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NOTES DE SYNTHESE L'animation socioculturelle (Recherches) 1. UN DEVELOPPEMENT RECENT - MAIS UNE HISTOIRE ANCIENNE 1) Actualité de la recherche sur l'anImation. Dans une étude réalisée par le Département de Recherches de l'Institut nal d'Education Populaire de Marly-le-Roi, on peut dénombrer 180 études impor- tantes concernant ['animation socioculturelle (1). Dans ces recherches, à dominante empirique {ou liées à la « recherche-action )}) 55 % des productions datent des dix dernières années. C'est dire 1'8 développement récent et important de la recherche dans un domaine elle faisait largement défaut jusqu'aux années 1960. Cette date indique d'ailleurs un moment important de l'hIstoire de l'animation puisque c'est de cette période que date son affirmation comme secteur nouveau se différenciant nettement dans ses orientations, dans ses actions, dans ses recherches, et dans son langage même de l'éducation populaire qui l'avait enfantée (2). On n'oubliera pas cependant de rappeler l'importance historique de ce courant d'éducation populaire qui, depuis la 2" partie du XIX" siècle a porté, à travers les Universités Populaires, les Mouvements de Jeunesse et les différ'ents ments Culturels, les idées de promotion sociale et culturelle qui imprègnent encore largement l'animation (3). - Mais on remarquera la rupture qui s'est effectuée vers les années 1960, au niveau de la pratique comme au niveau de la recherche avec le « modèle Il « éducation populaire Il - L'animation s'affirme depuis comme un secteur original de la vi'e sociale et culturelle et la nouvelle génération de sables et d'animateurs semble elle aussi vouloir se situer de manière particulière par rapport aux problèmes actuels de l'Animation que constitue son institutionnali- sation progressive, le développement des professions socioculturelles et l'importance attachée à la formation des cadres de ce secteur (4). 2) Autonomlsatlon progressIve de J'animation et de la recherche. Un secteur spécifique de pratiques et de recherches. On assiste donc à une autonomisation progressive de l'animation relle comme secteur spécifique de pratiques et de recherches, comme champ et problématique originaux : ainsi l'animation prend ses distances avec la problé- matique du loisir qui la limitait au seul temps libre, alors qu'elle COncerne l'ensemble de la vie quotidienne; elle prend sa distance également à l'égard du système éducatif qui avait tendance à la phagocyter en l'enfermant dans une conception large de l'éducation permanente, elle se différencie à la fois de l'action sociale et de J'action culturelle en recherchant une nouvelle synthèse dont le terme (( socioculturel Il exprime bien la tendance et l'ambivalence. Quel « Modèle de recherche pour l'animation? Mais l'animation socioculturelle cherche aussi à s'autonomiser comme secteur spécifique de recherche tout en tentant de se trouver un « modèle 1> original. Le fait de classer "animation dans le champ théorique et pratique des sciences de l'éducation n'est pas sans poser aux chercheurs et aux praticiens de ce secteur un certain nombre de problèmes qui ne sont pas seulement d'ordre sémasiologique. les études et les pratiques actuelles congervent vers la tendance à poser une problématique spécifique de l'animation ayant un champ institutionnel et d'activités originaux, sa production propre, son objet, ses méthodes, et ne se réduisant pas à n'être qu'un appendice du système éducatif (5) et des sciences de J'éducation (6). 129 9

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NOTES DE SYNTHESEL'animation socioculturelle (Recherches)

1. UN DEVELOPPEMENT RECENT - MAIS UNE HISTOIRE ANCIENNE

1) Actualité de la recherche sur l'anImation.

Dans une étude réalisée par le Département de Recherches de l'Institut Natio~

nal d'Education Populaire de Marly-le-Roi, on peut dénombrer 180 études impor­tantes concernant ['animation socioculturelle (1). Dans ces recherches, à dominanteempirique {ou liées à la « recherche-action )}) 55 % des productions datent des dixdernières années. C'est dire 1'8 développement récent et important de la recherchedans un domaine où elle faisait largement défaut jusqu'aux années 1960. Cettedate indique d'ailleurs un moment important de l'hIstoire de l'animation puisquec'est de cette période que date son affirmation comme secteur nouveau sedifférenciant nettement dans ses orientations, dans ses actions, dans ses recherches,et dans son langage même de l'éducation populaire qui l'avait enfantée (2).

On n'oubliera pas cependant de rappeler l'importance historique de ce courantd'éducation populaire qui, depuis la 2" partie du XIX" siècle a porté, à traversles Universités Populaires, les Mouvements de Jeunesse et les différ'ents Mouve~

ments Culturels, les idées de promotion sociale et culturelle qui imprègnent encorelargement l'animation (3). - Mais on remarquera la rupture qui s'est effectuée versles années 1960, au niveau de la pratique comme au niveau de la recherche avecle « modèle Il « éducation populaire Il - L'animation s'affirme depuis comme unsecteur original de la vi'e sociale et culturelle et la nouvelle génération de respon~

sables et d'animateurs semble elle aussi vouloir se situer de manière particulièrepar rapport aux problèmes actuels de l'Animation que constitue son institutionnali­sation progressive, le développement des professions socioculturelles et l'importanceattachée à la formation des cadres de ce secteur (4).

2) Autonomlsatlon progressIve de J'animation et de la recherche.

• Un secteur spécifique de pratiques et de recherches.

On assiste donc à une autonomisation progressive de l'animation sociocultu~

relle comme secteur spécifique de pratiques et de recherches, comme champ etproblématique originaux : ainsi l'animation prend ses distances avec la problé­matique du loisir qui la limitait au seul temps libre, alors qu'elle COncernel'ensemble de la vie quotidienne; elle prend sa distance également à l'égarddu système éducatif qui avait tendance à la phagocyter en l'enfermant dans uneconception large de l'éducation permanente, elle se différencie à la fois de l'actionsociale et de J'action culturelle en recherchant une nouvelle synthèse dont le terme(( socioculturel Il exprime bien la tendance et l'ambivalence.

• Quel « Modèle ~~ de recherche pour l'animation?

Mais l'animation socioculturelle cherche aussi à s'autonomiser comme secteurspécifique de recherche tout en tentant de se trouver un « modèle 1> original. Lefait de classer "animation dans le champ théorique et pratique des sciences del'éducation n'est pas sans poser aux chercheurs et aux praticiens de ce secteur uncertain nombre de problèmes qui ne sont pas seulement d'ordre sémasiologique.les études et les pratiques actuelles congervent vers la tendance à poser uneproblématique spécifique de l'animation ayant un champ institutionnel et d'activitésoriginaux, sa production propre, son objet, ses méthodes, et ne se réduisant pas àn'être qu'un appendice du système éducatif (5) et des sciences de J'éducation (6).

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Cette tendance à J'autonomie se reflète dans une grande partie des recherches quenous pourrons mentionner ici, et cette tendance s'accroTt dans les travaux récentssur l'animation.

• Les sciences humaines comme modèle de référence dominant.

Dans leur phase de « décollage », les recherches en animation sont de faitdépendantes et tributaires d'un certain nombre de « modèles» qui les conditionnent.Citons d'abord la référence au modèle « sciences humaines » : la plupart desrecherches concernent des appl'1oches sociologiques-hlstoriques-psychologiques_psychosociologiques des phénomènes d'animation; peu se réfèrent à d'autresmodèles: esthétiques, éthiques, sensibles. Ainsi trouve-t-on bon nombre de travauxsur les aspects institutionnels de l'animation - sur les facteurs psychologiques(motivations-attitudes-typologie des animateurs) - d'autres se rapportent à uneapproche plus historique; parfois on trouve une combinaison de deux approchesdifférentes: l'une à dominante sociologique (en général travail d'enquête ou analyseinstitutionnelle) conjuguée à un cadre de référence plus nettement philosophiqueou Idéologique (7). Cependant il faut noter que d'autres recherches sont effectuéesen référence à d'autres modèles comme ceux que nous avons évoqués plus haut (8) ;et ce n'est pas là une des moindres difficultés de la recherche en animation quede pouvoir conjuguer différentes approches théoriques concernant un champconstitué de pratiques sociales et culturelles qui relèvent aussi bien des critèresesthétiques, éthiques et sociaux que de critères découlant strictement des scienceshumaines.

• Sciences de l'animation et sciences de l'éducation: un voisinage aléatoire.

La référence au modèle « sciences de l'éducation » semble moins évident,même si historiquement et institutionnellement on a fait dépendre l'animation et sesrecherches de ces premières. Les sciences de l'éducation, comme les sciencesde l'animation, nous semblent être elles-mêmes dans une dépendance étroite dumodèle « sciences humaines » - la différenciation s'opère au niveau de l'objetd'étude : sciences de l'éducation d'une part et sciences de l'animation d'autrepart, empruntant les unes comme les autres l'essentiel de leurs références théoriqueset de leurs méthodologies au modèle « sciences humaines et sociales 1>, quipeuvent étendre leur tutelle à l'Infini : sciences du loisir, sciences politiques,sciences de la culture, du sport, etc., histoire, anthropologie, sociologie, psychologiedu jeu, de l'éducation, de l'animation, de la culture, etc...

Ces remarques témoignent d'une relation ombilicale au modèle sciences hu­maines plus qu'elles ne justificent une inféodation aux sciences de l'éducation. Lesthéoriciens de ces dernières ne font d'ailleurs pas figurer l'animation dans lesdisciplines classées comme sciences de l'éducation, mais l'Indiquent comme uncontenu possible (9).

Il ne s'agit pas d'une dlsputation purement spéculative : le développementpratique de l'animation en France et le développement récent des recherches quitentent d'explorer son champ conduisent inéluctablement à fonder l'animationcomme une pratique sociale originale et nouvelle et comme champ de recherchespécifique, Même si ses démarches théoriques et méthodologiques doivent s'appuyersur l'équipement scientifique des sciences humaines, il peut se constituer toutun corpus scientifique spécifique qui plaide en faveur d'un nouveau modèle quipourrait combiner l'approche des sciences humaines - la recherche active - etd'autres démarches possibles et qui aboutirait à la constitution de véritablessciences de l'animation (10). Le contenu des « Cahiers de l'Animation» (11) IJJustrebien cette combinatoire Inspirée d'un modèle interdlscfplinaire et qui pourrait per~

mettre une recherche pertinente sur les phénomènes d'animation - sans IA~

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enfermer dans les seules recherches spécialisées qui risquent à la fois de lesmutiler et de réduire l'analyse des phénomènes d'animation à un modèle unidimen­sionnel. Ce processus de différenciation est en cours et dépend largement desmoyens qui seront donnés au secteur socioculturel et aux recherches pourdévelopper son autonomie. G. Mialaret a bien posé ce problème dans l'introductiondu tome 8 du Traité des Sciences Pédagogiques consacré à l'éducation permanenteet à l'animation socioculturelle : « Il y a manifestement - et cela résulte d'unesituation 'historique - une différence de niveau de conceptualisation entre l'édu­cation permanente et l'animation socioculturelle... l'animation en arrivera à cepoint étant donné le développement de la pratique actuelle... 1) (12)

2. D~FINITION DE L'ANIMATION ET DU CHAMP SOCIOCULTUREL.

Il ne s'agit pas de dresser un tableau, fut-il sommaire, de l'animation socio~

culturelle en France en 1978, ni de prétendre ramasser dans une définition lapidaireune réalité aussi complexe qui recouvre des pratiques multiples, mais de caractériserpour ,le lecteur ce qu'on entend par « Animation Socioculturelle l), et quel champelle recouvre.

SI la réalité de ranimation s'impose à travers le champ de ses pratiques lesdifficultés de sa conceptualisation révèle l'écart existant entre le développementde cette pratique et celui, encore très insuffisant des recherches qui l'explorent,et ceci malgré l'importance croIssante des travaux qui s'attachent à cette explora­tion. Ce phénomène procède d'une certaine logique historique : l'animation socio­culturelle comme nous l'avons dit est à la fols le prolongement de l'éducationpopulaire, l'instrument qui peut rendre possible la culture et le développement desmasses - elle s'est affirmée aussi comme une sorte de contre-école ou écoleparallèle, rejetant celle-cl comme institution monopolistique de la culture (avecsous-entendue l'Idée que l'école ne pouvait pas à elle seule assurer la promotionculturelle des masses) - elle s'est dressée paradoxalement jusque vers les années60 contre les investigations scientifiques ,et les analyses qui pouvaient contribuerà clarifier sa problématique son champ et ses pratiques, s'enfermant par cetteattitude même dans le territoire clos d'un discours paré d'humanisme, souventmystificateur, célébration de l'activisme culturel avec rejet de l'analyse théorique.Les mouvements culturels, les associations volontaires, s'ils ont parfois procédéà des évaluations, à des confrontations, sont restés largement à l'écart desrecherches théoriques proprement dites, se limitant à des travaux parcellaires àdominante expérimentielle - et à des bilans.

Ces difficultés et ces contradictions entre la théorie et la pratique - entrele développement des Institutions (12) socioculturelle, les activités et leur théori~

sation se reflètent dans les difficultés de conceptualisation et de définition del'animation socioculturelle. Comme le note R. Labourie (13) « les définitions nemanquent pas » - Nous avons pu quant à nous dans un travail récent releverplus de 30 définitions sérieuses émanant de théoriciens ou de praticiens del'animation. Ces définitions mettent en relief un certain nombre d'éléments constantsQui pourraient caractériser l'animation à défaut de vouloir donner une définitionpar trop générale et simplificatrice. Ainsi certaines études montrent que l'anima­tion (15) peut être définie comme un ensemble de pratiques socioculturelles quirépondent à des besoins qui ne sont pas satisfaits par les institutions existantes ­ces pratiques sont ouvertes, en principe, à toutes les catégories d'âge, de sexe,et de professions - elles sont volontaires et désintéressées - n'exigent pas deniveau d'entrée et ne sont pas sanctionnées par un diplôme - elles s'exercent endominante pendant le temps libre (loisir) et recouvrent des intérêts variés : artis­tlques_lntellectuels-manuels-physiques, etc... Ces pratiques sont en général vécues

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en groupe à l'aide d'un agent-animateur - utilisant le plus fréquemment despédagogies actives et non-directives - visant à favoriser les communications socialeset l'autonomie individuelle. Ces pratiques se déroulent dans des institutions spécI­fiques qui vont du groupe naturel et de l'assocIation volontaire jusqu'au clubsorganisés et aux grands mouvements institutionnalisés d'animation. On noteraenfin le rôle important de l'Etat qui intervient dans le financement de ces Institutionsdans une perspective de concertation (16).

3. LES RECHERCHES SUR L'ANIMATION

1) Sources essentielles:

Les recherches sur l'animation ont pour caractéristiques d'être relativementrécentes (surtout ces dix dernières années) - inégales (certaines recherchesempiriques de grande rigueur - mais de nombreux essais et études à dominantedescriptive - documentaires voisinant avec des travaux spéculatifs ou d'opinionsà caractère idéologique,) - enfin ces recherches sont dispersées dans de nombreuxlieux : organismes de recherches publics et privés - mouvements et organisationsd'animation - quand elles ne sont pas le fait de chercheurs individuels dont laproduction récente est relativement importante.

Il ne s'agit évidemment pas ici de dresser un inventaire systématique desrecherches en animation - mais d'indiquer les lieux de production les plusImportants et les travaux dont la spécificité par rapport à l'animation et la qualitéjustifient leur évocation.

On indiquera cependant les organismes auxquels, ceux des lecteurs ou deschercheurs intéressés pourront se référer pour trouver l'essentiel des productionsactuelles en matière d'animation socioculturelle.

a) Le D.E.A.D., Département d'Etudes - Recherches et Documentation de J'ins­titut National d'Education Populaire de Marly-le-Roi a produit plusieurs documentspermettant de trouver les références essentielles en matière de Recherches surl'animation. Il s'agit des travaux suivants :

- Recherches sur l'animation ·en France: document de 20 pages (ronéo), (1972), 1

comportant une introduction définissant le champ exploré et proposant une premlèraclassification des recherches dans une perspective de recension systématique dastravaux concernant l'animation.

On peut ajouter à cet inventaire un document intitulé : Recherches surl'Animation: bibliographie 6 pages (ronéo) et recensant 83 titres d'études, d'ouvrageset de recherches parues sur les problèmes d'animation au 10r septembre 1976 .

Dans l'orbite du D.E.A.D. signalons enfin comme références bibliographiques lenuméro 8 des « Cahiers de J'Animation» (1975), qui présente (p. 101) les « Racher·ches et études sur l'animation f) conservées au Centre de Documentation : 42 ra·cherches à dominante empirique. Le numéro 14 (1976,) des « Cahiers de l'Ani·mation ) présentant un index, par ordre alphabétique d'auteurs des différentsarticles et études parus dans les « Cahiers de l'Animation» du numéro 1 (1972) aunuméro 14 inclus (1976). Enfin la série « Documents de l'I.N.E.P. » présentant 24documents portant sur des aspects spécifiques de l'animation et classés en deuxséries: l'une sur les 1< Etudes et Recherches), l'autre sur les « Documents l>.

Nous reviendrons sur la production spécifique du D.E.R.D. en matière derecherches sur l'animation, mais nous tenions à souligner dans un premIer tempsle rôle moteur qu'il joue actuellement dans ce domaine : initiateur de recherches,instance de référence et de documentation, et lieu de rassemblement de travaux

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qu'il a pu faire largement connaître en France grâce à la création de la revuepropre: « Les Cahiers de l'Animation ) actuellement une des rares revues nationalesqui s'attache à publier des recherches sur l'animation, et qui répondait à unenécessité urgente.

b) Le Service des Etudes et Recherches du ministère de la Culture (17) (et sesrépertoires bibliographiques annuels et trimestriels : « Développement Culturel )).les travaux du D.E.A.D. portent spécifiquement sur les problèmes et le champ del'animation socioculturelle. Le Service des études et recherches du ministère de laCulture, s'il joue un rôle essentiel dans les recherches et la documentation sur lesproblèmes culturels en général, limite le « socioculturel ) à un secteur (parmid'autres) de l'action culturelle au même titre que les autres secteurs dont il a latutelle comme les monuments historiques, fa musique, le théâtre, le cinéma, etc...dont on ne peut pas dire qu'ils n'aient pas à voir avec l'animation, mais qui n'ensont pas sa spécificité.

Tenir ce discours c'est en même temps poser un problème théorique (18) sur laspécificité de l'animation socioculturelle par rapport à l'action culturelle et dontl'étude présente n'est pas l'objet. Soulignons seulement l'originalité de notre pointde vue de ce secteur qui se caractérise, comme nous l'avons précié plus haut,par un certain nombre de pratiques spécifiques au croisement du social et duculturel qui ne peuvent se confondre avec l'action culturelle ou en constituer unsous-ensemble.

Ainsi, au seul niveau des références bibliographiques cette différence apparaît.Le répertoire bibliographique édité par les Affaires Culturelles (inventaire desétudes françaises parues de 1970 à 1975) intitulé : « Développement Culturel ) faitfigurer « l'animation )) comme l'une des 13 parties du répertoire bibliographiqueprésentant les sources les plus importantes du développement culturel. Cette partiespécifique à l'animation comporte 77 titres de recherches et d'études sur un totalde 1 066 études parues en cinq années sur les problèmes de développementculturel, soit, à titre indicatif, 14 % environ des travaux consacrés à ce domaîne.Et pour le recensement 1976, 50 études recensées sur l'animation pour un ensemblede 612 travaux pour l'ensemble du Développement Culturel, soit 12 % environ.C'est dire que dans ceUe perspective l'animation n'apparaît que comme la partied'un tout que serait l'Action Culturelle (19).

Une fois rappelée cette différence d'objet et de champ, il nous faut signalerl'intérêt que présente le répertoire bibliographique intitulé « Développement Cultu­rel ) : recensement des études en matière culturelle de 1970 à 1976 avec 1 066 titresde 1970 à 1975, et 612 titres pour la seule année 1976. Ce travail qui à partird'une certaine classification des recherches culturelles a ·le mérite de fournir unbilan des travaux publiés, même si l'on peut noter une certaine ambiguïté dans leclassement, et un mélange assez hétéroclite de travaux à dominante théorique ouempirique, voisinant avec des articles d'opinion sans grand intérêt. Enfin cetinventaire est loin d'être exhaustif comme le souligne l'auteur principal de cedocument, Geneviève Gentil, qui Indique que pour compléments d'information lechercheur peut se reporter aux répertoires trimestriels du ministère.

Il y a évidemment de nombreux autres centres de recherches et documentationqui gravitent autour du champ de l'animation ou dont l'animation constitueune composante, et qui peuvent fournir des inventaires concernant les recherchesen animation, mais Il nous a semblé plus intéressant de nous limiter à indiquer'au lecteur les deux sources qui nous semblent les plus essentielles et les plusspécifiques de l'animation. Nous évoquerons dans la partie consacrée aux produc­tions scientifiques spécifiques les principaux organismes liés à l'animation et quiont contribué au développement de recherches particulières à ce domaine.

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2) Les thèmes dominants :

L'Inventaire réalisé par le D.E.A.D. (20) sur les recherches en animation mérited'être évoqué en raison du classement thématique qu'II proposait : et des thèmesdominants qu'il mettait en lumière, même si depuis cet Inventaire, de nouveauxthèmes de recherche sont apparus et sont devenus plus essentiels, tets lephénomène associatif, la formation des animateurs, la professionnallsatlon deJ'animation, les relations de l'animation et l'Etat.

Domaine comme nous l'avons dit, encore peu exploré Il y a peu de temps(55 % des recherches ont vu le jour depuis 1969), il devient un objet de recherches,de thèses, d'études, de travaux multiples et de valeur inégale, de plus en plusnombreux.

Le D.E.R.D. a retenu pour cette première synthèse, 180 recherches. Celles·clprovenaient de laboratoires et de centres d'études publics ou privés d'associationsou d'universités, se répartissant ainsi :

- 128 p~oviennent ,'d'établissements publics, dont 42 des universités etcomprenant 20 thèses;

- 52 proviennent d'organlsmes privés, dont 40 d'associations volontaires.

Les auteurs notent que toutes ne peuvent être retenues comme correspondantesà des critères stricts sur le plan scientifique. Dans ce sens les auteurs se sontattachés à classer de manière prioritaire les recherches dites empiriques, présen·tant l'intérêt d'investiguer une réalité concrète précise, le plus souvent à l'aided'une démarche de type expérimental, salt la plus grande partie : 108 recherches.

Si l'on tente une répartition par thèmes de ces recherches on a la distributionsuivante qui permet d'illustrer (e champ de l'animatton socIoculturelle et lesproblèmes qu'on y rencontre :

Sur 162 recherches retenues on trouve la distribution suivante :- Etudes théoriques générales 5

- Animation urbaine 18- Animation rurale 8

- Equipements d'animation 18

- Etudes institutionnelles 52dont:

- Rapports Etat/animation 10- Maisons de la Culture 8

- Maisons des Jeunes et de la Culture 9- Autres institutions 18

(Centres Sociaux, Foyers de Jeunes Travailleurs,Mouvements d'éducation populaire, etcJ

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- Phénomène associatif- Animation locale

puis:- Animateurs- AnimatIon/Formation- Secteurs culturels et animation :

(théétre, cinéma, télévision, vacances, atc.)

- Recherches documentaires et bibliographies- Divers

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· On peut regretter que le D.E.R.O. ne puisse continuer cet inventaire systéma­tique des recherches sur l'animation dont il était prévu à l'origine de faire une« an,aly.se secondaire» qui aurait pu permettre de fonder la problématique généralede 1ammatlon socioculturelle en France (21). On remarquera la part importante desrecherches consacrées à J'analyse institutionnelle des différents organismes et~nstitutl?ns socioculturelles. Cette tendance s'est encore accentuée depuis cetinventaIre comme on peut Je voir en particulier par les différentes études publiéespar les Cahiers de J'Animation et qui ont trait à l'analyse de différents niveauxdes Institutions d'animation (objectifs, publics, méthodes, fonctions). Si l'on examinemaintenant l'inventaire des recherches sur l'animation fourni par [es AffairesCulturelles, en prenant la période 1970-1976, on trouve la répartition suivante (sur127 travaux cités) :

- Etudes générales sur l'animation

dont:- Animation urbaine

- Animation rurale

- Animation et technologie audlo~vlsuelle

- Analyses institutionnelles et phénomène assocIatif

- Animateurs

- La formation des animateurs

- Expériences d'animation (diverses)

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On remarquera, dans ce tableau récapitulatif, d'une part, la proportion impor~

tante d'études consacrées à l'animation en général, et d'autre part (rappelons quecet inventaire s'étend sur les années 1970-1976 inclus et rend compte en principedes études parues depuis 1972, ce qui permet de compléter le précédent inventaire)le développement des travaux consacrés à la formatIon des animateurs, cette der­nière tendance s'étant encore renforcée depuis 1976. On peut d'ailleurs comprendreJ'intérêt croissant porté au problème de la formation des animateurs, étant donnéle développement de cette formation depuis 1970 avec la création des différentsdiplômes nationaux d'animation et le développement des Centres de formationd'animateurs (40) publics et privés; formation concomittante de la professionnalisa­tion même de l'animation et [a perspective d'élaboration d'un statut de l'animateursocioculturel.

3) ,Principaux organismes, principales productions.

On ne peut signaler ici dans le cadre de cette courte étude tous les organismeset auteurs qui contribuent au développement des recherches en animation, qu'on nenous en tienne pas rigueur. Rappelons pour les lecteurs intéressés qu'ils pourronttrouver la liste de ces principaux organismes dans le répertoire bibliographiqueédité par la Documentation française au 1"'r trimestre 1978 (pages 75 à 97). Onpeut d'autre part indiquer la consultation d'un ,ouvrage récent écrit par R. Labourie (22)sur « Les institutions socioculturelles ", et qui présente avec beaucoup de précisionsles principales institutions socioculturelles ayant un rôle dans l'animation. Ontrouvera dans cette étude très documentée l'essentiel des grands organismes qui,outre parfois leur r61e de prestataIre de formation ou de coordJnation jouent parfoisun rôle important dans la recherche.

Nous nous limiterons quant à nous à évoquer certains de ces organismes dontles travaux sont spécifiquement orientés vers l'animation socioculturelle.

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a) Le Département d'Etudes - Recherches et Documentation de /'I.N.E.P. dontnous avons déjà évoqué le rôle important dans la documentation et comme centred'information, de coordination et de production dans la recherche sur l'animatlonen France. Ce centre, sous la responsabilité de R. Labourfe se consacre à denombreuses études sur l'animation. Ces études, à dominante descriptive et empiriquevoisinent avec des productions documentaires de qualité variée. On pourra trouverl'essentiel de ces travaux dans la série: « Etudes et Recherches» des « Documentsde l'I.N.E.P. )). Citons quelques-uns des plus importants :

- Les stagiaires des Centres de formation professionnelles d'animateur, parGeneviève Poujol, Madeleine Romer, 50 p., 1976.

- Le public d'une Institution de formation socio-éducative, profils-attitudes­opinions, par H. Drouard, R. Labourie, A. Oberti, G. Poujol, 108 p., 1973,

- Evaluation : représentations et attitudes chez les animateurs en formation,par J. Geiin, 53 p., 1973.

- Etude sur le CAPAS.E. (dipiôme d'animateur) par Ch. Guérin, 97 p., 1975.

- La formation aux carrières socio~éducatives, G. Poujol, A. Dozol, 96 p., (sériedocumentation parue en 6° édition dans numéro spécial des « Cahiers del'Animation », hors série, 1977.

On se reportera aux séries indiquées pour un inventaire plus complet.)

Outre ces publications dans les « Documents de l'I.N.E.P. », indiquons un certainnombre de travaux qui émanent des chercheurs du D.E.RD. et dont la plupartsont parus dans la revue de l'I.N.E.P. : « Les Cahiers de l'Animation )) ou sontpubliés à titre personnel ailleurs. On présentera ici ces travaux par auteurs prin~

cipaux.

- Raymond Labourle, directeur du Département (D.E.R.D.j :

- \( Problèmes de l'animation et de la formation socio-éducative ), in : « Ca-hiers de l'Animation », n° 1, 1972.

- « Deux expériences d'animation de collectivités ", cahiers n° 2, 1973.- « La télévision communautaire au Québec », Cahiers n° 2, 1973.~ « L'animation socioculturelle en France )', in : Traité des sciences péda~

goglques, P.U.F., 1978, pp. 383-428.

• « Les institutions socioculturelles ", P.U.F., l'Educateur, 1978, 238 pages,

- Geneviève Poujol, rédacteur en chef des ( Cahiers de l'Animation ), chercheur:

- ( Recherches sur J'animation en France ", Cahiers n° 1, 1972.

« Centres de formation professionnelle des animateurs », Cahiers n° 4, 1973.- « Les pratiques socioculturelles des femmes ", Cahiers n° 10, 1975.- ( Le métier d'animateur ", Dossiers A.D.R.A.C., n° 24, 1974, n° 25.

- « La formation des animateurs », in : Traité des sciences pédagogiques>lome 8, P.U.F.• 1978, pp. 315-354.

~ ( La dynamique sociale des institutions socioculturelles, thèse de Sc cycle »,Paris, 1976.

- Chantal Guérin :

- « Du D.E.C.E.P. au C.A.P.A.S.E. ", Cahiers n° 4, 1973.

- « Les autres qui descendent dans la rue ", Cahiers n" 5, 1974.- ( A propos du C.A.P.A.S.E. ", Cahiers n° 7, 1975.- « L'atelier maladroit )), Cahiers n° 9, 1975.

- « De la bénévoie à l'élue locale », Cahiers n° 10, 1975.

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On trouvera les différents travaux des principaux collaborateurs du D.E.R.D.(J. Gelin, M. Romer, R. Dujardjn, B. Sachs. P. Gallaud, M. Boulanger) dans le numéro14 de 1976 qui présente (p. 91) les principales études parues.

On remarquera l'importance accordée par l'équipe du D.E.R.D. aux problèmestouchant la profession d'animateur, leurs formations et les diplômes, qui semblentêtre une direction de recherche centrale dans cet organisme dont il faut soulignerpar ailleurs fa relation institutlonnelfe au secrétariat d'Etat à la Jeunesse, Sports,Loisirs. A un moment où ce dernier continue à se préoccuper du sort des animateurssocioculturels, en termes de profession, de formation et de diplôme, il n'est pasétonnant que la problématique du D.E.A.D. en soit affectée, laissant au secondplan des problèmes importants comme les rapports entre l'animation professionnelleet ['animation bénévore, entre les fonctionnaires de l'animation et {es « militants }),les rapports entre l'action cultureHe et l'animation, entre la culture élitaire et laculture populaire (thème sur Jequel Je D.E.A.D. a organisé récemment un colloqueavec des personnalités extérieures, mais sur lequel peu d'études sérieuses ontété élaborées).

Disposant de moyens et d'une autorité accrue au plan national en matière derecherches et de confrontations sur l'animation, le D.E.A.D. pourrait jouer un rôlecatalyseur essentier pour ranimation et qui fait défaut actuellement.

b) Le groupe « Modèles cufturels-/oisirs-animation » du Centre d'Etudes Socio­logiques », C.N.R.S. associé à l'U.E.R. de Sciences de l'éducation de l'UniversitéParis V : a joué historiquement un rôle déterminant dans la naissance et le dévelop­pement des recherches sur l'animation socioculturelle en France, en liaison avecdes expériences étrangères du même type (en particulier les recherches sur la« récréologie », l'animation et le loisir au Québec : Université de Trois-Rivières).Son responsable prestigieux, Joffre Dumazedier, professeur à l'U.E.R. de sciences dej'éducation à l'université Paris V, a souvent été l'initiateur et le catalyseur denombreux travaux touchant l'animation socioculturelle, soit par le biais des étudessur le temps libre et le loisir, soit par le biais de l'étude du phénomène associatif,soit par celui de recherches directes sur les animateurs, leur formation, leursfonctions. (Cf. Mme Guinchat, Centre Etudes Sociologiques.)

On ne peut là encore citer toutes ·les recherches effectuées ou en cours eton se limitera à indiquer quelques-unes des plus importantes à travers leursauteurs principaux afin de montrer là encore quelques tendances des recherchessur "animation actuellement en France :

- L'ensemble des travaux de J. Dumazedler et particulièrement les productionsles plus récentes analysent le cadre sodologique général à J'intérieur duquelse situe l'animation : temps libre et développement culturel. On citeraparticulièrement :- {( Société Educative et Pouvoir Culturel » (avec N. Samuel), éditions du

Seuil, Paris 1976, qui étudie ta dynamique socioculturelle à tr.avers lesInstitutions urbaines et les activités de loisir pratiquées par la populationen rapport avec le rôle des animateurs socioculturels et le « pouvoirculturel )}, « L'évolution des Associations ~>, Cahier nO> 2, 1973.

_ « de l'Education Populaire aujourd'hui », document « Peuple et culture )},1977, qui dresse un tableau général du contexte sociologique de l'animationsocioculturelle actuellement en liaison avec les idéaux de l'éducation popu­laire qui la précéda.

_ Pierre Besnard, enseignant, chercheur à l'U.E.R. de sciences de l'éducationde l'université Paris V, membre de l'équipe « Modèles Culturels )} et respon­sable de l'enseignement de maîtrise sur « l'animation socioculturelle ~~, pour-

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suit ses recherches sur le thème spécifique de l'animation socioculturelle,Principaux travaux :Eléments pour une théorie du système d'animation », ln : « Cahiers de

l'animation )', n° 1, 1972.~ « Les enseignants~animateurs ", recherche empirique sur les animateurs,

enseignants en formation, Communication au Congrès International desSciences de l'Education, Paris, Dauphine, 1973.

_ « Vers une Science de l'Animation ". revue Educateurs, Bordeaux, n° 6,1974.

_ Problématique de l'animation socioculturelle ", in : Traité des SciencesPédagogiques, tome 8, P.U.F., 1978, pp. 281-313.

- « L'animation socioculturelle », P.U.F., 1978 (à paraltre)._ RECHERCHES EN COURS : 1) " La formation des animateurs " 2) « La

profession d'animateur )', 3) « L'Animation et ses leaders », 4) « Animationet Culture Populaire ". 5) « Les Théories culturelles et l'AnImation ,).

- M.~F. Lanfan!. dont les principaux travaux portent sur le phénomène asso·ciatlf, le loisir et l'animation. Citons :

~ « Le système volontaire de j'animation socioculturelle et son idéologie 10,

Rapport de synthèse, C.O.R.D.E.S., 1972, 72 pages, ronéo, 1972.

- « Les théories du loisir l), P.U.F., « Le sociologue )', 1972.

- « Associations volontaires et animation socioculturelle ", Archives inter·nationales de sociologie, 1970, et A.D.R.A.C .. 1972, n' 14.

- M..,). Parlzel :

- « Animateurs de collectivités locales ", Cahiers de l'Animation, n° 5, 1973.

- « Mutations du bénévolat, institutionnalisation de l'animation et politiquesocioculturelle ", ln : Cahiers de J'Animation, n° 14, 1976.

~ ( Problèmes de la formation des animateurs ", C.I.E.D.E.H.L., C.E.S., ronéo,B9 pages.

-« Bénévolat et professionnalisation )', rapport C.N.R.S., 1975, 172 p. +58 p. annexes.

1/ faudrait citer les travaux de C. Gulnchat, Romer, Samuel, toutes recherchesportant sur des aspects de la sociologie du loisir et de l'animation, qui constituentla dominante de l'équipe de recherche sur les modèles culturels. EnHn lesrecherches de 3° cycle et de maîtrise centrées sur l'animation et placées sous ladirection de J. Dumazedier et P. Besnard constituent des travaux non négligeablesdans le développement des recherches actuellement menées sur l'anlma.tion.

c) Le G.R.E.P. Groupe de Recherche et d'Education pour la Promotion : lnter~

vient au niveau de certaInes recherches appliquées dans \e domaIne de l'animatlon.Parmi les travaux notoires du G.R.E.P., citons:

- « Evaluation d'expériences locales d'animation, Grenoble, Belfort, Rennes, leMéné, étude pour le secrétariat d'Etat Jeunesse, Sports, Loisirs, 1975.

- ( Les loisirs des enfants en milieu rural ", id. Jeunesse et Sports, 1976.

- 1( L'Innovation dans le loIsir ", id. Jeunesse et Sports, 1977-1978.

- « Bénévoles et professionnels dans le développement social et culturel •(secrétariat d'Etal à la Culture), 1974-1977, 350 p.

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-« AnImateurs rémunérés : une profession comme les autres? ), octobre1977, (D.G.R.S.T.), réalisée par Pierre Moulinier, A. Raybaud, G. Rouan.

- « Le fonctionnement des associations )), (U.N.A.P.E.l.), 1975-1976.

Et un certain nombre d'études sur les problèmes d'habitat et de participation descitoyens. On trouvera par ailleurs dans la revue « POUR » (de cette association)un certain nombre de numéros consacrés aux problèmes d'animation et présentantun certain nombre de recherches sur des points particuliers : panorama de l'ani­mation, les animateurs, la participation sociaJe, les associations, l'animation enmiileu urbain, animation du troisième âge, etc. (informations communiquées parM. Chéné. On peut consulter ces travaux au siège du G.R.E.P., 13~15, rue desPetites~Ecuries, 75010 Paris).

d) Le Conseil de l'Europe : a commandité ou réalisé un certain nombre derecherches sur l'animation socioculturelle, citons, là encore, les plus importantes :

- « Symposium sur le statut, la déontologie et la formation des animateurssocioculturels 'l, Bruxelles, 1974. On remarquera les communications sui­vantes:

- « La formation des animateurs ), J. Hurstel, 14 p.

- « La déontologie des animateurs », J.-M. Moeckli, 17 p.

- « Le statut des travailleurs socioculturels », G. Van Enckevort, 31 p.

~ « Réflexions sur la formation des animateurs », P. Moulinier, 30 p., 1973.

- « Le vidéo : outil d'animation », J. Giusti, G. Verpraet, 49 p., 1975.

- « Animation, quartier, théâtre », A. Martinow, Remiche, 30 p., 1974.

- « Symposium sur les méthodes d'animation ,) et expériences-pilotes, 104pages, 1973.

e) Le Service des Etudes et Recherches du ministère de la Culture. Nous avonsdéjà eu J'occasion d'évoquer son rôle dans la documentation et l'information concer­nant les problèmes culturels et l'animation à partir des « Répertoires bibliogra­phiques » édités à la Documentation française et qui présentent un certainnombre de travaux concernant notre sujet. Mais le service des études et recherchesdiligente par ailleurs un certain nombre de recherches qu'Il effectue ou commandite,seul, ou en liaison avec d'autres organismes culturels, publics ou privés. Citons,concernant les études sur l'animation socioculturelle les travaux suivants :

- « L'anfmation des vH/es », 216 p., 1976.

- « Nouvelles formes d'animation et d'équipements culturels », S. Blum, Servicedes Etudes et Recherches, 123 p., 1974.

- « Analyse des possibilités de coordination entre action culturelle et animationcommerciale, (Beture), Service Recherche, ministère de la Culture, 1973,142 pages + annexes.

_ « Evaluation d'une population d'animateurs », P. Moulinier, 1977, étude réall~

sée avec le G.R.E.P._ (( Les Centres de formation professionnelle en France )), Service Recherche

du ministère de la Culture, Pierre Moulinier, 1975, 164 pages.

Les autres études, nombreuses du service recherche du ministère de la Cultureportent, comme nous l'avons souligné plus haut, sur des aspects extra animation.(Elles peuvent être consultées au Service de documentation et des études, 4, rued'Aboukir, Paris 2'.)

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Nous arrêtons là notre présentation tout en sachant que nous sommes loind'avoir exploré tout le champ des organismes concourant aux recherches SUrl'animation socioculturelle. Il faudrait indiquer les travaux des C.E.M.E.A. de la Liguede l'Enseignement et de l'Education Permanente, de Peuple et Culture et des dif.férents mouvements qui ont produit des recherches sur l'animation. Il faudraitsouligner les travaux produits par le Service des Etudes et Recherches du Secrétariatd'Etat à la Jeunesse, Sports et loisirs, avec les publications de M. Brichet SUr lesassociations volontaires et ceux de M. Davaine, les enquêtes parues sur lesanimateurs socioculturels, et sur les jeunes face aux activités socio-éducatlves.Evoquer l'enquête importante réalisée par le F.O.N,J.E.P. en 1974 sur « l'Unité ella diversité de la fonction d'animateur », les différents travaux des universités dontun nombre important en France désormais se préoccupe d'animation socioculturelle,et enfin les chercheurs individuels dont la production sous forme de recherches,d'ouvrages, d'essais, est presque aussi importante que celle des centres Instituésmais qu'il est impossible de présenter ici tant la liste des contributions en seraillongue : on pourra consulter à cet effet les bibliographies sélectives parues dansle Traité des Sciences Pédagogiques, tome 8, 1978, P.U.F.

4. PROBLÈMES ET PERSPECTIVES :

Les problèmes les plus importants nous semblent concerner d'abord la définI­tion du champ de l'animation par rapport à celui de l'action culturelle: il ne semblepas se dessiner de recherches précises sur ce point, tout au plus peut~on

constater deux types différenciées de recherches : les unes sur l'action culturelleet les autres sur l'animation.

En liaison avec la définition de la spécificité de ce champ, on peut s'interrogersur le fait que les nombreux travaux qui s'effectuent actuellement sur la culturephysique, le sport, le corps, n'aient pas droit de cité dans les recherches surl'animation et l'action culturelle : comment définir une nouvelle problématique del'animation socioculturelle et un nouveau champ qui puissent Intégrer ces recher­ches, de même qu'on n'en exclurait pas les travaux liés au cadre de vie, à l'envi­ronnement, aux pratiques manuelles et autres intérêts qui se manifestent dans lesloisirs et comportements culturels, mais qui ne trouvent pas place dans lesrecherches sur l'animation comme si celle-ci, malgré qu'elle s'en défende, soitattachée à un modèle culturel de type élitiste qui exclut de son champ ce quIpourrait relever de la culture populaire.

Ce thème même de la culture populaire nous semble un territoire Importantà investiguer et pourrait permettre de mieux inscrire le travail des animateursdans un contexte culturel qui tiendrait compte des intérêts réels des populationsen liaison avec des pratiques de la vie quotidienne des différentes catégoriessociales.

Les recherches actuelles sur l'animation nous semblent par ailleurs releveren dominante d'approches sociologiques, et il y a encore beaucoup à faire pourarriver à une véritable sociologie de l'animation. Mais par ailleurs Il faut noter uncertain déséquilibre quantitatif entre ces recherches empiriques de type sociologique(souvent d'analyse institutionnelle) et des recherches de type psychologique quifont largement défaut.

~ne autre. carence se fait au niveau des études de type historIque qui sontqu~slment IneXIstantes : on peut les estimer inférieures à 10, et on regrettera qu'IleXiste si peu de travaux sur cette dimension historique qui nous prive d'un type

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d'explication particulièrement important pour les fondements de l'animation socio­culturelle actuelle.

On notera enfin le déséquilibre existant entre les travaux se référant à unmodèle d'analyse emprunté aux Sciences Humaines et d'autres types de travaux,comme ceux de Michel Boulanger (<< Cahiers de l'animation ", n° 8, 1975) présentantsous forme descriptive et avec d'autres modèles d'analyses des expériences d'ani­mation socioculturelle dont le compte rendu exprime dans un autre langage et avecd'autres critères d'analyse que ceux des sciences humaines des réalités sicomplexes que seule la conjugaison de plusieurs approches et de plusieurs lan­gages peut permettre d'en rendre compte de manière satisfaisante. On pourraitsouhaiter que se développent ces approches multidimensionnelles qui, de notrepoint de vue peuvent seules permettre d'éviter d'enfermer la problématique del'animation dans une prétendue analyse scientifique qui mutilerait, en faisant fi deses dimensions esthétiques, éthiques, sensibles et philosophiques, que touteexpérience d'animation comporte par ailleurs.

On peut enfin s'attendre par ailleurs, avec le développement concret de l'ani­mation à des études de plus en plus nombreuses sur le système même d'animation,sur ses structures et sur son fonctionnement. Même si ces travaux se situent dansune perspective fonctionnaliste, Ils semblent qu'Us soient actuellement du secteursocioculturel. Dans cette perspective on peut inscrire la croissance des étudesportant sur le statut des animateurs, la profession d'animateur, la formation desanimateurs et les diplômes d'animation : cette direction se développe rapidement eton peut penser que les études sur ces thèmes qui correspondent à des dévelop­pements pratiques et à des revendications concrètes ne cesseront d'augmenter.

En liaison avec cette perspective, ou en contre-point, on peut attendre à undéveloppement important également des travaux à dominante idéologique qui necessent d'envahir fe champ de ,'animation pour l'interpréter et dont nous avons ditpar ailleurs les excès (23). Travaux qui, en mettant, si on nous permet cetteexpression, la charrue idéologique avant les bœufs de la pratique, ont trop souventréduit l'animation à n'être qu'un appareil idéologique d'Etat.

le dernier point important concerne à notre avis les moyens à mettre en placedans les centres de recherche, les universités, les organismes privés non-lUcratifspour que puissent se développer une véritable politique de recherche sur l'animationdans une perspective de liaison étroite entre théorie et pratique. Le besoin esturgent si l'on veut mieux comprendre ce secteur novatur et lui permettre d'atteindretoute son efficacité sociale

Pierre BESNARD,U.E.R. Sciences de l'Education,

Université Paris V, Sorbonne.

Références bIbliographIques :

(1) POUJOL (Geneviève). - Document D.E.A.D., 1972.(2) BESNARD (Pierre). - Problématique da l'animation socioculturelle. Traité des Sciences

Pédagogiques, Presses Universitaires de France, tome 8, p. 283, Paris, 1978.(3) CACERES (B.). - HistoIre de l'éducation popu[alre, Seuil, 1964.(4) Traité des Sciences Pédagogiques, tome 8, cf. les textes de P. Besnard, G. POUJOl, R. labourle.

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(5) BESNARD (Pierre). - L'analyse du s.ystème français d'éducation d'adultes, Pragues, 1977.ln : Adult Education ln Europe, n° 2. E.C.L.E./U.N.E.S.C.O.

~6) Cf. TraIté des Sciences PédagogIques, (t. 8, op. cité), G. Mlalaret : Introduction.(7) MIEGE (B.) et autres. - L'appareil d'action culturelle. Editions universitaIres, 1974.(8) BOULANGER (Michel). - SIx stages de réalisation, cahiers de l'animation, n° 8, 1975.(9) MIALARET (G.). - Les ScIences de l'Educati-on, P.U.F., nO 1645.(10) BESNARD (P.). - Vers une science de l'animation, Revue Educateurs spécialisés, S.D.P., no 6,

Bordeaux, 1973.(11) Cahiers de l'Animation : I.N.E.P., 1978, MarlYMleMRoi.(12) MIALARET (G.). - Traité des Sciences Pédagogiques, tome 8, (op. cité). Introduction.(13) LABOURIE (R.). - Les Institutions SocIoculturelles, P.U.F., Educateur, 1978.115) LABOURIE (R.). - Op. cité (13).

(16) BESNARD (P.). - L'anImation socioculturelle, P.U.F., 1978, Que sais·je? A paraTtre.(17) 4, rue d'Aboukir, Paris 2°.(18) BESNARD (Pierre). - QUe sais~je? L'animation socIoculturelle, op. cIté.

SIMONNET (Michel). - Etude en cours.(19) Ct. également GANDIBERT (Pierre). - L'Action Culturelle, Casterman, 1977, 2- édltlon.~20) Op. cité (1).(21) Traité Sciences Pédagogiques, 20 partie (Op. cité).(22) Op. cité (13).

(23) Mon vélo estMIl un appareil Idéologique d'Etat? ln Educatlon Permanente, no 37, 1978.