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LE DOSSIER

Les coopératives sont de retour !

Un congrès, pour quoi faire ?

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Avec Cocagne, tous ensemble contre l’injustice alimentaire !

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Tour Alternatiba, la génération climat se met en selle !

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Béatrice Jaud,réalisatrice engagée

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éditoet automne nous avons été abreuvés d’informations sur les Paradise Papers et les entourloupes de tout

ordre, qui permettent aux plus riches de l’être encore un peu plus, au détriment de la collectivité.

Très souvent, on nous demande de faire des campagnes d’information

pour dénoncer les pratiques du monde financier traditionnel. Mais l’objet de la Nef est ailleurs : il est dans la démonstration qu’une autre façon d’agir est possible. À la lumière de ce que nous dit le Comité d’éthique, nous avons à construire d’autres formes de partenariats avec le monde financier, que ce soit avec le Crédit Coopératif pour des comptes aux particuliers 100 % éthiques, avec Initiative France pour soutenir l’innovation ou avec nos amis de la SIDI qui “globalisent” la solidarité.

Aujourd’hui, le monde coopératif est en plein redéveloppement et cet entrepreneuriat collectif trouve, auprès de la Nef, un partenaire financier ouvert et résolu à actionner les leviers de la finance, comme avec tout entrepreneur qui conçoit son action comme une réponse aux défis environnementaux, sociaux et économiques du monde d’aujourd’hui. En 2017, la Nef a battu tous ses records de production de crédit et, derrière les chiffres qui vous sont présentés, se révèlent la floraison des projets citoyens, le travail acharné de l’équipe salariée de la Nef, l’engagement de tous les sociétaires et l’énergie de ses sociétaires actifs.

En 2018, la Nef aura 30 ans ! Une année de fête et de célébration, mais loin du rétroviseur, 2018 sera surtout une année pour penser et construire l’avenir de la finance éthique et solidaire. Le Congrès des Sociétaires en novembre dernier a été le premier pas de cette réflexion.

Dans ce numéro de Fil d’argent, vous ne trouverez pas des “paradis de papier” mais bien de la sueur, du travail et la satisfaction de vous présenter des projets réjouissants qui participent à la construction d’une économie plus fraternelle.

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Fil d’argent n° 9 / Hiver 2018 – Édité par la Société financière de la Nef Immeuble Woopa - 8 avenue des Canuts - CS 60032 - 69517 Vaulx-en-Velin Cedex / [email protected] / www.lanef.comResponsable de publication : Amandine Platet.Ont participé à ce numéro : Amandine Albizzati, Anne-Laure Charrier, Erick Chauveau, Rémi Donaint, Bernard Horenbeek, Olivier Kersalé, Sacha Korsec, Dominique Lesaffre, Leo Miranda, Frédéric Moukarim, Julien Noé, Marion Ozanne-Breda, Anne-Charlotte Pesce, Philippe Pivan, Célia Rennesson, Jean-Luc Seignez, Hugues Sibille, Nadine Thiery, Olivier Torrente, Pierre-Emmanuel Valentin.Crédits photos : la Nef (sauf mention contraire). Couverture : © istock photo, droits réservés – Création graphique : Scop Crescend’O – Mise en page : CIA – Impression : Rivet Presse / Édition. Imprimé avec des encres à base végétale, support papier 100 % recyclé – NFA-09 – Dépôt légal février 2018 – ISSN 2271-5207.

Bernard Horenbeek Directeur Général

COURRIER DES SOCIÉTAIRESEn toute transparence _______________________________ p. 3

ÉCONOMIELes entrepreneurs Initiative Remarquable inventent l’économie de demain _______________________ p. 4

La chronique du Comité d’éthique _____________________ p. 5

La SIDI, un investisseur qui “globalise” la solidarité ________ p. 5

ACTUALITÉS DE LA NEFDes projets et des prêts ______________________________ p. 6

Et si on parlait chiffres ? ______________________________ p. 7

Un congrès, pour quoi faire ? __________________________ p. 8

Entretien avec Nadine Thiery, responsable des engagements à la Nef __________________ p. 9

Renforcer notre partenariat avec le Crédit Coopératif en mutualisant nos risques __________________________ p. 10

DOSSIERLes coopératives sont de retour ! ______________________ p. 11

NOS PARTENAIRESLa Fabrique des Colibris _____________________________ p. 14

Réseau Vrac : défendre, informer, soutenir et organiser les métiers de la vente en vrac ________________________ p. 14

Avec Cocagne, tous ensemble contre l’injustice alimentaire ! _ p. 15

SOLUTIONS ALTERNATIVESTour Alternatiba, la génération climat se met en selle ! ____ p. 16

Le Collectif pour une Transition Citoyenne s’agrandit _____ p. 17

DÉCOUVERTEL’Association La NEF (rédigé en collaboration avec Michel Lulek) Pour que l’argent relie les Hommes ____________________ p. 18

Hiner Saleem My Sweet Pepper Land _____________________________ p. 18

Béatrice Jaud, réalisatrice engagée ____________________ p. 19

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numéro 9 I Hiver 2018 3

Courrier des sociétaires

Question

Que devient mon compte courant Nef - Crédit Coopératif en 2018 ?

En toute transparence

Les agences du Crédit Coopératif ont arrêté la commercialisation des comptes Nef - Crédit Coopératif depuis le 31/12/2017. Les comptes vont subsister jusqu’à fin mai 2018, date à laquelle ils seront transformés en comptes purement Crédit Coopératif (même mécanisme que pour la fin des Livrets Nef – Crédit Coopératif).

Fin mars 2018, chaque client détenteur de ce compte courant recevra un courrier du Crédit Coopératif, corédigé avec la Nef, pour lui indiquer ce changement.

Le lancement d’une nouvelle offre de compte courant est aujourd’hui estimé (à titre indicatif uniquement) à début 2019.

Depuis cet été, les équipes Nef et Crédit Coopératif sont en effet à pied d’œuvre pour proposer cette nouvelle offre conjointe, améliorée par rapport à l’actuelle. Ainsi, les orientations partagées avec le Crédit Coopératif aujourd’hui (encore sous réserve) sont :

• une relation client unique avec les salariés Nef, seuls interlocuteurs pour tous vos produits, via les canaux déjà utilisés aujourd’hui (internet, mail, téléphone, courrier). La relation ne se ferait plus avec l’agence Crédit Coopératif ;

• davantage de transparence : la Nef pourrait utiliser 100 % des sommes déposées sur les comptes et non 75 % comme aujourd’hui ;

• une meilleure identification : la Nef serait présente sur le visuel de la carte bancaire.

Nous continuerons à vous tenir informés régulièrement pour cette offre tant attendue !

ENVOYEZ VOS QUESTIONS OU VOS REMARQUES PAR E-MAIL [email protected] OU PAR COURRIER À L’ADRESSE SUIVANTE : La Nef, immeuble Woopa 8 avenue des Canuts, CS 60032 69517 Vaulx-en-Velin Cedex

Information

Les termes “banque éthique” et/ou “banque” dans l’ensemble des articles et des communications de la Nef, sont à comprendre comme un concept définissant une manière de faire de la banque, et non comme une définition actuelle de notre établissement. La Nef est un établissement de crédit spécialisé habilité à recevoir des fonds du public.

Éclairage

Vous souhaitez réagir à un article publié dans Fil d’argent ? Partager une réflexion ? Vous aimeriez avoir plus de précisions sur le fonctionnement et/ou l’activité de la Nef ?

numéro 9 I Hiver 20184

Économie

Les entrepreneurs Initiative Remarquable inventent l’économie de demainL’ambition d’Initiative Remarquable ? Faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs engagés dans une approche économique responsable et créatrice d’emplois grâce aux fonds issus de l’épargne solidaire. En effet, la possibilité offerte aux salariés de pouvoir alimenter les placements solidaires, au sein du plan d’épargne entreprise, permet de développer la capacité de financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Le fonds Initiative Remarquable est alimenté par la part solidaire de cette épargne salariale.

Olivier Kersalé Responsable du pôle innovation

d’Initiative France

Le prêt d’honneur Initiative Remarquable vient en complément d’un prêt d’honneur préalablement accordé par une plateforme d’Initiative France.

Il est attribué au regard de quatre critères : dynamique territoriale, engagement environnemental, volontarisme social ou sociétal et innovation. Il s’agit d’un prêt personnel sans intérêt (prêt à taux 0 %) et sans demande de garanties, d’un montant variant de 5 000 € à 25 000 €, avec une durée de remboursement entre 3 et 5 ans.Avec plus de 6 millions d’euros investis en prêts d’honneur en 4 ans et près de 400 entreprises qui ont bénéficié d’un prêt d’honneur

Initiative Remarquable depuis sa création en 2013, Initiative Remarquable est destiné à renforcer les fonds propres de porteurs de projet annonciateurs d’une économie plus responsable et créatrice d’emplois. “Source d’optimisme, d’innovation, de solida-rité et d’emplois durables, les entrepreneurs disposent, avec le prêt d’honneur Initiative Remarquable, d’une ressource supplémentaire pour la création d’emplois et de création de richesse sur les territoires. Ils fabriquent ainsi l’économie de demain”, explique Édouard de Penguilly, président du Conseil d’orientation stratégique d’Initiative Remarquable.

Couvrant des secteurs d’activités variés, les entrepreneurs Initiative Remarquable se distinguent par un engagement et un volontarisme forts. La création d’entreprise fait souvent suite à un constat sociétal. La Cordée, l’un des premiers réseaux de coworking en France, soutenu à la fois par un prêt Initiative remarquable et par la Nef, marque l’émergence de nouveaux modèles d’espaces collaboratifs, en lien avec l’évolution de la société, pour rompre l’isolement des travailleurs nomades, qui sont de plus en plus nombreux.Le caractère remarquable reflète aussi souvent un grand attachement au territoire d’implantation de l’entreprise. L’entrepreneur contribue ainsi à son rayonnement, en créant de la richesse, des emplois, de nouvelles compétences et services. “Avec une histoire de 125 ans au cœur des Cévennes, l’atelier Tuffery est la plus ancienne manufacture française de jeans”, mentionne Julien Tuffery, jeune repreneur de cette société familiale, qui a lui aussi bénéficié d’un prêt Initiative Remarquable. “Je souhaite poursuivre cette belle histoire de préservation et de transmission de notre savoir-faire artisanal sur son territoire historique”.

EN SAVOIR PLUS :www.initiativeremarquable.com

La Cordée - Lyon


Économie

La chronique du Comité d’éthique

Être une banque indépendante ? Vraiment ?

Le Comité d’éthique

Des pensées me traversent, des désirs m’habitent, puis j’agis. Question argent, je suis séduit par le projet de la Nef :

faire en sorte que mon argent agisse de manière éthique et que pas un centime n’aille soutenir des actions que je rejette. Je voudrais donc que tout l’argent déposé (et pas seulement le tiers) soit prêté par la Nef à des entreprises éthiques. Je voudrais que mon compte courant soit intégré à ce processus et pas seulement l’épargne.

L’afflux continu de réfugiés venus du Moyen-Orient et d’Afrique de l’Ouest et Centrale a confirmé combien

l’approche de l’investissement solidaire est pertinente, parce qu’elle permet de proposer aux populations de nouvelles perspectives par le développement de leurs propres activités économiques chez elles. L’investissement solidaire permet à la SIDI d’appuyer des organisations locales en Afrique, Amérique Latine, Asie et sur le pourtour méditerranéen, si proche de nous, qui agissent pour le financement rural par les systèmes d’épargne et de crédit, pour l’appui aux petits producteurs organisés ou encore pour le développement de la finance communautaire dans les zones non desservies et “où personne ne va”.Dans ces partenariats, les choses bougent et nous avons affaire à des acteurs qui savent très bien ce qu’ils veulent devenir : qu’il s’agisse d’organisations de producteurs,

Je voudrais donc que ma banque soit totalement séparée d’un système bancaire que je prends parfois comme le principal responsable de tous les problèmes. Un tel mode de penser peut-il conduire au bonheur, à la paix, à un état du monde plus éthique que celui que nous trouvons aujourd’hui ?La bataille pour l’indépendance peut créer des situations aussi intenables que la dépendance. Entre les deux, le vrai équilibre humain est celui de la relation. La véritable relation n’est

rurales ou périurbaines, de fédérations d’artisans, de banques sociales créées par les populations locales, d’institutions de financement solidaire et de proximité. L’investissement solidaire, tel que le pratique la SIDI, permet de “globaliser” la solidarité. Il ne s’agit en effet plus de raisonner en termes de “Nord riche” et “Sud pauvre”, ce dernier ayant “besoin” du premier pour s’en sortir... Aujourd’hui, les enjeux d’inclusion socio-économique sont planétaires, par les effets cumulés du capitalisme sauvage qui prévaut désormais partout. On observe cependant aussi partout l’émergence d’acteurs engagés, pour plus de justice économique et une transition écologique et sociale.Cette action concertée a des effets très mesurables dans la durée : l’accompagnement et la présence auprès de ces acteurs engagés leur a permis de créer des institutions locales, aujourd’hui parfaitement souveraines, qui décident de leurs orientations et leur stratégie.

pas surplombante. Elle n’est pas un rapport de force. Elle est volonté de réaliser ensemble, chacun avec ses forces et ses faiblesses, des projets communs. La Nef ne pourrait-elle pas entrer dans une telle relation avec les organes de tutelle à qui elle doit son existence ?La Nef a un passé, une identité, un projet. Elle saura trouver son chemin en relation avec tous les autres acteurs de la finance : des simples usagers de l’argent aux grandes institutions. Pour que l’argent relie les Hommes !

Les exemples sont légion pour qui souhaite bien les connaître y compris dans les zones qualifiables de fragiles ou vulnérables, comme Haïti, la Palestine illégalement occupée, l’Afrique des Grands Lacs et du Sahel...

L’investissement solidaire génère de la dignité car il remet la personne humaine au cœur de son action pour son environnement familial, villageois, régional et parfois aussi national. Cette approche me semble être parmi les plus respectueuses du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

EN SAVOIR PLUS :www.sidi.fr

Vues d’ailleurs

La SIDI, un investisseur qui “globalise” la solidarité

Dominique Lesaffre Directeur Général

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Réunion d’un groupe de finance communautaire soutenu par l’UBTEC, partenaire burkinabé de la SIDI


Actualités de la Nef

Des projets et des prêtsMarion Ozanne-Bréda

Chargée de communication

Social Bar25 rue Villiot, 75012 Pariswww.social-bar.orgFinancer la création d’un bar à vocation socialeComment faire pour que des personnes qui ne se connaissent pas osent se parler, en toute légèreté et sans les forcer ? Telle est la première mission des 4 fondateurs du Social Bar. Véritable laboratoire de convivialité, ce bar est également lieu de détente, de restauration, de travail et d’animation autour des thématiques de l’ESS. Ancré dans le territoire et à vocation sociale, le Social Bar reverse 50 % de ses bénéfices à des associations de solidarité. Alors venez découvrir son “social” dé, ses “social” défis et son parcours de la convivialité !Prêt n° 5524 – Montant : 25 000 E – Durée : 54 mois

FinacoopLa Ruche, 24 rue de l’Est, 75020 Pariswww.finacoop.frDéveloppement d’une coopérative d’experts comptablesUnique en France, Finacoop est la première SCIC d’expertise comptable, juridique et financière. Dédiée à l’économie sociale et solidaire, elle accompagne les projets porteurs de transformation sociale.À travers des prestations sur-mesure et à forte valeur ajoutée, Finacoop réinvente le métier d’expert.e comptable dans un cadre collectif et dans la coconstruction d’un service humain, accessible, et innovant. Prêt n° 5851 – Montant : 80 000 E – Durée : 54 mois

21 Paysans2 rue Valperga, 06000 Nicewww.21paysans.comCréation d’un lieu de distribution de produits biologiquesEliott, Rodolphe, Géraldine, Clarisse, Andy, Fritz et Judith ont lancé une ferme pluridisciplinaire dans la vallée de la Roya. C’est grâce à ce projet qu’ils sont allés à la rencontre de producteurs passionnés et ont eu envie de proposer ces bons produits issus des fermes aux niçois et niçoises. Ainsi, le réseau 21 Paysans livre aujourd’hui ces produits dans un lieu singulier au cœur de Nice : un bel exemple d’une initiative collective qui crée un circuit-court entre producteurs et consommateurs !Prêt n° 5923 – Montant : 50 000 E – Durée : 60 mois

SCOP, SCIC, CAE, OFS… derrière ces acronymes, une nouvelle façon de s’organiser : la coopérative. Nombreuses sont les initiatives innovantes qui adoptent ce mode de fonctionnement dans leurs valeurs, leurs statuts, leurs pratiques. Transition énergétique, alimentation, solidarité… La Nef soutient l’émergence de ces dynamiques citoyennes et vous propose de découvrir ci-après quelques exemples de projets financés.

MéthalayouD25, 64190 Préchacq-Navarrenxwww.methalayou.frCréation d’une unité de méthanisationAu cœur des Pyrénnées Atlantiques, 16 agriculteurs ont décidé de mettre en commun leurs déchets verts (fumier, tonte, déchets de transformation…) pour réduire le recours aux intrants chimiques et produire un biogaz “local” qui sera injecté sur le réseau de gaz naturel… et très prochainement sur le futur réseau de gaz naturel d’Enercoop !Prêt n° 5492 – Montant : 540 000 E – Durée : 144 mois



Zoom sur…

Et si on parlait chiffres ?La Nef s’est fixée des perspectives ambitieuses de développement d’activité dans le cadre de son projet “Banque éthique”, marquées en particulier par la volonté de substituer progressivement des encours de crédit à ses anciens encours de placement. Regardons sous l’angle chiffré où en est notre coopérative Nef au 31 décembre 2017.

Pierre-Emmanuel Valentin Membre du Directoire

Le socle de la coopérative est constitué de son capital social :38 427 sociétaires ayant confié 42,1 millions d’euros de capital. C’est 448 sociétaires et 2,2 millions d’euros de plus en un an. La dynamique reste présente, elle s’est toutefois ralentie.

Ce capital a permis, conformément à nos ambitions, d’accélérer vivement le rythme des crédits : • 515 prêts accordés pour 88 millions d’euros,

soit plus du double par rapport à la période antérieure,

• et 380 prêts débloqués pour 54 millions d’euros.Soit 60 % de plus sur les 12 derniers mois.

Une accentuation des dossiers de montant un peu plus élevés, principalement sur le secteur des énergies renouvelables, la filière biologique et les collectivités locales sont l’aliment de ce développement.

L’écart entre les accords et les déblocages augure d’une poursuite de cette bonne tendance.

L’encours du portefeuille de crédits s’établit désormais à 158 millions d’euros, répartis entre 1 904 prêts, en croissance de 20 %.

Les ressources confiées par les épargnants permettent largement de financer ce portefeuille de crédits :• 137 millions d’euros sur les livrets, détenus

par 9 074 déposants, 21 mois après le lancement,

• et 94 millions d’euros sur les comptes à terme, répartis entre 8 406 souscripteurs.

La croissance des premiers est en partie compensée par la baisse des seconds, mais le solde reste nettement positif.

Des comptes à vue professionnels qui s’installent progressivement dans notre offre : • 487 comptes avec un solde de 9 millions

d’euros.

En synthèse sur cette activité, la Nef a changé de vitesse sur les crédits et détient les ressources d’épargne et de capital pour accompagner cette croissance. À ce rythme cependant, l’horizon d’une nécessaire accélération sur la collecte de ces ressources va vite se rapprocher.

Et malgré ce changement de vitesse notre coopérative n’a pas encore retrouvé son équilibre financier. Le surcroît de volume reste entièrement compensé par la baisse progressive du rendement des encours de crédits et de placements, sachant que les productions nouvelles de crédit restent faites à des taux inférieurs à ceux du stock d’encours. La croissance doit se maintenir pour que l’effet positif des volumes dépasse l’effet négatif des taux, et qu’ainsi nous puissions atteindre, dans deux ans, l’équilibre des comptes.

RETROUVEZ LE RAPPORT ANNUEL de la Nef sur www.lanef.com/ la-nef/publications/



Échos du terrain

Un congrès, pour quoi faire ?Pour soutenir une économie plus humaine et plus écologiste grâce à un usage de l’argent responsable, la Nef a choisi d’être une coopérative. La spécificité et la richesse de celle-ci sont dues à la forte dimension participative qui la distingue des autres coopératives bancaires françaises.

Philippe Pivan Président de la Commission vie coopérative

Jean-Luc Seignez Président du Conseil de Surveillance

La Nef est amenée à se réorganiser pour améliorer son modèle économique et ainsi pouvoir agir mieux et davantage dans un contexte de plus en plus

exigeant. Cette réorganisation générale touche notamment la vie coopérative, et le congrès du 25 novembre dernier a marqué le lancement d’une dynamique de refondation de celle-ci. Par ce congrès et les différentes formes de travail complémentaire qui vont lui succéder dans les mois qui viennent, la Nef entend retravailler son organisation coopérative en ouvrant son imaginaire et en incluant le plus possible ses différents acteurs.Cette dynamique contribuera à la définition d’un plan stratégique sur 5 ans qui sera présenté début 2019.Dans un monde qui bouge, la Nef est elle-même en mouvement et ce qu’elle porte n’a jamais été autant nécessaire ; sa vitalité coopérative doit contribuer à construire la “communauté Nef” de demain.Le 25 novembre 2017, 121 personnes se sont retrouvées : 96 sociétaires, 14 salariés et 11 membres des instances – pour travailler sur 16 thématiques préalablement établies, grâce à un questionnaire envoyé aux 300 sociétaires actifs bénévoles.

Sur les bases des réponses à ce questionnaire, les congressistes ont croisé leurs points de vue, afin de définir les bases du travail qui sera effectué tout au long de l’année 2018.- Comment permettre à tous les sociétaires de

s’investir dans la coopérative ?- Comment rajeunir le mouvement ?- Comment faire de la Nef un vrai projet

démocratique ?- Comment permettre à tout sociétaire de

s’investir dans la gouvernance ?- Comment faire pour que la Nef soit à l’écoute

de ses sociétaires ?

- Quels doivent être la place et le rôle des salariés Nef dans la vie Coopérative ?

- Quelles relations entre salariés et sociétaires ?- Quelles contributions des sociétaires dans la

validation de l’éthique des projets financés ?… Les enjeux sont de taille. La page n’est pas blanche. Nous pouvons puiser dans notre longue expérience de vie coopérative, afin de continuer à porter nos valeurs éthiques, en nous organisant sur les territoires.2018 s’annonce comme une année de transition belle et riche d’engagements pour notre coopérative.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE : RETENEZ LA DATE !L’ Assemblée Générale statuant sur l’activité et les comptes 2017 aura lieu le samedi 26 mai 2017 à Vaulx- en-Velin (69). Pour préparer cette AG, vous retrouverez le rapport annuel 2017 dès mi-mars sur notre site internet.



Qu’est-ce qui est analysé dans l’étude des dossiers ?

Tout d’abord, nous ne choisissons d’étudier que les projets répondant aux critères éthiques de la Nef (visée écologique, sociale ou culturelle). Ensuite une analyse financière complète du dossier est effectuée. Nous vérifions les aspects techniques, le matériel, les moyens humains, mais également que ce qui est prévu par le porteur de projet soit réaliste (estimation des charges, du chiffre d’affaire, de la marge). Nous vérifions aussi l’adéquation personne/projet : quelle expérience pour le porteur de projet ? En cas de reconversion, est-ce qu’une formation a été entreprise, etc.

La Nef prend-elle “plus de risques” ?

Je pense que la Nef peut prendre “plus de risques” qu’une banque dite “traditionnelle”, si le projet correspond à ses valeurs. La Nef a toujours été dans l’innovation et n’a pas eu peur de faire des choix engagés car elle croyait aux projets. Nous avons par exemple été pionniers dans le financement de la Bio et des énergies renouvelables. Il y a quelques années, c’était considéré comme des projets risqués, mais aujourd’hui, on voit que les réseaux bancaires traditionnels s’y intéressent.

Autre exemple : au début des années 2010, on a vu fleurir pas mal de projets de mode éthique. Peu de banques voulaient “y aller” et la Nef a choisi d’accompagner certains projets. Un certains nombre d’entre eux n’ont pas perduré (c’était le risque), mais il y a aussi eu de grand succès comme la basket VEJA.

Il faut noter que, quels que soient les projets, les équipes de la Nef font preuve d’une véritable écoute et analyse. En cas de refus, on explique les raisons et en général, cela rend service au porteur de projet. Nous restons persuadés qu’il ne sert à rien de financer un projet si on ne croit pas en ses chances de succès.

En quoi consiste votre métier de “responsable des engagements” ?

Ma mission s’inscrit dans la continuité du réseau commercial. L’objectif de la Nef est qu’il y ait “des engagements”, c’est-à-dire que des prêts soient débloqués pour aider la création ou le développement de projets écologiques, sociaux et culturels… mon rôle est que ces engagements soient pris dans les meilleures conditions, et qu’ils soient “de bonne qualité”, donc que les risques d’impayés soient limités. Grâce à une vision d’ensemble du portefeuille des crédits de la Nef, j’apporte le recul nécessaire et un regard expert sur les secteurs que nous finançons, pour mieux appréhender ces risques.

J’interviens à différentes étapes du processus crédit. Lors de l’étude du dossier, j’apporte si besoin mon aide aux chargés de crédit sur des questions financières et juridiques. Quand le dossier est monté, certaines demandes (montants de crédit ou risque importants) passent par les engagements pour une deuxième analyse. Je peux également être amenée à contrôler certains dossier au fil de l’eau, pour vérifier que les engagements sont conformes à la décision qui a été prise. Enfin, mon rôle est également d’analyser les tendances de certains secteurs, de tirer les conclusions de nos éventuels échecs et de proposer des évolutions de politique de risque crédit si cela est pertinent.

La parole à…

Entretien avec Nadine Thiery responsable des engagements à la Nef Dans ce numéro de Fil d’argent, nous avons choisi de donner la parole à un service “de l’ombre”, qui n’est pas en relation directe avec nos sociétaires et clients mais dont le rôle est clé dans le processus crédit de la Nef : le service des engagements.

Amandine Platet Responsable communication

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Jusqu’à présent, ce partenariat s’est appuyé principalement sur la distribution, par le Crédit Coopératif, de comptes sur

livret et de comptes-chèques permettant aux sociétaires de la Nef d’accéder à un compte portant les couleurs de la Nef – et à celle-ci de bénéficier des fonds déposés par ses sociétaires sur les comptes. Ces ressources ont permis à la Nef de financer sa propre activité de crédit mais aussi de réaliser des placements et ainsi équilibrer son modèle économique.

Depuis 2016, nous collectons à travers notre propre livret d’épargne (le livret Nef) et avons par la suite lancé notre propre compte à vue pour les professionnels. De ce fait, nous mettons fin à nos anciens accords dont les effets s’éteignent progressivement et en construisons de nouveaux, plus en phase avec l’évolution de nos deux entités.

L’une de ces évolutions concerne le financement des professionnels de l’économie sociale et solidaire, objectif partagé par la Nef et le Crédit Coopératif. Nous avons imaginé, avec ce dernier, un moyen lui permettant de renforcer l’accompagnement de ses clients et permettant à la Nef d’améliorer rapidement ses résultats, tout en restant dans son rôle de financeur. Ce mécanisme de partage consiste à apporter une garantie, de la part de la Nef au Crédit Coopératif, sur des crédits que ce dernier a déjà réalisés. De ce fait, le risque de défaut pris par le Crédit Coopératif sur lesdits crédits est allégé et la Nef perçoit des revenus en retour. Le Crédit Coopératif s’est proposé de partager en risque avec la Nef au moins 100 millions de crédits sur les deux ans à venir. En contrepartie, la Nef constitue un dépôt de garantie au Crédit Coopératif à hauteur de 15 % des encours partagés.

Temps forts

Renforcer notre partenariat avec le Crédit Coopératif en mutualisant nos risquesLe Crédit Coopératif apporte à la Nef une garantie de solvabilité auprès de la Banque de France depuis la création de la société financière en 1988, mais il s’agit également d’un partenaire commercial.

Frédéric Moukarim Directeur

du développement

Ce dernier peut être mobilisé en dernier recours une fois que le Crédit Coopératif aura fait toutes ses diligences en matière de recouvrement. Les crédits à partager nous sont présentés au préalable afin que nous puissions dire s’ils sont éligibles à nos critères et à notre politique de crédit. Jusqu’à présent, nous avons apporté notre garantie sur des crédits portant sur les secteurs du médicosocial, des énergies renouvelables, du logement social et des collectivités locales. Cette convention a été lancée en mars 2017 et nous a déjà permis de partager 63 millions d’euros de crédit, comptabilisés en engagements hors bilan par la Nef.

Vous l’aurez compris, nos relations avec le Crédit Coopératif se renforcent au travers de collaborations concrètes et venant conforter la construction de notre projet bancaire.

POUR SUIVRE L’ACTUALITÉ DE LA NEF, RENDEZ-VOUS SUR www.lanef.com


Le dossier

Hugues Sibille, Président de la Fondation

Crédit Coopératif et du Labo ESS

Les coopératives sont de retour !Coopératives are back ! Cette forme d’entreprises de l’économie sociale que le capitalisme financier et les tenants de la démutualisation aimeraient bien voir disparaître, connaît un véritable regain d’intérêt.


Le dossier

Au cours des cinq dernières années, le nombre de SCOP et de SCIC1 s’est accru de 22 % et leurs effectifs de 15 %. Les SCIC connaissent un

engouement avec 700 coopératives dans des secteurs très variés, comme les énergies renouvelables (Enercoop), l’auto partage (CITIZ), le streaming équitable (ID LAB).

Après un déclin, le modèle de coopératives de consommation redémarre avec de nouvelles formes d’organisation (La Louve ou La Cagette). Le logement n’est pas en reste, avec la vitalité de l’habitat coopératif (Village Vertical) et le dynamisme des Coop HLM qui lancent un Organisme de Foncier Solidaire (OFS). Face à l’ubérisation du travail, les Coopératives d’Activité et d’Emploi (CAE) proposent un modèle innovant, conjuguant souplesse entrepreneuriale et sécurité salariale. Et l’on entend dire de nouveau qu’une “banque coopérative qui appartient à ses sociétaires, ça change tout”.

Les exemples du renouveau coopératif se ramassent à la pelle. D’où vient ce vent qui souffle dans les voiles coopératives ? Qu’est-ce qui change dans l’écosystème pour expliquer un retour de flammes vers des formes d’organisation qui ne datent pourtant pas d’hier : les Fruitières de Comté ne furent-elles pas inventées au Moyen Âge ? Premier signe : après la domination sans partage de la concurrence et de la compétition, on assiste à une redécouverte des vertus du mot “coopération”. Coopérer, c’est faire ensemble. Des formules comme “seul on va vite, ensemble on va loin”, ou “libres comme l’individu, forts comme le collectif” attirent des jeunes, des entrepreneurs et des acteurs du territoire. Après les pôles de Compétitivité, ont émergé des pôles de coopération territoriale (PTCE). Un jeune diplômé de grande école sur deux aimerait travailler dans l’ESS qui défend ces valeurs de coopération (source : IPSOS).

La mondialisation et ses excès, sociaux ou écologiques, suscite des initiatives nombreuses et innovantes pour inventer une nouvelle économie “de proximité” non délocalisable. Les coopératives y font valoir naturellement leur gouvernance (une personne, une voix), et leurs règles de réinvestissement local des excédents.

Les coopératives sont de re tour !Contrairement à une idée reçue, on peut entreprendre en coopérative dans tous les secteurs. Les zones de force restent en France les coopératives agricoles (40 % du secteur agro-alimentaire avec 84 milliards de chiffre d’affaire) et les coopératives bancaires (60 % des dépôts bancaires). Hélas, enchaînées à l’hyper concurrence internationale et le gigantisme qui en découle (too big to fail), elles peinent à maintenir leur spécificité coopérative et n’échappent pas à une certaine banalisation. Il faut cependant se garder des généralisations. Ainsi, les coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) innovent-elles dans le développement local et s’engagent dans des démarches de développement durable. Les sociétés coopératives et participatives sont bien implantées dans les services (ingénierie, informatique) ou la construction.

L’enjeu pour le mouvement coopératif est maintenant d’investir très vite les secteurs émergents à fort potentiel. Exemple : la transition énergétique. En Allemagne, 50 % de la production d’énergie renouvelable est réalisée par des coopératives ou des sociétés contrôlées par les citoyens. Nous partons de loin en France. Mais les initiatives se multiplient. Ferme de Figeac est connue. D’autres moins, comme Combrailles Durables, grand prix 2017 de la Finance Solidaire, coopérative de production solaire et éolienne qui porte un projet citoyen d’un autre modèle de développement. L’alimentation durable (Biocoop), le vieillissement (Habitat et Humanisme), l’économie circulaire (Juratri), mais aussi les activités culturelles (CAE Clara, Scop Art en réel ou Dowino) sont des secteurs sur lesquels on entreprend de plus en plus en coopérative.

La révolution digitale et l’émergence de l’économie collaborative sont des sujets majeurs pour les coopératives. Malheureusement le capitalisme avance souvent plus vite, par investissements massifs. Pourtant, les valeurs et les statuts coopératifs constituent de vrais atouts pour attaquer l’économie collaborative, avec le “coopérativisme de plateforme”. Ces plateformes en coopératives n’appartiennent pas à des fonds de pension américains, travaillent avec des logiciels libres et ne revendent pas les datas constituées.

1- Les Scop, Sociétés coopératives et participatives, désignent les entreprises à statut Scop (Société coopérative de production) et à statut Scic (Société coopérative d’intérêt collectif). Soumises à l’impératif de profitabilité comme toute entreprise, elles bénéficient d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats prioritairement affectée à la pérennité des emplois et du projet d’entreprise.

On voit mal les salariés-associés d’une Scop, réunis en Assemblée Générale, décider de la délocalisation de leur propre outil de travail ! Un certain nombre de patrons de PME familiales commencent à se dire : “pourquoi ne cèderai-je pas l’entreprise à mes salariés pour qu’ils poursuivent, sur ce territoire, ce que j’ai construit, plutôt que de vendre à un groupe qui pompera savoir-faire, brevets, marchés et fera produire ailleurs dans le monde ?” De manière générale, de nouveaux comportements actifs émergent, un désir de faire et de partager, une culture de “l’empowerment” (pouvoir d’agir).

On ne veut plus être simple salarié, consommateur ou épargnant, mais devenir

consomm’acteur, entrepreneur associé,

ou épargnant solidaire.

La société cherche à inventer un modèle social d’individus libres et autonomes, mais reliés aux autres. Cela s’appelle la coopération ! Ce mouvement sociologique et culturel s’accompagne d’innovations juridiques et financières en faveur des coopératives. La loi de 2014, dite Loi Hamon, a inscrit dans ses objectifs l’idée de “choc coopératif”. Elle élargit la Révision coopérative, crée des Groupes coopératifs, booste les CAE et les SCIC, légifère sur les PTCE. On n’avait pas connu cela depuis longtemps. Dans la foulée des outils de financement en fonds propres voient le jour (Impact Coopératif) tandis que des acteurs de financement solidaire comme France Active (SIFA) déploient de nouveaux financements vers les coopératives, ou que la Caisse des Dépôts décide d’investir en direct dans les SCIC. Bref, ce qu’on appelle aujourd’hui l’écosystème devient plus favorable : CRESS (Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire), consulaires, experts comptables, banquiers privés ou publics sont davantage portés à accompagner et financer les coopératives.


Le dossier

Les coopératives sont de re tour !Des experts poussent l’ESS à créer rapidement des coopératives de données, permettant de garder un contrôle collectif sur le Big data et éviter son appropriation privée et sa revente dans des conditions opaques. Face à l’ubérisation des conditions de travail (auto-entrepreneurs sans protection) les coopératives, telles les CAE et les Scop, peuvent offrir des emplois de qualité reposant sur le contrat, la protection sociale, le collectif et le sens du travail.

Oui, les coopératives sont modernes et aptes

à répondre aux transitions économiques

et écologiques.

Elles doivent elles aussi sans cesse, actualiser leurs logiciels et rénover le triangle d’or de la réussite : valeurs, statuts, pratiques. Les domaines dans lesquels elles peuvent progresser concernent la gouvernance et la mesure des impacts. Les coopératives se contentent souvent de rappeler leur démocratie formelle et statutaire “une personne, une voix” sans travailler suffisamment la mise en œuvre de cette démocratie représentative et sans innover vers une démocratie délibérative. Le pouvoir d’agir, c’est participer à l’élaboration des décisions. De même, le principe de la “double qualité” qui veut que dans une banque coopérative tout le pouvoir soit aux clients sociétaires, dans une coopérative agricole tout le pouvoir aux agriculteurs et dans une Scop tout le pouvoir aux salariés, marque une limite à l’heure des “parties prenantes”.

Les SCIC sont une première avancée du multi sociétariat. Il faut poursuivre. Enfin, la révision coopérative et le guide d’amélioration des pratiques amèneront les coopératives à mieux évaluer leurs impacts, territoriaux, socio-économiques, écologiques, démocratiques et à en rendre compte à la collectivité. Les coopératives pourront concourir positivement à la notion de “biens communs” qui émerge peu à peu.

Enfin, si la dynamique est bien là, il faut poursuivre la “bataille des idées” : des groupes de travail viennent d’être mis en place à Bercy sur l’entreprise : aucun sur l’entreprise coopérative !

EN SAVOIR PLUS :www.lelabo-ess.orgwww.les-scop.coop

LA CAGETTE Un supermarché coopératif à Montpellier Manger mieux, moins cher, tout en rémunérant les producteurs au prix juste, c’est le pari de La Cagette, supermarché coopératif et participatif à but non lucratif. Cinq personnes se lancent dans l’aventure en 2015. Dix-huit mois plus tard, l’association “Les amis de La Cagette” compte 500 adhérents et lance une campagne de financement participatif sur zeste.coop pour financer le local, mais aussi pour diversifier et augmenter les cadences du groupement d’achat. Ils parviendront à lever plus de 22 000 € (sur les 20 000 € prévus initialement). En mai 2017, la société coopérative La Cagette de Montpellier est créée pour répondre à une opportunité : le rachat du fond d’un supermarché de 400 m2 en centre-ville. Après une grande mobilisation et deux mois de travaux durant l’été, le magasin ouvre ses portes le 6 septembre. Trois mois après l’ouverture, La Cagette compte 976 coopérateurs et coopératrices. Ces derniers donnent trois heures de leur temps toutes les quatre semaines, permettant d’assurer 75 % des tâches du supermarché. Ils sont copropriétaires de leur supermarché, en sont les seuls clients et y sont les seuls décisionnaires.

EN SAVOIR PLUS : www.lacagette-coop.fr19 avenue Clémenceau, 34000 Montpellier


Nos partenaires

La Fabrique des ColibrisLancée par le mouvement Colibris en 2016, la Fabrique des Colibris offre une mise en lien concrète entre porteurs de projets et citoyens en quête d’engagement. Sur la Fabrique, il est facile de mettre son temps ou son talent, mais aussi du matériel ou un peu d’argent, au service de projets qui façonnent la transition écologique et sociale de leur territoire.

Anne-Laure Charrier Coordinatrice de la Fabrique des Colibris

En un an, la Fabrique des Colibris a fonctionné comme un véritable carrefour de l’entraide citoyenne et permis plus de

3 000 mises en contact. C’est l’histoire de Sandra et Kiêt, fondateurs de l’écolieu “l’Espace de la Source” dans l’Hérault, pour qui “la mise en lien est quelque chose de magique, les suites sont incontrôlables et insoupçonnées... Via la Fabrique, Magali et Karim, qui veulent construire une oasis et une école alternative, nous ont demandé de passer tout l’hiver chez nous pour soutenir leur projet ! Marie, elle, est venue au printemps dernier pour échanger son aide contre de l’inspiration. Ce mois-ci, c’est le tour de Manon !”

À travers la Fabrique, c’est aussi la coopération entre la Nef et Colibris qui s’incarne. La Fabrique s’appuie sur l’expertise de Zeste pour permettre aux porteurs de projets de lancer leur campagne de financement participatif.

Fermes agroécologiques, écolieux et oasis, écoles, épiceries vrac ou même refuges pour poules pondeuses à la retraite, découvrez des centaines de projets et possibilités de “faire votre part” sur la Fabrique des Colibris !

EN SAVOIR PLUSwww.colibris-lafabrique.org

Réseau Vrac : défendre, informer, soutenir et organiser les métiers de la vente en vrac.L’association professionnelle Réseau Vrac a été créée pour structurer la filière de la vente en vrac, afin de faciliter l’essor d’un mode de vente et de consommation durables favorisant la réduction des déchets d’emballage jetables et le gaspillage alimentaire.

Célia Rennesson Directrice de Réseau Vrac

Le marché de la vente en vrac se développe avec force en France et dans le monde : en moins de trois ans, le

nombre d’épiceries 100 % vrac est passé de 10 à 135 sur notre territoire, positionnant ainsi le marché français au premier rang mondial. Cette croissance continue de s’accélérer, puisque Réseau Vrac recense une centaine de commerces 100 % vrac qui vont ouvrir courant 2018. Afin de permettre à ce nouveau marché de s’organiser et de se développer dans les meilleures conditions, Réseau Vrac conseille, outille et veille aux intérêts de ses membres.

L’association s’est entourée de deux expertes, avocate et hygiéniste, pour clarifier le cadre législatif, défendre les intérêts des professionnels de la vente en vrac et homogénéiser leurs pratiques.

L’association a ainsi publié un Guide Juridique qui clarifie certains vides législatifs et apporte des réponses aux questions problématiques des commerçants et fournisseurs vrac. L’association a également créé la première formation aux bonnes pratiques d’hygiène de la vente en vrac à destination des actuels

et futurs commerçants possédant un rayon vrac ou une épicerie vrac, afin de garantir la traçabilité des produits et la sécurité des consommateurs.

Afin de faciliter l’accès au financement de ses membres, Réseau Vrac s’est rapprochée de la Nef : 6 projets d’épiceries vrac appartenant au réseau ont déjà été financés depuis (NDLR : 10 projets de commerce vrac ont été financés par la Nef depuis 2016… d’autres sont en cours d’étude).

EN SAVOIR PLUSwww.reseauvrac.org

Scopéli, supermarché coopératif à Nantes - projet soutenu via La Fabrique des Colibris et Zeste © V

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La maison du Vrac (SARL Amélie et Mathilde) - Caen


Nos partenaires

Pour Dimitri, des Jardins du Volvestre à Salles-sur-Garonne (31) le programme 30 000 Paniers Solidaires “[…] est très utile. Pour ma part, je ne mangeais pas bio avant car les produits étaient trop chers. Grâce aux Paniers Solidaires, je peux avoir des légumes de qualité, bio, bons et moins chers. En plus, j’ai la satisfaction de les avoir cultivés moi-même. Je contribue à tout, du début à la fin, du champ à l’assiette ! J’ai toujours beaucoup mangé de légumes et j’aime bien les cuisiner. Les Paniers Solidaires m’ont donc permis de continuer, de découvrir aussi des variétés de légumes.”

Avec Cocagne, tous ensemble contre l’injustice alimentaire !Aujourd’hui en France, 8 millions de personnes sont en situation de précarité alimentaire. Mais dans les Jardins de Cocagne, on a trouvé la meilleure recette contre cette injustice grâce à l’opération 30 000 Paniers Solidaires.

Sacha Korsec Chargé de développement

des financements du Réseau Cocagne

Voici la recette : des légumes bio, frais, croquants et super généreux, cultivés par des ouvriers maraîchers

en parcours d’insertion et vendus à petit prix (4 € au lieu de 10 €) à des familles en précarité. Ensemble, jardiniers, donateurs, partenaires publics et partenaires privés forment une immense chaîne de solidarité partout en France pour aider les plus précaires à accéder à une alimentaire saine. Et pour favoriser le lien social, tout en permettant de (ré)apprendre à cuisiner des bons légumes, des cours de cuisine gratuits et ouverts à tous sont proposés dans les Jardins de Cocagne.Cette action, initiée en 2010, concerne aujourd’hui 36 Jardins de Cocagne. Elle est innovante car doublement solidaire : pour les 4 300 salariés en insertion qui cultivent les légumes, et pour les 1 000 familles en précarité qui y ont accès, partout en France, chaque année.

Mais ceux qui en parlent le mieux, ce sont encore les ouvriers maraîchers en parcours d’insertion, qui produisent, distribuent et parfois bénéficient de ces Paniers Solidaires. Voici ce qu’ils en pensent.Selon Stéphanie de l’association Graine de Cocagne à Saint-Marcel-lès-Valence (26) : “L’alimentation est carrément importante. Notre santé et notre bien-être en dépendent ! C’est pour cela que l’initiative 30 000 Paniers Solidaires est belle : on a tous le droit de manger sainement ! On fait découvrir des recettes à des personnes qui ne mangent plus de légumes frais depuis des années !”

Laurent nous confie qu’il a lui-même bénéficié de l’aide alimentaire par le passé, mais que l’action Paniers Solidaires est différente : “ça change des boîtes de conserves, avant je ne mangeais jamais de légumes, maintenant j’en mange tous les jours !”.

En 2018, vous pouvez prendre une bonne résolution que vous êtes certain de tenir, en permettant à une famille en difficulté financière de manger sainement toute l’année ! Avec un don de 30 €, vous offrez 1 mois d’abon-nement à une famille en difficulté ; et avec un don de 400 €, vous offrez 1 an d’abonnement panier.

EN SAVOIR PLUS :www.dons.reseaucocagne.asso.frwww.reseaucocagne.asso.fr

BIO, LOCAL ET SOLIDAIRE : QUI DIT MIEUX ? Les Jardins de Cocagne sont des exploitations maraîchères biologiques à vocation d’insertion sociale et professionnelle. 4 300 salariés en parcours d’insertion y produisent des légumes bio, vendus en circuit court à un réseau d’adhérents consom’acteurs.La Nef et le Réseau Cocagne partagent la vision d’une société plus respectueuse de l’humain et de son environnement et collaborent depuis de nombreuses années. La Nef est ainsi le partenaire financier historique des entreprises solidaires du Réseau. La coopérative financière donne également la possibilité à ses épargnants de partager, via ses produits d’épargne, tout ou partie de leurs intérêts avec le Réseau Cocagne. En 2015, les deux structures ont créé ensemble Cocagne Investissement, l’outil d’investissement citoyen et solidaire du Réseau Cocagne.

N’ATTENDEZ PLUS, RENDEZ-VOUS SUR www.dons.reseau cocagne.asso.fr

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Solutions alternatives

Alors, ne manquons pas l’occasion offerte par Alternatiba de rejoindre les initiatives proches de chez nous… Guettons le passage de la quadruplette !

EN SAVOIR PLUS :www.tour.alternatiba.euwww.alternatiba.eu

L’initiative

Tour Alternatiba, la génération climat se met en selle ! Trois ans après un premier tour qui avait mis en lumière les initiatives citoyennes des territoires traversés, le mouvement Alternatiba reprend la route. Avec une ambition plus grande encore, proportionnelle à l’imminence du péril climatique : faire émerger partout des groupes formés à la promotion des solutions alternatives et à la résistance par l’action non violente.

Rémi Donaint Pour l’équipe communication Alternatiba

La quadruplette, ce drôle de tandem à quatre places devenu l’emblème d’Alternatiba, reprend du service. En juin 2015, un premier tour partait

de Bayonne pour arriver fin septembre à Paris, en passant par des dizaines de “villages des alternatives” organisés pour valoriser les initiatives locales. L’objectif était atteint : mobiliser sur l’enjeu climatique et défendre les actions citoyennes dans l’optique de la COP 21.Dans la foulée, ces mêmes militant·e·s ont bousculé le ronron du “business as usual” par leurs actions non violentes dirigées contre l’évasion fiscale (campagne des “faucheurs de chaises”) ou contre les énergies fossiles (blocage du sommet pétrolier de Pau). Cette histoire très récente mais déjà riche, on la retrouve dans l’enthousiasmant documentaire Irrintzina, sorti en salles en novembre dernier.

Depuis, face aux négociations internationales qui piétinent malgré l’urgence, le mouvement pour la justice climatique ne se résigne pas et continue de se renforcer. Conscient de sa capacité à faire pression sur les décideurs et à remporter des victoires concrètes, il vise à développer un mouvement de masse qui puisse peser dans le rapport de forces.Pour cela, Alternatiba s’appuie sur ses deux “jambes”, invitant d’une part à résister aux projets climaticides et d’autre part à s’engager dans les voies alternatives. Deux jambes qui seront bien utiles pour faire avancer son grand événement de 2018 : le Tour Alternatiba ! Plus de 5 800 kilomètres à vélo à travers la France et quatre pays limitrophes, 200 étapes…

Le pari est audacieux, mais la stratégie est claire : mailler le territoire en formant toujours plus de militant·e·s, qui pourront ensuite animer leur collectif local et faire avancer l’intérêt général.

Nous sommes nombreux-ses à vouloir agir pour éviter l’emballement climatique, à nous impliquer dans de nouvelles pratiques individuelles et collectives, mais nous ne savons pas toujours comment nous y prendre. Arrivée du Tour 2015 à Paris

Le Tour partira de Paris le 9 juin 2018 et arrivera à Bayonne le 6 octobre 2018. Entre les deux, chaque midi et chaque soir seront l’occasion pour les cyclistes du climat de mobiliser, de rencontrer les citoyen·ne·s dans la convivialité et de les former au militantisme climatique. Pour savoir si le Tour passera par votre ville, ou si un “tour étendu” y est organisé, rendez-vous sur www.tour.alternatiba.eu


Solutions alternatives

panneaux solaires sur les bâtiments publics, espaces piétonniers, repas biologiques et en circuits courts dans les cantines scolaires. Nous travaillons actuellement pour l’ouvrir à d’autres mouvements et lui donner plus d’ampleur. Cet outil sera mis à disposition de toutes les citoyennes et citoyens qui souhaitent convaincre les candidats aux élections municipales de s’inspirer largement de ce pacte !

Ce projet permettra aussi de se rapprocher des organisations de la société civile et des mouvements municipalistes émergeant en France, dans l’objectif de donner un nouveau souffle au pouvoir citoyen.

EN SAVOIR PLUS :www.transitioncitoyenne.orgwww.fete-des-possibles.org

En route vers la Transition

Le Collectif pour une Transition Citoyenne s’agrandit et amplifie les projets qui participent à accélérer la transition citoyenne. À sa création en 2014, la vingtaine d’organisations et réseaux nationaux qui forme le Collectif a décidé d’allier ses forces pour soutenir et accélérer la dissémination des initiatives citoyennes d’intérêt général à vocation sociale, environnementale et culturelle.

Julien Noé Pour le Collectif pour une Transition Citoyenne

Durant les trois dernières années, le Collectif pour une Transition Citoyenne s’est concentré sur 3 axes de travail qui ont constitué le fil

rouge de son activité : la consolidation du Collectif, la production d’un plaidoyer politique avec le développement du Pacte pour une Transition Citoyenne et surtout la création d’une initiative nationale, qui jusqu’à la 3e édition en 2016, se déroulait sur une journée et s’appelait la Journée de la Transition Citoyenne.

En 2017, année électorale majeure en France, le Collectif a choisi de renforcer la voix citoyenne en accueillant de nouvelles organisations et en amplifiant les projets que ses membres portent. Face au constat d’une démultiplication des initiatives citoyennes sur tout le territoire et dans tous les domaines, le Collectif a opté pour mettre davantage de moyens sur la Journée de la Transition. L’objectif principal visait à refléter ce bouillon-nement citoyen et de démontrer que ces initia-tives ne restent pas isolées et anecdotiques, mais qu’elles peuvent bien faire système.

La Journée de la Transition est donc devenue la Fête des Possibles et a réuni plus de 1 200 créateurs de possibles (acteurs locaux) qui ont organisé 1 500 rendez-vous (événements) du 18 au 30 septembre 2017 dans toute la France et la Belgique.

Dans les années à venir, la Fête des Possibles compte bien s’imposer comme un rendez-vous annuel incontournable des initiatives citoyennes. La prochaine édition aura lieu du 15 au 30 septembre 2018 !

En plus de ce projet phare, pour les trois ans qui viennent, le Collectif s’est donné pour mission de poursuivre sa structuration, et de favoriser le développement de lieux alternatifs. La première étape de cette démarche a consisté à publier un Guide des lieux alternatifs et de la transition. Il souhaite aussi se concentrer sur le plaidoyer politique avec le Pacte pour une Transition citoyenne. Cet outil vise à interpeller les élus locaux de leur territoire pour qu’ils y accélèrent la transition à travers des mesures concrètes :


Découverte

À lire…

Pour que l’argent relie les Hommes Biographie de l’Association La NEFrédigé en collaboration avec Michel Lulek

Erick Chauveau Secrétaire de l’association La NEF

et Président du Fonds Germes d’économie fraternelle

Nous sommes au nord du Kurdistan irakien, à la frontière de la Turquie, dans un petit village de montagne où

se concentrent tous les trafics. La région est tenue par Aziz Aga, le caïd local et chef de clan. Le chef de la police assassiné il y a peu, est remplacé par Baran, ancien résistant à Saddam et dont la quête est de lutter contre la corruption et la violence, afin que son pays retrouve la paix et la sécurité. Il y retrouve Govend, une jeune femme instruite venu de la ville et ayant pris le rôle d’institutrice dans l’école du village.

S’engage alors pour eux une lutte sans merci chacun dans son rôle, contre le chef de clan mafieux et ce sous le regard suspicieux et

poursuit toujours son action que ce soit en lançant des outils de don (le Fonds de Dotation Germes d’économie fraternelle) ou de formation (une université citoyenne). Mais au-delà de ces outils, c’est la réflexion qui les précède qui donne tout son sens à ce projet. Les différentes qualités de l’argent (argent de consommation, argent de prêt, argent de don), la fraternité en tant que principe organisateur de la vie économique, le regard porté sur l’humain comme un être qui ne se réduit pas à la vision utilitariste des économistes, constituent le vrai fond de cette aventure.

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À voir…

My Sweet Pepper Land de Hiner SaleemFrédéric Moukarim

Directeur du développement (a quitté la Nef le 14/12/2017)

EN SAVOIR PLUS :Livre disponible sur le site de l’association : www.association-lanef.org et aux éditions REPAS : www.editionsrepas.fre.fr

indigné des villageois, pour qui la recherche de liberté et de justice du policier et de l’institutrice, bouscule toutes les traditions.Entre Govend et Baran naît une relation profonde et poétique dans laquelle la musique tient un rôle central. Cette relation, considérée contre nature par tous car ils ne sont pas mariés, leur vaut toutes les attaques. Tous dont leurs familles respectives tenteront de les séparer, en vain.

Hiner Saleem, le réalisateur de ce film, est d’origine kurde et a fui le régime de Saddam à 17 ans pour se réfugier en Europe. Dans ce film, il nous livre une ode à la beauté, à la lutte pour les libertés fondamentales et à l’amour, quelles que soient les circonstances.

En 1978, un groupe de personnes se réunit en vue de créer une association dont le but est de transformer l’économie

pour une société respectueuse de l’être humain et de l’environnement, en favorisant une utilisation consciente et responsable de l’argent (en remettant la finance au service de l’économie réelle et en gérant l’argent comme un bien commun).

Extrait de la préface de Patrick Viveret :

La vitrine bancaire que représente la Nef n’est en effet que la face émergée d’un projet plus vaste qui est porté par l’Association La NE F, née en 1978. Celle-ci n’a pas disparu, une fois la société financière du même nom créée dix ans plus tard. Elle a accompagné cette structure dans sa constitution et son développement vers une banque de plein exercice, et elle

Retrouvez l'association La NEF lors d'une conférence au Salon Primevère, à Lyon, le samedi 24 février 2018 à 14 h.


Découverte

Comment a été perçue l’arrivée d’une caméra ?

Je me suis rendue sur place tous les mois pendant plus d’un an. Loin d’arriver avec mon énorme caméra et une équipe de production, je venais seule à Grande-Synthe, et j’ai tissé des liens (très forts) avec des associations locales d’aide aux migrants (le RECHO, SALAM, Emmaüs, Gynécologie sans frontières, la Forêt qui se mange), donné des coups de main, me suis imprégnée de l’atmosphère et des personnes. Je pense qu’il faut d’abord donner pour avoir le droit de filmer, et c’est grâce à cela que j’ai réussi à faire oublier la caméra.

L’invitée...

Béatrice JaudRéalisatrice engagéeEx-danseuse et comédienne, Béatrice est une femme qui donne corps et voix aux causes qui lui tiennent à cœur. Véritablement bouleversée par la catastrophe de Tchernobyl et résolument engagée dans la transition écologique, elle développe avec son mari Jean-Paul une société de production, en s’orientant vers la réalisation de films documentaires engagés. C’est le film Nos enfants nous accuseront (2008) qui marque le début d’une série de films à double tranchant : la tragédie environnementale d’un côté, les solutions de l’autre.

Aujourd’hui, Béatrice Jaud passe derrière la caméra et réalise Grande-Synthe, un film-documentaire sur la ville éponyme. Rencontre avec cette réalisatrice pleine d’énergie.

Marion Ozanne-Bréda Chargée de communication

Pourquoi vous intéresser particulièrement à Grande-Synthe ?

Lors de la campagne de promotion du film Libres ! (2015), j’ai fait le tour de la France pour assister à des projections et animer des débats. C’est alors que je suis venue à Grande-Synthe. En arrivant dans cette ville, j’ai vu des choses épatantes… et révoltantes. Entre pollution industrielle, crise migratoire, chômage record sur fond de fermeture d’usine, cette ville ressemble à un concentré des catastrophes auxquelles l’humanité sera demain confrontée. Et pourtant, j’ai trouvé du beau dans cette ville : des personnes curieuses, intéressées par l’engagement écologique, très chaleureuses. Sous l’impulsion du Maire Damien Carême, les citoyennes et citoyens se retroussent les manches et inventent l’avenir. J’ai pris mon carnet et ai noté “prochain documentaire ?”.

Vous voyez le film comme un outil d’éveil. Qu’attendez- vous de la diffusion de Grande-Synthe ?

L’envie d’agir et de se mettre en mouvement, même lorsque la situation est difficile. J’aimerais que les spectatrices et spectateurs, en sortant de la salle de cinéma, se posent la question: “mais qu’est-ce que je peux faire, à mon échelle ?”. Les réponses sont multiples, mais il y en a une qui me tient à cœur : la bienveillance et la dignité. Nous sommes tous sur une même planète, il faut se respecter les uns les autres, respecter nos différences.

Vous avez fait appel au financement participatif pour boucler la post-production du film. Pourquoi avoir choisi Zeste ?

Pour plusieurs raisons ! Premièrement, avec Zeste, le film Grande-Synthe s’inscrit dans l’écosystème des projets soutenus par la plateforme, des projets aux valeurs dans lesquelles je me reconnais. Ensuite, pour la fidélité : pour la diffusion du film Libres !, nous avions déjà fait appel à Zeste… alors que la plateforme ne portait pas encore ce nom. J’ai envie de montrer aux projets écologiques, sociaux et culturels ayant des levées de fonds ambitieuses que Zeste est à même d’accueillir leur campagne. Et enfin, pour l’accompagnement et la compréhension du film dans son ensemble. Zeste est une plateforme humaine !

J+B SÉQUENCES PRÉSENTEGrande-Synthe, la ville où tout se joue.Un film documentaire de Béatrice Jaud

La Société financière de la Nef est une société anonyme coopérative à capital variable, à directoire et à conseil de surveillance - Agréée par la Banque de France - RC Lyon B 339 799 116 - NAF 6492Z – ORIAS 09050786 - Associée au groupe Crédit Coopératif - Siège social : Immeuble WOOPA, 8 avenue des Canuts, CS 60032 - 69517 Vaulx-en-Velin Cedex

Que vous portiez un projet qui construise le monde de demain ou que vous souhaitiez contribuer à l’émergence de ces initiatives :

• Zeste est dédiée aux acteurs de la transition écologique, sociale et culturelle : documentaires engagés, fermes paysannes, tiers-lieux, supermarchés coopératifs, etc.

• L’équipe Zeste fait de l’accompagnement humain et personnalisé sa priorité, pour chaque porteur de projet en amont et tout au long de la campagne.

LA PLATEFORME DE DONS QUI VOUS RESSEMBLE

DE NOMBREUSES BELLES HISTOIRES**

Le crowdfunding* par la Nef

*finance participative - **zeste au 31/12/2017

LE DOSSIER Les coopératives sont de retour - La …...les entrepreneurs Initiative Remarquable se...

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