Le Coran, traduit et annoté par Muhammad Hamidullah

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Le Coran, traduit et annoté par Muhammad Hamidullah, préfacé par Louis Massignon

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  • ? E SAINT CORAN

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    t I TRADUCTION ^INTGRALE ET NOTES DEk

    MUHAMMAD HAMIDULLAH ^ Professeur l'Universit d'Istanbul

    1 Avec la collaboration de Michel Lturmyi

    PRFACE DE LOUIS MASSIGNON

    Professeur au Collge de France

    Editeur HADJ MOHAMED NOUREDDINE BEN MAHMOUD

    Copyright du Club Franais du Livre

  • P R F A C EL intrt majeur (1 ) que cette traduction du Coran prsente, cest qu'elle est luvre rflchie et mrie dun musulman, dun penseur et dun croyant : que ce Livre Saint concerne personnellement. Il en vit, il veut J le transposer in franais comme il le rcite $ en* arabe ; avec une Foi nue. Ses phrases franaises sont pn calque aussi strict que possible de la* structure grammaticale arabe, particulirement indpendante et capricieuse, du texte Sacr ; son vocabulaire franais ne cherche pas lucider les termes ambivalents dont il est parsem, car cest au lecteur de faire lection , entre le consentement ou le refus, de cet appel eschatologique.

    Le traducteur na pas essay de parer les mots les plus saisissants de lorigin^} arabe, ^fin dviter aux lecteurs franais d buter dans le pige de la posie pure frf de lidoltrie idaliste et gnostique ; au moment o il lintroduit au seuil de 1$ Transcendance pure, brisant aussi bien les icnes orfvres que les entits vnres ; l o il ne faut plus porter attention qu laction pure, incessante et imprvisible^ souveraine, de Dieu.

    Pour le musulman orthodoxe, en effet, fe Coran, en tant que Verbe de Dieu, est i

  • PREFACE III

    vin ; cela qu la suite de Ghazali, Moktar Katirjoglu avait tent. Il na pas non plus voulu reconstituer lordre historique des sourates, la manire de Richard Bell ou de Rgis Blachre. Il vit de la vulgate os- maniyenne, telle qu'elle subsiste, aprs 1.300 ans, pour guider la prire et la mditation de toute la Communaut Islamique, selon lordre traditionnellement reu.

    En abordant la lecture de cette traduction franaise, o le traducteur musulman a t second par un ami franais, M. M ichel Lturmy, j'ai constat quils avaient t guids tous deux par le mme scrupule de pudeur smitique que Paul Kraus mavait fait partager, dans ce problme, axial pour nous, orientalistes compa- ratistes, de la traduction dun texte inspir : lhorreur sacre pour toute idole ou entit cre, interpose. Leur traduction sen tient la seule prcision technique, elle est insoucieuse de la beaut artistique mme dans lillustration hors texte ; on connat linterdiction qui condamne linterpolation des images dans le Mushaf.

    Mr Hamidullah a sagement vit d alg- briser comme un logisticien cette traduction ; il aurait pu y cder, comme Paul Kraus dans sa traduction des oraisons de Hallj, au penchant des mathmaticiens smitiques vers labstraction pure, par contraste avec le formalisme gomtrique des Grecs. Il a senti que le lecteur franais risquerait de ne pouvoir accder lappel trs dpouill dun transcendantal authentique : travers des mots franais trs simples qui nont pas le ressort interne de leurs correspondants arabes ; o persiste la valeur intacte de leurs radicaux tri- litres.

    Sa traduction permet dy accder par une autre voie que par celle des noms et adjectifs ; par les tournures verbales abruptes et dconcertantes de la syntaxe arabe coranique quelle a essay de prserver en franais. On sait que les grammairiens arabes classent en trois classes les propositions significatrices {lah m ahall j 'lr b ) ou simplement nonciatrices, ou intriorises par les verbes de cur au moyen dun ensevelissement germinatif sman-

  • PRFACE IV

    tique (tctdmn), ou ralisant annexion (idfe) par une rsurgence saccade, ana- gogique du sens. Triplicit rsume chez les mystiques par les* trois cris ; h (Cor. 112, 1), ah ! (Sari Saqat, hi (Ibn Sabn ): qui voquent Dieu. Une moda- lisation basale rythme ainsi, par une vocalisation sous-entendue, les textes smitiques inspirs ; et certain gauchissement de lW d re des mots en franais peut en voquer lcho.

    Faiblement. Car lincomparabilit du ' Coran demeure, fonde sur les arabesques de cette vocalisation triplicit fonctionnelle dont Dhorme a montr quelle remonte la langue akkadienne du temps de Hara- mourabi. Cest en vain que les thologiens mutazilites ont essay de dfinir cette incomparabilit comme une prouesse rhotrique traduisible. Hallj, plus profondment, a cru la retrouver dans les tranges pulsations inspires quenregistrent ses R iw y t et Taw sn ; M aarr a voulu la piger et capter dans le lexique subtil de ses F usl wa G hyt. Ibn al Rwand, poussant lextrme lidoltrie du raisonnement sur les causes secondes et la ngation du miracle, a abouti logiquement dnier au Coran tout pouvoir verbal ; se moquant, comme dvocations magiques, des perspectives si linaires de ses horizons eschatologiques ; ironisant sur lhumble luxe kurde et nabaten , du pauvre paradis de la fiance bdouine ; propos des versets du Coran voquant les eaux vives et courantes sous lombre tendue des arbres, au Paradis ; cette vie bienheureuse qui inflitre sa paix dans le cur harass, comme les larmes linfiltrent sous ses paupires dessches ; ce salm Allh qui me salua un soir, aprs le feu, brlant ses lauriers- roses carlates et ses varans bondissants, au dsert de Farah, dans la longue alle dombre bnie, dans loasis que domine la citadelle de Qandahr.

    Louis M ASSIG N O N .(1) Il faut l entendre dans le sens de objectivit soigneuse, chose que demande lIslam , et non partialit ce qui serait une insulte lauteur de la traduction. (Note de lEditeur.)

  • AUTEUR DU CORAN

    I n Coran (en arabe al-Qur'n, lecture, la lecture par excellence) ml le livre saint des Musulmans, qui le considrent comme la parole incre de Dieu . C'est le Seigneur des mondes |ui la rvle son envoy de choix, au Prophte, afin que celui-ci ln communique son peuple. Pas de plus grande offense que de lire un Musulman que son Prophte est l'auteur de ce livre, nr Muhammad (dont le nom a t corrompu en Mahomet par ln-. Franais du Moyen Age) n'est qu'un simple agent de transmission, qui n'y ajoute rien de sa part, n'en supprime non plus |i h h que ce soit, de son gr.

    ( est un Livre, un Message rvl de la part de Dieu.RVLATION

    I m\ religions thistes/ qui non seulement croient en un Dieu unique, mais qui galement attribuent leurs lois Dieu, ont quelque peu vari entre elles quant au sens de la rvlation. Le mncept de rvlation* semble, chez elles, se rduire deux notions de base ou bien Dieu envoie son message, par un mirje ou directement dans l'esprit de l'lu, par l'inspiration, nu bien Dieu s'incarne dans un homme, et c'est par la bouche

  • INTRODUCTION VI

    Chez les Ju ifs, tantt c'est Dieu qui parle directement ( Mose), tantt par l'intermdiaire d'un porte-message, un ange.

    Chez les Chrtiens la chose se complique, d'abord parce que la plupart des sectes chrtiennes croient que la parole de Dieu est devenue chair et sang, sous la forme de Jsus-Christ ; ensuite parce que la notion de rvlation ou inspiration a pris un sens" plus large que dans les autres religions : mme les biographies! de Jsus (1 ) , rdiges par des saints sont considres, tout at>j moins chez les Catholiques, comme livres inspirs (les Protestants^ ne leur reconnaissent pas ce caractre). |

    Sans trop pousser cette enqute, parlons de la notion islamique! de la rvlation-inspiration f

    Dieu est transcendant et au-del de toute perception humaine^ Pourtant II est plus prs de l'homme que sa veine jugulaire! (Coran, L , 16) ; et c'est Lui qu'il faut obir. Par Sa Grce, Dieul a choisi de temps en temps, chez tous les peuples, des hommes) pour. recevoir les rvlations du message divin pour ensuite l< communiquer leurs peuples. Dieu charge les messagers clestes/, les anges, surtout l'archange Gabriel (tymologiquement puissance de Dieu ) de transmettre le message de Dieu au messager- ^homme, au Prophte (2 ) .

    Muhammad a dit lui-mme diverses reprises ses compa^ gnons : la rvlation se fait de diffrentes faons parfois] Gabriel prend la forme d'un homme, qui me parle comme parle ^un homme, parfois comme un tre particulier, dot d'ailes, et je retiens tout ce qu'il me dit. D'autres fois, j'entends comme une cloche sonner dans mes oreilles et c'est l la plus dure des preuves et quand cet tat d'extase s'en va, je me souviens parfaitement de tout, comme si c'tait grav dans ma mmoire.

    Ses compagnons rapportent leur tour lorsque la rvlation se faisait au Prophte, il transpirait, mme au jour le plus froid (3 ) . Un autre ajoute le Prophte pesait alors si lourd que si par hasard il se trouvait sur sa chamelle, elle prfrait s'agenouiller, et si elle s'obstinait, alors ses jambes se courbaient, et l'on craignait qu'elles n'aillent craquer (4 ) . Un autre compagnon prcise : un jour je me trouvais auprs de lui, sa cuisse posant sur la mienne, (cause de l'affluence dans la salle (on est assis mme le sol, jambes replies). Tout coup l'tat de rvlation le saisit, et je sente is un poids crasant qui devait briser mon fmur. Par

  • IN lf.ODUCTION VII

    IMnu, s'il ne s'tait pas agi du messager de Dieu, j'aurais pouss ln cris de douleur et retir ma jambe. (5 )

    Quelquefois le Prophte s'tendait sur le dos, et l'on couvrait mm visage de drap (6 ) , mais ce fut plutt rare. En gnral, il irv.init sur place, assis immobile, et on le voyait pris d'extase, Mini*; en quelques instants, il revenait son tat normal (7 ) .

    (e s t en tat de puret spirituelle et rituelle du Prophte que lm change se prsentait. Khadja, premire pouse de Muham- nm.l, rapporte (8 ) Au dbut de sa mission, lorsqu'il me parla ln*. visites de l'ange, je" lui dis Peux-tu me faire signe, lors d'une pmchaine visite ? Un jour, il me dit Le voil qui apparat ! ln dis Muhammad de s'asseoir ma droite, puis demandai ln vois-tu ? Il dit Oui. Je le fis asseoir ma gauche, devant moi, et derrire moi, et posai toujours la mme question, rece- vnnl la mme rponse!: Ensuite je pris mon mari dans mes bras l tout coup il dit Non, je ne le vois plus. Je compris alors |un vraiment c'tait un ange, car le Diable ne se serait jamais Alnlqn de nous lors do notre intimit conjugale.

    I o Coran ne fut pas rvl tout la fois, mais en fragments lnndant vingt-trois ans (610-632) Muhammad tait n en S/0 et cela de la faon si chre aux juristes : chaque rvlation l'occasion mme o l'on en avait besoin, et pour trancher un problme concret. Il aurait t bien absurde qu' l'occasion l'un dcs, quand il aurait fallu promulguer la loi d'hritage, i re la tio n et t faite d'une loi pnale !

    le Coran que nous possdons se divise en 114 chapitres de llmensions trs varies. Les chapitres eux-mmes n'taient pas ion jours rvls en leur entier ils sont faits de fragments que l'on runissait selon les directives du Prophte lui-mme. Nous y reviendrons. Ce travail de compilation dura toute la vie missionnaire du Prophte, et le tout date de l'poque du Prophte lui mme aprs sa mort la rvlation cessa, et la communaut n'nvait aucun droit d'ajouter ou de supprimer.

    LE CORAN ET LE HADITH, OU SUNNAAvnnt de parler des autres aspects du Coran, il serait utile de mnttre en relief la diffrence entre le Coran et le Hadth (gale- mnnt appel Sunna).

    Selon le Coran, Muhammad ne dit rien de sa propre impul- nlon tout, en lui, est Rvlation lui adresse. A partir de ce

  • INTRODUCTION VIII

    verset, et d'autres encore, la personne du Prophte prend une importance particulire au sein de l'Islam . Car non seulement ce qu'il dit, mais mme ce qu'il fait ou tolre devient loi pour sa communaut, pour toujours.

    Mais Muhammad faisait lui-mme une distinction dans ce qu'il communiquait sa communaut pour certains messages, il disait C'est de Dieu ; parfois, en attendant une Rvlation, il faisait de lui-mme effort de dduction de bon sens. Il arriva que parfois Dieu n'approuva pas la dcision prise par le Prophte, et immdiatement une Rvlation vint la corriger, pour que sja communaut ne viole pas la volont divine. Il y a donc distinction nette entre la personne publique du messager de Dieu et la personne prive de Muhammad distinction pourtant sans grande porte, car si l'initiative prive du Prophte n'tait pas abroge par une Rvlation, la communaut n'avait pas les moyens de savoir s'il s'agissait d'une opinion personnelle du Prophte, approuve par Dieu, ou de quelque chose base ds l'origine sur la Rvlation.

    En outre, mme la Rvlation fut divise par Muhammad en deux catgories trs nettes de certains cas, il disait C'est de Dieu ; crivez-le et apprenez-le par cur pour le rciter liturgf- quement dans les offices de prire et c'est le Coran*; des autrs cas, il disait Faites-le ; ou mme sans rien dire, il l pratiquait lui-mme, et n'en ordonnait pas la codification. De l la diffrence entre la Rvlation rcite (wahy matlou), et la Rvlation non rcite (wahy ghar matlou). C'est cette der-' nire catgorie ainsi que les rcits sur la pratique du Prophte en gnral (mme ses initiatives prives ) qu'on appelle indiffremment Hadth ou Sunna.

    Hadth signifie la parole ; et Sunna signifie la conduite ou le comportement. Il s'agit des deux la fois, mais comme la langue arabe ne possdait pas de mot pour comprendre la fois la parole et le comportement de quelqu'un, on emploie ici les deux termes dans le mme sens. ( I l y a une subdivision du Hadth ; parfois le Prophte disais Dieu d it..., sans pourtant en ordonner l'inclusion dans le Coran. On appelle ce Hadth cudsi,c.--d. parole sainte).

    Thoriquement le Coran et le Hadth ont presque la mme valeur en ce qui concerne la communaut. Comment un croyant pourrait-il penser autrement ? Puisque le Coran lui-mme rpte

  • tii MH >DUCTION IX

    unir, cesse Tenez ce que le messager vous donne, et abstenez v

  • INTRODUCTION X

    auteurs postrieurs comme Bokhri, Muslim, etc.Supposons que Bokhri dise Je tiens d'Ahmad ibn Hanbal,

    qui le tient d'Abdar-Razzc, qui le tient de Ma'mar, qui le tient de Hammm, qui le tient d'Abou-Huraira, que le Prophte a dit telle ou telle chose. Depuis la fin de la deuxime guerre mondiale, on a dcouvert les manuscrits de Hammm, de Ma'mar et d'Abdar-Razzc, l'ouvrage d'Ahmad tant depuis longtemps connu. Or, en cherchant dans ces sources antrieures Bokhri, on constate que Bokhri n'a ni menti ni ramass le simple folklore de son poque il se repose sur des sources crites et authentiques.

    LES STYLES DU CORAN ET DE LA B IBLEComme nous venons de le dire, le Coran affirme que Dieu a suscit de tout temps des messagers, des prophtes, et leur a rvl des lois, des prescriptions, des Livres. Le Coran parle expressment des Feuilles d'Abraham, des Feuilles de Mose (ou : la Thora, du Psautier apport David, et enfin de l'vangile apport Jsus-Christ. Dans un autre passage, il est dit les livres des Anciens , ce qui laisse la possibilit de reconnatre une origine divine certains livres chez les Zoroastriens, les Brahmanistes etc., sans qu'on puisse pour autant affirmer dogmatiquement ce caractre pour tels ou tels de ces livres.

    En ce qui concerne les livres isralites, le Coran ne se rfre qu'au Pentateuque de Mose ( Feuilles de Mose , Thora ) les autres livres de ('Ancien Testament ne possdent pour le Coran qu'une valeur thorique.

    STYLE BIBLIQUELa Bible ne mrite son nom singulier ( le Livre ) (1 2 ) que parce qu'elle constitue un corps de doctrine homogne. Elle est faite en ralit de livres d'auteurs diffrents, d'poques diffrentes et de genres littraires diffrents. Sous le nom d'un mme auteur, parfois, plusieurs ont crit, prfrant le patronage d'un homme connu leur propre signature. Il y a des livres historiques, des discours politico-religieux, de pures prires, des livres de sagesse, des dialogues philosophiques, des codes de lois.. L'historien inspir signait Mose , ou ne signait pas du tout ; le sage signait Salomon ; le prophte signait volontiers Isa s'il se sentait dans la veine d'inspiration du grand Isa. A part quel-

  • Ml I KODUCTION XI

    |i>ns crivains de basse poque qui considrrent comme impor- tnnlo leur uvre personnelle et en laissrent un compte-rendu lnnnstanci (Esdras, Nhmie, Zorobabel), les crivains bibli- |um', se sont gnralement clipss derrire la chose qu'ils nvnlnnt dire. Diffrente est la manire de Jsus. Jsus, qui iiMrit pas, parle sans cesse; et il ne fait pas, la manire des pmphtes, des gestes purement symboliques, il donne tous ses

    valeur de symboles ; sa personne n'apparait pas comme iMincte de sa mission.

    I .1 manire de Muhammad est plus proche de la manire de ln mis que de celle des prophtes d'Isral, d'un Jsus qui serait f) ln fois Mose et aussi Josu. Mais le Coran, lui, ne ressemble ni /t l'vangile, ni aucun des livres de l'Ancien Testament. A i*ui dtour de la vie du Prophte, la Rvlation surgit, s'impose,Il Inut sur-le-champ Ta communiquer, car c'est l'heure voulue nnr Dieu pour la promulgation de telle loi, pour le rappel de telle lilsloire ancienne, pour telle exhortation, telle p ri re ; et le Pro- phMo ne doit ni devancer ni retarder cette heure, ni prendre le tnmps de revoir le message reu pour en faire une uvre litt- m lrr ; tant pis pour la logique du discours la cohrence int- ilnurc n'en ressort que mieux. Les histoires ne sont pas racontes, nllns sont voques de faon qu'on en vienne tout de suite l Msscntiel ; et s'il n'est pas ncessaire de terminer une phrase, eh llnn, qu'elle reste en suspens! Car le temps est mesur, et le l'Msoin press.

    l nr contre, il faut rveiller l'attention, favoriser la mmoire, i nsi pourquoi les versets, et c'est pourquoi, la fin de chaque vmsot, la rime ou l'assonnance.

    ( ost aussi pourquoi il ne faut pas songer lire le Coran mme on lit la Gense, ni mme comme on pourrait lire Isae mi Jrmie. Chaque parole dite vous concerne au moment mme nu vous la lisez. Il faut l'entendre, avec l'oue, et s'arrter au mi! de la phrase, ou de la proposition, l o le chant liturgique s nllonge et s'attarde sur la dernire syllabe, afin de laisser la pnns6e prendre le tournant de la proposition suivante. Car c'est mm route en lacets comme une route de montagne.

    I c;s vangiles prsentent un cas particulier. Jsus-Christ lui- m r^ne n'a pas voulu, ou n'a pas pu pour des raisons histo- ii|u

  • INTRODUCTION XII

    mmoire sur le Guide disparu. Chaque vangile constitue la rptition des mmes donnes la biographie de Jsus, o se mlent ce que Jsus a dit ou fait, et ce que l'auteur de l'vangile connaissait d'autres sources. L'vangile ne ressemble donc ni au Coran, ni au Hadth, mais la Sra ou biographies de Muhammad, dont certaines datent de l'poque de ses compagnons, d'autres d'un peu plus tard. Il y a un grand nombre d'vangiles une cinquantaine environ dont quatre sont canoniss au sein de la communaut chrtienne en gnral ; d'autres sont dclars apocryphes, parmi lesquels l'vangile de Barnab revt un intrt particulier. Sans entrer dans la question de l'histoire de la rdaction et la conservation des diffrents vangiles, il suffit de signaler que ce sont de beaux livres de biographie, pleins de sagesse et de dveloppements littraires, et... trs lisibles.

    STYLE CORANIQUEMais le Coran ? Le Coran est conscient lui-mme du reproche

    que ses ennemis paens lui faisaient des morceaux dcousus (X V , 91 ). En toute conscience de ce reproche, le Coran ne renonce pas son style particulier. On peut trouver cela plusieurs raisons

    1. En premier lieu, le Corar est adress Muhammad, qui est le premier destinataire, sa communaut ne venant qu'en second lieu. Le Roi parle ou donne des instructions celui qu'il dsigne comme messager-envoy. Or les rois ne parlent pas comme les gens ordinaires tantt ils parlent explicitement, tantt seulement par allusions et sous-entendus. Ils changent aussi brusquement leur style Je dis, Nous disons, le Roi dit, etc. (par exemple, V , 12). Tout est compris par les proches du Roi, les autres n'ont mme pas besoin de tout savoir.

    2. Le Coran ne fut pas rdig tout la fois, pour tre prsent ensuite au peuple. Il est une collection de messages reus intervalles. Il y a des passages dont le Prophte devait se servir pour haranguer l'auditoire, afin de l'inviter rflchir et reconsidrer son attitude religieuse. Il y en a d'autres qui furent destins trancher des problmes concrets, ou des litiges prcis.

    3. Non moins important est le besoin psychologique du Bdouin auquel le Coran s'adresse en particulier. Il faut penser son milieu, sa mentalit, ses besoins, ses habitudes, pour apprcier la forme extrieure du Coran. Il y a les changements brusques, pour donner des chocs successifs son esprit, pour

  • IN IIO D U C T O N TTTTT

    l forcer rester en veil et attentif au message, en sorte que la prose potique du Coran ne devienne pas monotone, pour qu'il ndmire plus parfois qu'il ne comprend ou ne mdite. Il y a des pmenthses et des digressions, pour attirer l'attention sur ce qu'implique un fait, une allusion. Il y a des rfrences aux faits

  • INTRODUCTION XIV

    sourate comporte 7 catgories de choses : hymnes, prires, lois, annonces, avertissements, paraboles et histoires. Grosso modo, cela reprsente la totalit des sujets que le Coran traite.

    Il convient de souligner que le Corari ne demande pas que Ton croie pour croire, mais il rpte sans cesse rflchissez, mditez, pensez, cherchez, raisonnez, et cela, mme en matire de foi comme l'existence du Dieu transcendant et inconnaissable, l'au- del et la rsurrection.

    Le thme central est videmment le monothisme pur la foi en un Dieu sans associs, ni icne, ni autres reprsentations matrielles de la Divinit.

    Sa thse est que Dieu, en Sa bienveillante grce, a donn Thomme, entre autres bienfaits, des guides, des prophtes ; que ceux-ci ont communiqu l'humanit le message du Seigneur, qui a toujours et invariablement t celui de l'unicit de Dieu, de la vie aprs la mort, et d'un comportement ici-bas titre de provision pour l'au-del ; que toutes les fois que le message divin s'est perdu au sein de la socit humaine, pour cause de guerres, ou de dviations religieuses aprs la mort d'un prophte inspir, etc., Dieu en Son inpuisable misricorde a renouvel son message et suscit un nouveau prophte. Que depuis Adam jusqu' Muhammad il n'y a qu'une suite ininterrompue de tels messagers, envoys dans diffrents pays, Muhammad n'tant que le rnovateur et le confirmateur du mme ternel et antique message. Il n'y a pas d'exclusiyit Dieu a envoy des messagers chez tous les peuples; Il n'en a mentionn dans le Coran que quelques-uns seulement, prcisant qu'il y en eut d'autres encore. C'est ainsi qu'il dira que les Isralites furent leur poque les lus de Dieu qui leur donna l'excellence au-dessus de tous les mondes, comme II avait donn pareille excellence d'autres auparavant. C'est galement ainsi qu'il dira que Jsus-Christ eut une naissance immacule, sans pre. Et c'est ainsi qu'il lavera les biographies des anciens prophtes des calomnies d'immoralit ou de mcrance mentionnes dans d'autres livres. Sur ce dernier point, et considrer par exemple les guerres et les schismes qui dchirrent Isral au temps de Roboam, de Nabu- chodonosor, de Titus, etc., ainsi qu'au temps o des livres perdus furent restaurs sur la base de la mmoire personnelle de quelques rudits, le simple bon sens aurait vite fait de donner raison ce qu'affirme le Coran plutt que de croire les Prophtes

  • INTRODUCTION XV

    capables de mener une vie moins difiante que celle d'un homme pioux ordinaire. Les rbellions du temps de David et de ses descendants ont pu susciter des accusations de la part des rebelles contre les membres de cette famille. Si mme les prophtes n'taient pas des modles, il n'y aurait plus d'espoir pour l'humanit I

    RFRENCES AUX ISRAELITESIl est un aspect du contenu du Coran, qui retient l'attention du lecteur. C'est qu'il s'adresse par dizaines de fois aux Isralites. Pourquoi ? Un sceptique a dj dit que Muhammad avait un complexe d'infriorit vis--vis des Ju ifs, puisque les Arabes n'avaient ni Livre sacr, ni religion rvle; c'est pourquoi il aurait rdig ce Coran et invent tout sous l'effet de cette obsession ! Mais l'imposture est l'hypocrisie de la conviction. L'hypocrisie n'a pas la^puissance de la conviction, comme le mensonge n'a jamais la puissance de la vracit. Si la force de projection est en mcanique la mesure exacte de la force d'impulsion, l'action est de* mme en histoire la mesure de la force d'inspiration. Une pense qui porte si haut, si loin et s long ^temps, est une pense bien forte; pour tre si forte, il faut qu'elle ait t bien sincre et bien convaincue...

    Il faut chercher quelque chose de moins antipathique.A l'poque de la vie missionnaire de Muhammad, le monde

    avait toutes sortes de communauts : athe, idoltre-polythiste, bouddhiste, mage-zoroastrienne, brahmaniste, astroltre, judo- chrtienne entre autres. On sait avec quel acharnement le Coran s'lve contre l'athisme et le polythisme, plus nergiquement encore que contre les autres religions.

    Quant aux Bouddhistes, surtout la secte qui ne ressent pas le besoin d'un Dieu, ils sont compris dans cette lutte contre l'athisme. Celle de leurs sectes qui aspire une vie de renonciation, le Coran n'y voit pas un vrai rival, une telle doctrine tant peu attrayante pour les masses, l'exception d'une poigne d'hommes.

    Les Mages pratiquant^la doctrine de Mazdak ne constituaient pas non plus un problme aucun homme de bon sens n'acceptait cette vie de licence. Le zoroastrisme, avec la vnration du feu et le dualisme tait dj en train de disparatre dans sa propre patrie, devant l'expansion du Christianisme. On n'avait pas besoin

  • INTRODUCTION XVI

    de s'en occuper trop.Le brahmanisme avec son systme de castes et d'intouchabilit

    n'avait besoin, pour se dsintgrer, que du contact avec les religions assurant l'galit et la fraternit. Une religion de famille, sans proslytisme, ni moyen de se dbarrasser de la caste infrieure o l'on tait n, ne donnait rien craindre.

    Les astroltres sabens avaient presque disparu, et n'avaient pas mme besoin d'un coup de grce pour fin ir.

    Parmi les grandes masses humaines, seuls les Gens de la Bible, les Judo-Chrtiens possdaient l'appareil ncessaire rendre superflue toute nouvelle religion ils avaient des Ecrits rvls, ils avaient une religion thiste et mme monothiste, ils avaient cultiv les sciences et acquis des Etats. Bref, ils avaient chez eux ce que l'on nommerait le bien des deux mondes. Quelle autre communaut religieuse devait donc mriter davantage que le Coran chercht son adhsion ? N'oublions pas qu'aujourd'hui comme au temps de Muhammad, cette poigne infime d'humanit que constituent les Juifs gouvernait le monde. A travers les rgnants, Chrtiens ou autres, ce peuple, d'une merveilleuse capacit d'adaptation, gouvernait les pays. Comment l'inviter adhrer l'Islam ? Rien d'autre qu'en ceci : Votre propre Livre sacr prdit la venue du dernier prophte, de chez vos cousins ! Ce grand peuple des Ju ifs, avec ses traditions millnaires de lutte hroque pour la survivance avait certainement de quoi susciter l'admiration, et l'envie de le voir se rallier.

    CONCEPTION DE LA V IE CORANIQUEAucune religion n'enseigne l'im m oralit ; aucune non plus ne manque d'inculquer ses adhrents la charit et la bont. L'enseignement islamique en son ensemble se distingue des autres par plusieurs traits, dont voici quelques-uns, peut-tre les plus essentiels.

    1. Une vue d'ensemble et une coordination des multiples aspects de la vie. Le Coran ne dira pas (a ) qu'il est rserv aux enfants d'une certaine maison, mais qu'ij est pour la totalit des hommes et des djinns. Il ne dira pas (b ) de laisser quoi que ce soit au Csar, mais que les rapports entre l'homme et Dieu tout comme les rapports entre hommes, individuellement ou collectivement, y trouvent un guide, une directive. La distribution des pouvoirs selon les spcialits et comptences n'est point inter-

  • I NOUUCTION XVII

    lH

  • INTRODUCTION XVIII

    liste, le juriste fasse un effort de raisonnement et dduise la loi, Libert et galit tant assures tous et pour toujours, un* dduction individuelle reste susceptible d'tre remplace par la dduction d'un autre individu, et une dduction collective par une autre du mme genre dans les gnrations postrieures. Par la fameuse fermeture de la porte de l'effort dductionnel , on entend deux choses

    i) Ou bien l'impossibilit de la rnovation. Deux et deux faisaient quatre chez l'homme prhistorique, et nous ne sommes pas capables de remplacer cette rgle une fois nonce.

    i i ) Ou bien l'impossibilit de reconnatre le droit de*regard aux non-spcialistes. Le malade consulte un mdecin, mrpe diplm de la veille, mais jamais un romancier, mme laurat du prix Nobel. Si la mdecine, l'architecture, la physique, etc. sont des spcialits exigeant un long apprentissage, il en va de mme de la religion et du droit on n'y reconnat d'autorit ni aux aventuriers ni aux amateurs.

    3. Le Coran et le Hadth nous enseignent le triple aspect de la vie

    a) Imne ou croyance au Dieu unique, en Ses Livres ou Prescriptions, en Ses messagers angliques, en Ses messagers humains, en la rsurrection et l'au-del, ainsi qu'en la dtermination de tout, du bien ainsi que du mal, de la part de Dieu.

    b) Islme ou soumission l'ordre divin pour les offices de prire quotidiens et hebdomadaires, les jenes annuels du mois de Ramadn, le plerinage de la Maison de Dieu La Mecque une fois dans la vie, et les impts sur les biens au-dessus du minimum vital (produits agricoles et minraux, y compris pche et ptrole, commerce, industrie, troupeaux de btes : ovins, bovins et chameaux, l'pargne de l'or et de l'argent). On notera que l'impt et la prire sont rangs dans la mme catgorie ! Ni le corps ne sera nglig aux dpens de l'esprit, ni vice versa. Prier c'est adorer Dieu par le corps, payer l'impt c'est adorer Dieu par les biens.

    c) Ihsne ou embellissement de la pratique ce n'est pas l'apparence, mais l'esprit qui est exig. Muhammad l'a expliqu Adore Dieu comme si tu Le voyais ; bien que tu ne Le voies pas, Il te voit srement .

    4. Pensez aux autres autant qu' vous-mmes. De l les impts; de l le devoir individuel de participer la lutte perptuelle contre la mcrance et l'ignorance, et de l les pressantes invi-

  • I Mi UWCTION XTX

    imIImm*. la charit. L'Islam reste pourtant tolrant pas de HHhninte en religion ! Dieu a envoy des prophtes chez tous les l'MiipIcv;, depuis Adam jusqu' Muhammad; ce dernier n'est l |i*n pour rappeler l'ternel message divin. Les langues et les cou-

    montrent seulement la matrise du Crateur, mais le plus Un auprs de Lui est seul celui qui est le plus p ieux; ni la

    iiHiiM.ilogie, ni la richesse ne comptent en rien ce propos.I o Coran fait nette la distinction entre l'homme et Dieu

    pn ln communion. L'homme fait une ascension vers Dieu, mais mmm pns pour s'y assimiler. De l la sparation entre les affaires h v 11 m\ et les affaires humaines Dieu a les plus beaux noms, les plu?. p.irfaits attributs II nous cre, Il nous pourvoie, c'est Lui |tl 'lit tout, observe tout, et est capable tout, mme pour pr-

  • INTRODUCTION XX

    petit signe de la matrise du Seigneur, qui a cr Adam san: mme de mre la cration des cieux et de la terre tant plui tonnante encore que celle de l'homme. N'adorez pas les prophtes, n'adorez pas non plus la faon des idoltres, mais ado* rez Dieu, et cela la faon des prophtes aucun d'eux n'avait honte de se sentir et dire esclave de Dieu. N'oubliez pas votre part d'ici-bas il ne faut pas mpriser les dons et les bienfait? de Dieu.

    LA FEMME, DANS LE CORAN

    Le Coran a beaucoup de sollicitude pour la femme. Il lui octroie, entre autres, les droits suivants

    Elle est un tre indpendant tout comme l'homme. La proprit qu'elle possde ou obtient lui reste acquise,: ni son pre, ni son mari, ni son fils ou autre parent n'y ont aucun droit de regard ou contrle. (Rappelons que mme en notre vingtime sicle, l'Occidentale n'a pas encore ce droit entirement.) Le mariage n'tant qu'un contrat bilatral, elle y donne son consentement, en toute libert sans son consentement, le mariage, mme fait par son pre, est nul. Le Coran reconnat le divorce de la part du mari, la sparation judiciaire par dcision du tribunal, et l'annulation du mariage sur la demande de la femme. L'Islam est la premire et la seule religion qui restreigne la polygamie (n i Mose, ni Jsus n'ont limit le nombre des pouses) ; de plus, la femme musulmane peut exiger comme clause et condition du contrat de mariage que son mari restera monogame, condition aussi valable que n'importe quelle autre condition d'un contrat lgal. Evidemment, si la femme ne veut pas profiter de ce droit, la loi ne le lui impose pas par force.

    Muhammad lui-mme n'a point viol la loi promulgue pour les autres Musulmans ce propos (vo ir la note X X X III 50-52).

    L'ESCLAVAGE

    Loin de perptuer cette antique institution de l'esclavage, le Coran est le seul livre religieux qui prvoit les moyens efficaces pour librer tous les esclaves du pays, sans faire de tort qui de droit. Le budget annuel de l'tat s'en occupe, et les charitables parmi les Musulmans sont exhorts y participer (V o ir note XC, 11-13.)

  • INTRODUCTION XXI

    ESQUISSE DE LA V IE DE MUHAMMAD ( * )DANS LE CADRE DES DONNES CORANIQUES

    Muhammad (570-632), fils d'Abdullh et d'Aamina, naquit La Mecque, ville fonde par ses anctres Abraham et Ismal, l o

    trouvait la plus ancienne Maison ddie au Dieu unique, la I* .rba, plus ancienne que celle de Jrusalem uvre de Salomon. Vrrs 463, son aeul Hchim russit obtenir des chartes de scu- i M et de libre passage de la part des empereurs byzantin, persan, nbyssin et himyarite, en faveur des caravanes commerciales des Mncquois, chose qui leur donna une primaut toujours grandis- ..mte dans l'Arabie anarchique (c f. sourate 106).

    l n 523, un roi ju if, un usurpateur en effet, perscuta les chrtiens du Ymen et brla vif un nombre considrable d'entre eux d.uis la ville d'al-Ukdoud (en N ajrn). Cela amena les Abyssins nv.mgliss envahir et occuper le Ymen. En 570, le gouverneur nbyssin, Abraha, enfceprit une expdition proslytique, pour dmolir la Ka'ba et pour forcer les habitants se convertir l'van- ullo, mais des voles d'oiseaux le mirent en droute (v . sourates M') et 105). Deux mois plus tard, Muhammad naquit. Son pre mourut peu avant, ou peu aprs. L'orphelin fut lev successivement par la mre et le grand-pre, qui moururent au cours de huit ans ; puis par un oncle paternel, assez pauvre. D'abord ber- i r r , ensuite co-grant dans la boutique de son oncle-tuteur, Muhammad visita la Syrie l'ge d'environ dix ans, dans la caravane dirige par son oncle. Lorsqu'il eut vingt-quatre ans, il la visita de nouveau, tout seul, menant les marchandises de sa future npouse Khadja. Il visita aussi le Ymen et le littoral du golfe IVrso-Arabique assez longuement, et peut-tre aussi l'Abyssinie, mi traversant la mer, toujours dans un but caravanier, et obtint I surnom d'al-Amne (l'honnte) toute lvre. Entre temps, il participa, avec son clan, la guerre dclenche par les Kinna,

    cda ensuite l'ordre de la chevalerie, organis par son oncle /ubair pour venir en aide tout opprim, qu'il ft indigne ou tranger.

    En 605, alors qu'il avait trente-cinq ans, la Ka'ba fut dtruite p.ir un incendie suivi de pluies torrentielles. C'est la transformation de la Maison du Dieu Unique en un panthon de 360 idoles qui semble l'avoir choqu de plus en plus, il se retira de la vie

    () Pour plus amples dtails et pour des rfrence,s voir M. Hamidullah, tr Prophte de Vlslam, sa vie et son uvre, 2 vol., Paris 1959.

  • INTRODUCTION xxn

    matrielle. Chaque anne il se retirait pendant tout un mois dans une caverne l'instar de son grand-pre en mditation et en bienfaisance. Ce fut la cinquime anne, qu'une nuit il eut la vision de l'ange Gabriel lui annonant sa nomination comme messager de Dieu, et lui apportant la rvlation du message divin. Effray, et plutt hsitant le croire, il rentra la maison. Il y eut une interruption dans les visites de Gabriel, chose qui lui apporta d'abord le temps de se rtablir du choc, puis un dsir de voir ces visites se renouveler, ensuite une impatience et mme un dsespoir pendant lequel il voulut, de chagrin, se suicider surtout qu'une parente antipathique le taquinait de ce qu'il 'tait abandonn par l'trange visiteur. A ce moment, Gabriel rapparut, lui assura que Dieu ne l'avait point abandonn et lui ordonna de prcher sa religion. Les idoltres du pays en vinrent vite la perscution contre le groupe, petit mais toujours croissant, de ses adhrents. On voulut le tuer, et il se cacha dans la maison d'un fidle, Arcam. Puis il conseilla ses fidles de s'expatrier et de se rfugier en Abyssin ie; et il leur donna une lettre de recommandation l'adresse du Ngus. Les efforts des paens de la Mecque pour l'extradition des fugitifs ayant chou, les Mec- quois et leurs allis dcidrent de frapper la famille de Muhammad d'exclusion sociale ni ngoce, ni mariage, ni conversation mme. Trois dures annes, o l'on fut oblig de manger jusqu' des morceaux de cuir que l'on bouillait l'eau. La privation causa la mort de la femme et de l'oncle-tuteur de Muhammad. Les preuves passes, Dieu le rcompensa Gabriel vint l'amener au ciel, o il fut reu en prsence divine (M i'rj). Revenu sur terre, il apporta sa communaut le cadeau divin, l'office de prire qui constitue pour chaque individu sa propre ascension vers le Seigneur et rception en Sa prsence. La perscution grandissant, il chercha auprs des visiteurs de La Mecque parmi les plerins trangers un asile. Les Mdinois seuls le lui offrirent. Le restant des Musulmans mecquois migrrent Mdine par petits groupes. Le dernier quitter fut le Prophte et son ami Abou-Bakr, et cela au moment d'un complot foment pour l'assassiner. Tus deux se cachrent quelques nuits dans une grotte, puis gagnrent Mdine sains et saufs. Alors les Mecquois exigrent des Mdinois de tuer ou d'expulser Muhammad, et, sur leur refus, commencrent exercer contre eux une pression conomique. Muhammad rpondit en barrant le chemin caravanier des Mec-

  • INTRODUCTION xx n i

    |uis vers le nord (Syrie-gypte) qui passait par la rgion mdi- 11*'Ko. Cela produisit un conflit d'abord la bataille de Badr (313 Musulmans contre 950), puis celle d'Ohod (700 contre 3 .000), fmis du Foss (1.500 contre 12.000). L'influence islamique s'lar- illv.rmt et la situation conomique de La Mecque se dtriorant, Muhammad se montra gnreux, et prit les initiatives d'une licnte envoi d'argent aux pauvres de La Mecque, proposition l'une trve honorable avec mme un semblant de supriorit pour les Mecquois. Le trait de paix fut conclu Hodaibiya, puis mi deux ans La Mecque se rattacha l'Islam aussi bien religieusement que politiquement. Il y eut encore quelques difficults avec ln voisin T f, et la bataille de Honain ; mais Muhammad prfra

    retrirer Mdine sans mener la guerre outrance. La lutte pacifique amena T f en un an seulement se convertir l'Islam .

    A l'intrieur de Mdine, son arrive, Muhammad trouva des hlnrniss, des paens arabes, (diviss en deux factions hostiles),

  • INTRODUCTION XXIV

    Coraza acceptrent la demande de leurs anciens tyrans nad- rites de tenter un soulvement l'intrieur des lignes musulmanes de dfense. Quand les assigeants du dehors furent partis, Muhammad demanda aux Coraza de choisir un arbitre pour juger leur cas. C'est l'arbitre de leur choix qui dcida de leur appliquer leur propre loi biblique. Muhammad fut surpris, et murmura C'est la dcision de Dieu d'au-dessus des sept cieux. Il attnua la rigueur de l'arbitrage en mainte faon. Ds lors il ne resta plus de problme ju if Mdine, o les autres clans juifs (certains Ca- nuc', les Orad, etc.) prosprrent comme commerants, et reurent mme des annuits et autres faveurs de la part de Muhammad.

    Mais les Banoun-Nadr, installs Khaibar, ne restrent pas tranquilles. Ce sont eux qui organisrent la guerre dite du Foss. Aprs la trve de Hodaibiya avec les Mecquois, ils furent isols et, quelques semaines aprs, leurs 20.000 combattants livrrent bataille perdante aux 1.500 musulmans dirigs par le Prophte en personne. A la reddition, on les dsarma, puis on leur pardonna, leur imposant seulement un impt foncier gal l'impt pratiqu Mdine.

    Aprs la trve de Hodaibiya (anne 6 de TH .), Muhammad pensa galement aux pays hors d'Arabie, et adressa des lettres proslytiques aux empereurs byzantin, persan et abyssin, tout comme au patriarche copte d'Alexandrie, et au gouverneur de Busr (Palestine). Le porteur du message ce dernier fut assassin sur le territoire byzantin (7 H .). L'empereur refusa toute amende ; une expdition punitive de 3.000 hommes en rencontra 100.000 Mu'ta, et dut rebrousser chemin (an 8 H .). Muhammad rassembla 30.000 hommes, et alla jusqu' Tabouk (an 9 H .). De nouveau il crivit une lettre Hraclius Embrasse l'Islam , ou paye la capitation, ou du moins n'interviens pas contre ceux de tes sujets qui le feraient . Hraclius n'accepta rien de tout cela, et crucifia mme le gouverneur de Ma'n qui avait embrass l'Islam . De Tabouk, Muhammad arracha aux Byzantins le port d'Eilat (A la ) , la rgion de Jarb et Adhruh, au-del de Ma'n, le grand centre Doumatal-Jandal, et rentra triomphalement Mdine pour recevoir des vingtaines de dlgations de tribus arabes annonant leur conversion ; les Chrtiens de Najrn acceptrent aussi la suzerainet de l'tat islamique. Muhammad dnona alors les pactes d'alliance avec les paens (an 9 H .) et

  • IU I IfODUCTION XXV

    I mmc suivante il se rendit La Mecque pour clbrer son pre- mlnr et dernier plerinage, o il put s'adresser 140.000 fidles vnmis de tous les points de l'Arabie, et prononcer du haut du Mi nt de la Misricorde le discours qui est devenu la charte islamique des droits de l'Homme. Rentrant Mdine, il tomba mnlnde, et quelques semaines plus tard rendit son dernier soupir (.Ml II H. /632 ).

    t >n se rallia vite ne pas laisser la grande uvre se perdre, et I "M conserva et la religion et l'tat, qui continuent jusqu' nos | "ii Mais l'histoire de l'Islam depuis la mort du Prophte l"l.isse le cadre de notre travail.

    H ISTOIRE DE LA RDACTION DU CORANI toute premire .rvlation, comportant les cinq premiers

    vfm \ets, trs courts, de la sourate 96, resta grave dans la mmoire ln Muhammad, et il a d la rpter souvent quand il racontait l'vnement ses aTnis. Il y ensuite une interruption de trois mr,, aprs quoi les rvlations reprirent leur cours, et cela conti- iiun pendant les derniers vingt ans, dont dix Mdine, de la vie ln Muhammad.

    I c Coran fut chose crite mme avant l'Hgire Mdine. Le< inn (X X V , 5, LV I, 79, etc.) en tmoigne. Mais on ne sait pas ln date exacte o Muhammad pensa faire rdiger par crit les invlations qu'il recevait. On en parle dj en l'an 5 de l'aposto- Int (8 avant l'Hgire), et on dit que la copie de la sourate 20 ( lir onologiquement 45) que possdait la sur d'Omar fut l'"iigine de la conversion d'Omar l'Islam . Ibn Ishac cite cela n mme temps qu'une autre explication du motif de sa conver- i< mi, o il n'est pas question de documents crits, et l'auteur ne mit pas lequel des deux rcits est prfrer. Mais le premier 11m it est rapport par d'autres sources aussi (mentionnes par ulial (1 3 ) , o l'on prcise que le document contenait au moins nn< ore ur\e sourate (la 81, chronologiquement 7 ) . Il ne faut pas oublier que la toute premire rvlation eut pour thme l'loge ln la plume comme moyen de connaissance humaine. De l le * m ici du Prophte pour la conservation du Coran par crit. Et

    nn effet la sourate 80 (chronologiquement 24) parle des copies ni ri tes du Coran.

    l es sources (1 4 ) sont d'accord pour dire que toutes les fois qu'un fragment du Coran tait rvl, le Prophte appelait un de .n\ compagnons lettrs, et le lui dictait, tout en prcisant la place

  • INTRODUCTION XXVI

    exacte du nouveau fragment dans l'ensemble dj reu. Rappelons que Muhammad n'a pas voulu une codification mcanique, par ordre chronologique, des rvlations, mais un ordre qui donne aux passages une suite logique, et un dveloppement cohrent, selon le style particulier du Coran. Les rcits prcisent (15 ) qu'aprs la dicte, Muhammad demandait au scribe de lui lire ce qu'il avait not, pour pouvoir corriger les dficiences s'il y en avait.

    Un autre clbre rcit (1 6 ) nous dit que le Prophte rcitait chaque anne, au mois de Ramadan, devant Gabriel, tout le Coran (rvl jusqu'alors), et qu' ce moment la mmoire de Muhammad devenait en fait de Coran plus fconde que le vent portant la pluie ; que le Ramadan qui prcda sa mort, Gabriel le lui fit rciter par deux fois, chose dont Muhammad conclut l'achvement dfinitif de sa mission et une mort prochaine. Ce rcit implique tout au moins que lors du saint mois des jenes, le Prophte s'occupait chaque anne de la rvision du texte tout entier. On sait que ds l'poque du Prophte, les Musulmans prirent l'habitude de veiller, le mois de Ramadan, par des offices surrogatoires, en rcitant le Coran tout entier. Plusieurs sources ajoutent que lors de cette dernire collation ('a rd a) (1 7 ) , son scribe Zad (1 8 ) tait prsent. D'autres parlent de nombreux autres personnages aussi. Faut-il penser que le Prophte rcitait le texte, en prsence de ses secrtaires collationnant leurs copies, et de Gabriel prt intervenir s'il oubliait quleque chose ?

    Le papier n'existait pas encore, et les Musulmans de La Mecque pr-hgirienne, puis ceux de Mdine se servaient, chacun selon ses moyens, de diffrents objets pour copier pour eux le texte du Coran : mo.rceaux de parchemin et de cuir tann, tablettes de bois, omoplates de chameaux, espces de pierres blanches assez tendres pour que l'on y puisse graver facilement le texte, nervures mdianes des dattiers, morceaux de poteries brises, et ainsi de suite. (Un grand spcialiste de la question, le professeur Manzir Absan Glni pense que l'emploi d'os et de pierres tait motiv par le souci de la conservation : une chose grave risquait moins l'effacement qu'une chose crite. De mme le parchemin et le cuir taient plus solides que le papyrus. Comme la Rvlation ne se faisait que par fragments, on la notait provisoirement sur de menus objets, en attendant l'achvement de la sourate, pour

  • h liroCTION XXVII

    ln mpier ensuite sur des matriaux plus convenables).

    Tvidemment tous les Musulmans de la premire poque n nlnlont pas galement dous pour des vocations intellectuelles. 1-Wilhte, Muhammad n'exigea pas non plus que tout un chacun Ii il toujours sans exception copie des rvlations. Les uns taient Mini irris, les autres trop occups gagner leur vie, d'autres encore ti.ihli.lient trop loin de la rsidence du Prophte pour tre quoti- liMMiMjment au courant des nouvelles rvlations, dont certaines lurent reues lors des voyages de Muhammad. Tout cela explique I iir t|uoi personne ne possdait le texte complet certains frag- immmIs chez les uns, et d'autres chez les autres, par centaines injri nu temps de Muhammad.

    Mnis simultanment Muhammad insistait pour que l'on apprt Imr < ur le texte, afin de pouvoir le rciter lors des offices litur- ijii|uos. L aussi il n'tait pas obligatoire de se remmorer le texte h mi entier les uns apprenaient certaines sourates, d'autres cer- Inlnns autres, mais quelques-uns la totalit des sourates. On dit ( I V) qu'au temps de* la mort du Prophte, 4 8 Ansr (tribu l'origine mdinoise), dont une femme, Umm Waraca (2 0 ) , taient liAfiz (sachant par cur le texte tout entier, plus volumineux |im le Pentateuque et les quatre vangiles rurtis) ; le nombre Im/ les Muhjirs (d'origine mecquoise) n'est pas mentionn, mnis ne doit pas tre moins important.

    ( est par cette double mthode que Muhammad voulut assurer ln onservation de l'intgrit du texte du Coran par crit et de mmoire. Les fautes de graphie pouvaient tre rectifes par le inxi(* appris par cur, et les dficiences de la mmoire par rf-

    au texte crit. Cette lecture ou rcitation pieuse se prati- I*mit toute la v ie ; elle se perptua de gnration en gnration, |HS(|ii' nos jours on tudie le texte devant un matre attitr, |nl certifie l'authenticit du texte appris. Nous y reviendrons.

    A la mort du Prophte, on n'y pensa pas tout de suite les tlimrres dites de l'Apostasie, commences ds les derniers mois

    lo vie de Muhammad, proccupaient l'attention du gouverne- mnnt et de la communaut. La bataille de Yamma, contre l'imposteur Mosailima, fut particulirement sanglante cent mille nimomis contre treize mille Musulmans. Ceux-ci ne purent rsis- inr Alors les Musulmans de la premire heure, donc connais

  • INTRODUCTION XXVIII

    sant davantage le Coran, dcidrent de se sparer du gros de la troupe. Ils furent au nombre de trois mille et se placrent sous le commandement de Slim , l'un des plus grands connaisseurs du Coran. On les appelle les bataillons des connaisseurs du Coran. Cinq cents de ces commandos de suicide prirent en compagnie de leur commandant, mais l'arme ennemie fut aussi anantie (21 ).

    Reportons-nous au scribe particulier du Prophte, Zad ibn Thbit, qui dit' (c f. Commentaire de Tabari, I, 20)

    Quand un certain nombre des compagnons du Prophte eurent t tus dans la bataille de Yamma, Omar se rendit auprs du (ca life ) Abou-Bakr et dit Les compagnons de l'Envoy de Dieu tombent Yamma la faon des papillons dans le feu, et je crains qu'ils le fassent toujours s'ils rencontraient une occasion (pareille) de se faire tuer, cependant qu'ils sont les porteurs du Coran. Ainsi le Coran sera perdu et oubli. Si tu le runissais et le faisais crire... ! Abou-Bakr s'enfuit, et dit Ferais-je ce que n'a pas fait l'envoy de Dieu ? Ils changrent (des arguments) l-dessus. Ensuite Abou-Bakr fit venir Zad ibn Thbit, qui rapporte Je me rendis chez lui cependant qu'Omar tait tout prt. Alors Abou-Bakr me dit Celui-ci ( = Om ar) insiste pour que je fasse quelque chose que je refuse. Tu as t le scribe de la Rvlation. Si tu es d'accord avec lui, je vous suivrai tous deux. Mais si tu es d'accord avec moi, je n'entreprendrai pas cette chose . Puis Abou-Bakr raconta le dire d'Omar, tandis que ce dernier se taisait. Je m'enfuis de cette (suggestion), et dis Fera-t-il ce que n'a pas fait l'Envoy de Dieu ?... jusqu' ce qu'Omar dit un mot Quel mal vous si vous faites cela ? Nous rflchmes, puis dmes Par Dieu, il n'y a pas de mal contre nous en cela . Zad ajoute : Abou-Bakr m'ordonna, et je l'crivis sur des morceaux de cuir, des omoplates et des nervures mdianes de dattiers. Quand Abou-Bakr mourut et qu'Omar lui eut succd, ce dernier l'crivit en un seul volume (m ushaf), qui resta chez lui. Quand lui aussi mourut, il resta chez (sa fille ) Hafsa, veuve du Prophte. Puis Hodhaifa ibn al-Yamn rentra aprs avoir particip (en l'an 25 ou 30, selon les chroniqueurs) l'expdition contre l'Armnie, mais avant mme d'aller dans sa maison ( Mdine), il se rendit chez (le calife) Othmn, et lui dit O calife, prends soin des gens ! Et lui de dire Qu'y a-t-il ? Hodhaifa dit J'ai particip l'expdition contre

  • H* IIM |MICTION XXIX

    l Aimnie, expdition o il y avait des Irakiens tout comme des .yilens. Mais les Syriens suivaient la lecture coranique selon Hmyy ibn Ka'b, et disaient des choses que les Irakiens n'avaient

    entendues ; ces derniers les ont donc accuss de mcrance. I * morne les Irakiens, qui suivent la lecture d'Ibn Mas'oud et H'.eni des choses que n'ont pas entendues les Syriens ; et les '.yilens les ont accuss de mcrance . Zad ajoute Othmn 'l u AIfAn m'ordonna alors d'crire pour lui un Coran, et me dit

    le le donnerai comme aide un homme intelligent et de got HMAniire. Ecrivez tous deux le Coran. Toutes les fois qu'il y aura ne divergence entre vous deux, rfrez-m'en . Il nomma pour ln Abn ibn Sad ibn al-Aas (galement scribe du Prophte).

    i sque les deux (scribes) arrivrent au verset ( I I , 247) sur i m. hn d'alliance, Zad dit C'est tbouh, et Abn dit : Non, c'est lAliout. Puis nous en rfrmes Othmn, qui l'crivit tbout. /.ml ajoute Quand je l'eus termin, je le collationnai. A ce......ment, je m'aperus qu'il y manquait le verset (X X X I I I , 23 ).m l ni prsent aux Mohjirs, pour demander (s 'ils le possdaient I**i crit), mais je ne l'ai trouv chez aucun d'eux. Puis je l'ai lMinute aux Ansr, pour-demander (s 'ils le possdaient), mais h* nn l'ai pas trouv chez eux non plus, sauf chez Khozama, c'est-

    fils de Thbit. Alors je l'crivis. Ensuite je le collationnai te une fois, et je trouvai qu'il y manquait deux versets ( IX ,i 'il 7) (2 2 ) . Je me suis adress aux Mohjirs, mais n'ai trouv

    (versets) chez aucun d'eux. Puis je me suis adress aux Ansr, i - Hi leur demander ce sujet. Chez eux non plus, je ne les ai pas m ! i vos, sauf chez un autre homme du mme nom Khozama. * i" is je les crivis la fin de la sourate 9. (S i (au lieu de 2 ) ,

    y nvait eu 3 versets, je les aurais constitus en une sourate indpendante. Ensuite je collationnai encore une fois, mais n'y i i ion trouv de manquant Ensuite Othmn demanda Hafsa I* lui prter le volume (d 'O m ar), et jura qu'il le lui rendrait. Al"is elle le lui donna. Othmn le collationna avec la (nouvelle p|n), mais n'y trouva aucune diffrence. Il rendit donc le volume h Uni ,a et il en fut tout fait heureux. Puis il ordonna au public d h.inscrire leurs copies du Coran ( partir de cette dition) .

    R e levons quelques divergences ou dtails supplmentairesd.pios d'autres sources, comme Bokhri, etc. La transcription Ht les cahiers date du temps d'Abou-Bakr et non pas d'Omar,

    dernier possdant la copie confectionne pour Abou-Bakr (2 3 ) . 'nui (24 ) songea publier une dition officielle, mais mourut

  • INTRODUCTION XX*

    avant de le faire ; cela revint donc son successeur Othmn, La rdaction d'Othmn ne fut pas faite indpendamment du textl gard par Hafsa, avec lequel elle aurait t collationne par l| suite, elle n'a t que la transcription de ce mme texte, avec am i lioration de l'orthographe de certains mots. Un rcit dit (25) qu^ lors de la premire rdaction, Zad refusa de travailler si Omar ni collaborait pas avec lui. Les sources sont unanimes pour dii| quAbou-Bakr ordonna Zad de ne point se fier uniquement II mmoire, mais de chercher pour chaque verset deux tmoins copies crites chez deux personnes. Il annona dans la ville qui tous ceux qui possdaient des fragments crits du Coran devaief les montrer Zad. Un rcit prcise que ceci se passait la granc I mosque (26), o Omar adjurait les tmoins de dire si leu; i copies avaient t contrles par le Prophte. Un autre r affirme qu'Omar lui-mme prsenta un texte sur la lapidatic des adultres, mais faute d'autres tmoins (27), on le rejeta (28 La copie prpare par Abou-Bakr s'appelle gnralement Mushi (29) (lieu , ou collection, des feu illes), mais parfois galemeil Ra'ba (30), qui selon la racine signifie la in 4 . Selon la i Kathr (31), cela signifie la collection des cahiers. Pour l'poqii d'Othmn, on parle non seulement de deux scribes (32) princ paux, mais mme de quatre (33), probablement pour classifi les textes crits sur des objets disparates. On parle galemet de douze (35) membres, probablement pour prparer plusieu exemplaires. Selon les sources, c'est 4 ou 7 (35) exemplair! qu'Othmn envoya dans les grands centres de son immense enj pire, s'tendant de la Transoxiane jusqu'en Andalousie (36). ; ordonna mme de dtruire les copies qui ne se conformaient pi | l'dition officielle (37). I

    A la lecture des divers rcits, on a cette impression (38) que q que Zad cherchait ce n'tait pas seulement des fragments crits dy Coran, mais des rdactions de premire main, sous la dicte pe^ sonnelle du Prophte. Un rcit (39) dit mme qu'Abou-Bakr e(i trouva des feuilles dans la maison du Prophte, et qu'il les relia p$f un fil. Il n'existait apparemment pas de texte complet, sinon on n| se serait pas donn la peine de chercher des fragments parmi le public.

    L'ORDRE DES VERSETS ET DES CHAPITRESTout le monde s'accorde dire qu' l'intrieur des sourates, les versets suivent l'ordre donn par Muhammad lui-mme. Quant l

  • h l u n i MICTION XXXI

    I mu Im des sourates, certains auteurs ont eu l'impression qu'il iMMvnnnit d'Othmn, car un rcit (4 0 ) dit ceci Sur une question Mlimrtn rpondit : La rvlation fragmentaire de plusieurs sou- iMa* so faisait simultanment. Quand le Prophte en recevait .|m||uo chose, il appelait les scribes et disait Mettez ces versets lUir la sourate qui parle de telle et telle chose. La sourate 8 fai- m ! I partie de celles dont la rvlation date du dbit de l'Hgire, m! Id \onrate 9 de celles de la fin des rvlations. Je pensais que avait fait partie de celle-l. Le Prophte mourut et il ne iimiiu lut pas clair que celle-ci et fait partie de celle-l. Donc j lut ni fait suivre, sans toutefois y ajouter la ligne (distinctive) d Au nom de Dieu...

    Mnis il s'agit de l'opinion personnelle d'Othmn pour expliquerl hnnce de l'invocation de la misricorde divine au dbut de la iMiirnlo 9, chose qu'on expliquerait mieux par le fait que cette iMurnlo parle du dsaveu et la dnonciation de certains pactes, si i|u'll convient mal de 1e commencer par l'invocation la mis- lluordo de Dieu. Plusieurs faits rendent douteux ce rcit d'abord, It i meilleures sources, comme Bokhri et Muslim, n'en parlent

    Un des narrateurs dans la chane de transmission est in- Htnnu. Les certificats d'tudes coraniques attestent toujours que hiMlrn actuel des sourates est en provenance du Prophte. Le yiund savant classique de Mdine, l'Imm Mlik est formel l-

    la suite actuelle des sourates a t ordonne par le Pro- Rappelons en passant le rcit selon lequel le Prophte rvi-

    Mlt chaque anne, en compagnie de Gabriel, le texte du Coran, fvUlon qui eut lieu par deux fois pendant la dernire anne de M vl*v Chaque sourate constituant une unit indpendante, la tfUMtlon ne gne pas l'authenticit du texte, chose qui nous intrim s Ici.

    L'ECRITIJREftulon los donnes historiques (4 1 ) , l'criture fut introduite La Mpu|un pour la premire fois au temps des contemporains de Miihmnmad, un peu plus gs que lui (Harb , pre d'Abou liifyA n ) ; et le Coran fut le premier livre jamais crit en langue [JMmIn I Cela suffit pour expliquer les difficults d'orthographe, au lliomnnt o une poussire de dialectes et de patois rendait l'cri- VaIi i porplexe. Rappelons que l'alphabet arabe a 28 lettres, mais mm n'nvolt que 15 graphies et il fallait conjecturer les 13 autres ( i, lh# n et y, par exemple, avaient presque la mme graphie

  • INTRODUCTION XXXII

    (comme e, , , , en franais s'il n'y avait pas d'accents). On ne saurait jamais trop admirer avec quel courage les Arabes gai* drent confiance en eux-mmes. Dans une inscription (4 2 ) Ta# du calife Muwiya, en date de 51 H., on rencontre l'emploi dj points diacritiques pour distinguer entre les lettres graphi semblables. Mais longtemps avant lui, les lettres administrative du calife Omar l'employaient, comme nous le prouve un pap)| rus (4 3 ) dcouvert en Egypte et conserv Vienn (Autriche) qui est dat de l'an 22 H ./642. Tout cela confirme l'authenticlS du rcit (4 4 ) qui dit que c'est le Prophte lui-mme qui enjoigna ses scribes y compris le futur calife Mo'wiya, le narratei du rcit d'employer le raqch c.--d. points sur les lettres tr( i semblables entre elles, afin de les distinguer. Les signes de voci lisation sont attribus au gouverneur al-Hajjah ibn Yousi (deuxime moiti du premier sicle de l'Hgire). Par ces d$\ rformes, l'alphabet arabe se rendit tellement parfait qu'un tex bien vocalis, comme celui du Coran, est plus prcis en caract arabe qu'en n'importe quelle autre criture du monde. N 'oublio l pas qu'entre temps le double contrle du texte coranique, pfl crit et mmorisation mthodique, conservait-son intgrit. B ientl les Arabes dcouvrirent les procds de fabriquer le papier 2 quantit abondante et bon march, pour se dbarrasser dl parchemins et des ppyrus. Voil le secret de l'essor des scieno au Moyen Age chez eux. i

    LA TRANSMISSION ET LA CONSERVATION DU TEX TE ;Contrairement certaines autres communauts de l'antiquit, q restreignaient la connaissance du livre religieux une classe, un clan, Muhammad prfra rpandre cette connaissance dar toutes les couches de la communaut. Nous avons vu qu'il en ploya la double mthode crit-mmoire. En outre, lui et ses su cesseurs au pouvoir attachaient la plus grande importance I connaissance coranique pour tout emploi public et administratif et prirent les dispositions ncessaires pour son enseignement. |

    Ds la deuxime gnration, on ajouta une mthode addition nelle pour conserver l'intgrit du texte savoir lire et possda) une copie du Coran ne suffisait pas ; par contre il fallait l'tudtej auprs des matres attitrs et obtenir un certificat de l'authentt cit de la copie tout comme de la connaissance de la part dl l'lve. Cette mthode a subsist jusqu' nos jours la fin dei tudes, le matre octroie un diplme, mentionnant toute la chana

  • M MM M MICTION XXXIII

    ! matres et des matres de ses matres jusqu'au Prophte, mi .ilinstant la correction de la rcitation, conforme ce que lui- mAnin a appris de son matre.

    A ir avers la guerre, l'incendie, l'inondation et autres malheurs,i........>|)ies ou les fragments de la premire poque sont venus

    .'iuVi nous. A Tachkent tout comme Istanbul il y a des copies I" < rnn attribues au calife O thm n; Istanbul, une feuille an ilme au calife O m ar; la Bibliothque nationale de Paris, li". haqments que les experts modernes datent du 2e et 3e sicles ' I" I l lqire. Il y a des copies trs anciennes au Caire, San'a, enii un, mi Afghanistan, tre. On les a compares, et il est mouvant I" nnstater que du Maroc la Malaisie, de Tachkent Ceylan, I-*'. millions d'exemplaires manuscrits ou imprims existent qui

    l 11 Mit d'autres variantes que des fautes de copistes. Il y a -1-ilrMnent des centaines de milliers de Hfiz (sachant le Coran i.n co u r) dans la Seule Turquie, plus de 150.000 en ce mo- mumiI toujours identiques, entre eux et avec le texte crit.

    PROBLME DES VARIANTESMkv, part les fautes de copie et d'impression, qu'on dcle i ilfMnent, il y a un petit nombre de variantes canoniques. Voici l"n|(|ues prcisions ce sujet

    Il laut signaler d'abord que ces variantes comportent des dis- h i i . l ions sans vritable diffrence! et qu'ensuite il existe chez i ln in s auteurs un malentendu qui fait que l'on confond le mmentaire avec le texte. C'est tout. Mais cela demande quelques

    *lll< ations.I n\ langues comportent toujours des subdivisions en dialectes

    i jmlois certaines rgions ne comprennent pas entirement les a Imi :> de certaines autres rgions de mme langue. Muhammad Imi< hait rendre la religion chose facile, la porte des plus

    *Mnl>les. De l, il tolrait des variations dialectales mme pour inxie du Coran, car l'essentiel n'tait pas le mot, mais le sens ;

    f h l.i rcitation, mais l'application et l'assimilation. Il disait (4 5 )**1n11iers Gabriel m'a permis jusqu' sept lectures diffrentes lu ( oran. Tout en gardant pour lui et pour ses concitoyens une iinine faon de lire, il autorisait les membres des diverses tri-

    i

  • INTRODUCTION XXXIV

    renont dornavant aux diffrences autorises par le Prophte ^car, dit Tabari (4 6 ) , elles n'taient pas obligatoires, mais seul** ment permises. A partir des copies confectionnes par les provir> ciaux et conserves chez leurs descendants, les savants de! sicles postrieurs ont pu ramasser un certain nombre de mot! tout fait quivalents des mots employs dans la vulgate offl ciel le. ]

    Le style du Coran exigeait parfois que mme les compagnon du Prophte lui demandent explications ; parfois ils notaient ce explications en marge de leurs copies personnelles pour ne pa les oublier, et il est tout fait comprhensible que quelquefoj les copistes confondirent le texte et le commentaire, en copia fidlement une copie partir de l'ancienne. On connat le clbr ordre d'Omar, qui avait interdit formellement d'ajouter le con mentaire aux copies du Coran (4 7 ) . Ds variantes de ce genr il y en a par centaines ; mais le fait que le Coran de tel matre a telle addition que n'a pas ceux des autres ne laisse pas c doute sur l'origine de cette addition. Les donnes sur ce genj de variantes chez les auteurs classiques se contredisent aussi pi fois les uns disent que le Coran d'un tel avait cette additioj mais les autres le nient. En outre, en runissant toutes U variantes et en les tudiant soigneusement, on est sr qu'aucun ne change rien au sens de la vulgate si soigneusement codifia et si soigneusement transmise.

    Enfin, une troisime source de variantes provient de l'critur arabe de la premire poque, avant l'emploi des points diacr tiques il est parfois possible alors de lire un mot comme verb actif ou passif, comme masculin ou fminin, et le contexte adm parfois plusieurs possibilits. Par exemple yas'al (D ieu) demaf dera, peut se lire yus'al (on ) sera demand, tus'al (e lle ) serf demande. On en a trouv un petit nombre de cas, mais dar aucun cas le sens du verset ne change, et l'on se demande si l | dcouverte de telles variantes ne vient pas parfois de l'ingnio* si t des exgtes. 1

    QUESTION DE L'ABROGATIONMais le Prophte lui-mme n'a-t-il pas abrog ou modifi un texte ? Le Coran en parle par deux fois : II, 106 et X V I, 101. Cela signifie-t-il que le Prophte ait remplac un verset par un autre ? Le grand spcialiste de la question, al-Jasss, le nie et;

  • M) I IM II MICTION XXXV

    ni II s'agit du remplacement, par le Coran, d'une ancienne loi mIvmImo, des livres des anciens prophtes, et non pas d'un rem- m!m. Minent l'intrieur du Coran lui-mme. D'autres admettent im |mv,obilit de l'abrogation pendant la vie de Muhammad, et m .ippui ils citent un ou deux incidents, assez vagues d'ailleurs.

    (lus clbre est celui-ci Omar rapporte : Nous lisions dans l inscription divine l'ordre de lapider les adultres; on

    "hi.mda au Prophte s'il fallait l'inclure dans le Coran, mais il mm Im voulut pas (4 8 ) . D'aucuns expliquent l'expression prescrip-.......... livine (kitb allh) par la Bible (c f. le Lvitique, X X , 10-M ), H il n'y a aucun inconvnient croire que Muhammad ait pra- hhum cette loi biblique puisque le Coran (V I , 90) admet la n i I i I des anciennes prescriptions divines, tant qu'elles n'ont

    |hm pli* abroges par le Coran sans toutefois l'inclure dans le mi mi. Quoi qu'il en soit, la gnralit des savants classiques (4 9 ) mlmis la possibilit dfe l'abrogation de certains versets du Coran

    Aujourd'hui oublis par certains autres qu'on rcite tou- |m iii\ Depuis la mort de Muhammad, videmment, il n'est plus fiinMion d'abrogation par qui que ce soit.

    LA RCITATION DU CORANH uNvient de dire quelques mots sur la rcitation rituelle du Minn. Le Coran lui-mme en parle plusieurs reprises, par H-nmple, L X X II I , 4, X V II , 106, etc. Quant la faon dont Muham- ioiI le rcitait, nous savons que (1 ) il sparait nettement les .'HifiHs, (2 ) il allongeait la prononciation des voyelles longues (** 11 i linh'irrahmn'ir-rah m, (3 ) parfois lors de grande m m ! ion, il ritrait le son a, par exemple, a-a-a (5 0 ) .

    Voici quelques directives de Muhammad ce propos N'est i"'* des ntres qui ne chante pas le Coran (51 ) , ou Dieu n'a mloris (ou ne prte l'oreille ) rien comme il a autoris un iin|ihte chanter le Coran (5 2 ) , ou Ne le faites pas voler mine vole le sable, ni ne le coupez comme on coupe les vers

    d un pome (5 3 ) , ou Enjolivez le Coran par vos voix i ), etc.

    I n rcitation de Slim et celle d'Abou Mous al-Ach'ar taient rilnbres parmi leurs camarades. Un jour le Prophte dit ce Im nier M'as-tu vu hier soir quand je t'coutais rciter le

    mi nn ? Vraiment il t'a t donn une flte (mizmr) comme 11ms des gens de David ! Abou Mous rpondit Par Dieu, si

  • INTRODUCTION XXXVI

    j'avais su que tu m'coutais, je l 'aurais embelli d'embellissement (5 5 ) .

    il est signaler que le Coran n'est pas en vers, mais qu'il pos< sde mlodie, rythme et mmes rimes comme les pomes. Il n'est pas en vers : ses lignes (versets) comportent parfois un seul motj parfois plusieurs et jusqu' toute une page. Il est d'un genre qui n'est ni prose ni pome, mais qui runit les avantages des deux; Les meilleurs talents musulmans ont dvelopp l'art de la rcita* tion du Coran en une vritable science, avec une prcision mathji matique. videmment selon le contenu les mlodies doiveh changer. Les savants ont trouv les origines de ce chant dans li Nedjd (Arabie centrale). Coupe du monde, cette rgion dsel tique a conserv encore son art prim itif de lire les textes en pros arabe, et l'on prte au Prophte le conseil Rcitez le Coraj avec les mlodies et l'intonat'.on des Arabes, et non pas ave celles des gens pervers ( = professionnels de la distraction), r des gens des deux Livres (5 6 ) .

    L'criture vocalise est tellement prcise en arabe qu'on n- pas besoin de notation musicale pour rciter correctement I Coran, pour le chanter. Cutre les signes de vocalisation, les d tions arabes du Coran marquent toujours ces autres sign ^conventionnels qui indiquent la correspondance des sons, l'ailor gement des voyelles lors des liaisons, et autres caractristique de la rcitation artistique.

    HISTOIRE DE LA TRADUCTION DU CORANDj l'poque de Muhammad, l'Islam pntrait dans les pop lations non-arabes, surtout chez les colons persans habitant l'ej et le sud de l'Arabie. Le grand juriste-historien Sarakhsi (MabsoulI, 37) cite Il a t rapport que les Persans crivirent Salmn al-Frsi (m . 35 H .) pour qu'il leur transcrivt en persan la sourateI du Coran. Ils la lurent dans leurs offices tant que leurs langue! s'amollirent ( = s'habiturent) l'arabe . Se rapportant un autre source, notre savant contemporain Fard Wajdi prcise l Salmn se rfra au Prophte, et c'est par son approbation qu'il traduisit en persan le premier chapitre du Coran (5 7 ) . On sait que ce Persan Salmn tait un des compagnons du Prophte Mdine.

    Dans ses cours faits au Caire, sur la gographie arabe,Guidi (58) parle d'une traduction berbre en l'an 127 H. Mais on n'en a pas

  • NI IMHJUCTION XXXVII

    UmmIo de souvenirs dtaills. Il peut mme y avoir l un malen- I ni m lu de la part du savant italien Guidi.

    lAhiz (mort 255 H .) rapporte que Mous ibn Sayyr al-Aswri rti.-iil un prdicateur renomm, qui commentait le Coran devant

    n lves la fois en persan et en arabe (5 9 ) .M.ms ses Merveilles de l'Inde et de la Chine, (p . 2-3), Buzurg

    Imi ( hahrriyr parle d'une traduction complte du Coran vers l'anII. en une langue de l'Inde (sindhi ou moultani selon toute

    i| >| u r e n c e ) .Au temps du Samanide Mansour ibn Nouh, un comit de

    inv.mts traduisit en 345 H., le Coran en persan, et y ajouta la hmluction rsume du commentaire de Tabari. Les manuscrits de ni|t* traduction sont venus jusqu' nous, et montrent une trs I " iino connaissance de l'arabe de la part des traducteurs. Le i i i/'iiii comit le traduisit aussi en turc ; dont il y a des ma- iium rits.

    Une autre traduction persane, anonyme, de la mme poque *u presque, se trouve Cambridge, que Browne (6 0 ) a dcrite.

    lourbdi nous a laiss une autre traduction datant du milieu lu < inquime sicle de l'Hgire (61 ).

    I-. traductions d'Isfarni (d . 471 H .) et de Zhidi (compile mm M 9 ) sont aussi parvenues jusqu' nous (6 2 ) .

    ! hwaj Abdullh Ansri rdigea une nouvelle traduction per- .mn, avec commentaire en 520 H. ; on l'dite actuellement. L'au- I nu i y dit qu'il l'a rdige sur la base de 107 commentaires ln>v(Miant de ses devanciers.

    Depuis, les traductions n'ont fait que s'accrotre chaque anne Imir. le monde musulman. En urdu, on en a une centaine, et IM n\yri.K|ue qui contient les citations et les rfutations du Coran lninnt de l'poque d'al-Hajjj ibn Yousuf (2 e moiti du premier

    i*m ln de l'Hgire). En latin, la plus ancienne traduction, celle deN't*l*nrtus Ketenensis date de 1143, la meilleure est celle de Mmimcci imprime en 1698. En franais le Sieur du Ryer en publia uiin nn 1647, et A. Ross en 1649 en anglais. On trouvera ci-des-

    une liste aussi complte que possible des traductions en

  • INTRODUCTION XXXVIII

    langues europennes. En franais il y en a presque une trentaine. Signalons-en quelques traits

    Les plus anciennes sont videmment les moins bonnes. Parmi les plus rcentes, celle de Ftima-Zada est une falsification de la part de quelques charlatans. L'auteur se dit musulmane, et on a dit sa traduction en 1861 Lisbonne. Mais part la premire sourate, le reste est un mlange du Coran et de non-Coran ;il y a trs souvent l'amalgame des versets d'une sourate avec ceux des autres. On a mme essay un regroupement chronologique des sourates. La traduction est rarement littrale. Lq plus trange est le nom de l'auteur : Fatma-Zada djari-odalyk-doul den Benamin Aly Effendi Agha . Il faut probablement lire Ftima Zhida , c.--d. l'ascte. Le reste du nom en trs mauvais turc veut dire de l'esclave concubine veuve Ftima Zhida, Monsieur Monsieur (sc, deux fo is) Benjamin Aly . (En effet on ne peut pas dire Effendi Agha , ou l'un ou l'autre). Benjamin Aly, est-ce un Isralite converti ? En effet, les notes et mme l'avant-propos dfendent le point de vue islamique ; et dans l'avant-propos c'est la dame Ftima qui s'attribue la traduction, prtend mme connatre le latin et l'italien.

    On apprcie Savary, Kasim irski et Blachre ; les deux derniers savants ont fait leur travail consciencieusement ; mais c'est l un travail de pionnier, qui laisse donc place quelques amliorations. Voici un exemple pris au hasard

    sourate L X II I , 4 Les hypocrites... leur taille est droite et majestueuse (Savary ),

    ...sont comme des soliveaux appuys contre la muraille ( Kasim irski ),

    on dirait des poutres appuyes ( ? ) (B lachre).Nous avons traduit par comme des bches habilles ,

    traduction qui est la fois littrale, conforme l'exgse musulmane, et qui donne exactement le mme sens figur qu'en, arabe. Rappelons que musannada, qui peut signifier dans certains contextes appuys , signifie galement ceux qui sont revtus des habits appels sanad, espce de longue chemise, etc.

    Les exemples pourraient tre multiplis. L'avenir dira si nous avons avanc d'un pas sur nos honorables devanciers.

    Paris-IstanbulRoubalx-Wattrelos

  • N O T E S

    ( I ) Cest--dire, les Evangiles.CI) Al-Bokhri, Sahh, Kitb 1, Bb 1, Hadith N 2, 3.Cl) Al-Bokhri, K. 1, B. 1, H. 2.H) Ibn Sad, Tabaqt, vol. 1, partie 1, p. 131.m) Al-Bokhri, 8/12, 56/31, 65/sourate 4 et 18 ; at-Tirmidhi, 44/sourate

    I IH ; an-Nasi, 25/4.ni) Ibn Hichm, Sra, p. 735.(7) Al-Bokhri, 66/28, N 2. H) ibn Hichm, p. 154 ;at-Tabari, Tarkh (d. Leyde), 1, 1152.il) At-Tirmidhi, 39/12 N 3; Abou Doud, 24/3; Ibn Sad, IV/2, p. 8-9;

    Mm Hanbal, Musnad (2e d.), N 6510, 6802, 6930, 7018( 7020; al-Bokhri, i IW N 3.

    1 10) Al-Khatb al-Baghddi, Taqyd al-ilm p. 95-96; al-Hkim, Mustadrak, t Amis ; as-Suyouti, Tadrb ar-rwi, p. 143 ; ar-Rmhurmuzi, al-Muhaddith i / Ht s il (MS. Koeprlti, Istanbul), ch. kitb.

    (Il ) Ibn Ab Zura, cit par Ibn Hajar, Isaba, I, 3.11 ^ ) Le chou-king, ouvrage juridique, de Confucius, signifie galement

    l Livre. Le terme islamique synonyme du Coran est kitb (ou kitb de hlm) qui signifie la^Cpis : livre et prescription.

    i l.'l) Raud al-Unuf, 1, 217-218. Et en effet la sourate 80 (chronologiquement tM) parle des copies crites du Coran.

    114) Al-Bokhri, 66/4, N 2.(Ifi) Majma* az-zawd; I, 60 (cit par Manzir Ahsan Glnl, de mme

    |ut r Ohulm Rabbni, Tadwin- Qur*n, p. 28. Dans son Kitb al-maghzi (fiMKinent de Fs), Ibn Ishc raconte que, toutes les fois que le Prophte i pouvait une rvlation, il la rcitait dabord dans lassemble des hommes, l'iita oncore une fois dans lassemble rserve aux femmes.

    1141) Al-Bokhri, 66/7; Ibn Kathir, Dhail at-tafstr, p. 26-27.U7) Ibn Kathr, op. cit. p. 14.MM) Le mme, p. 14, ligne 12.i II) Le mme, p. 28.(MO) Ibn Hanbal, Musnad, VI, 405.i'JM) Ibn Kathr, op. cit., p. 8-9.(MM) Manzir Ashan Gilni a pens que le peu dattention sur ces deux ver-

    n(h de la fin du chapitre 9 provient du fait que le Prophte les employait iHimtnc moyen dexorcisme lgitime (v. ces versets dans le commentaire dIbn Kulhii- et autres). Tout comme les chapitres 113 et 114 nexistaient pas dans

    copies prives de certains Compagnons du Prophte, pour le mme motif.(MU) Ibn Kathr, op. cit., p. 10.(M'I ) Ibn Sad, Ill/i, p. 212; as-Suyoutl, al-Itcn, p. 430; Ibn Abi Doud.

    H ul-Mashif, p. 10.(Mfi ) As-Suyouti, al-Itcn, I, 74 (citant le Muwatta, dibn Wahb).(MO) Le mme, I, 73.(U7 ) Ibid.(MB) Cf. le rcit selon lequel, lors de son califat, Omar disait Si Je ne

    HitlKimis pas laccusation dajouter quoi que ce soit au Coran, j y aurais rti'ill. le verset sur la lapidation des adultres. (al-Bokhrl. 86/31; Ibn Mlrlifn, p. 1014-1015).

    (MU) Ibn Kathr, Dhail at-tafsr, p. 14.:u>) Ibid.

  • INTRODUCTION XL

    (31) Ibid. Ordinairement, raba signifie coffre ; donc le coffre par excellence, renfermant le Saint Coran.

    (32) Ibid.(33) Le mme, p. 6, 11.(34) Le mme, p. 14.(35) Ibn Abi Doud, K. al-Mashif, p. 34.(36) Pour la conqute de lAndalousie au temps dOthmn, voir aJ>Tabari.

    Ta'rkh, I, 2817 ; al-Baldhuri, Futouh al-buldn, p. 408.(37) Ibn Kathr, Dhail at-tafsr, p. 10.(38) Abou Chma est formel Le but tait que ne ft transcrit sauf ce

    qui avait t rdig en prsence du Prophte : la seule mmoire ne suffisant pas . (Itcn de Suyouti, I, 73.) Cf. aussi Kitb al-mashif dibn Abi Doud, p. 24.

    (39) As-Suyouti, al-Itcn, I, 73.(40) Cit la marge du Dhail dibn Kathr, p. 12, daprs Ahmad, Abou

    Doud, Ibn Mja, an-Nasi, Ibn Hibbn, al-Hkim.(41) Dhail dibn Kathr, p. 15, daprs Ibn al-Kalbi ; al-Baldhuri, Futouh;

    c,i-buldn, p. 471-2 ; Ibn Ab Doud, Kitb al-mashif. p. 4-5.(42) G. C. Miles, Early Islamic Inscritions near Tif in the Hijaz (dans

    Journal of Near Eastern Studles, oct. 1948, p. 240).(43) Adolf Grohmann, From the World'of Arabie Papyri (Le Caire), p. 82^

    113-114. Dans ce papyrus les lettres kha, dhal, zay, chin et noun portent le points diacritiques. }

    (44) Al-Khatb al-Baghddi, al-Jmi, li-akhlc ar-rwi (MS. Alexandrie)jj partie III, taqyd al-asm bich-chakl wal-iJm ; Ibn Askir, Tarkty Dimachc (MS. Damas, Ubaid ibn Aus al-Ghassni ; as-Suyouti, Tadrlfy ar-rwi, p. 152.

    (45) Al-Bokhri, 66/5 ; Dhail dibn Khatr, p. 19-23. j(46) Tabari, Tafsir, I, 21, 22 ; as-Suyouti, al-Itcn, I. 75. \(47) Ibn Sad, VI, 2 ; al-Khatb al-Baghddi, Taqyd al-ilm, p. 33-34. |(48) Tafsir dibn Kathr, III, 261. I49. Abd al-Azz al-Bokhri, Kachf al-asrr charh usoul al-Bazdawi, III, 188|(50) Al-Bokhri, 66/29, 66/30; Dhail dibn Kathr, p. 47. j(51) Dhail dibn Kathr, p. 35, 38. I(52) Al-Bokhri, 46/19 ; Dhail dibn Kathr, p. 33. i(53) Dhail dibn Kathr, p. 33 J(54) Le mme, p. 35. 3(55) Le mme, p. 35, 48.(56) Le mme p. 36.(57) Le mme, p. 58, de son al-Adilla al-ilmiya al jawz tarjama mant

    al-Coran il al-lught al-ajnabiya, Le Caire.(58) Guidi, Muhdart adabiyt al-jughrfiya (cours lUniversit du

    Caire), p. 66.(59) Al-Bayn wat-tabyin, I, 139. .3(60) JRAS, Londres, 1894, p. 417-524(61) Storey, Persian Literature. I, N 3(62) Le mme. N" 4. 1(63) An Ancient Syriac Translation of the Kuran, Manchester, 1925 (Diony-

    sius Bar Salibi, qui mourut en 1171, affirme quon avait traduit le Coran en syriac au temps dal-HaJJJ. sous le califat dAbd al-Malik)

  • TABLE DE LA DIVISIONJuz30e

    Souratechapitre

    Sajdaprosternation

    Aayaverset

    1 1 12 2 1423 2 2534 3 92 ou 935 4 246 4 148 5 17 82 ou 838 6 1119 7 88 1 286

    10 8 4111 9 93 ou 94M 10 1

    12 11 613 12 53

    13 2 1514 15 1 ou 2

    16 3 5015 17 1

    " 4 10916 18 75

    19 5 5817 21 1

    22 6 187/0 77

    18 23 119 25 21M 8 ri 60

    27 1 9/8 26

    20 56 ou 6021 29 45 ou 46

    32 10/9 1522 33 31

    35 123 36 22 OU 28

    38 0 /1 0 24 OU 2524 39 32

    41 11 3825 4726 46 1

    50 127 51 31

    " 53 12 6228 53 129 67 130 78 1

    84 13 2196 14 19

  • LISTE DES TRADUCTIONS DU CORAN

    AFRIKAANS

    EN LANGUES EUROPENNES

    Comme nous venons de le signaler, les traductions du Coran par les Musulmans en diverses langues ont commenc ds Vpoque du Prophte, tout au moins par ses Compagnons. Pour une bibliographie complte, il faut attendre que soit publie la quatrime dition du Qurn in Every Language (dont la troisime dition chez Alamgir Tahrik-e-Qurn. Haiderabad-Deccan, en date de 1947 est dj vieillie, mais peut servir entre temps ; elle contient mme les spcimens pour toutes les langues dcrites). Ici nous nous bornons dresser la liste aussi complte que cela nous a t possible pour les langues europennes seulement

    Cette langue des colons dorigine surtout hollando-belge en Afrique du Sud scrit la fois en caractres arabes et latinsI) En caractres arabes (afriqniya)

    1. Sulaiman ibn Muhammad Tayib al-Kaifi* et Hchim ibn Abdur-Rauf, tudiants la Mecque, ont traduit une partie du Coran en 1946, non encore dite.

    2. LIslamic Institute de Waterval, Johannesburg, nous en a fourni une autre traduction partielle en 1960.II) En caractres latins

    1. MMt' Shareefa Makda a publi toute une srie de traductions accompagnes de commentaires, dans le mensuel quadrilingue Al-Hadil Ameen de Durban (voir par exemple les numros de novembre et dcembre 1958, septembre 1959. etc. Cest louvrage de Mr. Aboobaker Khatib quelle traduit sous le titre Tafseer van die Koran).

    2. M. Ahmed Baker, Die Heilige Qurn, Johannesburg, 1961.

    8. Sayid Ismail Abdur-Razzaq et Shaikh Salih Din, Die heilige Koeraan, ronotype en 3 vol. en date de 1960.

    4. Shareefa Makda, Tafseer van die Koran, dans le menusel al-Hadil Ameen de Durban, depuis novembre 1960, mais avec des interruptions. Il sagit de la version afrikaans de A Simple Commentary of the Holy Quran by M. Hamidullah, en train de publication dans le mme journal.

  • LISTE DES TRADUCTIONS XLIV

    ALBANAIS 1. Anonyme, Ploeshti, 1921 (peut-tre par les Bektachistes ).

    2. Botimet e Keshillit te Nalte te Sheriatit Ajka e Kuptlmevet te Kur-ani Qerimit. Shko- der 1929 (slections seulement).

    ALJAMIADO 1. Pablo Gil, Collection de Textos Aljamiados, (espagnole Zaragoza, 1888. Cette publication comporte,

    en caractres arabes) entre autres textes, la traduction interlinaire des sourates 1, 79 et 95.

    2. Isa ibn Jbir (Ya Sebir), le mufti de Sgovie (m. 1458, baptis, aprs sa conversion au christianisme, sous le nom de Jean de SgQvie et nomm mme vque quelque part). On lui attribue la traduction du Coran en espagnol et en latin. Apparemment ce texte est perdu. (Cf. Dario Cabanelas Rodriguez, Juan de Sego- via y el problemo islamico, Madrid, 1952).

    3. Le mme, Brebario Zunni. (Dans cet ouvrage sur lIslam, lauteur cite de nombreux versets du Coran. A la bibliothque de lInstitut Miguel Asin Palacios, lEscuela des Estudios Arabes, N 0 1 et 60, il y en a un ms. en caractres arabes, et lautre en caractres latins. Il y a dautres mss. du mme ouvrage en caractres latins, la Biblioteca Nacional de Madrid, etc., et lon a mme dit la version en caractres latins).

    4-13. Dans son Catlogo de los manuscritos rabes, de la Biblioteca Nacional de Madrid, 1889, Robles signale dix fragments des traductions aljamiadoes. Le chiffre romain se rfre au numro dans ce catalogue, et le chiffre arabe entre parenthses est la cote actuelle dans la bibliothque de Madrid LI (5228), LXIII (5310), LXVIII (4938), XC (6364), CXV (5223), CLV (5081), CLVIII (5300), CLXXIC (5078), CCLVIII (5355), DLXXXIX (5110). Cette bibliothque a bien voulu nous en fournir les microfilms. Aucun des mss. nest complet. Il reste savoir sil sagit de copies du mme texte, ou des traductions par diffrents auteurs.

    14. MS. N 47, lInstituto Miguel Asin, Madrid, renfermant la traduction interlinaire des sourates 38, 39, 40, 41, 57, 58, 87, 90 et 99.

    15. MS. N 68 dans la mme collection. Le directeur de lInstituto Miguel Asin a bien voulu nous autoriser le microfilmage de ces deux mss. de sa collection.

  • LISTE DES TRADUCTIONS XLV

    16-26. Le discours prononc lors de la rception publique lacadmie espagnole, D. Eduardo Saavedra a donn en 1878 l'indice gnral de la literatura aljamiada (p. 101-182). L il signale ces onze mss. des traductions du Coran Gg 72 du 15e sicle, Gg 121, Gg 197, Gayangos T 6, Gayangos T 12, Gayangos T 13, Gayangos T 18, Gayangos T 19, Gayangos V 8, Gayangos V 9, Gayangos V 10. Nous navons pas encore pu consulter ces mss. ; non plus ce qui suit :

    27. Le mme auteur signale un ms. dans la bibliothque de Pablo Gil Zaragoza, en 84 folios, comportant les extraits des sourates 55 et 78.

    28-35. Dans louvrage Homenaje a D. Francisco Codera en su jubilacin del profesorado, Zaragoza 1904, Pablo Gil consacre un article (p. 337-349) sur sa bibliothque prive Los manuscritos de mi colleccin , et prcise que dans les mss. dont les cotes suivent, il y a les traductions du Coran : N* 3, 18, 25, 39, 41,47, 58, 62. On na pas pu nous prciser o cette collection se trouve maintenant ; donc nous navons pas pu les consulter.

    ALLEMAND 1. Salomon Schweigger, Alcoranus Mahometicus,d. i. der Trken Alcoran. (daprs litalien dAr- rivabene), 3 volumes, Nrnberg 1616, 1623, 1659, 1664.

    2. Johann Andras End ter et Wolfgang End ter, Al-Koranum Mahomedanum, Nrnberg, 1659.

    3. Johann Lange (daprs le franais de Du Ryer par lintermdiaire de sa version hollandaise par Glazemaker), Hamburg, 1688.

    4. Everhardo Guernoro Happellio, Alkoran, Hamburg 1688.

    5. David Narreters, Der voellige Alkoran, Nrnberg, 1703.

    6: Theodor Arnold, Der Koran, Lengo, 1746.7. David Friedrich Mergelin, Die trkische

    Bible, oder des Korans aller erste teutsche Uebersetzung aus der arabische Urschrift, Frankfurt-am-Mayn, 1772.

    8. Friedrich Eberhardt Boysen, Der Koran, Halle-an-der-Sale, 1773 ; 1775 (rvis et corrig ).

    9. August Wilhelm Haller, Mochammeds Lehre aus dem Koraan gezogen (pp. 20 + 516), Altenberg 1779.

    10. Johann Christian Wilhelm Augustl, Der Kleine Koran (extraits de 339 pages), Weir-

  • LISTE DES TRADUCTIONS XLVJ

    senfels et Leipzig 1798.11. Joseph von Hammer (en vers), publi pa

    fragments a) Proben einer neuen Ueben setzung des Korans in deutschen Reimem dans (I) Neuer Deutscher Merkur, 1807, 77J (ii) Prometheus, 1808, N 4. (cf. Heidelbetm Jahrbuch, 1810, 33-39.) mb) Die letzte 40 Suren des Korans als einI Probe einer gereimten Uebersetzung dsssm ben, dans Fundgraben, 2/25-46, 336-58 3/23M 61 ; 4/68-86, 100-105.c) Die 55te Sura des Korans, dans Wien< Zeitschrift fr Litteratur, 1834, 101. |d) Das letzte Viertelhundert der SUren ( Korans, dans Geschichte der Araber par l'i teur lui-mme, 1, 398-406 (cf. Chauvin, Bibl graphie, X, Trad. allemandes incomplte

    12. Conrad Melchior Hirzel, Zweite dur ch Belaa.d. Koran vervollstaendigte Auflage, Zrjl 1822 (cit par Chauvin).

    13. Zschokke, Die biblischen Frauen des Ali Testaments (extraits seulement, cit par Ch vin), Freiburg i. B. 1882. ^

    14 a. Friedrich Rueckert, Specimen (dans Frau taschenbuch, 1824).

    14 b. Le mme, Der Koran in Auszge berse% heraugegeben von August Mller (incompl^ Frankfurt am Mayn 1888.

    15. Samuel Friedrich Gnther Wahl. Der Ko% (rvision du texte de Boysen, Halle a. d.> S 1828.

    16 L. Ullmann, Der Koran, Crefeld, 1840, 1$ 1853, 1857, etc. Bielefeld et Leipzig 6"1872, 1877, 9 d. 1897. j

    16 b. Neue Bearbeitung, von Lo Winter, Munii 1959 (nouvelle dition revise et corrige)*

    17. Jolowicz, Polyglotte der orientalischen Poei 1856 (P. 373-374), reproduit les sourates 99-j et 109 seulement). J

    18. S. Blumenau, Gott und der Mensch in A sprchen der Bibel alten und neuen Tes ments, des Talmud 'et des Koran (extrait Bielefeld 1876. J

    19. G. Fr. Daumer, Muhamad und sein wm\ (chap. 2, 6, 11, 25, 33, 41, 44. 59, 61, j seulement), 1848. '

    20. Friedrich Rckert, Der Koran im Auszi) bersetzt, herausgegeben von August Mtilj (incomplet), Frankfurt am Mayn, 1888.On pense quil sagit dun pseudonyme, le vr!

  • LISTE DES TRADUCTIONS XL VII

    20 b.

    21.

    22.

    23.

    24.

    25.

    26.

    27.

    28.

    29.

    30.

    31.

    32.

    33.

    34.

    table traducteur tant August Mller. comme nous le signale bien aimablement Prof. M11* Schimmel, de Bonn.Neue Bearbeitung, von Prof. M1* Annemarie Schimmel, Stuttgart 1960. (Nouvelle dition rvise et corrige).Max Hennlng Der Koran (publi d'abord comme chantillon, dans Dos Freie Wort, vol. I, 1-350, Leipzig 1901); 1907 et souvent. Theodor Fr. Grigull, Der Koran, Halle a. d. Sale 1901.Bischoff, (slection seulement ; cit dans Meyers Lexicon, vol. VI, et Moslem World, July 1927).Anonyme, Der Koran, Grndzge der Moha- medanischen Lehre (dans : Miniatur Bibllo- thek, Leipziz 1904). Cit par Chauvin