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44 COLLOQUES Dariusz Długosz L’archéologie et les manuscrits de Qumrân à Paris: au musée du Louvre, au musée Bible et Terre sainte à l’Institut Catholique et à la Bibliothèque Nationale de France 1 Les découvertes et les fouilles archéologiques du site de Khirbet Qumrân, situé sur la rive nord-ouest de la mer Morte, menées par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (EBAF) sous la direction du père Roland de Vaux dans les années 1949-1956, sont à l’origine de collections riches et variées, lesquelles sont consacrées aux artefacts archéologiques et aux manuscrits éparpillés dans trois grandes institutions culturelles à Paris : au département des Antiquités orientales du musée du Louvre 2 , au musée Bible et Terre sainte 1 Cette présentation a eu lieu lors de la soirée d’études franco-polonaise Qumrân…70 ans après la découverte tenue le 21 juin 2017 au Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris sous le haut patronage de Jean-Luc Martinez, président-directeur du Musée du Louvre et animée par Benoît de Sagazan, rédacteur en chef du Monde de la Bible (cf. mon communiqué « Soirée d’études franco-polonaises :“Qumrân… 70 ans après la découverte” », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 19, 2017-2018, p. 38. 2 Mes toutes premières présentations d’artefacts archéologiques de Khirbet Qumrân, absolument inconnus en France et en Pologne, datent du colloque international Jȯzef Tadeusz Milik et le cinquantenaire de la découverte des manuscrits de la mer Morte de Qumrân tenu en 1999 au Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris dont je suis le rédacteur des Actes : cf. collectif Jȯzef Tadeusz Milik et le cinquantenaire de la découverte des manuscrits de la mer Morte de Qumrân, D. Długosz, H.Ratajczak (éd.), Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris, Varsovie, 2000, p. 83-85 suivi par mes publications suivantes :« Qumrân au Louvre », Le monde de la Bible, n° 151, 2003, p. 47 ;« Qumrân au Musée du Louvre », Revue de Qumrân, n° 85, 2005, p. 121-130 ;« Qumrân au Musée du Louvre », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 9, p. 132-138 ;« Archéologie de Qumrân au Musée du Louve », The Qumran Chronicle, vol. 20, 2012, n° 1-2, p. 43-54 ;« Archéologie de Khirbet Qumrân au Musée du Louvre », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 15, 2013, p. 183-188 et tout récemment sur le site officiel de la revue française Le monde de la Bible du 8 mars 2017, cf. le lien suivant : http://www.mondedelabible.com/larcheologie-de-khirbet-qumran-manuscrits- de-mer-morte-a-paris/. Je tiens à remercier chaleureusement M. Benoît de Sagazan, rédacteur en chef du Monde de la Bible pour une publication de mes études sur l’archéologie de Qumrân et les manuscrits de la mer Morte.

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Dariusz Długosz

L’archéologie et les manuscrits de Qumrân à Paris: au musée du Louvre, au musée Bible et Terre sainte à l’Institut Catholique et à la Bibliothèque Nationale de France1

Les découvertes et les fouilles archéologiques du site de Khirbet Qumrân, situé sur la rive nord-ouest de la mer Morte, menées par l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (EBAF) sous la direction du père Roland de Vaux dans les années 1949-1956, sont à l’origine de collections riches et variées, lesquelles sont consacrées aux artefacts archéologiques et aux manuscrits éparpillés dans trois grandes institutions culturelles à Paris : au département des Antiquités orientales du musée du Louvre2, au musée Bible et Terre sainte

1 Cette présentation a eu lieu lors de la soirée d’études franco-polonaise Qumrân…70 ans après la découverte tenue le 21 juin 2017 au Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris sous le haut patronage de Jean-Luc Martinez, président-directeur du Musée du Louvre et animée par Benoît de Sagazan, rédacteur en chef du Monde de la Bible (cf. mon communiqué « Soirée d’études franco-polonaises :“Qumrân… 70 ans après la découverte” », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 19, 2017-2018, p. 38.

2 Mes toutes premières présentations d’artefacts archéologiques de Khirbet Qumrân, absolument inconnus en France et en Pologne, datent du colloque international Jȯzef Tadeusz Milik et le cinquantenaire de la découverte des manuscrits de la mer Morte de Qumrân tenu en 1999 au Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris dont je suis le rédacteur des Actes : cf. collectif Jȯzef Tadeusz Milik et le cinquantenaire de la découverte des manuscrits de la mer Morte de Qumrân, D. Długosz, H.Ratajczak (éd.), Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences à Paris, Varsovie, 2000, p. 83-85 suivi par mes publications suivantes :« Qumrân au Louvre », Le monde de la Bible, n° 151, 2003, p. 47 ;« Qumrân au Musée du Louvre », Revue de Qumrân, n° 85, 2005, p. 121-130 ;« Qumrân au Musée du Louvre », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 9, p. 132-138 ;« Archéologie de Qumrân au Musée du Louve », The Qumran Chronicle, vol. 20, 2012, n° 1-2, p. 43-54 ;« Archéologie de Khirbet Qumrân au Musée du Louvre », Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, vol. 15, 2013, p. 183-188 et tout récemment sur le site officiel de la revue française Le monde de la Bible du 8 mars 2017, cf. le lien suivant : http://www.mondedelabible.com/larcheologie-de-khirbet-qumran-manuscrits-de-mer-morte-a-paris/. Je tiens à remercier chaleureusement M. Benoît de Sagazan, rédacteur en chef du Monde de la Bible pour une publication de mes études sur l’archéologie de Qumrân et les manuscrits de la mer Morte.

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à l’Institut catholique3 et au département des Manuscrits Orientaux de la Bibliothèque nationale de France4. Voici leur première présentation complète aux lecteurs des Annales.

Les collections du département des Antiquités orientales du musée du Louvre possèdent trois objets uniques provenant du site de Khirbet Qumrân5. Les deux premiers objets, une jarre à manuscrits (AO 20147) et son couvercle (AO 20148), ainsi qu’un petit fragment de tissu ayant servi à envelopper les manuscrits (AO 20149), furent acquis par le musée du Louvre en 1951. Un troisième objet, le fac-similé du Rouleau de cuivre (3Q15), a été offert au département des Antiquités orientales en mars 1997 lors d’une cérémonie où l’original du rouleau 3Q15 fut remis à la reine de Jordanie après une restauration en France due au mécénat scientifique et technologique du laboratoire Valectra d’Électricité de France (EdF) sous la direction d’Émile Puech, épigraphiste de l’ÉBAF de Jérusalem6.

À son tour, le musée Bible et Terre Sainte de l’Institut catholique sous la direction actuelle de Jesús Assurmendi a acquis des objets découverts lors des fouilles à Khirbet Qumrân : deux jarres à manuscrits. Cette collection est riche aussi d’un petit fragment du manuscrit des psaumes 33-35 du Ier siècle après J.-C., fragment provenant de Nahal Hever ou de la grotte 4Q de Qumrân. À cette occasion, il faut rappeler que la Bibliothèque nationale 3 Mes pensées cordiales touchent le père Jacques Briend, professeur à l’Institut Catholique de

Paris et directeur du Musée Bible et Terre sainte, décédé en février 2017, pour m’avoirautorisé et encouragé mes recherches et publications sur les artefacts archéologiques de Qumrân, cf. ma note à sa mémoire publiée sur le site du Monde de la Bible au lien suivant : http://www.mondedelabible.com/deces-du-pere-jacques-briend/.

4 Ma collaboration à la documentation d’exposition Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte à la Bibliothèque nationale de France (BnF) en juin 2010 fut possible grâce à l’invitation de ses commissaires, Laurent Héricher, Michaël Langlois et Estelle Villeneuve, qu’ils en soient remerciés à cette occasion.

5 Ces artefacts archéologiques de Qumrân n’ont été exposés au Musée du Louvre en 1951 que durant quelques semaines, puis déposés aux réserves du département des Antiquités orientales avec une documentation très rudimentaire et deux photographies de la jarre à manuscrits. Méconnus, je les ai « redécouverts » en 1997 à l’occasion d’un projet « Les trois Antiques »quand le Musée du Louvre a programmé une nouvelle présentation des objets d’archéologie de la Palestine antique et des Judaïca. À cette occasion mes remerciements sont adressés aux Mmes directrices au département des Antiquités orientales du Musée du Louvre, Annie Caubet et Béatrice André-Salvini, à Mme Elisabeth Fontan, conservatrice en chef, pour leur autorisation de mes études des objets de Qumrân, mais aussi aux services de documentation à Mmes Patricia Kalensky et Marie-José Castor, ainsi qu’à Mme Norbeil Aouici, préposé des réserves, pour leur aimable aide et disponibilité.

6 Cf. Le Rouleau de Cuivre de la mer Morte, Mécénat technologique et scientifique, Paris, Le Laboratoire EdF-Valectra, 1997 : réf. 3Q15 Le Rouleau de cuivre, Qumrân, Documentation au département des Antiquités orientales, Musée du Louvre.

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de France (BnF) a présenté en été 2010 l’exposition Qumrân, le secret des manuscrits de la mer Morte sous la direction de Laurent Héricher, Michael Langlois et Estelle Villeneuve. Les artefacts archéologiques de Qumrân de la collection du Louvre et du musée de la Bible y étaient présentés au public pour la première fois. La BnF a exposé une riche collection du département des Manuscrits Orientaux, et très particulièrement le fonds de 377 petits fragments de manuscrits découverts dans la première grotte de Qumrân (1Q) en février et mars 1949, fragments dont elle fit ensuite l’acquisition en 1953.

Département des Antiquités orientales du musée du Louvre

Jarre à manuscrits et son couvercle (AO 20147/20148)L’acquisition d’une jarre par le Louvre au moment des découvertes archéologiques à Qumrân trouve son témoignage aux archives du département des Antiquités orientales7, où nous lisons dans une lettre du père Roland de Vaux de l’École Biblique et archéologique française de Jérusalem à André Parrot, conservateur en chef : « Avec M. Harding, nous avons choisi votre jarre  : elle s’appelle Q.46 et je vous la présente en photographie, seule et coiffée de son couvercle Q.13. Nous avons joint un morceau de linges »8. L’appellation jarres à manuscrits désigne en archéologie des poteries spécifiques, découvertes au printemps 1947 dans la grotte 1Q avec les premiers manuscrits de Qumrân. D’après une déclaration du bédouin Mohammed edh-Dhib (loup en arabe), qui découvrit dans cette grotte quelques jarres intactes, celles-ci étaient dressées contre la paroi, tandis que le sol était jonché de débris de poteries. Les éléments d’au moins cinquante jarres à manuscrits y ont été conservés. Jamais, jusqu’alors, des jarres de ce type n’avaient été découvertes en Palestine antique ; c’est pourquoi, selon les archéologues, elles auraient été fabriquées à Qumrân dans le but de protéger les rouleaux. Selon la tradition biblique, il fallait, dans les jarres, protéger

7 Cf. La lettre du 07.11.1950 du père Roland de Vaux à André Parrot, conservateur en chef au département des Antiquités orientales avec une proposition de l’achat d’objets découverts à Qumrân :« à ce propos, le Louve achèterait-il une des jarres de la grotte, avec un couvercle… » (Archives de documentation au département des Antiquités orientales, Musée du Louvre, réf. AO Louvre 20147 /20148).

8 Cf. Une correspondance du 20.11.1951 (Archives de documentation au département des Antiquités orientales, Musée du Louvre, réf. AO Louvre 20147/20148).

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notamment les fragments altérés de la Bible contre une profanation9. Toutefois, à partir des années 1990, suite à de nouvelles fouilles autour de la mer Morte, et sans pour autant mettre en cause le caractère spécifique des jarres à manuscrits de Qumrân et le lien direct entre le site et les grottes avoisinantes, une controverse resurgit concernant l’affectation de ces jarres à la conservation des manuscrits10.

Ces jarres, datées du Ier siècle av. J.-C. et de la moitié du Ier siècle ap. J.-C., sont faites en céramique à pâte fine, bien cuite, avec une couverture blanche, rose ou crème sur l’extérieur. Il en existe deux types, dits cylindriques11. Le type A concerne les jarres les moins hautes, parfois arrondies à la base et portant trois à quatre petites anses à leurs épaules. Les jarres de type B, qui ne possèdent pas d’anses, sont moins larges et plus oblongues. Le modèle du musée du Louvre Q.46 (réf. AO 20147) est de type B et représente une haute jarre cylindrique, légèrement penchée sur la gauche, avec de nombreux recollages12. Il ressemble à la jarre cylindrique de types 1 et 2 attestés à Qumran13.Ses dimensions sont les suivantes : hauteur 63 cm ; diamètre 25,5 cm et diamètre au col 14,6 cm.

9 Cf. Le livre de Jérémie, 32, 14, dans La Bible de Jérusalem, traduite en français sous la direction de l’École biblique de Jérusalem, Paris, Les éditions du Cerf, 1998, p. 1420 où on lit :« Ainsi, parle Yahvé, le Dieu d’Israël. Prends ces documents…l’exemplaire scellé comme la copie ouverte, et mets-les dans une vase de terre de façon qu’ils se conservent longtemps ».

10 Notamment, deux archéologues israéliens, Yitzhak Magen et Yuval Peleg, ont publié une nouvelle hypothèse de travail suite aux fouilles de Qumrân entre 1993 et 2004, selon laquelle Qumrân n’aurait pas été le foyer religieux de la secte juive des Esséniens, lesquels n’auraient pas rédigé les manuscrits de la mer Morte, mais ils auraient été de simples potiers. Cf. « La véritable histoire de Qumrân », Science et Avenir, janvier 2005, p. 70-78 ;« Back to Qumrân », dans Qumran.Site of the Dead Sea Scrolls.Archaeological Interpretations and Debates, K. Galor, J.-B. Humbert, J. Zangenberg(éd.), éd. Brill, Leiden–Boston, 2006, vol. 57, p. 55-113. Cependant, les nouvelles études et analyses polonaises suggèrent une remise en question de cette hypothèse en ce qui concerne l’origine du matériel de cette poterie spécifique découverte à Qumrân, cf. J. Michniewicz, « Qumran and Jericho Pottery : A petrographical and chemical provenance », Poznań, Uniwersytet Adama Mickiewicza, 2009.

11 Cf. F. Mebarki et E. Puech, « Les manuscrits de la mer Morte », Éditions du Rouergue, Rodez 2002, p. 69-72.

12 Cf. La lettre d’André Parrot au Ministre de France en Jordanie, Jacques Dumarçay, en date du 10.04.1951 portant sur une présentation au Louvre :« La jarre aux manuscrits est arrivée hier…J’ai immédiatement remis l’objet aux techniciens qui auront à réparer quelques cassures, peu importantes d’ailleurs, des plâtres modernes, en vue d’une présentation au Comité des Conservateurs » (Archives de documentation au département des Antiquités orientales, Musée du Louvre, réf. AO Louvre 20147 /20148).

13 Cf. Discoveries in the Judaean Desert (DJD), Clarendon Press, Oxford,1962, vol. III, p. 19, fig. 2.

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À ces jarres à manuscrits correspondent des couvercles en forme de coupe ou de bol renversé, munis d’un large bouton de préhension en forme de disque et qui ressemblent à une coupe basse à bord vertical qu’on renversait sur l’ouverture de la jarre. Ceux-ci ferment parfaitement les cols, de petites variations apparaissant dans la hauteur et le diamètre. Leur pâte est la même que celle des jarres à manuscrits donc l’identification de ce couvercle en provenance de la grotte 1Q de Qumrân ne pose aucun problème14. Le modèle du Louvre Q.13 (réf. AO 20148) représente un disque arrondi, à face plate, avec un bord élargi et muni d’un gros bouton aplati et large. L’extérieur de ce couvercle, malgré des traces de replâtrage, épousait parfaitement le col de la jarre et sa composition est de terre rouge avec une couverture blanche, mais des nuances brunes et rougeâtres y sont aussi observées. Ses dimensions sont les suivantes : hauteur 7 cm et diamètre 18 cm.

Fragment du tissu à envelopper les manuscrits (AO 20149)Quelques dizaines de pièces de lin – la plupart découvertes en lambeaux lors des fouilles au printemps 1949 à Qumrân – furent examinées en Angleterre et publiées en 1955 par G.M. Crowfoot dans la série Discoveries in the Judaean Desert (DJD)15. Parce que ces pièces de lin furent retrouvées associées aux jarres, on suggéra, en s’appuyant sur le Talmud16, qui évoque la pratique d’emballage des manuscrits dans des étoffes, que ces tissus servaient à envelopper les rouleaux de Qumrân. À l’origine, ces tissus, parfois ourlés, avec une fibre écrue d’intensités diverses, devaient former un carré d’environ 60 cm de côté. Ils furent tissés selon le commandement du Deutéronome 22, 11 17 : « Tu ne t’habilleras pas avec une étoffe hybride de laine et de lin » et ne furent pas teints. Les tissus, en position verticale à l’intérieur des jarres, où ils protégeaient les rouleaux, conservent des pliures pour certains d’entre eux18. Le fragment du Louvre (réf. AO 20149) est une toile de lin écru avec des nuances de couleurs naturelles, allant du beige au brun. Maculé de brun sur les coins et au centre, il porte de nombreuses déchirures. De plus, on constate des traces de décoloration 14 Cf. Leur typologie archéologique dans Revue Biblique, 1954, vol. LXI, p. 221 ; vol. LXIII,

1956, p. 561, fig. 5.15 Cf. Qumrân Cave I, DJD, Clarendon Press, Oxford,1955, vol. I, p. 18-26.16 Cf. Talmud, Mishnah, Megillah, III, 1.17 Cf. La Bible de Jérusalem…, op.cit., p. 280.18 Cf. H.J. Pleinderleith, « Technical Note on Unwrapping of Dead Sea Scroll », dans Qumrân

Cave I…, op.cit., p. 39-40.

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brunâtre et de blanchissement de la fibre. Sa datation, au Ier siècle ap. J.-C., peut être déduite par simple association avec les jarres trouvés à Khirbet Qumrân19. Ses dimensions sont les suivantes : longueur 33 cm et largeur 13 cm.

Fac-similé du Rouleau de cuivre 3Q15 (AO 31164 /31165 /31166) Le Rouleau de cuivre fut découvert en mars 1952 par Henri de Contenson de l’École biblique de Jérusalem dans la grotte 3Q de Qumrân sous forme de deux petits rouleaux de cuivre. Long d’environ 2,4 m et d’une largeur de 28 cm, ce rouleau, composé à l’origine de trois feuilles de cuivre, fut découpé en 23 segments, entre juillet 1955 et janvier 1956 au College of Science and Technology de l’Université de Manchester (Angleterre) par H. Wright Baker, pour rendre possible, en 1962, sa publication officielle par Józef T. Milik20. En 1993, dans le cadre d’un mécénat français sous la direction d’Émile Puech, directeur de recherche au CNRS détaché à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, la Jordanie confia le rouleau, exposé au musée archéologique d’Amman, au laboratoire ÉdF-Valectra – un rouleau sérieusement corrodé. Ce projet fut mené avec succès en 1994-1995 et ses travaux ont permis la conservation et la restauration de l’original par radiographie, numérisation et ensuite traitement d’images. Enfin, grâce à un moulage et une galvanoplastie, un fac-similé en cuivre moderne a pu être obtenu en forme de trois plaques, épais d’environ 2 millimètres21. Ces trois plaques en cuivre ont pour dimensions : Plaque N°1 AO31164 (longueur 93,5 cm ; largeur 44 cm), Plaque N°2 AO31165 (longueur 88,5 cm ; largeur 41 cm), Plaque N°3 AO 31166 (longueur 91,5 cm ; largeur 42 cm).

Le département des Antiquités orientales a inauguré au musée du Louvre en automne 2012 un circuit consacré à l’Orient Méditerranéen dans l’Empire Romain (OMER), où une section nouvelle est dédiée à l’archéologie de la Palestine romaine et les Antiquités judaïques. La jarre à manuscrits et son couvercle, ainsi que le fac-similé du Rouleau de

19 Cf. Pour la question d’origine du tissu Qumrân Cave I…, op.cit., p. 22 et en ce qui concerne sa datation, ibid., p. 26.

20 Cf. J.T. Milik, Le Rouleau de cuivre provenant de la grotte 3Q15, DJD, Clarendon Press, Oxford, 1962, vol.III. En ce qui concerne l’origine du Rouleau de cuivre 3Q15 cf. D. Długosz, Jȯzef Tadeusz Milik…, op.cit., p. 83-85.

21 Pour les principales interventions effectuées sur le Rouleau de cuivre 3Q15 par le Laboratoire ÉdF-Valectra cf. D. Długosz, « Qumrân au Musée du Louvre », dans Annales. Centre Scientifique de l’Académie Polonaise des Sciences, Paris-Varsovie 2006, vol. 9, p. 136.

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cuivre y sont désormais exposés (Aile Denon, RDC, salle N° 2, collection OMER)22. Une exception est faite pour le fragment de tissu à envelopper des rouleaux pour des raisons de conservation.

Le Rouleau de cuivre 3Q15 est unique parmi les manuscrits de la mer Morte23 notamment par la matière de son support du cuivre et par sa langue d’hébreu tardif, mais aussi par son contenu, une liste énigmatique et dépouillée de cachettes d’objets de valeur d’où les nombreuses hypothèses ont été élaborées, interprétant la liste du trésor caché du Rouleau 3Q1524.

Musée Bible et Terre sainte à l’Institut catholique

Le musée Bible et Terre Sainte se trouvant dans la cour de l’Institut catholique est l’œuvre de deux pères fondateurs  : le chanoine René Leconte et l’abbé Jean Starcky du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui était invité au déchiffrement des manuscrits de la mer Morte. La collection est riche de 3000 objets allant du Néolithique jusqu’à la conquête arabe. Le musée possède aussi quelques objets célèbres provenant des fouilles de Qumrân, deux jarres à manuscrits dont l’une a conservé son couvercle et un petit bol du réfectoire (vitrine N° 12), mais aussi un petit fragment du Psautier du Ier siècle ap. J.-C. (vitrine centrale).

Deux jarres à manuscrits dont l’une avec son couvercle (CB 7065 – 7077) Deux jarres à manuscrits proviennent de la grotte 1Q à Qumrân, où, au moment de leur découverte, les éléments d’au moins cinquante jarres ont été conservés. On trouve leur description technique dans l’édition de la série DJD: « la pâte est invariablement fine…La cuisson est toujours bonne et elle est souvent très poussée, donnant à certains fragments une sonorité presque métallique…La surface extérieure a généralement reçu

22 Cf. N. Bel, « Les antiquités de Qumrân au Louvre », dans L’Orient Romain et Byzantin au Louvre, Paris, éditions Louvre – Actes Sud, 2012, 234-235.

23 Actuellement la meilleure édition révisée du Rouleau de cuivre est un collectif sous la direction de D. Brizemeure, N. Lacoudre et É. Puech « Le Rouleau de cuivre de la grotte 3 de Qumrân (3Q15). Expertise-Restauration-Épigraphie », dans la série Studies on the Texts of Desert of Judah, éd. Brill – École biblique et archéologique française de Jérusalem, Leiden 2006, 2 volumes.

24 Cf. P. Muchowski, The Origin of 3Q15. Forty Years of Discussion, Copper Scroll Studies, dans Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series 40, G.J. Brooke et Ph. R. Davies (éd.), Sheffield, 2002, p. 257-270.

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une couverture blanche, rose, qui adhère ordinairement bien »25. En vue de deux types, dits cylindriques, existant dans la classification de jarres à manuscrits, le modèle du musée Bible et Terre Sainte est de type A, parce qu’il représente une jarre arrondie à la base et porte quatre petites anses à ses épaules. Ces anses sont réparties sur le corpus de poterie à une distance égale par rapport à son col. Cette jarre de base en anneau plat, avec une large ouverture et une lèvre ronde, possède une couverture à pâte fine de couleurs allant du beige au rougeâtre. Ses dimensions sont les suivantes : hauteur 75 cm ; diamètre 42 cm.

Le couvercle en forme de bol renversé, avec petits anses/tenons qui ont garanti une fermeture parfaite de la jarre, est renforcé par un lien de lanières fines en cuir entre les anses percées du corpus de la jarre et les anses du couvercle. Ainsi, les rouleaux, enveloppés dans une housse protectrice et mis dans des jarres, étaient protégés de l’humidité et des rongeurs. Ce couvercle en forme de bol renversé est muni d’un bouton de préhension, large et plat, afin de fermer parfaitement le col de la jarre à manuscrits. La pâte est la même que celle des jarres à manuscrits et sa composition est de terre rouge avec une couverture blanche comprenant des nuances brunes et parfois rougeâtres. Ses dimensions sont les suivantes : hauteur 11 cm ; largeur 22 cm.

Fragment du manuscrit du Psautier de Qumrân (Nahal Hever) du Ier siècle (CB 7163)La collection paléographique de la mer Morte présente aussi un petit fragment du Psautier, tout d’abord daté par Jacques Briend, ancien directeur du musée, de 60 ap. J.-C. Celui-ci semblait provenir de la grotte de Nahal Hever, située entre les sites d’Ein Gedi et Massada, mais, suite à une expertise, en 2005, d’Esther Eshel de l’Université Bar Ilan à Ramât Gan en Israël, concernant particulièrement la graphie de l’écriture et l’aspect du parchemin, ce fragment est considéré comme provenant probablement de la célèbre grotte 4Q de Qumrân (4Q98 ou 4QPs) et daté vers 60-70 ap. J.-C. Ainsi, un double origine – Qumrân/Nahal Hever – est attribué à ce fragment des psaumes par Jesús Assurmendi, directeur actuel du musée. Son texte, écrit en hébreu ancien de type hérodien, contient deux colonnes avec une importante déchirure visible au milieu.

Une lecture de ce fragment permet d’identifier des passages des psaumes suivants :25 Cf. Qumrân Cave I…, op.cit., p. 8.

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– Colonne I (Psaumes n° 31, 24-25 ; n° 33, 1-18) – Colonne II (Psaume n°35, 4-20).

Ses dimensions sont les suivantes : longueur 16,5 cm ; largeur 10 cm.Le livre des Psaumes, nommé aussi le Psautier (Sefer Tehilim «  Livre

d’Hymnes » en hébreu) est le premier de la section Ketouvim dans la Bible hébraïque. Son canon, juif et chrétien, à 150 psaumes est daté du début de l’ère chrétienne, mais les manuscrits de la mer Morte comportent en plus les cinq psaumes supplémentaires, considérés comme « non-canoniques ». De plus, leur ordre de présentation diffère, ce qui peut expliquer l’absence des psaumes n° 32 et 34 dans le petit fragment du Psautier de Qumrân du musée Bible et Terre sainte. Ce fait constitue aussi une preuve d’un long processus de formation de canon biblique en Judée romaine du Ier siècle ap. J.-C.

Département des Manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de France

La Bibliothèque nationale de France (BnF) a présenté en été 2010 l’exposition Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte sous la direction de L. Héricher, M. Langlois et E. Villeneuve26, où, pour la première fois, le public a pu admirer les objets de Qumrân du musée du Louvre et du musée Bible et Terre sainte, mais aussi des prêts exceptionnels du musée d’Israël de Jérusalem (Rouleau du Temple) et de la Bibliothèque de Cambridge (l’Écrit de Damas). Cette exposition a surtout bénéficié d’une présentation inédite de sa collection de 377 fragments de manuscrits, découverts entre février et mars 1949 dans la grotte 1Q à Qumrân lors de fouilles menées par l’équipe du père de Vaux et de Lancaster Harding, directeur des Antiquités de Jordanie. Leur sauvetage in extremis est l’œuvre de l’épigraphiste d’origine polonaise Józef T. Milik, l’un de piliers de l’équipe de Vaux, qui a repéré ces fragmentaires morceaux de cuir gisant dans les monceaux de poussière à l’intérieur de la première grotte. Tout d’abord, les fragments ont été nettoyés et triés grâce à l’analyse du cuir, de la graphie et du style d’écriture, puis grâce à la reconstitution d’un manuscrit. Ensuite, les épigraphistes furent chargés de reconstituer l’ordre de ces milliers de pièces dans une salle du musée archéologique de Palestine à Jérusalem. L’acquisition en 1953 de cette collection de 377 fragments par la Bibliothèque nationale de France a permis de financer

26 Cf. L’ouvrage collectif sous la direction de L. Héricher, M. Langlois et E. Villeneuve, Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte, Bibliothèque nationale de France, Paris, 2010.

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les fouilles à Khirbet Qumrân pour l’équipe du père de Vaux. Ainsi, les fragments acquis par la BnF ont enrichi les riches fonds de ses manuscrits hébreux sous la cote 1427.

Ils ont été répartis dans huit sousverres (Plaques I-VIII). Quatre premières plaques (I-IV /1427) sont réservées aux fragments bibliques, et ce, dans le respect de l’ordre des chapitres et des versets de chaque livre biblique, mais aussi de leur suite canonique. De suite il y a les fragments des écrits non canoniques et les écrits dits « communautaires  ». Les plaques suivantes (V-VII /1427) présentent de très petits fragments endommagés. Á cette occasion il faut préciser que la dernière plaque VIII/1427 ne contient que de minuscules morceaux de cuir avec parfois quelques lettres.

Les fragments de manuscrits ont été conservés dans le conditionnement d’origine : fixés avec du ruban adhésif entre deux plaques de verre scellées. Depuis les années 1960, le constat inquiétant de leur détérioration déclenchait une série de tentatives de restauration, mais sans un résultat satisfaisant. Un reconditionnement meilleur de ces fragments a pu commencer à partir de 1991 suite à une intervention de quatre conservateurs chargés par l’Autorité des antiquités d’Israël pour leur conservation. Cette restauration a permis aussi, à partir de 1990, leur déchiffrement et leur publication dans la série The Princeton Theological Seminary Dead Sea Scrolls Project sous la direction de Charles H. Charlesworth. Parmi les fragments de la collection du Département des Manuscrits Orientaux de la BnF, découverts dans la grotte 1Q de Qumrân et présentés à l’exposition Qumrân. Le secret des manuscrits de la mer Morte, une attention particulière, en raison de leur bonne conservation, fut portée sur les manuscrits suivants :

– Lévitique (1Q3), en écriture paléohébraïque du Ier siècle ap. J.-C.(BnF 1427, plaque I, 3) ;

– Deutéronome (1Q4) en écriture judéenne du Ier siècle ap. J.-C. (BnF 1427, plaque II, 4) ;

– Samuel (1Q7) en écriture judéenne du Ier siècle ap. J.-C. (BnF 1427, plaque III, 7) ;

– Commentaire de Michée (1Q14) en écriture judéenne du Ier siècle ap. J.-C.(BnF 1427, plaque IV, 14) ;

– Les Hymnes (1Q39) en écriture judéenne du Ier siècle ap. J.-C.(BnF 1427 ; plaque VII, 39).

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Cette présentation des artefacts et des manuscrits de la mer Morte, conservés dans trois grandes institutions culturelles à Paris, le musée du Louvre, le musée Bible et Terre sainte et la Bibliothèque nationale de France, témoigne de la richesse exceptionnelle des collections françaises dans ce domaine d’études en archéologie biblique. C’est le résultat direct des travaux magistraux des archéologues, biblistes et épigraphistes français dans l’histoire de la découverte et de la recherche concernant les manuscrits de la mer Morte. Les fouilles et les publications initiales des manuscrits de Qumrân sont l’œuvre de l’équipe pionnière internationale du père Roland de Vaux, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem (EBAF)  : J. Starcky, J.T. Milik, F.M. Cross, P.W. Skehan, J.M. Allegro, J. Strugnell et Cl.H. Huntzinger. De suite une contribution remarquable dans la publication des manuscrits et d’objets de l’archéologie de Qumrân fut assurée par les chercheurs français de l’EBAF de Jérusalem, dont les noms de M. Baillet, D. Barthélémy, J. Carmignac, A. Dupont-Sommer, P. Benoit, E.-M. Laperrousaz, H. de Contensson, et plus récemment de É. Puech et de J.-B. Humbert méritent notre hommage particulier. Grâce à leur œuvre, le patrimoine français en archéologie biblique des manuscrits de la mer Morte est parmi les plus représentatifs au monde, comparable à ceux du musée d’Israël et du musée archéologique de Palestine (Rockefeller) à Jérusalem, mais aussi du musée archéologique de Jordanie à Amman.

Dariusz Długosz présente les artefacts de Qumrân au Musée du Louvre (Photo : Dariusz Długosz)

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StreszczenieArtykuł stanowi pierwszą kompletną prezentację wszystkich francuskich kolekcji artefaktów archeologicznych i fragmentów rękopisów odkrytych w Khirbet Qumrân w latach 1949-1956 i jest efektem wieloletnich badań autora organizatora kolokwium i sesji naukowych Qumrân w Stacji PAN w Paryżu. Trzy renomowane instytucje naukowo-badawcze w Paryżu, Departament Starożytności Bliskiego Wschodu Muzeum Luwru, Muzeum Biblii i Ziemi Świętej w Instytucie Katolickim oraz Departament Rękopisów Hebrajskich Biblioteki Narodowej Francji posiadają jedne z najbardziej reprezentatywnych na świecie zbiorów archeologii i epigrafii biblijnej znad Morza Martwego. Jesienią 2012r. nastąpiła inauguracja nowej sekcji w Muzeum Luwru, w której udostępniono publiczności naczynie z pokrywą do przechowywania zwojów biblijnych i faksymile tzw. Zwoju Miedzianego 3Q15. Podobnie, Muzeum Biblii przechowuje dwa naczynia na zwoje i fragment Psałterza z I wieku, a Biblioteka Narodowa posiada bogatą kolekcję 377 fragmentów tekstów Biblii Hebrajskiej.

Dariusz Długosz a été maître de conférences en histoire et archéologie du Proche-Orient ancien à l’Université de Szczecin en Pologne (1985-1990). Il a poursuivi ses études en muséologie à l’École du Louvre (1996-1997) et en archéologie et philologie bibliques à l’École Pratique des Hautes Études (1999-2001). Il est rédacteur des Actes du colloque international Józef Tadeusz Milik et le cinquantenaire de la découverte des manuscrits de la mer Morte de Qumrân (2000), ainsi que collaborateur de revues spécialisées sur Khirbet Qumrân et les manuscrits de la mer Morte : Revue de Qumrân, Dead Sea Discoveries, Le monde de la Bible et The Qumran Chronicle. Auteur de nombreuses articles, recensions en archéologie et philologie bibliques, mais aussi d’une rubrique Internet d’études bibliques (Recogito) et du recueil d’essais en polonais Z Biblią na ty sous la direction de Regina Adamska (Kraków 2012).