Le bénévolat en France aujourd’hui

Cécile BAZIN – Marie DUROS – Jacques MALET – Jean-Baptiste PIOCHAUD

Le bénévolat en France aujourd’hui

7 juin 2011

Cécile BAZIN – Jacques MALET


Nos sources et nos coopérations

● L’enquête IFOP pour France Bénévolat de juillet 2010 et l’enquête BVA pour la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité de novembre 2010.

● Les enquêtes R&S auprès des bénévoles et auprès des responsables associatifs.

● La direction de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative du ministère de l’Education nationale.

● Un comité composé d’universitaires et d’experts de la vie associative et du bénévolat.

● L’enquête réalisée du 16 avril au 3 mai 2010 auprès de 2851 Ingénieurs Agro, en partenariat avec la fédération Uniagro.


Plus d’un Français sur trois est bénévole


Pas moins de bénévoles aujourd’hui, mais …

• 18 millions dont 11 millions dans les associations

• 41% des bénévoles sont dans plusieurs associations

Environ 70 000 associations nouvelles chaque année depuis 10 ans. Un total estimé à 1,2 million associations en activité en France.

D’où une recherche croissante de bénévoles dans les associations, et une tension pour partager une ressource humaine

qui progresse moins vite que le nombre des associations.

Une forte présence dans les associations


De 1 à 2 heures par semaine 13%



De 10 à 20 heures 15%

Plus de 20 heures par semaine 13%

Ne se prononce pas 2%Total 100%

Plus d’1 bénévole sur 2 est présent au moins une fois par semaine

Parmi eux :


Les jeunes ne sont pas moins nombreux

33%

25%

30%

45%

51%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

18-24 ans

25-34 ans

35-49 ans

50-64 ans

65 ans et plus

Moyenne générale : 36%

Une nouvelle génération de

bénévoles

Le souhait d’être utile à la société et d’agir pour les autres 76%

Un épanouissement personnel 48%

La cause défendue 37%

Le souhait d’appartenir à une équipe 25%

Le désir d’exercer une responsabilité 14%

L’acquisition d’une compétence 13%

La reconnaissance sociale 7%

Pouvoir mesurer le fruit de vos efforts 5%

Pourquoi donner de son temps ?


Les ressorts d’engagement des seniors

• Plus sensibles au fait d’appartenir à une équipe, ils trouvent aussi dans le bénévolat :

● Le moyen d’être utile

● Des occasions de rencontres et d’amitiés fortes

● Une ouverture d’esprit

● Une source d’épanouissement personnel

• Plus disponibles, ils consacrent plus de temps au bénévolat.

Quelles principales satisfactions ?

Le contact et les échanges avec l’autre 66%

Le plaisir d’être efficace et utile 57%

La convivialité 44%

Le sentiment de changer (un peu) les choses 39%

L’épanouissement personnel 34%

Le plaisir d’avoir fait progresser l’association 29%

Plus de 80% des bénévoles se disent « bien dans leur association ».



Des déceptions parfois

• 1,5 motifs de déceptions pour 3,3 sources de satisfactions

• D’abord des déceptions concernant les moyens de l’association : moyens financiers (25%), moyens matériels (20%), locaux inadaptés (15%)

• Un manque d’organisation de l’association (16%)

• Un manque de considération (8%), à noter de la part des jeunes (14%)

• De manière marginale : manque d’ambition de l’association, manque de convivialité, trop ou trop peu de responsabilités …


Des attentes nouvelles

• Des bénévoles plus sensibles aux notions d’épanouissement personnel, d’acquisition de compétences et de résultats.

• Moins militants, plus intéressés par la notion de projet et par l’action.

• Plus curieux et moins attachés à une cause particulière, donc plus mobiles :

→ un parcours bénévole riche d’expériences successives

→ un turn over que les associations doivent gérer

Une exigence forte vis-à-vis de leurs missions

• Pour 80% des bénévoles, l’action bénévole doit être préalablement définie, avec des objectifs précis et un suivi d’exécution.

• Pour 66% elle doit faire l’objet d’une évaluation.

• Pour 70%, elle suppose un savoir-faire et des compétences précises.

• Pour 22%, la formation des bénévoles est nécessaire.

• Des notions entendues au sens large : auto-évaluation, évaluation en interne, séances d’information, conseils, notamment chez les seniors.



Le profil des jeunes

• Ils revendiquent la recherche d’un épanouissement personnel et sont satisfaits de ce point de vue.

• Ils sont « ambitieux » : en recherche d’acquisition et de valorisation de compétences, en attente de responsabilités, de conseils, de formation.

• Ils sont volontaires : plus nombreux à se dire prêts à se mobiliser dans des situations exceptionnelles.

• Ils regrettent le manque de reconnaissance de leur action : ils seraient sensibles aux marques d’attention de la part des adhérents et des bénéficiaires.

De nouveaux défis pour les

associations


Des exigences nouvelles

• Des organisations de plus en plus solides

• Des compétences et des savoir-faire de plus en plus précis de la part des salariés quand elles en ont, aussi des dirigeants et des

bénévoles

• Une certaine assiduité de la part des bénévoles ou du moins une réelle gestion des ressources humaines (GRH) bénévoles


« Gérer le bénévolat »

• Mettre en place une organisation dédiée

• Une écoute attentive et une reconnaissance des rôles de chacun

• Proposer et organiser des formations

• Porter une attention particulière à l’accueil des nouveaux

• Définir les engagements réciproques et les formaliser

La gestion des ressources humaines concerne aussi les bénévoles, au même titre que les salariés.

Les associations doivent s’en donner les moyens :


L’importance du projet associatif

• De plus en plus souvent mis en place : 61% des petites associations, 70% des moyennes et 83% des grandes.

• Fruit d’une réflexion interne sur l’association, son action, son devenir.

• Un élément fédérateur qui implique la participation du plus grand nombre d’acteurs de l’association, et leur adhésion.

• Peut être déterminant pour attirer de nouveaux bénévoles, de plus en plus à la recherche de sens, d’un projet.

• Peut se traduire en termes d’engagements réciproques entre l’association et ses bénévoles (charte du bénévolat).

De nouveaux modes d’intervention

bénévole


Plusieurs façons de s’engager…

• Des interventions régulières, tout au long de l’année, sur une fonction

précise aux « coups de mains » à l’occasion d’un évènement particulier.

• Un parcours bénévole tout au long de la vie ou des interventions

intermittentes selon les circonstances et la disponibilité.

• Deux nouvelles formes d’intervention bénévole à faire connaître.


La mission bénévole

• Un engagement ponctuel

• Un savoir-faire bien adapté à un besoin précis clairement exprimé par une association

exemples : apporter des conseils juridiques sur un dossier précis, organiser une campagne de communication…


Ses avantages

• Une très bonne adéquation entre les demandes des associations

et les offres bénévoles,

• Une forte valeur ajoutée apportée par ces interventions,

• Un temps d’engagement plus facilement compatible avec les contraintes de la vie sociale (notamment entre 30 et 50 ans).


Le bénévolat en ligne

• Une intervention ponctuelle ou régulière

• Généralement basée sur un savoir-faire précis

• Pouvant se réaliser à distance, par téléphone ou surtout via Internet :

exemples : conception de site Internet, créations graphiques (affiches, plaquettes…) et multimédia (musique, vidéo…), conseil (juridique, financier…), bureautique …


Ses avantages

• Une intervention « à distance », donc pourquoi pas d’une région à l’autre, ou d’un pays à l’autre

• Un engagement bénévole en temps non contraint (en fonction de la disponibilité de chacun)

• Une intervention bénévole souvent à forte valeur ajoutée

• Particulièrement adaptée aux personnes à mobilité réduite (jeunes mères au foyer, personnes isolées en milieu rural, personnes handicapées…)


Ses exigences

• Définition précise de la mission,

• Un savoir-faire préalable de l’intéressé(e),

• Une bonne capacité d’organisation et d’autonomie,

• Des rencontres périodiques avec les autres bénévoles de

l’association.


Le bénévolat dans les amicales

d’Uniagro


Peu de bénévoles dans les amicales

Seuls 13% consacrent du temps à leur association ou à la fédération. Dont 8% quelques heures par an.

• 23% des diplômés avant 1970.

• 16% à 17% des diplômés entre 1971 et 1990

• 10% à 11% des diplômés de 1991 à 2007

• 7% des derniers diplômés (2008 – 2009)

Rappeler le contexte associatif.

Valoriser et renforcer le sentiment d’appartenance.

Encourager les cotisants à devenir acteurs engagés ou potentiels.


Peu de bénévoles parmi les jeunes

64%

52%

41%

36%

29% 29%

24%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Avant 1970 1971-1980 1981-1990 1991-2000 2001-2005 2006-2007 2008-2009

Ont une activité bénévole régulière ou ponctuelle, dans une autre association (selon l’année d’obtention du diplôme) :


Impliquer les jeunes dans la vie associative

A diplôme équivalent, les jeunes diplômés sont moins nombreux à avoir une activité bénévole que l’ensemble des Français (29% pour 36% selon l’IFOP et 39% selon BVA).

Encourager les écoles à développer la fibre associative des étudiants.

Inciter les jeunes à s’investir dans leur association : proposer des projets motivants, leur faire confiance et leur donner des

responsabilités.

Tenir compte de leurs contraintes, leur proposer des missions bénévoles courtes qui peuvent les motiver et les fidéliser.

Ouvrir les associations aux futurs diplômés ou du moins les sensibiliser au plus tôt à la vie de l’association à laquelle ils seront

invités à cotiser.


Un potentiel à mobiliser

Une proportion de "volontaires", du moins en intention, y compris chez ceux qui n'ont jamais cotisé (60%)…

71% sont prêts à s’engager sur un projet proposé par leur association :

Diplômés en 2008 - 2009 83%

En 2006 - 2007 77%

Entre 2001 et 2005 72%

Entre 1991 et 2000 73%

Entre 1981 et 1990 69%

Entre 1971 et 1980 65%Avant 1970 53%

Le bénévolat en France aujourd’hui

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