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L’emploi dynamise nos cuma ÉDITION ILLE-ARMOR OUEST Supplément au n°473 • Ne peut être vendu séparément ISSN 031 197 CPPAP 0916T80761 DÉCEMBRE 2018 MÉTIERS L’ÉQUIPE SE STRUCTURE AVEC UN CHEF D’ÉQUIPE RÉSEAUX SOCIAUX LA FOURRAGÈRE MONDIALEMENT CONNUE EMPLOIS LES DIFFÉRENTS CONTRATS SAISONNIERS FORMATION À L’ÉCOLE DE LA CUMA

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L’emploi dynamise nos cuma

ÉDITION ILLE-ARMOR

OU

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T

Supplément au n°473 • Ne peut être vendu séparément • ISSN 031 197 CPPAP 0916T80761

DÉCEMBRE 2018

MÉTIERSL’ÉQUIPE SE STRUCTURE AVEC UN CHEF D’ÉQUIPE

RÉSEAUX SOCIAUXLA FOURRAGÈRE MONDIALEMENT CONNUE

EMPLOISLES DIFFÉRENTS CONTRATS SAISONNIERS

FORMATIONÀ L’ÉCOLE DE LA CUMA

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Enjeu 05 l  les off res d’emplois agricoles bondissent de 14 %

Les cuma font partie des sociétés de personnes. Elles placent les hommes au cœur de leur fonctionnement. Les décisions y sont prises sur le principe « un homme, une voix », quand, dans les sociétés de capitaux, seule l’impor-tance des capitaux apportés présente un intérêt, et où les plus gros actionnaires ont les pouvoirs les plus importants. Leur faculté d’être transmises est une autre caractéristique de nos coopéra-tives, importante à mes yeux. L’outil collectif dans lequel les adhérents inves-tissent pour exercer leur métier passe facilement de génération en génération. Seul l’apport de parts sociales est exigé. Il n’est pas rare de trouver des cuma où trois générations se sont succédées. Ce statut apporte à nos groupes stabili-té et longévité, à la condition sine qua non d’évoluer, toujours pour répondre aux besoins du moment. L’agriculture change et cela va continuer.J’aurais pu commencer cet édito en vous rappelant les projections de la démographie agricole. C’est inutile. Tout le monde les connaît. Les be-soins de main d’œuvre salariée vont croître de façon importante dans les exploitations. Proposer un matériel « seul », aussi performant soit-il, ne suf-fira plus. Les groupes d’entraide vont s’amenuiser. Déléguer les cultures est une première étape pour les exploita-tions d’élevage. Mais les besoins pour l’élevage lui-même seront aussi très forts. Le président de cuma « homme à tout faire » est en voie de disparition. Par manque de temps, les responsables de cuma devront déléguer des tâches opérationnelles.La question de l’organisation du tra-vail et de l’emploi est donc cruciale. Nous devons tous nous en emparer et trouver les adaptations nécessaires. C’est la condition pour que les cuma perdurent.  n

Revue éditée par la SCIC Entraid’, SA au capital de 45 280 €. RCS : B 333 352 888. Siège social 73, rue St-Brieuc, CS 56 520, 35065 Rennes cx. ( 02 99 54 63 12) Siège administratif ( 05 62 19 18 88) PDG et Directeur de la publication L. Vermeulen Directeur général délégué J. Monteil Directeur de la rédaction P. Criado - [email protected] Directeur commercial et marketing G. Moro (07 77 66 10 50) - [email protected] Responsable marketing M. Fabre - [email protected] Chef d’édition Ronan Lombard - [email protected] Ont participé à la rédaction de ce numéro : Christelle Béroud, Fabien Demarcq, Vincent Laizé, Sonia Lebras, Christophe Nicaud Studio de fabrication D. Bucheron, I. Mayer, M.J. Milan, C. Tresin, M. Masson (05 62 19 18 88) - [email protected] Promotion-Abonnement F. Cescato (06 07 22 57 29), J. Bramardi (05 62 19 18 88). Principaux actionnaires : Frcuma Ouest, Association des salariés, Fncuma, autres Frcuma et Fdcuma, Association des lecteurs. Impression Capitouls, 31130 Balma - Provenance papier : France - Fibres : 100 % - FSC® Mix - Empreinte carbone : 784 kg CO2/t. Abonnement 1 an : 62,50 € - Tarif au N° : 8 € Toute reproduction interdite sans autorisation et mention d’origine. Abonnement 1 an : 62,50 € www.entraid.com

06Organisation

12 l  en équipe, la qualité et la sécurité du service gagnent

Communication 13 l  ancrée localement, connue mondialement

Emploi 14 l  diff érentes formes d’emploi

Formation 16 l  à l’école de la cuma

Salon aux champs 17 l  la bonne dynamique est lancée

Fédératif 18 l  les services ‘emploi’

de la fédération Bretagne Ille Armor

Laurent Guernion, membre du

bureau de la fédération

des cuma Bretagne

Ille Armor

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» ENJEU Ille-Armor

Les projets de recrutement en production agricole ont progressé en 2017 de + 14% par rapport à 2016. Le verdict se confirme : la production agricole recrute en Bretagne.

Par Valérie Heyser et Louise Maurice (Anefa)

Les offres d’emploi agricoles bondissent de 14%

A u total, ce sont plus de 2 220 offres d’emploi qui ont été collectées par la Bourse de l’em-

ploi en 2017 sur le territoire breton auprès de 1 256 employeurs. 3 641 postes étaient à pourvoir. 20 % des offres concernaient des créations de poste.

TROIS SECTEURS DYNAMISENT LE MARCHÉ DE L’EMPLOIMaraichage, lait et porc concentrent près des 3/4 des offres d’emploi col-lectées par la Bourse d’emploi qui couvre les productions animales et végétales, le machinisme et le sec-teur du paysage. Le volume d’offres en lait a fortement augmenté en 2017 avec un bond de 37 % par rap-port au nombre d’offres proposées en 2016. D’une manière générale en élevage, près de 70 % des offres d’emploi concernait des emplois du-rables (Cdi et Cdd de plus de 6 mois). A titre d’exemple, 325 Cdi étaient à pourvoir en lait, 319 en porc. A l’inverse, les secteurs du végétal pro-posent en majorité des emplois dits temporaires (Cdd de 1 à 6 mois). En machinisme, 176 offres ont été collectées en 2017 auprès de 130 employeurs. Cela représente 8 % du volume régional et près de la moitié de ces offres concernaient des Cdi et Cdd de plus de 6 mois.

4 MOIS POUR SATISFAIRE UNE OFFRECe dynamisme ne fait que renfor-cer les difficultés des entreprises agricoles à recruter. Le marché est en tension, et il faut compter, en moyenne, près de 4 mois pour trou-ver un(e) salarié(e) en production animale. Ce délai s’explique par les

difficultés à faire coïncider les pro-fils des candidats et les attentes des employeurs. Ces derniers, notam-ment en machinisme et en élevage, recherchent prioritairement des salariés expérimentés et immédia-tement opérationnels. Les 2 500 can-didats inscrits à la Bourse ont plutôt des profils éloignés de ces attentes : 63 % ont une expérience agricole de moins de 1 an, dont 36 % sont sans expérience et 60 % sont sans formation agricole.  n

AGIR FACE À LA PÉNURIE DE CANDIDATS

Le réseau des Anefa bretonnes se mobilise pour proposer de nouveaux candidats aux entreprises agricoles. Mais c’est aussi individuellement qu’il faut agir pour améliorer la situation et faire face à la concurrence intersectorielle.

Mettre en place de nouvelles stratégies de recrutementPeut-on freiner le turn-over ? Peut-on fidéliser les salariés ? Même si créer sa fiche de poste est indispensable, il sera de plus en plus difficile de faire rentrer un candidat dans un poste. Cependant, être à l’écoute de ce que peut apporter le candidat, per-met parfois de revoir l’organisation et la répartition du travail et tout simplement de recruter.Faire évoluer les conditions de travailEt probablement aussi - même si cela est plus diffi-cile - les perspectives de carrière dans ces métiers ou dans la filière.Intégrer le salarié et partager ses valeursIl convient de considérer que la formation initiale n’est plus seulement un passeport pour l’emploi, mais qu’elle devient un des éléments constitutifs des compétences d’une personne. Chaque nouveau candidat aura besoin d’une période d’apprentissage dans l’entreprise. L’employeur peut alors se faire accompagner sur cette période cruciale d’intégra-tion du salarié.

Mettre en avant les avantages de nos métiersMais aussi informer sur les contraintes. Il faut que le candidat les comprenne très vite pour ne pas se sentir frustré dans son métier, notamment dans le cadre de la reconversion professionnelle. Il a la pos-sibilité de tester un métier sur 3 semaines, à travers des modules de découverte, avant de s’orienter si besoin vers une formation.Considérer la fonction de management comme une nouvelle fonction de l’agricul-teur employeurAujourd’hui, la fonction ressources humaines va au-delà des compétences administratives. L’humain est un enjeu pour la bonne marche des exploita-tions. Maitriser cette dimension est devenu pri-mordial. Les formations en gestion des ressources humaines permettent d’appréhender cet enjeu.   n

Valérie Heyser, déléguée Anefa Ille-et-Vilaine

Pour toutes demandes d’informations, prenez contact avec l’Anefa de votre département. www.bretagne.anefa.org

Le marché de l’emploi en filière laitière est dynamique.

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Ille-Armor » ENJEU

06 Entraid’ 1 décembre 2018

Pierrick est un responsable d’équipe déjà expérimenté. Avec la fusion des cuma de Saint-Brice-en-Coglès et Saint-Sauveur-des-Landes, sa fonction a récemment évolué.

Par Vincent Laizé

L ’équipe passe à 8 salariés permanents plus 1 sai-sonnier (9 mois sur 12). Pendant les périodes de pointe de travail, l’effectif à gérer est même de près de 15 salariés. Arrivé en 1985 comme

chauffeur saisonnier, Pierrick est aujourd’hui chef de cette équipe. A ce titre, sa mission est essentiellement orientée vers le management et l’organisation des chan-tiers. Sa très bonne connaissance des adhérents, de leurs attentes et du parcellaire est un éléments facilitateur pour la mise en œuvre des différents chantiers. Pendant la saison, il peut gérer plus de 100 appels téléphoniques par jour. A terme, Pierrick souhaiterait informatiser la partie location pour se libérer du temps de téléphone. Traditionnellement, le vendredi soir est consacré au nettoyage de l’atelier et la semaine se termine par un pot. La relation avec les chauffeurs est très cordiale. En tant que responsable, Pierrick assure un lien important avec le conseil d’administration dont il fait lui-même partie avec un droit de vote.   n

Des chefs de culture en cumaPrès de Jugon-les-Lacs, se sont deux salariés de la cuma l’Avenir qui ont en charge la conduite de cultures de six exploitations. En plus du matériel nécessaire, les éleveurs de porcs mutualisent la compétence de salariés directement en charge des itinéraires suivis sur les 575 ha concernés. La cuma l’Avenir et Jérémie Rehel font partie des témoins présentés dans l’article « Les chef de culture poussent dans les cuma » à retrouver dans le mensuel Entraid de septembre 2018.  n V.D.

PARCOURS À LA CUMAPierrick entre à la cuma via un contrat saisonnier en 1985, puis réalise en 1990 un CS conduite et entretien à Agr’équip (La Bouexière) et est embauché en CDI à la cuma de Saint-Brice-en-Coglès. En 1998, suite au départ du titulaire, le conseil d’administration lui propose le poste de responsable de l’équipe des 4 salariés. Poste qu’il accepte, mais pas sans inquiétude sur sa capacité à l’assumer. En 2018, et alors qu’il lui reste encore 8 ans de carrière à réaliser, il envisagerait bien un site commun à la nouvelle cuma née de la fusion. Cela permettrait une amélioration des conditions de travail et un regroupement de tous les salariés.  n

Bernard Rouxel, président de la cuma

de l’Avenir, Jérémie Rehel, l’un des deux

chefs de culture salariés de la cuma, et Dany Rochefort dont le gaec vient

de rejoindre la cuma.

Un chef d’équipe pour structurer l’organisation

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Le métier du chauffeur évolue en même temps que le matériel qu’il mèneErwan Mahé, 33 ans et titulaire d’un BEP production végétale, est chauffeur salarié de la cuma Leff et Trieux depuis 5 ans. Il est aux premières loges pour constater l’évolution des équipements et des technologies sur les engins agricoles. Il les accueille d’un bon œil : «Les nouvelles technologies permettent du confort et améliorent la qualité de travail. » Il prend en exemple son épandeur équipé du Dpae qui assure la précision et la régularité du travail, ou son tracteur Fendt 720, aux commandes duquel il valorise « les automatismes et le séquençage en bout de champ. Cela rend la conduite moins fastidieuse. » Et en redescendant du tracteur, le chauffeur gagne encore du temps : « J’enregistre les travaux sur mon smartphone. Le passage en facturation se fait ensuite sans ressaisie. »  nJean-Marc Roussel

Erwan se forme et se renseigne avec les concessionnaires pour utiliser au mieux la

technologie embarquée des matériels.

Directeur en cuma, un collaborateur important

Dans l’Ain, la cuma de Biziat est organisée avec un directeur. Depuis 2006, ce rôle est assumé par Pierre-Louis Dubost.

Par Christophe Nicaud

B TS Acse en poche, Pierre-Louis Dubost a été em-bauché par la cuma de Biziat en tant que chauf-

feur en 2000. Six ans plus tard, il en devenait le directeur, avec un statut de cadre. Près de 70 % de son temps est affecté en frais gé-néraux. Ce poste vise à optimiser l’organisation générale de l’équipe et donc valoriser au mieux les in-vestissements et la maintenance du parc. Concernant l’organisation des

travaux, Pierre-Louis précise : « Je prends les commandes des adhérents. Je fais un point avec mon équipe et ventile l’affectation des postes de conduite. Je suis chargé de superviser la gestion des heures des salariés en veillant à respec-ter l’équilibre des horaires de chacun. » Pour gérer au mieux les périodes creuses, « j’établis un calendrier pré-visionnel des travaux d’entretien et de réparation». Sur cette partie main-tenance, Pierre-Louis est secondé par un mécanicien. Quant au volet administratif, il est épaulé par les

services de la secrétaire.Il tient à rester proche du terrain. « Je viens en appui à mon équipe en remplaçant sur la batteuse le midi et interviens en soutien en cas d’impré-vus. C’est important pour sécuriser les salariés. » Il précise aussi son attachement à la dynamique du conseil d’administration. « J’établis l’ordre du jour des réunions, collecte les devis, les conseils… mais au final, c’est bien le conseil qui décide. » Diriger une cuma est un travail collectif et collaboratif.  n

LA CUMA DE BIZIATChiffre d’affaires : 700 000 € - 80 adhérents - 6,5 salariés dont un secrétaire à mi-temps. Récoltes (3 moissonneuses, 2 ensileuses, groupe de fauche), 6 tracteurs, 2 télescopiques, location matériels divers.  n

Pierre-Louis Dubost est

directeur de la cuma de Beziat

(Ain) depuis 2006.

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08 Entraid’ 1 décembre 2018

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» ENJEU Ille-Armor

Un intervenant polyvalentEn sollicitant des saisonniers, la cuma des Forêts assurait une activité récoltes depuis de nombreuses années. Devant les difficultés de recrutement, un groupe de 5 adhérents s’est réuni pour étudier la possibilité d’embaucher une personne en CDI.

Par Sonia Lebras

A la somme du besoin pour l’ensilage et la moisson à la cuma, il manquait 600 h pour créer un poste à temps complet. Trois exploi-tations ont décidé de s’engager à valoriser les services du salarié sur ce temps manquant.

VARIÉTÉ DU TRAVAIL, DES CHAMPS AUX ANIMAUXC’est ainsi qu’Alexandre Le Houerou a signé pour un CDI à la cuma. Il apprécie le travail varié. Il est servi avec ce poste, alternant les travaux aux champs, soit pour la cuma, soit pour les ad-hérents avec le matériel loué à la cuma, avec les interventions auprès des animaux, de la traite à l’alimentation. Priorité à la cuma ! telle est la règle à laquelle les éleveurs s’adaptent. Néanmoins, ils apprécient qu’Alexandre connaissent les exploitations. Lors des congés, en cas de maladie, pas de difficulté : le travail sera fait par une personne de confiance.  n

Déjà en 1997, la fédération en Ille-et-Vilaine proposait un service de secrétariat-comptabilité aux cuma. Le métier n’est pas nouveau, mais il évolue fortement.

Par Vincent Laizé

Secrétaire comptable, un poste en pleine évolution

L e métier de secrétaire comp-table en cuma s’oriente de plus en plus vers des mis-sions d’accompagnement

des responsables. Auparavant concentré sur la saisie, ce poste administratif à qui revient la ges-tion du quotidien doit désormais être en mesure d’anticiper et d’in-terpeller les responsables en cas d’incohérences. En lien avec les autres compétences de la fédération, le secrétaire comp-table est une personne relai pour le transfert d’informations. Souvent en mission sur plusieurs sites, il peut en toute confidentialité pro-poser des évolutions sur l’organi-sation, le fonctionnement, à partir de bonnes idées vues dans d’autres cuma. Deux jours par semaine pour

certaines, un jour par trimestre pour d’autres.

FRÉQUENCE VARIABLEEn tant que secrétaire comptable de-puis déjà quelques années. Gabrielle Pellion passe dans ses cuma à une fréquence variable. Cela va d’un rythme hebdomadaire (un à deux jours), à une journée par trimestre pour les plus petites. Evidemment, les attentes et les besoins ne sont pas les mêmes en fonction de la taille. Il y a des tâches communes, liées à la facturation et à la comp-tabilité et des tâches propres, en grande partie liée à la gestion des salariés par exemple.Des attentes en gestion sont de plus en plus sollicitées par les cuma notamment à mi-parcours. Les

outils informatiques permettent aujourd’hui de sortit rapidement l’évolution du chiffre d’affaires, des charges de personnel, des frais d’en-tretien… Compte tenu de la charge de travail des responsables de cuma, les demandes en travail adminis-tratif vont continuer à évoluer. La secrétaire comptable apporte une proximité source d’efficacité et de lien. Sa professionnalisation devra s’accroître afin de pouvoir répondre à ces enjeux et ces besoins des res-ponsables de cuma.  n

D’une cuma à l’autre, le poste

de secrétaire comptable

répond à des attentes différentes.

Ici, Gabrielle Pellion à la

cuma de la Baie.

Les avantages trouvés sont nombreux : 

économies sur l’entretien du matériel,

autonomie, chauffeur qualifié pour les éleveurs et adhérents,

variété des travaux et confiance des adhérents pour Alexandre

Le Houerou, au centre.

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» ENJEU Ille-Armor

Depuis le milieu des années 80, la cuma de Pacé entretien et répare le matériel grâce à l’embauche de mécaniciens compétents.

Par Christophe Nicaud

Le mécanicien, un maillon fort pour faire tourner la cuma

D és sa création, la cuma a développé une ac-tivité atelier, avec un mécanicien spécialisé. L’embauche de Nicolas Delaunay en 2018 fait suite au départ en retraite du précédent

salarié. « Nous souhaitions conserver un poste avec ce profil de mécanicien ‘pur’ qui assure l’ensemble des fonctions tech-niques et qui soit relativement autonome », justifie Olivier Ledieu, administrateur responsable du personnel de la cuma de Pacé. Cette activité est très concurrentielle sur le secteur et la cuma doit rester attractive tant au niveau du service que du prix. Les responsables fixent comme principe d’avoir toujours deux mécaniciens à l’atelier pour la continuité du service, notamment par rapport au service de dépannage au champ.

UN SERVICE EFFICACE DE DÉPANNAGE AU CHAMPOutre ses tâches quotidiennes, le chef d’atelier assume un rôle de conseiller technique auprès du conseil d’ad-ministration. Périodiquement, il dresse un état des lieux technique du parc et est consulté pour savoir s’il est plus opportun d’effectuer une remise en état ou de renouveler le matériel. « J’aide le conseil dans ses choix d’in-vestissements », explique Nicolas Delaunay, qui y voit un intérêt de neutralité par rapport aux marques, puisqu’il assoit ses avis « sur une grille de choix » intégrant les prix, le SAV, des critères techniques, la garantie... le tout, sans perdre de vue que « c’est le conseil d’administration qui prend la décision. »Pour la commission ‘bris de machines’, la présence de Nicolas est aussi un atout. « Je les aide à déterminer les causes de détérioration et suis en contact avec les experts des assurances pour le suivi des dossiers. » Et à la fin de chaque saison, il effectue un bilan technique pour mieux anti-ciper les campagnes suivantes.  n

L’AVIS DE NICOLAS DELAUNAY :UN PLUS POUR LA VIE DE L’ÉQUIPE DES SALARIÉS ET LE SERVICE AUX ADHÉRENTS

« Pour chaque panne, un diagnostic est réalisé avec l’identification des remèdes. Par ailleurs, tous les matins, je fais le point avec mes collègues sur les travaux d’entretien et de réparations effectués la veille et les conseille pour améliorer leurs pratiques. C’est un processus continu de formation interne qui les motive et développe leur autonomie. Je fais aussi en sorte que ce soit la même personne qui démonte et remonte le matériel : c’est un gain de temps et d’efficacité. En saison, je réalise les entretiens du matin et m’assure du bon état du matériel. C’est rassurant pour tous les chauffeurs. Je suis amené parfois à conseiller les adhérents sur les réglages du matériel pour leur garantir une utilisation optimale des outils, surtout les nouveaux comme avec le Dynadrive. De la même façon j’ai été amené à installer des butées sur l’andaineur double pour assurer une hauteur de peigne minimale par rapport au sol. Je suis amené aussi à demander l’avis de mes collègues sur les réglages de matériels qu’ils connaissent mieux que moi. C’est un travail d’équipe ! »  n

LA CUMA UNION DE PACÉ•Activité travaux : 508 000 € de CA. Mise à disposition de main-d’œuvre pour la conduite et l’entretien de matériels pour l’intercuma 3 Rivières (tonne 20 000 l, 2 ensileuses) et l’intercuma des Vallées (bigs et rounds) : 2 moissonneuses, 1 groupe de fauche 9 m, transport, location de matériels aux adhérents.•Activité atelier : 215 000 € de CA en 2017. Entretien et réparations des matériels des adhérents.•4 salariés permanents (chef d’atelier, 2 mécaniciens chauffeurs, 1 chauffeur mécanicien).

Olivier Ledieu et Nicolas Delaunay.

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12 Entraid’ 1 décembre 2018

Ille-Armor » ORGANISATION

Didier Blanchard et Michel Alix, devant le combiné pour les semis de maïs.DEPUIS QUAND CETTE

ORGANISATION EN ÉQUIPE POUR LES SEMIS DE MAÏS ?La cuma a lancé la prestation de combiné de semis en 3 m en 1986. Puis nous avons acheté un deu-xième combiné 3 m en 1990 et in-vesti dans un combiné herse 4 m en 1994, pour passer en 4,5 m repliable en 2015. Nous avons mis en place la rotation sur le poste de conduite dès le début pour mieux faire face à la pointe de travail.

COMMENT S’ORGANISENT LES PLANNINGS ?Je prends les commandes des adhé-rents au fil de l’eau et je dresse une feuille de route à mes deux collègues qui conduisent le combiné. Ensuite les deux salariés s’organisent entre eux pour les horaires de la semaine avec un régime de 2 x 12 h (compre-

En équipe, la qualité et la sécurité du service gagnentAu printemps, la cuma de Saint M’Hervé emblave 540 hectares de maïs grâce à un combiné performant, et surtout une équipe bien organisée. Questions à Didier Blanchard, salarié responsable des plannings des travaux.

Par Christophe Nicaud

LA CUMA PORTES DE BRETAGNE DE SAINT M’HERVÉ• Chiffre d’affaires 2017 : 700 000 €• 6 salariés permanents• Activité polyvalente (ensilage, moisson,

pressage, labour semis, épandages fumier lisier, pulvé automoteur)

• Activité semis : 1 000 ha (maïs 540 ha, blé 250 ha + colza et prairies)

nant les temps de pause), à savoir 5 h/18 h et 18 h/5 h, ceci pendant 5 à 6 jours selon les volumes à semer. Avec un débit moyen de 1,5 ha/h, les surfaces semées sont de l’ordre de 35 ha sur 24 h.

LES ANNÉES NE SE RESSEMBLENT PAS. COMMENT ADAPTEZ-VOUS VOTRE SYSTÈME ?L’avance des chantiers de fumier et d’ensilage d’herbe détermine la disponibilité des chauffeurs pour les semis. Nous nous assurons qu’un troisième salarié puisse intervenir. Si c’est nécessaire, nous pouvons nous organiser en 3 x 8.

LE NOMBRE DE SALARIÉS VOUS APPORTE T-IL DE LA SOUPLESSE DANS CETTE ORGANISATION ?La valorisation des équipements du

tracteur (GPS, télégonflage) et du semoir électrique avec coupure de rangs demande de la compétence. Notre effectif est suffisant pour mo-biliser au moins deux salariés aptes à le faire sur cette pointe de travail, tout en préservant la disponibilité de main d’œuvre pour les autres activités de printemps.  n

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décembre 2018 1 Entraid’ 13

» COMMUNICATION Ille-Armor

La cuma la Fourragère, c’est une soixantaine d’adhérents, 6 salariés basés dans un bâtiment de 600 m² et plus de 3 500 followers sur Facebook, de partout dans le monde. Incontournable sur le territoire de Martigné-Ferchaud et communes limitrophes, sa présence sur le réseau social lui confère de la visibilité et renforce son dynamisme.

Par Fabien Demarcq

Ancrée localement, mondialement connue

L es followers de la page Facebook de la cuma la Fourragère sont internatio-naux. 124 followers belges,

82 italiens ou encore 30 espagnols, 20 fans en Irak et des likes émanant du Brésil, du Nicaragua, du Koweït ou d’Arabie-Saoudite. Jusqu’en Nouvelle-Zélande, le groupe ouvre sa porte au monde. La liste des pays est surprenante. La portée de cette communication aussi. Frédéric Pavy est le responsable des salariés et l’ad-ministrateur de la page. Il est aussi à l’origine de l’initiative. Salarié de la cuma depuis une douzaine d’an-née, il se souvient du déclencheur de cette présence sur les réseaux sociaux depuis 2013. « A titre person-nel, j’avais un compte, comme beaucoup d’adhérents. Facebook étant un moyen facile et gratuit de communiquer en touchant beaucoup de monde, nous nous sommes lancés rapidement », pour parler de la nouvelle ensileuse John Deere 7480 arrivée dans la cuma.

PLUS FACILE DE TROUVER DES SALARIÉSSur la page, Frédéric partage prin-cipalement des photos et vidéos de chantiers en cours ainsi que les nou-veautés de la cuma. Illustration du succès, lorsque la cuma a accueilli la presse enrubanneuse Kuhn FBP 3135 à liage par film plastique en présérie. La vidéo mettant en scène ce modèle unique en France a été partagée plus de 3 000 fois et a reçu plusieurs cen-taines de ‘‘like’’, seulement quelques minutes après sa mise en ligne. De quoi rendre jaloux nombre de com-municants. Plus de 30 000 personnes

ont déjà vu les premières bottes sor-tir de la presse.Parmi les avantages retirés de cette visibilité, certains sont évidents, comme le fait de faire connaître les activités de la cuma et sa localisa-tion. Les coordonnées du groupe sont toujours bien visibles dans les publications. D’autres effets sont plus étonnants. Frédéric s’ex-plique : « Grâce à la page Facebook, nous recrutons de nouveaux salariés assez facilement, car les vidéos de ma-tériels donnent envie aux jeunes de nous rejoindre. » En ce qui concerne l’avenir de leur plan de commu-nication, rien n’est prévu pour le moment. Le succès de la méthode actuelle convient, bien que Frédéric

remarque que Facebook semble en perte de vitesse en général ; et constate dans son usage quotidien que cette tendance se confirme.

QUAND UNE CUMA RÉUSSIT SA COM, TOUT LE RÉSEAU EN BÉNÉFICIELe témoignage de cette cuma 2.0 démontre les avantages à prendre quelques minutes à communiquer. Les cuma évoluent sur un terrain favorable à une communication réussie, et qui porte au-delà de leurs intérêts propres. Avec les publi-cations de La Fourragère et de ses consœurs présentes en ligne, c’est tout le réseau cuma qui est valorisé et mis sur le devant de la scène.  n

Une machine arrive ? La cuma

réceptionne ses premiers

boîtiers Karnott ?

Sa page Facebook

en fait l’écho. Avec le

public qu’elle touche ainsi,

la Fourragère est une cuma

ouverte sur le monde. Elle

n’en a en rien perdu son

ancrage local.

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Ille-Armor » EMPLOI

14 Entraid’ 1 décembre 2018

Gérer la saisonnalité

Un CDI intermittent à la RoussetièreSouhaitant conserver son saisonnier sans disposer d’un volume d’activité suffisant pour lui proposer un CDI à temps complet, la Roussetière a choisi le CDI intermittent.

E lle a comme activités princi-pales la moisson et l’ensi-lage. En 1995, Sébastien

Le Guen a été salarié saisonnier pour assurer ces campagnes et la cuma a cherché à pérenniser cette expérience. Au départ, elle renouvelait régulièrement son contrat saisonnier. Les années pas-sant, la cuma a décidé de consolider sa relation avec Sébastien plus officiellement. En 2013, les deux parties ont ainsi signé un CDI Intermittent de 650 h par an. Le volume d’heures correspond aux besoins de la cuma pour la réalisation des chantiers, mais aussi la préparation des machines et leur hivernage.

SIGNÉ UNE FOIS POUR TOUTES« Je connais toutes les parcelles. Je connais bien les adhérents », explique Sébastien. C’est lui qui gère le planning de moisson. A l’ensilage, c’est différent. C’est le groupe qui se réunit et fixe les dates. « Je gère aussi les devis pour les pièces et l’entretien des machines », liste encore Sébastien Le Guen. Avec ce contrat, un salarié bénéficie de la mutuelle toute l’année, de congés et d’heures complémentaires. Sébastien précise

qu’il n’est pas concerné par ce dernier point puisqu’à la cuma

de la Roussetière, « les 650 h suf-fisent. » Il constate un autre avan-

tage du CDI Intermittent, et pas des moindres, « c’est qu’il n’y pas d’administratif à gérer tous les ans avec un nouveau contrat à établir. »En complément de la conduite des automo-trices agricoles, Sébastien, titulaire du permis poids lourd, intervenait pour de la livraison d’aliments, du transport d’engins et de la livraison de matériels. Début 2017, il a décidé de passer le permis transport en commun, titre qu’il obtiendra en juin de la même année. En saison creuse pour les récoltes, il assure dé-sormais du transport scolaire ou des voyages de groupe pour une entreprise de tourisme. « C’est plus stressant que la conduite du matériel agricole. Il faut gérer la route, les amplitudes, le sommeil et les passagers, mais c’est un bon complé-ment au niveau de la saisonnalité. »  n

La formation demeure un bon vecteur

pour recruter. La preuve,

le 7e salarié est issu de

l’apprentissage à la cuma.

L a cuma Entraide s’inves-tit dans la formation. Elle est connue des écoles en-vironnantes. Ainsi, depuis

plusieurs années, elle forme des sta-giaires, apprentis, contrats de quali-fication... Autant de personnes dont elle garde les coordonnées. Cela lui fournit un vivier de futurs saison-niers, formés et donc testés par la cuma sur les tâches qui leur seront confiées. Car, comme ailleurs, à Bais, la cuma recherche des saisonniers aptes immédiatement, puisqu’ils ar-rivent lors de pics d’activité, lorsque le temps manque pour les former.

SAISONNIERS DÉJÀ FORMÉS…Pour la saison d’été, les candidats font leur demande au printemps afin de confirmer leur engagement dès le début de la saison. Pour les contrats débutant en mars, le re-crutement s’avère plus compliqué. La cuma Entraide le constate aussi. Cette année, elle a dû faire face au désistement d’un ancien apprenti. Elle s’est alors tournée vers l’AEF pour déposer une annonce de recru-tement. Quelques candidats se sont signalés, mais un seul s’est présenté. Didier Sourdrille, le président, et Vincent Lévêque, chef d’équipe de la cuma, l’ont reçu lors d’un entretien, « pour connaitre sa motivation et ses aptitudes par rapport aux besoins ». Expérience concluante, « il est a été présent à la cuma de mars à octobre ». A son arrivée, Vincent a testé ses aptitudes sur des chantiers simples et collectifs, comme le fumier. Le but est d’éviter que le nouvel arrivé se perde et de recueillir les impres-sions des autres chauffeurs, avant de développer ses compétences dans d’autres activités comme le covercrop, le fissurateur, du trans-port d’ensilage d’herbe…  n

Saisonnier, CDI intermittent ou intérim... Des solutions existent pour faire face à un surcroît temporaire d’activité. Le contrat saisonnier est le plus courant. La cuma Entraide y a re-cours, mais pas n’importe comment.

Par Sonia Lebras

Avec le CDI intermittent, le salarié est fidélisé. Et le traitement administratif

du contrat est simplifié.

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décembre 2018 1 Entraid’ 15

Délégation totale ou partielle…. Comment envisager l’intérim en cuma ? Rencontre avec Corinne Bourdais, directrice Agri interim.

Par Vincent Laizé

L’interim, une gestion souple

L ’interim apporte une certaine sécurité et une souplesse dans la gestion administrative. La

délégation peut être totale, à savoir : la société d’intérim embauche le salarié, le met à disposition de la cuma et réalise toutes les tâches administratives (contrat de travail, déclarations…). Un service partiel peut aussi être proposé si le candi-dat est déjà identifié par la cuma. Un contrat est ensuite passé entre

la cuma et la société d’intérim. Il définit les missions, le prix horaire.Agri Interim accompagne la mise à disposition du salarié dans la cuma. « Un entretien téléphonique avec le responsable, voire une visite, permet d’identifier rapidement les éventuelles difficultés et de vérifier l’adéquation entre compétences et besoins. » La solution décrite par la directrice d’Agri Interim se présente comme une alternative intéressante pour l’embauche de saisonniers dans les cuma. Ce service « clé en main » est efficace et peut sécuriser certains responsables, même si la contre-partie est un coût un peu plus élevé qu’une embauche directe. Pour ré-pondre à la demande, Agri-intérim

dispose d’un fichier de ressources. Ce dernier est en permanence abon-dé par de nouvelles recrues. Des annonces sont déposées régulière-ment sur des sites spécialisés. Cette organisation permet une bonne réactivité face à la demande, même si on constate, « une difficulté crois-sante pour trouver des candidats. Cela nous incite à anticiper. Nous engageons une démarche de promotion de l’em-ploi agricole auprès des écoles. C’est indispensable de motiver les jeunes dès le collège, avec une communication po-sitive des métiers proposés », explique Corinne Bourdais.  n

Pour contacter Agri interim en Ille-et-Vilaine :[email protected]

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16 Entraid’ 1 décembre 2018

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décembre 2018 1 Entraid’ 17

» FORMATION Ille-Armor

Accueillir des apprentis est un enjeu important pour les cuma. Au-delà de la découverte des métiers, cela ouvre l’opportunité de se constituer un vivier de salariés qualifiés.

Par Sonia Lebras

À l’école de la cuma

A la cuma du Frémur (Hénanbihen), comme à la cuma de la Baie (Hillion), les jeunes en

formation sont les bienvenus de-puis de nombreuses années. Quand on est apprenti, « la meilleure période pour arriver, c’est septembre ! Juste avant l’ensilage pour avoir le temps d’appréhender quelques techniques puis partir avec une remorque », in-dique Cédric Lévêque, responsable salarié à la cuma du Frémur. Ainsi, l’apprenti n’est pas seul sur son premier chantier et il est tout de suite évalué à la conduite sur un outil simple. « Avoir des résultats, c’est bien, mais avoir la motivation, c’est le plus important. » Le responsable d’équipe constate que mener des gros matériels est source de moti-vation pour les jeunes, mais l’ap-prentissage ne commence pas par là. Avant, « il faut qu’il côtoie d’autres chauffeurs. Il manque de réflexes, il doit acquérir de la technique pour les réglages et en parallèle, apprendre à écouter les consignes, jusqu’au bout ! » C’est pourquoi à Hénanbihen, un jeune apprenti enchaîne avec la mécanique en hiver, puis le fumier au printemps pour travailler en équipe, « et rencontrer la majorité des adhérents. C’est plus facile ensuite pour la période de pressage. »

BIEN CHOISIR L’ÉTABLISSEMENTCédric est leur tuteur, mais les huit chauffeurs de la cuma participent à la formation des apprentis, chacun en fonction de ses activités. « Il faut que le jeune soit motivé, sinon l’équipe aussi se démotive vis-à-vis de ce rôle

d’accompagnement. » Pour Cédric, il est nécessaire que le jeune ait 18 ans et son permis, pour l’autonomie et le service à la cuma. Il constate enfin que l’accompagnement est différent suivant les établissements. Mieux vaut travailler en confiance et choisir avec quels établissements la cuma souhaite travailler.Kilian Prioux prolonge son CAP mécanique avec un certificat de spécialisation à la Bouexière. A la cuma de la Baie, Michel Morvan (chauffeur) est son tuteur, avec l’ap-pui du président, Sébastien Botrel. « La cuma reçoit régulièrement des de-mandes et elle en accepte une par an. » Sébastien précise que la préférence est donnée aux candidats proches géographiquement. « C’est plus facile pour gérer les chantiers, pour se repérer et trouver les parcelles. »La particularité de Kilian, c’est qu’à son arrivée, il ne savait pas conduire. « Avant l’ensilage, il a commencé par faire des manœuvres dans la cour avec une remorque, recu-ler entre deux poteaux, se souvient Michel, néanmoins satisfait : en mécanique, c’était super, car on vu qu’il est méthodique. »Pour Kilian, la suite des travaux a été de la découverte. Après l’ensi-lage, il a accompagné les chauffeurs lors de travaux de labours et de se-mis. « Ne pas le laisser seul au champ à ce stade, c’est aussi avoir un retour des

Le président avec l’équipe

jeunes et formateurs

(mécanique) des cuma de la Baie et de

la Clé des Champs.

autres chauffeurs sur le travail et l’im-plication de Kilian », précise Michel.Après un printemps au fumier, Kilian est passé au bottelage hors moisson. Il a commencé à gérer directement les demandes des ad-hérents. Cette prise progressive d’autonomie s’est accompagnée de l’acquisition de l’esprit d’équipe.

APPRENDRE À TRAVAILLER AVEC LES AUTRESSébastien veille « à ce que tout le monde participe à sa formation » et que l’apprenant ait l’opportunité d’utiliser « tous types de matériels. » Michel revient sur les qualités que doit avoir le tuteur : patient, sérieux et à l’écoute, son rôle est aussi de « canaliser la jeunesse. Avec Kilian, les progrès ont été impressionnants. » Quant à l’intéressé, il ne retient que du positif de son passage par la cuma. « Le tassage, c’est top ! » Le slogan qu’il lance fera plaisir au pré-sident du groupe qui aspire à ce que « tout le monde puisse s’épanouir dans la conduite. »Depuis septembre, la cuma de la Baie compte un autre apprenti dans son effectif. Le profil est bien dif-férent, dans le sens où le jeune est issu d’une formation en exploita-tion. « Cela nous intéresse par rap-port à la mise à disposition de main d’œuvre dans les exploitations », pré-cise Sébastien.  n

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18 Entraid’ 1 décembre 2018

Ille-Armor » SALON AUX CHAMPS

L a journée de lancement off iciel du Salon aux champs s ’est tenue le 14 novembre, à Broons.

Ella a déjà mobilisé plus de 200 personnes, responsables ou salariés de cuma et des fédéra-tions, ainsi que des partenaires identifiés. La satisfaction globale des partici-pants donne le ton pour la suite. Une véritable dynamique s’est en-gagée. Elle permet d’être optimiste pour les deux jours du salon, les 18 et 19 septembre 2019, à Sévignac.

La bonne dynamique est lancéeLe Salon aux champs 2019 est un événement destiné aux agriculteurs, construit par un comité de pilotage essentielle-ment composé d’agriculteurs, avec les orientations propo-sées par des agriculteurs.

Par Vincent Laizé

LA PLACE AUX JEUNESOutre l ’espace d’accuei l des cuma, les organisateurs prévoient un dispositif particulier pour faire venir et accueillir les jeunes en formation agricole. « Ce public se destine à reprendre une exploitation ou à être chauffeur mécanicien. Faire connaitre le réseau cuma aux jeunes en formation agricole, c’est s’assurer d’une dynamique pour les entrées d’adhérents en cuma ou le recrutement de nouveaux salariés », rappellent-ils.  n

NOUVELLES TECHNOLOGIESLes thèmes du salon ont été travail-lés en groupes. En voici la liste : maïs fourrager, autonomie protéïque, épandages, travail du sol et éro-sion, et énergies (méthanisation et filière bois). Tous ont reçu comme consigne de respecter un lien avec le thème central rappelé avec force par le Stéphane Nogues, agriculteur à Rouillac, qui préside le comité d’organisation : les nouvelles tech-nologies. Avec ce programme dense, d’actualité et dynamique, ce sont

des réponses concrètes qui seront apportées aux agriculteurs visiteurs du salon de Broons. Sa réussite re-pose aussi sur le dynamisme local : sans bénévoles, un tel événement de communication ne pourrait se faire. Aussi, en juin, les cuma seront invi-tées à participer à l’organisation.  n

Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.salonauxchamps.cuma.fr

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» FÉDÉRATIF Ille-Armor

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Les services de conseil et d’animation sont financés par la cotisation fédérative. Le DiNA permet de financer le temps d’animation supplé-mentaire qui est nécessaire pour accompagner des plans d’action plus larges concernant par exemple l’organisation du travail et la gouver-nance de la cuma.  n

Les services « Emploi » de la FBIA

L’ADMINISTRATIF • Fiches de paie et déclarations sociales :

939 bulletins ont été réalisés en 2018 pour 60 cuma  n

CONSEILS EN DROIT DU TRAVAIL• Accompagnement à la formalisation des contrats de travail• Appui juridique en cas de licenciement ou de rupture conventionnelle • Veille sur l’évolution du droit du travail en lien avec l’évolution de la

convention collective Cuma Bretagne Pays de Loire Diffusion de notes d’infos pour les cuma employeurs

• Assistance en cas de contrôle de la MSA et de la Direccte• Accompagnement à la mise à jour du document unique d’évaluation des

risques professionnels• Gestion du temps de travail : 

mise à disposition du carnet d’enregistrement des heures de travail participation à la demande de dérogation de dépassement des 48 heures auprès de la Direccte Bretagne.  n

ANIMATION GÉNÉRALE AUTOUR DE L’EMPLOI • Accompagnement projet d’embauche (aspects

économiques et organisationnels)• Gestion de l’équipe de l’équipe des salariés et

gouvernance• Règlement intérieur de l’activité des salariés• Appui à la mise en place de l’activité groupement

d’employeurs en cuma (aspects juridiques et sociaux)  n

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