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Bull. Acad. Natle Méd., 2015, 199, n° 9, séance du 24 mai 2016 – actualisé le 26 septembre 2016 1 Langue française et médecine Le point sur le dictionnaire de l’ANM du 1 er janvier 2015 au 26 septembre 2016 (En séance le du 24 mai 2016 – actualisé le 26 septembre 2016) Jacques HUREAU* et Claude-Pierre GIUDICELLI*, au nom du Comité du « Langage médical – Dictionnaire - Bibliothèque » Comme chaque année nous avons le plaisir de présenter la poursuite et les avancées des travaux effectués pour le Dictionnaire de notre Académie. Le Groupe permanent de rédaction du dictionnaire Il s’est élargi, renouvelé, diversifié et rajeuni 1 Les consultants du dictionnaire Ils ont été complétés et également diversifiés 2 Travaux menés depuis le 1 er janvier 2015 sur 21 mois C’est un travail pérenne de contrôle, mise à jour et enrichissement du contenu du dictionnaire et ce grâce à une veille terminologique permanente à laquelle nous souhaitons que s’associent tous les membres de l’Académie qui constateraient les manques inéluctables à combler. Le Groupe permanent de rédaction du dictionnaire se réunit un lundi matin sur deux pour contrôler les modifications apportées par les rédacteurs avant la mise en ligne. Les rédacteurs, chacun dans leur domaine et même hors de celui-ci, ont tous continué de travailler. Un oeil neuf et « naïf » 3 non spécialiste est souvent utile pour déceler une coquille. Du 1 er janvier 2015 au 26 septembre 2016 soulignons plus particulièrement que : - la Terminologia Anatomica (TA - près de 10 000 termes) a été presque intégralement incorporée à l’exception de termes de neuro-anatomie du système nerveux central en cours de rédaction ; il reste à entrer cette TA dans les autres définitions dans lesquelles * Membres de l’Académie nationale de médecine 1 - Région parisienne : Catherine Buffet (hépatologie- gastroentérologie), Aline Marcelli (biologie, déontologie), Jean Bedouelle (orthopédie infantile, culture générale médicale), Vincent Delmas (anatomie-embryologie, urologie), Jacques Frottier (maladies infectieuses), Claude-Pierre Giudicelli (néphrologie, nutrition, santé publique), Michel Germain (chirurgie de reconstruction), Jacques Hureau (anatomie-embryologie, chirurgie générale et digestive, droit médical), Gérard Morvan (imagerie médicale), François Rodhain (épidémiologie, entomologie médicale, médecine tropicale), Jacques Rouëssé (oncologie médicale). - Province : François-Xavier Maquart (biochimie-biologie médicale), Jean-Louis Wemeau (endocrinologie) - Etranger (Belgique): Jean-Louis Michaux (hématologie, bibliographie) 2 - Raymond Ardaillou (génétique), Jean-Louis Arné (ophtalmologie), Catherine Barthélémy (pédo-psychiatrie), Jean-Paul Bounhoure (cardiologie), Jean-François Cordier (maladies rares), Brigitte Dréno (dermatologie), Bruno Falissard (statistiques), Jean-Marc Leger (neurologie - maladies neuromusculaires), Christian Géraut (médecine du travail), Michel Komajda (cardiologie), Fabien Koskas (chirurgie vasculaire – technologie médicale), Jean-Pierre Michel (gérontologie), Jacques Milliez (gynécologie-obstétrique), Jean-Pierre Olier (psychiatrie), Yvan Touitou (pharmacologie), Jean-Etienne Touze (cardiologie), Richard Trèves (rhumatologie) 3 - Au sens de l’usage étymologique de l’an 1155, du latin nativus : natif, qui vient de naître

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Langue française et médecine Le point sur le dictionnaire de l’ANM du 1er janvier 2015 au 26 septembre 2016 (En séance le du 24 mai 2016 – actualisé le 26 septembre 2016) Jacques HUREAU* et Claude-Pierre GIUDICELLI*, au nom du Comité du « Langage médical – Dictionnaire - Bibliothèque »

Comme chaque année nous avons le plaisir de présenter la poursuite et les avancées des travaux effectués pour le Dictionnaire de notre Académie. Le Groupe permanent de rédaction du dictionnaire Il s’est élargi, renouvelé, diversifié et rajeuni1 Les consultants du dictionnaire Ils ont été complétés et également diversifiés2 Travaux menés depuis le 1er janvier 2015 sur 21 mois C’est un travail pérenne de contrôle, mise à jour et enrichissement du contenu du dictionnaire et ce grâce à une veille terminologique permanente à laquelle nous souhaitons que s’associent tous les membres de l’Académie qui constateraient les manques inéluctables à combler. Le Groupe permanent de rédaction du dictionnaire se réunit un lundi matin sur deux pour contrôler les modifications apportées par les rédacteurs avant la mise en ligne. Les rédacteurs, chacun dans leur domaine et même hors de celui-ci, ont tous continué de travailler. Un œil neuf et « naïf »3 non spécialiste est souvent utile pour déceler une coquille. Du 1er janvier 2015 au 26 septembre 2016 soulignons plus particulièrement que : - la Terminologia Anatomica (TA - près de 10 000 termes) a été presque intégralement incorporée à l’exception de termes de neuro-anatomie du système nerveux central en cours de rédaction ; il reste à entrer cette TA dans les autres définitions dans lesquelles

* Membres de l’Académie nationale de médecine 1 - Région parisienne : Catherine Buffet (hépatologie- gastroentérologie), Aline Marcelli (biologie, déontologie), Jean Bedouelle (orthopédie infantile, culture générale médicale), Vincent Delmas (anatomie-embryologie, urologie), Jacques Frottier (maladies infectieuses), Claude-Pierre Giudicelli (néphrologie, nutrition, santé publique), Michel Germain (chirurgie de reconstruction), Jacques Hureau (anatomie-embryologie, chirurgie générale et digestive, droit médical), Gérard Morvan (imagerie médicale), François Rodhain (épidémiologie, entomologie médicale, médecine tropicale), Jacques Rouëssé (oncologie médicale). - Province : François-Xavier Maquart (biochimie-biologie médicale), Jean-Louis Wemeau (endocrinologie) - Etranger (Belgique): Jean-Louis Michaux (hématologie, bibliographie) 2 - Raymond Ardaillou (génétique), Jean-Louis Arné (ophtalmologie), Catherine Barthélémy (pédo-psychiatrie), Jean-Paul Bounhoure (cardiologie), Jean-François Cordier (maladies rares), Brigitte Dréno (dermatologie), Bruno Falissard (statistiques), Jean-Marc Leger (neurologie - maladies neuromusculaires), Christian Géraut (médecine du travail), Michel Komajda (cardiologie), Fabien Koskas (chirurgie vasculaire – technologie médicale), Jean-Pierre Michel (gérontologie), Jacques Milliez (gynécologie-obstétrique), Jean-Pierre Olier (psychiatrie), Yvan Touitou (pharmacologie), Jean-Etienne Touze (cardiologie), Richard Trèves (rhumatologie) 3 - Au sens de l’usage étymologique de l’an 1155, du latin nativus : natif, qui vient de naître

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figurent encore des termes anatomiques de l’ancienne nomenclature ; avec Vincent Delmas nous nous efforçons d’entrer de la même façon la Terminologia Embryologica (TE) avec l’introduction des définitions d’embryologie qui font défaut ; l’embryologie a ouvert sur les affections génétiques héréditaires pour lesquelles nous bénéficions d’Orphanet. - François-Xavier Maquart contrôle et corrige très régulièrement la biochimie et la biologie médicale ; il a travaillé entre autres la nomenclature des glucides (cf. Annexe 1) ; - Catherine Buffet supervise l’hépato-gastroentérologie (cf. Annexe 2) ; - Jean-Louis Michaux est notre hématologue de référence ; il traite ici de l’éosinophilie (cf. Annexe 3) mais il a en outre pris en charge la recherche des références princeps des auteurs cités et veut s’atteler à définir les gènes responsables des états pathologiques décrits dans le Dictionnaire (c’est une initiative audacieuse) ; - Jean-Louis Wemeau est l’endocrinologue de l’équipe ; il a fait, entre autres, une révision des hormones thyroïdiennes et suprarénaliennes et une revue des hormones qui est une belle mise au point (cf. annexe 4). Le dictionnaire numérisé est mis sur le site de l’ANM et sur le réseau internet où il est accessible directement : http//www.dictionnaire.academie-medecine.fr Une édition semestrielle est faite en juin/juillet et en décembre/janvier : la dernière édition dite de janvier 2016 comporte 59 381entrées. Nous espérons accéder à une mise à jour quasi permanente avec la mise en service d’un nouveau logiciel. Pour des raisons indépendantes de nos souhaits la mise en ligne de la 2ème édition 2016 n’a pas encore pu être faite car, bien qu’en réserve, elle a déjà été considérablement enrichie. Statistiques des consultations En 2015, entre le 1er janvier et le 31 décembre, le dictionnaire a reçu 810 909 visites de la part de 617 513 lecteurs. Sur les 12 mois cela représente une moyenne mensuelle de 67576 visites par 51460 consultants (minimum en août : 43 032 visites par 32 494 lecteurs – maximum en novembre : 82 962 visites par 62 746 consultants). En 2016, entre le 1er janvier et le 26 septembre, le dictionnaire a reçu 698 376 visites de la part de 516 075 lecteurs. Sur près de 9 mois cela représente une moyenne mensuelle de 77597 visites par 57341consultants (minimum en juillet : 37797 visites par 28632 consultants – maximum en mai : 102 539 visites par 74 376 consultants). Ces chiffres continuent d’être en augmentation d’une année sur l’autre. Ils indiquent en outre que les mêmes visiteurs ont consulté plusieurs fois le dictionnaire : 86 % des consultations durent de 30 secondes à 2 minutes (recherche d’une définition), certaines explorations (7,5 %) durent de 15 minutes à plus d’une heure. Les consultations émanent de 120 pays au moins à travers le monde, des pays francophones en grande majorité mais également de pays anglophones et autres, dont 25 réguliers depuis l’ouverture du site en janvier 2012. Le Dictionnaire serait-il plus connu à l’extérieur des murs de l’Académie qu’au sein de l’institution qui en est propriétaire et garante ? Crédibilité du dictionnaire Le 12 avril 2016 nous avons eu une Conférence de Gérard Berry, Professeur au Collège de France, remarquable par son intérêt et sa clarté, sur le thème : « Comment la pensée informatique peut-elle modifier la médecine ?». Traitant d’internet et de l’information

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des patients il s’interroge : « Où sont les sites officiels vraiment crédibles ? ». Nous l’avons modestement informé de l’existence sur internet du dictionnaire informatisé de notre Académie. Il m’a répondu « crédibilité », faisant remarquer que notre dictionnaire n’était pas contrôlé par un organisme indépendant. Nous n’avons pas voulu prolonger la discussion à la tribune mais je lui aurais bien répondu que la fidélité de nos lecteurs était notre garant avec une montée en puissance régulière du nombre de visites qui en mai 2016 atteignait le chiffre de 102 539 pour ce seul mois et 698 376 pour l’ensemble des neuf premiers mois de l’année 2016. C’est un encouragement à poursuivre le travail. Des actions ont été menées Un partenariat avec le Québec Pour la diffusion d’un tel outil de la connaissance des liens doivent être établis au sein de la famille lexicographique. En novembre 2015 une entente de partenariat a été signée entre l’Office québécois de la langue française et l’Académie nationale de médecine en vue de l’enrichissement du « Grand Dictionnaire Terminologique » numérisé édité par l’Office, par l’intégration de termes du «Dictionnaire médical de l’Académie nationale de médecine ». Cet accord est concrétisé par une première conférence téléphonique de mise au point technique tenue le 14 mai 2016 avec Madame Danielle Turcotte, Directrice générale des services linguistiques de l’Office québécois de la langue française et Monsieur Xavier Darras,

Coordonnateur de la production terminologique du « Grand Dictionnaire Terminologique ». Une réponse à l’appel de la « Délégation générale à la langue française et aux langues de France » Cette délégation mène une action en faveur de la sauvegarde du français scientifique. Elle souhaite que les Académies prennent une position ferme sur la question pour alerter l’opinion. Le français scientifique ne doit pas cesser de s’écrire. Notre académie, sous la plume de Jean- Noël Fiessinger et de son groupe de travail auquel ont participé Claude-Pierre Giudicelli, Catherine Buffet et Jean-Louis Michaux, a déjà émis un communiqué en janvier 2016 sur la même préoccupation : « Valorisation des revues médicales en langue française ». En réponse au Délégué général, Loïc Depecker, et à la demande de notre Secrétaire perpétuel, nous avons rédigé une proposition de communiqué intitulé : « Soutien à l’action de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France en faveur de la sauvegarde du français scientifique ». Présenté à l’Assemblée générale et voté par elle, il a été adressé à la «Délégation générale à la langue française et aux langues de France » comme cela est demandé à toutes les académies. Qu’est-ce en effet qu’un dictionnaire à connotation encyclopédique, sinon une succession d’articles faits de la conjonction d’un concept, le fond, et d’un support sémantique adapté, la forme ? L’informatisation du support en abat les limites et en permet une meilleure diffusion. Défendre le langage médical français, c’est défendre la pensée médicale française qui est loin d’avoir perdu son aura dans le monde.

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Plus récemment nous avons reçu deux nouvelles propositions de coopération d’organismes internationaux qui traduisent l’intérêt porté au Dictionnaire de l’ANM par des organismes extérieurs: - l'une de "L'Unité de Coordination de Terminologie" du Parlement européen pour la création d'une "Base Européenne de Données de Terminologie"; - l'autre du responsable de la révision du dictionnaire "MedDRA" (Medical Dictionary for Regulatory Activities) qui a été développé à la fin des années 1990 en prolongement de la "Conférence internationale sur l'harmonisation des exigences techniques relatives à l'homologation des produits pharmaceutiques à usage humain". Le docteur François Peterlongo nous dit être "Utilisateur intensif du dictionnaire de l'académie dans sa mission de révision du dictionnaire MedDRA". Nous y donnons suite avec l’accord de Daniel Couturier notre Secrétaire perpétuel très intéressé par ces relations internationales. Des évolutions à prévoir en 2016 1- Ces différentes ouvertures sur la francophonie et l’international ont fait souhaiter par les membres du groupe de rédaction du dictionnaire un changement d’intitulé de la Commission 19 sous son nouveau régime de « Comité ». Il est proposé au Bureau et au Conseil de l’Académie : « Défense de la pensée médicale française et de son langage - Groupe permanent de rédaction du dictionnaire de l’A.N.M. – Bibliothèque » Thèmes traités : Expression de la pensée médicale française, le Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine sous forme informatisée fait l’objet d’une mise à jour permanente d’éditions mises sur le site de l’A.N.M. et sur le réseau internet. Le Comité participe à la gestion et aux activités de la Bibliothèque de l’A.N.M., gardien de cette pensée médicale tant historique qu’actuelle ». Plus sobrement le Conseil a retenu le libellé de Comité du « LANGAGE MÉDICAL - (Dictionnaire - Bibliothèque) », mais l’esprit reste. 2 - Les membres du groupe de travail souhaitent une individualisation plus marquée de ce groupe habituellement désigné jusqu’à ce jour par le terme trop réducteur de « sous-commission ». Le libellé retenu a été : « Groupe permanent de rédaction du dictionnaire de l’A.N.M. ». 3 – Les moyens indispensables à mettre en œuvre a) En informatique le dictionnaire a besoin en urgence de la réalisation d’une interface

d’administration pour que les responsables du groupe permanent de rédaction puissent modifier eux-mêmes les termes des entrées directement sur la base de données du site sans dépendance permanente à un informaticien. Cela apporterait aux rédacteurs un gain de temps et une meilleure fiabilité du rendu. La dotation d’un nouveau logiciel doit pouvoir également générer plus de souplesse de consultation pour nos lecteurs par l’introduction d’items variés. On pourra en particulier tenir compte des variations orthographiques d’un même terme conformément au rapport du Conseil supérieur de la langue française sur « Les rectifications de l’orthographe » du 6 décembre 1990 qui est notre référence. Un cahier des charges a été rédigé. Le travail est en cours au sein de l’Académie qui permettra de savoir si l’intervention extérieure d’un informaticien dit

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« développeur » est nécessaire ou non. C’est en soit un problème simple mais de réalisation complexe en raison des liens avec le site de l’ANM. Il faut que le dictionnaire trouve une voie plus indépendante sans perdre son label académique.

b) La rédaction d’un tel ouvrage ne peut se faire sans un travail permanent qui relève de

la dactylographie. Le soutien d’une secrétaire compétente, fiable et efficace est absolument nécessaire pour assurer le suivi des corrections typographiques des textes après leur relecture scientifique en groupe de rédaction et avant leur mise en ligne à la disposition de nos lecteurs.

En conclusion Le dictionnaire de l’Académie nationale de médecine répond à deux pensées déjà largement exprimées concernant la sauvegarde du langage médical français : - l’une par Albert Camus définit l’aspect sémantique d’un dictionnaire : « Mal nommé les choses c’est ajouter aux malheurs du monde » ; - l’autre par Alain Rey à notre tribune incite à la vigilance sur les rapports entre un concept et la sémantique qui le supporte : « Quand on est francophone ou franco-parlant, l’emploi du « globish » [global english] est une déperdition à tous les niveaux. Cela fait mal à la langue française mais d’abord et avant tout à la langue anglaise et surtout à la communication et à sa qualité ». Le dictionnaire médical de l’Académie doit être l’œuvre de tous les membres de notre confrérie, comme membres actifs du groupe de rédaction et surtout comme consultants spécialisés dans des disciplines encore insuffisamment présentes dans nos textes. Nous comptons sur leurs réponses rapides aux questions posées.

Des annexes figurent dans le Bulletin en ligne disponible sur : <http://www.academie-medecine.fr/articles-du-bulletin/> :

- Annexe 1 : François-Xavier Maquart - nomenclature des glucides - Annexe 2 : Catherine Buffet - sélection d’hépatologie - Annexe 3 : Jean-Louis Michaux - sélection d’hématologie centrée sur l’éosinophilie - Annexe 4 : Jean-Louis Wemeau (sélection d’endocrinologie : revue des hormones)

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Annexes Annexe 1 : François-Xavier Maquart - nomenclature des glucides aldohexose n.m. aldohexose Aldose à six atomes de carbone → aldose, glucose, galactose, mannose aldopentose n.m. aldopentose aldose à 5 atomes de carbone → aldose, ribose aldose n.m. aldose Ose portant une fonction aldéhyde sur son carbone n° 1 → glucose aldotétrose n.m. aldotetrose Aldose à quatre atomes de carbone → aldose, érythrose, thréose aldotriose n.m. aldotriose Aldose à trois atomes de carbone → aldose, glycéraldéhyde cétohexose n.m. ketohexose Hexose portant une fonction cétone → hexose, fructose cétopentose n.m. ketopentose Pentose portant une fonction cétone → pentose, ribulose, xylulose, heptulose cétose n.m. ketose Ose portant une fonction cétone sur son carbone n°2. A l’exception du fructose, leur nom est souvent celui de l'aldose correspondant, dans lequel le suffixe -ose est remplacé par -ulose, comme ribulose, xylulose, sédoheptulose. cétotétrose n.m. ketotétrose Tétrose à fonction cétone → tétrose cétotriose n.m. ketotriose Triose à fonction cétone → triose, dihydroxyacétone désoxyose n.m. deoxyose Ose dans lequel une fonction alcool a disparu. → ose, désoxyribose, fucose désoxyribose n.m.

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deoxyribose Pentose dérivant du ribose par disparition de la fonction alcool portée par le carbone 2. Le désoxyribose est un constituant de l’acide désoxyribonucléique (ADN) Syn. ribodésose (désuet) → acide désoxyribonucléique dihydroxyacétone n.f. dihydroxyacétone Aldocétose présent dans les cellules surtout sous forme de phosphodihydroxyacétone, intermédiaire de la voie de la glycolyse. érythrose n.f. erythrosis 1) En dermatologie, rougeur tégumentaire, ou érythème, isolée, typiquement de localisation faciale, de survenue paroxystique. 2) En Biochimie, aldotétrose dans lequel les deux hydroxyles des carbones C2 et C3 sont disposés du même côté de la chaîne carbonée. Peu abondant dans la nature, il se trouve surtout sous forme d’érythrose-4-phosphate, métabolite intermédiaire de la voie des pentoses-phosphate et de celle de la photosynthèse du glucose chez les végétaux. Étym. gr. eruthros : rouge, depuis l’isolement de glucides d’algues rouges fructose n.m. fructose Cétohexose dont la forme D, naturelle, est lévogyre, d'où le synonyme de lévulose. Il se trouve principalement dans les fruits. Les fructosides, composés osidiques qui en contiennent, tels que le saccharose, sont présents chez tous les végétaux. Le miel contient du fructose et du glucose en quantités équivalentes. Chez les animaux, le fructose est trouvé à l'état libre dans le sperme (2,2 g/L), et sous forme d'esters phosphoriques comme métabolites des glucides. Le fructose alimentaire est utilisé par le foie grâce à une phosphorylation par une fructokinase, enzyme dont le déficit est cause de fructosurie. L'intolérance héréditaire au fructose, qui s'accompagne d'hypoglycémie après ingestion de fructose, est due à l'absence congénitale de la fructose-1-phosphate-aldolase. La biosynthèse du fructose du sperme est effectuée par une suite de deux réactions, transformant une molécule de glucose en sorbitol par une réductase à NADPH, puis le sorbitol en fructose par une sorbitol-déshydrogénase à NAD. Étym. lat. fructus : fruit Syn. lévulose (désuet) fucose n.m. fucose 6-désoxy-L-galactose, constituant de nombreux glycolipides et glycoprotéines, p. ex. les sucres du lait et les antigènes des groupes sanguins. Étym. ose obtenu par hydrolyse des polyosides du fucus → galactose galactosamine n.f. galactosamine Osamine présente dans les glycoprotéines, les glycolipides et les glycosaminoglycannes, souvent sous forme N-acétylée (N-acétyl-galactosamine). → galactose galactose n.m. galactose Aldohexose isomère du glucose dont il diffère par la position de l'hydroxyle (-OH) du carbone 4. Le D-galactose se trouve dans la nature presque exclusivement sous forme de combinaisons osidiques, en particulier le lactose dans le lait Le galactose libéré dans l'intestin à partir du lactose par des β-galactosidases est amené au foie par la veine porte et utilisé pour la production d’énergie ou mis en réserve sous forme de glycogène par une chaîne de réactions enzymatiques

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Dans la galactosémie congénitale, qui résulte de l'absence de l’enzyme uridyl-transférase, le galactose n’est pas métabolisé et est éliminé dans les urines. Le galactose est présent dans le plasma en cas d'absorption de lactose dépassant la capacité du foie de transformer le galactose en glycogène. Étym. gr. gala, galaktos : lait glucide n.m. carbohydrate Substances sucrées constituées d’un ou plusieurs oses ou dérivés d'oses. Les glucides sont des composés organiques. En fonction de leur taille, on distingue les petites molécules glucidiques ou oses simples, les moyennes molécules glucidiques ou osides et les grosse molécules glucidiques appelées poyosides ou glycannes. Ils représentent en général plus de la moitié des aliments énergétiques d'une ration alimentaire : amidon, saccharose, lactose. Leur catabolisme par oxydation totale libère près de 17 kJ par gramme. Leur composition chimique correspond approximativement à Cn(H2O)p, de sorte qu'ils ont reçu le nom d'hydrates de carbone ou carbohydrates, chimiquement incorrect. Leur quotient respiratoire CO2/O2 est 1. Étym. gr. glukos, doux, sucré Syn. hydrate de carbone (désuet) glucosamine n.f. glucosamine Osamine dérivée du glucose présente dans les glycoprotéines, les glycolipides et les glycosaminoglycannes, souvent sous forme N-acétylée (N-acétyl-glucosamine). → glucose glucose n.m. glucose Aldohexose le plus répandu dans la nature, servant de référence à la classe des glucides. Le D-glucose a pour formule brute C6H12O6, soit C6 (H2O6) (d'où le terme « hydrate de carbone », à éviter). Sous forme cyclique à 6 sommets (glucopyranose), sa formule spatiale se présente comme un hexagone gauche, plié en forme de chaise ou de bateau, dont un sommet est constitué par l'atome d'oxygène qui fait un pont entre le C5 et le C1 : chacun des carbones 1 à 5, tous asymétriques, constitue un sommet portant une fonction hydroxyle (OH pour les C1 à 4 et CH2OH pour le C5), en position équatoriale. Substance réductrice, de répartition ubiquitaire dans les deux règnes, il peut être isolé sous forme d'une poudre blanche de saveur sucrée, très soluble dans l'eau, dextrogyre. C'est un aliment énergétique essentiel, surtout pour les cellules nerveuses et sanguines, ainsi que pour les muscles. Sa dégradation métabolique fournit aux cellules une énergie utilisable sous forme de molécules d'ATP, la glycolyse anaérobie d'une molécule de glucose fournissant 2 liaisons riches en énergie et la glycolyse aérobie 32 à 38. Son métabolisme, ainsi que sa mise en réserve sous forme de glycogène, met en jeu sa phosphorylation par une kinase. Il peut aussi conduire à la formation de réserves lipidiques par le foie et par les tissus adipeux après transformation en triglycérides. Le principal aliment apportant du glucose à l'Homme ou aux animaux est l'amidon, les végétaux ayant la faculté de synthétiser le glucose à partir de gaz carbonique par photosynthèse. Syn. dextrose Étym. gr. glukus : doux, sucré → aldohexose glycanne n.m. glycan Molécule formée par la condensation de nombreuses molécules d'oses. On distingue des glycannes ne contenant qu'une espèce d'ose, dénommés homoglycannes, tels que les glucanes (polycondensés de glucose, comme l'amidon ou le glycogène) ou les mannanes (polycondensés de mannoses), et des glycannes contenant des oses de différentes espèces, appelés hétéroglycannes. Syn. polyoside glycéraldéhyde n.m. glyceraldehyde Aldotriose présent dans les cellules surtout sous forme de glycéraldéhyde-3-phosphate, intermédiaire de la voie de la glycolyse. Il se forme aussi en très petite quantité à partir du fructose-1-phosphate clivé par la fructose-1-phosphate aldolase.

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heptose heptose Ose à 7 atomes de carbone → ose hexose hexose Ose à 6 atomes de carbone. Les principaux hexoses naturels sont le glucose, le galactose, le mannose, qui sont des aldohexoses, et le fructose, qui est un cétohexose. → ose, glucose, galactose, mannose, fructose mannosamine n.f. galactosamine Osamine présente dans les glycoprotéines et les glycolipides, souvent sous forme N-acétylée (N-acétyl-mannosamine). → mannose mannose n.m. mannose Aldohexose isomère du glucose, qui en diffère par la position de l'hydroxyle (-OH) porté par le carbone 2. On le trouve surtout sous forme de combinaisons polyosidiques (mannanes, hémicelluloses des baies et des graines de végétaux) et dans les parties glycanniques des glycoprotéines animales. Le mannose qui est apporté par l'hydrolyse des aliments dans l'intestin, est amené au foie par la veine porte et rejoint le métabolisme du glucose. Étym. manne : nourriture des Hébreux dans le désert, sécrétion sucrée de végétaux ; -ose : suffixe caractérisant un sucre osamine n.f. osamine Dérivé d'ose dans lequel une fonction hydroxyle (-OH) est remplacée par une fonction amine (-NH2). Les osamines naturelles sont la glucosamine, la galactosamine et la mannosamine, dans lesquelles la fonction amine est portée par le carbone 2. La fonction amine est fréquemment acétylée (N-acétyl-osamine). Les osamines sont trouvées dans la partie glucidique des glycoprotéines et des glycolipides et dans les glycosaminoglycannes. A l’état libre, les osamines sont toxiques pour les cellules hépatiques → ose ose n.m. ose Unité élémentaire glucidique non hydrolysable dont le type est le glucose. Les oses sont des aldéhydes (aldoses) ou des cétones (cétoses) polyhydroxylés, doués de propriétés réductrices. On désigne les oses selon le nombre de leurs atomes de carbone (trioses, tétroses, pentoses, hexoses, ...) et selon la nature de leur fonction réductrice (par exemple aldohexose ou cétopentose). En solution dans l’eau, les oses ont une structure cyclique pentagonale (les furanoses) ou hexagonale (les pyranoses) oside n.m. oside Molécule de taille moyenne, résultant de la fixation d’un alcool (R – OH) ou d’une amine (R-NH2) sur le carbone réducteur d’un ose simple. Selon le produit obtenu après l'hydrolyse, on distingue : les holosides (saccharose, maltose, lactose, glycogène, amylose, cellulose), qui donnent uniquement des sucres simples, et les hétérosides, qui fournissent un ou plusieurs sucres simples et des matières non glucidiques. La partie non glucidique d'un hétéroside porte le nom d'aglucone. Le suffixe "oside" est également employé pour former les noms des osides. Un hétéroside dont le sucre est le glucose est un glucoside, celui qui engendre du galactose est un galactoside, et ainsi de suite. pentose pentose

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Ose à 5 atomes de carbone → ose, ribose, xylose, ribulose, xylulose polyoside n.m. polysaccharide Macromolécule glucidique formée de la polycondensation d’un grand nombre d’unités d’oses simples Les polyosides les plus importants sont l'amidon et la cellulose dans les cellules végétales, le glycogène dans les cellules animales et les polyosides bactériens. Syn. glycanne, polyglycoside (désuet) ribose n.m. ribose Aldopentose trouvé dans le règne animal et le règne végétal sous diverses formes : libre, esters phosphoriques, combinaisons hétérosidiques. C'est un sucre lévogyre. Sous forme de β-D-ribofuranose et de β-D-désoxyribofuranose, le ribose et son produit de réduction, le désoxyribose, contractent une liaison N-osidique avec des bases puriques ou pyrimidiques et conduisent aux nucléosides (ribosides et désoxyribosides). Ils participent ainsi à la constitution des nucléotides, des cofacteurs enzymatiques (ATP et ses homologues, NAD, NADP, FAD, coenzyme A, vitamine B12) des acides nucléiques et désoxyribonucléiques. Les ribose-3 (et -5)-phosphates ont été isolés comme produits d'hydrolyse des acides nucléiques. Le ribose-5-phosphate est d'autre part formé au cours du cycle des pentoses par isomérisation du ribulose-5-phosphate ou par décarboxylation des acides uroniques. Par transcétolisation avec le xylulose-5-phosphate, il conduit au sédoheptulose-7-phosphate. On a également trouvé le phospho-5-ribosyl-1-pyrophosphate, qui intervient dans la synthèse des nucléotides. → ATP, NAD, NADP, FAD ribulose n.m. ribulose Cétopentose correspondant au ribose. Il se trouve en très petite quantité dans les urines ; mais il est surtout présent sous forme de ribulose-5-phosphate dans la voie des pentoses-phosphate. tétrose n. m. tetrose Ose à 4 atomes de carbone. Les tétroses sont des composés solubles dans l'eau. On les trouve comme intermédiaires dans certaines voies métaboliques d’utilisation des glucides. → ose, érythrose, thréose thréose n.m. threose Aldotétrose dans lequel les deux hydroxyles des carbones C2 et C 3 sont disposés de part et d'autre de la chaine carbonée. triose n.m. triose Ose à trois atomes de carbone. Les trioses jouent un rôle important dans la glycolyse sous forme liée à des phosphates (triose-phosphates) ; ce sont le glycéraldéhyde et la dihydroxyacétone. → ose, glycéraldéhyde, dihydroxyacétone xylose n.m. xylose Aldopentose qui se trouve sous forme de polymère dans les parties ligneuses de certains végétaux (xylanes). Le xylose est absorbé au niveau du duodénum mais n’est pas métabolisé et est donc rapidement éliminé dans les urines. Le test au xylose, qui consiste à faire absorber au patient 25g de xylose dans 500mL d’eau puis à mesurer la xylosémie et la xylosurie, permet de mettre en évidence une malabsorption intestinale. xylulose n.m.

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xylulose Cétopentose correspondant au xylose. Le xylulose est surtout présent sous forme de xylulose-5-phosphate dans la voie des pentoses-phosphate Syn. xylocétose (désuet) Annexe 2 : Catherine Buffet - sélection d’hépatologie Banti (syndrome de) l.m. Banti’s syndrome Syndrome d'hypertension portale sans cirrhose, caractérisé cliniquement par une hypertension portale (splénomégalie, varices œsophagiennes) et biologiquement par un hypersplénisme (diminution des plaquettes, des leucocytes et une anémie). L’expression syndrome de Banti n’est plus utilisé. Ce syndrome recouvre les hypertensions portales non cirrhotiques et les blocs intrahépatiques non cirrhotiques. Il correspond à plusieurs entités actuellement définies, qui font partie du cadre des hypertensions portales sans cirrhose et sans oblitération des troncs veineux porte et sus-hépatique. Il peut s’agir d’une sclérose hépato-portale, d’une hyperplasie nodulaire régénérative, d’une cirrhose septale incomplète. G. Banti anatomopathologiste italien (1889) Syn. hypertension portale non cirrhotique, bloc intrahépatique non cirrhotique → hypertension portale, sclérose hépato-portale, hyperplasie nodulaire régénérative du foie cholangiopathie ischémique l.f. ischemic cholangiopathy Atteinte localisée ou étendue, des voies biliaires intra ou extra-hépatiques, due à une insuffisance de l'apport artériel vers ces voies biliaires qui sont vascularisées exclusivement à partir du sang artériel, à travers un réseau ou plexus d’artérioles et de capillaires, émanant de l’artère hépatique propre pour les voies biliaires intra-hépatiques et extra-hépatiques supérieures ou proximales, et de l’artère pancréatico-duodénale supéro-antérieure pour les voies extra-hépatiques inférieures ou distales. Une cholangiopathie ischémique survient lorsqu’il existe des lésions des petites artères hépatiques ou du plexus péribiliaire. Les causes sont multiples. Après transplantation hépatique, les complications biliaires sont, parmi les plus fréquentes et la cholangiopahite ischémique est souvent la conséquence d’une autre thrombose de l’artère hépatique. Les autres causes sont : l’administration de produits toxiques dans l’artère hépatique, par exemple au cours de la chimioembolisation, les stades avancés du sida, la radiothérapie administrée sur l’aire hépatique. La cholangiopathie ischémique peut s’observer au cours de maladies générales : périartérite noueuse, artériosclérose, maladie de Rendu- Osler dans laquelle il existe un vol artériel ; le sang de l’artère hépatique va vers les veines via les fistules. La cholangiopathie ischémique peut aussi être la conséquence d’une défaillance cardio-circulatoire observée chez les malades de réanimation ou chez les grands brulés. Syn. cholangite ischémique → plexus, artère hépatique propre, artère pancréatico-duodénale supéro-antérieure cholangite biliaire primitive l.f. primary biliary cholangitis La cholangite biliaire primitive est une maladie chronique caractérisée par une inflammation chronique et une destruction des canaux biliaires interlobaires. Il s’agit d’une cholangite destructrice chronique non suppurative. La maladie atteint surtout les femmes d'âge moyen. Une majorité de patients sont asymptomatiques. Le bilan biologique montre une cholestase : élévation de l'activité des phosphatases alcalines sériques et de la gamma-glutamyl-transpeptidase. L’élévation de la bilirubine reflète une forme évoluée. Les manifestations incluent une fatigue, un prurit. Plus tard peuvent apparaître une mélanodermie, des xanthomes et un xanthélasma, une ostéopénie, et les complications de toute cirrhose. Des manifestations associées auto-immunes sont fréquentes : syndrome sec, syndrome de Raynaud, sclérodermie (syndrome CREST), thyroïdite notamment. L'ictère a une valeur pronostique défavorable. Les anticorps antimitochondries de type M2, détectés dans plus de 90 % des cas, associés à la cholestase et à une élévation préférentielle des IgM sériques sont très évocateurs du diagnostic lorsque leur titre est significatif et permettent souvent de poser le diagnostic sans biopsie de foie. Ils sont dirigés contre le composant E2 du complexe de la pyruvate deshydrogénase. Les anticorps antinucléaires anti gp 210 (anti glycoprotéine) et anti sp 100 (anti protéine soluble) peuvent être positifs.

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Leur sensibilité est faible, 25 % de positivité, leur spécificité est élevée dans un contexte d’hépatopathie cholestatique. Ils ont une valeur pronostique péjorative. L'examen histologique d'une biopsie hépatique montre des lésions irrégulières, associant variablement une inflammation portale péricanalaire à prédominance lymphocytaire, parfois granulomateuse, des lésions épithéliales canalaires, une fibrose d'abord portale puis porto-porte, une raréfaction des canaux biliaires, une prolifération néoductulaire, et une cholestase. Il s’agit donc pour synthétiser d’une cholangite destructrice lymphocytaire. Les lésions histologiques sont classées en 4 stades de gravité croissante, le stade 4 correspondant à une cirrhose constituée. Le traitement symptomatique associe la cholestyramine et, l’acide ursodésoxycholique, une supplémentation en vitamines ADEK et en calcium. La transplantation hépatique dont les résultats sont excellents doit être discutée en cas d'hyperbilirubinémie supérieure à 100 µmol/L, de prurit intraitable, ou de complications sévères de l'hypertension portale. Syn. cirrhose biliaire primitive, dénomination inadaptée qui ne doit plus être employée. → paucité des canaux biliaires, cirrhose hépatique cholestases fibrogènes familiales l.f. fibrogenic cholestasis family Syn. cholestases intrahépatiques familiales, cholestases intrahépatiques progressives familiales (PFIC : progressive familial intrahepatic cholestasis) dont il existe trois formes : PFIC 1, PFIC 2 et PFIC 3 → cholestase intrahépatique progressive familiale de type 1, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 2, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 3 cholestases intrahépatiques familiales l.f. familial intrahepatic cholestasis Groupe de maladies héréditaires rares, autosomiques récessives, responsables d’une cholestase, secondaires à des mutations des gènes codant les transporteurs canaliculaires des sels biliaires et des phospholipides. Elles sont aussi appelées cholestases fibrogènes familiales ou plus souvent cholestases intrahépatiques progressives familiales (PFIC : progressive familial intrahepatic cholestasis). On en dénombre 3, dénommées PFIC 1, PFIC 2 et PFIC 3. Syn. cholestases fibrogènes familiales, cholestases intrahépatiques progressives familiales. cholestases intrahépatiques progressives familiales l.f.p. progressive familial intrahepatic cholestasis, PFIC Les cholestases intrahépatiques progressives familiales constituent un groupe hétérogène de maladies autosomiques récessives rares, apparaissant chez le nouveau-né ou au cours de la croissance chez l'enfant ou l’adolescent et affectant la sécrétion biliaire. La prévalence exacte n'est pas connue, elle est estimée à la naissance entre 1/50 000 et 1/100 000. Trois types de PFIC ont été identifiés sur le plan moléculaire. Les gènes impliqués codent pour des transporteurs hépatocytaires jouant un rôle dans la sécrétion biliaire. Les PFIC1 et PFIC2 se manifestent le plus souvent dès les premiers mois de vie alors que la PFIC3 peut se révéler plus tard dans la petite enfance, l'enfance voire chez l'adulte jeune. Les principales manifestations cliniques sont une cholestase, un prurit, un ictère et une hépatomégalie. Des atteintes extrahépatiques peuvent compliquer l'évolution des PFIC1. Tandis que les enfants atteints de PFIC1 ou de PFIC2 présentent une activité gamma-glutamyltransférase sérique (γGT) normale, les enfants atteints de PFIC3 ont une γGT élevée. Les PFIC1 et PFIC2, toutes deux dues à un défaut de sécrétion des acides biliaires dans la bile, sont liées respectivement à des anomalies des gènes ATP8B1 (codant la protéine FIC1) et ABCB11 (codant la protéine BSEP, pompe d'export des sels biliaires). Des mutations du gène ABCB4, codant la protéine MDR3 (Multi-Drug Resistant 3), impliquée dans la sécrétion biliaire des phosphatidylcholines, sont responsables de la PFIC3. Le diagnostic se base sur l'examen clinique, l'échographie hépatique, la cholangiographie, l'histologie hépatique et sur l'exclusion des autres causes de cholestase par des tests spécifiques. L'étude par immunomarquage de l'expression hépatocytaire des protéines MDR3 et BSEP et l'analyse de la composition en lipides de la bile peuvent orienter le diagnostic qui est confirmé par biologie moléculaire. Un diagnostic prénatal peut être proposé aux familles lorsque les mutations causales ont été identifiées. Une surveillance du risque de carcinome hépatocellulaire, notamment chez les patients PFIC2, doit être assurée dès la première année de vie. Syn. PFIC, sigle angl. pour Progressive Familial Intrahepatic Cholestasis Réf. C. Baussan, E. Gonzales, E. Jacquemin, A. Spraul, Orphanet mai 2011

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→ syndrome d’Alagille, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 1, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 2, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 3, Byler (maladie de) cholestase intrahépatique progressive familiale de type 1 l.f. progressive familial intrahepatic cholestasis, PFIC11 Maladie infantile, d’origine génétique à transmission récessive se manifestant par une cholestase. Cette entité actuellement démembrée correspond au type 1 des cholestases intrahépatiques progressives familiales (PFIC1) qui est la forme la plus rare des trois PFIC. La maladie débute après plusieurs mois de vie, dans la petite enfance. Elle se manifeste par des selles décolorées, des urines foncées, un ictère, une hépatomégalie, un prurit. Le diagnostic est suspecté en raison de la concentration élevée en acides biliaires dans le sang et de la normalité de la gamma glutamyltransférase (γ-GT). Parmi les cholestases avec γ-GT normale, le diagnostic différentiel inclut principalement les déficits de synthèse des acides biliaires primaires et la PFIC2. Les voies biliaires sont normales. Spontanément, l’évolution se fait vers une fibrose cirrhogène. Des atteintes extrahépatiques ont été rapportées (diarrhée, pancréatite, surdité). Un traitement par l’acide ursodésoxycholique (AUDC) doit être initié chez les patients pour prévenir la progression des lésions hépatiques mais il n’est pas totalement efficace. La rifampicine aide à contrôler le prurit. Du fait de la sévérité de la cholestase, une transplantation hépatique est nécessaire avant l’âge adulte chez environ la moitié des patients. La PFIC1 est causée par des mutations du gène ATP8B1 (18q21-22) codant la protéine FIC1 exprimée à la membrane canaliculaire des hépatocytes ainsi que dans d'autres cellules épithéliales. Dans les hépatocytes, la protéine FIC1 serait impliquée dans la sécrétion biliaire et en particulier des acides biliaires dont la concentration est diminuée dans la bile des enfants atteints de PFIC1. L'expression extrahépatique de la protéine FIC1 explique les atteintes extrahépatiques observées chez les malades. Un dépistage prénatal peut être proposé si la mutation a été identifiée chez chacun des deux parents. Clayton (1965) Etym.: Jacob Byler, fondateur de la communauté Amish dans laquelle les premiers cas ont été décrits Syn. cholestases intrahépatiques progressives familiales, cholestase familiale récurrente cirrhogène, cholestases intrahépatiques familiales, cholestases fibrogènes familiales, cholestases intrahépatiques progressives familiales, PFIC , maladie de Byler → ATP8B1 gene, protéine FIC1, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 2, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 3, gamma glutamyltransférase, acide ursodésoxycholique, rifampicine cholestase intrahépatique progressive familiale de type 2 l.f. progressive familial intrahepatic cholestasis (PFIC2) Cholestase apparaissant dans la période néonatale, caractérisée par une concentration élevée en acides biliaires dans le sang et une activité sérique de la gamma-glutamyl transférase (γ-GT) normale. Les signes de cholestase (selles décolorées et urines foncées) apparaissent souvent dans les premiers mois de vie avec un ictère récurrent ou permanent, une hépatomégalie et un prurit sévère ou un syndrome de malabsorption. La PFIC2 fait partie des cholestases à γ-GT normale. La concentration des acides biliaires primaires très élevée dans le plasma, est très basse dans la bile. Habituellement la concentration sérique d'alpha-fœtoprotéine est élevée et l'activité sérique de l'alanine-amino-transférase est 5 fois supérieure à la normale. L'échographie hépatique montre parfois une vésicule biliaire volumineuse lithiasique. L'histologie hépatique montre une cholestase canaliculaire, une métaplasie biliaire des hépatocytes périportaux sans réelle prolifération ductulaire, une nécrose et une transformation en cellules géantes des hépatocytes, une fibrose et une inflammation lobulaires et périportales prononcées. L'immunomarquage de BSEP (bile salt export pump) est le plus souvent négatif. La cholangiographie montre un arbre biliaire normal (sauf en cas de lithiase) et permet un prélèvement de bile. L'apparition d'une insuffisance hépatique (IH) et/ou la progression vers un carcinome hépatocellulaire (CHC) pendant la première année de la vie est possible. L'évolution est souvent péjorative avant l'âge adulte. La PFIC2 est héréditaire à transmission autosomique récessive. Le caractère familial est facilement reconnu lorsque plusieurs enfants de la même fratrie sont atteints. La consanguinité des parents est fréquente. La maladie est due à des mutations du gène ABCB11 (ATP binding cassette subfamily B member 1), situé sur le locus 2q24, codant la protéine BSEP, qui permet l'export des sels biliaires dans la bile. La mutation explique les constatations biologiques, BSEP étant exclusivement exprimée au pôle canaliculaire des hépatocytes, cela explique qu’il n'y a pas d'atteinte extra-hépatique dans la PFIC2. Le diagnostic prénatal peut être proposé si une mutation est identifiée chez les deux parents. Un traitement par l'acide ursodésoxycholique (AUDC) doit être initié mais son efficacité n'est pas totale. La rifampicine aide à contrôler le prurit. Un drainage naso-biliaire peut aider à la sélection des répondeurs potentiels à

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une dérivation biliaire externe. Du fait de l'évolution vers une cholestase sévère, une IH ou l'apparition d'un CHC, 50 % des patients sont candidats à la transplantation hépatique avant l'âge adulte. L’évolution vers le CHC doit être surveillée dès la première année de vie. L'évolution de la PFIC2 semble être plus sévère que celle de la PFIC1. Le traitement précoce par l'AUDC ou par dérivation biliaire externe permet de prévenir la morbidité et la mortalité liées à l'IH terminale. Une mutation du gène ABCB11 est aussi responsable de formes moins sévères de cholestase appelées cholestase récurrente bénigne intrahépatique (BRIC2), cholestase médicamenteuse, cholestase gravidique. Syn. cholestases intrahépatiques progressives familiales, cholestase familiale récurrente cirrhogène, cholestases intrahépatiques familiales, cholestases fibrogènes familiales, cholestases intrahépatiques progressives familiales, PFIC → ABCB11 gene, protéine BSEP, Byler (maladie de), cholestases intrahépatiques progressives familiales, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 1, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 3, acide ursodésoxycholique, alpha-fœtoprotéine, alanine-amino-transférase cholestase récurrente bénigne intrahépatique, cholestase médicamenteuse, cholestase gravidique, gamma-glutamyl transférase cholestase intrahépatique progressive familiale de type 3 l.f. progressive familial intrahepatic cholestasis (PFIC3) Affection autosomique récessive familiale, caractérisée par une cholestase chronique sévère et une fibrose hépatique. Les signes de cholestase (selles décolorées, urines foncées) apparaissent pendant la première année de vie chez environ un tiers des patients ou plus tard dans l'enfance, voire chez le jeune adulte. L'évolution est caractérisée par des épisodes récurrents d'ictère et un prurit modéré. La PFIC3 évolue vers une cirrhose biliaire secondaire. Des hémorragies digestives dues à l'hypertension portale peuvent révéler la maladie. Les patients présentent une activité sérique de la gamma-glutamyl transférase (γ-GT) élevée, des concentrations en acides biliaires sériques modérément augmentées tandis que celles du cholestérol sont normales. L'échographie hépatique, habituellement normale, peut montrer une vésicule biliaire volumineuse et une lithiase. L’arbre biliaire est normal. L'histologie hépatique montre une vraie prolifération ductulaire avec un infiltrat inflammatoire mixte, une fibrose portale et à un stade plus avancé, une cirrhose biliaire. L'immunomarquage de la protéine MDR3 est le plus souvent négatif, ce qui oriente vers le diagnostic de PFIC3. Le diagnostic différentiel inclut les maladies des voies biliaires et les autres causes de cholestase intrahépatique et de cirrhose à γ-GT élevée. La PFIC3 est due à des anomalies du gène ABCB4 (7q21) codant la protéine MDR3 (MultiDrug Resistant 3), impliquée dans la sécrétion biliaire des phospholipides. L’intégrité du gène est essentielle pour la protection de la membrane canaliculaire vis à vis de l’action détergente des sels biliaires. L'effet détergent des acides biliaires hydrophobes qui ne sont plus solubilisés par les phospholipides explique la cholangite. De plus la concentration biliaire des phospholipides est insuffisante pour maintenir la solubilité du cholestérol ce qui augmente la lithogénicité de la bile. Une forme de lithiase biliaire est individualisée chez l’adulte jeune de moins de 40 ans, caractérisée par des calculs intra hépatiques et appelée lithiase biliaire à faible niveau de phospholipides ou LPAC (low phospholipides associated cholelithiasis). Les mutations au niveau du gène ABCB 4 peuvent également être responsables de cholestases gravidique ou secondaire aux œstroprogestatifs. Le diagnostic prénatal peut être proposé si une mutation a été identifiée chez chacun des parents. Un traitement par l'acide ursodésoxycholique (AUDC) doit être initié chez tous les patients. Ses effets bénéfiques sont en général observés en présence au moins d’une mutation faux-sens. Chez la moitié des patients, le traitement par l'AUDC échoue et la transplantation hépatique est nécessaire du fait de l'insuffisance hépatique. L’AUDC doit être prescrit impérativement chez les patients présentant une lithiase biliaire à faible niveau de phospholipides. Syn. cholestases intrahépatiques progressives familiales, cholestase familiale récurrente cirrhogène, cholestases intrahépatiques familiales, cholestases fibrogènes familiales, cholestases intrahépatiques progressives familiales, PFIC → ABCB 4 gene, MDR 3, lithiase biliaire à faible niveau de phospholipides, Byler (maladie de), cholestases intrahépatiques progressives familiales, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 1, cholestase intrahépatique progressive familiale de type 2, cirrhose biliaire secondaire, hypertension portale, gamma-glutamyl transférase, cholestase médicamenteuse, cholestase gravidique, acide ursodésoxycholique cirrhose biliaire primitive (CBP) l.f. primary biliary cirrhosis Le terme de CBP recouvrant des cirrhoses et des non cirrhoses n’étant pas adapté à tous les cas de CBP, de pronostic très différent, le terme CBP étant anxiogène pour les malades, un consensus d’hépatologues a proposé en 2014 de remplacer CBP par primary biliary cholangitis (cholangite biliaire primitive).

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Syn. cholangite biliaire primitive → cholangite biliaire primitive cirrhose septale incomplète (CSI) l.f. incomplet septal cirrhosis La cirrhose septale incomplète fait partie des hypertensions portales intrahépatiques non cirrhotiques dites idiopathiques. Parmi elles, figurent aussi la sclérose hépatoportale et l’hyperplasie nodulaire régénérative. Cliniquement au cours de ces hypertensions portales intrahépatiques non cirrhotiques, les manifestations d’hypertension portale dominent (hémorragies digestives, splénomégalie) alors que la fonction hépatique est préservée. Le diagnostic repose sur l’anatomopathologie. La CSI se manifeste par des septa fibreux fins et incomplets. Il existe un rapprochement anormal des espaces portes et des veines centro-lobulaires tendant à former des nodules, la présence de vaisseaux aberrants et des troubles de l’architecture trabéculaire proche de l’hyperplasie nodulaire régénérative. Des lésions sinusoïdales peuvent être associées et il existe d’ailleurs un over lap avec la sclérose hépato-portale et l’hyperplasie nodulaire régénérative. Le diagnostic histologique est difficile. Les septa fibreux peuvent être méconnus, mieux visualisés par la coloration de Gordon Sweet. La pathogénie de l’affection est mal connue. Elle pourrait correspondre à une forme évoluée sclérose hépatoportale ou à une cirrhose en voie de régression. Le dogme de l’irréversibilité de la cirrhose n’est plus admis, en particulier les cirrhoses jeunes peuvent régresser soit spontanément soit sous l’effet du traitement, par exemple dans le cas de cirrhoses virales C. Ainsi, la CSI est généralement et classiquement considérée dans le cadre des hypertensions portales intrahépatiques non cirrhotiques idiopathiques, mais pourrait aussi faire partie du spectre des vraies cirrhoses. → hypertension portale, sclérose hépatoportale, hyperplasie nodulaire régénérative du foie Gilbert (maladie de) l.f. Gilbert's cholæmia Affection fréquente, affectant 3 à 10 % de la population, transmise sur le mode autosomique récessif, due à un déficit partiel d'activité de la bilirubine-UDP-glucuronosyltransférase 1-1, enzyme hépatique nécessaire pour conjuguer la bilirubine en un dérivé excrétable par les voies biliaires, l'intestin et les urines en raison de sa solubilité dans l’eau. Elle se traduit par la survenue de poussées d'ictère, qui durent quelques jours, apparaissant en général chez le jeune adulte à l'occasion d'un jeûne prolongé, d'un stress ou sans cause apparente et qui peuvent s'accompagner d'asthénie, de douleurs abdominales, de troubles dyspeptiques. L'examen est tout à fait normal en dehors des poussées. Il existe en outre une tendance à la formation de nævus pigmentaires et de xanthélasma. Les anomalies biologiques se résument à une hyperbilirubinémie non conjuguée qui peut être parfois cliniquement latente. Une mutation du promoteur du gène UGT1A1 (famille des UDP glucuronyltransférase 1 polypeptide A1 ; 2q37) est à l’origine du déficit enzymatique. Cette mutation est nécessaire mais non suffisante à l’expression du syndrome. Une hyperhémolyse, une dysérythropoièse ou un défaut de captation de la bilirubine par l’hépatocyte sont nécessaires. Le diagnostic est aisé reposant sur un ictère à bilirubine non glucuro-conjuguée en l’absence d’anomalies des enzymes hépatiques. L'administration de phénobarbital entraîne une régression de l'ictère mais en raison de ses effets indésirables, on s'abstient habituellement de tout traitement. A. Gilbert, membre de l’Académie de médecine, M.J. Castaigne, P. Lereboullet, gastro-entérologues français, (1901) Syn. hyperbilirubinémie non conjuguée non hémolytique héréditaire, cholémie familiale, Gilbert, Castaigne et Lereboullet (maladie de) → bilirubine, bilirubine conjuguée, UDP-glucuronosyltransférase, UGT1A1 gene maladie veino-occlusive du foie l.f. hepatic veinoocclusive disease Entité caractérisée par une atteinte non thrombotique des cellules sinusoïdales du foie comportant au stade précoce un œdème endothélial et à un stade plus tardif une fibrose concentrique des veinules hépatiques. La lésion initiale est une atteinte toxique des cellules de l'endothélium sinusoïdal, plus sensibles que les hépatocytes. Cette entité a été initialement décrite au cours des intoxications aigües ou chroniques par les alcaloïdes de la pyrrolizidine contenus dans de très nombreuses plantes. L’irradiation hépatique et la chimiothérapie,

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particulièrement en préparation à la greffe de moelle, représentent la principale cause. Chez des malades atteints de cancer, la chimiothérapie a été incriminée ; il s’agit de protocoles contenant de l’oxaliplatine. Syn. syndrome d’obstruction sinusoïdale Sigle. SOS sclérose hépato-portale l. f. hepatoportal sclerosis Appelée aussi veinopathie portale oblitérante, responsable d’une hypertension portale non cirrhotique et caractérisée histologiquement par un épaississement fibreux de l’intima de la veine porte et de ses branches intrahépatiques. Les lésions des veinules portes aboutissent à la réduction de leur lumière et leur obstruction. Elles peuvent s’associer à des septa fibreux appelé aussi fibrose portale non cirrhotique ou cirrhose septale incomplète. D’autres lésions histologiques vasculaires peuvent être associées : dilatation sinusoïdale, hyperplasie nodulaire régénérative. Elle atteint souvent les sujets jeunes, sans retentissement sur les fonctions hépatiques. Les causes sont les états pré-thrombotiques : les syndromes myéloprolifératifs occultes ou frustes sans anomalies de la formule sanguine, le syndrome des anticorps anti-phospholipides associé au lupus érythémateux disséminé, à la polyarthrite rhumatoïde, à la maladie de Horton, l'exposition à certains toxiques (arsenic, monomère de chlorure de vinyle, sulfate de cuivre, thorium). thrombose de la veine porte l. f. portal vein thrombosis La thrombose de la veine porte avec ou sans extension aux branches portales droite et gauche est caractérisée par l’existence d’un thrombus d’apparition récente ou ancienne. La thrombose peut s’étendre aux veines splénique, mésentérique et aux segments intrahépatiques. La thrombose récente ou aigüe peut être asymptomatique ou se manifester par des douleurs abdominales aspécifiques, de la fièvre. Lorsque le foie est normal, non cirrhotique, la fonction hépatique est préservée, par l’augmentation compensatrice du flux sanguin artériel. Lorsque la thrombose concerne aussi la veine mésentérique, une ischémie intestinale peut survenir. La thrombose ancienne est découverte devant une hypertension portale et un hypersplénisme. Le thrombus peut être cruorique, néoplasique ou infecté. Les causes les plus fréquentes, chez l’adulte, sont le carcinome hépatocellulaire dans le territoire porte concerné, la cirrhose à un stade le plus souvent avancée et chez l’enfant une omphalite néonatale ou une canulation de la veine ombilicale néonatale. Les autres causes sont un foyer inflammatoire intra-abdominal dans les thromboses récentes ou aigues. Dans tous les cas, il faut rechercher une thrombophilie : syndrome myéloprolifératif, une mutation du facteur V Leiden, un déficit en protéine C ou S, en antithrombine III, un syndrome des antiphospholipides, la présence d’un anticoagulant circulant, une mutation du gène JAK2. Les causes pouvant être associées, le bilan de thrombophilie doit être fait dans tous les cas. Le diagnostic repose sur l’imagerie qui permet de dater la survenue de la thrombose, de rechercher une cause locale et de faire le bilan d’extension. L’échographie, examen de première intention, montre dans la veine porte un matériel échogène hyperdense. Le scanner est l’examen de référence qui met en évidence la thrombose veineuse et un signe très évocateur l’hyper-artérialisation à la phase artérielle avec une augmentation du calibre de l’artère hépatique. Lorsque la thrombose est récente, il n’y a pas de cavernome portal. Celui-ci se développe très rapidement, pouvant apparaître une semaine après la thrombose. Le traitement anticoagulant, une urgence thérapeutique, est poursuivi pendant 6 mois en cas de thrombose aigüe ou chronique, prolongé toute la vie en cas d’état prothrombotique ou d’extension à la veine mésentérique supérieure. Il faut y associer le traitement de la cause. Pour l’hypertension portale le traitement est celui des cirrhotiques. Syn. hypertension portale non cirrhotique, bloc intrahépatique non cirrhotique → cavernome portal, hypertension portale, sclérose hépato-portale, hyperplasie nodulaire régénérative du foie, Annexe 3 : Jean-Louis Michaux - sélection d’hématologie centrée sur l’éosinophilie hyperéosinophilie sanguine n.m. hypereosinophilia Augmentation du nombre des éosinophiles sanguins supérieur à 0,5 x 109/L, confirmée à plusieurs examens.

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Il existe des variations physiologiques des éosinophiles dont le nombre est plus élevé chez la femme et le nourrisson. La découverte d’une hyperéosinophilie peut être fortuite à l’occasion d’un examen biologique de routine. On classe les hyperéosinophilies en trois degrés : légère (mild) de 0,5 à 1,5 109/L, modérée (marked) de 1,5 à 5 109/L et sévère (massive) ˃ 5 109/L. Une éosinophilie soutenue et supérieure à 1,5 x 109/L risque, quelle que soit son origine, d’entraîner des dommages aux tissus. L’activation des éosinophiles, et en particulier la libération du contenu des granules, s’avère cytotoxique, active les cellules endothéliales, favorise la formation de thromboses et est neurotoxique. Ces effets toxiques se répercutent sur la fonction de plusieurs organes. Les atteintes cardiaques (myocardite et cardiomyopathie dilatée, endocardite et fibrose endomyocardique, thrombus intracardiaque, péricardite constrictive) sont les plus redoutées et sont une cause majeure de décès dans le syndrome hyperéosinophilique idiopathique et dans le syndrome de Churg-Strauss. Les atteintes neurologiques sont variées et touchent autant le système nerveux central (encéphalopathie, méningite, atteinte cérébelleuse, épilepsie…) que périphérique (mononévrite multiple, polyneuropathie). L’hyperéosinophilie peut aussi se compliquer d’atteintes pulmonaires (infiltrats, fibrose, embolie pulmonaire), digestives et/ou cutanées (angiœdème, urticaire, ulcérations). → polynucléaire éosinophile, hyperéosinophilie sanguine (causes des), hyperéosinophilies sanguines secondaires, hyperéosinophilies sanguines primaires, hyperéosinophile sanguine idiopathique, hyperéosinophilie de signification indéterminée, Churg-Strauss (maladie de) hyperéosinophilie sanguine (causes des) l.f.p. Les causes d’hyperéosinophilie sont multiples et se répartissent en formes secondaires et primitives. On différencie les éosinophilies secondaires à une stimulation cytokinique (notamment via l’IL-5) des éosinophilies primaires. Il existe des formes rares d’éosinophilie familiale. Les éosinophilies secondaires ou réactionnelles sont de loin les plus fréquentes et représenteraient plus de 95 % des cas. Elles sont induites par une stimulation des lymphocytes TH2 (parasitose, allergie…) ou par l’activation d’autres cellules immunitaires, dont les mastocytes. Elles peuvent également être paranéoplasiques en raison de la production de cytokines par les cellules lymphomateuses ou cancéreuses. Le tableau détaille les causes principales d’éosinophilie sanguine dans les pays occidentaux.

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→ hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilies sanguines secondaires, hyperéosinophilies sanguines primaires, hyperéosinophile sanguine idiopathique, hyperéosinophilie de signification indéterminée, hyperéosinophile sanguine (variante lymphocytique), éosinophilie familiale, cytokine, éosinophilie familiale, mastocyte, syndrome paranéoplasique hyperéosinophilie de signification indéterminée l.f. hypereosinophilia undetermined significance, HEUS Hyperéosinophilie persistante, asymptomatique et sans cause apparente. Les critères diagnostiques s’appuient sur l’exclusion de signes cliniques, de données biologiques et de tout symptôme évocateur d’une situation héréditaire, d’un processus réactionnel, d’une maladie immunologique sous-jacente ou d’une néoplasie hématologique qui devraient mener au diagnostic et expliquer l’hyperéosinophilie. En outre il y a lieu d’exclure toute lésion organique liée à l’éosinophilie. Le pronostic reste incertain et la surveillance clinique et biologique s’impose. P. Valent, hématologiste autrichien (2012) → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), hyperéosinophile sanguine idiopathique hyperéosinophilie idiopathique l.m. idiopathic hypereosinophilia → hyperéosinophilie de signification indéterminée hyperéosinophile sanguine idiopathique l.m. idiopathic hypereosinophilic syndrome Éosinophilie sanguine supérieure à 1,5 G/L d’une durée de six mois à l’exclusion d’une éosinophilie réactionnelle ou secondaire, une hémopathie clonale à éosinophile, un syndrome myéloprolifératif, un syndrome myéloprolifératif/myélodysplasique, une mastocytose systémique et en l’absence d’un excès de blastes. En présence d’une atteinte d’organes en relation avec l’éosinophilie on évoque un syndrome hyperéosinophile; en l’absence d’atteinte d’organes on parle d’hyperéosinophilie idiopathique ou hyperéosinophilie de signification indéterminée W.R. Hardy et R.E. Anderson, médecins américains (1968) ; M.J. Chusid, pédiatre américain (1975) ; P. Valent, hématologiste autrichien (2012) Syn. syndrome hyperéosinophile essentiel → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des) hyperéosinophile sanguine (variante lymphocytique) l.m. lymphocytic variant hypereosinophilic syndrome Hyperéosinophilie secondaire à la sécrétion de substances éosinophilopoïétiques par les lymphocytes T responsables de sécrétion de IL -5. Cette pathologie est marquée par des manifestations cutanées et exceptionnellement par des atteintes systémiques. Les marqueurs cellulaires identifient des cellules CD3- CD4+. L’affection répond aux glucocorticoïdes. Il existe un risque accru de développer un lymphome T périphérique F. Roufosse, médecin interniste belge (2005) → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), hyperéosinophilies sanguines secondaires hyperéosinophilies sanguines primaires l.f.p. 1. Hyperéosinophilies clonales : - leucémie chronique à éosinophiles, - leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRA, - leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRB, - syndrome myéloprolifératif avec 8p11, - syndrome PCM1-JAK2, - leucémie myéloïde chronique avec chromosome de Philadelphie ou BCR-ABL1, - leucémie myéloblastique M4 à éosinophiles, - mastocytose systémique. 2. Hyperéosinophilie idiopathique :

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Syndrome hyperéosinophilique ou hyperéosinophilie idiopathique, à l’exclusion d’une cause secondaire ou d’une pathologie clonale. Un terme nouveau est proposé pour cette dernière terminologie : hyperéosinophilie de signification indéterminée. G. Lavier, médecin français, membre de l’Académie de médecine 1944-1945 ; J. Gotlib, hématologiste américain (2012) ; P. Valent, hématologiste autrichien (2012) ; S. Chappuis, médecin interniste suisse (2013) ; L. Michaux, hématologiste belge (2015) ; D.A. Arber, anatomopathologiste américain (2016) → Lavier (courbe de), syndrome hyperéosinophile idiopathique, éosinophilie familiale, leucémie chronique à éosinophiles ; leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRA ; leucémie chronique à éosinophiles associée à PDGFRB ; syndrome myéloprolifératif avec 8p11 ; syndrome PCM1-JAK2 ; syndrome hyperéosinophile (variante lymphocytique) ; hyperéosinophilie de signification indéterminée → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), hyperéosinophile sanguine idiopathique, leucémie chronique à éosinophiles hyperéosinophilies sanguines secondaires l.f.p. 1. Allergies respiratoires, alimentaires et dermatite atopique. Ces causes représentent jusqu’à 80 % des cas d’éosinophilie sanguine dans les pays industrialisés. Il s’agit principalement d’asthme, de rhino-conjonctivite et d’eczéma atopique. En cas d’éosinophilie plus importante dans le cadre d’un asthme, il faut penser à une aspergillose broncho-pulmonaire allergique et à un syndrome de Churg-Strauss. A noter que le passage pulmonaire de larves parasitaires, chez des patients en provenance de pays tropicaux, risque de mimer un asthme. 2. Infection parasitaires. L’éosinophilie dépend du type de parasite, de sa localisation et de la phase d’infection. C’est essentiellement au contact avec le système immunitaire, et donc lors de la migration dans les tissus, que les parasites induisent une éosinophilie. Parmi les parasitoses cosmopolites : on retient la distomatose, l’anguillulose, l’ankylostomose, l’ascaridiose, l’oxyurose, la taeniase la trichinellose et, pour les pays tropicaux et sub-tropicaux, la biharziose, la distomatose, la filariose, la strongyloïdose. L’éosinophilie accompagne fréquemment les helminthoses transitoirement (ascaridiose, ankylostomose) ou constamment (strongyloïdose, trichinose, fasciolose). En l’absence de nouvelle contamination, l’évolution se fait selon la courbe de Lavier avec une phase d’élévation rapide, un tracé en plateau puis une diminution progressive. 3. Médicaments et toxiques. Cause fréquente d’éosinophilie, soit par des mécanismes d’hypersensibilité ou par effet pharmacologique. Citons les médicaments les plus utilisés : aminopénicillines, céphalosporines, allopurinol, hydantoïne, nitrofurantoïne, AINS, méthotrexate, produits de contraste, intoxication à l’huile de colza frelatée. 4. Néoplasies. Une éosinophilie sanguine accompagne la maladie de Hodgkin dans 15 % des cas et elle est due à une sécrétion d’IL-5 par les cellules de Reed-Sternberg. Diverses tumeurs solides (cancers épidermoïdes et adénocarcinomes, entre autres) peuvent parfois s’accompagner d’une éosinophilie, avec une incidence estimée à 0,5-7 %. La mastocytose systémique est associée, dans 25 % des cas, à une éosinophilie. Citons aussi l’hyperplasie angiolymphoïde avec éosinophilie et le syndrome d’Ommen. 5. Maladies systémiques. Le syndrome de Churg-Strauss est caractérisé par une éosinophilie importante. D’autres maladies inflammatoires systémiques s’accompagnent occasionnellement d’une éosinophilie sanguine, généralement légère : la sarcoïdose, la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Sjögren, la sclérodermie, les autres vasculites systémiques (panartérite noueuse, maladie de Wegener…), le lupus érythémateux et les myopathies inflammatoires. Les maladies inflammatoires de l’intestin sont accompagnées éventuellement d’une éosinophilie sanguine.

6. Autres causes La maladie des emboles de cholestérol peut s’accompagner d’une éosinophilie. La radiothérapie induit parfois une éosinophilie, tout comme la réaction du greffon contre l’hôte chez les sujets transplantés de cellules souches hématopoïétiques allogéniques. Il existe une variante lymphocytique du syndrome hyperéosinophile, secondaire à la sécrétion de substances éosinophilopoïétiques par les lymphocytes T. → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des), Churg-Strauss (maladie de), Omenn (syndrome d’) éosinophilie familiale l.f. familial eosinophilia Affection autosomique dominante marquée par une éosinophilie supérieure à 1,5 G/L, à début précoce avec ou sans atteinte systémique. Les éosinophiles montrent une augmentation d’activation des marqueurs CD69, CD25, et HLA-DR.

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Des études géniques effectuées chez des sujets atteints de l’affection et des membres familiaux indemnes mettent en évidence une liaison avec le chromosome 5q31-q33. Ces régions spécifiques contiennent les clusters des gènes des cytokines, incluant les gènes pour les interleukines (IL-3, IL-5) et le granulocyte/macrophage colony stimulating factor (GM-CSF) qui jouent un rôle important dans le développement et la prolifération des éosinophiles. J.D. Rioux, généticien américain (1998) ; A.D. Klion, médecin américain (2004) → hyperéosinophilie sanguine, hyperéosinophilie sanguine (causes des) Annexe 4 : Jean-Louis Wemeau (sélection d’endocrinologie : revue des hormones) hormone n.f. hormone 1) Molécule sécrétée en réponse à une stimulation par une structure bien différenciée (cellule ou glande endocrine), atteignant la circulation sanguine, et capable à très faible dose d’intervenir sur un organe ou un tissu cible portant un récepteur spécifique, sur lequel elle exerce une action physiologique. En retour le produit sécrété possède la capacité de rétrocontrôler négativement, directement ou indirectement, sa propre production. 2) Certains substances provenant d'une cellule sont susceptibles d’agir sur une cellule voisine, par une sécrétion endocrine, neurocrine, paracrine, ou sur elle-même par autocrinie. Les neuromédiateurs qui interviennent dans la synapse ne sont pas des hormones ; toutefois certaines substances, comme la dopamine, interviennent dans la synapse et par voie sanguine. Le calcium qui n’est pas sécrété n’est pas une hormone. Certains stéroïdes, comme la vitamine D issue de l’alimentation ou produite par photosynthèse cutanée, après activation dans l’organisme ont une activité régulée de type hormonal. 3) Structurellement les hormones sont de 3 variétés : - hormones peptidique, le plus souvent polypeptidiques : hormones hypophysaires comme la corticotrophine, la thyrostimuline, la prolactine, l’hormone de croissance ; hormones pancréatiques comme l’insuline, le glucagon, la somatostatine ; hormone parathyroïdienne (parathormone) ; calcitonine. La TRH et l’hormone antidiurétique d’origine hypothalamique sont des hormones oligopeptidiques. - hormones stéroïdes : hormones corticosurrénales (cortisol, aldostérone, déhydoépiandrostérone…), hormones sexuelles (testostérone, androstanedione, estradiol) - hormones dérivées d’aminoacides et de phénols : catécholamines (dopamine, noradrénaline, adrénaline), hormones thyroïdiennes (thyroxine, triiodothyronine…) Bayliss, Starling (1905) Étym. gr. hormaô : j'excite hormone adrénocorticotrope l.f. adrenocorticotropic hormone Hormone produite pas les cellules corticotropes de l’antéhypophyse en réponse à la stimulation par la CRH ou corticolibérine hypothalamique. Elle constitue l’un des dérivés de la propiomélanocortine, progressivement scindée par des enzymes de clivage. L’ACTH est constituée par l’enchaînement de 39 aminoacides dont les 24 premiers contribuent à la trophicité de la corticosurrénale et à la sécrétion des hormones corticosurrénaliennes : cortisol, sulfate de déhydoépiandrostérone et à un moindre degré aldostérone. Le peptide 1-13 constitue l’alpha-MSH, ce qui explique les propriétés mélanostimulantes de l’ACTH. L’ACTH est utilisé en thérapeutique sous forme de 1-24 corticotrophine dans les désordres inflammatoires et allergiques ; cette action s’exerce avec une efficacité analogue à celle de la cortisone. Sigle ACTH Étym. gr. hormaô : j'excite → adrénotrophine (Houssay) , corticotropine, hormone corticotrope, hormone corticotrophe, hormones androgènes l.f.p. androgenic hormone Chacune des hormones chimiquement dérivées de l'androstane ayant une activité stimulante sur les caractères sexuels masculins. Elles ont un effet stimulant de l'anabolisme protéique. Les hormones androgènes sont sécrétées par les glandes corticosurrénales et par les testicules. Elles sont aussi synthétisées et libérées par les ovaires. L’hormone androgène la plus puissante est la testostérone qui s’active au niveau des récepteurs androgéniques en dihydrotestostérone grâce à la 5a-réducatse. Par

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le biais de l’aromatase présente au sein des gonades et différents tissus périphériques, les androgènes constituent des précurseurs des œstrogènes. Étym. gr. hormaô : j'excite hormones antéhypophysaires l.f.p. anterior pituitary hormone Hormones sécrétées par l’antéhypophyse. L’antéhypophyse sécrète de nombreuses hormones, principalement des polypeptides ou des glycoprotéines ayant une activité de stimulation des autres glandes endocrines : corticotropine, gonadostimulines, thyrotropine, etc. L'hormone de croissance ou somatotrope exerce de nombreux effets métaboliques. La prolactine est une hormone lactogène et inhibitrice des fonctions gonadiques. La durée de vie de ces hormones dans le plasma sanguin est brève, de l'ordre d'une demi-heure. La sécrétion de ces hormones est stimulée par des hormones hypothalamiques oligopeptidiques appelées libérines : la TSH est contrôlée par la TRH (thyrotropin releasing hormone), l'ACTH par la CRH (corticotropin releasing hormone), la GH (hormone de croissance) par la GH-RH. La production de la prolactine est contrôlée négativement par la dopamine. La LH et en partie la FSH sont sous la dépendance de la LH-RH (luteinising hormone, releasing hormone) encore appelée GH-RH ou Gn-RH (gonadotropin hormone, releasing hormone). La sécrétion des gonadotropines antéhypophysaires est freinée par l'œstradiol ovarien jusqu'à un seuil critique qui provoque au contraire une décharge ovulante de LH. La FSH est freinée électivement par l'inhibine ovarienne. Étym. gr. hormaô : j'excite hormone antidiurétique l.f. antidiuretic hormone (ADH) Hormone peptidique hypothalamique et posthypophysaire - qui active la réabsorption rénale de l’eau et joue un rôle essentiel dans les mécanismes de concentration dilution de l’urine et la régulation du volume sanguin ; - elle a également un effet vasoconstricteur et intervient dans la production du facteur VIII et du facteur de Willebrand. L’hormone antidiurétique est un nonapeptide produit chez l’homme et chez de nombreux mammifères sous forme d’arginine-vasopressine (AVP), mais sous forme de lysine-vasopressine chez le porc. Elle est élaborée par les noyaux supra-optique et paraventriculaire de l’hypothalamus, conduite par voie axonale en liaison avec des neurophysines jusqu’à la posthypophyse où elle s’accumule avant d’être libérée en réponse à une élévation de l’osmolalité du plasma et/ou d’une diminution du volume plasmatique. Elle se lie à un récepteur V2 situé à la face basolatérale des cellules épithéliales du tube collecteur médullaire et cortical. Il s’ensuit une augmentation de la production d’AMP cyclique activant la protéine kinase A et entraînant ainsi une migration de l’aquaporine 2 intracellulaire vers le pôle luminal de la cellule dont elle augmente la perméabilité à l’eau, ce qui permet la réabsorption passive de l’eau le long du gradient d’osmolalité entre l’urine et les vasa-recta de la médullaire rénale créé par un mécanisme de contre-courant entre les 2 branches de l’anse de Henle. L’effet vasoconstricteur de l’ADH dépend du récepteur V1 présent sur les cellules musculaires lisses des vaisseaux. Le système de signalisation est différent de celui des récepteurs V2. Il implique une activation de la phospholipase C suivie d’une augmentation de l’inositol triphosphate, puis du calcium cytosolique. L’administration de desmopressine, un analogue de l’ADH, par voie parentérale et surtout nasale, constitue un traitement efficace du diabète insipide neurohypophysaire. Il existe aussi des antagonistes non peptidiques des récepteurs V2 appelés aquarétiques qui bloquent les effets de l’ADH sur la réabsorption rénale d’eau. Une sécrétion inappropriée d’ADH est à l’origine du syndrome de Schwartz-Bartter. Une faible activité antidiurétique est également exercée par l’ocytocine, autre hormone posthypophysaire. L’hormone antidiurétique, peut être dosée dans le plasma par technique radio-immunologique, en particulier au cours d’épreuves dynamiques. Ce dosage est utilisé dans l’exploration biochimique des syndromes polyuro-polydipsiques ou pour le diagnostic du syndrome de Schwartz-Bartter. O. Schwartz, médecin américain, F. Bartter, endocrinologue américain (1957) Étym. gr. hormaô : j'excite Syn. vasopressine, pitressine Sigle. ADH → ocytocine, Schwartz-Bartter (syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH), diabète insipide neurohypophysaire, arginine-vasopressine

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hormone antimüllérienne l.f. mullerian inhibiting factor Glycoprotéine sécrétée dans le testicule de l'embryon mâle par les cellules de Sertoli. Elle est nécessaire pour permettre la régression des canaux de Müller et empêcher le développement du vagin, de l'utérus et des trompes de Fallope. Son dosage immunométrique constitue actuellement un marqueur précieux de la réserve folliculaire ovarienne, mis à profit notamment dans les situations d’infertilité A.Jost, endocrinologiste français, professeur au collège de France (1954) (1916-1991) Étym. gr. hormaô : j'excite Sigle MIF hormones corticosurrénales l.f. cortical hormone Ensemble des hormones sécrétées par le cortex surrénal. On en distingue une trentaine, toutes de structure stéroïde classées en trois groupes : les minéralocorticostéroïdes comme l'aldostérone et la désoxycorticostérone, synthétisés dans la zone glomérulée, contribuant à la réabsorption tubulaire du sodium et, de ce fait, au contrôle de la volémie et de la pression artérielle ; les glucocorticostéroïdes comme le cortisol, synthétisés dans la zone fasciculée et ayant une activité essentiellement sur le métabolisme glucidoprotidique ; les sexocorticoïdes synthétisés par la zone réticulée comme l'androstènedione, la déhydroépiandrostérone sécrétée sous forme sulfoconjuguée, androgènes mineurs précurseurs de la testostérone et de l’estradiol. Étym. gr. hormaô : j'excite hormone corticotrope l.f. corticotropic hormone → corticotropine hormone de croissance l.f. growth hormone (GH), human Growth Hormone (hGH), hormone somatotrope, somathormone Hormone polypeptidique antéhypophysaire.intervenant dans la croissance. Constituée de 188 aminoacides, elle est produite par les cellules somatotropes (éosinophiles) de l’antéhypohyse, sous le contrôle de neurohormones hypothalamiques : rôle stimulant de la GH-RH (somatolibérine) ou inhibiteur du SRIH (somatostatine). Sa sécrétion est pulsatile, avec des pics que déclenchent notamment l’accroissement de l’aminoacidémie postprandiale et les phases de sommeil paradoxal. Elle intervient par l’intermédiaire d’un facteur de croissance produit par le foie : la somatomédine C ou IGF1 (Insulin like Growth Factor de type 1). C’est la principale hormone intervenant dans la croissance staturale. Mais son action persiste chez l’adulte ; elle est importante aussi dans l’anabolisme protéique, la régulation des équilibres glycémiques, lipidiques, phosphocalcique. Elle est produite en excès dans les adénomes somatotropes responsable chez l’enfant de rares cas de gigantisme, et chez l’adulte de l’acromégalie. La GH est utilisable en thérapeutique pédiatrique ou d’adultes, dans les situations de déficit hormonal dûment documenté sous forme d’hormone de synthèse (les hormones extractives antérieurement utilisées ont été à l’origine de cas de maladie de Creutzfeld-Jakob liés à la contamination par des prions) Li (1965) Étym. gr. hormaô : j'excite → somatotropine hormone de libération de l'hormone de croissance l.f. GH-RH (growth hormone releasing hormone), somatocrinine, somatolibérine (Polypeptide de 44 acides aminés d’origine hypothalamique qui stimule la sécrétion antéhypophysaire de l'hormone de croissance. Libérée dans la circulation sanguine du système porte hypothalamo-hypophysaire, la GH-RH se lie à un récepteur spécifique à 7 domaines transmembranaires des cellules somatotropes. En alternative aux tests de stimulation classiques par l’hypoglycémie insulinique, les aminoacides (arginine, ornithine) ou l’association propranolol-glucagon, la GR-RH peut être utilisée pour évaluer la capacité sécrétoire de l’hormone de croissance par l’antéhypophyse. Étym. gr. hormaô : j'excite Hormone dont l’existence a été envisagée par Frantz (1962), Deubens et Metz (1964), identifiée et synthétisée par Guillemin (1981) Syn.: somatolibérine, somatocrinine

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hormones digestives l.f. digestive hormone Terme impropre, pourtant communément utilisé pour désigner les hormones sécrétées par des cellules annexées à l’appareil digestif, intervenant non spécifiquement sur les sécrétions digestives, la contraction de l’estomac, de l’intestin, des voies biliaires, mais aussi sur des fonctions métaboliques surtout la glycorégulation On en distingue une quinzaine, sécrétine, gastrine, cholécystokinine, bombésine, substance P, le VIP, la neurotensine, entéroglucagon, somatostatine, incrétines (GLP1 ou Glucagon-Like-Peptide, GIP ou Gastric Inhibitory Peptide), sérotonine, catécholamines….. Étym. gr. hormaô : j'excite Syn. hormones entéro-digestives hormone mélanotrope l.f. melanostimulating hormone Elle existe sous 2 formes : l’alpha-MSH directement dérivée de la pro-opiomélanoncortine, et la bêta-MSH constituée par les 13 premiers aminoacides de l’ACTH. Il faut souligner que les hormones gonadotropes (oestrogènes et testostérone), les hormones thyroïdiennes contribuent aussi à la mélonogénèse. Syn. hormone mélanostimulante, MSH → mélanotropine hormone parathyroïdienne l.f. parathyroid hormone Hormone polypeptidique produite par les parathyroïdes, à tropisme principalement osseux, fondamentalement hypercalcémiante et hyperphosphaturiante. Elle est sécrétée par les cellules principales des glandes parathyroïdes, à partir de précurseurs (préproPTH, puis proPTH). Elle est constituée de 84 aminoacides, comporte un fragment 1-34 (N-terminal) actif, et un fragment 34-84 (C terminal) protégeant la molécule de la dégradation enzymatique. La sécrétion est liée au taux circulant du calcium qui possède au niveau des parathyroïdes un récepteur spécifique (calcium sensor). Le fragment actif de la PTH se lie aux récepteurs du rein et de l’os, et stimule par l’intermédiaire de protéines de liaison (Gs) la production d’AMPc, second messager de l’action hormonale. La PTH stimule le remodelage osseux, contribue surtout à l’ostéolyse, indirectement par stimulation des ostéoblastes. La PTH favorise la réabsorption tubulaire rénale du calcium. Elle active l’absorption intestinale du calcium, mais cette activation est indirecte liée à la stimulation de la 1 alpha-hydroxylase rénale. Par ailleurs la PTH réduit la réabsorption tubulaire rénale des phosphates, réduit l’élimination rénale des ions H+ et du magnésium. L’activité des parathyroïdes est accrue dans les situations d’hyperpathyroïdismes primaires (surtout liés à un adénome parathyroïdien), secondaires (notamment dans les carences en vitamine D et les états de réduction néphronique. L’hormone parathyroïdienne est utilisable en thérapeutique dans les ostéoporoses fracturaires et pour l’optimisation de l’équilibre métabolique des sujets atteints d’hypo- ou de pseudohypo-parathyroïdies. Syn. parathormone, PTH → parathormone hormone prolactinique l.f. prolactin hormone La prolactine est une hormone polypeptidique, produite pas les cellules lactotropes de l’antéhypophyse, intervenant dans la montée laiteuse, la régulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique et la libido. Constituée de 199 aminoacides, la PRL est soumise surtout à un contrôle inhibiteur de l’hypothalamus par le PIH (Prolactin Inhibiting Hormone), identifié comme la dopamine. Elle se lie à des récepteurs notamment présents au niveau de la glande mammaire, des gonades. La PRL intervient dans le déclenchement de la lactation sur un sein préalablement soumis à l’action des œstrogènes. Son effet sur le développement de la glande mammaire est discuté. En revanche l’excès de PRL détermine une inhibition des fonctions gonadiques et des altérations de la libido. Physiologiquement la PRL s’accroît au décours de l’accouchement, en réponse à la succion mamelonnaire, et détermine la montée laiteuse. Elle explique aussi l’anovulation et l’hypo-estrogénie, responsable de l’absence de réapparition des menstruations. Chez la femme jeune, l’excès de PRL détermine typiquement un syndrome aménorrhée-galactorrhée, parfois une simple situation d’anovulation avec infertilité, ou une galactorrhée isolée, ou des troubles de la

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libido. Chez l’homme l’excès de PRL est responsable d’impuissance ou plus volontiers d’une franche diminution de la libido, mais se révèle souvent par un syndrome tumoral. L’excès de PRL est en effet d’abord lié au développement de tumeurs hypophysaires (macro- ou microprolactinomes), accessibles au traitement dopaminergique (bromocriptine, cabergoline…), Mais l’excès de PRL est aussi lié à des médications (anti-émétiques, neuroleptiques, psychotropes, œstrogènes à fortes doses, vérapamil, réserpine, opiacés et cocaïne…), à des désordres généraux (hypothyroïdie, insuffisances hépatique et rénale),à des déconnections fonctionnelles au cours de pathologies hypothalamiques, hypophysaires ou de la tige pituitaire… Étym. gr. hormaô : j'excite Syn. prolactine, PRL Sigle. PRL hormone thyrostimulante l.f. thyrotropic hormone, thyroid stimulating hormone Hormone glycoprotéique, produite par les cellules thyréotropes de l’antéhypophyse, intervenant dans la trophicité, l’organisation en follicules et la sécrétion de la thyroïde. C’est une hormone à 2 sous-unités alpha et bêta dont l’assemblage et la sialylation est dépendante de la TRH hypothalamique. Elle est sensible au rétrocontrôle par les hormones thyroïdiennes libres, au point qu’en situation d’équilibre hormonal les taux de TSH sont corrélés au logarithme de la T4 libre circulante. La mesure de sa concentration plasmatique (physiologiquement proche de 0,3 – 4 mU/L chez les sujets jeunes en bonne santé) constitue par conséquent un indice très sensible du fonctionnement thyroïdien. Elle se lie à des récepteurs transmembranaires (à 7 domaines) et agit essentiellement par stimulation intracellulaire de l’AMPc. Elle est utilisable en thérapeutique sous forme de TSH recombinante, notamment pour l’application du traitement radio-isotopique et la surveillance des sujets thyroïdectomisés pour cancer thyroïdien. Sigle TSH Syn. hormone thyrostimulante → thyrostimuline, exploration fonctionnelle de la thyroïde

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hormones thyroïdiennes l.f. thyroid hormone Les hormones thyroïdiennes sont la tétraiodothyronine (thyroxine ou T4), la triiodothyronine (ou T3) et la calcitonine (CT). Les cellules vésiculaires de la thyroïde élaborent les iodothyronines dont les formes circulantes actives sont constituées par la thyroxine (T4 ou tétraiodothyronine) et la triiodothyronine qui développent des effets ubiquitaires. La calcitonine, produite par les cellules parafolliculaires (cellules C), possède un rôle physiologique modeste. Les iodothyronines se constituent à partir de l’iode, capté par les cellules folliculaires, oxydé, et immédiatement organifié sous forme d’iodothyrosines (monoiodothyrosine ou MIT et diodothyrosine ou DIT). Leur couplage conduit à la formation de T3 et T4 qui sont des iodothyronines, constituées de 2 cycles phénols réunis par un pont diphényléther liant 3 ou 4 atomes d’iode (celui-ci constitue 70 % du poids moléculaire de la T4). Les hormones, ainsi formées au pôle apical des cellules vésiculaires, sont stockées au sein de la thyroglobuline (Tg) qui est le constituant essentiel de la colloïde. L’internalisation de la Tg puis sa digestion enzymatique pas les lysosomes permet la libération des hormones dans le sang circulant au pôle postéro-basal. Les hormones se lient à des protéines de transport (Thyroxin Binding Globulin ou TBG, Thyroxin Binding PreAlbunmin ou TBPA, albumine), et seule une très faible quantité d’hormones libres exerce leur action au niveau des tissus cibles. Celle-ci est permise par pénétration transmembranaire active grâce à des transporteurs (Organic Anion-Transporting Polypeptide ou OATP, MonoCarboxylate Transporter ou MCT10 et 8) puis liaison aux récepteurs nucléaires (Thyroid Receptor ou TRalpha et TRbeta). La métabolisation hormonale implique des désiodases de type 1, 2 ou 3 qui constituent des facteurs d’activation ou d’inactivation. La régulation de la production des hormones thyroïdiennes implique particulièrement l’hormone thyrostimulante (TSH) et la charge en iode. Les iodothyronines sont fortement impliquées dans le développement statural, la production de chaleur ; globalement elles accélèrent l’activité des tissus et des organes (cœur, intestin, cerveau, muscle, os…). La calcitonine (CT) est un polypeptide de 32 aminoacides, sécrété par les cellules C ou parafolliculaires de la thyroïde, mais aussi par d’autres cellules normales ou tumorales. A forte dose la calcitonine est susceptible de bloquer la résorption osseuse, de réduire le degré des hypercalcémies. L’accroissement franc du taux circulant de la CT est un marqueur diagnostique et pronostique précieux des cancers médullaires de la thyroïde. Un accroissement discret s’observe aussi du fait du tabagisme, de l’obésité, de l’insuffisance rénale, de l’auto-immunité antithyroïdienne et au cours des pseudohypoparathyroïdies. Étym. gr. hormaô : j'excite Syn. iodothyronines (T3, T4), calcitonine (CT) → T3, T4, calcitonine, exploration fonctionnelle de la thyroïde myco-œstrogène n. m. mycooestrogen Substance naturelle présente dans les levures susceptible de développer des effets œstrogénomimétiques. Un exemple en est la zéaralénone, mycotoxine présente dans certains champignons du sol, colonisant les graminées. Ses propriétés mimant l’effet des œstrogènes est susceptible d’altérer les capacités de reproduction dans l’élevage des porcs notamment. → xéno-œstrogènes, perturbateurs endocriniens perturbateurs endocriniens l.m.p. endocrine disruptors Composés chimiques, naturels ou de synthèse, présents dans l’environnement domestique quotidien, capables d’interférer avec les systèmes de régulation hormonale et d’entraîner des effets délétères sur la santé des individus. Ils interviennent à faibles doses à des périodes sensibles : fœtale, néonatale et pubertaire. Ils peuvent aussi s’accumuler dans le tissu graisseux, ou intervenir en synergie (« effet cocktail »). Ils sont susceptibles de déterminer des perturbations du développement, de la reproduction, de contribuer à des troubles métaboliques (obésité, diabète de la maturité), aux maladies neurodégénératives, au développement des cancers hormonodépendants. phyto-œstrogène, n.m. phytooestrogen Substance naturelle présente dans les plantes, se comportant comme un xéno-œstrogène, capable de développer des effets estrogèno-mimétiques.

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Ainsi la génestine du soja est une isoflavone qui développe de faibles propriétés œstrogéniques, dont le bénéfice a été évoqué dans les troubles climatériques. Mais elle est susceptible d’interférer dans la progression des cancers du sein. Le resvératrol, notamment présent dans le raisin et de ce fait dans le vin, est un polyphénol naturel de la classe des stilbènes qui se lie aux récepteurs des œstrogènes, mais se comporte globalement plutôt comme un anti-estrogène. → xéno-œstrogènes, perturbateurs endocriniens