Laboratoires d'Analyse

116
Conception des laboratoires d’analyses biologiques

description

Conception Laboratoires d'analyses

Transcript of Laboratoires d'Analyse

  • Conception des laboratoiresdanalyses biologiques

  • LInstitut national de recherche et de scurit (INRS)

    Dans le domaine de la prvention des risquesprofessionnels, lINRS est un organismescientifique et technique qui travaille, au planinstitutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS etplus ponctuellement pour les services de ltatainsi que pour tout autre organisme soccupantde prvention des risques professionnels.Il dveloppe un ensemble de savoir-fairepluridisciplinaires quil met la disposition detous ceux qui, en entreprise, sont chargs de laprvention : chef dentreprise, mdecin du travail,CHSCT, salaris. Face la complexit desproblmes, lInstitut dispose de comptencesscientifiques, techniques et mdicales couvrantune trs grande varit de disciplines, toutes auservice de la matrise des risques professionnels.

    Ainsi, lINRS labore et diffuse des documentsintressant lhygine et la scurit du travail :publications (priodiques ou non), affiches,audiovisuels, site Internet Les publications de lINRS sont distribues par les CRAM.Pour les obtenir, adressez-vous au serviceprvention de la Caisse rgionale ou de la Caissegnrale de votre circonscription, dont ladresseest mentionne en fin de brochure.

    LINRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constitue sous lgide de la CNAMTS et soumise au contrle financier de ltat. Grpar un conseil dadministration constitu paritdun collge reprsentant les employeurs et dun collge reprsentant les salaris,il est prsid alternativement par un reprsentantde chacun des deux collges. Son financementest assur en quasi-totalit par le Fonds nationalde prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

    Les Caisses rgionales dassurance maladie(CRAM) et Caisses gnrales de scuritsociale (CGSS) Les Caisses rgionales dassurance maladie et les Caisses gnrales de scurit socialedisposent, pour participer la diminution des risques professionnels dans leur rgion,dun service prvention compos dingnieurs-conseils et de contrleurs de scurit.Spcifiquement forms aux disciplines de la prvention des risques professionnels et sappuyant sur lexprience quotidienne de lentreprise, ils sont en mesure de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir les acteurs de lentreprise (direction, mdecin du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en uvre des dmarches et outils de prvention les mieuxadapts chaque situation.Ils assurent la mise disposition de tous lesdocuments dits par lINRS.

    Toute reprsentation ou reproduction intgrale ou partielle faite sans le consentement de lINRS, de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.

    Il en est de mme pour la traduction, ladaptation ou la transformation, larrangement ou la reproduction, par un art ou un procd quelconque (article L. 122-4 du code de la proprit intellectuelle). La violation des droits dauteur constitue une contrefaon punie dun emprisonnement de deux ans et dune amende de 150 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la proprit intellectuelle).

    INRS, 2007. Cration maquette Stphane Soubri. Ralisation ALTAVOX.Schmas Sophie Boulet. Illustration de couverture Brigitte Laude.

  • Conception des laboratoires

    d'analyses biologiques

    ED 999avril 2007

  • Ce guide a t rdig par un groupe de travail anim par lINRS et comprenant des spcialistes travaillanten laboratoire et des agents des Caisses rgionales d'assurance maladie (CRAM) :

    Herv Clermont CRAM le-de-France,Christine David INRS Paris (animatrice du groupe),Philippe Duquenne INRS Lorraine,Alphonse Meyer professeur de biologie (Strasbourg),Nayla Nassar hpital Notre-Dame-de-Bon-Secours (Paris),Michle Rocher INRS Paris,Alain Suiro Bioqualit (Paris),Sylvie Touche CHU de Reims.

    Des remerciements sont adresss d'autres spcialistes qui ont t consults en cours de rdaction :Isabelle Balty (INRS Paris), Isabelle Cartier (laboratoire Cartier, Paris), Jean-Michel Dessagne (INRS Lorraine),Olivier Issenlor (OTE Ingnierie, Illkirch), Jean-Marie Lorant (LDA 22, Ploufragan), Martine Pasquet-Fvrier(hpital Notre-Dame-de-Bon-Secours, Paris), Michel Pichard (CRAM Aquitaine), Pierre Validire (Institutmutualiste Montsouris, Paris).

  • 3Page

    Introduction 7

    1 La prise en compte des risques dans la conception des locaux 9

    1.1 Les risques biologiques 9

    1.2 Comment valuer les risques biologiques en laboratoire ? 10

    1.3 Quel niveau de confinement choisir ? 11

    2 Les principales phases de travail dans un laboratoire 13

    2.1 L'accueil 14

    2.2 Le secrtariat 14

    2.3 Les prlvements d'chantillons 15

    2.4 Le tri des chantillons 16

    2.5 Les analyses 17

    2.6 Le nettoyage du laboratoire 20

    3 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale 21

    3.1 Le local de rception des patients 22

    3.2 La salle d'attente 24

    3.3 L'espace de prlvements 26

    3.4 Les exigences communes des salles techniques 29

    3.5 La salle de tri des chantillons 38

    3.6 Les salles techniques hors microbiologie 39

    3.7 Les salles techniques de microbiologie 41

    Sommaire

  • 43.8 Les salles de biologie molculaire 47

    3.9 La salle d'entreposage des dchets 49

    3.10 Les salles de stockage 52

    3.11 La laverie 56

    3.12 Les bureaux 57

    3.13 La salle d'archives 58

    3.14 La salle des serveurs informatiques 60

    3.15 Les vestiaires 60

    3.16 Les installations sanitaires 62

    3.17 Les salles de restauration/repos 63

    3.18 La salle d'entreposage des produits de nettoyage 64

    4 Les laboratoires d'anatomie et de cytologie pathologiques 65

    4.1 Le local de rception des patients 67

    4.2 La salle de tri des chantillons 67

    4.3 La salle de macroscopie 68

    4.4 La salle de traitement des coupes histologiques et cytologiques 72

    4.5 La salle d'observations microscopiques 75

    4.6 La salle d'entreposage des dchets et pices anatomiques 76

    4.7 La salle de stockage 77

    4.8 La salle d'archives 79

  • 55 Les laboratoires d'analyses vtrinaires 80

    5.1 Le local de rception des clients 81

    5.2 La salle de tri des chantillons 82

    5.3 La salle d'autopsie 83

    5.4 La salle d'entreposage des dchets et pices anatomiques 87

    6 Les laboratoires d'analyses industrielles 88

    6.1 Le local de rception des clients 89

    6.2 La salle de tri des chantillons 90

    Annexes 93

    1. Dmarche de conception 94

    2. Intervention de maintenance 96

    3. Travail assis dans les laboratoires 97

    4. Comparatif des revtements des surfaces de travail 100

    5. Les EPI contre les risques biologiques 104

    6. Travail sous poste de scurit microbiologique 105

    7. limination des dchets 107

    Rfrences 109

  • 6

  • Ce document s'adresse aux responsablesdes laboratoires d'analyses biologiques, aupersonnel, aux architectes, aux prventeurs et toute personne implique dans la dmarche deconception ou de rnovation d'un laboratoire dansle respect des mesures de prvention des risques.

    En effet, l'activit des laboratoires d'analyses bio-logiques peut tre la source de nombreuxrisques professionnels et notamment de risquesbiologiques. Certes, il est possible d'appliquer desmesures de prvention collective et individuelle,mais les mesures de prvention sont encore plusefficaces lorsqu'elles sont prises en compte ds laconception des locaux.

    Les pages suivantes dcrivent la dmarche adopterlors de la conception des diffrents laboratoiresd'analyses biologiques, en considrant essentiel-lement la prvention des risques biologiques.Certains principes voqus ici peuvent tre gale-ment appliqus lors la conception des laboratoiresde recherche ou d'enseignement professionnel,dans lesquels le personnel est susceptible d'treexpos des agents biologiques pathognes.

    Il est possible d'identifier plusieurs types de labo-ratoires d'analyses biologiques, selon l'origine deschantillons qu'ils manipulent :

    les laboratoires d'analyses de biologie mdicale.Ils reoivent des chantillons d'origine humaine surlesquels ils effectuent des analyses microbiolo-giques, biochimiques, hmatologiques, etc., l'exclusion des actes d'anatomie et de cytologiepathologiques. Cela va de la petite structure au labo-ratoire plus important, priv (environ 4 200 labora-toires) ou public (pratiquement 600 laboratoires) ;

    les cabinets ou laboratoires effectuant des actesd'anatomie et cytologie pathologiques (ACP).Ils reoivent des frottis, des fluides, des organes ou

    fragments d'organes d'origine humaine, qu'ils pr-parent en vue d'observations microscopiques. Il peuts'agir de structures prives ou publiques pouvant tra-vailler en collaboration avec des blocs chirurgicaux ;

    les laboratoires d'analyses vtrinaires. Ilsreoivent des chantillons d'origine animale maisgalement des animaux vivants ou morts. Ceslaboratoires effectuent le mme type d'analysesque les laboratoires mdicaux, mais ils peuvent enplus raliser des autopsies. Il peut s'agir de petitesstructures prives installes dans les cliniquesvtrinaires ou des laboratoires dpartementauxplus importants ;

    les laboratoires d'analyses industrielles quipeuvent tre de plusieurs types :

    - les laboratoires de contrle qualit qui reoiventdes chantillons issus de la production (agro-alimentaire, pharmaceutique...). Ils recherchentalors toujours les mmes paramtres micro-biologiques et chimiques. Ces laboratoires sontgnralement incorpors dans le service d'assu-rance qualit de l'entreprise ;

    - les laboratoires d'hygine qui reoiventdes chantillons alimentaires (alimentationhumaine ou animale) et des chantillons issusde l'environnement (eaux, terre, fumier,lisier...) sur lesquels ils ralisent des analysesmicrobiologiques et chimiques varies. Il peuts'agir de structures prives ou publiques.

    Les laboratoires d'analyses biologiques doiventsuivre des rglementations prcises tant pour laqualit des analyses, que pour la sant et la scuritdes personnes qui y travaillent. Des tudes ontmontr la multiplicit des risques de contamination,notamment par piqre ou coupure lors des opra-tions de prlvement, par projection et formationd'arosols lors du dbouchage ou de la centrifuga-tion des tubes, ou encore en portant la bouche desmains contamines par des prlvements.

    Introduction

    7

  • L'valuation de ces risques permet de prendre desmesures pour les limiter, voire les supprimer, en agis-sant sur les pratiques opratoires mais galementsur la conception des postes et des locaux de travail.Les mesures de prvention doivent tre mises enplace non seulement pour les salaris, mais gale-ment pour les clients et le personnel extrieur [1].

    Ainsi, la dmarche de conception d'un laboratoire(annexe 1) doit viser au moins ces trois objectifs :

    rduire les risques d'accident du travail et demaladie professionnelle ;

    assurer la qualit du service ;tenir compte de l'volution dans le temps

    (modulation des pices en fonction de l'avancetechnologique).

    Ce document dcrit l'organisation des picesncessaires au fonctionnement de chaque type delaboratoire. Chaque pice est ensuite dtailleselon le mme schma : explication de sesfonctionnalits, dtails sur son emplacement etson amnagement, numration des exigences deconception spcifiques cette pice. Toutes lessalles des laboratoires d'analyses de biologiemdicale sont ainsi dcrites. Par contre, pour leslaboratoires d'ACP, d'analyses vtrinaires etd'analyses industrielles, seules ont t dtaillesles pices spcifiques. La description des picescommunes ces diffrents laboratoires est rechercher dans le chapitre concernant leslaboratoires d'analyses de biologie mdicale.

    8

  • 9La prise en compte des risques dans la conception des locaux

    L'employeur doit raliser l'valuation des risques etprendre toutes les mesures ncessaires pour assurerla scurit et protger la sant des travailleurs sur labase des principes gnraux de prvention (articleL. 230-2 du code du travail). Le chef d'tablissementdoit effectuer cette valuation, y compris dans lechoix des quipements de travail, l'amnagementou le ramnagement des lieux de travail ou des ins-tallations, et dans la dfinition des postes de travail.

    En plus des risques identifis dans le secteurtertiaire, il est conseill, tant donn les appareilsutiliss et les manipulations effectues, de porterune attention particulire aux risques suivants :

    lectrique [2] : lis aux installations lectriques ; incendie [3] : en relation, notamment, avec

    l'utilisation de produits chimiques inflammables ;

    chimique [4] : de nombreux produits chimiquesdangereux, pour certains classs CMR1, peuventtre utiliss : acides forts, bases fortes, solvants... ;

    radioactif [5] : les analyses de biologie molcu-laire peuvent ncessiter la manipulation d'lmentsradioactifs ;

    biologique : les agents biologiques pathognessont susceptibles d'tre prsents dans l'organismedes patients et chez les animaux vivants ou morts,dans les chantillons et les dchets qui en rsultent.

    L'valuation du risque biologique joue un rleparticulirement important dans la conception dessalles ddies aux activits techniques du labora-toire : le type de manipulation et le classement desagents biologiques infectieux recherchs dter-minent le niveau de confinement adopter.

    Les risques biologiques rsultent d'une expositionaux agents biologiques, qui sont des micro-organismes (bactries, virus, prions ou agentstransmissibles non-conventionnels , champignons),y compris les micro-organismes gntiquementmodifis, les cultures cellulaires et les endopara-sites humains, susceptibles de provoquer uneinfection, une allergie ou une intoxication (articleR. 231-61 du code du travail) [6].

    Ces agents biologiques ont t classs en quatregroupes en fonction de l'importance du risqueinfectieux qu'ils reprsentent (article. R. 231-61-1du code du travail) (voir figure 1). Une liste desagents biologiques appartenant aux groupes 2, 3et 4 est dresse dans l'arrt du 18 juillet 1994modifi [7].

    1La prise en compte desrisques dans la conceptiondes locaux

    1

    1.1 Les risques biologiques

    Susceptible de provoquer une maladie chez l'homme

    Constitue un danger pour les travailleurs

    Propagation dans la collectivit

    Existence d'une prophylaxie ou d'un traitement efficace

    Groupe 2

    oui

    oui

    peu probable

    oui

    Groupe 1

    non

    Groupe 3

    maladie grave

    srieux

    possible

    oui

    Groupe 4

    maladie grave

    srieux

    risque lev

    non

    Figure 1. Classement des agents biologiques infectieux.1. Produits CMR : produits cancrognes,mutagnes et toxiques pour la reproduction.

  • 10

    Ces agents peuvent se transmettre par :voie respiratoire : lagent biologique se trouve

    sur des particules solides ou liquides (bioarosols)qui peuvent tre inhales ;

    voie cutano-muqueuse : lagent biologique peuttraverser la peau et les muqueuses et passer dansle sang lors d'une piqre ou d'une coupure avec dumatriel contamin, ou lors de morsures, griffures.Certains agents peuvent pntrer travers unepeau excorie (parfois une peau saine), passer lesmuqueuses nasales, buccales et oculaires ;

    voie digestive : la contamination se produit paringestion, en portant les mains ou des objets conta-mins la bouche, en se rongeant les ongles, en nerespectant pas les mesures dhygine consistant selaver les mains avant de manger, boire

    Une fois qu'ils ont pntr le corps, les micro-organismes peuvent tre la cause d'infections,d'intoxications, d'allergies ou de cancers :

    l'infection est due l'entre, puis la multipli-cation d'un micro-organisme dans le corps ;

    l'intoxication est entrane par la seuleprsence d'une toxine produite par un micro-organisme ;

    l'allergie ou l'hypersensibilit correspond une raction immunitaire inadapte ;

    le cancer se traduit par une multiplicationanarchique des cellules. Il peut tre entranpar certains micro-organismes ou rsulter del'volution de maladies chroniques provoquespar des micro-organismes.

    On parle de risque biologique lorsque, au cours d'unesituation de travail, un agent biologique pathogne ala possibilit de pntrer l'organisme du travailleur,dans lequel il pourra se dvelopper et dclencher unemaladie. Pour qu'il y ait un risque biologique pourl'oprateur, il faut qu'il ait un danger biologique maisgalement que l'oprateur y soit expos.

    Le rsultat de l'valuation des risques condi-tionne la conception des locaux du laboratoire. Or,l'valuation des risques biologiques est particu-lirement difficile raliser, tant donn que l'onne connat pas a priori les agents biologiquesprsents dans l'chantillon.

    1.2.1 valuation du danger

    Tout chantillon arrivant au laboratoire doit treconsidr comme infectieux. Si le laboratoireeffectue des analyses microbiologiques, certainsparamtres peuvent permettre d'estimer le niveaude danger auquel est potentiellement expos lepersonnel. Il est possible notamment d'valuer,sur une priode donne, les frquences :

    de rception d'chantillons dangereux : certainsprlvements sont connus pour leur risque plusgrand de contenir des agents pathognes de

    groupe lev (l'encphale peut ventuellementcontenir des ATNC2, les crachats peuvent contenirdes bacilles tuberculeux) ;

    des demandes de recherche d'agents biologiquesde groupe lev ;

    d'identification effective d'agents biologiquesde groupe lev :

    - regarder les agents identifis par le laboratoire,- classer ces agents en fonction de leur groupe

    de risque,- estimer le pourcentage de chaque groupe de

    risque obtenu.

    1.2.2 valuation de lexposition

    Le risque biologique dpend des situations de travailqui peuvent plus ou moins exposer le travailleur.Il convient d'analyser les gestes raliss chaqueposte, pour reprer les manipulations pouvantexposer l'oprateur au danger biologique.

    Certaines techniques de laboratoire sont connuespour prsenter des risques avrs :

    la transmission d'agents biologiques par voierespiratoire peut se produire lorsque des arosolsliquides ou solides sont crs l'occasion de :

    - la rupture de films liquides l'ouverture

    La prise en compte des risques dans la conception des locaux

    1.2 Comment valuer les risques biologiques en laboratoire ?

    2. ATNC : agent transmissible non conventionnel.

  • 11

    La combinaison du danger biologique et du typed'exposition permet d'valuer le risque biolo-gique. Le laboratoire doit alors appliquer desmesures de confinement adaptes au risqueidentifi (article R. 231-64-1 du code du travail).La rglementation prvoit trois niveaux de confi-nement numrots de 2 4, correspondantrespectivement aux groupes de risque infec-tieux 2 4 [8]. Ces mesures de confinement sontde type architectural (prsence d'un sas,filtration de l'air extrait) et organisationnel(matriel ddi la pice technique, range-ments pour les vtements de protection,nettoyage des locaux).

    De faon gnrale, dans un laboratoire horsmicrobiologie, l'exposition globale au dangerbiologique est telle qu'elle ncessite un labora-toire de niveau de confinement 2.

    Par contre, le travail effectu dans les sallesd'analyses microbiologiques comporte la culturede micro-organismes responsables d'infectionschez l'homme. Il convient donc de considrer queles agents biologiques manipuls appartiennentau moins au groupe de risque 2. Les laboratoiresd'analyses microbiologiques doivent donc respecterau minimum un confinement de niveau 2. Si l'va-luation des risques a montr qu'il y avait une pro-babilit d'exposition des agents du groupe 3(demande de recherche d'agents du groupe 3), ilconvient de travailler en niveau de confinement 3.

    Les laboratoires analysant des chantillons sus-ceptibles de contenir des agents biologiques dugroupe 4 ne seront pas dtaills ici. Ces cas sonttrs exceptionnels et ncessitent des protocolesparticuliers (voir encadr Manipulation desagents biologiques du groupe 4 p. 12).

    La prise en compte des risques dans la conception des locaux

    des rcipients primaires et des tubes de sangmunis de bouchons entrant,

    - l'ouverture de rcipients sous vide contenantdes lyophilisats,

    - le flambage d'une anse charge ou de lamesd'observation (le flambage doit tre remplacau profit de techniques froid ou de matrieljetable),

    - la centrifugation,- l'homognisation, l'agitation, le broyage,- l'aspiration et le soufflage de liquide,- l'ensemencement de milieux gloss en

    microbiologie,- l'ouverture des botes et tubes contenant des

    cultures, etc. ;la transmission cutano-muqueuse peut se

    produire par des contacts avec la peau ou lesmuqueuses lors de :

    - piqres faites par des pipettes Pasteur,des aiguilles (interdiction de recapuchonner

    aprs prlvement), - coupures causes par des scalpels, des lames

    d'observation microscopique, de la verreriebrche, des plastiques rigides briss,

    - la manipulation des rcipients primairessouills, trop remplis, mal ferms,

    - la manipulation des chantillons pendantles analyses,

    - la projections de liquides biologiques sur lesmuqueuses, les peaux lses,

    - morsures et griffures d'animaux, etc. ;la transmission par voie digestive peut se

    produire lorsque l'on porte la bouche :- les mains contamines,- des pipettes pour aspirer du liquide (pratique

    interdite devant tre remplace par l'usage desystmes mcaniques d'aspiration),

    - tout objet souill par des chantillonspotentiellement contamins (crayon surpaillasse...).

    1.3 Quel niveau de confinement choisir ?

  • 12 La prise en compte des risques dans la conception des locaux

    Manipulation des agents biologiques du groupe 4 [9]

    Les analyses d'chantillons susceptibles de contenir des agents biologiques du groupe 4 sonteffectues dans des laboratoires spcialiss [8].

    L'isolement et la multiplication des agents biologiques du groupe 4 doivent se faire dans deslaboratoires de niveau de confinement 4. De tels confinements sont rares et ne se trouvent que dansdes laboratoires de recherche.

    Les analyses de biochimie et d'hmatologie peuvent tre effectues dans des salles de niveau deconfinement infrieur, si les agents biologiques du groupe 4 sont inactivs (l'efficacit des produitsd'inactivation n'est pas garantie 100 %). Les automates de routine peuvent tre utiliss, maisdoivent tre dsinfects aprs usage.

    De plus, les autopsies et les analyses d'anatomie et cytologie pathologiques sur des patients ouanimaux atteints par un agent du groupe 4 doivent tre rserves aux activits de recherchemdicale et vtrinaire et sont strictement limites aux cas prsentant un grand intrt pour lasant publique.

  • 13Les principales phases de travail dans un laboratoire

    2Les principales phases de travail dans un laboratoire2

    Selon leurs activits, les laboratoires reoiventdes chantillons (apports par les clients, lescoursiers, les infirmiers, les leveurs) etaccueillent des clients sur lesquels sont effectusdes prlvements. Ces chantillons prsentant undanger biologique potentiel sont ensuite orientsvers des salles techniques. En fonction des examensdemands, ils peuvent tre analyss par des auto-mates (biochimie, hmatologie), des techniquesmanuelles (biochimie, microbiologie), tre misen culture afin de rechercher la prsence demicro-organismes (analyse prsentant un risque

    biologique accru) ou encore tre traits pour destudes cytologiques. Dans certains cas, les analysespeuvent se faire dans l'urgence, ce qui augmented'autant les risques d'accident. Les rsultats deces analyses sont enregistrs manuellementet/ou informatiquement. Le secrtariat se chargede communiquer les rsultats et les factures auxclients. Les dchets que constituent les chan-tillons analyss, le matriel usag, les milieuxcultivs, les effluents des automates sont liminsselon les filires spcifiques des risques qu'ilsreprsentent (voir figure 2).

    Figure 2. Phases de travail dans un laboratoire d'analyses biologiques. Exemple dun laboratoire danalyses de biologie mdicale.

    Clients Personnel qualifi apportant des chantillons

    Bureau de secrtariat/facturation

    Salles techniques danalyses

    Salle de tri des chantillons

    Salles de prlvements

    Accueil des clients

    tapes pouvant prsenter des risques biologiques.

    Salle pour dchets

    limination

  • 14 Les principales phases de travail dans un laboratoire

    Selon ses activits, le laboratoire reoit despersonnes venant :

    se faire prlever par le personnel du laboratoire ;dposer des chantillons ;retirer des rsultats d'analyses.

    Le personnel accueille les clients et enregistre lesinformations ncessaires la constitution de leurdossier, en tenant compte de la confidentialit vis--vis des autres clients qui patientent et des autresmembres du personnel.

    Les chantillons rceptionns par le personnel del'accueil sont dposs dans une zone ddie biendlimite et distincte des autres zones de la banque

    d'accueil. Les chantillons sont alors identifis pardes codes qui les suivront tout au long de leurparcours dans le laboratoire. Le personnel extrieurapportant des prlvements est orient directementvers la salle de tri des chantillons.

    Le personnel d'accueil doit galement grer les fluxde clients entrant et sortant ainsi que les personnesen attente de rsultats.

    Le personnel ce poste est en contact avec dupublic, mais galement avec des chantillons poten-tiellement pathognes. En fonction de l'tat del'emballage de l'chantillon et de lorganisation dutravail, il peut y avoir un risque biologique ce poste.

    2.1 Laccueil

    Le personnel du secrtariat effectue des tchesadministratives (retranscription de comptes rendus,expdition des rsultats d'analyses, facturation) ets'occupe galement du classement des archives. Unimportant travail de bureautique est effectu par cepersonnel.

    Dans certains cas, ces fonctions sont assures par lepersonnel de l'accueil. Toutefois, pour limiter lenombre de personnes potentiellement exposes auxrisques biologiques, il est prfrable de sparer lesfonctions administratives pures et les activitsncessitant des contacts avec chantillons (voirfigure 3).

    2.2 Le secrtariat

    Figure 3. Le personnel du secrtariat n'entre pas en contact avec leschantillons.

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 15Les principales phases de travail dans un laboratoire

    En laboratoire d'analyses de biologie mdicale, lepatient passe de la zone daccueil ou d'attente,aux salles de prlvements permettant de l'isolerdes autres personnes (voir figure 4).

    Diffrents types de prlvements peuvent treeffectus (sang, scrtions vaginales ou urtrales,abcs), ncessitant diffrentes positions de lapart du patient (debout, assis, couch, positiongyncologique), qui peut tre amen se dvtir.En laboratoire d'analyses vtrinaires, lesprlvements sont effectus soit dans la salle deconsultation de la clinique vtrinaire, soit aucours de l'autopsie des animaux.

    Dans tous les cas, le prleveur doit pouvoirprendre diffrentes positions pour s'orienter de

    faon optimale en fonction du type d'analyses,du patient ou de l'animal et des prfrences duprleveur (gaucher, droitier). Le personneldispose, porte de main, du matriel nces-saire tous les prlvements et l'vacuationdes diffrents types de dchets. Le prleveurutilise des couvillons, des spculums, desdispositifs mdicaux piquants, coupants,tranchants (aiguilles, scalpel, rcipients primairesde prlvements).

    L'utilisation de ce matriel mis en contact avec despatients ou des animaux potentiellement infectsprsente donc un risque biologique.

    Les prlvements sont ensuite dposs dans lazone de tri des chantillons.

    2.3 Les prlvements d'chantillons

    Figure 4. Salle de prlvements.

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 16 Les principales phases de travail dans un laboratoire

    Les coursiers ou infirmiers(res) extrieurs apportentdes prlvements (qui peuvent parfois reprsen-ter un grand volume) directement dans la zonede tri des chantillons, qui reoit galement lesprlvements effectus par le personnel du labo-ratoire (voir figure 5).

    L'emballage des chantillons rpond aux pres-criptions rglementaires (n ONU 3373 l'arrtADR [10] ) et doit arriver au laboratoire en bontat. L'usage de pochettes transparentes permetau personnel de voir immdiatement l'tat deschantillons et de limiter l'exposition aux dangersbiologiques.

    Les chantillons sont enregistrs (numrod'identification, analyses requises) grce auxrenseignements ports sur la fiche de suivi qui lesaccompagne [11]. Cette opration de tri etd'enregistrement est une tape essentielle quincessite un environnement calme pour vitertoute erreur d'tiquetage. D'un autre ct, lepersonnel doit galement grer les urgences etles pics d'activit. Dans ce cas, plusieurspersonnes peuvent tre affectes ce poste.

    Dans certaines structures comme, notamment,les laboratoires d'analyses industrielles, il peuttre procd un reconditionnement desprlvements.

    Les chantillons cods sont ensuite orients versdes pices techniques correspondant aux ana-lyses effectuer.

    2.4 Le tri des chantillons

    Figure 5. Salle de tri des chantillons.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

  • 17Les principales phases de travail dans un laboratoire

    2.5 Les analyses

    De nombreuses tches sont effectues (souventsimultanment) par le personnel qui peut travaillerassis, debout et effectuer de nombreux dplace-ments. Les analyses prsentant des risquesimportants pour le personnel ou l'environnementsont effectues dans une ou des salles techniquesconfines, isoles des autres pices. C'est ainsique les analyses microbiologiques doiventtoujours tre ralises dans une pice spcifiqueisole des autres.

    Aprs avoir effectu les analyses, les oprateursnettoient et dsinfectent les plans de travail et lesappareils. Ces derniers sont priodiquement etefficacement entretenus et inspects. Des tech-niques de remplacement sont prvues en cas dedysfonctionnement d'un appareil.

    Chaque activit gnre des dchets qui sont trisds leur production et placs dans des embal-lages spcifiques : dchets mnagers, chimiques,infectieux (DASRI3), pices anatomiques. Lesemballages sont entreposs temporairement auposte de travail, puis regroups dans une pice,pour tre finalement limins en fonction desfilires spcifiques [12].

    2.5.1 Microbiologie

    Les analyses microbiologiques incluent la bact-riologie, la mycologie, la parasitologie et la viro-logie. Les analyses de microbiologie consistent rechercher, par observations microscopiques,mises en culture ou encore techniques de biologiemolculaire, la prsence de micro-organismes oud'endoparasites dans les chantillons (voir figure 6).Lors de la prparation des prlvements pour uneobservation au microscope, le personnel peut treexpos diffrents moments : ouverture desrcipients des prlvements, manipulation dematriel piquant/coupant, centrifugation, pipetage(il est interdit de pipeter la bouche). Les analysesde prlvements industriels et environnementauxpeuvent subir un prtraitement (broyage, extrac-tion) gnrant des arosols.

    Les chantillons sont ensemencs sur des milieuxde culture prts l'emploi ou prpars dans unezone propre (la recherche de virus se fait par ense-mencement de cultures cellulaires). Aprs incuba-tion dans une tuve, les micro-organismes qui ontcolonis les milieux sont prpars pour des obser-vations au microscope, repiqus sur d'autresmilieux de cultures et subissent diffrents testsbiochimiques. Ces oprations exposent le salarilors de l'ouverture des botes ou bouillons cultivs,lors de la prparation des suspensions de micro-organismes, du pipetage et de l'ensemencement.Le travail en microbiologie prsente des risquesbiologiques particulirement importants, du faitde la forte concentration d'agents biologiquespathognes cultivs et du fait de certainesmanipulations exposantes.

    Figure 6. Ensemencement de milieux deculture pour la recherche de bactries.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

    3. DASRI : dchets dactivits de soins risques infectieux.

  • 18 Les principales phases de travail dans un laboratoire

    2.5.2 Biochimie, immunologie,hmatologie

    Les analyses de biochimie, d'immunologie etd'hmatologie peuvent tre effectues dans lamme salle. Contrairement la microbiologie, cesanalyses sont largement automatises. Ces appa-reils souvent massifs et volumineux gnrent dubruit, de la chaleur et requirent des consom-mables en grands volumes (voir figure 7).

    Les automates permettent d'effectuer de grandessries d'analyses, ce qui ncessite d'adapter lessurfaces de paillasses au nombre, parfois important,d'chantillons traiter dans la journe.

    Les prlvements sont prpars avant dtre placsdans les automates, ce qui ncessite des centrifuga-tions et parfois des pipetages. Certains automates nepeuvent prendre que des godets spcifiques ; le tech-nicien doit alors ouvrir les tubes primaires et pipeterle sang pour le transfrer dans le godet danalyse.Une fois placs dans l'automate, les chantillonssont automatiquement pipets, mlangs desractifs chimiques et les rsultats d'analyses sontfinalement dits. Pour viter l'tape de prparationqui prsente des risques d'exposition des agents

    biologiques pathognes, certains automates acceptentles tubes primaires de prlvements sanguinsouverts ou, encore mieux, les tubes primaires ferms(l'automate pipette alors travers le bouchon).

    Certaines analyses dimmuno-enzymologie (testsELISA, immunodiffusions, lectrophorse, hmagglu-tination) ncessitent des manipulations pluslongues des prlvements et de produits chimiques,ce qui prsente des risques biologiques et chimiquesaccrus. De mme, certaines analyses environne-mentales sont encore trs manuelles.

    2.5.3 Biologie molculaire

    Des pices spcifiques et isoles les unes des autressont ncessaires pour ces analyses. Les chantillonset les ractifs prpars sparment sont mis encontact pour raliser des ractions d'amplificationdes acides nucliques. Diffrents types d'exposi-tions peuvent avoir lieu lors de l'ouverture destubes, des centrifugations ou des pipetages. En plusdes chantillons prsentant des risques biologiques,il peut y avoir manipulation de produits radioactifs(tritium, iode 125) et de produits chimiquesdangereux tel que le bromure d'thidium.

    Figure 7. Exemple d'automate pouvant tre utilis en biochimie.

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 19

    2.5.4 Anatomie et cytologiepathologiques

    Les cabinets ou laboratoires effectuant des actesd'anatomie et cytologie pathologiques reoivent desfrottis, fluides, organes ou fragments d'organes.Dans certains cas, les prlvements peuvent treeffectus au sein du laboratoire. Les picesopratoires subissent un examen macroscopique l'il nu, pour rechercher des lsions typiques depathologies et orienter les prlvements qui serontsoumis l'analyse histologique4 (voir figure 8).

    Les chantillons prlevs sont alors fixs (gnra-lement dans des solutions formoles) et traitspour tre observs au microscope. Les examenscytologiques5 consistent traiter les prlvementspar diffrents produits chimiques et colorants pourune observation au microscope.Le personnel effectuant ces analyses est expos des risques biologiques mais galement desrisques chimiques importants.

    2.5.5 Autopsie vtrinaire

    Dans les laboratoires d'analyses vtrinaires, lesanimaux sont autopsis dans une salle spcifique,avec du matriel ddi cet usage (voir figure 9).

    Les animaux arrivant vivants sont euthanasis pardes moyens mcaniques, lectriques ou chimiques(injection de produits ltaux). Les risques mca-niques, lectriques, biologiques et chimiques sontd'autant plus importants que l'animal vivant peutse dbattre ou avoir pendant quelques temps desractions rflexes.

    Il est ensuite procd une autopsie consistant manipuler les organes et observer les lsionstmoignant de certaines pathologies. L'oprateurmanipulant du matriel piquant/coupant estparticulirement expos au danger biologique.

    Les principales phases de travail dans un laboratoire

    Figure 9. Autopsie vtrinaire.

    Figure 8. Observation macroscopique d'une pice anatomique.

    4. Histologie : observation sous microscope de l'tat descellules comprises dans les tissus d'un organe.5. Cytologie : observation des cellules sous microscope.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 20 Les principales phases de travail dans un laboratoire

    tant donn les risques biologiques et chimiques, lenettoyage du laboratoire revt ici une importanceparticulire. Une procdure crite doit prciser lesmodalits d'entretien des locaux : frquence, pro-duits utiliss, mode d'emploi (concentration ettemps de contact).

    Gnralement le personnel de nettoyage du labo-ratoire est galement charg d'vacuer les embal-lages de dchets pleins vers le lieu d'entreposagecentralis. Les emballages sont ensuite pris encharge par un prestataire assurant leur limination.Ce personnel peut tre expos, au mme titreque les techniciens, aux dangers biologiques,chimiques ou radioactifs.

    2.6 Le nettoyage du laboratoire

  • 21Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3Les laboratoires d'analysesde biologie mdicale3

    Les laboratoires d'analyses de biologie mdicalesont le lieu de nombreuses interactions entre despersonnes en bonne sant (coursiers, salaris)et des chantillons ou patients potentiellementcontamins. Il est important de :

    limiter le croisement des circuits propres et descircuits sales ;

    confiner, dans des pices ddies, les oprations risques biologiques plus spcifiques.

    C'est ainsi que les laboratoires d'analysescomportent plusieurs pices ayant des fonctionsbien dtermines.

    Dans la mesure du possible, les locaux du laboratoired'analyses de biologie mdicale doivent former unensemble d'un seul tenant dont les pices sontnettement spares les unes des autres.

    La superficie minimale des laboratoires de statutpriv est fixe rglementairement pour l'ensembledes locaux, circulations comprises.

    Elle ne peut tre infrieure 100 m2, dont 40 m2 aumoins sont occups par deux salles affectes auxactivits techniques [13].

    Figure 10. Schma fonctionnel d'un laboratoire d'analyses de biologie mdicale.

    Analyses horsmicrobiologie

    Accs public

    Risque biologique

    proximit

    En relation de proximit

    Accs

    Analysesbiologie

    molculaire

    Analysesmicrobiologiques

    LaveriePrlvements

    Attente

    Sanitaires

    Accueil

    Tri deschantillons

    Bureaux desresponsables

    Secrtariat

    Entreposagede dchetsStockage

    Entretien

    Restauration/repos

    Sanitaires

    Archives

    Informatique

    Vestiaires

  • 22 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.1.1 Fonctionnalit

    Pour un laboratoire, le local de rception est unpoint stratgique, puisquil constitue le premiercontact avec les patients. De plus, ce posteregroupe de nombreuses fonctions dont la qualitd'excution influe sur la fiabilit des analyses. Lespersonnes occupant ce poste ont comme mission :

    accueillir ;surveiller les diffrentes arrives pour ne

    laisser entrer dans les locaux techniques que lespersonnes autorises (coursiers, personnelinfirmier) ;

    orienter (vers la salle dattente, la zonedaccueil confidentielle) ;

    assister des personnes ges ou ayant desproblmes de dambulation ;

    rceptionner les chantillons et les enregistrerinformatiquement ;

    transmettre et expdier les rsultats ;assurer les transactions financires ;rpondre aux appels tlphoniques internes et

    externes ;renseigner les interlocuteurs sur les analyses ;rconforter des personnes fragilises

    Ces fonctions doivent tre gres simultanmentet peuvent parfois prsenter des exigencescontradictoires :

    les personnes laccueil ne peuvent la fois,rpondre au tlphone et accueillir le public ;

    le traitement des chantillons ncessite untravail prcautionneux qui peut tre perturb pardiffrentes sollicitations et la pression de la filedattente ;

    une personne ayant des difficults de dambu-lation devrait tre accueillie en posture assise, cequi suppose un temps dintervention plus long

    La conception de ce poste doit galementpermettre des changes entre la personne l'accueil et le patient, en prservant un niveau deconfidentialit important vis--vis des autrespatients et des autres personnes travaillant proximit. Il est possible d'envisager plusieursniveaux de confidentialit :

    confidentialit de premier niveau : accueildebout ;

    confidentialit de deuxime niveau : accueil assis ;confidentialit de troisime niveau : accueil dans

    le point confidentiel.

    3.1 Le local de rception des patients

    Tout laboratoire d'analyses de biologie mdicaledoit comprendre au moins :

    un local de rception, daccueil ;un bureau de secrtariat et d'archives ;une salle de prlvements permettant l'isolement

    des patients ;deux salles techniques, dont une au moins est

    rserve exclusivement aux analyses de micro-biologie ;

    une laverie.

    Selon l'organisation du travail, et afin de limiter lecroisement des flux propres et sales, il peut treenvisag plusieurs accs au laboratoire :

    un accs sur l'accueil, pour les patients et lepersonnel extrieur amenant des chantillonsdans la zone de tri ;

    un accs pour le personnel qui passe par levestiaire avant d'entreprendre tout travail ;

    un accs pour les vhicules de livraison de produits ;un accs pour l'vacuation des dchets.

    Les accs, pour les personnes extrieures commepour le personnel, doivent tre prvus pour les per-sonnes mobilit rduite. Laccs du laboratoiredoit tre positionn de faon viter les courantsdair et les variations brutales de temprature.

    Aux dispositions rglementaires relatives laconception s'ajoutent les exigences fonctionnellesde chaque activit. Ainsi, un laboratoire peutcontenir de nombreuses pices disposes defaon faciliter le travail dans des conditionsd'hygine et de scurit optimales (voir figure 10).

  • 23Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    La fonction accueil est gnralement assurepar une, voire deux personnes. Le nombre dinter-venants varie selon limportance de la clientle etpeut tre ajust dans la journe selon les pointesdactivits, qui se situent principalement tt lematin (nombre important de patients) et en finde journe (retrait des rsultats). Ainsi, il nestpas rare de voir trois ou quatre personnes assurerl'accueil, ce qui suppose un espace suffisant pourintgrer simultanment toutes ces personnes,sans gnrer de situations de travail dgrades.

    3.1.2 Emplacement et amnagement

    Le point d'accueil est localis selon les paramtressuivants (voir figure 11) :

    en mitoyennet avec le secrtariat et le pointdaccueil confidentiel ;

    proximit de laccs principal et de la salle detri des chantillons ;

    en relation de proximit avec l'espace deprlvements ;

    de faon voir les personnes prsentes dans lasalle d'attente.

    Le poste d'accueil est dimensionn afin de contenir :toutes les personnes simultanment prsentes

    (pointes dactivit) ;tout le matriel ncessaire cette fonction ;des plans de travail compatibles avec une

    position assise du personnel et avec un linairedau moins 140 cm par poste de travail. L'amna-gement de ces postes ne doit pas induire de tour-ner le dos au patient (matriel positionn face aupatient ou perpendiculairement) ;

    des plans de travail spcifiques pour laccueilassis des patients ;

    une surface de dpt des chantillons, claire-ment identifie, isole et distincte du plan de travailprincipal, en matriaux rsistant aux produits delavage et de dsinfection, lgrement rehaussepar rapport au plan de travail principal ( 15 cm)...Cette surface sera :

    - l'abri des regards des patients et hors deleur porte,

    - accessible par le tenant du poste en positionassise et par les techniciens venant chercherles chantillons, sans que cela occasionned'interfrences.

    Le point d'accueil confidentiel

    Cette zone ou salle est ddie aux changesncessitant un haut niveau de confidentialit,lors du dpt de l'ordonnance ou lors de laremise des rsultats. Le personnel peut inviterle patient le suivre dans une salle particu-lire, qui peut tre l'un des bureaux des biolo-gistes du laboratoire. Des changes pourront yavoir lieu en toute srnit.

    Figure 11. Schma fonctionnel de la zone d'accueil.

    AccueilBureaux

    Tri des chantillons

    Espace prlvements

    Attente

    Sanitaires

  • 24 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.2.1 Fonctionnalit

    La salle dattente permet au personnel de l'accueil :de grer le flux de personnes en attente ;daccueillir des personnes pouvant attendre

    jusqu 30 minutes, voire 4 heures pour desanalyses spcifiques ;

    de veiller la scurit des personnes en attente.

    De nombreuses personnes sont amenes patienter dans cette salle :

    des patients ;des personnes accompagnant un patient ;des commerciaux.

    Parmi ces personnes certaines peuvent ncessiterune prise en charge particulire :

    des enfants, des bbs en poussette ;des malades ;des personnes ges, mobilit rduite, han-

    dicapes ;des femmes enceintes ;des personnes corpulentes ;etc.

    Cette salle doit permettre une attente confortablepour toutes ces personnes. Selon la clientle,il peut mme tre envisag une zone d'attentespcifique pour les enfants.

    3.2 La salle d'attente

    Des amnagements et moyens matriels adaptsdoivent tre disponibles :

    un lave-mains dclenchement non manuelquip d'un distributeur de savon liquide,d'essuie-mains en papier usage unique et d'unepoubelle pour papiers usags ;

    des rangements en nombre suffisant pour leclassement des rsultats, le stock journalier depapeterie, de consommable informatique, deflacons de prlvement, de gants ;

    le matriel informatique ;des imprimantes de grande capacit, une

    photocopieuse (ces appareils seront choisisgalement pour leur faible mission sonore) ;

    des tlphones, fax ;une caisse, des terminaux de paiement.

    3.1.3 Exigences spcifiques de conception

    Le poste daccueil doit rpondre aux critressuivants :

    disposer dune fentre accessible donnantdirectement sur lextrieur comme le ncessitetoute activit permanente (disposition rglemen-taire du code du travail) ;

    permettre le maintien dune posture assise dupersonnel face aux patients (pour rduire lesentiment de prdominance visuelle despatients debout vis--vis du personnel assis,privilgier une profondeur du plan de travail de 105 cm, plutt que la mise en place dun fauxplancher qui pourrait contraindre les dplace-ments et/ou lutilisation du poste par unepersonne mobilit rduite) ;

    permettre la rception des patients assis oudebout. Dans le cas dun double poste, lun despostes pourra tre exclusivement rserv laccueil des patients en posture assise ;

    permettre de voir et contrler les arrives etsorties des patients ;

    permettre didentifier les professionnelsaccdant la salle de tri des chantillons et decontrler leur dpart ;

    permettre de voir et contrler les entres etsorties de la zone de prlvements ;

    permettre de percevoir les personnes dans lasalle dattente ;

    permettre une sortie facilite du poste detravail pour aller vers les patients ;La fonction accueil doit permettre galement auxcoursiers, infirmires et prleveurs de reprer lasalle de tri et sa zone de dpt des chantillons.

  • 25Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.2.2 Emplacement et amnagement

    La salle d'attente est localise en fonction desparamtres suivants :

    les personnes doivent tre visibles par le person-nel d'accueil mais ne doivent pas voir l'entre dessalles de prlvements (par mesure de discrtionvis--vis des autres patients) ;

    elles ne doivent pas entendre les changes sedroulant l'accueil et rciproquement mais nedoivent pas avoir l'impression d'tre isoleset oublies ;

    cette salle sera proximit des salles de prl-vements et des toilettes (accessibles aux per-sonnes mobilit rduite).

    Un amnagement soigneusement rflchi donnerale sentiment d'une attente plus courte et doncd'un service de qualit. Cette pice doit tresuffisamment spacieuse pour comprendre :

    un nombre suffisant de siges pour asseoirtous les patients lors des pics dactivit ;

    des siges mi-hauts (pour faciliter le lev despersonnes ges, enceintes, corpulentes) ;

    des siges confortables, des divans, des sigesinclinables pour les personnes devant resterplusieurs heures dans le laboratoire pour effectuercertaines analyses ;

    des siges pour enfants ;des tables ;un porte-manteau, voire un vestiaire ferm

    destin aux personnes en longue attente ;un porte-parapluie ;des divertissements ne crant pas de gne

    sonore pour les autres personnes (lecture variercente, jeux, vido).

    3.2.3 Exigences spcifiques de conception

    En considrant les besoins du personnel, ce localdoit rpondre aux critres suivants :

    permettre au personnel de l'accueil de voir lespersonnes en attente sans tre gn par le bruitventuellement gnr dans cette pice ;

    permettre de dtendre les patients pour unemeilleure relation avec le personnel qui effectueraalors les prlvements dans des conditionsoptimales.

    En considrant les besoins des patients, la salled'attente doit :

    disposer dune fentre donnant directementsur lextrieur avec vue, sans tre visible delextrieur ;

    crer une ambiance de dtente : - lumire artificielle indirecte, tout en permettant

    la lecture (200 lux [14] ); - odeur ambiante ne faisant pas rfrence au

    milieu mdical ;- temprature situe autour de 20 C.

    Les cueils viter

    - Ne pas enfermer les personnes dans un bocal sans air ni visibilit

    - En l'absence de cloison, il est prfrable qu'il n'yait pas de circulation dans le dos des personnesassises.

    - Ne pas utiliser de siges accrochs les uns auxautres, induisant une promiscuit non dsire etne permettant pas une adaptation aux besoinsparticuliers de la clientle.

  • 26 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.3.1 Fonctionnalit

    Cet espace est destin la ralisation des actes deprlvements. Il comprend une ou plusieurs salles deprlvements et des toilettes qui souvrent sur unespace de rpartition et non sur un lieu de passagevisible des autres patients (voir figure 14). Rglemen-tairement, le laboratoire d'analyses de biologiemdicale doit disposer d'au moins une salle de prl-vements permettant l'isolement des patients [13].Le personnel ralisant les prlvements accomplitplusieurs activits le mettant en relation avec lesautres fonctions du laboratoire :

    prendre connaissance des informations enre-gistres laccueil, concernant le patient et lesprlvements effectuer (selon lorganisation :chercher les informations laccueil ou sur unterminal informatique) ;

    aller chercher et accueillir le patient en salled'attente ;

    accompagner et installer le patient dans la sallede prlvements ;

    prparer, porte de main, tout le matrielncessaire aux prlvements ;

    effectuer les prlvements et les identifier ;accompagner le patient vers la sortie ;

    dposer les chantillons et les bons dexamendans la zone de tri ;

    nettoyer et ranger la salle avant le prochain patient.

    Le nombre et lamnagement des salles peuventdpendre des :

    types de prlvements effectus (gyncolo-giques, sanguins) (voir figures 12 et 13) ;

    types de patients prlevs (adultes, enfants,nouveaux-ns, personnes handicapes).

    Diffrents types de personnes peuvent pntrersimultanment dans les salles de prlvements :

    le prleveur ;le patient ;un ventuel accompagnateur.

    Les salles de prlvements sont les seuls locauxtechniques accessibles aux patients. La concep-tion doit donc concilier les exigences techniqueset commerciales.Les gestes effectus par le personnel du labora-toire doivent tre raliss dans le calme, de faonminutieuse, pour que le patient les tolre bien etne pas gnrer de risque pour le prleveur.

    3.3 Lespace de prlvements

    Figure 12. Amnagement de la salle pourles prlvements gyncologiques.

    Figure 13. Amnagement de la salle pourles prlvements sanguins.

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 27Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.3.2 Emplacement et amnagement

    Les salles de prlvements sont localises en fonc-tion des paramtres suivants (voir figure 14) :

    proximit de la salle d'attente et de la salle detri des chantillons ;

    en relation de proximit avec le point d'accueil(afin de permettre des changes dinformations)et avec la laverie.

    Chaque salle de prlvements doit tre d'unesuperficie suffisante pour permettre :

    d'accueillir jusqu' trois personnes (prleveuret patient accompagn) ;

    de contenir tout le matriel ncessaire auxprlvements ;

    dincliner au maximum le fauteuil ;et, en ce qui concerne le prleveur, de se dpla-

    cer autour du fauteuil du patient tout en gardantle matriel porte de main.

    Au moins une salle de prlvements sera prvuepour laccs aux personnes mobilit rduite(surface ncessaire la circulation du fauteuilroulant).

    Des moyens matriels adapts doivent tredisponibles dans les salles de prlvements :

    un porte-manteau, une chaise, pour que lepatient puisse poser ses affaires (manteau, sac),plus un paravent si le patient doit se dvtir ;

    un fauteuil de prlvements modulable ;un sige mobile et rglable pour le prleveur ;des meubles de rangement et/ou des chariots

    de prlvements pouvant comprendre :- les rserves (au moins journalires) de mat-

    riel strile de prlvement,- les conteneurs dchets (dchets mnagers

    et dchets d'activit de soins risques infec-tieux incluant les piquants/coupants) devantse trouver disposition immdiate lors du pr-lvement en cours, quelle que soit la latralitdu prleveur ou du patient,

    - un plan de travail pour le dpt des chantillons,- un plan de travail pour les prises de notes ;une source lumineuse orientable ;un lave-mains dclenchement non manuel

    situ prs de la sortie de la pice, quip d'undistributeur de savon liquide, d'essuie-mains enpapier usage unique et d'une poubelle pourpapiers usags.

    Figure 14. Schma fonctionnel de lespace de prlvements.

    Accueil

    Eau

    cranvisuel

    Stock

    Attente

    Sanitaires

    P1

    P2P3

    Dshabillage

    Fauteuil deprlvement

    Lopration de prlvement sanguin est lorigine de 30 35 % des accidents dexpositionau sang dclars [15]. La conception des salles deprlvements doit donc tre particulirementrflchie pour assurer la scurit du prleveurtout en permettant celui-ci d'agir dans debonnes conditions.

    Les cueils viter

    - Des fils d'alimentation lectrique tranant sur lesol, dans lesquels on peut se prendre les pieds,qui freinent la libre circulation des meublesroulants et limitent le nettoyage des sols

    - Louverture des portes de la salle de prlve-ments face au patient

    Caractristiques du fauteuil de prlvements

    - Aisment nettoyable et dsinfectable- Confortable pour le patient- Modulable (variable en hauteur et en inclinaison)- Accoudoirs rglables en hauteur, en inclinaison

    et en latralit- Rglages accessibles et faciles dutilisation- Pitement assurant la stabilit du fauteuil et

    permettant des postures de travail ergono-miques, quelle que soit la latralit du prleveurou du patient

  • 28

    3.3.3 Exigences spcifiques de conception

    En considrant les besoins du personnel, et pourprvenir les risques d'accidents, la salle de pr-lvements doit rpondre aux critres suivants :

    le prleveur doit pouvoir s'installer de faonergonomique et stable lors de lacte. Il doitdisposer, dans toutes les circonstances deprlvement, d'une bonne visibilit, une sourcelumineuse complmentaire pouvant s'orienterselon sa position ;

    le prleveur doit pouvoir facilement accder,quelle que soit sa position, au matriel nces-saire pour le prlvement en cours et pour lva-cuation immdiate des dchets sans dposetransitoire des piquants/coupants ce critreest particulirement important pour la prven-tion des accidents exposant au sang ;

    un plan de travail bords relevs (de lordrede 50 x 50 cm) doit permettre de dposer leschantillons biologiques en portoir ou enplateau ;

    un plan de travail (de lordre de 50 x 50 cm),distinct des surfaces dvolues aux chantil-lons biologiques, doit tre rserv la prise denotes ;

    tous les revtements des meubles, murs, sol,sont sans asprits, en matriaux impermables

    rsistant aux agents nettoyants et dsinfectants,sans endroit inaccessible au nettoyage.

    En considrant les besoins des patients, la salle deprlvements permet :

    de dtendre le patient grce :- une temprature situe autour de 22 C, ne

    devant pas tre excessive pour viter les risquesde malaise,

    - une source dclairage, si possible en lumirenaturelle,

    - un isolement acoustique de qualit et un ven-tuel fond sonore musical,

    - une odeur ambiante ne faisant pas rfrence aumilieu mdical ;

    le dshabillage ventuel du patient qui doit alorsdisposer dun espace spcifique pour se dvtir etsuspendre ses vtements ;

    de prserver lintimit des patients : - les salles doivent tre parfaitement isoles de

    faon sonore et visuelle ;- le patient est positionn perpendiculairement

    l'ouverture de la porte ou cette ouverture doit sefaire derrire une chicane ;

    - les salles de prlvements ouvriront sur unezone non visible du public ;

    - les portes sont pleines et munies d'un dispositifde fermeture intrieure dcondamnable del'extrieur.

    Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

  • 29Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Les salles techniques sont ddies des activitsspcifiques et sont spares des autres locaux parau moins une porte verrouillable. Leur accs estrserv au seul personnel autoris (voir figure 15).Le personnel appartenant des socits ext-rieures peut pntrer dans ces pices, par exemplepour des oprations de maintenance, aprs ta-blissement d'un plan de prvention (voir annexe 2).

    Chaque salle techniquedoit tre signale parle pictogramme risquebiologique [16] ci-contre.

    De mme, tous les autresrisques identifis doiventtre signals, comme parexemple l'utilisation dematires radioactives.

    Diffrentes salles techniques peuvent treconues en fonction des activits :

    le tri des chantillons se ralise dans une picespcifique ;

    les analyses de biochimie, immunologie,hmatologie peuvent tre effectues dans lamme salle ;

    les analyses de microbiologie (bactriologie,mycologie, parasitologie, virologie) sont toujoursralises dans des pices confines isoles desautres salles ;

    les analyses de biologie molculaire ncessitentrglementairement trois zones pour la prparationdes ractifs, la prparation des chantillons et laraction d'amplification proprement dite [11].

    3.4.1 Conception des locaux

    Les salles techniques des laboratoires peuventrpondre diffrents niveaux de confinement(2 ou 3), selon les risques biologiques mis envidence (voir chapitre 1). Toutefois, quel que soitle niveau de confinement, la conception despices techniques doit rpondre un premierniveau dexigences communes dcrit ci-aprs.

    Superficie

    La superficie d'une salle technique se dtermineen fonction de plusieurs paramtres :

    le nombre de personnes travaillant dans cettepice ;

    le volume occup par le matriel et l'ameuble-ment ncessaires aux oprations effectues dansla pice (voir paragraphe Emplacement et am-nagement de chaque salle technique). Lors del'valuation de l'encombrement, il faut garder l'esprit que de nombreux automates rclamentmaintenant l'adjonction d'un ordinateur et d'uneimprimante. De plus, il est ncessaire de pouvoirfaire le tour de certains automates (pour lamaintenance, l'approvisionnement ou la gestiondes dchets) qui ne peuvent donc tre placs moins d'un mtre du mur ;

    Figure 15. Laccs au laboratoire doit trerserv au seul personnel autoris.

    3.4 Les exigences communes des salles techniques

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

  • 30 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    les espaces de circulation (voir figure 17). Parexemple, il est conseill de prvoir un espace librede 2 m entre la face avant dun PSM6 et un mur outout obstacle l'coulement de l'air, et un espacede 1 m entre le PSM et une voie de circulation [17].Il est recommand de respecter cette distance de1 mtre entre un poste de travail et un meuble, unmur ou un passage [18].

    Il est important de prvoir des portes et voies decirculation suffisamment larges pour permettrel'entre des automates volumineux dans lespices techniques. Les zones de circulation doiventrester libres et ne doivent pas servir de zone destockage [19].

    Plafonds et murs

    La hauteur sous plafond doit tre suffisante pour :contenir le plus haut appareil, en tenant compte

    des systmes de ventilation associs. Une hauteurde plafond de 3 m est gnralement suffisantepour accueillir des sorbonnes et des PSM ;

    permettre linstallation des systmes de ventila-tion de la pice avec des arrives et des sorties d'air la verticale du sol (voir le paragraphe Ventilation ci-aprs) ;

    permettre le passage de canalisations et dechemins de cbles lectriques et tlmatiques.

    Les faux plafonds dalles sont proscrire danstoutes les salles o sont manipuls des micro-organismes (qu'il s'agisse de confinement 2 ou 3).Les plafonds, les murs et les gaines techniquesdoivent tre tanches, rsistants aux produits denettoyage et de dsinfection [20]. Les plafondssuspendus doivent permettre l'accs facile tousles rseaux qui y sont placs.

    Sols

    La dalle des salles techniques doit tre suffi-samment rsistante pour supporter tous lesautomates pouvant parfois avoir une charge ausol trs leve. Pour illustration, la charge utilepeut tre de l'ordre de 500 kg/m2 [21].

    Le revtement des sols doit tre rsistant l'usure et au poinonnement, antidrapant,impermable, rsistant aux agents nettoyants etdsinfectants ainsi qu'aux produits chimiques uti-liss lors des analyses. Le revtement doit gale-ment tre capable de driver les charges lectro-statiques (en principe < 108 ohms [21] ) et ne pasdgager de gaz toxiques en cas d'incendie. Il estsouhaitable d'installer des revtements plastifis joints thermosouds plutt que du carrelage.

    Il convient de faire remonter d'au moins 10 cm lerevtement des sols le long des murs avec unemoulure concave pour limiter l'accumulation departicules et faciliter la dcontamination (plinthe gorge).De plus, les seuils des pices techniques doiventtre plans.

    Portes

    Les portes sont prfrentiellement conues defaon :

    permettre le passage des automates les plusvolumineux ;

    s'ouvrir sans laide des mains, ce qui les laisselibres pour porter les chantillons ou autres produitsdangereux ;

    viter les collisions et voir les personnestravaillant dans la pice technique (porte oculuspar exemple) (voir figure 16).

    Le revtement des portes doit tre impermable,rsistant aux agents nettoyants et dsinfectants.

    6. PSM : poste de scurit microbiologique.

    Figure 16. Portes permettant une bonnevisibilit des personnes dans le laboratoire.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

  • 31Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Figures 17. Les espaces de circulation en fonction des diffrentes situations de travail.

    1 m

    PSM

    3 m

    PSM

    PSM

    PSM

    0,3 m

    1,5 m

    PSM

    Voie depassage

    Pailla

    sse

    1,5 m

    PSM

    Mur

    Pilier0,3 m

    PSM

    PSM

    Mur 1 m

    Diffuseurd'airPS

    M

    1,5 m2 m

    PSM

    PSM

    Zone de protection du PSM (surface dans laquelle l'coulementne doit pas tre perturb par une personne autre que l'oprateur)

    Entre la face frontale du PSM et : Entre l'extrmit du PSM et :

    Un mur ou un autre obstacle perpendiculaire au PSMLa face frontale d'un autre PSMUne voie de circulation habituelle

    Une paillasse parallle au PSMutilise par le mme oprateur

    Une porte dans un mur perpendiculaire au PSM Une colonne place en avantde la face frontale du PSM

    Une porte dans un mur parallle au PSMUn diffuseur d'air de compensation n'appartenant pasau type basse vitesse

    Un mur oppos (ou autreobstacle l'coulement de l'air)

    1 400 mm

    900 mm

    1 000 mm 1 000 mm

    1 450 mm1 200 mm

  • 32 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    clairage

    Le recours la lumire naturelle pour l'clairagedes locaux de travail et la possibilit de vue surl'extrieur tendent procurer l'environnement leplus appropri un bon quilibre physiologiqueet psychologique des individus qui y travaillent(lettre circulaire DRT n 90-11 du 28 juin 1990).L'clairage est adapt la nature et la prcisiondu travail. Une luminosit importante est nces-saire pour les tches dlicates, une luminositplus faible est demande, par exemple, pour lesobservations au microscope. L'clairement peutvarier de 200 lux (pour les travaux de bureau) 800 lux (pour les tches trs difficiles) [22],sachant que la norme NF EN 12464-1 [14] recom-mande des clairages plus puissants pouvantaller jusqu' 5000 lux pour des tches ncessitantla perception de dtails. Il convient de choisir des luminaires limitantl'accumulation de poussires, facilitant l'entretiendes rflecteurs et le remplacement des lampes oudes tubes. La lecture des crans des automates etdes ordinateurs peut tre gne par les reflets dela lumire naturelle ou des sources lumineuses. Ilexiste plusieurs solutions consistant utiliser desluminaires basse luminance (il est prfrabledviter les clairages halogne [23]), placer lescrans perpendiculairement aux fentres ou, encas d'impossibilit technique, placer des pare-soleil, des stores extrieurs ou, dfaut, traiterles fentres l'aide de films anti-UV (dans cedernier cas, le local est assombri).

    Temprature et humidit

    Les locaux doivent tre isols de faon ther-mique de manire maintenir une tempraturepermettant le travail des oprateurs [24]. La tem-prature optimale dpend du type de travaileffectu. Un travail physique lger assis oudebout ncessitera une temprature moyenneautour de 18-19 C [25]. La temprature doitgalement tre matrise pour le bon fonctionne-ment des appareils ainsi que pour le stock - tampon de produits chimiques pouvant treentrepos dans les pices techniques. En effet,une temprature leve favorise les surpres-sions dangereuses dans les flacons et les pertespar vaporation au niveau des bouchons. La plupartdes produits chimiques doivent tre conservsentre 5 et 25 C [26]. Afin de limiter l'chauffe-ment de la pice, tout quipement gnrant de lachaleur doit tre isol de l'espace de travail.

    Il est souhaitable que le degr d'humidit relativese trouve entre 30 % et 70 % dans les limites destempratures prcites [25, 27].

    Ventilation

    Les salles techniques sont des locaux pollutionspcifique et doivent donc tre quipes dedispositifs de ventilation mcanique. L'air dessalles techniques ne doit pas alimenter ni conta-miner l'air des salles administratives (une lgredpression des pices techniques peut tre unesolution, en tenant compte du fonctionnementdes appareils type PSM).

    Il est recommand de filtrer lair neuf afin de limi-ter la contamination de lair prsent dans lespices et par l mme lencrassement desfiltres des appareils. La ncessit et l'efficacitde la filtration de l'air extrait seront fonction duniveau de confinement des salles techniques(voir chapitre 3.7).

    Pour des personnes effectuant un travail physiquelger, les dbits dair neuf ne doivent pas tre inf-rieurs 45 m3/h/personne (article R. 232-5-3du code du travail). Les dbits pourront tresuprieurs selon :

    la nature et la quantit des polluants du local ;les dispositifs de ventilation des appareils

    prsents dans la pice (PSM, sorbonne, armoireventile) ;

    la quantit de chaleur vacuer, etc. La vitesse dair ambiante dans les salles techniquesne doit pas tre trop leve : un flux d'air tropimportant entrane une baisse de la tempratureressentie.

    Tout local technique comprenant un PSM reli lextrieur doit recevoir un dbit d'air neuf, dit decompensation, gal la somme des dbits d'airextraits. Cette compensation sera assure par unmoyen mcanique dont les bouches de soufflaged'air neuf doivent tre places de faon ne pasperturber l'coulement d'air aspir par le PSM[17, 28, 29].

    Il est souhaitable que toutes les salles soientclimatises pour assurer une temprature detravail optimale pour le personnel et limiterl'chauffement engendr par le matriel prsent(PSM, sorbonne, automates, tuves, centrifu-geuse, conglateur).

    Enfin, lors de la conception des rseaux arau-liques, il est important de prvoir une bonneaccessibilit tous les lments de la centrale detraitement d'air et du rseau de distribution(trappes de visites) afin d'en faciliter la mainte-nance. De plus, le systme de ventilation d'unepice doit pouvoir tre arrt pour permettre ladsinfection de cette pice par fumigation.

  • 33Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Insonorisation

    Les oprations comme la centrifugation, l'agitationou les extractions sont connues pour trebruyantes. Dans un premier temps, il est fortementrecommand de slectionner l'achat les appareilsles moins bruyants (inscription du niveau sonoredans le cahier des charges). Dans un secondtemps, il est conseill d'isoler les appareilsbruyants dans des salles qui leurs sont rserveset qui ont fait l'objet d'une isolation phonique(voir figure 18). Les automates pouvant tregalement bruyants, il est alors important de traiterles pices techniques d'un point de vue phonique.Les niveaux de bruit ambiant acceptables sesituent en dessous de 55 dB (A)7 [30] (certainesapplications pouvant exiger des niveaux infrieurs,d'autres tolrer des niveaux suprieurs [25] ).

    Alimentation en lectricit et en fluides

    La distribution lectrique doit tre modulable afin desajuster l'volution de l'emplacement et dunombre des appareils. Les sorties lectriquesdoivent tre facilement accessibles et situes demanires viter toute pntration de liquides [18].

    La puissance lectrique doit tre suffisante pourtous les appareils en fonctionnement. Il est souhai-table davoir des circuits protgs, notamment pourles systmes informatiques. De plus, une alimenta-tion de secours de puissance suffisante peut trencessaire sil faut assurer une continuit de service.

    Les arrives d'eau, et de fluides en gnral, doiventtre prvues en fonction des manipulationseffectues. Les connections seront ralises aumoyen de raccords auto-obtruables pourvus dedtrompeur et aux couleurs normalises [31]. Destrappes de visite donnant accs au rseau deseaux uses doit tre prvues pour permettredeffectuer des contrles.

    Le traitement des effluents liquides est fonctiondu danger qu'ils reprsentent et donc du niveaude confinement des pices techniques (voirchapitre 3.7).

    3.4.2 Amnagement des pices

    L'amnagement des pices techniques doit treconu de faon pouvoir s'adapter l'volutiondes technologies :

    les meubles doivent tre modulables horizonta-lement et verticalement en fonction de limplantationdes nouveaux automates ;

    les arrives d'eau et d'lectricit (bien isolesles unes des autres) doivent galement tenircompte de ces changements possibles ;

    en fonction du type dactivit, les oprateursdoivent pouvoir s'installer en position assise sanscontrainte posturale (voir figure 19 et annexe 3).

    Le choix des matriaux, la conception des instal-lations (interrupteurs, clairages), l'amnagementdes locaux doivent permettre une maintenanceet un nettoyage aiss sans zone inaccessible.

    Les paillasses

    Il est prfrable de ne pas sceller les paillasses aumur afin de disposer d'un maximum de mobilitlors des volutions du laboratoire. Toutefois, lespaillasses sur roulettes peuvent prsenter desinconvnients pour la ralisation de certainesmanipulations (vibration des plans de travail lorsde centrifugations, d'agitations).Il est important de limiter le nombre de pieds despaillasses pour faciliter le nettoyage du sol.Dans tous les cas il devrait exister un rglage duniveau horizontal des paillasses d'au minimum20 mm [32].

    Figure 18. Les appareils bruyants, tels que lescentrifugeuses, peuvent tre placs dans dessalles isoles.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

    7. dB (A) : dcibel pondr A.

  • 34 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    La hauteur recommande du plan de travail enposture assise est de 720 mm alors que la hauteurdu poste de travail en position debout ou assis surun tabouret haut est de 900 mm [32]. La hauteurde paillasse est adapter au type de manipula-tion : un appareil haut ncessite une paillassebasse pour un accs plus ais.

    En fonction des activits, la profondeur utile despaillasses peut s'tendre de 600 900 mm [32].Le choix de la profondeur doit prendre en comptela hauteur de la paillasse et les ajouts de tablettesafin de permettre le nettoyage de toute la surfaceet de rendre accessible le matriel ou lesbranchements situs en profondeur.

    Il convient que les tablettes places au-dessusdes paillasses profondes de plus de 600 mm nedpassent pas une hauteur au sol de 1 750 mm[32] (voir figure 20).

    La longueur d'une paillasse est fonction desmanipulations qui y sont faites et du nombre demanipulateurs.

    Lorsque les dangers des produits manipuls lejustifient, les plans de travail doivent pouvoir rete-nir les liquides et pour cela possder des rebordssur chaque ct permettant de contenir au moins

    5 L/m2 [32]. Ce dispositif permet galement de rete-nir tout objet roulant avant qu'il ne tombe sur le sol.

    Il convient de limiter le nombre de joints des rev-tements de paillasse. Les joints ncessaires et lerevtement ne doivent pas craqueler, doivent treimpermables leau, rsistants aux acides,alcalis, solvants et dsinfectants. Les revtementssont choisir en fonction du type de manipulationeffectue (risque d'explosion lors de dversementd'azote liquide sur la glace maille). Lespaillasses en carreaux de faence joints enciment sont proscrire.

    Le revtement des paillasses doit tre imper-mable, rsistant aux agents nettoyants etdsinfectants ainsi qu'aux produits chimiquesutiliss (voir annexe 4).

    La couleur du revtement des paillasses doit tenircompte des exigences visuelles des oprations.Par exemple, les tests d'agglutinations au moyende billes de latex ou le dnombrement descolonies peuvent tre facilits sur une surfacefonce (qui permet galement de mieux voirl'empoussirement de la paillasse).

    Il est prfrable que les paillasses satisfassentaux essais dcrits dans la norme NF EN 13150 [32].

    Figure 19. La hauteur des postes de travail est modulable selon l'activit.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

  • 35Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Les meubles de rangement

    Les meubles de rangement mobiles pouvant seglisser sous les paillasses prsentent de nom-breux avantages :

    maintenance aise des quipements situs sousla paillasse ;

    entretien ais du sol jusqu'aux plinthes.

    Les meubles ne doivent pas tre disposs lemplacement laiss libre pour les postes detravail en position assise. Il est recommand d'quiper les meubles mobilesd'un dispositif de blocage et les meubles dpla-ables d'un dispositif de mise niveau plan [18].Le revtement des sols remontera par unemoulure concave sur le bas des meubles fixes.

    Il est important de prvoir des meubles de range-ment pour les procdures et autres documentspapier qu'il est prfrable de placer dans une zonepropre de la salle technique. Toutefois, si la consul-tation des procdures et consignes de scurit sefait rgulirement la paillasse, il peut tre envisagde placer ces textes sous film plastique lavable.

    Il convient de limiter le plus possible les meubleshauts, qui ne donnent pas une bonne visibilitde leur contenu et peuvent ainsi tre l'origined'accidents. Les objets lourds sont placs en baset les objets plus lgers en hauteur.Les revtements (intrieur et extrieur) desmeubles doivent tre constitus de matriauxlisses, impermables et rsistant aux agentsnettoyants et dsinfectants.

    L'informatique

    Il convient de prvoir le rseau tlmatique enfonction des activits prsentes, mais galementen fonction de l'volution des techniques.

    La saisie informatique des rsultats se fera dansune zone propre , exempte de tout matrielayant pu tre en contact avec des chantillons, etdistincte des zones rserves aux manipulations(voir figure 21). Une prcaution supplmentairepour limiter la contamination du matriel informa-tique consiste dposer un film tirable trans-parent sur le clavier, film qui sera rgulirementremplac.

    Les lave-mains, lave-il et douches descurit

    Les salles techniques disposent d'un lave-mains dclenchement non manuel, situ prs de la sor-tie de la pice technique. Le lave-mains est quipd'un distributeur de savon liquide, d'essuie-mains en papier usage unique et d'une poubellepour papiers usags. L'eau ne doit pas pouvoirstagner dans la vasque. Le lave-mains sanitaireest distinguer de lvier technique de paillassencessitant un recueil et une limination spci-fique des dchets liquides.Les lieux de travail sont quips d'un matriel depremiers secours adapt la nature des risqueset facilement accessible (article R. 232-1-6 ducode du travail). En cas de risques de projectionde produits dangereux, des lave-il et desdouches de scurit peuvent tre installs dansles salles techniques.

    Figure 20. Dimensions des paillasses de laboratoire.

    150 mm 600-900 mm

    720-900 mm

    1 750 mm

  • 36 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Les douches de scurit et lave-il doiventprsenter les caractristiques suivantes [33] :

    une mise en marche simple afin que la victimepuisse s'en servir seule ;

    une innocuit parfaite du fluide de lavage ;un entretien rgulier contre les risques de

    contamination du rseau ;un dbit minimum de 75 L/min pour les

    douches de scurit et de 15 L/min pour leslave-il pendant les 15 20 min ncessaires ;

    une temprature du fluide comprise entre15 et 25 C ;

    une installation : - une distance infrieure 8 mtres ou 10 se-

    condes du poste de travail risque,- dans un endroit visible clairement indiqu au

    moyen de panneaux signaltiques [16],- distance des installations lectriques et des

    sources de contamination.De plus, une trousse de secours doit tre facile-ment accessible dans le laboratoire. Elle contientdes antiseptiques pour la peau et, s'il y a lieu,des collyres (article R. 231-62-3 du code du

    travail), ainsi que tout produit adapt aux activi-ts du laboratoire sur prescription du mdecindu travail.

    Exigences en cas de dysfonctionnement[34]

    La conception des locaux doit galement tenircompte des accidents pouvant se produire dans lelaboratoire. Prvoir :

    des issues de secours ;des consignes d'urgence affiches l'entre

    des salles techniques ;des extincteurs facilement accessibles, adapts

    la nature du feu (gnralement extincteurs CO2) ;la possibilit d'vacuer d'ventuelles victimes

    d'accident ou de malaise en position couche,l'accs possible de personnel d'interventiond'urgence avec leur quipement et leur matriel ;

    la rcupration et le traitement ventuel deseaux rpandues suite l'extinction d'un incendie(l'vacuation des eaux via un bac de rtentionpeut tre une rponse).

    Figure 21. La zone propre informatique (prs de la fentre) est spare de la zone de travail avecles chantillons.

    P

    hilip

    pe R

    enau

    lt p

    our

    lIN

    RS

  • 37Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    Bonnes pratiques opratoires dans les salles techniques

    - Porter des vtements de protection se substituant ou couvrant les vtements de ville.

    - Porter des chaussures tenant le pied, couvrant au moins lavant-pied, munies de semellesantidrapantes.

    - Porter des quipements de protection individuelle (gants, lunettes, appareils de protectionrespiratoires) en fonction des rsultats de lvaluation de risques.

    - Ne pas porter de bijoux.

    - Nouer les cheveux longs.

    - Ne pas manger, boire, fumer, se maquiller, manipuler ses lentilles de contact, dcapuchonner les crayons avec les dents.

    - Ne jamais pipeter la bouche.

    - Ne jamais procder un examen olfactif des cultures.

    - Minimiser la formation darosols et contrler leur dissmination.

    - Utiliser du matriel jetable chaque fois que cela est possible.

    - Utiliser des systmes appropris de confinement pour le transport des chantillons biologiques lintrieur de ltablissement.

    - Utiliser des conteneurs conformes l'arrt du 24 novembre 2003 modifi [35] pour les dchetsdactivit de soins risques infectieux en vue de leur limination.

    - Dcontaminer les quipements susceptibles dtre contamins avant leur sortie du laboratoire ou toute intervention sur le matriel (centrifugeuses, PSM). Communiquer aux intervenants demaintenance un document attestant de la dcontamination.

    - Dsinfecter les plans de travail avant et aprs manipulation ainsi qu'aprs toute contamination.

    - Se laver les mains avant et aprs toute manipulation.

    - Connatre et afficher les consignes de scurit et la conduite tenir en cas de dysfonctionnement.

  • 38 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    3.5.1 Fonctionnalit

    Le tri et l'enregistrement des chantillons sontdes oprations particulirement importantes nesouffrant aucune erreur et ncessitant une grandeconcentration.

    Suivant lorganisation du laboratoire, le personneloccupant ce poste peut effectuer plusieursoprations :

    aller chercher les chantillons rceptionns l'accueil et dposs dans la zone ddie cet usage ;

    recevoir les professionnels extrieurs amenantdes chantillons ;

    s'assurer du rapprovisionnement du personnelextrieur en matriel de prlvement ;

    enregistrer sur informatique et codifier leschantillons extrieurs ;

    trier les chantillons devant tre traits eninterne et les chantillons devant tre traits dansdes laboratoires extrieurs ;

    dposer les chantillons analyser en interne,dans des zones clairement indiques correspondantaux diffrents postes techniques ;

    ventuellement traiter (centrifugation, dcantation,pipetage) et reconditionner les chantillons.

    La salle de tri doit tre accessible au seul person-nel autoris du laboratoire. Ce poste peut treoccup par un(e), voire deux technicien(ne)s lors

    des pics d'activit lis l'arrive des prlve-ments, gnralement tt le matin.

    Pour viter l'accs aux chantillons internes dulaboratoire, le personnel extrieur amenant deschantillons ne doit pas pntrer dans la salle detri elle-mme, mais dans une zone tampon quicommunique avec cette salle par un espaced'change type guichet (voir figure 22).La salle de tri comprend une autre zone ddie autraitement et au conditionnement des chan-tillons, dlimite et spare des autres postes detravail, ce qui assure le confinement des opra-tions prsentant des risques biologiques : ledconditionnement, le pipetage, la centrifuga-tion... De plus, les centrifugeuses, pouvant trerelativement bruyantes, justifient une isolationsonore de cette zone.Une troisime zone est consacre l'enregistre-ment et l'tiquetage des chantillons et leur rpar-tition en fonction des analyses qu'ils doivent subir.

    Si la configuration des lieux ou des raisons tech-niques ne permettent pas de crer un local de trides chantillons, il convient de dlimiter une zoneremplissant cette fonction dans une salle technique.

    3.5.2 Emplacement et amnagement

    La salle de tri doit tre localise en fonction desparamtres suivants :

    en proximit forte avec les salles techniques(limiter le dplacements des chantillons engrand nombre vers les salles techniques) ;

    proximit des salles de prlvements et del'accueil.

    La salle de tri comprend une zone d'accueil dupersonnel extrieur, une zone de traitement et deconditionnement des chantillons et une zoned'enregistrement et de tri des chantillons (voirfigure 22).

    La zone d'accueil du personnel extrieur doit tresuffisamment grande pour accueillir :

    deux trois personnes extrieures pouvantamener un volume important d'chantillons ;

    un guichet, ou zone d'change, suffisammentimportant pour recevoir un arrivage massifd'chantillons extrieurs ;

    un meuble de rangement assez grand pourcontenir un stock de matriel de prlvement neuf

    3.5 La salle de tri des chantillons

    Figure 22. Schma fonctionnel de la salle de tri des chantillons.

  • 39Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    pouvant rapprovisionner le personnel extrieur(voir figure 23).

    La zone de traitement et de conditionnement deschantillons doit avoir une surface suffisante pourcontenir :

    une paillasse servant de poste de travail assis(utilis lors du pipetage des tubes), un supportpour la centrifugeuse indpendant de la paillasseou un espace libre pour une centrifugeuse plusimportante. Les centrifugeuses possdent uncouvercle de scurit et des nacelles tanches ;

    des meubles de rangement pour les portoirs,les tubes, les consommables servant au

    reconditionnement, les emballages d'envoi res-pectant les dispositions de l'arrt ADR, etc.

    La zone denregistrement et de tri ncessite unamnagement adquat :

    un nombre important de linaires de paillasse pourcrer des zones de tri pouvant recevoir les portoirsdes prlvements effectus aux heures de pointe ;

    des meubles de rangement pour les portoirs,d'autres pour le consommable informatique ;

    du matriel informatique avec imprimante dehaut dbit et une tiqueteuse.

    3.5.3 Exigences spcifiquesde conception

    La salle de tri des chantillons doit rpondre auxexigences communes dcrites au chapitre 3.4,ainsi qu'aux critres suivants :

    cette pice doit disposer d'un traitement acous-tique afin de faciliter la concentration du personnel ;

    le guichet doit tre constitu de matriauxlisses, impermables et rsistant aux agentsnettoyants et dsinfectants.

    Pour les prleveurs extrieurs venant dposer deschantillons, la salle de tri doit permettre :

    d'changer des informations avec le personnelde la zone de tri ;

    de se rapprovisionner en matriel de prl-vement strile usage unique ;

    d'enregistrer ses approvisionnements dematriel de prlvement, tout en empchant :

    - laccs aux autres chantillons transitant parla salle de tri,

    - la circulation des personnes extrieures dansles autres pices.

    Le terme salles techniques hors microbiologie dsigne les salles o sont ralises les analysesde biochimie, immunologie, hmatologie, etc., lexception des examens microbiologiques. Cesanalyses peuvent tre effectues dans la mmepice ou, selon l'importance du laboratoire, dansplusieurs salles de conception similaire.

    3.6.1 Fonctionnalit

    Le personnel occupant ce poste peut effectuerplusieurs oprations :

    aller chercher les chantillons dans la salle de tri ;effectuer les ventuelles dilutions ncessites

    par les automates ;

    3.6 Les salles techniques hors microbiologie

    Figure 23. Stockage du matriel de prl-vement mis la disposition des clients.

    V

    ince

    nt G

    rm

    illet

    pou

    r lI

    NR

    S

  • 40 Les laboratoires d'analyses de biologie mdicale

    placer les chantillons dans l'automate etprogrammer l'analyse ;

    raliser les diffrentes oprations pour lesanalyses manuelles (lectrophorses, immuno-hmatologie) ;

    trier et liminer les dchets en fonction desdiffrentes filires d'limination [12] ;

    valider la technique et enregistrer manuellementou informatiquement les rsultats d'analyses.

    Les oprations effectues dans ces salles m-langent des activits dites propres (travail desaisie informatique) avec des activits prsentantdes risques biologiques (manipulation des chan-tillons potentiellement infectieux).

    La conception des locaux doit tenir compte de ceparamtre afin de limiter la dispersion des agentsbiologiques et viter la contamination despostes de travail propres .

    3.6.2 Emplacement et amnagement

    Ces salles sont localises en fonction des para-mtres suivants :

    proximit forte de l