LE DERNIER ROI Sortie le 31 janvier 2007 · CASHBACK est né sous la forme d’un court-métrage de...

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 30 JANVIER/FEVRIER 2007 MULTIPLEX HORIZON 14 CINEMAS LE DERNIER ROI D'ECOSSE De Kévin MacDonald Le 14 février (page 15) CONGORAMA De Philippe Falardeau Le 17 janvier (page 5) INLAND EMPIRE De David Lynch Le 7 février (page 14) LE JOURNAL DE LACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDO ET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN Sortie le 31 janvier 2007

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 30 JANVIER/FEVRIER 2007

MULTIPLEX HORIZON

14 CINEMAS

LE DERNIER ROID'ECOSSEDe Kévin MacDonaldLe 14 février (page 15)

CONGORAMADe Philippe FalardeauLe 17 janvier (page 5)

INLAND EMPIREDe David LynchLe 7 février (page 14)

LE JOURNAL DE L’ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDOET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

Sortie le 31 janvier 2007

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

ELECTION 1Le pouvoir,ils sont prêts à tout pour le gagnerUn film de Johnnie ToAvec Simon Yam, Tony Leung Ka-Fai, Louis Koo, NickCheung, Cheung Siu Fai.Hong-Kong 2006. Durée : 1h41.

Sortie le 3 janvier 2007Sélection Officielle - Cannes 2006

SynopsisQuand la plus ancienne triade de Hong-Kong se choisit un nouveauchef, les deux clans mafieux qui tiennent la ville s’affrontent. Tous lescoups sont permis : machinations, trahisons, violence.D’autant que chaque clan soupçonne l’autre d’avoir volé le Sceptre àtête de dragon, symbole de pouvoir absolu.

« ambitions et convoitises régentent tout. C’est par le biais de l’implacablerivalité entre deux prétendants au rôle de leader que nous observons laperte des traditions et des valeurs de discipline, anéanties par l’ambitionet la cupidité. Le film illustre le triste spectacle, et la continuelle répétition,de la corruption des valeurs humaines fondamentales par le pouvoir et lacupidité. »

Johnnie To

Le pouvoir,ils feront tout pour le garder.Hong-Kong 2006. Durée : 1h33.

Sortie nationale le 10 janvier 2007SynopsisLok a été élu, son pouvoir est absolu, Jimmy, un dissident de la triade,veut devenir un homme d’affaires honnête. Les Chinois lui font uneoffre : s’il prend le contrôle de la triade, le commerce avec la Chine luisera ouvert en toute légalité…

Le mot « Triade » est un dérivé pur et simple du mot anglais désignant l’emblèmesacré des anciennes organisations secrètes chinoises, un triangle dont les côtésreprésentent les trois pouvoirs fondamentaux du Ciel, de la Terre et de l’Homme.La triade est née au XVIIe siècle. Il s’agissait à l’époque d’une société secrètedont les membres, liés par un pacte de sang, voulaient chasser la dynastieétrangère Manchou Ch’ing et restaurer l’empire chinois. Elle construisit unsystème complexe de gestes, de langage codé et de symboles qui permettaitaux membres de se reconnaître et d’échapper aux persécutions des Manchous.Au début du XXe siècle et de son cortège de bouleversements pour la Chine,une grande partie de l’activité de la triade migra vers Hong-Kong et à l’étranger.Ses ressources furent mobilisées pour combattre les conquérants étrangers et

les communistes chinois. Mais avec le temps, la mission initiale et les pratiquesusuelles de la Triade disparurent. Les ambitions d’individus et de factions rivalesconduisirent progressivement àune crise profonde du contrôlecentral, et l’organisation sedésintégra pour former descentaines de sociétés distinctes. Apartir de ce moment, les membresdes triades se concentrèrentessentiellement sur leurs proprespréoccupations, souvent minimes.

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

L’édito

Puisque ce nouveau numéro paraîtra dans les premiersjours de janvier, cela me donne l’occasion de vous

adresser, au nom de toute l’équipe du Lido et du Grand Écran, mesmeilleurs vœux pour l’année qui commence. Et, comme vous aimez lecinéma et les films de qualité, j’espère que de ce côté-là vous serezégalement comblés.

Pour certains, le passage à l’an neuf s’accompagne de bonnesrésolutions. Pour nous, il conviendra simplement de continuer ceque nous essayons de vous proposer depuis un bon moment : unegrande diversité d’œuvres venues d’un panel de pays qui ne cessede s’élargir. Bien sûr, les productions indépendantes américainesou les films d’auteurs français auront toujours leur place sur nosécrans. Mais nous nous réjouissons de constater que le nombre defilms européens (hors hexagone) ne cesse de croître, que le cinémaasiatique est devenu de plus en plus incontournable grâce à l’apportde pays tels que la Chine ou Hong Kong et, surtout qu’il existe pleind’objets filmiques (pas toujours bien identifiés, par la majoritédes cinéphiles, avant leurs sorties) qui nous arrivent de tous lescoins du monde pour satisfaire notre soif de connaissances et dedécouverte d’autres cultures, d’autres langages, d’autres façons deraconter des histoires. Bien que certaines de ces œuvres puissentêtre présentées au Multiplex Grand Écran, le Lido est, et restera,l’antre réservé en priorité à ce cinéma. Nous tenons ici à rassurertous ceux qui nous posent régulièrement la question : le Lido n’estaucunement voué à disparaître lors de l’ouverture du nouveau sited’Ester. Bien évidemment, le Mulitplex Grand Écran du centrecontinuera lui aussi à exister et à vous accueillir.

Bonne lecture et à bientôt dans nos salles obscures.B. PENIN

INFOS LIDO• Prix des places:

5 € séances de 15 h à 18 h

5,5 € le mercredi soir pour tous

6 € tarif unique pour les autresséances

2,5 € pour le cinéma des enfants

Carte “Cinéphile” 6 places valables60 jours pour 26 €

Carte “Cinévore” 10 places valables90 jours pour 33 €

INFOS GRAND ECRAN• Prix des places:

5 € chaque jour à la premièreséance

6 € Tarif réduit- le mercredi pour tous- pour les étudiants* àtoutes les séances

- famille nombreuse*

8 € Tarif normal2,5 € pour le cinéma des enfants

Cartes d’abonnement:- abonnement GRAND ECRAN

6 places pour 32,5 €valables 60 jours

(soit 5,25 € la place + 1 € de frais de gestion)

- abonnement UGC ILLIMITE

18 € /mois**renseignements en caisse

Toutes ces informations sont donnéesà titre indicatif, sous réserved’éventuelles modifications

Changements de tarifs prévus au 1-2-07

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Face au GÉANT

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

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CASHBACK

AVANT-PREMIERE

Le jeudi 10 janvier à 20 h

Au Multiplex Grand Ecran

Un film de Sean Ellis.Avec Sean Biggerstaff, Emilia Fox, Shaun Evans,Michelle Ryan.Grande-Bretagne 2006. Durée : 1 h 34.

Sortie le 17 janvier 2007

SynopsisBen Willis, étudiant aux beaux-arts, se fait plaquer par sapetite maie Suzy. Devenu insomniaque suite à cette rupture,il se met à travailler de nuit au supermarché du coin. Là,il fait la connaissance de quelques personnages hauts encouleur qui cultivent, chacun à sa manière, l’art de tromperl’ennui pendant les longues heures de travail.L’art de Ben consiste à imaginer qu’il suspend le temps, cequi lui permet d’apprécier la beauté du monde « en modepause » et des êtres qui le peuplent.Il est particulièrement sensible au charme de Sharon,la discrète caissière qui déteint peut-être la clé de sesinsomnies.

Notes du réalisateur :

« J'ai toujours été obsédé par le caractère insaisissablede la beauté… un instant fugace saisi par l’objectifou par la mémoire visuelle, ce qui la rend inséparablede la notion de temps et de manipulation de temps.C’est cela qui a inspiré CASHBACK et qui m’a donnéenvie d’explorer les thèmes du temps, de la beauté, del’amour perdu, de l’amour nouveau…CASHBACK est né sous la forme d’un court-métrage de18 minutes qui parlait de l’art de gérer l’ennui au fil dehuit longues heures de travail, le tout raconté du pointde vue d’un adolescent rêveur.L’idée m’est venue d’en faire un long-métrage etj’ai laissé mûrir la chose dans ma tête pendantquelques mois. La question principale était : si jedevais recommencer le film à zéro, est-ce que je feraiautrement? La réponse fut non. J’ai donc décidé decompléter ce que j’avais déjà tourné.CASHBACK a fait un sacré chemin depuis avril 2003,lorsque nous avons supplié le directeur du supermarchéSainsbury de Whitechapel de nous accorder quatrenuits pour tourner un court-métrage dans sonmagasin. »

Sean Ellis

Entretien avec Sean Ellis

Vous êtes un photographe internationalement reconnu, vous avezréalisé des clips, des publicités… Est-ce que toutes ces activitésmenaient naturellement à la réalisation d’un long-métrage?Aujourd’hui, grâce à la vidéo, on peut réaliser des films pourrien. Mais quand j’étais jeune, le seul moyen de s’exercer à fairedes films, c’était le processus onéreux du 16 mm. Alors, pourréaliser les images que j’avais en tête, je me suis d’abord tournévers la photographie - bien que le but ait toujours été de devenircinéaste.Mais avez-vous dû apprendre un nouveau métier à l’occasion dela réalisation de CASHBACK?On apprend en faisant, tous les jours, surtout sur un plateau.

Mais ma principale formation a été de regarder des films. J’aitoujours été obsédé par cette question : « pourquoi tel film m’a-t-il plu? ». Dès le plus jeune âge, je notais dans un cahier cequi m’avait séduit, que ce soit la manière de filmer, les effetsspéciaux, ou même le générique.

Pour une première, vous signez en plus le scénario …Je ne suis pas un scénariste. Mon désir d’écriture est venudu fait que je ne lisais rien qui m’intéresse. Quelqu’un m’aalors dit : « pourquoi n’écris-tu pas toi-même? ». C’est ce quej’ai fait. Mais n’étant pas écrivain, j’ai besoin de visualisermentalement l’intégralité du film avant de le coucher sur papier.C’est ma façon de procéder, un peu laborieuse, étrange.

Ce film s’est monté incroyablement vite…Ayant réalisé le court-métrage (NDR: qui a été intégré dansle film), je me demandais comment j’allais développer cettehistoire pour en faire un long. Une fois trouvé le début et la fin,je me suis dit : « A partir de maintenant, j’écris dix pages parjour ». Du coup l’écriture en elle-même a pris sept jours.

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ZOOM n° 16 - JANVIER-FEVRIER 2004ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

PHILIPPE FALARDEAU RéalisateurAprès des études en sciences politiques etrelations internationales, Philippe Falardeauest choisi comme candidat à la « Coursedestination monde », diffusée sur RadioCanada en 1993. Il réalise 20 courts-métrageset remporte le premier prix.En 1995, il coscénarise avec le réalisateurJacques Godbout LE SORT DE L’AMERIQUE, un documentaireproduit avec le soutien de l’Office National du Film. Deux ans plus

tard, il réalise PATE CHINOIS, un documentaire sur l’immigrationchinoise au Canada. Le film est présenté au Festival des films dumonde de Montréal et remporte le prix du meilleur scénario auYorkton Film Festival.En 2000, il réalise son premier long-métrage de fiction, LA MOITIEGAUCHE DU FRIGO, qui obtient un vif succès au Canada et dansde nombreux festivals tels Rotterdam, Londres, Paris, Seattle,Vancouver et Montréal. Le film remporte également le Prix City TVdu meilleur premier long-métrage canadien au Festival de Torontoet le prix Claude Jutra aux Canadian Genie Awards.CONGORAMA est son deuxième long-métrage.

Sélection officielle en compétition - Cinéastes du présent59e Festival international du film de Locarnoun film de Florence ColombaniAvec Sarah Pratt, Clément Sibony,et Philippe Morier-GenoudFrance 2006 Durée 1h17

SynopsisSophie a quitté son pays natal, les Etats-Unis, après undrame secret.À Paris, elle partage son temps entre une salle d’opéra, où elle estl’habilleuse d’une grande cantatrice suédoise, et le théâtre amateur.David, son metteur en scène, la pousse dans ses retranchements ellene peut refuser, aussi obstinément, de vivre et d’aimer à nouveau. Peuà peu, Sophie se laisse troubler par son discours, et émouvoir par lesjeux amoureux et l’atmosphère sensuelle de l’opéra sur lequel elletravaille, « Le Chevalier à la Rose » de Richard Strauss. Après chaquereprésentation, Sophie aperçoit un jeune homme silencieux, Valentin.Elle est persuadée qu’il vient pour la belle cantatrice. Mais un jour,il lui adresse la parole, et Sophie devient enfin actrice de sa proprehistoire.

A propos du Chevalier à la RoseLe Chevalier à la Rose (1910) est sans doute l’opérale plus célèbre de Richard Strauss (1864-1949).C’est aussi le sommet de la collaboration du compositeur avec legrand dramaturge autrichien Hugo Von Hofmannsthal (1874-1929).

L’intrigueLa Maréchale, une femme mariée, a une liaison passionnée avecun tout jeune homme, Octavian, qu’elle surnomme Quinquin. DansL’Etrangère, on entend un extrait de leur duo amoureux quand ondécouvre les coulisses de l’opéra pour la première fois.Octavian est chargé par sa maîtresse de remplir une coutumeviennoise en présentant une rose d’argent à une jeune fille,Sophie, le jour de ses fiançailles avec le Baron Ochs. Octaviantombe amoureux de la jeune fille au premier regard - c’est le duode la Présentation de la Rose, qui bouleverse tant l’héroïne deL’Etrangère, notre Sophie.Octavian n’a dès lors plus qu’une idée en tête : arracher Sophieà son promis. Il emploie divers subterfuges dans ce but, et envient notamment à se travestir en jeune paysanne. Au terme del’opéra, il parvient enfin à briser ce couple, et conquiert Sophie.Dans le déchirant trio final, que l’on voit à la fin de L’Etrangère, laMaréchale renonce à celui qu’elle aime pour faire son bonheur etlaisse donc Octavian à la jeune« étrangère », Sophie.

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SORTIE10 JANVIER

2007

CONGORAMA OLIVIER GOURMETCannes, 26 mai 2002 : le prixd’interprétation masculine du 54e festivalde Cannes est décerné à Olivier Gourmetpour sa prestation bouleversante dansLE FILS des frères Dardenne. Outre lareconnaissance plus large d’un comédienwallon révélé sur le tard, sa fidélité à ceuxqui lui donnèrent sa première vraie chanceau cinéma — dans LA PROMESSE,quelques années plus tôt — se voit dumême coup récompensé. Né le 22 juillet1963 à Namur, Olivier Gourmet trouve dans le théâtre un moyen d’échapper à l’ennuiéprouvé sur les bancs de l’école.Journaliste ou comédien, il hésite au moment de choisir sa voie, mais intègrefinalement le Conservatoire de Liège, où il reste deux ans avant de rejoindre la Francepour suivre les cours de Patrice Chéreau à l’école du Théâtre des Amandiers deNanterre. Il débute sur scène au Théâtre du Parc à Bruxelles avec un petit rôle dansLe Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1988, et enchaîne ensuite avec L’Annoncefaite à Marie de Paul Claudel et Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac en1991. À l’écran, on le découvre dans LA PROMESSE, où il incarne un personnagequi exploite des travailleurs clandestins, en conflit avec son fils adolescent. Unefructueuse collaboration se met en place avec Jean-Pierre et Luc Dardenne, qui sepoursuit avec ROSETTA et LE FILS.

Parmi les autres cinéastes avec lesquels il travaille, citons : Jacques Audiard (SURMES LEVRES), Jean-Pierre Sinapi (NATIONALE 7), Denis Podalydès (LEMYSTERE DE LA CHAMBRE JAUNE), Michael Haneke (LE TEMPS DESLOUPS), Arnaud des Pallières (ADIEU), Costa-Gavras (LE COUPERET). OlivierGourmet ne délaisse pas le théâtre, jouant Tourgueniev, La Provinciale en 1997,Racine, Andromaque en 1997 ou Claudel, Le Partage de midi en 1999.Il ne perd pas de vue ses racines et habite la campagne belge, à Mirwart où il a reprisla gestion de l’hôtel-restaurant de ses parents…

un film de PHILIPPE FALARDEAU avec OLIVIERGOURMET, PAUL AHMARANI, JEAN-PIERRE CASSELdans le rôle de Hervé et CLAUDIA TAGBOCanada, Belgique, France 2006.Durée 1h45

Meilleur Film CanadienATLANTIC FILM FESTIVAL 2006SYNOPSISMichel, inventeur belge, fils d’un écrivain, marié à une réfugiée congolaise etpère d’un futur champion de tennis, apprend à l’âge de 42 ans qu’il a été adoptéet qu’il est né dans une grange du petit village de Sainte-Cécile, au Québec.Il décide de partir au Canada à la recherche de ses parents biologiques. Là-bas,il rencontre Louis au volant d’une voiture à moteur hybride. Sur la route quiles ramène à Montréal, un accident changera leur vie et l’avenir de l’industrieautomobile. Bienvenue dans le Congorama.

SORTIE17 JANVIER

2007

L’étrangère

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

TAHITI, retour au paradis

2 séances exceptionnelles uniques à LimogesLe jeudi 25 janvier 2007 à 14h30 et à 20 h

Réservation des places aux caisses du Multiplex Grand Ecran

Un film de Corneliu PorumboiuAvec Mircea Andreescu, Teo Corban, Ion Sapdaru.Roumanie 2006. Durée : 1h29.

Camera d’Or - Cannes 2006Label Europa Cinémas 2006

Sortie nationale le 10 janvier 2007

SynopsisTout le pays a regardé en live à la télévision les foules encolère forçant le dictateur roumain Ceausescu à quitterBucarest en hélicoptère.Dans une ville paisible à l’est de la capitale, seize ansaprès ce jour historique, le propriétaire d’une chaîne detélévision locale demande à deux invités de partagerleurs instants de gloire révolutionnaire. Le premier est unvieux retraité, Père Noël à ses heures ; l’autre, professeurd’histoire qui vient de dépenser tout son salaire pouréponger ses dettes de boisson. Ensemble, ils vont seremémorer le jour où ils ont envahi la mairie en criant :« à bas Ceausescu! ». Mais les téléspectateurs, quiinterviennent au téléphone, réfutent les prétendus faitsglorieux de ces héros : peut-être étaient-ils en train de sesaouler au bar ou de préparer Noël, plutôt que de jouerles rebelles dans les rues?

Les événements dont débattent les personnages de 12:08à l’est de Bucarest remontent à 1989. Nicolae Ceaucescuest au pouvoir en Roumanie depuis 1974, à la tête d’unrégime qui ne laisse aucune place à l’opposition. Maisavec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, sesjours semblent comptés. Il est réélu à la tête du PartiCommuniste le 24 novembre, mais à partir de la mi-décembre, des dizaines de milliers de manifestants défilentà Timisoara. La Securitate (les services secrets roumains)tire sur la foule, faisant plusieurs morts. Le 22 décembre,à 12h08 (l’heure à laquelle le titre fait référence), alors quel’armée s’est rangée aux côtés des manifestants, le coupleCeaucescu est évacué par hélicoptère. Le 25 décembre,ils seront condamnés à mort par un tribunal militaire etexécutés le jour même. De nombreuses interrogationssubsistent sur l’ensemble de ces événements, qu’ils’agisse de l’implication du KGB et de la CIA ou du rôlejoué par les médias — les téléspectateurs du monde entierdécouvrirent avec effroi les images d’un charnier composéde victimes de la Révolution, mais on apprit plus tard qu’ils’agissait là d’un bidonnage.

Un jury composé de quatre exploitants membres du réseau a remis le prixLabel Europa Cinémas lors de la cérémonie de clôture de la Quinzaine desRéalisateurs.

12:08 à l’Est de Bucarest a été produit, écrit et réalisé par CorneliuPorumboiu. Ce jeune cinéaste né en 1975 avait auparavant réalisé deuxcourts métrages primés dans de nombreux festivals, Calatorie la oras (A Tripto the City) et Visul lui Liviu (Liviu’s Dream).

En décernant ce prix, les exploitants d’Europa Cinemas marquent leurattachement au renouveau des cinématographies d’Europe centrale etorientale, particulièrement mises à l’honneur lors de cette 59e édition duFestival de Cannes.

Le jury a ainsi justifié son choix : « 12:08 à l’Est de Bucarest est une comédieoriginale et attachante, dont les thèmes universels toucheront le public. Iltraite de questions importantes avec humour et efficacité. Nous sommesheureux d’avoir découvert un nouveau réalisateur européen en provenanced’un pays qui fera bientôt partie de l’Union européenne ».

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Présenté par

ANTOINE

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

8e festival Télérama

Téér mfestival

Les horaires

Du 17 au 23 janvier 20077 jours - 7 films - tarif unique 3 €*

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* sur présentation du “pass” Télérama

Chaque année qui commence nous donne l’occasion de jeter un coup d’œildans le rétro pour y retrouver ce qui s’est fait de mieux dans le domaine del’Art et Essai l’année précédente. Tout cela organisé conjointement avecle journal préféré de bon nombre de cinéphiles : Télérama, et l’AssociationFrançaise des Cinémas d’Art et d’Essai (AFCAE). Cette fois encore, parmiles douze films présélectionnés nous aurons à l’affiche sept titres à lafois représentatifs de la diversité, de la qualité, de la richesse du cinémad’auteur. Nous essayons toujours de vous présenter un ou deux inéditss’il en existe dans la présélection. Vous pourrez donc, enfin, voir LA MORTDE DANTE LAZARESCU que certains d’entre vous, clients du Lido, nousont beaucoup réclamé. Parmi les 7 films à l’affiche durant cette semaine,certains ont déjà été de vrais et francs succès (VOLVER, LE VENT SE LEVE)et nous aurons plaisir à les revoir. D’autres moins « porteurs » méritentpourtant toute notre attention et assurément une audience plus importanteque ce que leur première diffusion avait permis. Ce festival offre donc uneseconde chance à ces œuvres, mais il vous offre à vous tous la possibilitéde ne pas passer à côté de ces films qui valent vraiment le coup d’être vus.Parmi ceux-ci figurent nos deux chouchous à nous, à savoir : C.R.A.Z.Y.que nous vous avions chaudement recommandé au printemps dernier et,LITTLE MISS SUNSHINE une production américaine indépendante qui a suséduire les festivaliers de Deauville et les cinéphiles durant de nombreusessemaines à la rentrée.Nul doute que vous serez une fois de plus très nombreux à fréquenterle Lido durant ce festival, alors n’oubliez pas, pour faciliter votre accèsà la salle, de vous munir de votre bon découpé dans Télérama dûmentrempli, il vous permettra d’obtenir le fameux « Pass » et donc des places àseulement 3 €uros.

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Mer 17 Jeu 18 Ven 19 Sam 20 Dim 21 Lun 22 Mar 231 - C.R.A.Z.Y. (2h09) 20h 17h40 15h 22h20

2 - VOLVER VO (2h01) 22h20 15h 20h 17h403 - LITTLE MISS SUNSHINE VO (1h40) 20h 18h 22h20 18h

4 - LA MORT DE DANTE LAZARESCU VO (2h34) 22h40 15h 19h55 15h5 - LE VENT SE LEVE VO (2h04) 15h 17h40 20h 22h306 - LE PRESSENTIMENT (1h40) 18h 22h15 15h 20h

7 - LA RAISON DU PLUS FAIBLE (1h56) 20h 15h 22h20 17h45

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Lundi 15 janvier 2007 à 20 HSoirée exceptionnelle :

Présentation de 8 films français sélectionnésdans de nombreux festivals internationaux.

Tarif unique 4 €

FENÊTRE SUR COURTS

• LE BAISER de Stefan le Lay (4’-France 2005)Une jeune femme a rendez-vous avec un jeune homme pour échanger un premier baiser.Mais un incident purement cinématographique empêchera à jamais la concrétisation de leur amour.

• WE ARE WINNING DON’T FORGET de Jean-Gabriel Périot (6’-France 2005)Le travail est un droit, sa représentation une valeur ; l’absence de droits déclenche desexclamations, des confrontations, des frictions. La lutte des classes est toujours bien présente, plusque jamais, et elle s’organise…

• LE MARIN ACEPHALE de Lorenzo Recio (19’-France)Un marin est passionnément amoureux de deux sœurs. Mais pour pouvoir se marier avec l’uned’elle, Maria doit d’abord assassiner l’autre, Rebecca.

• ROSA de Blandine Lenoir (23’- France)« Ma Rosa chérie, c’est pas contre toi mais tu vois bien : toutes les deux, on travaille pas beaucoup.Alors on va te trouver une dame formidable qui va s’occuper de toi. Ca va bien se passer tu vasvoir… »

• LES VOLETS de Lyèce Boukhitine (12’-France)Lors d’un tournage, les volets clos d’une maison défigurent le cadre du réalisateur. Jeanne, larégisseuse, est chargée d’aller les ouvrir.

• GRATTE-PAPIER de Guillaume Martinez (8’-France)Une étincelle d’espoir inattendue dans la grisaille journalière du métro parisien.

• DU SOLEIL EN HIVER de Samuel Collardey (17’-France)Michel, éleveur en Franche Comté, profite du calme de l’hiver pour passer du temps avec sonapprenti Francis. Une solide amitié va les lier.

• A L’EPOQUE… de Nadine Buss (8’-France)Rares doivent être les Allemands venus se réfugier en France à la libération. C’est le cas de monpère. Son cauchemar : que quelqu’un apprenne sa nationalité.

Lundi 19 février à 20H2 films tournés en région

Tarif unique 4 €

LARMANDIE de Fabienne Roumet (20’-France 2006)Avec Emilien Gobard, Laurie Lefret, Jean-Michel Fête.Ludo aimerai que les filles soient toujours sages comme des images. Cécile,elle, s’ennuie ferme et aimerai faire sortir son cousin de sa grange pours’amuser un peu. A chacun son point de vue, mais si l’on n’y prends pasgarde, on oublie vite que l’on ne regarde pas tous les choses du même côtéet on risque de se mettre la tête à l’envers. La chute peut, alors, être brutale.

Le tournage de ce film s’est déroulé du 25 juin au 2 juillet 2005 en Corrèze (Ste Féréole, Moustier Ventadour et Sadroc).

SOIR BLEU de Arnaud Benoliel (16’-France 2006)Avec Claire Aimard, Julien Baumgartner, Caroline Beaune, Olivier Vermont.Une grande maison entourée de champs de blé, un peu à l’écart de la ville.Eloïse, une enfant de dix ans y vit seule avec sa mère. Son grand frère,toujours loin et absent, est venu leur rendre visite. Il doit repartir dans la nuit.A la suite d’une dispute ente son frère et sa mère, Eloïse part se réfugier dansla nature.Au cours de son errance, elle sera témoin d’un grave accident de la route.

Le tournage s’est effectué du 3au 7 juillet 2006 en Haute-Vienne àLimoges et ses environs (Nexon, Château de Ligoure, La Jonchère StMaurice).

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

SORTIE17 JANVIER

2007

Réalisé par Nicholas HytnerAvec Richard Griffiths,Frances de la Tour,Samuel AndersonFilm britannique. 2005.Durée 1 h 52.

HISTORYBOYS

La pièce avant le filmThe History Boys est l’adaptation cinématographique de lapièce de théâtre homonyme d’Alan Bennett. Cette pièce s’estjouée pour la première fois en mai 2004 au Lyttelton Théâtre deLondres. Devant son incroyable succès, une tournée nationalea été organisée et l’idée d’un film reprenant la pièce est née. Lefilm reprend le casting original de la pièce.

Une seconde collaboration fructueuseThe History Boys est la seconde collaboration d’Alan Bennettet de Nicholas Hytner. Les deux hommes avaient déjà travailléensemble, en 1995, sur l’adaptation cinématographique de lapièce de Bennett, La Folie du Roi George.

Une tournée internationaleEn février 2006, la pièce d’Alan Bennett s’est jouée à Hong Konget fut présentée au Festival International d’Arts de la NouvelleZélande qui s’est déroulé à Wellington. The History Boys fut

ensuite présentée à Sydney entre le 4 mars et le 8 avril 2006. Surfant sur la vague du succès, les huit garçons del’histoire jouèrent à Broadway le 23 avril 2006 avant de redémarrer une nouvelle tournée britannique le 31 août 2006.

Une pièce six fois récompenséeEn 2006, la pièce d’Alan Bennett a été nominée aux Tony Awards (l’équivalent des Césars) dans sept catégories. TheHistory Boys a remporté six Tonys dont celui de la meilleure pièce, du meilleur réalisateur (Nicholas Hytner), du meilleuracteur (Richard Griffiths), du meilleur second rôle féminin (Frances de la Tour), du meilleur décor et du meilleur éclairage.

SYNOPSISDans le nord de l’Angleterre, au débutdes années 80, Akthar, Crowther, Dakin,Lockwood, Posner, Rudge, Scripps et Timmssont lycéens à Cutler.Grâce à leurs excellents résultats en Histoire,ils sont l’objet de toutes les attentions dudirecteur de l’école qui compte bien les faireintégrer Oxford ou Cambridge.Pour augmenter les chances de succès des« History Boys », le directeur recrute Irwinavec pour mission d’entraîner ces élèvesd’exception aux concours qui les attendent?

SORTIE24 JANVIER

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DOL ouLA VALLEE

DES TAMBOURS

Hiner SaleemC’est en feuilletant un recueil de poésieillustré, puis plus tard grâce à la télévision,qu’Hiner Saleem se découvre une passionpour les images. À 17 ans, il est obligé defuir son pays pour échapper à l’oppression de Saddam Hussein.Pendant la guerre du Koweït, il réussit cependant à retournerchez lui et en profite pour tourner en 16 mm les images de sonpremier film, dans lequel il fait jouer son frère et son père, Un boutde frontière, mais les bombardements l’empêchent d’acheverce premier essai. De retour en Italie, où il avait trouvé exil, GilloPontecorvo souhaite présenter ces images à la Mostra de Veniseen 1992, en tant que « film inachevé ». Heureuse initiative quepermet à Hiner Saleem de trouver les financements pour son filmsuivant, Vive la mariée… et la libération du Kurdistan, danslequel il retrace la vie d’un militant kurde réfugié à Paris.

Il n’a depuis cessé de réaliser des œuvres engagées politiquementpour la reconnaissance des droits du peuple kurde. C’est ainsiqu’il signe en en 1999, un film aux résonances autobiographique,Passeurs de rêves, avant de signer Vodka lemon (2003), quiraconte les péripéties d’un vieil homme tout en témoignantde la misère du peuple kurde vivant en Arménie. En 2005, ilest sélectionné pour la première fois au Festival de Cannes encompétition officielle avec Kilomètre zéro.

Réalisé par Hiner SaleemFilm français. 2006Durée : 1h30.

SYNOPSISL’histoire terribleet magnifique d’unhomme obligéde fuir, le jour deson mariage, leKurdistan turc, etqui, dans cettefuite, sera amené àtraverser le Kurdistan irakien, puis le Kurdistan iranien.

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A PROPOS DU FILM:A PROPOS DU FILM:Nuri Bilge Ceylan sur le fait d'être devant et derrière la caméra :Nuri Bilge Ceylan sur le fait d'être devant et derrière la caméra :« Si j'ai souhaité faire l'acteur, ce n'est pas parce que le« Si j'ai souhaité faire l'acteur, ce n'est pas parce que lefilm raconte ma propre vie, et d'ailleurs il n'est pas du toutfilm raconte ma propre vie, et d'ailleurs il n'est pas du toutautobiographique. C'est juste que j'avais envie de m'essayerautobiographique. C'est juste que j'avais envie de m'essayerà cet exercice. J'ajoute que parfois, il y a des choses qu'onà cet exercice. J'ajoute que parfois, il y a des choses qu'onressent, mais qu'on ne peut pas vraiment expliquer aux autresressent, mais qu'on ne peut pas vraiment expliquer aux autresacteuracteurs… Déjà, j's… Déjà, j'avais souhaité jouer dans Uzak, mais j'aiavais souhaité jouer dans Uzak, mais j'aimanqué de courage.manqué de courage. Cette fois, le fait que nous tournions enCette fois, le fait que nous tournions enHD numérique a permisHD numérique a permis que je saute le pas : on peut tournerque je saute le pas : on peut tournerdavantage, contrôlerdavantage, contrôler avec le moniteur. Sur le plateau, j'avaisavec le moniteur. Sur le plateau, j'avaisparfois tendance à surjouer, parce qu'il n'y avait personneparfois tendance à surjouer, parce qu'il n'y avait personnepour me diriger, mais comme nous avons beaucoup tourné,pour me diriger, mais comme nous avons beaucoup tourné,nous disposions de suffisamment de matériel pour en tirernous disposions de suffisamment de matériel pour en tirerquelque chose. »quelque chose. »

Nuri Bilge Ceylan sur le propos de son film:Nuri Bilge Ceylan sur le propos de son film:« Ce film reflète mon point de vue sur les relations entre les« Ce film reflète mon point de vue sur les relations entre leshommes et les femmes, cela ne concerne pas uniquement lahommes et les femmes, cela ne concerne pas uniquement lasociété turque. Je m'attache à montrer des petites choses,société turque. Je m'attache à montrer des petites choses,car elles ont souvent de lourdes conséquences. Par exemple,car elles ont souvent de lourdes conséquences. Par exemple,lorsqu'un couple se dispute, parfois violemment comme danslorsqu'un couple se dispute, parfois violemment comme dans

le film, on cherche, peut-être par orgueil, à savoir ce qui étaitle film, on cherche, peut-être par orgueil, à savoir ce qui étaità l'origine de la dispute. Mais souvent, c'est quelque choseà l'origine de la dispute. Mais souvent, c'est quelque chosequ'on ne peut pas deviner, c'est un détail sans importance. »qu'on ne peut pas deviner, c'est un détail sans importance. »

Nuri Bilge Ceylan à propos du travail sur le son :Nuri Bilge Ceylan à propos du travail sur le son :« J'aime être réaliste concernant l'image, mais pas concernant« J'aime être réaliste concernant l'image, mais pas concernantle son. Car les oreilles sont sélectives, on n'entend que cele son. Car les oreilles sont sélectives, on n'entend que cequ'on veut bien entendre. Je trouve que souvent, au cinéma,qu'on veut bien entendre. Je trouve que souvent, au cinéma,les sons prétendument "réalistes" n'ont pas l'air très réels.les sons prétendument "réalistes" n'ont pas l'air très réels.C'est pourquoi tous les sons ont été créés après le tournage,C'est pourquoi tous les sons ont été créés après le tournage,et même après le montage. Ce travail sur le son a duré deuxet même après le montage. Ce travail sur le son a duré deuxmois. »mois. »

Fabienne Vonier (productrice et distributrice du film) sur leFabienne Vonier (productrice et distributrice du film) sur lecinéma de Nuri Bilge Ceylan :cinéma de Nuri Bilge Ceylan :« J'ai trouvé chez Nuri Bilge Ceylan la même passion que chez« J'ai trouvé chez Nuri Bilge Ceylan la même passion que chezdeux auteurs dont j'ai été nourrie : Bergman et Antonioni. L'undeux auteurs dont j'ai été nourrie : Bergman et Antonioni. L'unest scandinave, l'autre est italien, Ceylan est turc. Mais tousest scandinave, l'autre est italien, Ceylan est turc. Mais toustroistrois parlent de la même chose, de ce que nous ressentonsparlent de la même chose, de ce que nous ressentonschacchacun dans nos vies, quelle que soit la partie du monde oùun dans nos vies, quelle que soit la partie du monde oùnous vinous vivons. Pour une productrice comme moi, la tâche estvons. Pour une productrice comme moi, la tâche estplus compplus compliquée aujourd'hui en raison de la marchandisationliquée aujourd'hui en raison de la marchandisationdu cinéma.du cinéma. Heureusement, le système français nous permetHeureusement, le système français nous permetd'être cod'être coproducteurs minoritaires sur ce type de film. Je neproducteurs minoritaires sur ce type de film. Je nejuge pasjuge pas les autres types de cinéma, mais il faut laisser uneles autres types de cinéma, mais il faut laisser uneplace à ce cinéma de création, de culture, qui rapproche lesplace à ce cinéma de création, de culture, qui rapproche lesgens. »gens. »

ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

LES PLUS BELLESCROISIÈRES AUTOUR

DU MONDE

Du 14 au 16 janvier au Multiplex GRAND ECRAN

Dimanche 14 à 15 h et 17h30Lun 15 à 14h30, 17h30 et 20 hmar 16 à 14h30, 17h30 et 20 h.

Les Fjords de Norvège, les Caraïbes,la Polynésie: Tahiti, Moorea, BoraBora, les atolls des Tuamotu et safaune sous-marine, la Méditerranée,croisière sur le Nil Sacré à ladécouverte de l’ancienne Egypte.

un film réalisé etcommenté par

Mario INTROIA

LES CLIMATSUn film de Nuri Bilge CeylanAvec Ebru Ceylan, Nuri Bilge Ceylan, Nazan Kirimilis.Turquie 2006. Durée : 1h28.

Sélection OfficielleCannes 2006

Sortie nationalele 17 janvier 2007

Synopsis

L’homme est fait pour être heureux pour des raisonssimples et malheureux pur des raisons plus simplesencore - tout comme il est né pour des raisons simpleset qu’il meurt pour des raisons plus simples encore… Isaet Bahar sont deux êtres seuls, enchaînés par les climatschangeants de leur vie intérieure, à la poursuite d’unbonheur qui ne leur appartient plus.

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IL MANQUEUNE ÉTOILE

G I A N N IA M É L I O(réalisateur)

« Quand j’ai terminé lefilm, j’ai eu l’impressionqu’il s’était fait tout seul,que Vincenzo et Liu Huaexistaient pour de bonquelque part, et que jem’étais contenté d’aller lesdénicher. C’est bon signelorsqu’on ne se souvientplus de la fatigue d’un tournage : « Il manque une étoile » s’est avéréun film difficile à tourner, mais aussi celui qui s’est fait de la manière laplus simple et “naturelle” possible. Je suis parti d’un roman à succès,mais j’ai préféré m’en éloigner et imaginer ce qui pouvait se passerune fois le livre refermé. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de la panne,qui compromet d’emblée le fonctionnement de l’équipement venduaux Chinois, et qui en fait une source potentielle de conflits dont, audépart, le sens nous échappe. D’où le rôle de l’ouvrier dont l’intégritéun peu folle devrait nous faire réfléchir sur l’avenir de ce grand pays.Il est possible que Vincenzo vive avec des valeurs archaïques et quisemblent démodées dans un monde comme le nôtre, mais aussi dansun monde comme la Chine qui, pourtant, devrait faire preuve d’uneprofonde sagesse dépassant de loin ce qu’on est en droit d’attendrede sa modernité, de son rôle pionnier et de sa puissance dansl’économie mondiale… Cet homme hors du commun me fait penserà un Don Quichotte des temps modernes, à un individu qui du jourau lendemain entreprend d’escalader une montagne sans savoir cequ’il trouvera au sommet. Vincenzo ressemble à ces personnages defables qui se lancent dans de folles aventures pour sauver la vie desautres et finissent, dans la mesure du possible, par sauver la leur.Il y a quelque chose d’inéluctable dans le voyage de cet italien enChine, et dans sa rencontre avec la jeune Liu Hua qui lui fait découvrirla tendresse. Il s’agit au départ d’un parcours semé d’embûches,mais qui s’avère en réalité un périple libérateur et rassérénant ».

Réalisé par Gianni AmelioAvec Sergio Castellitto, Zing ThouItalie 2006.Durée : 1h 40min.

SYNOPSIS

Une aciérie italienne est vendue à des industriels chinoisqui désirent emporter dans leur pays l’usine, avectoutes ses pièces, dont son haut-fourneau. VincenzoBunoavolontà, responsable de la maintenance, croitdétecter une importante défaillance.Persuadé de la nécessité professionnelle de réparer ledommage, mu par une honnêteté morale inébranlable,Vincenzo va entreprendre un périple à travers la Chinemoderne donnant à sa quête éthique un sens aigu de ladimension humaine, tel un Don Quichotte des tempsmodernes.Dans ses pérégrinations et plongé dans un mondeétranger parfois amical, parfois hostile, il rencontrerason Sancho Pansa sous les traits d’une jeune Chinoise,guide tantôt éclairé, tantôt égaré, qui l’accompagneraau cœur du pays des contradictions, communisteet capitaliste, riche et misérable, avant-gardiste etrétrograde.Vincenzo et Liu Hua, à travers ce road movie dansla Chine d’aujourd’hui, feront leur cet adage ancien :« l’insensé voyage toute sa vie, le sage connaîtl’importance du moindre de ses pas ».

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LES

AMBITIEUXSynopsisJulien est un jeune auteur qui rêve d’être édité. Il réussit à obtenir unrendez-vous avec une éditrice redoutable Judith Zahn. Celle-ci ne luireconnaît aucun talent mais le trouve à son goût. Il se laisse séduireet devient son amant. Un soir, par curiosité, il fouille dans ses affaireset découvre une histoire qui le passionne, l’histoire du père de Judith,révolutionnaire des années 70 mort au combat en Amérique du Sud.Julien décide d’en faire un livre sans rien en dire à Judith. Quand il luimontre le manuscrit, elle se sent volée, trahie… Elle lui interdit de lepublier et rompt avec lui. Il passe outre. Le livre est un énorme succès.Furieuse, Judith se sert d’un stratagème pour faire tomber Julien. Maissa vengeance accomplie, elle ne la savoure pas comme elle l’espérait…

Un film de Catherine CORSINIAvec Karin VIARDEric CARAVACAJacques WEBERGilles COHENFrance 2005Durée : 1h30

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Judith, Julien, deux personnages aux caractères bien trempés, contradictoires, se jaugent,s'attirent, se repoussent.Emporté par son envie de réussite, il lui ment les yeux dans les yeux. Désireuse de rester la plusforte, elle ne se dévoile jamais complètement. Ils se livrent bataille, se piègent, croient se jouerl'un de l'autre. Mais quand ils finissent d'en rire voilà qu'elle pleure. J’aime les comédies. J’aimeles mélodrames. J’avais très envie de retrouver Karin Viard, mais je voulais lui proposer un rôlequi lui aille comme un gant et qui explore d’autres voies que celles que nous avions parcouruesensemble dans La Nouvelle Eve. J'ai cherché à faire un vrai film de couple. Couple d'acteurs,couple d'amoureux. J'ai voulu une comédie contemporaine qui ait à la fois de la légèreté maisaussi de la profondeur et de la gravité sur les thèmes du pouvoir, de la légitimité, de l'engagement.

Catherine Corsini

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

Réalisé par PichaFilm français. 2005. Durée : 1h 22 min.

SYNOPSIS

Résumons-nous. Blanche-Neige a étéressuscitée d'un smack par le Prince Charmant. Sur ce, ils semarièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Fin del'histoire. Ce qui est, admettons-le, un peu hâtif.Reprenons. Ils se marient. Et puis après ?Après, une pseudo Bonne Fée plus très fraîche rapplique dare-dare dans le paysage. Elle en pince sévère pour le Prince, c'estrien de le dire. Elle le veut, elle l'aura, morbleu. Un revers debaguette magique et voilà qu'apparaît la Belle au Bois Dormant.Dormant donc.Le Prince Charmant, obligeant, la réveille d'un baiser. Funesteerreur. Dès lors, rien ne va plus : la chasse à la Blanche Neigeest déclarée ouverte, Cendrillondéboule au débotté, les SeptNains s'énervent tout vert et unogre gravement sous-alimentémet les orteils dans le plat. Déjà,on soupçonne le rififi olympique,le conte de fées qui part enquenouille…

Picha de son vrai nom Jean-Paul Walravens (né le2 juillet 1942 à Bruxelles, Belgique) est un réalisateurde film d'animation belge.

Il collabore à partir de 1960 à plusieurs publications (La LibreBelgique, Pan, Hara-Kiri, The New York Times,...) en tantque caricaturiste et dessinateur de presse. Il publie plusieursrecueils de ses dessins et réalise de nombreux dessins animéspublicitaires.Il crée plusieurs longs métrages d'animation satyriques restéscélèbres, comme La honte de la jungle en 1975, Le Chaînonmanquant en 1980, Le Big Bang en 1984 ainsi que diversesséries animées pour la télévision. (zoolympics en 1991, zoocupen 1993, et les jules… chiennes de vie en 1997).

Il joue, en 1985, dans le court Requiem pour un fumeur deFrédéric Sojcher, avec Serge Gainsbourg et Bernard Lavilliers.

Réalisé par Jean-Stephane BronAvec Aurore Clément, Jean-Luc Bideau, Cyril TroleyFrance 2006.Durée : 1h 35min.

SYNOPSIS

Vinh, réfugié boat-people,adopté 20 ans plus tôt par une famille suisse, va semarier.Sa mère naturelle, restée au Vietnam, saisit l'occasionpour faire le voyage et rencontrer la famille si parfaitequi a aimé et élevé son fils.Mais il y a déjà bien longtemps que cette famille a éclaté et qu'ilsne se supportent plus les uns et les autres. La visite inattendue deMadame Nguyen va mettre tout le monde en émoi. Il va falloirse replonger pour quelques jours dans les rôles oubliés de père,d'épouse, de frère et de sœur… Redevenir une famille idéale, aimanteet complice, pour jouer une fragile comédie du bonheur.

MON FRÈRESE MARIE

ENTRETIEN AVEC JEAN-STEPHANE BRON (réalisateur)

Entré en cinéma par la porte du documentaire, vousEntré en cinéma par la porte du documentaire, voussignez votre premier long-métrage de fiction avec Monsignez votre premier long-métrage de fiction avec Monfrère se marie. Quelles réflexions vous inspirent cettefrère se marie. Quelles réflexions vous inspirent cettepremière expérience?première expérience?Jusqu'ici, j'avais travaillé avec des « héros du réel »,avec lesquels tout repose sur la confiance mutuelle pouraccéder à l'intimité et construire des personnages. Avecla fiction, j'ai découvert le rapport aux acteurs et les rusesbienveillantes qu'il faut parfois déployer avec eux pour êtredans le « vrai ». Dans Mon frère se marie, il s'agissait moinsd'incarner un personnage, que d'être un personnage. Jeme suis donc efforcé de tous les regarder non seulementcomme des acteurs, mais aussi comme des personnes, etde les amener à un rapport d'authenticité avec eux-mêmes.Comme documentariste, j'avais sans doute le sentiment

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de devoir prouver quelque chose dans ma relation auxcomédiens et j'ai mis une grande partie de mon énergie dansla direction d'acteur, pour effacer les artifices, traquer lesfausses notes, effacer le jeu. J'étais obsédé, d'une manièreun peu pathologique, par le fait que tout sonne juste. Quele spectateur ait un accès direct à une réalité très brute dessentiments.

Au final, comment définissez-vous le genre du film?Au final, comment définissez-vous le genre du film?

Je dirais que c'est un drame qui prête parfois à rire. Ou unecomédie qui prête parfois à pleurer. Du moins, un comiquede catastrophe. Très concrètement, il y a pas mal de chosesqui se cassent et qui tombent dans Mon frère se marie etd'autres, sur un autre plan - un plan plus émotionnel - qui seréparent. Oscar Wilde disait : « Pour faire pleurer le lecteur,il faut l'avoir fait rire » et j'ai essayé d'emprunter cette voie.Avec la comédie, je craignais qu'un propos auquel je tenaisbeaucoup se retrouve éjecté par les ressorts comiques. Peut-être que cette préoccupation est un péché de jeunesse…Il y a indéniablement un glissement vers la fin du film, unglissement vers quelque chose qui est moins de l'ordredu récit que de la sensation. La fin de la fête, le son dutéléphérique, la montagne, le vent, le brouillard… Le tempsse suspend pour mobiliser d'autres types d'émotions, desémotions plus ténues, plus intérieures.

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BLANCHE-NEIGE… LA SUITE

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A propos d’une approche différente de Molière parLaurent Tirard et Grégoire Vigneron (scénariste)

Laurent Tirard : « Il existe différents types de biographies surMolière. Certaines sont très documentées mais un peu froides,presque clinique. La biographie très romancée de Mikhaïl Boulgakovfait grogner beaucoup d’historiens mais elle nous a donné unéclairage beaucoup plus humain sur le personnage. Les biographiesont souvent le défaut de vouloir absolument mettre en valeur lepersonnage, les biographies créent une distance et nous empêchentde nous attacher à lui humainement. En revanche, ses défauts,

sa faible capacité àl’autodérision, son côtéun peu caractériel, salâcheté, le descendentun peu de son piédestalet le rapproche denous. »Grégoire Vigneronajoute : « Notreambition n’était pasde faire une thèse surMolière. Notre histoireest une fiction, maisdirectement inspiréede son esprit et de son

travail. Il a quand même été réellement jeté en prison pour dettes, etc’est ensuite qu’il a disparu… »L. Tirard reprend : « Les biographies des années 50 parlent d’unedisparition de plusieurs mois. Même si ce fait est aujourd’hui parfoisremis en cause, nous avons choisi de nous intéresser à cette périodedécisive qui survient au moment même où Molière affronte son pireéchec de tragédien, juste avant son grand départ pour la tournéeen province qui marquera le véritable début de son envol. De cemystère, de cette absence, nous avons décidé de faire le cœur dufilm. Nous avons également cherché à nous imprégner de son œuvreen relisant tout, en analysant chaque scène. C’était un vrai plaisirparce que nous retournions ainsi vers la pure comédie et nous avonscommencé à comprendre la mécanique de ses pièces ».G. Vigneron explique : « Pour appréhender un personnage commeMolière, il faut oublier son poids historique. C’est d’abord un héroscomme nous les aimons. Il est en plus surpuissant et ultra prolifique,il a quand même écrit le Tartuffe en deux semaines ! À côté de cela,il est aussi un peu lâche. Il y a à ce propos une anecdote savoureuse.Beaucoup de gens se reconnaissaient dans ses pièces et en étaientsouvent blessés. Un jour dans les couloirs de Versailles, un vieuxsoldat croyant s’être reconnu fait semblant de vouloir l’embrasser.Molière approche et le soldat lui déchire la joue sur un desboutons de sa veste ! A l’époque, et dans ces lieux, cela impliquaitnormalement un duel pour le lendemain matin ! Duel que Molièreaurait perdu. Et il est parti en feignant de ne s’apercevoir de rien !Ses préfaces étaient de pures entreprises de flatterie mais il était aussicapable de se mettre les puissants à dos les puissants simplementparce qu’il écrivait sincèrement, avec un mélange d’innocence et despontanéité ! Toutes ses contradictions, ses passions, ses paradoxeslui donne une autre densité que l’image d’icône dans laquelle il estsouvent enfermé. C’était un être vivant, émotif et tout ce qu’il a écritétait d’abord remarquablement senti et observé ».

Un film de Laurent TirardAvec Romain Duris, Fabrice Luchini, LauraMorante, Edouard Baer, Ludivine Sagnier.France 2006. Durée : 2 h.

Sortie nationale le 31 janvier 2007

Synopsis

En 1644, Molière n’a encore quevingt-deux ans. Criblé de dettes etpoursuivi par les huissiers, il s’entête àmonter sur scène des tragédies danslesquelles il est indéniablement mauvais.Et puis un jour, après avoir emprisonné par descréanciers impatients, il disparaît…

ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

SAVEURS FERMIERESMail du Mas Loubier

10, rue de la Céramique - 87100 LimogesTél. 05 55 79 88 51

Ouvert mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 9 h 30 à 19 hSamedi matin de 8 h 30 à 13 h

En direct des fermes voisines : viandes, volailles, charcuteries, légumes et fruitsde saisons, conserves, fromages, produits laitiers, miels etc.

Unique à Limoges: Magasin tenu par les producteurs!

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INLANDEMPIRE

Un film de David Lynch avec LauraDern, Jeremy Irons, Justin Theroux,Harry Dean Stanton.U.S.A. 2006. Durée: 2h52Sélection officielle au Festival deVenise 2006

Sortie nationalele 7 février 2007

SynopsisNous voici plongés dans unehistoire de mystère, l’énigme d’unmonde au cœur des mondes, lesecret d’une femme en proie àl’amour et aux tourments…

Filmographie :● 2006 : Inland empire● 2001 : Mulholland drive● 1998 : Une histoire vraie● 1997 : Lost highway● 1995 : Lumière et compagnie (film collectif)

● 1991 : Twin Peaks● 1990 : Sailor et Lula● 1990 : Mystères à Twin Peaks (série TV)● 1986 : Blue velvet● 1984 : Dune● 1980 : Elephant man● 1976 : Eraserhead

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DAVID LYNCHDavid Lynch est un extraterrestre du Septième Art. Il est néanmoins reconnu par ses pairs et acollectionné les récompenses dès le début de sa carrière. Son deuxième film, Elephant man, aobtenu huit nominations aux Oscars et l'a installé dans la cour des grands.Presque chacune de ses réalisations lui vaut simultanément les foudres de la critique ou letapis d'honneur. Blue Velvet choque certains par sa violence, tandis que d'autres crient augénie. Sailor et Lula, en 1990, lui vaut la Palme d'or au Festival de Cannes.Son univers étrange, souvent dérangeant, l'identifie immédiatement. La musique est très

présente dans ses films,généralement composée parAngelo Badalementi, dont onreconnaît également la pâte,et participe à créer l'ambianceparticulière à Lynch.Virtuose de la mise en scène,il construit souvent ses filmscomme des puzzles, ce quidéroute une partie du publicqui reste hermétique à uncinéma dont le sens n'est pasimmédiatement accessible. Al'instar de Lost highway, délirecauchemardesque, ou encorede Mulholland drive, qui abordele monde hollywoodien sous unangle mystérieux et inquiétant.Son côté profondémenthumaniste ressort parfois,comme dans Une histoire vraiequi tranche avec la tournurequ'avait prise son œuvre.Capable d'être un formidableconteur d'histoire ou au contrairede perdre son spectateur dansles méandres de son imaginaire,David Lynch est un cinéasteà part, dont l'œuvre, trèsesthétique, flirte parfois avec lafolie.

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

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SAVEURS FERMIERESMail du Mas Loubier

10, rue de la Céramique - 87100 LimogesTél. 05 55 79 88 51

Ouvert mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 9h30 à 19 hSamedi matin de 8h30 à 13 h

En direct des fermes voisines : viandes, volailles, charcuteries, légumes et fruitsde saisons, conserves, fromages, produits laitiers, miels etc.

Unique à Limoges: Magasin tenu par les producteurs!

Un film de Kevin Mcdonald.Avec Forest Whitaker, James McAvoy,Kerry Washington, Simon McBurney,Gillian Anderson.Grande-Bretagne / U.S.A. 2006.Durée : 2h05.

Sortie le 14 février 2006

Synopsis

Jeune médecin écossais tout justediplômé, Nicholas Garrigan débarque enOuganda en quête d’aventure et décide àvenir en aide à la population.Peu après son arrivée, il est appelé sur leslieux d’un accident : le nouveau leader dupays, Idi Amin Dada, a percuté une vacheavec sa Maserati. La façon dont Garriganmaîtrise la situation, son calme et safranchise surprennent Amin Dada. Fascinépar l’histoire et la culture écossaise, iltrouve le jeune homme sympathiqueet lui propose de devenir son médecinpersonnel.Séduit par le charme du chef de l’Etat, lejeune médecin rejoint le cercle présidentielau sein duquel il mène grand train : bellesvoitures, fêtes somptueuses et joliesfemmes. Bombardé confident du dictateur,piégé au cœur de la mégalomaniemeurtrière d’Amin Dada, Garrigan, témoind’enlèvements et d’assassinats, devientmalgré lui peu à peu complice d’undes plus terrifiants régimes africains duXXe siècle.

LE DERNIER ROI D’ECOSSE est un thriller qui mélange les faits et la fiction pourreprésenter l’Ouganda sous la dictature d’Idi Amin Dada. Quand le réalisateur a découvertle roman de Giles Foden « Le dernier roi d’Écosse » il a été frappé par la force de cettehistoire de terreur et de survie, d’autant plus puissante qu’elle se fonde sur des faits réels.Il explique : « Pour moi, c’est l’histoire d’un jeune homme en quête d’aventure, qui va setrouver confronté à des situations qui le dépassent. D’une certaine manière, cela aurait puêtre l’histoire de n’importe quel tyran, mais j’ai trouvé ce sujet particulièrement passionnantparce que personne n’avait encore fait vraiment de film comme celui-ci sur l’Afrique. Ce quim’attirait dans ce projet, c’était la possibilité d’entraîner le public dans un monde qu’il neconnaît pas, des lieux qu’il n’a jamais vus. J’espère en plus que ce film-ci pourra ouvrir lesyeux des gens, même ceux qui n’avaient jamais entendu parler d’Idi Amin Dada ».Le livre paru en 1998 a reçu de nombreux prix, son auteur, Giles Foden à vécu dès l’âgede cinq ans en Afrique et en grande partie en Ouganda. Il voulait depuis longtemps écrireun roman sur l’étrange et terrifiant régime d’Amin Dada. Il a fini par trouver le moyende lever le voile sur la mythologie qui entoure le dictateur et d’entrer dans l’intimité deson univers en créant un personnage fictif, un jeune médecin qui devient son ami, sonconfident, son homme de confiance et qui finit par découvrir qu’il est piégé dans unespirale qui devient chaque jour de plus en plus incontrôlable. Giles Foden a ainsi ouvertune fenêtre non seulement sur le passé de l’Ouganda, mais sur une question fascinante :comment des êtres humains ordinaires réagissent-ils lorsqu’ils sont confrontés aux actesles plus inhumains? ». Il avait intitulé son roman « Le dernier roi d’Écosse » d’aprèsun des titres grandiloquents qu’Amin Dada s’était lui-même attribués, les autres étant« Conquérant de l’Empire britannique » et « Seigneur de toutes les Bêtes de la Terre et desPoissons de la mer ».

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PALMARESEuropean Film Awards :Meilleur FilmMeilleur ScénarioMeilleur acteurGerman Awards dont :Meilleure mise en scène, Meilleur acteur, Meilleursecond rôle masculin,Meilleure photo, Meilleurs décors, Meilleur scénarioPrix du Public – Festival de Locarno 2006Prix du Public Festival de VancouverPrix du Public Festival de VarsovieLa Clef d’Or pour la musique originale de Gabriel Yared,Festival d’Auxerre 2006Prix du Public Festival de PessacPrix Satyajit Ray au London Film Festival 2006Meilleur Film allemand 2006 (Deutscher Filmpreis)Meilleur Film au Festival du Film de Bavière 2005(Bayerischer Filmpreis)

SORTIE31 JANVIER

2007

SYNOPSIS

En 1984 à Berlin-Est, Gerd Wiesler (Ulrich Mühe), officier de la stasi,se voit confier la surveillance de l’écrivain de théâtre (Sébastien Koch),sans se douter qu’il s’agit d’une intrigue orchestrée par le ministre dela Culture Bruno Hempf (Thomas Thiemme) qui, amoureux de sonamie l’actrice Christa Maria Sieland (Martina Gedeck), souhaite le fairedisparaître. Le lieutenant supérieur Grubitz (Ulrich Tukur) espère quant àlui en tirer bénéfice pour sa carrière. Wiesler, célibataire, pour ainsi diresans vie privée, découvre au cours de ses surveillances, le monde de l’art,de l’amour et de l’ouverture d’esprit, horizons qui lui étaient jusqu’alorsinconnus.Petit à petit, il s’éloigne de son devoir et n’intervient pas lorsqueDreymann, bouleversé par le suicide d’un ami réalisateur dont la carrièrea été détruite par le régime, écrit un article sur la fréquence des suicidesd’intellectuels en RDA.Dreymann, utilise pour taper cet article une machine à écrire decontrebande fournie par le magazine ouest–allemand “Der Spiegel” à quil’article est destiné. Wiesler, connaissant la démarche de Dreymann et deses amis, le protège en écrivant de faux rapports.Christa-Maria Dieland, menacée de plus pouvoir exercer son métierd’actrice, accepte les avances du ministre et dénonce les agissementsclandestins de son amant. Wiesler fait en sorte que Dreymann apprennecette liaison mais celui-ci pardonne à Christa Maria et cette preuved’amour séduit définitivement Wiesler. Grâce au double des clés, Wiesler,prend chez Dreymann, la machine à écrire compromettante…

LA VIEDES AUTRES

SYNTHESE SUR LA STASILa Stasi, abréviation de staatssicherheit et dont le nom officielest ministerium für staatssicherheit (en français : « Ministèrepour la sécurité d’Etat ») créée le 8 février 1950, cinq mois aprèsla proclamation de la RDA, était le service de police politique,de renseignements, d’espionnage et de contre-espionnage durégime communiste de la République Démocratique Allemande(RDA). La Stasi fut structurée sur le modèle de la Tcheka,ancêtre du KGB, pour traquer les opposants politiques aurégime communiste instauré dans l’est de l’Allemagne. La Stasis’est très vite professionnalisée, créant en 1951 son école deformation d’officiers dont l’enseignement se veut fondé sur des« règles scientifiques et socialistes » Au service du Part et dupouvoir, elle est une police secrète et politique, une institutiondiscrète qui pratique l’indiscrétion et qui jouit dans l’exercicede ses fonctions d’un pouvoir quasi discrétionnaire :les droits de la stasi ne sont limités par aucun texte de loi.De 1950 à 1989, la Stasi en quelques chiffres : Le Ministèrede la Sécurité d’Etat comptait 17 prisons préventives. Berlin-Hohenschönhausen en était le siège administratif et laprison centrale préventive. Plus de 200000 condamnationspolitiques furent prononcées, les prisons étaient occupéespar une moyenne de 30000 prisonniers politiques ; environ34000 prisonniers politiques furent « vendus » à la RFA avecune moyenne de 50000 euros par prisonnier. La Stasi étaitcomposée de 91000 agents officiels soit 5,5 agents pour 1000habitants, soit 3 fois plus qu’en Union Soviétique et de 175000collaborateurs non officiels (IM), plus de 20000 d’en eux

opérant en RFA.

Quatre millions de fichiers et de dossiers furent constituéspour une population de 16 millions d’habitants, et 2 millionsde dossiers concernant des personnes vivant en RFA.Pendant les semaines qui précédèrent la chute du Mur,la Stasi entreprit de détruire ses archives mais sa chuteprécipitée ne lui permit pas de détruire la totalité desdossiers. Environ 14 km de dossiers détruits, en millions defragments, ont pu être récupérés, soit 14000 sacs. Depuis1995, on procède à la reconstruction manuelle des dossiersdétruits.Fin2001,onn’avaitréussiàreconstituerquequelque200 sacs. 180 km de dossiers sont demeurés intacts et sonta c c e s s i b l e saux citoyensc o n c e r n é set aux cher-cheurs.En 2001, plusde 5 millionsde demandesde consultationde dossiersavaient étédéposés.

Un film de Florian Henckel von DonnersmarckAvec Thomas Thienne, Martina Gedeck, Ulrich MüheAllemagne 2006. durée 2h17.

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SORTIE 14 FÉVRIER 2007

Notes de production

Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitule. En juin, les Alliés commencent lepartage du pays et de Berlin en quatre zones d'occupation : américaine, russe,britannique et française.Le but affiché était d'assurer la paix, de faire respecter l'ordre et la loi, derétablir les services vitaux : alimentation, eau, essence, etc. Ces objectifs furentatteints en grande partie par des voies légales, mais les occupants avaient aussien vue certains intérêts stratégiques vitaux, sur lesquels ils observaient uneremarquable discrétion.Steven Soderbergh :« Aucun de nos personnages n'aborde frontalement cesquestions, et chacun espère parvenir à ses fins sansavoir à raconter toute la vérité. Ce film traite del'hypocrisie, du mensonge, de la dissimulation etdes conséquences d'un après-guerre. On a vu cescomportements à toutes les époques, et on lesobservera jusqu'à la fin des temps. Ils revêtent,dans ces ambiances tendues, une dimensiontragique et peuvent avoir une issue fatale. »

UN PACTE AVEC LE DIABLEPeu après avoir pénétré en Allemagne, lesAméricains et les Russes découvrirent que lesphysiciens, chimistes et ingénieurs allemandsavaient fait durant la guerre des découvertestechniques et scientifiques qui situaient leurpays à l'avant-garde de la recherche, notammentdans le domaine spatial et en matière de guerrebiologique. La paix était à peine rétablie qu'unenouvelle guerre – froide – s'engageait. Pour lagagner, l'Amérique avait besoin d'acquérirrapidement les connaissances et le savoir-fairedes savants et ingénieurs allemands avant queleurs “amis” russes ne s'en emparent.Soderbergh, après avoir été longtemps inspiré parles classiques du cinéma, et notamment la veine noirede CASABLANCA, LE TROISIÈME HOMME, NOTORIOUS (LesEnchaînés) et OUT OF THE PAST (La Griffedu Passé), décida de traiter THE GOOD GERMAN à la manière d'un film noird'époque. Il ne se contenta pas de revenir au noir et blanc, mais utilisa, entreautres procédés, des objectifs anciens, des transparences, des panoramiquesfilés en guise de transitions visuelles, une perche au lieu de micros individuels,et demanda à Thomas Newman une musique typiquement "forties". Il tournaessentiellement en studio et dans quelques rares décors, en faisant appel àdes images d'archives restituant la poignante atmosphère d'une ville ravagée.(Certaines avaient été tournées à Berlin juste après la guerre par Billy Wilder,membre de la commission de dénazification, et William Wyler.)Soderbergh demanda aussi de ses acteurs un jeu que Gregory Jacobs qualifiede "délibérément théâtral et typique des années quarante". "C'est l'antithèsedes interprétations modernes", complète le réalisateur. "C'est un jeu trèsextériorisé, et tout sauf introspectif." Et George Clooney d'ajouter : "Lecomédien s'adresse directement à la caméra au lieu dese laisser capter par elle. Il ne lui est pas demandéd'intérioriser, mais de délivrer un message."

Réalisé par Steven SoderberghAvec George Clooney, Cate Blanchett, Tobey Aguirre

U.S.A. 2005. Durée : 1h 45min.

SYNOPSISLe correspondant de guerre Jake Geismer (GeorgeClooney) est de retour à Berlin pour couvrir la Conférencede Postdam où les Alliés finaliseront la démilitarisationde l'Allemagne, la restructuration de son gouvernementet de son économie. Jake est affligé par le spectacle decette ville en ruines, et encore plus affecté de découvrirque son ancienne maîtresse, Lena (Cate Blanchett), estdevenue le “trophée de guerre” de son chauffeur, lecaporal Tully (Tobey Maguire), trafiquant et racketteurprêt à tous les coups bas. Comment en sont-ils arrivéslà?

THE GOOD GERMAN

En hommage à la grande tradition du film noir.

THE GOOD GERMAN n'en est pas moins un film moderne, porté par unesensibilité actuelle.

L'ADAPTATION

Steven Soderbergh travailla en étroite collaboration avec Attanasio àl'adaptation/transposition du roman de Joseph Kanon "The Good German"(paru en France sous le titre "L'Ami Allemand").Paul Attanasio :« Le film vous livre une vision éclatée des événements. Il ne vous permetpas de savoir d'emblée qui s'exprime à un moment donné, et selon quelpoint de vue. Cela induit un questionnement très “film noir”, appropriéà un tel contexte politique : « À qui puis-je faire confiance? Connais-je réellement bien cette personne ? » À la fin d'une guerre qui avait fait30 millions de morts et transformé l'Europe en un champ de ruines, laculpabilité collective atteignait des sommets et il était aisé de voir danschaque voisin un criminel. »

George Clooney :« Personne ne s'en sort avec les mains propres dans THEGOOD GERMAN. Aucun n'est innocent.Lorsque Jake assure à Lena qu'elle n'a rien fait de mal, celle-cirétorque : "J'ai survécu". Vous pouvez toujours contester sesmotivations ou la façon dont elle s'y est prise, mais ne saurezjamais les épreuves par lesquelles elle est passée. À la findu film, vous pourriez être tenté de justifier les agissementsde tous ces personnages. Cela ne les rendra pas plusacceptables. »

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Les fêtes passées, une nouvelle année commence… bien puisque nous continuons à vousproposer une programmation riche et variée pour seulement 2.50 €. Le but recherchérestant toujours le même : apercevoir dans l'obscurité les yeux brillants de nos enfantsrivés sur l'écran ; traduisant l'émotion et l'émerveillement que l'on ressent à cet âge-làdans une salle de cinéma.Pour ce faire, nous avons choisi des films de grands réalisateurs : Roman Polanski(Oliver Twist), Charlie Chaplin (Charlot et ses jobs), Tim Burton (Big fish), Jacques Tati(Parade). Il y aura aussi deux inédits avec Le petit monde de Bahador (Grand Prix festi-val Cannes junior 2001), et les trois mousquetaires.

OLIVER TWISTRéalisé par Roman PolanskiAvec Barney Clark, Ben Kingsley, Jamie ForemanFilm britannique, français, tchèque, italien. 2004

Durée : 2h05.L’histoire : Dans un orphelinat de l'Angleterre victorienne,

Oliver Twist survit au milieu de ses compagnonsd'infortune. Mal nourri, exploité, il est placé dans uneentreprise de pompes funèbres où, là encore, il ne

connaît que privations et mauvais traitements. Oliverendure tout, jusqu'au jour où une provocation de trop le pousse à

s'enfuir vers Londres.Épuisé, affamé, il est recueilli par une bande de jeunes

voleurs qui travaillent pour le vieux Fagin. Entre Dodger,Bill, Nancy et les autres, Oliver découvre un monde

cruel où seules comptent la ruse et la force.Arrêté pour une tentative de vol qu'il n'a pas

commis sur la personne de Mr. Brownlow,Oliver ne trahit pas sa bande et s'attire la

bienveillance du brave homme.

LE PETIT MONDE DE BAHADORRéalisé par Abdollah Alimorad, Ali Asgharzadeh, Behzad FarahatFilm iranien. 2000Durée : 55 minutes.Trois films d'animation à partir de trois ans :Rentrons chez nous de Behzad Farahat : Comment unhérisson dégourdi et téméraire parvient à guider ses frères etsœurs perdus dans une forêt mystérieuse.Compagnon de Ali Asgharzadeh: Tout a commencé commeça… Le Soleil, la Terre, l'Eau ! Puis deux bonhommes surgissent !C'est l'histoire de deux compagnons aux cœurs vaillants, quiapprennent à construire ensemble…Bahador de Abdollah Alimorad:

Une communauté de souris est tyrannisée par un roi cruel àl'appétit insatiable. Bahador, une souris pas comme les autres,collecte de force, sous les ordres du roi, les provisions despaysans. Très vite, Bahadordécouvre que ce petit mondea faim. Touché par leurmalheur, il désobéit. Maisdémasqué par les soldats,il est fait prisonnier. Serat-il assez courageux pouraffronter le grand intendant?

CARSRéalisé par John LasseterFilm américain. 2005Durée : 1h 36min.L’histoire :Flash McQueen, une splendide

voiture de course toute neuvepromise au succès, découvre que

dans la vie, ce n'est pas de franchirla ligne d'arrivée qui compte, mais

le parcours que l'on a suivi. Parti pourparticiper à la prestigieuse Piston Cup, il

atterrit suite à une déviation dans la petite villetranquille de Radiator Springs, sur la Route 66.

McQueen va apprendreà connaître Sally (une

élégante Porsche 2002), DocHudson (une Hudson Hornet 1951 au

passé mystérieux), et Martin (une dépanneuse rouillée mais à qui on peut faireconfiance). Ils vont l'aider à découvrirqu'il y a des choses plus importantesque les trophées, la gloire et lessponsors…

de Charlie ChaplinUSA, 1914-17, 1 h07, muet, sonorisé

Programme de 4 courts-métrages où Charlot occupe avec son savoir-faire burlesquedifférents emplois : vendeur de saucisses, banquiers, brocanteur et policier.

« Né en 1889 dans un taudis, au sein d’un des quartiers les plusmisérables de Londres. C’est en 1914, qu’il invente et impose

l’immortelle silhouette de clochard céleste qui fera sa gloire : démarcheen canard dans d’invraisemblables groles qui bâillent, badine tournoyant,chapeau melon crânement posé sur le chef et la moustache comme deuxpoints d’exclamation. Charlot ! Un type neuf. Un SDF - comme on ne disaitpas encore - en mouvement perpétuel, un vagabond picaresque, un juif errantdes temps modernes, à la démarche chaloupée, à l’insolence anarchistedes pieds à la tête, amoureux transi qui semble toujours crier « Mort auxvaches » jusque dans ses films muets. (…) Il a sans doute été, de ce siècle,le Shakespeare de derrière et devant la caméra. De la danse des petits

pains (la Ruée vers l’or) au pathétique de Limelight, de Charlot soldat auDictateur (qui, paraît-il, mit Hitler en rage), de la Comtesse de Hong

Kong à Un roi à New York, il n’a cessé de frayer sa voie de façon singulière, en imposantau monde une façon de le sentir qui n’appartint qu’à lui. »

Jean-Pierre Leonardini, L’Humanité

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Saison2007

1re partie

Au Lido le samedi 27 janvier à 15 het au Multiplex Grand Ecran le dimanche 28 janvier à 10h30

Au Lido le samedi 20 janvier à 15 het au Multiplex Grand Ecran

le dimanche 21 janvier à 10h30

Au Lido le samedi 6 janvier à 15 het au Multiplex Grand Ecran

le dimanche 7 janvier à 10h30

Au Lido le samedi 13 janvier à 15 het au Multiplex Grand Ecran

le dimanche 14 janvier à 10h30

2,5 €

POUR TOUS

CHARLOT ET SES JOBS

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Réalisé par Tim BurtonAvec Ewan McGregor, Albert Finney, Billy CrudupFilm américain. 2003

Durée : 2h 5minL'histoire à la fois drôle et poignante d'Edward Bloom, un père débordant d'imagination,et de son fils William. Ce dernier retourne au domicile familial après l'avoir quitté longtempsauparavant, pour être au chevet de son père, atteint d'un cancer. Il souhaite mieux le connaîtreet découvrir ses secrets avant qu'il ne soit trop tard. L'aventure débutera lorsque Williamtentera de discerner le vrai dufaux dans les propos de son pèremourant.

LES TROIS MOUSQUETAIRESRéalisé par Janis Cimermanis

Film danois, letton. 2006Durée : 1h 10min.

L’histoire :Dans la France du XVIIe siècle, le jeune d'Artagnanquitte Castelmore et sa Gascogne natale pour monterà Paris et tenter sa chance dans la compagnie desmousquetaires. Une fois dans la capitale, il rencontretrois d'entre eux, Athos, Porthos et Aramis, qui

prennent le jeune Gascon en amitié. D'Artagnan etses amis vont dès lors

devoir faire face aux plansdu cardinal Richelieu, et ainsi

protéger l'amour secret de la reinepour le duc de Buckingham.

Réalisé par Jacques TatiAvec Jacques Tati, Michèle Brabo, Karl Kossmayer

Film français. 1974Durée : 1h 25min.

L'histoire d'une grande fête au cours de laquelle Jacques Tati organiseune rencontre entre spectateurs, artistes, clowns, enfantset lui-même.Tout au long du film, adultes et jeunes forment une seulemasse enthousiaste et unie par le spectacle.Dès le début, une petite fille et un petit garçon symbolisent,en un seul regard échangé, la joie d'être ensemble. Lepublic participe directement au spectacle qui tient à lafois du music-hall et du cirque, et Jacques Tati, enMonsieur Loyal, dirige et anime la représentation.

L'HIMALAYAEN MARCHE

Du 4 au 6 février au Multiplex GRAND ECRAN

Dimanche 4 à 15 h et 17h30Lun 5 à 14h30, 17h30 et 20 hmar 6 à 14h30, 17h30 et 20 h.

En mai 2003, Olivier Soudieux et CatherineSoubiran partent en couple avec la volontéde traverser l'Himalaya entièrementà pied, du Zanskar (Inde) à l'Everest(Népal) : 5000 km riches en émotions endécouvertes. Un voyage initiatique où ilsdécouvrent pas à pas l'essentiel.

un film réalisé etcommenté par

O. soudieuxet C. Soubiran

Réalisé par Tim HillAvec Bill Murray, Jennifer Love Hewitt, Sébastien CauetFilm américain. 2005Durée : 1h 18min.L’histoire :Garfield est en Angleterre ! Il est pris par erreur pour Prince, un chat noble qui vient d'hériter d'unchâteau. Adoré par ses sujets, Garfield se régale.Mais son règne est en danger : l'affreux Lord Dargis veut se débarrasser de lui et faire du château unparc d'attractions. Pendant ce temps, Prince XII, son sosie royal, revient au château. Garfield et Prince,aidés par le fidèle Odie et les autres animaux, vont alorsunir leurs forces pour sauver l'établissement et déjouer lesprojets maléfiques de Dargis.

PARADE

Au Lido le samedi 3 février à 15 het au Multiplex Grand Ecran

le dimanche 4 février à 10h30

Au Lido le samedi 10 février à 15 h et au MultiplexGrand Ecran le dimanche 11 février à 10h30

Au Lido le samedi 17 février à 15 h et au MultiplexGrand Ecran le dimanche 18 février à 10h30

Au Lido le samedi 24 février à 15 h et auMultiplex Grand Ecran le dimanche 25 février à 10h30

BIG FISH

GARFIELD 2

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Plus qu’un sujet : une rencontre

Alain Goldman précise : « En suivant le processus d’écrituredu scénario, je me suis aperçu à quel point la vie de Piaf étaitromanesque. Son destin est presque plus fort que ses chansons. C’estune tragédie où il y a tout ! Abandonnée, élevée dans un bordel,aveugle dans ses jeunes années avant de repartir sur les routes avecson père, elle atterrit à Pigalle sous la coupe d’un maquereau. Aumoment où sa carrière décolle, elle est soupçonnée de meurtre etdoit repartir de zéro. Le plus grand des romanciers n’aurait paspu imaginer mieux.” Piaf est un des rares personnages qui fassel’unanimité chez les hommes, les femmes, les jeunes et les moinsjeunes. Elle ne nivelle pas par le bas, elle nous entraîne tous versle haut. Sa voix fascine au-delà de toutes les barrières sociales ouculturelles. Tout le monde se reconnaîten elle. Piaf est une icône, un repère etnous en avons plus que jamais besoin.Son statut unique dépasse nos frontièreset c’est aussi pour cela que le filmintéresse de nombreux pays, y comprisles Anglo-Saxons souvent hermétiquesaux films français. »Olivier Dahan confie : « Au coursde mes lectures, j’ai appris des choses factuelles, mais j’ai surtoutle sentiment d’avoir simplement eu la confirmation de ce que jeressentais. Piaf est indéniablement la quintessence de l’artiste. Engénéral, lorsqu’un artiste commence à s’autodétruire, son art régresse.De ce point de vue, Piaf est une exception. Alors que son physiquedéclinait, son art s’élevait, s’épurait. C’est assez rare. Même étiolée,tout était dans sa voix et dans sa volonté de continuer à chanter,d’interpréter les meilleures chansons possibles. Elle n’a jamaisrien lâché.” Il ajoute : “Je ne crois pas au malheur systématique.Comme tout le monde, Piaf a certainement eu des moments heureux,même là où on ne s’y attendrait pas. Je ne pense pas qu’il faille êtremalheureux pour être un grand artiste, ni même que cela suffise.Il faut au contraire travailler à ne pas l’être. Souvent, dans lesbiographies, l’enfance apparaît peu, or elle détermine une grandepartie de notre vie. La clef se cache souvent dans les premièresannées. »Olivier Dahan explique : « Malgré l’immensité de sa célébrité, c’était

pour moi un sujet intime puisque je n’ai mis dans ce film quece que j’avais envie de dire. Je ne me suis jamais senti écrasépar son statut. Je voulais faire un portrait. Raconter sa vie ne

m’intéressait pas en soi. Les événements que je présente me serventà dresser ce portrait. J’ai toujours voulu être vrai, respectueux, enconnexion avec elle sans aucune complaisance. Elle n’en faisaitpreuve ni vis-à-vis d’elle-même, ni de son art. Pendant l’écriture,je n’ai volontairement, jamais rencontré personne qui l’ait connuedirectement. Un jour, Ginou Richer, qui avait été sa meilleure amiependant vingt ans, me contacte. Je lui envoie le scénario en me disantque c’était là le vrai test. Elle m’a rappelé pour me dire que je nem’étais pas trompé sur le personnage. Pour moi, c’était un peu commefaire des fouilles, reconstituer quelque chose sans savoir si le résultatserait exact. Je n’avais pourtant pas eu une démarche d’archéologue,mais - je l’espère - une démarche d’artiste avec la volonté de ne pasme tromper. Je voulaisdire, à ma manière, deschoses vraies et justes parrapport à la personne, sansla trahir et sans dissocierces deux démarches. Toutce que je voulais exprimerlibrement à travers elle ouavec elle, devait s’inscrire dans sa vraie vie. »Ceux qui ont compté pour elleAlain Goldman déclare : “Le film n’est pas une carte postale de la vied’Edith Piaf. L’une des fulgurances d’Olivier est d’avoir su faire ladifférence entre ceux pour qui Piaf a compté et ceux qui ont comptépour elle. Le film est vécu avant tout par le cœur de Piaf. C’est unesorte de voyage émotionnel, un authentique film d’auteur et non undocu-drama.”Olivier Dahan explique : « Il ne s’agissait pas de dérouler deschansons, encore moins le florilège de toutes ses rencontres. Je mesuis attaché aux personnages qui l’ont construite. C’est pourquoi sonmanager et son assistante sont évoqués alors que Montand, Aznavouret d’autres grands ne le sont pas. J’étais intéressé par l’intime et nonpar la représentation. Marlène Dietrich est la seule entorse. J’avaisaussi écrit une scène de rencontre avec Chaplin qui lui a dit qu’elleavait fait par la chanson ce que lui-même avait fait par le cinéma.D’ailleurs, Marion joue beaucoup de scènes à la manière d’une actricede cinéma muet. Comme Chaplin, Piaf a construit un personnage ensoi. Elle savait exactement ce qu’elle faisait et construisait sa légende,quitte à inventer - en particulier auprès des journalistes qui reprenaientensuite ses propos, quitte à voir certains faux éléments encore validésaujourd’hui. »

Réalisé par Olivier DahanAvec Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins,Gérard DepardieuFrance 2005

De son enfance à sa gloire,de ses victoires à ses blessures,

de Belleville à New York,l’exceptionnel parcours d’Edith Piaf.

A travers un destin plus incroyable qu’un roman,découvrez l’âme d’une artiste

et le cœur d’une femme.Intime, intense, fragile et indestructible,

dévouée à son art jusqu’au sacrifice,voici la plus immortelle

des chanteuses…

SORTIE 14 FÉVRIER

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ZOOMZOOMBARA

VIN

CINECAFE

Place Denis-Dussoubs

Vins au verreCocktailsSodasBièresTea Time

Vins au verreCocktailsSodasBièresTea Time

TapasTartines

Tartes saléesPâtisseries

TapasTartines

Tartes saléesPâtisseries

9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires.

Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin.

Entièrement conçu et réalisé pour les cinémas Multiplex GRAND ECRAN et LIDO par BrunoPENIN et Fabien LABARTHE

Régie publicitaire: Leslie HEGON 05 55 77 40 79

Pour nous contacter: par courrier à l’adresse ci-dessus, par téléphone au05 55 77 40 79, par e-mail: [email protected]

Cette revue est imprimée par Rivet Presse Edition - Limoges.

Lounge Bar / Apéro à partir de 18 h 30Lounge Bar / Apéro à partir de 18 h 30

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SYNOPSISTrois ans après une rupture dramatique qui a bouleverséson existence, Alexandra (Mathilde Seigner) réapprend àvivre et à aimer grâce à la rencontre troublante d'un vieilécuyer (Sami Frey) et de son cheval.

DANSE

AVEC LUIRéalisé par Valérie GuignabodetAvec Mathilde Seigner, Sami Frey, Anthony DelonFrance 2006. durée 1h58

ENTRETIEN AVEC MATHILDE SEIGNER

Qu’est-ce qui vous a plu dans le scénario de Danse aveclui?Ce qui me plaisait dans cette histoire, c’est la rencontre entre cesdeux êtres. Lui est passé à côté de sa vie. Il n’a aimé que les chevauxet pense qu’il est trop tard pour recommencer. Elle est encore jeuneet pour elle tout serait encore possible si elle n'était pas paralysée parla peur. C’est un film qui parle de reconstruction et j’aimais cette idéeque l’on puisse guérir de certains problèmes à travers les chevaux,même s’ils ne sont qu’un vecteur. Car en fait, c’est une histoired’amour entre elle et lui.Comment définiriez-vous le personnage d’Alexandra ?C’est une femme brisée, qui ne croît plus en rien même si elleessaie de sauver les apparences. Lorsqu’elle arrive dans cette ferme,elle rencontre cet écuyer, interprété par Sami Frey, qui va l’aider àretrouver confiance en elle et à pouvoir vivre à nouveau. C’est grâceaux chevaux qu’ils vont pouvoir communiquer et finalement s'aider ets'aimer. Sami Frey est un acteur assez posé. Avec votre tempéramentsouvent volcanique, comment avez-vous travaillé avec lui ?Sami est un faux cérébral. En fait, c’est quelqu’un de très intuitif.Moi, je suis très indisciplinée et le silence me donne le trac. Pour lui,c’est l’inverse. Alors, quand les scènes étaient sur lui, je respectaisson silence. J’étais très intimidée lorsque nous avons commencéà tourner. Il est mystérieux, envoûtant, magnétique… J’ai mêmel’impression que mon jeu a été un peu différent, comme s’il

m’avait donné un peu de mystère… J’ai été totalement séduiteet troublée par Sami. D’ailleurs, qui ne l’est pas !

Dans ce film, on vous découvredans un registre plusdramatique. Vous allezsurprendre…Valérie m’a dit : « Je veux tessecrets. Je sais que tu n’es pas celleque l’on croit. Tu as une fragilité, tues quelqu’un de pudique et de trèstendre. » Elle voulait des chosesque je ne montre pas souvent dansles comédies. Pour la première fois,le public va me voir différemment. Les gens du métier m’ont collél’étiquette d’une fille rebelle et grande gueule mais, même si j’ai ducaractère, je ne suis pas cette fille-là. On se trompe beaucoup sur moi.Vous retrouvez Valérie Guignabodet après Mariages !Entre vous, on a l’impression que l’entente est parfaite…Quand je lui ai dit qu’elle avait fait un beau film, elle m’a répondu :« Non, on a fait un beau film. » J’ai le sentiment qu’elle retrouve enmoi beaucoup de choses. Comme moi, elle a du caractère. Elle estdure, droite, franche, carrée… Et puis, elle a réglé ses problèmes dela même manière que moi, avec la nature et les chevaux. Entre nous,il y a quelque chose de fort et nous avons un rapport très simple. Surle plateau, elle a vraiment été étonnante.Valérie, c’est comme une voiture tout terrain, elle passe partout !Ce film va-t-il tenir une place particulière dans votre carrière?Ce film restera très important pour moi. L’histoire est magnifique,c’est très bien écrit… C’est un film qui a de la classe etde l’élégance, comme les chevaux. Un film majestueux

Un concours d’obstacles, un cheval, une cavalière. Elle monte àcheval comme on monte ici, en sautant des barres, des murs, deshaies ; pas de refus, pas de dérobade. Elle vit comme on vit ici,en avalant les obstacles les uns derrière les autres, toujours plusvite, toujours plus haut. Jusqu’au point de rupture, la chute etla mort de son cheval, la trahison et la mort de son mari, qui lalaissent terrorisée et exsangue, incapable de comprendre et dese relever, incapable de remonter à cheval, d’aimer à nouveau,de vivre.Une carrière sans obstacle, une écurie vide, un vieux cheval

blanc, un vieil homme. Il n’a jamais sauté une barre, un mur,une haie, jamais fait de parcours, jamais gagné de compétition,et pourtant il fait danser les chevaux comme personne, dans ladouceur et l’harmonie, dans une compréhension mutuelle, uneintelligence équestre délicate et profonde mais qu’il n’a jamaisréussi à mettre au service de sa vie. Avec lui, elle va transcendersa peur et se remettre en selle, découvrir un autre rapportaux chevaux, aux hommes, réapprendre à vivre, autrement…Avec elle, il va découvrir le besoin de transmettre, le plaisir dedonner, le bonheur d’aimer…

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ZOOM n° 30 - JANVIER-FEVRIER 2007

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Note d’intention du réalisateurJ’ai rencontré des femmes de détenus. J’ai écouté leur détresse. J’ailu de nombreux témoignages. L’une d’elles enjambait chaque jour laclôture d’une propriété privée pour observer de plus près, avec unepaire de jumelles, la fenêtre grillagée derrière laquelle elle apercevaitla silhouette de son mari. Une autre, dans le parloir, construisait avecla table et les deux chaises une cabane de fortune dans laquelle ellepouvait embrasser son ami à l’insu des surveillants. Une autre encoreavait pris l'habitude de respirer, comme un rituel érotique, le lingesale de son mari avant de faire tourner la machine à laver.Du corps absent et désiré de l’autre que leur reste-t-il ?

Une image volée, une odeur detranspiration, des vêtements, unemain serrée pendant le tempsd’une visite, un sexe en érectionque l’on n’a pas le droit detoucher… Le personnage deMaïté est né de toutes cesconfidences. Il a immédiatementimposé un mode de narrationfait de scènes quotidiennesoù la répétition, l’attente, lafrustration, l’absence d’espoir,tiennent lieu de vie.Bien sûr, la fiction est là pour dérouter l’aspect documentaire durécit. Elle prend racine dans la solitude d’un homme condamné àdésirer « dans le vide » une femme inaccessible. C’est bien une sortede folie qui s’exprime ici. On peut se rassurer en disant que Vincentest pervers. On peut aussi penser que le système carcéral pervertittout désir sexuel. C’est précisément ce que je veux filmer : des corpsabandonnés. Maïté est libre, mais demeure prisonnière de son amourpour Vincent. Que faire de cette liberté ? C’est une femme fidèle,sans imagination. Une victime qui un jour se laisse tenter par lediable.7 ANS devient le parcours d’une femme qui se perd entre l’hommequ’elle aime et l’homme qui lui fait l’amour. Pour saisir cesmoments-là, j'ai eu envie d'écrire des scènes très courtes, simples, oùsouvent le silence en dit plus que les mots. J’ai filmé les gestes, lespostures, les regards, les sourires, les visages qui mentent pour nepas sombrer. J’aimerais que de telles images soient autant de tracesphysiques, sensuelles, émotionnelles, d’un dialogue impossible.Car mes personnages ne sont ni dans la psychologie ni dans lecommentaire. Ils affrontent des épreuves et se débrouillent comme ilspeuvent.

Jean-Pascal HATTU

ENTRE ADULTESRéalisé par Stéphane BrizéAvec Edith Mérieau, Vincent Dubois, Jeanne FerronFrance 2006. 1h 18min.

SYNOPSIS6 hommes et 6 femmes, 12 adultes, s'aiment, se mentent, semanipulent, se trompent, se confient et se quittent. La vie…

ENTRE ADULTES est un vrai régal pour le sociologue desmutations contemporaines que je suis.Avec une justesse de ton et une précision des détailsexceptionnelles, il nous plonge au cœur des incertitudesles plus actuelles du couple. J’ai été immédiatement pris(comme tous les spectateurs le seront j’en suis sûr) parla petite musique, fragile comme le sentiment, qui nousentraîne de l’intérieur dans un récit paradoxalement trèssuivi, alors que l’on aurait pu penser (ou craindre) quel’accumulation d’histoires différentes n’engendre desruptures ou des répétitions. Ce récit traversant les histoiresraconte rien moins que l’amour d’aujourd’hui.

ENTRE ADULTES ne se contente pas de nous parlerd’amour. Il nous dit aussi beaucoup sur ce que signifieêtre une personne aujourd’hui. “Je est un autre”. Jamais laformule de Rimbaud n’a été aussi juste : nous devenons desindividus multiples, aux références contradictoires, traversantdes scènes aux répertoires contrastés, où nous jouons desrôles différents, où nous ne sommes pas les mêmes.

Il ne faut pas se tromper sur la discrète petite musique dufilm, car elle proclame sans en avoir l’air des vérités trèsfortes et dérangeantes. Cette autre pour finir : il n’existepas quelque part sur la terre une personne et une seule quinous correspond et nous attend. L’avenir n’est pas écrit.Au contraire il est à inventer dans l’instant, par un aspirantamoureux travaillé par le doute. Quant aux rencontres, ellessont avant tout affaire de décalage, d’inharmonie créatricede mouvement, avec un partenaire qui, parmi une infinitéd’autres candidats possibles, et selon qui il est, révéleraune facette différente de soi. Plus que jamais s’engager estdevenu difficile et porteur d’enjeux considérables.Il n’est bien entendu pas simple d’abandonner cette vieillefable rassurante du promis qui nous attend quelque part.Mais le propos n’est ni désabusé ni pessimiste. Il revientà regarder la réalité de l’amour d’aujourd’hui en face pour,à défaut de vivre toujours le meilleur, au moins d’éviter lepire. Le film fourmille d’ailleurs de notations réconfortantes.Comme ces petites trahisons jamais perpétuées pour fairedu mal ; souvent au contraire, sur le fil du rasoir, pour tenterparadoxalement de renforcer le couple.La dernière scène, qui boucle la boucle de ces histoires quis’enchaînent, est particulièrement symbolique. Car cettetrès belle fin qui n’en est pas une nous montre, au-delà desdéchirements et des incertitudes, la profonde humanité denotre société d’aujourd’hui. Elle nous dit que l’humanitéamoureuse ne peut désormais s’épanouir que dansl’incertitude et le doux déchirement. Tel est le prix à payer dela liberté, rien ne sera plus jamais comme avant.

Jean-Claude KaufmannSociologue - Directeur de recherche au CNRS - Auteur deAgacements. Les petites guerres du couple.

Réalisé parJean-Pascal HattuAvec ValérieDonzelliet Cyril TroleyFrance 2006. durée1h26.

S Y N O P S I SMaïté est mariée à Vincent qui vient d’être condamné à sept ans deprison. Le parloir est désormais leur seul espace d’intimité. Deux foispar semaine, elle récupère son linge sale, le lave, le repasse puis le luirapporte. Un rituel qu’elle exécute avec assiduité et précision.Un jour, un jeune inconnu aborde Maïté à sa sortie de la Maisond’Arrêt. Il s’appelle Jean. Il lui tourne autour, lui propose de laramener en voiture. Elle hésite puis se laisse faire. Elle offre soncorps à cet inconnu. Il devient son amant. Ces moments de plaisirs ontun décor : un champ, une voiture. Ce ne seront que desmoments volés. L'amant ne franchira pas la porte de chez elle. Pasquestion de s’épancher. Un jour, Maïté découvre que Jean est gardiendans la prison et que Vincent est son « protégé »… Entre l’envie et laculpabilité, le plaisir et le devoir, Maïté se sent prise au piège d’un jeuà trois, dont personne ne connaît les règles.

7 ANSSORTIE LE 21 FÉVRIER

SORTIE LE 28 FÉVRIER

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Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires N° 30 JANVIER/FÉVRIER 2007

LE JOURNAL DE L'ACTUALITÉ ART ET ESSAI DU CINÉMA LE LIDOET DU MULTIPLEX GRAND ÉCRAN

LE 14 FÉVRIER 2007