L’ÉCLAIREUR · 2020. 10. 9. · L’ÉCLAIREUR Association québécoise des parents d’enfants...

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L’ÉCLAIREUR Association québécoise des parents d’enfants handicapés visuels www.aqpehv.qc.ca 2011-2012 12 16 36 7 52 61 PROACTIFS... DES PARENTS p49

Transcript of L’ÉCLAIREUR · 2020. 10. 9. · L’ÉCLAIREUR Association québécoise des parents d’enfants...

  • L’ÉCLAIREURAssociation québécoise des parents d’enfants handicapés visuels

    www.aqpehv.qc.ca

    2011-2012

    12 16 367 52 61

    PROACTIFS...DES PARENTS

    p49

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    PRODUCTIONResponsable de l’éditionRoland Savard,directeur général de l’AQPEHV

    Coordination et correction Geneviève Genest, intervenante accueilet soutien de l’AQPEHV

    Graphisme et mise en pageMarie-Claude Germain,graphiste chez ProgramAction

    COLLABORATEURS À LA RÉDACTIONCentre de réadaptation en déficience physique Le BouclierYannick Bacher-RenéRosalie BellemareLuc BellemareLouise BonneauJade Castonguay-HardingLouis-Philippe ChrétienCarl DeslogesMaude Demers BoninAndrée DucasseMartine FontainePaméla FugèreGeneviève GenestCaroline GoyetteJessica HamelAnnie HulmannJean JacquesDenis JoncasMylène LachanceLouise LarocheFrançois LétourneauMarie-Claude LavoieSylvain NadeauIsidore OuelletCarolyne RousselÉric RousselCamille St-LaurentLauriane St-OngeRoland SavardNathalie ThibeaultJoanne ThibodeauMartha Patricia TorresIsabelle PlanteJulie VéronneauKarine VilleneuveJacinthe Vincent

    DISTRIBUTION Cette revue est distribuée dans différents réseaux : les clini-ques d’ophtalmologie des hôpitaux, les cliniques privéesd’ophtalmologie, les centres de réadaptation, les organismeset institutions en lien avec la déficience visuelle et les mem-bres de l’AQPEHV.

    DIFFUSIONCette revue peut-être téléchargée gratuitement à partir dusite Internet au www.aqpehv.qc.ca. En plus de la version PDF,une version texte en format Word est disponible sur le siteInternet ou sur demande.

    ISSN-1708-9093Dépôt légal : 1er trimestre 2012Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012Bibliothèque et Archives Canada, 2012

    Associationquébécoisedes parents

    d’enfantshandicapés

    visuels

    Adresse10, boul. Churchill, bureau 203,Longueuil (Québec) J4V 2L7

    Téléphone450 465-7225

    1 888 849-8729

    Télécopieur450 465-5129

    [email protected]

    Site webwww.aqpehv.qc.ca

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    04 ÉDITORIAL La résilience synonyme de l’acceptation ?

    07 L’intégration et la participation sociale, c’est l’affaire de tous !

    08 Voyage de rêve : Une belle aventure sous le chaud soleil de la Floride !

    09 La médaille du Lieutenant-gouverneur pour Stéphanie Hamelin

    10 Symposium en déficience visuelle

    De près ou de loin, adaptons nos praTICs didacTICs

    12 Cuisiner asiatique, c’est pas du chinois !

    14 Projet Kassandra

    16 Un père qui a de quoi être fier de sa fille !

    18 À vélo, mon point de vue change !

    19 « Les études postsecondaires, c’est aussi pour toi ! »,

    un guide pour une éducation inclusive réussie

    20 Implantation et exploitation efficaces d’outils d’aide à l’apprentissage

    et à l’enseignement en communication écrite

    22 Une journée en tant que mannequin d’un jour

    23 L’AQPPT publie un livre sur les droits des personnes handicapées

    24 Une idée pour Olivier…

    26 Activité de yoga à l’Institut Nazareth et Louis-Braille :

    Vers une réadaptation différente

    28 Les échos du groupe d’entraide de Longueuil

    30 Une collaboration qui profite à la communauté

    34 Une randonnée mémorable !

    35 Un document qui titille l’oreille

    36 Le géocaching : quand la technologie s’amuse !

    39 Une expérience thérapeutique

    40 Le camp musical et la rentrée au secondaire de Lauriane et Rosalie

    48 Marathon de Montréal # 25032

    49 Des parents proactifs ouverts aux autres !

    50 Une journée dans ma vie à mon école

    52 Espoir (chanson)

    53 Une belle occasion pour se retrouver entre amis

    53 Liste des membres du conseil d’anministration 2011-2012

    54 Du sport pour moi ! Du nouveau pour cette deuxième année

    57 Spectacles au Noir : La part de l’imaginaire !

    58 Un projet qui fait la différence dans la vie des familles !

    61 Une fête familiale très divertissante !

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    Contenu

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    Cette réflexion fait suite à la Journéed’échanges du 4 février 2012. Elle est inspirée,entre autres, des commentaires des personnesayant une déficience visuelle et des parentsprésents lors de cette journée, ainsi que dessujets abordés lors de l’atelier « Grandir avecune déficience visuelle » animé par Lise Côtéet Dominique Trudel, psychologues à l’Institutde réadaptation en déficience physique deQuébec (IRDPQ). Cette réflexion se veut nonseulement une façon de partager mes percep-tions des constats recueillis au fil de la journéeavec les personnes présentes, mais aussi unefaçon d’accompagner toutes les personnesabsentes lors des échanges dans leur proces-sus d’adaptation.

    À ces parents absents…Vous venez peut-être d’apprendre ou avez ap-pris que votre enfant, ce petit être si exception-nel à vos yeux le jour de sa naissance, a unedéficience visuelle et peut-être même d’autresdéficiences associées. Où que vous en soyez,je m’adresse à vous… Où en êtes-vous aujour-d’hui ? Peut-être êtes-vous en plein processusde deuil (ce qui est tout à fait normal) et tra-versez-vous les différentes étapes : le choc, lanégation, la détresse ou le désespoir, l’adapta-tion, la réorganisation ? Votre monde sembles’écrouler ou s'être écroulé lors de cetteépreuve qu’est l’annonce du diagnostic suivi detoutes les étapes qui en découle ?

    La Journée d’échanges du 4 février 2012 aencore été un bel exemple démontrant quepersonne n’est seul dans cette situation et qued’autres parents vivent ou ont vécu une situa-tion semblable. Ensemble, ils s’entraident enpartageant leur expérience afin de répondreà cette question : « Quoi faire dans cette situa-tion ? » Laissez-moi vous partager certains élé-ments de réflexion sur cette question.

    Le terme résilience fait référence à notre apti-tude à affronter un stress intense et à s’yadapter. En fait, être résilient c’est se reprendre,rebondir, surmonter les épreuves et les crisesde l’existence, c’est-à-dire résister et se dé-passer pour continuer à vivre le mieux possible.La résilience s’apprend à travers la vie, lesrencontres, les expériences (Vinay, 2004).

    J’ai cru comprendre lors de la Journéed’échanges que le mot résilience n’est pasnécessairement synonyme d’acceptation pourles parents. Vous me direz peut-être que je metrompe, mais lors de discussions, on semblaitdire qu’en tant que parent et/ou personne ayantune déficience visuelle, qu'on n’accepte pastoujours cette déficience et, pour certains, lesautres déficiences associées. En fait, on ap-prend à vivre avec cette déficience ou cesdéficiences qui font partie de notre réalité et denotre quotidien. Comme plusieurs participants,au terme de la Journée d’échanges, je suis

    ÉDITORIALLa résilience synonymede l’acceptation ? Par Geneviève Genest, intervenante accueilet soutien de l’AQPEHV

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    restée sur ma soif, on aurait pu discuter encoredes heures… Comment apprend-on à affrontercette épreuve de la vie qui chamboule tous lesplans qu’on s’était construits ? Comment vousêtes-vous adapté à cette nouvelle réalité ?

    Selon les expériences rapportées, deux choixsemblent se présenter aux parents lorsquevotre monde s’écroule : il est possible de voir lepositif de la situation difficile ou encore de met-tre l’accent sur les points négatifs. Toutefois,tout comme la vision, la vie ne se veut pas« blanc ou noir ». Il existe des nuances, desteintes de gris. Nous avons souvent tendanceà naviguer dans cet état d’esprit, de vivre par-fois des hauts, parfois des bas, parfois entre lesdeux. L’important est d’en être conscient et dechercher à retrouver son équilibre pour êtreadéquat dans sa relation avec son enfant.

    Voici quelques éléments qui, je l'espère, saurontvous guider dans cette recherche d’équilibre…

    Choisir d’agir pour aider son enfant àGRANDIR avec une déficience visuelle est :

    • Vous informez sur la condition visuelle, les dif-férentes ressources, les services et les aidesofferts afin de favoriser le développement devotre enfant, surtout maximiser les sourcesd’information, etc.

    • Oser essayer, aller de l’avant, être proactif(utiliser les informations/connaissances ac-quises et les mettre en pratique !).

    • Reconnaître que votre enfant a une défi-cience. Accepter, parler ouvertement du« handicap visuel » avec votre enfant/ado touten respectant son développement et sa capa-cité de comprendre, ce qui permet de mieux ac-compagner votre enfant et de l’amener àconnaître ses besoins, ses droits, ses forceset ses limites. Avec cette connaissance de soi,il sera mieux outillé afin de sensibiliser lesautres à sa condition et d’exprimer ses besoins.Cela ne fera que faciliter son cheminementd’enfants vers la vie adulte… Il n’en ressortiraque plus fort !

    • Développer des pratiques parentales posi-tives, avoir une bonne estime de vous, en tantque parent, et de votre enfant afin que lui aussidéveloppe une bonne estime de lui-même.

    • Développer vos capacités d’adaptation et per-mettre à votre enfant de développer les siennes.

    • Faire son deuil au quotidien… et prendre soinde soi.

    • Briser l’isolement social, participer à des ac-tivités, s’entraider, échanger sur son vécu…

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    • Ne pas se laisser envahir par le sentimentde culpabilité qui nous pousse à surprotéger,au contraire, permettre à votre enfant d’exploreret de vivre ses propres expériences (pourse réaliser, connaître ses forces et ses limites,il devra vivre des réussites et des échecs,comme « tout le monde »). Votre enfantdéveloppera sa confiance en lui et son estimepersonnelle en vivant par lui-même des réus-sites et en surmontant ses échecs avec lesoutils que vous lui aurez fournis.

    Décider d’affronter les situations difficileset passer à l’action (c’est faire preuve derésilience) :

    • La réalité que l’on se cache à soi-même et auxautres fera surface de nouveau, un jour oul’autre, et le choc sera plus grand et l’adaptationplus difficile à surmonter. Les obstacles rencon-trés seront inattendus, voire plus difficiles à sur-monter (tant pour vous que pour votre enfant,qui aura à interagir avec d’autres personneset qui sera tôt ou tard confronté à sa propreréalité).

    • Si vous vivez des difficultés, votre enfant seraaussi plus à risque d’en vivre, d’éprouver unretard de développement ou des problèmessociaux, émotifs et comportementaux.

    • Le regard des autres, vous devez outiller votreenfant à y faire face et pour ce faire, y faire facevous-même comme parent.

    Lors de l’atelier « Grandir avec une déficiencevisuelle », il a été demandé aux participants :que pensez-vous de la philosophie « Tout estpossible » ? Il en est ressorti qu’il faut faireattention. « Tout est possible, mais dans lamesure du possible », car il y a des limites horsde votre contrôle qu’il vous faut respecter !

    Il faut être positif tout en étant réaliste ! D’oùl’importance d’aller chercher l’information, lesservices, le soutien nécessaire afin d’être bienentouré et de faire des choix objectifs pour vouset votre enfant !

    Enfin, il faut toujours voir le positif dans chaquesituation, parce que ça rapporte gros !

    Vous verrez, comme bien des parents, un jour,avec l’expérience et le recul nécessaire, vousconstaterez l’impact de votre soutien sur ledéveloppement de votre enfant qui ne pourrafaire autrement que de vous en être reconnais-sant.

    En espérant que les personnes absentes lorsde la Journée d’échanges du 4 février 2012pourront participer avec nous lors de l’une desprochaines journées de l'AQPEHV. Sachez quenous sommes disponibles pour vous soutenirà toutes les étapes de votre cheminement deparent ! N’hésitez surtout pas à me contacter encas de besoin. C'est avec plaisir que je pourraivous écouter, vous informer, vous accompa-gner dans vos démarches et vous guider versles ressources appropriées, vous mettre encontact avec d’autres parents qui vivent unesituation semblable, etc.

    Merci à l’avance pour votre participation activeet votre positivisme !

    Je remercie chaleureusement Lise Côté etDominique Trudel pour leur précieuse collabo-ration, leur expertise et leurs commentairesplus que constructifs apportés à ma réflexion.J’aimerais également remercier toutes les per-sonnes présentes à cette journée qui ont par-ticulièrement contribué à alimenter, à fairemurir cette réflexion et qui ont apporté des élé-ments de réponses.

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    Ces dernières années, nous avons appris àaffronter le défi qu'apporte une déficiencevisuelle dans une famille. Une des principalespréoccupations qui nous inquiétait par rapportà notre environnement social : commentpourrions-nous faire en sorte que notre fille par-ticipe activement dans la société dynamiqued'aujourd'hui ? Par quels moyens et dansquelles conditions pourrions-nous adapter sonenvironnement physique et social afin de lui fa-ciliter la tâche et de lui permettre de rompre sonisolement social et améliorer sa qualité de vie ?

    Après avoir fait le bilan de tout notre vécu, spé-cialement de ces quatre dernières années,nous constatons que le Québec a développéune incroyable infrastructure de services fa-vorisant l’intégration et la participation sociale

    des personnes ayant une déficience visuelle.Il faut souligner la qualité des services renduspar les institutions et les associations et tousles efforts concertés de ceux-ci.

    Grâce à cela, notre fille a pu réaliser des acti-vités sportives, artistiques et culturelles qui larendent très heureuse et, en plus, c’est ce quil'a rapidement aidée à se sentir importante, àpart entière, dans le monde d'aujourd'hui.

    Parents, frères et sœurs, professeurs, inter-venants et citoyens en général, c'est notre res-ponsabilité de continuer à créer des conditionsfavorables, à véhiculer des valeurs positives, enpromouvant la participation le développementsocial des enfants et des personnes qui ont ledéfi de vivre avec une déficience visuelle !

    L’intégration et la participationsociale, c’est l’affaire de tous !Par Martha Patricia Torres, mère de Sofia Soto de l’AQPEHV

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    Jean-Thomas, 8 ans, qui a une dystrophie descônes et bâtonnets a eu la chance de participerà Voyage de rêve 2011.

    Lors de la présélection, on demande entreautres, « Pourquoi votre enfant méritede participer à Voyage de rêve cetteannée ? » Voici notre réponse :

    La pathologie visuelle de Jean-Thomas estdégénérative. Bien qu’il soit encore fonction-nellement voyant, on ne sait pas pour combiende temps ! D’où l’importance de profiter aumaximum de sa vision actuelle pour lui faire ac-cumuler de beaux souvenirs visuels, de bellesimages mentales. De plus, sa sœur aînée, at-teinte du même trouble visuel, a eu cettechance inouïe de participer à Voyage de rêve ily a 2 ans.

    Aujourd'hui, le 11 décembre 2011, à Québecs'est bouclée une belle aventure pour quatrejeunes de l'AQPEHV et quatre jeunes de laFondation des Aveugles du Québec (FAQ) :l'expérience de « Voyage de rêve », qui pour latroisième année consécutive, a permis àquelques enfants de l’Association de s'envoler

    pour Walt Disney World ! Le 2 novembredernier, aux premières lueurs de l'aube, ils sesont envolés sur les ailes d'un Boeing 777 d'AirCanada pour aller vivre, le temps d'unejournée, l'excitation du monde magique deDisney. Une équipe de bénévoles hors pair lesaccompagnait, assurant sécurité et plaisir aujoyeux groupe, jusqu'au retour au hangar d'AirCanada aux petites heures du matin. Histoirede faire durer le plaisir, les organisateurs deVoyage de rêve avaient aussi planifié deuxjournées de Noël (une à Montréal, l'autre àQuébec), permettant à tous de se retrouver enfamille, mascottes et Père Noël inclus, pourpartager de beaux souvenirs, des photos... et

    encore des cadeaux !

    Nous profitons de l'occasion pourremercier les organisateurs et dona-teurs de cet événement annuel, et

    souhaitons vivement que d'autres jeunesde la grande famille de l'AQPEHV puissentbénéficier de cet immense et généreux pri-vilège ces prochaines années !

    Voyage de rêve : Une belle aventuresous le chaud soleil de la Floride !Par Isabelle Plante et François Létourneau,parents de Jean-Thomas Létourneau de l'AQPEHV

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    Le Programme des distinctions honorifiques duLieutenant-gouverneur a pour objet la recon-naissance de l’engagement, de la détermina-tion et du dépassement de soi de Québécoisqui ont eu une influence positive au sein de leurcommunauté ou de la nation québécoise.

    Stéphanie Hamelin étudianteau programme de scienceshumaines du Cégep régionalde Lanaudière de Terrebonne,s'est méritée au printempsdernier la médaille duLieutenant-gouverneur pour lajeunesse.

    Pour avoir accès à l'attributionde cette médaille, l'élève doitfréquenter un établissementscolaire reconnu par le Minis-tère, atteindre les objectifs de son programmed'études et avoir fait preuve de dépassementde soi et d'altruisme par son implication tangi-ble au sein de son milieu scolaire ou de sacommunauté.

    Voici le texte soumis au bureau du Lieutenant-gouverneur par ses enseignants. Notez que laremise des médailles a eu lieu en mai dernier.

    « Lorsqu'est venu le moment de soumettre unecandidature pour le prix du Lieutenant-gouverneur,c'est à l'unanimité que le Département des Scien-ces humaines a choisi Stéphanie Hamelin. De parson implication dans le milieu et sa déterminationdans ses études, elle pousse toujours la barre unpeu plus loin et ne cesse de surprendre son en-tourage par sa force, son courage et son dépasse-ment de soi. Aux nombreuses qualités attribuées à

    Stéphanie, s'ajoute que rien ne l'empêche d'a-vancer, et ce, malgré le fait qu'elle est non-voyante.Si plusieurs personnes s'abattent devant un han-dicap, Stéphanie, pour sa part, ne démontre au-cune faiblesse. Elle est toujours au-devant desbesoins des autres, prête à aider. Elle s'impliquerégulièrement auprès de la technicienne en travail

    social du cégep à l'organisationde diverses activités, notammentpar la Semaine de la différencequi aura lieu en avril 2011, aucours de laquelle, elle animeradifférents ateliers. Stéphanies'est récemment impliquée dans“Cégeps en spectacle” où elle aparticipé à l'organisation del'événement. Comme si ce n'étaitpas assez, elle a présenté à la fi-nale locale un duo d'humour “Nospremières fois” en compagnie deson acolyte et a remporté le pre-mier prix ! […] Stéphanie est une

    inspiration pour son milieu, ses pairs, ses en-seignants. Bref, toute la communauté collégiale.C'est un bonheur et un grand privilège que de lacôtoyer au quotidien. […] L'équipe du Départementde Sciences humaines. »

    Aujourd'hui Stéphanie termine sa dernièresession au Cégep. Au printemps prochain, ellecompte s'inscrire à la Faculté de droit à l'Uni-versité de Sherbrooke.

    Bravo Stéphanie et merci d'être la personneque tu es. Tu es une source d'inspiration pourtous les jeunes élèves non-voyants à qui tu asouvert les portes à la Commission scolaire desAffluents; par ta détermination, ton travail et tapersévérance, tu as prouvé à plusieurs que ladifférence… ne fait pas de différence…

    La médaille du Lieutenant-gouverneurpour Stéphanie HamelinPar Louise Vézina, enseignante braille, Commission scolaire des Affluents

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    C’est dans le cadre du 150e anniversaire de lascolarisation des élèves ayant une déficiencevisuelle et du 25e anniversaire de l’écoleJacques-Ouellette qu’a eu lieu le symposiumen déficience visuelle. Cet évènement mar-quant a réuni plus de 110 personnes à l’HôtelHoliday Inn de Longueuil, le vendredi 25 no-vembre dernier.

    Tout au long de cette journée, les intervenantsdu milieu scolaire, de la réadaptation et des as-sociations reliés à la déficience visuelle ont étéinvités à réfléchir sur les impacts de l’utilisationtoujours croissante de la technologie dans l’en-seignement au préscolaire, au primaire et ausecondaire. Malgré l’enthou-siasme et l’espoir que créele développement des techno-logies, plusieurs questionséthiques, pédagogiques et so-ciétales se posent encore.

    Lors de l’ouverture de cettejournée, le conférencier invité,monsieur Mario Asselin, a sudonner le ton en nous inter-pelant comme intervenants faceaux nouvelles technologies et à leur impactdans la vie des jeunes. Fini l’enseignant qui estl’unique possesseur du savoir ! D’eux-mêmes,

    les jeunes sont maintenant en mesure d’allerchercher rapidement les connaissances répon-dant à leurs besoins immédiats. Ils sont à la foisconsommateurs et diffuseurs de contenu sur leweb. Tout comme eux, nous devrions, en tantque professionnels, diffuser notre expertisepour favoriser les échanges et répondre à desquestions communes.

    La parole a ensuite été donnée à nos parte-naires qui gravitent soit dans le milieu scolaire,soit dans le domaine de la déficience visuelle(Cégep du Vieux-Montréal, UQAM, RAAMM,AQPEHV, ROSEPH, INLB, RÉCIT et écoleJacques-Ouellette). Ils nous ont fait connaître

    leurs préoccupations et leursattentes relativement à l’impactdes nouvelles technologies sur lecheminement scolaire des person-nes ayant une déficience visuelle.Les exposés ont permis d’alimenternotre réflexion : la technologie nousoffre aujourd’hui une ouverture in-finie sur les développements, lesouvrages et les individus. Dans cecontexte d’abondance, sommes-nous en mesure de choisir les élé-

    ments de la technologie qui amélioreront laqualité de vie de nos élèves, tout en évitantceux qui pourraient y porter préjudice ?

    Symposium en déficience visuelleDe près ou de loin, adaptons nospraTICs didacTICsPar le comité organisateur, Caroline Goyette, Jean Jacques et Louise Laroche,personnes-ressources en déficience visuelle à l’école Jacques-Ouellette

    L’exploitation des TIC en classe :pour donner les meilleurs chances à nos élèves.

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    La fin de l’avant-midi a été marquée par ledévoilement de la police de caractèresJacques-Ouellette, fruit de la recherche dedeux spécialistes de notre école : DenisGrenier, personne-ressource en déficience vi-suelle, et Éric Roussel, enseignant en informa-tique. Elle réunit les meilleurs éléments delisibilité dans une police de caractères destinéeprincipalement aux élèves malvoyants. Cettenouvelle police de caractères a reçu un accueiltrès favorable de la part des participants. Ellesera disponible gratuitement sur notre site :www.ecolejo.csmv.qc.ca.

    L’après-midi a été consacré à des ateliers por-tant sur différents sujets, soit l’accès au marchédu travail, les logiciels d’aide à l’apprentissage,le braille et l’utilisation de la synthèse vocale,l’accès aux manuels adaptés, les besoins par-ticuliers des élèves ayant une déficience asso-ciée et finalement, les préoccupations desrégions éloignées. À travers ces débats,plusieurs autres sujets d’importance ont étésoulevés, laissant place à une possibilité derencontres et d’échanges ultérieurs.

    Les échanges ont été professionnels etfructueux. Les participants ont apporté leur ex-pertise dans un but commun de dégager lesprincipaux enjeux en lien avec les nouvellestechnologies et la réussite de nos élèves. Unjour, peut-être que notre souhait se réalisera etque tous les élèves ayant une déficience vi-suelle auront une chance égale de réussir et departiciper activement à la société !

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    S’il y a un métier qui gagne en popularité, c’estbien celui de cuisinier. Avec tous ces chefs quiont leur émission de cuisine, leur livre de re-cettes et leur restaurant branché, pas étonnantque plusieurs jeunes veuillent se lancer encuisine. Parlez-en à nos 8 apprentis cuisiniershandicapés visuels, âgés de 12 à 17 ans, quiont concocté un souper gastronomique pour180 personnes lors de la 5e édition du souper-bénéfice de la Fondation des Aveugles duQuébec le 4 juin dernier.

    C’est sous le thème « Cuisiner asiatique, c’estpas du chinois ! » que la Fondation des Aveu-gles du Québec a accueilli ses invités à l’HôtelDelta Centre-ville. Au menu : sushis, soupe decrevette à l’indonésienne, salade de légumes

    aux sésames, poitrine de volaille au lait de cocoet gingembre, croustilles de crevettes et dia-blotin aux trois chocolats. Le temps de 4ateliers, nos 8 jeunes cuisiniers ont préparé cefestin en compagnie de la brigade de l’HôtelDelta Centre-Ville de Montréal, sous la super-vision du Chef exécutif Hervé Dumont.

    Cette merveilleuse soirée, qui a permis d’amas-ser des fonds pour le Service des loisirs de laFondation des Aveugles du Québec, doit saréussite à nos futurs chefs : Catheryne Houde,Maxime Vallée, Yannick Chauret, Miguel-AngelGonzales-Gil, Ramin Shekarabi, Cezara-FeliciaMorozan, Ali Jawad et Gabriel Labbé. Merci etencore bravo !

    Cuisiner asiatique, c’est pas du chinois !Par Louis-Philippe Chrétien, coordonnateur du Service des loisirsde la Fondation des Aveugles du Québec

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    Yannick Ramin Miguel

    Maxime Gabriel Cezara

    Catheryne Ali

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    Kassandra ne peut admettre de ne pas appren-dre à lire et à écrire à cause de ses handicaps.De fait, elle refuse catégoriquement de recon-naître qu’elle souffre d’atrophie optique etqu’elle ne perçoit que des taches de couleurs.Elle nie aussi l’insensibilité motrice sévère quil'empêche de s'initier à l'apprentissage de lalecture et de l'écriture tant au braille qu’à l’im-primé.

    Conséquemment, lorsque les élèves de saclasse sont placés en situation de lecture oud'écriture, elle manifeste son désappointementen réagissant par des crises de colère, ce quicomplique ses relations avec ses amis. Aussi,lorsqu'elle annonce qu'elle va trouver une solu-tion à son problème et que lesélèves de la classe lui offrentde chercher avec elle, Kas-sandra accepte d'emblée. Leprojet est né.

    Dès lors, en collaborationavec la famille de Kassandra,un inventaire des couleursqu'elle perçoit est fait. Dixcouleurs sont choisies. Chacune d'entre ellesdevient une lettre. Le A se change en fuchsia,le B adopte la teinte du rose, le C devient bleuet ainsi de suite jusqu’à la lettre J. Puis, lesdix lettres suivantes reprennent les mêmescouleurs, mais elles se terminent par unebande blanche. Les dernières lettres de l'alpha-bet et les signes de ponctuation se carac-térisent par une bande noire.

    Pour apprendre l'alphabet Kassandra, lesélèves et les professeurs colorent les 26 lettresavec des crayons de bois Prismocolor. Les let-tres sont imposantes, d’abord en papier, puis

    pour plus de solidité, en carton plastifié. Oninscrit la lettre que chacun des rectangles decouleur représente, et ce, même si Kassandrane la voit pas. Ainsi, tout le monde pourra lireses messages. Kassandra mémorise rapide-ment son alphabet, apprend à lire des syllabes,des mots et finalement de petites phrases.

    Ses enseignants tracent les rectangles etcolorent pour elle toutes les lettres nécessairesà reproduire les mots à apprendre.

    Puis la possibilité de recourir à l’ordinateursimplifie la tâche de tous. Les lettres sontdes-sinées et imprimées en couleurs. Lesenseignants les découpent, forment les mots,

    reconstituent les phrases et lescollent sur des feuilles pourformer de petits livres de lec-ture. Le travail s'avère long,exigeant, mais les progrès deKassandra impressionnent etvalent l’investissement.

    Enfin, l'achat d'un clavier platprogrammé par Éric, l’ensei-

    gnant en informatique, finit par rendre l'écritureet la lecture à l'écran accessibles à Kassandra.À partir de ce moment, Kassandra investitbeaucoup d'énergie à lire et elle progresse rapi-dement. Nous profitons alors de ses progrèspour créer des symboles numériques et ajouterles nombres à son clavier.

    Il y a deçà quelques années déjà, nous consi-dérions avoir rempli notre part du marchépassé avec Kassandra. Elle savait lire, écrire etrésoudre des problèmes. Elle était désormaisen mesure d'apprendre comme tous les autresélèves de l’école. Elle possédait son propre

    Projet KassandraPar Louise Bonneau, Denis Joncas et Éric Roussel,enseignants à l’école Jacques-Ouellette

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    mode de communication et l’école produisaitson matériel scolaire selon ses besoins parti-culiers.

    D’autre part, elle souhaitait progresser davan-tage. Elle voulait lire des romans, chercher surInternet et faire parvenir des courriels à sesamis. De fait, elle voulait accomplir ce queréalisent toutes les adolescentesde son âge…

    Bien que tout à fait légitimes, lesdemandes de Kassandra allaientau-delà de nos compétencestechniques et informatiques etnous étions, après de multiplesessais, forcés d’admettre quenous avions besoin d’expertisesupplémentaire. Nous avons consulté la direc-tion qui a fait appel à Madame Lucie Demers,directrice du service des technologies del'information à la commission scolaire Marie-Victorin. Par son intermédiaire, nous avons ren-contré Monsieur Jocelyn Hamelin, responsabledu secteur éducation de la compagnieMicrosoft, et nous lui avons fait part de nosdifficultés.

    Par la suite, plusieurs personnes se sontimpliquées afin de trouver la façon de répondreà la demande de Kassandra. Glen Poor, dugroupe Windows de Dublin, en Irlande a été

    mandaté pour créer une police d’écriturepour Kassandra, mais c’est finalement DonaldBelcham et Dave Woods d’Edmonton qui ontcréé le transcripteur que Kassandra utilisedepuis pour traduire en couleurs tous les textesimprimés peu importe qu’ils proviennent d’In-ternet, de courriels de ses amis ou de sa revuepréférée.

    En juin dernier, Kassandraa quitté Jacques-Ouellettepour intégrer une nouvelleécole. Elle est désormaisen mesure de répondreadéquatement à ses besoinsrelatifs à sa déficiencevisuelle. Grâce à son modede communication adapté,

    à son transcripteur personnel et à ses aidesinformatiques, elle est maintenant autonome.

    Par sa détermination, sa persévérance et sesnombreux efforts, Kassandra aura réussi àmobiliser sa famille, les élèves de sa classe,ses enseignants, la commission scolaire et lesresponsables du dossier éducationnel de lacompagnie Microsoft. Pour elle et pour tous lesautres enfants susceptibles d’utiliser le logicielKassandra, celui-ci est disponible et libre dedroits. Il suffit de suivre ce lien :www.microsoft.com/enable/news/kassandra.aspx.

  • 16

    Geneviève est née en juillet 1985, donc elleest maintenant âgée de 26 ans. Elle a descolobomes et du nystagmus. Sa vision est nullede l’œil gauche et d’environ 2 % de l’œil droit.

    Elle est fonctionnellement voyante. Elle a faitses études à l’école régulière, en utilisant lessupports visuels nécessaires.

    En 2007, elle a complété son baccalauréat enkinésiologie à l’Université Laval et, en 2011, samaîtrise portant sur les bienfaits de l’activitéphysique pour les personnes de 65 ans et plus.

    En plus de faire ses études, Geneviève connaitune carrière sportive de haut niveau. Dès sajeunesse, il sembla évident qu’elle avait beau-coup de détermination et de persévérance etnous savions que cela lui serait utile pour fairesa marque, compte tenu de son handicap. Ellea débuté la natation à l’âge de 9 ans avec leclub local, les Aquamos. Deux ans plus tard,elle connut ses premiers succès au Défi sportifet cela lui donna le goût de tenter de passer àun autre niveau.

    Elle compétitionnait chez les réguliers auniveau régional et provincial. À 15 ans, elledevint membre de l’équipe nationale junior etse fixa comme but d’être recrutée par l’équipesenior, ce qui fut fait 2 ans plus tard.

    Ses principales réalisations en natation : 3 mé-dailles lors de 2 Jeux du Canada, une partici-pation au championnat du monde à Durban en2006 avec un top 5. Elle est encore détentricede quelques records canadiens de sa catégorieet d’un record mondial au 200 mètres papillon.

    Elle s'est retirée après la compétition deDurban, la passion étant moins grande et avecle goût d’explorer autre chose. Quelques moisplus tard, l’équipe de recrutement de la Fédéra-tion québécoise des sports cyclistes l'a rejointpour lui offrir la possibilité de participer à unessai de paracyclisme.

    Elle a tellement aimé son expérience quelorsqu’une pilote s’est manifestée, elles ont faitun essai d’une semaine et comme la chimieétait bonne entre elles, Mathilde Hupin etGeneviève sont devenues coéquipière en vélotandem.

    En novembre 2007, une 5e place aux Jeuxpanaméricains à Cali en Colombie leur vautune qualification pour les Jeux de Pékin, maiscomme « étoile montante », soit comme équipede développement pour les préparer à être ausommet en 2012.

    Cependant avec une préparation hors pairet beaucoup de détermination, Geneviève et

    Un père qui a de quoi être fierde sa fille !Par Isidore Ouellet, père de Geneviève Ouellet de l’AQPEHV

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    Mathilde causent une surprise et remportent lamédaille de bronze à la course sur route.

    Depuis 2010, Geneviève a une nouvelle pilote,soit Émilie Roy. Elles comptent 2 médailles dechampionnat du monde et quelques médaillesde coupe du monde à leur actif. Les Jeux deLondres font partie de leurs objectifs de l’an-née.

    Geneviève est maintenant établie à Amos, ellevit avec son amoureux et fait les efforts pourpercer le marché du travail tout en terminant unprogramme de 2e cycle en nutrition.

    Pour les études comme pour le sport, il nous asemblé que Geneviève devait mettre des effortstrès grands et utiliser les aides offertes pourobtenir des résultats.

    Présentement, percer le marché du travailsemble plus difficile. Autant certains démontrentune grande confiance, comme le club de nata-tion pour qui elle est l’entraîneuse des athlètesd'élite, et cela avec grand succès, ou encore2 firmes de l’extérieur de la région qui lui a con-fié des mandats en Abitibi-Témiscamingue, au-tant d’autres employeurs locaux semblent plus« frileux ».

    Geneviève offre maintenant des services per-sonnalisés d’évaluation de la condition phy-sique, un plan d’entraînement et un suivi. Cen’est pas facile de bâtir une clientèle, mais sesclients demeurent fidèles et je suis persuadéqu’avec la détermination et la persévéranceque je lui connais elle va réussir.

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    Pour souligner le 150e anniversaire de scola-risation des élèves aveugles et malvoyantsau Québec, des élèves et des membres dupersonnel de l’école Jacques-Ouellette àLongueuil ont participé à la Randonnée Hydro-Québec. Cette randonnée, qui a eu lieu du 24au 26 juin dernier, a permis à plusieurs jeunesdéficients visuels de vivre une expérienceautrement inaccessible.

    Cette idée saugrenue a vu le jour lorsque 5personnes-ressources en déficience visuellede l’école Jacques-Ouellette ont elles-mêmesparticipé à la Randonnée Hydro-Québec en2010 et ont parcouru 286 kilomètres à vélo. Unan plus tard, en 2011, on inscrivait quelquesélèves afin de leur faire vivre cette expérience

    extraordinaire et, du fait même, amasser desfonds pour la Fondation pour enfants aveuglesde leur école.

    C’est en faisant le tour du Lac-Saint-Jean à véloque 17 personnes du groupe de l’écoleJacques-Ouellette ont donc fêté la Saint-Jean-Baptiste. Les jeunes malvoyants et non-voyantsaccompagnés d’adultes en tandem ont reçudes commandites à raison de 1 $ le kilomètre.Pour les encourager, les supporter et pourassurer leur sécurité, une équipe d’adultescyclistes en voiture ont suivi le peloton.

    Pour y arriver, les jeunes et les moins jeunesont dû s’entrainer de façon régulière et sérieuseafin de participer à ce week-end sportif. Le défi

    À vélo, mon pointde vue change !Par Louise Laroche et Julie Véronneau,personnes-ressources en déficience visuelleà l'école Jacques-Ouellette

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    Ce guide à l’intention des étudiants en situation dehandicap fut une initiative d’un groupe d’étudiants,fervents défenseurs des droits des personnes ensituation de handicap. Lors d’une tournée dans lesétablissements postsecondaires du Québec, unconstat sur le manque d’infor-mations revenait de façonrécurrente. Il devenait importantde créer une plateforme quipermettrait la divulgation del’information sur les program-mes d’égalisation de chances àl’échelle provinciale. Beaucoupde situations d’échecs et dedécrochages étaient attribua-bles au fait que certains étu-diants handicapés ne savaient pas qu’ils avaientdroit à certains services pour faciliter leur cursusscolaire. C’est dans l’optique de pallier ce problèmequ’est né le guide : « Les études postsecondaires,c’est aussi pour toi ! ».

    La dernière version du guide publiée en 2004 con-nut un grand succès. Jusqu’aujourd’hui, l’AQEIPSreçoit toujours des commandes de la part des pa-rents, d’élèves, d’enseignants, de travailleurs so-ciaux et même des conseillers et conseillères àl’accueil et à l’intégration. Aussi, afin de satisfairecette demande toujours grandissante et aussi pourcombler le besoin d’accessibilité auquel l’ancien

    guide ne pouvait répondre, l’AQEIPS a procédé àla mise à jour de l’édition de 2004. Cette nouvelleédition est plus interactive, plus complète, plusdynamique et évidemment accessible pour tous.Elle aborde de nouveaux sujets comme la défense

    des droits ainsi que les change-ments en matière des mesuresd’égalisation des chances adoptéespar les institutions scolaire et gou-vernementale. Et nous sommesfières de vous annoncer que cetteversion est désormais en ligne etdisponible.

    Le désir de l’AQEIPS est que ceguide soit un outil d’émancipation et

    d’inclusion. L’éducation est un droit et toute per-sonne doit avoir accès à toute l’information néces-saire pour réussir ses études et développer tout sonpotentiel. À travers ce guide, l’AQEIPS souhaite re-joindre tous les étudiants en situation de handicapau postsecondaire et leur donner de l’informationpour des décisions plus éclairées. La liste desressources disponibles sur le guide n’est pasexhaustive et elle demande des mises à jourconstantes. Cependant, elle constitue notre pierreà l’édification d’une société plus inclusive.

    Pour en savoir plus sur le guide :www.aqeipsguide.org

    a été relevé avec panache par tous les cyclistesmalgré la température pas toujours clémente etles douches à l’eau froide. Outre le plaisir derouler dans une des plus belles régions duQuébec, les jeunes ont vécu une expérience degroupe unique : camping dans des classes,repas pris avec environ 2000 autres cyclistes,soirée de danse sous le chapiteau, etc. Leplaisir a toujours été au rendez-vous et toussont prêts à revivre l’événement, particulière-ment les jeunes !

    Par Lucette Koffi, agente de recherche et de projets à l’Associationquébécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS)

    « Les études postsecondaires, c’est aussi pour toi ! »,un guide pour une éducation inclusive réussie

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    Le programme de soutien à la recherche et audéveloppement en adaptation scolaire du minis-tère de l'Éducation, du Loisir et du Sport a pourmission de soutenir financièrement la concep-tion, la réalisation, l’évaluation et la diffusion deprojets novateurs et porteurs dans le domainede l’adaptation scolaire.

    Ce programme favorise l’émergence de nou-velles approches ou de nouveaux modes d’in-tervention prometteurs qui visent à aider lesélèves handicapés ou élèves en difficultéd'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) àréussir sur le plan de l’instruction, de la sociali-sation et de la qualification. Il appuie le milieuscolaire dans le renouvellement des pratiqueséducatives. Il se veut une forme d’encourage-ment à l’innovation et à l’amélioration des inter-ventions menées auprès des élèves handicapésou en difficulté, et ce dans le but de mettre enplace des conditions favorables à leur réussite.

    Dans le cadre de ce programme de recherche,le personnel de l’école Jacques-Ouellette deLongueuil, centre suprarégional de soutien etd’expertise en déficience visuelle, a présenté enmars 2009 un projet intitulé Implantation et ex-ploitation efficaces d’outils d’aide à l’apprentis-sage et à l’enseignement en communicationécrite. Accepté et mis en place dès le début de

    l’année scolaire 2009, ce programme a permisau milieu scolaire de chercher des solutionsadaptées à la spécificité des élèves qu’ils ac-cueillent, et ce, de façon à les soutenir dansleurs apprentissages au quotidien.

    Compte rendu du projetEntre septembre et octobre 2009, nous avonsprocédé à l’analyse de quelques outils informa-tiques disponibles et nous avons privilégié cer-tains d'entre eux pour expérimentation.

    Puis, en novembre et décembre 2009, nousavons dressé un portrait informatique de chacundes élèves du préscolaire, du primaire et du pre-mier cycle du secondaire afin de bien répondreà leurs besoins. Dans le but de cerner les be-soins reliés à certaines problématiques (cécitécorticale, apraxie sévère, microcéphalie,dyslexie, TED et syndromes associés), nousavons participé à plusieurs plans d’intervention(PI). Nous avons identifié les informationsnécessaires à compléter, adapter et implanterle Carnet TIC pour chacun des élèves de l’éco-le. Puis, l’identification des besoins de chacundes groupes-classes a été amorcée en collabo-ration avec les enseignants et les personnes-ressources, et ce, à la lueur des informationscontenues dans les PI.

    Dès janvier 2010, nous avons débuté la forma-tion relative à l'utilisation de WordQ et soutenuson appropriation auprès des intervenants. Cer-tains élèves ont été ciblés et l’expérimentationde ce logiciel d’aide a débuté, en mode impriméet en braille. Un texte de départ a été enregistréde façon à mesurer les progrès des élèves aucours de l’année scolaire grâce à l’utilisationrégulière du logiciel. Un procédurier a été créépour soutenir les enseignants et les parentsdans l’utilisation adéquate de WordQ.

    Implantation et exploitation efficacesd’outils d’aide à l’apprentissage et àl’enseignement en communication écritePar Louise Bonneau et Éric Roussel, enseignants à l’école Jacques-Ouellette

  • En mars, avril et mai 2010, nousavons conçu et expérimenté desactivités d'apprentissage dans lesclasses de façon à nous assurerque les élèves utilisaient adéquate-ment et constamment les outilsrecommandés. Simultanément, denouveaux logiciels étaient expéri-mentés et leur utilisation s’inséraitdans les activités courantes desclasses. Ainsi, Choose It ! Maker 2et Switch It ! Maker 2 com-mençaient à être utilisés dans desprojets de création de contes, dansdes activités de consciencesphonologiques et dans des présen-tations de travaux. Deux procédu-riers ont été rédigés pour permettreaux enseignants d’adapter les inter-faces de ces logiciels aux limitesvisuelles de leurs élèves et pourutiliser pédagogiquement lesressources intégrées dans ces logi-ciels d’aide à la lecture et à l’écri-ture.

    Juin 2010 a permis la réalisation dela première évaluation du projet etune première diffusion des activitésdu projet auprès des membres del’école, des personnes-ressourcesen déficience visuelle de l’école et des con-seillers pédagogiques de la commission sco-laire. Un bilan de réalisation de l’année 1 duprojet a été acheminé à la commission scolaireMarie-Victorin, à la personne responsable dusoutien régional et au MELS.

    En septembre et octobre 2010, nous avons in-troduit le Tableau blanc interactif et préparédeux procéduriers : le premier pour guider l’en-seignant dans l’utilisation du tableau interactifmobile adapté aux élèves en chaise roulante. Ledeuxième procédurier sert à présenter les outilsdu logiciel Notebook dans le but d’amener lesenseignants à créer leurs propres activités d’ap-prentissage, et ce, à des fins de différenciationpédagogique. De plus, nous avons préparé unatelier d’information sur les outils d’aide suscep-

    tibles de répondre aux besoins desélèves handicapés visuels. Cet ate-lier a été présenté en octobre dansle cadre de la journée de formationofferte aux enseignants qui intè-grent dans les écoles de quartierpartout au Québec, des élèvesaveugles ou malvoyants.

    Au cours des mois de novembre etdécembre 2010, nous avons conçuet expérimenté des activités d'ap-prentissage utilisant les nouveauxoutils technologiques en établis-sant, dans les classes, les basesd'une pédagogie différenciée. Leslogiciels Abalect, Console de son etIntelliPics et IntelliPics Studio ontété utilisés et des procéduriers ontété placés sur le site de l’école.

    Janvier, février et mars 2011 ontpermis l’introduction de l’approchede différenciation pédagogique enfonction des besoins particuliers dechacun des élèves. La réalisation enclasse d'activité d'apprentissageavec modelage et soutien a permisd’apporter aux enseignants et auxélèves des réponses particulières àdes besoins spécifiques.

    Avril et mai 2011 ont été consacrés à l’évalua-tion individuelle des élèves du préscolaire, duprimaire et du premier cycle en adaptation ausecondaire. Le carnet TIC de chacun des élèvesa été informatisé et mis à jour.

    Le mois de juin 2011 a permis à l’équipe du pro-jet de poser un regard critique sur le déroule-ment de celui-ci. Il a favorisé la compilation desdonnées et la publication des résultats sur lesite web de l'école. Une évaluation de la vitessede lecture des élèves a été effectuée et ajoutéeaux documents du projet. Vous trouverez sur lesite de l’école Jacques-Ouellette, un compterendu détaillé du projet ainsi que tous les docu-ments réalisés à l’intérieur de ce projet:www.ecolejo.csmv.qc.ca.

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  • 22

    Vivre avec un handicapvisuel, c’est une chose,mais le surmonter, s’en

    est une autre. En effet, il y a beaucoup demoyens pour réussir à surmonter cette défi-cience. Par exemple, pourquoi ne pas faire l’ex-périence de mannequin d’un jour pour le défilé« Défilé sans cliché » du Festival mode et de-sign de Montréal ! Pour mapart, j’ai eu la chance d’êtredans les 17 finalistes qui ontparadé à ce défilé l’étépassé. Laissez-moi vousraconter cette fabuleuseaventure.

    Tout a commencé lorsquemon amie m’avait parléd’un concours sur Face-book pour devenir man-nequin d’un jour pour leFestival mode et design deMontréal lors du « Défilésans cliché ». Ce défilé étaiten collaboration avec lacharte québécoise pour une image corporellesaine et diversifiée. J’ai immédiatement acceptévu mon intérêt pour la mode, les défis et biensûr pour la cause de cette charte qui me tenaità coeur.

    Pour s’inscrire, ce n’était pas trop compliqué,car il ne suffisait que de mettre une photo denous et de répondre aux questions suivantes.Pourquoi veux-tu être mannequin d’un jour ?J’ai répondu que je voulais être mannequin d’unjour, car la mode m’intéressait beaucoup et quec’était l’un de mes nombreux rêves. Ce défilépromeut le bien-être et le fait que toutes lesfilles sont belles à leur façon. Donc, cela metenait à cœur et je me suis dit que c’était unetrès bonne cause. De plus, cela allait me faireune belle expérience de vie et une opportunité

    d’inscrire cela dans mon CV. On me demandaitaussi... Comment fais-tu pour rester bien dansta peau ? Selon moi, être bien dans sa peau nesignifie pas seulement d'apprécier qui noussommes, mais de savoir reconnaître nos qua-lités, nos faiblesses et notre beauté autant ex-térieure qu’intérieure. C’est pour cela que jesuis bien dans ma peau. Je me trouve belle

    comme je suis, je n’ai pasde complexe ou si j’en ai jen’y prête pas attention. Deplus, j’apprécie ce que la viem’offre et je m’épanouis envivant au jour le jour. Finale-ment, je ne laisse pas monhandicap visuel gâcher mavie et je l’accepte. Pour ainsifinir par le surmonter et nepas m’imposer des limites. Ilfallait bien sûr aussi leur direnotre nom, notre ville etnotre âge.

    Pas longtemps après moninscription, j’ai eu une de-

    mande d’amitié sur Facebook d’une certaineKarine Poirier. J’ai accepté et elle m’a envoyéun message qui disait que je faisais partie des17 finalistes pour ce concours et qu’elle a vrai-ment aimé ce que j’avais écrit. Je ne peux vousdire combien j’étais heureuse, car c’était indes-criptible. Sous un élan de joie, j’ai mis mes pa-rents au courant et on a reçu un téléphone paraprès pour leur expliquer tout ce qu’on devaitsavoir pour cette merveilleuse journée.

    C’était en juillet lors d’une belle journéeensoleillée que je suis allé à Montréal pourvivre une belle expérience. Tout d’abord, Karinenous a présentés au styliste et nous a décrit ledéroulement de la journée, ensuite nous avonspratiqué sur la scène. Justement, en parlant dela scène, au début j’avais dit au styliste que

    Une journée en tant quemannequin d’un jourPar Camille St-Laurent, 17 ans, jeune de l’AQPEHV

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    Après plus de deux ans de travail, l’Association québé-coise des personnes de petite taille (AQPPT) a lancé endécembre dernier, le livre Personnes handicapées auQuébec – Un état des lieux du droit. Destiné aux individuscomme aux organismes communautaires qui œuvrentauprès des personnes en situation de handicap, l’ouvragedresse un tableau du système du droit au Québec,recense les lois qui concernent plus directement les per-sonnes handicapées et présente différents programmeset mesures auxquels elles ont droit.

    Le livre, qui fait 275 pages, a été rédigé en collectif sousla direction de l'AQPPT. Il est distribué gratuitement grâceà la contribution de l’Office des personnes handicapéesdu Québec (OPHQ). Ainsi, toute personne intéressée peutcommander un exemplaire de la version imprimée sansfrais par simple demande à l’AQPPT. Il est possible de leconsulter en ligne à l’adresse :

    www.unetatdeslieuxdudroit.org

    L’AQPPT tient également à la disposition des personnesqui utilisent des appareils de lecture une version accessi-ble au format .doc.

    L’idée d’écrire un tel ouvrage sur les droits des personnesayant des limitations fonctionnelles peut sembler uneaventure ambitieuse pour une petite équipe commel’AQPPT. Mais pourtant, il y avait au départ du projet, ungrand manque en la matière. Lorsque l’idée est venue, en2009, dans la tête de Mme Nathalie Vendruscolo, direc-trice de l’AQPPT, ainsi que Martine Fradet, étudiante en

    droit, qui travaillait sur un projet de fiches à ce moment-là,il n’y avait aucun outil uniforme pour répondre à toutes lesquestions que se posent les personnes en situationde handicap relativement aux programmes, services,mesures ou lois qui les concernent. D’ailleurs, ce n’est paspour rien que l’OPHQ vient de sortir dernièrement unguide similaire.

    De plus, par ce travail quelque peu colossal, il y avait unsecond objectif de faire connaître davantage l’AQPPT quiest active dans le milieu de la défense des droits des per-sonnes handicapées depuis plusieurs années. Les gensconnaissent peu de chose à la problématique des person-nes de petite taille, et pourtant, quand les personnes depetite taille marchent, conduisent une auto et sont actives,le nanisme entraîne des limitations fonctionnelles à pren-dre au sérieux.

    L’AQPPT, qui fête ses 35 ans cette année, est un orga-nisme sans but lucratif qui regroupe les personnes, adulteset enfants, ayant le nanisme ainsi que les membres de leurfamille. Sa mission est de promouvoir la cause et dedéfendre les intérêts des personnes de petite taille enfavorisant leur intégration sociale, scolaire et profession-nelle. Elle procure des services de référence, de soutien,de sensibilisation et organise des activités sociales en vuede briser l’isolement.

    Pour plus d'informations et pour commander le livre, com-muniquez avec Karine Villeneuve, agente d’information, au514-521-9671 ou par courriel à [email protected]. Vous pou-vez également visiter notre site Internet : www.aqppt.org.

    j’avais un handicap visuel pour qu’il soit averti.Donc, pour que je puisse défiler sur la scène entoute sécurité, les techniciens ont mis un X noir.Bon, j’avoue que cela n’est pas pratique surune scène noire, mais je suis contente qu’ils sesoient souciés de mes besoins. Par la suite, onest allé essayer les vêtements qu’on allait met-tre. Pour ma part, je portais du Jacob. Laséance de maquillage et de coiffure était lesdeux prochaines étapes de cette belle journée.Le soir venu, j’étais tellement heureuse de fairepartie des finalistes, car ça m’a permis deréaliser que malgré notre handicap, nous pou-vons faire plein d’activités et de relever des

    défis. Donc, si jamais vous voulez vous démar-quer, vous pouvez faire comme moi et je vousgarantis qu’après cela, vous vous sentirezépanouies et que plus rien ne vous arrêtera.

    L’AQPPT publie un livre sur lesdroits des personnes handicapéesPar Karine Villeneuve, agente d’information de l’AQPPT

  • Un besoin ? Une idée ? Lorsqu’un membred’une famille est aux prises avec un handicap,se sont tous les membres de cette mêmefamille qui doivent faire des ajustements et dessacrifices. Avoir une tumeur au cerveau etperdre la vue est non seulement un obstacledifficile, mais apprendre à vivre ainsi peutparfois paraître insurmontable. Il faut parfoisfaire preuve d’ingéniosité afin d’améliorer la viequotidienne de tous. Notre fils, qui est malvoyantdepuis avril 2011, devait se positionner à unpied de la télévision pour regarder ces films pré-férés, mais également pour jouer à ses jeuxvidéo. Pas né-cessaire de vous expliquer quede voir la moitié d’un écran n’est pas trèsagréable pour le reste de la famille. De plus,assis loin des autres, il lui était impossible dese blottir contre nous, comme il en avait l’habi-tude auparavant ! Des habitudes de vie cham-boulées pour un garçon plein de vie. Afin deremédier à cet obstacle, une idée nous estvenue. Une idée qui a évolué pour donner unrésultat pouvant servir à tous au quotidien.

    Qu’en est-il exactement ? Si notre enfant devraittoujours s’avancer pour mieux voir de près.Nous en avons discuté avec Éric, spécialisteen réadaptation en déficience visuelle au Cen-tre de réadaptation en déficience physiqueLe Bouclier à Saint-Jérôme, mais à ce moment-là il n’existait rien sur le marché pour nous veniren aide. Mon conjoint a ensuite fait quelquestéléphones à des amis afin de discuter del’idée. Avec l’aide de l’un d’eux, vendeurd’appareils électroniques, l’idée de relier letéléviseur principal à un écran a germée. Afinde réduire au maximum les conflits avec sonfrère et sa sœur, il était important pour nousque ce qu’il allait voir sur son écran soit iden-tique à ce que le reste de la famille regardaitsur l’appareil principal. Le problème résidaitmaintenant dans la question suivante : com-ment amener un écran vers lui ? Mon conjointa eu l’idée de faire fabriquer un support àtéléviseur sur mesure et répondant bien à notrebesoin. C’est avec l’aide d’une compagniefabriquant des remorques que le support a vu

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    Une idée pour Olivier…Par Jessica Hamel et Carl Deloges, parents membres de l’AQPEHV

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    Les intervenants du programme en déficiencevisuelle du CRDP Le Bouclier aident Olivier etson entourage depuis l’été 2011, afin de rega-gner son autonomie. Grâce à de grandes ca-pacités d’adaptation et de persévérance, Oliviera su nous étonner par le progrès effectué pourson retour à l’école en septembre. Il a dûs’habituer à des aides optiques et techniquespertinentes à sa condition visuelle pour qu’ilpuisse retrouver une certaine aisance à la lec-ture, à l’écriture, et même, découvrir l’informa-

    tique. De plus, Olivier applique bien les règlesde sécurité apprises lors de ses déplacementsà pied et à vélo.

    Nous pouvons compter sur le support de sesparents afin de poursuivre l’atteinte de leurs ob-jectifs en réadaptation. Bien qu’il y ait plusieursdéfis à venir dans le futur, nous pourronsaccompagner Olivier et sa famille afin que toutse déroule dans le respect des capacités et desbesoins réels de ce jeune homme.

    Communiqué des intervenantsdu CRDP Le BouclierProgramme de réadaptation en déficience visuelle Jeunesse/Adultes Laurentides

    le jour. Grâce à ce nouvel objet, l’écran peutêtre bougé à volonté et selon les besoins dumoment. Il ne restait plus qu’à lier l’écran autéléviseur principal à l’aide de filage.

    Le besoin est aujourd’hui comblé. Notre filspeut désormais s’asseoir avec nous sur le sofapour regarder ses films et ses émissionspréférées. Il lui est même possible de jouer àces jeux vidéo bien assis sur le sofa. Cet amé-nagement peut s’avérer onéreux pour certains,mais permettre à son enfant de vivre sa vie plusou moins normalement est gratifiant. Si on in-clut le téléviseur d’une grandeur de 19 pouces,le montant de la facture peut s’élever à 500 $environ. Dites-vous que moins les habitudes devie sont changées et plus le handicap devientfacile à surmonter pour tout le monde.

    Pour toute question ou tout commentairesur le concept, il vous est possible denous rejoindre au : 450-939-1447.Il vous suffit de demander Carl ou Jessica.

    Si vous désirez faire l’achat du support,veuillez contacter :Remorques Domini au 450-433-2819et Pascal chez Son X Plus Ste-Thereseau 450-435-4432.

    Ces derniers nous ont généreusementaidés à réaliser notre projet.

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    Depuis quelques années, le Conseil d’adminis-tration de l’Institut Nazareth et Louis-Brailleoffre la possibilité aux professionnels d’innoverdans leurs interventions auprès des usagers,par le biais d’un financement pour des projetsayant un fort potentiel d’amélioration des pra-tiques cliniques ou qui introduisent de nouvellesmodalités d’intervention.

    C’est à travers nos discussions que l’idée d’in-tervenir par le biais du yoga a germé dans nosesprits. Nous avions fait le constat queplusieurs jeunes ayant une cécité, depuis lanaissance ou acquise en bas âge, ont un faibleniveau de conscience corporelle, de forcemusculaire ou d’endurance, une posture ina-déquate ou une rigidité dans certains mou-vements. Ces difficultés perturbent leurs ap-prentissages au niveau du développement del’autonomie dans les activités de la vie quoti-dienne (AVQ), les activités de la vie domestique(AVD) et dans leurs déplacements. Elles peu-vent également nuire à leur intégration sociale.Par exemple, nous avons observé une difficultéà laver la vaisselle (utilisation du bras au com-plet et de l’épaule, mais pas du poignet), desdifficultés à marcher en ligne droite et à con-server leur équilibre.

    Au printemps 2010, Claire Savoie (spécialisteen réadaptation en déficience visuelle), Audrey

    Jolin (spécialiste en orientation et mobilité) etmoi-même avons offert la possibilité de venirexpérimenter le yoga à sept jeunes fonction-nellement aveugles, âgés entre 16 et 21 ans.Ces derniers devaient s’engager à assister aux8 séances qui se déroulaient les mardis soirs,en plus d’accepter de passer un pré-test ainsiqu’un post-test.

    Les objectifs globaux ciblés par ce projetétaient de développer chez ces jeunes unemeilleure conscience corporelle, améliorer leurcondition physique et leur posture, les aiderdans leurs activités de vie quotidienne, faciliteret sécuriser leurs déplacements, favoriser ledéveloppement de liens sociaux, améliorer leurconfiance en soi et participer à une activitéadaptée à leurs besoins spécifiques.

    Afin de mieux cerner ces besoins et pour ob-jectiver les effets bénéfiques que le yoga ap-porterait à chaque jeune, nous les avonsévalués et photographiés avant le début des ac-tivités et à la fin de celles-ci.

    D’emblée, le contact entre les jeunes s’est faitrapidement dès la première rencontre d’éva-luation. Par la suite, ils ont respecté leur en-gagement en participant activement à chacunedes séances. L’ambiance en était une de cama-raderie, de bonne humeur et de respect.

    Activité de yoga à l’Institut Nazareth et Louis-Braille :Vers une réadaptation différentePar Nathalie Thibeault, psychoéducatrice au programme Enfance/Jeunesse de l’InstitutNazareth et Louis-Braille.

    Dans l’ordre, de gauche à droite, Nathalie Thibeault, psychoéducatrice, Claire Savoie, SRDV, et Audrey Jolin, SOM.

  • Le yoga a eu beaucoup de succès auprès desjeunes qui ont participé. Malgré les déplace-ments à faire en soirée et la fatigue accumuléede la journée, la majorité des jeunes auraitvoulu poursuivre les séances au-delà des huitactivités proposées au départ. La rapidité aveclaquelle ceux-ci ont appris les mouvementsnous a agréablement surpris. Comme nousl’avions anticipé, chaque nouveau mouvementdevait être bien détaillé verbalement et lavitesse d’exécution était plus lente que dans uncours de yoga régulier. Nous aidions les jeunesdans leurs positionnements, afin que leursmembres et leurs corps exécutent bien lesmouvements demandés par le professeur.Nous avons constaté que les jeunes avaient demoins en moins besoin d’être replacés d’uncours à un autre, puisqu’ils amélioraient leurconscience corporelle. Les exercices donnéspar la professeure de yoga étaient majoritaire-ment pratiqués par les jeunes à la maison, endehors des séances, et nous avons pu voir leurprogression à chaque cours.

    Nous avons visuellement constaté une bonneamélioration au niveau de l’équilibre chezplusieurs participants et l’aisance à effectuerles mouvements s’est accrue au fil des séan-ces. En comparant les photos prises avant ledébut des séances et à la fin de celles-ci ainsique les résultats des deux tests, nous avonsconstaté un meilleur contrôle du tronc et davan-tage de coordination, une diminution de la ten-sion dans les épaules et le haut du dos (doncmoins de rigidité), une plus grande flexibilité etune amélioration de leur posture. De plus, enayant une meilleure conscience de leur corpsdans l’espace, les jeunes étaient davantage ca-pables de se placer plus droit et ils adoptaientspontanément une meilleure posture. Selonnos observations, l’impact de ces changementspourra être de faciliter leur positionnement lorsdes traversées de rue et d’avoir un meilleuréquilibre dans leurs déplacements.

    Les jeunes ont eu la chance d’avoir une pro-fesseure de yoga dynamique et chaleureusequi a su bien adapter son enseignement auxbesoins spécifiques de nos participants.Nous tenons à remercier tout spécialementAndréanne Fortin Dion, professeure de yoga,pour son engagement et son implication auprèsdes jeunes.

    Considérant l’enthousiasme des jeunes, leurimplication, leur engagement, leur intérêt et lesbénéfices que le yoga a eus au niveau de leurcorps après seulement huit séances, nous pou-vons dire que cette activité fut un succès et quec’est une expérience à promouvoir dans les an-nées à venir.

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    Avant le début du yoga Après les 8 séances de yoga

    Avant le début du yoga Après les 8 séances de yoga

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    Notre beau groupe, actif depuis ses débuts il ya 4 ans, comporte 6 couples. Nos enfants ayantune déficience visuelle ont entre 3 et 17 ans.Chaque fois, c’est avec grand bonheur quenous nous retrouvons. Nous avons si hâte denous parler, d’échanger sur les difficultés ren-contrées par nos enfants, mais aussi noussommes enchantés de connaitre leurs bellesréalisations. Nos rencontres se font majoritaire-ment les dimanches matins jusqu’en milieud’après-midi pour une durée de 5 heures. Jevous fais part des activités que notre groupe avécues depuis un an.

    En décembre 2010, nous avons voulu vivredans la peau d’un non-voyant, l’espace d’unrepas. C’est par un très froid samedi soir quenous nous sommes retrouvés sur la rue Ste-Catherine à Montréal au restaurant O’Noir. Çaa été toute une expérience. Au bénéfice deceux et celles qui ne connaissent pas ce resto,voici comment ça s’est passé.

    D’abord, on se rassemble dans le hall d’entréepour y déposer tous nos effets personnels dans

    des casiers avec cadenas. À l’intérieur de lasalle à manger, il n'est pas question d’y avoirnos sacs à main, cellulaire, briquet, porte-monnaie, montres et, surtout, rien qui pourraitfaire de la lumière. On choisit notre menu et onle commande. Nous étions tous très fébriles etanxieux. Puis c’est à la queue leu leu, une mainsur l’épaule de la personne devant nous, quenotre serveur, un non-voyant bien sûr, nousguide à l’intérieur de la salle à manger. C’estvraiment très insécurisant de se retrouver dansle noir total. Et quand je dis le noir total, c’étaitun noir d’encre qui régnait dans la salle àmanger. C’était même un peu paniquant pen-dant un petit moment. Mise à part la noirceurde la salle à manger, il y avait le bruit, la voixdes autres clients déjà assis et qui parlaienttrès forts et celles des serveurs qu’on entendaitcrier sans cesse « Attention ! » lors de leurs dé-placements avec les plats, question d’éviter defâcheux accidents, comme une chaise qu’onreculerait au mauvais moment. C’était trèsbruyant… Surprenant de constater que pourpallier notre déficience visuelle, on est porté àparler plus fort. Une façon inconsciente de sesécuriser et de se faire repérer, je pense.

    Après avoir repéré notre table et s’être assis, leserveur nous a expliqué la disposition du cou-vert devant nous : sur un napperon texturé, onpouvait toucher nos ustensiles. Un verre etnotre coupe de vin, eux, étaient placés en hautdu napperon. On nous remettait les plats par-dessus une épaule et les boissons par-dessusl’autre épaule. Le repas était délicieux, nossens, tant olfactifs que gustatifs, étaient ampli-fiés. Au menu, un choix de filets mignons,volaille, crevettes, pieuvre grillée, assiette végé-tarienne, tout était succulent. Bien sûr, nousavons bien ri des coupes de vin renversées etdes serviettes de table pleine d’électricité sta-tique, les seuls articles à faire un peu de lu-

    Les échos du groupe d’entraidede LongueuilPar Martine Fontaine, mère de Nathan Gélinas de l’AQPEHV

    En arrière, de gauche à droite : Gilles St-Laurent, José St-Onge,Nicola Dolbec, Carolyne Roussel, Stéfan Bourassa et Luc Bellemare.

    En avant, de gauche à droite : Martine Fontaine, Jacinthe Vincent,André Gélinas, Julie Lefebvre, Audrey Guillemette et Louise Boivin.

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    mière à cause des étincelles qu’elles produi-saient quand on les secouait. Mais le fait le pluscocasse fut le bon tour que certains ont joué àceux qui ont quitté la salle à manger avec leserveur pour aller à la salle de bain à la fin durepas… ceux qui sont restés à la table se sontdéplacés de 2 chaises… à leur retour, ceux etcelles qui avaient quitté la salle ne compre-naient plus rien, même le serveur qui les guidaitet qui se souvenait très bien de la place deÀchacun était bien embêté. Nous avons bien ri.Finalement, ce fut une expérience enrichis-sante. On peut s’habituer à vivre dans le noir, ilfaut se donner une chance de trouver nosrepères et laisser nos craintes s’estomper. Jevous propose de tenter l’expérience.

    Une autre rencontre vers le début du printempsà l’Institut Nazareth et Louis-Braille nous a per-mis de discuter de divers sujets, tels que lesplans d’intervention scolaire, les adaptationsscolaires, les activités sportives, etc. Chacunexposait une problématique ou une réalisationvécue par leur enfant. Ensemble, on trouve dessolutions, on fait des suggestions pour aiderceux qui vivent une problématique. L’expériencedes uns est un baume pour ceux et celles quiapprennent de ces expériences. C’est la beautéet la richesse du groupe d’entraide.

    Malheureusement, notre rencontre prévue enjuin a dû être annulée pour la toute premièrefois en 4 ans, faute de participants, chacunayant des activités reliées à la fin de l’annéescolaire. Par contre, personne n’a manqué lafête familiale estivale qui s’est déroulée cheznos amis Jacinthe et José, les parents deLauriane, à Farnham. Une belle rencontre quia débuté sous le soleil. Les enfants se sont bienamusés dans la piscine. Les adultes ont pubavarder dans la cour pendant que les adosse divertissaient au sous-sol. Et que dire durepas ! BBQ et maïs, salades, trempettes etgrignotines. Il y en avait pour tous les goûts etpour toutes les faims. Malheureusement, c’estsous une pluie diluvienne que cette bellejournée s’est terminée.

    Pour notre rencontre d’octobre 2011, nousavons eu la belle visite de M. Pascal Comeau,musicothérapeute à l’Hôpital de Montréal pourEnfants. M. Comeau nous a expliqué ce qu’estla musicothérapie. Il nous a fait part dedifférentes facettes thérapeutiques de la musi-cothérapie par le biais d’expériences person-nelles vécues avec des enfants malades,particulièrement en hémato-oncologie et enpsychiatrie. Puis, il a animé de petites activitésinteractives dans lesquelles il nous a étépermis d’expérimenter différents instruments

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    Au printemps 2007, un enseignant du centreSaint-Paul au secteur des adultes de la Com-mission scolaire de Montréal, M. Pierre Dubuc,communique avec le répondant au secteur vi-suel de l’école Saint-Enfant-Jésus. Cet en-seignant qui enseigne les sciences propose unprojet qu’il veut réaliser avec ses élèves, aprèsles heures de classe, afin de fabriquer dumatériel spécialisé pour aider les enfants aveu-gles.

    Une offre comme celle-là arrive rarement, donctout de suite, nous avons rencontré l’équipe deMonsieur Dubuc. Nous avons défini ensembleles besoins spécifiques du matériel adapté quiserait pertinent et que l’on ne pouvait retrouversur le marché.

    M. Dubuc accompagné d’une dizaine de jeuness’est présenté à l’école Saint-Enfant-Jésus. Cesderniers voulaient connaître davantage le milieude la déficience visuelle et rencontrer desélèves aveugles afin que le travail, qu’ils ferontéventuellement pour eux, soit plus signifiant.C’est à partir de ce jour-là, que la collaborationentre ces deux établissements scolaires a com-mencé.

    Une collaborationqui profite à lacommunautéPar Sylvain Nadeau, répondant au secteurvisuel à l’école Saint-Enfant-Jésus,Commission scolaire de Montréal

    de musique, surtout des instruments à percus-sion. Il faut mentionner que nous avions eu undevoir à faire en préalable à cette rencontre,chacun devant apporter au moins un instru-ment de musique. Avec tous ceux que M.Comeau avait lui-même apportés, nous avionsdroit à une belle variété. Par le biais de lamusique, nous avons pu expérimenter diversessituations, dont celle d’être le leader du groupe.Être leader au sein d’un groupe donne le sen-timent d’être quelqu’un d’important. Cette per-sonne donnait le rythme et le groupe devaitsuivre ce rythme et sa vitesse d’exécution. Unbeau « jam session » ! La rencontre s’est ter-minée par une chanson de Michel Rivard, « Jevoudrais voir la mer », que nous avons chantéeà l’unisson, accompagné à la guitare par M.Comeau. Un très fort sentiment d’union, desymbiose et de paix est ressorti de cettedernière activité. C’était même un moment par-ticulièrement émouvant.

    Notre dernière rencontre de l’année 2011 a eulieu une semaine avant Noël. À nouveau, dessujets variés ont été discutés autour d’unebonne table pour un brunch de Noël chez nosamis Louise et Gilles, les parents de Camille, àGranby.

    La prochaine année sera très certainementriche en sujets et activités. Entre nos rencon-tres, nous nous écrivons régulièrement parcourriel pour se donner des nouvelles, bonnesou moins bonnes, ou avoir des conseils. Je suisfière de dire que notre groupe est là pour rester.Nous formons une belle famille et les liens quiunissent notre amitié le sont pour la vie !

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    Les réalisations Au retour des vacances en septembre 2007,M. Dubuc et son équipe se sont mis au travail.Ils ont fabriqué des cadrages en bois grillagé,afin que les dessins des élèves, utilisant descrayons de cire, aient une portée tactile. À Noëlde cette année-là, tous les élèves utilisateursde braille de la commission scolaire en ont reçuun en cadeau.

    Ils ont également fabriqué des supports à lec-ture ajustables, des tablettes de bois trouéeset des chevilles permettant de reproduire descellules braille pour initier les élèves à l’appren-tissage du braille. Il y a eu aussi des tablesadaptées pour les télévisionneuses, desappuis-pieds ajustables, des classeurs pourranger les volumes braille et différents jeux :dés, jeux de dames, tangram, etc.

    Tout ce matériel est avant tout adapté et conçupar l’équipe des enseignants spécialisés àl’intégration des élèves ayant une déficience vi-suelle en collaboration avec l’équipe du centreSaint-Paul, pour la réalisation.

    Depuis ce temps, une multitude de jeux se sontajoutés : des maquettes qui représentent lequartier de l’école pour aider dans les déplace-ments et du matériel didactique en mathéma-tiques pour faire manipuler les jeunes.

    Tant et aussi longtemps que le projet existera,il y aura des besoins spécifiques de matériel àcombler pour les élèves ayant une déficiencevisuelle.

    Un projet écolo Il est important de mentionner que presque toutle matériel est fabriqué avec des matériaux re-cyclés et récupérés dans les rebuts de maga-sins à grande surface pour la rénovation, desdons, dans les cours à bois ou ailleurs. Lorsquele produit est terminé, nous avons l’impressionque ce sont des objets neufs tellement la qua-lité est exceptionnelle. Il faut souligner tout letravail et les efforts pour récupérer les maté-riaux dans le but d’en faire des objets utiles,solides et esthétiques. De plus, le facteur tempspour accomplir ces travaux est louable, car cesréalisations s’effectuent après les heures declasse. Autrement dit, une activité parascolaire.

    Une collaboration qui traverse les frontièresDepuis quelques années, cette collaborations’est répandue jusqu’à des écoles spécialiséesen déficience visuelle au Maroc où le matérielétait limité. Comme dans les projets précé-dents, nous avons uni notre expertise pour enfaire profiter les élèves marocains moins biennantis.

    De plus, l’équipe du centre Saint-Paul fabriquedu matériel adapté pour une école ayant desélèves autistes. Une nouvelle collaborationauprès d’un autre milieu avec une probléma-tique différente ayant des besoins autres.

    Un projet à imiter Le projet de collaboration du centre Saint-Paulet de l’école Saint-Enfant-Jésus se distinguepar son sens de l’initiative, les répercussionsconcrètes de leur contribution, le partage del’expertise et de l’expérience.

    Il serait souhaitable que ce projet devienne unmodèle à reproduire dans toutes les commis-sions scolaires de la province. Dans les milieuxscolaires, il y a beaucoup de ressources quisont méconnues et qui pourraient servir à lacommunauté de diverses façons.

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    Départ des jeunes de l’Hôtel Chantecler à Sainte-Adèle pour le Camp Bruchési.Ils sont accompagnés par les moniteurs de la Fondation des Aveugles du Québec.Photographie prise par Sylvain Demeule, le 28 mai 2011 lors de la 31e Rencontre familiale annuelle.

    VOIR NOTRE RÉALITÉAVEC UN REGARD POSITIF

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    Je ne sais pas si vous vous en souvenez, maisle matin du 10 septembre dernier, c’était plutôtfrais et très venteux dans le stationnement P2du métro Longueuil. Même si le soleil était aurendez-vous, il faisait froid. Malgré tout, nousétions plus de 55 personnes au rendez-vouspour la deuxième édition de la « Randonnée enmoto ».

    Organisée par la Fondation des Aveugles duQuébec et l’Association Moto-Tourisme deVerdun, membre de la Fédération Motocyclistedu Québec, cette randonnée a fait vivre unejournée de moto à 20 jeunes handicapésvisuels, âgés de 16 ans et plus, de la granderégion de Montréal. Bien entendu, ce ne sontpas eux qui ont conduit les motos, mais plutôtles 30 motocyclistes chevronnés, tous présentsbénévolement, afin de faire vivre cette expé-rience unique aux participants.

    Au départ, l’idée d’organiser une randonnée enmoto vient d’Éric Vaillancourt, travailleur socialà l’Institut Nazareth et Louis-Braille. Passionnéde moto, Éric voulait partager son expérienceauprès des jeunes handicapés visuels. Il s’est

    entouré de quelques collaborateurs, dont PierreQuévillion, président de l’Association Moto-cycliste Vallée de la Rivière en Outaouais, etLouis-Philippe Chrétien, coordonnateur duService des loisirs de la Fondation des Aveu-gles du Québec. Ensemble, ils ont réussi àorganiser la première édition de la « Randon-née en moto » le 19 juin 2010. Malgré la pluiequi s’est invitée à la fin de la journée, les 30personnes présentes (15 jeunes et 15 moto-cyclistes) se sont jurée de remettre ça.

    Pour la deuxième édition, le comité organisa-teur visait plus grand. Claude Lehall, présidentde l’Association Moto-Tourisme de Verdun (suc-cesseur de Pierre Quévillion dans l’organisa-tion), Éric et Louis-Philippe ont recruté pasmoins de 20 jeunes handicapés visuels et 35bénévoles, dont 30 motocyclistes. Plusieursd’entre eux étaient présents à la première édi-tion et n’auraient pas manqué le rendez-vouspour tout l’or du monde. Les participants ont puprofiter d’une journée remarquable, d’unsavoureux dîner au barbecue et d’une randon-née mémorable de près de 4 heures. Bref, unetrès belle réussite !

    Une randonnée mémorable !Par Louis-Philippe Chrétien, coordonnateur du Service des loisirsde la Fondation des Aveugles du Québec

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    Développé dans le but d’offrirdu matériel sonore pouvantrépondre aux besoins desjeunes, âgés de 0 à 10 ans,ayant une déficience visuelle,ce matériel réalisé par desintervenantes de l’InstitutNazareth et Louis-Braille viseà assurer le développementdes habiletés de l’enfant afinde décoder plus facilementce qui se passe dans son en-vironnement.

    Conçu sous forme de pochette, Le monde dans mesoreilles présente deux CD : À l’heure du bain et Des sor-ties tout ouïe. Accompagné d’un document explicatif, lepremier disque a été conçu pour stimuler l’enfant avecdes histoires graduées qui se déroulent à l’heure du bain.Celui-ci suggère différentes activités ainsi que la créationd’un livre-objet à manipuler. Le deuxième disque, quantà lui, propose des histoires et des jeux en lien avec desactivités qui se déroulent à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieurde la maison. Les enfants adoreront ce documentpuisqu’il regorge d’activités interactives qui l’inciteront àdécouvrir un nouveau monde à travers ses oreilles.

    Grâce à ce document, les enfants ayant une perte de vi-sion partielle ou totale pourront développer des habiletésauditives de reconnaissance des sons du quotidien, dediscrimination entre plusieurs sons, des habiletés cogni-tives d’anticipation, de mémorisation, des habiletés tac-tiles de reconnaissance d’objets, de manipulation demême que des habiletés langagières. Le monde dansmes oreilles a été développé par Maude Demers Bonin,ergothérapeute au programme Enfance/Jeunesse del’INLB, Krystiane Hamel, spécialiste en orientation etmobilité de l’équipe Enfance/Jeunesse maintenant à laretraite, Claire Piché, ambiophoniste, ainsi que JoanneThibodeau, ergothérapeute au programme conjoint INLBet IRD (Institut Raymond-Dewar) en surdicécité. Ilreprésente donc un outil de choix pour les personnes quigravitent autour des petits ayant une déficience visuelle.

    Le monde dans mes oreilles est disponible depuis ledébut de l’année 2012 et il est en vente au Comptoir desventes de l’INLB par téléphone au 1-800-361-7063 ou au450 463-1710, poste 200 ou par Internet via le site webcdv.inlb.qc.ca.

    Un documentqui titille l’oreillePar Maude Demers Bonin, ergothérapeuteau programme Enfance/Jeunesse de l’InstitutNazareth et Louis-Braille (INLB) en collaborationavec Joanne Thibodeau et Annie Hulmann,responsable des communications à l’INLB

    Le comité organisateur prévoit un très belavenir pour la « Randonnée en moto ». Nonseulement les participants ont été enchantéspar leur randonnée, mais les motocyclistesaussi. Il y a un réel engouement autour de cetteactivité, si bien que nous avons des demandesd’autres motocyclistes, et même d’associationsde moto, qui veulent participer à cette expé-rience unique. Il est même question que cetterandonnée soit prévue au calendrier 2012 de laFédération Motocycliste du Québec. Le plusmerveilleux, c’est que ce sont les jeunes handi-capés visuels qui vont en profiter. C’est poureux que tant de gens veulent se déplacer pourpartager leur réalité et leur faire vivre la passionde la moto !

    La « Randonnée en moto » s’adresse aux jeu-nes handicapés visuels de 16 ans et plusrépondant à certaines restrictions physiques,pour des raisons de sécurité. Si vous voulezplus d’information sur les éditions futures de la« Randonnée en moto », vous pouvez contac-ter Louis-Philippe au 514 259-9470, poste 33.

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    Le géocaching :quand la technologie s’amuse !Par Marie-Claude Lavoie et Mylène Lachance,spécialistes en orientation et mobilité, programme conjoint en surdicécité INLB/IRD

    UN PROJET INNOVANT QUI DONNE LE GOÛTAUX ADOLESCENTS DE SE DÉPLACER

    C’est l’engouement pour le géocaching qui nousa amenés à développer un projet de réadapta-tion ralliant cette technologie et l’apprentissagede stratégies favorisant les déplacements sécu-ritaires. Travaillant en orientation et mobilité,nous étions préoccupés par la création d’uncontexte stimulant qui motiverait les adoles-cents. La poursuite de l’entraînement individuelen orientation et mobilité, aussi importante soit-elle, n’est pas du tout attirante de par sa formeet n’est pas nécessairement une priorité pourl’adolescent. Nos réflexions nous ont amenés àtrouver une façon innovante d’accrocher lesadolescents : groupe de pairs + technologie =intérêt de l’adolescent!

    Le géocaching est un jeu d’orientation qui con-siste à utiliser la technologie du GPS (géopo-sitionnement par satellite) pour rechercher oudissimuler un contenant appelé « cache » ou« géocache » dans divers endroits en ville ouen forêt. L’activité débute par une recherchesur le site Internet www.geocaching.com eninscrivant le code postal de la région où l’ondésire jouer et la liste des caches s’affiche. Ils’agit de choisir les caches que l’on désire trou-ver et de télécharger les coordonnées de lati-tude et longitude dans le GPS. Le site nousdonne des énigmes ou des indices reliés à l’his-toire d’un lieu. C’est une excellente façon de dé-couvrir un quartier, une ville, des siteshistoriques et culturels, des espaces verts etles « incontournables » d’une région. Ensuite,il ne reste plus qu’à partir à la chasse au trésortout en restant discret afin de préserver le

    secret de la cache aux non-initiés. Une fois lacache trouvée, il faut inscrire la date et signerle registre des visiteurs. Le géocaching res-pecte l’environnement et les terrains privés. Lescaches sont cotées en fonction de la difficultéde la recherche et du terrain et sont en touttemps accessibles à moins d’indications pré-cises sur la fiche technique de la cache.

    Au Québec, il y a environ 5 000 géocacheurs etplus de 22 000 caches dont près de 16 000, àMontréal. À l’échelle internationale, il est ques-tion de 5 000 000 de géocacheurs et de 1 500000 caches.1

    LA PROGRAMMATION

    L’activité a regroupé des adolescents âgés de12 à 17 ans, ayant une déficience visuelle (col-laboration du programme Enfance/Jeunesse del’INLB) ou une surdicécité. Elle a eu lieu deuxfois par semaine, durant 4 semaines, aucourant de l’été 2011, pour un total de 8 ren-contres (3 h 30 par rencontre). À la dernièrerencontre, nous avons réalisé une activité spé-ciale d’une journée. Nous avons effectué unedésorientation dans un nouveau quartier afinde regrouper et d’appliquer l’ensemble des con-naissances apprises.

    1Delisle, Sarah. 2011. « Le géocaching au Québec Une chasse au trésor moderne ». Le 24 heures. En ligne. 28 septembre, p. 18-19.Consulté le 21 décembre 2011. http://virtuel.24hmontreal.canoe.ca/doc/24hrsmontreal/24hmontreal09282011_opt2/2011092701/18.html#18.

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    Tout le programme était basé sur la notion deplaisir à l’intérieur de l’apprentissage. Nousavons séquencé le curriculum d’apprentissageen orientation de façon à ce qu’il puisse se fon-dre à l’activité de géocaching. La découverte decaches se mariait parfaitement à la familiarisa-tion à un nouveau quartier (semi-commercial),par trajets spécifiques, en sollicitant l’apprentis-sage de notions reliées à l’orientation (utilisationde cartes, points cardinaux, points de repère,aides techniques, boussoles, GPS, etc.).

    Voici la composition d’une rencontre type :

    1. Accueil/préparation et retour sur lesapprentissages de la dernière rencontre :

    Nous avons utilisé une salle de l’InstitutRaymond-Dewar qui nous servait de « quartiergénéral » où tout le matériel (loupe, télévision-neuse, crayons à pointe large et contrastants,etc.) et les adaptations (carte tactile, éclairage,tableau de communication) nécessaires étaientregroupés. C’est dans cet endroit que les jeunesétudiaient la carte du quartier où nous allions tra-vailler. Sur cette carte commune, les jeunes de-vaient inscrire le déplacement accompli à larencontre précédente (trajet de la cache), ajou-ter : la localisation de la cache trouvée; les inter-sections à risque rencontrées pendant le trajet;et les repères/indices qui ont aidé à maintenirl’orientation. Cette carte a été au cœur de l’ap-prentissage, car elle a reçu le bilan de tous lesacquis de chaque déplacement et a bien reflétél’état des connaissances des jeunes.

    2. Activité d’orientation :

    Avant de partir à l’extérieur, nous réalisions desexercices plus théoriques d’orientation afind’améliorer la représentation mentale duquartier exploré. Par exemple, apprendre à lireune carte, utiliser les points cardinaux pour sediriger sur une carte ou à une intersection,comprendre