Le b”ton autocompactant - ave-wbv.ch · 2015. 5. 20. · Lors de la fabrication du b”ton...

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Recommandation éditée par Holcim (Suisse) SA Le béton autocompactant Version 26.11.2004

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  • Recommandation éditée par Holcim (Suisse) SA

    Le béton autocompactant

    Version 26.11.2004

  • Table des matières

    Introduction 3

    1. Généralités 4

    1.1 Définition 41.2 Domaines d’application 41.3 Caractéristiques rhéologiques du SCC 5

    2. Constituants du béton 6

    2.1 Ciments et additions 62.2 Eau 72.3 Granulats 72.4 Adjuvants 82.5 Autres additions inertes 8

    3. Composition du béton 9

    3.1 Types de béton SCC 93.2 Particularités technologiques 93.3 Principes de formulation 103.4 Teneur en vides des granulats 113.5 Formulation du béton 123.6 Facteurs clés des propriétés du béton frais 12

    4. Contrôles sur béton frais 14

    4.1 Essai d’étalement (Slump Flow) 144.2 Essai de boîte en L (L-Box) 154.3 Essai d’entonnoir (V-Funnel) 154.4 Essai d’étalement modifié (J-Ring) 16

    5. Fabrication et transport 17

    5.1 Fabrication 175.2 Transport 17

    6. Exécution 18

    6.1 Coffrage 186.2 Mise en place 216.3 Finition des surfaces horizontales 236.4 Cure 23

    7. Propriétés du béton durci 24

    7.1 Résistance à la compression et module d’élasticité 247.2 Durabilité 257.3 Retrait et fluage 287.4 Chaleur d’hydratation 30

    Références bibliographiques/normes 31

    Copyright by

    Holcim (Suisse) SA

    Auteur

    Product Management

    de Holcim (Suisse) SA

    en collaboration avec l’EMPA Dübendorf

    1ère édition, 2005

    Prix de vente

    CHF 25.–

  • 3

    Introduction

    Milieu des années huitante, des efforts importants ont

    été entrepris au Japon afin d'améliorer la durabilité des

    ouvrages en béton grâce à des mesures appropriées. A

    l'origine d'une durabilité insuffisante on retrouvait

    souvent un compactage du béton non conforme aux

    règles de l'art. Ce constat fut le point de départ pour le

    développement du béton autocompactant ou SCC (de

    l'anglais Self Compacting Concrete). Le premier proto-

    type d'un tel béton fut développé en 1988 par le pro-

    fesseur Okamura de l'Université de Kochi. Sa première

    utilisation pratique intervint deux années plus tard

    pour la construction d'un pont. Cette découverte en

    matière de technologie du béton suscita un énorme

    intérêt au niveau mondial. A la fin des années nonante

    on vit apparaître les premières applications en Suède,

    en France et aux Pays-Bas. Peu après, de premiers élé-

    ments d'ouvrages en béton SCC furent également réa-

    lisés en Suisse.

    Fig. 0.1

    L'innovation prin-

    cipale du béton

    SCC réside dans la

    phase du compac-

    tage, facteur clé

    de durabilité

    Terminologie

    Dans la présente brochure on fait la distinction entre

    le béton vibré (au moyen de vibrateurs internes ou

    externes, de coffrages vibrants, etc.) et le béton auto-

    compactant (SCC).

    Compactage contrôlé et homogène

    grâce à l'utilisation de SCC

    Homogénéité

    Limitation des variations

    des propriétés

    Durabilité des

    éléments en béton armé

    Durabilité accrue

    Fabrication Transport Compactage Cure

    «L'idée de tirer profit des points forts

    et de supprimer les points faibles con-

    duisit au développement du béton

    autocompactant.»

    H. Okamura, 1997

    Cette brochure constitue une recommandation pratique

    afin de rendre plus facile et plus sûre la fabrication et

    l'utilisation du béton SCC. D'une part, elle tente d'ex-

    pliciter clairement les facteurs prépondérants pour les

    propriétés du béton frais. D'autre part, il y est indiqué

    dans quelle mesure les propriétés sur béton durci,

    comme la résistance à la compression, l'étanchéité à

    l'eau ou la durabilité, se différencient de celles d'un bé-

    ton conventionnel vibré; à cet égard, ces performances

    sont souvent meilleures.

    Composition

    Béton

  • 4

    Généralités

    1. Généralités

    1.1 DéfinitionLe béton autocompactant (dénommé aussi béton auto-

    plaçant) est défini comme suit dans l 'Annexe nationale

    NA de la norme SN EN 206-1 :

    Le béton frais est appelé auto-plaçant lorsqu'il se

    compacte suffisamment grâce à son poids propre

    tout en ne présentant pas de ségrégation.

    Dans cette brochure nous utiliserons systématique-

    ment l'abréviation SCC, largement répandue et prove-

    nant de la dénomination anglaise Self Compacting

    Concrete, plutôt que celles de BAC ou BAP en usage en

    France.

    Le SCC et le béton vibré se différencient par les proprié-

    tés du béton frais et le mode de mise en œuvre. Le

    béton autocompactant est un béton qui se compacte

    de lui même par effet gravitaire, sans aucun apport

    d'énergie de compactage (par ex. vibration, damage).

    Les propriétés caractéristiques de ce béton sont les sui-

    vantes:

    ■ fluidité et viscosité élevées, sans aucune tendance

    à la ségrégation (comme du miel)

    ■ désaération du béton pendant son écoulement

    ■ excellente aptitude au remplissage des moindres

    recoins du coffrage par un béton homogène, même

    Fig. 1.2.1

    Durant la mise en

    place et l'écoule-

    ment d'un SCC,

    les granulats

    «nagent» à la sur-

    face sans aucune

    ségrégation

    en présence de réservations, d'incorporés et de fer-

    raillage dense. Le dispendieux et fastidieux travail

    de vibration est ainsi supprimé.

    1.2 Domaines d'applicationLe béton autocompactant constitue dans de nombreux

    domaines une alternative intéressante au béton con-

    ventionnel vibré. Ces domaines comprennent le bâti-

    ment, le génie civil, les tunnels, la préfabrication et les

    travaux d'assainissement et de réhabilitation. Comparé

    au béton vibré, les arguments en faveur du béton auto-

    compactant sont les suivants:

    ■ rendements améliorés et exécution plus rapide

    ■ réduction des nuisances sonores durant l'exécution

    ■ liberté accrue des formes de coffrage

    ■ facilité de bétonnage d'éléments exigus

    ■ qualité accrue des surfaces de béton

    ■ réduction/suppression des travaux de ragréage

    ■ facilité de bétonnage d'éléments avec une armature

    dense ou importante

    ■ remplissage de parties difficilement accessibles

    ■ diminution de la pénibilité du travail et suppression

    de l'apparition du syndrome du vibrateur.

    Outre l'amélioration de la productivité des entreprises,

    le béton SCC permet d'accroître la qualité et la durabi-

    lité des ouvrages en béton.

  • 5

    Généralités

    Caractéristiques rhéologiques du SCC

    1.3 Caractéristiques rhéologiques du SCCLes propriétés déjà mentionnées sont obtenues grâce

    à une teneur très élevée en farines (≤ 0,125 mm) quiensemble avec l'eau et l'adjuvant fluidifiant constitue

    le coulis de ciment, sous forme d'une suspension colloï-

    dale à viscosité élevée, dans laquelle «nagent» les gra-

    nulats plus grossiers sans aucune tendance à la ségré-

    gation. A cet égard, il est en principe indifférent que les

    farines proviennent du ciment, de cendres volantes, de

    fumée de silice ou de fillers minéraux, dans la mesure

    où les interactions entre la suspension et le fluidifiant

    permettent d'atteindre les caractéristiques rhéologi-

    ques nécessaires.

    Fig. 1.3.1

    Bases de la rhéologie. Comportements

    caractéristiques de différents coulis de

    ciment et d'addition minérale, avec ou

    sans adjuvant fluidifiant.

    Des indications concernant les valeurs

    visées pour l'ouvrabilité (étalement) et

    pour le temps d'écoulement sont données

    au chap. 4 et à la Fig. 3.6.1

    Coup

    le ré

    sist

    ant

    Vitesse de rotation

    Rhéologie

    Branche de la mécanique qui étudie l'écoulement des

    matériaux et l'interaction entre les états de sollicita-

    tions (contraintes) et les déformations, en fonction de

    leurs caractéristiques de viscosité, d'élasticité et de

    plasticité.

    la fl

    uidi

    té a

    ugm

    ente

    coulis sans a

    djuvant

    coulis a

    vec ad

    juvants

    le tempsd’écoulement

    diminue

    Le rhéomètre permet de mesurer lecouple résistant en fonction de lavitesse de rotation

    sous l'effet de sollicitations imposées (contraintes de

    cisaillement). La viscosité η est d'autant plus faible que

    ces forces de frottement internes sont petites. Le béton

    s'écoule et s'étale d'autant plus rapidement que la vis-

    cosité est faible (fig. 1.3.1).

    Lors de la fabrication du béton autocompactant on

    s'efforce par conséquent d'ajuster sa fluidité et sa vis-

    cosité de manière à permettre une mise en œuvre opti-

    male. La viscosité du béton est généralement caracté-

    risée par le temps d'écoulement nécessaire, par

    exemple lors de l'essai d'entonnoir (chap. 4.3) ou le

    temps nécessaire à l'obtention d'un diamètre fixé lors

    de l'essai d'étalement (chap. 4.1).

    Etant donné que le comportement rhéologique du béton

    est surtout fonction des proportions volumiques des

    constituants plutôt que de leurs proportions massiques,

    on fera dans ce qui suit de préférence des considéra-

    tions sur les dosages et les proportions en volume.

    En plus de la fluidité élevée généralement obtenue

    avec les bétons fluides, ce coulis (suspension) présente

    une certaine viscosité, c'est-à-dire un comportement

    analogue à celui du miel ou de certaines huiles miné-

    rales très visqueuses. C'est la combinaison de cette vis-

    cosité avec une fluidité très élevée qui confère au

    béton sa stabilité envers la ségrégation ainsi que sa

    capacité à se désaérer naturellement.

    Ainsi, en plus de la fluidité, la viscosité du béton cons-

    titue un second critère important pour caractériser le

    comportement du SCC. Elle peut être déduite à partir

    de la mesure des frottements internes d'un matériau

  • 6

    Constituants du béton

    2. Constituants du béton

    Fig. 2.1.1

    Flextremo, le

    ciment Portland

    composé, compre-

    nant les adjuvants

    nécessaires au bé-

    ton autocompac-

    tant (ViscoCrete)

    Fig. 2.1.2

    Eléments préfabriqués avec un béton

    autocompactant à haute résistance

    Flextremo®2.1 Ciments et additionsEn principe tous les ciments conformes à la norme SN

    EN 197-1 conviennent pour la fabrication de béton SCC.

    Les ciments les plus fréquents sont les suivants:

    ■ le ciment Portland composé (Flextremo 3R et 4R, qui

    sont des ciments spéciaux pour SCC)

    ■ le ciment Portland (Normo 4)

    ■ le ciment Portland au calcaire (Fluvio 4)

    ■ le ciment Portland au schiste calciné (Riteno 4)

    ■ le ciment Portland au laitier (Provato 3R).

    Les ciments suivants conviennent mieux à la fabrica-

    tion de béton répondant à des exigences plus élevées,

    telles que haute résistance, délai de décoffrage rac-

    courci ou bétonnage par temps froid:

    ■ le ciment Portland composé (Flextremo 4R, ciment

    spécial pour SCC)

    ■ le ciment Portland à la fumée de silice (Fortico 5R)

    ■ le ciment Portland (Normo 5R)

    ■ le ciment Portland au schiste calciné (Riteno 5).

    Les exigences particulières de fluidité du SCC imposent

    un dosage en pâte de ciment très élevé, raison pour

    laquelle ce béton comprend en général aussi des addi-

    tions minérales. La plupart du temps, il s'agit de cendre

    volante siliceuse selon SN EN 450 ou de farines inertes

    de quartz ou de calcaire. A cet égard, la cendre volante

    (Hydrolent) a un effet favorable, puisqu'elle permet

    Flextremo 3R Ciment Portland composé,

    CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R

    Flextremo 4R Ciment Portland composé,

    CEM II/A-M (V-LL) 42,5 R

    généralement d'abaisser le rapport eau sur ciment.

    Les hautes exigences requises pour un béton autocom-

    pactant ont conduit au développement de ciments

    Portland composés spécialement adapté à la fabrica-

    tion sûre et stable du SCC. Ces ciments, qui compren-

    nent tous les constituants nécessaires à la pâte de

    ciment d'un SCC, ont été développés par Holcim Suisse

    et Sika Suisse sous le nom de marque Flextremo.

    Les ciments Flextremo sont composés d'un mélange

    précis des constituants suivants: ciment Portland, filler

    calcaire de haute qualité, cendre volante siliceuse et les

    adjuvants nécessaires au béton SCC (fluidifiant et sta-

    bilisateur).

    Ces ciments spéciaux pour béton SCC satisfont aux exi-

    gences de la norme SN EN 197-1 et ils sont produits de

    manière industrielle et avec une qualité régulière.

  • 7

    Constituants du béton

    Eau

    Fig. 2.2.1

    L'eau potable

    convient comme

    eau de gâchage

    2.2 Eau Toute eau du réseau public d'eau potable convient à la

    fabrication de béton SCC. Les eaux recyclées de gâchage

    et de lavage ne conviennent que sous certaines condi-

    tions restrictives (voir «Guide pratique», chap. 1.2), en

    raison d'éventuels effets indésirables sur les propriétés

    du béton. Etant donné que le dosage en eau influence

    de manière considérable la viscosité et la capacité

    d'autocompaction du béton SCC, il est indispensable

    de s'écarter le moins possible de la valeur planifiée. Il

    est ainsi très important de mesurer et de prendre en

    compte l'humidité des granulats et tout spécialement

    du sable. Cas échéant, on tiendra également compte de

    la teneur en eau des adjuvants.

    Fig. 2.3.1

    Choix de la granularité pour un SCC 0–16.

    En bleu, valeurs limites absolues selon SN

    EN 12 620. En rouge, fuseau conseillé pour

    béton vibré. Le fuseau optimal pour SCC

    est indiqué en blanc

    0 0,063 0,125 0,25 0,5 1 2 45,6 22

    8 16 32

    20

    40

    60

    80

    100

    Ouverture des tamis [mm]

    Pass

    ant[

    % m

    asse

    ] ≤ 99%

    ≤ 90%

    ≤ 60%

    ≥ 20%

    ≥ 50%

    ≥ 98%

    ≥ 85%

    2.3 Granulats Les granulats roulés ou concassés peuvent en principe

    être utilisés. Les granulats roulés en vrac présentent un

    plus petit volume de vide intergranulaire, ce qui néces-

    site une plus faible quantité de pâte de ciment pour le

    remplir. La flottabilité des granulats concassés dans la

    pâte de ciment est cependant meilleure, en raison de

    leur plus grande surface spécifique à masse identique.

    Afin d'empêcher tout risque de blocage du SCC par les

    barres d'armature lors du coulage, on limite en général

    le diamètre maximal des granulats à 16 mm. L'expé-

    rience a néanmoins montré qu'il était également pos-

    sible d'utiliser des granulats de diamètre maximal dif-

    férent.

    Le mélange pour béton (granularité) est caractérisé par

    une teneur élevée en sable et en éléments fins. Le pas-

    sant au tamis de 2 mm devrait être idéalement com-

    pris entre 38 et 42%. De même, la proportion de farines

    (≤ 0,125 mm) ne devrait pas être trop faible, l'optimumétant situé entre 4 et 8%.

    Le choix d'une granularité continue appropriée est très

    important, étant donné la forte incidence du volume

    des vides sur la quantité nécessaire de pâte de ciment.

    Afin d'assurer une bonne stabilité du SCC (éviter toute

    ségrégation), il est recommandé de choisir un sable

    spécialement optimisé, au besoin recomposé à partir

    de plusieurs fractions.

  • 8

    Constituants du béton

    Adjuvants

    Fig. 2.4.1

    Entreposage des adjuvants dans une

    centrale à béton

    Fig. 2.5.1

    Mur ancré en béton apparent à l'arrière

    du Parlement de Vaduz. Béton avec

    Flextremo 3R et coloré au moyen de

    pigments

    2.4 AdjuvantsAfin d'obtenir la très grande fluidité requise d'un béton

    SCC on utilise généralement un adjuvant fluidifiant de

    la dernière génération, à base de polycarboxylates. Ces

    adjuvants permettent de réduire de manière importante

    le dosage en eau tout en ayant également un effet sur

    la viscosité. L'efficacité d'un adjuvant peut être plus ou

    moins prononcée selon le ciment et les additions utili-

    sés (compatibilité). De plus, un dosage élevé en adju-

    vant retarde généralement le début de prise.

    L 'utilisation d'un adjuvant stabilisateur permet de ré-

    duire le risque de ségrégation du SCC (ressuage, granu-

    lats grossiers coulant vers le bas), qui devient ainsi plus

    stable et moins sensible aux variations du rapport E/Céq.

    Dans chaque cas, il convient donc de sélectionner les

    adjuvants les mieux appropriés à un ciment donné au

    moyen d'essais préliminaires. Sinon, il faut s'attendre à

    devoir recourir à des dosages élevés en adjuvants, voire

    à l 'apparition d'un raidissement prononcé avec perte

    des performances recherchées du SCC.

    2.5 Autres additions inertesEn plus des additions minérales indispensables carac-

    térisant la composition de la pâte de ciment du SCC, les

    additions inertes suivantes sont aussi parfois utilisées:

    ■ les pigments pour la coloration d'éléments architec-

    toniques

    ■ les fibres d'acier comme armature constructive

    ■ les fibres de polyéthylène (fibres PE) pour améliorer

    la résistance au feu

    ■ les fibres de polypropylène (fibres PP) pour empê-

    cher les fissures de retrait plastique.

  • 9

    Composition du béton

    3. Composition du béton

    Fig. 3.1.1

    Les différents types de béton SCC

    Dosage en liant (ciment et additions)

    Dos

    age

    en a

    djuv

    ants

    faible

    élevéType avecstabilisateur

    Type intermédiaire

    Type à fort dosageen liant

    élevé (> 500 kg/m3)

    faible (> 400 kg/m3)

    1

    2

    3

    3.1 Types de béton SCCLes types de béton SCC et leur formulation peuvent

    varier considérablement d'un pays à l'autre. Cela, en

    raison d'une part des caractéristiques des matériaux

    constituants disponibles régionalement et, d'autre

    part, en raison de la «philosophie» prévalant sur le plan

    national. On fait généralement la distinction entre

    deux types fondamentaux de SCC : le type à fort dosage

    en liant et le type avec stabilisateur. Le type à fort dosage

    en liant est caractérisé par une teneur élevée en élé-

    ments fins et un dosage en liant (ciment et additions)

    supérieur à 500 kg/m3. Ce type de SCC est moins sensible

    aux éventuelles variations de production que le type

    avec stabilisateur, qui est caractérisé par une teneur en

    liant plus faible, à partir de 400 kg/m3. Pour ce dernier,

    il est indispensable d'ajouter au mélange un stabilisa-

    teur chimique afin d'augmenter sa viscosité et d'amé-

    liorer ainsi sa stabilité envers la ségrégation. Pour la

    composition du SCC en Suisse on recourt générale-

    ment à un type intermédiaire, situé plus près du type

    avec stabilisateur.

    Quel que soit le type de SCC, il convient de tenir compte

    également de l'apport des granulats en éléments fins

    pour l'évaluation de la teneur totale en farines de la

    recette (≤ 0,125 mm).

    3.2 Particularités technologiquesLa composition d'un SCC doit offrir un rapport équili-

    bré entre les propriétés recherchées sur béton frais ou

    durci et les coûts de fabrication. Les principales proprié-

    tés recherchées sur béton frais sont l'autocompaction,

    la fluidité, la viscosité et la stabilité envers la ségré-

    gation. La formulation du SCC repose sur les mêmes

    bases technologiques que celles d'un béton vibré. Dans

    le cas du béton vibré, il s'agit de remplir les vides entre

    les granulats avec la pâte de ciment composée de

    ciment, d'additions et d'eau, afin d'obtenir un béton

    offrant les qualités requises (ouvrabilité et compacité).

    Par contre dans le cas du SCC, la pâte de ciment doit

    non seulement remplir les vides intergranulaires, mais

    il faut en plus prévoir un volume excédentaire d'envi-

    ron 65 à 100 l/m3. Dans le cas d'un mélange constitué

    exclusivement de granulats concassés, cette valeur

    peut même s'élever jusqu'à 100 à 120 l/m3. Cet excé-

    Fig. 3.2.1

    Volumes relatifs

    de pâte de ciment

    différents pour un

    béton vibré

    et un SCC

    dent constitue une condition indispensable aux proprié-

    tés de fluidité exceptionnelles des SCC (Fig. 3.2.1).

    Etant donné que le volume des vides du mélange varie

    en fonction de la nature et de la provenance des gra-

    nulats, ceci peut entraîner des adaptations et modifi-

    cations de la composition d'un SCC dans chaque cas

    particulier.

    Béton vibré Béton autocompactant(SCC)

    Pâte de ciment: 280 l/m3Granulats: 720 l/m3

    Dmax = 32 mm

    Pâte de ciment: 365 l/m3Granulats: 635 l/m3

    Dmax = 16 mm

    Dans le béton SCC, le volume de pâte de ciment excède d'env. 65

    à 100 l/m3 le volume des vides entre les granulats. C’est cet excé-

    dent qui facilite l’écoulement et la mise en place du béton.

  • 10

    Composition du béton

    Principes de formulation

    3.3 Principes de formulationLa quantité des différents constituants du mélange

    doit être calculée en volume, de la même manière que

    pour un béton vibré. On calcule ainsi le volume relatif

    qu'occupe chaque constituant dans un mètre cube

    (1000 l) de béton autocompactant. Cette part s'obtient

    en divisant la masse de chacun des constituants par sa

    masse volumique.

    Etant donné que le dosage en adjuvants d'un béton

    SCC est généralement supérieur à 3 l/m3, on doit en tenir

    compte pour le calcul de l'eau de gâchage ainsi que

    pour celui du rapport eau sur ciment équivalent (E/Céq).

    Le calcul est généralement effectué pour des granulats

    supposés parfaitement secs. Pour obtenir les quantités

    de granulats effectivement nécessaires, on doit par

    conséquent tenir compte de la quantité d'eau présente

    dans chaque classe granulaire sous forme d'humidité

    (en général, de 4 à 9% dans le sable et de 1 à 3% dans

    le gravier). La quantité d'eau à introduire dans le ma-

    laxeur résulte de la différence entre l'eau de gâchage

    théoriquement nécessaire et celle apportée par l'humi-

    dité des granulats.

    On tiendra compte dans ce calcul volumique de l'air

    occlus (en principe, de 1 à 3% pour le béton autocom-

    pactant) ainsi que de l'ajout éventuel d'air entraîné.

    La formulation et le choix des constituants d'un SCC

    résultent des mêmes exigences sur béton frais et sur

    béton durci et ils obéissent aux mêmes critères que

    ceux décrits au chapitre 2.1 du «Guide pratique». Dans

    ce cas, la composante granulats prend toutefois une

    signification centrale et accrue pour la formulation. Il

    est vivement recommandé de respecter les indications

    spécifiques données au chapitre 2.3 concernant la gra-

    nularité. La figure 3.3.1 fournit quelques indications utiles

    lorsque la composition d'un SCC s'écarte de la valeur

    usuelle de 16 mm concernant le diamètre maximal des

    granulats.

    Grâce à son dosage élevé en liant (ciment et additions)

    et à son faible rapport E/Céq (< 0,50), la résistance à la

    compression d'un SCC dépasse très souvent celle géné-

    ralement requise pour les bétons du bâtiment et du

    génie civil. Des résultats pratiques concluants ont éga-

    lement été obtenus pour des bétons SCC à hautes

    résistance (> C40/50). Les bétons autocompactants à

    hautes performances ne sont toutefois pas traités

    dans cette publication, mais ses auteurs sont prêts à

    fournir toute indication utile en cas de besoin.

    Le ciment et les additions minérales constituent la part

    prépondérante de la teneur en farines (≤ 0,125 mm), quidevrait être supérieure aux valeurs indicatives men-

    tionnées à la figure 3.3.2 en fonction du diamètre maxi-

    mal des granulats.

    Le dosage en eau a des répercussions sur la classe de

    résistance et sur la fluidité et la stabilité du béton

    autocompactant, ainsi que sur sa durabilité et sa ten-

    dance au retrait (voir le chap. 7). La figure 3.3.3 donne

    des indications sur la relation existant entre le dosage

    en eau et le niveau de qualité du SCC.

    masse [kg]Volume [l] =

    masse volumique [kg/l]

    Classe Mélange pour béton

    granulaire 0/8 mm 0/16 mm 0/32 mm

    0/4 mm 60% 50% 45%

    4/8 mm 40% 15% 15%

    8/16 mm – 35% 15%

    16/32 mm – – 30%

    Fig. 3.3.1

    Valeurs indicatives pour les proportions

    des différentes classes granulaires consti-

    tuant le mélange

    Fig. 3.3.2

    Teneur en farines

    recommandées

    pour un SCC en

    fonction du dia-

    mètre maximal

    des granulats

    Classe granulaire Teneur en farines

    0/8 mm ≥ 550 kg/m3

    0/16 mm ≥ 520 kg/m3

    0/32 mm ≥ 500 kg/m3

    Fig. 3.3.3

    Niveau de qualité

    d'un SCC en fonc-

    tion du dosage

    en eau

    Dosage en eau Qualité du béton

    > 200 l/m3 faible

    180–200 l/m3 normale

    < 180 l/m3 élevée

  • 3.4 Teneur en vides des granulatsComme déjà mentionné au chapitre 3.2, on prévoira un

    excédent de pâte de ciment d'environ 65 à 100 l/m3 par

    rapport au volume des vides des granulats. La procédure

    à suivre pour déterminer les différentes valeurs requises

    est décrite ci-dessous.

    Pour déterminer la teneur en vides, il faut tout d'abord

    calculer la densité apparente. On remplit un récipient

    de volume connu (par ex. 10 l) avec des granulats par-

    faitement secs et présentant la granularité souhaitée.

    La surface des granulats est arasée au bord supérieur

    du récipient. Ensuite, on pèse cette quantité de granu-

    lats et l'on extrapole la valeur ainsi obtenue pour 1 m3 :

    Pour déterminer la teneur en vides des granulats on se

    basera sur la moyenne de trois valeurs mesurées.

    Pour les granulats courants du Plateau suisse on peut

    partir d'une masse volumique comprise généralement

    entre 2650 et 2700 kg/m3. La teneur en vides des gra-

    nulats peut ainsi être calculée comme suit:

    Dans le cas du béton SCC les granulats en vrac repré-

    sentent environ 91% du volume total. Pour 1 m3 de béton,

    cela représente donc 0,91 m3 ou 910 litres. En adoptant

    un excédent de 90 l, le volume total nécessaire de pâte

    de ciment (ciment, additions et eau) vaut alors approxi-

    mativement:

    Dans ce calcul volumique, on tiendra compte de la

    teneur en air du béton en la déduisant du volume théo-

    rique occupé par les granulats et la pâte de ciment, en

    sorte que le total soit égal à 100% ou à 1000 l, y com-

    pris l'air.

    11

    masse de granulatsDensité apparente = [kg/m3]

    m3

    densité apparenteTeneur en vides = 100 – · 100 [% vol.]

    masse volumique

    Pâte de ciment = 90 l d'excédent + teneur en vides x 910 l [l]

    Exemple:

    10 litres de granulats pèsent 19,1 kg

    –ÿ densité apparente: (19,1 kg/ 10 l) · 1000 l/m3 = 1910 kg/m3

    –ÿ teneur en vides: 100% – (1910 kg/m3/2650 kg/m3) · 100 = 28%–ÿ pâte de ciment: 90 l + 28% · 910 l = 345 l

    Composition du béton

    Teneur en vides des granulats

    Pour l'élaboration d'un mélange pour béton SCC il est

    aussi possible de procéder à partir de bases plus sim-

    ples. D'un point de vue statistique, la teneur en vides

    d'un recomposé 0/16 mm du Plateau suisse vaut en

    moyenne 28% en volume, si le rapport sable sur gravier

    est d'environ 1 : 1. En admettant une teneur en air de 2%

    dans le béton, il en résulte un volume de pâte de

    ciment nécessaire d'environ 325 l/m3 et une quantité

    de granulats d'environ 1760 kg/m3 (calculée avec ρ =

    2650 kg/m3).

    En cas de granulats avec une forte proportion de ma-

    tériaux concassés, comme fréquemment utilisés dans

    les régions alpines, la teneur en vides d'un recomposé

    0/16 mm de granularité similaire se situe en moyenne

    vers 31% en volume. En admettant une même teneur

    en air de 2% dans le béton, il s'ensuit un volume de

    pâte de ciment nécessaire d'environ 350 l/m3 et une

    quantité de granulats de 1720 kg/m3 (calculée avec ρ =

    2650 kg/m3).

    Fig. 3.4.1

    Mise en œuvre d'un béton SCC renforcé de

    fibres lors de travaux de réhabilitation

  • Temps d’écoulement au L-Box (viscosité)3 s 7 s

    750 mm

    Bullage, nids de gravierexcès de stabilisateur,E/Céq trop bas

    Pas autonivelant, bullage,nids de graviermanque de pâte deciment

    Ségrégationfort excès de pâte deciment

    650 mm

    12

    3.5 Formulation du bétonLes différences essentielles entre béton vibré et béton

    autocompactant sont indiquées à la figure 3.5.1, au

    moyen d'exemples tirés de la pratique dans les centrales

    de béton prêt à l'emploi. Remarquons qu'en raison d'exi-

    Composition du béton

    Formulation du béton

    Fig. 3.5.1

    Exemples de formulations typiques pour

    du béton vibré et pour du béton autocom-

    pactant, avec ou sans ciment Flextremo

    0

    Fig. 3.6.1

    Valeurs limites des

    paramètres déter-

    minants pour la

    fabrication d'un

    SCC; le domaine

    optimal est

    indiqué en bleu

    11 s

    3.6 Facteurs clés des propriétés du bétonfraisLe comportement et les propriétés d'un béton SCC à

    l'état frais dépendent étroitement de ses caractéristi-

    ques rhéologiques (chap. 1.3). L 'expérience de ces der-

    nières années a permis de rassembler des informations

    suffisantes pour cerner les valeurs limites de certains

    paramètres déterminants pour l'obtention d'un béton

    autocompactant. Le domaine optimal, avec les valeurs

    limites correspondantes, est montré à la figure 3.6.1

    pour certains paramètres prépondérants. A cet égard,

    il convient de ne pas oublier que l'ouvrabilité et les pro-

    priétés d'un béton à l'état frais sont fonction du temps

    et qu'elles évoluent rapidement. Ainsi, lors d'essais

    préliminaires pour la production de béton SCC en cen-

    trale de béton prêt à l’emploi on veillera à ce que les

    performances d'ouvrabilité requises soient assurées à

    l'arrivée du béton sur le chantier.

    Ségrégationmanque d’adjuvant,

    E/Céq trop élevé

    gences généralement plus élevées, la quantité de pâte

    de ciment nécessaire est plus importante dans le cas

    du SCC destiné à la production d'éléments préfabri-

    qués.

    Slum

    p Fl

    ow (f

    luid

    ité)

    Constituants de la recette pour 1 m3 de béton Béton vibré Béton SCC Béton SCC avec Flextremo

    Masse volumique Masse Volume Masse Volume Masse Volume

    [kg/l] [%] [kg] [l] [%] [kg] [l] [%] [kg] [l]

    CimentFlextremo 2,93

    Fluvio 3,06300 98 380 124 440 150

    Addition Cendre volante 2,24 70 31

    AdjuvantsFluidifiant 1,10 1,6 6,08 5,53

    Stabilisateur 1,05 0,2 0,76 0,72

    Sable 0/4 2,68 36 687 256 50 849 317 50 864 322

    Gravier 4/8 2,70 5 95 36 20 339 127 20 346 129

    Granulats Gravier 8/16 2,70 24 458 171 30 509 190 30 518 193

    Gravier 16/32 2,70 35 668 249

    Masse totale 1908 1697 1728

    Eau 1,00 170 170 185 185 185 185

    Air 2 20 2 20 2 20

    Rapport E/Céq 0,57 0,47 0,42

    Classe de consistance F3 SCC (F6) SCC (F6)

    Volume de pâte de ciment 268 346 335

  • 13

    Composition du béton

    Facteurs clés des propriétés du béton frais

    3.6.1 Dosage en eau

    Le dosage en eau peut être utilisé comme grandeur de

    référence de la même manière que pour un béton con-

    ventionnel vibré. Si le SCC est trop fluide (viscosité trop

    faible, ouvrabilité trop élevée) et présente une forte

    tendance à la ségrégation, on pourra réduire la quanti-

    té d'eau dans la pâte de ciment. Si nécessaire, l'ouvra-

    bilité du béton pourra être adaptée en augmentant le

    dosage en adjuvant fluidifiant.

    3.6.2 Adjuvants

    Les adjuvants permettent en premier lieu de réduire la

    demande en eau du béton et de modifier sa viscosité.

    L'efficacité des adjuvants varie en fonction du ciment

    et des additions avec lesquels ils interagissent (compa-

    tibilité). D'une manière générale, il faut s'attendre à un

    début de prise retardé lorsque le dosage en adjuvant

    est élevé.

    L'utilisation d'un adjuvant stabilisateur diminue la ten-

    dance à la ségrégation du SCC (ressuage, séparation

    des granulats grossiers), qui devient ainsi plus stable et

    plus robuste sur une plus large plage du rapport E/Céq.

    3.6.3 Excédent de pâte de ciment

    Un excédent de pâte de ciment dépassant 90 l/m3 peut

    s'avérer nécessaire en cas de faible valeur du rapport

    E/Céq ou d'une proportion élevée de granulats concas-

    sés. L'étanchéité et la résistance à la compression d'un

    tel béton s'en trouveront améliorées. Si le volume ex-

    cédentaire de pâte de ciment est nettement inférieur

    à 90 l/m3, on doit s'attendre à un étalement plus fai-

    ble, ainsi qu'à une tendance accrue à l'apparition de

    blocages au droit des barres d'armature, de nids de gra-

    vier et de bullage sur les parements.

    3.6.4 Granulats

    Le sable est un facteur important pour la fabrication

    du SCC vu qu'il a une influence déterminante sur ses

    propriétés à l'état frais. Si la proportion de sable aug-

    mente par rapport au gravier, la demande en eau et le

    rapport E/Céq augmentent, tandis que la viscosité di-

    minue. Et inversement en cas de diminution de la pro-

    portion de sable. Le sable présente une demande en

    eau réduite lorsque sa teneur en fines est faible; la

    demande en eau est au contraire accrue en cas de

    sable avec une teneur en fines élevée.

    3.6.5 Ciment

    L' influence du ciment sur l'ouvrabilité dépend de sa

    composition minéralogique, de sa finesse de mouture

    et des adjuvants avec lesquels il est utilisé simultané-

    ment. L'utilisation du ciment Flextremo, spécialement

    développé et optimisé pour le béton SCC, permet de

    produire des bétons autocompactants plus tolérants à

    l'égard de la variabilité des autres constituants et, par

    conséquent, plus robustes.

    3.6.6 Additions

    Les additions les plus fréquemment utilisées en Suisse

    sont la cendre volante siliceuse (ρ ~ 2250 kg/m3) et le

    filler calcaire (ρ ~ 2700 kg/m3). Dans le cas du Fluvio 4

    (CEM II/A-LL 42,5 N) (ρ ~ 3050 kg/m3) le filler calcaire

    est ajouté au ciment lors de la mouture. Ces additions

    conviennent toutes deux à la fabrication du béton SCC.

    Elles peuvent aussi être utilisées simultanément (par

    ex. CEM II A-LL plus cendre volante siliceuse ou ciment

    CEM II/B-M (V-LL)). En cas d'ajout de cendre volante

    siliceuse, le béton SCC présente un comportement plus

    visqueux à l'état frais, ainsi qu'une compacité et une

    résistance à la compression à 28 jours plus élevées, plu-

    tôt qu'en cas d'ajout de filler calcaire.

    Fig. 3.6.2

    Conséquences

    d'une ségrégation

    (canaux de ressu-

    age, vagues) résul-

    tant d'un mélange

    trop fluide

    (à cause du rapport

    E/Céq trop élevé ou

    d'une combinaison

    inappropriée

    ciment/addition/

    adjuvant)

  • 14

    Contrôles sur béton frais

    4. Contrôles sur béton frais

    Fig. 4.1.1

    Détermination de l'étalement

    (Slump Flow)

    Fig. 4.1.2

    Représentation schématique de l'essai

    d'étalement

    100 mm

    200 mm

    300 mmEtalement

    (Slump Flow)

    ≥ 800 mm

    En plus de la capacité à se compacter de lui-même, les

    propriétés les plus importantes pour la mise en œuvre

    du SCC sont la fluidité, la viscosité et la résistance

    envers la ségrégation.

    Il existe de nombreux procédés pour effectuer le con-

    trôle de ces propriétés sur béton frais. Ils vont du com-

    plexe et coûteux rhéomètre à béton, jusqu'au simple

    cône servant à la mesure de l'étalement (Slump Flow).

    Il n'existe aucune norme en la matière actuellement en

    Suisse.

    Pratiquement, il est possible de caractériser les proprié-

    tés rhéologiques d'un béton SCC au moyen du cône

    servant à la mesure du Slump ainsi qu'au moyen de la

    boîte en L ou de l'entonnoir en V. Les divers procédés

    d'essais fréquemment utilisés sont présentés ci-après.

    4.1 Essai d'étalement (Slump Flow)Pour la détermination de l'étalement (Slump Flow) on

    utilise le même cône que celui normalement utilisé

    pour l'essai d'affaissement. Ce cône est placé sur une

    plaque d'étalement, à surface propre et humidifiée et

    de dimension suffisante (≥ 800 par 800 mm), puis il

    est rempli de béton SCC. Le cône est ensuite soulevé et

    le SCC en sort en formant une galette qui s'élargit sous

    sa propre énergie, sans qu'il soit nécessaire de soulever

    et de laisser retomber la plaque, comme dans l'essai

    classique d'étalement. La valeur de l'étalement corres-

    pond au diamètre moyen de la galette de béton ainsi

    obtenue, qui devrait être comprise entre 600 et 800

    mm. La tendance à la ségrégation peut être évaluée

    qualitativement. Les granulats grossiers devraient être

    répartis uniformément et aucune concentration ou

    séparation de fines ne devrait apparaître sur les bords

    de la galette. Il est utile de documenter le résultat de

    cet essai au moyen de photographies.

    La façon de disposer le cône n'est pas réglementée en

    Suisse par une norme. L'important est de procéder tou-

    jours de la même manière. Lorsque la petite ouverture

    se trouve en bas (fig. 4.1.1 du haut), le remplissage du

    cône avec le SCC est facilité et son soulèvement est

    empêché. Dans ce cas il en résulte une valeur d'étale-

    ment plus élevée de 20 à 40 mm, par rapport à celle

    obtenue avec le cône disposé en sens contraire pour le

    même béton.

    d1

    Ø =d1 + d2

    2

    d 2

  • 15

    4.2 Essai de boîte en L (L-Box)La procédure d'essai dans la boîte en L est la suivante: la

    partie verticale de la boîte est remplie de béton. En-

    suite le volet est soulevé, ce qui provoque l'écoulement

    du béton qui doit passer au travers d'un grillage, formé

    de 3 barres d'armature ø 16 mm distantes de 50 mm,

    avant de pouvoir atteindre la partie horizontale de la

    boîte. On mesure le temps nécessaire dès l'ouverture du

    volet jusqu'à la fin de l'écoulement du béton dans la

    4.3 Essai d'entonnoir (V-Funnel)La procédure d'essai avec l'entonnoir est la suivante:

    l'entonnoir dont les dimensions sont définies à la figure

    4.3.1 est rempli de béton jusqu'en haut. Le clapet de fer-

    meture situé à sa base est ensuite ouvert, ce qui pro-

    voque l'écoulement du béton, dont on mesure le temps

    nécessaire jusqu'à ce que l'entonnoir se soit entière-

    Contrôles sur béton frais

    Essai de boîte en L

    Fig. 4.2.1

    Représentations

    schématique et

    photographique

    de l'essai de boîte

    en L (L-Box)600

    mm

    200 mm 100 mm

    600 mm700 mm

    h1

    h2150 mm

    Volet

    Armature

    Fig. 4.3.1

    Essai d'entonnoir

    utilisé pour

    mesurer le temps

    d'écoulement

    du béton

    150 mm

    65 mm

    425 mm

    490 mm75 m

    m

    Clapet de fermeture

    partie horizontale. Ce temps d'écoulement devrait être

    compris entre 3 et 7 secondes. On peut aussi mesurer

    la hauteur atteinte aux deux extrémités de la partie

    horizontale par le béton (h1 et h2), afin de qualifier sa

    capacité d'autonivellement. Le rapport h2/h1 devrait

    être supérieur à 0,80. L'essai permet en outre de véri-

    fier la capacité du béton à s'écouler au travers d'un

    réseau d'armatures d'écartement défini.

    ment vidé. Dans la littérature scientifique, ce temps

    d'écoulement est souvent le critère utilisé pour définir

    la viscosité du béton autocompactant. Plus le béton

    s'écoule rapidement hors de l'entonnoir, plus sa visco-

    sité est faible. Un temps d'écoulement compris entre 8

    et 14 secondes est recommandé pour le béton SCC.

  • 16

    Contrôles sur béton frais

    Essai d'étalement modifié

    100 mm

    200 mm

    300 mm

    Table d’étalement ø 650 mm

    ø 450 mmJ-Ring

    300 mm

    Fig. 4.4.1

    Dispositif de l'essai d'étalement modifié

    (J-Ring)

    4.4 Essai d'étalement modifié (J-Ring)L'essai d'étalement modifié (J-Ring) fut développé au

    Japon et consiste à faire s'écouler le béton au travers

    de barres d'armature afin de pouvoir évaluer sa ten-

    dance au phénomène de blocage. A cet effet, le béton

    s'écoule à partir du cône disposé au centre d'un anneau

    métallique. Sur cet anneau de 300 mm de diamètre

    sont soudées des barres d'armature ø 16 à 18 mm, espa-

    cées régulièrement d'environ deux fois et demi leur

    diamètre. Le béton SCC satisfait pleinement aux per-

    formances recherchées de fluidité avec faible tendance

    à la ségrégation et d'enrobage complet des armatures,

    lorsque il s'écoule de manière uniforme au travers de

    cet anneau et lorsque la répartition des granulats pa-

    raît homogène, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur

    de l'anneau.

  • 17

    Fabrication et transport

    5. Fabrication et transport

    5.1 FabricationTous les types de malaxeur conviennent en principe

    pour la fabrication du béton autocompactant. De bons

    résultats sont obtenus avec les modèles courants de

    malaxeur, de ceux à cuve et train de palettes à axes ver-

    ticaux comme de ceux à auge et arbres rotatifs à axes

    horizontaux, utilisés aussi bien en centrale de béton

    prêt à l’emploi, en centrale de chantier ou en usine de

    préfabrication.

    Pour la fabrication d'un SCC, notamment pour l'intro-

    duction de ses différents constituants, on appliquera

    les mêmes procédures que celles recommandées dans

    le cas du béton vibré (voir chap. 2.4 du «Guide pratique»),

    bien entendu en les adaptant aux conditions locales

    dans chaque cas particulier. Une attention spéciale doit

    être accordée à l'humidité des granulats, dont les varia-

    tions devraient être le plus possible limitées. Des son-

    des d'humidité dans les silos à granulats sont vivement

    conseillées à cet effet, afin de permettre une adapta-

    tion automatique de l'ajout d'eau dans la recette.

    La bonne homogénéité du SCC et l'effet optimal des

    additions et des adjuvants, souvent fortement dosés,

    sont essentiellement dépendants de l'intensité et du

    temps de malaxage, qui doivent être suffisants.

    C'est la raison pour laquelle on se base généralement

    sur un temps de malaxage de 120 secondes, après intro-

    duction de tous les constituants. Cette valeur constitue

    une moyenne qui, dans certains cas, peut être légère-

    ment adaptée en fonction de l'efficacité du malaxeur.

    L'utilisation du Flextremo, composé d'un mélange pré-

    homogénéisé de ciment avec les additions et les adju-

    vants nécessaires, facilite grandement l'obtention d'un

    mélange homogène et permet de ce fait de réduire le

    temps de malaxage à environ 90 secondes.

    5.2 TransportEn raison de sa fluidité élevée, le béton SCC ne peut

    être transporté qu'au moyen d'un camion malaxeur. Il

    est indispensable de faire tourner la toupie lentement

    pendant toute la durée du transport. Un clapet de fer-

    meture est recommandé pour les transports dans des

    endroits à forte pente. Avant de décharger le béton, il

    faut faire tourner la toupie à vitesse élevée durant

    deux minutes environ.

    Fig. 5.2.1

    En raison de sa

    fluidité élevée,

    le béton SCC doit

    être transporté en

    camion malaxeur

    Comme dans le cas du béton vibré, l'ouvrabilité du

    béton SCC peut se modifier pendant la durée du trans-

    port. La manière et l'ampleur de cette modification

    dépendent de nombreux facteurs comme les types

    d'adjuvants, le dosage en eau, la durée du transport et

    la température. Les producteurs de béton doivent en

    tenir compte de manière adaptée à leur expérience.

    Dans une certaine mesure, il est possible d'en tenir

    compte en corrigeant pour la fabrication les exigences

    d'ouvrabilité spécifiées par le client et normalement

    souhaitées au moment du déchargement sur le chan-

    tier. En cas de retard imprévu et du raidissement du

    béton qui peut s'ensuivre, il est également possible

    dans le cas du SCC d'effectuer certaines corrections

    appropriées sur le chantier. Le temps de malaxage

    minimal recommandé en cas de rajout d'adjuvant dans

    le camion malaxeur doit être impérativement respecté,

    afin d'assurer la dispersion de l'adjuvant et sa réparti-

    tion homogène dans l'ensemble du chargement de

    béton. Tout rajout d'eau est en revanche à proscrire.

    Il est très important d'appliquer toujours et de manière

    rigoureuse les mêmes procédures lors de la fabrication

    du SCC et, ceci, également pour des facteurs apparem-

    ment moins importants et souvent négligés dans le

    cas du béton vibré. Des résidus d'adjuvants dans le

    malaxeur à béton ou des restes d'eau dans le camion

    malaxeur, résultant de la fabrication et du transport de

    bétons différents, peuvent ainsi entraîner certains pro-

    blèmes.

  • 18

    Exécution

    6. Exécution

    6.1 CoffrageL'estimation de la pression exercée par le béton frais

    ainsi que les exigences relatives à l'aspect des pare-

    ments ont une influence déterminante sur le choix du

    type de coffrages et sur leur coût. La consistance spé-

    cialement fluide des bétons SCC soulève en particulier

    la question d'une éventuelle adaptation des coffrages

    traditionnels en ce qui concerne la rigidité et l'étan-

    chéité. A cet égard, de nombreux résultats d'essais per-

    mettent de dédramatiser la question. Lors du bétonnage

    d'un mur, la pression exercée sur les coffrages par un

    béton SCC est environ égale à la pression hydrostatique;

    la pression est souvent même légèrement inférieure à

    cette dernière (cela dépend des caractéristiques du

    béton, notamment de sa consistance, et de la vitesse

    de remplissage du coffrage). Dans le cas d'un béton

    traditionnel, la pression exercée sur le coffrage peut

    être tout aussi élevée et atteindre la pression hydro-

    statique pendant la vibration (voir Hoffmann et Lee-

    mann, 2004).

    Les sollicitations du coffrage de murs n'excédant pas

    une hauteur d'étage normale (h ≤ 3 m) ne sont pas plusélevées dans le cas du SCC par rapport au béton vibré.

    Les mêmes types de coffrage en bois ou métalliques

    peuvent en principe être utilisés. Afin d'éviter des

    déformations trop importantes du coffrage et un éven-

    tuel tassement du béton mis en place, il est cependant

    vivement recommandé d'utiliser un matériel de coffrage

    suffisamment rigide comme les coffrages panneaux

    avec poutrelles, les coffrages-cadres ainsi que les ban-

    ches de coffrage pour des hauteurs plus importantes

    (fig. 6.1.1 à 6.1.3). Les coffrages panneaux sont par con-

    tre déconseillés (fig. 6.1.4).

    Concernant l'étanchéité du coffrage, les exigences ne

    sont pas plus élevées pour les bétons SCC que pour les

    bétons vibrés de consistance molle à fluide. En dépit de

    la fluidité très élevée des bétons SCC, les écoulements

    ou pertes de laitance de ciment au travers de joints de

    coffrage non étanche ou au droit des pieds de coffrage

    Une collaboration est vivement conseillée entre le

    producteur du béton, le fournisseur du coffrage et

    l'entreprise mettant en place le béton, afin de pro-

    céder au choix d'un système de coffrage approprié

    et économique.

    Dans le cas de murs en béton SCC de hauteur d'étage

    normale, aucun coût supplémentaire n'est en prin-

    cipe nécessaire pour assurer une rigidité et une

    étanchéité suffisantes des coffrages; les coffrages

    traditionnels en bois ou métalliques peuvent être

    utilisés sans précaution particulière.

    Fig. 6.1.1

    Coffrages panneaux avec poutrelles

    (h ≤ 3 m)

    Fig. 6.1.2

    Coffrages-cadres

    (h = 3 à 5 m, selon type)

    Fig. 6.1.3

    Banches de coffrage

    (h = 3 à 9 m, selon type)

  • 19

    Exécution

    Coffrage

    Fig. 6.1.6

    Pied de coffrage-

    cadre étanché avec

    un joint en

    mousse expansive

    Fig. 6.1.4

    Les coffrages pan-

    neaux ne sont pas

    recommandés

    pour du SCC en

    raison de leur rigi-

    dité trop faible

    Fig. 6.1.5

    Coffrage au moyen

    de métal déployé

    d'un arrêt de

    bétonnage avec

    armature conti-

    nue. Exemple d'un

    radier en SCC de

    1,10 m d'épaisseur

    Exemple de calcul pour un coffrage-cadre lourd avec

    une pression admissible de 80 kN/m2 (= 8 t/m2)

    Mur de hauteur h = 3,20 m et 0,20 m d’épaisseur

    Béton SCC de masse volumique γ = 2350 kg/m3

    Pression sur le coffrage = pression hydrostatique =

    γ · g · h = 2350 · 10 · 3,20 = 75 200 N/m2 =

    75,2 kN/m2 < 80 kN/m2

    sont en effet souvent moins importantes pour les

    bétons SCC que pour les bétons vibrés, ceci, grâce à leur

    viscosité élevée (due notamment à la présence d'adju-

    vant stabilisateur ST). Cette propriété permet même de

    réaliser le coffrage vertical de joints entre étapes de

    bétonnage au moyen de métal déployé, à la condition

    toutefois que celui-ci soit étayé de manière suffisam-

    ment rigide (fig. 6.1.5). Par conséquent, il est suffisant

    mais impératif de respecter les précautions habituelles

    permettant d'assurer une bonne étanchéité des cof-

    frages: mousse expansive en pieds de coffrage (fig.

    6.1.6), absence de trou, etc.

    Les coffrages-cadres lourds peuvent supporter les pres-

    sions exercées par le béton frais jusqu'à 80 kN/m2 sans

    subir de déformations excessives. Ce qui signifie que

    même dans l'hypothèse d'une pression hydrostatique,

    ces systèmes permettent de bétonner sans autre des

    murs en SCC d'une hauteur jusqu'à 3,50 m. Lorsque la

    hauteur des coffrages dépasse 3,50 m, il est indispen-

    sable de faire appel à des spécialistes et de recourir à

    un matériel spécifique renforcé (fig. 6.1.2 et 6.1.3, par

    exemple).

    Pour concevoir le système de coffrage et effectuer son

    dimensionnement (en particulier celui des tiges), il est

    nécessaire de déterminer la pression exercée par le

    béton et son développement au cours du temps, soit

    au moyen d'essais et mesures réalistes, soit par un cal-

    cul. La norme SIA 261/1 (al 3.2.4) indique qu'en cas de

    béton autocompactant et en l'absence d'essais spécifi-

    ques, on admettra comme pression sur le coffrage la

    plus grande des valeurs entre 40 kN/m2 et la valeur

    prudente de la pression hydrostatique. Des indications

    et recommandations plus précises sont en outre don-

    nées dans la norme DIN 18 218 «Béton frais dans des

    coffrages verticaux» (en allemand seulement). Il peut

  • 20

    en effet s'avérer avantageux de tenir compte de l'in-

    fluence des propriétés intrinsèques du béton et du pro-

    cédé ou des moyens de bétonnage mis en œuvre (vitesse

    de remplissage du coffrage) sur les pressions exercées

    par le béton SCC, celles-ci étant en réalité souvent infé-

    rieures à la pression hydrostatique.

    Le coffrage des réservations et les incorporés seront

    fixés de manière à résister à la poussée d'Archimède.

    D'une manière générale, l'aspect des murs après décof-

    frage est d'un niveau de qualité supérieur et plus uni-

    forme (absence de nid de gravier) s'ils ont été réalisés

    en SCC plutôt qu'en béton vibré, toutes autres choses

    par ailleurs égales (coffrage et soin durant l'exécution).

    Il est également possible de réaliser des murs en béton

    SCC apparent (fig. 6.1.7), moyennant un soin particulier

    au niveau de la composition et de la fabrication du

    béton et pour autant que l'on respecte toutes les recom-

    mandations nécessaires à la réalisation avec succès

    d'un béton apparent traditionnel (voir la brochure de

    Holcim « Béton apparent »).

    Le seul point pouvant éventuellement poser problème,

    suivant le niveau d'exigence relatif à l'aspect des pare-

    ments, est un bullage parfois important, mais toujours

    sous forme de micro-bulles uniformément distribuées.

    Celui-ci peut en général être fortement atténué, voire

    supprimé, par une série de mesures adéquates concer-

    nant :

    ■ la formulation du béton: limitation du dosage en

    eau ou du rapport E/Céq; cas échéant, usage d'adju-

    vants appropriés; usage d'un ciment à mouture plus

    fine, par ex. Flextremo 4R

    ■ le choix du type de peau de coffrage: de préférence

    absorbant

    ■ le soin apporté à la préparation des panneaux de

    coffrage: nettoyage, produit de décoffrage uniformé-

    ment réparti et sans excès, essuyage des surfaces ruis-

    Exécution

    Coffrage

    Fig. 6.2.1

    Mise en place aisée du béton SCC par

    un seul ouvrier : au moyen d'une benne

    dans le cas d'une dalle ou d'une benne

    munie d'un tube dans le cas d'un mur

    Fig. 6.1.7

    Mur en béton SCC

    apparent avec

    ciment Flextremo

    4R coulé en une

    seule étape

  • 21

    Exécution

    Mise en place

    selantes au moyen d'un chiffon, sinon l'excès de produit

    empêche la remontée des bulles d'air vers la surface

    ■ la mise en place du béton.

    6.2 Mise en placePar rapport au béton vibré, la mise en place du béton

    SCC est grandement facilitée et peut généralement

    être réalisée par une seule personne, même dans le cas

    de volumes importants (fig. 6.2.1). Elle peut être effec-

    tuée avec la plupart des techniques habituelles, par

    exemples au moyen d'une benne, d'une pompe (depuis

    le haut ou depuis le bas) ou directement depuis la gou-

    lotte du camion malaxeur. En revanche, la mise en place

    au moyen d'un ruban transporteur n'est pas recom-

    mandée. Il est en outre conseillé de ne pas laisser tom-

    ber le béton en chute libre d'une hauteur supérieure à

    3 à 5 m, afin de limiter le risque de ségrégation. A ce

    sujet, il faut savoir que les SCC sont moins sensibles au

    risque de ségrégation durant la chute dans le coffrage

    que les bétons traditionnels vibrés. Lorsque les exigences

    concernant l'aspect sont élevées (béton apparent) il est

    néanmoins recommandé de limiter la hauteur de chute

    à 1 à 2 m au maximum. La qualité du béton SCC est lar-

    gement influencée par la vitesse de mise en place et le

    temps dont il dispose pour se désaérer naturellement.

    A cet égard, il faut savoir que la désaération du béton

    SCC est fonction de la distance parcourue et de la durée

    pendant laquelle il s'écoule pour se mettre en place.

    Lorsque le béton SCC est mis en place au moyen d'une

    benne, des mesures adéquates seront prises pour assu-

    rer l'étanchéité de celle-ci, en particulier de son disposi-

    tif d'ouverture et de fermeture. La benne sera ouverte

    de manière à ce que le béton SCC s'écoule lentement et

    régulièrement. Pour bétonner les murs, il est préférable

    d'utiliser une benne munie d'un tube. Le coulage au

    moyen d'une benne doit s'effectuer avec un minimum

    de déplacements. En fonction de la grandeur de l'élé-

    ment d'ouvrage à bétonner, de sa complexité et de la

    densité du ferraillage, il convient de répartir les points

    de coulage en sorte que le béton SCC s'écoule dans le

    coffrage sur une distance de 7 à 10 m pour se mettre en

    place dans le coffrage. Ainsi par exemple, un mur de 16 m

    de longueur ne nécessite qu'un seul point de coulage

    en son milieu.

    Lorsque le béton SCC est pompé, sa mise en place peut

    être effectuée depuis le haut ou depuis le bas:

    ■ Lorsque le béton est mis en place depuis le haut (fig.

    6.2.2), la pression qu'exerce le béton frais sur le coffrage

    est au plus égale à la pression hydrostatique, voire infé-

    rieure; elle dépend de la vitesse de remplissage du cof-

    frage et de la consistance du béton. Si cette vitesse est

    normale, la pression peut être estimée à partir des indi-

    cations données dans la norme DIN 18 218 pour un béton

    fluide. Ainsi dans le cas d'un mur de 5 m de hauteur par

    exemple, la pression exercée par le béton frais corres-

    pond à la pression hydrostatique, si la vitesse de mon-

    tée du béton dans le coffrage est supérieure 3,50 m/h.

    ■ Si le béton SCC est injecté à l'aide d'une pompe

    depuis le bas du coffrage (fig. 6.2.3), le béton en mou-

    vement est à l'état quasi-liquide pendant toute la

    durée du pompage; ainsi, c'est la pression hydrostati-

    que sur la totalité de la hauteur du mur qui s'exerce

    durant tout le pompage. Au voisinage du point d'injec-

    tion, la pression sur le coffrage peut même être plus

    élevée de 5 à 10% par rapport à la pression hydrostati-

    que (influence de la pression de la pompe). Certaines

    difficultés peuvent apparaître lorsque le béton est

    pompé depuis le bas, car la pression est plus élevée. Il

    faut veiller en outre à ce qu'il n'y ait aucune interrup-

    tion de pompage excédant quelques minutes. Sinon le

    SCC se rigidifie dans le coffrage, ce qui nécessite une

    Fig. 6.2.3

    Mise en place du

    SCC à la pompe

    depuis le bas du

    coffrage avec

    détail du dispositif

    d'injection

    Fig. 6.2.2

    Mise en place du SCC à la pompe depuis le

    haut du coffrage

  • 22

    pression plus élevée lors de la reprise du pompage et

    par conséquent des sollicitations accrues du coffrage.

    Dans ce cas, les coffrages d'évidements doivent aussi

    être fixés plus solidement, afin de résister à la poussée

    d'Archimède plus importante qui en résulte.

    Lorsque le béton SCC est pompé, on s'efforcera par con-

    séquent de l'introduire de préférence depuis le haut. Il

    est en outre recommandé d'introduire le SCC si possi-

    ble à partir d'un seul endroit, en sorte qu'il coule et

    remplisse de lui-même l'élément d'ouvrage à bétonner

    et puisse ainsi se désaérer de manière optimale durant

    sa mise en place. Il convient toutefois de limiter la lon-

    gueur du cheminement horizontal dans les coffrages

    en sorte que le béton demeure homogène. Le risque de

    ségrégation dynamique est en effet d'autant plus éle-

    vé que la distance parcourue est grande et la densité

    Exécution

    Mise en place

    tinue du SCC. Il est par conséquent conseillé d'utiliser

    une pompe de capacité moyenne pour le pompage du

    béton SCC. Ceci est d'autant plus nécessaire dans le cas

    d'un béton apparent avec des exigences élevées en

    matière d'aspect. A l'instar de ce que l'on observe par-

    fois dans le cas des bétons vibrés, toute interruption de

    bétonnage peut en effet aussi se manifester par des

    différences de teinte marquées entre les couches suc-

    cessives de béton. Cas échéant, cet effet néfaste peut

    toutefois être fortement atténué par un brassage de la

    zone d'interface entre nouvelle et ancienne couches de

    béton SCC, au moyen d'une barre d'armature ou de

    tout autre outil approprié.

    Les principes et recommandations ci-dessus s'appli-

    quent également aux éléments horizontaux (radiers,

    dallages, dalles). Pour de grandes surfaces horizontales

    bétonnées en une seule étape, on s'efforcera en outre

    de travailler à partir d'un endroit et d'avancer ensuite

    de manière continue, si possible sans devoir revenir sur

    des zones où l'on est déjà intervenu. Et ceci, pour cha-

    cune des phases de travail, à savoir le coulage du béton

    SCC, le réglage et la finition de sa surface ainsi que le

    traitement de cure.

    Pour des éléments de forte épaisseur (> 0,50 m), il peut

    s'avérer utile de couler le béton SCC en deux couches

    successives, avec un court laps de temps entre elles

    afin de permettre à la première couche, la plus impor-

    tante, de se désaérer et tasser légèrement avant de

    couler la couche supérieure de finition, d'une épaisseur

    non inférieure à 100 mm. Ceci permet de faciliter la

    finition ultérieure de la surface et d'éviter le marquage

    de la nappe supérieure d'armature (légères bosses, voire

    apparition de fissures dans certains cas; phénomènes

    que l'on peut aussi constater dans le cas de dalles ou

    radiers très épais en béton ordinaire vibré).

    Le béton SCC n'est en principe adapté que pour la réa-

    lisation de surfaces parfaitement horizontales. Il est

    néanmoins possible de réaliser des éléments avec une

    très faible pente n'excédant pas 1%. Pour ce faire, il con-

    vient de limiter le rapport E/Céq et l'étalement (Slump

    Flow) aux valeurs les plus faibles possibles et de les

    contrôler soigneusement. Des pentes un peu plus for-

    tes sont également réalisables moyennant certaines

    modifications de la recette (ajout de fibres) et/ou du

    Fig. 6.2.4

    Mise en place du

    béton SCC sur un

    très grand chan-

    tier au moyen

    d'une installation

    de pompage fixe

    avec mâts de

    distribution

    d'armature élevée. Selon l'expérience, une distance de

    15 m est un maximum pour un SCC avec ciment Flex-

    tremo.

    Le pompage du béton SCC peut être effectué aisément

    sur de grandes distances, avec même moins de difficul-

    tés que dans le cas d'un béton traditionnel vibré, en rai-

    son de sa fluidité très élevée à l'état frais (fig. 6.2.4). Le

    frottement dans les tuyaux et la pression nécessaire à

    la pompe sont moins élevés avec le SCC, tout comme le

    risque de pannes et d'interruptions de pompage ainsi

    que les coûts d'entretien de l'installation. La capacité

    nécessaire de l'installation peut être plus faible, en rai-

    son de la mise en place plus rapide et en principe con-

  • 23

    Fig. 6.3.2

    Finition de la sur-

    face supérieure

    d'une dalle en SCC

    au moyen d'une

    règle flottante

    Fig. 6.3.1

    Finition de la surface supérieure d'une

    dalle en SCC au moyen d'une taloche

    processus de mise en œuvre du béton SCC. Dans ce cas,

    il est indispensable de procéder à des essais de faisabi-

    lité et de mise au point.

    6.3 Finition des surfaces horizontalesL'écoulement et l'étalement par gravité du béton SCC

    ne suffisent parfois pas à assurer une parfaite planéité

    de la surface supérieure de grands éléments horizon-

    Exécution

    Finition des surfaces horizontales

    terminer le début de la prise, qui dépend de la compo-

    sition du béton et des conditions de température. Dans

    le cas du béton SCC avec ciment Flextremo 3R, l'expé-

    rience montre que la finition à l'hélicoptère doit être

    effectuée environ 7 à 10 heures après la mise en place

    du béton.

    taux (radiers, dalles, dallages). Vers la fin du bétonnage,

    il peut être utile d'accompagner cette opération par

    exemple au moyen d'un râteau. Une demi à une heure

    et demi après la mise en place du béton SCC, il est en

    outre indispensable de procéder au minimum à un

    talochage de la surface pour refermer les éventuelles

    fissures de tassement du béton frais (fig. 6.3.1). En cas

    d'exigences de planéité plus élevées, on peut égaliser

    et talocher la surface supérieure au moyen d'une règle

    flottante en deux passes rapides et croisées (fig. 6.3.2).

    Etant donné la composition particulière du béton SCC

    (teneurs élevées en ciment et en éléments fins), la qua-

    lité des surfaces finies est souvent supérieure à celle

    obtenue avec un béton traditionnel vibré et ne néces-

    site ainsi pas obligatoirement une finition à l'hélicop-

    tère. Il est évident que le résultat est aussi fortement

    dépendant du soin apporté à cette opération et de la

    qualification du personnel.

    En cas de finition à l'hélicoptère, le béton SCC permet

    d'obtenir une surface supérieure quasi-vitrifiée. Cette

    technique nécessite des essais préalables afin de dé-

    6.4 CureD'une manière générale, on prendra dans le cas d'un

    béton SCC les mêmes dispositions que pour les bétons

    traditionnels vibrés. Les recommandations données

    dans le «Guide pratique» Holcim s'appliquent égale-

    ment au béton SCC. On tiendra compte toutefois du

    fait que le béton SCC est caractérisé par un volume de

    pâte de ciment plus important et par un rapport E/Céqsouvent plus faible qu'un béton vibré. Il est ainsi beau-

    coup plus sensible à la cure, à laquelle il faut par con-

    séquent accorder une attention accrue. Il est vivement

    recommandé de protéger de la dessiccation au moyen

    de feuilles plastiques ou d'un produit de cure les gran-

    des surfaces horizontales (radiers, dallages, dalles), et

    ce immédiatement dès la fin de la mise en place du

    béton. Les éléments en béton demeurant dans les cof-

    frages (murs, poteaux) ne sont par contre pas concer-

    nés par ces dernières mesures (voir les fiches d'infor-

    mation de Holcim (Suisse) SA).

    En cas d'exigences accrues concernant la rapidité de dé-

    coffrage ou en cas de bétonnage par temps froid, on uti-

    lisera de préférence un ciment plus réactif et de classe

    de résistance 42,5R, comme par exemple le Flextremo 4R.

  • 24

    Propriétés du béton durci

    7. Propriétés du béton durci

    Lorsque le béton SCC est formulé et mis en œuvre de

    manière adéquate, ses propriétés à l'état durci (résis-

    tance, déformation, durabilité) ne se différencient guère

    de celles d'un béton ordinaire vibré. Souvent elles sont

    même meilleures, en particulier lorsque le béton spé-

    cifié doit répondre à des exigences courantes, ce qui est

    généralement le cas dans le domaine du bâtiment.

    7.1 Résistance à la compression et moduled'élasticitéDans une région donnée et pour des granulats de même

    nature, la résistance à la compression d'un béton à un

    âge fixé, par exemple 28 jours, dépend principalement

    de la résistance du ciment et du rapport eau sur ciment

    équivalent. Ainsi, la résistance à la compression d'un bé-

    ton SCC ne se différencie pas de celle d'un béton ordi-

    naire vibré, à valeurs identiques des paramètres détermi-

    nants (fig. 7.1.1). En réalité, il est clair que la résistance

    d'un béton (spécialement la montée en résistance au

    jeune âge) est en outre fortement influencée par les con-

    ditions de température, effet qui n'est pas abordé ici.

    Dans le cas du béton ordinaire vibré pour bâtiment, le

    rapport E/Céq est généralement compris entre 0,5 et

    0,6; il peut même s'élever parfois jusqu'à 0,7. Dans le

    cas d'un béton SCC pour le même usage, avec ou sans

    ciment Flextremo, le rapport E/Céq est de l'ordre de

    0,45. Il en résulte que la résistance à la compression du

    béton SCC est souvent plus élevée (d'une à deux clas-

    ses de résistance) que celle d'un béton vibré équiva-

    lent, du moins dans le domaine des bétons ordinaires

    du bâtiment.

    Le module d'élasticité du béton dépend dans une large

    mesure de la nature des granulats utilisés (coefficient

    kE). Il dépend aussi, mais dans une moindre mesure, de

    la résistance du béton, comme montré sur la fig.7.1.2.

    Les fuseaux indiqués sur cette figure ont été tracés à

    partir de la relation entre la valeur moyenne du module

    Ecm et la résistance moyenne à la compression sur cube

    0,35 0,40 0,45 0,50 0,55 0,600

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    Rapport E/CéqRési

    stan

    ce à

    la co

    mpr

    essi

    on s

    ur c

    ube

    f cm

    ,28

    [MPa

    ]

    Flextremo 3R

    Flextremo 4R

    Bétons avecCEM I 42,5

    Bétons avec CEM I 32,5

    20 30 40 50 60 700

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    45

    50

    Résistance à la compression sur cube fcm,28 [MPa]

    Mod

    ule

    d’él

    astic

    ité E

    cm[1

    03M

    Pa]

    5

    Fig. 7.1.1

    Résistance du béton à la compression à 28

    jours en fonction du rapport E/Céq et de la

    classe de résistance du ciment, mesurée

    sur cubes conservés dans les conditions

    normalisées (T ≈ 20°C et HR = 95%).

    Fuseaux bleus: domaines de variation pour

    les bétons vibrés ou SCC. Points: valeurs

    mesurées pour SCC avec Flextremo.

    Fig. 7.1.2

    Module d'élasticité Ecm du béton en fonc-

    tion de sa résistance à la compression à 28

    jours, mesuré sur éprouvettes conservées

    dans les conditions normalisées. Fuseaux

    bleus: domaines de variation selon la

    norme SIA 262 pour les bétons vibrés en

    fonction de la nature des granulats.

    Courbe blanche: Valeur moyenne généra-

    lement mesurée pour bétons vibrés avec

    les granulats du plateau Suisse. Points:

    valeurs mesurées pour SCC avec Flextremo

    et granulats de diverses provenances.

    graviers allu

    vionnaires

    calcaire con

    cassé

    roches micassé

    es

    Flextremo 4R

    Flextremo 3R

  • 25

    Propriétés du béton durci

    Durabilité

    fcm à l'âge de 28 jours, telle que définie dans la norme

    SIA 262:

    Ecm = kE · fcm

    Le module d'élasticité du béton dépend en fait des

    quantités relatives de granulats et de pâte de ciment.

    Etant donné que la pâte de ciment est en proportion

    plus importante dans un béton SCC et qu'elle présente

    un module généralement plus faible que les granulats,

    le module du béton SCC est environ 10% inférieur à

    celui d'un béton vibré de résistance identique et pro-

    duit avec des granulats de même nature. En pratique,

    cette réduction modérée du module d'un béton SCC est

    cependant souvent atténuée, voire compensée, par l'ef-

    fet dû à l'augmentation de la résistance du béton, tel

    que mentionné précédemment.

    7.2 DurabilitéLes quantités de ciment et de farines ainsi que le rap-

    port eau sur ciment équivalent sont des facteurs déci-

    sifs pour la durabilité d'un béton, qu'il s'agisse d'un

    béton vibré ou autocompactant. Le béton SCC offre une

    meilleure durabilité qu'un béton vibré, répondant aux

    classes d'exposition usuelles du bâtiment, étant donné

    son dosage en ciment plus élevé et son rapport E/Céqgénéralement plus faible. Ainsi, un béton SCC satisfait

    normalement sans difficulté aux exigences d'un béton

    étanche et des classes d'exposition XC4 et XF1.

    La résistance envers des attaques plus sévères (classe

    d'exposition supérieure à XC4 ou XF1) est générale-

    ment aussi possible avec un béton SCC, moyennant

    certaines précautions supplémentaires au niveau de sa

    formulation, de sa production et de sa mise en œuvre,

    également nécessaires dans le cas d'un béton vibré.

    Dans ces cas là, les normes exigent généralement d'ap-

    porter la preuve d'une résistance suffisante au moyen

    d'essais (voir normes SIA 262 et SN EN 206-1).

    Dans le cas d'attaques chimiques (classes d'exposition

    XA1 à XA3), les normes exigent en outre impérative-

    ment le recours à des spécialistes pour formuler la

    composition du béton et fixer les essais nécessaires.

    Suivant la classe d'exposition et face à certaines atta-

    ques de nature chimique, la composition du ciment

    peut également avoir une influence sur la durabilité.

    Le béton SCC confectionné avec du ciment Flextremo

    constitue à cet égard fréquemment une solution favo-

    rable, étant donné qu'il s'agit d'un ciment Portland

    composé avec de la cendre volante (Hydrolent).

    Pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, le béton

    SCC avec ciment Flextremo permet généralement d'as-

    surer une durabilité suffisante à élevée pour la plupart

    des classes d'exposition, comme illustré ci-après au

    moyen de divers résultats d'essais à titre d'exemple.

    0

    0 ,5

    1,0

    1,5

    2,0

    0,3 0,4 0,5 0,6

    Rapport E/Céq

    Coef

    ficie

    ntde

    per

    méa

    bilit

    é K

    [10–

    16m

    2 ]

    Fig. 7.2.1

    Coefficient de perméabilité à l'air du

    béton en fonction du rapport E/Céq

    (bétons vibrés et SCC). Ce coefficient

    constitue aussi un indicateur de la vitesse

    de carbonatation

    3

    7.2.1 Perméabilité et étanchéité à l'eau

    En raison de leurs teneurs élevées en ciment et en fari-

    nes ainsi que de leur faible rapport E/Céq, les bétons

    SCC offrent d'excellentes performances de perméabili-

    té et d'étanchéité à l'eau, généralement meilleures que

    celles d'un béton ordinaire vibré.

    La figure 7.2.1 indique que le coefficient de perméabili-

    té à l'air dépend linéairement du rapport E/Céq quel

    que soit le type de béton.

    Compte tenu d'un rapport E/Céq généralement infé-

    rieur, la perméabilité du béton SCC est environ 30 à

    50% plus faible que celle d'un béton vibré courant du

    bâtiment.

  • 26

    Propriétés du béton durci

    Durabilité

    L'étanchéité d'un béton (vibré ou SCC) peut être mesu-

    rée et évaluée selon différents procédés, notamment

    au moyen de l'essai DIN 1048 modifié EPFL qui fournit

    d'excellents résultats pratiques (fig. 7.2.2 et 7.2.3). Cet

    essai permet de déterminer la profondeur de pénétra-

    tion d'eau sous pression (10 bars durant 48 heures) et

    de la comparer à des valeurs limites graduées en fonc-

    tion du niveau d'exigences. La fig. 7.2.4 présente à titre

    d'exemple quelques valeurs mesurées pour des bétons

    SCC avec ciment Flextremo. On peut constater que ces

    valeurs sont extrêmement faibles en comparaison avec

    7.2.2 Résistance à l'attaque du gel en présence de sel

    Il a été prouvé expérimentalement que la résistance au

    gel en présence de sel de déverglaçage est «suffisante»

    à «bonne» après 28 jours pour le béton SCC avec

    ciment Flextremo 3R ou 4R, selon la méthode d'essai

    TFB (fig. 7.2.5) ; et ceci, sans même devoir nécessaire-

    ment recourir à un adjuvant entraîneur d'air (LP).

    A l'âge de 28 jours, la résistance au gel en présence de

    sel est généralement:

    ■ «suffisante» lorsque le rapport E/Céq ≤ 0,45■ «bonne» lorsque le rapport E/Céq ≤ 0,42.L'échelle de qualification de l'essai TFB est la suivante:

    élevée – bonne – suffisante – insuffisante – mauvaise.

    De plus, cette résistance augmente encore souvent d'une

    classe («bonne» et «élevée», respectivement) lorsque

    l'essai est répété à l'âge de 3 mois.

    Fig. 7.2.2

    Exemples de profondeurs de pénétration

    mesurées :

    a) béton vibré; 0/32; E/Céq ≈ 0,6;

    non étanche

    b) béton vibré; 0/32; E/Céq ≈ 0,5; étanche

    c) SCC avec Flextremo; 0/16; E/Céq ≈ 0,45;

    étanche

    Fig. 7.2.5

    Analyse au microscope d'une lame mince

    de béton (SCC avec Flextremo) pour la

    qualification de sa résistance au gel en

    présence de sel, selon la méthode TFB

    a b c

    Valeurs mesurées pour SCC Valeurs limites, graduées

    avec Flextremo 3R ou 4R selon les exigences

    moyennes maximales normales élevées

    2 à 4 mm 5 à 8 mm 50 mm 30 mm

    Fig. 7.2.4

    Résultats d'essais d'étanchéité selon

    procédé DIN 1048 modifiéFig. 7.2.3

    Appareillage pour

    l'essai d'étanchéité

    à l'eau selon le

    procédé DIN 1048

    modifié

    les valeurs limites, et que ces bétons présentent en

    général une excellente étanchéité.

  • 27

    Propriétés du béton durci

    Durabilité

    7.2.3 Résistance à l'attaque par les sulfates

    Certains essais tendent à prouver une relativement

    bonne résistance du béton SCC avec ciment Flextremo

    à l'attaque par les sulfates (fig. 7.2.6). Ceci est certaine-

    ment dû, à l'effet bénéfique de la cendre volante, d'une

    part, et à la très faible perméabilité à l'eau d'un tel

    béton, d'autre part. En conséquence, un tel béton peut

    être considéré comme résistant à l'attaque par les sul-

    fates, du moins dans les cas de faible agressivité con-

    formément aux normes (classe d'exposition XA1).

    Une résistance satisfaisante à l'attaque par les sulfa-

    tes du béton SCC a également été vérifiée selon la pro-

    cédure d'essai d'AlpTransit d'une durée de deux ans.

    Fig. 7.2.6

    Mesure de l'expansion en cas d'attaque

    par des sulfates pour un SCC 0/16 avec

    450 kg/m3 de Flextremo 4R et un rapport

    E/Céq de 0,40, selon la méthode TFB et à

    l'âge de 28 jours

    Fig. 7.2.7

    Essais performance sur bétons avec E/Céq

    = 0,45 et constitués de granulats 0/16

    potentiellement fortement réactifs

    (expansion mesurée selon essai Microbar

    de 0,23 à 0,28%, dépassant largement la

    valeur limite de réactivité fixée à 0,11%)

    0

    0,2

    0,4

    0,6

    0,8

    1,0

    1,2

    0 1 2 4 6 8 12 16 20 24

    Durée de l’essai en semaines

    Expa

    nsio

    n [‰

    ]

    valeur limite après 6 mois

    2 échantillons soumis à l’attaquede sulfates

    échantillon de réfé-rence (sans attaque)

    0

    0,1

    0,2

    0,3

    0 4 8 12 16 20

    Durée de l’essai en semaines

    Expa

    nsio

    n [‰

    ]

    valeur limite après 5 mois

    béton vibré,400 kg/m3 Fluvio 4

    SCC, 450 kg/m3 Flextremo 4R

    7.2.4 Résistance à la réaction alcalis-silice

    Une excellente résistance à la réaction alcalis-silice de

    béton SCC, confectionné avec du ciment Flextremo et

    des granulats potentiellement fortement réactifs, a été

    prouvée au moyen d'essais performance (fig. 7.2.7).

    Comme déjà mentionné pour d'autres attaques de

    nature chimique, ceci est dû à l'effet bénéfique de la

    cendre volante, d'une part, et à la très faible perméabi-

    lité à l'eau d'un tel béton, d'autre part.

    Par rapport à d'autres essais similaires mais néces-

    sitant des mesures sur une à deux années (par ex.

    ASTM, AlpTransit), l'essai TFB est fortement accéléré

    et ne dure que six mois. Cela, grâce à une imprégna-

    tion des éprouvettes de mortier ou de béton sous

    forte pression d'une solution de sulfate de sodium

    représentant une concentration de 30 000 mg SO4/l.

  • 28

    Propriétés du béton durci

    Retrait et fluage

    7.3 Retrait et fluageEn dépit de l'affirmation fréquemment répandue que

    les bétons SCC seraient caractérisés par un retrait plus

    important, le béton SCC avec ciment Flextremo présente

    en général un retrait de dessiccation similaire à celui

    d'un béton traditionnel vibré de type C20/25 (B35/25),

    comme fréquemment utilisé dans le bâtiment. Ceci

    résulte du fait qu'un béton SCC présente très souvent

    une résistance à la compression supérieure et un rap-

    port E/Céq de l'ordre de 0,42 à 0,48, soit plus faible que

    celui d'un béton vibré. Le facteur prépondérant sur l'in-

    tensité du retrait de dessiccation est le dosage en eau

    150 200 300 400 500 600 7000,00

    0,20

    0,40

    0,60

    0,80

    1,00

    1,20

    1,40

    Vale

    ur fi

    nale

    du

    retr

    ait[

    ‰]

    Dosage en ciment [kg/m3]

    250

    225

    150

    0,700,60

    béton courantpour bâtimentC20/25 (B35/25)

    0,50

    0,40

    0,30

    125

    Dosage en eau en l/m3Rapport E/Céq

    Fig. 7.3.1

    Influence du do-

    sage en ciment, du

    dosage en eau et

    du rapport E/Céq

    sur la valeur finale

    du retrait de des-

    siccation (mesuré

    sur prismes 100 x

    100 x 400 mm à

    partir du 5e jour,

    en environnement

    sec HR = 50%)

    du béton. Pour une quantité d'eau fixée, l'intensité du

    retrait n'est influencée que dans une faible mesure par

    le dosage en ciment et le rapport E/Céq. Afin de limiter

    raisonnablement la grandeur du retrait, il est par con-

    séquent recommandé de limiter le plus possible le

    dosage en eau et, en aucun cas, de dépasser 200 l/m3.

    D'un autre côté, il est vrai qu'à résistance à la compres-

    sion identique, un béton SCC est en principe caractérisé

    par un retrait de dessiccation supérieur ( jusqu'à 25%)

    à celui d'un béton vibré, en raison de ses dosages en

    eau et en liant forcément plus élevés pour un même

    rapport E/Céq.

    200

    175

    100

    SCC avecFlextremo

    bétonscourants

  • 29

    Propriétés du béton durci

    Retrait et fluage

    Fig. 7.3.2

    Valeur du retrait de dessiccation après 3

    mois en fonction du dosage en eau (mesu-

    ré sur prismes 120 x 120 x 360 mm selon

    SIA 262/1 sous HR = 70%).

    Ligne et fuseau bleus: valeur moyenne et

    domaine de variation usuel (± 30%) pour

    tout béton, vibré ou SCC. Points: valeurs

    mesurées pour SCC avec Flextremo

    0

    0,1

    0,2

    0,3

    0,4

    0,5

    0,6

    0,7

    0,8

    140 150 160 170 180 190 200

    Dosage en eau [l/m3]Re

    trai

    tapr

    ès 3

    moi

    s [‰

    ]

    retrait accr

    u

    retrait mod

    éréFlextremo 4R

    Flextremo 3R

    Sur la base de très nombreux résultats expérimentaux

    avec des bétons vibrés, il est établi que l'intensité du

    retrait de dessiccation augmente à peu près linéaire-

    ment avec le dosage en eau du béton. Les résultats

    d'essais indiquent que cette relation de dépendance

    n'est pas modifiée dans le cas des bétons autocompac-

    tants. Les résultats d'essais sur béton SCC avec ciment

    Flextremo ne font en effet apparaître aucune différence

    significative par rapport aux valeurs établies pour les

    bétons vibrés (fig. 7.3.2). Dans le cas du SCC avec Flex-

    tremo 3R, le retrait mesuré est inférieur ou égal à la

    valeur moyenne probable pour tout béton; il est au

    contraire légèrement supérieur à cette valeur moyenne

    dans le cas du SCC avec Flextremo 4R.

    Au cas où le fluage du béton aurait un rôle significatif

    sur le comportement de l'ouvrage, il est recommandé

    de déterminer sa valeur au moyen d'essais, car il est

    difficile, en l'état actuel des connaissances, de donner

    des indications fiables sur la différence existant entre

    béton SCC et béton vibré. Les essais sont en effet peu

    nombreux, leurs résultats sont souvent contradictoires

    et font ressortir des différences, heureusement peu

    importantes, aussi bien dans un sens que dans l'autre.

    Fig. 7.3.3

    Utilisation massive

    de SCC pour un

    revêtement de

    tunnel jusqu'à

    0,80 m d'épaisseur

  • 30

    ficulté ces valeurs limites de température. En effet, le

    ciment utilisé est un ciment de classe de résistance

    32,5 R et, surtout, il s'agit d'un ciment Portland compo-

    sé comprenant environ 70% de clinker et 30% d'addi-

    tions minérales de nature pouzzolanique ou inerte

    (cendres volantes et filler calcaire).

    Ainsi une recette de béton autocompactant avec 430

    kg/m3 de ciment Flextremo 3R présente-t-elle durant

    les premiers jours à peu près la même réactivité et le

    même dégagement de chaleur qu'une recette de béton

    traditionnel et vibré avec 300 kg/m3 de ciment Port-

    land courant CEM I 42,5 N (Normo 4).

    Dans un tel cas, il est en outre vivement conseillé de

    recouvrir le béton le plus rapidement possible après sa

    mise en place au moyen de nattes thermo-isolantes,