L’agritourisme : une opportunité de développement...

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Université Lumière-Lyon II Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l’art et Tourisme L’agritourisme : une opportunité de développement pour un territoire ? Le cas du territoire Valence Drôme Ardèche Centre Sophie THOMAS Master 2 Développement et marketing des territoires et des aménagements touristiques Maître de stage : Maëlys CHOMEL Tuteur universitaire : Anthony SIMON Septembre 2009

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Université Lumière-Lyon II Faculté de Géographie, Histoire, Histoire de l’art et Tourisme

L’agritourisme : une opportunitéde développement pour unterritoire ? Le cas du territoire Valence DrômeArdèche Centre Sophie THOMAS Master 2 Développement et marketing des territoires etdes aménagements touristiques Maître de stage : Maëlys CHOMEL Tuteur universitaire : Anthony SIMON

Septembre 2009

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce travail de près ou de loin :

Toute l’équipe du CDRA VALDAC et en particulier, Maëlys CHOMEL, mon maître de stage, pour la confiance qu’elle m’a accordée et le soutien qu’elle m’a apporté, la disponibilité dont elle a fait preuve et l’autonomie qu’elle m’a laissée.

Toutes les personnes rencontrées et contactées qui m’ont aidée dans mes recherches et ma réflexion personnelle ;

Monsieur Anthony SIMON, mon tuteur universitaire pour ses remarques et son suivi ;

Mes parents et mes proches qui m’ont soutenue et encouragée.

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Sommaire

Introduction ......................................................................................................... 1

1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine.............................................................................................. 4

1. Un territoire de contrastes géographiques......................................................... 5 2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas naturels .............................. 14 3. Un territoire propice à l’agritourisme ?........................................................... 23 Ce qu’il faut retenir ............................................................................................. 50

2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire ............................................................................. 51

1. La structure du CDRA VALDAC................................................................... 52 2. Les méthodes d’investigation pour connaître et développer l’agritourisme... 65 3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente............ 75

1. Une logique de diversification pour l’agriculteur ........................................... 76 2. L’offre agritouristique en VALDAC .............................................................. 87 3. Des clientèles diverses .................................................................................. 104 4. De nombreux acteurs partenaires .................................................................. 109 Ce qu’il faut retenir ........................................................................................... 122

4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?....................................................................................................... 124

1. L’analyse prospective.................................................................................... 125 2. Les préconisations pour développer l’agritourisme ...................................... 132 Conclusion........................................................................................................ 144

Etat des sources ............................................................................................... 146

Bibliographie.................................................................................................... 151

Principaux sigles et abréviations utilisés....................................................... 156

Glossaire ........................................................................................................... 158

Table des figures.............................................................................................. 159

Table des tableaux........................................................................................... 161

Table des matières ........................................................................................... 162

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Introduction En France, l’espace rural couvre 80 % du territoire national et possède 52 % de la

capacité d’hébergement touristique. Il est « caractérisé par la diversité de ses paysages - notamment façonnés par l’homme et par l’activité agricole -, par la présence d’espaces naturels préservés, de forêts mais aussi par un patrimoine culturel, architectural et gastronomique riche, par des traditions et par les populations qui y vivent… 1». L’espace rural a connu de nombreuses mutations qui ont modifié ses fonctions, sa typologie et ses enjeux en matière de développement. A partir de la révolution industrielle, il s’est dépeuplé au profit des villes, qui proposent des emplois, de multiples services et un certain confort de vie.

La campagne, qui a perdu beaucoup de sa population n’était perçue que comme un espace de production agricole. Si cet exode a fragilisé l’économie rurale, la campagne connaît, depuis ces 30 dernières années, un deuxième essor avec l’arrivée de citadins désireux de vivre à l’écart des villes et attirés tant par une meilleure qualité de vie que par un logement à moindre coût. Ainsi, l’engouement pour la campagne et le « retour à la terre » a entraîné la construction de logements neufs et la réhabilitation de biens immobiliers anciens destinés à des résidences secondaires et à l’accueil touristique.

Le tourisme complète parfois l’activité dans les zones rurales en perte de vitesse économique et/ou démographique et contribue à soutenir l’économie locale. Les patrimoines naturels et culturels sont ainsi plus ou moins valorisés selon leur localisation. Le tourisme rural représente 33.4 % des nuitées touristiques françaises2. Il englobe entre autres le tourisme vert et l’agritourisme. La campagne est devenue la deuxième destination touristique derrière le littoral, elle est moins soumise à la saisonnalité. Elle attire principalement des citadins d’Ile-de-France, du Rhône, des Bouches-du-Rhône et une clientèle de proximité. D’après le Suivi de la demande touristique des français (SDT) paru en 2007, les touristes consomment à 75.2 % des lits non marchands. Ils logent en résidences secondaires, chez de la famille ou chez des amis. Les motivations premières de leur venue sont la promenade avec 26.2 % et la visite de sites et d’espaces naturels remarquables avec 10.7 %. La campagne apparaît comme un lieu d’activités dispersées qui n’a pas de réelle activité phare.

Par la volonté d’élus désireux de se rassembler dans le but de réaliser des actions communes notamment dans le domaine de l’agriculture, le Contrat de Développement Rhône-Alpes Valence Drôme Ardèche Centre (CDRA VALDAC) a été créé. C’est une procédure contractuelle passée avec la Région qui a permis l’élaboration d’un territoire de projet, se situant sur deux départements : l’Ardèche et la Drôme. Ce bassin de vie compte près de 213 000 habitants, répartis sur 105 communes. Différents espaces se côtoient : l’urbain, le

1 MITRA, Tourisme en espace rural - Offre, demande et perspectives pour Rhône-Alpes, Les Cahiers de la

MITRA n°10, synthèse d’études, septembre 2005, p 9. 2 Suivi de la demande touristique des français (Direction du tourisme/TNS-Sofres), Comptes du tourisme

(Direction du tourisme), 2007

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périurbain et le rural de moyenne montagne. Valence et Privas en sont les deux villes préfectures.

L’agriculture qui contribue fortement à la production et à la gestion de l’espace connaît des difficultés économiques en VALDAC. De ce fait, certains agriculteurs ont choisi de se diversifier et se sont orientés vers une activité agritouristique. C’est dans ce contexte et du fait du manque de références sur cette activité que le territoire VALDAC a souhaité réaliser un état des lieux de l’agritourisme.

S’intégrant dans le tourisme rural, l’agritourisme est défini comme une activité touristique en lien avec une exploitation agricole, qu’elle soit pratiquée sur l’exploitation ou qu’elle en utilise une composante. Cette forme de tourisme peut concerner l’hébergement, la restauration et les activités de loisirs. Elle fait partie d’une des activités agrirurales que peut choisir l’agriculteur pour diversifier et/ou maintenir son activité. Elle répond à une fonction d’accueil de la part d’agriculteurs qui souhaitent s’ouvrir vers l’extérieur, même si c’est encore une activité marginale (2.8 % des exploitations agricoles). Pourtant, le nombre d’exploitations la pratiquant a augmenté de 13 % entre 1988 et 2000 principalement à cause de la diminution du nombre des exploitations en activité. L’agritourisme fait l’objet d’études et il est identifié dans les politiques de développement rural. Des actions sont alors mises en œuvre pour développer cette activité et les agriculteurs peuvent être aidés financièrement par l’intermédiaire de subventions.

La mission qui nous a été confiée est inscrite dans la fiche action 54 « soutenir la diversification vers les activités de services et l’agritourisme », de l’axe 1 du PSADER VALDAC « Développer des liens entre les secteurs géographiques et économiques ». Elle a été conduite de mars à août 2009 sous la direction de Maëlys CHOMEL (chargée de mission agriculture et développement rural), dans le cadre d’un stage de Master 2. Les objectifs de cette mission sont de mieux connaître les prestataires agritouristiques du territoire et l’évolution qu’a subie cette activité ces dernières années, d’évaluer le potentiel de développement de cette activité et les retombées économiques pour les années à venir et d’établir des préconisations pour accompagner le développement de l’activité ou au moins conforter ce secteur.

Nous souhaitons savoir si les nouvelles attentes de la société, le développement du tourisme et un besoin de diversification des exploitations peuvent amener les agriculteurs à développer une activité agritouristique. Pour ce faire, des recherches bibliographiques sur l’agritourisme ont été nécessaires dans un premier temps. Puis, nous avons contacté les têtes de réseaux et certains agriculteurs pour qu’ils nous fassent partager leurs expériences. L’intérêt d’aller sur le terrain permet de mieux connaître le territoire et de rencontrer directement les acteurs qui nous font part de leurs opinions sur l’agritourisme, de leurs réalisations, de leurs difficultés, de leurs besoins et de leurs perspectives de développement.

Cette étude sur l’agritourisme soulève plusieurs interrogations : Y a-t-il une complémentarité entre l’espace urbain, le périurbain et le rural de moyenne montagne ? Quelle place a l’agriculture sur le territoire VALDAC ? Quel est l’état des lieux de

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l’agritourisme sur le territoire VALDAC ? Pourquoi les agriculteurs ont-ils développé une activité agritouristique ? Quelles prestations offrent-ils ? Quelles sont les clientèles ? Que recherchent-elles ? Y a-t-il du potentiel ? Si oui, comment l’améliorer ? Si non, que manque-t-il ? Comment y remédier ? En quoi cette activité est-elle une opportunité pour le développement du territoire ? Quelles sont les préconisations ? Ainsi, la problématique choisie consiste à montrer comment les interactions entre le territoire ressource, les politiques de développement local et l’activité agritouristique peuvent contribuer à mieux faire connaître et valoriser le monde rural et accompagner son évolution.

Ce mémoire s’articule en quatre parties. La première partie définit le territoire de projet, la pluralité de ses entités et enfin met en valeur le potentiel agricole et touristique. Elle permet de mieux connaître les logiques territoriales et leur complémentarité et de localiser les exploitations agritouristiques. La deuxième partie décrit la structure du territoire, la mission demandée et les modalités de prise en charge de celle-ci. Elle permet de comprendre comment une procédure de développement en l’occurrence un CDRA contribue à la dynamique du territoire. La troisième partie est un état des lieux de l’agritourisme sur le territoire VALDAC. Elle analyse l’offre, sa répartition sur le territoire et les motivations des agriculteurs et des touristes en faveur de l’agritourisme. Elle montrera aussi quel potentiel agritouristique existe en VALDAC. Enfin, la dernière partie met en avant les objectifs et les perspectives de développement pour la zone d’étude. Elle propose des solutions pour permettre de développer ou de conforter l’agritourisme en VALDAC.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone

périurbaine

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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La zone d’étude Valence Drôme Ardèche Centre est un territoire de projet complexe qui a été voulu par les élus souhaitant travailler ensemble sur diverses thématiques. La démarche est souvent déclenchée par un groupe d’acteurs pionniers, désireux d’agir sur et pour le territoire et attentif à la rationalisation de projets existants et à l’élargissement des potentiels de développement. Il est nécessaire de s’interroger sur la spécificité du territoire. Dans un premier temps, nous nous arrêterons sur ses contrastes afin de mieux cerner cette région, puis, nous aborderons ses diverses entités paysagères. Enfin, nous mettrons en parallèle l’agriculture et le tourisme pour comprendre la logique de mise en œuvre d’une politique agritouristique.

1. Un territoire de contrastes géographiques

Nous traiterons d’abord de la situation géographique et économique du territoire VALDAC. Puis, nous définirons ses différents types d’espaces.

1.1 Sa situation géographique et économique Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre (VALDAC) est situé au sud de la région Rhône-Alpes, sur deux départements : l’Ardèche et la Drôme. Il englobe les deux villes préfectures : Privas et Valence. Ces départements sont limitrophes, pour l’Ardèche de la bordure orientale du Massif Central et pour la Drôme de l’Isère, des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence et du Vaucluse. Le fleuve Rhône leur sert de frontière naturelle.

Figure 1 : Localisation du territoire VALDAC en Rhône-Alpes

Réalisation : Sophie THOMAS

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Entre les Alpes, l’Auvergne et la Provence, l’Ardèche et la Drôme bénéficient des influences continentales et méridionales qui ont des répercussions directes sur leur climat et leurs végétations. Ces départements attirent de nombreux touristes pour leur grande variété d’espaces naturels et de paysages. Ils enregistrent à eux deux 24.6 millions de nuitées touristiques3 en 2007. Cette fréquentation poursuit sa croissance. Les deux extrémités du territoire connaissent une influence montagnarde grâce à la présence du Vercors à l’Est et du Massif Central à l’Ouest. Le territoire VALDAC est une zone de fort transit du Nord au Sud de la vallée du Rhône en particulier lors des fortes affluences des vacances. Cet axe majeur facilite l’accessibilité entre l’Europe du Nord et l’Arc Alpin, d’une part et l’Arc Méditerranéen, d’autre part ; il génère la convergence d’importants flux routiers (A7, RN7, RD86) et ferroviaires (TGV Paris-Lyon-Marseille). Il faut noter que l’autoroute A7 est la plus fréquentée de France. Cependant, la partie ouest ardéchoise connaît plus de difficultés en terme d’accessibilité en raison de routes sinueuses à usage local. Par ailleurs, les liaisons transversales sont moins performantes du fait du relief, du dimensionnement des routes et de leur état parfois qualifié de médiocre. Les temps de trajet sont ainsi considérablement rallongés. Tout ceci conduit à des liaisons est-ouest difficiles, des trajets inter-vallées peu aisés et surtout un enclavement de certaines communes ardéchoises. Mais ce sont aussi ces routes qui font tout le « cachet » des paysages ardéchois et son attractivité. Ainsi, l’Ardèche est demeuré un espace préservé. Ci-dessous, deux cartes illustrent la disparité d’accessibilité du territoire VALDAC.

Figure 2 : Les principaux axes de communication en VALDAC

3 Agence de développement touristique de l’Ardèche 16.6 millions de nuitées, Comité départemental de la

Drôme 8 millions.

Réalisation : Sophie THOMAS

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 3 : Schéma de temps/distance entre le siège du CDRA et les autres communes du territoire

Réalisation : Sophie THOMAS – Source : Viamichelin le 2/04/2009

Cette carte isochrone permet de mieux visualiser les temps de trajet entre le siège du CDRA VALDAC et les autres communes du territoire. En rouge, se trouve donc Saint-Laurent-du-Pape et toutes les communes situées à moins de 15 minutes. Le second cercle orangé concerne les communes dont le temps se trouve entre 16 et 30 minutes. Le troisième, quant à lui, comprend les temps entre 31 minutes et 1 heure. Le dernier intéresse toutes les communes qui dépassent une heure de trajet. On remarque ainsi que les routes sinueuses ne facilitent pas l’accès de certaines communes excentrées du territoire VALDAC ce qui peut avoir une incidence sur l’agritourisme et l’économie en général.

En matière d’économie, la vallée du Rhône s’est davantage développée grâce à son accessibilité plus aisée. En VALDAC, l’agriculture demeure cependant avec les petits commerces et l’artisanat, la seule activité économique pour la plupart des communes rurales du territoire. L’industrie est importante dans le domaine de l’agroalimentaire, la mécanique, la plasturgie, l’aéronautique et les transports-logistiques. Les données de l’INSEE de 1999 montrent que 3.4 % des emplois étaient d’origine agricole alors que l’industrie en représentait 20.9 % et le tertiaire 70.3 %. Après la description géographique et économique du territoire, il nous faut à présent définir ses différents espaces.

SLP

Privas 25 km - 30 min

SLP : Saint-Laurent-du-Pape

Valence 18 km – 23 min

Le Cheylard 45 km – 54 min

Vernoux 17 km – 21 min

Borée 68 km – 1h24 Châteaudouble

37 km – 38 min

Lafarre 58 km – 1h10

< 15 min entre 16 et 30 min entre 31 min et 1h > 1h

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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1.2 VALDAC associe espace rural et agglomération La délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR, 2003) a permis de distinguer 4 types d’espaces sur le territoire VALDAC :

- les cantons de Privas et du Cheylard sont définis comme « nouvelle campagne en recherche d’équilibre » ;

- les cantons de La Voulte-sur-Rhône et de Chomérac sont qualifiés de « rural en voie de périurbanisation » ;

- les cantons de Saint-Péray, Chabeuil et Portes-lès-Valence sont caractérisés par leur « périurbain de proximité à fonction résidentielle dominante » ;

- les cantons de Saint Martin-de-Valamas, Lamastre, Saint-Pierreville et Vernoux sont classés « agriculture fragile » tant par leur faible densité de population que par leur évolution démographique régressive et leur tendance à la monoactivité.

Les cantons urbanisés ont été exclus de la typologie des espaces ruraux.

Figure 4 : Les différents types d’espaces ruraux en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

L’ensemble du territoire est influencé par les échanges et les déplacements vers les agglomérations ou les bassins d’emploi4. Lors de la mise en œuvre du projet stratégique agricole et de développement rural (PSADER), il a été noté que le territoire subissait des déséquilibres dont il faudrait tenir compte dans une optique de solidarité ville-campagne. L’étude de la démographie et du processus de périurbanisation en sont deux exemples.

4 Espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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1.2.1 Une population croissante

D’après l’INSEE, la population totale des communes qui composent aujourd’hui le territoire VALDAC était de 204 661 habitants en 1999. Lors du dernier recensement de 2006, la population atteignait 212 782 habitants, soit une augmentation de 4 % en 7 ans. Il est à noter que la population vieillissante se trouve dans les zones rurales et montagneuses tandis que la population des moins de 20 ans est davantage présente à proximité des pôles urbains de la vallée du Rhône.

Figure 5 : Evolution de la démographie sur le territoire VALDAC

198840

204661

212782

190000

195000

200000

205000

210000

215000

1990 1999 2006

Réalisation : Sophie THOMAS – Source : INSEE, Recensement de la population

La densité moyenne est de 120 habitants/km². Néanmoins, ce chiffre est à nuancer puisque Valence concentre 31 % de la population du territoire VALDAC. Les communes de Valence et de Guilherand-Granges possèdent les plus grandes densités du territoire, soit 2 000 hab/km² ; cela se traduit par une forte inégalité entre l’Ardèche et la Drôme. Les communes rurales représentent 75 % du territoire en superficie mais leur population n’est que de 22 % de la totalité des habitants.

1.2.2 Le processus de périurbanisation

Afin de mieux connaître les caractéristiques des communes, une typologie a été réalisée par l’INSEE : les pôles urbains, les couronnes périurbaines, les communes multipolarisées, les pôles d’emploi de l’espace rural, les couronnes des pôles d’emploi de l’espace rural et les autres communes rurales (cf glossaire).

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 6 : Typologie des territoires en VALDAC en 1999

Source : INSEE

Il existe deux aires urbaines sur le territoire VALDAC : - Privas et son agglomération qui comptent plus de 25 000 habitants ; - Valence et son agglomération qui totalisent plus de 140 000 habitants.

Ces entités sont les préfectures de leur département respectif qui concentrent les services structurants (hôpitaux, centres commerciaux, équipements culturels…) et la majorité des postes de fonctionnaires. Valence polarise davantage d’emplois, de commerces et de services car elle est notamment une ville universitaire et a une vocation commerciale. Les couronnes périurbaines rassemblent le reste des communes drômoises et du Canton de Privas, celles de Guilherand-Granges et de Saint-Péray qui se partagent entre l’agriculture, l’industrie et une urbanisation résidentielle. Les communes multipolarisées autour de La Voulte-sur-Rhône ont au moins 40 % de la population résidente qui part travailler sur d’autres aires urbaines.

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L’espace rural, quant à lui, est structuré par des pôles de services, de moindre importance mais qui permettent un meilleur rayonnement sur les plateaux moins peuplés. L’unique pôle d’emploi de l’espace rural du territoire se trouve être Le Cheylard (3 341 habitants) qui concerne tout le canton et qui se caractérise par l’industrie. Les communes restantes font partie de l’espace rural, elles accueillent des exploitants agricoles et des artisans. Ces communes de petite taille et de faible densité attirent de plus en plus de citadins en résidence principale en raison d’une meilleure qualité de vie. Cette nouvelle population est demandeuse d’équipements collectifs et de services qu’ils soient éducatifs, médicaux ou sociaux. Les principaux pôles de services intermédiaires, essentiellement les chefs-lieux de canton, sont souvent les mieux équipés (services à la personne, services publics, offres de loisirs et d’activités, commerces, collèges…). Comme sur tout le territoire français, le processus de périurbanisation s’est accentué depuis 20 ans. La population s’éloigne des centres pour des raisons financières (coût de l’immobilier et prix du loyer), pour devenir propriétaire et pour la recherche d’espace et de calme, de cadre et de qualité de vie. Cette nouvelle urbanisation modifie de ce fait le paysage. On distingue deux types de pression urbaine : l’une pour la construction de l’habitat, l’autre pour la création d’équipements nécessitant de l’espace comme la voirie et le développement économique. Pour illustrer ces propos, nous nous sommes appuyés sur l’agriculture qui a beaucoup souffert ces dernières années en perdant de nombreuses parcelles au profit d’un étalement urbain incessant. Selon la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), le marché agricole représente près des ¾ des surfaces échangées. Néanmoins, les échanges de parcelles agricoles sont peu nombreux, s’avèrent moins coûteux et concernent de plus grandes surfaces. Les aires urbaines tendent à croître aux dépens de l’espace rural. Ainsi, la plaine de Valence concentre près des 2/3 de la valeur de marché mais ne réalise que 37 % des surfaces échangées. Ceci s’explique par la proximité urbaine et le développement de la ville. De plus, cette plaine possède de nombreuses terres agricoles du fait de la qualité de ses sols. Tout ceci contribue à la valorisation du prix des terres agricoles. En ce qui concerne la partie ardéchoise du territoire (les Boutières, le Sud Vivarais et la haute vallée de l’Eyrieux), le patrimoine rural bâti fait l’objet d’une forte demande que ce soit pour des résidences secondaires ou l’arrivée de nouveaux habitants. Ainsi, on note un important décalage entre l’offre et la demande disponible en terrains urbanisables ce qui accroît la pression sur les espaces naturels et agricoles. Ces espaces sont très recherchés par les entreprises de construction. Selon les dires des acteurs locaux, les propriétaires de terres agricoles à proximité de pôles urbains consentent de moins en moins à les proposer aux agriculteurs et attendent leur constructibilité pour réaliser un profit supérieur (CDRA, 2007). Cela a donc des conséquences significatives sur le renouvellement de la

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population agricole et fragilise également les exploitations existantes qui ne peuvent pas racheter autant de surfaces cultivables qu’elles le souhaiteraient, celles-ci devenant trop coûteuses à l’achat. En VALDAC, on constate que 113 ha/an d’espaces agricoles sont utilisés pour développer l’urbanisation et 28 ha/an de terres sont destinées au domaine public en vue de réaliser des infrastructures de transport ou des aménagements collectifs. Depuis 1999, près de 140 ha/an ne sont plus à usage agricole. Cette déprise agricole s’explique tant par le développement urbain qui fragilise l’activité agricole que par des facteurs extérieurs tels les crises sanitaires sur la vigne et l’arboriculture, l’éloignement des bassins de vie et la vétusté des voies de communication du côté ardéchois… Ce phénomène de déprise risque de modifier et de banaliser les paysages en raison d’un fort étalement urbain. Il en résulte « une uniformisation paysagère des entrées de ville qui détériore la typicité et la singularité des patrimoines architecturaux et paysagers locaux ». (SAFER, 2007, p 20) Par conséquent, le développement urbain impacte sur la qualité paysagère du territoire. Dans l’arrière pays ardéchois, la déprise agricole entraîne l’apparition d’enfrichement des espaces agricoles et de boisements naturels et artificiels (résineux) qui ferment les espaces des plateaux et qui se traduisent par une perte de l’identité paysagère.

Figure 7 : Friche à Guilherand-Granges (07)

Réalisation : Sophie THOMAS

L’étalement urbain de Valence entraîne l’abandon de terres agricoles qui deviennent alors des friches. Ici, à Guilherand-Granges, de nouveaux logements se construisent.

Dans la partie Ouest et Sud-Ouest du territoire VALDAC, l’abandon des terres est fréquent en raison des conditions difficiles d’accès et des pentes. Ainsi, des landes se forment et conduisent à l’extension naturelle de la forêt.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 8 : Déprise agricole à Désaignes (07)

Réalisation : Sophie THOMAS

Dans la vallée du Rhône, l’étalement urbain est conséquent le long des voies de communication entre les différentes communes ce qui les relie et « crée des continuum de paysages urbains qui donnent au territoire l’aspect d’une conurbation ». « Les dynamiques d’urbanisation dans la plaine de Valence affectent le fonctionnement écologique et dégradent la biodiversité d’un ensemble territorial vaste, dépassant largement les frontières du territoire ». (SAFER, 2007, p 20) D’autres risques ne sont pas à écarter en raison de l’abandon de parcelles ou de déprise agricole :

- la dégradation de la qualité des eaux et des milieux aquatiques due à une forte pression humaine ;

- les problèmes sanitaires comme l’ambroisie5 ; - les incendies de forêt.

Le territoire VALDAC se caractérise, selon les communes par de forts contrastes en matière d’accessibilité, d’équipements et de services. Il est partagé entre la vallée du Rhône, à l’Est, et les plateaux et vallées ardéchois, à l’Ouest, qui constituent les premiers contreforts du Massif Central. Il souffre aussi d’un étalement urbain croissant, consommateur d’espace qui réduit considérablement les terres agricoles alors « artificialisées ». Cela a pour conséquence d’éloigner de plus en plus les exploitations agricoles des grandes villes et de diminuer leur nombre. Ce phénomène accroît l’engouement des citadins pour la campagne. Il peut de ce fait susciter de l’intérêt pour l’agritourisme que ce soit pour des visites ponctuelles ou des séjours à la ferme. L’hétérogénéité du territoire impose une attention soutenue aux différentes entités paysagères et aux risques naturels qui peuvent les menacer. 5 plante envahissante dont le pollen, transporté par le vent, présente de forts risques d’allergie pour l’homme.

Apparition d’arbustes

Extension de la forêt

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas naturels

Le territoire VALDAC est soumis à des influences méditerranéennes et continentales ce qui se traduit par une diversité de ses paysages. Par conséquent, il est nécessaire de connaître ces entités paysagères et de mieux comprendre les risques naturels dont elles peuvent faire l’objet.

2.1 Une variété d’entités paysagères Le territoire VALDAC a une multitude de paysages qui diffèrent selon le climat, l’exposition au soleil et l’altitude : collines, plateaux, contreforts, plaines, vallées. Il est intéressant de distinguer ces zones puisqu’elles pourront par la suite être utilisées pour localiser les exploitations agritouristiques et montrer les dynamiques territoriales et localiser les « vides ».

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 9 : Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre

Source : ODDT-CERMOSEM 2009

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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2.1.1 La Plaine de Valence, une zone urbanisée

La Plaine de Valence est le côté drômois du territoire rassemblant 14 communes. C’est la partie la mieux desservie du territoire en matière de flux routiers, autoroutiers et ferroviaires. La Plaine de Valence, également appelée le Valentinois est caractérisée par :

- la vallée du Rhône, à l’ouest ; - le piémont du Vercors à l’est.

La vallée du Rhône est la partie la plus peuplée, la plus urbanisée et la plus fréquentée (Figure 10). Elle concentre emplois, services, infrastructures et lourds aménagements (autoroutes, aéroport, TGV, port). Elle jouit d’un climat méditerranéen attractif pour les touristes. Paradoxalement, c’est la partie la plus agricole du territoire. L’agriculture marque le paysage par ses vergers et ses cultures intensives sur de grandes parcelles qui demandent une importante irrigation (arrosage). Elle est soumise à une forte pression périurbaine. Des déplacements quotidiens sont réalisés que ce soit pour le travail ou les activités. On assiste donc à une polarisation des déplacements en direction de l’aire urbaine de Valence. Le piémont du Vercors est marqué par une altitude plus élevée et un paysage vallonné qui est propice à l’élevage ovin et caprin.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 10 : La Plaine de Valence vue de la colline de Crussol

Réalisation : Sophie THOMAS

Le Vercors

Valence et son urbanisation

Zone de culture

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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2.1.2 Le Sud Vivarais, une zone agricole diversifiée

Le Sud Vivarais intègre le plateau de Vernoux et la vallée de l’Eyrieux. Il est caractérisé par une agriculture principalement axée sur l’élevage et les cultures fruitières. Les paysages ont été fortement modifiés : la vallée de l’Eyrieux (Figure 11) qui est agricole (arboriculture), a connu une crise qui a conduit à la disparition d’un grand nombre d’exploitations. De plus, l’arrivée de néo-ruraux a engendré une pression foncière ce qui a fait augmenter les prix des terrains. Par conséquent, certains locaux n’ont pu acheter en raison de prix exorbitants. De nouvelles constructions ont alors densifié hameaux et villages. Il faut aussi noter que l’influence de la vallée du Rhône s’est traduite sur la partie ardéchoise par la culture de la vigne. Enfin, l’Eyrieux est une rivière propice au tourisme de proximité, où l’on y pratique le kayak et la baignade dans des plans d’eau aménagés.

Figure 11 : Vue de la vallée de l’Eyrieux

Réalisation : Sophie THOMAS

Cette photographie a été prise depuis le Belvédère de Saint-Michel-de-Chabrillanoux. On y voit l’Eyrieux, la commune des Ollières et des terrasses.

2.1.3 Le Pays de Privas, une zone alliant agriculture, industrie et services

Situé entre la moyenne vallée de l’Ardèche et le Rhône, le Pays de Privas est fortement influencé par son chef-lieu (8 681 habitants) pour les emplois et les services. Il offre un paysage de vallées (Ouvèze, Payre) avec de grands espaces de verdure où le climat est doux. Il intègre aussi une partie du plateau du Coiron au sud du Pays. Le développement de la

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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périurbanisation engendre des contraintes importantes telles que les mouvements pendulaires (domicile-travail). Le Pays de Privas rencontre le même type de problèmes que la vallée du Rhône mais à plus petite échelle : la valorisation de l’économie par l’agriculture périurbaine face à une demande locale croissante et un espace de loisirs propice aux promenades. Autour des axes de communication, apparaissent de plus en plus d’habitats pavillonnaires (lotissements) au détriment des espaces agricoles. Il existe autour de Privas une zone d’artisanat et de commerces conséquente. De plus, 45 % des emplois sont dans les services aux personnes (social, santé). Les secteurs industriels traditionnels sont le textile et l’industrie agro-alimentaire comme la transformation de marrons (Clément Faugier).

Figure 12 : Vue de Privas depuis Coux

Réalisation : Sophie THOMAS

2.1.4 Les Boutières, une zone d’élevage extensif

Le territoire des Boutières est constitué des cantons de Saint-Martin-de-Valamas, de Saint-Pierreville, du Cheylard et de Lamastre. Il se caractérise par des pentes abruptes et des terrasses. La châtaigne est fortement présente et elle a contribué à la création de la Maison du Châtaignier à Saint-Pierreville, des fêtes des Castagnades et des visites de châtaigneraies. Les communes sont disposées en hameaux soit dans la vallée proche des axes de communication, soit à mi-pente où les espaces sont plus propices à l’élevage ovin et caprin.

Plateau du Coiron

Urbanisation de Privas

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 13 : La châtaigneraie

Source : Ardèche Plein Cœur – photo : N. RIGAUD

2.1.5 Les Sucs, une zone dépeuplée

D’origine volcanique, les Sucs sont des formes géologiques qui ont l’aspect de « pain de sucre » qui font partie de la montagne ardéchoise. On l’appelle aussi « territoire des confins ». C’est le secteur le plus à l’ouest du territoire et le moins peuplé. On y trouve principalement de l’élevage bovin laitier. Les plus hauts sommets du territoire se situent dans cette zone : le Mont Mézenc (1 753 m) et le Mont Gerbier du Jonc (1 551 m), où la Loire prend sa source. La flore de montagne y est fortement représentée : le lys martagnon et les tulipes sauvages. Les fermes ont la particularité d’avoir leur toit en lauzes. On constate aussi une recrudescence de résidences secondaires qui limitent les projets de reprise d’exploitations agricoles à cause du coût de l’acquisition foncière trop onéreux. Ceci engendre une diminution de la démographie.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Figure 14 : Vue sur les Sucs

Réalisation : Sophie THOMAS

L’apparition de genets est souvent due à l’abandon des terres ou au manque d’entretien.

Figure 15 : Les entités paysagères en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

Cette carte permet de récapituler ce qui a été illustré précédemment afin de mieux visualiser les zones paysagères du territoire VALDAC. Celles-ci peuvent être victimes de risques naturels.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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2.2 Un territoire soumis aux risques naturels Le territoire VALDAC est soumis à des risques naturels majeurs à savoir des inondations, des mouvements de terrain et séismes sur plusieurs communes du territoire. Certaines sont concernées par un ou plusieurs types de risques. L’inondation demeure le risque majeur en raison de fortes dénivellations. De plus, ce risque peut être accentué par un manque d’entretien (accumulation de débris, fermeture de la végétation…). Ce territoire dispose d’un réseau hydrographique dense avec le Rhône, l’Eyrieux, l’Ouvèze, le Doux et une multitude d’autres cours d’eau (Véore, Grozon, Condoye, Sumène…). Le Rhône, qui est connu pour être le plus puissant fleuve français, est alimenté par la fonte des neiges et les pluies méditerranéennes et océaniques. Le risque de crues est plus important en automne et au printemps sur la plaine de Valence et les bordures du Rhône. On assiste alors à des crues de plaine et à des remontées de nappes phréatiques. Les communes limitrophes de rivières peuvent subir les aléas de crues torrentielles lors d’orages entraînant quelques fois des inondations. Le niveau de l’eau augmente alors rapidement. De plus, on constate des incendies de forêt plus fréquents du fait de l’abandon de certaines terres, de la fermeture de parcelles et de l’absence d’entretien de certains massifs forestiers. Le risque majeur est leur propagation rapide qui peut décimer de nombreux hectares. Ils sont aussi dangereux pour les habitants que pour les randonneurs qui sont nombreux en période estivale. Les agriculteurs jouent un rôle dans la lutte contre l’incendie. Par exemple, le passage de moutons ou de chèvres permet de débroussailler les sous-bois et de limiter les risques d’incendies forestiers. Le territoire VALDAC connaît un grand nombre d’aléas naturels qui peuvent être accentués en raison de la disparition progressive de certaines exploitations agricoles qui jusqu’alors entretenaient les paysages. De plus, l’agritourisme se développe mieux si les agriculteurs rendent attractif leur environnement, en l’entretenant et en le respectant. Il convient donc de tenir compte de cette solution qui s’offre aux territoires et qui pourrait pallier aussi à la baisse de l’agriculture dans certaines zones reculées. Après avoir identifié les entités paysagères du territoire et envisagé les risques naturels qui peuvent les menacer, nous aborderons son potentiel agricole et touristique en vue d’y pratiquer l’agritourisme.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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3. Un territoire propice à l’agritourisme ?

Le territoire VALDAC a une agriculture en déclin qui demande une intervention rapide. L’agritourisme peut-il apporter à certaines exploitations agricoles une nouvelle dynamique ? L’offre touristique dotée d’une richesse patrimoniale peut-elle s’associer à cette forme de diversification ? Pour répondre à ces questions, il nous faut envisager d’abord l’étude du secteur agricole, puis celle du tourisme dans ses différentes composantes. Il convient également de différencier le tourisme rural et l’agritourisme Nous traiterons enfin du contexte agritouristique tant en France que dans la région Rhône-Alpes et en Drôme-Ardèche.

3.1 Un secteur agricole diversifié Les données statistiques de cette partie sont anciennes en raison du dernier recensement général agricole (RGA) qui remonte à 2000. Les prochaines données ne seront publiées que fin 2009. L’agriculture est encore présente sur le territoire bien qu’elle connaisse des difficultés. Elle apparaît comme une véritable activité économique et permet aussi d’entretenir les paysages et de renforcer l’identité locale. Le territoire VALDAC est très hétérogène en matière de productions agricoles et de systèmes d’exploitations.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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3.1.1 Les productions agricoles

Pour évaluer les productions agricoles du territoire VALDAC, il convient de connaître l’évolution de la surface agricole utilisée et l’occupation des sols.

Figure 16 : Répartition des espaces agricoles

Source Carte : SAFER (2006) – Photos : Sophie THOMAS

Les coteaux de Cornas L’arboriculture de la

vallée de l’Eyrieux

L’élevage sur les plateaux ardéchois

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Les pourcentages correspondent à la part du foncier à usage agricole par rapport à l’ensemble du foncier d’une commune. Par exemple, plus de 25 % de la surface totale sur la plaine de Valence est à usage agricole. Cette carte met en évidence les grandes disparités territoriales en matière de répartition des espaces à usage agricole (37 % de la surface totale du territoire). Le tiers des communes a seulement un quart d’espaces agricoles en raison de sa géomorphologie (reliefs escarpés, altitude élevée…).

Trois territoires se distinguent davantage :

- la plaine de Valence qui concentre près du tiers des zones agricoles en VALDAC ; - le plateau du Vivarais avec la présence importante d’élevage et de polyculture ; - la plaine de Chomérac, principalement orientée vers la céréaliculture.

Tableau 1: Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU

1979 1988 2000 Evolution 1988/2000Nb d’exploitations agricoles (EA)

4 814 3 541 2 333 -34 %

Surface agricole utilisée (SAU)

71 573 63 673 60 182 -5 %

SAU moyenne (ha) 15 18 26 43 % Rapport SAU/superficie totale (%)

41.4 % 36.8 % 34.8 %

Nb d’exploitations professionnelles

1 776 1 526 1 180 -22 %

% d’exploitations professionnelles

36.9 % 43.1 % 50.6 % -

% SAU gérée par les entreprises professionnelles

68.4 % 74.1 % 82.3 % -

Source : RGA 1979,1988 et 2000

Ce tableau permet de vérifier que le nombre d’exploitations agricoles a diminué de plus de 50 % en 21 ans. Néanmoins, la surface agricole utilisée (SAU) moyenne augmente et passe de 15 à 26 ha entre 1979 et 2000. Durant cette même période, 11 391 ha ne sont plus exploités sur le territoire VALDAC, soit une perte de 16 %. La diminution du nombre d’hectares s’explique soit par l’abandon de terres, soit par l’urbanisation grandissante.

En 12 ans, on constate qu’une exploitation professionnelle6 sur cinq a disparu contre deux non professionnelles. Cette diminution montre la fragilité de l’agriculture sur le territoire. La récupération de terres pour l’agrandissement des exploitations limite le foncier disponible pour les installations hors cadre familial.

6 Elle nécessite l’équivalence du travail d’une personne à 75 % au moins pendant une année et une dimension

économique d’au moins 8 unités de dimension européenne (UDE) : 14 ha de blé, 1.1 ha de vignes AOC ou 8 vaches laitières en Ardèche.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Tableau 2 : Occupation des sols agricoles

Superficie en ha 2000

% SAU VALDAC % répartition régionale

Surfaces toujours en herbe 33 827 56.2 % 50 % Céréales 12 002 19.9 % 21.5 % Cultures permanentes (vergers, petits fruits)

4 088 6.8 % 3 %

Fourrage (hors STH) 3 809 6.3 % 14 % Cultures industrielles 2 509 4.2 % 4 % Jachère 1 785 3 % 2 % Protéagineux 778 1.3 % 0.6 % Légumes frais 712 1.2 % 0.5 % Vigne 363 0.6 % 4 % Pommes de terre 163 0.3 % 0.2 % Autres (plantes aromatiques et médicinales…)

128 0.2 % 0.2 %

Fleurs et plantes d’ornement 18 0 0 Total 60 182 100 100

Source : RGA 2000

La part des surfaces toujours en herbe qui permet l’élevage bovin et ovin représente 56.2 % de la SAU VALDAC alors que celle de la région n’est que de 49.7 %. Il faut enfin noter que la partie fourrage de la SAU n’est que de 6.3 % en VALDAC contre 13.8 % pour la région. La filière arboricole est très fragilisée par la crise de la sharka7 qui se répand sur les pêchers et les abricots. Ainsi, certaines exploitations touchées par la maladie cherchent à se reconvertir.

Selon le RGA 2000, il existait 2 333 exploitations, pour 60 182 hectares travaillés en VALDAC. D’après les photographies (Figure 16), les principales activités agricoles que l’on peut trouver sur le territoire sont :

- l’agriculture fruitière : pêche et abricot dans le couloir rhodanien et cerise, framboise et châtaigne dans les montagnes ardéchoises. La Drôme et l’Ardèche sont les premiers producteurs français en fruits.

- la viticulture sur les coteaux du Vivarais ; - l’élevage sur les plateaux ardéchois (ovin, bovin et caprin).

3.1.2 Les filières de qualité

Il est important de décrire les filières de qualité qui existent sur le territoire VALDAC. En effet, les produits du terroir peuvent être proposés dans une activité agritouristique et peuvent être une des motivations des touristes dans le choix de leur séjour. Ils donnent ainsi une image positive de l’agriculture du territoire. 7 maladie virale la plus dévastatrice du genre Prunus, d’origine bulgare.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Certains produits d’exploitations sont soumis à des démarches « qualité ». 407 exploitations sur 2 333 soit 17 % produisaient dans cette optique en 2000 :

- l’AOC8 Picodon (24 producteurs et 52 laitiers en 20059) concerne un fromage obtenu par coagulation lactique du lait de chèvre entier avec addition d’une faible quantité de présure. Le caillé est alors moulé sans être égoutté. L’affinage est de 8 jours minimum. Le fromage peut être commercialisé au bout de 14 jours après emprésurage pour le picodon « classique » et après un mois pour le picodon « affiné méthode Dieulefit ».

- l’AOC Châtaigne d’Ardèche qui date de 2006, regroupe 5 producteurs indépendants, 6 producteurs transformateurs et 6 grilleurs10. Elle a fait l’objet d’un programme intégré de développement agricole11 (PIDA) en 2007.

- l’AOC Fin gras du Mézenc, produit sur l’Ardèche et la Haute-Loire, concerne seulement quatre communes en VALDAC (La Rochette, Saint-Clément, Borée et Saint-Martial). Il s’agit d’une viande de bœuf produite sur une courte période de l’année (avril/juin).

- les AOC viticoles sont souvent prestigieuses : • Le Cornas, 65 viticulteurs sur 108 ha en 2005 ; • Le Saint-Péray qui s’étend sur deux communes, Saint-Péray et Toulaud

comptait 20 viticulteurs sur 53 ha pour le vin tranquille et 13 sur 5 ha pour le vin mousseux en 2005 ;

• Le Saint-Joseph qui est présent sur la partie nord ardéchoise du territoire. D’autres filières souhaitent obtenir un signe de qualité comme la pomme de terre primeur « Eschamps de l’Eyrieux », la pomme de terre « Violine de Borée », la framboise d’Ardèche. D’autre part, le groupement ardéchois pour les viande de qualité travaille en partenariat avec Régal Viande pour valoriser le Veau d’Ardèche et le Fleuron d’Ardèche. Les départements de l’Ardèche et de la Drôme (1er département) sont les plus importants producteurs de France en agriculture biologique en termes de producteurs et de surfaces certifiées. En 2007, on comptait 81 exploitations en VALDAC dont 44 ardéchoises et 37 drômoises. Il existe une grande variété de produits biologiques : viande, lait, fromage, fruits, fruits à coques, légumes, miel et beaucoup de produits transformés. Une étude menée par Agribio Ardèche en 2009 a permis d’avoir des données plus récentes couvrant l’ensemble du territoire VALDAC : 21 distributeurs, 15 transformateurs et 98 producteurs. Parmi les producteurs, 35 % vendent déjà dans des magasins bio.

8 L’Appellation d’Origine Contrôlée désigne un produit originaire d’une région ou d’un lieu déterminé, dont

les caractéristiques sont dues essentiellement à ce milieu géographique. Elle résulte de la combinaison d’une production et d’un terroir qui s’exprime par le savoir-faire des hommes.

9 Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) 10 Idem. 11 Dispositif de la région Rhône-Alpes qui vise à favoriser le développement d’un produit ou d’une filière de

production, sur un marché préalablement identifié.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Une grande variété de produits de qualité est proposée sur le territoire VALDAC. On peut les retrouver dans différentes filières de distribution comme les circuits courts où les produits de l’exploitation sont ainsi mis en vente soit directement à la ferme, soit sur les marchés ou dans des points de vente collectifs. L’objectif est d’éviter au maximum les intermédiaires et de distribuer localement. Ce type de pratique se fait de plus en plus. Les consommateurs souhaitent connaître l’origine du produit et sont plus attentifs à sa qualité. Il existe plusieurs points de vente collectifs sur le territoire :

- l’Echoppe paysanne à Privas ; - le lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence ; - la coopérative de produits agricoles sur Le Cheylard ; - la Grange12 à Saint-Péray ; - un point de vente collectif biologique à Chabeuil.

Depuis 2007, il existe des marchés de producteurs de pays en Ardèche. En VALDAC, on en trouve un pendant la foire de Saint-Pierreville et à l’occasion des Castagnades (fête de la châtaigne). Ces marchés sont l’occasion de redynamiser les foires et de rassembler les exposants, de revenir aux racines agricoles et d’être proche des produits du terroir.

« Face aux enjeux urbains de la vallée du Rhône, l’agriculture pourra jouer sur la notoriété des productions sous appellation et sur la valorisation des productions en circuits courts, en établissant de nouvelles relations entre ville et campagne. » (Chambre d’agriculture Ardèche, 2009, p 5)

3.1.3 Les exploitants agricoles et les structures locales d’accompagnement

On constate sur le territoire comme dans le reste de la France une baisse significative du nombre d’exploitants agricoles en raison de leur départ en retraite, de la difficulté à s’installer mais aussi du problème de transmission.

Tableau 3 : Population et main d’œuvre agricole

2000 Evolution 1988/2000 Chefs d’exploitations et co-exploitants 2 569 -31.1 % Dont à temps complet 1 371 -32.7 % Population familiale active sur les exploitations

4 252 -42.1 %

Unités de travail annuel (y compris ETA et CUMA*)

3 511 -33.7 %

Dont UTA familiales 2 519 -41.9 % UTA salariés 983 5.4 % * Entreprises de travaux agricoles et coopératives d’utilisation de matériel agricole Sources : RGA 1988 et 2000

12 financé dans le cadre du PSADER

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Le territoire VALDAC regroupe 2 569 chefs d’exploitations et co-exploitants sur 2 333 exploitations selon le RGA 2000. 53 % d’entre eux exercent à temps plein et vivent de l’agriculture sans avoir besoin de travailler à l’extérieur. Les autres ont une double activité à la fois agricole et de diversification pour s’en sortir au niveau financier ou par choix. En effet, il est difficile pour les petites exploitations de dégager un revenu suffisant dans la crise actuelle qui n’a pas épargné le monde agricole. Il subit de plein fouet l’augmentation des charges d’exploitation (augmentation du prix des aliments pour animaux) alors que le revenu agricole évolue lentement.

Tableau 4 : Répartition par classe d’âge des chefs d’exploitation et co-exploitants en 2000

Moins de 40 ans De 40 à 54 ans Plus de 55 ans VALDAC 27 % 39 % 34 % Rhône-Alpes 25 % 40 % 35 %

Source : RGA 2000

En 2000, on constate que 34 % des chefs d’exploitation ont plus de 55 ans et que seulement 27 % ont moins de 40 ans ce qui est déséquilibré. Mais c’est la tranche des 40-54 ans qui est la plus nombreuse. 9 ans plus tard, les plus de 55 ans sont en retraite et au moins 1/3 de la tranche 40-54 ans également. Ainsi, environ 50 % des chefs d’exploitation sont partis sans que l’on connaisse le nombre d’installation ou de repreneurs concernés. Le problème de la reprise se pose avec toujours plus d’acuité.

Tableau 5 : Typologie de succession des chefs d’exploitation de plus de 50 ans

Chefs exploitant + 50 ans Nombre % de tous les chefs d’exploitation

Sans successeur 148 5.8 % Avec successeur 268 10.4 % Successeur inconnu 763 29.7 % Total 1 179 45.9 %

Source : RGA 2000

La majorité des chefs d’exploitation de plus de 50 ans en 2000 n’avait pas de successeur connu, c’est-à-dire qu’il existait un potentiel de reprise au sein de la famille mais qu’il n’y avait pas de candidat à la reprise.

On constate que les jeunes qui souhaitent s’installer sont souvent des néo-ruraux et qu’ils sont confrontés à des problèmes d’ordre foncier et/ou financier. On peut se demander si une activité agritouristique pourrait encourager des repreneurs à investir et a bénéficié plus facilement du concours bancaire. Mais cette activité peut aussi être conservée à l’âge de la retraite par les anciens exploitants pour profiter de revenus supplémentaires. Dans ce cas, les terrains agricoles peuvent être cédés mais les bâtiments ne le sont pas. Plusieurs organismes permettent d’aider les agriculteurs que ce soit dans l’installation, la transmission ou le développement d’activités agrirurales comme l’agritourisme.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Les chambres d’agriculture sont le porte parole du monde agricole et rural. Plusieurs missions leur sont attribuées : expertise, conseil, formation, recherche et développement. Elles appuient les porteurs de projets et apportent un conseil technique. Elles les accompagnent dans leur démarche jusqu’à leur installation et les suivent pendant 3 ans. Elles guident les exploitations ayant une activité d’accueil à la ferme pour rechercher un réseau (label). Des journées de sensibilisation ou de formation sont organisées par les chambres d’agriculture et les réseaux et portent surtout sur la diversification et la rentabilité économique de l’agritourisme, les aspects juridiques, le statut du conjoint… La plupart du temps, l’accompagnateur est sollicité directement du fait d’un bouche-à-oreille important de la part des chargés de mission territoriaux ce qui facilite la rencontre entre le porteur de projets et l’accompagnateur. La détection de projets est une démarche active qui consiste à rechercher des porteurs de projets et à les guider au mieux vers le bon destinataire. L’émergence d’un projet a besoin d’informations et d’être accompagné pour que l’idée devienne projet et qu’il puisse s’adapter au contexte de l’exploitation et du territoire. Plus l’intervention se fera en amont, plus il y aura de chance que le projet se développe. L’association départementale pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles (ADASEA) a pour objectif d’accompagner les évolutions du milieu rural. Ainsi, elle intervient dans le renouvellement des générations d’agriculteurs (installation/transmission), la modernisation et l’adaptation des exploitations ainsi que la prise en compte de l’environnement dans l’activité agricole. Les Comités locaux à l’installation13 (CLI) de Lamastre, du Pays de Crussol et de Vernoux ont accompagné des installations entre 2000 et 2005 (respectivement 21, 14 et 15). Les cédants à court et moyen terme ont été mieux repérés. Selon un bilan des CLI établi en 2006, il résulte une bonne dynamique qui a conduit à mieux qualifier l’offre potentielle, à réaliser l’animation foncière et à mieux intégrer localement les candidats à l’installation. Cependant, on remarque peu de mobilisation de la part des cédants. Le site de proximité Cedre (porté par l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole Olivier de Serres) et celui des Boutières (association) ont pour objectif de favoriser l’emploi, la formation et la création d’activités. Ils ont diverses missions :

- accueillir et accompagner tous les publics (associations, particuliers, entreprises, collectivités), tous les projets dans tous les domaines d’activités ;

- animer et mobiliser des partenaires au profit des publics et des projets accompagnés ; - diagnostiquer les problématiques et construire des actions inscrites dans le cadre d’un

plan d’actions annuel créé avec les acteurs locaux et validé par un comité local de suivi et de concertation.

13 organismes expérimentaux uniquement présents en Ardèche

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Ces sites de proximité organisent des journées préalables à l’installation en milieu rural depuis 2003 qui permettent de réunir sur trois jours des porteurs de projets souhaitant créer une activité dans une zone rurale. Différents ateliers leur sont proposés afin d’aborder les spécificités de l’installation en milieu rural, à savoir le logement, les services, la viabilité économique du projet… Les échanges avec des acteurs locaux et des chefs d’entreprises récemment installés facilitent le partage d’expériences et de savoir-faire. Entre 2003 et 2006, 57 personnes y ont participé dont 33 non résidents et 22 nouveaux arrivants. 16 projets ont ainsi pu être mis en œuvre. Pour la période 2007-2013, une nouvelle fonction leur est attribuée à savoir la diffusion et la professionnalisation des actions en direction de la création d’activités dans les espaces ruraux rhônalpins. Depuis 2007, une plateforme régionale de développement rural a été mise en place par l’Etat et la Région et suscite le renforcement des liens entre les sites de proximité et le Centre de Ressources du Développement Rural (CRDR) dans le but d’amplifier la professionnalisation des agents de développement rural et de promouvoir la construction d’activités en milieu rural.

Le territoire VALDAC reste une zone agricole en quête de diversification de ses activités en raison de la crise et des dommages causés par la sharka. L’agritourisme pourrait être une nouvelle source de développement pour maintenir les exploitations et ainsi entretenir le paysage qui les entoure. Après avoir analysé l’agriculture en VALDAC, il est nécessaire de mieux connaître ce qu’offre le tourisme pour envisager un développement de l’agritourisme.

3.2 Le tourisme en VALDAC L’activité touristique doit être étudiée en terme d’offre et de demande.

3.2.1 L’offre touristique

L’offre touristique traitera des hébergements, de la qualité patrimoniale, des activités de pleine nature et de l’alimentation.

• Les hébergements Parmi les hébergements touristiques, on distingue les lits marchands et les lits non marchands. Tout d’abord, les lits marchands sont les lits recensés dans des hébergements mis sur le marché et déclarés, dont l’utilisation fait l’objet d’une facturation ou d’un contrat entre l’hébergeur et le client. Les lits non marchands, quant à eux, sont des lits qui ne sont pas officiellement mis sur le marché. Il s’agit des résidences secondaires occupées par les propriétaires, la famille ou les amis ou louées de façon officieuse (dont les ressources ne sont pas déclarées aux services fiscaux).

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L’agence de développement touristique (ADT) de l’Ardèche et le comité départemental du tourisme (CDT) de la Drôme ont chacun référencé des zones touristiques afin de mieux mesurer l’impact touristique. En VALDAC, on distingue Ardèche Plein Cœur14 (APC) et Valence et sa région.

Tableau 6 : Capacité d’hébergements touristiques en nombre de lits en 2007

Hébergements marchands en Valdac 14 796 (159 542 en Ardèche-Drôme) Hébergements non marchands en Valdac 41 360 (241 395 en Ardèche-Drôme) (résidences secondaires) Total des hébergements 56 156 (400 937 en Ardèche-Drôme)

Sources : ADT 07, CDT 26 - Réalisation : Sophie THOMAS

Auparavant, le phénomène de « volets clos » une partie de l’année avait des conséquences sur la pérennisation de l’emploi et provoquait une fragilisation des autres activités locales, notamment des commerces. Une étude menée par l’ADT en 2006 démontre que les résidences secondaires génèrent une économie importante pour le département de l’Ardèche. Elles représentent 2/3 de la capacité d’accueil touristique du département et 23 % des nuitées. Les dépenses générées sont de 45.1 millions d’euros. Par conséquent, les résidences secondaires ne sont plus jugées de la même manière. Elles sont ouvertes une bonne partie de l’année notamment en période de vacances scolaires, les week-ends et à la belle saison. Elles accueillent famille et amis. Actuellement, des actions marketing sont réalisées par APC et l’ADT envers les résidences secondaires. C’est une clientèle fidèle qu’il ne faut pas négliger, des envois d’e-mails permettent de l’informer des événements phares. Les résidences secondaires sont le premier mode d’hébergement touristique de la partie ardéchoise du territoire (80 % des lits touristiques). La présence de la famille et des amis est le premier critère de choix pour séjourner en Ardèche. Sur Valence et sa région, les résidences secondaires qui représentent 43 % des lits touristiques (8 557 lits), sont classées juste derrière l’hôtellerie classique.

• La qualité patrimoniale Le territoire VALDAC possède un patrimoine historique (châteaux, cité médiévale…), religieux (églises, chapelles) et muséographique (maison du châtaignier…). De plus, le patrimoine bâti est encore très présent dans les vieux bourgs des villages (fermes traditionnelles, fontaines, lavoirs, fours à pain…). Certaines fermes sont réhabilitées et deviennent des gîtes ou chambres d’hôtes. Certains villages sont classés « de caractère15 ». Ce sont des villages pittoresques avec des maisons rurales traditionnelles comme Chalencon, Intres, Beauchastel. 14 mise en réseau des offices de tourisme et syndicats d’initiative de l’Ardèche Centre 15 Démarche initialisée par le Conseil Général de l’Ardèche dont les objectifs sont de protéger et mettre en

valeur les patrimoines naturels et bâtis des villages ardéchois à fort caractère identitaire, de réaliser un produit d’appel touristique et de mettre en réseau et animer ces villages.

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Le groupe de travail « patrimoine », au cours de l’élaboration du programme d’actions du CDRA VALDAC, a recensé les types de patrimoine du territoire (Figure 17) :

- patrimoine ferroviaire : chemin de fer du Vivarais (1), anciennes voies de l’Eyrieux (2)et de la Payre (3) ;

- patrimoine industriel : Les Clévos (4), la cartoucherie de Bourg-les-Valence (5), l’ancienne fonderie de La Voulte-sur-Rhône (6), les moulinages de Marcols-les-Eaux (7) et de Saint-Sauveur-de-Montagut (8) ;

- patrimoine rural : site de Crussol (9), Les terrasses (10) ; - patrimoine religieux : abbaye Saint Ruf (11), Eglise Notre Dame de Soyons (12),

Chapelle des Récollets (13) ; - maisons thématiques : Ecole du vent (14), Ardelaine (15), Maison du châtaignier

(16) ; - patrimoine civil : village d’Etoile-sur-Rhône (17), pont Louis XIII (18), villages de

caractère Saint Clément (19) et Chalencon (20) ; - patrimoine humain : festival archéologique (21), Arche des métiers (22).

Les terrasses sont aussi un patrimoine local d’importance mais ne sont plus adaptées aux pratiques agricoles actuelles à cause de la mécanisation croissante. La commune de Désaignes qui a souhaité réhabiliter un coteau en terrasses a envisagé deux volets :

- l’un agricole avec la réhabilitation des parcelles, la plantation de vigne et l’installation d’activités ;

- l’autre culturel et social avec la collecte de mémoire et un travail avec les écoles. Un « sentier d’interprétation » permettra de mettre en scène une famille de Désaignes à différentes époques (1930-2010). Ce travail est réalisé en partenariat avec le site de proximité Cedre et le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche (PNR). D’autres initiatives se sont développées comme aux Ollières où des pommes de terre primeurs « les Eschamps de l’Eyrieux » ont été plantées. Du côté drômois, Valence est une ville d’art et d’histoire et offre un patrimoine urbain de qualité. Tous ces éléments peuvent être complétés par l’agritourisme. En effet, de nombreuses fermes sont construites en matériaux locaux. Il est intéressant de pouvoir visiter la ferme, voire y manger ou y dormir, pour pouvoir s’imprégner de cette atmosphère traditionnelle. De plus, le calme qui y réside est recherché par les touristes. De ce fait, les attraits culturels et patrimoniaux peuvent ainsi compléter l’offre agritouristique.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Source : ODDT-CERMOSEM 2009

: Patrimoine ferroviaire

: Patrimoine industriel

: Patrimoine rural : Patrimoine religieux

: Maisons thématiques : Patrimoine civil : Patrimoine humain

Tous les sites du territoire ne figurent pas sur cette carte. Elle concerne uniquement les sites retenus pour la lettred’information Patrimoine.

Figure 17 : Les différents patrimoines en VALDAC

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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• Les activités de pleine nature Le territoire VALDAC offre une grande variété de paysages naturels ainsi que des sites réputés : le massif du Mézenc, le Mont Gerbier de Jonc et le site du Château de Crussol, les Grottes de la Jaubernie à Coux, le Roc Gourdon à Pourchères, la colline dite « Mont Toulon » à Privas et le Pic Saint Romain. Tout ceci se trouve en Ardèche. Le premier site à avoir été classé est le Gerbier de Jonc en 1933, le dernier est le Mont Mézenc en 1997. Ces sites sont très visités ce qui pose le problème de la maîtrise des flux et de leur préservation (travail du PNR et du Conseil Général 07). Du côté drômois, on constate qu’il n’existe pas de paysages classés. A l’ouest, les paysages sont marqués par le volcanisme, une des caractéristiques du Massif Central. De plus, des terrasses, moins cultivées aujourd’hui, faute de mécanisation possible se dessinent encore en raison des activités humaines telles que la viticulture. Il en reste de magnifiques témoignages dans le paysage (conservatoire des terrasses). Ce patrimoine naturel peut être complété par la pratique d’activités sportives et la découverte de la ferme. Ainsi, la première activité exercée sur le territoire est la randonnée du fait de la diversité des paysages. C’est un moyen de concilier sport et découverte de la nature à travers des sentiers de grande randonnée ou des sentiers de pays. Cette pratique a évolué vers l’itinérance et est devenue un mode de loisirs et de déplacements doux (randonnée pédestre, équestre, à vélo). La pratique du vélo est aussi très présente sur le territoire avec des itinéraires cyclotouristiques et des boucles aménagées. Les reliefs montagneux ou vallonnés s’y prêtent bien. Par ailleurs, les événements sportifs et de loisirs ont un impact sur l’économie locale. Il s’agit par exemple du Trail ardéchois, de l’Ardéchoise (cyclisme), du Critérium du Dauphiné Libéré… De plus, il est possible de pratiquer d’autres activités telles que l’escalade, les sports nautiques et aériens et de profiter de lieux de baignade. La présence d’une ancienne voie ferrée départementale le long de la vallée de l’Eyrieux, allant de La Voulte-sur-Rhône à Saint Agrève sur 70 km a permis la création d’un itinéraire de randonnée qui pourrait à terme être relié avec la future véloroute-voie verte16 du Léman à la mer (Via Rhôna). Elle est fréquentée par différents types d’usagers : à vélo, à pied ou à cheval. Des boucles sont mises en place à partir de cette voie pour s’étendre sur le territoire et permettre d’offrir un produit touristique structurant. Cette étude a été menée par Ardèche Plein Cœur qui démarche actuellement les prestataires qui souhaiteraient commercialiser ce produit. Ces boucles pourraient inclure des visites de fermes à proximité du chemin ferré départemental (CFD) désireuses de faire découvrir la nature environnante, sa faune et sa flore. Cet équipement, financé par le Conseil Général de l’Ardèche, la Région Rhône-Alpes et l’Etat, doit être entretenu par les communes traversées afin de rendre l’accès plus facile et

16 Il s’agit d’un itinéraire cyclable à moyenne et longue distance, d’intérêt départemental, régional national ou

européen. L’itinéraire doit être sécurisé, linéaire, continu et fléché. Il doit relier les régions entre elles et traverser les villes dans de bonnes conditions.

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attrayant. Ce projet fait partie des grands projets du territoire VALDAC, inscrit au volet Tourisme. Une autre voie relie Lamastre au Cheylard. L’investissement de ces anciennes voies est certes coûteux mais permet d’allier sport, nature et découverte culturelle. Par ailleurs, cette réalisation répond aux attentes des touristes, des excursionnistes et des habitants de plus en plus attirés par ce mode de loisirs, friands de « développement durable » et fuyant la ville et ses « pollutions » (atmosphériques et sonores). Ce type d’équipement est un moyen pour les touristes de se déplacer autrement qu’en voiture. Le Mastrou, le chemin de fer du Vivarais, tracé reliant Tournon à Lamastre, s’est arrêté il y a un an et demi en raison de problèmes financiers, d’entretien du matériel roulant et d’exploitation. 62 000 visiteurs l’ont emprunté en 2007. Une mobilisation de professionnels a alors vu le jour pour faire revivre le Mastrou. Le Conseil Général de l’Ardèche a mené une étude pour sa reprise. Il est actuellement à la recherche d’un repreneur qui devrait redémarrer l’activité en 2011. Ce train touristique est une activité structurante sur le territoire. Il amenait beaucoup de touristes qui y venaient pour faire de la randonnée itinérante sur le territoire. La disparition de cette activité s’est ressentie notamment dans la vallée du Doux où cette attraction était la plus importante et permettait de favoriser l’économie locale. Il existe un réel enjeu économique permettant de découvrir les paysages du territoire. Cet élément phare pourrait être combiné avec des visites de ferme ou des goûters/casse-croûtes à la ferme. Le territoire offre une grande variété de flore et de faune intéressante à découvrir. Mais il n’est pas toujours bien exploité pour une utilisation touristique optimale. Des produits alimentaires sont aussi recherchés.

• Les produits locaux La consommation de produits alimentaires constitue l’un des principaux débouchés de l’agriculture. Depuis quelques années, les goûts et les habitudes alimentaires ont évolué car de nouvelles pratiques individuelles et sociétales sont apparues modifiant du même coup les modes de consommation. Aujourd’hui, les valeurs de santé, de plaisir, de sécurité et d’authenticité sont privilégiées par les consommateurs. Les produits du terroir sont un atout important du territoire notamment la châtaigne qui est la spécialité ardéchoise. Le fromage de chèvre est réputé notamment le picodon. Ce territoire offre l’été d’excellents fruits de saison : abricots, pêches, fraises et autres petits fruits. Les chefs restaurateurs proposent des menus et des recettes à base de produits locaux et travaillent avec des producteurs. Ils contribuent ainsi à les faire connaître. Des évènements dédiés aux produits locaux sont organisés :

- les « Bouquets de vins » à Valence : salon grand public de dégustation et de vente présentant les AOC Côtes du Rhône et les vins de pays ;

- la fête « cerises et picodon » à Désaignes ; - les Castagnades, fête de la châtaigne initiées par le PNR…

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Ces manifestations sont destinées au grand public et permettent d’avoir un premier contact avec les agriculteurs. Les échanges entre producteurs et consommateurs sont intéressants et peuvent susciter la curiosité de venir découvrir la vie à la ferme. Le territoire propose donc une variété de produits de qualité qu’il est agréable de déguster. Ses atouts sont les visites de caves et de fromageries. Les produits locaux peuvent être retrouvés sur les marchés des environs. La cuisine est locale et traditionnelle permettant aux touristes de découvrir des spécialités typiques. Le tourisme gastronomique permet de combiner à la fois des activités culinaires et agritouristiques telles que la visite de ferme ou d’atelier de transformation, des fermes auberges, des fêtes, des salons...

« La cuisine et la gastronomie sont des éléments qui enrichissent l'expérience culturelle des voyageurs puisque celles-ci sont perçues comme un bon moyen de s’intégrer et de participer à la culture que l’on souhaite découvrir. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 81)

Dans un contexte de méfiance des produits (sécurité sanitaire) et de la recherche d’alimentation saine et de qualité, « le secteur de l'agritourisme peut saisir cette opportunité pour se positionner comme une alternative crédible pouvant répondre aux besoins et attentes de ces consommateurs ». (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 84)

Selon leur localisation, les activités sont différentes. En effet, en montagne, l’hébergement permet aux touristes de rester quelques jours pour découvrir la région en pratiquant diverses activités dans le cadre environnant (randonnées, VTT, descente de rivières…). Les activités de plaine, quant à elles, sont tournées davantage vers la population locale, le tourisme de proximité et les écoles qui viennent à la demi-journée ou à la journée découvrir le milieu agricole. Cette excursion est un bon moyen de se familiariser avec l’environnement local. L’offre est de qualité, il nous faut à présent voir si elle correspond à la demande.

3.2.2 Le demande touristique

Avec 80 millions de touristes par an, la France occupe le premier rang mondial des destinations touristiques. Le tourisme, en plein développement, est gouverné par le marché et appelé à répondre à la demande. Pour mieux la comprendre, voire l’anticiper, l'observation de la clientèle et de ses attentes est primordiale et s’avère indispensable tant au niveau du diagnostic que des choix et des actions à entreprendre pour assurer la promotion des sites et des hébergements touristiques. La région Rhône-Alpes se place en seconde position des régions françaises en termes d’accueil de clientèles. Elle est la première destination hivernale grâce à ses montagnes et la troisième durant la saison estivale. Le marché régional rhônalpin accueille une clientèle intra-

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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régionale (habitants de la région) et une clientèle extra-régionale (français habitant hors de la région). Les principales clientèles pour la destination campagne sont les rhônalpins (37.2 % des nuitées17), les parisiens (20.6 %) et les habitants de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (16 %). Le principal motif de venue est la visite dans la famille ou chez des amis qui représente 71.9 % des nuitées. La durée moyenne d’un séjour à la campagne est de 3.2 nuits en 2007.

• Les types de clientèle en VALDAC D’après les études et enquêtes menées par l’ADT et le CDT (Ardèche Plein Cœur/Valence et sa région), la clientèle en VALDAC est principalement française et vient de Rhône-Alpes et d’Ile-de-France, des régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Languedoc-Roussillon. C’est une clientèle plutôt familiale ou de retraités avec un niveau de vie assez confortable. La clientèle étrangère, en augmentation, quant à elle, est composée de néerlandais, de belges, d’allemands, de suisses et d’anglais. Le principal motif de séjour est le repos, la détente dans le cadre de vacances. Ce sont des séjours de courte durée. Les touristes cherchent avant tout une destination dans un cadre agréable et ensoleillé. La période la plus fréquentée est bien évidemment l’été (juillet-août).

• L’évolution des comportements de la clientèle Les nouveaux clients en matière de tourisme ont changé de comportements par rapport à leurs aînés ; ils sont plus exigeants, moins fidèles, plus économes et plus malins. Ils recherchent lors de leurs vacances avant tout la rupture avec leur vie quotidienne, les retrouvailles entre amis, en couple et en famille et le ressourcement c’est-à-dire s’occuper sans stress, sans contraintes, de manière harmonieuse et à leur rythme (les 3 R). Il s’agit de vivre autre chose, ailleurs, dans une ambiance conviviale, en petit groupe tout en « rechargeant les accus ». Le fait le plus marquant dans le choix d’une destination ou d’un style de vacances est l’influence qu’ont les proches (bouche-à-oreille) ainsi que les articles de presse ou les émissions. Publicité, dépliants et salons sont fort peu impliqués dans ce choix. Internet est devenu en 5 ans le premier outil en France pour préparer ses vacances. Il faut noter également que la consommation touristique a changé : le client part plus souvent, moins longtemps et moins loin. C’est une tendance en Europe et les 35 heures en France favorisent les courts séjours. Les loisirs sont ainsi fractionnés. Ces courts séjours correspondent bien à la recherche de rupture avec le quotidien afin de « décompresser ». Les week-ends sont du reste eux-mêmes vécus comme des mini vacances. D’autre part, la clientèle est de plus en plus exigeante, en termes de confort et de qualité d’équipements et de services car vivant dans des logements de plus en plus confortables, elle souhaite en garder ou en retrouver les avantages sur ses lieux de vacances.

17 MITRA

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Le touriste actuel est aussi en quête de rapports non marchands. Il souhaite davantage d’échanges. Il veut du respect, de la considération, du relationnel qu’il n’a plus vraiment dans sa vie de tous les jours. Il ne veut plus être perçu comme un consommateur « vache à lait ». L’agritourisme pourrait ainsi l’attirer. Après avoir présenté l’offre et la demande touristiques, nous aborderons plus précisément le tourisme rural et montrerons en quoi l’agritourisme s’inscrit dans cette dynamique.

3.3 La distinction entre tourisme rural et agritourisme Il s’agit de définir les mots clés que sont le tourisme rural et l’agritourisme.

• Le tourisme rural La notion de tourisme rural englobe différentes formes de tourisme : tourisme vert, tourisme doux, tourisme sportif, tourisme culturel, agritourisme…

Selon SOURCE , le centre national de ressources du tourisme et du patrimoine rural, « le tourisme rural désigne un tourisme local, voulu et maîtrisé par les gens du pays , un tourisme de rencontre et de partage, puisant ses arguments dans la richesse des terroirs et la convivialité des habitants ».

Initialement, la campagne était perçue comme un espace peu attractif, voire repoussant. Elle a longtemps souffert d’une image négative et peu attrayante par rapport au tourisme balnéaire et au tourisme montagnard. La campagne n’est plus considérée seulement comme un lieu de séjour destiné aux personnes qui n’ont pas les moyens (tourisme social peu onéreux). Elle est devenue une réelle destination touristique à part entière au même titre que le littoral ou les stations de montagne. Cette destination de proximité et de courts séjours s’est développée en raison de changements profonds dans la société actuelle : étalement des congés (réduction du temps de travail), pratique des loisirs, stress, prise de conscience de l’environnement... Aussi, des organismes, chargés du développement du tourisme en milieu rural ont permis de multiplier les séjours à la campagne. On assiste au développement du tourisme de proximité qui est moins sujet à la saisonnalité. L’apparition de nouvelles activités ont renforcé le tourisme rural. Ainsi, les pouvoirs publics l’ont considéré comme nécessaire pour redynamiser les zones défavorisées. La campagne est actuellement la deuxième destination touristique française.

• L’agritourisme Selon MULLER, FAURE et GERBAUX (1989), il est possible de dégager trois grands modes d’agrégation des activités qui définissent les 3 types fondamentaux de l’exploitation rurale :

- Le plus courant est le modèle ATC (Agriculture /Transformation /Commercialisation) : il consiste à prolonger le rôle du paysan en aval de la fonction

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de production proprement dite en transformant le produit de façon à le proposer directement au consommateur final.

- Le second modèle AAF (Agriculture/Accueil à la ferme) utilise l’exploitation agricole comme support d’activités touristiques et récréatives : camping à la ferme, gîtes ruraux, ferme-auberge… Là encore toutes les variations et les combinaisons sont possibles en fonction des potentialités de l’exploitation, des ressources de l’environnement et des désirs de l’exploitant.

- Le dernier modèle AAS (Agriculture/Artisanat/Services) est le moins répandu parce qu’il pose le plus de problèmes de cohérence du système d’exploitation et aussi d’identité professionnelle18.

L’agritourisme est une des formes de diversification possibles pour les exploitants agricoles comme nous l’avons vu ci-dessus. Nous nous intéresserons à cette pratique qui est le sujet de notre travail. Bien que l’agritourisme soit une activité en développement, il n’en reste pas moins un concept encore difficile à définir qui mérite d’être précisé. En France, l’agritourisme a été défini à maintes reprises dans des ouvrages ou lors de conférences de la façon suivante19 :

- « Le tourisme à la ferme proposé par des agriculteurs, et allié à leurs activités traditionnelles » (MARTINS-CRUZ J-A, 1991) ;

- « … des activités d’accueil, d’hébergement, de restauration et de loisir, dont le siège est l’exploitation agricole » (BAZIN G., 1993) ;

- « Toute activité d’accueil, d’hébergement et de fourniture de services à des tiers, utilisant les ressources d’une exploitation agricole, dans le but de contribuer à sa viabilité économique et à la sauvegarde de son rôle productif et plurifonctionnel » HARDT A., 1994) ;

- « l’activité agritouristique vise la valorisation des produits agricoles et la diffusion de la connaissance de la civilisation rurale au travers de moyens touristiques » (FRANCARIO et PAOLINI in MARTINS-CRUZ, 1991).

Au niveau ministériel, l’agritourisme est assimilé à l’activité agricole et défini par l’article 2 de la loi du 30/12/88 du Code Rural : sont réputées agricoles « toutes les activités correspondant à la maîtrise et à l’exploitation d’un cycle biologique, végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les activités exercées par un exploitant qui sont dans le prolongement de l’acte de production ou qui ont pour support l’exploitation ».

18 BOURLET Isabelle, L’agritourisme, bilan et approche par les fermes-auberges, Séminaire de thèse (notes

de travail), Aix-en-Provence : Université de Provence et Université de la Méditerranée, 7 avril 2003, 28 p. 19 MAMDY Jean-François, DISEZ Nathalie, BEGON Monique, « Agritourisme et territoires, le cas du Massif

Central » in Téoros, 20, 2, été, 2001, p 45.

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En France, l’agritourisme est né il y a plus d’une quarantaine d’années. Initialement, cette activité était marginale et mal perçue par les professionnels du monde agricole, peu enclins à diversifier leur activité. Elle n’était pas reconnue comme une activité complémentaire à part entière. En effet, l’acte de production était essentiel après la seconde Guerre Mondiale pour nourrir la population, rattraper le retard technique en comparaison des pays d’Europe du Nord et ainsi les concurrencer. Puis, peu à peu ce phénomène s’est développé et a permis aux femmes d’agriculteurs de travailler à la ferme sans avoir une activité à l’extérieur. L’évolution des mentalités a pris un certain temps pour que les professionnels reconnaissent enfin cette activité. D’après Daniel ROCCHI (in ENITA/IREST, 1995), l’agritourisme a plusieurs fonctions. Tout d’abord, la fonction récréative nécessite la garantie de la qualité de la production et de la commercialisation touristiques en impliquant les domaines patrimoine et culture (accompagnement sur mesure). Puis, la fonction environnementale est un moyen d’entretenir les paysages pour éviter des dégradations (enfrichement, fermeture et inaccessibilité des territoires) et de sensibiliser les locaux et les citadins qui y viennent. Enfin, la fonction résidentielle a diverses conséquences tant pour les agriculteurs que pour les collectivités territoriales. En effet, sur les espaces sociaux et culturels, de nombreux investissements sont réalisés pour lutter indirectement contre le chômage et pour aboutir à une plus grande utilisation des services publics locaux. Comme le souligne Jean-François MAMDY (in ENITA/IREST, 1995), l’agritourisme est un levier de développement local. Il suscite deux opportunités :

- tout d’abord pour l’agriculteur qui voit augmenter le nombre de citadins dans les campagnes ce qui lui donne l’occasion de développer une activité touristique en s’adaptant au marché ;

- puis, pour les territoires ruraux qui jouissent de nouvelles fonctions à la fois résidentielle et de loisirs en raison de leur qualité de cadre de vie et de leur environnement propice.

Par conséquent, l’agriculteur est considéré comme le « garant de la culture rurale ».

Néanmoins, les territoires n’ont pas les mêmes chances de développement comme le constate J-F MAMDY qui l’explique à travers différents critères :

- le potentiel touristique et agricole de la zone ; - la proximité urbaine, d’un axe de communication fréquent ou au contraire

l’enclavement géographique ; - le dynamisme des organismes d’appui institutionnels et territoriaux. - les stratégies d’acteurs de base.

Pour notre étude, nous avons choisi de prendre en compte uniquement les agriculteurs en activité qui pratiquent une activité touristique sur leur exploitation ou qui en utilisent une

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composante. Les activités concernées sont l’hébergement, la restauration et les loisirs à la ferme. La vente directe ne figure pas dans notre définition.

Une fois ces définitions posées, il convient de préciser les tendances en matière d’agritourisme en France, en Rhône-Alpes et en Drôme-Ardèche avant d’aborder celles du territoire VALDAC (cf 3ème partie).

3.4 Le contexte de l’agritourisme Il est nécessaire de recadrer l’agritourisme dans son ensemble à savoir la France, la région Rhône-Alpes et plus précisément la Drôme-Ardèche. En effet, il est important de mieux connaître les tendances agritouristiques pour cerner la situation de cette activité et en évaluer les retombées.

3.4.1 En France, une pratique marginale

Les premiers gîtes ruraux datent de 1951 dans les Alpes-de-Haute-Provence chez des agriculteurs dont l’objectif était de sauvegarder leur patrimoine. A la fin des années 80, le secteur agritouristique s’est organisé autour de deux réseaux : Bienvenue à la ferme et Accueil Paysan. Cette forme de tourisme est une des voies de diversification privilégiées pour garantir le maintien de la population agricole et pérenniser les exploitations. Elle peut être complétée par la vente directe et la transformation fermière.

« L’agritourisme voit sa dynamique confortée par la conjoncture de divers facteurs concomitants. Remède à la crise d’un monde agricole perdant peu à peu de ses exploitants, il permet de répondre au « désir de campagne » des citadins en quête de calme, de nature et d’authenticité, tout en favorisant une exploitation « durable » des espaces ruraux. » (FRANÇOIS-PONCET J., BELOT C., 2008, p 85)

Jacques PERRET et Emmanuelle MARCELPOIL (2001) ont identifié quatre types de territoire :

- Dans les territoires à dominante agricole ou industrielle, l’agritourisme est peu présent. Ceci s’explique par le fait d’une « course au foncier qui ne laisse pas de place pour s’installer, ceux qui ont besoin de revenus complémentaires n’ont pas les moyens ». Néanmoins, des initiatives peuvent exister le plus souvent en rapport direct avec la production. Ici, la diversification n’est pas la priorité. Le territoire agricole n’a pas besoin de se diversifier puisque leurs exploitations fonctionnent bien.

- Sur les territoires émergents dans le domaine de l’accueil, la volonté de valoriser l’agriculture favorise le développement de l’agritourisme. Les agriculteurs sont de profils divers et s’inscrivent dans des réseaux pour être reconnus.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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- Dans les territoires agritouristiques, la pression touristique est ancienne, diffuse et maîtrisée par les acteurs locaux. L’agritourisme est important et structuré. Dans les régions touristiques, l’agritourisme est devenu une pratique d’accueil courante, commerciale et indépendante. Les exploitants cherchent à se démarquer en utilisant un label. « Les normes imposent de lourds investissements et créent des contestations. Par conséquent, certains n’hésitent pas à se développer hors normes. On assiste à une forte concurrence des réseaux. Les agriculteurs sont plus formés et entreprenants. »

Les statistiques agritouristiques sont présentes dans le monde agricole mais manquent de rigueur. En matière touristique, elles sont ignorées. On traite plus du tourisme rural en général. Le Recensement général agricole (RGA) permet d’avoir des informations sur les exploitations agritouristiques. Dans les activités liées au tourisme, on distingue l’hébergement, la restauration et les autres activités lucratives qui ne sont pas précisées. Seules les données de la Mutuelle sociale agricole (MSA), qui sont confidentielles et donc pas transmises permettraient de compléter ces informations. L’agritourisme peut être évalué par le RGA 2000 qui sont les dernières données disponibles. On constate ainsi que sur 663 807 exploitations, 18 543 pratiquent une activité liée au tourisme. Trois types de diversification se distinguent :

- l’hébergement avec 12 795 exploitations ; - la restauration avec 2 973 exploitations ; - les autres activités de loisirs avec 5 428 exploitations.

2.79 % des exploitations exerçaient une ou plusieurs activités agritouristiques. Ceci représente une augmentation de 12.56 % par rapport au RGA 1988. Néanmoins, il existe de « fortes disparités entre régions, selon la nature des productions et du développement touristique ». (GERBAUX F., GEORGE-MARCELPOIL E., PELENC J-M., 2005)

Figure 18 : Nombre d’exploitations proposant une restauration et un hébergement en 2000

Source : Agreste – RGA 2000

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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La restauration apparaît dans chaque région sans réelle distinction. Les hébergements à la ferme, quant à eux, sont plus nombreux et représentent 69 % des exploitations agritouristiques. Ils se trouvent principalement dans le sud de la France notamment dans la Dordogne, les Pyrénées Atlantiques et l’Ardèche.

D’après la statistique agricole (Agreste), une exploitation sur trois propose en plus d’un hébergement ou d’une restauration, des produits à la ferme en vente directe. Une sur cinq fait de la transformation de produits. Selon le RGA, l’accueil à la ferme est principalement pratiqué dans les exploitations spécialisées en ovins et caprins ce qui s’explique par leur localisation souvent en montagne et dans le sud. Ces exploitations ont adopté un signe de qualité : agriculture biologique, appellation d’origine contrôlée… Les cultures maraîchères requièrent une présence constante de l’agriculteur ce qui lui laisse peu de temps pour créer une activité secondaire. La difficulté à développer une activité agritouristique réside aussi dans le fait que la part des exploitants célibataires est importante en 2000 soit 21 %. De plus, les femmes sont de moins en moins présentes sur l’exploitation parce qu’elles ont une activité propre. Le fait d’être seul(e) sur une exploitation ne permet pas à l’agriculteur de créer une activité agritouristique. Les exploitants qui choisissent de développer une activité agritouristique, quant à eux, ne viennent pas forcément du monde agricole. Ils ont une formation supérieure agricole ou non. La plupart d’entre eux sont des néo-ruraux qui ont souhaité fuir la ville pour s’installer au grand air et ont ainsi changé totalement de vie. Certes, le nombre d’agriculteurs baisse mais l’agritourisme a permis d’ouvrir des portes pour maintenir les emplois en développant de nouvelles activités d’accueil. Il répond aux nouvelles attentes des touristes qui cherchent des vacances plus proches de la nature et loin du tourisme de masse.

3.4.2 En Rhône-Alpes, une volonté de développement

Le tourisme à la ferme concerne les régions à fort potentiel touristique. De ce fait, la région Rhône-Alpes est bien positionnée et voit se développer des pratiques agritouristiques en montagne comme en Isère et en Savoie mais aussi dans le sud en Drôme et en Ardèche.

En Isère, depuis 2006, un partenariat entre la chambre d’agriculture et le CDT permet d’avoir des données agritouristiques précises. De plus, un « guide méthodologique de l’observatoire des pratiques agritouristiques en Isère » a été publié en octobre 2008 en collaboration avec l’Association pour le développement de l’agriculture dans l’Y grenoblois (ADAYG). L’objectif de l’observatoire est de bénéficier d’informations régulières sur l’agritourisme en Isère.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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D’après le RGA 2000, la région Rhône-Alpes dispose de 2 031 exploitations agritouristiques, soit 3.55 % des exploitations. L’enquête sur la structure des exploitations20 de 2007 montre une augmentation de 8.17 % des activités liées au tourisme.

En 2004, la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt (DRAF) a mené une « Etude-action pour l’émergence d’activités agritouristiques » en raison du faible nombre d’exploitations agritouristiques recensées sur la région Rhône-Alpes. En effet, un constat a été établi : l’agritourisme a du mal à se développer malgré les conditions sociales et économiques favorables à son développement. Pourtant, le renouveau démographique, le potentiel et la demande touristique invitent les hommes politiques à diversifier les activités. Ces difficultés s’expliquent par le problème du foncier et les choix d’attribution des terres exploitables. Il existe deux types de pression : la première, la pression d’usage entre résidents et agriculteurs avec conflit d’intérêt.

« La gestion du partage entre espaces de production et espaces d’habitation représente aujourd’hui un enjeu majeur de l’aménagement du territoire, enjeu d’autant plus fort pour des territoires situés à proximité des pôles urbains (conséquences de la périurbanisation). Dans les espaces plus reculés mais à l’attractivité touristique forte, le monde agricole est davantage confronté aux usages récréatifs (résidentiel secondaire), qui concernent le patrimoine bâti. » (MAURICE N., 2006, p 19) La seconde pression est interne au monde agricole et pose un problème pour développer l’agritourisme, du fait d’un « conflit opposant d’un côté, les tenants d’une agriculture à vocation sectorielle, fortement liée à la logique du marché, de la production et des aides européennes et de l’autre côté, une agriculture à vocation territoriale, celle encouragée par les politiques rurales, davantage tournée vers les débouchés locaux et la valorisation des ressources locales, dont l’agriruralité est partie prenante ». (MAURICE N., 2006, p 41)

Ce projet « relance de l’agritourisme en Rhône-Alpes » a consisté à réaliser un diagnostic de l’offre et de la demande agritouristiques dans le but de mieux cerner les problèmes liés à cette forme de diversification. La seconde étape a été la phase de préconisations qui proposent diverses actions à entreprendre :

- synthèse bibliographique distribuée auprès des accompagnateurs ; - journées de formation sur les potentialités de développement de l’agritourisme, les

réseaux existants, les acteurs ; - renforcement du rôle des accompagnateurs au niveau local ; - travail de sensibilisation et de communication à développer au sein des chambres

d’agriculture ; - travail de détection des projets ; - journée de sensibilisation à l’agritourisme pour les agriculteurs intéressés, échanges et

témoignages entre les agriculteurs… (NEAGA M., 2004) 20 réalisée par sondage, elle permet de réactualiser les données à l’échelle régionale et départementale. Elle a

trois objectifs : connaître la structure des exploitations et mesurer son évolution, connaître l'évolution des productions agricoles et suivre la population agricole.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Ainsi, le contexte socio-économique des espaces ruraux a fortement évolué selon les zones géographiques. Il existe trois types de situations agricoles : l’agriculture compétitive tournée vers la production, l’agriculture en déprise dont la baisse d’activité est liée aux contraintes climatiques et géographiques : le seul moyen pour elle de survivre est de se tourner vers le territoire en diversifiant ses activités. L’agriculture de transition, quant à elle, est assez productive et compétitive sur le marché, mais elle est dépendante des aides agricoles attribuées par les pouvoirs publics.

Comme l’a souligné Nils MAURICE, « l’enjeu à venir face auquel le monde agricole est confronté réside dans la recherche d’un équilibre entre agriculture sectorielle (productive et compétitive) et agriculture de territoire (multifonctionnelle, agrirurale, tournée vers le local) ».

Ainsi, en 2005, l’INRA a mené un programme de recherches Pour et sur le développement régional en partenariat avec la région Rhône-Alpes, la DRAF et la chambre régionale d’agriculture. L’objectif était de mieux comprendre les mécanismes du développement régional à travers les territoires, les filières, les acteurs et les agriculteurs pour contribuer à des prises de décisions sur les stratégies futures.

« Les recherches conduites en Ardèche sur l’installation des agriculteurs montrent clairement qu’il y a un nouvel équilibre à trouver entre installations à vocation sectorielle et installations à vocation territoriale, et que cela demande de réguler la forte concurrence sur le foncier qui s’exerce entre ces deux types d’installations. Si les premières sont indispensables à l’équilibre de la filière (caprins-lait par exemple), les secondes sont, dans certains cas, de très faible taille économique, et le développement de nouvelles activités est alors pour elles une nécessité. Se pose alors la question des instances permettant de gérer ces régulations, en associant acteurs des filières et territoires. » (INRA, 2006)

L’agriruralité, en ce qui nous concerne l’agritourisme « ne nuit pas à une agriculture sectorielle mais au contraire contribue à son maintien (population agricole stable qui permet de faire fonctionner des structures coopératives) et favorise la dynamique du territoire dans lequel le monde agricole à tout intérêt à se réinvestir ». (MAURICE N., 2006, p 45) D’après Laurent REMILLIEUX21, 28.3 % des exploitations font de la vente directe et 15.4 % de la transformation de produits à la ferme en Rhône-Alpes. Parmi elles, certaines proposent une ou plusieurs activités en lien avec le tourisme.

21 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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Tableau 7 : L’orientation technico-économique des exploitations agritouristiques en Rhône-Alpes

Orientation technico-économique

Exploitations agritouristiques en Rhône-Alpes

Exploitations en Rhône-Alpes

Nombre d’exploitations

Pourcentage %

Nombre d’exploitations

Pourcentage %

Ovins, caprins, autres herbivores

487 24 7 831 14

Bovins viande 87 4 5 063 8 Bovins lait 322 16 9 467 17 Viticulture 359 18 7 220 13 Fruits et autres cultures permanentes

186 9 5 255 9

Autres combinaisons cultures-élevage

132 7 3 510 6

Cultures générales (polyculture, céréales)

245 12 11 024 20

Polyélevage à orientation herbivore, grandes cultures et herbivores

135 7 5 154 9

Polyélevage à orientation granivore

46 2 1 234 2

Fleurs et horticulture diverse, maraîchage

25 1 1 158 2

Non classé 2 0 46 0 Total 2 026 100 56 962 100

Réalisation : Mihaela NEAGA, - Source : RGA 2000

Les exploitations qui ont une activité agritouristique sont principalement viticole (18 %) et de filière ovine et caprine (24 %). Ceci peut s’expliquer par l’attrait de cette activité et la mise en place de fermes pédagogiques ou de découverte. De plus, ces exploitations ont souvent une marge brute standard22 (MBS) peu élevée ce qui les incitent fortement à compléter leurs revenus. Le tourisme vitivinicole est un cas à part puisqu’il est caractérisé par la vente directe et la visite des caves. Le produit d’appel de ces exploitations est le vin.

16 % des exploitations « bovins lait » ont une activité agritouristique. On peut donc émettre que ces exploitations agritouristiques sont surtout celles qui font de la transformation et de la vente directe. Ces exploitations souhaitent montrer comment le lait est utilisé pour l’obtention du fromage. On pourrait penser que la traite pourrait être un frein dans le développement d’une telle activité ce qui n’est pas forcément le cas de toutes. Les exploitations « fruits et autre culture permanente » ont une MBS moyenne, voire faible. L’activité agritouristique permet de bénéficier d’un revenu d’appoint.

22 MBS mesurée en unité de dimension européenne détermine la dimension économique de l’exploitation.

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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On constate que plus la MBS est élevée, plus la part des exploitations agritouristiques baisse. Ceci s’explique par le fait que ce sont des exploitations spécialisées et mécanisées qui bénéficient d’une production favorable et qui ne cherchent pas à se diversifier.

3.4.3 En Drôme-Ardèche, une activité émergente

Nous avons eu peu de données concernant la Drôme. Par conséquent, nous avons exploité celles que nous avons pu obtenir. La DRAAF Rhône-Alpes nous a fourni quelques données de 2000 et 2007 d’après le RGA et l’enquête sur la structure des exploitations. Ainsi, on constate que l’Ardèche et la Drôme ont connu une progression du nombre d’exploitations pratiquant une activité liée au tourisme, soit 5.8 % pour l’Ardèche et 33.6 % pour la Drôme. D’après ces chiffres, on peut supposer que la Drôme a connu une forte augmentation de projets entre 2000 et 2007 ce qui fait de ce département un lieu propice à l’agritourisme. L’Ardèche est le troisième département agritouristique de France en nombre d’exploitants derrière la Dordogne et les Pyrénées Atlantiques. En 2000, sur 7 086 exploitations ardéchoises, 441 exerçaient une ou plusieurs activités agritouristiques. Ceci représentait 27.3% des exploitations agritouristiques rhônalpines. Plus de 6 % des agriculteurs ardéchois développent soit une activité liée à l’hébergement, soit une activité liée à la restauration contre 2.8 % au niveau national. D’après la chambre d’agriculture de l’Ardèche (2008), il existe actuellement environ 500 agriculteurs ardéchois qui pratiquent une activité agritouristique. L’offre d’hébergement est prépondérante (80 % des exploitations). 13.5 % ont un camping à la ferme. 10 % des exploitations proposent une activité de loisirs et de découverte (ferme pédagogique, ferme équestre, visite à la ferme…). Seulement 6 % d’entre elles ont une activité de restauration. On note une répartition géographique très hétérogène, concentrée principalement sur le sud :

- 43 % en Ardèche Méridionale et Cévennes ; - 20 % vers Aubenas, le sud de la vallée du Rhône et les hautes Cévennes ; - 5.6 % en montagne ; - 4 % au nord.

« L’agritourisme ardéchois, associé aux hébergements en milieu rural (gîtes, chambres d’hôte et campings), essentiellement a généré plus de 2 millions de nuitées touristiques en 2007. L’offre agritouristique ardéchoise est caractérisée par l’émergence d’une offre originale en devenir (éco-gîtes, accueil de camping-caristes, goûters et casses-croûtes à la ferme, visites de ferme, oenotourisme…), et par l’association étroite entre les activités d’accueil et la vente de produits fermiers et de produits locaux. » (Chambre d’agriculture Ardèche, 2008)

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1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine

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La moyenne montagne ainsi que les communes rurales du territoire sont le « poumon vert » des habitants de l’agglomération valentinoise. En effet, c’est un espace de loisirs de proximité qui mérite d’être mieux développé. Ainsi, l’agritourisme s’inscrit dans cette optique pour permettre de faire découvrir aux citadins la vie à la ferme. L’agritourisme est une opportunité de développement pour compléter l’offre touristique mais aussi pour maintenir l’agriculture du territoire VALDAC. C’est un moyen pour les agriculteurs de participer à la vie locale. Nous verrons plus en détail les raisons qui ont poussé les agriculteurs à se diversifier vers des activités liées au tourisme dans la troisième partie. Comment les agriculteurs s’y prennent-ils ? Quelles prestations proposent-ils ? Comment les font-ils connaître ? Après avoir présenté le territoire VALDAC, nous aborderons la structure porteuse du Contrat de Développement Rhône-Alpes, puis les missions confiées et les méthodes mises en œuvre pour les mener à bien.

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Ce qu’il faut retenir ATOUTS FAIBLESSES

Acc

essi

bilit

é

Partie drômoise bien desservie (autoroute, TGV)

Partie ardéchoise -Etat des routes insatisfaisantes -Routes sinueuses

Ent

ités

pays

agèr

es Grande variété de paysages -Recul agricole

-Fermeture du paysage (forêt, clôture) -Etalement urbain

Héb

erge

men

ts

tour

istiq

ues

Une offre diversifiée -résidences secondaires : clientèle captive -Gîtes ruraux : bonne commercialisation

Mais de qualité aléatoire Avec de fortes disparités territoriales

Evé

nem

ents

-beaucoup d’animations festives -manifestations sportives et culturelles -une volonté de travailler en commun sur la réalisation d’événements

-un manque d’animations hors saison -animations pour l’essentiel à l’échelle communale (en évolution)

Patr

imoi

ne

cultu

rel

-villages de caractère, vieilles pierres -un potentiel religieux -authenticité et respect des traditions

-fortes disparités territoriales

Patr

imoi

ne

natu

rel

-sites remarquables de qualité : beauté des paysages, vues panoramiques -nombreux sentiers de randonnées et de promenade -eau, rivières, plans d’eau -tranquillité

-menaces pesant sur certains sites naturels fragiles (surfréquentation) -peu de retombées économiques

Gas

tron

omie

-6 AOC -des spécialités culinaires à base de châtaigne -produits de terroir

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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Cette partie permet de mieux comprendre le fonctionnement de la structure qui nous a demandé de faire un état des lieux de l’agritourisme sur le territoire VALDAC. De plus, nous nous sommes imprégnés des missions pour ensuite développer notre méthode de travail. Ainsi, il nous a été possible de montrer les étapes de nos recherches.

1. La structure du CDRA VALDAC

Il s’agit d’expliquer la procédure contractuelle de développement mise en œuvre par la région Rhône-Alpes, puis de présenter la structure dans laquelle nous nous trouvons.

1.1 L’évolution de la procédure contractuelle régionale

1.1.1 La mise en place du CDRA

Alors qu’il existait une multitude de petits contrats dans des domaines variés (tourisme, agriculture, économie…) passés avec les collectivités, la Région Rhône-Alpes a décidé de les rassembler dans un véritable projet de territoire abordant les thématiques fortes du développement local. En 1993, elle a mis en place une procédure contractuelle avec les représentants du territoire par le biais d’un Contrat Global de Développement (CGD) axé sur plusieurs thèmes dont l’économie, le tourisme, l’agriculture et la culture. A partir de 2000, le CGD est devenu Contrat de Développement Rhône-Alpes23 (CDRA). Ce type de contrat permet au territoire d’élaborer un véritable projet de développement avec la région. Puis en 2004, la région a décidé d’introduire la notion de développement durable dans ses diverses politiques. La prise en compte du développement durable permet ainsi aux porteurs de projets de bénéficier d’une majoration de la subvention régionale par le biais du bonus Développement Durable (DD) selon différents critères. Ce montant complémentaire est attribué au cas par cas. Néanmoins, la subvention régionale ne pourra dépasser 80 % de la dépense subventionnable.

1.1.2 Le passage au CDDRA

La troisième génération de contrat, les Contrats de Développement Durable Rhône-Alpes (CDDRA) rend obligatoire la prise en compte du développement durable dans tous les projets de territoire. Ils ont pour objectifs :

- d’intégrer le développement durable dans tous les projets de territoire ; - de mettre en œuvre des Plans Climat Energie territoriaux ;

23 Délibération du Conseil régional des 28 et 29 novembre 2000, concernant la création des Contrats de

Développement de Rhône-Alpes. Délibération du Conseil régional des 16 et 17 décembre 2004, concernant la modification de la procédure des Contrats de Développement de Rhône-Alpes.

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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- de placer la logique de contrat au cœur du partenariat en faisant valoir les orientations et les priorités régionales adoptées dans les schémas régionaux, les plans stratégiques et les politiques thématiques pour les articuler avec les stratégies et priorités des projets de territoire ;

- de renforcer les liens entre CTEF24 (Contrat Territorial Emploi Formation) et CDDRA ;

- de centrer les contrats sur des thématiques à forte valeur ajoutée territoriale et favorisant l’innovation ;

- de s’appuyer sur les démarches prospectives existantes (charte, schéma de cohérence territoriale, livre blanc…) pour simplifier l’élaboration des contrats ;

- de prendre en compte les stratégies d’agglomération en cohérence avec les politiques régionales ;

- de renforcer la proximité entre la Région et les acteurs locaux dans la mise en œuvre opérationnelle et le suivi des projets., notamment en s’appuyant sur les Espaces Rhône-Alpes25.

Les Espaces Rhône-Alpes permettent à la région d’être plus proche des porteurs de projets sur le terrain. Ainsi, ces derniers peuvent être informés des politiques régionales et orientés dans leur démarche plus aisément. La durée de vie des CDDRA est de 6 ans, c’est un an de plus que les CDRA.

1.1.3 Les modalités de fonctionnement des CDRA et CDDRA

Dans la pratique, une enveloppe budgétaire est donnée aux territoires selon leur richesse, de 50 à 100 € par habitant, pour une période de cinq ans pour un CDRA et de 6 ans pour un CDDRA à compter de la signature du contrat. La signature de ces deux contrats n’est pas un acte comptable mais l’aboutissement d’une succession d’étapes :

- la candidature définissant le périmètre ; - la charte de développement durable qui présente une vision prospective du territoire

concerné, à moyen terme (10-15 ans) par le biais d’un diagnostic explicite ; - le contrat définitif qui prévoit la répartition de la subvention régionale par thème et

qui définit les objectifs et les actions. Les acteurs du territoire peuvent pendant la durée du contrat négocier des avenants pour adapter le contenu du contrat aux évolutions du territoire et maintenir l’équilibre du projet global selon un rythme laissé à leur initiative. 24 Le CTEF est un contrat entre la Région et une structure territoriale. Celle-ci est choisie par la Région

après avis de l’instance territoriale. Elle est garante de la mise en œuvre de la démarche CTEF et, à ce titre, coordonne les actions et anime les acteurs locaux. Ce contrat dure 3 ans.

25 Délibération du Conseil régional des 10 et 11 juillet 2008 concernant la nouvelle génération des contrats : les CDDRA.

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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A chaque étape stratégique des contrats, un comité d’avis régional auditionne les représentants du territoire. Il est composé de membres de la Commission de l’aménagement et du développement durable et de l’ensemble des présidents des commissions thématiques. Il est présidé par le président de la Commission Aménagement du territoire. Il transmet des informations et des observations sur un thème défini à l’Exécutif régional qui soumettra ou non le projet au vote de la Commission Permanente, présidée par le président du Conseil Régional. Ensuite, cette commission délibère sur les différentes étapes du contrat (candidature, charte, contrat, avenant, nouvelle action) ainsi que sur le montant des subventions attribuées en rapport avec le programme d’actions. Les décisions de la Commission Permanente sont notifiées par courrier à chaque bénéficiaire concerné. Les contrats prennent en compte les spécificités locales pour contribuer au développement économique d’un territoire donné. Afin de bénéficier de subventions régionales pour des actions menées dans des secteurs d’activité en difficulté ou à développer, les acteurs locaux doivent analyser avec soin les besoins de leur territoire. Les secteurs concernés sont très divers : l’agriculture, l’artisanat, l’industrie, le tourisme, les logements, le transport, la communication… La Région, quant à elle, par ses directions fonctionnelles vérifie la cohérence des projets avec la charte et le programme d’actions.

Figure 19 : Localisation des CDRA

Source : Direction des Politiques Territoriales (juillet 2009)

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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Sur les 46 CDRA, deux ont réalisé la charte et se préparent au programme d’actions et quatre sont candidats à un prochain contrat. Les autres sont en cours d’exécution dont celui du CDRA VALDAC.

1.1.4 Le Projet stratégique agricole et de développement rural

Depuis 2005, cette politique permet aux territoires de développer leur agriculture, trop souvent délaissée au profit d’autres secteurs. Aussi, son enveloppe budgétaire a été multipliée par deux. La Direction de l’Agriculture et du Développement Rural (DADR) en gère la démarche. La délibération du Conseil Régional du 21 juillet 2005 a permis de mettre en place le Projet Stratégique Agricole et de Développement Rural (PSADER) à l’échelle d’un Contrat de Développement Rhône-Alpes ou d’un parc naturel régional (PNR). Il est dirigé par la structure porteuse du CDRA ou du PNR et a différents objectifs :

- renforcer l’attractivité et l’identité du territoire en favorisant le maintien de l’agriculture et son ancrage territorial ;

- positionner l’agriculture dans la stratégie globale de développement économique du territoire et aider les agriculteurs à s’adapter à une évolution du monde rural devenant de moins en moins exclusivement agricole ;

- rechercher un équilibre entre espaces naturels, agricoles ou forestiers et espaces urbanisés et organiser la multifonctionnalité de ces espaces ;

- résorber la fracture entre les espaces dynamiques et les espaces en recul économique et social26.

Le PSADER est mis en œuvre une fois un diagnostic territorial et des objectifs stratégiques déterminés au préalable. La Région Rhône-Alpes a élaboré un cahier des charges précis permettant d’aider les structures porteuses à réaliser leur diagnostic avec un plan détaillé des données à indiquer. Le diagnostic est un moyen de connaître les enjeux et objectifs du territoire concernant le développement rural. Après avoir réalisé les études demandées, une convention est signée avec la Région pour une durée de 5 ans. Les actions qui susciteront l’intervention de la Région sont au nombre de 4 :

- la diversification de l’agriculture vers la commercialisation des produits agricoles de qualité sur un marché localisé et vers des activités de service en réponse à des besoins du territoire ;

- l’accompagnement à la transmission des entreprises agricoles et l’accueil d’actifs en milieu rural ;

- les opérations de gestion concertée des espaces, ainsi que des ressources naturelles et patrimoniales ;

26 http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133 consulté le 10 mars 2009

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- la recherche de synergies entre acteurs et de solidarités entre secteurs d’activités en matière de gestion des ressources humaines27.

La Région participe financièrement à hauteur de 35 % maximum. Elle double ainsi le montant des crédits consacrés à l’agriculture dans le CDRA. Après avoir présenté le fonctionnement général des CDRA, nous nous attarderons davantage à la structure de celui du VALDAC.

1.2 Le CDRA VALDAC

1.2.1 Création et objectifs du CDRA

Dès 1998, le Syndicat Intercommunal de développement Centre Ardèche (SIDCA) a mené une réflexion sur le Contrat global de développement Eyrieux Ouvèze Vernoux 2000-2005 qui portait sur 30 communes. En 2001, le Syndicat Mixte Eyrieux Ouvèze Vernoux (SMEOV), représentant 71 communes, a été créé pour porter ce contrat. D’autres missions lui ont été confiées telles les opérations rurales collectives28 (ORC) et la plateforme d’initiative locale. C’est un syndicat mixte « fermé » dont la composition est limitée à des communes et des regroupements. A la fin des CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux, Grand Valentinois et Vallée du Doux, les élus se sont interrogés sur la possibilité d’agrandir le périmètre couvert par le futur CDRA. Voulant bénéficier du dynamisme de la vallée du Rhône et du développement de l’agglomération valentinoise, le SMEOV, le SIVOM du Canton de Lamastre, la ville de Valence et l’association des maires du Grand Valentinois ont fait le choix de se rapprocher afin d’étudier à une plus grande échelle les problématiques de développement. En 2004, une étude a été lancée afin de juger la pertinence d’un tel regroupement territorial. A son issue, les quatre entités mentionnées précédemment ont déposé une candidature commune, pour un CDRA auprès de la Région. C’est en considérant la diversité de ses espaces, de ses populations, de ses ressources et de sa richesse culturelle que ce territoire a bâti sa stratégie de développement.

27 http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133 consulté le 10 mars 2009 28 Aide proposée aux artisans et aux commerçants en terme de financement, formation et assistance pour

favoriser la modernisation du commerce et de l’artisanat en milieu rural et assurer son maintien et son développement.

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Figure 20 :Les 4 entités fondatrices

Source : SMEOV

Actuellement, le CDRA VALDAC couvre 105 communes réparties sur deux départements : 91 en Ardèche et 14 en Drôme. Trois dates clés dans la construction du CDRA sont à retenir :

- 7 avril 2005 : validation de la candidature ; - 29 novembre 2007 : approbation du contrat ; - 16 juin 2008 : signature du contrat 2007-2012.

Le CDRA est divisé en trois axes de développement :

- Créer les conditions d’un territoire économique compétitif et d’un développement durable ;

- Renforcer le dynamisme et la qualité de vie locale pour conforter l’attractivité du territoire ;

- Aménager et gérer le territoire de manière équilibrée. Au total, 38 actions CDRA ont été mises en place pour pouvoir répondre aux besoins repérés sur diverses thématiques telles que l'économie, le social, l'environnement, le tourisme, le sport, la culture… 11 autres relèvent du PSADER et concernent l’agriculture et le développement rural. Toutes ces actions s’adressent tant aux porteurs de projets publics (communes, communautés de communes, syndicats intercommunaux…) que privés (associations, coopératives, groupements d'employeurs…).

SMEOV

Association des Maires du Grand Valentinois

SIVOM de Lamastre

Valence

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1.2.2 Organisation du CDRA VALDAC

• Le portage du CDRA par le SMEOV Le mode d’organisation retenu par le portage et l’animation du CDRA est la convention de mandat administratif d’intérêt commun. Cette solution a été choisie afin de ne pas créer de nouvelle structure intercommunale à l’échelle de VALDAC. A travers la convention, signée par les communes extérieures au SMEOV, ce dernier a pour mandat de porter la phase de gestion du CDRA pour le compte de l’ensemble des communes de VALDAC : maîtrise d’ouvrage des études, opération de communication, postes de chargés de mission. Le SMEOV assure la gestion administrative et financière du CDRA. Les communes extérieures au SMEOV participent financièrement au fonctionnement du CDRA à travers une cotisation de 1.90 €/habitant/an. Le SMEOV est présidé par Yves CHASTAN, sénateur-maire de Privas. L’ensemble des projets inscrits au titre du CDRA VALDAC est estimé à un montant total de 50 000 000 € dont la Région finance 15 652 500 € (taux moyen 30 %) sous forme de subventions. De plus, un contrat « Ardèche Centre, Terre de Pays » a été signé avec le Conseil Général de l’Ardèche qui aide des projets hors « cap territoires29 » pour une durée de 3 ans. Le Conseil Général finance à hauteur de 30 % des projets dont la démarche est structurante et rayonne sur le territoire. Dans ce cadre, le SMEOV a obtenu 1.8 millions d’euros dont la moitié a déjà été engagée sur des projets.

29 Cap Territoires, c'est le nom du nouveau dispositif dans lequel le Département de l’Ardèche s'est engagé

dans le cadre de sa politique d'aménagement du territoire. Il s'agit d'une démarche partenariale et contractuelle, sur 3 ans, permettant de gérer l'aide aux investissements des collectivités en passant d'une "logique de guichet" à une "logique de projet".

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Figure 21 : Organigramme du CDRA VALDAC

Chef de projet Pierre Antoine LANDEL

Comité de pilotage 37 membres :

- Voix délibérative : 6 conseillers régionaux, 2 conseillers généraux, 9 représentants du Grand Valentinois, 6 représentants de la ville de Valence, 5 représentants du SMEOV, 2 représentants du Sivom du canton de Lamastre, 1 chef de projet

- Voix consultative : 1 représentant du CLD, 1 représentant du PNR des Monts d'Ardèche, Elu régional pilote du CTEF, représentant du mandataire, 1 représentant commune de Chabeuil

8 Comités d'Avis Thématiques

Economie - Tourisme - PSADER - Culture - Sport - Lien Social - Aménagement de l'espace et Rhône - RH et TIC

Conseil Local de Développement

Gestion collégiale Bureau Bureau élargi 8 collèges : - formation - habitant - experts - syndicats - associations - socio

professionnels - services publics - entreprises

VICE PRESIDENTS Fleuve Rhône : Pierre TRAPIER Aménagement Espace : Jean Claude SCHWARTZMANN Culture : Jacques DUBAY Dévt Eco et Securisera / Ingénierie territoriale et Communication : Jacques CHABAL Sport : Matthieu DARNAUD PSADER : Michel LETANG Services aux personnes : Michel CIMAZ TIC : Sandro DUCA Tourisme : Jacky CHOSSON

SYNDICAT MIXTE EYRIEUXOUVEZE VERNOUX MANDATAIRE ADMINISTRATIFPOUR LE PORTAGE DU CDRA ETDU CONTRAT ATP

Commission développement économique

Commission Développement culturel et sportif et lien social

Commission aménagement de l'espace

Equipe des 4 référents Elu régional rapporteur Marianne ORY, Président du comité de pilotage Pierre Antoine LANDEL, représentant du CLD Marcel HUDELOT, animatrice du CDRA Sandra OLLIER

Source : SMEOV – CDRA VALDAC

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• Les instances d’animation et de pilotage du CDRA Le territoire VALDAC est organisé autour de quatre instances dont les champs d’investigation et les actions sont étroitement liés. Le Comité de Pilotage (copil) est co-présidé par Pierre-Antoine LANDEL, chef de projet et Marianne ORY, conseillère régionale et rapporteur du CDRA auprès de la Région Rhône-Alpes. Il est composé de 37 membres. Le copil valide la charte de territoire, le programme d’actions et les avenants. Il examine les demandes de subventions des projets inscrits au CDRA. Cet organe décisionnel est un lieu de débats et d’informations. Il donne l’avis final sur les projets (favorable, défavorable ou report). Si l’avis est favorable, le dossier est alors envoyé à la Région. Les comités d’avis thématiques (CAT) associent des membres volontaires du comité de pilotage et un représentant du Conseil Local de Développement. Lorsqu'un projet est proposé, il est examiné par le comité d’avis thématique compétent qui émet un avis sur le dossier. Cet organe de réflexion et de proposition permet de débattre du diagnostic, d’identifier les enjeux et les projets à réaliser, d’étudier leur faisabilité et de chiffrer ces projets. Ces CAT ont chacun un vice-président dont les fonctions sont :

- d'engager et de maintenir un dynamisme dans le CAT; - d’être le relais auprès du Comité de Pilotage des travaux effectués dans son CAT ; - d’être le porte-parole auprès des élus du territoire des réflexions de son CAT.

Figure 22 : Les comités d’avis thématiques

Réalisation :Sophie THOMAS

CDRA VALDAC

CAT Economie Emploi, offre immobilière, ORC,

pôles d’excellence

CAT Tourisme Itinérance, sites, hébergements touristiques, communication

CAT Lien social Services à la personne, petite

enfance

CAT Aménagement de l’espace et Rhône

Habitat, urbanisme, énergie, aménagements du fleuve

CAT PSADER Agriculture et espaces naturels sensibles, forêt et filière bois,

circuits courts

CAT Sport Soutien aux événements sportifs,

aide aux équipements

CAT Ressources humaines/ Technologies d’information

et de communication

CAT Culture Manifestations culturelles,

équipements, lieux de diffusion, préservation et valorisation

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Le Conseil Local de Développement (CLD) a été créé en 2005 pour renforcer la concertation locale et la participation d'acteurs de la société civile aux choix d'aménagement et de développement du territoire (obligatoire pour tout CDRA). C'est une instance de démocratie participative. Il a accompagné la démarche d’élaboration du CDRA. Actuellement, cet organe consultatif donne des avis sur le projet de contrat définitif, les avenants et les opérations prévues au CDRA dont le budget est supérieur à 50 000 €. Il répond aussi aux demandes du Comité de Pilotage et formule des propositions. Il peut aussi prendre des initiatives. Le CLD regroupe des acteurs du territoire pour des débats et des échanges. Il participe en amont des copil aux CAT et organise également des rencontres avec les porteurs de projets. Le CLD est composé de plus de 180 personnes mêlant citoyens et acteurs socio-professionnels. Il est divisé en 8 collèges (entreprises, socio-professionnels, associations, habitants, enseignement/formation, syndicats, services publics et experts). Le CLD a choisi de fonctionner de manière collégiale, c’est-à-dire que son animation est assurée par l’ensemble des membres de son bureau. Ce fonctionnement collectif a été décidé à la suite du départ du président, Monsieur LANDEL, devenu chef de projet du CDRA VALDAC et de son non-remplacement. La prochaine élection aura lieu en septembre 2009. On distingue quatre groupes de travail :

- culture et démocratie participative ; - développement durable ; - communication ; - économie sociale solidaire.

Le comité technique (cotech) réunit les animateurs du CDRA et les financeurs : la Région Rhône-Alpes, les Conseils Généraux de l’Ardèche et de la Drôme, la Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (DDEA), le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche… Il apporte son expertise pour la préparation du CDRA, la mise en œuvre de la charte et du programme d’actions. Ce comité technique peut être élargi selon les besoins et les dossiers à d’autres partenaires. Il émet des observations sur le fond du projet et sur son adéquation aux objectifs fixés par le territoire via le CDRA.

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Figure 23 : Cheminement d'une demande de financement CDRA et Ardèche Terre de Pays

J - 40 Dépôt du dossier Instruction du dossier J- 25 Présentation du dossier au comité technique Observations techniques sur le dossier (fond, montage financier) J -17 Examen du dossier par le comité d'avis thématique concerné J Présentation du dossier au COPIL Avis sur les dossiers

Favorable / défavorable ou report Si avis favorable du comité de pilotage Dépôt du dossier à la Région Rhône-Alpes et au CG 07

Source : SMEOV –CDRA VALDAC

Animateurs thématiques

Comité technique

Comités d'Avis Thématiques (membres du copil désignés + 1 représentant CLD)

Bureau du comité de pilotage Comité de pilotage

Examen du dossier = avis favorable, défavorable, report

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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• L’équipe technique L’équipe technique du CDRA VALDAC est composée de 9 personnes :

- Sandra OLLIER, manager de l’équipe, coordinatrice du CDRA et des TIC ; - David BERTRAND, chargé de mission Aménagement de l’espace et fleuve Rhône ; - Cathy CHARVOZ, chargée de mission Culture, Patrimoine et Services à la personne ; - Maëlys CHOMEL, chargée de mission Développement agricole et rural ; - Nadège DALLARD, chargée de mission Démocratie participative et Communication ; - Béatrice FRASSON-MARIN, chargée de mission Tourisme et Sport ; - Didier METTRA, chargé de mission Développement économique et relations

entreprises ; - Christine MAISONNEUVE, gestionnaire et assistante administrative ; - Anne-Sophie ARCIS, secrétaire.

1.2.3 Relations PNR/CDRA

Créé en 2001, le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche s’étend sur 136 communes dont 50 appartiennent territoire VALDAC (cf Figure 9, p 15). Il présente une grande richesse faunistique et floristique et participe à l’attractivité du territoire (cf 3ème partie, 4. Les acteurs partenaires). Ce PNR a différentes missions :

- protéger et gérer le patrimoine naturel et culturel notamment par une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages ;

- contribuer à l’aménagement du territoire ; - contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de la vie ; - assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public ; - réaliser des actions expérimentales dans les domaines ci-dessus et contribuer à des

programmes de recherche. Le PNR a constitué un groupe d’action locale (GAL) pour porter le programme LEADER (2007-2013) dont sa priorité est de « maintenir et accueillir des actifs sur un territoire d’arrière-pays ». Une convention d’articulation a été signée entre le PNR et le CDRA VALDAC pour formaliser les conditions d’un partenariat permanent entre ces deux outils de développement territorial, sur un territoire commun. De ce fait, les élus souhaitent renforcer la dynamique territoriale au profit des communes du territoire commun qui pourront bénéficier de l’appui croisé du Parc et du CDRA. L’articulation entre le PNR et le CDRA est assurée par un groupe de travail d’élus du Parc et du CDRA dite « commission mixte ». Cette dernière se réunit 2 fois par an pour traiter de problématiques communes.

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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La procédure des contrats de développement Rhône-Alpes a évolué et tend à présent à intégrer le développement durable. Chaque CDRA a son propre fonctionnement. Le CDRA VALDAC a la particularité d’être bi-départemental et de travailler avec divers acteurs dont le parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Il était nécessaire de présenter la structure du CDRA VALDAC avant de détailler les méthodes d’investigation utilisées.

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2. Les méthodes d’investigation pour connaître et développer l’agritourisme

Avant de déterminer les actions en faveur de l’agritourisme, un bilan des contrats précédents s’impose.

2.1 Bilan des contrats précédents Un bilan des volets agriculture et développement rural des trois anciens Contrats Globaux de Développement a été réalisé au cours du diagnostic du Projet stratégique agricole et de développement rural. Nous avons sollicité les différentes structures porteuses de ces contrats pour avoir des informations plus précises sur les actions en lien avec l’agritourisme. Dans le CGD Vallée du Doux (1997-2002), une action « Développer l’accueil et les visites à la ferme » a été déprogrammée. L’enveloppe initiale de subventions régionales était de 19 818 €. Seulement deux dossiers ont été déposés pour la création d’un local d’accueil et de vente à la ferme dont un se trouve sur notre territoire à Lamastre. Le manque de projets a incité les élus à diminuer l’enveloppe de l’action à 9 847 €. Le CGD a aussi subventionné la conception et la réalisation de la plaquette promotionnelle de l’association « Chambriolez au fil du Doux » regroupant des agriculteurs dans le but de faire connaître leurs produits. Dans le CGD Grand Valentinois (1999-2004), les actions 3 « Création d’une maison de la viticulture » et 30 « Soutien à l’accueil touristique sur les exploitations agricoles » peuvent être associées à de l’agritourisme puisque c’est un moyen de valoriser la production locale. La maison de la viticulture n’a pas été réalisée et l’action 30 a peu consommé de subventions. Dans le CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux (2000-2005), l’agritourisme était intégré au volet tourisme. L’action 10.3 « Développer l’accueil à la ferme » a eu du mal à démarrer malgré un partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche. Seulement 3 dossiers ont été programmés : l’aménagement d’un labyrinthe végétal et la création et l’agrandissement de campings à la ferme à Jaunac et à Silhac. Le labyrinthe végétal est le seul projet à s’être finalement réalisé à Charmes-sur-Rhône (7 625 €). Les deux projets de campings ont été abandonnées et les crédits perdus. L’enveloppe initiale était de 33 538 €. L’action 10.3 N regroupait deux actions « valorisation des points de vente locaux » et « promotion des produits du territoire ». L’enveloppe initiale était de 40 000 €. Il y a eu déprogrammation de crédits faute de projets. L’information était tout à fait claire et la chambre d’agriculture a bien fait son travail de terrain. En revanche, on peut déplorer qu’il n’y ait pas eu sous le CGD de crédits d’animation pour ce volet. Le travail d’évaluation en fin de CGD a très nettement souligné que les actions qui avaient le moins « marché » étaient

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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celles pour lesquelles il n’y avait pas eu d’animateur thématique (ni agriculture, ni agritourisme). De plus, ces actions ont été mises en place sans une réelle demande. Les projets engagés concernaient deux points de vente collectifs (Privas, Le Cheylard) et des actions collectives de promotion. Ces CGD ont des territoires variés aux problématiques différentes. Aussi, ils n’ont pas accordé la même ampleur à l’agritourisme. Néanmoins, certaines actions ont été consacrées à l’agritourisme et à la promotion touristique des produits locaux. Ce type d’action est difficile à placer entre agriculture et tourisme. Selon le diagnostic du PSADER, la faible consommation des crédits peut s’expliquer par :

- l’existence de financements dans le cadre d’autres procédures pour les opérations agricoles (Contrat Territorial d'Exploitation avec subvention à 40 % des investissements, création d'un PIDA châtaignes …) ;

- un certain découragement des agriculteurs, une difficulté à se projeter et à s’engager dans des actions nouvelles ;

- la complexité de la procédure, la longueur de sa mise en route. Des actions et des modalités de soutien aux actions n’étaient plus adaptées lorsque le moment était venu de les mettre en œuvre ;

- un déficit d’animation et d’ingénierie sur ce thème. Au cours du CGD Eyrieux Ouvèze Vernoux en 2005, une étude a été réalisée sur la valorisation des produits locaux par le développement des synergies agriculteurs – artisans – commerçants. De cette étude, découlent des pistes d’actions :

- sensibilisation vers les clients, restaurateurs et artisans ; - structuration de filières comme la production de viande de qualité, la mise en place

d’un approvisionnement en châtaignes conditionné pas les artisans, l’organisation d’éventuels circuits de livraison, le développement de panier hebdomadaire de produits locaux et la création d’une promotion commune des producteurs et artisans.

2.2 Actions en faveur de l’agritourisme Même si l’agriculture contribue fortement à la production et à la gestion de l’espace sur le territoire VALDAC, certains agriculteurs ont choisi de se diversifier vers une activité agritouristique. Ainsi, ces nouvelles orientations sont pour les exploitations agricoles une opportunité en terme économique (maintien ou création d’activité) et un atout pour le territoire (attractivité, activité économique…).

2.2.1 La demande du CDRA

L’agritourisme apparaît comme une activité à développer sur le territoire dans le but de mettre en valeur les facettes rurales de VALDAC. Il peut aussi permettre d’attirer des touristes de proximité notamment les urbains de l’agglomération de Valence ou de la région lyonnaise.

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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Cette activité donne ainsi la possibilité de provoquer des rencontres tant entre agriculteurs et habitants que producteurs et consommateurs, voire de créer des emplois. Dans ce contexte et du fait du manque de références sur l’activité agritouristique puisqu’aucune étude n’a été entreprise à ce jour, le territoire VALDAC souhaite réaliser un état des lieux sur l’agritourisme et nous a confié cette mission. Cette opération est inscrite dans la fiche action 54 « soutenir la diversification vers les activités de services et l’agritourisme », de l’axe 1 du PSADER VALDAC « Développer des liens entre les secteurs géographiques et économiques ». Avant de mettre en place une action dédiée à l’agritourisme, comme cela avait été le cas dans les CGD précédents, le CDRA a souhaité connaître l’opinion des agriculteurs qui sont les premiers concernés. L’enveloppe attribuée à cette action n’avait pas été totalement utilisée en raison d’un faible nombre de projets de la part des agriculteurs. Cette étude doit porter à la fois sur une analyse quantitative des prestataires et qualitative des offres agritouristiques en fonction des spécificités géographiques et envisager à terme une évolution des potentiels et des besoins. La connaissance de l’opinion des agriculteurs pourra se faire par le biais d’entretiens.

2.2.2 Les objectifs à envisager

Cet état des lieux permettra de répondre aux objectifs suivants : - mieux connaître les prestataires agritouristiques du territoire et l’évolution qu’a subie

cette activité ces dernières années ; - évaluer le potentiel de développement de cette activité et les retombées économiques

pour les années à venir ; - établir des préconisations pour accompagner le développement de l’activité ou au

moins conforter ce secteur. Afin de répondre au mieux à notre mission, nous avons élaboré un rétroplanning afin d’organiser notre travail (cf annexe 1).

2.3 Les méthodes d’investigation

2.3.1 Recherche statistique

Notre méthode de travail pour alimenter cette étude fait appel à des données statistiques et à des études réalisées à partir de multiples sources :

- Agreste pour consulter les statistiques agricoles à partir du Recensement Général Agricole de 1988 et de 2000 ;

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2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire

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- l’Agence de développement touristique de l’Ardèche et le comité départemental du tourisme de la Drôme pour estimer la capacité d’hébergements touristiques ;

- l’INSEE. On constate que les statistiques agricoles sont assez vieilles puisqu’elles datent du recensement agricole de 2000. Il existe des données agritouristiques nationales, régionales et départementales. Mais elles sont très difficiles à exploiter au niveau cantonal et ne prennent en compte que les exploitations ayant un hébergement touristique ou une activité liée à la restauration. Les chiffres les plus pertinents ont permis de faire des recoupements et de synthétiser les informations. Les données du dernier recensement ne seront publiées que fin 2009. Nous avons contacté les associations départementales pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles (ADASEA) de la Drôme et de l’Ardèche pour avoir des données plus récentes mais elles ne sont qu’à l’échelle des départements. Les Points Accueil Installation ont également été sollicités pour connaître les jeunes agriculteurs qui ont choisi la voie agritouristique. La Mutuelle Sociale Agricole (MSA) n’a pas souhaité communiquer ses informations pour une raison de confidentialité.

2.3.2 Etude documentaire

Avant de rencontrer les personnes "ressources" du territoire, nous avons étudié la charte et le programme d'actions du CDRA VALDAC pour mieux connaître le territoire. Nous avons également recueilli des rapports de diverses sources relatives à la valorisation des productions locales par l’accueil à la ferme. Nous avons dressé une liste des prestataires agritouristiques en VALDAC au fur et à mesure des informations obtenues par les différentes sources : réseaux, chambres d’agriculture, offices de tourisme. Nous avons ainsi élaboré une base de données sous Excel avec pour information : les coordonnées de l’exploitation, le réseau auquel elle appartient et le type d’activités proposées. De plus, l’outil informatique a permis de visualiser les sites Internet des offices de tourisme, des départements, de la région, des Ministères de l’agriculture et du tourisme et des organismes statistiques. Le Ministère de l’agriculture et de la pêche nous a permis de consulter en ligne deux études : une sur « l’agritourisme en 2001, la diversité des territoires et des acteurs : témoignage et commerce » et l’autre sur « la diversification et la valorisation des activités agricoles au travers des services participant au développement rural ». La Direction du Tourisme présente

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les tendances actuelles du tourisme rural. L’ODIT30 France, quant à elle, réalise des dossiers d’ingénierie avec des exemples de mise en tourisme et des méthodes de fonctionnement. La Mission d’ingénierie touristique Rhône-Alpes (MITRA) propose de nombreuses thématiques dont le tourisme en espace rural – Offre, demande et perspectives pour Rhône-Alpes. Les observatoires départementaux du tourisme réalisent des études sur l’offre, la fréquentation et les clientèles touristiques. Puis, nous nous sommes documentés sur les activités touristiques présentes sur le territoire grâce aux différentes brochures des offices de tourisme et syndicats d’initiative (OTSI) du territoire et d’Ardèche Plein Coeur. Les Conseils Généraux nous ont permis de mieux connaître leurs politiques actuelles en matière de tourisme et d’agriculture. Le Conseil Régional nous a donné des renseignements sur les politiques régionales notamment la procédure des CDRA. Les schémas du tourisme au niveau régional et départemental ont été consultés pour connaître les priorités de ces institutions. Afin de compléter la liste des prestataires agritouristiques du territoire, les sites Internet de Gîtes de France, Bienvenue à la ferme, Accueil Paysan et du PNR Monts d’Ardèche ont été visités pour repérer les agriculteurs proposant une activité d’accueil à la ferme que ce soit un hébergement, une dégustation ou une visite. De plus, nous sommes allées au centre national de ressources du tourisme et du patrimoine rural, SOURCE pour consulter des ouvrages préalablement sélectionnés :

- DISEZ Nathalie, Agritourisme et développement territorial : exemples dans le Massif Central, thèse de doctorat de géographie, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1996, 240 p.

- ENITA/IREST, Agritourisme et développement local, ENITA Clermont-Ferrand, Collection actes n°3, Département territoire et société, 1995, 140 p.

- GRAMOND Florence, MORETTE Joël, PORTEFAIT Jean-Pierre, L’agritourisme, Synthèse du rapport réalisé par l’Agence Française de l’Ingénierie Touristique, pour le compte des ministères chargés du tourisme et de l’agriculture, de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture et la délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale, Paris : AFIT, 1998, 85 p.

D’autre part, le réseau extranet Sicorra (site collaboratif de la région Rhône-Alpes) nous permet de recenser tous les contrats de développement réalisés ou en cours. Nous avons souhaité connaître les actions entreprises dans les autres contrats alentours relatives à l’agritourisme.

30 Observation, Développement et Ingénierie Touristiques

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2.3.3 Entretiens préalables à l’enquête

Pour compléter ces informations, des entretiens ont été menés auprès des principaux acteurs du territoire : les chambres d’agriculture dont les chargées de mission territoriales de la vallée du Doux et du Cheylard, les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (FDCIVAM), les sites de proximité (Cedre et Les Boutières) et le parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Nous les avons sollicités pour connaître leurs missions, leur fonctionnement et les projets envisagés relatifs à l’agritourisme. Nous avons élargi nos recherches au niveau des départements. Par téléphone, nous avons contacté les conseils généraux pour connaître les aides dont les agriculteurs peuvent bénéficier en terme d’hébergement touristique et de restauration. Nous avons écarté la possibilité d’envoyer des questionnaires à chaque commune et intercommunalité pour la simple et bonne raison qu’elles ignorent combien il y a d’activités agritouristiques sur leur territoire. Cette initiative aurait pris un temps considérable pour un taux de réponse largement insuffisant.

2.3.4 Enquête de terrain auprès des agriculteurs

Une fois rencontrées les « têtes de réseaux », nous avons été sur le terrain pour mieux cerner les attentes et les besoins des agriculteurs. Une enquête (cf annexe 2) a ainsi été élaborée, menée puis traitée par l’intermédiaire du logiciel Sphinx. Il s’agissait de connaître d’abord, le profil des agriculteurs, leur production, puis leur activité agritouristique et enfin leurs perspectives. Au départ, il a été convenu d’en rencontrer une trentaine sur l’ensemble du territoire. L’objectif était de ne pas privilégier un territoire plutôt qu’un autre. Nous avons donc sélectionné les agriculteurs les plus pertinents à interroger d’après les conseils des personnes ressources et à partir de notre propre avis. Ce contact privilégié est la meilleure façon pour les agriculteurs de s’exprimer librement. Ceux qui ont accepté de nous rencontrer ont jugé qu’aller sur le terrain était le meilleur moyen de coller à la réalité du territoire afin que sa perception n’en soit pas biaisée. Ce travail bien que long et difficile attendu le peu de disponibilité des exploitants, fort occupés à cette période de l’année, fut enrichissant. Un accueil favorable et chaleureux nous a toujours été réservé. Cette enquête est un moyen de comprendre les logiques agritouristiques locales et de mieux connaître les conditions dans lesquelles les agriculteurs se sont diversifiés.

a) Recueil des données

• La mise en place du questionnaire Avant de mettre en place le questionnaire, nous nous sommes interrogées sur les types de données pertinentes que nous souhaitions recueillir. Une fois le questionnaire élaboré, nous l’avons testé pour voir la cohérence et quelque peu modifié pour que les agriculteurs comprennent ce qu’il leur était demandé. Au fur et à mesure des entretiens, il s’est avéré que certaines questions étaient évitées par les agriculteurs qui ne souhaitaient pas y répondre pour des raisons de confidentialité. Ainsi, le temps consacré à l’agritourisme, la place accordée au

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tourisme dans l’exploitation et le pourcentage de revenus s’y rapportant ont souvent été sans réponse. Les exploitants ne comptent pas leurs heures et parfois ne souhaitent pas que l’on sache ce que l’agritourisme leur rapporte.

• Le contenu du questionnaire Notre questionnaire a été divisé en 6 parties :

- Mieux vous connaître : déterminer les profils des agriculteurs interrogés ; - Votre exploitation : connaître leurs produits et le fonctionnement de leur exploitation ; - Votre activité agritouristique : comprendre comment l’idée de développer une telle

activité leur est venue, pour quelles raisons, aides, freins ; - Clientèle : connaître le profil de clientèle ; - Communication/promotion : par quels moyens les agriculteurs font-ils connaître leur

activité agritouristique ; - Perspectives : connaître leurs besoins et leurs projets futurs.

Nous avons élaboré des questions fermées afin de faciliter les réponses et le traitement de ces dernières. Cela permet de juger l’approbation ou la désapprobation d’une opinion donnée. Les questions fermées sont celles qui se prêtent le mieux au dépouillement et à l’analyse statistique. Elles sont employées pour recueillir des caractéristiques objectives. Des questions ouvertes ont été intégrées afin de fournir des réponses plus riches. Ainsi, les agriculteurs ont pu s’exprimer librement et donner leur avis.

• L’échantillon Cette étude avait pour objectif de rencontrer autant d’exploitants que possible dans le temps imparti selon leurs disponibilités. Sur le territoire VALDAC, nous avons recensé 101 exploitations agritouristiques. Nous avons interrogé les agriculteurs pertinents en fonction des indications des chambres d’agriculture. Cela a généré un gain de temps et nous a permis d’avoir des rendez-vous assez rapidement. Par ailleurs, les têtes de réseaux connaissent des fermes qui n’appartiennent à aucun regroupement et qui sont donc difficiles à repérer. Puis, nous avons complété la liste pour qu’elle soit représentative de tous les types d’exploitations en respectant la variété de leurs activités ainsi que leur implantation sur tout le territoire. Nous avons contacté une quarantaine de fermes. Parmi elles, 32 ont bien voulu nous répondre : 30 sur le terrain et 2 par téléphone. Nous avons ainsi obtenu des informations de 4 fermes pédagogiques, 2 fermes de découverte, 2 campings à la ferme, 2 fermes auberges, 1 Accueil Enfants. Les autres proposent plusieurs activités se divisant entre gîtes, chambres d’hôtes et visites. Les exploitations qui n’ont pas souhaité nous rencontrer ont avancé des emplois du temps trop chargés ou un refus catégorique à être interrogés. Les agriculteurs jugent qu’ils sont trop souvent sollicités à leur goût sans trop de résultat final. Ce sont, disent-ils, les élus qui ont toujours le dernier mot.

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• Les entretiens

Figure 24 : Répartition des fermes interrogées

Réalisation : Sophie THOMAS

Les rencontres se sont déroulées entre le 9 avril et le 24 juin 2009 sous forme d’entretiens semi-directifs. Durant cette période, 32 fermes ont été enquêtées (cf. répartition sur la carte). La durée des entretiens a oscillé entre 1 et 3 heures selon le message que l’exploitant souhaitait nous faire passer. En se basant sur la classification des fermes dans les divers réseaux, on constate que toutes activités confondues, nous avons enquêté 31.7 % du territoire VALDAC. La démarche a été favorablement accueillie par les exploitants contactés et ce malgré la période d’enquête (forte affluence des visiteurs, travaux agricoles importants…).

b) Traitement des données Les données recueillies ont nécessité un traitement adapté afin de pouvoir effectuer une analyse fine et efficace. Nous avons ainsi utilisé Sphinx pour nous permettre d’avoir des tableaux statistiques. Ces éléments sont basés à la fois sur les chiffres mais aussi sur les informations recueillies tout au long de l’étude : localisation de l’activité, motivations de l’agriculteur, besoins… Pour mobiliser les agriculteurs, il est très important de leur transmettre une synthèse de l’étude effectuée une fois la restitution de celle-ci rendue et validée.

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2.3.5 Participation à une journée d’information

Durant un précédent stage, nous avons participé aux premières rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes ce qui nous a permis de mieux connaître le sujet et de cibler les points sensibles à envisager lors de notre étude. Cette manifestation a été organisée par la chambre d’agriculture régionale portant sur l’agritourisme en Rhône-Alpes dont l’ordre du jour était :

- les tendances de la demande ; - l’évolution de l’offre ; - comment accompagner les porteurs de projets ? ; - promouvoir et vendre l’agritourisme : quelles perspectives ?

2.3.6 Difficultés rencontrées lors de l’étude

La première difficulté résidait dans l’ancienneté des données statistiques. En effet, le dernier recensement général agricole date de 2000 et nous n’avons pas de données sur l’agritourisme plus récentes. Seule la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) a des données plus précises qui sont malheureusement confidentielles. Le second problème était lié à la difficulté à joindre certains chargés de mission qui sont souvent sur le terrain. La troisième difficulté de ce stage est liée à la période de l’enquête entre avril et juin. A cette période, l’emploi du temps des agriculteurs est chargé et il leur est difficile de nous consacrer du temps. La dernière difficulté a été d’établir des préconisations puisque la plupart des agriculteurs interrogés n’ont pas de besoins particuliers, ni de projets. Ils sont satisfaits de leur activité agritouristique.

Tous ces travaux préparatoires nous ont permis de mieux cerner les notions de l’agritourisme et d’envisager efficacement les modalités du diagnostic agritouristique sur le territoire VALDAC. Nous avons ainsi pu réaliser tout d’abord un état des lieux de l’offre agritouristique, puis déterminer le type de clientèle reçue et enfin repérer les potentiels, les besoins et les attentes des prestataires agritouristiques. Dans le cadre de l’élaboration du diagnostic agritouristique, une réunion de pré-restitution et d’échanges a été organisée lors d’un comité d’avis thématique (CAT) Tourisme mêlant aussi le CAT PSADER afin de présenter notre travail devant les élus (cf annexe 3). Cette restitution a permis de valider le travail effectué pour poursuivre son avancement. Fin septembre, aura lieu la restitution finale devant le comité de pilotage où nos préconisations seront exposées. Par la suite, le CAT se réunira de nouveau pour traiter de différentes thématiques intéressantes à exploiter et proposer éventuellement une fiche action sur l’agritourisme qui sera soumise au comité de pilotage. Par ailleurs, un travail en amont est réalisé avec un technicien de la région. Une fois adoptée, cette action devra être proposée à la Région pour validation.

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En ce qui concerne notre étude, nous avons choisi de prendre en compte uniquement les agriculteurs en exercice proposant une activité liée à l’hébergement, à la restauration et/ou aux loisirs. La vente directe à proprement parlé n’est pas considérée comme une activité agritouristique. Par conséquent, elle en est exclue car elle ne concerne pas seulement les touristes mais est plutôt destinée à la clientèle locale. Bien évidemment si une des exploitations agritouristiques a de la vente directe en plus des activités citées précédemment, elle sera comptabilisée.

Une fois la structure, les missions et les méthodes d’investigation présentées, nous analyserons l’agritourisme sur le territoire VALDAC.

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3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente

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3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente

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Cette troisième partie permet de connaître les motivations des agriculteurs se tournant vers l’agritourisme qui offre différents types d’activités. Il est nécessaire aussi d’analyser l’offre et la demande agritouristiques de ce territoire. Enfin, il convient d’identifier les acteurs partenaires représentatifs du territoire VALDAC.

1. Une logique de diversification pour l’agriculteur

Il s’agit de mieux connaître les exploitants qui ont choisi de se lancer dans une activité touristique tout en sachant la place du tourisme sur leur exploitation et leurs motivations. De plus, il convient de ne pas négliger les réglementations, les aides dont ils peuvent bénéficier et les freins qui peuvent empêcher le développement de cette activité. « L’agriculteur qui accueille sur sa ferme des touristes assure simultanément :

- une production agro-sylvo-pastorale ; - un complément de revenus grâce à la production de services touristiques, qui permet

souvent l’équilibre global de l’exploitation ; - l’entretien de l’espace, auquel il contribue de façon indirecte par ses activités ; - la participation à la cohésion sociale, du fait de son maintien sur place, ce qui participe

localement au dynamisme culturel et à la densité des services en contribuant de façon indirecte à la lutte contre le chômage. » (ROCCHI D. in ENITA/IREST, 1995)

1.1 Le profil des agriculteurs : principalement néo-ruraux

L’agriculteur a pour vocation première de nourrir les hommes (acte de production). Il a une image importante puisqu’il symbolise « la culture locale et l’enracinement au terroir, la proximité à l’animation et à la nature » (DISEZ N., 1996). En se diversifiant vers l’agritourisme, il enrichit son métier avec de nouvelles compétences à acquérir, celles du tourisme. Il crée grâce à ce type de tourisme un autre rapport au métier agricole et au territoire. Il valorise son métier et ses pratiques professionnelles. L’agritourisme permet ainsi d’ouvrir les exploitations vers l’extérieur et de favoriser l’échange direct, de maintenir l’activité de l’exploitation et de valoriser le patrimoine bâti et naturel. L’agriculteur soucieux de la transmission respectera les traditions et les cultures locales et évitera de ce fait la « folklorisation31 » que peut exercer l’offre touristique. La formation dans des lycées agricoles, l’informatisation des exploitations, le travail en GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) a sorti les exploitants de leur solitude et a permis l’évolution des mentalités conduisant ainsi les agriculteurs le désirant à

31 LESAUVAGE Bernard, « La demande en matière d’agritourisme », in Agritourisme et développement

local, ENITA Clermont-Ferrand, collection actes n°3, Département territoire et société, 1995.

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3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente

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développer une activité agritouristique. De ce fait, ils doivent avant toute chose garantir la qualité du contact avec le visiteur ce qui leur permet de personnaliser leur produit et de faire preuve d’un savoir-être. Ils doivent mener de front les deux activités, agricole et touristique, affronter des périodes de travail plus intenses et aussi s’adapter au marché. Cette nouvelle démarche exige la maîtrise de certaines techniques à savoir la confection de repas, la connaissance de son territoire, l’animation et la gestion de groupes. Les petits exploitants agricoles voient en l’agritourisme un moyen d’obtenir un revenu complémentaire à leur activité. Les grandes exploitations, quant à elles, permettent aux conjoints d’avoir une activité distincte. Bien évidemment, les pratiques dépendent de l’exploitant.

« Ces hommes et ces femmes œuvrent chaque jour pour assurer notre subsistance, et sont les gardiens et promoteurs des paysages, des terroirs et des savoir-faire qui font la renommée de la France au-delà de ses frontières, et rassemblent notre communauté nationale autour de ce patrimoine culinaire français, objet d’une demande de classement au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO32. » (GUYAU L, 29/08/08)

La majeure partie des agriculteurs exerçant une activité agritouristique sont des néo-ruraux qui ont souhaité changer de vie et fuir les villes. Ils ont choisi de se tourner vers l’agriculture ou l’artisanat. Un nouveau modèle de développement va ainsi apparaître. Appelés « babas cools », ces jeunes sont venus à la campagne pour y vivre en communauté dans les années 60. Leur but était de créer une société en marge qui leur correspondait mieux, c’est-à-dire « vivre heureux, vivre caché » dans des zones isolées de tous. Une fois ce mouvement essoufflé, seuls quelques uns ont souhaité rester à la campagne pour un « retour à la terre ». « Ce n’est pas tant la volonté de faire revivre un pays, de reconquérir des espaces perdus par l’homme mais bien davantage de donner vie à un imaginaire, à une conception subjective de la campagne » (MAURICE N., 2006, p 20). D’autres ont voulu faire revivre un milieu oublié en cherchant des solutions innovantes pour maintenir l’activité agricole. Pour cela, ils n’hésitent pas à proposer d’autres activités qui compensent le revenu agricole jugé insuffisant. Ils ne vont pas toujours être bien accueillis car ils ne sont pas dans les « normes » par rapport aux agriculteurs de souche. En effet, le monde agricole est souvent fermé, « hermétique » aux nouvelles formes de développement, notamment à l’égard des nouveaux arrivants. Les anciennes générations ont du mal à saisir cette envie d’ouverture. Ces « nouveaux agriculteurs » ont du faire leurs preuves pour être acceptés et reconnus. Ils dépassent souvent le conventionnel de l’agriculture. « Ces entrepreneurs ruraux sont les précurseurs de l’agriruralité et ont contribué à fonder les enjeux qu’elle représente aujourd’hui ». (MAURICE N., 2006, p 19)

32 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

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On constate ainsi deux vagues de néo-ruraux : la première date de 1968, l’époque des « babas » et la seconde a démarré dans les années 1980 et se poursuit toujours. La dernière vague comprend une certaine hétérogénéité de personnes et de situation. Elle concerne ainsi « des enfants ou petits enfants d’agriculteurs retournant sur les terres familiales, des personnes relativement bien formées en agriculture qui ont un projet précis et des personnes qui fuient la précarité urbaine ». (VOLLE A., 2006, p 70) Par conséquent, on trouve différentes attitudes à l’égard de l’agritourisme comme nous l’ont fait remarquer les agriculteurs interrogés. Certains agriculteurs acceptent ce nouveau mode afin de maintenir les espaces. D’autres sont méfiants, voire hostiles envers cette nouvelle activité qu’ils jugent dénigrante de leur métier. Ils considèrent ces nouveaux installés comme des agriculteurs de « bricolage » et des « non professionnels ». Après avoir vu la diversité territoriale, nous pouvons nous appuyer sur la diversité liée au parcours individuel. Certains agriculteurs accueillent à la ferme de manière ponctuelle, d’autres le font pour des raisons plus commerciales, c’est-à-dire bénéficier d’une source de revenus supplémentaires. De ce fait, il est indispensable, comme le soulignent J. PERRET et E. MARCELPOIL, que l’accompagnement des projets agritouristiques soit personnalisé car chaque structure est différente : « Si on veut favoriser l’agritourisme pour maintenir des agriculteurs, il faut comprendre que les candidats qui ont le plus besoin de soutien sont les moins visibles, les moins écoutés ». Les agriculteurs vont plus se tourner vers des structures ayant un lien avec le monde agricole. Les « points accueil installation » nous ont dit que le projet agritouristique lors d’une création d’exploitation est peu présent. Sur le territoire VALDAC, entre 2005 et 2008, il n’existe pas de porteurs de projets dans la Drôme. Mais côté ardéchois, certains agriculteurs sont au stade des idées : élevage équestre à Saint-Jean-Roure, centre équestre à Saint-Georges-les Bains et goûter à la ferme à Dunière-sur-Eyrieux. Les points d’accueil nous ont aussi spécifié que l’agritourisme n’est pas toujours transmis. Les retraités gardent leur activité agritouristique si c’est de l’hébergement ce qui leur permet d’avoir un revenu supplémentaire. Très peu de cédants confient ou vendent leur activité agritouristique aux repreneurs. Un problème pourrait voir le jour dans les cinq ans à venir puisque les précurseurs du tourisme à la ferme sur le territoire VALDAC vont partir à la retraite et ne seront pas forcément remplacés. Par conséquent, l’activité agritouristique risque de diminuer sauf si des néo-ruraux touchés par la crise ou lassés de la vie citadine décident à leur tour comme leurs aînés d’un « retour à la terre ».

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1.2 Le tourisme sur une exploitation : une activité annexe Selon les études du Cemagref (PERRET J., MARCELPOIL E., 2001), on peut distinguer dans l’exploitation la place accordée au tourisme selon 4 typologies :

- occasionnelle : l’agriculteur pratique une activité touristique sur demande (école ou structure de développement), souvent de façon bénévole ; - annexe : l’agriculteur pratique une activité touristique régulière qui demande peu d’investissement en raison de son travail d’exploitant, qui reste sa première source de revenus. Même si le revenu de cette seconde occupation reste peu importante, il lui permet de s’ouvrir aux autres et de faire travailler un autre membre de la famille en proposant différentes activités (goûter à la ferme, chambres d’hôtes…) ; - principale : l’activité touristique devient la première occupation en termes de revenus et de temps. L’agriculture sert alors de vitrine ou de statut social. Les pratiques se tournent vers la visite (fermes de découverte) et la restauration (ferme-auberge) ; - séparée : l’activité touristique est essentielle en termes de temps et de revenus, au moins pour un membre de l’exploitation. Elle est complètement séparée de l’activité agricole.

Lors des entretiens, la place du tourisme dans l’exploitation a été posée. Peu d’agriculteurs y ont répondu parce qu’ils ont du mal à la situer. Néanmoins, ceux qui se sont positionnés considèrent que le tourisme est une activité annexe sur leur exploitation et peut même y être séparée. Par exemple, cette activité permet à la femme d’un apiculteur d’avoir un revenu (gîte, proposition de jeux et visite) et plus tard une retraite.

1.3 La première motivation : des revenus complémentaires

Selon l’agriculteur, les motivations à la création d’une ou de plusieurs activités annexes sont multiples :

- économique : avoir une plus value de revenus par l’intermédiaire d’une activité touristique.

- culturelle : aller à la rencontre du public pour lui faire connaître son métier, ses productions et ses savoir-faire ;

- patrimoniale : valoriser et sauvegarder un bâtiment en réalisant des aménagements en vue d’en faire des hébergements touristiques ;

- entrepreneuriale : transformer ou monter son exploitation agricole pour en faire un lieu d’activités agricoles et touristiques. Sa globalité permet de faire vivre l’agriculteur. Ainsi, agriculture et tourisme sont indissociables (projet professionnel). (PERRET J., MARCELPOIL E., 2001)

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Mais, les motivations changent une fois que le projet est créé ; il faut alors le soutenir et le faire évoluer. Les exploitants agrandissent leur exploitation ou proposent une autre activité d’accueil. D’après notre enquête auprès des agriculteurs du territoire VALDAC, on constate que le revenu complémentaire est la principale raison pour laquelle l’agriculteur choisit de développer une activité agritouristique. Les enjeux financiers varient en fonction des activités pratiquées. De plus, pour ceux qui font en plus de la vente directe, c’est un moyen de vendre leurs productions. Elle complète une visite ou une autre prestation. Son but est de commercialiser. L’aspect économique incite les agriculteurs à se diversifier du fait d’un revenu insuffisant ou de la volonté de dégager un revenu propre aux conjoints d’exploitants ou tout simplement de gagner plus. La seconde motivation est l’envie de s’ouvrir vers l’extérieur et de faire découvrir son métier. L’échange permet aux agriculteurs d’être moins isolés socialement, voire géographiquement. D’autres sont motivés afin de « redorer l’image » de l’agriculture et donc de répondre aux réfractaires trop souvent lassés des contraintes et des nouvelles réglementations. Ils insistent sur le fait du partage, du contact avec les autres car la plupart du temps, c’est un travail solitaire. Ceux qui proposent ce type d’activité souhaitent s’ouvrir aux autres et accueillir comme ils voudraient être accueillis. Il est important aussi d’expliquer le métier agricole qui est aujourd’hui bien plus qu’un moyen de nourrir la population. La troisième motivation est réalisée dans un souci de préserver son patrimoine pour éviter qu’il ne soit abandonné. Certains agriculteurs rencontrés se trouvent sur l’exploitation familiale transmise par la génération antérieure. La plupart ont des bâtiments d’exploitation et d’habitation qui font ainsi partie du patrimoine familial. Néanmoins, il s’avère que souvent ces bâtiments sont en mauvais état. Les agriculteurs font le choix de les valoriser en les transformant en hébergements touristiques. La quatrième motivation fait l’objet d’un projet professionnel ou de couple pour certains agriculteurs qui ont choisi de développer parallèlement à leur activité agricole une prestation touristique. Ce sont souvent des néo-ruraux qui ont fui la ville pour vivre autre chose à la campagne. Parmi les personnes interrogées, on en dénombre 5 : une en ferme auberge, une dans les hébergements, une autre dans l’accueil à la ferme et les deux dernières dans des fermes hélicicoles qui souhaitent à terme proposer des casse-croûtes à la ferme et des stages de cuisine.

Si nous prenons comme exemple la ferme hélicicole du Col des Fans, nous découvrons une agricultrice d’origine lyonnaise qui a souhaité changer de vie et partir s’installer à la campagne avec son mari. Elle a suivi une formation qualifiante (brevet professionnel agricole) et un stage dans une autre exploitation avant de pouvoir s’installer. Son objectif était de produire des escargots de qualité et de montrer aux touristes comment ils sont élevés, se reproduisent et ce qu’ils mangent. Aujourd’hui, le couple est satisfait du travail accompli et désire poursuivre son développement. Son mari s’atèle à la construction de la cuisine et de la salle de dégustation afin de pouvoir accueillir du public à l’intérieur de la grange réaménagée à cet effet. De plus, ils veulent réaliser une terrasse pour les beaux

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jours pour proposer des repas à la ferme à base d’escargots bien sûr. Ce sont des néo-ruraux au départ peu appréciés du fait de leur facile ouverture vers le monde extérieur.

L’activité agritouristique est principalement dédiée aux femmes, qui souhaitent avoir une place à part entière dans l’exploitation et/ou créer de nouveaux emplois pour leurs enfants en âge de travailler. La femme aménage ainsi un nouveau secteur d’activité sans être exclusivement cantonnée aux tâches manuelles ou comptables. On constate d’après l’enquête menée que les agricultrices s’occupent principalement de l’activité agritouristique notamment des hébergements à la ferme. Les visites selon le nombre de touristes peuvent être conduites par les deux conjoints.

Tableau 8 : Comportements des agriculteurs vis-à-vis du tourisme

Place du tourisme/ motivations

Occasionnelle Annexe Principale Séparée

Culturelle Bénévolat (visite)

Accueil (goûter) Pédagogie (ferme découverte)

Patrimoniale Accueil (ch. et table d’hôtes)

Restauration (ferme auberge)

Hôtellerie (hébergement)

Entrepreneuriale Artisanat (transformation et vente directe)

Entreprise (multiactivité)

Tourisme (act. récréative)

Commerciale Commerce (vente directe)

Source : Cemagref, 2001

Nous avons barré les éléments qui ne sont pas pris en compte dans notre étude car il s’agit de la vente directe.

Lors de notre enquête, nous avions demandé aux agriculteurs quelle place prend leur activité agritouristique. La majorité n’a pas su répondre à cette question. Pour les répondants, c’est une activité annexe qui prend peu de temps. On trouve néanmoins certaines exceptions comme les fermes auberges et les fermes pédagogiques qui sont les principales occupations des agriculteurs sur une période de l’année bien définie. Pour pouvoir exercer l’activité agritouristique proposée, il faut que l’exploitant prenne conscience du temps nécessaire qui risque d’empiéter sur sa vie professionnelle et familiale. Il n’est pas donné à tout le monde de faire visiter son exploitation. En effet, les exploitants qui le font doivent connaître les « rouages » de l’accueil. Le tourisme est un nouveau métier qu’il convient de maîtriser pour accueillir du mieux possible les visiteurs. Cette double compétence nécessite de l’instinct et le sens du contact. Le temps de travail est conséquent et peut s’avérer être une limite au développement. L’agriculteur se doit d’être professionnel et capable de communiquer et de faire partager sa passion. Les exploitations agritouristiques sont pour la majorité tenue par des néo-ruraux qui ont une formation initiale supérieure, agricole ou non et qui ont déjà le sens du contact ce qui favorise

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3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente

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leur succès. Le territoire VALDAC est un territoire à émergence agritouristique dont les activités et les installations augmentent. Les agriculteurs qui ont souhaité s’ouvrir au public sont volontaires et appartiennent à des réseaux reconnus. On constate que la diversification vers l’agritourisme sur le territoire VALDAC peut se faire à différents stades : à l’installation, quelques années plus tard, voire au moment de la transmission ou à la suite d’un changement de vie (divorce, licenciement…). Mais, les textes qui régissent les activités agricoles et agritouristiques sont complexes et doivent être étudiés.

1.4 Des réglementations complexes L’ensemble des réglementations régissant le domaine agricole est complexe. Elles répondent à trois impératifs:

- social intégrant un système de solidarité entre les individus ; - juridique : il est nécessaire que les règles définissent les relations entre individus ; - fiscal permettant un système de redistribution.

Les régimes juridique, fiscal et social sont différents suivant les activités agritouristiques. Ainsi, l’exploitant peut garder son régime agricole ou devenir commerçant si la diversification choisie devient trop importante. Il doit alors être enregistré au registre du commerce et des sociétés. Conformément à la loi d'adaptation agricole de 1988, les revenus des activités d'accueil à la ferme sont considérés pour le calcul des cotisations sociales comme un revenu professionnel agricole au même titre que celui dégagé par les activités agricoles. L'agriculteur peut, selon son régime d'imposition agricole, choisir entre deux régimes fiscaux33 :

- un régime forfaitaire simplifié d'imposition avec abattement de 50 % si les recettes dégagées de l'activité touristique ne dépassent pas 22 730 € par foyer fiscal ;

- un régime réel d'imposition avec possibilité de rattachement des recettes touristiques au bénéfice agricole, si les revenus tirés de l’agritourisme n'excèdent : ni 30 % du chiffre d'affaires ; ni 30 000 €.

Actuellement, il existe beaucoup de textes réglementaires en matière juridique, fiscale et sociale qui rendent difficile leur lisibilité pour les agriculteurs.

33 Ministère de l’agriculture et de la pêche

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Tableau 9 : Les définitions de l’activité agricole

Définition juridique Définition fiscale Définition sociale Chambres d’hôtes Commerciale Commerciale Agricole Table d’hôtes Agricole Commerciale Agricole Ferme pédagogique Agricole Commerciale Agricole Visites d’exploitation Agricole Agricole ou

commerciale Agricole

Source : BEULIN Xavier, Au delà de l’alimentaire : des marchés à conquérir, Rapport d’orientation, Metz, FNSEA 60ème congrès, 21-23 mars 2006

Ces trois dimensions rendent également la qualification des activités agritouristiques aléatoire. L’exploitant doit se soumettre aux règles de sécurité pour les bâtiments. En matière alimentaire, les règles d’hygiène et de sécurité des aliments doivent être garanties. Il a le devoir d’être bien assuré pour pouvoir accueillir du public (responsabilité civile). Des investissements lourds sont demandés pour monter des activités agritouristiques telles que des chambres avec des sanitaires privatifs, des campings avec des blocs sanitaires, des fermes équestres avec un manège et des fermes auberges avec une cuisine aux normes. Seule la ferme pédagogique exige un faible investissement initial comparé à celui de l’outil agricole. L’aménagement d’une salle d’accueil peut se faire progressivement. L’investissement de départ est certes conséquent mais quand on propose divers services, la rentabilité est tout de suite plus importante. En ce qui concerne le camping à la ferme et la ferme pédagogique, ce sont des revenus d’appoint. La ferme auberge et la ferme équestre, quant à elles, peuvent attirer à la fois une clientèle touristique et une clientèle locale à l’année. En plus de leurs exploitations, certains agriculteurs se lancent dans une véritable activité touristique. Ainsi, l’agritourisme leur permet de s’adapter au marché, d’innover et de diversifier l’agriculture en répondant à une demande « mouvante ». C’est un moyen de redynamiser un secteur en recul. Ces pratiques ont évolué puisqu’au début, cette activité était essentiellement de la cueillette sur l’exploitation. Puis, peu à peu, elle s’est professionnalisée offrant de nouvelles prestations (randonnées équestres, festivals de récolte, labyrinthe…). Cette forme de tourisme a mûri lentement. En effet, il faut pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale, savoir accueillir les touristes et planifier les activités traditionnelles. De ce fait, les agriculteurs cherchent à se former pour améliorer leurs prestations auprès d’associations ou de réseaux.

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1.5 Les aides publiques mobilisables Plusieurs possibilités s’offrent aux agriculteurs pour développer une activité agritouristique. Le développement rural est pris en compte dans la politique française et met en valeur les territoires ruraux économiquement, socialement et écologiquement selon leur diversité et leurs acteurs. Cette politique fait l’objet d’une attention particulière au niveau des politiques de l’emploi, du développement durable et de l’aménagement du territoire. Dans le cadre du projet stratégique agricole et de développement rural, certains contrats de développement Rhône-Alpes mettent en place une action en faveur de l’agritourisme pour développer ce secteur d’activité notamment en matière de communication. Chaque CDRA n’accorde pas la même importance à l’agritourisme selon les caractéristiques de son territoire. Les conseils généraux attribuent des subventions à des privés qu’ils soient agriculteurs ou non pour rénover leur patrimoine dans le but de créer un hébergement touristique (gîte, chambre d’hôtes) (cf annexes 4-5 ). Pour y avoir droit, ils exigent que l’hébergement soit labellisé pour financer uniquement des prestations de qualité. Dans la Drôme, il existe des aides pour la création de ferme-auberge et de campings à la ferme (cf annexe 6). Néanmoins, l’intervention n’est pas spécifiquement liée à l’agritourisme. Il n’y a pas de bonification particulière sauf pour les prestations du réseau Bienvenue à la ferme. Une réflexion est menée sur la diversification des exploitations en général. Plusieurs aides départementales peuvent être attribuées : la promotion de produits locaux, les manifestations à caractère agricole et des subventions de fonctionnement pour des projets pédagogiques. De plus, un plan de restructuration a été mis en place à cause de la sharka ce qui a permis à certaines exploitations de se reconvertir, voire de développer une activité agritouristique. La Région Rhône-Alpes a plusieurs objectifs dans son plan régional pour l’agriculture et le développement rural (PRADR) :

- accompagner la diversification de l’économie rurale ; - améliorer la qualité de vie en milieu rural ; - renforcer et pérenniser la dynamique territoriale (ingénierie, formation, information).

Le dispositif EALI (cf annexe 7) est une aide à la création et au développement d’entreprises agrirurales localement innovantes (2007-2013). Il est entre autres destiné aux exploitants ne bénéficiant pas de la dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) qui ont un projet de transformation fermière (hors transformation du lait de bovins, ovins, caprins), aux membres de ménages agricoles qui ont un projet de diversification non agricole innovante ou des porteurs de projets agriruraux (combinaison de l’activité agricole avec une autre activité).

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Une des fermes interrogées a bénéficié de cette subvention. Il s’agit d’une ferme pédagogique et apicole, située à Désaignes.

Le contrat régional d’objectif filière (CROF) concerne le vin pour le territoire VALDAC et favorise le développement du tourisme vitivinicole. Il porte sur la professionnalisation de l’accueil et la communication régionale. Les actions ont pour objectifs d’augmenter la fréquentation des caveaux, donc des ventes directes et de mieux structurer l’offre vitivinicole de Rhône-Alpes.

Le Syndicat des vignerons de Cornas a bénéficié de cette subvention « action 221 : sentier ampélographique34 » sur les vignobles de l’AOC Cornas.

L’Union Européenne met l’accent sur le fait que l’agritourisme est propice à la création d’emploi pour la main d’œuvre rurale et permet de développer des zones défavorisées en valorisant tant le patrimoine naturel que culturel. Elle finance ainsi certains projets dans le cadre du développement de l’agritourisme par l’intermédiaire du FEDER35, du FEOGA36 et du FEADER37 (cf annexe 8).

La ferme du Valentin a reçu une subvention FEOGA pour la première année d’exercice de sa ferme pédagogique.

De plus, certains projets de tourisme rural peuvent être mis en place dans le cadre de LEADER. Ce programme à destination des zones rurales permet l’émergence de stratégies de développement rural durables et intégrées. Un groupe d’action locale (GAL) est alors créé sur un territoire déterminé. Sur le territoire VALDAC, on trouve celui des Monts d’Ardèche. Des projets peuvent ainsi voir le jour comme la structuration de réseaux d’accueil ou de visites à la ferme.

1.6 Les freins au développement de l’agritourisme Les agriculteurs rencontrent parfois des difficultés dans leur mise en œuvre d’ordre administratif (procédures, multiples personnes ressources), financier voire sociologique. Etant une exploitation « atypique », elle est parfois mal acceptée. En effet, les anciens qui ont peiné à pérenniser leur exploitation voient d’un mauvais œil l’arrivée de nouveaux exploitants bénéficiant d’aides et profitant de formation et de matériel technologique leur facilitant les tâches. La valeur « travail » n’a plus la même signification et ils le regrettent. Il existe de multiples freins dans le développement de l’agritourisme. Tout d’abord, certains agriculteurs n’ont pas l’âme d’un hôte et ne se sentent pas capables de gérer le surcroît de travail généré par cette activité. Le manque de temps peut s’expliquer par le système de production et dépend aussi de la situation économique de l’exploitation. De plus, la situation

34 discipline étudiant la vigne et plus particulièrement ses espèces et variétés et les cépages. 35 Fonds européen de développement régional : actions visant le développement des activités touristiques dans

les régions et zones défavorisées de l’UE. 36 Fonds européen d’orientation et de garantie agricole : actions de promotion du tourisme agricole. 37 Fonds européen agricole et de développement rural

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géographique de la structure peut être aussi un frein si elle est trop éloignée et difficile d’accès. Néanmoins, dans certains cas, un lieu reculé peut faire le charme de l’exploitation, favoriser le calme et le ressourcement. Les moyens financiers peuvent être un frein. En effet, certains ont peur de prendre des risques et de s’apercevoir que finalement l’activité n’est pas rentable. L’agritourisme demande aussi du temps et la charge de travail ne doit pas être sous-estimée. Pour certains, la marge de manœuvre est faible en raison du travail à l’extérieur d’un des deux conjoints. En matière de communication, les agriculteurs s’échangent la clientèle et travaillent ensemble. Mais, il leur est difficile de faire du marketing parce qu’ils ne sont pas rodés à ce type d’exercice. En développant une activité agritouristique, les exploitants doivent maîtriser deux métiers et s’appuyer sur les structures existantes : OTSI, Ardèche Plein Cœur, les réseaux… L’offre agritouristique peut ne pas correspondre aux attentes de la clientèle, qui méconnaît la vie à la ferme, ses contraintes, ses inconvénients parfois son isolement et un manque d’activités aux alentours. L’agritourisme, c’est le chant du coq, les bêtes, les cloches, l’aboiement du chien, les odeurs… même si les locaux sont tenus de façon irréprochable et l’accueil tout à fait agréable, le citadin peut ne pas adhérer à ce style de vie. L’enquête menée auprès des agriculteurs a montré plusieurs freins qui ont rendu difficile la mise en route de leur activité agritouristique. Le premier concerne les moyens financiers parce que les banques sont généralement « frileuses ». Le second problème est administratif avec de nombreuses formalités à remplir pour pouvoir bénéficier de subventions et d’aides. Les agriculteurs ont donc besoin de conseil et d’accompagnement.

Une fois les agriculteurs et leurs motivations bien identifiés, il est intéressant de se concentrer sur les différents types d’activités qu’ils peuvent choisir.

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2. L’offre agritouristique en VALDAC

Sur le territoire VALDAC, nous avons identifié trois types de prestations agritouristiques : - les activités liées à l’hébergement ; - celles liées à la restauration ; - les dernières liées aux loisirs.

Figure 25 : L’offre agritouristique

Gîtes Chambres d’hôtes Campings à la ferme Fermes auberges

Tables d’hôtes Goûters/casse-croûtes à la ferme Visites Fermes équestres Accueil enfants Autres activités de découverte

Réalisation : Sophie THOMAS

Pour avoir un meilleur aperçu de l’offre agritouristique en VALDAC, nous avons choisi de détailler chaque prestation.

2.1 Les hébergements, un meilleur complément de revenus

Les hébergements à la ferme ont évolué et ont permis à d’autres personnes hors du milieu agricole d’en créer et d’en développer. De ce fait, aujourd’hui, il y a une grande diversité d’hébergements touristiques en milieu rural. Depuis un certain nombre d’années, la campagne est attractive qu’elle se traduise par l’installation de nouveaux arrivants, l’achat de résidences secondaires et la venue croissante de touristes.

« La demande s’adresse à l’espace de la nature et à celui de la ruralité : les touristes cherchent à la fois le calme et la tranquillité de la campagne (en regard du stress urbain), la sécurité physique et alimentaire, source de bonne santé et l’esthétique (paysage, architecture, vieilles pierres…), le ressourcement et la convivialité. La clientèle étant de plus en plus exigeante, elle souhaite trouver confort et haut de gamme dans les

Hébergements

Restauration

Loisirs

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prestations qu’on lui propose. L’offre d’hébergement est diversifiée ». (MAMDY J-F, GUILLOT M., 2006, p 92)

Sur le territoire VALDAC, la part des exploitants ayant choisi de créer un hébergement est de 37.8 %, soit 38 exploitations sur les 101 existantes. Dans un premier temps, cette activité permet d’avoir un revenu supplémentaire pour mieux vivre ou tout du moins payer ses charges. Dans un second temps, on constate que les agriculteurs utilisent des granges, fermes ou hangars qu’ils transforment. L’objectif est de valoriser leur patrimoine et d’entretenir leurs biens immobiliers. Cette plus-value est aussi intéressante lorsque les exploitants prennent leur retraite. Ces derniers peuvent alors décider de garder leur propriété et de continuer d’exercer leur activité agritouristique (hébergements) ou de vendre. On distingue plusieurs types d’hébergement à la ferme :

- les gîtes ; - les chambres d’hôtes ; - les campings à la ferme.

2.1.1 Les gîtes, un séjour en groupe

Les gîtes sont partagés en famille ou en groupe et sont aménagés dans une ancienne bâtisse à proximité de la ferme. Certains agriculteurs leur font visiter la ferme et découvrir les produits locaux lors d’un apéritif d’accueil par exemple. Ce contact privilégié permet de connaître un peu mieux la clientèle (goûts, culture, sports…). On trouve aussi des gîtes d’étape conçus pour accueillir des randonneurs de passage (pédestres, cyclistes, équestres et autres) à la nuitée ce qui nécessite la présence du gestionnaire sur place (capacité de 12 à 50 places). Il existe en VALDAC : 35 gîtes et 2 gîtes d’étapes à la ferme dont certains sont labellisés Gîtes de France, Gîtes de France/Bienvenue à la ferme, Accueil Paysan, Clévacances, Rando Accueil ou Accueil du Parc. Le choix de faire un gîte rural se fait avant tout pour préserver le patrimoine bâti. C’est un investissement lourd.

La ferme de Médille à La Rochette (07) propose un gîte d’étape pouvant accueillir 17 personnes. Elle est labellisée Rando Accueil et Accueil du Parc. Ce sont principalement des gens qui viennent dans la montagne ardéchoise pour y pratiquer la randonnée. Cette activité est complétée par une table d’hôtes qui est très souvent sollicitée en raison de l’éloignement de grandes surfaces. Le cadre de cette ferme est très agréable. La fermière nous a fait part de son enthousiasme. Elle a beaucoup d’expérience en la matière. Auparavant, elle a eu des chambres d’hôtes avec table dans les Vosges et une ferme-auberge pendant 14 ans en Alsace. Cette nouvelle activité est celle qu’elle préfère car elle lui donne plus de temps pour s’occuper de ses animaux. Il est important pour les touristes de réserver avant de venir.

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Figure 26 : La ferme de Médille

Réalisation : Sophie THOMAS

Cette ferme traditionnelle en pierre et en lauze est typique de l’architecture ardéchoise.

2.1.2 Les chambres d’hôtes, un contact plus convivial

Les chambres d’hôtes sont utilisées généralement pour une nuit lors d’un itinéraire. Elles peuvent être une étape itinérante de vacances ou de courts séjours. Le petit déjeuner est inclus dans le prix. Généralement, les chambres se trouvent dans la même bâtisse que les propriétaires. De plus, il est possible de prendre son repas en table d’hôtes. Les chambres d’hôtes permettent aux touristes un contact plus direct avec l’agriculteur qui les reçoit comme des « invités » à sa table. Il leur fait découvrir la cuisine du terroir et leur parle de la culture locale. En matière économique, il s’agit d’une activité intéressante mais qui nécessite une importante disponibilité. En effet, il peut arriver que chaque jour, un nouveau client vienne, ce qui veut dire changer les draps, faire le ménage et préparer éventuellement le repas. La table d’hôtes complète la rentabilité de l’activité. En VALDAC, les chambres d’hôtes sont au nombre de 17. Elles sont pour la plupart labellisées.

La ferme de Laudie à Saint-Barthélémy-du-Meil (07) peut illustrer ces propos. L’agricultrice s’occupe de l’activité agritouristique tout en étant conjointe collaboratrice sur l’exploitation familiale. Elle dispose de quatre chambres d’hôtes et une table labellisée Gîtes de France/Bienvenue à la ferme. Auparavant, elle faisait des visites à la ferme dans le cadre du Réseau Paysage et proposait des goûters à la ferme. Cette activité de visite s’est avérée incompatible à gérer en parallèle des chambres ; c’est pourquoi elle a été abandonnée. L’activité d’hébergement la satisfait car elle lui permet d’avoir un important complément de revenus.

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2.1.3 Les campings à la ferme, plus proches de la nature

Le camping à la ferme permet d’accueillir des campeurs sur une parcelle de l’exploitation avec des équipements adaptés. La capacité d’accueil est limitée à 6 emplacements pour 20 personnes dans le but de les distinguer des autres campings. De plus, il existe des aires naturelles de camping pouvant disposer jusqu’à 25 emplacements. On en dénombre cinq sur le territoire VALDAC. C’est un revenu d’appoint de faible importance puisque cette prestation est très saisonnière. Néanmoins, il donne la possibilité aux agriculteurs d’échanger avec des personnes de milieux différents. Une des fermes de la Drôme fait partie du réseau France Passion et propose aux camping caristes de stationner librement et gratuitement sur son exploitation à Montvendre. On compte 8 campings à la ferme sur le territoire VALDAC.

Le camping Pra-Long labellisé Bienvenue à la ferme s’est développé dans les années 1990 à Saint-Pierreville (07) et possède six emplacements. L’agricultrice met à disposition des équipements sanitaires et une cuisine. Elle propose également la location de caravanes. Elle est souvent sollicitée directement puisque le camping se situe à proximité de la route et dispose d’un accès direct à la rivière. De plus, lorsque les campings environnants sont pleins, il peut bénéficier de clients supplémentaires. Pour l’exploitante, cette activité est intéressante pour rencontrer des gens de tous horizons. Elle tient un potager et n’hésite pas à en faire profiter sa clientèle. Néanmoins, cela reste une activité saisonnière qui se déroule principalement en juillet et en août bien que le camping soit ouvert d’avril à septembre. Cette région connaît parfois des conditions météorologiques difficiles (froid, neige, vent) qui ne permettent pas l’élargissement de la saison.

Figure 27 : Les hébergements à la ferme en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

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Au total, le territoire VALDAC dispose de 62 hébergements à la ferme, répartis sur 38 exploitations. La capacité totale d’hébergements à la ferme est de 406 lits.

2.2 La restauration, un avant-goût du terroir La restauration à la ferme est une prestation minoritaire par rapport à la restauration classique faute de demande des touristes et des résidences secondaires. Néanmoins, les produits du terroir sont une valeur sûre. L’agritourisme permet de répondre à la nostalgie que ressentent les touristes vis-à-vis des « mets maison et savoir-faire d’antan ». (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 87) On trouve trois types de formules :

- les fermes auberges ; - les tables d’hôtes ; - les goûters / casse-croûtes à la ferme.

2.2.1 Les fermes auberges, une diminution dommageable

Les propriétaires proposent des produits issus de la ferme ou des exploitations environnantes permettant aux visiteurs de découvrir des recettes traditionnelles (taux d’auto-approvisionnement : 51 % minimum). Cette activité est soumise à la réglementation des restaurants : règles d’hygiène, règles de sécurité concernant les établissements recevant du public, taux de TVA, taxe professionnelle… L’agriculteur peut être qualifié de « producteur, cuisinier et commerçant ». En Ardèche, il existe 12 fermes auberges dont 2 se trouvent sur le territoire VALDAC à Désaignes et à Silhac, toutes deux labellisées Bienvenue à la ferme. Côté drômois, elles sont au nombre de 8 mais aucune ne se situe en VALDAC. Au cours des trois dernières années, la chambre d’agriculture de l’Ardèche a constaté une forte baisse du nombre de fermes auberges. Cela est principalement dû à la séparation des couples. De plus, les normes de plus en plus strictes n’encouragent pas l’installation. Sur le territoire VALDAC, 4 fermes auberges ont disparu en cinq ans pour de multiples raisons : le changement d’activité, des raisons de santé et la retraite. Elles se situaient à Saint-Jean-Chambre, Saint-Prix, Saint-Laurent-du-Pape et Coux. Un projet devrait voir le jour d’ici peu sur la commune du Crestet. L’exploitant souhaite proposer des produits haut de gamme tels que le foie gras et le fin gras.

La ferme auberge de Combeyron à Silhac (07) est pionnière en la matière. En effet, elle exerce cette activité depuis 1980. Malheureusement, l’exploitant prend sa retraite cet automne et sera remplacé pour deux saisons par sa femme avant de fermer. Il n’y aura pas de transmission du fait que l’exploitation est en fermage. Cet exploitant néo-rural a

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beaucoup participé au développement rural. Il a été à maintes reprises président de l’Asfodel38, de l’association des fermes auberges de l’Ardèche… Il est actuellement maire-adjoint de Silhac.

2.2.2 La table d’hôtes, entre partage et échanges

La table d’hôtes se fait en parallèle de chambres d’hôtes. Il en existe 8 sur le territoire VALDAC dont certaines proviennent de l’agriculture biologique. Seule une table paysanne labellisée Accueil Paysan propose des repas sans hébergement à base de fleurs, de plantes aromatiques et sauvages. Elle se situe à Châteaudouble (26). Elle fait partie de l’association « Menus curieux » qui se regroupe autour d’une charte de confiance réciproque entre consommateurs et professionnels. La charte implique trois principes :

- utiliser des matières premières préférentielles : plantes sauvages, variétés fruitières retrouvées et légumes anciens (les plantes sont essentiellement récoltées en altitude sur des prairies naturelles ou dans des sous-bois sans intrants chimiques) ;

- produire une cuisine de terroir autour d’une gastronomie traditionnelle ; - mettre au point des recettes intégrant tous ces éléments.

En contrepartie, les clients se doivent de réserver en avance.

2.2.3 Le goûter ou casse-croûte à la ferme, un phénomène de mode

Certaines fermes proposent en plus de la visite des goûters ou casse-croûtes à la ferme qui permettent aux visiteurs de déguster les produits de l’exploitation et par la suite d’en acheter. On en dénombre 18 en VALDAC. Quelques fermes proposent des pique-niques « campagnards » à leurs clients en hébergement. D’autres le font uniquement lors de l’opération « de ferme en ferme ».

La ferme du Châtaignier à Lamastre (07) propose des goûters à la ferme avant ou après la visite de la châtaigneraie et de l’atelier de transformation. Tous les produits sont directement transformés par les exploitants. Pour la plupart, ils sont à base de châtaignes ou de fruits du verger. Cette dégustation payante est un avant goût des produits en vente pour les visiteurs.

38 Association de formation et de développement rural appliqué au local

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Figure 28 : La salle d’accueil et de vente de la ferme du Châtaignier

Réalisation : Sophie THOMAS

Figure 29 : Les activités liées à la restauration en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

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2.3 La découverte de la ferme, un loisir privilégié « Quel que soit le but premier de la visite, ce que les visiteurs recherchent avant tout, c'est une expérience globale et authentique qui propose une immersion dans un monde qui contraste avec la production industrielle, de masse, standardisée. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 88)

Il existe différentes activités liées aux loisirs et à la découverte de la ferme : - les visites ; - les fermes équestres ; - « Accueil enfants » ; - les autres activités de découverte.

2.3.1 Des visites éducatives et ludiques

Les visites de ferme sont importantes sur le territoire, certaines sont reconnues en tant que fermes pédagogiques ou de découverte, d’autres sont informelles et se pratiquent plutôt l’été. L’exploitant qui a souhaité mener cette activité s’appuie sur ses savoir-faire et le patrimoine agricole. Il fait découvrir l’agriculture, la biodiversité (fonctionnement des écosystèmes), l’architecture rurale… Si l’activité est régulière, l’agriculteur se doit d’acquérir de nouvelles compétences notamment dans le guidage (langues, supports de visite, expressions...).

• Les fermes pédagogiques, une attente des scolaires Les fermes pédagogiques sont destinées aux scolaires et proposent diverses activités en lien avec l’agriculture et l’environnement. La première ferme pédagogique en France date de 1974 et se trouvait à Lille. Ce phénomène s’est réellement développé dans les années 80 où les fermes périurbaines ont ouvert leurs portes en raison de la demande des enseignants. Ce mouvement s’est professionnalisé pour améliorer les visites en les adaptant aux niveaux scolaires et en créant des outils dédiés aux enseignants. Aujourd’hui, on en compte plus de 1300 dont 2/3 sont tenues par des exploitants agricoles. Ainsi, face à la crise agricole et agro-alimentaire, les agriculteurs ont souhaité montrer leur métier et s’ouvrir à la société. Au total, 3.3 millions de visiteurs vont découvrir la vie à la ferme. Mais 1 ferme sur 6 a arrêté son activité entre 1994 et 2000. 83 % des fermes pédagogiques sont adhérentes à un réseau, 30 % sont agréées Jeunesse et Sports et 30 % Education Nationale39. Environ 50 % des fermes pédagogiques de Rhône-Alpes sont adhérentes au label Bienvenue à la ferme. Cette utilisation est soumise à l’agrément d’une commission départementale du réseau. Les fermes pédagogiques reçoivent des scolaires de primaire et de maternelle, quelques collégiens ainsi que des enfants de centres aérés et centres de vacances. On trouve 7 fermes pédagogiques en VALDAC : 2 en Drôme, 5 en Ardèche dont la plupart sont labellisées. Deux sont dites fermes pédagogiques mais ne sont pas labellisées.

39 SOURCE, Fermes pédagogiques, fermes d’animation, Source n°69, janvier 2004, p 8.

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Tableau 10 : Des publics variés, des opportunités nombreuses

Publics Comportement et attentes Cadre de visite Maternelles Public très curieux, qui aime tester, n’a pas peur du regard des autres,

mais avec une attention réduite. En phase d’apprentissage des notions fondamentales, avec un goût développé pour le jeu et le contact, ainsi que pour le monde animal.

Primaires Public très curieux qui a besoin d’activités variées : physiques, ludiques, artistiques… comprendre et jouer, apprendre par l’action concrète.

Collèges Idéal pour le cours Sciences de la vie et de la terre Classes adaptées Public qui nécessite une pédagogie basée sur le concret. Besoin de

prendre confiance en soi.

Sorties occasionnelles avec ou sans nuitée, intégrées au projet pédagogique de la classe. Selon la saison, l’objectif peut être l’apprentissage, la vie du groupe ou encore la détente… Une préparation du séjour avec l’enseignant s’impose.

Scol

aire

s

Lycées Programme scientifique essentiellement. Nécessité de disposer de documentation riche et d’outils pédagogiques adaptés.

Visites rares, à la journée

Crèche Activité d’éveil des tout petits par un travail sur les 5 sens. Visite de proximité, de courte durée, en petit groupe très accompagné.

Péri

scol

aire

s

Centres de loisirs et de vacances

Selon l’âge, approche ludique (3-6 ans), participative (6-12) ou d’initiative (12-18). Groupes nécessitant des qualités de souplesse et d’adaptation.

Visite hors temps scolaire

Publics en difficultés

Demande d’activités sensorielles, de découverte et de contact avec les animaux.

Toute l’année, visites encadrées, dans le but de créer des liens et de la confiance en soi.

Publics handicapés

Acquisition de savoir-faire ou de savoir-être, besoin d’aménagements et d’une organisation adaptés (variable selon le handicap)

Toute l’année, visite intégrée dans un circuit complet en autocar.

Gro

upes

Aut

res

Seniors et comités d’entreprises

Public motivé par la détente, la dégustation et l’achat. Public moins attentif, exigeant sur la propreté, avec un timing serré. Intérêt pour les questions de société. Boutique très appréciée.

Visite hors période scolaire.

Indi

vidu

els Familles Intérêt pour les questions de société. Demande de supports

pédagogiques non scolaires. Souhait de participer aux travaux de la ferme. Intérêt pour la vente directe de produits fermiers sur place.

Source n°69, janvier 2004 d’après l’ouvrage « Créer une ferme pédagogique : de l’idée à la réalisation », Bergerie nationale, Educagri Ed., 2004.

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La ferme pédagogique du Valentin, qui existe depuis 2004, illustre ce propos. Elle accueille chaque année plus de 2 200 élèves (septembre 2008-juin 2009). Elle communique sur les plaquettes du réseau « Terres de savoirs » de la FDCIVAM, à destination des collèges - en lien avec les sciences de la vie et de la terre - et des organismes d’accueil social. Le bouche-à-oreille est le moyen de communication le plus efficace. La ferme pédagogique propose différentes animations qui reposent sur trois piliers :

- la découverte du monde agricole ; - l’éducation au goût ; - la sensibilisation à l’environnement.

Cinq thématiques peuvent être abordées suivant le choix de l’enseignant : - de la vache au lait ; - de la graine à la plante ; - du ver de terre au potager ; - de la fleur au miel ; - du têtard à la grenouille.

L’animation qui rencontre le plus de succès est celle « de la vache au lait ». Pour l’année 2008, elle a accueilli 44 classes de 21 écoles. Alors que ce sont les maternelles qui viennent le plus souvent, l’objectif est d’augmenter la venue des collégiens qui reste encore minoritaire. Seulement 3 collèges de Valence sont venus pour un total de 15 classes, aucun de Bourg-lès-Valence. La période la plus demandée pour visiter est celle de mars à juin. L’animatrice a constaté une recrudescence de visites pour la période de mai-juin ce qui l’a contrainte à être à temps plein (7 à 8 visites/semaine) et à être moins disponible sur l’exploitation alors que c’est une période où il est nécessaire de disposer de main d’œuvre notamment pour la récolte de fruits.

Figure 30 : La salle d’accueil et d’animation de la ferme du Valentin, Bourg-lès-Valence (26)

Réalisation : Sophie THOMAS

L’accueil pédagogique est un moyen de faire découvrir le métier d’agriculteur et d’échanger avec le public sur les différentes pratiques agricoles, le rôle de l’agriculture sur le territoire…

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Le développement de ce type de pratique s’est conforté en raison de la méconnaissance de l’origine des produits. L’objectif est d’attiser la curiosité des plus jeunes qui peuvent ainsi revenir avec leurs parents. Ces visites ont un rapport avec les référentiels des programmes scolaires en sciences, en géographie… L’observation sur le terrain permet aux jeunes de se questionner et d’expérimenter. Une fois en classe, des approfondissements peuvent être abordés.

• Les fermes de découverte à la périphérie de Valence Ce type d’exploitation permet la découverte de la ferme à une large clientèle qu’elle soit individuelle ou en groupe, adulte ou enfant. Les fermes de découverte du territoire se trouvent sur la partie drômoise à proximité du Vercors ; l’une est une ferme hélicicole à Montvendre et l’autre est située sur une exploitation caprine à La Baume-Cornillane. Toutes deux sont labellisées Bienvenue à la ferme. Les agriculteurs utilisent pendant leurs visites ce qu’il y a autour d’eux comme outils pédagogiques pour montrer la vie sur l’exploitation, le rôle de l’agriculture et sensibiliser le public aux bienfaits d’une alimentation saine.

2.3.2 Les fermes équestres, accueil du cheval et du cavalier

Les fermes équestres permettent de découvrir l’équitation ou de pratiquer des randonnées, de la voltige ou de l’attelage pour les confirmés. Le personnel encadrant est titulaire d’un diplôme d’état pour exercer cette discipline. Certaines fermes accueillent des cavaliers qui souhaitent découvrir une région d’une autre manière. Elles peuvent héberger des chevaux en box et les nourrir. Les fermes équestres proposent aussi des hébergements aux vacanciers désireux d’être au contact direct avec la nature. Sur le territoire, on en dénombre 5 : 4 en Ardèche (Champis, Silhac, Rochessauve et Désaignes) et 1 en Drôme (Montvendre). Cette activité est un moyen de combiner plusieurs prestations : randonnées, pension pour chevaux, cours…

2.3.3 Accueil enfants, découverte de la campagne par de jeunes citadins

Ce type d’activité se développe aussi en dehors des exploitations puisque les enfants peuvent être accueillis par des ruraux. Nous avons peu de données pour cette activité. Rien ne transparaît sur la partie drômoise. Nous avons pris contact avec la Fédération ardéchoise d’accueil enfants en milieu rural qui nous a fait part de son expérience. Cette dernière s’occupe de placer des enfants entre 2 et 18 ans dans des familles d’accueil. Pour ce faire, les familles doivent bénéficier d’une autorisation de la Direction de la Jeunesse et des Sports. Pour les enfants de moins de 4 ans, les assistantes maternelles ont un agrément permanent délivré par la Direction de la Solidarité

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Départementale (CG 07). La fédération dispose de l’agrément « Jeunesse éducation populaire » délivré par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. L’accueil des enfants se fait pendant les vacances scolaires, pour une semaine, quinze jours, voire à l’année. C’est un moyen pour les enfants de s’épanouir en découvrant la nature et les animaux dans un cadre familial. Il a été difficile d’obtenir la liste des agriculteurs pratiquant de l’accueil d’enfants. En effet, ces données sont confidentielles car la fédération craint que ce listing ne soit donné à des agences de placement. L’objectif est qu’il n’y ait pas d’intermédiaire supplémentaire à payer. Cette fédération travaille avec des foyers de Paris, Marseille et Compiègne.

L’antenne Moyen Vivarais qui se trouve en VALDAC nous a communiqué les noms des agricultrices et les communes où se situent les exploitations qui accueillent des enfants, soit 8 personnes. Certaines ont l’agrément permanent pour les enfants en bas âge. Pour la saison 2008-2009, il existe deux types de tarifs :

- pour la journée : 28 € pour les enfants de 2 à 9 ans, 31 € pour les enfants de 10 à 18 ans, 65 € pour les enfants avec un handicap ;

- pour les séjours de rupture (agrément permanent) : 35 € pour les enfants de 2 à 9 ans, 43 € pour les enfants de 10 à 18 ans.

Dans le cadre des échanges ville-campagne, s’inscrit aussi l’accueil social qui n’est pas directement lié à l’aspect touristique. Il est destiné à des personnes en difficulté que ce soit par leur intégration, leur échec professionnel, leur vieillesse ou leur handicap physique. Les personnes en longs séjours peuvent participer au travail de la ferme.

2.3.4 Les autres activités de découverte

Cette catégorie se compose d’activités « inclassables » que sont le labyrinthe végétal, une promotion commune, les circuits agritouristiques, les sentiers de découverte, le site remarquable du goût, les week-ends thématiques, les spectacles et l’accompagnement de visites sur le territoire.

• Le labyrinthe végétal, une activité originale et unique en Ardèche Le labyrinthe végétal a été financé en partie par le contrat global de développement Eyrieux Ouvèze Vernoux. L’agriculteur a souhaité développer un projet agritouristique pour avoir une activité complémentaire. Chaque année, il modifie le tracé. Ce labyrinthe temporaire se visite durant la saison estivale à Charmes-sur-Rhône (07). L’agriculteur l’a aménagé en 2001 sur un champ de maïs de 3 ha. Le tracé 2009 est sur le thème de la conquête de l’espace et de l’astronomie. Des questions enfants et adultes sont proposées permettant à chacun d’être « cérébral » tout en s’amusant. Un labyrinthe au milieu des fleurs est la nouveauté 2009. A terme, l’agriculteur souhaite réaliser un labyrinthe permanent pour élargir de ce fait sa saison touristique jugée trop courte. Pour bien accueillir ses visiteurs, il a aménagé un chalet avec un coin sanitaire et à l’extérieur une aire de pique-nique. Il propose aussi des jus de fruits de son exploitation. Cette activité fait partie du réseau Bienvenue à la ferme.

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Figure 31 : Tracé du labyrinthe 2009

Source : http://www.labyleo.com/

• « Chambriolez au fil du Doux », une promotion commune

Des agriculteurs de la vallée du Doux ont souhaité se regrouper sur une plaquette de promotion « Chambriolez au fil du Doux » pour faire découvrir leurs saveurs et savoir-faire paysans. Parmi les sept agriculteurs du début, seulement deux se trouvent en VALDAC : la ferme du Châtaignier à Lamastre et la ferme de Bouton au Crestet. Le reste est en Ardèche Verte, au nord du territoire. Cette brochure a été financée par le CGD Vallée du Doux. Cette association fonctionne depuis 7 ans bien qu’actuellement, elle soit un peu en sommeil. En effet, la plaquette n’est plus d’actualité car certains agriculteurs sont à la retraite ou sont partis de la région.

• Les visites de vignobles

Depuis 2001, des visites guidées de vignobles sont proposées par Rhône Crussol Tourisme en partenariat avec 9 vignerons de Saint-Péray (4), Cornas (4) et Toulaud (1). Chaque jeudi après-midi des mois de juillet et d’août, les visiteurs se retrouvent à 16h à l’office de tourisme de Saint-Péray pour un rendez-vous avec un vigneron. Cette visite coûte 6 € pour les adultes. Plusieurs arrêts sont faits pour expliquer les appellations, le terroir, le travail de la vigne et du vigneron. La visite est suivie d’une dégustation au caveau. En 2008, environ 90 personnes ont participé aux visites.

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• Les jeudis à la ferme, un circuit estival Depuis 2008, il existe un circuit « les jeudis à la ferme », sur le canton de Lamastre (07), qui s’organise tous les jeudis de juillet et d’août, de 15h à 19h. Ainsi, trois fermes et un artiste proposent une visite guidée de leur exploitation ou de son atelier et une dégustation de leurs produits. Pour terminer la journée, un repas fermier est servi au restaurant Jardin des Saveurs à Empurany.

• Des sentiers de découverte ou d’interprétation ludiques Certains agriculteurs ont réalisé des sentiers de découverte permettant aux visiteurs de découvrir de façon ludique les abeilles, la châtaigne ou le vin :

- le sentier de l’Ours à Accons est une manière de découvrir les paysages et la flore ardéchoise que les abeilles butinent. Cette balade s’adresse à toute la famille et dure une heure.

- le sentier d’interprétation « Âges et usages de la châtaigneraie » à Désaignes a été créé en partenariat avec le PNR des Monts d’Ardèche. Deux types de visites sont proposés : les visites guidées par le propriétaire des lieux ou les visites libres. Pour toutes visites, il faut s’adresser directement à l’office de tourisme de Désaignes qui munira les visiteurs d’un disque de visite pour ceux qui auraient choisi de réaliser cette visite tout seul. La prestation est payante.

- le sentier de découverte de l’AOC Cornas sera inauguré en octobre. C’est un moyen pour le syndicat des vignerons du village de faire reconnaître son vin. Quatre panneaux explicatifs seront disposés tout au long du sentier pour permettre aux visiteurs de mieux comprendre la spécificité du Cornas (appellation, travail de la vigne, cépages, vinification, paysages…). Un dépliant sera disponible à l’office de tourisme du Pays de Crussol.

• L’unique site remarquable du goût en Ardèche

Sous l’impulsion de l’office de tourisme intercommunal Privas Rhône et Vallées, « la Châtaigneraie de Privas à Saint-Pierreville » est devenue l’unique site remarquable du goût d’Ardèche. Ce classement a été délivré en 1994 par le Conseil National des Arts Culinaires. Des manifestations gourmandes sont ainsi organisées autour de la châtaigne. En novembre 2008, la création d’une association a permis de regrouper des producteurs de châtaignes, des restaurateurs et deux entreprises locales. Elle souhaite mettre en valeur la production de châtaignes, les paysages et le patrimoine culturel et faire découvrir les savoir-faire de transformation par l’intermédiaire d’activités telles que les « découvertes gastronomiques ». De plus, des randonnées accompagnées seront organisées et donneront la possibilité de visiter une ferme. Les restaurateurs adhérents proposeront dans leurs menus des produits à base de châtaignes. Les entreprises, quant à elles, ouvriront leurs ateliers pour une découverte-dégustation de leurs produits. Cette action est un moyen de promouvoir l’agriculture du territoire. La volonté de professionnels a permis de développer cette activité agritouristique. A terme, cette association souhaite pouvoir financer un salarié à mi-temps et créer un événement

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fédérateur afin de rentrer des fonds. Chaque année, elle espère augmenter le nombre d’adhérents et proposer de nouvelles activités.

• Des week-ends ou séjours à la ferme Ardèche Plein Cœur édite chaque année une brochure « Idées week-ends & séjours » où sont recensés des séjours thématiques dont certains sont en lien avec l’agritourisme. Proposée par une ferme de Champis, la formule « forme et bien-être à la ferme » est un moyen d’allier des activités fermières et culinaires (jardinage biologique, soins des animaux, cuisine équilibrée), des activités sportives (randonnées…) et des activités de bien-être (soins personnels avec des produits biologiques, massage de détente). La formule « la brebis dans tous ses états » est organisée par un agriculteur de Marcols-les-Eaux qui fait découvrir aux touristes la vie à la ferme notamment l’élevage, l’agnelage, la tonte (selon les saisons) et la transformation. Il partage également ses repas à base de produits fermiers. Certaines agences de voyage comme Week-end tour propose des week-ends à la ferme. Ainsi, on trouve dans leur brochure la ferme de Laudie, vue précédemment. Il est proposé pour 115€ un coffret pour deux personnes, formule tout compris comprenant une nuitée dans une chambre d’hôtes, la demi-pension, une visite de la ferme ou pour 75 € hébergement, petit déjeuner et visite de la ferme.

• Des spectacles Les spectacles à la ferme sont un moyen d’accueillir des concerts ou des pièces de théâtre pouvant valoriser la fonction culturelle et artisanale de l’agriculture. Il existait auparavant les « Festi’fermières » initiées par la fédération départementale des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural de l’Ardèche (FDCIVAM) qui les a financé en 2003 mais par manque de moyens, ce dispositif s’est essoufflé. Seuls certains agriculteurs volontaires ont maintenu ce type d’activités culturelles.

Une des fermes interrogées organise depuis 6 ans des manifestions au cours de l’année. Elle propose deux spectacles par an avec la possibilité de manger sur place directement dans la chèvrerie au contact des animaux. Cette formule fonctionne bien. Ce sont principalement des locaux et des habitués qui y viennent car la communication se fait par le bouche-à-oreille.

• L’accompagnement de visites sur le territoire, une activité enrichissante

Un agriculteur de Saint-Maurice-en-Chalencon souhaite étendre son activité agritouristique en proposant en plus du gîte des visites sur le territoire. Pour ce faire, il s’est muni d’un véhicule 8 places pour transporter ses clients (notamment suisses) où ils le désirent (gare, visites ou courses). Ainsi, il souhaite développer le hors saison et proposer des formules souples pouvant allier nature et culture (cf annexe 9).

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Figure 32 : La découverte de la ferme en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

Pour toutes ces activités, il est important de prendre en compte les attentes de la clientèle en ayant des horaires d’ouverture adaptés et en étant présent pour l’accueillir. En effet, la clientèle attend ce comportement et dicte d’une certaine façon les modalités du travail à effectuer.

Les visites et découverte à la ferme se font en famille. Ainsi, on assiste à un « voyage intergénérationnel » comme le souligne le cabinet ZINS BEAUCHESNE et Associés, où différents âges se côtoient. « Les visites agricoles se prêtent bien à ces voyageurs aux besoins et attentes très hétérogènes. Le contact avec le monde rural et l’apprentissage séduit les grands-parents, le volet éducatif plaît aux parents, et la présence d’animaux comble les enfants. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p 78) On constate aussi que sur le territoire VALDAC, l’accueil à la ferme est plus présent dans la filière caprine et dans celle de la castanéiculture qui font l’objet de démarche qualité : AOC et AB. Ainsi, 101 exploitations exercent une ou plusieurs activités agritouristiques sur le territoire VALDAC ce qui représente 4.3 % des exploitations agricoles. La carte ci-dessous permet de visualiser leur localisation.

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Figure 33 : L’offre agritouristique en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

En rouge, figurent les dynamiques territoriales en terme d’agritourisme. La vallée du Doux est la plus propice pour cette activité suivie de la vallée de l’Eyrieux. En bleu, ce sont les vides où il n’y a pas d’activité agritouristique. Sur la vallée du Rhône que ce soit du côté drômois ou ardéchois, il existe très peu d’exploitations agritouristiques. En VALDAC, l’offre agritouristique est diversifiée et répartie de manière hétérogène.

Après avoir vu l’offre agritouristique qu’il est possible de développer, nous analyserons quel type de clientèle est susceptible de venir dormir et manger à la ferme ou simplement la visiter.

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3. Des clientèles diverses

Il n’existe pas à l’échelle nationale d’étude relative à la demande agritouristique en France. Par conséquent, afin de mieux cerner cette demande, nous avons croisé plusieurs données et études menées entre autres par le Ministère du tourisme, l’AFIT/ODIT France, la MITRA et les CDT/ADT, sur l’espace campagne et la fréquentation touristique en milieu rural. Aux XVIII-XIXèmes siècles, la campagne était une destination réservée aux aristocrates et aux intellectuels qui possédaient des résidences secondaires (agrément). Avec les premiers congés payés de 1936, cette pratique s’est démocratisée. Le tourisme s’est ainsi développé dans des zones connaissant une baisse de leur population dont le but était d’éviter une désertification irréversible. Le tourisme à la campagne a eu une vocation sociale à une période ce qui n’a pas encouragé son développement en raison de la venue de « pauvres » qui ne donnait pas une image assez attractive du territoire. Aujourd’hui, les touristes recherchent la nature, la découverte culturelle et la convivialité. Ces attentes peuvent coïncider avec l’agritourisme qui implique la découverte du monde agricole.

3.1 La perception de la destination campagne La clientèle recherche à travers la campagne40 :

- la convivialité (rencontre avec un autre style de vie, valeurs humaines) ; - l’authenticité (terroir, patrimoine) ; - l’ambiance (paysages, odeurs, animaux) ; - le retour aux sources (nature, vie saine) ; - la rupture avec le quotidien (sensation de liberté) ; - la quiétude (bien-être, calme).

Comme l’a souligné la MITRA lors des 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, la campagne est une « vision rêvée », les touristes cherchent à « retrouver les sensations de l’enfance dans un cadre soigné, une nature « propre » et apprivoisée, alliant tradition et modernité ». Les « 3 R » : rupture avec le quotidien, retrouvailles en famille ou entre amis et ressourcement sont bien les valeurs qu’associent les touristes à la campagne. Ainsi, l’authenticité s’associe à trois concepts : vrai, légitime et original. Ceci correspond aux attentes des touristes : l’évasion, la nouveauté, la différence (rompre avec la vie quotidienne), l’authenticité (découvrir une autre région).

40 MITRA au cours des 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.

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Tableau 11 : Choix de la destination campagne dans le cadre de séjours en hébergements non marchands

Résidents secondaires

et Résidents ponctuels en location de longue durée ou location à l’année (hébergement marchand mais vivant comme des résidents secondaires)

Choix de la destination : La destination campagne est intégrée dans leur vie, fait l’objet d’un véritable choix. Les contraintes liées à la destination sont acceptées en connaissance de cause. Attentes : Ces clientèles recherchent la ruralité, les spécificités de la campagne, la « vraie campagne », les ambiances de territoires, un cadre de vie au vert en rupture temporaire avec le quotidien et la vie citadine pour se détendre (changement de rythme, pas de voiture, pas de contraintes, pas d’horaires…). L’hébergement doit être un lieu convivial pour des retrouvailles en famille ou entre amis.

Hébergés (famille, amis)

Choix de la destination : La campagne est une composante mineure du projet de séjour. Attentes : Le motif principal est la visite à de la famille ou à des amis. Un cadre favorable à ces moments partagés, des activités à vivre ensemble sont donc en conséquence recherchées.

Source : MITRA (2005), d’après ODIT France / GMV (2005) et Tam’s Consultants (2001)

D’après ce tableau, on peut voir que l’agritourisme est une forme de tourisme qui pourrait répondre aux attentes des résidents secondaires et des résidents ponctuels qui souhaitent retrouver les vraies valeurs, la découverte et le calme.

3.2 Les différents profils de la clientèle Selon une étude de l’AFIT (1998), quatre groupes pouvant constituer la base de la clientèle agritouristique ont été identifiés :

- les cadres intellectuels, exigeants, seuls, en couple ou en famille qui cherchent des vacances dépaysantes, naturelles, conviviales mais sans vouloir trop dépenser ;

- les butineurs : clientèle aisée, cultivée et amatrice de diversité qui souhaitent trouver dans l’agritourisme des prestations confortables et des hébergements de charme. Férus de découverte et d’authenticité, ils regardent peu les prix mais privilégient les produits haut de gamme ;

- les familles modestes se tournent vers des prestations bon marché de type camping à la ferme ou gîte rural. Mais cette clientèle tend à baisser à cause de l’augmentation des prix. La clientèle haut de gamme est privilégiée ;

- les groupes affinitaires (comités d’entreprise, famille, seniors, associations…) ont des préoccupations communes et bien définies. Ils recherchent des services adaptés. Il est néanmoins difficile de les cerner et de les prospecter.

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La clientèle scolaire recherche des organismes fiables qui proposent des sorties « clé en main » sécurisées. Ainsi, elle se tourne principalement vers des fermes pédagogiques agréées par l’Inspection Académique. La motivation principale est l’intérêt pédagogique et éducatif que les enseignants peuvent retravailler en classe. Les enseignants cherchent des sites de proximité qui évitent de trop longs trajets. Ils viennent pour la demi-journée voire la journée entière selon la visite souhaitée. La clientèle familiale est très variée selon l’âge des enfants. Pour attirer ce type de clientèle, il faut proposer des activités ludiques dans une nature apprivoisée et sécurisée. Le soin de l’accueil est primordial pour une nouvelle venue ou pour un bouche-à-oreille efficace. Ce sont les parents qui choisissent la prestation mais prennent en compte l’intérêt des enfants. Les seniors recherchent le calme, le confort, la sécurité et la liberté. Les jeunes retraités sont plus dynamiques et veulent vivre comme tout le monde. Lorsqu’ils choisissent une prestation, ils ne négligent pas leur santé, la durée du trajet, la météo, l’altitude et la période de l’année. Les groupes du troisième âge sont avides de curiosité et de découverte. Le retour aux sources est leur priorité mais ils veulent aussi l’authenticité et la convivialité qui ne peuvent exister sans gastronomie. La clientèle urbaine vient à la campagne pour sa proximité soit en excursion, soit en court séjour. L’élément important pris en compte est la proximité de la résidence principale. « Un court séjour sur trois a pour destination la région de résidence et un sur trois la région limitrophe. » (MITRA, 2005, p 55)

D’après ODIT France (2005), les clientèles étrangères qui fréquentent l’espace rural ont des profils différents selon leur nationalité :

- la clientèle britannique est représentée par des couples de seniors (2/3 ont plus de 60 ans), retraités et mariés. Ses revenus sont plutôt élevés par rapport à ceux des français ;

- la clientèle allemande est plus jeune, elle vient en couple sans enfants ou en groupe (amis ou famille). Elle se compose de catégories socioprofessionnelles moyennes et supérieures ;

- la clientèle belge se déplace en groupe (familles avec enfants, groupe d’amis…). D’après les agriculteurs interrogés, les touristes sont fidèles. Certains reviennent dans le même hébergement. Le seul élément qui peut les rebuter est la route ardéchoise très sinueuse à certains endroits. Les exploitants accueillent très peu d’étrangers, voire pas du tout pour certains. Ils ne souhaitent pas s’exprimer sur le nombre de clients reçus.

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3.3 Des motivations et des attentes contradictoires Selon la MITRA41, les clients désireux de séjourner à la campagne ont plusieurs attentes :

- ils vont tout d’abord privilégier la qualité de l’hébergement et s’intéresser au patrimoine régional et à la vie locale ;

- ils recherchent un cadre de vie propice pour s’y reposer et s’y ressourcer entre amis ou en famille ;

- les animations et activités sont des offres complémentaires qui peuvent définir le lieu de destination.

C’est une clientèle exigeante en ce qui concerne le rapport qualité/prix. Elle attache une grande importance à la qualité des produits proposés. Elle a besoin d’être rassurée d’où l’apparition de labels. Le bouche-à-oreille est pour elle une garantie d’authenticité et de savoir-faire. Il s’agit de consommateurs informés qui fuient la consommation de masse et qui respectent les saisons pour consommer. Cette clientèle réserve ses séjours sur Internet. D’après ODIT France (2005), les touristes ont des attentes souvent contradictoires :

- recherche d’autonomie et de convivialité sans avoir à choisir entre solitude et intégration dans un groupe ;

- recherche de confort et d’aventure en vivant des moments forts sans se mettre en danger ;

- recherche de liberté et de sécurité en étant guidé, encadré mais en restant cependant maître de son séjour ;

- recherche de nouveauté et de tradition en changeant du quotidien sans se couper du progrès, découvrir les coutumes et traditions, apprendre.

En résumé, les consommateurs de l’espace rural ont aujourd’hui (cf ODIT France / GMV et Tam’s Consultants) :

- des exigences en matière d’accueil et de qualité ; - un désir de plus de transparence sur les prestations proposées ; - une préférence pour les offres ciblées et individualisées, avec des conseils locaux, une

proximité des prestataires… ; - un besoin de repères et d’information, d’une campagne rassurante et sécurisante ; - un besoin de propositions à la carte, avec un accès facilité mais libre aux différentes

prestations. (MITRA, 2005, p 60) Pour fidéliser la clientèle, l’offre agritouristique doit être structurée, professionnalisée et s’appuyer sur les réseaux existants. Elle doit aussi être en lien avec le territoire et avoir des initiatives innovantes. Elle doit être personnalisée à travers une communication active et de qualité pour prétendre commercialiser cette forme de tourisme. Il faut aussi que les pouvoirs

41 MITRA, 1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 29 mai 2008.

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publics locaux et la population de proximité jouent le jeu. Le bouche-à-oreille est essentiel si la qualité et la convivialité sont présentes. L’e-tourisme42 joue un rôle important dans la préparation des séjours, il est donc à privilégier en tant que moyen de communication. Certains agriculteurs ont leur propre site Internet ou font partie de réseaux qui leur permettent d’être visualisés par les internautes. D’autres adhérents à Gîtes de France bénéficient de la centrale de réservation. Actuellement, on assiste à un engouement pour les courts séjours et le tourisme de proximité. Les déplacements sont moins longs. Les touristes « explorent ainsi les campagnes limitrophes des grandes villes pour se dépayser et redécouvrir des valeurs et des expériences non urbaines et plus humaines ancrées dans les traditions. » (ZINS BEAUCHESNE et Associés, 2006, p77) Les touristes acquièrent une bonne image de l’agriculture et des territoires ruraux. Pour pouvoir proposer une offre agritouristique, les agriculteurs doivent être accompagnés et promouvoir leurs prestations par l’intermédiaire de différents acteurs territoriaux. L’agritourisme séduit ainsi différents types de clientèles. Elles viennent en excursion ou en courts séjours attirées par une activité choisie. La clientèle locale cherche à se fournir en produits de base en achetant des produits directement à la ferme tout en visitant l’exploitation. Les touristes, quant à eux, viennent pour découvrir les produits du terroir, échanger, pratiquer des loisirs et acquérir des connaissances. La notion d’agrément est alors leur priorité en mêlant éducation, divertissement et culture. Les structures partenaires sont ainsi importantes à prendre en compte pour permettre à l’agriculteur de rendre son offre lisible.

42 Tourisme électronique qui permet de préparer, d’organiser et de réserver ses vacances via Internet.

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4. De nombreux acteurs partenaires

Les acteurs partenaires sont nombreux et interviennent aux différents stades du produit : les conseils, l’animation, la communication et la fédération à un réseau.

4.1 Conseils et accompagnement, l’émergence d’un projet

Les chambres d’agriculture et les sites de proximité sont comme nous l’avons vu précédemment, des acteurs importants pour l’accompagnement et la réalisation de projets agritouristiques. La chambre d’agriculture de l’Ardèche a des chargés de mission territoriaux qui sont responsable d’un secteur du département. Sur le territoire VALDAC, il en existe trois : Privas, Vallée de l’Eyrieux et Vallée du Doux. Lors de rencontres de proximité43, la chargée de mission territoriale de la Vallée de l’Eyrieux a repéré trois agriculteurs ayant exprimé leur intérêt pour des projets touristiques (Pranles, Mariac, et Saint-Barthélémy-le-Meil). La chambre d’agriculture de la Drôme, service Diversification44 a mené l’année dernière, en collaboration avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche une étude sur le développement des nouvelles formes d’accueil et de services dans les exploitations agricoles du Grand Valentinois45. L’objectif de cette étude était de répertorier tous les services pouvant être rendus par les agriculteurs et vérifier la pertinence et la faisabilité du développement des services aux personnes par les agriculteurs. Cette étude a permis de déterminer de nouvelles pistes de projets de diversification pour les exploitations périurbaines dans le but de les pérenniser et de répondre aux demandes de la société. Le travail va au delà de notre thématique : c’est pourquoi nous n’avons pris en compte que les projets de nature touristique, comme certains agriculteurs en avaient émis le souhait. Parmi eux, seulement un est sur le point d’ouvrir son gîte, les autres rencontrent des difficultés liées à l’obtention du permis de construire ou à la définition du projet.

43 Ces entretiens consistent à échanger avec l’agriculteur et faire le point sur sa situation, ses préoccupations,

ses projets et ses besoins. 44 Ce service accompagne les projets individuels qu’ils soient de transformation de produits, de vente directe

ou de tourisme. 45 THOLOZAN Céline, Les services aux personnes, une solution pour le maintien de l’agriculture

périurbaine ?, le cas de la plaine de Valence, mémoire Master 1 « Gestion des espaces ruraux, aménagement, développement local », Université Paul Valéry – Montpellier III, 2008, 118 p.

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4.2 Animation, un moment de découverte et de partage L’animation traitée ou parrainée par des partenaires proches permet la réussite de manifestations.

4.2.1 Les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural

Les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (FDCIVAM) sont des associations dont l’objectif est de « maintenir les campagnes vivantes et accueillantes par un développement durable et solidaire ». Les FDCIVAM ont cinq objectifs :

- construire un monde rural, facteur de cohésion sociale ; - respecter les terroirs et les territoires ; - promouvoir l’agriculture qui préserve l’environnement ; - proposer les aliments de qualité ; - développer un autre modèle d’énergie.

L’opération « de ferme en ferme » a été créée en 1993 par la FDCIVAM de la Drôme. Sur la région Rhône-Alpes, elle est organisée dans cinq départements : l’Ain, l’Ardèche, la Drôme, la Loire et le Rhône. Elle se déroule le dernier week-end du mois d’avril de chaque année. Cette manifestation a pour objectifs de :

- promouvoir les métiers de l’agriculteur sur la base d’indicateurs de durabilité ; - promouvoir les produits et les savoir-faire ; - favoriser les démarches collectives qui s’inscrivent sur le territoire ; - générer des rencontres et des échanges.

Les agriculteurs qui souhaitent faire partie d’un des circuits « de ferme en ferme » doivent respecter certains engagements initiés dans la charte. Seuls les agriculteurs membres d’une FDCIVAM peuvent proposer des produits de leur exploitation en dégustation gratuite et ne vendre que leur production. Ils peuvent ainsi participer à la manifestation tout comme des restaurateurs qui proposent des produits du circuit. Chaque année, les acteurs de cette manifestation doivent renouveler leur candidature. Cette manifestation a des intérêts sociaux et économiques pour les agriculteurs et sensibilise les visiteurs au respect de l’environnement. 22 exploitations du territoire VALDAC ont participé à la manifestation « de ferme en ferme » en 2009. En Ardèche, elle a attiré plus de 35 000 visiteurs en 2 jours et dans la Drôme, 75000. En raison du mauvais temps de cette année, la fréquentation a chuté par rapport à l’an passé. Néanmoins, l’Ardèche a enregistré un meilleur chiffre d’affaires que l’année précédente alors que pour la Drôme, il a diminué. Globalement, il y a eu moins de visiteurs mais les gens qui

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sont venus étaient plus motivés selon le bilan réalisé par les FDCIVAM et leurs adhérents. Les agriculteurs ont pu leur consacrer davantage de temps. L’opération « de ferme en ferme » est bénéfique à plusieurs échelles comme nous pouvons le voir dans ce tableau récapitulatif ci-dessous.

Tableau 12 : De ferme en ferme à différentes échelles

A l’échelle de la ferme -promouvoir les produits pour faciliter leur vente -fidéliser les clients -valoriser le travail par le contact humain (facteur d’épanouissement, nouvelles compétences)

A l’échelle collective -construire un réseau professionnel (renforcement des échanges) -relier producteurs et consommateurs dans une opération pédagogique (gage de qualité des produits)

A l’échelle territoriale -maintenir les exploitations agricoles -favoriser la consommation de produits sur le territoire -diversifier les activités

Réalisation : Sophie THOMAS – Source : FDCIVAM

Tous ces éléments permettent de lutter contre la fragilité du monde agricole.

4.2.2 Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, un acteur incontournable

Le PNR parraine différentes manifestations dont Les Castagnades qui se déroulent en automne réunissant les castanéiculteurs, les artisans, les restaurateurs, les professionnels du tourisme autour de la châtaigne. Chaque année, des animations sont créées pour cette occasion sur différentes communes. En parallèle des fêtes, le PNR organise des « randonnées terroir » équestres ou pédestres pour découvrir les paysages et les châtaigniers en automne. Il coordonne l’ensemble et communique globalement cet événement par Internet et par des affiches et dépliants avec un graphisme similaire. Il structure et fédère les acteurs. Le PNR encourage par le biais du réseau « Menus Castagnades » à déguster des recettes originales à base de châtaignes. La mise en réseau des acteurs donne une identité forte au territoire. Depuis 4 ans, le PNR propose une sélection de « rendez-vous terroir » dont certains ont un rapport avec l’agriculture. Certains exploitants accueillent des visiteurs à la ferme pour une visite, un goûter ou une promenade. Ces événements sont organisés à la demi-journée, à la journée ou en week-end. Le PNR édite aussi plusieurs brochures dont deux qui nous intéressent directement : les rendez-vous terroir et les hébergements.

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4.3 Communication / Promotion : se faire connaître pour exister

Plusieurs partenaires participent à la promotion des territoires et/ou des manifestations.

4.3.1 Les comités départementaux du tourisme

Les comités départementaux du tourisme46 font la promotion touristique du département et ont un observatoire afin de mesurer l’activité touristique de la Drôme et de l’Ardèche (offre, demande). Le conseil général de l’Ardèche a établi un schéma de développement touristique dont l’ADT assure le suivi et la coordination des opérations. Les CDT collaborent avec divers partenaires touristiques. Ils ont en charge la formation, le développement des équipements touristiques et s’occupent de la création et de la promotion de produits touristiques. Ainsi, ils produisent des brochures d’information et de promotion touristique, établissent des relations avec la presse et mettent en œuvre des stratégies marketing. Il n’existe pas de communication spécifique à l’agritourisme.

4.3.2 La Fédération Départementale du Tourisme Rural

La Fédération Départementale du Tourisme Rural (FDTR) de l’Ardèche publie chaque année une brochure « Accueil à la ferme – Accueil à la campagne » dans laquelle sont indiquées les exploitations proposant soit des activités de loisirs, soit de la restauration, soit des hébergements. Les 11 structures adhérentes47 sont composées d’agriculteurs mais aussi de ruraux. Les objectifs de la FDTR sont les suivants :

- communiquer, valoriser et promouvoir les spécificités du tourisme rural ; - contribuer au développement du tourisme rural en concertation avec l’ensemble des

partenaires départementaux. Cette fédération privilégie trois valeurs :

- favoriser les relations humaines par la rencontre avec l’habitant ; - faire découvrir une terre et ses produits, des savoir-faire, un patrimoine bâti et

paysager infiniment riche… ; - s’engager dans le service auprès de la clientèle, recevoir et partager avec plaisir.

46 En Ardèche, il s’agit d’une agence de développement touristique. 47 Réseau PAYSAGE, Bienvenue à la Ferme en Ardèche, Association des Fermes auberges de l’Ardèche,

Association ardéchoise du Tourisme Equestre Rural, Association Départementale du Camping rural, Association des Producteurs Fermiers de l’Ardèche, Accueil Paysan, Points de Vente Collectifs de Produits Fermiers, Fédération Ardéchoise d’Accueil d’Enfants en Milieu Rural, GIE Cévennes Vivarais – Boutiques Paysannes, Gîtes de France Ardèche.

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4.3.3 Les offices de tourisme et syndicats d’initiative

Les offices de tourisme et syndicats d’initiative ont pour mission de promouvoir l’offre touristique d’une commune ou d’une intercommunalité auprès du grand public. Les offices de tourisme sont classés. Il en existe 15 sur le territoire VALDAC (Figure 34) :

- un office de tourisme 4* : Valence ; - un office de tourisme 3* : Le Cheylard. - 6 offices de tourisme 2* : Désaignes, Lamastre, Les Ollières-sur-Eyrieux, Privas,

Saint-Péray et La Voulte-sur-Rhône ; - 3 offices de tourisme 1* : Alboussière, Chabeuil et Etoile-sur-Rhône ; - 3 syndicats d’initiative : Chalencon, Saint-Pierreville et Saint-Sauveur-de-Montagut.

Certains offices de tourisme (tous pour ceux adhérents à APC) sont membres du réseau SITRA (Système d’Information Touristique en Rhône-Alpes). Ce dispositif permet aux offices de tourisme de communiquer des informations, de gagner du temps dans leur traitement et d’éviter les doubles saisies.

Figure 34 : Les offices de tourisme et syndicats d’initiative en VALDAC

Réalisation : Sophie THOMAS

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4.3.4 Ardèche Plein Cœur

Dans le cadre du volet Tourisme du Contrat Global de Développement Eyrieux-Ouvèze-Vernoux (2000-2005), une étude, réalisée par Tam’s Consultants, a été menée en 2001 pour mettre en place une stratégie de mise en tourisme de ce territoire correspondant, à l’époque, à 50 communes du centre Ardèche (Pays de Privas, Eyrieux, plateau de Vernoux). Elle a conduit à la mise en réseau des acteurs et de l’offre touristiques sous l’appellation « Ardèche Plein Cœur » (APC). Aujourd’hui étendue aux cantons de Lamastre et de Saint-Péray, cette association regroupe 12 offices de tourisme et syndicats d’initiative (OTSI)48. Elle est reconnue par les professionnels du tourisme comme entité touristique. En 2007, le Conseil Général de l’Ardèche a mis en place quatre grands « territoires d’accueil et de consommation touristiques » (TACT) dont un est l’actuel Ardèche Plein Cœur. Il s’agit d’un espace de travail, d’organisation et de développement de l’offre touristique. Il n’a pas pour vocation à se positionner en tant que « destination ». Seule la destination « Ardèche » prévaut. Sans interruption, cette démarche, financée par les contrats successifs avec la Région, le Conseil Général de l’Ardèche et les communes du territoire, se poursuit durant le CDRA. Son intervention restant bien sûr centrée uniquement sur les communes ardéchoises, l’association travaille néanmoins avec l’OT de Valence sur certaines thématiques dont le tourisme d’affaires. La stratégie de communication, si elle a évolué, reste ciblée sur :

- la clientèle individuelle résidente locale ; - la clientèle résidente Rhône-Alpes, PACA, Auvergne (entre 1h30 et 3h du territoire) ; - la clientèle individuelle résidente étrangère de nouvelle proximité (Suisse) ; - les clientèles groupes spécifiques « tourisme et nature » comme les randonneurs, les

cyclotouristes, les vététistes ou les cavaliers. Différents dispositifs ont été mis en place :

- communication : guides hébergements, pratique et Idées week-ends, site Internet ; - promotion : salons, relations presse ; - assistance commerciale auprès des professionnels ; - formation au montage de produits touristiques.

Malgré des difficultés de démarrage de l’association, APC a su se doter de conseils extérieurs qui ont permis de former ce réseau. Une charte a été mise en place qui sert de référence pour l’élaboration des actions d’APC. Pour se faire connaître, l’agriculteur doit promouvoir son activité par l’intermédiaire d’outils de communication tels que les dépliants, articles dans les journaux, brochures des OT, signalétique, site Internet, inscription dans des réseaux, reportages… Il véhicule une image attractive pour le territoire. Il contribue ainsi à l’attrait touristique du milieu rural.

48 OT du Plateau et du Pays de Crussol, OT de Lamastre, OT du Pays de La Voulte, OT intercommunal « Au

cœur de l’Ardèche », OT du Pays du Cheylard, OT du Pays de Privas, SI du Pays de Vernoux, SI de Chalencon, SI de Désaignes, SI de Saint-Sauveur et SI de Saint-Pierreville.

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4.4 De multiples réseaux sans réelle dominance L’utilisation d’une marque ou d’un label est un moyen pour les exploitants de se démarquer par rapport à la concurrence car c’est un gage de qualité. Une exploitation peut bénéficier de deux labels (Gîtes de France/Bienvenue à la ferme) et avoir plusieurs types de prestations. Afin qu’il n’y ait pas de dérives et dans le but de ne pas tromper le client, un certain nombre de labels ont été instaurés. Par ailleurs, tout ce qui est du domaine de l’alimentaire est soumis à des réglementations strictes au même titre que les restaurants, les cantines, les traiteurs et les distributeurs d’alimentation. Par exemple, la chaîne de froid doit être respectée, la stérilisation de certains produits doit être définie, les plans de travail pour transformer les aliments doivent être aux normes. Il faut de plus en plus comme dans tous les domaines de la traçabilité et de la sécurité. Malheureusement, tout ceci a un coût et certains exploitants hésitent à investir pour ce type d’activité. D’autres ne souhaitent pas subir de contraintes ou trop de réglementations et renoncent. En matière de commercialisation, il existe plusieurs réseaux qui se partagent le marché.

4.4.1 Gîtes de France, réseau le plus connu

Gîtes de France (GdF) est le plus ancien et le plus connu des réseaux. Il date de 1955. C’est le premier à avoir promu les hébergements touristiques en milieu rural. En effet, c’est le référent de l’accueil chez l’habitant. Plus de 40 % des hébergements ne se trouvent cependant pas sur une exploitation agricole et donc n’entre pas dans

la définition de l’agritourisme. Une part des gîtes se situe hors campagne en ville, à la montagne ou au bord de la mer. En France, seulement 1/3 des propriétaires sont agriculteurs. Par conséquent, le reste ne relève pas de l’agritourisme. Gîtes de France organise des réunions d’information à destination de tout particulier, y compris les agriculteurs, mais aussi assure en interne des formations sur les questions techniques, juridiques et fiscales de l’agritourisme, à destination des techniciens. Ce réseau compte 55 000 adresses en France dont 10 000 en Rhône-Alpes. Parmi elles, 10 % sont chez des agriculteurs rhônalpins. Les gîtes et les chambres d’hôtes sous le label Gîtes de France génèrent 30 000 emplois directs à temps plein dans les campagnes françaises et 20 500 emplois indirects (transports, commerce/services) ou induits (fournisseurs)49. Sur 9 exploitations, 11 gîtes et 4 chambres d’hôtes à la ferme situés sur le territoire VALDAC sont labellisés Gîtes de France (2-3 épis). 49 Mesure du poids socio-économique des gîtes ruraux et chambres d’hôtes Gîtes de France, 2005.

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Sur un total de 398 hébergements labellisés GdF en VALDAC, 3,8 % appartiennent à une exploitation. Certains agriculteurs passent par la centrale de réservation ce qui leur permet de mieux gérer les périodes de location ainsi que le paiement en ligne ; mais à l’inverse, ils ont moins de contact avec le client au moment de la réservation. Une étude de clientèle a été menée en 2005 par Gîtes de France. En gîte rural, la clientèle est plutôt familiale, de 35-64 ans, citadine, propriétaire et française. C’est une clientèle fidèle au concept qui change régulièrement de région. Les principales motivations sont : le repos, les vacances familiales et la découverte de la région. En chambres d’hôtes, il s’agit d’une clientèle de 45 à 64 ans, de cadres supérieurs et de professions intermédiaires et essentiellement française. La première clientèle étrangère est belge. 50 % des clients utilisent la table d’hôtes pour découvrir les produits de la ferme et la cuisine locale.

Auparavant, le logo de Gîtes de France avait un coq ce qui permettait aux agriculteurs d’être plus associés. Le nouveau logo avec un homme qui ouvre la fenêtre ne les représente plus vraiment.

Au cours des entretiens réalisés, les agriculteurs déplorent qu’ils sont mal identifiés. En effet, dans les brochures, un visuel représentant un coq signifie que les loueurs ont des animaux mais ceux-ci n’ont pas forcément le statut agricole. La dénomination « Charmance » pour les chambres d’hôtes est très contraignante. Les agriculteurs sont avant tout producteurs bien qu’ils souhaitent faire de l’accueil. Ils reprochent le fait qu’on les incite toujours à plus de qualité et de confort sans pour autant qu’ils puissent en tirer des bénéfices.

4.4.2 Bienvenue à la ferme, réseau leader en agritourisme

Le réseau Bienvenue à la ferme (BAF) a été fondé en 1988 par l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), service « agriculture et tourisme ». C’est un organisme de concertation, de promotion et de coordination au niveau national. Les agriculteurs avaient comme motivations :

l’ouverture vers l’extérieur, la découverte de leur métier, la valorisation de leurs productions et la préservation du patrimoine. En 2007, l’association comptait 5 600 agriculteurs membres (en 1995, 3 000 et en 2002, 4 000). En 2002, 6 millions de clients ont fait appel à Bienvenue à la ferme. Le réseau Bienvenue à la ferme est géré par la chambre d’agriculture en Ardèche et par une association dans la Drôme. Depuis 2003, le label BAF est partenaire de Gîtes de France en ce qui concerne les hébergements touristiques. En VALDAC, 6 exploitations ont leurs hébergements labellisés GdF et BAF : 6 gîtes, 6 chambres d’hôtes et un camping à la ferme. La clientèle privilégiée est celle d’origine rurale à qui on propose un accueil « fermier ».

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Les agriculteurs qui ont choisi d’adhérer au réseau « Bienvenue à la ferme » ont souhaité se distinguer des autres en garantissant la qualité des prestations qu’ils proposent. Il existe 16 activités regroupées sous quatre thématiques : l’hébergement, la gastronomie, les loisirs/découverte et les services. Un cahier des charges spécifique est rédigé pour chacune des prestations afin d’en garantir l’authenticité. Certains agriculteurs proposent plusieurs prestations. De plus, de nouveaux produits d’accueil ou de services ont été créés : aire de camping-car, location de salles… Ce réseau a différentes missions :

- le développement de l’agritourisme et le conseil aux agriculteurs : apport technico-économique et accompagnement pour le montage de projets ;

- le développement de la politique de qualité : grilles d’agrément et de contrôle des fermes, formation ;

- la promotion : site Internet, guides, salons... Le slogan du réseau est « Vivez la campagne de plus près ». BAF est reconnu comme le réseau leader en matière d’agritourisme (35 % de l’offre agritouristique française). Il est présent sur tout le territoire français mais avec une concentration plus importante à l’Ouest. La Dordogne est le département où le réseau BAF est le plus représenté (plus de 200 adhérents). En VALDAC, 12 exploitations sont uniquement labellisées Bienvenue à la ferme et proposent des activités touristiques hors gîtes et chambres d’hôtes agréés GdF (vu précédemment). Les agriculteurs adhérents à BAF n’ont pas tous les mêmes formules de prestations. Certains n’en ont qu’une seule. D’autres en combinent plusieurs. Nous n’avons pas comptabilisé les exploitations labellisées pour leur prestation produits fermiers puisqu’ils pratiquent la vente directe à la ferme ou sur des marchés locaux. La région Rhône-Alpes a été choisie pour organiser le troisième congrès Bienvenue à la ferme, qui aura lieu à Grenoble du 5 au 7 octobre 2009.

4.4.3 Accueil Paysan, réseau le plus proche de la nature

Le réseau Accueil Paysan a vu le jour en 1987. Il apparaît comme une alternative à l’agriculture intensive et se veut proche de l’environnement. Pour y adhérer, la ferme doit répondre aux objectifs de la charte éthique fondés sur les notions d’échange, de respect, de qualité de service et de liberté de

l’agriculteur qui accueille. Les agriculteurs choisissent ce réseau en fonction de leurs convictions. Ce sont principalement ceux qui sont en production AB.

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3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente

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Ce réseau a quatre objectifs : - une agriculture paysanne pour une souveraineté alimentaire : privilégier les légumes

de saison (circuits courts à la ferme, marchés locaux, tables d’hôtes) ; - des espaces de vie et de rencontre : échanges humains avec les visiteurs, découverte et

partage des savoir-faire ; - un engagement solidaire pour un projet équitable : ouverture sur le monde, solidarité

ville-campagne, du local à l’international ; - des pratiques respectueuses de l’environnement et de la biodiversité : respect de la

nature, sauvegarde de la diversité végétale et animale, pratiques agricoles non polluantes.

Accueil Paysan dispose d’une diversité de formes d’accueil qui se développe toujours et tend vers l’accueil social destiné aux enfants en difficulté et aux personnes âgées. En effet, le vieillissement de la population incite ce type d’accueil qui fait partie des services à la personne. Les personnes âgées sont souvent isolées dans les zones rurales, c’est un moyen de les accueillir autrement. De plus, les enfants issus de milieux défavorisés se retrouvent dans un univers différent et peuvent découvrir un milieu qu’ils ne côtoient pas habituellement. Par ailleurs, la campagne peut apparaître comme un dépaysement pour ces enfants souffrant de maux divers. Accueil Paysan se refuse de voir un « tourisme rural sans ruralité » et veut répondre « aux véritables attentes des touristes : retour aux sources, authenticité, enfance, recherche de contacts vrais et désintéressés ». Accueil Paysan concentre 5 % de l’offre agritouristique française, soit 700 adhérents dont 110 se trouvent en Rhône-Alpes. En VALDAC, il totalise 12 exploitations dont 10 en Ardèche et 2 en Drôme.

4.4.4 Autres labels liés à l’hébergement

La marque Parc est attribuée par le PNR des Monts d’Ardèche et destinée aux hébergements et aux randonnées « Accueil du Parc » et aux produits châtaignes, miel et eaux minérales « Produits du Parc ». Elle a pour but de faire connaître le patrimoine, sensibiliser au respect de l’environnement, d’échanger et de valoriser les produits locaux et savoir-faire. Les bénéficiaires, qu’ils soient professionnels du tourisme ou producteurs, sont considérés comme les « ambassadeurs » du parc.

Concernant « Accueil du Parc », il existe en VALDAC une chambre d’hôte labellisée également Accueil Paysan, 4 gîtes dont 3 Accueil Paysan et 1 Clévacances et un gîte d’étape Rando Accueil.

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3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente

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En matière de « Produits du Parc », une des fermes proposant une chambre d’hôtes est également labellisée pour ses châtaignes. Parmi les exploitations qui font de l’accueil à la ferme sous forme de visite, on trouve la miellerie de Chanteclair à Chalencon, la ferme de Moyères à Saint-Pierreville et la ferme du Pisse-Renard à Saint-Etienne-de-Serre pour leurs châtaignes. Des produits, des services et des savoir-faire peuvent bénéficier de la Marque Parc en réponse à trois valeurs déterminées :

- contribuer au développement du territoire « Parc » et participer à la construction de son identité ;

- contribuer aux enjeux de gestion de l’espace, de préservation de l’environnement et d’intégration ;

- participer à un développement maîtrisé par l’homme et contribuant à des enjeux sociaux.

Le PNR pourrait ainsi être déterminant dans le développement de l’agritourisme sur notre secteur ardéchois.

Le réseau Clévacances est récent, il date de 1997. L’aspect rural n’est pas prioritaire. Peu d’agriculteurs font partie de ce label. Seul un agriculteur du territoire VALDAC a choisi d’adhérer à ce réseau. Il possède un gîte à Marcols-les-Eaux. Le label Rando Accueil est représenté sur le territoire par une seule ferme qui propose un gîte d’étapes, située dans la montagne ardéchoise, à proximité du Mont Mézenc. Les touristes peuvent découvrir les paysages à pied, à cheval ou en vélo selon les goûts et pratiques de chacun.

Tous ces réseaux représentent une partie de l’offre agritouristique. Néanmoins, certaines exploitations ne figurent pas dans ces réseaux. Les prestations labellisées sont davantage reconnues et garantissent la qualité de l’offre. Elles seront donc privilégiées par les consommateurs. De plus, l’appartenance à un réseau donne la possibilité aux exploitants de bénéficier d’aides financières qu’ils n’auraient pas eu s’ils n’en faisaient pas partie.

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3ème partie : L’agritouristique en VALDAC, une pratique émergente

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4.5 Autres réseaux

4.5.1 Réseau Paysage et Terres de savoirs

Ces deux réseaux sont destinés aux exploitations proposant une activité éducative au sein de leur structure.

En Ardèche, le Réseau Paysage regroupe les fermes pédagogiques agréées par l’Inspection Académique qui leur donnent le droit d’accueillir des scolaires, de la maternelle au lycée. Ainsi, ces visites sont préalablement préparées avec les enseignants pour apporter un vrai contenu pédagogique dont l’objet est de poursuivre ce travail en classe.

Différentes formules sont proposées : à la demi-journée, à la journée ou sous forme de séjours avec nuitées pour les agriculteurs qui ont un hébergement agréé. Plusieurs visites sont possibles tout au long de l’année pour voir les activités selon les saisons. Toutes ces activités sont adaptées suivant l’âge des enfants. « Les 5 sens sont mobilisés : les enfants fabriquent, ils courent en plein air, ils goûtent, ils observent et expérimentent50. » Les agriculteurs qui s’inscrivent dans cette démarche sont volontaires et passionnés de faire découvrir leur métier, leur savoir-faire et leurs productions. Ils se sont engagés dans une démarche d’éducation à l’environnement et au développement durable. De plus, certains organisent des visites estivales pour le grand public : visite de la ferme, goûter à la ferme, promenades découvertes… Auparavant, un chargé de mission s’occupait d’animer ce réseau. Malheureusement, par manque de budget, le Réseau Paysage a été confié à la FDCIVAM, déjà très sollicitée par d’autres missions. Ainsi, ce réseau s’essouffle aujourd’hui. De nombreuses exploitations du territoire agréées ne le sont plus. A présent, les plus « motivés » souhaitent voir repartir ce réseau. De la brochure 2006, il ne reste qu’un exploitant. Les quatre autres ont abandonné par manque de temps. Une de ces fermes pédagogiques, le Moulin de Mandy à Pranles n’en fait plus partie mais fonctionne très bien seule car elle travaille en partenariat avec le PNR. Pour l’année 2009, 8 fermes sont adhérentes au Réseau Paysage sur l’ensemble de l’Ardèche. En VALDAC, on en dénombre deux : le labyrinthe végétal à Charmes-sur-Rhône et la ferme des Plaines à Dunière-sur-Eyrieux. Chaque ferme a le même tarif de visite : 85 € la demi-journée et 160 € la journée/groupe. Graines de Savoirs est un réseau qui regroupe toutes les fermes pédagogiques d’exploitation de lycée. Des échanges sont organisés entre animateurs pour partager leurs expériences et savoirs. Chaque année, la thématique abordée est différentes : en 2008, l’eau et en 2009, l’alimentation. Il en existe une seule en VALDAC, la ferme du Valentin à Bourg-lès-Valence (26).

50 Réseau Paysage

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Terres de savoirs est un réseau créé par la FDCIVAM Drôme qui regroupe les exploitations pratiquant un accueil éducatif à la ferme. Malheureusement, par manque de moyens, ce réseau s’essouffle lui aussi peu à peu. Il regroupe 12 fermes dont une se trouve sur le territoire à Etoile-sur-Rhône. Elles accueillent à la journée ou à la demi-journée. La visite varie entre 2.50 € et 5 € par personne selon le nombre de visiteurs et le programme choisi.

4.5.2 Forme en Ferme, une alimentation saine et des activités sportives

L’association Forme en Ferme est constituée de 17 exploitations agricoles en France et propose des séjours à la ferme de 3 jours et 2 nuits « au cours desquels le visiteur peut consommer des repas équilibrés, découvrir ou redécouvrir la variété des productions agricoles, apprendre sur l’alimentation et se dépenser51 ». Elle est soutenue par le Ministère de l’agriculture et a fait l’objet d’un appui du

Programme National Nutrition Santé52. Chaque membre doit respecter le cahier des charges et suivre une formation sur les thèmes de la nutrition et du lien entre alimentation et santé. Sur le territoire VALDAC, il n’en existe qu’une seule, la ferme de Leyrisse à Champis (07). C’est également la seule de Rhône-Alpes. Cette formule de séjour permet d’allier diététique et sport. Les principes de cette association sont les suivants :

- Un hébergement de qualité sous forme de gîte ou de chambre d’hôtes ; - Des repas équilibrés à base de produits de la ferme (table d’hôtes ou ferme auberge) ; - Une transmission d’un savoir-faire en lien avec l’agriculture et l’alimentation

(cuisine, découverte du jardin potager et de l’exploitation, cueillette…) ; - Des activités physiques (randonnées, VTT…) ; - La mise à disposition de documentations sur l’alimentation et la nutrition.

(http://www.formeenferme.com/index.php consulté le 11 juin 2009) L’intérêt d’un réseau quel qu’il soit est de pouvoir mutualiser ses compétences et bénéficier des savoir-faire d’une structure reconnue. De plus, il permet au consommateur d’avoir une meilleure visibilité de l’offre et des prestations de qualité.

Cette partie présente l’offre et la demande agritouristiques du territoire VALDAC. Il s’agit à présent de se projeter dans l’avenir et d’établir des préconisations à partir des besoins exprimés par les agriculteurs lors d’entretiens de terrain.

51 Forme et équilibre alimentaire à la ferme, Travaux & innovations, n°120, août-septembre 2005, p 37. 52 Le PNNS a pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants

majeurs qu’est la nutrition.

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Ce qu’il faut retenir

L’agritourisme a des avantages et des effets contraignants qu’il faut prendre en compte avant de se lancer dans un tel projet. Nous avons tenté d’en dégager les opportunités et les menaces.

Atouts Faiblesses -diversification des exploitations agricoles (pluriactivité) -bonne image des réseaux (charte de qualité) -maintien de l’agriculture -entretien des paysages -Découvrir les produits du terroir, la région -Connaître le métier d’agriculteur -Complémentaire du tourisme : diversifier les prestations -marques reconnues

-problème du foncier -reprise/transmission-pas assez connu par le grand public -confusion possible des labels/marques -nouvelle compétence à acquérir : tourisme -temps de travail important et à ne pas négliger-manque de moyens d’animation -main d’œuvre limitée -manque de mutualisation -normes d’hygiènes exigeantes et coûteuses

Opportunités Menaces -certaines clientèles communes aux pratiques culturelles et agritouristiques (promotion croisée) -développer le hors saison -campagne se différencie du monde urbain -calme et tranquillité -authenticité -hébergement de caractère -convivialité -Ardèche, forte image touristique -proximité d’agglomérations (Lyon , St Etienne, Valence) -attentes en cohérence avec le tourisme rural -découverte de la région, des produits locaux -ouverture vers une autre vie -échanges -engouement pour le « naturel », le bio

-saisonnalité de la production -pression constante de la part des consommateurs sur la qualité des produits -réglementation très contraignante -difficile de cerner la demande -parfois manque de professionnalisme -élévation rapide des prix

L’opportunité du territoire serait de développer le tourisme d’espaces qui associe le tourisme de nature et le tourisme culturel. L’agritourisme pourrait donc y être intégré. La proximité urbaine doit être aussi mieux exploitée pour entretenir de meilleures relations ville-campagne. Des débouchés intéressants peuvent être développés du fait d’un fort engouement pour des produits sains et locaux. Néanmoins, des menaces peuvent persister. Si le dialogue et la concertation entre le monde agricole et les collectivités ne s’instaurent pas, il sera impossible d’avoir de bonnes relations. Des conflits d’usage sont alors visibles et l’agriculture se voit alors divisée en une agriculture territoriale aidée par les politiques en faveur du milieu rural et celle liée à la production.

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Si l’identité locale n’est pas reconnue de tous, elle risque d’être confuse dans les esprits. Il faut une dynamique de territoire relayée par les collectivités territoriales. Il y a de réelles potentialités à exploiter. Ainsi, la valorisation des ressources locales et de la production donne une image attractive et positive du territoire. Elle véhicule les savoir-faire et les traditions et permet de ce fait de créer d’autres activités. De plus, développer une activité inhabituelle comme l’héliciculture permet d’avoir un autre type de clientèle et d’être peu concurrencé. Son originalité attirera et contribuera ainsi à valoriser le territoire. Il est nécessaire de distinguer l’offre par rapport à la concurrence. L’activité agritouristique est fondue dans l’ensemble des activités touristiques. Elle doit être organisée, lisible par tous et adaptée à la demande. En effet, il est difficile pour un client non initié d’organiser son séjour. De ce fait, le bouche-à-oreille est important pour choisir sa destination. L’offre est souvent enfouie dans la masse et n’est pas distinguée à sa juste valeur. Développer l’agritourisme en VALDAC est un moyen de se différencier du Sud Ardèche qui est surfréquenté en été. Ainsi, les touristes apprécient davantage ces relations plus intimistes et personnalisées que la surfréquentation qui rend l’accueil impersonnel et informel. Ce type de formule fonctionne de plus en plus, les touristes reviennent volontiers si l’accueil les a satisfait. L’agritourisme complète l’offre pour les familles qui est jugée actuellement insuffisante. Le slogan d’Ardèche Plein Cœur (inventé par Tam’s Consultants) est « vous allez enfin découvrir l’Ardèche », sous entendu la vraie, territoire vivant 12 mois sur 12.

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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Le territoire VALDAC a une répartition de l’offre agritouristique très hétérogène. La partie ardéchoise est le secteur qui sera pris en compte dans les recommandations suivantes du fait de l’implantation agritouristique dans les exploitations au nord du territoire. En effet, la plaine de Valence est moins propice au développement de l’agritourisme du fait du fort étalement urbain. L’objectif de notre étude est d’établir des préconisations qui seront soumises par la suite aux élus. Pour les dégager, nous avons fait une analyse prospective en nous interrogeant sur le rôle des agriculteurs.

1. L’analyse prospective

La prospective consiste à se projeter à long terme en émettant des scénarii envisageables pour le territoire. Nous avons choisi de mettre l’accent sur le paysage du fait de son importance aux yeux des habitants mais aussi des touristes dans le choix de leur destination. Les pratiques agricoles ont fortement évolué et ont permis d’avoir de meilleures conditions de travail. Les agriculteurs ont plusieurs fonctions en plus de la production à savoir la préservation de l’environnement, la valorisation et l’entretien des paysages ainsi que l’aménagement du territoire. Toutefois, certaines exploitations agricoles rencontrent des difficultés en raison de la pression foncière et de la proximité urbaine mais aussi face à un contexte économique difficile et à une concurrence accrue. Parallèlement à cela, on assiste à une prise de conscience de la société face aux enjeux environnementaux. Elle consomme ainsi plus de produits locaux pour éviter les trajets de marchandises qui émettent trop de gaz à effet de serre. Ainsi, le diagnostic effectué montre que le périmètre VALDAC est un territoire où l’agriculture est très présente. Nous allons nous intéresser aux problèmes d’entretien du paysage et de déprise agricole, le cadre de vie étant devenu important pour la population. Or, celui-ci risque d’être modifié et mis à mal si les agriculteurs n’exploitent plus leurs terres, d’autant plus que l’on peut observer à cause d’un début de déprise agricole une mutation du paysage. Notre questionnement se traduit ainsi : Comment maintenir l’agriculture afin de préserver le paysage ? Comment les activités agricoles vont-elles évoluer ? Pour appréhender ces questions, nous verrons, tout d’abord, quel est le rôle de l’agriculture dans l’entretien du paysage. Ensuite, nous décrirons le paysage du territoire VALDAC. Enfin, nous finirons par envisager différents scénarii d’évolution.

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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1.1 Le rôle de l’agriculteur dans la préservation du paysage

L’agriculture a beaucoup évolué depuis ses débuts. Une nouvelle mission est confiée aux agriculteurs : la préservation du paysage. Les initiatives agricoles en matière de paysage peuvent avoir lieu à différentes échelles :

- d'une manière globale, à l'occasion de projets de territoire (projets d'aménagement, projets paysagers...), à travers les documents d'urbanisme (SCOT53, PLU54) ou lors d’opérations de développement ou d'aménagement ;

- sur leurs exploitations et dans les projets conduits à travers des opérations agricoles. L'agriculture est concernée par la question du paysage lors de la mise en œuvre par les collectivités territoriales ou établissements publics de coopération intercommunale, des documents d'urbanisme, des projets d'infrastructures, des aménagements fonciers, des contrats de rivière.... Des démarches individuelles, initiées par les agriculteurs, peuvent également intégrer la prise en compte du paysage, à l'échelle des exploitations ou dans le cadre des opérations dont les agriculteurs ont l'initiative : aménagements fonciers, opérations de protection de l'eau, filières de qualité, projets de constructions agricoles... A l'occasion des opérations d’aménagement foncier (remembrement, réorganisation foncière…), une attention particulière doit être portée sur l'évolution des paysages, en liaison étroite avec les collectivités, pour répondre aux demandes d'espace, aux activités de loisirs, au maintien des chemins, aux zones de transition entre l'espace urbanisé et l'espace agricole... La démarche paysagère est essentielle pour valoriser ces initiatives en termes d'image, en termes économiques : les producteurs font de plus en plus référence au paysage de leurs exploitations pour mieux vendre leurs produits. L’agritourisme est valorisé par des produits de qualité qui sont souvent reconnus par un label (AOC, AB).

53 Schéma de Cohérence Territoriale : document d’urbanisme qui fixe à l’échelle de plusieurs communes, les

orientations fondamentales de l’organisation du territoire et de l’évolution des zones urbaines afin de préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles.

54 Plan Local d’Urbanisme : principal document d’urbanisme de planification d’une commune. Il remplace le plan d’occupation des sols (POS).

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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1.2 Le paysage en VALDAC Comme nous l’avons vu dans la première partie, le territoire VALDAC possède une grande variété de paysages. A l’Ouest, il est caractérisé par la moyenne montagne, le Massif Central et à l’Est, il est bordé par le Vercors. Le couloir rhodanien, quant à lui, qui sépare la Drôme et l’Ardèche se distingue par son urbanisation et la présence de vigne et d’arboriculture. Les parcelles forment de grands ensembles et caractérisent l’intensification des pratiques agricoles ainsi que l’influence de grosses exploitations. On trouve différentes vallées sur la partie ardéchoise : Doux, Eyrieux et Ouvèze. On peut également remarquer l’abandon de certaines zones qui semblent non mécanisables et peu productives. Il apparaît des signes d’enfrichement qui sont visibles notamment à l’ouest dans les zones où il y a cessation d’activité et à l’est, dans le grand valentinois qui s’explique par la pression foncière. Ce phénomène doit être pris en compte pour le maintien du paysage car cette dynamique d’urbanisation prend de l’ampleur. Nous avons pu remarquer que les bourgs se développent dans les vallées et que le paysage s’en trouve modifié par endroits. L’élevage entretient le paysage et le met en valeur (zones planes et en pente). Il constitue une garantie de l’équilibre des espaces.

L’agriculture est une ressource économique importante dans la région. Mais, aujourd’hui, le travail de l’agriculteur ne se réduit plus seulement au travail de la ferme, il a des activités annexes comme la vente directe de ses productions, l’accueil en gîtes ou encore les fermes pédagogiques. Le domaine de l’agriculture subit donc des modifications qui semblent nécessaires pour le maintien de cette activité. Les habitants choisissent un lieu de vie pour son cadre que préserve l’activité agricole. Mais, la population ne se rend pas compte que certaines attitudes peuvent parfois être irrespectueuses vis-à-vis des agriculteurs (vols, quad dans les champs, moto-cross…). Certes, les métiers agricoles génèrent des nuisances mais permettent d’offrir un paysage ouvert, naturel et entretenu. Ainsi, les citadins peuvent se promener et profiter d’une nature à proximité de grandes villes. Ils sont tous bien conscients de l’enjeu que représente l’agriculture et veulent préserver le paysage, le cadre de vie qu’ils sont venus chercher. En outre, paradoxalement au fait qu’une partie de la population soit nouvelle, beaucoup des nouveaux ménages ne souhaitent pas voir d’autres habitants venir s’installer comme s’ils voulaient garder pour eux « ce petit coin de paradis ». L’enjeu actuel pour le paysage est de le maintenir ouvert en évitant que la forêt ne vienne envahir l’espace et entoure de ce fait les villages lorsque l’activité agricole cesse. Si l’élevage baisse, il y a un risque préoccupant pour le paysage puisqu’il utilise beaucoup d’espace pour nourrir les bêtes (surface en fourrage, en pâturage).

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L’agriculture subit des évolutions importantes. Tout d’abord, on remarque une diminution du nombre d’exploitants mais par contre, une SAU par exploitation en augmentation, les exploitations s’agrandissent. L’âge des agriculteurs se situe vers la cinquantaine ce qui pose la question de la reprise de leur exploitation pour ceux qui souhaitent prendre leur retraite. Si l’exploitation ne trouve pas repreneur, le risque de déprise est plus important. Enfin, il est important de noter que les problèmes que peuvent connaître l’agriculture sur le territoire VALDAC sont des problèmes communs à la région Rhône-Alpes, voire au niveau national. Par conséquent, le plan régional pour l’agriculture et le développement rural (PRADR) a ajouté une nouvelle politique en 2007 pour permettre de faciliter la transmission des structures existantes et l’installation d’exploitants agricoles. L’objectif est d’augmenter le taux de remplacement en passant de 35 % à 50 %. Les agriculteurs sont mal préparés à la retraite, ils ne sont souvent pas prêts à laisser leur exploitation. Par ailleurs, souvent leur maison se trouve sur l’exploitation et donc cela crée des problèmes pour le logement des futurs successeurs si les retraités ne cèdent pas exploitation et logement simultanément. Les médias peuvent véhiculer une image négative de la profession. Les agriculteurs passent souvent pour des pollueurs. Il est donc important d’informer la population sur les métiers de l’agriculture en intensifiant la communication. On constate que les règlements et textes juridiques sont souvent pris en méconnaissance des réalités du terrain. Les charges de structure continuent d’augmenter avec au premier rang d’entre elles, le coût de mécanisation. Les arboriculteurs montrent leur désarroi : les prix de vente ont chuté de 20 % alors que les charges de production augmentent. En 2008, le revenu agricole avait baissé de 20 %. Tout cela n’encourage pas les jeunes à reprendre avec toutes les difficultés et les contraintes que cela entraîne. Ainsi, on peut synthétiser ce développement par les différents points suivants :

- une image négative du métier : peu de volonté de reprise ; - des contraintes de plus en plus importantes ; - une augmentation du prix du foncier : difficulté pour la vente ; - l’importance du travail des agriculteurs pour le paysage.

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1.3 Les scénarii possibles Nous nous sommes cantonnés à trois scénarii : le pessimiste, l’optimiste et le souhaitable.

1.3.1 Scénario pessimiste : dans la continuité des tendances actuelles

Le phénomène de périurbanisation que le territoire a connu dans les années 1990 à 2000, s’est accentué dans les années qui ont suivi. L’arrivée de familles aisées avec des parents enseignants, agents , cadres qui travaillent pour les entreprises des pôles d’activités proches tels que Valence, Lyon ou Saint-Étienne et qui souhaitent fuir la ville en construisant de spacieuses habitations en lotissements près des principaux bourgs ou axes routiers va aller en augmentant. Ainsi, face à la demande de ces nouveaux arrivants, les axes de communications vont être améliorés afin de faciliter les trajets, ce qui va entraîner une augmentation des transports et donc une pollution encore plus grande, nuisible pour la nature et donc, le cadre de vie. Les élus peuvent tenter de contenir l’étalement des constructions et le mitage mais le risque est que les budgets communaux ne suivent pas, notamment pour la construction de nouvelles écoles, le transport, les équipements sportifs…. Face à cette arrivée massive de nouvelles populations aisées, les entreprises artisanales (constructions, meubles traditionnels…) bénéficient de marchés supplémentaires mais augmentent parfois leur prix. Mais cette extension urbaine n’a pu se faire qu’au détriment de l’agriculture qui a libéré des espaces. La Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE a eu des impacts sévères sur l’économie laitière puisque les fluctuations à la baisse du prix du lait dans un marché souvent saturé ont eu raison des quelques exploitations incapables de se moderniser, de se mettre aux normes, ou de mobiliser des surfaces trop chères. En outre, les exploitants partis à la retraite ont vu leurs exploitations abandonnées, faute de successeurs car la vision de ce métier est négative et les aides sont considérées comme peu nombreuses et insuffisantes. Quelques agriculteurs ont pu rester, voire se développer grâce à des activités annexes telles que l’accueil touristique, la mise en place d’ateliers cuisine, les fermes pédagogiques… Les agriculteurs ayant une exploitation avec une labellisation non concurrencée par d’autres produits réussissent à rester plus ou moins en place. Toutefois, ils sont peu nombreux ; ceux ayant misé sur la vente directe n’ont pas forcément fait le bon choix. En effet, la vente directe n’a pas pu toujours se maintenir faute de clients qui préfèrent des produits moins coûteux surtout face à l’augmentation du coût de la vie. Cette perte du nombre d’agriculteurs a des conséquences graves sur le paysage car une partie des espaces libérés est devenue constructible d’où la construction importante de maisons et l’apparition de friches, d’où la mise en place, par les élus, d’un service de prévention incendie. De plus, les boisements ont pris le dessus dans les zones non constructibles abandonnées par l’agriculture ce qui a fermé le paysage. Le risque d’incendies est alors conséquent. L’agriculture tend à disparaître dans certaines zones, ce qui pourrait nuire aux villages. Sans l’agriculture, ceux-ci risquent de perdre leur dynamisme et leur attractivité. De ce fait, ces

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villages vont soit être abandonnés, soit devenir des banlieues pavillonnaires pour les communes se trouvant à proximité de villes. Le nombre d’exploitations ayant choisi l’agritourisme diminue en raison de la retraite des exploitants et de la difficulté de leur trouver un successeur. Ainsi, l’activité agricole a fortement chuté ce qui s’est répercuté sur la dynamique du territoire. Cela a pour conséquence une moindre venue des touristes du fait de la diminution des activités proposées. Sans entretien du paysage, les chemins de randonnées deviennent impraticables et incitent les touristes à se diriger vers des territoires plus propices pour les accueillir. Ce phénomène risque de dégrader le cadre de vie et de diminuer les retombées économiques liées au tourisme.

1.3.2 Scénario optimiste : une véritable politique en faveur de l’agritourisme

La population sur le territoire VALDAC a augmenté depuis les années 2000 avec aussi un prix du foncier qui s’est envolé sous la pression de la demande de terrains à bâtir par ces nouveaux arrivants. Et pourtant, les élus, grâce à leur volonté et à la mise en place d’outils adaptés (SCOT, PLU), associée à la Charte du PNR des Monts d’Ardèche ont pu maîtriser l’étalement urbain et organiser les constructions. Les communes et intercommunalités ont mis l’accent sur l’amélioration des services publics (écoles, équipements, communication…) et sur la préservation du cadre de vie. La diversité des productions s’est révélée être un atout avec la multiplication des points de vente collectifs qui permettent à la population de consommer localement. Les exploitants se dotent de signes de qualité (AOC, AB) pour garantir la qualité de leurs produits et cela permet de mieux les valoriser et de les vendre à la population locale ainsi qu’aux touristes de passage. Ainsi, par le maintien de l’agriculture mais aussi par une gestion raisonnée de la construction, le paysage évolue favorablement (avec quelques modifications) au grand bonheur des habitants. De plus, l’agritourisme a su devenir une activité reconnue de tous et a pu bénéficier des retombées touristiques. Les réseaux et la diversité des activités proposées ont permis de donner une image d’authenticité et de valeurs au territoire. Ils ont pu ainsi conforter ce secteur qui aujourd’hui permet à de nouveaux agriculteurs de développer plus d’activités agritouristiques et d’innover. Une réelle communication a été entreprise dans les agglomérations de proximité pour les attirer dans cette campagne dynamique et accueillante. L’agriculture est devenue pérenne et profite à chacun. La découverte de la nature est en lien direct avec la ferme. Un travail important a été fait avec les hébergeurs en créant des produits touristiques adaptés à la demande. Chaque année, des éductours sont organisés pour les porteurs de projets qui souhaitent se lancer dans ce type d’activité. L’ensemble des acteurs est satisfait.

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1.3.3 Scénario souhaitable

En VALDAC, une planification concertée de l’urbanisme permet de limiter le mitage et le développement anarchique des villas sur ce territoire. Ceci a été renforcé par l’application du SCOT de l’Agglomération Valentinoise. Le PNR n’a aucun pouvoir réglementaire mais sa charte peut être opposable aux documents d’urbanisme. Par cette limitation de constructions, la valeur foncière des terres, après avoir fortement augmenté dans les années 90 et 2000, se voit stabilisée et permet aux jeunes agriculteurs d’avoir plus facilement accès à l’acquisition des exploitations. De plus, les agriculteurs ont appris, peu à peu, à se diversifier avec des activités annexes telles que l’accueil à la ferme et cela grâce à l’appui technique reçu de la Chambre d’Agriculture, qui soutient les initiatives de projets et propose des formations. A ces aides s’ajoutent aussi les aides de l’Etat et de l’Europe vers lesquelles les agriculteurs ont su se tourner. En outre, les différents AOC ont permis de maintenir la viticulture, l’élevage caprin et la castanéiculture. Aussi, l’évolution des mentalités prouvant l’importance de consommer des produits de qualité et de soutenir les agriculteurs ont permis de préserver relativement bien le nombre d’exploitations. En fait, grâce à des campagnes de communication sur les métiers de l’agriculture et une volonté de communiquer de la part de la population et des exploitants, l’agriculture a été valorisée et le nombre de successeurs potentiels a augmenté. Ainsi, par le maintien des exploitations agricoles, le paysage est resté ouvert autour des communes pour le plus grand plaisir des habitants. Le nombre de friches a très peu augmenté et la forêt n’a pas pris le dessus. De plus, grâce à la mise en place d’une charte entre les communes, intercommunalités et les agriculteurs, les chemins sont mieux entretenus ce qui limite fortement le risque d’incendie. L’agritourisme continue de se développer. Une dynamique collective s’est organisée permettant de promouvoir cette activité et de proposer des manifestions et activités toute l’année. Les exploitants sont mieux formés et se professionnalisent. Un partenariat a été réalisé avec les professionnels du tourisme pour que l’agritourisme apparaisse significativement dans les brochures éditées.

Après avoir émis des hypothèses sur les évolutions qu’il pourrait y avoir sur le territoire VALDAC, nous nous pencherons sur les préconisations envisagées pour davantage développer l’agritourisme.

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2. Les préconisations pour développer l’agritourisme

A la suite des données qualitatives et quantitatives du diagnostic agritouristique préalablement élaboré, nous détaillerons une stratégie de développement adaptée à ce territoire en mettant en avant les préconisations choisies. Ces préconisations seront soumises aux élus au mois de septembre pour qu’ils décident de l’importance à accorder à l’agritourisme et de la manière de développer cette activité sur le territoire VALDAC. Ce travail est un outil d’aide à la décision pour élus VALDAC.

2.1 Les conditions d’une stratégie de développement cohérente

L’agritourisme répond parfaitement au schéma régional de développement du tourisme et des loisirs55 qui évoque le tourisme de 4 saisons et sa volonté de développer une offre éco-touristique innovante. Il peut ainsi compléter les autres activités touristiques. Il faut se servir des forces touristiques du territoire pour le rendre attractif et corriger ses faiblesses pour favoriser des retombées touristiques intéressantes. Dans cette optique, la stratégie consiste à s’appuyer sur l’authenticité et le terroir du territoire. Ce tourisme des valeurs repose sur le « vivre » et non plus seulement sur le « voir ». Il est important de distinguer trois types d’acteurs. Tout d’abord, la population locale, dans notre cas les agriculteurs, doivent s’approprier leur territoire et partager leur savoir-faire. Les touristes, quant à eux, vont rechercher l’authenticité et la qualité des produits. Enfin, les prestataires de tourisme valorisent le territoire en créant des activités répondant aux attentes de la clientèle. Le consommateur-client est ainsi actif puisqu’il rencontre les producteurs et comprend le territoire sur lequel il est. Ces rencontres permettent de valoriser les ressources territoriales et de proposer des pratiques en lien avec le lieu. Les paysages sont les premiers supports du territoire. De plus, la notion de culture est importante avec la découverte du patrimoine bâti, du patrimoine vivant (scénomusée) et du « folklore » (aspects festifs et culturels d’autrefois). Les traditions sont mises en avant : représentations, images, savoirs théoriques, pratiques et comportements que la société accepte pour perpétuer la mémoire collective. Le potentiel de développement de l’agritourisme en VALDAC existe-t-il ? Si, oui, que faudrait-il mettre en œuvre ? Si non, que manque-t-il ?

55 La région Rhône-Alpes dispose pour la première fois d’un Schéma de Développement du Tourisme et des

Loisirs pour la période 2008-2013. Ce schéma met l’accent sur trois axes stratégiques : - un tourisme facteur d’attractivité, d’emploi et de développement territorial équilibré ; - un tourisme solidaire et accessible à tous ; - un tourisme engagé dans la valorisation de l’environnement.

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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2.2 Les orientations stratégiques Au cours de entretiens, les agriculteurs ont exprimé peu de besoins. Pour la plupart, le besoin le plus fréquent est la communication. Certains agriculteurs ont émis le souhait d’être formés en langue et en informatique. Une agricultrice nous a fait part de la volonté du réseau Accueil Paysan de créer un poste d’animateur à l’échelle de la Drôme et de l’Ardèche. Un agriculteur aimerait mieux se faire connaître auprès des scolaires. Beaucoup ont des idées mais il est difficile pour eux de les faire émerger par manque de temps ou d’accompagnement. En effet, certains nous ont fait la remarque de la charge de travail importante à remplir des formalités pour bénéficier de subventions. En vue d’y répondre au mieux, il est important de prendre conscience dès à présent qu’il faudra œuvrer sur le long terme pour améliorer le constat agritouristique apparu dans le diagnostic. Rappelons que cette stratégie de développement agritouristique est proposée dans le cadre du projet stratégique agricole et de développement rural (volet PSADER du CDRA VALDAC). Ainsi, les 4 objectifs ci-dessous ont été retenus et représentent nos préconisations. Objectif 1 : Organiser l’offre agritouristique existante Cet objectif est avant tout de mieux organiser l’offre existante en accompagnant les porteurs de projets, en proposant des formations, en fédérant les acteurs, en harmonisant la signalétique et en aidant les réseaux. Tout ceci contribuera de ce fait à améliorer l’offre et à trouver d’autres actions pour développer l’agritourisme. Objectif 2 : Sensibiliser à l’agritourisme La population locale est le premier ambassadeur de son offre touristique. Il est, par conséquent, essentiel de mener à bien des programmes d’éducation, auprès des résidents. Objectif 3 : Programmer des animations originales tout au long de l’année Cet objectif préfigure des aménagements peu lourds et cohérents avec l’image du territoire VALDAC qui est considérée comme plutôt festive. Notons également que les territoires voisins ont quasiment la même offre et les mêmes valeurs identitaires d’où la nécessité de se démarquer. Il faut travailler sur une offre qui se distingue. Objectif 4 : Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique existante Actuellement, l’agritourisme en VALDAC souffre d’un déficit de communication. Il convient donc de mieux promouvoir l’offre agritouristique existante sur le territoire afin de permettre aux agriculteurs non adhérents à un label et même aux autres de se faire connaître. De ce fait, nous verrons qu’il est nécessaire de se servir d’outils de communication pertinents.

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4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?

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Cet objectif correspond à une volonté de dynamiser le territoire VALDAC de manière à contribuer à son développement dans son ensemble en tirant un meilleur parti de ses potentialités.

2.2.1 Organiser l’offre agritouristique existante

• Accompagner les porteurs de projets Il serait intéressant que les chambres d’agriculture aient une personne attitrée pour aider les porteurs de projets à formaliser leur projet qui serait mieux présenté et mieux décrit afin de pouvoir bénéficier de subventions. L’intervenant pourrait être sollicité à plusieurs stades du projet : diagnostic, étude de faisabilité, suivi lors de la mise en place du projet… De plus, l’étude de faisabilité sera utile pour obtenir un prêt à la banque.

• Former Des formations pourraient être aussi proposées aux agriculteurs pour accueillir le mieux possible une clientèle de plus en plus exigeante : informatique, langues, démarche qualité, accueil… Des sessions de conseil pourraient davantage professionnaliser les producteurs sur la gestion et le montage de projets. De plus, c’est un moyen d’échanger et de partager leurs expériences. Ces rendez-vous devront être organisés pendant les périodes creuses (octobre à mars) pour permettre à un grand nombre d’exploitants d’y participer. Ce genre de pratique doit être dynamique, interactif et leur servir de base.

• Fédérer les acteurs pour créer une dynamique et des actions communes Des réseaux d’échanges entre acteurs pourraient être développés afin de créer une dynamique collective. Les acteurs touristiques sont des interlocuteurs importants puisque ce sont eux qui accueillent les touristes. Ainsi, des concertations en ateliers permettraient de faire émerger des actions à développer ou de nouvelles idées d’aménagements, d’animation et d’innovation.

Pour faire reconnaître l’agritourisme, il est nécessaire d’avoir une démarche collective locale pour organiser l’offre agritouristique existante dont les objectifs sont les suivants :

- être suffisamment nombreux pour pouvoir se faire connaître et constituer une offre identifiable ;

- développer la complémentarité entre produits (hébergements et activités) ; - améliorer la qualité de l’offre sur un territoire donné.

Ainsi, une dynamique locale permettrait de développer des projets et de « redorer » l’image de l’agritourisme pour mieux structurer l’offre agritouristique du territoire VALDAC. Chaque démarche collective fonctionne différemment selon ses moyens humains, techniques et financiers et du public visé.

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On peut ainsi se demander comment les démarches collectives permettent de structurer et de développer l’offre agritouristique locale. Pour illustrer ces propos, nous avons souhaité donner des exemples précis. Exemple : Terre de femmes en Provence

10 agricultrices, adhérentes de l’association pour la formation et la vulgarisation en milieu agricole (AFVMA) ont souhaité promouvoir et valoriser l’accueil à la ferme par l’intermédiaire d’une brochure « Terre de femmes en Provence ». Tout au long de l’année, leurs hébergements agritouristiques sont ouverts que ce soit un gîte, une chambre d’hôtes ou un camping à la ferme. Elles ont souhaité élargir leur période d’accueil, valoriser leur métier et savoir-faire mais aussi promouvoir les produits locaux.

Durant la période hivernale, elles proposent des week-ends thématiques sur les vendanges, les Côtes du Rhône, l’olive, la truffe… en fonction de la saisonnalité des produits. Leur objectif commun est de « faire découvrir son métier, ses produits et le territoire au rythme des saisons » (FORTOUL C., mai 2005, n°118, p 41). Initialement, cette idée est venue pour compléter leurs revenus et leur activité sur leur exploitation. En terme de communication, une brochure détaille les exploitations de chacune des agricultrices, les activités d’accueil et les week-ends à thème et un site Internet commun a aussi été créé. De plus, elles font de la promotion sur des foires et des salons professionnels du tourisme. On distingue des partenaires financiers et techniques. Le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur soutient les actions collectives. Son soutien envers les groupes féminins agricoles permet de dynamiser les groupes et d’aller de l’avant en terme de développement professionnel et personnel. Le Conseil Général du Vaucluse épaule l’AFVMA dans ses actions de valorisation du territoire et de promotion de l’agritourisme et des produits locaux. Le réseau des groupes d’étude et de développement agricole (Geda) apporte un appui dans la promotion du projet « Terre de femmes » et dans l’organisation d’action de communication. Trame, centre de ressources agricole et rural apporte des appuis techniques et méthodologiques.

• Harmoniser la signalétique Pour une meilleure accessibilité des fermes, il conviendrait de travailler sur la signalétique pour la rendre plus homogène et efficace. En effet, nombre d’agriculteurs font des panneaux publicitaires « sauvages » qui sont interdits et donc supprimés régulièrement par la direction départementale de l’équipement et de l’agriculture (DDEA). Pour éviter que les touristes ne s’égarent et que la multiplication de panneaux ne pollue visuellement le paysage, il serait nécessaire de travailler en concertation avec les communes, la DDEA, les exploitants ainsi que le PNR. Il ne faut pas oublier d’inclure les réseaux qui demandent souvent à leurs adhérents d’acheter des panneaux avec leur logo. La concertation de ces différents acteurs permettrait une meilleure lisibilité du territoire. Le problème est d’autant plus prégnant en Ardèche du fait de la complexité de son réseau routier.

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Exemple de la charte signalétique du PNR des Monts d’Ardèche : La PNR des Monts d’Ardèche propose ainsi un cadre au regard des contraintes réglementaires à travers sa charte signalétique pour homogénéiser les enseignes avec un cadre graphique et un code couleur. Il entend faire respecter la loi de 1979 qui préserve les PNR de toute publicité intempestive qui gâche le paysage. Ce dispositif est un moyen de lutter contre la signalétique sauvage (pollution visuelle, non réglementaire) et proposer une signalétique harmonieuse sur tout le territoire.

• Aider les réseaux existants à se développer Certains réseaux connaissent actuellement un essoufflement en raison de problèmes financiers et techniques. Le CDRA pourrait leur permettre de remonter la pente. Ainsi, le réseau Paysage qui aujourd’hui peine à trouver des adhérents, pourrait être aidé financièrement pour lui permettre d’embaucher un chargé de mission. Ce dernier pourrait alors davantage communiquer auprès des écoles notamment. De plus, une agricultrice nous a évoqué le souhait de créer un poste d’animateur du réseau Accueil Paysan pour la Drôme et l’Ardèche afin de faire davantage connaître ce réseau mais aussi d’organiser des événements et de développer d’autres formes d’accueil à savoir l’accueil social, accueil enfants, l’hébergement d’urgence. Il faudrait travailler avec les autres CDRA pour trouver un moyen d’y parvenir. Ainsi, dans ces deux cas, le CDRA pourrait être un tremplin pour permettre de bénéficier de subventions afin de mieux faire fonctionner ces réseaux. Le CDRA finance un équivalent temps plein Ardèche Plein Cœur sur 5 ans dont les missions s’appliquent aussi à l’offre agritouristique sur la partie ardéchoise de VALDAC. L’essoufflement des réseaux n’a-t-il pour cause que des problèmes financiers ?

2.2.2 Sensibiliser à l’agritourisme

Il est important de sensibiliser les agriculteurs à cette forme de diversification de leur activité et de repérer les porteurs de projets potentiels souhaitant créer une activité agritouristique. De plus, il faut informer les exploitants qui ne pratiquent pas d’accueil à la ferme ainsi que ceux qui fonctionnent de manière « individuelle » dans le but de montrer les avantages que peuvent avoir à développer une activité complémentaire (travail en réseau, démarche qualité). Il est nécessaire de faire connaître l’agritourisme à la population locale aussi car c’est elle avant tout qui peut venir faire une excursion à la ferme d’une demi-journée par exemple. C’est un ambassadeur de l’offre touristique. Certains agriculteurs ont exprimé leur souhait de travailler avec les écoles. Ils souhaiteraient de ce fait les informer de leur existence. Il existe de nombreuses écoles sur le territoire qui sont des clients potentiels. Il serait intéressant de créer un document pédagogique à destination des enseignants pour qu’ils puissent avoir un aperçu des activités à la ferme. Ainsi, une fois le premier contact établi, ils peuvent avoir la volonté de venir avec leur classe

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pour étudier une thématique précise. L’éducation au territoire passe par l’école, il faut donc se préoccuper de cette clientèle qui peut amener leurs parents à revenir avec elle durant son temps libre. D’après une étude menée par l’ADT Ardèche, 80 % des lits touristiques sont non marchands en APC, 60 % des touristes séjournent chez la famille ou des amis. De ce fait, il est intéressant de cibler les résidents secondaires et les habitants permanents en tant que premiers « consommateurs » et prescripteurs de l’offre touristique. Cette action a pour vocation d’amener les habitants à découvrir le territoire et doit permettre de :

- Découvrir et apprécier leur lieu de vie ; - Comprendre la complexité du territoire ; - Agir dans et pour ce territoire.

Le territoire dispose d’une grande richesse patrimoniale mais parfois méconnue du grand public. Il est souhaitable d'approfondir la connaissance du territoire et d’apporter un soutien à la diffusion de ces données afin de les valoriser. A cette occasion, les traditions orales et les recettes culinaires pourraient également être référencées dans l’optique d’encourager la réappropriation par les habitants de leur patrimoine. Cette action permet aussi de soutenir le « tourisme doux » de qualité, proche de la nature et de la population. L’éducation, l’information et la sensibilisation font partie des enjeux du développement durable.

2.2.3 Programmer des animations originales tout au long de l’année

L’événementiel permet de capter une clientèle de passage qui ne s’arrêterait pas pour la spécificité du lieu mais qui le fait pour une manifestation concrète. Il est intéressant de créer un événement pour drainer une clientèle potentielle. Actuellement, la majorité des festivals et des salons est centralisée dans les saisons d’été et d’automne. Ce sont principalement des évènements musicaux et des manifestations culturelles. Nous pourrions imaginer de mettre en réseau des produits touristiques tout au long de l’année en proposant des offres agriculturelles pour compléter. Au printemps, certains agriculteurs ouvrent leurs portes au grand public, accompagnées d’activités pédagogiques et d’une session dégustation à l’occasion de l’opération « de ferme en ferme ». En été, c’est la saison des festivals musicaux. Nous aurons à consolider une image pleine de dynamisme du territoire et des habitants, remplie par des animations et activités diverses. Ainsi, des repas fermiers pourraient être pris dans les fermes suivis d’une randonnée par exemple. A l’automne, les Castagnades, parrainées par le PNR est la seule manifestation « touristico-culturelle » qui engendrent des nuitées touristiques (pas toujours en lits marchands mais elles ont de bonnes retombées économiques). Elles permettent aux visiteurs de découvrir la châtaigne sous tous ces aspects : le fruit, la gastronomie, le métier de castanéiculteur et l’artisanat (bois de châtaignier). Cette manifestation est un moyen de faire connaître les

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savoir-faire et les spécialités locaux. En hiver, c’est la saison creuse des exploitations où ils ont peu de travail. Il serait intéressant d’associer des artistes locaux et des amateurs pour des spectacles dits « au coin du feu » avec des chants, des légendes locales, des comptines, des soirées poésies... Des rallyes de ferme en ferme pourraient être organisés au printemps et en automne avec une thématique alliant patrimoine et terroir. De plus, un Land Art56 (art en campagne) pourrait être proposé reliant les fermes durant l’été (randonnée ou VTT de 1h sur 6 km environ bien fléchée) avec un vernissage et une remise de prix, par exemple. Un land’art transfrontalier a été organisé dans le Pays de Gex (01) sur trois communes : Ornex, Versonnex et Collex-Bossy (Suisse) durant un mois et le thème était « des messages et du vent ». Tout au long d’une boucle fléchée de 6 km, les œuvres exposées ont invité la population et les visiteurs à porter un regard différent sur ce qui les entoure. Cette exposition sur les chemins de campagne permet de découvrir dans l’herbe ou accroché dans un arbre un objet insolite au travers d’une quarantaine d’œuvres d’artistes régionaux. Les visites des fermes se font principalement d’avril à octobre. Auparavant les « Festi’fermières » (Ardèche) et « Ferm’en fête » (Drôme) étaient organisées par les FDCIVAM. Des producteurs volontaires et adhérents à l’une des FDCIVAM proposaient un spectacle avec un dîner. Ce dispositif s’est essoufflé par manque de moyens financiers pour payer notamment les artistes. Certains agriculteurs ne souhaitent pas y participer en raison de contraintes sécuritaire et de santé alimentaire. Il serait intéressant de relancer cette manifestation qui permettrait aux touristes de voir la ferme d’une autre manière. Un calendrier estival pourrait alors proposer différentes dates de spectacles dans diverses fermes du territoire. Accueillir des artistes favorise le lien entre culture et agriculture ce qui permet une ouverture vers les milieux artistiques. Ainsi, l’agriculteur donne une image positive de son activité. Les visiteurs peuvent passer un bon moment loin des théâtre de ville. Les artistes, quant à eux, peuvent rencontrer un nouveau public dans une ambiance particulière au fond d’une grange par exemple, avec l’odeur du foin et l’outillage agricole comme décor. Ces évènements proposés dynamisent non seulement le développement touristique, mais valorisent aussi le développement du territoire. Tous concourent à la consommation locale de produits avec des retombées économiques pour les exploitants. Le tourisme d’espaces permet d’allier nature (grands espaces verdoyants, milieux naturels) et culture (patrimoine, gastronomie…). L’Auvergne en est un parfait exemple. Ainsi, les activités de pleine nature, de découverte locale et la dégustation de produits locaux permettent aux touristes de varier les plaisirs et de profiter de la tranquillité, d’un cadre de vie naturel

56 Tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature.

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dépaysant en toute convivialité. Ce type de tourisme s’oppose au tourisme de masse. Le retour aux vraies valeurs est alors privilégié. Exemples de manifestations agriculturelles La ferme peut ainsi apparaître comme « un lieu d’accueil de spectacle vivant » (1ères rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, 2008). Les Fermades : spectaculinaires en Vercors L’association pour la promotion des agriculteurs du parc naturel régional du Vercors (APAP) a en charge de développer une agriculture respectueuse des hommes, de leur travail et de l’environnement. Un certain nombre d’agriculteurs de l’APAP se sont regroupés sous le nom de « Fermes du Vercors » et ont recherché « des moyens originaux pour maintenir une agriculture vivante sur le Vercors, promouvoir la transformation de leurs produits et valoriser des productions de qualité ». Depuis 2000, certaines exploitations accueillent des spectacles « en toute simplicité et convivialité ». Les Fermades consistent à prendre un repas ou un goûter fermier, suivi d’un spectacle à la ferme. Elles répondent à deux objectifs :

- valoriser les produits agricoles et touristiques ; - participer à la création d’une identité rurale agricole, dynamique et moderne.

Les Fermades sont nées il y a dix ans, dans le village de Saint Martin en Vercors qui organise la fête du tilleul, fête de village culturelle. Dans ce cadre, un spectacle était organisé dans une ferme. Le Parc du Vercors a souhaité développer l'idée à tous les secteurs de son territoire. Cette année, 16 agriculteurs proposent ainsi des spectacles (concert, théâtre, cinéma, danse, humour…) sur 16 dates de juillet à septembre. En plus des spectacles, les exploitants donnent la possibilité aux visiteurs de venir plus tôt découvrir la vie à la ferme : visite, traite ou balade.

Une pré-programmation est proposée en janvier. Les agriculteurs peuvent aussi choisir eux-mêmes les artistes. Une fois que chacun a retenu un spectacle qui lui plaît, une réunion de secteur est organisée pour régler certains détails avant la manifestation au printemps. Un bilan de la saison est ensuite fait à l’automne et une réflexion est alors menée pour l’année suivante. La communication est importante : brochures, affiches, articles dans la presse agricole et générale, offices de tourisme. Les agriculteurs doivent faire leur promotion dans leur commune ou sur le territoire intercommunal. Certains vont aussi dans les commerces et les campings. On retrouve toujours le même noyau dur d’agriculteurs ; il est difficile de trouver de nouveaux participants car souvent, l’été est une période chargée.

Cette opération est financée par la Région Rhône-Alpes, les conseils généraux de la Drôme et de l’Isère via les lignes Parc. Les lieux culturels peuvent aussi accueillir la ferme. Ainsi, la Conservation des Musées des Pays de l’Ain assure des missions de valorisation, de création et de diffusion. De plus, elle

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crée des animations au cœur des musées. Au cours de la nuit des musées 2007, le musée départemental de la Bresse a accueilli des producteurs adhérents au réseau « Saveurs de l’Ain ». Ils proposaient des assiettes gourmandes et vendaient leurs produits. Le musée travaille de façon ponctuelle avec les exploitants comme pour la semaine du Goût. En Isère, certaines démarches collectives associent l’agritourisme dans leur offre comme les circuits découverte en Grésivaudan, la route des savoir-faire et des sites culturels en Chartreuse. Les randonnées casse-croûtes à la ferme

7 agriculteurs du réseau « Visites, goûters et casse-croûtes à la ferme » se sont regroupés avec le bureau des Guides et Accompagnateurs de Grenoble pour proposer une randonnée guidée avec un professionnel suivie d’une visite et d’un goûter ou d’un casse-croûte à la ferme. Ce rendez-vous permet d’associer patrimoine naturel, culturel et savoir-faire locaux. Les randonnées peuvent être faites en groupes (associations, entreprises…) et pratiquées à la demi-journée ou à la journée selon l’envie du groupe.

Escapades gourmandes Les « Escapades gourmandes » sont un produit agritouristique géré par la chambre d’agriculture de la Corrèze permettant ainsi de mêler agriculture et patrimoine. Il existe 5 circuits, chacun ayant deux ou trois produits. Par exemple, « en Pays de Millevaches », des journées de la brebis sont organisées avec le matin la visite d’une exploitation et l’après-midi d’une tourbière et d’une présentation de cuir. Selon les circuits, un repas est proposé. La revalorisation de fêtes villageoises permet aussi le retour aux racines et d’échanger avec de « véritables paysans » qui incarnent l’âme du pays (fête de la batteuse, transhumance…). L’animation festive valorise le patrimoine agricole. A Cessy (01), chaque année, depuis 1994, l’association « Les Métiers d’autrefois » organise la Fête de la Batteuse qui donne l’occasion aux nostalgiques et aux curieux de redécouvrir le matériel agricole, le mode de vie et le folklore qu’offre cette région. Ainsi, cette manifestation qui clôture la période de moisson permet pendant une journée de voir des démonstrations de la batteuse à grains, d’équilibre en tracteurs, de maîtrise de volailles par des chiens de bergers. Elle se termine par un défilé des tracteurs. Elle favorise le contact entre la population locale et l’exploitant voisin.

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2.2.4 Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique existante

Les agriculteurs travaillent peu ensemble sauf les adhérents à un réseau qui ont l’habitude de se réunir. Certains sont plus professionnels et entretiennent des rapports privilégiés avec d’autres acteurs du territoire. D’autres fonctionnent différemment, ont des périodes d’ouverture très hétérogènes et délivrent ou non des dépliants. Cela dépend de leurs moyens et de leur temps. Ils ont dû mal à analyser les attentes des touristes. Toutes les activités en lien avec le tourisme sont dans le prolongement de l’agriculture. Ainsi, il conviendrait de mieux faire connaître l’agritourisme pour éviter qu’il soit « noyé » dans le tourisme rural et qu’il soit véritablement identifié à sa juste valeur. Ces propositions ont été construites suivant les besoins des agriculteurs pour se faire connaître, attirer plus de clientèles et donc vendre leurs produits. La mise en réseau des producteurs pourrait leur permettre de réaliser un plan de communication commun sur le territoire VALDAC. Ainsi, le territoire serait davantage connu par des documents rassemblant les activités et les événements de l’ensemble des communes (brochures, cartes touristiques, site Internet…). Cela inciterait les touristes à rester plus longtemps sur le territoire pour découvrir d’autres curiosités. Le territoire VALDAC n’a pas d’identité propre et n’est pas une destination touristique. Certes, certaines zones ardéchoises ont des particularités comme la châtaigneraie, la montagne ardéchoise, la vallée de l’Eyrieux... Il convient donc de travailler à plus grande échelle. Les touristes choisissent la destination Ardèche, ils ne connaissent pas les « sous-territoires » (les TACT sont davantage des espaces de travail et d’organisation de l’offre). C’est à l’ADT de faire découvrir les spécificités de chacun et de reconnaître avant toute chose l’activité agritouristique. L’offre en terme quantitatif, n’est pas suffisante sur le territoire VALDAC. Pour attirer la clientèle, il faut favoriser une communication externe par l’intermédiaire de brochures et d’un site Internet qui permet de renseigner les touristes. Les catégories socio-professionnelles moyennes et supérieures l’utiliseront également pour réserver leur séjour.

L’uniformisation de l’information agritouristique du territoire permettrait d’optimiser l’impact économique et de donner une image plus dynamique et cohérente face à une clientèle de plus en plus exigeante. Des éductours pourraient être organisés par APC pour mieux connaître l’offre agritouristique du territoire. Ils seraient à destination des agriculteurs qui souhaitent développer une activité agritouristique car c’est un moyen de voir comment fonctionne l’activité qu’ils ont choisie de réaliser. De plus, ils permettraient aux offices de tourisme et aux hébergeurs du territoire de mieux connaître les activités agritouristiques en VALDAC pour qu’elles soient davantage exploitées qu’elles ne le sont actuellement.

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Les moyens qu’ils soient financiers, humains ou techniques sont disparates. De plus, le trop grand nombre de brochures empêche la bonne lisibilité de l’offre du territoire. APC fait la promotion de la partie ardéchoise du territoire VALDAC par l’intermédiaire de guide de vacances, guide d’hébergement. Il propose aussi des idées week-ends, il assemble uniquement les produits touristiques, il n’a pas la compétence pour les vendre. Les documents de promotion actuels semblent inadaptés puisque l’agritourisme n’apparaît pas comme une thématique à part entière. Exemples d’outils de communication de l’agritourisme

Le Pays de l’Ardèche verte et le TACT ont édité un guide « Accueil à la ferme en Ardèche Verte » en 2008 regroupant 37 exploitations. Ce guide a pour objectifs de soutenir les exploitations agritouristiques, créer du lien entre différents acteurs (producteurs, consommateurs, touristes) et développer une offre touristique. Un tableau permet de mieux connaître les saisons des fruits et des légumes du territoire. De plus, un index donne la possibilité aux touristes de choisir la prestation qui leur convient.

Il serait intéressant de rapprocher les deux TACT en mutualisant l’offre et les outils. En effet, le canton de Lamastre, au nord du territoire VALDAC était autrefois en Ardèche Verte. La Vallée du Doux est la plus propice au développement de l’agritourisme. L’e-tourisme est un moyen de communiquer sur une destination et de commercialiser des produits touristiques. Il permet aux clients de comparer les prix avant de se décider et voir le meilleur rapport qualité-prix. Il est de plus en plus utilisé dans la préparation des séjours. L’information se doit d’être de qualité et actualisée. Le site portail www.agritourisme-ventoux-luberon.com est géré par l’association pour la formation et la valorisation en milieu agricole de Vaucluse (AFVMA). Ce projet collectif est une volonté de démarquer les activités agritouristiques des autres structures d’accueil rurales et non agricoles. Pour faire connaître le site, il a fallu communiquer dans la presse spécialisée comme la nature, le cyclisme, la randonnée… De plus, il a fallu mobiliser les agriculteurs pour qu’ils soient intégrés au site. Le Lubéron et le Ventoux ont une carte interactive où l’on peut localiser les fermes. Lorsque l’on clique dessus, on obtient plus de renseignements sur l’exploitation et ses prestations agritouristiques. Il existe aussi un forum. Ce site est un moyen de promouvoir et de valoriser les fermes ayant des activités complémentaires.

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Source : www.agritourisme-ventoux-luberon.com

L’offre agritouristique souvent méconnue pourra être portée à la connaissance du grand public qui pourra diversifier ses activités lors de ses séjours.

Cette partie nous a permis de mieux comprendre comment l’agritourisme est intégré au territoire VALDAC et quelles possibilités s’offrent à lui pour se développer davantage. Ainsi, des préconisations ont été établies dans l’optique de créer une action relative à l’agritourisme dans le CDRA pour aider de ce fait cette activité à réellement exister.

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Conclusion

Le territoire VALDAC n’a pas d’identité et répond à une logique de projets. Mais, les différents espaces qu’il concentre sont complémentaires. Des liens étroits existent entre l’urbain, le périurbain et le rural de moyenne montagne que ce soit pour le travail, le logement et les loisirs. Même si Valence et son agglomération représentent plus de la moitié de sa population, le territoire VALDAC est à dominante rurale. L’agriculture y est encore bien présente et propose des produits de qualité. A cause des difficultés économiques, certains agriculteurs diversifient leurs activités vers le tourisme.

Le territoire VALDAC compte 101 exploitations agritouristiques, réparties de manière

hétérogène. La partie ardéchoise semble plus propice au développement de l’agritourisme notamment la vallée du Doux qui a un fort potentiel de développement avec le redémarrage du train touristique du Mastrou en 2011. Diverses prestations agritouristiques s’offrent aux touristes que ce soit l’hébergement, la restauration et/ou les loisirs. Les agriculteurs proposent davantage de visites alors que la tendance du département de l’Ardèche se centre sur l’hébergement à 80 %. L’offre agritouristique en VALDAC doit se démarquer des autres prestations que proposent l’Ardèche Méridionale afin d’attirer une clientèle en toute saison. Elle doit se diversifier et se personnaliser. Il convient de mieux l’intégrer pour que l’agritourisme complète les activités touristiques. De ce fait, il serait intéressant de travailler avec l’Ardèche verte, voire la Haute-Loire pour offrir un véritable produit structurant.

L’agritourisme a une image positive dans notre société. Authenticité, terroir et patrimoine séduisent en effet les touristes. Aussi, les exploitants agricoles doivent mettre en œuvre des stratégies pour diversifier l’offre et être attentifs aux attentes de la clientèle. Toutefois, il ne faut pas négliger la demande de proximité, la population locale et les résidents secondaires. La famille est aussi une clientèle à rechercher puisque les enfants aiment en général les animaux de la ferme. Pour eux, c’est un moyen ludique d’apprendre pendant ses vacances.

Face à la crise agricole, l’agritourisme apparaît comme une réelle opportunité de développement pour les exploitations en perte de vitesse. Il peut être incitatif pour la reprise d’exploitations dont les propriétaires vieillissants sont en quête de repreneurs. Cette forme de tourisme peut maintenir des couples à la ferme et éviter les emplois d’appoint à l’extérieur de l’exploitation. Il permet aussi de rompre la monotonie du quotidien par des contacts relationnels avec la clientèle, de s’ouvrir au monde extérieur par le biais d’Internet et de s’adapter en permanence à l’évolution de son activité principale. Autant de challenges que de nouveaux exploitants volontaires doivent pouvoir relever.

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Les agriculteurs contribuent à renforcer l’attractivité de la campagne en complétant les prestations touristiques existantes : hôtels, cafés et restaurants traditionnels. Ils offrent l’opportunité aux touristes de vivre à la ferme, dans une ambiance conviviale, de respirer au grand air, d’apprendre des savoir-faire et de déguster des produits locaux. Ils peuvent également organiser des activités extérieures : randonnées, promenades à vélo, à cheval… L’agritourisme propose un autre rapport aux métiers agricoles et au territoire et est un axe de développement territorial.

Néanmoins, des difficultés persistent pour développer ce type d’activité : le manque de temps, les moyens financiers et humains, les mentalités des anciens… Le développement d’une activité agritouristique ne peut se faire que sur un territoire attractif qui possède des richesses naturelles et culturelles intéressantes à découvrir. La diversité des activités proposées et la qualité d’accueil sont une force supplémentaire pour attirer des clients potentiels et les faire revenir.

Le territoire, les politiques de développement local et l’activité agritouristique ont de fortes interactions. Le territoire influence l’activité agritouristique en fonction des ressources et dirige les actions à mener pour son développement. Les politiques de développement local permettent de dynamiser le territoire et peuvent contribuer à impulser cette activité par l’intermédiaire de subventions permettant d’aider les agriculteurs dans leur projet. L’activité agritouristique peut influer sur l’évolution du territoire et bénéficier de politiques favorables. C’est ce souhait que nous formulons pour que l’agritourisme soit une opportunité de développement.

Ce stage m’a permis de confirmer mon envie de travailler dans le développement local. J’ai souhaité découvrir des acteurs, en l’occurrence les agriculteurs que je n’avais pas côtoyé auparavant pour élargir mes champs d’investigation dans la recherche d’un futur emploi.

Je me suis parfaitement intégrée à la structure où j’ai pu participer à de nombreuses réunions tant avec les fonctionnels qu’en présence d’élus. Ces six mois de stage au sein du CDRA VALDAC ont été très intéressants et enrichissants sur le plan professionnel et humain. Je suis allée à la rencontre de différents professionnels et j’ai dû faire preuve d’esprit de synthèse dans mes recherches. Sur le plan personnel, cette expérience m’a permis d’améliorer mes compétences en termes de méthodologie et d’organisation du travail.

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Etat des sources

Documents relatifs au CDRA en général

Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 10 et 11 juillet 2008, concernant une nouvelle génération de Contrats de Développement Rhône-Alpes : les CDDRA : Contrats de Développement Durable Rhône-Alpes. Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération PSADER du Conseil Régional du 21 juillet 2005, Délibération n°05.05.596. Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 16 et 17 décembre 2004, concernant la modification de la procédure des Contrats de Développement de Rhône-Alpes. Conseil Régional Rhône-Alpes, Délibération du Conseil régional des 28 et 29 novembre 2000, concernant la création des Contrats de Développement de Rhône-Alpes.

Documents relatifs au CDRA VALDAC

CDRA, Programme d’actions 2007-2012 du CDRA VALDAC, 2008. CDRA, Documents préalables à la mise en œuvre du PSADER VALDAC – Diagnostic territorial et objectifs stratégiques, 2007. RCT et CDRA, Charte de territoire du CDRA VALDAC, 2006. RCT, Elaboration du projet de territoire CDRA VALDAC, 2005. SAFER, Diagnostic foncier du VALDAC, 2007, 22 p. SMEOV - CDRA VALDAC, Bilan de fonctionnement de la première année du CDRA VALDAC, La lettre, n°3, Février 2009.

Brochures

Brochure Accueil Paysan Brochure Bienvenue à la ferme Brochure Gîtes de France Brochures des différents OTSI du territoire VALDAC, Ardèche Plein Cœur Brochures du PNR Monts d’Ardèche Brochure Agribio Ardèche

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Textes législatifs

Loi de 1979 contre la publicité intempestive dans les PNR

Loi 30/12/1988 du Code Rural

Sites Internet

Accueil Paysan : www.accueil-paysan.fr Agence de développement touristique Ardèche : http://www.ardeche-guide.com/ Agreste : http://agreste.agriculture.gouv.fr/ Agritourisme sur le Ventoux et le Lubéron : http://www.agritourisme-ventoux-luberon.com/ Ardèche Plein Cœur : http://www.ardechepleincoeur.com/ Bienvenue à la ferme : http://bienvenue-a-la-ferme.com Chambre d’agriculture de l’Ardèche : http://www.ardeche.chambagri.fr/ Chambre régionale d’agriculture : http://rhone-alpes.synagri.com/synagri/synagri.nsf Comité Départemental du tourisme Drôme : http://www.drometourisme.com/ Comité régional du tourisme – MITRA : http://pro.rhonealpes-tourisme.com/toute-l-info/ingenierie-br/observatoire/l-actu-26-1.html Conseil général Ardèche : www.ardeche.fr Conseil général Drôme : www.cg26.fr Conseil régional Rhône-Alpes : www.rhonealpes.fr/ Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires : http://www.diact.gouv.fr/ FDCIVAM Drôme : http://www.fdcivamdrome.org/index.php Fermades en Vercors : http://www.apapvercors.com/fermades/ Forme en ferme : http://www.formeenferme.com/ Gîtes de France : www.gites-de-France.fr INSEE : www.insee.fr Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche : http://agriculture.gouv.fr/ Ministère du tourisme : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/home.jsp Parc naturel régional des Monts d’Ardèche : http://www.parc-monts-ardeche.fr/v1/sommaire.php3 Portail Territoire - Région Rhône-Alpes : http://territoires.rhonealpes.fr/spip.php?rubrique1133 Sicorra : http://extranet.rhonealpes.fr/ Terre de femmes en Provence : http://www.terredefemmes-provence.com/

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Remerciements des personnes sollicitées

Les agriculteurs Gilles AMBLARD, éleveur ovin à Rochessauve Jean-Pierre ANCHISI, ferme-auberge de Combeyron à Silhac Roselyne BAZIN, castanéicultrice à Saint-Etienne-de-Serres Denis BERAUD, gîte à Saint-Maurice-en-Chalencon Jocelyne BERNARD, ferme pédagogique Moulin de Mandy à Pranles Mme CHAPELLE, accueil enfants et présidente de l’Antenne du Moyen Vivarais Geneviève CHASSON, éleveuse à Saint-Barthélémy-le-Meil Fabien CLAVE et Mathilde FACY, ferme pédagogique du Valentin à Bourg-lès-Valence Annick DESBRUS, castanéicultrice à Saint-Jean-Chambre Olivier DUHOO, cultivateur à Saint-Basile Sylviane FOUREL, arboricultrice à Bourg-lès-Valence Martine GRANGE, castanéicultrice à Lamastre Jérôme HABIB, éleveur à Marcols-les-Eaux et président du syndicat d’initiative de Saint-Pierreville Marie ISNARD, accueil enfants à Saint-Sylvestre, secrétaire de l’Antenne du Moyen Vivarais Alain LAURENT, éleveur caprin à Jaunac Françoise LEFORT, éleveuse et castanéicultrice à Champis Nathalie LE MOULT, ferme équestre à Champis Gilles LEON, éleveur caprin à Coux Philippe LEORAT, labyrinthe végétal à Charmes-sur-Rhône Stéphane MANGANELLO, apiculteur à Désaignes Albéric MAZOYER, viticulteur à Cornas Catherine MOLLE, apicultrice à Accons Catherine MONCHAL, ferme-auberge de Jameysse à Désaignes Hélène ODASSO, éleveuse d’escargots à Grozon Christine PARAGHAMIAN, éleveuse caprin à Boffres et présidente de la FDCIVAM Ardèche Ameline PFISTER, femme d’apiculteur à Dunière-sur-Eyrieux Christèle PION, éleveuse caprin à La Baume-Cornillane Christel QUAILLET, éleveuse d’escargots à Montvendre Sylvie RAUNICHER, arboricultrice à Saint-Sylvestre Véronique TERRAS, camping à la ferme à Silhac Marie-Gilberte VIALLE, camping à la ferme à Saint-Pierreville Sylvie VOLLE, éleveuse à Dornas Christine ZAHLES, gîte d’étape à La Rochette

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Les têtes de réseaux Richard BONIN, chargé de mission agriculture au PNR des Monts d’Ardèche Isabelle BOULON, chargée de mission territoriale de la Vallée de l’Eyrieux, Chambre d'Agriculture de l'Ardèche Pauline CHAUVEAU, FDCIVAM Drôme Jean-Michel COSTECHAREYRE, Chambre d'Agriculture de la Drôme Jacqueline DUDAL, Site de proximité des Boutières Nathalie FOLLIOT, chargée de mission territoriale de la Vallée du Doux, Chambre d'Agriculture de l'Ardèche Olivier IBARRA, FDCIVAM Ardèche Anne JULIEN, Site de proximité de Cedre Nicolas SABOT, Animateur filière Accueil et Production Fermière, Chambre d'Agriculture de l'Ardèche, Bienvenue à la ferme en Ardèche

Les offices de tourisme et syndicats d’initiative du territoire VALDAC Aurélie BENEVISE, Syndicat d’initiative de Saint-Pierreville et chargée de mission tourisme à la communauté de communes des Châtaigniers Karen CHALON, Ardèche Plein Cœur Stéphanie HIRSCHINGER, Adjointe de Direction, Office de tourisme de Valence Madame LE SOURD, Office de tourisme de Rhône-Crussol Nathalie SAUSSE, Responsable administrative, Office de tourisme du Pays du Cheylard

Audrey VOLLE, chargée de la mise en œuvre du site remarquable du goût, Office de tourisme Privas Rhône et Vallées

Autres contacts

Mathilde AUDERGON, Point Accueil Installation, Chambre d’agriculture de la Drôme Karine BERTHAUD, Association pour le développement de l’agriculture dans l’Y Grenoblois Gaël BERTHIER, chargé de mission Ingénierie Ecotourisme, Agence de Développement Touristique de l’Ardèche Albane BESSET, Point Accueil Transmission, ADASEA Drôme Claudine BRIFFOTAUX, Service Tourisme et Agriculture, Direction du Développement Economique, Conseil Général de l'Ardèche Annie CHAMPETIER, Point Accueil Transmission, ADASEA Ardèche Maëlys CHOMEL, chargée de mission agriculture et développement rural au CDRA VALDAC Carole COLLET, documentaliste, SOURCE Léa DAVID, technicienne observatoire, Comité départemental du tourisme de la Drôme

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Véronique DUCHALAIS, directrice Gîtes de France Drôme Sébastien FAVIER, responsable d’ingénierie campagne et terroirs, MITRA Béatrice FRASSON-MARIN, chargée de mission tourisme et sport au CDRA VALDAC Jean-Pierre GOURIOU, chef du pôle Etudes, diffusion et prospective, SERSIP - DRAAF Rhône-Alpes Stéphanie HAMET, responsable du Musée départemental de la Bresse Ludovic HEDOIRE, directeur Gîtes de France Ardèche Stéphanie INGELS, chargée de mission APAP, Fermades en Vercors Christine JARNIAS, Service tourisme, Conseil Général de la Drôme Christophe MAS, Valence Major Pierre NAVECTH, chargé de mission agriruralité/ELI Richard ROIRON, chargé de l'observation économique du tourisme, Agence de Développement Touristique de l’Ardèche Alain SALLIER, directeur de l’ADASEA Drôme Nathalie SEAUVE, conseillère diversification, Chambre d'Agriculture de la Drôme Maryse THOLLON, Point Accueil Installation, Chambre d’agriculture de l’Ardèche Marie THOMAS, chargée de mission agriculture et gestion de l’espace au CDPRA Ardèche Verte Jean-Baptiste VACHON, service agriculture, Conseil Général de la Drôme

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Bibliographie

Références à l’agritourisme

ADAYG, Observatoire des pratiques agritouristiques en Isère, Guide méthodologique, octobre 2008, 28 p. Agreste, Le tourisme à la ferme reste marginal, Primeur, n°107, janvier 2002, 4 p. APCA, L’agritourisme, un outil de développement économique et d’attractivité du territoire, n°974, revue Chambres d’agriculture, juin-juillet 2008, pp 13-41. BAZIN G., Le développement de l’agritourisme en France, Rencontres Internationales de Fez sur le développement des zones défavorisées, Paris, INRA, 1993, 14 p. BOURLET Isabelle, L’agritourisme, bilan et approche par les fermes-auberges, Séminaire de thèse (notes de travail), Aix-en-Provence : Université de Provence et Université de la Méditerranée, 7 avril 2003, 28 p. BOURLET Isabelle, L’émergence de l’agritourisme : les implications des changements dans le secteur agricole et sur les structures de production, Séminaire de thèse (notes de travail). Aix-en-Provence : Université de Provence et Université de la Méditerranée, 21 janvier 2002, 28 p. BOURDEAU Laurent, MARCOTTE Pascale, DOYON Maurice , Les définitions de l’agrotourisme, Revue littéraire présentée au Groupe de concertation sur l’agrotourisme au Québec, 2002, 25 p. Disponible sur : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/NR/rdonlyres/545DAC02-40A3-4E12-AFA7-E96A1E9FECC7/0/ULdefinitions.pdf (consulté le 10 mars 2009) Chambre d’agriculture Ardèche, Agritourisme : la chambre d’agriculture accompagne les porteurs de projets, juillet 2008, 2 p. DISEZ Nathalie, Agritourisme et développement territorial : exemples dans le Massif Central, thèse de doctorat de géographie, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1996, 240 p. EGGER Thomas, FAVRE Geneviève et PASSAGLA Marsilio, L’agritourisme en Suisse, Analyse de la situation actuelle et recommandations, SAB, Bern, 2008, 113 p. Disponible sur : http://www.agora-romandie.ch/files/upload/agrotourismusfranz-2008.pdf (consulté le 23 mars 2009) ENITA/IREST, Agritourisme et développement local, ENITA Clermont-Ferrand, Collection actes n°3, Département territoire et société, 1995, 140 p. Fédération départementale du tourisme rural Ardèche, Un projet de développement durable pour l’agrotourisme Ardéchois, Note d’orientation, mars 2000, 20 p. FORTOUL Cédric, « Terre de Femmes en Provence, promouvoir et valoriser l’accueil à la ferme dans le Haut-Vaucluse » in Travaux & Innovations, mai 2005, n°118, pp 41-43.

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GAUTRAT Jacques, Agritourisme et économie solidaire, L’économie solidaire, une écologie sociale, Collection Ecologie et politique n°28, 2004, pp 81-91. GERBAUX Françoise, GEORGE-MARCELPOIL Emmanuelle, PELENC Jean-Marc, Genre, multifonctionnalité et territoire : permanence ou renouveau de la place des hommes et des femmes dans l’agritourisme ?,Symposium international « Territoires et enjeux du développement régional », Lyon, 9-11 mars 2005. GRAMOND Florence, MORETTE Joël, PORTEFAIT Jean-Pierre, L’agritourisme, Synthèse du rapport réalisé par l’Agence Française de l’Ingénierie Touristique, pour le compte des ministères chargés du tourisme et de l’agriculture, de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture et la délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale, Paris : AFIT, 1998, 85 p. GUYAU Luc, « L’agritourisme, locomotive durable des territoires » in Le Figaro, 29 août 2008. HARDT A, Editorial de la Lettre de l’AFRAT, janvier 1994, n°36. MAMDY Jean-François, DISEZ Nathalie, BEGON Monique, « Agritourisme et territoires, le cas du Massif Central » in Téoros, 20, 2, été, 2001, pp 44-51. MARTINS-CRUZ J-A, L’agrotourisme dans la C.E.E : Utopie ou réalité ?, Euratour, Bruxelles, 1991, 137 p. NEAGA Mihaela, Etude-Action pour la relance de l’agritourisme en Rhône-Alpes, mémoire DESS « Promotion et développement des aménagements touristiques », Université Lumière Lyon 2, 2004, 151 p. PERRET Jacques, MARCELPOIL Emmanuelle, L’agritourisme en 2001, la diversité des territoires et des acteurs : entre témoignage et commerce, Etude réalisée par la DREF-CEMAGREF, 2001, 111 p. Disponible sur : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/agritourisme2001-1.pdf (consulté le 11 mars 2009) PRADINES Stéphanie, Actions de développement de l’agritourisme en Ardèche Verte : mise en réseau d’exploitants agricoles au moyen d’un guide agritouristique, mémoire Master 2 « Aménagement et développement rural », Université Lumière Lyon 2, 2007, 85 p. SOURCE, « Fermes pédagogiques, fermes d’animation » in Source, n°69, janvier 2004, pp 7-10. VOLLE Aurélie, « Agritourisme et productions biologiques dans les Alpes-de-Haute-Provence : indicateurs de la redynamisation des campagnes », in Revue Méditerranée n°3.4, 2006, pp 67-71. ZINS BEAUCHESNE et Associés, Agrotourisme : Diagnostic sectoriel / Plan de développement et de commercialisation, Rapport de l’analyse de la situation et diagnostic sectoriel, présenté aux Ministères du tourisme et de l’agriculture du Québec, 2006, 182 p. Disponible sur : http://www.bonjourquebec.com/mto/publications/pdf/etudes/AgroDiagnoPlan.pdf (consulté le 30 mars 2009)

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Références à l’agriculture

Chambre d’agriculture Ardèche, Etude préalable à la mise en œuvre d’une charte départementale « Agriculture, Urbanisme, Territoire », 2009, 17 p. LAZUTTES Agnès, « Forme et équilibre alimentaire à la ferme » in Travaux & Innovations, août-septembre 2005, n°120, pp 37-41.

Références à l’agriruralité

CRDR, L’agriruralité : des combinaisons d’activités pour créer des entreprises et des emplois, avril 2005. CRDR, La construction d’offres d’activités des espaces ruraux, Concept, démarche méthodologie, outils, février 2002. GREP, Créer et conduire une entreprise en couple : Etat des lieux dans les très petites entreprises rurales, Étude réalisée pour le secrétariat d’État au Tourisme, Département de la stratégie, de la prospective, de l’évaluation et des statistiques, 2002, 53 p. Disponible sur : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/navd/mediatheque/publication/attractivite/att00006388/grep_entrecouple.pdf (consulté le 11 mai 2009) INRA, Territoires, acteurs et agricultures en Rhône-Alpes : entre nouveaux métiers et nouveaux services, Programme de recherches pour et sur le développement régional, 2006. MAURICE Nils, Agriculture et territoire, les perspectives locales pour l’agriruralité, Etude de cas dans le périmètre des Sites de proximité des Monts du Forez et d’Aix Urfé Côte roannaise (Loire), Master Aménagement et développement rural, Université Lumière Lyon 2, 2006, 149 p. MULLER Pierre, FAURE Alain, GERBAUX Françoise, Les entrepreneurs ruraux : agriculteurs, artisans, commerçants et élus locaux, Paris : L’Harmattan, 191 p. NIHOUS Frédéric, La diversification et la valorisation des activités agricoles au travers des services participant au développement rural, Ministère de l’agriculture et de la pêche, 2008, 52 p. Disponible sur : http://agriculture.gouv.fr/sections/publications/rapports/diversification/downloadFile/FichierAttache_1_f0/diversification_Nihous_080630.pdf?nocache=1218709811.7 (consulté le 18 mai 2009) THOLOZAN Céline, Les services aux personnes, une solution pour le maintien de l’agriculture périurbaine ?, le cas de la plaine de Valence, mémoire Master 1 « Gestion des espaces ruraux, aménagement, développement local », Université Paul Valéry – Montpellier III, 2008, 118 p.

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Références au tourisme

Agence de développement touristique 07, Atlas des équipements touristiques de l’Ardèche, Edition 2008, 64 p. Agence de développement touristique 07, Les caractéristiques de la fréquentation touristique du territoire Ardèche Plein Cœur, 2007, 55 p. Comité départemental du tourisme 26, Bilan touristique annuel, 2008, 53 p. Conseil Général de l’Ardèche, Synthèse Politique touristique du département, 2008, 5 p. Conseil régional Rhône-Alpes, Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs, 2008, 11 p. Gîtes de France, Mesure du poids socio-économique des gîtes ruraux et chambres d’hôtes Gîtes de France, 2005. MAMDY Jean-François, GUILLOT Marion, « Quel avenir pour l’hébergement touristique ? » in POUR, n°191, septembre 2006, pp 91-100.

Références au tourisme rural

ARMAND Ludovic, Tourisme rural, Perception du territoire rural et cadrages globaux, Ministère du tourisme, Direction du tourisme, 2006, 48 p. Disponible sur : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/z2/stat/etudes/att00013688/tourismerural_290806.pdf (consulté le 16 mars 2009) BETEILLE Roger, Le tourisme vert, Paris, PUF, Que sais-je ? n° 3124, 2ème édition, 2000, 127 p. Direction du tourisme, Tourisme rural, Tourisme de A à Z, 2007, 7 p. Disponible sur : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/navd/dossiers/taz/att00002082/tourisme_rural07.pdf (consulté le 22 mars 2009) MAMDY Jean-François, Le tourisme rural en France, analyses et réflexions stratégiques, Module Tourisme rural, département Territoire et Société, ENITA Clermont-Ferrand, 24 janvier 2000, pp 25-34. MITRA, Tourisme en espace rural – Offre, demande et perspectives pour Rhône-Alpes, les cahiers de la MITRA, n°10, Synthèse d’études, Septembre 2005, 104 p. MOINET François, Le tourisme rural, Paris : Ed. France agricole, 2000, 351 p. ODIT France, Carnet de route de la campagne et de la moyenne montagne, Collection Développement touristique, avril 2005, 250 p.

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TORRENTE Pierre, BARTHE Laurent, BESSIERE Jacinthe et GODARD Philippe, Mise en place d’outils et méthodes pour une structuration du tourisme rural dans un territoire: le cas du tourisme de nature, réalisé par le CETIA - CIFTH de l’Université de Toulouse Le Mirail, 2004, 81 p. Disponible sur : http://www.tourisme.gouv.fr/fr/navd/mediatheque/publication/attractivite/att00006388/rapport_final.pdf (consulté le 30 avril 2009)

Références à l’espace rural

Conseil régional Rhône-Alpes, Plan régional pour l’agriculture et le développement rural, 2005, 7 p. DATAR, Quelle France rurale pour 2020 ?, Paris : la documentation française, CIADT du 3 septembre 2005. FRANÇOIS-PONCET Jean, BELOT Claude, Rapport d’information sur le nouvel espace rural français, Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire, n°468, 2008, 151 p. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, Plan stratégique national de développement rural 2007-2013, document de travail, juin 2006, 113 p.

Références à la signalétique

Fédération des parcs naturels régionaux de France, « Publicité et paysage : vers une résolution du conflit » in Revue Parcs n°62, mars 2009, pp 13-18. PNR Monts d’Ardèche, Synthèse Charte signalétique, 2005, 8 p.

Journée d’information

Premières rencontres de l’agritourisme en Rhône-Alpes, Lyon, Agrapole, le 29 mai 2008.

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Principaux sigles et abréviations utilisés

07 : Ardèche 26 : Drôme AB : Agriculture biologique ADASEA : Association Départementale pour l’Aménagement des Structures et des Exploitations Agricoles ADAYG : Association de Développement Agricole de l’Y Grenoblois ADT : Agence de développement touristique AFIT : Agence Française de l’Ingénierie Touristique AFVMA : Association pour la Formation et la Valorisation en Milieu Agricole de Vaucluse AOC : Appellation d’Origine Contrôlée APAP : Association pour la promotion des agriculteurs du Parc naturel régional du Vercors APC : Ardèche Plein Cœur BAF : Bienvenue à la ferme CAT : Comité d’Avis Thématique CDDRA : Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes CDRA : Contrat de Développement Rhône-Alpes CDT : Comité Départemental du Tourisme CEMAGREF : Centre d’Etude du Machinisme Agricole, du Génie Rural et des Eaux et Forêt (actuellement : Institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement) CFD : Chemin ferré départemental CG : Conseil Général CGD : Contrat Global de Développement CLD : Conseil Local en Développement CLI : Comité Local à l’Installation Copil : Comité de pilotage Cotech : Comité technique CRDR : Centre de ressources du développement rural CROF : Contrat régional d’objectif filière CTEF : Contrat Territorial Emploi-Formation CUMA : Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole DD : Développement Durable DDEA : Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (anciennement DDE) DRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt DADR : Direction Agriculture et Développement Rural DJA : Dotation aux jeunes agriculteurs EALI : Entreprise agrirurale localement innovante ETA : Entreprise de Travaux Agricoles

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FDCIVAM : Fédération Départementale des Centre d’Initiatives pour la Valorisation des Activités en Milieu Rural FEADER : Fonds européen agricole pour le développement rural FDTR : Fédération Départementale du Tourisme Rural FEDER : Fonds européen de développement régional FEOGA : Fonds européen d’orientation et de garantie agricole GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun GAL : Groupe d’Action Local GdF : Gîtes de France Geda : Groupes d’étude et de développement agricole GREP : Groupe de recherche pour l’éducation et la prospective INAO : Institut national de l’origine et de la qualité INRA : Institut scientifique de recherche agronomique INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques MBS : Marge brute standard MITRA : Mission d’ingénierie touristique Rhône-Alpes MSA : Mutualité Sociale Agricole ODIT France : Observation, développement, ingénierie touristiques France ORC : Opération rurale collective OTSI : Offices de Tourisme et Syndicats d’Initiative PAC : Politique Agricole Commune PIDA : Programme Intégré de Développement Agricole PLU : Plan local d’urbanisme (anciennement plan d’occupation des sols - POS) PNR : Parc Naturel Régional PRADR : Plan régional pour l’agriculture et le développement rural PSADER : Projet Stratégique pour l’Agriculture et le Développement Rural RGA : Recensement Général Agricole SAFER : Société d’Aménagement Foncier et Etablissement Rural SAU : Surface Agricole Utile SCOT : Schéma de COhérence Territoriale Sicorra : Site collaboratif de la région Rhône-Alpes SIDCA : Syndicat intercommunal de développement Centre Ardèche SIVOM : Syndicat Intercommunal à vocation multiple SMEOV : Syndicat Mixte Eyrieux Ouvèze Vernoux SOURCE : Centre national de ressources du tourisme et du patrimoine rural TACT : Territoire d’accueil et de consommation touristique UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture UTA : Unité de travail annuel VALDAC : Valence Drôme Ardèche Centre

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Glossaire Rappel des définitions de l’INSEE Un pôle urbain est une unité urbaine offrant au moins 5 000 emplois et qui n’est pas située dans la couronne périurbaine d’un autre pôle urbain.

Une aire urbaine est un ensemble continu formé par un pôle urbain et par sa couronne périurbaine, c’est-à-dire les communes dont une part importante de la population active résidente travaille dans une autre commune de l’aire urbaine, ce sont les communes monopolarisées.

Une couronne périurbaine est l’ensemble des communes d’une aire urbaine à l’exception de son pôle urbain.

Une commune multipolarisée a au moins 40 % de sa population qui travaille à l’extérieur dans plusieurs aires urbaines. Elle peut être soit urbaine, soit rurale.

Un pôle d’emploi de l’espace rural comprend les communes appartenant à cet espace à dominante rurale et comptant 1 500 emplois ou plus.

La couronne d’un pôle d’emploi de l’espace rural est composée des communes appartenant à cet espace à dominante rurale et dont 40 % ou plus des actifs résidents travaillent dans le reste de l’aire d’emploi de l’espace rural.

Une commune rurale est une commune n’appartenant pas à une unité urbaine. Les autres sont des communes urbaines.

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Table des figures

Figure 1 : Localisation du territoire VALDAC en Rhône-Alpes.............................................................. 5

Figure 2 : Les principaux axes de communication en VALDAC............................................................. 6

Figure 3 : Schéma de temps/distance entre le siège du CDRA et les autres communes du territoire. 7

Figure 4 : Les différents types d’espaces ruraux en VALDAC............................................................... 8

Figure 5 : Evolution de la démographie sur le territoire VALDAC ........................................................ 9

Figure 6 : Typologie des territoires en VALDAC en 1999 ................................................................... 10

Figure 7 : Friche à Guilherand-Granges (07) ..................................................................................... 12

Figure 8 : Déprise agricole à Désaignes (07) ..................................................................................... 13

Figure 9 : Le territoire Valence Drôme Ardèche Centre ..................................................................... 15

Figure 10 : La Plaine de Valence vue de la colline de Crussol ............................................................ 17

Figure 11 : Vue de la vallée de l’Eyrieux ............................................................................................ 18

Figure 12 : Vue de Privas depuis Coux ............................................................................................... 19

Figure 13 : La châtaigneraie............................................................................................................... 20

Figure 14 : Vue sur les Sucs ............................................................................................................... 21

Figure 15 : Les entités paysagères en VALDAC .................................................................................. 21

Figure 16 : Répartition des espaces agricoles.................................................................................... 24

Figure 17 : Les différents patrimoines en VALDAC............................................................................. 24

Figure 18 : Nombre d’exploitations proposant une restauration et un hébergement en 2000 ......... 43

Figure 19 : Localisation des CDRA...................................................................................................... 54

Figure 20 :Les 4 entités fondatrices................................................................................................... 57

Figure 21 : Organigramme du CDRA VALDAC .................................................................................... 59

Figure 22 : Les comités d’avis thématiques ....................................................................................... 60

Figure 23 : Cheminement d'une demande de financement CDRA et Ardèche Terre de Pays............. 62

Figure 24 : Répartition des fermes interrogées ................................................................................. 72

Figure 25 : L’offre agritouristique ...................................................................................................... 87

Figure 26 : La ferme de Médille......................................................................................................... 89

Figure 27 : Les hébergements à la ferme en VALDAC ........................................................................ 90

Figure 28 : La salle d’accueil et de vente de la ferme du Châtaignier................................................ 93

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Figure 29 : Les activités liées à la restauration en VALDAC............................................................... 93

Figure 30 : La salle d’accueil et d’animation de la ferme du Valentin, Bourg-lès-Valence (26)......... 96

Figure 31 : Tracé du labyrinthe 2009 ................................................................................................. 99

Figure 32 : La découverte de la ferme en VALDAC........................................................................... 102

Figure 33 : L’offre agritouristique en VALDAC ................................................................................. 103

Figure 34 : Les offices de tourisme et syndicats d’initiative en VALDAC ......................................... 113

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Table des tableaux

Tableau 1: Evolution du nombre d’exploitations et de la SAU ........................................................... 25

Tableau 2 : Occupation des sols agricoles.......................................................................................... 26

Tableau 3 : Population et main d’œuvre agricole............................................................................... 28

Tableau 4 : Répartition par classe d’âge des chefs d’exploitation et co-exploitants en 2000 ........... 29

Tableau 5 : Typologie de succession des chefs d’exploitation de plus de 50 ans .............................. 29

Tableau 6 : Capacité d’hébergements touristiques en nombre de lits en 2007 ................................. 32

Tableau 7 : L’orientation technico-économique des exploitations agritouristiques en Rhône-Alpes 47

Tableau 8 : Comportements des agriculteurs vis-à-vis du tourisme.................................................. 81

Tableau 9 : Les définitions de l’activité agricole ................................................................................ 83

Tableau 10 : Des publics variés, des opportunités nombreuses ........................................................ 95

Tableau 11 : Choix de la destination campagne dans le cadre de séjours en hébergements non marchands........................................................................................................................................ 105

Tableau 12 : De ferme en ferme à différentes échelles.................................................................... 111

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Table des matières

Introduction ......................................................................................................... 1

1ère partie : VALDAC, un territoire de projet associant moyenne montagne et zone périurbaine.............................................................................................. 4

1. Un territoire de contrastes géographiques......................................................... 5 1.1 Sa situation géographique et économique........................................................................ 5 1.2 VALDAC associe espace rural et agglomération ............................................................ 8

1.2.1 Une population croissante ......................................................................................... 9 1.2.2 Le processus de périurbanisation .............................................................................. 9

2. Un territoire aux paysages variés sujet aux aléas naturels .............................. 14 2.1 Une variété d’entités paysagères .................................................................................... 14

2.1.1 La Plaine de Valence, une zone urbanisée .............................................................. 16 2.1.2 Le Sud Vivarais, une zone agricole diversifiée....................................................... 18 2.1.3 Le Pays de Privas, une zone alliant agriculture, industrie et services ..................... 18 2.1.4 Les Boutières, une zone d’élevage extensif ............................................................ 19 2.1.5 Les Sucs, une zone dépeuplée ................................................................................. 20

2.2 Un territoire soumis aux risques naturels ....................................................................... 22

3. Un territoire propice à l’agritourisme ?........................................................... 23 3.1 Un secteur agricole diversifié......................................................................................... 23

3.1.1 Les productions agricoles........................................................................................ 24 3.1.2 Les filières de qualité .............................................................................................. 26 3.1.3 Les exploitants agricoles et les structures locales d’accompagnement................... 28

3.2 Le tourisme en VALDAC .............................................................................................. 31 3.2.1 L’offre touristique ................................................................................................... 31 3.2.2 Le demande touristique ........................................................................................... 37

3.3 La distinction entre tourisme rural et agritourisme ........................................................ 39 3.4 Le contexte de l’agritourisme......................................................................................... 42

3.4.1 En France, une pratique marginale.......................................................................... 42 3.4.2 En Rhône-Alpes, une volonté de développement ................................................... 44 3.4.3 En Drôme-Ardèche, une activité émergente ........................................................... 48

Ce qu’il faut retenir ............................................................................................. 50

2ème partie : Le CDRA VALDAC, commanditaire d’une analyse agritouristique du territoire ............................................................................. 51

1. La structure du CDRA VALDAC................................................................... 52 1.1 L’évolution de la procédure contractuelle régionale...................................................... 52

1.1.1 La mise en place du CDRA..................................................................................... 52 1.1.2 Le passage au CDDRA ........................................................................................... 52 1.1.3 Les modalités de fonctionnement des CDRA et CDDRA ...................................... 53 1.1.4 Le Projet stratégique agricole et de développement rural ....................................... 55

1.2 Le CDRA VALDAC...................................................................................................... 56 1.2.1 Création et objectifs du CDRA ............................................................................... 56 1.2.2 Organisation du CDRA VALDAC ......................................................................... 58 1.2.3 Relations PNR/CDRA............................................................................................. 63

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2. Les méthodes d’investigation pour connaître et développer l’agritourisme... 65 2.1 Bilan des contrats précédents ......................................................................................... 65 2.2 Actions en faveur de l’agritourisme ............................................................................... 66

2.2.1 La demande du CDRA ............................................................................................ 66 2.2.2 Les objectifs à envisager ......................................................................................... 67

2.3 Les méthodes d’investigation......................................................................................... 67 2.3.1 Recherche statistique............................................................................................... 67 2.3.2 Etude documentaire................................................................................................. 68 2.3.3 Entretiens préalables à l’enquête............................................................................. 70 2.3.4 Enquête de terrain auprès des agriculteurs .............................................................. 70 2.3.5 Participation à une journée d’information............................................................... 73 2.3.6 Difficultés rencontrées lors de l’étude .................................................................... 73

3ème partie : L’agritourisme en VALDAC, une pratique émergente............ 75

1. Une logique de diversification pour l’agriculteur ........................................... 76 1.1 Le profil des agriculteurs : principalement néo-ruraux.................................................. 76 1.2 Le tourisme sur une exploitation : une activité annexe.................................................. 79 1.3 La première motivation : des revenus complémentaires ................................................ 79 1.4 Des réglementations complexes ..................................................................................... 82 1.5 Les aides publiques mobilisables ................................................................................... 84 1.6 Les freins au développement de l’agritourisme ............................................................. 85

2. L’offre agritouristique en VALDAC .............................................................. 87 2.1 Les hébergements, un meilleur complément de revenus................................................ 87

2.1.1 Les gîtes, un séjour en groupe................................................................................. 88 2.1.2 Les chambres d’hôtes, un contact plus convivial .................................................... 89 2.1.3 Les campings à la ferme, plus proches de la nature ................................................ 90

2.2 La restauration, un avant-goût du terroir........................................................................ 91 2.2.1 Les fermes auberges, une diminution dommageable .............................................. 91 2.2.2 La table d’hôtes, entre partage et échanges............................................................. 92 2.2.3 Le goûter ou casse-croûte à la ferme, un phénomène de mode............................... 92

2.3 La découverte de la ferme, un loisir privilégié............................................................... 94 2.3.1 Des visites éducatives et ludiques ........................................................................... 94 2.3.2 Les fermes équestres, accueil du cheval et du cavalier ........................................... 97 2.3.3 Accueil enfants, découverte de la campagne par de jeunes citadins ....................... 97 2.3.4 Les autres activités de découverte........................................................................... 98

3. Des clientèles diverses .................................................................................. 104 3.1 La perception de la destination campagne ................................................................... 104 3.2 Les différents profils de la clientèle ............................................................................. 105 3.3 Des motivations et des attentes contradictoires............................................................ 107

4. De nombreux acteurs partenaires .................................................................. 109 4.1 Conseils et accompagnement, l’émergence d’un projet............................................... 109 4.2 Animation, un moment de découverte et de partage.................................................... 110

4.2.1 Les fédérations départementales des centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural......................................................................................... 110 4.2.2 Le Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche, un acteur incontournable......... 111

4.3 Communication / Promotion : se faire connaître pour exister ..................................... 112 4.3.1 Les comités départementaux du tourisme ............................................................. 112 4.3.2 La Fédération Départementale du Tourisme Rural ............................................... 112

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4.3.3 Les offices de tourisme et syndicats d’initiative ................................................... 113 4.3.4 Ardèche Plein Cœur .............................................................................................. 114

4.4 De multiples réseaux sans réelle dominance................................................................ 115 4.4.1 Gîtes de France, réseau le plus connu ................................................................... 115 4.4.2 Bienvenue à la ferme, réseau leader en agritourisme............................................ 116 4.4.3 Accueil Paysan, réseau le plus proche de la nature............................................... 117 4.4.4 Autres labels liés à l’hébergement ........................................................................ 118

4.5 Autres réseaux .............................................................................................................. 120 4.5.1 Réseau Paysage et Terres de savoirs ..................................................................... 120 4.5.2 Forme en Ferme, une alimentation saine et des activités sportives ...................... 121

Ce qu’il faut retenir ........................................................................................... 122

4ème partie : Quel développement de l’agritourisme sur le territoire VALDAC ?....................................................................................................... 124

1. L’analyse prospective.................................................................................... 125 1.1 Le rôle de l’agriculteur dans la préservation du paysage ............................................. 126 1.2 Le paysage en VALDAC ............................................................................................. 127 1.3 Les scénarii possibles ................................................................................................... 129

1.3.1 Scénario pessimiste : dans la continuité des tendances actuelles.......................... 129 1.3.2 Scénario optimiste : une véritable politique en faveur de l’agritourisme ............. 130 1.3.3 Scénario souhaitable.............................................................................................. 131

2. Les préconisations pour développer l’agritourisme ...................................... 132 2.1 Les conditions d’une stratégie de développement cohérente ....................................... 132 2.2 Les orientations stratégiques ........................................................................................ 133

2.2.1 Organiser l’offre agritouristique existante ............................................................ 134 2.2.2 Sensibiliser à l’agritourisme.................................................................................. 136 2.2.3 Programmer des animations originales tout au long de l’année............................ 137 2.2.4 Communiquer et promouvoir l’offre agritouristique existante ............................. 141

Conclusion........................................................................................................ 144

Etat des sources ............................................................................................... 146

Bibliographie.................................................................................................... 151

Principaux sigles et abréviations utilisés....................................................... 156

Glossaire ........................................................................................................... 158

Table des figures.............................................................................................. 159

Table des tableaux........................................................................................... 161

Table des matières ........................................................................................... 162

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Annexes Annexe 1 : Rétroplanning

Annexe 2 : Enquête auprès des agriculteurs

Annexe 3 : Pré-restitution au comité d’avis thématique Tourisme - Mardi 16 juin 2009 Annexe 4 : Règlement d’aide aux hébergements touristiques saisonniers

Annexe 5 : Hébergement locatif

Annexe 6 : Aides spécifiques aux agriculteurs : Fermes auberges et campings à la ferme Annexe7 : Dispositif Entreprises Localement Innovantes

Annexe 8 : Les aides européennes en faveur du tourisme rural

Annexe 9 : Exemple de prestations proposées par un agriculteur du territoire VALDAC « Formule Tepee »

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Annexe 1 : Rétroplanning MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOUT SEPT Semaines 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 Prise de connaissance du territoire Collecte de données sur l'agritourisme Collecte de données sur le territoire Grille d'entretien têtes de réseaux Entretiens têtes de réseaux Grille d'entretien agriculteurs Entretiens agriculteurs Liste des prestataires agritouristiques Identification des besoins Plan Présentation CAT Tourisme/PSADER Synthèse entretiens Repérage des enjeux de l’agritourisme Dossier final Relecture

Présentation Comité de pilotage

Réalisation : Sophie THOMAS

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Annexe 2 : Enquête auprès des agriculteurs Date : Contact : Nom : Prénom : Lieu : Dans le cadre de son projet stratégique agricole et de développement rural), le territoire Valence Drôme Ardèche Centre souhaite réaliser un état des lieux des activités agritouristiques. MIEUX VOUS CONNAITRE 1. Age du chef d’exploitation : 2. Quelle est votre formation initiale ? 3. Quelle est la profession de votre conjoint(e) ? 4. Avez-vous exercé une autre profession avant de devenir exploitant agricole ? 5. Par rapport à la MSA, comment vous qualifiez-vous ?

□ Agriculteur à titre principal □ Agriculteur secondaire □ Cotisant solidaire

6. Exercez-vous une autre activité non agricole ? 7. Quel est le contexte de votre installation ?

□ Reprise de l’exploitation familiale (degré d’affiliation) □ Hors cadre familial

8. Si vous vous êtes installé hors cadre familial, quel est votre milieu d’origine ?

□ Rural □ Urbain

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VOTRE EXPLOITATION 9. Que produisez-vous sur votre exploitation ? 10. Transformez-vous vos produits ?

□ Oui □ Non 11. Si oui, lesquels ? 12. Quel est le statut de l’exploitation ?

□ Exploitation individuelle □ GAEC □ EARL □ Autres à préciser

13. Depuis quand êtes-vous installé ? 14. Combien de personnes travaillent sur l’exploitation ?

□ Conjoint □ Famille □ Salarié □ Saisonnier

VOTRE ACTIVITE AGRITOURISTIQUE 15. Quelle(s) prestation(s) agritouristique(s) proposez-vous ?

Types de prestation Réseaux/ labels □ Gîte □ Chambre d’hôtes □ Camping à la ferme

□ Ferme de séjour

□ Gîtes de France □ Accueil Paysan □ Clévacances □ Autre à préciser

Hébergement

Capacité d’hébergement : Nombre de nuitées/an :

Gastronomie □ Ferme auberge □ Table d’hôte □ Goûter/casse croûte à la ferme

□ Bienvenue à la ferme □ Accueil Paysan

□ Ferme pédagogique □ Ferme de découverte□ Ferme équestre □ Accueil enfants □ Autre à préciser

□ Bienvenue à la ferme □ Réseau Paysage □ Autre à préciser

Loisirs/découverte

Durée de la visite : Supports de visite : Horaires d’ouverture : □ fixes □ sur rendez-vous

16. Depuis combien de temps exercez-vous cette activité ? 17. Comment a-t-elle évolué ?

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18. Pour quelles raisons avez-vous développé une activité agritouristique ? (plusieurs réponses possibles)

□ Compléter ses revenus □ Mettre en valeur son patrimoine □ Faire connaître son métier □ S’ouvrir vers l’extérieur, favoriser l’échange

19. Quelle place l’activité prend-elle sur l’exploitation ?

□ Occasionnelle □ Annexe □ Principale □ Séparée

20. Que représente l’activité agritouristique en matière de revenus ?

□ Moins de 10 % □ entre 10 et 20 % □ entre 20 et 30 %

21. Quelle est la personne qui s’occupe principalement de l’activité ?

□ Vous □ Votre conjoint(e) □ Vous deux □ Autre à préciser

22. Quelle est la principale période de cette activité ? 23. Combien de temps y consacrez-vous ? (UTA)

□ Moins de 0.5 UTA □ Entre 0.5 et 1 UTA □ Entre 1 et 1.5 UTA □ Plus de 1.5 UTA

24. Quels aménagements avez-vous dû faire pour accueillir du public ? 25. Ce site est-il accessible aux personnes à mobilité réduite ?

□ Oui □ Non 26. Avez-vous bénéficié de subventions ?

□ Oui □ Non

27. Si oui, quel organisme vous a-t-il versé la subvention ? 28. Avez-vous rencontré des freins pour monter votre activité agritouristique ?

□ Oui □ Non 29. Si oui, lesquels ? 30. Avez-vous suivi une formation pour mener à bien votre projet ?

□ Oui □ Non

31. Avez-vous sollicité un accompagnant/conseiller pour la création ?

□ Oui □ Non 32. Si oui, qui ?

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33. Etes-vous satisfait de ce que vous avez accompli pour cette nouvelle activité ?

□ Oui □ Non 34. Pour quelle raison ? 35. Le referiez-vous, si c’était à refaire ?

□ Oui □ Non

36. Pour quelle raison ? CLIENTELE 37. Quel est le profil de votre clientèle ? 38. De quelle provenance viennent vos visiteurs ?

□ Ardèche □ Région Rhône-Alpes □ Drôme □ Autres régions à préciser

39. Quelle est votre part de clientèle étrangère ? 40. D’où viennent les touristes étrangers ? COMMUNICATION/PROMOTION 41. Comment vous faîtes-vous connaître du public ?

□ Bouche-à-oreille □ Site Internet personnel □ Site via un réseau □ Dépliants □ Autre à préciser

42. Etes-vous adhérent à un office de tourisme ?

□ Oui □ Non 43. Si oui, lequel ? 44. Faîtes-vous partie d’un réseau ou d’un groupe ?

□ Oui □ Non 45. Si oui, lequel ? 46. Maîtrisez-vous une langue étrangère ?

□ Oui □ Non 47. Si oui, laquelle ?

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48. Etes-vous suffisamment bien signalé ? PERSPECTIVES 49. Quels sont vos projets ? 50. Avez-vous des besoins particuliers pour vous développer ? 51. Quelle est votre vision future pour l’activité agritouristique ? Drôme/Ardèche, zone locale 52. Pensez-vous que l’agritourisme ait un potentiel de développement pour le territoire ?

□ Oui □ Non 53. Connaissez-vous des personnes ayant des projets dans l’agritourisme ? Je vous remercie de votre accueil et d’avoir pris le temps de répondre à ce questionnaire.

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Annexe 4 : Règlement d’aide aux hébergements touristiques saisonniers (Conseil Général de l’Ardèche) OBJET : • Aide à la création ou la rénovation de meublés touristiques saisonniers à partir d’un bâti

traditionnel existant. • Aide à la création de chambres d’hôtes à partir d’un bâti traditionnel existant, les

modernisations de chambres d’hôtes étant exclues du dispositif. BENEFICIAIRES • Personnes physiques, GAEC, EARL uniquement

- Habitants permanents en Ardèche dans un rayon par rapport au projet permettant d’assurer un accueil de proximité (pour les personnes morales, cette condition s’applique au responsable)

- et disposant d’un revenu imposable par foyer fiscal inférieur à 25.000 € par an

(pour les personnes morales, le revenu fiscal de référence de chacun des actionnaires devra être inférieur à 25.000 €).

NATURE ET MODALITES DE L’AIDE Opérations subventionnables • Création d’hébergements, niveau 2 minimum, bénéficiant d’un label (Gîte de France,

Clévacances, Accueil Paysan), doté d’un chauffage fixe, disposant d’eau potable contrôlée.

• Amélioration des gîtes et meublés touristiques, déjà classés niveau 2 et

- visant le niveau 3 - ou réalisant des travaux débouchant sur un label d’accueil handicapé, - ou réalisant des travaux en vue de l’obtention d’un éco label.

Dépenses éligibles • les travaux réalisés par une entreprise • les acquisitions de matériaux, fournitures, mobilier, gros équipements ménagers ; à

l’exclusion du petit mobilier, petits équipements de loisirs, vaisselle, linge de maison, décoration…, et des travaux personnels.

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Plafonds d’intervention :

Type d’hébergement

Plancher H.T. de la dépense

subventionable

Plafond H.T. de la dépense

subventionnable

Majorations du plafond subventionnable

Création de gîtes et meublés 7 000 € 18 000 € Label accueil handicapé 3 000 €

Eco label (label écologique communautaire, gîte panda).

3 000 €

Equipements lourds de thématisation de l’hébergement (équestre, pêche, cyclo, nature…) tels que hangars, observatoire animaux, écurie…

3 000 €

Niveau 3 3 000 €Dans la limite de 3 gîtes par bénéficiaire privé et par période de 10 ans

Création de chambre d’hôtes 4 000 € 6 000 €

Dans la limite de 5 chambres par bénéficiaire privé et par période de 10 ans Amélioration de gîtes et meublés 4 000 € 9 000 €

Taux d’intervention :

Zone de montagne 30% du montant H.T. subventionnable

Autre zone 15% du montant H.T. subventionnable

ENGAGEMENTS DU BENEFICIAIRE

- Le bénéficiaire s’engage à adhérer à un des labels suivants : Gîte de France, Clévacances, Accueil Paysan, pendant une durée de 10 ans. En cas de sortie du label ou en cas de vente de l’hébergement avant cette période de 10 ans, il sera demandé un remboursement de la subvention versée au prorata de la période restant à courir.

- Entretenir l’hébergement pour lui conserver le niveau de classement pendant 10 ans

- Ouvrir l’hébergement à la location touristique des vacances de Pâques à celles de Toussaint comprises

- Participer aux formations et répondre aux enquêtes organisées sous l’égide du Comité Départemental du Tourisme en lien avec les structures labellisatrices

- Déclarer sur l’honneur le respect de la législation en vigueur dans les domaines social et technique.

- Appliquer la taxe de séjour si le projet est situé dans une zone où elle s’applique, Adhérer à l’Office de Tourisme ou le Syndicat d’initiative dont il dépend.

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Annexe 5 : Hébergement locatif (Conseil Général de la Drôme)

1 - PRINCIPES D'INTERVENTION Les aides départementales seront consacrées exclusivement à la modernisation. 2 - BENEFICIAIRES Pourront être éligibles les propriétaires de locatif touristique adhérents à un label reconnu par le Département depuis au moins un an avant la date de dépôt de la demande de subvention, (une distinction d’intervention entre classé et labellisé et seulement labellisé sera effectuée cf ci-après). Bénéficiaires de droit privé : personnes physiques, SCI familiales, GAEC, SCEA et EARL. Les associations sont exclues. Bénéficiaires de droit public : communes et leurs groupements, syndicats mixtes. 3 unités d’accueil au maximum pourront être subventionnées par propriétaire. Aucune nouvelle aide ne pourra être accordée pour les structures ayant obtenu le plafond de subvention, ceci pendant cinq ans après le versement du solde de la subvention. 3 - MODALITÉS DE CALCUL DE LA SUBVENTION Taux et plafond de dépenses éligibles : Le montant de dépenses subventionnables est variable selon le type d’hébergement et selon la nature des travaux de modernisation. Si l’hébergement est accessible aux personnes à mobilité réduite, le plafond des dépenses subventionnables est majoré de 20% par rapport au plafond de base (aussi bien dépenses basiques que spécifiques). Toutefois le propriétaire devra obligatoirement obtenir après travaux le label « Tourisme et Handicap » Les taux d’intervention dépendent de la zone (plaine et assimilé ou montagne) et de la nature des travaux de modernisation. Ceux-ci sont identiques que le maître d’ouvrage soit public ou privé. Si l’hébergement est labellisé mais non classé préfecture alors que la procédure existe (exemple : meublés actuellement), une diminution de 10% du taux sera appliquée. Le calcul des subventions est présenté dans le tableau intitulé « Locatif touristique, aide à la modernisation » ci-après. Nature des dépenses éligibles : Les dépenses éligibles sont scindées en deux catégories impliquant des plafonds et taux d’interventions différents : - Dépenses basiques : il s’agit de travaux de mise aux normes, de rénovation et d’amélioration du confort.

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- Dépenses spécifiques : ce sont des travaux qui apportent une qualification supplémentaire à l’hébergement, permettant d’accueillir un public spécifique, et/ou de proposer des prestations permettant d’allonger la saison. Seront considérés comme dépenses spécifiques les aménagements suivants : - équipement de bien-être (spa, jacuzzi), piscine enterrée (hors dispositif de sécurité)

- salle d’activités, barbecue, cheminée en dur, terrasse couverte, - aires de jeux pour enfants (intérieur et extérieur) et équipements pour bébés,

- équipements permettant de qualifier l’hébergement pour des activités de pleine nature : activités équestres, cyclo…

A cette liste pourront s’ajouter des aménagements correspondant aux objectifs visés, après avis de la commission hébergement locatif. Les travaux personnels ne sont pas pris en compte. Seuls sont éligibles les achats de matériaux, fournitures, mobilier, intervention d’entreprise. Les travaux assimilables à de l’entretien ne seront pas retenus. Le plancher de dépense subventionnable est fixé à 4 000 €. Une prime forfaitaire de 500 € est accordée si le propriétaire fait appel à un architecte. Si le coût d’intervention est inférieur au montant de la prime, celle-ci sera ajustée sur le coût réel. L’intervention devra être justifiée par une note d’honoraires. 44 -- EENNGGAAGGEEMMEENNTT DDUU BBÉÉNNÉÉFFIICCIIAAIIRREE :: Le bénéficiaire s’engage à adhérer à un label parmi les suivants : Gîtes de France, Clévacances, Accueil paysan ou Fleurs de Soleil, pendant 5 ans après la réalisation des travaux, et à suivre les prescriptions du label choisi. Le label transmettra en fin de travaux, un récépissé de travaux permettant au Conseil Général de verser le solde de la subvention. Si cet engagement n’est pas respecté, un remboursement sera demandé au propriétaire de l’hébergement au prorata des années restant à courir. Si l’hébergement est vendu avant l’expiration de ces délais, les engagements auxquels le bénéficiaire est soumis sont opposables au nouveau propriétaire. Celui-ci devra effectuer une démarche d’adhésion au label de son choix parmi ceux mentionnés précédemment. Le bénéficiaire s’engage à renseigner les questionnaires transmis par le Conseil Général pour évaluer l’impact des aides départementales ainsi qu’aux diverses enquêtes de fréquentation touristique. 5 - PPRROOCCÉÉDDUURREE DD’’OOCCTTRROOII DDEESS SSUUBBVVEENNTTIIOONNSS : Les dossiers de demande de subvention sont examinés par la commission hébergement locatif ; l’avis de celle-ci détermine l’éligibilité du dossier. Les travaux ne devront pas être engagés avant ; de ce fait, les factures antérieures à la date de cette commission ne peuvent, en aucun cas, être prises en compte pour le versement de la subvention.

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Aménagement basique Aménagement spécifique

Plaine et assimilé Montagne Plaine et assimilé Montagne

Plafond dépense subventionnable

(Montant HT) Taux Subvention

maximale

Plafond dépense subventionnable

(Montant HT) Taux Subvention

maximale

Plafond dépense subventionnable

(Montant HT) Taux Subvention

maximale

Plafond dépense subventionnable

(Montant HT) Taux Subvention

maximale

Gîtes ou meublés 18 000 20% 3 600 18 000 30% 5 400 18 000 30% 5 400 18 000 40% 7 200

Chambres d'hôtespar chambre 5 000 20% 1 000 5 000 30% 1 500 5 000 30% 1 500 5 000 40% 2 000

Gîtes de séjourou d'étape 25 000 20% 5 000 25 000 30% 7 500 25 000 30% 7 500 25 000 40% 10 000

Gîtes d'enfants ou d'adolescents 25 000 20% 5 000 25 000 30% 7 500 25 000 30% 7 500 25 000 40% 10 000

NatureAménagement

Nature hébergement

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Annexe 6 : Aides spécifiques aux agriculteurs : Fermes auberges et campings à la ferme (Conseil Général de la Drôme) 1 - PRINCIPE D’INTERVENTION Ces aides concernent aussi bien la modernisation que la création de fermes auberges et de campings à la ferme. 2 - BENEFICIAIRES DE LA SUBVENTION Seuls les agriculteurs pourront bénéficier de ce type d’aide, soit à titre individuel soit sous forme de société : SCEA, GAEC, EARL et SCI familiales. Les agriculteurs aidés dans le cadre de ce règlement devront adhérer à un label de qualité : « Bienvenue à la ferme », « Accueil paysan » ou « Gîtes de France, pour les campings à la Ferme ». Il est précisé que dans le cadre d’une modernisation le porteur de projet devra être adhérent à un label reconnu par le Département depuis au moins un an avant la date de dépôt de la demande de subvention. 3 - CCAALLCCUULL DDEE LLAA SSUUBBVVEENNTTIIOONN Seront éligibles : les travaux de création, mises aux normes, rénovation. Le plancher de dépenses subventionnables est fixé à 2 500 €. Si les équipements sont accessibles aux personnes handicapées, les plafonds de dépenses seront majorés de 20 %. Toutefois le propriétaire devra obligatoirement obtenir après travaux le label « Tourisme et Handicap ». Le tableau intitulé « Aides spécifiques aux agriculteurs » ci-annexé présente les modalités d’intervention. 44 –– DDIISSPPOOSSIITTIIOONNSS CCOOMMMMUUNNEESS AAUUXX DDEEUUXX SSTTRRUUCCTTUURREESS Un établissement ayant obtenu le plafond d’aide possible, ne pourra solliciter une nouvelle intervention départementale avant un délai de cinq ans à compter de l’année du versement du solde de la subvention. Les travaux réalisés directement par le propriétaire ou l’exploitant ne sont pas éligibles. Toutes les dépenses mentionnées dans ce règlement sont hors taxe. 55 –– EENNGGAAGGEEMMEENNTT DDUU BBEENNEEFFIICCIIAAIIRREE Le bénéficiaire s’engage à adhérer pendant 10 ans au label « Bienvenue à la ferme », « Accueil paysan » ou « Gîtes de France, pour les campings à la Ferme » pour une aide à la création et 5 ans pour une aide à la modernisation. Le label concerné transmettra en fin de travaux un récépissé des travaux permettant au Conseil Général de verser le solde de la subvention.

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Si cet engagement n’est pas respecté, un remboursement sera demandé au propriétaire de la structure au prorata des années restant à courir. Si celle-ci vient à être vendue avant l’expiration de ces délais, les engagements auxquels le bénéficiaire est soumis sont opposables au nouveau propriétaire. Le bénéficiaire s’engage à renseigner les enquêtes transmises par le Conseil Général pour évaluer l’impact des aides départementales ainsi qu’aux diverses enquêtes de fréquentation touristique. 6 - PPRROOCCÉÉDDUURREE DD’’OOCCTTRROOII DDEESS SSUUBBVVEENNTTIIOONNSS Les dossiers de demande de subvention sont examinés par la commission hébergement locatif, l’avis de celle-ci détermine l’éligibilité du dossier. Les travaux ne devront pas être engagés avant ; De ce fait, les factures antérieures à la date de cette commission ne peuvent, en aucun cas, être prises en compte pour le versement de la subvention. RENSEIGNEMENTS : CONSEIL GENERAL DE LA DRÔME – Service Tourisme

04.75.79.27.58 ou 04.75.79.26.40 Courriel : [email protected] DEPOT DE LA DEMANDE Monsieur le Président du CONSEIL GENERAL Direction du Développement Economique Service Tourisme 26, av. Président Herriot 26026 VALENCE CEDEX 9