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Le cancer, un fardeau mondial Si le cancer est un fardeau supporté par le monde entier, on observe cependant des variations géographiques très nettes de l'incidence de la maladie en général et des différentes localisations anatomiques de la maladie. Une estimation fiable du nombre de nouveaux cas (incidence) nécessite leur enregistrement au sein de la population. La compilation des taux de cancer mondiaux standardisés pour l'âge permet d'identifier des pays et des régions particulièrement affectés par un type de tumeur spécifique. De telles différences reflètent généralement une exposition à des facteurs environ- nementaux distincts. L'épidémiologie descriptive fournit ainsi non seulement des informations sur la distribution de la maladie néoplasique, mais aussi des bases pour la prévention, la planification des services de santé et l'affectation des ressources. 1

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Le cancer, un fardeau mondial

Si le cancer est un fardeau supporté par le monde entier, onobserve cependant des variations géographiques très nettesde l'incidence de la maladie en général et des différenteslocalisations anatomiques de la maladie. Une estimationfiable du nombre de nouveaux cas (incidence) nécessite leurenregistrement au sein de la population. La compilation destaux de cancer mondiaux standardisés pour l'âge permet d'identifier des pays et des régions particulièrement affectéspar un type de tumeur spécifique. De telles différences reflètent généralement une exposition à des facteurs environ-nementaux distincts. L'épidémiologie descriptive fournit ainsinon seulement des informations sur la distribution de la maladie néoplasique, mais aussi des bases pour la prévention,la planification des services de santé et l'affectation desressources.

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Aucune communauté n’est épargnée parle cancer. Chaque année, la maladie pèsesur la vie de dizaines de millions de

personnes dans le monde entier. Lesdonnées les plus récentes sur la mortalitéet l’incidence font état de 10,1 millionsde nouveaux cas, de 6,2 millions demorts et de 22,4 millions de personnesvivant avec le cancer en 2000 [1]. Ceschiffres reflètent une augmentation del’incidence d’environ 19%, et de 18% pourla mortalité depuis 1990. Le cancer implique une dégradationpathologique des processus contrôlant laprolifération cellulaire, la différentiationet la mort de certaines cellules. Plusgénéralement, les cellules malignes quiformeront une tumeur se développent àpartir de l’épithélium (c’est-à-dire le tissuayant une fonction protectrice ou sécré-toire) et sont désignées par le terme de‘carcinome’. Pour plusieurs organes(sein, poumon, intestin, etc.), la plupartdes cancers sont des carcinomes. Alorsqu’ils possèdent certaines caractéris-tiques communes, différents types decancers ont des causes très éloignées etrépondent de façon extrêmement dif-

férente à un traitement. Ce rapportdetaille les bases biologiques de la trans-formation maligne, le rôle des facteursenvironnementaux ainsi que les optionspour la prévention, le dépistage et letraitement. Ce chapitre décrit le fardeaudu cancer en termes de chiffres faisantréférence à l’incidence, à la mortalité età la prévalence (Encadré ‘Termes utilisésen épidémiologie du cancer’, p. 18) sur labase de données générées par les reg-istres du cancer et les systèmes de sta-tistiques vitales (déclaration des décès).

Les principaux types de cancersEn termes d’incidence, les cancers les plusfréquents au niveau mondial (à l’exceptiondu cancer de la peau de type non mélanome)(Fig. 1.2) sont le cancer du poumon (12,3%du nombre total de cancers), du sein(10,4%), et du côlon-rectum (9,4%). Pourtoute maladie, la relation entre l’incidence etla mortalité est une indication du pronostic,des taux d’incidence et de mortalité simi-laires indiquant une maladie essentiellement

LE CANCER, UN FARDEAU MONDIAL

RESUME

> Environ 10 millions de personnes sevoient diagnostiquer un cancer chaqueannée dans le monde, et plus de 6 mil-lions décèdent chaque année dessuites de cette maladie; plus de 22 mil-lions de personnes sont actuellementatteintes d’un cancer dans le monde.

> Toutes les communautés sont affec-tées par le cancer, mais il existe desdifférences régionales marquées. Lefardeau total du cancer est plus élevédans les sociétés riches, en raisonprincipalement d’une forte incidencede tumeurs associées au tabagisme etau mode de vie occidental (tumeurs dupoumon, du côlon-rectum, du sein etde la prostate).

> Dans les pays en développement,jusqu’à 25 % des tumeurs sont associés à des infections chroniques,dues par exemple au virus de l’hépatiteB (cancer du foie), aux virus du papillome humain (cancer du colutérin), et à Helicobacter pylori (cancerde l’estomac).

> Les différences dans la distributionrégionale du cancer et ses con-séquences, documentées par unréseau mondial de registres du cancerau sein de la population, contribuent àidentifier les facteurs déclenchants,ainsi que les facteurs influençant lasurvie.

> Dans certains pays occidentaux, lestaux de mortalité par cancer ontrécemment commencé à décroître, enraison d’une diminution de la préva-lence du tabagisme, d’une améliora-tion de la détection précoce et d’avancées dans le traitement du cancer.

Fig. 1.1 Taux de mortalité des hommes pour l’ensemble des localisations du cancer, à l’exclusion du can-cer cutané non mélanome. Les taux les plus élevés sont enregistrés dans les pays riches.

< 272,3< 165,1< 133,3< 112,2< 85,8

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

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incurable. Ainsi, le cancer du poumon est lacause de décès unique par cancer la plusimportante dans le monde (1,1 millionchaque année), puisqu’il est presqueinvariablement associé à un pronosticmédiocre. À l’inverse, une interventionappropriée est souvent efficace pouréviter une issue fatale après un diagnosticde cancer du sein. Ainsi ce cancer, qui seplace en seconde position en termes d’in-cidence, ne figure pas parmi les trois pre-mières causes de décès par cancer, àsavoir respectivement le cancer dupoumon (17,8% de tous les décès par can-cer), de l’estomac (10,4%) et du foie(8,8%).La caractéristique la plus évidente de ladistribution du cancer entre les sexes est

la prédominance du cancer du poumonchez les hommes (Fig. 1.2). Les cancersde l’estomac, de l’œsophage et de lavessie sont également beaucoup plusrépandus chez les hommes. Ces dif-férences de distribution entre les sexessont souvent imputables aux différencesd’exposition aux agents déclencheursplutôt qu’aux variations de la prédisposi-tion. Pour les autres types de tumeurs,cancers du côlon-rectum et du pancréasinclus, il n’y a que peu de différences dansla distribution par sexe. D’une manièregénérale, la relation entre l’incidence et lamortalité n’est pas affectée par le sexe.Ainsi, dans le cas d’un diagnostic de cancer du foie ou du pancréas, le pronos-tic est pessimiste pour les hommes

comme pour les femmes. En revanche,d’autres types de tumeurs répondentmieux au traitement. Ainsi, les cancers dusein, de la prostate et du col utérin necausent le décès que d’une minorité despatients diagnostiqués.Le fardeau du cancer est inégalement distribué entre les pays en développementet les pays développés, certains types decancer spécifiques montrant des schémasde distribution différents (Fig 1.7).L’ensemble de l’Europe, le Japon, l’Aus-tralie, la Nouvelle-Zélande et l’Amériquedu Nord sont classés ici parmi les régionsles plus développées, alors que l’Afrique,l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie (àl’exception du Japon), la Micronésie, laPolynésie et la Mélanésie sont classéesparmi les régions en développement oules moins développées. Comme l’expliqueront les prochainschapitres, de nombreuses différencesdans la distribution du cancer entre lesrégions peuvent s’expliquer par des facteurs étiologiques. Les populations despays en développement sont par exemplevulnérables face aux cancers pour

Fig. 1.2 Incidence et mortalité des cancers les plus répandus dans le monde.

Fig. 1.3 Dans certaines régions, les eaux sont àl’origine de l’infection chronique par Schistosomahaematobium, susceptible de provoquer le cancerde la vessie.

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Poumon

Sein

Côlon-rectum

Estomac

Foie

Prostate

Col utérin

Oesophage

Vessie

Lymphome non hodgkinien

Cavité buccale

Leucémie

Pancréas

Ovaire

Rein

Nombre (milliers)

IInncciiddeenncceeMMoorrttaalliittéé

Homme Femmes

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lesquels les agents infectieux (et patholo-gies non malignes associées) jouent unrôle significatif [2] (Les infectionschroniques, p. 56). On trouve parmi ceux-ci les cancers de l’estomac, du col utérin,du foie et éventuellement de l’œsophage.Il existe à l’inverse d’autres cancers –comme les cancers du côlon-rectum et dela prostate – pour lesquels le poids de lamaladie pèse de manière disproportion-née sur les pays développés. Ces observa-tions semblent être largement attri-buables à des différences de mode de vie,où les facteurs alimentaires seraient censés jouer un rôle prépondérant.

La surveillanceL’étendue de la variation dans l’impact ducancer entre les différentes régions dumonde est étudiée depuis plus de 50 ans.Les données permettant de telles com-paraisons proviennent des registres ducancer et des statistiques de santénationales et locales, en tenant compte desdécès par cancer. L’exhaustivité et la préci-sion des données accumulées par les registres du cancer se sont progressive-ment améliorées, ainsi que la proportion dela population mondiale incluse dans cesbases de données.

Le Centre international de Recherche surle Cancer a joué un rôle prépondérantdans la mise en place des registres sur lecancer, l’accréditation des procédures derecueil de données, l’intégration et laprésentation des résultats [3]. Un aspectde ce travail s’est concrétisé par la publi-cation des éditions successives de CancerIncidence in Five Continents [4].Les registres du cancer fournissent lesdonnées relatives à l’incidence. Les tauxd’incidence d’un pays ont été obtenuspour ce rapport par le biais des registresdu cancer desservant l’ensemble de lapopulation lorsque c’était possible, ou parun échantillon représentatif. Le nombrede registres du cancer a régulièrementaugmenté au fil des années. Les registrescouvrent l’ensemble des populationsnationales, des régions spécifiques ou dessous-ensembles de ces dernières. Lesregistres fournissent également des sta-tistiques sur la survie après un cancer. Laprévalence du cancer (nombre de person-nes vivant avec un cancer diagnostiquédans les cinq dernières années) peut ainsiêtre estimée à partir de ces données d’incidence et de survie. Les chiffres de lamortalité selon la cause sont disponiblespour un grand nombre de pays, grâce à la

déclaration d’événements civils (nais-sances et décès), bien que le degré dedétail et de qualité des données (à la foisen termes de précision sur la cause dedécès enregistrée et d’exhaustivité de ladéclaration) varie considérablement. Les données les plus récentes de labanque de données de l’OMS sur la mortalité nationale ont été utilisées pourl’obtention d’informations sur les décèspar cancer. Pour certains pays, un facteurde correction a été utilisé pour rendrecompte d’une sous-notification connue etquantifiée des données de la mortalité.En l’absence de l’une ou l’autre de cessources d’information, une estimation del’incidence de cancer a été faite à partirde l’information disponible sur lafréquence relative de différents cancers(par tranche d’âge et par sexe), appliquéeà une incidence globale ‘tous sites confon-dus’ pour la région correspondante. Ceschiffres ‘tous sites confondus’ ont été calculés à partir des données que l’on a putrouver pour la zone géographique correspondante.Pour certains pays, des données ont puêtre recueillies sur la mortalité, mais passur l’incidence. Dans ce cas, l’incidence aété estimée à l’aide de séries de modèlesde régression, lesquels, pour une région,un type de cancer, un sexe ou une tranched’âge donnée, prévoient l’incidence à par-tir de la mortalité, d’après les données desregistres du cancer de la même région. Àl’inverse, les taux d’incidence étaientdisponibles pour certains pays ne dis-posant d’aucune donnée sur la mortalité.Dans ce cas, l’information sur la survieaprès un cancer permettait d’obtenir desestimations de la mortalité. La prévalenceétait estimée à partir de l’incidence et dela survie. Trois sources de données desurvie au sein de la population ont été util-isées : le projet du CIRC intitulé CancerSurvival in Developing Countries [5], quifournit des données de survie dans certaines populations de Chine, deThaïlande, d’Inde et de Cuba pourl’ensemble des localisations considérées;le programme SEER couvrant 10% de lapopulation des Etats-Unis [6] et le projetEUROCARE II fournissant des données àpartir de plusieurs registres du cancer

Fig. 1.4 Les cancers les plus répandus dans le monde en 2000, exprimés en milliers de personnes chezqui l’on a diagnostiqué un cancer dans les cinq dernières années.

14 Le cancer, un fardeau mondial

Sein

Côlon-rectum

Prostate

Col utérin

Estomac

Poumon

Vessie

Utérus

Cavité buccale

Lymphome non hodgkinien

Mélanome cutané

Ovaire

Rein

Thyroïde

Larynx

Nombre (milliers)

FemmeHomme

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européens [7]. Les estimations des popu-lations de chaque pays (par âge et parsexe) proviennent des projections de pop-ulations des Nations Unies en 1998 [8].Ces méthodes ont permis de produire desbases de données exhaustives contenantdes informations sur la distribution ducancer selon l’incidence, la mortalité, laprévalence et l’âge, pour de nombreuxpays et parfois même à un niveau local (oupour des sous-populations) au sein d’unmême pays. Des informations complé-mentaires ainsi que les méthodes utiliséespour le calcul des estimations de l’incidence, de la mortalité et de la préva-lence sont résumées par ailleurs [9, 10].Ne sera présenté ici qu’un aperçu partielde l’ensemble des données disponibles.

La distribution du cancer par régionLa Figure 1.8 illusstre l’incidence du can-cer pour 12 grandes ‘régions’. Même parrapport à des zones géographiques aussiétendues, des différences marquéesapparaissent en termes de localisationdes tumeurs les plus courantes dans unerégion, et de classement de ces localisa-tions cancéreuses. Certaines similarités,

d’importance équivalente, ont égalementpu être notées.La validité du contraste de l’incidence ducancer dans les pays les plus et les moinsdéveloppés (Fig. 1.7) est soutenue, aumoins partiellement, par les modèles similaires d’incidence du cancer enAmérique et en Europe du Nord, dansl’Ouest de l’Europe et en Océanie (essen-tiellement l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Les cancers du côlon-rectum, dupoumon, du sein et de la prostate pré-dominent dans toutes ces régions, la seuledéviation à ce modèle étant l’émergencemajeure du mélanome en Australie et enNouvelle-Zélande. Le centre et le Sud del’Europe diffèrent tous deux marginale-ment de ce modèle en raison de l’inci-dence relativement élevée du cancer del’estomac. Le cancer de la vessie occupe lacinquième ou la sixième position danstoutes ces régions (Océanie exceptée).L’Asie orientale, incluant le Japon et cer-taines régions de Chine, englobe desnations et des communautés diviséesentre les catégories ‘les plus développées’et ‘les moins développées’. De la mêmemanière, la distribution du cancer est évo-

Fig. 1.7 Comparaison des cancers les plus répandus dans les pays les plus developpés et les moins développés en 2000. LNH = Lymphome non hodgkinien

Fig. 1.5 Les émissions dues à la circulation auto-mobile et à d’autres sources de pollution de l’eau,du sol et de l’atmosphère pourraient être respon-sables de près de 4% de l’ensemble des cancers.

Fig. 1.6 Une jeune mère sénégalaise tient sonenfant qui porte un sweatshirt illustré d’un logo del’industrie du tabac.

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Hommes

RRééggiioonnss lleess pplluussddéévveellooppppééeess

RRééggiioonnss lleess pplluussddéévveellooppppééeess

LLeess mmooiinnssddéévveellooppppééeess

Nombre (milliers) Nombre (milliers)

LLeess mmooiinnssddéévveellooppppééeess

Poumon

Estomac

Prostate

Côlon-rectum

Foie

Oesophage

Vessie

Cavité buccale

LNH

Leucémie

Larynx

Rein

Pancréas

Autre pharynx

Cerveau etc.

Sein

Col utérin

Côlon-rectum

Poumon

Estomac

Ovaire

Utérus

Foie

Œsophage

LNH

Leucémie

Pancréas

Cavité buccale

Thyroïde

Vessie

Femmes

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Incidence du cancer en Asie de l’Est.

Incidence du cancer en Amérique du Sud, en Amérique Centrale et auxCaraïbes.

Incidence du cancer en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest.

Incidence du cancer en Amérique du Nord.

Incidence du cancer en Asie du Sud-Est.

Incidence du cancer en Afrique sub-saharienne.

Fig. 1.8 Incidence du cancer dans douze régions du monde.

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FemmeHomme

FemmeHomme

FemmeHomme

FemmeHomme

FemmeHommeFemmeHomme

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Sein

Poumon

Vessie

Côlon-rectum

Estomac

LNH

Col utérin

Leucémie

Prostate

Foie

Sein Poumon

Col utérin

Estomac

Prostate

Côlon-rectum

Utérus

Leucémie

LNH

Vessie

Prostate

Poumon

Sein

Côlon-rectum

Vessie

LNH

Mélanome cutané

Rein

Leucémie

Utérus

Col utérinSein

FoieProstate

EstomacLNH

Côlon-rectum

OesophageCavité buccale

Poumon

Estomac

Poumon

Foie

Oesophage

Côlon-rectum

Sein

Pancréas

Leucémie

Col utérin

Vessie

Poumon

Sein

Foie

Côlon-rectum

Col utérin

Estomac

LNH

Nasopharynx

Leucémie

Ovaire etc.

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Incidence du cancer en Europe orientale.

Incidence du cancer en Europe septentrionale.

Incidence du cancer en Océanie.

Incidence du cancer en Europe méridionale.

Incidence du cancer dans le sud de l’Asie Centrale.

Incidence du cancer en Europe occidentale.

Fig. 1.8 Incidence du cancer dans douze régions du monde (suite).

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FemmeHomme

FemmeHomme FemmeHomme

FemmeHomme

FemmeHomme FemmeHomme

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Taux standardisé sur l’âge/100 000 habitants

Col utérin

Sein

Cavité buccale

Œsophage

Poumon

Autre pharynx

Estomac

Côlon-rectum

Larynx

LNH

Sein

Poumon

Côlon-rectum

Prostate

Vessie

Estomac

LNH

Mélanome cutané

Leucémie

Rein

Poumon

Côlon-rectum

Sein

Estomac

Vessie

Prostate

Col utérin

Rein

Pancréas

Larynx

Poumon

Sein

Côlon-rectum

Estomac

Vessie

Prostate

LNH

Utérus

Foie

Leucémie

Sein

Côlon-rectum

Poumon

Prostate

Vessie

Estomac

LNH

Rein etc.

Cavité buccale

Mélanome cutané

Côlon-rectum

Sein

Prostate

Mélanome cutané

Poumon

LNH

Cavité buccale

Vessie

Leucémie

Estomac

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Il existe plusieurs statistiques permettantde mesurer le fardeau du cancer dans unecommunauté donnée. La discussion suiv-ante est présentée spécifiquement en rela-tion avec le cancer, bien que dans la plu-part des exemples, les termes discutésaient une application générale.

L’incidence décrit le nombre de nouveauxcas. Elle peut s’exprimer en nombreabsolu de cas par an, ou en taux pour 100 000 personnes par an. Ce dernier four-nit une approximation du risque moyen dedéveloppement d’un cancer, ce qui estutile pour dresser des comparai-sonsentre les populations (pays, groupes eth-niques, ou différentes périodes pour unmême pays, par exemple).

La mortalité représente le nombre dedécès, et le taux de mortalité est le nombrede décès pour 100 000 personnes par an.Le nombre de décès fournit une mesure dela conséquence, ou de l’impact, du cancer.Elle représente le produit de l’incidence etde l’issue fatale pour un cancer donné.‘L’issue fatale’, l’inverse de la survie, est laproportion de patients cancéreux qui décè-dent. Les taux de mortalité mesurent doncle risque moyen pour la population dedécéder d’un cancer spécifique, alors quel’issue fatale (1 moins la survie) représentela probabilité qu’un individu chez qui l’on adiagnostiqué un cancer en décède.

Taux L’incidence, la mortalité et d’autresdonnées peuvent être présentées sousforme de taux, le plus souvent en rapportà des populations de 100 000 individus.

Les taux standardisés sur l’âge (TSA) pren-nent en compte les différences dans lastructure d’âge des populations com-parées. Ceci est nécessaire car le risquede cancer est fortement déterminé parl’âge; une population avec une forte pro-

portion de personnes âgées aura générale-ment une incidence de cancer plus grandequ’une population constituée d’individusjeunes. La standardisation est un ensemblede techniques utilisées pour effacer leseffets des différences d’âge lors de com-paraison de deux taux ou plus. Une stan-dardisation peut ainsi être entreprise pourpermettre une comparaison sur la base depopulations d’une même structure d’âgepour laquelle une ‘population standard mon-diale’ est communément utilisée.

La prévalence du cancer indique le nombrede personnes chez qui la maladie a été diag-nostiquée et qui sont vivantes à un momentprécis. La prévalence peut ainsi être carac-térisée par le nombre de personnes vivantavec le cancer, bien qu’aucun consensusn’existe sur la signification précise de cetteexpression. Pour certains auteurs ‘vivreavec le cancer’ signifie avoir déjà été diag-nostiqué, même si c’est plusieurs annéesauparavant et que la maladie n’a plus aucunimpact sur l’individu. Ces conditions peu-vent être assimilées à une guérison. Ce quel’on attend probablement de la prévalencedans la plupart des cas est le nombre d’in-dividus traités pour un cancer (ou du moinsnécessitant toujours une quelconque super-vision médicale). De telles données sont nonseulement difficiles à obtenir, mais ellesvarient aussi certainement d’un endroit àl’autre en fonction des pratiques médicales.Cependant, puisque la guérison est souvent,mais arbitrairement, mise sur le même planque la survie après cinq ans, un compromisutile est d’estimer la prévalence comme cor-respondant au nombre d’individus chezlesquels on a diagnostiqué un cancer dansles cinq dernières années.

De nombreuses autres mesures sont util-isées pour évaluer l’impact d’une maladie,et celui du cancer en particulier. Elles com-prennent les années de vie perdues par per-sonne (combien d’années sur une durée devie normale sont perdues à cause desdécès par cancer). Les économistes ajus-tent souvent cette mesure en attribuant

des valeurs différentes aux années de vieselon les âges, de telle manière qu’uneannée économisée à 20 ans est par exem-ple plus ‘précieuse’ qu’à 60 ans. Un ajuste-ment encore plus précis peut s’effectueren calculant des années de vie perduesajustées en qualité ou handicap (DALY), enattribuant une valeur numérique auxannées vécues avec une qualité de vieréduite, entre le diagnostic et le décès (oùla qualité = 0) ou la guérison (qualité = 1).De telles estimations nécessitent desdonnées exhaustives sur l’incidence et lasurvie, ainsi que des approximations surla qualité de vie dans des circonstances etpour des cultures différentes.

TERMES UTILISES EN EPIDEMIOLOGIE DU CANCER

Fig. 1.10 Une équipe d’enregistrement ducancer à Ho Chi Minh Ville au Viet Nam.

18 Le cancer, un fardeau mondial

Fig. 1.9 La base de données Globocan 2000est publiée sous forme de cédérom parIARCPress.

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catrice de cela dans les régions les plusdéveloppés si l’on considere le cancer dupoumon, du côlon-rectum et du sein, maisdifférente dans la mesure où le cancer del’estomac, de l’œsophage et du foie con-stituent une préoccupation majeure. Dansles pays les moins développés, aucungroupement de cancers ne constitue demodèle clair ; il s’agit plutôt de modèlesparticuliers, spécifiques à de largesrégions. Le cancer du sein est important dans lescommunautés à la fois dans les pays lesplus développés et les moins développés.A l’inverse, le cancer du col utérin est unproblème particulièrement sérieux pour laplupart des pays en développement, dontle sud de l’Asie Centrale, l’Afrique sub-saharienne et l’Amérique du Sud. Il existeégalement des cancers revêtant uneimportance particulière dans certainesrégions. Ainsi, le cancer de la cavité buc-cale arrive en tête du classement dans lesud de l’Asie Centrale, le cancer du foieest particulièrement problématique enAfrique sub-saharienne et certaines par-ties d’Asie, alors que le cancer de la vessie

est un problème majeur pour l’Afrique duNord et l’Ouest de l’Asie.

Les possibilités de prévention et detraitement du cancerComme indiqué plus haut, le tableau ducancer dans le monde présenté dans cetouvrage ne représente qu’un examensuperficiel des données exhaustivesdisponibles sur la distribution du cancer.Malgré les limitations de l’évaluationactuelle, certains principes apparaissentclairement. Le fardeau du cancer dans lemonde varie en fonction de la commu-nauté. L’étendue des variations lorsquel’on compare les régions sub-continen-tales apparaît également au niveau national,et peut même être visible au niveau local.Comme le décrit ce rapport, la variationde l’incidence du cancer s’explique toutd’abord par l’influence de facteurs derisques particuliers dont elle est aussil’indicateur. De nombreux facteurs derisques établis opèrent comme des caus-es de la maladie, dont on élucide progres-sivement les mécanismes biologiques.Pour la plupart, la compréhension des

causes du cancer fournit une base pour laprévention ou la détection précoce de lamaladie. Cette transition, permettant depasser de la documentation d’une maladieà une base d’action peut également s’appliquer au traitement. Ainsi l’inci-dence, la mortalité et d’autres donnéespermettent de mieux cerner le pronosticet l’efficacité d’un traitement pour tel outel type de cancers. La distribution ducancer évolue dans le temps, et des éval-uations spécifiques sont généralementliées à une période donnée.Indépendamment de la modification dansla distribution, le fardeau du cancer esttoujours présent. Ce fardeau implique lamort, dans la souffrance, de centaines demillions de personnes dans le monde.Ainsi que nous le soulignerons tout aulong de ce volume, des interventionsappropriées permettraient d’alléger progressivement ce fardeau.

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SITES INTERNET

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