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Perspectives SACO L’autonomisation économique des femmes

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Perspectives SACO

L’autonomisation économique des femmes

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Giuletta, la cuisinière principale de l’auberge écologique de Maipaima, au Guyana. L’auberge a élargi son menu à partir des recommandations du conseiller volontaire de SACO Ralph Graham. Derrière Giuletta se trouve une passoire utilisée pour faire du jus de fruit de la passion.

Le soutien financier de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a rendu possible cette publication Perspectives SACO. Grâce à l’ACDI, le Canada a fourni direction et innovation à la promotion de l’autonomisation économique des femmes. Spécifiquement, l’ACDI travaille avec des partenaires afin de prioriser des programmes qui renforcent le rôle des femmes dans les décisions économiques. Pour en apprendre d’avantage, veuillez visiter http://www.acdi-cida.gc.ca/egalite.

Ce rapport est aussi disponible en français.

Sur lacouverture :

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4 Préface

5 Résumé

6 L’autonomisation économique des femmes — un droit fondamental

8 Les réalités du déséquilibre entre les hommes et les femmes

9 La situation des femmes — progrès et inégalités continues

12 Les nombreuses facettes de l’autonomisation économique des femmes

14 SACO : Le mentorat et le partenariat au service des femmes

16 Construire les fondations

18 L’élargissement des possibilités économiques des femmes

20 Vers l’avenir

24 Notes

24 Références

Matières

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4 L’autonomisation économique des femmes

« L’autonomisation des femmes et l’égalité entre hommes et femmes sont des prérequis pour l’atteinte de la sécurité politique, sociale, économique, culturelle et environnementale parmi tous les peuples. »

— Programme d’action de Beijing, Quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes (Beijing, 1995)

Nous marquons aujourd’hui la Journée internationale de la femme afin d’honorer les nombreuses contributions des femmes à la société. Nous célébrons en outre les importantes améliorations dans la vie des femmes et des filles dans de nombreuses parties du monde au cours des 50 dernières années.

Certains d’entre nous peuvent penser que nous avons remporté les batailles les plus importantes. Mais pour de nombreuses femmes dans les pays en développement, il n’en est pas ainsi. Les femmes représentent un pourcentage très élevé des personnes pauvres et malades dans le monde. Elles continuent de travailler plus longtemps que les hommes et de gagner moins d’argent. L’accès à l’éducation demeure difficile, et pour bon nombre d’entre elles, la propriété est un but inatteignable.

Nous faisons des progrès, mais le changement prend du temps. SACO est fier d’appuyer le changement positif et durable. Notre rôle comprend la collaboration avec des partenaires locaux et des leaders féminins en vue de former des responsables politiques fortes et de favoriser la voix des femmes. Par le biais de nos affectations axées sur la clientèle, nous encadrons des entrepreneures et aidons les institutions de microfinance qui les appuient à renforcer leurs pratiques d’entreprise afin de générer une croissance stable et soutenue. Voilà près d’un demi-siècle que nous travaillons avec les femmes des pays en développement. Nous avons constaté l’impact positif que peut avoir sur la vie d’une femme un bon mentor qui intervient au bon moment. Cet impact se multiplie et touche ensuite la vie des personnes qui entourent cette femme.

Mais il reste beaucoup à faire. Nous avons besoin de plus de fonds afin d’élargir notre travail auprès des femmes dans les pays en développement partout au monde. Nous devons également mettre en place des partenariats stratégiques et des approches novatrices qui seront favorables au développement économique des femmes et de leurs collectivités et au renforcement d’une gouvernance capable de stimuler la croissance et l’activité économiques.

Les solutions, comme les enjeux, ne sont pas simples. Les femmes ne forment pas un groupe homogène, et les questions liées à l’égalité entre hommes et femmes sont mêlées à d’autres dimensions de l’identité sociale – comme la classe, la race et l’ethnicité – pour créer des expériences particulières d’oppression et de privilège. Mais une chose est claire : l’autonomisation économique des femmes est essentielle pour notre avenir collectif. Pour éliminer les obstacles qui empêchent les femmes d’accéder au pouvoir et à la prospérité, il faut une approche de partenariat à tous les niveaux. Il faut une collaboration étroite avec les gouvernements, les institutions, les collectivités et les familles.

Nous pouvons – et devons – faire notre part pour que les femmes partout dans le monde aient accès aux ressources, aux compétences, aux connaissances et aux occasions dont elles ont besoin pour devenir les moteurs de leur propre épanouissement à long terme.

Wendy Harris, CA

Présidente et directrice généraleSACO

Préface

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5Perspectives SACO

Tous les jours, les femmes participent de façon importante à l’économie mondiale. Le salaire d’une femme contribue au revenu de son ménage. En moyenne, la femme investit une part plus élevée de ses ressources dans le bien-être de sa famille que l’homme. De plus, le travail domestique non rémunéré des femmes – s’occuper des enfants, des personnes âgées ou malades, par exemple – constitue un apport fondamental, et pourtant ignoré, pour l’économie.

Cependant, le travail des femmes dans la plupart des régions du monde, en particulier dans les pays en développement, n’a pas mené au même degré d’autonomisation économique que le travail des hommes.

Selon certaines estimations, un milliard de femmes – environ le septième de la population mondiale – n’arrivent pas à atteindre leur plein potentiel économique et à assurer leur propre bien-être, en raison d’obstacles qui les empêchent d’accéder au marché du travail et de contribuer à l’économie de façon productive.1

Travailler à l’autonomisation économique des femmes, c’est leur fournir non seulement les ressources nécessaires, mais également les occasions de les utiliser de façons qui mènent à la réussite économique. De meilleurs emplois, des possibilités plus nombreuses de créer et de gérer des entreprises viables, un accès accru à la terre, à l’éducation et à l’acquisition de compétences, des occasions de participer aux processus décisionnels : voilà ce qui permettra aux femmes de sortir de la pauvreté et d’améliorer leur qualité de vie, ainsi que celle de leur famille et de leur collectivité.

Ce rapport illustre deux approches à la promotion de l’autonomisation économique des femmes. La première consiste à soutenir les entreprises dirigées par des femmes par le biais d’un accès accru au crédit et à d’autres services financiers. La deuxième consiste à appuyer l’accès des femmes à l’éducation secondaire et supérieure et aux programmes de formation professionnelle afin qu’elles puissent décrocher des emplois de haute qualité dans le marché du travail.

Le travail des femmes, qu’il soit rémunéré ou non, doit être visible. Les contributions des femmes aux processus économiques sont importantes, non seulement pour les femmes, mais également pour l’économie dans son ensemble. Aucune initiative par elle-même ne peut créer les conditions de l’autonomisation, et les stratégies ne fonctionneront pas toutes dans tous les contextes. Les programmes les plus efficaces répondent aux besoins des femmes potentiellement vulnérables et évaluent soigneusement leurs ressources, forces et vulnérabilités. Ces programmes axés sur le partenariat transformeront les options économiques des femmes en leur donnant les outils nécessaires pour bâtir leur propre réussite économique.

SACO (Service d’assistance canadienne aux organismes) a encadré des milliers de femmes au cours de son histoire de 45 ans. Au fil des ans, SACO a peaufiné son modèle de partenariat, qui est basé sur l’alignement des besoins du client avec l’expertise particulière de conseillers volontaires. Ces spécialistes, qui ont en moyenne 25 ans d’expérience, sont des chefs de file dans leurs industries et professions respectives. Le travail international de SACO en développement économique et en gouvernance illustre l’impact positif et le changement durable qui sont possibles grâce à un soutien ciblé au niveau des individus, des entreprises et des gouvernements. Ce rapport met en lumière le besoin de partenariats additionnels capables d’aider les femmes du monde entier à atteindre l’autonomisation économique, afin qu’elles puissent jouir d’une vie meilleure.

Résumé

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6 L’autonomisation économique des femmes

De nombreuses femmes et filles vivent dans un monde dans lequel leurs droits économiques, leurs contributions et leurs priorités sont, en grande partie, ignorés. La plupart des personnes les plus pauvres au monde sont des femmes qui n’ont pas un accès équitable aux ressources dont elles auraient besoin pour améliorer leur situation économique et sociale. Les inégalités entre hommes et femmes alimentent le sous-développement. L’autonomisation économique est un moyen essentiel de corriger les déséquilibres entre les hommes et les femmes, des déséquilibres qui ont, jusqu’à présent, fait obstacle au bien-être de la moitié de la population mondiale.

L’autonomisation économique des femmes est un processus qui comporte essentiellement deux volets : les ressources et les possibilités. Les ressources de production sont les avoirs dont les femmes ont besoin pour progresser économiquement. Cela comprend des actifs corporels comme des ressources financières (revenu, épargne, crédit) et des ressources physiques (terre, logement, technologie), ainsi que des actifs incorporels comme des compétences, un savoir-faire technique et une reconnaissance sociale.

Le simple fait de posséder des ressources de production ne signifie pas automatiquement que les femmes jouissent d’une autonomie économique. Elles doivent également avoir l’occasion d’utiliser ces actifs de toutes les façons qu’elles le souhaitent; elles doivent pouvoir prendre des décisions et mener des activités économiques rentables. Tous les êtres humains ont l’occasion de participer à des activités économiques dans une certaine mesure; cependant, dans la plupart des pays et des sociétés, les possibilités qui s’offrent aux femmes sont inférieures à celles qui s’offrent aux hommes.2

Il est clair que les ressources de production et les possibilités constituent les deux faces de la même médaille. L’amélioration du contrôle et de l’accès par rapport aux ressources aidera les femmes à prendre des

décisions qui auront des effets positifs sur leur bien-être. En même temps, le fait d’avoir plus de possibilités de faire des choix en lien avec l’économie permettra aux femmes d’accumuler plus de ressources et d’ainsi assurer leur réussite économique durable.

Lorsqu’une femme est économiquement autonome, elle est davantage en mesure de participer aux activités économiques qui se déroulent autour d’elle d’une façon qui reconnaît la valeur de cette contribution et qui lui permet d’obtenir une part plus équitable des gains économiques.3 L’autonomisation économique signifie des emplois plus intéressants et plus nombreux pour les femmes dans tous les secteurs, un climat d’affaires favorable aux femmes entrepreneures et un secteur financier qui offre aux femmes une gamme de produits et services qui répondent à leurs besoins particuliers.4 Et surtout, l’autonomisation économique signifie la transformation de dynamiques de pouvoir injustes et l’accès à des outils et à des possibilités de réussite économique.

Lorsqu’une femme possède plus de moyens et de ressources de production, elle transforme ses perspectives dans tous les domaines de sa vie, y compris l’emploi, l’éducation, la santé, le logement, la participation sociale et politique et la sécurité physique. Les femmes économiquement autonomes sont plus en mesure de rompre le cycle de la pauvreté et de participer de façon plus reconnue aux activités politiques, économiques et culturelles.5

Les femmes ont le potentiel non seulement de transformer leur situation économique, mais également

Qu’est-ce que l’autonomisation économique?

La situation d’ensemble

L’autonomisation économique des femmes — un droit fondamental

«Sans autonomie financière, les femmes ne peuvent pas défendre leurs droits. Elles ne peuvent pas être autonomes.»

— Penda Ndiaye, cofondatrice de l’Union des groupements partenaires du RADI, une association de femmes sénégalaises et un partenaire de SACO

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7Perspectives SACO

d’améliorer considérablement la vie des personnes qui les entourent. En tant que mères, soignantes, responsables de ménages, productrices, consommatrices, employées et employeuses, les femmes mettent en place des efforts de développement à plus grande échelle. Ces efforts peuvent avoir des répercussions positives pour les familles, les collectivités et les pays.

Dans la plupart des sociétés, les tâches principales des femmes consistent à s’occuper du ménage, des enfants, des personnes âgées et des personnes malades. Cela explique probablement le fait que, selon des données empiriques provenant de pays développés et en développement, les femmes investissent généralement un pourcentage plus élevé de leurs ressources de production dans leur famille et leur collectivité.6

En particulier, l’amélioration des moyens de subsistance d’une femme a des effets très positifs sur les résultats de développement liés à ses enfants. Au Ghana, la hausse de la part d’actifs appartenant aux femmes a entraîné une hausse des dépenses alimentaires à la maison.7 Au Brésil, les chances de survie d’un enfant ont augmenté de près de 20 p. 100 dans les cas où la mère générait la plus grande partie des revenus du ménage.8

Le fait d’améliorer l’accès d’une femme aux activités économiques a des effets qui dépassent sa famille. Selon des études réalisées dans plusieurs pays, la participation économique accrue des femmes, en particulier par le biais d’un meilleur accès à l’éducation et à l’emploi, renforce le bassin de travailleurs dont les économies ont besoin, entraîne des gains en productivité et améliore l’économie nationale ainsi que la qualité de vie des hommes et des femmes.9

Les femmes sont une ressource précieuse pour la croissance économique. Elles représentent plus de 40 p. 100

de la main-d’œuvre mondiale, 43 p. 100 de la main-d’œuvre agricole et la plus grande partie des diplômés universitaires.10 Si l’on souhaite maintenir une croissance économique à l’échelle mondiale, il faudra maximiser les contributions potentielles des femmes. Inversement, le blocage des possibilités économiques de la moitié de la population d’un pays entraîne non seulement la marginalisation injuste des femmes dans l’économie, mais également le gaspillage d’un énorme potentiel humain.

Objectifs du Millénaire pour le développement

Les huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) offrent un cadre de développement qui comporte des cibles approuvées par tous les pays du monde et les principales institutions de développement. Le troisième OMD, « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », est particulièrement digne de mention puisqu’il a été reconnu comme un objectif en soi ainsi que comme un levier essentiel pour l’atteinte des sept autres OMD. Les femmes autonomes contribuent à la santé, à l’éducation et à la productivité de familles et de communautés entières. Ainsi, l’autonomisation des femmes est une étape cruciale dans l’atteinte des objectifs en matière de développement international.

Source : UNDP 2008.

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8 L’autonomisation économique des femmes

Les réalités du déséquilibre entre les hommes et les femmes

12 13HEURES DE PLUS

À

Dans les pays en développement en Afrique, en Asie et dans le

Pacifique, les femmes travaillent habituellement de

que les hommes par semaine.13

Deux tiers des adultes illettrés sont des femmes.15

30 %70 %

des 1,2 milliard de personnes qui vivent sur moins d’un dollar par jour sont des femmes et des filles.1170 %

55 %45 %

Jusqu’à 45 % des femmes les plus pauvres n’ont aucun droit de parole dans les décisions concernant la façon dont leurs propres revenus sont dépensés.

58 % 42 %

Les femmes sont respon-sables de 58 % de la totalité

du travail non rémunéré.12

Les femmes constituent 43 % de lamain-d’œuvre agricole mondiale.

Pourtant, elles possèdent trois fois moins de terres.14

57 %43 %25 % 75 %

16

100 MILLIONSDE MOINS DE PERSONNES SANS NOURRITURE

si on donnait aux exploitations agricoles dirigées par des femmes un accès égal à des ressources comme des semences et des engrais améliorés, selon des estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et

l’agriculture (FAO).

si le rapport femmes-hommes parmi les travailleurs augmentait

de 10 %.

60 %40 %

Les femmes constituent 40 % de lamain-d’œuvre totale à l’échelle mondiale.

62%38% de l’ensemble des petites entreprises à l’échelle mondiale appartiennent à des femmes.

38 %17

18

1920

DE SON

L’INDE CONNAÎTRAIT UNE HAUSSE DE

8%PIB

Une puissante source de développement...

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9Perspectives SACO

Au cours des 25 dernières années, la croissance économique soutenue dans bon nombre de pays et la reconnaissance grandissante des droits dans les stratégies de développement ont engendré de nouvelles possibilités pour de nombreuses femmes – à la fois en relation avec les hommes et en termes absolus. Par le biais de l’Agence canadienne de développement international (ACDI), le Canada a joué un rôle directif dans la promotion de l’égalité entre hommes et femmes et dans la mise en place de programmes axés spécifiquement sur la pleine participation des femmes à l’économie.

On a réalisé d’importants progrès en matière d’égalité entre hommes et femmes dans quatre domaines des capacités économiques des femmes : l’emploi, les ressources financières et physiques et l’éducation. Cependant, il faut considérer ces progrès dans le contexte des importantes inégalités qui persistent entre hommes et femmes.

Bon nombre d’entre nous répondent à nos besoins quotidiens principalement en gagnant un revenu. Le travail rémunéré est essentiel pour la survie d’une femme, en plus de représenter une façon importante d’échapper à la pauvreté. Le revenu féminin est encore plus important si la femme est l’unique soutien financier de la famille. L’élargissement de l’activité économique a permis à un nombre croissant de travailleuses d’accéder à des emplois rémunérés dans le marché du travail. Entre 1980 et 2008, le taux mondial de participation des femmes au marché du travail s’est accru progressivement; celui des hommes a reculé pendant la même période.21

Cette participation accrue ne constitue pas en soi une

preuve de l’autonomisation économique des femmes. Il faut examiner le genre d’emplois que les femmes sont effectivement en train d’« acquérir » dans ce processus. Bien que le nombre de femmes employées soit plus élevé, elles possèdent seulement 1 p. 100 de la richesse mondiale et ne gagnent que 10 p. 100 des revenus mondiaux.22

L’apparente contradiction entre ces deux constats s’explique par le fait que les femmes se retrouvent de façon disproportionnée dans des postes qui ne sont pas réglementés par les lois de leur pays. Ces emplois, que l’on appelle « informels », manquent de personnes-ressources stables, d’avantages sociaux et de protections sociales.23 Le fait que les femmes soient plus susceptibles que les hommes d’occuper des emplois informels reflète une discrimination directe, un désavantage sur le plan de l’éducation, le manque de pouvoir de négociation et une participation relativement élevée à des emplois temporaires ou à temps partiel.24

Bien que la participation des femmes à l’économie informelle ne soit aucunement uniforme, ces femmes sont généralement mal payées et non protégées par la législation du travail ou par les normes sociales, puisque ces emplois existent en dehors de la réglementation des gouvernements nationaux. Il faut élargir les possibilités d’emploi d’une femme au sein de l’économie formelle si l’on veut augmenter son revenu et améliorer ses conditions de travail et sa qualité de vie.

L’accès à tous les produits et services financiers – y compris l’épargne, l’assurance et le crédit – est une autre

Le travail des femmes

Les femmes et les produits et services financiers

La situation des femmes — progrès et inégalités continues

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10 L’autonomisation économique des femmes

façon pour les femmes de prendre leur place dans les processus décisionnels liés à l’économie. Ces produits et services permettent aux femmes de se procurer l’argent dont elles ont besoin pour répondre à leurs besoins de base à court terme, ainsi que pour investir dans des ressources de production qui les aideront à sortir d’une situation de subsistance à long terme.25 De plus, ils offrent aux femmes un degré de sécurité par rapport aux crises personnelles ou familiales, face au vieillissement et en temps de chocs économiques. Et pourtant, des obstacles juridiques, institutionnels et socioculturels continuent d’entraver systématiquement leur accès à ces services.26

L’écart entre les hommes et les femmes en matière de ressources financières est particulièrement dommageable pour les entreprises et les exploitations agricoles dirigées par des femmes qui ont besoin de capitaux pour couvrir les coûts de démarrage et pour maintenir leur compétitivité. Les entreprises et les exploitations agricoles dirigées par des femmes ont tendance à être sous-financées, à jouir d’un accès réduit au crédit et à recevoir moins de prêts que celles qui sont dirigées par des hommes.27

La terre représente la part la plus importante des biens d’un ménage. Pour les personnes qui n’ont pas d’emploi, elle peut servir de filet de sécurité dans les périodes financièrement difficiles. Dans bon nombre de pays en développement, l’agriculture continue d’être une importante source d’emploi et de subsistance.28

Les femmes sont souvent beaucoup plus dépendantes des emplois liés à l’agriculture que les hommes. En

2008, en Asie et en Afrique, les femmes représentaient respectivement 43 p. 100 et 50 p. 100 de la main-d’œuvre dans le domaine de la production alimentaire. Ce pourcentage serait considérablement plus élevé si nous pouvions quantifier de façon exacte la contribution totale des femmes à la main-d’œuvre non seulement dans le secteur de la production alimentaire, mais également dans ceux de la transformation alimentaire et de la préparation.29

Malgré l’importance de la terre pour la subsistance des femmes, dans de nombreuses parties du monde, les femmes ne possèdent pas de terres ou de propriétés; lorsqu’elles en possèdent, ces propriétés sont généralement plus petites que celles des hommes. En Amérique latine, les hommes agriculteurs représentent de 70 à 90 p. 100 des propriétaires officiels des terres agricoles, selon le pays. Au Kenya, les femmes propriétaires ne représentent que 5 p. 100 des propriétaires fonciers enregistrés.30

De nombreux facteurs contribuent à ces inégalités, dont les pratiques discriminatoires en matière d’héritage, l’accès inégal aux marchés fonciers et les réformes agraires inéquitables.31 Ces facteurs entravent la capacité des femmes d’assurer leur productivité agricole et leur sécurité alimentaire et de protéger leur subsistance et celle de leur famille.

De plus, les femmes ne jouissent toujours pas d’un accès égal au logement et aux technologies qui pourraient alléger leurs charges de travail. Ensemble, toutes ces inégalités minent la capacité des femmes d’assurer plusieurs aspects de leur bien-être, dont la santé, l’éducation, l’emploi et la sécurité physique.32

Les femmes, la terre et les autres ressources de production

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11Perspectives SACO

L’acquisition de compétences, de connaissances et de savoir-faire technique par le biais de l’éducation et de la formation joue un rôle clé dans l’autonomisation économique de la femme. Des études transnationales ont révélé que chaque année additionnelle de scolarité primaire pour une fille a des effets positifs directs sur son avenir : salaires accrus, nombre d’enfants moindre, probabilité réduite d’un mariage à l’adolescence.33

On a observé d’importants progrès dans l’éducation des femmes au cours des 25 dernières années. Les obstacles à l’admission scolaire pour des millions de garçons et de filles ont reculé dans de nombreuses parties du monde, et plus de femmes savent lire et écrire aujourd’hui qu’à toute autre époque dans le passé. Entre 1950 et 2010, le nombre moyen d’années de scolarité pour les femmes adultes dans les pays à faible revenu est passé de 1,5 an à 6,5 ans.34 Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les pays de l’Afrique subsaharienne, le taux d’inscription scolaire des filles et des femmes à tous les niveaux s’est accru plus rapidement que celui des hommes au cours des dix dernières années.35

Bien que l’écart de scolarisation entre les hommes et les femmes ait reculé dans certaines régions, il demeure important dans les pays à faible revenu. En 2010, la plupart des enfants qui n’allaient pas à l’école étaient des filles.36 En 2008, le taux d’inscription des filles au primaire en Érythrée était de seulement 36 p. 100. En Afghanistan, au Tchad et en République centrafricaine, il y a moins de 70 filles pour 100 garçons dans les écoles primaires.37

Dans les pays en développement, les inégalités entre les sexes sont encore plus prononcées entre les régions rurales et les régions urbaines. Les données sur les

ménages recueillies par les Nations Unies dans 42 pays indiquent que dans les régions rurales, les filles sont plus susceptibles de ne pas aller à l’école que les garçons et qu’elles sont deux fois plus susceptibles de ne pas aller à l’école que les filles des zones urbaines.38

Les femmes et l’éducation

Le visage féminin de la pauvreté

Des quelque 1,2 milliard de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté – moins d’un dollar par jour –, la plupart sont des femmes. Mais il y a encore plus alarmant : l’écart entre les hommes et les femmes qui sont pris dans l’engrenage de la pauvreté grandit, un phénomène que l’on appelle habituellement la « féminisation de la pauvreté ». La reconnaissance du déséquilibre hommes-femmes au niveau de la pauvreté et la protection des droits économiques des femmes doivent être au cœur de toute initiative de réduction de la pauvreté. Mais il y a une bonne nouvelle : les données indiquent que le rendement du capital investi par les femmes pauvres est élevé. Selon un rapport exhaustif de la Banque mondiale paru en 2001, les pays où l’on observe des écarts moindres entre les hommes et les femmes dans des domaines comme l’éducation, l’emploi et les droits de propriété affichent des taux de pauvreté plus faibles.

Source : Banque mondiale 2001, ONU Femmes 2012.

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12 L’autonomisation économique des femmes

Les inégalités entre hommes et femmes sur les plans social et politique ont une influence importante sur la capacité des femmes de participer à l’économie, et elles sont profondément liées au statut économique des femmes. La réelle autonomisation des femmes requiert donc une approche holistique qui reconnaisse les multiples facteurs qui influent sur leur réussite économique.

Dans tous les pays, les rôles liés aux sexes sont façonnés par la culture, les traditions et l’histoire. Bien que les normes sociales varient grandement d’un endroit à l’autre, partout dans le monde les femmes ont tendance à se retrouver en position défavorisée.39 Les régimes sociaux patriarcaux peuvent jouer contre les intérêts économiques des femmes tant dans les réseaux informels qu’au niveau des lois et des politiques économiques locales. La transformation des cultures et des traditions nécessite des initiatives qui mettent à contribution à la fois les hommes et les femmes afin de promouvoir la participation des femmes dans les économies locales.40

L’autonomisation économique des femmes peut elle-même contribuer à la transformation de pratiques sociales discriminatoires. À mesure que les femmes s’engagent plus substantiellement dans les activités économiques – par le biais de ressources de production et de possibilités économiques accrues –, elles remettent en cause et reconfigurent les rôles sexuels injustes et créent de nouvelles normes sociales. De plus, cela devient plus difficile de maintenir des sanctions sociales – officielles ou non – contre les femmes lorsqu’elles participent concrètement à l’activité économique et aux processus décisionnels.

Dans les pays en développement, les lacunes dans les services de santé publique ont des conséquences disproportionnées pour les filles et les femmes. Cela se doit en grande partie au fait que la détérioration des services de santé affecte lourdement les personnes à faible revenu. La recherche indique clairement que la

pauvreté engendre des conditions qui nuisent à la santé puisqu’elle contraint les gens à vivre et à travailler dans des milieux qui les rendent malades. Ces personnes n’ont souvent pas accès à un logement convenable, à de l’eau propre ou à des conditions hygiéniques adéquates.41 Étant donné que les femmes sont surreprésentées parmi les personnes les plus pauvres au monde et dans le secteur informel non réglementé, elles sont particulièrement vulnérables à la maladie et sont peu susceptibles de pouvoir se permettre des traitements de santé privés.

Bien que les indicateurs de santé basés sur le sexe aient révélé certaines améliorations au cours du temps, les conditions actuelles sont encore loin d’être idéales. La croissance des revenus dans la plupart des pays en développement a eu des effets très modestes sur les taux de mortalité des femmes. Dans les pays où les taux de VIH/sida sont très élevés, les taux de mortalité des femmes sont encore plus élevés. Par exemple, les décès excessifs parmi les femmes sud-africaines ont atteint 74 000 femmes par année; à l’échelle mondiale, le sida est la cause première de décès parmi les femmes en âge de procréer.42

Une importante part de la mortalité des femmes est attribuable aux risques liés à la grossesse et à l’accouchement. Chaque minute, une femme meurt de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, et 99  p.  100 de ces décès ont lieu dans des pays en développement.43 Dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne, de l’Asie du Sud et de l’Asie du Sud-Est, le risque de décès des femmes pendant l’accouchement est sensiblement le même qu’en Europe du Nord au 19e siècle.44

La santé des femmes est une condition nécessaire à leur autonomisation économique. Une femme malade est incapable de se procurer les ressources de production dont elle a besoin ou de participer aux activités économiques qui se déroulent dans son entourage. L’impact de l’autonomisation économique sur la santé des femmes est également important. Une augmentation du revenu d’une femme signifie des investissements plus importants dans sa santé et dans celle de sa famille.45

Culture et tradition

La santé

Les nombreuses facettes de l’autonomisation économique des femmes

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13Perspectives SACO

La capacité des femmes d’utiliser les ressources pour assurer leur réussite économique est un aspect essentiel de leur autonomisation économique. L’inclusion des femmes dans les processus décisionnels de leurs familles, de leurs collectivités et de leurs gouvernements est directement liée à l’amélioration de leurs conditions de vie, puisque cela leur donne l’occasion d’influencer des processus qui jouent sur leur bien-être.46

Et pourtant, partout au monde, les femmes demeurent sous-représentées à tous les niveaux du pouvoir, en particulier dans la plupart des ordres de gouvernement. À l’échelle mondiale, les femmes ne comptent que pour 17 p. 100 des responsables élus dans les parlements et les ministères nationaux. Encore moins de femmes ont réussi à atteindre les plus hauts échelons gouvernementaux. En 2010, sur les 150 chefs d’État élus dans le monde, seulement 7 étaient des femmes; sur les 192 chefs d’État, seuls 11 étaient des femmes.47

Pouvoir et prise de décisions

Le travail « invisible » des femmes

Dans la plupart des régions du monde, les femmes assument un fardeau disproportionné de travail non rémunéré dans leur foyer. Ces activités comprennent le soin des enfants, la préparation des repas, la collecte de carburant et d’eau et le soin aux personnes âgées ou malades. Les activités économiques à l’extérieur de la maison dépendent du travail domestique non rémunéré, puisque ce dernier répond à une grande partie des besoins humains et entretient la main-d’œuvre d’un pays. Selon des estimations de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social, si on assignait une valeur monétaire au travail domestique non rémunéré, ce dernier représenterait entre 10 et 39 p. 100 du PIB. Cependant, la division du travail entre hommes et femmes est telle que les hommes reçoivent la plus grande part des revenus et de la reconnaissance pour leurs contributions économiques, tandis que le travail des femmes demeure non rémunéré, non reconnu et dévalorisé.

De la même façon que le travail non rémunéré est habituellement ignoré par les conceptions traditionnelles du travail, ces contributions féminines non rémunérées n’apparaissent pas dans les comptes nationaux – elles sont « invisibles » – et donc dans les politiques économiques et sociales. On sait que les dépenses gouvernementales en matière de santé, d’éducation, de transport et de services publics peuvent réduire le fardeau de travail des femmes, mais dans les pays en développement, où ces dépenses sont déjà limitées, le fait d’ignorer la contribution domestique des femmes augmente le temps qu’elles doivent consacrer à s’occuper de leur famille. Deux tiers du temps de travail des femmes sont déjà alloués à des tâches non rémunérées. Ces obligations constituent un obstacle de taille à la participation accrue des femmes au marché du travail et ont de sérieuses répercussions sur leur bien-être.

Source : UNRISD 2009.

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14 L’autonomisation économique des femmes

Depuis 1967, SACO accumule les réussites en tant que chef de file parmi les organismes de développement sans but lucratif dont le travail est basé sur le volontariat. Pendant toute cette période, notre mission est demeurée claire : renforcer le bien-être économique et social au Canada et à l’étranger en engageant des volontaires canadiens compétents et expérimentés qui collaborent avec nos partenaires et clients. SACO croit fermement que le renforcement de l’autonomie économique pour tous les individus est un élément nécessaire au développement. L’organisme reconnaît les défis de taille auxquels les femmes font face dans les pays en développement pour atteindre ce but.

À ce jour, SACO a mené plus de 46 000 affectations et a travaillé avec des clients des secteurs public et privé partout dans le monde. Ses conseillers volontaires, tous des experts possédant au moins dix ans d’expérience dans leurs domaines respectifs, travaillent avec nos partenaires locaux pour offrir encadrement et savoir-faire technique. Notre approche axée sur le renforcement des capacités repose sur l’évaluation des besoins et sur le renforcement des connaissances et de l’expérience qui sont déjà présentes dans les collectivités et les régions où nous travaillons.

SACO s’est engagée à soutenir le développement durable. Ainsi, en plus de mener des affectations ponctuelles qui répondent à des besoins précis, nous offrons à nos clients un soutien à long terme, grâce à

notre modèle de partenariat unique en son genre. Par le biais de ce modèle, nous travaillons avec des partenaires locaux en vue de cerner les besoins de collectivités ou d’organismes en matière de développement, et nous mettons ensuite en place un plan d’action complet qui s’échelonne sur plusieurs années. Pendant la durée du partenariat, SACO suit et évalue les progrès de près afin de s’assurer que les cibles en matière de développement sont atteintes. Cela nous permet ainsi d’enchaîner les affectations individuelles de façon à répondre aux objectifs stratégiques et de produire des résultats durables.

L’autonomisation économique des femmes fait partie de la vision de SACO pour un monde dans lequel tous ont accès à des possibilités économiques et sociales. Les conseillers volontaires de SACO ont effectué des milliers d’affectations qui ont directement ou indirectement appuyé l’amélioration des perspectives de travail des femmes, l’entrepreneuriat parmi les femmes et leur participation accrue à la gouvernance locale et aux processus décisionnels. Les affectations de SACO soutiennent l’autonomisation économique des femmes et des hommes et favorisent l’accès égal aux emplois de haute qualité, aux occasions de formation et aux ressources de production comme les capitaux, la terre et les technologies.

Notre approche holistique au développement est basée sur l’idée que l’autonomisation économique de la femme est inextricablement liée à d’autres aspects de son bien-être, dont la santé et la représentation politique.

Nos affectations ont des objectifs très variés, par exemple améliorer l’accès à l’eau potable salubre dans des collectivités au Honduras, créer des associations de leadership féminin au Sénégal, améliorer la sensibilisation à une saine alimentation parmi les femmes au Cameroun. Nous avons produit des résultats de développement qui touchent de nombreux aspects de la vie des femmes et avons ainsi amélioré leurs perspectives d’avenir.

SACO : Le mentorat et le partenariat au service des femmes

46 000+Nombre d’affectations que SACO a effectuées au cours des 45 dernières années

122 Nombre de pays dans lesquels SACO a travaillé

25En moyenne, le nombre d’années d’expérience qu’ont les conseillers volontaires de SACO

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15Perspectives SACO

Les domaines d’expertise de SACO

Planification stratégique

Que faisons-nous et comment le faisons-nous? Où voulons-nous aller et comment nous y rendre? Nos conseillers volontaires aident nos clients à répondre à ces questions, à documenter leurs objectifs et à élaborer un plan qui leur permettra de les atteindre.

Développement des entreprises

Nos conseillers volontaires se rangent parmi les plus grands chefs d’entreprise au Canada. Ils aident nos clients avec le démarrage, l’expansion, le marketing, la recherche de sources de financement d’entreprise et tous les aspects de la gestion.

Comptabilité et finance

Nos experts en finance aident nos clients avec la comptabilité, les activités bancaires, les questions fiscales nationales et internationales, la gestion financière pour les individus et les entreprises, et la préparation de rapports financiers

Développement organisationnel

Ressources humaines, politiques, création de formations, médiation, gestion du changement : nos experts aident nos clients dans ces domaines et bien d’autres afin de créer des structures qui favorisent la réussite.

Développement communautaire

Nos conseillers volontaires travaillent avec des leaders communautaires pour élaborer des études de faisabilité, des plans d’utilisation du territoire et des cadres d’évaluation communautaire. De plus, nous formons des formateurs en gestion de la santé communautaire et en procédures de gestion des urgences.

Gouvernance

En partenariat avec des conseils de bande et tous les ordres de gouvernement, nos conseillers volontaires ont mis en place des systèmes de gouvernance rationalisés et primés qui sont à la fois équitables et redevables envers tous les membres de la collectivité.

Production et exploitation

Nos spécialistes en fabrication appuient nos clients avec la recherche et le développement, la gestion de la production et de l’entretien, et la certification en gestion de la qualité (ISO).

Quelques données provenant d’évaluations fournies par des organismes partenaires par l’entremise desquels SACO a formé plus de 7 000 femmes :

9 52 p. 100 ont signalé une estime de soi accrue parmi les employées

9 66 p. 100 ont signalé une amélioration dans les compétences des employées

9 36 p. 100 ont indiqué qu’un nombre accru de femmes s’impliquaient à présent dans les processus décisionnels de la compagnie ou de l’organisation

9 38 p. 100 ont indiqué que les employées avaient plus de responsabilités au travail

Personnes formées par SACO(2009 - 2012)

Nombre total de participants = 12 611

Femmes Hommes

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16 L’autonomisation économique des femmes

Si les femmes sont surreprésentées dans le travail informel, c’est en grande partie parce que les obstacles à l’éducation leur laissent peu d’options. Sans compétences et formations adéquates, les femmes n’ont aucun contrôle sur le genre d’emploi qu’elles peuvent trouver et ont rarement l’occasion de négocier leur salaire ou leurs conditions de travail. Elles produisent rarement suffisamment de revenus excédentaires pour investir dans des ressources de production et ont très peu de sécurité d’emploi.

L’investissement dans le capital humain de la femme est un aspect intégral de son autonomisation économique. Cela contribue autant à son avancement économique que le fait de lui donner de la terre ou un accès au crédit. De nombreuses études ont révélé qu’une femme éduquée a de meilleures perspectives d’emploi et de meilleures chances de s’éloigner d’emplois caractérisés par de faibles salaires et des conditions de travail dangereuses.48

Les efforts liés à l’éducation des femmes et à leur autonomisation se sont souvent limités à des stratégies visant à rehausser les taux d’inscription à l’école parmi les filles. À mesure que l’on s’approche de cet objectif dans de nombreux pays, on reconnaît de plus en plus que l’accès des femmes à l’éducation secondaire et supérieure, ainsi qu’aux formations professionnelles, est également essentiel pour leur donner les mêmes chances qu’aux hommes dans le marché du travail.49

Étant donné la grande rapidité des changements technologiques et la nature mondialisée du travail à notre époque – qui amène des individus vivant dans différentes parties du monde à postuler les mêmes emplois –, les femmes dans les pays en développement doivent acquérir des compétences et des connaissances adéquates si elles espèrent améliorer leurs perspectives d’emploi. Ainsi, une stratégie importante pour l’autonomisation économique des femmes consiste à améliorer leur accès à l’éducation secondaire, professionnelle et technique.

Penda Ndiaye est une femme de 53 ans qui dirige un ménage de dix personnes. Elle se souvient d’avoir toujours été une leader dans sa collectivité. « J’ai commencé très jeune, se rappelle-t-elle. Lorsque vous n’avez pas de mari et que vous êtes à la tête d’un ménage, il est important de ne pas se sentir seule. »

Aujourd’hui, Mme Ndiaye travaille à Dakar, la capitale du Sénégal, pour faire connaître les enjeux des femmes et donner à d’autres femmes l’occasion d’en faire autant. Elle est membre de nombreux organismes politiques, elle fait partie du conseil de son district et elle participe à des conférences au Sénégal et dans divers forums internationaux. Elle affirme que ses interactions avec d’autres femmes lui ont permis de réaliser le potentiel énorme qu’ont les femmes lorsqu’elles travaillent ensemble. « Entre femmes, nous nous appuyons. »

En tant que femme politiquement active, Mme Ndiaye représente une minorité au Sénégal. Il ne lui a pas été facile d’obtenir ni de conserver des postes de pouvoir, puisque ces rôles appartiennent traditionnellement aux hommes. Les femmes ne comptent que pour 12 p. 100 des responsables locaux, 9 p. 100 des conseillers régionaux et 23 p. 100 des députés.50

Au cours des dix dernières années, le Sénégal a tenté de résoudre les déséquilibres entre hommes et femmes au moyen de nombreuses initiatives prometteuses. En 2010, le pays s’est joint à plusieurs autres nations lorsqu’il a adopté une loi exigeant la parité absolue entre hommes et femmes au sein de tous les partis politiques qui assument des fonctions électives.51

Bien que les réformes judiciaires soient une façon de transformer les inégalités en matière de pouvoir, le statut collectif des femmes a peu de chances de changer si on n’améliore pas leur accès à l’éducation. Au Sénégal, par exemple, une jeune femme sur six ne sait ni lire, ni écrire.52 Bien que les taux d’inscription au primaire soient plus élevés parmi les filles que parmi les garçons, ce rapport s’estompe à mesure que le niveau d’éducation augmente. Pour 100 garçons sénégalais

Renforcement des compétences au Sénégal

Construire les fondations

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17Perspectives SACO

inscrits au primaire, il y a 106 filles. Pourtant, au secondaire, on retrouve seulement 79 filles pour 100 garçons, et de nombreuses filles arrêtent d’aller à l’école pendant cette période.53

Le partenaire de SACO au Sénégal est le Réseau africain pour le développement intégré (RADI). Cet organisme qui œuvre d’un bout à l’autre du pays pour sensibiliser les gens à leurs droits juridiques. Grâce à une collaboration pluriannuelle avec le RADI, SACO a effectué plusieurs affectations axées spécifiquement sur la promotion du bien-être des femmes.

En 2010, SACO a dispensé des séances de formation pour les femmes responsables nouvellement élues, afin de renforcer leurs capacités dans leur travail et de les préparer à faire de bonnes dirigeantes. Les formations ont donné aux participantes l’occasion de se rassembler et d’échanger les défis et les solutions qu’elles ont observés dans le cadre de leurs fonctions. Ces formations et le soutien subséquent de SACO au cours des années ont mené à la création et au maintien d’associations de femmes dans le pays, dont l’Union des groupements partenaires du RADI (UGPR), un organisme dont Mme Ndiaye a été la cofondatrice.

En 2011, une conseillère volontaire de SACO s’est rendue au Sénégal pour offrir des ateliers techniques aux membres de l’UGPR sur l’élaboration d’un plan de

traitement et de marketing des fruits et légumes dans le marché local. Les femmes membres de l’UGPR avaient décidé de collaborer pour produire et vendre des jus, des sirops et des confitures, mais elles n’arrivaient pas à générer des profits. La conseillère volontaire, forte de plus de dix ans d’expérience en développement d’entreprise, a travaillé avec les membres de l’UGPR pour réaliser une analyse de marché complète et une analyse des coûts de production. À la fin de son affectation de trois semaines, les femmes de l’UGPR ont noté des résultats immédiats. L’association avait réussi à mettre au point une méthode pour accroître la production, ce qui l’a aidée à se tailler une place dans le marché et à générer des revenus.

En tant que membre fondatrice de l’UGPR, Mme Ndiaye est fière de contribuer à l’éducation des femmes et à leur autonomisation économique. Elle se souvient avoir entendu une fois un homme lui dire : « Ta seule faille est que ta mère t’a élevée comme un garçon ». Mais comme elle dit, « J’aurais préféré qu’il me dise que j’avais été élevée comme une femme, parce qu’une vraie femme sait se battre! ».

Le conseiller volontaire de SACO Mamadou Aly Sow (à gauche), avec des clients du CENAF, un centre national de formation pour les femmes au Sénégal. Les séances de formation et de mentorat de SACO ont permis aux femmes d’apprendre des pratiques exemplaires en matière de transformation des aliments.

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18 L’autonomisation économique des femmes

Lorsqu’une femme dirige sa propre entreprise, elle possède les outils dont elle a besoin pour créer sa propre autonomie économique. Elle décide de la façon de partager les profits et a plus d’occasions d’améliorer le bien-être de ses enfants. Elle peut ainsi faire passer la prospérité économique d’une génération à l’autre.

Les femmes entrepreneures jouent un rôle important dans les économies des pays en développement. L’accès aux services financiers leur permet d’investir dans leurs entreprises afin que ces dernières demeurent concurrentielles et rentables. Pourtant, les institutions financières officielles comme les banques et les établissements de crédit sont généralement hors de portée pour les femmes dans les pays en développement. Bien que cela puisse en partie s’expliquer par le fait que ces services soient moins nombreux dans certaines parties du monde – moins de la moitié des Africains, par exemple, ont un compte bancaire –, l’existence d’un préjugé sexiste est bien réelle.54 Dans certains cas, ces inégalités sont le résultat d’une discrimination directe contre les femmes, qui se manifeste dans les lois de propriété, des lois matrimoniales et du droit successoral. Ces obstacles empêchent les femmes d’avoir des comptes bancaires, d’acheter des biens ou d’établir des contrats financiers par elles-mêmes.55

Même en l’absence de discrimination directe, l’accès limité des femmes aux ressources fait en sorte qu’il leur est difficile d’obtenir des services financiers, en particulier des services de crédit.56 Comme les femmes dans la plupart des pays ont déjà moins d’antécédents en matière de crédit que les hommes, les prêteurs les voient comme des emprunteurs à risque élevé. De plus, le fait que les femmes possèdent moins de biens réduit leur capacité d’offrir des biens en garantie.57

Sans services financiers, les entrepreneures manquent de soutien coordonné pour leurs entreprises, de services de crédit peu coûteux et à long terme et d’accès adéquat aux nouvelles technologies. Pour cette raison, bon nombre de ces entreprises restent bloquées au niveau de microentreprise.58 Un environnement économique favorable aux entreprises dirigées par des femmes est un facteur important pour l’élimination des obstacles qui entravent la participation des femmes à l’économie.

Lorsque l’ONU a fait de 2005 l’« Année du microcrédit », elle a souligné la place importante que les institutions de microfinance se sont taillée à l’échelle mondiale en tant que moteur du développement économique. Outre des prêts de microcrédit, ces institutions offrent à leurs clients une gamme de produits et services financiers, dont des services d’épargne, d’assurance et de transfert.

Bien qu’on ait tendance à mettre toutes les institutions de microfinance dans le même panier, il en existe en fait différents genres. Alors que certaines ne prêtent qu’aux pauvres, d’autres mettent l’accent sur la durabilité financière des petites et moyennes entreprises.59 Et bon nombre d’organismes ne s’en tiennent pas aux simples produits financiers, puisqu’ils offrent également de la formation en affaires, en vue d’aider leurs clients à faire prospérer leurs entreprises.

Malgré leurs différences, les organismes de microfinance sont de plus en plus définis par leur capacité de travailler avec les femmes. En 2001, la plupart des personnes desservies par les institutions de microfinance étaient des femmes.60 Des études ont montré que les femmes pauvres qui participent à des programmes de microcrédit jouissent généralement des meilleures cotes de crédit. En Inde, par exemple, les femmes sont moins susceptibles que les hommes de ne pas rembourser leurs petits prêts.61

La participation à des prêts de solidarité est une façon dont certaines femmes dans les pays en développement ont pu obtenir un crédit auprès d’institutions de microfinance. Dans le cas d’un prêt de solidarité, un groupe de femmes en garantit le remboursement. Ce genre de formule de groupe est souvent la seule option pour les femmes entrepreneures qui, individuellement, ne disposent pas de garanties suffisantes pour obtenir un crédit.62

Bien que les institutions de microfinance aient la capacité de sortir les individus de la pauvreté, la plupart des fournisseurs de services de microfinance reconnaissent qu’il reste d’importants défis. Il y a 30 ans, le secteur du microcrédit en était à ses débuts;

Le rôle de la microfinance

L’élargissement des possibilités économiques des femmes

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19Perspectives SACO

aujourd’hui le besoin d’évaluer les écarts de capacités demeure. Les institutions de microfinance font souvent face à un manque de ressources matérielles et à des capacités techniques réduites dans des domaines comme la gestion du risque, la transparence et les ressources humaines. Ces lacunes entravent sérieusement leur efficacité. L’adoption de mesures visant à régler ces enjeux et à renforcer les programmes de microfinance afin qu’ils puissent offrir des services aux femmes de façon efficace et opportune constitue une étape importante dans l’autonomisation économique des femmes.

Les femmes propriétaires d’entreprise comme Georgette Minoungou incarnent le pouvoir transformateur de la promotion de l’esprit d’entrepreneuriat féminin. La trajectoire de Mme Minoungou vers l’autonomie économique a débuté sur les rues achalandées de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Ici, la vente ambulante représente un important pourcentage de l’emploi total. Comme bon nombre de vendeurs, Mme Minoungou a commencé à gagner un revenu en vendant des fruits qu’elle gardait dans un panier perché sur sa tête. Elle gagnait assez d’argent pour répondre aux besoins de base de sa famille. Cependant, son revenu était faible et instable, ce qui compromettait sa capacité de couvrir les dépenses liées à l’alimentation, aux services de santé et au loyer.

Dans l’espoir d’élargir son entreprise, Mme Minoungou a voulu construire un kiosque au marché. Cela, cependant, s’est révélé être une tâche difficile. Sans garantie importante, elle n’arrivait pas à obtenir un prêt auprès d’une banque. Elle s’est donc tournée vers la Mutualité femmes et développement du Burkina (MUFEDE). Originalement établie en 1996 pour

venir en aide à un groupe de femmes qui avaient perdu leur emploi, cette institution de microfinance compte maintenant 20 000 membres. Elle offre des lignes de crédit ainsi que des formations en gestion du crédit.

Grâce à un prêt de solidarité contracté avec d’autres femmes de Ouagadougou, Mme Minoungou a obtenu suffisamment de fonds de démarrage de MUFEDE non seulement pour construire son kiosque, mais également pour se rendre en Côte d’Ivoire où elle achetait et importait différents types de fruits afin de les vendre à Ouagadougou. En quelques années, son entreprise a grandi; à chaque nouvelle étape d’expansion, elle pouvait emprunter des prêts de plus en plus importants auprès de MUFEDE.

Aujourd’hui, l’entreprise de Mme Minoungou est prospère. Elle dirige plusieurs kiosques de fruits et légumes à Ouagadougou et exploite un commerce d’approvisionnement stable. Les effets positifs se sont multipliés et ont eu des répercussions autour d’elle : elle a pu engager sept employés, payer les frais de scolarité de ses trois enfants et construire deux maisons pour sa famille au village.

Bien que la microfinance soit considérée comme bien établie au Burkina Faso, ces institutions font face aux mêmes défis liés à des capacités techniques réduites que connaissent de nombreuses institutions de microfinance dans les pays en développement. SACO travaille avec MUFEDE depuis 2006 en vue de renforcer les politiques de gestion du crédit, la gestion des ressources humaines, le développement de produits financiers et la création de sites Web. Le soutien de SACO a permis à la direction de renforcer les capacités du personnel afin de s’assurer que l’institution soit viable et jouisse d’une réputation solide dans les collectivités dans lesquelles elle travaille.

Bâtir l’avenir au Burkina Faso

Georgette Minoungou à l’extérieur de l’une de ses entreprises fructueuses à Ouagadougou.

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20 L’autonomisation économique des femmes

Il est essentiel de renforcer la capacité des femmes à s’engager de façon significative dans l’activité économique. Un tel engagement est non seulement un droit fondamental pour chaque être humain, mais également une façon de stimuler le développement économique et de réduire la pauvreté. L’amélioration du bien-être d’une femme a des répercussions qui vont bien au-delà de sa personne : en effet, sa famille, sa collectivité et son pays en bénéficient.

La plupart des femmes et des filles, particulièrement celles qui vivent dans les pays en développement, continuent d’être confrontées à des obstacles et des préjugés dans les domaines de l’emploi, de la propriété et de la participation à l’activité économique. Ces obstacles se traduisent par un accès inégal à l’emploi, aux ressources de production et à l’éducation supérieure, ce qui a ultimement pour effet d’enfermer les femmes dans un cycle de pauvreté et de marginalisation économique.

L’autonomisation économique des femmes nécessite des mesures à tous les niveaux de la société – local, national et mondial. Aucune initiative ne peut par elle-même remplir toutes les conditions de l’autonomisation, et aucune stratégie ne peut produire de résultats dans tous les contextes. Les programmes les plus efficaces tiennent compte des besoins des femmes potentiellement affectées et évaluent soigneusement leurs ressources, leurs forces et leurs vulnérabilités. Ces programmes transformeront les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes en donnant aux femmes une façon de promouvoir leur propre réussite économique.

Il existe de nombreuses façons de bâtir des fondations favorables à l’autonomisation économique des femmes, par exemple :

Promouvoir les occasions d’apprentissage et de formation

Selon l’Organisation internationale du travail, le travail productif et décent se caractérise généralement par des occasions d’emploi constructives et équitables, des revenus adéquats, des horaires de travail raisonnables et des conditions de travail sécuritaires. Pour les pauvres partout dans le monde qui souhaitent améliorer leur situation, il s’agit de l’avenue la plus accessible.1 Si l’on souhaite rehausser la participation des femmes au marché du travail et favoriser leur accès à des emplois acceptables dans l’économie formelle, il faudra leur offrir plus d’occasions d’apprentissage et de formation afin de développer leur capital humain.

En 2012, des conseillers volontaires de SACO se sont alliés au Projet d’éducation Pomeroon (PEP), un organisme qui aide les jeunes, en particulier les filles, à atteindre leurs objectifs scolaires dans le nord du Guyana. L’accès à l’éducation secondaire est extrêmement limité à Pomeroon, sans compter que certains enfants vivent à 60 kilomètres de la seule école secondaire de la région.

Afin de créer des occasions d’apprentissage, le PEP a demandé le soutien de SACO pour élaborer un plan stratégique qui l’aidera à mettre en place des services de formation professionnelle en agriculture et en ingénierie. Le conseiller volontaire de SACO a mis au point un plan d’action complet qui comprenait des détails sur le nouveau programme et des listes de qualifications pour les instructeurs. Ce plan a aidé l’organisme à s’attirer un important soutien financier et des contributions en nature, ce qui lui a permis d’aller de l’avant avec la création d’un établissement de formation professionnelle.

Vers l’avenir

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21Perspectives SACO

Le besoin d’améliorer l’éducation des femmes est particulièrement criant quand on considère que 1,5 milliard de personnes âgées de 10 à 25 ans – la plus importante génération d’adolescents de tous les temps – s’apprêtent à entrer dans le marché du travail.2 Afin de pouvoir se défendre dans ce marché, les femmes doivent avoir accès à des occasions d’apprentissage de qualité qui dépassent le primaire, dont des formations en compétences professionnelles. Comme l’a souligné ce rapport, l’investissement dans le capital humain des femmes rehausse leurs revenus, ce qui entraîne des investissements plus importants dans leur éducation et dans celle de leurs enfants.3 Ainsi, la hausse de l’employabilité des femmes libère leur potentiel et fait progresser le bien-être de la main-d’œuvre actuelle et future d’une nation.

Améliorer l’accès des femmes aux ressources de production et aux avoirs

Les initiatives qui favorisent un accès plus équitable aux ressources de production sont essentielles pour l’autonomisation économique des femmes, surtout les entrepreneures et les agricultrices. Le fait de posséder des biens comme une terre, de l’équipement ou du bétail peut être très constructif pour les femmes, puisque cela facilite les activités de production, offre une sécurité physique, confère une identité sociale et sert de source de revenus et de garantie pour le crédit.4 Sans ressources adéquates, les femmes dépendent de leur mari ou d’autres membres de leur famille pour leur sécurité économique.

Au Honduras, SACO s’est allié avec CEPUDO, un organisme qui vient en aide aux familles à faible revenu. CEPUDO offre différents programmes de

développement, dont un programme d’agroentreprise qui donne des moutons aux habitants et habitantes des collectivités rurales. Jusqu’en 2009, l’organisation achetait les bêtes qu’elle donnait aux collectivités. Afin de réduire les dépenses et d’élargir ses activités, CEPUDO a demandé le soutien de SACO pour lancer un programme d’élevage de bétail.

Moins de deux ans après la fin de l’affectation, CEPUDO a signalé que son programme avait produit d’importants résultats. L’organisation possède maintenant son propre troupeau de 80 moutons, et elle a fait passer de deux à dix le nombre de projets communautaires qu’elle gère. La réussite du programme a incité les membres de CEPUDO à reproduire le projet avec d’autres animaux, en utilisant le même modèle et les mêmes techniques d’élevage qu’ils ont apprises dans le cadre de l’affectation.

Au service de l’entrepreneuriat féminin

Comme les entreprises appartenant à des femmes sont relativement nombreuses dans les pays en développement, le fait de soutenir leur réussite produira forcément des résultats positifs de plus grande portée pour le développement du secteur privé. Afin que les activités économiques des femmes passent du niveau de subsistance au niveau d’entreprises solides, il faudra mettre en place des réformes stratégiques qui s’attaquent aux obstacles discriminatoires en matière de droit et de réglementation. Ces défis varieront certainement d’un pays à l’autre, mais l’objectif ultime est de créer un climat d’affaires dans lequel les hommes et les femmes entrepreneures ont le même accès aux ressources économiques et financières.

En particulier, les femmes d’affaires ont besoin d’un meilleur accès aux services financiers, dont le crédit,

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22 L’autonomisation économique des femmes

pour investir dans l’expansion de leurs entreprises. Le fait d’offrir des produits et des services équitables par le biais d’institutions de microfinance et d’incubateurs d’entreprises constitue une étape importante dans cette direction. De plus, les programmes qui offrent des formations en affaires, du mentorat et des occasions de réseautage pour les femmes rehausseront la probabilité que les femmes établissent de solides entreprises.

Aux Philippines, SACO appuie des entreprises dirigées par des femmes dans le cadre d’un partenariat avec la Coopérative Hardin ng Kalikasan Cooperative, un groupe de 53 femmes qui ont appris à fabriquer du papier à partir de matériaux locaux comme la fibre de banane et de noix de coco. Ainsi, elles créent des cartes de vœux, des sacs-cadeaux et des cahiers de notes. Après l’inondation dévastatrice de 2004 et les crises économiques qui ont suivi, les ventes de la coop ont chuté, et l’organisme s’est tourné vers SACO pour obtenir de l’aide.

Depuis 2008, SACO travaille avec la coopérative afin de l’aider avec le développement et le marketing de produits. La conseillère volontaire, forte de plus de 30 ans d’expérience en affaires internationales, a travaillé avec les femmes pour élaborer une stratégie de marketing ciblée et a cerné un besoin d’offrir plus de séances de formation en gestion financière et en établissement du prix des produits. La coop crée maintenant de nouveaux produits, elle s’est dotée d’une directrice du marketing, et elle a défini clairement les responsabilités des chefs d’équipe. Tout cela a contribué à améliorer l’efficacité et les ventes de la coop.

Au service de l’action collective des femmes

Chaque femme est un puissant moteur de développement; ensemble, les femmes peuvent conjuguer leurs moyens de pression pour s’attaquer aux obstacles structurels qui entravent leur autonomisation économique. Les associations de femmes et les groupes de la société civile ont le potentiel de relever le profil des enjeux des femmes dans les secteurs public et

privé. Ils peuvent ainsi contribuer à changer les lois, les institutions et les normes sociales. Lorsqu’elles se regroupent, les femmes sont mieux placées pour obtenir des prêts collectifs, pour devenir propriétaires de différents avoirs et pour renforcer leurs activités génératrices de revenus.

En vue d’appuyer l’action collective des femmes, SACO s’est allié au Consortium des femmes d’Ukraine (CFU), un regroupement de 32 organismes de femmes créé dans le but de promouvoir la coopération des groupes de femmes dans le pays. Au cours d’une période de deux ans, les conseillers volontaires de SACO ont effectué des affectations qui ont amélioré la coordination au sein du réseau du CFU par l’établissement de procédures standardisées pour ses interactions avec ses membres. SACO a également offert au personnel du CFU des formations en relations publiques afin de relever le profil de l’organisme et de mieux faire connaître les enjeux des femmes en Ukraine.

Réduire le fardeau du travail non rémunéré

La capacité des femmes de générer des revenus stables et de travailler dans de meilleures conditions au sein du marché est minée par le lourd fardeau de

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23Perspectives SACO

Les conseillères volontaires de SACO Agathe Collard (3e à partir de la gauche) et Victoria McTaggart (5e à partir de la gauche) avec des clients de la Coopérative Hardin ng Kalikasan, à Real, aux Philippines. SACO a aidé cette coop de femmes avec le développement de produits et le marketing de ses savons et de ses produits de papier, tous fabriqué à la main à partir de matériaux locaux, dont des fibres de banane et de noix de coco.

travail non rémunéré qu’elles portent. En effet, elles doivent souvent gérer leur ménage et s’occuper des enfants et des personnes âgées ou malades.5 Si l’on souhaite éliminer les normes sociales discriminatoires qui perpétuent la division du travail selon le sexe, il faudra réduire et redistribuer le fardeau de travail non rémunéré que portent les femmes. Il faudra également investir dans des infrastructures comme l’eau et l’assainissement, ainsi que dans les services publics comme les cliniques de santé et les services de garde; tout cela contribue à réduire le fardeau quotidien des femmes.

Un des résultats du partenariat de SACO avec le YMCA du village arménien de Vardenis était précisément la réduction de la charge de travail non rémunéré des femmes grâce à l’amélioration des services sociaux. Le YMCA de Vardenis, qui compte plus de 250 membres, soutient les femmes de la collectivité en offrant une gamme d’activités pédagogiques et parascolaires pour les enfants du village. Le YMCA a demandé à SACO de l’aider à mener une évaluation organisationnelle en vue d’améliorer l’efficacité de ses opérations. En collaborant avec le personnel du YMCA, les conseillers volontaires de SACO ont offert une assistance en

planification stratégique qui a mené à l’élargissement et à l’amélioration de ses services sociaux.

Les progrès continus vers ces objectifs donnent aux femmes un plus grand contrôle sur leur bien-être et libère encore davantage leur potentiel en tant que puissantes sources de développement. L’autonomisation économique des femmes est une condition préalable pour la création d’économies plus solides et pour l’amélioration de la qualité de vie collective. Par le biais de sa vision d’un monde dans lequel les hommes et les femmes ont tous accès à des possibilités économiques et sociales durables, SACO s’emploie à promouvoir des objectifs et des cibles axés sur l’égalité entre hommes et femmes afin d’améliorer la situation économique des femmes.

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24 L’autonomisation économique des femmes

1 Bachelet 2012. 2 Kapista, 2008; Golla et al., 2011. 3 Eyben et al., 2008. 4 PNUD 2008. 5 UK DFID 2007. 6 OCDE 2011. 7 Doss 2006. 8 Zoellick 2010. 9 UN DAES 2009. 10 Banque mondiale 2012. 11 ONU Femmes 2012. 12 Banque mondiale 2012. 13 IFAD 2012. 14 IFAD 2012; FAO 2011. 15 ONU Femmes 2012. 16 IFAD 2012. 17 Banque mondiale 2012. 18 Ibid. 19 FAO 2011b. 20 OCDE 2011. 21 Banque mondiale 2012. 22 Hendra 2012. 23 OIT 2011. 24 UN DAES 2009. 25 UK DFID 2007. 26 UN DAES 2009. 27 Ibid. 28 FAO 2012. 29 Agarwal 2011. 30 Banque mondiale 2012. 31 UN DAES 2009. 32 Ibid. 33 The Chicago Council on Global Affairs, 2011. 34 Banque mondiale 2012. 35 Ibid. 36 UN DAES 2009. 37 Ibid. 38 Nations Unies 2010. 39 OCDE 2011 40 Esplen and Brody 2007. 41 Dodd and Cassels 2006. 42 Banque mondiale 2012. 43 UK DFID 2007. 44 Banque mondiale 2012. 45 OCDE 2011.

46 UNECE 2012. 47 UN DAES 2010 48 UN DAES 2009. 49 UNESCO 2012. 50 ONU Femmes 2011. 51 Ibid. 52 Banque mondiale 2012b. 53 Ibid.54 UN DAES 2009. 55 Fletschner 2009. 56 UN DAES 2009. 57 La Banque Mondiale 2012. 58 Dovi 2012. 59 UN DAES 2009. 60 Daley-Harris 2009. 61 UK DFID 2007. 62 Banque mondiale 2012. 63 UN DAES 2009; OIT 2012. 64 ONUDI 2010. 65 OCDE 2011. 66 UN DAES 2009. 67 OCDE 2011.

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Notes

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Références

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26 L’autonomisation économique des femmes

Les étudiants en transformation des métaux au centre de formation professionnelle de Ziniaré, au Burkina Faso, où SACO offre une assistance dans le cadre de son partenariat à long terme avec le ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.

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27Perspectives SACO

Sur la couverture arrière : Des clients de l’Association Sthenos-Phanos pour l’Appui

aux Initiatives Locales (ASPAIL), une association partenaire de

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