Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique
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Le ConseilB
REVUE DU - TIJDSCHRIFT VAN DE
Conseil Superieur des Musulmans de BelgiqueHoge Raad voor Moslims van Belgie
Belcika Yuksek islam Surasi
Bruxelles - Brussel, Sha'ban 1416 - jan. 1996
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SOMMAIREEDITORIAL 1
LES INFOS DU CONSEIL SUPERIEUR 'DES MUSULMANS DE BELGIQUE
Qu'est-ce que le Conseil Superieur des Musulmans de Belgique? - Wat is de Hoge
Raad voor Moslims van Belgie ? 2
Le Conseil General demande au Conseil Superieur de poursuivre son mandat 3
Le deces d'un frere du Conseil General 4
Boubker NGADI : De nouveaux horaires de priere diffuses par le Conseil Superieur 4
Boubker NGADI : La preparation duRamaddn 141611996 7
Le Conseil Superieur multiplie les contacts 8
Mohammad ALLAF :Une formation pour les professeurs de religion organisee par le
Conseil Superieur avec l'ISESCO 9
L'ISLAM EN BELGIQUE
L'Executif des Musulmans de Belgique se presente 10
Yahya MICHOT : Un an d'Executif des Musulmans de Belgique 11
Au Parlement 14
L'Islam dans le deuxieme rapport du Centre pour l' egalite des chances et la lutte
contre le racisme 16
La situation des jeunes musulmans places en home 21
Nouvelles diverses : Mouhammad LAROUSSI : Le bourgmestre de Molenbeek visite
la mosquee al-Khalil 22
L'ISLAM EN EUROPE
Nasre TASLEEM : La derive de l'Hexagone : T. Ramadan persona non grata en France 25
LUMIERES DE LA RELIGION
'Abd Allah AL-MoUDNI: ~ o·~ 0 II.) y..)./""""')/ I : L . ; . 6.~ 0 ~ J . . o I . . s z . . :i . :, ~ (Com-
ment traiter avec notre environnement familial et social) 31
Ali IZZET BEGOVIc; : Kur'an-t nasil okumaliyt: ? (Comment devons-nous lire leCoran ?) 32
LE SAVIEZ- VOUS ?
Les Musulmans de Belgique en 1928 33
ANALYSE
Mouh. BRICH: Du pragmatisme (I) ~l : + ' l t ~ L,41lH: ~»'- "\,.6~ID 38
SERVICES DE LA COMMUNAUTE
La Fondation religieuse islamique turque en Belgique
BOUTIQUE MEDICALE : Prof. Dr. Harry DORCHY: Diabete et RamadanREVUE DE PRESSE
LECTURES
AGENDA - COURRIER DES LECTEURS
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41
4 2
45
4 7
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• "
EDITORIAL
« Si vous pretez a Dieu un beau pret, IIvous le doublera et II vous pardonnera. » (al-Taghdboun - LXIV, 17)
Au moment de cloturer ce numero, le mois beni de Ramadan a commence et, grace a Dieu, la communaute ne s'est
pas divisee a propos de la vision du croissant. Prions le Seigneur qu'il en soit de meme pour la nouvelle lune de la Fetecar nous avons plus que jamais besoin d'union. Comme on le lira dans la rubrique L'lslam en Belgique, nos respon-
sables ont traverse des mois difficiles, pleins d'incertitudes, et tous les obstacles sont loin d'avoir ete vaincus. D'ou la
necessite d'une vigilance de chaque instant et d'une cohesion de nos rangs : en ce premier anniversaire de l'Executif
des Musulmans de Belgique, ce n'est pas seulement l'heure d'un premier bilan mais, plus encore, le moment d'elargir
ses competences, d' accroitre ses moyens budgetaires et de reflechir aux textesIegaux qui, seuls, pourront fonder son
avenir sur des bases saines, dans le respect de notre communaute et avec son aval.
IIest trop facile de traiter les Musulmans de ce pays, dont le Conseil Superieur, de revendicateurs toujours insatis-
faits ou de radicaux impenitents, En plus du service du Tres-Haut, laseule chose qui motive I'action militante de notre
communaute qui s'exprime a travers la dynamique du Conseil Superieur, c'est l'obtention du respect de la Constitution
du peuple beige: la Constitution, et rien que la Constitution, qui implique un traitement egal des divers cultes recon-
nus! II est reconfortant de le constater - et nous en remercions le Seigneur -, nous ne sommes plus tout a fait seuls. Undepute a pris l'initiative de deposer un projet d'amendement au budget 1996 de l'Etat pour augmenter l'enveloppe del'Executif ; le president du PSC a recu une delegation du Conseil Superieur; Ie bourgmestre de Molenbeek a visite of-
ficiellement les mosquees les plus importantes de sa commune ... Meme si le projet d'amendement a ete refuse par 124voix contre 11, meme si ... , merne si . .. , les esprits evoluent, la glace se brise (ce qui n'est pas mal, par le climat qu'il
fait dehors: France, Algerie, Tchechenie, etc.), des ponts se construisent. ..
Affirmations d'un optimisme beat? Non, simple constatation que cela bouge favorablement du cote de l'opinion
publique, des cercles politiques et des autorites belges quand nous poursuivons nons-memes, avec serieux et de ma-
niere systematique, notre projet communautaire. Et cest justement la qu'il est possible de faire beaucoup mieux en-
core. II faut le dire sans fard : Ie Conseil Superieur pourrait adopter une vitesse de croisiere superieure et ameliorer
d'autant son rendement si la communaute se souciait de lui donner des moyens humains et financiers plus adequats, On
lira ci-dessous que le Conseil General s' est prononce contre I'organisation des nouvelles elections que les statuts pre-
voyaient pour cette annee (et dontj'ai parle dans I'editorial du numero precedent de la revue). Aussi paradoxal que lachose puisse paraitre, le message du Conseil General a I'equipe actuelle du Conseil Superieur a ete : « Vous n'avez pas
fait grand chose, mais poursuivez quand meme votre mandat. Nous sommes avec vous et il n'est pas opportun de re-
lancer dans l'immediat une procedure electorale ! »
Message recu a 100 % . Mais reste la necessite de developper toujours plus la dynamique, ce qui signifie, au mini-
mum, colmater les breches, combler les trous et amener du sang neuf pour que tous les sieges des Conseils General et
Superieur soient effectivement occupes et performants, se donner une infrastructure administrative de base et un bud-
get de fonctionnement plus serieux. Si Dieu veut, apres le Ramadan, le Conseil General sera appele a prendre ses res-
ponsabilites sur ces sujets et, au printemps, le deuxieme Congres du Conseil Superieur des Musulmans de Belgique
actuellement en preparation sera I'occasion pour chacun et chacune, dans la comrnunaute, d' apporter sa pierre a laconstruction d'un Conseil Superieur encore plus efficace.
Plusieurs freres nourrissaient legitimement I' espoir que de nouvelles elections les rendent enfin a leurs familles ...C'est partie remise et voila leur mandat prolonge, Qu'il me soit permis au nom de la cornmunaute de leur dire, a eux et
a leurs proches, toute notre gratitude et nos encouragements pour l'action a venir.
Seigneur, c'est Toi que nous adorons et c'est de Toi que nous demandons l'aide. Guide-nous sur la Voie droite et
benis Ton serviteur et Messager, Mouhammad, l'Elu, la meilleure des creatures! Amin,Wa s-saldmou 'alaykoum wa rahmatou Litih wa barakdtoull !
Pour le Conseil Superieur, Yahya MICHOT, president
Le Conseil; n° 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 1
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LES INFOS DU c. S. M. B.
Qu'est-ce que Ie Conseil Superieur des Musulmans de Belgique?
Un groupe de jeunes a demande au Conseil Superieur de se definir en quelques lignes. Le texte suivant lui a ere remis et, de-
puis, circule dans les deux langues a travers le pays.
Wat is de Hoge Raad voor Moslims van Belgie ]
UNE DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE
- dans I'obeissance au Coran et a la Tradition, qui ordonnent
I' e ffort sur Ie chemin de Dieu, la consultation et !'union, la
fraternite et I'entraide, la justice et Ie bel-agir pour batir une
cornmunaute solide comme un edifice « scelle de plomb " et
qui soit « la rneilleure qui ait ete produite pour les hommes '~,
de tout point de vue.
- sans distinction d'origines nationale ou linguistique, d'age, de
tendance religieuse, d'appartenances politi que ou autre, mais
dans Ie respect de toutes les diversites constituant la richesse
de notre cornrnunaute.
- avec Ie souhait d'amener chacun et chacune a prendre
conscience de ses responsabilites, en tant que croyant ou
croyante, vis-a-vis de ces obligations communautaires de la
religion.
- avec la conviction que Ie remarquable travail de fondation
communautaire mene par la generation des « batisseurs de
mosquees » doit se poursuivre par la mise en place de struc-
tures et de services (administrations, eccles, centres commu-
nautaires ... ) supposant une approche plus centralisee au ni-
veau du pays tout entier. Sans se substituer aux associations
locales et autres organisations, il s'ugit de leur permettre de
mieux coordonner et planifier leur action, d'optirriiser les per-
formances et de developper des projets plus vastes.
- dans I'affirmation qu'il ri'y a pas d'autre modele de gestion
unifiee de notre communaute, acceptable par elle et conforme
aux principes dernocratiques, que I'election d'un organe re-
presentatif collegial. Revolue est I'epoque de la gestion « di-
plomatique » de 1Islam belge, naguere incarnee par les pou-
voirs que le gouvernement recormaissait au Centre Islamique
et qu'illui a retires depuis.
- avec la volonte de mettre en eeuvre, dans le cadre des lois du
pays, tous les moyens necessaires pour que la deuxierne
cornmunaute religieuse de Belgique obtienne au plus tot la
pleine jouissance de ses droits constitutionnels, tant en ce qui
concerne les modalites democratiques de sa representationinstitutionnelle que Ie financement officiel de son culte.
HISTORIQUEMENT, UN GROUPE DE 17 PERSONNES
BENEVOLES (7 marocains, 4 turcs, 3 belges, 3 autres)
- choisi par les 91 membres du Conseil General des Musulmans
de Belgique democratiquernent elu, en 1990, par plus de
26.000 electeurs de quelque 40 origines nationales diffe-
rentes, partout dans Ie pays, et qui rend regulierement compte
EEN GEMEENSCHAPSDYNAMIEK
- gehoorzaam aan de Heilige Koran en de Traditie die de op-
dracht geven zich in te spannen op de weg van God, advies te
2
de ses travaux a ce Conseil General.
-Tibre et independant par rapport aux autorites belges et a I'e-tranger rnais conscient de ne rien pouvoir sans meriter chaque
jour davantage la confiance de la communaute (les contribu-
tions volontaires de ses membres sont d'ailleurs la premiere
source de financement des activites du Conseil Superieur).
- qui a ete Ie principal interlocuteur du gouvernement dans les
negociations qui ont conduit a la mise en place de I'Executifdes Musulmans de Belgique par Ie Ministre de la Justice
M. Wathelet, Ie 5/1111994.
- dont les membres constituent la composante la plus impor-
tante de cet Executif et qui garantit qu'il ne devienne pas une
sorte de remake du Conseil des Sages, de triste memoire, na-
guere impose en vain a la cornrnunaute,
- qui-vis-a-vis des autorites, continue a etre le groupe de pres-sion le plus imposant, definit la politique communautaire, re-
cherche et adopte les positions les plus adequates pour pro-
gresser vers une solution juste et definitive de la problema-
tique du Culte islamique en Belgique, en ses deux aspects
institutionnel et financier.
PRATIQUEMENT, UNORGANE DE CONCERTATION ET DE
PLANIFICATION, UNE SORTE DE « SYNDICAT» RELI-
GIEUX, UNE CENTRALE D'INFORMATION ET DE SER-
VICES
- a I'ecoute et au service de tous et de toutes, associations, res-
ponsables religieux et simples croyants, partout en Belgique,
notamment grace aux Conseils provinciaux, aux Commis-
sions Feminine et des Jeunes et a des reunions organisees tour
a tour a Bruxelles et dans les diverses provinces.
- qui n'hesite pas a intervenir sur le terrain, quand on le lui de-mande, dans des questions directement relatives aux droits
des Musulmans et Musulmanes (voile, qualite des cours de
religion, viande baldl ... ) .
- qui a entre autres a son actif le ler Congres des Musulmans
de Belgique (5/11/94), des formations de profs, la revue LeConseil, une emission radio hebdomadaire a Bruxelles, un
programme et un premier cahier de religion pour l' ecole pri-
maire, des horaires de priere particuliers pour les grandes
villes du pays ...
Frere, sreur, ce Conseil est Ie tien !Tu es invitete) It l'y
joindre et tu y as ta place, une responsabilite It assumer,
pour toi, pour les liens, pour Dieu, « it la recherche de Sa
Face» - ibtighii 'an li-Wajhi-hi !
geven, te werken aan eenheid, broederlijkheid en onderlingehulpverlening, rechtvaardigheid en goed gedrag, om een so-
lide gemeenschap op te bouwen als een gebouw « verzegeld
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met lood ,. dat in alle opzichten " het beste zou zijn dat ooit
werd gemaakt voor de mensen ».
- zonder onderscheid van nationaliteit of taal, leeftijd, gods-
dienstige strekking, politieke aanhang en dergelijke, doch mel
respect voor alle verscheidenheid die de rijkdom van onze
gemeenschap uitmaakt.
- met de wens elkeen, zowel man als vrouw, bewust te maken
van hun verantwoordelijkheden in hun hoedanigheid van ge-
lovigen jegens deze gemeenschappelijke godsdienstige ver-
plichtingen.
- met de overtuiging dat het opmerkelijke pionierswerk van de
generatie van de « moskeebouwers » die de fundering hebben
gelegd voor onze gemeenschap, moet worden voortgezet door
het vastleggen van structuren en diensten (administraties,
scholen, gemeenschapscentra ... ) door een meer gecentrali-
seerde benadering voor het hele land.
- met de verzekering dat er geen ander model van verenigd bes-
tuur bestaat voor onze gemeenschap, dat door haar kan wor-
den aanvaard en dat overeenstemt met democratische prin-
cipes, dan de daadwerkelijke verkiezing van een gezamelijk
vertegenwoordigend orgaan. Afgelopen is het tijdperk van het
« diplomatisch » bestuur van de Belgische Islam, zoals dat
vroeger was door de bevoegheden die de regering had toege-
kend aan het Islamitisch Centrum en die nadien weer werden
ingetrokken.
- met de wens alles in het werk te stellen opdat, in het kader
van de wetten van het land, de tweede religieuze gemeen-
schap van Belgie zo vlug en zo volledig mogelijk gebruik kan
maken van haar constitutionele rechten, zowel wat de demo-
cratische modaliteiten van haar institutionele vertegenwoor-
diging betreft als de officiele financiering van haar eredienst.
OORSPRONKELIJK BESTOND, EEN GROEP VAN 17 VRIJ-
WILLIGERS (7Marokkanen 4 Turken, 3 Belgen, 3 anderen)
- gekozen door de 91leden van de Algemene Raad van de Mos-
lims van Belgic, demokratisch verkozen in 1990 door meer
dan 26.000 kiezers van overal in het land behorende tot on-
geveer 40 verschillende nationaliteiten, en die aan deze AIge-
mene Raad regelmatig verantwoording aflegt over haar werk.
- vrij en onafhankelijk met betrekking tot de Belgische over-
heid en het buitenland, maar ervan bewust dat zij niets kan
ondernemen zonder elke dag weer opnieuw het vertrouwen te
verdienen van de gemeenschap. (De vrijwillige ledenbijdra-
gen zijn trouwens de eerste bron van inkomsten om de activi-
teiten van de Hoge Raad te financieren.)
- die de voornaamste gespekspartner is geweest van de over-
heid via de Minister van Justitie, M. Wathelet, in de onder-
handelingen die geleid hebben tot de totstandkoming van de
Executieve van de Moslims van Belgie op 5-11-1994.
- waarvan de leden een belangrijk deel uitmaken van deze Exe-
cutieve en die erover waakt dat zij niet een soort remake
wordt van de Raad der Wijzen (een droevig aandenken, kort
tevoren vergeefs aan de gemeenschap opgedrongen).
- die de aanzienlijkste drukkingsgroep blijft ten overstaan van
de overheid, het gemeenschappelijke beleid definieert, de
meest adequate standpunten onderzoekt en aanneemt om te
komen tot een rechtvaardige en definitieve oplossing van de
problematiek van de islamitische eredienst in Belgie, zowel
wat betreft haar institutionele als financiele aspect.
IN DE PRAKTIJK, EEN OVERLEG- EN PLANNING-
ORGAAN, EEN SOORT GODSDIENTIG «SYNDICAAT »,
EEN INFORMATIE- ENDIENSTVERLENEND CENTRUM
- een luisterend oor ten dienste van allen, verenigingen, reli-
gieuze gezagsdragers en gewone gelovigen in heel Belgie,
met name dankzij de provinciale raden, vrouwen- en jonge-
renraden en de vergaderingen die afwisselend worden gehou-
den in Brussel en in de verschillende provincies.
- die niet aarzelt in te grijpen als om haar bemiddeling wordt
gevraagd in kwesties die rechtstreeks te maken hebben met de
rechten van de moslims (sluier, halaal-kwestie ... ).
- die onder andere het eerste Congres van Moslims van Belgie
(05-11-1994) op haar actief heeft, alsmede de vorming van
leraren, het tijdschrift Le Conseil, een wekelijkse radiouitzen-
ding in Brussel, een programma en een eerste werkboek is-lamitische godsdienst voor het basisonderwijs, aangepaste
roosters met de gebedsuren voor de grote steden van het
land ...
Broeder, zuster, deze Raad is er voor jou. Je wordt uitgeno-
digd om je aan te sluiten en je hebt er een taak, een verant-
woordelijkheid op te nemen voor jezelf, voor je familie,
voor God, « strevend naar het aanschouwen van Zijn Aan-
gezicht - ibtighii 'an li-Wajhi-hi !
Le Conseil General demande
au Conseil Superieur de poursuivre son mandat
L'apres-rnidi du 7 janvier 1996, Ie Conseil General des Mu-
sulmans de Belgique a joui de la genereuse hospitalite de la
mosquee al-Nour, rue Massaux, a Saint-Josse, pour tenir une
reunion de la plus haute importance et dont Ie debut a d'ailleurs
ete honore de la presence d'une equipe TV de la RTBF qui
prepare un vaste reportage sur l'Islam en Belgique.
Principal objet de cette reunion, durnent annonce sur les
convocations envoyees a tous les membres du Conseil Gene-
ral : la question de la fin du mandat de I' equipe actuelle duConseil Superieur et de I'eventuelle organisation de nouvelles
elections.
Un grand nombre d'interventions de freres venus des di-
verses regions du pays et des discussions particulierernent in-
tenses ont caracterise cette reunion, I' opinion du Conseil Gene-
ral etant loin d'etre faite des Ie debut de seance. Peu a peu, unconsensus - un frere pari a de 90 % - se dessina cependant,
contre I'organisation de nouvelles elections dans l'immediat.
Plusieurs arguments furent invoques par les uns et les
autres, qu' on ne peut tous reprendre ici en detail: I'obligation
de faire aussi bien, sinon mieux, qu'en 1989 en termes denombre d'electeurs inscrits ; les risques qu'un echec de l'entre-
prise ferait courir a I' existence de cet important acquis de la
Le Conseil, n° 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 3
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cornrnunaute qu'est Ie Conseil Superieur; la necessite, en cette
fin de premier exercice de I 'Executif des Musulmans et devant
les incertitudes pesant sur son ayenir vu Ie changement de mi-
nistre de la Justice, de conserver toute sa vigilance pour suivre
de pres Ie dossier; Ie manque d'envie, a la base et parmi les
responsables, de se lancer dans une nouvelle aventure electo-
rale ; la satisfaction croissante de la communaute vis-a-vis du
dynamisme du Conseil Superieur durant les dernieres annees et
de sa p-Iusgrande presence a la base, alors meme que beaucoupde choses restent bien entendu a ameliorer,
Pour ce faire, justement, plusieurs participants presserent Ie
Conseil Superieur de regarnir ses rangs en s'ouvrant notam-
ment aux jeunes ou, merne, de demander a chaque mosquee du
pays d' envoyer un representant au Conseil General.
Ceux qui sexprimerent en faveur delections irnmediates,
quels qu' en soient les difficultes d' organisation ou les risques,
et fut-ce a I'encontre de I'opinion generale, ne reussirent pas a
faire prevaloir leur point de vue. On retiendra cependant la sug-
gestion qui fut alors faite d'une simplification de la procedure
electorale par rapport a celle de 1989, entre autres choses le peu
d'utilite d'une phase d'inscription des electeurs,
Les freres et sceurs qui eurent la patience de mener les de-
bats jusqu 'au bout signerent finalement, apres la priere de la
nuit, la decision suivante :
Le Conseil General reuni Ie 71111996 demande au Conseil
Superieur de poursuivre son mandat, dans le but de preparer
les prochaines elections, de preference en 1997. Le Conseil
General suivra attentivemenl ces preparatifs.
Le message est clair, et il y aura du travail pour tout le
monde l
Y. MICHOT, Commission Information du C.S.M.B.
Le deces d'un frere du Conseil General
Toute dme goiitera Lamort ...
(Coran,A l ' !mrQII - III, 185)
Le frere Habib ur-Rahman MUGHAL, ne le 22
aout 1955 au Pakistan et membre elu du Conseil Ge-
neral du Culte Islamique de Belgique, province
d' Anvers, depuis le 13 janvier 1991, est decede du-
rant la nuit du 2-3 janvier 1996 dans un grave acci-
dent de la circulation survenu sur la route Blanken-
berge - Bruges, a Zuienkerke.
Le Conseil Superieur presente ses sinceres condo-
leances a la famille du defunt.
Au cours de sa reunion du 7 janvier, le Conseil
General a dernande au Tres-Haut de faire miseri-
corde au frere Habib et de l'accueillir au Paradis.
Une collecte fut aussi organisee.
Nous invitons la cornmunaute a manifester sa so-lidarite avec la famille du defunt en versant ses dons
au compte BBL 310-1055348-74 du C.S.M.B. avec
la mention : « Pour le frere Mughal »,
De nouveaux horaires de priere diffuses par Ie Conseil Superieur
u . I , . . l ~ ,·~.:JHI.I~"JuIJ~'Jul;....s:..;.;1 ~"'!;'~"·r""n.n"Irrr.. "n.uuU~inlil "~I""h....,'1IIiIlfllll'lIol'~Iq""." J ', . .. Ir, . 4 . ' . . . . .:'.rll.''''' ....~HI:I·~'..!h""'~.
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4
Durant l'ete 1995, Ie Conseil Superieur a diffuse dans la
communaute des horaires de priere pour I'annee 1416. Ces
nouveaux horaires se distinguent sous plusieurs aspects de ceux
qui etaient jusque la disponibles en Belgique.
1. Pour determiner le debut des mois lunaires, ces horaires
se fondent sur Ie moment de la naissance du croissant, confor-
mement au fetwa de 141211992 de la Commission des Ulemas
du Conseil Superieur relatif a la vision du croissant (voir plus
loin, I'article sur la preparation du Ramadan 1416/1996).
. 2. Des horaires de prieres differents ont ete etablis pour plu-
sieurs grandes villes du royaume.
3. Ces horaires sont presentes en fonction du calendrier de
l'Hegire, non de l'annee civile.
Les quelques differences que certains ont pu remarquer
entre ces nouveaux horaires et ceux diffuses par d'autres orga-
nismes en Belgique sont dues au fait que Ie Dr. Mouhammad
El-Houwari, Ie specialiste qui les a foumis au Conseil Supe-
rieur, s'est refere aux methodes de calculles plus modernes. Le
Conseil Superieur a cependant juge bon de faire part au Dr. El-
Houwari meme de ces interrogations apparues dans la commu-
naute, et ce savant a bien obligeamment accepte de faire la lu-miere a leur sujet. On pourra lire ses explications dans le texte
arabe qui suit. B. NGADI
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suimans aient commence Ie Ramadan Ie meme jour et nous im-
plorons Ie Tres-Haut qu'il en soit de merne pour la fin du mois
et I'annonce de la Fete.
La preparation du Ramadan 1416/1996
On a evoque plus haut la reunion du Conseil General qui
s 'est tenue l'apres-rnidi du 7 janvier dernier a la mosquee al-
Nour de Saint-Josse. En fait, Ie matin de ce jour avait deja eu
lieu, au meme endroit, une autre reunion importante, celle-la
relative a l'approche du mois sacre de Ramadan et aux mesuresa adopter pour eviter les problemes des annees anterieures,
Qu'il nous soit tout d'abord permis de remercier les respon-
sables et I 'imam de la mosquee al-Nour, qui nous ont accueillis
chaleureusement et fraternellement.
Nombreux furent les ulemas, les responsables de mosquees
et les membres du Conseil General qui participerent a cette re-
union. Les mosquees non representees s' etaient soit fait excu-
ser, soit n'avaient pas juge necessaire de venir a cette reunion
puisqu' elles suivent de toute maniere Ie .Conseil Superieur et
ont adopte depuis sa promulgation en 1412/1992 Ie fetwa de la
Commission des Ulemas relatif a la vision du croissant. Enfin,
certaines mosquees nous ont ecrit n'avoir pas recu l'invitation a
temps; ce dont nous leur demandons de bien vouloir nous ex-
cuser.
II est important de dresser un bilan de cette reunion, qui
concerna surtout des questions d'ordre astronomique. Pour ap-
porter des reponses a celles-ci, nous pumes heureusement
compter sur le grand savoir du Dr. Mouhammad El-Houwari,
qui nous avait honores de sa presence - nous I'en remercions
vivement - et qui fit a ce propos un expose plein d'interet, II
n 'y eut par contre guere de questions relatives au fiqh, ce qui
confirme implicitement Ie caractere convaincant de I'expose du
shaykh Hasan Ibn Siddiq « II y a appui sur Ie calcul pour infir-
mer, non pour etablir la vision du croissant» (I'timad al-hisab
fi l-nafy La fi l-lthbtit), dont le Conseil Superieur a diffuse lacassette depuis un an (voir Le Conseil, n? 4, p. 9-10) et qui fut
reecoute au debut de la reunion.
La reunion du 7 janvier conduisit a trois resultats princi-
paux:
1)La nuit du doute serait celie cornmencant le samedi soir
20 janvier 1996, vu la confirmation, scientifique et visuelle, de
la nouvelle lune de Sha'ban Ie 23 decembre 1995.
2) Le fetwa de 141211992 reste en vigueur.
3) Seule la Commission des Ulemas est habilitee a annoncer
Ie debut et la fin du Ramadan en Belgique.
Chacun des ulemas et des imams ou representants des mos-
quees qui ont participe a la reunion du 7 janvier s' est vu offrir
gracieusement une copie du dossier prepare par Ie Conseil Su-
perieur suite aux problemes de l'an passe: « Donnees concer-
nant Ie mois beni de Ramadan de l'an 141511995 » (Ma ' loumat
tata 'allaqou bi-Ramadan al-moubtirak; 1415 h. - 1995 m. ; 48
p., en arabe). Ce dossier est egalement envoye aux mosquees
qui en font la demande.
Pour ce debut de Ramadan 1416/1996, la naissance de la
nouvelle lune s'est produite Ie samedi 20 janvier a 12h50
GMT, c'est-a-dire 13h50, heure de Belgique. Astronornique-
ment, il n'etait done pas impossible qu'elle soit vue Ie samedi
soir et elle fut effectivement observee dans plusieurs pays.
Conformement au fetwa de 1412/1992, la Commission desUlemas put done annoncer Ie debut du jeune, Nous sommes
tres heureux que, cette annee, la grande majorite des pays rnu-
~ L u . l 1 . L A . . o ~ I •~~UU' I • •J. '" ~~ ,--
~ , ~ ~ O . . A \ 1 \ 0V o n o i t ! l l l VI Im "I l& nl lr m olt 1 M! ., dt R am ad 6n d e I 'M 1 41 51 19 95
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l"u.Jl99'
Et justement, pour la fin du Ramadan de cette annee, les
previsions astronomiques, telles qu' elles nous ont deja ete
transmises par plusieurs observatoires de pays musulmans et
non musulmans, situent la naissance de la nouvelle lune du
mois de Shawwal le lundi 19 fevrier 1996, c'est-a-dire Ie 30
Ramadan 1416, a Oh30, heure beige. Si certains annoncentavoir vu Ie croissant Ie dimanche 18 fevrier au soir, il ne sera
pas possible de les suivre etant donne que la nouvelle lune,
alors, ne sera pas encore nee. En effet, comme Ie precise Ie fet-
wa de 1412/1992, « Ie premier pays musulman affirmant avoir
vu Ie croissant du debut du mois sera suivi dans sa decision
pourvu que les donnees scientifiques ernanant des institutions
specialisees ne contredisent pas la possibilite de I'apparition de
la nouvelle lune ». Tout indique que Ie premier jour de la Fete
de la Rupture du jeune devrait etre Ie mardi 20 fevrier 1996.
Faut-il Ie redire une fois encore, il n'y a dans ce fetwa de
1412/1992 aucun reniement de principes de la religion, de la
culture ou de l'Identite des pays dont beaucoup d'entre nous
sont originaires. Que du contraire ! II se fonde sur les appels
constants de la religion au savoir et a I'unite, comme au
consensus et a la tolerance. II ne s'agit pas d'imposer l'une ou
J'autre idees mais de convaincre avec les arguments les plus
appropries, la communaute etant assez mure pour apprecier Ie
travail serieux d'ulemas et de savants aux intentions sinceres,
Et, grace a Dieu, il est encourageant de Ie cons tater a ce
stade, Ie principe forrnule par Ie fetwa de 1412/1992 est au-
jourd'hui compris et acquis par une majorite ecrasante dans
notre cornmunaute en Belgique comme ill'est par ailleurs dans
les communautes musulmanes de plusieurs autres pays euro-
peens et par la Republique Arabe d'Egypte.
B. NGADI,
Commission Information du C.S.M.B.
Le Conseil, n? 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 7
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chez des responsables, mais elles sont encore tout a fait insuffi-santes et ce sont les emotions qui dominent.
. Par rapport a I'Executif, il ne semblerait cependant pas
pouvoir y avoir marche arriere ; Ie scenario Ie plus probable
sera Ia stagnation et une approche informelle. Faire changer
cette situation, a ajoute Ie depute, est un des dix ou douze ob-jectifs prioritaires de mon mandat. « J'espere qu'on aura la ma-
turite politique, en haut lieu, pour aller de I'avant. » Je sens ce-
pendant un manque d'interet et de motivation, notamment a laJustice. II faudra done revenir a la charge, redemander et es-
sayer de convaincre d'autres deputes pour exercer une pression
commune sur Ie ministre, IIa d'autres priorites et a peur de
l'image qu'il pourrait donner s'il avance sur Ie dossier Islam. II
faudra des lors Ie convaincre que son image pourrait encore
etre pire s'il n'avance pas. IIappartient a tous, vous et nous, de
Ie convaincre ainsi, de lui faire comprendre que cette commu-
naute vit ici. On ne peut rester aveugle.
Le Conseil Superieur multiplie les contacts
Le Conseil Superieur a, durant les derniers mois, multiplie
ses contacts a Ia fois a I' interieur et en dehors de la commu-
naute,
Le 23 septembre, suite a un problerne de voile dans une
ecole, rencontre avec les responsables et les croyants de I'asso-
ciation al-Fourqiin a Renaix, ou se sont recemment installeesplusieurs familles venues de Bruxelles. Le 29 septembre, re-
union ordinaire du Conseil Superieur a Liege. Le 20 octobre,
reunion ordinaire du Conseil Superieur a Court Saint-Etienne(Brabant). Le 4 novembre, plusieurs membres du Conseil Supe-
rieur ont ete invites a I'inauguration de la maison de jeunes
C!llturama de Laeken. Le 15 novembre, participation de res-
ponsables a la reception organisee par la mosquee al-I'tisiim,.a
Liege, a I'occasion de la Fete de la Dynastie. Le ler decernbre,
reunion ordinaire du Conseil Superieur a la mosquee al-Mous-
limine de Houthalen (Limbourg). Le 30 decernbre, reunion or-
dinaire du Conseil Superieur a la rnosquee Bital de Borgerhout
(Anvers). Ces diverses reunions en province furent I'occasion
de larges concertations sur I'action du Conseil Superieur etpermirent d'informer directement les communautes locales sur
les developpements de la reconnaissance et du financement du
culte islamique. L'interet chaque fois montre pour Ie travail du
Conseil Superieur est, pour ses membres, Ie meilleur encoura-
gement. De meme pour les invitations a revenir plus souvent,
qu'ils souhaiteraient pouvoir honorer.
En dehors de la cornrnunaute, Ie Conseil Superieur a cher-
che a rencontrer des responsables politiques et diplomatiques
pour les informer de l'evolution du dossier de l'Islam et leur
faire part des droits, besoins et souhaits de la communaute,
Des lettres ont ete adressees aux presidents de tous les par-
tis democratiques et des entrevues ont eu lieu ou sont envisa-gees. Le 12 octobre, Ie president du Conseil Superieur a eu un
long entretien avec M. J. Hallet, president du Centre pour I 'E-
galite des Chances et la Lutte contre Ie Racisme, pour dresser
un etat de la situation. Le 18 octobre, trois responsables du
Conseil Superieur ont ete recus par M. G. Deprez, Ie president
du P.S.c. M. G. Deprez a laisse envisager la formation d'une
commission detude P.S.c. - Conseil Superieur et a dernande
que lui soit remis un memorandum. Le 8 decernbre, en reponse
a la lettre du Conseil Superieur, M. H. De Croo, president duVLD, nous a dernande de lui formuler par ecrit nos desiderata.
Le 21 decernbre, la participation du depute Ecolo V. Decroly a
la reunion ordinaire du Conseil Superieur a ete I'occasion d'e-
changes fructueux sur l'action du Conseil et la vie politiquebelge,
M . V. Decroly a notamment relate Ie peu de succes rencon-
tre par le projet d'amendement au budget qu'il avait defendu au
parlement en faveur du financement du culte musulman I mais
a dit son espoir d'aboutir a un vote plus significatif l'an pro-
chain, lorsqu' il reproposera un amendement similaire. Pour Ie
depute Ecol~, il est anormal que la communaute musulmane
soit Ie parent pauvre. Ce que I'on constate dans la gestion gou-
vernementale du dossier Islam durant ces dernieres annees,
c' est une absence presque complete de formalisme plutot
qu'une ligne politique coherente, Tout le contraire d'une ap-
proche etatique dans les cadres du droit, avec sa lourdeur admi-nistrative habituelle. IIy a certes quelques prises de conscience
I.Voirplusbas,p. 14-16.
8
Le Centre pour I'Egalite des Chances et la Lutte contre Ie
Racisme s'est vu confier une mission dans ce dossier philo so-
phique alors qu'il a ete cree pour lutter contre le racisme. II y a
deja un problerne a ce niveau : un culte est en effet une autre
question que Ie racisme, IIconvient cependant de tenir compte
de la realite institutionnelle et, d'un point de vue pragmatique,
comprendre comment Ie CECLR agit : il a un role de soupape,
d'influence, plutot qu'un veritable pouvoir. Son role est nul
vis-a-vis des decideurs mais non negligeable vis-a-vis des
mondes associatif et syndical. IIpeut se permettre des critiques.
Sur Ie droit d'asile par exemple. Je ne sens cependant pas la
meme determination sur la question musulmane.
En reponse a une question sur Ie role grandissant de la Su-
rete de I'Etat dans Ie dossier Islam, V. Decroly a estime que laSfirete constituait un probleme preoccupant en general, en Bel-
gique, du point de vue de I 'Etat de droit et de la democrat ie, et
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pas uniquement pour les Musulmans. On est suivi par certains
services des qu' on s' exprime un peu publiquement et peut etre
alors considere comme subversif, dangereux, menacant.
Concernant la strategic a adopter par la comrnunaute mu-
sulmane, le depute Ecolo a juge que la meilleure strategic serait
celle que la cornmunaute sentirait venir vraiment d' elle et a
conseille de se referer au principe d'equite, Principe imparable
auquelles politiques ne peuvent se derober, Il faut toujours in-
sister sur ce point. Sans doute mener un dialogue sur deuxjambes est-il utile, l'une plus institutionnelle, ou administra-
tive, l'autre plus militante ou plus directement chargee du dia-
logue avec I'ensemble de la population.
Inutile de preciser combien le Conseil apprecia cette ren-
contre du depute V. Decroly. Nous le remercions vivement de
l'action qu'il mene en faveur de la justice a I'egard de notre
communaute,
Autres rencontres de responsables du Conseil Superieur: le
19 septembre avec l'ambassadeur du Maroc, le 13 novembre
avec un representant de I'ambassadeur d'Arabie Seoudite, Lors
de ces deux rencontres, le Conseil Superieur a notamment ex-
prime le souhait que le conseil d'administration du Centre Is-
lamique mette tout en ceuvre pour refaire du Centre un outil
performant de guidance spirituelle, d'enseignement religieux et
de presence culturelle de l'Islam en Belgique. Il a aussi attire
I' attention des representants de ces deux pays sur la necessited'assurer le developpement de l'ecole al-Ghazali dans un cadre
adequat.
Enfin, le Conseil Superieur a apporte son soutien a la prepa-ration d'un reportage televise sur l'Islam en Belgique prepare
par Mme. Fr. Vandemoortele et qui devrait etre diffuse par la
RTBF au debut du mois de mars.
Une formation pour les professeurs de religion
organisee par Ie Conseil Superieur avec I'ISESCO' s J 1 " J ~ 4 J J . . ; a J ' a . a . u , ~ ~'i' 4 J . ' . ; : l l ' ~ A 1 4 J J J . . ) J : 1 o. . ) .JJ
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o_jLi l l ~I_, .JI 1416 J}~I~ . . J 4 ~j ~ 23 ()A o .J lil 1 ~ tszlls11 ~....JJ
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~~ ~ J1u .ll ~~__;JI ~ lJA'i1J u 1 o~\.ill (.)A I)..J lA S : , ~41J~1 w~_'
. . u l . l l \ l ~ J ~ . .J~ I I~ ~ _ ,l : a : l ~ \A " ' i a n .lc.~ u 1
oO..J-J.l l i c . , i ~ . . JLWI JS ~ . . J~ wi~~ t?j_j:J ~ o..JJ.lli rb .= .. ~ .s
~ I ~ :o . .JJ . llI.J~
Le Conseil, n° 5 - Sba'ban 14161 Janvier 1996 9
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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SLAM EN BELGIQUE
L'Executif des Musulmans de Belgique se presente
L
Fin septembre, l'Executif a diffuse un document destine a lepresenter aux administrations avec lesquelles il traite ainsi
qu'a l'opinion publique. Nous le reproduisons tel quel, a l'ex-
ception de ses annexes.
1. RAPPEL HISTORIQUE
07 mai 1968 : arrete royal accordant la personnalite civile
au Centre Islamique et Culturel de Belgique.
19 juillet 1974 : loi portant reconnaissance des administra-
tions chargees de la gestion du tempore I du culte islamique.
03 mai 1978: arrete royal portant organisation des comites
charges de la gestion du tempore! des communautes islamiques
reconnues.
27 mars 1990: communique de presse du ministre de la
Justice demandant l'arret des elections du Conseil Superieur,
annoncant soit la suspension provisoire de I'A .R. du 03 mai
1978, so it la modification de certaines de ses dispositions et
fondant Ie « Conseil Provisoire des Sages »,
03 juillet 1990: communique de presse du Cabinet du Pre-
mier Ministre retirant la gestion de l'enseignement du Centre
Islamique et la confiant au Conseil des Sages.
16 novembre 1990 : arrete royal relatif au Conseil des Sages
pour l'organisation du culte islamique en Belgique.
octobre 1992 : lettre du ministre de la Justice demissionnant
les « Sages ».
novembre 1992 : en concertation avec les comrnunautes
musulmanes, nomination de nouveaux responsables du
« Cornite Technique de I'enseignement de religion islamique ».
printemps 1993 : en concertation avec les communautes
musulmanes, mise en place de I' « Assemblee Constituante »
(51 membres).
27 juin 1993: choix de 1'Executif (17 membres) par la
Constituante.
31 mars 1994: accord sur la composition finale d'un Exe-
cutif presente a la reconnaissance du ministre de la Justice.
07 novembre 1994' : lettre du ministre de la Justice annon-
cant la reconnaissance de l'Executif (16 membres).
2. QU'EST·CE QUE LEXECUTIF? POURQUOI
EXISTE·T·IL?
L'Executif est une structure de gestion centralisee destinee
as' occuper du tempore! du culte islamique dans des domaines
definis par Ie rninistere de la Justice. II est compose de 17
membres (7 marocains, 4 turcs, 3 belges et 3 autres) presents a
titre individuel.
Cette gestion s'opere dans un cadre specifiquement beige,
neutre et apolitique, debarrasse de toute etiquette ideologique,
L'Executif n'est pas un organe chef de culte representant
I' ensemble des cornmunautes musulmanes de Belgique. II
I. En realite Ie 27 octobre 1994, lettre trans mise au Congres du
Conseil Superieur du 5 novembre 1994; voir Le Conseil, n" 3, p. 56
(N.D.L.R.).
10
1
s'inscrit comme une etape vers la resolution definitive des pro-blernes institutionnels lies a I'organisation et la representation
des Musulmans de Belgique. Ceux-ci forment la seconde
cornmunaute religieuse du pays (± 300.000 personnes). Plus de
600 enseignants de religion islarnique professent dans les
eccles officielles (primaires et secondaires).
Dans les prisons et les hopitaux, il faut des structures adap-
tees disposees a . assurer Ie reconfort moral et religieux des Mu-
suimans qui Ie desirent.
3. COMMENT A·T·IL ETE MIS EN PLACE?
Deux annees de concertation au sein des communautes mu-
sulmanes de Belgique, avec la collaboration du Ministere de la
Justice et du Centre pour I 'Egalite des Chances et la Luttecontre Ie Racisme (CECLR), ont ete necessaires pour amener a .un consensus sur une structure tempora ire destinee a . continuerIe travail du « Comite Technique pour l'enseignement de la re-
ligion islamique »,
Cette structure (1 ,Executif) est Ie resultat d'un choix ex-
prime par la Constituante, organe compose d'une cinquantaine
de membres provenant des trois regions du pays et repondant a .un critere de repartition en fonction de la nationalite d'origine.
L'Executif est Ie seul organe reconnu officiellement et
jouissant du role d'interlocuteur vis-a-vis du gouvernement
dans des matieres precisees par Ie ministere de la Justice.
Neanrnoins, il repose sur une assemblee (la Constituante)plus large, plus representative mais non reconnue, destinee a .relayer l 'information au niveau des communautes musulmanes
locales et a . assurer Ie soutien a cette entreprise communautaire.
4. QUELLE EST SAMISSION?
L'Executif est I 'interlocuteur du gouvernement dans deux
matieres :
- I'enseignement de la religion islamique,
- la visite des prisons et des hopitaux.
La creation du departement social marque un pas en avant
vers la constitution definitive d'un organe chef de culte.
Plus d'une trentaine de prisons manifestent Ie besoin d'au-moniers musulmans destines a assurer Ie reconfort des detenus.
De meme, de nombreux problernes specifiques se posent aux
malades musulmans dans les hopitaux.
Les aumoniers devront repondre a differents criteres et
suivre une formation prealable, ainsi qu'un stage.
En ce qui concerne l'enseignement, l'Executif reprend
d 'une maniere identique la mission du Comite Technique qui
l'a precede et qui consiste dans les points suivants :
- la reconduction des designations des enseignants de reli-
gion islamique datant d'avant 1995,
- les nouvelles designations pour les postes vacants et Ie
remplacement des enseignants qui quittent I'enseignement.L'Executif n'etant pas un organe chef de culte, il n'est pas a .
ce stade habilite a . proposer une inspection, des programmes et
L
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un statut pour les enseignants.
Neanrnoins, par des reunions de travail avec les ministeres
de 1Education et le ministerede la Justice, 1Executif prepare
activement ces dossiers dont la resolution permettra de com-
battre la discrimination qui pese actuellement sur les ensei-
gnants de religion islamique et leurs eleves,
5. SON MANDAT ET SES PROJETS A COURT,
MOYEN ET LONG TERMESLe mandat de 1Executif se limite a une annee. En janvier
1996, Ie ministere de la Justice evaluera le travail de ce « bal-
Ion d' essai » et prolongera eventuellement son mandat en y
ajoutant sans doute d'autres prerogatives.
Il s'agit pour l'Executif de prouver qu'il est capable de ge-
rer de maniere independante, neutre et non partisane, le tempo-
rei du culte islamique, mais aussi d'etre soutenu et encourage
par la communaute musulmane de Belgique.
A moyen terme, 1'Executif entend davantage conscientiser
les decideurs et responsables politiques de la problernatique des
Musulmans tout en attenuant leur crainte vis-a-vis de toute de-
rive extrerniste et intolerante de la dynamique en cours.
En ce qui concerne les objectifs a long terme, I'Executif et
la Constituante ont toujours et e favorables a une evolution gra-duelle de la resolution de ce dossier difficile et malheureuse-
ment dependant de plusieurs facteurs de la vie politique beige
et internationale.
La creation du departement social a permis a l 'Executif de
montrer qu'il n'est autre qu'une structure de service a la com-rnunaute. Si le mandat de I'Executif est prolonge, celui-ci serait
desireux que ses prerogatives soient etendues a d'autres do-
maines tels que :
1 . L'elaboration de programmes officiels pour l'enseigne-
ment de religion islamique,
2. Les cimetieres musulmans,
3. Le recensement des mosquees et la determination des
lieux de culte beneficiant de l' exoneration du precornpte im-
mobilier.
Bien entendu, des moyens financiers suffisants doivent etre
mis a la disposition de cette institution nationale afin qu'elle
puisse mener a bien ses lourdes responsabilites,
6. L'EXECUTIF PAR RAPPORT A LA LAICITE ET
A L'JNTEGRISMEL'Executif limite son role a la mission qui lui est impartie et
qui consiste a gerer le temporel du culte sans imposer une vue
ideologique sur la communaute. Ce n' est done pas une autorite
morale habilitee a peser sur la conscience des individus.
Les membres de 1Executif', tous benevoles, sont des per-
sonnes moderees dans leur conviction, sachant secouter mu-
tuellement et rester a l'ecoute des problernes des autres. Us ge-
rent les affaires des Musulmans en adherant aux valeurs de to-
lerance, de dernocratie et de libertes individuelles et respectent
l'Etat de droit.
Les decisions sont prises de maniere consensuelle. Chaque
membre de l'Executif siege a titre individuel et est libre de
toute contrainte exterieure. Ily a co-responsabilite - point de
pierre angulaire hierarchique - et partage des taches en fonc-
tion des competences,
Par son organisation interne et sa volonte de ne s' occuper
que de la gestion, la structure de 1'Executif repond a des prin-
cipes laics, Ses membres sont desireux de prouver avant tout
que la gestion du temporel du culte islamique est possible dans
un Etat non confessionnel.
L'Executif, outre son role d'interlocuteur dans des matieres
determinees, joue un role positif dans la cohabitation des com-
rnunautes et traduit l'esprit de tolerance et de moderation par-
tages par la majorite des Musulmans de Belgique.
Un an d'Executif des Musulmans de Belgique
Le 5 novembre 1994, dans une lettre transmise au Conseil
Superieur le matin de son premier congres, le ministre de la
Justice M, Wathelet annonca son « accord d'accepter comme
interlocuteur en ce qui concerne la representation de la religion
islamique dans les prisons, les hopitaux et en matiere d'ensei-
gnement -. l'organe qui, depuis, est officiellement appele Exe-
cutif des Musulmans de Belgique 1. Cela, pour un mandat d'unan apres lequel aurait lieu une evaluation.
Cette premiere annee est terrninee. L'evaluation officielle
du travail de I'Executif pendant cette periode devrait commen-
cer, parait-il, a l'administration des Cultes ; on en reparlera ci-
apres, Le Centre pour l'Egalite des Chances et la Lutte contre
Ie Racisme (CECLR) s'est quant a lui deja fait une opinion et a
consacre a la question plusieurs pages de son rapport de cette
annee. On en trouvera le texte plus loin.
Comment les Musulmans jugent-ils eux-rnemes I'expe-
rience ? Le Conseil Superieur s' est deja plusieurs fois exprime
sur le sujet, a l'occasion de diverses reunions communautaires
ou d'autres interventions, lors de ses emissions radio a Bru-
1. Voir Le Conseil, n O 3, p. 56-60.
xelles ou dans le dernier numero du Conseil par exemple. Sans
entrer dans trop de details (on trouvera d'utiles precisions dans
l'extrait du rapport du CECLR reproduit plus loin), tentons ici
un bilan plus global.
UN TOURNANTFONDAMENTAL
On se saurait trap y insister, la mise en place de l'Executif
marque de trois points de vue un changement fondamental dans
1 'approche gouvernementale du dossier de l'Islam en Belgique:
I. La fin de la gestion « diplomatique». Ce ne sont plus des
ambassades ou des organes directement lies a elles qui repre-
sentent la communaute musulmane en Belgique et gerent ses
affaires mais, au contra ire, un groupe de croyants issus des
communautes « locales », Toute ingerence diplomatique, ou
tout desir d'ingerence, n'ont pas disparu, loin de la, et l'un ou
I'autre pays etranger se voit encore reconnaitre par les autorites
belges certains privileges, sinon parfois, sur le terrain, de veri-
tables « capitulations» a l'envers (au sens ottoman du terme).
U ne s' agit pourtant, sans doute, que de reliquats du passe, ap-
peles a cesser bientot totalement. L'Executif est en effet un or-gane a fa beige, independant de I'etranger et, de ce point de
vue, devrait etre le seul type-d'organe a meme de satisfaire les
Le Conseil, n° 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 11
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exigences des milieux politiques et de I'opinion publique de ce
pays. « Independance » ne signifie cependant pas « rupture des
ponts » et il est evident que representer et gerer a la beige les
affaires des Musulmans du pays ne signifie pas volonte de se
couper des pays dont beau coup d' entre nous proviennent ou de
sisoler du reste de l'Oumma. Certaines ambassades, plus pers-
picaces peut-etre que d'autres, I'ont d'ailleurs bien compris.
2. La fin de I'amalgame entre Ie dossier immigration et Ie
dossier Islam. II fut un temps, dans ce pays, ou Ie dossier-Islametait confie, « sous-traite » au Commissariat Royal a la Poli-
tique des Imrnigres et ou les principales decisions a son sujet
etaient prises au sein de la Conference interrninisterielle de la
politique de I'immigration. Avec l'Executif, Ie dossier Islam est
bel et bien revenu au ministere de la Justice, a cette administra-
tion des Cultes qu' il n' aurait jamais dG quitter. Certes, Ie
Centre pour I'Egalite des Chances et la Lutte contre Ie Ra-
cisme, heritier officiel du Commissariat Royal a la Politique
des Imrnigres, n'a pas perdu toute prerogative. Informateur,
conseiller ou interrnediaire des autorites, il n' est cependant plus
Ie gestionnaire qu'il fut en la matiere et les interlocuteurs effec-
tifs de l'Executif travaillent place Poelaert.
3. La fin des representants non religieux. Le fiasco du
c Conseil des Sages" par leque1le gouvernement essaya d'im-
poser a la communaute des representants choisis par lui et inac-
ceptables pour les croyants et les croyantes est reste dans toutes
les rnemoires. Avec l'Executif, fini Ie regne ephemere et sterile
de ces sages irreligieux et refuses par la base. Sauf exception -
confirmant la regie -, les membres de l'Executif sont animes
d'une sincerite religieuse et jouissent de la confiance des com-
munautes dont ils sont issus. Bien sur, il y a eu de la part des
autorites certains tris de personnes aussi regrettables-qu'injus-
tifies et injustifiables : des « barbus » ont ete ecartes sans pos-
sibilite de recours. La barbe ne semblerait cependant pas tou-
jours pousser sur les visages seulement, tant il est vrai que cer-tains parlent aujourd 'hui d' < esprits barbus » ... En tout etat de
cause, les autorites belges semblent avoir compris qu'il serait
impossible d'aller vers une solution en imposant a notre com-
munaute religieuse une direction non religieuse.
Sous ces trois aspects, peut-etre peu apparents au premier
abord mais essentiels a long terme, I'experience de l'Executif
constitue un grand pas en avant. .. , un grand pas en avant ou,
mieux, un virage reorientant enfin Ie traitement du dossier dans
la seule direction permettant d'esperer une vraie solution de la
question de I'organe chef de culte musulman en Belgique. On
pourrait merne saluer Ie bon sens pragmatique - qualite tres
beige? - qui a, ainsi, finalement prevalu au niveau des autori-
tes, apres de longues annees de tatonnements d'incurie ou d'i-
deologie. D'autres gouvernements europeens'n'ont pas ce cou~
rage ou cette intelligence.
Ceci dit, la route nouvellement tracee devra etre clairement
ouverte aux usagers. En termes clairs, on n'aura rien gagne si,
comme certains signes tendraient parfois a Ie laisser craindre, la
gestion « diplomatique" de I'Islam n'a ete abandonnee par les
autorites qu'au profit d'une gestion « policiere », Ie ministere
de I'Interieur et la Sfirete succedant au ministere des Affaires
etrangeres et aux ambassades, un melange Islam I terrorisme I
delinquance remplacant I'amalgame Islam I immigration et un
Executif de « bons freres » auxiliaires des forces de I'ordre re-
layant I'ex-Conseil des Sages! Mais quand done les autoritesde ce pays feront-elles confiance a sa deuxieme communaute
religieuse ?
12
Par ailleurs, il faudra bien entendu aller effectivement de
I 'avant dans la bonne direction recemment adoptee; ce qui im-
plique un reglement au fond des questions de la representation
et du financement du culte musulman, avec des textes de lois
corriges ou crees ad hoc et un budget consequent releguant
dans Ie passe la situation, aussi inconstitutionnelle que discri-
minatoire, qui nous est faite aujourd'hui. Sinon, sur un terrain
enfin assaini, I'Etat n'aura une nouvelle fois construit qu'une
fiction, elabore qu'une solution virtuelle.Or c'est deja la que, durant la premiere annee d'existence
de l'Executif, Ie bat a souvent blesse,
DU BON TRAVAIL DANS UN CONTEXTE DEFA VORABLE
Reconnaissons que Ie contexte fut loin d' etre favorable: les
affaires algeriennes et Ie proces dit « du GIA » a Bruxelles ; les
elections legislatives de mai et la nomination d'un nouveau
ministre de la Justice, aux intentions longtemps peu claires, si-
non apparemment negatives, vis-a-vis de I 'Executif mis en
place par son predecesseur 1 ; la deterioration de la situation au
Centre Islamique avec Ie depart - generalement peu regrette -
de Mr Kouki et les incertitudes concernant sa succession ...
Au sein meme de I'Executif, tout ne fut pas parfait: man-que d'experience, de competence ou d'entrain chez quelques-
uns, absenteisme chronique chez une autre, recemment demis-
sionnaire, manque de jeu collegial de la part de certains freres
turcs, indignite d'un membre charge de hautes responsabilites
et qu' il fallut finalement exclure, decouragement progress if dG
au manque de moyens et aux incertitudes pesant sur I'avenir ...
Malgre tous ces obstacles, on ne peut que saluer Ie travail ac-
compli par cette equipe de benevoles qui ont consacre beau-
coup de leurs temps de lois i rs a la gestion de la comrnunaute,
sans faire ni vagues ni la une des journaux mais humblement
et, pour la plupart, efficacement, certains venant regulierement
des endroits les plus eloignes du pays, entierement a leurs frais.
La gestion quotidienne des dossiers des enseignants fut assuree,
Des exam ens furent organises en vue de designer de nouveaux
professeurs dans les regimes francophone et neerlandophone,
Une formation serieuse fut mise en oeuvre pour les futurs visi-
teurs musulmans des prisons. D'innombrables reunions de tra-
vail eurent lieu avec des responsables du ministere de la Justice
ou des administrations gouvernernentales des secteurs educatifs
et penitentiaires ... 2
Durant d'autres reunions, l'Executif fit periodiquement rap-
port de ses travaux a I'Assemblee constituante et la consulta sur
les grandes !ignes de sa politique ou sur les decisions majeures
a prendre. Certes, ses membres ne participerent pas tous aces
reunions avec I 'assiduite qu 'on aurait theoriquement pu at-tendre de tels responsables. D'une maniere generale, l'Executif
joua cependant honnetement Ie jeu de ce controle de son action
par I'assemblee plus large dont il est issu. Alors meme que
beaucoup reste encore a faire pour accroitre l'ampleur de ce
suivi de I 'Executif par la communaute, rien de semblable done
a I' isolement hautain qui caracterisa naguere Ie regne du Con-
seil des Sages.
Mais du cote des autorites, comment les choses se passe-
rent-e1les ? Une petite histoire est assez revelatrice a cet egard ,
I. Voir plus loin, p. 15, Ie dernier § de la justification du projet
d'amendement au budget introduit par Ie depute' V. Decroly a la
Chambre, Ie21 novembre 1995.
2. On trouvera plus de details sur Ie travail accompli par I'Executif
durant cette premiere annee dans l'extrait du rapport du CECLR
reproduit plus bas.
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. . . . . . .
QUI A TELEPHONE?
15 novembre 1995, Fete de la Dynastie. Comme les chefs
des cultes protestant, orthodoxe etc., Ie frere Yasin Beyens,
president de l'Executif des Musulmans de Belgique, est invite
par Ie ministere de l'Interieur a assister au Te Deum officiel ce-
lebre a la basilique. Quand il se presente au debut de la cere-
monie, on lui fait cependant remarquer qu'aucun siege n'a ete
reserve a son intention, vu Ie coup de telephone annoncant qu'il
ne viendrait pas! Et Y. Beyens d'expliquer au protocole qu'il
n'a jamais donne, ni fait donner, un tel coup de tele-
phone ... Mais qui, alors, a telephone? Le Centre Islamique ?
Par depit de ne plus etre invite a cette ceremonie comme il I' e-
tait auparavant? Certaines mauvaises langues Ie penserent.
D'autres hypotheses furent cependant avancees, qui situaient
l' origine dudit coup de telephone dans certains cercles gouver-
nementaux memes, opposes a la mise en place de l' Executif et
jouissant d'assez d'autorite pour interdire au protocole d'ac-
cueillir le Dr. Y. Beyens comme representant des Musulmans
lors de cette ceremonie officielle ... La rumeur cita meme Ie
nom de certain haut fonctionnaire, qu' on suspecta de velleites
d'un retour a quelque forme de gestion diplomatique de l'Islamen Belgique ... Wa Lldhou a'lam !
L'affaire prit d'autant plus d'importance que l'apres-rnidi
du 15 novembre, lors de la traditionnelle reception organisee au
Senat, ce fut un responsable du Centre Islamique qui fut offi-
ciellement invite ... Les autorites couraient-elles deux lievres a
la fois : l'Executif et Ie Centre Islamique ? S'agissait-il d'une
volonte systematique d'affaiblir l'organe nouvellement cree en
remettant en selle le principal acteur de la gestion diplomatique
de naguere ?
On sait aujourd'hui que I'invitation adressee par le Senat au
Centre Islamique a l'occasion du 15 novembre fut une erreur.
Mr. Frank Swaelen, President du Senat, le confirma en effet
lui-meme, le 13 decembre, au depute Ecolo V. Decroly qui l'a-
vait interroge sur la question a la demande du Conseil Supe-
rieur I.Voila done une affaire eclaircie, Quant au fameux coup
de telephone, on nous dit qu'une enquete serait en cours ...
L'HIVER DE TOUTES LES APPREHENSIONS
En tout etat de cause, a l' Executif, dans la Constituante et
dans les milieux informes de la communaute, Ie 15 novembre
marqua Ie debut de ce qu'on pourrait appeler I'hiver de toutes
les suspicions et apprehensions, pour mille et une raisons.
Fr. Swaelen expliqua l'erreur du Senat par Ie fait qu'il n'a-
vait pas ete inforrne par Ie ministere de la Justice de la mise en
I. Extrait de la lettre du 13/12/1995 de Fr. Swaelen au depute
V. Decroly, que nous rernercions vivement de son intervention:
« Le Directeur du Centre islamique a longtemps ete considere
comme Ie representatnt de la cornmunaute islamique en Belgique.
La reconnaissance comme organe representatif de la comrnunaute
musulmane en Belgique de l'Executif des Musulmans de Belgique par
notre Gouvernement date de novembre 1994, alors que l'entree en
fonction proprement dite se situe en fevrier de cette annee,
Malheureusement, tandis que cette reconnaissance a ete signifiee acertaines instances, d'autres (parmi lesquelles Ie Senat) n'en ont pas
ete avisees,
C'est done faute d'une mise au courant en temps utile que les
services du senat n'ont pu inviter M. Beyens, President de l'Executif
des Musulmans de Belgique, a la reception du IS novembre dernier.
Soyez assure du fait qu'a I'avenir M. Beyens sera traite en
representant de la communaute musulmane en Belgique dans toutes
les ceremonies auxquelles Ie Senat associe les representants des cultes
presents en notre pays. »
place de 1'Executif. Exact, et Ie Senat ne fut pas la seule ins-
tance ou administration gouvernementale dans ce cas, ainsi que
les responsables musulmans eurent plusieurs autres occasions
de Ie constater. L'information, aux divers niveaux de pouvoir,
avait ete reduite a un minimum, comme si M. Wathelet n'avait
accepte ce nouvel organe que pour la forme, afin de ne pas
terminer son mandat a la Justice sur le fiasco du Conseil des
Sages mais sans vraiment prendre les mesures adequates en vue
du succes de l' entreprise.
Faut-il par ailleurs rappeler le caract ere derisoire des
moyens de l'Executif ? Moins de trois millions effectifs par an
et une administration reduite a un secreta ire plein de merite
mais cornpletement surcharge, l'agreation du deuxierne secre-
taire promis par M. Wathelet etant sans cesse reportee par Ie
ministere de la Justice.
Et les batons dans les roues, « structurels » et conjonctu-
rels!
La tutelle constante tout d'abord, par I'imposition a l'Exe-
cut if d'une sorte de commissaire gouvernementale, non mu-
sulmane, dont les autorites voulurent merne, a un certain point,
deduire Ie salaire du budget de 1'Executif, Passe encore pour cemanque de confiance, mais les freres de I'Executif, tous bene-
voles, meriterent-ils le manque de respect dont ils firent parfois
l' objet de la part de fonctionnaires du ministere de la Justice?
Concernant les cours de religion, on imaginera sans mal la
difficulte de gerer un corps de centaines d'enseignants sans
pouvoir leur imposer un programme, sans disposer d'aucune
autorite disciplinaire sur eux et sans qu'eux-rnemes aient de
statut clairement defini,
Vis-a-vis du departement social de l'Executif, c'est peu dire
que le ministere de la Justice faillit a trois taches:
1 . Fin octobre 1995, il n'avait pas encore avise les etablis-
sements penitentiaires et hospitaliers que I 'Executif etait pret aleur envoyer des aumoniers,
2. C'est seulement Ie 27 octobre que la Justice donna a
1'Executif les precisions demandees longtemps auparavant sur
Ie statut et la remuneration des futurs visiteurs musulmans des
etablissements penitentiaires.
3. La liste des candidats aumoniers fut transmise a la Jus-
tice, pour I'inevitable examen par la Surete, avant meme Ie de-
but de leur formation (avril). Ce n'est qu'a la mi-octobre que la
Justice inform a I 'Executif du refus de quatre des quarante-huit
candidats, dont un frere deja visiteur des etablissements peni-
tentiaires de sa region, beige et tres apprecie,
Enfin, la cerise sur le gateau: l' obligation de quitter I' im-
meuble du 15-17 rue Belliard avant le 30 novembre 1995 signi-
fiee a 1'Executif par la Regie des Batirnents, sans que rien n' ait
ete prevu par les autorites pour ce demenagernent - ni siege al-
ternatif, ni moyens financiers specifiques, ni reconnaissance a
1'Executif de la personnalite juridique indispensable pour louer
ou acquerir un nouveau siege.
Face a une telle situation, il n' est pas etonnant que certains
freres aient fini par baisser les bras, a I'Executif et dans la
Constituante. D'ou une lettre du president de 1'Executif au Roi
Albert II a la mi-novembre. D'ou aussi la lettre envoyee Ie 24
novembre par la Constituante au nouveau ministre de la Justice,
Stefaan De Clerck, pour lui demander « de bien vouloir rece-
voir personnellement les dix-sept membres de l'Executif des
Musulmans de Belgique a l'occasion du renouvellement de
leur mandat, en cette fin de 1995. Cette entrevue nous semble
L e Conseil, n? 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 13
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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AU PARLEMENT
de la plus haute importance pour retablir Ie c1imat de confiance
dont I 'Executif a besoin, pour pouvoir mener a bien ses mis-sions. » D'ou enfin, Ie projet de Petition nationale des Musul-
mans redige au sein du Conseil Superieur et qu'il fut decide de
lancer a la fin de I'hiver si la situation n' evoluait pas favora-
blement d'ici la,
LVEVRS D' ESPOIR ET ltvALVA TION OFFICIELLE
Au moment decrire ces lignes (mi-janvier 1996); il nesemblerait cependant pas que la cornmunaute doive dans I'im-
mediat recourir a cette petition, des signaux positifs arrivant
enfin de la Justice. Le deuxierne secretaire propose par I'Execu-
tif a finalement ete accepte. Des mesures sont prises pour que
l'Executif cesse d'etre un organe SDF. Une lettre de la Justice
annonce pour 1996 un budget de cinq millions, c'est-a-dire
deux millions de plus que jusqu'ici mais dont il faudra direc-
tement deduire Ie salaire du deuxieme secretaire ; Ie ministre
aura it au moins pu suivre la suggestion de dix millions faite par
Ie Centre pour I'Egalite des Chances (voir plus bas). On parle
d'une extension des prerogatives dans Ie sens de la gestion des
cirnetieres. Le choix de trois nouveaux membres de l'Executif
resterait bien du ressort de I' Assemblee constituante dont il est
issu et, contrairement a certaines rumeurs, ce principe ne seraitpas conteste par la Justice. Le ministre St. De Clerck devrait
rencontrer I 'Executif en fevrier, Des contacts avec Ie premier
Ministre seraient en cours pour elaborer un texte de loi institu-
tionnalisant effectivement I'Executif ...
Signaux que beaucoup considereront comme minimaux
mais qui ont au moins Ie merite d'exister. S'ils permettent de
penser que Ie nouveau ministre de la Justice ne remet pas en
question I'existence de l'organe accepte par M. Wathelet, rien
ne peut cependant etre considere comme definitivement acquis.
Ainsi est-il question, a la Justice, d'une evaluation du travail de
l'Executif qui serait menee sur la base d'une consultation d'unevingtaine de mosquees considerees comme « representatives ».
L'idee est saugrenue pour au moins trois raisons.
Primo: les seules missions attribuees par la Justice a I'Exe-cutif concernent les eccles, les prisons et les hopitaux. Rien avoir done avec les mosquees, dont l'Executif n'avait pas a sepreoccuper et ou il n'aurait de toute facon pas pu se faire
connaitre lui-rneme, par manque de moyens. Plutot que les
mosquees, ce sont les administrations de I'enseignement et des
etablissements penitentiaires et hospitaliers qui devraient etre
consultees,
Durant l'automne, le depute Ecolo Vincent Decroly a eu di-
vers contacts avec le Conseil Superieur et l'Executif dans le but
de s 'informer sur le dossier de la representation et du finance-
ment du culte musulman. Fin novembre, if a depose au parle-
ment un projet d'amendement au budget 1996 visant a porter
le budget de I'Executif de 3 a 50 millions.
Cet amendement a ite soumis au vote des parlementaires le
23 novembre. Resultat : 11 voix pour, c' est-a-dire Ecolo etAgalev. 124 voix contre et pas d'abstention, c'est-a-dire tous
les autres partis, en une unanimite exemplaire confondant les
partis dits democratiques et I'extreme droite.
14
Secundo: depuis 1989, une constante de la gestion gouver-
nementale du dossier Islam a ete de traiter avec les musulmans
en tant qu'individus, et pas avec les mosquees, considerees
comme des institutions controlees par les « integristes ». Qu' on
se souvienne a ce propos du tolle provoque dans divers milieux
politiques lors de la parution du premier rapport du Commissa-
riat royal a la politique des immigres (nov. 1989), qui proposaitque les mosquees constituent un des deux « piliers » du Conseil
musulman dont la creation etait alors preconisee, Meme si on
ne peut que saluer cette premiere marque d'interet de la Justice
pour les mosquees, ne vaudrait-il pas mieux qu'un virage aussi
important soit negocie sereinement? A . moins, bien sur, qu'on
ne veuille une nouvelle fois diviser pour faire tout capoter.
Tertio : le seul veritable lien entre I 'Executif et la cornmu-
naute est l'Assemblee constituante. Or, ce n'est un secret pour
personne, parmi les membres de cette Assernblee, seuls les
freres du Conseil Superieur ont systernatiquement entrepris
d'informer la base sur l'existence et I'action de l'Executif, que
ce soit par Le Conseil, des emissions radio a Bruxelles, des re-unions en province, etc. Est-ce done I'action de l'Executif ou
I'assise communautaire du Conseil Superieur que la Justicecherche aujourd'hui a evaluer ?
Tout cela n'est ni tres clair ni tres sage et on pourrait sou-
haiter de nos autorites un peu plus de serieux, Pour les raisons
evoquees plus haut, Ie Conseil Superieur considere la mise en
place de I'Executif comme un acquis communautaire par rap-
port auquel tout retour en arriere serait inconcevable. La pre-
miere annee de ce nouvel organe a ete particulierement difficile
mais il aura it pu naviguer beaucoup plus mal, ou tout simple-
ment chavirer, parmi les recifs et autres coups de tabac aux-
quels il fut confronte, Ie plus souvent malgre lui. Si, comme de
juste, il doit faire I'objet d'une evaluation, Ie minimum serait
que cette derniere soit concue de maniere pertinente, sans pre-
cipitation. Et ce qui serait encore mieux, ce serait de lui donner
enfin de veritables moyens pour augmenter sa vitesse de croi-
siere et affronter la haute mer.
Le Conseil Superieur prie Ie Tres-Haut pour que Ie bon sens
et l'esprit democratique belges jouent un role de plus en plus
grand dans la gestion gouvernementale du dossier de notre
communaute,
Y. MICHOT,
President du Conseil Superieur des Musulmans de Belgique
Nous remercions vivement M. V . Decroly et ses collegues
d' Ecolo - Agalev. Quant aux autres partis, on se rappellera uti-
lement a ce sujet les belles intentions exprimees par certains
d'entre eux a propos des Musulmans dans leurs programmes
eiectoraux ou dans les reponses aux enquires du Conseit Supe-
rieur publiees dans Le Conseil, nOS2 et 4.
Nous publions ci-dessous les documents parlementaires
relatifs a ce projet d'amendement, dont la liste des deputesl'ayant rejete. Peut-etre un de nos lecteurs aura-t-il la surprise
de reconnaitre le nom d'un candidat pour qui it vota en mai
dernier !
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-5-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 17/53
- - -Faut-il ajouter qu 'un tel vote est un excellent moyen de me-
surer l'etat de l'opinion publique beige vis-a-vis de notre com-
munaute ? Et que le moins qu 'on puisse dire est que du chemin
reste a faire pour ameliorer notre image ... ?
BELGISCHE KAMER VAN VOLKSVERTEGENWOORDI-
GERS - GEWONE ZITTING 1995-1996 - 21NOVEMBER 1995-
ONTWERP VAN ALGEMENE UITGA VENBEGROTING
VOOR HET BEGROTINGSJAAR 1996 - AMENDEMENTENINGEDIEND NA VERSLAG - NR 6 VAN DE HEER DECROLY
- Programma 12.59.0, hulpverlening aan de erkende ere-
diensten - Bestaansmiddelen
Een bedrag van 50 miljoen frank aan vastleggings- en
ordonnanceringskredieten toevoegen
VERANTWOORDING
In een geest van verdraagzaamheid en gelijkheid tussen de
godsdiensten, moet de Staat de islamitische eredienst billijk
behandelen en de diverse instanties van de islamitische ere-
dienst in Belgie ertoe aanzetten zoals ze dat de afgelopen jaren
hebben gedaan duidelijk afstand te nemen van politieke invloe-
den en buitenlandse financiele inmenging (die vroeger dat dos-
sier kenmerkten).
De aan de Executieve van de moslims van Belgie, sinds 5
november 1994 de enige door de minister van Justitie officieel
erkende instantie (want met erkende samenstelling) toegekende
subsidie van 3 miljoen frank blijkt volkomen ontoereikend,
gelet bijvoorbeeld op het aantal in Belgie wonende personen
(ongeveer 200 000) die de islam belijden en het aantal geregis-
treerde moskeeen (om en bij de 240).
Men merke voorts op dat, op de in 1994 vastgelegde drie
miljoen frank, er maar 2,5 miljoen effectief zijn geind, Verder
begrijpt men niet waarom die post - in tegenstelling tot watdoor de regering zelf voor andere soortgelijke begrotingsposten
is geprogrammeerd - kennelijk op een sinds 1994 ongewijzigd
gebleven bedrag geblokkeerd is.
In de commissie voor de Justitie heeft de minister zich be-
perkt tot enige vage beschouwingen over de moeilijkheid die
rijst door de vertegenwoordiging van de islamitische eredienst.
Daarbij gaat hij blijkbaar voorbij aan het bestaan in ons land
van de Executieve van de moslims van Belgie, en verwerpt hij
zelfs wat ter zake door zijn voorganger was verwezenlijkt (of
nagelaten).
CHAMBRE DES REPRESENTANTS DE BELGIQUE - SES-
SION ORDINAIRE 1995-1996 - 21 NOVEMBRE 1995- PROJETDE BUDGET GENERAL DES DEPENSES POUR L' ANNEE
BUDGETAIRE 1996 - AMENDEMENTS DEPOSES APRES
RAPPORT - N° 6 DE M. DECROLY - Programme 12.59.0,
Aide aux cuItes reconnus - subsistance (p, 209)
Ajouter un montant de 50 millions de francs en credits
d'engagement et en credits d'ordonnancement
JUSTIFICATION
Dans un esprit de tolerance et d' egalite entre les confes-
sions, I,Etat doit traiter Ie culte musulman avec equite et encou-
rager la nette prise de distance enregistree ces dernieres annees
par les diverses instances du culte musulman de Belgique vis-a-vis des influences politiques et ingerences financieres etran-
geres qui ont jadis marque ce dossier.
La subvention de 3 millions de francs accordee a l'Executif
des Musulmans de Belgique, seule instance officiellement re-
connue (car la composition en a ete avalisee) par Ie Ministre de
la Justice depuis Ie 5 novembre 1994, apparait totalement in-
suffisante vu, par exemple, Ie nombre de personnes de confes-
sion musulmane vivant en Belgique (environ 200 000 per-
sonnes) et Ie nombre de mosquees recensees (environ 240).
Notons en outre que, sur les 3 millions de francs engages en
1994, seuls 2,5 ont effectivement ete percus, Par ailleurs, on ne
comprend pas qu'a I'inverse de ce qui est programme par Ie
gouvernement lui-meme pour d'autres postes budgetaires simi-
laires, ce poste est manifestement bloque au meme montant de-
puis 1994.
En commission de la Justice, Ie Ministre s'est cantonne a
des considerations vagues sur la difficulte posee par la repre-
sentation du culte musulman, semblant ignorer l'existence de
I'Executif des Musulmans de Belgique, voire renier ce qui avait
ete fait (ou neglige) par son predecesseur en la matiere.
(1 31 12 6 - 95/96, p. 1-2)
ANNEXE - SEANCE PLENIERE - JEUDI 23NOVEMBRE 1995. ANNEXE 1 : DETAIL DES VOTES NOMINATIFS
BIJLAGE • PLENAIRE VERGADERING - DONDERDAG 23
NOVEMBER 1995 .
Vote nominatifn 02
Naamstemming nr. 2
Ont repondu oui :
Voor hebben gestemd :
Les membres-De leden : Dallons, Decroly, Deleuze, De-
tienne, Lozie, Schiittringer, Tavernier, Van Dienderen, Van-
oost, Viseur Jean-Pierre, Wauters.
Ont repondu non :
Tegen hebben gestemd :
Les membres-De leden : Annemans, Ansoms, Anthuenis,
Arens, Bacquelaine, Bartholomeeussen, Barzin, Bastien, Beau-
fays, Biefnot, Bonte, Borginon, Borin, Bourgeois, Breyne,
Brouns, Buisseret, Burgeon, Cahay-Andre, Canon, Cauwen-
berghs, Clerfayt, Coeme, Colen, Creyf, Croes-Lieten, Cuyt,
Daems, De Crem, De Croo, De Grauwe, Delathouwer, Delizee,
De Man, Demotte, Denis, De Richter, Desimpel, Detremmerie,
de T'Serciaes, D'Hondt Denis, D'Hondt Greta, Didden, Digh-
neef, Dufour, Dupre, Duquesne, Eeman, Eerdekens, Eyskens,
Fournaux, Gardeyn-Debever, Gehlen, Geraerts, Ghesquiere,
Giet, Goutry, Grosjean, Harmegnies, Henry, Hermans, Herzet,Hotermans, Janssens Charles, Janssens Raymond, Lahaye,
Landuyt, Langendries, Lano, Lefevre, Lenssens, Lespagnard,
Lowie, Mairesse, Michel, Minne, Moock, Moors, Moriau,
Moureaux, Olaerts, Pieters Dirk, Pieters Trees, Reynders,
Roose, Schellens, Schoeters, Seghin, Smets, Spinnew yn, Suy-
kens, Taelman, Tant, Toussaint, Van Aperen, Van Belle, Van
de Casteele, Vandenbossche, Van den Broeck, Vandenbroucke,
Van den Eynde, Vandenhaute, Van den Poel-Welkenhuyse,
Van der Maelen, Vandeurzen, Van Eetvelt, Van Erps, Van
Gheluwe, Van Heeke, Van Hoorebeke, van Kessel, Vanlerber-
ghe, Van Parys, Vanpoucke, Vanvelthoven, Verherstraeten,
Verhoeven, Vermassen, Verstraeten, Verwilghen, Viseur Jean-
Jacques, Wailliez, Wauthier, Willems.
Se sont abstenus :
Le Conseil, n? 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 15
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-5-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 18/53
Hebben zich onthouden :
Personne - Niemand.
(Chambre des representants de Belgique - 4ge Legislature - SO 1995-1996- Compte rendu analytique - PLEN 23.11.95,p. 21 - 435 - 436)
BELGISCRE KAMER VAN VOLKSVERTEGENWOORDI-
GERS - GEWONE ZITTING 1995-1996 - 28 DECEMBER 1995 -
ALGEMENE UITGAVENBEGROTING VOOR RET BEGRO-
TINGSJAAR 1996 - BELEIDSNOTA VAN RET MINISTERIEVAN JUSTITIE (12) VOOR RET BEGROTINGJAAR 1996
AANVULLEND VERSLAG NAMENS DE COMMISSIE VOOR DE
JUSTITIE UITGEBRACHT DOOR DE HEER VERHERSTRAETEN
De heer Decroly brengt in herinnering dat hij twee amen-
dementen heeft ingediend met het oog op een verhoging van de
subsidies die bestemd zijn voor de islamitische eredienst en
voor de vrijzinnigheid (amendementen nrs 6 en 7 op het ont-
werp van Aigemene uitgavenbegroting voor het begrotingsjaar
1996 - Stuk nr 131/26).
Wil men voorkomen dat het radicalisme weer de kop op-
steekt, dan moet onverwijld uitvoering worden gegeven aan de
financiele regeling die met de vertegenwoordigers van de isla-
mitische eredienst is getroffen
CRAMBRE DES REPRESENTANTS DE BELGIQUE - SES-
SION OR DINA IRE 1995-1996 - 28 DECEMRRE 1995 - BUDGET
GENERAL DES DEPENSES POUR L'ANNEE BUDGETAIRE
1996 - NOTE DE POLITIQUE GENERALE DU MINISTERE
DE LA JUSTICE (12) POUR L'ANNEE BUDGETAIRE 1996
RAPPORT COMPLEMENTAIRE FAIT AU NOM DE LA COM-
MISSION DE LA JUSTICE PAR M. VERHERSTRAETEN
M ..Decroly rappelle qu'il a depose deux amendements por-
tant sur une augmentation de la subvention accordee au culte
musulman et a la laicite (amendements nos 6 et 7 au projet de
budget general des depenses pour l'annee budgetaire 1996
-Doc. n? 131/26).
Des relations financieres doivent au plus vite se concretiser
avec les representants du culte musulman sous peine d'un re-
tour au radicalisme. (131/28 - 95/96, p. 62)
L'Islam dans Ie deuxieme rapport du Centre pour
I'egalite des chances et la lutte contre Ie racisme
Ell decembre, Ie Centre pour l'egalite des chances et la
lutte centre Ie racisme a publie son deuxieme rapport, dont
plusieurs pages SOli I consacrees a I'organisation de l' Islam
beige. Dans Le Conseil. 11° 2, p. 20-21. nous avons publie inte-
gralement le passage du premier rapport relatif a notre com-
munaute. Nous refaisons de meme ci-dessous, malgre la lon-
gueur de cette nouvelle analyse, car beaucoup d'entre nousII'ont sans doute pas eu Ioccasion de prendre directement
connaissance de ce rapport.
01 1 soulignera avec joie Iinteret accru pour le dossier Is-
lam nianifeste par la longueur mente de ces pages, leur carac-
tere generalement bien informe - notamment a propos du dy-
naniisme et du poids croissant du Conseil Superieur dans la
communaute -, la pertinence des analyses.
Cote negatif, on soulignera la tiedeur des conclusions du
CECLR .'
«Les musulmans de Belgique ont l'impression que les exi-
gences a leur encontre sont nettement plus elevees que pour les
autres communautes religieuses ... » La formulation est pour lemains lenifiante. En realite, les Musulmans de Belgique se sa-.
vent victimes de discrimination et ils ne sont pas les seuls it
demander Ie respect de la Constitution a / ' egard de la deu-
xieme communaute religieuse du pays. 11suffit de lire les nume-
ros precedents de notre revue pour prendre connaissance de
plusieurs prises de position emanant d'autres milieux mais al-
lant dans le meme SOlS.
A propos du budget, les dix millions suggeres aux Autorites
par Ie CECLR sont encore loin des deux ou trois cents millions
que notre communaute serait constitutionnellement en droit
d'attendre et qu'elle consacre d'ailleurs elle-meme chaque an-
nee
ases lieux et ministres de culte ... sans exoneration fiscale
aucune.
La solution definitive du dossier Islam dans ce pays n 'est
pas qu 'une affaire de finances. OU sont les propositions du
16
CECLR concernant les lieux et ministres du culte musulman et
pour qu' on avance dans la mise au point des textes de loi qui,
seuls, permettront l'emergence d'un veritable organe chef du
culte musulman ? Sans ces textes, rien n 'aura ete regie au fond
et, par exemple, concernant l'enseignement, I'absence de pro-
gramme et d'inspection se poursuivra. Malgre les plaintes de
parents de plus en plus nombreux uri peu partout en Belgique,des nominations sauvages de professeurs pourront continuer,
ou des enseignants indignes pourront impunement continuer aenseigner Dieu sa it quoi, sans que l'Executif puisse intervenir
en rien !Et quid d'une presence de l'Islam dans les medias of-
ficiels ou dans les organismes etatiques ou parastataux pro-
clames «pluralistes » ?
OU sont par ailleurs les recommandations du CECLR rela-
tives aux requites specifiques des Musulmans, par exemple le
port du voile (ecoles et cartes d'identite), la possibilite de cho-
mer leurs fetes religieuses, les cimetieres, I 'alimentation halal
dans les etablissements penitentiaires, les centres d'accueil
[ermes, les homes, etc. ?
Enfin, et I' on en revient toujours a ces memes preventions
ideologiques partagees, mutatis mutandis, dans la plupart des
milieux politiques belges a propos de l'Islam, est-ce au CECLR
de definir ce que devrait etre l'Islam en Belgique comme si
notre communaute n 'etait pas asse; grande pour se comporter
civilement sans tutelle ? Mais alors, a quoi rime cet epilogue
demandant« un Islam tolerant et democrate » ? Ah si toutes les
religions du pays pouvaient etre logees a la meme enseigne !
2 LA SITUATION ACTUELLE DE LA RECONNAISSANCE
DU CUL TE ISLAMIQUE EN BELGIQUE
2.1. EVOLUTION RISTORIQUE
Apres les catholiques, les musulmans representent la se-
conde communaute religieuse de Belgique.
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-5-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 19/53
Actuellement, leur nombre est estirne entre 250.000 et
300.000 personnes, c'est-a-dire un peu plus de 2,5% de la po-
pulation totale.
Nombre d'entre eux ont la citoyennete beige, ce nombre al-
lant croissant surtout depuis l'adoption de la loi en matiere
d'acquisition de la nationalite (loi du 13juin 1991).
Desorrnais, la Belgique, comme du reste I'Europe occiden-
tale, est un espace definitivement marque par l'Islam.
Le temporel du culte musulman a ete officiellement re-
connu par la loi du 19juillet 1974. Si, au debut de I'immigra-
tion, cest-a-dire durant les annees 60, la pratique religieuse
etait restreinte et confinee dans la sphere du prive, on a assiste
en I'espace d'une vingtaine d'annees a une affirmation collec-
tive de l'Identite islamique et, des lors, a une visibilite crois-
sante de cette appartenance islamique - depuis Ie developpe-
ment des salles de priere jusqu 'au port du foulard dans les
eccles, en passant par le « halal » business et l'organisation de
rassemblements publics.
Avec l'arret de I' immigration, les communautes musul-
manes ont pris conscience de ce que leur implantation en Bel-
gique etait destinee a devenir definitive.La question des identites et, pour les parents, celle de la so-
cialisation religieuse des jeunes generations, devenaient cru-
ciales.
L'affirmation de l'Islam pratiquant survient au moment ou,
d'une part, la pratique religieuse ressort plus du domaine prive
et ou, d'autre part, l'lslam politique resurgit sur 1a scene inter-
nationale et devient un element de mobilisation des masses.
Nourri par un imaginaire qui puise ses racines dans un loin-
tain passe et constamment accentue par une mediatisation en
quete de messages forts, l'Islam devient synonyme de fana-
tisme, d' obscurantisme, voire de terrorisine.
, Le parcours institutionnel des musulmans s'est constam-ment heurte a I'obstacle de leur representation.
En effet, pour la gestion du « temporel du culte » et la desi-
gnation des enseignants, 1Etat demande aux religions de desi-
gner une autorite, un « chef de culte » considere comme inter-
locuteur valable pour la gestion administrative. Cette question
hante d'ailleurs la plupart des gouvernements europeens. En
Belgique, la question de la representation des musulmans est
passee par plusieurs etapes,
Au depart, 1'Etat reconnaissait comme interlocuteur
« officieux » le Centre Islamique et Culturel de Belgique. Ce-
lui-ci a ete cree en 1969 et est principalement finance par la
Ligue Islamique Mondiale qui, depuis peu avant le depart dupremier directeur d'origine tunisienne, en assume aussi la di-
rection.
Des le debut, d'aucuns ont considere que le Centre subissait
une influence saoudienne trop marquee et representait des lors
un visage de 1'Islam a coloration hanbalite qui ne se retrouvait
guere dans les communautes immigrees majoritairement origi-
naires du Maroc et de la Turquie, tandis que d'autres ont de-
nonce le role primordial joue par les ambassades qui siegeaient
dans son conseil d'administration. II en a resulte des meconten-
tements qui fuserent de toutes parts - des cornmunautes mu-
suimanes de base, des syndicalistes, des politiciens - et qui se
traduisirent par la creation de diverses instances concurren-
tielles,
Malgre un malaise grandissant, le Centre Islamique conti-
nua de designer les enseignants de religion islamique, de dis-
penser les certificats de conversion, d'apposer le label « QaHU»
sur la viande rituellement egorgee et de fournir un certain en-
cadrement aux rnosquees en introduisant leur dossier de de-
mande de subsides aupres de la Ligue Islamique Mondiale, en
delivrant des attestations pour les imams leur permettant d'ob-
tenir Ie titre de sejour et en leur envoyant des predicateurs du-
rant la periode du Ramadan.
Suite a une concertation, en septembre 1989, entre l'Imam-
Directeur du Centre Islamique et Culturel, toujours representant
officieux du culte islamique a titre provisoire, et la plupart desgroupements cultuellement representatifs de la cornmunaute
musulmane, un processus fut enclenche pour faire ernerger, par
election, un organe representatif au sein de la communaute, En
decembre, bien que la voie elective ait ete proposee par Ie
Commissariat Royal a la Politique des Immigres dans son rap-
port de novembre, Ie Gouvernement emit une fin de non rece-
voir au processus electoral.
Au printemps 1990, suite a un desaveu public de la part du
Gouvernement de la legitimite du Centre, l'Imam-Directeur a
ete decharge de ses competences en matiere de designation des
professeurs de religion et remplace par un Conseil proviso iredes Sages, organe designe par le Ministre de la Justice et
charge, d'une part, de remettre au gouvernement des proposi-
tions sur les modalites de mise sur pied d'un organe chef de
culte et, d'autre part, du traitement des affaires courantes des
dossiers des enseignants et de la designation des nouveaux pro-
fesseurs selon les besoins des etablissements scolaires.
Pendant ce temps, les musulmans font avancer Ie processus
electoral qui aboutit, en fevrier 1991, a I' election du Conseil
General des Musulmans de Belgique compose de 89 personnes,
duquel est issu le Conseil Superieur des Musulmans de Bel-
gique.
Le gouvernement ne reconnait pas cet organe comme inter-
locuteur valable. Face a la non acceptabilite du processus elec-
toral d'une part, et a l'echec de la designation de personnes non
acceptees par la cornmunaute d'autre part, une large concerta-
tion s'est deroulee pendant plusieurs mois avec les groupe-
ments representant les differentes sensibilites doctrinales et
spirituelles ainsi que la variete des composantes ethno-natio-
nales.
Cette negociation a conduit a la mise sur pied d'une com-
mission qui a presente au Ministre de la Justice les membres du
Cornite Technique bis charge du dossier des enseignants. Le
processus ayant mene a la constitution du Cornite Technique
s 'etant avere acceptable tant pour les communautes musul-
manes que pour les autorites concernees, une merne voie a eteutilisee pour aboutir a un organe plus large et plus representatif.
Compte tenu du manque d'une structure hierarchique uni-
versellement reconnue dans l'islam et de la presence dans le
contexte europeen d'une diversite de traditions dogmatiques et
nationales, la seule solution realisable etait la mise sur pied
d'un conseil religieux pluraliste tel qu'il existe pour les com-
munautes juives (le Consistoire) et protestantes (Ie Synode).
Quoique le fondamentalisme, assorti ou non de violence, est
de toutes les epoques et de toutes les traditions religieuses,
I'Islam est aujourd'hui, plus que tout autre systeme de
croyance, percu comme une religion « suspecte »,
Depuis les evolutions recentes dans le monde musulman et
principalement depuis la mutation geopolitique qui a resulte de
la fin de la guerre froide et la desintegration de I'empire sovie-
Le Conseii, n° 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 17
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
http://slidepdf.com/reader/full/le-conseil-n-5-revue-du-conseil-superieur-des-musulmans-de-belgique 20/53
tique, l'Islam est meme considere comme Ie « nouvel ennemi ».
Un nombre de chercheurs et de journalistes avertis ont, au-
dela du fatras des publications, fait entendre leur voix pour de-
montrer que Ie fondamentalisme islamique n'est pas seulement
une reaction face aux frustrations politiques, la pauvrete et la
perte d' identite, rnais qu' il a bien souvent ete encourage par Ie
pouvoir en place dans les pays musulmans pour contrecarrer les
mouvements de gauche (en Egypte du temps de Sadate, en Al-
gerie avec la politique d'arabisation, en Jordanie O U Ie roj Hus-sain recherchait Ie soutien des Freres Musulmans, en Tunisie
contre les reformes socialisantes), et par l'Occident d'abord
comme contre-feux aux processus d'independance nationale et
ensuite pour contrecarrer I' expansion de I' ideologic comrnu-
niste (Afghans entraines dans des camps au Pakistan par des
agents de la CIA).
Les musulmans de Belgique ont I'impression que les ex"i-
gences a leur encontre sont nettement plus elevees que pour les
alltres commllnautes religieuses et ils constatent avec une cer-
taine amertume que Ie Consistoire iuif et - guoigu'en moindre
mesure - Ie Svnode protestant sont composes de toutes les
fractions de la communaute. des orthodoxes les plus radicauxaux croyants les plus liberaux.
Dans la rnajorite des pays musulmans comme dans les pays
europeens, la question est partout posee de savoir par exemple
sil est opportun de parler a des « fondamentalistes pacifiques »
ou non. Personne n'a une reponse unanime et chacun cherche
la meilleure solution. Nulle part il n'est d'ailleurs question de
politique coherente.
Dans un climat de mefiance reciproque, il n'est guere aise
delaborer un travail veritablernent constructif.
L'Europe constitue cependant un enorme defi, et meme une
chance, pour I'Islam, et inversement. II est plus que necessaire
de continuer Ie dialogue dans un climat de sincerite reci-proque ; et ceci nonobstant les multiples obstacles.
En general, les musulmans comprennent, compte tenu des
contingences actuelles, qu 'un certain controle soit effectue de
la part des autorites sur les representants de la Cornrnunaute,
pour autant qu'il existe une reelle volonte positive d'aller de
I'avant. Travailler de maniere constructive semble etre la meil-
leure facon de desarconner les elements les plus radicaux parmi
les musulmans. Ceux-ci en effet n'aspirent qu'a une confirma-
tion de leur argumentation, a savoir que les autorites ne veulent
rien entreprendre de concret dans ce dossier et que tout Ie sce-
nario mis en place n'est finalement qu'une entreprise destinee a
fa ire attendre les musulmans afin de ne pas devoir delier les
cordons de la bourse.
Dans une ambiance de chomage, d'exclusion sociale et de
quete d'identite, l'on devine aisernent ce que cela peut donner
comme frustrations et rancoeurs. Quelle que soit la solution
adoptee (conseil mis sur pied grace a des elections ou des ne-
gociations), il faut partir du principe qu 'une certaine influence
de la part des organisations islamiques internationales et des
ambassades est ineluctable dans l'etat actuel d'insertion des
communautes musulmanes dans notre pays et que, merne si on
doit tenter Ie plus possible de faire reculer ces influences exte-
rieures, une dose de pragmatisme et de realisme est peut-etre
preferable a la politique de I'autruche.
L'identification du partenaire permet au moins la tenued'un langage clair et direct et la formulation sans ambage des
objectifs attendus.
18
Le desinteret pour le dossier risque de conduire les popula-
tions musulmanes a une ghettoisation plus poussee, pas seule-
ment exprirnee en termes spatiaux mais surtout en paradigmes
ideologiques. Certains d'entre eux reflechissent deja a la crea-
tion d'un parti islamique. Meme si, en termes de succes electo-
ral et de representation, il ne faudrait pas s 'attendre a une per-
cee significative, la creation d'un tel parti aura it neanrnoins un
impact symbolique important.
Contrairement a la premiere generation, les jeunes d' origine
immigree se sentent pleinement belges et il s 'agit justement
d'un signe d'integration que celui de revendiquer ses droits. lis
sont soutenus en cela par les convert is a l'lslam qui, contraire-
ment a I'opinion courante, sont loin d'etre des marginaux mais
se rencontrent de plus en plus parmi les forces vives de notre
societe. La plupart d'entre eux souhaitent rester dans l'anony-
mat pour des raisons diverses, en grande partie profession-
nelles, mais cela ne signifie pas que leur role soit negligeable
dans leur nouvelle cornmunaute de foi.
Les negociations ayant abouti a la creation de la Consti-
tuante se sont deroulees au printemps 1993. Un des points les
plus sensibles etait la non-acceptation, par les autorites, dequelques personnes qui jouissent d'une certaine notoriete dans
la communaute. Sur base de la loi de 1991, art. 4, aucune moti-
vation ne doit leur etre fournie quant au refus. De compromis
en compromis, une solution acceptable par les deux parties fut
enfin trouvee et Ie projet fut depose au cabinet du Ministre de
la Justice debut novembre 1993.
La premiere rencontre entre Ie cabinet et quelques membres
de I'organe nouvellement constitue eut lieu au printemps 1994.
Fin octobre 1994, Ie Ministre de la Justice a pris la decision
d'accepter comme interlocuteur, en ce qui concerne la repre-
sentativite de la religion musulmane en Belgique, la structure
negociee denommee « Executif des Musulmans de Belgique».L 'Executif, issu d'une assernblee large de 51 personnes
(Constituante), est compose, en principe, de 17 membres sie-
geant a titre individuel : 7 Marocains, 4 Turcs, 3 autres nationa-
lites d'origine (1 Libanais, 1 Senegalais, 1 Tunisien), 3 Belges
de souche, convertis a !'Islam.
Le nombre de convertis belges est proportionnellement plus
important que celui des representants des autres cornmunautes
ethniques mais il s'agit d'un signal pour demontrer que l'Islam
est desorrnais devenu une question touch ant directement la po-
pulation beige, et plus uniquement les communautes d'origine
immigree.
A ce jour, le Ministre a reconnu 16 personnes. La place dudix-septieme membre est laissee vacante pour un candidat d'o-
rigine turque. II s 'agit de trouver une personne neutre qui
puisse etre acceptee par les differentes composantes de la
cornmunaute musulmane turque et qui satisfasse egalement aux
conditions emises par IeMinistre. Le president de I'Executif est
l'ex-president du Conseil Superieur des Musulmans.
II avait ete coopte comme membre du Conseil Superieur des
Musulmans de Belgique et elu president du meme organe.
Comme Ie Conseil Superieur des Musulmans n'est en au-
cune maniere reconnu comme interlocuteur legitime vis-a-vis
des autorites, iI a ete oblige de demissionnerde ses fonctions
comme president de cet organe pour pouvoir acceder a la presi-dence de 1,Executif.
I
1
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L'Executif des Musulmans de Belgique a repris, et cela
pour un delai d'une annee, les competences qui avaient ete re-
connues au Comite Technique, en matiere d'enseignement, et
s'est vu attribuer en plus la competence de designer des
conseillers religieux dans les prisons et etablissements hospita-
liers.
Cette periode probatoire d'un an a pour but de mesurer la
representativite effective de l'organe en question et d'examiner
la maniere dont Ie processus mis en place pourra etre elargi enlui attribuant de nouvelles cornpetences.
Grace a ce nouvel organe, I'lslam est gere par des Musul-
mans de Belgique, obliges de collaborer au-dela de leurs diffe-
rences, et sans trop d' interventions de la part des organisations
internationales et des ambassades etrangeres.
L'influence des autorites turques se fait le plus sentir. Ceci
est dfi a l'organisation de la communaute turque musulmane en
Belgique, situation d'ailleurs comparable a celle qu'on trouve
dans les autres pays europeens et particulierement en Alle-
magne, aux Pays-Bas et en Autriche.
L'intervention des autorites marocaines est plus discrete et
e1les acceptent d'ailleurs plus facilement des solutions decompromis susceptibles de satisfaire au mieux les differents
protagonistes.
L' Arabie Saoudite tente de sauvegarder la position qui fut
la sienne en se declarant prete a accepter de maniere incondi-
tionnelle les decisions prises par le pays hote tandis que Ie Se-
negal, le Pakistan et l'Egypte jouent plutot un role ponctuel de
mediateur,
2.2. SITUATION ACTUELLE DU DOSSIER
Rappelons que I 'Executif est une structure de gestion cen-
tralisee destinee as' occuper du tempore I du culte islamique
dans les domaines definis par le Ministre de la Justice. L'Exe-
cutif n ' est done pas un organe chef de culte mais il s' inscrit
comme une etape vers la resolution definitive des problernes
institutionnels lies a l'organisation et a la representation des
Musulmans de Belgique.
L'attribution de cornpetences exclusivement techniques a
I 'Executif profite pleinement au Conseil Superieur elu, qui peut
ainsi se positionner comme unique autorite morale.
Le Conseil Superieur detient une emission religieuse sur la
frequence arabe a Bruxelles et a publie un ouvrage proposant
un soutien pedagogique pour les enseignants du cycle primaire.
La revue du Conseil est devenue une publication de reference,
et ceci pas seulement dans les milieux musulmans.
Faute d'avancement notoire dans Ie dossier, et notamment
sur Ie plan financier. Ie Conseil Superieur elu. l'organe Qui n'a
pas ete accepte par Ie gouvernement beige. est en train de ga-
gner et gagnera aussi dans Ie futur en importance dans les
communautes musulmanes. Si rien ne change dans l'approche
des autorites belges. I' importance de ce Conseil Superieur
continuera a croitre iusQu 'a devenir un interlocuteur incontour-
nable. L'augmentation du poids du Conseil Superieur elu
risQue a terme de compromettre Ie pluralisme interne au sein de
I 'Executif, soit par demission des decourages. ou par recupera-
tion des plus engages.
Le Centre propose des lors que Ie budget annuel de 3
millions alloue it l'Executif soit porte it 10millions.
2.2.1. ORGANIGRAMME DE L'EXECUTIF
L'Executif est compose d'un President, deux Vice-Presi-
dents, un Secretaire general et un Tresorier, En plus, il y a 4
departernents : enseignement, affaires sociales (etabl issements
penitentiaires et hopitaux), affaires administratives et affaires
financieres,
A I 'heure actuelle, I 'Executif est I' interlocuteur du gouver-
nement dans deux matieres :
- I' enseignement de la religion islamique ;
- la designation de conseillers religieux dans les hopitaux et
les prisons.
A cette fin, deux departernents ont ete crees : Ie departe-
ment social et Ie departement enseignement.
2.2.2. LE DEPARTEMENT SOCIAL
Dans les prisons et les hopitaux, il faut des structures adap-
tees disposees a assurer Ie reconfort moral et religieux des mu-
suI mans qui Ie desirent,
Depuis plus de 10 ans, 6 personnes rendent visite aux dete-
nus musulmans. Elles ne sont nullement retribuees pour cette
mission et prennent Ie plus souvent tous les frais a leur charge.
IIest impossible de desservir to u tes les prisons avec un ef-
fectif aussi reduit,
Par sa lettre du 19.12.1994, I'Administration Generale des
Etablissements Penitentiaires s'engage a autoriser l 'acces aux
prisons pour les visiteurs que I 'Executif aura a designer.
Selon cette meme lettre, il serait utile de prevoir un titulaire
et un suppleant pour chacune des 36 prisons sans exclure
qu'une meme personne puisse desservir deux ou plusieurs eta-
blissements.
Dans les hopitaux, de nombreux problemes se posent aux
malades musulmans, parmi lesquels figure le rituel qui doit etre
observe en cas de deces,
Les aumoniers doivent repondre a differents criteres et
suivre une formation prealable ainsi qu'un stage.
Chaque candidat a ete tenu d' introduire un dossier compre-
nant les pieces suivantes :
- une lettre manuscrite
- un C.V.
- un certificat de bonne vie et m~urs
- une copie des diplornes
- une copie de la carte de sejour,
Cote francophone, 48 personnes dont 12 femmes ont suivi
les cours de formation durant 4 weekends dans Ie courant desmois de mai etjuin 1995.
Le programme de formation comprenait les cours suivants :
- psychologie des malades (Ie Pere Guibert)
- formation religieuse (Professeur Nazir, Dr. Kouki et
Bouhna B.)
- psychologie des detenus (professeur Nazir)
- psychanalyse (Dr. Ledure)
- deontologie et vie carcerale (Professeur Petit)
- problematique de la toxicomanie (Dr. Ledure)
- initiation au droit penal (Z. Boudgene)
- administration penitentiaire (Mme Godfroit)
- secretariat et administration (Mme Buonvivere)
- temoignages et experiences.
Le Conseil, n" 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 19
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Les candidats sont soumis a un examen oral devant un jury
compose des enseignants.
Pour les candrdats se destinant a etre aumoniers dans les
prisons, un stage est organise pour ceux qui ont obtenu un re -
sultat satisfaisant a I'examen theorique et qui sont autorises par
les autorites a avoir acces aux etablissements penitentiaires.
Ce stage est supervise par un ancien visiteur, ce qui permet
au candidat de prendre connaissance de I'univers carceral, Le
candidat ne sera definitivement confirrne dans sa mission qu'a-pres une periode probatoire de 3 mois (evaluation de sa pone-
tualite, respect du reglernent, bonne relation avec Ie personnel
de l'etablissement, aptitude pedagogique, relation avec les de-
tenus).
L'agrement ou Ie refus seront motives dans un rapport qui
sera remis au candidat.
Pour les aumoniers dans les hopitaux et les cliniques, la pe-
riode de stage mettra I'accent sur une approche theologique,
culturelle et ethique de la medecine et sur la psychologie des
malades.
Tout le dispositif a ete mis en place pour debuter une forma-
tion similaire du cote neerlandophone mais I 'Executif attendune reponse claire de la part du Ministre de la Justice en ce qui
conceme une eventuelle retribution pour les futurs aumoniers,
2.2.3. LE DEPARTEMENT ENSEIGNEMENT
II est probablement superflu de rappeler qu'en ce qui
concerne I'enseignement, I'Executif reprend d'une maniere
identique la mission du Cornite Technique qui I'a precede et
qui consiste en :
- reconduction des designations des enseignants de religion
islamique datant d'avant 1995 ;
- nouvelles designations pour les postes vacants et rempla-
cement des enseignants qui quittent I'enseignement.L'Executif n'etant pas un organe chef de culte, il n'est pas
habilite a proposer une inspection, des programmes et un statut
pour les enseignants.
Neanrnoins, ces questions ont deja fait I'objet de discus-
sions et de reflex ions dans des reunions de travail avec Ie cabi-
net du Ministre de la Justice et avec les cabinets et les departe-
ments de I'Enseignement francophone et neerlandophone.
Du cote neerlandophone, la formation linguistique et peda-
gogique a ete favorablement accueillie et, a la rentree 1997, il
sera possible de faire une evaluation globale de cette initiative.
Du cote francophone, l'Executif reitere sa demande pour
qu'une formation similaire soit mise sur pied, eventuellementpar des cours de promotion sociale.
Le 8 avril 1995, l'Executif a organise un examen pour les
candidats - enseignants neerlandophones. II y avait 27 candi-
dats dont 13 ont reussi a I'ecrit.
Lors de I'examen oral qui a eu lieu Ie 15 avril, seuls 5 can-
didats ont reussi sur les 13. Cote francophone, I'examen ecrit a
eu lieu le 6 mai 1995. Sur 250 candidatures, 161 personnes ont
participe aux epreuves, 25 candidats ont ete admis a I'epreuve
orale et 8 ont reussi,
2.2.4. INITIATIVES PRISES PAR LA COMMUNAUTE
FLAMANDE POUR AMELIORER LES COMPETENCES DES
PROFESSEURS DE RELIGION ISLAMIQUE
Connaissance linguistique et competence pedagogique
20
Afin de pallier aux carences constatees aupres des profes-
seurs de religion islamique en matiere de competence pedago-
gique et de connaissance linguistique, Ie Ministre de I'Educa-
tion de la Communaute flamande a pris les mesures suivantes :
Instauration d'une formation pedagogique adaptee dormant
a I'enseignant la possibilite :
a) d'acquerir les connaissances pedagogiques necessaires a
I'exercice de sa fonction ;
b) d' obtenir un diplome neerlandophone le mettant en regie
avec les exigences de la loi du 30 juillet 1963 relatives au re-
gime linguistique.
Les professeurs en fonction avant Ie 21 decembre 1991 ont
quatre ans pour obtenir ce certificat a dater du ler septembre
1993.
Les cours sont organises dans l'enseignement pedagogique
superieur de type court pour la promotion sociale. Les premiers
modules sont principa1ement axes sur I' apprentissage de 1a
langue. Sont dispenses des cours de langue:
a) les professeurs ayant reussi I' examen linguistique orga-
nise par I'etablissement qui dispense la formation;
b) les professeurs qui sont en possession d'un diplome neer-
landophone ;
c) les professeurs qui ont reussi I'examen linguistique orga-
nise par I'Etat.
Les professeurs qui ont un diplome d'enseignement supe-
rieur sont dispenses de certains cours generaux tandis que ceux
qui ont un diplome d'etudes secondaires superieures ou infe-
rieures sont obliges de suivre toutes les matieres du pro-
gramme.
Au Departement de I 'Enseignernent, une commission a ete
installee pour etablir l'equivalence des diplornes et donner des
indications concernant les dispenses eventuelles dont pourraient
beneficier les enseignants. Des dispenses peuvent egalementetre accordees pour les diplornes obtenus a l'etranger,
Ce sont les instituts de formation pedagogique qui introdui-
sent les demandes de dispenses aupres de ladite commission
departementale.
Depuis Ie 21 decembre 1991, les nouveaux candidats qui
n' ont pas de diplome neerlandophone ne peuvent etre engages
qu'apres I'obtention du certificat d'aptitude pedagogique ou
apres la reussite de l'examen linguistique du SPR.
Les nouveaux enseignants qui disposent d'un diplome neer-
landophone ou qui ont reussi I'examen linguistique mais qui
n' ont pas de titre pedagogique sont obliges de s' inscrire pour la
formation pedagogique au moment de leur designation et doi-vent obtenir Ie certificat en 3 ans,
Les problemes d'ordre disciplinaire
Les problernes d'ordre disciplinaire qui peuvent se poser
dans les eccles sont mentionnes a l'Executif. Celui-ci n'a nul-
lement Ie pouvoir d'intervenir ou de rappeler Ie professeur aI'ordre.
Du cote neerlandophone, line commission d'enquete a ete
mise sur pied. Celle-ci a pour mission de donner un avis au
Ministre sur des questions purement disciplinaires et pour les-
quelles une plainte a ete introduite a l 'Executif par la direction
d'ecole, Ie pouvoir organisateur, les parents.
L'Executif n'ayant pas Ie statut d'organe chef de culte, il a
ete juge plus opportun qu'il ne fasse pas partie lui-rneme de
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cette commission. Selon les necessites, la possibilite d'inviter
I'Executif a participer a certaines discussions est ouverte.
Laformation theologique des professeurs de religion
La plupart des 700 professeurs de religion islamique, pour
toute la Belgique, n'ont suivi aucune formation theologique
digne de ce nom. Sans l'existence d'un chef de culte qui devra
determiner le contenu de cet enseignement, il n' est guere pos-
sible d'avancer dans cette voie. Du cote neerlandophone, unereflexion a neanmoins deja ete entamee afin d'analyser les mo-
dalites organisationnelles et financieres d'un tel enseignement.
2.2.5. SITUATION EN COMMUNAUTE FRAN<;:AISE
Competences Linguistiques et pedagogiques
Le probleme de la connaissance linguistique se pose certes
avec une plus grande acuite et de maniere plus generalisee en
Cornmunaute flamande mais, en communaute francaise, force
est de constater que certains professeurs, principalement ceux
d'origine turque, n'ont pas les connaissances linguistiques suf-
fisantes pour enseigner. La loi du 30 juillet 1963 relative au re-
gime linguistique dans I' enseignement enonce que le coursd'education religieuse ou morale doit etre donne en langue
francaise dans les eccles dont la langue utilisee est Ie francais.
Ceci implique, comme prevu au chapitre IV de la loi precitee,
que l'enseignant doit avoir une connaissance approfondie du
francais,
La preuve de cette connaissance est fournie si Ie diplome
qui est a la base du recrutement en fait mention ou si l' interesse
produit un certificat attestant qu' il a reussi l' examen linguis-
tique organise a cet effet.
En l'absence de titre requis reglementairement fixe, iln'est
pas exige, pour les professeurs et maitres de religion islamique,
de diplome specifique delivre en langue francaise. Depuis son
installation, le Comite Technique, et apres lui 1'Executif, ne
precedent a de nouvelles designations que sur base d'un exa-
men organise par eux. Cet examen porte en partie sur les com-
petences pedagogiques et sur les connaissances linguistiques
rnais iln'a rien d'officiel et n'engage que l'Executif,
La connaissance insuffisante, pour ne pas dire la mecon-
naissance, de la langue d'enseignement pose probleme dans les
relations avec les eleves qui sont d'une autre origine ethnique,
les autres enseignants, la direction et certains parents.
II en resulte une marginalisation des enseignants de religion
islamique au sein de certaines eccles alors qu'ils pourraient, au
contraire, parfois jouer un role de mediateur, L'organisation de
cours de langue specifiques pour ces professeurs s'avere des
lors necessaire,
Une tentative a ete mise sur pied il y a deux ans a I 'Univer-
site du Travail de Charleroi et ce en collaboration avec le de-
partement d'interpretariat de l'Universite de Mons. La plupart
des professeurs turcs de la region etaient interesses mais, de-
vant le cout des cours juge prohibitif, ils ont vite perdu leur
motivation initiale.
Les professeurs turcs repondent pour la plupart aux exi-
gences en matiere de connaissances theologiques et meme pe-
dagogiques. Nombreux sont ceux qui sont venus ici comme
imam et qui sont en possession d'un diplome universitaire turc
d'etudes theologiques. Le cours d'etudes theologiques com-
prend en effet des cours generaux (sociologie, psychologie ...) et
des cours pedagogiques,
Malgre leur niveau de formation theologique acceptable, onpeut parfois s'interroger au sujet de la methode pedagogique
que les professeurs utilisent, et surtout de leur vision trop na-
tionaliste d'une religion qui se veut pourtant universelle.
EPILOGUE
Le Centre souhaite tout d'abord souligner l'extreme com-
plexite de cette matiere qui se doit de concilier le respect d'un
Islam tolerant et democrate et les regles fondamentales de notre
Etat de droit.
Le Centre insiste sur le caractere pluriel des communautes
musulmanes qui vivent dans notre pays et s' oppose a toute in-
fluence d'un Islam radical qui poursuit des objectifs de nature
politique.
Le Centre souhaite qu'a l'avenir les pouvoirs publics puis-
sent continuer a dialoguer constructivement avec une instance
representative de la diversite de ces communautes et degagee
des influences etrangeres, et ce, conformement aux lois rela-
tives a la reconnaissance des cultes.
La situation des jeunes musulmans places en home
Lors de sa reunion du 8 septembre dernier, Ie Conseil Su-
perieur a accueilli deux freres exercant Laprofession d'educa-
teurs sociaux qui souhaitaient Luifaire un rapport sur la situa-
tion des jeunes musulmans places dans des homes.
Voici les grandes lignes de ce rapport inquietant.
La Loi du 8 avril 1965 sur la protection de la jeunesse pre-
sente des preceptes genereux, Ainsi, Ie jeune delinquant y est
assimile au jeune en situation de danger, et non plus l'inverse.
Quant a l'infraction, eUe est consideree comme etant le symp-
tome des problemes vecus par le jeune.
Les principes directeurs de cette Loi sont :
1) L'enfant est une personne, un sujet de droit, et il doit etreprotege par un statut social et juridique particulier.
2) L'accent doit etre mis sur la prevention.
Cette Loi devait donner naissance a deux axes de travail: laprotection judiciaire (le luge de la jeunesse) et la protection
sociale (un Comite charge de travailler en milieu familial). Au
fil des annees, cette Loi n'a cependant pas pu avoir, dans la
pratique, tous les effets esperes. Cela, pour differentes raisons
dont la plus importante fut l'absence de travail de protection
sociale, c'est-a-dire des comites qui auraient du travailler dans
les families.
Le Judiciaire s'est des lors, naturellement, substitue aux
Comites de protection de la jeunesse et le traitement quotidien
des dossiers « Jeunes » a inexorablement commence a deriver.Par exemple, peu de garanties furent offertes a propos de la du-
ree des mesures de placement et, plus particulierement, desmesures privant les jeunes de leur liberte.
Dans les homes et les autres institutions de placement, cette
Le Conseil, n? 5- Sha'ban 14161 Janvier 1996 21
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derive a donne lieu a toutes sortes d'abus. L'absence des Comi-
tes de protection sociale qui devaient favoriser Ie travail dans
les families a entraine un~ aggravation des conflits entre jeunes
et parents et c'est en toute quietude que les homes et autres ins-
titutions se sont approprie Ie droit a l'education des jeunes qui
leur etaient confies, la protection judiciaire (Ie luge de la jeu-
nesse) n'ayant alors aucun regard concret sur leur situation. Les
luges de la jeunesse sont d'ailleurs souvent debordes eux-
memes. lis font ce qu'ils peuvent, c'est-a-dire bien peu en fait,sachant que les jeunes s' en moquent. Lorsque les jeunes ont 18
ans, ils se desaisissent de leurs dossiers pour les renvoyer en
correctionnelle, ou ils en prennent plein la figure et, souvent,
sont mis en prison.
En 1988, la Belgique fut condamnee pour non respect de la
Convention Europeenne des Droits de I'Homme. L'adoption de
la Convention des Droits de I'Enfant par les Nations-Unies le
20/11/1989 et sa ratification par la Belgique Ie 25/11/91 (Moni-
teur du 17/1/1992) auraient pu donner une nouvelle impulsion ala protection de la jeunesse dans notre pays. En pratique, cette
Convention n'eut cependant aucun effet concret dans la vie
quotidienne des jeunes places. Et Ie travail dans les familles est
toujours aussi defaillant, absent. .
Les jeunes issus de notre communaute continuent encore et
toujours a fuir I'autorite parentale pour se refugier dans Ie
laxisme Ie plus total des homes, aides a cette fin par les assis-tants sociaux de quartier et d'autres organismes.
Par ailleurs, dans les homes, aucun droit de nature philoso-
phique ne leur est reconnu, en depit de I' article 14 de la
Convention des Nations-Unies qui stipule que leur liberte de
pensee, de conscience et de religion doit etre respectee. Une
des consequences de ladite Convention aurait dl1etre I'alloca-
tion, a chaque institution, d'un subside de 20.000 francs par an
pour chaque cornmunaute religieuse, pour les besoins du culte.
Nous n'en avonsjamais vu la couleur.
Cette situation de derive, O U les families musulmanes sont
de fait privees du droit a I'education de leurs enfants, perdure.
II faudrait que soient crees des Comites musulmans de pro-
tection sociale, qui pourraient exercer, en une veritable relation
avec les families, Ie droit a l 'education des jeunes musulmans
places, droit aujourd'hui accapare par ces institutions.
II faudrait que les subsides a finalite religieuse ou philoso-
phique prevus pour les homes soient effectivement verses par
les Autorites, pour que les jeunes musulmans places aient effec-
tivement la possibilite de suivre un culte islamique durant leur
placement.
Vu Ie nombre de jeunes musulmans places, il est urgent de
creer des institutions musulmanes d'hebergement et d'accueil.
Les deux [reres educateurs sociaux ont par ailleurs remis
au Conseil Superieur l'appel suivant, ecrit par des jeunes mu-
sulmans places:
. «Au nom d' Allah, Ie Clement, Ie Misericordieux.
Nombreux sont nos parents, Musulmans vivant en Belgique,
qui se sont un jour ou I'autre vu confisquer l'education de leurs
enfants.
Nous sommes alors places dans des homes, confies a desgens qui ne se soucient guere de maintenir une relation avec
nos parents. Bien au contraire, toutes leurs methodes tendent aaggraver la situation. Les projets mis en place pour nous ex-
c1uent implicitement nos families. Nous sommes ballotes de
home en home, ou chacun nous chante sa chanson. lis nous
embrigadent ainsi et nous conduisent a la derive, loin de nosmilieux spirituels et cuIturels.
L'existence de certains animateurs musulmans, qui n'ont de
musulman que Ie nom, est de la poudre aux yeux, I'ultime
moyen de nous tromper ainsi que nos familles. En verite, ils ne
sont choisis que pour leurs convictions laiques, alors qu' Allah,
Ie Tres-Haut, dit : « Ne vous appuyez pas sur les injustes, car le
feu vous atteindrait. Vous n'avez de defenseurs qu' Allah! »
(Coran, Had - XI, 113).
Leur discours sur l'Integration a varie dans tous les sens,
avec les moyens et les infrastructures qui en decoulent. Quel
gachis ! Toutes ces variations ont soigneusement evite les veri-
tables questions.
Quant a nous, nous sommes persuades que notre integrationdans la societe beige doit imperativement passer par la qualite
de la relation avec nos families, qualite necessairernent puisee
dans les racines spirituelles, morales et culturelles d'origine.
Les emprunts effectues a la societe d'adoption ne pourront
alors que plus nous enrichir. »
Le Conseil Superieur s 'est engage a tout faire pour
conscientiser la communaute et les Autorites belges sur la gra-
vite des questions soulevees par ce rapport.
Il est evident que si l'Etat beige assumait ses obligations
constitutionnelles en matiere de financement du culte isla-
mique, les quelque 300.000.000 FB que notre communaute
consacre par an aux aspects materiels de son culte pourraient
are investis par elle dans des projets de type socio-communau-
taire, dans la creation de maisons d'hebergement pour les
jeunes musulmans en difficulte notamment. D'oii I'importance
d'insister sur une solution a la discrimination financiere dont
notre communaute fait Iobjet de la part de l'Etat.
Nouvelles diverses :
Le bourgmestre de Molenbeek visite la mosquee al-Khalil
Le 14 octobre 1995, le bourgmestre de Molenbeek a ete of-
ficiellement recu a la mosquee al-Khalil, un des lieux de culte
musulmans les plus importants, non seulement de sa commune,
mais de la region bruxelloise. Mr. Ph. Moureaux a pu rencon-
trer les responsables de la Ligue d'Entraide lslamique qui gere
la mosquee, visiter tout Ie batiment, dont les classes de cours de
I' ecole coranique, ou il s' entretint avec les eleves, Apres la
priere du soir, il rencontra les fideles et discuta avec eux de la
vie des Musulmans a Molenbeek.
22
Le frere Mouhammad Laroussi, membre du Conseil Supe-
rieur et, alors, directeur de la mosquee al-Khalil, adressa a l'au-guste visiteur un discours de bienvenue dont on trouvera ci-
apres Ie texte arabe.
e Nous sommes une institution, expliqua notamment Mouh,
Laroussi, qui croit au dialogue et a la necessite de s' entraiderdans Ie bien. Nous vous tendons done la main, a vous, a votrecommune et a tout organe officiel partageant cette conviction. »
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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Le Conseil, n° 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 23
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L,ISLAM EN EUROPE
La derive de I'HexagoneTariq Ramadan persona non grata en France
,, 26 novembre 1995, 15 h., poste frontiere de Verrieres, alors
qu'il se rend de Geneve a Besancon, ou il doit donner une
conference sur le theme « Etre musulman et vivre dans la so-
ciete francaise », Tariq Ramadan se voit notifier une decision
de refus d'admission sur Ie territoire francais. Motif inscrit sur
Ie document qui lui est remis : « Opposition entree en France
(Ministere de l'Interieur) »,
Dans les milieux musulmans ou qui ont des relations avec
notre communaute, c'est la consternation et un comite de sou-tien se forme directement, dans lequel on retrouve des noms
aussi prestigieux que ceux de l' Abbe Pierre, Francois Burgat,
Bruno Etienne, Monseigneur Gaillot, Roger Garaudy ou Albert
Jacquard, pour n'en citer que quelques-uns.
Petit-fils de Hasan al-Banna, le fondateur de 1'association
egyptienne des Preres musulmans, T. Ramadan est age de
trente-trois ans, epoux d'une Francaise et a trois enfants fran-
cais, Parce que son pere, Said Ramadan, dut fuir la repression
nasserienne et s'exiler en Suisse, il est lui-meme citoyen helve-
tique. Il est a la fois president de l'association Musulmans,
Musulmanes de Suisse et professeur de philosophie, de littera-
ture francaise et de civilisation islamique, a Geneve et Lau-
sanne.
Dans un monde de plus en plus planetaire, les artisans du
dialogue entre les hommes, entre les religions, sont pre-
cieux.
Tariq Ramadan, qui est venu a rnoi il y a quelques mois
avec un groupe d'eleves, me parait faire partie de ces
hommes qui travaillent a des relations constructives entre
christianisme et Islam.
J'espere que, avec l'aide du Comite de Soutien qui se
cree, la verite pourra etre faite sur l'action qu'il rnene,
Tres fraternellement, ABBE PIERRE
Esteville, Iemardi 5 decernbre 1995.
I, Conferencier brill ant et apprecie pour sa piete et son ouver-
ture, invite de plusieurs emissions televisees relatives a l'Islam
et a son devenir en Europe, T. Ramadan est l'auteur de deux
ouvrages remarques : Les Musulmans dans la laicite. Respon-
sabilites et droits des Musulmans dans les societes occidentales
(Lyon, Tawhid, 1994, 157 p.) et le tout recent Islam, leface-a-
face des civilisations. Quel projet pour quelle modern i-
t e ? (< < Les Deux Rives», Lyon, Tawhid, 1995, 445 p.).
Le 5 novembre 1994, a la fin du premier Congres du
Conseil Superieur des Musulmans de Belgique, T. Ramadan fit
une conference qui reste dans toutes les memo ires I.Comme le
remarqua alors un observateur non musulman averti : « On voit
1. Voir Le Conseil, n° 3.
••
qu'il a des chromosomes! » Depuis, T. Ramadan revint sou-
vent en Belgique, a l'invitation de diverses associations, mu-
sulmanes ou non. Chaque fois, ses auditeurs reconnurent une
parole vraiment musulmane, par sa profondeur et son serieux,
sa serenite et sa ponderation, ses exigences envers les croyants
et les croyantes et sa totale confiance en Dieu ... Chaque fois,
nous fumes nombreux a penser que c'etait d'un tel discours quenotre communaute musulmane d'Europe a besoin pour batir, au
cceur de ce monde nouveau pour elle, les Andalousies de de-main ...
Est-ce cela « la menace pour l'ordre public» invoquee a Pa-ris pour justifier I'injustifiable ? On pourrait multiplier les es-
sais de comprendre ... Peut-etre meme la raison n'est-elle autre
que la ranceeur de ce sinistre conseiller aux affaires musul-
manes du ministre de I'Interieur francais, pretre defroque de
son etat, dont la grossierete et la suffisance imbecile laisserent
une bien minable impression face a T. Ramadan lors de la me-
morable Marche du siecle du 12 octobre 1994 ! A . moins encoreque ... Mais laissons T. Ramadan s'exprimer lui-meme sur la
mesure inique qui le frappe, et qui nous frappe tous et toutes
avec lui:
« Interdit de sejour en France
La decision du Ministere de I'interieur de m'interdire I'ac-
ces au territoire francais ne s'est pas embarrassee de tres lon-
gues explications: la « decision n'a pas ete prise a la legere » ;dans le « contexte general », je represente « une menace pour
I'ordre public». Interpretera qui pourra.
Un peu ebranle par la nature repressive de l'intervention du
Gouvernement francais, j' en suis a 1heure des interpretations :car enfin, soit c'est mon discours sur l'Islam en France ou en
Europe qui fait probleme, soit il faut comprendre qu'un pouvoir
etranger a fait pression sur les autorites francaises afin de muse-
ler son opposition a I'etranger.
J'avais recu, apres L a marche du siecle du 12 octobre 1994,
de nombreux temoignages saluant I' ouverture et la moderation
de mes propos concernant la question de l'Islam en France. Je
ne faisais alors que confirmer a la television francaise ce que je
n'ai eu de cesse de dire ou d'ecrire dans mes differents articles
ou ouvrages : les Musulmans ont les moyens de vivre en
France en gardant leur identite et en respectant le cadre laique,
J'ai partout, en Suisse et dans toute l'Europe, appele les Mu-
sulmans a etre exigeants avec eux-memes et a manifester unepresence sociale positive. Jamais je n'ai parle de « legislation
specifique » pour les Musulmans : ces derniers ont des devoirs,
il faut qu'ils les respectent ; ils ont des droits, il faut qu'ils en
jouissent. Nous sommes encore loin de cet equilibre au-jourd'hui, mais seulle dialogue nous fera avancer.
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Ce dialogue, je m 'y suis personnellement engage: avec
I 'abbe Pierre, Monseigneur Gaillot, Albert Jacquard, Bruno
Etienne ou Roger Garaudy qui tous ont ete cheques par cette
decision et se sont d'ernblee engages dans Ie cornite de soutien
appelant Ie Gouvernement francais a . revenir sur sa decision.Cette derniere ne laisse pas de surprendre : la France voudrait-
elle radicaliser les musulmans qu'elle ne s'y prendrait pas au-
trement. A l'heure ou les amalgames sont la regie, ou Ie ma-
laise va grandissant dans les banlieues, comment justifiera-t-onaupres des universitaires et des jeunes une decision d'exclusion
vis-a-vis d'un musulman qui, a . chacune de ses interventions,
les appelle a . un dialogue constructif et serein avec les acteurs
sociaux et les autorites politiques ?
LIGUE DES DROITS DE L'HOMME
Monsieur le Ministre de l'Interieur J.-L. Debre,
La LDH est saisie du cas de Mr Tarek Ramadan, citoyen
suisse qui s'est vu opposer un refus d' entree sur Ie territoire
francais Ie 26 novembre 1995.
Ce refus est denue de motivation si ce n' est une decision
regalienne emanant de votre rninistere.1'observe que Mr Tarek Ramadan a participe a . de nom-
breuses emissions radiophoniques et de television. De la
merne maniere, il a participe a . de nombreux debats,
A notre connaissance, Mr Tarek Ramadan n'a jamais
tenu de propos de nature a . provoquer a . la violence ou a . lahaine raciale ou religieuse.
Certes, Mr Ramadan pratique la religion musulmane et
participe aux debats d'actualite en ce domaine.
Mais, organisation laique, la LDH considere que la
croyance de Mr Ramadan comme ses opinions sont parfai-
tement respectables et doivent pouvoir librement s'exprimer.
Manifestement, votre decision d' interdire a . Mr Ramadanl'entree de notre territoire porte atteinte, non seulement a . saliberte de deplacernent mais aussi a . la liberte d'expressionsans que vous n'apportiez aucun element de nature a . justifierces atteintes.
Iiu'est pas convenable et admissible que la Republique
Francaise porte ainsi atteinte a . des libertes qu'elle ri'a cesse
de regarder comme essentielles.
Des lors, la LDH vous demande de lever I'interdiction
d'entree sur Ie territoire francais que vous avez signifiee a .MrRamadan.
Je vous prie de croire, Monsieur Ie Ministre, a . I'assu-
rance de rna consideration.Le president, H. LECLERC
Paris, Ie 7 d ece rnb re 1 99 5.
Reste la seconde hypothese. En cette periode electorale, Ie
Gouvernement egyptien exerce une repression feroce contre
son opposition islamiste legaliste (Freres musulmans, Parti du
travail) et ilpourrait bien etre intervenu en haut-lieu pour que
I'on m' ernpeche de m' exprimer librement sur la situation inte-
rieure du pays. Petit-fils du fondateur des Freres musulmans,
Hassan al-Banna, et fils d'une figure historique du mouvement,
Said Ramadan (Ie president Moubarak a adresse a . rna familleun message de condoleances lors de son deces, en aout der-
nier), je n'ai jamais renie rna filiation et je me presente c1aire-
ment comme un opposant au regime. Aujourd'hui, ce dernier
veut faire croire que toute son « opposition islamiste " est ex-
26
trerniste, ce qui lui permet d'emprisonner et de torturer ceux
qui, selon le vrai jeu de la democratie, seraient les seuls a .meme de Ie mettre en peril. De la meme facon queje m'oppose
a . toutes violences politiques, je tiens a . faire entendre une voixde protestation contre un pouvoir repress if qui compte pres de
60 000 prisonniers d'opinion, qui use journellement de me-
thodes de tortures les plus sophistiquees et a . I'encontre duquelAmnesty International produit les rapports les plus accablants.
Cette verite, il faut qu' on la dise et qu' elle soit entendue : lasituation interieure de l'Egypte, du point de vue des executions,
des tortures et des violences et des violations des droits de
l'homme, est grave et alarmante; l'avenir y parait bien sombre.
Le Gouvernement francais peut-il me reprocher ces propos?
Peut-il enfin se laisser entrainer dans les simplifications et les
amalgames dont le pouvoir egyptien a tant besoin pour mener a .bien son etouffante politique ? II me parait que non et je crois
qu'il est urgent aujourd'hui d'etre pondere et rigoureux afin de
ne pas continuer sur la voie des amalgames dont souffrent, en
tout premier lieu, les Musulmans vivant en Europe. IIs sont
nombreux a . m'avoir fait part de leur stupeur apres la decision
d'exc1usion du territoire : ils ressentent, comme moi, la bles-
sure de cette injustice. L'un d'eux rn'a lance: « Tu nous paries
de notre identite et de nos cceurs, ils cherchent ton arme ... " -
«Ils», c'est le pronom generique d'un gouvernement qui, deci-
dement, se trompe de methode.
Iiest a . esperer que le debat engage autour de cette questionpuisse avoir des consequences positives: il est l'heure de mon-
trer un peu de serenite a . I'egard de l'Islam. Sauf a . transformerl'operation Vigipirate en une traque un peu « raciste » ou a .confondre l'Islam avec l'etranger et Ie Musulman avec Ie sus-
pect. L'Islam fait partie de la realite sociale et politique fran-
caise et europeenne, sa gestion exige un traitement en profon-
deur, sage et nuance 1. "
Quelles que soient les raisons effectives du ministre Jean-Louis Debre, c'est peu dire que l'approche gouvernementale de
l'Islam de France connait une veritable derive. L'implication
directe de Paris dans les affaires algeriennes et ses relations
privilegiees avec l'une ou l'autre « democratic » proche- ou
moyen-orientales ne peuvent suffire a . tout expliquer. Car l'af-faire Ramadan n'est pas la premiere du genre. II y eut I'expul-
sion d'un imam turc pour propos « incompatibles» et l'inter-
diction de livres du shaykh Yousouf al-Qirdawi, II y a toujours
I'assignation a . residence, a Paris, du shaykh Larbi Kechat, de-puis l'ete 1994. Et il Ya maintenant le scandale T. Ramadan ...
« Que les choses soient tres c1aires, a Ie courage et Ie bon
sens de dire Bruno Etienne: si I'on coince trois Belges en train
de manger des champignons hallucinogenes, on ne va pas dire
que la Belgique entiere se « shoote ». C'est la meme chose
pour les Musulmans des banlieues. Si on en epingle quelques-
uns, qu'est-ce que cela represente sur un ensemble de plusieurs
millions de personnes ? Rien du tout. II faut cesser de se leurrer.
Le lien entre l'Islam, les' banlieues et Ie terrorisme, c'est plus
qu'un amalgame, plus qu'un raccourci. C'est une question fan-
tasmagorique 2. »
D'un simple point de vue utilitariste, pour Ie sauvetage de
beaucoup de jeunes musulmans des banlieues francaises, la
parole d'un Tariq Ramadan vaut tous les plans Marshall (et
coute moins au contribuable), preuve a . l'appui, Seulement, et
c'est sans doute la le fond du problerne, ces jeunes remis sur Ie
I . L a Tribune de Geneve, 5 de cernbre 1 99 5, p. 2 .
2. Le Soir, sam. 16-17 decernbre 1995, p. 2, A bout portant.
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droit chemin (al-sird! al-moustaqim) revivront dans Ie cadre
des institutions et des lois republicaines sans plus sacrifier sur
les autels de Marianne.
En fait, qui aurait jamais pense que ce serait surtout aux
Musulmans de payer Ie prix de la desideologisation de I 'Etat
francais, de son abandon d'une laicite absolutiste, conquerante
et missionnaire du type de la religion de I'Ancien Regime au
profit d'une veritable neutralite philosophique ? La vraie mo-
dernite est pourtant a ce prix et, merne s'il faut s'armer de pa-tience, ce ne sont pas les coups bas fascisants d'une arriere-
garde mentalement sclerosee qui pourront arreter Ie cours de
I'Histoire.
Tariq, te rends-tu compte que tu es une sorte de dissident
annonciateur de la perestroika que l'Hexagone connaitra ine-
luctablement bientot ? Nasre TASLEEM
* **
« ISLAM, LE FACE-A-FACE DES CIVILISATIONS»
INVITATIO N AU D IAL OG UE
Si c'est a la modernite technologique qu'il fallait emprunter
un concept pour evoquer I'auteur d'/slam, le face-a-face des
civilisations, on dirait de lui qu'il est l'une de ces precieuses
« interfaces » qui, en informatique, permettent d'etahlir la
communication avec un univers qui, sans elles, nous demeure-
rait etranger, Tareq Ramadan est le petit-fils de Hassan Al
Banna, fondateur en 1928 de l'association des Freres musul-
mans egyptiens, Mais parce que son pere, Said Ramadan, autre
figure ernblematique de la confrerie, fuyant la repression nasse-
rienne, s'est exile a Geneve, il est egalement un professeur de
philosophie, produit de I' enseignement superieur et de la so-
ciete helvetiques. Et il est aussi a l'aise dans l'univers de la cul-
t~re musulmane que dans Ie dedale de la vie intellectuelle, as-
sociative ou educative de cette Europe qu' il a pleinement adop-
tee sans pour autant renoncer a son engagement de musulman.
L'interface est toutefois plus facile a realiser dans I'universdocile des compos ants electroniques que dans celui des fan-
tasmes croises qui limitent de plus en plus dangereusement la
communication entre deux civilisations: un « islamiste qui
parle si bien notre langue » et « joue si bien au tennis" ne se-
rait-il pas « plus dangereux que les autres " ? C'est, semble-t-il,
l'avis du ministere francais de l'interieur, qui vient de lui inter-dire l'entree du territoire de l'Hexagone. Ceux qui entendent
repondre aux questions que pose en cette fin de siecle la civili-
sation musulmane a sa vieille comparse europeenne autrement
qu'avec de pauvres arguments securitaires liront pourtant avec
passion I'essai de Tareq Ramadan.
Un musulman s'adresse aux non-musulmans et, lavee de
ces scories socio-culturelles qui accroissent si souvent la dis-
tance avec un interlocuteur « venu de loin ", l'essence du debat
est bien plus vite identifiee. L'expose des principes ou orienta-
tions sociales, politiques ,? U econorniques de I'islam nourrit une
distinction centrale dans Ie propos de l'auteur : celie qui separe
une modernisation sociale et politique que tout musulman doitappeler de ses vceux et l'expression conjoncturelle que l'Occi-
dent a donnee a cette modernite, Lorsque, sous l'etendard du Ji -
beralisme et d'une laicite eloignee de son essence, elle consacre
le triomphe du materialisme et d'une culture de l'argent et de la
violence dangereusement « depourvue de valeurs », cette mo-
dernite doit etre passee au crible de la critique. L'interpellation
de l'auteur, peut-etre parce qu'il nous connait si bien, sonne
moins comme un defi ou une provocation que comme une invi-
tation raisonnee et raisonnable a la communication.
FRAN<;:OISBURGAT
(Le Monde diplomatique, j an vie r 1 99 6, p. 29)
Le Conseil Superieur s'est joint au Comite de soutien de TariqRamadan et invite chacun et chacune it signer, faire signer et
renvoyer la petition suivante en sa faveur :
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Petition pour fa liberte d'expression des Musulmans
Le 26 novembre 1995, Monsieur Tariq Ramadan, citoyen suisse, musulman, ecrivain et professeur, a ete interdit d'entree en
France. Le motif avance est celui de menace pour I'ordre public.
Nous, soussignete), protestons avec vigueur contre cette mesure qui deshonore la France. Des millions de musulmanes et demusulmans vivent en Europe. Leur presence constitue un enrichissement considerable pour la vie sociale, intellectuelle et culturelle
de nos pays europeens.
Le dialogue entre les communautes est essentiel pour notre avenir a tous. Tariq Ramadan qui, dans son eeuvre et son enseigne-
ment, incarne la volonte de dialogue et de tolerance, doit avoir droit a la parole, a la liberte d'expression et de mouvement.
Nous demandons au gouvernement francais la levee de l'interdiction d'entree en France frappant injustement Mr Tariq
Ramadan.
Nom Adresse Signature
1) .
2) .
3) .
4) " "
5) .
A envoyer a Mr Jean Louis DEBRE, Ministre de I'Interieur, Place Beauvau, 75008Paris, France.
Le Conseil, n" 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 27
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La maniere la plus efficace de contribuer au financement de l'action du ConseilSuperieur des Musulmans de Belgique est de lui verser cbaque mois,par
domiciliation bancaire, 100 francs belges (ou plus) sur son Compte BBL 310-1055348-74avec la mention «Financement du C.S.M.B. »
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LUMIERES DE LA RELIGION
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KU R' AN - I NASIL OKUMALIYIZ ?•
KUR'AN'A BAKI~
Ali lZZET BEGOVlr;:
Kur'an-I her bir okuyusumuz bize O'ndan yeni seyler
anlamarmza yardrmci olacaktir. Kur'an-I Kerim hicbir
degisiklige ugramadan kalrmstrr. Ancak degis en bir seyvar, biz deg istik. Bizi kusatan durumlar ve iizer inde
yasadrgumz diinya degist]. Iste bu olaganiistu deglsikllkler
bizim yeni derinllklere dalrnarmza neden oldu. Bu da daha
once okudugumuz Kur'an-I Kerim'den tamamen gafil kal-
marmza yol actr,
Dogrusu Kur 'an-: defalarca okurnustum. Ancak daha once
« Kuran-i gercek manada nasil okumahyiz ? » sorusunu sor-
marrust im.
Bu soru beni dii~ iinmeye sevketti. Bunun icin sizlere, ka-
famda olusan dusunceler zincirini arzetmeye cahsacagim.
Hers eyden once sunu gozonunde bulundurrnal iyiz ki,
Kur'an-i Kerim boluk porcuk edilemez. Kur'an'da siyakmdan
kopanlarak ele alman her miinferit ayet bize tam olarak gercegi
veremez. Ancak ondan bir ciiziinii verir. Cunku eger Kur'an bir
biitun olarak degerlendirilirse ancak tam bir gercegi ifade eder.
Sadece bazi ayetlerin ele ahnmasi da kacirulmaz olabilir. Ancak
sunu bilmeliyiz ki bu sirurh sayidaki ayetJer icin gecerlidir,
Bunu bir mozaik tablosuna benzetebiliriz. Bir mozaik tablo-
sunda kirrmzi veya siyah parcalar ancak diger parcalar ile bera-
ber anlam kazarnr, Tabloya ait parcalardan sadece bir parcayi
alirsak bu durumda tek bas ina a ld rg rr mz bu parca tabloyu
olusturan diger parcalar olmaksizm tablonun guzelliginden her-
hangi birseyi bize vermez. Bunu daha iyi aciklayabilmek icin
bazi ornekler verecegirn,
« Ey im an e de nl er . oldiirnie konusunda ktsas s iz in u z er in iz e
far; kiundi.. Kur'an ayeti krsasi destekler. Diger bir ayette ise
affetme ve bagislamaya cagn yapihr, « Kotu bir i~in cezasi
misliyledir. Kim ki bagtslar, islali ederse on u n ecri Allah kaun-
d ad ir . A ll ah zalimleri sevmez . » Bir ayette de, « Ey iman eden-
l er A ll ah 'in sizin uzerini:e helal kildig) temi; (rinklan), kendi-
ni:e haram ktlmaytn ve haddi de asmaytn. » Baska bir ayette de
« Diinya hayauntn ciceg i eslere ... » buna benzer misaller
cogaltilabilir.
Kur'an okuyan bir kimseye bazi ayetlerde tenakuz varrrus
gibi goriinebilir. Ancak asia boyle bir sey sozkonusu degildir,
Bilakis durum bunun tam tersidir. Isin gercegi ise Kur'an'tn ve
Islam'm yiiksek ve en harikulade bir sekilde ayricahkh ol-
masiyla ilgili bir durumdur. Zahiren Kur'an emirleri arasmda
tam bir uyum olmakla beraber ilk bakista tenakuz varrms gibi
gozukebilir, <;iinkii Kur'an bizde sadece bir tek i~ yapmanuzi
istemiyor. Bilakis iki isin beraber olmasmi istiyor. 0 bizden sa-
dece kisas yapmarruzi istemiyor. Bununla beraber affetmemizi
de istiyor. Bunu ters cevirerek de diis iinebiliriz. 0 bizden sa-
dece ahiret icin cahsrnanuzi istemiyor ayru zamanda bu diinya
icin de calismarruzi istiyor. Yani biri olmadan digerinin ola-
mayacagim vurguluyor. Bundan dolayi hak iizere olsalar bile
- cezadan baska - hicbir ~ey dusunemeyen Miisliimanlann
imam olgun bir iman (kamil iman) seviyesine ulasamayacagi
gibi, sadece affetmeyi dusunen Muslumanlar'm imam da olgun
bir iman (iman-I kamil) degildir. Oyleyse olgun Miisliiman iki
ernri de bilip mutedil olan insandir.
32
Daha once ozetledig imiz bu neticelere ulasrnak ancak
Kur'an-i bir biitiin olarak degerlendirrneye tabi tutarsak mum-
kiindiir ; yoksa sadece bir ciiziinii alarak degil. Bunun icin ben
Islam': ve Islam risaletini tam olarak anlayabilmemiz ve bu
yiiksek seviyeye u la srn arm z icin en iyi ve iistiin araci olarak bu
uslubu (metodu) goniyorurn.Diger bir mesele de periyodik ve devamh olarak Kur'an
okunmasirun zaruriyetidir. Bu, Kur'an isiguun aydmhgiru
kesfetmerniz icin en giivenilir yoldur diye dusunuyorum.
Cunku Kur'an-i her bir okuyusumuz bize O'ndan yeni seyler
anlarnarniza yardimci olacaktrr. Kur'an-I Kerim hicbir
degisiklige ugramadan kalrmsnr. Ancak degisen bir sey var, biz
degistik. Bizi kusatan durumlar ve iizerinde yasadrgrrmz diinya
degisti, Iste bu olaganustii degisiklikler bizim yeni derinliklere
dalmarmza neden oldu. Bu da daha once okudugumuz Kur'an-I
Keriru'den tamamen gafil kalmarruza yol acti. Ve ansizin kalp-
lerimizin derinliklerinde ayetlerin yankilanru isittigimizde
Kur'an'm onceki oz anlammdan tamamen gafil oldugumuzu
fark ettik.
Herkesin bu durumu kendi kendine dogrulatrnasi miimkiin-
diir. Ancak ben burada bazi sahsi tecriibelirimden ornekler
vermek istiyorum.
Cok zaman once, omrumun ilk yillannda Kur'an-I Kerim
okumam esnasinda eihad, adalet ve amelden bahseden ayetler
iizerinde duruyordum. Bunun delili 0 zamanlar not aldigim kii-
yiik defterimdir. Allah-u Teala diger defterlerim arasindan onun
tahrib olmadan ulasmasim bana bahsetti, Bu defter Kur'an-I
Kerim'den almmis olan bu ayetlerle ve buna benzer ayetlerle
dolu idi. Cok iyi hatirhyorum bu ayetlerin birinde dtismanlarm
ve istibdadin reddinin viieubu ile ilgili Miisliiman kisinin
sahsiyetinden bahseder, « Bir zulum ve saldirtya ugradiklariza ma n k en dile rin i s avu nu rla r » (Sura, 39) ayetidir.
Ben her firsatta yukanda belirttigim ayetler iizerinde durup
dusunurken «bir» Allah-u Teala'dan bahseden ve diinya
hayatmm gelip gecici oldugunu anlatan ayetler dikkatimi cekti,
Yani insam dusunmeye yonelten ayetler, harekete degil., AI-
lah-u Teala disinda herseyin yok olup gidecegi ile ilgili ayetle-
rin butun benligimi sardigmi ve etkisinin siddetini bugiin bile
cok iyi hatirhyorum. Ciinku AlIah'm vadettigi gercek celismez
bir gercekti, «Her ~ ey Janidir . Ancak kerem v e iy ilik sahibi
R ab bin k alicid tr ( ba kid ir ). » Yani Allah-u Teala tek basina bii-
tiin yrldizlardan once ve onlardan sonra da baki idi. Iste bu tek
bas ina ve degismeyen hakikat idi. Annem, Allah'rn rahmetine
intikal ettigi zaman kalbim huzun ve keder dolu idi. Feer Sure-
si'ndeki harikulade olan «Ey huzura eren nefis l RaZI edici ve
rati ed ilm is olarak Rabbine don. Iy i kul lartm arasina g ir o C e n-
netime gil ' . » (Fecr, 27-30) ayetlerini hie 0 zamana kadar far-
ketmemistirn. Ancak ben bu ayetlerden daha iyi teselli olaeak
birsey bulamamis ve kendi kendime ~oyle soruyordum : « Kim
annesi oldugu zaman bir cocuga oliimu kabullenmesi icin bun-
dan daha giizel bir soz soyleyebilir ? »
Oyle ise Kur'an bir durumda seriat, bir durumda da cihadi
yiieeltirken diger bir durumda da zamanm olceklerinden 91kl~
yolu bulamayanlara tesellidir. Buna binaen kisisel durumumuza
gore dikkatimizi bir ~ey cekebilirken diger bir halde dikkat-
lerimizi daha baska yonlere cekebilir.Bu ihtivanm Kur'ani yankilan insarnn ozel durumlan ile
ilgili oldugu gibi toplumsal diizey ve tarihi ~artlarla da ilgilidir.
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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o zaman toplumla veya tarihi sartlarla ilgili durumlar, etnik
aynligm toplumu parcalamasr, bakislanrmzi kadmlann esitligi,
insanliguu ortak gelismesi gibi bazi ayatlere oncelik verilme-
sine ve onlar uzerinde yogunlasmaya cevirir. Mesela dini hu-
kukun cignendigi veya hangi tiirden olursa olsun bu konuda
aynhklarin ve ihtilaflann bas gosterdigi bir toplumda u9 keli-
meden olusan apacik su ayeti giindeme getirir, « Dinde zorlama
yoktur. »
Biz Miisliimanlar ayetler arasmda aymm gozetmeyiz. An-cak gayri muslimler bu kisa Kur'an ayetinin, dini hos goru
acismdan en yiiksek ve harika manayi ifade ettigi konusunda
israrhdirlar. Bu yonde dusunmemiz miimkiindiir. Ancak bu
konu kisa olan makalemizin cercevesini asar,
Suphesiz Kur'an'm okunmasindan veya dinlenmesinden
neyi kasdettigimize de isaret etmemiz gerekir. Bazi insanlar
Miisliimanlann genelinin Kur'au'r anlamadiklanna bakarak
bunu faydasi az olan bir i~ olarak goruyorlar, Bense bu goruse
katilrruyor ve asia unutamadigun bir olayi burada hatirlatmamm
zorunlu oldugunu dusunuyorum. Seneler once uluslararasi bir
Islami konferansa katilma firsan elde etrnistim. Konferans
Avrupa'rnn biiyiik sehirlerinden birinde duzenlenmisti, Konfe-
ransa bir 90k ulema ve dusunur Islam dtisuncesinin yenilenmesi
(tecdid) konusunda goruslerini ve arastirmalanm sunmak iizere
kaulnuslardi. Her giin konferansm baslangic ve bitiminde dii-
nyamn meshur kurralanndan biri tarafmdan Kur'an-I Kerim
okunuyordu. Orada hazir bulunanlar biiyiik bir ilgi ile ulema ve
konferanscilann kelimelerini dinliyordu. Ancak biz salonda bu-
lunanlardan yiizlercesinin fisildasarak konustuklanru, sandalye-
lerini hareket ettirdiklerini ve ellerindeki evraklann sayfalanm
kansnrdiklanru duyuyorduk. Ancak Kur'an-I Kerim'den ayetler
okunmaya baslandiginda ansizm duruyorlar ve salona sessizlik
cokuyordu. Herkes nefes alrnarnacasma bilyiik bir husu ile
okunan Kur'an-I Kerim'i dinliyorlardr, Karinin agzmdan
Kur'an kelimeleri dokulmeye basladigi zamanki durum bir
nehrin sesiz ve sakin bir sekilde akrnasma benziyordu. Sonra da
insarn daha uzaklara ahp goturen bir selalenin basma gotu-
riiyordu. Ancak olaym en zirve noktasi anlatilamayacak, sadeceyasanacak bir hal olan son giin idi. Bu olay da karinin bize
aynhktan once ozel olarak sectigi Rahman Suresi hediyesidir.
Bu harikulade meshur sure ki, iislubunun giizelligi ve ayetleri
arasi uyumuyla onu anlatmak insam aciz birakiyor. Ozellikle de
Sure'de tekrarlanan, « Rabbinizin hangi nimetini yalanltyorsu-
nuz ? » ayeti biitun dinleyenleri adeta derin bir okyanusun di-
bine cekti,
Ancak ben 0 anda sunu hissettim ki okunan ayetleri tama-
men anhyorum. Kendimi de konferans siiresince orada bulunan
digerlerine daha yakm gordurn. Digerlerinin yiizlerinde de ayrn
ifade okunuyordu. Sanki §oyle demek istiyorlardi : « Gorrnuyor
musunuz ? Hepimiz Islam' da kardes degil miyiz ? »
Bu olaydan sonra Kur'an'i anlayarak okumarun onernini
daha iyi anladim, Zira biitiin Miisliimanlar'm kalpleri Kur'ari'i
bu sekilde veya diger bir sekilde anlayabilir. Ve anlamakla da
yukumliidiirler. .Hak SOl, Mayis '95. Mimber'I-Hak ve'I-Hiirriyye.
Ceviri : YusufAydin
LE SAVIEZ - VOUS ?•
LES MUSULMANS DE BELGIQUE EN 1928En 1929, la revue Der Islam (Berlin - Leipzig, t. XVIII,
p. 319-320) a publie un rapport statistique d'Ismail Hakki Bey
Tevfik, consul de Turquie a Anvers l'annee precedente, sur le
nombre des Musulmans de Belgique.
Cet interessant apercu sur la « prehistoire » de notre com-
munaute semble jusqu'ici avoir echappe a l'attention de ses
plus brill ants analystes. En voici la traduction:
L'ISLAM EN BELGIQUE
Les habitants de Belgique sont au nombre de 7874601
dont appartiennent a l'Islam 5751
Algeriens
Marocains
Tunisiens
Albanais (Yougoslaves)
Turcs
Kurdes (citoyens turcs)
Kurdes (rnesopotamiens)
Bosniaques
Malais (Indes hollandaises)
Tripolitains
Indes orientalesTatars (russes)
Noirs congolais
SUNNITES
3033
I 291
560
346
80
30
75
70
60
57
2230
28
SHI'ITES
10
Tatars (roumains) 25
Persans 3
Belges (secte indienne Ahmadi)
Argentins (d'origine turque) 3
16
12
5713 38
Les Algeriens, Tunisiens, Albanais, Bosniaques et Kurdes
travaillent pour la plupart dans les mines de charbon de Charle-
roi et Mons. Les Tatars sont ouvriers du cuir a Eupen et Ver-
viers. Les Malais, Indiens et Noirs congolais sont surtout des
dockers ou exploitent des commerces et des epiceries aux portsd' Anvers, de Gand et de Bruxelles. Les Marocains et les Tripo-
litains travaillent dans I' industrie siderurgique de Liege et des
environs.
Les Belges convertis a l'Islam appartiennent a la secte in-dienne Ahmadi. Le premier beige a se convertir fut, en 1912,Ahmed Werner.
Les Turcs se composent d'etudiants, de commercants, d'ho-
teliers, de dockers et de mineurs. lis sont disperses a Anvers,Gand, Mons, Bruxelles, Liege, Louvain, Charleroi, Ostende et
Verviers. Les Turcs argent ins sont originaires de I'ile de Kos.
lis sont partis en Argentine apres I'occupation italienne de cette
ile puis sont venus a Anvers, a u ils se sont etablis comme au-bergistes. Les Persans sont marchands et etudiants a ' Bruxelleset a Liege. (Y.Michot)
Le Conseil, n° 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 33
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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LA~ L oJ ,..!..>I..I->I .! lliJ ~ )~ ~ _,.!.,JI~ ~
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5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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Le Conseil, n? 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 37
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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ANALYSEMOUHAMMAD BRIen: Du pragmatisme (Iere partie)
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5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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1983 en Belgique et, plus tard, dans d'autres pays.
Les membres du FRF sont les familles. Un droit d'inscrip-
tion de 1.100 francs est percu par famille. Le FRF prend en
charge le titulaire, son epouse, sa mere, son pere, sa belle-mere,
son beau-pere, les fils n'ayant pas atteint 18 ans (ou 25 ans s'ils
sont etudiants) et les filles n'ayant pas atteint 25 ans, les enfants
handicapes non inscrits a la mutuelle et qui sont a la charge dutitulaire.
Un contrat a ete conclu avec une firme beige, qui s'occupe
de toutes les forma lites de transfert du corps en Turquie et
fournit un billet aller-retour aux parents du defunt, La firme
previent par fax la FRITB ainsi que l'aeroport sur Ie jour et
I'heure d'arrivee du corps en Turquie.
La Fondation Religieuse Islamique de Turquie prend Ie de-
funt en charge a partir de son arrivee au pays et Ie rnene, par
ambulance, de l'aeroport au lieu d'inhumation.
Les factures envoyees par la firme beige sont payees en-
deans les 15jours par notre Fondation.
Si Ie defunt meurt en dehors de la Belgique, les heritiers
sont rembourses sur presentation de toutes les factures concer-
nant Ie rapatriement du corps.
Les frais de rapatriement sont chaque annee divises par Ie
nombre des familles membres. Les virements sont envoyes en
janvier. Un rappel est envoye en cas de non-paiement dans les
delais prevus, En tout cas, si Ie paiement n'est pas effectue pour
la fin mars, Ie membre ne pourra beneficier du service offert.
SERVICES DE LA
COMMUNAUTE
LA FONDATION RELIGIEUSE
ISLAMIQUE TURQUE EN BELGIQUE
La Fondation Religieuse IsLamique Turque en Belgique
(FRITB) est souvent pLus connue, dans Lacommunaute, sous Le
nom de « Diyanet », Chacun sait son importance aLors meme
que, sous bien des aspects, elle apparait fermee sur elle-meme
et mysterieuse, pour ne pas dire secrete. Le recent rapport
d'activite dont on trouvera ci-dessous la traduction (faite par
un frere du Conseil) emane de LaDirection meme de LaFRITB
et apporte a son sujet des informations de premiere main.
Certains jugeront que La FRITB se preoccupe trap exLusi-
vement d' Etat, de Nation, et de patriotes turcs et developpe de
ce point de vue une politique allant peu dans le sens de l'orga-
nisation d'un «Islam de Belgique », sinon contraire a« I 'integration » car principalement orientee vers Ankara ...
Nous osons esperer, quant a nous, ne pas nous tromper en
presentant la FRITB comme un « service de la communaute ",
de toute la cornrnunaute musulmane en Belgique, sans bar-
rieres nationaLes... Nous engageons par consequent chacun et
chacune a s'interesser. ou meme a collaborer, plus directement
aux activites religieuses, culturelles, etc. de cette Fondation alaquelle nous souhaitons le succes et l'appui du Tres-Haut.
LES ACTIVITES DE LA FRITB
La Fondation Religieuse Islamique Turque en Belgique
(FRITB) a ete fondee Ie 3 septembre 1982. Le but de la Fonda-
tion precise par les statuts peut etre resume comme suit:« Eduquer la communaute turque de Belgique au niveau re-
ligieux islamique, ouvrir des mosquees pour I'exercice de la
pratique du culte, aider I'enseignement religieux dans ces mos-
quees, faire ou promouvoir des recherches scientifiques, orga-
niser diverses activites aux niveaux religieux, culturels et so-
CIaUX ... »
Nos compatriotes preferent nous donner les titres de pro-
prietes des biens acquis, afin de garantir l'avenir des biens
achetes dans un but culture!' La Fondation possede actuelle-
ment septante-quatre titres de propriete. Cinquante-six de ces
titres appartiennent a la FRITB et dix-huit a la Fondation Reli-
gieuse Islamique de Turquie. Certaines associations qui ri'ont
toujours pas de mosquee sont en contact avec notre Fondation
pour I'achat de batiments ou de terrains.
Les services que notre Fondation offre a nos compatriotespeuvent etre resumes comme suit:
A. Laide au rapatriement des depouilles des defunts
10.000 personnes pour 50.000 membres (familles). Nos
compatriotes preferent emmener leurs defunts en Turquie,
meme si ce sont des enfants. Le coflt du rapatriement d'un de-
funt varie entre 80.000 et 130.000 francs belges. Cette somme
est fort elevee pour une famille dont les revenus moyens se si-
tuent entre 30.000 et 35.000 francs.
Avant que notre Fondation prenne en charge la question,
nos compatriotes se heurtaient a d'enorrnes difficultes, Voyant
la situation, notre Fondation a organise un « Fond de Rapatrie-
ment pour les Funerailles (FRF) », Ce service a commence en
L
B. Lattribution de bourses
Notre Fondation est tres soucieuse d'aider les etudiants fi-
nancierement faibles et leur attribue des bourses prelevees sur
les fonds de la zakat al-fitr.
Ont ainsi profite de ces bourses, en 1994 :
- H. A., de la Faculte de Theologie de l'Universite de Mar-
mara (10.000 FB) ;
Le Conseil, n° 5 - Sha'ban 1416/ Janvier 1996 39
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- 1. T., de la Faculte de Theologie de I'Universite d'Ankara
(10.000 FB) ;
- S. E., chercheur a la Faculte de Theologie d' Ankara en
mission dans les pays turcs d' Asie Centrale (50.000 FB) ;
- Y. D., qui suit des cours de langue en Angleterre (50.000
FB) ;
- H. P., gardien de nuit a la Fondation Religieuse Islamique
en Turquie (30.000 FB) ;
- S. 0., de la Faculte de Pedagogic de lUniversite Tech-
nique de la Mer Noire (10.000 FB) ;
- F. S., du Lycee de Commerce d'Afyon - Basrnakci (10.000
FB) ;
- M. K., un compatriote de Belgique (50.000 FB).
En 1995,
- 25.000 FB pour les etudiants du Lycee d'irnams khatibs
d'Ankara;
- 1. T., de la Faculte de Dentisterie d'Istanboul (10.000 FB) ;
- E. Y., de la Faculte d' Agronomie (10.000 FB) ;
- H. A., de la Faculte de Theologie de I'Universite de Mar-
mara (10.000 FB) ;- E. K. (10.000 FB).
De plus. 10.000 FB ont ete offerts a la famille du defunt A.1. , qui s'occupait des rapatriements des defunts, et 5.000 FB ont
ete alloues pour un projet en Ouzbekistan.
Notre Fondation compte aussi faire editer des livres de reli-
gion pour nos enfants scolarises en Belgique aux niveaux pri-
maire et secondaire. Ces livres, que nous comptons distribuer
pendant I' annee scolaire 1996-1997 seront edites en turc, en
francais et en neerlandais.
C. L'organisation du pelerinage
Notre Fondation aide aussi les candidats pelerins, Dans ce
cadre, des voyages pour Ie pelerinage sonIorganises avec l'aidefournie par la Presidence des Affaires Religieuses et sous Ie
controle de I'attache consulaire des affaires religieuses.
Une circulaire est envoyee en debut de chaque saison du pe-
lerinage a nos associations et a nos delegues. Tout est fait pour
que nos compatriotes accomplissent parfaitement leur peleri-
nage.
D. Les animaux sacrifies par procuration
Notre Fondation aide tout compatriote qui voudrait sacrifier
un animal par procuration. En 1994,35 compatriotes, en 1995,
80 compatriotes ont fait sacrifier des animaux en Turquie. Une
attestation ecrite a ete fournie aces compatriotes par Ie Presi-
dent des Affaires Religieuses de Turquie.E. Les credits
Comme on Ie sait, les rnosquees et leurs dependances ont
ete edifiees grace aux efforts considerables de nos concitoyens.
En achetant ces lieux, nos compatriotes ont eu quelques diffi-
cultes, Pour cette raison, en cas d'achat ou de renovation de
lieux, les associations cherchent l'appui de notre Fondation.
Notre Fondation alloue ainsi des credits sans interets, en pre-
nant en compte les capacites de remboursement de ces associa-
tions.
Notre Fondation doit, ainsi, encore recuperer 7.500.000 FB.
II faut absolument payer les dettes dans les delais et cela pour
pouvoir soutenir d'autres associations. Les compatriotes et as-sociations que nous aidons ainsi ne pourraient meme pas at-
teindre leurs objectifs en faisant des emprunts bancaires.
40
F. Les campagnes d'aide
Les differentes campagnes lancees par la Presidence sont
aussi organisees en Belgique. Ainsi, en 1994, lors de deux cam-
pagnes lancees en faveur de la mosquee Achkhabad, 1.000.000
FB ont ete recoltes, ainsi que 300.000 FB pour les families des
fonctionnaires religieux tornbes martyrs.
En 1995,2.919.305 FB ont ete recoltes pour les familles des
soldats tombes martyrs. Les sommes recoltees ont ete transfe-
rees sur les comptes concernes.
En ce qui concerne ces dons, nos compatriotes et dirigeants
d'associations meritent toutes les felicitations.
G. Les activites culturelles
II est inutile de rappeler I'importance des activites cultu-
relles pour que notre population puisse conserver les valeurs
nationales et religieuses. L'attache consulaire pour les affaires
religieuses essaie de renforcer ces activites culturelles, surtout
pour cet aspect des choses.
Notre Fondation aide a la realisation de ces activites dans la
mesure de ses capacites, Le nouveau batiment que nous avons
achete au 67, Chaussee de Haecht a 1030, Bruxelles, est consa-
cre a ce but.
Dans ce batiment, nos compatriotes peuvent participer a la
foire du livre religieux organise par notre attache consulaire,
aux cours de Coran et de connaissances religieuses, aux cours
de culture turque, aux programmes religieux et culturels ...
Voici quelques informations sur Ie batiment en question:
Le nouveau batiment de notre Fondation
Le batiment situe au 67, Chaussee de Haecht a 1030,
Bruxelles, est utilisable de maniere optimale. IIcomprend une
salle de conference, des salles de sports, des bureaux, des
classes de cours, une salle pour les invites, une salle d'exposi-
tion, un local et une bibliotheque. La partie exterieure a ete
terrninee fin 1994 et I'ameublement a ete realise de maniere afaire honneur a notre Etat et notre Nation.
A peu pres 35.000.000 FB ont ete depenses jusqu'a ce jour
pour I'achat, l'ameublement et Ie decor du batiment. Toutes ces
depenses ont ete faites avec les seuls moyens de FRITB. Au-
cune aide n'a ete donnee par quelque organisme que ce soit.
Ce bel ouvrage est Ie symbole de Ia generosite, de la sueur
de front et de la noblesse de tous nos compatriotes, qu'ils soient
responsables d'un centre ou simples citoyens. Nous nous de-
vons, en tant qu'administration de la Fondation, de remercier
nos compatriotes.
En outre, comme prevu dans les statuts, il est possible d'or-
ganiser des cours de Iangues etrangeres, des expositions d'art,des cours d'activites manuelles et des cours d'informatique.
Conclusions
Nous avons essaye de presenter brievement les activites or-
ganisees et poursuivies par notre Fondation.
Ces activites se poursuivront, setendront et se diversifieront
avec l'appui genereux de nos compatriotes et responsables
d'associations, ainsi qu'avec l'aide du Dieu Tout Puissant.
Les activites presentes seront les bases des activites futures.
II suffira que nous soyons unis dans un esprit d'amour, de fra-
ternite, de comprehension et de respect mutuel.
Nous presentons nos remerciements a tous les responsables
d'associations et, a travers eux, a tous nos compatriotes. QueDieu vous accorde une longue vie de sante, de bonheur et de
paix. Le comite de direction de la FRITB
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pz
BOUTIQUE MEDICALE
DIABETE ET RAMAOAN
A l 'approche du mois du Ramadan, il est important d'etablir
les criteres permettant ou interdisant Ie jeflne chez les sujets
diabetiques. En effet, ceux-ci sont tres nombreux, representantpres de 2% de la population en Belgique, so it 200.000 per-
sonnes.
Le diabete sucre se definit par une elevation anormale du
taux de sucre, appele glucose, dans Ie sang. En jargon medical,
on parle d'hyperglycemie, qui est l'oppose de l'hypoglycemie,
done d'un manque de sucre dans Ie sang. L'hyperglycemie pro-
voque des troubles a court terme : on urine et on boit souvent,
on est fatigue, on maigrit, on peut vomir. Ce sontd'ailleurs ces
signes qui doivent faire rechercher un diabete chez les enfants
et les jeunes adultes. A long terme, en cas de mauvais traite-
ment du diabete, I'hyperglycernie chronique conduit a de re-
doutables complications potentiellement invalid antes : cecite,
perte de la fonction des reins, obstruction de tous les vaisseauxsanguins, amputation des jambes, problemes lors de la grossesse
des meres diabetiques, etc. Toutes ces complications sont evi-
tables si on se soigne bien depuis Ie debut de la malad ie, c'est-
a-dire si on s' efforce de normaliser au mieux Ie taux de sucre
dans Ie sang, la glycemic, que les patients peuvent mesurer eux-
memes a I'aide de bandelettes et d'un petit appareil appele
lecteur de glycemie (ce materiel 0I1ereux est gratuit en Belgique
pour tous les enfants et adolescents diabetiques, et pour cer-
taines categories d'adultes s'injectant de I'insuline, qui consul-
tent dans un centre de diabetologie reconnu par I'INAMI). Pour
etre bien soigne, il faut un bon medecin et... un patient motive
et consciencieux respectant les consignes parfois contraignantes
du traitement. Le sujet diabetique est alors aussi competitif, sur
les plans intellectuel et physique, qu 'un non-diabetique. En
1993, Ie meilleur joueur de football en Belgique eta it Par
Zetterberg, un diabetique qui mesure son sucre sanguin au
moins quatre fois par jour et qui se fait quotidiennement quatre
piqures d'insuline.
DEUX GRANDS TYPES DE DIABETE
En fait, il existe deux grands types de diabete :
- Le type 1, ou diabete insulinodependant, car on depend
des piqures d'insuline faites plusieurs fois par jour pour vivre.
Ce diabete est encore appele juvenile, car il concerne tous les
enfants et adolescents diabetiques et une majorite des adultesdiabetiques de moins de quarante ans, ou maigre, car ils ne sont
pas obeses.
- Le type 2, ou non-insulinodependant, car Ie traitement
consiste en un regime amaigrissant et en l'absorption par la
bouche de medicaments. II est aussi appele diabete de la matu-
rite, car il touche les personnes de plus de quarante ans, ou
gras , car elles sont Ie plus souvent trop grosses.
En realite, il s'agit de deux affections totalement differentes,
dans leurs causes et traitement, mais qui se caracterisent par
une augmentation anormale du sucre sanguin. Sur les 200.000
diabetiques belges, 35.000 (dont seulement un millier d'enfants
de moins de quinze ans, ce qui explique que la plupart des me-decins n'ont pas d'experience a ce sujet) sont du type I, et
165.000 du type 2. Le diabete de type 2 evolue lentement et
L
peut rester silencieux pendant des annees, II semblerait ainsi
que pres de 2 % de la population ignoreraient en etre atteints.
Les medecins generalistes ont un role primordial dans ce depis-
tage. Apres quelques annees, l'insuline peut parfois devenir ne-
cessaire, meme dans Ie diabete de type 2, lorsque Ie regime et
les medicaments ont un effet insuffisant. On parle alors de dia-
bete insulinorequerant.
QUI PEUT JEUNER ?
II est evident que, dans Ie cas d'un diabetique non-insulino-
dependant, obese ou de poids normal, traite par regime etJou
medicaments pris par la bouche, dont la glycemic est bonne et
stable, et a condition qu'il soit indemne de complications se-
rieuses dues a sa maladie, Ie jeune peut etre permis. II faut ce-
pendant veiller a prendre les conseils du medecin traitant pour
adapter les medications afin d'eviter Ie risque d'une hypogly-
cemie (manque de sucre 'dans Ie cerveau et les organes qui en
ont besoin comme source d'energie), Ces hypoglycernies se ca-
racterisent par les manifestations suivantes : faiblesse, faim,
mal a la tete, agressivite, paleur, transpiration, tremblements,
difficultes pour parler, convulsions, coma, ...mort dans quel-
ques cas, en I'absence de traitement. Lorsque Ie jefme s'arrete,
il ne faut pas se precipiter goulfrment sur la nourriture, car on
bouleverserait I'equilibre glycemique,
Toutefois, merne dans Ie diabete non-insulinodependant,
certains criteres definis par la Fondation Hasan II pour la Re-
cherche Scientifique et Medicale sur Ie Ramadan (19, rue Terik
Bnou Ziad, Casablanca) empechent Ie jeune : diabete de type 2
desequilibre etJou avec complications degeneratives, diabete du
troisierne age, existence d'une maladie intercurrente.
Dans les cas de diabete insulinodependant traite par deux
injections quotidiennes d'insuline, ce qui est Ie cas de la majo-
rite des enfants diabetiques, mais aussi de nombreux adultes, Ie
jeune est interdit, car ces patients doivent imperativement man-
ger six fois par jour (trois repas principaux et trois collations
entre les repas et au coucher). Sinon, leur diabete sera totale-
ment desequilibre, avec un risque majeur d'hypoglycemies se-
veres,
Pour les sujets diabetiques jeunes, insulinodependants bien
equilibres a quatre injections par jour, qui se piquent a l'insu-
line a action rapide avant chaque repas et a I'insuline a action
retardee par exemple au coucher, il peut etre possible de jenner
pendant la journee, a condition d'etre guide par un specialisteen diabetologie et de ne souffrir ni de complications graves ni
de maladie intercurrente.
LES FEMMES ENCEINTES OU ALLAITANT
Bien sur, les femmes diabetiques enceintes ou allaitant ne
peuvent pas jeuner,
II ne faut surtout pas culpabiliser les patients diabetiques qui
sont dans l'incapacite de suivre Ie Ramadan pour des raisons
medicales absolues. D'ailleurs, cela est en total accord avec les
recommandations du Coran. C'est pourquoi ilest indispensable
d'informer les diabetiques et leur entourage.
Prof. Dr. Harry DORCHY, Chef de la Clinique deDiabetologie, Hopital Universitaire des Enfants Reine
Fabiola, Bruxelles
Le Conseil; n° 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 41
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REVUE D E PRESSE
L'INTEGRATION« DOUCE»
DES ENFANTS MUSULMANS
DANS LES ECOLES CATHOLIQUES
De Standaard, 12 J U D i 1995 : KATOLIEK ONDER-
wus WIL MOSLIMS ZACHT INTEGREREN
BRUSSEL - In verband met de blijvende aanwezigheid
van moslims in de Vlaamse samenleving neemt het katolieke
onderwijs een dubbele positie in. Aan de ene kant voelt het zich
genoopt zijn houding op haar waarde te beoordelen, aan de an-
dere kant lijkt he! te hopen dat zijn huidige aanpak de moslims
in die mate kan voJdoen dat bij voorbeeld het geven van islami~
tische godsdienst niet noodzakelijk is. Een gesprek met kanun-
nik Andre De Wolf, hoofd van « de Guimardstraat ", en met
zijn medewerkster Gerda Bruneel, die de migrantenwerking in
de basisscholen koordineert.
Aanleiding voor het gesprek is een mededeling op een stu-
diedag over Onderwijs en minderheden. Een medewerkster van
het kabinet Onderwijs zei daar « dat een vierde van de lesuren
islamitische godsdienst gegeven worden in katolieke basisscho-
len ». Dat verbaasde, als men toch weet dat het katoliek onder-
wijs voor vreemde invloeden de deur niet bepaald open zet. Het
verbaasde zelfs mensen die met het net vertrouwd zijn.
De Wolf ontkent het gegeven niet. Maar hij dateert het weI.
Op het einde van de jaren zeventig gingen in sommige kato-
lieke basisscholen moslimleerkrachten islamitische godsdienst
geven. Dat begon in het bisdom Limburg. Het was de bedoeling
een experiment te ondernemen. In 1991 gaven 26 Turkse en
Marokkaanse leerkrachten in 38 katolieke basisscholen islami-
tische godsdienst aan geloofsgenootjes terwijl de Vlaamse kin-
deren katolieke godsdienst kregen. Daar waren toen ook alscholen bij uit de bisdommen Gent. Antwerpen en Mechelen-
Brussel.
Die toestand van 1991 is, zegt Andre De Wolf, gelijk aan de
toestand van 1985. Want in 1985 bevroor het net zijn hoeveel-
heid islamitische godsdienst. Men had namelijk een balans van
het experiment gemaakt en was tot een paar konklusies geko-
men. Zo zag men dat de lesuren zich vooral situeerden in scho-
len met heel veel migrantjes, die helemaal islamitisch zouden
worden, als men het aantal men nog deed toenemen. Voorts
bleek de vraag van ouders naar islamitische godsdienst te zijn
weggevaJJen. Ten slotte brachten de vreernde leerkrachten soms
problemen rnee : hun herkomst was niet altijd duidelijk, som-
migen dachten fundamentalistisch, de kennis van het Neder-
lands was soms zeer zwak, en dat ze een verschillende nationa-Iiteit hadden bemoeilijkte de organizatie.
Kortom, het experiment werd stop gezet. Het dateerde ook
een beetje uit een andere tijd. Het werd destijds ook gesteund
door andere vikarissen - die in de bisdommen voor het onder-
wijs bevoegd zijn - dan degenen die het nu beoordeelden.
DEANDEREN
Maar de aanwezigheid van allochtonen in de grote Vlaamse
samenleving werd natuurlijk niet kleiner. Statistieken van het
departement Onderwijs leren dat na 1985 - toen het katolieke
experiment werd bevroren - het totale aantal leerlingen dat in
het Vlaamse onderwijs islamitische godsdienst volgt, toenam.
In het lager onderwijs van 8.062 tot 10.221 in 1989. In het se-
cundair onderwijs van 2.923 tot 3.985 in hetzelfde jaar. Metandere woorden : er kwam meer vraag, maar die werd aileen
voldaan door andere netten dan het katolieke. Terloops : het ka-
42
tolieke net heeft maar een secundaire school met islamitische
godsdienst, wat 4 procent van het Vlaamse onderwijs verte-
genwoordigt.
Uit berekeningen van het departement blijkt ook dat, terwijl
in 1990 in het gehele onderwijs islamitische godsdienst gevolgd
werd door 15.088 leerlingen, er dat ten minste dubbel zoveel
zouden kunnen zijn, als er maar meer aanbod (van aIle netten)
was.
Als. Andre De Wolf een reaktie op deze cijfers wordt ge-
vraagd, zegt hij - die in 1988 in « de Guimardstraat » kwam:
« Wij moeten dringend onze houding in deze aangelegenheid
bekijken. Ik heb daar met de vikarissen al over gepraat. Maar ik
zie nog niet wat we zouden moeten gaan doen. »
Na het experiment is een lange pauze gekomen. Maar de
toekomst noopt tot het bepalen van een standpunt.
De Wolf heeft bedenkingen bij de cijfers : « Uit het feit dat
we een kwart van de uren van het basisonderwijs hebben, mag
men niet afleiden dat we maar een kwart van de allochtone kin-
deren ontvangen. Niet al die kinderen willen islamitische gods-dienst volgen. Bovendien kan men op basis van hun herkomst
berekenen hoeveel ouders islamistische godsdienst kunnen vra-
gen, maar willen ze dat ook ? En ten derde : uit de cijfers van
een toename de verplichting voor het katoliek onderwijs aflei-
den dat we meer islamitische godsdienst moeten aanbieden, datnemen we niet. »
Het model dat « de Guimardstraat » nu hanteert, is anders.
Gerda Bruneel : « In geen enkele school hoor ik nog dat de ou-
ders islamitische godsdienst vragen. Waarom zouden wij die
vraag dan zelf stimuleren ? Wij leggen hen uit hoe wij de kato-lieke opvoeding begrijpen, en zij kunnen daar in stappen. »
De Wolf: « Zij komen ook naar de katolieke school om-
wille van haar kwaliteit, of omdat er discipline heerst, Dat erkatolieke godsdienst wordt gegeven, vormt dan geen belemme-ring. »
Bruneel: « De godsdienstige opvoeding, de islamitische,
nemen de ouders dan voor eigen rekening. »
Het nu gehanteerde model houdt dus in : het katolieke op-
voedingsprojekt wordt duidelijk toegelicht. Zo blijken de open-
heid en breeddenkendheid ervan. Andersgelovigen hebben
daardoor niet het gevoel dat ze voor verkettering hoeven te vre-
zen. Ze vragen dus geen aparte behandeling meer.
Zo worden ze op een zachte manier in de Vlaamse samenle-
ving ingeschakeld (( geintegreerd »), Een terugkeer naar de
vroegere experimenten lijkt niet waarschijnlijk. De algemene
situatie dwingt de katolieke koepel geregeld tot bezinning, maar
hij hoopt dat zijn model het op tijd haalt, dat geen drastischeingrepen noodzakelijk zijn.
JOHANLEMAN
Na het bovenstaande verbaast het niet dat kanunnik De
Wolf het niet eens is met dominikaan Johan Leman. Leman be-
geleidt de overeenkomsten die alle netten in bepaalde gemeen-
ten hebben gesloten om het aantal allochtone kinderen meer
over de scholen te spreiden. Recentelijk zei hij dat een alloch-
tone ouder de verwijzing naar een andere school moet kunnen
weigeren, als die school geen islamitische godsdienst aanbiedt.
Met die stelling dwingt hij de katolieke scholen meer islami-
tische godsdienst in huis te nemen.
De Wolf laat die visie voor rekening van Leman. Hij zegt
dat het akkoord om aan deze overeenkomsten mee te doen he-lemaal niet de verplichting inhoudt om meer islamitische gods-
dienst te geven. Voorts vindt hij dat Leman de overeenkomsten
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beter zou kunnen do en renderen als hij minder teoretisch en
minder bruuskerend tewerk zou gaan. Zo'n werkwijze roept op
een nodeloze manier weerstanden op,
In drie normaalscholen van drie nett en, waaronder een kato-
lieke, volgen allochtone meisjes een opleiding tot kleuterleid-
ster. Van een kleuterleidster wordt toch verwacht dat ze al een
beetje godsdienstig opvoedt. Hoe moet dat straks met een rnos-
lim-kleuterleidster in een katolieke school?
De Wolf: « Dat iemand bij ons studeert, betekent nog niet
dat hij of zij bij ons een betrekking krijgt. Men zal dat per geval
bekijken. Die meisjes krijgen tijdens hun opleiding wei de ge-
legenheid zich met onze godsdienst vertrouwd te maken. x
Ook daar dus de zachte integratie. In stiite, zonder veel
grote woorden of groot kabaal. Hein DEBELDER
II est un fait que la presence de nombreux enfants musulmans dans
Ie reseau d'enseignement catholique pose probleme,
Je me souviens de la reponse donnee par un professeur de religion
d'une bonne ecole primaire catholique de Bruxelles a un parent
musulman qui lui demandait s'il trouvait normal que ses enfants ne
puissent pas, dans ces eccles, recevoir un enseignement religieux
conforme a leur foi :
- On ne donne pas il . proprement parler un enseignement religieux
aces enfants. Ce n'est pas du catechisme. On les informe.Supposons qu'il ne soit pas mauvais, pour les petits Musulmans
vivant en Occident, d'avoir une certaine information sur la religion
dont se reclarnent la plupart. C'est d'ailleurs la raison que beaucoup de
parents musulmans invoquent pour se justifier de mettre leurs enfants
dans ces eccles. Dans beaucoup d'ecoles catholiques, tout Ie monde est
cependant regulierernent ernmene a la messe dans Ie cadre du cours de
religion, chretiens et non chretiens, D'ou la question de ce pere rnu-
suiman :
- II Ya une difference entre recevoir une information et etre oblige
de participer a des ceremonies cultuelles. Comment pouvez-vous, entre
autres, justifier ceci au regard de la Constitution qui stipule (article 20)
que: «Nul ne peut etre contraint de concourir d'une rnaniere quel-
conque aux actes et aux ceremonies d'un culte » ?
Reponse du professeur :
- II n'y a pas participation des petits Musulmans il . la messe de
c1asse. On les y ernrnene pour les informer, pour qu'ils aient une idee
des ceremonies chretiennes,
- C'est done comme les emmener il . un musee vivant, ou au
theatre?
On ne relatera pas ici la suite de ce dialogue et on se dira que de
tels Chretiens ont une bien etrange approche de leur culte, spectacle
participatif ouvert a tout venant. On laissera par ailleurs aux parents
des quelques eleves chretiens restant parfois dans des classes rnajori-
tairement musulmanes Ie soin de se demander quel est encore la sub-
stance religieuse, pour leurs enfants, de I'enseignement « catholique »
dilue et hybride propose a de tels auditoires ...
Demeure cependant la question du respect de la Constitution dans
ces eccles.Demeure par ailleurs, au regard de I'Histoire, Iecaractere medieval
du Pacte scolaire et la mauvaise foi de responsables religieux et poli-
tiques qui, en cette fin de XXe siecle et dans un Htat se voulant demo-
cratique, n'hesitent pas a enteriner officiellement Ie viol quotidien des
consciences de milliers d'enfants musulmans pour conserver toute sa
puissance au « pilier » catholique.
Demeure enfin, pour les parents musulmans, Ie fait que l'etat de
necessite (gariira) n'autorise pas tout. On aura interet, a ce propos, aprendre connaissance de la reponse donnee par I'actuel Shaykh al-Az-
har Jad al-Haqq 'Ali Jiid al-Haqq a une question de Yousouf Islam sur
la liceite, pour les parents musulmans residant il . Londres, de laisser
leurs enfants suivre des cours de religion non musulmane dans les
eccles pubJiques :
«Permettre aux enfants des Musulmans, ou les forcer, de
suivre les cours dans les ecoles de Londres et leur enseigner, dans
Ie cadre de ces cours, des croyances chretiennes ou de differentes
aut res religions, une telle instruction sera consideree comme uneagression contre leur nature primordiale (fitra) et com me une dis-
tortion de la purete de la croyance de I'lslam qu'il convient d'af-
fermir en leurs ames. II faut les tenir loin d'un tel enseignement
.L_
des croyances de I'associationnisme, qui feront devier leurs ceeurs
de la veritable proclamation de l'unicite de Dieu.
C'est la, au jugement de l'lslam, un mefait commis contre ces
enfants musulmans purs, un crime sur lequel Dieu interrogera
leurs peres et leurs meres.
De ce fait, que les enfants des Musulmans suivent ces lecons
consacrees aux croyances allant a l'encontre de la religion de I'ls- .
lam, pour ce qui est du credo et de la Loi, est une faute et un des
peches majeurs que les peres et les meres commettent. »
(Shaykh al-Azhar Ja d al-Haqq 'ALi JA D AL-I;IAQQ,Boubouth wafauiwa
isliimiyyaft qacjilyil mou'Iisira , Al-Azhar, Le Caire, 1995, t. IV, p. 388-389)
II est grand temps que les responsables de notre communaute se
soucient de ce problerne, que ce soit pour participer a une reflexion sur
un aggiomamento du Pacte scolaire ou sur la creation d'ecoles musul-
manes. N. T.
LES MUSULMANS ET LA SURETE
Le Soir, 14-15 octobre 1995, p. 1 et 26 : Les 80organisations subversives belges. Qui nos espions peuvent-
ils surveiller et comment?
Nous ne retenons de cet article que sa premiere partie, en page I,
et quelques noms d'associations donnes p. 26.
Pour proteger I'Etat contre la subversion et garantir I'ordre
public, quelles organisations la Sfirete, Ie service de ren-
seignement militaire (SGR) et la gendarmerie peuvent-ils sur-
veiller ? Les pacifistes, les verts, les antifascistes, les elus du
Vlaams Blok et les militants du parti radical sont-ils dange-
reux? Peut-on placer des micros dans leurs locaux et lancer des
« espions » dans leur sillage ?
Pour I'heure, les reponses It ces questions sont positives. Le
ministre de la Defense vient de Ie dire au Parlement en
confirmant que les mil ita ires sinteressent It Greenpeace et It
Pax Christi. Quant aux groupements evoques plus haut, ils
figurent tous sur la liste des mouvements subversifs - acceptee
par le ministre de l'Interieur - qui compte plus de 80 noms etdont no u s revelons Ie contenu en page interieure de ce journal.
Elle guide les investigations de la gendarmerie et celles de
l'armee.
Quant It la Surete, sa liste « de sujets » compte plus de 200
noms d' organisations « suspectes » et est enterinee, elle, par Ie
ministre de la Justice. Tous ceux qui ont ete membres de ces
organisations - ou qui s'en sont un jour approches d'une
maniere quelconque - font peut-etre l'objet d'un « rapport
administratif». Et sont sans doute « fiches » au Bureau central
de renseignement (BCR) de la gendarmerie; au Northgate (Ie
batiment de la Sfrrete It Bruxelles) ; ou dans le bloc qu'occupe
Ie SGR dans le quartier Reine Elisabeth, It Evere.
La Sfirete et le SGR ne sont cependant pas satisfaits du
systeme, Ils savent que les criteres amenant une organisation
dans cette liste sont flous. Et qu'il y a probleme It surveiller les
militants d'un parti qui a ses elus dans une assemblee
democratique, A l'initiative des services de renseignement, une
reflexion s' est done engagee au Parlement - informellement
pour l' instant - sur ces questions.
Mais il y a d'autres problernes ... Si !e projet de loi-cadre sur
les services de renseignement a ete renvoye du Conseil des
ministres vers un groupe d'experts, c'est que le SGR a emis de
nouveaux souhaits. II voudrait qu'on l'autorise It exercer des
surveillances sur un plus grand nombre de civils et espere que
lui aussi, comme la Surete, on I'autorisera It operer (dans des
formes precises) des ecoutes telephoniques ...
Alain GUILLAUME
L e S oil' donne ensuite la liste des organisations subversives de
Belgique en vigueur jusqu'a tres recernment, ajoutant qu'on y trouve
Le Conseil, n? 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 43
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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tdes groupes ou des organisations qui paraissent « en sommeil co , Et
d'autres tout a fait « eteints » qu'on garde par prudence. Parmi les
groupes ayant un lien plus ou moins lointain avec notre cornrnunaute,
on trouve :
Les Loups gris, Suleymancilar, Nourdjular, Mili Gorus,
fedains du peuple d' Iran, Association des etudiants iraniens de
Belgique, l'Organisation des rnoudjahidin du Peuple d'lran,
l' Association des etudiants progressistes iraniens residant en
Belgique, le Parti des travailleurs kurdes - PKK, cornite
Kurdistan, Parti communiste marxi-leniniste turc, Devrim .
c'halkim birligi, Devrimci Sol (Dev Sol).
On remarque que ce sont les composantes turque, kurde et
iranienne de notre comrnunaute qui sont particulierernent soupconnees,
Cette liste est manifestement incomplete et il ne faut pas etre grand
clerc pour imaginer que. divers groupes arabes y sont aujourd'hui
ajoutes, On trcuve par exernple, dans Ie n° 9 de la revue Politeia,
p. 20-23, publie en 1994 sous l'egide du ministere de l'Interieur, un
article interessant sur les « organisations islamistes radicales » arabes.
Nous y reviendrons peut-etre unjour dans L e Conseil.
LE RAPPORT DU CECLR
Le Soir, 20 decernbre 1995, p, 18 : Moins d'egalitedans les chances
Nous ne rete nons de cet article sur le recent rapport du CECLR
que Ie passage directernent relatif au culte musulman.
En ce qui concerne la politique de I'integration, le centre
rappelle que I'accord gouvernemental avait prevu le recru-
tement de personnes d' origine etrangere dans les forces de I'or-
dre. Mais rien ne semble bouger dans ce domaine, pas plus que
dans celui de la reconnaissance du culte musulman (un point
qui etait deja a l'ordre du jour du premier rapport de Paula
D'Hondt).
- Les Musulmans de Belgique ont "impression qu'illeur est
impose un plus haut degre d'exigence que pour les autres com-munautes religieuses, note le rapport. Ce qui est certain, c'est
que le dossier est bloque et que dans les faits, Ie Conseil Supe-
rieur des Musulmans, I 'organe qui n'avait pas ete accepte par le
gouvernement, gagne du terrain dans les communautes musul-
manes.
LE CENTRE ISLAMIQUE
Le Vij - L'Express, n° 2310, 13-19 octobre 1995,p. 7 : Kouki parti, Kabli revient
Le Centre islamique et culturel de Bruxelles pourrit de l' in-
terieur. Son etat de delabrernent est tel que Ie minaret de la
mosquee menace de secrouler. Et les changements qui se
profilent a sa direction ne rassurent guere les petits cercles de
Musulmans qui s'agitent autour du venerable batiment du Cin-
quantenaire. Le Tunisien Abdullah Kouki ayant e t e rappele it
l'universite de Riyad par la Ligue islamique mondiale (il n'a-
vait pas reussi it redresser une situation catastrophique), c' est
un ancien chauffeur du Centre, Ie Marocain Abderrahim Tem-
samani, qui assure! 'interim. En attendant Ie retour probable de
son ancien patron, le Saoudien Kabli, qui a ete un ephernere et
peu apprecie imarn-directeur II dirige actuellernent le Centre
islarnique et culturel de Geneve, d'ou il a une vue sur les acti-
vites de la Ligue en Europe occidentale. Mais on Ie dit desireux
de revenir it Bruxelles et de reprendre en main la cornmunaute
musulmane qui tente, tant bien que mal, de s'organiser dans desstructures autochtones :1 '« Executif », le Conseil Superieur des
Musulmans de Belgique. M.-C.R.
4 4
LEFOULARD
Le Soir, 11 juillet 1995 : France. Voile islamique :
un tribunal donne raison aux exclues
Le tribunal administratif de Strasbourg (est de la France) a
annule recemment 14arretes d'exc1usion dejeunes musulmanes
de leur etablissement scolaire pour « port de foulard islamique
pendant l'hiver 94-95 ». Dans son jugement, le tribunal admi-
nistratif considere qu'aux termes de l'artic1e 9 de la ConventionEuropeenne des droits de 1homme, « toute personne a droit a la
liberte de pensee et de religion ». Le tribunal s'appuie aussi sur
I'article 10 de la Declaration des droits de l'homme du 26 aout
1789 qui stipule que « nul ne do it etre inquiete pour ses opi-
nions, meme religieuses, pourvu qu'elles ne troublent pas
l'ordre public »; (AFP.)
_ Unjugement dont on espere qu'il pourra faire jurisprudence, et pas
seulementen France. Y. M.
NOUVELLES MOSQUEES EN EUROPE
Le Soir: LES «MAURES,. AURONT A NOUVEAU
DROIT DE CITE A GIBRALTAR
L' Arabie Saoudite finance la construction d'une mosquee aGibraltar, qui pourra accueillir un millier de fideles et dont le
minaret, d'une hauteur d'une soixantaine de metres, dominera
l' entree de la Mediterranee, face a I' Afrique. Le cout est estime
a 230 millions de FB et les travaux devraient durer deux ans.
Le traite d'Utrecht de 1713, qui cedait Gibraltar a I'Angle-terre, precise que ni les juifs ni les Maures ne sont autorises a y
vivre. Ce texte rr'est bien sur plus respecte, mais il explique
pourquoi la colonie ne compte aucune mosquee, On compte
quelque 3.000 musulmans dans l'enclave, soit 10 % de la popu-
lation. (AP.)
Le Soir, 22 juin 1995, p. 16: ELLE EST LA PLUS
VASTE D'EUROPE. Inauguration de la mosquee de Rome
Apres vingt-deux ans de polemiques et d'obstacles de tous
genres, huit ans de construction et un cout de 80 milliards de
lires (soit environ 1,4 milliard de FB), la mosquee de Rome, la
plus grande d'Europe, a enfin ete inauguree mercredi matin.
- Nous sommes heureux que dans la Rome des Cesars et des
Papes, les croyants musulmans aient leur maisonde Dieu au Us
puissent prier, a declare Ie president de la Republique italienne
Oscar Luigi Scalfaro en soulignant que la liberte de religion
etait inscrite dans la Constitution italienne et en deplorant que
la liberte religieuse ri'existe pas partout,
Le pape Jean-Paul II qui, a I'autre bout de Rome, s'adressait
aux fideles de I'audience generale, place Saint-Pierre, s'est lui
aussi felicite de cette inauguration de la mosquee romaine touten demandant une reciprocite du droit a la liberte religieuse
pour les chretiens dans les pays musulmans.
Un tel droit n'existe pas, en effet, dans des pays comme I'A-
rabie Saoudite, principal financier avec le Maroc de la mosquee
de Rome. lis sont environ 38.000 a vivre dans la capitale ita-
lienne. Tandis que, pour l'ensemble du pays, leur nombre at-
teint 300.000 personnes.
Ce nouvel edifice sera non seulement un lieu de priere mais
aussi un centre culturel de l'Islam et un lieu de rencontre pour
les Musulmans de Rome.
CEuvrede plusieurs architectes dont un Irakien, ce splendide
monument blanc et bleu d'une rare elegance avec sa coupole
nervuree d'arcs entrelaces etrangement alleges grace au betonarrne, est, avant tout, une creation de I'architecte italien Paolo
Portoghese, ex-president de la Biennale de Venise et fervent
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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adepte du « postrnoderne ». S'inspirant a la fois de l'architec-ture antique de l'Islam et des eglises de Bramante, tout en utili-
sant les nouvelles techniques les plus sophistiquees, Portoghese
a reussi a recreer cette magie issue a la fois d'une utilisation sa-
vante de la lumiere naturelle, directe et indirecte, et du respect
rigoureux de certaines lois numeriques, jusque dans les tradi-
tionnels apaisants et rafra1chissants jeux d'eaux du jardin.
Etrangement, cette mosquee dont [a construction avait souleve
tant de polemiques, notamment parce que son minaret risquait
de depasser la hauteur de Saint-Pierre (ce qui n'est vraimentpas Ie cas puisqu'il n'a que 39,5 m de haut alors que la nef cen-
trale de la basilique Saint-Pierre depasse 46 m et que la hauteur
de la croix sur la coupole cuimine a 132 m !) est en realite Ie
premier monument, la premiere ceuvre de I'architecture con-
temporaine construite dans la Ville eternelle depuis un derni-
siecle. Vanja LUKSIC
Le Conseila besoin de vous pour
enrichir sa revue de presse
Envoyez nous une photocopie (ou, rnieux, l 'original) de tous
les articles de journaux ou de revues relatifs a l'Islam et aux
Musulmans en Belgique que vous jugez utile de faire connaitrea nos lecteurs.
N'oubliez pas de bien indiquer, en marge, Ie nom dujournal
ou de la revue, sa date et Ie n? de la page! Merci !
Le Conseil, B.P. 3,1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 2421783.
LECTURES
COUP DE C(EUR
IBN' ARABI,Le voyage spirituel (Les Illuminations
de La Mecque, CCCLXVII). Traduction de l'a-rabe, introduction et notes par Moreno GIANNINI,« Sagesses musulmanes, I», Louvain-la-Neuve,Academia, 1995, 157 p., 12,5 x 19,5 cm. ISBN 2-87-209-302-8,580 FB.
IBNTAYMIYYA,Lettre a un roi croise. Traductionannotee d'al-Risiilat al-Qubrusiyya, introduction,
notes et lexique par Jean R. MICHOT, «Sagessesmusulmanes, II », Louvain-la-Neuve, Academia -Lyon, Tawhid, 1995, 349 p., 12,5 x 19,5 em. ISBN2-87209-346-X, 680 FB.
Double est notre coup de cceur de ce numero, et il porte sur
les deux premiers volumes de la collection Sagesses musul-
manes aux editions Academia de Louvain-la-Neuve, Le do-
maine que cette nouvelle collection veut couvrir n' est pas des
plus faciles d'acces : des ceuvres qui, du fait de leur dimension
reduite, ont souvent ete negligees et, a tout Ie moins, n'ont ja-mais ete integralernent traduites en francais ou, meme, en au-
cune langue europeenne. Le format de poche, la presentation
soignee, la quadrichromie de la couverture rendent cette collec-
tion seduisante et elle pourra figurer en bonne place dans toutebibliotheque, L'etudiant en islamologie appreciera la clarte de
I'annotation et les references bibliographiques permettant d'al-
ler plus loin dans I'exploration personnelle. Pour Ie volume II
de la collection, qui reproduit Ie texte arabe traduit, celui qui
apprend cette langue profitera a coup sur du lexique arabo-fran-cais complet pour se mesurer avec la version originale.
Le voyage spirituel d'Ibn 'Arabi... Ne a Murcie (Espagne)en 560/1165 , Mouhyi I-DIn Ibn al-t Arabi est considere par
beaucoup comme le plus grand interprete de la gnose mystique
de l'Islam. D'ou le titre d'al-Shaykh al-akbar, « Ie shaykh le
plus grand ", qui lui est souvent donne. Son ceuvre, dont sa rna-
gistrale somme de soufisme appelee Les Illuminations de L a
Mecque, fit cependant - et continue a faire - I'objet de tres
nombreuses polemiques,
Dans le chapitre 367 des Illuminations, Ibn' Arabi traite en
trois temps du voyage spirituel: Ie voyage nocturne et l'ascen-
sion du Prophete, paradigme de l'experience ; Ie voyage dessaints, qui differe de celui du Prophete par le fait que les saints
voyagent seulement en esprit a travers Ie monde spirituel, tan-dis que Mouhammad y voyagea corporellement ; son voyage alui-rnerne.
Nombreux sont les mystiques musulmans a avoir essaye de- ou pretendu -.revivre I' isrd' et Ie mi' raj de Mouhamrnad - sur
lui la paix ! - dont Ie Coran et la Tradition conservent Ie souve-
nir. Ibn 'Arabi compte parmi eux et pretend avoir recu, au cours
de son voyage jusqu'au Lotus de l'Aboutissement, « les sens de
tous les noms».
Affabulation ? Experience authentique ? Quoi qu' il en soitde la reponse, I'ouvrage analyse avec une grande profondeur Ie
sens et les modalites de tout periple extatique et apporte,comme d'habitude avec cet auteur, des exegeses etonnantes de
I'un ou I'autre passages du Coran ou du hadith,
La lettre a un roi croise d'Ibn Taymiyya ... Ne a Harran en66111263 et mort en prison a Damas en 728/1328 , Ie Shaykh de
l'Islam Ibn Taymiyya fut une des principales figures religieuses
de son temps et conserve une grande influence sur les diverses
tendances de I'Islam de stricte obedience de notre siecle. Lui et
Ibn' Arabi, dont il attaqua volontiers les idees et les disciples,
sont generalernent consideres comme diametralement opposes
- et leur consacrer les deux premiers volumes d'une nouvelle
collection indique on ne peut mieux la largeur de I' eventail
doctrinal recouvert par l'appellation « Sagesses musulmanes ".
L' epftre chypriate ou Epitre au roi de Chypre traduite ici
pour 1ap remiere fois en francais a ete ecrite par Ie savant da-mascene au tout debut du VIIIe/XIVe siecle a I'intention de sire
Johan de Giblet, roi croise refugie a Chypre comme tant de sespairs apres la chute d'Acre en 690/1291. But de la missive:
demander au seigneur chretien de prendre bien soin de ses pri-
sonniers musulmans, ou de les liberer, et en tout cas de ne pas
les convertir de force au christianisme. Une demarche humani-
taire done, rna is qui se double d'un propos missionnaire, Ibn
Taymiyya faisant d'une pierre deux coups et dormant au sire
Johan une lecon de religions cornparees.
L'introduction situe l'Epftre chypriote dans son contexte
historique par rapport a cette extraordinaire annee 70011300 ou
un siecle hegirien commence en merne temps qu'un siecle chre-
tien, relate en detail les invasions mongoles de la Syrie qu'Ibn
Taymiyya evoque dans sa lettre, revient sur certaines autres in-
terventions humanitaires a mettre a son credit et replace sa mis-sive dans Ie cadre du « dialogue» islamo-chretien medieval.
Le Conseil; n? 5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 45
5/10/2018 Le Conseil, n° 5. Revue du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique - slidepdf.com
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La traduction est abondamment annotee et accornpagnee
d'un lexique arabo-francais, d'une riche bibliographie, de plu-
sieurs index et du texte arabe traduit.
Apres avoir lu les d'eux premiers volumes de la nouvelle
collection" Sagesses musulmanes ", on ne peut que former Ie
vceu qu' elle continue sur la voie inauguree de rnaniere aussi
heureuse. J. LISSE
RECENSIONSABOUELAAZM,Abdelghani, Le petit dictionnaire.
Arabe-Francais, 2-6 ans. Illustrations d' AbdallahDARKAOUI,Rabat, AI Ghani, 1993,300 p., 85 DH,
ISBN 9981-891-01-0.
Tous les pedagogues conviennent de l'extrerne importance
de la periode prescolaire, du jardin d'enfants cerise preparer a la
lecture et a I'ecriture, ainsi qu'a designer les objets faisant par-
tie de la vie quotidienne.
Ce dictionnaire illustre pourra servir a cet objectif ainsi qu'a
apprendre a I' enfant la langue arabe des son plus jeune age. II
peut etre utilise comme base d' exercices oraux divers laisses a
I'imagination des parents et des educateurs, M. JAMOUCHI
THORAVAL,Yves, Dictionnaire de civilisation mu-
sulmane, «References Larousse », Paris, La-rousse, 1995, 332 p., ISBN 2-03-720235-0.
Le projet annonce : un dictionnaire de civilisation musul-
mane, et non de la civilisation, ni de la religion musulmanes ;
un condense des realisations culturelles d'une des grandes civi-
lisations mondiales, de I' Andalousie a la Chine, depuis Ie VIlesiecle, avec une large place pour la periode classique. La reali-
sation: de Abbassides au musicien Zyriab, en passant par Eu-
rope (musulmans aujourd'hui en), un choix generalement judi-
cieux et un traitement particulierement riche de quelque 350 ar-
ticles, avec de nombreux renvois internes. Un plus: une biblio-
theque de" I'honnete homme » sur l'Islam, en 102 titres. Pointsnegatifs : un certain manque de distance par rapport a I' « in-
tegrisme », de grands absents, prives d'articles (Ibn Taymiyya,
Sayyid Qutb ... ), diverses erreurs (a propos du pelerinage
notamment), plusieurs coquilles. Appreciation globale : large-
ment positive car ce premier titre de la nouvelle collection
« References Larousse . pourra rendre d'amples services.
Y. MICHOT
HALM, Heinz, Le chiisme. Traduit de I'allemand,« Islamiques» Paris, Presses Universitaires de
France, 1995, 276 p., 198 FF, ISBN 2-13-047020-3.
Les Shi'ites representent a peu pres 10 % des Musulmans de
la planete et sont loin de former une cornmunaute monoli-thique, certains groupes etant proches de l'lslam sunnite tradi-
tionnel tandis que d'autres s'apparentent plus a des gnoses eso-
teriques. Surtout presents en Iran, Irak, Liban et Yemen, ils
constituent d'importantes minorites ailleurs : Syrie, Pakistan,
Afghanistan, Afrique orientale ...
Ecrit par un des meilleurs specialistes allemands du sujet, ce
livre retrace I'histoire du shi'isme des origines a nos jours, en
distinguant bien les diverses ramifications de ce qui, au depart,
fut Ie « parti de 'Ali " (s h i'a t 'A L I) .
Avec ce nouveau livre et Cis/am chi'ite. Crovances et
ideologies publie en 1991 par Yann RICHARD (O~RS) chez
Fayard (Paris), les Musulmans francophones disposent au-
jourd'hui de deux ouvrages serieux pour aller a la decouvertede cet « autre Islam » dont plusieurs grands theologiens sun-
nites classiques (al-Ghazali, Ibn Taymiyya, etc.) n'hesiterent
pas a condamner les exces. 1 . LISSE
46
RODINSON, Maxime, Mahomet, «Poche. Point.Essais » Paris, Seuil, 1994,400 p., ± 300 FB, ISBN2-02-022033-4.
Juif notoirement antisioniste, penseur athee, militant de
gauche, Maxime Rodinson (Paris, 1915) est un des derniers
represent ants vivants de la grande islamologie francaise de I 'a-
pres-guerre, entre autres specialiste de I' Arabie pre-islamique
ou de la gastronomie arabo-musulmane ...
Paru pour la premiere fois en 1961, sa biographie du Pro-phete - sur lui la paix ! - connut un succes immediat du fait de
I'immensite du savoir qui s'y deployait comme de l'honnetete
de la voie suivie par cet incroyant pour approcher un sujet aussi
eminernrnent religieux.
L'aventure de Mouharnmad est done etudiee comme celie
d'un fondateur d'ideologie qui a « donne aux hommes des rai-
sons de vivre et des taches individuelles ou sociales a accom-
plir ». Concernant la question de I'origine extra-humaine du
message, l'athee se contente de dire que rien ne la demontre.
« Mais il ri'a pas de raison, ecrit Rodinson, de deprecier Ie mes-
sage en lui-rneme. II peut meme lui accorder une grande valeur,
y ~oir un effort admirable pour depasser la condition hu-
maine. "
Dans cette quatrieme edition de son ouvrage, I 'auteur dit
avoir revu toutes les notes et apporte plusieurs corrections.
Sans etre bien sur obliges de souscrire aux analyses de
M. Rodinson, les Musulmans gagneront a prendre connaissancede ce qui a pu etre ecrit de plus intelligent a propos du Prophete
par un savant moderne dont l'influence dans les milieux athees
ou agnostiques s' interessant a I'Islam reste primordiale.
J. LISSE - Y. MICHOT
EL-SAID, Rifaat - AL-ASHMAWY, MuhammadSaid - ABDEL KARIM, Khalil, Contre l'integrisme
islamiste (une experience egyptienne}. Traduit deI'arabe par Lotfallah SOLIMAN. Presentation deLotfallah SOLIMAN, Paris, Maisonneuve et La-rose, 1994, 191 p., ISBN 2-7068-1124-2.
R. El-Said est journaliste et politicien. M. S. AI-Ashmawy
est deja connu en Europe par L'islamisme contre l'islam (Paris,
La Decouverte, 1989). Kh. Abdel Karim se presente comme
« un chercheur en islamologie », Points communs : etre, a leurs
risques et perils, des tenors de I 'anti-islamisme en Egypte. Ce
livre reunit six de leurs essais. L a pretention a I 'islam politique
presente comme une regression grandissante I'evolution de la
pensee politique musulmane d'al-Afghani (XIXe s.) aux assas-
sins de Sadate. Selon Terreur et terrorisme au Moyen-Orient,
l'agressivite serait « demeuree inscrite dans le comportement
des Arabes, apres comme avant I'islam". La jurisprudence is-
lamique et La politique legislative dans Ie Coran preconisentune reforrne de la shari'a. L'islam et le terrorisme veut inno-
center la religion du Coran. Le dialogue est-it possible? insiste
sur le caractere politique, et non religieux, de l'islamisme. Un
livre partial et des analyses manquant souvent de recul, ne
serait-ce que parce que leurs auteurs sembleraient ignorer les
rapports d' Amnesty International sur leur pays. N. TASLEEM
Table des calligraphies et figures de ce numeroP. I :Au nom de Dieu, le Misericordieux, celui qui fait misericorde.
Basmala en thoulouth. Manuscrit datant de j 379. St Petersbourg,
Institut d'Etudes Orientales, 0-180, F? lb.
P. 8: Seigneur, facilite [Ies choses] et fie [les] rends pas difficiles!
Seigneur, paracheve [l'offaire] en bien!' Calligraphie en
thoulouthi jali ee Rasim al-Trabzouni, 128211865.
P. 39 : CEillets,jacinthes et tulipes. Plat d'Iznik, Turquie, XVIe siecle,
P. 4 de couverture: detail d'un exemplaire du Coran, Iran, 1313.
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AGENDA
, ",C0 NFER ENe E S
Bruxelles, Centre al-Kalima (69, rue du Midi, 1000 Bxl. 'lr (02) 511
8217), Session d'introduction It I'Islam 1995-1996. PAF : 200 Fb par
matinee.Samedi 24 fevrier, 9h-12h: Vincent LEGRAND (VCL, so us
reserve), L'lslam a travers les siecles (les califes, les dynasties).
Samedi 2 mars, 9h-12h : Mohammed KILANI, La loi, le droit;
Marianne GOFFOEL,les fetes.
Samedi 9 mars, 9h-12h : R. P. Jean-Luc BLANPAIN,Le soufisme,
les confreries ;Rabia et Anne BRUSSELMANS,a famille musulmane.
Samedi 27 avril, 9h-12h : R. P. Emilio PLATTI,Islam et moder-
nite.
Samedi 4 mai, 9h-12h : Roger LUYTEN,Regards de I ' Islam sur le
Christianisme. Regards du Christianisme sur l'Islam. Le dialogue
islamo-chretien. .
Samedi 11 mai, 9h-12h : Felice DASSETTO(VCL, sous reserve),
L'lslam en Belgique.
Paris, Centre Socio-culturel de la rue de Tanger - Mosqueead-Da 'wa (39, rue de Tanger, 75018 Paris - Metro: Stalingrad. 'lr (00
331) 40 36 28 23, du lundi au vendredi, de 10h a 17h), Serninaires : La Mosquee,
un espace d'echange. Inscription prealable obligatoire.
Samedi 24 revrier, 15h-17h : R. P. Gilles COUVREUR,Comment
les Chretiens de France apprennent a connaitre les Musulmans.
Samedi 2 mars, 15h-17h : Dr. Anne-Marie MOULIN(CNRS),
Histoire de la medecine arabe. Dialogue du passe et du present.
Samedi 9 mars, 15h-17h : Yahya Salah BASSALAMA(Fondation
culture lie islamique, Geneve), Les Noms Divins : sens et benefices spi-
rituels.
Samedi 16 mars, 15h-17h : Shaykh Larbi KECHAT,Commentaire
du Coran : la Fatil)a Conceptions et perspectives. 4 - Le Maitre,
COURRIER DES LECTEURSJohan LEMAN,Directeur - Jean CORNIL,Directeur adjoint, Centre
pour I'egalite des chances et la lutte contre Ie racisme, Bruxelles, Ie
2111211995 .
Monsieur Ie Directeur,
Nous tenons it vous avertir de ce que nous avons ete interpelles par
une personne lectrice de la Revue « Le Conseil » que vous dirigez.
Cette personne a ete choquee par I'article intitule « De vrouw in de
Islam », paru dans « Le Conseil » de juin 1995.
Le service juridique du Centre a examine I'article en question. II
ressort de ce premier examen que cet article pourrait etre considere
comme une incitation it la discrimination envers les femmes occiden-
tales et l 'Occident dans son ensemble. Certains passages sont specia-lement agressifs et denigrants, Pour ne citer qu'un exemple: « De
uitsluiting van vrouwen uit hun natuurlijke rol binnen het gezin is een
deel van de symptomen van' de achteruitgang van een cultuur. ( ... )
Verhalen over vrouwenruil, kinderverkrachting en allerlei geslachts-
ziekten zoals herpes en aids als gevolg van vrije sexuele omgang, zou
bij elk gezond persoon vragen moeten oproepen over de zeden van de
Westerse maatschappij », ou encore « De realiteit is dat de monogamie
het mannelijk recht beschermt om buitenechtelijke relaties te hebben
zonder de verantwoordelijkheid te moeten dragen. Prostituees, call-
girls, maitresses, secretaresses, modellen, actrices, winkelbedienden,
diensters en vriendinnen vormen hun speelterrein ».
Vous n'ignorez par que de telles expressions, si eIles etaient ef-
fectivement considerees comme une incitation au racisme et a la dis-crimination, pourraient tomber sous Ie coup de I'article ler de la loi du
30 juillet 1981 tendant a reprimer certains actes inspires par Ie racismeet la xenophobic (copie en annexe).
Des lors, nous vous prions de bien vouloir prendre les mesures que
Samedi 23 mars, 15h-17h : R. P. Michel SERAIN,Musulmans et
Chretiens : images et memoire de I'autre dans la cite.
Samedi 30 mars, 15h-17h: Alain GRESH (L e Monde diplo-
matique), L'lslam dans les medias.
Paris, Association des Etudiants Islamiques en France (23,
rue Boyer-Barret, 75014 Paris 'lr (00 331) 45 42 04 82), Cours intensifs1995-1996 : Le Musulman, le famille et la Societe. Lieu des cours :
Salles L.S.C., 69 ter, rue de la Chapelle, 75018 Paris. Metro: Porte de
la Chapelle. Inscription prealable, PAF : 50 FF par journee.
Dimanche 25 fevrier, 8h30-18h : L'art islamique : quete d'uni-
cite, tresors infinis,
Dimanche 14 avril, 8h30-18h : La famille musulmane : fonde-
ments et realites.
Dimanche 9 juin, 8h30-18h : Le Musulman dans Lasociete : une
evolution dans la serenite.
Le Conseil
a besoin de vous pour enrichir ['agenda desprochains numeros
Envoyez a la redaction, par lettre ou par fax, toutes les
informations sur les conferences, activites, journees d'etudes,
colloques, congres, expositions ou autres manifestations que
vous organisez ou dont vous avez connaissance, en Belgique ou
en Europe, et qui interessent les Musulmans.
Le Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek I. Fax; (02) 242 17 83.
vous jugerez utiles pour eviter que de telles affirmations soient pu-
bliees a l'avenir,
Veuillez agreer, Monsieur Ie Directeur, I 'expression de nos senti-
ments les plus distingues.
On remarquera Lamaniere dont 1. Leman et 1. Cornil s'expri-
ment " « ... de telles expressions si elles etaient effectivement conside-
rees comme une incitation au racisme et a Ladiscrimination, pour-
raient tomber... »<etc. Prudence bien comprehensible puisque l'ar-
ticle de la loi evoquee vise exclusivement des mefaits mettant en cause
la race, fa couleur, l 'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique.
Rien a voir done avec la critique de comportements immoraux ou dephenomenes de decadence societale ou civilisationnelle developpee
dans I'article incrimine.
Quant a denoncer « une incitation a fa discrimination envers les
femmes occidentales etl 'Occident dans son ensemble », si cette termi-
nologie cataclysmique ne pretait a sourire, on se permeurait de sugge-
rer a ses auteurs un peu plus de sobriete de langage. L a liberte de
pensee et d'expression garantie par la Constitution beige est en effet ace prix. Le Conseil entend quant a lui Lapreserver pleinement.
Concernant les idees de I 'auteur de De vrouw in de Islam a pro-
pos des effets pervers de la monogamie, il aurait sans doute mieuxfait
de se contenter de rappeler les raisons qui ont pousse iz legiferer dans
notre pays contre Ie harcelement sexuel ... . Et si certain president etait
decede plus tot, z . ELArbi aurait pu ajouter que, dans le systeme poly-
gamique de l'Islam, une de ses enfants n'aurait pas ere exhibee a La
face du monde sous l'appellation de « fille naturelle » - un euphe-misme pour « biuarde » -, ce dont on conviendra aisement que c'eut
Ifteplus respectueux des droits fondamentaux de sa personne. N. T.
Le Conseil, n°5 - Sha'ban 14161 Janvier 1996 47
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Le Conseil
Revue editee par
L S .:? I:: U .! 0 I '" 0 lJ ~)/ I IY' I? 0 1 1
le Conseil Superieur des Musulmans de Belgique
de Hoge Raad voor Moslims van Belgic
Belcika Yiiksek Islam SurastI, Avenue Albert J onnart Laan
1200 Bruxelles. 'lr (02) 733 83 39
ISSN 1370-4753
Cornite de direction:
Yahya Michot, Ngadi Boubker, Mohammed S. Guermit,
Tabanli Harndi , Yacine Beyens.
REDACTION
Le Conseil , B.P. 3,1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 2421783.
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hayr El Arbi, Ali Kay, Mohammed Laroussi, Yahya Michot.
Secretaire general, editeur responsable : Yahya Michot.Tresorier : Mohammed S. Guermit.
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PUIJLICITE
Lf Conseil, B.P. 3, 1030 Schaerbeek 1. Fax: (02) 242 17 83.
Responsables : Ali Kay, Mohammed Ben-Kiran.
IMPRESSION
MARCAD()R, 346, chaussee de Mons, 1070 BRUXELLES.
'lr I F a x : (02) 521 1998.
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leurs auteurs et non pas necessairernent ce lle du C.S.M.B. ou de la
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Les rnanuscrits non sollicites par la Redaction et non publies ne
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Lejeudes minaretsO n se trouvent ces celebres minarets?
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Dimanche 26 mai 1996ANVERS
Alpheusdal, Williotstraat, 22, 2600Berchem
B
2EME CONGRESdu
Conseil Superieur desMusulmans de Belgique
Une date a retenir des a present !