LE CONTRÔLE DE GESTION EN CONTEXTE PME … … · de favoriser la gestion des PME à travers les...
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2ème JOURNEE D’ETUDE AFRICAINE EN COMPTABILITE ET CONTRÔLE
(JEACC)
15 Décembre 2017 – UCAD – Université Cheikh Anta Diop Dakar
LE CONTRÔLE DE GESTION EN CONTEXTE PME
IVOIRIENNE : L’INFORMATION COMPTABLE EST
ELLE MOBILISEE ?
GONDO Tongbé Césaire
Doctorant en Sciences de Gestion, domaine de recherche :
Comptabilité, contrôle de gestion.
Université Felix Houphouët-Boigny Abidjan / Cocody
E- mail : [email protected]
Cel : +225 07 68 42 72
Introduction
L’environnement économique actuel des organisations1 est marqué par des
transformations courantes. Ces nécessaires transformations sont dues aux phénomènes de
mondialisation et d’intégration économique des économies nationales. Elles favorisent
l’accélération de la productivité et rendent plus complexe voir incertain le pilotage des
entreprises (Bigou-Lare, 2001).
Pour une maitrise de ces phénomènes, les organisations et particulièrement les petites et
moyennes entreprises (PME) doivent adapter leurs modes de fonctionnement et mobiliser
l’information comptable pour le contrôle de gestion (Abi Azar J., 2005). Le pilotage des
PME sur la base des outils de contrôle de gestion et particulièrement de l’information
comptable s’inscrivent dans les principes immuables de management. Il favorise une
baisse de probabilité de faillite des PME (Keasey et Watson, 1991 ; Graham, 1994) et
permet aux mangers de mettre sous tension l’organisation afin de coordonner les actions
1 Pour Bouquin (1997), une organisation représente un ensemble d’individu réunis pour poursuivre des buts
définis.
2
individuelles et collectives pour atteindre un but commun (Burlaud, A., 2009 ; Dupuy Y,
2009), celui de la performance 2( Bourguignon, 1997).
Cependant en contexte PME, des études (Lamine Dia, 1991 ; Colot et Michel, 1996) ont
fait état de l’attraction des managers pour les sources d’information orales, informelles et
improvisées. On noterait dans les PME, une absence d’organisation du travail et de
contrôle, un manque d’arbitrage pratique entre le choix des outils formels de contrôle de
gestion et les exigences managériales qui s’imposeraient aux promoteurs dirigeants dans
le processus de pilotage de leurs entreprises. Au-delà de ce constat général, la littérature
sur les PME révèle la particularité de ces entreprises sur le continent africain. Ainsi pour
des raisons d’ordre culturel, les dirigeants des PME privilégient la communication orale
plutôt que le discours formel ou rédigé (Lamine Dia, 1991).
Les résultats de ces recherches antérieures ont donné une idée du mode de gestion des
PME africaines. Mais les styles de gestion des dirigeants de ces organisations semblent
avoir évolué ces vingt dernières années. On note sur le continent africain la diffusion des
connaissances notamment par le biais des formations académiques, la prolifération des
cabinets d’expertises comptables, l’élaboration dans les zones économiques des
documents encadrant les systèmes comptables comme le SYCOHADA3 révisé applicable
aux pays membres de l’OHADA4. De plus certains états africains ont adopté des lois afin
de favoriser la gestion des PME à travers les Centres de Gestion Agrées (CGA).
2 La performance est un concept habituellement utilisé dans la gestion des entreprises. Les définitions de
cette notion varient d’un auteur à l’autre. Pour A. Bourguignon (1998), la performance en gestion renferme
trois dimensions : la performance résultat, la performance succès et la performance action. Selon Lorino
P., : (1997) « La performance dans l’entreprise se résume en tout ce qui et uniquement ce qui, contribue à
atteindre les objectifs opérationnels et stratégiques ».
En outre pour Sogbossi B., (2010), la notion de performance renferme trois dimensions : la performance
stratégique, la performance concurrentielle et la performance socio- économique.
3 SYCOHADA révisé entre en vigueur en janvier 2018. Il remplace les systèmes comptables des pays
membre de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et ceux de la Communauté
Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) qui sont entré en vigueur depuis janvier 2001
(Gouadain D. et El Bachir W. 2009) et qui sont applicable jusqu’à cette date.
4 Le sigle OHADA désigne Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du droit des Affaires. Cette
organisation est créée le 17 Octobre 1993 à Port Louis en Ile Maurice. Elle est constitué par les pays
3
Par ailleurs, même si en vertu des difficultés de gestion, certaines PME disparaissent
avant leurs cinquième année d’existence5, d’autres par contre sont pérennes et ont excédé
leur dixième année de vie. Ces PME sont qualifiées de petites ou moyennes entreprises
en croissances (Meyssonnier F. 2015) résistent aux crises organisationnelles et
économiques, s’étendent parfois sur le territoire national et internationalisent leurs
activités. Ces catégories de PME semblent être pilotées efficacement à partir des outils de
gestion6 et particulièrement à partir de l’information comptable car la probabilité de
faillite des PME peut être diminuée lorsque les promoteurs dirigeants de ces
organisations produisent et utilisent l’information comptable de gestion (Keasy et
Watson, 1991 ; Graham, 1994).
Il convient donc de prendre du recul par rapport aux stéréotypes relatifs aux modes de
gestion traditionnel des PME et de réinterroger les techniques de gestion actuelles des
dirigeants de ces organisations pour éventuellement confirmer les idées reçues. Cela nous
emmène à nous poser dans le cadre de cette étude un certain nombre de questions. Ainsi,
comment dans un contexte environnemental dynamique actuel, marqué par la
concurrence accrue entre les firmes, les managers des PME dirigent leurs entreprises pour
pouvoir assurer la pérennité de leur organisation ? Mieux, comment les dirigeants de ces
PME contrôlent leur gestion ? Quelles sont les outils de contrôle, les chiffres comptables
qui facilitent le pilotage de leur entreprise ? De ces différentes interrogations qui
précèdent ressort notre question principale de recherche suivante : L’information
comptable est-elle mobilisée pour la mise sous tension des PME ivoiriennes ?
L’objectif de cette communication est de comprendre les mécanismes qui participent à
la stabilité de l’action collective dans les PME ivoiriennes. Afin d’apporter une
réponse à cette question, notre objectif est d’identifier à travers une démarche
membres UEMOA et ceux CEMAC. L’OHADA a pour objectif d’uniformiser le droit et les pratiques
comptables de ses pays membres.
5 En Côte d’Ivoire, sur dix PME créées, six disparaissent au bout de trois ans et huit au bout de cinq ans
(Anasse, A., 2013).
6 Pour Moisdon (2005), toute mise en relation formalisée de plusieurs quantités (production, nombre de
défaut, dépenses etc.) issue de l’activité de l’organisation représentent les outils de gestion.
4
exploratoire les outils de contrôle des PME ivoiriennes et les chiffres comptables
spécifiques de ces outils. La première section de cet article présente l’antériorité et la
circonscription des objets de l’étude. Quant à la seconde section, elle met l’accent sur
le cadre théorique ainsi que la méthodologie suivie. La troisième section expose les
enseignements qui ressortent de cette étude.
1- L’antériorité et la circonscription des objets de l’étude
Le contrôle de gestion fait objet d’étude en contexte PME depuis plusieurs années. Une
revue de ces travaux antérieurs et une définition des concepts qui gouvernent cette étude
paraissent nécessaire dans cette partie de l’étude.
1.1. L’antériorité de l’étude.
Les domaines croisés de recherches du contrôle de gestion et de la petite ou moyenne
entreprise sont en pleine effervescence ces deux dernières décennies (Condor et Rebut,
2008). Ce regain d’attention des chercheurs pour le contrôle de gestion dans ces
organisations de petite dimension s’explique par des raisons d’ordre empirique et
théorique (Fabienne et Courrent J. 2008).
Au niveau empirique, ces entreprises représentent une part prépondérante des firmes des
systèmes économiques mondial (Muriithi, 2017). D’un pays à l’autre, leur poids dans
l’économie est partout important. De plus, comparativement aux entreprises de grandes
dimensions, les PME présentent des facteurs de vulnérabilités beaucoup plus importantes.
Il convient donc, dans un contexte économique tendu suite aux effets de la mondialisation
des économies nationales, de s’intéresser au processus de mobilisation de l’information
comptable c’est-à-dire à la façon dont ces organisations produisent et utilisent les chiffres
comptables pour faciliter les pilotages des activités.
Au niveau théorique, les PME ont acquis un statut en tant qu’objet de recherche au cours
des années 1980 (Torres, 1997). L’entreprise de petite dimension est aujourd’hui la petite
entreprise et les différentes fonctions de la PME font désormais objet de recherche. Pour
Condor (2008), « s’intéresser au contrôle de gestion dans les PME semble naturel du fait
que les autres fonctions classiques de l’entreprise font elles aussi objet de recherche dans
le champ des PME (la planification stratégique, la veille etc.) ». Ainsi, s’intéresser au
5
contrôle de gestion en contexte PME se justifie en ce sens qu’elle permet de comprendre
le mode de fonctionnement et sutout de pilotage de ses formes d’organisation. Dans ce
contexte, plusieurs auteurs occidentaux (Meysonnier 2015 ; Condor, 2012, 2008 ; Davila
et Foster, 2005 ; Nobre, 2001a, 2001b ; Abdel – Kader et Luther, 2008 ; Abi Azar, 2005)
se sont intéressés, pendant ces vingt dernières années, au contrôle de gestion en contexte
PME. Dans les pays africains, quelques rares études (Ngongang, 2010 ; Bigou-Lare,
2016 ; Ngantchou, 2016) se sont uniquement intéressées aux contrôle de gestion en
contexte PME. A ces études s’ajoute celle Bampoky et Meyssonnier (2012) dont
l’échantillon est composé des grandes entreprises et des entreprises de petites dimensions.
A travers les démarches à la fois confirmatoire et exploratoire, ces différents travaux ont
l’avantages de révéler l’effectivité du contrôle de gestion dans les PME africaines.
Cependant, ces résultats de ces travaux ne sont pas généralisables à tous les pays du
continent. La spécificité de notre étude est d’être dédiée aux PME et s’effectue dans un
champ de recherche nouveau qui est la Côte d’Ivoire. Elle contribue ainsi à étendre le
champs d’observation empirique. De plus elle porte sur un concept nouveau : le pilotage
des PME à l’aide des chiffres comptables.
1.2. La circonscription des objets de l’étude
La très forte hétérogénéité des PME (Nobre, 2001a) nécessite une revue des travaux
antérieurs et une précision sur les PME qui font objet de cette étude. De même, une
lumière est faite sur le concept d’information comptable.
1.2.1. Qu’entend – on par PME ?
Le sigle « PME » désigne le concept des « Petites et Moyennes Entreprises ». Ce concept
est né en 1936 quelque jour après la signature de l’accord de Matignon7 entre la CNPF et
la CGT (Calasse B. 2009). Il regroupe des entités multiformes et hétérogenèses. Cette
7 Le 7 Juin 1936, les délégués de la Conférence Nationale de la production Française (CNPF) et de la
Confédération Générale du Travail (CGT) se sont réunie et ont signé à Matignon un accord afin d’offrir aux
ouvriers des grandes entreprises des acquis durables (augmentation des salaires de 12% en moyennes,
reconnaissance par les employeurs de la liberté d’opinion des travailleurs ainsi que le droit pour ceux – ci
d’appartenir et d’adhérer librement à un syndicat professionnel.
6
hétérogénéité entraine une incertitude sur sa définition et son identification (Julien P.A,
2005). Ce faisant, il n’existe pas de définition unique et universelle à l’échelle
internationale des PME permettant d’effectuer des comparaisons entre ces formes
organisations. Ainsi, la littérature fait recours à un certain nombre d’approche. Ces
approches sont notamment d’ordre qualitative et quantitative. S’inscrivant dans une
perspective qualitative, Nobre (2001b) considère comme PME « les entreprises qui sont
indépendantes par rapport à des groupes ou à de grandes entreprises et qui sont, dans la
plupart des cas, de nature familiale ». En outre selon la vision quantitative, les PME se
distinguent des entreprises de grandes dimensions par leur taille petite ou moyenne. Ce
faisant, « est PME toute entreprise juridiquement indépendante disposant d’un effectif
compris entre 10 et 100 salariés » Chapellier (1997).
En Côte d’Ivoire, le ministère du Commerce de l’Artisanat et de la Promotion des petites
et moyennes entreprises à travers le décret n° 2012-05 du 11 janvier 2012 considère
comme PME toute société ayant moins de deux cents salariés en permanence et dont le
chiffre d’affaires hors taxe de fin d’exercice comptable n’excède pas un milliard de
francs CFA.
Les articles 5 et 6 du décret susmentionné nous permettent de circonscrire les PME de
notre champ de recherche. Ainsi nous considérons comme PME les PE et les ME8 c’est-
à-dire, toute entreprise qui emploie entre 10 et 200 personnes et qui réalise un chiffre
d’affaires compris entre 30 millions et un milliard de francs. Sont donc exclues de notre
champ de recherche les entreprises de très petites dimensions ayant moins de moins de 10
employés et réalisant un chiffre d’affaires inferieure ou égal à trente millions de FCFA.
1.2.2. Le concept d’information comptable : En quête d’une définition
8 Selon de ce décret, les Petites Entreprises (PE) réalisent un chiffre d’affaires compris entre trente million
de franc CFA et cent cinquante millions de francs CFA. De même les moyennes entreprises (ME) réalisent
un chiffre d’affaires de fin d’exercice comptable hors taxes supérieur à cent cinquante million de francs
CFA et n’excède pas un milliard de francs.
7
Avant de définir la notion d’information comptable, il est opportun, pour la suite de cette
étude, de faire une clarification du concept d’information.
1.2.2.1. Qu’entend-on par information
En science de gestion, « l’information est un élément de connaissance pertinent et fiable
pour la prise de décision des mangers » (Bescos et Mendoza, 1999, P. 13). Pour ces deux
auteurs, « l’information est appelée à jouer un rôle capital dans les performances à court
et à moyen terme dans l’entreprise ». Partant de cette perception, le concept
d’information semble être une notion claire et même courante. Cependant, dans la gestion
d’une entreprise tout un chacun parle d’information. Ce faisant, le mot information ne
désigne pas toujours la même réalité Toufik (2009) dans la gestion d’une entreprise. C’est
un concept à caractère multiforme et difficile à définir. Une analyse de la littérature
spécialisée fondée sur sa finalité fait état des différentes sources de l’information dans le
fonctionnement d’une entreprise. Vu la pluralité de ces sources, certains auteurs (Lesca,
2008 ; Lesca H. et Lesca E. 2010) en ont fait une typologie. De ces typologies ressortent
des différentes catégories d’information qui sont notamment l’information d’influence9,
l’information d’anticipation10 et l’information de fonctionnement.
De ces différentes formes d’information, l’information de fonctionnement est celle qui est
relative à l’activité de l’entreprise. Elle est très formalisée et est liée à des tâches
répétitives. L’information de fonctionnement se distingue en information de
commandement qui permet d’accomplir une opération ou une tâche et en information de
contrôle qui sert à contrôler les résultats issus de l’opération réalisée ou de la tâche
accomplie. L’information de contrôle comprend entres autres l’information découlant du
système d’information comptable de gestion favorisant le contrôle de gestion.
9 L’information d’influence est celle dont la finalité est d’influer sur le comportement des acteurs pertinents
pour l’entreprise, que ces acteurs soient internes (le personnel) ou externe (client, concurrents…), afin de
les rendre aussi coopérants que possible (Lesca, 2008). Elle peut être informelle (rumeur délibérée, bruit de
couloir, buzz). Elle peut être formalisée à des degrés divers (portail web, Intranet…)
10 L’information d’anticipation est l’information qui permet à l’entreprise de voir venir à l’avance certains
changements de son environnement socio-économique dans le but d’en tirer un avantage ou bien d’éviter
un risque. Il s’agit des « signaux faibles ». Elle provient de la veille stratégique. Son contenu est parfois
déroutant (Lesca, 2008).
8
1.2.2.2. L’information comptable : Définition et contextualisation
« L'Association américaine de comptabilité définit l'information comptable comme étant une
donnée chiffrée relative à un phénomène économique passé, présent ou futur d'une entité,
ceci à partir d'une observation selon des règles établies » (Bruns et McKinnon, 1993).
L’information comptable est à cet effet une donnée comptable produite par les
gestionnaires d’une entreprise contribuant au processus de prise de décision (Dupuy,
1994). Dans cette perspective, la donnée est considérée comme une matière brute
nécessaire à la production d’information comptable (Ngongang, 2006). Ces données ont
une valeur réelle pour les décisions et les actions à entreprendre. Elles sont transformées
sous formes significative pour les managers afin d’orienter leurs prises de décisions11
stratégiques et même opérationnelles. L'information comptable est donc une donnée
quantitative générée suivant des principes, des règles ou des normes prédéfinies. Toute
information produite en dehors de ces principes n’est par conséquent pas une information
comptable. Cette perception tend souvent à limiter l'information comptable au seul point de
vue financier, c’est-à-dire uniquement à des flux de trésorerie, flux découlant de la
comptabilité de trésorerie (Bigou – Lare, 2001). A cet effet, l'information comptable doit être
aussi comprise par les dirigeants en termes de flux fondés sur la comptabilité d'engagement
dans l’optique de pouvoir déterminer la valeur économique de la firme (Bierman Jr., 1992).
En d’autres termes, l’information comptable représente tout contenu informatif des
nombres comptables traités par des préparateurs des chiffres (Ngantchou, 2013). C’est-à-
dire un chiffre dérivé indirectement par une transformation algébrique d'un ensemble de
nombres comptable (Bruns et McKinnon, 1993).
11Pour Mintzberg (1982) : « une décision est un engagement dans une action, ordinairement un
engagement de ressources. En d’autres termes une décision est le signal d’une intension explicite d’agir ».
La décision peut concerner de court terme ou de long terme. Elle est, dans les systèmes de gestion de
l’entreprise, soit de nature quotidienne, soit relative à un produit, aux concurrents, soit aux secteurs
d’activités ou au projet d’investissement. La décision de court terme concerne les résultats des activités
réalisées. Elle sert à mettre en place les actions correctives et à aider les dirigeants à fixer les objectifs
nouveaux. Quant aux décisions à long terme, elle concerne, dans le système de pilotage de l’organisation, à
la formalisation, au chiffrage et au suivi la stratégie de l’organisation.
9
2. Le cadre théorique de la recherche et la méthodologie de l’étude
Dans cette partie nous présentons la théorie qui gouverne cette et de et la méthodologie
mise en œuvre.
2.1. Le cadre théorique de la recherche
Après la présentation de la théorie du cycle de vie de Moores et Yuen (2001), nous
présentons dans un tableau synthétique les résumés des travaux qui confirment les
conclusions de cette théorie.
2.1.1. La théorie du cycle de vie de l’entreprise : Un cadre d’analyse et de
recherche en contrôle de gestion en contexte PME.
Les domaines de recherches croisées du contrôle de gestion et de la petite ou moyenne
entreprise connaissent une évolution majeure ces deux dernières décennies. Les
orientations de ces recherches diffèrent selon les préoccupations des auteurs. Pendant que
certains travaux de recherches partent des spécificités des entreprises de petites
dimensions pour en déduire, à partir des résultats obtenus, des problématiques de contrôle
de gestion à analyser, d’autres par contre portent sur la diversité des problèmes et des
pratiques de contrôle de gestion dans ce champ – PME (Villeseque – Dubus et al 2008).
Sur la base du paradigme de spécificité de la PME, les chercheurs se fondent sur la
théorie de la contingence et considère la PME comme une organisation assujettie aux
facteurs de contingences qui interagissent pour créer des situations uniques et atypiques
rendant toutes tentatives d’uniformisation de l’organisation inutile (Chapellier et al
2014).
Cependant, le parti pris de la spécificité des PME n’est toujours pas partagé par tous les
chercheurs. Car même si les travaux antérieurs semblent avoir révéler les modes de gestion
des PME, il n’y aurait pas « une PME » au visage unique et universel mais bien au
contraire « diverses entreprises de petites dimensions » qui évoluent, qui subissent des
mutations au grès de leur croissance dans le temps. Les caractéristiques des systèmes de
contrôle en contexte PME varieraient suite aux caractéristiques structurelles et
environnementales de l’organisation et du profil des acteurs en présence (Affès et
10
Chabchoub, 2007). Ceci implique que l’efficacité des PME dépend de leur processus de
développement. Meyssonnier (2014) révèle que les outils de pilotage en contrôle de
gestion mises en œuvre et utilisés dans les startups sont distincts selon la typologie et le
stade de croissance de ces entreprises. Pour Courrent et Villeseque-Dubus (2008), la thèse
de la spécificité des PME est insatisfaisante car elle est réductrice de la variété des PME.
Ainsi, un second courant de recherche portant sur la diversité cherche à décrire et à
comprendre l’hétérogénéité du monde des PME au moyen d’une typologie. Ce courant de
pensée du moins ce paradigme de recherche se fonde sur la théorie du cycle de vie de
l’entreprise de Moores et Yuen (2001) qui met en avant l’existence de plusieurs étapes de
développement de l’entreprise et particulièrement de la PME à l’origine de ses pratiques de
contrôle de gestion.
Les travaux de Moores et Yuen (2001) portent sur les pratiques de contrôle de gestion
dans les PME positionnées sur les cinq phases de leur cycle de vie. A savoir notamment :
la naissance, la croissance, la maturité, la relance et le déclin (condor, 2012 ; citant Miller
et Friessen 1984). En comparant les PME entre elles, Moores et Yuen (2001) révèlent que
les pratiques de contrôle de gestion se multiplient et se formalisent pendant la phase de
croissance et encore mieux pendant la maturité de l’entreprise. Les techniques de gestion
informelles ayant ainsi laissées place à des normes et à des procédures formelles.
Ces travaux ont eu un succès beaucoup plus important dans la recherche sur le contrôle
de gestion en contexte PME (Chapellier et al, 2014 ; Condor, 2012 et 2008 ; Davila,
2005 ; Davila et Foster, 2005). Le tableau ci-après synthétise les résultats des travaux
récents ayant mobilisée comme cadre théorique la théorie du cycle de vie de Moores et
Yuen (2001).
2.1.2. Une revue synthétique du résultat des travaux récents se référant au
cycle de vie.
Le tableau ci-après confirme globalement les conclusions issues de la théorie du cycle de
vie de l’entreprise.
11
Tableau 1 : Synthèse des travaux récents se réfèrent au cycle de vie.
Thème Résultats Auteurs
Le contrôle de
gestion dans
les start-ups
Faible activité de contrôle de gestion.
L’énergie est consacrée à la R-D et au
marketing. Lorsque le contrôle existe, il
est informel et personnel. L’entreprise
privilégie les actions intuitives et rapides.
Davila, 2005
Grandlund et
Taipaleenmaki, 2005,
Sandelin, 2008.
Le contrôle de
gestion (CDG)
dans les
entreprises en
croissances
Le contrôle de gestion devient plus
formel et plus sophistiqué au stade de la
croissance. Le nombre et la variété des
contrôles augmentent. Les budgets
opérationnels et de trésorerie sont mis en
place en premier.
Davila, 2005 ; Davila et
Foster, 2005, 2007 ;
Davila, Foster et Li
2009 ;
Grandlund et
Taipaleenmaki, 2005,
Sandelin, 2008.
Le contrôle de
gestion dans
les firmes
matures
La méthode ABC est plus courante dans
ces formes d’organisation que dans les
entreprises en croissance ou en
démarrage.
Kallunki et Silvola, 2008
Le rôle des
investisseurs
La présence d’investisseur fait augmenter
le nombre de contrôle et leur
sophistication. La vitesse d’implantation
augmente aussi.
Davila, 2005 ; Davila et
Foster, 2005, 2007 ;
Davila, Foster et Li
2009 ;
Grandlund et
Taipaleenmaki, 2005,
Sandelin, 2008.
Système de
CDG dans les
PME
Le système de contrôle de gestion évolue
en fonction du cycle de vie de l’entreprise
Condor, 2008, 2012 ;
Outils de
contrôle de
gestion
Mise place d’un tableau de bord achat
formalisé complémentaire au tableau de
bord financier préexistant.
Chapellier, Katia et
Villeseque – Dubus,
2014
Source : Condor (2012), adaptée selon notre revue de littérature.
Partant des résultats de ces travaux ci-après, nous mobilisons la théorie du cycle de vie
des organisations de Moores et Yuen (2001) dans cette étude. Selon cette théorie, il existe
cinq (05) phases de développement dans l’existence d’une entreprise et particulièrement
d’une PME. Durant ces phases, les entreprises adoptent des comportements différents
afin de réunir les conditions favorisant leur performance.
12
2.2. La méthodologie suivie
Cette partie expose la méthodologie mise en œuvre. Nous justifions notre choix
méthodologique et présentons les caractéristiques entreprises et des individus enquêtés.
2.2.1. La justification du choix méthodologique
Pour mener à bien cette étude, notre choix s’est porter sur l’approche qualitative et plus
précisément sur la méthode d’entretien semi – directif ou semi - dirigé. Ce choix se
justifie pour plusieurs raisons. La première est relatif au fait que la problématique du
contrôle de gestion en contexte PME fait l’objet de nombreux difficultés et critiques (…).
De plus, l’option en faveur d’une étude exploratoire se justifie par la virginité du champ
de la recherche. D’une manière générale, on sait toujours peu des entreprises africaines et
surtout des PME du continent africain en particulier (Ngantchou, 2016). Même si la
problématique du contrôle de gestion en contexte PME a fait objet d’étude dans certains
pays africains comme le Cameroun, le Sénégal et le Togo, en contexte ivoirien, les études
portant sur le contrôle de gestion en contexte PME sont, à notre connaissance,
inexistantes. Faire recours à l’enquête exploratoire permet d’élaborer, de développer des
hypothèses dans ce nouveau domaine (Matthew et al., 2003).
La seconde raison est relative à l’utilité de cette technique de collecte des données. En
effet, l’approche qualitative permet d’obtenir une compréhension plus fine et profonde du
concept étudier (Gavard – Perret et al, 2012). Elle permet ainsi de donner au répondant
suffisamment de liberté pour s’exprimer en profondeur tout en étant cadré par
l’enquêteur.
La troisième et la dernière raison concerne la découverte des chiffres comptables
facilitant de pilotages des PME. En effet, les plusieurs outils ont jusqu’alors favorisé la
mise sous tension des organisations. Mais ces outils ne révèlent pas clairement les
chiffres comptables nécessaire pour le pilotage des PME. Adopter une démarche par
entretien serait un apport complémentaire suite à l’identification des chiffres comptables
facilitant le contrôle de gestion en contexte PME.
2.2.2. Les individus enquêtés
13
Pour mener à bien cette étude, il est nécessaire de s’intéresser à l’échantillon de la
recherche. En effet, pour Matthew et al. (2003) « en matière d’étude qualitative, les
chercheurs travaillent habituellement avec de petites échantillons de personnes, nichés
dans leur contexte et étudiés en profondeurs à la différence des chercheurs quantitatifs
qui recherches de multiples cas décontextualisés et visent une représentativité statistique
». De plus, à la différence des études confirmatoires, le nombre d’individus dans une
démarche de découverte ou de révélation est généralement et à raison, relâché au profit
d’une diversité des profils (Ngantchou, 2016). L’idée reste de ce fait de dégager des
constantes. Ainsi donc, dans la démarche qualitative, le chercheur met l’accent sur la
qualité et non sur la quantité des personnes interviewées. Pour ces raisons, notre étude a
porté sur un échantillon de convenance de cinq (05) PME. Ces PME proviennent des
différents secteurs d’activité. L’âge de PME de notre échantillon est compris entre 11 ans
et 36 ans. Solen Ngantchou (2016) la longévité d’une PME est révélateur de bonne
pratique de managériales et par conséquent de bonnes pratique de contrôle de gestion.
Tableau 2 : Caractéristique des PME interviewées.
PME Secteur
d’activité
Taille Durée
d’existence
Structure de
propriété
Présence d’un
conseiller expert-
comptable
E1 Service 57
employés
22 ans Non
familiale
Oui
E2 Service expert-
comptable
13
employés
11 ans Familiale Oui
E3 Industrie
Agro -
alimentaire
110
employés
21 ans Non
familiale
Oui
E4 Service 65
employés
18 ans Non
familiale
Oui
E5 Commerce
30
employés
36 ans Non
familiale
Oui
Source : Nous-même à partir de notre étude exploratoire.
Les entretiens semi – structurés menés avec les professionnels des chiffres comptables à
savoir notamment deux chefs comptables (02), un (01) contrôleurs de gestion, un Expert-
14
comptable et un gérant qui nous a révélé qu’il est gestionnaire de formation. Ces
entretiens se sont déroulés en face à face. Nous les avons rencontrés à leur lieu de travail
à des heures qui leur convenaient. La durée minimale de nos entretiens est de quarante-
six minutes (46 mn) pendant que la durée maximale est d’une heure trente-deux minutes
(1h 32 mn). Le tableau ci-après synthétise ces différentes informations. La durée
respective de ces différents entretiens est convenable car selon Gavard – Perret et al
(2012) la durée d’un entretien semi – directif ou semi structuré est comprise entre trente
(30) minute et deux heures (2h).
Tableau 3 : Profil de l’interviewé et durée de l’entretien
PME Fonction de l’interviewé Durée de l’entretien
E1 Contrôleur de gestion 46 min
E2 Expert-comptable 1h 32 min
E3 Chef comptable 1h 05 min
E4 Gérant 57 min
E5 Chef comptable 1 h 21 min
Source : Nous-même à partir de notre étude exploratoire
3. Les résultats de l’étude
Dans cette partie, nous présentons les résultats et les enseignements de l’étude.
3.1 Le contrôle de gestion : Une pratique diversifiée en contexte PME ivoirienne
Moisson (2017) entend par outil de gestion « toute mises-en relation formalisé de
plusieurs quantités (production, nombre de défaut, dépenses etc.) issues de l’activité de
l’organisation ». Ainsi, un outil ou instrument de gestion ne favorise toujours pas la mise
sous tension des activités d’une organisation. Or les outils de contrôle de gestion
constituent l’ensemble des vecteurs dans un contexte de pilotage particulier (Chiapello,
E., 1996 ; Bouquin, 2011). Ce faisant, nous prenons uniquement en compte, dans cette
étude, les instruments organisationnels de gestion considérés comme des facteurs
d’influences, qui déclenchent le processus de contrôle et qui sont directement en relation
avec le contrôle de gestion.
15
3.1.1. Les outils de pilotage des PME identifiées
Les personnes interviewées ont révélé différentes informations sur le système de pilotage
de leur entreprise. L’analyse des différents verbatim laisse percevoir la présence des
différents outils mise en œuvre dans les PME en Côte d’Ivoire.
Le chef comptable de l’entreprise E5 affirme : « Je suis chef comptable, je collecte les
informations pour donner au cabinet comptable. Ces informations concernent les achats
et les ventes. Nous les recensons dans le tableau de bord de l’année. Il récence les ventes
et les achats de l’année. Voici comment est présenté le tableau de bord. Il y a tout à
l’intérieur. On y trouve plusieurs tableaux. Le tableau 1 représente le tableau de bord de
la gestion des ventes et des achats au comptent et à crédit. Au niveau de la gestion des
ventes, on détermine les ventes ou comptent et à crédit de l’année, qui nous donne le
chiffre d’affaires tous taxes comprises CA(TTC) et le chiffre d’affaires hors taxes CA
(HT). A partir de ces ventes, on détermine le ratio qui permet d’apprécier la valeur ou le
poids des créances suite à ces ventes totales de la période.
Après la vente, il y a la gestion des achats. Dans cette rubrique, nous déterminons les
achats hors frais généraux.
Après le tableau 1, on a ici le tableau 2, qui récapitule les frais généraux et les emplois
des ressources disponibles. Les frais généraux ou de fonctionnement permettent de faire
l’activité.
Tableau 3 qui permet de connaître les écarts sur les soldes pendant l’année et le tableau
4 qui permet la gestion des crédits fournisseurs ».
Dans cette même logique, le Contrôleur de gestion de l’entreprise E1 confirme la
présence du tableau de bord dans son organisation de la manière suivante : « Le contrôle
des ventes est basé sur tout ce qui est chiffre d’affaires, c’est-à-dire les ventes qui ont été
réalisées. Mon rôle est de m’assurer que tout ce qui a été déclaré correspond au chiffre
d’affaires qui devait être réalisé suite aux différentes ventes. Chaque jour, je mets à
16
disposition de tous les responsables un rapport journalier qui concerne les ventes de la
journée précédente ».
Les points de vues du contrôleur de gestion de l’entreprise E1 et chef comptable de
l’entreprise E5 confirment l’effectivité de l’élaboration des tableaux de bord dans les
PME ivoiriennes. En outre l’analyse des systèmes de pilotage des entreprises E2 et E3
révélés par les nos interlocuteurs laissent percevoir d’autres formes d’outils de contrôle
de gestion. Cela est beaucoup plus perceptible à travers notre échange avec le chef
comptable de l’entreprise E3.
Moi : Quels sont les documents de suivi que le service contrôle de gestion vous
demande ?
Chef comptable E3 : « Chaque mois nous déposons au service contrôle de gestion des
arrêté mensuel ».
Moi : c’est quoi un arrêté mensuel et à quoi sert-il ?
Chef comptable E3 : « c’est un document. L’arrêté mensuel comprend : l’alliasse fiscale,
du compte de résultat et la revue analytique. Il permet à une date précise, lors de
l’élaboration de l’exercice budgétaire de capter toutes les informations et de faire une
projection sur l’exercice budgétaire qui suit. Cela relève plus de la politique générale de
l’entreprise : où on va ? Qu’est- ce qu’on veut atteindre ? »
MOI : Et à quoi sert la revue analytique ?
Chef comptable E3 : « La revue analytique retrace l’évolution de nos activités entre deux
période successives. Par exemple le contenu d’un état financier peut entrer mieux
explicite à partir d’une revue analytique ».
De même l’expert-comptable de l’entreprise E2 ajoute : « Notre travail consiste en tant
que expert-comptable a la présentation des comptes, à l’assistance comptable et au suivi
de la gestion dans les PME et surtout dans les pharmacies. Alors que faisons-nous. Nous
sommes deux ici, nous accompagnons les pharmacies et tenons-leur leurs comptes et
nous faisons le contrôle de gestion pour ces entreprises qui sont les PME puisque votre
sujet parle de PME. A ce niveau qu’est-ce que nous faisons exactement ? Nous tenons la
comptabilité normale. En début d’année, nous élaborons le budget de fonctionnement
17
pour l’année, pour le trimestre. Ce budget est prévu dans le plan d’action ou de suivi que
nous appelons le business plan sur 5 ou 6 ans ».
L’analyse synthétique des différents discours de nos entretiens nous permet de présenter
dans le tableau ci-dessous les outils de pilotages identifiés.
Tableau 4: Les outils de pilotage identifiés.
Outils de pilotage identifiés E1 E2 E3 E4 E5
Tableau de bord des achats x x x
Tableau de bord des ventes x x x
Tableau de bord des frais généraux x
Tableau de bord de gestion de la trésorerie x
Tableaux de bord de gestion du crédit
fournisseur
x
Tableau de bord x x x x
Budget général et par fonction x x
Atterrissage budgétaire ou budget révisé x
Revue de suivi budgétaire x
Rapport journalier x
Plans d’action stratégique ou business plan x x
Arrêtés mensuels x
Revue analytique x
Source : Nous-même à partir de nos verbatim
3.1.2. Les chiffres comptables facilitant la mise sous tension des PME
identifiés.
Les différents entretiens réalisés révèlent également l’usage des chiffres comptables qui
facilitent de pilotage des PME sur le territoire ivoirien.
Dans ce contexte le chef comptable de l’entreprise E5 affirme : « Au niveau de la gestion
des ventes, on détermine les ventes au comptant et à crédit de l’année, qui nous donne le
chiffre d’affaires tous taxes comprise CA(TTC) et le chiffre d’affaires hors taxes CA(HT).
A partir de ces ventes, on détermine le ratio qui permet d’apprécier la valeur ou le poids
des créances suite à ces ventes totales de la période. (…) après la vente, il y a la gestion
des achats et le ratio des achats correspondant. Ce ratio permet d’apprécier le poids des
achats sur les ventes tous taxes comprises (TTC) ».
18
Il ajoute par la suite : « Après le tableau 1, on a ici le tableau 2, qui récapitule les frais
généraux et les emplois des ressources disponibles. Les frais généraux ou de
fonctionnement permettent de faire l’activité. Mais nous déterminons le ratio des frais
généraux à payer. (…) A partir des revenus bruts provenant du tableau de bord (1) que
je t’ai présenté, nous déterminons ici le cash - flow et le ratio de ce cash - flow qui
permet de résumer la marge bénéficiaire ».
En plus de l’entreprise E5 les autres personnes interrogées confirment le recours aux
chiffres comptables pour mettre sous tension les actions individuelles dans les différentes
organisations. Ainsi, le gérant de l’entreprise E4 précise : « Nous déterminons des ratios
techniques qui guide notre gestion. Par exemple on a le ratio taux de disponibilité de nos
différents cars ».
Dans cette même perspective, le contrôleur de gestion de l’entreprise E1 révèle : « ce
rapport journalier est un tableau de bord qui qui nous guide. On y trouve : le taux
d’occupation, l’indice de fréquentation le chiffre d’affaires par point de vente au sein de
l’hôtel, le nombre de couvert par point de vente et le ticket moyen par repas ».
Le tableau ci- après résume les chiffres comptables que nous avons identifié dans nos
différentes interviews.
Tableau 5 : Les chiffres comptables identifiés
LES CHIFFRES COMPTABLES DE SUIVI DECOULANT DU
TABLEAU DE BORD
Entreprise E1 - Ratio taux d’occupation = nombre de chambres vendues /
nombre de chambres disponibles.
- Ratio indice de fréquentation = nombre de clients / nombre de
chambres vendues
- Le chiffre d’affaires par point de vente
- Le nombre de couvert par point de vente
- Le ticket moyen par repas
- Ratio de sortie journalière = valeur des marchandises sorties /
chiffre d’affaires de la période
- Les écarts de gestion
- Ratio de consommation = consommation effective / chiffre
d’affaires par point de vente.
Entreprise E2 - Ratio taux de marque
-
19
Entreprise E3 - Le ratio gestion des ventes de marchandises = Vente à crédit /
ventes TTC
- Le ratio gestion des achats de marchandises = achat de
marchandises / ventes TTC
- Le ratio gestion des frais généraux décaissables = frais
d’exploitation TTC / Revenu brut
- Le ratio des cash-flow = cash-flow / revenu brut
- Le ratio des emplois des ressources disponibles = emplois des
ressources / ressources disponibles
- Le ratio gestion du crédit fournisseurs = règlements / en cours
début de mois
- Le ratio gestion du crédit client = encaissements / encours
début de mois
Entreprise E4 - Ratio taux de disponibilité = nombre de cars prêts à être utilisé
/ nombre de cars existant dans le parc automobile
- Le cash-flow
- Les encours clients
- Le ratio frais de sous - traitance = frais de sous - traitance / total
des entretiens.
Entreprise E5 - Les prévisions des ventes
- Le ratio gestion des ventes de marchandises = Vente à crédit /
ventes TTC
- Le ratio gestion des achats de marchandises = achat de
marchandises / ventes TTC
- Les prévisions des frais généraux à payer
- Le ratio gestion des frais généraux décaissables = frais
d’exploitation TTC / Revenu brut
- Cash-flow = revenu brut – total des frais généraux à payer
- Le ratio des cash-flow = cash-flow / revenu brut
- Prévision des emplois des ressources
- Le ratio des emplois des ressources disponibles = emplois des
ressources / ressources disponibles
- Ecart sur solde de trésorerie
- Le ratio gestion du crédit fournisseurs = règlements / en cours
début de mois
- Le ratio gestion du crédit client = encaissements / encours
début de mois
Source : Nous-même, à partir de notre étude exploratoire.
3.2. Les enseignements de l’étude
Les résultats de notre étude exploratoire convergent, en certains aspects, avec ceux des
travaux antérieurs. En effet, en contexte européen, les auteurs (Nobre, 2001 ; Chapellier,
1994) ont révélé que les outils de contrôle de gestion tels que le budget, le tableau de
20
bord, la fixation des objectifs, le calcul des coûts et les procédés d’analyse ffinancière
sont une effectivité dans les PME. En Afrique, les travaux de Ngantchou (2016) ont
révélé que d’une manière générale, les PME du continent africain ne sont pas porteuses
de pratiques inédites de contrôle de gestion. Elles font recours aux outils classiques de
pilotage tels que les budgets, les tableaux de bord. De même, l’étude de Bigou – Lare et
Kounetsron (2016) soutient ces différents résultats et révèle les raisons qui poussent les
dirigeants les PME à mettre en œuvre les outils de contrôle de gestion. Pour eux, ce sont
les difficultés que connaissent ces entreprises à un moment donné de leur cycle de vie qui
favorisent la formalisation des outils de contrôle de gestion. En outre, les travaux de
Bampoky et Meyssonnier (2012) affirment que les pratiques d’instrumentation du
contrôle de gestion sont une réalité dans les PME.
Cependant, au-delà de cette convergence partielle des résultats, notre étude révèle le
recours dynamique des dirigeants des PME aux chiffres comptables pour le pilotage de
leurs entreprises. Le tableau 5 précédant fait une synthèse des chiffres comptables révélés
par notre étude exploratoire. Ces nouvelles données méritent une attention particulière à
travers une analyse, selon la littérature, des raisons qui poussent les dirigeants des PME à
élaborer les chiffres comptables pour faciliter le pilotage de leur entreprise.
En effet, les dirigeants des différentes PME de notre échantillon bénéficient des conseils
des cabinets d’expert-comptable dans le suivi de la gestion de leur entreprise. Or d’une
manière générale, l’expert-comptable est reconnu comme la première source de conseils
professionnels pour les dirigeants des PME (Ferrer, 1997). Il est doté d’une compétence
professionnelle caractérisée par un niveau supérieur de connaissance et de compétences
spécialisées acquises pour une grande part par de l’expérience (Casella et al. 1988).
Ainsi, dans les PME, les experts comptables apportent leurs connaissances et leurs
compétences pour favoriser la bonne gestion de l’organisation. Cette idée est soutenue
par l’expert-comptable de l’entreprise E2 de notre étude exploratoire. En effet, notre
entretien avec cet expert révèle le contenu des conseils de gestion qu’il apporte aux
dirigeants des PME. Un aspect de cet entretien se présente comme suit :
Moi : En quoi consiste votre travail auprès des PME ?
21
Expert – comptable E2 : « Notre travail consiste en tant que expert-comptable à la
présentation des comptes, à l’assistance comptable, au suivi de la gestion dans les PME
et surtout dans les pharmacies. Alors que faisons-nous, nous ? nous accompagnons les
pharmacies et tenons leurs comptes et nous faisons le contrôle de gestion dans les
pharmacies ».
Moi : En terme de contrôle de gestion, que faites-vous exactement ?
Expert – comptable E2 : « A ce niveau, on tient la comptabilité normale. En début
d’année, on élabore un budget de fonctionnement pour le trimestre, pour l’année. Ce
budget est prévu dans le plan d’action ou de suivi que nous appelons le business plan sur
5 ans. (…) On a aussi des tableaux de bord et en leur sein on a des ratios qu’il faut
respecter ».
Un expert-comptable apporte donc ses connaissances comptables couplées à des
perspectives stratégiques concernant l’organisation et peut ainsi déterminer les besoins
nécessaires à l’entreprises (Dillard, 2000). Dans cette logique, Il apporte aux managers
des PME les outils et les informations qu’ils peuvent utilisée pour le pilotage de leur
entreprise.
Conclusion
L’objectif de cette étude est de comprendre les mécanismes qui favorisent la stabilité
de l’action collective dans les PME ivoiriennes. A cet effet, nous sommes parties de la
question de recherche suivante : l’information comptable est-elle mobilisée pour le
pilotage des PME ivoiriennes ? Les résultats de notre étude exploratoire convergent, en
certains aspects, avec ceux des travaux antérieurs. Ces résultats révèlent qu’en Côte
d’Ivoire, les PME font recours aux outils classiques de pilotage comme le budget et les
tableaux de bord. En plus de ces outils ces organisations mobilisent les chiffres
comptables de suivi tel que les ratios d’exploitation et de liquidité. Ces résultats se
justifient par le recours des dirigeants aux compétences de l’expert – comptable dans le
pilotage de leur organisation.
Notre étude révèle certes que les managers des PME mobilisent l’information
comptable qui facilitent le pilotage de ces organisations. Cependant elle reste muette
sur les raisons qui poussent ces gestionnaires des PME à faire recours à ces outils de
22
mise sous de ces organisations. Les recherches futures pourraient s’inscrire dans cette
optique en cherchant à comprendre les motivations des dirigeants des PME dans la
production des chiffres comptables pour le contrôle de gestion dans les PME.
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Annexe 1 : Le guide d’entretien
1. Quelles sont les caractéristiques de votre entreprise ?
2. En tant que comptable ou contrôleur de gestion, en quoi consiste votre travail ?
3. Quels sont les instruments auquel vous faites recours pour le pilotage de votre
entreprise ?
4. Faites-vous recours au budget ou au tableau de bord pour le pilotage de votre
entreprise ?
5. Quels sont les chiffres comptables spécifiques auxquels vous faites recours pour
la gestion de votre entreprise ?
29
Annexe 2 : Restructuration des discours de l’entretien : Extrait du verbatim faisant ressortir les outils de pilotage
Interviewé Extrait du verbatim Thème émergent Instruments
Contrôleur de gestion E1 Les tableaux de bord achats qui orientent nos actions Tableau de bord achat
Tableau de bord vente
Tableau de bord gestion
Tableau de bord Expert-comptable E2 Élaboration du tableau de bord dans les pharmacies les autres
formes de PME
Chef comptable E3 Les outils de contrôle comme le tableau de bord achat
Gérant E4 Élaboration des tableaux de bord de gestion
Chef comptable E5 Présence de tableaux de bord gestion des achats et des ventes
Contrôleur de gestion E1 Nous avons des plans opérationnels, dans ce plan, il est prévu
des charges annuelles, mensuelles.
Budget général et par
fonction
Budget révisé
Suivi budgétaire
Budget Expert-comptable E2 Le budget doit être ajusté parce que la réalité est tout autre.
Chef comptable E3 Si la ligne budgétaire n’a pas été respecté, il y a l’atterrissage
budgétaire
Gérant E4 Présence de budget d’exploitation
Chef comptable E5 Prévision des achats et du chiffre d’affaires
Contrôleur de gestion E1 Chaque jour, je mets à disposition de tous les responsables un
rapport journalier qui concerne les ventes de la journée
précédente
Rapport journalier
Arrêtés mensuels
Revue analytique
Analyse des
écarts Expert-comptable E2 On compare le budget prévu dans le plan analytique aux
réalisations et on tire les écarts
Chef comptable E3 Les arrêtés mensuels permettent de capter toutes les
informations relatives à l’exécution du budget et de faire une
projection sur l’exercice qui suit.
La revue analytique retrace l’évolution de l’activité entre deux
exercices
Gérant E4 Analyse des écarts en fin de périodes
Chef comptable E5 Calcul des écarts sur solde pendant l’année
30
Annexe 3 : Restructuration des discours de l’entretien : Extrait du verbatim faisant ressortir les chiffres comptables de pilotage.
Interviewe Extrait du verbatim Chiffres comptables émergents
Contrôleur de gestion
E1
Le rapport journalier est un document qui nous guide. On y
trouve le taux d’occupation, l’indice de fréquentation,
Chaque jour, le chef de cuisine calcul un ratio qu’on appelle le
ratio de sortie journalier.
Ratio taux d’occupation Ratio indice de fréquentation Ratio de sortie journalière Ratio de consommation
Ratio taux de marque
Le ratio gestion du crédit client
Les ratios gestion des achats et des
ventes de marchandises Le ratio taux de disponibilité Le ratio des cash-flow Le ratio gestion du crédit fournisseurs
Expert-comptable E2 Élaboration de tableau de bord qui contient certains ratios
Chef comptable E3 L’entreprise détermine les outils comme de tableau de bord et
certains ratios
Gérant E4 Présence d’outils de gestion et détermination des ratios comme
le taux de disponibilité.
Chef comptable E5 Détermination des ratios des achats, des ventes à crédits, des
frais généraux, de gestion du crédit fournisseur et des encours
clients
Contrôleur de gestion
E1
On trouve aussi dans le rapport journalier le chiffre d’affaire par
point de vente. Les encours clients Encours crédit fournisseur
Le chiffre d’affaires par point de vente
Le cash-flow
Prévision des emplois des ressources
Ecart sur solde de trésorerie
Expert-comptable E2 Le recours aux données prévisionnelles pour le suivi des PME.
Gérant E4 Détermination des indicateurs de gestion comme le cash - flow
Chef comptable E5 Ce tableau de bord permet de connaitre les écarts de solde
pendant l’année