L’ANGEAUXAILESROUGES

DominiquedeRabaudyMontoussin

L’ANGEAUXAILESROUGESHistoiresvraies

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routelumineuse…

L’angegardien

Jevaisenvoyerunangedevanttoipourtegarderenchemin.Exode23-20

À la maison, nous avons une fée : Refija. Elle arrive lematin,commeunrayondesoleil,toujourslesourireauxlèvreset s’active durant toute la matinée. Efficace, discrète etbienveillante. Refija vient deBosnie, elle estmusulmane, nonpratiquante,maiscroitauxangesetauxforcesdubien.

Unjour,ellemeraconteenconfidence:«Monmariestchefdechantier.Àcausedesonmétier,ilse

déplace souventet je reste seule.Lasemainedernière, ilm’estarrivéunechosecurieuse.Jem’étaisdisputéeavecmonmari.Ilmeditquetoutcequ’ilfaisait,c’étaitpournous,pournosdeuxfils,pourqueleuravenirsoitplusriche.Maismoi,jesouffredenepassuffisammentlevoir.Commeàsonhabitude,ilgagnelachambre conjugale très tôt et se met au lit. Je m’occupe desenfants,j’achèvelestâchesménagèresetjelerejoinsdansnotrechambre.Ildortàpoingsfermés.Celamefaitdelapeinequ’ilsoit aussi calme alors que notre dispute m’a perturbée. Jem’endorsdifficilement.

Soudain,enpleinmilieudelanuit,jemeréveille.Auxcôtésde mon mari, je vois un homme jeune, aux yeux doux, encostumeblanc,qui leregardeetsembleleprotéger.Jen’aipaspeur,jeveuxallerverslui,maisjenepeuxbouger.Jefermelesyeuxpourmerendormiretjelesouvredenouveau.Donc,jenerêvepas,medis-je.Ilesttoujourslà,àlamêmeplace.Jeressensl’amour qu’il porte à mon mari et je pense : c’est son angegardien. Il me regarde et me dit: Ne t’inquiète pas, tout va

s’arranger.»« Il ne me parle pas, précise Refija, je ressens ces mots.

C’est difficile à exprimer, ajoute-t-elle,modeste. Je veux allerverslui,maisjesuisparalysée.Soudain,ilselève,iladesailesrepliéesdansledos.Demonlit, jeleregardesedirigerverslaporte.Aumomentoùilarrivedanslecouloir,celuicis’illuminecomme jamais je ne l’ai vu. Il pénètre doucement dans lachambre des enfants. Je suis pétrifiée, un inconnu dans lachambredesgarçons!Jemelèved’unbond…L’êtrelumineuxadisparu.Uneimmensepaixdescendaufonddemonâme.

Le lendemain, mon mari part en voiture avec l’un de sesouvriers pour un nouveau chantier près de Toulouse. Deuxheures plus tard, onme téléphone pourme dire qu’il a eu ungrave accident. Pourtant de nature inquiète, je nemanifeste nin’éprouvedetrouble.Onmeditqu’ilestàl’hôpital,quetoutvabien pour lui et pour la personne qui l’accompagne, mais lavoitureestcomplètementdétruite.

Je savaisqu’ilnepouvait rien lui arriver, sonangem’avaitprévenue !Désormais, je suis attentive à tous les signes, et jeremerciechaquejourleCiel.»

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Mercinosanges!

J’aitroppleuréLesAubessontnavrantes…

ArthurRimbaud

Iln’estpiredouleuraucœurdeceluiquiaimequeladouleurdel’aimé(…).

Àtraverssachair,elleatropbiensentil’amourabsolu,celuidel’âme.Jean-PaulRoux

(Jésus,chapitreLesFemmes:Marie-Madeleine)

« Au premier regard, Gaston m’a envahi le cœur, l’âme,l’esprit,lecorpsetcettesensationnem’aplusjamaisquittée.»ditÉlisabeth.

« J’étais comme un ange sur un petit nuage. J’ai eul’impression, non pas de rencontrer mon âme, mais de laretrouver,plusexactementdel’agrandir,delarenforcer…Nousétionscommedeuxadolescents,l’Amournousilluminait.»

«Puis lescatastrophessesontacharnéessur lui.Soncœurs’est élargi pour ses enfants, rétréci pourmoi. Il lui fallait seconcentrer sur ses priorités pour survivre. Il s’accrochait à sontravail,ausport,àsesenfants.»

«Nepasêtresapriorité,certes,maisnepasfairepartiedesesessentielsétaittropdouloureux.»

«Unenuit,ladouleurétaitsiforte,leslarmesm’inondaient,j’étais au plus profond du désespoir, je décidai d’appelermonangegardienàl’aide.»

« Soudain, rassérénée, je m’endormis enfin vers quatre

heuresdumatin…»«Auréveil,lesyeuxgonflés,jemerendispourlapremière

foisdepuisbienlongtemps,encesamedimatin,auxPuces…Audétour d’une allée, alors que ni l’un ni l’autre ne nousconnaissait cette passion de chiner, nous nous sommesretrouvés…parhasard!…»

Mercinosanges!

SouvenirdeGaston

Jemeurssijevousperds,Jemeurssij’attends.

Racine

« À nouveau, mon amoureux se joue de moi. » me ditÉlisabeth.

« Je suis d’un naturel optimiste, je crois aux forces del’Amour, du destin. Mais lorsqu’il ne me donne pas de sesnouvelles pendant une journée, je suis triste. Si ce silence seprolonge trois jours, je panique. S’il résiste àmes SMS ou àmesappels, jesuisdansunedésespérance telleque laviesanslui…»

« Je connais l’alchimie de l’Amour et ses fragilités… Enfait,jevoudraisseulementqu’ilmedonneunsigned’Amourauquotidien.»

« Un matin, je n’en peux plus de cette vie qui tourne demanièreobsessionnelleautourdecetamanthypothétique,decetamoureuxquin’apasdetempspourmoi:jedisSTOP!Qu’enpensez-vousmesanges?»

«Jemeretrouveàgenouxetjeprie.Jemerelève…etjefaistomber un des gobelets en argent dont je fais collection. Je leregardeetmerappellel’avoirchinéauxPuces.C’estalorsquejedécouvreuneinscription:SouvenirdeGaston…

Mercinosanges!

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Laplumed’ange

Lorsquevousouvrirezetdéploierezvosailes,Vousverrezdesplumespartout.

ChrissieAstell(Présenceangélique)

Lehasardfavoriselesespritspréparés.LouisPasteur

Pierre Cornette de Saint Cyr est un homme unique,lumineux, attentif aux autres, disponible. Nous sommes amis.J’admire en lui l’homme,mais aussi le professionnel qu’il estdevenu par sa passion pour l’Art et en particulier pour l’Artcontemporain.C’estaussiunêtreprofond,cultivé,d’unegrandespiritualité.

Ilm’afaitdécouvrirSainteRita.J’aimeluiparlerdesangesetdessignesqu’ilslaissentàceuxquisaventregarder…

Pierreestréceptifetdélicat,maisavouen’avoirjamaisreçudesignerévélantlaprésenced’unange.

Un jour d’été, je reçois de lui un SMS émouvant : « Jedéjeunais… et une plume s’est posée sur le bord de monassiette…»

Mercinosanges!

Laplumenoireetblanche

Masœurserviraparmilesanges.Shakespeare

(Hamlet)

C’est un samedi paisible de juin. Je suis en train d’écrire.L’air est doux et parfumé, une lumière radieuse pénètre par lafenêtregrandeouverte.

Jeme lève etmedirige vers la bibliothèque à la recherched’unecitationpourillustrerl’undemestextes.

J’ouvreunlivredeSimoneWeil,LaPesanteuretlagrâce,etjelislepassagesurlacrucifixionduChristetlamort:«Quelabîmed’amour,desdeuxcôtés.»

Mon portable sonne, c’est mon délicieux ami GillesBrochard, journaliste de talent et de culture. Il m’apprend, lagorge serrée par le chagrin, que sa sœur Catherine est morted’un cancer de l’œsophage. Impossible de me remettre àtravailler,jepenseàelleetàladouleurdeGilles.

Je m’adresse aux anges de l’Univers : « Prenez soin deCatherine et protégez sa famille » puis je reviens m’asseoir àmonbureau.

Une petite plume blanche et noire était là, posée sur mafeuilleblanche…

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JeanGuittonetSainteRita

Iln’yaqu’unetristesse,c’estden’êtrepasdessaints.LéonBloy

L’admirable philosophe qu’était JeanGuitton évoque, dansses mémoires, Un Siècle, une vie, l’amour que portait sonépouseàSainteRita.

« Lorsque je lui disais que sa sainte n’avait peut-être pasexisté,ellemerépondait:«Celam’estbienégal,SainteRitaestlecanalparlequeljemonteàDieu!»

«Mon épouse,Marie-Louise, avait une foi à déplacer lesmontagnes…

«LafêtedeSainteRitaestle22mai.ChaqueannéeMarie-Louise lui fixait rendez-vous à cette date. Et ce jourlà, il luiarrivaittoujoursdesévénementsfavorables.

« J’avais, en 1961, été élu à l’Académie. En janvier 1962,Marie-Louisemedit:«J’aipriépourquevoussoyezreçusouslaCoupole,lejourdeSainteRita,le22mai.»

« –Mais lui répondis-je, cela est exclu, le 22mai est unmardi,lesréceptionsontlieulejeudi.

«–J’aipriépourle22mai,etSainteRitaestlaSaintedescausesdésespérées.

«Encetemps-là,onravalait laCoupole; lesréceptionssefaisaientend’autreslieux.Lamiennefutfixéeau

ConservatoiredeMusique.Etonmefitsavoirqueceseraitun mardi.Marie-Louise marquait un point ! Puis on m’appritqueceseraitlemardi29mai.

«Mafemmedit:«Cen’estpasmal.Maiscen’estpasça.»«J’allaischaquesemainechezWeygand,quipréparaitavec

moimondiscoursderéception.Ilmelisaitdespassagesquandletéléphonesonna:Weygandentraencolère:«Savez-vouscequ’onm’annonce ?Ah ! Les généraux n’ont pas lemonopoledes ordres suivis de contre-ordres ! On a fixé la réception aumardi22mai.»

«–Permettez-moi,mongénéral,d’appelermafemme.«Ellenefutmêmepassurprise!« J’ai réfléchi sur les explications de ce fait de

parapsychologie qui a inspiré les pages que j’ai écrites dansHistoire et Destinée sur la prière exaucée, le rapport del’instanceetdelacirconstance.

« La première explication est évidemment celle du hasard.Mais il ne peut expliquer la permanence, la convergence descoïncidences fortuites. Vient un moment où l’explicationdevientirrationnelle,déraisonnable.Maisalors,ilfautadmettrequelaPensée-Amourpeutavoiruneinfluencesurl’événement.La prière est une cause efficace des bonheurs. Il y a unOrdonnateur.

«Monépousenes’étonnaitpoint ;ellesavaitquesi lafoiest pure, totale et simple, elle peut obtenir l’impossible, sansmiracle,parlejeudescirconstances.

Ungrandhumaniste

Ilétaitdelaracedesseigneurs.Sonâmeétaitforte,passionnée,decellesquin’ontpaspeur

d’aimer.MadamedeStaël

Jean-Philippe Derenne est « mon pneumologue », grandprofesseur,chefdeserviceàlaSalpetrière.Jesuisrentréedanssonbureau, il y aplusdevingt ans et nous avons entaméunediscussionquisepoursuittoujours…

Ce savant en perpétuelle recherche, encyclopédiste, estconnaisseur des plantes et légumes oubliés. Il collectionne leslivresanciensdecuisine,estaussiécrivainetexcellentcuisinier.Il a inventé plus de 1000 recettes dont 500 conçues avec unebouilloire électrique (technique brevetée), spécialement pourJacqueline,sonépouseadorée.

Trèsmalade,à l’hôpital,Jacquelinea tenugrâceà l’Amourabsoludesonmari.Elleestpartiele29janvier2010etdepuisJean-Philippelaressentenlui.

«Plusexactement,jel’aisentipénétrerenmoi.Aussijenepeuxplusdireje,puisqueéternellement,noussommesnous.»

«Le1ermai,raconteJean-Philippe,j’avaisl’habitudedeluioffrir du muguet. Je lui dis que je vais lui en rapporter carcomme le disait Saint Augustin, il faut parler auxmorts pourqu’ilsrestentvivants.»

«Cen’estquelelendemainquejeprislavoiturepourallersursatombeprèsdenotremaisondecampagne.Surlaroute,jevisdesgitansquivendaientdebeauxlilasetjechangeaid’avis.

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Lesrosesdemonpère

L’AmourestàlalettreA.PaolaCalvetti

Sivousnetrouvezpasuneprièrequivousconvienne,inventez-la.

SaintAugustin

Mon père était un méditatif, un contemplatif, un espritmystique.C’était aussiunpoète,unhommequi savaitprendreson temps. Il parlait aux oiseaux, les nourrissait, lisait despoèmes, faisait de longues promenades en solitaire et seréfugiait dans son bureau pour répertorier ses innombrablescollections (cartes postales anciennes, automates, timbres,monnaies et sesmilliers de pierres). L’une de ses passions futl’archéologie.

Il écoutaitMozart et adorait l’opéra.La voix deLaCallaspouvait lui tirer des larmes.Lorsque l’émotion l’envahissait, ilsortait son grand mouchoir immaculé tout en affectant desouffrirdeconjonctivite.

Ilétaitcultivé,douxetprofondémentgentil.Ilsavaitquejel’aimais, je savais qu’il m’aimait et son bonheur était absoluquandjeluirendaisvisiteàReimsouàlacampagne.J’étaissafilleunique.

AudomainedeJubécourtoùilprenaitsesquartiersd’été,ilchérissait ses roses qu’il soignait lui-même. Elles le luirendaientbienenfleurissantàprofusion,enembaumantcommeauparadis.

Chaquepiècerecevaitunbouquetauxcouleursdifférentes:

dans l’entrée éclatait une brassée gigantesque et colorée; desrosesblanchesdansmachambre,jaunesdanssonbureau,rougesdanslabibliothèque,orangedanslepetitsalonetdesdégradésdevieuxroseetparmedanslachambredemamère.Lespétalesservaient à de pots-pourris dans les chambres d’amis. Ilprésentait des excuses à ses roses quand il les coupait et lesremerciaitpourleurbeautéetleurparfum…

Il vivait seul depuis que ma mère avait rejoint les anges.Monpères’intéressaitàmavie,sansêtreintrusif,nidonneurdeleçons.C’étaitunpèrephilosophe,aimantetdebonconseil.Jeluitéléphonaischaquejour,nousprenionssoinl’undel’autre.

En2008,ildisparutàsontour.Petitefille,jeluiavaisdit:«Lepremierdenousdeuxqui

partira fera un signe à l’autre. » En souriant, mon père avaitrépondu:«Ceseramoi,tuaurastonsigne.»Etdessignes,j’enaieu…Ilsm’ontportéeetm’ontdonnéunétatdegrâcecommeunélanamoureux.

Quelques jours après son enterrement, j’organisai un dîneravecÈveRuggieri,sonmariRachidKhimoun,célèbresculpteur,ainsiquePierreD.DînerréaliséparlechefDenisFétissonquiofficiaitalorsàl’HôtelDaniel.

Lelendemain,lescoupsdetéléphoned’ÈvepuisdeRachidmeconfortèrentdanslajoiedel’amitié…

Six joursplus tard, toujourspasdenouvellesdePierreD.Monmari, soucieuxdespetitsdétails, s’en inquiéta. Je feignisl’indifférence.

C’est alors que le septième jour, j’étais à lamaison, dansmon bureau, etmonmoral déclina brutalement. Je n’avais pasmesuréladimensiondel’absence.

Cematin-là, notre bonne fée Refija ressentit l’atmosphèrepesantedelamaisonetplusieursfois,sousdesprétextesdivers,frappa à mon bureau et finit par dire avec son beau sourire :

«Votreangevavousaider.»Jeme sentais désespérée et jem’en voulais de ne pas être

plusforte.C’est alors que je me rappelai la fameuse promesse… Je

priaiquelquesminutes,essayantdemelieràl’âmepaternelle.Dix minutes plus tard, la sonnerie de la porte d’entrée

retentit.Refijaallaouvrirencriant:«Madame,c’estvotreange,c’estvotreange!»

L’appartement est tellement sous l’emprise duMerveilleuxque je m’attendais à voir un enchanteur, un magicien. Je meressaisis: c’était un gros paquet Chronopost. En l’ouvrant,j’imaginais la lamped’Aladinet jefrottaidoucementpourvoirapparaîtreledjinnquiexauceraitmestroissouhaits…

Dans le carton, des roses rouges fanées et un petit mot :«Mercipourcettesoirée.Àbientôt.Baisers.PierreD.»Avecsonnumérodeportable.Numérocomposéaussitôt.

–Ah!enfin!jemedemandaissituavaisreçumonbouquet.–ÀlasecondePierre,àlaseconde.– Ce n’est pas possible, les roses auraient dû arriver le

lendemain.Septjours,jevaislesengueuler…–Non,surtoutnedisrien.Tunepeuxmêmepasimaginerle

bonheurquetum’offres.Jeluiracontail’histoire,maissonespritlogiqueetrationnel

butaitcontrelemystère…Prétextantunautreappel,ilraccrochabrutalement.

Depuis,iladécouvertl’Amour,laforcedelaspiritualitéetsavies’estéclairée…

Jamaispourmoibouquetderoses(mêmefané!)nefutaussibeau.

Hasard?Bienheureuxhasard!…

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nousaimons.LaCorsem’afaittellementdebienetlasolutions’estimposée.

« Je ne peux plus attendre passivement qu’il soit guéri etqu’il vienne vers moi. Nous sommes sur la même vibrationamoureuse,alors j’aidécidéd’agir.Aujourd’hui, tout lemondecommuniquepartéléphone,portable,ordinateur,maispersonnenes’écoutevraiment.Onutiliseàpeineletiersdenotrecerveau,je vais activer mes neurones et communiquer avec Lui partélépathie.J’essaie,matinetsoir,deletoucher,deluiparler,deluifairedubien,decœuràcœur,d’âmeàâme,dansunesortedeprièreactive,amoureuse,sacréeetbienfaitrice.»

–Illesait?–Biensûr.–Etçamarche?–C’estunpeulent,ilyaquelquesblocages,parfoisdemon

côté, souvent du sien. Son corps est épuisé, son cœur estfatigué…Jelesenslas,j’aimêmeressentidesdouleursdanssajambe.Maisjesuisenmouvementavecluietpourlui.Nepaslevoirmerendmalade,maisj’aicomprisquecequinouslieseratoujoursplusfortquecequinoussépare.

–Commeleféminismeestloin!Tuessonesclave.–Pasdu tout.Mieux il ira,mieux jemesentirai.Quand il

est près de moi, je vois des milliers d’étoiles. Je veuxsimplementqu’ilretrouvetoutessesénergies.Après,ildécideraou non de redevenir l’ardent chevalier qu’il fut. Je ne ressensplus de décalage amoureux. Il est là, avec moi et monémerveillementestconstant.J’attends,sereine.

Soudain, son portable sonne. C’est Lui. Le visaged’ÉlisabethirradiecommesielleavaitvuleMessie.

Miracledel’Amour.Mercinosanges!

SainteRitaàVenise

Lavéritéapprised’autruiestsansvaleur.Seulecompte,seuleestefficace,lavéritéquenousdécouvrons

nous-mêmes.AlexandraDavid-Neel

En2008, l’imagedeSainteRitanemequittaitpas.J’avaisfait sa connaissance il y a peu de temps et sa vieme touchaitprofondément.

Comme chaque année, début août, nous partons avecmonmaripourVenise.Dansl’avion,jepenseàSainteRitaetjemedisquebeaucoupdemiraclessontsansdoutedûsàlaforcedelafoi.J’avaisenmémoirelesrécitstroublantsdecertainsdemesamis, mais pour que j’y croie réellement, il me faudrait unepreuveénorme.ÀVenise,j’aiplusdechancedecroiserunangequeSainteRita…

Arrivés dans l’Île de la Giudecca, nous retrouvons avecdélectation « notre pension de famille » depuis plus de vingtans:LeCipriani.Monbonheuresttotal.Chaquecelluledemoncorpsretrouvesaplace.C’estleseulendroitaumondeoùj’ailasensationintensequemoncorps,moncœur,monespritetmonâme sont en harmonie totale. Je suis si heureuse, j’ail’impressionqueriennepeutm’arriver,sauflemeilleur,commeledisaitmonexquisegrand-mère.

Dans ma valise, je n’ai emporté que du blanc. Porter desvêtements blancs dans la cité des anges me donne une forcesupplémentaireet j’ai l’impressiondepénétrerplusintimementlesmystèresvénitiens.

Ce jour-là, comme d’habitude, je prends le bateau pour

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angoisses.Lasupérieureducouventnousarassurésetapaisés.»Aujourd’hui, la famille regarde l’avenir avec confiance.

Bérangère, toute jeune mariée, est passionnée par les languesétrangères.Elleest trilinguecommeson frèreet sa sœur.Maiselleapprendlechinoisdepuisdouzeansetétudielelatin.Trèslittéraire, elle veut maintenant se former à l’économie et auxfinances.Bastien,19ans,unecarrurederugbymancommesonpère,estàl’écolehôtelièredeLausannetandisquel’adorableetgourmande Blanche, 14 ans, ne rêve que de faire la cuisine,surtoutlesgâteaux…LeurmèreDominique,avecintelligenceetdétermination, protège sa couvée et développe avec succèsl’œuvrecrééeparsonmari.

LechefduRelais,PatrickBertron,l’élèveetlebrasdroitdeBernardLoiseaupendant21ans,estàlatêtedescuisinesoùilimprime sa personnalité tout en continuant les grandsclassiques,commelescuissesdegrenouillesà lapuréed’ailetaujusdepersil,lesandreauvinrougeetlacélèbrepoulardedeBresseàlavapeur«AlexandreDumaine»auriztruffé.

ÀParis,TanteLouiseetTanteMargueritenedésemplis-sentpas tandis que Loiseau des Vignes à Beaune vole vers sonsuccès.

Ladouleurdel’absenceesttoujoursviveaufonddescœursmaislesparolesréconfortantesetlasensibilitémédiumniquedelaMèreSupérieuredansceslieuxsacrésdeLisieuxontpermisàlafamilleLoiseaudeseprojeterenavant.

Mercilavie!

SaintAntoineàSaulieu

JeconnaisdesathéesquisontdanslesbrasdeDieu.Cen’estpasunequestiondebaptême,maisdegénérosité.

RobertHossein

Dans la famille Loiseau, on prie beaucoup et on va à lamesse tous les dimanches. Selon les circonstances, on évoqueSainteRitapourlescausesdésespérées,SaintChristophepouruntrajetenvoiture,NotreDameduBonVoyage,SainteThérèsedeLisieux,SainteClairepouravoirbeautemps,SaintExpeditpourfaciliterlesétudesetréussirdesexamens…

«Mamèreavaitperdusontrousseaudeclésavecl’alarmedela maison. Impossible de retrouver le double. Nous avonscherchépartout avoueBérangère, sans résultat.Nousavonsdûdormir à l’hôtel.Avecma sœurBlanche, après notre prière dusoir,nousavonsardemmentsollicitéSaintAntoinedePadoue.

Le lendemain, ma mère est allée directement dans sonbureauetenouvrantlepremiertiroir,elleadécouvertlesdeuxjeuxdeclés.C’étaitincroyablecarilluisemblaitavoirvraimentregardé partout. Nous, nous savions que c’était grâce à SaintAntoine,notrebienfaiteur.»

Hasard,bienheureuxhasard!

Theangelsoftheworld

Siuneaccumulationreflèteunevie,laqualitédecetteaccumulationreflètelaqualitédecettevie.

LawrenceWeiner

Dans les années 85, j’habitais à Paris dans le 5earrondissement, près de la place de la Contrescarpe, unminusculeappartementquej’adoraisdanscevillagemerveilleuxde la « Mouff ». Avec quelques amis, nous avions créé unmagazinedemodeet d’artMade inParis, nous étions jeunes,ardentsettoutétaitpossible.

Passionnée de mode, je transformai le couloir del’appartement en dressing où étaient soigneusement rangés parcouleur les vêtements de créateurs chinés dans diverses soldesdepresseetventesprivées.Lesplacardsdelacuisineaméricainetransformés eux aussi en écrin pour mes collections dechaussures, de sacs… tandis que d’immensesmiroirs dénichésauxPucestentaientdedonneruneillusiond’espace.J’yglissaisavecdélicecartonsd’invitationspourdescocktails,vernissages,soirées, défilés de mode, petits mots d’amis, photos… Leslivres, les dessins et les épreuves d’artiste envahissaient lesmurs.Plusuncentimètrecarrén’étaitdisponible.J’aimaismon« cabinet de curiosités », j’y passais de longues heures pourtravailler,réfléchir,rêver,lire,dormir,méditer,aimer…

Commejournaliste,jegagnaismalmaviemaisj’étaisinvitéepartout. J’avais soif de connaissances, de voyages, dedécouvertes.

Uneattachéedepressemetéléphonepourdécouvrirl’hôtel

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Hasard,incroyablehasard!

Laguérisond’Ahmed

C’estquandondésespèredetoutqu’ilnefautdésespérerderien.

Socrate

ÀParis, je circule beaucoup en taxi.Avec le temps, jemesuisliéeaveccertainschauffeursdetaxieuxdontAhmed.C’estunhommedecinquante-sixanscultivé,courtois,droit,serviableet toujours d’égale humeur. Il est marié et surveille de prèsl’éducation de ses trois fils, quatorze, dix-huit et vingt ans.C’est toujours une joie de l’entendre évoquer les couleurs desonpaysquejechéris.

« Je suis né àMeknès, auMaroc. À dix-sept ans, je suistombé demoto enme fracturant la clavicule. J’ai toujours étécasse-cou…Lemédecinnem’apasdonnédebonnesnouvelles:Lenerfestcoincé,onnepeutrienfaire.Votremaindroiteestmorte. Alors j’ai appris à écrire de lamain gauche, tout seul,lentement,patiemment.Auboutdequatre,cinqmois,jevoyaistousmescopains fairedu sport, j’étais exclude tous les jeux.J’étaisseul,désespéré,alorsj’aidécidéquemavolontéétaitdeguérir.Jemesuiscouchéetj’aiditàDieu:Tuasmisaumondeun être complet. Peutêtre cet incident est inscrit dans mondestin,maisjet’imploredemefairegrâcedecetteparalysieetdemeremettrecommetum’asfaitnaîtrecarjeseraitoujourscroyantenToi.»

Pendantplusieursjours,lesoir,avantdes’endormir,Ahmedrépétacetteprièrecommeunmantra.

«Unjour,mamèrem’aemmenéàunesourcethermaletrèschaude à une quarantaine de kilomètres deMeknès, àMoulay

Yâkoub.Cettesourcealaparticularitédeguérirlesgensatteintsdepsoriasis.Onnepeutpastoucherl’eau,tropbrûlante,ilfautne pas réfléchir et plonger. Vous êtes saisi, mais après c’estsupportable.Mamèrealouéunechambrechezl’habitantettouslesmatins,pendantunesemaine,j’aiprisdesbainsetreçudesmassages. Après cette semaine intense, je n’ai reçu que lesmassages seulement. Vingt jours plus tard, ma main droiteretrouvait sa sensibilité. Puis, progressivement, ce fut laguérisontotale.

« J’ai toujourspenséque c’étaitDieuquim’avait aidéparmavolontéabsoluedeguérir.»

En réalité, l’amourde sesparents avait renforcé lepouvoirdivin, alors que la parole d’un homme – unmédecin ! – avaitfaillianéantirunevie.

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mari, mais elle est aussi une chanteuse inspirée. Elle priebeaucoup,surtoutlaViergeetappellerégulièrementGebran,sonangegardien,pourlespetitesetgrandeschosesdelavie.

«Grâceàlui,messouffrancessontallégées,etsurtoutilm’adonnélapatiencequejen’avaispasauparavant.C’estmagique.Jel’appelleetjesuisrassérénée.J’ailasensationphysiqued’uncourantd’airchaudsurmonépaule,ilallègemavie.»

Yaraestsereine,avancedanslaviecalmeetdéterminée.Ellesesaitprotégée.

«Jesaisquetoutcequim’arriveraserapourmonbien,pourgrandir,pourmonbonheuretjeremercieDieuchaquejour.»

Chaquejour,j’accomplismatâche…

LesanalphabètesduXXIesiècleneserontpasceuxquinesaventpaslireetécrire,maisceuxqui

nepeuventapprendre,désapprendreetréapprendre.AlvinToffler

«Àtroisans,j’aifaituneNDE.Jemerevoisdansmonpetitlitavecmonchapelethurlant:sorteztous,laissez-moimourirenpaix.Personnenemerépondait.J’étaisau-dessusdemoncorps,l’imageestencoretrèsnettedansmonesprit.»

Évelyne est une femmeéquilibrée, cultivée, calme, discrèteet sensible.Elle travaille depuis l’âge de dix-huit ans pour ungéniedelamodeetdelacréation.Elleestlaféeprotectricedecetoctogénairemagnifiqueetprotéiforme.

« Ce souvenir a resurgi lorsqu’à trente-trois ans, je suis ànouveau sortie de mon corps. Cette année-là, j’étais épuisée,dépriméesansraisonapparente.Monmarienavaitassezdemevoir apathique et exténuée. Il avait appelé unmédecin pensantquej’étaisgrippée.Celui-ciavaitdiagnostiquédelafatigue,riende plus, et m’avait donné des vitamines. Je me suis traînéeencoreunedizainede jours.Unsoir,alorsquenousavionsundîner chez des amis, je ne pouvaismême plusmettre un pieddevantl’autre.

Lelendemain,jepoussaimonmariàpartiraveclesenfantsse promener. C’était un samedi et la journée était superbe. Jevoulais être seule et dormir, dormir…Au bout du rouleau, jeregagnaimonlitpourm’effondrer.C’estàcemomentprécisquela sonnette de l’entrée retentit. Une petite voix intérieure me

poussaàouvrir.Jemetraînaijusqu’àlaporte,etaumomentoùj’aperçusmononcle,jem’évanouis.

Celui-ciaétérapideetefficaceenappelantunmédecinquia diagnostiqué un abcès au poumon. Il m’a sauvé la vie. Ladouleurétaitsiviolentequejemesuisabstraitedemoncorps,oserais-je dire échappée sans le vouloir, comme je l’avais faitdansmapetiteenfance.J’entendaisetjepouvaisvoirlemédecinquisemblaitoutréquedansleVIIIèmearrondissement,onnesesoignepasmieux!Puis,jemesuisretrouvéedansunesortedespirale que je descendais étape par étape. J’ai compris quel’enfer était de ne pas avoir fait ce que j’aurais dû faire. Jedescendais toujours à grande vitesse à travers une lumièremagnifique comme une boule jaune orangée d’une beauté etd’uneintensitédecouleurquejen’aijamaisretrouvées.J’étaisdansl’Amourabsolu,pur,etjesentaisunparfumuniqueàbasederoseetdeviolette,c’esttrèsdifficileàpréciser…

Simononclen’étaitpasvenu,jeseraismorte.Depuismonpassagede l’autre côté dumiroir, je n’ai plus

peur de rien, encoremoins de lamort. Cet Amour absolumemanque bien souvent, mais il m’a transformée. D’ailleurs,j’avais le choix de partir ou de rester. J’ai choisi de rejoindremesdeuxgarçonsdetroisetsixans,ilsavaientbesoindemoi,maisj’aihésitéàrentrer…

Personnen’enariensupendanttrenteans,saufmononclequim’a répondu avoir vécu lamême chose pendant la guerre.Maisnousn’enavonsjamaisreparlé…jen’étaispastrèsàl’aiseaveccela,luinonplus.J’aimismonmaridanslaconfidence,ilyaquelquesannéesseulement.

Mon«voyageastral»n’apasétésisimple.Jesuisretournéedansmoncorpsenpénétrantpar la tête, j’aibeaucoupsouffertphysiquement. Puis j’ai développé des facultés de perception

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Mahmoud,lesage

Iln’yapointdehasardVoltaire(Zadigouladestinée)

Commentvouspouvezm’aidersivousnemecroyezpas?Ilyadeschosesmagiquesquisontvraies

DialoguedufilmLesixièmeSensréaliséparM.NightShyamalanentrelepetitgarçon(HaleyJoelOsment)etson

psychologue(BruceWillis)

Mahmoud vit à Djerba, il est masseur à l’hôtel Radisson.C’estunsportifd’une trentained’années. Ilsait tout faire, ilaétéDJdansuneboîtedenuit,plombier,peintre,ilestpassionnéde politique, de philosophie, de poésie. Il est amoureux,maiscomme sa belle vit à Paris, il occupe ses loisirs à faire degrandes randonnées avec ses copains de toujours.Depuis cinqans, Mahze manque à l’appel. Il vit aux États-Unis, àPhiladelphie,oùilestinformaticienspécialisé.

«Jesuistrèsheureuxpourlui,maisjemesensfrustrécarilnedonnejamaisdesesnouvelles.»

Quelques joursdecongéet toute labandedécidedepartirpourledésertdeTozeur.

« Le premier jour, je parlai de mon ami Mahze, car sonabsencemepèse.J’évoquetouslessouvenirsquenousavonsencommun.Ledeuxièmejour,jepenseencoreàluietjemedisenregardant le ciel étoilé qu’il serait si heureux avec nous. Letroisième jour, je retourne à l’hôtel pour chercher quelquesvivresafindecontinuernotreroutedansledésert.Jem’installeaubaretj’attendsmesamis.Soudain,Mahzeestlà,devantmoi,avec savalise. Ilvenaitd’arriverdesÉtats-Uniset sonpremier

désirétaitdeseressourcerdansledésert…»

Hasard,incroyablehasard!

Alerterouge!

Lafoinechangepasleschoses;maisellechangelecœuretleregardsurlespersonnesetsurleschoses

RenéPillot

Melissa Bouygues est une femme que l’on remarque :grande, mince, blonde, chic. Elle a de l’allure, une voixagréable,unlégeraccentaméricain,elleestdrôle,fine,sensible,etcultivée.

« J’ai une vie simple, dit-elle avec son joli sourire. Jem’occupedemesfleurs,surtout lesrosesque j’adore.J’écoutedelamusique.J’aimemonmariMartinquimerendheureuseetnousavons réussi l’éducationdenosenfants.L’amourest toutcequicompte,ildonnesensetsaveuràmavie.

Lorsque ma mère est morte, j’en étais dévastée. Elle étaitbrune, petite, le sosie d’Audrey Hepburn et surtout, elle étaittrèsgaie.

JemerendsimmédiatementenLouisiane,àBâtonRougeoùelle vivait dans sa grandemaison entourée de sonmagnifiquejardin.Avecledécalagehoraire,jemeréveillelelendemainauxauroresetjem’installesurlaterrasseavecmonthé.Jepenseàelle,àtoutl’amourqu’ellenousadonné,àl’harmoniequ’elleasu créer, à ses fleurs et ses oiseaux qu’elle aimait tellement.C’est alors qu’un volatile d’une race inconnue, rouge, de cerougevermillondontelleseparaitsisouvent,vintseposersurlatable,justeàcôtédematasse.Jen’osaiplusbouger.Pendantdelonguesminutes,ilm’afixéedesesyeuxdoux.J’airetrouvél’expressiondelatendressedemamère.Oui,c’étaitsonregard.J’euslasensationqu’ellevoulaitmecommuniquerunedernière

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L’anneaudeSergeBramly

Ledestinestcequiarriveaumomentoùl’onnes’yattendpas.MarcelProust

Onneditjamaisassezauxgensqu’onaimequ’onlesaime.LouisChedid

Avecceluiquietparti,onnepeutpasparler,maiscen’estpaslesilence.RenéChar

C’est grâce à son livre sur les baisers dans l’art que j’airencontré SergeBramly.C’est un homme qui aime le beau, lebon, la tendresse et les grands sentiments. Il photographie etécritaveclagrâcedesêtresquipossèdenttouslesdonssansenfaireétalage.

« Il y ades années, raconte-t-il, j’avaisune amoureusequim’aoffertunanneauenargentavecdespetitestêtesdemort.Lavie a fait que nous nous sommes quittés.Mon fils adore cettebagueetlaveut.Jenesouhaiteninepeuxlaluioffrir,ceseraittrahircettefemme.Commeilinsistepourl’avoir,jelaluiprête,ilestheureux…moiaussi.

Quelques années passent et, plusieurs fois, je lui demandedeme la restituer. Ilme dit «biensûr, je vais le faire », et iloublie.Monanciennemaîtressemeurtd’uncanceretjeressenslanécessitédeportercettebague.J’appellemonfilsquiprometdemelarapporterpourfinalementm’avouer,piteusement,qu’ill’aperdue.Quinzeansaumoinssepassentetjenepenseplusniàlabagueniàcetamour.

JeparspourleColoradoenreportageetdansuneboutique,genrebrocanteàlamodedechezeux,aumilieudesbreloquesetautresobjetsinsolites,jevoisenvitrinemabague.Jerentreet,fébrile, je lasaisis immédiatement : je retrouve lamêmeusure,lesmêmesbosses, lesmêmes irrégularités. Je l’achèteaussitôt.Etdepuis,jenel’aiplusjamaisquittée.C’estmontalisman,masignature.J’aimesamatière,saforme,sontravail,sonsymbole.J’aimêmefaitdesrecherchesetj’airetrouvéunphotographequià l’époque avait reproduit ma main avec cette bague. C’estinimaginabled’avoirdécouvertcetobjetperdudanscetendroitimprobable, alors qu’il était sorti de ma mémoire. C’est unhasardgratuit.C’estunplus,sansplus.

Je vivais bien sans le souvenir de cette fille mais,maintenant,noussommesliésjusqu’àlafin.»

Hasard!Bienheureuxhasard!

Lapolkademonpère

Lagrâceentourel’éléganceetlarevêt.JosephJoubert(LaPolitesse)

AuRelais Plaza,WernerKüchler, l’élégantissime directeurdeslieuxrègneenmaître.L’établissementnedésemplitpasetlaclientèle vient autant pour lui que pour la cuisine du chefPhilippe Marc. C’est plus qu’un restaurant, c’est un lieu decivilisation comme aurait dit Talleyrand. Discret, Werners’enquiert du bon plaisir de chacun et salue ses clients,anonymes ou célèbres, avec la même chaleur. Son père estmalade. Comme je m’enquiers de sa santé, il me répondsimplement:«Iln’estplus.»Alorsquejecompatis,ilpoursuit,apaisé:«Ilestmortle28novembre,heureux,enmusique.»

«Monpèreaimaitécrire,ilcomposaitdeschansons.C’étaitmaladroit,unpeuprimaire,maisils’essayaitrégulièrement.Unjour,ilmeproposaunepolkaetmelaconfia,jel’enregistraisurunecassette, et ilmedit :Tonpianiste,Sergei,pourraitpeut-être l’orchestrer ? Je m’empressai d’exécuter sa volonté et,plusieurs fois, je demandai à Serguei où il en était. Il merépondaitqu’ilallaitypenseretletempspassait…

Début novembre, mon père fut hospitalisé : cancer dupoumon, suivi d’une prolifération de métastases… Je fis desallersetretourstrèssuiviscarmonpèreétaitrestéenAutriche.Lorsd’undemesderniersvoyages,Serguei,sansrienconnaîtredemasituationfamiliale,medonnaunCDetmedit:J’aipenséàvotrepère.

Ému,j’arrivaiàl’hôpitaletluifisécoutercettepolka.Mon

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Table

Avant-propos

LacoiffeuseduRitzLavestedeClaireChazalLepapillonmexicainLabrosseenboisd’olivierL’angegardienLabagueprotectriceLaforcedelaprièreL’AmourchangelavieChloé,lamasseuseduPonantLesangesduLouvreLeparfumdeGillesNerenoncezpasMercinosanges!SouvenirdeGastonLesrosesdemagrand-mèreparJean-MariePoiréRosejauneparJean-MariePoiréL’angefarceurUnbaiser…signécrapaudLaplumed’angeLaplumenoireetblancheDieu,c’estcommelechinois,ças’apprendSOSmonangeCoupdetonnerreavenueMatignonMonamieDanielleLachapelledesangesLefiancédeTanteNineJeanGuittonetSainteRita

UngrandhumanisteSyngueSabourLeBleuAbsoluUnchevreuilsurl’autorouteL’angeauxailesrougesVousmamère,unangeLesrosesdemonpèreL’AmourL’aiglenoirLaforcedevieEntredeuxmaris,MarieAdriana,labelleChilienne…ToujoursSainteRitaàVeniseSainteRitaàMarrakechLecadeaudeCaroLemerveilleuxmalheurdeSéverineDanielFilipacchi:géniedelapresseetgénialcollectionneurMarie-Lourdes,lacouturièreinspiréeLesLoiseau:lasaintefamilleSaintAntoineàSaulieuTheangelsoftheworldLedessous-de-platmusicalLefourirelibérateurMercilavie!Maislaquelle?LadouleurdePatriciaLebilletboomerangdeMichelCretonLaguérisond’AhmedLagrâced’ÉléonoreParLuietenLuiQuelquessecondesàpeineL’hommecomblé

MonpetitcœurYara,labeautésereineChaquejour,j’accomplismatâcheEstelle,l’étoileprovençaleLaquêtedelalumièreChatalors!MariaSchneider:laprimatrasgressivaMarie,situsavaisMahmoud,lesageAlerterouge!LamerbienfaitriceLegrandcœurdeClarisseLesmystèresdelasuite2806TrèscherTitiUnpèreetungrand-pèretantaimésLumineuseIsabelleL’anneaudeSergeBramlyLaPolkademonpèreÉlisabeth,Gaston,sansfinLecoupd’étatavortéCharles,letendreJevousvoissurdesrochersBelle,belle,belle

Tabledesillustrations

CompositionetmiseenpagesréaliséesparCompo66–Perpignan

268/2013