L'agriculture paysanne durable et solidaire

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Grands principes de l’agricilture durable Méthode et indicateurs Témoignages de producteurs Lagriculture durable Grands principes de l’agriculture durable Méthode et indicateurs Témoignages de producteurs une voie davenir

description

De quoi s'agit t'il ?

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Grands principes de l’agricilture durableMéthode et indicateursTémoignages de producteurs

L’agriculture

durable

Grands principes de l’agriculture durableMéthode et indicateursTémoignages de producteurs

une voie d’avenir

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Depuis plus de 20 ans, nosréseaux expérimentent etaccompagnent sur le terrain

une agriculture au service des terri-toires et des producteurs, une agri-culture durable, capable de nourriret d’employer des hommes et desfemmes en utilisant très peu d’in-trants, et qui tente de s’affranchir dumodèle productiviste dominant.

Des milliers d’agriculteurs ont déjàchoisi de cheminer vers des systè-mes de production plus économeset autonomes, anticipant ainsi lesréorientations politiques mises enplace depuis le Grenelle de l’envi-ronnement.

L’agriculture n’a plus d’autrechoix que de s’orienter vers despratiques respectueuses deshommes et de la nature. Les

crises économiques successivesde la filière agricole et les crisesécologiques conjuguées l’attes-tent : si l’on souhaite conserver à lafois des agriculteurs dans nos terri-toires et un environnement sain, ildevient urgent de changer demodèle agricole.

Cette publication collective témoi-gne de cette urgence. Agriculteurs,environnementalistes et collectivi-tés locales s’associent aujourd’huidans un but commun : que l’agri-culture durable devienne la norme.Toutes les énergies sont nécessai-res pour atteindre cet objectif. Nous souhaitons que la lecturede cette publication donne deséclairages aux acteurs des col-lectivités locales sur les typesd’agricultures à soutenir et déve-

lopper sur leurs territoires pourmettre en place de véritablespolitiques alimentaires locales,ambitieuses et responsables.

DIDIER LORIOUX,PRÉSIDENT DE LA FNCIVAM (FÉDÉRATION

NATIONALE DES CENTRES D'INITITIATIVES POUR VALORISER

L'AGRICULTURE ET LE MILIEU RURAL)HESTIA VAN DER MEER,PORTE-PAROLE D’INPACT NATIONAL

(INITIATIVES POUR UNE AGRICULTURE CITOYENNE ET

TERRITORIALE)

CLAUDE DUMONT,PRÉSIDENT DU WWF - FRANCE, JACQUES MORINEAU,PRÉSIDENT DU RAD (RÉSEAU

AGRICULTURE DURABLE).

édito

Sommaire

Les enjeux de l’agriculture durable 1

Agriculture durable : les grands principes 2

Une agriculture en progrès continu 4

Pour évaluer l’agriculture durable 6

4 fermes engagées en agriculture durable 8

Passer au durable sur vos territoires ! 16

En savoir plus 18

Les contributeurs 20

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Les enjeux de l’agriculture durableDe nouvelles alternativess’imposent

agriculture se trouve aujour-d’hui face à la nécessitéd’un changement profond

pour répondre aux enjeux actuelsqu’ils soient environnementaux, cli-matiques, alimentaires, sociaux ouéconomiques. Ce dossier a pourobjet de mieux comprendre cequ’est l’agriculture durable, sonmode de fonctionnement et sesatouts pour développer l’agricul-ture de demain, centrée surl’homme, la nature et le territoire.Les démarches durables visent àsortir de la dépendance à la pétro-chimie et aux intrants à forte nui-sance environnementale (pestici-des, engrais, soja importé…) pours’orienter vers de nouvelles for-mes d’énergie, une efficienceéconomique et le respect des res-sources naturelles. L’agriculturedurable prend en compte la gestiondes paysages, la qualité de l’air, del’eau et des sols en produisant unealimentation saine. A l’heure où l’intensification génèredes crises de surproduction auNord et de la paupérisation au Sud,l’agriculture durable disposed’atouts tant pour s’adapter auxaléas de toutes origines que pourrépondre au besoin de souverai-neté alimentaire exprimée à traversle monde. La France et l’Europe n’ayant pasdéveloppé de politique agricoledurable comme l’a fait en partie laSuisse dès 1993, les pratiques dura-bles s’appuient pour l’essentiel sur

des initiatives d’agriculteurs quifournissent des efforts volontaires etresponsables. La société estdemandeuse de ces pratiques maisla politique agricole actuelle n’estpas encore à la hauteur des enjeux.Elle tend encore à favoriser uneintensification et une spécialisationdes exploitations avec les consé-quences que l’on connaît : niveauélevé de mécanisation, forteconsommation d’énergies et d’in-trants, endettement croissant desagriculteurs, difficultés de transmis-sion des exploitations.L’agriculture durable, elle, en sebasant sur une gestion économe etautonome des exploitations agrico-les, garantit une efficacité écono-mique et des revenus décents auxagriculteurs. Elle permet une baissedes charges, une diminution descoûts pour la collectivité tout envalorisant le travail. Elle est plusautonome par rapport aux aidespubliques et plus en cohérenceavec les ressources locales et lesenjeux territoriaux. Elle se fonde surune équité sociale qui permet devaloriser le travail et les emploisavec un partage équitable desrichesses et des droits à produire.Multifonctionnelle, elle participe à lavie et au dynamisme des territoiresruraux, et crée des ponts entre lemonde rural et les villes.

Aujourd’hui, s’engager vers l’agri-culture durable, est donc nécessairepour anticiper ces défis.

L’

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Agriculturedurable

Agriculturepaysanne

Agriculturebiologique

Appellation Définition «L’agriculture durable invite à promouvoir et à pratiquer une agriculture économi-quement viable, saine pour l’environnement et socialement équitable. L’agriculturedurable est une agriculture soutenable car elle répond aux besoins d’aujourd’hui(aliments sains, eau de qualité, emploi et qualité de vie) sans remettre en cause lesressources naturelles pour les générations futures.» RAD et CiVAM

«L’agriculture paysanne doit permettre à un maximum de paysans répartis sur toutle territoire de vivre décemment de leur métier en produisant sur une exploitationà taille humaine une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause lesressources naturelles de demain. Elle doit participer avec les citoyens à rendre lemilieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié par tous.» FADEAR

«Concept global qui s’appuie sur le choix de valeurs comme le respect de la terreet des cycles biologiques, la santé, le respect de l’environnement, le bien-être ani-mal, la vie sociale... C’est un mode de production agricole fondé sur un ensemblede techniques complexes excluant l’utilisation de produits chimiques de synthèse.»FNAB

L’agriculture durable, bonnepour les consommateurs, la vie des campagneset l’environnement

Que ce soit l’agriculture biologique défendue par la FNAB, l’agriculture autonome et économede la FNCIVAM et du RAD ou l’agriculture paysanne de la FADEAR, toutes ces formes d’agri-culture définissent l’agriculture durable. Elles ont bien sûr chacune leurs spécificités mais tou-tes se démarquent clairement de l’agriculture productiviste fortement consommatrice d’intrants.

L’ agriculture durable est ladéclinaison pour le sec-teur agricole et rural des

27 principes du développementdurable ratifiés par 174 pays lors dela conférence de Rio en juin 1992. L’agriculture durable entraîne unerefondation des modèles agricolessur de nouvelles bases, organiséesautour de 3 dimensions : • la viabilité économique, avec

des systèmes de production éco-

nomes, autonomes et dégageantdes revenus décents pour lesagriculteurs ;

• l’équité sociale, en assurant unpartage des richesses, des droitsà produire et du pouvoir de déci-sion, mais aussi la transmissibi-lité des exploitations et le main-tien de l’emploi agricole ;

• la protection de l’environne-ment en préservant la fertilité dessols, la biodiversité, les paysa-ges, la qualité de l’air et de l’eau.

Agriculture durable :

extrait de la revue TransRural Initiatives, n°382, dossier Les agricultures alternatives

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Pour le producteur, il s’agit de choi-sir les techniques les mieux adap-tées, afin de satisfaire à la fois auxexigences des citoyens et consom-mateurs –protection de l’environne-ment, qualité des produits, vie desterritoires– mais aussi aux siennesen termes de revenu et de condi-tions de travail.

L’agriculture durable s’inscritdepuis sa création dans unedémarche de progrès pour lesproducteurs, un cheminement glo-bal pour amener l’exploitation à pro-

gresser sur les aspects environne-mentaux, économiques et sociaux.Ces démarches ont pour but devaloriser le travail paysan et de réha-biliter la multifonctionnalité de l’agri-culture en lien avec son territoire.Globalement, elles préservent aumaximum l’environnement, dynami-sent le territoire, créent du lien avecles consommateurs et proposentdes produits de qualité accessibleau plus grand nombre.

Aujourd’hui de nombreuses orien-tations font référence au conceptd’agriculture durable. Cependant,pour les acteurs de terrain, les sou-tiens politiques restent trop margi-naux. Il manque encore une vraievolonté au niveau national pourorienter l’agriculture dans cettevoie d’avenir !Objectifs

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- Promouvoir des systèmes de production autonomes etéconomes,- Rendre les exploitation viables, vivables et transmissibles,- Constituer des espaces d’échanges entre paysans etavec les citoyens.

- Respect des sociétés paysannes et de l’emploi agricoleet rural réparti sur tout le territoire, sur des exploitations àtaille humaine.

- Respect des écosystèmes naturels,- Respect de la santé humaine et animale,- Recherche d’un développement économique cohérent.

Cet engagement vers un autre modèle agri-cole est aujourd’hui partagé par de nom-breux réseaux fédérant producteurs etconsommateurs, comme InPACT - InitiativesPour une agriculture Citoyenne et Territoriale.Ces réseaux travaillent au quotidien auprèsdes agriculteurs pour les aider à faire évoluerleur pratiques mais aussi auprès des respon-sables politiques pour faire reconnaître leurtravail et la pertinence de ces agricultures, demanière à mieux les intégrer au sein des poli-tiques locales.

Des réseaux s’engagent

les grands principes

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A ujourd’hui, le concept dedurabilité est d’actualité.Mais si dans les discours

ce terme est largement partagé, ilrecouvre néanmoins des pratiqueset des réalités très différentes.Concernant l’agriculture durable, ilest important de revenir à ce quifonde le sens et la spécificité decette démarche comparée à d’au-tres initiatives, intéressantes maissouvent plus partielles.

L’agriculture durable :une dynamiquecollectiveL’agriculture durable génère unedynamique collective : échanges desavoirs, d’innovations et d’expéri-mentations, entre agriculteurs etacteurs de la société civile,avec le monde de larecherche, du déve-loppement, de la for-mation, les consom-mateurs et lesassociations de pro-tection de l’environ-nement.Cette dynamiquecollective permetaux agriculteursdurables d’amélio-rer leurs pratiqueset de se remettreen cause conti-

nuellement afin de s’adapter à l’évo-lution des enjeux de société.

L’agriculture durable :une recherchepermanentede progrèset de cohérenceL’agriculture durable ne se réduit niau seul pilier environnemental, ni àl’unique adhésion à un cahier descharges ou à une certification, cequi peut rendre son identificationplus difficile.Elle rassemble des agriculteurs quiprennent en compte dans leurmétier et leurs pratiques quotidien-

Une agriculture

L’agriculture durable :une agriculture d’intérêt général

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en progrès continu

nes TOUS les aspects de la durabi-lité : sociaux, économiques, envi-ronnementaux et humains. C’estune agriculture qui recherche lacohérence, en plaçant l’agronomie,l’autonomie, l’économie en intrants(pesticides, engrais) en eau et enénergie, l’équité sociale et la viabilitééconomique au cœur de sa démar-che. Elle ne vise pas à répondresimplement à la logique du marché,mais propose des réponses dedéveloppement harmonieux pourles territoires et la société par despratiques respectueuses de l’envi-ronnement.

L’agriculture durable :une agriculturede territoireEn préservant des écosystèmessains, l’agriculture durable fournitdes services non rémunérés à lacollectivité : une eau non polluée,des sols fertiles capables de pro-duire sur le long terme, des prairiesqui assurent leur rôle écologique,des paysages variés à fort potentieltouristique…Diversifiée, l’agriculture durable valo-rise les terroirs par l’élevage de raceset la culture de variétés agronomi-quement adaptées, la transformationlocale des produits. Elle favorise lesliens sociaux sur les territoires à tra-vers ses activités d’accueil (pédago-

gique, insertion sociale, personnesâgées et handicapées).Tournée vers les consommateurslocaux (ruraux ou urbains), elleconcourt à l’approvisionnement ali-mentaire territorialisé : vente directe,AMAP, restauration collective... etrépond bien au souci croissant descitoyens de bénéficier d’une alimen-tation saine, qui ne détruit pas l’en-vironnement et dont on connaît l’ori-gine et les modes de production.

L’agriculture durable :une agriculturede sociétéMoins demandeuse en chargesfinancières (et donc plus rémunéra-trice pour les producteurs), pluspourvoyeuse en emplois à l’hectare,privilégiant le développement territo-rial, elle facilite l’installation de jeu-nes agriculteurs, tout en laissant lesmoyens à d’autres d’exercer leursactivités.Vis-à-vis des pays en voie de déve-loppement, cette agriculture s’insèredans une logique de rapports Nord-Sud équilibrés : en s’affranchissantdes logiques de surproduction etd’exportation favorisées par les poli-tiques européennes, l’agriculturedurable laisse la possibilité aux paysdu Sud de développer leur propreagriculture vivrière nécessaire pourleur souveraineté alimentaire.

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Les exploitations durables sepositionnent dans une démar-che globale qui intègre l’envi-

ronnement, le social et l’économie.Elles utilisent peu ou pas de pesti-cides et d’engrais en apportant un bénéfice à la terre (plus d’agro-nomie), à l’alimentation (respect dela saisonnalité) et à la santé (peuou pas de produits de synthèse).Elles vont au delà des objectifs du Grenelle. Elles favorisent l’instal-lation, la transmission de l’outilagricole, l’organisation du travailet les ventes de proximité. Ellescontribuent au lien ville-campagnenotamment par l’accueil (pédago-gique, touristique ou social). Avecmoins de surface mais avec plusde travailleurs, la valeur ajoutéepar produit est supérieure à lamoyenne. Avec moins d’endette-ment, moins d’aides et un capital

moins important, les résultats éco-nomiques permettent une bonneadaptation face aux aléas climati-ques ou économiques.

Intérêtdes indicateursde durabilitéLes indicateurs constituent un outilprivilégié pour mesurer les évolu-tions dans les exploitations, lescomparer, les communiquer etmobiliser l’ensemble des acteurspour développer des démarchesen agriculture durable. Ils permet-tent une lisibilité de la durabilité etservent d’outil d’évaluation pourl’exploitation. Ils contribuent à lacréation de chartes pour dévelop-per l’alimentation durable sur lesterritoires.

Pour évaluer6

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l’agriculture durable

Quelquesméthodes connuesLa démarche expérimentée dans leréseau CIVAM propose des indica-teurs mesurant les trois piliers de ladurabilité : environnement, social etéconomie. Elle s'est construite ens'appuyant sur les méthodes exis-tantes développé par :

•le Ministère de l’Agriculture viala méthode IDEA (version 3)composée de 42 indicateurs surles trois piliers dont 18 en environ-nement, 18 en durabilité socio-ter-ritoriale et 6 en économie.

•la FADEAR via le diagnosticagriculture paysanne, organiséautour de 10 principes et 6 thè-mes (l’autonomie, la répartitiondes volumes de production, qua-lité des produits, développementlocal, travail avec la nature, trans-missibilité).

•InPACT Poitou-Charentes quis’appuie sur 58 indicateurs ense basant sur IDEA et en donnantune place importante à l’écono-mie avec 14 indicateurs.

•SOLAGRO via le diagnosticDialecte qui donne une approcheplus fine au plan agro-environne-mental.

•le RAD, associé aux CIVAM, quia développé un diagnosticconçu pour les bovins lait del’Ouest avec 19 indicateurs ens’inspirant d’IDEA, Dialecte(SOLAGRO) et FADEAR (Chartede l’agriculture paysanne).

La méthode CIVAM intègre les méthodesci-contre, ainsi que les indicateurs de l’ap-proche globale de la certification HVE(Haute Valeur environnementale) proposéelors du Grenelle et des propositions issuesdu terrain. Elle recouvre l’environnement avec la bio-diversité, les pesticides, les OGM, l’irriga-tion, les engrais, l’érosion des sols, l’asso-lement et la dépendance énergétique.Sur le plan social, elle s’appuie sur la trans-missibilité, la contribution à l’emploi, les cir-cuits courts et la vivabilité (temps libre).En économie, elle est composée d’indica-teurs sur la viabilité, l’efficacité, la dépen-dance aux aides, l’autonomie financière,l’efficacité du capital et la dépendance auxintrants.

Les 18 indicateurs CIVAM s'adaptent àtout système de production en France.

La méthode développéepar le réseau CIVAM

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>Description

30 hectares en agriculture biologi-que, composés de prairies et par-cours (15,8 ha), de maraîchage enplein champs (3 ha), de céréales(11 ha de blé et de seigle) et d’oli-viers (0,2 ha).

>Emploi

1,5 actifs. >Revenu

un chiffre d’affaires de 58 000 €. >Débouchés

près de la moitié du chiffre d’af-faires est réalisée par la ventede paniers livrés à des particu-liers, 41% à une plateforme et14% en semi gros.

>Efficacité énergétique

De 1,68, elle est bonne pour un systèmemaraîcher

>Utilisation de pesticides

Aucun pesticide chimique n’est utilisé sur laferme (l’indice de fréquence de traitement*est nul).

>Agronomie

Pour un système maraîcher, les rotations deculture sont optimales (succession, sur les

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« Etre le plus autonomepossible et réduire l’empreinteécologique de mon activitéagricole »

ROBERT SALICIS EST INSTALLÉ EN MARAÎCHAGE ET POLYCULTURE ÀSAINT-MARTIN-LES-EAUX (ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE). DEPUIS1997, SON EXPLOITATION EST CERTIFIÉE EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE ETPRÉSENTE DE BONS RÉSULTATS ENVIRONNEMENTAUX.

mêmes parcelles, de prairies, céréales etmaraîchage). D’autres techniques permet-tent également de respecter l’équilibre dusol et de se passer de produits chimi-ques : utilisation conséquente d’engraisverts, réduction du travail du sol, et utilisa-tion de paillage biodégradable en partieissu des cultures de céréales.

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Une ferme en lien avecson milieu

L’exploitation de Robert Salicis s’insère demanière très cohérente dans son territoire.D’un point de vue agronomique, la complé-mentarité avec les élevages ovins voisinsfait partie intégrante du système agricolechoisi : les fumiers des éleveurs voisinssont utilisés en compost sur la ferme, quien échange les approvisionne en foin deluzerne, pailles et seigle.D’un point de vue économique, les débou-chés locaux sont largement privilégiés : lesventes en circuit court représentent 80 % duchiffre d’affaires.

Vers un sytème économeen eau

L’exploitation maraîchère est située dansune zone de montagne sèche du Parc natu-rel régional du Luberon, où les restrictionsestivales de consommation d’eau sont fré-quentes. Les conflits d’intérêt autour de cetteressource sont latents, l’eau utilisée pour l’ir-rigation des cultures provenant d’un pom-page communal destiné à l’approvisionne-ment en eau potable du village. En réponse, Robert Salicis a placé la ges-tion économe de la ressource en eau aucœur du fonctionnement de sa ferme, enmettant en place différentes méthodes : – des mesures pour diminuer les déperdi-tions d’eau et les besoins des plantes : unsystème d’irrigation au goutte-à-goutte, lechoix de variétés de légumes et de céréalesrustiques, plus résistantes à la sécheresse, larécupération d’eau de pluie avec pompagesolaire ;– des mesures permettant de mieux retenirl’eau dans les sols : l’utilisation d’une techni-

que innovante le Bois Raméal Fragmenté(BRF), la conservation d’un maillage impor-tant de haies, l’apport de compost mûr pouraugmenter la quantité d’humus dans les sols.

Le choix d’innovations auservice de l’efficacitéénergétique

Au-delà d’une gestion cohérente des res-sources naturelles de la ferme, plusieurs ini-tiatives innovantes ont été prises pour amé-liorer ses performances énergétiques. Deschoix qui ont aussi des effets positifs surles conditions de travail et l’efficacitééconomique de l’exploitation.– construction d’un bâtiment en matériauxécologiques (brique mono mur, bois et lainede chanvre pour l’isolation de la toiture) ;– achat prévu d’un matériel de techniquesculturales simplifiées mis au point par leGroupe régional de recherche en agriculturebiologique, pour diminuer très nettement lesconsommations de fioul tout en améliorantles pratiques culturales en maraîchage ; – installation de 127 m2 de panneaux pho-tovoltaïques, dont la production d’électri-cité sera revendue à EDF, pour compenser100 % des consommations énergétiques dela ferme.

Des actions qui payent

L’ensemble de ces actions permettra d’éco-nomiser plus de 20 % d’énergie non renou-velable, d’économiser au moins 500 m3

d’eau (17 % des consommations), de pro-duire 29 000 KWh/an soit l’alimentation de12 foyers français et d’éviter la production de12 équivalent tonne de CO2 dans l’atmos-phère. Un bilan positif pour la planètecomme pour le portefeuille !

Un exemple proposé par

Des fermes engagées en agriculture durable

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>Description

106 hectares en agri-culture biologique,composés de prai-ries multi-espèces(67 ha), de prairiesnaturelles (29 ha) etde céréales (6 ha,dont 4 de maïs).

>Emploi

2 personnes àtemps plein, et unsalarié à temps partiel(0,6 équivalent tempsplein).

>Efficacité économique

de 52 %, ce qui dénote une bonne autono-mie par rapport aux fournisseurs.

>Revenu

Les éleveurs dégagent un revenu disponi-ble moyen de 42 000 €, soit 1,9 SMIC netpar équivalent temps plein.

>Autonomie alimentaire

La ferme est quasiment autonome pourl’alimentation des animaux (à 92 %), princi-

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« Une recherche permanentede compromis, de cohérenceet de bons sens agronomique »

A COULONGES (VIENNE), EN LIMITE DU PARC NATUREL RÉGIONAL DE LABRENNE, PHILIPPE ET FRANÇOISE ALAMOME ÉLÈVENT DES VACHES ETDES BREBIS À VIANDE EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE DEPUIS 1999.

palement grâce à l’herbe pâturée quiassure 66% des besoins des animaux enénergie et en protéines, mais aussi grâce àl’herbe stockée (18 %), l’ensilage de maïs(5 %), les céréales produites sur la ferme(3 %), ainsi que quelques achats de céréa-les et de féverole notamment pour l’en-graissement des veaux et des agneaux, etpour l’hivernage des bêtes (8 %).

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Le pâ tu rage, gaged’autonomie alimentaire

Le principe de l’autonomie alimentaire estd’utiliser au maximum les ressources dela ferme pour alimenter les animaux,avant d’avoir recours à d’éventuelsachats extérieurs d’aliments concentrés.Ici, c’est l’herbe pâturée par les bêtes quiassure la majeure partie d’une alimentationéquilibrée, grâce à des prairies composéesde graminées (source d’énergie) et de légu-mineuses (source de protéines). Le choix d’intégrer dans ces prairies unegrande diversité de variétés rustiques,adaptées aux conditions climatiques loca-les et aux sols, est aussi un moyen de ren-forcer cette autonomie. Ainsi, la fétuque éle-vée, une espèce implantée sur les sols trèshumides au printemps, permet d’allonger ladurée du pâturage.Au final, avec un chargement du bétailadapté à la taille de la ferme, l’herbe –pâtu-rée et stockée– assure à elle seule 85 %de l’autonomie alimentaire de l’exploita-tion ! Cette stratégie a un fort intérêt écono-mique, le pâturage limitant les frais demécanisation et de stockage des aliments.

Au printemps, sur les prairies sensibles aupiétinement, les brebis assurent le dépri-mage* et nettoient les prairies en mangeantce que les vaches n’ont pas consommé. Al’automne, alors que les vaches en post-sevrage pâturent moins, les brebis mangentplus en prévision des gestations.Pour finir d’alimenter le bétail, des céréaleset du maïs sont cultivés. Ce maïs a étédéveloppé et adapté par les agriculteurs àpartir de maïs population* pour répondreaux conditions pédoclimatiques et à leursitinéraires techniques.Mais « l’autonomie n’est pas recherchée

coûte que coûte », et certains achats à l’ex-térieur permettent de répondre aux besoinstout en restant dans une logique de proxi-mité : ainsi, la féverole, une légumineusequi ne convient pas aux sols humides de laferme en hiver, est achetée à un agriculteurbiologique voisin.

Les circuits courts pourune meilleurevalorisation économique…et sociale

La ferme réalise 10 % de ses ventes en cir-cuits courts. Cette commercialisation se faitvia un circuit de distribution original,March’équitable, un projet initié par plu-sieurs producteurs du groupe CIVAM local(CIVAM Montmorillonnais). Le principe estsimple : producteurs et consommateurs seretrouvent tous les 15 jours pour la livraisonde produits variés et complémentaires com-mandés au préalable. Les consommateursassurent une part de la logistique des com-mandes. Philippe et Françoise souhaite-raient développer cette relation directe auconsommateur, mais le temps à y consa-crer demeure le principal obstacle. En cela,commercialiser à plusieurs, ou associerplus encore les consommateurs à lalogistique des commandes sont desdirections à explorer. De son côté, après trois ans de fonctionne-ment le projet March’équitable évolue versune diversification des circuits de proxi-mité : création d’un point de vente collectif,dialogue avec le Pays du Montmorillonnaispour la structuration de l’approvisionne-ment de la restauration collective.

Autant de pistes d’action pour œuvrer dansle sens d’une plus grande indépendancealimentaire du territoire…

Un exemple proposé par

Des fermes engagées en agriculture durable

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>Description

48,7 hectares,dont 31,7 ha enherbe, pour 41vaches laitièreset une produc-tion annuelle de218 000 litres delait.

>Emploi

1 actif.>Efficacité

économique et revenu

Avec un revenu disponible annuel de36 000 € pour 113 500 € de chiffre d’affai-res, et un excédent brut d’exploitation de238 € pour 1 000 litres de lait, l’efficacitééconomique de cette ferme n’est fragiliséeni par l’endettement, ni par la dépendanceaux aides agricoles. Les aides ne représen-tent que 31 % de l’excédent brut d’exploita-tion et les montants dégagés sont suffi-sants pour couvrir le remboursement desannuités et la rémunération de l’exploitant.

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« Evoluer vers plusd’autonomie, d’économie et renforcer le lien social »

THIERRY LEMAÎTRE S’INSTALLE EN 2003 À HAUTERIVE (ORNE). LA FERMECOMPTAIT À L’ORIGINE 90 HECTARES AVEC DIVERSES PRODUCTIONS :VIANDE, CULTURES CÉRÉALIÈRES ET PRODUCTION LAITIÈRE. MAIS THIERRYDÉCIDE DE NE REPRENDRE QUE 49 HECTARES EN PRODUCTION LAITIÈRE,DONT 40 DE « MAUVAISES TERRES ». IL S’ENTEND DIRE : « AVEC ÇA, TUN’ARRIVERAS JAMAIS À NOURRIR TON TROUPEAU ! »...

>Efficacité énergétique*

D’une valeur de 1,05, elle est bonne, avecnotamment une consommation de 453équivalents par litre de fioul (EQF) parhectare.

>Utilisation de pesticides

D’une manière générale, cette exploita-tion est économe en intrants, (indice defréquence de traitement* de 1,53 en her-bicide sur le maïs).

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L’autonomie, un excellentmoyen de faire deséconomies

Le fonctionnement de l’exploitation est basésur ce que Thierry a acquis au RéseauAgriculture Durable : autonomie et conduiteéconome à l’herbe. Le pâturage constituedonc l’alimentation principale de sesvaches.Il s’est également inspiré d’expériencesmenées au sein du groupe CIVAM ARADECde l’Orne notamment pour l’ensilage d’unmélange céréalier (triticale, ray grashybride, trèfle violet) semé à l’automne,mélange qui apporte une alimentation pluscomplète à ses vaches. Ses prairies sontsemées en même temps et sont valoriséesdès le mois d’août. Grâce à ces pratiquespeu utilisatrices de pesticides, Thierry envi-sage aujourd’hui de passer en agriculturebiologique.

Se former et préserverson temps libre

Très attaché à l’idée de préserver sa vie defamille et d’exercer dans des conditionsde travail agréables, depuis son installa-tion Thierry s’impose de dégager troissemaines de vacances par an, un week-endsur trois pendant l’hiver et un sur deux l’été.Pour ce faire, étant seul sur son exploitationil adhère à une association de remplace-ment. Mais surtout, il cherche depuis ledébut de son activité à simplifier la gestionde sa ferme afin de gagner du temps auquotidien. Les formations organisées parles groupes CIVAM sont un outil précieuxpour y arriver, en lui permettant d’acquérirles techniques nécessaires à une gestionrationnelle de son exploitation.

Une ferme qui fait vivre lacampagne

Ce temps libre dégagé permet à Thierryd’ouvrir sa ferme à son territoire et d’enfaire un lieu d’activité culturelle.Ainsi au printemps 2008, l’exploitation a étéle lieu d’un événement organisé avec lesassociations locales, « La ferme konécoute », qui a réuni jongleurs, artisans etmusiciens. Thierry est également en train de monter unprojet de café associatif sur sa ferme : ils’agit dans un premier temps de « faire dupain et de créer un lieu convivial où l’onpuisse boire un café ». Cette activité pour-rait être par la suite créatrice d’un emploi àmi-temps sous tutelle associative. A pluslong terme, l’idée serait de créer un héber-gement à la ferme et, pourquoi pas, un lieude restauration.

Autant de projets qui sont un moyen pourThierry d’ouvrir sa ferme sur l’échange, lepartage d’expérience et la culture, maisaussi de faire connaître, par cet accueil, sespratiques respectueuses de l’environne-ment.

Un exemple proposé par FRCivam Basse Normandie

Des fermes engagées en agriculture durable

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>Description

118 hectarescomposés deprairies perma-nentes et de par-cours (27 ha), decéréales (43 hade blé et de triti-cale), d’oléagi-neux (32 ha detournesol et decolza) et de pro-téagineux (16 hade pois et de féve-role). L’exploitationcompte 110 brebis et4 poulaillers de Loué de400 m2 (canards, chapons, poulets, pinta-des, dindes).

>Emploi

2 associés. >Débouchés

Ils s’articulent entre la vente directe (quireprésente 80 % des ventes) et la filièrevolailles de l’entreprise Loué.

>Agronomie

Élément clé de la lutte intégrée, la rotationde 8 ans alterne céréales à paille et cultu-res de printemps tout en intégrant des pro-téagineux et des couverts hivernaux systé-matiques.

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« Plus j’avanceet moins je supporte d’atteler mon pulvérisateur »

XAVIER ET SON FILS JOCELYN UZU SONT INSTALLÉS EN GAEC DANS LENORD DE LA SARTHE, OÙ ILS ÉLÈVENT DES BREBIS, DES VOLAILLES DELOUÉ ET CULTIVENT DES CÉRÉALES DE FAÇON ÉCONOME, C’EST-À-DIREUTILISANT PEU D’INTRANTS (PESTICIDES, ENGRAIS…). LA PROXIMITÉ DEL’USINE DE LOUÉ, QUI ACHÈTE ET REVEND LES CÉRÉALES, PERMET DERÉDUIRE LA FACTURE KILOMÉTRIQUE.

Page 17: L'agriculture paysanne durable et solidaire

L’agronomie, clé d’unegestion des cultureséconome en pesticideset en engrais chimiques

Pour mettre en place une gestion des cultu-res économe en intrants, les agriculteurs ontà leur disposition de nombreuses stratégies« d’évitement » qu’ils peuvent combiner à lalutte mécanique, la lutte chimique n’inter-venant qu’en dernier recours, lorsque lesautres stratégies se sont montrées ineffi-caces.

L’agronomie joue un rôle clé pour dimi-nuer l’utilisation de pesticides en freinant : – le développement des mauvaises her-bes (grâce à l’alternance cultures d’hiver etde printemps par exemple) ; – les attaques d’insectes (en retardant lessemis de blé) ;– le développement des champignons(en utilisant des semences rustiques, enréduisant la densité des semis afin de favo-riser un univers sain et aéré).

Le recours à l’agronomie permet égalementde réduire le besoin en engrais de synthèse(ou minéraux) : l’insertion de légumineusesdans les rotations de culture, l’apport defumier ou encore la couverture végétale sys-tématique des sols en hiver y contribuent. Enfin, pour aller au bout de cette démarche,Xavier et Jocelyn ont pris le parti de suppri-mer les hormones de croissance habituelle-ment appliquées sur les céréales.

La transmission de la fermeau cœur de la réflexion

Jocelyn est arrivé en 2003 dans le GAEC etXavier partira à la retraite à l’horizon 2015.

Actuellement en phase de tuilage, le père etle fils travaillent, petit à petit, à une réorga-nisation de l’exploitation afin de réduire letemps de travail tout en gardant une viabi-lité économique.Une voie envisagée pour cela : le passageà l’agriculture biologique, que Jocelynexpérimente déjà. Ce choix permettrait delibérer du temps supprimant une partie del’activité d’élevage, tout en compensant lesdiminutions de revenu engendrées parcette baisse d’activité, les céréales pouvantêtre vendues plus cher en filière bio (notam-ment au sein de la filière bio de Loué).L’hypothèse d’embaucher un salarié estégalement étudiée.

Une démarche collectivepour un réseau forcede proposition

Dans une démarche de progrès constant,l’exploitation participe aux activités del’ADEAS CIVAM, un groupe d’échange depratiques et d’innovations entre agriculteursdurables. Ce groupe a rédigé, avec d’au-tres CIVAM du Grand Ouest, un cahier descharges encadrant la gestion économedes cultures : obligation de rotations descultures, seuils maximum d’application depesticides et d’engrais, limitation desconsommations d’eau, surface minimum dezones non cultivées sur la ferme…

Aujourd’hui en phase expérimentale dansune soixantaine de fermes, ce cahier descharges vise à répondre à 2 objectifs : amé-liorer les performances environnementalesdes exploitations (eau, sols, biodiversité,énergie) et assurer une large diffusion deces pratiques sur les territoires.

Un exemple proposé par la FRCivam Pays-de-la-Loire

Des fermes engagées en agriculture durable

15

Page 18: L'agriculture paysanne durable et solidaire

P réserver la ressource eneau, la biodiversité et garan-tir une alimentation saine et

en quantité suffisante : tels sont lesenjeux que chaque territoire doitrelever.Pour y répondre, développer l’agri-culture durable est une priorité etcela passe par des actions à soute-nir dans plusieurs domaines, quirentrent tout à fait dans l’intérêt etles compétences des collectivitéslocales et des acteurs publics :

•Promouvoir une agricultureautonome et économe, peuconsommatrice en intrants et enénergie avec des techniques res-pectueuses de l’environnement.

•Aider au changement de prati-ques par le diagnostic et l’accom-pagnement des groupes d’agri-culteurs dans des dynamiquescollectives.

•Développer et créer de nouvel-les activités rurales adaptées àl’économie locale et aux besoinsde proximité.

•Créer des débouchés locauxpour les produits durables, viades points de ventes de proximitéou la structuration de l’approvi-sionnement de la restauration col-lective.

•Eduquer à l’alimentation en lienavec la santé, la nutrition, le goûtet informer les producteurs et lesconsommateurs des atouts del’agriculture durable au niveauenvironnemental et socio-écono-mique.

Les collectivitéss’engagent•La communauté de commune du

pays des Sorgues et des Montsdu Vaucluse (5 communes) aadopté en 2009 le projet« Préservons l’eau en pays des

Sorgues » qui va vers un déve-loppement durable de l’agricul-ture. Les actions viseront ledéveloppement de l’agriculturebiologique, la promotion descircuits courts, le développe-ment de la restauration collec-tive en bio et la sensibilisationdes distributeurs et utilisa-teurs publics et privés de pro-duits phytosanitaires.

Passer au durable16

Page 19: L'agriculture paysanne durable et solidaire

•En Basse-Normandie, le ConseilRégional et l’Agence de l’EauSeine Normandie sont des parte-naires incontournables de l’agricul-ture durable. Ils financent des inter-ventions et visites de fermesgratuites pour les formations agri-coles de la région. Ils soutiennentégalement la réalisation de diag-nostics de changement de sys-tème pour les agriculteurs, qui leurpermettent d’établir des pistesd’évolutions techniques tout engarantissant la rentabilité desexploitations.

•La Communauté d’Agglomérationdu Choletais développe unedémarche de reconquête de laqualité de l’eau potable sur les cap-tages des bassins du RibouVerdon et de la Rucette. Pour pré-venir les pollutions à la source, elleintervient directement par l’acquisi-tion de foncier et dans le finance-ment de mesures agro-environne-mentales avec l’Agence de l’EauLoire-Bretagne et le Feader. Animéavec les agriculteurs et les différen-tes organisations agricoles, le dis-positif rencontre un vif succès : 80% de la zone est sous contrat en2009 et l’animation dynamiquelaisse présager une couvertureintégrale en 2010.

•En Montmorillonnais (Vienne),des petites communes ruralesproposent des produits locaux,issus de l’agriculture durable enrestauration collective. L’expéri-mentation, animée par le CIVAMMontmorillonnais, a démarré en2008 sur les écoles de 4 commu-nes avec 3 repas sur l’année sco-laire. Le projet permet de rendrelisible le lien entre alimentation etproduction auprès des enfants.Pour les communes, la restaura-tion collective est un levier pourun développement économiquelocal et une production agricoledurable. Une collaboration a étéactée avec les élus du Pays afind’étendre ce programme à d’au-tres communes.

sur vos territoires !17

Pour préserver des fermes de proximitédans une logique d’agriculture durableet permettre aux consommateursd’acheter à un prix juste des produits duqualité, des citoyens se sont réunis ausein d’AMAP (Association pour leMaintien d’une Agriculture Paysanne). Ces associations réunissent un groupede consommateurs et un agriculteurlocal autour d’un contrat dans lequelchaque consommateur achète en débutde saison une part de la production quilui est livrée périodiquement à un coûtconstant.Un système novateur qui associe pro-ducteurs et consommateurs dans unintérêt commun.

Les consommateurss’organisent

Page 20: L'agriculture paysanne durable et solidaire

Efficacité économique de l’exploitation :La valeur ajoutée (VA) représente la richessecréée sur l’exploitation, une fois les consom-mations déduites. Le rapport de valeur ajou-tée (VA/production) mesure l’efficacité éco-nomique du système.

Efficacité énergétique : ratio entre l’énergieproduite et consommée.

Déprimage : Technique qui consiste à fairepâturer les animaux assez précocement auprintemps afin que les graminées soientcoupées sans que leurs épis ne soient tou-chés. Lors de la pousse suivante, les tigessont moins hautes et la proportion de taillesvertes augmente. Ainsi, la valeur alimentairede l’herbe est améliorée.

Indice de fréquence des traitements (IFT) :dose moyenne homologuée de pesticideutilisée par hectare.

Maïs population : Créer un maïs populationconsiste à utiliser un ensemble de plantesqui se reproduisent librement entre elles aucours de leur culture dans un même type demilieu biologique, auquel elles sont adap-tées puis à les re-semer pour recréer sasemence et l'adapter à la fois au contextepédo-climatique local et aux itinéraires tech-niques du paysan.

Glossaire

• Pour une agricultureméditerranéennedurable, dossier réalisépar la FNCIVAM,n° 388, sept. 2009

• Les Agricultures alter-natives, dossier réalisépar le collectif InPACT,n°382, 10 juin 2009

• Favoriser l’installationagricole en agricul-ture : un choix politi-que, dossier réalisé parla FNCIVAM et InPACT,n°361, 1er juillet 2008

• Les premiers pas del’agriculture vers larelocalisation del’économie, dossierréalisé par le collectifInPACT, n° 359,3 juin 2008.

Dossiers de la revue TransRural Initiatives

En savoir18

N° 38210 JUIN2 0 0 9

De la télé au tableau des lycées agricoles,

en passant par les étals de magasins, force

est de constater que les formes d’agricul-

ture différentes du modèle dominant res-

tent peu visibles. Transrural a donc

décidé de vous proposer une réactualisa-

tion du dossier consacré au « fabuleux

destin des alternatives en agricultures »

publié en 2001 dans le n°193. On prend

les mêmes et on recommence… Les

mêmes ? En réalité non. En presque dix

ans, les systèmes de production et d’orga-

nisation agricole alternatifs ont évolué, se

sont organisés et sortent de plus en plus

de la marginalité de leurs débuts dans les

années 1970. Ils restent fondamentale-

ment différents d’une agriculture produc-

tiviste qui, même si elle essuie de plus en

plus de critiques, représente encore le

modèle dominant. Ces démarches « en

dehors des clous », « hors norme », affir-

mation de choix de production et de vie

différents, s’appuient sur des pratiques

techniques plus économes et plus auto-

nomes tout en cherchant à réhabiliter les

fonctions multiples de l’agriculture dans

son territoire. La structuration des diffé-

rentes voies (biologique, paysanne,

durable, …) en réseau, forum ou encore

fédération leur confère une singuliarité,

du point de vue des objectifs, modes

DossierDossierTransrural

Crédit photo : Insertion et Terroirs

Les agricultures alternatives

d’évaluation et pratiques techniques. Même si, au fond, il s’agit de

la même volonté d’individus de « faire autrement ». Que veut dire

aujourd’hui pour un paysan « s’engager dans une démarche

d’agriculture durable », que signifie « se convertir en agriculture

biologique » ? Quels crédit et visibilité en retirer ? C’est au travers

de témoignages que le dossier aborde ces questions de choix indi-

viduels tout en les caractérisant et en précisant les notions aux-

quelles les différents systèmes se réfèrent.

N° 3593 JUIN2 0 0 8

Des yaourts qui parcourent plusieurs milliers de

kilomètres, sur tous les océans, des cargos de soja

pour alimenter le bétail, du bio qui vient de loin,

l’agriculture n’est pas restée en dehors du phénomène

de la globalisation des échanges économiques. Or,

interpellés par le réchauffement cl imatique,

l’exploitation lointaine de la main-d’œuvre, et secoués

par des crises économiques à répétition, des acteurs

du secteur agricole réfléchissent à une relocalisation

de leur activité. La recherche d’un lien social entre

consommateurs et producteurs entraîne également ce

mouvement.De nombreuses initiatives contribuant à une économie

locale existent déjà, en lien avec l’histoire ancienne

des produits fermiers : vente directe à la ferme, sur les

marchés ou dans les commerces locaux (pVII).

Internet et l’émergence de nouvelles formes de

rapports commerciaux viennent aujourd’hui

compléter ces premières expériences. Principalement

centrées autour des rapports directs entre producteurs

et consommateurs, les réflexions et initiatives pour

une relocalisation de l’économie en agriculture ne

devront cependant pas faire l ’ impasse sur la

nécessaire réorganisation des structures de

transformation agro-alimentaire et de distribution qui

se sont massivement concentrées. Le redéploiement

d’unités locales semble inévitable (pVI).

Mise en épingle lors du Grenelle de l’environnement,

la restauration collective, et plus largement l’action

publique, est régulièrement sollicitée pour impulser et

Dossier réalisé avec le soutien du collectif Inpact (Initiative pour une agriculture citoyenne et territoriale) composé

de l’InterAfocg, l’Afip, la Fadear, la Fnab et la FNCivam. Contact Inpact : 01 43 63 41 53

DossierDossierTransrural

soutenir des filières locales de produits agricoles et

alimentaires. Producteurs, cuisiniers et élus

doivent cependant apprendre à modifier leurs

pratiques et dépasser leurs a priori, dans un cadre

législatif des marchés publics qui ne va pas encore

franchement dans le sens de la relocalisation…

(pIV-V)Méfions-nous cependant des raccourcis hâtifs,

« local » ne signifie pas nécessairement moins

coûteux en énergie. C’est bien une remise à plat

globale des systèmes de production agricole, des

filières de transformation et de distribution que

l’objectif de relocalisation nous oblige à faire

(pVIII).

Crédit photo : Réseau des Boutiques Paysannes du Languedoc-Roussillon

Les premiers pas de l’agriculturevers la relocalisation de l’économieLes premiers pas de l’agriculturevers la relocalisation de l’économie

ITRANSRURAL

Pour une agricultureméditerranéenne durable

urtout connue pour ses vignes et ses vergers de fruits ensoleillés, l’agri-

culture méditerranéenne française se caractérise également par des acti-

vités d’élevage et de cultures industrielles. Son histoire, le climat auquel

elle est soumise ont forgé une spécificité qui offre aujourd’hui un terrain

d’observation et d’expérimentation de problématiques centrales comme la du-

rabilité de l’agriculture, sa place dans des territoires en mutation ou encore

les enjeux de sa relocalisation. Reposant sur une proportion forte de petites

exploitations, et d’un nombre important de double-actifs dans certaines pro-

ductions, elle s’inscrit de façon singulière dans le développement agricole et

local, au sein d’espaces ruraux en recomposition. Marquée par une balance

commerciale très négative, la demande en produits alimentaires étant bien

supérieure à l’offre locale, elle est au cœur des enjeux de relocalisation qui se

jouent ici entre des arrières pays appauvris et des zones urbaines littorales en

pleine expansion.

Autant d’enjeux considérables pour le secteur agricole et sur lesquels peuvent

se structurer les démarches de développement durable. Pour autant, les réfé-

rences en agriculture durable propres aux systèmes de production méditerra-

néens font encore défaut. L’Institut national de recherche agronomique (Inra)

SPermanence

et recompositions del’agriculture méditerranéenne

......................................II - III

La bio vient du Sud ....... VI

Entre ville et campagne,

de la place pour plusde durabilité .......................V

L’olivier, une culture

pérenne sereine ................. VI

Le tourisme à la ferme en

évolution ............................ VI

Produire des fruits en bio,

une idée qui se mûrit........VII

Au Sud, le photovoltaïque

veut sa place au soleil ......VII

Les travailleurs de la serre

......................................... VIII I

DOSSIER

Sur demande à Transrural initiatives -

2, rue Paul Escudier - 75009 Paris -

01 48 74 52 88 - [email protected]

Page 21: L'agriculture paysanne durable et solidaire

Rencontres avec 10 producteurs en agriculturedurable, un tour de France des fermes CIVAMJ.B. Guillou, Educagri Ed., juillet 2008, 72 p.,www.educagri.frUne série de reportages sur des paysans qui explorentau quotidien les chemins de l’agriculture durable.

Sur demande à la FNCIVAM 01.44.88.98.58,

[email protected], 12€

Produire autonome et économe, c’est bonpour l’environnement, le revenu, l’emploi : un enjeu décisif en production laitièreune publication réalisée par la FNCIVAM avec lacontribution du RAD et le soutien financier duWWF-France, 2009.

En téléchargement sur le site : www.civam.org

L’agriculture biologique : un outil efficace et éco-nome pour protéger les ressources en eau rédaction collective FNAB, ITAB, GABNOR, FRABChampagne-Ardenne, Bio de Provence, SEDARB etCGABourgogne, édition FNAB, 2008.Un recueil de 7 fiches descriptives et argumentées àdestination des élus et responsables territoriaux mon-trant comment l’agriculture biologique contribue à laprotection et à la gestion durable de la ressource eneau. Ce recueil est disponible sous forme d’une notesynthétique de 4 pages, L’agriculture biologique, unchoix pour une eau de qualité, édition FNAB, 2008

Outils téléchargeables sur le site de la FNAB : www.fnab.org

plus19

Page 22: L'agriculture paysanne durable et solidaire

Bio de ProvenceBio Provence favorise le développement de la Bio et fédère les groupementsd’agriculteurs bio en Provence Alpes Côte d’Azur. La fédération suit desexploitations dans le cadre d’une démarche innovante de la région PACA,pour mieux gérer l’énergie : Vers 100 exploitations et coopératives exemplai-res. C’est l’occasion de conforter les orientations de Bio de Provence en ter-mes de développement de pratiques respectueuses de l’environnement,

d’économies d’énergies, d’eau ou autres intrants.Bio de Provence - Maison de la Bio Agroparc - BP 1221 - 84 911 Avignon cedex 09 -Tél. : 04 90 84 03 34 / Mail : [email protected] - www.bio-Provence.org

Réseau InPACT Poitou-Charentes Le réseau InPACT Poitou-Charentes est une confédération d’associationsindépendantes, travaillant toutes à la mise en oeuvre d’un développementagricole et rural durable. L’association InPACT Poitou-Charentes en elle-même travaille plus particulièrement à la coordination des actions entre lesmembres et aux travaux sur les critères d’évaluation de la durabilité en agri-

culture et ses méthodes d’évaluation. InPACT Poitou-Charentes – 12 bis, rue Saint-Pierre 79500 Melle – 05.49.29.26.43 – www.inpactpc.org

FR CIVAM Basse-NormandieLes principales missions de la FR CIVAM Basse-Normandie sont l'animation degroupes d’agriculteurs, les formations techniques sur la conduite des prairies,gestion du pâturage, analyse technico économique. La FR réalise égalementdes études sur les consommations d'énergie en agriculture, l'autonomie en pro-téines, la réduction des pollutions sur l'eau potable et met en place des anima-tions autour du développement durable et de l'éco-citoyenneté auprès des sco-

laires et du grand public.FRCIVAM Basse-Normandie - 2, place du 8 mai - 14 500 Viré – 02 31 68 80 58 – [email protected]

FR CIVAM Pays-de-la-LoireLa Fédération régionale fédère 22 groupes associatifs présents dans les 5départements. Son objectif est la coordination et la promotion de leursactions, notamment le développement de l’Agriculture Durable. Elle est forcede proposition sur les dispositifs agri-environnementaux comme la mesureSystème Fourrager Economes en Intrants, la maîtrise des énergies, la valori-sation et la protection de l’environnement, la création d’activité et l’animation

rurale au service des territoires.FR CIVAM Pays-de-la-Loire - 51 rue Alexis Letourneau - 44170 Nozay - 02 40 79 44 70 [email protected]

Les 20

Les exemples présentés sont issus des travaux menés par

Page 23: L'agriculture paysanne durable et solidaire

Une publication réalisée par laFédération Nationale des Centres d’Initiatives pour Valoriserl’Agriculture et le Milieu rural (FNCIVAM) qui anime un réseau de plus de150 groupes dans 15 régions. Les actions portent sur l’agriculture durable,les systèmes de production à forte valeur ajoutée, la pro-motion de l’emploi et la création d’activités en milieu ruralà partir de l’agriculture, le développement local et son

ancrage territorial.FNCIVAM - 71 bvd de Sébastopol - 75002 Paris - 01.44.88.98.58 [email protected]

Retrouvez toutes les coordonnéesdes groupes CIVAM sur le site www.civam.org

En collaboration avec le Réseau Agriculture Durable (RAD) qui fédère 29 grou-pes d’agriculteurs. Depuis près de 20 ans, ces groupes.expérimentent une agriculture autonome, économe etrespectueuse de l’environnement. Le RAD publie de nom-

breux documents de vulgarisation techniques accessibles sur son site.Réseau Agriculture Durable - 17, rue du Bas Village CS 37725 - 35577 Cesson-Sévigné Cedex- 02.99.77.39.25 - [email protected] - www.agriculture-durable.org

Dans le cadre duPôle national Initiatives Pour une Agriculture Citoyenne et Territoriale(InPACT) constitué de l’AFIP, l’InterAFOCG, la FADEAR, la FNAB, la FNCI-VAM et du RAD. Il a pour objectif de promouvoir l’agriculture durable enélaborant et diffusant des références sur l’agriculture durable, accompa-gnant le changement et l’évolution des systèmes d’exploitation, faisant la

promotion de l’emploi et de l’installation avec une agriculture multifonctionnelle,développant les liens entre agriculture et territoire. InPACT - c/o Fadear - 104 rue Robespierre - 93170 Bagnolet - 01 43 63 91 91 - [email protected]

Avec soutien financier duWWF, organisation mondiale de protection de la nature qui a pour objectifde lutter contre la dégradation de l’environnement et de permettre àl’homme de vivre en harmonie avec la nature en réduisant son empreinteécologique. Le WWF-France agit à différents niveaux (politiques agricoles,promotion des pratiques agricoles et de consommation responsables) pourfaire émerger un modèle agricole respectueux des hommes et de la nature,

basé sur une agriculture durable de qualité, de proximité et de saison.WWF France - 1, Carrefour de Longchamp - 75116 Paris - 01 55 25 84 84 - www.wwf.fr

contributeurs21

nombre de Civam

MAAP/BATDA/Source:FNCIVAM

841

Les Centres d’Initiativespour Valoriser

l’Agricultureet le Milieu rural

Page 24: L'agriculture paysanne durable et solidaire

Avec le soutien de

Une publication réalisée par

dans le cadre de

en collaboration avec

• InPACT Poitou-Charentes•Fédération Régionale CIVAM Basse-Normandie•Fédération Régionale CIVAM Pays-de-la-Loire

FédérationNationale

Directeur de la publication : Didier Lorioux, président de la FNCIVAMSuivi d’édition : Nathalie Colin (FNCIVAM)Rédaction : Philippe Cousinié (FNCIVAM), David Guyon (InPACT), Amandine Désétables (WWF-France), Didier Jammes (Bio de Provence), Philippe Desmaison (InPACT Poitou-Charentes), GillesBridier (FRCIVAM Basse-Normandie), Alexis de Marguery (FRCIVAM Pays de la Loire)Mise en page et impression : Imprimerie 34Crédits photos : FNCIVAM, Bio de Provence, InPACT Poitou-Charentes, FRCIVAM Basse-Normandie,FRCIVAM Pays de la LoireTirages : 2 000 exemplaires