l'architecture et l'urbanisme romains au maghreb

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE POPULAIRE MINISTERE D’ENSEINGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE CONSTANTINE 3 FACULTE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE Fait par l’étudiante : Mechri Nour El Houda Exposé sur : L’arch itectu re romain e Année universitaire : 2014/2015 Groupe 07 3 ème année architecture LMD

Transcript of l'architecture et l'urbanisme romains au maghreb

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE POPULAIRE

MINISTERE D’ENSEINGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE CONSTANTINE 3

FACULTE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME

DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE

Fait par l’étudiante :

Mechri Nour El Houda

Exposé sur :

L’architecture

romaine

Année universitaire :

2014/2015

Groupe 07

3ème année architecture LMD

A. Introduction :

Cette région qu'est l'Afrique du Nord est peuplée dès la Préhistoire par les Berbères qui développent une culture originale. Ils sont les premiers habitants de la région et sont considérés comme étant les ancêtres des nord-africains modernes, arabophones comme berbérophones.

À partir du VIIIe siècle av. J.-C., les Phéniciens installent des comptoirs dont le plus prospère est Carthage. Au IIe siècle av. J.-C., les guerres puniques opposent les Carthaginois aux Romains qui prennent possession du territoire. À son apogée, les romaines urbanisent et se christianisent. Cette Église d'Afrique, composée de Berbères en majorité chrétiens, a été au fondement du christianisme européen.

Au Ve, un peuple germanique de religion chrétienne et originaire de l'actuelle Pologne, les Vandales, traversent le détroit de Gibraltar et envahissent le Maghreb ; ils représentent environ 80 000 personnes. Ils y fondent un royaume éphémère qui sera détruit au VIe siècle à la suite de la défaite vandale face aux armées du général Bélisaire, qui réintègre ainsi l'Afrique du Nord dans l'Empire romain, alors représenté par la civilisation byzantine.

Dans notre exposé, on va projeter la lumière sur la civilisation romaine au Maghreb, en détaillant les éléments urbanistique et architecturaux qui constituent la ville romaine, en analysant deux villes romaines, une construite par les romains et autre déjà existante et reconstruite par eux.

B. Urbanisme romain :

Développement de la ville romaine : Les monuments caractéristiques de l’architecture romaine ont été construits plus ou moins pendant la période du IVe siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C. Celle-ci atteint son apogée surtout au début de la période impériale, sous les règnes d’Auguste et des autres Grands Empereurs pendant la Pax Romana (27 av. J.-C.- 180). C’est sous Auguste que les villes romaines se développent, que les routes sont construites et que les aqueducs sont inaugurés pour fournir la ville en eau. Ce foisonnement est permis par la richesse de l’Empire, grâce aux conquêtes, ainsi que par la situation politique relativement stable de cette période, qui dura plus de 200 ans.

L’architecture romaine est influencée principalement par deux civilisations l’ayant précédée : les Grecs et les Étrusques. L’influence grecque classique se limite plutôt à l’esthétisme, (type de colonnes et matériaux de construction). L’influence étrusque, quant à elle, se voit plus dans le type de planification urbaine, par exemple les systèmes d’égouts et les connaissances techniques sur les ponts, chaussées, tunnels, voûtes (ingénieurs). En plus, il est possible de voir cette influence dans la tendance vers l’axialité et le gigantisme de l’architecture romaine.

Caractéristique de la ville romaine :

La base d’organisation romaine est axiale, l’axe se présente comme une caractéristique distinctive de l’urbanisme romain. Dans l’empire Romain, des éléments orthogonaux et rotatifs sont combinés pour former des totalités complexes, organisées axialement.

Architecture Romaine

L’axe romain se réfère généralement à un centre résultant le plus souvent d’une intersection d’axes.

L’ordre orthogonal et axial renvoie à l’Egypte, mais en faisant d’un centre l’origine de cet ordre, les Romains transformèrent l’image statique des Egyptiens en celle dynamique, d’un univers.

Le principe d’orthogonalité, symbole de l’ordre cosmique, inspire les grandes structures de la Rome antique et des villes romaines. C’est encore lui que l’on utilise pour le partage des terrains ou le tracé des plans d’urbanisme. L’urbanisme romain est né du développement des camps. Les Romains utilisèrent dans le tracé des villes camps la « grille hippodamique » en référence à l’urbanisme grec.

Elément structuraux et composants de la ville romaine :

Le tracé réticulaire conduit dans presque tous les cas à une forme rectangulaire, composée sur deux axes :

- Le premier est orienté est-ouest, il a une largeur de 14 à 15 m (mais peut atteindre 30 m) est appelé « decumanus ».

- Le second, perpendiculaire au premier a une largeur de 7 à 8 m.

Des voies secondaires parallèles ou perpendiculaires aux deux axes majeurs, d’une largeur minimum de 2,50 m et espacées les uns des autres de 60 à 70 m, complètent la trame viaire et délimite des « insulae » de périmètre carré ou rectangulaire.

Au point de l’intersection des deux axes, se trouvait le forum qui représente l’aire des activités publiques.

C. Architecture romaine : Type d’édifices romains : Architecture religieuse : Sanctuaire : A l’exemple du sanctuaire de Jupiter érigé sur le Capitole à Rome. Les sanctuaires romains suivent le schéma grec-étrusque mais, ils sont élaborés suivant les règles géométriques. La place est dominée par un temple sur podium. Temple : La construction sacrée romaine réunit des éléments étrusques et grecs. C’est la forme de base des temples. Elle trouve son origine dans le mégaron. Basilique : Il s’agit d’un bâtiment à multiples usages : marché, banque, bourse, tribunal et lieu de rencontre. Elle fait partie du forum et adopte une forme rectangulaire. Le progrès de la technique des voûtes permet d’abandonner la position serrée des colonnes et de passer à des conceptions larges de l’aménagement des espaces. Architecture utilitaire : Thermes :

Les thermes avec leurs bassins et leurs piscines à différentes températures sont des établissements publics dans toutes les villes de l’Empire. A partir du bain, se développent des centres de relaxation destinés à la population : sport, jeu, …etc.Les composantes du bain sont :- Vestiaires et salles de repos (apodyterium)- Piscine ouverte (natatio)- Bains chauds (caldarium)- Etuve (sudatorium)

- Bain froid (frigidarium)Le schéma classique du bain romain : apodyterium → tepidarium → caldarium

Théâtre et amphithéâtre : Contrairement aux grecques, le théâtre romain n’a pas de relation avec le fait religieux. La pièce de théâtre vise uniquement à distraire le public. Parmi les jeux et les exhibitions, ce sont les combats de gladiateurs. Les lieux où se déroulent ces spectacles sont en général des amphithéâtres : tribune et arène. Bâtiments commerciaux : A l’exemple d’huileries ou encore de Marché de Trajan à Rome qui est constitué de six niveaux s’adossant à la colline du Quirinal. Travaux routiers et hydrauliques : La construction d’un réseau routier stratégique (routes et ponts) débute en 312 AVJ. Qu’il s’agisse de pont ou d’aqueduc nécessaire à l’alimentation d’eau, l’élément à la base de leur structure est un arc appareillé en pierre que l’on superpose. Panthéon : Le Panthéon réalise pleinement la conception de l’édifice à salle centrale entamé en 118. En plus du lieu de culte, il est aussi le tribunal. La forme de coupole correspond dans sa symbolique complexe à l’union de la fonction de culte et de l’Etat. Conclusion : Conception de l’espace et évolution historique : Quelle que fût la tâche de construction ou le niveau de l’environnement, les Romains utilisèrent toujours la même image spatiale fondamentale. Cette image représentait un ordre universel synthétisé à partir, d’une part, de certains phénomènes naturels, tels que les points cardinaux et, d’autre part, de symboles très anciens comme la verticale « spirituelle » et l’horizontale « profane » et les concepts de centre et de parcours.La caractérisation la plus évidente de l’architecture romaine et son uniformité. Signification et architecture :

L’organisation romaine se fondait sur une attitude religieuse. Alors que nous ignorons la date de fondation des édifices grecs importants, tous les monuments romains furent construits à l’occasion d’événements historiques. L’environnement construit devient donc une concrétisation de l’état romain spatial et historique.

Formes architectonique utilisées :

Construction et décor : Ordre toscan : L’ordre toscan s’inspire de l’architecture dorique. Les colonnes toscanes sans cannelures se dressent sur une base formée d’une plinthe et d’un tore.Les chapiteaux présentent différentes variantes du modèle dorique. Sous la République, la préférence va à l’ordre dorique alors que sous l’Empire est retenu Ordre composite : La forme flexible et végétale du chapiteau corinthien se combine à l’occasion avec des éléments du chapiteau ionique pour donner naissance aux chapiteaux de l’ordre composite. L’arc et son utilisation : L’arc sans appui surmonte les ouvertures faites dans la maçonnerie. Les Romains associent la colonne et l’arc pour des raisons formelles. On assiste à une fusion progressive d’éléments hétérogènes qui se révèle à l’extérieur de l’amphithéâtre. Conclusion : La superposition des ordres et leur application à l’arcade : L’exemple le mieux connu de l’utilisation romaine des ordres est ce qu’on appelle la « surimposition », où des colonnes doriques, ioniques et corinthiens, des, des demi-colonnes ou pilastres étaient placés les uns au-

dessus des autres. La colonne dorique, porte l’ionique plus gracieuse qui, à son tour, soutient le mince corinthien. Développement d’habitat : Habitat :

Les Grecs en Italie du Sud et les Etrusques en Italie centrale construisent les premières demeures urbaines.

La maison à atrium : s’affirme au IVe siècle AVJ comme la maison typique de toute l’Italie. Les formes de l’atrium diffèrent par la construction du toit : dans l’atrium tétrastylcum, quatre colonnes soutiennent la charpente. L’augmentation des colonnes de soutien donnera naissance à l’atrium corinthien de type péristyle. Le « compluvium » est l’ouverture du toit, dont les pentes inclinées vers le bassin dans le sol de l’atrium évacuent l’eau de pluie. Le plan s’ordonne symétriquement autour de l’atrium. Le tablium s’ouvre largement vers l’atrium et une large baie le relie au jardin. La maison à péristyle naît des besoins croissants d’espace. A cet effet, la maison à atrium sera combinée avec la maison pompéienne à péristyle. L’insulae : L’augmentation de la population depuis le IIe s AVJ, nécessite la réalisation de grands immeubles urbains. Les premiers bâtiments « insulae » sont réalisés par transformation et assemblage de maisons à atrium. Des escaliers indépendants permettent d’accéder à des appartements de location en étage (cenacula). Une partie du rez-de-chaussée est réservée à des boutiques et ateliers. Villa et palais : Villa : La ferme romaine, la villa Rustica est à l’origine des nombreuses villas, à la campagne et à la ville. C’est une construction à trois ailes en péristyle qui forme un rectangle fermé. La villa à portique se compose d’un long bâtiment central rectangulaire, situé entre les ailes latérales, où des pavillons forment saillie. Palais : Dans le palais de Dioclétien à Split, les murs sont fortifiés et présentent une hauteur de 18 m, tournés vers la campagne, sont flanqués de tours carrées ou orthogonales. Les portails sont protégés par des donjons et marquent les extrémités des axes. Les rues à colonnades, cardo et decumanus divisent le palais en quatre secteurs : Les troupes et l’administration logent au Nord ; au Sud, se trouve le mausolée et la cour du temple. Les techniques de construction dans l’architecture romaine : QUI ? :

Bien souvent, les individus à l’origine des grandes constructions romaines sont les empereurs. Certains créaient leurs plans eux-mêmes avec l’aide d’architectes, par exemple Trajan et Hadrien ; d’autres engageaient des architectes pour exécuter cette tâche, tandis que pour certaines constructions les sources concernant les concepteurs n’existent pas. Parfois, ce sont même des citoyens fortunés qui étaient à l’origine de ces bâtiments majestueux.

AVEC QUOI ? : Pierre de taille : Calcaire : très populaire comme pierre à bâtir, elle sert aussi comme matériau de sculpture, comme matériau d’empierrement pour la voirie et finalement pour la fabrication du béton. Marbre : sa rareté, sa lourdeur, ainsi que sa fragilité le rendait très précieux et c’est pour cela qu’il était généralement utilisé que pour la construction de grands bâtiments. Travertin (Pierre de Tivoli) : sa dureté permet de construire de très grands édifices et c’est pour cette raison qu’une grande majorité des plus beaux édifices romains en est composée.

Moellon : c’est une pierre de construction taillée partiellement ou totalement avec des dimensions lui permettant d’être manipulée par un homme. En général, un moellon est fait de calcaire, mais il peut aussi être fait de granite, de grès ou même de silex dur. Terre cuite : elle est obtenue par la cuisson de l’argile. C’est l’un des plus anciens matériaux utilisés par l’homme. Elle sert à concevoir des briques, des tuiles, des carrelages et des conduits d’eau. Sa couleur varie du gris au rouge selon sa teneur en oxyde de fer. Pétrie avec de l’eau, l’argile donne une pâte plastique malléable, ce qui la rend facile à mouler. Une fois passée au four, elle devient imperméable et très dure. Ciment : « Matière pulvérulente, à base de silicate et d’aluminate de chaux, obtenue par cuisson et qui, mélangée avec un liquide, forme une pâte liante, durcissant à l’air ou dans l’eau [1] » Le Petit Robert Béton : c’est un matériau de construction fait de mortier et de granulats naturels (pierre concassée, sable,…). À la différence du ciment, le béton peut être utilisé seul, car, mis en coffrage, il peut devenir aussi dur que la pierre, selon sa qualité. Plomb : c’est l’un des premiers métaux connus et travaillés par l’Homme. Les Romains utilisaient le plomb dans la fabrication de conduits pour l’acheminement de l’eau dans les villes à partir des citernes des aqueducs. Il est possible de trouver différentes inscriptions sur ces tuyaux, soit le nom du fabricant, le nom du bénéficiaire, le nom de l’administrateur du conduit et le nom du donateur. Le problème avec le plomb, c’est qu’il est cancérigène et qu’il cause le saturnisme, une maladie qui est due a une intoxication aiguë au plomb. Fer : outre le fait qu’il était utilisé dans la fabrication de nombreux outils, il servait à faire des agrafes pour lier des pierres ensemble afin de consolider le mur. PAR QUI ? :

Pour la construction des villes, la main-d’œuvre était constituée en majorité d’esclaves, mais il pouvait aussi y avoir des paysans pauvres, voire des soldats. En ce qui concerne les travailleurs spécialisés, il y avait des arpenteurs, des géomètres, des ingénieurs, des urbanistes, etc.

COMMENT ? :

Les techniques de construction étaient très diverses. En voici quelques illustrations qui permettent une meilleure compréhension que les mots.

Outil de levage :

La chèvre : c’était la machine de levage la plus courante et elle pouvait soulever entre 300 et 500 kilos. Les ouvriers tiraient sur le cabestan pour faire monter la charge.

La cage à écureuil : à la différence de la chèvre, les ouvriers ne vont pas tirer, mais plutôt monter des échelons à l’intérieur d’une grande roue pour faire monter la charge. Cette technique permet de soulever des charges allant jusqu’à une dizaine de tonnes.

Système de saisi des pierres :

La griffe auto-serrante : une cavité est pratiquée sur les deux faces opposées, la pointe des griffes est insérée et le câble de traction est relié aux extrémités de ces paires de griffes. Plus la charge est lourde, la saisi sera meilleure. Le problème avec ce système, c’est qu’il laisse de petit trou apparent sur la façade de la bâtisse.

La louve : c’est le système de saisi de la pierre le plus utilisé à l’époque de la Rome antique. Une cavité en forme de queue d’aronde va être faite au centre de gravité. Ensuite, un système démontable sera inséré à l’intérieur et le rétrécissement de la cavité va permettre à la

loue de tenir en place.

D. Analyse de deux villes romaines :

Une construite par les romains :

Une déjà occupée dont les romains ont appliqué des modifications :

Analyse de « Carthage Romaine » : Présentation de la ville + situation géographique :

Carthage est une ville tunisienne située au nord-est de la capitale Tunis, fondée sur une presqu'île entourée de lagunes.

Elle a été fondée vers 800 avant J.C par les Phéniciens. Ce peuple de marchands venait de Phénicie, l'actuel Liban. Carthage est au tout début un comptoir de marchands phéniciens mais très vite cette cité devient une très grande puissance grâce au commerce.

Carthage occupait la quasi-totalité de l'Afrique du Nord, des îles de la Méditerranée occidentale et des côtes de l'Espagne.

Pendant près d'un siècle, Rome et Carthage, vont s'affronter impitoyablement. Rome, sort transformée de ces 3 guerres. De simple cité italienne, elle devient un empire à vocation universelle

Historique de la fondation de la ville :

Carthage fut fondée par une colonie de Phéniciens, mais on ne sait rien de précis sur son origine et les commencements de ses annales. D'après Philiste de Syracuse, elle aurait été bâtie par les Tyriens Ézoros et Carchédon, vingt et un ans avant la prise de Troie par les Grecs. Cette tradition n'est pas vraisemblable ; la légende semi-historique que nous allons relater et que l'on adopte généralement, mérite-t-elle plus de créance ? Dès le XVIe siècle avant l'ère chrétienne, des colons venus de Sidon avaient fondé une ville du nom de Cambé ou Caccabé, sur le site même où fut Carthage : cette colonie ne prospéra guère, tout le commerce des Phéniciens avec la côte d'Afrique étant centralisé dans les deux autres villes phéniciennes voisines, Hippone et Utique. Mais vers l'an 822, une nouvelle colonie phénicienne, partie cette fois de Tyr, sous la conduite d'une princesse nommée Elissar, vint s'établir à Cambé, fuyant la colère de Pygmalion. Cambé, qui languissait, accueillit avec empressement les nouveaux émigrants et Élissar, appelée dans la légende Didon « la fugitive », acheta du roi des Liby-Phéniciens Japon un vaste territoire où elle bâtit la ville qui prit le nom de Kiriat-hadeschat ou Karth-hadschath « la ville neuve », nom dont les Grecs ont fait Karchédon et les Latins Carthago. Ces événements dans lesquels l'histoire se confond avec la légende et que le vieux Caton, Trogue-Pompée, saint Augustin, ont extrait des traditions carthaginoises elles-mêmes, sont devenus populaires à Rome, grâce surtout au talent imaginatif de Virgile qui se complut à immortaliser le nom de Didon.

L’installation des romaines à Carthage et sa reconstruction :

La reconstruction de Carthage a été faite par Octave (futur Auguste) en 29 av J.-C. Il a envoyé 3000 familles Romaines pour s’installer dans la colonie. Ensuite Carthage fut cadastrée selon la coutume Romaine pour installer les édifices publics et les résidences.

Carthage avait un vaste territoire d’une centaine de kilomètres jusqu’à la région de Dougga.

Fonctionnement de Carthage : 1. Régime :

Elle a un régime politique de type oligarchique c’est-à-dire un système de gouvernement où le pouvoir est contrôlé par quelques privilégiés ; il y a deux magistrats, des suffètes qui sont élus chaque année et choisis dans l’aristocratie et dans les milieux aisés. Les citoyens ont peu de pouvoir.

2. Activités principales :

Carthage est une cité axée principalement sur le commerce grâce à son activité portuaire, et connaît donc un commerce maritime très important.

L’urbanisme et l’architecture de Carthage : La ville carthaginoise :

Carthage punique occupe une flèche dirigée vers l’orient de formidables murailles barrant l’isthme la ville est de la volluie de Byrsa celle-ci regroupe la ville haute qui ne sera pas urbanisée avant le 2 siècle av j-c, tandis que la ville basse s’organise autour des deux ports.

Les nécropoles qui entourent la cité des vivants et les sanctuaires sont relégués à la périphérie .l’arrière cité est occupée par un faubourg rural : M’égara. Une muraille de 32 kilomètres de longueur flanquée de tours à étages enceint la ville .du côté de l’isthme le rempart maritime était doublé d’un mur précédé d’un fossé de 20 mètres de largeur .le port marchand rectangulaire et le port de guerre circulaire qui communiquent avec la mer par un chenal et un terre-plein reçoivent chacun prés de220 navires.

A proximité de la zone portuaire, au sud se tient le sanctuaire de Baal-Hammon et de Tanit appelé Tophet (aire sacrificielle).

Non loin du port militaire (cothon) se tient la place publique de la cité, véritable centre civique de Carthage, l’Agora.la ville des III et II siècles av JC est ainsi organisée. Au nord les nécropoles, au centre l’habitat urbain au sud l’Agora, les ports et le Tophet.

1. Les grands travaux publics romains à Carthage :

Pour alimenter Carthage la splendidissima, capitale de l'Afrique proconsulaire, on décida sous Hadrien de construire un temple des eaux et un aqueduc de près de 90 kilomètres, qui franchit l’oued Milian avec des arcades en pierre de 20 mètres de hauteur. Il transporte les eaux collectées des sources de l’antique cite ziride (Zaghouan) à Carthage .L’aqueduc, réalisé en briques et en pierres de taille, est fait d’une succession de structures à arcades en plein cintre enterrées ou aériennes de hauteur variable selon la topographie.

A Carthage l’eau amenée était collectée dans d’immenses citernes qui comprenaient quinze compartiments (citernes de la M’aalga).

2. Les infrastructures :

Les infrastructures de l’ancienne Carthage sont relativement bien connues pour ce qui concerne la période romaine. La cadastration ainsi que la centuriation de l’espace ont fait l’objet d’études très complètes. Dès 1833, le consul du Danemark à Tunis C. T. Falbe effectue les premiers relevés mais les autres historiens de Carthage ne sont pas en reste, une longue liste de travaux étant consacrée au sujet. Parallèlement, l’organisation de la ville romaine est assez bien restituée. Quant aux infrastructures de l’époque punique, elles sont peu connues, en dehors d’un certain nombre de citernes, et concernent surtout les ports puniques, identifiés pendant longtemps à deux lagunes. De l’époque romaine sont particulièrement impressionnantes les 18 citernes qui constituaient le débouché de l’aqueduc de Zaghouan afin d’alimenter les thermes d’Antonin.

Tombes et tombeaux :

Bâties en pierres et dalles à joints vifs pour les plus riches comme à Carthage, les tombes puniques des nécropoles ont souvent révélé ce que les recherches archéologiques dans les cités des vivants se refusaient à livrer.

(La toiture de ces caveaux assemblée à joints vifs, est constituée de dalles de couverture en contrebutée formant arc de décharge pour soulager la plafond des poussées de terre et de sable supérieure).

Temples et espaces sacrés :

A Carthage la vie religieuse était complexe et les dignités religieuses du clergé se recrutaient parmi les membres des grandes familles aristocratiques qui se transmettaient ces charges.

Le temple d’Eshmoun rendu célébré par les textes et dont on n’a retrouvé aucun vertige couronnait la colline de Byrsa et tenait avec la citadelle le haut de la cite.

Le temple punique est un édifice à cella et à couverture en terrasse précédé d’un porche à deux colonnes.

Dans la Carthage tardive les colonnes qui flanquent l’entrée de la cella sont doriques ou ioniques.

Thermes :

Les thermes d'Antonin : furent édifiés en bord de mer après un grand incendie qui ravage a la cité au IIe siècle, plus précisément entre 145 et 162Des installations d'origine ne demeurent que quelques vestiges du rez-de-chaussée, constitué par les espaces de service, à proximité du rivage.

Amphithéâtre :

D’une capacité de 30 000 personnes ne demeure que l'arène, le reste ayant disparu en raison des pilleurs de monuments qui ont sévi à Carthage pendant plus d'un millénaire. Un sort analogue a été réservé au cirque, ce dernier n'étant plus suggéré que par une longue dépression à proximité de Douar Chott.

Tophet :

Situé non loin de deux lagunes dénommées l’un « port marchand » et l'autre « port militaire » constituant la trace des anciens ports puniques, est un enclos sacré où les Carthaginois auraient sacrifié leurs enfants aux divinités protectrices Tanit et Ba'al Hammon selon une historiographie bien ancrée mais remise en cause par certains spécialistes, particulièrement Sabatino Moscati.

La maison carthaginoise :

La maison carthaginoise nous est connue depuis peu par les relevés et investigations archéologique de différentes missions à Carthage.

La maison courante courant qui relevé d’un type consacre répété sur plusieurs parcelles couvrant 75 m² de surface inscrite dans une parcelle de 15,65m de large par 31 mètres de long .L’accès à partir de la rue est assure par un long vestibule ou corridor qui mémé a la cour intérieure .ce passage long de 6 m et large de 0,90m est ferme sur la rue par une porte et sur la cour par un claustra ,une rigole ménagée dans le pavement conduisait les eaux usées au puisard extérieure de la rue .

La cour est le centre de l’habitation et distribue les différentes pièces. Elle est de dimensions modestes et sert à l’éclairage et à la ventilation de l’habitation.

La pièce publique sur la rue est le salon, l’oecus, accessible directement à partir de la rue et bordée d’un large seuil en pierre calcaire. A cette pièce font face de l’autre coté de la cour

abritées par un portique des pièces plus petites distribuées en enfilade dont certaines peuvent être aveugles et servir et magasin ou sont parfois ouvertes sur une rue à l’arrière.

Citerne et salle d’eau sont accessible directement à partir du centre de l’habitation marqué par un impluvium pave de tesselles en marbre blanc. Le sol du vestibule et de la cour sont en béton gris de terre cuite découpée et celui des pièces annexes en terre battue.

L’hypothèse que les maisons carthaginoises pouvaient accueillir un ou deux niveaux est attestée par les recherches qui mettent à jour souvent l’emplacement d’un escalier à partir de la cour ou du vestibule. Il est également reconnu que les dimensions des cours sont plus amples dans la partie plane de la cite à proximité des ports que sur la colline de Byrsa.

Les auteurs romains considéraient que leur propre type d’habitation avait une origine étrusque. La maison comprenant un atrium (terme d’origine non romaine) et un tablinum ou une cour partiellement couverte dont le toit était à double pente donnait accès à une ou plusieurs chambres. Comme ailleurs les maisons romaines se compliquent au fil des années et se conforment à un plan type régulier. Les archéologues proposent diverses explications de l’atrium : certain le font dériver de la hutte ronde primitive, autour de laquelle vinrent s’ajouter des pièces destinées à l’habitation. D’autres en voient l’origine dans le mégaron de la maison gréco-

mycénienne .D’autre encore pensent que c’est le tablimum qui fut engendré par la hutte et que l’atrium en formait l’enceinte.

Quoi qu’il en soit la maison romain dans son type achève comprend deux parties distinctes l’une publique autour de l’atrium, l’autre plus intime autour du péristyle. L’atrium qui peut être lui-même à péristyle organise les espaces des visiteurs, des hôtels et du maitre de dont le « bureau » de réception est le tablinum. Celui–ci sépare l’atrium du péristyle intérieur qui régit l’organisation des pièces intimes et la vie domestique. Salon et salle à manger (triclinium) prennent place dans l’axe de la cour. Ce sont souvent des pièces majestueuses revêtues de mosaïque fastueuses .les maisons romaines en Afrique du Nord se adaptée aux sites et au climat ainsi elles pouvaient être construites et ordonnées sur deux niveaux telles les fameuses villas de

Bulla Regia à 147 kilomètre de Carthage dont la partie souterraine échappe aux chaleurs et aux chaleurs et aux rigueurs du climat continental de la région.

Les monuments à Carthage :

1. Les remparts :

Appien nous apprend que Carthage était défendue du côté de la mer par une simple muraille, tandis que du côté de l'isthme elle était protégée par trois enceintes concentriques, épaisses de trente pieds (9,24 m), et hautes de trente coudées (13,86 m), sans compter les créneaux et les meurtrières.

2. Byrsa :

Byrsa, l'acropole, formait le nœud des défenses de Carthage. Elle a la forme d'un quadrilatère dont les angles correspondent aux quatre points cardinaux ; actuellement, la plate-forme n'a que 1400 m de circonférence, mais Orose lui en donne 2962. Haute de 63 m, et isolée de toutes parts, elle affecte la forme d'une pyramide tronquée dont on a sans doute aplani artificiellement le sommet.

3. Les citernes :

L'emplacement de Carthage est parsemé de citernes voûtées, grandes chambres rectangulaires surmontées d'une voûte en plein cintre, qui approvisionnaient la ville d'eau potable

4. Les portes :

Situés près du forum, à 600 m au Sud de Byrsa, ils ne sont plus marqués actuellement que par de misérables flaques d'eau croupissante. Le Cothon, Le port marchand, Le port militaire, Le pavillon amiral.

5. Les nécropoles :

Temples païens et basiliques Chretien's : Augusta Capstan a étable que la colonie de Carthage dut posséder son Capitole comme toutes les colonies romaines, et ce Capitole, construit à l'imitation de celui de Rome, avait trois sanctuaires consacrés à Jupiter, Junon et Minerve.

Conclusion de l’analyse :

Carthage est l’une des villes les plus prestigieuses de la Tunisie.

Avant la conquête romaine, il existait déjà un réseau urbain et l’implantation romaine ne s’est pas faite sur un terrain vierge mais par empiétements des territoires libyco punique.

E. Conclusion générale :

Pour Rome, l’architecture était l’expression de la puissance. L’Etat, qui avait un monopole sur les matériaux et disposait de ses propres briqueteries, faisait édifier par l’armée des bâtiments publics à travers tout l’empire.

Il est important de mentionner que les monuments et les techniques, innovations ou autres astuces qui ont été utilisées pour la construction ne sont que des exemples du génie des Romains. De plus, nombre d’entre elles ont été utilisées pour la construction de plusieurs monuments partout dans le territoire autrefois possédé par l’Empire romain.

F. Lexique :

Arc : Un arc se situe au-dessus d’ouvertures, généralement des portes ou des fenêtres, pour répartir la pression causée par la maçonnerie située au-dessus de l’Arc sur les points d’appui latéraux. L’arc fut très souvent utilisé dans les constructions de briques et de pierres romaines. Axialité : ce qui est en rapport avec l’axe. En architecture, cela signifie de construire des monuments selon des axes, par exemple l’axe nord-sud. Coupole : C’est une construction recouvrant un espace circulaire. Elle a généralement d’une demi-sphère inversée. Dôme : Toiture de la coupole. Oculus : C’est une ouverture circulaire pratiquée dans une voûte ou une coupole. Colonne : C’est un support vertical, généralement circulaire, et il est composé de trois parties, soit la base, le fût et le chapiteau. Il existe cinq types d’ordres classiques dans le temps de la Rome antique : l’ordre dorique, ionique, corinthien, toscan et composite. Ellipse : «Courbe plane fermée dont chaque point est tel que la somme de ses distances à deux points fixes appelés foyers est constantes».

G. Bibliographie : Monographie :

GYMPEL, Jan. Histoire de l’architecture : de l’antiquité à nos jours, Berlin, Könemann, 1997, 120p.

HILL, Duncan. Rome antique : L’épopée d’un grand empire, Chine, Parragon books, 255p. MACAULAY, David. Naissance d’une cité romaine, Paris, Deux Coqs d’Or, 1982 [1977], 111p.

Ouvrages de référence :

GOLVIN, Jean-Claude. « AMPHITHÉÄTRE », Encoclypaedia Universalis, [en ligne], [http://www.universalis-edu.com.ezp.clg.qc.ca/encyclopedie/amphitheatre/] (Page consultée le 8 mai 2013).

LEVEAU, Philippe. « AQUEDUCS, Antiquité », Encyclopædia Universalis [en ligne], [http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/aqueducs-antiquite/] (Page consultée le 8 mai 2013).

MÉRAND, Jacques. « CHAR ANTIQUE », Encyclopædia Universalis [en ligne], [http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/char-antique/] (Page consultée le 4 juin 2013).

PICARD, Gilbert-Charles. « FORUM », Encyclopædia Universalis [en ligne], [http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/forum/], (Page consultée le 30 mai 2013).

[3] ROBERT, Paul. Le Petit Robert, Paris, Société du monde littré, 1979, 2171p. SAURON, Gilles. « COLISÉE (Rome) », Encoclypaedia Universalis, [en ligne],

[http://www.universalis-edu.com.ezp.clg.qc.ca/encyclopedie/colisee-rome/] (Page consultée le 8 mai 2013).

SAURON, Gilles. « PANTHÉON D’HADRIEN (Rome) », Encyclopædia Universalis [en ligne], [http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/pantheon-d-hadrien/] (Page consultée le 30 mai 2013)

Film :

ADAM, Jean-Pierre. Rome, l’architecture héritière et ses techniques, France, 2011, 115 min, coul.

MALTHY, Clive. Les 7 merveilles de la Rome antique, 52 min. coul., dvd

Sites internet :

[1] ROBERT, Paul. Le Petit Robert, France, le Robert, 2012, 2837 p. [2] UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE. Le forum de Trajan, [en ligne], 2013,

[http://www.unicaen.fr/cireve/rome/pdr_maquette.php?fichier=visite_forum_trajan] (Page consultée 3 juin 2013).