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    Etude inter-agences

    3 4 1 . 1

    79LA

    a g u n a g e n a tu r e l

    e t

    l a g u n a g e a r e

    WmmmMStw

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    Etude inter-agences

    1 > H \ I

    LA-

    l a g u n a g e n a t u r e l e t l a g u n a g e a r

    p r o c d s d'puration d e s p e t i t e s c o l l e c t i v i t

    MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT

    ET DU CADRE DEVIE

    AGENCE DE BASSIN LOIRE-BRETAGNE

    JUIN 1979

    MINISTERE DE L'AGRICULTURE

    CENTRE TECHNIQUE DU GNIE

    RURAL DES EAUX ET FORETS

    Division Qualit des Eaux,

    Pche e t P isc icu l ture

    Section Gnie Rural

    Groupement d 'AIXEN-PROVENCE

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    LAGUNAG E NATUREL ET LAGUNAGE AR

    PROCDS D'EPURATION DES PETITES COLLECTIVITS

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION

    CHAPITRE I

    Pages

    L'EPURATION DES EFFLUENTS DES PETITES COLLECTIVITES

    CARACTRISTIQUES DES EFFLUENTS - EFFETS DES REJETS

    SUR LES MILIEUX RCEPTEURS - PROCDS D'EPURATION

    CARACTRISTIQUES DES EAUX RSIDUAIRES ISSUES DES

    PETITES COLLECTIVITS . . . '.. 1

    Origine et composition des eaux uses dom estiques 1

    Par am tres dfinissant la pollution des eau x use s dom estiqu es 2

    D o n n es d e b as e d u d im e ns io n ne m en t d es s ta tio ns d ' pu ra ti on . . . . . . . . . . . . . 3

    EFFETS D'UN REJET D'EAUX USES SUR LES MILIEUX RCEPTEURS -

    DTERMINATION DU DEGR D'PURATION PRALABLE 5

    Rejet da ns le sol . . 6

    Rejet da ns les eau x do uc es superficielles , 6

    Rejet da ns le milieu marin ; . 10

    PROC DS D'EPURATION APPLICABLES AUX PETITES COLLECTIVITS . . . . 11

    Paramtres essentiels pour le choixd'unetechnologie 12

    Exam en des proc ds d'puration , . 13

    CHAPITRE II

    L'EPURATION DES EAUX USES PAR LAGUNAGE

    PRINCIPE DE L'EPURATION BIOLOGIQUE, LAGUNAGE NATUREL,

    LAGUNAGE AER

    PRINCIPE DE L'EPURATION BIOLOGIQUE - LES ORGANISMES VIVANTS ET

    LEUR ROLE DANS L'EPURATION . 17

    Prsen tation gn rale de l'difice biologique aqu atiq ue et son rle da ns l'puration 17

    Les principaux organismes vivants, constituants des peuple men ts 18

    Les germes patho gne s et les germes-test de contamination fcale 24

    Les mcan ismes d'puration .

    : . ...

    2 4

    APPLICATION AU LAGUNAG E NATUREL 29

    Terminologie 29

    Les perform ances de laguna ge naturel . . . . . 30

    Conception des lagunes . \ . 3 4

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    APPLICATION

    A U

    LAGUN AGE AR

    . . . . . . . . . . . . . . . 3 8

    Terminologie

    3 8

    Per formances - Considra t ions thor iques . . 3 8

    Dimens ionnement d e souvrages et q u i p e me n t s 4 0

    Domaine d'util isation -Elments d uchoix d ' u n lagunage ar . . . . . . . . . . . . . . . 4 2

    CHAPITRE III

    MISE EN OEUVRE DU LAGUNAGE

    ETUDES PRALABLES . 45

    Topographie ; 45

    Reconnaissance des terrains . ... . . ....

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    PREFACE

    Qu 'il s'agisse de ma intenir les popu lations dans les petites collectivits ou de dve-

    lopper les capac its d'accueil des comm unes touristiques, il est indispensable d'offrir

    aux hab itants des zones rurales des conditions de vie qui correspondent au niveau co-

    nomique et social de la Nation.

    L'alimentation en eau potable pratiquement ralise partout rpond ce besoin.

    La tche qu e nous devons assurer maintenant consiste vacuer et traiter les eaux

    rsiduaires dans les meilleures conditions. Mais l'objectif va au-del de la satisfaction

    des besoins immdiats des habitants puisqu'il prend en comp te la ncessaire protection

    des milieux naturels.

    Les solutions techniques et financires labores pour l'assainissement des villes ne

    sont pas directement transposables aux petites collectivits locales.

    Il tait donc opportun que nos administrations entreprennent une rflexion sur les

    caractres spcifiques de l'puration des eaux uses des petites collectivits et prsen-

    tent les procds qui paraissent apporter des solutions adaptes aux problmes rencon-

    trs.

    Le prsent docum ent, rdig en comm un par l'Agence de bassin Loire-Bretagne

    et le Centre Technique du G nie Rural, des Eaux et des Forts, avec le concours de

    nomb reux techniciens com ptents, concrtise la collaboration quotidienne des services

    de nos dpartements ministriels.

    Les solutions qu 'il expose prsentent l'intrt de concilier une technique fiab le, et

    une exploitation sim plifie, avec un cot acceptable pour les petites com munes et une

    intgration harmonieuse dans les paysages ruraux.Elles font appel l'intelligence et au

    bon sens des techniciens et des lus qui ont la volont de tirer le meilleur parti de leurs

    ressources financires limites.

    En effet, ce document, destin aux techniciens qui ont pour mission de conseiller

    les lus, reste accessible, pour l'essentiel, aux non spcialistes de l'puration des eaux

    uses.

    i . . .

    Cet effort de simplicit et de clart ne manqu era pas d'tre apprci par les maires

    des petites com munes. Il mritait d'tre soulign.

    SUJUT^N

    MICHEL D'ORNANO

    MINISTRE DE L'ENVIRONN EM ENT PIERRE MEH AIGNERIE

    ET DU CAD RE DE VIE MINISTRE DE L'AGRICU LTUR E

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    INTRODUCTION

    La desserte en eau potable permet aux habitants des petites collectivi-

    ts l'utilisation des quipem ents m nagers et sanitaires modernes autrefois

    rservs aux populations urbaines les plus favorises. Mais l'accroissement

    des consommations

    d'eau

    troitement li la progression du niveau de viea pour c onsquence une production d'eaux uses dont il convient d'assu-

    rer l'limination sans crer de nuisances ni de risques de pollution des

    eaux. Les problmes d'assainissement ne sont donc plus limits aux gran-

    des concentrations humaines mais proccupent galement les responsa-

    bles de l'amnagement rural.

    On a pu penser qu'il suffisait d'extrapoler (avec quelques adaptations)

    les techniques ayant fait leurs preuves pour les grandes collectivits. Aussi

    de nombreux rseaux et stations d'puration ont t mis en uvre dans

    les petits bourgs ruraux ; dans la plupart des cas ils ont apport des solu-

    tions satisfaisantes au prix il est vrai d'efforts financiers importants.

    Cependant, les efforts d'adaptation des techniques aux conditions

    spcifiques des petites collectivits,

    s'ils

    doivent tre poursuivis, risquent

    toutefois de

    s'avrer

    insuffisants, et ce d'au tant plus qu e la

    taille

    des collec-

    tivits restant desservir devient de plus en plus faible.

    Dans certains dpartements la majorit des collectivits de plus de

    1000 habitants sont quipesd'unestation d'pu ration et la desserte des

    bourgs de taille trs infrieure parfois jusqu ' 2 0 0 habitants est env isage .

    Pour ces quipem ents, l'adaptation des techniques classiques devient

    alors trs hasardeuse. En outre, rapports l'habitant desservi les cots

    d'investissement et surtout d'exploitation croissent trs vite et deviennent

    insupportables pour la collectivit, mme

    s'ils

    peuvent tre parfois mas-

    qus par les aides publiques. Les consquences en sont que

    les

    techniques

    et les quipements mis en uvre ne sont pas toujours

    d'une

    qualit sou-

    haitable et que leur exploitation n'en est que plus difficile raliser correc-

    tement.

    Danslecadre

    d'une

    tude inter-agences sur l'assainissement des peti-

    tes collectivits, l'Agence de bassin Loire-Bretagne a recherch parmi les

    techniques d'puration actuellement disponibles celles qui pouvaient le

    mieux rpondre aux problmes spcifiques des petites collectivits. Lors

    des premiers contacts tablis avec les diffrents services concerns,

    il

    est

    apparu que le Ministre de l'Agriculture poursuivait la mme rflexion et

    aboutissait aux mmes conclusions, savoir que les techniques du lagu-

    nage naturel de prfrence, mais aussi du lagunage ar rpondaient bien

    ces problmes.

    Ce document est donc

    le

    fruit

    d'une

    troite collaboration entre les ser-

    vices du Ministre de l'Agriculture - CTGREF- division pche et p iscicul-

    ture - qualit des eaux et section gnie rural d'Aix-en-Provence, et ceux de

    l'Agence de bassin Loire-Bretagne.

    Il comporte quatre chapitres qui abordent successivement l'analyse

    des caractristiques spcifiques aux petites collectivits, la description et le

    dimensionnement des lagunages naturels et a rs, les problmes de mise

    en uvre du lagunage et enfin quelques donnes concernant l'exploita-

    tion.

    Ce document a t soumis sous la forme

    d'une

    minute puis d'un

    document provisoire de nombreux matres d'uvre dont certains ont

    formul des remarques dont il a t tenu compte pour la rdaction dfini-

    tive.

    La Mission dlgue de bassin Loire-Bretagne a mis un avis favora-

    ble sa diffusion, le 22 Novembre 1 9 7 8 , ainsi que la Mission interminist-

    rielle

    dlgue

    de

    l'eau

    le 24 janvier 1979.

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    CHAPITRE I

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    CHAPITREI

    L'puration des effluents des petites col lectivits

    Caractristiques des effluents

    Effets des rejets sur les milieux rcepteurs

    Procds d ' purat ion

    En collectant

    les

    eaux useset

    en les

    loignant

    des

    habitations,les

    rseaux d'go uts assu rent la protection sanitaire des individus et participent

    l'amlioration

    de la

    qualit

    du

    cadre

    de

    vie. Cepe ndan t, ils concentrent

    en quelques points

    les

    eaux rsiduaires don t

    le

    rejet peut prsenter

    une

    menace srieuse pour la qualit

    du

    milieu naturel qui les reoit. Il est do nc

    indispensable d'assurer une puration pralable qui aura pour objectif

    de

    rendre compatible ce rejet avec lemaintien d 'une certaine qualitdu

    milieu rcepteur concern. Les procds d'puration qui devront tre mis

    en uvre seront dfinis enprenant encompte:

    lescaractristiquesdeseffluents,

    lescapacits d'acceptation desmilieux naturels concer-

    ns ,

    lesmoyens techniques disponibles.

    Caractristiques des eaux rsiduaires issuesdes petites collectivits

    Les caractristiques

    des

    eaux rsiduaires dom estique s sont lies leur

    origine

    et

    s'exprimen t

    au

    moyen de paramtres dont les valeurs sont utili-

    ses pour

    le

    dimensionnement des dispositifs

    de

    traitement.

    Origine et composition des eaux uses domestiques

    O n distingue g n ra lem en t : ' . ' .

    les eaux vannes,

    les eaux mnagres.

    Le s e a u x v a n n e s

    sont issues

    des WC

    etreprsentent unvolume

    journalier d'environ

    301/usager,

    elles contiennent essentiellementdes

    matires organiques qui reprsentent environ 1/3 de lapollutionde

    l 'ensemble des eaux uses domestiques.

    La

    dissmination dans

    le

    milieu

    naturel

    des

    germes patho gnes issus de la flore intestinale et contenus

    dans les eaux vannes peut trel'origine

    de

    contamination, soit directe

    par contact, soit

    le

    plus souvent indirecte par l 'intermdiaire des aliments

    et plus particulirement

    de

    l 'eau consomme.

    L e s e a u x m n a g r e s trouvent leur origine dans lesautre s utilisa-

    tions domestiques del'eau : cuisine, salle de bain, buanderie, ... Le

    volume journalier de ces eaux pe ut varier dans de g randes proportions en

    fonction

    de

    l 'quipement mnager

    et

    sanitaire

    et

    des habitudes d 'hygine.

    Ainsi, une machine laver

    le

    l inge consom me

    en

    moyenne

    par

    lavage

    1001 d 'eau, une machinelaverlavaisselle 70 1,unbain ncessite70

    100 1,unedouchede 30

    601

    .

    Dans les petites collectivits dont l 'approvisionnement

    en

    eau potable

    est

    rcent, les quipements sanitaires

    et

    mnagers

    ne

    sont mis

    en

    place

    que

    trs progressivement. Il s'ensuit que la consommation d'eau mnagre

    est

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    souvent faible,

    en

    moyenne

    de 50

    1

    par jour

    et

    par usager.

    On

    peut cepen-

    dant prvoir qu'elle s'accrotra progressivement pour atteindre

    une

    valeur

    prochede 100 1.

    Ces eaux contiennent

    des

    matires organiques ainsi

    que des

    produits

    d'entretien mnagerset enparticulierdesdtergents.

    En l'absencederseau, leseaux uses domestiques font l'objet d'unecol-

    lecte

    et

    d'une puration sommaire

    au

    moyen

    de

    dispositifs d'assainisse-

    ments individuels.Ladispersion deseaux dansle sol par unpandage

    souterrain

    faible profondeur assure ensuite l'limination

    des

    eaux

    et de

    l'essentiel

    des

    nuisances.

    .

    Lorsque

    la

    densit

    de

    l'habitat

    le

    justifie

    ou que des

    conditions parti-

    culirement dfavorables conduisent

    l'abandon

    de

    l'assainissement indi-

    viduelet lamiseenplaced'unrseaucollectif,les fosses septiques doivent

    tre court-circuites lors

    du

    raccordement

    au

    rseau.

    Paramtres dfinissantlapollutiondeseaux usesdom es-

    tiques

    En plus

    du

    risque sanitaire,

    les

    eaux rsiduaires peuvent tre

    l'ori-

    gine d'une pollution desmilieux naturelsqui lesreoivent enraisondes

    lments qu'elles contiennent.

    La

    nature

    et la

    composition

    de ces l-

    ments qui constituent des dchets

    de

    l'activit humaine peuvent tre extr-

    mement varies,ce quirend leur caractrisation difficile etimplique l'utili-

    sation

    de

    paramtres globaux

    qui

    sont

    le

    plus souvent rduits

    deux

    ter-

    mes:

    les matires en suspension (MES)

    les matires oxydables (MO)

    Les

    matires

    en

    suspension

    sont les particulesdetoutes taillesqui

    peuvent tre extraites

    du

    liquide

    qui les

    contient

    par

    filtration

    ou

    centrifu-

    gation. Elles reprsentent

    la

    forme

    la

    plus visible

    de la

    pollution.

    On

    en

    diffrencie

    la

    fraction organique (dtruite

    par une

    combustion

    550C) sous le terme dematires volatiles en suspension (MVS).

    Les

    matires oxydables

    font appel

    une

    notion moins immdiate

    qui estcellede ladgradation deslments organiques dans letemps.

    Cette dgradation

    qui

    s'effectue

    par

    oxydation lorsque

    le

    milieu rcepteur

    peut apporter de l'oxygne transforme lesmatires organiques instables

    en

    des

    produits minraux. Le rejet

    de

    matires oxydables

    se

    traduit donc

    pour

    ce

    milieu

    par une

    demande

    en

    oxygne dont

    on

    distingue classique-

    ment deux expressions.

    La demande biochimique en oxygne en cinq jours (DBO5)

    quiest laquantit d'oxygne consommepar lesmicroorganismes conte-

    nus dans l'effluent

    au

    bout

    de

    cinq jours dans des conditions exprimenta-

    les dfinies (obscurit, temprature de20C).Lavaleurdecette mesure

    permet d'valuer

    la

    quantit d'oxygne

    que le

    milieu rcepteur devra pou-

    voir fournir pour assurer la dgradation arobie de l'effluent qui ysera

    rejet. Ceparamtre dont la dtermination implique uneincubation de

    cinq jours

    est le

    plus souvent complt

    par une

    mesure plus rapide

    et en

    gnral plus prcisequi est lademande chimiqueenoxygne

    (DCO).

    La

    DCO

    est la

    quantit d'oxygne consomme lors d'une raction chimique

    mettant en uvre un oxydant puissant (bichromate depotassium en

    milieu sulfurique concentr

    et une

    temprature leve).

    Cette mesure rend compte

    de la

    quantit

    des

    principaux lments

    carbons-biodgradables

    ou

    non-susceptibles d'tre oxyds dans

    le

    milieu

    naturel.

    Le rapport permet de juger de labiodgradabilit d'un

    DBO5

    effluent

    et par

    voie

    de

    consquence

    de

    l'intrt

    du

    choix

    d'un

    procd

    d'puration biologique. Pour une eau domestique, ce rapport mesur

    aprs dcantation

    est

    gnralement voisin

    de 2 et

    dans tous

    les cas

    inf-

    rieur 2,5.

  • 8/9/2019 Lagunage ar

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    LU

    D

    L;:

    J >

    o

    C

    o

    L'oxydation des matires organiques entrane la formationdegaz car-

    bonique dont la plus grande partie rejoint l'atmosphre. Lesproduits

    d'oxydation descomposs contenantdel'azoteet duphosphore contien-

    drontdeslments minraux solubles capablesdefertiliser lemilieu natu-

    rel.Ceslments fertilisants peuvent tre dans certaines conditionsl'ori-

    gine d'une acclrationde

    1

    eutrophisation.L'eutrophisationest unph-

    nomne complexe

    qui

    peut

    se

    dfinir comme

    un

    enrichissement

    en l-

    ments fertilisantsdeseaux induisant le plus souventunesriedemodifica-

    tions systmatiques. Laproduction desalgueset desplantes aquatiques

    augmente considrablement,

    les

    caractristiques

    de

    l'eau sont modifies

    dans lesens d'une limitation sensiblede laplupart desusages auxquels

    peuvent donner lieulesmilieux aquatiques (pche, captagesen vue de la

    production d'eau potable, etc.).

    Les additifs contenus dans lesdtergents du commerce constituent

    pour leseaux uses domestiques laprincipale sourcedephosphore.

    Il est indispensable d'apprcier les valeurs de ces param-

    tres pour tablir les donnes de base qui serviront de base la

    conception et au dimensionnement des stations d'puration.

    Donnesdebasedudimensionnementdesstationsd'pu-

    ration

    Les donnes de base permettant de dimensionner les diffrents

    ouvrages constitutifs d'une station d'puration sont:

    la charge polluante reue value en fonction des para-

    mtres voqus prcdemment,

    le rgime hydraulique de l'effluent au dbouch du

    collecteur d'amene des effluents.

    Pourlacharge polluante,lestudes les plus rcentes montrent qu'au

    niveau d'une habitation,leseaux rsiduaires rejetespar unindividucon-

    tiennent de 35 55 g deDB05 etenviron 60 g deMESparjour.

    On peut donc admettre comme valeurs debase pour lespetiteset

    moyennes collectivits, enincluant uncoefficient descurit:

    50 g de DBO5 par usager desservi et par jour,

    60 g de MES comprenant 40 g de MVS.

    Les rejets en azote sont environ de 15 g en N

    par usager et par jour.

    Les rejets en phosphore sont environ de 4 g en P

    par usager

    et par jour.

    Lorsque le rseaudecollecteestde type unitaire, pour tenir compte

    la fois

    des

    apports

    ds aux

    eaux

    de

    ruissellement

    et des

    phnomnes

    de

    rtentionds auxdpts dans les canalisationset leur remiseensuspen-

    sion,onpeut admettreque cesdonnes doivent tre majoresde 20 %.

    Pour les petites collectivits,

    ce

    coefficient de scurit permet de pren-

    dreencompte les rejets des petits tablissements telsqueles cantines,co-

    lesetrestaurants. Les chargesdepollution calculespartir de ces chiffres

    ne sont pratiquement jamais atteintes lamiseenservice des installations.

    En effet,

    le

    plus souvent le rseau d'assainissement

    est

    ralis

    par

    tranche,

    la station d'puration tant construite aucoursde lapremire phasede

    travaux. Deplus, on observe un dlai qui peut tre important entrela

    construction des rseauxetle raccordement effectif des habitations.Cette

    sous-utilisation des capacits nominales de traitement affecte

    plus particulirement les petites installations.Ilconvient d'en tenir

    compte danslechoixdesprocds d'puration.

    Ence quiconcernelergime hydraulique, le volume journalier

    (Ve)

    est

    estim

    en

    fonction

    de la

    quantit d'eau utilise

    qui

    varie actuelle-

    mentde 60 1001 parusager. Onpeut donc penserque lavaleurde

    1501 classiquement admise constitue unmaximum qu'il convientde ne

    pas dpasser dans le cas des petites agglomrationset

    qu'ons'entiendra

    le plus souvent 100 1 par habitant.

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    Le rythme sur lequel ce volume journalier parvient la station d'pu-

    ration suit celui de l'activit des indiv idus. Il prs ente un e valeur minim um

    entre 23 h et 6 h qui peut tre pratiquement nulle dans le cas des petites

    agglomrations quipes de rseaux courts tanches. Le dbit horaire

    s'accrot alors et passe par un maximum vers 13 h, dcrot dans l'aprs-

    midi jusque vers 17 h, puis remon te vers 20 h une valeur de pointe inf-

    rieure celle de 13 h pour diminuer ensuite.

    RYTHME D'ARRIVE DES EFFLUENTS

    EAU * PARASITES

    Le dbit moyen horaire Qm

    24

    n'a donc qu'une significa-

    tion pratique trs limite et il est ncessaire de dfinir un d b i t d e p o i n te

    qui devra pouvoir tre accept par l'installation sans que les performances

    de l'puration en soient sensiblement affectes.

    La dtermination de ce dbit est indispensable pour le dimensionne-

    ment des quipements hydrauliques (traitements primaires, dcantation

    secondaire).

    On dfinit donc le dbit maximum qui sera le dbit de

    p o i n t e d e

    t e m p s s e c

    p ou r les installations alimen tes par d es rsea ux sparatifs et le

    dbit de p o i n t e d e t e m p s d e p l u i e dans le cas des rseaux unitaires.

    Le dbit de pointe de temps sec (Qp) est traditionnellement estim en

    fonction d'un coefficient de pointe Cp. par la formule suivante :

    Qp = Cp x Qm avec Cp = 1,5

    +

    -L(Qm en litres /seconde)

    V

    Qm

    Lorsque l'installation doit tre alimente par un rseau de type uni-

    taire,

    il est ncessaire de limiter le dbit entrant sur la station d'puration

    au moyen d'un rservoir d'orage. Le dbit maximum conserv sera au

    moins gal au dbit de pointe de temps sec valu prcdemment.

    Cependant, il est souhaitable d'augmenter ce dbit afin de traiter une frac-

    tion du premier flot d'orage gnralement charg en pollution. On sera

    amen dans les cas o la sensibilit du milieu rcepteur l'exige prvoir la

    construction de bassins d'orage.

    Dans les autres cas, on augmentera le coefficient de pointe qui pourra

    tre port 5 ou 6 dan s la mesu re o le procd d'puration choisi sera en

    mesu re d'ac cep ter c es variations brutales de dbut (l 'adoption d 'un coeffi-

    cient de pointe suprieur quatre, exclut pratiquement une puration par

    boues ac t ives) .

    En plus des eaux uses, les rseaux d'gouts collectent des

    e a u x

    p a r a s i t e s

    dont l'origine ne justifie pas leur prsence dans ces rseaux,

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    12/85

    mais qui paraissent bien, l'exprience, difficiles liminer complte-

    ment.Ilest en effet peu courant q u'un rseau d'gouts q uipant un e petite

    collectivit soit parfaitement tanche ou puisse le rester. Il convient d on c,

    tout en limitant au mieux par une mise en uvre soigne des rseaux,

    l'intrusion des eaux de drainage ou de toiture, d'en tenir compte dans le

    dimensionnement des installations d'puration et surtout dans le choix des

    procds adopts.

    On p eut considrer qu'un vo lume d'eau p arasite

    VPa gal au volume d'eau use constitue la valeur maximale

    admissible.

    Au-del de cette valeur, il ne parat pas raisonnable d'esp-

    rer une efficacit acceptable des dispositifs d'puration classiques.

    En rsum, la prsentation des donnes de base techniques fixes

    dans les devis-programmes en v ue de la consultation des entreprises sp-

    cialises dans la construction des stations d'puration devrait rpondre au

    tableau suivant :

    DONNES TECHNIQUES DE BASE DU DEVIS-PROGRAMME :

    Population desservie :

    Charge de pollution exprime en :

    DBO5 : 0,05 x nb hab. = -

    MES : 0,06 x nb hab. = -

    Charge hydraulique : '

    Volum e journalier d'eaux us es (Ve)

    V

    e

    = 0,10 x nb hab. =

    Volume journalier d'eau parasite (Vpa)

    Volume total reu par la station (Vt)

    Vt = Ve + Vpa

    Rgime hydraulique en rseau sparatif :

    Dbit moy en d'eaux uses (Qm)

    Qm

    Coefficient de point e (Cp)

    Cp - 1,5 + 2,5

    Dbit de poin te E.U. (Qp)

    Qp = Qm x Cp

    Dbit moyen eaux parasites (Qpa)

    Q p a =

    Dbit de pointe reu : Qm + Q pa =

    en rseau unitaire :

    Dbit de pointe de temps de pluie

    l'aval du dversoir d'orage =

    habitants

    . . . . k g / j

    . . . . kg/j

    ..... mVj

    . . . mVj

    m V j

    . . . . mVh

    . . . . mVh

    . . . m V h

    . . . . mVh

    Effets d'un rejet d'eaux us es sur les m ilieux r cep teurs, d terminatio n du

    degr d ' p uratio n p r a lable .

    L'assainissement collectif d'une agglomration se traduit ncessaire-

    ment par le dversement en un point d'un volume d'eau pollue qui ant-

    rieurement n'affectait pas le milieu rcepteur concern. Ce rejet va donc

    entraner des modifications de la qualit du milieu.

    L'puration prala-

    ble au rejet aura po ur objectif de rendre ces m o dificatio ns co m-

    p atibles avec le maintien d'une qualit suffisante jug e indisp en-

    sable pour la conservation des usages de ce milieu ou sa restau-

    ration dans les c as d'un rejet p rexistant insuffisamment p ur.

    La dmarche d u technicien responsable du choix d'un degr d'pura-

    tion puis de celui d'une technique perm ettant d'obtenir ce degr d'pura-

    tion consistera donc en :

    l'ap p rciatio n des caractristiques du milieu rcep teur

    avant rejet,

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    13/85

    la prvis ion de l'incidence d'unrejet en fonct i on des

    diffrentes hypothses d'puration.

    Chaque milieu rcepteur prsente

    des

    caractristiques originales.

    Cependant, pour les rejets concernant les petites collectivits,

    on

    peut

    en

    distinguer trois grandes catgories

    :

    les rejets dans le sol,

    les rejets dans les eaux douces superficielles,

    les rejets dans le milieu marin.

    Rejets dans le sol

    Dans certaines rgions, il n'est pas rare que de petites agglomrations

    ne puissent disposer d'exutoires naturels conomiquement accessibles

    dans lersea u hy drog raph ique superficiel. Leseaux uses, com meles

    eaux

    de

    ruisselle me nt, s'infiltrent da ns

    le

    sol

    et

    intressent ainsi

    le

    rseau

    hydrographique souterrain.

    Il en est de

    mme lorsque

    les

    rejets s'effec-

    tuent dans les ruisseaux rgulirement

    sec

    en

    t . L'objectif essentiel

    de

    l 'puration pralable estalorsde protger les eaux souterraines suscepti-

    bles d'tre utilises pour l'alimentation eneau potable .

    Dans la pratique,on distinguera deux modes de rejets dans le sol trs

    sensiblement diffrents : . ,

    diffusion dan s la cou che superficielle d 'un sol assurant un e perco la-

    lation lente,

    infiltration rapide dans

    les

    couches profondes

    par des

    gouffres

    (btoires)

    Dans le premier cas,

    le

    so l assurera une p uration co mp lm en-

    ta ire

    mettant

    en

    u v r e

    des

    phnom nes phys iques

    de

    filtration

    et des

    phnomnes biologiques principalement dans

    les

    co uc he s superficielles

    arobies.

    L'puration pralable

    un rejet dans le sol sera donc surtout oriente

    vers une limination des matires

    en

    suspension susceptibles

    de

    colmater

    les dispositifs

    de

    dispersion. L'limination

    de la

    pollution soluble

    ne

    sera

    pas prpondrante . Les germes pathognes seront retenus dans

    le

    sol

    et

    prsenteront peu de risques de contamination des nappes sous rserve du

    maintien d'une distance suffisante entre les zones d'infiltration

    et

    les zon es

    de captages (primtres

    de

    protection).

    L'infiltration par des gouffres dans les couches profondes du

    so l ne devrait p as tre retenue co m me une so lutio n satisfaisante.

    Il para ten effet trs difficile de pouvoir apprcier l'incidence sur la qualit

    des nappes souterraines

    et

    les risques sanitaires qu'entrane

    le

    choix d'un

    tel mode

    de

    rejet.

    On

    cherchera donc

    l'viter dans toute

    la

    mesure

    du

    possible en reconstituant unestructure de solpermettant un pandage

    souterrain. Dans les cas o l'infiltration directe ne pourrait tre vite, l'li-

    mination p ouss e des lments solubles y compris des formes o xydesde

    l'azote et des germes devra entrer dans les objectifs de l'puration.

    Rejets

    dans les eaux douces superficielles

    Les eau x dou ces superficielles con stituent les milieux naturels les plus

    frquemment sollicits pour servir d'exutoire auxeaux uses. Ils sepr-

    sentent sous desaspects extr m em ent diversifis. Ladtermination pr-

    ciseducom portem ent de ces milieux rcepteurs en vers les lments orga-

    niques constitutifsde lapollution deseaux uses dom estiques implique

    une connaissance approfondie des paramtres hydrologiques

    et

    biologi-

    ques qui rgissent

    les

    quilibres cologiqu es

    de

    ces m ilieux.

    Dans la plupart des cas, cette connaissance n'est pas immdiatement

    disponible. Son acquisition implique destudes globales, longues, dont

    les dlais

    de

    ralisation

    et

    les co ts

    ne

    sont p as

    en

    rapport avec l'impor-

    tance des problmes a rsoudre lorsqu'ils'agitderejets depetites ag glo-

    mrations. Aussi, le projeteur peut-il tre tent parle choix systmatique

    d'un degr d'puration rpondant au niveau4de l'arrt ministriel du13

    mai 1975 avec pour seule justification le fait que ce niveau correspond au

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    14/85

    GRILLE EUROPEENNE

    DE QUALITEDES E A U X

    (EXTRAIT)

    traitement qualifide normal

    parlacirculairedu6 juin 1976duMinis-

    trede laSant Publique.

    On peut cependant concevoir que par une approche trs simplifie

    prenantencomptedeslments aisment accessibles,onpuisse dansun

    nombre important de casaboutir auchoix d'un degr d'puration plus

    adaptetplus conomiquement judicieux.

    Cette approche

    va

    consister

    en une

    caractrisation

    du

    milieu rcep-

    teur et en une prvision grossire de l'volution probable de quelques

    paramtres simples.

    La caractrisation

    du

    rgime hydraulique fait intervenir de nombreux

    paramtres telsque lanature du bassin versant, l'hydrologie, la pente

    moyennede larivire. Elle peut-tre cependant apprhende par :

    la vitesse d'coulement,

    le dbit.

    Les cours d'eau aufacis lotique seront considrs comme lents lors-

    que leur vitesse d'coulement sera infrieure 30cm/setrapide pour des

    vitesses suprieurescette valeur.

    On distinguera d'autre part les plans d'eau (facis lentique

    )

    lorsquela

    vitesse d'coulement sera infrieure

    1 cm/s ou

    lorsque

    le

    temps

    de

    sjour sera suprieur

    quelques jours.

    Le dbit sera valuenfonction des mesures lorsqu'elles seront con-

    nuesou parle calculpartir des dbits d'tiage spcifiques des bassins ver-

    sants. Ces lments techniques sont en gnral disponibles auprs des ser-

    vices rgionaux d'amnagement deseaux (S.R.A.E.)ou desagencesde

    bassin.

    La qualit des eaux peut tre caractrise sur la base de

    une des gril-

    les relatives auxdivers usages ouvocations dumilieu aquatique. Nous

    retiendrons,en lalimitant certains paramtres,la grille adoptepar le

    ConseildesCommunauts Europennesenmatire dedirective concer-

    nant laqualit requisedeseaux douces pourlamiseenvaleurdupatri-

    moine piscicole.

    PARAMETRES

    Temprature(C)

    Saison chaude

    Saison froide

    Oxygne dissous

    (mtjtyi)

    Pourcentage

    de

    saturation

    en oxygne

    DBO5

    (mg

    0

    2

    / l )

    Ammonium total

    (mgNH

    4

    +/1)

    Nitrites

    (mg NO

    Z

    /1 )

    eaux salmonicoles

    G

    (valeur

    guide)

    I

    (valeur

    imperative)

    eaux cyprinicoles

    G

    La variation detemprature due un rtjet thermique nedoit pas excder

    1,5C

    pou r les eaux salmonicoles

    et C

    pou r les eaux cyprinicoles,

    tit

    ne

    doit

    pas avoir pou r consquence

    que la

    temprature dans

    la

    zone situe

    en

    avaldu

    point

    de

    rejet dpasse

    les

    valeurs suivantes.

    En

    ce qui

    concerne

    concentration

    en

    ox

    ou

    4

    rng/l (eaux

    c

    norter prjudice

    aux

    50

    %> 9

    100

    %>7

    La valeur-guidedu

    tre

    de 98 % et la va

    tion des salmonidst

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    15/85

    Dbit

    du

    cours d'eau

    en 1/s

    Trs sensible

    Sensible

    Peu sensible

    Sans intrt piscicole

    3 00 .

    2 0 0 .

    100.

    150.

    100.

    5 0 .

    7 5 .

    5 0 .

    2 5 .

    DEGR D'PURATION

    EN FONCTION DU DBIT D'ETIAGE

    DE LA SENSIBILIT DU COURS D'EAU

    ET DU NOMBRE D'HABITANTS

    0 100 200 300 400 500 600 700 8 0 0 9 0 1000

    N.B.

    Paramtre limitant DBO5,ou NH4

    8

    nom bre d'habitants desservis

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    16/85

    On consultera galement les cartes dpartementales d'objectifs de

    qualitdescours d 'eau.

    En ce qui concerne l'volution du milieu rcepteur, l 'admission

    d'eaux rsiduaires domestiques dans une rivire va provoque r u ne modifi-

    cation des caractristiques physico-chimiques et biologiques du cours

    d'eau

    sur une

    distance plus

    ou

    moins grande,

    et en

    particulier

    une aug-

    mentation

    de la

    D B O 5 ,

    de la

    D C O ,

    de la

    turbidit

    et de

    la teneu r

    en

    azote

    ammoniacal

    ds

    l'aval immdiat

    du

    rejet.

    Dans le cas

    de

    rejets domestiques

    en

    zo ne rurale,

    gnralem ent isols

    et

    de

    faible impo rtance (moins

    de 50

    kg

    de

    DBO5par jour),

    et

    dfaut

    de

    connaissances trs prcises

    sur les

    caractristiques hydrobiologiques

    du

    cours d 'eau, il parat raisonnable d'admettre que la qualit du milieu

    rcepteur sera prserve si auniveaudurejet lesaccro issements de la

    DBO5et del 'azote amm oniacalnedp assen t pas cer taines l imites.Ces

    limites, fonction de la sensibilit du milieu rce pte uret de l'objectif de qua-

    lit qu'on lui a fix, peuvent tre lessuivantes :

    Pou r les cours d 'eau trs sensibles, tels que les ruisseaux , ppin ires

    salmonids

    et les

    secteurs

    de

    qualit

    1A de la

    circulaire

    du 17

    mars

    1978 , l'accroissement admissible serait

    de :

    + 0,5mg/1en D B O 5

    + 0,125

    mg/1

    en

    N - N H

    4

    +

    Pour

    les

    cours d'eau sensibles,

    de

    premire catgo rie

    piscicoleet les

    secteurs de qualitIB de lacirculaire du 17 mars 1978, l 'accroissement

    admissible seraitde :

    + 1

    mg/1

    en

    D B O 5

    + 0,25

    mg/1

    en

    N - N H

    4

    +

    Pour

    les

    cours d 'eau moins sensibles,

    de

    seconde catgorie piscicole

    et

    les

    secteurs

    de

    qualit

    2 de la

    circulaire

    du 17

    mars 1978, l'accroisse-

    ment admissible serait

    de :

    + 2

    mg/1

    en

    D B O 5

    +

    0,5

    mg/1

    en

    N-NH4

    +

    Pour les cours d'eau dj dgrads, sans intrt piscicole reconnu

    et

    les secteurs

    de

    qualit

    3 de la

    circulaire

    du 17

    mars 1978, l 'accroissement

    admissible serait

    de :

    + 4

    mg/1

    en

    D B O 5

    + 1

    mg/1

    en

    N-NH4

    +

    Niveau

    de

    rejet

    par usagerdes-

    servien grammes

    par jourd e "

    DBO5

    40

    25

    10

    5

    10

    5

    N - N H

    4

    9

    8

    6

    5

    2

    2

    Types d'puration

    susceptibles d'assu-

    re rcesniveauxde

    rejetde faon fiable

    Dcantation

    Floculation

    dcantation

    Epuration biologique

    partielle

    Epuration biologique

    complte

    Lagunage

    Epuration biologique

    complte et nitrification

    Dbit minimum du cours d'eau rcepteur exprimenlitrespar seconde

    les zones trs sensibles

    o l'accroisse-

    0,5 mg/1

    en DBO5

    93

    58

    2 3

    12

    23

    12

    0,125 mg/1

    en N-NH4

    83

    74

    56

    46

    18

    18

    las zones sensibleso

    l 'accroissementest

    1 mg/1en

    D B O 5

    46

    29

    12

    6

    12

    6

    0,25 mg/1

    en N-NH4

    42

    37

    28

    2 3

    9

    9

    les zonespeusensibles

    o l 'accroissement

    est

    2 mg/1en

    DBO5

    23

    15

    3

    6

    3

    0,5 mg/1

    en N-NH4

    21

    18

    14

    12

    5

    5

    les zones sans intrt

    piscicoleol'accrois-

    ' 4 mg/1 en

    DBO5

    12

    7

    3

    1,5

    3

    1,5

    1 mg/1 en

    N

    NH4

    10

    9

    7

    6

    2,5

    2,5

    N.B. :Les chiffres en bleus Indiquent le (acteur limitant.

    9

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    17/85

    (On peut penser que dans ce dernier cas, la restauration de la qualit

    de la rivire pass e par l'limination d es source s de pollution plus imp ortan-

    tes que celles qui sont constitues par les rejets des communes de moins

    de 1000 habitants).

    Cette approche sommaire, qui ne saurait tre gnralise aux cas de

    rejets plus importants ou de nature non domestique, ne peut tre appli-

    que qu'avec prcaution pour des rejets multiples de faible importance.

    Elle permet d'estimer le degr d'puration qui devra tre atteint par

    l'installation de traitement des eaux uses en fonction du dbit minimum

    du cours d'eau rcepteur.

    Les courbes de la page 8 permettent de relier ce dbit au nom-

    bre d'habitants dont les effluents peuvent tre rejets aprs un traitement

    conduisant une qualit donne. Pour tracer ces courbes, nous avons

    retenu des degrs d'puration classiques, pour une pollution unitaire cor-

    respondant aux chiffres de la page 3 : le tableau page 9 indique dans ces

    conditions le dbit minimum du cours d'eau rcepteur en fonction du

    nombre d'usagers desservis et du procd d'puration envisag.

    Il convient de rappeler que les processus de nitrification sont consid-

    rablement ralentis lorsque la temprature de l'eau dans les stations d'pu-

    ration s'abaisse au-dessous de 10C et que dans ces conditions climati-

    ques qui ne concident gn ralement pas avec les tiages les plus svres,

    le niveau de rejets en azote ammoniacal sera celui correspondant l'pu-

    ration biologique sans nitrification.

    Lorsque l'importance du dbit du milieu rcepteur offre une certaine

    souplesse dans le choix du procd d'puration, des paramtres tels que

    la facilit d'exploitation, le cot d'investissement et l'intgration au site

    pourront tre dcisifs.

    Enfin, d ans le cas d'un rejet da ns un milieu faible dbit de ren ouv el-

    lement (lac, tang), une importance toute particulire sera apporte l'li-

    mination des lments fertilisants. La plupart du temps, un abattement

    important de la charge en phosphore sera recherch en utilisant des rac-

    tifs coagulants appropris.

    Rejet dans le milieu marin

    Le milieu marin se diffrencie trs sensiblement des milieux aquati-

    ques d'eaux douces en raison de son comportement vis--vis de la pollu-

    tion et des usages auxquels il donne lieu. Il est particulirement sensible

    aux lments toxiques rmanents ou non. Il supporte mal les matires en

    suspension susceptibles de dgrader la qualit des fonds et les matires

    flottantes qui prsentent des risques trs levs de retour la cte. Par

    contre, la matire organique soluble est bien accepte en raison de

    l'importance de la roxygnation de l'eau qui n'est pratiquement jamais

    dans les mers mares le facteur limitant de la capacit d'auto-puration.

    Le degr d'puration pralable au rejet dans le milieu marin sera

    dfini essentiellement en fonction de la ncessit d'assurer une protection

    renforce des zones utilises pour la conchyliculture et la baignade. Ces

    usages sont particulirement sensibles aux rejets contenant des germes

    pathognes. Pour les petites collectivits, la mise en uvre d'missaires

    capables d'liminer les risques de retour des eaux uses sur des baignades

    ou des parcs conchylicoles ne sera pas conomiquement envisageable.

    On sera donc conduit prvoir un degr d'puration comportant une

    dsinfection des eau x u ses cha qu e fois que les rejets seront susceptibles

    d'affecter des plages ou des parcs conchylicoles.

    Les rejets dans le milieu marin ont fait l'objet d'un document publi par l'Agence de B as-

    sin Loire-Bretagne sous le titreAssainissement des agglomrationslittorales - Orientation

    des choix technologiques

    .

    10

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    18/85

    ANALYSE DU CHOIX TECHNIQUE

    Milieu rcepteur

    So l

    Eaux douces

    Mer

    Conditions de rejet

    terrain filtrant permable

    terrain fissur

    rivires

    lacs et tangs

    protection normale

    protection renforce

    (baignades - conchyliculture)

    Degr d'puration

    limination des matires en

    suspension

    limination des lments

    fertilisants et de germes

    pathognes

    limination de la matire

    organique

    limination des lments

    fertilisants

    limination des matires en

    suspension

    limination des germes

    pathognes

    Remarques

    pandage souterrain

    rejet direct proscrire

    ncessit de passer par un sol

    filtrant reconstitu

    degr d'limination dfini par

    la dilution du rejet

    risque d'acclration de l'eutro-

    phisation du milieu

    limination pousse des matires

    flottantes

    ncessit d'une puration trs

    fiable (procd extehsif)

    La prise en compte de la nature du milieu rcepteur pour

    dfinir le degr d'puration pralable un rejet d'eau use traite

    co nsti tue un des l men ts fondamentaux de la p o l it ique d 'objec-

    t i f s de qual i t . Elle est base sur une bonne connaissance du milieu

    naturel et en particulier sur les cartes de qualit des eau x tablies au niveau

    dpartemental. L'utilisation des donnes existantes peut se rvler hasar-

    deuse en raison de la complexit des phnomnes mis en jeu. Il convient

    donc d'tre prudent et de prendre des marges de scurit en regard des

    rsultats obtenus par les calculs. Nanmoins, cette procdure, quel que

    soit son degr d'approximation, fournira toujours des rsultats suprieurs

    ceux relevant d'un choix systmatique, conforme la rglementation

    dans sa lettre mais oppos dans son esprit.

    Les organismes spcialiss tels que les services rgionaux d'amnage-

    ment des eaux et les agences de bassin sont en mesure d'apporter aux res-

    ponsables du choix des degrs d'puration, les lments techniques qui

    pou rraient leur faire dfaut.

    Pro c d s d' p uratio n ap p l icables aux p e t i tes co l lec tiv i t s

    Aprs avoir dfini le degr d'puration ncessaire la protection du

    milieu rcepteur, le projeteur doit effectuer ]e choix d'un procd d'pura-

    tion parmi les diffrentes techniques actuellement disponibles. Il existe en

    effet de nombreux types d'installations qui sont susceptibles d'assurer une

    puration convenable. Le choix d'une technologie d'puration devra

    prendre en compte les conditions de mise en uvre et d'utilisation qui

    peuvent varier trs sensiblement en fonction de plusieurs paramtres.

    L'examen des diffrents types d'installations suivant ces principaux

    paramtres a fait l 'objet d'une tude comparative des procds d'pura-

    tion applicables aux effluents des petites et moyennes collectivits*. Nous

    ne rappellerons d onc que les param tres essentiels et les technologies les

    plus couramment employs pour les petites collectivits.

    k Etude ralise pour le compte de l'Agence par le CTGR EF (Supplment N9 L'eau

    en Loire-Bretagne ),

    11

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    19/85

    Paramtres essentiels pourlechoixd'unetechnologie

    Les paramtres essentiels qui doivent tre pris en compte pour le

    choix d'une technologie seront relatifs :

    aux caractristiques des eaux uses,

    l'exploitation,

    au site,

    aux conditions conomiques.

    Caractristiques

    des

    eaux uses

    Les effluents issus des petites collectivits se caractrisent essentielle-

    ment par :

    une sous charge organiquepar rapport aux valeurs prises en compte

    pour le dimensionnement des installations. Ce phnomne est li la

    ralisation par tranche de rseaux de collecte et aux dlais apports

    dans les raccordements des usagers.

    une dilution importante

    due aux intrusions d'eaux parasites d'origi-

    nes diverses (rseaux non tanches, raccordements de gouttires,...).

    La concentration moyenne s'tablit souvent 200 mg/1 en DBO5 et

    25

    des stations reoivent des effluents dont la concentration en

    DBO5 est infrieure 100 mg/1.

    desvariations brutalesdecharge

    entranes

    par des

    dversements

    dont l'importance est faible en valeur absolue mais importante en

    valeur relative et qui peuvent provenir de petits tablissements indus-

    triels (charcuteries, restaurants, levages).

    des effluents septiques

    issus des dispositifs d'assainissements indi-

    viduels qui auraient d tre abandonns lors du raccordement l'gout.

    Ces caractristiques ne sont sans doute pas inluctables lorsque les

    rseaux neufs sont raliss avec soin. Par contre, lorsque la rcupration

    de iseaux anciens se justifie pleinement pour des raisons conomiques

    videntes, il convient d'en tenir le plus grand compte et de choisir la tech-

    nique d'puration en consquence.

    L'exploitation

    Les contraintes relatives l'exploitation seront particulirement dci-

    sives pour les petites collectivits qui disposent de moyens en personnel

    trs limits et qui doivent souvent faire appel des socits de service.

    Les

    risques d'interventions lourdes

    relatives au remplacement

    d'un quipement coteux par exemple

    doivent tre trs rduits,

    les

    budgets des petites communes pouvant rarement faire face des investis-

    sements non programms.

    Les rglages ncessitant l'intervention d'un technicien trs qualifi

    doivent tre limits ceux pouvant tre dfinis par les services d'assistance

    technique.

    Par contre, on admettra que le passage quotidien d'un prpos cons-

    titue une contrainte normale.

    Le site

    Les sites sur lesquels sont construites les stations d'puration se carac-

    trisent gnralement par la proximit d'un milieu naturel agrable, cours

    d'eau, tang, et une mdiocre qualit gophysique du terrain. La mise en

    uvre d'ouvrages lourds se traduit souvent soit par des cots de construc-

    tion levs, soit par une instabilit trs prjudiciable au bon fonctionne-

    ment des ouvrages de dcantation. Par ailleurs, les superstructures en

    bton s'intgrent mal dans ces cadres naturels non btis.

    Les conditions conomiques

    Les conditions conomiques doivent tre prises en compte tant pour

    l'investissement que pour l'exploitation.

    12

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    20/85

    Les diffrentes aides publiques dont peuvent bnficier les

    dpenses de construction des stations d'puration ne doivent pas

    masquer leurs cots levs.

    Il

    convient

    de

    rappeler

    que ce

    cot

    exprimparhabitant desservi s'accrot trs rapidement lorsquelatailledes

    installations diminue.

    Il

    en est de

    mme pour les cots d'exploitation pour lesquels les pos-

    tes relatifsauxfraisdepersonnel reprsentent laplus grande part.

    De l'analyse rapide desprincipaux paramtres prisencompte pour

    les choix technologiques concernant les petites stations d'puration, nous

    retiendronsque lesprocds choisis doivent secaractriserpar :

    une bonne tolrance des variations qualitatives et quan-

    titatives des effluents,

    la robustesse et la rusticit des quipements rendant

    compatible une bonne fiabilit avec une exploitation

    facile,

    une intgration harmonieuse aux sites naturels,

    des cots d'investissements et d'exploitation raison-

    nables.

    Examen des procds d'puration

    Les procds d'puration peuvent se classer,enfonction des proces-

    sus d'limination, encinq catgories:

    procds physiques,

    procds physico-chimiques,

    procds biologiquesparcultures fixes,

    procds biologiques intensifs

    par

    cultures libres,

    :

    procds biologiques extensifs.

    Les procds d'puration physique

    Ils

    ont

    pour objectif l'limination

    de la

    fraction

    la

    plus grossire

    et la

    plus nuisante

    de la

    pollution. Ils peuvent tre parfois suffisants pour assu-

    reruneprotection minimumdumilieu rcepteur mais constituentleplus

    souvent

    une

    phase primaire indispensable

    au bon

    fonctionnement d'une

    installation d'puration plus complte.

    Les grilles serontnettoyage manuel. Elles devront donc tre large-

    ment dimensionnes

    (L

    ~>

    lm)

    pour autoriser

    un

    nettoyage tous les

    2 ou

    3 jours. L'cartement

    des

    barreaux sera compris entre

    30 et 50 mm.

    Les ouvrages assurant

    le

    dgraissage

    et le

    dessablage seront

    le

    plus souvent intgrs dans

    le

    dcanteur primaire lorsqu'il existera.

    On

    vitera ainsi surtout pour ledessableur, les quipements traditionnels

    qui

    se

    rvlent

    l'exprience trs difficiles

    exploiter

    et

    par consquent

    peu efficaces.

    Les boues seront gnralement traites dans

    un

    digesteur anaro-

    bie situ

    la

    base

    du

    dcanteur. Leur temps

    de

    sjour sera

    sur la

    base

    d'un volume utilede 100 1501parusager, suprieur 100jours.

    Les boues font l'objet d'une concentration

    et

    d'une minralisation plus

    ou moins pousse

    en

    fonction notamment

    des

    conditions climatiques

    (temprature).

    Dans les cas d'implantation surdes solsdemauvaise qualit,lacons-

    truction

    d'un

    dcanteur-digesteur peut

    se

    rvler coteuse. D'autre part,

    l'intgrationausite est difficile lorsqu'onnepeut enterrer les ouvrages.Des

    quipements nouveaux, encore peuutiliss, demicrotamisage (mailles

    infrieures

    1 mm)

    pourraient pallier

    ces

    inconvnients lorsque

    les

    effluents sont dilus

    par des

    eaux parasites permanentes.

    La dcantation primaire ou le microtamisage peuvent liminer

    jusqu'80 % desmatires en suspension dcantables (40 50 % des

    MES).

    Le

    rendement d'limination

    de la

    pollution organique pourra

    atteindre

    de 25 30 %

    mais sera

    le

    plus souvent voisin

    de 20 %.

    13

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    21/85

    L'intrt essentiel de ces procds rside dans la facilit et le fa ib le

    cot de leur exploitation et leur fiabil it qui seront des lments

    dcisifs de leur choix lorsque le milieu rcepteur prsentera une tolrance

    suffisante envers la pollution.

    Proc d s d 'p uration p hys ic o -chimique

    Ces procds ont pour objectif d'liminer en plus des matires en sus-

    pension une fraction importante de la pollution collodale. Ils mettent en

    uvre une coagulation-floculation par adjonction de ractifs minraux et

    organiques suivie d'une dcantation ou une flottation permettant d'limi-

    ner une fraction importante des matires en suspension et collodales. Ces

    procds assurent un rendement puratoire variant de 50 70 % de la

    DBO 5 et 80 90 % des ME S. Ils impliquent un et e c h n o l o g i e l a b o r e ,

    ce qui se traduit par des c o t s d ' e x p l o i t a t i o n l e v s . Ils seront donc

    peu adapts aux petites collectivits, sauf dans les cas particuliers des col-

    lectivits fortes variations de population tels que les campings par exem-

    ple .

    Procds d' purat ion bio logique par cul tures f ixes

    Dans l'tat actuel des techniques, le recours aux procds de traite-

    ment biologique s'impose lorsqu'il est ncessaire d'liminer une partie dela pollution organique soluble.

    Les procds par cultures fixes utilisent un matriau support fixe (lits

    bactriens) ou des lments rotatifs (disques biologiques) sur lesquels se

    dveloppent des cultures bactriennes.

    Maintenues d ans d es conditions arobies, ces cultures se nourrissant

    de la matire organique liminent une fraction importante de la pollution.

    L'excs de culture est limin au niveau de la clarification finale.

    Ces procds prsentent des avantages certains de fiabilit et de faci-

    lit d'exploitation en raison de l'autorgulation de la flore bactrienne pu-

    ratrice. Ils consomment peu d'nergie et sont donc particulirement adap-

    ts aux petites collectivits. Ils prsentent cependant deux inconvnients :

    un cot d'investissement assez lev,

    une intgration au site trs mdiocre en raison des superstructures

    peu esthtiques des ouvrages. Les lits bactriens faible charge

    sans dcanteur secondaire permettent de ne rejeter que 10 g de

    DBO5 par usager dans les conditions standard d'utilisation. Les lits

    bactriens peuvent conduire un rejet de 5 g de DBO5 par usager

    mais laisseront 5 10 g d'azote ammoniacal.

    Pro c d s d' p urat ion bio lo gique de type intensif cul tures l ibres

    Ce sont les pro cd s utilisant la techniq ue des bo ues actives. Utiliss

    dans de bonnes conditions, ces procds permettent d'obtenir les rende-

    ments puratoires les plus levs.

    Cependant, pour les petites stations, seuls les procds trs faible

    charge (aration prolonge) sont susceptibles de prsenter une fiabilit

    acceptable sans exiger une exploitation trop dlicate.

    Ces procds sont particulirement sensibles aux surcharges hydrau-

    liques qui se traduisent par des rejets de la culture biologique avec

    l'effluent trait.

    La rgulation du tau x de b ou es, les rglages relatifs la fourniture d'oxy-

    gne impliquent des interventions relativement frquentes de techniciens

    qualifis.

    Enfin, les

    consommat i ons en nerg ie sont g nra lement l e -ves surtout pendant les pr iodes de sous-ut i l i sat ion.

    En con squ ence , ces procd s ne p euv ent se justifier que si la protec-

    tion des milieux rcepteurs exige l'obtention d'un degr d'puration trs

    lev.

    14

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    22/85

    Procds d 'puration bio logique de type extensi f

    Les procds d'puration de type extensif sont reprsents par les

    techniques de lagunage dont la dfinition et la mise en uvre font l'objet

    des chapitres suivants.

    Ils permettent d'atteindre un degr d'puration correspondant aux

    niveaux 3 et 4 suivant les modes utiliss.

    Ils prsentent de nombreux avantages de fiabilit, d'conomie, de

    mise en uvre et d'exploitation, d'intgration aux sites. Leur inconvnient

    majeur qui rside dans l'importance des surfaces qu'ils occupent peut tre

    facilement surmont dans le cas des petites collectivits en milieu rural.

    PRINCIPAUX ELEMENTS DU CHOIX D'UN PROCEDE D'EPURATION POUR LES COLLECTIVITES

    \ Elments

    N^l'apprciation

    Procds \ ^

    puration physique

    (primaire)

    puration

    physico-chimique

    biologique

    cultures fixes

    (lits bactriens)

    biologique

    cultures libres

    (boues actives)

    biologique

    extensif

    lagunage

    Caractristiques

    de l'effluent

    brut

    dilution

    bonne

    mauvaise

    bonne

    mdiocre

    bonne

    pointes

    de

    pollution

    moyenne

    bonne

    mdiocre

    mdiocre

    bonne

    Construction

    facilit

    de mise

    en

    uvre

    mdiocre

    moyenne

    mauvaise

    bonne

    moyenne

    int-

    gration

    mdiocre

    moyenne

    mauvaise

    moyenne

    moyenne

    Donnes

    conom iques

    investis-

    sement

    mdiocre

    mauvaise

    mdiocre

    mdiocre

    bonne

    exploi-

    tation

    bonne

    mauvaise

    bonne

    moyenne

    bonne

    Qualit de

    l'puration

    perfor-

    m ance

    mdiocre

    moyenne

    moyenne

    bonne

    moyenne

    bonne

    fiabi-

    lit

    bonne

    moyenne

    bonne

    mdiocre

    bonne

    bonne

    Apprciation globale

    sujet au niveau 1 souvent

    suffisant pour les trs petites

    installations avant rejet dans

    le sol.

    ne se justifie que dans le cas

    d'utilisation temporaire (cam-

    ping...).

    facile exploiter, comportant

    peu d'organes mcaniques

    implique une exploitation dli-

    cate et coteuse en sous-

    charge - ne se justifie qu e d ans

    les cas de milieux rcepteurs

    trs exigeants.

    de trs loin le mieux adapt

    lorsque les surfaces ncessai-

    res sa mise en oeuvre sont

    disponibles

    En conclusion, le choix par une collectivit de faire bnficier ses usa-

    gers d'un systme d'assainissement collectif doit tre assum jusqu' son

    terme qui consiste protger le milieu naturel des dgradations suscepti-

    blesd'tre provoques par le rejet des eaux uses. Il est donc indispensa-

    ble que le traitement des eaux uses soit assur efficacement par une sta-

    tion d'puration. Cette installation ne sera en mesure de fonctionner cor-

    rectement que si elle fait appel des techniques adaptes aux contraintes

    spcifiques des petites collectivits qui se diffrencient sensiblement des

    installations de taille plus importante.

    15

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    23/85

    Le niveau de performance ne sera donc pas ncessairement

    considr comme un l ment dterminant du choix des techno-

    l og i e s m e t t r e e n u v r e .

    Il faut noter, par ailleurs, que ce niveau de

    performance est souvent fallacieux dans la mesure o il implique des suj-

    tions trs fortes au n iveau de l'exploitation, souv ent incom patibles avec les

    possibilits techniques ou financires des petites collectivits. En cons-

    que nce, les choix technolog iques se porteront chaq ue fois qu e cela sera

    possible sur des procds rustiques, trs fiables et dont l'exploitation est

    facile et peu cote use. L es procds par lagunage rpo nde nt particulire-

    ment bien des critres et constitueront d onc les procds les mieux a dap -

    ts l'puration des petites collectivits.

    16

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    24/85

    CHAPITRE II

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    25/85

    CHAPITRE II

    L'p uratio n d es eaux us es p ar lagunage

    Principe de l 'puration biologique, lagunage naturel,

    lagunage ar

    Principe de l ' purat ion biologique - Les organis-

    mes vivants et leur rle dans l 'puration

    Prsentation gnrale de l'difice biologique aquatique et

    son rle dans l'puration

    Le schma page 18 donne des Cycles biologiques dans une lagune une

    image simplifie, tablie sur les bases d'une classification des organismes.

    Elle ne tient pas compte des variations dans le mode nutritionnel de cer-

    tains organismes impliqus. Ainsi, les dcomposeurs peuvent tre consi-

    drs comme des producteurs (par dgradation), ou comme des consom-

    mateurs (de matire organique). En toute rigueur, ce schma c om me les

    considrations qui suivent devrait tre fond sur les fonctions des divers

    maillons du rseau trophique, telles que : respiration, assimilation chlo-

    rophyllienne, bio-rduction, bio-oxydation, e t c . , ce qui impliquerait des

    dveloppements hors de proportion avec l 'objet du prsent expos.

    Le rayonnement solaire est la source d'nergie

    qui permet la

    production de matire vivante par les chanes alimentaires (dites chanes

    trophiques) aquatiques.

    Le s s u b s t a n c e s n u t r i t i v e s

    (nutriments des auteurs de langue

    anglaise) sont app orte s par les effluents so us forme de sels minraux dis-

    sous,

    de matire organique l'tat dissous, collodal ou particulaire.

    Les vgtaux sont les producteurs du systme qu'ils alimentent en

    nergie sous la forme de matire consommable constitue de leur propre

    biomasse. Ils synthtisent la matire organique grce la fonction chlo-

    rophyllienne, partir du gaz carbonique et des sels dissous. Cet te ac t i -

    vit absorbe du gaz carbonique et fournit la majeure partie de

    l 'oxygne ncessaire aux bactries minralisantes du milieu

    dans le lagunage naturel.

    Cette production primaire est mise la disposition des consommateurs,

    dont le rgime nutritionnel comprend par ailleurs diverses particules orga-

    niques.

    Les dchets organiques (organismes morts, matire organique exo-

    gne,...) sont dgrads, assimils et mtaboliss par les saprophages et les

    dcomposeurs (bactr ies , champignons) .

    Le cycle ainsi esquiss n'est pas ferm, ni limit aux seuls maillons

    voqus, du fait de l'existence :

    - d'un a pp ort continu el de mati res nutritives par l'effluent et d'un

    rejet de l'eau traite,

    - de prdateurs divers, notam men t de la masse bactrienne, tels

    que les protozoaires (flagells, cilis),

    - d'u n co ntr le artificiel de l'difice biologiqu e (faue ardge de la

    vgtation, enlvement des boues et ventuellement de poissons et mol-

    lusques,...) et naturel (evaporation, infiltration,...).

    17

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    26/85

    CYCLES BIOLOGIQUES

    Des complmentarits ainsi que des antagonismes s'tablissent entre

    les espces et leurs groupements (phnom nes d e comptition, de p rda-

    tion, de sym biose, de parasitism e,...). Les analyses physico-chimiques ne

    donnent qu'une vue imparfaite (par dcomposition en paramtres qui

    sont en fait interdpendants) et.limite par les possibilits d'investigation

    de la qualit des eaux.

    ENERGIE SOLAIRE

    ENTREE

    D E

    L'EFFLUENT

    SORTIE DE

    L'EFFLUENT

    TRAIT

    La p ro ductivit et la stabilit de l 'difice b io lo gique et do nc sa

    capacit de transformation, sont d'autant plus leves qu'i l est

    diversifi et abondant.

    La capacit d'absorption est limite par les

    apports eux-mmes qui modifient les conditions du milieu. Elle dpend

    galement des caractristiques d e l'habitat (espace, granu lomtrie et confi-

    guration des fonds et des berges, prsence ou non de vgtation,...). Le

    fonctionnement

    d'une

    installation de lagunage est donc fonction

    d'une

    part de la charge spatiale, d'autre pari de la diversit de l'habitat.

    Les pr inc ipaux organismes vivants , const i tuants des peu-

    p l e m e n t s

    La flore microscopique

    Les bactries

    Quel que soit le procd biologique mis en uvre, les bactries assu-

    rent toujours la part prpo ndran te, voire la totalit de la dgradation de la

    matire organique. La ralisation d'installations d'puration biologique

    repose donc toujours sur la cration d'une culture bactrienne grande

    chelle.

    L'puration arobie est assure par des bactries, qui dans la quasi

    totalit des cas, et de faon certaine pour les effluents domestiques, se

    trouvent dans l'effluent brut. Ces bactries essentiellement htrotrophes,

    sont des

    dcomposeurs

    du systme. Les espces les mieux adap tes

    se dvelopper sur un substrat,

    s'en nourrir , c'est--dire en assurer

    l'puration, prennent le pas sur les autres espces grce une vitesse de

    croissance plus leve. La priode initiale de fonctionnement

    d'une

    instal-

    lation d'puration correspond une p hase de croissance bactrienne pen-

    dant laquelle les espces les mieux ad apte s raliser l'puration se slec-

    tionnent naturellement. Dans les systmes extensifs, caractriss entre

    autres par l'absence de recyclage de la culture bactrienne, il y a rgula-

    tion naturelle du dveloppement des bactries, en fonction de la nourri-

    18

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    27/85

    ture qui leur est apporte et des autres conditions de dv eloppem ent, pH ,

    temprature...

    En lagunage ar, lorsque les dpts dans les lagunes d'aration sont

    en quilibre dterminant au-dessus d'eux la zone d'action des arateurs,

    la concentration en bactries est identique en tous points et donc en sortie

    de la lagune d'aration. Cette homognit caractrise le fonctionnement

    en mlange int gral .

    En lagunage naturel, on considre que ls vitesses de croissance sont

    diffrencies en fonction de la situation et notamm ent d'un bassin am ont

    un bassin aval. La rgulation d e la masse bactrienne est un quilibre en tre

    sa croissance et les sorties du systm e, soit par dpart avec l'effluent, soit

    par sparation physique par dcantation. La phase liquide reste le lieu de

    la dgradation de la matire organique en solution ou collodale.Les bac-

    tr ies arobies transforment, en prsence d'oxygne dissous, la

    charge o rganique , l e s mat ires azo t e s e t pho sp hat e s d i sso utes

    en ce l lules bactr iennes (protoplasme et rserves) , matires

    minrales, et gaz.

    L'intrt de la transformation rside dans le fait que le dveloppe-

    ment des bactries n'est pas ralis sous forme de culture disperse (bouil-

    lon de culture) mais que l'on assiste des p h no mnes de f loculat io n

    plus ou moins marqus. Les bactries s'agglutinent entre elles par l'inter-

    mdiaire de scrtions (mucilage, sorte de gel constitu de grosses mol-

    cules) pouvant semble-t-il tre utilises par les bactries comme rserve

    dans certaines conditions dfavorables. Cette forme de vie est favorise

    par l'action de la microfaune prdatrice d es bactries libres. Les grains de

    floc, en systmes extensifs, n'atteignent cependant pas les tailles observes

    en boues actives classiques. De fait, les dimensions de ces grains sem-

    blent toujours infrieures 10 ou 15/u. On assiste une sorte de flocula-

    t i o n i nc o m p l t e limite entre autres raisons par la faible densit des

    microorganismes dans le milieu, ce qui favorise le maintien en suspension

    de la culture bactrienne.

    Les bactries anarobies ralisent la minralisation de la

    matire organique des d p ts

    (transformation de la matire organique

    en matires minrales et gaz (CH4, NH4). Dans ces dpts de fond de

    lagune, se d veloppent les mm es processus que dans les digesteurs des

    stations d'puration conventionnelles. En effet, l'ensemble des dpts,

    l'exception de leur surface, se trouve priv d'oxygne, l'eau interstitielle n e

    se renouvelant pas. La vitesse d'volution de la matire organique dpo-

    se est troitement lie la temprature. L'activit bactrienne anarobie

    est faible en hiver et les priodes de rchauffement de l'eau, si elles sont

    brutales, peuvent aboutir des rsolubilisations massives de la charge

    stocke dans les boues (phnomnes de relargage). Les temps de sjour

    trs longs des dpts entranent une minralisation pousse des boues qui

    pourront donc trouver facilement une utilisation agricole.

    Les a lgues micro scop iques

    (microphytes)

    Ces organismes sont soit planctoniques (disperss dans la masse

    d'eau) soit priphytiques (fixs sur des supports immergs) ou pipliques

    (dposs la surface des sdiments).

    Ils sont reprsents dans les lagunes essentiellement par les groupes

    suivants :

    algues bleues (cyanophyces) plus proches des bactries que des.

    algues,

    algues vertes (chlorophyces),

    algues brunes (chrysophyces, diatomes),

    euglniens.

    Les peuplements varient en fonction de la charge en matire organi-

    que et en sels nutritifs et en fonction des saisons. Certains groupes sont

    susceptibles de prolifrer trs rapidement, formant des fleurs d'eau

    (blooms), en l'absence de p rdateurs app artenant aux niveaux trophiques

    suprieurs ou de comptition exerce par des espces concurrentes. Les

    19

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    28/85

    C H L O R O C O C C A L E S

    conditions dterm inantes de ces ph no m ne s ne sont pas totalement dfi-

    nies ; on sait cependant que les concentrations en matire organique et

    sels nutritifs, ainsi que les conditions de temprature jouent un rle essen-

    tiel. De no mb reuses algues rencontres da ns les lagunes (euglnophytes,

    chloroco ccales, volvocales) p euv ent utiliser la fois les substan ces minra-

    les (nutrition au totroph e) et les substance s organiq ues (nutrition ht rotro-

    phe ) .

    DIATOMES PLANCTONIQUES

    W .

    :

    -

    1

    ' ' ' - - :

    > .

    La comptition entre espces ou groupements algaux traduit leur

    rponse rapide aux conditions de milieu, les microphytes les mieux adap-

    ts se dveloppant et se multipliant au dtriment des autres.

    S 'y superposent des phnomnes d 'antagonisme notamment entre

    algues pryphytiques et planctoniques qui font intervenir entre autres des

    metabolites produits par les organismes concerns. En particulier, nombre

    de cyanophyces scrtent des substances toxiques, susceptibles de per-

    turber gravement l 'difice biologique.

    Les organismes du plancton ont un e vie brve ; apr s leur mo rt (pour

    la partie non consomme par les niveaux trophiques suprieurs) ils sdi-

    mentent et se dcomposent dans les zones profondes dont la teneur en

    oxygne tend ainsi diminuer. Suivant la turbidit des eaux (dpendant

    elle-mme de la densit du plancton et des autres matires en

    suspension), la lumire pntre plus ou moins profondment ; un cer-

    tain niveau, les consommateurs d'oxygne par respiration et dcomposi-

    tion quilibrent les apports par la photosynthse.

    En dfinitive, les microphytes :

    assurent l 'oxygnation du milieu (photosynthse) en priode diurne,

    avec un maximum gnralement situ aux alentours du midi solaire,

    assimilent certains composs azots, phosphores,

    contribuent aux variations de pH (absorption de gaz carbonique)

    qu'ils peuvent lever des valeurs voisines de 9.

    Les vgtaux macroscopiques (macrophytes)

    Les macrophytes comprennent des formes fixes et des formes

    libres ; ils'agit essentiellement, dans les lagunes, d'algues et de vgtaux

    suprieurs.

    Nous nous attarderons plus prcisment ici sur les vgtaux sup-

    rieurs fixs qui seront dnomms (abusivement), sans autre prcision,

    dans les chapitres suivants : macrophytes.

    Les macrophytes prsentent divers avantages : i ls augmentent la

    diversit de l'habitat, Us jouent un rle trs important de support

    p o ur d'autres o rganismes p ermettant ainsi l ' tablissement d'une

    culture fixe trs active p o ur l' p uration (bactries, algues priphyti-

    ques).

    Ils assurent en outre leurs changes nutritionnels avec le sol, les

    20

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    29/85

    SCIRPES

    MASSETTES

    sdiments et l'eau. Ils peuvent tre rcolts et contribuer ainsi l'exporta-

    tion d'une fraction des lments fertilisants. Mais surtout, leur bon dve-

    loppement permet l'installation d'une forte densit d'algues priphytiques,

    qui d'une part vont assurer l'oxygnation du milieu, et d'autre part vont

    l iminer une part importante des matires en suspension.

    En effet, les macrophytes et les algues fixes vont trs fortement

    concurrencer le phytoplancton et entraner ainsi une clarification impor-

    tante de l'effluent.

    En raison de leur capacit coloniser rapidement le milieu et des faci-

    lits qu'ils offrent po ur leur plantation et leur fauc arda ge, ce sont les vg-

    taux rhizomes qui prsentent le plus grand intrt. Ils sont hlophytes

    c'est--dire qu'ils conservent leurs appareils souterrains dans un sol gorg

    d'eau et dveloppe nt des organ es vgtatifs et reproducteurs ariens. Cer-

    tains d'entre eux tels que les scirpes parviennent coloniser le milieu dans

    une tranche d'eau relativement consquente. Il semble toutefois qu'ils

    supportent mal des charges organiques leves.

    Les Phragmites (roseaux) aquatiques ou semi-aquatiques, s 'accomo-

    dent parfaitement d'une submersion temporaire mais peuvent aussi se

    dvelopper dans une tranche d'eau permanente et profonde. Toutefois,

    leur dveloppement et leur densit dcroissent avec la profondeur.

    Les Typhas (massettes) colonisent volontiers les zones aquatiques

    perm ane ntes et peu profond es. Ils sont intermdiaires entre les deux grou-

    pes prcd ents en ce qui concerne la tolrance une certaine charge orga-

    nique et leur place dans la zonation vgtale des lagunes.

    Les formes libres sont essentiellement les lentilles d'eau (Lemna) ;

    elles apparaissent priodiquement dans certaines installations et forment

    frquemment un voile superficiel. Leur contribution positive est vraisem-

    blable (contrle du phytoplancton, conditions favorables certains

    consommateurs tels les Cladocres,.. .). Par contre, elles peuvent pertur-

    ber plus ou moins gravement le milieu lagunaire :

    en rd uisant la diffusion de la lumire da ns le milieu avec rp ercussion

    sur le photopriodisme et la photosynthse,

    - en perturbant le rgime therm ique et en diminuant la frquence des

    inversions dans la stratification thermique.

    Lorsqu'on veut utiliser les macrophytes, il n'est pas souhaitable

    de laisser faire la nature. Les phnomnes de comptition signals

    propos des microphytes sont applicables aux vgtaux suprieurs ; il en

    rsulte que ceux qui se dveloppent naturellement dans une lagune

    mn ageraient d es zones plus ou m oins colonises et plus ou moins perfor-

    21

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    30/85

    mantes du point de vue de l 'puration. De plus, leur dvelop pem ent opti-

    mal demanderait 2 3 annes, voire davantage, i l f a u t d on c p l a n t e r .

    La faune

    Son importance dans les lagunes est frquemment sous-estime.

    Certains organismes (rotifres, coppodes, cladocres) concentrent et li-

    minent les lme nts figurs (bactries, algues, substances o rganiq ues parti-

    culaires) par filtration. Les protozoaires liminent les bactries et en parti-

    culier les bactries libres contrib uan t d e ce fait la floculation. To us partici-

    pen t trs activemen t l'puration ; directemen t par l'ingestion directe et la

    floculation ; indirectement par le contrle qu'ils exercent sur les popula-

    tions algales. En concentrant ainsi les substances stockes , ils contri-

    bue nt l'claircissement du milieu. .

    Nous nous limiterons dans ce qui suit aux organismes pour lesquels

    nous disposons du plus grand nom bre de don nes.Ilconvient toutefois d e

    garder prsent l'esprit que de nombreux autres tres vivants compltent

    la chane trophique du milieu (nmatodes, larves d'insectes, mollusques,

    crustaces,...) mais les donnes leur sujet sont mal connues.

    L e s p r o t o z o a i r e s (flagells, cilis)

    Certaines espces bactriophages et dtritivores sont abondantes

    dans les eaux les plus charges et dans les sdiments. D'autres sont algivo-

    res et microphages.

    Leur densit est troitement lie la charge organique du milieu. Ils

    participent l'limination des germes de contamination fcale.

    Les rotifres

    Certaines espces, algivores, suivent l'apparition des fleurs d'eau.

    D'autres,,galement algivores, sont volontiers bactriophages.

    Rotifres et cilis s'avrent cependant incapables de juguler la pro-

    duction algale (leur rle dans les processus de lagunage naturel semble

    relativement rduit).

    Les c ladocres

    Les plus abondants appartiennent au genre Daphnia. Prdateurs du

    phytoplancton, ils peuvent l'tre aussi des coliformes que l'on trouve dans

    leur dfcation. La digestion de ces germes est toutefois plus importante

    que la fraction restitue. Au demeurant, les fortes concentrations de daph-

    nies correspondent au minimum de celles des coliformes.

    CLADOCERE

    22

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    31/85

    Le rle des cladocres dans la biocnose lagunaire est :

    p o s i t i f :

    - par leur large contribution l'abattement de s taux de m atire organi-

    que ,

    des coliformes et des protozoaires, ainsi que des matires en

    suspension. Leur capacit de filtration est leve, de l'ordre de plu-

    sieurs centilitres par individu et par jour

    - en agissant sur les algues de p etite taille, ils favorisent indirectem ent

    la croissance du priphyton lorsque celui-ci est prsent (par rduction

    de la comptition : algues priphytiques - algues planctoniques)

    - en prov oq ua nt, d u fait de la filtration, un claircissement du milieu ce

    qui amliore la pntration de la lumire.

    n g a t i f

    :

    - en abaissant le taux d'oxy gn e dissous par la prda tion qu 'ils exer-

    cent sur les microphytes (photosynthse), voire mme par leur propre

    respiration

    - en s'attaqu ant aux algues les plus petites, qui sont aussi les plus

    efficaces dans l'limination des substances nutritives. Il en rsulte

    gnralement en l 'absence de priphyton un e augmentation des taux

    en ammoniaque et phosphate dans la masse liquide

    - par leurs excrtion s.

    Les cladocres s'accom odent de charges organ iques initiales leves,

    de faibles taux d'oxygne, de la prsence de toxines bactriennes, de l'ion

    N H

    4

    et de H

    2

    S, et sont relativement peu sensibles aux conditions de

    temprature du milieu aquatique.

    Les daphn ies sont par contre trs sensibles la prsen ce d'amm onia-

    que et tendent disparatre en cas de prolifration algale au profit du

    genre Moina, dont l'intrt est moindre : des dveloppements excessifs de

    microphytes ont en effet pour consquence l'lvation du pH (*) qui

    contrle la dissociation de l 'ammoniaque.

    L e s c o p p o d e s

    Leur spectre alimentaire est tendu (algues, proies vivantes, jeunes

    larves d'insectes, cladocres, rotifres ou cilis, organismes en dcomposi-

    tion). Ils sont apparemment peu abondants et leur dveloppement semble

    limit dans le temps.

    Cas particul ier des po issons

    Leur prsence rsultera trs gnralement d'un acte volontaire

    encore qu'ils puissent tre introduits sans intervention humaine (transport

    des ufs par les oiseaux).

    Les Cyprinids tels que carpes et tanches sont apparemment les plus

    adapts aux conditions prsentes du milieu. Ils ont au stade adulte un

    rgime mixte (algues, larves d'insectes, oligochltes,...).

    La prsence et le choix des poissons doivent tre en relation directe

    avec un objectif de niveau de traitement et de contrle donn. Il importe

    avant tout que les conditions favorables leur survie soient runies (habi-

    tat, qualit de l'eau, ...) pralablement leur introduction ventuelle.

    Dans ce cas, les poissons peuv ent pe rmettre un certain traitement com pl-

    mentaire de l 'effluent. Dans une lagune fonctionnant dan s de bon nes c on-

    ditions, les Cyprinids ont leur disposition une nourriture abondante et

    relativement varie. Ils exercent alors une slection active (lie leur per-

    ception visuelle) des organismes vivant dans l'eau et les sdiments. De

    plus,

    une slection passive s'effectue par filtration du plancton au niveau

    de leurs branchies. Il en rsulte qu'ils s'alimentent des organismes les plus

    gros et contribuent ainsi une amlioration de la productivit gnrale du

    milieu. Il est possible que les poissons ingrent des particules organiques.Ils remettent plus ou moins partiellement en suspension les vases et favori-

    Le rapport

    NH4-

    23

    NH4OH

    est fonction de la temprature et du pH.

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    32/85

    sent la redissolution des lments nutritifs, ce qui constituera tantt une

    gne, tantt un avantage, selon les conditions du milieu. Ils sont aisment

    extractibles d'une lagune et permettent ainsi l 'exportation hors de l'ins-

    tallation d'lments fertilisants.

    Quoi qu'il en soit, il est encore prmatur de se prononcer sur l'intrt

    et l 'efficacit rels des poissons dans les processus de lagunage. Les don-

    nes ce sujet sont encore trs rares et fragmentaires. Il est permis de

    redouter un mauvais contrle du phytoplancton de leur part, et l 'appari-

    tion de brusques explosions algales entranant les nuisances que l'on sait

    (100 mg d'algues induisent lors de leur dcom position u ne DB O ultime de

    150 mg d'oxygn e). Les rsultats obtenu s lors d'exprimentations venir

    permettront sans doute de prciser l'intrt et les modalits d'utilisation

    des poissons. On peut cependant admettre que dans l 'ultime bassin d'un

    lagunage naturel ils peuvent jouer un rle d'indicateur d'un traitement

    satisfaisant et surtout d'une absence de toxiques. L'introduction et le

    dfaut d'un contrle rigoureux d'espces vivantes ne possdant pas de

    prdateur ou prsentant une aptitude particulire un dveloppement

    explosif dans leur aire de transplantation font courir des risques graves

    l'quilibre gnral des cosystmes.

    Il est par ailleurs gn ralem ent difficile, voire impossible, d'ap pr hen -

    der l'impact et l 'intrt (notamment compar celui de ses semblables

    autochtones) rels de l'action d'un organisme en quelque sorte greff

    dans un milieu et introduit en raison de certaines particularits relatives

    son rgime alimentaire, sa valeur commerciale, son mode de dveloppe-

    ment, etc.. . Le ragondin, le rat musqu, le poisson-chat, la

    perche-soleil... ont ainsi, dans un pass rcent, t l'origine des pertur-

    bations dont nous ne cessons de dcouvrir l 'ampleur. I l e s t p a r c o n s -

    quent fortement dconseil l au matre d'oeuvre et aux exploi-

    tants de lagunes d'avoir reco urs, en l' tat actuel des ch o ses, la

    jacinthe d'eau ainsi qu'aux carpes dites chinoises.

    Les mcanismes de l ' puration

    Mcanisme global

    Du point de vue de l 'puration, le fonctionnement d'un lagunage

    simple peut tre dcrit par les schmatisations suivantes :

    Eaux uses + 0

    2

    bactries ^ bou e bactrie nne + effluent trait

    l 'apport d'oxygne est assur par les changes avec l 'atmosphre au

    niveau du plan d'eau et par les vgtaux chlorophylle.

    Sels minraux + C O

    2

    + lumire vgtau x ^ Masse vgtale + 0

    2

    Dan s le lagun age ar , f oxy gne est appo rt artificiellement par les

    arateurs.

    Du point de vu e des substances ap porte s la lagune , le sens gnral

    des transformations par voie arobie est le suivant :

    acide s am in s (sauf lysine)

    *~

    CCT

    +

    acide organique + NH

    3

    (C H

    2

    O) n + n O

    2

    - n C O

    2

    + n H

    2

    O

    N organique -> . NH

    3

    - ^ N O ^ -

    S orga nique *- SO

    4

    ~~

    P organique *- H

    3

    P O

    4

    ~ P O

    4

    "

    Cycle du carbo ne

    La dgradation des matires carbones intervient comme nous

    l'avons vu sous l'action des micro-organismes arobies. On considre que

    24

  • 8/9/2019 Lagunage ar

    33/85

    50 % du carbone organique peuvent tre convertis en cellules bactrien-

    nes,le reste formant du gaz carbonique. Le seuil d'limination possible de

    la charge carbone est fonction du temps de sjour. Pour les processus

    extensifs la charge rsiduelle soluble (DBO soluble) se situe des niveaux

    trs faibles (mais fonction de la temprature). Pour mmoire, la conver-

    sion de la charge organique peut tre ralise aussi par certains champi-

    gnons susceptibles de se dvelopper en lagunage simple ; l 'absorption de

    matire organique par les macrophytes reste quantitativement ngligeable

    (changes prpondrants ce niveau avec le sol et les sdiments). Les

    sdiments seraient le sige de phnomnes tantt de stockage, tantt de

    relargage de matire organique comme de composs minraux, ou de

    micro-organismes : c 'est l une donne importante de la question pour

    laquelle nous ne disposons malheureusement que de renseignements

    rares et fragmentaires. Enfin, signalons que la production vgtale,

    lorsqu'elle existe, repr sente une part no n ngligeable de la DBO rsi-

    duelle, ce qui rend le faucardage ncessaire et pose tout le problme de

    l'limination des algues.

    CYCLE DU CARBONE

    ENTRE

    LAGUNE

    CHtf

    -* >

    c

    i

    * \

    o.

    .V- . 'V- ' - ;

    %.artt oea

    SORTIE

    LAGUNE

    Cycle du p hosp hore

    Deux formes du phosphore intressent la production de matire

    vgtale dans les lagunes :

    - le pho sph ore soluble P O

    4

    ' " ,

    - le phosphore hydrolysable (dont les polyphosphates associs en

    particulier aux dtergents).

    Le cycl