Lauréats FFRE et LFCE 2012de la recherche en épileptologie

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Pour la quatrième année consécutive, la LFCE et la FFRE présentent dans un même document leurs "lauréats de la recherche"2012.

Grâce au soutien de l'industrie pharmaceutique (UCB-Pharma et SANOFI) la LFCE a pu financer deux bourses récompensantdes projets de recherche dans le cadre des épilepsies pharmacorésistantes. Ces bourses ont fait l'objet une nouvelle fois denombreuses candidatures et ont été évaluées par des expertises extérieures à nos deux structures et par un jury d'experts. Félicitations donc aux heureux lauréats!

Le Dr Anne Sophie Job (Grenoble) a obtenu une bourse pour un master en Neurosciences sur la détection des oscillations rapidesdans les épilepsies partielles pharmacorésistantes. Amélie Lothe (Lyon) a reçu une bourse post-doctorale pour ses travaux surl'étude du système sérotoninergique des noyaux du raphé dans le cadre de la physiopathologie des troubles respiratoires asso-ciées à certaines crises.

Grâce à ses donateurs fidèles et à la suite d'un legs dédié, la FFRE a pu financer deux projets d'acquisition d'équipementhospitalier dédiés à la recherche clinique en épileptologie pour le CHU du Kremlin Bicêtre et pour le CHU de Marseille.Grâce à une subvention exceptionnelle, la Fondation a attribué pour la première fois un prix spécial de soutien aux pays émer-gents, qui est allé cette année à une équipe au Vietnam pour le développement des soins des patients épileptiques.

Enfin, fidèle depuis sa création à la FFRE, la cycliste Marion Clignet, qui organise tous les ans une cyclosportive "dédiée "épilepsie, a souhaité en reverser les bénéfices à la FFRE pour un usage spécifique.Le conseil scientifique a donc décerné un prix " Marion Clignet", récompensant des projets de recherche permettant d'avancerdans la connaissance et la prise en charge des épilepsies pharmaco-résistantes.

Parallèlement, la LFCE et la FFRE poursuivent leurs collabora-tions et leurs développements sur de nombreux projets destinésencore et toujours à ce que la recherche avance encore mieuxet plus vite.

Nos conseils scientifiques ne peuvent que se réjouir du nombreet de la qualité des projets présentés à nos deux structures etnous espérons dans l'avenir pouvoir soutenir un plus grandnombre de projets.

Pr Fabrice BARTOLOMEI Pr Franck SEMAH

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LAURÉATS 2012DE LA LFCE

CARTOGRAPHIES DES RÉSEAUXÉPILEPTIQUES CHEZ LESPATIENTS IMPLANTÉS ENSTÉRÉO EEG : APPORT DESOSCILLATIONS HAUTESFRÉQUENCES ICTALES ETINTERICTALES DANS LADÉFINITION DE LA ZONE DEDÉBUT DE CRISE

Anne-Sophie JOBLaboratoire de Neurophysiopathologie de l’Epilepsie, CHU Grenoble

La prise en charge thérapeutique des épi-lepsies partielles pharmaco-résistantesdemeure un enjeu majeur, le seul traite-

ment curatif consistant en la résection chirur-gicale de la zone épileptogène (ZE). Ladéfinition de la ZE nécessite fréquemment unrecours à une exploration intracrânienne sté-réotaxique (SEEG) lorsque les données cli-niques, radiologiques et électrophysiologiquess’avèrent insuffisantes. La localisation de laZE est néanmoins complexe, résultant de l’in-terprétation visuelle, subjective, de la topogra-phie des décharges rapides ictales en SEEG.Afin de pallier ces difficultés, nous avons pro-posé d’évaluer l’activation des oscillationshautes fréquences ictales (HFO60-100) àl’aide de cartographies des réseaux épilep-togènes. Cette activation ictale est quantifiéepour chaque plot implanté en SEEG, compa-rativement à l’activité interictale du mêmeplot, puis représentée sur l’IRM anatomiquenormalisée du patient. Les cartographies ob-tenues reflèteraient la topographie de la zonede début de crise (David et al 2011). Nousavons pu démontrer au cours de ma thèse deMédecine (2012) que la résection des zonesles plus significativement activées pour lesHFO semblait être associée à un pronosticpost-chirurgical plus favorable. Notre objectif est de confirmer ces résultatspréliminaires, et d’étudier les relations dans

un référentiel anatomique commun, entreHFO ictales, et HFO interictales (60-100Hz),qui ont récemment été proposées comme unmarqueur robuste de l’épileptogénicité destissus cérébraux. Ces cartographies serontréalisées pour tous les patients implantés enSEEG au CHU de Grenoble de 2011 à2013. Cette étude devrait permettre demieux comprendre la valeur des HFO ictalescomme interictales dans la définition de lazone de début de crise, et la valeur pronos-tique respective de leur résection.

ÉTUDE DU SYSTÈME SÉROTONINERGIQUE 5-HT1ADU GROUPE CAUDAL DESNOYAUX DU RAPHÉ DANSL’ÉPILEPSIE

Amélie LOTHE (Lyon - France)Post-doctorante au sein de l’équipe TIGERCentre de Recherche en Neurosciences de LyonUCB Lyon1 - U1028 Inserm - UMR5292 CNRS

La surmortalité qui caractérise les épilep-sies partielles pharmaco-résistantes (EPPR)et, en particulier, la survenue de morts

soudaines inattendues dans l’épilepsie (SUDEP)est un enjeu majeur de santé publique. Bienque la physiopathologie des SUDEP reste incer-taine, de nombreux arguments plaident en fa-veur d’un rôle primordial d’une apnée per- etpost-critique, de nature centrale ou obstructive. Un dysfonctionnement sérotoninergique dugroupe caudal des noyaux du raphé situésdans la région bulbaire, est envisagé dans lesmécanismes d’émergence de ces apnées. Eneffet, les anomalies neurobiologiques les plusremarquables retrouvées, d’une part, chez lesnourrissons décédés de morts subites et, d’au-tre part, chez les souris DBA/2 présentant unphénotype de SUDEP, affectent le système sé-rotoninergique au sein du tronc cérébral.Nous nous proposons d’étudier le systèmesérotoninergique 5-HT1A du groupe caudaldes raphés chez des patients souffrant d’EPPR

en Tomographie par Emission de Positons (TEP)au [18F]MPPF, un antagoniste des récepteurs5-HT1A, et de corréler les résultats obtenusavec les troubles respiratoires per- et post-cri-tiques détectés lors d’un monitoring vidéo-EEG.Ce projet devrait nous permettre d’évaluer l’étatdu système sérotoninergique 5-HT1A dugroupe caudal des noyaux du raphé dans l’épi-lepsie. Ces données sont susceptibles d’aboutirà des avancées importantes dans le cadre dela compréhension de la nature du dysfonction-nement sérotoninergique participant à l’émer-gence des apnées per- et post-critiques.

LAURÉATS 2012DE LA FFRE

EFFICACITÉS CLINIQUE,NEUROPHYSIOLOGIQUE ETPSYCHOPHYSIOLOGIQUE DESSTRATÉGIES DE RÉGULATIONÉMOTIONNELLE ET ATTENTION-NELLE PAR BIOFEEDBACK DANSLE CAS D’ÉPILEPSIES DU LOBETEMPORAL PHARMACORÉSIS-TANTES AVEC FACTEURS DERISQUES ÉMOTIONNELS

Jean-Arthur MICOULAUD FRANCHI Psychiatre et doctorant en neuroscience, Marseille. Unité de Neurophysiologie (UNPN), Solaris, Hôpital Sainte-Marguerite, AP-HM et Laboratoirede Neurosciences Cognitives (LNC), UMR CNRS 7291

Le biofeedback (BFK) (voir Figure) est, parmiles thérapeutiques non pharmacologiques «psychophysiologiques » d’apprentissage de

stratégies de régulation émotionnelle et atten-tionnelle, une technique qui offre des perspec-tives intéressantes pour la prise en charge des

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patients souffrant d’épilepsie pharmacorésis-tante. Les émotions et les facteurs de stress peu-vent en effet constituer des facteurs de risquesimportants dans le déclenchement de criseschez 50 % des patients présentant une épilep-sie partielle du lobe temporal (ELT). Ces patientsconstituent un sous-groupe d’ELT, identifiablepar des marqueurs neurophysiologiques et psy-chophysiologiques, appelé ELT avec vulnérabi-lité émotionnelle (EMO-ELT). Le premier objectifest d’évaluer l’efficacité clinique de deux tech-niques de BFK sur le nombre de crises d’épilep-sie rapporté par les patients. Le BFK par GSR(Galvanic Skin Response) et le BFK par EEG(Électroencéphalographie) sur les rythmes sen-sorimoteurs (SMR) seront utilisés chez des pa-tients pharmacorésistants EMO-ELT et nonEMO-ELT. Le deuxième objectif est d’évaluer l’ef-ficacité des séances de BFK sur des marqueursobjectifs, neurophysiologiques et psychophysio-logiques, mesurés avant et après traitement. Les résultats de cette étude permettront d’en-visager des stratégies complémentaires pourla prise en charge des épilepsies partiellespharmacorésistantes. L’existence de cetteétude permettra également de faire écho àl’esprit des travaux neurophysiologiquesd’Antoine Rémond, pionnier dans le do-maine du BFK en France et remarquable parson approche scientifique rigoureuse biensouvent manquante au BFK.

MONITORING EEG VIDÉO ÀLA PHASE AIGÜE DESACCIDENTS ISCHÉMIQUESCÉRÉBRAUX CONSTITUÉSAVEC APHASIE

Pascal MASNOUNeurologue, Praticien Hospitalier, Service de Neu-rologie Hopital Bicêtre-Université Paris Sud

La symptomatologie clinique des crisesd’épilepsie à la phase aigue des acci-dents vasculaires cérébraux peut être

fruste ou interprétée à tort comme une ag-gravation de l’accident vasculaire cérébral.

Les crises d’épilepsie surviennent dans cecontexte entre 1,8% à 15% des cas, habituel-lement dans les 24 premières heures qui sui-vent l’accident vasculaire. Le diagnostic peutêtre encore plus compliqué en cas d’aphasie. Hors, l’administration systématique d’anti-convulsivants pourrait être délétère pour larécupération de fonctions neurologiques. Par ailleurs, le diagnostic de crises d ‘épi-lepsie est particulièrement essentiel car toutretard diagnostic dans le contexte d’ac-cident vasculaire cérébral augmente la mor-bidité et la mortalité. Nous projetons de préciser en situation detroubles phasiques, la fréquence, la topo-graphie et le délai d’apparition des crises àla phase aigue des AVC. Cette étude prospective inclura tous les pa-tients admis de façon consécutive dans uneunité de soins intensifs neuro-vasculaire(USINV) pour infarctus cérébral avec trou-bles phasiques sur une période de 1 an. Le recueil des données sera réalisé par unenregistrement EEG-vidéo de 4 heures au litdu malade réalisé dans les 24 heures quisuivent l’installation de l’AVC. Les aspects électriques, les corrélations élec-trocliniques et les facteurs prédisposant cli-niques, biologiques et IRM seront analysés.

Principe du biofeedbackUne activité physiologique est enregistrée et trai-tée en temps réel et en continu afin de fournirau sujet une information ludique (représentée parla montgolfière sur la figure) et/ou numérique (re-présentée par le % sur la figure) sur les variationsde cette activité. Si par exemple l’objectif est dediminuer la résistance cutanée, alors lorsque celleci diminue, la montgolfière monte et les points ob-tenus augmentent et lorsque celle ci augmente, lamontgolfière descend et le nombre de points diminue. L’animation réalise un dispositif « psychophysiologique » de renforcementpositif afin d’orienter les stratégies derégulation cognitives et émotionnellesdu sujet pour modifier l’activitéphysiologique mesurée.

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www.lfce.frLigue Française Contre l’Épilepsie

Secrétariat de la LFCE - ANT Congrès154 avenue de Lodève - 34070 Montpellier

Tél : 04 67 10 92 23secretariat-lfce@ant-congres.com

www.fondation-epilepsie.frFondation Française pour la Recherche sur l'Épilepsie28, rue Tronchet - 75009 PARISTél : 01 47 83 65 36Fax : 01 40 61 01 44ffre@fondation-epilepsie.fr co

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PRIX MARION CLIGNET :ÉPILEPSIES PHARMACO-RÉSISTANTES

PHYSIOPATHOLOGIE DESTROUBLES EMPATHIQUES ET DE LEUR IMPLICATIONDANS L’ÉMERGENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PATIENTS ÉPILEPTIQUESPHARMACO-RÉSISTANTS DU LOBE TEMPORAL

Sophie HENNIONNeuropsychologue - Doctorante en Neurosciences,sous la direction du Dr. W. Szurhaj et duPr. P. Derambure. Laboratoire de NeurosciencesFonctionnelles et Pathologies, EA 4559, Lille

Les patients épileptiques pharmaco-résis-tants du lobe temporal (ELT) présentent fré-quemment des difficultés psychoaffectives,

telles qu’une symptomatologie dépressive. Cesdifficultés psychoaffectives sont à l’origined’une altération importante de leur qualité devie. Ces patients ELT présentent également destroubles d’identifications émotionnelles et d’in-férences sur les états mentaux des autres. Dansun travail préalable, nous avons caractériséces troubles empathiques. Nous nous intéres-sons maintenant à la physiopathologie de cestroubles. Pour cela, grâce au soutien de la

FFRE, nous allons étudier chez des patients ELTcomparativement à des témoins sains : (1) enImagerie par résonnance Magnétique fonc-tionnelle (IRMf), le réseau cérébral impliquédans ces troubles empathiques ; (2) la corré-lation entre la sévérité de la symptomatologiedépressive et les perturbations de ce réseaucérébral empathique ; (3) le rôle des anoma-lies épileptiques - identifiées par un enregistre-ment simultané de l’ElectroEncéphaloGramme(EEG) et de l’IRMf (EEG-IRMf) chez les patientsELT - dans la perturbation du fonctionnementde ce réseau cérébral empathique. Ce travailpermettra, nous l’espérons, une meilleure com-préhension des troubles empathiques dansl’ELT, de ses mécanismes physiopathologiques,et de ses liens avec la présence d’une sympto-matologie dépressive.

PRIX PAYS ÉMERGENTS

MISE EN PLACE D’UN POSTEEEG VIDÉO À L’HÔPITAL GIADINH, À HO CHI MINH VILLE,VIETNAM

LE TU PHUONG ThaoChef du service de Neurologie et d’explorationsfonctionnelles du SNC de l’hôpital Gia Dinh, Ho Chi Minh Ville. Département de Neurologie,Université de Médecine Pham Ngoc Thach, Ho Chi Minh Ville, Vietnam

Pierre JALLON (HUG, Genève)Ancien professeur titulaire, Université de Genève,chef de projet

La vidéo EEG permet d’enregistrer d’unemanière continue, pendant 24 heures etpendant plusieurs jours, les patients - tout

particulièrement les enfants - atteints d’uneépilepsie difficile à traiter et/ou qui résisteà un traitement médical bien conduit et biensuivi. La lecture de l’EEG, tout en visualisantla crise, permet de mieux individualiser lepoint de départ des crises et la propagationde la décharge critique. Le patient pourra,selon les résultats, être proposé pour une ré-section chirurgicale, réalisée sur place.Grâce à l’obtention d’un prix de la FFRE, nousallons pouvoir équiper le service de neurolo-gie de l’hôpital Gia Dinh d’une vidéo EEG.LeVietnam compte actuellement près de 90 mil-lions d’habitants, ce qui laisse entendre, en-viron un million de patients épileptiques, lamoitié vivant dans le Sud avec un taux depharmaco-résistance identique, voire plusélevé, que celui observé dans les pays occi-dentaux. Cet équipement s’inscrit dans unprogramme de prise en charge des épilepsiesdifficiles à traiter dans quatre hôpitaux de laville et la mise en place progressive de la chi-rurgie des épilepsies au Sud Vietnam. Dansle Nord, à Ha Noi, un équipement a déjà étémis en place à l’hôpital Universitaire, dans leservice du Pr Le Quang Cuong, qui a fait saformation en épileptologie clinique à Genève. Sous la direction du Dr Tran Tien Luc, forméà Nancy, près de 50 malades ont été opé-rés au cours des trois dernières années.L’équipe formée, depuis cinq ans, à l’EEG etl’épileptologie clinique, à Ho Chi Minh ville,pourra ainsi évaluer les candidats potentiels àla chirurgie de l’épilepsie. Lors des missionsquadri - annuelles du chef de projet (Pr Jallon),les cas seront analysés et discutés avecl’équipe chirurgicale, à partir des documentsenregistrés au cours des trois mois précédents. Une doctorante, francophone, sera forméeà la lecture des tracés, de l’EEG vidéo et àla neuropsychologie, au cours de l’année2014, dans le service de neurophysiologiede Montpellier ou de Genève.

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