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© (EDUCI) 2018 Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2018 127 RÉSUMÉ L’agriculture demeure le pilier essentiel de l’économie ivoirienne. Au niveau de l’alimentation, le riz est devenu la nourriture de base de la population ivoirienne, précisément les habitants d’Abidjan. Mais entre-temps, la faiblesse de la production nationale de riz pousse l’État ivoirien à effectuer des importations massives en direction d’Abidjan. La présente étude a pour objectif de montrer les circuits et les acteurs impliqués dans ce commerce à Abidjan. La réalisation de ce travail a nécessité une méthodologie de recherche qui combine plusieurs techniques de collectes de données que sont la recherche documentaire, l’observation de terrain et des entretiens. L’exploitation de ces résultats combinés aux statistiques douanières révèlent que la majorité du riz importé arrive du continent asiatique : le Vietnam, la Thaïlande et l’Inde en sont les principaux fournisseurs. Ce commerce est dominé par les étrangers qui s’y sont intégrés par affinité dans un souci de maximiser leurs gains. Mots-clés: Abidjan, commerce, riz importé ABSTRACT Agriculture remains the mainstay of the Ivorian economy. In terms of food, rice has become the staple food of the Ivorian popula- tion, specifically the inhabitants of Abidjan. But meanwhile, the weakness of domestic rice production pushes the Ivorian state to make massive imports towards Abidjan. The present study aims to show the circuits and actors involved in this trade in Abidjan. The realization of this work required a research methodology that combines several techniques of data collection such as documentary research, field observation and interviews. The exploitation of these results combined with customs statistics reveals that the majority of imported rice arrives from the Asian continent : Vietnam, Thailand and India are the main suppliers. This trade is dominated by foreigners who have integrated by affinity in order to maximize their earnings. Keywords: Abidjan, trade, imported rice LE COMMERCE DU RIZ IMPORTÉ À ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE) Lehou Franck Cyril TAPE BIDI Doctorant / [email protected] BELI Didier YAO Maître-Assistant / [email protected] Céline Yolande KOFFIE-BIKPO Professeur Titulaire / [email protected] Institut de Géographie Tropicale, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan-Côte d’Ivoire

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RÉSUMÉL’agriculture demeure le pilier essentiel de l’économie ivoirienne. Au niveau de l’alimentation, le riz est devenu la nourriture de

base de la population ivoirienne, précisément les habitants d’Abidjan. Mais entre-temps, la faiblesse de la production nationale de riz pousse l’État ivoirien à effectuer des importations massives en direction d’Abidjan.

La présente étude a pour objectif de montrer les circuits et les acteurs impliqués dans ce commerce à Abidjan. La réalisation de ce travail a nécessité une méthodologie de recherche qui combine plusieurs techniques de collectes de données que sont la recherche documentaire, l’observation de terrain et des entretiens.

L’exploitation de ces résultats combinés aux statistiques douanières révèlent que la majorité du riz importé arrive du continent asiatique : le Vietnam, la Thaïlande et l’Inde en sont les principaux fournisseurs. Ce commerce est dominé par les étrangers qui s’y sont intégrés par affinité dans un souci de maximiser leurs gains.

Mots-clés: Abidjan, commerce, riz importé

ABSTRACTAgriculture remains the mainstay of the Ivorian economy. In terms of food, rice has become the staple food of the Ivorian popula-

tion, specifically the inhabitants of Abidjan. But meanwhile, the weakness of domestic rice production pushes the Ivorian state to make massive imports towards Abidjan.

The present study aims to show the circuits and actors involved in this trade in Abidjan. The realization of this work required a research methodology that combines several techniques of data collection such as documentary research, field observation and interviews.

The exploitation of these results combined with customs statistics reveals that the majority of imported rice arrives from the Asian continent : Vietnam, Thailand and India are the main suppliers. This trade is dominated by foreigners who have integrated by affinity in order to maximize their earnings.

Keywords: Abidjan, trade, imported rice

LE COMMERCE DU RIZ IMPORTÉ À ABIDJAN (CÔTE D’IVOIRE)

Lehou Franck Cyril TAPE BIDIDoctorant / [email protected]

BELI Didier YAO Maître-Assistant / [email protected]

Céline Yolande KOFFIE-BIKPO Professeur Titulaire / [email protected]

Institut de Géographie Tropicale, Université Félix Houphouët Boigny, Abidjan-Côte d’Ivoire

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INTRODUCTION

La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus urbanisés de l’Afrique subsaharienne puisque 43 % de la population totale sont des urbains (Koffié-Bikpo, 2011). Elle dispose d’un climat favorable et des ressources en eau qui lui ont permis de produire en abondance des cultures vivrières. Au nombre des cultures vivrières dont elle dispose, figure le riz. Il est devenu l’aliment principal pour la quasi-totalité des populations vivant en Côte d’Ivoire (ONDR, 2012). Le riz en effet, est devenu une denrée de première nécessité dont la consommation croît très rapidement sous le double effet de l’augmentation de la population abidjanaise (4395243 habitants, INS 2014) et de la consommation par tête d’habitant notamment en milieu urbain (Yeboué, 2016). La ville d’Abidjan représente le principal centre urbain avec une consommation annuelle de 70 kg par habitant (PNIA, 2012-2015). Cependant, devant le nombre élevé de villes et la forte croissance des populations urbaines la Côte d’Ivoire éprouve de plus en plus de difficultés à couvrir ses besoins en riz. Pour pallier cette insuffisance, l’État est donc contraint de se tourner vers les importations massives de riz évaluées à environ 900 000 tonnes par an (Tapé, 2011). Ce riz est débarqué au port d’Abidjan. Il constitue plus de 56% des besoins du pays dont une grande quantité est destinée au marché abidjanais. Il est fort de constater qu’il existe de nombreuses études sur le riz en Afrique et en Côte d’Ivoire telles que « le système de commercialisation du riz en Côte d’Ivoire » de Harre (1987) ; celui de Oumar S. (2010) qui porte sur « l’étude de la distribution du riz importé au Sénégal ». Les plus récentes sont celle de Kotchi (2015) qui porte sur « l’étude Géographique de la riziculture dans le département de Gagnoa » et celle de Yéboué K. (2016), sur « la problématique de la riziculture dans le Gbêkê ». Il n’existe pas encore d’étude proprement dite sur la distribution du riz à Abidjan. Dès lors se pose la question de savoir comment se fait la distribution du riz importé à Abidjan ?

L’objectif de cet article est de montrer le processus de distribution du riz importé à Abidjan.

1. CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

D’un point de vue théorique, L’article s’inscrit dans le corpus théorique et méthodologique des réflexions sur le modèle du triptyque portuaire. Nous avons retenu trois échelles d’étude. À l’échelle internationale, ce sont les différents pays du monde qui pourvoient le port d’Abidjan en riz. À l’échelle nationale, c’est le port qui reçoit le riz importé. À l’échelle urbaine, c’est la ville d’Abidjan, le lieu où se trouvent les entrepôts des grossistes, les marchés pour les détaillants. Notre cadre d’étude regroupe les cinq dimensions du triptyque portuaire, développées par Charlier (1960). Le modèle suivant schématise l’ensemble des opérations faites de l’avant-pays à l’hinterland. Il résume le parcours du riz de la région d’origine jusqu’à la zone de destination. Parvenue au port, le riz est manutentionné et stocké dans le port avant sa sortie. Par la suite, il emprunte divers circuits de distribution pour atteindre le consommateur. Cela se traduit par la Figure 1.

L’étude s’appuie sur des données quantitatives et qualitatives issues de l’analyse documentaire, des statistiques des Douanes Ivoiriennes, des observations directes sur les lieux d’entreposage au port d’Abidjan et dans les communes enquêtées et des guides d’entretiens avec les différents acteurs de la filière du riz. Nos enquêtes ont couvert la période allant d’août 2015 à juillet 2017. Les variables d’analyse font référence à la répartition spatiale des acteurs, le statut, la nationalité, le genre des acteurs, l’origine du riz, le type de transport et le mode de distribution. Elles ont permis, d’observer la qualité du riz importé, de localiser les entrepôts de stockages au port d’Abidjan et les points de vente dans les communes enquêtées ci-dessous. Elles ont aussi permis d’identifier les acteurs, les clients et les moyens de transport utilisés pour acheminer le riz à Abidjan et sur les différents points de vente de la ville. Des entretiens ont été faits avec les agents du Ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la promotion des PME. Ils ont porté sur l’organisation de l’importation du riz, son commerce, la réglementation en vigueur et le système de contrôle. Des interviews ont été aussi effectuées au niveau de l’autorité portuaire d’Abidjan, de la Douane et du Ministère du Com-merce pour avoir les volumes des différentes variétés de riz importé. Les enquêtes auprès des acteurs de

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la filière riz et de leurs clients ont été réalisées dans cinq (5) communes d’Abidjan (Figure 2). Ces dernières ont été retenues par un choix raisonné.

Figure 1 : Modèle du triptyque portuaire appliqué à la distribution du riz importé

Figure 2 : Présentation des communes enquêtées

La commune de Treichville a été choisie du fait de son grand marché et de sa proximité avec le port. Cette commune abrite des magasins d’importateurs. Celle de Port-Bouët fut choisie car c’est le prolongement de la zone portuaire et elle abrite une multitude de grossistes. Adjamé, de son côté, est la plus grande commune marchande ivoirienne. Des importateurs et de nombreux grossistes de riz s’y sont installés pour leurs acti-vités. Les communes d’Abobo et de Cocody ont été retenues pour la taille de leurs populations et la qualité de vie de celles-ci. Cela, afin de mettre en relation qualité de vie et qualité de riz consommé. Abobo a une population de plus d’1 million d’habitants (RGPH, 2014) et les conditions de vie de celle-ci sont précaires. À Cocody par contre les populations ont un niveau de vie élevé. Ainsi, dans les grands marchés de chaque commune, nous sommes allés voir les importateurs, les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants du riz. Faute de base de données officielles concernant les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants de riz, nous avons eu recours à la méthode de PIRES (1997) qui consiste à interroger de manière aléatoire les

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acteurs (Grossistes, Demi-grossistes, Détaillants et Clients) jusqu’à atteindre le seuil de saturation. C’est-à-dire nous interrogeons les acteurs de manière aléatoire jusqu’à atteindre les mêmes réponses qui reviennent à chaque fois. Le tableau 1 nous montre les différents échantillons retenus (Tableau 1).Tableau 1: Répartition des personnes interrogées en fonction de leurs activités

Communes Importateurs Grossistes Demi-grossistes Détaillants Consommateurs Total

Abobo 0 6 8 10 20 44

Adjamé 5 12 12 15 10 54

Cocody 0 5 10 14 16 45

Treichville 5 16 10 15 16 62

Port-Bouët 0 12 10 13 17 52

TOTAL 10 51 50 67 79 257

Source : Tapé B. F.,2016

2. RÉSULTATS

2.1. L’ASIE DU SUD-EST PRINCIPAL FOURNISSEUR DE RIZ IMPORTE A ABIDJAN

La Côte d’Ivoire importe environ 1 265 100 tonnes de riz par an. Ce riz débarqué au port d’Abidjan arrive essentiellement des pays d’Asie du sud-Est (figure 3).

Figure 3 : Flux de riz des principaux pays fournisseurs d’Abidjan en 2017

Le plus gros des volumes arrive du Vietnam avec près de 421.500 tonnes soit environ 33,5% des impor-tations. L’Inde est le second fournisseur avec 29,1% des importations, la Thaïlande et Myanmar arrivent en suite avec des parts respectives de 22,5% et 9,43% des importateurs.

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Ces 4 gros fournisseurs couvrent à eux seuls près de 94,3% des importations ivoiriennes. Les autres pays fournisseurs bien qu’étant nombreux ne couvrent que 5,7% des importations. Le riz semi-blanchi et le riz en brisures constituent la quasi-totalité des importations (tableau 2).

Tableau 2 : Volumes des variétés de riz importé en 2016 en Côte d’Ivoire

VARIETES DE RIZ IMPORTE VOLUMES (en tonnes) PART (en%)RIZ SEMI-BLANCHI 978587,21 77,19RIZ EN BRISURES 289132,38 22,81RIZ DE SEMENCE ET RIZ EN PAILLES 0,62 0RIZ DECORTIQUE (RIZ CARGO OU RIZ BRUN) 0,12 0Total 1267720,33 100

Source : Ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la promotion des PME/DRE, 2016

Le riz semi blanchi représente plus de 77% des importations et le riz en brisures moins de 23%. Ces 2 variétés de riz sont très appréciées pour leur goût et leur bas prix. Le transport du riz en direction d’Abidjan est réalisé par des porte-conteneurs et des navires vraquiers.

L’importateur a le choix entre mettre le riz dans des calles sur un navire vraquier ou prendre des conte-neurs pour plus de sécurité. Le riz est conservé dans des sacs de polypropylène et débarqué en vrac ou en lots de colis. Le riz quitte le navire dans de grandes balles ou emballé dans de petits sacs de 50 à 100 kg pour être déposé sur des camions. Il est ensuite acheminé directement dans les magasins de l’importateur ou dans les entrepôts sous douane.

2.2. L’ORGANISATION DU CIRCUIT DE DISTRIBUTION DU RIZ IMPORTE A ABIDJAN

Le réseau de distribution du riz importé comprend plusieurs strates, animées par des agents écono-miques qui, par leur localisation et leurs activités, déterminent la structuration spatiale et fonctionnelle du réseau de distribution (Figure 4).

Figure 4 : Le réseau de distribution du riz importé à Abidjan

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2.2.1. L’arrivée du riz au port d’Abidjan, une procédure hiérarchisée

Le riz doit être dédouané avant de quitter l’enceinte portuaire. Pour gagner du temps, les importateurs entament la procédure de dédouanement avant l’arrivée du navire. Les documents requis pour le dédouanement sont le bill-off loading (carte d’identité de la marchandise pour les embarquements maritimes), le BSC (le bordereau de suivi de la cargaison), la facture de colisage, le rapport final de classification et de valeur (RFCV), l’assurance de la cargaison et le certificat phytosanitaire délivré par le Ministère de la santé. Dès l’arrivée du riz au port, l’importateur remet tous les documents à son transitaire chargé de faire toutes les démarches pour faire sortir le riz du port. Cette étape est dite la remise documentaire. Il paye tous les frais de compagnie (l’acconage, la manutention etc.) à l’aconier. À cela, il ajoute la déclaration en douane, l’autorisation d’enlèvement des produits agricoles importés périssables établie par le service phytosanitaire. L’aconier dépose alors une demande de débarquement adressée au Chef de la Division des Brigades d’Abidjan Nord. Ensuite, une visite conjointe est faite par les Agents de la Douane et ceux des services phytosanitaires, précisément la section importation d’ori-gine végétale du port d’Abidjan. Elle se déroule de 2 manières selon les deux (2) modes du transport maritime. Pour le riz transporté en vrac, le contrôle s’effectue sur un échantillon de la cargaison prélevé à l’intérieur du navire. Le débarquement n’est autorisé qu’après l’obtention de l’attestation phytosanitaire suite au test. Après le paiement des frais portuaires et douaniers, l’importateur organise le transport et la sortie de sa marchandise du port jusqu’à ses entrepôts situés dans les différentes communes d’Abidjan. Pour le riz transporté en conteneur, les prélèvements ont lieu à terre, dans les entrepôts de l’importateur. Cette opération ainsi que l’acheminement des cargaisons se déroulent sous la supervision des agents de la Douane. Le riz ne peut être mis sur le marché qu’après l’obtention de l’Attestation Phytosanitaire. Pour effectuer ce test l’échantillon prélevé est un sac de 50 kg pour 1000 tonnes de riz, quand le riz est déclaré avarié et impropre à la consommation humaine et animale par les agents phytosanitaires, il fait l’objet d’une destruction en présence des agents du port, de la douane, de l’Agence National de la Salubrité Urbaine (l’Anasur) et de la télévision nationale, sauf réexportation par voie maritime par l’importateur. Le riz sorti du port est acheminé à Treichville, Adjamé, Abobo, Port-Bouet et Cocody, où sont installés la plupart des entrepôts des importateurs. Nous distinguons deux types de centre de distribution : les marchés de gros et de de détails. Leurs répartitions varient d’une commune à une autre (figure 5). A partir des entrepôts des importateurs, le riz importé est distribué dans toute la ville d’Abidjan.

Figure 5 : Répartition des grossistes de riz importé dans les marchés principaux des communes enquêtées

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2.2.2. L’importateur, le maillon principal de la chaine de distribution du riz importé

L’importation de riz en Côte d’Ivoire est une activité libérale régie par le décret n°63-457, fixant les condi-tions d’importation et d’exportation des végétaux et autres matières susceptibles de véhiculer des organismes dangereux pour les cultures. L’importateur doit se faire délivrer un permis d’importation par le Ministère de l’Agriculture et une fiche de déclaration à l’importation établie par deux administrations conjointes que sont l’administration douanière et celle du ministère du commerce. Le régime douanier auquel est soumis le riz est celui de la mise à la consommation. L’importateur doit s’acquitter de toutes les taxes et de tous les frais liés à l’importation de sa marchandise. Ce sont, les Droits de Douane (DD) de 10%, la Redevance Statistique (RST) de 1%, le prélèvement communautaire de solidarité (UEMOA) de 1% et le prélèvement communautaire de CEDEAO (PCC) de 0,5%, le fret maritime, la taxe sanitaire, la taxe du port qui contient aussi la taxe du District d’Abidjan, les honoraires des transitaires. En effet, l’État de Côte d’Ivoire a confié au Bureau Veritas le programme de vérification de la conformité aux normes des marchandises importées. Ce bureau arbitre les litiges qui opposent l’importateur aux autres acteurs du transport maritimes et portuaires. Les importateurs de riz, au nombre d’une vingtaine, sont constitués en sociétés (tableau 3).

Tableau 3 : Importations de riz à Abidjan de 2016

IMPORTATEURSVOLUMES IMPORTEES

(en tonnes)SDTM CI 686 088

ORO CAR 180 504

NOUVELLE GEDISPA 174 672

EXPORT TRADING COMPANY 146 064

STE SONAM 133 452

AGRIEX CI 85 884

AGRI COMMODITIES & FINANCE FZE 52 704

PAM CI 24 072

AFCOTT CI SARL 18 048

ETS EVEREST SARL 12 372

OLAM IVOIRE SA 12 036

SAKO ET FILS 3000

UMARIGOLD 624

PROSUMA 276

TOTAL 1 529 796

Source : Statistiques PAA, 2016

La SDTM couvre 70% du marché du riz en Côte d’Ivoire et distribue tous les produits du groupe et éga-lement des marchandises locales importées. Elle se détache par la quantité de ses importations qui sont de l’ordre de 686 088 tonnes en 2016. Les sociétés ORO CAR, NOUVELLE GEDISPA, EXPORT TRADING COMPANY et STE SONAM suivent avec plus de 100 000 tonnes. Ces dernières disposent d’entrepôts principaux et de succursales aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Leur implantation fait suite à une enquête menée par les commerciaux de l’importateur. C’est l’exemple de la société « SAKO ET FILS »

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qui importe en moyenne 6000 tonnes de riz par mois. Cette entreprise d’importation de riz dispose de trois grands entrepôts à Abidjan localisés à Yopougon zone-industrielle, à Adjamé Liberté et à Port-Bouet, non loin du grand marché. L’entrepôt situé à Yopougon zone-industrielle dessert Yopougon, Dabou. Celui situé à Adjamé dessert Adjamé, Cocody, Plateau et Bingerville. Enfin, le magasin de Port-Bouet, dessert Port-Bouet, Koumassi, Treichville et Grand-Bassam. La société « SAKO ET FILS » est à la fois importatrice et grossiste. Les plus gros flux de riz sont acheminés vers la commune d’Adjamé, d’Abobo et de Bingerville. Les importateurs disposent d’équipements logistiques (camions, camions-remorques) qui leur permettent d’acheminer les cargaisons aux grossistes. Ces derniers ravitaillent les détaillants qui se chargent de vendre au détail le riz dans les marchés ou dans les boutiques.

2.2.3. Les grossistes, des acteurs indispensables dans le commerce du riz importé

Les grossistes de riz importé constituent un moyen essentiel dans la chaîne de distribution, car ils récep-tionnent leurs produits directement des importateurs, puis le livrent aux détaillants. Ils disposent de grands magasins qui servent de lieu de stockage et de vente du riz. Les véhicules utilisés par les importateurs et gros-sistes sont les camions remorques, semi-remorques et les véhicules bâchés. Les détaillants qui se ravitaillent auprès des grossistes utilisent les taxis compteurs, les charrettes communément appelées « pousse pousse ».

La répartition spatiale des grossistes dépend du statut et de la fonction de la commune. Les communes d’Adjamé, de Treichville, d’Abobo et de Port-Bouët ont de grands marchés. La plupart des importateurs et grossistes y ont installé leurs entrepôts. De plus, certaines communes sont des communes populaires, comme celle d’Abobo (1030 658 habitants, RGPH 2014). Tous ces marchés n’ont pas la même importance. La commune de Treichville est ravitaillée en riz directement des entrepôts du port. Les marchés de Marcory et Koumassi s’approvisionnent au marché de Treichville. Adjamé est la commune « carrefour » de la ville d’Abidjan. Elle a le plus grand marché de la ville. Les clients sont ici à l’échelle de la ville. Ce marché détient le plus grand nombre de grossistes (24).

Les commerçants sont desservis chaque matin par les camions en provenance des entrepôts du port d’Abidjan ou de ceux des importateurs implantés dans la commune. Ceux-ci approvisionnent les autres marchés d’Adjamé ainsi que les communes de Cocody, Plateau et Abobo. À Port-Bouet, on dénombre 22 grossistes et demi-grossistes aux alentours du marché. Certains parmi eux se ravitaillent à Adjamé ou à Treichville par fidélité à leurs fournisseurs. Le marché de Port-Bouët ravitaille la commune de Koumassi La commune d’Abobo, dispose aussi d’un grand marché très actif. Sur celui-ci exercent 14 grossistes et demi-grossistes. En outre, Abobo dénombre une multitude de petits marchés dispersés dans la commune avec un grand nombre de détaillants. Ceux-ci s’approvisionnent principalement auprès des grossistes et demi-grossistes de la commune pour réduire le coût du transport. Le prix du riz y’est relativement bas (400 francs CFA/kg) que celui vendu à Adjamé. Toutes les qualités de riz importés y sont vendues, notamment, le riz « 25% brisures », appelé couramment « Denikachia » ou riz de grande consommation. Le marché d’Abobo ravitaille aussi Anyama, Cocody et une partie d’Adjamé précisément Williamsville.

2.2.4. Les détaillants, les acteurs de proximité

Le détaillant est une personne ayant pour activité principale dans la distribution, la vente directe de son produit aux consommateurs. On distingue 3 types de détaillants de riz importé. Les vendeurs à l’étal dans les marchés, les boutiquiers, et ceux des très grandes surfaces. Ils sont circonscrits dans les marchés et leurs alentours des différentes communes de la ville. L’activité des détaillants à l’étal est principalement condition-née par l’extrême faiblesse de leur capital commercial. Le riz est vendu en sac ou à la pesée. Le pesage se fait à l’aide d’une balance que les clients jugent peu fiable. En plus du riz, les détaillants vendent sur leurs étales plusieurs autres denrées alimentaires, notamment, l’huile, le sel, la pomme de terre, l’oignon, les cubes d’assaisonnement (photo 2).

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Cliché de Tapé B., Juillet 2017

Photo 2 : Étal d’un commerçant de riz importé dans la commune d’Adjamé

Ces denrées sont utiles pour la préparation de la sauce qui accompagne le riz. Le détaillant est forte-ment dépendant des possibilités de crédits que lui accorde le grossiste. Cela l’empêche de changer de fournisseurs et obtenir un « meilleur prix ». A la vente, il est soumis à une double contrainte : la concurrence d’innombrables autres marchands et celle des possibilités financières réduites de sa clientèle. Les consom-mateurs se ravitaillent aussi dans des supermarchés. Le riz y est vendu en sachets de 1 kg ou en sacs de 5, 15, 22 et 50 kg. Ils sont en expansion du fait de la demande des consommateurs. Nous avons aussi les boutiques, qui sont nombreuses dans la plupart des quartiers des communes d’Abidjan. Ce sont des commerces de proximité car plus proches des consommateurs. On les retrouve dans chaque quartier sur le long des artères principales. Les boutiquiers jouent le même rôle que les commerçants dans les marchés. Leur gros avantage est la proximité des consommateurs qui peuvent se ravitailler rapidement en riz chez eux, sans emprunter des moyens de transport.

2.3. UNE DOMINANCE DES ACTEURS ETRANGERS DANS LE COMMERCE DU RIZ IMPORTE

L’État de Côte d’Ivoire a opté pour une libéralisation de la filière riz afin de permettre à tous ceux qui en ont les moyens d’importer du riz selon leurs capacités financières et satisfaire les besoins des populations Il existe deux types d’importateurs : les importateurs à gros moyens et ceux à faibles moyens. Ceux qui ont une grande capacité financière avec des ouvertures de crédit auprès des banques évoluent dans un envi-ronnement structuré en amont et en aval. Les autres s’unissent avec des grossistes qui leur apportent une contribution financière pour leur permettre de boucler le financement nécessaire. Ce sont les gros importa-teurs qui font venir le riz à Abidjan et participent aussi à sa redistribution (tableau 4). Les données contenues dans ce tableau estiment près de 1 528 536 tonnes en 2014. À ces importateurs, sont affiliés des grossistes qui tiennent leur existence dans la filière par la volonté des premiers. Ce sont des personnes avec qui ils ont des liens de parenté ou religieuses. Certains grossistes sont constitués en société. C’est l’exemple de SAKO ET FILS, KOUMAN ET FRÈRES, SYLLA ET FRÈRES, ETS SAWADOGO, TOUMAN ET FRÈRES, ADJA TOURÉ etc. Au niveau des détaillants, on note aussi une faible présence d’ivoiriens (figure 6).

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Source : Tapé B.F., 2016

Figure 6 : Répartition par nationalité des détaillants riz importé à Abidjan

Sur 67 enquêtés, on ne retrouve que 11 nationaux contre 56 étrangers, originaires du Niger, du Mali, du Burkina Faso de la Guinée et de la Mauritanie. Ces détaillants étrangers sont majoritaires dans toutes les communes. Le nombre de détaillants ivoiriens plus élevé à Cocody décroît de Port-Bouët à Treichville et reste négligeable à Abobo et à Adjamé. Les ivoiriens rencontrés dans la filière viennent en majorité du nord de la Côte d’Ivoire. Il s’agit des Malinkés communément appelés « Dioula » qui veut dire, commerçant. Certains commerçants expliquent leur présence dans la filière par des liens héréditaires. Le père ouvre le magasin et quand celui-ci prospère, il part ouvrir un autre magasin dans la ville laissant le premier au fils. Pour ce qui est du genre, au travers de la figure 6, sur 67 enquêtés, nous n’avons que 11 nationaux contre 56 étrangers, d’origines diverses, les hommes sont les plus nombreux.

2.4. UNE MULTITUDE DE CLIENTS EN FAVEUR DU RIZ IMPORTE

Les consommateurs du riz importé sont nombreux et divers. L’on peut citer, les entreprises à caractère économique (restaurants, cantines scolaires etc.) ; les entreprises à caractère social (ONG, les camps militaires, les restaurants universitaires, les hôpitaux) et les ménages qui sont les plus nombreux. Ces consommateurs se multiplient, car la diversité des revenus favorise une demande très diversifiée en pro-duits. Le comportement de la plupart des consommateurs ou clients abidjanais est d’abord orienté par les prix que par la qualité du riz importé. Toutefois, la notion de qualité repose sur un ensemble de paramètres variant selon la classe sociale. Mais, au vu de nos enquêtes les clients de Cocody se tournent vers le riz de haute qualité ou riz de luxe. Ils préfèrent le riz importé au riz local. Par contre ceux d’abobo optent pour un riz de moindre qualité qui gonfle à la cuisson tel que le riz Denikachia. En somme, Tout le monde peut s’approvisionner en riz importé puisqu’il y en a pour toutes les bourses.

3. DISCUSSION

Le riz importé à Abidjan provient essentiellement des pays asiatiques plus précisément ceux d`Asie du Sud-Est. Ces pays ont une agriculture basée essentiellement sur la culture du riz, principalement le riz irrigué. Ils disposent d’une forte population et une main d’œuvre abondante. Ils produisent le riz en grande quantité et le surplus est exporté à vers les pays Africains déficitaires a des prix abordables pour tous. USAID, (2010) affirment que le Sénégal a également recours à des importations de riz provenant de l’Asie pour près de 70 à 80% de quote-part contre 20 à 30 % à partir de sa production locale.

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© (EDUCI) 2018 Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2018 137

La distribution du riz importé à Abidjan part tout d’abord du Port d’Abidjan où les importateurs de riz délaissent les entrepôts au profit de ceux de la ville à cause de la saturation portuaire et des frais de loca-tion trop élevés (Tapé B., 2015). Les principaux acteurs du commerce du riz importé sont en majorité des étrangers, ce que confirme (Tapé B.,2011). On retrouve dans cette filière, un monopôle exclusif d’étrangers, des libanais, des burkinabés, des maliens, etc. Le peu d’ivoiriens présent sont issus du nord du pays. Pour pérenniser cela, les acteurs étrangers initient leurs proches dans la filière afin d’étendre leurs magasins pour l’écoulement rapide de leurs stocks. Selon Yao et Adou., (2015), Ils créent ainsi leurs propres réseaux qui sont basés sur une grande confiance mutuelle liée à l’appartenance culturelle, à l’ethnie et à la foi reli-gieuse. Cela s’explique par la tradition commerciale de ces peuples car ils ont des affinités culturelles et religieuses et sont pour la plupart musulmans. Ce lien religieux leur permet de se faire confiance d’où les prêts en leur sein. De plus, dans ce milieu, beaucoup d’acteurs prennent leurs marchandises à crédit avec leurs fournisseurs. Les fournisseurs ont tendance à ne pas en accorder aux femmes, car elles tardent où ne remboursent pas Le crédit qui leur a été accordé. C’est pour cela qu’elles se tournent vers la vente de riz local car il n’y a pas de prix fixe. Elles sont sures de faire des bénéfices. La distribution du riz importé implique de nombreux agents comprenant les importateurs, les grossistes, les demi-grossistes, les détail-lants et les transporteurs. Ces opérateurs interviennent sur toute la chaîne, depuis les zones de production à l’étranger jusqu’au stade de la distribution. Pour Oumar S (2010), le commerce du riz importé au Sénégal est reparti sous deux niveaux, nous avons en amont les importateurs, les consignataires et les fournisseurs. En aval par les demi-grossistes, les détaillants, certaines structures étatiques (à travers leurs coopératives d’achat des denrées alimentaires) et des entités privées telles que les grandes surfaces et supérettes. La plus grande difficulté rencontrée par les clients dans cette filière est la volatilité du prix du riz importé.

CONCLUSION

L’importance du riz en général mais précisément du riz importé en particulier dans l’alimentation des ivoiriens a favorisé un engouement manifeste pour la distribution de ce produit massivement importé en Côte d’Ivoire, d’où la nécessité de maîtriser son circuit de distribution. Le commerce de riz importé connaît un essor remarquable à Abidjan. Les principaux pays fournisseurs sont le Vietnam, l’Inde et la Thaïlande. Ce commerce est tenu en majorité par des étrangers (les burkinabés, les maliens, les nigériens) pour la plupart analphabètes et musulmans (Yao B., Adou A., 2015). Le plus gros importateur est la SDTM qui couvre 70% du marché du riz en Côte d’Ivoire et possède son réseau de distribution étendu sur toute la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Le riz est redistribué vers les grands marchés des communes d’Abidjan pour atteindre au final l’assiette du consommateur. Le riz importé est consommé dans toutes les communes d’Abidjan et par toutes les franges de la population selon leurs revenus.

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