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La Vie de la FondationLe mot du président 1Le 9 novembre à Paris 1Les Rendez-vous de l’histoire à Blois 2Les Journées nationales de l’histoire et de la géographie à Amiens 3

HistoireDes chasseurs alpins aux chasseurs parachutistes SAS 4Bir Hacheim 6Charles Roger Hérissé 914 juillet 1939 10André Bon 11Clément Dehu 13

Livres 16

In memoriam 18

Carnet 19

Dans les délégations 20

Chez nos amis III

SommaireSommaire

N° commission paritaire : 0212 A 056 24N° ISSN : 1630-5078Reconnue d’utilité publique (Décret du 16 juin 1994)RÉDACTION, ADMINISTRATION, PUBLICITÉ :16, cour des Petites-Écuries – 75010 Paris Tél. : 01 53 62 81 82 - Fax : 01 53 62 81 80E-mail : [email protected]

VERSEMENTS : CCP Fondation de la France LibreParis CCP La Source 42495 11 ZPrix au N° : 5 EurosAbonnement annuel : 15 Euros

© « BULLETIN DE LA FONDATION DE LA FRANCE LIBRE ÉDITÉ PAR LA FONDATION DE LA FRANCE LIBRE »

Revue d’information trimestrielle de la Fondation de la France Libre Parution : Décembre 2016Numéro 62

En couverture :

Guillaume Piketty, Sébastien Albertelli,le général Robert Bresse, Jean-FrançoisMuracciole et Robert Belot lors de latable ronde « Partir pour résister : larésistance extérieure de la FranceLibre » devant un public nombreux,dans l’amphi vert du campus de laCCI, à Blois, le jeudi 6 octobre 2016(cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll.Fondation de la France Libre).

© Fondation de la France Libre

Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente publication –loi du 11 mars 1957 – sans autorisation de l’éditeur.

MISE EN PAGE, IMPRESSION, ROUTAGE :Imprimerie GROUPE PRENANT - 01 49 59 55 55 - www.prenant.frDépôt légal 4e trimestre 2016DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Général Robert BRESSERÉDACTEUR EN CHEF : Sylvain CORNIL-FRERROT

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LA VIE DE LA FONDATION

Décembre 2016 • N° 62 l 1

Le mot du président

Le 9 novembre à Paris

Le 9 novembre 1970, le général deGaulle s’éteignait à Colombey-les-Deux-Églises. Pour le 46e anniversairede sa mort, la Fondation de la FranceLibre et l’Amicale de la 1re DFL onttenu, comme chaque année, à rendreun hommage au chef de la FranceLibre, au général Brosset, comman-dant de la 1re DFL, qui a trouvé lamort à Champagney le 20 novembre1944, aux morts de la bataille de BirHakeim et à tous les morts des Forcesfrançaises libres.

Mercredi 9 novembre, à 10h30, laFondation et l’amicale ont déposéune gerbe au pied monument dugénéral Brosset et aux combattantsde la 1re DFL, au quai Branly, puisdevant la plaque du pont Bir-Hakeim.

Puis un rassemblement s’est tenu au pied de la statue du général de Gaulle, placeClemenceau, sur l’avenue des Champs-Élysées, qui rassemblait des anciens de la FranceLibre, des représentants de la Fondation et de l’amicale, des Témoins de l’Histoire à la RATP,qui ont également déposé une gerbe, de l’Association du souvenir des Cadets de la FranceLibre, de l’Association nationale Club du 18 Juin, de la Fondation Charles de Gaulle et desAmis de la Fondation Charles de Gaulle.

La rédaction

Deux rendez-vous importants structuraient la deuxième partie de l’année 2016, les« Rendez-vous de l’histoire » et la Convention générale. L’équipe de la Fondation n’a pasmanqué le rendez-vous de Blois et prépare maintenant activement celui de Vierzon.

Ce que nous devons retenir de Blois est, outre le fait que nous faisons maintenant partie dupaysage des rencontres, le beau succès remporté cette année par la table ronde que nousanimons traditionnellement, notamment auprès des jeunes, venus y assister en nombre.

Ce que nous attendons de Vierzon est avant tout un échange. En effet, contrairement auxassociations, les fondations n’ont pas de membres, donc pas d’assemblée générale annuellepermettant aux responsables de recueillir avis, conseils, critiques. Certes, les réunionspériodiques avec nos délégués remplissent cet objectif, mais en partie seulement. Laconvention nationale permet à tous ceux qui soutiennent notre action sans pour autant allerau niveau d’engagement de nos délégués de s’exprimer s’ils le souhaitent et aussi d’élire les

deux personnes qui les représenteront pendant quatre ans au Conseil d’administration de la Fondation. N’hésitezdonc pas à venir vous exprimer et même à candidater.

Ce sera une bonne manière de nous préparer aux fêtes de fin d’année, que je souhaitedouces à tous, en espérant que l’année prochaine soit propice à un retour des valeurs quiont constitué la France Libre.

Général Robert Bresse

Devant la plaque du pont Bir-Hakeim, après ledépôt de la gerbe de l’amicale (cliché SylvainCornil-Frerrot, coll. Fondation de la France Libre).

Après la cérémonie, les participants posent au pied dela statue du général de Gaulle, devant les porte-drapeaux. De gauche à droite : Michel Judde, AlainBataillon-Debès, le colonel Yves Henry, del’Association nationale des Anciens du 1er RAMa,Yvette Buttin-Quelen, Christophe Bayard, RenéMarbot, Jacques Anferte, Jacob Benhamou, ancien duBM24, et un représentant des Témoins de l’Histoire àla RATP (cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll.Fondation de la France Libre).

L’assistance entonne l’hymne national après le dépôt des gerbes aumonument Brosset. On aperçoit, de gauche à droite, FrançoisBroche, administrateur de la Fondation, Jean-Pierre Émond,trésorier de l’amicale, Jacques Anferte, délégué de la Fondation dansl’Oise, Jean-Manuel Hué, maire adjoint du quinzièmearrondissement chargé de la mémoire, du monde combattant, de lacitoyenneté et des grandes causes nationales, Henri Brosset, fils dugénéral Brosset, Yvette Buttin-Quelen, secrétaire générale del’amicale, Christophe Bayard, vice-président de la Fondation, etMichel Judde, trésorier général de la Fondation, maître de cérémonie(cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll. Fondation de la France Libre).

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LA VIE DE LA FONDATION

2 l Décembre 2016 • N° 62

Les Rendez-vous de l’histoire à Blois

les images de l’exode de millions deFrançais – ceux qui, en France, refusent dedéposer les armes reportent leurs espoirsvers l’Empire colonial, en comptant sur lefait que l’allié britannique ne cèderait pas,lui, face à l’ennemi. C’est le sens de l’appellancé le 18 juin 1940 par le général de Gaullesur les ondes de la BBC. La France, assure-t-il, à des Français persuadés d’êtreabandonnés de tous, « n’est pas seule ! Elle aun vaste Empire derrière elle. Elle peut fairebloc avec l’Empire britannique qui tient lamer et qui continue la lutte. Elle peut, commel’Angleterre, utiliser sans limites l’immenseindustrie des États-Unis ».

Entre 1940 et 1944, des milliers deFrançais vont tout tenter pour s’évader de

France occupée, au péril de leur vie, afinde continuer le combat. Plus d’un trouvela mort au bout du chemin. « L’histoiredira un jour ce que chacun d’eux a dûd’abord accomplir pour retrouver dans laFrance Combattante son droit à la mort età la gloire », affirmait Pierre Brossolettedans son hommage aux morts de laFrance Combattante le 18 juin 1943 àl’Albert Hall de Londres. Robert Belot s’estattaché à décrypter les motivations de cesvolontaires, les contraintes innombrablesqui s’opposaient à leur projet, jusqu’àl’esprit du temps, qui voulait que les résis-tants partagent les souffrances des leurs,afin de pouvoir justifier de leur combat.

« Il est difficile de comprendre aujourd’hui,écrivait Romain Gary, ce qui signifiaienten 1940-1941 les mots « Français Libres »en termes de déchirement, de rupture et defidélité ». Exilés volontaires, ces combat-tants de l’extérieur connurent, comme l’atrès bien analysé Guillaume Piketty, lessouffrances de l’arrachement à leur foyeret à leur patrie, sans compter les craintesque pouvaient leur inspirer le sort de leursproches restés en France, mais ilsconnurent aussi la reconnaissance et lasolidarité des populations britanniques,malgré les difficultés que purent rencon-trer les relations de Gaulle-Churchill.

Ces volontaires, dont Jean-François Muracciolenous a montré l’extrême diversité, viennentde tous les horizons géographiques, sociaux,

Le général Robert Bresse (au centre), président de la Fondation, présente la problématique de la table ronde et sesintervenants. De gauche à droite : Guillaume Piketty, Sébastien Albertelli, Jean-François Muracciole et Robert Belot(cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll. Fondation de la France Libre).

Le public est venu nombreux pour écouter les différents intervenants (cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll. Fondationde la France Libre).

De nombreux jeunes étaient présents, à côté des habi-tués du festival (cliché Sylvain Cornil-Frerrot, coll.Fondation de la France Libre).

Intervention de Jean-François Muracciole (cliché SylvainCornil-Frerrot, coll. Fondation de la France Libre).

Partir pour résister

Le jeudi 6 octobre 2016, à Blois, à l’occasiondes Rendez-vous de l’histoire, dont la 19e édition avait pour thème « Partir », laFondation de la France Libre a organisé unetable ronde consacrée à la question « Partirpour résister : la résistance extérieure desFrançais Libres », avec Sébastien Albertelli,Robert Belot, Jean-François Muracciole etGuillaume Piketty.

Partir : ce terme est fondamental pourcomprendre la spécificité de l’engagementet du combat des Français Libres durant laSeconde Guerre mondiale. Après la débâclede juin 1940 – non seulement débâcle desarmées et de l’État, mais aussi, plus large-ment, effondrement d’un pays, marqué par

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LA VIE DE LA FONDATION

Décembre 2016 • N° 62 l 3

politiques, spirituels, géographiques. Pournombre d’entre eux, qui n’avaient jamaisquitté leur pays, ce fut une véritable décou-verte, à l’image d’un Henri Beaugé qui seprend de passion pour l’Afrique et le désert.Il n’est pas étonnant, dès lors, que 60 % deces combattants « aux semelles de vent », quiavaient combattu sur tous les fronts – car ilfallait, comme le leur avait annoncé legénéral de Gaulle, « que dans les batailles, ledrapeau de la France soit au premier rang » –,aient fait le choix de repartir, après la guerre.

Mais dans cet exil, ce qui justifiait leurcombat, c’était le soutien – espéré – del’immense majorité de la populationfrançaise, majorité forcément silencieuse, ences temps d’occupation. S’imposait donc demaintenir un lien par de-là la Manche. Cefurent d’abord, comme l’a fort justementdécrit Sébastien Albertelli, les émissions dela BBC, qui avaient pour nom « Honneur etpatrie » et « Les Français parlent auxFrançais ». Ce furent également les agents duBCRA, envoyés en France d’abord pour ymener des opérations de renseignement, desabotage ou d’évasion des pilotes alliésabattus dans le ciel de France par la Flakallemande. À partir de 1941, ils nouent lespremiers contacts avec des groupes de résis-tants, qui aboutissent à la Déclaration auxmouvements du printemps 1942 et la recon-naissance du général de Gaulle comme lechef de la Résistance, unifiée grâce auxefforts de son délégué Jean Moulin.

consacré au thème 2016-2017 du Concoursnat iona l de l a Rés i s tance e t de l aDéportation, « La négation de l’hommedans l’univers concentrationnaire nazi »,qui est disponible depuis cet été dans l’es-pace pédagogique de notre site internet(http://www.france-libre.net/concours-national-de-la-resistance-et-de-la-depor-tation-2017/), ainsi que le numéro de sep-tembre de notre revue, dont le dossier estégalement consacré à cette question.

La rédaction

Amiens accueillait, entre le mercredi 19 etle samedi 22 octobre 2016, les Journéesnationales de l’histoire et de la géographie,organisées par l’Association des profes-seurs d’histoire et de géographie et mar-quées par de nombreuses projections etconférences.

La Fondation avait un stand au salon dulivre, dans le hall de la Maison de la cultured’Amiens, où elle a pu présenter un ensem-ble de publications qu’elle édite ou diffuse.Les enseignants festivaliers ont notam-ment pu découvrir le dossier documentaire

Les Journées nationales de l’histoire et de la géographie à Amiens

Le stand de la Fondation au salon du livre, avec DanielDelmas et Sylvain Cornil-Frerrot (coll. Daniel Delmas).

Le stand de la Fondation, dans le hall de la Maison dela culture d’Amiens (cliché Sylvain cornil-Frerrot, coll.Fondation de la France Libre).

Jean-Marc Todeschini découvre la fiche de présenta-tion du dossier documentaire consacré au thème 2016-2017 du CNRD, réalisée à l’intention des enseignantsqui souhaitent se renseigner sur le concours (coll.Henriette Caroubi).

Congés de fin d’annéeLa Fondation de la France Libre fermera ses portes du mardi 20 décembre 2016,

à 17h30, au jeudi 5 janvier, à 9 heures.

aux Anciens combattants et à la Mémoire,à qui nous avons pu exposer nos actions enfaveur de la mémoire et d’une meilleureappréhension, par le public, de l’histoirede la Seconde Guerre mondiale.

Le salon du livre

Durant le salon du livre, qui s’est tenu duvendredi 7 au dimanche 9 octobre, laFondation a présenté ses dernières publi-cations, ainsi que le dossier documentairequ’elle a réalisé dans le cadre du thème2016-2017 du Concours national de laRésistance et de la Déportation, dontl’intitulé est « La négation de l’hommedans l’univers concentrationnaire nazi »,et qui est disponible dans l’espacepédagogique de son site Internet,www.france-libre.net.

Samedi 8, nous avons reçu la visite deM. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État

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HISTOIRE

4 l Décembre 2016 • N° 62

Intégrés au Special Air Service (SAS) britan-nique, commandé par le major Stirling, lesSAS français du French Squadron, circulanten jeep, se distinguent par des actions vio-lentes sur les arrières de l’ennemi et détrui-sant de nombreux avions sur les aérodromesallemands en Libye et en Cyrénaïque.

Après les opérations de Tunisie, la cam-pagne d’Afrique prend fin et les survivantsde la 1re compagnie d’infanterie de l’air fontroute sur l’Angleterre en avril 1943.

C’est en Écosse, qu’au sein du 4e bataillond’infanterie de l’air, promus lieutenants, ilss’entraînent activement en vue des para-chutages qui accompagneront le débar-quement du 6 juin 1944.

Le 4e BIA devenu 2e régiment de chasseursparachutistes (4th SAS), Louis Mairet estparachuté dans la nuit du 7 au 8 juin, enBretagne, près de Redon, et François Martindans la nuit du 9 au 10 juin, près de Duault,dans les Côtes-du-Nord.

Encadrant, chacun dans leurs zones decombat, les maquis des Forces françaisesde l’intérieur, ils procèdent à de nombreuxsabotages, empêchant par leurs actionsles troupes allemandes de rejoindre lefront de Normandie.

sera le caporal chef Bouéthard, du 4e SAS,mort pour la France le 5 juin à 23 h 30.

C’est au sein de cette arme d’élite que lesparachutistes de la France Libre se sontcouverts de gloire dans les sables de Libye etde Tunisie, et qu’ils vont lutter, souffrir,mourir dans ce beau pays de Bretagne où ilsauront pour tâche, avec l’aide de laRésistance locale, de désorganiser lesarrières de l’ennemi.

Parmi eux, deux anciens chasseurs alpinsdu 6e BCA qui, après la campagne deNorvège, ont rallié la France Libre, àLondres le 29 juin 1940.

1936. Louis Mairet et François Martin ont vingtans. Tous les deux déjà rompus aux longuescourses en montagne, dès leur adolescence,l’un en Haute-Savoie et l’autre en Isère.

Louis est en seconde année de philosophie,à la Sorbonne, et François étudiant à l’Écoledes beaux-arts à Paris.

Sans se connaître, ils s’engagent, en octobre1936 au 6e bataillon de chasseurs alpins (6e

BCA) à Grenoble. François en profite pourdécorer les murs du foyer et du mess, devastes fresques montagnardes. La caserneBayart ayant été détruite, il n’en resteaucune trace.

Sergents lors de la déclaration de guerre enseptembre 1939, ils sont affectés à la brigadede haute montagne et prennent part à lacampagne de Norvège en avril-mai 1940 ausein du 12e BCA.

Évacués sur l’Angleterre avec l’ensemble ducorps expéditionnaire français en juin 1940,ils choisissent de rester, avec 65 de leurscamarades chasseurs, en Grande-Bretagne etde s’engager dans les Forces françaises libres.

Ils sont affectés comme instructeurs aubataillon de chasseurs à Camberley, afin deformer les premiers cadres des FFL parmiles jeunes Français, dont de nombreuxBre tons , ayant r éuss i à re jo indrel’Angleterre après la défaite.

Nommés aspirants le 1er mai 1941, ils sontdirigés le 1er octobre 1941 sur le Levant etaffectés à Beyrouth, au 7ebataillon de marche(BM 7), puis rejoignent, à leur demande, lesparachutistes du French Squadron à Kabreten Égypte à la mi-mai 1942.

Des Chasseurs alpins aux chasseurs parachutistes SASLouis Mairet, François Martin, parcours de

deux Français Libres

Autoportrait de François Martin, sergent au 6e BCA àGrenoble en 1938.

François Martin, sergent au 12e BCA, brigade de hautemontagne, à Virieu (Isère) en janvier 1940.

François Martin, sous-lieutenant au French SquadronSAS, à Kabret Camp (Égypte) en 1942.

En avril 1943, lors de la conférence deQuébec, Churchill et Roosevelt approu-vent l’opération « Overlord » (suzerain) : ledébarquement aura lieu en France entrel’Orne et la Vire.

Les premiers à poser le pied sur le solfrançais seront les parachutistes de laFrance Libre du 4e Special Air Service(4e SAS - 2e RCP), puisqu’ils seront larguéssur le sol breton le 5 juin 1944, avant minuit,et le premier mort de l’opération Overlord

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HISTOIRE

Promu lieutenant-colonel à la veille deson départ volontaire à la retraite en août1964, fait compagnon de la Libération pardécret du 29 décembre 1944, il décède àToulouse le 3 octobre 1998.

Voilà brièvement résumé le parcoursexceptionnel de ces deux chasseurs alpinsdu 6e BCA en 1936, devenus en 1942 chas-seurs parachutistes au sein des para-chutistes de la France Libre.

Et comme le disait si bien M. GeorgesCaïtucoli (1920-2015), ancien président desanciens parachutistes de la France Libre etvice-président de la Fondation de la FranceLibre, lors du dévoilement de la plaque enhommage à Louis Mairet, le 9 mars 2002, surle site du Mémorial national des troupes demontagne du Mont Jalla : « Puisse cetteplaque apposée près de celle qui rappelleles combats livrés en Norvège par les chas-seurs alpins auxquels appartenait aussiFrançois Martin, qui optera lui aussi pourles SAS et trouvera une mort glorieuse enBretagne, le 12 juillet 1944, rappeler à lajeunesse d’aujourd’hui et de demain, lessacrifices acceptés par ceux qui avaientvingt ans à l’époque, pour que les généra-tions à venir puissent retrouver la liberté etla France son intégrité et sa grandeur. »

Philippe BlancDélégué départemental de la Fondation

de la France LibreConservateur honoraire du Mémorial

national des troupes de montagne

Décembre 2016 • N° 62 l 5

François Martin à Camberley en 1943.

François Martin (au centre), lieutenant au 2e RCP-4e SAS à Camberley (Grande-Bretagne) en 1943, avecSkinner et Christian Boissonnas.

Le lieutenant Louis Mairet, du 2e bataillon de chocparachutiste, à Bayonne en 1947, lors d’une cérémonieavec le général de Gaulle.

Le capitaine Louis Mairet, du 22e BCA, à Bouïra (GrandeKabylie) en 1957.

François Martin, en uniforme d’aviateur, et Louis Mairet, au deuxième rang (le troisième en partant de la droite, àdemi caché par son béret), en avril 1943 en Grande-Bretagne.

Pris au hameau de Kérihuel (Morbihan),François Martin est assassiné sur place pardes Allemands et des miliciens, avec le capi-

taine Marienne, cinq autres parachutisteset onze patriotes bretons, le 12 juillet 1944.

Il avait été fait compagnon de la Libérationpar décret du 26 mars 1943.

Quand à Louis Mairet, il entre le premier àVannes à la tête des FFI, précédant lestroupes américaines.

Il participe aux combats sur la Loire enseptembre 1944 et à ceux des Ardennes endécembre 1944, avant de retourner enGrande-Bretagne en février 1945.

Il est parachuté le 7 avril 1945 sur Eindhovenpour prendre part à la campagne deHollande. Capitaine au 2e bataillon para-chutiste de choc à Bayonne en 1948-1949(où j’ai eu l’honneur de servir sous sesordres), il rejoint l’Indochine en 1951, enqualité de commandant en second du2e bataillon de parachutistes coloniaux,

où il se distingue lors des combats en paysthaï en novembre 1952.

En novembre 1957, il rejoint son arme d’origine au 22e BCA, en Grande Kabylie, etil est grièvement blessé le 30 mai 1958 àAtazmat.

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HISTOIRE

6 l Décembre 2016 • N° 62

Le 1er septembre 1939, les armées del’Allemagne nazie envahissent la Pologne.Le 3 septembre, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. Vientd’abord pour la France ce qu’on a appelé ladrôle de guerre. Pas de bataille, des combatsde patrouilles aux frontières, le pays n’a pasle sentiment d’être en guerre. Aragon adécrit cela d’un seul vers : « À peine savons-nous qu'on meurt au bout des champs. »

Le 10 mai 1940, alors que je passe l’écrit duconcours de l’X, l’armée allemandedéclenche son offensive. Je suis alors 3/2 entaupe, à Rennes, dans ce qui est en fait lataupe du lycée Saint-Louis car les classesparisiennes préparatoires aux grandesécoles ont été délocalisées en province dèsla déclaration de guerre « pour protéger lesfutures élites » !

Le prof principal est Monsieur Deudron, ouplutôt le commandant Deudron, car il faitses cours en uniforme de chef d’escadrond’artillerie.

Le 17 juin, Pétain appelle à un armistice et jedécide d’aller me battre, pensant que lespossessions d’outre-mer continueront lecombat. Je n’entends pas l’appel de DeGaulle du 18 juin, mais, arrivé à St-Jean-de-Luz, je choisis de suivre les troupes polo-naises qui avaient combattu en France etqui s’y embarquent pour l’Angleterre.D’ailleurs, je dois, pour franchir les barragesinterdisant aux Français de quitter le terri-toire, me déguiser en soldat polonais.

En arrivant à Plymouth, un document éditépar le Lord-maire me fait découvrir qu’ungénéral de Gaulle a décidé de créer unearmée. J’arrive donc à Londres fin juin.

Nous étions d’abord moins de 400, installésà l’Empress Hall, un grand stade couvert oùétaient dressés des lits de camp, quand nousavons reçu la visite du lieutenant deCourcel, aide de camp du général de Gaulle,à qui nous avons confirmé notre volonté denous engager.

Deux jours plus tard, installés à l’Olympia,un centre d’exposition, nous avons la joie devoir arriver d’autres garçons et uneMarseillaise spontanée s’est élevée, dont lesouvenir m’émeut encore.

Il faut bien constater que nous étions trèspeu nombreux. Je ne peux faire mieux icique de citer l ’historien Jean-LouisCrémieux-Brilhac : « Les Forces françaiseslibres naissent avec le ralliement, les 29 et 30juin, de treize cents hommes ayantappartenu au corps expéditionnaire deNorvège. S’y ajoutent un minime contingentdu 6e bataillon de chasseurs alpins – 37volontaires sur un effectif de 735 hommes –et un millier de jeunes volontaires (dont plusde 30 taupins!). Au total, le 15 août, 2 721hommes dont 123 officiers. »

Le 14 juillet 1940, alors que nous sommesencore sans uniformes et donc habillés defaçon plutôt hétéroclite, nous allons défilerdans Londres précédés par une pancarte« French volunteers for general de Gaulle’sarmy » (volontaires français pour l’arméedu général de Gaulle) car le nom « Forcesfrançaises libres » n’a pas encore été trouvé.

Nous avons ainsi marché sous les applau-dissements des passants. Des femmesvenaient nous embrasser et, chose excep-tionnelle, le drapeau français flottait surWestminster Abbey.

Le 15 juillet, on nous habille enfin, de bat-tle-dress anglais avec : « France » écrit surl’épaule, et nous sommes amenés au campde Delville, à l’ouest de Londres.

La suite, eh bien, braves militaires nousavons fait ce que font tous les militaires,nous avons obéi aux ordres et nous avonscombattu là où nous avons été envoyés.

C’était le 10 juin dernier le 71e anniversaire dela sortie de vive force de Bir Hacheim1 et il neparaît pas inutile de rappeler la bataille déci-sive, tant sur le plan stratégique que sur le planpolitique, que fut la bataille de Bir Hacheimà laquelle j’ai eu la chance de participer.

Stratégique parce que les 3 723 combattantsde la 1re brigade des Forces françaises libresont bloqué 32 000 soldats ennemis durantquinze jours, quinze jours qui ont changé lecours de la guerre. Sans nous, les combat-tants de la France Libre qui étions à BirHacheim, le général allemand Rommel etses troupes auraient pu foncer sur l’Égypte.Ils auraient pu sans problème atteindre LeCaire et surtout prendre le canal de Suez. Cequi aurait été une catastrophe.

Mais la bataille de Bir Hacheim eut aussipour la France une très grande importancepolitique. Pour citer le général de Gaulle :« Quand, à Bir-Hacheim, un rayon de sagloire renaissante est venu caresser le frontsanglant de ses soldats, le monde a reconnula France. »

Cette bataille mérite qu’on s’y attarde.

Fin décembre 1941, les unités constituant la1rebrigade légère française libre quittent leurscantonnements au Liban et en Syrie pourfaire mouvement vers l’Égypte. Commandéepar le général Kœnig, la brigade comptait3 723 hommes et une femme, Miss SusanTravers, chauffeur de Kœnig.

Quant à moi, je viens de rejoindre le 1er régi-ment d’artillerie (1er RA), dont le 1ergroupeétait composé d’Africains de l’ouest et ledeuxième de Malgaches.

Si, dans le service, la discipline se plie com-plètement aux liens hiérarchiques, dans lavie courante, les relations ne tiennent pluscompte des grades et, tous volontaires,nous entretenons entre nous une véritablecamaraderie.

On pourrait se croire en vacances : la guerres’impose soudain à l’occasion d’une bai-gnade. Accompagné de deux Malgaches durégiment, je pars vers le large dans une mercalme et encore chaude. Soudain, à peine à100 mètres de la plage, je heurte un obsta-cle, j’éprouve une grande peur, suivi d’un

Bir Hacheim

1 Le texte de cette allocution de Jean-Mathieu Boris a été rédigé en 2013 (NDLR).

Jean-Mathieu Boris, ici en 1944 (coll. particulière).

Miss Susan Travers, chauffeur de Kœnig (coll. particulière).

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HISTOIRE

Décembre 2016 • N° 62 l 7

mouvement d’horreur. Nous ramenons lecadavre qui flottait sous la surface ; il estinforme, mais le vernis rouge de ses onglesmontre qu’il s’agit d’une femme. C’étaitprobablement une des infirmières d’unnavire-hôpital dont on nous dit qu’il a étérécemment torpillé.

Le 15 février 1942, l’ordre est d’aller à BirHacheim relever une unité britannique, la150e division. Bir Hacheim, un simple pointorthographié ainsi sur nos cartes presqueentièrement blanches, constitue alors l’ex-trême sud du dispositif britannique,appuyé 80 km au nord sur Aïn el Gazala, à30 km à l’ouest de Tobrouk. En fait, il n’y apas vraiment de ligne au sens des guerreseuropéennes, mais plutôt un immensechamp de mines qui s’étend depuis la meret à l’est duquel peuvent se déployer lesunités en fonction des besoins.

Nous subissons de temps en temps desphénomènes naturels propres à la région,notamment le vent de sable. On voit, auloin, un mur rougeâtre qui se rapproche peuà peu. Quand il arrive sur nous, l’obscuritédevient quasi totale. Impossible de sedéplacer, il faut attendre. Le sable pénètrepartout, nez, oreilles, mécanisme desvéhicules, notamment les delcos et les visplatinées qu’il faut ensuite nettoyer. Toutenourriture qui n’est pas dans des boîtes deconserve est immangeable.

De plus, certains jours, entre 5h et 9h, unépais brouillard persiste, rendant néces-saire l’emploi d’une boussole pour toutdéplacement.

Le vrai fléau, ce sont les mouches. Quand onarrive quelque part, elles ne sont pas là ; aubout d’une demi-heure, averties de laprésence d’humidité, elles se posent sur lenez, les yeux, les lèvres et toutes les petitesplaies et écorchures qu’il faut couvrir de sul-famide et bander étroitement. Elles aimentsurtout la bouche, et dans ce cas, il est assezfacile de s’en débarrasser : on pince leslèvres, la mouche est coincée, on la prend

délicatement et on en fait une petite boulequ’on jette. Dans les bons jours, j’ai dû enjeter une quarantaine.

Du « Bir » qui a donné son nom à l’endroit,il ne reste qu’un puits asséché, autourduquel montent la garde les ruines d’unancien fortin turc tout juste grand commeune petite maison. Sur le sol, aucune herbene retient le sable que le moindre souffle faittourbillonner en hautes colonnes ocre. Lacouche de sable est mince et le sous-solextrêmement dur ; les abris doivent êtreforés à la mine.

La position, un polygone de 16 km2 inscritdans un carré de 4 km de côté, est proté-gée suivant un tracé inspiré des concep-tions de Vauban, par des champs de minescontinus, à l’exception de trois passages.Au total 130000 mines antichars et 2000mines antipersonnel ont été posées par lessapeurs-mineurs.

Bien entendu, qui dit désert dit manqued’eau. Alors, l’eau est amenée par descamions citernes qui ont parfois servi àtransporter de l’essence, d’où un goût qu’ons’efforce de masquer en faisant du thé, ouparfois un pastis comme celui que m’offraitun jour un légionnaire italien. Comme je luidemandais d’où il tenait ce précieuxbreuvage, il me répondit que, la nuit, quandtout est calme, il avait eu des contacts avecun Italien d’en face qui le lui avait donné.

La bataille de Bir Hacheim va durer quinzejours. Elle peut se diviser en quatre phases :du 27 au 31 mai, attaque de Bir Hacheimpar la division Ariete ; du 31 mai au 2 juin,nos troupes se préparent à suivre l’ennemi

Un canon du 1er RA à Bir Hakeim (MOL).

Les restes du fortin de Bir Hakeim (ECPAD).

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HISTOIRE

8 l Décembre 2016 • N° 62

mot à la bouche, « water », et qui engloutis-sent toutes les réserves d’eau de la patrouille.

Le régiment d’artillerie a perdu, en tués etdisparus, 66 officiers et hommes et il nereste que 6 canons sur les 24.

Nous apprendrons plus tard que, lui attri-buant certainement une capacité de nui-sance qu’elle n’avait pas, Rommel a faitl’erreur de vouloir détruire la position deBir Hacheim pour ne pas la laisser sur sesarrières, et il lancera même encore uneattaque le 11 juin contre la position désor-mais déserte. Grâce à notre résistance, il aété immobilisé le temps nécessaire auxBritanniques pour envoyer d’Égypte, dePalestine et même d’Irak, les renforts quiont arrêté les Allemands à El Alamein à lafin du mois de juin. Malgré les attaques, lefront s’y est stabilisé entre la mer et ladépression de Qattara, à 50 km au sud,d’où nous partirons, en octobre 1942,pour chasser définitivement d’Afrique lesAllemands et les Italiens.

Les pertes de la 1re BFL au cours des combatset pendant la sortie se sont élevées à 129 tués,190 blessés, 612 prisonniers et 47 disparus.

Enfin, il appartiendra au général de Gaullede faire entrer dans l’histoire ce qui estdevenu depuis l’épopée de Bir Hacheim :

« Peu à peu, invinciblement la France com-battante émerge de l’océan qui s’acharnait àla recouvrir et le monde y reconnaît laFrance. Quand, à Bir-Hacheim, un rayon desa gloire renaissante est venu caresser le frontsanglant de ses soldats, le monde a reconnula France. Général Kœnig, sachez et dites àvos troupes que toute la France vous regardeet que vous êtes son orgueil. »

Depuis, le nom de Bir Hacheim a été donnéà une station de métro et à un pont de Paris,ce qui est assez paradoxal sachant qu’à BirHacheim, il n’y avait pas une goutte d’eau !

Le général Kœnig, dansBir Hacheim :« …Après la bataille, je fusamené à étudier le com-portement du généralRommel. Je ne compre-nais pas qu’il se soitacharné contre nous avecun entêtement aussihargneux…

Finalement, pour avoirvoulu remporter un suc-cès tactique contre nous,Rommel perdit, pendantles journées dramatiquesdu 7 au 10 juin, sa chanceréelle d’obtenir une vic-toire définitive de grandeenvergure… »

Ensuite, eh bien, c’est la bataille d’ElAlamein et la poursuite de l’Afrika Korps deRommel jusqu’à sa capitulation en Tunisiele 13 mai 1943.

Par la suite, ayant dû quitter la division à lasuite d’une dysenterie dont j’ai failli mourir,je rejoins le groupe de commandos deFrance nouvellement créé et je participeainsi, avec la brigade de choc de la 1re armée,aux combats meurtriers des Vosges,d’Alsace et d’Allemagne jusqu’à la fin de laguerre en Europe.

En février 1945, le général de Lattre deTassigny me remet la Légion d’honneur,une quatrième croix de guerre. Mais mavraie récompense sera le grand bonheur dedéfiler le 18 juin 1945 sur les Champs-Élysées à la tête du 1er commando de Franceque je commande alors.

Jean-Mathieu Boris

en retraite et amorcent une poursuite ; du2 au 10 juin, deux nouvelles divisionsencerclent Bir Hacheim ; leurs assautsrépétés, les bombardements massifsn’ébranlent pas notre résistance et, dans lanuit du 10 au 11 juin, nous effectueronsune sortie de vive force.

L’ennemi est à portée de fusil de la bat-terie, ce qui est tout à fait inhabituel pourdes artilleurs. Cette proximité a parailleurs des effets inattendus. Chaquesoir, à la tombée de la nuit, les combatscessent et, parfois, on entend des chantsqui viennent d’en face. C'est ainsi quenous avons entendu Lily Marlene qui aété adoptée par la huitième armée. On ditaussi qu’à la nuit, les légionnaires alle-mands et italiens de la Légion vont rendrevisite à leurs compatriotes d’en face !

Le 10 juin, un fort brouillard gêne l’actionennemie. Il est très apprécié car il rendimpossible tout bombardement aérienainsi que le réglage des tirs d’artillerie. Enréponse à une demande du commande-ment allié d’évacuer Bir Hacheim, dont larésistance n’est plus essentielle, Kœnigdécide que l’opération aura lieu dans lanuit du 10 au 11 juin.

Quant à moi, je rejoins, à sa demande, lecapitaine Gufflet, qui prend la tête du con-voi dans le blindé qui a servi d’observatoireen « Jock columns » ; il s’agit d’une automi-trailleuse dont on a retiré la tourelle et quipermet d’avoir un peu de hauteur dans cedésert plat. Je suis à plat ventre sur l’arrièreincliné, ma tête derrière le buste de Guffletqui se tient debout à l’intérieur.

On sort silencieusement dans la nuit...Tout va bien d’abord. Mais peut-on avoirl’espoir de traverser l’encerclementennemi sans être signalé ?... Une fuséemonte. Rien de grave ! Puis une petiterafale de mitrailleuse. Rien de graveencore ! Mais soudain, vingt rafales lasuivent, cent fusées montent dans le ciel,et mille balles traçantes déchirent la nuit,dont on ne peut s’empêcher de les trou-ver jolies ! Comme le conducteur de l’au-tomitrailleuse s’est bloqué, Gufflet le faitrepartir : « En avant, toutes les balles netuent pas. »

Gufflet est donc debout devant ma tête ; il ya un type accroché sur mon dos et un légion-naire à ma droite, également à plat ventre.Nous fonçons à travers des tirs de mitrail-leuses. Et puis, d’un coup, je reste seul : lecapitaine a reçu une balle dans le cœur etmes deux voisins sont tombés, une rafale lesa fauchés tous les trois et je suis indemne.

Le jour se lève à peine quand nousatteignons le point de ralliement ; les Anglaisvoient arriver notre automitrailleuse avecdes garçons barbus, aux vêtements déchiréset souvent ensanglantés, qui n’ont qu’un

Des hommes de la 1re brigade française libre après la sortie de Bir Hakeim(Musée de l’ordre de la Libération).

Le général Kœnig, commandant de la 1re BFL (DR).

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HISTOIRE

Décembre 2016 • N° 62 l 9

Charles Roger Hérissé, alias « Lepic »,« Dutertre »et « Dunois », voit le jour à Lisors,dans l’Eure, le 29 janvier 1896. Incorporédans un bataillon de chasseurs à pied le 13avril 1915, il prend part aux combats, estblessé trois fois et reçoit trois citations. Le 21février 1918, il s’engage dans l’aviation àDijon et rejoint, le 24 mai suivant, Istres, oùil est breveté pilote, sur Nieuport 18, le 16août avec le n° 15259.

Nommé sergent à la fin de la guerre, brevetéFAI1n° 14765 le 10 février 1919, il s’engage ànouveau dans l’aviation et vole sur Spad 57.Affecté à Strasbourg-Lendorff, il est nomméadjudant en 1923 et versé dans la réserve le29 avril 1930.

Dans les années vingt, il prépare une traver-sée de l’Atlantique en avion qu’il n’effec-tuera pas et rencontre Charles Lindbergh,dont il conserve un autographe.

Dans les années trente, il se marie et devientpilote professionnel chez Potez. Installénotamment à Pantin, près du Bourget, puisà Compiègne, il acquiert un Potez 56 et faitdu transport à la demande2. En parallèle, ilaccomplit des périodes militaires et estpromu successivement au grade d’adju-dant-chef en 1935, puis de sous-lieutenanten 1936, avec le matricule X 50832 R.

En 1939, lors de l’entrée en guerre, RogerHérissé, nommé lieutenant, est affecté à laBA 1293 de Saint-Jean d’Angély puis à Caenet enfin, comme lieutenant instructeur, àl’école auxiliaire de pilotage n° 17 d’Évreux.Parmi ses élèves, on rencontre GeorgesBarbanchon, Denys Boudard, Jean Hébert,Roland Leblond, etc., qui étaient issus del’Aviation Populaire, et dont plusieurs ontrejoint les Forces aériennes françaises libres.

Lors de la bataille de France, en 1940, il par-ticipe, avec Bertrand du Pouget4, à l’évacua-tion de l’école d’Évreux sous les bombarde-ments allemands. Après l’armistice de juin1940, il est démobilisé et se retire à Amiens.Recruté par Roger Dumont, alias « Pol », luiaussi aviateur et futur compagnon de laLibération, Roger Hérissé s’engage dans laRésistance en décembre 1941 au sein duréseau de la « Confrérie Notre-Dame »(CND) puis du réseau « Alliance » sous lenom de « Dutertre », matricule 89 044, enqualité de chef de mission de 2e classe.

Au début de 1942, il participe, aux côtés deCharles Chauveau et Roger Dumont, auxrepérages et à la préparation de l’opération« Biting », qui permet la capture par lesBritanniques du radar de Bruneval dans lanuit du 27 au 28 février 1942.

Immatriculé auprès des services secrets de laFrance Libre – le Bureau central de rensei-gnements et d’action (BCRA), comme onl’appelle à partir de septembre 1942 – avec legrade de lieutenant et les fonctions de chefde section du 1er décembre 1941 au 30 mai1944, il devient chef des opérationsaériennes de la CND pour les régions M1 P1.Disposant de 25 agents, il dirige dix opéra-tions, recherchant les terrains, organisant lesatterrissages et décollages des Lysanderet lesparachutages. Il gère aussi les transports defonds pour le réseau. Ses activités l’amènentà collaborer notamment avec ClaudeThierry-Mieg, alias « Janine Vaudreuil ».

Le 16 avril 1943, il participe à la récupéra-tion d’un pilote américain à Lyons-la-Forêt,opération décrite par Bruce Marshall dans

The White Rabbit. Le lendemain, laBBC t r an sme t l e me s s a g econvenu : « Le petit lapin blanc estrentré au clapier ».

Dans la nuit du 15 au 16 juin 1943,c’est à son tour de partir pourl’Angleterre à bord d’un Lysanderdu terrain « Pèche », au nord-ouestde Compiègne. Le capitaineHérissé, alias « Dunois », disposealors d’un compte à la Barclays deLondres.

Infiltré par mer le 20 août 1943dans le cadre de la mission« Drome », il rejoint le réseauCastille. La CND est presque com-plètement décimée, à la suite de latrahison, à l’automne 1943, duradio « Tilden ». En raison non seu-lement de son rôle clé dans lesopérations aériennes, mais aussiparce qu’il est supposé détenird’importantes sommes d’argent,Hérissé est activement recherché,mais parvient à échapper à toutesles souricières.

Par mesure de sécurité, les contacts avec luisont volontairement rompus le 15 novem-bre 1943. Il rejoint alors le réseau Galliad’Henri Gorce, alias le « colonel Franklin ».

Le 15 mars 1944, il prépare l’opération« Alexandre » à Anfréville-les-Monts, dansl’Eure, mais l’opération est finalementabandonnée.

Dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944, il s’em-barque une seconde fois pour l’Angleterresur le terrain « Planète », au sud-est de Tours.Durant ce séjour, il se lie d’amitié avecJanine Boulanger-Hoctin, volontaire fémi-nine de la France Libre dont il sera le témoinde mariage à Paris en 19455.

Affecté comme officier de liaison au quar-tier-général de la 3rd US Army du généralPatton, au 12e corps d’armée, il débarque enFrance le 8 août 1944. L’une de ses tâchessera de faire comprendre aux officiers amé-ricains que les Alsaciens sont des Français !

Le 12 décembre 1944, il rejoint la Présidencedu Gouvernement provisoire de laRépublique française (GPRF).Promu officier

1 Fédération Aéronautique Internationale (NDLR).2 Cette activité de transport commercial a pu se développer entre Évreux, Compiègne et Le Bourget, sans certitude.3 Base aérienne n° 129 (NDLR).4 Bertrand du Pouget, alias « François Navarre », s’est évadé de France à Carantec à bord du S’ils te mordent le 6 mars 1943 et s’est engagé dans les

FAFL (NDLR).5 En Angleterre, il se fait également photographier en uniforme de capitaine de l’armée de l’air au BCRA, à une date non identifiée, correspondant à

l’un ou l’autre de ses séjours.

Charles Roger Hérissé (1896-1974)

Charles Hérissé en uniforme (coll. Philippe Bauduin).

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10 l Décembre 2016 • N° 62

de la Légion d’honneur le 29 octobre 1945,il est nommé commandant de réserve le 25décembre 1945 et rayé du personnel navi-gant. Il totalise alors 1 338 heures sur appa-reils militaires, dont 80,50 heures de nuit, et2 872 heures sur appareils civils.

Décédé le 10 octobre 1974 à Suresnes, il étaitofficier de la Légion d’honneur, mais aussititulaire de la médaille militaire, de la croixde guerre 1914-1918 et de la médaille de laRésistance (1945).

Philippe Bauduin

Bibliographie sommaireArchives du Service historique de la Défense, département « Air ».

Communications privées de Mesdames Claude Adida (Thierry-Mieg) et Janine Boulanger-Hoctin.

Communication du colonel Henri Collignon aux anciens combattants de Lyons-la-Forêtpour l’anniversaire du 60e anniversaire du débarquement en 2004 (Archives municipales).

Bruce Marshall, The White Rabbit, Londres, Evans Brothers, 1952 (traduction française,Gallimard, 1953).

Colonel Rémy, Une affaire de trahison, Raoul Solar, 1949.

Colonel Rémy, Les Mains jointes, Raoul Solar, 1949.

Hugh Verity, We Landed by Moonlight : The Secret RAF Landings in France, 1940-1944,Crecy, 1998.

Ces photos ont une histoire. Elles sont encoreinédites, d’où leur intérêt. Elles ont été prisesle 14 juillet 1939 par notre ami Lucien Festor,ancien FFL, délégué pour l’Hérault de laFondation de la France Libre.

Avec quelques camarades nous étions allésvoir le grand défilé militaire sur le terrain demanœuvres de Chambière, près de Metz.

Trente mille hommes devaient défiler, lafine fleur de l’armée française de l’époque.Nous étions installés sur le ballast de la voieferrée qui dominait les lieux.

En dessous, nous avions la tribune officielleregroupant le général Giraud, son état-major et les personnalités de la région.

Il y eut une certaine confusion et le colonelde Gaulle en fut déclaré responsable. Unrapport défavorable à son égard existe dansle journal de bord de l'unité ce jour-là.

Lucien Festor

14 Juillet 1939

Manœuvres de chars du 507e RCC du colonel de Gaulle surle terrain de Chambières-lès-Metz (coll. Lucien Festor).

Tourelles des chars Renault R 35 tirant un coup de canon à blanc (coll. LucienFestor).

Le général Giraud faisait l’admiration, àl’époque, de toute une génération de jeunespatriotes : quel superbe général de parade !

Enfin commence le défilé. Face à nous uneunité de chars, en ligne. Je prends une photoà l’instant ou toutes les tourelles tirent uncoup de canon à blanc.

Sur la seconde photo,ces chars défilent devantles officiels.

Ce n’est que plus tardque nous saurons que lecolonel qui comman-dait le régiment était lecolonel de Gaulle.

Nul ne pouvait songer, àce moment-là, que deGaulle et Giraud allaientse retrouver, et s’affron-ter, à Alger trois ans plustard. L’un représentantla France, le second larésignation de Vichy.

Pour la petite histoire,les chars étaient desRenault R 35 de 10,6tonnes, avec un canonde 37 mm et une mitrail-leuse de 7,5, et apparte-naient au 507e RCC.

Lors de la canonnade àblanc, des chevaux atte-lés à des prolonges d’ar-tillerie s’étaient cabrés.Ils n’avaient jamaisentendu le bruit ducanon si proche.

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Décembre 2016 • N° 62 l 11

Le choc d’un retour soixante-dix ans aprèsdans le massif de l’Authion, lieu d’une fra-trie sacrifiée : André et Henri Bon.

1er mai 2015, Saint-Martin-Vésubie,au buffet offert par la municipalité

Au moment où l’interview se réalise (enavril 2015, soit quelques jours avantqu’André n’entre à l’hôpital), André vitdans le département du Rhône, dans labanlieue proche de Lyon, à Bron.

70 ans après y avoir combattu, André Bonretourne, avec la DFL, pour la premièrefois dans l’Authion, là même où son frèreHenri, alors au BM11, a perdu la vie.

Les deux frères Bon (jeunes à l’époque) s’yétaient engagés, André au BM5, son frère auBM11 : « Mon frère est parti une semaineavant moi car, la première fois, ils m’ontrefusé car j’étais trop jeune. »

Les vecteurs de l’engagement d’André

ont été tués : ils avaient marché dans laforêt, ils ont voulu couper, comme ilsétaient à découvert, ils ont tous été tués ; ily avait avec eux deux sous-officiers.

Dans les Vosges, on avait fait un trou dequatre mètres de fond et on attaquait lelendemain. »

Restent gravés dans sa mémoire quelquesactes, voire paroles, marquants, inoublia-bles, tels que, à propos d’un jeune Allemand :« Finis-le, finis-le ».

« Les Allemands, qu’est-ce qu’ils leur met-taient, aux Noirs ! Quant aux Noirs (lesMalgaches), ils prenaient les oreilles auxAllemands ; ils (les goumiers) avaient ledroit de pillage et de viol. »

L’Alsace

« En Alsace, on a eu de gros coups durs ; ilsmettaient les oreilles dans un petit sac ; onne peut pas oublier ; je ne regarderaijamais un film de guerre.

J’étais dans la 1re compagnie avec le capi-taine Toumoul, un Juif pas commode.J’étais avec Quelen ; une fois, on était àcinquante mètres des Allemands ; on m’atiré dessus, j’ai rien eu mais mon copainMartin est mort. Pour nous, les combatsont commencé du côté de Besançon. Leplus dur, Giromagny : les fusiliers marinsm’ont sauvé, ils étaient équipés.

En Alsace, on est monté dans les camions,il pleuvait tout le temps à l’Illwald ; legénie avait mis des ponts cordes.

Des pieds gelés, il y en a eu. En Alsace, leshôpitaux étaient pleins, les chaussuresaméricaines pas terribles quand lesAllemands avaient des chaussures four-rées. La couturière qui nous raccommodaitnos vêtements renseignait les Allemands ;ils l’ont arrêtée. »

L’Authion, là où le passé et le présent sem-blent se confondre dans sa mémoire, lais-sant des plaies ineffaçables.

« À la Vésubie, on est monté sur les pitons,je ne sais plus comment ; il n’y avait pasd’eau, les mulets ne montaient pas beau-coup ; on ne se lavait pas beaucoup. On amarché en suivant les mulets. On avait unsac ; tous les quinze mètres, on tombait surle sac et on s’endormait. »

À propos de La Roya et de son frère :

« Mon frère du BM11 a été blessé à LaRoya, évacué à Cannes, à l’hôpital (l’hôtelMajestic, réquisitionné comme hôpital).

André Bon (BM5)

André Bon à Saint-Martin-Vésubie en 2015 (coll.Michèle Cecchini-Chrétien).

Le père d’André et Henri Bon,ancien combattant de 1914-1918 (coll. André Bon).

« Je me suis engagé à l’âge de 17 ans le 15octobre 1944 car mon père s’est engagé en14-18 et a été gazé en 1917 par la pyrite.

J’ai rejoint la DFL à Chalon-sur-Saône oùelle se trouvait et cherchait des volontaires

car il fallait remplacer les Sénégalais quiavaient les pieds gonflés et gelés.

Nous sommes passés deux-trois jours parDijon pour arriver à Besançon.

Nous avons été habillés à Roye. On avait un caranglais d’où on nous appela la 8e armée bri-tannique de Libye, parce qu’il y avait beau-coup de Malgaches ; on avait le casque anglais,les rations alimentaires américaines. »

André Bon en 1940(coll. André Bon).

André Bon pendant laguerre (coll. André Bon).

Dans les Vosges avec la DFL, André Bon vit des moments à la fois poignants et ter-rifiants :

« On ne savait pas manier les armes ; ainsi,un copain nommé Martin est mort sur lecoup, tandis que moi je n’ai rien eu ; lesAllemands voyaient qu’on était jeunes (18-20 ans). Les appelés ne comprenaient pasgrand chose. »

La campagne dans les Vosges a laissé destraces ineffaçables dans la mémoired’André, traces que ce voyage semble ravi-ver telles des cicatrices, évoquant son pro-pre engagement : ainsi, il me décrira invo-lontairement à deux reprises le calvairevécu dans les Vosges par Hubert Fescher,l’un de ses copains du BM5 :

« Il a reçu la charge en pleine tête ; il a ététrépané cinq fois ; ils sont venus le chercherau bout d’un temps très long ; je l’aimaisbien ce garçon, il était gentil. »

André relate l’événement, semblant enquelque sorte revivre les circonstances decette tragédie :

« On avait quitté Colmar, on logeait dansune maison de gardien ; les Allemandsl’ont repérée la veille ; on est parti de ce ter-rain vague avec deux gars du Nord. Moi,on m’a mis plus loin, en face du pont, avecHubert Fescher ; c’est là qu’il a reçu le groscoup : les Allemands sont arrivés en blancet ont demandé le cordon du FM et, le len-demain, on a regardé l’autre côté du pont ;il y avait du sang partout ; ils avaient eudes blessés eux aussi.

Près de Munster (toute la ville avait étéévacuée), à Ebersheim, sept ou huit, tous

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12 l Décembre 2016 • N° 62

Mon frère, Henri Bon, a attrapé une pleuré-sie, suite à ses blessures, et a été ensuite d’hô-pital en hôpital. »

Est-ce le retour sur le lieu qui a prédisposéà ces révélations que d’aucuns jugeront« intimistes » ?

Fallait-il les taire, censurer leur expression ?Ce ne fut pas mon choix car elles sontuniques, revenues, en quelque sorte, à fleurde peau lors de notre retour à La Roya, del’hommage et de l’accueil chaleureux decette petite mairie qui a organisé un hom-mage aux quelques anciens qui restent.

Par de-là les plaies laissées par l’engage-ment de cette fratrie de jeunes hommes,André et Henri, force est de constater que,la DFL, l’Authion, furent l’engagement(méconnu) d’une fratrie (l’un des frèresd’André y laissera la vie quelques tempsplus tard du fait de ses blessures), l’illustra-tion d’une dérive – le risque de l’oubli. Ilnous faut l’intégrer dans l’histoire pour lesjeunes générations.

Un engagement citoyen indéfectibleauprès de De Gaulle

Il me confiera : « De Gaulle était mal vu ; ils’en est vu, au début. Il a eu le courage d’en-treprendre quelque chose ».Un engagement qui perdure

« À Lyon, je suis à la maison du combattantavec le Souvenir Français et, pendant dixans, dans le bureau. Il y a plus de vingt ansque je suis porte-drapeau. »

Cet entretien aura pris davantage la formed’un échange que d’une interview clas-sique, avec un interviewer et un inter-viewé. André Bon avait égaré sa médailledu BM5 ; je lui donnai spontanément lamienne, une « authentique » que j’avaistrouvé sur un site de vente en ligne.

La recherche d’un camarade decombats

« Ma recherche d’un camarade de combatsau nom de Hubert Specher ou Speucher (jene sais plus très bien), de Bar-le-Duc oud’Arnay-le-Duc, peut-être Naespecher. Cedont je suis sûr, c’est le prénom, Hubert.

Jamais je ne me serais imaginé de la partd’une jeune femme comme vous trèsdévouée de relater cette histoire de guerre.

Je pense que cela vient de votre père. Oui,après l’appel téléphonique de ma fille, jepense que votre papa était bien mon chefen Alsace.

Henri Bon, frère d’André(coll. André Bon).

Article annonçant le décèsd’Henri Bon (coll. André Bon).

Le 30 avril 2015 au fort de Cabanes-Vieilles avec Jean Gilbert, ancien du 1er RA (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

C’est un bien triste souvenir qui me reste enmémoire. Lors d’une patrouille de nuit, noussommes tombés face à une patrouille alle-mande, pris par de très violents tirs contremon camarade qui fut très touché, voire griè-vement blessé, par une armée allemande.

C’est alors que je me permets de vousdemander si possible de votre part pourrecueillir plus de renseignements sur cettepersonne ou sa famille. En vous remer-ciant tous.

À bientôt, André Bon. »

À mon intention :

« Madame,C’est avec beaucoup de fierté que je viensrendre réponse à votre courrier du 2novembre 2015 pour votre rapport trèsjuste. Je vous en remercie.

Gros bisous à vous et aussi à toute votreéquipe en souvenir. »

À l’issue de cette rencontre, nous cherche-rons mutuellement, André Bon, sa fille etmoi-même, qui était ce camarade de com-bats qui a tant souffert dans l’Authion :peut-être celui que je retrouve dans lesarchives de Marcel Chrétien, mon père, entant que cité à l’ordre de l’armée en mêmetemps que lui : Naespescher.

Un camarade du BM5 tel que ClémentDehu pourrait peut-être nous le confirmer.

Interview réalisée par Michèle Cecchini-Chrétien,

fille de Marcel Chrétien, capitaine auBM5, saint-cyrien promotion 1934-1936

« Alexandre 1er de Yougoslavie »

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HISTOIRE

Décembre 2016 • N° 62 l 13

clin d’œil prémonitoire au thème retenupour le Concours National de la Résistanceet de la Déportation 2015-2016, « Résisterpar l’art et la littérature »). Ainsi :

« Pour la petite histoire, c’est un historienfrançais, Serge Elisséeff, qui a sauvé Kyotolors de la Seconde Guerre mondiale, en sup-pliant les Américains de ne pas bombarderla ville, cité des ARTS (en majuscule) et de laculture au Japon. »

Il me retranscrira (avec des corrections desa main) un poème, daté du 18 juin 1987, deThéo Gillet, ancien du 1er RFM, qu’il a bienconnu et dont il me précise : « Il a perdu unejambe dans les combats en Syrie ».

« J’avais seize ans en l’an quarante.T’en avais vingt, il avait trente.En ce bon temps où l’on disait,Et ceci avec suffisance,Que notre armée se repliaitSur des bases fixées à l’avance,C’est sûr que chacun le croyait,Nous avions tous belle confiance,Pas un citoyen ne pensaitUn jour voir disparaître la France.Aussi fut forte notre surprise,Quand l’on vit, joyeuse, à sa guise,Toute une horde de TeutonsTraverser le réduit breton.T’avais seize ans en l’an quaranteJ’en avais vingt, il avait trente,Très vite nous dûmes sécher nos larmesEt tirer le signal d’alarmePuis sauter en barque comme des preuxAfin de gagner d’autres cieux.Et d’une armée que l’on vit fondreEn naquit une, là-bas, à LondresElle vit le jour un dix-huit juin,Faite autour d’un mandarin.Qui n’était qu’un, ils devinrent deux,Car vint un jeune, puis vint un vieux.Le jeune du fond du Finistère,L’ancien, lui, du bout de la Terre.Ils pensaient bien, le jeune, le vieuxQue la France vit sous tous les cieuxQu’il ne fallait qu’en cet instantReste tout seul cet homme grandOù à soixante-dix ans près,L’ennemi foulait nos verts présComme Bayard nous eut aimés,Toi Dewever et toi IelhéEt toi Berrou et toi Guéguen,Chris vers Damas, sur le chemin,Toi dit Ynville, juste, enterréUne croix de bois et un béretSur une tombe fleurie de genêts,Qui signale à tout pèlerin,Qu’est mort un fusillé marin.Pour toi Le Borgne, Moniot, Chaquer,Écrasés sous des tonnes de ferAussi ce Pitron qui allait,

Balles dans l’épaule et le molletMarchant debout face à la mort,Et la bravant, c’était son sort.Si l’on voulait tous les citer,On en ferait un livre entier.Ils sont tous certains cependant,D’être là, dans nos cœurs présents.Ils étaient à la DFL,Cette division qui fut si belleQue plaise à Dieu, un clair matin,De crier l’homme, qui de sa main, À chaque détour de nos chemins,Grave l’histoire de ces marins. »

Pour cette deuxième rencontre, faute detemps suffisant (durant les quelques jourspassés dans l’Authion, j’ai réalisé environsix, sept interviews d’anciens), nous avons,d’un commun accord, convenu, ClémentDehu et moi-même, de centrer l’interviewuniquement sur la pénibilité vécue par leBM5 durant les combats dans l’Authion enavril 1945, ses caractéristiques par rapportaux combats en Alsace et dans les Vosges.

Autre motif animant ma démarche, lors duvoyage-mémoire dans l’Authion, les combatsmenés par le BM5 n’avaient guère, voire pasdu tout, été abordés ni par les deux anciensdu BM5 ni par les historiens présents.

Au sujet de la pénibilité des combats duBM5 dans l’Authion, les souvenirs affleu-rent, encore très présents : « Contrairementà l’Alsace et aux combats dans les Vosges, iln’y a pas de front.

Au début, c’est les patrouilles ; il fallaitreconnaître le terrain, les forts, blockhaus etabris en pierres en haut des crêtes. »

« Le gros problème, il faut monter. C’esttrès dur pour moi, tireur au fusil mitrail-leur, ayant eu les pieds gelés en Alsace quime font mal, surtout au départ. En plus demon sac à dos personnel, j’ai vingt-cinqchargeurs de vingt-cinq cartouches et enplus le fusil-mitrailleur, soit vingt, vingt-cinq kilos. Il faut monter. Il faut de la bois-son car on transpire pour monter. Au bout

Clément Dehu dans l’Authion, le 30 avril 2015 (coll.Michèle Cecchini-Chrétien).

Les pentes empruntées par les combattants de la 1re DFLpour atteindre le fort de Cabanes-Vieilles. Photo prise le30 avril 2015 (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

L’âpreté des combats dans l’Authion relatéepar Clément Dehu, sergent au BM5, adepte dela chasse aux coqs de bruyère (tétras) dans leVercors avec ses oncles durant sa jeunesse, unéternel globe-trotter, depuis. Retour soixante-dix ans après dans l’Authion.

Une première interview avait été réalisée le23 novembre 2014, lors d’un retour,soixante-dix ans après, sur les lieux descombats de la bataille d’Alsace de la 1re DFLcontre le nazisme.

Clément Dehu m’avait alors accordé unelongue interview, avec quelques photosanciennes de ses copains qu’il m’avaitfacilement identifiés et ce, bien que certainssoient relativement tombés dans l’oubli, telsson lieutenant, Van Parys, dont il évoque lesouvenir avec une certaine émotion :

« Il était toujours à mes côtés depuis le débar-quement de Provence. Il avait fait Cherchellet Coëtquidan, son frère était lieutenant à la2e DB. Il sera tué devant Strasbourg. Leursparents habitaient Montfort-l’Amaury etn’avaient que deux fils, tous les deux tués à lafin de la guerre. J’ai vu les parents après laguerre : ils étaient très tristes. »

Il m’avait retourné son interview accompa-gnée de quelques corrections et m’avaitalors illustré sur une carte postale quelquesdétails sur ses centres d’intérêt concernantles ascensions pédestres en montagne : « Jeconnais le Mont Fuji, j’ai fait l’ascension lorsd’un voyage de douze jours au Japon. J’aifait également un cinq mille au Népal. »

« Dans ma jeunesse, je faisais la chasse auxcoqs de bruyère (tétras) avec mes oncles ;c’est pour cela que je connaissais bien, dansl’Authion, la montagne et la ruse des bêtessauvages dont je me suis inspiré. »

L’histoire et la littérature avaient émergéspontanément (sans que je lui pose dequestion à ce propos) dans son discours dedeux façons, au fil de nos échanges (tel un

Clément Dehu

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HISTOIRE

14 l Décembre 2016 • N° 62

d’une heure tu transpires. Toutes ces posi-tions sont tenues par les Allemands depuisquatre ans ; tous les angles de tir sont pré-parés à l’avance. »

Pour mieux me faire visualiser la difficultéà affronter les Allemands, Clément medessine un croquis :

Puis il poursuit parlant des Allemands :« En général, ils ont un observatoire, unguetteur avec des jumelles qui balaient lesmouvements en dessous. Le gros problème,c’est les mines, un poison : on ne sait jamaisoù on met les pieds. On a la hantise de per-dre nos jambes ou être aveugle. Noussommes à la merci d’un snipper qui peuttuer un homme n’importe comment. C’est làque Van Parys, mon lieutenant, et Seignoux,un Bourguignon, tireur au fusil mitrailleur

comme moi, sont tombésen patrouillant.

Un autre problème c’estl’eau : on la porte sinon onbuvait l’eau des ruisseauxou la neige. On mangeaitdes rations américaines.Nous étions ravitaillés pardes mulets ou des ânes.

Quelqu’un du pays deMenton qui s’appelaitGrazelli et qui faisait del’huile d’olive, c’est lui etsept ou huit hommes quinous amenaient la nourri-ture en prenant les sentiers

dans les bois. C’était le seul à descendre lesmalades ou les blessés. »

Les brancardiers ? « Pour eux, c’était trèsdur car le terrain est escarpé, à flanc decoteau avec des pierres qui roulent et despassages à découvert.

Quand on attaquait un fort ou un fortin, ilétait impossible d’attaquer de face car leterrain était miné, donc la section étaitcoupée en deux ou trois suivant le piton.Sur quarante, quinze soldats restaient deface, dont toujours un fusil-mitrailleur etles voltigeurs.

On se montrait exprès pour faire diversion,les autres descendaient pour remonter der-rière, contourner pour reprendre le fortin.C’était double fatigue car tu montes, tu des-cends pour les attaquer de derrière : c’estl’Authion.

Des moments, les fortins étaient vides, lesAllemands préférant rejoindre le gros del’armée en Italie ; d’autres étaient très défen-dus : ce n’était jamais pareil.

J’ai eu de la chance : je savais utiliser le ter-rain, la moindre contrepente, je savais carj’étais très solide des bras et des jambes.J’avais l’entraînement en montagne. Jesavais utiliser le terrain. »

Cérémonie à la nécropole de l’Escarène en présenced’Éric Ciotti, président du conseil départemental desAlpes-Maritimes, le 30 avril 2015. Y repose le LieutenantVan Parys, tué dans les combats de l’Authion, l’officierque Clément Dehu a toujours secondé depuis le débar-quement de Provence et dont il honore la mémoire et lapersonnalité en ces termes : « Il aimait ses hommes, lesprotégeait en prenant lui-même des risques ; il avait faitl’école militaire d’infanterie de Cherchell et de Saint-Cyr-Coëtquidan, mais personne n’en parle car le capi-taine Coquil (qui nous avait fait dormir dans la neige),ne l’appréciait pas. » (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

Vue de la nécropole de l’Escarène, mausolé « érigé à l’en-droit même où furent inhumés 262 combattants appar-tenant à la 1re DFL tombés en 1945 dans les durs com-bats du massif de l’Authion », lors de la cérémonie du30 avril 2015 (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

Fort de Cabanes-Vieilles le 30 avril 2015 (coll. MichèleCecchini-Chrétien).

Clément Dehu en uniforme de combattant de la 1re DFL(coll. Clément Dehu).

À cet instant, il me semble percevoircomme un certain serrement dans sa voix :« Mon copain est mort car il ne m’a pasécouté : il ne faut jamais revenir sur ses pas.Or, c’est important car un tireur t’attend. »

Puis revenant sur son propos initial, centrésur la pénibilité de se battre dans l’Authion,il poursuit : « Des fois, on couchait en pleinair dans la forêt ou derrière de grosses pierresou rochers. En effet, si on descendait aubivouac, il fallait remonter ; c’était un éternelrecommencement ! Le soir, on était crevé. »

À propos d’un centre d’intérêt commun etd’une pratique devenue courante aujour-d’hui, la randonnée, il est relativement aiséde ressentir les efforts quasi surhumainsfournis au quotidien par lui-même, un ran-donneur encore très aguerri (six, sept kilo-mètres/heure, me disait-il quand je l’aiauditionné en Alsace) et ceux de ses cama-rades, souvent moins aguerris, du BM 5 etdes autres bataillons de marche de la 1re

DFL, quand il précise plus avant : « Des fois,on montait pendant quatre heures avec desdénivelés de mille à mille cinq cents mètres.Cela a duré pendant trois semaines. »

Revenant à nouveau sur la description duvécu ressenti et suscité par les efforts deshommes du BM5 pour la reconquête del’Authion, Clément Dehu résume et con-clut : « Les problèmes les plus aigus, c’était leravitaillement, la nourriture, les boissons,les munitions. Il y avait aussi le problème derapatriement des blessés. Nous étionsconstamment en patrouille, sur le qui-vive,pas de repos. Les godasses américaines nesont pas faites pour la montagne, donc onavait une mauvaise stabilité. »

La fin des combats dans l’Authion pour leBM 5 : « Quelques jours avant la fin de laguerre, notre capitaine, Coquil, de la 2e com-

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HISTOIRE

Décembre 2016 • N° 62 l 15

pagnie BM5, reçoit l’ordre d’effectuer unelongue patrouille pour s’assurer qu’il n’y aplus d’Allemands dans notre secteur. Elle estcommandée par le lieutenant Yvenou etcomposée d’une quinzaine d’hommes.

Je suis sur un piton avec mes hommes poursa protection. Cela fait une bonne heurequ’ils marchent. Soudain, j’entends desexplosions, des cris et je vois de la fumée.J’apprendrai une demi-heure plus tard qu’ilssont tombés dans un champ de mines : troismorts, cinq blessés. Yvenou, Lambertod ontla jambe arrachée, Ranson est blessé augenou, Domissy, mon copain, a une jambearrachée et l’autre pleine d’éclats. Le bran-cardier qui le transporte saute à son tour surune mine ; blessé, il perdra l’usage de sonbras droit et l’œil à 21 ans. Je ne me souviensplus des noms des quatre autres. Lapatrouille s’est terminée à cet endroit. »

Photo de La Brigue en dénivelé, en 1900 (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

Plaque commémorative du jumelage franco-italien des deux villes de Breil-sur-Roya et Borgo San Dalmazzo, apposée àBreil-sur-Roya (coll. Michèle Cecchini-Chrétien).

La fin des combats pour le BM5 : « On a suque c’était terminé le 3 mai. On était alorsen Italie. Nous fêterons avec les Italiennes

et les Italiens la fin de cette horrible guerre.Deux de mes camarades épouseront uneItalienne, dont Roger Charbonnier, deSaint-Quentin, qui vient de recevoir laLégion d’honneur.

Il conclura son propos par cette phrase :« Les Allemands, c’était des coriaces ; ilsavaient l’avantage d’être sur les hauteursavec un très bon armement. »

Un éternel globe-trotter, Clément Dehu ?Au moment où je lui annonce l’envoi de cedocument, il m’annonce qu’à nouveau(après le Japon, la Mongolie, etc.), il partpour quinze jours faire le tour de laBirmanie.

Propos recueillis le 1er mai 2015 parMichèle Cecchini-Chrétien,

fille de Marcel Chrétien

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LIVRES

16 l Décembre 2016 • N° 62

Né à Paimpol en 1921, fils d’un capitaine au long cours, petit-fils d’instituteurs par sa mère, GeorgesMénage se destine presque naturellement, à partir de l’âge de seize ans, à la vie de marin et prépare leconcours d’entrée à l’école d’hydrographie, quand, en mai 1940, la France est envahie.

Le discours de Pétain du 17 juin 1940 le convainc de passer en Angleterre, avec l’accord de sa mère, oùil retouve son père, avec lequel il sert sur le Macon, avant que l’équipage français ne soit remplacé pardes Britanniques. Engagé alors dans la marine marchande de la France Libre, il embarque enseptembre, à Glasgow, en qualité de second lieutenant à bord du PLM 27 avec lequel il fait les convoisde l’Atlantique vers le Canada puis l’Afrique. Durant ces périples, le PLM 27 affronte une tempête, enroute vers le North Channel, au début de décembre 1940, puis la menace des attaques de raiders et deU-Boote allemands, qui torpillent plusieurs bâtiments au retour de Freetown, en mars 1941.

Deux mois plus tard, le PLM 27 est placé en carénage et son équipage dispersé. L’état major de lamarine marchande nomme Georges Ménage premier lieutenant à bord du Joseph Duhamel, unchalutier chargé de convoyer vers Liverpool le poisson pêché au large de l’Islande.

Ces dispositions durent six mois, jusqu’à ce que l’état-major des FNFL le convoque à Londres, enoctobre 1941, comme tous les engagés de 18 à 22 ans qui n’ont pas encore fait leur service militaire,afin de l’affecter dans la marine de guerre. On lui fait également signer un acte officiel d’engagementdans les FNFL daté du 14 novembre 1941 et on le promeut aspirant. Puis il rejoint à Glasgow

l’équipage de la corvette La Renoncule, qui revient alors de sa première mission d’escorte, et avec laquelle il assure la protection de convois dansl’Atlantique au sein du groupe anglo-franco-polonais B3.

Fin 1941, un ordre de Londres l’envoie à Belfast pour embarquer à bord de la corvette Commandant Drogou, que l’on achève d’armer et où il sert,comme sur La Renoncule, en qualité d’officier manœuvre et de navigation et d’officier de détail. Toutefois, le Commandant Drogou devant apareillerpour Freetown, dont il n’apprécie guère le climat, il obtient d’échanger sa place avec un camarade, Piquet, et retrouve La Renoncule en février 1942.

En novembre, à l’occasion de travaux de modernisation de La Renoncule, un ordre de l’état-major l’envoie sur le navire-école Président ThéodoreTissier, ainsi que cinq autres aspirants, afin d’y suivre une période de formation, nécessaire pour régulariser leur grade. Reçu à ses examens, fin avril1943, il est envoyé à la base des chasseurs de sous-marins de Cowes, sur l’île de Wight, où il embarque sur le chasseur n° 13 « Calais » et mène desmissions de patrouille côtière et d’escorte.

Entre-temps, l’armement de quatre frégates donne lieu à un certain nombre de mutations et, grâce à l’appui de son ancien commandant, Fonbrune,adjoint au directeur du personnel des Forces navales en Grande-Bretagne (FNGB), nouvelle appellation des FNFL, il obtient de retrouver, en octobre1943, La Renoncule, avec laquelle il reprend l’escorte des convois de l’Atlantique Nord. Outre une découverte des États-Unis, cette période est celledes premiers contacts – plutôt froids – avec les marins de Vichy et les Italiens passés dans le camp allié, après le débarquement anglo-américain enAfrique du Nord pour les uns et la chute de Mussolini pour les autres.

En mai 1944, le groupe B3 est dissous, en prévision du débarquement de Normandie, et La Renoncule rejoint à Torquay la force U, au sein de laquelleelle convoie des LST vers le secteur d’Utah Beach, avant de patrouiller en baie de La Capelle, dans la nuit du 7 au 8 juin. Puis ce sont des escortes decargos et de LST entre la Grande-Bretagne et Utah Beach, jusqu’au début d’octobre.

Après un premier contact avec la terre de France au port de Cherbourg le 13 septembre, Georges Ménage obtient une permission, au cours de laquelleil retrouve les siens en Bretagne, sa mère notamment qui devait décédait peu après d’un cancer.

À son retour en Angleterre, sa demande de mutation sur un sous-marin ayant été accepté, il rejoint Le Morse, avec lequel il mène des patrouilles enmer du Nord en février 1945, avant de rejoindre Oran, où il reçoit la nouvelle de la victoire.

Désireux d’échapper à la morne existence d’une vie de garnison en Afrique du Nord, il demande et obtient une affectation en Indochine mais, deretour en France pour une permission de deux mois, rencontre sa future épouse et renonce à ces projets pour rester au pays.

On ne peut que saluer le travail de Georges Ménage, qui nous livre, avec cet ouvrage,un récit autobiographique vivant, illustré par les photographies personnelles del’auteur (grâce au Kodak 6x9 qu’il avait emmené avec lui en juin 1940), mais aussi untableau historique d’une extrême précision, qui nous permet d’appréhender la réalitéde cette époque tourmentée et de découvrir une série de figures remarquables, enmême temps qu’il nous offre un témoignage irremplaçable sur l’esprit qui animait lesvolontaires de la France Libre.

Odyssée d’un marin de la France Libre

Odyssée d’un marin de la France LibreForces navales françaises libresGeorges MénagePréface de Stéphane SimonnetÉditions Récits, septembre 2016, 348 p., 19 €

AVIS À NOS ABONNÉSSauf avis contraire de notre part, les ouvrages faisant l’objet d’un compte-rendu dans notre revue

ne sont pas disponibles à la vente à la Fondation de la France Libre.

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Décembre 2016 • N° 62 l 17

Les ouvrages consacrés à l’histoire de la Résistance ne manquent pas. Même la France Libre, en dépit desnombreux domaines qui demeurent encore à défricher, commence à disposer d’une appréciablebibliographie. En revanche, il manquait une synthèse claire et pédagogique, pensée pour un public de nonspécialistes. C’est le premier mérite de cet ouvrage, rédigé par un ensemble de chercheurs en pointe surla question. Le second est d’offrir aux enseignants un ensemble de ressources méthodologiques etdocumentaires adaptées en vue d’un travail en classe.

Une bonne compréhension de la période de l’Occupation, et des oppositions qui ont pu se cristalliseralors, comme le souligne Cécile Vast, nécessite de prendre en compte l’effondrement de la France en juin1940, non seulement la débâcle des armées françaises, mais aussi le naufrage des structures étatiques etplus largement de tout le pays, marqué par la fuite éperdue de huit millions de civils.

Dans ce naufrage, la Résistance est d’abord un refus, individuel, le refus de l’armistice. Si la France Librepeut, dès 1940, affirmer sa légitimité face au gouvernement de Vichy, grâce au ralliement de quelquesmilliers de volontaires et de territoires coloniaux, ce refus met plus de temps à se structurer en France, àcause, en particulier, du poids de la répression, menée avec une redoutable efficacité, côté allemand, parl’Abwehr puis, à partir de juin 1942, la Sipo-SD.

Toutefois, un double mouvement de regroupement s’opère parallèlement, au sein même de la Résistanceintérieure et dans ses rapports avec la France Libre, cependant que l’entrée en résistance des communistes à partir de juin 1941 et la naissance desmaquis modifient la nature de la lutte.

L’approche du débarquement de juin 1944 pose la question de la participation des forces françaises de l’extérieur et de l’intérieur aux combats de lalibération du territoire national et de ses modalités, mais aussi celle de la prise du pouvoir par le Gouvernement provisoire de la République françaiseet de l’affirmation de son autorité sur un pays ruiné et désorganisé, qui appelle à une véritable refondation politique et sociale.

Depuis cette époque, la question de la nature du phénomène résistant demeure, de même que celui de sa mémoire, bien moins dominée par le mytherésistancialiste, affirme Pierre Laborie, qu’on a bien voulu le dire, d’autant que de nouvelles manières d’interroger les archives sont venues enrichirnotre regard. Question d’autant plus ardue que, comme le remarque Sébastien Albertelli, il reste « une certaine difficulté à penser réellement ensemblel’engagement à l’intérieur et à l’extérieur de la métropole ». À ce titre, on pourra regretter que cet ouvrage, à bien des égards remarquable, cède lui-même devant cette difficulté, dans sa troisième partie, consacrée à la mémoire : noncontent de centrer sa réflexion sur la seule Résistance intérieure – mais elle ne fait làque reproduire l’état de l’historiographie –, elle comporte certaines formulesmalheureuses qui tendent à présenter les Français Libres (ceux, du moins, qui nefurent pas engagés dans la lutte clandestine), certes comme des combattants, maisnon des résistants.

Enseigner la Résistance

Héritier des cent compagnies franches ordinaires de la mer créées par le cardinal de Richelieu en 1622 etdu régiment « Royal Marine » de 1669, le 1er RAMa a été constitué en 1803 sous l’appellation de1er régiment d’artillerie de marine et s’est illustré successivement aux batailles de Reims, en 1814, et deBazeilles, en 1870, avant de combattre dans le Tonkin et en Afrique.

Devenu 1er régiment d’artillerie coloniale en 1900, il participe aux batailles de Champagne en 1915 et1918, de la Somme en 1916 et de l’Aisne en 1917. Dissous à l’armistice de juin 1940 après une résistanceacharnée d’un mois dans les Ardennes puis dans le secteur de Bourmont, au sein de la 1re divisiond’infanterie coloniale, il est reconstitué en décembre 1941 sous le nom de 1er régiment d’artillerie desForces françaises libres par le chef d’escadron Laurent-Champrosay, et combat successivement enAfrique orientale, en Syrie et en Libye, où il gagne sa dixième inscription à l’étendard en 1942 : « BirHakeim ». Puis ce sont El Alamein, Takrouna, le Garigliano et Colmar, onzième, douzième, treizième etquatorzième inscriptions à l’étendard. Fait compagnon de la Libération, le 1er RAFFL reprend lestraditions du 1er RAC en 1945.

Engagé à partir de mars 1956 en Algérie, où son engagement lui vaut sa quinzième inscription, « AFN1952-1962 », le 1er RAC devient 1er RAMa en 1958, avant de devenir, en 1979, l’un des régiments d’artilleriede la 2e division blindée.

Marqué en ce début de XXIe siècle par de profondes restructurations, le 1er RAMa doit affronterde nouveaux défis : le passage à un régiment numérisé multi-rôles, les innovations de ladéfense antiaérienne, l’apport de la réserve opérationnelle, le lien armée-nation après lasuspension du service militaire, mais aussi la juxtaposition de missions sur le territoirenational et d’opérations extérieures sur des théâtres d’opération les plus divers. Face à cesbouleversements, les traditions et le devoir de mémoire apparaissent comme « l’épine dorsalede la famille coloniale ».

1er régiment d’artillerie de marine

LIVRES

Enseigner la RésistanceLaurent Douzou et Tristan Lecoq (dir.)Canopé éditions, septembre 2016, 160 p., 16,90 €

1er régiment d’artillerie de marineMélanie Benar-CrozatCrépin-Leblond éditions, janvier 2015,191 p., 27 €

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IN MEMORIAM

18 l Décembre 2016 • N° 62

toutes ces années. Merci à tous les présents,merci à la jeune relève.

Paule Gervais-Delmas

Marc PétamentC’est avec tristesse et émotion que nousavons appris le décès de Marc Pétament. Ils’est éteint à la maison de retraite de Lavigny,à l’âge de 93 ans. Né à Salins-les-Bains le6 février 1923, orphelin à l’âge de 12 ans, ilentre au foyer d’accueil de la Grange-Bedeyà Larnaud, puis est placé en famille d’accueilà Dournon.

Impétueux et volontaire, il triche sur sonâge car il est trop jeune, à 17 ans, pour s’en-gager dans la lutte armée. Rallié à la FranceLibre en mars 1943, il est affecté dans lesForces aériennes françaises libres et sertdans l’escadrille Picardie, installée sur labase aérienne de Rayak (Syrie), de juin 1943à 1944, effectuant des missions entre leMoyen-Orient et l’Afrique occidentalefrançaise.

Grand patriote et homme d’honneur, il a faitpartie des 235 noms de l’escadrille Picardiequi avaient rallié la France Libre avant le1er août 1943.

Revenu dans le civil, il fera carrière dans lapolice nationale jusqu’à la retraite.

Ses obsèques ont eu lieu le vendredi 4novembre, entouré de sa famille et de sesamis. La délégation du Jura présente sescondoléances les plus attristées, les plus sin-cères à ses enfants, petits-enfants, et arrière-petits-enfants.

Soldat du général de Gaulle, repose en paix !

Raoul BrunoDélégué du Jura

Robert HéraultAllocution prononcée parPaule Gervaise-Delmasaux obsèques de RobertHérault, qui ont eu lieu aulendemain de son décès,samedi 24 septembre 2016,à l’église du Tampon.

Monsieur Robert Hérault, vous vous enga-gez dans l’armée française à l’âge de 17 ansle 31 mars 1937. Vous êtes né le 5 février 1920à Avoise (Sarthe). Du 1er janvier 1938 au 3 juil-let 1940, vous êtes sur le cuirassé Paris.

En mai-juin 1940, les Allemands bombar-dent le port du Havre. Le cuirassé subit degros dégâts et ne peut se rendre à Casablanca,suivant les ordres reçus. Il est dirigé vers leport le plus proche : Plymouth. Vous faitespartie de ces jeunes qui n’ont pas hésité às’engager dans les Forces navales françaiseslibres et à vouloir donner leur vie pour lapatrie.

Le bateau arrive à Plymouth le 19 juin 1940.C’est dans un café que le patron vous lit l’ap-pel du 18 juin du général de Gaulle. Cepatron était un ancien combattant 14-18.Est-ce la route à suivre ? Sûrement.

Le 3 juillet, les Anglais demandent à tous lesFrançais présents de choisir entre continuerde se battre et retourner chez eux. Sur 2000Français, seuls 200 environ choisissent decontinuer la lutte. Affecté sur le cuirasséCourbet, puis sur l’aviso CommandantDuboc, vous quittez Greenock, en Écosse,pour rallier Freetown, en Sierra Leone. Vousaccompagnez le général de Gaulle entreLagos et Douala, où un accueil délirant vousattend, le lieutenant-colonel Leclerc ayantrallié cette colonie au mois d’août.

De novembre 1940 à fin 1944, vous naviguezle long de la côte d’Afrique. Les dangers

(bombardements, torpilles) sont toujoursprésents. Vous souffrez de la chaleur, desmaladies, et c’est en Afrique du Sud que lesmarins vont se refaire une santé.

Le 4 janvier 1945, vous êtes à Casablanca,affecté à l’école des apprentis mécaniciens.Mais vous n’appréciez pas l’attitude de l’of-ficier en second, hostile aux Free French.Aussi préférez-vous quitter la marine, enjuin 1945.

Démobilisé après 83 jours de permission,vous retrouvez vos parents. La nostalgie del’Afrique vous fait partir en Guinée, en Côted’Ivoire. En 1955, départ pour l’Australie,Djakarta, Maurice, la Réunion. De 1959 à1980, vous travaillez à Marseille.

À votre retraite en 1980, vous faites des allerset retours métropole-Réunion. Vous n’ai-miez pas parler de votre vie.

Plusieurs médailles ont récompensé votrevie au service de la patrie : médaille commé-morative française de la guerre 1939-1945avec barrette France-Atlantique-Manche,médaille des services volontaires dans laFrance Libre, médaille coloniale avec agrafeAfrique française libre, chevalier de laLégion d’honneur.

Adhérent à l’Association des Français Libresdepuis 1945, puis de la Fondation de laFrance Libre, de l’association des ancienscombattants de Tampon, de l’amicale régi-mentaire, vous avez eu une vie bien remplieau service de la paix.

Vous avez continué à parler de la guerre parécrit, pour que chacun y pense commed’une calamité qui peut revenir. Noussommes entrés dans une drôle de guerre.Monsieur Hérault, vous resterez toujoursdans nos pensées. Nous ne vous oublieronspas. Une autre vie commence pour vous.Merci de m’avoir fait confiance pendant

L’accès à la FondationLe siège de la Fondation de la France Libre est installé au rez-de-chaussée du 16, courdes Petites-Écuries, dans le 10e arrondissement. On y accède au nord par le passagedes Petites-Écuries, entre le 15 et le 17 de la rue des Petites-Écuries, à l’est par le n° 63de la rue du Faubourg-Saint-Denis, au sud par le n° 20 de la rue d’Enghien.

Pour y parvenir, plusieurs moyens de transport sont à votre disposition :

• en métro par les stations Château d’eau (ligne 4), Strasbourg-Saint-Denis (lignes 4, 8et 9) et Bonne-Nouvelle (lignes 8 et 9) ;

• en bus par les stations Château d’eau (bus 38, 39 et 47), Strasbourg-Saint-Denis (bus20 et 39), Faubourg-Saint-Denis et Hauteville (bus 32), Petites-Écuries (bus 48) etPoissonnière-Bonne-Nouvelle (bus 20,39 et 48).

Des possibilités de stationnement sont à la disposition des automobilistes au n° 6 de la rue d’Hauteville, au n° 107 de larue du Faubourg-Saint-Denis et au n° 5 de la rue du Faubourg-Poissonnière.

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Décembre 2016 • N° 62 l 19

CARNET

DÉCÈSBIDAUD Jean (1er RMSM, 2e DB),le 9 juin 2016 au Loroux-Bottereau (44)

BIN Gilbert (FAFL),le 16 juillet 2016 à Clichy (92)

CORREÏA André (1re DFL, 1er RA),le 10 novembre 2016 à Lyon (69)

FRAUX Héléna (née Vanhoute, épouse Lastrajoli, services administratifs de Londres)le 15 octobre 2016 à Montredon (46)

HADDAD-PARFAIT François (1re DFL),en 2015 à Beaurecueil (13)

HÉRAULT Robert (FNFL),le 23 septembre 2016 à Pierrefonds (974)

HUSS André (SAS),le 6 octobre 2016 à Épinal (88)

LEFEBVRE Jacques, dit James (FNFL),le 6 août 2016 à Saint-Martin-du-Tertre (95)

MAULER Pierre (évadé de France par l’Espagne),en octobre 2016 à Salles (33)

MEYER Jean (Cadets de la France Libre, 2e DB),le 28 octobre 2016 à Strasbourg (67)

PEDOYA René (évadé de France par l’Espagne),le 14 décembre 2013 à Foix (09)

PERRIER Robert (1re DFL),en 2016 à Quimper (29)

PÉTAMENT Marc (FAFL),le 31 octobre 2016 à Lavigny (39)

THOMAS Christian (12e RCA, 2e DB),le 19 juillet 2016 à Sidiailles (18)

VERGÈS Paul (Cadets de la France Libre),le 12 novembre 2016 à Saint-Denis (974)

VIEILLEFOSSE Monique (fille de Noël Palaud, BCRA),le 18 octobre 2016 à Paris (75)

LÉGION D’HONNEURChevalier : Raymond Chemin (SAS)

ANNIVERSAIRE

NAISSANCEÉmilie, née le 2 juillet 2016 à Hawaï, fille d’Éric et ClotildeKoch, petite-fille de l’ingénieur général et Madame JacquesBongrand, arrière-petite-fille du général Bernard Saint Hillieret du docteur Étienne Bongrand (1re DFL).

Alba Herbepin, née le 18 août 2016 à Lyon, arrière-petite-filled’André Quelen, ancien de la 1re DFL, BM5, compagnon de laLibération, ancien président de l’Amicale de la 1re DFL et belle-arrière-petite-fille d’Yvette Quelen-Buttin, secrétaire généralede l’Amicale de la 1re DFL.

Jean Camus, agent du réseau Bertaux, a célébréson 100e anniversaire mercredi 1er juin 2016.

Pour le 102e anniversaire de Guy Charmot, méde-cin au BM4, compagnon de la Libération, grandofficier de la Légion d’honneur, qui a été a fêtédimanche 9 octobre 2016, le colonel PierreRobédat, ancien officier du BM4, président del’Amicale de la 1re DFL, lui a adressé le montageci-contre, sur lequel apparaissent quelques offi-ciers du BM4, parmi lesquels Guy Charmot lui-même, Jean Buttin, Henri Beaugé, GeorgesEckert, Henri Brisbarre, Albert Chareyre, JulienChabert, Philippe Fratacci et Georges Jeanperrin.

ORDRE DU MÉRITEGrand-croix : Jean Bensaïd, dit Daniel

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DANS LES DÉLÉGATIONS

20 l Décembre 2016 • N° 62

et amis, lorsque le président de promotion ademandé au commandant de l’école, selonla formule traditionnelle : « Quel nom por-tera la 72e promotion de l’École des sous-officiers de gendarmerie de Châteaulin ? La72e promotion de l’École des sous-officiersde gendarmerie de Châteaulin portera lenom de Joseph Le Bourgès. »

Le nom d’un gendarme héros de laRésistance, qui a combattu auprès des para-chutistes SAS de la base Dingson à Saint-Marcel, dans le Morbihan. Joseph LeBourgès est né le 12 août 1901 à Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan). Il est nomméélève gendarme le 31 juillet 1928 et affecté àla 2e légion de la garde républicaine mobile,installée à Saint-Nazaire.

La garde républicaine mobile vient d’êtrecréée en 1926. Elle deviendra garde républi-caine en 1944 puis gendarmerie mobile en1954. Sa principale mission est le maintiende l’ordre, mais elle intervient aussi fré-quemment en renfort de la gendarmeriedépartementale.

Joseph Le Bourgès obtient en 1931 son cer-tificat d’aptitude à l’emploi de chef de sec-tion puis sert, à partir du 25 mai 1932,comme gendarme à la brigade de Pluvigner(Morbihan). Lorsque survient la guerre, ilest toujours à Pluvigner et poursuit son ser-vice avec les contraintes imposées par l’oc-cupant, en appliquant les lois et règlementsédictés par Vichy. C’est loin d’être simplepour les gendarmes, tiraillés entre l’obéis-sance à la loi et le souhait de beaucoup derépondre à l’appel du général de Gaulle.Dans le Morbihan, toutefois, l’esprit de

Georges Brouet devant le Cénotaphe de Sydney le 18 juin 2016, avec la gerbe qu’il a déposée pour le 76e anniversaire del’Appel (coll. Georges Brouet).

Les autorités saluent le drapeau de l’école.

Le général Budet et le commandant de l’école passent enrevue les troupes.

Australie

Côtes-d’Armor

Un combattant de Saint-Marcelparrain de la 72e promotion del’École de gendarmerie deChâteaulin

Le 22 septembre 2016, l’École des sous-offi-ciers de gendarmerie de Châteaulin, dans leFinistère, organisait la cérémonie de bap-tême de la 72e promotion de l’école. Bellepromotion, tout à fait originale, car tous lesélèves avaient un passé militaire, en qualitésoit de gendarmes adjoints, soit d’engagésdes trois armes, militaires du rang, sous-officiers ou officiers.

résistance va bien vite prévaloir dans lecorps de la gendarmerie car le chef des gen-darmes du département, le commandantGuillaudot, est acquis à la France Libre et vamettre en place dans toute son unité unréseau de fidèles qui vont avoir un rôle actifdans la Résistance. Joseph Le Bourgès est deceux-là. Et même si le commandantGuillaudot est arrêté et déporté, il agit dèsqu’il apprend que le Débarquement a eulieu et que des parachutistes français ontcréé une base, sous le nom de Dingson, àSaint-Marcel.

En effet, le 4e régiment de chasseurs-para-chutistes SAS français, aux ordres du com-mandant Bourgoin, a été parachuté enBretagne, à partir du 6 juin 1944, sur deuxbases différentes, Dingson dans le Morbihanet Samwest dans la forêt de Duault, dans lesCôtes-du-nord.

Joseph Le Bourgès rejoint sur-le-champSaint-Marcel au sein d’une unité FFI. Surplace, les parachutistes vont recevoir le ren-fort de leurs camarades des Côtes-du-Nordqui, conformément aux ordres de Londres,vont se replier le 12 juin sur Saint-Marcel,suite à une attaque de leur base par d’im-portantes forces ennemies. Des renforts FFIy convergent aussi en nombre et, lorsqueSaint-Marcel est attaqué, le 18 juin, de vio-lents combats vont s’y dérouler pendanttoute la journée.

Joseph Le Bourgès y prend part vaillammentà la tête de son groupe jusqu’au moment oùil reçoit l’ordre de décrocher. Il se replie, encompagnie de plusieurs camarades de com-bat, en direction de Pluvigner et tombe dansune embuscade dressée par l’ennemi. Faitprisonnier, il est conduit, dans un premiertemps, à un camp de prisonniers àGuéméné, où il va être longuement torturé,avant d’être transféré dans un autre centre detorture au Faouët, où il sera fusillé, avec seizede ses camarades, le 6 juillet 1944. Il était âgéde 43 ans et aurait pu, à cet âge-là, se conten-ter d’attendre. Mais Joseph Le Bourgès,comme beaucoup d’autres gendarmes, s’estsouvenu qu’il était militaire et qu’il lui appar-tenait d’agir pour la défense de la patrie. Quelexemple, chez leur parrain, pour ces jeunesgendarmes de l’École de sous-officiers de lagendarmerie de Châteaulin !

Général (2S) François Budet

Sur la place d’armes de l’école, les unités,dans un alignement impeccable, avaientfière allure et, aux accents de la musique dela gendarmerie mobile, manœuvraient avecune cohésion impressionnante. Chacun sevoulait manifestement digne de son par-rain, fier de son uniforme, en présence de lafoule des spectateurs que formaient parents

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Décembre 2016 • N° 62 l 21

DANS LES DÉLÉGATIONS

Hervé Pelliet dépose la gerbe de la Fondation.

Le 18 juin a revêtu cette année à Douarnenezune solennité particulière. Outre la cérémo-nie annuelle de cet anniversaire, célébréchaque année près de la stèle érigée en sou-venir des bateaux partis pour l’Angleterre etdont les équipages, ainsi que les passagers,civils et militaires, ont rejoint la France Librepour s’engager aux côtés du général deGaulle, nous avons baptisé un square dunom d’Yves Guellec, compagnon de laLibération décoré à titre posthume en datedu 7 juillet 1945.

En présence de membres de sa famille, dusénateur-maire de Douarnenez, PhilippePaul, des autorités civiles, militaires et reli-

gieuses, du directeur de l’ONAC, desdrapeaux des associations d’ancienscombattants, dont celui de l’Asso-ciation de la France Libre-section deDouarnenez, d’un piquet de l’Écolede la gendarmerie nationale deChâteaulin, conquite par le colonelcommandant l’école.

Il a été lu un message du colonel FredMoore, ancien chancelier de l’ordre

de la Libération, délégué national des com-munes « Compagnon de la Libération »,sous les ordres duquel Yves Guellec a servide 1941 à 1945 au sein du 1er RMSM et atrouvé la mort au col de Lafrimbolle, près deBaccarat, en Moselle, le 8 octobre 1944.

Cet hommage tardif a pu avoir lieu grâce àl’initiative de la section FFL de Douarnenez,avec l’appui du sénateur-maire et du chan-celier de l’ordre de la Libération.

Louis BriensDélégué de la Fondation

de la France LibreSecteur de Douarnenez-Le Cap-Sein

FinistèreQuimperLes autorités civiles et militaires ont célébré,au monument de la Libération, sur les alléesde Locmaria, le 76e anniversaire de l’appeldu 18 juin du général de Gaulle. Elle étaitprésidée par Jean-Luc Videlaine, préfet duFinistère, en présence de Ludovic Jolivet,maire de Quimper, André Labat, déléguémilitaire départemental, MaryvonneBlondin, sénatrice, Marie-Thérèse Le Roy,députée, les hautes autorités civiles duFinistère et les chefs d’unité et organismesdépartementaux.

Après l’évocation historique de cet appel duGénéral par Hervé Pelliet, délégué de laFondation de la France Libre, AngéliqueJamet a lu le texte de l’Appel, et le préfet duFinistère a transmis un message ministériel.Les trois dépôts de gerbes ont été suivisd’une minute de silence et de LaMarseillaisechantée a cappella.

Une réception à l’hôtel de ville a clos cettecérémonie départementale.

Hervé Pelliet

Douaernenez

Le 18 juin à Douarnenez avec M. le sénateur-maire et les membres d’une association ayant revêtu la tenue tradition-nelle du RMSM (coll. Louis Briens).

Représentant la Fondation de la FranceLibre, Christophe Barret et BertrandRenouvin ont accompagné Ernest Wiley –ancien chef du bureau consulaire – et PierreFayaud – consul honoraire de France àGibraltar – à la traditionnelle cérémonie bri-tannique. Le petit groupe est ensuite allédéposer une couronne de coquelicots surles tombes des trois aviateurs des FAFL,compagnons de la Libération, enterrésdans un carré militaire.

Christophe Barret

Christophe Barret, Bertrand Renouvin, Ernest Wiley etPierre Fayaud à Gibraltar (coll. Christophe Barret).

Gibraltar

JuraLa délégation du Jura de laFondation de la France Libreprésente à la fête desassociations à Dole

Mme Suzanne Montubert, veuve du regretté RogerMontubert, Français Libre, M. Sermier, député-maire deDole, et Bruno Raoul, délégué du Jura.

Samedi 3 et dimanche 4 septembre, la mai-rie de Dole avait invité la délégation du Jurade la Fondation de la France Libre, à Dole, àla salle de la Commanderie, où plus de10 000 personnes se sont pressées à l’édi-tion 2016 de la fête des associations.

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La délégation FFL du Jura a été invitée autitre du devoir de mémoire et du civisme.Elle a tenu un stand agrémenté d’affiches,de photos, de revues de la France Libre, delivres sur la France Libre qui ont été consul-tés sur place, et un document a été distribuérelatant l’épopée de la France Libre, en don-nant les adresses des sites internet et lescontacts de la France Libre, de la 1re DFL etdu délégué du Jura.

Les échanges ont été nombreux et fruc-tueux, et ce sont les générations montantes(14-28 ans) qui ont été les plus intéressées.Pendant ces deux journées, la délégation duJura a montré sa présence et les effortsqu’elle fait pour faire connaître et perpétuerle souvenir de l’épopée de la France Libre.

Les personnalités ont fait une halte à notrestand et le député-maire de Dole, Jean-Marie Sermier, nous a encouragés et félici-tés pour notre action pour le devoir demémoire envers la France Libre, dans ledépartement du Jura.

Les amis de la Fondation de laFrance Libre du Jura dotent lamédiathèque communautairedu pays de Saint-Amour de deuxouvrages sur la France LibreÀ la suite des bons rapports entretenusentre la médiathèque communautaire dupays de Saint-Amour et les amis de laFondation de la France Libre du Jura, ledélégué du Jura a souhaité offrir à la média-thèque deux livres, le Dictionnaire de laFrance Libre et Les Français Libres, l’autreRésistance.

Jonathan Cloix, responsable de la média-thèque, a réceptionné les deux ouvrages.Cette action a pu voir le jour grâce au sou-tien du conseil départemental du Jura.Cette médiathèque est sensible au devoir demémoire, notamment envers la FranceLibre : elle a tenu une exposition au mois demai 2015, « Les Français Libres et leur chef legénéral de Gaulle», prêtée par l’ONACVG duJura, qui avait connu un succès auprès dupublic.

DANS LES DÉLÉGATIONS

22 l Décembre 2016 • N° 62

Lot-et-GaronneLe mercredi 9 novembre 2016, la déléga-tion de la Fondation de la France Libre deLot-et-Garonne a commémoré le 46e anni-versaire de la disparition du chef de laFrance Libre, le général de Gaulle. La céré-monie s’est tenue au pied du monumentaux morts de Villeneuve-sur-Lot.

Le délégué départemental Francis Ruffier-Monet a déposé une gerbe en croix deLorraine, accompagné dans ce geste par unparticipant, Alain Bouchères, et un élève dulycée-collège privé Sainte-Catherine.

Cette manifestation s’est déroulée en pré-sence de toutes les autorités civiles et mili-

Légion d’honneur du quartier-maîtreMarcel Jouquan. Le colonel Scaggion a énu-méré les nombreux faits militaires du réci-piendaire, affirmant fort justement que lequartier-maître Marcel Jouquan s’est mon-tré preux, courageux, loyal, dans la gran-deur qu’animent les matelots : « Cette déco-ration en reconnaissance de vos méritesprend tout son sens, elle vous fait entrer dansl’ordre le plus élevé de la Légion d’honneur, leplus prestigieux, cet ordre où se côtoient lesplus grands, les plus valeureux des enfants dela France. »

La délégation et les amis de la Fondation dela France Libre du Jura félicitent très chaleu-reusement notre ami Marcel Jouquan,Français Libre de toujours, d’avoir, tout aulong de ce beau parcours de combattant dela France Libre, défendu notre patrie laFrance et les idéaux de la République,jusqu’à la victoire.

Raoul Bruno

Bruno Raoul et Jonathan Cloix présentent les deuxouvrages offerts par la délégation à la médiathèque.

Samedi 1er octobre 2016, à 11 heures, dans lasalle municipale Victor-Hugo, à Saint-Amour,Marcel Jouquan était décoré dans l’ordre de laLégion d’honneur. Il était entouré de safamille et de tous ses amis, les représentantsdes associations patriotiques locales et dépar-tementales, dont le délégué FFL du Jura, lesporte-drapeaux, le colonel Corriger, repré-sentant la Société d’entraide de la Légiond’honneur du Jura, et M. Burton, responsablede l’Union nationale des combattants.

Jurassien d’adoption né le 25 septembre 1921,à Pantin, Marcel Jouquan rejoint à l’âge de 19ans la France Libre, qui représente la Franceen guerre, la vraie France, qui combattra lenazisme, à la suite de l’Appel du 18 juin 1940du général de Gaulle. Engagé dans les Forcesnavales françaises libres, il est affecté au pre-mier bataillon de fusiliers marins, sous lesordres du prestigieux lieutenant de vaisseauRober t Dét royat , compagnon de laLibération. Sur le cuirassier Courbet le 17 juil-let 1940, il participe à l’expédition de Dakar,aux opérations de ralliement du Gabon, duCongo, puis de la prise de Damas, en Syrie.Dans les déserts libyens et égyptiens, sonbataillon sera intégré à la première divisionlégère française libre ; il sera de tous les com-bats. Après avoir servi au premier bataillonjusqu’au 1er septembre 1942, il passe audeuxième bataillon jusqu’au 1er août 1943,puis au premier bataillon du Levant jusqu’au1er novembre 1943. Affecté ensuite sur l’avisoCommandant Duboc du 1er novembre 1943au 17 novembre 1944, il participe au débar-quement de Provence à Cavalaire, avant leréembarquement pour le Liban, où il prendpart à l’affaire du Levant, du 1ernovembre 1944au 1er août 1945.

C’est le colonel Scaggion, délégué départe-mental du Souvenir Français, qui a faitl’adresse de réception dans l’ordre de la

M. Marcel Jouquan, au centre, à côté du colonel Guy Scaggion.

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DANS LES DÉLÉGATIONS

taires de l’arrondissement, ainsi que desprésidents d’associations d’anciens com-battants accompagnés de leurs porte-dra-peaux ; un nombre appréciable de fidèlesà cette mémoire s’était joint à ce rassem-blement.

Francis Ruffier-Monet a pris la parole,retraçant l’événement de ce jour le plustriste et évoquant le courage et la ténacitéde l’homme du 18 Juin face à l’adversité.Cette rencontre s’est terminée dansl’échange des congratulations qui ont misun accent sur sa parfaite réussite.

Francis Ruffier-Monet

Francis Ruffier-Monet dépose la gerbe de la délégationavec Alain Bouchères et un élève du lycée-collège privéSainte-Catherine (© La Dépêche du Midi).

Élisa Le Bloch lit l’Appel. À ses côtés se tient le délégué dela Fondation, Pierre Oillo (cliché René Fernandez).

Décembre 2016 • N° 62 l 23

MorbihanCérémonies du 18 juin à VannesDe nombreuses personnalités civiles etmilitaires ont assisté le 18 juin, sur le pla-teau de la Garenne, à la commémorationde l’Appel du 18 juin 1940 du général deGaulle. La cérémonie était présidée parJean-Marc Galland, secrétaire général de lapréfecture du Morbihan, qui a lu le mes-sage national de Jean-Marc Todeschini,secrétaire d’État aux anciens combattants.

Il a été précédé par deux lauréats duConcours National de la Résistance et de ladéportation : Vincent Michel, du lycéeSaint-Paul de Vannes, qui a lu l’historiquedes combats de 1940, et Élisa Le Bloch, dulycée Lesage. Celle-ci, première dauphinede la reine des fêtes d’Arvor, avait revêtupour l’occasion son costume breton tradi-tionnel de la presqu’île de Rhuys pour lirel’Appel historique du général de Gaulle.Elle qui fut élève de notre trésorière,Patricia Arzel-Mazet, professeur d’histoire-géographie au collège de Rhuys deSarzeau, précisa qu’elle était heureuse etfière de rendre hommage aux jeunesBretons qui furent nombreux à rejoindrel’Angleterre et le général de Gaulle.

Des gerbes ont ensuite été déposées aupied du monument aux morts par notredélégué départemental, accompagné parJean Jacquot, Français Libre du BCRA, etMme Dany Valin, fille du général Valin, quicommandait les Forces aériennes fran-çaises libres, puis par David Robo, maire deVannes, François Goulard, président duconseil départemental, et Jean-MarcGalland au nom du préfet.

Le délégué dépose la gerbe de la Fondation avec JeanJacquotet et Dany Valin (cliché René Fernandez).

ainsi que par Guy Le Citol, Français Libre,parachutiste SAS, qui déposa notre gerbeavec Robert Pourchasse, ancien résistantdéporté. C’est un élève du lycée Saint-Joseph de Lorient, lauréat du CNRD, qui a lul’Appel du 18 juin. Comme chaque année,après la cérémonie, l’assistance se retrouvaà la mairie pour le pot de l’amitié offert parle maire de Lorient.

Concours National de laRésistance et de la DéportationLa remise départementale des prix duCNRD s’est déroulée le 27 mai à Vannes.Cette date ayant été choisie pour célébrer lajournée de la Résistance, la cérémonie aumonument aux morts, présidée par M. LeDeun, nouveau préfet, a revêtu un caractèreparticulier. De nombreuses personnalitésciviles et militaires, ainsi qu’un piquetd’honneur du 3e RIMa, une trentaine deporte-drapeaux, cinquante lauréats duCNRD et leurs familles étaient présents surle plateau de la Garenne.

À l’issue de la cérémonie, la remise des prixse déroula dans le salon d’honneur de lapréfecture en présence de M. le préfet, deMme Favreau, inspectrice d’académie,directrice des services départementaux del’Éducation nationale, de M. ArnaudBayeux, directeur départemental del’ONAC, de M. François Goulard, présidentdu conseil départemental, de M. DavidRobo, maire de Vannes, de M. Pierre LeBodo, président de la communauté de com-munes, et de nombreux élus, dont M. lesénateur Le Scouarbec, lui-même anciende l’Éducation nationale.

En l’absence, pour raisons de santé, de MmeYvette Lecomte, présidente du comité deliaison départemental du CNRD, c’est MmeRoberte Le Scouarnec, première vice-prési-dente, qui prononça le discours d’accueil.

Grâce au travail effectué par les membres dece comité, en liaison étroite avec Mme la

Les lauréats du concours et leurs enseignants entourent le préfet et Mme Favreau.

Le 18 juin à LorientTrès belle cérémonie en présence du sous-préfet, du maire, des représentants de lamarine, des anciens fusiliers marins com-mandos, des élus et de nombreux porte-drapeaux. La Fondation de la France Libreétait représentée par Claire Lécuyer, SandieRivet et Marie-Élisabeth Le Compagnon,

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DANS LES DÉLÉGATIONS

24 l Décembre 2016 • N° 62

Notre amie « Marie-Claire», agente de liaisonqui épousa Geo Chamming’s radio du lieute-nant Deplante et qui devait être présente,avait été obligée d’annuler son voyage. C’estelle qui annonça à Deplante l’attaque ducamp de Saint-Marcel et sa dissolution. Dansson livre J’ai choisi la tempête, elle racontecomment Henri Deplante décida d’éclaterimmédiatement le groupe qui l’accompa-gnait en le scindant et en répartissant la plu-part de ses hommes dans les bataillons descombattants de la Résistance intérieure.

directrice académique et M. le directeurdépartemental de l’ONAC, 789 lycéens etcollégiens de 24 établissements différentsont participé au concours.

M. le préfet a remis le premier prix indivi-duel lycée à Albert Constant-Piot, du lycéeJoseph Loth de Pontivy, puis les 50 autreslauréats reçurent leurs prix des mains desautorités présentes. La cérémonie se ter-mina par la photo sur le perron de la préfec-ture, suivie par un rafraîchissement offertpar la préfecture. Les lauréats et les ancienscombattants se retrouvèrent ensuite aulycée Lesage de Vannes pour le repas orga-nisé par le comité de liaison et offert par lesassociations patriotiques et de mémoire duMorbihan.

Base Grog : hommage auxparachutistes de la France LibreAprès l’attaque de la base Samwest dansles Côtes-du-Nord (22), le commandantBourgo in demanda au l i eutenantDeplante d’organiser une base portant lenom « Grog » au nord de Pontivy pouraccueillir les parachutistes du 4e SAS qui serepliaient de Samwest vers Dingson(Saint-Marcel) et participer à l’encadre-ment des maquis FFI et FTP qui se trou-vaient dans cette région vallonnée et boisée.En hommage à ces valeureux combattantsSAS de la base Grog, rappelons les noms decertains d’entre eux : Maurice Miodon(5e FFI), Louis Maury (1er FTP), Charles Petit(4eFTP), Léon Schermesser (1erFTP), MarcelHenry (5e FTP), Claude Reilhac (5e FFI), PaulGolder (2e FTP), Marcel Rodier (4e FFI), l’as-pirant Paul Metz, Jacques Mouhot, RogerBaptiste, Jacques Buchart, AntoineHeiligestein, François Gueguen, AndréLenormand, Tancer et l’aspirant de Carville,sans oublier l’équipe radio avec GeoChamming’s, chef du poste radio, Renaud,Lecudenec et Bailly.

Les associations de reconstitution historique ont investiles lieux de la cérémonie à Penpoulquio (cliché Philippe-Maurice Navarre).

L’arrière-petite-fille de Fernand Bonis, porte-drapeau desanciens du bataillon de Corée (cliché Philippe-MauriceNavarre).

Le 2 juillet, une foule nombreuse assistait àla cérémonie organisée près du village dePenpoulquio, où se déroula le premier para-chutage sur la base Grog. Le sous-préfet dePontivy, le sénateur Michel Le Scouarnec,

M. Arnaud Bayeux, directeur départementalde l’ONAC, plusieurs maires des communesvoisines, Daniel Le Pendeven, présidentdépartemental de l’ANACR, des membresdes familles du capitaine Deplante et duparachutiste Fernand Bonis, qui trouva lamort au combat dans une ferme voisine,ainsi que les membres d’associations dereconstitution historique, venues avec leursvéhicules et leur matériel, étaient présents àla cérémonie. La Fondation de la FranceLibre était représentée par son délégué et parPhilippe-Maurice Navarre, participant etaussi président de l’association régionale desanciens du bataillon de Corée, dont le dra-peau était porté par une arrière-petite-fillede Fernand Bonis.

Les élèves de l’école élémentaire de Pontivy avec leurinstitutrice, le délégué de la Fondation et Joseph Jégo.

Denis Possémé, avec le drapeau de la délégation.

Notre délégué remercia les organisateurs decette commémoration, qui a permis de rap-peler le rôle important joué par les parachu-tistes de la base Grog, trop souvent oubliés,dans le combat contre l’occupant.

La Réserve citoyenne del’Éducation nationaleNotre délégué, membre de la Réservecitoyenne de l’Éducation nationale, sollicitépar le Directeur de l’ONAC, a accompagnéM. Joseph Jégo, ancien résistant, guide dulieutenant Marienne et des parachutistes du4e SAS près de Plumelec et de Saint-Marcel,participant à la Fondation de la France Libre,pour rencontrer les élèves d’une école élé-mentaire de Pontivy qui préparaient unconcours organisé par l’ONAC avec leur ins-titutrice Mme Emmanuelle Jéhanno.

Moment d’exception !

Bonheur de ces jeunes qui avaient soigneu-sement préparé les questions à poser à unrésistant qui avait été arrêté alors qu’il accom-pagnait le sous-lieutenant parachutiste Grey,qui avait été torturé dans une école et dont lepère a été assassiné dans le fort de Penthièvresur la presqu’île de Quiberon. L’émotion selisait sur les visages. L’histoire ce n’était passeulement dans les livres. L’histoire était pré-sente dans la salle de classe.

La Réserve citoyenne de laDéfense nationale

Comme chaque année, laFondation de la France Libreétait présente aux cérémoniesorganisées à la Croix des para-chutistes en Sérent, au monu-ment de la Nouette, à la cha-pelle des Haies, à Kerihuel enPlumelec, à Kerlanvaux enTrédion. Pour trois de ces céré-monies, M. Denis Possémé,nouvel adhérent, membre dela Réserve citoyenne de laDéfense nationale portaitnotre drapeau.

Pierre Oillo

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DANS LES DÉLÉGATIONS

Christophe Bayard, vice-président de la FFL, aux côtésd’Yvan Siboni, ancien de la 2e DB (XI/64e RADB). Photoprise pendant la cérémonie du 12 août 2016 à Alençon.

Décembre 2016 • N° 62 l 25

OrneLa route Leclerc en NormandieLa Fondation de la France Libre et l’associa-tion Vive la Résistance, en lien avec la Fonda-tion Maréchal Leclerc de Hauteclocque etl’association des Anciens de la 2e DB del’Orne, organisent depuis plusieurs annéesune « route Leclerc », véritable parcours his-torique et pédagogique sur les pas de noslibérateurs.

Un travail d’histoire et de mémoire qui apour but principal de rendre hommage aux« anciens combattants de la liberté » quesont nos libérateurs (division Leclerc, forcesalliées, résistants), de rappeler les souf-frances et les sacrifices consentis par lespopulations locales, et de transmettre lesvaleurs fortes qui étaient portées par celleset ceux qui se sont battus pour que nouspuissions vivre libres.

Ces véritables « rencontres de la mémoire »nous ont permis de constater ces dernièresannées que « l’esprit Leclerc » souffle tou-jours dans notre région, mais aussi qu’ilconvient de le maintenir et de le diffuser.

Du 10 au 18 août, les cérémonies patrio-tiques se succèdent à un rythme intensifdans plus de quarante communes.

L’hommage aux morts devant les monu-ments est la base de notre travail. Nous leconcevons de manière pédagogique afin de

Cérémonie devant le monument de la 2e DB à Ancinnes(Sarthe) le 11 août 2016.

La chorale « Résonance » invitée sur la route Leclerc à Lonrai et à Exmes pourprésenter un spectacle musical sur le thème de la Seconde Guerre mondiale. Unegrande réussite !

Cérémonie à Fleuré (Orne) le 13 août 2016. Le monument est situé sur l’emplacement où le général Leclerc avait ins-tallé son PC du 13 au 23 août 1944.

Cérémonie dans la nécropole nationale des Gateys (Orne) où sont enterrés 19 soldats de la 2e DB.

le rendre clair et acces-sible au plus grandnombre. Nous y ajou-tons des rencontresavec les vétérans, desexposit ions et desspectacles.

Tous ces rendez-voussont organisés sur leterrain, au plus prèsdes lieux de combatsde la division Leclercdurant l ’é té 1944. La route Leclerc enNormandie a la parti-cularité de constituerun circuit de mémoiretrès rapproché à lafois dans le temps etdans l’espace.

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26 l Décembre 2016 • N° 62

DANS LES DÉLÉGATIONS

Le circuit commence dans la Sarthe (aunord du Mans) et se poursuit dans l’Ornejusqu’au célèbre site historique du « cou-loir de la mort » dans la poche de Trun-Chambois.

La préparation des cinquante-six cérémo-nies qui constituent la route Leclerc se faitd’abord en lien avec les communes, c’est-à-dire avec les maires souvent très sensibles ànotre démarche et convaincus de sonimportance.

26 l Décembre 2016 • N° 62

Cérémonie à Vieux-Pont (Orne) et inauguration d’uneborne « Voie de la 2e DB » le 15 août 2016.

L’affiche officielle de la route Leclerc.

Spectacle son et lumière lors de la soirée hommage au général Leclerc et à la 2e DB à Lonrai (Orne), le 12 août 2016.

Notre dispositif est également constitué parles anciens combattants, les représentantsd’associations patriotiques, les porte-dra-peaux et les collectionneurs de véhiculesmilitaires anciens, toujours très appréciésdu grand public.

Jean Piétri, ancien de la 2e DB (1er RMSM), rend hommageà ses compagnons de combat lors de la cérémonie de LaHutte (Sarthe) le 11 août 2016.

La présence et la mise à l’honneur des vété-rans, anciens de la 2eDB, est pour nous unepriorité. Nous observons chaque année unpublic plus nombreux, et notamment desjeunes et des familles, c’est un point trèspositif.

Des délégations militaires de régimentshéritiers de la 2e DB sont souvent présenteset rehaussent encore davantage l’éclat deces cérémonies. Des unités telles que le501e régiment de chars de combat, le13e régiment du génie ou bien encore le12e régiment de cuirassiers sont déjàvenues à plusieurs reprises.

Malheureusement, le contexte difficile quenous traversons (mobilisation sur l’opéra-tion sentinelle) ne leur a pas permis de par-ticiper cette année.

Ce travail, renouvelé chaque été avec pas-sion, est enfin l’occasion d’évoquer la figurede Leclerc, le «patron»comme l’appelaientses hommes, devenu un héros de légende.Leclerc, c’est aussi et surtout pour nous l’undes tout premiers Français libres à avoirrejoint le général de Gaulle à Londres enjuillet 1940 et l’un des principaux acteurs duralliement de l’Afrique équatoriale fran-çaise. La Fondation de la France Libre a ledevoir de le rappeler mais elle a aussi le droitd’en être fière !

Christophe BayardVice-président de la FFL

Vienne

Lecture de la biographie du Général.

Mercredi 9 novembre, la Fondation de laFrance Libre de la Vienne et l’associationDevoir de Mémoire et du Souvenir se sontdonné rendez-vous devant la stèle de laRésistance, parc de Blossac, à Poitiers, pourun moment de recueillement en souvenirdu grand homme que fut le général deGaulle, lequel nous a quittés il y a mainte-nant quarante-six ans.

Après la remise de la médaille de porte-drapeau à Micheline Rousselière par le colo-nel Sastre, directeur de l’ONAC, pour ses troisannées au service de la France Libre, unejeune fille de première du lycée de l’Unionchrétienne de Poitiers a lu la biographie dugénéral de Gaulle, énumérant ses ouvrages,sa carrière militaire, son rôle déterminantdurant la Seconde Guerre mondiale, sonretour en politique en 1958 et son départ enavril 1969. Retiré à Colombey-les-Deux-Églises, il disparaît le 9 novembre 1970.

Ensuite, dépôt de gerbes, en présence de M.Belin, président du conseil départemental,de M. Clayes, député-maire de Poitiers, dudirecteur militaire départemental, du colo-nel de gendarmerie adjoint du généralTache, du colonel Mercier, délégué départe-mental du Souvenir Français, du colonelBoutin, de la Légion d’honneur DPLV, de laprésidente de l’ordre national du Mérite etde nombreuses personnalités. Une tren-taine de drapeaux participaient. LaMarseillaise et le Chant des partisans ontclôturé cette émouvante cérémonie.

Le vin d’honneur et un repas furent organisésau restaurant du Golf, à Mignalou-Beauvoir.Pendant le déjeuner, notre conférencier,Lucien Jugé, maire de Scorbé-Claivaux, nousparla du Général, sur l’histoire duquel il estintarissable. Le colonel Souprayen, conserva-teur du musée du sous-officier de Saint-Maixent, nous fit également un exposé surla statégie militaire. Le colonel Sastre, direc-teur de l’ONAC, est intervenu aussi sur lepassé militaire du Général. Un grand mercià l’association Devoir de Mémoire et duSouvenir pour cette belle journée d’une cer-taine idée de la France. Prochain rendez-vous à Pleumartin le 27 mai 2017, communeoù passait la ligne de démarcation.

Jean-Michel BaufretonDélégué de la Vienne

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Décembre 2016 • N° 62 l 27

DANS LES DÉLÉGATIONS

Hommage aux 35 jeunes résistants fusillésle 16 août 1944, tombés dans un piègetendu par la Gestapo. Une dénonciationd’un agent double français.

Gérard Chédeville, délégué de la Fondationde la France Libre des Hauts-de-Seine, aassisté à la commémoration de la cascadedu bois de Boulogne à Paris et déposé unegerbe au nom de la Fondation.

Des élus de la région étaient présents :l ’ad jo inte au maire de Par is MmeCatherine Vieu-Charier, les représentantsdes préfets, l’ONAC, des associationsd’anciens combattants et des représen-tants des communes des Hauts-de-Seine.Tous les intervenants ont rendu un hom-mage très émouvant.

Une résistance représentative de l’appel du18 juin du général de Gaulle jusqu’à la vic-toire, face aux menaces présentes qui pèsentaujourd’hui encore sur la démocratie.

Gérard Chédeville

Hauts-de-SeineCascade du bois de Boulogne le21 août 2016

Décembre 2016 • N° 62 l 27

Gérard Chédeville dépose la gerbe de la Fondation à LaGarenne-Colombes, le 21 aôut 2016 (SNAPP).

Le 18 juin à Saint-Ouen

À 10h30, de nombreux amis sont présentspour la journée nationale de l’Appel. Le18 juin 1940, le général de Gaulle refuse ladéfaite et lance son appel à poursuivre lecombat contre l’ennemi. Devant la stèle dusouvenir, lecture est faite de l’Appel commel’an passé par une jeune lycéenne, EmmaLiefooghe Koulovmba, avant de laisser laplace aux discours prononcés par Jean-Pierre Nadeau, président de l’UNC – sectionde Saint-Ouen, et le maire, William Delannoy.

Galli, les prix sont remis aux lauréats parcatégories à tour de rôle par les autoritésprésentes et les membres du jury 2016.Cette année encore, les élèves de la maisonde la Légion d’honneur à Saint-Denis sontbien représentés.

Après les photos officielles, les souvenirsindividuels et de groupe, chacun a puéchanger un moment de partage et d’idéesautour d’un rafraîchissement (sans alcool)bien mérité.

Sur son socle, une plaque rappelle la recon-naissance de la patrie envers les nombreuxchampions français tombés au champd’honneur, particulièrement au cours de laGrande Guerre qui a vu la disparition deplus de 430 d’entre eux.

Cette inauguration a eu lieu en présence denombreuses personnalités autour du chefde l’État, de Jean-Pierre Rives (sculpteur) etMichel Merckel (porteur du projet). ClaudeBartolone, président de l’Assemblée natio-nale, Thierry Braillaud, secrétaire d’Étatchargé des Anciens combattants et de laMémoire, Patrick Karam, vice-président dela région Île-de-France, ou encore StéphaneTroussel, président du conseil départemen-tal de Seine-Saint-Denis, ainsi que M.Philippe Galli, le préfet, et des présidentsdes associations du monde combattant dudépartement, dont le délégué de laFondation de la France Libre.

Bobigny le 27 maiCérémonie sobre et émouvante de la jour-née nationale de la Résistance. Celle-ci s’estdéroulée esplanade Jean Moulin en pré-sence des autorités du monde combattantet des élèves lauréats du CNRD.

L’ensemble des présents sur le parvis de lapréfecture a été convié à se rendre au salond’honneur de la préfecture pour la remisedes prix aux lauréats départementaux duCNRD.

Après quelques mots de présentation parMme la directrice des Archives départe-mentales, M. Christian Wassenberg, direc-teur académique des services de l’Éduca-tion nationale prend la parole et félicite tousles élèves pour leur travail. Après lesdiverses allocutions, dont celle de M. le pré-fet de la Seine-Saint-Denis, M. Philippe

Seine-Saint-DenisSaint-DenisLe 21 mai au matin, à quelques heures de lafinale de la coupe de France de football,créée en 1917 en mémoire de CharlesSimon, promoteur de ce sport en France,tué au combat l’année précédente, a étéinauguré un monument en hommage auxsportifs morts pour la France, au Stade deFrance de Saint-Denis, par M. le présidentde la République, François Hollande.

Le monument inauguré se compose de«Rubans de la mémoire » (don du ministèrede la Défense), œuvre de Jean-Pierre Rives,ancien international de rugby devenusculpteur. Cette sculpture, composée depoutrelles d’acier, traduit à la fois le combatet la transmission.

Inauguration du monument en hommage aux sportifs morts pour la France le 21 mai 2016 au stade de France, àSaint-Denis.

Le délégué départemental de la Fondation remet prix etdiplôme à l’un des lauréats du CNRD le 27 mai dans lesalon d’honneur de la préfecture, à Bobigny.

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28 l Décembre 2016 • N° 62

Souvenir des marins de la France LibreCérémonie de prise decommandement du SNA Rubis le25 juillet 2016 au fort del’Éguillette à La Seyne-sur-MerLe 25 juillet dernier, au fort de l’Éguillette(Var), notre délégation « Souvenir desmarins de la France Libre » a participé à lacérémonie du changement d'équipage dusous-marin nucléaire d’attaque (SNA)Rubis qui porte le nom du célèbre sous-marin mouilleur de mines Rubisdes Forcesnavales françaises libres, dont nous avonspu rappeler les exploits.

De septembre 1940 à décembre 1944, enopération en Norvège et dans le golfe deGascogne, le Rubis, avec pratiquement lemême équipage, a effectué 28 missions,mouillé 685 mines, parcouru 54 800 milles,est resté 4 300 heures en plongée sur 364jours de mer. Par ses mines, 16 navires mar-chands ont été coulés, un endommagé, 11dragueurs et chasseurs de sous-marinscoulés, un sous-marin endommagé et partorpillage, un bâtiment de 4 300 tonnescoulé. À lui seul, il aura coulé plus debateaux ennemis que tout le reste de laflotte française ! Il est le bateau allié quidétient le plus beau palmarès de la SecondeGuerre mondiale.

Le général de Gaulle décerna la Croix de laLibération au sous-marin Rubisavec la cita-tion suivante : « Bâtiment qui n’a cessé uneseule heure de servir la France dans la guerredepuis le début des hostilités et dont l’état-major et l’équipage ont fait preuve des plusbelles qualités guerrières en accomplissantde nombreuses et périlleuses missions dansles eaux ennemies, a infligé aux transportsmaritimes allemands des pertes sévères. »

Patriam Servando Victoriam Tulit (En ser-vant la patrie, il a remporté la gloire).

Michel Bouchi-LamontagneDélégué au Souvenir des marins

de la France [email protected]

L’hymne national fut suivi par le dépôt degerbes des diverses associations combat-tantes, dont celle du délégué départemen-tal de la Fondation, accompagné de deuxenfants de la ville.

Le 18 juin à BobignyÀ 15 heures, esplanade Jean Moulin, sur leparvis de la préfecture, avait lieu la cérémo-nie du souvenir, présidée par M. PhilippeGalli, préfet de Seine-Saint-Denis, devantune assistance nombreuse de personnalités

civiles et militaires. Les représentants de l’en-semble des associations d’anciens combat-tants étaient, comme de coutume, présentset recueillis, avec leurs porte-drapeaux.

Après les remises de décorations par M. lepréfet aux récipiendaires, il y eut les allocu-tions puis le dépôt de sept gerbes. Notredélégué départemental a déposé une gerbeen forme de croix de Lorraine aux couleursde la nation.

Claude DuprezDélégué de Seine-Saint-Denis

DANS LES DÉLÉGATIONS

Devant le Rubis, visite de la délégation Souvenir desmarins de la France Libre. De gauche à droite, GérardPaul, Michel Bouchi-Lamontagne, Gérard Chédeville etJean-Claude Bouchi-Lamontagne.

Après le dépôt de gerbe en forme en forme de croix de Lorraine, recueillement de Claude Duprez, délégué départe-mental de la Fondation, et de la « Madelon » de l’UNC départementale.

Dépôt de gerbe devant la stèle en mémoire de l’Appel par Claude Duprez, accompagné de deux jeunes de la ville.

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CHEZ NOS AMIS

Dans leur mission de former leschefs militaires pour le temps depaix et pour le temps de guerre,aussi bien pour leur premieremploi qu’en vue des responsabili-tés futures qu’ils auront à assumertout au long de leur carrière mili-taire, l’école militaire de Saint-CyrCoëtquidan réunit plusieursécoles, l’ESM, l’EMIA et l’ESM4.

Les formations sont ponctuées pardes cérémonies dont le rituelcontribue à enraciner la vocationdes futurs officiers. Les élèves deseconde et troisième années(second et premier bataillons) seprésentent à leurs cadres, auxautres bataillons et brigades ainsiqu’à leurs familles au cours d’unecérémonie annuelle, qui tient unegrande place dans leur scolarité, le« triomphe ». Les élèves-officiers de pre-mière année (troisième bataillon) et del’EMIA reçoivent un nom de promotion etentrent ainsi dans l’histoire de leurs écolesrespectives. Les autres élèves-officiers sevoient accéder à l’épaulette et les drapeauxde l’ESM et de l’EMIA changent de garde.Cette année, en outre, fut organisée unebelle exposition sur le parrain.

Le transfert des drapeaux permet la conti-nuité de la formation et de mettre en valeurles notions essentielles qui animent toutofficier : le service de la patrie, manifestépar les emblèmes nationaux et le respectqui leur est dû, le goût du travail bienaccompli, la volonté de se dépasser, le res-pect des traditions dont les promotionsmontantes deviennent les garantes. C’estaussi à travers le choix du nom du parrainde promotion que les élèves s’inscriventdans la tradition, ancrant leur réflexiondans le souvenir de leurs anciens pour seforger leur identité d’officier.

Le triomphe est donc une journée de fêtepour toutes les écoles de Guer-Coëtquidan.Près de 12 000 personnes y assistent carl’école ouvre ses portes, en organisant unsalon du livre, de nombreuses animations etdes cérémonies plus officielles. C’est l’unedes traditions les plus anciennes de Saint-Cyr qui remonte au Premier Empire à traversle rappel de la destruction du tonneau.

Un spectacle de divertissement, organisél’après-midi sur le Marchfeld, comporte des

Les trois enfants du général Saint-Hillier lors de laprésentation de l’exposition sur le parrain : Sibylle Foissey,Blandine Bongrand et Pierre Saint-Hillier.

La pucelle.

La 202e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) a choisi son parrain,

le général Saint-HillierLes élèves baptisés se lèvent et enton-nent leur chant de promotion dont ilsont composé musique et parole :

« Fière promotion,En ce soir recevons notre nom

Général Saint-HillierPuissiez-vous nous embraser

RefrainIllustre héros de la France Libre,

Que vos nobles combats insufflentnotre serment.

Nous promettons de vous suivre,Fiers Saint-cyriens honorant

Votre sacrifice »

Suivent 7 couplets« En ce soir, vous scellez notre vocation »

Après un feu d’artifice, est dévoilée la«pucelle » insigne distinctif de la promotionavant que ne soit ouvert le bal.

Marie-France Gonnord

démonstrations de matériels, des parades,de scènes reconstituant la carrière des par-rains de l’année précédente.

À la tombée de la nuit, la cérémonie nocturnerevêt un caractère plus solennel, avec laremise des épaulettes d’officiers et le bap-tême des jeunes promotions, en présence desautorités militaires et civiles. On remarquaitM. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense,le général Jean-Pierre Bosser, chef d’état-major des armées de terre, et le général JeanMaurin, commandant la Légion étrangère.

Lors du baptême, les élèves-officiers met-tent genou à terre, casoar à plumet blanc surle genou. Derrière les élèves en grand uni-forme rouge et bleu, le drapeau de la13e demi-brigade de la Légion étrangèrequ’a commandée le général Saint-Hillieravec sa garde. Le lieutenant-colonel Perciedu Sert, actuel commandant de la 13eDBLE,est présent dans les tribunes à côté des des-cendants directs du parrain. Arrive à cheval,portant bicorne, « le père-système » accom-pagné de sa garde. Il parade, puis se pré-sente au général commandant l’école, legénéral Frédéric Blachon, lui demandant lenom qu’il donne à la nouvelle promotion.C’est alors que le nom du parrain, tenu secretjusqu’à cet instant, est dévoilé : « Cette promo-tion prendra le nom de général Saint-Hillier ».La voix du lecteur résonne sur le Marchfeldévoquant la vie du parrain.

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La Fondationvous accueille

Le centre de documentation et de recherchesLa Fondation conserve les archives de l’Association desFrançais Libres et d’un certain nombre d’amicales affiliées,ainsi que des documents et un ensemble de photographies dela période de la France Libre. Elle a vocation à accueillir desarchives nouvelles provenant d’acquisitions ou de dons departiculiers, à les conserver et à les mettre à la disposition deschercheurs.

La bibliothèque regroupe près de 2000 volumes sur l’histoirede la France Libre, des Français Libres et de la Seconde Guerremondiale, dont un certain nombre de publications de lapériode de la guerre.

Le centre de documenta-tion et de recherches estaccessible sur rendez-vous.Pour consulter les archiveset/ou accéder à la biblio-thèque, vous devez prendrecontact avec Sylvain Cornil-Frerrot par téléphone au0153628184 ou par courrielà [email protected]. Vue du centre de documentation

(© Serge Le Manour).

La boutiqueInstallée dans le halld’accueil du siège de laFondation, elle accueilleun ensemble de livres, deDVD et d’objets (insigne,médaille commémora-tive, plaque émaillée derue « Bir Hakeim », cartede vœux, cravate, briquetzippo…) en rapport avecl’histoire de la FranceLibre ou la Fondation.

Pour tout renseignement sur les salles de réunion, l’espaced’exposition ou la boutique, vous pouvez contacter MarietteButtin par téléphone au 0153628182 ou par courriel à[email protected].

Les salles de réunionLe siège de la Fondation compte deux salles de réunion. La première, avec ses 21 m2, peut recevoir une quinzaine departicipants. La seconde dispose d’une surface d’environ75 m2 avec une capacité d’accueil d’une soixantaine de per-sonnes et des possibilités de vidéo-projection.

La salle de réunion extérieure (© Serge Le Manour).

La salle de réunion intérieure(© Serge Le Manour).

L’espace d’exposition et le présentoir de la boutique (© Serge Le Manour).

L’espace d’expositionUn espace aménagé permanent, destiné à accueillir desexpositions temporaires, est installé dans le hall du siège dela Fondation. Il peut accueillir des panneaux et des bornesinteractives, et des vitrines sont à disposition afin de recevoirdes objets.

L’espace d’exposition (© Serge Le Manour).

L’accueil de la Fondation et de la boutique(© Serge Le Manour).