L’ère du collaboratif et participatif, la finance solidaire n’est-elle … · 2016-05-27 ·...

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Bulletin des souscripteurs des livrets d’épargne solidaire et des partenaires d’Aquitaine Active N° 10- Avril 2016 L’ère du collaboratif et participatif, la finance solidaire n’est-elle finalement pas précurseur sur le sujet ? L a finance solidaire, mouve- ment historique, s’est tou- jours renouvelée pour répondre aux enjeux du financement des porteurs de projets. Difficile de lister toutes les adaptations de ce mouvement tant les exemples sont multiples, variés et innovants. Cette dynamique vient souvent fédérer autour de projets vecteurs de sens. Les collectivités locales, institutions bancaires de l’économie sociale et solidaire, associations financières, épargnants solidaires, citoyens bénévoles… se sont souvent réunis pour œuvrer conjointement dans des projets participatifs et collectifs (les associations, coopérations, mutuelles et maintenant les entrepreneurs sociaux en sont les dignes représentants à ce jour). Pourrions-nous ainsi parler de pratiques participatives et collaboratives historiques au sein de la finance solidaire ? Dans la genèse de la finance solidaire, sans aucun doute. Alors, pourquoi autant d’agitation dans cette ère nouvelle ? Peut- être parce que nous ne parlons pas de la même chose. Nous ne sommes pas dans l’ère du collaboratif et du participatif mais dans l’ère du numérique. Ce ne sont pas nos pratiques sociales et solidaires qu’il convient de questionner ici, ni de savoir si cette finance solidaire est bien collaborative et participative. Incontestablement, elle l’est par les valeurs qu’elle véhicule, par les actions qu’elle impulse mais aussi par ses pratiques organisationnelles (sociétaires, administrateurs, adhérents…). C’est surtout de notre capacité à utiliser ces nouveaux outils numériques qui mettent en lumière dans l’instantanéité et la transparence les pratiques de tous. Les sollicitations sont multiples : les entreprises se doivent d’intégrer ces nouveaux canaux de communication, les épargnants solidaires souhaitent de plus de plus de transparence, les bénévoles cherchent à s’impliquer différemment… Quelle place alors devrions-nous envisager pour les acteurs de la finance solidaire ? La réponse est évidente : avec toujours plus de collaboratif et de participatif au sein de nos organisations pour y conforter l’implication de tous… Thibault Cuénoud Docteur ès Sciences Economiques, Enseignant-Chercheur Président de http://jadopteunprojet.com/ Membre du collectif aquitain de la finance solidaire Aquifisol SOMMAIRE Aquitaine Active, acteur solidaire de l’économie locale Portrait d’entrepreneur de Très Petite Entreprise : Auto-école Happy Conduite Portrait d’entrepreneur de l’Economie Sociale et Solidaire : ELISE Atlantique Vous & Nous : Engagement d’épargnant Vivons autrement notre rapport à l’argent et à l’entreprise Happy conduite - Landes /p2 Actes - ELISE Atlantique - Gironde /p3 p 2 p 2 p 3 p 3 p 4 Crédit photos : Pierre Planchenault, Cécile Labonne, France Active, Happy Conduite, Matthieu Renard

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Bulletin des souscripteurs des livrets d’épargne solidaire et des partenaires

d’Aquitaine Active

N° 10- Avril 2016

L’ère du collaboratif et participatif, la finance solidaire n’est-elle finalement pas précurseur sur le sujet ?

La finance solidaire, mouve-ment historique, s’est tou-

jours renouvelée pour répondre aux enjeux du financement des porteurs de projets.

Difficile de lister toutes les adaptations de ce mouvement tant les exemples sont multiples, variés et innovants. Cette dynamique vient souvent fédérer autour de projets vecteurs de sens. Les collectivités locales, institutions bancaires de l’économie sociale et solidaire, associations financières, épargnants solidaires, citoyens bénévoles… se sont souvent réunis pour œuvrer conjointement dans des projets participatifs et collectifs (les associations, coopérations, mutuelles et maintenant les entrepreneurs sociaux en sont les dignes représentants à ce jour).

Pourrions-nous ainsi parler de pratiques participatives et collaboratives historiques au sein de la finance solidaire ? Dans la genèse de la finance solidaire, sans aucun doute.

Alors, pourquoi autant d’agitation dans cette ère nouvelle ? Peut-être parce que nous ne parlons pas de la même chose. Nous ne sommes pas dans l’ère du collaboratif et du participatif mais dans l’ère du numérique.

Ce ne sont pas nos pratiques sociales et solidaires qu’il convient de questionner ici,

ni de savoir si cette finance solidaire est bien collaborative et participative. Incontestablement, elle l’est par les valeurs qu’elle véhicule, par les actions qu’elle impulse mais aussi par ses pratiques organisationnelles (sociétaires, administrateurs, adhérents…).

C’est surtout de notre capacité à utiliser ces nouveaux outils numériques qui mettent en lumière dans l’instantanéité et la transparence les pratiques de tous. Les sollicitations sont multiples : les entreprises se doivent d’intégrer ces nouveaux canaux de communication, les épargnants solidaires souhaitent de plus de plus de transparence, les bénévoles cherchent à s’impliquer différemment…

Quelle place alors devrions-nous envisager pour les acteurs de la finance solidaire ? La réponse est évidente : avec toujours plus de collaboratif et de participatif au sein de nos organisations pour y conforter l’implication de tous…

Thibault CuénoudDocteur ès Sciences Economiques, Enseignant-Chercheur Président de http://jadopteunprojet.com/ Membre du collectif aquitain de la finance solidaire Aquifisol

SOMMAIRE

Aquitaine Active, acteur solidaire de l’économie locale

Portrait d’entrepreneur de Très Petite Entreprise : Auto-école Happy Conduite

Portrait d’entrepreneur de l’Economie Sociale et Solidaire : ELISE Atlantique

Vous & Nous : Engagement d’épargnant

Vivons autrement notre rapport à l’argent et à l’entreprise

Happy conduite - Landes /p2

Actes - ELISE Atlantique - Gironde /p3

p 2

p 2

p 3

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Cré

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Happy conduite : une reconversion réussie

Céline Deloges et Anthony Cottin sont originaires de Région parisienne où

ils ont travaillé dans une enseigne de meubles et décorations et dans la méca-nique de précision. Suite à un accident de monsieur, le couple a déménagé dans les Landes et Anthony s’est reconverti en obtenant le diplôme d’Etat BEPECASER. Après avoir travaillé dans une auto école de Saint Paul, il a identifié un marché po-tentiel sur Soustons (Landes).

Ils ont été accompagnés par Serge Mi-chaux de la Boutique de Gestion pour leur projet de création d’une auto moto école. Il témoigne :« Notre collaboration avec Aquitaine Active à partir d’une étude prévi-sionnelle réalisée par nos services, a per-mis de consolider leur demande de finan-cement extérieurs en sollicitant plusieurs dispositifs : garantie bancaire, prêt Nacre et subvention AGEFIPH, déclenchant les ressources nécessaire à sa réalisation.Ces échanges nous permettent également de confronter nos avis sur des points im-

portants du dossier tel que l’opportunité commerciale du projet ou les aptitudes du chef d’entreprise à développer son affaire. »

Elisabeth Sauts, gestionnaire de clientèle professionnelle à l’agence de Tyrosse de la Caisse d’Epargne a orienté le projet vers Aquitaine Active « car il correspondait aux critères d’éligibilité : demandeur d’emploi, NACRE, montant financé, création…Notre intérêt ? S’appuyer sur analyse très détail-lée, détenir un deuxième avis sur les créa-teurs suite à l’entretien, connaissance du secteur (tant au niveau de l’activité que du lieu d’implantation), proximité…. »

Pour Céline Deloges, « notre entretien a permis de nous rassurer sur l’idée de mon-ter notre structure en couple, nous avons pris confiance en nous Le regard extérieur et bienveillant de nos interlocuteurs nous a aidé à passer le cap, transformer nos idées, notre projet, en création d’entre-prise.L’activité s’est révélée bien au-dessus de nos espérances, nous avons embauché

notre première salariée et les plannings sont bien remplis, nous avons encore plein de projets de développement mais c’est un métier promis à de nombreuses ré-formes, nous ne nous emballons pas.»

http://www.happyconduite.fr/

Moyens financiers mobilisés par Aquitaine Active :

Prêt à taux zéro : 2 000€Garantie bancaire : 14 300€ sur un prêt de 22 000€

Aquitaine Active, acteur solidaire de l’économie locale

Soutenir, accompagner et financer les entrepreneurs en Aquitaine, qu’ils soient en phase de création et/ou de

développement, telle est la vocation de l’association Aquitaine Active.Nous démontrons qu’il est possible d’utiliser les outils financiers pour associer utilité sociale et création d’emplois. Autrement dit, nous contribuons à développer la finance solidaire, où l’argent peut aussi être vecteur de cohésion sociale et de proximité entre citoyens.

Notre mission est de sécuriser les parcours des entrepreneurs (entreprise de l’économie sociale et solidaire, demandeurs d’emploi, femmes et jeunes) par un accès facilité au financement et un accompagnement économique et financier (en mobilisant notamment l’épargne solidaire).En 2015, les 196 projets soutenus par Aquitaine Active ont permis de consolider 334 emplois et de créer 297 emplois (en équivalent temps plein).

AGIR POUR SOUTENIR LESTERRITOIRES

Accompagnement de financement d’entreprises

Dordogne Gironde Landes Lot-et-Garonne Pyrénées Atlantiques

Création par des demandeurs d’emploi

Consolidation d’emploi (Equivalent Temps Plein)

Création d’emploi (Equivalent Temps Plein)

3 905 personnes

708 entreprises

1 085 entreprises 196 entreprises

75

depuis 2004 en 2015

5587589288

13108131250

126 entreprises

2 000 emplois 297 emplois

334 personnes

IMPACT DE NOTRE ACTIVITÉ

Création et développement dans l’Economie Sociale et Solidaire

445 entreprises 70 entreprises

En 2015, Aquitaine Active a accordé* : >> 2 588 638€ de garantie engagée permettant de mobiliser 4 658 270€ de prêts demandés>> 1 530 200€ de financement en fonds propres dont 941 500€ issus de produits de la finance solidaire

* Engagements financiers dans des entreprises

AGIR POUR ENTREPRENDRE

AUTREMENT

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ELISE Atlantique est pionnier de la collecte et du recyclage en Aquitaine.

C’est aussi une entreprise adaptée (salariés porteurs de handicap) qui réussit et qui se projette dans l’avenir avec des projets innovants et bons pour l’environnement.

500 000 tonnes par an ! C’est le poids du papier de bureau qui n’est pas collecté, donc pas recyclé. Des papiers jetés, enfouis ou incinérés, au lieu d’être valorisés et transformés en cartons ou en nouvelles feuilles. Né en 1997, le réseau ELISE développe sur chacun des 28 sites sur lesquels il est implanté, une gamme complète de solutions destinées à recycler plus et mieux les papiers et autres déchets de bureau valorisables.

“Au-delà de la volonté de participer activement à la protection de l’environnement, notre réseau crée des emplois pour les personnes en insertion ou en situation de handicap. Nous avons chez nous 18 postes adaptés”, explique Frédéric Petit, président de la SAS Actes-ELISE atlantique. Parti du Nord-Pas-de-Calais, ELISE s’est progressivement étendue pour

couvrir une grande partie du territoire.“Mon associé, Thomas Mahias et moi avons toujours été sensibles aux notions de développement durable et de responsabilité sociétale. Je travaillais dans la com et j’avais le sentiment que les sujets de récupération et de valorisation des déchets n’étaient pas encore une forte préoccupation”, se rappelle Frédéric. “Dans le même temps, les entreprises de l’ESS proposant la collecte et le recyclage n’étaient pas présentes dans la région Aquitaine”.

Créée en 2012, ELISE atlantique s’est dès lors vite trouvé une clientèle. “Au démarrage, la croissance a été telle que nous n’aurions pas pu faire face à la demande sans la participation d’Aquitaine Active qui a assuré nos besoins en fond de roulement. De plus, cet appui a crédibilisé la démarche auprès des banques”, témoigne Frédéric. Du côté d’Aquitaine Active, Florence Delisle-Errard, chargée de missions explique : ”l’entreprise allie une forte ambition sur les plans social, environnemental et économique.

Et l’équipe dirigeante a su démontrer sa fiabilité sur la durée, la pertinence de sa vision et de

son ancrage territorial.” Aquitaine Active maintient par ailleurs son soutien dans le cadre d’un projet de diversification de l’activité particulièrement innovant : la création d’un processus de recyclage de gobelets plastiques.

L’entreprise pourra bientôt les valoriser en proposant une matière première utilisable dans l’impression 3D actuellement en pleine expansion. Une façon de rester à la pointe de l’innovation tout en allant chercher un développement extérieur.

Frédéric PETIT - Président de la SAS Actes ELISE Atlantique

Moyens financiers mobilisés par Aquitaine Active :

Titres et prêts participatifs de 300 000€ de la SIFA et Fonds commun de placement Insertion EmploiGarantie bancaire : 67 500€ sur un prêt de 135 000€

Engagement d’épargnant

Comment a démarré votre aventure avec la finance solidaire ?

Ma rencontre avec la finance solidaire s’est faite dans le cadre de mon activité

professionnelle au sein de l’entreprise coopérative Ethiquable. En effet, le Crédit

Coopératif est notre partenaire bancaire et un acteur de la finance solidaire de la première heure.Etre un épargnant solidaire est une question de philosophie portée par une volonté d’humaniser cette finance qui a « si mauvaise presse ».

Pourquoi soutenir l’entrepreneuriat local via le livret Agir Aquitaine Active ?Dans une société mondialisée, cela m’a paru légitime de pouvoir soutenir le tissu économique local. C’est pour moi un engagement politique et citoyen fort. Avec le livret Agir Aquitaine Active, je suis venu chercher une meilleure transparence et plus de pragmatisme sur l’impact de mon épargne.

Que diriez-vous à un citoyen pour l’inviter à s’intéresser à l’épargne solidaire ?Vous avez la chance d’épargner et de faire un geste solidaire près de chez vous.C’est dommage l’épargne solidaire reste encore trop discrète aux yeux des citoyens. Il serait intéressant de développer la communication pour la rendre plus visible notamment vis-à-vis des acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire qui sont déjà engagés pour faire entendre la voix « d’une autre économie ».

Matthieu RENARD, sociètaire du Crédit Coopératif.

ELISE Atlantique : «Innover pour se développer»

Vous & Nous Merci de votre engagement à nos côtés

15 075 euros de dons

1,950 M euros d’encours (approximation)

Aquitaine Active est partenaire du Crédit Coopératif depuis 2005 pour le «Livret Agir Aquitaine Solidaire» et depuis 2009 avec le Cré-dit Mutuel pour le «Livret d’Epargne pour les autres». Retrouvez nous lors de la prochaine Semaine de la Finance Solidaire du 3 au 10 novembre 2016.

615 Souscripteurs

Résultats des livrets d’épargne solidaire régionaux en 2015

En partenariat avec

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Vivons autrement notre rapport à l’argent et à l’entreprise

France Active, à travers sa société d’in-vestissement, est un pionnier du dé-

veloppement de l’épargne solidaire. En quelques années, avec nos partenaires, nous avons démontré le potentiel que re-présente l’épargne salariale solidaire pour créer des emplois et développer l’écono-mie sociale et solidaire.

En cette période de crise, le cœur comme la raison invitent maintenant à aller plus loin pour développer conjointement l’épargne et les investissements qu’elle permet. Pour cela, le gouvernement, les banques et les acteurs de la finance soli-daire disposent de quatre leviers complé-mentaires.

Diversification. Tout d’abord, il est néces-saire de diversifier les supports d’épargne solidaire, au premier rang desquels l’as-surance-vie, et d’obtenir la création d’un livret réglementé proposé dans tous les établissements bancaires, sur le modèle du Livret «développement durable».

Formation. Par ailleurs, la méconnais-sance des produits d’épargne solidaire est aujourd’hui le premier frein à leur dé-veloppement. Les institutions financières ont ici un rôle central à jouer à travers la formation et l’incitation des conseillers bancaires à proposer et distribuer les dif-férents produits solidaires.

Incitation. En troisième lieu, un accompa-gnement et une incitation des entreprises et de leurs services RH dans la prise en

compte de ce type d’épargne, en cohé-rence avec leur politique Responsabilité Sociale des Entreprises, doivent être mis en place.

Vigilance. Enfin, il faut prendre garde à ce que l’application de la loi du 31 juillet 2014 sur l’économie sociale et solidaire ne freine pas l’utilisation de cette épargne au service des projets, du développement territorial et de l’emploi en complexifiant l’obtention de l’agrément solidaire.

La mutation profonde à laquelle notre pays est confronté ne se réduit pas aux ruptures dramatiques que provoquent le chômage et l’exclusion. Elle génère aussi des innovations sociales, des générosités renouvelées, l’émergence d’une écono-mie qui emprunte d’autres ressorts que ceux sur lesquels a été bâti un modèle de développement aujourd’hui à bout de souffle.

Les désespérés et les grincheux de-vraient visiter les entreprises d’insertion et du handicap, écouter le dynamisme des entrepreneurs sociaux, partager la confiance des innovateurs du bio, de l’économie circulaire, des circuits courts, etc. Ils y trouveront des motifs de récon-fort et le courage de relever les défis.

L’économie sociale et solidaire apporte des réponses concrètes. Epargnants, bénévoles, salariés, entrepreneurs, dé-montrent au quotidien qu’il est possible de vivre autrement son rapport à l’argent et à l’entreprise, de manière plus soli-daire, plus démocratique. Nous avons les moyens de permettre à cette économie de se développer à grande échelle. L’épargne solidaire y contribue puissamment ; chacun est ap-pelé à y apporter sa pierre

Patrice GARNIER, Président de la Société d’Investissement Solidaire de France Active

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