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Le de dossier rentrée 2014

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Lededossier

rentrée2014

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Un enseignement100% nature

Une pédagogieinnovanteet en constanteévolution

Enseignerà produire autrement : l’enseignement agricole au cœu r de la transitionagro-écologique

Bien vivre ensemble dans l’enseignement agricole

L’ouverture européenne et internationale pour lamobilité des jeunes

Des formationspour desmétiersd’avenirL’enseignement agricole,ça se voit !

Calendrier 2014-2015

-p.4-

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L'éducation et la jeunesse sont au cœur de l'action dugouvernement pour notre pays.

L'enseignement agricole s'inscrit pleinement dans cettepriorité et il a démontré sa capacité à assurer une formationde qualité tout au long de la vie. L'épanouissement person-nel, la promotion sociale, la réussite scolaire et l'insertionprofessionnelle ont toujours été ses objectifs.

Pour les rentrées scolaires 2012, 2013 et 2014, ce sont560 emplois qui ont été créés dans l'enseignement agricoletechnique et supérieur. Ils ont permis l'ouverture de classessupplémentaires, des enrichissements de programmes(comme le BTSA « analyse, conduite et stratégie des entre-prises agricoles » qui a été rénové pour cette rentrée), unmeilleur accueil des élèves en situation de handicap, ainsiqu'une stabilisation des situations de nombreux enseignantset membres de la communauté éducative.

La loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêtdevrait être très prochainement promulguée, après de nom-breux débats au Parlement. Elle consacrera l'enseignementtechnique et la formation professionnelle agricoles ainsi quel'enseignement supérieur et la recherche agricoles commedes leviers essentiels au développement de l'agro-écologie.

Dans ce cadre, un plan d'action « Enseigner à produireautrement » lancé au printemps 2014 mobilisera tous les acteurs autour de cet objectif essentiel pour l'avenir del'agriculture française : les services centraux du ministère, lesdirections régionales de l'alimentation, de l'agriculture et dela forêt (DRAAF) et bien sûr les établissements d'enseigne-ment et de formation professionnelle, au plus près du terrain.

La promotion sociale des jeunes et l'ouverture interna-tionale constituent deux autres priorités du projet de loi. À ce titre, des actions nouvelles seront engagées au cours desprochains mois, sur ces sujets qui sont déjà largement portéspar l'enseignement agricole, comme en témoigne ce dossier.

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une très bonne rentrée.

Stéphane Le FollMinistre de l’agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt

© Cheick Saidou

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L'enseignement agricole dépend du ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt.

Le code rural et de la pêche maritime lui confie 5 missions :

assurer une formation générale, technologique et professionnelle initiale et continue ;

participer à l'animation et au développement des territoires ;

contribuer à l'insertion scolaire, sociale et professionnelle des jeunes, comme à celle des adultes ;

contribuer aux activités de développement,d'expérimentation et d’innovation agricoles et agroalimentaires ;

participer aux actions de coopération internationale,notamment en favorisant les échanges et l'accueild'élèves, d'apprentis, d'étudiants, de stagiaires et d'enseignants.

L’enseignement supérieur agricole et vétérinaire public a ses dispositions propres* :

dispenser des formations en matière de productionagricole, forestière, aquacole et des produits de la mer,de transformation et de commercialisation de cesproductions, d'industrie agroalimentaire etd'alimentation, d'industries liées à l'agriculture, desanté et de protection animales et végétales, d'hygiène,de qualité et de sécurité de l'alimentation,d'aménagement, de développement durable, de gestionet de protection de l'espace rural, de la forêt, de l'eau,des milieux naturels et du paysage, d'activitéshippiques, de services en milieux rural, d'élevage etsoins des animaux ; 

participer à la politique de développement scientifiquepar des activités de recherche fondamentale, appliquéeet clinique ;

conduire des actions de recherche, d'innovation et d'ingénierie dans les domaines de l'éducation et de la formation ;

contribuer, en collaboration avec les organismescompétents, à la veille scientifique et technique,à l'innovation technologique et au développementainsi qu'à la valorisation des résultats de la recherche ;

participer à la diffusion de l'information scientifique et technique ;

concourir à la mise en œuvre de la coopérationscientifique, technique et pédagogique internationale.

apporter un appui à l’enseignement technique.

L'enseignement supérieur agricole est régulièrementévalué par la commission des titres d'ingénieur (CTI),l'agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignementsupérieur (AERES) ou encore l’Association européenne des établissements d'enseignement vétérinaire (A3EV).

L'enseignement agricole : des missions et des spécificités propres

Un enseignement100% nature

* Ces missions s’élargiront dans le cadre de la loi d’avenir pour l’agriculture,l’agroalimentaire et la forêt.

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Des établissementssur l’ensembledu territoire

52%Filles

48%Garçons

171 374élèves

dans l’enseignementtechnique(3)

16 452étudiants

dans l'enseignementsupérieur long(4) dont

+ de 35!% de boursiers

37 701 apprentisdont 749 dansl’enseignement

supérieur(5)

244 967stagiaires(6)

de la formationprofessionnelle

continue(5)

12 établissements publicsd’enseignement supérieur

agronomique, vétérinaire et paysager 1 institut à vocation

euroméditerrannéenne7 écoles d’ingénieurs sous contrat

196 355

216 598(1)(1)(1) (2)(2)(2)

438sites

de formation d’apprentis

209 229 publics

privés

814

551

34

189

20

établissements

sites551de formation

professionnellecontinuecontinue

exploitations agricoles

p agricoles

publiques g

publiques

ateliers34technologiques

écoles20d’enseignement

supérieur agricoleg

supérieur agricole

18111hectarescultivés

Les réseaux nationaux de l'enseignement agricole constituent des dispositifs originaux s’appuyant

sur des animateurs travaillant dans les établissements. Ce sont des creusets

de créativité collective pour des projets innovants dans

les territoires.

(1) 88 LEGTA Lycée d’enseignement général et technologique agricole

52 LEGTPA Lycée d’enseignement général, technologique et professionnel agricole

75 LPA Lycée professionnel agricole1 LP Lycée professionnel

(2) 189 CNEAP Conseil national de l’enseignement

agricole privé364 UNMFREO Union nationale des maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation

42 UNREP Union nationale rurale d’éducation et de promotion3 non affiliés

Licences professionnellesMastersDiplômes d'ingénieursDiplômes de vétérinairesDiplômes de paysagistesDoctorats

Brevet de technicien supérieur agricole BTSA

Certificat d'aptitude professionnelle agricole CAPABrevet d'études professionnelles agricoles BEPABrevet professionnel agricole BPA

VBaccalauréat professionnelBaccalauréat technologiqueBaccalauréat généralBrevet professionnel BPBrevet de technicien agricole BTA

IV

II&IIII

Des diplômes de la 4e au doctorat,pour tous, tous les parcours et tous les niveaux

Plus de 470 000élèves, étudiants, apprentis, stagiaires de la formation continue

+ de 50 réseauxthématiques

et géographiques

(3) Métropole + Dom-Com + Nouvelle-Calédonie pour l’année scolaire 2013-2014 (4) Cursus de référence, licence pro, master, doctorat et autres, enquête DGER 2013 (5) En 2012. (6) Un même individu peut être plusieurs fois stagiaire.

Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Un enseignementde qualité, diversifié,dynamique, avec

des méthodes adaptées,sur l’ensembledu territoire.

Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Un enseignementà la fois général,technologiqueet professionnel.

Un enseignementen lien étroit avec le monde

professionnel :des professionnelsfortement impliquésdans la formation

et la vie de l’établissement.

Un tauxd’emploi

de plus de 80%pour les jeunesdiplômés.

Un enseignement100% nature,au cœur du vivant.

© Thinkstock

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Une multitudede débouchés

dans de nombreuxmétiers d’avenirqui recrutent.

Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Des formations répondantaux grands enjeux actuels :agronomie et agro-écologie,alimentation, production,

environnement, territoire, paysage,horticulture, soin aux animaux,

médecine vétérinaire, développement durable,

agro-équipement, eau, forêt,commercialisation, services…

Toutes les voies de formation :initiale scolaire

et par apprentissage,professionnelle continue,par la validation des acquisde l'expérience (VAE).

Unenseignementinnovant.

Une diversité de parcoursde la 4e

au doctorat.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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�RÉPARTITION DES E EFFECTIFS(élèves et étudiants du supérieur court rieur court)

DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE AGRICOLEPAR SECTEUR DE FOR RMATION

POUR L’ANNÉE SC COLAIRE20112/2013

Le secteur Production englobe les formations préparant aux métiers de :� la production agricole (élevage, grandes cultures, etc.)� la production horticole (fruits, légumes, fleurs, etc.)� la production aquacole� les activités hippiques (élevage, soins et entraînement)� l’élevage et soins aux animaux� les équipements pour l’agriculture (conduite, entretien de machines, gestion de chantiers mécanisés)� la viticulture/œnologie� l’agriculture dans les régions chaudes� l’animalerie en laboratoire

Le secteur Services englobe les formations préparant aux métiers visant :� les services aux personnes� les services aux territoires� les services aux entreprises (échanges et gestion, communication et information)� le commerce et la distribution

Le secteur Transformationenglobe les formations préparant aux métiers de :� l’industrie agroalimentaire� laboratoires d’analyses

Le secteur Général et technologiqueenglobe les formations de :� 4e et 3e

� 2nde générale et technologique� Bac Technologique� Bac S

Le secteur Aménagement appelé égalementAménagement de l’espaceet protection de l’environnement englobe les formations préparantaux métiers de :� la forêt� travaux paysagers� l’aménagement de l’espace� la gestion et maîtrise de l’eau

3 %31 %

12 %

23 %

31 %

L’enseignement général, technologique et professionnel

L’enseignement technique agricole est constitué de :▶ l’enseignement public▶ l’enseignement privé temps plein▶ l’enseignement privé en rythme approprié

Une offre de formation diversifiée allant de la 4e au BTSA

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pourl'enseignement

technique agricole,dont 86,7%

pour les baccalauréatsprofessionnels (Bac Pro) et 88,8%pour les brevets de techniciensupérieur agricole (BTSA).

En 2014, le tauxnet d’emploi*

à 33 mois est de

Dans l’enseignement agricole, le taux de réussite aux

examens se situetous diplômes

confondus en 2014 à

Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

9

En 2014, 33642 candidats se sont présentés au baccalauréatprofessionnel, soit 10000 de plusqu’en 2013, et 26884ont été reçus.

84,2%

85,6%

Le succès de cette insertionprofessionnelle est en lien avec la place

des professionnels dans la formation et dans la vie des établissements.

L’intégration des établissements dans leur territoire et leur bassin d’emploi

est aussi un facteur de réussite.

Les établissements, centres de ressources,contribuent au développement local

et à la revitalisation des zones rurales.

Le lienavec le mondeprofessionnel

Les stages sont un élémentcentral des cursus scolaires,les formations comportent en moyenne de 10 à 16semaines d’immersion

en entreprise !

*taux net d'emploi (TNE) : individus en emplois / (individus en emplois + individus en recherche d’emploi).

© Thinkstock

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L’enseignement supérieuragronomique, vétérinaire et paysager

L’enseignement supérieur agricole est au service des enjeux de société dans le domaine de l’agriculture,l’alimentation, du développement durable, de la médecine et la santé publique vétérinaires ou encore de la gestion et la protection de l’espace rural, de la forêt, de l’eau, des milieux naturels et du paysage.

Outre les Brevets de technicien supérieur agricole (BTSA), délivrés dans les établissements d’enseignement technique,l’enseignement supérieur agricole prépare à un ensemble de diplômes de niveau bac +3 à bac +8 dans 20 établissements(1)

répartis sur le territoire :

(1) Dont un institut à vocation internationale, l’IAAM.(2) Dont enseignants

L'ouverture sociale est un enjeu fondamental pour accom-pagner chaque jeune vers la réussite, quels que soient sonorigine, les moyens de sa famille et l'endroit où il vit. L'en-seignement agricole est fortement mobilisé par ce défi cen-tral pour la jeunesse de notre pays et pour notre payslui-même.Le ministère et les établissements d’enseignement supé-rieur développent des actions pour faciliter les passerellesentre l’enseignement technique et l’enseignement supé-rieur et permettre ainsi aux élèves les plus motivés de pour-suivre leurs études quel que soit leur parcours initial.Différentes voies du concours national sont proposées afind'accéder aux écoles publiques d’ingénieurs, vétérinaires oude paysage.Les titulaires d’un Bac, d’un BTSA, d’un BTS ou d’un DUT,d’une licence peuvent se présenter à ces concours.Ainsi dans l’enseignement technique agricole, il existe : 4 classes préparatoires Biologie, chimie, physique etsciences de la terre (BCPST) pour la voie A ; 2 classes préparatoires Technologie et biologie (TB) pourla voie A TB pour les titulaires d'un bac technologique ; 1 classe préparatoire paysage pour le concours d’entréeaux écoles nationales de paysage pour les titulaires d'unBTSA ou d'un BTS ; 10 classes préparatoires ATS Bio pour la voie C (accès auxécoles d’agronomie ou vétérinaire) pour les titulaires d'unBTSA ou d'un BTS.

Pour toute information complémentaire sur les concoursnationaux : ▶concours-agroveto.net ▶ecole-paysage.fr

L’accès principal aux sept écoles sous-contrat d’ingénieurs sefait par concours l’année du baccalauréat, sous réserve del’obtention de celui-ci.De nombreux cursus d’ingénieur et de paysagiste sont ou-verts à l’apprentissage, combinant ainsi formation et inser-tion en milieu professionnel. L’apprentissage constitue un excellent tremplin vers l’emploigrâce à une première expérience en entreprise et offre auxétudiants une certaine autonomie financière grâce au statutde salarié. Un concours dédié pour l'accès aux études d'in-génieurs dans les écoles publiques par la voie de l'appren-tissage sera ouvert en 2015.L’offre de formations large et de haut niveau de l’enseigne-ment supérieur agricole est en lien avec la recherche, qui estdéveloppée dans les écoles doctorales et les unités de re-cherche au sein des écoles et dans les instituts, et en lienavec le développement agricole. Cette coopération sera d'ail-leurs renforcée par la création prochaine de l'Institut agro-nomique vétérinaire et forestier de France (IAVFF) quifédérera les établissements.

La recherche agronomique et vétérinaireLes enjeux planétaires en matière d’alimentation durable, desanté publique, d’agriculture performante aussi bien sur leplan écologique qu’économique et social se posent avectoujours plus d’acuité. Par la production et la diffusion deconnaissances, d’innovations, de compétences et d'outils,ainsi que par une structuration adaptée, la recherche agricolecontribue à répondre à ces défis.

ingénieurs vétérinaires paysagistes œnologues cadres de la fonction publique(2)

licences professionnelles

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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ISA Lille Lille

ue polytech h iInstitut poly hniqu hLaSalle B BeauvaisSalle ais ai

p yLaSalle Beauvais

p LaSalle Beauvais

pLaSalle Beauvais

LaSalle Beauvais

ESITPA

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VetAgro o Sup

tAgro SuptAg Vet t

aux ux Bordeaux nces Agro gro roScienc S ro

AgrocampupusOOuOuest

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AENVAAENEENSAIASAIAEEN

IBBNSTIBENSTIBBENSTIBB

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AgA roParP TecharisTgAAgr Par TAgroParisTech

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ENVA

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AgroParisPPariTech

g

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AgroAgroosupDDDijijonDijon

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erMMontpontpellierMpAgroSupAAp

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MontpellierSupAgro

MontpellierSupAgroIAMMIAM

EI Purpan panE ENVTENNVT

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ENFA

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Établissements publics csAntennes différent entes du siège socialÉtablissement ents sous contratÉtablisse ements relevant d du ministère de l’enseignement supérieur et de la nseignement supupéérieur et de la rechercheInstitut intetitut internationanal

B deauxBordeaux

Toulouse

Marcy l’Étoile l’Étoiley l eMa LyLyon

FloraFlorac

arseilleMMa

enceon-de-Proveon-de PSalon-de-ProSalon-de-Pro

ont-FerrrandClermont-Fent rer

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asbbourgStraStrasVersaillesses

aris, Grign non, MassyPa P n gn n

AlfortMaisons-Alfoons-Alfoso A

pignellesChampignellesChampignellespig lp

cyNanc

pinalÉpinalpin

enRouen

Rennes

éDozulé

L'insertion professionnelle desdiplômés des établissements

d'enseignement supérieuragricole est excellente.

Le taux netd'emploi*

est en effetde

18 moisaprès

la sortie pour les diplômés de 2012 et de 72,2%6 mois après la sortie pour les diplômés de 2013.

90,2%

*taux net d'emploi (TNE) : individus en emplois / (individus en emplois + individus en recherche d’emploi).

101 unités mixtes de recherche (UMR) dont 76 avec l’INRA et 22 avec le CNRS33 unités propres de recherche960 cadres scientifiques en unités de recherche labellisées770 doctorants dont 440 à ABIES (AgroParisTech)

32 unités mixtes technologiques (UMT)26 réseaux mixtes technologiques (RMT)25 instituts techniques

La recherche Chiffres clé 2013

Les établissementsde l’enseignementsupérieur agricole

masters doctorats

© Thinkstock

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Une pédagogieinnovanteet en constanteévolution

La priorité gouvernementale est accordée à la jeunesseet à l’éducation. Plus que jamais l’enseignement agricole, en tant quedeuxième dispositif éducatif de France et composantedu ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et dela Forêt, contribue à l’ensemble des réformes qui sontà l’œuvre.

L’enseignement agricole est confronté à un double défi :préparer les agriculteurs d’aujourd’hui et de demain àêtre les acteurs de l’agro-écologie, et contribuer à lapromotion sociale et à la réussite de tous les jeunes afinde leur permettre une bonne insertion scolaire et pro-fessionnelle.

Il poursuit ainsi l’objectif de garantir une péda-gogie toujours plus innovante et de faireévoluer ses référentiels et pratiques pé-dagogiques au service d’une agriculture perfor-mante sur les plans économique, environnemental etsocial, et d’une alimentation saine et durable.

© Pascal Xicluna

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L’innovation pédagogique

L’innovation pédagogique est un chantier prioritaire pour laréussite scolaire et la promotion sociale, et pour promouvoirde nouvelles dynamiques au sein des équipes pédagogiqueset des établissements.

L'innovation pédagogique, c'est-à-dire l'introduction denouveaux modes d'apprentissage, d'enseignement, oud'évaluation, avec de nouveaux outils ou de nouvelles res-sources et de nouveaux modes d'organisation, reste unmarqueur identitaire fort de l’enseignement agricole.

De nombreuses innovations pédagogiques ont été dévelop-pées depuis une quarantaine d’années au sein de l’ensei-gnement agricole, souvent impulsées par le niveau national,mais aussi relayées et largement laissées à l'initiative des éta-blissements. Ces innovations pédagogiques, auxquelles l'en-semble de l'enseignement agricole a été appelé à participer,constituent un capital qui contribue à son identité et à sonsavoir-faire.

Il en va ainsi de la création de formations modulaires ou parunités capitalisables, de l'approche globale de l'exploita-tion, de la pédagogie par objectifs, mais aussi autour del'éducation socio-culturelle, de l'éducation à l'environne-ment et au développement durable, des différentes formesd'alternance, de l'enseignement à distance, etc.Plus récemment, la rénovation de la voie professionnelle adonné lieu à des innovations dont l'initiative a largement étélaissée aux établissements.

Pourquoi innover ?

Les publics accueillis, élèves, étudiants, apprentis ou sta-giaires de la formation professionnelle continue sont de plusen plus hétérogènes tant en ce qui concerne leurs cursus ouleurs acquis qu'en ce qui concerne leurs projets et leurs ob-jectifs. Ils viennent d'horizons divers et se destinent à dessecteurs de plus en plus variés. Les formations qui leur sontproposées nécessitent une plus grande individualisation.

Les publics les plus éloignés de la qualification, en situa-tion ou en risque de décrochage, nécessitent de nouvellesressources ou de nouvelles organisations pédagogiques pourles engager dans un processus de réussite.

L'enjeu de l’utilisation des nouvelles ressources, commele numérique, dans l'enseignement et la formation pose laquestion de leur appropriation par les enseignants et par lespublics et de leur intégration aux séquences pédagogiques.

Innover pour mettre en œuvre les rénovations pédago-giques et anticiper les mutations des métiers des secteursagricole, agroalimentaire et de la forêt.

Qu’il s’agisse de problèmes à résoudre ou de mutations àanticiper, l’innovation pédagogique est une nécessité fon-damentale pour le renouvellement des pratiques etlorsqu’elle se développe avec succès au sein d’établisse-ments, l’enjeu consiste en son identification pour la rendrevisible voire exemplaire.

La relance de l'innovation pédagogique

L'année scolaire 2014-2015 sera l'occasion d’une mobilisationcollective autour de l’innovation pédagogique avec l’appuid’un comité d’orientation, rassemblant des experts dessciences de l’éducation avec une approche pluridisciplinaire.La relance de la dynamique d'innovation pédagogique figureparmi les onze priorités du projet stratégique de l'enseigne-ment agricole.

Entretenir une dynamique de l'innovation doit en effet per-mettre de renforcer ce système d'enseignement et de for-mation à taille humaine.

Le comité d’orientation aura pour objectifs de formuler despropositions visant à mieux repérer les actions innovantesdans l'enseignement agricole, d'analyser et d'expertiser desactions innovantes portées par des équipes pédagogiquesainsi que de proposer des modalités de valorisation et de gé-néralisation de ces actions, des axes stratégiques d'orienta-tions en matière d'innovation pédagogique et des modalitésd'actions d'accompagnement, d'organisation et de formationpour appuyer les acteurs de l'innovation.

© Thinkstock

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Innover pour mettre en œuvre les rénovations pédagogiques

Par la nature même des objets d’étude – la nature et le vi-vant au sens large –, l’enseignement agricole mobilise chezles élèves une intelligence de la complexité et de l’action :les problèmes sont abordés dans leur globalité, de façon plu-ridisciplinaire, favorisant une transversalité des connais-sances et une approche concrète des savoirs. C’est un enseignement contextualisé propice à la formationdu citoyen et du professionnel avec une liaison permanenteentre théorie et mise en pratique.

Depuis deux ans, l'enseignement agricole s'inscrit dans leprojet agro-écologique porté par le ministre de l’agriculture,de l’agroalimentaire et de la forêt. La transition agro-écolo-gique vise l’émergence et la diffusion de la diversité desmodèles de production agricole, sa réussite passe donc parla formation des agriculteurs d’aujourd’hui et de demain.

Cela implique de faire évoluer les référentiels de diplômes,de développer de nouveaux modes ou de nouvelles situationsd'enseignement, de formation ou d'apprentissage, de ren-forcer les liens entre recherche, enseignement supérieur,enseignement technique et profession. L’évolution des pratiques et des techniques modifie également la façond’enseigner.

La rénovation des référentiels des diplômes constitue lepremier axe du plan d’action Enseigner à produire autre-ment lancé au printemps 2014.

La rénovation des référentiels des diplômes de l’enseignement technique et de l’enseignement supérieur court

Les travaux de rénovation du diplôme du Certificat d'apti-tude professionnelle agricole (CAPA) ont été engagés dansla perspective de proposer l'acquisition d'un diplôme pro-fessionnel de niveau V après une formation de deux ans. Cepremier niveau de qualification de la voie professionnelleest accessible aux scolaires sortants de classe de troisième. Le CAPA vise l’insertion professionnelle et/ou la poursuited’études.Toutes les spécialités rénovées seront mise en œuvre à larentrée scolaire 2015.La révision du baccalauréat professionnel « conduite et ges-tion de l’exploitation agricole » (CGEA) est aussi engagéedans le cadre de la démarche « produisons autrement » pourune mise en œuvre prévue à la rentrée scolaire 2016. Elles'inscrit dans l'objectif de renforcer la place de l’agro-écolo-gie et la prise en compte de la diversité des systèmes de pro-duction dans le référentiel de ce diplôme. Elle permettraaussi de construire une passerelle avec le Brevet de techni-cien supérieur « Analyse et conduite et stratégie des entre-prises agricoles » (BTSA ACSE) nouvellement rénové. 

À la rentrée 2014, entrent en vigueur les deux dernières op-tions du BTSA rénovées :

Le BTSA ACSE « Analyse et conduite de systèmes d'ex-ploitation » devient « Analyse, conduite et stratégie de l'en-treprise agricole ». BTSA emblématique de l'enseignementagricole, conduisant au métier d'agriculteur et représentantplus de 2 000 diplômés à la session de juin 2014, ce diplôme

est rénové pour répondre aux nouveaux enjeux du mondeagricole : le questionnement de la société face aux impactsenvironnementaux de la production, l'impératif de durabilité,l’exigence accrue de maîtrise de sécurité sanitaire et de tra-çabilité alimentaire, la diversification des systèmes, l'ap-proche stratégique de l'entreprise agricole et son intégrationdans le territoire. Le BTSA ACSE connaît donc un rééquilibrageentre les compétences liées à la gestion et les compétencestechniques (introduction d'enseignements d’écologie-bio-logie et d'agro-équipement, développement des enseigne-ments de sciences agronomiques, modification del'évaluation…).

Le BTSA DARC « Développement de l'agriculture des ré-gions chaudes », qui forme les futurs exploitants – maisaussi les conseillers agricoles ou formateurs – en tenantcompte du contexte et des enjeux spécifiques à ces terri-toires ultramarins, suit la même évolution et intègre désor-mais l'agro-écologie dans son référentiel de diplôme.

Avec la rénovation de ces deux BTSA, l'enseignement supé-rieur court s'inscrit pleinement dans l'objectif d'Enseigner àproduire autrement.

Rénovation et innovation pédagogiquecentrées sur les compétences

Au-delà d'une harmonisation entre les différentes options, lechantier de rénovation des seize options de BTSA, amorcéen 2009 et qui s'achève cette année, a permis de générali-ser « l'approche par compétences » dans les référentielsde diplôme. Pour chacune des options, un référentiel de cer-tification énonce désormais les capacités attendues du di-plômé, capacités qui découlent du contexte socio-économique, des activités du professionnel identifiées dansle référentiel professionnel. Cette approche, centrée surl'étudiant et son parcours, correspond notamment aux ob-jectifs du processus de Bologne qui vise à construire un es-pace européen de l'enseignement supérieur.

L'expérimentation pour inscrire le BTSA dans l'architectureeuropéenne de l'enseignement supérieur Licence, Master,Doctorat (LMD) permet d'aller plus loin en testant une orga-nisation pédagogique et une évaluation pionnières : organi-sation en semestres et en unités d'enseignement construitesautour des capacités du référentiel de certification, déli-vrance de crédits ECTS(1), supplément au diplôme,…

Débutée à la rentrée 2012, elle suit son cours dans les17 classes volontaires des trois options  « Analyses agricoles,biologiques et biotechnologiques » (ANABIOTECH), « Tech-nico-commercial » et « Viticulture-œnologie ». Les 360 étu-diants de la première promotion ayant validé leur quatresemestres recevront prochainement leur diplôme, accom-pagné pour la première fois d'un supplément au diplôme Eu-ropass, véritable carte d'identité du diplômé et descompétences qu'il a acquises grâce à sa formation. Tandisqu'une troisième promotion s'apprête à rejoindre l'expéri-mentation, quelques étudiants de deuxième année de-vraient, cette fois encore, avoir la chance d'effectuer leursemestre en mobilité d'études Erasmus en Espagne, en Bel-gique ou en Hongrie…(1) ECTS : European Credit Transfer System.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Lancé dans lecadre du Système nationald’appui avec Montpellier SupAgro (antenne de Florac), leprojet MoveAgri a pour objetla mise en place d’une plate-forme Internet permettantaux apprenants des établis-sements d’enseignementtechnique en stage à l’étran-ger de fonctionner dans unelogique de réseau social enrestant en contact avec leursréférents pédagogiques pen-dant la durée de leur mobilité,et de construire un blog ren-

dant compte de leur expé-rience de stage. Aprèsquelques années d’expéri-mentation et face à un nom-bre croissant d’inscrits, en-seignants comme élèves, lesmembres ont été amenés àse retrouver par « groupepays ». De nouvelles possibi-lités ont ainsi été déployéesafin de mettre en ligne da-vantage d’informations surles démarches préparatoiresou en cours de stage, sur lespays et les codes culturels,sur les financements tels que

les aides à la mobilité, maisaussi pour permettre d’échan-ger des informations pra-tiques et de se contacter lorsd’un stage dans un mêmepays.Pour les enseignants, Mo-veAgri apparaît comme un

nouvel outil pédagogique de« sécurisation » du stage àdifférents points de vue.Pour les élèves, la mise en ré-seau est plus que réussie, lesite est aujourd’hui trèsanimé par leurs contributionset échanges quotidiens.

Le numérique éducatif

La rentrée 2014 orientera l'ensemble des ac-teurs de la communauté éducative vers le bonusage du numérique pour favoriser les appren-tissages et la réussite des élèves.Il s’agira d’identifier et de valoriser les expéri-mentations réussies, et de poursuivre les coo-pérations existantes entre les établissementsd’enseignement supérieur et les établissementsd’enseignement technique.

L'année scolaire 2014-2015 verra également denouvelles expérimentations se mettre en place :l’observation et l'évaluation de pratiques péda-gogiques sont prévues dans de nouvelles ré-gions (Centre, Nord-Pas-de-Calais…) ainsi que lacréation de ressources numériques produites etpartagées par les enseignants et les apprenants.

ZoomMoveagri, l’expérimentation d’un outilnumérique prometteur et innovantpour les élèves en stage à l’étranger

© Thinkstock

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Enseignerà produire autrement :l’enseignement agricole au cœu r de la transitionagro-écologiqueParvenir à la transition agro-écologique souhaitée pour l’agriculture française nécessitera des innovationsscientifiques et techniques mais aussi sociales et collectives en termes d’organisation, de coopération et demodalités d’investissement.

Cette transition vers de nouveaux modèles de production plus durables repose sur une modification majeure des cadres de pensée, des modes d’acquisition et de transmission dessavoirs et des pratiques. L’enseignement et la recherche agricoles, en tant que dispositif de forma-tion des agriculteurs d’aujourd’hui et des futures générations à venir, ont donc un rôle primordial à jouer.

© Xavier Remongin

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Le plan d’action Enseigner à produireautrement

Le plan d’action Enseigner à produire autrement a été forma-lisé et lancé au printemps dernier par un séminaire fondateurà l’Unesco qui a réuni plus de 400 acteurs de l’enseignementet de la recherche agricoles. Il se structure en quatre axes déjà en cours de mise en œuvre :

1. Revisiter les référentiels et pratiques pédagogiques(1).2. Redéfinir le rôle de l’exploitation agricole de l’établisse-

ment dans son volet pédagogique mais aussi comme ou-til de démonstration et d’expérimentation sur le territoire.

3. Renforcer la gouvernance régionale pour dynamiser lesréseaux d’établissements, accompagner les exploitationset ateliers technologiques dans leurs projets.

4. Repenser la formation des personnels et accompagner lesétablissements dans leurs projets « Enseigner à produireautrement ».

L’agro-écologie n’est pas un champ neuf pour l’enseigne-ment et la recherche agricole, et la communauté éducative– enseignants, directeurs d’exploitation, chercheurs – a déjàexpérimenté et fait ses preuves en ce domaine.

Enseigner à produire autrement vise à donner un cap et desclés méthodologiques pour favoriser le développement denouvelles pratiques pour le plus grand nombre d’établisse-ments.Les enseignants-chercheurs et chercheurs des établisse-ments d’enseignement supérieur et de recherche agricolessont aussi mobilisés pour produire de nouvelles connais-sances au service de l’enseignement technique.(1) Voir en ce sens la partie précédente du dossier consacrée à la pédagogie.

L’ENSEIGNEMENTAGRICOLE AU CŒURDU PROJETAGRO-ÉCOLOGIQUEPOUR LA FRANCE

ENSEIGNER ÀPRODUIREAUTREMENT

Le rôle des exploitations agricoles et des ateliers technologiques

Les exploitations et ateliers technologiques des établisse-ments d’enseignement agricoles, également appelés « lesfermes pédagogiques », sont une originalité du dispositiféducatif de l’enseignement agricole.Dès les débuts de l’enseignement agricole, leur présence aété souhaitée pour mettre en place une formation profes-sionnelle de qualité, en phase avec les exigences du mondeprofessionnel.

Dans le parcours des apprenants, les exploitations agricoleset les ateliers technologiques contribuent : →à la construction de savoirs généraux ; →à l’acquisition et au développement de compétences

professionnelles ;→à l’apprentissage d’habiletés sociales ; →au développement personnel.

Ils ont aussi un rôle important pour la recherche et le déve-loppement en agriculture, ce sont des laboratoires d’expéri-mentation, de diffusion des innovations et de démonstrationauprès des professionnels des exploitations agricoles envi-ronnantes, des structures de conseil technique et des col-lectivités territoriales.

La majorité de ces fermes pédagogiques participe à des dé-marches de développement durable depuis plusieurs an-nées. Elles sont déjà très impliquées dans les différentsplans d’action du projet agro-écologique pour la France, leurengagement dans la construction et la diffusion de pratiquesplus autonomes et plus résilientes est renforcé, soutenu etaccompagné.

Renforcé, par la mise en œuvre de projets stratégiques ré-gionaux qui définissent des objectifs techniques, écono-miques, écologiques et sociaux ambitieux pour chaqueexploitation et atelier technologique. Ces projets straté-giques régionaux renforceront le rôle expérimental, de dé-monstration et pédagogique des établissements agricoles etde leurs exploitations ou ateliers technologiques.

Soutenu, par la mise en place de projets pilotes innovantsen matière d’agro-écologie sélectionnés dans le cadre d’unappel à propositions financé par le CASDAR. L’objectif de cesprojets est d’amplifier la diffusion de nouvelles connais-sances en créant des outils pédagogiques spécifiques pourles thématiques essentielles en matière d’agro-écologie. Au-jourd’hui, 37 propositions ont été déposées.

Accompagné, par des dispositifs d’appui (dispositifs Tiers-temps ou Chef de projet, chargés de mission en région…)pour inscrire l’agro-écologie au cœur des pratiques innovantes.

En tant qu’acteurs dans l’animation et le développement deterritoires, les exploitations et ateliers technologiques sontaussi des partenaires pertinents, voire des membres, desGroupements d’intérêts économiques et environnementaux(GIEE) dont la mise en place inscrite dans la loi d’avenir pourl’agriculture, l’alimentation et la forêt permet de porter desprojets collectifs qui favorisent les dynamiques locales et quiont pour objectif la triple performance : économique, envi-ronnementale et sociale.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Les exploitations et atelierstechnologiques, un atout pour la pédagogie

Les exploitations et ateliers technologiques des établisse-ments permettent la valorisation et le transfert des connais-sances et pratiques innovantes en formation initiale et enformation professionnelle continue. Ils contribuent au dé-veloppement des nouvelles compétences qui seront néces-saires pour les futures générations d’agriculteurs.

Pour parvenir à améliorer le fonctionnement du systèmed’exploitation, les pratiques pédagogiques se modifient ets’étoffent au service d’une meilleure valeur éducative per-mettant ainsi aux élèves de se construire et de se projetertrès concrètement dans un parcours et un avenir.C’est aussi une nouvelle manière pour les enseignants deconcevoir leur métier.

« Pédagogie, les étudiants deviennent acteurs de leurconduite d'exploitation »

Article rédigé par Lysiak Opaline, ingénieur agronome, enseignante au Lycée de Tilloy-lès-Mofflaines.

À chaque situation, une combinaison de leviersagronomiques existe de façon à atteindre un ré-sultat optimal. À condition toutefois que les fu-turs professionnels agricoles (en l'occurrence

ceux du lycée d'Auzeville, près de Toulouse) sa-chent remettre en cause les techniques paternelles,

pas obligatoirement adaptées à tous les systèmes de culture. Àchacun de trouver, pour son système, la juste pratique.Sophie Rousval et Frédéric Robert sont enseignants au lycéeagricole de Toulouse Auzeville. Ils ont développé une pédagogiefondée sur ces constats. L’exploitation, avec une SAU de 40 hec-tares, est un support idéal pour impliquer les étudiants de BTSAgronomie et productions végétales (APV) dans les prises de dé-cisions.

UNE ADAPTATION PROGRESSIVE DES SYSTÈMES DE CULTUREEn effet, les conditions pédoclimatiques sont complexes. Lessols sont très hétérogènes : principalement argilo limoneux, deszones sont aussi limono-argileuses à sablo-limoneuses. La plu-viométrie est de 600 mm par an. Malgré la proximité du canal duMidi, l’irrigation n’est pas possible car le réseau est de mauvaisequalité. De plus en plus, le mois d’avril est froid et pluvieux tan-dis que l’été est sec. Tous ces éléments demandent une adap-tation progressive des systèmes de culture.« Avant la rénovation, les cours que nous dispensions étaient as-sez classiques, explique Sophie Rousval. On faisait la théorie enclasse et on illustrait sur le terrain avec des observations. Les étu-diants étaient passifs. En 2009, l’action pédagogique du planÉcophyto (action 16), qui demande une optimisation des pra-

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© Pascal Xicluna

Quelques chiffres74% des exploitations ont déjà,parmi leurs activités, au moins un projet concernant une orientationagro-écologique.

55% exploitations ont au moinsune production en agriculturebiologique.

11% des exploitations conduisentl’intégralité de leur surface en agriculture biologique.

56% des exploitations sont concernées par le planÉcophyto.

152 exploitations sont inscritesdans des projets ou actions visant à promouvoir des innovationstechniques et des pratiques culturalesou d’élevage respectueuses de l’environnement.

(Année de référence 2014)

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tiques pédagogiques, est lancée. Parallèlement, nous entamonsla rénovation du BTS, qui doit désormais aborder les culturesavec une vision systémique. »Ainsi, petit à petit, pratiques agricoles et pédagogiques évoluentl’une avec l’autre. L’idée consiste à tester de multiples leviersagronomiques sur des parcelles en essais pour éventuellementles transférer à l’ensemble de l’exploitation. Cette dernièrecompte 20 hectares en conventionnel et 20 ha en agriculture bio-logique. 10 hectares d’essais sont mis en place sur les parcellesen conventionnel : 3 hectares en « zéro pesticide », 2 essais dés-herbage sur blé dur et tournesol. Les principaux leviers mobiliséssont : la meilleure efficience des produits phytosanitaires (avecune diminution de 75 % des indicateurs de fréquence de traite-ment - IFT) ; le désherbage mécanique, (diminution de 100 % desIFT, car associé à l’efficience des produits phytosanitaires) ; les sti-mulateurs de défenses naturelles pour diminuer l’usage des fon-gicides sur blé dur, associé au choix variétal et à une date desemis plus tardive pour éviter les premières attaques de cham-pignons.

RÉFLEXION EN AMONT, PUIS OBSERVATION« Sur une parcelle, nous testons les biostimulants pour vérifier s'ilexiste une meilleure résistance au stress hydrique », expliqueFrédéric Robert. Le biomistimulant foliaire vise à gérer l’évapo-transpiration tandis que, au niveau du sol, il active la rhizogénèseet améliore l’activité biologique ce qui rend les éléments nutritifsplus disponibles. Le biostimulant devrait assurer une meilleurevigueur de la plante, donc un moindre recours aux pesticides. »Les produits sont testés avec une approche systémique. L’itiné-raire technique (ITK) entier est réfléchi : date de semis, variété,azote apporté. Lors de ma visite sur l’exploitation, les étudiantsdu BTS APV expliquent comment ils interviennent sur l’exploita-tion. « Nous effectuons les opérations techniques, comme le se-mis du tournesol aujourd’hui. Mais avant cela nous réfléchissonsà la conception du système de cultures. Par exemple, commentfaire pour abandonner totalement l’usage de produits phytosa-nitaires ? », explique l’un d’entre eux.L’observation des résultats est encore plus pédagogique lorsqueles étudiants ont participé à la réflexion en amont. « Sur l’essaizéro pesticide, mis en place avec l’Inra, nous avons une rotationsoja-blé dur-sorgho-tournesol-blé tendre. Les cultures d’hiver ontété envahies par les adventices alors que les cultures d’étéétaient très propres après seulement un binage. L’effet rotationest évident », illustre Sophie Rousval.Pour Frédéric Robert, cette approche modifie la façon de conce-voir le métier d’enseignant. «Maintenant, au-delà de la prescrip-tion et de l’évaluation, nous accompagnons. Alors que les élèvesattendent une validation de notre part, nous reconnaissons de-vant eux que nous ne savons pas tout. À leur question “c’est juste,monsieur ?” on leur répond que c’est à eux de trouver les moyensde vérifier. C’est un peu déstabilisant pour les étudiants. » Maisainsi ils apprennent davantage.Peu à peu, la pédagogie s’est étendue aux agriculteurs du terri-toire. Ils sont aujourd’hui 40 à accueillir des essais sur leurs par-celles, grâce à un partenariat avec l’Agence de l’eau. « Lesrésultats obtenus sur les essais donnent aux agriculteurs uneidée de l’efficacité de telle ou telle stratégie, explique Frédéric Ro-bert. Temps de travail corrélé au nombre de jours disponibles,marge semi nette, IFT et indicateur i-phy (indicateur Inra prenanten compte la nature des produits phytosanitaires) : plusieurs cri-tères nous permettent d’analyser les essais. Nous ne pouvonspas donner de résultat à l’échelle de l’exploitation agricole, maisce n’est pas l’objectif. Nous sommes démonstratifs, et si lesagriculteurs le souhaitent, ils transfèrent une technique sur leurexploitation. » ●

Produire autrement au lycéeagricole de Rethel

À Rethel, au sud-ouest du département des Ardennes,la géographie est proche de celle de la Marne voisine :des parcelles agricoles céréalières à perte de vue. À lasortie de la ville, le lycée agricole accueille 280 élèveset 110 apprentis et fait face à une lande plus ou moinsaménagée, dont la vocation de devenir une Zone d’Activités Eco-nomiques (ZAE) s’est heurtée à la crise.François Painvin, le chef de l’exploitation agricole de l’établisse-ment, a donc proposé au promoteur de la ZAE – le Conseil Gé-néral – d’entretenir cette friche de 45 ha en implantant desmoutons de la race locale en voie d’extinction : la Rousse ar-dennaise. Projet accepté : les ovins sont arrivés à la fin de l’an-née 2013 pour entretenir le paysage. La directrice du lycée,Christel Moroy, souligne les multiples facettes du projet. Péda-gogique tout d’abord, avec la création d’un atelier dédié à unerace menacée qui s’inscrit dans l’histoire et le patrimoine du ter-roir. Environnemental ensuite, avec la création d’un parcourssans engrais, sans traitements, respectueux de la biodiversité etqui permette d’atteindre l’autonomie alimentaire du troupeau.Économique également, avec la création d’un atelier de trans-formation et de vente directe, créateur d’emplois. Pour finir, le pro-jet a l’ambition de contribuer à favoriser l’image de l’agriculture.Dans une région de grandes cultures intensives qui véhiculentune image industrielle, « ce type d’initiative montre le rôle quepeut jouer aussi l’agriculture dans des problématiques locales debien-vivre ». Quelques retheloises et rethelois interrogés sur laquestion admettent sans hésitation qu’ils préfèrent voir tous lesjours des moutons sur une parcelle enherbée, plutôt qu’une ja-chère industrielle laminée par les bulldozers.Dans un département où le nombre d’agriculteurs ne cesse dedécroître, Christel Moroy en est convaincue : « On installera desjeunes dans les Ardennes en leur proposant des projets nou-veaux où l’idée de “produire autrement” aura du sens ». Au traversce type d’initiative, Christel Moroy et François Painvin veulent il-lustrer auprès de leurs élèves une idée simple : « l’agriculture a besoin de créativité, de schémas nouveaux et de projets atypiques ».Le projet est donc bien parti. Pour autant, il reste encore beau-coup de travail. Comme le rappelle la directrice : « il ne suffit pasde produire autrement, il faut aussi transformer autrement et pro-poser à la vente autrement ». Le projet prend ainsi une autre di-mension, celle de créer une dynamique de l’amont à l’aval,« travailler ensemble » où chaque acteur de la filière sera associédans une logique de qualité globale. ●

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On installerades jeunes dans lesArdennes enleur proposantdes projetsnouveaux où l’idée de« produireautrement »aura du sens.

© Pascal Xicluna

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Bien vivreensemble dans l’enseignement agricole

Grâce à la structuration et taille de ses établissements(250 élèves en moyenne par lycée), à l’offre d’internat(choisi par près de 60 % des élèves), à un encadrementpédagogique de proximité, l’enseignement agricolecontribue à influencer positivement le travail scolaire etles rapports entre les élèves.La mise en œuvre de modalités pédagogiques recon-nues comme innovantes (pédagogie inductive, de pro-jet, pluridisciplinarité, contrôle en cours de formation…)favorise également la réussite et le bien-être des élèves. L’offre de formation complète (scolaire, apprentissage,formation continue) au sein même des établissementspermet d’accueillir des publics différents en formationet de créer ainsi des synergies enrichissantes indivi-duellement et collectivement.

En complément de l’implication entière des équipespédagogiques et éducatives des établissements, la Direction générale de l’enseignement et de la rechercheveille à mener, depuis de nombreuses années, une po-litique éducative ambitieuse afin d’offrir à ses publics,les plus jeunes notamment, les conditions de structu-ration et d’épanouissement individuels qui constituentles clés d’une vie professionnelle et personnelle réussie.

Le développement de l’éducation socio-culturelle, del’éducation physique et du sport scolaire, l’animation deréseaux de terrain (santé, citoyenneté, développementdurable, égalité, insertion…), le lancement de pro-grammes nationaux, l’encouragement à la création deprojets et de ressources variés, le soutien aux équipesqui rencontrent des difficultés sont les composantes decette politique éducative qui favorise l’ap-prentissage du « bien vivre ensemble ».

© Pascal Xicluna

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L’éducation socio-culturelle, l’ouvertureculturelle, l’ouverture sur le monde

Présente dans tous les référentiels comme discipline, l’édu-cation socio-culturelle (ESC) est plus largement un tempséducatif qui contribue, à l’image de l’enseignement agricoletout entier, à l’insertion dans l’école et la société par l’ou-verture sur le monde. De manière originale, son action se dé-ploie durant le temps scolaire et périscolaire. Les trois grands objectifs qui lui sont assignés sont atteintspar la mise en œuvre simultanée de la fonction d’animationet de la fonction d’enseignement.

Objectif 1 — L’éducation à l’environnement social etculturel : enrichir la relation à l’environnement par l’appré-hension des aspects sociaux, culturels et patrimoniaux etpar une réflexion sur la diffusion de la culture.

Fondée dans le contexte des lois de modernisation agricolede 1962, l’ESC a accompagné la mutation économique ettechnique mais aussi sociale et culturelle du monde rural. La discipline offre une ouverture nécessaire sur le monde, sesévolutions, les attentes et enjeux sociétaux. L’ESC est pré-sente dans les approches pluridisciplinaires de l’environne-ment. À ce titre, elle contribue au changement de paradigmenécessaire pour le développement à grande échelle de l’agro-écologie.

Objectif 2 — L’éducation artistique : développer parl’approche sensible le jugement et la créativité par uneéducation artistique ouverte aux différentes formes d’ex-pression et de communication.

L’éducation artistique est une éducation à l’art et par l’artqui vise la formation de citoyens critiques et sensibles.Dans un enseignement technique et professionnel, l’éduca-tion artistique permet de développer l’autonomie, l’esprit cri-tique, la sociabilité et l’expression des sentiments.L’éducation artistique combine des pratiques artistiques decréation et de production avec un apprentissage de l’histoireculturelle et esthétique.

Depuis 1990, le ministère de la culture et de la communica-tion et le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de

la forêt sont engagés au travers d’une convention intermi-nistérielle pour que les élèves de l’enseignement agricolepuissent bénéficier d’une ouverture plus large à la créationartistique.

Objectif 3 — L’éducation à la communication humaine,à l’autonomie et la coopération : développer les capacitésde relation et d’initiative par l’approche des processus decommunication et par la réalisation de projets impliquantdes pratiques sociales d’animation.

Au cœur des valeurs fondatrices de l’ESC, il y a l’importationdes principes de l’école nouvelle et singulièrement des méthodes d’apprentissage actives et constructivistes. Lesrecommandations pédagogiques prônent une approche pro-blématisée, qui mobilise les apprenants dans une démarchesensible (par l’action) et sensée (résolution de problème). Laconduite de projets inscrits dans les référentiels, à cheval surle temps scolaire et hors temps scolaire, est l’occasion d’unedémarche d’apprentissage socialisée.

© Cheick Saidou

Poésie en liberté

« J’ai embrassé l’aube d’été ». Lycéens, étudiants et apprentisde 15 à 25 ans sont invités à suivre la voie d’Arthur Rimbaud

pour ce concours international de poésie en languefrançaise sur internet. En compagnie de nombreuxpartenaires (notamment l’éducation nationale,

l’Institut français, les clubs de l’UNESCO, le Robert...) les établissements d’enseignement agricole sont associés à cette action culturelle.

Regard sur une participation remarquable.

Pour l’édition 2014, l’association Poésie en Liberté areçu plus de 4 000 poèmes ! Un succès que le comitéde lecture a géré en procédant a une pré-sélection de300 textes, alors soumis au jury qui est en place de-puis la fin mai 2014.Composé de douze membres lycéens, étudiants et apprentis,ce dernier a vu pour la première fois la désignation d’une élèvede l’enseignement agricole, Morgane Grolleau, du LPA de Dun-kerque. C’est donc fort de ce panel que le président du jury, lepoète Paul De Brancion, avec l’appui de son équipe artistique at-titrée au sein de l’association Poésie en Liberté a accompagné etconseillé les jeunes durant une semaine complète de délibéra-tions. Comme il se doit, il a mené à bien la mission délicate dela détermination du palmarès qui a vu, cette année, l’attributionde 58 prix, dans différentes catégories, débouchant sur la publi-cation d’une centaine de poèmes dans le recueil annuel.Dans la catégorie « enseignement agricole » sont récompensésVictorien Cavanna, du Lycée Lorca à Théza (66), Juliette André, duLPA de Mirande (32), Colette Genevaux de l’ENGEES de Stras-bourg (67).Morgane Grolleau qui a fait au sein du jury une expérience d’unegrande richesse, confie volontiers : « Je ne pensais pas apprendreautant ! Au début, mes choix étaient guidés par l’émotion, puisle président du jury et l’équipe artistique ont su aiguiller mon ju-gement vers une plus grande exigence quant à l’utilisation de lalangue française et la lucidité qui préside au choix des mots. C’est

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La poésie, un atout à cultiver

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alors que chacun essaie de dépasser sa propres subjectivité etcontribue au choix collectif. J’ai par ailleurs perçu autrement lamusicalité du langage à laquelle je suis attachée ». Morganeajoute que les échanges se sont achevés par une rencontre avecVenus Khoury-Ghata, poète qui a reçu de nombreux prix dont leGoncourt et le prix de poésie de l’Académie Française.Et du côté des enseignants, il est clair que ce concours a été unebelle occasion pour les professeurs de lettres et d’éducation so-cio-culturelle de sensibiliser leurs élèves à l’écriture et la poésie.C’est ainsi que nombre d’ateliers ont été organisés dans les éta-blissements d’enseignement agricole. Et en point d’orgue, des dé-bats sur la place de la poésie dans notre société, sur la littératureet la vie, ont vu le jour, toujours avec une certaine passion qui per-met de vérifier que la maîtrise de la langue et d’une belle écritureconstituent de véritables enjeux sociaux. À l’évidence, la poésiedemeure un atout précieux pour progresser dans la voie de l’ex-cellence.La cérémonie de remise des prix aura lieu à Paris à la mairie du4e arrondissement, le 28 novembre 2014. ●

Cinéma bricolé au lycée agricolede Tours-Fondettes

Le 1er avril 2014, 7 classes de 7 établissements agricolesde la Région Centre se sont réunies au lycée Agrocampusde Tours-Fondettes, Indre-et-Loire, dans le cadre du premierfestival des films bricolés du cinéma, reprise du conceptde Michel Gondry invitant des amateurs à réaliser eux-

mêmes un film en quelques heures.

Après avoir visionné le film Soyez sympas, rem-bobinez (2008) de Michel Gondry, 190 élèveset apprentis de 7 lycées différents ont prolongél’expérience par un atelier de réalisation, alliantainsi théorie et pratique. Les élèves participant àce projet de « Cinéma bricolé » ont donc dû réaliser un film en 2jours avec des contraintes strictes puisque chaque classe s’estvu remettre une malle contenant du matériel de tournage et tousles accessoires et costumes nécessaires.Florence Andres, professeur d’éducation socio-culturelle au lycéede Tours-Fondettes, a participé à l’organisation de l’évènement et,accompagnée d’un réalisateur, a encadré ses élèves lors de laréalisation. «Le matériel nous a été imposé, a-t-elle expliqué. Les autres lycéens ont donc eu les même accessoires que nous,ce qui fait qu’on trouvera des points communs de film à film,même si cela va s’agencer différemment. L’exercice en est d’au-tant plus intéressant ».Les élèves ont été chargés d’écrire le scénario, préparer le plateauet tourner le film en se répartissant les différents rôles (réalisa-teur, cadreur, acteur…). C’est l’intervenant (Vincent Gérard pourle lycée de Montoire) qui s’est ensuite chargé du montage. «Unsystème aléatoire d’écriture de scénario a été mis en place.Nous devions piocher au hasard des cartes sur les personnages,les décors et l’action, ce qui nous a permis de passer très peu detemps sur cette étape et nous consacrer au tournage », a indiquéFlorence Andres.

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La compétition et la remise des prix ont eu lieu le 1er avril, jour-née durant laquelle les classes se sont retrouvées au lycée deTours-Fondettes. Les films ont été projetés et les élèves ont pré-senté leur réalisation en argumentant leurs choix de mise enscène. « Toutes les classes ont reçu un prix, que ce soit celui dudécor, du scénario ou du jury, afin de récompenser leur implica-tion ».Et ce n’est pas tout ! Un huitième film a été réalisé l’après-mididu 1er avril : un intervenant a inventé une histoire à partir des 7films et a demandé à chaque groupe d’en tourner une séquence.Toutes les classes ont participé à l’élaboration de ce film. ●

Le matérielnous a été

imposé. Les autres

lycéens ontdonc eu les

mêmesaccessoires

que nous, ce quifait qu’on

trouvera despoints communs

de film à film,même si cela va

s’agencerdifféremment.

L’exercice enest d’autant

plusintéressant.

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L’éducation physique et le sportscolaire

L'Éducation physique et sportive (EPS) fait partie intégrantedu cursus scolaire des publics de l'enseignement agricole.Conjointement, les jeunes pratiquent différents sports dansle cadre de l'association sportive de chaque établissement.Considérer chacun de ces jeunes comme une personne dansson ensemble constitue une des spécificités pédagogiques del'enseignement agricole. Il s'agit de prendre compte les di-mensions professionnelle, culturelle, citoyenne et égale-ment physique et sportive. C'est particulièrement à traversl'EPS et le sport scolaire que s'expriment les valeurs de so-lidarité, de sens de l'effort – mais aussi de plaisir – partagés,d'engagement, de convivialité que l'on trouve à la fois dansl'enseignement agricole et dans le sport. La pédagogie duprojet, particulièrement chère à l'enseignement agricole, yrencontre un terrain d'expression privilégié. Tout ceci ex-plique que, parmi les nombreuses disciplines pratiquées,les sports collectifs, et les activités de pleine nature commel'escalade, le canoë-kayak, l'équitation ou le VTT, dont le mi-lieu d'exercice est propice et en synergie avec l'enseignementagricole, sont particulièrement développés.

Le sport rencontre un véritable succès dans les établisse-ments : 40 % des élèves sont licenciés à l’Union nationale dusport scolaire (UNSS).

Les élèves peuvent dans un certain nombre de cas préparerdes qualifications d’encadrement sportif, en complémentdes diplômes de l’enseignement agricole. Il s’agit de « bi-qualifications». S'engager dans un cursus conduisant à termeau diplôme de moniteur de ski ou bien à celui d'accompa-gnateur en moyenne montagne, conjointement à l'obtentiond'un diplôme professionnel agricole, favorise l'emploi dansles régions où la pluriactivité est nécessaire, comme en zonede montagne. Dans d'autres situations, l'obtention d'un bre-vet fédéral d'éducateur dans un sport collectif (football,rugby…), à côté de son diplôme professionnel, est béné-fique en terme d'insertion et de capitalisation de compé-tences. Les dispositifs partenariaux entre établissementsd'enseignement agricole, clubs, comités territoriaux de fé-dérations, collectivités locales, qui permettent ces disposi-tifs contribuent fortement à la mission d'animation et dedéveloppement des territoires de l'enseignement agricole.

Le rugby et l'enseignementagricole, un partenariat

exemplaire

Le rugby est une des activités sur lesquelles s'ap-puient les enseignants d'EPS dans leur exercice pro-fessionnel. Mais il a une place particulière dansl'enseignement agricole, à travers le sport scolaire etles Sections sportives de l'enseignement agricole(SSEA). Deux championnats, celui des lycées agricoles et celui dessections sportives rugby sont spécifiques à l'enseignement agri-cole. Ils concernent une centaine d'établissements. Plus du tiersde la centaine de SSEA est consacré au rugby. Les sélections na-tionales de l'enseignement agricole féminine (rugby à 7) et mas-culine (rugby à 15) participent chacune à un match ou un tournoi

international chaque année. Le rugby est pratiqué par 4000 élèves, dont plus de 25% de filles.Dans ce développement du rugby, la pratique féminine occupeune place toute particulière. C'est ainsi qu'elle est au cœur de lanouvelle convention signée le 27 août 2014 à Marcoussis entrele président de la Fédération française de rugby (FFR), le directeurnational de l'Union nationale du sport scolaire (UNSS) et la di-rectrice générale de l'enseignement et de la recherche (DGER).Cette convention prévoit le développement de la pratique fémi-nine, les SSEA rugby, les biqualifications, les championnats et ren-contres internationales, et la formation des enseignants. ’Enfin, si l'objectif premier n'est pas de former des joueurs de hautniveau, néanmoins plusieurs joueurs internationaux sont issusde l'enseignement agricole.

Interview de Jessy Trémoulière, membre de l'équipe de France vainqueur du tournoi des 6 nations 2014,

troisième de la coupe du monde 2014.

QUEL PARCOURS AVEZ-VOUS SUIVI DANSL'ENSEIGNEMENT AGRICOLE?J'ai effectué un bac pro CGEA (conduite et ges-tion d une exploitation agricole) en 4 ans; j aiobtenu mon bac, puis cette année je suis par-tie dans le secteur paysagiste et j ai obtenumon brevet professionnel agricole « Travaux etaménagement paysager ». C'était un choix carj'ai toujours été passionnée par l'agriculture.Mon père est agriculteur.

ET VOTRE PARCOURS DE JOUEUSE DE RUGBY?J'ai débuté le rugby à l'âge de 16 ans, lors d'une journée d'initia-tion au lycée agricole. Petit à petit, j'ai gravi les échelons, fait destournois avec le lycée puis j'ai été repérée par le sélectionneur deslycées agricoles qui m'a permis d'intégrer l'équipe de France agri-cole. Ensuite, j'ai été repérée pour participer à la sélection Sud-Est et j'ai intégré l'équipe de France des moins de 20 ans. J'aieffectué une année avec cette sélection avant d'être appelée à re-joindre l'équipe de France suite à une blessure d'une joueuse. De-puis je suis restée dans l'équipe!

QUEL EST VOTRE SOUVENIR LE PLUS MARQUANT DANS LAPRATIQUE DU RUGBY? QU'EST-CE QUE VOUS AIMEZ LE PLUS?QU'EST-CE QUE CELA VOUS APPORTE?La coupe du monde ! C'est vraiment exceptionnel pour un athlètede participer à un événement de cette ampleur.Ce sport développe beaucoup de valeurs qu'on retrouve dans lavie active: le respect, la solidarité, le dépassement de soi…On rencontre des nouvelles personnes, on découvre chaque jourdes choses différentes et on apprend, ce qui permet de grandirà chaque compétition et d'acquérir certaines compétences.

VOUS ÊTES AUJOURD'HUI SALARIÉE. COMMENT CONCILIERVOS DEUX VIES?Oui je travaille dans une entreprise à Clermont. Déjà lors de mesétudes, ce n'était pas évident de concilier les deux, mais je vou-lais réussir dans les deux voies, donc j'ai beaucoup travaillé toutau long de mes années scolaires et même encore maintenant! Etca me rend très heureuse. ●

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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La lutte contre le phénomène de bouc émissaire

L’enseignement agricole est pleinement associé à la LigueFrançaise de Santé Mentale dans la lutte contre les phéno-mènes discriminatoires et/ou de bouc émissaires.Aussi il facilite et cofinance des formations, impliquantélèves, étudiants et personnels, permettant la détection etla prise en charge de jeunes victimes de phénomènes dis-criminatoires et/ou de bouc émissaires.

L’objectif pour les établissements s’inscrivant dans cettedémarche : former 10 jeunes « sentinelles » et 6 adultes « ré-férents », volontaires, repérants, intervenants auprès dejeunes concernés par un harcèlement, lors de deux sessionsde deux jours, espacées de deux ou trois semaines de faceà face pédagogique.

La formation prévoit la sensibilisation aux questions de dis-criminations à l’encontre des adolescents, à leur détection etau traitement individuel et collectif de leurs conséquences.Cette formation associe adolescents, membres des équipespédagogiques et de l’administration des établissements.

Par exemple à Château-Gontier, les « sentinelles » se sont re-baptisées les « suricates ».À l’image des petits mammifères les élèves volontaires veil-lent contre le harcèlement dans leur établissement. Leurmission est d'écouter, sans juger, des élèves victimes deharcèlement scolaire. Récemment, ils ont réalisé une web-sé-rie et ont participé au concours national Mobilisons-nouscontre le harcèlement afin de rendre visible leur action pourtous.

Un programme pluriannuel de concours« jeunes » pour accepter la différence

Un programme pluriannuel de concours autour de l’accep-tation de la différence a été mis en place au niveau nationaldepuis 2013. Ce programme fait appel à la créativité desélèves des établissements dans différents champs.

2013, Dégustons nos différences : ce concours avait pourobjectif de favoriser la connaissance par des moments deconvivialité tels que le partage de repas. Les chefs cuisiniersdes établissements ont organisé les dégustations dans leurscantines.

2014, Affichons nos différences : les élèves ont été invités àréaliser des photos en duo mettant en scène des « diffé-rences ». Chaque photo devait être accompagnée de courtspoèmes en prose ou en vers. Le travail a suscité beaucoup dedébats sur les discriminations dans les classes.

2015, Cultivons nos différences : aura pour objectif d’ouvrirles jeunes à d’autres cultures et agricultures : par l’observa-tion et l’étude d’une culture végétale différente de celle pré-sente sur leur territoire, les jeunes seront invités àappréhender une autre approche agronomique, et cultu-relle. L’étude sera traduite dans un livret (numérique).

L’ancrochage scolaire

La recherche-action conduite dans le cadre du projet « ancrochage scolaire », néologisme volontairement crée enopposition au décrochage, durant ces dernières années scolaires verra son terme en décembre 2014. Riche en enseignements sur ce qui se passe dans les éta-blissements d’enseignement agricole, elle aura permis de dé-terminer de façon plus précise ce qui fait « ancrochage »pour les jeunes, ce pourquoi ils restent.

Le premier facteur d’ancrochage, parce qu’il permet la réus-site aux diplômes, est le travail sur les apprentissages sco-laires ou professionnels, formels ou informels.Le deuxième facteur repéré est la socialisation : l’importancede la qualité relationnelle, la restauration de la confiance enl’école, l’appropriation des normes de vie sociale sont autantde points dont peuvent s’enorgueillir les établissements.Le troisième et dernier facteur est la mise en œuvre d’un pro-cessus d’autonomisation des jeunes : les aider à grandir, àavoir des repères pour laisser partir tant des jeunes adultesconscients de leurs responsabilités citoyennes, que des pro-fessionnels débutants mais compétents.

Parmi les résultats, deux points significatifs concernant l’or-ganisation des établissements sont ressortis :→lorsqu’un travail sur l’ambiance est conduit dans le sens du

respect et de la reconnaissance de la place de chacun, lespersonnels et les élèves sont plus engagés dans le fonc-tionnement de l’établissement.

→L'importance du tandem Proviseur adjoint / Conseillerprincipal d’éducation (CPE). Les interactions entre lestemps de formation et d'éducation sont en effet impor-tantes, l'un et l'autre pouvant s'enrichir mutuellementmais également se compenser partiellement en cas demanque. L'équilibre entre ces deux entités du temps del'élève est important, voire primordial. La mission d’ani-mation pédagogique confiée au proviseur adjoint est depremière importance car elle permet de faire le lien entretemps scolaire et hors scolaire, et d’installer les élèvesdans une organisation apprenante.

Enfin, apparaît de façon sensible un effet miroir entre les per-sonnels et les élèves d'un établissement. Ce qui redonnetoute son importance à la notion de climat scolaire qui ap-paraît comme un élément facilitateur du parcours de tousvers la citoyenneté et la professionnalité.

La suite du projet « ancrochage » consistera à repérer puis àvaloriser les actions et dispositifs mis en place par les éta-blissements parfois à petite échelle, mais dont l’esprit meten avant les points précités, afin de les porter à connaissanced’autres équipes.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Les associations d’élèves, un dispositiforiginal à fort potentiel éducatif

Les associations des lycéens, étudiants, stagiaires et ap-prentis (ALESA) naissent dans les lycées agricoles en 1965.Elles prennent part au dispositif éducatif voulu par Edgar Pi-sani, alors ministre de l’agriculture. L’objectif était d’offrir aux élèves des lieux et des momentsoù ils puissent en toute liberté affirmer leurs goûts person-nels, leur instinct créateur, leur sens de l’initiative, où ilspuissent se préparer directement à l’exercice des responsa-bilités, à l’enrichissement de la vie personnelle et à l’ap-prentissage démocratique de la vie en société.En 2003, compte tenu des évolutions sociétales, de la vie sco-laire et de l’environnement législatif et juridique, les asso-ciations prennent la dénomination actuelle d’ALESA et unemutation s’opère par le transfert aux jeunes de l’entière res-ponsabilité du fonctionnement associatif (gestion financière,juridique, organisationnelle). Les enseignants d’éducationsocio-culturelle sont « mis en service » auprès de l’ALESA,dans une posture d’accompagnement, de vigilance, deconseil. Une convention lie l’ALESA à l’établissement.

L’éducation à la santé : le rôle des infirmières

L’infirmier-e est placé-e directement sous la seule autorité duchef d’établissement, il/elle joue un rôle primordial de suiviadministratif de la santé des lycéens, étudiants, stagiaires etapprentis. Mais, il/elle assure également un rôle de veille etd’enregistrement des accidents et maladies rencontréesdans le cadre de l’année scolaire pour en rendre compte à ladirection et aux instances, cette activité est indispensablepour déterminer les actions de prévention à conduire.

Au sein de l’équipe éducative et pédagogique, l'infirmier-ejoue un rôle de trait d'union entre le monde de la santé etcelui de l'enseignement. Au même niveau que les CPE et queles enseignants, les infirmier-es contribuent à développer desactions qui ont vocation à favoriser le bien-être physique,psychologique et social des apprenants en privilégiant laconfiance et l'estime de soi, du respect, de l'entretien du ca-pital santé, de la responsabilisation et de la citoyenneté. De plus en plus fréquemment, les infirmier-es travaillent surl’intégration et le suivi des jeunes en situation de handicap.Ils/elles jouent un rôle de relais particulièrement pertinententre les différentes parties prenantes que sont la famille, leséquipes de l’établissement et les institutions compétentes.

La présence des infirmier-es est indispensable dans les éta-blissements. De manière « évidente » l’infirmerie est le lieudes soins de premières urgences, mais elle est également unlieu d’accueil, d’écoute, de soutien.

La question de la santé est directement liée à celle du bienêtre, et donc de la réussite scolaire. Se sentir bien, être enbonne santé, évoluer dans un milieu sécurisant et sécurisé,s’accepter pour progresser et réussir sa scolarité : tout celan’est pas du seul ressort de l’infirmier-e, mais il/elle y contri-bue fortement.

Une expérience de théâtre forum au LEGTA de Rodez-la-Roque : « L’alcool, ça nous regarde »

Témoignage d'Émilie Desaulty, conseillère principale d'éducation

Dans le cadre d’une réflexion globale sur les préoccupationsdes jeunes en matière de santé et de bien-être, la conseil-lère principale d'éducation et l'infirmière du LEGTA de Ro-

dez-La Roque ont inscrit le lycée à une action de théâtreforum « L’alcool, ça nous regarde », financée par la commu-

nauté d’agglomération du Grand Rodez et ouverte aux collégiens et lycéens.« Au niveau du lycée, nous avons choisi de cibler les classes de 2nde généralesuite à une étude menée auprès de 1086 lycéens de 1re (en formation ini-tiale et en apprentissage) du territoire montrant que le premier incident d’al-coolisation aigue intervenait en moyenne à 15 ans.Le support d’action proposé est un théâtre forum, créé et développé par Jo-celyne Dufour, comédienne et metteur en scène. Le principe est de rendreles élèves pleinement acteurs du dispositif, de l'écriture des saynètes jusqu'àleur représentation. Les textes joués émanent des expériences et vécus desélèves eux-mêmes ce qui facilite l'appropriation de la problématique. Cetteapproche présente l'intérêt de sensibiliser et d'encadrer sans donner l’im-pression de « faire la morale » ou de tenir un discours sur la peur et lerisque. Outre la prise de conscience relative à la responsabilité des actes, cette ac-tion a permis aux élèves volontaires de développer des compétences nou-velles (écriture, mise en scène, technique de jeu), de développer le sens del'entraide et de la bienveillance, mais aussi et surtout d'apprendre à savoirse positionner : savoir dire non et savoir soutenir la personne qui dit non. Cer-tains élèves en difficulté face à cette problématique se sont confiés et ontpu trouver de l’aide auprès des adultes encadrants et de relais extérieurs.

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CE QUI SE JOUE DANS LES ALESA, SELON LES JEUNES

Le sens de l’engagementAdhérer à l’association, devenir membre actif, force de proposition, susciter la participa-tion des autres élèves sont des actions qui relèvent de l’engagement.

La reconnaissance d’un vrai travail !Être élu ou membre actif implique un engagement sur le long terme et la construction d’ap-prentissages riches et variés. Ils se situent tant du côté de l’animation de l’association,que de sa gestion ou de la communication. L’ensemble de ces apprentissages relève d’uneéducation non-formelle qui participe activement à la formation générale des élèves.

Les rapports filles /garçons Les ALESA sont un lieu où filles et garçons se côtoient et où se jouent les questions d’éga-lité. Les jeunes identifient l’ALESA comme un lieu où le respect entre filles et garçons doitêtre la règle et de manière plus générale ils souhaitent une vigilance de tous les adhérentsdes ALESA à cette question.

Le sens de l’ALESA entre consommation, loisirs et cultureL’association est une arène de débat entre jeunes, qu’il s’agisse de questions pratiques,d’activités ou de gestion de l’association.

Autogestion, autonomie, rôle des enseignantsL’intégration de l’association pose des questions de posture et de moyens donnés à cha-cun pour assumer son rôle. L’ALESA permet aux élèves d’éprouver une réalité, de faire desexpériences, d’apprendre, en ayant la certitude qu’ils seront accompagnés, qu’ils serontéclairés dans leur décision par l’enseignant d’éducation socio-culturelle dont c’est la mission.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L’ouvertureeuropéenneet internationalepour lamobilitédes jeunes

La mission de coopération internationale constitue unepriorité de l’enseignement agricole, ancrée dans la viedes établissements. C’est l’occasion pour les jeunes de s’ouvrir à des cul-tures différentes, de rencontrer d’autres jeunes, depratiquer les langues étrangères, de découvrir d’au-tres manières de travailler, d’enrichir leurs projets per-sonnels et professionnels. Cette ouverture peut prendre différentes formes  :échanges de groupes d’élèves, voyages d’études, mo-bilités dans le cadre de partenariats entre établisse-ments, stages en entreprise, réalisation d’une partie ducursus à l’étranger mais aussi accueil de jeunes étran-gers dans les établissements ou actions d’éducation àla citoyenneté et à la solidarité internationale (cam-pagne Alimenterre, semaine de la solidarité internatio-nale, outils pédagogiques proposés par le réseau« éducation au développement »…).

La mission de coopération internationaleest appuyée au niveau national par plusde trente réseaux géographiques et thé-matiques, et des représentants en chargede la coopération internationale dans lesétablissements et dans les DRAAF. Elle sedéploie pour favoriser le plus possible la mobilité desapprenants.

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Erasmus+ et la coopérationeuropéenne

Le nouveau programme européen pour l’éducation et la for-mation, la jeunesse et le sport, Erasmus+, a démarré le 1er

janvier 2014. Il est d’une importance primordiale pour l’en-seignement agricole : en effet, la majorité des mobilités in-ternationales de l’enseignement agricole sont des mobilitésintra-européennes et les projets européens montés par lesétablissements dans le cadre de ce programme financent unepart subsantielle de ces mobilités.Doté de 40 % de fonds supplémentaires par rapport à laprogrammation précédente, le nouveau programme va per-mettre de développer les activités de coopération interna-tionale avec des exigences accrues en termes d’insertiondans la politique des établissements et d’impact sur les bé-néficiaires. Pour faciliter l’accès des établissements à cenouveau programme, la direction générale de l’enseigne-ment et de la recherche poursuit son partenariat avecl’agence Erasmus France éducation et formation (2E2F) afinde rénover le dispositif d’appui à la coopération européenne.Celui-ci sera présenté le 14 octobre prochain dans le cadre duséminaire annuel des directeurs d’établissements.

LA MoBILITé à DES fINS D'APPRENTISSAGELes projets "mobilité" concernent les jeunes en formation etles étudiants de l'enseignement supérieur court et long,mais aussi les membres des équipes éducatives et le per-sonnel. Les projets déposés par les universités étrangèrespermettent également d'accueillir, dans les établissementsfrançais, de futurs enseignants stagiaires de l'enseignementsupérieur de ces pays.

LES PARTENARIATS EURoPéENS Les partenariats financés dans le cadre du programme senouent entre établissements européens, mais aussi avec lesentreprises européennes et éventuellement d'autres orga-nisations de pays non-européens. Ils doivent favoriser l'em-ployabilité des élèves et étudiants et l'adaptation desdispositifs et des établissements d'enseignement aux enjeuxdu moment. Pour un impact plus important, les projets departenariat peuvent combiner activités de mobilité et actionsde coopération.

LA CIToyENNETé EURoPéENNE Les activités de mobilité, de partenariat et de coopérationdoivent enfin contribuer au développement de la citoyennetéeuropéenne, dans un contexte économique qui favorise mal-heureusement les tentations de repli identitaire.

La destination Europe, c’est la destination de :90 % des voyages d’études en groupe dans l’enseignement technique ;

66 % des stagiaires de l’enseignement technique ;

40 % des stagiaires de l’enseignement supérieur long.

Une dynamique que le ministère soutient en co-finançant chaque année plus de 3 000stages individuels à l'étranger, dont plus de la moitié en Europe.

La charte Erasmus+

La charte « Erasmus plus » constitue, pour les forma-tions d'enseignement supérieur (dès le BTS), un pré-requis à la participation des établissements auxdifférentes actions du programme Erasmus+ comme lamobilité des étudiants et du personnel ou la participation à despartenariats stratégiques pour l'innovation et les bonnes pratiques.10 % des établissements français ayant obtenu la charte au 1er

janvier 2014 étaient des établissements d'enseignement agri-cole, représentant pourtant moins d'un pour cent des établisse-ments français proposant des formations d'enseignementsupérieur.Cela représente le quart des établissements dispansant des for-mations de BTSA et l'ensemble des établissement d'enseignementsupérieur agronomique, vétérinaire et paysager. L'objectif de laDGER est de généraliser l'obtention de cette charte pour une réelleintégration européenne des établissements et de leurs formations.

La mobilité des enseignants

Pour préparer les élèves à une mobilité de stage professionnel enEurope, rien de tel que de vivre l’expérience soi-même.Isabelle Druart, enseignante au lycée agricole de Sainte-CécileMontoire (41), enseigne la biochimie en anglais en classe de sec-tion européenne et prépare les élèves à des stages profession-nels en Europe.Elle a récemment effectué un stage de deux semaines dans laville anglaise d’Exeter. Au sein d’un groupe de quatorze per-sonnes provenant de huit pays différents, elle a pu structurer desséances de discipline enseignée en langue étrangère (DELE) :simplifier les documents à donner aux élèves, faire un bilan à lafin d’un cours en mettant en avant avec les élèves ce qu’ils ontappris, etc. Cette formation a été une occasion privilégiéed’échanges sur les ressources existantes (sites internet, échangesde cours avec d’autres collègues).«Même si l’on n’a pas un anglais parfait, on remarque que c’estun anglais suffisant pour se faire comprendre. Suite à ce stage,j’ai pu repartir avec des cours tout prêts. »

Les partenariats entre établissements

Un partenariat pérenne entre deux établissements de deux pays différents, donnant lieu à deséchanges réciproques d'apprenants et du personnel, prend souvent origine dans un projet européen.Suite à un projet « Leonardo partenariat » sur le thème de la qualité de l'accueil des stagiairesà l'étranger, monté il y a six ans entre les deux EPL d'Alsace (Obernai et Rouffach-Wintzenheim),l'Institut BilSE situé près de Rostock dans le nord-est de l'Allemagne et deux établissementshongrois et néerlandais, des jeunes apprenants de bac professionnel et BTSA quittent chaqueannée l'Alsace pour réaliser leur stage professionnel dans des entreprises agricoles ou éta-blissements étrangers.Ce sont ainsi entre cinq et dix apprenants que s'échangent chaque année l'EPL d'Obernai enFrance et l'institut BilSE en Allemagne, majoritairement des BTSA ACSE (Analyse et conduitede systèmes d'exploitation) du côté français, pour la réalisation de leur stage professionneldans des exploitations agricoles de l'autre pays. Des apprentis du site de Rouffach (EPL deRouffach-Wintzenheim) ont également profité de ce partenariat avec BilSE pour réaliser desstages dans des entreprises horticoles proches de l'établissement.Le partenariat est conforté par une convention de partenariat entre le SRFD d'Alsace et le Mi-nistère de l'agriculture du land de Mecklembourg-Poméranie-occidentale.

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La poursuite du programme BRAFAGRI(Brasil-France Agriculture)

Le programme BRAFAGRI aété mis en place, en 2005,par le ministère de l’Agri-culture, de l’Agroalimen-taire et de la Forêt, avecl’appui du ministère des Affaires étrangères et du Dévelop-pement international, pour la France, et par la Coordinationpour le perfectionnement du personnel de niveau supérieur(CAPES), agence de coopération du ministère de l’Éducation,pour le Brésil. Ce programme a pour objectif d’organiser desmobilités académiques croisées entre les deux pays, dansle domaine de la formation des ingénieurs agronomes et desvétérinaires. Il promeut également la mobilité des ensei-gnants-chercheurs, les études comparatives de cursus et lamise en place de doubles diplômes.

Actuellement 18 partenariats entre établissements français etbrésiliens sont en cours. 15 des 20 établissements d’ensei-gnement supérieur agricole, vétérinaire et paysager partici-pent au programme, ainsi que l’ENSAIA et l’ENSAT sous tutelledu ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche. Une centaine d’étudiants fran-çais part chaque année au Brésil et plus de 130 étudiants bré-siliens sont accueillis en France.

Depuis 2013, les écoles ont mis en place des dispositifs ren-forcés d’accueil et de suivi administratif et pédagogique desétudiants brésiliens. Des formations linguistiques intensivesen France ont été également organisées.

Le 6e forum BRAFAGRI sera organisé par la FESIA sur le site del’École supérieure d’agriculture d’Angers (ESA) du 8 au 10 dé-cembre 2014. Ce forum sera l’occasion de faire le bilan despremières années d’intégration du programme BRAFAGRIdans le programme brésilien Sciences sans frontières, quivise à envoyer, jusqu’en 2015, 101 000 étudiants brésiliens enformation à l’étranger.

Le forum sera l’occasion aussi de continuer à améliorer leprogramme BRAFAGRI et de présenter les résultats d’uneenquête menée en 2014 auprès des étudiants bénéficiaires du programme.

Signalons enfin que l’année 2015 devrait voir le démarrage duprogramme ARFAGRI, équivalent franco-argentin de BRAFAGRI.

Le programme GéCo-GLEN fête ses 10 ans(Génération Coopération-Global Education Network)

Les premiers « Gécoliens » de l'enseignement agricole en-tamaient il y a 10 ans leur route entre l'Europe – plus parti-culièrement l'Allemagne et la france – et le Bénin, pour leprogramme GéCo, programme d'éducation à la citoyennetéet à la solidarité internationale.À l'initiative du réseau Bénin des établissements d'ensei-gnement agricole français, de l'organisation allemande ASA-programm d'éducation à la citoyenneté mondiale, et de leurspartenaires au Bénin, encouragés et soutenus par l'Officefranco-allemand pour la jeunesse (OFAJ), les premiers tan-dems franco-allemands s'engageaient dans un cycle d'un ancomprenant séminaires de formation en Europe et stage detrois mois au Bénin, parfois rejoints sur place par des stagiaires locaux.Les séminaires, prenant place avant et après leur stage,avaient et ont aujourd'hui encore pour but de former les par-ticipants aux questions relatives au développement interna-tional, aux interdépendances et inégalités mondiales. Ilspermettent également le développement de nouvelles com-pétences telles que le travail en équipe interculturelle, l'es-prit critique, et proposent des méthodes participativesd'éducation et de communication, tout en préparant lesjeunes à leur stage à l'étranger. Les participants sont ensuiteencouragés à transmettre leurs acquis en France auprès deleurs familles ou dans le cadre de leurs études sous formed’actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité in-ternationale.

fort de son succès, le programme GéCo s'est étendu, no-tamment avec l'appui des réseaux géographiques de l'en-seignement agricole, à d'autres pays d'Afrique, puis d'Asie,d'Europe orientale et aujourd'hui d'Amérique latine.Parallèlement, le tandem franco-allemand entre le ministèreet ASA-Programm s'est ouvert en 2006 à un réseau plus larged'organisations européennes, le réseau GLEN (Global Educa-tion Network of Young Europeans, réseau d'éducation à la ci-toyenneté et à la solidarité internationale des jeunesEuropéens). GéCo est devenu ainsi GéCo-GLEN.

Aujourd'hui, ce sont presque 200 étudiants de l'enseigne-ment agricole français, BTS et élèves-ingénieurs, qui ont par-ticipé depuis dix ans à ce programme aux côtés de quelques700 Allemands, Autrichiens, Estoniens, Hongrois, Lettons, Lituaniens, Maltais, Polonais, Slovaques, Slovènes, Suisses etTchèques. Ce cycle de formation est devenu un véritabletremplin vers des parcours dans la coopération internationaleet l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale.

L’association GéCo

Créée en mai 2006, l’association GéCo rassemble les Gécoliens français et a pour objectif lasensibilisation des jeunes aux relations interculturelles ainsi qu'à la situation sociale, envi-ronnementale, économique et politique du monde d'aujourd'hui.L’association a signé en 2011 une convention-cadre de partenariat avec la DGER et appuie le

ministère ainsi que Montpellier SupAgro, centre de Florac, maître d'œuvre du programme, dansla mise en réseau des participants et la réalisation des actions d'éducation à la citoyenneté et

à la solidarité internationale marquant la fin de leur cycle de formation GéCo-GLEN.

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La mission de coopérationinternationale dans un monde en mutation, thème des prochainesJournées régionales et nationales de la coopération internationale

L’année scolaire 2014-2015 est également l’année du nouveaucycle des Journées régionales et nationales de la coopéra-tion internationale (JRCI). Les JRCI et les Journées natio-nales de la coopération internationale (JNCI) sont lesrassemblements de la communauté éducative de l'ensei-gnement agricole autour de la mission de coopération in-ternationale. Elles constituent un cycle de réflexion de deuxans sur un thème transversal à cette mission.

Les prochaines JRCI se tiendront en 2014 et au premier semestre 2015, puis viendront les JNCI à l’automne 2015. Le thème retenu de ce nouveau cycle bisannuel est  : « La mission de coopération internationale dans un monde enmutation ».

L’objectif est d’analyser comment les pratiques de coopéra-tion des établissements d’enseignement agricole et le dis-positif d’appui national s’adaptent en permanence auxchangements des contextes français, européen et interna-tional.Décentralisation, promotion internationale de l’agro-écolo-gie, nouveau programme européen Erasmus+, émergence denouveaux pays sur la scène internationale, sécurité alimen-taire ou changement climatique, voici quelques sujets qui seront à la base des réflexions collectives.

Le 1er forum franco-chilien sur l’enseignement agricole technique

Créé en 2010, le réseau Chili de l’enseignement agricole a misen place une plate-forme de stages en novembre 2011, afind’organiser l’échange d’apprenants entre les deux pays. De-puis, 134 mobilités de Chiliens vers la France et 121 mobilitésde Français vers le Chili ont été effectuées ; 14 établissementsfrançais et 15 établissements chiliens participent à ceséchanges.

Du 27 au 29 octobre 2014, à San Fernando au Chili, aura lieule premier forum franco-chilien de l’enseignement agricole.Il a pour objectif de faire un premier bilan des trois premièresannées de fonctionnement de la plate-forme et d’identifierd'éventuelles évolutions nécessaires, notamment pour inté-grer, côté chilien, l’enseignement supérieur court.

Prix ALIMENTERRE, 2e édition

La DGER, le Comité français pour la solidarité internationale(CFSI) et la Fondation Nicolas Hulot lancent la seconde édi-tion du Prix ALIMENTERRE.

Nouvel outil de mobilisation et de sensibilisation des jeunesautour du support vidéo sur les questions agricoles et ali-mentaires, ce concours les invite à réaliser collectivement descourt-métrages sur l'un des deux thèmes proposés cetteannée :

L'agriculture familiale ici et là-bas, dans le cadre de l'Annéeinternationale 2014 de l'agriculture familiale ;

Climat, agriculture et alimentation, en prévision de la 21e

Conférence des parties à la Convention-cadre des NationsUnies sur les changements climatiques, qui aura lieu à Parisen décembre 2015.

Ces films pourront inclure des séquences tournées à l'occa-sion des stages et séjours académiques des apprenants àl'étranger, mettant en valeur ces mobilités et les partenariatsinternationaux des établissements d'enseignement agricole.Les lauréats des meilleurs films seront invités au Salon in-ternational de l'agriculture à Paris pour présenter leurs filmset se verront offrir un stage de formation en agro-écologie,lors de la remise des prix prévue au ministère le 9 avril 2015.Le film «coup de cœur» fera également partie de la sélectionofficielle du prochain Festival ALIMENTERRE, festival proposéchaque année, en France et à l'étranger, par le CFSI.

Animation musicale lors des JRCI 2014 en Nord-Pas De Calais.

PRIX ALIMENTERREConcours de films courts ouvert aux 14-25 ans

Règlement du concours et informations complémentaires : www.cfsi.asso.fr

Dans le cadre de :

Sur les thèmesL'AGRICULTURE FAMILIALE ICI ET LÀ-BASet CLIMAT, AGRICULTURE ET ALIMENTATION

Organisé par :

À GAGNERUne formation en lien avec l’agroécologieUne journée à la Cité du cinéma et la découverte d’un studio de montage à ParisUne présentation du film au Salon international de l’agriculture

édition 2015

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Des formationspour desmétiersd’avenir

Les formations de l’enseignement agricole offrent :

tous les niveaux de diplômes du CAPA au doctorat ;

les trois voies de formation, initiale scolaire,apprentissage, formation professionnellecontinue ;

des thématiques d’études variées,agriculture, agroalimentaire, aménagement du territoire, environnement, vivant, services…

Ces thématiques correspondent à desenjeux sociétaux qui sont aujourd’huiles enjeux d’avenir pour notre planèteet l’humanité.

De plus en plus de jeunes et d‘adultes font le choixde l’enseignement agricole en raison de ces multi-ples atouts : qualité de la formation, professionna-lisation, encadrement, établissement, insertionprofessionnelle.

Faire le choix de l’enseignement agricole, c’estfaire le choix d’une filière de réussite et d’un métierd’avenir.

Éleveur

PisciculteurConseiller agricole

Soigneur d’équidésPépiniériste Sylviculteur Animateur nature

Ouvrier paysagisteOpérateurde fabrication

Conducteur de lignesAgent de laboratoire Technicien vendeur

en jardinerieAnimateur touristique en milieu rural

Auxiliaire de vieen milieu rural

Coordonnateurde servicesà domicile

Technico-commercial

en agrofournitureIngénieur rechercheet développement

Responsable fabricationPaysagiste

Cultivateur

Agriculteur

Vétérinaire

© Thinkstock

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Témoignages

Future technicienne agricole sur l’île de la Réunion

Muriel Georget est étudiante en BTS au lycée agricole Émile Boyer de la Giroday à Saint-Paul sur l’île de la Réunion.

« Je veux devenir technicienne agricole dans la produc-tion végétale afin d’aider les exploitants de ma régionà être performants », nous dit-elle. Lorsqu’elle étaitencore au collège, Muriel Georget n’avait aucuneidée de la bonne orientation à prendre. Sa mèreet ses grands-parents étant déjà dans l’agricul-ture, notamment dans la culture de canne à sucre,elle a alors décidé de s’orienter vers une secondegénérale mais au sein d’un lycée agricole. Là-bas,elle a particulièrement apprécié l’écoute et l’attention desprofesseurs envers les élèves, plus importante que dans soncollège. C’est naturellement qu’elle a continué en première en ter-minale STAV (Sciences Technologiques de l’Agronomie et du Vi-vant). Désormais, lorsqu’on lui demande pourquoi ce choix del’enseignement agricole, elle répond avec aplomb et sponta-néité : « comme je dis toujours, sans l’agriculture on ne vit plus,c’est essentiel et ça fait partie de notre quotidien ».

DE NOMBREUX STAGES ET UNE OUVERTURE À L’INTERNATIONALAujourd’hui, Muriel est en première année de BTS au lycée agri-cole Émile Boyer de la Giroday à Saint-Paul dont la spécialité estle Développement de l’Agriculture en Régions Chaudes (DRAC) :« voir les différentes productions et aller à la rencontre des agri-culteurs est quelque chose de formidable selon moi ». Les opportunités de stages, venant compléter sa formation théorique la motivent particulièrement. Dans une filière où les étu-diantes sont de plus en plus nombreuses, trois stages en exploi-tations, partout dans le monde, variés et complémentairesviennent enrichir les deux années d’études. Muriel va ainsi partir deux mois en Tanzanie dans une exploitation de petits poisoù il sera question d’aider l’exploitant mais aussi d’observer toutle fonctionnement de la filière, de la production à la transforma-tion et à la mise en vente. « Pour moi, c’est un plus d’aller voir ailleurs » ●

Du lycée agricole à l’école vétérinaireTiphaine est dans sa première année

à l’École nationale vétérinaire de Lyon (VetAgroSup).

Contrairement à la grande majorité de ses camarades de pro-motion, Tiphaine, dotée d’un bac technologique, a fait toute sesétudes secondaires dans l’enseignement agricole.

Un rêve de petite fille devenu réalité : à 21 ans, TiphaineChaurin est élève vétérinaire, en première année à

VetAgroSup. Fille de la ville, elle se voit pourtantexercer son futur métier en milieu rural. Son histoireest celle d’une vraie rencontre avec le monde agri-cole. Et aussi celle d’une jeune fille qui sait ce

qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut surtout pas.En fin de troisième générale, elle annonce à ses pa-

rents et ses professeurs qu’elle préfère s’orienter versdes études courtes professionnelles : « J’avais un bon niveau

scolaire mais je n’étais pas dans mon élément ; je ne voyais pasoù tout cela allait me mener. Je voulais faire quelque chose deconcret. » Finalement, ce sera une seconde générale au lycée agri-cole de Fondettes deTours : «Une révélation : on pouvait avoir unevie autre que scolaire au lycée. L’internat, les animations spor-tives, le théâtre… Le lycée agricole c’est plus qu’un lycée, c’est unmilieu social, une ouverture au monde. »En seconde, la compagnie de ses camarades et les stages en éle-vage lui font découvrir le milieu agricole. Pour convaincre ses pa-rents de la laisser continuer dans l’enseignement agricole en bacsciences et technologie de l’agronomie et du vivant (STAV), elleleur explique : « Ici, pour comprendre la mécanique, la chimie, onpart d’un frigo et on explique son fonctionnement. En bac S, onme parlerait d’éléments chimiques et physiques, et on citerait en-suite le frigo comme exemple. » Pour elle, l’encadrement des en-seignants et les petits effectifs des classes dans l’enseignementagricole font toute la différence : « Si un élève décroche, les profsne le lâchent pas. Aujourd’hui encore si j’ai une question, jepeux appeler mon professeur de zootechnie au lycée. »Un temps, elle envisage de devenir éleveuse de chèvres. On luiparle d’une prépa véto, la prépa Technologie Biologie (TB) réser-vée aux titulaires d’un Baccalauréat Technologique, réveillant enelle une envie qu’elle ne s’autorisait pas. « Je ne pensais pas enêtre capable, mais mes professeurs, eux, y croyaient. Et commej’avais trouvé quelque chose qui me plaisait, cela ne me déran-geait plus de faire des études longues, au contraire ! » Leconcours est difficile, elle le réussit brillamment, prouvant que lavoie générale n’est pas la seule possible : « Pas besoin de fairecomme tout le monde, on peut suivre son petit chemin à soi etréussir ! »●

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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De l’apprentissage dans l’agroalimentaire

vers une poursuite d’étudesAmina Guled Shabel est en 2e année

de Licence de Biologie Environnement et Santé.

Après ma 3e, j’ai choisi de m’orienter dans l’alimentation et dansl’agroalimentaire. J’ai d’abord fait un BEP Industries Agro-Ali-mentaires au lycée Beaulieu-Lavacant dans le Gers. En complé-ment des heures de cours, j’ai été accueillie en stage dansl’entreprise Mendez, boulanger-pâtissier artisanal à Mirande,dans le Gers. Cela m’a permis de découvrir la fabrication tradi-tionnelle du pain.Puis j’ai voulu continuer mes études. Après avoir hésité avec unIUT, j’ai finalement choisi la voie de l’apprentissage avec l’Institutde Formation Régional des Industries Alimentaires au CFA Agri-cole du Gers à Lavacant en faisant un BAC PRO Bio Industries deTransformation.J’ai réalisé mon apprentissage chez un célèbre pâtissier et cho-colatier, Philippe Urraca à Gimont. Cette expérience m’a fait ac-quérir de réelles compétences en matière de qualité et desécurité alimentaire. Ce milieu est particulièrement exigeant, levisuel des gâteaux doit attirer et susciter l’envie du consomma-teur. Les aliments employés doivent être sublimés lors de la réa-

Témoignage d’un étudiant pour qui l’agronomie s’apprend

d’abord sur le terrainPaul Lesty, apprenti ingénieur à AgroParisTech.

Étudiant à AgroParistech, Paul Lesty a choisi une for-mation en apprentissage. Il partage donc son tempsentre les cours et son employeur, l’entreprise Uni-grains, où il travaille sur les opportunités d’investis-sement dans l’agroalimentaire. Seuls 10 % desétudiants de sa promotion sont apprentis, « un trèsbon statut, qui donne une certaine autonomie finan-cière et que l’on peut valoriser sur notre CV. »C’est aussi un choix en accord avec ses convictions : « Je croisen l’expérience. Il faut se tromper pour réussir, s’être mis lesmains dans le cambouis pour vraiment apprendre. » Une idéequ’il a mise en pratique à 18 ans, parcourant l’Amérique du Ca-nada jusqu’en Colombie. Pendant un an, il voyage en bus ou enauto-stop, dort chez qui veut l’accueillir, improvise du jazz sur saguitare, dans la rue, seul ou dans des groupes éphémères. « Je l’aifait pour découvrir les musiques américaines, apprendre l’espa-gnol et… me mettre dans une situation un peu galère pour dé-velopper mes compétences dans la “démerde” ! »De retour en France, il pose ses valises à l’IUT de Digne-les-Bains, bien loin de la ferme familiale de Rambouillet, et s’inscrit

L'apprentissage : une voie de réussite toujours plus plébiscitée

En augmentation croissante chaqueannée, l’apprentissage poursuit

sa progression avec 37 000 per-sonnes recensées en 2013,dont 776 étudiants. Il consti-

tue une filière de formation at-tractive pour les jeunes.

L’apprentissage répond en effet à leurs attentes en contribuant à une bonne insertionsociale et professionnelle par la préparationd'un diplôme quel que soit leur niveau  : duCAP au titre d’ingénieur et de paysagiste.

L’apprentissage, dont les fondamentaux pé-dagogiques reposent sur la synergie entre l'en-treprise, l'apprenti et les centres de formations(CFA), présente une plus-value significative enterme d'insertion professionnelle. La formationpar apprentissage prépare les jeunes à leur fu-tur métier et à leurs évolutions, permet d’ap-préhender la réalité de l'entreprise, supportconstant d'évolution technologique et socialepour l'acquisition de savoirs et savoir-faire envue de compétences reconnues.

Zoom

lisation des pâtisseries. Cette démarche de perfection et de miseen valeur des produits est indispensable dans ce secteur. C’estgrâce à ce degré d’exigence et de qualité que cette entreprise deMidi-Pyrénées a diffusé ses produits sur Paris et dans plusieurspays, au Japon par exemple.Ensuite, à la fin de mon BAC PRO Bio Industries de Transforma-tion, j’ai poursuivi ma formation par un BTS Sciences et Techno-logies des Aliments au CFA Agricole du Gers à Lavacant, toujourspar apprentissage. J’étais chez un vigneron indépendant, MichelBaylac à Roquelaure. J’ai choisi cette entreprise car j’avais enviede changer de secteur et de connaître celui des spiritueux. Ce tra-vail s’inscrit tout autant que la pâtisserie dans une démarche dequalité afin d’obtenir un produit d’excellence. Par exemple, un ar-magnac hors d’âge doit être stable dans le temps, il ne doit pass’altérer au fil des années.Grâce à ces expériences et à mes études au CFAA du Gers, j’aidécouvert plusieurs facettes de la filière agroalimentaire dans leGers. C’est une filière qui offre de nombreuses possibilités de for-mations (BEP, BAC PRO, BTS, Licence PRO) et d’emplois dans larégion. Et je pense qu’aujourd’hui, la filière agroalimentaire estdans une démarche de qualité et de sécurité alimentaire. Les exi-gences dans ce domaine évoluent pour répondre aux attentes ac-tuelles et s’inscrire dans une agriculture durable. Pour ma part,j’ai choisi de continuer mes études, je suis en 2e année de Li-cence de Biologie Environnement et Santé, dans le but de deve-nir œnologue.●

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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Fondateurs de start upJeoffrey Moncorger et Rémy Engel, co-fondateurs

de Nénufar, start up de méthanisation.

Deux jeunes diplômés d’AgroParisTech ont mis au point un sys-tème de méthanisation basé sur une bâche membrane installéeau fond d’une fosse à lisier, capturant ainsi le biogaz à moindresfrais.Jeoffrey Moncorger et Remy Engel nous accueillent à la ferme ex-périmentale de Grignon à proximité de la fosse à lisier de l’ex-ploitation. Ces deux jeunes diplômés d’AgroParisTech sont lescofondateurs de Nénufar, une start up qui propose un produit in-novant pour le milieu agricole.Début 2012, Jeoffrey fait à vélo un tour d’Europe des exploita-tions. Il remarque que des bâches sont souvent utilisées sur lesfosses à lisier pour empêcher la pluie de diluer le fertilisant sanspour autant récupérer le biogaz qui s’en dégage naturellement.En étape à Bucarest, il croise la route de Rémy, camarade de pro-motion ayant déjà eu des expériences professionnelles autour dela méthanisation. Ils échangent leurs points de vue et créent Né-nufar, de retour en France, en septembre 2012.

UN SYSTÈME INNOVANT ET RENTABLEL’innovation apportée par l’entreprise porte sur la membranedéposée sur le lisier. Profitant de la présence obligatoire desfosses à lisier dans les exploitations laitières (grâce au plan ni-

en DUT en génie biologique option agronomie. L’orientation luiconvient : « À l’IUT, tout est basé sur l’expérience, le projet, le ter-rain. Pour moi, c’est ce qui fait la force de l’enseignement agri-cole. » Major de sa promotion, Paul réussit le concours parallèled’entrée à AgroParisTech. Selon lui, ce concours est une vraie ri-chesse pour l’école : « C’est bien d’avoir différents parcours.Ceux qui ont fait une prépa apportent des méthodes de travail ri-goureuses ; les autres, leur parcours professionnel et leur prag-matisme. C’est un mélange bizarre mais en très peu de temps,tout le monde s’aime ! » sourit le jeune homme.Paul a 24 ans et l’envie de tracer sa voie, de se reconnaître dansses choix. Quels seront-ils, ses études terminées ? « Les débou-chés sont très nombreux : agriculteur, consultant, banquier… »Mais à moyen terme, l’envie se fait plus précise : « Reprendre laferme de mes parents, la chèvrerie des Trois Ponts » et y déve-lopper l’aspect communicationnel et événementiel, « un projetagri-artistique, pour que mondes ruraux et citadins se mélan-gent ». Il concilierait ainsi ses deux passions, agriculture et mu-sique. Et s’il faut pour cela inventer son propre métier, pourquoipas ? ●

trates de 92), la membrane est une bonne alternative à laconstruction d’une unité de méthanisation classique, beaucoupplus onéreuse. L’investissement pour un système Nénufar est eneffet compris entre 50 000 et 100 000 euros suivant la taille dela fosse à lisier, alors qu’une unité classique de méthanisation de-mandera un investissement de 300 000 à trois millions d’eurossuivant sa taille.Grâce à des flotteurs, la bâche est parfaitement étanche et peutstocker le précieux méthane qui fait la particularité du biogaz. Cesflotteurs permettent une mobilité de la bâche dans la fosse, ce quifacilite l’accès aux pompes des épandeuses à lisier. Le méthaneest ensuite acheminé de la fosse vers les bâtiments. Contraire-ment aux unités de méthanisation les plus courantes, le biogazn’est ici pas transformé en électricité : il est utilisé pour produire

de la chaleur par combustion.La membrane limite la propagation des mauvaises odeurs, touten récupérant l’eau de pluie qui pourra être réutilisée par l’ex-ploitant. De plus, l’installation automatisée n’exige que peu detemps de travail de la part de l’agriculteur.L’absence de système de chauffage entraîne une variation de laproduction de biogaz durant l’année, qui est maximale à 38°C.Cela n’empêche pas les économies annuelles de consommationde combustibles d’avoir été estimées à 10 000 euros dans le casde la laiterie de la ferme expérimentale.

DES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT INTÉRESSANTES« Le Nénufar de la ferme de Grignon est notre premier contrat,mais déjà 5 autres fermes se sont déclarées intéressées par no-tre système. Les discussions sont en cours. »Rémy et Jeoffrey ne sont pas les seuls sur le marché de la mé-thanisation à bas coût. Leurs principaux concurrents sont cana-diens et italiens. Comme Nénufar, leurs systèmes respectifsmisent sur une membrane couvrant la fosse. La membrane n’estcependant pas directement au contact du lisier mais attachée sur le béton, ce qui peut poser des problèmes de corrosion de cedernier.Les deux amis travaillent maintenant à temps plein, et envisagentde recruter une à deux personnes pour les épauler, l’une pourl’installation des Nénufars, l’autre pour le développement com-mercial de l’entreprise.De plus, de nouvelles idées germent déjà dans leur esprit : «Nouspensons à deux produits différents, l’un portant sur l’épurationdu biogaz jusqu’à 90%, ce qui permettrait son utilisation commecarburant des tracteurs adaptés, l’autre sur la récupération dugaz émis par le fumier » ●

© Xavier Remongin

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Le dossier de rentrée 2014 de l’enseignement agricole

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L'enseignement agricole ça se voit !

L’école vétérinairede Toulouses’engage contrel’antibiorésistanceL’antibiorésistance est unepréoccupation essentielle del’école nationale vétérinaire deToulouse (ENVT). De la théorie auxconsultations cliniques, cetétablissement propose desformations qui permettent desensibiliser les futurs vétérinaireset chercheurs à ce défi médicalmajeur du xxIe siècle.Les futurs vétérinaires étudient,durant les premières années deleur cursus, les sciencesfondamentales telles que lapharmacologie, lapharmacodynamie et lapharmacocinétique. Cetenseignement théorique leur

permet de connaître lesmédicaments, notamment lesdifférentes famillesd’antibiotiques, leur spécificité etleur bon usage (posologie,maladies à traiter…).

Dès la troisième année, ils sontimmergés dans les cliniques del’école. Cet apprentissagepratique est l’occasion desensibiliser les étudiants à unusage raisonné des antibiotiques,

conformément au plan Écoantibio2017. Tout comme en médecinehumaine, le recours auxantibiotiques n’est pasautomatique et « les bonnespratiques doivent être acquisesdès l’école » rappelle ChristopheThinet, directeur des cliniques del’ENVT. Au fur et à mesure desconsultations de chiens, chats,furets ou chevaux, les étudiantsmettent en application lesnotions fondamentales acquisesen cours. Ils apprennent àprocéder à l’examen clinique del’animal, à émettre un diagnosticet à proposer un traitementadapté avec un maître mot :limiter les antibiotiques critiquesen première prescription.L’école vétérinaire de Toulouses’engage aussi dans la formationcontinue des vétérinaires quant àla bonne utilisation desantibiotiques. Depuis 2013, unmodule de trois heures, co-organisé par le ministère chargéde l’Agriculture et la Sociéténationale des groupementstechniques vétérinaires (SNGTV)est proposé sur le site de l’école.L’objectif est de présenter lespolitiques publiques en matièrede santé publique, à travers lamise en œuvre concrète du planÉcoantibio 2017, au quotidien, pardes vétérinaires en exercice.« L’objectif est la prise deconscience», explique M. Thinet.Il est double : diminuer demanière importante le recoursaux antibiotiques et préserver unarsenal antibiotique pour lamédecine humaine. Cetteformation est l’occasion derelayer les bonnes pratiques deprescription des antibiotiques,toutes espèces confondues, ensensibilisant les participants auphénomène d’antibiorésistance.En effet, malgré une baisse de laconsommation généraled’antibiotiques ces dernièresannées, certains d’entre eux,

Le lycée agricolede Somme-Vesleengagé dansÉcophytoAu lycée agricole de Somme-Veslerègnent les grandes cultures, leschamps sur plusieurs dizainesd’hectares. C’est le seul lycéeagricole de la Marne doté d’uneexploitation. La ferme del’établissement couvre 220 had’orge, de colza, de betteravesucrière, de luzerne… emploietrois salariés à plein temps etconduit un petit élevage detaurillons et un atelier de pouletsLabel Rouge. Le jeune chef d’exploitation,Pascal Dubourg a pleinementconscience du contexte local etde son rôle de VRP du lycée pourvéhiculer l’idée que «Produireautrement, même dans lesgrandes plaines céréalières, c’estpossible ».Pour convaincre les élèves commele voisinage, l’exploitation dulycée s’est engagée dans uneréflexion avec la chambred’agriculture pour étudier tous lesleviers possibles (génétique,densité, équipement, etc.) pourfaire rimer performanceéconomique avec respect del’environnement. Les résultatssont là : après quelques annéesd’expérimentations et detentatives, 70 % de la superficieest aujourd’hui en Écophyto et

l’exploitation est la première enFrance (hors viticulture) à êtrecertifiée haute valeurenvironnementale (HVE) deniveau 3.Dernières innovations du lycée, letraitement localisé qui permetune économie de 50 % desintrants et l’acquisition d’un outilde désherbage mécanique,pratiqué ici sur l’orge deprintemps qui met un terme puret simple à l’usage desdésherbants chimiques. Dans laculture locale, ces pratiques sontpresque exotiques, mais PascalDubourg est convaincu qu’il estsur la bonne voie : «Produireautrement, c’est une idée.

Maintenant il nous appartientd’en démontrer concrètement laplus-value». Au-delà du supportpédagogique de qualité,l’exploitation agricole du lycée– pionnier de l’agricultureintégrée – est devenue une vitrinelocale en matière de recherche etd’expérimentation agro-environnementale. «On parle, onmontre, on démontre, on associeles agriculteurs du voisinage.Produire autrement, c’est avoirune vision à 360°» expliquePascal Dubourg qui a bien desprojets et ne compte pas s’entenir là. Il conclut : « La Ferme deSomme-Vesle contribue àconstruire, avec les professionnelsdu monde agricole, l’agriculturede demain, une agricultureperformante, produisant desproduits de qualité, préservantl’espace rural et respectueuse del’environnement ».

notamment certains antibiotiquescritiques, voient leur utilisationaugmentée, notamment poursoigner certains animaux decompagnie.

© Service com

munication INP-EN

VT

© exploitation du lycée agricole de Som

me Vesle

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Exploitationagricole de l'établissementd'Aubenas : un système de culture innovanten agroforesterieviticoleUn des intérêts  de la biodiversitéfonctionnelle est de réguler lesorganismes nuisibles enagriculture, elle permettrait danscertains cas une moindreutilisation des produitsphytopharmaceutiques.

Le diagnostic agro-environnemental DIALECTE, réalisésur le domaine Olivier de Serresde l'EPLEFPA d'Aubenas, indiqueun niveau de biodiversitésatisfaisant surl’exploitation. Enrevanche, à l’échelle de laparcelle viticole desmarges de progrèsexistent; en effet, cettemonoculture spécifique,conduite par îlot, associegénéralement un porte-greffe, un cépage, unclone.

L’agroforesterie viticole s’appuiesur la complémentaritéagronomique entre l’arbre et lavigne. Les bénéfices recherchéssont multiples : développementde la biodiversité, atténuation deschocs climatiques (vent,températures hautes…),accroissement du potentiel defertilité des sols, complément derevenu.Par ailleurs, implanter uneparcelle polyclonale avec deuxcépages de raisin de cuve (syrahet grenache) vise à diminuer lasensibilité aux parasites,compenser les limites culturalesdes clones et à bénéficier deleurs  complémentaritésorganoleptiques.

Sur la parcelle, afin de ne pasgêner la mécanisation, une

rangée d’arbres est implantéetous les trente mètres, soit toutesles dix rangées de vigne. Pourlimiter la concurrence,  les arbressont éloignés de quatre mètres dela vigne. Les essences plantées sont despoiriers, des pommiers, desmûriers et des amandiers.

Le protocole d’expérimentation,permettant de suivre cetteexpérimentation à long terme,comporte les éléments suivants : analyse de sol, profil cultural,comptage des lombricsmesure de la croissance desarbresmesure de la production de lavigne et de sa vigueurobservation des photos aériennestous les cinq ans Sur cette parcelle d’agroforesterieviticole d’un hectare quatre-vingtcinq ares plantée en 2012, tous lesleviers agronomiques développésdans le cadre d’ECOPHYTO ont étémis en œuvre (composts

organiques, engraisverts, rotation surl’inter-rang, gestion desadventices, travail dusol…).Si l’agroforesteriecommence à sedévelopper enpolyculture, lesexemples en viticulture

sont encore rares. En attendant l’entrée enproduction de la vigne, cetteparcelle constitue déjà un espacede démonstration. Elle permet desensibiliser les différents publicsà l’agroforesterie. Pour lesapprenants, c’est une illustrationconcrète de la notiond’agrosystème et de sesdifférentes échelles d’étude : laparcelle, l’exploitation et leterritoire.La mise en place de cette parcelleexpérimentale permet d’initier untravail en réseau avec les institutstechniques et de recherche àl’échelle régionale et nationale.Expérimenter des systèmesinnovants afin de proposer auxprofessionnels et aux futursagriculteurs des alternatives pourproduire autrement est le défirelevé en Ardèche sur le domaineOlivier de Serres.

Lecalendrier2014-2015

19 septembrecolloque sur l’agro-écologieorganisé par la fao à rome

20 & 21 SEPTEMBREJOURNéES EUROPéENNES DU PATRIMOINE

14 & 15 OCTOBRESéMINAIRE DES DIRECTEURS D'EPLEFPA

(Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt)

16 OCTOBRE2e JOURNéE NATIONALE DE LUTTE

CONTRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

19-23 OCTOBRESALON INTERNATIONAL DE L'AGROALIMENTAIRE

27-29 OCTOBRE1er FORUM FRANCO-CHILIEN

DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE (SAN FERNANDO, CHILI)

20-21 NOVEMBREJOURNéES REGIONALES DE LA COOPERATION

INTERNATIONALE RHôNES-ALPES (LAP DE POISY)

27-30 NOVEMBRESALON DE L'éDUCATION

8-10 DECEMBRE6e FORUM BRAFAGRI (ESA D'ANGERS)

10 DECEMBRESéMINAIRE DE CLOTURE

DE LA RECHERCHE-ACTION ANCROCHAGE(Ministère de l'Agriculture,

de l'Agroalimentaire et de la Forêt)

21 FEVRIER-1ER MARSSALON INTERNATIONAL DE L'AGRICULTURE

5 MARSJOURNéES RéGIONALES DE LA COOPERATION

INTERNATIONALE BASSE NORMANDIE (LPA DE VIRé)

9 AVRIL REMISE DU PRIX ALIMENTERRE

1ER MAI-31 OCTOBRE EXPOSITION UNIVERSELLE DE MILAN

NOURRIR LA PLANèTE. éNERGIE POUR LA VIE

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agriculture.gouv.fr