L'approche finale

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e nos jours, beaucoup dechasseurs tentent leur chanceà l’automne en produisant des

vocalises pour séduire ou provoquer le roi de nosforêts. Plusieurs s’entraînent avec sérieux afin quetout soit parfait pour le jour J. Malheureusement,après une ou plusieurs tentatives, le même scé-nario se répète souvent : un mâle se fait entendre,il s’approche et, juste au moment où vous pensiezpouvoir enfin l’apercevoir, il s’arrête! L’animaldevient ensuite moins bavard et finit par prendre lafuite. Pour ceux qui chassent à l’arc ou à l’arbalète,c’est encore pire, car ils doivent non seulementapercevoir l’orignal, mais aussi le faire venir àportée de tir. Comment y parvenir? Plus quejamais, ce sont les petits détails qui font la dif-férence dans ce type de situation.

À ÉVITER…

Si un orignal vous répond mais arrête sa course audernier instant, ce n’est probablement pas dû àvotre méthode d’appel. Puisqu’il a parcouru unebonne distance dans votre direction, il y a de fortesprobabilités que vos appels soient valables.Habituellement, le problème réside plutôt dans

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ORIGNAL

L’auteur expliquecommentconvaincre lesorignaux méfiantsde sortirà découvert.

Par | MICHEL BRETONG

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chasser où la visibilité est moins dégagée.Ainsi, quand l’orignal commencera à douter,il sera habituellement trop tard puisqu’il seradéjà à portée de tir. Il ne s’arrêtera pas s’il nepeut pas voir où vous êtes, et le manque devisibilité peut le mettre définitivement enconfiance.

À PRÉCONISER…

Pour régler une partie du problème de l’ap-proche finale, il faut donc tout d’abord appelerl’orignal à d’autres endroits que ceux mention-nés précédemment. Personnellement, com-me je l’ai déjà mentionné dans d’autresarticles, je chasse toujours l’orignal enappelant tout en me déplaçant dans deszones de nourriture, à proximité d’un site derepos. De cette façon, je n’ai pas besoin defaire «sortir» l’orignal, car je me trouve déjàdans un endroit qu’il fréquente et où il se sentà l’aise et à l’abri des chasseurs.

Je chasse donc soit en forêt mature (forêtde feuillus ou mixte) ou dans une coupe.Dans le premier cas, je chasse en pleine forêtaffichant une densité propice afin d’avoir debons corridors de tir entre les arbres*. Pour cequi est de chasser dans une coupe ou dansune plantation, je m’assure que la repousseest assez haute pour dissimuler un orignal.

l’endroit choisi pour appeler. Si vous vousexécutez à proximité d’une saline, dans unendroit assez découvert, c’est sans doute cequi dérange l’orignal. Dites-vous que lesmâles de votre secteur, surtout les plus âgés,ont compris depuis longtemps qu’ils ontintérêt à éviter ce genre de contexte, surtoutdurant le temps de la chasse. Pour un mâle lemoindrement éduqué, saline signifie toujoursdanger.

Autant que possible, abstenez-vous aussid’appeler à partir du haut des arbres. L’ouïede l’orignal est extrêmement développée etses oreilles agissent comme un véritableradar. S’il est près de vous mais pas à portéede tir, le fait d’entendre vos appels du hautdes airs peut le faire douter. Il faut égalementéviter les endroits très dégagés, car ce qui faitsouvent stopper un orignal, c’est justementl’absence d’un de ses semblables quand ilcommence à bien voir d’où vous appelez.Même s’il ne vous repère pas, l’absence detout congénère va le faire douter et arrêter.Dans ces circonstances, on peut parfoisquand même effectuer un tir à la carabine,mais à l’arc ou à l’arbalète, c’est une autrepaire de manches.

Les mâles matures sont encore plus ardusà faire sortir à découvert. Il faut tâcher de

Cependant, il ne faut pas non plus qu’elle soitsi haute que l’orignal ne peut atteindre lesrepousses poussant à la cime des arbustes.On parle ici d’une hauteur variant entre 2 et 4m. Évidemment, je ne conseille à personnede chasser directement dans une coupe, oùla densité des arbustes est très élevée, car lesorignaux vont venir très près de vous sansque vous puissiez obtenir un tir valable.

Comme il y a toujours de vieux cheminsde camions ou de débardages dans unsecteur de coupe, je me déplace plutôt dansceux-ci tout en appelant. J’utilise égalementles sentiers comme corridors de tir. L’orignalmarche souvent dans ce genre de chemin ets’y sent tout à fait à l’aise, à condition bien sûrd’avoir du couvert de chaque côté de lui.

Une autre occasion où un orignal s’arrêtesoudainement est évidemment quand il capteune odeur humaine. Comme je chasse en medéplaçant, je circule toujours avec un vent deface ou légèrement de côté. Ainsi, les ori-gnaux qui finissent par me répondre se trou-vent presque toujours dans la direction où jemarche. J’évite également de chasser dansles coulées où le vent a tendance à tourbillon-ner. En prenant ces précautions, lorsqu’unmâle finit par m’entendre appeler lors demes déplacements, il est incapable de medétecter grâce à son odorat, aussi puissantsoit-il. Aucun animal ne peut vous sentir sivotre odeur ne se rend pas à lui.

QUE FAIRE LORS D’UNERÉPONSE

Si vous êtes persévérant, à force de vousdéplacer de la sorte dans ce type de peuple-ments il y a de très fortes chances qu’uneréponse finisse par se faire entendre. Quandvos efforts seront récompensés, il n’y aurapas place à l’erreur.

Tout d’abord, si vous avez la chanced’avoir de l’urine de mâle en rut (de pré-férence obtenue directement de la vessied’un animal) vous disposez d’un bon atout.J’apporte cette urine de mâle dans une petitebouteille d’eau et j’en vide rapidement tout lecontenu par terre aussitôt que j’entends uneréponse. Ensuite, je me recule de quelquesmètres pour que ma ligne d’odeur ne semélange pas à celle de l’urine. Si jamaisl’orignal bifurque vers ma gauche et ne passepas à portée de tir, la première odeur qu‘ilcaptera sera celle de l’urine, ce qui devrait le

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Pour l’auteur, la meilleure méthode consiste à chasser les deux pieds au sol dans des endroitspeu ouverts, surtout si on s’attaque à des bêtes qui subissent une bonne pression de chasse.Après une réponse, il est aussi important de garder un profil bas pour éviter de révéler sasilhouette.

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convaincre rapidement de se montrer le boutdu nez (voir figure page 64).

Si vous n’avez pas d’urine, ne soyez pasdécouragé pour autant. C’est un bon atoutdans votre jeu, mais souvent inutile. En effet,la plupart des orignaux passent le plus sou-vent à portée de tir avant d’entrer dans votreligne d’odeur, d’où l’avantage de chasser ense déplaçant à bon vent.

Lorsque je parle d’appeler en me dépla-çant, je parle de simuler l’ovulation d’unefemelle (appel de femelle en oestrus) qui estsuivie par un mâle. Quand je pratique cetappel ou que de vrais orignaux accomplissentce rituel, la femelle et le buck n’émettent pas

leurs vocalises dans le but d’attirer d’autresmâles à eux. Ce sont les autres mâles quisont attirés par ces vocalises. Étant donné l’é-

tat de la femelle en pleine ovulation, cettesimulation demeure très invitante pour n’im-porte quel mâle.

En chassant dans la forêt plutôt que dans desendroits ouverts offrant un grand champ de

vision, on augmente grandement noschances de voir apparaître un grandmâle

comme celui-ci à très courte distance,puisqu’il se sent en sécurité dans

ce type d’habitat.

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Comme les orignaux ne font pas leurs crisdans le but d’attirer les autres mâles, je neparle pas directement à l’orignal qui merépond. Il est évident que je me concentreentièrement sur lui, mais je fais en sorte queceux que je simule ne s’occupent pas de la

présence de cet intrus. Je continue mesappels comme si de rien n’était. Par contre, sivous pratiquez la vocalise usuelle de femellequi appelle un mâle, c’est tout le contraire. Ilfaut parler directement au mâle qui vousrépond.

CACHER SA SILHOUETTE

Après avoir vidé la bouteille d’urine, il fautrapidement dissimuler votre silhouette, car sil’orignal vous aperçoit, les résultats risquentd’être les mêmes que s’il vous avait senti.Toutefois, sa vue n’étant pas son sens le plusefficace pour détecter un prédateur, il est nor-malement assez facile de camoufler votre sil-houette. Si vous chassez dans un vieuxchemin donnant sur un parterre de coupe, parexemple, le simple fait de vous cacher derrièrequelques jeunes feuillus ou encore un sapin ouune épinette immature devrait faire l’affaire. Larègle d’or est de ne pas bouger, car si l’orignal

ne distingue pas très bien les formes, ses yeuxsont tout de même de véritables détecteursde mouvement. Si vous chassez à la cara-bine, prenez soin de placer votre corps decôté par rapport à l’orignal. Cela aura poureffet de ne pas trop exposer votre dossard.

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L’auteur avec un beau buck récolté ensuivant les consignes recommandées dans cetarticle.

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PARTERRES

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A : direction du vent; B : position de l’orignal; C : endroit où vous avez entendu la réponse et où l’urine a été vidée par terre; D : position du tireuren retrait de l’urine; E : trajet plausible de l’orignal; F : lignes d’odeur de l’urine.

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Par ailleurs, si vous chassez en forêtmature, les arbres sont beaucoup plus gros etvous pouvez vous cacher derrière eux. Çan’en prend pas plus pour tromper n’importequel orignal. Il est aussi possible que votremâle arrive très rapidement après votreappel, voire à la course sans que vous l’ayezentendu répondre! C’est souvent ce qui arrivedans ce type de peuplement.

L’orignal ne doit pas vous voir bouger pourvous cacher. Dans ce genre de situation où ilse rapproche rapidement, si vous n’avez rienpour dissimuler votre silhouette il faut agir envitesse. Je vous conseille de vous accroupirrapidement ou même de vous mettre à platventre. N’oubliez pas, si vous pouvez voirl’orignal, c’est qu’il peut vous voir aussi! Il fautbouger seulement au moment de tirer, tou-jours sans gestes brusques.

Une fois bien caché, je continue à faireles mêmes appels qu’avant la réponse dumâle. Les orignaux que je simule ne s’occu-pent pas du mâle, mais moi oui! J’observecomment il réagit à mes vocalises. L’appel de

femelle en oestrus que je pratique consiste àalterner les appels de mâle et de femelle.

Les orignaux réagissent de plusieursfaçons lors de leur approche. Certains avan-cent sans arrêt. Dans ce cas, je ne changerien à mes appels. D’autres sont plus récep-tifs à l’appel du mâle qu’à celui de la femelle.Il faut alors opter pour ce type d’appel. À l’op-posé, d’autres bucks, surtout les plus jeunes,avancent plus rapidement en entendant lesappels de femelle et ralentissent dès qu’ilsentendent le mâle. Dans une telle situation, ilfaut favoriser l’appel de femelle pour de nepas intimider le jeune animal avec desréponses de mâle mature. Il faut savoir s’a-juster et improviser.

CONCLUSION

Selon moi, chasser au sol est la meilleure mé-thode pour déjouer l’orignal. Mais il peut aus-si s’agir de la pire technique si on ne respectepas certaines règles de base que nousvenons de voir. Il est particulièrement impor-tant d’éviter les très grandes ouvertures, et

dites-vous bien que plus de 100 m (300 pi)de visibilité est beaucoup trop, même si vouschassez à la carabine. Pour ceux qui chas-sent à l’arc et à l’arbalète, 30 à 50 m (100 à150 pi) de visibilité est excellent.

Au sol, au moment crucial, c’est-à-direquand l’orignal n’a plus que quelques mètresà franchir avant d’être bien placé pour le tir, ilest aussi d’une importance capitale de garderson calme, d’observer attentivement la réac-tion de l’animal après vos appels et de repérerles corridors de tir potentiels. N’oubliez pasque s’il ne s’arrête pas au bon endroit, vouspouvez lancer une réponse de buck ou un sonde femelle fort et court pour le surprendre.Dans bien des cas, cela suffira pour obtenirune belle cible bien immobile. J’espère queces petits détails vont faire une grosse dif-férence pour vous cet automne!

*Consultez «Chassez en forêt mature», du même auteur,dans le numéro de septembre 2008.

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