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LE CATHOLICISME Il touche 600 millions d'êtres humains et se rattache à l'ensemble des religions bibliques ; il s'est longtemps confondu avec le christianisme jusqu'au schisme avec l’orthodoxie, puis le protestantisme (cf. articles Orthodoxie et Protestantisme ). L'Eglise Catholique est l'assemblée des hommes liés entre eux par une même foi en la divinité de Jésus Christ et qui reconnaissent l'autorité de l'Eglise fondée par lui - avec à sa tête, le Pape (successeur de Saint-Pierre, élu par le Sacré Collège ) qui lui-même, nomme les évêques. Date d’apparition et fondation : Il est apparu avec le prophète Jésus-Christ. Celui-ci est né au plus tard en 6-7 de notre ère ; baptisé par Jean Baptiste après 30 ans de « vie obscure», il commence à prêcher en Galilée. Sa prédication d'abord itinérante puis au Temple de Jérusalem, irrite les Pharisiens qui le soupçonnent de vouloir ruiner la paix romaine. Trahi par l'un de ses disciples, Judas, il est arrêté puis crucifié le vendredi, veille de la Pâque Juive. Cinquante jours plus tard, les 12 apôtres affirment que Jésus est ressuscité et qu'il leur est apparu ; ils appellent les Juifs à reconnaître en lui le Messie qu'Israël attendait et à se convertir à la "Bonne Nouvelle" (=Evangile). C'est le début du christianisme. L'historicité de Jésus est attestée par Flavius Josèphe, historien d’origine juive, et Pline l’ancien, sans omettre Tacite ; c'est la vérité historique contrairement aux Evangiles, vérité de foi. Les livres saints et bases de la croyance : La Bible (Ancien et Nouveau Testament ) constitue les Saintes Ecritures ; l'Ancien Testament relate tous les épisodes antérieurs de l’histoire juive à la naissance de Jésus-Christ (il s’agit en fait de la Bible juive intégrée par les chrétiens). L'Eglise insiste sur le sens religieux de ses promesses : l'annonce du Messie, salut de l'âme, pardon des péchés... Le Nouveau testament est l'ensemble des textes sacrés postérieurs à la venue de Jésus au monde et reconnus par le droit canon ; il comprend les Quatre Evangiles (Luc, Jean, Marc et Matthieu ), des épîtres (lettres écrites par ses disciples dont les plus célèbres sont Saint Paul et Saint Pierre), plus l'Apocalypse de Saint Jean. Les autres textes sont Mini-atlas des religions du monde – section 1 : les religions monothéistes : le catholicisme – page 1 sur 32

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LE CATHOLICISMEIl touche 600 millions d'êtres humains et se rattache à l'ensemble des religions bibliques ; il s'est longtemps confondu avec le christianisme jusqu'au schisme avec l’orthodoxie, puis le protestantisme (cf. articles Orthodoxie et Protestantisme ).L'Eglise Catholique est l'assemblée des hommes liés entre eux par une même foi en la divinité de Jésus Christ et qui reconnaissent l'autorité de l'Eglise fondée par lui - avec à sa tête, le Pape (successeur de Saint-Pierre, élu par le Sacré Collège ) qui lui-même, nomme les évêques.

Date d’apparition   et fondation   :

Il est apparu avec le prophète Jésus-Christ. Celui-ci est né au plus tard en 6-7 de notre ère ; baptisé par Jean Baptiste après 30 ans de « vie obscure», il commence à prêcher en Galilée. Sa prédication d'abord itinérante puis au Temple de Jérusalem, irrite les Pharisiens qui le soupçonnent de vouloir ruiner la paix romaine. Trahi par l'un de ses disciples, Judas, il est arrêté puis crucifié le vendredi, veille de la Pâque Juive. Cinquante jours plus tard, les 12 apôtres affirment que Jésus est ressuscité et qu'il leur est apparu ; ils appellent les Juifs à reconnaître en lui le Messie qu'Israël attendait et à se convertir à la "Bonne Nouvelle" (=Evangile). C'est le début du christianisme. L'historicité de Jésus est attestée par Flavius Josèphe, historien d’origine juive, et Pline l’ancien, sans omettre Tacite ; c'est la vérité historique contrairement aux Evangiles, vérité de foi.

Les livres saints et bases de la croyance   :

La Bible (Ancien et Nouveau Testament ) constitue les Saintes Ecritures ; l'Ancien Testament relate tous les épisodes antérieurs de l’histoire juive à la naissance de Jésus-Christ (il s’agit en fait de la Bible juive intégrée par les chrétiens). L'Eglise insiste sur le sens religieux de ses promesses : l'annonce du Messie, salut de l'âme, pardon des péchés... Le

Nouveau testament est l'ensemble des textes sacrés postérieurs à la venue de Jésus au monde et reconnus par le droit canon ; il comprend les Quatre Evangiles (Luc, Jean, Marc et Matthieu ), des épîtres (lettres écrites par ses disciples dont les plus célèbres sont Saint Paul et Saint Pierre), plus l'Apocalypse de Saint Jean. Les autres textes sont dits apocryphes, c’est-à-dire non reconnus comme sacrés.L’Eglise Catholique (ce mot signifie « universelle ») ajoute comme base à sa croyance l’ensemble des écrits des «pères de l'Eglise » (Tertullien, Irénée, Augustin…) sous le nom général de «Tradition ». Elle lui accorde la même importance qu’à la Bible, comme suite de la révélation divine.

Dogmes et éléments de doctrine   :

Après Vatican II, l'Eglise est « le peuple de Dieu de la nouvelle Alliance». Le Credo la définit comme un objet de foi : elle est Une (un seul Dieu et Père), Sainte (ses membres sont appelés à vivre dans la Sainteté de Dieu), Catholique (à vocation universelle) et Apostolique (enseignement des apôtres). On distingue 7 sacrements, signes sacrés produisant des effets de grâce surnaturels : baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, ordre, mariage, extrême onction.Les fêtes répartissent sur une année les événements majeurs de la vie de Jésus, de Marie et des Saints : à partir de l'Avent (fin novembre), début de l'année liturgique, on pourra distinguer Noël, les 40 jours de Carême, la Semaine Sainte (passion du Christ ), Pâques (résurrection du Christ ), l'Ascension (du Christ vers le ciel ), la Pentecôte (descente de l'Esprit Saint sur les apôtres ), l'Assomption (mort de Marie).

L’influence culturelle   :

Les influences culturelles du catholicisme sont énormes : sur l'enseignement (jusqu’à la séparation des Eglises et de l'Etat, en 1905, en France ), sur la littérature (importance des moines scripteurs au Moyen Age ; théologiens - Saint Thomas d'Aquin, Saint Augustin, sans compter les ouvrages exaltant les vertus chrétiennes : Polyeucte de Corneille ou Le Génie du Christianisme de Châteaubriand ; sur

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l'architecture (la basilique Saint-Pierre par le Bernin, les nombreuses églises et cathédrales ), la peinture (l’adoration des Mages de Mantegna, de Rembrandt...), la musique (messes, requiem).

Lieux saints :

On distingue deux types de lieux saints : - ceux de la Palestine, avec Jérusalem (Temple, Jardin des Oliviers...), Bethléem …- ceux liés à l’histoire de l’Eglise et de ses Saints, comme Lourdes, Cestochowa, Saint-Jacques de Compostelle, Lisieux...Dans tous les cas les formes du pèlerinage massif et des processions sont les plus courantes.

Aire d’extension   :

Le catholicisme, s'il s'est développé originellement en Palestine, puis dans le Bassin Méditerranéen, s'est rapidement donné comme tâche d'évangéliser le monde grâce aux croisades, aux grandes découvertes et à la colonisation avec les ordres missionnaires.De nos jours, le catholicisme, s'il est très présent en Europe, connaît une expansion considérable dans les pays du sud : à titre d'exemple, le nombre de cardinaux formés par l'Italie, les Etats-Unis, la France, l'Espagne et l'Allemagne ne s'élève qu'à 68 (sur 155 cardinaux au total ). Il connaît un renouveau avec la fin du communisme mais la diversité de la pratique religieuse et les tensions dues à la laïcisation sont fortes (Pologne).

Lieux de conflit   :

Deux types de conflits peuvent opposer les catholiques à d’autres religions ou groupes :D’une part dans des affrontements sous-tendus par des problèmes politiques : c'est  le cas de l’Irlande du Nord ou du Liban ;D'autre part, des franges fondamentalistes réactionnaires et/ou intégristes menacent la paix dans le monde par les guerres ou des affrontements à base religieuse, souvent inséparables d'ailleurs de l'identité ethnique ou nationale (Azerbaïdjan, Inde du sud, Soudan, ex-Yougoslavie, Afrique sahélienne).

Auteurs : Rémi Bourdot – Cécile Penot – remis en forme et complété par JMD –

Eléments de références complémentaires   :

LecturesCollection «que sais-je ? » :De très nombreux titres de cette collection traitent d’aspects liés au catholicisme, la consultation du catalogue s’avérera utile. Nous extrayons les suivants :- Le Nouveau testament – J. Grosjean – n° 1231- Histoire du catholicisme : - J.B Duroselle &

J.M Mayeur – n° 365- La foi catholique – P. Poupard – n° 2050- La théologie catholique – C. Wackenheim –

n°1269Les collections «maîtres spirituels » et «spiritualité » aux éditions du Seuil sont également très fournies pour le champ du catholicisme :- Saint Thomas d’Aquin et la théologie – M.D

Chenu – n° 17- Saint François d’Assise et l’esprit franciscain

– I. Gobry – n° 10- Saint Ignace de Loyola et la Compagnie de

Jésus – A. Guillermou – n°23Existent également des ouvrages sur Saint Bernard, Saint Benoît, Saint Jean de la Croix…Un ouvrage de référence :Nouvelle encyclopédie catholique (1235p.)– groupe THEO - Droguet et Ardant – 1989 –

LittératureDe très nombreux écrivains ont mis en œuvre des religieux, des communautés ou posé des problèmes dans l’optique catholique. Il est impossible de les citer tous. Nous proposons, comme initiation, les quelques auteurs et titres suivants :François Mauriac décrit à travers les situations romanesques les tensions intérieures et le combat contre le mal : « Thérèse Desqueyroux », «le sagouin » sont les œuvres les plus abordables. Lire aussi les carnets et écrits journalistiques qui attestent des combats de l’homme en tant que chrétien catholique.Georges Bernanos fut aussi un grand écrivain

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catholique. Ses œuvres sont publiés en collection de poche.Françoise Dolto a écrit un ouvrage intéressant sur «L’évangile au risque de la psychanalyse ».Le romancier Gilbert Cesbron se situait aussi dans une optique catholique militante : « Il est minuit Docteur Schweitzer », «chiens perdus sans colliers » «c’est Mozart qu’on assassine »…Paul Claudel et Charles Péguy offrent de brillants exemples de poésie et de théâtre catholiques.

Musique :La musique sacrée est d’une richesse presque infinie, compte tenu du temps long dans lequel elle s’inscrit. Elle se trouve symbolisée par quelques genres d’œuvres remarquables appuyées sur le culte ou la liturgie catholique : les Requiem, la Messe, certains offices particuliers (Vêpres, baptêmes…). Plutôt que de donner des références précises forcément subjectives et incomplètes, nous conseillons certains compositeurs réputés pour la qualité de leurs compositions sacrées : Mozart, Beethoven, Bach, Dvorak, Franck, Messiaen, Vivaldi… On y trouve tous les genres d’œuvres citées précédemment. Ces œuvres sont aujourd’hui accessibles dans des collections économiques de bonne qualité à des prix défiant toute concurrence.

Art :Comme pour la musique, il est impossible de citer les œuvres d’art nées du catholicisme. Les plus beaux musées originels et gratuits sont les nombreuses cathédrales et églises de notre pays. Ainsi la Guyenne comporte un nombre important d'églises romanes de

très grande valeur artistique. Des guides régionaux sont édités régulièrement. L’art gothique et l’art baroque nous ont laissé également de magnifiques lieux de culte, un peu partout en France. L’Italie est un véritable conservatoire de l’art catholique, à travers des villes comme Rome, Florence ou Milan, sans oublier Assise. La peinture a été marquée de manière indélébile par cette origine religieuse, de Giotto ou Fra Angelico à la peinture la plus contemporaine. Des livres d’art abordables se trouvent aujourd’hui édités sur ce thème. La sculpture et la statuaire sont des formes majeures de l’art catholique, ne serait-ce que par la place qu’elles occupent dans les églises. L’art a toujours été un moyen majeur de conforter ou d’entretenir la foi des fidèles.

La pensée :Nous nous devons de citer l’importance de la pensée catholique dans le monde intellectuel. La philosophie occidentale doit tout à la foi catholique, y compris ses plus belles controverses. Des religieux célèbres furent d’immenses philosophes, comme Saint Thomas d’Aquin ou Saint Augustin. La religion occupa l’espace de la pensée moderne jusqu’à la fin du XIX° siècle. Si aujourd’hui le débat ne se polarise plus sur ce terrain, il demeure une école de pensée catholique de tout premier ordre, animée par des ordres comme les Dominicains ou les Jésuites, relayée par des revues comme «Etudes » ou «Esprit ». Toujours intéressante à connaître, cette pensée est loin des caricatures qu’en donnent les médias, comme la pensée musulmane ou juive d’ailleurs, qui sont traitées de la même manière caricaturale.[compléments JMD]

LE PROTESTANTISME

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Dates d’apparition :XVI° siècleLes 95 thèses de Luther sont affichées à la porte de l’église du château de Wittenberg le 31 Octobre 1517.

Fondateurs   :- Martin LUTHER (1483-1546), né à

Eisleben en Allemagne ; ordonné prêtre, il enseigne l’Ecriture Sainte à l’université de Wittenberg. Il rédige 95 thèses contre la pratique des indulgences (=pardon et rémission par l’Eglise d’une peine que les péchés méritent). A voulu réformer l’Eglise de l’intérieur, sans la quitter. Est excommunié et mis au ban de l’Empire.

- Ulrich ZWINGLI (1484-1531). Même mouvement en Suisse allemande.

- Jean CALVIN (France 1509- Genève 1564). Sa pensée et son action rayonnent si largement que Genève devient la capitale spirituelle du protestantisme d’expression française.

N.B. : * Sont appelées ‘luthériennes’ les Eglises protestantes issues de la réforme de Luther, et ‘réformées’ celles qui se réclament de l’héritage de Calvin et de Zwingli.

* L’anglicanisme représente une voie intermédiaire entre catholicisme et protestantisme. Il est né en 1534 avec Henri VIII en Angleterre.

Bases de la croyance :La Bible (Ecriture Sainte), comprenant l’Evangile (« bonne nouvelle », en grec). Elle est formée de l’Ancien Testament (bible juive) et du Nouveau Testament

Points principaux de la doctrine :- un triple refus par rapport au catholicisme :

un homme (le pape), une femme (Marie), une chose (la messe) ;

- trois grands principes : Sola Scriptura ; Sola Gratia et Sola Fide ; Testimonium Spiritu Sancti.

- un esprit et des structures démocratiques ; liberté de recherche ; simplicité.

Vocabulaire spécifique :- temple : édifice dans lequel les protestants

célèbrent leur culte.

- culte : office religieux, composé de prières, de chants, de commentaires de la Bible, etc...

- pasteur : ministre du culte protestant.- prédication : discours où le pasteur

commente un texte biblique pendant le culte. Acte central du culte protestant, la prédication est proclamation et actualisation de la Parole de Dieu.

- cène : dernier repas de Jésus pris avec ses disciples avant sa mort. Les chrétiens célèbrent cet événement dont Jésus demanda la répétition (Luc 22,19 ; première lettre aux Corinthiens 11, 24-25). Ce rite (appelé cène, communion ou eucharistie) a lieu au cours du culte. La cène est un sacrement, qui n’est pas nécessairement célébré au cours de chaque culte protestant, contrairement à la messe catholique dont il constitue le centre et le sommet.

- sacrement : le protestantisme n’en reconnaît que 2 : le baptême et la cène. (le catholicisme en reconnaît 7 : le baptême, l’eucharistie, l’ordination, la confirmation, l’extrême onction, la pénitence et le mariage)

- confirmation : cérémonie où les adultes confirment le baptême qu’ils ont reçu enfants. Elle est un sacrement chez les catholiques et non chez les protestants qui ne lui trouvent pas de clair fondement biblique.

- synode : assemblée de fidèles et de pasteurs délégués par leur Eglise. Le synode désigne le véritable gouvernement des Eglises et le pouvoir chez les protestants.

Fêtes remarquables :Rameaux : entrée de Jésus dans Jérusalem (dimanche qui précède Pâques).Pâques : résurrection de Jésus (date variable, en fonction des lunaisons).Ascension (40 jours après Pâques).Pentecôte (fête très importante chez les protestants) : l’Esprit Saint parmi les apôtres, qui « parlent

en langues » (phénomène dit de « glossolalie » et marque le début de l’évangélisation. (50 jours après Pâques).Noël : naissance du Christ.(25 Décembre).

+ Fête de la Réformation, le dernier dimanche d’Octobre.

TROIS DEFINITIONS ESSENTIELLES

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Première définition   : un triple refus par rapport au catholicisme romain.

Dans la mesure où le protestantisme se différencie principalement du catholicisme romain, il est tout à fait possible, pour le définir, de se référer à ce qui constitue les points marquants d’une opposition séculaire et fondamentale. La séparation du catholicisme romain d’avec les protestants date du XVI° siècle : les Réformateurs, désireux alors de corriger les erreurs et les abus de leur Eglise du dedans, c’est-à-dire sans avoir à la quitter ou à en fonder une autre, ont été rejetés de l’Eglise romaine et condamnés.

Un triple refus caractérise le désaccord entre les protestants et Rome. Ce triple refus peut être exprimé dans une formule lapidaire : un homme, une femme, une chose ; à savoir : le pape, Marie, la messe, trois données essentielles qui caractérisent le catholicisme romain et sont étrangères au protestantisme. Ce dernier, dans son ensemble, quelles que soient ses composantes et familles spirituelles, se reconnaît dans ce triple refus.

1- Un homme, le pape.Dans cette définition, le pape prend une valeur proprement symbolique : les protestants peuvent avoir pour tel ou tel pape un réel respect, mais la fonction, l’institution pontificale, n’en restent pas moins l’expression de tout un ensemble qui demeure étranger au protestantisme. Le pape est l’image d’un système d’autorité, d’une hiérarchie, d’une institution pyramidale, d’un pouvoir, que le protestantisme récuse parce qu’il n’en trouve pas le fondement et la justification dans la Bible. Dire le pape, c’est donc dire aussi les cardinaux, les archevêques, les évêques, les curés, les abbés, etc.

2- Une femme, Marie.Les protestants ont pour Marie, mère de Jésus, tout le respect qu’on doit porter à la mère du Seigneur. Ce que la Réforme a rejeté, c’est le culte marial. Dieu seul est Dieu, et le culte, l’adoration, ne sauraient s’adresser à Marie élevée au rang de véritable déesse. Là encore, Marie est le signe d’un problème plus vaste ; le protestantisme, en effet, a d’emblée refusé aussi tout ce qui, de près ou de loin, pouvait s’identifier au culte des saints et à la

vénération des reliques. Le culte marial et celui des saints contredisent, trahissent et dénaturent profondément le strict monothéisme Soli Deo gloria ! (A Dieu seul la gloire !), telle peut être, à la suite de Calvin, la devise de tous les protestants.

3- Une chose, la messe.L’opposition entre catholiques romains et protestants au sujet de la messe ne vient pas, comme on le croit le plus souvent, du refus de la Réforme de souscrire à la doctrine dite de la présence réelle dans le sacrement de la Cène, doctrine selon laquelle le corps et le sang de Jésus sont réellement présents dans le pain et le vin de la Cène. Luther, Zwingli et Calvin ont élaboré sur le sujet des doctrines très différentes. Là n’est donc pas le débat premier et fondamental.

Ce que le protestantisme unanime récuse, et a toujours récusé, c’est l’idée du sacrifice de la messe : le prêtre ordonné peut transformer le pain et le vin de la Cène en vrai corps et en vrai sang de Jésus-Christ. Il le peut par le pouvoir extraordinaire que lui donne son ordination.

Fidèle au témoignage biblique, le protestantisme n’admet qu’un seul sacrifice, qui a eu lieu une fois pour toutes, et qu’il n’est au pouvoir de personne de reproduire.

Conclusion   : Un homme (le pape), une femme (Marie),

une chose (le sacrifice de la messe) : ces trois données nous renvoient au coeur d’une opposition où il est permis de trouver, de manière évidente, trois caractères propres du catholicisme romain. Cependant, une telle définition comporte une faiblesse : on voit bien ce que le protestantisme rejette et nie, mais on ne voit pas, en revanche, ce qu’il affirme. Il est, par conséquent, important de recourir aussi à un autre type de définition.

Deuxième définition   : trois grands principes.

Il est possible de définir le protestantisme par 3 grands principes fondamentaux. Les principes du protestantisme ne définissent pas sa doctrine, mais plutôt un style et un état d’esprit.

1- Premier principe – Ecriture et tradition   : ‘Sola scriptura’ (L’Ecriture seule).

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Le 1er principe, qui inspire tout le protestantisme, est celui qui règle les rapports de l’Ecriture, à savoir la Bible, avec la tradition. Tout dogme doit être défini par rapport à la Bible et elle seule : « Sola scriptura ». La seule autorité clairement reconnue est celle de la Bible, et non celle des hommes. La Bible n’est pas, pour les protestants, une idole, mais qu’on le veuille ou non, elle est la source historique de la connaissance chrétienne. (Toute personne, même athée, qui veut savoir quelque chose du christianisme, qui veut le connaître de manière fondamentale, doit passer par la Bible.) Le protestantisme n’a pas, par conséquent, à se définir par rapport au catholicisme romain, mais par rapport à la Bible. Cette dernière demeure, ne change pas. Elle est une référence fixe. Enfin, la Réforme a reconnu dans la Bible ce qu’elle a appelé la règle de la foi, des croyances.

2- Deuxième principe - La loi et les oeuvres   : ‘Sola Gratia’ et ‘Sola Fide’ (La grâce seule et la foi seule).

Le croyant chrétien reconnaît que Dieu, en Jésus-Christ, lui apporte le salut . La bonne nouvelle, - c’est ce que veut dire en grec le mot évangile -, est celle de Dieu, qui, en Jésus, nous libère de nos aliénations, à savoir du péché, et du non-sens ou de l’absurde, à savoir de la mort. Seule la grâce de Dieu nous sauve (« Sola Gratia ») et cette grâce est gratuite. De plus, l’homme ne reconnaît cette grâce première et fondamentale de Dieu que dans la foi. Mais cette foi suffit : « sola fide ».

3- Troisième principe - Le Saint-Esprit et la liberté de conscience   : ‘Testimonium Spiritus Sancti’ (Le témoignage intérieur du Saint-Esprit).

L’homme ne peut pas, par sa raison ou son esprit, reconnaître la vérité de la Bible. Il doit, pour cela, être éclairé par Dieu lui-même. Cette oeuvre divine, c’est ce que Calvin appelle ‘le témoignage intérieur du Saint-Esprit’.Luther : ‘... à moins qu’on ne me convainque par des attestations de l’Ecriture ou par d’évidentes raisons - car je n’ajoute foi ni au pape ni aux conciles seuls, puisqu’il est clair qu’ils se sont souvent trompés et qu’ils se sont contredits eux-mêmes - je suis lié par les textes scripturaires que j’ai cités et ma conscience est captive des paroles de Dieu ; car il n’est ni sûr ni honnête d’agir contre

sa propre conscience.’ Ces paroles de Luther proclament les droits de la conscience.

Conclusion   : Cette définition permet de définir le

protestantisme par rapport à une référence décisive, la Bible, et non par rapport au seul catholicisme romain. Cette définition concerne l’être-même du protestantisme et le saisit dans sa profondeur. Ces trois principes fondamentaux sont immuables dans le protestantisme. Ils définissent son identité depuis des siècles.

Troisième définition   : La modernité du protestantisme, ou trois données plus culturelles que théologiques

Il s’agit de montrer comment le protestantisme d’hier, d’aujourd’hui et de demain répond à des exigences qui rejoignent les attentes de l’homme moderne. Trois données essentielles peuvent alors illustrer la modernité du protestantisme : le protestantisme favorise et encourage un esprit et des structures démocratiques, la liberté de la recherche, et la simplicité.

1- Un esprit et des structures démocratiques.Le protestantisme est démocratique et se veut tel : il ne connaît pas de hiérarchie comparable à celle de l’Eglise romaine : non seulement ses pasteurs ne sont pas investis d’un pouvoir particulier (même s’ils ont une fonction et un ministère bien spécifiques), mais le protestantisme tout entier est régi par un système d’assemblées et de synodes, auxquels participent, en nombre égal, pasteurs et laïques.

Il faut noter, en outre, que non seulement les femmes font partie à part entière de ces assemblées et conseils, mais qu’en plus, elles peuvent être et sont pasteurs.

2- La liberté de la recherche.Le protestantisme veut la liberté de la recherche, aussi bien dans l’ordre doctrinal ou historique, qu’en matière d’étude de la Bible ou au niveau de problèmes plus spécifiquement moraux.

Alexandre Vinet : ‘La vérité, sans la recherche de la vérité, n’est que la moitié de la vérité’ (Essai sur la manifestation des convictions

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religieuses et sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat).

Il ne s’agit pas pour autant de prétendre que le protestantisme permet de dire, d’écrire ou de faire n’importe quoi en matière théologique (nous avons vu qu’il est régi par sa fidélité à la Bible). Mais ce qu’il faut souligner, c’est que pour lui, ‘là où l’erreur n’est pas libre, la vérité ne l’est pas non plus’ (A. Vinet, In op.cit.)

3- La simplicité.La simplicité du protestantisme est presque proverbiale. Le culte protestant, avec sa liturgie, est plus dépouillé que la messe. En outre, les Réformateurs, depuis les origines, utilisent la langue de chacun et non plus le latin aussi bien dans le culte que dans les publications théologiques et la lecture de la Bible.

Le protestantisme se méfie de l’apparat, du spectacle, des cérémonies pompeuses, d’un décorum trop voyant : il y voit une facticité, , une artificialité, un faux-semblant et une vanité toujours possibles et menaçants.

Roland de Pury : ‘Le protestantisme a finalement pour seule caractéristique : la volonté d’être la forme pure et simple du christianisme. (Qu’est-ce que le protestantisme ? Paris 1961, Ed. Bergers et Mages)

Conclusion générale   : Pour résumer en deux mots l’essentiel de ce

qui a été dit du protestantisme, nous dirons simplement ‘Evangile et Liberté’. Avec ces deux mots, tout est dit, et rien n’est oublié !

MARTIN LUTHER,(1483-1546)

LE RÉFORMATEUR

Né à Eisleben en Allemagne. Ordonné prêtre, il enseigne l’Ecriture Sainte (= la Bible) à l’université de Wittenberg. En quête de la vérité, il travaille sur les textes bibliques (particulièrement sur les Psaumes et les Epîtres adressées à Paul) et découvre que, contrairement à ce qu’affirmait le christianisme d’alors, l’homme pécheur ne peut rien faire pour obtenir le pardon de Dieu. La vie monacale, les mortifications, les actions ou les

oeuvres humaines, quelles qu’elles soient, la piété, la charité même, sont vaines pour obtenir le salut. Or, à cette époque, on vivait dans la terreur de l’enfer, du châtiment des peines éternelles.

A la même époque, Johannes TETZEL, dominicain allemand, prêche les indulgences (= pardon et rémission partielle ou totale par l’Eglise d’une peine temporelle que les péchés méritent). Ces indulgences étaient vendues pour aider à la reconstruction de la basilique St Pierre de Rome. LUTHER, révolté par une telle pratique et par le marchandage religieux qu’elle suppose, réagit vigoureusement : comment un tel commerce permettrait-il d’acheter le pardon de Dieu ? Il rédige contre les indulgences ses fameuses ‘quatre-vingt quinze thèses’, qui sont affichées à la porte de l’église du château de Wittenberg, le 31 Octobre 1517.

LUTHER est ainsi considéré comme le premier Réformateur ; il a voulu réformer l’Eglise de l’intérieur, sans la quitter. Sommé de se rétracter, il refusera, invoquant l’autorité de la Bible contre les décisions des papes et de l’Eglise, qui n’ont, selon lui, rien d’infaillible. Il est excommunié et mis au ban de l’Empire.

éléments complémentaires de références   :

Influences culturelles   : littérature : Agrippa d’Aubigné (XVI° s.).

Goethe, Egmont, 1717 . André Gide, Si le grain ne meurt, 1920-

1924. André Chamson, La Superbe, 1967. Max Weber, L’éthique protestante et

l’esprit du capitalisme.musique : Jacob Meyerbeer, les Huguenots, 1836.

J.S.Bach, luthérien, animé par une foi très profonde ; se considérait comme ‘un artisan au service de Dieu’. L’essentiel de sa musique est destinée aux offices luthériens (près de 200 cantates conservées), mais il a aussi composé pour les calvinistes et les catholiques.

cinéma : les cinémas américains, danois et suédois sont profondément marqués par le protestantisme :

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Stuart Miller, Une Bible et un fusil, 1975 , exaltation de l’action et du moralisme des pionniers américains du XIX° siècle.

Gabriel Axel, Le Festin de Babette, 1987 , l’austérité protestante découvre les vertus de la sociabilité de table et de la générosité.

Les films d’Ingmar Bergman se situent tous dans le cadre d’une société luthérienne, avec l’analyse profonde de ses frustrations et de ses contraintes, comme de ses côtés heureux.

Bibliographie   :Le protestantisme. Laurent GAGNEBIN - Dominos Flammarion.Le protestantisme, ce qu’il est, ce qu’il n’est pas. L. GAGNEBIN, André GOUNELLE - Signes et visages.La Bible déchiffrée - Ed. Fleurus.Le fait religieux. Dir. Jean DELUMEAU - Ed. Fayard. (CDI)L’état des religions dans le monde. Dir. Michel CLEVENOT - Ed. La découverte/Le cerf. (CDI)De nombreuses publications ont accompagné la commémoration de la Révocation de l’Edit de

Nantes en 1985 et celle de l’Edit lui-même en 1998. On peut y trouver des ouvrages synthétiques initiatiques intéressants.

Auteurs : Florence Bedon – Gaelle Etienne

La Religion orthodoxe

Quelques repères historiques

L’histoire de la religion orthodoxe est indissociable de l’évolution politique de l’empire romain.330 : L’empereur romain Constantin fonde une nouvelle capitale impériale, Constantinople. Il le fait pour des raisons politiques, économiques et stratégiques.

381 : Constantinople devient le second patriarcat de l’Eglise après Rome.451 : Constantinople est mise sur un pied d’égalité avec Rome. L’empire romain entame son déclin.Les rivalités ne cessent de s’exacerber.1054 : C’est le grand schisme. Les deux églises s’excommunient mutuellement. Le patriarche de Constantinople était alors Michel Cérulaire. Les chrétiens d’Occident suivent la décision de l’évêque de Rome et forment le catholicisme romain. Les chrétiens d’Orient gardent le nom d’orthodoxie c’est-à-dire ceux qui ont conservé la juste doctrine.L’église orthodoxe a survécu à plusieurs phases d’occultation, par l’Islam arabe (VII°), la quatrième croisade (XIII°), les turcs (XV°) et le communisme (XX°).1549 : Création du patriarcat de Moscou. Au XIX° et au XX° les patriarcats se créent de façon nationale.1964 : Le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras lèvent l’excommunion.

La foi orthodoxe

La foi se fonde sur la Bible, la tradition et l’enseignement des Saints, les sept premiers conciles, c’est-à-dire jusqu’au concile de Nicée, en 787. Les orthodoxes croient en un Dieu Trinitaire (Père, Fils et Esprit). Ils ont foi en la mission rédemptrice du Christ, Fils et Verbe incarné, parfaitement homme et Dieu, né de la Vierge Marie. Ils ont foi en l’Eglise, institution du Salut fondée par le Christ et vivifiée par L’Esprit. Mais le dogme orthodoxe diffère du dogme catholique sur ces points : - Il n’admet pas que le Saint Esprit procède du Père et du Fils. Il ne reconnaît l’esprit que procédant du Père (c’est-à-dire uniquement conçu par Dieu).- L’Eglise n’est pas une monarchie mais un ensemble de groupements nationaux. Leur seul chef est invisible, c’est le Christ. Le Pape n’a pas hérité des pouvoirs de Saint Pierre, il n’a qu’une primauté d’honneur. L’infaillibilité de l’Eglise ne réside pas dans un seul homme mais dans le corps épiscopal tout entier. Ils ont une vision collégiale de l’Eglise. - Il ne reconnaît pas les livres deutérocanoniques. Il n’admet que la version la plus ancienne de l’ancien testament et les livres admis jusqu’au concile de Trente (XVI°).

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- Le dogme ne reconnaît ni l’Immaculée Conception, ni l’assomption de la Vierge, mais la tradition les a adoptés.- Il n’y a pas de purgatoire.- L’absolution a une valeur médicinale. Il y a condamnation des indulgences.- Le divorce est accepté dans certains cas.

Le clergé

Il y a deux types de clergé : le clergé régulier (ou noir) et le clergé séculier (ou blanc). Le clergé régulier est voué au célibat et organisé en ordres, masculins ou féminins. Le clergé séculier est voué au mariage.- Le diacre : il doit être marié avant son ordination. Il sert la « divine liturgie » et la communauté.- Le pope (ou protopope) : Il doit être marié avant son ordination. Il célèbre la « divine liturgie » et assure le service religieux.- L’évêque : il ne doit pas être marié. Il veille au respect du dogme et donne la confirmation et l’ordination.- Le Patriarche : il est à la tête d’une nation ou d’un groupe de nations. Il prend les décisions avec le synode. Il en est simplement le représentant.- Le synode : assemblée des évêques pour discuter de la vie spirituelle des fidèles.Rites et fêtes

Le rite byzantin est définitivement fixé au IX°. Il y a beaucoup d’apparat, une densité théologique des hymnes, beaucoup de symbolique, une exacerbation du sacré. Ce rite entend faire participer dès ici-bas les fidèles à la restauration de leur vie surnaturelle dans le Christ. On ne parle pas de sacrement mais de mystère. Le baptême se fait par immersion : noyade symbolique dont on sort régénéré. Ensuite a lieu la chrismation, le pope enduit le corps d’une huile spéciale. Le pain consacré est donné dès le baptême, même aux nourrissons. La  « divine liturgie » est le culte rendu à la Trinité, elle est au coeur de la spiritualité orthodoxe. Elle culmine dans le sacrifice eucharistique. La transsubstantiation a lieu à l’évocation de l’Esprit Saint. La Pâque est la fête des fêtes. La mort a été vaincue par la résurrection du Christ. Elle est célébrée dans la joie. La théophanie commémore le baptême de Jésus (6 janvier). Noël, qui est apparu

dans le christianisme au IV° est aussi fêté. La transfiguration (6 août) annonce la résurrection de Jésus.

Influences culturelles

Les églises orthodoxes sont en forme de croix grecque (toutes les branches sont égales). Elles affectent la coupole qui est le symbole du ciel. La liturgie orthodoxe est somptueuse. Elle fait appel à tous les sens : l’encens, les bougies, les icônes, le pain distribué, les mosaïques...Les icônes représentent Jésus, Marie ou les Saints mais ni Dieu ni le Saint Esprit car seul Jésus s’est incarné. Le visage est peint sur une plaque de bois et les costumes et les ornements sont gravés sur des plaques de métal. Elles sont mises en évidence, en particulier sur l’iconostase (qui sépare les fidèles de l’autel). La fabrication d’icônes est la principale occupation dans les monastères. Le culte de l’image se retrouve aussi dans les mosaïques, très belles et très grandes, ainsi que dans de nombreuses fresques qu’on retrouve même à l’extérieur des bâtiments. La musique a une grande importance dans la liturgie. Seules les voix humaines sont admises, il n’y a pas d’instruments.Les liturgies orthodoxes et le monde des icônes ont beaucoup fasciné. On peut citer par exemple le film Andreï Roublev de Tarkovski et le livre de Dostoïevski, les frères Karamazov.

Foyers d’origines et lieux saints

L’église orthodoxe comprend quatre anciens patriarcats qui formaient avec Rome la Pentarchie : Constantinople (2 millions de fidèles), Antioche (450000 fidèles), Alexandrie (100000 fidèles) et Jérusalem (50000 fidèles).Les lieux sont innombrables car ils correspondent aux endroits où il y a des reliques. Citons entre autres Zagorsk, ville de pèlerinage près de Moscou, et Pech, ville sainte revendiquée par les slaves de Serbie et qui est en territoire à majorité albanaise musulmane.

Aire dominante, situation actuelle

On distingue les églises autocéphales, qui élisent leur propre primat et jouissent d’une autonomie

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complète par rapport aux autres églises. Aujourd’hui on compte 100 millions de fidèles répartis dans une quinzaine d’églises autour de la Méditerranée, en Europe centrale et de l’Est. L’église de Russie a pris un grand pouvoir sur l’Europe de l’Est après la chute de Constantinople. Elle a été touchée par la laïcisation due au communisme. Ensuite on a l’église de Roumanie, puis l’église de Serbie, l’église de Grèce, l’église de Bulgarie. Il y a aussi l’église de Géorgie, fondée par Sainte Nino, et qui a retrouvé son indépendance par rapport à l’église russe en 1917. On distingue encore l’église de Chypre, de Tchécoslovaquie, d’Albanie.Il existe aussi des églises dites autonomes, c’est-à-dire qu’elles font confirmer l’élection de leur primat par une église autocéphale. C’est le cas en Finlande, en Crète et au Japon.

Zones de progression

L’orthodoxie prend son essor en Amérique. En 1905, le siège orthodoxe est transféré à New York et englobe toutes les églises américaines selon le principe de l’ecclésiologie orthodoxe qui dit que sur le même territoire les fidèles sont regroupés en une seule et même église. Mais la situation contraire s’est produite au début du XX° : Chaque groupe ethnique s’est constitué en diocèses séparés, en relation avec leur Eglise Mère. Mais cela a été condamné en 1972. En 1976 est constituée l’église autocéphale américaine, Orthodox Church in América, qui englobe toutes les églises d’Amérique.

Zone de recul et lieux de conflits

La principale zone de recul est la Russie, car depuis l’effondrement du communisme diverses sectes américaines ont envahi le pays.Mais la chute du communisme a permis aussi un réveil religieux. On peut dire que l’église de Russie joue un rôle important contre l’émiettement de la Russie. En effet dans le monde orthodoxe la religion sacralise la nation, et la nation protège la religion. Ainsi, si l’Ukraine veut une indépendance totale par rapport à la Russie il faut qu’elle ait une église autocéphale. Dans les Balkans, sous la domination de l’empire ottoman, la lutte contre l’occupant s’est affiliée à la lutte de l’orthodoxie contre l’islam. Ainsi la religion

pèse-t-elle dans la formation du sentiment national. Encore aujourd’hui, l’ennemi est l’ennemi de l’orthodoxie. La religion devient le lieu d’un nationalisme exacerbé. Des nations légitiment leur affrontement par des identifications religieuses collectives. C’est ce qu’on retrouve dans la guerre en Yougoslavie : les Serbes n’acceptent pas la partition de leur territoire national car il correspond à un territoire sacré. C’est aussi la raison pour laquelle ils revendiquent le Kosovo, avec la ville Sainte de Pech.Auteurs : A. Escafré-Dublet – P. Donnio – M. Romain – F. Sablayrolles –Source : Le monde des débats avril 94, encyclopédies, Que sais-je,...Bibliographie : Le père Serge/ L.Tolstoï, Pourquoi m’a-t-on appelé Virgil/ V.Gheorghiu, L’été grec/ J.Lacarrière

Eléments complémentaires de références   :

LecturesL’église orthodoxe – O. Clément – Que sais-je ? n°949L’orthodoxie – P. Evdokimov _ Desclée de Brouwer Saint Serge et la spiritualité russe – P. Kovalevsky – Collection « Maîtres spirituels » le seuil – n° 16Saint Grégoire Palamas et la mystique orthodoxe – J. Meyendorff – Collection «  Maîtres spiriruels » n°20

LittératureNous recommandons la lecture des romans de Virgil Gheorghiu, comme « La maison de Petrodava » ou surtout « Les immortels d"Agapia » ou «  Dieu ne reçoit que le dimanche », tous édités jadis chez Plon et réédités aux éditions du Rocher. Pour comprendre l’orthodoxie de l’intérieur, lire particulièrement « Pourquoi m"a-t-on appelé Virgil ?» et « De la vingt-cinquième heure à l"heure éternelle », où l’auteur nous fait partager la vie de sa famille, avec son père pope en Moldavie.Voir également la littérature russe du XIXème siècle, Léon Tolstoï, avec « Guerre et paix » et « Résurrection », Gogol avec ses nouvelles ou Dostoïesvski, dans « Les frères Karamazov ». Lire également les poètes de l’Europe orientale orthodoxe ( surtout la poésie roumaine).

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MusiqueLa liturgie orthodoxe est une sublime liturgie chantée a capella. De nombreux disques enregistrés en public ou reprenant des chœurs de monastères de l’est sont disponibles. Entre autres : « Chœurs de moines de Zagorks » disques DOM, 1989, et Lithurgy of st John Chrysostom op 31 de Rachmaninov, Orchestre de chambre de Moscou sous la direction de Vladimir Minin ;

Art :Les icônes donnent lieu à de nombreux ouvrages de très grandes qualité, chez les éditeurs spécialisés. Voir Mazenod et Larousse, entre autres maisons[compléments JMD]

LE JUDAÏSMELES PILIERS DU JUDAÏSME

Dieu vivant se choisit un peuple et fait alliance avec lui. Grâce à l’incarnation du prophète Abraham, l’homme a une nouvelle vision du monde : ce chef montre que Dieu n’est plus seulement connu comme le Créateur, mais comme Dieu qu’il s’agit d’écouter. Il s’agit donc de lui vouer une obéissance absolue et de croire que ses promesses sont dignes de confiance absolue. Avec Abraham, un nouveau rapport s’installe entre le croyant et Dieu : l’engagement, qui vaut pour l’homme, mais aussi et surtout pour Dieu, qui fait preuve de son influence dans l’Histoire.Mais qui fut Abraham ? Ce chef d’origine païenne d’un groupe migrant de Mésopotamie quitte son pays sur l’ordre de Dieu, se montre prêt à lui sacrifier son fils sans remettre en cause la parole divine.

Le peuple, élu par Dieu, reçoit la loi (Torah) et la promesse d’une terre. Quelques siècles plus tard, Moïse, reprenant le fil de l’Alliance, sous la conduite de Dieu, libère le peuple juif, esclave en Egypte. Sur le mont Sinaï, Moïse reçoit la Loi et l’injonction de conduire le peuple en Terre Promise. Au long d’un périple de quarante ans, les

juifs comprennent que la Terre Promise, soumise au joug de la Loi et de la liberté, se mérite. Le lien qui unit Israël (le peuple) à Israël (la Terre Promise) apparaît donc comme un lien conditionnel. Depuis lors, Israël attend la venue du Messie Rédempteur. C’est pourquoi Israël ne peut résider en Israël que s’il est fidèle à la Loi. Infidèle à celle-ci, il disparaîtra partiellement ou sera voué à l’Exil où la présence de Dieu l’accompagnera cependant. Ceci explique les événements survenus dans l’Histoire. Après une courte période d’indépendance rayonnante et royale (David et Salomon), de grands désastres ponctuent l’histoire d’Israël : 722 et 586 avant notre ère, 70 et 135 de notre ère (voir chronologie en annexe).

LE TEXTE DE REFERENCE : LA DOUBLE TORAH

Elle se divise entre la Loi écrite et la Loi orale. Toutes les deux trouvent leur origine en Moïse. La Bible (ou Ancien Testament des chrétiens) se dit en hébreu Tanakh (acrostiche des trois initiales des trois parties qui la composent : Torah (Pentateuque, soit les cinq livres), Neviim (les Prophètes), Ketouvim (les Ecrits ou Hagiographies) La Loi écrite est très exactement la Torah, première partie du Tanakh, livre qui est le contrat. Les deux autres parties relèvent aussi de l’écriture sainte, mais n’ont pas la même importance. Le décalogue est un des textes les plus importants de cette Loi écrite : copié sur deux tablettes (qu’on lit de droite à gauche), il contient les dix commandements que le juif doit respecter. Notons qu’ils correspondent (en partie seulement) aux commandements chrétiens sauf qu’ils ne sont pas présentés dans le même ordre. En plus de ces impératifs, on y trouve la sanctification de l’œuvre de création de Dieu par le shabbat et le respect dû aux parents, d’ailleurs seul commandement positif de la vie sociale. La Loi orale est ce commentaire oral qui coexiste avec le texte écrit et qui en permet la compréhension. Cette loi orale non destinée au début à être écrite l’a été par la suite vu l’abondance des commentaires : cette mise par écrit a d’ailleurs servi à sa conservation par delà les périodes de troubles. Le Talmud est le texte qui codifie cette loi orale.

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L’USAGE DES TEXTES

L’orthopraxie et l’étude

1/ L’orthopraxie (étymologiquement «pratique droite ») est une pratique conforme dans la vie quotidienne au Texte, et qui n’est possible que par son étude approfondie. Toute la Loi est contenue dans la Torah, c’est pourquoi toutes les lois, commandements moraux, rituels et culturels –entre lesquels on ne se permet pas d’établir une hiérarchie ou une différence de nature essentielle ont leur source dans la Torah et uniquement en elle ou trouvent en elle leur fondement.La qualification d’orthodoxie que l’on fait du judaïsme peut se justifier par le rigorisme dont la religion fait preuve :- interdit de partager un repas qui ne serait pas

cacher avec qui que ce soit,- interdit de partager une activité pendant le

sabbat avec qui que ce soit ;- interdit d’épouser une femme qui ne

respecterait pas les lois de la pureté conjugale. A l’inverse de cette série d’interdits, on trouve également une liste de mitzvoth (devoirs) dans le Livre des Versets :- devoir de procréer pour l’homme,- devoir de circoncire l’enfant,- devoir de respect de la vie humaine, car elle est

irremplaçable.-2/ La KabbaleAutre nom pour désigner la tradition ésotérique dans le judaïsme, elle ferait partie de la Révélation, tradition qui serait transmise d’initié en initié. Ajoutons cependant qu’elle ne s’étudie qu’à partir d’un certain âge, sous la conduite d’un maître d’initié afin d’éviter les erreurs d’interprétation.

3/ Le hassidismeC’est une forme de ferveur exacerbée dont le fondateur moderne est surnommé le Becht (Israël Baal Chem Tov). Ce dernier veut faire porter l’accent sur la joie que l’homme peut et doit éprouver du fait de la présence de Dieu en toutes choses, sur la valeur pour chacun de la moindre de ses actions et de ses pensées pour peu qu’elles soient animées d’une intention spirituelle. Les hassidim actuels forment en tous cas des groupes religieux bien «visibles » par leur façon de se vêtir,

habituelle au temps de leur fondateur et de leurs contrées d’origine, inhabituelle aujourd’hui : caftans noirs, bas blancs, chapeaux à fourrures.

CALENDRIER JUIF ET FETES JUIVES

L’année juive se calcule depuis la «création du monde », c’est à dire 3670 ans avant notre an zéro. Les mois du calendrier juifs étant des mois lunaires de 29 ou 30 jour, il y a un retard à rattraper sur l’année scolaire de 35 jours. Ce retard de 11 jours par an est comblé tous les trois ans par un mois intercalaire. Les fêtes juives sont moins nombreuses que chez les chrétiens :- Roch Hachana (nouvel an)- Yom Kippour (Le grand pardon) : Dieu accorde

son pardon pour les fautes commises envers lui, mais chacun doit demander pardon pour celles commises contre son prochain. Jeûne de 24 heures. Toute la journée se passe à la synagogue en prières et supplications afin d’obtenir le pardon et une «bonne inscription » dans le «livre de la vie et de la mort » pour l’année à venir.

- Souccoth (fête des cabanes) : sept jours pendant lesquels le fidèle mange et dort dans une cabane dont le toit laisse voir le ciel. Elle commémore la vie sous les tentes des Hébreux durant les quarante ans d’errance dans le désert, à la sortie d’Egypte.

- Simkhat-Torah (joie de la Torah)- Hanoukah (fête des lumières) : chaque jour, on

procède à l’allumage des bougies sur un chandelier à huit branches (hanoukiah)

- Pourim (fête des sorts) : repas festif, cadeaux aux enfants et carnaval, on commémore ainsi le rôle d’Esther dans le salut des juifs déportés en Perse au VIème siècle avant notre ère

- Pessakh (Pâque, le saut que l’ange exterminateur fait en épargnant les Hébreux lors d’une des plaies d’Egypte) : repas solennel au cours duquel le père de famille lit la Haggadah (récit de la sortie d’Egypte du peuple juif sous la conduite de Moïse)

- Chavouoth (Pentecôte) commémore le don de la Loi au peuple sur le Sinaï

- Ticha be Ab (le neuf du mois de Av) : jour de deuil et de jeûne qui commémore la destruction des deux temples de Jérusalem en -586 et 70.

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CLERGE ET PRATIQUES

Le clergé est formé des Rabbins, qui sont les guides spirituels, formés à l’étude de la Torah et du Talmud, maîtres respectés qui font eux-mêmes école. Le lieu de culte est la synagogue, dont les formes architecturales varient considérablement selon les pays. Elles s’intègrent le plus souvent à l’art local et ressemblent assez à des églises.Les juifs connaissent traditionnellement des interdits alimentaires :- les mammifères : seuls les animaux au sabot

fendu sont autorisés à la consommation alimentaire ;

- les poissons pourvus d’écailles sont seuls permis

Les animaux doivent être abattus selon les techniques spéciales, qui détermine le produit dit kasher (ou cacher). De même il est interdit de mélanger lait et viande dans un même repas ou d’user de la même assiette pour ces deux produits. Les règles peuvent être très complexes selon les communautés.Les juifs pratiquent le repos du Shabbat (ou sabbat), le samedi dans le calendrier chrétien, où toute activité de travail est interdite.

VALEURS JUIVES OU JUDAISME ?

Précisons avant tout que la majorité des Juifs aujourd’hui ne sont plus orthopraxes (c’est-à-dire pratiquants), mais se plaisent à retenir des rites et coutumes qui leur convient et à ne pas observer les autres. Ils gèrent les signes mais en modifient le sens.On peut distinguer deux formes au sein du judaïsme : la judéité, qualité ou fait d’appartenir à la nation juive, et la judaïté, qualité ou fait d’appartenir au peuple d’Israël dans sa fidélité à la Torah et à Dieu. A cette première approche s’ajoute un débat intra-religieux entre tenants d’un judaïsme ou réformé, ou libéral, ou conservateur, ou orthodoxe. Cela étant dit, il reste que le judaïsme, jusque chez ceux qui «pratiquement » le nient, comme chez ceux qui, venus du monde païen, ne cessent d’en revendiquer peu ou prou l’héritage, est comme un amant qui n’a rien perdu de son pouvoir de séduction, comme un pôle toujours orienté vers ce qui, comme le Dieu qu’il annonce, est vivant.

LIEUX SAINTS ET ZONES DE CONFLITS

On ne peut comprendre la religion juive actuelle sans faire allusion à la diaspora (dispersion des juifs dans le monde). Deux grands foyers de judéité subsistent aujourd’hui en dehors d’Israël (voir carte) : L’Europe et les Etats-Unis. En Europe, on distingue les juifs Ashkénazes, originaires d’Europe centrale et orientale, qui furent les principales victimes de la Shoah (l’extermination nazie), et les juifs Séfarades, de l’Europe méditerranéenne et d’Asie. Pour tous ces gens dispersés, la religion est le principal ciment culturel et identitaire. Le lieu saint est Jérusalem, la capitale historique et religieuse. Tout juif orthodoxe devrait, au moins une fois dans sa vie aller prier devant le Mur de Lamentations, repris par les Israéliens depuis 1967.

La création de l’Etat d’Israël en 1948, marque, pour les juifs pratiquants une grande date, car elle correspond à une restauration annoncée du peuple hébreu, dans les textes de Prophètes de la Torah. Mais cette installation a déclenché une situation conflictuelle qui dure depuis cette date, entre les Palestiniens, habitants traditionnels de cette région (on les trouve dans la Torah sous l’appellation Cananéens ou Philistins), et les Juifs qui se considèrent comme les propriétaires d’origine divine de la terre Promise. Du point de vue des intégristes des deux bords, les compromis ne sont pas possibles. Plusieurs guerres ont émaillé l’histoire du siècle : 1948, 1956, 1967, 1973, sans oublier la guerre larvée des années 80 avec les Palestiniens du Liban. Si des accords ont été signés pour une autonomie palestinienne, les événements dramatiques permanents montrent la difficulté d’amener la paix dans cette zone (voir cartes). Les dirigeants d’Israël ont d’ailleurs entrepris de rapatrier les diverses communautés juives dispersées dans le monde (Afrique ou Asie en ce moment), ce qui justifie ensuite leur besoin de place pour les installer dans les territoires dits «occupés » depuis 1967, et qui devraient être normalement rendus aux Palestiniens.

LES INFLUENCES CULTURELLES

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Il est toujours délicat de faire ressortir l’apport juif dans l’art et la pensée. Soit on considère les juifs comme intégrés à la nation où ils vivent, soit on les isole, ce qui risque d’amener des comportements xénophobes. Nous signalons ci-après seulement quelques aspects très marqués où le judaïsme a une influence nette.

Littérature : Le théâtre juif met en scène des passages des livres saints. Le théâtre d’origine et d’expression hébraïque met en scène les péripéties du peuple juif, notamment dans la diaspora. Il n’est pas exempt d’un humour corrosif et d’autodérision. La littérature et la poésie, écrites en langue Yiddish, sont le relais des malheurs du peuple juif . Les représentants les plus célèbres sont Isaac Bashevis Singer et Yeouda Ani’haï.

Cinéma   : existe-t-il un cinéma juif ? Bien que l’on fasse de Woody Allen le porte-parole de l’humour juif New yorkais, cela reste très discutable. De cinéma israélien, il n’est pratiquement pas question au niveau international. Par contre les cinéastes d’origine juive sont nombreux, mais cela est-il important pour leur œuvre ?

Musique et danse : l’art musical et la danse sont profondément inscrits dans la religion juive. Il y a incontestablement une musique juive. La plus caractéristique vient d’Europe Centrale où elle a joué un rôle identitaire majeur. Il faut noter qu’elle se retrouve mêlée de manière inextricable avec la musique des autres dispersés et errants du monde, les tziganes. La musique juive alterne les ballades nostalgiques en mode mineur et les danses échevelées, avec un grand recours aux instruments à cordes et à l’accordéon.

Peinture : on peut citer le peintre Chagall, qui a abondamment représenté les symboles religieux juifs dans son œuvre.

Auteurs : Sophie Capmartin – Anne Decq – Marine Tournier – remis en forme et complété par Gaelle Etienne et JMD.

Eléments complémentaires de références :

LecturesCollection « Que sais-je ? » :

- Ancien Testament – E . Jacob – n° 1280- La Kaballe – R. Goetschel – n° 1105- La pensée juive – A. Chouraqui n° 1181- Histoire du judaïsme – A. Chouraqui – n° 750Collection « Maîtres spirituels » au seuil :- Moïse et la vocation juive – A. Néher – n°8- David et les psaumes – J.P Bonnes – n° 13Atlas du monde juif – Nicholas de Lange – éditions du Fanal – 1987 – ouvrage de référence sur le sujetVoir également les ouvrages de la bibliographie générale ;Cinéma :- « Yentl » de et avec Barbara Streisand, sur

l’univers intellectuel des juifs d’Europe Centrale et la place des femmes.

- « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg pour une approche de la Shoah (le prologue montre une célébration familiale de fête juive).

- « Shoah » de Claude Lanzmann est LE film sur l’extermination, neuf heures de témoignages et d’entretiens. Toujours émouvant, souvent insoutenable.

- « Devarim » d’Amos Gitaï, film israëlien qui prépare un film pour 1999 (Your Yom )

Musique :- « Rêve et passion – The soul of Kletzmer » est

une remarquable compilation sur la musique juive d’Europe Centrale, accompagné d’un livret explicatif remarquable.

- Voir également des éditeurs comme « Le chant du monde » ou les collections lithurgiques.

[compléments JMD]

L’ISLAML'Islam est l'une des trois grandes religions monothéistes, avec le Christianisme et le Judaïsme : elle ne reconnaît qu'un dieu et un prophète principal, Mahomet. Elle est dispensée par un livre essentiel, le Coran, livre poétique, littéraire mais également texte juridique et liturgique.

Dates d'apparition :

L'Islam voit le jour à la Mecque, lorsque le prophète Mahomet commence ses prédications en

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622 de l'ère chrétienne (les pays de tradition islamique connaissent donc un décalage ).L'Islam est l'oeuvre d'un seul homme : Mahomet.

Fondateur :

Mahomet est né en 570 dans une famille de riches marchands. Orphelin très jeune, il devient caravanier et aurait épousé une riche veuve. Vers 610, il a ses premières visions : il reçoit la parole de Dieu (dont il se dit le prophète) par l'intermédiaire de l'ange Gabriel. Il prêche alors la nouvelle religion monothéiste, la religion d'Allah : l'Islam. Il se rend à la Mecque mais ne trouve pas que des adeptes. Ainsi, il est chassé par les notables et les marchands en 622 : cet exil a pour nom l'Hégire et il symbolise le début de l'ère musulmane.Il s'en va à Médine où il différencie sa religion du Judaïsme, notamment en ne priant plus en direction de Jérusalem mais de la Mecque. L'Islam va dès lors s'étendre aux peuples voisins, souvent par la force.

Les bases de la croyance :

Le Coran ("la récitation") a été dit avant d'être écrit (seulement après la mort de Mahomet) ; il constitue la première source de la loi. Son contenu est la simple retranscription des révélations divines faites à Mahomet (en langue arabe), rassemblées et composées en livre lors de la recension d'Othman (v.640).Le Coran compte 114 chapitres appelés sourates dont l'unité de base est le verset. Ce livre est fait pour être psalmodié à haute voix et le savoir par coeur constitue un acte pieux.Mais si le Coran est le socle de l'Islam, il n'est pas la seule source du droit et de la morale. Une tradition s'est ajoutée très vite au texte sacré : c'est la Sunna ("tradition du prophète"). Elle rapporte les faits et gestes du prophète, qui est source d'imitation et modèle de comportement aussi bien sur le plan de l'éthique individuelle que du droit communautaire.Le Coran et la Sunna fondent la loi islamique : la Charia .On peut y ajouter une autre composante : le fiqh ou droit musulman, élaboré par des juristes théologiens qui interprètent la manière d'appliquer la loi dans la pratique, notamment pour les relations

entre les personnes privées en cas de délits, crimes, les contrats de droit privé et les interdits alimentaires.

Le dogme islamique :

- Il proclame l'unicité de Dieu : Allah est unique, éternel, transcendant et omnipotent. La croyance en un dieu unique est ce qui distingue la religion musulmane de toutes les autres (christianisme coupable d'associationnisme en raison de son dogme de la Trinité, véritable atteinte à cette unicité divine).- Le péché originel n'existe pas, ni la déchéance de la nature humaine.- Allah a confié aux prophètes une mission : transmettre sa volonté et appeler à l'obéissance les peuples choisis. Le dogme musulman commande de croire à la mission de Mahomet mais aussi à celle des prophètes qui l'ont précédé (= ceux de l'Ancien Testament : Noé, Abraham, Moïse...) et de Jésus.- Enfin, pour l'Islam, l'histoire humaine toute entière doit s'achever par la résurrection et le jugement dernier, que les morts attendent dans leur tombe, sauf les prophètes et les martyrs qui vont directement au Paradis.

Les cinq piliers de l'Islam :La loi islamique a pour objet de garantir dans la vie présente les meilleures conditions d'existence, et dans la vie future la récompense éternelle. Dans la vie religieuse, le musulman doit ainsi se plier à cinq obligations rituelles appelées les "piliers de la religion".

. le premier pilier est la profession de foi = la reconnaissance de la transcendance et de l'unicité divine (croire en un seul dieu, Allah).

. le second est la prière rituelle = cinq fois par jour entre le lever et le coucher du soleil, en direction de la Mecque (seule la prière du vendredi rassemble tous les croyants à la Mosquée sous la direction de l'imam).

. le jeûne du ramadan = accompli le 11e mois lunaire (abstinence de toute nourriture et de toute boisson, du lever au coucher du soleil, en signe de repentance et de conversion).

. l'aumône légale (la Zakat = "purification") destinée à purifier les biens de ce monde et conçue comme un geste charitable en faveur des pauvres

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(devenue une sorte d'impôt prélevé surtout sur les riches).

. enfin, le pèlerinage à la Mecque, au moins une fois dans sa vie.

Les différents courants : tensions et divisionsOn pense souvent que l'Islam est une religion unie or il n'en est rien : elle est divisée en multiples courants et sectes (pas au sens péjoratif toutefois). Deux courants principaux existent : le sunnisme et le chiisme.

. le sunnisme : respect à la lettre de la sunna, suivi par 90% des musulmans. Il ne comporte ni institution cléricale, ni hiérarchie. A l'origine courant philosophique, il défend le principe du califat (le calife est le "successeur", le chef spirituel et temporel de la communauté), principe à la base de la scission avec le chiisme. Mais le califat a été aboli par Mustapha Kemal en 1924. C'est un courant de consensus.

. le chiisme (chiites = partisans d'Ali, dernier des quatre Califes qui succédèrent à Mahomet) : parti politique purement arabe à l'origine, devenu mouvement religieux extrémiste. La secte chiite défend le principe de l'imâmat qui réserve à Ali et à ses descendants le droit de diriger la communauté : les Imâms, tous descendants d'Ali, sont des guides "infaillibles et impeccables" auxquels on doit obéissance ; idée messianique selon laquelle la succession spirituelle de Mahomet serait assurée par les douze Imâms (Ali et ses onze descendants) mais le 12e Imâm n'est pas mort, il a simplement été occulté en 873 (= doctrine de l'Imâm caché) et il doit réapparaître un jour triomphalement en ouvrant une ère de justice et de paix.

Le chiisme est une "église d'autorité" pour ses fidèles, hiérarchie qui s'apparente à un clergé (ayatollahs, imâms, mollah...). Les chiites sont implantés en Iran (93%), en Iraq (57%) et dans le Golfe persique : ils constituent de fortes minorités au Liban, au Koweit, en Afghanistan et au Pakistan.

Vocabulaire spécifique :

. Ayatollah : dignitaire religieux dans la tradition chiite iranienne.

. Cadi : juge appliquant la loi islamique.

. Calife : "successeur" en arabe, chef spirituel et temporel de la communauté musulmane.

. Charia : "la voie à suivre" c'est-à-dire la loi islamique.

. Chiisme : de "Chi'at Ali" (secte d'Ali), courant minoritaire de l'Islam.

. Coran (Qorân) : "récitation".

. Fiqh : droit positif islamique .

. Hégire : installation à Médine de Mahomet, exilé de la Mecque (ou Mekke) – début de l'ère musulmane.

. Imâm : "celui qui est devant", c'est le croyant qui dirige la prière à la mosquée. Avec une majuscule, c'est un descendant d'Ali dans la tradition chiite.

. Muezzin : préposé à l'appel de la prière.

. Soufisme : courant mystique majeur de l'Islam, organisé en confréries.

. Sunna : tradition écrite du prophète.

. Sunnisme : de sunna, courant majoritaire de l'Islam.

Les fêtes :

Les fêtes islamiques sont des fêtes acosmiques (pas de symbole en rapport avec la nature car l'Islam utilise l'année lunaire donc chaque fête change de place par rapport aux saisons). Chaque fête constitue un acte de la communauté qu'elle célèbre et honore. Il en existe deux principales, liées aux obligations cultuelles : la fête des sacrifices (ou Grande fête), le 10 du mois de Dhû l – Hija (immolation d'une pièce de bétail par le chef de famille, au moment même où cet acte est accompli par tous les pèlerins dans la vallée de Minâ, près de la Mecque) et la fête de la rupture du jeûne (ou Petite fête), le 1er du mois de Shawwâl. Ces deux fêtes sont célébrées pendant trois jours consécutifs.On trouve d'autres fêtes plus générales comme le début de l'année hégérienne (le 1er Muharram) et l'anniversaire de la naissance du prophète.Mais le chiisme ajoute à ces fêtes sunnites des célébrations douloureuses : les deux jours de lamentation sur le "martyre", le 19 et 21 Ramadân en l'honneur du décès d'Ali et le grand deuil de Ashurâ, le 10 Mugharram, en l'honneur de l'anniversaire de la mort de l'Imâm Husayn.

Pratiques et rites :

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L'Islam est aussi marqué par des usages comme la circoncision, pratiquée sur les garçons à 7 ans ou 7 mois. Il existe plusieurs objets de culte : la main de Fatima, la Croix du Sud., des pendentifs contenant des versets du Coran, le croissant.La prière s’effectue sur un espace délimité par un tapis (profane séparé du sacré), en direction de la Mecque.La mosquée est interdite aux femmes et on est obligé d'y entrer pieds nus.Enfin, il existe des interdits alimentaires : le porc, les animaux non saignés, les chairs mortes, les bêtes étouffées, l’alcool sont à éviter, surtout en période de Ramadan.

Les influences culturelles :L'architectureLes maisons n'obéissent pas à une logique religieuse du point de vue des matériaux, mais plutôt à une logique géographique et climatique (l’habitat est blanc pour renvoyer la chaleur, les toits en forme de terrasse pour conserver les eaux).La mosquée n'obéit pas à une architecture précise car il existe différentes périodes donc différents styles (omayyade, fatimique). Le plus ancien monument est le Qubbat al Sakhra (califat ommayyade d'Abd al-Malik), de structure octogonale (dôme de bois). On trouve néanmoins des éléments récurrents : une cour intérieure, des colonnes, un minaret (tour d'où on lance la prière), un dôme, une chaire (le minbar), le mihrab (niche placée au centre du mur de la qibla, mur qui indique la direction de la Mecque). Enfin, les mosquées sont en général en forme de croix.

L'imagerie et la peinture :Elles sont surtout représentées dans le Coran et dans les mosquées. Pas de représentation de Dieu mais des représentations de scènes de tous les jours, de scènes de la nature (beaucoup de plantes enroulées) avec des images souvent chargées.

La littérature :La première source littéraire est le Coran : c’est une occasion de symbolisme à toutes les pages car pour l'Islam, la nature et le cosmos sont des métaphores de l'annonce faite par Mahomet (sens symbolique

entre la nature et la foi nouvelle). C'est aussi une oeuvre aux aspects mythologiques (recours à des récits merveilleux).Deux grands lettrés arabes contemporains ont réanimé par le récit ou le théâtre l'aventure de l'Islam à ses commencements : Taha-Husayh et Tawfig al-Hakim.

Le cinéma :Il n’existe pas de cinéma propagandiste ni de cinéma purement religieux. Le cinéma aussi bien européen qu'arabe parle de plus en plus des problèmes liés à la montée de l'Islam, tel "Bab el Oued City", mais aussi des problèmes familiaux comme "Jamais sans ma fille", point de vue occidental sur les couples mixtes en Iran. Enfin, le cinéma arabe connaît peu à peu des changements (passage à un cinéma plus élaboré qui connaît de plus en plus de succès en Occident comme "le Destin" de Youssef Chahine, cinéaste honni des islamistes).Le cinéma constitue donc un moyen d'ouverture sur le monde, mais les intégristes islamiques exercent des pressions très fortes dans les pays musulmans (en Egypte par exemple) et pratiquent un censure totale quand ils sont au pouvoir (le cinéma iranien a été proprement sinistré par la Révolution islamique, il commence seulement à relever la tête, en partie grâce au succès mondial d’Abbas Kiarostami).

Les aires d'influence:

- L'Islam a beaucoup influencé l'Europe : goût pour les beaux jardins, apport de la salubrité grâce aux égoûts, arcs, voûtes, peintures.Danse et musique sont de plus en plus appréciées en Occident, avec le regain d'intérêt pour l’Orient. (danse du ventre, danse des 7 voiles) ; la musique est plus arabe que musulmane (ex : Khaled, musique raï)

- Situation actuelle :1 milliard de musulmans dans le monde aujourd'hui, mais seulement 200 millions d'arabes. Le monde arabe reste le coeur historique et religieux de l'Islam (pélerinage à la Mecque et grandes universités islamiques comme al-Azhar au Caire),toutefois les plus grands pays musulmans du monde ne sont pas arabes (Indonésie, Pakistan, Inde).

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L'aire géographique de l'Islam s'étend du Maroc à l'Indonésie.

Les zones de conflit   : - Le monde islamique s’est constitué d'abord par la conquête militaire (à partir du VII° siècle) puis il a progressé grâce à la conversion pacifique Aujourd'hui, il existe un facteur nouveau : la présence de nombreux émigrés en Europe. Au cours de son expansion, l'Islam est entré en contact avec des cultures et des religions très diverses (hindouisme, animisme ...). L’enracinement s'est fait parfois par l'absorption d'éléments culturels et religieux indigènes. Mais il existe de grands mouvements de réforme et de retour à une orthodoxie plus stricte qui prennent parfois des formes violentes (confer la Révolution Islamique en Iran notamment).Mais il y a une différence entre le fondamentalisme traditionnel et l'islamisme : le fondamentalisme = exigence que la loi musulmane, la charia, soit la source unique du droit (islamiser la société par le bas) l’islamisme = phénomène typique de la 2e moitié du XXe siècle apparu dans les années 30 en Egypte avec le mouvement des "frères musulmans" ; c'est surtout une idéologie politique (jeunes intellectuels veulent "réislamiser" une société corrompue par les valeurs occidentales comme les Talibans en Afghanistan, le FIS et le GIA en Algérie, le Hezbollah au Liban).Aujourd'hui, le problème majeur est la confrontation avec des systèmes politiques laïcs. Les minorités musulmanes demandent à l'Etat de respecter leur identité religieuse (ex: Inde) et dans les pays à majorité musulmane apparaît un Islam politique très activiste (ex: Turquie).- Le conflit israélo-arabe qui dure de manière plus ou moins ouverte depuis 1948 (date de la création de l’Etat d’Israël) a une dimension religieuse certaine, opposant judaïsme orthodoxe et islam intégriste, tous deux capables de fanatiser les combattants.- En Afrique sub-saharienne, des tensions très fortes allant jusqu’à de véritables massacres opposent les chrétiens, souvent protestants, et les musulmans qui tentent d’imposer l’hégémonie de l’Islam, notamment dans un pays comme le Nigéria, où de nombreux conflits ont déjà eu lieu.

L'Islam est donc une religionL'Islam est donc une religion expansionniste, en mouvement. Son principalexpansionniste, en mouvement. Son principal problème est qu'elle doit trouver sa voie pour resterproblème est qu'elle doit trouver sa voie pour rester fidèle à la tradition et évoluer avec les tempsfidèle à la tradition et évoluer avec les temps modernes. Parviendra-t-elle à ne pas se scléroser?modernes. Parviendra-t-elle à ne pas se scléroser?

Elodie Colinet – Julie Mélia – Remise en forme et compléments Mélina De NardiEléments complémentaires de références   :

LecturesLes ouvrages sur l’islam sont très nombreux, tant d’un point de vue interne que d’un point de vue externe. Nous proposons une bibliographie d’initiation, qui offre également la possibilité ensuite d’approfondir les thèmes en utilisant les références bibliographiques de chacun de ces ouvrages.

L'Islam de Dominique Sourdel - Que sais-je ? n°355 L’Islam contemporain de Ali Merad - Que

sais-je ? n°2195 La pensée arabe de Mohammed Arkoun – Que

sais-je ? n°915 Le grand atlas de l'Islam à partir du XVe

siècle, éditions Time Life, éditions du fanal en français. Un ouvrage déjà très complet, qui offre une synthèse universitaire grand public et de très nombreuses illustrations et cartes.

Le Coran existe en de nombreuses éditions. La plus populaire est celle de Garnier-Flammarion (collection GF), une version luxueuse et enrichie de notes est celle de la collection de la Pléiade, chez Gallimard

Musique 

Il existe bien sûr des compilations de musique arabe, qui permettent d’approcher l’univers culturel du monde islamique. La religion musulmane elle-même est peu portée sur le chant, mais plutôt sur la psalmodie, ce qui rend cet aspect du culte difficile d’accés aux non-musulmans. Nous recommandons plutôt de s’imprégner par la musique orientale, égyptienne par exemple, dont on peut maintenant trouver de nombreux disques et compilations dans

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les collections de « musiques du monde » ou les rayons spécialisés sur ce thème chez les disquaires.

Cinéma

Le cinéma musulman n’existe pas, puisqu’il est par définition impossible de représenter le prophète ou de filmer des personnages sacrés. Nous recommandons donc une vision de films tournés dans les pays islamiques, qui permettent d’approcher la vie quotidienne. Le cinéma arabe est très inégal. La filmographie égyptienne est la plus fournie, mais elle comporte un nombre impressionnant de films musicaux ou de navets mélodramatiques insupportables pour un public cinéphilique occidental. Les films de Youssef Chahine sont les plus diffusés et les plus accessibles. Voir la programmation d’Arte qui diffuse parfois quelques films del’aire musulmane.

Littérature

Le problème essentiel est d’accéder aux textes qui sont peu traduits encore. Nous recommandons les romans de Naguib Mahfouz qui sont les plus faciles à se procurer. Consulter le catalogue 10/18 « Domaine étranger » ou le catalogue de « Actes Sud » ou « Rivages poche » pour trouver des titres accessibles en français.[compléments JMD

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