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ISSN : 1969-5683ISBN : 978-2-35427-026-1

Dépôt légal septembre 2013

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Guy Le Gaufey

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APPROCHES DE L’INVENTION DE LACAN

EPEL

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Avant-propos

Le texte que l’on va lire a été écrit voilà plus dequinze ans, et a pris corps à la suite d’un travail decartel commencé, lui, au tout début des années1990. J’avais alors proposé à Cécile Drouet, DanielRoquefort et Jean-Louis Meurant de nous réunirrégulièrement afin d’accomplir une tâche précise :recenser méthodiquement dans certains séminairesde Jacques Lacan tous les passages dans lesquels setrouvait utilisée l’expression « objet a », en partantdes Formations de l’inconscient avec son « objetmétonymique » pour aller jusqu’à L’angoisse où j’es-timais que ce concept avait atteint sa vitesse de croi-sière avec son objet a « cause du désir » (cela endépit de nombreuses modifications et complémentsultérieurs, que nous laissions délibérément horschamp). Nous effectuâmes ce travail avec minutie etpersévérance, vite récompensés par une meilleureperception du parcours suivi par Lacan dans son« invention » – le terme, tardif1, est de lui – de cet« objet a » qui, au regard de l’intelligence qu’onpouvait en avoir, restait pris dans le fouillis desséminaires où la diversité des thèmes, la multipli-cité des références et les aléas de la parole magis-trale laissaient ce curieux « objet » dans une confu-sion propice aux erreurs de lecture. À suivre ainsiLacan pas à pas, il devenait clair qu’il avait pas mal

1. Jacques Lacan, Les non-dupes errent, 9 avril 1974.

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barboté avant de pouvoir nommer ainsi ce qu’il pour-suivait, depuis longtemps déjà, sur les chemins de la« chose freudienne ».

J’ai pris plus tard appui sur ce patient travailcollectif pour lui donner la forme d’un séminairepersonnel, en fonction d’une méthode de lecture quej’expérimentais par ailleurs en écrivant des livrescomme L’incomplétude du symbolique ou L’évictionde l’origine. J’estimais – j’estime toujours – qu’ondégage mieux les enjeux d’un texte théorique enintroduisant de-ci de-là, avec précaution etréflexion, quelques leviers extérieurs que l’auteurqu’on a choisi de commenter n’a guère eu l’idée oul’opportunité de convoquer, pour autant du moinsqu’ils permettent de révéler son projet en évitant desuccomber au pouvoir de suggestion de son texte,parfois quasi hypnotique. Ayant déjà eu l’occasionde m’intéresser de près à la relique afin de donnerson relief à l’objet phobique, il était clair pour moique cette même relique, consubstantiellement liéeau miracle, offrait une appréhension de l’objet méto-nymique dans sa conjonction au phallus tel que leprésentait alors Lacan ; la notion de variable,éclairée par Quine, ouvrait, quant à elle, à l’étrangestatut existentiel de l’objet a dans son lien fantas-matique au sujet dit « barré ». Les inventions dupoint de fuite en perspective (Brunelleschi), du zéroen algèbre (Stevin), ou du papier-monnaie auXVIIIe siècle fournissaient des équivalents structu-raux d’un tel élément perturbateur dans de toutautres systèmes symboliques. Il suffisait donc de

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montrer d’abord clairement ce que Lacan prenait àFreud pour mener à bien sa construction, puis demettre en place ces éclairages latéraux étrangers lesuns aux autres pour apporter à cet objet paradoxalune dispersion de références susceptibles de rendresensible aux différentes facettes de sa consistance,qu’un seul commentaire du texte lacanien, aussifouillé soit-il, ne me paraissait pas à même d’offrir.Je me mis à la tâche.

Je dois ici donner quelques explications sur laforme que cette activité de séminaire en était venueà prendre pour moi à cette époque. De 1985 à 1989,j’avais tenu chaque année un séminaire régulier,tous les quinze jours, comme beaucoup le faisaientà cette époque, sous l’égide de la toute jeune Écolelacanienne de psychanalyse. Une vingtaine, une tren-taine de personnes assistaient à ces séances quej’avais plaisir à préparer et à tenir. Chaque prépara-tion – une dizaine de pages, soit une heure, uneheure et quart de présentation, suivie d’une heurede discussion – équivalait à écrire une longue lettreà un correspondant presque anonyme, à tout lemoins pluriel ; ça n’avait pas la tenue d’un livre oud’un article qu’on lit et relit, corrige, soumet à uncomité de lecture afin qu’il puisse être encoreamendé. Non, la rédaction de ces pages avaitquelque chose de beaucoup plus fluide. Certes, jerelisais et corrigeais beaucoup, mais, en quinzejours, je n’avais ni l’envie ni le temps de peaufinerplus avant. Ce n’était jamais des notes que j’auraiscommentées, mais bien des textes écrits, entre autres

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parce que je ne sais pas faire de plans et n’arrive àordonner quelques idées qu’en alignant des phrases,pleines et entières. De fait, à part quelques suppres-sions venues au fil d’une relecture du présent texte,on va lire pratiquement ce que j’avais sous le bras aumoment de partir pour chaque séance de séminaire.

Dès 1985, j’ai considéré que ce que j’avais dit aucours d’une année de séminaire avait été de la sorterendu public, raison pour laquelle, au moment deconclure, je donnais à chaque participant une photo-copie reliée des pages que j’avais lues/commentéesà chaque séance. Je n’ai jamais bien su le destin deces textes. Avec les progrès de la toile, à partir desannées 2000, j’ai mis sur pied une page web à partirde laquelle il est possible de télécharger n’importelequel des textes que j’ai pu écrire, qu’il ait étépublié ou non (http://web.me.com/legaufey) ; j’y aibien sûr ajouté ces séminaires. Par ailleurs, dès1989, j’ai décidé de ne proposer ce genre d’activitéque de façon très irrégulière, quand et seulementquand j’avais le sentiment qu’elle allait mepermettre de précipiter la mise en forme d’un thèmequi m’importait et pour lequel la rédaction d’unarticle s’annonçait insuffisante. De fait, depuis prèsde quinze ans maintenant, les rares séminaires quej’ai tenus ont abouti ultérieurement à la rédaction delivres qui, même lorsqu’ils reprenaient telle et tellepartie de ce que j’avais pu dire, affichaient unefacture bien différente de l’ensemble que j’avais pudonner à la fin de l’année à chaque participant.

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Pour des raisons très circonstancielles, cela n’apas été le cas de ce séminaire sur l’objet a. Une foisterminés les deux ouvrages que je tenais en suspensde 1992 à 19962, alors que j’assurais la direction del’école lacanienne, je m’étais à nouveau lancé dansce travail de rédaction d’un livre sur ce thème del’objet selon une construction fort différente de cequ’on va lire. Je voulais en effet montrer d’abord quel’objet a se mouvait dans une problématique « horsreprésentation » pour laquelle l’objet de la physiquequantique se révélait fort instructif, puisqu’il prenaitlui aussi en défaut l’esthétique transcendantalekantienne. Pour avoir lu quelques délires surl’« inconscient quantique » et autres fantaisies de cecalibre, je m’étais refusé à seulement évoquer lachose durant le séminaire, convaincu qu’une présen-tation correcte de l’objet quantique, élaboré tout aulong de la saga physicienne du début du XXe siècle,en appelait à de longs et détaillés récits si l’onsouhaitait ne pas en rester à l’anecdote ou à l’allu-sion ésotérique. Je m’étais donc lancé dans l’écri-ture minutieuse d’un long chapitre dans lequel, dePlanck à Heisenberg en passant par Einstein, Bohr,Schrödinger, Born et autres, j’aboutissais, au boutd’une soixantaine de pages et grâce à la présentation

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2. Soit, dans l’ordre, Guy Le Gaufey, Le lasso spéculaire. Une étudetraversière de l’unité imaginaire, Paris, Epel, 1997 ; id., Anatomie dela troisième personne, Paris, Epel, 1999. Le premier basé sur deuxséminaires tenus en 1987 et 1988 sur Les unités imaginaires ; lesecond basé sur celui tenu en 1991, Le corps légitime.

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lumineuse de Catherine Chevalley3, à la phrase deNiels Bohr selon laquelle le physicien quantique est,comme chacun de nous, « suspendu dans lalangue ». Le deuxième chapitre aurait, lui, toutentier porté sur l’objet a chez Lacan, et là, le sémi-naire tenu aurait servi de base pour cadrer à nouveaula chose. Puis j’imaginais un troisième et dernierchapitre, tout entier à écrire, lui, sur ce qui fondaitl’unité de la proposition en logique, sur cette néces-saire exclusion apte à faire tenir l’unité construite àpartir d’une pluralité d’éléments symboliquesdiscrets, certain que le cerclage imaginaire quej’avais déjà élaboré dans Le lasso spéculaire serviraitde contrepoint idéal à la « partialité » insensée del’objet a.

En janvier 2000, j’avais déjà achevé ce premierchapitre, et l’avais même corrigé après que MichelPaty, spécialiste d’Einstein et historien patenté dela physique quantique, eut accepté de le lire afind’écarter d’éventuelles bourdes puisque, tout appuyéque j’étais sur des ouvrages aussi sérieux que celuide Abraham Pais4, je n’étais pas à l’abri de l’erreurgrossière sur des chemins aussi inhabituels. J’avaisaussi largement entamé la rédaction du deuxièmechapitre à partir du séminaire qu’on va lire lorsque,le 30 janvier 2000, au cours de l’assemblée générale

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3. Catherine Chevalley, dans son édition de : Niels Bohr, Physiqueatomique et connaissance humaine, Paris, Gallimard, coll. « Folio »,1991.

4. Abraham Pais, Niels Bohr’s Times: in Physics, Philosophy andPolity, New York, Oxford University Press, 1994.

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annuelle de l’école lacanienne, j’acceptai de re -prendre le mandat de directeur qui avait donc déjàété le mien quelques années auparavant. Au débutde cette réunion, j’étais résolu, pour de multiplesraisons dont chacune était la bonne à mes yeux, à nepas renouer avec cette fonction, tant pour l’école quepour moi-même. Sauf qu’il advint ceci : à la fin d’uneaprès-midi passée à refuser ce poste, je cédai à lapression amicale et m’engageai pour les quatre ansà venir. À l’instant même, je savais que le livreentamé était mort.

Quatre ans plus tard, le cœur, en effet, n’y étaitplus, et je pouvais inspecter les dégâts : isolé, lechapitre sur l’objet quantique qui m’avait coûté tantd’efforts (et procuré tant de plaisir à écrire !) avaitun petit côté absurde. Je le rangeai dans un tiroir.Comme une mayonnaise ratée peut être employée sion en redémarre une autre, je recyclai ce que j’avaisdéjà écrit en guise de deuxième chapitre sur l’objeta (moyennant modifications, ajouts et retraits) dansce qui, au terme de ces quatre ans, me remettaitalors au travail, à savoir une lecture des formules dela sexuation. Quant au troisième chapitre sur l’unitéde la proposition en logique, je l’avais perdu de vueet me demande encore, quand j’y repense, quellefolie s’était emparée de moi pour que je me sentisseà même d’en venir à bout du temps où j’avais l’en-semble en tête et comme au bout des doigts.

Et donc ce séminaire de 1995 est resté, à safaçon, en rade. Contrairement aux autres, que je nesouhaite pas éditer vu qu’ils ont été repris dans des

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livres que j’estime de bien meilleure facture, je mepermets de le livrer ici à peu près dans l’état, au titrede l’instrument de travail qu’il prétendait être audépart. Qu’on n’y cherche donc pas un commentairede tout ce que Lacan a pu dire de l’objet qu’il atramé. Pas un mot ici sur la « latouse » (un des nomsqu’il lui attribua au début des années 1970) ; riensur son positionnement dans le nouage borroméenou son excision topologique du cross-cap ; silence surl’arithmétique dans laquelle il est pris tout au longde La logique du fantasme ; etc. Je ne voulais alorsqu’ouvrir des voies afin que, dans l’effort pour saisirla nature de ce diable d’objet, on n’oublie pas laconsistance très spéciale qu’il a charge d’assurerdans un enseignement, une théorie et une pratiquetous empreints d’une négativité foncière. Par-delà lejeu de concepts forcément positifs qu’on ne peut pasne pas mettre en branle, si l’on veut se rendresensible à la pertinence de cette négativité, il nereste qu’à l’inscrire dans les trouées de la musiqueénonciative qui soutient son approche conceptuelle,narrative ou clinique. C’est le pari de cette publica-tion et de la diversité des thèmes qu’elle traverse.

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