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    Squence 6-HG00

    LAsie orientale,

    une aire en expansion

    >

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    Squence commune aux lves L, ES et S

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    319319Sommaire squence 6-HG00

    Chapitre 1 > LAsie orientale, une aire en expansion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321

    A 6 entits animes et polarises par des mtropoles qui concentrent la puissance

    B Les cycles de la monte en puissance industrielle : trois phases de la mondia-lisation

    C Une aire o les relations internes sont le moteur principal de lexpansion maisqui doit faire face des limites fortes

    Chapitre 2 > La mgalopole japonaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332

    A La mgalopole,une formidable concentration domine par Tokyo

    B La mgalopole, moteur et incarnation dans lespace, de la puissance et delaffirmation mondiales du Japon

    C La mgalopole, au pril de la concentration entre les ncessaires adaptationset rquilibres territoriaux et gestion environnementale

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    ontenu du chapitre 1

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    LAsie orientale, une aire en expansionLorganisation spatiale de lespace mondial a t affecte par au moins cinq grandes dynamiques complmentaires dans lestrois dernires dcennies du XXe sicle : lmergence dun systme tripolaire dominant, la triade ; la gnralisation et lacclra-tion des processus de mondialisation et de continentalisation ; la remise en question du dcoupage binaire Nord-Sud, et celle dusystme dorganisation communiste de lconomie. Une rgion de lespace mondial a jou un grand rle dans ces dynamiques,laire de lAsie orientale. Les six entits spatiales qui laniment ont particip au moins trois de ces dynamiques : le Japon pourles trois premires, les Quatre dragons (Core du Sud, Taiwan, Hong-Kong, Singapour) pour la 2e, la 3e et la 4e, et enfin la ChinePopulaire pour les quatre dernires. Ainsi laire de lAsie orientale est-elle devenue une des zones-phares des dynamiques rcentesde lespace mondial. Comment expliquer cette mergence ?

    Problmatique :

    Comment expliquer lmergence dune des zones-phares de lespace mondial ?

    Plan : traitementde la problmatique

    Notions-Cls Repres

    A 6 entits animes et polarisespar des mtropoles quiconcentrent la puissanceExercice : caractriser le peuplement

    de lAsie orientaleDes mtropoles puissantes,

    mais ingalementDes acteurs et moteurs

    de la littoralisation de lespace

    Peuplement, densits, mtropoles,mgapoles, rseaux urbains,transition dmographique, effet de masse,ISF, IDH, quartiers daffaires, CBD,littoralisation, ports, ZIP, hubs,concentration, opposition littoral-intrieur, IDE.

    tablir des corrlations entre plusieursdocuments gographiques,

    mettre en relation diffrents types de cartes, oprer une synthse, interprter diffrents types de documents, entranement au baccalaurat, faire preuve desprit critique.

    B Les cycles de la monte enpuissance industrielle : troisphases de la mondialisationDes cycles en phase avec

    lvolution gopolitiquede cette rgion du monde

    Une croissance et undveloppement exceptionnels

    Le dveloppement industriel delaire de lAsie orientale, moteurde la croissance mondiale

    Des montes en puissance,moteurs et reflets des phasesde la mondialisation

    Cycle, monte en puissance,volution gopolitique,modle de dveloppement, tat,conglomrats, ouverture capitaliste,ZES, croissance, interdpendance,cots salariaux, march potentiel.

    Croquis cartographique de lencart couleur :Les foyers de la puissance de lAsie orientale.

    C Une aire o les relationsinternes sont le moteur principalde lexpansion mais qui doit faireface des limites fortes

    Une sphre de coprospritasiatique

    Limites et vulnrabilits

    Intgration commerciale, industrielle,division rgionale du travail, IDE,joint-venture, diaspora, plaque tournante,interface, regroupement conomique rgional,littoral, intrieur, dsastres cologiques,contentieux, tensions.

    Conclusion

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    b. Une diffrenciation et une hirarchisation internes, mais aussi des similitudes pay-sagres

    La densit du semis ne doit pas masquer une hirarchie et une diffrenciation trs fortes entre entits,mais aussi lintrieur des entits.

    Le PIB de Tokyo (ville la plus puissante du monde) est 7 fois suprieur celui de Soul, 25 fois celui deShangha, 1re agglo. chinoise). Ces carts se retrouvent dans les fonctions de commandement.

    En revanche, les principales mtropoles prsentent de fortes similitudes en termes de paysages commele montrent les paysages urbains de centres daffaires (CBD). Lacharnement riger des gratte-ciel deplus en plus hauts traduit bien aussi la volont daffirmer une puissance toute neuve.

    Source : Wikimdia (J. Klamo).

    Des acteurs et moteurs de la littoralisationde lespace

    a. Le rle de la configuration des territoires : deux villes portuaires, un archipel (Japon), une le(Taiwan), une pninsule (Core du Sud), les puissances de lAsie orientale ont une dimension littoraleoblige. Mais mme en Chine, les plus importantes agglomrations sont littorales.

    b. La plus forte concentration de ports du monde

    Avec ces villes, on est au cur dune des dynamiques de la mondialisation qui accorde une grandeimportance la localisation littorale : activits portuaires (exportations, importations), lAsie orientalecompte 16 des 25 premiers ports mondiaux !

    Ces ports sont le plus souvent trs modernes, ils comptent parmi les plus grands ports de conteneurs

    du monde. Ils ont t la base de la formation dimportantes ZIP (zones industrialo-portuaires) qui ontpermis lmergence industrielle, et conomique, de laire de lAsie orientale.

    Singapour, 1er port mondial, reli avec 600 ports dans le monde, est tout fait reprsentatif de lapuissance portuaire de cette zone.

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    c. La concentration du peuplement

    La population se concentre sur les littoraux o les densits sont souvent trs leves linstar de lamgalopole japonaise de Tokaido (82 % de la pop. sur 20 % du territoire). En Core, le littoral accueilleles 3/4 de la population, le pourcentage est encore plus lev Taiwan. A Hong-Kong et Singapour, elleest, par dfinition, 100 % littorale. En Chine, bien que ce soit un pays continent, le littoral fait partie dela Chine pleine qui regroupe 91 % de la population, se trouve sur 41 % du territoire.

    d. La concentration littorale des richesses

    Cette concentration se retrouve en termes de richesses, mais aussi en termes dattractivit conomique.Ce sont les littoraux qui accueillent en priorit les IDE, do un processus cumulatif qui ne fait quecreuser les carts avec lintrieur, comme en Chine.

    Bilan Une mergence pilote par des mtropoles souvent trs puissantes et gnralement portuaires pourdes entits spatiales au rgime dmographique moderne, mais lavenir dmographique diffrent.Une mergence qui a privilgi les littoraux et qui a connu trois cycles de monte en puissance enfonction des entits.

    B Les cycles de la monte en puissance industrielle :3 phases de la mondialisation

    Des cycles de la monte en puissance en phaseavec lvolution gopolitique de cette rgiondu monde

    a. partir de 1950, laire de lAsie orientale devient, aprs lEurope, un des thtres et un des enjeuxde la guerre froide. La rvolution chinoise (1949), la Guerre de Core (1950-1953), la guerre dIndochine(1946-1954), la guerre du Vietnam (1965-1975) font apparatre, aux yeux des Etats-Unis, cette rgiondu monde comme une des zones o la menace communiste est la plus dangereuse.

    Cela les conduira, outre le dispositif dencerclement des traits militaires, mettre en uvre despolitiques successives daide au dveloppement conomique en fonction de lvolution du contextegopolitique. Ce sera dabord le Japon, puis la Core du Sud, et Tawan.

    Pour la Chine, qui souvre de manire spectaculaire partir de la dcennie 1980 et qui abandonnelorganisation conomique communiste, on retiendra le forcing du prsident des Etats-Unis Clinton,pour faire adhrer la Chine lOMC et les importants IDE tatsuniens.

    b. Le pays pionnier : le Japon (1950-1980)

    Le modle de croissance japonais associe le soutien gopolitique et financier des Etats-Unis, un tatincitateur, des conglomrats puissants, des liens troits entre milieux politiques et milieux daffairesdirigeants, une adhsion forte des salaris statut, une organisation du travail ayant remdi liner-tie et aux lourdeurs du fordisme, une mise en uvre de cycles industriels cohrents, des exigences dequalit ( zro dfaut ), et une ouverture dissymtrique (protectionnisme culturel, conqute desmarchs).

    c. Les Quatre dragonsIls vont beaucoup sinspirer du modle japonais, mais en tenant compte des spcificits nationales etlocales. Les pays taient confronts des difficults de dveloppement, ils (Core du sud, Taiwan) ontsu marcher sur les deux jambes en associant agriculture et industrie. Une forte scolarisation, un

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    tat autoritaire et interventionniste (nuancer pour Singapour), de la main duvre bon march, une taylorisation primitive , une industrie substituant dabord les importations aux exportations, puisfavorisant les exportations ont permis aux Quatre dragons daccder en quatre dcennies au groupedes pays du Nord.

    d. La Chine est un cas part

    Ce pays, toujours adepte politiquement dun communisme autoritaire, a opr un retournement co-nomique spectaculaire partir de la fin des annes 1970 et opt pour le socialisme de march .

    Louverture intrieure : elle se traduit par la dcollectivatisation des campagnes et une rvolutionverte. Les Chinois ont eu la possibilit de crer des entreprises individuelles, douvrir les entreprisesau capital priv, dorienter lindustrie vers les biens de consommation.

    Louverture extrieure vers le monde capitaliste : appel aux IDE (Chine dans le peloton de tteaujourdhui, atelier du monde ) ; adhsion lOMC (entre en vigueur en 2004-2005) ; littoralisa-tion intensive (ZES, ouverture progressive des ports, dfinitive en 1988, villes-champignons commeShenzen).

    La faiblesse des cots salariaux, comme aux temps de la monte en puissance des Quatre dragons,explique limportance des implantations industrielles trangres, mais il ny a pas que cela, limportancepotentielle du march intrieur chinois, est aussi une deuxime motivation.

    20 ans de dveloppement des zones conomiques spciales vus par lambassade de Chine

    Shenzhen (prs de Hong-Kong) qui fut la premire zone conomique spciale (ZES) de Chine, vientde fter le 20e anniversaire de sa cration.

    Par la suite 4 autres zones conomiques spciales furent tablies Zhuhai (prs de Macao), Shantou(Guangdong), Xianmen (Fujian) sur la cte et Hainan (sud).

    Ces zones conomiques spciales ont dvelopp les forces productives en commerant avec lextrieur.

    En 20 ans, ce village est devenu une ville dont le produit intrieur brut (PIB) a connu une croissanceannuelle de 31,25 %, chiffre record en Asie et parmi bien dautres villes de la plante.

    En 1999, le PIB des zones conomiques spciales (y compris la nouvelle zone de Pudong de Shanghai)sest lev 366,73 milliards de yuans (44,2 milliards de dollars), 14,5 fois de plus que celui ralisau moment de leur cration, tandis que le volume de leur exportation a atteint 36 milliards de dollars,soit plus de 20 % du total du pays. Le dveloppement rapide de ces zones reflte bien la croissanceconomique qui a t possible par limportation de capitaux et de technologies de lconomie demarche qui sharmonise avec le systme socialiste la chinoise. La combinaison de lconomie demarch et dun socialisme la chinoise, est une pratique sans prcdent en Chine.

    Au cours de ces 20 dernires annes, ces zones conomiques spciales ont obtenu des avancesremarquables dans le dveloppement de lconomie et la construction urbaine mais il y a eu aussi

    des checs et des erreurs graves. Citons par exemple lincident d aux missions dactions quisest produit le 10 aot 1992 qui fut un important revers pour Shenzhen. Cette zone a t force parla suite de revoir et reformer son systme dactions sur le capital. Le gouvernement de Shenzhen atir la leon de cet incident qui a t une exprience en ce qui concerne les missions dactions etle march boursier. Fin 1999, 463 entreprises ont mis la Bourse de Shenzhen 504 titres dactionpour une valeur de marche de 1 000 milliards de yuans (120 milliards de dollars).

    Les zones conomiques spciales ont jou un rle important dans le dveloppement de lconomiechinoise. Que deviendront-elles au 21e sicle ? Si les zones conomiques spciales ont eu pour missionhistorique dexplorer les voies de la rforme et de louverture sur lextrieur en vue de ldificationconomique nationale, dans la nouvelle conjoncture, elles auront pour rle dexplorer les voies de lamodernisation de la Chine qui reste un pays agricole en voie de dveloppement. Cette tache qui sera

    plus pnible, exercera cependant une plus grande influence dans lensemble du pays, notammentpour le dveloppement de la partie ouest de la Chine.

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    Squence 6-HG00 325

    Une croissance et un dveloppementexceptionnels

    a. Des taux de croissance souvent deux chiffres

    Le taux de croissance du PIB a t suprieur 10 %, gnralement dans les dbuts de cycle. Pendantla priode de haute-croissance du Japon (1955-1973), il dpasse 7 fois 10 %. Pour la Chine, il est

    de 10,9 pour la priode 1981-1985, il atteint 9,3 % au cours du 1er trimestre 2004, ce qui fait craindredailleurs un risque de surchauffe de lconomie, le gouvernement voulant le limiter 7 %.

    Croissance annuelle (%) (1991-2001)

    9,9

    5,5

    4

    1,2

    5,46,7

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    Chine Coredu Sud

    HongKong Japon Taiwan Singapour

    b. Limpact de la crise de 1997

    Partie de Thalande, avec leffondrement du baht (monnaie thalandaise) au printemps de 1997, la

    crise financire a secou plus ou moins fortement les Quatre dragons. La Core du Sud a t une desplus touches, elle a d remettre en cause lorganisation des chaebols (conglomrats) et son systmebancaire. Finalement, cest, en partie grce au dynamisme de la Chine continentale, que laire de lAsieorientale a pu juguler les effets de cette crise.

    c. Du sous-dveloppement au dveloppement

    Priode PIB en $ /hab Core du Sud PIB en $ /hab Cte dIvoire

    1950 770 1 041

    1973 2 841 1 899

    1998 13 317 1 373

    Angus Maddison, Lconomie mondiale. Une perspective millnaire, OCDE, 2001

    Lobservation du tableau montre la formidable trajectoire de la Core du Sud par rapport la CtedIvoire, alors que pour beaucoup dexperts, laire de lAsie orientale (sauf le Japon) tait condamneau sous-dveloppement au dbut des annes 1950, contrairement lAfrique.

    Lvolution de lIDH de lAsie de lEst qui passe de 0,32 en 1950 0,74 en 2000, illustre bien ce pro-cessus de dveloppement rgional. Laire de lAsie orientale est la seule rgion du monde o des payssont passs, du groupe des pays du Sud, au Nord. Cela tant, la Chine, reste encore, globalement unpays du Sud.

    Enfin, alors que les ingalits de revenus saccentuent lchelle du monde, laire de lAsie orientale est,notamment grce la croissance chinoise, la seule rgion du monde o le nombre dindividus vivantdans une extrme pauvret a baiss significativement dans les annes quatre-vingt-dix.

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    Squence 6-HG00326

    Le dveloppement industriel de laire de lAsieorientale, moteur de la croissance mondiale

    De 1994 2001, la part (Japon compris) dans le PIB mondial est passe de 9,34 11,65 %, la part deChine, de 3,62 5,05 (taux de croissance en 2003 : 9,9 %).

    LAsie orientale est la 2e zone de commerce mondial avec 18,6 % du commerce mondial, derrire

    lUnion europenne.Les industries manufacturires reprsentent 85 % de ces exportations.

    Le dynamisme actuel de la Chine a des rpercussions mondiales. Il entrane une forte pression sur lesmatires premires, il conduit faire repartir des activits en Europe comme le montre lextrait depresse suivant.

    Cokes de Carling rallume ses fours en 2004

    Laciriste allemand Rogesa a rachet in extremis la filiale de Charbonnages de France.

    Jeudi 1er avril, la cokerie de Carling a ressuscit. Laffaire na rien dune blague. Elle bnficie des garanties

    financires de laciriste allemand Rogesa qui a finalis le rachat de cette filiale de ltablissement publicCharbonnages de France (CdF), installe en plein bassin houiller mosellan. Une nouvelle socit est ne,Cokes de Carling, dote dun capital initial de 10 millions deuros. Son PDG, Michel Escoin, affiche aujourdhuiune solide confiance. Mais au mois de dcembre, reconnat-il, jtais convaincu comme tout le mondeque la cokerie allait fermer.

    Le miracle se produit en 2003 avec le retournement du march du coke. La Chine qui vendait du coke des prix dfiant toute concurrence nen exporte pratiquement plus aujourdhui, cause des besoins normesde son march interne, explique Michel Escoin. Les prix ont t multiplis par deux ou trois. Cest un marchde folie. Rsultat : la cokerie de Carling est nouveau rentable. De source syndicale, elle aurait mmeenregistr un rsultat positif de 4 millions deuros pour le seul mois de janvier.

    Thomas CALINON, Libration, mardi 6 avril 2004

    Libration est dtenteur des droits pour toute reproduction

    Des montes en puissance, moteurs et refletsdes phases de la mondialisation

    Lmergence de laire de lAsie orientale est la fois produit et moteur de la mondialisation de les-pace.

    Laffirmation du Japon dans les dcennies 1980 et 1990 a particip la mise en place du systmetripolaire de la triade. Paralllement lmergence des Quatre dragons a contribu lavnement dun

    espace industriel mondial (multiplication des IDE, dlocalisations ). Ce processus est parachevde manire spectaculaire par louverture et le dynamisme de la Chine (75 % des jouets du monde,55 % des appareils photos, 30 % des exportations mondiales de cuirs et chaussures, 22 % darticlesmanufacturs divers, 21 % des vtements de confection, 18 % de llectromnager, de lEGP, 11 % deloptique) qui a par ailleurs renforc les interdpendances entre les diffrentes rgions du monde,comme nous venons juste de le voir.

    Bilan Des montes en puissance qui sont le rsultat de dynamiques gopolitiques, conomiques, spatialeset gopolitiques qui ont permis une croissance spectaculaire au point que quatre entits ont quitt legroupe des pays du Sud. On noubliera pas que ces montes en puissance industrielles se sont ralisesalors que lautosuffisance alimentaire (compte non tenu des Cits-Etats de Hong-Kong et Singapour)

    tait atteinte. Mais laire de lAsie orientale doit faire face un certain nombre de limites.

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    C Une aire o les relations internes sont le moteurprincipal de lexpansion, mais qui doit faire face des limites fortes

    Une sphre de coprosprit asiatique

    a. Une intgration commerciale et industrielle

    Part de l'Asie dans le commerce extrieurpour les pays de l'Asie orientale

    80,5

    66,8 62,4 62,1 55,7

    50

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    Hong-Kong Singapour Chine Coredu Sud

    Japon Taiwan

    Comme le montre le graphe, les pays de laire de lAsie orientale commercent dabord entre eux. La Chineest ainsi devenue le 1er partenaire commercial du Japon.

    Dans le domaine industriel on note une intgration par le biais de la division du travail entre les diff-rents pays de laire de lAsie orientale.

    Le jeu du circuit intgr asiatique

    Les pays de laire de lAsie orientale et le Japon utilisent largement la Chine comme plateforme dassemblagepour leurs productions (vtement, cuir, jouets, produits chimiques, et, avec de plus en plus dimportance,matriels lectroniques). Les dlocalisations et la sous-traitance gonflent les importations, une grande partdes composants qui alimentent les usines dassemblages provenant des maisonsmres.

    La part des importations pour assemblage dans les importations chinoises slevait, en 2002, 41 % (59 %pour les filiales trangres) ; la part des produits exports aprs assemblage reprsentait 55 % du total

    (80 % pour les seules entreprises trangres). Dautre part, les dlocalisations alimentent les exportationschinoises viales rimportations dans le pays dorigine, ou, surtout, comme une plate-forme dexpditionvers lAmrique du Nord ou lEurope. Ainsi le circuit intgr asiatique se traduit par limportance desflux de marchandises et limbrication accre des appareils productifs.

    Extrait de Focus, fvrier 2004

    b. Le Japon, moteur de lintgration

    Elle est exemplaire dans le domaine de lorganisation dune division rgionale du travail comme cellemise en uvre par lindustrie automobile japonaise.

    Les IDE japonais traduisent donc le rle moteur du Japon, mais ils ne se limitent pas uniquement au

    secteur de lautomobile, et la Chine en prend une part de plus en plus grande, lexemple des joint-ven-tures (= IDE sous forme dune entreprise cre en association avec ltat chinois ou une firme chinoise) :on en comptait prs de 900 Pkin, plus de 2 500 Shangha, prs de 1 000 dans le Shandong, lafin des annes 1990.

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    De plus, dbut novembre 2003, les gouvernements chinois, japonais et sud-coren ont dclar vouloirbtir ensemble un systme dexploitation alternatif de Windows, sinspirant fortement de ce que peutproposer lOS libre Linux.

    Va-t-on cependant, et trs progressivement, vers un rgionalisme pan-asiatique ? (voir squence Lamgalopole japonaise ), dans la mesure o le Japon semble dcid sengager vers une nouvelleEre Meiji, mais oriente, cette fois-ci, vers lAsie, de faon mieux concrtiser le processus de conti-nentalisation.

    c. Hong-Kong et la diaspora chinoise

    La diaspora chinoise a un rle relationnel majeur lchelle de lAsie de lest, mais, lchelle de lairede lAsie orientale, pour ce qui concerne les liens quentretient la Chine avec Hong-Kong et Taiwan.

    Hong-Kong est une plaque tournante pour les IDE en Chine.

    La diaspora chinoise est aussi la base de lorganisation des relations commerciales et dIDE entre Tawanet la Chine, comme le montre lintensit des flux qui traversent cette zone stratgique particulirementsensible quest le Dtroit entre la Chine continentale et Tawan.

    Cela nous conduit insister sur lexistence de ples de coopration rgionale transfrontaliers o seconcrtisent, dans des espace rduits, les diffrents types dintgration rgionale.

    d. Une intgration culturelle ?

    Lappartenance une mme rgion du monde, linfluence de la philosophie confucenne doriginechinoise, qui expliquerait la priorit accorde au groupe avant les intrts de lindividu, suffisent-elles affirmer lexistence dune unit culturelle dans cette rgion du monde ?

    Alors que cette thse a connu beaucoup de succs dans les annes 1980-1990, sa pertinence estaujourdhui remise en question.

    Il convient donc dtre prudent et de se contenter de mentionner lexistence de cette thse.

    Limites et vulnrabilits

    a. Une zone globalement fragile financirement

    La dpendance extrieure est relle, mais surtout pour la Chine, soumise encore de nombreux IDEextrieurs la zone.

    La crise financire de 1997 a mis en vidence la fragilit financire de cette rgion du monde, maisaussi la volont des Etats-Unis de forcer des pays comme la Core souvrir entirement aux fluxinternationaux de toute nature.

    b. La grande faiblesse en termes de regroupement conomique rgional

    Cette zone ne comprend pas de regroupement conomique rgional propre, mme si cest lobjectifde lASEAN laquelle le Japon nappartient dailleurs pas. Ce dernier souffre dailleurs encore de sarticence sexcuser de ses comportements inadmissibles pendant la deuxime guerre mondiale, cequi bloque un certain nombre dinitiatives.

    Alors que lUE sest dote dune monnaie commune, que lALENA commerce sur la base du $, la rgionsouffre de labsence de lunit montaire. Il ny a pas de zone yen. Le commerce se fait en dollars. LaChine a dailleurs, pragmatiquement, align le yuan sur le cours du $, ce qui lui permet de commercersans problme avec les Etats-Unis.

    c. Des insuffisances de dveloppement

    Le succs actuel de la Chine ne doit pas masquer que son PIB et lIDH sont faibles (104e IDH mondial(0,726), 116e PIB mondial (4 020 $/hab/an).

    De plus, mme si une classe moyenne merge, les salaires sont encore trs faibles.

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    d. Les dsquilibres entre littoraux et intrieur

    Enfin, linsertion dans la mondialisation a contribu au dveloppement des littoraux, bien souvent auxdpens de lintrieur. Le Japon et la Chine en sont de bons exemples. Dans le cas de la Chine, le dcalageentre le littoral et lintrieur a t trs brusque. Il a contribu dstabiliser larchitecture du pays enacclrant lexode rural. La croissance urbaine nest pas totalement matrise.

    De plus, la croissance seffectue au prix de quelques dsastres cologiques, comme en Chine. Mme sile pouvoir actuel a lair de modrer les projets pharaoniques du type Barrage des trois Gorges .

    e. Le contentieux et les tensions entre la Rpublique de Chine et Taiwan

    La Chine, qui revendique lle comme une partie de son territoire, lisole sur le plan diplomatique enlempchant davoir des relations avec la plupart des autres pays. La pression militaire augmente. LaChine a point 500 missiles sur lle. Ils sont de plus en plus prcis, et devraient tre 700 ou 800 en2010. Les capacits navales et ariennes de la Chine sont de plus en plus performantes et pourraientpermettre terme de neutraliser laviation taiwanaise ou imposer un blocus naval.

    Les relations commerciales et les IDE taiwanais jouent un rle modrateur. Mais ce nest pas une garantiede paix. Le caractre passionnel de la question taiwanaise pour les Chinois, les enjeux stratgiques de la

    rcupration de Taiwan par la Chine, la volont de Taiwan de continuer de favoriser la sparation, tousces facteurs idologiques non matrisables peuvent alimenter le risque de guerre. Il y a une accumulationdarmes de part et dautre, donc des risques de drapages, et ventuellement de guerre.

    Bilan Des relations fortes qui attestent bien lide de lexistence dune aire rgionale, et au-del celle de lacontinentalisation. Mais lintgration domine par le Japon, est surtout effective dans le domaine delorganisation de la production et du commerce. Lintervention des Etats est incontestable et fonda-mentale, mais dans le domaine de la mise en uvre des regroupements conomiques rgions, cetteaire apparat la trane par rapport lEurope et lAmrique.

    Conclusion Une mergence spectaculaire qui a dmenti les pronostics du thoricien du capitalisme qutait MaxWeber, pour lequel la civilisation asiatique apparaissait incompatible avec la russite de limplantationdu capitalisme, au contraire de la civilisation europenne. Une affirmation qui sinscrit dans la thse dubasculement du centre de gravit conomique mondial vers le Pacifique, mme sil faut relativiser laporte, dans la mesure o lorganisation du monde ressemble de plus plus un archipel, domin parun pays qui relie les rives des deux grands ocans, lhyperpuissance tasunienne. Quoiquil en soit, ilest incontestable que laire de lAsie orientale peut tre dfinie, au prix de dynamiques et de caractrespropres chacune des entits spatiales qui la composent, comme un des grands laboratoires desdynamiques actuelles de lespace mondial, except dans le domaine de laffirmation des regroupementsconomiques rgionaux. Autre fait incontestable : lmergence et lexpansion de cette rgion du mondefascinent les experts occidentaux. Mais cette fascination ne doit pas faire oublier les limites qui affectentlaire de lAsie orientale, notamment sur les conditions des montes en puissance.

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    Squence 6-HG00

    ontenu du chapitre 2

    330

    La mgalopole japonaiseParmi les grandes dynamiques de lespace mondial qui ont affect lespace mondial partir de la deuxime moiti du XXe sicle,lmergence dun systme tripolaire, la triade, laffirmation des littoraux, celle des grandes mgalopoles, mais aussi des grandesmtropoles mondiales, figurent en bonne place au mme titre que la gnralisation et lacclration des processus de mondia-lisation ainsi que laffirmation de laire de lAsie orientale. Un pays y joue un rle de premier plan, le Japon, et particulirement lintrieur du Japon, un espace spcifique : la mgalopole Tokaido. Comment expliquer laffirmation de la mgalopole

    japonaise comme acteur majeur de lespace mondial ?

    Problmatique :

    Comment expliquer laffirmation de la mgalopole japonaise comme acteur majeur de lAsie orientale et delespace mondial ?

    Plan : traitementde la problmatique

    Notions-Cls Repres

    A La mgalopole, une formidableconcentration urbainedomine par Tokyo

    Un long et mince ruban littoralqui concentre les hommes

    Plus quun simple chapelet urbain,un rseau de mtropolesefficacement relies entre elles

    Une des trois grandes mgapolesmondiales

    Un rseau urbain puissantavec sa tte une des troisvilles globales : Tokyo

    Concentration, mgalopole, risque sismique,ville millionnaire, mgapole, espacesperi-urbains , armature, rseau de transport,shinkansen, marchs financiers, siges sociaux,faade maritime, organismes internationaux,

    regroupement conomique rgional, villeglobale, centralit, quartier daffaires.

    tablir des corrlations entre plusieursdocuments gographiques,

    mettre en relation diffrents types de cartes, oprer une synthse, interprter diffrents types de documents,

    entranement au baccalaurat, faire preuve desprit critique.

    B La mgalopole, moteur etincarnation dans lespace, dela puissance et de laffirmationmondiales du Japon

    Un lien troit entre la formationde la mgalopole et lascensionconomique du Japon

    Un espace hirarchis et littoralisqui a sa logique dorganisation

    Une mgalopole ouverte de maniredissymtrique sur le monde

    Axe, gense, croissance conomiqueindustrielle, Guerre froide, reconstruction,foyers industriels, vol doies sauvages ,acteurs, CBD, modle conomique orginal,conglomrats, espace hirarchis, ouverturedissymtrique, dlocalisations, organisationde la production, dispositif portuaire,participations croises, grandes faadesmaritimes, insertion mondiale.

    Exercice : La baie de Tokyo en qute de nouveauxquilibres

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    Squence 6-HG00 331

    Plan : traitementde la problmatique

    Notions-Cls Repres

    C La mgalopole, au prilde la concentration entreles ncessaires adaptationset rquilibres territoriaux

    et la gestion environnementaleLa mgalopole, le thtre privilgi

    dune crise conomique qui dure

    Le Japon et la mgalopole souffrentdes problmes de linsertion enAsie : la ncessit dune nouvellere Meiji, mais ouverte sur lAsie

    Les risques et les contraintes de lasaturation spatiale, et les rponses

    Les rquilibrages territoriaux,quel bilan ?

    Crise conomique, modle de production,bulle spculative, regroupement conomiquergional, risques, contraintes, rquilibragesterritoriaux, nouvelles villes industrielles ,amnagement du territoire.

    Conclusion

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    Squence 6-HG00

    La mgalopole japonaise

    332

    A La mgalopole, une formidable concentrationurbaine domine par Tokyo

    Un long et mince ruban littoral qui concentreles hommes

    Japon : 127,5 millions km2, 378 000 km2

    Densit : 337 hab/km2

    Carte Francis Month, www.carto-gh.com

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    Squence 6-HG00 333

    La mgalopole a la forme dun ruban littoral mince (une centaine de kilomtres dpaisseur) sur unpeu plus dun millier de kilomtres de long, log dans des plaines littorales (importance de lemprisemontagneuse) au sud du Japon (partie sud de Honshu), en enjambant la mer Intrieure pour mordresur Shikohu, et commencer conqurir Kyushu.

    La mgalopole est vraiment reprsentative de l Asie des hautes densits . Les densits y sont trsfortes, elles dpassent 500 hab/km2 avec des noyaux suprieurs 2 000. On peut estimer la densitmoyenne 1 000 km2, dans un pays o les densits sont dj trs fortes (337 hab/km2).

    Enfin, et cela peut paratre paradoxal si lon tient une observation superficielle, la mgalopole selocalise sur une zone fort risque sismique (bordure et mouvement des plaques et failles).

    Plus quun simple chapelet urbain, un rseaude mtropoles efficacement relies entre elles

    a.La mgalopole est un concentr de 11 villes millionnaires (au moins dun million dhabitants) etdune vingtaine de villes de plusieurs centaines de villes de plusieurs centaines de milliers dhabitants. Silon sen tient la seule partie de la mgalopole situe sur Honshu, la distance moyenne est de 90 km.

    Une concentration unique au monde ! En termes de paysages, cela se traduit par une succession decentres urbains, de vastes espaces pri-urbains composs de lotissements pavillonnaires et de grandsensembles, entrecoupes de lambeaux agricoles, de ceintures horticoles, jalonns par des espaces vertsrsiduels souvent reconvertis en zone de loisirs . (P. Pelletier)

    b.Une armature structure par un rseau de transports performant.

    Cette structuration est indispensable au fonctionnement de toute mgalopole dont une des raisonsdexistence est lintensit des flux (humains, biens, services).

    Le shinkansen(TGV) a t ouvert en 1964, un an plus tard cest lautoroute Tmei-Meishin, sans oublierles lignes ariennes internes. Depuis, les rseaux se sont densifis.

    Des ponts qui ont ncessit des prouesses technologiques, permettent de franchir la mer Intrieureentre Honshu et Shihoku. La mgalopole est aussi relie au reste du territoire par des rseaux tels queles nouveaux shinkansen.

    Une des trois grandes mgalopoles mondiales

    Mgalopole

    Attributs

    Mgalopole amricaineMgalopolis

    Mgalopole japonaiseTokaido

    Mgalopole europenneEuromgalopole

    Dimensions 750 km de long,100 200 de large

    1 200 km de long, ruban demoins de 100 km de large

    1 500 km de longe sur100 200 km de large

    Configuration spatiale Nbuleuse li ttoraledu Nord-Est

    Ruban littoral du sud deHonshu enjambant la merIntrieure et mordant surShikoku et Kyushu

    Arc intertatique quienjambe les Alpeset la Mer du Nord

    Population (hab.) 45 millions 105 millions 70 millions

    Principales agglomrations New York (21,2 millionsdhab) ; Washington-Baltimore (7,6) ;Philadelphie (6,2) ;Boston (5,8)

    Tokyo (33,4 millions dhab) ;Osaka-Kyoto-Kob (17) ;Nagoya (8,6)

    Londres (10,3 millionsdhab.) ; Conurbation Ruhr(9,2) ; Milan (4) ; Francfort(2,7) ; Stuttgart (2,5)Paris (11,3) nest pasconsidre comme faisantpartie de la mgalopole.

    PIB des agglomrationsde plus de 2 millionsdhabitants

    1 215 milliards de dollars(suprieur lItalie)

    2 435 milliards de dollars(suprieur lAllemagne)

    1 013 milliards de dollars(quivalent celui delItalie)

    Prsence de marchsfinanciers

    oui oui oui

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    Squence 6-HG00334

    Mgalopole

    Attributs

    Mgalopole amricaineMgalopolis

    Mgalopole japonaiseTokaido

    Mgalopole europenneEuromgalopole

    Prsence de siges sociauxde grandes firmes dimension mondiale

    oui oui oui

    Faade maritime Oui.5 grands ports totalisent

    215 millions de tonnesmtriques.

    Oui.9 grands ports totalisent

    944 millions de tonnesmtriques.

    Oui.11 grands ports totalisent

    624 millions de tonnesmtriques.

    Aroports de taille mondiale 3 grands aroportstotalisent 133 millionsde passagers.

    2 grands aroportstotalisent 105 millionsde passagers.

    5 grands aroportstotalisent 145 millionsde passagers.

    Prsence de sigesdorganismes internationaux

    Nombreux Absence Un certain nombre(cf. Genve).

    Intgration dansun regroupementconomique rgional

    Oui, ALENA Non Oui, regroupement le plusabouti : lUnion europenne

    Un rseau urbain puissant avec sa tteune des trois villes globales : Tokyo

    a. Nous connaissons dj limportance de larmature urbaine. Mais il importe daller au-del du simplenonc des effectifs de population, mme si celui-l doit de toute faon tre considr comme unindicateur pertinent de la puissance dune ville.

    5 grandes agglomrations doivent tre mises en vidence : Tokyo, Osaka-Kyoto-Kob, Nagoya etFukuoka.

    b. Tokyo, la ville globale , centre principal de la mgalopole et du Japon.

    Depuis 1996, Tokyo est considre, avec New York et Londres, comme une ville globale , cest--dire une mtropole (en fait une mgapole dominant une mgalopole) centre de commandement ducapitalisme mondial, ne du double mouvement paradoxal de centralisation (ou concentration) desfonction de direction, coordination, prvision et gestion sexerant lchelle mondiale, mais ausside dispersion des activits manufacturires dans le monde.

    Limportance du PIB de Tokyo (1 444 milliards de $, le plus lev du monde, atteignant presque celuide la France) est une bonne illustration du statut de ville globale .

    Tokyo accumule dautres indicateurs :avec 33 millions dhabitants (mgapole la plus peuple du monde), lagglomration dune soixantainede km de rayon concentre un quart de la population japonaise, la moiti des entreprises de pointe et

    des mdias, les 2/3 tiers des siges sociaux des grandes firmes, 85 % des tablissements financierstrangers, 60 % des transactions boursires, prs de la moiti des tudiants du Japon Le dispositiftetraportuaire (Tokyo, Chiba, Kawasaki, Yokohama) atteint 470 millions de tonnes mtriques. Laroportfait transiter 84 millions de passagers par an.

    Une centralit et un espace urbain volutifs.

    De part la faiblesse de la disponibilit spatiale, on assiste actuellement un redploiement des fonc-tions tertiaires dans de nouveaux centres, la multiplication des grandes oprations urbaines, et auxrelocalisations industrielles dans la mgalopole ou dans sa priphrie.

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    Squence 6-HG00 335

    c.Les autres grandes mtropoles associes-rivales.

    Osaka et le Kinki

    Osaka

    Avec ses 15 039 millions dhabitants, la mgapole dOsaka est la 10 e agglomration du monde, la 5edAsie et la 2e du Japon.

    Situe dans la plaine du Kansai, au centre de la partie sud de la principale le, Honshu, Osaka est au curdu berceau historique et culturel du Japon, le Kinki (les deux anciennes capitales, Nara et Kyoto sontdistantes dune soixantaine de km). Avec ces deux villes, Osaka forme une conurbation de 15 millionsdhabitants. Si on ajoute la rgion urbaine du port de Kob, situ louest, le Kinki compte 22 millionsdhabitants et constitue le deuxime ple de la mgalopole Tokaido.

    La ville est situe au fond dune baie qui donne la fois sur la cte Pacifique et la Mer Intrieure duJapon. Limplantation de son site entre les fleuves qui se jettent dans la baie lui vaut lappellation de ville de leau .

    Le surnom de Manchester de lOrient qui lui a t donne au XIX e illustre la perce industrielledOsaka. Une perce qui avait pris appui sur la vigueur ancienne des activits agricoles, industrielles et

    portuaires du Kinki. Ds 1920, Osaka compte 2 millions dhabitants ; 3,5 en 1940.La Seconde guerre mondiale laisse Osaka en cendres. La population et la production industrielle sontrduites de 30 %. La ville dOsaka, rapidement reconstruite aprs 1945, retrouve son niveau davant laguerre dans les annes 1950 mais lurbanisation stend fortement en dehors de la ville et participe lexpansion dune vaste agglomration qui comprend 44 municipalits.

    La haute-croissance (1955-1973) renforce le caractre urbain du Kinki, mais celui-ci est dsormaisdistanc par le Kanto (rgion de Tokyo). Sa part dans le produit national passe de 40 20 %. Un siximedes siges sociaux des grandes entreprises est implant Osaka (parmi elles, Sumitomo, Matshuhita,Sanyo, Minolta et Sharp), alors que Tokyo en comptait prs des deux tiers ds les annes 70. Les industriestraditionnelles de la rgion (aciries, chantiers navals, textiles) ont subi une forte crise.

    Les atouts sont cependant de poids. La mgapole concentre les richesses : son PIB est le 3 e du monde,derrire Tokyo et New York. Par habitant, Osaka est au 3e rang derrire Tokyo et Nagoya. La bourse dOsakaest la 3e du monde, le potentiel commercial est le plus fort du Japon (700 entreprises de distributioncontre 500 Tokyo), les centres scientifiques sont performants.

    Avec les ports de Kobe, et de Sakai, le Kinki dispose du 2e ensemble portuaire du Japon.

    Pour contrebalancer la suprmatie de Tokyo, les dirigeants du Kinki misent sur louverture internationaleaspire un rle international. Osaka a organis une exposition universelle en 1970, accueilli le sommet delAPEC en 1995, elle a t candidate lorganisation des Jeux Olympiques dt de 2008. La construction(1994) de l Aroport international du Kansai , sur un terre-plein de 511 ha 5 km du rivage dans labaie dOsaka constitue lexemple emblmatique, dautant quil a t accept alors que les appels doffresobissent aux normes plus transparentes du GATT. Le plan Directeur de la Prfecture dOsaka dcid en

    1991 a mis en uvre de nombreux projets ambitieux (Parcs technopolitains, villes scientifiques ).La prservation de lenvironnement, longtemps trs malmen par les extensions industrielles et urbaines,est aussi aujourdhui mieux prise en compte.

    J.-M. Bernardin et C. Hocq, Dictionnaire dHistoire et de Gographie. Les Noms propres, les hommes et les lieux,Ellipses, 2002.

    Nagoya est la troisime mgapole de la mgalopole (8,6 millions dhabitants). Cest une mtropoleindustrielle et portuaire dont lagglomration accueille Toyota City (plus de 300 000 habitants) laville que la firme Toyota a ddi lautomobile avec douze usines et 72 000 salaris logs sur placeavec leurs familles dans des maisons individuelles et des petits immeubles collectifs o laccession

    la proprit accompagne les plans de carrire fixs pour toute une vie.La mgalopole japonaise figure donc en tte des trois grandes mgalopoles mondiales de par sesdimensions, sa population, la concentration de ses activits, et la prsence incomparable de grandesmgapoles dont Tokyo est le symbole le plus vident. Mais la croissance et laffirmation de la mgalopolede laffirmation internationale du Japon.

    Bilan

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    Squence 6-HG00336

    B La mgalopole, moteur et incarnationdans lespace, de la puissance conomiqueet de laffirmation mondiales du Japon

    Un lien troit entre la formation de la mgalopole

    et lascension conomique du Japon

    a. Une formation progressive

    Le nom de Tokaido a une forte dimension historique puisquil dsignait la route rejoignant Kyoto (dutemps o cette ville tait la capitale, cest--dire avant 1868 (dbut de lre Meiji, quand le Japon souslimpulsion de lEtat restaur sest ouvert aux techniques de lOccident) Edo (nom ancien de Tokyo).

    La mgalopole sest dabord forme sur laxe fondateur Tokyo-Nagoya-Osaka lest, puis sest prolon-ge vers louest avec laxe Osaka-Kob pour poursuivre vers lest en allant jusqu mordre sur lle deKyushu et en enjambant la mer Intrieure en dbordant sur lle Shikoku.

    b. Une gense en interaction avec la forte croissance conomique dont les bases sontindustrielles

    la fin de la Seconde guerre mondiale, le Japon est la fois exsangue du fait des dgts considrables,mais aussi disqualifi en tant que puissance du fait de ses responsabilits et de son comportementpendant la guerre. Les Etats-Unis le mettent sous tutelle. La Guerre froide et en particulier la guerre deCore (1950-53) vont modifier lattitude des Etats-Unis qui estiment que le Japon est une bonne cartegopolitique jouer face aux deux gants communistes voisins (URSS, Chine partir de 1949). Cestainsi quils vont tout faire pour acclrer la reconstruction du Japon. Dbutera alors un processus decroissance exceptionnelle qui exercera une forte fascination sur les puissances capitalistes rivales. Cettecroissance repose quasi exclusivement sur lindustrie nationale que le Japon construit progressivement

    (voir tableau) et qui donne naissance de gigantesques foyers industriels dans les ples urbains etportuaires qui vont impulser le dveloppement de ce qui devient progressivement la mgalopole.

    Un dveloppement industriel organis doublement en phases

    Dcennie Branche industriellecre

    Le dveloppement industriel "en vol d'oies sauvages"

    Importatio

    ns

    Prod

    uction

    Expo

    rtati

    ons

    phase I

    phase I

    phase II

    phase III

    nouvelle

    phase

    phase II nouvellephase I

    phase III

    Le produit est import.

    La production dmarre sur le sol etles importations diminuent.

    l'exportation commence er s'accrot.

    Le cycle recommence pour d'autres

    produits plus perfectionns.

    1950 Textile

    1960

    1970 AutomobilesConstruction navale

    1980 ElectroniqueRobotique

    1990 Bio-industriesInformatique

    NuclaireCosmtiques

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    Squence 6-HG00 337

    Lobservation du tableau met en vidence le caractre progressif et logique du dveloppement industrieldu Japon. Un dveloppement qui repose dabord sur la volont de construire une industrie nationale touten se proccupant de plus en plus de la ncessit de simposer face la concurrence internationale.

    Cest ainsi que le Japon devient la deuxime puissance industrielle mondiale en occupant les placesdhonneur lchelle mondiale :

    Quelques exemples de la puissance industrielle japonaise

    Secteur Rang mondial % productionmondiale

    Production Rang mondial % productionmondiale

    Acier 2e 12,1 Electricit 3e

    Automobiles 2e 17 Centrales nuclaires 3e 12,4

    Caoutchoucsynthtique

    2e 13,9 Textiles synthtiques 6e 4,6

    c. La mgalopole concentre les acteurs de la croissance

    Les 105 millions dhabitants sont les premiers acteurs de la mgalopole. Il sagit dune populationbien forme, faisant preuve dun grand dvouement pour lentreprise qui lemploie, surtout sil sagitdune firme qui assure, encore, lemploi vie. Pourtant la dure du travail est longue, les conditionsde vie difficiles surtout pour les trs nombreux travailleurs pendulaires qui doivent supporter de longset fastidieux dplacements quotidiens pour se rendre leur travail et en revenir. Par ailleurs la fortecapacit dpargne des Japonais est une des bases de la puissance bancaire japonaise, de plus le protectionnisme culturel les pousse privilgier les achats de produits japonais.

    La mgalopole, et essentiellement la ville globale de Tokyo, monopolise les centres de commandementsquils soient politiques et/ou conomiques. Cela sest traduit par ldification de quartiers daffaires(CBD) gui peuvent tre gigantesques comme celui de Shinjuku Tokyo.

    Parmi les acteurs, les grands conglomrats (keiretsu) dont le gratte-ciel qui accueille le sige social estsymbolique de la puissance.

    Tokyo prsente une trs forte concentration de gratte-ciel comme le montre la carte avec une trs forteprsence au centre.

    La rpartition des gratte-ciel Tokyo

    d. La mgalopole au cur dun modle conomique original qui a fascin les concur-rents

    Le capitalisme japonais se caractrise par des aspects originaux en termes de prsence de conglom-rats puissants (ou keiretsu) comme Mitsui, sappuyant sur un systme financier non moins puissant(la 1re et la 5e banques mondiales sont japonaises), des maisons de commerce intgres (Sogo Sosha)ainsi que sur une myriade de petites et moyennes entreprises sous-traitantes.

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  • 8/6/2019 L'Asie Orientale

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    Squence 6-HG00338

    Un autre trait original rside dans les liens trs troits entre les hauts fonctionnaires (lEtat), le patronat(Kandeiren), et la direction des firmes. Il est trs frquent pour un dirigeant de passer dune instance lautre. Ce qui nest pas forcment sans inconvnient comme nous le verrons un peu plus loin.

    Beaucoup de firmes japonaises ont ragi face aux effets pervers de lorganisation taylorienne :

    dsintrt des travailleurs, manque de souplesse Elles ont donc mis en place des systmes permet-tant aux salaris dexprimer leurs observations quant aux amliorations apporter au systme deproduction (runions datelier, bote ides, systme de rcompense pour les meilleures suggestions

    et initiatives).Par ailleurs, des normes trs strictes ont t dictes en termes de qualit de la production (zrodfaut, zro panne), de respect des dlais de livraison et surtout en termes de gestion des stocks.Les Japonais ont t les grands initiateurs du just in time(juste temps) fond sur la suppression desstocks, en reliant les diffrents sites de production selon le systme des flux tendus , les stockstant les camions .

    Un espace hirarchis et littoralisqui a sa logique dorganisation

    La littoralisation est une des traductions et des conditions spatiales de la mondialisation pour aumoins trois raisons, dont une plus spcifique pour le Japon,

    la mondialisation repose sur des changes accrus, dont la plus grande partie est ralis par bateaux,les ports jouent donc un rle dinterface incomparable,

    les firmes ont privilgi la localisation industrielle prs des ports ou mme le plus souvent dans lesports (zones industrialo-portuaires),

    les firmes japonaises ont fait le choix dutiliser au maximum les plaines ctires. Mais pour remdierau manque despace d lexigut de ces plaines ctires, de nombreuses plates-formes indus-trielles ont t construites sur la mer, en prolongement du trait de cte.

    Une mgalopole ouverte de maniredissymtrique sur le monde

    a. La conqute des marchs mondiaux sest traduite par un fort dveloppement des exportations,alors que les importations, mme si elles progressent, sont plus faibles, traduisant une ouverture dissy-mtrique sur le monde. Lexcdent commercial est traditionnel (taux de couverture en 2002 : 123).

    b. Mais la mondialisation nest pas seulement que laugmentation du commerce mondial, elleest aussi un accroisse-ment trs fort des IDE.Le Japon est un des

    acteurs de ce mouve-ment, dautant que dansles annes 1980 et 1990,les firmes japonaises ontt dans lobligationdinstaller des usinesdans des pays commeles Etats-Unis et laFrance pour contournerles diverses restrictions leurs exportations.

    Le Japon dans la zone Asie-Pacifique : dlocalisationset organisation de la production de la Firme Toyota

    Le Japon dans la zone Asie-Pacifique , in Les Rivages asiatiquesdu Pacifique, R. DAngio, J. Mauduy. Armand Colin, 1997.

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    Squence 6-HG00 339

    En 2001, le Japon tait le 7e investisseur mondial, mais l encore louverture est dissymtrique caren 2002 le Japon occupait seulement la 30 e place des pays daccueil. Cette ouverture est rcente etcontrainte (pression des Etats-Unis dans le cadre de lOMC, fortes difficults de firmes (Nissan). Elle seproduit essentiellement dans lautomobile : Ford a pris un tiers du capital de Mazda en 1996, Renault36,8 % de celui de Nissan, etc.

    Au-del des IDE, les participations croises avec dautres firmes se dveloppent, comme par exempleSony qui sest associ avec Apple (Etats-Unis), Matsushita (Japon), Philips (Pays-Bas) pour fonder

    General Magic (haute-technologie).

    c. Une des grandes faades maritimes mondiales : un dispositif portuaire exceptionnel pourle 3e exportateur mondial.

    Ce dispositif portuaire tait une condition indispensable pour faire de la mgalopole le cur de lacces-sion au statut de deuxime puissance conomique mondiale. Dune part pour accueillir les importationsde matires premires mtalliques et chimiques ainsi que de lnergie (hydrocarbures) dont le Japonmanque cruellement. Les ports taient videmment aussi ncessaires pour assurer le transport desproduits exports.

    Aujourdhui cette double mission perdure, mais les importations se sont largies : produits agro-ali-

    mentaires (le Japon a la balance commerciale agricole la plus dficitaire du monde), pices industriellesprovenant des dlocalisations dans lAsie-Pacifique (cf. d).

    d. Une insertion mondiale qui privilgie lAsie

    LAsie est la premire zone pour le commerce extrieur japonais qui reprsente 16 % du commerce,que ce soit pour les exportations que pour les importations. Rsultat des nombreuses dlocalisationsindustrielles dont la firme Toyota est un exemple (voir schma) mais aussi de labandon de la productionde certains biens, la balance commerciale est dficitaire avec cette zone. En revanche elle est largementexcdentaire avec les Etats-Unis, plus quilibre avec lEurope.

    Signe de lvolution de la politique industrielle en Asie, ce ne sont pas les matires premires et lnergie

    qui fournissent le poste le plus important des importations, mais les quipements industriels suite audveloppement des IDE japonais en Asie (16 % des IDE, galit avec les Etats-Unis), particulirementdans lindustrie automobile comme le montre lexemple de Toyota.

    Cette volution est aussi le rsultat de linfluence japonaise en tant que modle dindustrialisation.Beaucoup de pays dAsie Pacifique, commencer par la Core du Sud, se sont largement inspir de lafaon dont le Japon a conduit la constitution de son appareil industriel aprs la guerre.

    Bilan Sans mgalopole pas daffirmation comme ple de la triade ; pas de mgalopole sans affirmationconomique ; pas de mondialisation sans mgalopole, pas de mgalopole sans mondialisation. Cesformules circulaires permettent dinsister sur le rle incomparable dune configuration spatiale urbaineoriginale, mais aussi des effets de renforcement produits sur elle par les processus et les phnomnesauxquels elle a particip.

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  • 8/6/2019 L'Asie Orientale

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    Squence 6-HG00340

    C La mgalopole, au pril de la concentration, entreles ncessaires adaptations et rquilibragesterritoriaux et la gestion environnementale

    La mgalopole, thtre privilgi

    dune crise conomique qui dure

    Depuis le dbut de la dcennie 1990, le Japon est entr dans une crise qui dure et qui a affect parti-culirement le moteur conomique du pays quest la mgalopole.

    Le tableau de lvolu-tion du taux de crois-sance du PIB et duchmage en est unebonne illustration.

    Cette svre dgra-

    dation est le rsultatde plusieurs facteursparmi lesquels on peutciter : lessoufflement dun

    modle de productionoriginal qui a du mal affronter la remon-te en puissance desEtats-Unis.

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    PIB

    chmage

    L'volution du taux de croissance du PIB et du chmagedu Japon (1991-2002) en %

    1991 1995 2000

    1998

    Lclatement dune norme bulle spculative qui stait forme dans la dcennie 1980 conscutive-ment des investissements inconsidrs, ce qui a provoqu de nombreuses faillites dentreprises et

    de banques entranant dans leur sillage de nombreuses autres faillites. La formation de cette bullespculative a t srieusement aggrave par les liens troits entre les dirigeants conomiques etpolitiques (cf B-1-d). Ces liens pouvant aller jusqu la corruption.

    La crise asiatique de 1997 a t un facteur daffaiblissement supplmentaire. On en voit les cons-quences sur la courbe de lvolution du PIB, pour la premire fois, le taux de croissance du PIB estngatif !

    Enfin, lincapacit des dirigeants japonais mettre en route un nouveau modle conomique constitueun facteur de prolongation de la crise.

    Lenfoncement dans la crise a profondment affect le moral de la socit japonaise qui avait djt fortement branl par la gestion du terrible tremblement de terre de Kob de 1995 (voir 4).

    Le Japon et la mgalopole souffrent desproblmes de linsertion en Asie : la ncessitdune nouvelle re Meiji, ouverte sur lAsie

    a. Labsence dun vritable regroupement conomique rgional

    Nous avons vu que la formation dun regroupement conomique rgional tait un facteur important dansles dynamiques rcentes de lespace conomique mondial et, conscutivement, dans laffirmation dunple rgional ou sous-continental. Cela explique en grande partie la russite de lEurope occidentale qui

    a entrepris cette dmarche ds la dcennie 1950. Les Etats-Unis ont pris conscience de cette ncessitplus tardivement mais ont amorc la dmarche avec la cration de lALENA en 1994.

    Le Japon ne sest pas engag dans un tel processus. Lhistoire et les traditions culturelles permettentde lexpliquer. Le souvenir des atrocits commises par le Japon pendant la Seconde guerre mondiale

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    est encore vivace en Core du Sud surtout, mais aussi en Chine. Il faut aussi prendre en compte unetradition culturelle asiatique qui veut quun Etat vite dintervenir dans les affaires dun autre. On saitaussi que cest le choix dune ouverture dissymtrique (faibles importations, fortes exportations) qui at lorigine de lessor de la zone asiatique.

    Si la signature dun trait de libre-change avec Singapour en 2001 peut tre considr comme unesorte de rvolution, sa mise en application fait lobjet de nombreuses rticences au Japon.

    Si le Japon fait partie de la PECC (Pacific Economic Cooperation Confrence), de lAPEC (Asia Pacific

    Economic Cooperation), il nappartient pas lASEAN (Association of South-East Asian Nations)quiprne le libre-change.

    De plus, contrairement ce qui a t souvent affirm, il ny a pas de zone Yen (monnaie du Japon). Leyen est une monnaie trs faiblement internationalise (part de 8 10 % dans les changes internatio-naux). La monnaie utilise en Asie est principalement le dollar.

    Enfin, dans un autre domaine, les Japonais prouvent toujours une grande affinit pour les Etats-Unis,leur protecteur pendant la Guerre froide. Leur attachement au pacifisme (article 9 de la constitution)est un obstacle lexercice de responsabilits gopolitiques relles dans la rgion.

    b. Vers un rgionalisme pan-asiatique ?

    Le Japon envisage un accord de libre-change avec la Core du Sud, il participe aussi aux dialoguesASEAN + 3 (Chine, Core, Japon) qui visent la coopration montaire.

    Cest finalement le domaine industriel et particulirement lautomobile qui fait figure de pionnier danslmergence de ce rgionalisme.

    Les risques et les contraintes de la saturationspatiale et les rponses

    a. Un mode doccupation de lespace et de mise en valeur conomique porteur decontraintes et de risques environnementaux

    La surconcentration en termes de population et dquipements dans la mgalopole rend encoreplus aigue la question du risque sismique, que le sisme de Kob a ractiv de manire dramatique(1995).

    Ce tremblement de terre a suscit une immense motion (plus de 4 500 victimes) et fortement remisen question la confiance des Japonais dans la gestion du risque sismique. Les autorits municipales deKob ont t mises en accusation. Non seulement elles nont pas su organiser les secours de maniresatisfaisante, mais elles sont aussi accuses davoir nglig les quartiers pauvres au profit de projets trscoteux pour les quartiers riches. Par ailleurs le sisme a rvl un certain nombre de faits de corruptionconcernant notamment des quipements dont les normes de construction parasismiques navaient past respectes par les constructeurs. En bref,ce sont les principes de solidarit et dunion, ressortstraditionnellement essentiels de la socit japonaise, qui ont t branls.

    La surconcentration exacerbe la dimension des risques et contraintes environnementaux inhrents toute concentration urbaine et industrielle. La priode de la Haute-Croissance a mme t qualifie dePMB pollution maximale brute . Sous la pression dune socit japonaise de plus en prompte semobiliser pour dfendre lenvironnement (nombreux procs engags contre les firmes responsablesde pollution), des progrs sont raliss.

    Les quipements nuclaires connaissent des problmes de scurit. La production industrielle et la

    circulation des vhicules automobiles sont lorigine de pollutions atmosphriques, de la dgradationdes conditions de vies lies lenvironnement, de bruit (trafic routier, passage du shinkansen), boues,produits toxiques, ordures mnagres en quantit considrable (une partie est intgre dans la construc-tion des les artificielles de la baie de Tokyo).

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    La question de leau se pose de manire aigu. Des villes comme Yokohama et Horoshima ne sont pas encorecompltement quipes du tout--lgout. De nombreuses nappes phratiques sont contamines.

    Les autorits japonaises apportent un certain nombre de rponses ces contraintes. Des mesures sontprises pour limiter les nuisances comme la loi sur le retraitement des bouteilles mtalliques et des sacsen plastiques en 1995 ; le march des quipements anti-pollution progresse de mme que celui descapteurs solaires. Mais le retraitement des dchets industriels volue lentement.

    b. Un littoral sous tension

    Par dfinition, tout littoral est fragile, du fait de son caractre dinterface instable entre le milieu mari-time et le milieu terrestre. De par sa configuration, le littoral de la mgalopole a t, et est toujours,soumis rude preuve.

    Lartificialisation des ctes est gnralise : btonisation des ctes, constructions de terre-pleinsartificiels pour accueillir industries, entrepts et quais portuaires, ainsi que dles artificielles (dont cellequi sert accueillir le nouvel aroport dOsaka qui peut ainsi fonctionner jour et nuit). La constructionde terre-plein littoraux a t svrement rglemente en 1971, mais elle redmarre (baie de Tokyonotamment) avec des quipements moins polluants : zones rsidentielles, parcs de loisirs.

    Les eaux maritimes ont t longtemps considres comme un rceptacle naturel des diverses pollu-tions, comme Minamata. De 1953 1970, une intoxication par le mercure a caus la mort de 46 per-sonnes, et provoqu des squelles considrables chez nombre dhabitants du petit port. Ces personnes,des pcheurs et leurs familles avaient consomm du poisson et des coquillages. Or ceux-ci avaient tcontamins par la pollution de la mer par le mthylmercure dvers dans la baie de Minamata par lesusines dengrais de la socit Nippon Chisso. Il a fallu une longue procdure pour que la socit ShinNippon Chissosoit condamne indemniser les victimes et leurs familles.

    Par ailleurs, un autre danger guette les eaux de la mer Intrieure : il sagit de leutrophisation (prolif-ration de plancton) des eaux semi-fermes. Leau devient rouge, la pche est freine et les exploitationsaquacoles ravages.

    c. La saturation spatiale a un cotHormis la facture lie la pollution et aux mesures prises contre elles, la saturation spatiale cote cher :cot des dplacements quotidiens, des infrastructures de transport, des travaux dartificialisation, maisaussi cot du foncier, surtout dans les mgapoles. Tokyo est la ville la plus chre du monde : le m 2 dunappartement neuf est 1,3 fois celui de New York ; le m2 de bureau 3,42 celui de New York !

    d. Des rponses avec lvolution des amnagements littoraux : la baie de Tokyo

    En vous appuyant sur la partie C, rpondez la question : La baie de Tokyo en qute de nouveauxquilibres ?

    Rponse dans le fichier corrigs des activits et exercices.

    Question 2

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    Les rquilibrages territoriaux : quel bilan ?

    a. La mgalopole prsente un cas certainement unique au monde de concentrationspatiale

    Cette concentration est lorigine dingalits trs fortes entre le centre mgalopolitain hyper peupl ethyperactif et des priphries souvent relgues au statut de zones rcratives.

    Pour remdier ces ingalits spatiales, des politiques damnagement du territoire, ont t mises enuvre, mais il convient den montrer les limites.

    Ds 1962, des Nouvelles villes industrielles sont construites dans le cadre du plan damnagement duterritoire. Il sagit de construire de vritables villes technopolitaines. Mais lexamen de la carte montreque si beaucoup de technopoles sont difies en dehors de la mgalopole, celle-ci profite galement decette politique damnagement du territoire.

    Carte F. Month, www.carto-gh.com

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    b. Des rsultats insuffisants

    Si lon assiste actuellement un dgraissage industriel de la mgalopole, cest le rsultat dunepolitique de dlocalisations dans la zone Asie-Pacifique.

    Tokyo continue slargir et se renforcer, bnficiant dun contexte international o les grandesmgapoles jouent un rle de premier plan.

    Lvolution rcente du peuplement montre quune bonne partie des zones o laccroissement dmo-

    graphique est positif se situe dans la mgalopole. La majeure partie de la priphrie est confronte audclin ou la stagnation dmographiques. On notera cependant le dynamisme de la partie situe aunord du Tokyo. Plus quun dynamisme priphrique, ne sagit-il pas dune poursuite pure et simple dela mgalopolisation de lespace japonais ?

    Bilan

    Conclusion

    La mgalopole, et le Japon avec elle, est donc confronte de nombreux dfis : ramorcer la croissanceconomique, souvrir, enfin, vers lAsie, apporter des rponses la saturation spatiale, aux problmesenvironnementaux et rquilibrer le territoire. Le contexte conomique rcessif de la dcennie 1990 etdu dbut de la dcennie 2000 nest pas forcment le meilleur pour relever ces dfis.

    La concentration apparat donc comme un matre mot dans lorganisation spatiale du Japon.Concentration en termes de peuplement alors que lespace apparat aux yeux de Franais djrare, alors que les risques sismiques sont omniprsents, concentration dagglomrations urbaines,concentration sur un littoral, concentration des acteurs conomiques et politiques, concentrationdes fonctions de commandement, concentration incomparable des activits, concentrations quiexigent de plus un trs haut degr dartificialisation avec la construction de trs nombreux terre-pleins.Autant de types de modes doccupation, de mise en valeur et damnagement de lespace quun seulmot rsume : la mgalopole. Ils peuvent nous paratre paradoxaux, mais ils sont finalement le rsultatde choix successifs de la socit japonaise, particulirement dans lobjectif de souvrir vers loccident,de saffirmer comme puissance conomique lchelle mondiale et partir la conqute des marchsmondiaux.Ainsi la mgalopole a-t-elle pris toute sa place dans les grandes dynamiques mon-diales de lespace mondial et a-t-elle permis au Japon de saffirmer comme ple de la triade.

    Mais encore faut-il apporter des rponses aux risques et contraintes gnrs par ce type dorganisationde lespace, dans la mesure o il apparat difficile de le remettre en cause.