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www.larotonde.ca Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa Édition du 18 octobre 2010 – Volume LXXVIII N o 6 Actualités Michelle Bachelet, ex-présidente du Chili, était dans la région de la capitale nationale pour recevoir un doctorat ès courage honorifique de l’Université d’Ottawa, des mains du vice-recteur aux études, François Houle. La Rotonde a couvert l’événement et a réussi à recueillir les commentaires de cette femme de conviction. | P. 2 ARTS ET CULTURE La capitale s’anime cette semaine avec le Festival international d’animation d’Ottawa. | P. 12 SPORTS La co-capitaine de l’équipe de soccer féminine des Gee- Gees, Dominique Falardeau, parle de son parcours en tant qu’athlète et de sa vision du déroulement de la saison. | P. 18 DOSSIER SPÉCIAL La nuit, l’ambiance du campus n’est pas comparable à celle qu’on lui connait le jour. Mais malgré son apparence tranquille, la vie nocturne à l’U d’O est plus mouvementée qu’on pourrait le croire… » Articles en pages 4, 5, 10, 14, 16, 19 Sports » Statistiques | P. 21 SOMBRE JOURNÉE À LA FEUO Articles en page 3 Éditorial » Crise à la FEUO : mettre la lumière sur les faits | P. 23 La Rotonde

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www.larotonde.caLe journal indépendant de l’Université d’Ottawa

Édition du 18 octobre 2010 – Volume LXXVIII No 6

Actualités Michelle Bachelet, ex-présidente du Chili, était dans la région de la capitale nationale pour recevoir un doctorat ès courage honorifique de l’Université d’Ottawa, des mains du vice-recteur aux études, François Houle. La Rotonde a couvert l’événement et a réussi à recueillir les commentaires de cette femme de conviction. | P. 2

ARTS ET CULTURELa capitale s’anime cette semaine avec le Festival international d’animation d’Ottawa. | P. 12

SpoRTSLa co-capitaine de l’équipe de soccer féminine des Gee-

Gees, Dominique Falardeau, parle de son parcours en tant qu’athlète et de sa vision du déroulement de la saison. | P. 18

DoSSIER SpÉCIALLa nuit, l’ambiance du campus n’est pas comparable à celle qu’on lui connait le jour. Mais malgré son apparence tranquille, la vie nocturne à l’U d’O est plus mouvementée qu’on pourrait le croire…

» Articles en pages 4, 5, 10, 14, 16, 19

Sports » Statistiques | P. 21

SOMBRE JOURNÉE À LA FEUO

Articles en page 3

Éditorial » Crise à la FEUO : mettre la lumière sur les faits | P. 23

La Rotonde

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ActualitésCatherine Cimon Isabelle [email protected]

le 18 octobre 2010

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Melly Wells

Le clonage de cartes de débit prend rapidement de l’ampleur. Les per-tes sont passées de 60 M$ en 2004 à 142,3 M$ en 2009, en raison de l’utilisation croissante du paiement direct et des compétences accrues des fraudeurs.

La carte de débit est le mode de paiement le plus utilisé par les Ca-nadiens. En 2009, selon Interac, 45 % de la population utilisait le paiement direct, comparativement à 22 % qui paie ses achats en argent comptant.

La détection des guichets auto-matiques ou de terminaux points de vente (TPV) fraudés demeure com-pliquée. D’ailleurs, le clonage est

plus fréquent chez les marchands que dans les institutions financiè-res. Dans un TPV, le numéro d’iden-tification personnelle (NIP) et le numéro de carte de débit sont saisis simultanément par les fraudeurs, tandis que dans les banques, les cri-minels utilisent une caméra de sur-veillance pour récupérer le NIP, un mécanisme dans le lecteur de carte pour saisir un numéro, ou un sys-tème intégré au clavier.

« Chez le marchand, la fraude est souvent faite à son insu et à ce-lui du consommateur », constate le sergent Richard Dugal de la police municipale d’Ottawa, tout en pré-cisant que le campus de l’Université d’Ottawa n’est pas plus touché que le reste de la ville.

Modes de détection

Si les méthodes pour retracer les fraudeurs sont compliquées chez les détaillants, la fraude est en re-vanche détectée rapidement dans les institutions financières. Comme l’indique André Chapleau, directeur principal des relations de presse chez Desjardins : « La banque dis-pose d’un logiciel, comme celui des cartes de crédit, qui vérifie les tran-sactions. S’il y a plusieurs transac-tions simultanées ou que de gros montants sont retirés, la banque gèle ou supprime la carte de débit et avise le client. »

Le sergent Dugal note l’impor-tance pour les marchands de faire un

inventaire matin et soir, ainsi qu’à chaque changement de quart, pour vérifier si le terminal n’a pas été mo-difié. Puisque les employés n’ont pas tous des connaissances approfondies en informatique, la détection est dif-ficile. Le meilleur moyen demeure la prévention. Le terminal est considé-ré comme un tiroir-caisse et ne doit jamais être laissé sans surveillance.

Nouvelle technologie

L’avènement de la carte de débit à puce doit réduire considérablement le clonage, car celle-ci augmente la sécurité des transactions avec des mécanismes de sécurité perfection-nés contre la fraude. « Mais on doit prévoir de nouvelles façons de cloner

avec la carte à puce, afin de déjouer de futures fraudes. Environ 65 % de la population détient la carte à puce, pour atteindre 100 % d’ici 2012 », affirme la sergente Sylvie Tremblay, coordonnatrice nationale des fraudes d’identité à la GRC.

D’ici là, les utilisateurs de cartes de débit doivent se protéger d’éven-tuelles fraudes. Selon le sergent Du-gal, le conseil numéro un est de ne jamais partager son NIP. En effet, si une fraude se produit, l’institution financière n’effectuera aucun rem-boursement, selon le programme de remboursement garanti à 100 %. Il est donc recommandé de vérifier hebdomadairement son compte et d’avertir son institution financière en cas de transactions douteuses.

CLonAgE DE CARTES DE DÉbIT

Un phénomène à la hausse au pays

Anaïs Elboujdaïni

Dans le cadre des conférences « Les femmes et le leadership », Michelle Bachelet, ex-présidente du Chili, a reçu un doctorat honorifique du Sé-nat de l’Université d’Ottawa le 5 oc-tobre dernier. Elle s’est empressée de briser le protocole du long pro-cessus de remise des diplômes pour prononcer un bref discours de re-merciement. « Je ne pouvais quand même pas rester assise sans vous re-mercier! » a-t-elle lancé à la blague, avant d’ajouter que cet honneur est plus qu’un symbole, mais bien une reconnaissance concrète pour les femmes.

« J’accepte [ce doctorat] avec fierté et émotion. Je veux aussi ren-dre hommage à tous ces gens, que ce soit [au Chili] ou partout dans le monde, qui luttent et qui continue-ront de lutter pour la démocratie, les droits humains et l’égalité. »

Dans la même foulée, Mme Bache-let est aussi récipiendaire du prix international Courage au féminin 2010 décerné par Reporters sans frontières et Radio-Canada. Sa no-mination, en septembre dernier, à la tête de la nouvelle agence des Na-

tions unies, ONU Femmes, dévouée à la promotion de l’égalité des fem-mes partout sur la planète, annonce un second souffle pour Mme Bachelet ainsi qu’une reconnaissance de son travail.

Inspiration

En plus d’avoir survécu à la dic-tature militaire du général Augusto Pinochet, Michelle Bachelet est de-venue la première femme ministre de la Défense en Amérique latine ou, comme elle le précisera, « pre-mière femme ministre de la Défense de toute l’Amérique ». Elle défend la place des femmes en politique : « Il suffit d’un précédent » afin de rendre plus probable la présence féminine dans les cercles politiques. Son mantra? La participation politi-que active. « Je défends fortement l’action politique comme alternative rationnelle pour le changement », déclare-t-elle.

Brièvement interviewée par La Rotonde, Mme Bachelet a dit re-connaître l’importance de lutter contre toutes les formes d’injustice : « Si [les jeunes] restent en dehors du processus, il y aura toujours

quelqu’un d’autre qui prendra la dé-cision à votre place. […] Parfois il y a des déceptions, parfois il y a des problèmes, mais je veux encourager tous les étudiants à prendre part à la politique. Pas seulement à la po-litique de partis, mais à la politique, de manière à s’engager avec les pro-blèmes que vivent les gens, avec les problèmes du pays. »

Mot de l’organisatrice

Actuellement unique doyenne à l’U d’O (Faculté d’éducation), Marie Josée Berger est aussi codirectrice des conférences « Les femmes et le leadership », dans le cadre desquel-les Michelle Bachelet a été invitée. Interrogée après la conférence sur ce qu’elle pensait de la place des femmes aujourd’hui, Mme Berger souligne combien nous avons de modèles féminins.

« J’ai un grand espoir pour les gé-nérations à venir », explique-t-elle, en précisant cependant qu’il ne faut pas tomber dans le piège de tenir certains droits pour acquis : « Il faut rester vigilantes pour ne pas perdre nos acquis […] et atteindre l’égalité à tous les niveaux. »

ConfÉREnCE

Michelle Bachelet, docteure ès courageDe passage à l’U d’O, l’ex-présidente du Chili évoque l’importance de la participation des femmes dans le processus démocratique.

Photo de Mark Colletti

Celle qui a survécu à une dictature encourage les jeunes à participer à la vie politique.

Photo de Antoine Trépanier

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le 18 octobre 2010

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Antoine Trépanier

La réunion du Conseil d’administra-tion (CA) de la FEUO n’étant tou-jours pas terminée à 18 h 30, heure à laquelle le Sénat de l’U d’O n’était plus disponible, tous les membres de l’administration étudiante ont quitté les lieux pour se diriger vers le bar étudiant 1848, pour le dé-nouement d’une longue journée.

Changement de lieu, changement de point. Le débat s’est déplacé vers la prochaine assemblée générale de la Fédération canadienne des étu-diantes et étudiants (FCEE). La date limite pour inscrire un membre étu-diant à la rencontre nationale était le 15 octobre. Toutefois, certains membres du CA voulaient faire du 17 octobre la date limite pour sou-mettre les candidatures. Bruno Gé-linas-Faucher, ancien membre du

CA et étudiant à la Section de droit civil, n’a pu soumettre sa candida-ture à temps et il souhaitait être l’un des délégués de la FEUO à ce som-met national.

La proposition du changement de date limite est venue de la représen-tante de la Faculté de droit, Émilie Lemieux. Cette proposition ayant été rejetée, c’est le statu quo jusqu’à nouvel ordre.

Sur le réseau social Facebook, Bruno Gélinas-Faucher a voulu cla-rifier son opinion sur ce point après la réunion : « Je tiens toutefois à préciser quant à ma revendication qu’aucune publicité n’a été faite pour recruter un étudiant (student at large) pour l’assemblée générale de la FCEE. On met de belles règles nous dictant d’envoyer un étudiant normal pour assister à ces réunions,

mais rien n’est fait pour diffuser cette information. Est-ce que ça vous rappelle des souvenirs... Eh oui, exactement la même situation que l’année passée. Plus ça change, plus c’est pareil. Comment voulez-vous créer un grassroot movement, comme le disent si bien les adeptes de la FCEE, sans même donner la chance à la population étudiante de voir ce qu’est la FCEE. Les nominés qui se rendent à l’assemblée géné-rale annuel de la FCEE sont bien trop souvent des amis proches de personnes clés, ce qui empêche de démocratiser cette institution. Il faut que ça change! »

Plusieurs décisions seront donc prises cette semaine par rapport à ce dossier. Selon un membre du CA, la FEUO a « cinq à sept jours pour soumettre la liste finale des repré-sentants ».

Plusieurs points étaient à l’ordre du jour de la réunion, dont celui concer-nant l’exécutif de la FEUO qui ne se rencontre plus pour des raisons qui restent encore nébuleuses. La Roton-de a fait état, dans sa dernière édition, d’une discorde au sein des élus étu-diants. Rappelons que Paige Galette, vice-présidente aux communications, avait affirmé que l’exécutif ne se ren-contrait plus en raison des conflits en-tourant un manque de respect et des cas de discrimination. Devant le CA, même discours, sans plus.

Toutefois, le point qui a fait ex-ploser la soupape de la cinquantaine d’étudiants rassemblés au Sénat de l’U d’Oest le long débat entourant le poste du vice-président aux activités sociales. Les élus du CA débattaient ainsi la proposition de modifier le ti-tre de ce poste afin de mieux en illus-trer le mandat. Plusieurs voix se sont alors élevées dans l’assistance, dont celle de Michèle Lamarche, ancienne vice-présidente aux affaires étudian-tes. Celle qui travaille maintenant pour la Faculté de médecine a longue-ment dénoncé « l’absence de la FEUO sur le campus Roger-Guindon ». À ce moment, la tension était à son comble au sein du public et à la table du CA.

La parole aux étudiants

C’est finalement après de multiples

rappels à l’ordre du président du CA, Federico Carvajal, que Tristan Dé-nommée, candidat au poste de vice-président aux communications lors des élections du printemps 2010, a clairement montré son mécontente-ment. « Je représente les étudiants non représentés au sein du CA! Écou-tez vos étudiants! Nous ne connais-sons même pas nos représentants! » a-t-il scandé haut et fort en faisant fi des ordres de M. Carvajal qui l’ap-pelait au calme. Par ailleurs, lorsque ce dernier lui a dit de « se faire élire et de gagner un siège » pour avoir le droit de parole, M. Dénommée n’a pas attendu avant de répliquer : « Je me suis présenté aux élections! C’était corrompu au maximum. Je n’ai jamais vu un système aussi cor-rompu! »

M. Carvajal a par la suite deman-dé à Tristan Dénommée de se taire ou de quitter les lieux, menaçant même d’appeler le Service de la pro-tection, à quoi il a répondu du tac au tac : « Appelez-la, la sécurité, moi je ne bouge pas d’ici, vous ne me ferez pas partir! » Malgré l’appui mas-sif des étudiants dans l’assistance à l’endroit de M. Dénommée, les membres du CA, dont Tyler Stee-ves qui a personnellement tenté de prendre la situation en main, n’ont cessé d’enjoindre celui-ci au calme.

Logan Ouellette, représentant de

la Faculté des arts, a tenu à préciser à La Rotonde que « même [s’il] siè-ge effectivement au CA, [il] soutient les étudiants qui ont parlé et qui ont dénoncé l’inactivité du CA ».

À la suite de cette escalade, après avoir discuté pendant quelques mi-nutes avec M. Carvajal, Tyler Stee-ves s’est adressé à l’audience et l’a convoquée à une réunion extraor-dinaire. Il a de plus répété qu’« il faut passer à travers cette réunion. Nous voulons vous entendre de-main [lundi]. » Par ailleurs, la sé-curité, qui s’était rendue jusqu’au pavillon Tabaret suite à l’appel de M. Carvajal, n’a finalement pas franchi les portes du Sénat, et a fait demi-tour après une discussion avec une étudiante.

Après 15 minutes d’inactivité, c’est une motion de Sarah Jayne King, vice-présidente aux finances, qui a continué à alimenter le débat et à affirmer les rivalités. Mme King a en effet proposé une motion pour empêcher le président de l’exécutif, Tyler Steeves, d’imposer son droit de veto, le « tie break », en cas d’égalité. Elle proposait no-tamment que l’exécutif de la FEUO passe devant le CA en cas d’égalité dans le processus de prise de déci-sions internes. Plusieurs étudiants se sont alors de nouveau levés pour dénoncer cette motion, dont Mau-

reen Hasinoff, coordonnatrice aux activités philanthropiques, qui a affirmé « craindre pour [son] em-ploi » advenant un vote favorable à cette motion. C’est après un long débat et dans la controverse que la motion a finalement été adoptée.

Le président prend la parole

Après la réunion, qui s’est finale-ment terminée vers 20 h 30, Tyler Steeves a bien voulu se confier à La Rotonde. « L’exécutif travaille pour les étudiants, c’est notre but premier. Actuellement, la situation est difficile, mais on veut entendre les étudiants, on veut connaître leur opinion. C’est pour ça que j’attends les étudiants demain pour cette ren-contre spéciale », a-t-il fait savoir. Lorsqu’on lui a demandé si l’exécu-tif de la Fédération s’était bel et bien rencontré dans les derniers jours, il a simplement répondu que « oui ».

En somme, Tyler Steeves n’aime pas la situation qui plane actuelle-ment au sein de la FEUO et il est le premier à dénoncer les « divergen-ces d’opinion » au sein de l’exécutif. Pour ce qui est de la nouvelle motion qui l’empêche d’exercer son droit de veto, il répète que « l’important, c’est le consensus; [que] le tie break ne devrait jamais être utilisé lors de [leurs] rencontres ».

Crise à la FEUO, la suiteConSEIL D’ADmInISTRATIon DE LA fEUo

Statu quo dans le dossier de la FCEEConSEIL D’ADmInISTRATIon DE LA fEUo

C’est dans une atmosphère de crise que le Conseil d’administration (CA) de la FEUO s’est réuni dimanche dernier. La rencontre de plus de sept heures qui n’aura finalement presque rien donné laisse les étudiants de l’U d’O dans le doute quant à la transparence de sa plus haute instance étudiante. Antoine Trépanier résume les faits.

Visitez le www.larotonde.ca pour commenter les articles parus dans une de nos éditions. NB : La Rotonde se réserve le droit de publier dans son édition papier tout commentaire et le nom de l’auteur apparaissant sur le site internet.

Photo de Antoine Trépanier

Photo de Antoine Trépanier

Le président de la FEUO, Tyler Steeves, en discussion avec Federico Carvajal, président du CA et François Picard, coordonnateur de l’exécutif.

Amanda Marochko faisait partie des étudiants à dénoncer le manque d’écoute de la FEUO.

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le 18 octobre 2010

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19 h 55

Les bénévoles du Service de raccompa-gnement viennent tout juste de quitter le local du Centre universitaire pour entamer leur tournée quotidienne du campus. Seuls le répartiteur et la coordonnatrice du Service m’accueillent, bien au chaud à l’intérieur. Ce soir, cinq équipes formées de deux bénévoles sillonnent les moindres recoins du campus, un nombre plus élevé qu’à l’habitude. Il faut dire que le Service de raccompagnement n’est pas à court de personnel. Près de 100 bénévo-les y consacrent en moyenne trois heures par semaine. Toutefois, ils ne travaillent pas dans les conditions les plus faciles. Beau temps, mauvais temps, de septembre à avril, ils rac-compagnent des étudiants au bercail jusqu’à 2 h du matin. « Ceux qui font les quarts de 23 h à 2 h du matin sont de vrais oiseaux de nuit », souligne Melanie Bedard, coordonna-trice du Service.

20 h

En attendant qu’une équipe vienne me chercher, le répartiteur me tend la carte de la région d’Ottawa. Un gros trait noir délimite le territoire où les raccompagnements sont possibles. La superficie ratissée est très vaste. La route Walkley au sud, le boulevard St-Jo-seph, à Gatineau, au nord, les rues Preston et Bronson à l’ouest et, finalement, l’avenue La-fontaine à l’est délimitent le périmètre des pa-trouilleurs. Les bénévoles peuvent effective-ment raccompagner quelqu’un à une distance de 45 minutes de marche du campus principal et de Roger-Guindon.

20 h 04

Le répartiteur est à l’œuvre. Avec son ordi-

nateur, son téléphone est son émetteur-récep-teur radio, il assigne les raccompagnements au fur et à mesure que les étudiants appellent. Une fois la demande téléphonique reçue, le répartiteur communique avec les équipes, toutes munies de radios pour leur indiquer l’endroit où se trouve la personne à raccompa-gner. Le tout se fait dans les règles d’art de la communication par radiofréquences… 10-4!

20 h 07

L’aventure débute! Accompagnée de deux bénévoles, je commence à patrouiller. Une question me brûle les lèvres : pourquoi avoir décidé de faire du bénévolat pour le Service de raccompagnement? Kate, nouvelle béné-vole, me répond du tac au tac : « J’ai moi-même utilisé le service l’an passé et je veux redonner. J’aime marcher, être dehors et ren-contrer de nouvelles personnes. C’est aussi un bon moyen de faire de l’exercice. » Pour Nick, le bénévolat lui permet de faire sa part : « Tellement de gens de mon âge ne font rien; moi, je veux m’impliquer. » Quant à Antoine, bénévole depuis près d’un an, il a commencé parce qu’il avait trop de temps : « Le fait de m’impliquer m’a permis de mieux organiser mon horaire. En plus, c’est relaxant! » Il faut effectivement le vivre pour s’apercevoir que l’ambiance nocturne sur le campus n’a rien à voir avec le rythme effréné du jour.

21 h

Les communications radiophoniques nous indiquent que quelques raccompagnements ont été effectués par les autres équipes. Tou-tefois, aucun ne nous a encore été assigné. En marchant de Hagen au Centre sportif, Antoine me raconte que durant ses quarts de bénévolat, chaque équipe fait habituellement

un ou deux raccompagnements : « Il y a rare-ment beaucoup d’action… sauf à la St-Patrick. C’était assez intéressant, les gens fêtent et c’est beaucoup plus agité […] Des fois, il faut également raccompagner des personnes non voyantes. C’est très spécial, tu dois vraiment guider la personne. » Pour mettre un peu de piquant à leurs soirées, les patrouilleurs ont toutefois créé un jeu mettant toutes les équi-pes en compétition : la « tag lampe de poche ». Dès qu’une équipe de bénévoles en croise une autre, elle doit dégainer sa lampe de poche le plus rapidement pour aveugler le duo ennemi. Amusant, non?

21 h 30

C’est l’heure de la pause. À tour de rôle, les équipes prennent quelques minutes à l’inté-rieur pour refaire le plein. Jusqu’à mainte-nant, quatre raccompagnements ont eu lieu. Antoine m’explique que ce sont en très grande majorité les filles qui font appel au Service. Certaines prévoient même à l’avance leurs raccompagnements pour toute la session, après un cours qui finit à 22 h, par exemple.

21 h 40

Hourra! Avant de retourner à l’extérieur, le répartiteur nous assigne un raccompagne-ment. Une étudiante nous attendra au pa-villon Marion à 21 h 50 pour que nous mar-chions avec elle jusqu’à sa maison sur la rue Wilbrod.

22 h 05

Déception. L’étudiante ne s’est finalement jamais présentée. Un étudiant nous a tout de même demandé de rester avec lui jusqu’à ce que sa mère vienne le chercher. Antoine ap-

pelle le répartiteur pour l’informer de la situa-tion.

22 h 10

Un camion de pompier est stationné devant le Centre universitaire. Des dizaines de personnes sont rassemblées dans les marches de Montpetit et rient bruyamment. Les patrouilleurs, curieux, convergent tous vers ce point. On apprend rapi-dement qu’une alarme de feu a forcé l’évacua-tion du Centre universitaire, interrompant ainsi le match d’improvisation qui s’y déroulait. Puis-que le répartiteur a été évacué, toute l’équipe du Service de raccompagnement se rassemble, alors que les improvisateurs entament un match extérieur. Après quelques minutes, tout le mon-de peut regagner ses locaux… Fausse alerte! « C’est une nuit étrange », remarque Antoine. Comme quoi les nuits se suivent, mais ne se res-semblent pas pour les bénévoles du Service de raccompagnement.

23 h

Le premier quart de travail se termine pour les bénévoles. Mon équipe a un piètre bilan : aucun raccompagnement n’a été effectué, ce qui est tout de même assez rare, selon Antoi-ne. La soirée est toutefois loin d’être terminée pour le Service de raccompagnement. Jusqu’à 2 h, d’autres bénévoles prendront la relève. Pour Katelyn, une bénévole qui s’apprête à dé-buter son quart, les heures tardives de béné-volat ne sont pas un obstacle : « Chaque soir, je me couche à 2 h, donc ce n’est vraiment pas un problème de rester éveillée. » C’est une autre histoire pour Benoît, qui enfile sa veste de patrouilleur, café à la main…

Pour en savoir davantage sur le Service de raccompagnement : www.sfuo.ca/services/footpatrol.

SERvICE DE RACCompAgnEmEnT

Une nuit avec les patrouilleursDès la tombée du jour, on les voit apparaître aux quatre coins du campus. Armés d’une lampe de poche et vêtus d’un manteau fluorescent, les bénévoles du Service de raccompagnement parcourent plusieurs kilomètres tous les soirs dans le but de marcher avec les étudiants qui préfèrent avoir de la compagnie. La journaliste Isabelle Larose s’est jointe à l’équipe du Service durant quelques heures. Voici le récit de sa soirée.

Photo de Vanessa Dion-Lirette

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le 18 octobre 2010

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Isabelle Larose

Qu’il soit minuit ou midi, l’U d’O fourmille d’activités. Tant pour fes-toyer que pour étudier, plusieurs en-droits permettent aux universitaires noctambules de rester éveillés. De la bibliothèque aux résidences, voici le portrait d’un campus qui ne dort jamais.

La bibliothèque Morisset

Ouverte tous les jours jusqu’à 2 h du matin, la bibliothèque Mo-risset peut se vanter d’être un lieu de prédilection pour tous les cou-che-tard. Toutefois, ces heures d’ouverture prolongées ne sont en place que depuis 2005. Hélène Car-rier, directrice de la bibliothèque Morisset, affirme qu’il s’agissait d’un réel besoin : « C’est vraiment à la demande des étudiants, à la suite d’un sondage, qu’on a décidé de prolonger l’accès à la bibliothè-que de 23 h à 2 h. » En novembre 2009, le mois le plus achalandé l’an dernier, 1176 visites quoti-diennes avaient lieu, en moyenne, entre 23 h et 2 h. Des sommets de fréquentation qui ont même frôlé les 3000 visites confirment qu’il existe bel et bien une clientèle noc-turne à la bibliothèque.

Depuis décembre, la bibliothè-que demeure également ouverte 24 heures sur 24 toute la semaine durant la période des examens de fin de session. Au cours des nuits les plus fréquentées, plus de 750 visites

ont été comptabilisées entre 2 h et l’heure officielle d’ouverture de la bibliothèque.

Laboratoire informatique Montpetit

Le laboratoire informatique du pavillon Montpetit (pièce 140) est l’un des secrets les mieux gardés de l’Université. Ouvert en tout temps durant toute la session, il a été mis en place voilà une dizaine d’années. « À l’époque, certains étudiants n’avaient pas d’ordina-teur, donc on avait ouvert ce labo-ratoire pour leur donner la chance de continuer de travailler tard le soir », explique Denis Dagenais, gestionnaire intérimaire au Cen-tre d’assistance informatique. Celui-ci mentionne toutefois qu’à peine une douzaine de personnes y passent la nuit, en moyenne. Fait à noter : les portes du laboratoire se verrouillent à 23 h. Il faut donc déjà se trouver dans le local à cette heure pour pouvoir profiter de l’un des 60 ordinateurs jusqu’au lever du soleil.

Résidences

Sans contredit le lieu le plus ac-tif la nuit, les résidences de l’U d’O ne sont pas toujours reposantes. « On a 3000 résidents répartis dans sept résidences; c’est une ville à l’intérieur de la ville […]. Dans ces âges-là, il y a beaucoup d’activité, c’est sûr que les jeudis

et les vendredis soirs, c’est plus actif », mentionne Raynald Audet, responsable de la vie en résidence. M. Audet ajoute également que la localisation du campus ajoute à la difficulté : « On est vraiment pro-che de la ville et des bars, contrai-rement à l’Université Carleton, par exemple. Je considère qu’on a un bon système, mais c’est sûr qu’il y a différentes problématiques cau-sées par l’influence de la ville. » Selon M. Audet, les agents du Ser-vice de la protection sont appelés en renfort « assez fréquemment » pour régler certaines situations. Le responsable de la vie en résidence précise toutefois que les problèmes sont plus souvent qu’autrement causés par les visiteurs, et non les résidents.

Service de la protection

En plus du Service de raccompa-gnement (voir article en page 4), les agents du Service de la protection assurent une présence nocturne sur le campus. Selon Steve Bernique, di-recteur adjoint du Service de la pro-tection, « la nuit est une période un peu différente, mais qui ne représen-te pas une problématique ». M. Ber-nique soutient que les interventions de nuit sont souvent liées au bruit excessif et à certains comportements influencés par la consommation d’al-cool. Toutefois, le nombre de cas où les agents ont dû intervenir est en baisse. « À cette date, nous avons généré 264 rapports d’incidents de moins que l’an dernier pour la même

période avec une population toujours grandissante », affirme M. Bernique. Les problèmes les plus récurrents demeurent les vols d’objets person-nels, qui surviennent surtout dans les aires communes.

Bars

Qu’il s’agisse du Nostalgica, du 1848 ou encore du Draft Pub, le campus compte plusieurs bars qui permettent d’oublier, le temps d’une soirée, les lectures et les travaux. De plus, les universitaires noctambules n’ont pas à aller bien loin du campus pour trouver d’autres établissements ouverts jusqu’aux petites heures du matin. Le Father and Sons, le Royal Oak et La Maison… ça vous dit quel-que chose?

DoSSIER noCTURnE

Un campus qui ne dort jamais

Catherine Cimon

Pour certains, la nuit n’est pas seu-lement faite pour dormir, mais aussi pour travailler. Pas dans les manuels scolaires ou les travaux à remettre dans leurs cours à l’université, mais pour leur job.

En effet, certains étudiants à l’université font le choix d’occuper des emplois nocturnes, que ce soit pour la rémunération supérieure, accommoder leur horaire quotidien chargé durant la journée ou encore par choix de milieu de travail. Les raisons qui incitent ces étudiants à délaisser le côté diurne sont multi-ples.

L’argent d’abord

Ainsi, comme l’explique Pierre Bergeron, ancien joueur de hoc-key des Gee-Gees et serveur au Pub 101, il est primordial pour un étudiant à l’université de rentabili-ser son temps de travail et l’argent qu’il en retirera : « L’important, je crois, c’est de toujours maximiser l’argent par rapport au temps in-

vesti au travail. »Il considère donc le travail de

nuit comme un atout pour l’étu-diant, car ce dernier peut à la fois assister à ses cours durant la jour-née et se concentrer sur ses études tout en travaillant le soir. De plus, il insiste sur le fait qu’il était très content d’avoir eu l’occasion de tra-vailler dans un bar, puisqu’il y a peu de postes ouverts aux étudiants et que c’était selon lui un emploi par-fait pour concilier travail et études : « Je travaillais par shifts de quatre heures environ; la nuit, c’est certain, mais où est la différence? Si j’avais eu à travailler un quart de dix heu-res, ça aurait été la même chose, et j’aurais fait moins d’argent. »

En somme, il est certain qu’il voit cette expérience de travail comme positive et rentable. Le seul bémol au travail dans un bar, selon Pierre Bergeron, est la clientèle étudian-te, qui est parfois difficile à gérer : « Des fois, on avait des étudiants qui buvaient un peu trop; c’est sûr que ce n’est pas agréable, mais on doit faire avec. »

Pour Charles Campbell, qui tra-

vaille actuellement au casino du Lac-Leamy, c’est un peu la même situation. Oui, il doit rester éveillé une bonne partie de la nuit pour remplir son contrat auprès du ca-sino, mais la paie en vaut la chan-delle. Selon lui aussi, l’argent est un facteur très important pour les étudiants et les emplois au casino sont très bien rémunérés. Il est donc prêt à passer des nuits blan-ches et des matins difficiles pour encaisser de rondelettes sommes à la fin de la semaine.

Finalement, il semble que la clé du succès, pour les étudiants qui travaillent la nuit venue, soit de sa-voir équilibrer son style de vie entre le travail et les études, même s’ils ont à travailler moins d’heures pour un salaire maximisé.

Questionné au sujet de ses réveils les matins suivant ses quarts de nuit, Pierre Bergeron répond sim-plement : « Le matin, quand tu te lèves, tu ne chiales pas et tu fais tes affaires parce que travailler pour un aussi bon salaire et sous de bonnes conditions, ce n’est pas donné à tout le monde! »

DoSSIER vIE noCTURnE

Des étudiants au travail la nuit

L’achalandage de nuit à la bibliothèque Morisset confirme l’existence d’une clientèle nocturne.

Photo de Mark Colletti

Photo de Anne Danford Dussault

Travail de nuit : la clé du succès repose sur l’équilibre de son style de vie.

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Antoine Trépanier et Catherine Cimon

Depuis mai dernier, Amy Hammett met tout en œuvre pour dynamiser et enrichir la vie étudiante à l’U d’O. « Je travaille très fort actuellement avec la FEUO, mais il reste toujours beaucoup à faire », raconte-t-elle. Mme Hammett en a beaucoup sur les bras. Après avoir travaillé deux ans au sein de la Fédération étudiante de l’U d’O (FEUO), notamment au Centre de ressources des femmes, elle supervise les 12 services de la FEUO et environ 250 clubs, mais un de ses

nombreux projets reste le nouveau centre universitaire Jock-Turcot.

« C’est un très gros projet. Je suis pour un espace pour les étudiants, par les étu-diants. On a reçu quelques plans, mais rien de concret encore. Toutefois, ça se déroule très rapidement! » relate la v.-p. aux affaires étudiantes dans un français très acceptable. Elle ajoute que la décision finale relève des étudiants, par voie de référendum. Pour l’instant, donc, pas de plans finaux, pas de question référendaire et pas de référen-dum.

Développement « très » durable

La campagne « Campus sans eau embou-teillée » a fait couler beaucoup d’encre, tant l’an dernier que cette année. Mme Hammett est la lea-der de ce projet pro-environnement. Outre cette campagne, elle a mis sur pied, avec l’aide d’une étudiante, un tout nouveau projet pilote aux rési-dences Hyman-Soloway et Brooks : « Nous avons distribué des petits bacs pour le compost aux étu-diants de certaines résidences, pour baisser la quantité de déchets de table », explique-t-elle. Si, pour l’instant, le projet se limite à ces résidences, Mme Hammett ajoute toutefois qu’il serait bien de « l’étendre ».

Par ailleurs, l’accueil des étudiants et des res-ponsables en résidence est, selon elle, « très po-sitif » et des petits bacs ont été commandés pour les autres résidences du campus.

La nourriture sur le campus

Après avoir vu la banque alimentaire s’épuiser à une vitesse ahurissante l’an dernier, Amy Ham-mett indique qu’il est difficile de prévoir les résul-tats de cette année. « Les employés de la banque sont vraiment talentueux, ils sont constamment à la recherche de dons. […] Pour l’espace, c’est toujours un problème. On a besoin de place, comme pour tous nos services », explique-t-elle en mettant l’accent sur le manque de visibilité de la banque alimentaire.

Après que les Services alimentaires aient subi une restructuration, notamment par la diversi-

fication des menus de Chartwells, la compagnie avec laquelle fait affaires l’U d’O pour les services de restauration sur le campus, et l’ajout d’options « santé » à la cafétéria, c’est le statu quo pour l’instant. Cependant, ce dossier demeure très im-portant pour Mme Hammett. « Établir une bonne relation avec Chartwells est très important pour nous, il faut mettre en perspective nos besoins », rappelle-t-elle. Elle travaille d’ailleurs avec son collègue aux affaires universitaires, Ted Horton, afin d’exprimer à l’administration et aux Servi-ces alimentaires les besoins réels des étudiants. « On se rencontre quelques fois par semaine, nos “portfolios” sont directement un à côté de l’autre », conclut-elle.

Les rapports avec l’administration

Louis de Melo, vice-recteur aux relations ex-térieures de l’U d’O, a confié à La Rotonde que les rencontres entre la FEUO et l’administration se font rares, ce qui est dommage, selon lui. Amy Hammett mentionne qu’effectivement, il n’y a pas beaucoup de rencontres entre les deux par-ties, tout en ajoutant que « les relations sont ami-cales et c’est toujours une bonne idée que d’avoir des rencontres avec eux ».

Victor Simon, vice-recteur aux ressources, et Amy Hammett collaborent sur les enjeux étu-diants. Selon la v.-p. aux affaires étudiantes, « il y a toujours divergence d’opinion, mais ça n’em-pêche pas le bon travail d’être fait et d’avoir des solutions productives et efficaces pour les étu-diants ».

La voix des étudiants En matière de clubs, de services, de développement durable et autres, Amy Hammett, vice-présidente aux affaires étudiantes de la FEUO, est la ressource sur le campus.

Un mandat entrois actes

Lorsqu’on demande à Louis de Melo en quoi consiste son mandat, on a droit à une réponse ordonnée et élaborée « en trois volets », selon son expression.

M. de Melo définit en effet son travail en trois champs d’actions différents, le premier étant l’aspect des communications et du mar-keting de l’U d’O d’un point de vue central : « Il faut comprendre que l’Université d’Ot-tawa compte dix facultés, plus une faculté en études supérieures. Chaque faculté a une ca-pacité de communication, des messages diffé-rents, mais on a une responsabilité au niveau de la réputation et du profil de l’Université d’Ottawa. » C’est d’ailleurs un domaine dans lequel M. de Melo estime que l’U d’O a fait beaucoup de progrès dans les dernières an-nées.

Ensuite, l’une des grandes responsabilités du contrat de M. de Melo est « d’engager des partenaires principaux à l’Université d’Ot-tawa » parmi les étudiants, mais aussi auprès des anciens. De fait, M. de Melo précise que l’U d’O peut compter sur un bassin d’environ 170 000 anciens répartis dans 153 pays et qu’il doit s’assurer que ceux-ci restent connectés à l’Université, car ils peuvent contribuer à son essor « soit par leurs connaissances, soit pour notre réputation localement, nationalement et à l’étranger, soit aussi en donnant des dons à l’Université d’Ottawa, car plusieurs program-mes survivent grâces [à ces fonds] […] c’est au cœur de notre mission à nous. »

Enfin, la troisième pierre d’assise du contrat du vice-recteur aux relations extérieu-res est d’organiser des collectes de fonds et de trouver des dons venant de philanthropes, par exemple, qui représentent une aide finan-cière précieuse pour l’institution. Cet aspect est ainsi très important, car les facultés com-muniquent leurs besoins, notamment sur le plan financier, au bureau du vice-recteur aux relations extérieures, qui, lui, doit s’assurer de répondre au mieux à leurs demandes.

Des projets ouverts sur le monde

Louis de Melo a donc un horaire très char-gé comprenant souvent des déplacements, notamment à l’étranger, qui permettent à l’U d’O de se faire connaître et de hausser sa réputation à l’échelle internationale, mais aussi d’entretenir des liens avec ses anciens, dont plusieurs vivent outre-mer et cherchent toujours à s’impliquer de différentes façons pour faire briller leur alma mater. En ce sens, M. de Melo a mentionné avoir à son agenda une visite en Asie en décembre prochain avec le recteur Allan Rock : « Il y a plusieurs objec-tifs lorsqu’on fait un voyage, parce que l’horai-re est très chargé, mais il y a toujours l’aspect partenariat avec les universités, parce qu’il y a beaucoup de valeur ajoutée là-dessus […] On fait beaucoup de recherche à l’Université d’Ottawa, donc on essaie de faire des partena-riats avec des universités qui iraient rejoindre ces éléments-là » De plus, selon M. de Melo,

beaucoup de finissants, notamment des an-nées 1980, demeurent en Malaisie et il est toujours important pour l’établissement de garder contact avec eux et de leur faire sentir que leur aide est la bienvenue pour assurer la pérennité de la réputation de l’U d’O en Asie.

D’autre part, un des nouveaux projets ap-porté par Louis de Melo touchant directement le campus est le centre qui a récemment fait l’objet d’une consultation publique : Au ser-vice du monde. Ainsi, selon M. de Melo, le programme a été créé spécifiquement pour la population étudiante, car l’U d’O voyait que beaucoup avait la volonté de s’engager pour faire du bénévolat à l’étranger, mais rencon-traient aussi beaucoup d’obstacles, et que les

ressources nécessaires ne satisfaisaient pas la demande.

Finalement, La Rotonde a demandé à Louis de Melo ce qu’il pensait des relations de l’ad-ministration avec l’exécutif de la Fédération étudiante (FEUO), ce à quoi il a répondu qu’au cours des trois rencontres qu’il avait eues avec ses membres depuis le début de l’année, il n’avait jamais senti d’opposition et que les relations étaient cordiales et constructives. Il aimerait néanmoins avoir l’occasion de les rencontrer plus souvent. Il a aussi ajouté que chaque fois qu’il avait eu à travailler directe-ment avec la FEUO, pour un dossier sur la dé-signation du nom des immeubles, par exem-ple, il avait toujours été satisfait.

Entretenir les relations extérieures en trois voletsLouis de Melo est vice-recteur aux relations extérieures de l’U d’O depuis bientôt 14 mois. Originaire de la région, il a accueilli avec joie le retour dans la capitale inhérent à son nouveau poste. Pourtant, si son poste est crucial au sein de l’administration de l’université canadienne et pour les étudiants, peu connaissent réellement la nature de son mandat, ses projets et ses défis. Catherine Cimon et Antoine Trépanier l’ont donc rencontré jeudi dernier pour livrer ce bref portrait.

FACE A FACE

Amy Hammett.

Louis de Melo.

Photo de Mark Colletti

Photo de Mark Colletti

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Catherine Cimon

C’est à l’auditorium des Anciens, le 5 octobre dernier, que Sue Jo-hanson a une fois de plus donné sa conférence sur le sexe, mieux connue sous le titre « Let’s Talk Sex with Sue »; une présentation deve-nue tradition à l’U d’O.

Invitée à se produire devant une salle pleine à craquer, la dame qui passera bientôt le cap des 80 ans a offert une performance dynamique, teintée d’un humour coloré et de candeur, que son public n’est pas près d’oublier.

Du sexe dès le début

La mission de Sue Johanson dans ses conférences est d’éduquer et de faire tomber les tabous contraignants de la société concernant le sexe. Ce-pendant, le défi de Mme Johanson lors de sa conférence à l’U d’O était d’autant plus grand qu’elle devait mettre à l’aise une salle comble, rem-plie majoritairement de jeunes adul-tes, mais complétée par un auditoire d’âge plus varié, tous aussi intéressés et curieux à l’idée de parler sexe pen-dant deux heures.

La dame n’a donc pas perdu de temps et a engagé la discussion de façon dynamique et assurée. De fait, en guise d’introduction, la conféren-cière a abordé la question du sexe chez l’enfant, et même chez le nou-veau-né, non sans lâcher quelques blagues au passage : « Mais que fait-il! Il joue avec lui-même comme son père! » Sous le regard attentif de son

public, Sue Johanson a donc su vul-gariser de manière vivante l’appari-tion de la sexualité chez les enfants, qui,à un très jeune âge, sont déjà conscients des sensations de plaisir que les parties génitales procurent. Elle a ensuite habilement continué son discours sur les inégalités en-tre garçons et filles concernant la connaissance de leur sexe.

En effet, selon elle, les jeunes filles sont beaucoup plus brimées dans leur sexualité que leurs homologues mas-culins par le tabou des parties génita-les : « Les bonnes filles ne jouent pas avec leurs parties, les bonnes filles ne regardent pas ce qu’il y a en bas : c’est le discours que les parents tiennent à leurs filles. La différence entre le garçon et la fille, c’est que le garçon n’écoutera pas; la fille, oui. » Mme Jo-hanson a de surcroît ajouté que puisque leurs parties génitales sont internes et protégées par les grandes lèvres, les filles sont moins portées à explorer ce côté de leur anatomie et n’en ont donc pas une aussi bonne connaissance que les garçons, dont l’appareil reproducteur est à l’exté-rieur et qui le voient régulièrement.

Des réponses attendues

Mme Johanson s’est ensuite em-ployée à démythifier la génitalité masculine et féminine. Effective-ment, la dame a répondu à une foule de questions; des questions qu’on ne pose pas et dont on n’attend pas les réponses.

Ainsi, par son sens du ludisme et son ouverture d’esprit, Mme Johan-

son a gardé un public captivé, qui n’ouvrait la bouche que pour éclater de rire à ses imitations crues et di-rectes. Sans inhibitions, elle a entre autres éclairé les recoins sombres de la connaissance de la sexualité en abordant notamment la question du « point G » et de sa véritable nature avec une flamboyante imitation : « Ça fait kaboum! » Elle s’est aussi fait un point d’honneur d’aborder le sexe anal au cours de sa présentation, ses dan-

gers et la manière de le faire, en plus d’entretenir longuement le public sur les fausses croyances sexuelles, dont celle selon laquelle la longueur du pé-nis est cruciale : « Plusieurs garçons sont une totale perte de talent, car ils croient que c’est le pénis qui fait la dif-férence, mais pas du tout! »

Pour finir, Sue Johanson a fait une démonstration de jouets sexuels et a expliqué leur fonctionnement, pour ensuite en arriver aux nombreuses

questions du public, auxquelles elle a répondu avec honnêteté et aisan-ce.

C’est donc sous une ovation soute-nue que la dame a terminé sa confé-rence, laquelle, selon le Service de vie communautaire, pourrait être l’une de ses dernières à l’U d’O; il ne faut pas oublier que, même si Sue Johan-son est toujours très dynamique et en forme, que la dame approche à grands pas des 80 ans.

Hélène Boulay et Catherine Cimon

D’ici la fin de l’année, la popula-tion étudiante verra l’ancienne gouverneure générale du Canada s’installer sur le campus. En ef-fet, le Bureau du Conseil privé du Canada a choisi l’Université d’Ot-tawa afin d’y loger ses bureaux de l’UNESCO. Les bureaux de Michaëlle Jean, nouvelle envoyée spéciale en Haïti, seront situés au troisième étage du pavillon Taba-ret.

Dans un communiqué de presse publié sur le site web de l’U d’O, le recteur, Allan Rock, se réjouit en effet des bénéfices que la présence de Michaëlle Jean pourra apporter à l’établissement : « Il s’agit d’une occasion unique pour l’ensemble de notre communauté universi-taire. L’arrivée de Michaëlle Jean et de l’UNESCO sur notre campus donnera à l’Université une grande visibilité partout dans le monde.

De plus, le rôle et le mandat de l’UNESCO ainsi que la mission confiée à Michaëlle Jean reflètent

des valeurs que notre établisse-ment a toujours véhiculées. »

Peu ou pas d’information

Néanmoins, il semble que l’U d’O tende à rester discrète, voire presque muette à ce sujet. Joint par La Rotonde, l’agent des relations avec les médias de l’Uni-versité, Vincent Lamontagne, n’ a pas été en mesure de fournir de renseignements concernant les bu-reaux de l’ancienne gouverneure générale au pavillon Tabaret. De fait, il a laissé savoir à La Rotonde qu’il ne détenait aucune précision quant à l’emplacement exact des bureaux ou d’ailleurs à quoi que ce soit d’autre par rapport à l’arrivée prochaine de Michaëlle Jean à Ta-baret.

Pour les étudiants, il est donc difficile de connaître les effets que cette nouvelle aura sur le quoti-dien. La location, la rénovation et l’aménagement des nouveaux bureaux sont entièrement sous la responsabilité du gouvernement du Canada.

ConfÉREnCE

L’art de comprendre le sexeTout ce qu’on ne vous dira jamais.

UnESCo

Michaëlle Jean s’installe à Tabaret Des étudiants commentent l’arrivée de Michaëlle Jean à l’U d’O…

« Je trouve que c’est une belle initiative! Cela apporte du prestige à l’Université. »

Geneviève Hudon,

étudiante en traduction.

« Ça va fournir une belle visibilité à l’Université d’Ottawa. C’est certain qu’on est fier que l’Université accueille une ancienne gouverneure générale. »

Kevin Turcotte,

étudiant en sciences commerciales.

« Si jamais on la voit passer sur le campus, ce serait plutôt cool. C’est un peu une célébrité. »

Meredith Cormier, étudiante en sciences politiques et histoire.

Sue Johanson a présenté son traditionnel « Let’s Talk Sex ».

D’ici la fin de l’année, l’UNESCO et Michaëlle Jean auront leurs bureaux sur le campus.

Photo de Anne Danford Dussault

Photo libre de droit

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La Rotonde : Qu’aimez-vous le plus de votre emploi de pro-fesseure?

Sylvie Paquerot : Former la prochaine génération de chercheurs. C’est pour ça que je suis revenue à l’Université : c’est l’idée de la trans-mission qui m’attire.

LR : Pourquoi avoir choisi l’U d’O?

SP : Pour l’École d’études poli-tiques. Historiquement, le Dépar-tement de science politique était le plus petit au Canada, mais pro-bablement l’un des plus forts sur la pensée politique européenne. Quand ils ont décidé d’agrandir l’École d’études politiques, ils ont élargi l’École en tenant compte de l’évolution de la discipline, et donc, ils ont défini les relations interna-tionales pas seulement en termes classiques, c’est-à-dire en termes de relations entre États, mais en ter-mes de politique mondiale. Étant donné que je travaille sur l’eau ainsi que sur la gouvernance mondiale, ce ne sont pas les relations entre États qui sont l’objet central de mon approche, mais bien la politique à l’échelle du monde. À l’École, ici, on nous permettait d’aborder ces nou-velles questions alors qu’ailleurs, moins.

LR : Qu’est-ce qui fait d’un professeur un bon professeur, et d’un cours, un bon cours?

SP : Deux choses font d’un pro-fesseur un bon professeur. C’est à la fois d’avoir une très bonne maî-trise de son champ, mais aussi une capacité de reprendre la matière maîtrisée au niveau où on l’a com-mencée, et de permettre aux étu-diants de suivre un parcours au lieu d’essayer de tout leur donner dès le départ. Pour ce qui est du cours, ce qui est important, c’est d’adapter le plus possible les cours aux be-soins du groupe. En même temps, je pense qu’un bon cours n’est pas uniquement un cours qui répond aux attentes des étudiants. De plus en plus l’université est en train de devenir un supermarché où les étu-diants veulent trouver ce qu’ils dé-sirent. Mais, comme professeur, il faut faire comprendre aux étudiants qu’on n’est pas là pour répondre à leurs désirs, mais bien pour leur donner une formation. Je pense que les universités ont un examen de conscience à faire, car nous sommes entrés dans une logique de consom-mation de l’éducation plutôt que celle de donner les vrais bons outils nécessaires pour aller sur le marché du travail.

LR : Que pensez-vous de la récente décision de l’U d’O de cesser la vente d’eau embou-teillée sur le campus?

SP : Pour une fois, je peux féli-citer mon institution, même si ce n’est pas toujours le cas [rires]!

Moi, je pense que c’est un messa-ge fort et important. Beaucoup de campus aux États-Unis ont parti ce mouvement-là. Ce que j’aime parti-culièrement du fait que ce sont les universités qui ouvrent la marche, c’est que les jeunes adultes disent ce qu’ils veulent comme société quand ils font ces revendications-là. Et je trouve important que l’Uni-versité ait accepté de l’écouter pour ce qu’elle était, cette idée. Sans compter le fait que je voyais cer-tains étudiants qui, avec beaucoup de bonne volonté, remplissaient leurs bouteilles d’eau en plastique pour les réutiliser, alors que c’est très mauvais pour leur santé! Ce problème-là devait également être abordé.

LR : On a vu récemment le Canada se retirer de la course contre le Portugal et l’Allema-

gne pour un siège non perma-nent au Conseil de sécurité des Nations unies, un contre-coup dur à avaler pour le pays. Selon vous, où en est l’image du Canada sur la scène inter-nationale aujourd’hui?

SP : C’est une très bonne nou-velle, ce qui est arrivé, parce que ça rend les choses plus claires. Ça m’arrive souvent de me faire dire par des gens qui assistent à mes conférences qu’ils n’auraient jamais pensé que le Canada aurait pu agir de telle ou telle façon aberrante sur la scène internationale. Donc, ce que les chercheurs voient comme problèmes depuis quelques années est très méconnu du public et même des milieux universitaires, et une telle nouvelle va aider à donner une meilleure connaissance de ce qui se passe réellement dans nos politi-ques nationales et à l’étranger.

EnTREvUE

Paquerot ou le non-conventionnelChercheuse en droit international se spécialisant dans les enjeux de l’eau, directrice du Laboratoire d’études et de recherches en sciences sociales sur l’eau, présidente du comité scientifique One Drop, professeure à l’École d’études politiques de l’U d’O : Sylvie Paquerot a tout un agenda! Néanmoins, c’est avec un grand sourire que cette grande dame a pris le temps d’ouvrir les portes de son bureau à Marika Dubé pour un entretien des plus agréables.

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Catherine Cimon

À 9 h, mercredi dernier, plusieurs candidats aux postes de maire et de conseiller municipal à la Ville d’Ottawa dans les circonscriptions Ri-deau-Vanier et Capitale se sont présentés à l’ar-rêt d’autobus d’OC Transpo à l’angle des rues Marie-Curie et King-Edward pour apposer leur signature sur un document géant affirmant offi-ciellement leur appui au laissez-passer universel de transport en commun (U-Pass).

Sur une initiative conjointe de la FEUO, de la GSAED et de l’organisatrice des campagnes de la FEUO, Amalia Savva, les candidats ont briè-vement fait part aux quelques étudiants présents pour l’occasion des bienfaits qu’apportait selon eux le U-Pass, distribué à l’Université d’Ottawa depuis septembre.

Pour la forme

L’événement présidé par Mike Fancie, coor-donnateur des activités politiques et des com-munications de la GSAED, n’a pas réussi à réunir plus d’une trentaine de personnes. Aux dires d’Amalia Savva, toutefois, les organisa-teurs ont tout de même atteint leur but. En ef-fet, les associations étudiantes de l’U d’O auront dorénavant une preuve formelle à présenter aux futurs élus, qui devront ainsi tenir leur position devant le conseil municipal quant au maintien du U-Pass : « C’est pour dire [que les candidats ont] appuyé le laissez-passer universel, alors les étudiants s’attendent à ce qu’ils se battent pour [le défendre]. »

Parmi les signataires présents, on retrou-vait notamment Mathieu Fleury et Georges Bédard, actuellement en campagne dans la circonscription de Rideau-Vanier, ainsi que Clive Doucet qui est présentement dans la course pour la mairie de la Ville d’Ottawa.

Toujours selon Amalia Savva, il semble que l’événement ait trouvé peu d’écho au sein des étudiants, presque absents de la représentation, étant donné que la décision d’inviter les candi-dats à signer ce « contrat » maison s’est prise rapidement. Elle a cependant tenu à souligner qu’un groupe Facebook avait été créé, que des courriels avaient été envoyés et qu’elle était tout de même satisfaite : malgré le faible taux de participation, l’événement a attiré plusieurs médias, et c’est justement la visibilité qui était recherchée.

Bref, cette charte a su officialiser, devant la caméra et quelques témoins, l’appui que les candidats portent au projet de laissez-passer universel d’OC Transpo mis en place par la FEUO et la GSAED cette année.

Quant à ce qui sera fait de ce contrat for-mat géant, l’oganisatrice des campagnes de la FEUO a évoqué la possibilité qu’il soit affiché sur les murs de la Fédération étudiante.

Les candidats à la mairie et au conseil municipal signent pour le U-PassCatherine Cimon

Le 7 octobre dernier, vers 22 h 30, une alarme d’incendie a retenti au Centre universitaire de l’U d’O, forçant les étudiants qui étaient tou-jours dans les pavillons Jock-Turcot et Mont-petit à évacuer les lieux.

La Rotonde était présente sur le terrain au moment des faits de ce qui s’est révélé n’être qu’une fausse alerte et a entre autres pu ob-server les étudiants sortir rapidement dans le calme et sous la supervision des agents de sé-curité, mais aussi l’arrivée des pompiers, qui n’ont jamais réussi à se rendre aux portes du Centre universitaire de la rue… rendues inac-cessibles par les barrières de sécurité instal-lées à cause du chantier de construction de la Tour Vanier.

Les pompiers n’ont en effet jamais pu at-teindre l’entrée de Jock-Turcot avec leurs ca-mions, leur plan initial, et ont perdu plusieurs minutes à essayer de faire demi-tour pour trouver une autre entrée.

Un problème de routine

Contacté par La Rotonde, Marc Messier, agent des relations avec les médias pour le Service des incendies de la Ville d’Ottawa, a cependant assuré que les pompiers devaient

souvent composer avec des revirements de si-tuation, inhérents aux travaux de construction à Ottawa, et que le personnel était habitué à ce genre de choses : « On a souvent des problè-mes […] C’est certain qu’il faut qu’on change de place. Mais, il n’y a rien que l’Université puisse faire; il faut qu’ils sécurisent l’accès au chantier pour les étudiants. »

M. Messier a ajouté que les pompiers fai-saient souvent une visite de « pré-timing » et de reconnaissance sur les lieux de construc-tion, par exemple pour savoir comment ils feraient pour contourner les obstacles posés par le chantier, mais n’a pas été en mesure d’affirmer que cela avait été réalisé dans le cas de l’U d’O et du chantier de la Tour Vanier. Il a ensuite mentionné qu’il ne savait pas à quel point les responsables du Service de la protection et de la prévention des incendie de l’U d’O, ainsi que l’administration, étaient obligés de faire une telle visite préparatoire avec les pompiers responsables du secteur du campus.

L’U d’O aurait fait ses devoirs

De son côté, Vincent Lamontagne, agent des relations avec les médias de l’Université d’Ottawa, a assuré qu’« au moment même du développement du projet de la tour Vanier,

Marc Denis, coordonnateur de la Prévention des incendies au Service de la protection, le constructeur Aecon et le département des in-cendies de la Ville d’Ottawa [s’étaient] assurés que la structure actuelle du site n’affecterait pas l’intervention des autorités en cas d’incen-dies ».

Il a aussi précisé que « le plan d’interven-tion en cas d’incendie reste le même et la pré-sence de clôture n’affecte pas celui-ci ».

Néanmoins, ni l’U d’O ni le Service des incendies de la Ville d’Ottawa, n’ont été en mesure d’expliquer pourquoi les camions de pompiers se sont bel et bien pointés à la mauvaise entrée et ont dû par la suite faire de-mi-tour. Si, comme Marc Denis l’a assuré par l’entremise du relationniste de l’U d’O, toutes les parties concernées par les nouvelles me-sures de sécurité en matière d’incendies sur le campus se sont rencontrées, il reste que le processus de communication semble avoir été déficient quelque part dans la chaîne de trans-mission.

Les pompiers en service cette nuit-là ont-ils noté dans leur rapport le contretemps encouru au cours de leur intervention? Marc Messier a simplement répondu qu’il ne le savait pas, mais que les pompiers venaient toujours à bout de ce genre de situations, en précisant de nouveau qu’elles étaient monnaie courante.

Catherine Dib et Catherine Cimon

Plus de 100 ans après sa mort, Lev Nikolaïe-vitch Tolstoï, géant de la littérature russe, fait jaser de lui. Cette fois-ci, cependant, les pro-jecteurs sont braqués sur celle qui a toujours vécu dans son ombre : son épouse de longue date, Sophie (Sofia Tolstaya). Le couple, gran-dement connu pour avoir battu de l’aile vers la fin des jours mystiques de Tolstoï, en a vu de toutes les couleurs par les actions contro-versées de l’écrivain. Les mémoires de Sophie, intitulés My Life, font la lumière sur la pers-pective jusque-là inconnue de celle-ci. La ver-sion originale russe ainsi que la version éditée et traduite en anglais ont été officiellement publiées le même jour aux Presses de l’Uni-versité d’Ottawa, après que les écrits ont passé le dernier siècle dans le silence d’un musée de Moscou.

Cette prestigieuse réalisation a donc été lancée en grande pompe le 6 octobre dernier à la chapelle de Tabaret.

Officiel

L’Université s’était en effet parée de ses plus beaux atours pour accueillir des invités de marque, notamment des représentants des ambassades de la Fédération de Russie et de la République de Serbie pour le grand lance-ment des mémoires de Sophie Tolstoï.

De plus, même si le recteur Allan Rock manquait à l’appel, le vice-recteur aux études, François Houle, était quant à lui présent ainsi qu’une kyrielle de membres de l’administra-tion de l’U d’O.

Bien que l’U d’O ait fait les choses en grand pour le lancement officiel, les présentations et

les discours sont demeurés relativement sim-ples et légers. En effet, la plus grande partie de la présentation officielle était réservée à la lecture de certains passages particulièrement poignants du livre, qui devaient plonger le pu-blic dans le monde de Sophie Tolstoï. Les pas-sages ont par ailleurs été récités de manière trilingue, puisque les trois orateurs choisis pour la lecture, dont une étudiante de russe, ont à tour de rôle lu en russe, en français, puis finalement en anglais.

La prise des photos officielles s’est ensuite déroulée rapidement pour faire place à un cocktail où les invités ont pu discuter libre-ment autour d’un léger goûter, en plus de se procurer un exemplaire de My Life, de Sofia Tolstaya, à une table de promotion.

Un récit

Sophie étant celle qui a traversé tempê-tes et catastrophes aux côtés de Tolstoï, sa plume se fait désarmante par sa sincérité et offre en quelque sorte les facettes inconnues d’un homme considéré comme un génie, mais cachant de profondes failles. Les mots sont écrits à tête reposée, bien après que la colère a fait son chemin, avec le recul qui permet une certaine lucidité et la volonté de livrer les événements le plus objectivement possible.

C’est face à cette écriture concise qu’Andrew Donskov, professeur au Département des langues et littératures modernes de l’U d’O, a été tenté de produire une traduction fidèle au récit, une entreprise qui a duré les trois dernières années et résulté en une édition de complète de l’histoire de Sophie. Les Presses de l’Université d’Ottawa sont les premières à la publier.

pAvILLon vAnIER

La prévention des incendies toujours dans les normesBRÈVE

LAnCEmEnT DE LIvRE

Les mémoires de Sophie Tolstoï publiés en première mondiale aux Presses de l’U d’O

My Life dévoile les facettes inconnues de Tolstoï.

Un appui au projet du U-Pass.

Photo de Anne Danford Dussault

Photo de Mark Colletti

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Actualités

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le 18 octobre 2010

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Un étudiant à l’université, ça ne dort pas.Je crois qu’il faut partir de ce postulat pour comprendre la dynamique de vie d’un univer-sitaire accompli.

Soyons réalistes : les étudiants n’ont tout simplement pas le temps de dormir. Entre les études et le travail, sans oublier les sorties en-tre amis – parce que, oui, il faut bien se déten-dre de temps en temps –, quelle place occupe le sommeil dans l’horaire étudiant? Très peu, vous me l’accorderez.

Néanmoins, je crois que tant qu’à être obli-gés de ne pas dormir, il faut le tourner positi-vement et voir la chose comme une expérience gratifiante.

Non, mais c’est vrai! Ne pas dormir est le signe d’une vie bien remplie, occupée et pleine de rebondissements. Quand on y pense bien, c’est presque aussi évident que la célèbre « je pense, donc je suis », de René Descartes; sauf que pour un étudiant, ce serait plutôt « je ne dors pas, donc je vis ».

Ce qui nous fait profiter au maximum de notre expérience universitaire, c’est bel et bien notre capacité à repousser le sommeil pour nous livrer à une foule d’activités plus intéres-santes et formatives comme : la rédaction de travaux une (ou plusieurs) tasse de café à la main, les soirées bien arrosées dans la Côte-de-Sable, les activités parascolaires, clubs et autres qui nous tiennent éveillés toute la nuit dans un local du campus… et j’en passe!

Pour continuer cette apologie du non-som-meil, il est évident que les plus belles histoires que nous vivons à l’université se déroulent durant la nuit, à des heures qui feraient fré-mir le plus téméraire fonctionnaire d’Ottawa à l’idée d’être toujours debout! Pensez à ce ren-dez-vous que vous ne pouviez vous résoudre à annuler sous prétexte d’une fatigue extrême et qui s’est avéré plus que satisfaisant; à ces nuits inoubliables passées à écumer les bars de la région en quête de meilleurs prix sur les boissons (parce que oui, nous restons des étu-diants fauchés); à détourner les règles des ré-sidences et à faire tout un remue-ménage dans sa chambre avec tout l’étage comme invité; à étudier, en groupe ou seul à la bibliothèque, et à détester son professeur d’être si peu clair dans ses notes de cours ou de ne pas mettre ses présentations PowerPoint sur le campus virtuel.

Qu’aurions-nous à raconter et à nous rap-peler si ce n’était de ces aventures qui ponc-tuent notre trépidante vie d’étudiants? Si nous ne pouvions pas prendre cette session d’examens impossible comme prétexte à une bonne virée chez Dionysos, la débauche épi-curienne serait-elle aussi jouissive? J’en doute fortement.

Bref, ne pas dormir décuple absolument le sentiment d’accomplissement chez l’étudiant, qui se perçoit intérieurement comme un véri-table guerrier à l’idée d’avoir vécu tant de cho-ses et ce, sans ou avec très peu de sommeil! Presque olympien.

C’est ainsi, nous dormirons plus tard. Pour le moment, profitons plutôt de l’effervescence d’expériences que nous offre le manque de sommeil!

Catherine Blanchard

Une campagne pour dénoncer l’aban-don des étudiants… par les autobus

The Martlet

L’association étudiante de l’Université de Victoria a mis sur pied une campagne afin de dénoncer le nombre grandissant d’autobus pleins qui n’arrêtent pas aux arrêts prévus, laissant plusieurs étudiants derrière eux.

La campagne « Passed Up, WTF? » invite les étudiants à venir apposer un autocollant sur une carte du réseau de transport en com-mun afin d’indiquer à BC Transit les endroits où ils ont été délaissés.

BC Transit est au courant de la situation, qui se répète à chaque rentrée scolaire. Huit autobus supplémentaires ont donc été ajoutés sur les trajets matinaux les plus achalandés. Un trajet express se rendant directement à l’Université a aussi été instauré.

Le but de la campagne est d’indiquer où et

quand les étudiants se sont vu refuser l’accès à un autobus par manque de place. Selon Jaraad Marani, directeur général de l’association étu-diante, BC Transit serait friand de données et de chiffres. C’est pourquoi la campagne vise donc à travailler en collaboration avec le ré-seau, et non contre lui.

Pour le moment, aucune autre mesure n’a été prise par BC Transit pour remédier à la si-tuation. Et tout ce que les étudiants peuvent faire, c’est de continuer à apposer des auto-collants.

Les étudiants internationaux génèrent des millions pour les provinces

atlantiquesThe Dalhousie Gazette

Le rapport The Economic Impact of Post-secondary International Students in Atlantic Canada, du Conseil atlantique des ministres de l’Éducation et de la Formation, a démontré que les étudiants internationaux rapportent des millions de dollars en revenus aux quatre provinces de l’Atlantique. En 2009-2010, ils auraient rapporté près de 565 millions $.

Cependant, Citoyenneté et Immigration Canada mentionne que seulement 15,6 % des étudiants étrangers d’une université de l’At-lantique s’y établiront après leurs études. Les provinces tentent donc de se pencher sur la fa-çon dont elles reçoivent et accommodent ces étudiants, mais également sur la façon dont elles pourraient les garder.

Le problème principal demeure les frais de scolarité et de logement élevés, que plusieurs étudiants étrangers ne peuvent se permettre. Les étudiants internationaux mentionnent également que les universités de l’Atlantique manquent de visibilité à l’étranger. En 2005,

la Stratégie d’immigration de la Nouvelle-Écosse avait pourtant statué qu’elle établirait une campagne de publicité pour la diver-sité ethnique en Nouvelle-Écosse, campagne qu’elle avait l’intention de promouvoir par la participation à des missions de recrutement outre-mer.

Des étudiants pro-vie arrêtés à l’Université Carleton

Presse universitaire canadienne

Quatre étudiants de l’Université Carleton et un étudiant de l’Université Queen’s ont été arrêtés, le 4 octobre dernier, pour avoir tenté d’installer une représentation visuelle pro-vie choquante sur le campus de l’Université Carleton. L’affiche avait pour but de comparer l’avortement avec différentes formes de génocide, utilisant des dessins et des graphiques explicites.

L’Université avait préalablement proposé au groupe d’afficher leur matériel dans un au-ditorium de l’Université, compte tenu de la nature des images. Elle l’avait également auto-risé à distribuer des dépliants et d’autre maté-riel promotionnel dans un endroit achalandé du campus. Les étudiants pro-vie ont considéré qu’il s’agissait là d’une atteinte à leur liberté d’expression. L’Université a répliqué en men-tionnant qu’elle avait fait une proposition rai-sonnable, permettant un certain équilibre entre la liberté d’expression et le respect des étudiants qui pourraient être perturbés par la nature des images.

Les étudiants fautifs auraient été menottés, emmenés dans un pavillon de l’Université, accusés et relâchés. Ils ont considéré ces ag-issements comme une forme d’intimidation visant à les dissuader de répéter une activité semblable.

Revue de presse universitaire

À pareille date, il n’y a de cela pas si longtemps, La Rotonde rapportait :

Le 19 octobre 1982 : La Rotonde annonce que les étudiants ayant participé à un débat public à l’Agora du Centre universitaire sont en grande majorité inquiets du sous-finance-ment des universités ontariennes par le gou-vernement. Ils sont en particulier frustrés et consternés des hausses drastiques des frais de scolarité, qui atteignent 40 % dans cer-tains programmes et plus de 106 % pour les étudiants étrangers désireux de finir leur che-minement scolaire à l’U d’O.

Le 24 octobre 1995 : On titre dans La Rotonde que l’Alliance pour la création d’une université franco-ontarienne a donné

toute une frousse à l’U d’O. En effet, l’ad-ministration de l’U d’O a dû faire une sortie publique pour réagir aux propos de la copré-sidente de l’Alliance de l’époque, Michelle Davey, qui promeut fortement la création d’une université franco-ontarienne. La réac-tion de l’U d’O est aussi forte, car une univer-sité exclusivement franco-ontarienne aurait des répercussions désastreuses étant donné qu’un important pourcentage de la clientèle de l’université canadienne est anglophoneet qu’elle aurait sûrement laissé quelques plu-mes dans la bataille.

Le 23 octobre 2001 : La création du pos-te de coordonnateur de TV Zoom fait la pre-mière page. Ainsi, il est annoncé que la Fédé-ration étudiante de l’U d’O (FEUO) a dû créer un tout nouveau poste pour pallier le manque

d’efficacité et de visibilité de TV Zoom depuis quelques années. On présente dans l’article la toute nouvelle coordonnatrice, Gloria Owusu-Asari, qui promet notamment le bilinguisme de TV Zoom pour que le service puisse réelle-ment venir en aide à tous les étudiants, anglo-phones et francophones.

Le 24 octobre 2005 : La FEUO et l’As-sociation des étudiants diplômés se liguent contre l’administration de l’U d’O pour pro-tester contre le processus d’embauche du nouveau vice-recteur à la recherche. Les deux associations déplorent en effet que l’admi-nistration ne les consulte pas et qu’elles ne peuvent pas exprimer leurs attentes quant au successeur de Howard Alper, qui vient tout juste de terminer son mandat en tant que vi-ce-recteur à la recherche.

Main pleine

Nous dormirons plus tard

Catherine Cimon, Chef de pupitre Actualités, [email protected]

Deux sièges étudiants sont libres sur le Conseil d’administration de La Rotonde! Contactez Guillaume pour plus de détails, à l’adresse

[email protected].

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Actualités

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le 18 octobre 2010

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vox-pop

Robbie Brodie, Communication, 2e année

La nuit est définitivement faite pour sortir! Comme étudiant à l’université, je pense qu’on ne doit rien manquer et qu’on doit sortir pour explorer de nouvelles choses.

Pamela Zhang, Science politique et histoire, 1re année

On est présentement en mi-session, alors il y a beaucoup de gens qui étudient pour leurs examens, mais qui le font aussi souvent à la dernière minute. Beaucoup d’étudiants sor-tent dans les bars et avec leurs amis durant la session et se retrouvent à devoir étudier inten-sément juste avant leurs examens.

David Louis, Histoire, 2e annéeIl ne faut pas étudier la nuit; ça fait partie

de la vie étudiante à l’université de sortir et de s’amuser.

Connie Yu, Science politique et admi-nistration, 1re année

Je crois que c’est une combinaison des deux. Je veux dire par là qu’on doit organi-ser son horaire de manière intelligente pour pouvoir être capable de faire les deux. Oui, on sort, mais il faut aussi étudier!

Stephen Lee, Communication, 2e an-née

On doit sortir et traîner avec ses amis. Pas nécessairement faire le party tous les soirs, mais juste se retrouver entre amis et avoir du plaisir.

Dans le cadre de son dossier nocturne, La Rotonde a voulu savoir ce que les étudiants de l’U d’O pensaient de la nuit : en tant qu’étu-diant à l’université, doit-on sortir et s’amuser la nuit, ou étudier?

Catherine Cimon - photos de Mark Colletti

Catherine Cimon

Pour une quatrième année consécutive, l’événement « Trick or Eat », auquel parti-cipe la Banque alimentaire de la Fédération étudiante (FEUO), reviendra en ville le soir de l’Halloween. Consistant à faire du porte à porte en équipes de trois à six personnes, l’initiative a pour but d’amasser, non pas des bonbons, mais de la nourriture. En effet, avec plus de 224 bénévoles ayant participé à la dernière édition, la coordonnatrice des événements de la Banque alimentaire, Julie Brezden, prévoit que la collecte de denrées alimentaires sera cette fois encore un suc-cès.

« Trick or Eat » prend de l’expansion

Même si elle ne s’attend peut-être pas à un taux de participation des bénévoles aussi éle-

vé que l’an dernier, la coordonnatrice annon-ce que le territoire couvert pour la collecte a pris beaucoup d’expansion : « On fera toute la Côte-de-Sable, Orléans et tout le sud-est d’Ottawa […]. Nous ne nous attendons pas à avoir autant de bénévoles parce que l’Hal-loween est un dimanche [...], mais ce serait super qu’il y en ait plus! » Néanmoins, Julie Brezden maintient que le but est toujours de recruter quelque 300 bénévoles, même si les étudiants seront en congé cette journée-là.

Mme Brezden ajoute aussi que la col-lecte de denrées « Trick or Eat » n’est pas contraignante pour les étudiants désireux de fêter la nuit des morts, car la tournée a une durée officielle de trois heures, soit de 17 h à 20 h, ce qui laisse amplement le temps aux bénévoles de faire autre chose de leur soirée aussi.

Des dons généreux

De plus, les bénévoles qui viendront sol-liciter la générosité de la communauté le soir de l’Halloween accepteront tant les denrées périssables que non périssables. Mme Brezden affirme effectivement que même si la Banque alimentaire préfère rece-voir de la nourriture en conserve ou empa-quetée puisque ça se transporte mieux, elle ne refuse jamais rien.

L’année dernière, les bénévoles ont ainsi

réussi à amasser plus de cinq tonnes de nourri-ture en une seule soirée, dont la majeure partie a été donnée à la banque alimentaire d’Ottawa. De fait, Mme Brezden précise qu’étant donné la taille relativement petite de leurs locaux au sous-sol du Centre universitaire, leur capacité de stockage est limitée et qu’il n’y avait certai-nement pas de place pour tout cette nourri-ture : « On garde en stock juste ce qu’on peut mettre sur les tablettes […] Nous avons gardé environ un dixième de la nourriture, le reste est allé à la banque alimentaire d’Ottawa. »

Partout au Canada

La Banque alimentaire de la FEUO faisant partie de Meal Exchange, une entreprise de distribution de denrées alimentaires établie à Toronto, la collecte « Trick or Eat », le soir de l’Halloween, est une initiative qu’on peut recen-ser un peu partout au Canada et qui prend de l’expansion chaque année, avec de plus en plus de succès.

Finalement, Julie Brezden a confirmé à La Rotonde que les étudiants allaient entendre parler de l’initiative « Trick or Eat » très bien-tôt : « On a eu des problèmes avec l’imprimerie. On va avoir des affiches, des cartes et des ban-nières dans les semaines qui suivent. […] Par contre, on a un groupe Facebook déjà en place où les gens peuvent donner leur nom pour de-venir bénévoles. »

bAnqUE ALImEnTAIRE

L’initiative « Trick or Eat » se prépare pour l’Halloween

Université d’Ottawa

Tu veux en savoir davantage? Joins-toi à notre groupe FACEBOOK, le Réseau francophile de l’Université d’Ottawa, et profite des exclusivités réservées aux membres!

Quand? Le mercredi 20 octobre dès 20 h

Où? Bistro 1848, Centre universitaire (19 ans et plus)

Combien? Entrée gratuite, tirage de nachos et plusieurs prix de présence dont la dernière paire de billets pour le spectacle de Louis-José Houde!

Bernard Adamus à l’Université d’Ottawa

Étoile montante du blues folk québécois!

En première partie : Tracteur Jack et son Western Camembert au son jazz manouche et rock’n’roll!

www.viecommunautaire.uOttawa.ca613-562-5800 (4424)

Photo de Anne Danford Dussault

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le 18 octobre 2010

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Catherine [email protected] Arts et culture

Catherine Dib

Du 20 au 24 octobre, le plus grand festival d’animation d’Amérique du Nord accueillera à bras ouverts plus de 27 000 fanatiques du dessin ani-mé provenant de la région ainsi que d’outre-mer. Créé en 1976, l’événe-ment connaît un engouement crois-sant, incitant plus de 2000 candi-dats provenant de 74 pays à présen-ter courts et longs métrages pour la compétition. Kelly Neall, directrice du Festival, souligne que la compé-tition entre les films est centrale à l’enthousiasme entourant la célébra-

tion. « Nous sommes assez sélectifs pour les nominations, recherchant ce qui tend à sortir des sentiers bat-tus », indique-t-elle.

De la création pour tous

Bien qu’au départ le festival ait été organisé pour les gens issus de l’industrie de l’animation, au fil des années il s’est déployé et en-courage maintenant les curieux à y prendre part, le public faisant tou-tes les fois salle comble. « L’ani-mation dans toutes ses possibilités reste un média plus que souvent

occulte pour le grand public. Un tel événement permet à tous d’en découvrir à tout le moins un pan, de la forme d’art en soi », clarifie la directrice. Qui plus est, ce fes-tival est le seul du genre à mélan-ger dans son programme autant de productions indépendantes et commerciales. Il y a autant de nouveautés à la fine pointe de l’in-novation visuelle, surtout au sein de la compétition, qui en est exclu-sivement constituée, que de pro-jections rétrospectives, incitant les branchés et les nostalgiques à se pointer année après année.

Image par image

Outre la compétition enthou-siasmante, le Festival apporte son lot de surprises : des géants de l’animation se présentent pour les fans assidus, et des ateliers qui s’adressent autant aux enfants qu’aux adultes et qui informent les curieux sur les projets de car-rière en animation sont offerts. Les projections plus spécifiques et hors compétition sauront ravir les plus sceptiques, consistant d’une pré-sentation d’animés japonais allant plutôt vers le marginal. « Il y a no-tamment des œuvres méconnues du prodigieux Osamu Tezuka, surtout notoire pour la création d’Astro le petit robot et considéré comme le père de la bande dessinée manga et de la forme d’animation anime », ajoute Mme Neall. N’oublions pas d’évoquer la magie de l’irréalisme tchèque, dont les œuvres animées sont renommées internationale-

ment.D’autres volets auront des thé-

matiques singulières, comme la projection d’œuvres provocantes et réflexives, exclusivement tracées par l’imaginaire de femmes dont le regard perçoit de nouvelles réali-tés, ou encore d’une collection de dessins animés dérangeants desti-nés aux enfants, mais contenant al-coolisme, travestissement et autres éléments discutables, le tout sous la bannière « The inappropriate for children show » (« l’inapproprié pour les émissions pour enfants »).

Bien que les lieux de projection limités à Ottawa posent un défi, le Festival prend de l’expansion, tout en gardant le caractère intime qui fait son charme. « On envahit donc toutes les salles de cinéma disponi-bles! lance Mme Neall en rigolant. Le tout ayant surtout lieu au centre-vil-le à deux pas du campus, on souhai-te que les étudiants de l’Université y prennent part autant en tant que bénévoles que spectateurs! »

Jean-Thomas Tremblay

La pression est considérable pour le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), dont l’exposition estivale « La vie en pop » a provoqué une vague d’enthousiasme tant chez les critiques que les nombreux visiteurs. Sans chercher à atteindre les som-mets d’irrévérence de « La vie en pop », l’exposition « Citoyen du mon-de : l’architecture de Moshe Safdie », figure de proue de la programmation automnale du MBAC, s’avère un suc-cesseur d’une qualité irréprochable à l’occupation des locaux de la pres-tigieuse institution de la promenade Sussex.

La dimension humaine d’un monument

Moshe Safdie, architecte de renom, s’est récemment entretenu avec le curateur Donald Albrecht devant un public visiblement impressionné de vivre l’expérience d’une telle proxi-mité avec ce pionnier de l’architecture contemporaine. M. Safdie, lui-même concepteur de l’édifice du Musée des

beaux-arts, a rapidement créé un cli-mat de convivialité en lançant : « Je me souviens avoir dessiné de larges escaliers dans cet auditorium. Nous pourrions laisser deux individus s’asseoir sur chaque marche sans enfreindre la réglementation qui in-dique qu’un espace de 1,2 mètre doit être libre d’encombrements en cas d’urgence! » Dès cette introduction atypique, le public et les journalistes ont su qu’ils se trouvaient devant un invité dont le sens de la répartie n’a d’égal que sa connaissance rigoureuse du métier d’architecte.

L’ascension d’un prodige

Originaires de Haïfa, en Israël, Moshe Safdie et sa famille ont immi-gré au Canada en 1953. Peu après son arrivée, il a entrepris des études en architecture à l’Université McGill, où on lui a accordé la latitude nécessaire à l’élaboration d’un projet révolution-naire se voulant une solution radicale au besoin de logements abordables causé par l’augmentation de la den-sité de la population. L’aboutisse-ment du projet, Habitat 67, a consti-

tué la pierre angulaire de l’Exposition universelle de Montréal, en plus de s’attirer les éloges de la presse inter-nationale. Avec la construction de ce fascinant puzzle de blocs modulaires, la brillante carrière de M. Safdie était lancée.

Une rétrospective exhaustive

L’exposition « Citoyen du monde : l’architecture de Moshe Safdie » se concentre sur quelques-uns des pro-jets les plus grandioses de l’architecte, incluant des propositions de dévelop-pements similaires à Habitat 67 en Israël, à New York et à Porto Rico, toutes avortées en raison des coûts potentiels exorbitants et des normes de construction trop restrictives. Quelques-unes des œuvres marquan-tes de l’exposition incluent la série de maquettes d’un projet résidentiel récemment conçu à l’intention de la ville de Shanghai, ainsi que les photos saisissantes du Musée de l’Holocauste de Yad Vashem, en Israël.

Curieusement, l’une des dernières œuvres du parcours laisse le visi-teur perplexe. En effet, la maquette

du Marina Bay Sands, complexe de divertissement situé à Singapour et comprenant un casino et un hôtel de luxe, semble entrer en contradiction avec le principe de développement global durable dicté par la doctrine de l’architecture conceptuelle, à laquelle s’associe M. Safdie. Ce chapitre aty-pique dans la carrière de M. Safdie

est une preuve tangible qu’une fois de plus, le MBAC invite le public à se questionner sur les modalités qui ré-gissent la vie en société.

L’exposition rétrospective « Ci-toyen du monde : l’architecture de Moshe Safdie » est présentée au Musée des beaux-arts du Canada jusqu’au 9 janvier 2011.

Festival international d’animation

Animation : le mot lancé, l’empire Disney et les bons vieux films d’enfance nous submergent la tête. Si ce n’est cela, d’aucuns tendront plutôt à évoquer dithyrambiquement Les Simpson, South Park et compagnie. Pourtant, le genre de l’animation cinématographique s’étend au-delà des frontières que le consensus imaginaire instaure. Le Festival international d’animation d’Ottawa le prouve en célébrant cette forme d’art par des projections, des ateliers et des compétitions partout au centre-ville de la capitale et en présentant au public une sélection subversive de créations.

La capitale s’anime!

Le Musée des beaux-arts se fait citoyen du mondeexposition

Courtoisie du Festival d’animation d’Ottawa

Courtoisie du Musée des Beaux Arts

Le MBCA présente une exposition en l’honneur de l’architecte Moshe Safdie.

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Arts et culture

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le 18 octobre 2010

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Laure-Ariane Charbonneau

Out of context – for Pina, d’Alain Platel, transporte l’auditoire dans un univers in-connu où la danse retrouve son état brut et où il est continuellement interpelé émotion-nellement. Le chorégraphe des Ballets C de la B a su partager une certaine folie, un coin de l’âme humaine qui n’a aucune limite et qui laisse parfois interdit.

Une œuvre reconnue

Désignée production de l’année par le ma-gazine allemand Tanz, Out of Context – for Pina est, il faut le dire, un chef-d’œuvre en ce qui a trait à la forme. Neuf danseurs possé-dant chacun une technique impeccable se par-tagent la scène pendant toute la durée de la pièce. Ils sont directement mis à contribution dans le processus de création, ce qui explique sans doute l’aise avec laquelle ils interprètent une chorégraphie aussi complexe. En effet, en dépit de son côté expérimental, la recherche chorégraphique est plutôt élaborée. Alain Pla-tel a su puiser dans les formes les plus viscé-rales de la danse. Du sim-ple geste le plus naturel pour le corps humain aux mouvements très techni-ques du ballet, tout y est exploité : claquements de doigts et claquements de dents, balbutiements in-fantiles, merengue, disco et ballet. L’ensemble produit un mélange très

hétérogène, mais qui n’est pas inintéressant.

Incongruité désirée?

La pièce débute après que les danseurs ont surgit du public, monté sur scène et tout bon-nement déshabillés en faisant dos au public, jusqu’à se retrouver en sous-vêtements, et qu’ils se sont pudiquement abriés d’une cou-verture rouge puis dispersés aléatoirement dans l’espace. Et alors, ils se mettent à faire une série de mouvements un peu incohérents, parfois saccadés, parfois convulsifs, parfois même grotesques. Dès le commencement, le spectateur se sent donc perdu. Et cette sensa-tion de malaise, d’incompréhension, perdure jusqu’à la fin.

Éléments très accessoires

La musique est quasi absente : un peu d’opéra, quelques bribes de chansons popu-laires. Autrement, l’accompagnement sonore n’est que son animal, borborygme, vagisse-ment, ou alors expérimentation de sons pro-duits à partir des deux micros installés sur la

scène. Le tout donne un effet bestial, com-me si l’on se retrou-vait au tout début de l’humanité, alors que l’homme ne sociali-sait pas encore. Il y a alors très peu d’inte-raction significative

dans cette pièce. Quelques duos par-ci, quel-ques synchronismes par-là, mais jamais de réel échange. Le lien entre les danseurs reste superficiel, un peu fragile. À aucun moment il ne se solidifie, excepté lors de ce court duo entre un homme et une femme, où sensualité, lascivité et comique s’entremêlent.

Le décor est simple; l’espace est épuré de tout objet. Seules les couvertures rouges, laissées parfois ici et là, contribuent à l’effet visuel, jusqu’à ce que, peu avant la fin, le ri-deau du fond s’ouvre sur un décor industriel et froid, sans lien réel avec le reste de la danse et dans lequel les danseurs ne s’attardent pas de toute façon. Un surplus budgétaire, peut-être? Ou alors a-t-on essayé de surprendre le spectateur pour le sortir de l’engourdissement dans lequel ce détraquement de l’humain l’a plongé?

Un labyrinthe engageant

Voilà, comme mentionné précédemment, où le spectateur perd son repère. Il cherche un fil conducteur là où il n’y en a pas et où il n’y a ja-mais eu l’intention d’y en avoir. C’est une inco-hérence, un « hors-contexte » total. Toutefois, le souci d’équilibre dans l’utilisation de l’espace apporte une certaine harmonie visuelle. Parce que de l’harmonie, dans Out of Context – for Pina, le spectateur en cherche et s’accroche à chaque petite parcelle qu’il y peut trouver. Malgré tout, le spectateur qui a choisi de rester dans la salle après les vingt premières minu-tes vit une expérience tout à fait inoubliable et somme toute agréable. Il rit, se sent interpelé, se questionne. Bref, l’expérience l’intègre, lui, directement. Il est émotionnellement engagé et réagit fortement à ce qu’il voit. S’il s’est deman-dé, au début du spectacle, s’il était bien entré dans la bonne salle, il n’y a aucun doute qu’il en est ressorti intrigué, avide d’en savoir plus et peut-être même satisfait.

Out of Context – for Pina est à la fois très émouvant et drôle, sublime et dégoutant, ennuyeux et captivant. Bref, un contraste qu’Alain Platel a su manier avec brio.

danse

Mise en contexte de l’hystérie

Catherine Dib

Membre de la Société royale du Canada depuis peu, Daniel Castillo Durante honore par sa présence en tant que professeur titu-laire au Département de français de l’U d’O. Professeur, essayiste et surtout romancier, M. Castillo Durante incarne ce qu’il com-munique dans son œuvre : la multiplicité des identités. Les identités culturelles, plus particulièrement, par son cheminement des plus singuliers sur la belle bleue. Cet artiste qui, de sa plume, fend la presse et fait nom-bre dans le monde, dépeint le réel par son écriture imagée et chargée d’intensité. Cette intensité même lui permet de communiquer des sujets ardents qui trouvent résonance dans la société fragmentée dont nous fai-sons partie. Discussion passionnante avec l’auteur de plusieurs livres, dont Ce feu si lent de l’exil, Les dépouilles de l’altérité et Un café dans le Sud, autour d’un café corsé.

Exhibons l’exil

Né en Argentine, M. Castillo Durante voy-age au côté de sa famille. Tel un enfant faisant ses premiers pas, il sillonne plutôt par enjam-bées, dès un très jeune âge, l’Amérique latine, l’Espagne ainsi que la France. Cette vie de globe-trotteur lui donnant accès à une éducation au-delà des frontières, il développe une envie pré-coce d’écrire l’exil dans toutes ses dimensions. « L’exil et l’artiste sont intrinsèquement liés, soutient-il. L’artiste est un être exilé qui aborde le monde en se soustrayant à la normalité so-ciale. C’est un phénomène qui se manifeste très tôt, un exil intérieur qui se traduit en une mé-lancolie, un mal-être. On peut être exilé du père, de l’amour, de l’Autre. »

Après avoir obtenu sa maîtrise et son DEA en France, M. Castillo Durante retourne fouler de ses pieds sa terre d’origine, l’Argentine, afin d’y enseigner. De fil enchevêtré de la vie en ai-guille, il termine un doctorat pour sa recherche sur le stéréotype à l’Université de Montréal, où il tombe irrévocablement sous le charme du Can-ada. Après avoir occupé un poste à l’Université de l’Alberta, Daniel Castillo Durante arrive en 1995 au Département de français de l’U d’O.

La consommation de l’écriture

L’écrivain visualise le roman comme un outil

englobant toutes les sciences humaines, un es-pace d’expérimentation, en quelque sorte. Il décrit son univers tel un peintre, utilisant des pigments évocateurs qui nous rapprochent du souvenir, de l’image de base.

Bien des thématiques, étroitement liées entre elles, sont abordées dans l’ensemble de son œuvre. Entre autres, l’altérité, ce rap-port à l’autre, est prédominante, s’explorant dans toutes ses courbes et se glissant sourn-oisement sous la forme du malentendu. Ce malentendu se traduit autant entre les per-sonnages qui se retrouvent en terre étrangère qu’entre les cultures. C’est donc à travers ses récits que M. Castillo Durante tente de lacér-er les stéréotypes préétablis de l’imaginaire collectif : « Je tente d’aller au-delà du réel. Il y a une image qui précède le monde, qui voile la vérité au quotidien. Je désire déchirer ce voile par l’écriture. » L’exil caractérise ses personnages dépaysés, qui se dévoilent dans la précarité, et souligne la dimension de la mondialisation de notre civilisation contem-poraine.

Professeur de jour, écrivain toujours

Avant d’être professeur, Daniel Castillo Durante est surtout écrivain. « On peut être professeur huit heures par jour, mais l’écriture est un besoin permanent lorsqu’il vous prend. Je tente donc, non seulement de transmettre le savoir, mais des saveurs. »

Les artistes pouvant être plus que sou-vent des êtres portés vers l’isolement pour favoriser la création, M. Castillo Durante détonne par son enthousiasme pour la com-munication et se ressource dans ses rencon-tres, d’où son envie d’enseigner : « Je ne crois pas aux passions qu’on ne peut part-ager. Transmettre ses passions, c’est aussi établir des dialogues, tisser des passerelles entre les cultures, où, une fois passée la bar-rière des mots, se jouera une musique pour tous. » Ces rencontres, il les fait autant à travers l’enseignement que les personnages auxquels il est confronté dans ses propres lignes.

Brisant le stéréotype autant par son œuvre que par son incarnation de l’enseignement, Daniel Castillo Durante entreprend, par son écriture, de nous exiler dans des contrées lointaines où nous sommes paradoxalement confrontés aux réalités de notre monde.

portrait d’artiste

Transmission du savoir et des saveurs

Photo de Van Der Burght

Out of Context - for Pina

Daniel Castillo Durante incarne ce qu’il communique dans son oeuvre : les multiplicités des identités.

Photo de Anne Danford Dussault

Du simple geste le plus naturel pour le corps humain aux mouvements très techniques du ballet, tout y est exploité.

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Arts et culture

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Sara Pedroso

Elgin : une mine d’os?

Imaginez-vous la tête des tra-vailleurs, qui, lors de la construction des édifices tels que le Centre natio-nal des arts, ont découvert des crâ-nes humains ainsi que des os épar-pillés. En effet, lorsqu’ils ont creusé sans le savoir dans ce qui était ja-dis le seul cimetière d’Ottawa, qui s’étendait des rues Elgin et Metcalfe jusqu’aux rues Sparks et Albert, ils ont été fort alarmés.

C’est une expérience intéressante que de découvrir sa ville à travers son histoire plus sombre et cachée. En 1995, Glen Shackleton, un his-torien respecté en matière d’his-toire locale et de fantômes, a fondé Haunted Walks Inc. afin d’offrir des visites guidées nocturnes de la capi-tale et d’en exposer le côté excentri-que et macabre. Il fut un temps où Ottawa, paisible et fonctionnaire, était en effet l’une des villes les plus dangereuses du Canada.

Apprendre par la peur

Le but premier des marches han-tées d’Ottawa est d’instruire tout en amusant. Les guides habillés de toges noires, lanterne à la main comme source de lumière, mènent les petits groupes composés prin-cipalement de touristes de tous les âges, mais aussi de gens locaux, à

travers les recoins obscurs du cen-tre-ville d’Ottawa. La marche han-tée permet aux gens de s’informer sur l’histoire de la ville, ainsi que de découvrir celle-ci à partir de phéno-mènes plutôt curieux. Les marches hantées originales quotidiennes sont accessibles et offertes à tous, dans les deux langues officielles. Il y a également d’autres marches alter-natives, telles que la marche « Fan-tômes et potences », qui consiste en une visite de la prison du comté de Carleton et des histoires portant sur le meurtre de D’Arcy McGee, un des pères de la confédération.

De plus, la dynamique équipe de Haunted Walks Inc. inclut des étudiants en histoire et en théâtre de l’U d’O. Maria Habanikova, étu-diante et guide pour la compagnie depuis deux ans, explique : « Je voulais en apprendre davantage sur la ville, et travailler ici m’a permis de découvrir l’histoire d’Ottawa de façon plus pratique et active. » Les avantages de cet emploi, selon elle? « Grâce à la dynamique au sein de l’équipe, nous apprenons constam-ment les uns des autres, avec nos diverses connaissances et intérêts, en vue de les communiquer aux vi-siteurs et de répondre à leurs ques-tions. »

Les faits parlent d’eux-mêmes

L’une des fiertés de la marche hantée originale d’Ottawa est que

toutes les histoires racontées, qui semblent parfois invraisemblables, sont intégralement basées sur des faits et des récits ayant été étudiés et documentés par une équipe com-posée de chercheurs et d’historiens, afin de transmettre les anecdotes de la façon la plus exacte possible. Les histoires se fondent entre autres sur des témoignages, des entrevues ainsi que des documents histori-ques. Cela garantit la chair de poule graduellement, au fur et à mesure qu’on découvre le récit des histoires parfois épouvantables d’Ottawa, qui apparaît de plus en plus sinistre.

Le Noël de la marche hantée

Le mois d’octobre représente une haute saison pour les marches han-tées, où l’expérience est amplifiée à l’occasion de l’Halloween. C’est à partir du 15 octobre que culmine l’enthousiasme de l’équipe et des visiteurs pour les marches, qui sont intensifiées pour l’occasion. Afin d’en apprendre au sujet du fantôme baryton du Château Laurier, des histoires sombres de la région de Cantley ainsi que du fantôme qui longe les écluses du canal Rideau, la marche hantée est une expérien-ce unique pour connaître le revers du passé historique d’Ottawa et se familiariser avec les fantômes que nous côtoyons au quotidien... tout en prenant une marche automnale à la belle étoile!

dossier vie nocturne

Qui sont les fantômes d’Ottawa?

Nedggy Mauricin

« Le graffiti n’est pas nécessaire-ment une forme d’art traditionnelle, car c’est clandestin », indique Diane Pacom, professeure au Département de sociologie et d’anthropologie de l’U d’O.

Cette forme d’art peut être abor-dée de plusieurs façons, par exem-ple par la photographie, la peinture ou l’art de la rue, mieux connu sous le terme de street art. Le graffiti fait partie du courant street art, qui soulève beaucoup de questions ou même du mécontentement chez certaines personnes. Cette forme d’art peut être vue sur les commer-ces, les murs et un peu partout à Ottawa. Vu comme un phénomène social, le graffiti tel qu’on le connaît aujourd’hui a fait son apparition dans les années 1960 à Manhattan, dans la ville de New York. Il a pris forme grâce à Demetrius, mieux connu sous le nom de Taki ou même Taki 183. Celui-ci a fait découvrir cette nouvelle forme d’expression à plusieurs lorsqu’un journaliste

du New York Times le fit connaître au grand public en 1973. Depuis ce moment-clé, le graffiti s’est pro-pagé partout dans le monde et est devenu la forme d’art qu’on connaît aujourd’hui.

Selon Mme Pacom, les graffiteurs « sont des gens qui décident de s’approprier des espaces publics et de leur faire prendre un nouveau sens », ce qui signifie que ces ar-tistes veulent laisser leurs traces et montrer leur art aux gens de la ville. De plus, le graffiti est bien sou-vent critiqué par les citoyens, qui le perçoivent comme du vandalisme ou une atteinte à la vie privée, par exemple.

La professeure explique égale-ment qu’il y a deux types de graffitis prédominants, soit le graffiti poli-tique et le graffiti artistique. Plus précisément, le graffiti politique est plutôt perçu comme du vandalisme puisqu’il est illégal, tel qu’il est indi-qué sur le site web de la Ville d’Ot-tawa : « Tout graffiti constitue un acte de vandalisme et est par consé-quent illégal. » D’un autre coté, il y

a le graffiti artistique, qui est plu-tôt esthétique puisqu’il se présente souvent sous forme de murales dans des endroits prévus à cette fin. Ces deux formes de graffiti sont totale-ment différentes et illustrent la plu-ralité des émotions et des pensées des artistes.

De plus, soulignons que les graf-fiteurs vivent dangereusement puisqu’ils s’adonnent à leur art à l’insu de l’autorité. Le rythme de vie des graffiteurs peut d’ailleurs être qualifié de sport extrême puisqu’il comporte des risques. De plus, le graffiti peut être décrit comme un art éphémère puisque la plupart des « œuvres » sont ef-facées et peuvent être recréées par d’autres graffiteurs. Mme Pacom estime cependant que le graffiti en tant que tel ne va jamais disparaî-tre puisqu’il change de forme et s’adapte au temps. Elle explique aussi que les graffiteurs font « par-ler les murs » avec leur art puisque ces artistes ont une pensée et veu-lent la faire comprendre au public en dessinant des motifs pour véhi-

culer leurs émotions.Enfin, le graffiti voyage dans le

temps et s’adapte à son ère, depuis sa naissance dans les années 1960

en passant par la culture hip-hop. C’est une forme d’expression qui peut en offusquer plusieurs tout en plaisant à d’autres.

dossier vie nocturne

L’art de la rueIl choque les passants, embellit un paysage et s’efface avec le temps : le graffiti prend souvent forme la nuit, à l’heure où les graffiteurs peuvent s’adonner à leur art sans troubler la paix. Portrait d’un art clandestin.

Photo de Stephanie Lempert

La marche hantée d’Ottawa pour découvrir sa ville à travers son histoire.

Le graffitti ne disparaîtra pas car il change de forme et s’adapte au temps.

Photo de Mark Colletti

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Arts et culture

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le 18 octobre 2010

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Catherine Dib

Le 12 octobre se tenait le lancement de la septième édition du Canadian Festival of Spoken Words (CFSW), événement d’envergure pour tous les amateurs de mots et de lettres. Le bal a donc été lancé à la chapelle du pavillon Tabaret, avec un volet francophone en soirée.

Une compétition qui gagne en volume

D’une durée de cinq jours, le Festival promeut l’art des mots parlés, qui se distingue du rap par l’absence de rythme et de mélodie et tend plutôt vers des élans nar-ratifs. Le CFSW, qui a pris racine à Ottawa en 2004, déploie main-tenant ses branches feuillues dans les communautés amoureuses des lettres dans d’autres villes hôtes, telles que Vancouver ou Toronto. Cette année, après un tour de ma-nège au Canada, le Festival s’est de nouveau retrouvé à Ottawa, prêt à croquer les attentes à belles dents. En effet, l’événement a pris du poil de la bête en atteignant de nou-veaux sommets cette année, avec 18 équipes en compétition repré-sentant une quinzaine de commu-nautés du pays. Le Festival a attiré de sa gorge déployée plus d’une centaine de poètes qui ont bravé la distance pour prendre part aux ré-jouissances.

Une soirée de lancement bilingue

Après avoir fait quelque peu languir les spectateurs, Nathanaël Larochette, directeur de l’édition 2010 du CFSW, a saisi le micro afin de réchauffer la clameur du public. En parlant de la programmation de la soirée, il a souligné que quoique certains ne puissent comprendre le volet francophone, ils sauraient cer-tainement apprécier l’ambiance et le rythme engendrés par les artistes. « En effet, bien des artistes fantasti-ques palpitent au Québec et nous en sommes souvent ignorants », a-t-il déclaré. Il a entre autres entraîné le public à encourager les poètes qui

se produisaient au moyen d’un cri de ralliement : « Raise it! »

Enfin, le volet francophone, pre-mier depuis la création du CFSW, a été lancé par Mehdi Hamdad, affu-blé de son foulard jaune canari. Il a présenté, en manœuvrant autant le yin que le yang de nos deux langues nationales, les quatre artistes du spectacle francophone. Une triple rotation était au menu, les artistes devant réciter leurs poèmes en al-ternance.

D-Track, artiste originaire de la région ayant produit deux albums indépendants, a détraqué un peu avec la sonorité des mots dans sa performance, traitant de notre société aux prises avec la langue, l’identité et la consommation. So-phie Jeukens, quant à elle créatrice du Festival du texte court de Sher-brooke, a interprété ses textes re-gorgeant de belles métaphores avec fragilité et gestuelle, usant de mots éphémères et à fleur de peau. La Gatinoise Marjolaine Beauchamp, deuxième championne du monde en slam, a à son tour ensorcelé le public avec ses propos de femme

bafouée en colère, avec les cou-leurs de la rue se reflétant dans un « ostie! » bien placé au détour d’une phrase. Enfin, Ivy, de Mon-tréal, considéré comme le parrain québécois du slam, est venu lancer quelques ritournelles dans le re-gistre plus typique du slam. Cha-que poème reflétant la provenance culturelle et le milieu dans lequel l’artiste a grandi, les thématiques traitées étaient uniques, tout en gardant l’odeur caractéristique de la question mitigée du français.

Jessica Ruano, membre du co-mité du CFSW, estime que la soirée, surtout dans l’aspect bilingue, a été un franc succès, le public changeant au fil des heures, certains prenant la porte et d’autres arrivant. Certes, plusieurs heures de mots parlés peu-vent être quelque peu lourdes à digé-rer d’un trait, mais la beauté des per-formances et des thématiques justi-fie le bombardement ininterrompu. « Avec un nombre record d’équipes participant à la compétition, il ne nous reste qu’à nous épanouir, le slam étant une forme d’art gagnant en notoriété! » conclut Mme Ruano.

Festival oF spoken Words

Du parler qui frappe le poing levéDes artistes de la région sous les projecteurs pour la 7e édition du festival.

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Photo de Anne Danford Dussault

Photo de Anne Danford Dussault

Plus d’une centaine de poètes ont participé au CFSW.

Le slam est une forme d’art qui gagne en notoriété.

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Mots à maux Critiques

La nuit, tous les étudiants sont gris

Chère aux grands romantiques à travers les âges et aux tournées de bar de toute allumeuse d’un soir, la nuit fut la muse sournoise et téné-breuse d’une longue liste d’artistes. Immortali-sée par toutes les formes d’art possible, cette période où l’obscurité se glisse insidieusement dans les moindres recoins de lumière est élevée au haut rang du sacré dans la sphère artistique. On la trouve tellement belle, tellement mag-nifique, tellement inspirante, la nuit. Ce cher Jean Cocteau, apôtre invétéré de la nightlife parisienne au tournant du xixe siècle, a déclaré : « Le poète est à la disposition de la nuit. Son rôle est humble... il doit nettoyer la maison et attendre la visite à venir. » Discours bien sédui-sant et esthétique, mais manquant vachement de pragmatique pour beaucoup d’étudiants.

Bien que je doute que la majorité d’entre nous vaquions toute la nuit à la rédaction in-tensive de poèmes, le lien est incontestable-ment à faire. Je vais tomber dans le lyrisme au détour de cette phrase : tout étudiant est l’artiste, le créateur de ses rédactions et de ses travaux. On dit que les esprits en cavale dor-ment rarement à tête reposée, si ce n’est qu’ils ne dorment du tout à la mi-session. Nous veil-lons jusqu’aux faibles balbutiements de l’aube, tenaillant vainement nos ardeurs sur le clavier tout en nous pelant incessamment la pupille sur l’écran lumineux. Me connaissant, j’atteins normalement mon optimum productif vers minuit, quand je me retrouve au creux de la nuit avec personne pour me distraire de mes obligations. J’égrène donc peu à peu les heures en prévision d’une collision avec mon lit dans un avenir lointain. Tels des enfants devant un pot de Nutella, nous avons les yeux plus gros que le ventre et finissons par engouffrer la to-talité de la nuit, ayant franchi le seuil de l’envie du sommeil pour friser le troublant surme-nage.

Pourtant le matin suivant, nous ingérons honteusement notre café comme une pilule du lendemain, espérant avorter la fatigue qui gruge scrupuleusement notre vivacité d’esprit après la nuit de débauche. Quant à moi, j’ai beau avoir conquis cette muse capricieuse avec un travail encore brûlant de l’imprimante entre les mains, prêt à remettre à l’autel de sacrifice qu’est le bureau du professeur, ma satisfac-tion est discutable. Je relis mes écrits et tout me semble incohérent, la nuit m’ayant donné l’illusion que je relevais du génie. Les folies estudiantines de la nuit dernière ont eu le meil-leur de moi, mes cernes se creusent cruelle-ment et les veines donnent un teint cramoisi à mes yeux, ainsi que la jaunisse au visage. Éven-tuellement, entre deux cours magistraux, je me retrouve malgré moi à somnoler, le menton confortable au creux de la paume. Et encore, je n’ai pas traité des répercussions graves sur les capacités sociales, quand la moindre conversa-tion sur le dernier match de hockey représente une exigence intellectuelle sans précédent.

Morale de l’histoire : jouer l’artiste éploré et déterminé jusqu’au petit matin semble bien romantique, mais en pratique, les séquelles se gravent profondément dans notre pauvre corps décrépit, le rendant gris dans tous ses aspects, jusqu’à notre personnalité. Couchez-vous donc et vous arriverez victorieux sur le campus, prêts à attaquer cette Goliath de journée.

Philippe Dumas

Il y a quelques fois où une histoire boule-verse, laisse sans voix, et ce, pour une raison inexpliquée. Celle d’Incendies, le dernier long métrage de Denis Villeneuve, en est l’archétype. Le réalisateur qui nous avait troublés, en faisant revivre la tragédie de Polytechnique sur grand écran réussit de nouveau à émouvoir dans ce drame sur fond de guerre.

La scène qui lance le bal, agrémentée d’une chanson de Radiohead, laisse quelque peu perplexe. Néanmoins, le récit se met rapidement en branle. À la suite du décès de leur mère de façon inattendue, les jumeaux Jeanne et Simon (Mélissa Désormeaux-Poulin et Maxim Gaudette) sont mis au cou-rant de faits déconcertants au sujet de leur génitrice. Premièrement, leur père, qui leur est totalement inconnu, est encore en vie, et deuxièmement, l’existence d’un frère. Pour ajouter au désarroi, le testament indique qu’ils doivent les retrouver. Par conséquent, Jeanne, qui reste aussi bouche bée que son frère à ces révélations, part de Montréal sans plus attendre vers un pays du Moyen-Ori-ent. Elle entreprend ce voyage seule, suiv-ant les instructions de sa défunte mère en en remontant le passé sulfureux. D’ailleurs,

le pays en question auquel se greffe cette chronique ne sera jamais vraiment identifié tout au long du film, l’espace étant désigné comme imaginaire.

Inspiré de la pièce de théâtre du drama-turge Wajdi Mouawad, le réalisateur se dé-fait de l’aspect scénique pour dévoiler une œuvre imagée et exigeante. Le film paraît-il ne garder que la narration de cette œuvre théâtrale sans toutefois évacuer la princi-pale force qui la compose, c’est-à-dire son caractère humain et poignant? Nullement, bien au contraire : sans montrer la guerre en tant que telle, le film en dépeint les effets néfastes sur l’existence des personnages. Ainsi, cette quête du savoir parvient non seulement à nous garder en haleine jusqu’à la fin, mais à nous faire comprendre un tant soit peu le désastre de la guerre. La réali-sation est brillante, avec pour montage un magistral chassé-croisé entre le présent et le passé, entrelacé de photojournalisme, un choix de décors ajoutant du réalisme à l’histoire et une sélection quelque peu hété-roclite d’acteurs, qui reste toutefois efficace. Les médias prédisent que ce film pourrait être de la course aux Oscars. Certes, le fait qu’il s’illustre déjà dans les festivals de films internationaux, dont celui de Toronto, dé-montre qu’il se démarque du lot.

cinéma

Denis Villeneuve met le feu au grand écran

L’auteur Sylvain Meunier prête l’oreille aux étranges récits de son père malade. Les cu-rieuses visions épouvantables dont il entend parler lui apparaissent une certaine nuit. Sa raison et son imaginaire se brouillent et altè-rent son cheminement, dans lequel il atterrit au milieu d’une enquête autour d’un complot sans précédent.

Publié à la fin de septembre, ce roman sus-cite bien des questions à la suite de la lecture en raison de son caractère nébuleux. Avec un humour bien pointé et ciblant les moments ap-propriés, le roman est le premier de l’auteur. Celui-ci précise qu’il l’avait rédigé pour son

père, qui avait des visions plutôt apparentes. L’histoire, un mélange de science-fiction et de réalité, coule bien, donnant ainsi de la crédi-bilité au processus difficile d’insérer des élé-ments de surnaturel dans un cadre de société normative.

On aime : le divertissement procuré par le livre original, qui se lit réellement d’un coup sans entourloupe abstraite incitant à arrêter la lecture. On n’aime pas : qu’il soit ici ques-tion de la folie d’un père; un peu plus de sé-rieux à cet égard aurait été souhaitable pour sensibiliser les jeunes face à la douleur d’un parent.

Un coup de cœur pour bien des libraires de-puis sa sortie en septembre dernier, ce petit bijou de livre réunit cinq petites nouvelles sur des individus valsant à travers l’existence, dansant entre leurs rêves et la réalité. Les illu-sions ambitieuses s’effritant devant eux et leur existence aussi fragile qu’un poignet de balle-rine, elles peuvent se briser sans se fracasser. Une galerie de musiciens de rue, de vedettes démunies et autres rêveurs sont confrontés à des chamboulements existentiels.

On nous présente une écriture sombre et délicate qui rappelle un instant difficile à at-traper au vol. Sa prose se confondant avec la

poésie, la danse de la plume d’Ishiguro est accablée, mais légère comme une bruine de pluie grisonnante. Une pluie mélodique sur-tout, l’auteur-musicien sachant aussi orches-trer une symphonie harmonieuse sans tomber dans le dépouillement.

On aime : la prose composée scrupuleuse-ment pour envelopper les thématiques que l’auteur a à cœur. On n’aime pas : la retenue parfois trop prononcée d’Ishiguro semble quelquefois forcée et tend vers de la poésie qui n’avance pas le récit. Cependant, post-lecture, plus on y pense, plus cette teneur est légitime. À lire!

Mis à part les formidables travaux, comment s’occuper la nuit durant sans tomber dans le spleen du vide non productif? N’ayez craintes, Catherine Dib vous présente deux oeuvres qui vous enlèveront l’envie de rester les bras ballants dans vos nids douillets de noctambules.

La nuit des infirmières psychédéliques - Sylvain Meunier

livres

livres

Nocturnes - Kazuo IshiguroCatherine Dib Chef de pupitre Arts et culture [email protected]

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le 18 octobre 2010

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Vincent [email protected] SportsVincent Duquette

Les Gee-Gees ont bel et bien démontré que la défaite contre Toronto était une erreur de parcours puisqu’ils ont facilement défait les Goldenhawks de l’Université Wilfrid-Laurier au compte de 44-21, le samedi 9 octobre der-nier. Wilfrid-Laurier, qui était classée dixième au Canada avant le début de la rencontre, a été largement dominée par la troupe de Jean-Philippe Asselin, qui a obtenu sa sixième vic-toire de la saison. Le Double G a maintenant une fiche de six victoires et un seul revers et se classe au sixième rang du classement interu-niversitaire canadien.

Dans ce match, le quart-arrière Brad Si-nopoli a brisé plusieurs records d’équipe, notamment pour le nombre de passes com-plétées (165), de passes tentées (272) et de verges (2552). Sinopoli est aussi à égalité pour le record de touchés, avec 21. Le botteur Mat-thew Falvo a aussi connu un fort match en réussissant pas moins de cinq placements en cinq tentatives. La défense du Gris et Grenat a limité les Goldenhawks à 275 verges à l’atta-que tout en réussissant deux sacs du quart et deux interceptions.

« Nous n’avons pas été opportunistes en première demie et nous avons commis beau-coup d’erreurs mentales, mais nous nous

sommes bien repris en fin de troisième quart et au début du quatrième. Je pense que la seule équipe qui peut nous battre, c’est nous-mêmes », a déclaré Asselin après la victoire.

Les deux équipes ont démontré leur appui à la cause du cancer du sein en arborant fiè-rement du ruban rose sur les chevilles et les poignets. Les organisateurs ont aussi réalisé un tirage « moitié-moitié » dont les profits seront remis à la Fondation canadienne du cancer du sein.

La défense répond aux critiques

Les Gee-Gees ont dû concéder l’avance dès les premiers instants du match puisque la défense de Wilfrid-Laurier a réussi à faire perdre le ballon à Sinopoli. L’attaque a béné-ficié d’une excellente position sur terrain et a inscrit le premier touché de la rencontre sur une course d’une verge de Isaac Dell. Ottawa a immédiatement répliqué avec un touché : une passe d’une verge au receveur étoile Ste-ven Hughes. Matthew Falvo a inscrit deux placements avant la fin de la première demie, ce qui donnait une avance de sept points aux Gee-Gees.

Le reste du match a été l’affaire de la dé-fense ottavienne, qui a limité l’attaque des Goldenhawks à deux touchés espacés tout en

provoquant plusieurs revirements. Le demi-défensif François Rodrigue a même inscrit un touché défensif en rapportant une échappée sur une distance de 36 verges. La défense a aussi permis à son équipe de gagner la bataille du positionnement sur le terrain, une facette du jeu parfois négligée dans le monde du foot-ball. Les 23 autres points du Double G sont venus des trois placements de Matthew Falvo, du touché de Frank Ngandui sur une passe et course de 56 verges et du majeur de Steven Hughes sur une passe de 19 verges.

« Je pense qu’on avait quelque chose à prouver, même si nous avions déjà montré aux partisans ce que nous étions capables de faire à la maison. Je pense aussi que la défaite contre Toronto nous a rapprochés en tant qu’équipe et nous avons compris que si nous ne travaillons pas à 100 %, nous ne serons pas en mesure de remporter des matchs », a révélé le joueur de ligne défensive Sébastien Tétreault après la partie.

Le prochain match des Gee-Gees aura lieu le 23 octobre à 13 h face aux Gryphons de Guelph et sera disputée au stade Frank-Clair d’Ottawa. Pour l’occasion, le Double G mon-trera son appui à Centraide et une partie des profits de la vente des billets seront versés à l’organisme qui combat la pauvreté depuis plus de 70 ans.

Les Gee-Gees renouent avec la victoire Football

Alexandre Baillairgé et Jonathan Noel

Les Gee-Gees ont terminé leur saison à domi-cile d’une belle façon, samedi après-midi, en écrasant les Gaiters de l’Université Bishop’s par la marque de 86-0. L’équipe de Suzanne Chaulk a complètement dominé le match, tant en temps de possession que sur le tableau de pointage. Par ailleurs, plusieurs joueuses se sont illustrées, dont la centre intérieure Ja-nine McKay avec 4 essais et Jillisa Byard avec de nombreuses montées. Cette dernière s’est d’ailleurs rendue dans la zone des buts à deux occasions.

À une semaine du début des séries élimina-toires, le Double G voulait passer un message au reste de la ligue, selon la finissante Jenny Lynn Crawford : « C’était important pour nous de maximiser nos chances pour que les autres formations soient bien au courant que nous ne voulions pas être de simples touristes. Ce que nous voulions, c’était une bonne exécu-tion de nos jeux et ce, tout au long du match. Le pointage reflète bien notre potentiel. »

Pression constante

Dès le début de la rencontre, la formation ottavienne a exercé une forte pression sur ses adversaires, sans toutefois marquer en raison de quelques erreurs près de la zone des buts.

Ce n’est qu’à la 11e minute que l’équipe locale s’est inscrite à la marque, après un bel effort de Philippa Ogbermudia qui a mené à l’essai de Jackie Comeau. Quelques minutes plus tard, à la suite d’une mêlée récupérée par Ottawa, Kate Foulds a réalisé une belle course avant de s’en remettre à McKay pour le premier essai de la journée. Les Gee-Gees ont par la suite marqué quatre autres essais avant la fin de la première demie, qui s’est terminée 36-0.

Tout le monde s’implique

La deuxième demie était à l’image de la première et ce, malgré la présence de nom-breuses remplaçantes. L’équipe de la ca-pitale nationale a continué à foncer droit devant, marquant 50 points dans la demie. Pour l’entraîneuse Chaulk, il s’agissait là d’un bon signe, puisque les filles joueront deux parties cette semaine : « Il est impor-tant de pouvoir compter sur les réservistes également; elles ont acquis de l’expérience et pourront s’en servir cette semaine, dé-pendamment comment se dérouleront les prochains matchs. »

Rappelons que l’Université d’Ottawa se ren-dra à McGill mercredi prochain pour y dispu-ter le match annulé de la semaine passée. Ce match sera suivi de la demi-finale de la confé-rence québécoise la fin de semaine prochaine.

Rugby Féminin

Les Gee-Gees lancent un message

Victoire écrasante des Gee-Gees contre les Gaiters de l’Université Bishop’s.

Le Double G, au 6e rang du classement inter-universitaire canadien.

Photo de Simon Cremer

Photo de Anne Danford Dussault

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Sports

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le 18 octobre 2010

18 • www.larotonde.ca

Vincent Rioux

Suivant la tradition, le terrain Matt-Anthony sera de nouveau cette an-née l’hôte de quelques matchs de séries éliminatoires de l’équipe de soccer féminine des Gee-Gees. Et encore une fois, Dominique Falar-deau, co-capitaine de l’équipe et étudiante à la maîtrise en affaires publiques, jouera au soccer alors que le sol commencera à geler et que presque toutes les feuilles seront tombées. En entrevue avec La Ro-tonde, la joueuse a parlé de son parcours dans le soccer, de l’édition actuelle et de ses attentes en séries éliminatoires.

La grande leader de l’équipe à la défense n’en est pas à ses premiers pas dans le monde du sport univer-sitaire. De fait, la fin de la présente saison va boucler la belle carrière de sport universitaire qu’a eue Fa-lardeau. Son parcours s’est amorcé avec le Rouge et Or de l’Université de Laval, pour ensuite se poursuivre avec le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke et, finalement, aboutir là où tout avait commencé quelques années plus tôt : dans la grande ré-gion d’Ottawa-Gatineau.

Si on remonte dans le temps, la joueuse originaire d’Aylmer a gagné partout où elle est passée, ce qui

l’a amenée à faire partie d’équipes élites lorsqu’elle était plus jeune. À Sherbrooke, le Vert et Or a connu des années fastes du temps qu’elle y jouait. De retour à Ottawa, la joueuse est certainement l’une des athlètes les plus respectées sur le campus.

Une défense à faire frémir l’équipe adverse

Ce n’est pas une coïncidence si la troupe de l’entraîneur Steve John-son a la meilleure fiche défensive de sa division. Au moment d’écrire ces lignes, la formation défensive de l’équipe présentait une solide fi-che de seulement six buts concédés cette saison. Falardeau est en partie responsable de cette défense qui ne cède pratiquement rien à ses adver-saires. Modeste, la capitaine refuse de prendre tout le crédit en défense. « Nous avons plusieurs défenseuses d’expérience dans l’équipe com-me Laurel Fougère, Sophie Loyal et Gillian Baggott. De plus, Steve [Johnson] aime nous montrer des séquences vidéo pour nous rendre plus intelligentes sur le terrain. »

L’attaque des Gee-Gees est un peu moins performante cette saison en raison du jeune âge des joueu-ses. Malgré tout, la défenseuse se

dit confiante que l’équipe aura du succès en séries de fin de saison en dépit du manque d’expérience à l’at-taque.

Falardeau vise haut

L’équipe est actuellement à un point du premier rang de la divi-sion est des Sports universitaires de l’Ontario, qui est occupé par les Gaels de l’Université Queen’s. La capitaine ne s’en fait pas trop avec ça.

« Je ne sais pas si c’est plus avan-

tageux d’être premières au classe-ment. Si nous finissons deuxièmes, notre premier match d’après-saison sera présenté à la maison et c’est ce que [l’équipe] veut. »

En finissant deuxième de sa di-vision, le Gris et Grenat profiterait d’un laissez-passer pour la ronde suivante, qui englobe les meilleu-res équipes de l’Ontario. De plus, une des rares équipes qui a réussi à faire match nul avec le Double G cette saison, les Varsity Blues de l’Université de Toronto, affrontera probablement l’équipe classée pre-

mière, si on se fie au classement.

Matchs à venir

Il reste actuellement deux joutes au calendrier régulier de l’équipe. Falardeau espère que ces parties, qui ont une moins grande impor-tance compte tenu du classement, serviront à peaufiner leurs jeux et à établir une atmosphère de séries dans l’équipe. Ottawa affrontera l’Université Carleton mercredi et l’Université de Toronto en fin de semaine.

Tête-à-tête avec Dominique FalardeauSocceR Féminin

Vincent Rioux

C’est confortablement assise au deuxième rang de sa division que l’équipe de soccer féminine de l’U d’O a amorcé une fin de se-maine de deux matchs à la maison. Deux équipes qui sont en lutte pour une place en séries, les La-kers de l’Université Nipissing et les Voyageurs de l’Université Lau-rentienne, sont venues tour à tour essayer de percer la brigade défen-sive des Gee-Gees.

Samedi, les Lakers ont vu leur

chance de récolter deux points sur le terrain Matt-Anthony se volati-liser lorsque, durant la deuxième demie, Ottawa a pris une avance convaincante de 3-0. Dimanche, les Voyageurs de l’Université Lau-rentienne ont fait match nul dans une partie qui avait des allures de séries éliminatoires.

Élise Desjardins en met plein la vue

Malgré un soleil rayonnant en ce samedi après-midi, le vent était au

rendez-vous alors que les Lakers rendaient visite au Gris et Grenat. Tôt dans le match, les Lakers ont fermé le jeu au centre du terrain. Ainsi, le jeu de transition des Ot-taviennes n’était pas à point et celles-ci ont passé la majeure par-tie de la première demie à courir après le ballon. Steve Johnson, l’entraîneur en chef du Double G, abondait en ce sens après la ren-contre : « Nous avons été terribles durant la première moitié de la partie. »

Ce fut une tout autre histoire

lorsque les joueuses sont revenues sur le terrain après la mi-temps. Avec plusieurs belles prouesses of-fensives depuis le début de la par-tie, Élise Desjardins a soulevé tous les partisans lorsqu’elle a déculotté une première défenseuse adverse, pour ensuite servir une tasse de café à une deuxième joueuse des Lakers et passer le ballon à Tara Condos, qui n’a eu qu’à tirer dans une cage béante. Quelques instants plus tard, en raison de sa hargne et de son effort soutenu, la très rapide Elisabeth Wong a soutiré le ballon de la défenseuse adverse avant de déjouer habilement la gardienne pour donner une avance de 2-0 à Ottawa. Gillian Baggott a inscrit le dernier but des Gee-Gees peu avant la fin du match pour concré-tiser la victoire d’Ottawa.

Après la partie, Desjardins, qui a brillé lors de ce duel, avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Questionnée sur la performance de l’équipe en première demie, elle a mentionné que l’entraîneur Jo-hnson avait apporté les correctifs nécessaires à la formation durant la mi-temps.

Ça sent les séries!

Les Voyageurs de l’Université Laurentienne n’avaient qu’une idée en tête en arrivant sur le terrain. Celles qui sont au cœur de la lutte

pour une place en séries ne voulaient pas repartir bredouilles de la capi-tale nationale. Leur jeu en faisait foi dimanche après-midi alors qu’elles ont tenu tête aux puissantes Gee-Gees avec leur style de jeu robuste. Malgré plusieurs bonnes chances d’ouvrir la marque, les deux équipes se sont retirées au vestiaire après 45 minutes sans s’être inscrites au tableau. Après la mi-temps, les deux équipes ont affiché leurs couleurs en préconisant un style de jeu très physique. Tara Condos a probable-ment obtenu la meilleure chance de marquer lorsque les Voyageurs ont cafouillé en défense, ce qui a créé un surnombre pour Ottawa. Condos s’est retrouvée seule devant la gar-dienne adverse, qui a dû sauver les meubles en effectuant un arrêt clé tard dans le match. Après la joute, l’entraîneur Johnson parlait d’« un résultat décevant ». Il a notamment mentionné que l’équipe n’avait pas eu d’assez bonnes chances de mar-quer, et que la faute ne revenait pas seulement aux attaquantes, mais aussi aux joueuses de mi-terrain.

Il reste maintenant deux matchs à disputer pour la troupe de Johnson avant que s’amorce la valse des sé-ries éliminatoires. L’avant-dernière partie se déroulera à l’Université Carleton le mercredi 20 octobre, et Ottawa terminera officiellement sa saison régulière à l’Université de Toronto le dimanche 24 octobre.

Le Gris et Grenat continue sa préparation en vue des sériesSocceR Féminin

Elisabeth Wong a réussi à s’emparer du ballon et à déjouer la gardienne adverse.

La fin de la présente saison marquera la fin de la carrière de sport universitaire de Falardeau.

Photo de Anne Danford Dussault

Photo de Anne Danford Dussault

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Sports

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Décompresser pour mieux performer

Plan de match

Les athlètes professionnels et amateurs doi-vent faire face à plusieurs épreuves au cours de leur carrière et le grand stress rend les choses plus que difficiles à gérer. C’est pour-quoi un athlète se doit de décompresser de temps à autre, de penser à autre chose qu’au sport qu’il pratique. Il en est de même pour n’importe quel autre domaine de travail dans la vie. Par contre, au niveau universi-taire, les sportifs doivent consacrer beau-coup de temps à leur sport sans pour autant négliger les études et les travaux scolaires. Les moments de relaxation sont donc plus rares et d’une plus grande importance pour eux. Il n’est donc pas étonnant de surpren-dre certains athlètes sur le campus avec une bière à la main ou une cigarette à la bouche à la fin d’un match. Eh oui! même les athlè-tes de niveau universitaire ont droit à leurs écarts de conduite et à leurs moments de dé-tente. Ce sont des humains, après tout.

Au cours de ma carrière de joueur de foot-ball, j’ai pu réaliser qu’il existe deux types de « sorteux » et qu’ils font le party de façon bien différente. Le premier est un sportif plus « relax », qui se contente d’une bière autour d’une table entre amis. Ce type aime souvent sortir dans les bars sportifs, où l’on peut manger des ailes de poulet en regar-dant un match de football ou de hockey à la télé. On peut sortir l’athlète du sport, mais on ne peut pas sortir le sport de l’athlète! Le deuxième aime sortir comme un déchaî-né. Aller danser dans un club toute la nuit et consommer des substances illicites pour rester éveillé jusqu’à 6 h, pour ensuite aller se chercher un trio McMuffin chez McDo-nald’s.

On peut voir que ces deux types de « sor-teux » sont bien différents, mais il reste qu’ils sont représentatifs de la réalité. Je peux en témoigner. Je me suis déjà présenté à un match de football alors que la veille, j’avais fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. Ce n’est pas une chose dont je suis fier, mais j’avais joué un de mes meilleurs matchs à vie à la suite de cette veillée. La preuve que décompresser peut vraiment être bénéfique pour un athlète.

Il reste que cette courte période de détente pour un athlète survient souvent au courant de la soirée ou de la nuit. Les entraînements et les cours sont durant le jour et il ne reste plus que le soir et la nuit aux athlètes pour décompresser et retrouver leur vie sociale. Certains en profitent même pour étudier la nuit pour ainsi reprendre l’entraînement de plus bel le lendemain sans pour autant prendre du retard dans leurs études. Même si étudier n’est pas vraiment une partie de plaisir pour certains (moi!), il arrive que des gens utilisent leurs études ou leurs lectu-res de cours pour décompresser et relaxer. Je crois quand même que la présence de la famille ou des amis est le meilleur moyen de vraiment décrocher de la dure réalité. De temps en temps, c’est bien que nous dé-crochions aussi un peu de cette réalité, qui brime la liberté que nous aimerions parfois retrouver.

Vincent Duquette

Les étudiants de l’U d’O sont choyés d’avoir accès à d’aussi belles infrastructures sportives sur le campus. Le Complexe sportif, situé sur l’avenue King-Edward, est l’un des plus beaux et des plus complets au Canada. Le pavillon Montpetit possède aussi plusieurs infrastruc-tures qui ont pour but d’accueillir les différen-tes équipes sportives arborant le Double G. Par contre, quand vient le temps de comparer ces infrastructures à celles des autres uni-versités canadiennes, on réalise qu’elles sont belles et efficaces, mais peu nombreuses. En fait, la capacité des infrastructures sportives de l’U d’O est comparable à celle de l’Univer-sité Bishop’s, à Sherbrooke (Québec); l’U d’O accueille 37 000 étudiants, comparativement à Bishop’s, qui en accueille environ 2000.

Les intra-muros au pied du mur

Ce problème oblige les étudiants de l’U d’O à modifier leur horaire d’entraînement et à s’en-traîner le soir et la nuit plutôt que le jour pour éviter l’embouteillage d’étudiants aux établis-

sements sportifs. Les équipes intra-muros, qui sont très populaires au sein de la communauté étudiante, doivent composer avec l’horaire des équipes interuniversitaires et ainsi pratiquer leur sport préféré tard le soir, et parfois même jusqu’aux petites heures du matin. Certains des étudiants qui participent à ces activités ont des cours tôt le matin et doivent raccourcir leur temps de sommeil pour maintenir leur rythme de vie actif. Plusieurs étudiants interrogés sur les désagréments occasionnés par l’entraîne-ment du soir se contentaient d’affirmer que ça ne les dérangeait pas vraiment de participer aux intra-muros aussi tard. Pour l’instant, l’Univer-sité d’Ottawa ne possède pas suffisamment d’in-frastructures pour leur permettre de pratiquer leur sport à des heures normales, et ce, sans en-trer en conflit avec les horaires de matchs des équipes interuniversitaires de l’établissement.

Les équipes interuniversitaires aux prises avec les mêmes problèmes

Certaines équipes des Gee-Gees doivent aussi faire face aux mêmes problèmes que les étu-diants de l’U d’O. Vu la congestion dans la lo-

cation des locaux de cours, l’équipe de football doit très régulièrement étudier les vidéos des matchs dans un corridor ouvert du Complexe sportif. Les séances vidéo ont souvent lieu le soir après les pratiques, ce qui empêche les ath-lètes de s’entraîner en début de soirée. Ils doi-vent donc remettre leur entraînement quotidien à plus tard, ce qui n’est pas recommandé par les spécialistes de l’entraînement en gymnase. Les joueuses de l’équipe de soccer doivent elles aussi participer à des activités sportives le soir puisque les horaires différents empêchent l’en-traîneur Steve Johnson de donner ses pratiques le jour.

À plein régime…

Les salles d’entraînement situées au Comple-xe sportif et au pavillon Montpetit sont utilisées à pleine capacité et les étudiants qui désirent s’entraîner doivent le faire avec les appareils disponibles et en s’armant de patience. Les deux salles de gym présentent sur le campus de l’Uni-versité ont des horaires assez chargés où elles ouvrent leurs portes aux étudiants jusqu’en fin de soirée.

Angoisse nocturneDoSSieR vie noctuRne

Vincent Duquette, Chef de pupitre Sports

[email protected]

Ont participé à cette édition:

Melly Wells

Hélène Boulay

Sara Pedroso

Laure-Ariane Charbonneau

Nedggy Mauricin

Jean-Thomas Tremblay

Philippe Dumas

Siniša Šindik

Catherine Blanchard

Marika Dubé

Anaïs Elboujdaïni

Vincent Rioux

Jonathan Noël

Alexandre Baillairgé

Vanessa Dion-Lirette

VerT Vs jauneBleu Vs rOuGe

Ce jeudi 21 OCTOBredès 20 h

à l’aGOra!

Photo de Mark Colletti

Le Complexe sportif de l’avenue King-Edward est l’un des plus beaux et des plus complets du Canada.

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Sports

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Vincent Duquette

Les Gee-Gees espéraient un meilleur résultat au terme de leur premier week-end d’activité de la saison 2010-2011. Les joueuses di-rigées par l’entraîneur recrue Ya-nick Evola se sont inclinées deux fois plutôt qu’une, dans les défai-tes de 5 à 1 contre Concordia sa-medi et de 8 à 1 contre Carleton di-manche. Le Double G ouvre donc sa saison avec une fiche d’aucune victoire et deux défaites.

La joueuse de quatrième année Kayla Hottot s’est signalée pour Ottawa puisqu’elle a inscrit les deux seuls buts de son équipe. Les Gee-Gees ont concédé pas moins de 13 buts à l’adversaire en plus d’être pénalisées à maintes repri-ses au cours de ces deux matchs, elles qui jouent souvent à la limite de la légalité.

Le prochain match de l’équipe aura lieu le 23 octobre prochain à 14 h, alors qu’elles affronteront les

Carabins de l’U de M à Montréal.

Troisième période désastreuse

Après une première période sans but, les Stingers de Concordia ont rapidement ouvert la marque en début de deuxième. Les Gee-Gees n’avaient pourtant pas dit leur der-nier mot puisqu’elles ont limité les chances de marquer de l’équipe montréalaise jusqu’à ce qu’elles s’inscrivent au pointage en début de troisième engagement. Les Stin-

gers ont ensuite inscrit quatre buts sans riposte pour se sauver avec la victoire et ainsi gâcher les débuts de l’entraîneur Yanick Evola avec le Double G.

« Kayla [Hottot] a fait un très beau but en début de troisième pé-riode et nous n’avons jamais battu en retraite, mais Concordia a bien joué et nous n’avions pas assez de temps pour nous rattraper », a men-tionné Evola au Service des sports après la partie contre Concordia.

Défaite cinglante aux mains des Corbeaux

Même si le Gris et Grenat a ins-crit le premier but du match par l’entremise de Hottot, le reste de la rencontre a été l’affaire des éter-nels rivaux de Carleton. Les Ra-vens ont en effet inscrit pas moins de trois buts en première période pour se retirer au vestiaire avec une avance confortable. La deuxiè-me période a été tout aussi difficile pour les gardiennes de buts otta-viennes puisqu’elles ont accordé quatre buts à l’adversaire, ce qui a forcé Evola à changer de gardienne en milieu d’engagement. La gar-dienne recrue Tia Marley a donc accordé les cinq premiers buts à Carleton avant de céder sa place à Kaitlynn Blasco pour le reste de la partie. Les Ravens ont finalement inscrit un huitième et dernier but en troisième période pour ajouter l’insulte à l’injure. Notons que les Gee-Gees étaient privées de leur gardienne de but partante Stépha-nie Auger ainsi que de la joueuse de deuxième année Dominique Lefebvre. Cette dernière se remet d’une blessure à un talon survenue durant la saison morte.

Débuts difficiles pour OttawaHockey Féminin

Siniša Šindik

Après une première fin de semaine assez surprenante, avec une récolte de cinq points sur une possibilité de six, les hommes de Dave Leger (2-1-1) étaient de retour au travail samedi soir. Pour l’occasion, ils re-cevaient la visite des Lakers de Ni-pissing (1-2-2) au Complexe sportif. Même s’ils ont laissé filer une avan-ce de quatre buts, les Gee-Gees l’ont tout de même emporté en fusillade par la marque de 5-4. Le Double G peut encore une fois dire merci à Luc-Olivier Blain.

Le centre de première année a connu un autre fort match, en ajou-tant un but et une passe à son actif. Blain a récupéré une rondelle libre devant le filet de Nipissing pour ins-crire Ottawa au pointage dès la sep-tième minute de jeu. Le Double G a ajouté un autre but avant la fin de la période : Steve Blunden a mar-qué son premier but de la saison. Les Gee-Gees ont complètement dominé leur adversaire durant ce premier vingt. « C’est l’une des plus belles périodes que j’ai pu voir en tant qu’entraîneur des Gee-Gees. Les gars étaient vraiment domi-nants », a souligné Dave Leger au terme de la rencontre.

C’est dans cette même veine que les joueurs locaux ont embarqué sur la glace en deuxième période.

En effet, le Gris et Grenat a ajouté deux buts rapides, par l’entremise de Matt White et de Patrick Burns, pour porter leur avance à 4-0. Alors que tout portait à croire que ce se-rait un match à sens unique, les La-kers ont marqué deux fois avant la fin du deuxième tiers pour réduire l’écart.

Les Gee-Gees, qui étaient très disciplinés depuis le début de la ren-contre, ont offert une chance en or aux visiteurs en fin de troisième pé-riode en écopant de deux punitions coup sur coup. Les Lakers n’en de-mandaient pas tant pour créer l’éga-lité. D’abord à cinq contre trois, Dan Watt a inscrit son quatrième but de la saison, avec trois minutes à jouer. Puis, une minute plus tard, toujours avec l’avantage d’un homme, le meilleur buteur de Nipissing, An-drew Marcoux, a nivelé la marque, poussant du même coup les deux équipes en prolongation. Malgré quelques bonnes occasions de mar-quer du côté ottavien, les deux équi-pes se sont dirigées en fusillade.

Accordant deux buts la semaine dernière dans cette même situation, Aaron Barton s’est assuré de donner une chance à son équipe de l’empor-ter, en bloquant les deux tirs aux-quels il a fait face. C’est d’abord Luc-Olivier Blain qui a procuré l’avance aux Gee-Gees pour ensuite voir son coéquipier Simren Sandhu mystifier

le gardien Billy Stone d’une feinte magistrale et donner la victoire aux siens. « Tout va bien pour moi de-puis le début de l’année, on dirait que tout rentre. Avoir la confiance de l’entraîneur y est pour beaucoup. J’espère que ça va continuer ainsi », a confié Blain à la suite de sa brillan-te performance.

Il faut également souligner l’ex-cellente prestation d’Aaron Barton, qui a connu son meilleur match dans l’uniforme des Gee-Gees, lui qui a réalisé 31 arrêts sur 35 tirs, dont plusieurs ont été spectaculai-res. « Aaron est en grande partie responsable de cette victoire, il a été vraiment incroyable », a dit l’entraî-neur-chef à ce sujet.

Défaite à Concordia

Dimanche après-midi, les Gee-Gees se déplaçaient à l’aréna Ed-Mea-gher pour y affronter les Stingers de Concordia (3-1). Le Double G a été trop peu constant dans cette rencon-tre, ce qui a permis à Concordia d’im-poser son rythme et de remporter le match au compte de 6-3. Matthieu Methot (2) et Sean Smyth ont été les marqueurs du côté d’Ottawa. Luc-Oli-vier Blain a poursuivi sur sa lancée en amassant deux passes. Il siège main-tenant au premier rang des pointeurs des Sports universitaires de l’Ontario avec 12 points (six buts et six passes).

Blain continue d’impressionnerHockey maSculin

Les Gee-Gees ont concédé pas moins de 13 buts à l’adversaire en plus d’être pénalisées à maintes reprises au cours de ces deux matchs, elles qui jouent souvent à la limite de la légalité.

Les Gee-Gees ont emporté le match contre les Lakers par la marque de 5-4.

Le Gris et Grenat a malgré tout inscrit le premier but du match.

Photo Archive

Photo de Mark Colletti

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Sports

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claSSementS

Football SUO :

PJ V D PTS PP PC

Ottawa 7 6 1 12 237 157

Western 7 6 1 12 282 73

McMaster 8 6 2 12 289 200

Guelph 7 4 3 8 148 138

Laurier 7 3 4 6 194 156

Toronto 7 3 4 6 117 201

Queen’s 7 2 5 4 197 169

Windsor 7 2 5 4 140 205

York 7 0 7 0 59 364

Hockey Masculin SUO Est

PJ V D DP PTS BP BC

Ryerson 5 4 1 0 8 23 17

McGill 3 3 0 0 6 18 8

Concordia 4 3 1 0 6 24 16

Queen’s 4 3 1 0 6 21 21

Ottawa 4 2 1 1 5 18 20

Carleton 3 2 1 0 4 11 10

Nipissing 5 1 2 2 4 19 23

UQTR 3 1 2 0 2 9 14

Toronto 3 0 1 2 2 9 15

CMR 4 0 3 1 1 11 19

Soccer Féminin SUO Est :

PJ V D N PTS BP BC

Queen’s 14 12 2 0 36 45 8

Ottawa 14 10 1 3 33 34 6

Carleton 14 7 4 3 24 19 14

Toronto 13 6 3 4 22 23 10

Laurentienne 14 5 4 5 20 14 16

Nipissing 14 4 6 4 16 25 22

Ryerson 14 2 6 6 12 12 22

RMC 14 2 10 2 8 10 37

Trent 13 0 12 1 1 4 51

Classement SIC Football (en date du 12 octobre)

Laval

Calgary

Western

Regina

Bishop’s

Ottawa

Montréal

Saskatchewan

McMaster

Acadia

Classement SIC Soccer Féminin (en date du 12 octobre)

Alberta

McGill

Montreal

Wilfrid Laurier

Ottawa

Queen’s

Dalhousie

Trinity Western

UPEI

UBC

Meilleurs marqueurs des Gee-Gees

# Joueur PJ B P PTS

90. Luc Blain* 4 6 6 12

77. Kyle Ireland* 4 2 6 8

71. Dominic Jalbert* 4 2 4 6

63. Matthieu Methot 4 2 3 5

10. Patrick Burns 4 1 2 3

88. Matt White* 4 1 2 3

24. Julien Demers* 4 0 3 3

14. Steve Blunden* 4 1 1 2

21. Paul Forster 4 1 0 1

91. Simren Sandhu 4 1 0 1* Joueurs recrues

Nouveau cette année : Étudiants et étudiantes de l’Université d’Ottawa, assistez GRATUITEMENT aux matchs des Gee-Gees dans la toute nouvelle zone étudiante! Soyez à la tête du peloton!

*Nombre de sièges limité; une carte étudiante en vigueur de l’Université d’Ottawa doit être présentée.** Ne s’applique ni aux séries éliminatoires ni aux matchs en dehors du campus, y compris le football.

www.geegees.ca

Luc Blain» Hockey maSculin

Le centre recrue du Double G a connu une première semaine d’activité du tonnerre en récoltant 12 points, dont six en seulement quatre parties. Il est l’une des raisons majeures des succès de son équipe puisque celle-ci affiche un dossier de deux victoires et deux revers depuis le début de la saison.

Elisabeth Wong »SocceR Féminin

La joueuse de première année a inscrit quatre buts lors des cinq derniers matchs, dont une performance de trois buts contre Trent la semaine dernière. Elle se situe présentement au troisième rang des pointeuses des Sports universitaires de l’Ontario avec huit buts en 13 matchs.

Les trois étoiles de La Rotonde

Brad Sinopoli »Football

Le quart-arrière tout étoile du Double G a battu trois records d’équipe la semaine dernière lors de la victoire de son équipe face à Wilfrid-Laurier. Il a notamment brisé le record du nombre de passes tentées (272), du nombre de passes complétés (165) et du nombre de verges (2552) en une saison. Il a aussi égalisé la marque de Josh Sacobie pour le nombre de touchés en une saison avec 21.

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le 18 octobre 2010

OpinionsSonia Noreau

Bête sournoise et mortelle qui ne se laisse pas facilement attraper, tu es en voie de dispari-tion à l’Université d’Ottawa. Délogée par des contacteurs, tu t’es fait manger vivant dans ton habitat naturel. Tu sembles t’abattre que sur ceux qui te craignent et tu peux transfor-mer de simples scènes de la vie courante en moments insoutenables. Or, malgré ta nature dense et parfois indélogeable, tu te défiles lorsqu’on te chasse. Implorer ta présence te fait fuir et te fuir ne fait que t’exacerber.

Anéanti sous le claquement distinctif de mes talons hauts qui s’abattent cruellement contre le plancher, tu es introuvable dans ce long corridor de Tabaret peuplé de jaseurs et de sac à dos sales. Silence! Je te poursuis! Où es-tu? As-tu quitté nos murs pour toujours? J’ai pourtant atrocement besoin de toi, ô mon ami parfois cruel et parfois merveilleux : j’ai

un texte de Heidegger avec des passages en grec ancien à lire. Et moi, les langues mortes, c’est dans le silence, sous ton lourd manteau de glace, que ça se passe.

Parti faire le désespoir des longues nuits d’hiver qu’on passe parfois tout seul, le silen-ce semble être l’une des seules choses que ne puisse pas offrir le campus. Pourtant ce der-nier croule sous les ressources : Internet sans fils sur tout le campus, salles d’informatiques, cafés étudiants, piscine de taille olympique, clubs en tout genre (sportif, intellectuels, reli-gieux…), journaux étudiants, sandwichs tout à fait décents et abordables au Pivik, mais pour-tant…. pas de silence.

N’est-ce-pas un peu ridicule? Noyés dans l’inessentiel, il nous est impossible, si l’on est un étudiant de premier cycle, de trouver un coin tranquille pour étudier. Mine de rien, c’est quand même la raison pour laquelle nous sommes là (du moins ça l’a été… et ça devrait

l’être). Les lieux réservés à l’étude ne sont pas assez spacieux pour accueillir tout le monde, et le silence, bête farouche et capricieuse, s’envole au moindre « bip » de Blackberry et craint les chuchotements de ce qui pourrait aussi bien être dit à l’extérieur. Les discus-sions animées, les cellulaires qui chantent, les rires qui fusent de bouches irrespectueuses, sont devenus les ongles sur le tableau noir de mon existence estudiantine.

Mais pourquoi reviens-je toujours bre-douille de cette chasse au silence? Est-ce la faute de l’administration Rock? Non, je suis persuadée que le recteur me laisserait lire en toute quiétude s’il me croisait en plein travail. La faute devrait-elle retomber sur la FEUO ou la GSAED? Pas vraiment, je me réserve le droit d’exprimer des critiques envers n’impor-te quels représentants étudiants, mais dans ce cas-ci, ils n’ont vraiment rien à se reprocher.

En fait la disparition de cette denrée pré-

cieuse nous est imputable à nous, étudiants. Et le plus formidable, dans cette affaire, c’est que tout le monde se plaint amèrement de la perte d’espaces silencieux sur le campus. Comme la chasse au silence ne peut qu’être infructueuse, dans l’esprit de tous, nous le faisons fuir et ne prêtons plus attention aux besoins des autres. Or, j’aimerais clore ma chronique avec une proposition : commençons par nous-mêmes! Comme le disait Confucius, « un voyage de mille lieues commence par un pas ».

Respectons-nous à titre de chasseurs de si-lence et un climat de respect mutuel propice à l’étude pourrait se créé encore plus rapide-ment qu’on ne le pense. Sur ce, je vous laisse, chers lecteurs; je vais aller étudier dans une église à proximité du campus, un lieu qui, malgré ses apparences peu scientifiques, est tout de même plus propice à l’étude que notre bien-aimé campus.

Ode au silence!

Peu importe quels membres de l’exécutif ne sont pas coopératifs ou bien lequel manque de respect, si ce problème persiste, il sera de la responsabilité des autres membres de se le-ver et de demander la démission de ceux-ci. Dans l’éditorial de La Rotonde, on compare d’ailleurs le problème à celui du v.-p. [aux ac-tivités sociales] de l’année passée. Justement, le problème, l’année passée, a été réglé par la démission du membre en question.

Croyez-moi, il y des choses que l’on peut associer aux aléas du travail d’équipe… mais d’autres attitudes relèvent plutôt de l’idéolo-gie et il est alors très difficile de trouver des compromis. Selon moi, le cas actuel au sein de la FEUO relève plutôt de l’idéologie que de la simple divergence de points de vue. C’est un problème structurel plutôt que ponctuel.

Bruno G‑F

Si c’est en fait le cas et que l’exécutif de la FEUO ne se rencontre pas en raison de pro-blèmes internes, cela est inacceptable.

Il va sans dire que les étudiantes et les étudiants de l’U d’O s’attendent à beaucoup mieux de leurs représentants siégeant sur l’exécutif de la FEUO. Aux membres de l’exé-cutif de la FEUO :

Arrêtez d’agir comme des enfants gâtés et mettez-vous à l’œuvre! Il y aura toujours des tensions à l’intérieur d’un tel groupe. Par contre, c’est votre responsabilité et votre de-voir de travailler ensemble pour les étudian-tes et les étudiants de l’U d’O, peu importe vos propres intérêts idéologiques.

Brandon Clim

Réponses à Division au sein de l’exécutif de la FEUOArticle paru dans l’édition du 4 octobre (p. 3)

LE CRI DU CANCRE

SUR LE WEB

Les élections municipales de lundi prochain marqueront à Ottawa un moment important. Elles montreront la volonté de la ville à se placer au cœur du débat du bilinguisme, elles seront déterminantes afin de connaître la place qu’aura le français au conseil municipal. Elle sera aussi le jalon des enjeux écologiques d’Ottawa comme capitale nationale. Quels intérêts passeront en premier? Plus avant, Mathieu Fleury, un ancien étudiant de l’Université d’Ottawa et qui a 25 ans, sera le seul de sa catégorie d’âge à convoiter le mandat de conseiller de Rideau-Vanier, secteur qui inclut Côte-des-Sables, où le campus de l’Université est situé.

Michelle Bachelet, de passage à Ottawa der-nièrement, expliquait à La Rotonde l’impor-tance des jeunes à s’impliquer dans la politique pour faire changer les choses. Pas nécessaire-ment la politique de parti, mais de faire parti de la politique comme manière d’être dans le monde. L’Université regorge de lieu de « ren-contre » par les multitudes de clubs qui tissent la toile étudiante, et l’Internet agrandit encore cet espace de partage. Il y a cependant plus.

Il y a le devoir de se présenter aux urnes et d’élire quelqu’un qui portera nos valeurs à la table. Un ouvrage paru en 2008, Electing a Di-verse Canada, faisait état de la représentation des minorités au sein des divers paliers du gou-vernement. Sur 552 représentants des 11 plus grandes villes canadiennes, un seul avait moins de 30 ans. Un seul! Ce chiffre est plus qu’un chiffre, il est, à notre avis, un signal d’alerte. Bri-ser l’apathie électorale, c’est aussi reprendre en quelque sorte le contrôle de nos vies.

Les prochaines élections seront donc un mo-ment de vérité pour les jeunes. Que voulons-nous? Sommes-nous si désabusés que notre alternative soit devenue un clic entendu sur Facebook pour nous défouler? Nous avons le malheur de ne pas pouvoir choisir nos représen-tants à la tête de l’Université. Mais nous avons encore celui de moduler la face du conseil muni-cipal, qui est l’instance la plus proche de nos vies comme individu et citoyen. Voter, c’est repren-dre la place qui nous revient.

Anaïs Alboujdaïni

Voix étudiante aux élections municipales

NOUS VOULONS VOUS LIRE!

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commentaires de ses lecteurs et lectrices. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifier leur non-publication. Nous nous réservons la possibilité de réduire la longueur des textes retenus. Pour nous

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PHoto De la Semaine

Le match d’improvisation de la Ligue d’improvisation étudiante universitaire de l’Université d’Ottawa (LIEU), qui se déroulait à l’Auditorium des Anciens jeudi dernier, a été interrompu par une alarme obligeant l’évacuation du pavillon Jock-Turcot. Habitués à devoir réagir rapidement à un imprévu, les improvisateurs n’ont pas été gênés par cet incident et ont préféré poursuivre le match à l’extérieur en attendant le signal de la sécurité pour rentrer. Faites-nous parvenir des photos amusantes ou insolites afin qu’elles soient publiées dans cet espace en envoyant un courriel à [email protected].

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www.larotonde.ca • 23

le 18 octobre 2010 • Vol. LXXVIII No. 6

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RÉDACTION

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La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 4000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour international des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universitaire canadienne (PUC).

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou élé-ments graphiques, en totalité ou en partie.

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le 18 octobre 2010

Éditorial

près avoir dévoilé à la communauté de l’U d’O les grandes lignes d’un conflit hors normes qui gruge l’exécutif de la Fédération étudiante dans la der-nière édition de La Rotonde, les six membres élus de celui-ci n’ont eu d’autre choix que d’admettre qu’un problème règne bel et bien dans le groupe. Les commentaires des lecteurs et étudiants ont été nom-breux à la suite de la publication. Certains membres de l’exécutif ont été choqués, se sont sentis mis à nu devant la population qu’ils doivent représenter. L’effet a été celui d’un pansement qu’on retire rapi-dement. Ça fait mal, mais on doit ensuite se rendre à l’évidence que la plaie guérira mieux une fois aérée.

Et cette plaie, on l’a vite ressentie dimanche, lors de la réunion du Conseil d’administration de la FEUO. Des regards évités entre les membres de l’exécutif, une tension omniprésente autour de la grande table du Sénat de l’U d’O, un lourd silence au moment de la présentation de l’ordre du jour du président… Tous ces éléments annonçaient une longue réunion des plus inconfortables. Ainsi, si la question de la « fissure » entre les membres de la FEUO, frontière séparant les filles des garçons – non pour des raisons de conflits des sexes – n’a été abordée qu’environ une heure après le début de la réunion, elle était bien visible dès le départ. Au fil des motions, invariablement votées en fonction du clan auquel appartient chaque membre élu, et des débats sans fond s’éternisant jusqu’à ce qu’on ait fait le tour de la question huit fois, un public d’une cinquantaine d’étudiants en colère se tortillait sur sa chaise, prêt à répliquer à mi-voix à la suite d’une in-tervention d’un représentant du CA. Jusqu’à ce qu’il décide de se lever pour dénoncer le manque d’écoute et de transparence de l’exécutif.

Les étudiants sont frustrés, et c’est normal. Il y aura toujours des divergences d’opinion au sein d’une communauté de gens représentés par une en-tité élue pour diriger et prendre les décisions. Mais pour plusieurs personnes présentes au CA, la frustra-tion bouillonne en elles depuis longtemps. Diman-che, toutefois, l’inefficacité des discussions entre les membres aura engendré un « Big Bang » étudiant. Pour la première fois, plusieurs étudiants ont ma-nifesté leur consternation devant un CA bouche bée et surpris. Tristan Dénommée, candidat défait aux

élections de la FEUO en février, ne s’est d’ailleurs pas gêné pour exploser de mécontentement à plu-sieurs égards : le manque d’écoute des dirigeants, l’inefficacité de l’exécutif et jusqu’à la « corruption » du système électoral du printemps dernier.

Ainsi, donc, les étudiants ont manifesté leur in-dignation aux représentants élus. Et les membres de l’exécutif, eux? Toujours rien, si ce n’est que des paroles de politiciens lancées dans l’air du temps – à la recherche d’une belle citation dans un média étu-diant, peut-être? – pour calmer la foule en délire. Lorsque Antoine Trépanier, journaliste de La Ro-tonde affecté à la couverture de la réunion, s’est adressé aux membres du CA après cinq heures de discussions pour leur demander de révéler à la po-pulation étudiante la nature des divergences d’opi-nion et de ce que Paige Galette, v.-p. aux communi-cations, qualifie « d’intimidation personnelle et pro-fessionnelle » au sein de l’équipe, nul n’a répondu ni commenté. Après quelques secondes de silence lourd, le président du CA, Federico Carvajal, s’est empressé de marmonner ses paroles à voix basse, une fois de plus incompréhensibles pour le public éloigné de la table de conférence.

Quelle est donc la version des faits des élus de la FEUO, censés représenter la voix des étudiants? Ont-il pris le temps, avant même de penser régler leurs conflits par l’adoption de motions retirant le droit de veto du président, de s’asseoir ensemble et de mettre cartes sur table? Car ce n’est certainement pas devant un CA d’une trentaine de membres et un public endiablé que les élus se sentiront à l’aise d’al-ler au fond des choses. On reproche à l’exécutif de ne pas être à l’écoute des étudiants, mais le contraire est autre chose : les étudiants veulent et ont le droit de savoir ce qui se brasse.

Que personne ne vienne alors nier qu’il y a un pro-blème à la FEUO. Si peu de décisions ont été prises au cours de la réunion, les neuf heures du CA auront au moins permis d’éclairer une chose : l’instabilité troublante qui s’est taillé une place parmi nos re-présentants élus, et qui ne dérougira pas tant que la lumière ne sera pas faite au cœur du problème. Et pour cela, il faut parler.

À toutes les personnes concernées, La Rotonde vous attend.

Il fait noir à la fédé

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