à

distance régulière.Les amphibiens sont arrêtés par la bâche et récupérés dans

les seaux par des volontaires les amenant sains et saufs de l’autre côté de la route.

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La réalisation d’un tel aménagement coûte assez cher, il existe d’autres mesures. Parfois des portions de route peuvent être fermées temporaire­

ment le temps de la migration des amphibiens. Des panneaux de signalisation peuvent être in­stallés demandant aux automobilistes de rédui­re leur vitesse lors de la migration.La construction de nouvelles mares de chaque côté de la route peut aussi réduire le besoin qu’ont les amphibiens de traverser le macadam.

La sécurité sur la routeGrâceauxeffortsdesbénévoles,denombreuxécrasementsontétéévités.Maiscen’estsouvent pas suffisant. Les actions de traversée demandent de la main­d’œuvre et nous manquons parfois de volontaires. Une solution permanente et durable existe. Il s’agit de la construction de tunnels sous la route qui assurent le passage des amphibiens: le Crapauduc.

Fonctionnement d’un crapauduc

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17Signalétique ‘amphibiens’ – © Quentin Spriet

Vue en coupe de la route Vue de profil de la route

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Trucs et astuces

Le saviez-vous?Le triton crêté est l’une des espèces étudiées au sein du projet européen BIPS (Biodiver­sité/Biodiversiteit Périurbaine/in de Stadsrand).

Ce projet, partenariat unique autour de la biodiversité de l’Eurométropole, réunit 7 par­tenaires en France(L’EspaceNaturelLilleMétropole),enWallonie (Province du Hainaut, lescommunesdeComines-Warneton,EstaimpuisetMouscron)etenFlandre (Province de Flandre occidentale et le parc régional des monts de Flandre). L’aspect transfrontalier de protection de la biodiversité est unique et nécessaire car la nature ne s’arrête pas aux frontières !

Nous nous efforçons, par nos actions, de mieux protéger et de valoriser la biodiversité dans les zones urbaines de l’Eurométropole.

J’ai entendu dire que…… bénévoles, associations naturalistes et services publics font tout pour donner un meilleur avenir aux amphibiens comme le triton crêté.

Dans différentes régions de part et d’autre de la frontière, des amoureux de la nature s’engagent pour trouver de nouveaux lieux appropriés à la création de mares. Ils repèrent également les zones humides ayant besoin d’être restaurées.

Les volontaires permettent souvent, par leurs observations, de suivre l’évolution des amphibiens dans les mares.Sur la base des inventaires et des ob­servations, des mesures de protection peuvent être engagées. La Province de Flandre occidentale réalise des opérati­onsdeconservationdesespècescibles;l’EspaceNaturelLilleMétropolecreusedes réseaux de mares sur ses territoi­res; les communes wallonnes organi­sent des opérations de sensibilisation du public par le biais des PCDN (Plan Com­munal de Développement de la Nature).

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Vos observations!Vos observations!Vos observations de tritons crêtés et autres amphibiens peuvent nous aider! Pour une meilleure connaissance de ces espèces, nous recueil-lons un maximum d’informations, d’observations. Si vous trouvez un ‘Spot’ à triton crêté, n’hésitez pas à partager votre observation:

•enFrance:nordpasdecalais.observado.org•enWallonie:observations.be•enFlandre:waarnemingen.be

Si vous souhaitez avoir des informations sur les amphibiens ou parti-ciper à des sorties nature, devenez volontaire en contactant les par-tenaires du programme BIPS: www.bipsweb.eu

Pour en savoir plus…•VisitezlesitedelaRégionwallonne:www.batraciens.be rubrique ‘Découvrez les batraciens’.

• Demandez la brochure ‘Les amphibiens, connaissances et protection’ de l’union des CPIE du Nord Pas­de­Calais: [email protected]

• http://www.natagora.be/rainne: groupe de travail consacré aux amphibiens, nombreuses infos en ligne et brochures à commander ou télécharger

• Retrouvez les acteurs travaillant sur la protection, la gestion et la mise en valeur pédagogique des mares du Nord Pas­de­Calais: www.groupemaresnpdc.org

• Retrouvez toutes les informations sur les amphibiens et reptiles de notre région avec la campagne ‘Un dragon dans mon jardin?’: www.undragondansmonjardin.eu

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Contacts www.bipsweb.eu

Wallonie: [email protected]

Flandre:[email protected]

France: rmorvan@enm­lille.fr

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Photo’s: Hugo Willocx, Mario Desloovere, Vildaphoto, Shutterstock, Quentin Spriet • Illustrations: Martine Le Comte, Vincent Jourdain