Lausannes’offre - Vaud · 24 HEURES LAUSANNE HL2 Lausannes’offre unevoixsurinternet NOUVEAUTÉ...

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Lausanne s’offre une voix sur internet NOUVEAUTÉ La Ville fait œuvre de pionnière suisse en mettant sur son site une synthèse vocale. La petite voix facilitera la vie des malvoyants et des internautes fatigués de lire. MEHDI-STÉPHANE PRIN L ausanne vient de trouver sa voix sur la Toile. Plus besoin de lire les innom- brables textes présents sur les nombreuses pages du site de la ville, ils peuvent être confortable- ment écoutés. Pas de panique, personne n’a forcé une jeune femme, à l’accent français, à dé- clamer la totalité des communi- qués et règlements souvent ari- des de l’administration commu- nale. «Il s’agit d’un système de synthèse vocale de nouvelle géné- ration, explique Patrik Brueli- sauer, webmaster de www.lau- sanne.ch. La voix est naturelle et agréable à écouter.» Seul défaut, elle est incapable de prendre l’ac- cent vaudois pour prononcer les noms typiquement lausannois. Le syndic Daniel Brélaz devra s’habituer à entendre le z de son nom. 3200 francs par année Ce système est intéressant par- ticulièrement pour les mal- voyants, même s’il faut encore réussir à trouver le bouton pour déclencher la lecture. Un défaut qui sera corrigé dans la prochaine version du site de Lausanne, se- lon Patrik Bruelisauer. «La syn- thèse vocale est aussi pratique pour les internautes qui ont pris l’habitude de consulter deux sites en même temps. Ils peuvent re- garder un autre tout en écoutant celui de Lausanne.» La ville est une des premières administra- tions suisses a adopté un tel sys- tème, déjà en service sur les pages de l’Elysée ou du gouvernement suédois. Le système de synthèse vocale est loué à la société Reads- peaker pour 2000 euros par an- nées, soit environ 3200 francs. Aussi en anglais La ville s’est offert une voix en deux langues différentes pour ce prix. La version anglaise sera pro- chainement mise en service pour les pages traduites dans la langue de Steve Jobs et Bill Gates. Ce sera particulièrement utile pour l’adresse www.lausanne-tou- risme.ch, également gérée par la ville. En tout, les sites lausannois reçoivent 85 000 visiteurs par mois. 25 000 d’entre eux sont des habitués, et depuis quelques jours ils peuvent écouter une petite voix. £ www.lausanne.ch À L’ÉCOUTE Plus besoin de lire le site internet de Lausanne, sa petite voix peut le faire pour vous. Il est encore difficile de trouver le bouton pour déclencher la synthèse vocale, mais ce défaut sera corrigé lors d’une prochaine refonte des pages. LAUSANNE, LE 2 AVRIL 2007 ÉRIC ROSET Internet toujours moins accessible aux aveugles Infatigable défenseur des mal- voyants et aveugles et prési- dent du Forum handicap Vaud, Roger Cosandey apprécie l’ini- tiative de Lausanne. Non-voyant, le conseiller com- munal socialiste ne pourra cependant pas profiter d’une fonction qui demande de trou- ver sur un écran le bouton pour déclencher la lecture. Les aveugles ont leur propre sys- tème de synthèse vocale ou de planche tactile pour retrans- crire les textes en braille. «Mal- heureusement, de plus en plus de sites internet sont incompa- tibles avec nos moyens auxiliai- res», déplore Roger Cosandey. Celui de la ville ne fait pas exception à ce constat. En revanche, le canton a récem- ment revu le sien pour le ren- dre compatible. Cela demande notamment aux webmasters d’utiliser les standards d’inter- net et de ne pas multiplier les prouesses techniques. «Plus globalement, c’est la vitesse de l’évolution de l’infor- matique qui pose problème, explique Roger Cosandey. Nos moyens auxiliaires ne seront pas compatibles avec le nou- veau système d’exploitation Vista avant plusieurs mois. Cependant, l’avènement de l’informatique a aussi considé- rablement simplifié l’accès à l’écrit des malvoyants.» M.-S. P.

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27MARDI 3 AVRIL 200724 HEURES LAUSANNE

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Lausanne s’offreune voix sur internetNOUVEAUTÉLa Ville fait œuvre de pionnièresuisse en mettant sur son siteune synthèse vocale.La petite voix faciliterala vie des malvoyantset des internautesfatigués de lire.

MEHDI-STÉPHANE PRIN

Lausanne vient de trouversa voix sur la Toile. Plusbesoin de lire les innom-

brables textes présents sur lesnombreuses pages du site de laville, ils peuvent être confortable-ment écoutés. Pas de panique,personne n’a forcé une jeunefemme, à l’accent français, à dé-clamer la totalité des communi-qués et règlements souvent ari-des de l’administration commu-nale. «Il s’agit d’un système desynthèse vocale de nouvelle géné-ration, explique Patrik Brueli-sauer, webmaster de www.lau-sanne.ch. La voix est naturelle etagréable à écouter.» Seul défaut,elle est incapable de prendre l’ac-cent vaudois pour prononcer lesnoms typiquement lausannois.Le syndic Daniel Brélaz devras’habituer à entendre le z de sonnom.

3200 francs par année

Ce système est intéressant par-ticulièrement pour les mal-voyants, même s’il faut encoreréussir à trouver le bouton pourdéclencher la lecture. Un défautqui sera corrigé dans la prochaine

version du site de Lausanne, se-lon Patrik Bruelisauer. «La syn-thèse vocale est aussi pratiquepour les internautes qui ont prisl’habitude de consulter deux sitesen même temps. Ils peuvent re-garder un autre tout en écoutantcelui de Lausanne.» La ville estune des premières administra-tions suisses a adopté un tel sys-tème, déjà en service sur les pagesde l’Elysée ou du gouvernement

suédois. Le système de synthèsevocale est loué à la société Reads-peaker pour 2000 euros par an-nées, soit environ 3200 francs.

Aussi en anglais

La ville s’est offert une voix endeux langues différentes pour ceprix. La version anglaise sera pro-chainement mise en service pourles pages traduites dans la languede Steve Jobs et Bill Gates. Ce

sera particulièrement utile pourl’adresse www.lausanne-tou-risme.ch, également gérée par laville.

En tout, les sites lausannoisreçoivent 85 000 visiteurs parmois. 25 000 d’entre eux sont deshabitués, et depuis quelques joursils peuvent écouter une petitevoix. £

www.lausanne.ch

À L’ÉCOUTE�Plus besoin de lire le site internet de Lausanne, sa petite voix peut le faire pour vous.Il est encore difficile de trouver le bouton pour déclencher la synthèse vocale,

mais ce défaut sera corrigé lors d’une prochaine refonte des pages. LAUSANNE, LE 2 AVRIL 2007

ÉRIC

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Internet toujours moins accessible aux aveuglesInfatigable défenseur des mal-voyants et aveugles et prési-dent du Forum handicap Vaud,Roger Cosandey apprécie l’ini-tiative de Lausanne.Non-voyant, le conseiller com-munal socialiste ne pourracependant pas profiter d’unefonction qui demande de trou-ver sur un écran le bouton

pour déclencher la lecture. Lesaveugles ont leur propre sys-tème de synthèse vocale ou deplanche tactile pour retrans-crire les textes en braille. «Mal-heureusement, de plus en plusde sites internet sont incompa-tibles avec nos moyens auxiliai-res», déplore Roger Cosandey.Celui de la ville ne fait pas

exception à ce constat. Enrevanche, le canton a récem-ment revu le sien pour le ren-dre compatible. Cela demandenotamment aux webmastersd’utiliser les standards d’inter-net et de ne pas multiplier lesprouesses techniques.

«Plus globalement, c’est lavitesse de l’évolution de l’infor-

matique qui pose problème,explique Roger Cosandey. Nosmoyens auxiliaires ne serontpas compatibles avec le nou-veau système d’exploitationVista avant plusieurs mois.Cependant, l’avènement del’informatique a aussi considé-rablement simplifié l’accès àl’écrit des malvoyants.» M.-S. P.

Le squat des Sauges vit ses derniers joursDÉMOLITIONLes ouvriers auraient dûcommencer hier matinà démanteler le numéro 9du chemin des Sauges.Un petit groupe de squattersles en a empêchés,de manière pacifique.

«Moi, je ne commence pas àdémolir s’il y a des gens de-dans!» Des ouvriers devaient dé-manteler hier matin le numéro 9du chemin des Sauges, dans lequartier de la Blécherette. Ils sesont retrouvés face à une quin-zaine de personnes bien décidéesà empêcher le chantier de débu-ter. Depuis plus d’une année, unepoignée de squatters occupecette vieille maison de deux éta-ges avec jardin. Ils ont déclaréhier matin qu’ils étaient d’accordde partir, mais que le délai im-parti était trop court. Ils occu-pent l’immeuble depuis le moisde mars 2006.

L’agence immobilière du Lé-man SA, propriétaire de la par-celle, a obtenu un permis deconstruire pour réaliser là unnouveau bâtiment avec dix-huitappartements. L’agence immobi-lière a de plus obtenu de lajustice civile une ordonnance en-joignant les cinq squatters de

vider les lieux le lundi 2 avril à7 h 30, «au plus tard».

«On a appris jeudi passé qu’ondevait partir le lundi suivant,c’est déraisonnable», lance Nico,l’un des squatters. Il ne donnerapas son vrai nom. «Vous pouvezimaginer les problèmes que mesclients pourraient avoir si leurnom devenait public, justifie MeJean-Michel Dolivo, leur avocat.Pensez à ce qui les attendrait s’ilsse présentaient pour un loge-ment…» L’avocat ajoute que lepropriétaire a demandé30 000 francs de dommages etintérêts.

Négociation dans le jardin

Les squatters veulent aussiqu’on leur montre un pro-gramme précis du chantier àvenir. Ils disent craindre que «lamaison reste inoccupée pendantlongtemps, comme ça a été le caspour l’ancienne poste de Mal-ley».

«Les travaux doivent débuterle plus vite possible, rétorqueCarlos Crespo, directeur del’agence immobilière du Léman.Il y a de l’argent qui a été investi,et pendant qu’on discute, il fautpayer les intérêts. Et puis, ilsdisent qu’ils n’ont pas été infor-més, que nous ne dialoguonspas, mais est-ce qu’ils nous ontcontactés avant de casser les por-

tes et de prendre possession dela maison?»

En fin de matinée hier, lessquatters, le promoteur, un huis-sier de justice et un représentantde la police ont entamé unenégociation dans le jardin de lamaison. Les premiers deman-dent à pouvoir rester jusqu’auvendredi 13, et à ce que le pro-priétaire renonce à leur fairepayer les 30 000 francs. CarlosCrespo avoue que sa «patience

arrive au bout». Il aimerait qu’ilssoient partis mardi prochain, etaccepte de leur faire parvenir unprogramme des travaux. MarcVuilleumier, municipal de la po-lice: «Ils devront partir, c’estcertain. Mais dans la mesure oùles deux parties sont entrées endialogue, user de la force pourexpulser les squatters ne me pa-raît pas proportionné à la situa-tion.»

JÉRÔME DUCRET

La maison occupée depuis plus d’un an par les squatters doit être détruiteces jours pour construire un bâtiment avec dix-huit appartements.

ÉRIC

ROSE

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Plovdiv installe la statuede Lucien ChevallazBULGARIELe mémorial du paysagisteLucien Chevallaz a étéinauguré dimanchepar la Ville de Plovdiv.

C’était la fête à Lucien Chevallazce dimanche, dans le parc Siméonde la ville bulgare de Plovdiv. Ilsétaient plusieurs centaines selonles organisateurs à assister àl’inauguration du mémorial degranit et de bronze dédié à cejardinier paysagiste vaudois duXIXe siècle qui a construit plu-sieurs parcs dans la ville (24 heu-res de samedi).

Du côté des animations, leschants étaient assurés par les élè-ves d’une école des environs et lamusique était l’œuvre d’un orches-tre militaire, a expliqué EvgeniVassilev, membre du comité pour

le mémorial de Lucien Chevallaz.«Nous avons aussi pu compter surla présence du maire de Plovdiv,Ivan Tchomakov, et celle de Guer-gana Grancharova, citoyenne dePlovdiv et ministre bulgare desAffaires européennes.» La céré-monie s’est déroulée dans le parcSiméon que Lucien Chevallazavait lui-même construit.

De la Suisse à la Bulgarie

Né en 1840 et lointain parentde Georges-André Chevallaz, ex-syndic de Lausanne et ancien pré-sident de la Confédération, Lucienavait quitté la Suisse pour Paris en1864. Après avoir notamment étéjardinier de la cour de Napo-léon III, il s’était rendu en Bulga-rie pour se consacrer à l’art dupaysagisme pendant quarante-deux ans.

MATHIEU SIGNORELL

DR

Le M2 s’expose auForum de l’Hôtel de VillePHOTOSL’exposition «De la rocheaux rails» de MauriceSchobinger présenteen image trois ansde chantier du M2.

«Les gros chantiers ont uneambiance théâtrale que j’aimebien» explique le photographe.«J’aime ces espaces inconnus,les machines, les souterrains.Souvent, les ouvriers disparais-sent au profit de leur environ-nement, ils ne sont plus qu’unepartie de la photo».

En effet, la part belle est faiteaux grottes de pierres et auxmurs de béton qui côtoient les

gares modernes encore inhabi-tées. Les entrailles de Lausannese retrouvent immortaliséesdans des lumières artificielleset chaleureuses à la fois.«L’éclairage a été la plus grandepartie du travail, ce qui m’ademandé le plus de temps»confie l’artiste. Au final, desimages inédites qui révèlent aupublic l’étendue du travail qui aété fait tous les jours sous sespieds.

ÉLOÏSE VALLAT

Forum de l’Hôtel de Ville,place de la Palud. Du mardiau vendredi de 19 h à 18 h 30.Samedi de 9 h à 17 h.Fermé les 6, 8 et 9 avril.

SCHO

BINGE

R/

MLOS

A

EN BREF

Café politiqueCAFÉ LE BOURG Le Cafépolitique, rendez-vousmensuel organisé au Bourgpar l’Association des anciensétudiants en sciences sociales

et politiques de l’Universitéde Lausanne (ASSOPOL),sera consacré, demain,à la question de l’intégrationdurable des populationsbalkaniques en Suisse.Le débat sera animépar le journaliste JacquesPilet et Bashkim Iseni,chercheur en science politiquedans le domaine des Balkans.Café le Bourg,Rue de Bourg 51, 19 h,entrée libre. 2

Avec cette inauguration, le comité pour le mémorial de LucienChevallaz veut rapprocher la Suisse et la Bulgarie.

Sur le terrain, les ouvriers et les machines ont évolué devant l’objectifde Maurice Schobinger pendant trois ans .

zchcbs
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24 Heures, 03.04.07