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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE COMMENCE AVEC DES ENFANTS EN SÉCURITÉ, EN BONNE SANTÉ ET BIEN ÉDUQUÉS UNICEF, mai 2013 Nous sommes en train d’entrer dans une phase décisive pour accélérer nos efforts et honorer la Promesse du Millénaire constituée par les OMD. Mais si la réalisation de cette promesse est soumise à échéance, notre responsabilité collective ne prend pas fin de la même manière. Après 2015, les nouveau-nés et les enfants qui grandissent éprouveront au minimum les mêmes besoins en termes de santé, de scolarité, de bonne nutrition et de protection que la « génération OMD » - et il restera énormément à faire pour assumer pleinement nos responsabilités de leur donner des chances équitables de vivre dans toute sa plénitude une vie en bonne santé, quel que soit l’endroit où ils vivent et les obstacles qu’ils rencontrent. Les droits et le bien-être de l’enfant doivent rester au cœur de l’ordre du jour pour l’après-215. Investir en faveur des enfants est un moyen fondamental pour éliminer la pauvreté, stimuler une prospérité commune et améliorer l’équité entre les générations. C’est aussi une nécessité essentielle pour renforcer leur capacité de réaliser leur plein potentiel en tant que citoyens actifs, productifs et compétents qui apportent une ample contribution à leur famille et à leur société. Le développement durable commence avec des enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués. -- Anthony Lake, Directeur général de l’UNICEF, avril 2013 Un Monde Digne Des Enfants Pour L’Après-2015

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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE COMMENCE AVEC DES

ENFANTS EN SÉCURITÉ, EN BONNE SANTÉ ET BIEN ÉDUQUÉS

UNICEF, mai 2013

Nous sommes en train d’entrer dans une phase décisive pour accélérer nos efforts et honorer la Promesse du Millénaire constituée par les OMD. Mais si la réalisation de cette promesse est soumise à échéance, notre responsabilité collective ne prend pas fin de la même manière. Après 2015, les nouveau-nés et les enfants qui grandissent éprouveront au minimum les mêmes besoins en termes de santé, de scolarité, de bonne nutrition et de protection que la « génération OMD » - et il restera énormément à faire pour assumer pleinement nos responsabilités de leur donner des chances équitables de vivre dans toute sa plénitude une vie en bonne santé, quel que soit l’endroit où ils vivent et les obstacles qu’ils rencontrent. Les droits et le bien-être de l’enfant doivent rester au cœur de l’ordre du jour pour l’après-215. Investir en faveur des enfants est un moyen fondamental pour éliminer la pauvreté, stimuler une prospérité commune et améliorer l’équité entre les générations. C’est aussi une nécessité essentielle pour renforcer leur capacité de réaliser leur plein potentiel en tant que citoyens actifs, productifs et compétents qui apportent une ample contribution à leur famille et à leur société. Le développement durable commence avec des enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués.

-- Anthony Lake, Directeur général de l’UNICEF, avril 2013

Un Monde Digne Des Enfants Pour L’Après-2015

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À propos du présent document1 : Un appel à l’action pour mettre les enfants au cœur de l’action pour le développement durable À première vue, c’est un argument de bon sens. Bien sûr que les enfants d’aujourd’hui et de demain sont un facteur central pour le développement durable et pour l’avenir de notre planète et de tous ses habitants. Cependant, trop souvent en pratique les questions qui concernent les enfants et les jeunes sont considérées comme des questions « sociales » - alors que leur santé, leur sécurité, leur éducation et leurs droits sont aussi inextricablement liés à l’action qui vise à garantir la croissance économique, la prospérité commune, la protection de l’environnement naturel et des sociétés plus stables et assurant une meilleure sécurité. Si nous négligeons leur rôle, nous le ferons à notre propre péril commun, à celui des communautés où nous vivons ainsi qu’à celui de la planète. Les enfants et les jeunes sont à la fois des acteurs qui façonnent le monde qui les entoure et des êtres humains qui sont façonnés par ce monde. Quand un enfant n’est pas en bonne santé, ne possède pas intégralement toutes ses capacités mentales en raison d’une nutrition chroniquement insuffisante, ne reçoit pas une éducation de qualité, ne se sent pas en sécurité dans son foyer, son école ou sa communauté, cet enfant sera-t-il capable de réaliser son plein potentiel et d’assumer toutes ses responsabilités en tant que parent, employé ou entrepreneur, consommateur ou citoyen ? Dans de nombreux cas, la réponse est « non » et cela représente non seulement une négation des droits de cet enfant en particulier, mais prive également toute la famille humaine des avantages intellectuels, sociaux et moraux qui découlent de la réalisation de ces droits.2 Le présent document explore l’interaction dynamique frappante entre la concrétisation des droits de l’enfant et le développement durable. Les faits présentés représentent un puissant argument pour justifier la raison pour laquelle ces questions doivent être directement abordées, et pour la manière dont elles doivent l’être dans les discussions qui mèneront à définir un programme de développement pour l’après-2015 ainsi que le cadre d’action qui en émergera éventuellement. Ce document est un appel à l’action adressé aux décideurs pour leur demander d’investir dans les droits et le bien-être de l’enfant comme un moyen intégralement nécessaire à la réalisation d’un développement durable. Le présent document complète les 10 Messages clés de l’UNICEF sur le programme de développement de l’après-20153 et il est organisé en trois parties principales : La première partie présente le contexte : de quelles manières et pourquoi les enfants sont au cœur du concept, des principes et des futurs progrès du développement durable – et pourquoi le développement durable est à son tour crucial pour les enfants.

1 UNICEF remercie chaleureusement Joy Guillemot de sa contribution à la rédaction de ce document. 2 D’après les commentaires sur la consultation thématique mondiale sur la lutte contre les inégalités pour l’après-2015 : Discussion en ligne sur les inégalités et les minorités (2013), http ://www.worldwewant2015.org/node/287098 3 UNICEF (2013) Vers un monde digne des enfants pour l’après-2015 : les messages clés de l’UNICEF sur le programme de développement de l’après-2015, http ://www.unicef.org/parmo/files/Post_2015_UNICEF_Key_Messages.pdf

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La deuxième partie introduit trois messages clés destinés aux décideurs qui définiront le programme de développement de l’après-2015 concernant le rôle essentiel des enfants et des jeunes pour le développement durable :

1. Le développement durable commence avec des enfants en sécurité, en bonne santé et bien

éduqués ;

2. Des sociétés durablement viables et assurant une meilleure sécurité sont en retour essentielles

pour les enfants ;

3. La voix des enfants, leurs choix et leur participation sont critiques pour l’avenir de

développement durable que nous souhaitons.

La troisième et dernière partie « démontre le bien-fondé » de la nécessité de renforcer ces messages clés en les appuyant par des preuves irréfutables et fournit des recommandations sur la manière d’intégrer le souci des droits et du bien-être de l’enfant dans le programme de développement de l’après-2015.

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1re PARTIE : LE CONTEXTE Les défis que présente aujourd’hui le développement et les raisons pour lesquelles le développement durable est essentiel pour les enfants d’aujourd’hui et ceux des générations futures et dépend d’eux Les années 1990 et l’étape des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) – la douzaine d’années écoulées depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire par l’Assemblée générale des Nations Unies – ont vu des progrès sans précédent pour l’humanité : réduction globale de la pauvreté des ménages ; plus grand nombre d’enfants scolarisés qu’à aucune autre époque du passé ; baisse plus rapide des taux de mortalité infantile ; élargissement de l’accès à une eau potable et propre. Cependant, alors que de nombreuses régions du monde connaissent des progrès, ceux-ci ont un coût élevé : fossé grandissant entre riches et pauvres ; ampleur de la pollution par des substances toxiques et de l’urbanisation non planifiée ; profondes répercussions sociales de la violence et des conflits ; stress excessif sur des écosystèmes vitaux ; et malgré les progrès réalisés sur les OMD, persistance du manque d’accès à des éléments essentiels à la vie comme l’alimentation, l’eau et un air non pollués ainsi que l’absence de sécurité pour un nombre important, et dans certaines régions croissant, de personnes. Parmi tous ceux qui sont victimes de ces circonstances, les enfants sont probablement les plus vulnérables et les plus à risque. Le développement durable – le concept central pour le programme de développement de l’après-2015 – apporte une réponse intégrée aux problèmes complexes qui touchent directement et de manière disproportionnée les enfants dans divers domaines : environnemental, social, économique et des politiques

Résumé des trois Messages clés

1. Le développement durable commence avec des

enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués

2. Des sociétés durablement viables et assurant une

meilleure sécurité sont en retour essentielles pour

les enfants

3. La voix des enfants, leurs choix et leur participation

sont critiques pour l’avenir de développement

durable que nous souhaitons.

4.

Progrès continus en faveur des êtres

humains/des enfants

Viabilité durable

Droits de l’homme

Égalité

Figure 1 : Le cadre du développement durable. D’après le rapport de l'Équipe spéciale sur le programme de développement des Nations Unies pour l'après 2015 de 2012.

Développement social inclusif

Environnement durable

État de droit

Développement économique

inclusif

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gouvernementales. En lui donnant l’axe prioritaire approprié, en apportant les investissements nécessaires et en introduisant les innovations indispensables, le programme de développement de l’après-2015 qui est en train d’être formulé représente une chance sans précédent de créer Un Monde digne des enfants.

Une définition largement acceptée du développement durable est donnée dans « Notre avenir à tous », le rapport historique publié en 1987 par la Commission Brundtland où il était déclaré que, « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » 1 En dépit de certaines perceptions qui associent principalement le développement durable avec l’environnement naturel, ce concept est en fait centré sur les moyens de répondre aux besoins sociaux et économiques des populations dans les limites des ressources naturelles – de façon à ce que le développement humain soit à la fois durablement viable et soutenu. Cela implique des progrès continus dans l’éradication de la pauvreté, le respect des droits humains et de l’équité, simultanément avec la mise en place de modèles de consommation et de production plus viables, la stabilisation des forces climatiques et la gestion durable de nos ressources naturelles communes. Le développement durable doit équilibrer les plateaux de la balance de l’équité sur tous les fronts pour pouvoir briser les cycles de la pauvreté et assurer que tous les enfants d’aujourd’hui et de demain puissent hériter pour en profiter d’un monde où ils vivront en sécurité. Cet objectif exige que les adultes d’aujourd’hui prennent sur le développement des décisions qui soient à la fois bonnes pour les humains et pour la planète, qui préviennent les crises économiques et sociales comme celles qui naissent d’inégalités et d’injustices insupportables ; qui évitent de provoquer des dommages irréversibles à l’environnement dont nos enfants et les enfants de nos enfants seraient les héritiers. Privilégier les besoins, les capacités et les droits des enfants et des jeunes est un facteur crucial pour faire ces bons choix en faveur du développement durable – cela et constitue un investissement pour l’avenir de tous et de chacun. Comme le montre la Figure 1, le développement durable implique des progrès dans quatre directions très étroitement liées aussi bien qu’à l’intérieur des champs ainsi indiqués : un développement social inclusif, un développement économique inclusif, un environnement durablement viable, et sous-tendant ces quatre facteurs, une situation d’état de droit. Chacune de ces dimensions a une influence spécifique et des effets importants sur la situation des enfants. Parallèlement, les enfants jouent un rôle central dans les progrès et les contributions relativement à ces quatre dimensions. Comme indiqué dans le rapport de l'Équipe spéciale sur le programme de développement des Nations Unies pour l'après 2015 intitulé « Réaliser le futur que nous voulons pour tous », des progrès humains durables seront également déterminés par le degré auquel les principes des droits humains (y compris les droits de l’enfant), de l’égalité et du développement durable seront respectés dans tous ces efforts. Par contre, en l’absence d’un projet de développement durable qui fixe des objectifs et qui vise des cibles en gardant à l’esprit les besoins, les droits et les meilleurs intérêts des enfants, les progrès du développement seront presque certainement inéquitables et ralentis pour tous. Les enfants comme les sociétés auxquelles ils appartiennent auraient alors à en souffrir. Les droits humains, incluant les droits de l’enfant Les enfants représentent approximativement un tiers de la population mondiale et ont un droit à la

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survie, à vivre et à grandir dans un environnement convenable avec tout ce que cela implique : aller à l’école, jouir d’une bonne santé et d’une nutrition adéquate, vivre et grandir protégés et en sécurité. Il ne s’agit pas seulement d’une assertion morale des droits humains propres aux enfants, c’est aussi un engagement légal assumé par 193 États signataires de la Convention relative aux droits de l’enfant – le traité sur les droits de l’homme qui a été le plus largement ratifié dans le monde et la fondation des obligations encourues par les États et leurs partenaires internationaux envers les enfants – et de leurs efforts de développement effectués avec association avec les enfants et à leur avantage. Les droits de l’enfant dépendent de progrès sociaux qui impliquent tous les groupes de la société et du soutien que procure une prospérité croissante. Cependant, ces progrès, ainsi que les droits humains, sont de plus en plus menacés par la progression des tendances actuelles à un développement non durable et inéquitable qui entraîne dégradation de l’environnement, instabilité climatique, catastrophes naturelles, conflits et crises économiques et sociales. La Convention relative aux droits de l’enfant est un instrument important pour assurer la viabilité d’un développement durable. Elle reconnaît l’importance de l’environnement naturel pour le bien-être des enfants (Préambule) , tout en demandant aux États parties de tenir compte des risques de pollution de l’environnement (Article 24), d’enseigner aux enfants le respect de la nature (Article 29), et de donner aux enfants la possibilité de participer aux décisions qui les intéressent (Article 12). En ce qui concerne la prise de décision, les États ont l’obligation de tenir compte des meilleurs intérêts des enfants. L’égalité Le développement durable est par définition une question d’égalité intergénérationnelle aussi bien qu’intragénérationnelle2. Elle implique de respecter nos responsabilités collectives pour assurer aux enfants d’aujourd’hui, comme à leurs enfants, la jouissance d’un monde plus sûr, plus propre, plus sain et plus inclusif. La résolution des Nations Unies sur les résultats de la conférence Rio+20. « L’Avenir que nous voulons » déclare, « Nous réfléchirons aussi à la nécessité de promouvoir la solidarité intergénérationnelle aux fins de la réalisation du développement durable, en tenant compte des besoins des générations futures,». 3 Ceci doit commencer en abordant la question des inégalités généralisées et des échecs de la protection des enfants qui empêchent filles et garçons de grandir dans de bonnes conditions et qui freinent les progrès du développement. Les privations et les chocs subis dans l’enfance se prolongent souvent à l’âge adulte auquel ils sont transmis aux générations suivantes. Par contraste, investir dans les droits de l’enfant à la santé, la nutrition, l’éducation et à la protection – pour commencer au profit des très jeunes enfants et des familles les plus défavorisées – mène à une croissance positive et renforce une cohésion sociale qui peuvent devenir l’héritage des générations à venir. Au bout du compte, le développement d’un enfant dans de bonnes conditions de sécurité et de santé, obtenu en respectant l’égalité, fournit la base même d’un développement économique social viable pour aujourd’hui comme pour demain.

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Investir dans les droits des enfants les plus vulnérables et les plus défavorisés et de leurs familles et protéger ces droits devrait donc être placé au cœur du développement durable. Pour élargir l’accès à l’emploi, à la terre, aux moyens d’existence, à la technologie et aux autres ressources, il est crucial de supprimer les obstacles qui entravent le développement des capacités des enfants et la participation des adultes qui sont victimes de discrimination et d’exclusion. En outre, des garanties légales et un état de droit doivent assurer à tous les conditions de justice et d’équité qui permettent de protéger les personnes les plus à risque et les plus exposées à être marginalisées. Une injustice se produit quand on dénie aux gens un accès adéquat à des biens et à des services économiques et sociaux essentiels, et également quand ces personnes sont privées des avantages fournis par les ressources naturelles les plus fondamentales comme la nourriture et l’eau, ou quand elles souffrent d’exposition à des conditions environnementales dangereuses comme la pollution de l’air, du sol ou de l’eau. Les groupes les plus marginalisés socialement et économiquement sont aussi ceux qui ont le plus de chances d’être exposés à des substances polluantes toxiques et dangereuses.4 Leurs demandes d’être protégés contre les dangers de l’environnement industriel ou urbain ou des conséquences de la négligence des régions rurales restent souvent sans écho ou ignorées. Ces dimensions sociales, économiques et environnementales de la justice sont cependant étroitement imbriquées. Un développement durablement viable Assurer la viabilité d’un environnement durable est une voie ouverte sur un avenir de prospérité et de stabilité sociale et économique. Conserver et utiliser de manière responsable nos ressources naturelles n’est pas un luxe optionnel si nous voulons que les générations futures soient en bonne santé, aient accès de façon équitable à des forêts, des océans et des sols productifs ; jouissent d’un climat stable et

Ce mandat existe – c’est une question de mise en œuvre effective… Le développement durable n’est pas une idée nouvelle, pas plus que son importance pour les enfants. Assurer la protection et la participation de l’enfant dans le cadre d’un avenir de développement durable sont déjà des principes reconnus guidés par un large éventail de conventions et de traités internationaux et autres instruments légaux, dont un grand nombre sont directement inspirés par la Convention relative aux droits de l’enfant. Des accords multilatéraux sur l’environnement comme les Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm ont été adoptés pour assurer aux enfants les avantages d’un environnement sain et une protection adéquate contre l’exposition à des produits chimiques dangereux et à la pollution due à l’accumulation sauvage de déchets. Les trois Conventions de Rio – sur la biodiversité, les changements climatiques et la désertification – sont les bases indispensables d’un développement durable. Une feuille de route, des principes et des orientations clairs pour la création d’un avenir de développement viable sont exposés dans des déclarations spécifiques dont la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement de 1992 et Action 21 : Programme d’action pour le développement durable ; le Plan d’action de Johannesburg de 2002, et en 2012 les résultats de la Conférence Rio+20. Ces propositions ont été réaffirmées par des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies comme L’avenir que nous voulons, Le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement et Un monde digne des enfants. Ces plans de politiques de développement durable centrées sur les enfants existent donc déjà et ils sont étroitement alignés sur les dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant, le grand défi au niveau mondial pour l’après-2015 sera donc de les mettre en œuvre de manière efficace.

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ne soient confrontés qu’à des risques de catastrophe naturelle gérables, puissent profiter en toute sécurité de produits sans danger, d’une eau propre, d’un air respirable et d’un littoral salubre. Les pays à haut revenu comme les pays à faible revenu doivent chercher ensemble des façons de créer Un monde digne des enfants durablement viable, où les jeunes pourront grandir et se développer protégés du danger. Information, technologie et innovation peuvent nous aider à conserver et à utiliser de manière efficace nos ressources naturelles. Les villes et les communautés urbaines peuvent gérer les questions d’alimentation, d’adduction d’eau, de transports, d’énergie et de traitement des déchets de façon à créer des conditions saines et exemptes de danger pour tous les enfants. Une gestion adéquate et durablement viable de l’environnement est particulièrement cruciale pour les populations indigènes, les enfants handicapés et les communautés qui dépendent le plus directement de leur environnement naturel pour leur nourriture, leurs remèdes et leurs moyens d’existence. Il est de plus en plus largement reconnu qu’un monde durablement viable exigera un changement à l’échelle mondiale dans le domaine des valeurs, de la prise de conscience et des pratiques, afin de modifier nos modes de consommation et de production de plus en plus intenables. Pour y parvenir, il faudra éduquer et mobiliser les enfants et les jeunes eux-mêmes comme forces catalytiques pour réaliser un développement durable. Des partenariats sérieux avec les enfants et les jeunes peuvent permettre de faire naître de nouvelles capacités, de sensibiliser plus largement et d’inspirer des changements de comportement menant à des modes de consommation durables – les gouvernements et le secteur privé pouvant pour leur part travailler à adopter des normes de production durable, à créer des emplois et à investir dans l’innovation et le développement des compétences. Les enfants d’aujourd’hui joueront un rôle essentiel pour préserver la viabilité future de la planète. Les besoins et les droits de l’enfant et le développement durable sont donc interdépendants. Afin de produire les effets les plus positifs possible sur la vie des enfants, le cadre des objectifs de développement durable qui sera bientôt présenté devra inclure des buts et des cibles qui prennent délibérément en compte les droits et les besoins de l’enfant dans chacune des dimensions que constituent le développement économique, le développement social et la viabilité d’un environnement durable, tout en tirant parti de leurs synergies et en abordant la question de l’application juste et inclusive des dispositions légales qui régissent un état de droit. Seul le développement durable qui vise à contribuer au « développement complet de l’enfant » – en assurant simultanément la promotion et la protection de leur développement émotionnel, social, physique et cognitif ainsi que la satisfaction de leurs besoins vitaux élémentaires – peut permettre de véritables progrès de développement. Chacune des dimensions du programme de développement de l’après-2015 devra aborder la question des droits des enfants de tous les pays à la survie, à un développement complet, à la sécurité et à un environnement sain, tout en cherchant la meilleure façon d’optimiser la participation et les contributions des enfants et des jeunes et de garantir ces droits pour les générations suivantes. Ce sont les enfants qui constituent le facteur commun de toutes

les dimensions du développement durable et qui sont leur fondation même.

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2e PARTIE : LES MESSAGES Trois messages clés pour les décideurs sur la raison pour laquelle la question de l’enfant et celle du développement durable ont une importance essentielle l’une pour l’autre Les rapports entre les enfants et le développement durable sont symbiotiques. Les progrès du développement durable étayent ceux des droits et du bien-être de l’enfant et, réciproquement, les droits et le bien-être de l’enfant étayent les progrès durables et équitables du développement. Trouver un équilibre entre obtenir des progrès pour tous dans le monde d’aujourd’hui et en obtenir pour les futures générations dépend de trois propositions clés :

1. Le développement durable commence avec des enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués Les enfants sont au cœur du développement durable. Des enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués sont la fondation d’une société prospère et équitable, d’une croissance viable et d’une gestion adéquate des ressources naturelles. Les sociétés peuvent se développer d’une manière durable seulement si les besoins et les droits essentiels de l’enfant, particulièrement ceux des plus pauvres et des plus vulnérables, sont satisfaits. Les faits constatés prouvent qu’investir dans les enfants procure une rentabilité élevée et à long terme, non seulement pour les individus et les familles, mais aussi pour la société tout entière et pour les générations à venir. Les objectifs concernant les droits de l’enfant, l’équité et les OMD, « projet inachevé et qui se poursuit », doivent rester au cœur du programme pour le développement pour assurer que celui-ci soit vraiment durablement viable et soutenu.

2. Des sociétés durablement viables et assurant une meilleure sécurité sont en retour essentielles pour les enfants Une société viable est une société où chaque enfant –qu’il appartienne à la génération courante ou aux futures générations, et dès ses premières années – a accès à des soins, à une alimentation nutritive, à une eau propre et à un environnement sans danger qui lui permettra de grandir, de participer et d’apprendre – protégé de la violence, de la pollution et des risques de catastrophes. L’enfance est une période unique et fragile de développement physique, mental et émotionnel. Les enfants sont particulièrement vulnérables aux chocs et au stress, y compris à la violence et aux traumatismes, aux conflits, aux catastrophes, à la pollution de l’environnement, à l’instabilité climatique et aux crises économiques. Les violations et la négligence des droits de l’enfant ont des conséquences qui durent toute la vie, qui sont irréversibles et qui ont un caractère transgénérationnel. Un développement durable qui tient compte des besoins des enfants et des risques auxquels ils font face peut renforcer leur

résilience et favoriser leur capacité de contribuer à l’avenir de leur propre société. Le bien-être des enfants est à la fois producteur et marqueur des progrès du développement durable. La responsabilité collective d’assurer à tous les enfants leurs droits de survivre et de grandir, et de réduire les risques que leur font courir les crises économiques et sociales et la dégradation de l’environnement, les conflits et les catastrophes naturelles, devra se traduire dans le programme de développement de l’après-2015. Des indicateurs permettant de mesurer le bien-être de l’enfant devraient occuper une place prééminente dans le suivi et l’évaluation de nos progrès à

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l’échelle mondiale sur le développement durable.

3. La voix des enfants, leurs choix et leur participation sont critiques pour l’avenir de développement que nous souhaitons Les enfants ne sont pas seulement les futurs héritiers de la planète, ils contribuent aussi activement à déterminer son sort dans le présent. Les enfants et les jeunes doivent être reconnus comme des partenaires cruciaux pour obtenir des changements viables et durables. L’expérience a montré que les jeunes qui possèdent l’éducation, les compétences et les possibilités de participer et d’innover nécessaires deviennent des défenseurs et des agents efficaces du changement positif habiles à résoudre les problèmes. Un développement inclusif et axé sur les êtres humains implique d’investir dans le bien-être et dans l’autonomisation des enfants et des jeunes, de façon à ce qu’ils puissent grandir pour devenir des citoyens, responsables, capables et compétents et les gardiens d’un monde durablement viable.

La participation des enfants et des jeunes est à la fois un droit humain et un facteur vital pour la réalisation d’un développement équitable et soutenu. Le droit de l’enfant à la participation et à la justice ainsi que son droit à la protection contre la violence et la discrimination, doivent se refléter dans des cibles spécifiques et être garantis par un état de droit ou un dispositif de protection similaire. Ces cibles devront donner la priorité aux possibilités et aux dispositifs d’apprentissage qui fournissent une éducation de qualité et des compétences d’autonomie fonctionnelle – y compris des connaissances sur l’environnement – et donner aux jeunes des perspectives de participation à des actions locales et un plus grand pouvoir de décision en faveur d’une société viable.

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3e PARTIE : PROUVER LE BIEN-FONDÉ DE L’ARGUMENT

Preuves, exemples et recommandations pour appuyer les messages clés La partie du document qui suit recourt à une sélection d’exemples et d’éléments justificatifs qui démontrent la raison pour laquelle les trois messages clés concernant les enfants sont si importants pour le développement durable. Preuves et exemples à l’appui du Message clé no 1 : Le développement durable commence avec des enfants en sécurité, en bonne santé et bien éduqués Les conditions des premiers mois et des premières années de la vie des enfants ont des effets persistants et approfondis sur leur vie future, avec une grande variété d’implications non seulement pour l’enfant individuellement concerné, mais aussi pour le développement global de la société.5 Des garçons et des filles assurés de la sécurité, d’une bonne santé et d’une bonne éducation fournissent une fondation dynamique à un sain développement pour les individus, pour les familles et pour la société dans son ensemble. Les faits constatés prouvent que le manque d’investissement dans les droits fondamentaux de l’enfant - droit à la nutrition, à la santé et à l’éducation – peut aboutir, particulièrement pour les plus marginalisés, à enfermer les individus comme les familles dans des cycles de pauvreté qui peuvent durer des générations et constituer un obstacle à de futurs progrès sociaux et économiques. Le développement durable requiert d’investir activement et de façon cohérente dans les domaines fondamentaux de la survie, du développement et de la protection de l’enfant, afin de pouvoir continuer à faire des progrès par rapport aux OMD et mener à bien les programmes non achevés. Les cas exemplaires des programmes d’investissement dans le développement de la petite enfance ; des programmes d’éducation, de protection contre la violence et des programmes de développement favorisant l’équité montrent clairement la raison pour laquelle le développement durable commence quand on s’occupe des enfants et des jeunes qui représentent 30 % de la population mondiale et les fondements de l’avenir de la planète. INVESTIR DANS LA NUTRITION, LA SANTÉ, L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT AU BÉNÉFICE DE LA PETITE ENFANCE : le développement durable commence avec la petite enfance. Les investissements assurant la santé maternelle et infantile, une nutrition adaptée et un accès à l’eau et à l’assainissement adéquat pour tous les enfants sont d’un excellent rapport pour la société tout en concrétisant les droits de l’enfant et en relevant le plafond du potentiel de développement. Aujourd’hui, environ 165 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance, une conséquence irréversible d’une carence nutritionnelle chronique au cours des 1000 premiers jours de la vie d’un enfant. Les causes des retards de croissance sont diverses, mais sont toujours profondément imbriquées avec les conditions environnementales, économiques et sociales qui prévalent localement et qui, par effet d’entraînement, piègent les familles dans des cycles de pauvreté. Les retards de croissance ne sont pas simplement une question de nourriture, de ration alimentaire insuffisante – il existe de fortes corrélations entre les retards de croissance et la mauvaise qualité de l’eau jointe à un assainissement déficient, dans les zones rurales comme dans les zones urbaines. Un mauvais assainissement est souvent à l’origine d’épisodes diarrhéiques chez les enfants, ce qui provoque un affaiblissement de la capacité d’absorption des aliments qui contribue à ces retards de croissance et aux déficiences cognitives, avec comme conséquences de mauvais résultats scolaires et des gains salariaux moindres plus tard dans la vie.6,7,8

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Cet enchaînement d’évènements qui se met en branle très tôt dans la vie est critique, car les retards de croissance sont la cause de dommages permanents pour le développement du cerveau et du corps de l’enfant. Les enfants victimes de retard de croissance ont une stature inférieure à celle qu’ils auraient pu avoir avec une nutrition adéquate, et ils ont des systèmes immunitaires plus faibles qui les rendent plus vulnérables aux maladies. Le développement du cerveau est retardé, ce qui se traduit par une perte de deux à trois ans en termes d’apprentissage. Les faits constatés prouvent que quand ces enfants victimes de retard de croissance font leur entrée sur le marché du travail, leur développement physique et cognitif affaibli peut aboutir à réduire les gains salariaux qu’ils sont susceptibles d’obtenir de jusqu’à 22 %.9 Les effets cumulatifs de multiples cohortes d’enfants victimes de retard de croissance causent au PNB des pays concernés des pertes sensibles et limitent réellement les capacités de développement national. En Inde par exemple, les pertes de productivité causées par ce handicap sont estimées à plus de 10 % des gains salariaux potentiels sur la durée de la vie, et les pertes de PNB dues à la sous-nutrition à jusqu’à 3–4 %.10 La dimension du problème des retards de croissance à l’échelle mondiale a des implications majeures pour l’avenir du développement, des dizaines de pays faisant état de chiffres allant jusqu’à 40 % d’enfant victimes de retard de croissance, six d’entre eux dépassant 50%.11 Lutter contre les retards de croissance peut contribuer à briser les cycles de la pauvreté et à faire augmenter le PNB d’un pays de 2 à 3 % par an, compensant des milliards de dollars en perte de productivité et en dépenses de santé. INVESTIR DANS L’ÉDUCATION : les investissements dans une éducation de qualité, particulièrement pour les filles, se traduisent par des avantages immédiats aussi bien que par des avantages intergénérationnels concernant toutes les dimensions du développement durable. De la même manière, les effets de l’éducation sur le développement, particulièrement l’éducation des filles, se sont révélés porteurs d’avantages multiples pour les individus, pour les familles, pour les communautés et pour la société dans son ensemble. Les avantages tirés de l’éducation sont aussi bien immédiats que de portée intergénérationnelle et couvrent les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement. Au niveau individuel par exemple, une fille éduquée profitera probablement d’une augmentation de son potentiel personnel en termes de revenus, retardera probablement la date de son mariage et de sa première grossesse et sera plus susceptible de faire appel aux services du système de santé, ce qui mènera à une baisse des taux de mortalité maternelle.12 Au niveau de la famille et de la communauté, les investissements dans l’éducation des filles peuvent permettre de réduire l’incidence de la pauvreté, et des données factuelles prouvent que les filles les plus éduquées ont moins d’enfants et des enfants en meilleure santé et mieux éduqués eux-mêmes. En outre, des études récentes suggèrent que les pays qui ont fait les plus grands progrès dans le domaine de l’éducation des femmes ont souffert des pertes moins élevées sous l’effet d’évènements météorologiques extrêmes que, dans les mêmes circonstances, les pays à revenu similaire qui sont plus en retard dans ce domaine.13 Au niveau social le plus général, les taux de mortalité infantile montrent une forte corrélation avec le niveau d’éducation des femmes. On estime que plus de 50 % de la baisse des taux de mortalité infantile constatée au cours des 40 dernières années est due à l’amélioration du niveau d’éducation chez les femmes en âge d’avoir des enfants.14 L’expérience et les faits constatés montrent qu’éduquer les filles permet d’obtenir un renforcement de la croissance économique nationale, des améliorations dans le domaine de la santé, un accès élargi des femmes à des positions de responsabilité et une diminution des taux de croissance démographique qui a pour effet une réduction de la pression exercée sur l’environnement par la population. Il a même été estimé par certains que les investissements dans l’éducation des femmes pourraient constituer une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de

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serre plus efficace et plus rentable que les stratégies directes, le puissant effet de l’éducation ayant pour suite une diminution des taux de fertilité d’une population.15 PROTECTION CONTRE LA VIOLENCE : les enfants ont le droit de vivre en sécurité – affranchis de la peur comme du besoin. Les enfants sont non seulement particulièrement vulnérables à la violence et aux mauvais traitements – mais violer ces droits peut avoir des conséquences irréversibles pour toute leur vie qui sont susceptibles de se transmettre à la génération suivante. La violence directe contre les enfants sous toutes ses formes ainsi que l’exposition d’un enfant à diverses formes de conflits et de mauvais traitements peuvent avoir des effets dévastateurs et très préjudiciables, entraînant des répercussions pour toute la vie de la victime, et même au-delà par transmission intergénérationnelle. La violence contre les enfants a pour les victimes une série de conséquences gravement dommageables qui affectent à long terme leur santé physique et mentale.16,17,18,19 Ces répercussions vont de cas de lésion cérébrale et de traumatisme physique à la dépression, à des retards de développement, à la toxicomanie, à la délinquance et à des comportements violents ou autrement potentiellement à risques. Ces conséquences incluent également des désavantages économiques découlant de perte de productivité, d’incapacités et de perte de qualité de vie ainsi que de divers coûts occasionnés à la société.20 Les enfants et les jeunes qui sont témoins de violences ont des taux de troubles post-traumatiques plus élevés, peuvent souffrir de dépression, de sentiments de détresse ou d’agressivité et manifester des perturbations du comportement.21,22,23,24,25

Diverses études menées à travers le monde suggèrent que les ramifications mentales et sociales de l’expérience des conflits ou de la violence peuvent persister des dizaines d’années26,27,28 et entraîner des effets intergénérationnels sur les familles et les enfants des victimes de violence.29

DÉVELOPPEMENT FAVORISANT L’ÉQUITÉ : investir dans les droits de l’enfant comme les droits à la nutrition, à la santé et à l’éducation est une voie d’importance critique qui permet de parvenir de la manière la plus rentable à un développement économique et social à long terme et de nature inclusive. Réduire les écarts de revenus et les inégalités sociales peut aider à construire des sociétés plus viables.

Les inégalités économiques croissantes qui sont identifiées dans divers rapports importants constituent un des risques les plus graves pour l’avenir du développement et de la stabilité sociale.30, 31 Des études économiques montrent que les sociétés les plus égalitaires ont tendance à connaître des périodes de croissance plus longues, et que, par contraste, de fortes inégalités nourrissent l’instabilité.32 Les faits constatés prouvent en outre que quand des pays réduisent ces inégalités, la croissance économique s’en trouve facilitée et moins susceptible de mener à des cycles d’accumulation de dettes qui conduisent ensuite à de sévères contractions budgétaires. Cette constatation est confirmée par une étude récente de l’UNICEF portant sur 141 pays qui a conclu que globalement les pays qui ont connu une augmentation de l’inégalité ont aussi connu des taux de croissance annuels du PNB par habitant plus faibles.33

Fondamentalement, des travaux de recherche fiables nous indiquent que le moyen le plus efficace de réduire les inégalités est de se concentrer sur les premières années de la vie. Un groupe de plus de 65 chercheurs et experts a récemment découvert que les investissements les plus rentables dans le domaine du développement comprenaient une gamme d’interventions visant le développement de la petite enfance et concernant la nutrition, la vaccination, le paludisme et les traitements au vermifuge. Les effets positifs pour les enfants de chacune de ces interventions sont bien attestés et contribuent à renforcer les fondations nécessaires à un développement social et économique à la fois équitable et dynamique.34 Les données recueillies dans 73 pays suggèrent par exemple que prolonger la période préscolaire dans tous les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire aurait des avantages

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substantiels en termes d’éducation. Les avantages économiques qui en découleraient en termes d’augmentation des revenus futurs se monteraient de 11 à 34 milliards de dollars avec un rapport coût-bénéfice de 6,4 à 17,6, selon le pourcentage d’enfants préscolarisés (25 % ou 50%).35 Il s’agit d’ailleurs d’estimations conservatrices qui ne tiennent pas compte d’autres interventions ou d’autres avantages d’un meilleur développement de la petite enfance comme la baisse du taux de délinquance juvénile et l’amélioration de l’éducation parentale.

Preuves et exemples à l’appui du Message clé no 2 : Des sociétés durablement viables et assurant une meilleure sécurité sont en retour essentielles pour les enfants Un développement durable adéquat, équitable et viable crée pour les enfants et les jeunes les conditions économiques, sociales et environnementales qui déterminent leur bien-être et le développement intégral de leur potentiel personnel. Garantir la sécurité et la santé des enfants a fait la preuve de son bon sens économique et constitue une des clés d’un développement potentiel viable et soutenu. Le droit de l’enfant à un environnement sain a été également reconnu par la Convention relative aux droits de l’enfant dans plus de 90 pays et par de nombreux accords régionaux sur les droits humains et l’environnement.36 La garantie de ce droit par les adultes, aujourd’hui et pour l’avenir, est d’une importance exceptionnelle pour les enfants, car la dynamique de leur développement physiologique et l’immaturité de leurs systèmes de défense immunitaires les rendent particulièrement sensibles aux traumatismes physiques et psychologiques, à la privation de nourriture, aux agents infectieux et aux substances qui contaminent l’environnement. Un développement durable axé sur les besoins de l’enfant assure que ceux-ci vivent dans un environnement sain qui leur assure sécurité et alimentation adéquate, dans des conditions économiques et sociales favorables et stables qui renforcent les capacités de tous les enfants et de toutes les familles de prospérer dans un monde en évolution constante et rapide. Les exemples qui suivent démontrent qu’un développement durable qui apporte paix et sécurité; accès à l’eau et des environnements physiques sains est capable de protéger l’enfant, de promouvoir sa survie, son développement et d’assurer qu’il grandisse pour réaliser son plein potentiel. Ces exemples montrent clairement comment le bien-être des enfants peut être le baromètre qui permet de mesurer le degré auquel une société assure sécurité et santé et de juger de sa viabilité, et constituer le « marqueur » qui indique les progrès ou les échecs du développement durable. PAIX ET SÉCURITÉ : les niveaux de pauvreté et les conditions sanitaires dans les pays fragilisés – par comparaison avec d’autres pays en développement – attestent des avantages de la paix et de la sécurité et de leur rôle de facteurs essentiels pour la stabilité sociale et économique et pour le développement durable. Ce sont les enfants sont qui ont le plus à perdre – et à gagner – des mesures prises par des décideurs adultes dans le domaine de la paix et de la sécurité. Les enfants qui vivent dans des sociétés exemptes de conflits, de violence et de crises économiques et sociales en tirent des bienfaits considérables. Dans les sociétés qui font face à de graves problèmes de développement – souvent des États fragilisés où paix et sécurité sont absentes – les conséquences négatives pour les enfants sont dramatiques. Aujourd’hui, 1,5 milliard de personnes vivent dans des États touchés par des conflits ou fragilisés.37 Les pays troublés par des violences comptent plus de la moitié des populations les plus pauvres de la planète et la pauvreté est estimée supérieure de 20 % dans les pays soumis à des cycles de violence répétés.38 Ces pays sont conséquemment ceux qui ont le moins de chances et qui restent les plus éloignés d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).39 Dans un État fragilisé, c’est l’ensemble de la population qui souffre, mais encore plus spécialement les enfants. Le taux de mortalité dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire est par exemple de 56 pour 1000 naissances vivantes, alors que pour les pays à faible

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revenu fragilisés, certaines estimations jugent que la mortalité infantile est supérieure de 150 % à ce chiffre - 138 pour 1000.40 Bien que les États fragilisés ne représentent que 14 % de la population mondiale, la moitié des enfants qui meurent avant l’âge de cinq ans vivent dans ces pays, de même qu’un tiers des personnes qui vivent avec le VIH/SIDA. Un tiers des décès maternels à travers le monde se produisent dans les États à faible revenu fragilisés.41 Les taux de décès dus au paludisme sont également 13 fois supérieurs dans les États fragilisés que dans les autres pays en développement.42 ACCÈS À l’EAU : répondre aux besoins non satisfaits concernant l’eau, et maintenir l’accès à l’eau de futures populations en expansion, est pour le développement durable le défi par excellence; y répondre exigera une coopération internationale et une intégration de la prise de décision permettant de réduire les gaspillages et la pollution ainsi que de passer à des méthodes de production et à des modèles de consommation durablement viables. Ici aussi, c’est pour les enfants – et pour les générations futures – que donner la priorité à un accès sécurisé à une eau salubre et le garantir représentent l’enjeu le plus sérieux. Les enfants dépendent du développement durable pour obtenir un accès aisé et en quantités adéquates à l’eau. L’eau est dans les faits l’élément le plus indispensable pour assurer à la société, à l’économie et à l’environnement une croissance soutenue. L’accès à l’eau est reconnu comme un droit humain en raison de son importance essentielle pour rester en vie et en bonne santé.43 En dépit des progrès notables réalisés pour améliorer l’accès à l’eau au cours des années récentes, 11 % de la population mondiale – dont presque la moitié sont des enfants – est encore privée de sources d’eau améliorées,44 ceci malgré le fait qu’aucune autre intervention n’a par elle-même plus de chances de réduire la pauvreté à l’échelle mondiale que la provision d’une eau salubre.45 Aujourd’hui, l’insécurité dans le domaine de l’eau, déjà importante, est en train de s’aggraver. Actuellement, la pénurie d’eau – le déséquilibre entre les quantités d’eau disponibles et la demande en eau – touche une personne sur trois à travers le monde, et on s’attend à ce qu’elle atteigne 50 % au cours des 20 prochaines années.46. Les principaux experts du secteur public et du secteur privé comme de la société civile identifient aujourd’hui les crises d’approvisionnement en eau4 comme le risque le plus grave pour la société en raison de leurs conséquences ; ils s’accordent également à penser que la planète fera face d’ici 2030 à un déficit de 40 % représentant la différence entre la demande prévisible et les réserves disponibles.4748 Bien que l’eau soit une ressource renouvelable, elle n’est pas inépuisable et n’est pas non plus une ressource automatiquement garantie pour la durée de vie des générations présentes ou celle des générations futures. Les ressources hydrauliques ne pourront pas résister pour toujours à une surexploitation constante et à un épuisement plus rapide que leur vitesse de reconstitution. Les crises d’approvisionnement en eau se produisent parce que la croissance démographique et la hausse des niveaux de revenus suscitent une demande impossible à satisfaire à long terme d’articles dont la production absorbe d’énormes quantités d’eau, comme les produits alimentaires et les textiles, des productions qui accélèrent la surexploitation des réserves d’eau et la pollution des écosystèmes qui fournissent l’eau douce. Les effets négatifs de cette situation s’observent sur toute la planète avec l’assèchement des cours d’eau, la baisse du niveau des lacs et des aquifères et la réduction des quantités d’eau potable disponibles. Les difficultés de la gestion des ressources hydrauliques sont aggravées par l’instabilité climatique, dont les conséquences : inondations, sécheresses et infiltrations d’eau de mer

4 On compte au nombre des crises d’approvisionnement en eau le déclin de la qualité et de la quantité d’eau douce qui se combine avec une concurrence accrue entre les systèmes qui font un usage intensif d’eau, comme les systèmes de production agricole et les systèmes de production d’énergie. http ://www.water.ox.ac.uk/water-supply-one-of-world-economic-forums-top-global-risks/

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font courir des risques supplémentaires à la disponibilité et à la qualité des ressources en eau locales. Cette sombre réalité confronte les décideurs au niveau local comme au niveau mondial à l’urgence de trouver des méthodes équilibrées et viables pour satisfaire les demandes croissantes en eau : demande d’eau potable et d’eau pour les usages domestiques de la société en général ; demande des secteurs agricoles, industriels et énergétiques de l’économie ; et nécessité de permettre à l’environnement naturel de continuer à jouer son rôle d’écosystème pour recharger les aquifères et les sources d’eau douce. La pénurie d’eau et le manque d’eau potable sont des menaces pour la survie humaine et présentent de sérieux dangers pour les familles et les enfants. La pénurie d’eau force les gens à la recherche d’eau potable à se tourner vers des sources d’eau insalubres, elle menace l’hygiène, accroît les risques de maladie 49 et alourdit le fardeau que représente pour les femmes et les filles la collecte de l’eau. Disponibilité de l’eau et accès à des sources d’eau dépendent pour les enfants du développement durable. L’incapacité à résoudre la question de la pénurie d’eau se traduira de manière visible dans les mesures utilisées pour évaluer la santé et le bien-être des enfants. DES ENVIRONNEMENTS PHYSIQUES SAINS (i) Les droits de l’enfant à la survie et au développement peuvent être protégés par des investissements internationaux destinés à stabiliser le climat en favorisant des pratiques énergétiques durables, et par des mesures visant à renforcer la résistance aux catastrophes naturelles et à s’adapter à l’instabilité du climat en mettant en place des services sociaux adaptés (points d’eau sécurisés, éducation sur l’environnement) ; favoriser la participation et l’autonomisation des enfants peut aussi permettre de les protéger des risques de plus en plus graves auxquels ils font face. Les enfants dépendent du développement durable pour vivre dans un environnement physique exempt de dangers : un environnement où ils ne sont pas exposés à un air pollué ou à des substances toxiques auxquels ils sont plus particulièrement vulnérables ; où ils sont protégés contre les changements climatiques et les catastrophes naturelles. Des conditions climatiques instables exacerbent les problèmes de développement existants et aggravent les risques de catastrophe naturelle, de pénurie d’eau ainsi que de maladies infectieuses et d’insécurité alimentaire dans les zones d’agriculture pluviale – ce qui rend les objectifs de développement actuels plus difficiles et plus coûteux à atteindre. Les experts signalent que ce sont les enfants qui sont les plus touchés par les catastrophes naturelles et les changements climatiques.50 Les enfants sont la population la plus vulnérable à l’instabilité climatique pour diverses raisons : ils ont les capacités d’adaptation physiologiques et métaboliques les plus faibles face à une canicule ou à d’autres phénomènes liés au climat ; ils ont besoin d’une alimentation adéquate d’un point de vue nutritionnel pour assurer leur développement physique et cognitif ; ils dépendent souvent totalement des adultes pour leur sécurité dans les situations de stress social ou d’évènements météorologiques extrêmes.51,52 Ils supportent également le plus lourd fardeau en ce qui concerne les maladies liées à certaines conditions climatiques comme le paludisme, la malnutrition et les infections diarrhéiques.53 Les enfants courent aussi plus de risques que les adultes d’être blessés ou tués en cas de catastrophe.54 Ils risquent en outre de souffrir de traumatismes cognitifs et psychologiques quand ils sont exposés à des situations de stress, de deuil ou de bouleversement extrêmes. Les changements climatiques font augmenter la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes.55 Alors que le sous-développement ou un développement insuffisant peuvent aggraver dans de nombreuses régions du monde la vulnérabilité des populations, il y a aujourd’hui plus d’êtres humains que jamais auparavant qui se trouvent exposés à des risques d’origine géophysique et météorologique (en raison d’un habitat situé dans un environnement précaire comme un quartier urbain d’implantation spontanée, une zone ripuaire ou littorale inondable). La combinaison de ces vulnérabilités et de l’augmentation du nombre d’évènements météorologiques extrêmes aggrave les risques de catastrophes naturelles et, s’il n’y est pas remédié, provoquera des catastrophes qui résulteront en

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revers pour le processus de développement, en approfondissement des inégalités entre filles et garçons ainsi qu’entre hommes et femmes, avec la possibilité de déclencher fréquemment des déplacements et des migrations de populations vers des territoires ruraux marginaux ou des bidonvilles urbains. (ii) Les maladies et les décès d’enfants causés par la pollution atmosphérique peuvent être prévenus en améliorant l’accès à des technologies à faible coût faisant appel à des sources d’énergie renouvelables et peu polluantes dans le domaine des transports, de la production d’énergie et des activités culinaires domestiques ou communautaires. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 80% du fardeau des maladies d’origine environnementale pèse sur les enfants.56 Des études récentes et exhaustives estiment que chaque année 3,5 millions de décès prématurés sont causés par la pollution de l'air à l'intérieur des habitations, et 3,3 millions à la pollution extérieure en plein air.57 La pollution de l'air à l'intérieur des habitations est le principal facteur de risque de maladie en Asie du Sud 5 ; le second en Afrique subsaharienne orientale, centrale et occidentale ; le troisième en Asie du Sud-est. Ces études indiquent que les dangers pour la santé de la pollution de l’air sont beaucoup plus importants qu’estimés auparavant, et qu’ils ont un effet direct sur les droits de l’enfant à la vie, à la survie, au développement et à la santé. Les enfants sont plus vulnérables aux substances polluantes que les adultes, car ils absorbent de plus grandes quantités d’air que ces derniers par rapport à leur poids ; sont plus exposés en raison de leur taille et de leurs comportements à la pollution au niveau du sol ; ont des systèmes immunitaires et des fonctions métaboliques insuffisamment développées pour désintoxiquer convenablement leur organisme exposé aux pollens, aux moisissures, à l’ozone, à l’oxyde sulfurique ou au dioxyde d’azote , aux particules dangereuses, aux hydrocarbures aromatiques polycycliques et au mercure.58 Quand les enfants respirent un air pollué à un degré élevé par ces substances toxiques ou y sont exposés constamment, que ce soit dans une atmosphère urbaine ou à cause de l’utilisation de combustibles solides à l’intérieur d’une maison, ils peuvent courir des risques accrus de contracter une pneumonie,59, 60 de devenir asthmatiques ou d’être victimes de crises d’asthme et de rhinite allergique61 ainsi que de problèmes pulmonaires et cardiovasculaires plus tard dans la vie.62 Le fardeau que représentent la pollution atmosphérique et ses effets pour les familles, les systèmes de santé et la société en général est très lourd et peut être réduit en améliorant la qualité de l’air. (iii) La santé des enfants et les cas d’invalidité dont ils sont victimes sont en grande partie déterminés par des facteurs économiques, sociaux et environnementaux. Améliorer la santé de l’enfant à naître et la santé infantile par la réduction de l’exposition à des substances chimiques et toxiques aura une influence sur la vie entière d’un individu tout en améliorant le bien-être de toute la société. Les décès, les cas d’invalidité et les maladies qui touchent les enfants peuvent être prévenus par le choix dans le domaine agricole ou industriel de pratiques durables qui impliquent la réduction de l’utilisation de produits chimiques, des capacités de contrôle renforcées des autorités locales, l’amélioration de la gestion des déchets et la sécurisation des méthodes de production et d’élimination et de l’utilisation des produits chimiques et des métaux. Les produits chimiques synthétiques et les métaux toxiques sont maintenant omniprésents dans la vie quotidienne à travers le monde entier et présentent des dangers d’invalidité et des risques pour la vie

5 Années de vie perdues combinées avec les années de vie vécues en moins que parfaite santé.

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des enfants. Les 30 dernières années ont vu une croissance exponentielle de la production et de l’utilisation de produits chimiques et de métaux potentiellement toxiques dans les pays à haut revenu comme dans les pays à faible revenu. Les pays à haut revenu ont des réglementations pour régir les activités industrielles et les importations, ainsi que des normes sur la protection des consommateurs et des travailleurs qui préviennent l’exposition à de dangereux niveaux de ces substances. Cependant, les risques sanitaires augmentent rapidement dans les pays à revenu intermédiaire et les pays à faible revenu où progressent l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture.63 Cette situation présente de nouveaux et complexes défis politiques et sanitaires pour les entreprises et les décideurs politiques en termes de gestion des importations, de régulation et de contrôle des substances dangereuses. En l’absence de l’information nécessaire, de méthodes de transport, de stockage, d’utilisation et d’élimination appropriées, des millions de tonnes de produits chimiques agricoles ; de métaux lourds (mercure, plomb, arsenic, cadmium) ; de PCB, de produits ignifuges ; de polluants organiques persistants (POP) ; de rebuts d’appareils électroniques et de rejets de produits pétrolifères sont présents dans l’environnement. En outre, l’utilisation de ces produits est souvent faite sans mesures de sécurité adéquates, ce qui aboutit à une pollution de l’environnement qui peut être la cause de maladies chroniques et de cas d’invalidités, principalement chez les enfants. Des recherches exhaustives menées à travers le monde sur la santé environnementale et les enfants indiquent que l’exposition de ceux-ci à des produits chimiques et à des métaux dangereux au cours des phases critiques de leur développement physique et cognitif, même à des niveaux très faibles, peut avoir des conséquences graves et à long terme pour leur état de santé.64 Les substances qui polluent l’environnement jouent un rôle de plus en plus important dans l’incidence et la prévalence des maladies pédiatriques et dans la mortalité et les coûts qui y sont associés, ainsi que dans l’apparition plus tard dans la vie de problèmes de santé dus à une exposition au stade prénatal ou pendant la petite enfance.65 66 Les experts rapportent que l’exposition à des produits chimiques pendant la phase précoce de développement du fœtus cause des troubles du neuro-développement et des lésions cérébrales à des doses beaucoup plus faibles que celles qui sont nocives pour les fonctions cérébrales des adultes67, et que l’exposition pendant les deux premières années de la vie à des niveaux mêmes faibles de produits chimiques qui troublent le fonctionnement du système endocrinien a des répercussions sur la croissance de l’enfant, et éventuellement sur le fonctionnement de la thyroïde, les capacités intellectuelles , la santé reproductive et la fertilité potentielle.68 L’exposition prénatale à des pesticides a par exemple été identifiée comme cause de dommages neurotoxiques durables qui ralentissent la croissance physique et celle des capacités cognitives, ce qui s’ajoute dans les pays en développement aux effets négatifs des retards de croissance et de la malnutrition.69 Les femmes et les enfants pauvres employés dans l’agriculture sont souvent les plus exposés à ces dangers et les principales victimes de l’exposition aux pesticides.70 Les maladies et les troubles du système endocrinien se multiplient et l’incidence de naissance avant terme et d’insuffisance pondérale à la naissance qui y sont liées également ; les désordres neurologiques du comportement associés à un mauvais fonctionnement de la thyroïde touchent un fort pourcentage des enfants de certains pays.71 Malheureusement, malgré notre connaissance de ses nombreux dangers et de ses effets nocifs pour la santé, l’exposition aux substances toxiques augmente. Il est bien connu par exemple que le plomb est extrêmement toxique - particulièrement pour les jeunes enfants – il provoque des dommages au cerveau, aux nerfs, aux reins, à l’estomac et à la moelle osseuse, ainsi que des déficits intellectuels et des carences de développement irréversibles.72 Malgré le caractère évitable des décès provoqués par les intoxications au plomb chez les enfants, ceux-ci ont augmenté de plus de 220 % de 1990 à 2010, passant de 210 000 à 675 000 .73 Le fardeau des décès et des invalidités qui pèse sur les enfants – et principalement sur les enfants les plus pauvres – s’alourdit en raison de l’augmentation de la consommation de plomb à travers le monde, principalement pour la fabrication de

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batteries et de piles électriques.74 Des rapports indiquent que la plupart des batteries et des piles (97%) sont recyclées, majoritairement dans des pays à faible revenu, dans des installations improvisées largement exemptes de tout contrôle où les enfants et les familles qui y travaillent sont les plus exposées.75 Accidents et incidents d’intoxication à grande échelle par le plomb d’enfants travaillant dans des mines artisanales76 et dans l’industrie du recyclage de batteries, de piles et de matériel informatique deviennent de plus en plus courants dans les pays en développement.

Preuves et exemples à l’appui du Message clé no 3 : La voix des enfants, leurs choix et leur participation sont critiques pour l’avenir de développement Les enfants ne sont pas seulement les héritiers du futur, ils ont aussi le droit de participer activement dans le présent à donner forme à leur avenir. La résolution de 2012 des Nations Unies, « L’avenir que nous voulons » déclare dans son paragraphe 50, « Nous insistons sur l’importance de la participation active des jeunes aux processus décisionnels, les questions envisagées ici ayant de lourdes incidences sur les générations actuelles et futures, et la contribution des enfants et des jeunes étant indispensable à la réalisation du développement durable. Nous reconnaissons également la nécessité d’encourager le dialogue et la solidarité entre générations en tenant compte des points de vue de chacun. »

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Un développement au service de l’être humain obtiendra des résultats plus importants et des succès continus en prenant les enfants et les jeunes comme partenaires et en leur accordant l’autonomie nécessaire pour mener des activités de plaidoyer, innover et agir dans un esprit de développement durable. Les résultats de développement s’améliorent quand les enfants et les jeunes sont consultés, quand on leur donne des chances d’exprimer leurs préoccupations et d’agir pour influencer leur propre présent et par là d’assumer la responsabilité de leur avenir. Cependant, pour activer ce potentiel les enfants et les jeunes ont besoin de soutien et d’investissement direct afin de briser avec l’apathie, l’exclusion et les autres causes de marginalisation. Autonomiser les enfants et les jeunes veut dire leur offrir une éducation de qualité, des savoir-faire, des informations, des valeurs et des chances de prendre part à l’action de développement durable. L’expérience montre que les enfants et les jeunes qui ont acquis une autonomie sont effectivement capables d’exercer leur droit à être entendu et pris au sérieux, qu’ils deviennent des citoyens responsables, qu’ils élargissent leurs savoir-faire et leurs compétences et qu’ils font des choix inspirés par un esprit de développement durable et deviennent ainsi avec efficacité les futurs protecteurs d’un monde durablement viable. Les exemples qui suivent montrent la manière dont prendre les enfants et les jeunes comme partenaires et les autonomiser par l’enseignement et l’éducation ; en faisant appel à eux et en les écoutant ; en investissant dans leurs capacités d’innovation et de résolution des problèmes peut permettre de donner à ces enfants et à ces jeunes les compétences et les occasions dont ils ont besoin pour pouvoir participer aux débats, aider leurs communautés et devenir les futurs citoyens et dirigeants qui guideront la mise en œuvre du développement durable. ENSEIGNEMENT ET ÉDUCATION : les enfants et les jeunes doivent apprendre comment impulser les transformations sociales nécessaires à l’avenir de développement durable qu’ils souhaitent et comment en bénéficier au mieux. Des changements durablement viables sont le produit d’une société éduquée et consciente, préparée à faire face efficacement aux défis qui se présentent et à faire des choix viables sur la manière dont nous consommons, dont nous vivons et dont nous coopérons. D’abord et avant tout, on doit prendre acte du fait que les enfants et les jeunes peuvent créer ou non la dynamique pour impulser des transformations sociales longues et durables par leurs choix et leur décision d’adopter ou non un mode de vie conforme au développement durable. Une éducation de qualité, inclusive et axée sur les droits humains, qu’elle prenne des formes conventionnelles ou non conventionnelles, est le moteur essentiel pour obtenir des progrès de développement et des transformations sociales pouvant ouvrir la voie à un développement durable. L’éducation est souvent le

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chaînon manquant. Une éducation inclusive ouverte à toutes les filles et à tous les garçons – sans considération de lieu d'origine, d’appartenance ethnique ou de handicap éventuel – est un mécanisme essentiel pour briser les inégalités structurelles qui entravent le développement durable et la cohésion sociale. Ouvrir la voie au développement durable signifie autonomiser les enfants au moyen de l’éducation en faisant tous les efforts possibles pour venir en aide aux 61 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire qui ne sont pas actuellement scolarisés.78 En outre, malgré les efforts faits par les gouvernements concernés pour améliorer durablement la viabilité de l’environnement en protégeant la biodiversité et en gérant plus efficacement les ressources hydrauliques, de nombreux pays constatent que ces efforts n’aboutiront pas à mettre en place des mécanismes efficaces favorisant un développement durable en l’absence d’une éducation capable de transformer les valeurs sociales et de fournir les aptitudes à la vie quotidienne qui facilitent la résolution les problèmes. L‘éducation est considérée par certains pays comme l’outil fondamental par excellence qui permet de faire la liaison entre les trois champs cruciaux que sont pour une stratégie de développement durable l’économie, la société et l’environnement.79 En intégrant la notion de développement durable dans l’éducation des enfants et des jeunes, nous faisons émerger les valeurs fondamentales de justice sociale qui sont indispensables à une société de développement durable. Ceci signifie essentiellement transmettre – accompagnée des connaissances et des savoir-faire appropriés – la valeur de respect de l’autre, qui comprend le respect des membres des générations présentes et futures, le respect de la diversité dans les sociétés et les cultures et le respect des ressources naturelles de notre planète. L’éducation pour le développement durable,80 qui a ses origines dans le programme Action 21, est un de ces processus qui cherche en rapprochant méthodes pédagogiques et stratégies éducatives, sensibilisation du public et action de formation, à équiper les enfants et les jeunes des droits, des savoir-faire, des valeurs et des connaissances qui sont au fondement même de la création d’une société juste et durablement viable. Les programmes « Éducation pour le développement durable » (EDD) ont une pertinence locale et sont adaptés au contexte culturel et ils préparent les populations à diminuer leurs vulnérabilités aux catastrophes naturelles, à s’adapter aux changements climatiques et à cultiver les aptitudes à la vie quotidienne essentielles ainsi que les savoir-faire qui assurent productivité, mobilité sociale et accès à la citoyenneté mondiale. FAIRE APPEL AUX ENFANTS ET AUX JEUNES ET LES ÉCOUTER : travailler en partenariat avec les enfants et les jeunes leur donne la possibilité d’exercer leur droit de participer, sensibilise aux questions qui préoccupent les enfants et peut conduire à des solutions adaptées et innovantes des problèmes communautaires. Le deuxième point est qu’à travers le monde les enfants et les jeunes contribuent au développement durable en sensibilisant aux questions qui les préoccupent leurs gouvernements, leurs écoles et leurs communautés. Se faire entendre est le premier pas qui leur permet de proposer des solutions au niveau local, national et international et de participer à leur mise en œuvre. Faire appel aux enfants et aux jeunes ne se révèle pas seulement efficace – en stimulant attention, énergie et dynamique sur les questions pertinentes pour les enfants – participer est aussi leur droit. La Convention relative aux droits de l’enfant déclare que les enfants ont le droit d’être entendus concernant les décisions qui touchent leur vie (Articles 12 et 13). Bien que les effets de la participation des enfants soient souvent difficiles à mesurer à grande échelle, des centaines d’exemples connus provenant du monde entier montrent que l’autonomisation des enfants et des jeunes a catalysé des changements en faveur du développement durable pilotés par des enfants. Un de ces exemples est celui du U-Report d’Ouganda, un effort conjoint de l’UNICEF, d’organisations de la société civile, du secteur privé et du gouvernement national pour donner aux enfants et aux jeunes la possibilité de faire entendre leur voix sur les prises de décision qui concernent leur vie.81 Cette

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application de téléphonie mobile permet à n’importe quel propriétaire d’un téléphone portable en Ouganda de devenir un reporter bénévole, un « U-reporter », de répondre à des questions simples pour des sondages ou à faire part de ses observations et des ses idées sur un grand nombre de questions locales de développement. Ce réseau de bénévoles a au cours de sa première année vu affluer entre 400 et 500 nouveaux membres par jour, pour atteindre presque 200 000 membres aujourd’hui.82 Cet U-report est maintenant en train d’être lancé ou de faire l’objet de projets-pilotes dans plusieurs autres pays, dont la Zambie, le Sud-Soudan, la République démocratique du Congo, le Zimbabwe et le Burundi. Cet effort limité est en train, comme des expériences similaires menées dans d’autres pays, de révolutionner les activités de mobilisation sociale, de suivi et de réponse en permettant aux enfants et aux jeunes d’avoir leur mot à dire et d’être acteurs du changement sur des questions qui les intéressent, eux et leurs communautés. Un autre exemple du pouvoir des voix de la jeunesse est le mouvement de jeunesse international sur les changements climatiques 6 qui compte des centaines de milliers de membres appartenant à presque tous les pays du monde. Les jeunes sont à présent reconnus comme membres officiels de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Représentés par Youngo, le groupe jeunesse officiel, les jeunes ont la possibilité d’observer la mise en œuvre de la convention et d’y contribuer par des informations, ainsi que de communiquer au nom des jeunes avec le secrétariat de la CCNUCC au cours des négociations. Les membres de l’organisation travaillent à influencer les décideurs clés des milieux gouvernementaux et économiques et des médias, et à stimuler l’opinion publique en mobilisant à la base des mouvements internationaux et locaux à travers le monde. En Zambie, par exemple « Unite4Climate » est un mouvement de jeunes qui cherche à sensibiliser à la question des changements climatiques dans tous le pays et à mobiliser les enfants et les jeunes en organisant des conférences de jeunes sur le changement climatique. Grâce à ce programme, des centaines d’enfants et de jeunes sont devenus des ambassadeurs de cette cause, et ont été formés à la sensibilisation, à la communication et à l’action sur les questions d’environnement pour participer à des activités d’éducation par les pairs et pour étudier des solutions appropriées pour leurs écoles et pour leurs communautés. Les enfants qui y participent ont continué leur action en lançant des émissions de radio communautaire dans leurs villages ; des activités de nettoyage des détritus et des dispositifs de gestion à long terme des déchets ; des entreprises pour convertir les déchets en produits valorisés qui créent revenus et emplois ; des programmes de reboisement utilisant des espèces d’arbre locales tolérant bien la sécheresse et des activités de plaidoyer pour la construction d’écoles flottantes dans les zones inondables. Les médias sociaux, les technologies de téléphonie mobile, les plateformes électroniques à logiciels libres et autres technologies de pointe multiplient rapidement les possibilités de travailler en partenariat avec les enfants et les jeunes et de se mettre à leur écoute. INVESTIR DANS LES CAPACITÉS D’INNOVATION ET DE RÉSOLUTION DES PROBLÈMES DES ENFANTS ET DES JEUNES : les défis que présente le développement durable requièrent les idées et l’énergie des enfants et des jeunes pour résoudre ces problèmes d’aujourd’hui. Faire appel aux enfants et aux jeunes pour qu’ils contribuent à leur solution et changent le cours des choses dans leur communauté renforce leur autonomie fonctionnelle et leur assurance de pouvoir devenir des citoyens utiles et de futurs responsables.

6 La fourchette d’âge des participants dans ce mouvement de jeunesse international peut aller d’adolescents et de jeunes de moins de 18 ans à

des membres parfois plus âgés de 25 à 30 ans.

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Finalement, les enfants et les jeunes peuvent apporter à la résolution des problèmes leur créativité, leur passion et leur esprit d’innovation qui en font des partenaires indispensables pour les projets de développement durable. Les recherches sur les innovations impulsées par les jeunes montrent qu’ils apportent déjà des contributions importantes dans les domaines des biens et services commerciaux ou publics, de l’engagement civique et de l’activité politique, ainsi que dans les innovations dans le champ de la culture en général comme dans celui des cultures parallèles et de la contre-culture.83 Une grande variété d’expériences indique que quand on procure aux enfants et aux jeunes les outils pour se documenter, analyser et comprendre les défis auxquels ils font face, ils trouvent à maintes et maintes reprises les solutions appropriées à leur situation et à celle de leur communauté. Avec le soutien nécessaire, les enfants et les jeunes peuvent faire une différence. Au Kosovo par exemple, « Prishtina Buses » est un projet d’action civique organisé par des jeunes pour réduire la pollution de l’atmosphère en milieu urbain et améliorer localement la qualité de vie.84 Le but de cette initiative est de faire augmenter l’usage des transports publics et diminuer celui des voitures particulières en lançant la première plateforme en ligne qui permettra aux résidents de trouver facilement les informations nécessaires sur les possibilités de déplacement qu’offrent les transports publics. Des enfants et des jeunes du monde entier sont déjà occupés à trouver de réelles solutions pour la réduction des risques de catastrophe, la protection de l’environnement, l’amélioration de la qualité de l’eau et de l’air dont dépendent leurs communautés et les problèmes que pose à celles-ci la gestion des déchets. C’est la raison pour laquelle l’UNICEF et d’autres organismes sont explicitement engagés dans des activités de partenariat avec les enfants et les jeunes et qu’ils investissent dans les innovations que ceux-ci apportent. Investir dans la participation et les innovations des enfants et des jeunes ne permet pas seulement de résoudre les problèmes locaux, mais aussi d’améliorer les façons dont nous communiquons et dont nous mettons au point des solutions à l’usage de ces enfants et de ces jeunes ; cet investissement renforce leur compréhension de la démocratie et leur engagement en sa faveur,85 fortifie leur sens d’appartenance citoyenne, leurs aptitudes à la vie quotidienne et leur confiance en eux-mêmes. Les enfants qui participent au travail de réduction des risques de catastrophes dirigé par les jeunes démontrent par exemple une plus grande capacité d’ajustement à ces situations ; leur sentiment de sécurité est renforcé ; leurs connaissances des risques développées ; savoir comment réagir en cas de catastrophe renforce leur sentiment de pouvoir contrôler la situation et de pouvoir survivre.86 Associer les enfants et les jeunes à titre de partenaires leur permet d’acquérir les compétences fondamentales essentielles qui sont nécessaires à l’édification de sociétés durablement viables.

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Crédits photo pour la page de couverture : UNICEF/NYHQ 2004-1408/Giacomo Pirozzi; UNICEF/NYHQ 2008-0568/Adam Dean; UNICEF/NYHQ 2010-2928/Christine Nesbitt; UNICEF/NYHQ 2009-2170/Tom Pietrasik

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