Le collectif des victimes de Furiani répond à Thiriez

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1 COLLECTIF DES VICTIMES DU 5 MAI 1992 Lettre ouverte à M. Frédéric THIRIEZ, Président de Ligue de Football Professionnel M. Frédéric Thiriez a accordé, ce dimanche sur France Inter, une interview durant laquelle il évoque la tragédie de Furiani ("il y a ce vieux contentieux du 5 mai") et notamment des décisions qui ont été prises par le Comité Exécutif de la Fédération Française de football après, dit-il, "une longue concertation". Il déclare également "je ne comprends pas que certains, sans doute à des fins politiques, veuillent remettre en cause cette décision". Le collectif des victimes a demandé à l'organe de presse qui a réalisé cette interview de pouvoir bénéficier de la possibilité de répondre à M. Thiriez. Cette opportunité ne nous a pas été donnée. C'est pourquoi nous avons choisi la voie de la lettre ouverte pour apporter des précisions et dénoncées les contre vérités avancées par M. Thiriez. Ainsi, quand le Président de la LFP parle de longue concertation, il fait allusion au comité qui avait été mis en place par Noël le Graet, président de la FFF lors de sa visite à Bastia en février 2012. Le Comité a été installé le 19 avril 2012, à Paris, par le président de la FFF, qui en a confié la présidence à M. Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France et victime de la tragédie. L’objectif, qui lui a été assigné, était, après les commémorations du 20 e anniversaire de la tragédie, de proposer au Comité Exécutif (COMEX) de la FFF les moyens de ne plus voir cette tragédie, la plus terrible qu’est connue le foot français, retomber dans l’oubli. Il était constitué : - de 3 représentants du collectif des victimes (Mmes Lauda et Josepha Guidicelli et M. Didier Grassi, Mme Vanina Guidicelli a participé aux travaux de la dernière réunion sur l’invitation du président du comité) ; - de M. Bernard Desumer, vice président délégué de la FFF ; - de M. Alain Chrisnacht, directeur général de la FFF (seulement présent lors de la réunion d’installation) ; - de M. Jean-Pierre Hugues, directeur général de la LFP ; - d’un représentant de la Ligue Corse de Football (M. Marc Riolacci puis M. Lucien Feli) ; - de M. Pascal Boniface, directeur de la Fondation du Foot (qui a participé à la dernière réunion) ; - de M. Didier Rey, maître de conférences à l’Université de Corse, spécialiste du sport corse et méditerranéen ; - d’un représentant de l’USJSF (absent lors de la dernière réunion) ; - de M. René Charrier, vice-président de l’UNFP. Le comité s’est réuni à trois reprises à la FFF les 19 avril, 11 juillet et 21 novembre 2012. Ces réunions se sont déroulées souvent dans des moments de tension forte, notamment entre le représentant de la LFP et les membres du collectif. En effet, M. Jean-Pierre Hugues a toujours eu un comportement hautain et condescendant s’évertuant à uniquement dénigrer la proposition de sacralisation du 5 mai sans même participer aux discussions sur les autres offres de commémoration. L’objectif clairement affiché par la

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Le collectif des victimes de Furiani répond à Thiriez

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    COLLECTIF DES VICTIMES DU 5 MAI 1992

    Lettre ouverte M. Frdric THIRIEZ, Prsident de Ligue de Football Professionnel

    M. Frdric Thiriez a accord, ce dimanche sur France Inter, une interview durant laquelle il voque la tragdie de Furiani ("il y a ce vieux contentieux du 5 mai") et notamment des dcisions qui ont t prises par le Comit Excutif de la Fdration Franaise de football aprs, dit-il, "une longue concertation". Il dclare galement "je ne comprends pas que certains, sans doute des fins politiques, veuillent remettre en cause cette dcision". Le collectif des victimes a demand l'organe de presse qui a ralis cette interview de pouvoir bnficier de la possibilit de rpondre M. Thiriez. Cette opportunit ne nous a pas t donne. C'est pourquoi nous avons choisi la voie de la lettre ouverte pour apporter des prcisions et dnonces les contre vrits avances par M. Thiriez.

    Ainsi, quand le Prsident de la LFP parle de longue concertation, il fait allusion au comit qui avait t mis en place par Nol le Graet, prsident de la FFF lors de sa visite Bastia en fvrier 2012. Le Comit a t install le 19 avril 2012, Paris, par le prsident de la FFF, qui en a confi la prsidence M. Jacques Vendroux, directeur des sports de Radio France et victime de la tragdie. Lobjectif, qui lui a t assign, tait, aprs les commmorations du 20e anniversaire de la tragdie, de proposer au Comit Excutif (COMEX) de la FFF les moyens de ne plus voir cette tragdie, la plus terrible quest connue le foot franais, retomber dans loubli.

    Il tait constitu : - de 3 reprsentants du collectif des victimes (Mmes Lauda et Josepha Guidicelli et M.

    Didier Grassi, Mme Vanina Guidicelli a particip aux travaux de la dernire runion sur linvitation du prsident du comit) ;

    - de M. Bernard Desumer, vice prsident dlgu de la FFF ; - de M. Alain Chrisnacht, directeur gnral de la FFF (seulement prsent lors de la

    runion dinstallation) ; - de M. Jean-Pierre Hugues, directeur gnral de la LFP ; - dun reprsentant de la Ligue Corse de Football (M. Marc Riolacci puis M. Lucien

    Feli) ; - de M. Pascal Boniface, directeur de la Fondation du Foot (qui a particip la dernire

    runion) ; - de M. Didier Rey, matre de confrences lUniversit de Corse, spcialiste du sport

    corse et mditerranen ; - dun reprsentant de lUSJSF (absent lors de la dernire runion) ; - de M. Ren Charrier, vice-prsident de lUNFP.

    Le comit sest runi trois reprises la FFF les 19 avril, 11 juillet et 21 novembre 2012. Ces runions se sont droules souvent dans des moments de tension forte, notamment entre le reprsentant de la LFP et les membres du collectif. En effet, M. Jean-Pierre Hugues a toujours eu un comportement hautain et condescendant svertuant uniquement dnigrer la proposition de sacralisation du 5 mai sans mme participer aux discussions sur les autres offres de commmoration. Lobjectif clairement affich par la

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    LFP tant de faire passer son seul point de vue sur le 5 mai, c'est--dire pas question de geler cette date dans les calendriers du foot franais In fine, si les membres du Comit taient parvenus trouver des points de convergences, il restait un dsaccord majeur sur le gel ou pas de la date du 5 mai dans les calendriers du football national. Ainsi, tous les membres staient accords dire quil convenait de commmorer annuellement la tragdie de Furiani. Pour cela, il tait propos :

    - de cibler dans les calendriers du foot franais (pros et amateurs) le 1er week-end du mois de mai comme date de commmoration annuelle. Une manifestation serait, tous les ans, organise dans les ligues et districts pour sensibiliser les plus jeunes aux valeurs du football et du sport en gnral (le thme retenu serait arrt par la FFF et la Fondation du Foot) et valorise lors des rencontres des championnats nationaux (pros et amateurs) du week-end cibl.

    - dattribuer, tous les ans, une bourse ( labellise 5 mai 1992 ) un tudiant chercheur effectuant ses travaux sur un sujet touchant lenvironnement direct du football (scurit dans les stades, argent et football, sociologie des supporters, paris et football, retombes conomiques du football, analyse et comparaison de tragdies ayant un lien avec le football en Europe ou dans le monde). Cette bourse pourrait tre constitue de fonds de la FFF (via la Fondation du foot) complts par une aide de la Collectivit Territoriale de Corse CTC- ( solliciter). Un comit de slection (avec un universitaire de lUniversit de Corse, un universitaire de la fac du sport de Marseille, un reprsentant de la Fondation du foot et un reprsentant de la CTC) serait charg dattribuer cette bourse, ouverte tout tudiant doctorant.

    Les points de vue taient essentiellement divergents sur lopportunit ou pas de jouer au football en France un 5 mai :

    - dun cot, il tait dit quil tait compliqu pour des raisons conomiques et dorganisation de calendriers de se priver dune date et que jouer le jour anniversaire de la tragdie stait aussi un moyen de rendre hommage aux victimes et de ne pas oublier (avec des actions entourant les rencontres programmes, ce jour-l).

    - de lautre cot, il tait dit que lexprience, dj vcue, de rencontres organises un 5 mai savrait dsastreuse, notamment pour les victimes et pour ceux qui ont vcu la tragdie en direct. Ainsi, pour les dfenseurs dune position dun 5 mai sans match , il nest pas concevable de revivre des moments de fte autour du football un 5 mai, comme ce fut le cas le 5 mai 2001 pour une finale de Coupe de la Ligue ou encore le 5 mai 2010 pour lattribution du titre de champion de France lOM (mal vcu par Didier Deschamps, lui-mme, alors entraneur de lOM et fervent dfenseur dun 5 mai sans match). Cette mesure de gel de la date du 5 mai (en fait quelques journes sur les 40 ans venir) dans les calendriers du football, saccompagnerait des mesures ci-dessus valides par tout le comit.

    Ainsi, concernant la programmation de rencontre de football national un 5 mai deux propositions ressortaient des dbats du comit de suivi :

    - 1) une proposition, dfendue par les reprsentants des autorits du foot national consistant exclure lorganisation, un 5 mai, de toute rencontre de Coupe de France et de finale de Coupe de la Ligue et toute rencontre de comptitions nationales comportant un club issu de la Ligue Corse de Football

    - 2) une proposition, dfendue par les reprsentants du collectif, demandant la prennisation des dcisions prises par les autorits du foot Franais (FFF et LFP)

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    loccasion du 5 mai 2012 (20e anniversaire de la tragdie), savoir pas de match de comptitions nationales organises ce jour-l .

    Voil ce qutaient les conclusions relles de ce comit. Mais, malheureusement, ce nest pas ainsi quelles ont t prsentes au Comit Excutif de la FFF (COMEX) le 17 janvier 2013 et linstance suprme du foot franais sest contente de satisfaire les exigences de la LFP et de son prsident en actant simplement quon ne jouerait pas de finale de coupe un 5 mai et que les clubs corses ne joueraient pas de comptition officielle un 5 mai. Non seulement la sacralisation du 5 mai na pas t retenue, mais les autorits du foot franais (FFF et LFP) ont pouss le cynisme jusqu ne retenir aucune des autres propositions de commmoration annuelle. Ni la FFF, ni la LFP ne peuvent donc se prvaloir de ces travaux. Pire, les mesures actes par le Comit Excutif du 17 janvier 2013 reviennent, une nouvelle fois, faire de la tragdie de Furiani une affaire corso-corse exonrant, de fait, les responsabilits nationales du foot franais et de lEtat.

    Enfin, parler de la tragdie de Furiani en employant les termes de "vieux contentieux" montre dans quel tat d'esprit se trouve le plus haut responsable du foot professionnel franais quand il traite de la tragdie de Furiani, de ses 18 morts et 2500 blesss... Pour conclure, nous nacceptons pas lallusion de M. Thiriez quant nos actions qui seraient inities des fins politiques. Le collectif des victimes du 5 mai 92, ds sa cration, a toujours t apolitique et a toujours accept tous les soutiens do quils viennent. Ce que nous souhaitons lui rappeler, une nouvelle fois cest quen 1992 le foot fric franais a tu 18 personnes et en a envoy 2500 autres dans les hpitaux de Corse et du continentAujourdhui, le foot franais dans tous ses actes a fait le choix du business et du tout fric Attention, les mme choix produisent souvent les mmes effets. La prparation de la coupe du monde au Qatar en 2022 en est actuellement une preuve clatante avec dj prs de 1000 morts sur les chantiers des stades en construction

    Aujourdhui, l'objectif du collectif reste ce quil a toujours t : que certains acteurs de cette tragdie (Etat, autorits nationales du foot ) assument enfin, rellement et publiquement, leur part de responsabilit et oeuvrer pour ne pas oublier ce qui sest pass le 5 mai 1992 Furiani pour que cela ne se reproduise plus nulle partFURIANI MAI PIU

    Bastia le 15 avril 2014

    Pour le Collectif des Victimes du 5 mai 1992 La Prsidente, Josepha GUIDICELLI Les porte paroles Didier GRASSI Lauda GUIDICELLI