L’École militaire, une histoire illustrée

26
Terrorisme : plan Vigipirate renforcé dans toute la France Le 14 janvier 2015, la participation des armées au plan Vigipirate sur l’ensemble du territoire national (métropole et La Réunion) a été portée à 10.500 hommes, à la suite de l’attentat terroriste (12 morts et 12 blessés, dont 4 graves) contre

Transcript of L’École militaire, une histoire illustrée

Page 1: L’École militaire, une histoire illustrée

Terrorisme : plan Vigipiraterenforcé dans toute la France

Le 14 janvier 2015, la participation des armées au plan Vigipirate sur l’ensembledu territoire national (métropole et La Réunion) a été portée à 10.500 hommes, àla suite de l’attentat terroriste (12 morts et 12 blessés, dont 4 graves) contre

Page 2: L’École militaire, une histoire illustrée

l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo le 7 janvier à Paris. Cet attentat a étérevendiqué par l’organisation « Al Qaïda au Yémen », dans une vidéo diffusée surle site internet You Tube. Ses auteurs, les frères Saïd et Chérif Kouachi, avaientété formés au maniement des armes au Yémen en 2011. Dans la même vidéo, AlQaïda au Yémen se moque de la marche contre le terrorisme, qui a rassemblé lesfoules à Paris et dans de nombreuses villes de France sous le slogan « Je suisCharlie ». Le plan Vigipirate atteint le niveau de mobilisation « Alerte attentat »,le plus élevé, en Ile-de-France et reste maintenu à celui de « Vigilance » enprovince. Le 15 janvier, l’État-major des armées a présenté à la presse ledispositif militaire, multiplié par 10 en 72 heures par rapport à la participationpermanente à Vigipirate pour épauler les forces de police et de gendarmerie.L’effectif déployé correspond à celui en opérations extérieures. Il se répartit entre6.400 personnels à Paris et 4.100 en province. Ce renfort temporaire, décidé parle président de la République sur proposition du chef d’État-major des armées,résulte de l’évaluation de la menace par le ministère de l’Intérieur. Outre cettecontribution des forces armées, le niveau « Alerte attentat », le plus élevé du planVigipirate, déclenche diverses opérations : activation des cellules de crise(ministères, préfectures et gestionnaires d’infrastructures sensibles) ;renforcement du contrôle des personnes ; renforcement des contrôles parl’utilisation de techniques de détection d’explosifs ; interdiction de stationnementau bord des établissements scolaires ; mise en alerte des capacités d’intervention(services de secours et forces de l’ordre). Les missions des forces arméesengagées découlent d’un dialogue civilo-militaire entre les autorités préfectoralesde zone et les autorités militaires commandant les forces engagées. Les règlesd’engagement (ouverture du feu) sont adaptées pour assurer la sécurité. Chaquemilitaire dispose d’un fusil ou d’un pistolet automatique, de munitions en nombresuffisant et d’un gilet pare-balles le protégeant contre les tirs d’armes légèresd’infanterie. Le dispositif, déployé dans les lieux de forte affluence, sitestouristiques, bâtiments publics et lieux sensibles (dont les lieux de cultes juif etmusulman) évolue en fonction de l’évaluation de la menace. Par ailleurs, quelque19.000 sites internet en France ont fait l’objet de cyberattaques de deux types :saturation par de grandes quantités de demandes, mais sans intrusion dans lesite ; attaques par « défacements », les plus nombreuses, consistant à remplacerla page d’accueil par une autre image, notamment une contestation du slogan « Jesuis Charlie », afin de pénétrer le site et en prendre le contrôle. Ces attaquesrésultent de failles dans la sécurité informatique des sites concernés, a indiqué, le15 janvier, le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général cyberdéfense à

Page 3: L’École militaire, une histoire illustrée

l’État-major des armées. Le ministère de la Défense a été aussi visé, surtout laDélégation à l’information et à la communication de la défense, mais aucuneattaque n’a réussi et la protection a été accrue.

Loïc Salmon

Terrorisme : plan Vigipirate renforcé à Paris

Moyen-Orient : défi du terrorisme islamiste de l’EIIL

Gouverner au nom d’Allah

Terrorisme : plan Vigipiraterenforcé à Paris

Page 4: L’École militaire, une histoire illustrée

Suite à l’attentat terroriste (12 morts et 12 blessés, dont 4 graves) contre lejournal hebdomadaire satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, lePremier ministre Manuel Valls a relevé le plan Vigipirate au niveau « alerteattentat » en Ile-de-France, impliquant un renfort de 600 militaires. Le 8 janvier àParis, l’État-major des armées a présenté à la presse le dispositif militairedéployé. A cette date, 800 personnels en tout sont déjà sur place et 250 peuventles renforcer à la demande. Parmi eux, 600 patrouillent à Paris et dans sonagglomération pour des missions d’observation et de surveillance dans les gares,

Page 5: L’École militaire, une histoire illustrée

le métro, les bâtiments publics et les grands magasins. Ils rendent compte auxforces de sécurité pour leur permettre d’intervenir si nécessaire. Ils emportentdes munitions et peuvent faire usage de leurs armes. Outre cette contribution desforces armées, le niveau « Alerte attentat », le plus élevé du plan Vigipirate,déclenche diverses opérations : activation des cellules de crise (ministères,préfectures et gestionnaires d’infrastructures sensibles) ; renforcement ducontrôle des personnes ; renforcement des contrôles par l’utilisation detechniques de détection d’explosifs ; interdiction de stationnement au bord desétablissements scolaires ; mise en alerte des capacités d’intervention (services desecours et forces de l’ordre). Les renforts militaires sont venus par la route deDouai et par voie aérienne d’Agen, de Toulouse et de Fréjus (photo). Ils sont logésdans d’anciens forts de la région parisienne à Vincennes et Saint-Denis. Leurengagement fait l’objet d’un dialogue permanent entre le gouverneur militaire etla préfecture de police de Paris, selon les besoins. Dans le cadre du planVigipirate, les forces armées peuvent agir comme « primo-intervenantes » dansl’espace aérien et les approches maritimes, la lutte contre les trafics et laprotection de sites sensibles. Elles apportent aussi leur appui à la police nationalesur réquisition préfectorale. En outre, des personnels sont maintenus en alerteavec préavis de 48 h, en vue d’un déploiement pour une situation particulière etpour une durée de 15 jours avec possibilité de relais. Pour Paris, ce préavis a étérelevé à 12 h dès le 7 janvier 2015. Le 25 décembre 2014, la réserve militaire deVigipirate a été activée ou renforcée à Paris, Beauvais Lille, Strasbourg, Lyon,Grenoble, Nice, Cannes, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Tours et auMans. Le renforcement de la contribution des armées au plan Vigipirate esttemporaire et au cas par cas. Chaque jour, environ 2.500 militaires sont engagésdans la protection de l’ensemble du territoire national : près de 1.000 au titre deVigipirate et 1.500 pour les activités de protection en métropole et outre-mer.

Loïc Salmon

GMP : rôles opérationnel, civilo-militaire et de rayonnement

Crises : prévention et gestion en Ile-de-France

Page 7: L’École militaire, une histoire illustrée

« Thémis », cellule de lutte contre les harcèlements sexuel et moral, la violence etla discrimination au sein du ministère de la Défense, a déjà été saisie 192 fois

Page 8: L’École militaire, une histoire illustrée

depuis sa création le 21 juillet 2014. La cellule compte en tout 4 personnes civileset militaires. Son directeur, le contrôleur général des armées Bernard Ducateau,a présenté la situation à la presse le 11 décembre 2014. Dans la mythologiegrecque, Thémis, qui signifie « « la loi divine », est la déesse de la justice, de la loiet de l’équité (photo). En effet, la cellule du même nom recommande aux victimesde déposer une plainte auprès de la Gendarmerie, car seulement 1 viol sur 7 estporté à la connaissance des autorités judiciaires en France. Alors que les affairesde harcèlement sexuel faisaient auparavant l’objet d’une simple enquête decommandement, Thémis a déclenché « une prise de conscience » et reconnaît lestatut de la victime, souligne son directeur. Elle s’appuie sur la loi du 4 août 2014pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes et les articles L 4123-10 et4123-10-1 du code de la défense. Ceux-ci stipulent que les militaires jouissentd’une protection juridique du ministère de la Défense et qu’aucun militaire ne doitsubir de harcèlement sexuel. Avant la création de Thémis, les chefs de corpsdevaient prévenir un tel comportement, aujourd’hui ils doivent y mettre un terme.Alors que les données des autres ministères sont inexistantes, celui de la Défensepublie les siennes. Il emploie 77 % de militaires et 23 % de civils. Sur les 192saisines (militaires et civiles) indiquées, 66 concernent le harcèlement sexuel.Parmi elles, 53 cas sont antérieurs au 15 avril 2014, date de présentation auministre d’un rapport sur la question, et concernent des affaires connues, maismal prises en compte ou qui n’avaient pas été portées à la connaissance ducommandement. Avec 50 % des saisines, le téléphone, qui garantit l’anonymat,reste le principal moyen de prendre contact avec Thémis, loin devant lamessagerie interne du ministère (32 %) et internet (10 %). Le ministère de laDéfense compte 80 % d’hommes et 20 % de femmes… qui constituent 88 % desvictimes ayant saisi Thémis ! La cellule permet aux victimes de passer outre à lavoie hiérarchique et de s’adresser directement au Contrôle général des armées,rattaché au ministre. Thémis propose à l’autorité hiérarchique des mesuresconservatoires, conduit des enquêtes administratives, conseille le commandementet contribue à l’élaboration de statistiques sur les harcèlements, violences etdiscriminations en tous genres. Elle conseille, soutient et accompagne lesvictimes dans la durée, pour s’assurer du bon déroulement de leur carrière. Elleles réoriente vers le bon interlocuteur, lorsque leur demande ne relève pas de sacompétence. Parfois, les victimes, mutées à leur demande, n’acceptent pas queleur nouveau chef de corps soit informé de leur infortune, mais souhaitentconnaître la sanction disciplinaire infligée à leur agresseur. Des chefs de corpsont été impliqués dans des cas de harcèlement sexuel ou moral, a reconnu le

Page 9: L’École militaire, une histoire illustrée

contrôleur général des armées Ducateau. Les victimes ou témoins decomportements suspects peuvent : contacter Thémis par courriel([email protected] ou [email protected]) par téléphone (01 42 19 8888) ; parler à un psychologue, via Écoute Défense (08 08 800 321, appel gratuit) ;s’adresser à une association agréée, mais extérieure au ministère(www.stop-violences-femmes.gouv.fr ou appeler le 3919).

Loïc Salmon

Femmes dans les armées : promotion par la compétence et soutien contre leharcèlement

Exposition photographique itinérante « Femmes de la défense »

Défilé 14 juillet 2014

L’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense(ECPAD) a réalisé un recueil de courts métrages sur le défilé du 14 juillet 2014,qui marque le centenaire du début de la Grande Guerre, les 80 ans de l’armée del’Air et le 60ème anniversaire de l’Aviation légère de l’armée de terre.

Les temps forts sont à l’honneur : élèves des Écoles militaires et de la police,pompiers, troupes et équipages de navires qui ont été déployés en opérations,Patrouille de France, avions et hélicoptères de combat et… Légion étrangère etGarde Républicaine à cheval ! Le premier conflit mondial est rappelé par uneparade de « poilus » en uniforme bleu horizon et un canon de 75 mm, tracté par… des chevaux. Pour la première fois, des représentants d’environ 80 pays ontdescendu une partie des Champs Elysées avec leur drapeau. Mais un défilé d’unetelle ampleur se prépare longtemps à l’avance et mobilise beaucoup de monde endehors des troupes elles-mêmes. Les « coulisses du défilé » montrent lesdifficultés des derniers entraînements à 5 h du matin sous la pluie pour lessoldats étrangers, qui ne marchent pas au même rythme que les Français. Leballet des aéronefs est réglé à quelques secondes près, malgré les aléas de la

Page 10: L’École militaire, une histoire illustrée

météorologie. Le « Jour J », les véhicules sont en place dès 6 h du matin. Leslégionnaires apprendront qu’un des leurs vient de mourir au combat au Mali.Certains militaires, qui défilent pour la première fois, expriment leur émotion etleur fierté pour leur famille et leur pays : le spectacle doit être magnifique ! Ladéfense étant l’affaire de tous, les femmes, de préférence officiers, sontinterviewées et bien mises en valeur. Un clip d’images d’actualités de l’époquerend hommage au monde combattant de 1914 : ceux du front dans les tranchées,les premiers aéroplanes rattachés à l’époque à l’armée de Terre et le soutien àl’arrière dans les hôpitaux et les usines d’armement. Les étrangers, « ceux quisont venus du monde entier pour faire la guerre », ne sont pas oubliés. Et puis,c’est la victoire avec le gigantesque défilé du 14 juillet 1919 à partir de l’Arc deTriomphe. Aujourd’hui, les opérations extérieures ont remplacé les conflitsautrefois déclarés officiellement, le dernier remontant à 1991 avec un vote duParlement pour la guerre de libération du Koweït. Un dernier clip retrace lesengagements de l’année écoulée avec les moyens terrestres, maritimes, aériens etlogistiques déployés au Mali (« Serval »), en Afghanistan (retrait), en Guyane(protection du centre spatial de Kourou) et au large de la Somalie (lutte contre lapiraterie). Il y a eu des morts, qui ont été honorés, mais aussi des blessés, dont laréhabilitation passe par le sport. Enfin, 2014 marque aussi le 70ème anniversairedes débarquements alliés en Normandie (6 juin) et en Provence (15 août), lecommencement de la fin de la 2ème guerre mondiale. « Défilé 14 juillet 2014 »présente tout cela… avec le sentiment que l’armée française fait corps avec lanation !

Loïc Salmon

14 juillet 2014 : 80 nations invitées pour les 100 ans de la Grande Guerre

Grande-Bretagne : commémorations en France du « Jour J » et de la GrandeGuerre

14 juillet 2013 : une armée d’avant-garde fière de ses traditions

« Défilé 14 juillet 2014 » ECPAD, agence d’images de la défense, 53 mn.

Boutique : www.ecpad.fr/boutique.ecpad.fr/prestations.ecpad.fr

Page 11: L’École militaire, une histoire illustrée

L’École militaire, une histoireillustrée

Ce monument parisien du « Siècle des lumières », où se développent l’action et laréflexion militaires, a connu une histoire mouvementée, indissociable de celle duChamp-de-Mars qui la jouxte.

Tout commence en 1750, quand le « contrôleur de l’extraordinaire des guerres »

Page 12: L’École militaire, une histoire illustrée

Pâris-Duverney soumet à Louis XV un mémoire sur l’utilité d’un collègeacadémique pour la formation des jeunes officiers. Il bénéficie de l’appui de lafavorite du Roi, la marquise de Pompadour, qui souhaite un projet architecturalsupérieur à l’Hôtel des Invalides dont Louis XIV décida la construction en 1671.L’édit royal de 1751 concerne la création de l’École militaire, qui sera achevée en1785 sous la direction des architectes Gabriel (celui des Hôtels de la Place de laConcorde) et Brongniart (celui du Palais de la Bourse et du Cimetière du Père-Lachaise à Paris). La marquise, qui y contribuera avec ses deniers personnels, yest immortalisée sous la forme d’une jeune femme symbolisant la « Vigilance », ensupport de la grande horloge de la cour d’honneur. L’édit précise que l’École estdestinée à « cinq cents jeunes gentilshommes nés sans biens, dans le choixdesquels nous préférerons ceux qui, en perdant leur père à la guerre, sontdevenus les enfants de l’État ». L’enseignement porte sur la géographie, le génie,l’équitation, l’artillerie, le maniement des armes (fusil et baïonnette) et l’escrime.Les élèves travaillent beaucoup et sous une discipline sévère, mais sont « servismagnifiquement », comme le note Bonaparte qui y séjourne d’avril 1779 àseptembre 1784. Le Champ-de-Mars, vaste terrain d’exercice entre l’École et laSeine, sera le théâtre d’événements marquants dont notamment : la fête de laFédération le 14 juillet 1790, dont la commémoration est devenue nationale en1880 et non pas en référence à la prise de la Bastille en 1789 ; la remise desemblèmes (drapeaux, étendards et guidons) à toutes les unités militaires parNapoléon le 5 décembre 1804 ; la fête du mariage de Napoléon et de Marie-Louise le 24 juin 1810 ; la prise d’armes du 24 août 1855, où les officiers de Saint-Cyr arborent le « casoar » (plumet rouge et blanc) en l’honneur de Victoria,Reine d’Angleterre. L’École militaire aura été fermée à plusieurs reprises ettransformée en caserne par intermittence jusqu’en 1945. Le capitaine Dreyfus y aété dégradé en janvier 1895, puis fait chevalier de la Légion d’Honneur en juillet1906 après sa réhabilitation. Le bâtiment retrouve sa vocation première etdeviendra « l’école des généraux », avec l’arrivée de l’École supérieure de guerre(ESG) en 1882, puis du Centre des hautes études militaires en 1911. Lelieutenant-colonel Foch, professeur à l’ESG de 1895 à 1901, y théorise sesprincipes de la guerre : économie des forces, liberté d’action et concentration desefforts. Il précise : « La réalité du champ de bataille est qu’on n’y étudie pas ;simplement on fait ce que l’on peut pour appliquer ce que l’on sait. Dès lors, pourpouvoir un peu, il faut savoir beaucoup et bien ». Sorti de l’ESG en 1924, lecapitaine De Gaulle est convié par le maréchal Pétain à prononcer troisconférences devant les stagiaires et une grande partie de l’état-major général en

Page 13: L’École militaire, une histoire illustrée

avril 1927. Intitulées « L’action de guerre et le chef », « Du caractère » et « Duprestige », elles seront réécrites et complétées dans l’ouvrage « Le fil de l’épée »publié en 1932. Aujourd’hui, l’École militaire accueille des officiers chercheurs…de plus de 80 pays !

Loïc Salmon

Enseignement militaire supérieur : former les chefs d’aujourd’hui et de demain

Les generaux francais de la Grande Guerre

Les généraux français de 1940

« L’École militaire, une histoire illustrée » par Christian benoît. Éditions Pierre deTaillac, 128 pages, 150 illustrations, 14,90 €

Défense : budget 2015 maintenu à31,4 Md€

Le 29 octobre 2014, l’Assemblée nationale a approuvé en première lecture lebudget 2015 du ministère de la Défense, qui se monte à 31,4 Md€ (hors pensions)comme les deux années précédentes. Conformément à la Loi de programmationmilitaire (LPM) 2014-2019, 7.500 emplois seront supprimés en 2015. Mais,16.000 militaires et civils seront recrutés pour respecter le contrat opérationneldes armées et l’impératif de jeunesse et pour disposer des compétencesnécessaires aux besoins croissants d’expertise. La dotation des opérationsextérieures est maintenue à 450 M€. Le financement des surcoûts liés audispositif militaire stationné à l’étranger sera garanti par la clause de sauvegardede la LPM, destinée à préserver les crédits d’équipement. Ainsi, parmi les grandsprogrammes, 2 seront lancés (Ceres et rénovation avions ATL2) et 2 poursuivis(avions multirôles MRTT et Scorpion).

Le programme Ceres porte sur la première capacité opérationnelle de recueil

Page 14: L’École militaire, une histoire illustrée

de renseignement d’origine électromagnétique depuis l’espace. Ceres comptera 3satellites et des moyens au sol permettant leur programmation, leur contrôle et letraitement des signaux électromagnétiques captés. Le lancement du stade de laréalisation de Ceres doit commencer début 2015, en vue des premières livraisonsen 2020.

Le programme de rénovation des ATL2 concerne les avions de patrouillemaritime armée Atlantique 2 (ATL2, photo) de la Marine nationale, destinés à lalutte contre les sous-marins et les navires de surface et entrés en service au débutdes années 1990. Facilement déployables hors du territoire métropolitain et trèsutilisés en opérations, même au-dessus du désert, ils constituent des plates-formes aéronautiques polyvalentes à très grand rayon d’action. La rénovation deleur système de combat permettra de traiter leurs obsolescences et d’apporter lesmodernisations nécessaires à l’évolution du contexte, de la haute mer au littoral,et de contrer la menace due à la prolifération de sous-marins à propulsion diesel-électrique devenus performants et discrets. La LPM 2014-2019 prévoit lalivraison échelonnée de 15 ATL2 rénovés à partir de 2018. Ces avions serontretirés du service après 2030. Le programme MRTT (Multirole TransportTanker en anglais) concerne des avions gros porteurs polyvalents destinés àremplacer 11 C-135 FR et 3 KC-135 R de ravitaillement en vol datant du débutdes années 1960, et 3 A310 et 2 A340 de transport de fret. Les MRTT mettront enœuvre la composante aérienne de la dissuasion nucléaire, contribueront à laposture permanente de sûreté et la projection de forces et de puissance etassureront les évacuations sanitaires à longue distance. Le premier appareil a étécommandé en 2014 et 8 suivront en 2015. La LPM prévoit la livraison de 12avions à partir de 2018.

Le programme Scorpion consiste à fédérer combattants et systèmes d’armes ausein de l’armée de Terre par la transmission et le partage instantanésd’informations et à assurer la transformation des groupements tactiquesinterarmes pour accroître leur efficacité et leur protection. Lancé en 2014,Scorpion permettra le renouvellement des véhicules de l’avant blindé (VAB) enservice par des véhicules blindés multirôles (VBMR) et celui des chars AMX10 RC,des ERC 90 (engin à roues avec un canon de 90 mm) et des VAB anti-char équipésde missiles Hot actuels par des engins blindés de reconnaissance et de combat(ERBC), destinés à équiper les brigades multirôles. Les livraisons commenceronten 2018, en vue d’équiper progressivement 2 brigades interarmes à l’horizon

Page 15: L’École militaire, une histoire illustrée

2025. Par ailleurs, pour préparer l’avenir en matière d’équipements, 3,6 Md€seront alloués à la recherche et à la technologie et 740 M€ aux études amont.Enfin, en 2015, les états-majors et les services centraux du ministère de laDéfense, dispersés sur une quinzaine de sites parisiens, seront regroupés àBalard (Sud-Ouest de Paris).

Loïc Salmon

Renseignement militaire : cinq satellites français de plus

Libye : bilan du Groupe aéromobile dans l’opération Harmattan

Les GTIA en Opex : besoin urgent d’armements adaptés

« Catamaran 2014 » : exerciceamphibie d’une forceexpéditionnaire interalliés

Page 16: L’École militaire, une histoire illustrée

L’exercice majeur d’entraînement interarmées « Catamaran 2014 » (13-26octobre 2014) assure la préparation opérationnelle d’une force expéditionnaire àla conduite d’un assaut amphibie. Celle-ci est parfois la seule option militairepossible pour résoudre une crise à grande distance, débloquer un front ourépondre à un besoin humanitaire. « Catamaran 2014 » met en œuvre lacomposante maritime de la force expéditionnaire commune franco-britannique(CJEF), interarmées, non permanente et disponible sous faible préavis,conformément au Traité de Lancaster House (2010). Pendant l’entraînement enFrance, des officiers britanniques occupent des postes clés au sein des états-majors de conduite des exercices et deux équipes britanniques sont insérées dansles forces dites « avancées ». Cela permet de mettre au point des mécanismescommuns, notamment le passage, délicat, du commandement maritime aucommandement terrestre dès l’établissement d’une tête de pont solide à terre.« Catamaran 2014 » se déroule en Méditerranée occidentale et au Sud de laFrance. La première phase (13-19 octobre) porte sur : la montée en puissancede la force expéditionnaire et la préparation du débarquement par les forces« avancées » (commandos marine des Forces spéciales) ; un entraînement destroupes embarquées et une répétition de l’assaut amphibie en Corse. En même

Page 17: L’École militaire, une histoire illustrée

temps, une partie du groupe de guerre des mines, qui inclut des plongeursdémineurs italiens et slovènes, sécurise les abords de Port-Vendres à l’Ouest de lazone. En amont, le porte-avions réduit la menace et assure un rapport de forcesde 3 contre 1 pour préparer le débarquement à partir du groupe amphibie. Dansla nuit du 19 octobre, les troupes terrestres débarquent sur les plages de Saint-Aygulf (Fréjus) et du Dramont (Saint-Raphaël) à bord d’engins amphibies rapideset d’hélicoptères de manœuvre (photo) de bâtiments de projection et decommandement (BPC). Lors de la seconde phase (20-26 octobre), les troupes sedirigent vers Canjuers (Nord du département du Var), sous la protection desaéronefs embarqués (hélicoptères et avions radar, d’écoute électromagnétique etde chasse) et d’une frégate de défense aérienne. Les moyens engagés totalisent5.000 militaires, dont près de 1.000 pour la force de débarquement. La Marinedéploie la « Task Force 473 » : porte-avions Charles-de-Gaulle avec 12 Rafale, 6Super-Étendard modernisés, 1 avion de guet aérien Hawkeye et 3 hélicoptères ; 3frégates ; 2 pétroliers ravitailleurs ; 1 sous-marin nucléaire d’attaque ; 2 avions depatrouille maritime ATL2 ; 1 groupe amphibie avec 2 BPC, 1 transport dechalands de débarquement et leur batellerie. S’y ajoute un groupe de guerre desmines avec 1 bâtiment d’expérimentation, 3 chasseurs de mines et 2 bâtimentsbases de plongeurs démineurs. L’armée de Terre déploie : 1 groupement tactiqueembarqué (600 soldats) ; 1 groupement aéromobile (8 hélicoptères Puma, 4Gazelle et 2 Tigre) ; 1 sous-groupement logistique. Embarquent également surBPC l’état-major de la Force aéromaritime française de réaction rapide et celui dela 9ème Brigade d’infanterie de marine, binômée depuis 1995 avec la 3èmeBrigade commando des Royal Marines britanniques. En parallèle, deuxentraînements d’interopérabilité ont eu lieu dans le Sud-Est de la France :« Noble Arrow » pour l’armée de l’Air et « Toll » pour l’armée de Terre, soutenuepar les aéronefs de la Task Force 473.

Loïc Salmon

Joint Warrior 13-1 : exercice combiné majeur interalliés

Provence 1944

Marine nationale : Harmattan, les BPC en action

Page 18: L’École militaire, une histoire illustrée

Cyberdéfense : entraînementcomplet au sein des armées.

La lutte contre les attaques informatiques nécessite un entraînement de toute lachaîne du ministère de la Défense, de l’unité militaire de base sur le plan tactiqueau Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) pour le niveaustratégique. Le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général cyberdéfense àl’État-major des armées (EMA), l’a expliqué à la presse, le 25 septembre 2014 àParis, lors de la présentation du premier exercice cyber majeur dénommé« Defnet 2014 ». Tenu dans les Écoles militaires de Coëtquidan (30 septembre-3

Page 19: L’École militaire, une histoire illustrée

octobre), ce dernier a mobilisé 60 personnes du ministère de la Défense et dusecteur privé : EMA ; Centre d’analyse de lutte informatique défensive (Calid) ;Marine nationale et armées de Terre et de l’Air ; Direction interarmées desréseaux d’infrastructure et des systèmes d’information ; Défense ConseilInternational ; entreprises de matériel informatique Acyan et Intrinsec. Defnet2014 avait pour objectifs : l’entraînement à la gestion de crise cyber et audéploiement d’équipes légères d’intervention ; l’expérimentation d’un modèled’exercice reproductible dans le cadre de formations ; la préparation d’exerciceset de futures formations. Le scénario portait sur la menace cyber dans uncontexte international fictif et simplifié. L’an prochain, sont prévus les exercicesDefnet 2015 et Piranet 2015, pilotés par le Secrétariat général de la défense et dela sécurité nationale. En 2013, le ministère de la Défense a subi 780 attaquesinformatiques sans conséquence, a indiqué l’amiral. Facilitées par l’introductionde clés USB ou par une complicité interne, elles ont profité des défaillances dessystèmes. Il s’agit donc, par des investigations très pointues, de trouver commentet quand ces intrusions se sont produites, les analyser et en comprendre laprofondeur, afin de déterminer les contre-mesures techniques pour interdirel’accès aux réseaux : duplication des systèmes, mises à jour et téléchargements.Au combat, les cyberattaques peuvent affecter notamment les postes de calcul detir, le système de propulsion d’un navire, le soutien logistique d’une opérationmilitaire ou les points de vulnérabilité d’un drone, qu’il convient de « durcir ». Lesorganisations de pirates informatiques, commanditées par des États, pénètrent unsystème et s’y cachent, afin d’en manipuler les données ou même le saboter. Lacyberdéfense militaire implique une logique de combat avec mobilitéintellectuelle et force morale, souligne l’amiral. Elle repose sur l’expertisetechnique de haut niveau du Calid, qui assure la veille sur internet, le décryptagedes programmes malveillants (virus et vers), l’impact sur le ministère de laDéfense, l’alerte aux autorités menacées et l’élaboration de solutions. Touteprojection de forces armées sur un théâtre inclut un volet cyberdéfense, adapté àla capacité technique des belligérants et planifié par le CPCO. Dans ce domaine,les échanges d’information avec les alliés dépendent du degré de confiance établi,mais ne concernent pas les capacités offensives mentionnées dans le Livre blanc2013 sur la défense et la sécurité nationale, précise l’amiral Coustillière. Enfin, enmars 2016, dans son site de Bruz, la Direction générale de l’armement disposerad’un « laboratoire de la cyber » ultra-sécurisé de 10.000 m2, où plus de 250personnes développeront une expertise technique sur des plates-formesinformatiques à très fortes contraintes de sécurité de défense et de

Page 21: L’École militaire, une histoire illustrée

Cette bande dessinée, composée d’histoires complémentaires, fait revivre legrand débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, avant, pendant et après, vusurtout par des soldats ou sous-officiers britanniques.

Page 22: L’École militaire, une histoire illustrée

Il s’agit de la traduction de 12 numéros petit format de 64 pages d’une mêmesérie, publiée chaque semaine depuis juillet 1961 et intitulée « Commando ». Ceterme mythique, qui remonte à la guerre des Boers en Afrique du Sud(1899-1902), désigne les actions de guérilla et de raids des Afrikaners contrel’armée britannique. Les titres de ces récits, captivants et émouvants, parlentd’eux-mêmes : « Embuscade à l’aube », une opération spéciale avec la Résistancefrançaise ; « La batterie », autre opération spéciale mettant en lumière lapsychologie de conscrits de divers horizons ; « Saut sur la Normandie » deparachutistes américains, qui seront aidés par des soldats russes enrôlés de forcedans la Wehrmacht ; « Au mauvais moment, au mauvais endroit », quand unaccident dû à de mauvaises conditions météorologiques met en péril l’opération« Overlord » (nom de code du débarquement) 2 jours avant le Jour J ; « Big Joe »,le champion de boxe qui n’oublie pas sa spécialité, même au combat ; « Le sangdes héros » ou la témérité de fils trop jeunes pour se battre comme leurs pères ;« Les diables rouges », ces parachutistes britanniques au béret rouge qui sèmentla terreur chez l’ennemi ; « Opération bulldog », une histoire de chiens commeson nom l’indique ; « La meute des loups », commandos qui traversent la Mancheà bord d’une péniche de débarquement le 6 juin ; « L’homme de fer » ou lecombattant solitaire ; « le caporal du roi », qui se croit tout permis ; « Les pousse-cailloux », fantassins de la longue bataille de Normandie. Les récits sont émaillésd’utiles fiches techniques : pistolet-mitrailleur britannique Sten et son équivalentallemand Schmeisser ; « Pluto », oléoduc flexible pour acheminer le carburant àtravers la Manche ; planeur de transport de troupes ; camion militaire à toutfaire ; chasseurs-bombardiers britannique « Mosquito » et américain« Mustang » ; parachutiste britannique avec scooter ou vélo pliant largable aveclui ; homme-grenouille britannique ; torpille chevauchée par 2 hommes et sous-marin de poche britanniques ; char à fascines de branchages pour franchir lesfossés et mortier de 290 mm pour percer le béton ; avion britannique d’attaque ausol « Typhoon », pendant du « Stuka » allemand ; le soldat britannique, capablede combattre de façon collective ou seul, face à l’Allemand, très entraîné etdiscipliné. Ces 12 récits de guerre, rédigés pour la plupart par des ancienscombattants qui n’hésitent pas, parfois, à forcer le trait, donnent un aperçu ducontexte guerrier de 1944. Ainsi, ils mettent en valeur l’héroïque soldat« anglais », par rapport à l’Écossais toléré, l’Irlandais incapable d’assurercorrectement l’intendance et l’Américain condescendant. En face, les soldatsallemands sont des brutes épaisses, sauf celui qui sait parler aux chiens, et leursofficiers fanatiques et fourbes, sauf un… qui admire l’esprit chevaleresque d‘un

Page 23: L’École militaire, une histoire illustrée

homologue anglais ! Ces récits témoignent aussi de la société militairebritannique des années 1940. Les officiers subalternes sont arrogants ou à peinecompétents, sauf ceux sortis du rang bien entendu ! Seuls les officiers supérieurs,plus éloignés de la troupe, apparaissent responsables et expérimentés.

Loïc Salmon

Provence 1944

JU 87 « Stuka »

« Jour-J » bande dessinée britannique Commando. Éditions Pierre du Taillac, 780pages.19,90 €

Provence 1944

Page 24: L’École militaire, une histoire illustrée

Le 15 août 1944, les troupes alliées débarquent en Provence et parcourent 750km vers le Nord pour réaliser la jonction, le 12 septembre, avec celles venues deNormandie (6 juin). L’armée française d’Afrique participe à cette opérationdénommée « Dragoon ».

Page 25: L’École militaire, une histoire illustrée

Décidé lors de la Conférence de Québec en août 1943 par Roosevelt et Churchill,ce projet est vite approuvé par Staline, qui y voit le moyen de soulager le frontsoviétique, et De Gaulle celui de démontrer la puissance retrouvée de la France,qui pourra ainsi siéger aux côtés des vainqueurs. Le plan définitif prévoit 600bateaux de transport et 1.270 péniches de débarquement protégés par 250bâtiments de guerre et 2.000 avions. La partie aéroportée implique 535 avions et465 planeurs de transport de troupes. En face, malgré les ponctions au profit dufront de Normandie, la Wehrmacht aligne 250.000 hommes, qui considèrent leMidi de la France comme un lieu de détente après les épreuves du front de l’Est.Jérôme Croyet, docteur en Histoire, relate avec force photos, documents ettémoignages, cette épopée moins connue que celle du « Jour- J », mais autantmouvementée. Contrairement à celles de Normandie qui comptent beaucoup dejeunes recrues, les troupes du débarquement de Provence ont l’expérience ducombat en Afrique du Nord (1942) et en Italie (1943). De l’hiver 1943 au 15 août1944, les raids alliés déversent 12.500 t de bombes sur les lignes decommunications, ports, usines et terrains d’aviation de Provence. A partir duprintemps 1944 et avec l’aide de la Milice collaborationniste, les troupesallemandes pourchassent, le long de la vallée du Rhône, les maquis de laRésistance réfugiés dans les massifs des Glières et du Vercors. Ces maquisards,surtout des jeunes gens réfractaires au Service du travail obligatoire enAllemagne, ont rallié les Forces françaises de l’intérieur (FFI), regroupantnotamment l’Armée secrète (gaulliste) et les francs-tireurs et partisans(communistes). Le 15 août, après un parachutage de 300 poupées utiliséescomme leurres comme lors du « Jour-J », 5.607 parachutistes américains, anglaiset français (1er Régiment de chasseurs parachutistes) sautent dans de mauvaisesconditions météo, essuient les tirs antiaériens allemands et s’éparpillent au sol.Les maquisards les aideront à se regrouper. Le soir, 100.000 hommes ont pudébarquer entre Cavalaire et Saint-Raphaël. Malgré l’effet de surprise initial, ilslivrent de durs combats contre la 19ème Armée allemande, qui se replie versl’Est. Au cours de leur progression vers l’intérieur, les GI’s sont accueillis enlibérateurs en raison de leur image de vainqueurs, contrairement aux soldatsfrançais qui incarnent la défaite de 1940, notamment les prisonniers de guerre.Cet enthousiasme suscite l’amertume des Français Libres : « On n’intéressaitpersonne, les Amerlos, eux, vendaient cigarettes et chocolat ». De leur côté, lessoldats allemands préfèrent se rendre aux unités régulières américaines,respectueuses du droit de la guerre, plutôt qu’aux FFI, dont ils redoutent lavengeance. Toutefois, grâce à l’aide des FFI (renseignement et harcèlement des

Page 26: L’École militaire, une histoire illustrée

troupes allemandes), les divisions américaines atteignent Grenoble en 7 jours aulieu de 90 comme initialement prévu. « Le débarquement en Provence est uneréussite militaire, mais aussi publicitaire », conclut Jérôme Croyet. En effet, lescinéastes professionnels, intégrés dans les unités américaines, et les personnelsde l’ECPA français captent l’instant pour alimenter les actualités ou les films depropagande.

Loïc Salmon

Femmes en guerre 1940-1946

« Provence 1944 » par Jérôme Croyet. Éditions Gaussen, 144 pages. 24,50 €