L’AMOUR SANS PRÉJUGÉS-

Jenna Ric's

Résumé

Marie est une solitaire. À part son frère Mathieu et Nate, son meilleur ami gay, elle n'a pasbeaucoup d'amis.

Mais quand Lucas, le meilleur ami de son frère beaucoup plus jeune qu'elle, lui avoue son attirance,tout va se compliquer.

Va-t-elle pouvoir faire abstraction de tous ses préjugés ?Lucas arriva-t-il à séduire celle qu’il aime depuis toujours ?

Du même auteur

— Un amour inespéré

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Copyright © 2015 Jenna Ric’s

ISBN : 978-2-9550752-3-4Février 2015

Tous droits réservés, y compris droits de reproduction totale ou partielle, sous toutes ses formes.

Photo de couverture : © 123RF Banque d’images

Graphisme : Jenna Ric’s

Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les lieux sont le fruit de

l'imagination de l'auteur ou sont utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnesexistante ou ayant existé, n'est que pure coïncidence.

Prologue

Marie

Mince, je suis en retard !Je me dépêche d’enfiler mon jean et ma chemise puis je fonce, direction la soirée.Ce soir Mathieu, mon petit frère, organise une petite fête en l’honneur de Lucas, son meilleur

copain depuis toujours. Il est militaire et il part pour une mission d’un an à l’étranger. J’avoue quej’ai un petit pincement au cœur et que ça va me faire bizarre de ne pas le voir.

En arrivant chez Mathieu, je remarque qu’à première vue, son appartement est rempli de jeunes enrut et en chaleur, génial ! En général, je ne participe à aucune de leur soirée, ça dégénère souvent,mais je fais une exception pour le départ de Lucas, car me retrouver entourée de jeunes d’unevingtaine d’années et alcoolisés n’est franchement pas drôle.

— Enfin te voilà ! Qu’est-ce que tu foutais bordel ?— Surveille ton langage s’il te plaît. J’avais une affaire importante à régler, je ne pouvais pas

quitter le bureau avant.— Ouais, toujours le travail, pff ! Tu sais qu’un jour il va falloir que tu apprennes à vivre.— Oh, c’est bon ! Ce n’est pas toi qui vas me dire comment je dois vivre. Je te signale que je suis

ta grande sœur donc, je n’ai pas besoin des conseils d’un gamin, OK ?— Oui, bien sûr. Tu as 31 ans, tu es célibataire, tu passes tes journées et tes nuits au travail et tu

appelles ça vivre ?Ça y est, il me tape déjà sur les nerfs.— Lâche-moi veux-tu ? Je gère ma vie comme je l’entends, d’accord ? On ne va pas parler de ça

maintenant, je suis là pour Lucas. D’ailleurs, il est où ?— Dans la cuisine et il est déjà bien touché.Je retrouve Lucas adossé au comptoir avec une bière à la main. Il a l’air pensif.— Salut toi !Il se retourne et me lance son plus beau sourire. Lucas est très beau, 1,80 m, mat de peau, les

cheveux noir corbeau, avec des yeux bleus couleur océan, on aurait envie d’y plonger dedans. Le seulproblème, c’est qu’il n’est pas très développé niveau musculature et qu’il est beaucoup plus jeuneque moi.

— Salut ma belle, tu as pu venir ? Je n’y croyais plus.— Bien sûr que je suis venue. Tu pars pour un an, c’est normal que je vienne te dire au revoir, tu

es comme un frère pour moi.Ses yeux me lancent des éclairs, je ne comprends pas pourquoi.— Comme un frère ?Et sans que je comprenne, il part en me laissant en plan dans la cuisine.— Luc…Mathieu arrive de je ne sais où.— Laisse-le, Marie.— Mais pourquoi ? Que lui arrive-t-il ?— Rien, enfin…— Quoi ? Allez, crache le morceau.— Il… il est juste chamboulé de partir c’est tout.— Je t’ai déjà vu mentir mieux que ça, il me semble. Alors, dis-moi ce qui arrive à Lucas.— Il t’aime… bien.— Moi aussi je l’aime bien. Je viens justement de lui dire que je le considérais comme un frère.— C’est ça le problème.— Quoi ?— Bon écoute, ce n’est pas à moi de te le dire, donc va le voir ou pars, mais fais quelque chose.— OK, je vais le voir.Je me demande bien ce qui leur arrive à tous les deux.Je cherche Lucas partout dans l’appartement, sans le trouver, jusqu’à que je l’aperçoive entrer

dans sa chambre. Je frappe, mais il ne répond pas. Je décide donc de rentrer sans invitation. Je leretrouve assis en bout de lit, la tête entre les mains.

— Luc ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Demandé-je en me rapprochant de lui.Il ne répond toujours pas. Je m’approche encore plus en me mettant devant lui. Je me baisse en

prenant ses avant-bras entre mes mains.— Lucas… regarde-moi s’il te plait.Il relève la tête et je vois de la douleur dans ses magnifiques yeux bleus.— Tu devrais partir Marie.— Non, il est hors de question que je parte avant que tu ne me dises ce qu’il se passe.— Laisse tomber, tu ne peux pas comprendre.— Comprendre quoi ? Explique-moi !— Je… j’en ai marre, c’est tout. Tu ne vois rien et j’en peux plus.— Je ne te comprends pas, je ne vois pas quoi ?— Que j’existe, dit-il presque en criant.Il se relève et commence à faire les cent pas. Je me relève puis lui lance.— Tu rigoles ou quoi ? Je te connais depuis que tu as 12 ans et je te considère comme…— Non tais toi ! Je sais… comme un frère et c’est ça que je ne supporte plus.— Tu veux que je te considère comment alors ? Dis-moi !— Je veux « plus ».

— Plus comment ?Et sans que je ne puisse réagir, il fonce sur moi, tel un prédateur et m’embrasse. Je ne réagis pas

tout de suite, tellement je suis surprise. Après quelques secondes, je recule.— Qu’est-ce qu’il t’a pris ? Demandé-je sous le choc.— Il m’a pris que j’en avais envie et pour que tu comprennes que je ne suis plus un gamin.— Mais tu es un gamin. Je te signale que j’ai 8 ans de plus que toi.— Et alors, l’âge n’a rien à voir. Un jour, tu arriveras à me voir comme un homme.— Tu dis n’importe quoi, Lucas. Tu as trop bu et tu ne sais pas ce que tu dis.— Je n’ai jamais été aussi clair de toute ma vie.Je ne sais plus quoi dire. Qu’est-ce qui lui prend ? On a quasiment grandi ensemble, vu qu’il était

notre voisin. C’est le meilleur ami de Mathieu, je ne l’ai jamais vu autrement. Et même si je l’adoreet qu’il est beau, il est beaucoup trop jeune.

Ne sachant pas quoi dire, je préfère partir.— Il vaut mieux que j’y aille. Bonne chance pour ta mission et reviens-nous en vie. Ne joue pas au

héros, d’accord ?

Chapitre 1

Marie

Un an plus tard… Cette journée n’en finit plus. J’ai passé ma journée au tribunal pour défendre plusieurs affaires

concernant l’alcool au volant et la drogue. Toutes ces personnes ne comprennent pas les risquesqu’ils prennent en conduisant sous l’influence d’alcool et de stupéfiants. Elles sont vraimentinconscientes.

Après plus d’une heure dans les bouchons, me voici enfin de retour au cabinet d’avocats où jetravaille « Laroche & associés ». Associée, je rêve de le devenir et je donne tout ce que j’ai, pourprouver à Maitre Laroche qu’il ne le regrettera pas. Cela fait deux ans que je travaille là-bas et jem’y sens bien. J’adore mon métier d’avocate, j’ai toujours voulu l’être.

Je me pose enfin à mon bureau et me masse les pieds, quand Michelle, la secrétaire, me bipe àl’interphone.

— Maitre Gaultier.— Oui Michelle.— Maitre Laroche souhaiterait vous voir dans son bureau.— Très bien. J’arrive dans cinq minutes.Je remets mes talons avec difficulté. C’est vraiment une plaie d’être une fille, parfois.Je me dirige vers le bureau, en me demandant ce qu’il me veut. À peine ai-je frappé, qu’il me

demande d’entrer.— Bonjour Pete. Tu voulais me voir.— Bonjour Marie. Oui, assieds-toi, j’ai quelque chose à te demander.Après m’être installée, je lui demande ce qu’il se passe.— La semaine prochaine, je dois m’absenter et John à une grosse semaine aussi, donc je voudrais

savoir si tu te sens capable de gérer le cabinet.— Que… comment ? Tu veux que je gère toute seule, demandé-je hébétée.— Oui, c’est bien ça, enfin si tu t’en sens capable. J’ai une pleine confiance en toi et je sais que tu

vas y arriver. Mais je te préviens en avance cette semaine sera longue.— Merci Pete, j’en serai ravie. Et le travail ne me fait pas peur et les heures non plus.

— Je le sais, c’est pour ça que je te l’ai demandé et John est entièrement d’accord avec moi.— Je ne sais pas quoi dire Pete. C’est un vrai honneur. Tu ne seras pas déçu.— Je n’ai aucun doute là-dessus. Bon, par contre, ce soir il faut que tu restes plus longtemps que

prévu pour que j’aie le temps de te briefer sur les dossiers en cours. Je vais demander à Michelle denous commander à manger et après on s’y met.

— Très bien. Je vais chercher mon bloc note.— Et tu peux mettre tes pantoufles aussi, me lance-t-il en rigolant.Je le regarde et je me demande comment il a su que j’en avais.— Comment le sais-tu ?— Je t’ai déjà vue plusieurs fois avec. Dès que tu es au bureau sans rendez-vous, tu les enfiles.— Oui, les talons c’est bien, mais ça fait mal au bout d’un moment, dis-je en partant dans mon

bureau.Après m’être rafraichie, je me regarde dans le miroir pour voir si je suis toujours impeccable. Je

porte un tailleur noir et mon chignon est parfait. J’ai une apparence stricte, mais je m’en fou. Je metsmes chaussons, prends mon bloc note, puis je retourne dans le bureau de Pete.

Une heure après avoir commencé à éplucher les dossiers notre repas est livré, ce soir c’est sushi.Nous mangeons tout en continuant de travailler, car il reste encore pas mal de choses à voir. Il estplus de minuit quand nous terminons et j’en suis contente, car cette journée a été harassante.

Après trente minutes de trajet, je suis enfin chez moi. Je vis dans la banlieue de Lyon depuistoujours. J’ai acheté cette maison il y a un an. Rien d’extravagant, elle fait 95 mètres carrés, avectrois chambres et un petit jardinet, ce qui est largement suffisant en vivant seule.

Il me reste encore quelques travaux à faire car, à part avoir cassé deux murs, je n’y ai rien fait. Ilfaut que je refasse complètement la cuisine et la salle de bains, toutes les peintures et bien sûr ladécoration, mais n’ayant pas le temps ou du moins, je ne le prends pas, elle est restée dans le mêmeétat depuis mon achat. Ce qui m’énerve le plus, c’est que j’ai l’argent pour tout faire, mais que je neveux pas, car je n’ai pas envie de vivre dans les travaux pendant des mois.

Je file directement sous la douche pour me détendre, car la semaine a été longue. Une fois dansmon lit, je me dis « Oh ! Bonheur » avant de m’endormir comme une masse.

******

Ce soir je passe la soirée avec Nate, mon meilleur ami. Ça fait quinze jours que je ne l’ai pas vu.

Il rentre juste d’un voyage aux États-Unis, pour une séance photos.Nate Davis, 33 ans, photographe montant, originaire des states, 1,80 m, bien taillé, blond aux yeux

verts. C’est un vrai canon, mais il est gay. Quel gâchis !J’ai rencontré Nate, il y a 5 ans lors d’une soirée entre amis et le courant est passé immédiatement.

Depuis nous sommes inséparables, il me connait par cœur, peut-être mieux que moi-même. Alorspour notre soirée retrouvaille, j’ai sorti le grand jeu, Champagne et… pizza.

Après avoir fait le ménage toute la journée, pris une bonne douche et enfilé ma tenue favorite dusamedi soir « short en coton, avec un débardeur et une vieille veste trapèze » je pars dans lacuisine pour sortir le champagne, quand j’entends ma porte claquer.

— Coucou my love, je suis de retour.Je me retourne. Il est là, grand sourire et il me tend un magnifique bouquet de fleurs.— Nate… dis-je en me jetant dans ses bras. Tu m’as manqué.— Toi aussi tu m’as manqué, dit-il en m’embrassant le front.Je prends les fleurs pour les mettre dans l’eau puis je lui annonce le programme.— Tu me gâtes.— Toujours. Alors, raconte-moi un peu comment était ton voyage, lui demandé-je, tout en nous

servant deux coupes de champagne.— Géniaaallllllllll, répond-il surexcité. J’ai rencontré des personnes importantes pour ma carrière

et encore plus génialissime, on m’a proposé de faire une expo. Tu te rends compte UNE EXPO !— Mais c’est génial Nate, dis-je en sautillant. Tu le mérites plus que tout. Tu vas leur en mettre

plein la vue.— Oui, je suis excité comme une puce.— Allez, prend les pizzas qu’on s’installe sur le canapé pour que tu me racontes tout dans les

détails.Une fois installés, je lui demande.— Alors, c’est prévu pour quand ? Où ? Tu vas exposer quel thème de photos ?— Calme-toi my love, tu es encore plus excitée que moi, dit-il en riant. Alors l’expo est prévue

dans trois mois à Paris et je n’ai encore pas choisi de thème particulier. Je pense juste exposer mesplus belles photos, tous thèmes confondus. Ça permettra de montrer en une soirée, le potentiel quej’ai.

— Tu as entièrement raison et Paris… Waouh ! C’est vraiment super.— Oui et je te préviens, ta présence est OBLIGATOIRE, pas d’excuse à la dernière minute.

D’ailleurs, tu vas poser des jours, comme ça tu viendras avec moi et l'on passera quelques jours àParis à faire les touristes.

— Je serai là dans tous les cas. Rien ne m’empêchera de venir. Mais poser des vacances, je nesuis pas sûre de pouvoir. Je suis presque arrivée à mon but pour devenir associée, je ne veux paslaisser passer ma chance pour des vacances.

— Oh, tu fais chier, merde ! Tu pourrais faire un effort quand même. Je ne te demande quequelques jours, quatre, tout au plus. Ça ne devrait pas poser de problème. Depuis que tu travaillespour ce cabinet d’avocats, tu n’as pris aucunes vacances. On partira le mercredi soir, après le travailet on rentrera dimanche, c’est promis. Mais s’il te plait, dis-moi ouiiiiiiii, dit-il en me lançant sonplus beau regard avec son plus beau sourire.

— Arrête de me faire ce regard, tu sais que je ne peux pas résister. D’accord c’est bon, jecapitule. Dès que Pete revient, je lui pose mes jours.

— Merci my love, c’est important pour moi. Mais où est Pete ? Et John ?— Ah oui ! Grande nouvelle pour moi aussi. Pete doit partir cette semaine en déplacement et John

a beaucoup de travail, donc il me laisse les reines du cabinet pendant son absence. Je pense que, si jefais mes preuves, j’arriverai à devenir associée. La semaine va être longue et dure, mais je vais toutdonner.

— Je suis vraiment content pour toi. Tu le mérites amplement avec tout le mal que tu t’es donné.

Alors, fêtons ça, dit-il en nous réservant du champagne.— Bon, dis-moi, as-tu rencontré un beau mec là-bas ?— Toujours aussi curieuse. Oui, j’ai rencontré un beau surfeur californien et qui en plus, est un

dieu du sexe. J’ai pris un pied d’enfer si tu vois ce que je veux dire, dit-il en me faisant un clin d’œil.J’éclate de rire.— Oui, je vois très bien. Tu comptes le revoir ?— Il m’a donné sa carte, mais je ne suis pas fou, on vit sur deux continents différents. Je me suis

éclaté, c’est le principal. Et toi, toujours personne en vue ? Tu crois qu’il ne serait pas temps de tetrouver quelqu’un ? Ça fait combien de temps que tu es célibataire ? Un an ou plus ?

— Eh ! Oh ! Ça va oui. Ça ne fait qu’un an que je suis célibataire et ça ne m’intéresse pas pour lemoment. Je préfère me consacrer à ma carrière. Il n’y a rien de mal là-dedans. De toute manière,jamais aucun homme ne m’a vraiment fait de l’effet ou excitée, alors pourquoi se prendre la tête.

— Jamais ? Tu es sûre de toi ?Je sais où il veut en venir, mais je ne céderai pas.— Oui, dis-je fermement.— Alors, il me semble qu’en tant que meilleur ami, je dois te rafraichir la mémoire ? Je dis son

prénom ou…— Ou quoi ? Il n’y a rien à dire. Je m’en fou de…Mon téléphone sonna à ce moment. Mon frère, ouf sauvé.— Coucou sœurette. Je te dérange.— Non, qui y a-t-il ?— J’ai une super nouvelle, dit-il tout joyeux.— Je t’écoute.— Je viens de recevoir un appel de Lucas.Rien qu’en entendant son prénom, mon cœur palpite.— Il va bien, demandé-je angoissée.— Oui, oui, ne t’inquiète pas. Il m’a appelé pour me prévenir qu’il rentrait avec un mois d’avance.— Quoi ! Euh… comment ? Enfin, je veux dire, quand rentre-t-il ?— Sa mission a fini plus tôt que prévu, il rentre vendredi prochain, donc je vais lui organiser une

petite fête de retour. Tu viendras ?— …— Marie t’es là ?— Oui, pardon. Bien sûr que je serai là, tu peux compter sur moi. Je peux venir avec Nate ?— Évidemment, il fait partie de la famille.— OK très bien. Préviens-moi de l’heure, mais je t’avertis qu’il y aura de fortes chances que je

sois en retard, car j’ai une semaine de dingue.— Pas de problème, le plus important c’est que tu sois là. — OK, tu as besoin d’argent ?— Je te signale que je travaille aussi. Certes, je ne gagne pas ton salaire, mais je m’en sors très

bien.

— Ce n’est pas ce que je voulais dire et tu le sais. Mais si tu as besoin que je participe pourquelque chose, n’hésite pas à me le demander. D’accord ?

— Oui, ne t’inquiète pas. Bon, je te laisse, car ce soir, je sors.— OK, fais attention surtout.— Mais oui maman, dit-il en rigolant. Bisous.— Bisous.Je raccroche et reste un moment le regard dans le vide.— Eh bien my love, tu vas bien ?— Euh, oui pardon, excuse-moi. C’était Mathieu qui m'appelait pour me dire que Lucas rentrait

plus tôt que prévu.— Là, ça va devenir intéressant, dit-il en se frottant les mains. Il rentre quand ?— Intéressant en quoi ? Il rentre vendredi prochain. Mathieu organise une petite fête de retour et

bien sûr tu es invité.— Super, je sens que je vais m’amuser.— Pff.— Ouais bon, si on en revenait à nos moutons. Il me semble que tu allais me sortir une absurdité

avant que ton téléphone ne sonne.— Non et je maintiens que jamais aucun homme ne m’a fait de l’effet, dis-je sans être convaincue.— Encore un peu et je t’aurai cru… Presque. Pourquoi est-ce si dur d’avouer que ce baiser t’a

troublée ? Il n’y a aucune honte à avoir.— Il ne m’a pas troublée.— À d’autre chérie. Tu te serais vue quand tu as appris qu’il allait rentrer de mission.— J’étais sous le choc, c’est tout. Quand je vais le revoir, tout sera normal. Il avait bu et ne savait

pas ce qu’il disait. Il est trop jeune et je veux un homme un vrai. Tu comprends ?— Oui, je te comprends. Mais pour moi cette histoire n’est pas finie. Tu verras.— Je ne verrai rien, car il n’y aura rien à voir. Bon, ressers-moi du champagne s’il te plait.Le reste de la soirée se passe dans la confusion la plus totale pour moi, car je n’arrête pas de me

poser des questions au sujet du retour de Lucas.Avec Nate nous buvons plus que de raison et il nous est impossible de nous lever du canapé. Nous

finissons par nous endormir.

Chapitre 2

Lucas

Enfin de retour !Cette année, a été très longue, six mois en Irak, puis cinq en Guyane.Je ne sais pas comment j’ai réussi à tenir. Enfin si, je le sais… Marie. C’est grâce à elle que j’ai

tenu dans cet enfer quotidien. Il ne s’est passé aucun jour sans que je pense à elle. Elle est uneobsession, elle hante mes jours et mes nuits depuis que j’ai 14 ans. La différence d’âge n’a aucuneimportance pour moi. C’est elle que je veux et je ferai tout pour l’avoir.

J’ai rencontré Marie quand j’avais 12 ans. J’ai aménagé dans le même quartier et avec son frèreMathieu, on est devenu inséparable, on était tout le temps fourrés ensemble. Au début, je nem’intéressais pas à elle, mais un jour, au mois de décembre, je l’ai vue… vraiment vue. Elle étaitcouchée sur le canapé en train de dormir, elle était d’une beauté à couper le souffle. Depuis ce jour-là, je me suis fait une promesse, la promesse d’arriver à lui avouer un jour mes sentiments. Certes, ilm’a fallu être patient, mais je pense que c’est le bon moment.

Quand Mathieu avait organisé ma soirée de départ, elle était venue et j’avais enfin réussi àl’embrasser pour la première fois. Quel baiser ! Je sens encore ses douces lèvres sur les miennes.Ces quelques secondes m’avaient amené au paradis. Mais pour elle, c’était différent, elle m’avait ditque je faisais et disais n’importe quoi. Depuis ce jour-là, je ne l’avais pas revue, mais Mathieu medonnait régulièrement de ses nouvelles, car il connaissait mes sentiments pour sa sœur.

Le jour, où je lui avais avoué ce que je ressentais pour elle, il croyait que je plaisantais. Maisaprès avoir eu une discussion franche et directe, le jour de mes 18 ans, il avait compris que c’étaitplus que sérieux. Il m'avait juste prévenu que si je faisais du mal à sa sœur, il me fracasserait et jel’avais cru sans problème.

Maintenant que je suis de retour, j’ai l’intention de passer à l’attaque. Matt a prévu de m’aider sibesoin. Nous allons mettre mon… enfin, notre plan à exécution d’ici quelques jours. J’espèrevraiment que cette fois-ci sera la bonne.

Arrivé à la gare de Lyon, j’aperçois Mathieu qui m’attend.— Salut mon pote. Alors, enfin de retour parmi nous ? Dit-il en me claquant le dos.— Salut ! Oui, ça fait du bien de revenir au bercail.— Putain ! Qu’est-ce qu’il t’est arrivé là-bas ? Tu as bouffé un lion ou quoi ? Ou tu t’es bourré de

stéroïdes ?— Arrête tes conneries ! J’ai profité de mes quelques jours de repos pour faire de la muscu. J’ai

décidé de mettre toutes les chances de mon côté.— Tu m’étonnes. Bon allez, il faut qu’on rentre à l’appart et qu’on se mette au point pour qu’on

soit prêt à temps pour ta fête de retour.Sur le trajet du retour, Matt me raconte tout ce qu’il s’était passé pendant mon absence. Je

comprends qu’il ne s’était pas ennuyé, le con. Il m’explique aussi tout sur Marie, il me dit qu’elleavait travaillé non-stop et qu’elle n’avait pas eu de copain depuis mon départ. Je m’en réjouis.

Nous arrivons à l’appart et je pars directement à la douche, car dans moins de deux heures lesamis vont arriver, ainsi que ma belle Marie. Je veux qu’au premier regard elle comprenne que j’aichangé. Après avoir enfilé un jean, je rejoins Mathieu au salon.

— Ben mon salaud ! Tu vas me faire concurrence avec tes pectoraux et tes abdos.— Aucune concurrence, je ne veux qu’une seule femme.— Ouais, mais tu as pensé à ce que tu feras en cas d’échec ?— Pas d’échec possible, dis-je assez sèchement. Je te l’ai déjà dit… je vais y arriver.— OK, calme-toi mon pote.— Excuse-moi, je suis un peu à cran.— Je vois ça, me répond-il en rigolant. Et c’est quoi ces tatouages ?— Un tigre japonais, ça signifie « Le courage et la force » et l’autre c’est un Phoenix, pour « La

renaissance et le triomphe ».— Ils sont supers, mec.— Merci. Bon alors, on fait comment pour mettre le « plan » à exécution ?— J’ai pensé qu’on pourrait le lancer d’ici quinze jours, si ça te va.— Oui, je ne suis plus à quelques jours près. Mais tu as prévu de lui dire quoi ?— Je ne sais pas encore, mais ça me laisse un peu de temps pour trouver.— OK, ça marche. Elle a prévu de venir ce soir au moins ?— Oui, elle sera là, rassure-toi. Mais elle m’a prévenu qu’elle arriverait en retard, car elle avait

beaucoup de boulot.— Tant qu’elle vient, c’est le principal.— OK mec ! Bon écoute, je voudrais qu’on mette les choses au clair, me lance-t-il sérieux. J’ai

compris que tu aimais ma sœur, mais si jamais ça ne marche pas, je veux que tu me promettes depasser à autre chose. Tu ne dois pas t’empêcher de vivre, juste pour une femme même si cette femmeest ma sœur et que je l’aime plus que tout. Je veux que tu me promettes que si jamais elle te dit non,tu laisseras tomber.

Laisser tomber ? Mais est-ce que j’y parviendrai ? Je n’ai pas envisagé l’échec. Après notrebaiser, je ne pourrai plus embrasser une autre femme que Marie.

— Luc ?— Quoi ? Oui, c’est bon. Je ne te promets rien, mais si ça ne marche pas, j’essayerai.— OK, bon allez ! Tu ferais mieux d’enfiler un tee-shirt ou une chemise avant que tout le monde

arrive.

******

La soirée est au top. Tout le monde est venu pour me voir et j’avoue que ça fait du bien de les

revoir. Mais la seule personne que j’attends n’est pas encore arrivée et je commence à m’impatienter.Il est 22 heures, je suis en pleine discussion avec des amis, quand je sens sa présence dans la

pièce. Je me retourne pour essayer de la repérer quand ses beaux yeux noisette croisent les miens.Elle est à côté de Nate, ils se tiennent par la main. Ça m’énerve, car même si je sais qu’il est gay, ilpeut la toucher. Je prends le temps de la regarder et de la détailler. Un an que je ne l’ai pas vue etelle m’a manqué à un point inimaginable. Elle porte un de ses jeans fétiches (comme elle dit), avec unpetit chemisier bleu, ouvert juste à la naissance de sa poitrine. Elle est magnifique, même avec sonfoutu chignon qu’elle se fait tous les jours. Je rêve de le lui défaire et de voir ses beaux cheveuxlâchés. Je pourrai les attraper et les maintenir pendant que je l’embrasse.

Je commence à avoir le cœur qui bat, trop fort. Je la vois se rapprocher de moi avec hésitation.Nate la traine presque.

— Salut Lucas. Bon retour parmi nous, me lance Nate.— Merci Nate. Alors comment vas-tu ?— Ça va merci.Je me retourne vers Marie qui me regarde avec une telle intensité dans son regard que ça me

trouble.— Bonjour Marie. Tu vas bien ? Lui demandé-je, tout en me penchant pour lui faire une bise sur la

joue avec douceur.— …Nate se retourne pour la regarder avant de lui demander.— My love, tout va bien, tu veux un verre peut-être ?Grrr ! Ce surnom m’énerve encore plus.— Hum… Quoi ? Pardon, oui un verre s’il te plait.Il part lui en chercher un. Elle recommence à me regarder de haut en bas avant de dire.— Lu… Lucas, dit-elle en bafouillant.Je souris intérieurement, car je vois que je le lui fais de l’effet et qu’elle me voit vraiment. Elle est

troublée, ce qui est très rare chez elle. Ses magnifiques yeux brillent, son regard est très intense et sesjoues sont rouges. Tout n’est peut-être pas perdu finalement.

Chapitre 3

Marie

— Lu… Lucas, dis-je en bafouillant.Je le regarde ou plutôt, le détaille de la tête aux pieds. Il a changé, c’est fou. Où est le gamin

maigrichon que j’ai connu, il y a un an ? Maintenant, c’est un homme et il est vraiment canon, je n’enreviens pas. Les traits de son visage se sont durcis, je trouve que ça fait ressortir ses magnifiquesyeux bleus et cette nouvelle coupe de cheveux lui va à ravir. Son corps, waouh ! L’expression« taillée en V est de rigueur ». Ses épaules sont larges, ses bras ont doublé de volume et j’aperçoismême des tatouages. On ne peut pas louper ses pectoraux, sous son tee-shirt serré près du corps, cequi nous laisse imaginer ses abdominaux. OH MY GOD ! Il est trop sex. Je commence à avoir chaudet mon cœur palpite, c’est une sensation très grisante. À cet instant précis, j’ai envie de l’embrasser àen perdre haleine. J’ai envie de…

— Marie, dit-il d’une voix suave. Tu vas bien ?— Euh… Oui, bien sûr, excuse-moi, répondis-je gênée. Et toi comment vas-tu depuis tout ce

temps ?Nate revient pile à la fin de ma phrase, en m’offrant une coupe de champagne (mon péché mignon).

Je la lui prends des mains et la descends d’une traite, tellement je suis troublée. Après avoir tout bu,je ferme les yeux et prends une grande inspiration quand, j’entends Nate et Lucas dire en cœur« Quelle descente ».

— Ca fait du bien my love ?— Oui, dis-je timidement. J’en voudrais bien une autre, s’il te plait.— Tiens, prends la mienne, je pense que je vais rester sobre pour ramener la voiture.Je le regarde et il a tout de suite compris que j’en avais besoin pour décompresser. Je me tourne

vers Lucas en lui demandant comment c’est passé ses missions.— Bien. J’ai passé six mois en Irak et cinq en Guyane. Ce n’était pas facile tous les jours, mais je

suis rentré et c’est tout ce qui compte, tu ne crois pas ? me lance-t-il avec un sourire à tomber.— Oui, le principal est que tu sois rentré sain et sauf. Je suis contente de te voir, dis-je

sincèrement.— Moi aussi, je suis heureux de te revoir.Il me dit ça d’une façon tellement sexy avec un regard de prédateur que je sens que je vais me

liquéfier sur place.

— Alors qu’as-tu prévu maintenant ? Demandé-je pour changer de sujet.— Je suis en vacances pendant 3 semaines.— C’est cool, tu vas pouvoir profiter et rattraper le temps perdu.— Oui, je compte effectivement rattraper le temps perdu, me répond-il d’une voix sensuelle et

remplie de sous-entendu.Je prends ma coupe de champagne et la vide à nouveau d’un trait. Bordel, ça devient chaud là. Ce

n’ai pas comme ça que ça doit se passer. « C’est le meilleur ami de ton petit frère Marie, ressaisis-toi, me dis-je pour moi-même ». J’ai honte ou peut-être peur de l’avouer, mais, il me fait vraiment del’effet, c’est la première fois de ma vie que je me sens comme cela.

— Waouh ! Je savais que cette soirée allait être intéressante, dit Nate en rigolant.Je lui lance mon regard de tueuse et il rigole de plus belle. Il m’énerve quand il fait ça.— C’est bon. T’as fini ?— Oui, excuse-moi chérie. Tu veux peut-être une autre coupe de champagne au cas où ?— Très drôle et non merci, je vais aller me la remplir toute seule, répondis-je à moitié vexée.

Excusez-moi messieurs.Je me dirige aussitôt vers le bar, pour me resservir un verre, j’en ai besoin pour adoucir l’effet que

Lucas a sur moi. Je n’en reviens pas qu’en seulement un an, il ait autant changé. Je me souviens decette phrase, l’année dernière où il m’a dit « Un jour, tu arriveras à me voir comme un homme » etben, pari réussi.

Une fois mon verre rempli, je le vide cul sec et j’en reprends. Je commence déjà à ressentirl’étourdissement, ce qui est normal, vu que je ne tiens pas beaucoup l’alcool. J’ai la tête qui tourne,puis je sens un torse ferme derrière moi et deux mains qui se posent sur mes hanches… Lucas.Immédiatement, mon corps s’enflamme comme si je recevais de douces décharges électriques. Jesens son souffle dans mon coup et ma respiration s’accélère. Sa bouche s’approche et effleure monoreille.

— On va y aller doucement ma belle, dit-il en me prenant mon verre des mains.— Oui, répondis-je dans un souffle.Il me retourne, toujours en me tenant la taille. J’ai du mal à tenir debout. Entre alcool et excitation,

je sens que je vais tomber.— Viens boire un verre d’eau, ça te fera le plus grand bien.Il me prend par la main et m’amène à la cuisine. Il me sert un grand verre d’eau fraiche et

effectivement je me sens déjà un peu mieux.— Merci Lucas.— De rien, je serai toujours là pour toi.Je ne sais pas quoi répondre donc, je lui dis que je vais rejoindre Nate et rentrer chez moi.— OK, on se voit demain soir ? Tu veux venir manger avec nous, c’est soirée hamburger ?— Hum, ça aurait été avec plaisir, mais je ne peux pas demain soir, j’ai déjà quelque chose de

prévu.— Ah soirée avec Nate, c’est ça ?— Euh… non, répondis-je gênée. Je…— Non ! Ne me dis rien.

Son visage s’est décomposé, je préfère ne rien dire. Nate arrive au même moment, il tombe plutôtbien. Je le regarde en lui disant.

— Tu tombes bien, j’allais venir te chercher. Si ça ne te dérange pas, j’aimerai bien que tu meramènes s’il te plait, j’ai un peu abusé.

— Tu m’étonnes. Allez viens cendrillon.— A bientôt Lucas, je lui lance en commençant à partir.Il me retient par la main et me tire vers lui. Une fois face à lui, il se penche pour me faire un doux

baiser sur la joue en me disant d’une voix suave et pleine de promesses.— À très vite Marie.

****** En me levant, j’ai une gueule de bois pas possible. Je regarde l’heure, seize heures.Je me dirige vers la cuisine en trainant les pieds. Quand j’arrive, je remarque que la table est mise

pour le petit déjeuner. Nate, bien sûr. Il a toujours été attentionné envers moi.— Alors, tu as enfin immergé ? me demande Nate en entrant dans la cuisine, vêtu simplement d’un

bas de pantalon.— Oui et j’ai un mal de crâne pas possible.— Je m’en doute, car hier soir tu as eu une sacrée descente. Allez viens t’installer, je t’ai préparé

le petit déj avec deux aspirines.— T’es trop mignon, tu sais que je t’aime toi !— Oui, je sais, dit-il en se la pétant.Je m’installe à table et prends les aspirines avec un grand verre de jus d’orange. Je commence à

manger quand mon cher meilleur ami me lance.— Hier soir, c’était waouh ! Chaud bouillant, je dirais même. Je savais que ça allait être

intéressant.— Je n’ai pas envie d’en parler maintenant, dis-je vaseuse et encore perturbée d’avoir revu Lucas.— Oh que si chérie, on va en parler. C’est énorme et tu le sais bien. Alors, dis-moi ce que tu en

penses et pas la peine de mentir, n’oublie pas que je te connais mieux que toi-même et que j’ai vu taréaction. Si tu me dis qu’il ne t’a pas fait d’effet, je crois que…

— Que quoi ? Dis-je en rigolant. C’est bon, t’as gagné, je vais te le dire.Je prends une profonde inspiration avant de lui lâcher d’un bloc.— Je ne sais même pas par où commencer, mais ce qui est sûr, c’est que de l’avoir revu m’a

perturbée. Il a changé, il est devenu vraiment très… beau et que… que…— Oui ?— Rho ! Tu fais chier. C’est bon, il m’a fait un de ses putains d’effets et je n’ai jamais ressenti ça.

T’es content, c’est ça que tu voulais entendre.Il éclate de rire.— Tu vois ce n’était pas si compliqué de l’avouer. Alors tu comptes faire quoi ?— Rien, je ne vais rien faire. Ça ne change pas, il reste le meilleur ami de mon petit frère et tu

oublies qu’il n’a que 24 ans, soit 8 ans de moins que moi, je ne veux pas être une couguar. Et puis cesoir, j’ai un autre rendez-vous, donc c’est réglé.

— Une couguar ? Tu me fais trop rire. Arrête un peu de dire des conneries veux-tu ? Tu as 32 ans,tu es une magnifique femme. Lucas est peut-être jeune, mais il a changé et d’après ce que j’ai vu hiersoir, il ne va pas se laisser faire. J’ai vu dans son regard qu’il ne va pas lâcher l’affaire comme ça. Etparlons-en de ton rendez-vous de ce soir, tiens ! Ce mec n’est pas fait pour toi. Tu as accepté desortir avec lui uniquement pour te prouver… je ne sais quoi. Je trouve bizarre qu’en un an, tu ne soissortie avec personne et que dès le retour de Lucas, tu vois quelqu’un.

— Tu dis n’importe quoi. J’ai accepté ce rendez-vous, car j’en avais envie. Alexis est très gentil,d’ailleurs il va falloir que j’aille me préparer, sinon je ne serai jamais à l’heure.

— Mais bien sûr. Tu as beau te trouver des excuses, tu sais que j’ai raison. Je vais te laisser tepréparer pour ton super rendez-vous, mais je n’en ai pas fini avec toi.

— Oh, mais je sais que tu ne vas pas me lâcher. De toute manière, ce n’ait pas parce qu’il estrevenu que je vais le voir tous les jours, il va se lasser au bout d’un moment et il se trouvera unepetite jeune plus jolie et plus mince. Non, mais tu m’as vue ?… Donc, pour le moment le sujet estclos. Je vais me doucher, tu seras encore là où tu pars ?

— Non je vais partir, j’ai rendez-vous avec un beau mâle ce soir. Contrairement à toi, je comptem’amuser et oui, je t’ai vue et tu n’as rien à envier à une jeunette. Si j’étais intéressé par les femmesje peux te jurer que je t’aurai déjà fait ta fête, surtout à ton cul bombé dit-il en rigolant.

— Pff ! Laisse mon cul où il est, s’il te plait. Jamais personne n’y a touché en 32 ans et ce n’estpas près d’arriver.

— Tu as tort, c’est délicieux. Bon, tu m’appelles demain pour me raconter.— OK.— Je t’aime my love.— Je t’aime aussi.Je file sous la douche, question de me détendre un peu, car ça fait un peu trop d’émotions d’un

coup. Je pensais vraiment que Lucas serait passé à autre chose ou alors, il a fait ça, juste pour medéstabiliser. Je ne dois pas me laisser avoir et je vais devoir me tenir à distance et dans mesdécisions.

Je me retrouve devant ma penderie et comme à mon habitude, je prends un de mes tailleurs noirsavec une chemise blanche. Je ne change pas de style vestimentaire, je suis toujours habillée strict.C’est plus simple pour passer inaperçu. Une fois mon chignon et un léger maquillage faits, je meregarde dans le miroir. Mes cheveux sont impeccablement tirés et mon tailleur tombe très bien pourcacher mes petites rondeurs. Je ne me plains pas de mon corps, mais si j’avais sept kilos en moins jeserais la plus heureuse.

J’arrive au restaurant avec cinq minutes de retard, je déteste ça, mais il y avait un peu decirculation. Dès qu’Alexis me voit, il se lève pour venir à ma rencontre.

Alexis Duval, 34 ans, concepteur de jeu vidéo. Je l’ai rencontré alors que je représentais sonentreprise pour un litige. Il est un peu petit, mais mignon, je dirai.

— Bonsoir Alexis. Désolée pour le retard, il y avait un peu de monde sur la route.— Bonsoir Marie. Pas de problème. Allez viens, installons-nous.Nous prenons place à notre table, puis le serveur nous amène nos apéritifs.

— Je suis content que tu aies accepté de diner avec moi. Je n’y croyais plus.— Ça me fait plaisir et pourquoi dis-tu que tu n’y croyais plus.— Ben, à chaque fois que je te demandais, tu refusais donc je m’attendais à un énième refus de ta

part.S’il veut me mettre mal à l’aise c’est réussi. Je ne sais pas quoi lui répondre à part « désolée ».

Nous poursuivons notre discussion standard avec plein de banalité quand mon téléphone se met àsonner. Merde, je croyais que je l’avais éteint.

C’est Mathieu… Que lui arrive-t-il ? Je m’excuse auprès d’Alexis et décroche.— Mathieu, demandé-je étonnée. Tout va bien ?— Désolé de te déranger, je sais que tu as un rendez-vous, mais j’ai un problème.— Qu’est-ce qui se passe, demandé-je angoissée. Tu vas bien ?— Je vais bien ne t’inquiète pas. On a souci à l’appart, le… le plafond risque de s’écrouler, il y a

une canalisation qui a pété. Je t’appelle pour savoir si tu peux nous héberger avec Lucas, car on n’anulle part où aller.

— Quelle question, bien sûr que je peux vous héberger. Je ne vais pas laisser mon petit frère à larue.

— Merci sœurette. Par contre, tu rentres à quelle heure ? Car on a juste le droit de prendrequelques affaires et il faut qu’on quitte l’appart de suite.

Je regarde Alexis et à mon regard, il comprend aussitôt.— Euh… c’est bon, je pars tout de suite. Je devrais être chez moi dans trente minutes, je pense. Ça

ira ?— Ouais merci beaucoup. Et désolé de gâcher ton rendez-vous.— Ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas. J’arrive.Je raccroche et regarde Alexis.— Je suis vraiment désolée, mais il faut que je parte. Mon frère a eu un souci avec son

appartement et il se retrouve à la rue. Il faut que je rentre pour lui ouvrir chez moi.— Bien sûr, je comprends me répond-il déçu. On se refera un resto plus tard si tu es toujours

d’accord.— Oui bien sûr, on s’appelle.Je me dépêche de partir pour rejoindre les garçons. Quelle histoire quand même ? Je suis

angoissée et excitée à la fois. Je me demande comment va se passer la cohabitation avec Lucas. Il vafalloir que je sois forte.

Chapitre 4

Lucas

Je fais les cent pas dans l’appartement en attendant que Mathieu téléphone à Marie. J’espère que

ça va marcher et qu’elle va accepter. Dès qu’il raccroche, je lui demande précipitamment.— Alors, elle a dit quoi ?— Prépare ta valise mec. Tu as ton ticket d’entrée.Je jubile intérieurement.— Super ! Merci beaucoup mon pote, je te revaudrai ça.— C’est clair que tu m’en dois une. Tu n'as pas intérêt de te louper et savoir exactement ce que tu

vas faire, car je suis déjà surpris que ma sœur ait cru à mon histoire.— Ne t’inquiète pas, je sais déjà quoi faire et ça s’est confirmé hier soir, je pense que j’ai toutes

mes chances.— Ah bon ! Explique-toi, s’il te plait.— Hier soir, avant que ta sœur n’arrive, je me suis dit que j’allais faire comme si rien ne s’était

passé. Mais une fois que je l’ai vue, j’ai toute de suite remarqué qu’elle me regardait autrement et pascomme un frère. Il y avait du désir dans ses yeux et elle était restée sans voix. Tu te rends compte, TAsœur, sans voix. Plus tard dans la soirée, je me suis collé légèrement à elle et ça m’a fait comme unedécharge électrique.

— Houlà mec ! Ça ne me dérange pas d’écouter, mais là, on parle de ma sœur donc garde lesdétails pour toi. Je suis conciliant, mais faut pas pousser.

— Désolé mon pote. C’est juste qu’elle me rend dingue. Je l’aime depuis trop longtemps et de medire que je vais peut-être avoir une chance de la séduire, ça me rend…

— Complètement fou… Je le sais depuis le temps, merci. J’ai eu du mal, au début, à accepter quetu aimes ma sœur. Franchement, je n’y croyais pas, mais je vois comment tu la regardes depuis toutesses années. Je sais que tu l’aimes vraiment et que tu ne feras jamais rien qui puisse lui nuire. Ce queje remarque aussi, c’est le comportement de ma sœur, quand elle est en ta présence. Elle est elle-même et non cette fille qui se cache derrière ce fichu chignon et ses tailleurs, dit-il en rigolant. Donc,maintenant assure et fais ce qu’il faut, car tu n’auras pas de seconde chance.

— T’es vraiment un pote et putain ce chignon m’énerve tout autant qu’à toi, je te jure qu’un jour onla verra sans.

— Bon courage. Aller, on va aller préparer nos sacs, car elle ne devrait pas tarder à rentrer chez

elle.— Ça marche.Je pars dans ma chambre où je commence à remplir ma valise. Je suis encore étonné que ce plan

ait fonctionné à la dernière minute. J’étais bien obligé de passer à l’attaque plus vite. Je n’allais paslaisser ce connard me la prendre, alors que je viens juste de revenir. Je me demande si elle l’a faitexprès, car Mathieu m’a dit qu’elle n’avait eu personne cette année. Il a suffi que je rentre pourqu’elle trouve quelqu’un, c’est vraiment bizarre. Je suis sûr qu’elle cherche à se prouver quelquechose, mais quoi ?

Je compte bien le découvrir.Hier soir, je l’ai vu dans son regard et à la réaction de son corps, que je lui faisais de l’effet. Elle

avait dû être déstabilisée d’avoir vu un homme et non un gamin. J’avoue que j’ai ressenti uneimmense joie, face à sa réaction, mais plus encore quand je me suis collé à elle. Une fois que mesmains se sont posées sur elle, j’ai senti qu’elle frissonnait et qu’elle appréciait mon contact. Moi-même, j’étais aux anges avec son doux parfum. Il va vraiment falloir que j’assure un max.

Je me laisse moins de trois semaines avant qu’elle ne craque, car en vivant 24/24 heures et 7/7jours avec elle ça ne devrait ne pas poser de problème, du moins je l’espère. Il suffit que j’y ailleavec finesse et doigté, mais sans jamais lâcher. Maintenant que je suis sûr de l’effet que je lui fais, jepeux attaquer sans problème, elle finira par me céder. Je n’accepterai pas l’échec.

Je sors de mes pensées pour me dépêcher de finir ma valise, plus tôt on y est et plus vite je peuxmettre mon « plan » à exécution.

— Lucas, tu es prêt ? Me cria Mathieu.— Ouais c’est bon, j’arrive.Une fois les voitures remplies, nous prenons la direction de chez Marie.À peine descendus de voiture, on en profite pour faire un dernier point avant qu’elle arrive. Ce

serait con qu’elle découvre qu’on lui ait menti à peine arrivés.Quelques minutes plus tard, nous la voyons qui se gare. Mon cœur commence à s’emballer.— Salut les garçons ! Désolée, mais aujourd’hui il y a une circulation pas possible. Vous êtes là

depuis longtemps ? demande-t-elle, en faisant la bise à Mathieu.— Non, on est arrivé il y a même pas cinq minutes.Elle s’approche de moi pour me faire la bise et je remarque que ses joues deviennent rouges. Elle

m’embrasse avec beaucoup de douceur, puis me lance.— Tu… tu vas bien Lucas ?Elle bafouille, c’est trop mignon et Mathieu nous regarde scotché.— Oui, ça va merci et toi ? Demandé-je le plus calmement possible.— Ça va. Bon aller, prenez vos sacs et entrez que je vous installe. Ensuite vous me raconterez ce

qui s’est passé.— Merci de nous héberger pour quelque temps.— Ouais, merci sœurette. Tu nous sauves la mise, lui lance Mathieu.— C’est avec plaisir, je n’allais pas vous laisser à la rue. Et ça tombe bien j’ai deux chambres en

plus, donc ça ne pose aucun problème.Elle nous fait rentrer chez elle et je découvre enfin où elle vit. C’est assez grand, mais ça se voit

qu’elle a besoin de faire quelques travaux, car l’intérieur ne lui ressemble pas.Elle nous montre nos chambres puis nous donne des draps en nous disant qu’elle allait se doucher,

le temps qu’on s’installe. En peu de temps, tout était fait, donc nous sommes allés au salon pourl’attendre.

Elle est apparue quelques secondes plus tard. J’ai cru que j’étais mort, tellement j’en ai le soufflecoupé. Elle est encore plus belle au naturel et ses cheveux… elle les a détachés, ils sont magnifiques.J’ai envie d’y glisser ma main dedans. Et son corps, waouh ! Elle est vêtue d’un simple short encoton, et d’un débardeur, mais elle n’a jamais été aussi sexy. Je sens que ça va être dur et je parledans les deux sens du terme.

— Lucas, me lance Mathieu en me tapant l’épaule. Respire mec.— Euh… Quoi ?Il éclate de rire et je vois Marie qui rougit en baissant les yeux. Merde, j’ai dû être dans mes

pensées trop longtemps.— Excuse-moi, tu disais.— Je vous demandais si vous aviez faim. Sinon je peux commander des pizzas.— Très bonne idée les pizzas, répondons-nous en cœur avec Mathieu.— OK, je passe commande alors.Pendant que nous attendons les pizzas, on lui explique notre problème de fuites d’eau entre deux

appartements et qu’on nous a demandé de quitter les lieux, le temps des travaux. Elle n’a aucun mal ànous croire.

Après avoir mangé, nous décidons de regarder un DVD. Elle est assise juste à côté de moi avecses jambes dénudées, ce n’est pas facile de se concentrer sur la télé. Au beau milieu du film, Mathieuse lève, il nous dit qu’il est claqué et qu’il est en manque de sommeil.

— Bonne nuit à demain, lui dit-elle en l’embrassant.— Bonne nuit mon pote, je lui lance.— Merci, à vous aussi.À la fin du film, nous sommes dans une tension palpable. J’ai entendu que sa respiration avait

changé et son visage s’est empourpré. Elle se lève gênée en me disant qu’elle va aller se coucher.Je me lève aussi.— Bonne nuit Lucas.Elle commence à se retourner pour partir. Je la retiens délicatement par la main pour qu’elle me

regarde. Je me penche doucement vers elle et je l’embrasse juste à la commissure des lèvres. Je merecule légèrement en lui disant dans un souffle.

— Bonne nuit Marie.Puis je pars aussitôt dans la chambre, car il faut que je me calme. Ma pression est montée d’un

coup… Je la veux. C’est plus fort que ce que je croyais, elle a un pouvoir sur moi et je ne sais pas sij’arriverai à me contrôler longtemps.

Chapitre 5

Marie

Quelle nuit de merde !Je crois que je n’ai jamais aussi mal dormir de toute ma vie.Cette cohabitation va être un peu plus dure que ce que je pensais. Déjà, que sans qu’il me touche,

j’ai eu du mal à me contenir pendant le film, mon excitation était à son comble. Mais quand il m’aembrassée à la limite de mes lèvres, j’ai cru que mes genoux allaient me lâcher. Il va falloir que jeme reprenne.

Je sors de mon lit, il est 7 heures 30. C’est un sacrilège pour un dimanche. J’arrive à la cuisinepour préparer le petit déjeuner quand je vois Lucas de dos, debout, en short et torse nu. Je stoppe net.La vue de son dos est magnifique, il est vraiment musclé, ça donne envie de passer les mains dessus.Je baisse un peu les yeux sur ses fesses qui sont… à croquer. Je relève les yeux doucement, quand ilse retourne en se passant la main dans ses cheveux. OH MY GOD ! Comment est-ce possible d’êtreaussi beau ? Quand je disais que la cohabitation allait être un peu plus dure que prévu, je rectifie, çava être une horreur. Je ne vais jamais arriver à tenir.

Je le détaille en n’en perdant pas une miette. Il a une magnifique musculature. Ses épaules sontlarges et ses bras avec ses tatouages sont parfaits. Ça lui donne un air de mauvais garçon et j’adoreça. Le reste de son corps est à se damner. Ses pectoraux et ses abdominaux sont sculptés trèsnettement et le V du bas du ventre est parfaitement dessiné. Des frissons me parcourent le corps etmon bas-ventre me titille. Je n’ai qu’une envie, me jeter sur lui pour le caresser et l’embrasserpartout. Je baisse ma tête et oh mon Dieu ! Je vois une bosse sous son short. Il ne m’en faut pas pluspour que mon imagination divague encore plus.

— Bonjour Marie, me dit-il d’une voix suave.Je le regarde et ses beaux yeux bleus parlent d’eux même, il est aussi excité que moi. Je me

reprends du mieux que je peux en répondant.— Bonjour Lucas.— Tu as bien dormi ? Tu es une lève-tôt.— Je… je n’ai pas très bien dormi à vrai dire et en temps normal, je suis une marmotte. Et toi,

pourquoi es-tu debout si tôt ? Le matelas ne te va pas ?— Non tout est parfait, merci. Mais disons que j’ai eu du mal à trouver le sommeil.Je préfère m’abstenir de demander pourquoi.— Tu as déjeuné.

— Non je ne me suis pas permis de fouiller, j’ai juste pris un peu de jus d’orange.— N’hésite surtout pas à te servir et de prendre ce qui te fait plaisir, fais comme chez toi, dis-je en

me rendant compte aussitôt de ma phrase. Il me regarde avec intensité avant de me répondre d’une voix terriblement sexy et pleine de sous-

entendus.— Je me souviendrai de prendre ce qui me fait plaisir répondit-il avec un clin d’œil.Je sens la chaleur me monter aux joues instantanément.Nous prenons notre déjeuner dans le silence. J’ose à peine le regarder tellement il me trouble.

Lucas a toujours été très beau, j’avoue que même avant, ça m’arrivait de le regarder, mais il est jeuneet ça me fait peur. Pas peur dans le sens de tomber amoureuse de Lucas, car je pense que ça ne doitpas être dur, vu sa beauté et sa gentillesse. Mais les préjugés des gens me font peur.

Qu’un homme sorte avec une femme plus jeune ne choque pas, mais dès qu’une femme est avec unhomme plus jeune, cela dérange. Je ne sais pas si j’arriverai à faire face aux critiques de certainespersonnes. J’ai toujours fait en sorte de ne pas m’exposer et d’être la fille parfaite, du moins enapparence. Est-ce que j’arriverai à écouter le feu qui brûle en moi où ma conscience ?

— C’est sympa chez toi, me lance Lucas d’un coup, pour casser ce silence pesant.— Oui, je suis tombée amoureuse de cette maison. Mais j’ai encore des travaux à faire et à

l’allure où ça va, ils ne seront jamais faits, dis-je tristement.— Pourquoi dis-tu ça ? — Je n’ai pas de temps à consacrer aux travaux et les confier à un professionnel revient cher.— Si tu veux, je peux t’aider. J’ai trois semaines de vacances donc, dit moi ce qu’il y a à faire et

si tu peux acheter les matériaux, je commence dès demain.— C’est vrai ? Demandé-je un peu trop excitée ? Tu es sûr que ça ne te dérange pas.— Ça sera un plaisir de t’aider. Donne-moi de quoi noter et dis-moi ce que tu veux faire qu’on

voit si tout est possible.— Oui bien sûr. Viens au salon tout est rangé là-bas.Nous partons nous installer sur le canapé où je lui sors ce qu’il faut pour noter, ainsi que les

images dont j’ai besoin.— Alors, dis-moi tout. Déjà, y a-t-il de gros travaux à prévoir ?— Je voudrai changer la cuisine et la salle de bain si possible. C’est le plus gros. Ensuite, je veux

refaire toutes les peintures et changer les meubles.Il éclate de rire.— En gros, tu veux refaire tout l’intérieur.— Euh… Oui. Mais ne te sens pas obligé. Tu es en vacances, il faut que tu en profites pour te

reposer aussi.— Pas de soucis, j’aime bricoler. Bon maintenant dit moi, qu’est-ce que tu peux acheter en

premier ?— Tout, j’ai mis de l’argent de côté pour acheter tous les matériaux et me meubler.— C’est parfait, ça va aller vite dans ce cas. Tu peux me montrer quelle cuisine tu veux et la salle

de bain que je vois ce qui m’attend.Je lui montre sur un catalogue ce que je souhaite exactement. Je sais parfaitement ce que je veux,

c’est mon rêve. Ma future cuisine sera blanche et grise avec quelque touche de bleu clair, avec un ilotcentral assez grand avec des tabourets pour pouvoir y manger. Ma salle de bain, qui est assezspacieuse, sera zen, de couleur chocolat et vert, avec un meuble vasque, une baignoire ovale et unepetite douche à l’italienne.

Après lui avoir dit ce que je souhaite, il m’affirme que c’est largement faisable et qu’en deuxjours, ce sera fait. Ensuite, je lui montre les couleurs de peinture que je souhaite pour chaque pièce.Après avoir passé, tout en revue, il me demande.

— Il faudrait qu’on aille acheter tous les matériaux le plus vite possible, pour commencerrapidement.

— OK, demain dans l’après-midi si tu veux, j’ai un peu de temps. Il faudra louer un camion aussi.— Pas de problème, je m’occupe du camion, demain matin.— Tu me diras combien je te dois.— C’est bon, laisse tomber.— J’insiste.Il me lance un de ses regards qui veut tout dire, donc je me tais. Nous discutons encore un peu des

travaux et de l’organisation de demain, quand mon frère se lève enfin. Il s’approche de moi en medemandant.

— Ca va sœurette.— Super et toi ?— Bien. Alors qu’est-ce que vous faites ?— Lucas m’a gentiment proposé de faire les travaux de la maison pendant ses vacances, c’est

génial hein ? Demain, on va aller tout acheter pour qu’il puisse commencer. Je suis super contente,dis-je excitée.

— Je vois ça, répond-il en rigolant. Mais pourquoi ne me l'as-tu pas demandé ? Je t’aurais aidé.— Je ne voulais pas te déranger, je sais qu’avec ton boulot, tu n’as pas vraiment le temps.— Je l’aurais fait avec plaisir et tu le sais. Mais je vais aider notre dévoué Lucas à les faire.— Vous êtes supers, les garçons. Je vous adore. Je vais aller me préparer et aller faire du

repérage, je sais que le dimanche après-midi, certains magasins de bricolage sont ouverts. Vousrestez ici ou vous venez ? Remarque, vous avez peut-être des choses à faire.

— Je viens, lance Lucas précipitamment.— Moi aussi, dit Mathieu.— Génial, on se retrouve dans dix minutes.Je pars dans ma chambre pour mettre un jean et un tee-shirt, quand j’entends marmonner dans la

chambre des garçons, de vraies pipelettes ces deux-là. Une fois prête, je vais dans la salle de bainpour faire mon chignon. Je suis en train de finir de m’attacher les cheveux quand j’entends mon frèrerâler derrière moi.

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ? — Tu ne peux pas lâcher ce fichu chignon pour aujourd’hui ?— Pourquoi ? J’aime mon chignon.— Moi, il me gonfle, alors s’il te plait, laisse un peu tes cheveux lâchés. Pour faire plaisir à ton

frère, me demande-t-il avec son air de chien battu.

— OK, mais je mets au moins une barrette. Ça te va ?— Oui, merci sœurette.

****** Nous sommes de retour trois heures plus tard avec toutes les peintures, pinceaux, rouleaux. Je suis

satisfaite de toutes les couleurs choisies, j’ai hâte de voir le résultat final.À peine est-on rentré que les garçons veulent faire une partie de jeu vidéo, je décide d’aller dans

ma chambre pour lire un peu et me détendre, car être en présence constante de Lucas n’est passimple. Il va me falloir tout mon sang froid. Je divague dans mes pensées, j’en oublie même monlivre, quand j’entends mon téléphone sonner. Nate.

— Coucou toi. Alors comment était ta soirée ?— Coucou my love. Ma soirée s’est bien passée. Alors quoi de neuf, comment était ton rendez-

vous avec l’autre ?— Rho ! Arrête, il est très gentil. Mon rendez-vous a été interrompu au moment de l’apéritif, car

les garçons ont eu un problème avec leur appart, donc je les héberge quelque temps.— Quoi ? Tu peux répéter ça. Mathieu et Lucas vivent chez toi ? Là, ça va vraiment devenir

intéressant, dit-il en rigolant.— Oui, c’est ce que je viens de te dire. Le propriétaire doit faire des travaux, je n’allais pas les

laisser à la rue.— Bien sûr, mais dis-moi comment se passe la cohabitation pour le moment.— …— Ton silence veut tout dire, chérie. Allez, raconte-moi, ne me force pas à te sortir les vers du

nez.— Il n’y a rien à dire, pour le moment, tout se passe bien et Lucas va même me faire les travaux

pendant ses vacances. C’est juste que…— Que Lucas est beau comme un Dieu et qu’il te fait de l’effet.— Oui…, j’avoue, c’est très… perturbant et je ne sais pas comment gérer ces nouvelles émotions.

Ce matin, je l’ai vu torse nu et c’était la tentation incarnée. Je suis vraiment perdue. Qu’est-ce que jedois faire ?

— Tu connais le dicton, me demande-t-il.— Quoi ? Quel dicton ?— La meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder.— Ah ! Alors selon toi, je devrais coucher avec lui, sans penser aux conséquences ?— Je n’ai pas dit ça. Je te dis juste que ça ne te fera pas de mal de coucher avec lui. Tu l’as

toujours trouvé beau et les seuls défauts que tu lui trouvais, c’était qu’il était un peu maigrichon etqu’il était trop jeune. Maintenant, il te reste juste le problème de la différence d’âge. Mais je tesignale que ce sera toujours un problème si tu ne dépasses pas tes préjugés. C’est devenu une bête, ilest trop canon, si je pouvais, je me le ferais bien.

— Passe-moi les détails veux-tu. Je te signale que j’ai remarqué comment il était. Rien que d’ypenser, j’en ai des frissons, mais même si je passe outre l’âge, tu oublies aussi que c’est le meilleur

copain de Mathieu. Je n’ai pas envie de briser leur amitié de toujours, pour du cul.— Oui, tu as raison. Mais je pense que ton frère n’est pas aveugle. Il a vu comment il t’a regardée

pendant la soirée.Je repense aussitôt à hier soir, quand je suis sortie de la douche. J’avais à peine mis le pied dans

le salon que Lucas était resté scotché net, la bouche ouverte. Son regard me brulait la peau. Mathieuavait dû lui taper le bras pour qu’il réagisse. J’explique alors à Nate le déroulement de la soiréecomplète. La seule chose qu’il trouve à me dire c’est « Waouh ».

— Ça ne me dit pas ce que j’ai à faire.— Excuse-moi chérie, mais c’est énorme quand même. Tu te rends compte qu’un mec aussi beau

que Lucas te veut. Il te désire, ça ne fait aucun doute et vu ce que tu viens de me dire, je suis sûr queton frère est au courant. De toute manière, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir et encore. Donc,je te le dis détends-toi et laisse les choses se faire. Un petit flirt innocent n’a jamais fait de mal àpersonne au contraire, ça fait du bien au moral. Réfléchis-y, s’il te plait.

— Je te le promets, dis-je sincèrement. Alors, raconte-moi un peu ta soirée avec euh… comment ils’appelle déjà ?

— Benoit et j’ai passé une super soirée, mais il y a un problème de taille, donc je ne vais pas lerevoir.

— Quel problème ? Demandé-je étonnée.— Sa queue… tient ! Elle était toute petite.Je me mis à éclater de rire à en faire pipi à la culotte.— Ça te fait rire en plus.— Désolée, je ne vais pas pleurer.— T’es méchante avec moi.— Oh mon pauvre chéri ! Tu sais que je suis de tout cœur avec toi.— Ouais ! Bon, moi je te laisse, je vais me commander un truc à manger et me coucher tôt, car

demain j’ai une journée de dingue. Je t’appelle mardi pour le débriefing.— OK, pas de soucis, à mardi. Je t’aime.— Je t’aime aussi my love.Je raccroche et je remarque qu’il est déjà l’heure du repas. Mais pfff ! Je n’ai pas envie de faire à

manger, je pense qu’on va se faire livrer. Je pars à la recherche des garçons, il joue encore à laconsole. Je leur demande ce qu’il aimerait manger. Nous finissons par voter pour du « Chinois ». Enattendant, je décide d’aller me doucher.

À mon retour, les garçons avaient cessé de jouer. Chacun leur tour, ils prennent leur douche, letemps que le livreur arrive.

Pendant la première partie du repas, nous parlons surtout de notre travail respectif, le plusdistrayant étant celui de Mathieu. Il est pompier et il en voit des vertes et des pas mûres tous lesjours. Donc, il n’est jamais à court d’histoires. La deuxième partie fut les travaux. Lucas allaitcommencer à faire les peintures des toilettes dès demain matin, en attendant qu’on aille acheter lesmatériaux pour faire la cuisine et la salle de bains.

Après avoir fini de manger, je pars me préparer un thé, en demandant aux garçons ce qu’ilsvoulaient regarder ce soir. Mathieu me dit que lui va se coucher, car le lendemain il se lève à quatre

heures du matin. Je me retrouve donc toute seule avec Lucas, super. Quand je lui demande ce qu’ilveut regarder, il me dit qu’il s’en fout. Je décide donc de mettre un film de fille, déjà pour le fairerâler, puis pour le pousser peut-être à aller se coucher plus tôt.

Je m’installe donc confortablement sur mon canapé avec mon thé et je lance le film « Twilight »,quand j’entends.

— Oh putain ! Tout, mais pas ça. Tu es dure là.— Tu m’as bien dit « comme tu veux », dis-je en rigolant.— OK, ne t’inquiète pas, je te retiens, me lance-t-il le regard plein de promesses.Je me reconcentre sur le film, mais je sais d’avance que c’est peine perdue, car Lucas est

d’humeur taquine, je le vois dans son regard.

Chapitre 6

Lucas

Putain Twilight. Je n’y crois pas !Elle veut jouer, pas de problème.Je sais ce qu’elle cherche à faire, elle a mis ce film pourri pour que je ne reste pas. Mais ça va

être tout le contraire, je vais rester et je vais m’amuser un peu. Je vais voir combien de temps je vaismettre pour réussir à la déstabiliser. J’attends quelques minutes avant de commencer. Je veux qu’ellecroie, qu’elle a gagné.

Une fois qu’elle est bien détendue, je commence à faire une première approche en collant mongenou au sien et j’ai vu que ses yeux s’étaient posés sur nos deux genoux collés. J’attends encore unpeu, puis je rapproche ma main de la sienne. Je sens qu’elle s’arrête de respirer et elle se retournevers moi, mais je ne quitte pas la télé des yeux même si c’est difficile de rester de marbre.

Elle recommence à regarder son film, sans vraiment le voir, quand doucement, je prends sonauriculaire et son annulaire dans les miens. À cet instant, je sais que j’ai gagné. Sa respiration achangé brutalement et sa bouche s’est entrouverte. Au bout de quelques minutes, elle se lèvebrutalement en me disant.

— Je vais me faire un thé, dit-elle d’une voix tremblante. Tu veux quelque chose.— Non merci. J’ai tout ce qu’il me faut ici, lui répondis-je avec un grand sourire.Elle revient quelques instants plus tard avec son thé et s’assoit légèrement plus loin. Je souris

intérieurement. Si elle pense qu’elle va me repousser, elle se trompe. Je lui accorde quelques instantsde répit, quand je m’aperçois que ce fichu film est déjà fini. Merde, j’aurai bien encore joué un peu.Elle se lève maladroitement puis part dans la cuisine poser sa tasse. Je me lève et la rejoins. Quandj’arrive, elle se tient debout devant l’évier les yeux fermés en prenant de grandes inspirations. Jesouris.

— Ça va, demandé-je doucement.Elle ouvre les yeux brusquement en se retournant.— Euh… oui bien sûr. Je suis juste fatiguée, je vais aller me coucher. On se voit demain.— Ok, demain 16 heures devant le magasin et j’aurai le camion.— Merci, dit-elle en se rapprochant de moi. Bonne nuit.Elle s’approche pour me faire une bise sur la joue, sauf qu’au dernier moment, je tourne la tête et

ses lèvres se posent sur les miennes. Sous le choc, elle recule et me regarde sans bouger. Je vois dans

ses yeux qu’elle en a envie, mais qu’elle se retient.Je m’approche d’elle avec lenteur, je pose mes mains délicatement de part et d’autre de son

visage. Je la regarde droit dans les yeux, pour qu’elle comprenne bien mes intentions. Quand meslèvres se posent enfin sur les siennes, mon corps est parcouru d’électricité. Ses lèvres sont douces etchaudes. J’en ai tellement rêvé depuis toutes ces années. Je recule doucement puis la regarde. Elle estmagnifique, les yeux fermés, la bouche entrouverte. Quand ses yeux me regardent, je vois desflammes et du désir. Je décide de ne pas aller plus loin pour ce soir, je vais lui donner matière àréfléchir. J’ai déjà fait un pas en avant.

— Bonne nuit Marie, lui dis-je avec douceur.Je me dirige vers la chambre en étant totalement excité, mais heureux d’avoir réussi. Je lui fais

ressentir des choses, il faut juste qu’elle arrête de lutter. Comme on dit, doucement, mais surement.

****** Le début de la semaine est assez calme, mais Marie a mis de la distance entre nous. Lundi après-

midi, nous allons faire les magasins pour acheter sa cuisine et sa salle de bains. Ensuite, on vacommander ses nouveaux meubles, qu’elle recevra en fin de semaine et quelques babioles pour ladéco. Malgré sa froideur et sa rigidité, elle reste toujours elle-même, ça nous arrive même de rigoler.Mais une fois qu’on est rentré chez elle, elle ne me décroche que quelques phrases. Ce soir-là, ellepart se coucher à 21 heures 30, prétextant un mal de crâne.

Le mardi est le pire de tous. Elle part à 7 heures 30 et ne rentre qu’à plus de 22 heures passées.Elle se douche directement et part se coucher dans la même foulée. En allant aux toilettes, jel’entends au téléphone, elle parle à Nate. Mais je ne réussis pas à entendre ce qu’elle dit.

Le mercredi, même chose. Elle part à 7 heures 30 et elle rentre à plus de 22 heures.Le jeudi, il est hors de question qu’elle me file entre les mains, alors je me lève avant elle et je

l’attends dans la cuisine, torse nu, pour ne pas qu’elle oublie ce qu’elle rate. Je vois juste qu’elle sedéstabilise aussitôt. Nous échangeons quelques phrases de courtoisie puis on parle des travaux. Je luidis à ce moment, que j’aurai fini en fin de semaine et ses yeux se mettent à briller.

Le vendredi, elle ne m’évite plus et passe même la soirée avec nous. Mais il faut que je meretrouve seul avec elle, pour la faire craquer et passer à l’étape suivante.

******

Nous sommes samedi matin, Marie part voir Nate et faire les courses, donc pendant ce temps je

finis le montage des derniers meubles et j’en profite pour avoir une petite conversation avec Mathieu.— Matt.— Quoi ?— Il faut que tu m’aides mon pote, demandé-je désespéré. Il faut que j’arrive à me retrouver seul

avec ta sœur. J’ai une idée, mais il me faut ton aide.— Vas-y, raconte.— Aujourd’hui, ta sœur a prévu une soirée détente pour profiter de sa nouvelle salle de bains, car

je lui ai déjà dit qu’on ne serait pas là ce soir.— Ah bon ! Et on fait quoi ce soir ?— Rien, c’était juste une excuse pour qu’elle se croie tranquille. Comme ça, je pourrai la

surprendre dans un moment de faiblesse, tu comprends.— Oui merci. Pas la peine de rentrer dans les détails. Mais je fais quoi moi alors ?— Toi, il faut que tu te trouves un truc à faire pour la soirée. On va d’abord aller boire un verre

tous les deux, une heure ou deux, grand max, le temps de son bain et ensuite moi je rentre et toi tu faisce que tu veux.

— Tu me fous dehors, si je comprends bien. Sympa le copain. Ai-je le droit de rentrer dormir aumoins ?

— Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, dis-je gêné. Enfin…Il éclate alors de rire et je le regarde sans rien comprendre.— Quoi ?— C’est toi mec. Franchement quand tu parles de ma sœur, tu deviens vraiment idiot.— Merci du compliment. Bon, t’es d’accord ou pas. — Oui, c’est bon. J’ai dit que je t’aiderais alors je vais le faire. Mais dit moi, petit malin, tu vas

dire quoi à ma sœur pour justifier que tu rentres seul.— J’ai prévu de lui dire qu’on t’aura bipé pour une urgence.— T’as pensé à tout à ce que je vois, me lance-t-il avec une tape sur l’épaule ?— Tu sais qu’elle est mon objectif ? Je n’ai pas le droit à l’erreur. Il me reste moins de 15 jours

avant d’y arriver. Après on va rentrer chez nous et ce sera beaucoup plus dur d’arriver à mes fins.— OK, je vais voir si je n’ai pas une fille de dispo pour ce soir. À être dehors, autant le faire en

s’amusant.— Merci mon pote, dis-je soulagé.— Allez viens, qu’on finisse avant qu’elle n’arrive, ça te fera des points supplémentaires.Nous finissons quelques minutes avant son arrivée. Dès qu’elle passe le pas de la porte, ses yeux

se mettent à briller. Son regard est partout à la fois. La maison est enfin prête. Nous avons enlevétoutes les bâches et les cartons qu’il y avait un peu partout, puis nous avons fait le ménage partout etinstallé toutes les babioles qu’elle avait achetées. Tout s’accorde à la perfection. Elle a bon goût.

Elle visite et regarde la maison comme si c’était la première fois qu’elle venait. Elle inspectechaque pièce avec sur son visage un sourire éblouissant. Elle revient dans le salon, me regarde avecles larmes aux yeux puis s’approche de moi. .

— Merci Lucas. Vraiment merci beaucoup dit-elle sincèrement en s’approchant pour me faire undoux baiser sur la joue.

— Et moi je pue ? Lance Mathieu.Elle éclate de rire, puis se penche vers lui pour le prendre dans les bras avant de le remercier.

Nous parlons quelques minutes de plus avant de nous doucher et de partir pour pouvoir mettre monplan en action.

Quand nous partons, elle est dans la chambre, elle se prépare pour son bain. On lui signale qu’onpart et elle nous souhaite une bonne soirée à travers la porte. Oh oui ! La soirée devrait être bonne,me dis-je à moi-même.

Chapitre 7

Marie

Seigneur que ça fait du bien !Je me prélasse enfin dans ma nouvelle baignoire. Ma salle de bains est extraordinaire, Lucas a fait

du super travail. Il a même pensé à inclure quelques bougies. Je me sens bien et décontractée.Je pense à l’après-midi que j’ai passé avec Nate. Nous avons fait les boutiques tout en parlant de

notre semaine et surtout de la cohabitation avec Lucas. Je l’ai évité presque toute la semaine, car lasoirée du dimanche m'a énormément perturbée. J’ai voulu jouer avec lui, mais j’ai perdu. J’ai passéla pire meilleure soirée de ma vie.

Il a réussi à me mettre dans un état second durant le film, mais sans aller trop loin. Le clou de lasoirée, c’était quand il m’avait embrassé. Jamais on ne m’avait embrassée de cette façon. C’était unsimple baiser, mais il était rempli de douceur, de promesses et de tendresse. Ce fut long et court à lafois. Puis il m’avait plantée là. Je me suis couchée ce soir-là, excitée, frustrée, heureuse etmalheureuse à la fois.

Le reste de la semaine, j’ai tout fait pour l’éviter, car je savais que je ne résisterais pas à unsecond round. En fin de semaine, j’ai décidé d’affronter la réalité. Je repris donc mes habitudes, touten étant sur mes gardes.

Après avoir écouté Nate me donner des conseils et surtout m’aider à relâcher la pression, je suisrentrée chez moi plus sereine. Les garçons m’avaient fait la surprise à mon retour, ils avaient finiintégralement les travaux de la maison. Tout était magnifique et à mon goût.

Ce soir Mathieu et Lucas ont prévu une soirée entre mecs, j’ai donc la maison pour moi toute seuleet je compte bien en profiter pour me détendre. En premier, un bon bain que je savoure et ensuite, j’aiprévu deux films « Twilight Love » avec le beau Mario Cassas et « N’oublie jamais » avec RyanGosling. Deux magnifiques films d’amour, avec quelques bougies et un pot de glace « Häagen-Dazs »à la vanille et noix de macadamia. Elle est à se damner. Une fois mon bain refroidi, je sors et je passela nouvelle nuisette que je me suis achetée cette après-midi, avec le peignoir assorti, bleu nuit, avecun peu de dentelle noire au niveau de la poitrine. Une fois les bougies installées et allumées, je parsdans la cuisine. Je me sers une coupe de champagne, pour fêter la fin des travaux, puis attrape monpot de glace avant de m’installer confortablement. Je lance le film et savoure mon délicieux dîner.Quelques minutes plus tard et après, une deuxième coupe de champagne, je suis à fond dans mon filmquand j’entends doucement.

— Je vois qu’on se fait plaisir ma belle.Je sursaute, j’ai failli faire un arrêt cardiaque. Je tourne la tête et je le vois tout sourire et ravi de

l’effet de surprise.— Lu… Lucas ! Tu m’as fait peur idiot, dis-je en reprenant mon souffle. Qu’est-ce que tu fais ici ?

Demandé-je étonnée. Et il est où Mathieu ?— Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur. Je suis rentré, car Mathieu a été appelé pour une

urgence, donc je n’allais pas rester dehors tout seul.— OK, mais pourquoi es-tu rentré, tu ne pouvais pas aller voir d’autres amis et t’éclater un peu ?

Tu es resté ici toute la semaine, ça te ferait du bien, lui dis-je sincèrement.— Merci pour l’accueil, ça fait toujours plaisir. Si tu préfères que je parte, dis-le, me lance-t-il

tristement.— Non, pardon… dis-je gêner. Excuse-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que tu

as travaillé dur cette semaine, tu mérites de passer une bonne soirée.— Qui te dit que ma soirée ne sera pas bonne ? dit-il d’une voix suave.Instinctivement, mes mains se portent à ma poitrine, pour refermer mon peignoir, ce qui le fit

sourire. Oh mon Dieu ! Ce n’est pas possible d’être excitée juste par des paroles. Je me ressaisisavant de lui répondre.

— Je doute que ta soirée soit bonne, car je te préviens, c’est ma soirée fille. Il est hors de questionque je change mes plans. Donc, ou tu regardes les films avec moi, ou tu restes dans ta chambre, maisdans tous les cas, je ne veux pas t’entendre râler, dis-je fermement.

Il éclate de rire en me disant.— OK, pas de problème. Tu ne m’entendras pas. Je vais me changer et je reviens.— OK.Je trouve qu’il cède un peu trop facilement. Il y a un truc qui cloche. Je suis en pleine réflexion

quand il me demande :— Me feras-tu l’honneur de me laisser partager ton délicieux repas ? Glace, champagne, jamais

essayé.— Oui, bien…Je tourne la tête vers lui et j’annonce ma mort. Il s’est mis torse nu avec son short noir qui lui

tombe si bien et qui ne laisse aucune place à l’imagination. Le salaud ! Je savais bien qu’il avait cédétrop facilement.

— Ça va ? Demande-t-il en rigolant.Mes yeux lui lancent des flammes.— Oui tout va bien. Attrape toi une coupe et une cuillère.Je suis assise sur le canapé avec les jambes allongées exprès, pour qu’il s’assoie le plus loin de

moi, mais ça ne marche pas. Juste après s’être servi une coupe, il soulève mes jambes, s’installe puisles pose sur ses cuisses. Je prends mon verre et je vide le peu qu’il me reste. Je me ressers, puisj’essaye de me concentrer sur mon film, même si je sais que c’est peine perdue. Je le regardediscrètement du coin de l’œil. Il mange la glace avec beaucoup de sensualité. Je suis presque jalousede la petite cuillère. Je dois être totalement obnubilée par lui, car un instant plus tard, il me dit :

— Tu ne changes pas de film.— Hein. Quoi ?— Ton film est fini depuis presque cinq minutes.

Je me tourne vers la télé et remarque qu’il est bien terminé. Mince ! Je me lève le plusgracieusement possible, car ma nuisette est un peu courte et je change de DVD. Je me rassois à côtéde lui en laissant mes jambes à terre, ce qui est beaucoup moins confortable et il le voit.

— Tu peux remettre tes jambes sur moi. Ça ne me dérange pas.— Non merci, ça ira.— Allez, arrête, on était bien. Je te promets que je serai sage, dit-il d’un air malicieux.— C’est bizarre, mais je ne te crois pas.Il éclate de rire puis se penche, attrape mes jambes en me retournant avec facilité.— Tu vois, il n’y a rien de mal.— Si tu le dis. Maintenant, tais-toi, dis-je en rigolant. Laisse-moi regarder.— Bien madame.Durant la première partie du film, Lucas reste à sa place. Enfin presque. Il a juste posé une main

sur ma jambe, juste en dessous du genou, en faisant quelques pressions de temps à autre. Ce n’est pasgrand-chose, mais c’est juste assez pour mettre mon corps en alerte. Je commence à avoir chaud, carla tension dans la pièce est palpable. N’y tenant plus, je lui demande d’aller me chercher un autre potde glace, vu qu’il a fini l’autre. Pendant son absence je repense à ce que Nate m’a dit « La meilleurefaçon de résister à la tentation, c’est d’y céder » et que rien ne m’empêchait de jouer un peu avec lui.J’ai donc décidé de jouer et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais à force de jouer, ne finit onpas par se brûler ?

Il revient quelques instants plus tard avec ma glace. Il se réinstalle, puis nous continuons àregarder le film. Lucas a reposé sa main sur ma cuisse, mais cette fois-ci, au-dessus du genou, en mecaressant toutes les 30 secondes environ. Une fois que ma glace à commencer à fondre, je commenceà la manger, car je n’aime pas quand c’est trop dur.

J’en prends un peu et mets la cuillère à ma bouche, tout en fermant les yeux, je laisse échapper unléger gémissement. Je sens sa main se contracter sur ma peau, ce qui me fait sourire intérieurement.J’ouvre les yeux et je vois Lucas qui me regarde. Ses yeux sont remplis de désir et sa mâchoirecontractée. Je soutiens son regard en prenant une deuxième cuillère et répète le même processus. Jevois son torse se soulever de plus en plus rapidement.

— Humm. C’est délicieux, je lui lance d’une voix sensuelle.— Tu me cherches en plus, lance-t-il d’une voix grave.— Je n’oserai pas dis-je malicieusement.Je regarde Lucas droit dans les yeux quand je défais la barrette que j’ai dans les cheveux pour

qu’il retombe en cascade. Sa mâchoire se contracte encore plus. Je m’excite moi-même, mais je metsla touche finale en prenant une dernière cuillère de glace. Une goutte coule légèrement sur le coin dema bouche, quand je demande à Lucas, le souffle court.

— Tu veux gouter ?— Tu l’auras voulu.Il se jette sur moi tel un félin. Je n’ai pas le temps de réagir que sa bouche est déjà sur la mienne.

Il lèche et embrasse mes lèvres avec tellement de douceur et de sensualité que je n’arrive pas àbouger. Il se recule, son regard est d’une telle intensité que ça en est difficile de le regarder.

— Humm. C’est vraiment exquis, dit-il d’une voix suave. Mais je ne suis pas sûr d’avoir biengouté.

J’ai du mal à respirer tellement c’était sensuel et érotique à la fois. Il prend un peu de glace surson doigt et le présente devant ma bouche. J’ouvre et prends son doigt entre mes lèvres et lèche laglace. Il grogne de plaisir. Il enlève son doigt et sa bouche se repose sur la mienne. Tout d’abord sonbaiser se fait avec beaucoup de tendresse, mais quand sa langue se mêle à la mienne et son baiserdevient passionné. Je lâche complètement prise et me donne à lui. Je lui rends son baiser avecpassion et désir.

Il quitte ma bouche, puis m’embrasse la ligne de la mâchoire tout en la mordillant délicatement. Ilpoursuit son chemin de mon oreille jusqu’au bas de mon cou. Il prend le temps de jouer, entre lesdoux baisers et les mordillements. Je suis déjà au comble de mon excitation quand je sens sa main seposer sur mon sein à travers ma nuisette. Il descend le tissu pour dévoiler mon sein avant de prendremon téton entre ses lèvres.

— Lucas…Je l’entends grogner et continuer sa douce torture qu’il m’inflige. Il remonte ma nuisette pour

découvrir mon ventre pour l’embrasser de mille façons. Je me tortille sous lui, je suis à la limite del’explosion. Il remonte vers moi pour reprendre possession de ma bouche, quand je sens son sexedans mon entre-jambes. Oh mon Dieu, il a l’air d’être dur comme de l’acier.

Il continue de m’embrasser avec passion et intensité tout en se frottant contre moi. Je sens que jene suis pas loin de l’orgasme quand il prend mon sein en main et qui roule mes tétons entre sesdoigts. Quelques secondes plus tard, je signe ma perte avec ma jouissance.

— Tu es vraiment très belle quand tu jouis, dit-il d’une voix pleine de sincérité.J’ouvre les yeux à sa voix et je me rends compte instantanément de ce que je viens de faire.MERDE, MERDE et RE MERDE.Je me lève le plus rapidement possible, puis je fais les cent pas en me prenant la tête entre les

mains. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Je m’étais juré de ne pas craquer. Merci Nate, me dis-je. Superdicton.

— Que t’arrive-t-il Marie, me demande Lucas anxieux.— Qu’est-ce qu’il m’ARRIVE !? Dis-je presque en criant. Tu te rends compte de ce qu’on vient de

faire !? — Et qu’est-ce qu’on vient de faire ?— Oh c’est bon ! Arrête de jouer au malin avec moi, dis-je exaspérée.— Je ne joue pas. Je ne comprends pas pourquoi tu as cette réaction excessive.— Excessive ?— Oui excessive, c’est bien ce que j’ai dit. Nous sommes deux adultes consentants qui venons de

passer un bon moment ensemble, enfin, mis à part ces deux dernières minutes. Alors c’est quoi tonproblème ?

— Tu… tu es beaucoup plus jeune que moi.— C’est ridicule. La différence d’âge n’a rien à voir là-dedans. Trouve une meilleure excuse.— Tu es le meilleur copain de Mathieu et je ne veux pas m’interposer entre vous.— Foutaise.— Tu as décidé de critiquer tout ce que je dis, dis-je énervée.— Oui, surtout si tu n’arrêtes pas de dire des conneries.

— PARDON !— Tu m’as très bien entendu. Alors, dis-moi de quoi tu as peur ?— Je n’ai peur de rien.— Encore des mensonges dit-il en souriant.— Tu me fais CHIER et je n’ai pas de compte à te rendre, lui répondis-je en partant.Je pars furax dans ma chambre. Non, mais pour qui il se prend.Je suis presque arrivée quand il m’attrape par le poignet et qu’il me colle au mur. Ses yeux me

lancent des éclairs. Il se penche et m’embrasse avec fougue. J’essaie de le repousser, mais c’estpeine perdue, il est trop fort. Au lieu de ça, il glisse ses mains sous mes cuisses et il me soulève. Jepousse un hoquètement de surprise.

Il reprend possession de mes lèvres avec toujours autant d’intensité, quand sa langue arrive àpasser le barrage. Nos langues se mêlent à la perfection, je perds pied et je lui rends son baiser. Jesuis en colère contre lui, mais mon corps ne me répond plus. Il est complètement sous l’emprise deLucas. Ses mains pressent mes fesses, ce qui m’excite encore plus. Je sens son sexe qui se pressecontre moi. Je deviens folle quand il me dit.

— Dis-moi de quoi tu as peur ? demande-t-il en embrassant le haut de ma poitrine.— Je te l’ai déjà dit.— Ce n’est pas une raison Marie. Regarde comme ton corps répond au mien. Il est fait pour moi.

À quoi bon se retenir, dit-il en exerçant une pression entre mes jambes.Je le pousse avec violence et tombe sur les fesses. Je me lève, le foudroie du regard et m’enferme

dans ma chambre. Pourquoi ne peut-il pas comprendre mes raisons ? Elles sont peut-être nulles, maisc’est les miennes. J’entends la porte de la chambre de Lucas claquer.

Quelques minutes après, j’entends frapper à ma porte.— Marie.— …— Marie, réponds-moi s’il te plait.— …— Je… je suis désolé. Je me suis comporté comme un con. S’il te plait dit quelque chose, me

supplie-t-il.— Va-t’en !— Non. Marie, je… je…— Qu’est-ce que tu veux Lucas ?— TOI.— C’est impossible. Alors, laisse-moi maintenant.— …Je n’entends plus rien, à part quelques secondes plus tard, un « Merde » suivi de la porte d’entrée

qui claque. Pourquoi ne comprend-il pas que la différence d’âge me fait peur et que je ne veux pasdétruire son amitié avec mon frère.

Certes, il est beau comme un Dieu, son corps est un appel au sexe et mon corps réagitinstantanément en sa présence, ce qui ne m’était jamais arrivé en 32 ans.

Dans quoi me suis-je embarquée ?Demain, je téléphone à Nate, il faut que je sache quoi faire.

Chapitre 8

Lucas

Je suis vraiment trop con. Mais qu’est-ce qu’il m'a pris ?Je n’aurai pas dû autant insister. Si ça se trouve, j’ai gâché ma seule chance de pouvoir être enfin

avec elle. Mais le fait qu’on se soit embrassé avec autant de passion m’a donné des ailes et j'ai toutoublié. Je ne voyais et ne voulais qu’elle. Plus rien n’avait d’importance. J’aurai dû m’estimerheureux d’avoir pu partager ce moment intime avec elle. Même dans mes rêves les plus fous, jamaisje n’avais imaginé vivre ça.

La soirée c’était presque passée comme je l’avais espérée. Quand je suis rentré par surprise toutesles lumières étaient éteintes. Elle avait allumé toutes les bougies, ce qui créait une ambiancechaleureuse. Assise sur le canapé, ses magnifiques jambes dénudées, allongées dessus, elle portait unensemble nuisette bleu nuit. Elle était très belle et très désirable.

Dès le début j’avais senti un froid. Elle m’a mis des bâtons dans les roues avant même decommencer. Mais avec de la finesse, j’avais réussi à poser ses jambes sur mes cuisses et à poser mamain juste en dessous de son genou, ce qui était déjà une victoire. Par la suite, elle s’était mise à mefixer pendant que je mangeais de la glace, elle en a oublié la fin de son film. C’est à ce moment queje m’étais dit qu’elle me désirait.

Une fois qu’elle eut changé de DVD, elle a essayé de mettre de la distance, mais j’avais réussisans mal à lui faire reprendre sa position initiale et à reposer ma main à sa place. Sauf que cette fois-ci, je fis quelques petites pressions pour la déstabiliser et ça avait fonctionné à merveille.

Quelques minutes plus tard, elle a commencé à manger de la glace et à sa première cuillère, jecompris que c’était ma chance. Elle avait gémi et elle avait le regard en feu. Elle me cherchaitdélibérément, je l’avais prévenue, mais à sa troisième cuillère et à sa phrase pleine de sous-entendus,je n’ai pas pu me retenir. Je me suis jeté sur elle et je l’avais embrassé avec douceur. Puis j’avaismis de la glace sur mon doigt, je l’avais mis dans sa bouche avant d’en reprendre possession avecbeaucoup d’ardeur. Quand sa langue s’était mêlée à la mienne, je sus que je ne pourrais plus jamaism’en passer. Elle embrassait divinement bien, je pourrais passer des heures à l’embrasser.

Je m’étais installé entre ses jambes pour me frotter à elle, tout en l’embrassant et en lui caressantses superbes seins. Elle n’avait mis que quelques minutes avant d’atteindre un orgasme. Elle étaitéblouissante avec les joues rouges et ses lèvres entrouvertes. Mais sans que je comprenne, elle s’estmise à paniquer et à me sortir des excuses pourries alors que je venais de passer le plus beau momentde ma vie.

Elle m’a dit que j’étais trop jeune et que c’était impossible. ET ALORS, ça fait quoi ? Qui sesoucie de la différence d’âge de nos jours. Elle m’a sorti qu’elle ne voulait pas briser mon amitiéentre Mathieu et moi, mais je ne comprends pas pourquoi elle pense ça. Mathieu n’a rien à voir lededans, c’est entre elle et moi.

Après ça, elle est partie furax vers sa chambre, mais je l’ai rattrapée à temps. Je l’avais retournéeet collée au mur avant de l’embrasser avec fougue. Son esprit se révoltait, mais son corps répondaitparfaitement au mien, mais il a fallu que j’ouvre ma bouche pour tout gâcher.

Par la suite elle s’est enfermée dans sa chambre et ne voulait plus me parler. La seule phrase dontje me souviens est « C’est impossible ».

Je suis parti furax de chez elle, pas contre elle, mais contre moi. Je me suis comporté vraimentcomme un con à vouloir la pousser. J’ai roulé toute la nuit à ruminer et maintenant je suis comme unidiot seul dans la chambre de mon appartement.

Je rumine toujours, quand je sens mon portable vibrer. Je décroche, Mathieu.— Mais t’es où ? Putain !— Calme-toi ! Je suis à l’appartement.— Qu’est-ce que tu fous là-bas ? Qu’est-ce qui se passe ? Quand j’ai demandé à Marie où tu étais,

elle m’a simplement dit que tu étais parti hier soir, mais elle avait l’air gêné. Ça s’est mal passé hiersoir ?

— Non. Enfin… oui, dis-je perdu.— C’est non ou c’est oui ? Explique-toi bordel. C’est ma sœur et je te signale que si tu lui as fait

du mal, je vais te botter le cul.— C’est justement parce que c’est de ta sœur qu’il s’agit, que c’est dur de t’en parler mon pote.

C’est… intime, quoi.— Ouais. Eh bien, raconte sans les détails.— Hier soir tout c’est passé comme je l’avais prévu, enfin sauf quand Marie a…Putain je suis super gêné de lui dire ça.— Marie a quoi ? me demande-t-il avec impatiente.— Elle… elle a commencé à me chauffer, dis-je doucement. Donc, on s’est embrassé et nous

avons franchi une petite étape avec les préliminaires. Après ça, elle a fini par paniquer et elle m’asorti des excuses, puis elle est partie vers sa chambre. Je l’ai rattrapée avant qu’elle n’y entre et jesuis arrivé à la faire flancher, mais il a fallu que j’ouvre ma grande gueule et elle m’a demandé de lalaisser. Elle m’a seulement dit que c’était impossible.

— C’est tout ? Et toi comme un con tu es parti. Au premier obstacle, tu baisses les bras ?Franchement, si c’est comme ça que tu comptes te comporter avec elle… il vaut mieux effectivementque tu la laisse tranquille.

— Quoi ? Demandé-je sous le choc.— Il est clair que tu n’es pas vraiment amoureux d’elle, car si tu l’aimais vraiment comme tu le

dis, tu serais déjà en train d’échafauder un nouveau plan.— Je l’aime Matt. Vraiment. Je donnerais n’importe quoi pour être avec elle, dis-je sincèrement.

C’est juste que j’aie peur de tout foirer.— Et que ferait le Sergent Lucas Moreau, si c’était une mission ? demande-t-il d’une voix grave.

— J’analyserais la situation et m’adapterais en fonction.— Donc, tu sais ce qu’il te reste à faire. Tu as jusqu’à 17 heures pour trouver une solution. Après

ça, plan ou pas, tu rentres et tu fais ce qu’il faut. Je suis de garde cette nuit donc tu auras le champlibre. Ne fais pas le con.

— Oui, chef, dis-je en souriant. Merci mon pote d’être aussi compréhensif.— Oui je sais, dit-il en rigolant. Mais je ne fais pas ça que pour toi. J’ai vu ma sœur tout à l’heure

et elle n’est vraiment pas bien. Je vois que ça l’a marquée ce qu’il s’est passé. Je ne l’avais jamaisvue comme ça. Je pense que tu as toutes les chances d’y arriver et que ça pourrait marcher tous lesdeux. Mais il va falloir jouer ses règles. Elle a des principes, pas toujours logiques, mais elle y tient.Il va te falloir de la patience mec. Mais si ça peut aider, je vais essayer de lui parler un peu.

— Merci infiniment mon pote. Je te revaudrai ça.— La seule chose que je demande c’est que ma sœur soit heureuse. Bon, je te laisse, elle va

trouver suspect que je reste dehors aussi longtemps. Si je ne te vois pas ce soir, il y a intérêt quedemain, à mon retour, tout ça soit réglé.

— Bien sûr. Merci. À plus.— À plus.Une fois raccroché, je me lève puis je fais les cent pas dans l’appartement pour réfléchir. Mathieu

à raison, il faut que je me bouge et ne pas baisser les bras au premier obstacle. Je savais que çan’allait pas être facile.

Après quelques minutes de réflexion, j’ai une idée qui j’espère devrait m’aider. Je prends montéléphone et recherche la personne que je veux. Ça décroche à la deuxième sonnerie.

— Putain Lucas, t’a vue l’heure. On est dimanche je te signale, me lance-t-il d’une voix enrouée.— Nate. Je suis désolé de te réveiller, mais il faut que tu m’aides, demandé-je désespéré.— Lucas Moreau a besoin de mon aide. Alors là, c’est bien une première, dit-il en rigolant. Je

t’écoute, que puis-je faire pour toi.— Très drôle. Pourrait-on se voir, car je n’ai pas envie de parler de ça au téléphone.— OK. Laisse-moi une heure et retrouve-moi au café à côté de chez moi. Tu as intérêt que ça

vaille le coup que je me lève.— Je suis sûr que oui. Merci Nate.J’ai l’impression que l’heure ne passe pas. Je pars en avance et préfère attendre au café. Quelques

minutes après mon arrivé, je vois enfin Nate arriver. Je suis soulagé. Il me serre la main et s’installeen me demandant.

— Alors qu’est-ce qu’il t’arrive pour que tu me demandes de l’aide ?— C’est… Marie.— Marie ? Elle ne va pas bien ? demande-t-il inquiet.— Non, tout va bien ne t’inquiète pas. C’est d’elle que je veux te parler et j’aimerais bien que tu

m’aides. Mais surtout, il ne faut pas que tu lui en parles. OK ?— D’accord, je t’écoute.Je prends une profonde inspiration avant de lui lâcher d’un coup.— Je suis amoureux de Marie, Nate. Je l’aime depuis mon adolescence.Il me regarde bouche bée.

— Sérieux ? Putain je savais qu’elle t’attirait mec, mais de là, à en être amoureux. Waouh ! Maisje ne comprends pas bien en quoi je peux t’aider.

— Je vais t’expliquer, tu vas comprendre très vite. Déjà, l’histoire des travaux dans l’appart, c’estbidon.

— Comment ça ?— C’était une excuse qu’on a inventée avec Mathieu pour pouvoir vivre chez elle quelques jours

pour que je puisse la séduire.Il éclate de rire.— C’est génial, putain ! Je ne regrette pas de m’être levé. Raconte-moi ça. Tu dis que Mathieu est

au courant de toute cette supercherie ? demande-t-il sans y croire.Je lui explique donc en détail tout ce je ressens pour elle et ce qui s’est passé depuis notre arrivée

chez elle. Plus j’avance dans mon récit et plus il sourit en étant bouche bée.— Waouh ! Je n’en reviens pas de ce que tu me dis. C’est énorme, dit-il tout joyeux. Mais je ne

comprends toujours pas en quoi je peux t’aider. Tu as l’air de te débrouiller à la perfection.— Je veux que tu m’expliques quelles sont ses craintes. Qu’est-ce que je dois faire pour qu’elle

soit à moi ? L’échec n’est pas possible. Donc peux-tu m’aider ou pas ?Il réfléchit un instant avant de me dire.— OK, je vais t’aider. Je vois que tu es sincère dans tes sentiments et encore plus, vu que Mathieu

est au courant. Mais je te préviens, tu as beau avoir une gueule d’ange si tu lui fais du mal, je te coupeles couilles. C’est clair ?

— Très clair, répondis-je sérieusement.— Bien. Dis-moi ce que tu as besoin de savoir et dans la limite du raisonnable, car je ne compte

pas la trahir non plus.— Bien sûr. Explique-moi juste pourquoi elle me résiste alors que son corps dit l’inverse.— Marie a toujours été comme ça. Pour elle, les apparences sont très importantes. Toute sa vie est

réglée comme du papier à musique. Un bon travail, une maison et accessoirement un homme, maisplus vieux qu’elle. Elle ne laisse jamais ses sentiments entrer un jeu. Du moins jusqu’à… toi.

— Je ne comprends pas ?— Marie n’est jamais tombée amoureuse. Elle n’a jamais pris du plaisir avec aucun homme. Mais

il semble que toi, tu arrives à la déstabiliser et pour elle c’est dur de l’admettre. Tu comprends, tu esplus jeune qu’elle et elle a peur de passer pour une couguar. Son plus gros problème reste que tu es lemeilleur ami de son petit frère.

— Qu’est-ce que je dois faire alors ?— Être patient mec, jouer selon ses règles à elle et surtout ne pas la brusquer, enfin, plus que tu ne

le fais déjà, dit-il en rigolant.— OK, merci. J’espère juste qu’il n’est pas trop tard et que je n’ai pas tout fait foirer.— Mais non, je suis sûr que tu as encore toutes tes chances, mais il ne faut pas que tu merdes.

Comme tu l’as dit, Mathieu va essayer de lui parler et moi je l’appellerai tout à l’heure. Donc ce soirtu n’as plus qu’à gérer et ne pas te louper.

— Merci Nate.— De rien. Mais je ne le fais pas que pour toi. Je la connais mieux qu’elle-même et j’ai remarqué

que depuis ton retour, elle est plus joyeuse. Tu lui fais du bien, il faut juste qu’elle s’en rende compted’elle-même et ça peut prendre du temps.

— Merci quand même. Je ne compte pas la laisser, je vais tout faire pour l’avoir.Il éclate de rire.Nous discutons encore un bon moment de nos vies respectives. Moi ma vie à l’armée et lui de son

métier de photographe et surtout de son exposition à Paris dans quelques semaines. Il me demande sije veux bien lui servir de modèle. Il me rassure en me disant qu’on ne verra pas mon visage, il seradans l’ombre. J’accepte avec plaisir, je peux bien lui rendre ce service.

Nous sommes déjà en plein milieu d’après-midi, quand je quitte le café. Avant de rentrer, jedécide d’aller lui acheter des fleurs pour m’excuser et surtout pour qu’on puisse parler. Mais oùtrouver un fleuriste ouvert un dimanche après-midi ?

Après quelques recherches sur mon téléphone, je prends la direction du fleuriste quand monportable sonne. Un message de Mathieu.

« J’espère que tu as réfléchi à ce que je t’ai dit. J’ai parlé à ma sœur, sans lui dire que j’étais

au courant, mais je lui ai fait comprendre que s’il se passait quelque chose entre vous deux, çane changerait en rien notre relation. Bref, je pars travailler, elle est allée prendre un bain doncrentre d’ici une heure et je te préviens, ne fais pas le con. »

Soulagé, je lui réponds. « Merci mon pote. Ne t’inquiète pas, j’ai réussi à parler à Nate qui m’a fait comprendre

certaines choses. Là, je pars lui acheter un bouquet de fleurs et je vais rentrer pour m’excuser. » « OK. Ne fais pas l’idiot cette fois-ci. Bonne chance mec. » « Merci mon pote. » Je souris. C’est vrai qu’en sa présence, je n’arrive plus à réfléchir raisonnablement. Mais ce soir,

je ne vais pas tout gâcher. Je vais bien écouter ce qu’elle a à me dire, enfin, si elle veut bien meparler. Et moi, je vais lui faire une proposition, qui j’espère, elle ne refusera pas.

Chapitre 9

Marie

Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.Je n’ai pas arrêté de penser à ce qui s’était passé hier soir. J’ai eu une réaction excessive. Je suis

adulte, ne devrais-je pas assumer le fait que je prenne du bon temps, aussi jeune soit-il.Il m’attire, c’est évident. Je n’ai jamais ressenti ça en présence d’un homme et je n’avais jamais

joui comme cela auparavant. Je me demande même si j’avais déjà eu un orgasme. Ça m’est arrivé deprendre du plaisir, mais jamais autant, surtout rien qu’avec les préliminaires.

Dès qu’il est près de moi, mon corps se tend et dès qu’il me touche, je ne peux plus rien faire, carmon corps lui obéit instantanément. C’est très perturbant, mais ma conscience n’arrête pas de vouloirme raisonner. Même si je passe le fait qu’il soit plus jeune, il reste le copain de Mathieu et j’aivraiment peur que pour une histoire de cul, leur amitié en pâtisse.

Ce matin, pendant le petit déjeuner, Mathieu m’avait demandé où était Lucas. Je m’étais sentieimmédiatement gênée. J’avais bafouillé en lui disant qu’il était parti en pleine nuit, ce qui était vrai.Mais quand il m’avait demandé pourquoi, je lui avais menti en lui disant que je ne savais pas.

Je passe une bonne partie de la journée sur mon canapé, à me morfondre sur moi-même, quandMathieu arrive en me disant.

— Bon maintenant ça suffit. Dis-moi ce qui se passe.— Quoi ? Qu’est que tu racontes ? Demandé-je étonnée.— Ne me prend pas pour un con, OK. Je suis peut-être ton petit frère, mais je vois bien quand ma

sœur ne va pas bien et là, c’est le cas. Alors, dis-moi ce qu’il t’arrive.— Surveille ton langage veux-tu. Il ne m’arrive rien du tout, je suis juste fatiguée.— À d’autre ! Je te signale que je te connais, plus que tu ne le crois. Tu crois que je n’ai pas

compris ce matin ? J’ai l’air aussi idiot ?Je lui souris, il m’énerve quand il fait ça. Je suis si transparente que ça !— Je n’ai pas envie d’en parler avec toi. Ça… me gêne.— Bon, c’est à propos de Lucas si je comprends bien. Il s’est passé quelque chose entre vous ?Oh mon Dieu. Cette situation est vraiment gênante.— Je préfère ne rien dire Matt. Je n’ai pas envie que vous gâchiez votre amitié pour des

conneries, dis-je sincèrement.— Tu dis n’importe quoi. Vous êtes tous les deux des adultes. Vous faites ce que vous voulez. Rien

ne changera mon amitié avec lui, à part s’il te fait du mal bien sûr. C’est entre vous deux, moi je n’airien à voir là-dedans.

Je le regarde bouche bée. Je lui demande en bafouillant.— Qu… qu’est-ce que… tu essaies de me dire là ?— Je te dis juste que s’il se passe quelque chose entre Lucas et toi, je ne dirai rien. Ce… Ne…

Sont… Pas… Mes… Affaires.— Tu… tu es sûr, demandé-je sous le choc.— Oui, je viens de te le dire. Vous êtes des adultes. Ne me mêlez pas à vos histoires, c’est tout ce

que je demande.— Merci Matt. Je t’aime, tu sais.Il éclate de rire en me disant.— Oui, je sais. Bon, je vais devoir partir travailler, mais je vais te faire couler un bain pour que tu

te détendes. D’accord ?— Oui, je veux bien. Merci petit frère, dis-je en lui faisant une bise sur la joue.Une fois Mathieu parti, j’ai allumé quelques bougies et je me suis immergée dans la baignoire. Je

vais y prendre goût à me baigner dans un environnement pareil. J’en profite pour me détendrequelques minutes avant d’appeler Nate.

Il décroche à la première sonnerie. À ma voix, il comprend qu’il s’est passé quelque chose. Je luiexplique en détail la soirée d’hier. Pendant mon récit, il me coupe la parole avec ses fameux,« Waouh », « Génial » et « C’est énorme ». Il m’éclate à chaque fois. Puis, je lui explique laconversation que j’ai eue avec Mathieu. Soudain, il me demande :

— Ben, il est où le problème my love ? Si Mathieu est d’accord, tu n’as plus aucune raison derefuser.

— Mais…— Mais quoi ? Arrête de te prendre la tête chérie et vis le moment présent. Ne pense pas et agis.

Tu as pris un pied d’enfer avec lui, juste avec des préliminaires. Alors, imagine un peu ce que ceserait de faire l’amour avec lui. Ce jeune est rempli de testostérone et fou de désir pour toi et ilfaudrait être aveugle pour ne pas le voir. En plus, il doit avoir de l’endurance, ça présage une partiede jambes en l’air mémorable. Si je pouvais, je prendrais ta place.

— Merci, je le sais tout ça. Mais…Il éclate de rire en me disant.— Maitre Gaultier serait-elle à court d’arguments pour sa défense ?— Très drôle, je croyais que tu étais de mon côté ?— Je suis toujours de ton côté. Mais il est temps que tu te réveilles, sinon tu vas finir vieille fille

si ça continue. Alors, promets-moi d’y réfléchir s’il te plait.— C’est promis.— Tu me l’as déjà dit et tu n'as rien fait. Je t’avertis que cette semaine, tu as intérêt d’avoir pris

une décision.— Oui papa, dis-je en rigolant.Je sors de mon bain et enfile juste mon peignoir. Je me dirige vers la cuisine, pour voir ce que je

vais me faire à manger ce soir, quand je vois Lucas rentrer. Il a le visage fatigué et ses beaux yeux

bleus sont tristes et cernés.Nous restons un moment à nous regarder, sans rien dire. Je le vois prendre une profonde

inspiration, avant de me tendre un magnifique bouquet de roses rouges et blanches.— Je… je suis désolé Marie. Je me suis comporté comme le roi des cons. S’il te plait, pardonne-

moi, me supplie-t-il d’une voix profondément triste.J’ai le cœur qui palpite tellement je suis touchée.— Lucas… murmuré-je dans un souffle.Et là, j’ai une réaction que je n’avais pas prévue, je me jette à son cou et l’embrasse avec passion.

Au début, il ne bouge pas tellement il est sous le choc, puis il se détend et me rend mon baiser. C’estun baiser digne d’un film. Je me recule à bout de souffle, puis je baisse la tête complètement gênéepar mon geste.

— Je suis désolée, bafouillé-je.— Pas moi. Je suis même ravi.— Euh ! Merci pour les fleurs elles sont magnifiques. Je… tu as faim, j’allais me préparer à

manger.— Oui, mais j’aimerais me doucher avant, si j’ai le temps.— Bien sûr, vas-y.Il s’approche de moi, me donne un doux baiser, puis me dit qu’il faut qu’on parle après sa douche,

avant de se diriger vers la salle de bains. Je reste un petit moment figée, avant de réagir.Je pars chercher un vase pour mettre les fleurs dans l’eau. Ensuite, je regarde ce que je vais

préparer pour le repas. Je porte mon choix sur des croque-madame, avec de la salade. Une fois qu’ilssont au four, je prépare activement la vinaigrette, quand je vois Lucas adossé contre le mur, torse nuet qui me regarde avec les yeux langoureux et un sourire sur les lèvres. Ça devrait être interdit d’êtreaussi beau. Et ses tatouages, je ne sais pas pourquoi, mais ils m’excitent.

— Ça sent divinement bon et tu es divinement belle aussi, dans cette tenue, lança-t-il d’une voixsuave.

Je rougis instantanément et baisse les yeux quand je m’aperçois que ma robe de chambre s’estlégèrement ouvert au niveau de ma poitrine. Immédiatement, je referme les pans de mon peignoir etcommence à partir pour aller me changer. J’avais complètement oublié que j’étais toute nue dessous.Je passe devant lui, il m’attrape le bras et me stoppe.

— Où vas-tu ? demande-t-il doucement.Je le regarde droit dans les yeux, puis baisse le regard sur son torse. Il n’y a pas de mot pour

décrire sa beauté. Ma seule pensée du moment, le toucher et l’embrasser partout.— Je… je vais me changer. Ce n’est pas une tenue correcte, avoué-je doucement.— Je la trouve parfaite. Tu peux rester comme ça, je saurai me tenir, me complimente-t-il avec un

grand sourire.— C’est bizarre, mais je ne te crois pas, dis-je en me reculant prudemment.— Je te promets qu’il ne passera rien que tu ne voudrais pas, assure-t-il sincèrement.— OK. Alors à table, j’ai faim et je voudrais me coucher de bonne heure. Je suis claquée.Nous mangeons dans un silence total. Seul le bruit de nos fourchettes et couteaux raisonne dans la

pièce et ça en devient gênant. Je lui demande alors de quoi il voudrait qu’on parle, car je préfère

l’affronter que de continuer à rester ainsi. Il veut que je lui explique toutes mes craintes pourcomprendre.

Pendant que je me prépare un thé et qu’on s’installe sur le canapé, il écoute attentivement tout ceque je lui dis. Je lui avoue qu’il est trop jeune et que je ne sais pas si j’arriverai à assumer et quemon deuxième gros problème a été résolu cet après-midi, apparemment. Une fois que j’ai terminémon récit, je lui demande ce qu’il attend de moi.

— Toi, me répond-il de but en blanc.— Je crois que j’avais compris, dis-je en rougissant. Mais qu’est-ce que tu espères ? Que veux-tu

vraiment de moi ?— Je voudrais avoir une relation avec toi.— Je… je ne sais pas si j’y arriverai, bredouillé-je anxieuse.— Écoute-moi, j’ai une proposition à te faire.Il prend une inspiration avant de le dire.— J’ai envie d’être avec toi et même si ta conscience te dit le contraire, je sais que tu en as envie

aussi. Tes yeux et ton corps parlent d’eux même. Je te propose donc une relation, exclusive bienétendu, mais sans engagement. On vit au jour le jour et l’on voit où cela nous mène. Et, si un jour, tuen as marre, on arrête tout. Je ne te demande pas de réponse tout de suite, mais je veux que tu yréfléchisses sérieusement.

— Si et je dis bien… SI j’accepte, je veux que cette relation reste secrète s’il te plait. Ce qui veutdire qu’en public on est ami et rien de plus. Pas d’engagement et pas de contrainte. On est libre.

Je vois sa mâchoire se contracter. Il doit lutter intérieurement.— Oui, si tu veux. Enfin, tu t’engages au moins à m’être fidèle pendant toute la durée de notre

relation, car je ne partage pas, réplique-t-il d’une voix grave.— Ça me parait logique, répondis-je d’une voix sarcastique. Mais pourquoi moi ? Tu peux avoir

toutes les filles que tu veux.— Toutes sont sans intérêt et toi… parce que… c’est comme ça c’est tout, ajoute-t-il gêné.— Ce n’ai pas une réponse.— Ben, c’est la seule que j’ai pour le moment. S’il te plait, ne gâche pas tout, me lance-t-il

anxieux.— OK. Je vais y réfléchir, promis-je.— Merci, répond-il soulager.— Bon, je vais me coucher. Tu m’as donné matière à réfléchir et le weekend a été long.Nous nous levons en même temps. Il s’approche de moi en mettant ses mains de chaque côté de

mon visage avant de poser ses lèvres chaudes et douces sur les miennes. Il prend le temps dem’embrasser avec délicatesse et passion à la fois. Je fonds littéralement. Il se recule et me susurred’une voix sensuelle.

— Bonne nuit Marie.Je me dirige vers ma chambre d’un pas tremblant, je suis sur un petit nuage. Je m’allonge sur mon

lit, le sourire aux lèvres. Je me sens vraiment bien. La proposition de Lucas est plus que raisonnable,il suffit de ne pas tomber amoureuse. Ouais, facile à dire, pensais-je. Avec sa gueule d’ange et soncorps trop beau pour être vrai, ça ne va pas être de la tarte.

Après quelques minutes, je me lève d’un bond et dans un élan de courage, je prends la direction desa chambre. C’est décidé, je ne vais pas laisser passer une occasion pareille. Je ne vais pas medégonfler maintenant. Je frappe doucement à sa porte quand j’entends « entrez ». L’adrénaline dudépart se transforme en stress.

J’entre et le trouve assis sur le lit. Il me regarde comme s’il se demandait si j’étais bien là. Jem’approche d’un pas incertain en me mettant devant lui avant de lui dire doucement.

— J’accepte.— Tu es sur ? demande-t-il, comme pour avoir confirmation.— Oui.— Approche, dit-il en me tendant la main.Il écarte ses jambes et me positionne au milieu, puis il pose son front sur mon ventre en soupirant.

Il relève la tête et me fixe du regard, tout en défaisant la ceinture de mon peignoir. Une fois les pansouverts, son regard se fait noir et se remplit de convoitise. Il prend le temps de me regarder et de mecaresser, c’est très sensuel.

Il m’allonge sur le lit et se positionne entre mes jambes. Je me sens vulnérable, nue et offerte. Il sepenche et m’embrasse avec fougue. Ses mains et ses lèvres sont partout à la fois. Il n’oublie aucuneparcelle de mon corps, aucune, sauf mon sexe. Il le contourne sans jamais le toucher, je suis trempéede désir, jusqu’à que sa langue touche enfin mon clitoris. J’en ai un hoquet de surprise. Il me lècheavec tellement d’intensité que je me demande si j’arriverai à tenir longtemps. Il suffit qu’il mepénètre d’un doigt pour que je sombre dans la jouissance.

Après mes tremblements, il me donne quelques baisers tout en frottant son sexe au mien. C’estmouillé, doux et chaud, c’est à ce moment-là que je réalise que je n’ai pas pensé aux préservatifs. Ilme regarde inquiet et me demande.

— Ça va ma belle, tu veux que j’arrête ?— Oui ça va. Très bien même c’est juste que je n’aie pas de préservatif.— Et merde ! Moi non plus, dit-il déçu.— Lucas… murmuré-je dans un souffle. Je suis clean, je n’ai jamais couché avec un homme sans

protection et je prends la pilule.— Moi aussi, mais tu es sur de vouloir prendre le risque ?— Oui… j’en ai vraiment envie.Il se positionne à l’entrée de mon sexe et d’une poussée me pénètre. J’en ai le souffle coupé. C’est

vraiment un pur bonheur de le sentir en moi, peau contre peau. Il fait des va-et-vient en alternantdouceur et force. Il ne suffit que de quelques minutes avant que je ne sombre de nouveau dans unorgasme fulgurant, suivi quelque instant plus tard de celui de Lucas.

Après qu'il se soit retiré, nous reprenons notre souffle dans les bras l’un de l’autre. Je me sensbien, comblée et heureuse. Lucas est un amant très attentionné et très doué aussi, malgré son âge. Jesuis tellement détendue que je m’endors comme une masse.

Chapitre 10

Lucas Quelle agréable sensation de se réveiller aux côtés de celle qu’on aime !Je n’en reviens pas qu’après toutes ses années, j’ai enfin réussi à la conquérir.Certes, ce n’est pas la relation que j’espérais, mais « tout vient à point, à qui sait attendre ».Je repense à la nuit dernière et à la joie que j’ai ressentie quand elle est venue me rejoindre dans

la chambre. Sur le moment, j’ai cru que je rêvais. Mais quand elle s’est approchée de moi et qu’ellem’a dit qu’elle acceptait ma proposition, j’avais envie de pousser un cri de victoire.

Puis, quand je l’ai vue nue, allongée et offerte, j’ai remarqué qu’elle était d’une beautéincomparable. J’ai caressé et embrassé chaque centimètre carré de sa peau si douce. Elle a été trèsréceptive à toutes mes caresses, mais rien ne fut comparable au moment de la pénétration. Nous nousemboitions parfaitement.

Elle était faite pour moi. Je n’avais jamais pris de plaisir aussi intense. Je l’aimais encore plus.Puis, elle s’est endormie dans mes bras. J’osais à peine fermer les yeux, de peur que ce ne soit qu’unrêve et de me réveiller seul. Mais, quand j’ai ouvert les yeux, elle était bien là.

Je la regarde, on dirait un ange. Elle dort sur le ventre, ses longs cheveux légèrement ondulés sontdétachés et déployés sur l’oreiller, j’ai immédiatement envie de passer ma main dans sa chevelure.Elle est magnifique et très douce, je ne comprends pas pourquoi elle s’obstine à vouloir cacher sescheveux derrière son chignon.

Mon regard dérive ensuite vers son dos dénudé jusqu’à la taille, elle est tellement belle. Je nerésiste pas à l’envie de lui embrasser le dos. La tentation est trop forte.

Après quelques tendres baisers, elle commence à gémir, ce qui me fait sourire. Son corps veutm’appartenir pour mon plus grand bonheur. Elle se retourne sur le dos et sa poitrine est tendue. Elleouvre les yeux, les cligne plusieurs fois avant de comprendre où elle était.

— Bonjour ma belle.— Bonjour, dit-elle doucement.— As-tu bien dormi ?— Hum, oui comme un bébé. Et toi ?— Merveilleusement bien, répondis-je sincèrement.Je regarde l’heure et lui demande à quelle heure elle commence.— 9 heures, pourquoi, je suis en retard ? demande-t-elle paniquée.— Ne t’inquiète pas, dis-je en souriant. Il n’est que 6 heures 52.Elle se lève en prenant le drap autour d’elle, puis me dit qu’elle part se doucher sans même me

regarder. J’espère qu’elle ne va pas changer d’avis.

Après quelques instants, je prends la direction de la salle de bains pour la rejoindre sous ladouche. Je ne vais pas lui laisser l’occasion de douter de notre relation. J’entre doucement etm’approche de la douche. Elle a les yeux fermés, l’eau ruisselant sur son visage et ses cheveux. Je nerésiste pas plus longtemps à la rejoindre. Elle sursaute et ouvre brusquement les yeux quand mesmains se posent sur ses hanches.

— Tu m'as fait peur idiot, dit-elle en me tapant le torse. Et qu’est-ce que tu fais là ?Elle cache ses seins avec ses mains.— Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur, je lui réponds en lui donnant un chaste baiser.

Comme toi, je viens prendre ma douche. Tout va bien ?— Oui, désolée, mais je n’ai pas pour habitude de partager ma douche, répond-elle gênée.— Ne sois pas gênée avec moi et je te rappelle que je t’ai déjà vue nue.— Ce n’est pas pareil, nous étions dans la chambre.— Et alors ? Ça veut dire que je ne pourrais te voir nu que dans une chambre.Je n’y crois pas, elle est vraiment coincée quand même. Elle rougit et je vois son regard changer

en quoi ? Doute ? Angoisse ? Je lui demande, stressé.— Tu as changé d’avis pour… pour nous ?— …— Marie, regarde-moi s’il te plait. Qui y a-t-il ? Tu peux tout me dire, tu le sais.— J’ai… peur, lâche-t-elle. Tu es si… beau et si… jeune. Je ne sais pas si j’arriverai à gérer cette

situation.Pas bon mec, pas bon du tout.— Marie, dis-je en lui relevant le menton. Je t’ai promis que notre relation resterait secrète.

« Enfin, pour le moment me dis-je à moi-même ». Mais s’il te plait, ne baisse pas les bras avantd’avoir essayé. Laisse-nous une chance, demandé-je presque dans une supplique. Comme je te l’aidit, ce sera sans pression. Si tu vois que tu n’y arrives pas, on arrête tout. J’ai envie d’être avec toi,vraiment et depuis ce qu’il s’est passé hier soir, j’ai encore plus envie d’essayer.

Elle me regarde un moment avec de grands yeux brillants avant de me dire.— D’accord, mais tu me jures que si ça ne marche pas, on arrête tout.— C’est promis, répondis-je en sachant pertinemment que je ne pourrai plus jamais la laisser

partir. Je me penche, la prends dans mes bras et l’embrasse avec tendresse. Elle me rend mon baiser tout

en me caressant le dos, ce qui me donne envie d’elle. Je la pousse délicatement contre le mur enl’embrassant avec passion.

Elle gémit, je l’attrape sous les fesses et la soulève pour qu’elle enroule ses jambes autour de moi.Je continue de l’embrasser avec fougue tout en lui caressant les seins. Je ne vais pas tenir longtemps.Je la pénètre d’un grand coup de reins et sa respiration se coupe. Ses yeux brulent de désirs, alors jelui fais l’amour avec intensité.

— Waouh, dit-elle une fois ses esprits revenus.J’éclate de rire en lui demandant si on ne se contentera que de la chambre.— On verra, me répond-elle en souriant.Après nous être douchés, habillés et avoir pris notre petit déjeuner, elle part travailler sans même

un bisou. La traîtresse, elle a préféré partir en douce. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.

****** Quelques semaines plus tard, je suis toujours sur un petit nuage. Marie a eu du mal au début, mais

elle commence à lâcher prise doucement. Certes, nous ne sortons pas en public, mais avec moi, ellearrive à se détendre et à être elle-même. Je l’aime encore plus.

J’ai repris le travail et avec Mathieu, nous sommes retournés à notre appartement, car bien sûr lestravaux ne peuvent pas durer des mois. Quand nous sommes rentrés, j’ai eu peur que Marie s’éloigneou qu’elle ne veuille plus être avec moi, mais rien n’a changé. On se voit au moins trois soirs parsemaine et on passe au moins deux weekends par mois ensemble.

Elle me dit qu’elle tient à son indépendance, mais je suis persuadé qu’elle fait ça pour se protéger,car elle commence à avoir des sentiments. Ça se voit dans son regard. Mais même si parfois, j’ai dumal à contrôler mes émotions, je lui laisse le temps. Je ne veux pas prendre le risque de la perdre.

******

Ce soir, j’ai rendez-vous avec Nate, pour la séance photo de mon corps qu’il voulait faire, pour

son exposition. Nate a demandé à Marie de venir assister à la séance.Nous arrivons dans son studio, c’est très grand et très coloré aussi, comme sa personnalité. Il nous

amène dans la pièce du fond, pour que je me change. Il a prévu six tenues différentes, enfin, plutôt sixpantalons et trois hauts. Je me demande dans quoi je me suis embarqué.

J’enfile ma première tenue, un pantalon de lin blanc avec une chemise bleu corail. Je laisse lachemise ouverte et les rejoins. Il se tourne tous les deux à mon arrivée et Marie reste la boucheouverte quelques secondes. J’adore voir l’effet que je lui fais.

— Oh chérie ! Ferme la bouche, lui lance Nate en rigolant.Elle lui lance un regard tueur, puis se retourne vers moi, les yeux brillants et en rougissant. Je lui

fais un clin d’œil puis je m’installe pour commencer la séance. Il me fait prendre plusieurs positionsdifférentes avec les trois premières tenues.

Marie à un regard brûlant, ça en devient difficile de se concentrer. Nate la remarque et n’arrêtepas de rigoler. À la fin de la sixième tenue, juste un jean déchiré, Nate lui demande si elle peut venirse mettre dernière moi, mais qu’on ne verra que ses mains. Après une dure négociation de 10 minutes,elle accepte enfin.

Il prend plusieurs clichés des mains de Marie sur mon torse ou dans les poches de mon jean, puisil lui fait prendre une autre pose, mais cette fois-ci les mains dans mon dos et sur mes fesses. Marie ale regard brûlant de désir et sa respiration est saccadée, c’est très sensuel.

Tandis que Nate continue en disant de temps en temps « magnifique » et « waouh », avant de nousdemander s’il peut pousser l’expérience un peu plus loin, juste pour lui et nous bien sûr. Il demande àMarie de défaire son chignon et d’enlever sa chemise. Elle le fait en rechignant.

Quelques photos plus tard, plus que sensuelles, je suis excité comme jamais. J’ai une envie follede la prendre sur place. Elle est face à moi et ses tétons pointent à travers son soutien-gorge.Comment résister ? Nous sommes dans notre bulle quand Nate me demande de dégrafer son soutien-

gorge. Il explique à Marie qu’on ne verra pas sa poitrine sur les photos. Je veux aller jusqu’au bout,c’est tellement magique. Je la regarde droit dans les yeux, en lui disant :

— Ne regarde que moi ma belle.Je m’approche d’elle pour lui poser un chaste baiser sur ses lèvres, avant de le dégrafer. Son

regard est accroché aux miens. J’entends à peine le clic de l’appareil photo, je ne vois qu’elle et sonregard, qui me fait bander comme un malade.

— C’est fini, lance Nate.— Tu peux nous laisser un instant s’il te plait, demandé-je dans l’urgence.— Bien sûr, prenez votre temps, répond-il en rigolant.À peine a-t-il franchi le seuil de la porte, je me jette littéralement sur ses lèvres. Elles sont

brulantes. J’insère ma langue et l’embrasse avec passion et brutalité. Elle me rend mon baiser avecforce, elle en a envie, c’est inévitable. Après plusieurs minutes de tension palpable, je me recule enlui disant qu’il fallait qu’on rentre de toute urgence, ce qui la fait rire.

Nous rejoignons Nate avant de partir, pour savoir quand on pourra voir les photos. Il nous dit,enfin, surtout à Marie qu’on les verra quand elle sera prête. Nous ne comprenons pas ce qu’il veutdire, mais on ne lui demande pas d’explications et nous partons.

Quand nous sommes rentrés chez elle, elle avait à peine fermé la porte que je la colle à celle-ci enl’embrasant et la déshabillant. Nous faisons deux fois l’amour avant que ma belle tombe de sommeil.Durant son sommeil elle a sorti quelques phrases incompréhensibles, mais quand elle prononce « Jet’aime Lucas » mon cœur se serre, tellement je suis heureux d’entendre ça. Même si elle ne veut pasl’admettre, son subconscient le lui avoue. Je m’endors l’esprit serein.

******

Aujourd’hui, c’est tout le contraire. Je ne suis pas serein, mais stressé et angoissé. Marie est

devenue distante et m’évite. Elle me prétexte un mal de ventre pour me demander de partir. Jerespecte son choix. Elle me raccompagne à la porte. Je la prends dans mes bras pour lui faire un câlinet l’embrasse avec douceur et amour. Je lui demande de m’envoyer un message ce soir, quand ellesera couchée. Je pars le cœur lourd et plein de doutes.

À 22 heures 30, je reçois enfin un message de Marie. Plus impersonnel, tu meurs. « Je vais me coucher. Bonne nuit. Bisous » Je lui réponds. « Tu vas mieux ? On se voit demain ? » Sa réponse est immédiate. « Oui, merci. Et non, j’ai une semaine chargée avant le départ pour Paris. Je t’appelle. OK. »

Quoi ! Calme-toi mec, ne la brusque pas. Je réponds le plus gentiment possible, vu l’état de nerfsoù je suis.

« OK. Ne m’oublie pas. Bonne nuit ma belle. Je t’embrasse. » Elle ne répond pas. Que lui arrive-t-il ? Je ne comprends pas ce brusque changement.

Chapitre 11

Marie Voilà plusieurs semaines maintenant que j’entretiens une relation avec Lucas.Que dire… mis à part que je ne me suis jamais sentie aussi bien.Avec lui, je souris.Avec lui, je suis moi.Avec lui, je vis les meilleurs orgasmes de ma vie, car malgré son jeune âge, c’est un amant très

doué et attentionné. Mais voilà depuis la séance photo, j’ai pris mes distances avec lui. Avant cefameux shooting, tout se passait à merveille. On se voyait trois fois par semaine et cela nousconvenait, enfin à moi surtout. Je voulais que l’on ne se voie pas trop souvent pour ne pas qu’ons’attache trop. C’était ce qui était convenu.

J’avoue qu’à chaque fois, je suis impatiente de le retrouver. Sa façon de me regarder, ses petitesattentions sont adorables et surtout, j’ai envie de lui crier qu’il fait l’amour comme un Dieu. À soncontact, mon corps ne me répond plus, il lui appartient. Il le sait et joue souvent avec ça.

Depuis que je suis avec Lucas, en secret, sauf pour Mathieu et Nate, tout le monde trouve que j’aichangé et que je me suis embellie. Même Pete, mon patron et John, son associé me trouve radieuse.Ils m’ont dit un jour, que quelle que soit la raison de ce changement, il fallait que je continue, ce quim’avait fait sourire.

Mais voilà, il y a quelques jours cette séance photo a été une vraie torture pour l’esprit et le corps.Je n’avais jamais éprouvé un désir pareil. Les vêtements que Nate lui avait choisis lui allaient à laperfection. Son corps était mis en valeur, il était d’une beauté incomparable. Déjà, en temps normal,il était vraiment beau et sexy, avec ce côté mauvais garçon.

Mais là, il n’y avait pas de mot pour le décrire. J’en prenais plein la vue. Son torse musclé,légèrement brillant par une huile que Nate lui avait demandé de mettre et ses tatouages quiressortaient sur sa peau mate, me donnaient envie de me jeter sur lui.

À la dernière photo, j’étais sous tension. Il me tardait qu’une chose, rentrer chez moi quand Natem’avait demandé de poser, juste derrière Lucas. Après une dure négociation, ils m’ont fait flancher etnous avons fait plusieurs photos de mes mains, sur le corps de Lucas. Il a voulu par la suite tester unnouveau genre de photo de nous, en plus sensuel, en me promettant de ne pas les exposer et de nousles donner.

Quelques clichés plus tard, j’ai fini sans soutien-gorge. J’étais déjà sous tensions, mais à la fin,j’étais en ébullition. À peine Nate avait-il fini, qu’il lui a demandé de nous laisser. Il avait à peinefranchi la porte qu’il s’était jetée sur moi et il m'avait embrassée avec passion. Il y avait de l’urgencedans ce baiser qui dura plusieurs minutes. Puis nous sommes rentrés chez moi, car Nate ne voulaitpas nous montrer les photos, en me disant que je les verrai une fois que je serais prête. Mais prêtes à

quoi ? Je n’avais pas cherché à savoir, car je pensais trop à ce qui allait se passer au retour à lamaison.

À peine avions-nous franchi la porte que Lucas me collait à la porte en m’embrassant avec fougueet en me déshabillant. Ce soir-là il m’avait fait trois fois l’amour. La première fois dans l’entrée,c’était intense et brutal. Exactement ce dont j’avais besoin à ce moment-là.

La seconde, on l’avait fait dans mon lit, avec beaucoup de tendresse et de passion. C’est tellementparfait que mon cœur s’est serré et que j’ai réalisé qu’il m’aimait et que malgré ma prudence, j’étaistombée amoureuse de lui.

À mon réveil, j’avais paniqué et je lui avais demandé de rentrer chez lui, prétextant un mal auventre. Il fallait que je me retrouve seule pour réfléchir et pour faire le point pour savoir sij’arrêterais tout avec Lucas ou si j’arriverais à ne plus avoir peur des préjugés.

La veille de mon départ pour Paris avec Nate, Lucas vient me voir pour me dire au revoir, car jedevais partir directement après mon travail. Ce soir-là, nous regardons un DVD ensemble. Avant derentrer chez lui, il me demande simplement de lui envoyer un message tous les jours, pour lui dire quetout va bien et de réfléchir à nous deux. Je souris en lui promettant de le faire. Il me donne un baiser àen perdre haleine avant de s’en aller.

******

Aujourd’hui, c’est le grand départ !Malgré que la nuit ait été courte, je suis excitée comme une puce.Paris… j’y suis déjà allée une fois, mais c’était pour le travail, donc pas le temps de visiter. Cette

fois-ci c’est différent, j’ai posé des jours pour accompagner Nate pour son expo photo et je comptebien visiter la ville et en prendre plein la vue, mais aussi faire le point concernant Lucas.

J’arrive au travail de bonne heure, car je vais essayer de prendre de l’avance sur mes dossiers encours avant de partir. De plus, Pete a demandé à me voir et ça avait l’air sérieux. J’angoisse un peude savoir ce qu’il me veut.

Après une matinée bien chargée et un déjeuner sur le pouce, Michelle notre secrétaire m’informeque Pete souhaite me parler. Je rechausse mes talons, puis je me dirige vers son bureau.

— Bonjour Pete, dis-je en entrant. Tu voulais me voir.— Bonjour Marie. Oui, je t’en prie, assieds-toi.Je m’assois sur la chaise en face de son bureau en lui demandant ce qu’il se passe.— Marie, me lance-t-il nerveux. Je sais que tu n’aimes pas parler de ta vie personnelle, mais est-

ce que tout va bien ? Je… enfin avec John nous avons remarqué que tu n’étais pas dans ton assiette.— Oui, tout va bien merci. J’ai juste quelques petits soucis, mais ils n’influenceront pas mon

travail.— Je suis désolé de devoir te dire ça Marie, mais si, au contraire. Depuis quelques jours, tu es

présente sans vraiment l’être. Tu te trompes sur certains dossiers et tu as même oublié un rendez-vousimportant. Je ne t’en tiens pas rigueur, car je sais que jamais tu ne ferais ça délibérément, mais il vafalloir que tu te ressaisisses.

— Je suis terriblement désolée Pete, répondis-je vraiment gênée. Je te promets que ça ne sereproduira pas.

— Dis-moi ce qu’il se passe Marie. Tu peux me parler librement tu sais. Ça a un rapport avec cegarçon ?

Je le regarde bouche bée. Comment sait-il que je sors avec quelqu’un, j’ai tout fait pour cacher marelation.

— Que… comment ?…— Comment je sais ? Voyons Marie, je suis peut-être un homme, mais je ne suis pas bête non plus.

Tu crois que personne n’a remarqué que tu avais changé ces derniers mois.— Changer ? Mais je n’ai pas changé, je suis toujours la même, me défendis-je.— Oui, tu es la même, mais en mieux. Je ne t’ai jamais vue aussi heureuse et épanouie que ces

derniers mois. On aurait dit que rien ne pouvait t’arrêter. J’en ai donc déduit que tu avais enfin trouvéla bonne personne.

— Oui, avoué-je timidement. Mais c’est compliqué.— Explique-moi. Je peux peut-être t’aider.— Ça me gêne Pete de parler de ça avec toi. Tu es mon patron et je n’ai pas envie que tu me

regardes différemment après.— Tu n’as tué personne ? demande-t-il d’un coup.— Non !— Bon alors ça ne changera rien. Maintenant, raconte-moi.— Je… je suis avec un homme plus jeune. Beaucoup plus jeune, dis-je embarrasser.— Et ?— Eh bien, j’ai mis un frein à notre relation, car j’ai peur des préjugés des gens.Il éclata de rire en secouant la tête.— C’est tout ? me demande-t-il étonné.— Oui.— Il a quel âge ?— 24 ans dis-je doucement.— Mmm, Mmm. Tu connais ma femme ?— Oui, je lui ai déjà parlé deux fois pourquoi ? Demandé-je sans rien comprendre.— Tu lui donnes quel âge ?— Je ne sais pas peut-être 45 ans, me risqué-je.— Elle va être ravie que tu la rajeunisses, mais elle va avoir bientôt 50 ans.— Quoi !?Alors là, je n’en reviens pas. Il m’explique alors, qu’il a rencontré sa femme à 20 ans et qu’ils se

sont mariés six mois plus tard. Ils se moquaient des préjugés. Ils s’aimaient malgré leur différenced’âge et c’est tout ce qui comptait. Maintenant, ça fait bientôt 20 ans qu’ils sont mariés et qu’il l’aimeencore comme au premier jour. La force de leur amour me tire une larme.

Après cette conversation riche en émotions ou Pete, m’a conseillé de penser à moi et à messentiments. Il m’a conseillée de profiter de mes petites vacances pour réfléchir et de revenir lundi enpleine forme. Je lui promets de le faire avant d’aller dans mon bureau pour finir mon dernier dossieravant de m’en aller.

Une heure plus tard, Nate m’informe qu’il est en bas de mon immeuble. Je me dépêche de rangermon bureau et de le rejoindre.

— Coucou my love, me lance-t-il, à peine ai-je ouvert la porte. Alors prête pour quatre jours defolie. Je nous ai prévu un super programme.

— Coucou. T’a intérêt d’avoir tout prévu, je veux passer un séjour mémorable.— Pour être mémorable, il va l’être, répond-il d’une drôle de façon.— Tu me caches quelque chose toi, j’en suis sure. Crache le morceau.— Je ne vois pas de quoi tu parles.— Ah d’autres ! Mais ne t’inquiète pas, je découvrirai ce que c’est, tu peux en être sûr.— Je n’ai aucun doute là-dessus. Bon aller, mets la musique et c’est parti.Une fois la musique mise, nous prenons la route. Durant le trajet, Nate m’explique un peu le

déroulement de notre petite escapade, tout en restant dans le vague. Je déteste quand il fait ça.Ensuite, il me parle de sa dernière conquête en date, Mike, un beau brun, plus jeune que lui, mais quia su se faire remarquer, ce qui est rare chez Nate. Il me dit qu’il l’a même invité à son exposition. Là,c’est sûr, il en pince pour lui.

Nous continuons à discuter comme des pipelettes quand il me demande ou j’en suis avec Lucas. Jelui explique les derniers événements, en rajoutant que j’allais profiter d’être sur Paris, pour faire lepoint. Il me regarde sans rien dire, ce qui est bizarre venant de lui. Je lui demande pourquoi il ne ditrien. Il me répond juste « ce n’est pas le bon moment, je te le dirai quand tu seras prête ». Encorecette fichu phrase, je ne comprends vraiment pas à quoi je dois me préparer. Je n’insiste pas, car jesais que c’est peine perdue, mais je compte bien lui redemander durant ses quatre jours.

Après cinq heures de route, nous voilà enfin à l’hôtel, un cinq étoiles. J’ai les yeux qui brillentcomme une enfant. L’endroit est vraiment splendide et raffiné. Je regarde Nate en me disant qu’il doitse tromper. J’ai de l’argent de côté certes, mais pas à ce point. Il me dit de ne pas m’inquiète et deprofiter.

Nous récupérons la clef de notre chambre, enfin, plutôt une petite suite qui se situe au quatrièmeétage, avec vue sur la Tour Effel. La suite est vraiment magnifique. Il y a un petit salon/salle à mangeret de chaque côté de la pièce, les chambres avec salle de bains privée. C’est vraiment très beau ettrès chic.

Après avoir rangé nos affaires, nous sommes lessivés. Je ne rêve que d’une chose pour le moment,une bonne douche. Avant d’y aller, j’envoie un message à Lucas.

« Coucou. Nous sommes bien arrivés. L’hôtel est splendide et notre chambre ou plutôt notre

suite est géniale. Nous avons même la vue sur la Tour Effel. » Puis j’envoie un message à Mathieu, pour le prévenir qu’on est bien arrivé quand je reçois la

réponse de Lucas. « Je suis content que vous soyez bien arrivés. Alors quel est le programme ? » « Aucune idée, Nate ne veut rien me dire. La seule chose dont je suis sure pour ce soir, c’est

que je vais prendre une bonne douche et dormir. Apparemment la journée de demain estchargée. »

« OK. Amuse-toi bien, mais pas trop. Réfléchis bien s’il te plait, ne m’oublie pas. Bonne nuit

ma belle. Je t’embrasse. » Son message me fait sourire et me serre le cœur aussi. J’avais bien vu hier soir que ça l’avait

blessé quand je lui avais dit que j’avais besoin de réfléchir. Il faut surtout que j’admette que je suisamoureuse de lui et que je me fous de ce que les gens pensent. Je compte sur ce séjour pour y voirplus clair.

Je lui réponds. « Merci et ce n’ait pas parce que j’ai besoin de réfléchir que je vais t’oublier. Je t’envoie un

message demain comme promis. Bonne nuit. Bisous. » Nate me regarde bizarrement.— Quoi ? Je lui demande un peu sèchement.— Rien. Je t’observe c’est tout.— Et ?— Et je pense que tu es bientôt prête.— Mais prête à quoi a la fin, dis-je énervée en me levant du canapé.— Tu le sauras au moment venu my love, répond-il en rigolant.— TU ME FAIS CHIER ! C’est clair. Tu n’arrêtes pas de me dire ça et je ne comprends rien.

Alors je vais aller me doucher et me coucher avant de faire un malheur.— Moi aussi je t’aime chérie.— Va te faire foutre Nate Davis.Je me dirige vers ma chambre quand, il me dit :— Bonne nuit my love.— Bonne nuit.Une fois dans ma chambre, je file tout droit dans la salle de bains pour prendre une bonne douche

brûlante. J’ai besoin de me détendre, ces derniers jours ont été éprouvants.Trente minutes plus tard, je sors complètement détendue. J’enfile un tee-shirt que j’ai piqué à

Lucas et me couche. Je suis à peine dans le lit king size, que j’ai l’impression d’être au paradis. Lematelas et la couette en plume d’oie sont tout simplement une pure merveille. J’ai l’impression d’êtresur un nuage. Entre l’odeur de Lucas et ce lit fabuleux, je m’endors comme un bébé.

Chapitre 12

Lucas Elle est partie.Hier soir, elle m’a envoyé un message pour me dire qu’elle, enfin, qu’ils étaient bien arrivés à

l’hôtel et que la vue était magnifique. Je n’avais aucun doute là-dessus. Après un échange rapide demessages, je lui ai demandé de réfléchir à notre couple. Je suis si proche de mon but que j’ai du malà accepter qu’elle ait eu besoin de partir sans moi, pour réfléchir. Mais à son dernier message, j’aiaperçu une lueur d’espoir. Je pense savoir ce qui la tracasse encore plus que le fait que je sois plusjeune. Elle a peur que je ne m’engage pas. Elle doit penser que je vais me lasser d’elle pour une plusjeune. Si elle savait à quel point je suis amoureux d’elle, je pense que ça me faciliterait les choses.Une idée me vient en tête. Certes, je mets le paquet, mais pourquoi ne pas y aller à fond de toutemanière ? Mais d’abord, il faut que j’en parle à Nate pour voir s’il peut m’aider. Je lui envoie unmessage sur-le-champ.

« Salut, ça va ? Dès que tu as un moment seul, appelle-moi stp. J’ai une idée, c’est quitte ou

double, mais j’ai besoin que tu m’aides. Je n’y arriverai pas sans toi. Merci. Lucas. » Maintenant, il faut que je parle à Mathieu. J’ai besoin de son approbation. Je ne peux pas faire ça

sans lui. Je me dirige vers sa chambre dans l’espoir qu’il ne soit pas déjà parti pour le travail. Jefrappe.

— Ouais. Entre !— Tu pars bientôt ?— J’ai encore un moment pourquoi ?Ça y est, le stress commence à monter.— Je… je voudrais te demander quelque chose d’important, dis-je gêné.— Ne me dis pas que tu as fait le con ?— Quoi ?— Tu as trompé Marie ? demande-t-il, la voix grave et le regard tueur.— Quoi ! Mais t’es malade ou quoi. Tu me prends pour qui ? Jamais, je ne ferais ça. Je l’aime

trop.— Qu’est-ce que tu as alors ? Tu verrais ta tête, on dirait que tu vas m’annoncer quelque chose de

grave.Dans un élan de courage, je lui lance sans respirer.— Je vais demander à Marie de m’épouser.

Il me regarde bouche bée. Je n’arrive pas à voir ce qu’il pense. Après un moment sans bouger, ilme répond.

— T’es sérieux ? Enfin, je veux dire…— Je te coupe direct, lui dis-je en mettant la main devant lui. Oui, c’est très sérieux. J’aime ta

sœur depuis des années, je suis fou d’elle. Ses derniers mois passés avec elle n’ont fait que renforcerl’amour que je lui porte. C’est la femme de ma vie. Je n’ai aucun doute là-dessus.

— Ce n'est pas ce que je voulais dire Lucas. Je sais que tu l’aimes. Je te signale que je ne suis pasaveugle. Je vois comment tu la regardes. Mais est-ce que tu es sûr qu’elle va accepter ? Tu connaisson caractère et elle a du mal à dévoiler ses sentiments.

— Je sais tout ça ! C’est quitte ou double. J’ai une idée et j’ai demandé à Nate de m’aider.J’attends sa réponse.

— OK. Bon alors c’est quoi que tu veux me demander ?— Je veux savoir si tu acceptes le fait que je veuille épouser ta sœur.Il éclate de rire.— Tu me demandes mon autorisation ?— Oui.— Pourquoi ? Et si je te disais non, tu ferais quoi ?— Je le ferais quand même, répondis-je sincèrement.— Ben pourquoi tu me le demandes alors ? dit-il en rigolant.— Par respect mon pote. Tu es mon meilleur ami et je serais plus serein si j’avais ton approbation.— Quand je dis que t’as un problème, je suis sérieux mec, répond-il en rigolant. Non, mais

sérieusement, si tu me promets de lui être fidèle et de la rendre heureuse comme tu l’as fait sesderniers mois, je suis d’accord.

— C’est vrai ?— Oui, mais fais gaffe à ta gueule.Nous éclatons de rire puis après lui avoir expliqué mon programme, je lui demande de venir avec

moi choisir la bague. Nous convenons d’y aller demain après-midi, car samedi avec ou sans l’aide deNate, je prends la route direction Paris.

Je passe le reste de ma soirée à penser à tous les détails de mon petit séjour improvisé. Mon ami,Google, m’a bien aidé dans mes recherches. Il est un peu plus de 22 heures quand Nate me répondenfin.

« Salut. Excuse-moi ça a été une journée de folie. Et houlà, une idée… non je plaisante. Je

t’appelle tout à l’heure si je peux ou sinon demain matin. » « Pas de soucis. Je ne travaille pas demain donc n’hésite pas. Comment va-t-elle ? » Sa réponse est immédiate. « Elle dit qu’elle va bien. Je sais que c’est faux, tu lui manques j’en suis sûr. D’ailleurs, tu ne

devrais pas tarder à recevoir un message. » « Merci du renseignement. Appelle dès que tu peux OK. » Si je lui manque, c’est un bon point pour moi. Elle a des sentiments, je le sais. Premièrement, elle

l’a murmuré pendant son sommeil et deuxièmement je l’ai vu dans son regard. Il faut juste qu’elle lesaccepte.

En attendant, je regarde des sites de bijouterie pour essayer de voir un peu quelle bague seraitsusceptible de lui plaire. Je n’ai jamais vu autant de choix de bagues de ma vie. Il y en a pour tous lesgoûts. Je repère quelques modèles qui, je pense, pourraient lui plaire, quand je reçois un message deMarie.

« Coucou ! Tu vas bien ? Désolée d’envoyer un message aussi tard, nous avons joué les

touristes à fond et j’ai même fait des folies. Bisous. » « Coucou. Oui ça va. Tu ne me déranges jamais et demain je ne travaille pas. Je suis content

que tu profites de ton séjour et que tu t’amuses. Vivement dimanche. Je t’embrasse. » Après avoir envoyé le message, je compte mentalement, trois, deux, un. Mon téléphone se met à

biper. « Tu ne travailles pas demain ? » « Non » « OK. Tu vas faire quoi alors ? » « J’ai deux ou trois choses à faire. » Je sens qu’elle doit bouillir au fond d’elle-même. Elle doit se poser mille questions. « Tu ne veux rien me dire ? » « Non. Et toi tu as quelque chose à me dire ? » Elle doit être vraiment en colère que je joue avec elle. Mais il faut que je la stimule un peu pour la

faire réagir. Elle répond et mes soupçons se confirment. Elle est énervée. « Non. Bonne nuit. »

Je décide de ne pas répondre. Ça la travaillera un peu plus. Je sens dans le ton de ses messages

qu’elle est contrariée.Quelques instants plus tard, c’est Nate qui m’appelle.— Salut Nate.— Salut. Oh putain je ne sais pas ce que tu lui as dit, mais elle vient de partir à la douche énervée,

me lance-t-il en rigolant.— Excellent ! Je la cherche un peu pour qu’elle se réveille.— Ben, c’est réussi. Bon alors, c’est quoi ton projet ?— Je vais demander à Marie de m’épouser.—…— Nate ? C’est bon arrête, il en faut plus pour te laisser sans voix, dis-je en rigolant.— Waouh ! T’es sérieux ?— Oui, plus que sérieux. Mais j’ai besoin de toi.— Waouh ! Alors là, elle ne va pas en revenir. Bon, dis-moi ce qu’il faut que je fasse.Je commence alors mon récit de tout ce que je compte faire et de l’organisation de la soirée. Puis à

son tour, il m’explique le déroulement de la soirée de samedi avec son expo. On arrive à se mettred’accord pour que Marie puisse assister à une bonne partie de l’expo et que par la suite, je puisse laprendre pour le reste de la soirée. Il faut juste qu’elle ne soit pas présente pour la fin de l’expo, cequi est largement faisable.

Avant de raccrocher, il me dit que demain, il lui a prévu un programme de dingue où dans lalogique, elle devrait enfin accepter ses sentiments. Mais il me demande juste de ne pas lui répondrequand demain, elle m’enverra un message. Je lui demande pourquoi, mais il me répond qu’il faut queje lui fasse confiance.

******

Le lendemain matin, après une bonne douche, je me dirige vers une quincaillerie. J’ai besoin d’un

cadenas. Devant le rayon, il y en a de toutes sortes et formes différentes. Je choisis un modèle couleurargenté et or. Une fois payé, je dépose le cadenas dans un autre magasin pour le faire graver. Il seraprêt en fin de journée, donc pendant ce temps, je pars m’acheter une tenue avant d’aller choisir labague avec Mathieu.

Il est plus de 14 heures quand Mathieu vient me rejoindre à la première bijouterie. Malgré tous lesmodèles, je ne trouve rien qui me tape à l’œil. Je veux trouver la bague parfaite. Je me suis prévu unbon budget pour l’occasion. Merci les missions à l’étranger.

Ce n’ait qu’a la troisième boutique que je trouve enfin LA bague. Elle est simple, mais elle lui iraparfaitement.

Puis après avoir récupéré le cadenas, nous rentrons chez nous.Pendant le repas, Mathieu m’annonce qu’il a échangé son week-end de garde avec celui d’un

collègue. Quand je lui demande pourquoi, il me répond en rigolant qu’il ne veut pas manquer ça.Sympa le copain.

Nous jouons un moment à la console avant d’aller nous coucher, car demain nous prenons la routeà 6 heures.

En me couchant, je regarde encore une fois la bague. Je trépigne d’impatience et j’avoue quej’angoisse un petit peu. Car même si je suis sûr de moi, il se peut qu’elle me dise non.

******

Aujourd’hui c’est le grand jour.En me réveillant, je m’aperçois que Marie m’a envoyé un message cette nuit. Je me frotte les yeux

en ouvrant le message. « Coucou. Désolée, il est tard, mais nous avons mangé au restaurant sur le bateau-mouche

puis en rentrant Nate m’a montré… Bref. J’espère que tu vas bien et que tu as passé une bonnejournée. Si tu es disponible, je voudrais te voir à mon retour dimanche. J’ai quelque chosed’important à te dire. Tu me manques. Bisous. »

Je me lève en poussant un cri de joie.Enfin !Je ne sais pas ce que Nate a fait, mais je lui en dois une.Je sors de ma chambre quand je vois Mathieu qui me regarde en me demandant ce qu’il se passe.

Je lui tends mon portable pour qu’il voie le message.— Eh ben putain ! Je crois que tu as réussi mec. Félicitations, lance-t-il en me donnant une tape sur

l’épaule.— Merci mon pote.— À ton avis, c’est quoi ce que Nate lui a montré ?— Aucune idée. Il ne m’a rien dit, à part de lui faire confiance.— Ben, il a réussi apparemment.— Ouais, dis-je content. Bon aller, on se bouge. Va te doucher en premier. Je vais d’abord envoyer

un message à Nate pour le remercier et le prévenir que j’arrive avec toi.Je pars dans la cuisine pour me servir un café en attendant qu’il prenne sa douche et j’envoie le

message. « Salut. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais merci. Mathieu vient avec moi aussi, tu peux

gérer pour avoir une autre chambre stp. A toutes à l’heure. » Il me répond deux minutes plus tard. « Putain tu as vu l’heure ? Je m’en doutais qu’il allait venir avec toi donc j’ai déjà fait le

nécessaire. Annoncez-vous à la réception, on vous donnera vos clefs. Dites-moi quand vousarriverez pour pas qu’on se croise. Attention à la route. À toute. »

« T’es le meilleur ! » « Je le sais déjà. Maintenant, laisse-moi dormir. » Après une bonne douche, nous prenons la route.Paris, nous voilà !

Chapitre 13

Marie

Quelle nuit !Je n’ai jamais aussi bien dormi.Je veux le même matelas et la même couette.Je sors du lit, puis je me dirige vers le salon. À mon arrivée, Nate est déjà debout et le petit

déjeuner a été servi. Je regarde la table, elle est remplie de salade de fruits, viennoiseries, œufsbrouillés, bacon et j’en passe. Immédiatement mon estomac crie famine.

— Bonjour my love. Bien dormi ? — Bonjour. J’ai dormi comme un bébé, ça fait un bien fou.— Tant mieux, car la journée va être chargée. Alors on mange, on se douche et ensuite Let’s go !— Ok.Après un petit déjeuner copieux et délicieux, nous partons nous doucher. Il est plus de midi quand

nous quittons l’hôtel.Avant de commencer à faire les touristes, nous devions passer à la galerie pour que Nate se mette

au point avec le directeur. La galerie est super. Pour y accéder, nous descendons quelques marchesavant d’arriver dans la grande pièce où seront exposées les photos. J’ai vraiment hâte d’y être.

Ensuite, nous voilà enfin partis pour commencer la visite. En premier, un monumentincontournable, la Tour Effel. Arrivés au-dessous de ce monument majestueux, nous prenons destickets pour accéder au deuxième étage de la dame de fer.

Après réflexions, nous décidons d’emprunter l’ascenseur qui nous conduira à 115 mètres dehauteur. Arrivés à destination, nous sommes ébahis sur la beauté du paysage. Devant nous s’étalenttous les toits de Paris ainsi que les parcs. Mais aussi on peut distinguer l’Arc de Triomphe ainsi qued’autres monuments.

— Waouh, c’est juste magnifique, dis-je émue.— C’est clair, il n’y a pas de mots pour décrire l’endroit, me répond Nate.Là, il dégaine son appareil photo et commence à immortaliser cette vue qui s’offre à nous. Après

plusieurs clichés où il en profite pour nous prendre aussi en photos, nous redescendons. Je n’ai pas levertige, mais je suis bien contente de retrouver la terre ferme.

En face de la Tour Effel, nous nous arrêtons un moment pour déguster une fabuleuse gaufre à lachantilly accompagnée d’un café.

— Alors my love. Ce début de visite te plait ?

— Oh oui. Tu n’imagines pas à quel point. Où allons-nous après ?— Au Trocadéro.— Super, merci beaucoup Nate. T’es un amour. J’en avais bien besoin.— Je le sais, me répond-il en rigolant. Mais je te l’ai déjà dit, je te connais mieux que toi-même.— Si tu le dis. Bon aller, on se bouge.Après avoir fini nos cafés, nous prenons la direction du Trocadéro.Nous traversons le Champ de Mars, tout en admirant les pelouses magnifiquement entretenues, les

fontaines qui s’animent ainsi que des artistes de rue qui font leur numéro.Nous arrivons à l’esplanade du Trocadéro et nous admirons le bâtiment qui se dresse devant nous,

rempli d’histoire. Puis, je me retourne pour avoir une vue d’ensemble. Waouh, il n’y a pas de mottellement c’est beau.

Face à la Seine, le jardin est sublime. Une série de bassins en cascades domine un grand bassindont les canons à eau forment cinquante-six gerbes qui finissent leur course dans huit escaliers d'eau.De part et d'autre des bassins, les jardins, ponctués d'une multitude de sculptures rendent l’endroitvraiment très agréable. Je suis sous le charme.

Je pense à Lucas, en me disant que j’aurai aimé partager ça aussi avec lui. Je ne l’avoue pas, maisil commence à me manquer. Je crois que je suis trop dans mes pensées, car Nate me demande.

— Ca va my love. Tu fais une drôle de tête.— Oui, ça va. Un moment de faiblesse devant cette magnifique vue, répondis-je en me reprenant.— OK. Bon aller, prend la pose chérie, qu’on immortalise cet instant.— Je n’aime pas les photos, dis-je en râlant.— Je sais, mais je m’en fou. Moi je veux des souvenirs, alors cesse de râler et fais-moi un grand

sourire.Grr ! Il m’énerve. Mais je me laisse mitrailler sous toutes les coutures.Ensuite, nous allons Place de l’Étoile par l’avenue Kléber, pour finir sur l’avenue magique des

Champs Élysées. Nous en prenons plein les yeux devant toutes les grandes enseignes de marque.Dior, Chanel, Cartier, Longchamp et bien d’autres. Nous rêvons devant tous les vêtements descréateurs.

Non loin se trouve une boutique où l’on peut trouver de très belles robes, pour pas très cher. Nousdécidons d’y aller, car je n’ai rien à me mettre pour samedi. Je voudrais me trouver quelque chosed’élégant pour l’exposition de Nate.

Quand nous entrons dans la boutique, je suis sidérée de voir autant de robes. Il y en a pour tous lesgouts. Longues, courtes, avec manches, sans manches, bretelles, bustier. Et les couleurs, n’en parlonspas.

— Tu vas souffrir, me dit Nate en souriant.— Je me doute répondis-je résignée.Après avoir essayé un nombre incalculable de robes, je trouve enfin LA robe. Même sans être

coiffée et maquillée, je me trouve belle. Et Nate est resté sans voix, donc c’est bon signe. Il est plus de 20 heures, quand nous décidons de rentrer à l’hôtel. Nous descendons jusqu’à la

place de la Concorde qui se reconnait grâce à son obélisque. En chemin, nous passons par la placeVendôme, célèbre pour ces bijouteries de luxe.

À peine sommes-nous dans la suite de l’hôtel que nous commandons à manger ainsi qu’une petitebouteille de champagne.

Pendant notre repas, nous faisons le point sur cette première journée. Je n’ai rien à redire, j’aipassé un super moment et j’en ai pris plein la vue. Le seul point négatif, Lucas. Je n’arrête pas depenser à lui, à nous. Je ne sais toujours pas quoi faire.

Après avoir fini de manger, Nate me fait penser que j’ai oublié d’envoyer un message à Lucas. Ilest bizarre depuis toute à l’heure, il n’arrête pas de ramener la conversation sur lui, alors quejustement, je veux éviter de parler de lui.

Je lui envoie un message puis nous nous installons pour regarder un peu la télé. Quelques instantsplus tard, il me répond, mais son message m’intrigue. Il me dit qu’il ne travaille pas demain. Ce quiest inhabituel, car depuis qu’il a repris, il travaille tous les jours sauf le week-end, bien sûr. Enfin, àpart quand il est de garde à la caserne.

Quand je lui demande pourquoi et ce qu’il allait faire, il ne veut rien me dire. Il me dit juste qu’il adeux ou trois choses à faire.

À la fin de notre échange, je suis énervée. Ma pression monte d’un coup, j’ai l’estomac qui senoue et j’ai très chaud.

Pourquoi ne veut-il rien me dire ?A-t-il trouvé quelqu’un ?C’est quoi ce bordel ?Et pourquoi je réagis comme ça ?Je suis jalouse, c’est ça ?Je me lève d’un bon à bout de nerfs. Je vide ma coupe de champagne, puis je me dirige vers ma

chambre. J’ai besoin d’une bonne douche brûlante pour me calmer.— Tu vas où my love ? Qu’est-ce qui se passe ?— Grr ! Rien, dis-je énervée. Je n’ai pas envie d’en parler. Je vais me doucher et me coucher.— C’est Lu…— Stop, lui dis-je en levant la main. Je t’arrête de suite. Je n’ai pas envie d’en parler et surtout, de

me disputer avec toi.Je me radoucis avant de lui dire.— Je vais me coucher et ça ira mieux demain. Ok. Bonne nuit. À demain.— Ok, me lance-t-il en levant les deux mains. À demain, bonne nuit. Je t’aime.— Je t’aime aussi.Je me dépêche de me déshabiller avant de partir sous la douche.Non, mais c’est quoi mon problème. Je deviens jalouse en prime. Si c’est ça l’amour, ben je ne

suis pas dans la merde.Je reste presque une demi-heure sous l’eau brûlante avant de me glisser dans mon lit et de pleurer

avant de m’endormir.

******

À mon réveil, cette fichue douleur dans ma poitrine est encore présente.Je ne sais pas comment faire pour m’en débarrasser.Je décide de me lever et d’être motivée pour ma seconde journée sur Paris. J’ai envie d’en

profiter un maximum, même si cette douleur persiste.À midi, nous prenons la direction de Montmartre. Premier arrêt, la basilique du Sacré Cœur. En

arrivant, je suis impressionnée par toutes les marches qu’on doit monter. Je me demande biencombien il y en a. Plus nous grimpons et plus la vue est impressionnante.

Quand nous sommes enfin en haut, je ne sais toujours pas combien il y a de marches. J’ai arrêté decompter quand on a dépassé les 100. J’admire la façade de la Basilique elle est magnifique etunique.

Nous entrons. L'intérieur est superbe, les mosaïques sont remarquables, les orgues immenses etl’architecture tout simplement parfaite. Je suis sans voix et mes yeux sont partout à la fois.

— Ça te plait my love ?— C’est magnifique Nate. Merci, lui dis-je en lui faisant une bise sur la joue.— Allez viens on monte dans le Dôme. On va admirer la vue d’en haut.Nous sommes en bas des marches quand je vois un panneau qui indique le nombre de marches

pour accéder au sommet.— 300 marches, dis-je sidérée. Tu veux ma mort ?— Rho ! Ne fais pas ta chochotte. Tu me remercieras en haut. Alors bouge ton joli petit cul, me

répond-il en me le claquant.Le début de l’ascension ne fut pas trop dur, mais les dernières marches, je les ai maudits. Mais en

arrivant au sommet, j’en ai eu le souffle coupé par ce que je voyais. S’offre à nous un magnifiquepanorama, sur toute la ville de Paris. On aperçoit notamment Notre Dame, la Tour Eiffel, le Panthéon,l’Opéra ou encore la Tour Montparnasse, le Centre Georges Pompidou... Avec cette vue, on oublietoutes ces marches.

L’après-midi est passé à une vitesse folle. Après cette fabuleuse visite, Nate m’a amené dans lesrues du quartier Montmartre. Là aussi, j’en ai pris plein la vue. Puis nous avons dû rentrer, car Natem’a préparé une surprise.

Nous sortons de l’hôtel, peu après 18 heures, en tenue de soirée. Un taxi nous attend pour nousconduire sur les quais, au pied de la Tour Effel.

À notre arrivée, Nate m’annonce qu’il a réservé sur le bateau-mouche. Une petite croisière de 2heures 30. Je lui saute au cou tellement je suis heureuse. J’ai toujours voulu le faire.

Nous montons sur le bateau et nous sommes conduits de suite à notre table, en bordure de baievitrée, avec vue sur la seine et tout Paris. L’ambiance est raffinée et romantique, avec des bougiespour simples éclairages. Le bateau démarre et l’excitation nous gagne.

Nous décidons de nous intéresser au menu et de choisir :Assiette de foie gras aux 3 façons.Filet de bœuf artichaut sauce fayot et sa purée de pommes de terre.Fromage du jour affiné.Macaron Paris Brest à la noisette.Et pour finir.

Un café et ses douceurs. Le tout accompagné de vin et champagne.Après l’apéritif, nous décidons de nous promener sur le pont pour pouvoir admirer la vue plus en

détail. Cette ville est vraiment magique et romantique. Nous reprenons place à table dès que l’entréeest servie. C’est un véritable délice pour les papilles, le tout accompagné d’un chardonnay.

— Humm.— Je suis entièrement d’accord avec toi. Je n’ai jamais mangé quelque chose d’aussi bon, me

répond Nate.Nous poursuivons notre repas dans le silence, tout en regardant le paysage. Nous passons devant

plusieurs monuments illuminés. Je suis sous le charme, mais malgré cette vue, la tristesse me guette etmes pensées se tournent vers Lucas. J’aime Nate plus que tout, mais j’aurai vraiment aimé faire çaavec Lucas. Il faut que je réagisse. Nate me regarde, mais ne dit rien.

À la fin de notre croisière, j’avoue que l’alcool me monte à la tête.Il est plus de minuit quand nous rentrons à l’hôtel. Je pars me mettre à l’aise quand Nate me

demande.— Tout va bien ? Tu as été bien silencieuse ce soir.— Oui, ça va. C’est juste que… Lucas… il… enfin…— Tu es enfin prête ! Je n’y croyais plus. Change-toi et ramène tes fesses. Il faut qu’on parle et que

je te montre quelque chose.— De quoi parles-tu ?— Dépêche-toi et tu le sauras.Je me change en vitesse avant de rejoindre Nate dans le salon. Je me demande bien ce qu’il a, à

me montrer.Je m’assois sur le canapé et il me tend une coupe de champagne en me disant que j’allais en avoir

besoin. J’avale une gorgée, puis il me tend une enveloppe.— Qu’est-ce que c’est ? Je demande étonnée.— Tais-toi et ouvre.J’ouvre l’enveloppe avec précaution, je me demande ce qu’elle contient. J’attrape la petite pile de

papiers qu’il y a dedans et les pose sur mes jambes. Je découvre une dizaine de photos. Au premierabord, je ne fais pas attention, je vois bien un homme et une femme se tenant face à face, mais sansvisage. Les photos sont en noir et blanc. Le rendu est vraiment très beau.

Mais à la quatrième photo, je suis choquée. Non pas par l’image, mais en découvrant les modèles.C’est Lucas et moi, à la fameuse séance photo que Nate avait organisée. Je regarde avec attentiontoutes les images devant moi. Nos deux torses sont nus et collés l’un à l’autre de façons différentes.La seule chose qui ne change pas c’est le regard que Lucas me porte. Il me regarde avec désir,sensualité et amour. Oh oui ! Je le vois. Il m’aime alors !

Mais, quand je fais attention à la façon dont moi, je le regarde, je comprends immédiatement.Déjà, à ce moment-là, je l’aimais déjà. De me voir comme ça, en photo avec lui, me fait réaliser quec’est lui que je veux. Je n’ai jamais aimé personne d’autre mis à part Lucas. J’en suis certaine, c’estlui et malgré ce que les gens vont penser de moi, je vais vivre au grand jour, mon amour avec Lucas.

Je regarde Nate, les larmes aux yeux, avant de lui demander.— Pourquoi as-tu attendu autant, avant de me les montrer ?

— Tu n’étais pas prête my love. Il fallait que tu acceptes d’abord tes sentiments pour lui sinon tu teserais braquée.

Il a raison, je n’aurais rien voulu entendre.— Tu comptes faire quoi maintenant ?— Je… je l’aime Nate. Je suis tombée amoureuse de lui.— C’est déjà bien que tu arrives à me l’avouer. Mais seras-tu capable de le lui dire et de ne plus

avoir peur de tes préjugés ?— Oui, dis-je, sûre de moi. Dimanche à mon retour, je vais dire à Lucas que je l’aime. Et s’il n’est

pas trop tard, je veux une relation stable avec lui.— Tu es sûr de toi ?— Oui. C’est lui et personne d’autre. J’ai juste mis un peu de temps à le comprendre.— Waouh ! Champagne, dit-il en haussant la voix. Je suis content et fier de toi my love.Après avoir fini la bouteille de champagne, nous partons au lit.Avant de m’endormir, je décide d’envoyer un message à Lucas. Il est tard, mais j’en ai envie et il

faut que je lui dise que je veux le voir dimanche. « Coucou. Désolée, il est tard, mais nous avons mangé au restaurant sur le bateau-mouche,

puis en rentrant, Nate m’a montré… Bref. J’espère que tu vas bien et que tu as passé une bonnejournée. Si tu es disponible, je voudrais te voir à mon retour dimanche. J’ai quelque chosed’important à te dire. Tu me manques. Bisous. »

******

J’ouvre les yeux avec difficultés.Aie ma tête.Je n’aurai pas dû boire autant hier soir.J’attrape mon portable pour regarder l’heure et voir si Lucas m’a répondu. Oh putain ! 13 heures

32, Nate va me tuer. Mais je n’ai aucun message de Lucas. Merde. Et s’il s’était trouvé une fillebeaucoup plus jeune que moi, si j’avais tout perdu avant même de commencer. J’ai les larmes qui memontent. Il faut que je voie Nate. Lui seul est capable de me remonter le moral.

Arrivée au salon, je vois un papier sur la table.

My love.J’ai dû m’absenter un moment, pour une urgence.

Je t’ai pris rendez-vous à 14 heures 30 au salon d’esthétique et de coiffure de l’hôtel.Détends-toi et profite.

Je te retrouve tout à l’heure.Je t’aime.

Nate.

Je passe mon après-midi à me faire dorloter de partout. C’est vraiment très agréable. Mon seulproblème c’est ce foutu portable qui ne bipe pas. Je ne comprends pas pourquoi il ne m’a pas encorerépondu. Qu’a-t-il de plus important à faire ? Grr…

Je remonte dans ma chambre pour aller mettre ma robe, car le départ est pour dans quelquesminutes. Quand j’entre, Nate est là. Je reste sur place en le voyant. Il porte un costume noir avec unechemise gris argenté et une cravate noire.

— Waouh ! Nate tu es magnifique. Si tu n’étais pas mon meilleur ami et gay, je t’épouserais sur lechamp.

— Merci chérie, me répond-il sincèrement. Aller ! Va t’habiller, ce serait bête d’arriver en retard.— OK, mais tu étais où ?— Je te le dirai plus tard. Va mettre ta robe.45 minutes plus tard, nous voilà enfin arrivés à la galerie. À notre arrivée, Nate est happé par la

foule. Je suis tellement fière de lui. Il est sous le feu des projecteurs, il est à son aise et ça se voit.Pendant qu’il savoure son moment, je reste seule à déambuler au milieu des gens. Je regarde les

photos qu’il a choisi d’exposer quand un homme s’approche de moi. Nous parlons un peu des photos,quand je sens un regard poser sur moi. Je me retourne et ce que je vois me coupe le souffle.

Lucas est là, en haut des marches. Il porte un costume noir avec une chemise noire ouverte juste dedeux boutons. Ce qui me laisse entrevoir le haut de son torse. Ses magnifiques yeux bleusm’envoutent littéralement. Je suis incapable de bouger. Il est d’une telle beauté que j’en ai les larmesaux yeux.

Il s’approche de moi avec assurance et détermination. Il prend ma main gauche et dépose un tendrebaiser dessus.

Chapitre 14

Lucas

Enfin, nous sommes arrivés.Je croyais que ce trajet n’allait jamais en finir.À la réception, il ne nous donne qu’une clef. Je pensais qu’on aurait au moins 2 chambres.En arrivant à notre chambre, nous découvrons une mini-suite. Je suis bien content d’avoir de

l’argent de côté. Nous déposons nos affaires dans nos chambres respectives avant que Nate n’arrive.— Salut les gars ! lance-t-il en entrant.— Salut, lançons-nous en cœur avec Mathieu.— Où est Marie ?— Elle dort. Hier soir, ça a été une soirée éprouvante pour elle, donc elle a bu. Mais ne t’inquiète

pas, elle va bien.— Comment ça éprouvante ? Demandé-je, inquiet.— Elle a enfin accepté ses sentiments envers toi. Maintenant, tu n’as plus qu’à assurer mon gars.— Et à ne pas faire l’idiot, rajoute Mathieu.— Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas tout foirer. Nate, tu as réussi à trouver ce que je t’ai

demandé ?— Oui, les fleurs seront livrées à 18 heures 45 et la limousine viendra te chercher à 19 heures.— Putain ! Tu fais les choses en grand, dit Mathieu.— Rien n’est trop beau pour ta sœur, dis-je sincèrement.— Tu m’en vois ravi.— Bon, on mange et on finit de s’organiser, car moi j’ai un soin du visage à 16 heures, nous lance

Nate.Avec Mathieu on se regarde et nous éclatons de rire.— Rigolez les filles. Mais moi en attendant, je n’ai pas une sale tête.— Hey ! Ça va on te chambrer un peu, lui répond Mathieu.Après avoir commandé à manger, nous nous installons à table pour finir de nous mettre au point

pour la soirée. Nous en détaillons chaque point. Nate me demande juste d’être revenu avant 23heures, pour la clôture de son exposition, ce qui est parfaitement normal.

Une fois Nate parti, Mathieu me conseille d’aller me reposer un peu avant de me préparer. Jepense ne pas y arriver vu l’état d’excitation où je suis, mais finalement j’ai réussi à dormir plus d’uneheure.

Sous la douche je n’arrête pas de me repasser la soirée dans ma tête en priant pour qu’elle acceptema demande. Je l’aime plus que tout et je n’ai pas l’intention de la laisser me filer entre les doigts.Malgré tout, je commence à angoisser un petit peu.

Je viens de mettre mon costume, qui me tombe parfaitement et je laisse les deux premiers boutonsde la chemise ouverts. Elle adore quand je la porte comme ça. Ensuite je vais dans la salle de bainpour mettre la touche finale. Mon parfum « Instinct de David Beckham » la rend folle. Dès que je lemets, je connais d’avance l’état où elle sera. Elle me dit que cette odeur l’excite et la rend toutechose, ce qui me fait sourire à chaque fois.

Je rejoins Mathieu, une fois prêt.— Putain mon salaud, t’as la classe.— Merci mon pote.— Tiens les fleurs sont arrivées.Il me tend le bouquet que j’examine avec soins. 12 roses rouges à longues tiges avec du lierre.

Elles sont superbes. J’ai fait quelque recherche et il paraît que 12 roses rouges signifient unedemande en mariage et que le lierre jure une fidélité éternelle. Autant avoir toutes les chances de moncôté, même si cela semble ridicule.

— Bon, on se boit un petit verre avant d’y aller, me demande Mathieu.— Euh, ouais j’en ai bien besoin, dis-je, limite anxieux.— Une bière, me propose-t-il.— Tu n'as pas plus fort ?— Si, tu veux du Bourbon ?— Parfait.Après avoir fini nos verres, la réception nous informe que la limousine est arrivée. J’attrape la

bague, le cadenas et les fleurs puis nous partons.En arrivant dans le hall, les réceptionnistes nous regardent avec de grands sourires. Je n’y prête

pas attention et je me dirige vers la sortie. La limousine est juste impressionnante. Je n’en avaisjamais vu d’aussi près.

Le chauffeur nous ouvre la porte. Nous montons, c’est juste incroyable. Les sièges sont en cuir, depetites lumières illuminent le plafond et il y a un minibar avec une bouteille de champagne dans unseau. Merde, le champagne, j’avais oublié. Faudra que je remercie Nate d’y avoir pensé.

Après un trajet qui m’a semblé interminable, nous sommes enfin devant la galerie.Le stress commence à monter. Mon cœur bat légèrement plus fort et j’ai un nœud à l’estomac.— T’es prêt mec, me demande Mathieu.— Je… dis-je, en me passant la main dans les cheveux.— Aller, respire un grand coup, répond-il en rigolant.Je prends une profonde inspiration avant de sortir de la limousine.Je me dirige vers l’entrée, quand Mathieu me dit en me tapant dans le dos.— Je te dis merde.— Je ne te dis pas merci, ça porte malheur, répondis-je en souriant.Dès mon entrée, je l’aperçois. Je reste cloué sur place pour la contempler. Elle est de dos et elle

porte une robe de cocktail longue noire et blanche. La robe épouse ses formes et les met en valeur. Je

reste bouche bée, quand je découvre son dos nu qui s’étend jusqu’au creux de ses reins, ainsi que lerebondi de ses fesses. Je ne rêve que d’une chose lui retrousser cette robe pour pouvoir la posséder.

En m approchant, je découvre qu’elle a les cheveux lâchés qui retombent tous en boucles sur sesépaules. Moi qui pensais tout connaitre de ma merveilleuse Marie, je vois qu’elle peut encore mesurprendre.

Quand elle se retourne enfin et qu’elle s’aperçoit que je suis là, ses yeux se mettent à briller. Elle aun maquillage parfait et elle a fait sur ses paupières, son dégradé de gris qui fait ressortir sesmagnifiques yeux dont je suis tombé amoureux.

Le décolleté de sa robe fait parfaitement ressortir le galbe de ses seins que je trouve parfait.Elle est tout simplement époustouflante.Je commence à m’approcher d’elle et je suis satisfait de voir l’effet que je lui fais.Arrivé à sa hauteur, je la détaille de la tête aux pieds, avant de lui prendre sa main gauche, de lui

faire un baisemain et de lui dire.— Bonsoir ma belle.Sa respiration s’accélère, ses yeux brillent de mille feux. Elle me regarde sans comprendre.— Lu… Lucas. Que… tu… Comment ?Je souris, car elle est déstabilisée et j’adore la voir dans cet état-là.— Qu’est-ce que je fais là, tu veux dire ?— Euh, oui c’est ça.— Je voulais te faire une surprise.— Pour une surprise, c’en est une, me répond-elle avec un sourire timide.— On fait un petit tour dans l’expo ? Lui demandé-je, en lui prenant la main.— Ok.Nous faisons le tour de toutes les photos, en finissant par celle que Nate a prise de moi, du moins

de nous. Il a exposé la photo où Marie est derrière mon dos avec une main sur mon sternum et l’autreà la base de ma taille avec les doigts dans mon jeans. Je me souviens de ce moment, j’avais eu dumal à ne pas avoir d’érection.

— Waouh, lance une femme derrière nous. Cette photo est magnifique, vous ne trouvez pas. Jepense que j’ai trouvé mon prochain tableau. Je pourrai me rincer l’œil, si vous voyez ce que je veuxdire, ajoute-t-elle avec un clin d’œil.

Marie se retourne avec son regard de tueuse.— Oui cette photo est magnifique, mais elle est déjà vendue, lui répond Marie.— C’est dommage, j’aurai beaucoup aimé l’acquérir. Je vais aller voir le photographe pour savoir

s’il y a possibilité d’en avoir une autre avec ce modèle.Et là, il se passe quelque chose que je pensais impossible.— Non, il n’y en aura pas d’autres.— Pourquoi ? demande la femme sans comprendre.— Tout simplement parce que le modèle est à moi et que je ne partage pas. Sur ce, bonne soirée,

lui lance-t-elle sèchement.Elle me demande de l’attendre et se dirige d’un pas décidé vers Nate.

À son retour, elle est beaucoup plus sereine.— Excuse-moi, mais cette femme m’a…— J’ai compris, ne t’inquiète pas. Alors comme ça, tu as acheté la photo ?— Bien sûr, tu ne crois quand même pas que j’aurai accepté que tu sois chez… cette femme.— Serais-tu jalouse ? Demandé-je.— …Elle ne répond pas, mais son regard veut tout dire.— Voudrais-tu faire une balade avec moi ? J’ai quelque chose à te montrer.— Quoi donc ?— Tu verras, dis-je en lui faisant un clin d’œil.— Mais, je ne peux pas partir. J’ai promis que je resterais avec Nate.— Ne t’inquiètes pas, je lui ai déjà demandé, il faut juste être de retour avant 23 heures.— T’as parlé à Nate, demande-t-elle étonnée.— Oui.— Pourquoi ai-je l’impression que ça ressemble à un complot ?— Je ne vois pas de quoi tu parles. Aller, suis-moi.Une fois dehors, elle regarde partout pour trouver un taxi, mais quand je lui dis que la limousine

devant nous est pour nous, elle me regarde bouche bée.— T’es sérieux ?— Complètement.— Mais pourquoi autant de folie, demande-t-elle ahurie.— C’est une soirée spéciale, donc j’avais envie de faire des folies, lui répondis-je en souriant.— Spéciale en quoi ?— Tu verras. On monte ?— Avec plaisir, me répond-elle avec un grand sourire.Une fois à l’intérieur, elle n’en revient pas d’être dans une limousine et qui plus est, à Paris. Le

chauffeur connait le chemin à prendre, donc il se met en route.Après avoir fait le tour de Paris et des plus gros monuments tous illuminés, Marie avait les yeux

qui étaient remplis de joie, nous prenons la direction du pont des Arts, aussi appelé le pont desAmoureux.

En arrivant, j’ai le cœur qui va exploser tellement j’ai peur de sa réaction. Elle me regarde, maisne dit rien. Je la prends par la main, puis on se dirige vers le milieu du pont. De là, nous avons unetrès belle vue. Je me retourne vers elle. Elle est incroyablement belle ce soir. Je prends une profondeinspiration avant de me mettre face à elle et de lui dire.

— Marie. Je n’ai jamais autant ressenti le besoin de trouver les mots justes, ceux quicorrespondraient parfaitement aux sentiments que j’éprouve pour toi. Existent-ils ? Un simple « jet’aime » ne suffit pas pour te faire part de la force de mon amour, du bonheur que je ressens lorsqueje suis près de toi. Tu es le plus beau cadeau que la vie m’ait fait. Que mon quotidien soit rempli ounon, tu es toujours dans mes pensées. Chaque jour, je prends conscience que mon amour pour toi estsincère et profond, que je désire que notre relation vive. Vingt ans que l’on se connait, dix-huit ans

que je t’aime et six mois que nous sommes ensemble. J’ai la sensation que « toi et moi » sonnaitcomme une évidence. Ne t’éloigne pas de moi, car ses derniers mois ont été les plus beaux jours dema vie. Ton absence me tuerait. Tu es mon oxygène, je ne peux pas vivre sans toi. Je t'aime !

Je sors le cadenas de ma poche puis le lui tends.— Ce cadenas représente le symbole de mon amour, de notre amour et que rien ne peut détruire. Je

sais que pour toi les mots sont difficiles, mais si tu ressens la même chose, accroche ce cadenas aupont et notre amour sera scellé à jamais.

Mon cœur bat à la chamade pendant qu’elle me fixe et que ses magnifiques yeux sont remplis delarmes. Elle reste un moment sans rien dire, la seule chose qu’elle fait c’est ouvrir la bouche detemps en temps, mais rien ne sort.

Son regard dévie vers le cadenas, quelle attrape délicatement, comme quelque chose de précieux.Elle regarde un petit instant les inscriptions « Marie & Lucas. À jamais » avant de me regarder ànouveau.

— C’est magnifique, me dit-elle dans un souffle.Elle ferme les yeux puis se tourne vers la barrière du pont. Elle embrasse le cadenas puis

l’accroche. Elle jette la clef avec force, puis s’approche de moi en mettant sa main contre ma joue.Elles sont chaudes et douces, j’adore sentir sa peau contre moi. Elle me regarde tendrement en medisant.

— Je… Je t’aime Lucas. J’ai mis du temps à le comprendre, mais je t’aime plus que tout. Je mefous de notre différence d’âge et de ce que les gens pensent. Je veux être avec toi, c’est tout ce quicompte.

Devant ses aveux, je me jette sur ses lèvres pour lui donner le plus doux et passionné des baisers.À travers ce baiser, je lui donne tout mon amour pour elle.

Je me recule doucement, elle a les yeux fermés et ses lèvres sont entrouvertes. Elle estincroyablement belle. Elle ouvre les yeux et son regard plonge dans le mien. Je choisis ce momentpour lui faire ma demande. Je m’agenouille devant elle, puis je sors de ma poche intérieure l’écrinque j’ouvre délicatement sans cesser de la regarder. Ses yeux se sont écarquillés d’un seul coup.

— Marie, je n'ai plus qu'un rêve, c'est de passer le reste de ma vie à tes côtés et ne plus être loinde toi une seule journée. Tu m’apportes tout ce qu’un homme est en droit d’attendre de la femme de savie, voilà pourquoi j’ai décidé de te demander ta main. Veux-tu devenir ma femme ?

C’est les yeux remplis de larmes qu’elle me dit :— oui.Je passe la bague à son doigt avant de la prendre dans mes bras. Je la fais tournoyer en

l’embrassant. Je suis le plus heureux des hommes.

Épilogue

Marie

C’est le grand jour !Je me réveille d’excellente humeur, car aujourd’hui, je vais épouser Lucas et devenir madame

Moreau.Six mois ont passé depuis sa fabuleuse demande en mariage.Le plus beau jour de ma vie jusqu’à aujourd’hui.Tout était parfait.Sa déclaration d’amour et sa demande m’avaient laissée sans voix, car je n’aurais jamais imaginé

qu’il m’aimait depuis autant de temps. J’avais déjà aperçu quelques regards, mais il était jeune doncje pensais qu’il se rinçait juste les yeux. Mais, après avoir discuté longuement avec lui et plus tardavec mon frère tout se coordonnait. Le résultat, j’étais vraiment aveugle.

Il avait tout prévu dans les moindres détails. Son arrivée à la galerie, « à la Mario Cassas dansTwilight love » puis le tour de Paris la nuit, en limousine, pour finir sur le pont des amoureux. Quandil a sorti le cadenas de sa poche et que j’ai vu la gravure qu’il avait faite, je n’en crus pas mes yeux.Il me regardait avec tellement d’amour et de désir que j’avais du mal à respirer. Puis, il s’étaitagenouillé pour me demander en mariage. La bague est vraiment très belle, en or blanc avec un petitdiamant en taille princesse.

Le reste de la soirée, a été un final digne de ce nom. Nous avons rejoint Nate à son expo, où je mesuis aperçue qu’il y avait aussi mon frère, puis nous sommes rentrés à l’hôtel. En rentrant, nous avonspris un bain tout en dégustant du champagne, accompagné de fraises avant qu’il ne me fasse l’amourdeux fois durant la nuit.

Par la suite, à notre retour de Paris, mon patron m’a proposé, après une discussion de mise aupoint, de devenir associé. ENFIN ! Pete m’avait dit qu’il attendait juste que j’ouvre les yeux sur mapropre vie, avant de voir plus loin dans ma vie professionnelle.

Lucas a aménagé chez moi quelques jours plus tard. Les premiers jours se sont passés comme dansun conte de fées. Mais ensuite, il y a eu des jours difficiles. Je n’ai jamais vécu avec quelqu’un etj’avoue que de devoir partager mon temps et mon espace n’a pas été facile.

J’avais mes habitudes et lui aussi, donc ça nous arrivait de temps en temps d’être en désaccord,mais à la fin, nous avons pris le temps de parler pour faire des compromis, car après tout, le mariage,c’est ça. J’ai donc changé plusieurs de mes mauvaises habitudes pour l’harmonie de notre couple.Lucas, quant à lui, c’est très vite fait à la vie de couple. Les deux seules choses que je pouvais luireprocher, c’était les jeux vidéo et surtout sa façon d’être avec moi quand j’étais en colère. Il saitpertinemment comment me faire craquer et en joue très régulièrement. J’essaie de résister, mais à

chaque fois c’est peine perdue.Aujourd’hui j’ai tout ce dont j’ai voulu. Une carrière et dans quelques heures un mari adorable et

sexy.— Coucou my love, me lance Nate en entrant dans ma chambre avec un plateau. Petit déj en

amoureux ça te dit.— Coucou. Hum, oui je meurs de faim.— Comment te sens-tu ce matin ?— Merveilleusement bien, répondis-je en m’étirant.Après un bon petit déjeuner riche en rigolades et en émotions, nous sommes partis pour notre mise

en beauté quand je reçois un message de Lucas. « Coucou future madame Moreau. J’espère que tu as bien dormi et que tu es prête à devenir

ma femme. Tout est enfin prêt, tu vas pouvoir aller voir, après t’être préparé. Les heures vont meparaître longues. À tout à l’heure. Je t’embrasse partout. Je t’aime. »

Trois heures plus tard, nous sortons enfin de chez la coiffeuse et de la maquilleuse. Maintenant, je

vais enfin voir la salle. Lucas n’a pas voulu que je l’aide. Il a voulu tout organiser lui-même. Ilvoulait que cette journée soit la plus belle et que je ne m’occupe de rien, mis à part d’être prête pourle jour J.

En arrivant, c’est le choc. Nate et moi, disons en cœur.— WAOUH.Les murs sont recouverts de rideaux blancs et noirs. La salle est éclairée par de toutes petites

lumières bleues derrière les rideaux blancs qui recouvrent le plafond, on se croirait sous les étoiles.Les tables sont recouvertes d’une nappe blanche avec un chemin de table noir. Les housses dechaises, blanches aussi, mais elles ont un nœud noir au milieu du dossier.

La décoration des tables est très belle et très sobre. De grandes compositions florales font officede centre de table avec plusieurs photophores. Des strass noirs et blancs sont disposés autour ainsique des bonbonnières de dragées et des marques-place pour chaque invité.

Tout est magnifique, je n’aurais pas fait mieux moi-même. J’ai les larmes aux yeux. Lucas mecomble de joie. Je décide de lui envoyer un message pour le remercier.

« Coucou beau gosse. J’ai bien dormi, mais tes bras m’ont manqué. Je suis à la salle, elle est

tout simplement magnifique. Tu me gâtes trop. J’ai hâte d’être à tout à l’heure. À tout à l’heuremon futur mari. Je t’embrasse. Je t’aime. »

Après avoir regardé une dernière fois la salle sous toutes les coutures, nous rentrons chez moi

pour nous préparer. La cérémonie est dans 2 heures 30, donc il ne faut pas trainer non plus, surtoutque Mathieu doit m’apporter mon bouquet de mariée. Lucas a voulu me faire énormément desurprises pour notre mariage, comme la décoration ou le lieu, car il voulait surtout éviter que jestresse avec les préparatifs.

Je suis en sous-vêtements en dentelle blanche avec porte-jarretelles quand Nate revient, après

s’être habillé. Je le regarde et je reste bouche bée devant mon apollon de meilleur ami.Il porte un costume 3 pièces couleur crème, qui élance sa silhouette dans une allure distinguée. Il

porte une petite pochette violette sur le côté de sa veste. Il est tout simplement magnifique.— Waouh, Nate tu es…— Je sais, je fais souvent cet effet-là, me répond-il en souriant. Et toi tu es… super sexy chérie.

Lucas a de la chance que je sois gay, car sinon aujourd’hui ce serait « moi », ton futur mari. — T’es con, dis-je en rigolant. Mais merci, j’ai fait une petite folie pour la nuit de noces, je

rajoute en rougissant. Allez, tu m’aides à mettre ma robe, Mathieu ne devrait pas tarder à arriver.Après dix minutes intensives, j’ai enfin enfilé ma robe. Je prends le temps de m’admirer dans la

glace. J’ai réussi à trouver la robe de mes rêves. Elle est tout simplement magnifique. Blanche, avecun buste en satin au décolleté en cœur richement perlé avec des strass. La jupe en tulle est parseméede perle. Elle est parfaite.

C’est à ce moment que Mathieu arrive. Je l’entends entrer en criant « sœurette ».En me voyant, il stoppe net, la bouche ouverte.Mon petit frère porte pour l’occasion un costume de couleur noire avec un gilet et une cravate

noire, plus une pochette violette qui dépasse de sa poche de costume, ça me fait un choc de voir àquel point il a grandi. Pour moi, il restera toujours mon petit frère.

Ne bougeant toujours pas, je lui lance en rigolant.— Je suis si moche que ça ? En tout cas toi, tu es vraiment très beau et très élégant.— Quoi ? Euh… excuse-moi, mais tu es… vraiment magnifique Marie. Je ne trouve pas de mot

pour te décrire. Lucas va faire une crise cardiaque en te voyant.— Merci petit frère. Alors tu as mon bouquet ?— Oui, tiens.Il me tend le bouquet. C’est un magnifique bouquet de fleurs qui retombent avec des orchidées

blanches, des roses violettes et quelques plumes mauves maintenues par des feuilles vertes. Il est toutsimplement magnifique, parfait.

— On dirait que Lucas fait un sans-faute pour le moment, lance Nate.— Vu comme il m’a fait chier, y a intérêt à que tout soit parfait riposte Mathieu en rigolant. Bon

aller, moi je file à l’église, on se retrouve là-bas dans trente minutes environ.Il me fait une bise sur la joue puis s’en va.Je prends mon bouquet, prends une profonde inspiration puis me regarde dans le miroir. Je suis

vraiment très belle et confiante.— Tu es prête, me demande mon meilleur ami en se plaçant derrière moi. Il faut qu’on y aille.— Je suis plus que prête, dis-je, sûre de moi. Allons-y.Je suis devant la porte de l’église à attendre Mathieu avant de faire mon entrée et de pouvoir dire

oui à l’homme de ma vie, l’homme de mes nuits.Il arrive quelques secondes plus tard en me demandant si j’étais prête. Je réponds avec

empressement « oui » !J’entends la musique qui donne le départ, je reconnais de suite les canons de Pachelbel interprétés

aux violons. Cette musique m’a toujours émue depuis des années, Lucas me connaît tellement bien.Les larmes me montent directement aux yeux.

Les portes s’ouvrent et encore une fois c’est un choc. Lucas a décoré l’intérieur de l’église avecbeaucoup de goût. J’admire la décoration. Au bout de chaque banc, il y a un bouquet aux couleursivoire et mauve avec du tulle blanc qui tombe. Un tapis couleur crème est disposé de l’entrée del’église jusqu’au chœur avec des pétales de roses rouges dispersés dessus. C’est vraiment très beau.Puis mon regard trouve directement Lucas. Je marche par automatisme, je ne distingue même pas lesinvités qui se trouvent sur les bancs, je ne vois que Lucas qui m’attend avec un merveilleux sourireaux lèvres.

Je prends le temps de le détailler. Il est magnifique et terriblement sexy. Il porte un costume 3pièces gris anthracite cintré avec une chemise, une lavallière grise et la pochette violette.

J’admire ses jambes qui sont parfaitement moulées et je me surprends à rêver que son pantalon decostume doit lui mouler parfaitement son petit cul. Je me reprends en me disant que je suis dans uneéglise, mais que j’ai hâte de voir l’autre côté de Lucas.

Une fois devant lui, il a les yeux qui brillent de mille feux.Mon frère donne ma main à Lucas. Il se regarde quelques secondes, mais ce regard veut tout dire.

Le regard de Mathieu disait « Je t’aime, mais si tu lui fais du mal je te pète les dents. » Et celui deLucas disait « tu peux avoir confiance, elle sera en bonne main ». Puis il se tourna vers moi, sepencha pour m’embrasser la joue et me dire « Je t’aime Marie ». Je lui murmure un « moi aussi »avant qu’il aille se placer à côté de Lucas.

Je tends mon bouquet de fleurs à Nate, placé à ma gauche, avant de me retourner vers mon futurmari.

— Tu es… sublime mon amour, me dit Lucas d’une voix suave.— Toi aussi, répondis-je en souriant.Nous nous tournons vers le prêtre qui nous fait un petit discours, avant de nous annoncer que les

témoins désirent nous adresser quelques mots avant le début de la cérémonie. Nous commençonsdonc par Nate.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Nate le meilleur ami de Marie.Je dois avouer que ces derniers mois ont été distrayants pour moi. Pourquoi, vous demandez-

vous ? C’est simple, voir Marie être déstabilisée par Lucas dès qu’elle le voyait, pendantplusieurs jours, m’a fait beaucoup rire, surtout quand cette même personne aussi magnifiquesoit-elle, est une tête de mule. Mais bon, on ne va pas débattre, car cela pourrait prendrebeaucoup de temps.

Marie est la fille la plus fabuleuse que je connaisse. Elle est belle, intelligente et même drôle,mais elle a aussi quelques défauts « et oui personne n’est parfait », elle se fiait beaucoup auxpréjugés des gens, ce qui l’empêchait de vivre vraiment.

Alors quand Lucas m’a demandé son aide, je n’ai pas hésité un instant à mettre mon grain desel. Lucas a mis son « plan » en action et toutes les barrières de marie sont tombées les unesaprès les autres, elle a réussi à être enfin elle-même et surtout admettre ses sentiments. Je peuxvous dire que ça n’a pas été une mince affaire, mais nous avons réussi, enfin ! Surtout Lucas.

Tout ça pour dire que Marie et Lucas sont l’exemple parfait que, quelles que soient nosdifférences, quand on aime, rien ne peut se mettre en travers.

Je vais m’arrêter là, pour ne pas faire trop long. Lucas et Marie, tous les deux, vous êtes des

personnes épatantes. Vous pouvez faire de grandes choses séparément. Vous êtesindividuellement drôles, intelligents et charmants. Ensemble, vous êtes encore meilleurs. Vousêtes faits l’un pour l’autre. Si le Destin existe vraiment, ce ne peut être que lui qui vous arassemblé ce soir.Félicitations à tous les deux. Je vous aime. J’espère et je sais que votre amour réciproque seraéternel et se renforcera encore plus, au fur et à mesure que les années passeront.

Ce petit con m’a mis les larmes aux yeux. Je suis bien contente que la maquilleuse m’ait mis du

waterproof. Il s’approche de moi, m’embrasse la joue gauche en me disant « Je t’aime my love ». Parla suite, c’est à Mathieu de nous lire son discours.

Enfin, ce n’est pas trop tôt !Un jour de plus et j’aurais fait un malheur.Quand Lucas m’a demandé la main de ma sœur, je savais à quoi m’attendre, mais quand il

m’a demandé d’être son témoin, j’étais super heureux du moins… avant qu’il ne m’annonceson projet.

Que dire de Lucas et ses projets… ça serait trop long à expliquer tellement il y en a, mais sonplus gros « plan » était voué à l’échec. Mais il ne s’est jamais découragé et il a fonctionné àmerveille, puisque nous sommes tous réunis ici. Alors que tous les célibataires présents ici s’eninspirent ! Ne vous découragez jamais, même si vous pensez que votre situation est désespérée.Elle n’est pas aussi désespérée que celle de Lucas, et il a pourtant fini par avoir celle qu’ilaimait depuis... ce qui me semble des siècles, à force de l’entendre me le rabâcher.

Et que dire de ma sœur… mis à part qu’elle est formidable ! Malgré nos chamailleries, jedois être honnête, j’adore la faire râler, mais je ne voudrais pas d’autre sœur. Elle est unique.

Je suis très fier d’être un témoin privilégié de l’union de Lucas avec ma formidable sœurMarie.

Lucas, tu sais ce que je pense de toi. On est amis depuis tellement de temps, quasiment depuistoujours en fait. Tu as toujours été là, chaque fois que j’avais besoin d’un conseil ou d’uneopinion. Tu es un ami, un vrai et je n’ai que des compliments à ton sujet. Mais je suis dans ledevoir de te rappeler que si tu fais du mal à sœur, tu auras affaire à moi.

Je vais finir en vous disant que vous êtes fait l’un pour l’autre c’est flagrant et parfois mêmeécœurant, non je rigole.

Félicitations à vous deux, puisse votre amour être éternel.Je vous aime. Encore une fois j’ai les yeux en larmes. Ils se sont donné le mot pour me faire pleurer ou quoi ?

Tous deux sont très importants dans ma vie et leurs petits textes m’ont déjà mis à fleur de peau. Jen’imagine même pas mon état après les vœux de Lucas.

Nous nous tournons pour nous retrouver face à face. Puis l’officiant nous lit un petit texte avant deprocéder à l’échange de nos vœux et des alliances.

L’amour est une loi d’attraction. Si on se laisse guider par le besoin qu’on a de lui, si onn’oublie pas qu’il est la vie, alors un jour on le rencontre. Beaucoup craignent d’aimer. L’autre,quand on l’aime, est un univers qu’on n’a jamais fini d’explorer. Il est l’eau qui désaltère et la soifqui donne le désir de boire. L’amour c’est, donner à l’autre la sécurité et la recevoir de lui. La viene se gagne que si l’on aime. Savoir accepter l’autre tel qu’il est. Être joyeux du bonheur qu’iltrouve. L’aimer dans sa totalité : pour ce qu’il est, laideur et beauté, défauts et qualités. Voilà lesconditions de l’amour, de l’entente. Car l’amour est vertu d’indulgence, de pardon et de respect del’autre.

Puisque votre amour est assez fort pour vous engager dans l’aventure du mariage, Marie etLucas, je vous souhaite, comme le dit si bien Jacques Brel…… des rêves fous à n’en plus finir, et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.Je vous souhaite l’ardeur d’entreprendre, afin de goûter aux joies de la réussite.Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacunsont souvent à découvrir.

Je vous souhaite aussi d’adorer le soleil, sans jamais dénigrer les jours de pluie, car eux seulsdonnent naissance aux arcs-en-ciel.

Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à l’aventure.Je vous souhaite surtout d’être vous.

— Pour symboliser votre engagement, nous allons maintenant procéder à l’échange des vœux et

des alliances.Il se tourne vers mon futur mari.— Lucas c’est à vous, lui dit le prête.Il prend une profonde inspiration avant de me regarder droit dans les yeux et de me lire ses vœux. Marie, je pensais que ce jour n’arriverait jamais. Tu étais un rêve, mon rêve…Aujourd’hui, jour de notre mariage, je m’engage devant toi et tous nos amis.Tu es mon univers, toi le charme de ma vie, la consolation de mes maux, la douceur de mes

nuits, la plus aimable et la plus aimée des femmes.Te dire l’émotion que j’ai chaque matin de sentir ton corps chaud tout près de moi entre les

draps…Te dire le frisson que réveille ton sourire…Un seul de tes regards, un seul de tes sourires, me rend heureux.Toi... si récalcitrante au début, tu as accepté de m'épouser pour mon plus grand bonheur.Je souhaite, par cet engagement réciproque, établir entre nous un lien sacré que rien, durant

notre vie, ne pourra détruire.Je voudrais terminer en te disant que si dans la vie, beaucoup de choses sont imprévisibles,

j’ai une certitude c’est que je sais que peu importe ce que nous réserve le futur, nous seronsensemble, partageant notre amour… Et c’est tout ce dont j’ai besoin pour être heureux !

Par cette alliance je scelle mon cœur aux tiens afin qu'ils ne forment plus qu'un.Je t'aime plus qu'aucun mot ne pourrait le décrire.

Il me passe mon alliance en me regardant droit dans les yeux. Son regard me bouleverse. Ça en est

trop, mes larmes coulent toutes seules. Comment fait-il pour être aussi romantique et trouver les motsjustes ?

Je m’essuie les yeux du mieux que je peux. Je me ressaisis en sentant la main de Lucas qui meserre tendrement pour me soutenir et m’encourager.

Je prends une profonde inspiration avant de lui dire avec amour. Lucas, depuis ce jour où tu m’as embrassé pour la première fois, tu n’as fait que chambouler

ma petite vie, mes habitudes, comme tu dis bien souvent...Eh oui ! Qui aurait cru que tu m’aurais déconnectée du monde dans lequel je m’étais

enfermée depuis bien trop d’années.Je suis fière de notre couple, fière de ce que nous avons accompli et de ce que nous

accomplirons.Tu as toujours les mots et les gestes pour me réconforter.Tu sais m'aimer pour qui je suis et comme je suisJ’aime ta façon parfois si simple et pleine de bon sens de voir la vie.Parce que tu es mon idéal et que je veux vivre à tes côtés pour l’éternité, je te promets de

t’aimer et d’être là pour toi comme tu l’as été pour moi dans les moments les plus joyeuxcomme dans les moments les plus durs.

Je suis tout simplement fière aujourd’hui de devenir ta femme.Je t’aime. Je lui passe son alliance puis l’officiant nous dit.— Je vous déclare maintenant mari et femme. Lucas, vous pouvez embrasser la mariée.— Enfin ! lance mon mari avant de foncer droit sur ma bouche.À peine ses lèvres sont sur les miennes que plus rien autour, n’existe. Son baiser est rempli de

tendresse et de passion. Je n’ai pas envie que ce moment s’arrête. Je suis sur un petit nuage et je n’aipas envie d’y descendre. Il se recule à mon grand regret.

Nous nous tournons vers l’assistance où nos invités nous applaudissent avec enthousiasme.— Mesdames et Messieurs, je vous présente Monsieur et Madame Moreau.

FIN.

Remerciements Un grand MERCI à Marie, ma biche d'amour. Encore une fois, elle m’a été d’un soutien sans faille. Elle est toujours présente quoi

qu’il arrive. Donc simplement, je t’aime.Jenny… Un grand merci à toi d’avoir vécu cette aventure avec moi. Ton enthousiasme, tes conseils et tes encouragements au

quotidien étaient revigorants. J’ai apprécié chaque instant de nos conversations.Elodie… Encore une fois, tu as été présente dans cette aventure et dans mes délires. Merci à toi de me suivre.Un grand MERCI à Martine, ma correctrice. Ses conseils et son aide, m’ont été précieux. Sans elle, je me demande ce que je ferais.Un grand merci aussi à Daisy, Laure, Vanessa, Charles, Lydie, Samia et Aurélie.Merci à toutes les personnes qui m'ont aidée de près ou de loin dans ce projet.Merci à mes enfants, Raphaël et Iliana qui m'ont aidée à leurs façons en écrivant un peu.Et un dernier merci à vous, qui avez pris le temps de me lire. J'espère que le livre vous aura plus.