Université de Bordeaux III Laboratoire – MICA – MSHA - GRESIC
LABORATOIRES DU LIEN SOCIAL - MSHA · 3! LES LABORATOIRES DU LIEN SOCIAL CRITIQUE DE LA PRÉCARITÉ...
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LABORATOIRES DU L IEN SOCIAL
Deux journées d’études : 5 & 6 décembre 2013 Organisées par l’équipe C.O.S. – Laboratoire MICA (Université Bordeaux Montaigne)
Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (Salle Jean Borde)
CRITIQUE DE LA PRÉCARITÉ,
POLITIQUES DE LA SOLIDARITÉ
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a – Fotolia.com
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Table des matières CRITIQUE DE LA PRECARITE, POLITIQUES DE LA SOLIDARITE .................................................. 1
COMMUNICATION ET LIEN SOCIAL .............................................................................................................. 3
LES LABORATOIRES DU LIEN SOCIAL ......................................................................................................... 4
NOS JOURNEES D’ETUDES .......................................................................................................................... 6
JEUDI 5 DECEMBRE ................................................................................................................. 7
BIENVENUE ........................................................................................................................................ 7
CONFERENCES INTRODUCTIVES ............................................................................................................. 7
FORUM 1 : PRECARITE ET FLEXIBILITE : FORMES ET CONTROVERSES .................... 7
13H30 : OUVERTURE DU FORUM ................................................................................................................... 7
14H00 : ATELIER 1. LE LIEN SOCIAL A L’EPREUVE DU TRAVAIL FLEXIBLE ........................................ 7
14H30 : ATELIER 2. COMMUNICATION PUBLIQUE ET INNOVATION SOCIALE ........................................................... 8
15H00 : ATELIER 3. PRECARITE ET GENERATIONS .............................................................................................. 8
FORUM 2. .................................................................................................................................... 9
PRECARITE FERTILE ? ............................................................................................................. 9
16H00 : OUVERTURE DU FORUM ................................................................................................................... 9
16H15 : ATELIER PRECARITE ET CREATION ARTISTIQUE .................................................................................... 10
VENDREDI 6 DECEMBRE ...................................................................................................... 11
FORUM 3. LES METAMORPHOSES DU LIEN SOCIAL ..................................................... 11
8H15. OUVERTURE DU FORUM .................................................................................................................... 11
08H30 : CONFERENCES INTRODUCTIVES ........................................................................................................ 12
10H30 : ATELIER 1. LES MEDIATIONS POUR LA REINSERTION PROFESSIONNELLE ................................................... 12
11H30 : ATELIER 2. POLITIQUE DU SECOURS .................................................................................................. 12
13H30 : ATELIER 3. CITOYENNETE URBAINE ET CITOYENNETE D’ENTREPRISE ........................................................ 13
14H00 : ATELIER 4. LE NUMERIQUE : ESPACE D’INCLUSION OU D’EXCLUSION DANS LE TRAVAIL ? ............................ 14
15H00 : EPILOGUE 1 : PRECARITE D’AILLEURS : LE CAS DES HIMBAS (NAMIBIE) ................................................... 15
15H30 : EPILOGUE 2 : EMERGENCES EN INNOVATION SOCIALE .......................................................................... 15
16H30 : EPILOGUE 3 : VERS UNE SOLIDARITE DYNAMIQUE ............................................................................... 16
BULLETIN D’INSCRIPTION .............................................................................................................. 17
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LES LABORATOIRES DU LIEN SOCIAL CRITIQUE DE LA PRÉCARITÉ ET POLITIQUES DE LA SOLI-DARITÉ
Deux journées d’études : 5 & 6 décembre 2013 Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (Salle Jean Borde)
La précarisation affecte la société dans son ensemble : entre contrats temporaires, intermittents, sans-‐papiers, vacataires ou stagiaires…, la « gestion prévisionnelle des compétences », sous prétexte de flexibilité, de mobilité, de réac-‐tivité, démembre les communautés de métier et résume l’individu au tra-‐vail à l’équation de sa valeur d’expertise au moment précis où elle est utilisée. Il faudrait pen-‐ser la précarité – ou sa forme « sublimée », la mobilité – comme l’effet d’une impuissance des ins-‐titutions à imaginer les médiations nécessaires pour restaurer le pré-‐caire dans sa dignité de citoyen : il faut bien constater que l’employeur de sans-‐papiers n’est pas toujours très regardant sur le parcours de vie de son précaire, que le cadre dirigeant dénie la souffrance par le stress qu’il in-‐flige à ses salariés, que la direc-‐tion des ressources humaines peut s’accommoder des dispositifs d’accompagnement à la mobilité1
1 Chez France Télécom, « la pression pour bouger – et partir de l’entreprise – est constante. Lors des entretiens individuels d’évaluation, elle se mani-‐feste par la question rituelle : « êtes-‐vous prêt à la mobilité ? » ou prend aussi la forme de mails en-‐voyés à répétition tel un de ces spams que tout in-‐ternaute reçoit sur sa messagerie ». Yvan du Roy, Orange stressée, Paris : La Découverte, 2009, p ; 151.
comme gestion, sous prétexte de justice sociale, des licenciements.
Dans une concurrence mondialisée, tous les efforts de normalisation portent sur l’optimisation des principaux facteurs et indicateurs de la performance : la ressource humaine, le temps et les coûts. L’optimisation, ce mot ordinaire de la gestion, est sans doute le mot-‐clef du manager moderniste : il convient de mobiliser des res-‐sources au gré des opportunités, de la « demande », du client, des « cahiers des charges » et de s’en séparer lorsque la conjoncture de-‐vient défavorable.
Communication et lien so-‐cial Dans ce contexte, la restauration du lien social, dans une société fragilisée par le poids du chômage et de la nouvelle organisation du travail, mobilise aujourd’hui un nombre croissant d’associations, d’institutions territoriales, d’acteurs publics et politiques, d’entreprises, de chercheurs, de consultants, autour d’une idée cen-‐trale : redonner voix aux « sans-‐voix », aux exclus du travail, aux salariés précaires… Les solutions à l’œuvre s’appuient sur un principe simple : veiller, pour les profes-‐sionnels de la médiation et de l’insertion, à créer des lieux de
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parole, de reconstruction de soi, des parcours d’apprentissage à l’autonomie. Des parcours escortés, certes, mais sur lesquels le pré-‐caire est mis en situation d’être écouté, d’être entendu, d’être re-‐connu, de coopérer, de produire, voire, comme on dit d’un artiste, de se produire. Catherine Bernadet, dans un ouvrage récent, insiste à juste titre sur l’importance de la relation dans l’accompagnement vers l’insertion2. Cette relation, fon-‐dée sur un engagement réciproque à la source même du lien social : ce-‐lui qui porte sur toutes les formes de coopération unissant le précaire et son médiateur, sur la promesse d’une coprésence durable, en somme.
Cette promesse est, pour nous, très éloignée du geste caritatif : certes, il garantit la paix sociale mais renforce l’exclusion, il reste sans lendemain, il peut être ano-‐nyme, muet, se faire à l’abri du regard de l’exclu et s’en tenir là. Bref, en préservant la sphère pri-‐vée du donateur, le don – et pour-‐quoi pas l’offrande – reste profon-‐dément conservateur. Il permet d’aménager les conditions d’une coexistence sans histoire entre l’exclu et le nanti. A l’inverse, dans nos « laboratoires du lien so-‐cial », ce qui prévaut, ce sont les règles de la réciprocité, les actes de langage qui engagent les parties prenantes du projet d’insertion à coopérer, ou encore les négocia-‐tions sur les conditions des épreuves qui jalonnent le parcours de l’insertion et la construction d’une biographie nouvelle.
Toutes ces pratiques de l’innovation sociale s’inscrivent dans un projet de communication so-‐ciétale dont le grand programme théorique reste à construire. Qu’il s’agisse de médiation,
2 Catherine Bernadet, L’insertion est une relation, Paris, Les Editions de l’Atelier, 2010.
d’accompagnement, de mobilisation, d’incitation à la participation, le premier objectif est de reconsti-‐tuer le meilleur réseau social au bénéfice des exclus du lien : les chômeurs, les salariés précaires, les victimes de la souffrance au travail, les « individus sans sup-‐port », pour reprendre l’expression de Robert Castel. Ce réseau social, comme espace d’échanges et de dia-‐logue de proximité, est embléma-‐tique de ce parti-‐pris communica-‐tionnel fondé sur des règles de la relation d’aide : l’écoute, la con-‐fiance, le conseil, l’explication, mais aussi la patience, la tolé-‐rance, la compréhension et, au fi-‐nal, la reconnaissance. Dans ce cas, la relation interpersonnelle devient le schéma communicationnel de référence dans les projets de restauration du lien, schéma dans lequel, dit à la manière de Levi-‐nas, les visages et le regard porté de l’autre vers soi constituent une condition première de succès dans cet échange de proximité.
Les laboratoires du lien social Nos laboratoires du lien social peuvent être définis, sans excès de langage, comme des structures de recherche et développement (R&D) pour la conception de produits et de services en réponse à des be-‐soins sociaux nouveaux. Mais com-‐ment définir ces besoins sinon en termes d’équité, de solidarité, de justice sociale ? Les entreprises d’insertion par l’économie comptent pour une part importante dans ce projet d’innovation sociale. C’est le cas également d’un réseau asso-‐ciatif comme la FNARS3 ou encore d’une association d’accompagnement vers l’emploi comme Transfer.4
3 Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale. 4 Il faudrait citer l’intégralité de ce dossier du Journal Le Monde du 25 juin 2013 consacré aux acteurs du change-‐
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L’action des collectivités territo-‐riales ajoute à l’insertion soli-‐daire la dimension citoyenne : la question devient alors un élément fort de la communication publique. La première valeur à l’œuvre dans de telles structures est bien le droit d’être écouté de près dans un cadre de travail favorisant et in-‐tégrant toutes les initiatives mu-‐tualistes. Un bel exemple, sans doute, du retour du programme ins-‐titutionnel au sens où l’entend François Dubet5. En tout cas, de telles initiatives ont pour voca-‐tion de réinventer, pour la per-‐sonne en situation de précarité et pour être fidèle à la pensée de Castel, les conditions du « redeve-‐nir-‐sujet »6.
Ces initiatives regroupent des structures très différentes :
Sur le plan de l’hybridation des ressources qu’elles conjuguent et de leur inscription dans des réseaux institutionnels : mar-‐chands, non marchands (publics, notamment dans les territoires) et relevant de la réciprocité (dons, bénévolat).
ment Cahier du « Monde » N°21284 daté Mardi 25 juin 2013 sur le thème de l’Impact Journalism Day, conçu en as-‐sociation avec Sparknews et un réseau de 22 journaux, dans le but de « faire connaître les porteurs de projets dif-‐férents qui, à leur manière, œuvrent pour une vie meilleure ». Ce dossier fait un point très riche et très docu-‐menté de projets d’entreprises qui, dans le monde, s’efforcent avant tout de promouvoir l’innovation sociale. 5 François Dubet, Le déclin de l’institution, Paris, Seuil, 2002. 6 Cette question du sujet, très polysé-‐mique, a fait l’objet de nombreux dé-‐veloppements en sciences sociales, no-‐tamment chez Alain Touraine. Sur ce point, les développements de Robert Castel sur la notion d’individu sans support peuvent utilement alimenter notre réflexion.
Sur le plan des objectifs qu’elles se donnent pour l’insertion : insertion en termes de remise au travail, in-‐sertion dans l’objectif d’une reconstruction sociale, d’une réappropriation du projet per-‐sonnel, insertion obtenue par la priorité accordée à l’objectif sociétal (écologique par exemple)
Sur le plan des initiatives d’acteurs qui la créent et la développent et qui renvoient à des identités professionnelles très variées : professionnels du travail social, professionnels de l’emploi et de la formation, professionnels du développement local.
Ces institutions de la restauration identitaire pour la personne en danger de désocialisation ont bien pour vocation, au-‐delà des luttes contre l’insécurité économique, de redonner au précaire le pouvoir de dire « je » ou d’encourager la prise de parole comme condition et effet du pouvoir : « La voix, l’entente verbale, dit Guillaume Le Blanc, ne sont pas le dernier mot de la politique sociale mais une condition de réarmement des puis-‐sances d’agir des vies »7. Il s’agit du pouvoir de dire, d’être entendu, d’être écouté, d’être re-‐connu et, conformément à ce que nous enseigne la théorie austi-‐nienne, d’agir dans et par le lan-‐gage. Mais il s’agit bien, pour le précaire, de redevenir sujet, au-‐trement dit, de recouvrer un statut identitaire qu’au fond il n’a ja-‐mais perdu : le diplômé sans em-‐ploi, le professionnel victime d’un licenciement économique, le vaca-‐taire en quête d’un emploi stable… Au fond, ce retour au statut de su-‐jet est, pour le précaire, la pos-‐
7 Guillaume Le Blanc, Que faire de notre vulnérabilité ? Bayard Editions, 2011, p. 207.
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sibilité d’une nouvelle biographie ou encore la possibilité de mettre en cohérence un parcours de vie, quelle que soit la sphère d’action (professionnelle, politique, ci-‐toyenne et bien sûr familiale)8. Voilà autant de raisons d’engager nos spécialités de recherche en communication dans un dialogue fé-‐cond avec d’autres disciplines qui travaillent déjà sur le sujet (Droit social, Sociologie, Econo-‐mie, Gestion, Sciences poli-‐tiques…).
Nos journées d’études Nous proposons d’organiser, les 5 et 6 décembre 2013, deux journées d’études réunissant des chercheurs et des acteurs du secteur associa-‐tif et territorial engagés dans des actions de réinsertion. Ce projet, tel qu’il est porté par notre équipe de recherche, s’inscrit dans une logique exploratoire des condi-‐tions d’une recherche plus ample (2014), résolument interdiscipli-‐naire, susceptible de répondre à un double défi scientifique et insti-‐tutionnel très ambitieux :
Constituer un réseau de cher-‐cheurs au sein de nos quatre universités bordelaises, et plus encore, aux plans régional, na-‐tional et international, sur le thème de l’innovation sociale dans le domaine de l’insertion de la réinsertion.
Explorer et évaluer les modèles de formation et d’entreprises susceptibles d’encourager une insertion durable dans le monde du travail.
Développer un réseau d’ingénierie rapprochant et fé-‐condant les relations entre in-‐novation sociale et innovation
8 Cf. Dictionnaire politique à l’usage des gouvernés, Fabienne Brugère, Guil-‐laume Le Blanc, Paris, Bayard, 2012.
technologique, notamment dans les usages du numérique.
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JEUDI 5 DÉCEMBRE 8h30 : Accueil des participants
Bienvenue Gino GRAMACCIA, Université Bor-‐
deaux 1
Michel PERNOT, Vice-‐Président Recherche, Université Bordeaux 3
Pierre BEYLOT, Directeur de la MSHA.
Anne BEYAERT-‐GESLIN, Directrice Adjointe du MICA
Mathieu HAZOUARD, Conseil Régio-‐nal d’Aquitaine.
Jean-‐Jacques BENOIT, Maire de Pessac
Conférences introduc-‐tives Guillaume LE BLANC, Professeur,
Université Bordeaux 3
François DUBET, Professeur, Uni-‐versité Bordeaux 2, sur le su-‐jet : Intégration ou cohésion : deux modèles de solidarité.
Monique GUEDON, Avocat à la Cour, spécialiste en Droit du Travail, sur le sujet : La fa-‐brication des précaires.
Echanges avec le public
Pause-Déjeuner
Forum 1 : Précarité et flexibilité : formes et controverses
13h30 : Ouverture du forum Nadège SOUBIALE
Université Bordeaux 3
Dans les sphères politiques et in-‐tellectuelles, tout comme d’ailleurs dans l’ensemble de la société, un nouveau champ lexical et sémantique se forme dès le mi-‐lieu des années 1960 pour désigner, comprendre et se représenter ces manifestations de la pauvreté : ce-‐lui de l’exclusion sociale. Le terme est repris de façon plus sys-‐tématique vers le milieu des années 1970 (cf. Lenoir, 1974) pour dési-‐gner, pêle-‐mêle, des phénomènes de marginalisation économique et so-‐ciale d’une minorité croissante d’individus, puis dans les années 1980 pour identifier les problèmes posés par une nouvelle catégorie qu’on appelle les nouveaux pauvres et qui, là encore, englobe des per-‐sonnes doublement fragilisées sur les plans économique et social (fa-‐milles monoparentales où les femmes sont particulièrement touchées par le travail à temps partiel et le chômage de longue durée, cadres, ouvriers qualifiés, et diplômés sans emploi et déclassés, ménages endettés…).
Les réponses fournies aujourd’hui par l’Etat, les acteurs politiques et syndicaux, le secteur associatif (laïc et religieux) ou encore l’entreprise à cette question so-‐ciale complexe, hésitent sur le choix des réformes en matière de politiques d’assistance, d’accompagnement vers l’insertion, de mise en œuvre de solutions orga-‐nisationnelles et juridiques (la flexibilité, la réduction du temps de travail, la mobilité profession-‐nelle).
13h45 : Atelier 1. Le lien social à l’épreuve du tra-‐vail flexible
Médiation : Anne PIPONNIER Université Bordeaux 3
Le développement, sous des formes contrac-‐tuelles diverses, de l’emploi flexible : le CDD, le travail temporaire, la mobilité professionnelle
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ont considérablement fragilisé les liens mul-‐tiples de protection et de reconnaissance néces-‐saires au développement identitaire de l’individu au travail9. A cela vient s’ajouter une autre forme de flexibilité et de précarité, celle qui se construit dans la montée en puissance des organisations et des temporalités de projet. Dans ces différents contextes de flexibilité, la précarité subie (emploi précaire) ou plus ou moins assumée (projet), touche à la fois aux re-‐crutements, aux processus de travail et aux conditions de l’activité. Que deviennent le sen-‐timent d’appartenance et la solidarité comme forces constitutives du lien social lorsque dispa-‐raissent ou se recomposent au nom de la flexibi-‐lité, tous les supports de la vie collective au tra-‐vail? Quelle est la nature de l’appartenance, lorsque celle-‐ci est mise à l’épreuve de fractures temporelles répétées et de disloca-‐tion/recomposition continue des collectifs ? Dans l’« entreprise éclatée », mondialisée, en réseau, d’autres frontières se dessinent, recom-‐posant les attributions professionnelles de l’entreprise traditionnelle10. Sans doute les pe-‐tites et moyennes entreprises pratiquent-‐elles un management plus favorable au lien social et professionnel : quel sens donner alors au travail dans ces collectivités à « taille humaine »
Samuel DESSENOIX, Fondateur Pla-‐taforma – Art(s), culture(s), mobilité(s).
Daniel PORRO, Chef d’entreprise, Société AVALONE.
Jean-‐Michel CAMIN, Ingénieur Orange, Doctorant Université Bordeaux 3.
Echanges avec le public 14h15 : Atelier 2. Communication publique et innovation sociale
Médiation : Annick MONSEIGNE Université Bordeaux 3
9 Serge Paugam, Le lien social, PUF – Que sais-‐je ?, 2010, p 64. 10 L’entreprise éclatée – Identifier l’employeur, attri-‐buer des responsabilités. 37ème colloque de la Commission de droit social du Syndicat des Avocats de France, in Le Droit ouvrier. Revue juridique de la CGT, mars 2013, n° 776.
Quelle partition joue la communica-‐tion des collectivités territo-‐riales dans la « fabrique11 » de l’innovation sociale ? L’exigence d’équilibre entre préoccupations environnementales, attentes so-‐ciales et activité économique est un enjeu politique majeur pour les municipalités qui s’engagent à pro-‐mouvoir l’innovation sociale dans la diversité de ses domaines : l’insertion par l’activité écono-‐mique, l’habitat, la mobilité, l’alimentation, la culture… Cette communication publique, au-‐delà de son rôle légitime d’information au-‐près des populations administrées, a pour vocation d’engager une ac-‐tion publique en faveur de plus de justice sociale au sein d’un terri-‐toire. Cette communication de ser-‐vice public fait œuvre de pédagogie citoyenne et réinvente, au plan lo-‐cal, le dialogue social à la fois à l’échelle du quotidien mais aussi sur les temporalités du long terme12.
Alain MICHENET, Vice-‐Président de l’association Envie Gironde.
Jean-‐Pierre BECKER, Président Union Régionale des Entreprises d’Insertion.
Sébastien PALLUAULT, Directeur associé, Agence ELLYX
Echanges avec le public 15h00 : Atelier 3. Précarité et géné-‐rations
Médiation : Agnès PECOLO Université Bordeaux 3
Le thème de la précarité est régu-‐lièrement convoqué dès lors qu’il s’agit de parler de la jeunesse, que l’on qualifie même de « généra-‐
11 Nous reprenons ici le titre du dos-‐sier d’Alternatives Economiques, « La fabrique de l’innovation sociale », Hors-‐série poche n°62, juin 2013. 12 Pierre Zémor, « Ethique et communica-‐tion », in Parole publique, n° 2, juin 2013, p. 41.
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tion précaire » mais également de la vieillesse. Travail, juniors et seniors font l’objet de moult dé-‐bats. Une précarité d’âge et une précarité de génération renvoient à des précarités que nous qualifie-‐rons de dédiées et que nous oppose-‐rons aux précarités intégrées c’est-‐à-‐dire généralisées. La pré-‐carité sociale, face à laquelle plus personne n’est à l’abri, ne se camoufle-‐t-‐elle pas sous le manteau d’une précarité générationnelle ? Par le prisme de l’approche généra-‐tionnelle, nous souhaitons analyser les discours tenus sur les jeunes dans le cadre du travail qui mon-‐treraient au final combien les aî-‐nés sont des freins, contrairement à la jeunesse dont les portraits dressés ne cessent de montrer com-‐bien ils sont de bons cavaliers pour accompagner les mutations or-‐ganisationnelles en cours. La géné-‐ration « Y » intègrerait une norma-‐lisation précaire dans ses repré-‐sentations du travail et de l’emploi et deviendrait un tremplin de légitimation d’une société pré-‐caire, plongée dans l’accélération des changements et des savoirs et objets éphémères.
Enfin, interroger la place des di-‐verses générations dans les organi-‐sations nous amènera à questionner les relations intergénération-‐nelles. Rien n’explique en soi une crispation entre générations, pour-‐tant fortement véhiculée médiati-‐quement. La transmission inter-‐générationnelle, processus dyna-‐mique et interactif a toujours ap-‐pelé des adaptations réciproques. La solidarité n’est-‐elle pas d’abord affaire de posture et d’ouverture culturelle ?
Myriam BAHUAUD, Université Bor-‐deaux 3
Constance DE PEYRELONGUE -‐ ARML Aquitaine
Guillaume HUYEZ-‐LEVRAT, Cabinet ERGANE
Echanges avec le public Forum 2. Précarité fertile ?
16h00 : Ouverture du forum Bernard LAFARGUE, Université Bor-‐
deaux 3
La précarité de l’œuvre et de son statut (interactivité-‐ œuvre colla-‐borative-‐images anonymes-‐ processus créatif privilégié par rapport à l’œuvre finie-‐ œuvre ouverte-‐ mul-‐tiplication des performances), la précarité de l’artiste liée à ce mode de création mais aussi à son intégration dans des organisations, structures éphémères (squat, lieux alternatifs, espace public) inter-‐rogent voire déstabilisent l’institution muséale et le mécène. Le projet en cours est d’analyser, sur le terrain de la création ar-‐tistique, un nouveau mode d’être à soi, aux autres et au monde qui ex-‐prime, revendique même une situa-‐tion de précarité qui n’est pas né-‐cessairement perçue comme négative et qui nourrit notre imaginaire. On évoquera les lieux alternatifs pro-‐visoires qui dérangent, contour-‐nent, contestent l’organisation, l’institution (voir le rapport de Fabrice Lextrait sur les Nouveaux territoires de l’art dès 2001). La posture de l'artiste au marché a été notamment abordée par Boltanski dans son chapitre « A l’épreuve de la critique artiste »13 du capita-‐lisme. Comment concilier la dimen-‐sion marginale, considérée comme une fragilité créatrice de la pré-‐carité avec la dimension intégrée de l'économie de marché ? Quelles médiations et nouveaux dispositifs peuvent permettent à l'artiste de trouver un public en ignorant le marché ? À l'heure des réseaux, le crowdfunding, parmi d'autres, semble être un élément de réponse ; 13 Luc Bolstanski, Eve Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme,
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il interroge ou réinterroge, notam-‐ment les notions de reconnaissance, de compétences et de visibilité...
16h15 : Atelier Précarité et création artistique Médiation : Nicole DENOIT, Univer-‐
sité de Tours Parce que la précarité devient un moteur de création artistique, nous interrogerons cette posture nou-‐velle de l’artiste, l’incidence de ce mode d’existence, de ce prisme à travers lequel il nous donne à lire la réalité et nous serons sensibles à l’engouement, à la fascination manifestes du public pour cet uni-‐vers de précarité. La fragilité, la précarité du statut de l’œuvre, du héros qu’elle magnifie, de l’artiste dont on oublie le nom, interrogent la fragilité de nos existences : on notera le succès des Vanités des temps modernes, la vogue des têtes de mort, motif ré-‐current dans tous les domaines de l’esthétique.
Christine CROZAT, Plasticienne Martine VERSEL, Université Bor-‐
deaux 3 Ghislaine THORION, Institut Ca-‐
tholique de Paris
Echanges avec le public
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17h30 : Epilogue : Précarité sym-‐bolique et intelligence du lien so-‐
cial Jacques BONNET, Professeur Agrosup
Université de Bourgogne
Parmi les multiples formes de la précarité fi-‐gure, au sein de notre société, celle de la priva-‐tion des interactions qui fondent l'identité et l'appartenance sociale. Il s'agit notamment d'évoquer et d'illustrer ici ces situations, ces processus et ces formes communicationnels qui, par leur absence ou leur insuffisance, produi-‐sent des effets de privation de sens envers soi et avec autrui et qui affectent d'autant ceux sont la situation socioéconomique se trouve marquée par la dégradation, l'instabilité ou la non-‐reconnaissance. Dès lors, quelle intelli-‐gence du social et quelles habiletés convient-‐il d'appréhender afin de prendre en compte cette dimension symbolique de la précarité ?
Echanges avec le public
VENDREDI 6 DÉ-CEMBRE 8h00 : Accueil des participants
Forum 3. Les méta-morphoses du lien social
8h15. Ouverture du forum Geneviève GUILHAUME
Université Bordeaux 3
L’histoire des modèles de la soli-‐darité révèle en France, mais éga-‐lement dans la plupart des pays eu-‐ropéens, la prééminence d’une soli-‐darité collective fondée sur la protection sociale garantie par l’Etat. Le système de Speenhamland, cette allocation de secours instau-‐rée en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle pour subvenir aux be-‐soins des plus démunis, y compris les travailleurs faiblement rémuné-‐rés, ou encore la pensée solida-‐riste à la fin du XIXe siècle avec Léon Bourgeois (1904), en consti-‐tuent deux courants majeurs. Au-‐jourd’hui, au-‐delà des difficultés et des polémiques qui ont accompa-‐gné les politiques d’assistance il-‐lustrées par le RMA (revenu minimum d’activité) et par le RSA (revenu de solidarité active), deux prin-‐cipes essentiels sont aujourd’hui affirmés par des sociologues répu-‐tés comme Robert Castel, Serge Pau-‐gam ou Nicolas Duvoux14 : l’aide so-‐ciale est un droit et son applica-‐tion doit s’inscrire dans un pro-‐gramme d’accompagnement des pré-‐caires vers l’emploi. C’est cette dernière notion qui sera discutée dans notre forum sur la métamor-‐phose du lien social : à la lumière de projets associatifs, d’expériences territoriales, nous nous proposons de démontrer que l’escorte vers l’autonomie 14 Robert Castel, Nicolas Duvoux, L’avenir de la solidarité, Paris, PUF, 2013, p. 21.
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s’inscrit, pour l’individu, dans le cadre plus large d’un projet bio-‐graphique. Alors que le geste cari-‐tatif n’a pas de mémoire, ne laisse aucune trace, ne créée ni ne res-‐taure du lien social, que sa seule signification stratégique serait, au contraire, pour le donneur, d’en faire l’économie pour ne pas s’engager (trop loin) dans la sphère de la personne démunie, le travail d’accom-‐pagnement ou d’escorte participe au contraire de la remise en place des conditions d’une biographie personnelle, la-‐quelle s’inscrit, comme nous le verrons, dans un temps social, lui-‐même structuré selon des normes fa-‐miliales, professionnelles, éco-‐nomiques, culturelles.
08h30 : Conférences introductives Fabienne BRUGERE, Professeur,
Université Bordeaux 3. Prési-‐dente du Conseil du Développe-‐ment Durable – Communauté Ur-‐baine de Bordeaux.
Jean-‐Pierre PAUILLACQ, Prési-‐dent du GARIE
Jean-‐François FERRET, Président Action Jeunesse – Pessac.
Echanges avec le public
10h30 : Atelier 1. Les médiations pour la réinsertion professionnelle
Geneviève GUILHAUME Université Bordeaux 3
Dans cet atelier, nous donnerons la parole aux acteurs et aux collec-‐tifs impliqués dans l’accompagnement des personnes pré-‐caires, notamment en matière de conseil, de médiation, d’action participative. Il s’agit bien, pour parler comme Castel, de reconsti-‐tuer support social de l’individu « désaffilié », de restaurer son pouvoir de parole, de créer des si-‐tuations d’échange à la faveur des-‐quelles sa demande sera valorisée
respectée, prise au sérieux. En se rapprochant de ces collectifs, le précaire ne vient pas « prier » qu’on l’écoute mais s’inscrire dans une relation d’échange symétrique au sein d’une structure qui a pour vocation de l’aider à planifier un nouveau parcours de vie conformé-‐ment à ses attentes et à ses compé-‐tences.
Jean-‐Marc LAFITTE, Directeur de TRANSFER
Fabienne MAUGUE, Coordinatrice ETAIE (Encadrant Technique d’Activité par l’Insertion Economique) FNARS Aquitaine.
Isabelle BLANCHEMANCHE, Chargée de mission au Conseil Général de Gironde
André BOITEAU, Président ENVIE Gironde
Echanges avec le public
11h30 : Atelier 2. Politique du secours Médiation : Béatrice VACHER
Université Bordeaux 3
La théorie du care, ce « prendre soin », cette attention portée à autrui, fait actuellement débat dans les sciences sociales15. La question centrale porte sur la por-‐tée politique d’une pratique de soin réputée « invisible », margi-‐nalisée, infra-‐politique16. Nous souhaiterions, dans ce dialogue, et dans une perspective quelque peu différente, montrer en quoi le care s’apparente au secours, tel qu’il intervient dès lors que la demande d’aide est diagnostiquée, quelle 15Cf par exemple Fabienne Brugière, « Quelle politique du « care » dans un monde néoli-‐béral ? Politiser le care ? Le bord de l’eau, 2012, p. 133-‐148, Delphine Moreau, « De qui se soucie-‐t-‐on ? Le care comme perspective politique », in Penser à gauche, (Collectif), Paris, Editions Ams-‐terdam, 2011, pp. 151-‐160. 16 Marie Gaille, « Infra-‐politique », in Id., p. 314-‐322.
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que soit la sphère, privée ou pu-‐blique. Or, c’est précisément la mise en place, après diagnostic, de la démarche de secours qui lui con-‐fère son sens politique : le carac-‐tère impératif de l’intervention, dès lors qu’il est diagnostiqué, est un déclencheur du débat public et politique. Cet atelier réunit des responsables de services muni-‐cipaux et universitaires qui assu-‐rent gratuitement de multiples mis-‐sions de secours juridique, admi-‐nistratif, médical auprès de per-‐sonnes en difficulté sociale et économique. La priorité de cette action publique consiste bien à restaurer, sans attendre, les con-‐ditions d’une justice sociale : le refus de toute mesure dilatoire, quels qu’en soient les motifs, donne alors son sens politique au secours cette déclinaison particu-‐lière du prendre soin, du care ou encore du soutien social.17 Patrick GUILLEMOTEAU, Avocat à
la Cour, Maison du Droit – Pes-‐sac
Cécile CASTAING, Clinique du Droit, Université Bordeaux 4
Sylvie BRIDIER, Présidente du Centre Social Pessac-‐Alouette.
Echanges avec le public
Pause-Déjeuner
13h30 : Atelier 3. Citoyenneté ur-‐baine et citoyenneté d’entreprise
Médiation : Annick SCHOTT Université Bordeaux 3
Face à la mondialisation de l’économie, les Etats-‐nations et les droits nationaux perdent leurs moyens de contrôle et de régula-‐
17 http://www.andrechauvetconseil.com/l-‐air-‐du-‐moment
tion. Ainsi, le Droit et l’Etat se retrouvent dans une capacité limi-‐tée de résolution des crises socio-‐économiques et de lutte contre la précarité. Suppléant en quelque sorte le rôle de l’Etat, se déve-‐loppent des politiques locales, ur-‐baines, territoriales, d’intégration des habitants privés d’accès aux soins, au logement, à l’instruction. Cette hypothèse peut s’appliquer sans doute aux entre-‐prises affichant et assumant à la fois leur ancrage territorial et un management plus favorable au lien social, valorisant la vie collec-‐tive, l’insertion professionnelle durable, les plans de formation, la politique d’emploi18… Cette poli-‐tique de développement durable (in-‐tégration des plans de l’économie, du social et de l’écologie), comme régulateur de l’action de l’entreprise ou des collectivités locales et territoriales, serait à l’origine d’une nouvelle citoyenne-‐té : une citoyenneté urbaine19 et une citoyenneté d’entreprise, l’une et l’autre permettant, dirait Cas-‐tel, de restaurer la citoyenneté sociale comme support et condition de la citoyenneté politique. Pour cet auteur, le statut de citoyen social dépend de ce socle de res-‐sources qui permet d’entrer « dans un système d’échanges réciproques, [de] pouvoir nouer des relations d’interdépendance et ne pas rester pris dans des rapports unilatéraux de sujétion20 ». Catherine DARLON, Directrice ad-‐
jointe en charge de l'action so-‐ciale du CCAS – Pessac.
18 Serge Paugam, Le lien social, Que sais-‐je ? 2008, p. 118. 19 Jacques Donzelot, « Question urbaine et question sociale : qu’est-‐ce qui a chan-‐gé ? », in Robert Castel, Claude Martin (Dir.), Changements et pensées du change-‐ment – Echanges avec Robert Castel, Paris, La Découverte, 20012, p. 231-‐245. 20 Robert Castel, « La citoyenneté sociale menacée », in Cités hors-‐série, PUF, 2010, p. 197.
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Bernard PERNA, DRH et Respon-‐sable de la Communication de MAÏSADOUR
Echanges avec le public 14h00 : Atelier 4. Le numérique : es-‐pace d’inclusion ou d’exclusion dans le travail ?
Médiation : Valérie CARAYOL Université Bordeaux 3
Le numérique pénètre dans toutes les sphères de société – l’économie, l’organisation, les re-‐lations interindividuelles, la cul-‐ture, les loisirs. Il contribue ainsi à transformer les détermi-‐nants du cadre de travail : lieux, temps, liens fonctionnels, liens contractuels et hiérarchiques. L’individu expérimente ainsi un brouillage des frontières entre vie privée et vie professionnelle : à une plus grande autonomie se super-‐posent des abus. Le numérique ap-‐porte des possibilités nouvelles pour concilier contraintes ou amé-‐liorer les performances, il produit aussi souvent des tensions dans l’entreprise ; il peut même devenir la matrice d’un « précariat ». L’exemple de Verdi, en Allemagne, du « cloud working », autrement dit des formes de travail à domicile fondées sur la dématérialisation complète des structures et des pro-‐cessus21, constitue un cas particu-‐lièrement intéressant. Entre inclu-‐sion momentanée et exclusion provi-‐soire, le travail en régime numé-‐rique par le biais de la flexibili-‐té repose la question du droit et plus généralement celle de la transformation de toute activité de la vie. Jean-‐Michel CAMIN, Ingénieur
Orange, Doctorant Université Bordeaux 3
21 Cf. Le Monde du mardi 2 juillet 2013 (Dossier Eco & Entreprise).
Olivier GALIBERT, Université de Bourgogne
Cindy FELIO, Doctorante, Univer-‐sité Bordeaux 3
Nathalie LAFRANCHISE, UQAM, Mon-‐tréal.
Echanges avec le public
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15h00 : Epilogue 1 : Précarité d’ailleurs : le cas des Himbas (Nami-‐bie) et des San (Botswana)
Francesco D'ERRICO, Directeur de recherche au CNRS, Responsable de l'Equipe Préhistoire, Paléo-‐environnement, Patrimoine CNRS UMR 5199 PACEA, Université Bor-‐deaux 1, Adjunct Professor, De-‐partment of Archaeology, Histo-‐ry, Cultural Studies and Reli-‐gion, University of Bergen.
Echanges avec le public
15h30 : Epilogue 2 : Emergences en innovation sociale
Médiation : Elizabeth GARDERE, Université Bordeaux 4
Comme l’innovation technologique, marketing ou encore organisation-‐nelle, l’innovation sociale est un facteur de progrès économique et comme telle, emprunte aux méthodes la R&D pour la création de produits et de services socialement utiles et économiquement viables22. Moteur de l’économie sociale et solidaire, cette innovation intervient en ré-‐ponse à de nombreux besoins émer-‐gents dans les secteurs de l’énergie, de l’habitat, de la mo-‐bilité, de la culture… L’utilité sociale de ces projets s’inspire de valeurs d’équité, d’égalité et bien évidemment de solidarité. A la stratégie du secret qui donne son sens à la R&D technologique, s’oppose, pour l’innovation, la « culture du partage et de co-‐construction23 ». Dans cet épilogue, nous voulons démontrer toute l’importance, pour nos laboratoires du lien social, des recherches en
22 Cf. le dossier d’Alternatives Econo-‐miques, « La fabrique de l’innovation so-‐ciale », Hors-‐série poche n°62, juin 2013. 23 Philippe Chibani-‐Jacquot, « Définir ce qu’est un projet « socialement innovant », in Alternatives Economiques, Op. Cit. p. 18.
sciences sociales et humaines dans la construction d’un projet cri-‐tique d’une économie dont les pro-‐grès sont mesurés « à la seule aune du PIB24 ». Nous donnerons la parole à trois jeunes chercheurs :
Marième Pollèle NDIAYE, Docto-‐rante à l’Université Bordeaux 3 en Sciences de l’Information et de la Communication.
Sujet : L’innovation sociale dans la communication sur le changement climatique. L’injonction écologique bouleverse de plus en plus nos pra-‐tiques sociales. Pourtant, malgré l’omni-‐présence des questions envi-‐ronnementales, la plupart de nos contemporains tardent à modifier leurs modes de vie en faveur de comportements plus responsables. Dans ce cadre et pour stimuler les pratiques écologiques quotidiennes, les organisations investissent le terrain de l’innovation sociale. Qu’il s’agisse d’expérimentations ou encore de la construction d’outils inédits, toutes ces ac-‐tions ambitionnent une efficacité optimale en impliquant l’ensemble des acteurs dans le processus de production. Quelle lecture avoir de ces initiatives ? L’innovation so-‐ciale constitue-‐t-‐elle une voie sa-‐lutaire face au défi climatique ? Ainsi donc, notre intervention s’articulera principalement autour de la réflexion sur le rôle de l’innovation sociale dans la commu-‐nication sur le changement clima-‐tique.
Marlène DULAURANS, Docteur de l’Université Bordeaux 3 en Sciences de l’Information et de la Communication.
Sujet : L’innovation sociale par le digital : le modèle du crowdfun-‐ding. Le phénomène du crowdfunding connaît depuis 2004 un essor sans précédent sur la toile inter-‐nationale permettant à tout citoyen de devenir 24Id, p. 11
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acteur du projet qu’il souhaite voir évoluer. De récentes statistiques25 estiment à 536 le nombre de plateformes de financement participatif exis-‐tantes dans le monde pour l’année 2012 pour un volume de fonds récoltés de 2,7 billions : l’Amérique du Nord (59%) et l’Europe (35%) dominant largement le marché de ce modèle économique. Les premiers chiffres de 2013 en-‐couragent à penser qu’ils pourraient même at-‐teindre les 5,1 billions. Une telle volonté de s’émanciper d’un système classique pyramidal fait naître dans cette finance solidaire et collec-‐tive un mode de fonctionnement désintermédié singulier. Le crowdfunding s’impose aujourd’hui comme un levier fréquemment utilisé pour lever des compléments de fonds en suscitant l’adhésion collective autour d’un projet qui de-‐vient la garantie de son propre succès. Cette vo-‐lonté commune de mettre en œuvre élargit les capacités de financement entre particuliers et redonne la possibilité à chacun de se réappro-‐prier la compréhension même d’une économie dite collaborative.
Eloria VIGOUROUX-‐ZUGASTI, Docto-‐rante à l’Université Bordeaux 3 en Sciences de l’Information et de la Communication.
Sujet : Les nouvelles technologies du lien social : nouveaux usages du numérique pour l’accompagnement vers l’autonomie chez les personnes âgées. Internet constitue une solution de maintien voire de restauration du lien social chez les personnes âgées. Avec la mobilité des familles et l'augmentation des divorces, on peut penser qu'Internet est un biais simple et pratique de garder le contact avec les proches, assurer une certaine cohésion familiale, voire faire de nouvelles rencontres. Le numérique est également un moyen de maintien de l'autonomie, puisque le retraité compte davantage sur lui-‐même que sur le soignant ou la famille pour accomplir les tâches du quotidien ou perfectionner ses connaissances informatiques et numériques. Il est ainsi plus actif, aussi bien au niveau psychique que physique. Enfin la figure du médiateur est 25 Crowdfunding Statistics and Trends, http://visual.ly/crowdfunding-‐statistics-‐and-‐trends, consulté le 29 août 2013.
particulièrement importante dans la propagation de l'innovation numérique auprès des personnes âgées. Donner le matériel numérique ne suffit pas à sa bonne utilisation. Il permet en effet de briser les idées reçues ou appréhensions des retraités à utiliser le numérique pour maintenir leur autonomie.
Echanges avec le public
17h00 : Epilogue 3 : Vers une solida-‐rité dynamique
Franck CORMERAIS Professeur à l’Université Bor-‐
deaux 3 Au tournant « social-‐républicain » 1880-‐1890 (Rosanvallon, 1990), nous proposons d’ajouter un tournant sociétal (Béraud & Cormerais, 2004), qui peut se définir par le déploiement d’une création collective (Perroux, 1970). Ce tournant (Balandier, 2008) devrait se trouver lié à une politique industrielle et à une nouvelle conception de la valeur qui assurerait un lien entre utilité et solidarité. Entre la solidarité or-‐ganique de Durkheim et le don de Mauss, une solidarité dynamique reposerait sur des appa-‐reils d’investissement collectifs et sur une con-‐ception renouvelée de l’innovation (Sfez, 2002). Le tournant sociétal propose une synthèse, vé-‐ritable support d’une économie politique basée sur un nouveau système industriel, où les no-‐tions de contribution (Béraud & Cormerais, 2011) et de capacité jouent un rôle déterminant contre la précarité.
Echanges avec le public
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Bulletin d’inscription
LABORATOIRES DU L IEN SOCIAL Critique de la précarité, politiques de la solidarité
Deux journées d’études : 5 & 6 décembre 2013 Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (Salle Jean Borde)
Bulletin à transmettre à : corinne.destal@u-‐bordeaux3.fr gino.gramaccia@u-‐bordeaux1.fr
Organisation Laboratoire MICA – Equipe COS
Lieu Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine
10, Esplanade des Antilles – Domaine Universitaire
33607 PESSAC CEDEX
Dates Jeudi 5 décembre 2013 Vendredi 6 décembre 2013
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Je serai présent(e) le jeudi 5 décembre matin Oui Non
Je serai présent(e) le jeudi 5 décembre après-‐midi
Oui Non
Je serai présent(e) le vendredi 6 décembre ma-‐tin
Oui Non
Je serai présent(e) le vendredi décembre après-‐midi
Oui Non