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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE

TUNISIE 2013/2014en numérique ou en papier en 3 clics

à partir de

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Bienvenue en Tunisie !

AUTEURS ET DIRECTEURS DES COLLECTIONS Dominique AUZIAS & Jean-Paul LABOURDETTE

DIRECTEUR DES ÉDITIONS VOYAGE Stéphan SZEREMETA

RESPONSABLES ÉDITORIAUX VOYAGE Patrick MARINGE et Morgane VESLIN

ÉDITION ✆ 01 72 69 08 00 Julien BERNARD, Sophie CUCHEVAL, Caroline MICHELOT, Pierre-Yves SOUCHET, Maïssa BENMILOUD

ENQUÊTE ET RÉDACTION Abdesslam BENZITOUNI, Clémentine GIRARD, Clélia LÉNÉ, Laurent BOSCHERO et alter

STUDIO Sophie LECHERTIER et Romain AUDREN

MAQUETTE & MONTAGE Julie BORDES, Élodie CARY, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO, Laurie PILLOIS et Evelyne AMRI

CARTOGRAPHIE Philippe PARAIRE et Thomas TISSIER

PHOTOTHÈQUE ✆ 01 72 69 08 07 Élodie SCHUCK

RÉGIE INTERNATIONALE ✆ 01 53 69 65 50 Karine VIROT, Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR, Romain COLLYER, Laurent BOSCHERO et Elise CADIOU

PUBLICITÉ ✆ 01 53 69 70 66 Olivier AZPIROZ, Stéphanie BERTRAND, Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline AUBRY, Caroline GENTELET, Sabrina SERIN, Sophie PELISSIER, Virginie SMADJA, Orianne BRIZE, Sacha GOURAND, assistés de Sandra RUFFIEUX, Nathalie GONCALVES et Vimla MEETTOO

RESPONSABLE REGIE NATIONALE Aurélien MILTENBERGER

INTERNET Lionel CAZAUMAYOU, Jean-Marc REYMUND, Cédric MAILLOUX, Anthony GUYOT, Caroline LOLLIEROU, Florian FAZER, Christophe PERREAU et Anthony LEFEVRE

RELATIONS PRESSE ✆ 01 53 69 70 19 Jean-Mary MARCHAL

DIFFUSION ✆ 01 53 69 70 68 Eric MARTIN, Bénédicte MOULET assistés d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBO

RESPONSABLE DES VENTES Jean-Pierre GHEZ

DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER Gérard BRODIN

RESPONSABLE COMPTABILITE Isabelle BAFOURD assistée de Christelle MANEBARD, Oumy DIOUF et Jeannine DEMIRDJIAN

DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS et Claudia MARROT

LE PETIT FUTÉ TUNISIE 2013 - 2014w� 12e édition �NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ© Dominique AUZIAS & Associés©

18, rue des Volontaires - 75015 Paris Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides et City Guides sont des marques déposées ™®©

© Photo de couverture : © Cali - ICONOTECISBN - 9782746951853 Imprimé en France par LEONCE DEPREZ - 62620 Ruitz

Dépôt légal : janvier 2013Date d’achèvement : janvier 2013 Pour nous contacter par email, indiquez le nom

de famille en minuscule suivi de @petitfute.com

Pour le courrier des lecteurs : [email protected]

Fermez les yeux quelques instants et rêvez la Tunisie… Les parfums enivrants des épices, le folklore d’une capitale généreuse, le farniente sur un sable chaud, les mystères d’un désert inconnu, les doigts brûlés par le thé à la menthe ou collés par de succulentes pâtisseries, et les heures passées à négocier, sourire aux lèvres, avec les taxis et les vendeurs. Certainement ! Tant de délices ont vite fait de transformer le pays en destination des plus prisées. Affichée, bradée sur nos aubettes, la Tunisie s’est fait temple du tourisme. Au point que son image lui joue parfois des tours. Paradis dénaturé la Tunisie ? Loin de là ! Car elle recèle aussi bien d’autres merveilles à offrir… Une terre de contrastes, pétrie d’islam, influencée par l’Occident, où tradition et modernité se défient et s’embrassent tour à tour. Enfant gâté, vous le serez, peut-être à siroter des cocktails glacés au bord d’une piscine ou d’une plage, à fouler le désert à petits pas, à profiter des soins de thalasso et à humer jasmin et bougainvilliers florissants. Mais n’oubliez pas que, sous les dalles des monstres de béton que sont les complexes hôteliers tout confort, sommeillent des trésors encore inexplorés, un autre cocktail à savourer, chaud comme les cendres d’Elyssa. C’est cette Tunisie-là qui se dévoile l’espace d’un voyage. Authentique, accueillante, débordante de mystères et de villages encore préservés. Comme du haut du djebel Abiod, près de Kelibia, qui vous fera sourire face à la Sicile tel un Hamilcar triomphant sur Rome. Punique, romaine, vandale, byzantine, aghlabide, fatimide, hafside, turque, husseinite puis française avant d’être indépendante… C’est une Tunisie aux grandes valeurs, fière et libre qui vous attend. Une Tunisie capable de créer la surprise et de renverser, le 14 janvier 2011, un président à la tête du pays depuis plus de 23 ans. Une Tunisie toute neuve prête à se réinventer sous vos yeux.

L’équipe de rédaction

REMERCIEMENTS. Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce guide (Sondos et Marouane de Tunis, Carole et Carola de Djerba, Myriam de La Marsa, Sabri de Nabeul, Perrine bien sûr et bien d’autres !). Merci pour votre accueil, votre gentillesse et vos conseils.

Découvrir le guide en ligne

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� INVITATION AU VOYAGE �Les plus de la Tunisie .............................7Fiche technique ......................................8Idées de séjour .....................................11

� DÉCOUVERTE �La Tunisie en 30 mots-clés ...................16Survol de la Tunisie ..............................23Histoire ..................................................29Politique et économie ...........................37Population et langues ...........................43Mode de vie ...........................................45Arts et culture .......................................54Festivités ...............................................68Cuisine tunisienne ................................71Jeux, loisirs et sports ...........................78Enfants du pays ....................................82Communiquer en tunisien ....................83

� TUNIS �Tunis ......................................................98

Quartiers ..............................................99Se déplacer .......................................102Pratique .............................................112Se loger .............................................114Se restaurer .......................................118Sortir .................................................123À voir – À faire ...................................126Balades .............................................135

Shopping ...........................................140Sports – Détente – Loisirs ..................142

Les environs de Tunis .........................143Les côtes de Carthage .......................143

� LE NORD �Le Nord ................................................168

De Tunis à Bizerte ..............................168Bizerte ...............................................171La Côte Nord ......................................177Aïn Draham et sa région.....................187Zaghouan et sa région .......................198Le Kef et sa région .............................200

� LA CÔTE EST �La côte Est ..........................................211

Le cap Bon ........................................211Ez Zahra .........................................212Hammam Lif ...................................212Soliman ..........................................212Sidi Raïs ..........................................213Korbous ..........................................213El Haouaria .....................................215Kerkouane ......................................217Kelibia .............................................218Menzel Temime ...............................221Korba ..............................................222Beni Khiar .......................................223Dar Chaabane .................................223Nabeul ............................................223Hammamet .....................................229

Sommaire

Thermes d’Antonin.

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Yasmine-Hammamet .......................240Bou Ficha ........................................245

Au sud du cap Bon .............................245Takrouna .........................................246Hergla .............................................246Port el Kantaoui ...............................247Hammam Sousse ............................255Sousse ............................................255Borjine ............................................265Monastir .........................................265Lamta .............................................275Mokhnine ........................................276Teboulba .........................................276Mahdia ...........................................276Salakta ...........................................285Chebba ...........................................285El Jem ............................................286

Le Centre .............................................292Kairouan .........................................293Sidi Bouzid ......................................303Sbeïtla ............................................303Kasserine ........................................307Parc national Chaambi ....................307

Le Sud .................................................310Sfax ................................................311Thyna .............................................317Îles Kerkennah ................................318Mahrès ...........................................322Gabès .............................................322El Hamma .......................................327Mareth ............................................327Gightis ............................................327Metameur .......................................327Zarzis ..............................................328

� DJERBA �Djerba ..................................................334

Houmt Souk ....................................338Erriadh ............................................349El May .............................................352Mahboubine ....................................352Midoun ...........................................353Zone touristique ..............................354Aghir ...............................................364El Kantara .......................................365Guellala ...........................................365Ajim ................................................366Borj Jillidj ........................................366

� LE GRAND SUD �Le Grand Sud ......................................368

Gafsa ..............................................370Metlaoui ..........................................374Tamerza ..........................................375Midès ..............................................378Chebika ..........................................378Tozeur .............................................379Nefta ...............................................390Chott el Djérid .................................395Kébili ..............................................395Douz ...............................................397Zaafrane .........................................402Sabria .............................................403El Faouar .........................................404Matmata .........................................404Matmata .........................................405Tamezret .........................................408Toujane ...........................................408Beni Kheddache ..............................410Médenine ........................................410Tataouine ........................................412Chenini ...........................................416Douiret ............................................416Ghomrassen....................................417Ksar Haddada .................................417Ksar Ouled Soultane ........................418Ksar Ghilane ...................................418

� ORGANISER SON SÉJOUR �Pense futé ...........................................420S’informer ...........................................438Comment partir ? ................................450Rester ..................................................469Index ..................................................471

Poteries de Kairouan.

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Borj El Khadhra

M’chiguig

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Dhehiba

Remada

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Ben Guerdane

Zarzis

Naouara

Nefata

Matmata

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Tataouine

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Lac ou marais

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Frontières

Autoroute

Voie ferrée

Route principale

Route secondaire

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200

1000

0 km 30 60 90 120 km

TUNISIE

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Limite gouvernorat

Nom de gouvernorat

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La médina de Tunis.

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Borj el Kebir.

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Oasis de Chebika.

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INVITATION

AU VOYAGE

Les plus de la Tunisie

Dépaysement garanti à deux heures de ParisLes images d’Orient ne cessent d’habiter nos rêves et notre imaginaire. En Tunisie, ces clichés deviennent réalité. De la petite boutique reculée et son étalage de légumes et d’épices aux souks colorés et animés dans ces ruelles où il fait bon se perdre ; des ânes portant nonchalamment une famille entière aux chameaux qui se dandinent sur des dunes de sables infinies ; des calèches tirées par des chevaux aux palmiers qui se disputent le ciel, aux vagues qui sans cesse cherchent la terre… Autant de couleurs, de sensations et d’odeurs dont on ne se lasse pas. Quand le ciel est trop gris, la ville trop bruyante, les soucis trop présents, il faut vite prendre un billet pour la Tunisie, sentir le jasmin, poser ses valises et enfin marcher sur le sable, se plonger dans une mer translucide et s’étendre sur la plage.

Vacances pour tous, toute l’annéePartir en vacances avec peu d’argent en Tunisie, c’est possible. Les billets d’avion ne sont pas excessifs et la vie sur place trois fois moins chère qu’en France. En Tunisie, les palmiers et les plages de sable blanc nous tendent les bras, ils semblent même nous appeler…Tourisme culturel, sportif, balnéaire, saharien, de bien-être et même d’affaires… la Tunisie et son panel d’activités, de paysages et de sites comblent toutes les envies. Le Grand Sud appelle l’aventurier, du plus timide au plus passionné, à parcourir ses dunes à dos de dromadaire. Les plages de Djerba, de Sousse ou d’Hammamet invitent sans plus attendre les adeptes du farniente. Les médinas de Tunis, de Kairouan, ou de Monastir, les site antiques d’El Jem, de Chemtou ou de Dougga se dévoilent aux passionnés d’histoire, de culture et de vieilles pierres.Les centres de thalasso, de balnéo, les Spa et autres cures de jouvence offrent de plus en plus de possibilités aux voyageurs en quête de détente ; selon que l’on souhaite juste requinquer un corps fatigué par une année de travail ou plus sérieusement trouver un traitement adapté à des problèmes de santé plus incommodants, on trouvera toujours la thérapie adéquate.

Deuxième destination mondiale dans ce registre, elle est internationalement reconnue pour la qualité de ses soins et de ses infrastructures, et pour ses tarifs encore abordables.

Richesse culturelleLa Tunisie porte en elle la marque d’un passé riche, puissant et mouvementé. On trouve dans tout le pays des vestiges de ces civilisations brillantes : Berbères, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Byzantins, Arabes… Le patrimoine archéologique de la Tunisie est particulièrement remarquable et les recherches ne cessent de dévoiler, aujourd’hui encore, de nouveaux secrets enfouis. Les amateurs de vieilles pierres, d’histoire, de musées, seront comblés. La culture contemporaine a aussi son mot à dire, une myriade de festivals sont programmés dès le mois d’avril, principalement l’été et jusqu’en décembre. Musique, art populaire, tradition, théâtre, cinéma, patrimoine, sport, etc. La Tunisie est généreuse.

Variété des paysagesLa Tunisie, cinq fois moins grande que la France, offre la possibilité de profiter d’une exception-nelle variété de paysages et de sites en très peu de temps. A peine 500 km séparent la beauté sauvage du nord du pays et de la péninsule du cap Bon, dessiné de criques escarpées et de plages isolées, à l’immensité dunaire qui se profile à Ksar Ghilane. Villages berbères, sites antiques, villes portuaires, montagnes et oasis, la Tunisie est une terre de contrastes qu’on ne se lasse de parcourir par son réseau routier de qualité.

Logements de charmeDe Tunis à Nefta en passant par Djerba, de plus en plus d’établissements de ce type fleurissent. Les habitats tunisiens (palais, menzels, houch, etc.) sont restaurés et aménagés avec goût et raffinement pour le plaisir des amoureux du charme, du service personnalisé et de la délicatesse. La Tunisie, longtemps caricaturée comme destination du « tout-compris », s’ouvre à un autre type de tourisme et vous montre désormais un autre visage, bien plus charmant et authentique.

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8 Fiche techniqueArgentLa monnaie du pays est le dinar tunisien (TND nommé DT dans le guide), qui est divisé en 1 000 millimes. Les pièces en circulation sont : 5, 10, 20, 50, 100, 500 millimes, 1 dinar et 5 dinars. Les billets en circulation sont de 5, 10, 20 et 30 dinars.

ww Taux de change : au mois de janvier 2013, les taux de change sont les suivants : 1 E=2,04DT•10DT=4,91E•1US$=1,59DT•1CAN$=1,59DT•1francsuisse=1,68DT•10DZD(Algérie)=0,19DT•10 MAD (Maroc) = 1,84 DT.

Idées de budgetConcernant les tarifs d’hébergement, vous trouverez parfois dans ce guide les termes « LPD » pour la formule logement/petit déjeuner, « DP » pour la demi-pension et « PC » pour pension complète.Ces budgets s’entendent la plupart du temps par personne et par jour.

ww Petit budget. 25-35 DT par jour (12-17 E). Les petits budgets trouveront aisément de quoi dormir pour environ 10 DT par nuit dans les grandes et moyennes villes ; sachez qu’il y a toujours au moins un hôtel dans la médina qui se trouve dans une fourchette de prix équivalente, si l’on n’est pas trop regardant sur le confort.On mange facilement pour 5-8 DT dans des restaurants locaux mentionnés dans ce guide, 3 DT minimum si l’on se contente d’un casse-croûte.

ww Budget moyen. 40-75 DT par jour (20-35 E). De nombreux hôtels corrects entre 25 DT et 50 DT la nuit, avec parfois même d’excellentes surprises (surtout hors saison). Quant à la nourriture, beaucoup d’établissements proposent des menus à moins de 15 DT qui vous permettront de goûter à une cuisine plus raffinée et variée.

ww Gros budget. 200 DT par jour (100 E). A ce prix-là, vous n’aurez que l’embarras du choix !Tarifs de location de voiture : comptez au minimum 50 DT par jour (25 E) pour un véhicule de première catégorie.

La Tunisie en bref

Le paysww Nom officiel : République tunisienne.

ww Capitale : Tunis.

ww Nature du régime : république depuis 1957.

ww Fête nationale : jour de l’Indépendance, 20 mars (1956).

ww Chef de l’Etat : Moncef Marzouki (depuis le 13 décembre 2011).

La populationww Population : 10 732 900 habitants

(estimation 2012).

ww Tunis : environ 2 000 000 habitants.

ww Nombre de Français enregistrés en Tunisie : 22 000 (2012).

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Monnaie locale.

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ww Taux de croissance démographique : 0,964 % (estimation 2012) ; rang du pays 120 (France 150).

ww Population de moins de 15 ans : 23,2 % (contre 18,5 % en France).

ww Population de plus de 65 ans : 7,5 % (contre 16,8 % en France).

ww Age médian : 30,5 ans (2012).

ww Densité : 65,6 hab./km².

ww Espérance de vie : 75,24 ans (73,2 pour les hommes et 77,42 pour les femmes, 2012).

ww Indicateur fécondité : 2,02 naissances/femme (2012).

ww Taux de natalité : 17,28 ‰ (2012).

ww Taux de mortalité infantile : 24,98 ‰ (estimations 2010).

ww Taux de mortalité : 5,87 ‰ (2012).

ww Langue officielle : arabe, et seconde langue obligatoire à l’école : français.

ww Groupes ethniques : Arabes et Berbères 98 % ; Européens, Juifs et autres 2 %.

ww Religion : islamisme à 98 %, judaïsme, christianisme.

ww Alphabétisation : 74,3 % population totale, 83,4 % hommes, 65,3 % femmes.

L’économieww PIB : 46,36milliardsUS$(2011).

ww PIB/habitant : 9600US$(estimation2011).

ww PIB (taux de croissance réelle) : -0,8 % (estimation 2011).

ww Produit national brut (PNB) : 102,3 mil-liardsU$(estimation2011,rang:71).

ww Taux d’inflation : 3,5 % (2011).

Le drapeau tunisien

Le drapeau de la Tunisie fut adopté au milieu du XIXe siècle. Le champ rouge, l’étoile et le croissant sont des symboles caractéristiques de l’Empire ottoman, que l’on retrouve dans divers pays de tradition islamique. Ils furent même utilisés entre 1881 et 1956, pendant la période du protectorat français en Tunisie. Le fond rouge représente le sang des martyrs et rappelle la conquête turque de 1574. Le blanc symbolise la paix alors que le croissant représente l’unité de tous les musulmans et les branches de l’étoile les cinq piliers de l’islam. Le croissant et l’étoile, qui furent originellement les symboles du culte de Diane et de la Vierge, devinrent ceux de l’islam à partir du XVe siècle.

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Coucher de soleil sur Hammamet.

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10 ww Chômage : 18 % (2011).

ww Salaire minimum : 286 DT pour une charge de travail de 40 à 48 heures par semaine (2011).

ww Dette publique : 49 % du PIB (estimation 2011).

ww Dette extérieure : 23,21milliardsUS$(estimation au 1er janvier 2012).

Téléphoneww Code international de la Tunisie : 216.

Indicatifs régionauxIls sont indiqués dans le numéro de votre correspondant : 2 chiffres pour l’indicatif et 6 chiffres pour le numéro local, les numéros de téléphone tunisiens ont donc tous 8 chiffres.

ww Région de Tunis : 71 et 70.

ww Bizerte, Nabeul et Hammamet : 72.

ww Mahdia, Sousse et Monastir : 73.

ww Région de Sfax : 74.

ww Gabès, Tataouine, Kebili, Djerba : 75.

ww Gafsa, Tozeur et Sidi Bou Zid : 76.

ww Kairouan et Kasserine : 77.

ww Tabarka et Le Kef : 78.

ww Les numéros de portables commencent par 96, 97 et 98 pour les abonnés de Tunisie Telecom ; 22 pour ceux de Tunisiana.

Comment téléphoner ?ww Téléphoner de France en Tunisie :

00 + 216 + indicatif régional à 2 chiffres + 6 chiffres du numéro local. Exemple de La Ciotat à Djerba : 00 + 216 + 75 + 123 456.

ww Téléphoner de Tunisie en France : 00 + 33 + indicatif régional sans le zéro + les 8 chiffres du numéro local. Exemple de Tunis à Marseille : 00 + 33 + 4 + 12 34 56 78.

ww Téléphoner de Tunisie en Tunisie d’une région à l’autre et dans la même région : indicatif régional + les 6 chiffres du numéro local. Pas de modification selon la région d’appel. Exemple pour appeler Tunis : 71 + 123 456.

ww Attention si vous appelez de votre por-table : selon les opérateurs, les communi-cations sont plus ou moins élevées, mais surtout vous payez tout type d’appel, entrant ou sortant – une communication entière pour un appel effectué, la partie tunisienne pour un appel reçu. En outre, on peut vous facturer le coût d’un appel international vers votre répondeur si l’on vous laisse des messages vocaux et ce, même si vous ne les consultez pas. Choisissez donc avec attention votre for-fait et soyez vigilant quant aux conditions vers l’international ; enfin, n’oubliez pas d’ouvrir votre ligne sur le monde, cela peut prendre 24 heures comme une semaine selon les opérateurs. A noter qu’un kiosque Tunisiana à l’aéroport vous permet d’acheter une puce à un prix défiant toute concurrence.

Décalage horaireMême heure qu’en France en hiver, 1 heure de moins en été.

ClimatMéditerranéen au nord et le long des côtes, semi-aride à l’intérieur et au sud. Températures (en moyenne sur l’ensemble du pays) : 12 °C l’hiver, 30 °C l’été.Mais on trouve régulièrement des tempéra-tures extrêmes selon les régions : chutes de neige hivernales en Kroumirie (Aïn Draham) et près de 50 °C en été dans le sud continental.

SaisonnalitéDans les stations balnéaires, la haute saison se situe aux mois de juillet-août. C’est là que l’on rencontrera les tarifs les plus élevés en matière d’hôtellerie. La basse saison commence au mois de novembre jusqu’en mars ou avril. Le reste du temps, c’est la moyenne saison. Certains établissements ne prenant pas en compte cette dernière, il est fréquent de se trouver en haute saison de juin à septembre. Penser à vérifier avant de réserver. Dans le désert, la haute saison commence en octobre et trouve son point culminant pour les fêtes de fin d’année. L’été, c’est la basse saison, les hôtels pratiquent donc des prix intéressants.

Retrouvez l’index général en fin de guide

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INVITATION

AU VOYAGE

Idées de séjourIl est possible d’atterrir à Tunis, à Djerba, à Monastir ou à Tozeur selon la région que l’on préfère visiter. Nous partons d’un billet aller-retour sur la même ville, car ce sont les billets les plus accessibles. Nous avons choisi Tunis, car, de là, il est plus facile de rayonner vers les autres destinations.

Séjour courtSi vous disposez seulement d’une semaine de vacances, la Tunisie est idéale ! Les courtes distances entre les divers points d’intérêt permettent une mobilité moins éprouvante qu’ailleurs.

ww 1er jour. Tunis.

ww 2e jour. Visite des souks de Tunis, des mosquées et des anciens palais de la médina (le matin est toujours préférable). Visite de Sidi Bou Saïd. Nuit à Sidi Bou Saïd.

ww 3e jour. Kairouan, visite de la ville sainte et ses mosquées le matin puis l’après-midi visite de la médina de Sousse, son souk, son ribat et le Musée archéologique. Nuit à Sousse.

ww 4e jour. Direction Matmata et visite des habitations troglodytiques, nuit dans un hôtel troglodytique.

ww 5e jour. Visite des ksour environnant Tataouine et des ghorfas de Médenine. En fin de journée, ferry pour les îles Kerkennah, depuis Sfax. Nuit à Kerkennah.

ww 6e jour. Balade en mer à Kerkennah avec un pêcheur. Visite du fort romain et des ves-tiges phéniciens. Et départ vers El Jem en fin d’après-midi. Concert si vous y êtes au mois de juillet. Nuit à El Jem.

ww 7e jour. Visite du colisée d’El Jem. Direction Mahdia, visite de la médina, du fort et du cimetière marin. Nuit à Mahdia.

ww 8e jour. Tunis.

Séjour longVoici un parcours de 3 semaines qui a le mérite d’impliquer les plus grands sites d’intérêt touristique du pays.

ww 1er jour. Tunis.

ww 2e jour. Tunis. Visite de la médina, des mosquées, du marché. Visite du musée du Bardo.

ww 3e jour. La Marsa, Carthage, Sidi Bou Saïd, nuit à Sidi Bou Saïd (largement conseillé) ou à Tunis.

ww 4e jour. Bizerte. Visite du vieux port, de la médina, plages. Nuit à Bizerte.

ww 5e et 6e jours. Tabarka. Promenade dans la ville, sur la plage Les Aiguilles et l’après-midi randonnée dans les montagnes d’Aïn Draham. Le soir, assistez aux concerts de jazz de Tabarka si vous y êtes pendant le festival international.

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Architecture de Sidi Bou Saïd.

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12 Sites inscrits au patrimoine mondial de l’UnescoPar leur « valeur universelle exceptionnelle » (Unesco 1972), les sites inscrits au patri-moine mondial appartiennent à tous les peuples et font l’objet d’une préservation et d’une protection particulière. La Tunisie en compte 8, listés ici par date d’inscription :

ww La médina de Tunis (1979). Initialement créée au VIIIe siècle et devenue capitale de la région au milieu du XIIe siècle, la médina de Tunis brille de douze siècles d’histoire qui lui valent pas moins de 700 monuments. Ses ruelles étroites, bercées d’authenticité, abritent des générations de mosquées, de medersas, de palais et de demeures somp-tueuses. C’est pour faire face à sa dégrada-tion, et réguler le flot des constructions non contrôlées, que s’est créée, en 1967, une association de sauvegarde de la médina et que le site a été inscrit au patrimoine mondial.

ww Le site archéologique de Carthage (1979). Ancienne cité punique, fondée en 814 avant J.-C., puissance économique et culturelle au fil des siècles, théâtre de convoitises, capitale de l’Afrique proconsulaire romaine… Carthage, ville de légendes et ins-piration des hommes de lettres, témoigne d’un passé épique. Ses ruines, dispersées dans la ville moderne, peuvent pourtant paraître un peu décevantes. C’est donc à ceux qui savent s’emparer d’imagination que le site révèle ses merveilleux mystères.

ww L’amphithéâtre d’El Jem (1979). Trônant majestueusement dans la petite bourgade d’El Jem, le troisième plus grand amphithéâtre du monde après ceux de Rome et de Capoue étonne et impressionne. Construit entre la fin du IIe et le début IIIe siècle (sa datation fait débat), il reste le mieux conservé d’Afrique du Nord. Les chanceux pourront assister à l’une des manifestations culturelles qu’il accueille et notamment au festival international de musique symphonique qui s’y tient chaque année en été.

ww Le parc national de l’Ichkeul (1980). C’est pour l’instant le seul site naturel de Tunisie classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Composé d’un lac alimenté par 6 oueds, de plusieurs marais et d’un djebel de 510 m. d’altitude, il constitue le repaire privilégié de centaines de milliers d’oiseaux migrateurs tels que des oies cendrées, des cigognes,

des canards sauvages ou des flamands roses. Les 180 espèces qu’il accueille en font une réserve ornithologique privilégiée.

ww La cité punique de Kerkouane et sa nécropole (1985). Isolée sur la pointe du cap Bon, dominant la mer, cette cité abandonnée et détruite vers 250 avant J.-C. est l’unique exemple au monde de vestige de cité phéni-co-punique jamais reconstruite par d’autres civilisation. Redécouverte en 1952, elle offre, par son plan architectural et ses fondations conservés tels quels au fil des siècles, un témoignage unique.

ww Kairouan (1988). Fondée en 670, sous la dynastie omeyyade, Kairouan devient la capi-tale de l’Ifriqiya qui recouvrait une partie de la Tunisie, de l’Algérie et de la Lybie actuelles. Aujourd’hui quatrième ville sainte de l’Islam après La Mecque, Médine et Jérusalem, elle recèle de bijoux architecturaux et s’impose par son style islamique traditionnel. Ses deux monuments phares : la grande mosquée, considérée comme l’une des plus belles réalisations d’architecture musulmane et la mosquée des Trois-Portes dont la façade sculptée est restée intacte depuis le IXe siècle.

ww La médina de Sousse (1988). De ses remparts à son ribat, de sa grande mosquée à sa kasbah, en passant par d’innombrables autres monuments sacrés ou profanes, la médina de Sousse est l’une des plus riches du pays et illustre la structure typique des premières villes islamiques.

ww Le site archéologique de Dougga (1988). Sans doute l’un des plus beaux sites du pays. Logée sur une colline, dominant une plaine ver-doyante d’oliviers, l’antique Thugga se dévoile dans un paysage délicieux. Ses ruines, et tout spécialement son mausolée, son Capitole et son théâtre surprennent par leur état de préservation : l’Unesco la désigne d’ailleurs comme « la petite ville romaine la mieux conservée de l’Afrique du Nord ».

ww Au-delà de ces 8 sites, la Tunisie a déposé une liste indicative de biens qu’elle souhaiterait voir inscrits au patrimoine mondial dans les années à venir. Cette liste comprend entre autres le Chott el-Djérid, l’oasis de Gabès, le parc national d’El Feija et celui de Bouhedma, la médina de Sfax.

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IDÉES DE SÉJOUR √IN

VITATION AU VOYAGE

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ww 7e jour. Hammamet. Visite de la médina, de la villa Sebastian, plages et farniente.

ww 8e jour. Sousse. Visite de la médina, du ribat. Musées ou plages. Dîner dans la marina de Port el Kantaoui. Nuit à Sousse.

ww 9e jour. Le matin tôt, départ pour Kairouan pour visiter la grande mosquée et la médina, puis El Jem et son colisée romain. Passer l’après-midi à Sfax et visiter sa médina très animée et enfin, rejoindre les îles Kerkennah en ferry.

ww 10e jour. Journée à Kerkennah, tour de l’île, de ses vestiges romains et phéniciens, promenade en felouque pour la pêche. Nuit à Kerkennah.

ww 11e jour. Direction Gabès, seule oasis du pays à se trouver en bord de mer. Visite des hammams antiques et de la palmeraie. Nuit à Gabès.

ww 12e jour. Départ pour Metlaoui pour prendre le Lézard rouge et parcourir les oasis de montagnes. Nuit à Tamerza.

ww 13e jour. Visite de la médina de Tozeur, de sa palmeraie et de son zoo. Balade à cheval pour le coucher de soleil. Nuit à Tozeur.

ww 14e jour. Direction l’oasis de Nefta et sa corbeille puis traversée du Chott el-Djérid vers Douz. Nuit à Douz.

ww 15e et 16e jours. Tôt le matin, marché des animaux si on est jeudi. Visite de Douz. Soit faire une excursion en dromadaire pour

quelques heures, soit partir dans l’après-midi (c’est très bien organisé par des agences) pour un séjour au choix dans le désert.

ww 16e jour (bis). Si l’on a préféré la première option, aller à Ksar Ghilane. Dormir en cam-pement à la belle étoile et rejoindre Matmata le lendemain.

ww 17e et 18e jours. Matmata. Visite de la ville et des maisons troglodytiques. Nuit dans un hôtel troglodytique.

ww 19e jour. Djerba. Visite de Houmt-Souk et de la synagogue de la Ghriba.

ww 20e jour. Mahdia. Visite de la médina et du cimetière marin. Nuit à Mahdia.

ww 21e jour. Retour à Tunis.

Séjours thématiques

La Tunisie culturelleSites archéologiques, vestiges de civilisation. Un parcours historique peut commencer par Tunis, ses mosquées et le musée du Bardo. Pour ce périple, Carthage est l’étape indispensable. Puis se diriger vers le nord-ouest pour les sites de Bulla Regia et de Dougga. Enfin, il serait dommage de manquer l’impressionnant colisée romain d’El Jem ainsi que ses deux « brouillons » sur le même site. Mahdia doit également figurer au programme. Si l’on veut partir à la quête de la civilisation berbère, Matmata, les ksour environnants et l’étonnant village de Chenini près de Tataouine sont très pittoresques.

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Traversée des salines dans la région du Chott el-Djérid.

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® IDÉES DE SÉJOUR14

La Tunisie des désertsPour les amateurs de grandes étendues déser-tiques et de superbes palmeraies, il est conseillé d’atterrir directement à Tozeur. Prendre le Lézard rouge de Metlaoui, train traversant les canyons occidentaux et, à partir de Redeyef (terminus du train), parcourir les oasis de montagne.Puis atteindre la grande corbeille de Nefta et traverser le Chott el-Djérid vers Douz pour de grandes excursions dans les dunes de sable. Ne pas manquer l’oasis au sable rouge très isolée de Ksar Ghilane, puis aller à Matmata et son désert de montagne rocailleux tout aussi majestueux. Si l’on veut aller plus loin dans ces terres brûlantes, direction Tataouine et sa région désertique et montagneuse.

La Tunisie des médinasLes médinas sont l’âme des villes où elles sont présentes, et diffèrent singulièrement d’une région à l’autre… Ici, bruyantes et affairées, là, silencieuses et reposantes, on y accède à Sfax par des ruelles étroites et commerçantes, à Kairouan par une grande place donnant, une fois passé les premières boutiques, sur de larges rues très calmes.Tunis est le passage obligé pour les amoureux des souks enfiévrés, des mosquées et des restaurants typiques. On se perd avec délectation dans la ville de Sousse, où petits cafés typiques et musées se succèdent à loisir.La médina de Tozeur est peut-être la plus jolie de Tunisie : elle ne possède qu’une boutique, mais c’est au calme qui y règne et à l’originalité incomparable

de ses murs de brique que l’on mesure sa beauté.Attention aux vols très fréquents dans la médina de Tunis, rue de la Kasba notamment, qui est le lieu d’apprentissage préféré des voleurs en tout genre ; ils sont extrêmement adroits alors pensez soit à munir votre sac d’un cadenas (pas franchement commode), soit à le porter « sac à ventre ».Cette dernière méthode est la plus pratique (pas besoin de sortir ses clefs dès qu’on veut ouvrir son sac) et surtout la plus sûre vu qu’on ne le quitte pas des yeux. En effet, la police patrouillant très régulièrement dans ce secteur, vous n’assisterez jamais à un vol à l’arraché, trop risqué pour les délin-quants ; ils se contentent d’ouvrir les sacs et d’y dérober les objets de valeur. Il leur est donc pratiquement impossible de vous délester de quoi que ce soit si vos affaires sont sous votre nez.Signalons tout de même que c’est le seul endroit en Tunisie où nous avons constaté ce type de délinquance, principalement due à la masse humaine présente dans ce lieu très étroit ; le taux de criminalité dans le pays est en effet extrêmement bas.

La Tunisie du bien-êtrePourquoi ne pas vous programmer un séjour dans diverses régions tout en profitant des nombreux centres thermaux et de thalas-sothérapie que compte le pays. Deuxième destination mondiale après la France en matière de thalasso, les centres thermaux sont également réputés pour leurs infrastructures et les services proposés, Hammam Bourguiba pour ne citer que lui. Votre séjour peut partir de Tunis avant de rejoindre Hammam Bourguiba, puis Hammamet et Djerba et terminer sous les chaleurs du Grand Sud.

La Tunisie chirurgicaleImaginez une chirurgie esthétique dans un endroit balnéaire... ou se faire un implant dentaire en pleines vacances... Faire d’une pierre deux coups en combinant une inter-vention avec un séjour de détente et de découverte, histoire de panser plus vite les plaies, cela risque de coûter bien moins cher qu’une simple intervention en Europe ; alors, pourquoi s’en priver.

La Tunisie du sportifKitesurf et planche à voile à Djerba, plongée à Tabarka ou à Hammamet, randonnée dans le désert, cavalcade en Kroumirie, chasse à Aïn Draham, et golfs par dizaines dans le pays… Une semaine minimum bien méritée pour satisfaire les mordus de loisirs et de sports.

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Désert dans la région de Douz.

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La grande cascade de Tamerza.

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La Tunisie en 30 mots-clésAlcoolLa consommation d’alcool est interdite par le Coran. Cependant, bien que le pays soit musulman à 98 %, certains Tunisiens détournent quelque peu cette interdiction. Le pays a d’ailleurs une longue tradition de production de vin, notamment dans la région du cap Bon. Pourtant, les occidentaux sont souvent surpris : les restaurants traditionnels ne servent pas d’alcool, surtout lorsqu’ils se trouvent dans la médina, à proximité des mosquées. La licence d’alcool est en effet très difficile à avoir pour la majorité des établisse-ments et encore plus maintenant avec l’arrivée des islamistes au pouvoir.

BabLa « Bab », la « porte » en arabe, désigne tout particulièrement les accès par lesquels on pénètre dans la médina (la vieille ville arabe, par opposition à la ville de construction plus récente). Les babs donnent souvent leur nom aux quartiers environnants. Les portes du désert sont elles aussi généra-lement représentées symboliquement par une bab, sorte d’arche séparant la route des premières dunes.

BougainvilliersBlanc, violacé, pourpre, fuchsia, miel : de leurs couleurs vitaminées, ces petits arbustes grimpants viennent illuminer les ruelles du pays, du printemps jusqu’à l’automne. Leurs fleurs abondantes s’accordent si joliment avec les murs des maisons peintes à la chaux, qu’on ne peut qu’apprécier.

ChameauMalgré la confusion des termes, en Tunisie, vous n’apercevrez aucun chameau. Ou plutôt si, des chameaux d’Arabie, à savoir des droma-daires. Vérifiez par vous-même : une seule bosse pointe sur le rond de leur dos. Apprivoisé dès le IIe millénaire avant J.-C., particuliè-rement résistant aux conditions du désert, l’animal herbivore était autrefois exploité par les nomades pour sa capacité de travail, son cuir, sa viande et son lait. Aujourd’hui, il a la cote auprès des touristes, au bonheur des chameliers qui font revivre cette culture et ses valeurs d’hospitalité, de fierté et de connaissance grâce au tourisme de méharées et de randonnées dans le désert. Et pour les audacieux, steaks de dromadaires vous seront servis dans certains restaurants du sud !

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Chameau dans le Sud Sahara.

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LA TUNISIE EN 30 MOTS-CLÉS √ 17

ChéchiaBéret de feutre rouge quelquefois agrémenté d’un gland de soie, la chéchia constitue le couvre-chef national de la Tunisie. Ne vous y trompez pas : derrière sa simplicité apparente, se cache un processus de fabrication perfec-tionné par lequel la laine est préparée, tricotée, foulée, cardée, teinte, repassée puis apprêtée. Avant l’indépendance, elle était portée par tous les fonctionnaires et, forte de son succès, elle fut l’objet d’une importation massive dans tous les pays du pourtour de la méditerranée. Si aujourd’hui, à l’exception des aînés dans les villages, rares sont ceux qui revêtent encore cette calotte traditionnelle, elle reste un emblème incontournable du pays.

ChichaCe que les hommes fument doucement dans le narguilé gargouillant, ce sont des feuilles bouillies d’une plante appelée tombac ou « tabac à la pomme ». A Tunis, les bars où l’on fume de la chicha sont signalés par une enseigne lumineuse figurant un narguilé, mais on en trouve vraiment partout, dans les grandes villes comme dans les villages les plus reculés.

DarDar Miloud, Dar Cheraït, Dar Saïd : le dar, c’est la maison en arabe, la maison Miloud, la maison Cheraït, la maison Saïd. Un terme très usité et primordial dans une région où la famille, qui tient une importance capitale, se définit souvent par rapport à son foyer. Pour demander comment va la famille, on questionne d’ailleurs souvent : « Comment va le Dar ? ». Par ailleurs, l’émergence des maisons d’hôtes, souvent nommées Dar, fait resurgir le terme au profit de cette nouvelle forme d’offre hôtelière.

FemmesDe tous les pays arabes, c’est certaine-ment celui où la femme bénéficie le plus de liberté : égalité hommes femmes, droit du divorce, abolition de la polygamie, droit de vote et éligibilité, âge minimum du mariage à 18 ans, contraceptifs en vente libre, droit à l’avortement… Débutée pendant les années Bourguiba, la libération de la femme a été confirmée depuis. Les Tunisiennes sont donc nourries de cette condition, bien que dans les campagnes, ou dans la vie familiale, la réalité peut rester plus nuancée. L’arrivée au pouvoir des islamistes d’Ennahda laisse craindre néanmoins un recul des libertés pour les femmes.

FondoukAncienne auberge (hôtel d’autrefois ou encore caravansérail) où les voyageurs venaient faire étape ; les hommes dormaient à l’étage pendant que les bêtes se reposaient en bas. Dans certains fondouks reconvertis en hôtels modernes, à Djerba par exemple, on peut encore observer les anneaux permettant d’attacher chevaux ou dromadaires.

GazellesMesdames, mesdemoiselles, on vous le gloussera à l’oreille plus d’une fois. Ce surnom affectueux donné à toutes les filles, et pas uniquement aux touristes, n’a rien de péjoratif. Les hommes, eux, sont des « gazou ». Quant à l’animal, la gazelle du Sahara, il a subi une perte de 80 % de ses effectifs en dix ans, en raison d’une chasse non contrôlée. La création d’aires protégées, comme dans le parc de Zembra au large du golfe de Hammamet, a permis la réintroduction de certaines espèces.

Gros motsSi vous n’êtes pas arabophone, peut-être ne vous en rendrez-vous pas compte, mais la Tunisie est certainement l’un des pays arabes où l’on ponctue les phrases avec le plus de gros mots… De quoi écorcher l’oreille de certains visiteurs. Un peu comme en France finalement !

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Porte ouvragée.

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® LA TUNISIE EN 30 MOTS-CLÉS 18

Guerre des ÉtoilesMatmata, Ong Jamel, Chott el-Djérid, Médenine, Ksar Ouled Soultane, Ksar Haddada : voici quelques-uns des lieux que George Lucas a choisis pour tourner ses célébrissimes Star Wars. Tous situés dans le sud du pays, sur la diagonale Tozeur-Tatouine. Pour les inconditionnels des périples de Luke Skywalker.

HammamComposant typique et très important de l’édifice du monde islamique, le hammam est destiné à la purification du croyant et à son hygiène corporelle. Mais ce lieu a également, et surtout, une fonction sociale. On s’y rend pour se laver, bien sûr, mais aussi pour se rencontrer et échanger les dernières nouvelles. Sa situation, souvent à proximité des mosquées, rappelle sa fonction première de lieu de purification, indispen-sable avant la prière collective. Cependant le hammam est aussi une sorte d’institut de beauté où l’on se frictionne à la kassa, gant en poil de chèvre, où l’on s’enduit de tfall, mélange de savon argileux et de plantes aromatiques, où l’on se fait masser parfois à l’huile d’olive, où l’on se teint les cheveux ou la barbe au henné. Ces établissements sont généralement réservés aux hommes le matin et aux femmes l’après-midi, mais les horaires peuvent changer d’une ville à l’autre. Renseignez-vous avant ; cherchez bien, il y en

a partout. Les enseignes n’étant pas faciles à lire, il vaut mieux demander aux locaux.

HennéLe henné (Lawsonia inermis ) est une plante qui pousse en climats chauds et secs, prin-cipalement du Maroc à l’Inde, en passant par l’Egypte, la Syrie, l’Iran ou le Pakistan. Elle peut mesurer jusqu’à trois mètres de haut, donne naissance à une fleur petite et parfumée, blanche, rose ou jaune selon les variétés. C’est sa feuille, séchée et réduite en une poudre d’un très beau vert doux, que l’on utilise pour la teinture des cheveux, des doigts, des paumes de mains et des plantes de pied. Henné rouge, henné noir ou henné neutre : si vous en achetez au coin d’un souk, vérifiez la couleur avant de vous en badigeonner les cheveux, pour éviter les surprises…

Hospitalité« Soyez le bienvenu » : on vous le répétera tout au long de votre séjour. On vous invitera aussi à venir partager un thé à la menthe. Les plus méfiants penseraient que l’expres-sion vise à appâter le touriste en vue de lui soutirer quelques dinars. Loin de là. Tout autour du pays, l’accueil est généralement des plus charmants et l’hospitalité constitue l’un des traits les plus marquants de la culture tunisienne. Ce qui explique peut-être cette profusion de maisons d’hôtes qui se font de plus en plus nombreuses.

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Décors du film Star Wars au site Ong Jamel.

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LA TUNISIE EN 30 MOTS-CLÉS √ 19

JasminLe jasmin blanc (Jasminum officinale ) a été ramené du Proche-Orient par les Arabes au XVIe siècle. Vous croiserez certainement un vendeur habillé d’une chéchia, d’une chemise blanche, d’un gilet brodé, d’un pantalon bouffant et de babouches, avec un bouquet coincé entre le haut de l’oreille et la tête. Le bouquet de fleurs enfilées sur une tige de roseau puis noué d’un fil est en forme de cône. Vous constaterez rapidement que ce n’est seulement que pour les touristes : c’est la fleur nationale, tout un chacun, homme, femme ou enfant, en porte à toute heure de la journée. La fleur est arborée sur l’oreille ou encore tenue par la tige entre les lèvres, et quel parfum ! Dans le nom « jasmin », on retrouve les mots arabes yas (« désespoir ») et min (« mensonge »). On dit que le parfum du jasmin blanc l’emportant sur celui de toutes les autres fleurs est celui que les maris adultères offraient à leur maîtresse. En Tunisie, offrir du jasmin blanc signifie : « je te choisis ». En revanche, offrir du jasmin d’hiver (sans odeur) est preuve d’insolence. La révolution tunisienne en janvier 2011 est communément appelée la « révolution du jasmin ».

KsarUn ksar (au pluriel des ksour) est un village fortifié, de construction berbère. Il se présente comme un empilage sur plusieurs étages (jusqu’à huit) de structures ovoïdes et voûtées, fabriquées en terre séchée : les ghorfas.

LabibIl est grand, il a de longues oreilles crème, un sourire plastique, un costume bleu fluo digne des plus super des héros et vous l’apercevrez un peu partout sur les routes tunisiennes. Labib, « le fennec » en arabe, c’est LA mascotte choisie par le ministère de l’Environnement pour sensibiliser petits et grands aux problématiques écologiques et les inciter à adopter les bons gestes en la matière. Quant aux renards des sables de chair et d’os, direction le Sahara pour en croiser.

LouageRapide, pratique et peu onéreux, le louage est un moyen de transport national en Tunisie. Forme institutionnalisée du covoiturage, ces minibus ou grands taxis collectifs accueillent jusqu’à 8 passagers et filent d’une destination à une autre dès que toutes les places sont prises. Les voitures affublées de bandes jaunes parcourent les plus courtes distances. Les bandes bleues, elles, désignent les liaisons interurbaines dans un même gouvernorat, et les bandes rouges les trajets les plus longs. On achète son ticket dans les stations (chaque ville en possède au moins une) ou auprès du conducteur, on choisit sa place et on boucle sa ceinture (quand elle existe). Car les louages ont pour réputation d’aller vite, très vite, les conducteurs ayant pour intérêt de faire le plus de liaisons par jour, et les accidents sont assez fréquents.

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Ksar et ghorfas de Metameur.

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ww En haute saison, ne pas oublier de boire régulièrement, si possible une eau pas trop fraîche et à petites gorgées. Avant une expé-dition, prévoir de l’eau, mais surtout penser à bien s’hydrater avant de partir.

ww Eviter si possible de sortir en milieu de journée s’il fait vraiment chaud, ou en tout cas se protéger convenablement. D’autant que, dans le sud comme à l’intérieur des terres, tout est généralement fermé entre midi et 15h. Privilégier donc plutôt une sortie tôt le matin ou en fin d’après-midi.

ww S’il est assez fréquent de voir des Tunisiennes en débardeur, il est vraiment déconseillé de se promener avec des shorts ou des jupes courtes par respect et pour ne pas se faire trop interpeller. Les amou-reux devront également être discrets ; en effet, comme dans tous les pays musul-mans, vous ne verrez aucun épanchement amoureux dans la rue, ni de longs baisers langoureux. Les déclarations d’amour en public se feront donc par les yeux… et, quel beau langage !

ww Le pourboire se pratique largement dans les taxis et dans les restaurants où l’on arrondit facilement le chiffre. Il est très rare que les Tunisiens ne laissent aucun pourboire et même si ce n’est pas grand-chose, c’est déjà ça !

ww Avant de monter dans un taxi, demander le prix de la course afin de ne pas tomber dans la traditionnelle arnaque au compteur ; il est plus simple et plus intéressant de s’arranger d’abord avec le chauffeur sur le tarif pour éviter les détours interminables (contre lesquels vous ne pourrez rien, ne connaissant pas la ville) et ainsi les mauvaises surprises à l’arrivée. Vous gagnerez en temps et en argent.

ww Pour demander son chemin vers un hôtel, un restaurant ou un site culturel, le nom des rues n’est pas vraiment utile car il est rare que les habitants le connaissent. Donner le nom de l’endroit où vous allez est la meilleure solution. Il est d’ailleurs assez fréquent si vous êtes à pied que l’on vous emmène à l’endroit demandé, ou en voiture que la personne monte dans votre voiture pour vous diriger. Ne vous inquiétez pas, ce n’est que gentillesse !

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Ksar et ghorfa de Médenine.

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LA TUNISIE EN 30 MOTS-CLÉS √ 21

MaraboutLe terme qualifie tout d’abord des sages, pieux et parfois guérisseurs, qui enseignaient le Coran et étaient vénérés comme des « saints ». Par extension, le « marabout » désigne aussi les tombeaux de ces sages, lieux sacrés de forme cubique et d’architecture simple, surmontés d’une coupole. Ces petits édifices blancs sont très nombreux en Tunisie et il n’est pas rare d’en apercevoir au coin d’un chemin. Ce lieu, également appelé « koubba », est aussi souvent assimilé au terme de « zaouïa » qui elle est plus grande, surplombée d’un toit pyramidal de tuiles vertes et associée à une mosquée ou à une medersa.

MedersaEtablissement d’enseignement supérieur, sorte d’université religieuse musulmane où logeaient les étudiants. On y enseignait la théologie, l’histoire ou les sciences. L’architecture de la medersa répond toujours aux mêmes critères : grande cour rectangulaire à ciel ouvert, large bassin à ablutions et déambulatoire, salle de prière. Les murs sont ornés de mosaïques. Au premier étage se trouvent les chambres cellules. Le toit est généralement recouvert de tuiles vertes. La plupart sont situées près des mosquées. On peut visiter de très belles medersas à Tunis.

Médina« Ville », en arabe. Le mot désigne maintenant la vieille ville entourée de remparts et dont la structure dépend de la Grande Mosquée, par opposition aux quartiers de construction plus récente. Les souks s’organisent donc à partir de la mosquée, les métiers les plus nobles d’abord (parfumeurs, libraires, etc.) puis, à mesure qu’on s’éloigne du lieu de prière, les métiers plus bruyants ou polluants.

MosaïquesHéritage de l’époque romaine, la Tunisie possède l’une des plus belles collections de mosaïques au monde. Cet art juxtapose des fragments carrés de pierre et de marbre appelés tesselles, pour reproduire des scènes de vie quotidienne, de chasse, légendes, mythologies… Des chefs-d’œuvre à admirer au musée du Bardo à Tunis, à celui de Sousse ou sur le site de Bulla Regia.

OlivesAh, la zitoune… Croquée en apéritif, sous forme d’huile, accrochée aux oliviers qui jonchent les paysages tunisiens, en particulier entre Sousse

et Monastir, utilisée pour nommer mosquées, restaurants ou même banque et station de radio… Les zitoune se trouvent tout simple-ment partout ! Et avec des tabouna, ces pains ronds traditionnels, elles peuvent constituer à elles seules un bon repas. La culture des oliviers remonte à l’époque phénicienne et fut développée par les Romains qui en organi-sèrent le commerce. A ce jour, le pays possède 57 millions de pieds d’oliviers et revendique sa place de deuxième exportateur d’huile d’olive au monde après l’Espagne, ce qui représente la moitié des exportations agricoles du pays. Pas étonnant qu’elle soit si prisée.

PalmeraieLe saviez-vous ? Les palmeraies des oasis sont structurées selon trois niveaux de végétation qui permettent de cultiver une multitude de fruits et légumes. Au premier niveau, le plus haut et le plus évident : les palmiers-dattiers. Suite aux campagnes de sensibilisation des producteurs tunisiens pour préserver les dattes, les régimes sont souvent protégés des insectes ou de la pluie par des plastiques et des moustiquaires. Au deuxième niveau, juste en dessous, les arbres fruitiers : grena-diers, orangers, bananiers… Au raz du sol, enfin, les cultures basses : carottes, navets, salades, piments… Un vrai paradis pour le visiteur, qui n’a plus qu’à goûter.

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Printemps arabeLes mouvements de contestation populaire qui ont commencé le 17 décembre 2010 à suite de l’immolation de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid ont conduit à la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier 2011. La révolution tunisienne qui mit fin à la dictature avec pour slogan « dégage » sera suivie par d’autres peuples du monde arabe (Égypte, Libye, Yémen, Bahreïn, Syrie etc.), c’est le début du printemps arabe. Outre le départ des dictateurs et l’instauration de la démocratie, les manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures conditions de vie, des emplois et de la dignité. Cet événement historique est souvent comparé à la chute du mur de Berlin en 1989.

SoukA ne pas confondre avec la médina, la vieille ville, le souk désigne uniquement le marché qui s’y trouve ; on peut trouver des souks en dehors de la médina (demandez dans ce cas la place du marché) ainsi que des médinas sans souk.

SuperstitionsQu’il s’agisse de superstitions conscientes ou d’anciennes croyances transformées au fil des siècles en habitude, les méthodes pour conjurer le mauvais œil abondent en Tunisie. La main de Fatma et le poisson en sont les symboles les plus courants, que tous, même les moins superstitieux, utilisent sous forme de bijoux, de porte-clés, de tissus par exemple. Lorsque l’on construit une maison il n’est pas rare de couler un poisson dans la dalle de béton, ou de recouvrir les murs de motifs de poisson avant de les peindre. Le dialecte arabe tunisien en est lui aussi tout imprégné : pour protéger

quelqu’un que l’on affectionne, on dira « Houta alik » (« poisson sur toi ») ou encore « Khemsse houtete alik » (« cinq poissons sur toi »). Dans le même esprit, lorsque quelqu’un vous souhaite « bonne chance » à la fin d’une conversation, c’est un peu l’équivalent de l’expression arabe « Rabi Mahak » (« que dieu vous protège »). Pour éloigner le mauvais sort en quelque sorte.

TajineEn commandant un tajine au restaurant, plus d’un se sera fait surprendre, car ici rien à voir avec les petits mijotés marocains servis dans des hauts plats de terre cuite. Le tajine tunisien, tout aussi délicieux, prend la forme d’une sorte d’omelette épaisse, consistante et garnie, comparable à une tortilla espagnole. Chaude, tiède, végétarienne, à la viande hachée, au thon, au fromage… Mille et une façons de le cuisiner, mille et une raisons d’y goûter !

ThéA la fin du XVIIIe siècle, ne sachant que faire des grands surplus de thés amassés dans ses comptoirs coloniaux, la Compagnie des Indes ouvre de nouveaux marchés, notamment au Maroc. A l’époque, on ne boit que des infusions thérapeutiques de menthe, de sauge ou de marjolaine. Avec son rituel social, symbole du plaisir partagé, le thé fait l’unanimité. Un petit miracle se produit alors : la fusion entre le thé, la menthe verte, le sucre et la théière. En un demi-siècle, la nouvelle boisson inonde le Maroc, le Sahara avant de conquérir l’Algérie et la Tunisie où les Turcs avaient introduit l’usage du café. Le thé à la menthe se boit selon un cérémonial précis et s’accompagne souvent de pignons préalablement grillés. Un délice à ne refuser sous aucun prétexte, politesse oblige !

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Palmeraie dans la région de Tozeur.

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DÉCOUVERTE

ww Situation géographique. Frontière nord du continent africain à 137 miles au sud de la Sicile (à 2 heures d’avion de Paris, à 1 heure 30 de Genève et à 45 minutes de Rome). Bordée au nord et à l’est par la Méditerranée, à l’ouest par l’Algérie et au sud par la Libye et le Sahara.

ww Coordonnées géographiques : 36°84’ N, 9°22’ E.

ww Superficie : 163 610 km², soit trois fois et demie plus petite que la France et vingt fois plus grande que la Corse. Près de 40 % de la super-ficie du territoire est occupée par le désert du Sahara, le reste étant constitué de terres fertiles.

ww Les côtes : 1 148 km (sans les îles).

ww Altitude moyenne : 600 m.

ww Point culminant : djebel Châambi (1 544 m), région de Kasserine.

ReliefAu regard de l’ensemble du Maghreb, la Tunisie fait figure de plat pays largement ouvert sur une mer à laquelle le Maroc tournerait le dos et dont les hautes plaines algériennes seraient séparées par une barrière montagneuse. Son altitude moyenne de 600 m contraste avec celle de l’Algérie qui est de 900 m et celle du Maroc de 800 m.

Une double chaîne de montagnes (Atlas tellien et saharien) converge vers le nord-est du pays (le cap Bon). Le point culminant est le djebel Châambi, à 1 544 m à l’extrême ouest du pays. Certains hivers, la neige coiffe les cimes. Entre ces chaînes de montagnes et le littoral, on distingue trois sortes de reliefs et de climats assez contrastés : le Haut Tell, verdoyant sur l’ouest et la côte est, qui couvre toute la partie du nord ; la Tunisie centrale, région des hautes et basses steppes finissant sur la côte par le Sahel ; enfin, la Tunisie méridionale, limitée au nord par la région des lacs salés appelés « chotts » : c’est le pays des grands espaces désertiques, mais aussi celui des luxuriantes palmeraies, Nefta, Tozeur, Douz… blotties autour de rares points d’eau.

LittoralLe littoral tunisien s’étend sur 1 298 km de côtes dont 600 km de plages. Il existe plus de 36 000 ha de dunes littorales, dont la plupart sont situées dans le nord et le nord-est du pays. C’est dans sa partie orientale (d’Ham-mamet à Djerba) que le littoral est le plus touris-tique. D’Hammamet à Sousse s’étendent de longues plages de sable où se construisent des complexes balnéaires de plus en plus importants, à l’image de Hergla (1 200 ha au nord de Sousse, avec une capacité d’hébergement limitée, mais

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Oasis de montagne.

Survol de la Tunisie

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des centres d’animation, de thalassothérapie, un golf et un village traditionnel…), Yasmine Hammamet (achevé en 2003) et dernièrement Mahdia (avec la station intégrée de Ghedhabna, au sud : produit balnéaire, marina, golf, équipe-ments culturels, théâtre de plein air, équipements ludiques et sportifs).De Sousse à Sfax s’étend la région du Sahel : royaume des oliviers et des amandiers. Au nord de la Tunisie, sur la côte allant de Bizerte à Tabarka, le paysage est plus sauvage, ourlé de falaises et de plages. Appelé la « côte de Corail » dans la région de Tabarka, c’est le royaume de la chasse et de la pêche sous-marine.

Rivières et ouedsLes deux grandes rivières de la Tunisie sont l’oued El Kebir, qui devient l’oued Meliane en traversant la plaine du Fah avant de se jeter dans le golfe de Tunis, et surtout la Medjerda, principal cours d’eau du pays. Née en Algérie, elle coule sur 350 km en Tunisie.Ces deux grandes voies, dont le parcours est régularisé par des barrages, alimentent des centrales électriques et irriguent les plaines fertiles du Tell (région du Kef et de Kasserine). Il existe bien sûr d’autres cours d’eau que l’on appelle les « oueds », torrents temporaires. Ils se jettent non pas dans la mer, mais dans des bassins fermés appelés « sebkhas », formant ainsi un lac qui, lorsque l’eau s’évapore, n’est plus qu’une étendue plane recouverte d’une épaisse couche de sel. Le chott El-Jérid, au sud-ouest du pays, est le plus grand lac salé de Tunisie, à sec la plus grande partie de l’année. Une route toute droite (la GP16), d’une centaine de kilomètres, qui va de Tozeur à Kebili, traverse ce désert lunaire où vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des mirages.

DésertLe sud de la Tunisie s’enfonce en pointe dans le Sahara dont il englobe une petite partie. C’est, du point de vue des paysages, la partie la plus fascinante de la Tunisie. Si vous décidez de renoncer quelques jours au confort de votre hôtel de bord de mer pour suivre une expédition dans le désert, vous comprendrez que ses trois, quatre ou cinq étoiles ne sont rien en comparaison des

myriades d’étoiles que le ciel magique du désert vous réserve. Paysage de dunes mouvantes modelées par le vent et de zones rocailleuses, le désert ne laisse personne indifférent. De nombreuses agences de voyages (en Tunisie comme en France) proposent des excursions en 4x4, des séjours dans des campements nomades et même des méharées, la plupart de ces dernières étant organisées à partir de Douz. Dans le désert souffle le simoun (ou semoum) par vives rafales. Il recule les limites du désert en faisant jaillir des gerbes de sable. Lorsqu’il surprend une caravane en déplacement, il oblige les dromadaires à baraquer (à se coucher) et les hommes à chercher refuge à l’abri de leurs bêtes et à se réfugier sous leur chèche (longue écharpe de coton).

OasisBruissement de l’eau qui court dans les séguias, fraîcheur d’un jardin inattendu, la verdure des oasis est toujours la bienvenue. Cette formation végétale spontanée, blottie au creux d’un oued, offre un contraste saisissant entre l’espace nu du désert semblant s’étendre à l’infini et ce fin filet verdoyant. Les oasis se ressemblent toutes à première vue et pourtant il n’en est rien. Chacune a sa spécificité, même si elles sont toutes construites sur le même modèle. La plupart des villages vivent à l’extérieur de l’oasis, traditionnellement réservée aux cultures fruitière et potagère. La palmeraie est l’autre aspect inoubliable du désert tunisien : répartie tout au long de la nappe phréatique de l’oasis, elle nécessite une irrigation constante. Les plus grandes oasis se trouvent à Nefta, Gabès, Tozeur. Mais l’on en trouve aussi d’importantes à Douz, à Gafsa, à Tamerza… Si oasis rime avec sable et désert, dans le sud tunisien, plusieurs font exception. Accrochées sur le flanc des montagnes, leur étrangeté mérite le détour : Chébika, Tamerza et Midès, trois petits paradis haut perchés. Quant à Gabès, elle est le seul endroit en Tunisie à mêler oasis, désert, mer et montagne. Grâce à sa situation privilégiée, cette ville devrait bientôt connaître un sort identique à ses consœurs touristiques…Profitons de son authenticité pendant qu’on le peut encore !

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DÉCOUVERTE

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La température moyenne est de 11,4 °C en décembre et de 29,3 °C en été. La Tunisie, à la croisée des chemins entre l’Orient et l’Occident, à la pointe de l’Afrique du Nord, au bout des montagnes de l’Atlas, au centre même des pays méditerranéens, est le plus petit pays du Maghreb. Sa superficie correspond d’ailleurs au tiers de celle de la France. Carrefour des civilisations, sa fortune fut liée à celle de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, et sa vieille terre, usée, lessivée, creusée, balayée tour à tour par le mistral qui vient de Provence, la tramontane qui vient d’Italie, le sirocco qui vient du Sahara, est aujourd’hui un des lieux de prédilection de milliers de voyageurs. Ce pays à silhouette d’hippocampe a le ventre face à la mer, la tête dans la verdure et la queue enfouie dans le sable. Les vestiges de son passé et l’étonnante variété de ses paysages (des forêts de chênes-lièges du nord, aux dunes de sable blanc du désert au sud), l’arôme du jasmin et le parfum du thé à la menthe, les mirages du Sahara et les oasis du sud lui donnent un charme inégalé. Un pays des Mille et une Nuits qui séduit par sa diversité, ses contrastes et sa beauté. Le pays est soumis aux influences méditerranéennes et sahariennes. Il est divisé en 7 zones bioclimatiques favorables à une grande diversité de pratiques agricoles.C’est la dorsale tunisienne qui sépare les zones soumises au climat de la côte méditer-ranéenne de celles au climat aride engendré

par le Sahara qui fait une telle différence entre le nord et le reste du pays. La pluvio-métrie annuelle varie selon les régions : au nord, de 800 mm à 1 000 mm et, au sud, de 50 mm à 150 mm. Les précipitations sont irrégulières, concentrées pendant la saison froide (75 % du total annuel). L’aridité impor-tante de la saison estivale est principalement due au sirocco. Les températures moyennes du pays sont de 30 °C en juillet et 12 °C en décembre. Le pays bénéficie également d’un taux d’ensoleillement dépassant les 3 000 heures par an. Sur les régions côtières, le climat est doux au printemps et à l’automne, plus chaud en été avec une brise marine sur les plages. On peut se baigner jusqu’en octobre, voire novembre.

CLIMAT

Le temps des grenadinesFin septembre et début octobre, une douce chaleur revient sur tout le pays qui commençait à perdre, jour après jour, de légers degrés. On dit ici qu’il s’agit du « temps des grenadines ». Les caprices météorologiques permettent d’aider les bonnes grosses grenades à finir de mûrir pour que l’on puisse les trouver sur les étals et les déguster. Après, le thermomètre peut reprendre sa douce dégringolade et faire entrer le pays dans l’hiver.

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Oliviers du Sahel tunisien.

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ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIE

Dans le nord, il pleut assez souvent en hiver et au printemps, il peut faire quelques degrés au-dessous de 0 dans les montagnes de Kroumirie. Dans le sud, il fait extrêmement chaud et sec en été, la température grimpe parfois aux environs de 50 °C à l’ombre, mais les nuits peuvent être un peu fraîches. Les températures y sont fort agréables au printemps.

La meilleure saison pour se rendre dans le sud est l’hiver qui, malgré des nuits fraîches, offre de très belles journées ensoleillées, idéales pour se promener dans les oasis ou le désert.Malheureusement, depuis 1999, la Tunisie souffre d’une sécheresse accablante. Dans le sud, il n’est pas rare de voir roussir le peu de verdure qui déjà ne s’y développait que difficilement.

La Tunisie fait partie intégrante de l’espace méditerranéen aux paysages multiples. Les steppes, le désert, les forêts, la mer s’y côtoient. Le pays s’emploie à préserver en priorité ce patrimoine riche et fragile. Une véritable culture de l’environnement est née de laquelle dépend le bien-être des générations actuelles et à venir. Si les campagnes ne sont pas vraiment touchées par les problèmes écologiques, les abords des grandes villes, comme Tunis ou Sfax, sont très concernés par la pollution. L’Etat s’efforce d’harmoniser protection et développement économique.A cet effet, une police spéciale de surveillance du développement a été crée il y a quelques années afin de protéger les ressources naturelles du pays : forêts, mer, lacs, etc. Suite à une étude lancée par le ministère en 1996, il a été constaté qu’environ 140 forêts urbaines et périurbaines étaient menacées par l’invasion des construc-tions anarchiques et de la dégradation de leurs écosystèmes. Une grande partie de ces forêts

sont devenues des dépotoirs anarchiques de déchets. Une décision a été prise : le Programme national des parcs urbains (PNPU) est un projet de création de 100 parcs.Ce programme favorise l’éducation et la sensi-bilisation du public pour le respect de la nature, l’initiation à la pratique scientifique liée à la protection de l’environnement, la sauvegarde de la diversité biologique et de la forêt et l’arrêt de la prolifération des constructions anar-chiques et des rejets de déchets à l’intérieur de ces espaces. En 2008, 15 parcs sont terminés, 20 autres sont en cours de construction et 6 en études. Une autre étude lancée en 1994 par le ministère a montré que le ratio d’espaces verts était de 4,4 m² par habitant. Ce ratio est jugé très faible, et il avait été décidé de renforcer les actions dans le milieu urbain pour atteindre la moyenne de 15 m2 à l’horizon de 2009, ce qui a été fait. Le pays consacre 1,2 % de son PIB aux investissements de protection de l’environnement.

ww En ville. Un peu plus de 3 personnes sur 5 résident en ville, soit 67 % de la population. La concentration des villes se fait sur le littoral oriental de Bizerte à Gabès en passant par la capitale et le Sahel, qui regroupe les plus grandes agglomérations et 76 % de la population urbaine du pays.La politique de protection de l’environnement a donc pour objectif l’amélioration des conditions de vie en milieu urbain : priorité à l’assainisse-ment et à la propreté des villes. La gestion et le recyclage des eaux usées et pluviales, l’amé-lioration de la gestion des déchets ménagers et la qualité de l’air sont des priorités. En 1996, débute un projet d’embellissement des villes.On a procédé à la rénovation des façades des immeubles, des places publiques et des monuments. Ainsi, 260 « boulevards de l’Environnement » et 100 parcs urbains ont été aménagés ; l’objectif, aujourd’hui atteint, était de donner 15 m² d’espace vert à chaque habitant en zone urbaine.

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Oasis de Midès.

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Fauneww Sur terre. La Tunisie est peuplée de

78 espèces de mammifères, dont 28 sont des espèces rares et 7 espèces protégées ou menacées d’extinction comme le lion d’Atlas (éradiqué en 1927) et le guépard. Le pays est mondialement connu par la diversité de la classe des reptiles. Parmi ceux-ci, le lézard (fouette-queue) est chassé et tué pour être vendu empaillé aux touristes ou pour sa chair guérisseuse. La Tunisie a vu disparaître de très nombreuses espèces, comme les élé-phants, les cheetahs, les lynx, les gazelles. Les fauves (lions, panthères, léopards…) ont disparu depuis près d’un siècle. La société tunisienne protectrice des animaux a établi un programme de conservation et d’élevage pour les espèces menacées. On essaie actuel-lement d’en réintroduire certaines comme les mouflons et les antilopes. Dans le désert, on trouve des lézards, rongeurs, serpents et scorpions, plus difficilement des fennecs (renards du désert), et sans aucun problème

des dromadaires. Durant le festival de Douz, le sloughi est à l’honneur, il est le « lévrier du désert », plus petit que celui de nos contrées, très prisé pour la chasse au petit gibier pour attraper les proies. Elégant et majestueux, ce lévrier à poil ras est le seul chien toléré sous les tentes bédouines. Egalement appelé « lévrier du désert », ce canidé de constitution fragile est en Occident une des races de lévriers les plus rares. Au sud-ouest de Bizerte (75 km au nord de Tunis dans le parc national d’Ichkeul) on rencontre le buffle d’eau, le sanglier (que l’on retrouve aux portes du désert), le porc-épic, la loutre. A Djerba, ce sont mangoustes, chacals, hyènes, reptiles, fennecs et dromadaires. Dans le parc national de Chaâmbi vivent gazelles, mouflons, hyènes, aigles, vautours et faucons.

ww Dans les airs. 352 espèces d’oiseaux ont été recensées en Tunisie. Cette faune est constituée d’espèces sédentaires et en migration hivernale lorsque les oiseaux rejoignent les zones humides. Le pays compte de nombreux parcs nationaux où il est possible d’observer la faune locale.

FAUNE ET FLORE

DromadaireLe dromadaire est apparu en Tunisie vers le IVe siècle de notre ère, modifiant les habitudes nomades des tribus berbères. Habitué aux chaleurs brûlantes et aux longues méharées, il contribua par son endurance à favoriser les projets de conquête et d’échanges commerciaux des populations. Chez un dromadaire, rien ne se perd. Et tout fait l’objet d’un véritable respect qui confine au culte : ses poils, lors de la mue, fournissent le matériau nécessaire à la confection de solides tapis et vêtements ; son lait, plus riche que celui des vaches et des chèvres, est un aliment prisé ; ses excréments eux-mêmes sont dotés de puissantes vertus thérapeutiques, notamment en cas de morsure de serpent.La proverbiale sobriété du dromadaire lui permet de rester jusqu’à 40 jours sans boire. Ses narines se ferment lorsque le vent se lève, ce qui permet à ce « vaisseau du désert » de continuer à marcher sans gêne lorsque souffle le simoun, et ses pieds, dotés de cous-sinets ronds, l’empêchent de s’enliser là où les 4x4 les plus modernes ne s’aventurent pas. Ce quadrupède peut parcourir 180 km en une seule journée et jeûner pendant une semaine. En revanche, quand il boit, la quantité absorbée peut aller jusqu’à une centaine de litres, soit un sixième de son poids, 600 kg. Il peut transporter une charge de 350 kg sans sourciller et vit environ 40 ans.

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Classé « réserve de la biosphère » en 1977 par l’Unesco, le parc national de Bou Hedma, au sud-ouest de Sfax, abrite dans sa savane des échassiers comme l’outarde dont la chair est appréciée et deux espèces d’antilopes : l’addax et l’oryx, dans la frange des hautes steppes ; on y a également introduit l’autruche. Dans le parc national d’Ichkeul, de nombreuses espèces d’oiseaux sont recensées l’hiver. Dans les marécages du golfe de Gabès se réunissent flamants roses, goélands, échassiers. Des aigles et des faucons sillonnent également le ciel tunisien. Djerba est aussi une étape pour certains oiseaux migrateurs, comme les flamants roses.

ww Dans la mer. La faune marine reste peu connue, les études à ce sujet manquent. Cependant, les eaux tunisiennes ont une importante population d’invertébrés (mol-lusques, crustacés, éponges, etc.). La popu-lation des vertébrés qui peuple ses eaux est composée de mammifères, même si le phoque-moine semble avoir disparu. Le golfe de Gabès est riche en oiseaux marins. Les tortues marines sont protégées. On dénombre également 59 espèces de poissons cartilagi-neux et 227 de poissons osseux (sur 532 en Méditerranée).

FloreLa présence de la végétation en Tunisie dépend de sa résistance à la sécheresse surtout pendant l’été, car les vents chauds du sud présentent une sérieuse menace pour les plantes et les arbres.

Avec leurs petites feuilles rugueuses qui limitent l’évaporation, le chêne-liège, le chêne vert ou l’olivier sauvage résistent. Le pin d’Alep est très résistant également. Ce sont les plantes herbacées qui souffrent, elles flétrissent et se dessèchent.Entre le Sahel méditerranéen et le Sahara, seuls résistent : l’alfa, une herbe appelée aussi « spart », qui est employée dans la fabrica-tion de cordages, d’espadrilles ou de papier d’imprimerie, et le chanvre dont les feuilles sont utilisées pour la confection de tissus.Dans le désert, les graminacées vivaces pénètrent le sol jusqu’à plusieurs mètres pour emmagasiner l’humidité et résister au sirocco. Le tamaris permet de laisser passer le vent tout en donnant de l’ombre, les bivouacs se font en général près des points d’eau dans des zones où poussent les tamaris, le soir les bois morts sont bien utiles pour préparer le feu de camp.Les palmiers dattiers poussent dans les alentours des chotts el-Djérid, El Fejej, El Rharsa, grâce à des nappes souterraines. Djerba et la presqu’île de Zarzis échappent à la sécheresse grâce à une couronne médi-terranéenne.Pour résumer, la flore tunisienne comprend principalement, au nord, chênes-lièges, euca-lyptus, arbousiers, pins et thuyas ; dans la région du Sahel, des oliviers et des orangers. Au sud, vous trouverez des oasis de palmiers-dattiers ainsi que des cactus, des chardons, des arbustes d’épines et, partout, la figue de Barbarie.

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Oliviers millénaires.

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DÉCOUVERTE

HistoireLa Tunisie punique (814-146 av. J.-C.)La Tunisie entre véritablement dans l’his-toire avec l’arrivée des colons phéniciens qui installent des comptoirs sur ses côtes : Utique d’abord, en 1100 av. J.-C., puis Hadrumète (Sousse), Thapsus (Ras Dimas) et Kerkouane. Carthage fut fondée par la reine Elyssa de Tyr, fille du roi de Tyr, Belus, et que Virgile appelle Didon. Désireuse de s’installer dans la région d’Utique, elle débarqua, en 814 av. J.-C., en ce lieu qu’elle baptisa « Qart Hadasht » (« la ville neuve »). Le site choisi est un promon-toire facile à défendre ; de plus, il permet de contrôler le passage entre les deux bassins de la Méditerranée. La capitale nouvelle prospère. A la suite de la destruction de Tyr par Alexandre le Grand, en 332 av. J.-C., Carthage est à la tête d’un empire aussi vaste que la Tunisie actuelle. Le monopole qu’elle acquiert dans le domaine du commerce maritime en Méditerranée occi-dentale fait d’elle un obstacle à toute expansion étrangère. Cependant, les Grecs, établis dans le sud de l’Italie et en Sicile, voient cette domi-nation d’un mauvais œil. Carthage triomphe en effet à plusieurs reprises, notamment en 535 av. J.-C., les empêchant ainsi de s’ins-taller en Corse.Ce n’est qu’en 480 av. J.-C. que la ville connaît sa première défaite contre les Grecs, à Himère en Sicile, bataille qui marque le dernier affrontement entre les deux peuples. Rome prend alors le relais et cherche à anéantir la puissance de Carthage. La première guerre romano-punique (264-241 av. J.-C.) contraint

Carthage à évacuer la Sicile. La deuxième (218-202 av. J.-C.) est sans doute la plus pénible pour Rome. Amilcar le père et Hannibal le fils tentèrent toute leur vie de sauver la puissance de Carthage. Malgré la victoire des Romains à Mylès, en 260 av. J.-C., Amilcar put sauver, pour un temps, Carthage de la destruction. Il brilla également en Espagne où il fonda la ville de Carthagène. Son fils, Hannibal, célèbre général, entama une marche légendaire à dos d’éléphant à travers la France et les Alpes. Bien que l’effet de surprise lui vaille au début quelques victoires éclatantes, son armée ne tarda pas à montrer des signes de faiblesse, et il fut contraint de quitter l’Italie pour rejoindre Carthage. La troisième et ultime guerre punique (149-146 av. J.-C.) scelle brutalement et définitivement le sort de Carthage. Au terme d’un siège de 3 ans, les Romains, sur l’ordre du Sénat, anéantissent complètement la ville en 146 av. J.-C.

La Tunisie romaine (146 av. J.-C – 439 ap. J.-C)Rome n’occupe, au début, qu’un territoire côtier allant de Sfax à Tabarka, appelé la province romaine d’Afrique, tandis que la région située à la frontière tuniso-algérienne est le siège du royaume de Massinissa, roi des Numides. Vient alors la « guerre civile romaine » opposant Jules César à Pompée et à ses alliés. C’est en 46 av. J.-C. que la bataille de Thapsus (près de Mahdia) met fin à ce conflit ; César annexe le royaume numide dont le souverain, Juba, s’était allié à ses adversaires.

HannibalHannibal est un des hommes les plus connus de l’histoire de la Tunisie. Né à Carthage vers 246 avant J.-C., il vécut sa jeunesse dans la capitale, d’où il fit rayonner sa puissance, sa magnificence et son prestige. Ses exploits diplomatiques et militaires furent à l’origine d’un nouvel « ordre méditerranéen ». Durant la seconde guerre punique entre Rome et Carthage, il remporta de nombreuses victoires, notamment celle de Cannes en 216 avant J.-C. Lors d’un épisode fameux, il se porta à la conquête de Rome et passa les Alpes avec son armée d’éléphants. Ses exploits font parfois oublier aux biographes tunisiens qu’il subit une défaite capitale en 202, à Zama, près de Siliana.Ce grand chef guerrier fut également un réformateur audacieux qui avait une vision très moderne de l’Etat et de ses rapports avec ses sujets. Devant l’avancée romaine, il s’exila, en 195 avant J.-C., continuant cependant à combattre les envahisseurs. Abandonné par ses troupes en Asie mineure, il finit par se donner la mort, en absorbant du poison, en 186 avant J.-C.

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Chronologie30

La Tunisie néolithiqueww IVe millénaire avant J.-C. > Civilisation

néolithique, peuplement berbère.

La Tunisie punique (814-146 avant J.-C.)ww 814 avant J.-C. > Arrivée des Phéniciens et

fondation de Carthage par Elyssa venue de Tyr.

ww 264-241 avant J.-C. > Première guerre punique. Les Carthaginois évacuent la Sicile.

ww 218-202 avant J.-C. > Deuxième guerre punique sous la conduite d’Hannibal.

ww 149-146 avant J.-C. > Troisième guerre punique.

La Tunisie romaine (146 av. J.-C. – 429 après J.-C.)ww 146 avant J.-C. > Carthage, épuisé, est

détruit par Rome (Scipion l’Africain).

ww 122 avant J. C. > Rome, conquérant, déve-loppe à son profit l’agriculture, mais au fil du temps, la révolte gronde ; la religion chrétienne est propagée par saint Augustin.

La Tunisie vandale et byzantine (429-647)ww 429 > Prise de Carthage par les Vandales,

conduits par Genséric.

ww 534 > La ville tombe aux mains des Byzantins (règne de Justinien).

La Tunisie de la conquête arabe (647-698)ww 647 > Début de la conquête arabe.

ww 670 > Construction de Kairouan, qui devient la capitale de la région (la Tunisie est alors l’Ifriqiya, province de l’Empire omeyyade).

ww 698 > Prise de Carthage par les Arabes. Fondation de Tunis.

La Tunisie aghlabide (800-909)ww 800-909 > Dynastie des Aghlabides, qui

se détache du pouvoir central du califat de Bagdad.

La Tunisie fatimide et ziride (909-1148)ww 909-972 > Etat indépendant des Fatimides.

Conduits par El Moez, ils envahissent l’Egypte.

ww 973 > Les Zirides, dynastie berbère, sont établis en Ifriqiya par les Fatimides.

ww 1048 > Les Zirides se convertissent au sunnisme et rejettent la tutelle fatimide.

ww 1060 > Saccage de la Tunisie par les Beni Hilal.

La Tunisie hafside (1159-1534)ww 1159-1230 > Les Almohades conquièrent

la Tunisie.

ww 1236 > Début du règne des Hafsides. Tunis devient la capitale.

La Tunisie turque (1534-1704)ww 1534 > Le corsaire turc Barberousse inves-

tit Tunis. Charles-Quint reprend la ville et restaure le sultan hafside.

ww 1574 > Les Turcs mettent fin à la tutelle espagnole. Tunis devient une province otto-mane.

ww 1640 > Mourad Bey fonde la première dynastie des Beys, d’origine turque, les Mouradites.

La Tunisie husseinite (1710-1957)ww 1710-1957 > Deuxième dynastie beylicale :

les Husseinites qui vont régner jusqu’à la proclamation de la République.

Le protectorat français (1881-1957)ww 1881 > La France, qui gouverne l’Algérie,

envahit la Tunisie et lui impose son protectorat. Traité du Bardo.

ww 1920 > Création du Destour, parti libéral constitutionnel.

ww Mars 1934 > Habib Bourguiba rompt avec les nationalistes traditionnels velléitaires du Destour (parti politique), et crée le néo-Des-tour.

ww 20 mars 1956 > La France reconnaît l’indé-pendance totale de la Tunisie.

Les années Bourguibaww 25 juillet 1957 > Proclamation de la

République. Habib Bourguiba est président.

ww 1963 > Conflit entre la France et la Tunisie à propos de Bizerte, départ des troupes fran-çaises.

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31

ww 1978 > La Tunisie est le premier pays africain à remporter un match lors d’une phase finale de coupe du monde de la FIFA.

ww 1983 > La Tunisie accueille l’OLP, expulsée du Liban.

La présidence de Ben Aliww 7 novembre 1987 > Zine el-Abidine Ben Ali

devient président à la suite du « coup d’Etat médicalé » contre Bourguiba.

ww 12 juillet 1988 > Suppression de la pré-sidence à vie.

ww 1993 > Libéralisation de l’économie.

ww 1994 > Ben Ali se représente aux élections présidentielles.

ww 1995 > La Tunisie adhère au processus de paix au Proche-Orient et ouvre un bureau de liaison avec Israël.

ww Novembre 1999 > Ben Ali est réélu pour un troisième mandat.

ww 2000 > Fermeture de la représentation tuni-sienne à Tel Aviv et du bureau israélien à Tunis.

ww Avril 2000 > Décès de Habib Bourguiba, à Monastir.

ww Octobre 2004 > Zine el Abidine Ben Ali est réélu à une écrasante majorité pour un quatrième mandat présidentiel.

ww Juillet 2005 > Création de la Chambre des conseillers.

ww 16 au 18 novembre 2005 > La Tunisie accueille le Sommet mondial sur la société

de l’information (SMSI), organisée par les Nations unies.

ww 20 mars 2006 > 50e anniversaire de l’indé-pendance de la Tunisie.

ww Juillet 2007 > Visite du président Nicolas Sarkozy pour le cinquantenaire de la République.

ww 4 janvier 2008 > Annulation du rallye Paris-Dakar pour troubles islamistes en Mauritanie.

ww Juin 2008 > Emeutes sociales lourdement réprimées dans le bassin minier de Gafsa.

ww 25 octobre 2009 > Ben Ali est réélu pour un cinquième mandat consécutif.

La révolution de Jasmin et l’après Ben Aliww 17 décembre 2010 > Immolation de

Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, début de la révolution.

ww 14 janvier 2011 > Fuite du président Ben Ali en Arabie saoudite et chute du régime.

ww 13 décembre 2011 > Moncef Marzouki est élu président de la république et le 24 décembre, Hamadi Jebali est nommé Premier ministre à la suite de la victoire des islamistes d’Ennahda aux premières légis-latives.

ww 14 septembre 2012 > Attaque de l’am-bassade américaine à Tunis suite à des manifestations islamistes contre un film islamophobe faisant au moins 4 morts et 46 blessés.

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POLL

ON

– IC

ON

OTE

C

Amphithéâtre d’El Jem.

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® HISTOIRE 32

La province, rebaptisée Afrique proconsulaire, finit par couvrir la Tunisie actuelle ainsi que la région de Constantinople et la bande côtière de la Tripolitaine (actuelle Libye). Protégée au sud par des ouvrages de fortifications, mise en valeur par les Romains qui opèrent de gigan-tesques travaux hydrauliques et construisent un immense réseau routier, elle devient, à partir de 30 av. J.-C., l’une des régions les plus prospères de l’Empire. Ses principales cultures étant les céréales et l’olivier, elle passe pour être le grenier à blé de Rome. Parallèlement, l’urbanisation connaît un essor spectaculaire. Auguste, succédant à César, se lance dans la reconstruction de Carthage, affirmant ainsi la présence romaine ; autres témoins de cette romanisation : les vestiges de Sbeïtla, de Dougga et d’El Jem.Mais la montée du christianisme en Afrique, dès le IIIe siècle, est le symptôme de dysfonc-tionnement qui menace l’Empire. Le déclin de l’Empire romain commence vers la fin du règne des Sévères. Aux IVe et Ve siècles, la région connaît une grande période de troubles, tant au niveau politique que religieux.

La Tunisie vandale et byzantine (429-647)En 429, les Vandales, une tribu germanique, passent le détroit de Gibraltar et s’emparent de Carthage. Leur chef, Genséric, y établit un régime militaire très oppressif jusqu’en 477, date de sa mort. Ensuite, l’effondrement de leur puissance est rapide. Une partie de l’Empire romain qui s’était établie à Byzance (actuelle Istanbul) profite d’un affaiblissement du pouvoir des Vandales pour reconquérir l’Afrique du Nord. En 533, l’empereur byzantin Justinien confie à son général Bélisaire le commandement d’une expédition contre les Vandales. Au bout d’un an, l’Empire romain s’établit de nouveau à Carthage, mais pour peu de temps. L’armée byzantine est en effet obligée de construire hâtivement une ligne de défense afin de parer à la menace des tribus berbères et de se protéger contre d’éventuelles invasions par la mer. On peut voir d’ailleurs, encore aujourd’hui, un grand nombre de ces ouvrages défensifs byzantins sur le sol tunisien.

La Tunisie aghlabide (800-909)En 647, c’est une province très affaiblie qui se voit attaquée par les Arabes musulmans. Mais Carthage, défendue par les Berbères, ne tombe qu’en 698. Une femme s’est parti-

culièrement démarquée à cette époque : la Kahena. Fière reine berbère des montagnes de l’Aurès algérien, elle avait entrepris de résister à l’avancée des Arabes qui voulaient convertir le pays à l’islam. Elle fut finalement vaincue au tout début du VIIIe siècle, mais reste un exemple pour tous les peuples berbères.En 670, Okba ibn-Nafi fonde Kairouan, ville sainte et forteresse de l’islam, résidence du gouverneur omeyyade qui règne sur tout le Maghreb. Après une période troublée où la résistance berbère, s’exprimant dans le khari-djisme, manque de renverser complètement la domination arabe, la Tunisie devient pratique-ment indépendante des califes de Bagdad sous la dynastie arabe des Aghlabides (800-909). Ces derniers conquièrent la Sicile (à partir de 827) et font de Kairouan un grand centre de culture islamique d’où le malékisme, tendance de l’islam propre à la Tunisie, va se répandre sur tout l’Occident arabe. C’est durant ce court règne des Aghlabides que l’Ifriqiya connaît sa meilleure période. En effet, l’amélioration de l’irrigation, l’intensification de l’exploitation agricole, le développement de l’artisanat, l’épanouissement du commerce transsaha-rien avec le Soudan et les succès militaires à l’étranger font de l’époque aghlabide une grande ère de prospérité.

La Tunisie fatimide et ziride (909-1148)Indignés par le comportement léger et la vie dissolue des Aghlabides, les Isméliens, chiites, convertissent un grand nombre de Berbères et les persuadent progressivement de se joindre à eux pour mettre un terme au règne aghlabide. En 909, les Aghlabides sont renversés par les Chiites. Obaïd Allah, chef de ces derniers, se proclame calife et fonde la dynastie des Fatimides (« fatimide » vient de Fatima, la fille du Prophète, dont il revendique la descendance). Mahdia, la nouvelle capitale fondée en 916, sert de point de départ pour de nouvelles conquêtes. Sous El Moez (953-975), l’Egypte devient fatimide et Le Caire est promulgué capitale du califat à partir de 969. L’administration de l’Ifriqiya est confiée aux alliés berbères, les Zirides. La région connaît de nouveau une période de prospé-rité et de paix. Mais, en 1048, les Zirides se détournent du pouvoir fatimide du Caire. En représailles, les Fatimides dépêchent les tribus bédouines des Banu Hilal qui provoquent des désastres immenses dans le pays (1052-1057) et propagent ruine et misère. Profitant de ces

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DÉCOUVERTE

HISTOIRE √ 33

troubles, les Normands, qui s’étaient emparés de la Sicile en 1072, occupent les principaux ports tunisiens (1143-1148), et expulsent défi-nitivement les Zirides de Mahdia. Mais cette domination normande prend fin dès 1159, date à laquelle le grand conquérant almohade Abd el Moumin, venu du Maroc, achève l’unification du Maghreb par la conquête de la Tunisie.

La Tunisie Hafside (1159- 1534)Au XIIIe siècle, les Almohades désignent un gouverneur, Abou Zakariyya (1229-1249), qui proclame l’indépendance, se fait nommer émir et fonde le royaume hafside (1236-1534), qui établit sa capitale à Tunis. Sous la dynastie des Hafsides, la Tunisie (qui commence alors seulement à porter son nom actuel) connaît son apogée, aussi bien sur le plan politique qu’économique. Elle représente à cette époque, aux yeux des Européens, la prin-cipale puissance du Maghreb.Ses échanges avec les pays européens et avec l’Afrique de l’Ouest se développent. Mais, tout en inten-sifiant le commerce des produits agricoles et artisanaux, les Hafsides encouragent la piraterie.Parallèlement, l’arrivée des Andalous au Maghreb fuyant une Espagne de plus en plus christianisée est bénéfique au royaume. Ils s’installent à Tunis et dans la région du cap Bon, apportant avec eux des nouvelles techniques agricoles et une culture raffinée permettant ainsi à toute la zone un dévelop-pement agricole important et un renouveau artistique. Après l’essor des premiers règnes, la dynastie commence à décliner et s’effondre complètement en 1534.

La Tunisie turque (1534-1704)Le corsaire ottoman Khizir Khayr ad-Dîn Barberousse, pacha d’Alger, s’empare, en 1534, de Bizerte, de Tunis, de Kairouan, puis des ports de la côte orientale. Directement menacés, les Espagnols organisent immédia-tement (1535) une expédition, commandée par Charles Quint, et occupent Tunis. La ville ne sera délivrée que 40 ans plus tard (1574) par le général turc Sinan Pacha. La Tunisie devient alors une province ottomane gouvernée par un pacha. Le pouvoir est en fait divisé entre les beys, ministres des Finances, les deys, chefs de l’armée, et le pacha qui est le représentant ottoman.En 1590, ce régime est renversé et le pays est placé sous l’autorité des deys, Othman Dey et Youssef Dey, bientôt renversés par Mourad Bey et son fils, Hammouda Pacha, qui constituent une dynastie héréditaire : celle des Mouradites (1740-1810). Celle-ci est à

son tour renversée, au début du XVIIIe siècle, par Hussein Ben Ali Turki, soldat turc d’origine grecque, qui fonde alors la dynastie husseinite.

La Tunisie Husseinite (1710-1881)Au début du règne des Husseinites, l’économie prospère, grâce au commerce des denrées agricoles dont les beys ont le monopole, et surtout aux actes de piraterie qui vont bon train. Un grand effort est fait, par ailleurs, pour organiser l’enseignement de l’université coranique de Tunis, la Zitouna.Accueillant les étrangers, la Tunisie voit se constituer une classe de commerçants bourgeois, instruits, où se mêlent Turcs, Andalous et Juifs venus d’Espagne ou d’Italie, et qui stimulent une certaine activité économique. Hammouda Pacha (1777-1813) fait également construire de beaux palais, comme celui de la Manouba. A la fin du XVIIIe siècle, le bey est presque un souverain de l’Empire ottoman. L’intérêt porté à la Tunisie par la France s’accroît quand celle-ci occupe Alger, en 1830, et Constantine, en 1837. Elle met fin aux activités des pirates barbaresques. Parallèlement, la multiplication des famines et des épidémies affaiblit la régence. Pour rétablir la situation, les beys font appel à des conseillers étrangers, qui réorganisent l’armée, créent des réseaux télégraphiques et ferroviaires et tentent de moderniser les institutions. Mais, pour faire face à ces dépenses excessives, le pays doit augmenter les impôts, ce qui provoque la révolte de 1864.La Tunisie, qui s’endette progressivement auprès des puissances occidentales, se voit bientôt contrainte de se placer sous la tutelle d’une commission financière anglo-franco-italienne, chargée d’assurer le paiement de ses dettes, ce qui fait d’elle rapidement une proie potentielle pour chacun de ces trois pays européens.

Le protectorat français (1881-1957)Prenant prétexte d’incursions à la frontière algérienne, Jules Ferry dépêche une expédition punitive en Tunisie et les troupes françaises imposent au bey le traité du Bardo (12 mai 1881) « pour assurer le rétablissement de l’ordre et la sécurité de la frontière et du littoral algérien ». Puis, en 1883, la convention de La Marsa précise que le bey doit abandonner à la France la défense nationale et la politique étrangère, et lui donner liberté pour reformer l’administration.

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® HISTOIRE 34

Le pays passe bientôt intégralement sous contrôle français. Un secrétaire général est placé aux côtés du bey et du Premier ministre afin de contrôler leurs décisions.La résistance tunisienne se manifeste dès 1907 par la naissance du parti des « jeunes Tunisiens », premier mouvement national à caractère revendicatif, puis, surtout, en 1920, avec la création du parti libéral consti-tutionnel (ou Destour). Mais, malgré quelques évolutions, celui-ci ne peut que constater son inefficacité dans sa campagne pour l’indépen-dance. C’est à ce moment qu’Habib Bourguiba, bien décidé à réformer le pays et à restaurer la culture islamique, entre en scène, en prenant part en 1922 à une manifestation dirigée contre le résident général de France à Tunis. En 1924, il part étudier à Paris. Durant 3 ans, il touche du doigt la puissance qui impose un protectorat à la Tunisie et, à son retour, son engagement indépendantiste prend forme.Il oriente le parti dans un sens purement tunisien, libéral et laïque. Mais à la suite de désaccords au sein du parti, Bourguiba quitte le Destour et forme le néo-Destour (mars 1934). Six mois après, les Français le déclarent illégal et arrêtent Bourguiba. Il passe alors 2 ans en prison. Libéré en 1936 par le gouvernement Léon Blum, il est de nouveau arrêté en 1938, à la suite d’une manifestation qui tourne à l’émeute, puis déporté en France jusqu’en 1942, date à laquelle il est libéré par les Allemands. Il se rend en 1945 au Caire, où la Ligue arabe vient d’être fondée, puis parcourt le monde dans le but de trouver des soutiens à sa cause.

En septembre 1949, il rentre en Tunisie où un accueil triomphal lui est réservé.Pourtant, alors qu’ils étaient prêts, en 1950, à entamer des négociations avec Bourguiba, les Français changent brutalement d’avis, refusant catégoriquement de prendre en considération ses revendications.Cette volte-face provoque la rupture. Bourguiba appelle le peuple à la lutte armée et les manifestations se multiplient à Tunis. Il est encore arrêté puis emprisonné en 1952, ce qui ne stoppe en rien les violences.De grandes figures de l’indépendance se démarquent alors dont Farhat Hached qui ne verra jamais la réalisation du projet de la Tunisie libre dont il rêvait : il fut assassiné par des activistes français de la Main Rouge lors des combats de 1952. Fondateur en 1945 du puissant syndicat l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens), il œuvra toute sa vie dans le sens d’une Tunisie indépendante. Sa mort eut pour effet principal de renforcer l’unité autour de Bourguiba.Après deux années de troubles, Pierre Mendès-France débarque à Carthage le 31 juillet 1954, accompagné du maréchal Juin, et déclare reconnaître, dans son « discours de Carthage », l’autonomie interne de l’Etat tunisien.Les conventions sont signées le 3 juillet 1955. Revenu en Tunisie le 1er juin 1955, Bourguiba est accueilli triomphalement par la population et par le bey. Mais le climat de guerre civile qui règne pendant les mois suivants et la guerre d’Algérie conduit la France à recon-naître l’indépendance totale de la Tunisie le 20 mars 1956. Le néo-Destour remporte une majorité écrasante aux élections d’avril 1956. Bourguiba devient chef du gouvernement et, un an plus tard, le 25 juillet 1957, il proclame la déchéance de la vieille monarchie beylicale et l’établissement de la République.

De l’Indépendance à aujourd’huiL’indépendance… La Tunisie adopte une démarche favorisant le progrès et la modernité. Bourguiba en est le principal acteur.

ww Les années Bourguiba, le « Combattant Suprême ». Dès 1956, Bourguiba promulgue un Code du statut personnel, sa « plus belle œuvre », abolissant la polygamie et établissant le principe d’égalité entre l’homme et la femme devant la loi. Fini également la répudiation.Avec ce code, Bourguiba réalise ce qu’aucun leader musulman arabe n’a jamais osé : l’émancipation de la femme.

Moncef BeyUn véritable bey, devenu héros national pour s’être engagé aux côtés des nationa-listes. Se posant en véritable chef d’Etat face au gouvernement de Vichy (il avait succédé à Ahmed Bey, à la mort de ce dernier, en juin 1942), il ébranla l’autorité française qui finit par le destituer. Mais il avait déjà fortement marqué la société tunisienne par des décisions inatten-dues : il réforma l’administration des caïds, supprima le baisemain, participa à des manifestations populaires et, bien que suspecté par les autorités françaises de collusion avec les forces ennemies, mit tout en œuvre pour convaincre les Tunisiens de combattre les forces de l’Axe.

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DÉCOUVERTE

HISTOIRE √ 35

Au cours des trois décennies suivantes, la Tunisie engage une action de développement global et planifié par la mise en place d’une infrastructure économique et sociale et par l’extension massive de l’enseignement et de la santé publique. Une impulsion est donnée à la croissance économique et à l’emploi. Les élites occidentales sont fascinées par les particularités de la « Tunisie de Bourguiba », considérée comme un îlot de stabilité et un modèle de modération dans un monde arabe déchiré par les conflits. Après trente années de régime civil républicain, la Tunisie est, il est vrai, un cas particulier au sein du monde arabe.Cependant, Bourguiba, qui a refusé en 1958 la présidence à vie, l’a acceptée en 1975. Les années passent, le culte de la personnalité transforme le « bonhomme ». Ses erreurs sont de plus en plus nombreuses et ses hési-tations politiques pénalisent le pays, qui se révolte. Les émeutes deviennent sanglantes et terribles. En 1978 puis en 1984, Bourguiba tente de sauver la situation en renvoyant son Premier ministre.A la mise à la retraite forcée du président Habib Bourguiba correspond l’arrivée à la tête du pays du Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali. Le 7 novembre 1987 un groupe de sept médecins signe un rapport disposant que le président Bourguiba se trouve dans l’inca-pacité de gouverner. Cette mise en retraite forcée résonne comme un véritable « coup d’Etat médical » : le Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali vient de déposer Bourguiba.

ww Les années Ben Ali. Quatrième d’une famille de onze enfants, Zine el Abidine Ben Ali est né en 1936 à, Hammam Sousse. En 1964, diplômé de Saint-Cyr, il crée la direction de la sécurité militaire qu’il pilote pendant 10 ans. Il est ensuite envoyé au Maroc et en Espagne, avant d’occuper le poste de directeur général de la sûreté nationale, puis de repartir en tant qu’ambassadeur à Varsovie en 1980. Rappelé en 1984, suite à des émeutes vio-lentes, il commence une carrière ministérielle ascendante : secrétaire d’Etat, ministre de la Sûreté nationale et ministre de l’Intérieur en 1986. Ministre d’Etat en mai 1987, il est désigné, quelques mois plus tard, Premier ministre pour accéder, le 7 novembre 1987, à la présidence. Un poste qu’il conserve plus de deux décennies puisqu’il est réélu en 1994, 1999, 2004 et 2009 en comptabilisant à chaque fois des scores records de suffrages exprimés…Dès sa prise de fonction, le nouveau président annonce « une ère nouvelle pour la Tunisie », « une société juste, équilibrée, démocra-tique ». Les premières mesures semblent aller dans ce sens. La Constitution est amendée pour supprimer la présidence à vie. Le Code électoral est modifié, l’opposition entre pour la première fois à la Chambre des députés en 1994. Par ailleurs, Ben Ali fait de la lutte contre l’intégrisme son cheval de bataille.

Habib BourguibaNé à Monastir en 1903 (sa ville témoigne abondamment de ce privilège), il est mort en avril 2000 dans cette même ville. Il fut élu président de la République en 1957, après avoir œuvré pendant des années pour une indépendance réussie. Artisan engagé dans un processus démocratique, il révisa de façon fonda-mentale les principes séculaires des pays du Maghreb. Osant s’attaquer à la toute-puissance religieuse et favorisant l’éclosion d’une société véritablement démocratique, il se signala notamment par ses prises de position en faveur des femmes. En 1975 (à 72 ans), il se fit élire président à vie, mais, amoindri et fatigué, il confia la présidence, en 1987, à son successeur Zine Ben Ali.

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Mausolée Bourguiba.

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® HISTOIRE 36

Il affirme son attachement à l’émancipation de la femme, annonce sa non-acceptation défini-tive du parti islamiste tunisien, et adopte une attitude répressive implacable contre l’inté-grisme ce qui lui valu durant tout son règne l’appui des Occidentaux et notamment de la France. Sur le plan économique, le succès semble présent. Dès 1995, la Tunisie signe un accord d’association avec l’Union européenne. Le gouvernement renforce et encourage la création d’entreprise. Un fonds de solidarité nationale est aussi créé afin d’améliorer les conditions de vie dans les zones déshéritées. Le pays connaît une période de croissance économique exceptionnelle, la plus forte du continent africain. Ben Ali signe par ailleurs une réforme de l’enseignement et rend la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, permettant d’atteindre un taux de scolari-sation d’environ 99 %.Mais, derrière ces succès, transparaît un régime de plus en plus reprochable. Violations des droits de l’homme, libertés d’expression et de la presse quasi nulles, intimidation et harcèlement des opposants politiques, élections dont la légitimité est contestée… Alors que la situation devient plus difficile dans un pays en proie au chômage, les Tunisiens ont de plus en plus de mal à accepter le président et le clan familial (notamment sa belle-famille, les Trabelsi) qui l’entoure, souvent qualifié de mafieux. Le 5e mandat de Ben Ali est alors brutalement écourté en 2011 alors que le président prévoyait d’en briguer un sixième en 2014.

ww La révolution du jasmin et la chute de Ben Ali. En janvier 2011, la Tunisie vit un bouleversement historique. Des manifestations populaires virulentes, débutées en décembre 2010, prennent tant d’ampleur qu’elles conduisent, le 14 janvier 2011, à la chute du président Ben Ali qui quitte précipitamment le pays après 23 années passées à la tête du pouvoir. Le premier souffle de contestation naît à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010, dans le centre du pays, les régions les plus déshéritées de Tunisie, suite à la protestation d’un marchand de fruits et légumes Mohamed Bouazizi qui s’immole par le feu pour dénoncer la saisie de ses produits par la police.Des manifestations de soutien dans les autres villes du centre du pays (Gafsa, Kasserine, Gabès, etc.) prennent forme spontanément condamnant chômage, injustice sociale, népotisme et corruption. En quelques jours, ces manifestations isolées se propagent dans

tout le pays (Sousse, Sfax puis Tunis). Pour enrayer les émeutes, les forces de police, bras armé du régime de Ben Ali, mènent une répression violente qui fait plusieurs centaines de morts (il y en aura plus de 238 au total). C’est à ce moment-là que Michèle Alliot-Marie, ministre française de la Défense, propose une aide logistique à la police tunisienne, aide qui sera interprétée comme un soutien de la France au régime de Ben Ali… Mais les revendications continuent et se transfor-ment en une véritable révolution dénonçant le régime Ben Ali. Les manifestants demandent explicitement la démission du président. Pas même les promesses de celui-ci, qui assure qu’il quittera le pouvoir à la fin de son mandat, qu’il entreprendra des réformes pour l’emploi ou qu’il organisera des élections législatives anticipées, n’apaisent l’insurrection. Ben Ali ordonne à l’armée d’intervenir et de tirer sur la foule, ce que refuse le général Rachid Ammar en se rangeant aux côtés des manifestants. La situation pousse alors le dirigeant à fuir précipitamment Tunis le 14 janvier 2011, pour s’exiler en Arabie saoudite. Le président déchu laisse derrière lui un pays exultant, qui crie avoir retrouvé sa liberté, mais qui reste sous tension. La révolution tunisienne vient d’avoir lieu, montrant la voie à suivre aux autres peuples arabes. Le Printemps arabe vient de commencer.

ww Une transition sous tension. Les pre-mières élections libres du pays, celles du 23 octobre 2011 visant à définir la composi-tion de l’Assemblée constituante, ont abouti à une majorité en faveur du parti islamiste Ennahda.Une coalition a été formée avec deux partis laïcs et un accord de partage du pouvoir passé fin 2011. Moncef Marzouki a été élu président de la République, Mustapha Ben Jafaar, président de l’Assemblée et le poste de Premier ministre est revenu au secrétaire général d’Ennahda, Hamadi Jebali, dont le parti détient la majorité des portefeuilles et les ministères régaliens. L’élaboration de la nouvelle constitution doit être terminée avant les prochaines élections législatives et prési-dentielles au mois de juin 2013, un compromis ayant été trouvé sur un régime semi-parlemen-taire. Toutefois, des lignes de fracture conti-nuent de traverser la société, partagée entre islamisme et laïcité ou tradition et modernité. La rédaction laborieuse de la Constitution est un exemple parfait de cette lutte sourde entre deux sociétés.

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DÉCOUVERTE

Structure étatiqueww La Tunisie est une république, un sys-

tème pluraliste au régime présidentiel selon la Constitution du 1er juin 1959 amendée à plu-sieurs reprises, dont le dernier amendement date du 3 juin 2002. Depuis la révolution de 2011, une nouvelle constitution est en train d’être écrite et doit être approuvée par référendum par la population.

ww L’Assemblée constituante, qui a pour objec-tif d’écrire la nouvelle constitution se compose de 217 députés, élus le 23 octobre 2011 ; une coalition d’islamistes modérés (Ennahda) dirige cette assemblée. Une nouvelle élection doit avoir lieu en 2013.

ww Le président, Moncef Marzouki, a été élu par les députés de la Chambre constituante le 12 décembre 2011. Ses pouvoirs sont qua-siment inexistants tant que la Constitution n’a pas été votée.

ww Il existe également des instances consultatives dont le Conseil d’Etat qui com-prend le Tribunal administratif et la Cour des comptes, ainsi que le Conseil économique et social et le Conseil constitutionnel.

ww La Tunisie est divisée en 24 gouvernorats dirigés par un gouverneur siégeant dans le chef-lieu de la région, capitale administrative. Chaque gouvernorat est subdivisé en délégations.

ww La fête nationale est le 20 mars, en mémoire de la date de l’indépendance en 1956 ; la fête de la République est le 25 juillet. Enfin, pendant la présidence de Ben Ali, le 7 novembre, « fête du Changement », consacrait le jour où l’ancien président est arrivé au pouvoir. La fête a été supprimée et toutes les rues et places ont été rebaptisées le 14-janvier, date de sa fuite.

PartisJusqu’à la chute du président Ben Ali, il y avait sept partis politiques en Tunisie dont le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), parti gouvernemental, qui détenait l’immense majorité des sièges à l’Assemblée et quelques

partis d’opposition tolérés comme le MDS (Mouvement des démocrates socialistes) et le parti Ettajdid (Parti communiste). Le RDC perd le pouvoir suite à la « révolution de jasmin » de janvier 2011. Celle-ci mène à la reconnaissance des partis politiques autrefois non autorisés, comme le Ennahda, parti islamiste modéré.

Enjeux actuelsUn an depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement éprouve des difficultés dans plusieurs domaines, et notamment dans l’éta-blissement d’un nouveau cadre de politique économique, même s’il affiche un programme libéral. Il est confronté à de multiples défis sociaux et économiques (grèves, flambée des prix, hausse du chômage, insécurité, déséquilibres régionaux etc.), ainsi qu’aux attentes de la population en la matière. Autant de dossiers primordiaux non résolus, la tâche n’est évidemment guère aisée.La pression est telle que les autorités accé-lèrent la marche : elles ont annoncé un accord pour adopter un régime semi-parlementaire et fixé, dans la précipitation, les prochaines échéances électorales au 23 juin 2013.

Politique et économie

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Port de Monastir.

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ÉCONOMIELa Tunisie est parvenue, grâce aux réformes engagées tous azimuts, à réaliser en un laps de temps relativement court des acquis impor-tants que ce soit sur les plans politique, écono-mique ou social. Ces acquis lui ont valu intérêt et considération de la part de la communauté internationale, qui présente le cas tunisien comme un modèle de réussite pour les pays en développement. Pays membre de l’Orga-nisation mondiale de commerce (OMC), la Tunisie est également le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à conclure un accord de partenariat et de coopération avec l’Union européenne.L’année 2011 a été difficile avec un taux de croissance négatif de -0,8 % suite à la révo-lution et à la chute du régime de Ben Ali. Un début de crise économique s’est fait ressentir, lié notamment à la chute du tourisme et l’arrêt de plusieurs entreprises frappées par de nombreuses grèves. L’année 2012 s’annonce bien meilleure avec un retour de la croissance économique grâce à la reprise du secteur touristique et la mise en chantier de projets dans l’immobilier ou la finance, ainsi que le développement du nouvel aéroport d’Enfidha. Le gouvernement actuel essaye de stabiliser l’économie et tente de rassurer investisseurs et acteurs économiques.Depuis quelques années, l’environnement concurrentiel tunisien est devenu progres-sivement sans protection tarifaire et sans barrières douanières. La déréglementation et le désengagement de l’Etat depuis quelques années permet une ouverture à la concurrence mondiale. L’adhésion à l’OMC signalée plus haut est un fait marquant dans l’économie tunisienne, avec la signature de l’accord avec l’UE en 1995 ayant pour objectif la création d’une zone de libre-échange (ZLE). Celle-ci a été mise en place en 2008, la Tunisie étant le premier pays de la zone sud-Méditerranée à le faire. Cette ouverture d’une zone de libre-échange avec l’Europe reflète son choix en fait de compétitivité et d’insertion progressive dans l’espace économique et mondial. Ce processus de mondialisation est pour le gouvernement un ordre naturel obligé pour s’adapter afin d’éviter une dégradation de sa situation économique, on voit bien que le spectre de Bourguiba plane, sa vision du développement et du rôle de l’Etat comme garant de l’unité nationale aussi.

Bien réel, le succès économique avant la révolution enregistrait un taux de croissance de 5 % par an de 1987 à 2010, il s’accompa-gnait pourtant d’un désenchantement social et cachait une corruption omniprésente (liée à la famille Ben Ali) dans tous les secteurs de l’économie. Petit pays, ayant peu de ressources naturelles, la Tunisie met l’accent sur le développement humain. Education pour tous (25 % du budget), efforts faits dans le secteur du tourisme et de la confection textile, tout est mis en œuvre pour faire croître l’économie. L’inflation est sous contrôle et le déficit budgétaire est réduit grâce notamment, il faut le souligner, aux aides extérieures. Le chômage en revanche reste encore élevé à un peu moins de 18 %, surtout chez les jeunes diplômés.Pour favoriser son économie, la Tunisie a rattrapé son retard au niveau des infrastruc-tures. Le pays dispose désormais de sept aéroports internationaux et de huit ports de commerce. Les tarifs des télécommunications ont diminué, ce qui favorise le développement de certaines activités de service. L’économie dépend toujours beaucoup des échanges extérieurs : 70 % du PIB représentent le total des ventes et des achats à l’étranger. Les trois quarts se font avec l’Europe. Le taux d’inflation de la Tunisie a atteint 3,5 % en janvier 2012.Le progressif retour des investisseurs en Algérie inquiète la Tunisie, qui a servi depuis un certain temps de repli pour ces derniers. Résultat : de sérieux avantages sont de plus en plus offerts aux étrangers qui souhaitent s’installer en Tunisie. Mais la révolution de 2011 et la crise politique qui a suivi a freiné de nombreux investisseurs dans leur volonté de s’installer au pays du jasmin...Sur le plan de l’infrastructure et du niveau de développement, le territoire est divisé en quatre parties :

ww La région côtière, où est concentrée l’activité économique (qu’elle soit industrielle, commerciale, administrative ou touristique), est dotée d’une infrastructure dépassant largement la moyenne nationale. Les régions du littoral Est connaissent les taux les plus élevés d’urbanisation et d’occupation dans l’industrie et les services.

ww Dans les régions de l’Ouest et du Sud, les régions les plus pauvres du pays, la tendance est à la construction, mais pour l’instant, l’infrastructure est encore insuffisante et

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l’activité économique se limite essentiellement à l’agriculture, aux mines de phosphates et au petit commerce.

ww Les usines se trouvent surtout sur la côte nord. Elles traitent des produits miniers (raffi-nage du pétrole et sidérurgie à Bizerte, plomb à Tunis…), mais c’est l’industrie légère qui prédomine (textile, agroalimentaire, cuir…).

ww Le Sud est partagé entre pauvreté, et abondance liée à la présence touristique (Djerba).

Principales ressourcesAu sein de l’économie tunisienne coexistent un secteur qui cherche à s’intégrer dans une économie internationale et un autre orienté vers le marché interne.

ww L’agriculture est aujourd’hui essentielle-ment tournée vers le marché tunisien. Tout avait été axé sur le développement de cette activité représentant 471 000 exploitations sur 9 000 000 ha de terres arables, de forêts et de pâturages, ainsi que 65 000 pêcheurs sur 1 300 km de côtes. L’agriculture occupe 18,3 % de la population active, qui réalise 10,6 % du PIB et 15 % des exportations de biens (huile d’olive, dattes, agrumes, produits de la mer). La stratégie de développement qui vise la réalisation de l’autonomie alimentaire s’articule autour de la mobilisation des ressources en eau et la rationalisation de leur utilisation. Afin de contourner les aléas climatiques, de diversifier et de rentabiliser la production, des systèmes d’encouragement ont été mis en place pour l’introduction de nouvelles techniques d’irri-gation et de culture (goutte-à-goutte, serres, recours à la géothermie et à l’aquaculture). L’amélioration de la productivité a permis d’accroître la production du secteur d’environ 40 % au cours des dix dernières années.

ww L’industrie est un des secteurs-clés de l’économie tunisienne : 32 % de la population active, 62 % des exportations et 34,6 % du PIB relèvent de l’industrie manufacturière (textile, agroalimentaire, mécanique, phosphates, chimie et matériaux de construction).L’essor constaté et la diversification de cette production industrielle sont le résultat des efforts consentis ces dernières années : la libéralisation économique, l’ouverture sur l’extérieur, la redistribution des rôles entre le secteur privé et le secteur public et l’encou-ragement des initiatives et du partenariat. 80 % des exportations tunisiennes sont à destination de l’Union européenne.

ww Investissements extérieurs. La Tunisie, comme plusieurs autres pays du tiers-monde, s’est inscrite, dès le début des années 1970, dans un mouvement de mondialisation économique. Les principaux partenaires économiques de la Tunisie sont la France (première avec 29 % des échanges), l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, ainsi que les pays du Maghreb.Grâce à une volonté politique d’encourage-ment, le pays bénéficie sur son territoire de la présence intensive d’entreprises des pays développés.Malgré une conjoncture défavorable, le Xe plan de développement économique qui constituait une étape cruciale pour le pays a montré de bons résultats. La Tunisie s’est d’ailleurs classée 29e au niveau mondial en matière de compétitivité globale.Arrivée au terme de son XIe plan de déve-loppement économique (2007-2011), la Tunisie confirme les objectifs atteints par le précédent et affirme sa position dans les pays émergents. A long terme et malgré le ralentissement économique lié à la révolution, l’objectif principal du pays étant de rejoindre, à l’horizon 2030-2040, le statut de pays développé.La Tunisie est membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a signé, en juillet 1995, un accord de partenariat avec l’Union européenne (source ministère du Développement économique tunisien).

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Cueillette dans les vergers tunisiens.

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En effet, forte de son décollage économique et de ses performances au point de vue du développement industriel, la Tunisie est la première sur la rive sud de la Méditerranée à avoir signé un accord de libre-échange avec l’Union. Le pays est donc entré dans le schéma de libéralisation globale de l’économie tunisienne.Les investissements étrangers s’effectuent essentiellement dans l’industrie textile, qui représente la base d’intégration de la Tunisie dans l’économie mondiale. La filière textile habillement occupe une place prépondérante dans les exportations. Sur les 2 015 entre-prises textiles ayant une existence légale, 1 331 sont entièrement ou principalement vouées à l’exportation.L’exportation d’hydrocarbures, de pétrole et de gaz naturel fait de la Tunisie un producteur d’énergie, même si cette activité est bien moins importante qu’en Algérie ou en Libye. L’économie tunisienne attire de nombreux investisseurs venant principalement du Golfe, de l’Union européenne, mais aussi, de plus en plus, des Etats-Unis et des pays asiatiques.De très nombreuses entreprises étrangères ont ainsi investi en Tunisie, directement ou en association avec des sociétés tunisiennes. La plupart d’entre elles sont attirées par la proximité de la Tunisie avec l’Europe et par sa qualité de membre de l’Union du Maghreb arabe. Aujourd’hui avec la chute du régime Ben Ali, les investisseurs ont ralenti leurs placements en attendant que la situation politique se stabilise.

ww Salaires. Le salaire minimum est de 246 DT, pour 40 h/semaine, ou de 286 DT, pour 48 h/semaine. Le salaire moyen mensuel est environ de 550 DT (environ 275 E). Le salaire des jeunes cadres avoisine 900 DT. L’importante classe moyenne représente 60 % de la popu-lation ; elle était de l’ordre de 20 % sous Bourguiba. Ces résultats ont été rendus pos-sibles grâce à la transition vers une économie libérale et aux réformes de fond engagées.

Place du tourismeLe tourisme constitue un domaine incontour-nable de l’économie tunisienne. Le secteur joue un rôle moteur dans son économie et s’impose comme première industrie de la Tunisie. Un Tunisien sur cinq vit du tourisme. Le pays y attache donc une importance particu-lière. L’amélioration de l’environnement humain et naturel, la formation et l’enrichissement du produit sont les directions adoptées par le gouvernement jour après jour. La capacité d’hébergement en Tunisie est par exemple très grande et ne cesse d’évoluer.Pour les touristes, la Tunisie, valeur sûre du bassin méditerranéen, offre un excellent rapport qualité/prix. Notamment pour les Européens, Français en tête. Elle est en effet, comme chacun sait, un pays proche géogra-phiquement, historiquement et culturellement de la France, francophile et francophone. Elle arrive en tête des destinations plébiscitées par les Français, qui apprécient depuis toujours l’accueil, la spontanéité et l’art de vivre des Tunisiens.

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Habitations le long de la mer Méditerranée.

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La révolution du 14 janvier 2011 a mis un coup de frein à l’activité touristique, la chute de plus de 33 % des recettes touristiques a plongé les finances d’un tiers des 900 hôtels du pays. L’année 2011 a été une année presque blanche pour le tourisme tunisien, la plus mauvaise depuis la guerre d’Irak en 2001-2002 au lendemain des attentats du 11 septembre. La situation politique instable et la crise économique en Europe a amené de nombreux voyagistes et touristes européens à bouleverser leurs projets. En 2011, sur un total de 4 781 000 touristes, on enregistrait 807 000 touristes français contre 1 400 000 en 2008. Les Français arrivent en tête des touristes occidentaux, suivis des Allemands (270 000) et des Anglais (227 000). Les Libyens (1 664 000) et les Algériens (693 000) visitent la Tunisie en nombre – pour l’anecdote, la saison touristique à Djerba a été sauvée en partie grâce aux touristes libyens fuyant la guerre dans leur pays.La crise semble conjoncturelle, car les chiffres de 2012 confirment une reprise du secteur. En effet, durant les onze premiers mois de l’année 2012, les entrées touristiques se sont élevées à 5,5 millions de DT au 30 novembre 2012, contre 4,4 millions de DT en 2011 et 6,5 millions de DT en 2010. Les recettes de l’industrie touristique se sont, quant à elles, élevées à 2,9 milliards de DT durant les onze premiers mois de 2012, contre 2,2 milliards en 2011 et 3,2 milliards en 2010. Des chiffres qui rassurent et qui confirment la reprise de la destination Tunisie malgré l’image véhiculée par les médias (après l’attaque de l’ambassade américaine par les salafistes au mois de septembre 2012). L’objectif en 2013 est d’accueillir au moins 6,8 millions de touristes pour se rapprocher des chiffres de 2010, année durant laquelle plus de 7 millions de touristes avaient été accueillis. Le tourisme tunisien ne connaît pas là sa première crise. Malgré les événements du 11 septembre, l’année 2001 a, par exemple, enregistré une hausse de 6,5 % de taux d’occupation par rapport à l’année 2000. Néanmoins, les aléas économiques ne sont pas sans influence sur le secteur. En 2003 déjà, la crise économique et diplomatique mondiale rattrape la Tunisie, où les petites structures ont du mal à s’en sortir. De même, en 2009, si elle continue de séduire les touristes, elle subit les effets de la crise. Les entrées touristiques ont ainsi chuté de 2,1 % en 2009 par rapport à 2008 avec 6,9 millions d’entrées contre plus de 7 millions en 2008. Cette baisse se perçoit tout particulièrement dans les entrées de touristes en provenance de l’Union européenne (-8,8 % en 2009 par rapport à 2008) et concerne même les

entrées françaises, bien que celles-ci accusent une baisse plus légère (-3,6 %). Par opposition, les entrées de touristes provenant du Maghreb (Libyens, Algériens, Marocains) ont connu, elles, une progression de 7,9 %, notamment grâce à une augmentation du nombre de touristes libyens (+12,9 %). En 2011, les recettes liées au tourisme ont baissé de 32,9 % par rapport à 2010, les recettes ont été de 2 364,5 millions de DT contre 3 522,5 en 2010.

ww Le jour du tourisme. Depuis 1996, chaque premier dimanche de juin est consacré à la célébration de la journée du tourisme. Cette manifestation permet d’examiner chaque année les problèmes inhérents à cette com-posante majeure de l’économie tunisienne : promotion, protection de l’environnement, amélioration des services offerts aux touristes.La journée du tourisme a aussi pour but d’encou-rager la population à travailler dans ce secteur et les étudiants à apprendre le management hôtelier, qui est actuellement au même niveau de professionnalisme que nos meilleures écoles.

ww Tunisie plurielle. Dans ce paysage où l’archi-tecture a épousé la finesse du sable et la hauteur d’un palmier, il est impossible d’échapper à la magie du bleu. Qu’il soit élément de décoration, profondeur de la mer ou du ciel, il est la couleur de la sérénité. Mais il y a aussi l’ocre et l’or, les couleurs du Sud ; le rouge et le vert, celles du Centre et de l’Est.

ww Tourisme culturel. Véritable sentinelle africaine, la Tunisie garde l’empreinte des peuples venus de la mer. Phéniciens, Romains, Byzantins, Arabes, tous voulurent la conquérir.Une histoire qui commence dans la nuit des temps et qui laisse à ce pays les vestiges des foyers de civilisation les plus prestigieux. Des centaines de sites antiques en témoignent. Ils racontent Didon, Hannibal, Augustin… Le patrimoine culturel et archéologique de la Tunisie est l’un des plus passionnants et instructifs de Méditerranée occidentale. Il compte, par exemple, la collection de mosaïques la plus importante du monde.

ww Tourisme santé. Nouvelle destination de santé et de bien-être, les étrangers viennent de plus en plus se faire soigner en Tunisie. La plupart sont d’origine maghrébine, Libye et Algérie, les autres proviennent d’Europe et d’Afrique sub-saharienne. Les médecins tunisiens ont bonne réputation, beaucoup se forment en Europe ou aux Etats-Unis. Les tarifs pratiqués sont de 40 à 70 % moins chers que ceux fixés dans les pays occidentaux.

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Les infrastructures s’améliorent de jour en jour, sans compter sur la commercialisation du produit santé par les agences de voyages et les cliniques spécialisées. On recense près de 99 cliniques privées. Les services les plus sollicités sont la chirurgie esthétique, l’orthopédie, la chirurgie ophtalmologique, la chirurgie cardiovasculaire et la médecine dentaire. Au niveau du bien-être, la Tunisie est toujours la deuxième destination mondiale en thalassothérapie après la France.

ww Monuments, musées, sites ouverts au public. Rappelons que la plupart des mosquées ne sont pas ouvertes à la visite et qu’il faut, la plupart du temps, se contenter de les admirer de l’extérieur. Vous trouverez des informations sur ces lieux tout au long du guide. Les musées sont souvent fermés le lundi.

Enjeux actuelsww Une croissance ralentie depuis la

révolution. Les événements politiques de 2011 ont fortement ralenti l’activité économique. Le secteur du tourisme, qui contribue à plus de 17 % du PIB, a connu la plus forte baisse. Le pays cherche aujourd’hui à retrouver sa stabilité et une croissance pour redonner confiance aux investisseurs et aux instances internationales. La tâche s’annonce rude pour le jeune gouvernement inexpérimenté de Hamadi Jebali au pouvoir depuis le 14 décembre 2011.Une croissance de 3,5 % pour 2012 est prévue par les autorités tunisiennes mais selon les

observateurs, elle ne serait que de 2,7 %, et de seulement 1 % selon le FMI. Les tensions sociales sont fortes et risquent de durer durant tout le processus de transition politique. Leurs effets, ainsi que la mauvaise conjoncture économique mondiale (notamment en France et en Italie, les principaux partenaires) risquent de ralentir les prévisions de croissance.

ww De nombreux défis à relever. Lors du Forum économique mondial sur l’Afrique en juin 2007, la Tunisie s’est distinguée comme la première économie compétitive d’Afrique, devant l’Afrique du Sud et au 29e rang sur le plan mondial. Le rapport 2008-2009 du Forum mondial de Davos sur la compétitivité plaçait l’économie tunisienne en tête de l’Afrique, et en 4e position dans le monde arabe.La révolution de 2011 a mis un coup de frein à cette success story. Longtemps montrée en exemple par les organisations internatio-nales pour la compétitivité de son économie, la Tunisie, en réalité, cachait de nombreux dysfonctionnements.Pendant des décennies, l’économie tunisienne a reposé sur une stratégie donnant, d’une part, une priorité aux entreprises qui délocalisent d’Europe pour s’installer dans le pays. Des secteurs très libéraux (textile, maroquinerie, call center, etc.), qui utilisent une main d’œuvre bon marché, et sont tournés uniquement vers l’exportation de produits bas de gamme. Bénéficiant d’un accès privilégié au marché européen et à la France notamment (plus de 30 % des exportations), ces entreprises se sont développées rapidement. D’autre part, certaines entreprises tunisiennes, composées à 95 % de PME, ont été volontairement mises au ralenti sous le régime Ben Ali (ou dans le pire des cas « rackettées » par la famille présidentielle). Les seuls crédits étaient orientés vers quelques filières stratégiques, comme le tourisme. Ce système a favorisé la révolution. Et pour cause, les multinationales délocalisées se sont développées uniquement sur le littoral et n’ont profité qu’à la bourgeoisie tunisoise ou à la classe moyenne qui profitaient du système. De ce constat est né un profond sentiment d’in-justice et de frustration dans les régions de l’intérieur (abandonnées à leur sort) et chez les classes populaires tenues en marge des progrès (supposés) par le régime de Ben Ali.Ces dysfonctionnements ont donc créé une très forte inégalité sociale et géographique que doit résoudre la nouvelle Tunisie dans les prochaines années pour stabiliser son économie et pour permettre un meilleur partage des richesses.

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Le chameau Ali Baba buvant du Coca dans le zoo du désert Le Paradis à Tozeur.

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Population et langues

Populationww Démographie. Avec presque 10,7 millions

d’habitants dont 23 % de moins de 15 ans, la Tunisie est un pays relativement jeune dont l’espérance de vie est estimée à 75,24 ans au lieu de 68 ans en 1992. 67 % de la popula-tion vit en ville, et l’urbanisation ne cesse de progresser. La capitale Tunis compte, avec sa banlieue, pas moins de 2 000 000 d’habitants, en intégrant le Grand Tunis (1/5e de la popula-tion totale), soit l’équivalent d’une ville comme Paris intra-muros. La population se concentre dans les régions côtières, en effet, seulement 30 % de la population vit dans les régions arides du Sud et du Centre qui représentent pourtant 70 % de la superficie du pays.Sfax est la deuxième plus grande ville avec 733 000 habitants, suivi de Sousse, avec 230 000 habitants, Kairouan, avec 117 000 habitants, et Bizerte, avec 114 000 habitants. Aujourd’hui, un peu moins de la moitié de la population vit de l’agriculture. L’autre moitié de la population, qui a reçu une bonne formation, est employée dans l’industrie, les mines, la production manufacturière, la pêche, le tourisme. Le taux de croissance démographique avoisine 1 %, et le taux de

fécondité, de 2,02 enfants par femme, est le plus faible du monde arabe.La Tunisie est caractérisée par une uniformité culturelle et politique bien supérieure à celle de ses voisins maghrébins. Le pays connaît en particulier une unité linguistique et religieuse sans exemple ailleurs au Maghreb : 98 % des Tunisiens sont musulmans. Sur ces 98 %, 96 % sont arabophones et 2 % restent berbérophones. Les 2 % de la population non-musulmane sont pour l’essentiel des juifs, installés en Tunisie depuis toujours, très attachés à leur culte, mais aussi très arabisés. S’ils se trouvent séparés du reste de la population sur le plan religieux, leur intégration à la société s’est faite progressivement, au cours d’une coha-bitation de plusieurs siècles. Tout un chacun peut constater qu’une grande partie de la population parle parfaitement le français, mais possède souvent de solides bases en anglais, en italien, en espagnol et en allemand.C’est ainsi avec le génie qui lui est propre que la société arrive à tisser des liens entre la tradition et le modernisme. Malgré le déve-loppement économique et touristique du pays, le Tunisien respecte encore profondément certaines traditions ; la période de ramadan est d’ailleurs un exemple caractéristique.

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Tunisiennes à Hammamet.

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® POPULATION ET LANGUES 44

Si la femme porte rarement le hijab et si la jeune fille est un peu plus émancipée dans la rue, il est conseillé néanmoins au visiteur de respecter le pays dans lequel il se trouve, en s’efforçant de ne pas choquer par des tenues trop provocantes ou des actes déplacés.La convivialité est toujours de mise. Boire un thé à la menthe entre amis, se recevoir, discuter pendant des heures et même aller au hammam ensemble, tous ces rites font partie de l’art de vivre tunisien.

ww Traditions. Les valeurs traditionnelles reposent sur quelques principes de bas. L’obéissance due au père, détenteur de l’auto-rité sur la famille au sein de laquelle la femme joue également un rôle primordial. L’honneur, lié à trois valeurs essentielles : la tribu, le clan et la famille. La parole donnée qui, en l’absence de document écrit, équivalait il y a encore peu de temps à un contrat moral et juridique. L’hospitalité à l’égard de toute personne venant de loin. La liberté enfin, valeur fondamentale puisque le véritable nom des Berbères, lma-zighen, signifie « les hommes libres ».

ww La culture berbère, même si cette commu-nauté tend à disparaître, est restée très ancrée dans l’histoire et les mentalités. Les Tunisiens arabisés, mais encore berbérophones, sont les descendants d’un peuple dont la culture remonte au néolithique. Aujourd’hui ils sont tous bilingues (berbère/arabe) comme le furent leurs ancêtres depuis l’Antiquité (berbère/punique, berbère/latin). Leur communauté représente moins de 1 % de la population

tunisienne et se rencontre dans le Sud-Est du pays. Il y a malheureusement de moins en moins de Berbères respectueux de leurs traditions et les derniers descendants tentent de garder cette culture la plus vivante possible. Les vestiges de cette culture d’origine berbère sont néanmoins encore décelables dans les mentalités et les traditions.

LangueLa langue officielle de la Tunisie ainsi que la langue maternelle de presque tous ses habitants est l’arabe. Cette langue, que l’on écrit de droite à gauche, est difficile à apprendre. Chaque caractère s’écrit de différentes manières selon qu’il est isolé ou qu’il se trouve au début, au milieu ou à la fin d’un mot. On n’écrit que les 28 consonnes, dont des semi-consonnes qui ont permis de supprimer un usage superflu des voyelles. Il existe différentes variations de la langue arabe : la langue classique, « écrite », est la langue du Coran, pratiquée par une petite élite. Le dialecte maghrébin est la langue courante en Tunisie. Ce dialecte a emprunté nombre de mots aux langues berbère, française et espagnole, et sa prononciation présente de nombreuses diffé-rences avec l’arabe classique.A partir de 1958, le président Bourguiba fit le choix de généraliser un enseignement bilingue, officialisant la double culture arabe et française, ce qui permettait de conserver un statut francophone, l’enseigne-ment de l’arabe favorisant parallèlement une plus grande ouverture en direction du monde arabe. Aujourd’hui, les enfants apprennent le français à l’école dès l’âge de 7-8 ans. C’est donc progressivement que l’arabe a conquis sa juste place, devenant langue unique d’ensei-gnement dans le primaire dès 1975.Mais le français reste la langue étrangère privilégiée des organismes dépendant directement du gouver-nement français.Ces organismes n’hésitent pas à multiplier les cours de langue gratuits à Tunis et dans d’autres grandes villes. Le français est donc parlé et compris à peu près partout en Tunisie, et plus particulièrement dans la partie la plus développée du pays ainsi qu’autour des zones touristiques.Cependant, la connaissance de quelques mots d’arabe sera toujours très appréciée des autochtones.Il serait beaucoup trop long de citer tous les mots d’origine arabe qui sont utilisés dans la langue française, mais un échantillon permet de visualiser l’influence de cette langue sur la nôtre : chiffre, hasard, alchimie, sucre, cumin, camphre, guitoune, maboul, souk, toubib, un chouïa, kawa, nouba, sahel, cafard qui vient du mot cafer, et qui signifie « incroyant », etc.

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Mode de vieww Naissance. La Tunisie est un pays jeune où

23,2 % de la population a moins de 15 ans. Le taux de natalité est de 17,28 ‰ et le taux de mortalité infantile de 24,98 ‰.Dans cette société musulmane, les prénoms donnés font référence à l’islam ou encore à une fleur ou un sentiment. Les prénoms ont tous un sens. Chez les hommes, nous rencontrons beaucoup de Mohammed, d’Aziz et de Bassem, très à la mode en ce moment, ou de Karim, de Ridha, de Moncef ou encore de Nizzar. Chez les femmes, les prénoms les plus usuels sont : Khadija, Zeiled, Aïcha ou encore Fatma, nom de la fille du Prophète. Les nouveaux prénoms qui s’emploient beaucoup sont Arij, Inès et Imen.

ww Education. « Lis » étant le premier mot du Coran, il était normal que tout soit fait pour que l’enfant puisse s’instruire dans ce pays musulman.L’Etat garantit le droit à l’éducation à tous les enfants en âge d’être scolarisés. Généralisé depuis les premières années de l’indépen-dance, l’enseignement est devenu, depuis 1991, obligatoire pendant une durée de 9 ans, pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Aujourd’hui, plus d’un Tunisien sur quatre fréquente l’école et près de la totalité des enfants sont scolarisés. Pour éduquer, il faut scolariser : cette priorité mise en place dans le cadre du Programme national de l’alphabéti-sation a porté ses fruits. La réforme a touché l’ensemble des trois cycles d’enseignement (primaire, secondaire et supérieur).Le cycle de l’enseignement de base dure 9 ans, six années pour le primaire et trois pour le premier cycle du secondaire. Ce cycle complet est obligatoire. Le cycle de l’ensei-gnement du secondaire dure 4 ans, deux années qui constituent le tronc commun, et deux autres pour la spécialisation, à ce moment-là les élèves sont orientés selon leurs compétences. Le diplôme national du baccalauréat valide le cycle secondaire et ouvre les portes de l’université. Le bac est devenu l’examen incontournable. Celui qui ne l’a pas est aujourd’hui quasiment montré du doigt. Les examens nationaux sont d’un niveau très élevé. Les lauréats sont justement récompensés et mis en valeur, certains parents

faisant paraître dans les journaux un message de félicitations accompagné éventuellement d’une photo du nouveau bachelier.Les résultats du baccalauréat des deux lycées pilotes, Bourguiba et Ariana, sont plus qu’ex-cellents. Le taux de réussite de ces deux établissements d’élite est de 100 %.L’ancien président Ben Ali tenant absolument à ce que tous les enfants aillent à l’école, le taux de scolarisation a rarement été si élevé, il est estimé à 97,7 %. Aujourd’hui, le taux d’alphabétisation est de 74,3 %.Dans l’enseignement supérieur, les cursus sont variables selon les filières, courtes de 2 à 4 ans et longues de 4 ans et plus. Le nombre d’enseignants à l’université tunisienne reste insuffisant face à l’augmentation rapide du nombre d’étudiants. Cette croissance reflète la grande évolution des effectifs étudiants.

ww Famille. On ne pourra qu’être sensible à la chaleur qui émane de la cellule familiale tunisienne. On trouvera la famille très traditionnelle, avec le père en chef incontesté, dans les campagnes. En ville, les femmes travaillent, ont des postes à responsabilités, et les enfants vont chez la nourrice.Quoi qu’il en soit, ville ou campagne, la famille est le noyau autour duquel tout gravite. La femme y tient un rôle prépondérant et l’enfant en est le centre. On constate cependant depuis quelques années que l’entraide et la solidarité familiales se transforment, l’institution de la famille est sujette à des bouleversements. La population tunisienne, qui était essentiellement rurale, il y a plus de 40 ans, vit aujourd’hui dans les zones urbaines.Les ménages aujourd’hui changent de lieu de résidence, ils habitent souvent seuls et séparés de la grande famille. Même si cette dernière joue un rôle de soutien, une régression de son rôle et du pouvoir paternel se fait sentir. En effet, le pouvoir de décision du père au niveau du mariage est en perte de vitesse, cette évolution donne lieu à des tensions et des ruptures, les nouvelles générations s’affirment dans la prise de décision. Comme le souligne la socio-logue Dorra Mahfoud : « L’entraide familiale se transforme mais ne disparaît pas », ou encore « ce sont les jeunes (20-35 ans) qui ont plus besoin de la solidarité du groupe familial.

VIE SOCIALE

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Mais ce sont aussi ceux qui la refusent (…) on l’accepte sans la reconnaître, car la dépendance fait difficilement bon ménage avec l’aspiration à l’autonomie ». Les enfants ont besoin des parents sur le plan matériel, la difficulté de trouver un emploi les rendant dépendants parfois jusqu’à un âge avancé.

ww Enfants. La population tunisienne est très jeune et les enfants sont nombreux. En période de vacances scolaires, vous les verrez souvent traîner autour des lieux touristiques, toujours prêts à vous guider, vous renseigner, porter votre sac pour quelques millimes. Ils sont, en général, souriants et très polis si vous n’êtes pas agressif avec eux. Evitez bien évidemment de leur donner de l’argent, c’est le meilleur moyen de leur apprendre qu’il est plus rentable de sourire aux passants que de travailler. Si vous souhaitez leur être utile, pensez avant de partir à vous ravitailler en stylos, tee-shirts ou cahiers que vous pourrez offrir à votre guise. Mais le principe reste le même, il est plus cohérent d’en accorder à un enfant qui vous aura rendu un service méritant rétribution.

ww Habitat. Dans la Tunisie d’aujourd’hui, entiè-rement sédentarisée, on trouve les vestiges de deux catégories d’habitat correspondant à deux modes de vie des communautés ances-trales. Les villages de ksour où des greniers collectifs installés sur des sites en hauteur étaient utilisés à l’origine par des communautés semi-nomades. Les villages sédentaires dont l’histoire remonte parfois à l’Antiquité.Chaque maison de la médina est avant tout un espace privé dans lequel la famille peut travailler et se reposer. Les demeures présentent au passant un aspect austère et rébarbatif. Le principe d’uniformité qui règne dans les ruelles de la médina vise à effacer (extérieurement) les différences de classe sociale entre les habitants. Aux yeux de chacun, tout le monde est en quelque sorte logé à la même enseigne. La différence se trouve à l’intérieur. Bien souvent, ce sera un grand mur aveugle, percé peut-être de fenêtres, petites, grillagées et suffisamment hautes pour interdire un coup d’œil à l’intérieur. Si elles sont situées aux étages, les ouvertures seront plus grandes, garnies de jalousies ou de moucharabiehs, souvent en saillie sur la rue. L’intimité est toujours préservée. La porte d’entrée est vaste, parfois monumentale, décorée de couleurs et de symboles. Passée la porte, on arrive généralement dans la salle de réception, limite à ne pas dépasser pour « l’étranger ». La plus grande partie de la

maison est le domaine de la femme. Depuis un certain temps, la séparation stricte entre le privé et le public dans la maison n’est plus guère observée. D’ailleurs, les immeubles modernes ont favorisé ce changement, car il n’y est fait aucune concession architecturale aux préférences de l’islam. Il est intéressant de constater que beaucoup de portes ont plusieurs heurtoirs, entre deux et trois selon les demeures, et qu’il existe différentes versions quant à leur usage. On peut trouver des portes dotées de deux heurtoirs (un sur chaque battant) situés très haut ainsi que deux autres plus bas : les témoignages divers nous laissent le choix entre cavaliers/piétons, grands/petits, riches/pauvres ou encore hommes/femmes et enfants. Un choix qui laisse songeur… Sinon, plus généralement, il y a toujours un heurtoir sur le battant de gauche, qui est destiné aux étrangers ; ainsi, les femmes, reconnaissant ce son spécifique, ont le temps de se dissimuler dans la cuisine ou dans les pièces privées afin de ne pas être vues. Celui du battant de droite est réservé à la famille et aux amis proches. Enfin, on en trouve parfois un dernier, situé sur le battant de droite également, mais plus bas, et qui est destiné aux enfants. Attention, ne pas croire, comme nous, que la petite ouverture découpée dans la porte est l’entrée des enfants ; en réalité, tout le monde passe par cette porte, ce qui oblige à se courber et à manifester, de facto, respect et humilité à son hôte. Plus de 78 % des Tunisiens sont propriétaires de leur logement. Après avoir réglé le problème des bidonvilles en faisant du droit au logement un droit fondamental, des facilités sont accordées à tout un chacun pour devenir propriétaire de ses murs.

ww Travail. Depuis son indépendance, la Tunisie accorde de l’importance à la mise en place d’une politique pour les jeunes. Des réformes sont mises en œuvre dans l’éduca-tion à tous les niveaux de l’enseignement et dans la formation professionnelle. La formation professionnelle, par la voie des « écoles de métiers », constitue une seconde chance pour les jeunes, mais elle n’est que partiellement exploitée. Le faible niveau d’instruction sub-siste, le manque d’expérience professionnelle touche les jeunes, la faible rémunération du travail et le manque de protection n’arrange rien. Les chiffres du chômage sont assez élevés pour toutes les catégories de la popula-tion, au total selon les dernières estimations, on enregistre un taux de 18 %. Le chômage souvent de longue durée touche beaucoup de

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DÉCOUVERTE

MODE DE VIE √ 47

MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ

jeunes et plus particulièrement les femmes, diplômées ou non. Le chômage des jeunes a été à l’origine de la révolution tunisienne de 2011 : en s’immolant devant le siège du gou-vernorat de Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi, diplômé sans emploi et vendeur ambulant, a démontré le désarroi de la jeunesse tunisienne, notamment à l’intérieur du pays. L’emploi est donc une priorité, il devra permettre de relever les deux défis principaux de la Tunisie : réussir sa transition démocratique et son intégration dans l’économie mondiale en améliorant son niveau de développement.

ww Grèves. Depuis la révolution de 2011, la Tunisie est frappée par de nombreuses grèves et occupations d’usines. Pendant longtemps inter-dites sous le régime de Ben Ali, les employés n’avaient aucun moyen de revendication et les grèves étaient souvent violemment réprimées. Depuis la chute de ce régime, les inégalités sociales et la mauvaise répartition des richesses sont les principales requêtes des Tunisiens. Les entreprises du centre du pays (notamment vers Gafsa) sont les plus concernées et aujourd’hui pas un jour ne passe sans qu’une grève n’éclate dans le pays.

ww Mœurs. Traditionnellement, les filles doivent être vierges lors de leur mariage, cette exigence est toujours d’actualité. Néanmoins, dans les grandes villes comme Tunis, les mœurs sont plus souples à ce sujet… Il n’est pas rare qu’avant de se marier les jeunes femmes aient connu d’autres hommes, l’essentiel étant qu’elles semblent être vierges à leur mariage ; pour cela elles peuvent subir une petite opération… Certains couples vivent aussi en concubinage ; ce n’est, certes, pas fréquent, et pas non plus très bien vu par l’entourage, mais cela dénote néanmoins d’un certain changement de mentalité.

ww Mariage. Il reste un but pour presque toutes les jeunes filles tunisiennes. Avant d’être l’occasion de grandes réjouissances familiales et de fêtes parfois somptueuses, le mariage est un acte civil et religieux : il obéit à certaines règles précises. Depuis l’entrée en vigueur du Code du statut personnel, l’âge légal du mariage est de 17 ans et la polygamie est illégale. Le divorce remplace la répudiation.Le régime tunisien ne donne aucun pouvoir au mari sur l’administration des biens propres de son épouse. D’autre part, le mariage ne peut avoir lieu sans le consentement explicite de la femme. Une nouvelle tendance veut que les mariages se fassent devant des officiers d’état civil à la mairie. Sinon, il se fait à la maison (mais les démarches sont plus longues) ou à la mosquée. Normalement, les époux subissent une analyse sanguine afin de vérifier qu’il n’y ait pas incompatibilité entre l’homme et la femme pour l’enfant qui naîtra. A cet effet, le maire ou son adjoint demande toujours un certificat médical.Tout en conservant son caractère islamique, le mariage n’est, du point de vue légal, qu’une

simple démarche civile. La cérémonie tradi-tionnelle reste exceptionnelle et peut durer deux semaines, le plus généralement trois jours ou même parfois seulement un jour pendant lesquels la future mariée est parée des plus belles tenues, maquillée, épilée ; ses pieds et ses mains sont recouverts de dessins au henné. Elle est, tout au long de cette période préparatoire, l’objet de toutes les attentions.La cérémonie de mariage et sa préparation varient un peu selon les régions. Néanmoins, en général les rites préparatoires se ressemblent.La future mariée est amenée au hammam par sa famille et ses amies deux jours avant le mariage.

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Femme berbère habitant une maison troglodytique de Matmata.

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Là elle se fait épiler, masser, elle subit un gommage complet… pendant ce temps, ses proches jouent du tam-tam et dansent, toute cette cérémonie est donc très festive ! La mariée se fait guider, sans jamais montrer son visage qui doit rester masqué jusqu’au jour du mariage. Quand elle est prête, toute vêtue de blanc, son visage est recouvert d’un voile blanc avec seulement deux trous pour les yeux (traditionnellement mais ces pratiques tendent à s’effacer). Le soir même les femmes festoie-ront ensemble et les hommes de leur côté. Le lendemain, ce sera la cérémonie du henné et le maquillage. Ensuite, les traditions peuvent différer, le dernier soir la famille fait la fête dans une salle, un restaurant ou un hôtel. Les invités sont alors conviés à dîner et les mariés sont sur une estrade assis sur de grands fauteuils assez kitsch roses ou gris ou d’une autre couleur…Dans d’autres familles très conservatrices, le dernier jour se passe autrement : à l’aube, avant le lever du soleil, la jeune femme ira chez son futur mari à dos de dromadaire. Elle passera la matinée à se préparer aidée par sa famille et, dans l’après-midi, elle rencontre son mari pour consommer le mariage, puis vient la fête !

ww Place de la femme. L’égalité entre hommes et femmes est expressément affirmée dans les textes législatifs tunisiens, un cas presque unique dans le monde arabo-musulman. Jusqu’à ce que la Tunisie accède à l’indé-pendance, la législation concernant le statut de la femme était fondée sur les lois islamiques du Coran. On dit que Habib Bourguiba suivit le chemin qu’avaient tracé, lentement mais sûrement, le mouvement des femmes au début du siècle dernier et Tahar Haddad avec son livre écrit en 1930 : Notre Femme, la législation islamique et la société. A l’écoute de toutes les revendications, Bourguiba avait décidé que s’il accédait à la tête du gouvernement, il servirait la cause de l’égalité des sexes.En 1936 apparaissait l’Union musulmane des femmes de Tunisie, liée aux milieux zitouniens. L’égalité, la solidarité et la responsabilité des deux parents sont affirmés, et ce par le biais d’un ensemble de dispositions : l’abolition de la polygamie, l’institution du divorce judiciaire et l’égalité de l’homme et de la femme en ce qui concerne le droit au divorce sont intégrés dans le Code du statut personnel entré en vigueur le 13 août 1956. Habib Bourguiba a donc été fidèle à ses engagements. Aujourd’hui est fêté chaque année le « jour de la femme », toujours férié (ce qui n’est pas le cas en France). L’âge minimum du mariage pour la femme est passé de 15 à 17 ans, et le mariage sous contrat verbal

a été aboli. En cas de décès du père, le droit de tutelle sur des enfants mineurs échoit à la mère. En 1957, le droit de vote a été accordé aux femmes, qui sont devenues également éligibles. Depuis 1967, les contraceptifs sont en vente libre et l’avortement est légalisé. De nouveaux amendements, annoncés par le président de la République le 13 août 1992, sont venus raffermir la place de la femme et confirmer ses droits. Bien que les femmes tunisiennes puissent choisir leur mari comme elle l’entendent, cette liberté est tempérée par une pression familiale, qui demeure forte. En 1975, le taux d’activité des femmes entre 25 et 29 ans était de 21,2 %, il est passé à 25,3 % 32 ans plus tard. Il y aurait, selon les statistiques de 2007, 18 000 femmes chefs d’entreprise. Plus de 13 % des commerces situés dans la région de Tunis sont gérés par des femmes. 12 % des femmes travaillant dans le secteur agricole sont chefs d’exploitation régionale. Les femmes jouent aussi un rôle important dans la réhabilitation de l’artisanat et des métiers d’art, ainsi que dans l’adaptation des techniques et styles traditionnels aux besoins de la vie moderne. Enfin, il n’est pas rare de voir dans la rue des femmes policiers, chauffeurs de taxi, sur les lignes de Tunisair des femmes pilotes et, au fin fond des îles Kerkennah, des femmes « pêcheurs ». L’arrivée au pouvoir des islamistes d’Ennahda après la révolution de 2011, laisse craindre néanmoins un recul du statut de la femme. Un nouveau bras de fer entre associations féministes et islamistes est en train de se dérouler notamment pour inscrire la place de la femme dans la nouvelle consti-tution. Égale ou complémentaire à l’homme, la femme tunisienne est aujourd’hui au centre du débat politique national.

ww Structure sociale. La structure de la société tunisienne est divisée en trois classes, la haute bourgeoisie, l’élite qui comprend une petite part de la population ; la classe moyenne représentant 75 % de la population et les pauvres. Aujourd’hui, 80 % des familles tunisiennes sont propriétaires de leur logement. Il est vrai que, pour se marier, l’homme doit être propriétaire ; soit il possède sa propre maison, soit il va vivre chez ses parents avec sa femme. Le taux de pauvreté a très largement baissé : de 33 % en 1967, il est passé à 4,2 %.En Tunisie, en 2012 le SMIC est fixé à 286 DT/mois ce qui revient à 140 E par mois. Le salaire annuel moyen d’un ingénieur dans le secteur électrique, électronique est de 5 754 E en Tunisie contre 53 485 E en France ! Le salaire moyen n’est donc pas très élevé, mais le coût de la vie non plus.

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La population tunisienne se caractérise par une homogénéité religieuse et linguistique très marquée. Musulmane, elle ignore les clivages religieux. Arabe, elle ne connaît pratiquement pas les clivages linguistiques (arabophones/berbérophones) existant en Algérie et au Maroc.D’après les termes de la Constitution, la Tunisie est une « République libre, indépendante et souveraine ; sa religion est l’islam sunnite ». La Constitution tunisienne dans son article Ier sépare clairement la vie civile de la vie religieuse. Chacun peut pratiquer sa religion. Mais, malgré les prises de position de Bourguiba visant à diminuer l’influence de la tradition religieuse, celle-ci, à l’image du ramadan particulièrement observé, reste prépondérante dans la vie quoti-dienne. Point incontournable : le président de la République doit impérativement être musulman.

L’Islamww Le prophète. Le prophète Mohammed

(son nom signifie « le louangé ») est né dans la ville de La Mecque en 570. Issu du clan hachémite de la tribu des Qoraïchites qui domine sur La Mecque, Mohammed est un homme simple, conducteur de caravanes de chameaux, qui a traversé beaucoup de contrées lors de ses périples commerciaux. C’est sans doute au cours de ses voyages qu’il a découvert les contenus de la Thorah et du Nouveau Testament, en discutant avec des tribus ayant embrassé l’une ou l’autre des religions juive et chrétienne.Rien ne le prédestine à devenir le « Rasul Allah », « l’envoyé de Dieu », lorsque, à l’âge de 40 ans (on date l’événement à 610), dans une caverne du mont Hira, il reçoit de l’archange Gabriel ses premières révélations : le dieu des juifs et des chrétiens l’a choisi comme messager auprès des populations arabes. Mohammed sort converti de cette rencontre fantastique et commence à prêcher contre les cultes idolâtres que sa tribu, les Qoraïchites, pratiquent. Il s’en prend notamment au pèlerinage païen à la Kaaba, que la majorité des populations arabes entreprennent. Il est menacé de mort par les siens, et émigre (« l’hégire ») vers la ville de Yathrib, qui prendra le nom de « Médinat al-Nabi » (« la ville du prophète »).Le prophète Mohammed reçoit en deux temps la révélation du texte sacré, le Coran (qui vient de qaraa qui signifie « lire »), qui est descendu par l’intervention de l’archange Gabriel, qui

va le dicter au jour le jour à des scribes qui l’écrivent sur des ostraca (morceau de poterie brisé sur lequel on écrivait). C’est au VIIIe siècle que le texte sera décrété complet. La première des révélations, à La Mecque, est plus spiri-tuelle ; la deuxième des révélations, à Médine, est plus juridique. Le Coran est la source de la loi musulmane, la charia, en même temps qu’il indique le sens de l’islam (qui signifie « soumission à Dieu »). S’inscrivant dans la tradition de la « religion du Livre », le Coran se pose d’emblée comme venant conclure une révélation « falsifiée » par les religions juive et chrétienne.De Médine, Mohammed lance le djihad contre La Mecque et ses idolâtres. Proche des Juifs de Médine au début de son séjour à Tathrib, Mohammed décrète que c’est tourné vers Jérusalem que la prière doit se faire.

RELIGION

Avertissement sur la visite des mosquéesSachez que la plupart des mosquées sont interdites aux non-musulmans. Toutefois, si vous pouvez pénétrer dans le sanc-tuaire, n’oubliez surtout pas de vous déchausser.Couvrez vos bras et jambes (shorts et jupes interdits), les dames devront couvrir leurs cheveux. Prévoyez donc un ou deux grands châles ou paréos si une visite est au programme.Restez silencieux et n’essayez pas de prendre des photos. C’est un lieu saint et certains voyageurs ont tendance à l’oublier.

Dates prévisionnelles du ramadan

Début du ramadan

Aïd al Fitr (fin du mois de jeûne)

9 juillet 2013 8 août 2013

28 juin 2014 28 juillet 2014

18 juin 2015 17 juillet 2015

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Ses relations avec la communauté juive devenant tendues, puisque ses membres refusent d’embrasser l’islam, il indique de manière définitive que la direction de la prière (appelée qibla ) se fera vers La Mecque. La victoire du « fossé » en 627 contre La Mecque permet aux musulmans de reprendre la ville, et la destruction de ses 300 idoles est ordonnée par Mohammed. Les premiers pèlerinages s’organisent, et la majorité des habitants de la péninsule arabique se convertit.Le prophète Mohammed meurt le 8 juin 632, à Médine, de retour d’un dernier pèlerinage à La Mecque. Sa glorification s’amplifia surtout après sa mort, dans le monde entier. Les musulmans sont plus d’un milliard dans le monde entier aujourd’hui. Mais alors qu’il a montré durant sa vie un génie politique hors du commun qui a permis à l’islam de se répandre très rapidement, le prophète Mohammed ne s’est pas désigné de successeur. Il n’y a pas de calife (le « lieutenant de Dieu sur terre »), et sa disparition soudaine laisse ses proches désemparés. Les premières rivalités entre ses proches se créent. La tradition bédouine est alors invoquée et c’est au groupe que revient la responsabilité de la désignation du calife.

ww Les califes. Les quatre premiers califes sont appelés « les biens guidés ».Le premier calife est Abou Bakr Al Siddiq (632-634) ; il est le père d’Aïcha, la femme préférée du prophète Mohammed. Ce vieillard, apprécié pour ses qualités humaines, va mettre en place la première administration du calife, le divan, pour l’armée et les villes.Le deuxième calife est Omar ibn Al Khattab (634-644) ; le prophète Mohammed avait épousé sa fille Hafsa. Il est considéré comme l’organisateur de l’Etat musulman ; il se fait nommer « commandeur des croyants ». Il dirige les campagnes de conquête de la Syrie, de l’Irak, de l’Egypte et de la Perse. Il expulse les chrétiens et les juifs d’Arabie et crée deux impôts pour les non-musulmans : le gyziyah (l’impôt de capitation, individuel) et le kharaj (l’impôt foncier), qui deviennent des sources de revenus très importants dans l’organisation des Etats nouvellement envahis. Il est assassiné dans la mosquée de Médine.Le troisième calife, désigné par un conseil formé par Omar ibn Al Khattab, est Ossman Ibn Affan (644-655) ; il épouse deux des filles du prophète Mohammed. Issu des milieux d’affaires de La Mecque, il tranche avec ses deux prédécesseurs de Médine. On lui reproche vite un népotisme sans retenue. La contestation de son gouvernement est telle qu’il doit fixer le texte coranique de manière définitive et ainsi empêcher à quiconque de réclamer le califat au nom de la Révélation du livre. Il est assassiné sur les ordres du fils d’Abou Bakr Al Siddiq, le premier calife.Le quatrième calife est Ali ibn Abi Talib (656-661) ; c’est le gendre et le cousin germain du prophète Mohammed. Son élection n’est pas reconnue par l’ensemble des musulmans. La Syrie, la tribu d’Ossman ibn Affan et Aïcha, ne lui donnent pas allégeance. Il est obligé en 656, à Bassorah, de livrer la première des batailles entre musulmans. Il cantonne Aïcha à Médine jusqu’à sa mort. Il livre une autre bataille célèbre sur l’Euphrate, où ses adver-saires, pour cesser le combat et réclamer un arbitrage moins sanglant, hissent au sommet de leurs lances, des pages du Coran.Mouawiya et ses sunnites rencontrent alors Ali et ses chiites. Un des lieutenants d’Ali, Abou Moussa Al Achari, est convaincu d’avoir participé à l’assassinat d’Ossman ibn Affan ;

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Minaret de la mosquée Jami el-Kadiria, Tozeur.

week-ends et courts séjours La petite coLLection qui monte

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retrouvez les 24 titres sur

www.petitfute.com

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51Organisation architecturale d’une mosquéeLa tradition veut que la première mosquée ait été la maison du prophète Mohammed, à Médine, dont on a toujours les plans, et qui était une cour carrée, dont un des murs, tourné dans la direction de La Mecque, est devenu la kibla. Des alcôves latérales étaient aménagées sur les deux côtés et accueillaient les femmes du prophète. Un de ses compagnons, Zarkachi, a laissé une prescription des principes à suivre pour la construction des mosquées. Les croyants devaient prier dans un climat empreint de sérénité et suivre sans difficulté le sermon du prédicateur. Parmi ces principes, on peut citer :

ww la cohésion des rangées des croyants ;

ww l’absence, dans l’enceinte de la mosquée, de colonnes susceptibles de rompre l’alignement des rangées des croyants en position de prière ;

ww la nécessité de satisfaire à l’impératif de la succession des rangées en éliminant tout ce qui est de nature à rompre un tel ordre ;

ww la présence d’une ouverture dans le mur séparant l’enceinte du sanctuaire ;

ww l’accès à l’enceinte de la mosquée qui ne devait pas être direct ;

ww la présence d’une fontaine destinée à la purification rituelle avant la prière.

L’intérieur d’une mosquée se décline donc toujours sur le même plan.Une entrée permettant de se déchausser, une fontaine permettant de se purifier, un sanctuaire à proprement parler, dont le mur du fond est la kibla (la direction de La Mecque), avec en son milieu une niche, le mirhab, devant laquelle l’imam se tient et dirige la prière.L’art sacré musulman, a contrario de l’art profane, a toujours proscrit, à l’intérieur des mosquées, les représentations divines ou humaines. Les décorations qu’on y trouve sont donc géométriques, florales ou calligra-phiques. L’architecte, privé de son expression décorative, devait donc rivaliser de créativité dans sa construction même, ce pourquoi les mosquées historiques sont touchantes par leur beauté pure, leurs lignes recherchées, la finesse des minarets, le détail des murs crénelés, les couleurs vives des fenêtres ajourées, la délicatesse des calligraphies sculptées dans le stuc ou la pierre.La mosquée, érigée sur le principe de la piété, doit provoquer chez le croyant une réaction respectueuse face à la majesté de l’absolu, et l’inciter à méditer le mystère de ce principe éternel. L’architecture de la mosquée était ainsi dictée par les règles de la prière.

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Grande mosquée de Kairouan.

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Ali est dépossédé de son titre de calife, et est remplacé par Mouawiya, qui créera la lignée des Omeyyades. Ali, à qui on laisse le gouvernement de l’Irak, lance une guerre contre la tribu de Mouawiya ; il sera finalement assassiné en 661.

ww Les cinq piliers. La vie spirituelle d’un musulman est codifiée par des obligations quotidiennes, des pratiques liturgiques, mais laisse aussi la place à un mysticisme comme le pratiquent les soufis. Les juristes de l’islam ont formulé les obligations principales du croyant sous l’intitulé des « cinq piliers ».La profession de foi, ou chahada, est le premier des piliers. Tout musulman fait deux profes-sions solennelles énoncées dans une formule unique, qui rappelle que Dieu est unique, et que Mohammed fut son prophète : « J’atteste qu’Allah (Dieu) est le plus grand de tous et que Mohammed est son envoyé. » C’est par l’énoncé clair et audible de cette formule, avec l’intention véritable d’y adhérer, que l’individu entre dans la communauté musulmane. Elle doit ensuite être récitée chaque jour, à l’heure de la prière et au moment de la mort pour se voir ouvrir les portes de l’au-delà.La prière rituelle, qui scande cinq fois par jour le quotidien du croyant musulman, est le deuxième pilier. L’aube est marquée par la prière du al fajr, l’heure médiane par al zouhr, le milieu de l’après-midi par al asr, le coucher du soleil par al maghreb, et la nuit par al icha. Le vendredi, la prière de l’heure médiane est dirigée par un imam (ce qui signifie « guide »), qui prêche à l’assemblée réunie. L’heure de la prière est annoncée par le muezzin. Ce dernier effectuait jadis le tour du minaret de la mosquée afin d’être entendu par tous. Maintenant des haut-parleurs l’ont démis de ses fonctions. On doit prier en état de pureté corporelle et spirituelle ; si l’eau est utilisée pour les ablutions, le croyant peut recourir à des gestes symboliques après avoir touché le sol, le sable, une pierre propre ; il se tourne alors en direction de La Mecque, selon les prescriptions du prophète Mohammed.Si le muezzin appelle à la prière par l’évoca-tion de « Dieu est le plus grand », la prière une fois commencée contient toujours la récitation de la première sourate du Coran, appelée la fatiha.Le troisième pilier est l’aumône légale, appelée zakat. C’est le troisième des piliers imposés

aux bien-portants. Cette charité légale – on la distingue en effet d’une aumône volontaire, appelée sadaqa – est un moyen de venir en aide à la population indigente. Les écoles juridiques n’ont pas fixé de manière claire le pourcen-tage qui devait être versé de sa fortune pour pouvoir être considéré comme un acte valide. L’aumône légale se pratique tous les jours, mais trouve son expression la plus grande pendant le ramadan, au moment de la rupture du jeûne où il convient d’offrir à manger aux nécessiteux. Généralement, l’aumône représente 5 % des revenus et sert autant à la construction des mosquées qu’à aider les pauvres.C’est durant le neuvième mois lunaire, le mois de ramadan, que peut se vivre le quatrième pilier du jeûne. Du lever du soleil à son coucher, les croyants doivent s’abstenir de toute absorp-tion de nourriture, de boisson, de tabac, et doivent aussi être chastes. Les malades, les femmes enceintes et les voyageurs en sont dispensés. Le jeûne musulman, s’il est aride durant la journée, donne lieu à de grandes festivités la nuit, car le ramadan est avant tout un mois de joie ; en effet, on célèbre la révélation qui est descendue de Dieu et qui a donné la voie aux hommes. Deux jours avant la fin du mois de ramadan, la nuit du destin (al qadar ) est l’occasion de psalmodier le texte coranique dans son intégralité. Une fête vient conclure le mois de jeûne, c’est l’Aïd al Fitr. Il règne une ambiance particulièrement insolite ; les journées de jeûne, d’abstinence et de prières sont suivies de nuits pleines d’allé-gresse : on sort, on se réunit en famille. La ville, étincelante de lumières, propose toutes sortes de jeux et de spectacles et la solidarité voit les plats circuler dans la rue, principalement pour les mendiants et les sans-abri.Si les nuits sont agitées puisqu’on ne dîne qu’après le coucher du soleil, les journées, en revanche, s’étirent doucement dans l’attente du tardif repas familial. Grouillantes de vie tout au long de l’année, les échoppes sont désertées le jour et les villes semblent mortes. Par égard envers ceux qui jeûnent, évitez de fumer, de boire ou de manger en public ! La 26e nuit du ramadan est une nuit de prières. Nuit de la Destinée, elle célèbre la première révélation du Coran qui fut faite au Prophète. C’est à la Grande Mosquée de Tunis que cette cérémonie est la plus grandiose. La véritable fête commence à la fin du ramadan, lors de

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DÉCOUVERTE

MODE DE VIE √ 53

l’Aïd el Seghir, et dure trois ou quatre jours pendant lesquels toute activité est paralysée.On se rend visite, on s’offre des gâteaux, les enfants reçoivent des petits cadeaux et des bonbons. La ville entière se transforme en fête foraine. Si vous comptez visiter la Tunisie en cette période, sachez que les administrations ferment plus tôt que d’habitude et que de nombreux hôtels et magasins sont fermés.Le dernier des piliers est le pèlerinage à La Mecque que doit accomplir une fois dans sa vie tout musulman qui en a les moyens. Le grand pèlerinage, appelé al hajj, doit se célébrer entre le 8e et le 13e jour du mois dhou al hijja, à La Mecque. Le petit pèlerinage, qui ne fait pas partie des cinq piliers, est appelé oumra ; il a lieu autour de la Kaaba, qui contient une pierre offerte par l’archange Gabriel à Agar et à son fils Ismaïl après qu’Abraham eut renvoyé sa servante et son fils dans le désert. Le pèlerinage est purificateur et efface les fautes du pécheur. C’est le sommet de la vie spirituelle du musulman. Son but principal est de pardonner les péchés commis, mais tous les musulmans ne peuvent se le permettre économiquement et physiquement. Les céré-monies s’effectuent individuellement, à partir des derniers jours du dixième mois. Elles consistent à déambuler sept fois autour de la Kaaba et à circuler sept fois autour des monts Safâ et Mzrwâ, non loin de la ville portuaire de Djeddah.

Les cérémonies collectives, quant à elles, commencent à partir du douzième mois et consistent en une station de tous les pèlerins dans la vallée désertique, devant le mont Arafat, à quelques kilomètres de la Ville sainte. Le gouvernement saoudien est le seul à pouvoir donner son consentement quant à l’accepta-tion des pèlerins dans la ville. Des quotas de pèlerins sont fixés et certaines nationalités ne peuvent être présentes sous aucun prétexte.

ww L’art sacré musulman. L’art religieux est une expression de foi, qui se fonde sur une connaissance de la théologie et cherche à en magnifier un élément choisi. L’architecte qui dessine les plans d’une mosquée, comme le calligraphe qui pense sa décoration suivent des règles prescrites par l’islam, et suivent les courants théologiques de leur temps et de leur commanditaire.

ww Calligraphie coranique. La calligraphie, présente sur les façades des mosquées, sur les architraves et les contours des niches sculp-tées, a pour fonction de magnifier le Coran et sa langue sacrée, l’arabe. Deux familles de calligraphies ont eu cours dans l’histoire musulmane, le coufique qui est inspiré d’Irak, que les Omeyyades, les Abbassides et les Fatimides développeront au Caire, le naskhi qui sera choisi par les Sunnites, au XIIe siècle au Caire avec leur arrivée au pouvoir, et celle de la dynastie des Ayyoubides.

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La Grande Mosqué de Sousse.

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Arts et cultureLe premier cadre de la vie de l’islam a été le monde des villes. Les deux centres de la vie musulmane sont traditionnellement la Grande Mosquée, où les croyants se rassemblent le vendredi pour la prière de midi, et le bazar adjacent, où les échoppes sont disposées dans un certain ordre par rapport à la mosquée. Les marchands de livres et de papier étaient les plus proches de celle-ci, puis venaient les marchands de tissus, etc., des métiers les plus nobles aux plus bruyants.Depuis une centaine d’années, les anciennes structures urbaines ont été ébranlées par l’influence de la civilisation occidentale. De nouvelles villes ont poussé à côté des anciennes, souvent fondées par des puis-sances coloniales. La différence est nette entre les deux concepts. A la chaleur des rapports humains dans les quartiers de la médina, avec leurs ruelles imbriquées les unes dans les autres, se substitue l’isolement occidental, avec ses larges avenues et ses grands immeubles.

MosquéesLe meilleur symbole de cet urbanisme tradi-tionnel est la mosquée, principal édifice de la vie collective. Parmi elles, on distingue celles de quartier et la mosquée principale dite Grande Mosquée. C’est dans cette dernière qu’a lieu la prière solennelle du vendredi.Mosquée (djamaa, en arabe) signifie « le rassemblement ». C’est donc l’endroit où l’on se rassemble, cinq fois par jour, pour une prière collective. Chaque quartier possède la sienne, plus ou moins récente, plus ou moins décorée. Elle se compose d’une salle de prière, d’une cour, éventuellement d’un minaret et d’une salle d’eau. Chacun de ces éléments trouve une justification dans l’exercice du culte.

ww La salle de prière est le lieu de culte habituel. Cependant, les musulmans peuvent aussi prier chez eux. L’intérêt de cette salle repose sur le contact qu’elle permet, non pas avec Dieu, mais avec les autres fidèles. Avant chaque prière, le musulman doit réaffirmer sa foi en Dieu et son allégeance au prophète Mahomet, à voix haute, par une formule rituelle énoncée, lors de l’appel à la prière, par le muezzin.

ww Le mur de prière (qibla) est orienté vers La Mecque. Les fidèles s’alignent pour prier ensemble devant le mihrab, niche creusée dans la qibla et indiquant la direction de la Ville sainte. Le minbar, la chaire à prêcher où officie l’imam, peut être excentré ou situé devant le mihrab.

ww La cour fait office de vestibule et, éventuel-lement, de lieu de prière en été, lorsqu’il fait trop chaud.

ww Le minaret : c’est la tour d’une mosquée du haut de laquelle le muezzin invite les fidèles musulmans à la prière.

ww La salle d’eau : indispensable pour les ablutions.La Grande Mosquée se situe habituellement au centre même de la cité islamique. Tout autour se trouvent différents souks, dont les plus luxueux aux abords immédiats.La mosquée est aussi un lieu d’apprentissage du Coran pour les jeunes du quartier. Dans la Grande Mosquée comme dans les medersas environnantes sont dispensés des cours aux étudiants. On y célèbre aussi les mariages, et on y récite les prières des morts.Il est possible de visiter certaines mosquées à condition de porter une tenue décente.

MinaretsLe minaret est la tour d’une mosquée du haut de laquelle le muezzin invite les fidèles à la prière. Les minarets turcs ont une forme octogonale alors que les tunisiens ont une forme carrée. Les minarets carrés sont dits d’influence malékite (tunisienne), les octogo-naux sont typiques des Hanafites (Ottomans).

Les trois boulesVous remarquerez sur les coupoles des mosquées trois boules superposées (une grosse, une moyenne et une petite) terminées par un croissant. Le croissant représente l’islam, mais les trois boules ? Selon une légende, ces trois boules renfermaient le coffre-fort de la mosquée. On y gardait les économies pour la restauration de l’édifice. Placé à cet endroit, le magot paraissait en sûreté. Pour s’en emparer, il aurait fallu grimper, ce qui exigeait des aptitudes sportives, et l’on aurait été exposé à la vue de tous les citoyens…

ARCHITECTURE

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55Maison troglodytique de Matmata.CALI – ICONOTEC

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® ARTS ET CULTURE 56

MaraboutNombreux au Maghreb et en Tunisie, les marabouts sont des édifices généralement cubiques surmontés d’une coupole blanche. Ce sont les dernières demeures des ascètes (les marabouts) dont elles tirent leur nom. Ces religieux sont considérés comme des saints et des faiseurs de miracles. De nos jours, ils continuent à faire l’objet d’une grande véné-ration populaire. Contrairement à l’image que nous avons de ces guérisseurs en Occident, les marabouts ne se vendent pas et n’effectuent pas d’autopromotion assidue comme certains individus peuvent le faire dans les rues de Paris par exemple. Ils restent généralement cloîtrés dans leur retraite afin de trouver la sérénité nécessaire à la pratique de leur talent et viennent en aide aux personnes en difficulté qui les sollicitent.Il faut venir à Nefta, notamment au 3e jour de l’Aïd el Kébir (sacrifice du mouton), pour voir l’animation qui règne autour de ces marabouts : personnes stériles, malades ou en quête de spiritualité se pressent auprès des guérisseurs pour obtenir secours et apaisement. Certaines familles n’hésitent pas à faire des centaines de kilomètres et à dormir sur place pour pouvoir approcher un marabout.

Médinas et souksLa médina désigne la vieille ville située à l’intérieur des remparts. Noyaux arabes des villes tunisiennes, les médinas sont des centres d’animation pittoresques avec leurs ruelles tortueuses, leurs souks d’artisanat bariolés et variés. Ne manquez pas la médina de Tunis (préférez une visite matinale ou dominicale,

afin d’éviter les bousculades et de pouvoir contempler tranquillement les étals sans être trop agressé), celle de Sousse qui domine la casbah, la vieille ville de Mahdia évoquant la splendeur de la dynastie fatimide et celle de Tozeur dont l’absence de souk en son enceinte rend le lieu plus magique encore. Au bazar aboutissent les principales rues des différents quartiers. Ces rues se ramifient en ruelles, et celles-ci en impasses. Le brouhaha s’estompant petit à petit, on pénètre dans une oasis de calme, rompu çà et là par les voix des femmes et les rires des enfants derrière de hauts murs blancs.

DarsDar veut dire en arabe « la maison de » ; employé au masculin il désigne les grandes demeures de notables, situées en général dans un quartier résidentiel, loin du désordre urbain. On en trouve souvent dans les médinas. Le Dar Othman sur Tunis date de la fin du XVIe siècle, c’est l’un des plus anciens et des plus beaux de la capitale. Sa façade de style hafside est splendide, la décoration intérieure est faite de céramique. Le musée régional de Tunis se trouve dans le Dar Ben Abdallah qui appartenait au peintre français Albert Aublet. Les bureaux du Premier ministre et du ministère des Affaires étrangères sont installés dans le Dar El Bay, ancienne demeure du XVIIe siècle. Aujourd’hui, quelques étrangers qui aspirent à la tranquillité achètent ces anciennes demeures pour les transformer en chambres d’hôtes, dans le même esprit que les riads du Maroc, service personnalisé et beaucoup d’amour au rendez-vous.

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Artisanat du Sahel tunisien.

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DÉCOUVERTE

ARTS ET CULTURE √ 57

Si on parle d’artisanat, on pense immédia-tement aux souks. C’est en effet dans les souks qu’est né, au XVIIe siècle, le véritable artisanat, pas celui de pacotille que proposent aujourd’hui toutes les boutiques de simple revente. Les artisans tissaient les étoffes de lin ou de coton, les safsaris de soie. La majorité des habitants de la médina étaient tisserands, mais on y trouvait également des tanneurs, des cordonniers, des selliers… Dans les souks, on ne travaillait que les matières nobles, bougies, cierges, parfums, bijoux, livres, reliures. C’est à l’extérieur, en périphérie de la ville, qu’étaient installés forgerons, teinturiers, potiers, menuisiers et autres commerçants.L’artisanat tunisien constitue l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie locale, et l’une des activités professionnelles les plus anciennes et les mieux réparties à travers le pays. C’est un artisanat enrichi de multiples influences artistiques et culturelles qui ont marqué le pays, à l’origine de l’incomparable diversité de ses produits. Chaque ville a sa spécialité.

BijouxComme partout, les bijoux tunisiens ont leur petite particularité. Empruntant à l’Orient comme à l’Occident, ils sont tous différents d’une région à l’autre. Dans le nord, ils sont d’inspiration turque ; dans la région du Sahel, d’influence syrienne et égyptienne ; dans l’ouest, ils sont moins sophistiqués et assez semblables aux bijoux algériens ; dans le sud, les bijoux émaillés, d’origine hispano-mauresque, sont l’œuvre des artisans juifs ou musulmans chassés d’Espagne et réfugiés à Djerba. Tous ces bijoux traditionnels, en argent de préférence, rappellent les symboles puniques, avec perle, ambre, turquoise et corail.

Coraux et bruyères de TabarkaLe corail, le liège et la bruyère sont les richesses naturelles des côtes de Kroumirie. De nombreuses boutiques à Tabarka vendent des bijoux en corail et des objets en liège. Sachez, pour l’anecdote, que les pipiers de Saint-Claude venaient autrefois chercher leur bruyère à Tabarka pour la confection de leurs célèbres pipes. C’est ainsi que l’on trouve sur place, à Tabarka, une petite fabrique très appréciée des amateurs.

TapisLe tissage des tapis était l’art traditionnel des nomades. Aucun autre artisanat n’expri-mait plus parfaitement les possibilités et les besoins de cette vie. Les femmes tissaient des tapis avec la laine et le poil des troupeaux que les hommes menaient paître. La teinture provenait des plantes et des insectes. Les tapis ainsi tissés étaient parfaitement adaptés à la vie sous la tente et à même le sol. Dans les communautés sédentaires, les tapis servaient également à recouvrir des aires consacrées, comme mausolées ou mosquées. Ils témoignaient de la richesse et du goût des marchands et des princes et faisaient l’objet d’un commerce lucratif avec l’Europe. Ils sont tous différents et caractéristiques de la région qui les produit, mais les plus réputés proviennent de Kairouan. Bien que l’aspect folk-lorique de ces endroits puisse paraître un peu factice, on peut toujours visiter un atelier (ou un musée) qui n’est en général qu’une boutique disposant d’un choix suffisamment important pour en briguer le titre. Tout en sirotant un verre de thé à la menthe, on y contemple les plus beaux spécimens de zarbia, d’alloucha, en pure laine d’agneau et points noués, ou encore de mergoum, tapis tissé à poils ras, à décorations géométriques. Un peu partout, on peut trouver aussi de petits kilims, également tissés et à des prix également plus abordables, ce qui leur vaut un succès grandissant. Quant aux très beaux tapis kairouanais, ils atteignent – même après marchandage – des sommes qui peuvent approcher, voire dépasser, les 1 500 E, selon des critères relatifs à la superficie, la densité du tissage, c’est-à-dire le nombre de fils au mètre carré (160 000 à 250 000 pour les plus beaux, soit 400 à 500 au mètre linéaire), et la complexité des motifs. Dans le sud, le tapis est plus sobre. On trouvera également des kilims et des mergoums, de très beaux tapis berbères à points noués, aux motifs souvent simples, mais d’une grande noblesse dans le dessin et les couleurs. A découvrir dans les boutiques de la zone touristique de Tozeur, par exemple. Dans le nord, le tapis est plus chaud, le matériau est à la fois fonctionnel et esthétique. Gabès est célèbre pour ses tapis dont les motifs s’inspirent des châles de laine que portent les femmes du sud les jours de cérémonie. Seul point commun entre tous ces tapis, le noir, le bleu nuit et le rouge, qui sont les couleurs traditionnelles.

ARTISANAT

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58 Que rapporter de son voyage en Tunisie ?ww Marionnettes. En bois, revêtues de tissus

colorés, elles sont vendues dans pratique-ment tous les souks de Tunisie. Anciennes, voire pièces d’antiquité ou parfois bien trop neuves, ces marionnettes représentent le bey, ses guerriers ou des personnages de la vie quotidienne : le musicien, l’artisan, le janissaire… Remplissant les souks de leur gaieté, de leurs couleurs et de leurs mystères, elles sont le symbole de l’artisanat tunisien. De 5 à 50 DT en fonction de la taille.

ww Vannerie. Couffins, paniers, sacs, cha-peaux… un large éventail d’objets confec-tionnés avec des feuilles de palmier, de jonc, de halfa. On les trouve principalement dans le sud : Gabès, Tozeur mais aussi à Nabeul.

ww Cuir. Le cuir en Tunisie a une longue his-toire. Sacoches, portefeuilles, sacs à mains, cartables, ceintures, babouches… les produits sont de qualité. On les trouve dans tous les souks et en particulier à Djerba, à Tunis et à Kairouan. Les prix sont corrects.

ww Extrait de parfum. Jasmin, ambre, citron, fell, lavande, musc… Autant de fragrances qui prolongeront votre voyage par les sens.

Dans la médina de Tunis vous trouverez de nombreux parfumeurs, encore faut-il distin-guer les vrais artisans parfumeurs travaillant de manière traditionnelle et procédant encore avec la distillation ! Compter 500 millimes le gramme d’extrait, environ 8 DT le flacon.

ww « Machmoum » . Ce bouquet de fleurs de jasmin piquées sur de petites tiges ficelées, posé délicatement sur l’oreille des Tunisiens a embaumé votre séjour de son envoûtant effluve. Puisque ce bouquet est un souvenir éphémère, la Maison de Senteurs dans la médina de Tunis (87, rue Jamâa Ezzitouna, en face de la mosquée Ezzitouna,) a com-mercialisé un bien joli savon, qui, lui, a une durée de vie un peu plus longue : le savon Mechmoum, sur porte-savon en céramique, reprend la forme et évidemment le parfum du fameux bouquet (environ 5 DT).

ww Pâtisseries. Fleur d’oranger, pistache, amande, pignon… la pâtisserie tunisienne est riche en saveurs (et en calories !). Ramenez avec vous quelques Makhroud, Ghraiba, Baklawa, Mlabes…, vous ravirez les papilles de vos amis. C’est bien moins cher qu’en France et c’est made in Tunisia.

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Poteries au souk de Nabeul.

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ww Dattes. La Tunisie produit une grande varié-té de dattes, dont les Kenta, Allig, Khuwat, et les fameuses Deglet Nour, les plus consom-mées au monde (proviennent des oasis de Nefta à la frontière algérienne). Il y en a pour tous les goûts. Vendues sur branche ou en vrac, on les trouve dans la plupart des marchés et mêmes dans les boutiques de l’aéroport et sur le bateau (mais sous conditionnement).

ww Poteries de Nabeul ou de Sejnane. Nabeul est bien évidemment la capitale de la poterie tunisienne. Elle est connue pour ses céra-miques poreuses et sa vaisselle vernissée de couleur jaune ou verte. On la trouve sous toutes ses formes dans tous les souks de Tunisie. Celle de Sejnane, beaucoup moins connue, est pourtant remarquable. Berbère, elle se distingue par son aspect primitif : motifs géométriques ou figuratifs, ses formes humaines ou animales… On la trouve plus rarement dans les souks.

ww Tapis de Kairouan. Le tapis de Kairouan se décline en quatre catégories : Alloucha, Zarbia, Mergoum et Kilim. Un passage à Kairouan pour choisir parmi la multitude de couleurs et de motifs. Attentions toutefois aux arnaques et aux achats forcés dans de faux musées ! Renseignez-vous, avant tout achat, auprès de l’office de l’artisanat, qui a mis en place un système de contrôle-qualité et qui édite un guide de l’achat du tapis.

ww La Khamsa (ou main de Fatma). Très connu dans les pays d’Afrique du Nord et

du Moyen-Orient, le symbole de la main de Fatma est très visible en Tunisie et notam-ment sur les bijoux. Dorée ou en toc, ornée de décorations plus ou moins kitsch, on la trouve également en argent d’une sobriété et d’une magnifique simplicité dans de vieilles boutiques d’antiquaires à Djerba ou ailleurs. Un beau cadeau. On la trouve à tous les prix.

ww Bijouterie. Orfèvrerie d’or à Tunis ; parures d’argent à Nabeul et à Sfax ; bijoux en or et en argent massif à Monastir, à Mahdia et à Sousse ; argent massif et filigrane à Djerba.

ww Bois. Meubles et instruments de musique traditionnels, fabriqués à Aïn Draham et à Kelibia.

ww Cages à oiseaux. Originaires de Sidi Bou Saïd. L’artisan qui un jour les créa était loin de penser qu’elles feraient le tour du monde. Il n’est nul besoin d’y enfermer un oiseau. On peut les utiliser comme simple boîte aux lettres, y mettre une plante… L’imagination fait le reste. Ce sont leurs lignes qui font leur beauté, elles se suffisent à elles-mêmes.

ww Cuivre. Emaillé, ciselé ou gravé, spécialité de Tunis et de Kairouan.

ww Verre soufflé. Dans la tradition syrienne, égyptienne ou vénitienne, les articles des ateliers de Nabeul, d’Hammamet, de Tunis et de Gammarth (espace Sadika).

ww Vêtements. Djellaba, burnous, caftans… Des poupées en habits traditionnels. De très belles broderies, des dentelles à Raf Raf.

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Tapis tunisien.

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ww Les couvertures animalières de la région de Gafsa présentent des couleurs magnifiquement contrastées et des motifs stylisés, souvent géométriques, figurant des hommes, des femmes, des croix, des poissons ou des chameaux.

TissageLe tissage est une activité féminine qui s’exerce sur des métiers archaïques d’origine égyptienne. Leur introduction daterait de l’expédition en Egypte de Meryey, fils de Ded, roi des Libou vers 1225 av. J.-C. C’est sur ces métiers, verticaux ou horizontaux, que sont tissés des tissus en laine. Chez les Berbères, on tisse le bakhnoug (châle de mariage), la assaba (bandeau de tête), la wazra (le burnous à capuche), la battania, le hemel (couvertures), le kilim (tapis à larges bandes noires, bleues et orangées). Le travail de l’alfa donne lieu également au tissage des nattes, des couffins à anses et des blassacs (sacs que l’on attache sur le dos des chameaux ou des ânes pour le transport de marchandises).

Vêtements traditionnelsLes vêtements traditionnels féminins sont la fouta, longue tunique portée sur un pantalon léger en tissu brodé ; le safsari, voile tradi-tionnel généralement blanc, plus rarement noir.Les hommes portent le saroual, pantalon bouffant à ceinture large et ajustée dont les jambes, boutonnées à leur extrémité,

s’arrêtent au-dessus de la cheville ; la jebba, vêtement à larges emmanchures ; la gandoura, tunique sans manches tombant jusqu’aux chevilles. Les couvre-chefs sont la chéchia ou le turban.

Jours de marchéww Lundi : Aïn-Draham, Chebba, Houmt

Souk, Kairouan, Kelibia, Ksour, Maharès, Mareth, Matmata, Maktar, Tataouine, Zarzis.ww Mardi : Béja, Bizerte, El-Hajeb,

El-Guettar, Ghardimaou, Haffouz, Kebili, Kasserine, Krib, Ksar-Hellal, Menzel Temime, Souk-Essebt, Tataouine.ww Mercredi : Gafsa, Hammamet,

Jendouba, Menzel-Bou-Zelfa, Moknine, Nefza, Sbeïtla, Sers.ww Jeudi : Bou-Salem, Bouzelfa, Douz,

Djerba, Gafsa, Houmt Souk, Le Kef, Nefta, Siliana, Teboursouk.ww Vendredi : Ksar-Essaf, Jebeniana,

Jemmal, Mahdia, Mateur, Midoun, Nabeul, Oueslatia, Sfax, Tabarka, Testour, Thala, Zaghouan, Zarzis.ww Samedi : Ben Gardane, El-Alia,

El-Fahs, Monastir, Sidi-Bou-Zid, Thibar.ww Dimanche : Fernana, Hammam-

Lif, Ksar-Hellal, Médenine, Metlaoui, Moularès, Sousse, Thibar, Tozeur.

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Boutique de poteries.

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DÉCOUVERTE

ARTS ET CULTURE √ 61

Ce sont surtout les habitants des campagnes qui restent fidèles à une tradition vestimen-taire, car en ville, tant pour les hommes que pour les femmes, les vêtements européens supplantent les costumes traditionnels qui ne sont portés désormais que pour les grandes cérémonies.

MarchésIl ne faut pas manquer les marchés, en parti-culier dans les petites villes du centre où, sans aucun objectif touristique, ils sont exclusive-ment approvisionnés pour la consommation quotidienne et dépourvus de colifichets. Les exposants arrivent très tôt (autour de 5h30 ou 6h en été). Ce sont ces marchés qui sont les véritables souks d’antan. On trouve là tout

ce qui répond aux nécessités journalières : aussi bien les fèves et les épices que les casquettes américaines ; de la quincaillerie, de la robinetterie et de la plomberie ; des fruits ; des volailles, que vous choisissez vivantes et qu’on tue et fait cuire dans l’instant si vous le souhaitez.

ww Marchés hebdomadaires. Véritables curiosités, ils s’organisent sur les places publiques où ils étalent la plus grande variété de produits : artisanat, fruits et légumes, friperie, animaux… Vous pouvez vous joindre à cette animation joyeuse et remplir votre cabas à la mode locale. Ces marchés commencent souvent la veille en été et se terminent aux environs de 14h, c’est donc le matin qu’il faut aller au marché.

EXPRESSIONS MODERNESww Le théâtre connut une sorte de renaissance

en Tunisie après l’indépendance. Le grand acteur de cette époque, Ali Ben Ayed, joua un rôle décisif dans le renouveau du théâtre tunisien. Ce fut un grand promoteur, créateur de pièces internationales ou tunisiennes. Mahmoud Messadi, un autre nom célèbre, s’est fait remarquer avec une œuvre au titre significatif, Le Barrage, drame de la terre tunisienne.

Ces dernières années, une pièce a marqué son époque Yahia Yaiche – Amnesia de Fadhel Jaibi et Jalila Baccar, qui rêva avant l’heure de la chute de Ben Ali. Tous les deux ans, les Journées théâtrales de Carthage font retentir leurs trois coups. Les troupes tunisiennes côtoient pendant ces journées des troupes internationales. De nombreuses salles, souvent installées dans de vieux palais, offrent toute l’année divers spectacles.

CINÉMA

La première salle de cinéma fut inaugurée à Tunis en 1908. Ce n’est qu’en 1922 que Samama Chickly réalisa le premier film tunisien, orienta-liste, Zohra. Vinrent ensuite Omar Khlifi et les jeunes réalisateurs engagés dans la lutte sociale et coloniale, comme Abdellatif Ben Ammar avec Une si simple histoire, Sjénane, Aziza (dans les années 1970), et Naceur Ktari, Brahim Babai, Mahamoud Ben Mahmoud…Le premier succès cinématographique interna-tional fut le Halfaouine de Férid Boughdir, suivi des films complexes, analysant les problèmes sociaux liés aux structures fondamentales du pays, comme les films de Nouri Bouzid qui bouleversèrent les consciences : L’Homme de cendres et Les Sabots en or. La Saison des hommes (1999) de Moufida Tlatli est l’un des rares films africains et arabes figurant dans la sélection officielle au festival de Cannes. Il représente ces cinémas-là dans la section « Un

certain regard », hors compétition. Lors du festival de Cannes 2006, à travers la section « Tous les cinémas du monde », 19 films tunisiens ont été projetés.Les femmes réalisatrices occupent une place importante en Tunisie comme dans tout le cinéma arabe. Moufida Tlatli et Nadia el Fani sont en tête de liste. Moufida Tlatli, classique, se fit connaître avec Les Silences du palais, fresque de la bourgeoisie tunisoise des années 1950. La Saison des hommes raconte la vie des Djerbiennes, seules onze mois sur douze lorsque leurs maris partent travailler à Tunis. Avec Nadia el Fani et son Tanitez-moi, le cinéma tunisien révèle une autre de ses facettes, plus intellectuelle et beaucoup plus moderne.2001 a vu naître une nouvelle étoile dans le ciel tunisien : Latifa Arfaoui. Youssef Chahine, le grand réalisateur égyptien, lui a donné sa chance dans Silence… on tourne.

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Venue du chant, Latifa était si fascinée par le cinéma qu’elle ne fut pas bien longue à accepter le rôle principal de Malak.Entre 2001 et 2002, dix films auront vu le jour en Tunisie. Khaled Ghorbal, Nidhal Ghatta, Abdelatif ben Amar et bien d’autres se seront remis au travail derrière la caméra. En compa-raison avec les autres années, cette production fut l’annonce de l’éveil du cinéma tunisien.Naceur Khmir, né en 1948, est écrivain, conteur, peintre, sculpteur, calligraphe et réalisateur. Il a réalisé plusieurs films dont Le Collier perdu de la colombe (1990), Les Baliseurs du désert (1984), L’Ogresse (1977) et Le Muet (1975). Son nouveau film de 36 minutes Bab’aziz a participé à la compé-tition officielle des Journées cinématogra-phiques de Carthage en 2006.

Il nous faut citer également Tayeb Louhichi et Ridha Behi dont les réalisations ne manquent pas d’intérêt. La réalisatrice Selma Baccar a réalisé un drame social en 2006, Fleur d’oubli : l’histoire d’une femme bourgeoise qui, dans les années 1940, se laisse consommer par une drogue qui l’emmène jusqu’à la démence.L’année 2008 est marquée par les Journées du cinéma européen (JCE), qui ont lieu du 20 novembre au 5 décembre. Il s’agit de la treizième édition. Parmi les invités sont présents Claudia Cardinale, Franck Dubosc, Eric et Ramzy et Patrick Bruel. Ces journées proposent également des ateliers et des rencontres avec des cinéastes et des critiques.Parmi les dernières productions qui ont marqué les esprits, retenons deux films : La Tendresse du loup, réalisé en 2007 par Jilani Saadi, et L’Autre Moitié du ciel, réalisé en 2008 par Kalthoum Bornaz et produit par Les Films de la Mouette. L’histoire de deux jumeaux âgés de 20 ans, Selima et Selim, orphelins de mère qui est morte en les mettant au monde. Ils vivent à Tunis avec leur père Ali, grand avocat au barreau de Tunis. Ali ne s’est jamais remis du décès de sa femme. Il tient les jumeaux pour responsables de sa mort.La révolution de 2011 a inspiré de nombreux films ou documentaires, tels que Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh (le plus connu à l’étranger), Bastardo de Nejib Belkadhi, Je ne meurs jamais de Nouri Bouzid, Dégage de Mohamed Zran, C’était mieux demain de Hinde Boudjemaa ou encore Maudit soit le phosphate de Sami Tlili. Cette nouvelle liberté d’expression acquise depuis la révolution n’a pas fait que des heureux, puisque les isla-mistes s’en sont pris au cinéma notamment au film Making of de Nouri Bouzid dénonçant l’intégrisme, l’attaque du cinéma Africart après la projection du film Laïcité inchallah de Nadia El Fani et enfin les manifestations devant la télévision Nessama après la diffusion du film franco-iranien Persepolis.Enfin, un très beau film Le Professeur de Mahmoud Ben Mahmoud sorti en septembre 2012, rappelle les années de braise sous Bourguiba et permet de comprendre le régime politique tunisien avant la révolution.

L’envers du décorDans les années 1970, de nombreuses produc-tions ont planté leur décor en Tunisie. Quoi de mieux que les décors naturels pour ces péplums tournés à Monastir, Sousse, Hergla et Bizerte !

Les films tunisiens les plus connusLes films tunisiens qui ont reçu un fier succès sont :

ww L’Homme de cendres, Nouri Bouzid, 1986. Sélection officielle festival de Cannes, ce film a raflé 8 prix interna-tionaux.

ww Les Sabots en or, Nouri Bouzid, 1989. Sélection officielle festival de Cannes et premier prix au Maroc.

ww Halfaouine, l’enfant des terrasses, Férid Boughdir, 1990.

ww Bezness, Nouri Bouzid, 1992. A obtenu trois prix à la quinzaine des réalisateurs de Cannes.

ww Les Silences du palais, Moufida Tlatli, 1994.

ww Un été à La Goulette, Férid Boughedir, 1995.

ww Saïda, Mohamed Zran, 1997.

ww La Saison des hommes, Moufida Tlatli, 1999.

ww Le Chant de Noria, Abdellatif ben Ammar, 2002.

ww Odyssée, Brahima Babay, 2003.

ww Fleur d’oubli, Selma Baccar, 2006. Sélection officielle festival de Cannes.

ww Le Professeur, Mahmoud Ben Mahmoud, 2012.

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DÉCOUVERTE

ARTS ET CULTURE √ 63

Star Wars nous révéla le sud et son paysage étonnamment lunaire. En effet, Lucas a tourné à deux reprises dans le chott El-Jérid, sans compter Ksar Ghilane. Quant au Patient anglais, il doit une bonne partie de son succès à la beauté naturelle du Sahara tunisien.Avant les tournages de tous ces films à grand spectacle, la Tunisie avait déjà accueilli Anthony Quinn, Laurence Olivier, Ava Gardner et Jean-Paul Belmondo.

Et, dans les années 1980, le bateau de Polanski avait mouillé au port el Kantaoui pour le tournage de Pirates.Pour les besoins des cinéastes, çà et là poussent des villages éphémères, du faux qui ressemble si bien à du vrai sur la pellicule. C’est peut-être l’influence des gens du cinéma qui a favorisé en Tunisie la construction des villes nouvelles comme Yasmine Hammamet, avec de vraies fausses médinas et de faux vrais souks…

DANSELa danse orientale est associée à un rite ancestral, à la fécondité puisque la danseuse dédiait autrefois sa prestation à une divinité dans l’espoir de porter en elle un enfant. Les mouvements d’ondulations du ventre du bassin sont d’ailleurs une reproduction des attitudes de la future mère lors de l’accouchement. Mais peut-on parler de musique orientale sans aborder la danse appelée vulgairement « danse du ventre » ? Il est vrai que, présentée comme elle l’est par certains tour-opérateurs, cerise sur le gâteau en fin de soirée, pratiquée par de médiocres « interprètes », elle apparaît plutôt comme une suite de mouvements à teneur plus sexuelle que sensuelle. Pourtant ces déhanchements et ces arabesques de foulards ondulent sur une musique profonde et troublante. De tout temps, l’Orient a su évoquer la sensualité par ses épices, ses parfums, ses arts, mais aussi par le corps de la femme. Le talent des danseuses émérites dévoile un véritable art tissé de multitudes de variantes et de déclinaisons dont résultent une fluidité et une aisance à couper le souffle ; rien de vulgaire ne ressort de ce spectacle,

mais la beauté de l’ondulation, la finesse du doigté, la sensualité de cet art. On reste comme hypnotisé par le mariage des gestes, du son, des accessoires, du rythme musical lancinant…La tenue légère (malgré son poids) est vite occultée pour laisser la place au plus profond respect face à la virtuose. Dans le monde arabe, une tradition consiste à inviter une danseuse chikhat lors des festivités comme le mariage ; la danse est alors censée rapprocher les jeunes mariés pour leur apporter longue vie et une grande descendance…

ww Pour apprendre les rudiments de cet art si délicat, il est possible de prendre des cours ; à Rockland, école de danse professionnelle et chaleureuse, on enseigne, entre autres disciplines, la véritable danse orientale dans toute sa sensualité. Tarifs dégressifs et paiements en plusieurs fois ; la direction, à l’écoute de ses élèves, se met en quatre pour vous permettre d’apprendre en toute sérénité (133, rue Championnet, Paris 75018 & 01 42 51 15 86 – www.rocklandanse.fr).

LITTÉRATURESi les civilisations précédentes, et notamment les puniques, ont été prolifiques en écrits, l’histoire littéraire de la région commence surtout avec les grands écrivains originaires de l’Africa, quand Rome a eu remplacé Carthage : Apulée, Tertullien et saint Augustin. N’est-ce pas en Ifriqiya, et plus précisément à Kairouan, qu’apparaissent les premiers grands écrits littéraires ?Entre les VIIIe et Xe siècles, cette ville est ce que l’on peut appeler une cité de poètes, de théologiens, d’historiens.

C’est à Kairouan qu’Ibn Khaldun écrit, au XIVe siècle, son Histoire des Berbères. Né à Tunis au XIVe siècle, ce grand historien et philosophe a éclairé d’une lumière nouvelle les débuts de la Tunisie après le premier millénaire. Son œuvre principale est le Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. On a donné son nom à de nombreux monuments et rues.Les Mille et Une Nuits doivent également beaucoup aux conteurs tunisiens, les fdawi, qui aimaient à chanter les aventures de Shéhérazade.

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® ARTS ET CULTURE 64

C’est dans l’entre-deux-guerres qu’apparaît, en Tunisie, une littérature contemporaine aux formes les plus diverses, en arabe littéraire ou en langue française.La naissance du roman tunisien remonterait à 1906, avec Al Haifa wa siraj al layl de Salah Souisi. Classés dans différentes catégories, les écrits comme toujours suivent l’histoire. L’arrivée de la littérature de langue française a suivi l’implantation du protectorat (1881). Les premières décennies du XXe siècle virent se développer la littérature de voyage, celle des écrivains français en visite en Tunisie qui continuaient la tradition de Chateaubriand, d’Alexandre Dumas ou de Maupassant comme André Gide ou, plus tard, Montherlant. Les œuvres d’avant-guerre furent marquées du sceau d’une vision établie, obéissant aux stéréotypes d’une littérature coloniale avide d’exotisme et de « scènes de la vie du bled ». Parallèlement, la figure d’Abou el Kacem Chebbi s’impose. Jeune poète moderne (1909-1934), l’un des premiers à critiquer la poésie arabe ancienne, il participe au renouvelle-ment de cet art en s’inspirant du romantisme européen. Alors que le protectorat français bat son plein, il évoque des thèmes tels que la liberté, l’amour, la nature et l’oppression, et publie de nombreux recueils, dont l’Hymne à la vie et son fameux Ela Toghat Al Alaam, dans lequel il critique le « tyran oppresseur » qui s’est « moqué d’un peuple impuissant ».Le roman patriotique voit le jour en 1956 avec Mohamed Laroussi et surtout Mohamed Mokhtar Jannet. L’historique arrive avec Béchir Khraïef et ses Barg Ellil et Bellara, qui remontent le temps et retracent la colonisation espagnole au XVIe siècle. Béchir Ben Slama a été plus inspiré par la colonisation française. Quant au roman réaliste, il s’intéresse aux rapports entre les catégories sociales ainsi qu’aux problèmes de l’exode rural de l’émi-gration et du rôle de l’intellectuel. Ezzedine Madani, qui s’interroge sur la condition humaine au sein d’une société éclatée, se rangerait plutôt du côté des intellectualistes.

Mustapha Fersi se pose le problème de l’iden-tité arabe, Hitchem Karoui traite de la crise de civilisation et de la défaite des Arabes dans la quête de liberté absolue et de progrès. Citons également l’œuvre de Chabbi, Les Chants de la nuit, un auteur du début du siècle dernier qui aspirait, lui aussi, à la liberté.Le roman psychologique est plus particulière-ment le domaine des femmes, de même que la poésie. Un auteur contemporain, Abdelaziz Belkhodja, écrit de nombreux livres sur la Tunisie et sa puissance au temps de Carthage, puissance dont il rêve encore dans Le Retour de l’éléphant. Son plus grand succès, très largement lu en Tunisie, se nomme Les Cendres de Carthage aux éditions Apollonia.Parmi les auteurs contemporains les plus connus, nous nommerons :

ww Ali Becheur, Jours d’adieu, 1997 – Tunis Blues, Clairefontaine, 2002. Un portrait de Tunis à travers deux hommes et trois femmes aux destins contrastés.

ww Rafik Darragi, Le Faucon d’Espagne, 2e édition, L’Harmattan, Paris, 2003. Il raconte la destinée du « Dernier des Omeyyades » fuyant Damas, tombé entre les mains d’Es-Saffah, le premier des Abbassides. Un voyage au cœur du Liban, de l’Egypte et du Maghreb qui se terminera en Espagne. Egilona la dernière Reine Wisigoth, L’Harmattan, 2002. Aux prémices du VIIe siècle, Egilona, l’épouse de Roderick fait face à la nouvelle province arabe instaurée grâce à la trahison du comte Julien.

ww Habib Selmi, Les Amoureux de Beya, Actes Sud, 2003. Une écriture raffinée et évasive sur la vie des paysans tunisiens. Le Mont des chèvres, Actes Sud, 1999. Chronique fantastique, mais terre à terre, sur la prise de fonction d’un instituteur dans les montagnes isolées d’un village agricole. Un petit notable lui fait face.

ww Emna Belhadj Yahia, Tasharej, 2001. L’histoire d’une trentenaire en conflit avec le retour aux traditions d’une mère émancipée. Chronique frontalière, 1991.

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DÉCOUVERTE

ARTS ET CULTURE √ 65

ww Journaux. Plus de 50 publications nationales et 550 journaux et magazines étrangers sont distribués en Tunisie. La Presse et Le Temps, sont les principaux quotidiens en français, aujourd’hui libres, ils étaient pendant plusieurs décennies largement contrôlés par le ministre de la Communication. Outre les informations nationales et internationales, on pourra trouver, dans les pages consacrées aux nouvelles locales, des informations utiles : horaires de bus et de trains, les expos, les spectacles, etc. Leur prix est de 600 millimes.A Tunis, on trouvera les journaux français le jour même, à Hammamet ou à Sousse le lendemain, et à Tozeur deux jours plus tard.

ww Radios. La diffusion radiophonique a commencé en 1936. Le système comporte aujourd’hui trois radios nationales : la radio nationale, diffusant 24 heures par jour en langue arabe ; la radio internationale, RTCI et radio Tunis diffusant 18 heures par jour en français, en italien, en allemand et en anglais et qui est vraiment sympathique, musique très variée et information dans toutes les langues ; c’est une radio pour les jeunes qui a commencé à diffuser en 1995. On comprend mieux en l’écoutant la formidable capacité des Tunisiens à s’expri-mer en plusieurs langues. Ce multilinguisme, nécessaire dans le commerce, témoigne d’une

grande capacité d’adaptation et aussi d’une belle ouverture d’esprit. A noter que Canal 21 et RTCI sont entièrement animées par des jeunes de moins de 30 ans. Il existe également 17 radios privées et 5 radios régionales : Radio Sfax, diffusant 19 heures par jour ; Radio Monastir, diffusant 18 heures par jour ; Radio Le Kef ; Radio Gafsa et Radio Tataouine. Sur la capi-tale, Radio Mosaïque FM fait un carton – sur 94.9 MHZ – www.mosaiquefm.net

ww Télévision. La télévision tunisienne, qui fut inaugurée le 31 mai 1966, comprend aujourd’hui TV1 en arabe (l’ancienne Canal 7), diffusant 13 heures par jour (15 heures les samedis et dimanches) et dont les programmes sont transmis par satellite depuis 1992 et la chaîne TV2 (en arabe), qui a commencé à émettre en 1994. Outre ces deux chaînes nationales, on trouve également deux télévisions privées, Nesma TV et Hannibal TV. On reçoit par voie hertzienne France 2 ; la Rai Uno, la première chaîne italienne ; Canal Horizons (avec une partie des programmes de Canal +). Outre les studios de production de Tunis, il existe une unité de production télévisée à Sfax et une autre à Monastir.Les grands hôtels sont tous dotés du câble et certains établissements secondaires également.

MÉDIAS

MUSIQUELa musique tunisienne appartient à la grande famille de la musique arabe, à laquelle elle emprunte ses modes (maqams ) et ses rythmes (ouasns ) caractéristiques. Parmi les formes principales de musique classique figurent la nouba, la plus ancienne, d’origine andalouse (et aussi appelée maalouf ), le choughoul et le bachraf (d’origine turque).La musique tunisienne a été également influencée par le mezoued, le foundou et le zindali, les trois formes principales de musique populaire, de même que par les pays arabes du Moyen-Orient (particulièrement l’Egypte, la Syrie et le Liban). Parmi les musiciens, chanteurs et compositeurs tunisiens les plus célèbres, on peut citer Khémaïs Tarnane, Raoul Journou, Saliha, Habiba M’Sika, Salah Mehdi, Ali Riahi et Hédi Jouini, et le compo-siteur et chanteur de mezoued Hedi Habouba surnommé « l’oiseau ».

ww Maalouf. Le soir sur Djerba, lorsque la grosse chaleur est tombée, que le crépuscule incite à la rêverie, quelques notes de musique viennent s’insinuer dans le paysage.Si certains établissements se consacrent assidûment au disco, d’autres ont la bonne idée d’initier le visiteur au maalouf. Originaire de Séville, cette musique fut introduite en Tunisie par des réfugiés andalous au XVe siècle. Les musiciens s’installent dans un coin du restau-rant ou dans le moelleux d’un salon maure. Doucement l’atmosphère change. Ce n’est pas le chant des sirènes qui attira Ulysse, mais on se plaît à croire que ça y ressemble. C’est le maalouf, une mélodie lancinante et fascinante à la fois. L’ensemble, en général, se compose de trois musiciens. L’un joue de l’harmonium, un autre de la darbouka, un tambour de terre cuite tendu d’une peau de poisson, le troisième d’un tambourin, du violon, du luth ou de la flûte.

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® ARTS ET CULTURE 66

PEINTURE ET ARTS GRAPHIQUES

Plutôt nostalgique, le maalouf chante souvent le regret de la patrie ou de l’amour perdu. Composé de séries de motifs se succédant, dans un ordre fixe, il part lentement, puis accélère, l’émotion allant crescendo jusqu’à atteindre son paroxysme de puissance et de profondeur. C’est principalement grâce à des confréries religieuses que ce genre musical a pu perdurer dans tout le pays jusqu’au début du XXe siècle. Grâce à quelques mélomanes, cet art et ses règles se sont maintenus.Créée en 1930, une association culturelle s’emploie également à la préservation du maalouf, mais il aurait sûrement fini par disparaître de Tunisie si le gouvernement n’avait pas programmé son enseignement au Conservatoire national de musique.

ww Mezoued. Tirant son nom d’un instrument à vent d’origine bédouine ressemblant à une cornemuse composée d’une outre en peau de chèvre et de deux tuyaux de rosiers perforés, le mezoued est l’une des musiques populaires les plus notoires de Tunisie. Un parfait ensemble de mezoued comporte ladite cornemuse, bien entendu, mais aussi des percussionnistes et des chanteurs. Largement apprécié pour ses mélodies festives, ce style s’est développé dans les franges les moins privilégiées de la population, dans les campagnes d’abord, puis, surtout, dans les villes. Par ses chants n’hésitant pas à utiliser le dialecte, l’argot ou les paroles bon enfant comme mode d’expression, il s’est érigé spontanément comme contre-culture musicale, défiant les formes classiques respectueuses de règles et codes définis.

Le mezoued a alors souffert, pendant de nombreuses années, d’une mauvaise réputation, avant d’être finalement largement reconnu, au point d’occuper aujourd’hui la tête des ventes de musique tunisienne. Parmi les nombreux joueurs de mezoued, on peut citer des artistes tels que Khatoui Bou Oukez et Chédly El Meddel, Naji Ben Nejma, Belgacem Bouguenna, Hedi Habbouba, Hbib Jbali, Lotfi Jormana, Ouled Jouini, Fathi Weld Fajra ou encore Walid Ettounsi.

ww Rap tunisien. Aujourd’hui, à côté de cette musique traditionnelle classique, on peut entendre comme partout du rap tunisien. La révolution du jasmin a permis à de nombreux rappeurs d’exprimer cette rage de liberté et de rappeler l’injustice de l’ancien régime. Les derniers titres portent sur le chômage et le désespoir de la jeunesse mais également de l’intégrisme. Parmi les groupes qui se produisent en Tunisie, on citera Karkandan, T-Men, Klay BBJ & Hamzaoui Med Amine et bien sûr Bendir Man, véritable porte drapeau anti-Ben Ali. S’il n’est pas aisé de se faire une place au soleil dans l’univers musical traditionnel tunisien, l’ouverture, des jeunes en particulier, aux sons et aux rythmes occidentaux promettent de beaux jours aux artistes pop en devenir.

ww Dj’ing. La scène tunisienne commence à faire parler d’elle au niveau international. Sur les pas du pionnier des années 1980, DJ Lassaad Ben Haddeda, Karim Sialla reprend le flambeau dans les meilleures discothèques du pays. Il a les moyens de vous faire aimer la house.

L’école de Tunis s’est créée, dans les années 1940, autour du peintre Pierre Boucherie. Ouverte à tous les jeunes talents tunisiens de l’époque, elle a formé des artistes aujourd’hui renommés : Abdelaziz Gorgi (actuel président de l’école), Ammar Farhat, Yahia Turki…Dans les années 1960, l’école se scinda en deux groupes, les uns se réclamant de Paul Klee, les autres se spécialisant dans la calli-graphie coufique. Après 1970, certains artistes choisirent la diversité des formes abstraites ou semi-abstraites, une écriture picturale originale et personnelle.De nombreuses femmes s’y firent remarquer, apportant une originalité toujours teintée de « tunisianité ».

Hatim Elmekki (1918-2003)Ses soixante années de carrière ont fait de lui un peintre aux multiples exposi-tions en Tunisie et à l’étranger, (Pékin, Washington, Berlin…), un mosaïste, un affichiste de renom, et un dessina-teur de timbres-poste qui a signé plus de 500 travaux philatéliques pour une demi-douzaine de pays ainsi que les Nations unies.

ww Lire : Hatim Elmekki ou la tentation du péché, Jean Goujon, 1980, éditions Ceres Productions.

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DÉCOUVERTE

ARTS ET CULTURE √ 67

TRADITIONS

ww Les orientalistes. Ils rêvaient d’un Orient idyllique ; ils le reproduisirent, au XIXe siècle, dans leur peinture. Ils furent nombreux à s’ins-pirer de la Tunisie : Kunz, Erlanger, Delacroix… Il y eut ensuite Roubtzoff, Alexandre Fichet, Nardus, Berjolle... Le réalisme dominait chez Boucherie, comme en témoignent ses paysages colorés de La Goulette, de Bizerte, ou ses

champs de blés tunisiens. C’était l’époque où Gide sirotait son thé au café des Nattes avec Paul Klee, qui venait de tomber amoureux de la lumière de Sidi Bou Saïd, de son « soleil d’une sombre force ». August Macke immortalisa Sidi Bou Saïd et Hammamet. Mosès Lévy, lui, croquait, tout en demi-teinte, les plages grouillantes de l’époque.

Krystian (1944)Un artiste à part entière et entièrement à part !Né en Normandie, diplômé en esthétique générale, il fait ses études à l’école des beaux-arts de Rouen. Krystian fait partie d’une communauté d’artistes internationaux établis depuis quelques années en Tunisie. Ce groupe, aidé par des mécènes internationaux, prend en charge le développement et le perfectionnement de jeunes artistes tunisiens. Ce foisonnement d’idées trouve sa concrétisation dans le festival de Mareth, avec son exposition de sculptures urbaines le long du littoral. Il expose un peu partout en Europe, mais aussi en Floride en 1999. Il remporte divers prix et distinctions. Lorsqu’il débarque en Tunisie après sept années passées auprès de la famille présidentielle du Tchad en tant que peintre personnel, il fonde à Tozeur une école d’esthétique et y enseigne pendant trois ans. Cette période lui apporte tout le mysticisme et la philosophie des portes du désert et le quotidien de la vie locale. Le jour de son vernissage, il dit d’ailleurs : « La Tunisie, mon modèle d’inspiration. » Impressionniste et impulsif, spécialiste de l’acrylique et du relief par le collage, sa genèse s’inspire du porte-drapeau de la peinture réaliste, Bernard Buffet.Qui aime Sagan, Prévert, Brassens aime déjà Krystian et son esprit rebelle, anticonfor-miste, sulfureux et avec un petit grain de folie. Le cocktail d’un artiste à part entière et entièrement à part. Pour lui rendre visite, voir la partie consacrée à « Djerba Erriadh ».

ww Marionnettes. Dans les souks tunisiens, il n’est pas rare de voir de grandes marionnettes de bois pendues contre un mur. D’origine sicilienne, elles ont été adoptées par la Tunisie au moment où celle-ci était partagée entre l’Orient et l’Occident.Généralement, les marionnettes revêtent les tenues de guerriers, mais elles se glissent également dans la peau de personnages de la

vie sociale (mendiants, porteurs d’eau, princes, janissaires, esclaves…). Elles furent la joie des petits et des grands au siècle dernier ; aujourd’hui, malheureusement, cette distraction semble quelque peu obsolète face à la télé, au cinéma et à la vidéo, et les ficelles ne s’emmêlent que du chagrin de n’être plus actionnées.Un festival de la marionnette a lieu chaque année, à Djerba, courant novembre.

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Festivitésw� COLLOQUE KHEMAÏS TERNANE

BizerteTous les 3 ans. Sur le thème de la conservation du patrimoine.

w� FESTIVAL AMOR YEDAASKorba2e quinzaine du mois de ramadan.Chants liturgiques au programme.

w� FESTIVAL DE LA MÉDINA DE TUNISTunisC’est un festival annuel qui se déroule en plein cœur de la médina de Tunis, pendant le ramadan. Il a l’avantage de présenter des spectacles internationaux dans le cadre histo-rique et culturel du vieux Tunis (by night ).

w� PÈLERINAGE DE LA SYNAGOGUE D’EL GHRIBAErriadh3 semaines après la pâque juive. Dans la synagogue d’El Ghriba, la plus ancienne d’Afrique, située à environ 8 km de Houmt Souk, a lieu chaque année un pèlerinage important pour la diaspora hébraïque du monde entier.

Mars

w� FESTIVAL DES KSOUR SAHARIENSTataouineIl a lieu en mars à Tataouine et invite à découvrir l’histoire tumultueuse de la civili-sation berbère qui a su conserver, au cours des siècles, ses traditions et ses chants. Défilés, reconstitutions, expositions, visites de villages fortifiés...

w� FESTIVAL RÉGIONAL D’ART POPULAIRESousseMi-mars.Musique et danse.

w� FESTIVAL RÉGIONAL DE L’ENFANTKelibiaUne semaine à la mi-mars.Rendez-vous à la maison de la culture Beyrem Ettounsi pour une manifestation culturelle mêlant les activités distractives et artistiques. Au programme : défilé de marionnettes géantes, fanfares, rendez-vous culturels, ludiques et artistiques…

Avril

w� FESTIVAL DES ORANGERSNabeulLa distillation des fleurs d’oranger et l’orga-nisation du marché qui commercialise les produits dérivés sont l’occasion d’une grande fête début avril.

Juin

w� FESTIVAL DE L’ÉPERVIEREl HaouariaPremière quinzaine de juin.Située à la pointe extrême du cap Bon, El Haouaria est le principal lieu de dressage et de la chasse au faucon. Il s’agit d’une tradition millénaire qui remonte à l’époque des Carthaginois, lorsque les carrières de Gar el Kébir, à 2 km d’El Haouaria, fournissaient la pierre pour la construction de la Carthage punique.

w� FESTIVAL DU CHEVAL PUR-SANG ARABEIl a lieu début juin dans la petite ville de Meknessi Sidi Bouzid. On y apprécie, pendant les spectacles équestres, des défilés de chevaux et autres manifestations qui montrent l’importance de la dimension sociale et culturelle du pur-sang arabe. Sous le règne islamique du Maghreb, ce cheval était investi d’une aura quasi religieuse.

Juillet

w� FESTIVAL CULTUREL : « LA FETE DE LA MER »Mahdia3e semaine de juillet.

w� FESTIVAL D’AOUSSOUSousseLa mer y est célébrée tous les ans par la fête traditionnelle d’Aoussou. Trouvant son origine dans un rite dédié à Neptune, cette fête est aujourd’hui une occasion pour les Tunisiens de se laver symboliquement de leurs péchés.

w� FESTIVAL DE DOUGGADougga2e quinzaine de juillet. Représentations dans le théâtre romain. En parallèle, des concerts sont organisés.

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DÉCOUVERTE

FESTIVITÉS √ 69

w� FESTIVAL DE LA SIRENEÎles KerkennahFin juillet et début août. Troupes folkloriques, jeux et concours. Représentations d’artistes.

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DE CARTHAGECarthagewww.festival-carthage.com.tnDe la 2e quinzaine de juillet au 2 août. Chaque année, c’est l’un des événements culturels les plus importants de la Tunisie. Il met en scène toutes sortes de disciplines (danse, musique, théâtre…).

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZTabarka10 jours. Jusqu’en 1996, Tabarka était connue pour la pêche du corail, pour ses aiguilles rocheuses et érodées par la mer, pour ses vestiges romains ainsi que pour son fort génois. Aujourd’hui, elle connaît une renommée inter-nationale grâce à son Tabarka Jazz Festival qui, à son tour, enrichit le tourisme de la région. Jazz, musiques du monde, latino, raï… Après deux années d’absence, le festival a repris en 2012.

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE CLASSIQUE D’EL JEMEn juillet et août. Bach, Gluck, Mozart, Schumann, Händel, Liszt, Vivaldi… par de prestigieux orchestres symphoniques venus d’Europe.

Aoûtw� FESTIVAL DE BULLA REGIA

Bulla RegiaFestival de théâtre, de musique et de danse.

w� FESTIVAL D’ULYSSEManifestations culturelles (concerts, spec-tacles folkloriques, etc.) présentes chaque jour d’août dans toute l’île de Djerba.

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DE MUSIQUE SYMPHONIQUEEl Jem10 jours entre juillet et août. Un événement international incontournable. Un ou deux spectacles symphoniques par semaine et de la variété (jazz, etc.).

w� FESTIVAL POP IN DJERBAUn tout nouveau festival musical se tient désormais chaque année la dernière semaine d’août. Plusieurs artistes pop mais aussi rock et electro se donnent rendez-vous sur la plage de Sidi Mehrez dans la zone touristique pour faire vibrer l’île.

w� FESTIVAL SIDI AMMARAKorbousFin juillet-début août. Sidi Amara est le marabout d’un saint homme venu de Tripolitaine à la fin du XIXe siècle.

w� LA KHARJASidi Bou SaïdTous les ans, c’est une procession rituelle à la mi-août. Le saint Sidi Bou Saïd va à la rencontre des autres saints. Couleurs, musique, on fait la fête. A la tombée de la nuit, des chants religieux s’élèvent de la mosquée. La cérémonie se prolonge jusqu’au petit matin.

Le calendrier et les fêtes musulmanesC’est le calendrier lunaire que les Arabes ont choisi de suivre depuis l’Antiquité. Le calendrier musulman utilise douze mois de 29 et de 30 jours, soit 354 jours. Un décalage s’opère par rapport au calen-drier grégorien, ce qui explique pourquoi le mois de ramadan, par exemple, ne tombe jamais à une date fixe, mais avance chaque année de onze jours. Le calendrier musulman débute, selon la date fixée par le calife Omar, le 15 juillet 622, premier jour de l’année lunaire durant laquelle le prophète Mohammed a pris la fuite pour Médine.Les grandes fêtes musulmanes sont :ww L’hégire, qui marque le départ du

prophète Mohammed vers Médine (le 1er du mois de Moharram ).ww Le mouled al Nabi qui célèbre la

naissance du prophète Mohammed (le 12 du mois de Rabi’ el-Awal ).ww La lailat al miraj, qui commémore

l’ascension du prophète Mohammed au ciel (le 17 du mois de Rajab ).ww La lailat al qadar, à la fin du mois

de ramadan, qui rappelle la descente du Coran sur le prophète choisi par Dieu.ww L’aïd el fitr, appelée aussi « petite fête »,

qui vient conclure le mois de ramadan.ww L’aïd al adha, connue plutôt sous le

nom d’aïd al kabir (le 10 du mois de Zull-Hijja ), la « grande fête », qui fait mémoire du sacrifice d’Abraham d’un mouton à la place de son fils Isaac, raison pour laquelle sont égorgés des moutons à cette occasion, selon un rituel fixé par le droit.

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® FESTIVITÉS 70

Septembre

w� DREAM CITYAu mois de septembre.Festival culturel pluridisciplinaire qui investit la médina de Tunis tous les 2 ans pendant 4 jours. Expositions d’art contemporain sous forme d’itinéraires artistiques dans l’espace public. Le Festival se tient également à Sfax.

w� ZERDA DE SIDI EL BECHIRBizerte1er jeudi de septembre.Fête très tunisienne, disons plutôt bizertine avec folklore en hommage à un saint de la ville.

Octobre

w� FESTIVAL DES JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUESCarthageCréé en 1966, il a lieu tous les deux ans.

w� FESTIVAL OCTOBRE MUSICALCarthageMusique classique au rendez-vous, une myriade d’artistes dans l’Acropolium de Carthage, expositions et concerts de piano, de violon, de guitare. Les musiciens sont internationaux.

Décembre

w� FESTIVAL DE DOUZDouzwww.festivaldouz.org.tnFin décembre.Le désert est en fête, courses de chameaux et de chevaux, folklores, mariages traditionnels. Loin d’être seulement mercantile, le festival permet aux étrangers d’approcher le Sud profond, en allant au-devant de ces hommes heureux de nous faire découvrir leur culture. Si vous venez à cette période, réservez les hôtels à l’avance, ils sont souvent complets et plus chers !

w� FESTIVAL DE LA CUEILLETTE DES DATTESKébiliAu mois de décembre.

w� FESTIVAL DES OASIS DE MONTAGNESTamerzaFin décembre.Traditions de la population saharienne qui mène une vie sédentaire dans ce paradis situé à la limite du désert.

w� FESTIVAL DU POULPEÎles KerkennahGrande fête à laquelle tous participent. Les Kerkenniennes cuisinent des jours durant pour remporter le prix du meilleur « couscous aux poulpes ».

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DES OASISTozeurwww.festivaldesoasisdetozeur.comAu mois de décembre.Le festival international des oasis de Tozeur est considéré comme la plus grande manifestation culturelle et touristique du Sud. Sa naissance remonte à 1938 sous l’appellation : « fête du palmier-dattier ». Interrompu pendant la Seconde Guerre mondiale, il ressuscite à l’aube de l’Indépendance tunisienne. C’est en 1991 qu’il deviendra un festival international. Au programme, animations de rue, défilés, spectacles retraçant le mode de vie et les traditions des habitants du Djérid, repré-sentations théâtrales, ateliers de peintures, parades de troupes folkloriques et liturgiques, projections de films et diapos, course de chevaux et démonstrations de la récolte des dattes dans la palmeraie.

w� FESTIVAL INTERNATIONAL DU SAHARADouzwww.festivaldouz.org.tnAu mois de décembre.Le désert est en fête, courses de chameaux et de chevaux, combats de dromadaires, folklores, mariages traditionnels et autres activités culturelles (poésie, chant…). Loin d’être seulement mercantile, le festival permet aux étrangers d’approcher le Sud profond, en allant au-devant de ces hommes heureux de nous faire découvrir leur culture. Si vous venez à cette période, réservez les hôtels à l’avance, ils sont souvent complets et plus chers !

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DÉCOUVERTE

PRODUITS CARACTÉRISTIQUES

Cuisine tunisienne

La cuisine tunisienne allie toutes les influences : arabe, turque, maltaise, italienne et euro-péenne. On pourra noter celle, particulièrement remarquable, de l’Italie dans la composition des plats (spaghettis, macaronis, pizzas, couscous à la sauce tomate font partie du menu quotidien des Tunisiens…). Les ingrédients de base sont

ceux de toute la Méditerranée : huile d’olive, tomate, coriandre, basilic, menthe, piment (harissa) et poivre.Les restaurants touristiques sont classés en trois catégories : 1, 2 ou 3-fourchettes. L’office du tourisme exerce sa tutelle sur tous les établissements.

On trouve des fruits en abondance toute l’année, la composition des étals variant selon les saisons. Les pastèques dès le mois de mai, les oranges, les pêches. La fin octobre est très attendue pour la récolte des dattes qui viennent accompagner les délicieuses grenades sur les marchés. Les dattes les plus recherchées, qui poussent sur les palmiers de la région de Tozeur, s’appellent les « deglet an nour », doigts de lumière. En saison, les marchés regorgent de poires, de cerises, de pommes, d’abricots mais aussi de piments, de cornichons. Autour de Gabès, et plus géné-ralement des régions de palmeraies, on se régale de la sève du palmier (legmi : eau-de-vie de palme qui doit être consommée dans

les 24 heures). Les poissons, frits ou grillés, abondent le long des côtes tunisiennes : La Goulette, le port de pêche de Tunis, est réputée dans tout le nord du pays, comme Sfax sur la côte est. On y pêche les poissons méditerra-néens, la dorade, le loup et le rouget, mais aussi le mulet, très répandu, et le mérou, que l’on cuisine à la sfaxienne.Le mouton et l’agneau sont les viandes les plus cuisinées en Tunisie. Le porc étant absent pour raisons religieuses (sauf dans les complexes touristiques) et le bœuf discret (malgré quelques vaches dans les plaines centrales), il reste la volaille. On trouve bien sûr beaucoup de poulets et de dindes, mais la cuisine de celle-ci ne nous a pas franchement convaincus.

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® CUISINE TUNISIENNE 72

PlatsLe mouton et le poisson sont la base de la cuisine tunisienne. Les différentes épices comme la coriandre, l’anis et le cumin contri-buent au caractère typique des plats. Voici quelques spécialités à ne pas manquer.

ww Agneau à la gargoulette : spécialité de Douz où l’agneau, comme son nom l’indique, est cuit dans une gargoulette avec des légumes, le tout enfoui dans le sable chaud. Pas évident à réaliser par chez nous !

ww Brick : on le trouve partout. On le cuit devant vous, à la demande : pâte ultrafine et légère, la malsouqa, enveloppant des mets déclinables à l’infini : un œuf ou un peu de farce (aux herbes ou encore aux légumes, au thon, à la viande hachée, au fromage, etc.), frite à l’huile bouillante.

ww Chakchouka : sorte de ratatouille provençale servie parfois avec un œuf poché.

ww Chorba : potage aux vermicelles ou au boulgour et aux légumes avec des boulettes de viande, en général d’agneau. Traditionnellement une soupe servie pendant le ramadan.

ww Complet : c’est tout simplement une préparation traditionnelle du poisson avec des œufs frits, des tomates, des poivrons, bien relevée et cuite à l’huile d’olive.

ww Couscous : le couscous est le plat national. C’est une semoule préparée à la vapeur, accompagnée d’agneau, de mouton, de poulet

ou de poisson et de légumes (pommes de terre, petits pois, carottes, pois chiches…). La qualité des divers composants varie très nettement d’une préparation à l’autre. Le bon couscous résulte du mariage savant d’une excellente semoule, longuement roulée et cuite à la vapeur, de légumes bien confits dans un jus pas trop gras et, accessoirement (le couscous de base n’en comporte pas), d’une viande de qualité ; on l’accompagne de harissa, une sorte de purée pimentée à l’ail et à l’huile. Attention, les Tunisiens aiment manger épicé, voire très épicé, et il est bon d’éviter les énormes piments verts qui décorent souvent le couscous ; le simple contact avec la semoule sur laquelle ils reposent rend celle-ci plutôt hot ! Le mhamsa est un couscous gros grains avec raisins secs, tomates séchées et agneau.

ww Crevettes de Gabès, aussi grosses que des langoustines et à la chair aussi fine que celle des langoustes.

ww Doulma : des légumes farcis, courgettes, poivrons ou aubergines, dont la farce est constituée de viande, d’œufs et d’oignons.

ww Fricassé : petit sandwich à l’appellation bien surprenante, constitué d’un beignet de la taille d’un pain au lait coupé en deux et fourré de harissa (il est possible de le demander non pimenté), de pommes de terre ou frites, de miettes de thon et de deux olives. Se sert dans des petits stands à emporter à 250 millimes.

ww Gnaouïa : agneau avec sauce au piment, des câpres et des gambas.

J’aime ta couleur fruitée…Dans la région du Cap Bon, près du golfe d’Hammamet, le domaine du Château Saint-Augustin en AOC Sidi Salem propose une gamme de rouge, de blanc et de rosé d’une qualité assez exceptionnelle. Un autre symbole de la production de vin de qualité en Tunisie est ici représenté par l’Imperial Magnus 2000.Ce Premier cru classé est obtenu à partir de raisins mourvèdre, pinot noir et sangiovese, puissant et aromatique. Les sols argileux-calcaires où sont disposées les vastes terrasses profitent au microclimat idéal et contribuent au parfait mûrissement des raisins. Le résultat obtenu est divin.

w� CHÂTEAU SAINT-AUGUSTINGrombaliaSur la route d’Hammamet& +216 71 903 627 / +216 71 847 375 / +216 71 908 [email protected]é de visiter le domaine du lundi au vendredi de 8h à 16h et le samedi matin (se renseigner auprès de la famille Aouni au préalable). La visite du domaine du château Saint-Augustin constitue une halte parfaite pour allier détente, découverte du vin tunisien, dégustation et petites emplettes. Amateurs de bon vin, profitez-en.

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DÉCOUVERTE

CUISINE TUNISIENNE √ 73

ww Kamounia : une sorte de ragoût de bœuf, lon-guement mijoté pour obtenir une viande parfai-tement fondante parfumée au cumin (kamoun).

ww Kémia ou mezza : un assortiment d’entrées à la manière des tapas espagnoles ou des mezzés grecs ou libanais. Une succession de petites assiettes, toutes plus savoureuses les unes que les autres, pour les repas de fête : petits dés de carottes et navets salés, pommes de terre frites, pois chiches relevés par des épices, des fenouils, petits poissons, poulpes, escargots minuscules trempés dans le piment, amandes et tout le « toutim » suivant la saison.

ww Koucha : une épaule d’agneau avec piments forts, entiers, au four accompagnée de légumes.

ww Lablabi : soupe à base de pois chiches, relevée d’ail et de harissa.

ww Loubia : haricots et mouton.

ww Méchoui (grillé) : plat convivial préparé généralement en plein air, à la broche ou au barbecue, et dont la base est une viande d’agneau grillée.

ww Mermez : agneau, poivrons, oignons, pois chiches.

ww Mesfouf : réservé aux grandes occasions, c’est un plat de fête, avec amandes, pistaches, dattes, etc.

ww Mloukia : plat traditionnel et familial que l’on mange le jour du Ras el-Am (jour de l’An) pour que l’année soit verte, c’est-à-dire bénéfique. La mloukia à base de feuilles de corète pilées et de viande moelleuse doit cuire à feu doux durant 24 heures.

ww Mulet (complet) : plat de poisson composé d’un mulet généralement frit et accompagné

de tomates, poivrons, oignons, etc., servi avec un œuf au plat sur le dessus. Poisson excellent pour le couscous.

ww Nokhia : des boulettes de veau dans une sauce relevée aux épinards.

ww Ojja : une base d’œufs mariée à divers ingrédients tels que merguez, légumes… et une sauce piquante avec des tomates.

ww Omouk Houria : salade de carottes cuites écrasées avec de l’ail, du karouia (coriandre), du piment rouge (harissa), de l’huile d’olive et du citron.

ww Piment : si l’on vous propose un plat à base de piment, ne prenez pas peur ou ne vous réjouissez pas trop vite, il est très fréquent que l’on confonde poivron et piment : vérifiez bien avant de passer commande.

ww Poissons : pêchés du matin, frits ou plus souvent grillés, accompagnés de légumes, d’une salade et/ou de frites, arrosés d’un jus de citron parfumé. Rougets, mulets et l’inestimable mérou.

ww Safa : une spécialité de Tozeur proche du couscous, mais à base de semoule à gros grains, que l’on sert selon la tradition du désert sans viande, avec un petit jus et des légumes.

ww Salade méchouia (donc grillée) : salade de tomates, poivrons, thon, oignons et œufs durs, préparée à l’huile d’olive et au citron.

ww Tajine : mouton ou poulet (coupé en petits morceaux) cuit au four avec des œufs, du persil et des légumes. Le tout est additionné de gruyère râpé, assaisonné de poivre, de sel et passé au four. A ne pas confondre avec son homonyme marocain, car ce n’est pas du tout le même plat.

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Pain du Sahel tunisien.

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® CUISINE TUNISIENNE 74

ww Tajine malsouca : pâté noble d’une rare finesse, enrobé de feuilles de pâte très fine.

ww A la sfaxienne : un accompagnement de sauce à la tomate relevée d’herbes, de poivrons, légèrement pimentée avec des légumes, haricots verts, pommes de terre. On prépare ainsi prin-cipalement les poissons, le mérou notamment.

PâtisseriesElles font partie de la culture du pays et chaque petit village possède son café-pâtis-serie où l’on boit le thé en mangeant une douceur.Ces pâtisseries orientales sont très sucrées et souvent à base de miel. A goûter en priorité, le fameux gâteau de dattes, le makroud et un gâteau parfumé à la fleur d’oranger, aux amandes ou aux pistaches appelé le baklava. L’assida est une semoule aux noisettes et aux œufs. Les cornes de gazelle vendues dans le sud sont des crêpes au miel dont la forme évoque l’excroissance frontale de ce gracieux animal.

Boissonsww Bière. La marque nationale de bière, la

Celtia, qui occupe le terrain depuis des décen-nies, a toujours le vent en poupe même si, dans les cafés, le thé et les jus de fruits gardent la préférence des autochtones dans la journée.

ww Café. Les Tunisiens sont de grands consom-mateurs, le « café-clope » est une institution, servi dans un verre il a souvent un goût un peu javellisé. Dans quelques hôtels, vous trouverez du café en capsule, pensez à le préciser. Afin de vous y retrouver, une fois devant le barman, voici les différents codes selon vos préférences : l’express (café normal), le direct (express allongé et lait), le capucin (express et lait), et la spécia-lité de Midoun à Djerba l’armatura (lait concentré sucré, lait et express).

ww Jus de palme. Le jus de palmier que l’on récupère en coupant la tige d’une feuille de palmier, se boit frais et dans la journée après avoir été tiré du palmier. Au-delà d’une période de trois jours, il fermente et fait tourner la tête (pour cette raison, certains jeunes en boivent dans les oasis…).

ww Thé. A table, si vous voulez vraiment vivre à la mode locale, vous vous passerez de vin et boirez du thé. Le thé noir, comme le thé vert, est servi fort et sucré. Le thé aux pignons est très doux.

ww Vin. Si la consommation d’alcool n’est pas vraiment encouragée par l’islam, cela

n’empêche pas la Tunisie de produire d’excel-lents vins rouges, mais aussi des blancs et des rosés remarquables.Pays agricole par excellence, la Tunisie a derrière elle une longue tradition de culture viticole. Dans son traité d’agronomie, le Punique Magon célébrait les vins de la Numidie et, à l’époque romaine, on pouvait se réjouir dans les dionysies, fêtes en l’honneur de Dionysos. On trouve la symbolique du vin dans les mosaïques d’Utique, de Bulla Regia. Pendant toute une époque, le vin a vraiment été la richesse principale du pays.Aujourd’hui le vin tunisien a su garder la renommée d’autrefois, du temps où il traver-sait la Méditerranée dans des amphores ventrues bien calées dans le fond des bateaux. Le vignoble tunisien s’étend sur environ 28 000 ha (dont 40 % en raisins de table) répartis dans les régions du cap Bon, de Tunis et de Bizerte. Les vins sont à 70 % des AOC dont 20 % bénéficient de la mention : premier cru.Sept appellations d’origine contrôlée : Kelibia etsonmuscatsec•SidiSalem•thibar•coteauxdeTebourba•coteauxd’Utique•mornag•grandcrumornag.Goûtez le muscat, les vins provenant d’autres cépages blancs, communs à la France et l’Italie, comme l’ugni, les rosés de Tabarka et de Carthage (Château mornag) ou le gris de Tunisie. En rouge, quelques seigneurs ont fait la réputation du pays : magon, mornag et vieux-mornag, facturé sur table environ le double du précédent (soit en moyenne 6 E pour le premier, 12 E pour le second), et d’autres moins courants, comme le tibhar, le rossel parmi les vins plutôt corsés, les coteaux de khanguet, le tyna et le saint-cyprien, sans oublier les coteaux de Carthage ou le koudiat pour les plus légers.Excepté dans les hôtels touristiques, le vin n’est pas servi dans les restaurants le vendredi, mais vous trouverez aussi des hôtels qui n’en proposent pas du tout. Le prix des vins importés est, bien sûr, plus élevé.En règle générale, on ne trouve d’alcool que dans les bars, les hôtels ou les restaurants gastronomiques.Si vous aimez les boissons fortes, ne manquez pas de goûter l’alcool de figue, la boukha, ou la liqueur de datte, la thibarine. Allongée d’eau pétillante, elle constitue un excellent long drink.

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DÉCOUVERTE

CUISINE TUNISIENNE √ 75

HABITUDES ALIMENTAIRESLes Tunisiens, comme les Français, prennent deux repas par jour plus le petit déjeuner, et la sieste après le déjeuner reste assez pratiquée. Chaque journée commence par un bon café noir ; à cet effet, de nombreux cafés ouvrent à 4h ou à 5h du matin. Un repas complet commence généralement par une salade méchouia, une salade tunisienne ou un brick. Entrée qui se mange souvent sans couverts avec du pain. Ensuite vient le couscous qui est une spécialité différente selon les régions, ou la grillade, viande ou poisson accompagnée de frites et de salade ou bien un ragoût et la pastèque ou le melon. C’est un repas typique, mais il en est d’autres tout aussi riches. Dans les familles pauvres, le couscous est le repas quotidien qui se prend une fois par jour. Au déjeuner, il n’est pas rare que les Tunisiens ne prennent qu’un brick avec un peu de salade.Vous trouverez différents modes de restau-ration en Tunisie :

ww Tout d’abord des petits fast-foods typiques qui ne sont pas très variés, où l’on peut déguster à prix très modiques des casse-croûte tunisiens : sandwich avec harissa, thon, œuf, salade tunisienne ou méchouia ; des bricks et selon les endroits d’autres spécialités, mais la salade tunisienne et la salade méchouia restent un classique. Vous en avez environ pour 3 DT. Dans ces fast-foods, vous pouvez vous asseoir, il y a trois ou quatre tables ou une étagère haute agrémentée de quelques tabourets de bar. C’est à la bonne franquette et pas toujours confortable, mais c’est souvent bon et pour une somme dérisoire.

ww Le petit restaurant tunisien, à la carte (quand il y en a une) basique et où l’on ne sert généralement pas d’alcool. Ici, le repas dépasse rarement 8 DT et l’établissement ferme en général vers 22h.

ww La troisième catégorie est le restaurant touristique classé de 1 à 3-fourchettes. La carte est variée et la cuisine en général de qualité. Le repas peut aller de 20 DT à 70 DT ; dans ces restaurants, on sert toujours de l’alcool.

ww Dans les petits bouis-bouis, vous ne trouverez pas de café, il vous faudra aller dans l’un des nombreux cafés que vous trouvez souvent dans le centre-ville. Ce qui n’est pas pour nous déplaire, car ces cafés où l’on fume la chicha sont une institution en Tunisie, mais qui reste exclusivement masculine ;

une étrangère n’y sera pas trop mal vue, mais mieux vaut qu’elle soit accompagnée si elle veut éviter les regards curieux ou les sollicitations permanentes. Néanmoins, les comportements restent très corrects et ne relèvent que de l’étonnement de voir une femme s’asseoir parmi les hommes. Ce sont les Turcs qui ont introduit le café maure en Tunisie. Cette innovation fut tant appréciée par la population qu’au XVIIe siècle le gouvernement subventionna cette sorte d’établissement public. Le café maure traditionnel était une salle rectangulaire avec des bat-flancs garnis de nattes et au fond de laquelle se trouvait le fourneau. Là, dans la braise et les cendres brûlantes, le barman de l’époque préparait un délicieux café, plus ou moins sucré et à la cardamome. A l’extérieur, de chaque côté de la porte, des banquettes permettaient aux consommateurs assis à la turque de jouir du mouvement de la rue, en fumant le narguilé. En vous promenant à Tunis, à Sidi Bou Saïd ou ailleurs, vous verrez quelques cafés de ce genre ; au café Diwan de Sfax, situé à l’intérieur de la médina, également. Prenez le temps de vous y prélasser en compagnie des quelques ombres qui s’y attardent : Klee, Isabelle Eberhardt, Chateaubriand…Comme dans la plupart des pays méditerra-néens, les cafés sont au centre de la vie. On y sert principalement du café, du thé ou des boissons non alcoolisées, bien que bon nombre servent aujourd’hui de l’alcool, sauf le vendredi (jour de prière) où il est strictement interdit d’en consommer donc inutile d’en vendre.Afin de faire connaissance avec la cuisine tunisienne, il est possible de se plonger dans Cuisine et pâtisseries tunisiennes, Mohamed Kouki, édition illustrée (1987) et dans Cuisine tunisienne, Christiane Desbordes, Editions Edisud.

J’aime ta couleur café…Sidi Belhassen était un saint, mais aussi un grand commerçant et bienfaiteur. C’est lui qui, au XIIe siècle, introduisit le café en Tunisie en provenance de Turquie. Il fit ériger un sanctuaire où il faisait le bien, distribuant son argent aux miséreux et écoutant leurs doléances. Son mausolée, en haut de la colline à Tunis, est très fréquenté par les Tunisois.

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® CUISINE TUNISIENNE 76

Ajlouke de courgettes (plat typique utilisé pour la kemia)ww Ingrédients pour 4 personnes : 2 cour-

gettes moyennes, ½ cuil. à café de harissa, ½ citron, 2 gousses d’ail, ½ cuil. à café de carvi en poudre, ½ cuil. à café coriandre en poudre, 2 cuil. à soupe d’huile d’olive, éventuellement des olives noires, sel.

ww Préparation : éplucher les courgettes, ôter leurs queues et les couper en tronçons. Les cuire à la vapeur puis les égoutter. Une fois tiède extraire leur eau en les pressant avec les mains, puis les mettre dans un saladier et bien les écraser avec une fourchette. Ajouter la harissa, le jus du citron, l’ail écrasé, le carvi, la coriandre et le sel. Mélanger le tout. Disposer dans un plat et arroser d’huile, garnir avec des olives noires.

Brick à l’œufww Ingrédients par personne : 1 feuille de

brick. 1 œuf. 1 pincée de coriandre en poudre. Sel et poivre. Câpres, non obligatoires.

ww Préparation : déplier les feuilles de brick. Les mettre ensuite dans une assiette creuse

afin que les aliments ne glissent pas. Casser un œuf au centre de la feuille, laisser le blanc et le jaune dans le brick. Ajouter une pincée de sel, de poivre et de coriandre, afin de relever le goût, ajouter les câpres si vous aimez. Replier la feuille en forme de demi-lune, rabattre les côtés afin de bien fermer le brick.Dans une poêle, faire chauffer de l’huile de friture à feu vif, dès qu’elle bout, passer à feu doux. Faire glisser le brick dans la poêle, cuire 5 minutes en la tournant des deux côtés, la sortir.Débarrasser le brick de l’excédent d’huile en le posant sur de l’essuie-tout, le servir chaud accompagné d’un peu de citron.

ww Attention : chauffer la poêle avant de préparer le brick car la texture de l’œuf endommage vite la feuille, voire la déchire si l’on attend trop. C’est un mets à préparer rapidement donc. Bien entendu, il est possible de modifier la garniture selon les modèles suivants par exemple : épinards/ricotta, thon/fromage, œuf/fromage de chèvre, viande/œuf, légumes/poisson, etc.

Harissa khadraRecettes de Menzel Temime, région du cap Bon.

ww Ingrédients : 10 à 15 piments verts ou rouges. 4 à 5 tomates. Une cuillère à café de sel. 4 gousses d’ail. Une cuillère à café et demie de karouiya.

ww Préparation : faire griller le temps nécessaire les tomates, les piments verts ou rouges au choix, et les 4 gousses d’ail. A mi-cuisson retourner les légumes dans l’autre sens et ajouter la gousse d’ail. Laisser griller jusqu’à ce que la peau noircisse et devienne plus tendre. Ensuite, éplucher le tout avec douceur afin que la peau ne se détache pas avec le piment, hacher avec un couteau, puis les placer dans un mehres, sinon il est possible d’utiliser un mixer, mais il faut être attentif pour que les piments, les tomates et l’ail ne soient pas trop broyés, assaisonner le tout d’un peu de sel, poivre, karouiya. Attention si le piment est piquant, il faut rajouter une tomate ou deux. Vider le mélange dans un petit saladier, rajouter deux cuillères d’huile d’olive. Vider le contenu dans un grand plat, rajouter le thon et les olives.

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Épices du Sahel tunisien.

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DÉCOUVERTE

CUISINE TUNISIENNE √ 77

Salade méchouiaww Préparation : éplucher et émincer tomates,

poivrons, aubergines, oignons. Faire revenir dans de l’huile d’olive (normalement, c’est sur le kanouri que l’on mettait à griller les légumes). Laisser bien dorer, légèrement attacher. Faire refroidir dans le frigo et servir en incorporant à cette préparation des miettes de thon et des œufs durs, le tout assaisonné d’huile d’olive et de citron.

Tajine de bœufww Ingrédients : 150 g de viande de bœuf,

3 cuil. à soupe d’huile d’olive, 1 oignon haché, sel, poivre, 1 grand verre d’eau, 100 g de petits pois, persil, fromage râpé, œufs frais et 2 œufs durs, 1 cuil. à café d’ail haché, ½ cuil. à café de curry, de la ricotta et du beurre.

ww Préparation : dans une casserole, faire revenir de la viande coupée en morceaux minuscules, l’oignon, l’huile d’olive, le sel et poivre. Remuer de temps en temps jusqu’à ce que la viande roussisse un peu. Rajouter l’eau et continuer la cuisson pendant 15 minutes. Rajouter les petits pois et laisser cuire à feu doux jusqu’à ce que la sauce soit un peu épaisse et ferme. Rajouter l’ail et une ½ cuil. à café de curry. Laisser encore 5 minutes sur le feu puis réserver le tout découvert durant 10 minutes.Allumer le four à thermostat 7. Utiliser à défaut d’un plat à tajine, le récipient qui vous convient le mieux (moule à cookies, pyrex rond, carré, rectangulaire…). Beurrer ce plat pour que le tajine ne colle pas. Ciseler le persil, découper les œufs durs en petits morceaux et râper le fromage. Bien mélanger l’ensemble des ingrédients, à rajouter ensuite au mélange de viande. En toute fin, incorporer les œufs frais un par un. Disposer la moitié de la préparation dans le récipient, rajouter la ricotta en fine couche, recouvrir ensuite avec le restant de la préparation. Enfourner jusqu’à ce que tout devienne ferme. Pour vérifier, insérer au milieu du tajine un couteau. S’il y a juste un peu d’huile et pas de trace de liquide sur le couteau, c’est prêt ! Mettre dans un plat et servir froid.

Thon à la mode de Zarzisww Ingrédients : 750 grammes de thon.

1 petite cuillère (cuil.) de piment rouge. 2 cuil. de purée de tomates. ½ cuil. de graines de

carvi (cousin du cumin au parfum anisé). 1 oignon, gousses d’ail. 1 cuil. harissa, 1 décilitre d’huile d’olive. ½ cuil. de graines de coriandre. sel et poivre.

ww Préparation : commencer par émincer l’oignon et l’ail. Piler les graines (carvi et coriandre). Mélanger le tout, y incorporer l’huile d’olive, la harissa délayée dans un petit peu d’eau avec le piment rouge, la purée de tomate. Saler et poivrer à convenance.Découper les tranches de thon à parts égales, faire mariner dans le mélange d’huile et condiments. Faire bouillir de l’eau dans un couscoussier, puis laisser cuire à la vapeur le thon 1 heure environ.

Mousse de pastèqueww Ingrédients pour 8 personnes : 1 pas-

tèque bien mûre. 100 g de sucre. 250 g de crème fouettée. Un petit verre de kirsch. Quelques petites branches de menthe.

ww Préparation : laver la pastèque, la par-tager – en réserver un peu pour faire des petites boules –, la couper en morceaux, la sécher avec un chiffon avant de la passer au presse-purée. Y ajouter le sucre, le kirsch et la crème fouettée en remuant pour que tout soit bien mélangé.Distribuer dans 8 coupes en verre et laisser 3 heures environ au réfrigérateur.Au moment de servir, décorer avec des feuilles de menthe et accompagner, si l’on veut, de petites boules de pastèque.

Thé à la mentheww Ingrédients : 2 cuil. à café de thé vert,

1 poignée de menthe fraîche, sucre en mor-ceaux,

ww Préparation : rincer la théière à l’eau bouillante, verser 2 cuil. à café de thé et un demi-verre à thé d’eau bouillante.Mélanger rapidement et jeter cette première eau. Froisser les feuilles de menthe et les mettre dans la théière. Ajouter les morceaux de sucre selon le goût. Remplir d’eau bouil-lante et laisser infuser environ 5 minutes. Servir le thé dans des verres à thé, puis vider les verres dans la théière. Renouveler cette opération trois fois, cela permet de mélanger le thé, les arômes de menthe et le sucre. Servir fumant sans remplir complètement les verres. Pour le thé aux pignons : ajouter des pignons grillés au préalable.

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Jeux, loisirs et sportsTous les sports occidentaux sont pratiqués et praticables en Tunisie, dont le foot et le handball, mais aussi la chasse au sanglier à Aïn Draham par exemple, l’équitation, le golf (on trouve des terrains dans presque toutes les grandes villes)

et la plongée sous-marine. Côté loisirs, c’est bien évidemment la thalassothérapie qui reste la plus prisée des touristes occidentaux. Il faut dire que tout autour du pays, les centres de soins efficaces et abordables ne manquent pas.

DISCIPLINES NATIONALESLe football et le handball sont les deux sports favoris des Tunisiens. Lors des derniers Jeux olympiques, la Tunisie s’est notamment fait remarquer dans la natation grâce à Oussama Melouli, champion olympique sur 1 500 m en nage libre à Pékin en 2008 et au 10 km eau libre à Londres en 2012. A noter également la première médaille pour une sportive tunisienne après que l’athlète Habiba Ghribi est arrivée seconde lors du 3 000 m steeple à Londres en 2012, rappelant ainsi les grandes victoires du grand athlète Mohamed Gammoudi champion olympique du 5 000 m en 1968.

FootballLe foot est le sport roi et connaît à présent un engouement tout particulier depuis que l’équipe de Tunisie a brillamment remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2004, par deux buts à un en finale contre le Maroc. Même si l’équipe tunisienne a quitté le podium du football africain, elle est classé aujourd’hui 46e équipe dans le monde et 7e

équipe africaine selon le classement FIFA novembre 2012, les joueurs tunisiens sont de véritables stars. Les Tunisiens se passionnent pour leur championnat, mais sont également fins connaisseurs en compétition européenne, car ils s’intéressent à tout. Le foot en Tunisie n’est pas nouveau, il remonte au début du siècle passé. Le premier championnat a été organisé en 1907 avec les équipes du Racing Club, le Football Club, le Sporting Club, le lycée Carnot et le collège Sadiki.La Fédération tunisienne de football (FTF) est fondée en 1957, quelques jours après la décla-ration d’indépendance. Elle remplace la Ligue de Tunisie créée en 1921. Elle est affiliée à la FIFA depuis 1960. Le stade olympique, basé

à Radès, à 14 km de Tunis au cœur de la cité olympique, s’étend sur 13 000 m2 et contient 60 000 places couvertes. L’Espérance sportive de Tunis et le Club Africa y jouent les matchs de championnat – quand on est de Tunis il faut faire un choix, soit on est clubiste soit espérantiste. Le stade profite aux matchs de la sélection nationale. Les clubs français qui comptent dans leur équipe des joueurs tunisiens ont évidemment de très fervents supporters.

HandballLe handball, également très développé et pratiqué, est le sport collectif dans lequel la Tunisie est la plus compétitive au niveau international, puisqu’elle se situe dans les 20 meilleures nations mondiales. La Tunisie a terminé 20e du championnat du monde masculin organisé en Suède en 2011.

HammamLe hammam peut être considéré comme un loisir, mais il est surtout un rite social. Il fait en effet partie intégrante de la culture et est encore très largement fréquenté à la fois par les hommes et les femmes, même si de nombreuses maisons sont maintenant dotées de salles de bains. Le hammam est le refuge des discus-sions, des secrets, des soins, du bien-être, de la détente. Les femmes y passent souvent une après-midi entière, au minimum 2 heures.

JeuxIl est très fréquent de voir aux terrasses des cafés des hommes jouer au backgammon ou aux dominos en fin de journée. Les Tunisiens jouent également beaucoup aux cartes dont la belote… Deux jeux de cartes sont très répandus : la scopa et le rami.

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DÉCOUVERTE

JEUX, LOISIRS ET SPORTS √ 79

ww La scopa est un jeu italien qui nécessite un jeu de 40 cartes destiné à 2 ou à 4 joueurs. Le gagnant est celui qui arrive le premier à 21 points. Le jeu commence avec 3 cartes par personne et 4 cartes découvertes sur la table. Chacun joue à son tour, et lorsque les trois cartes sont jouées, on redistribue trois cartes jusqu’à épuisement du paquet. On essaie de remporter, avec les cartes en main, l’équivalent en points sur le tapis (exemple : un « sept » peut emporter un « sept », ou un « six » et un as, ou un « cinq » et un « deux », etc.). Les cartes restant à la fin du tour reviennent à celui qui a fait le dernier pli. A chaque nouvelle donne, il est possible de faire 4 points : 1 point si on a le sept de carreau, un point si on a le plus grand nombre de cartes, un point si on a 3 « sept » ou 2 « sept » et 3 « six », un point si on a le plus de cartes à carreau. La scopa (qui compte un point supplémentaire par scopa) consiste à « faire tapis », c’est-à-dire à emporter avec une seule carte les ou la dernière(s) carte(s) présente(s) sur le tapis.

ww Le rami est un jeu de 108 cartes dont 4 jokers. A partir de deux personnes. Connu également sous le nom de « gin ».

ww Les casinos dans les stations balnéaires comme Djerba ou Hammamet attirent également de nombreux Tunisiens, mais cette pratique reste néanmoins très peu répandue.

Vie nocturneLe soir, les cafés sont souvent couverts de monde et les bars se remplissent dans les villes touristiques, mais pas uniquement de touristes. Les trentenaires du bled disent que depuis la fermeture de la discothèque Baraka, les choses ont bien changé : terminée l’époque festive et insouciante. Les genres et les personnes ont simplement évolué mais c’est pareil partout ; en France aussi on regrette les bons vieux slows et notre DJ quasi privé qui interrompt toutes les musiques pour dire bonsoir au nouveau venu. L’ambiance familiale laisse place désormais à la nouvelle culture « clubbing électronique & cybernétique ». Sur ce tableau, on peut parler véritablement d’une vie nocturne en Tunisie. Il est rare de ne pas trouver de boîtes de nuit, il y en a dans tous les hôtels d’un certain standing, autrement des disco-thèques indépendantes dans les villes comme Tunis et sa banlieue, Djerba, Hammamet et Sousse. Beaucoup de jeunes Tunisiens sortent le soir en boîte de nuit et pas seulement des hommes, des jeunes femmes aussi et heureusement car c’est toujours un bonheur de les voir danser avec tout le charme oriental qu’on leur connaît. La Tunisie est classée cinquième destination clubbing et DJing dans le monde.

ACTIVITÉS À FAIRE SUR PLACEPlongéeLa paix absolue, s’unir à l’immensité de l’eau et la contempler autrement. Les eaux du pays regorgent d’endroits insolites, de fonds surprenants. En effet, les eaux tunisiennes sont parmi les plus poisson-neuses et les mieux préservées du bassin méditerranéen.Les meilleures plongées se font de mai à octobre. Quelques centres homologués sont présents, ils sont majoritairement profession-nels et la sécurité est respectée. Tabarka reçoit chaque année le Festival Coralis, la région propose une vingtaine de sites de plongée et des cours pour débutants.Les autres sites intéressants en Tunisie sont Bizerte, Hammamet avec des épaves comme l’Alaz ou le Takrouna, Port El Kantaoui, Monastir, Mahdia, Djerba et Zarzis (épaves, grottes, fond rocheux…). La faune sous-marine est représentée par les dauphins,

les mérous, les sars, les daurades, les raies et les éponges. La chasse sous-marine est réglementée en apnée. La chasse au mérou est strictement interdite.

Sports de glisse et sports extrêmesUn festival des sports extrêmes existe aujourd’hui (Djerba en août), visant à promouvoir des disciplines autrefois inac-cessibles et à présent à la portée de tous. L’île de Djerba est en train de devenir une référence pour le kitesurf sur le bassin médi-terranéen. Les meilleurs spots se trouvent à Djerba, des centres proposent cours et location de matériel, un excellent moyen pour découvrir ou parfaire ce sport et à des prix très doux. Sachez que le vent est presque toujours on shore, pas de problèmes pour décoller votre aile et l’on a souvent pied dans la lagune.

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80 Secrets de beauté à la tunisienne

L’art du bain n’est pas tout à fait mort à la fin de l’Antiquité, le hammam a pris la relève en perpétuant la tradition. Secrets de femmes, moments de plaisir partagé et complice, les soins de beauté sont pour les Tunisiennes le prolongement naturel du bain.

ww La première beauté, c’est celle de la peau. Le hammam lui a fait un gommage naturel sous l’effet de la sudation et du pas-sage répété de la kassa, le gant rêche qui élimine les cellules mortes. Mais ce bain ne serait pas complet sans l’usage du tfal, une argile qui rend les cheveux vigoureux, la peau douce et parfumée. Pâte molle et tiède dont on s’enveloppe de la tête aux pieds dans l’atmosphère brumeuse du hammam, le tfal est le fruit d’une préparation longue et minutieuse : on a laissé l’argile s’imprégner, des mois durant, des senteurs mélangées du jasmin, du coing et du géranium rosat. La peau purifiée par le bain sera plus tard épilée à l’aide d’un caramel blond, fait de sucre et de jus de citron, qui laisse la peau soyeuse.

ww La seconde beauté est celle des che-veux : somptueux reflets acajou que donne aux

chevelures noires le henné au lourd parfum, tiré des feuilles d’un arbuste.

ww Puis vient la beauté du visage : recettes héritées d’un savoir ancestral. Le khôl, par exemple, appliqué entre les paupières humides à l’aide d’un bâtonnet plongé dans un récipient très semblable à ceux qu’utilisaient déjà les Carthaginoises…Poudre grise et brillante, le khôl est fait de pierre d’antimoine très finement pilée avec de l’eau de rose, réputée bénéfique pour les yeux. Les Tunisiennes connaissent aussi le souek, poudre tirée de la combustion de noix vomique et de clous de girofle, dont elles soulignent le dessin des sourcils.Mais le maquillage le plus raffiné est sans doute le haïkus qui se trace sur le dos des mains et des pieds en fines arabesques noires, en points et en petits dessins géométriques. Dépôt magique que laisse la fumée de la noix vomique et des clous de girofle et que l’on recueille de la pointe d’une épingle, le haïkus fait une parure éphémère qui ne dure que quelques jours, marque suprême et chargée de sens de la beauté féminine magnifiée.L’art de la détente est une qualité phare de la Tunisie, nous pouvons le confirmer en raison du nombre important de thalassothérapies et de centres thermaux qui exploitent une eau d’une qualité rare et extrêmement riche. Ainsi les Tunisiens aisés, et de nombreux touristes, n’hésitent pas à y passer une semaine.

w� OFFICE NATIONAL DU THERMALISME10, rue de Médine – Belvédère& +216 71 844 566 / +216 71 846 152 / +216 71 847 093Fax : +216 71 791 868www.thermalisme.nat.tnL’Office national du thermalisme possède toutes les informations relatives au ther-malisme dans le pays : recherche de points d’eau et sources naturelles en fonction des indications thérapeutiques, liste des hammams thermaux, des stations thermales, informa-tions sur les cures et l’organisation d’un séjour en cure thermale…

week-ends et courts séjours La petite coLLection qui monte

citY tripbY

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Visage de Tunisie, région du Djebel Dahar.

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DÉCOUVERTE

JEUX, LOISIRS ET SPORTS √ 81

Thalasso – Thermalismeww Histoire d’eau. La Tunisie, avec ses

1 300 km de côtes, est un pays profondément marin. Ce trait a marqué son histoire, et il continue de le faire. La Tunisie moderne est une destination balnéaire de choix, avec une nouvelle donne : le lancement de la thalassothérapie, il y a déjà quelques années.La Tunisie est aujourd’hui la deuxième destina-tion mondiale en matière de thalasso, depuis 7 ans, le nombre de centres est passé de 5 à 43 !Aussi différents que variés, ces centres ont un dénominateur commun : soigner par la mer ; son environnement et ses produits sont un moyen des plus efficaces pour retrouver une bonne santé… ou la conserver.Si cette activité est relativement récente en Tunisie, elle ne s’en inscrit pas moins dans une tradition plusieurs fois millénaire d’utilisation de l’eau à des fins thérapeutiques, utilisation revue et corrigée par les méthodes actuelles et s’inscrivant dans une vision scientifique où le vivant est appréhendé en tant « qu’énergie » formée essentiellement d’eau.Mais les Carthaginois possédaient déjà cette culture. Des baignoires, genre baignoires sabot, au joli revêtement rose, faisaient partie de leur quotidien. L’empereur Antonin par la suite, voici bientôt 1 000 ans, fit construire des thermes monumentaux, en ruine aujourd’hui, face au golfe de Carthage. Ils élevaient leurs voûtes de 30 m de hauteur, somptueusement décorées à la gloire du bien-être par l’eau. On l’utilisait aussi bien chaude que froide, pour les soins corporels comme pour la thérapie.

L’eau des sources du mont Zaghouan, non loin de Carthage, était acheminée jusqu’à la ville par des aqueducs dont les arcades avaient été construites dès la création de la ville, il y a 3 000 ans, en vue de son approvisionne-ment en eau. Elle comptait alors à peu près un million d’habitants, ce qui en faisait l’une des plus grandes cités du monde antique.L’importance de l’eau et de son achemine-ment explique probablement pourquoi les thermes d’Antonin sont les vestiges les mieux conservés d’un Carthage rasé à trois reprises.Comme on le verra, Kairouan a aussi sa petite histoire d’eau, comme bien d’autres cités andalouses ou maghrébines.Hammamet, qui veut dire « bains », n’est pas en reste. Il porte ce nom en souvenir de ses équipements de bains antiques, aujourd’hui en ruines.

ww Fille de la mer. La thalassothérapie moderne, née sur les rivages brumeux anglais et bretons, s’est magnifiquement acclimatée ces dernières années au littoral beaucoup plus ensoleillé de la Méditerranée. Les eaux de Tunisie sont en outre les plus pures et les plus vivantes du bassin. C’est à Sousse que s’implanta le premier centre en 1994, puis vint Hammamet, etc. Tournant le dos au style « clinique », les centres se trouvent dans des infrastructures hôtelières des plus luxueuses. Il n’y a pas de mal à se faire du bien, surtout si la qualité est là, et elle y est, puisque la compétence de ces centres de thalasso en Tunisie est reconnue internationalement. La fréquentation de ces établissements est en hausse constante depuis 10 ans.

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Plage de Sidi Mahrez, zone touristique de Djerba.

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Enfants du paysHatem Ben ArfaFils d’un international tunisien et symbole du mélange des cultures, Hatem est également footballeur professionnel. Franco-tunisien né en 1987 à Clamart dans les Hauts-de-Seine, il a la double nationalité. Contacté par Roger Lemerre pour intégrer l’équipe nationale tuni-sienne lors de la Coupe du monde 2006, il préfère tenter sa chance en équipe de France. Raymond Domenech le sélectionne pour la première fois en octobre 2007 contre les îles Féroé ; il marque un but. Après avoir marqué un deuxième but contre la Norvège durant l’été 2010 et avec l’arrivée de Laurent Blanc, il est sélectionné pour faire partie des 23 joueurs de l’équipe de France pour l’Euro 2012. Après avoir évolué à l’Olympique de Marseille, il a rejoint depuis 2010 le club anglais de Newcastle.

Abdelwahab BoudhibaEcrivain et président de l’Académie tuni-sienne des sciences, des lettres et des arts. Philosophe et sociologue, il a écrit La Sexualité en Islam et s’est beaucoup penché sur l’étude de la condition des rapports hommes/ femmes.

Bertrand DelanoëLe maire de Paris est né à Bizerte, où il fit ses premiers pas. Ce n’est qu’à 14 ans qu’il quitta la Tunisie pour venir en France. On peut donc dire qu’il est un enfant du pays, un pays qu’il a toujours dans son cœur puisqu’il y retourne très régulièrement.

Claudia CardinaleSi l’actrice est connue pour ses nombreux rôles dans les films des plus grands réalisateurs italiens (Visconti, Fellini…), c’est la Tunisie qui l’a vue grandir et qui la remarque pour la première fois en la désignant lors d’un concours « plus belle italienne de Tunisie ». Véritable tremplin, puisque la récompense de ce concours est un voyage à Venise lors de la Mostra. Débute alors rapidement une longue carrière auprès des plus grands réalisateurs. Née en 1938 à Tunis, Claudia Cardinale passe toute son enfance et son adolescence dans le quartier de la rue de Marseille. Tunisienne depuis trois générations, sa famille revendique ses attaches au pays du jasmin. Adorée des Tunisiens, Claudia reviendra à la Goulette, en 1996, jouer son propre rôle dans le film de Férid Boughédir, Un été à la Goulette. A lire, Ma Tunisie, aux éditions Timée : l’actrice revient en images et en textes sur les lieux de son enfance.

Mohammed GammoudiAthlète le plus connu de Tunisie, grâce à son titre olympique conquis à Mexico sur 5 000 m, aux fameux Jeux de 1968. Contrairement à ses voisins du Maghreb, l’Algérie et le Maroc, la Tunisie n’a pas une tradition d’athlètes de haut niveau, et un exploit de ce type n’a jamais été réédité.

Moncef MarzoukiL’actuel président tunisien est né à Grombalia en 1945. Après une scolarité passée à Tunis et au Maroc, il poursuit des études de médecine en France et ne reviendra au pays qu’en 1979. Il se porte candidat à l’élection présidentielle de 1994, mais n’obtient pas le nombre de signatures suffisant. Il se fait arrêter. Farouche défenseur des droits de l’homme, il propose de nouveau sa candidature à la présidence de la République après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali. Élu le 12 décembre 2011, il choisit de nommer Hamadi Jebali, du parti Ennahda, au poste de Premier ministre.

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Vendeur de jasmin.

∫ ∫a ∫oumj j´m ji™a® ®a a®m|r

d d|l d´ma† †|l ™a†´kar ra r|ssz z|y mezy|nes s´ne smach ch´ne chems∂ ∂|d ∂aboºneπ πa πawlañ ñ|d remñ|ne‹ ‹|d Øe‹maØ Ø´ne Ø´negh gh´ne gh|lif fa floºssq q|f qe™wak k|f k|fil l|m l´lm m´m malikn noºne nemla™ ™naw w|w we∂πy ya y|bess

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Communiquer en tunisienAu commencement étaient les Amazighes (les Berbères), qui peuplaient le Nord de l’Afrique à la fin du II e millénaire et parlaient une langue apparentée au sémitique et à l’égyptien ancien, l’amazighe.

La Tunisie a été profondément marquée par les peuples qui s’y sont installés. Elle conserve des traces de la puissante Carthage, de l’orgueilleuse Rome, de l’éclatante Byzance, de l’empire ottoman, des Européens plus récemment, mais surtout des Arabes qui, venus de Tripolitaine au VIII e siècle, vont donner à la Tunisie (anciennement Ifriqia) son caractère définitif de pays arabe et musulman.

Cette rubrique est réalisée en partenariat avec

Alphabet et prononciation Nous n’utiliserons pas dans cette rubrique l’alphabet arabe. À la place, nous vous proposons une transcription en lettres latines qui vous permet de parler rapidement en surmontant les difficultés de prononciation.

Ce système de transcription est ici simplifié. Il vous permettra d’obtenir assez facilement une prononciation, sinon très bonne, du moins correcte.

Transcription Appellation Exemplesw b ba banka (banque)w t ta terzi (tailleur)w ∫ ∫a ∫oum(ail)w j j´m ji™a(côté)w ® ®a a®m|r (rouge)w kh kha khit (fil)w d d|l d´ma (toujours)w † †|l ™a†´ka (celle-là)w r ra r|ss (tête)w z z|y mezy|ne (beau)w s s´ne sma (ciel)w ch ch´ne chems (soleil)w ∂ ∂|d ∂aboºne (savon)w π πa πawla (table)w ñ ñ|d remñ|ne (ramadan)w ‹ ‹|d Øe‹ma (œuf)w Ø Ø´ne Ø´ne (œil)w gh gh´ne gh|li (cher)w f fa floºss (argent)w q q|f qe™wa (café)w k k|f k|fi (suffisant)w l l|m l´l (nuit)w m m´m malik (roi)w n noºne nemla (fourmi)w ™ ha ™na (ici)w w w|w we∂π (milieu)w y ya y|bess (dur)

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Les consonnes existant dans l’alphabet français mais prononcées différemment w g gemra, lune ; sigarou, cigarette. Cette consonne apparaît parfois en substitu- tion de q (voir plus loin). Pour certains mots, on peut donc prononcer qoºl → goºl, dis ! ; etc. Les Tunisiens de la campagne utilisent plutôt le “g” tandis que les citadins préfèrent le “q”.w r Toujours franchement roulé : mr´†, malade ; rmel sable ; Rabb-i, mon Dieu.w gh C’est le r “parisien” fortement grasseyé, produit par vibration au fond de la gorge. C’est aussi le r du gargarisme : gh|li, cher ; gh|fel, distrait ; gh´ba, absence.

Rappelons qu’en arabe, le r et le gh sont deux consonnes bien distinctes l’une de l’autre.

Les consonnes qui n’existent pas en françaisCes consonnes ont une prononciation qu’on ne pourra acquérir qu’en se les faisant prononcer par des arabophones natifs.

w kh C’est la jota espagnole ou le ch allemand de achtung. Pour l’articuler, il faut produire une sorte de raclement au fond de la gorge comme lorsqu’on veut cracher : khoubz, pain ; khamsa, cinq.w Æ Ce h avec un point en dessous est fortement expiré. Il est émis par le larynx dans la position de la voix chuchotée. Il se prononce comme si l’on avait la bouche emportée par un plat trop épicé : ®|j, pèlerin.w Ø Ce son est émis du plus profond de la gorge tout comme Æ : air expiré avec contraction de la partie inférieure du larynx et vibration des cordes vocales : Ø´d, fête ; Ø|r, honte.w q Consonne gutturale par excellence. Elle est émise par une explosion sourde se produisant à l’extrême fond de la gorge. C’est en quelque sorte un k prononcé avec fort relâchement du palais : q´ma, valeur ; qa™wa, café. w ™ C’est un h fortement expiré. Le souffle vient directement de la poitrine, sans rencontrer d’obstacle dans la gorge. C’est le h du mot anglais holding : ™|†a, celui-ci, ceci.w � Ce son emphatique très fréquent en arabe tunisien est réalisé en mettant la pointe de la langue entre les dents et en se servant de la cavité buccale comme d’une caisse de résonance : �´f, hôte.

Les consonnes modifiées de l’alphabet françaisAux consonnes t, d, et s existant en français correspondent des consonnes dites emphatiques :

w π Le t avec un point en dessous doit être prononcé avec emphase, c’est-à-dire en se servant de la cavité buccale comme d’une caisse de résonance ou encore comme si l’on avait la bouche pleine : πawla, table ; πabach´r, craie.w ∫ C’est une consonne comparable au th anglais sourd de thing ou au c espagnol (castillan) de nación : ∫la∫a, trois.w ñ Le ñ comme le π est une emphatique qu’il faut prononcer avec un gonflement de la gorge : ñama, dame (le jeu) ; ñ|r, maison.w � Cette consonne est comparable au th sonore anglais de weather : �ebbana, mouche.w ∂ Une autre consonne emphatique : elle résonne au fond de la gorge : ∂|fi, clair ; ∂arf, monnaie.

Les voyelles Transcription Exemplesw a kla, il a mangé ; bra, il est guériw i malik, roi ; kilou, kilogrammew u“ou” sirou, sirop ; birou, bureauw o boπ, botte ; chorba, soupew e wled, garçon ; kebda, foie

u ou|,´,º oº

| bn|t khal|tsr´r

º oº koºlzoºz

el-arñw|sØa.

el-m|klabn´na.

ksebØand-imt|Ø-imlekel-aml|k

yemkounel-inedkhell-™na?

tnejjemtØ|wen-ni,IØeych-k?

l|zemn™ezmØa-yawr|q-i.

•k|ne

kountkountk|nek|ntkounnakountouk|nou

Weld-imr´‹. Weld-ik|nemr´‹.

es-selØagh|lya. es-selØak|ntgh|lya.

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g gemra sigarou

qoºl→ goºl

mr´† rmel

gh|li gh|fel

khoubz khamsa

®|jØ

Ø´d Ø|r

q´ma qa™wa™

™|†a

π

πawla πabach´r∫

∫la∫aπ

ñama ñ|r

∂ ∂|fi∂arf

klamalik kilou

u ou sirou birouo boπ chorba

wled

Le a le i et le u(ou) peuvent devenir en arabe des voyelles longues. Pour cela, un trait au-dessus de la voyelle marquera cette longueur : |,´,º“oº”.

Transcription Exemplesw | bn|t, filles ; khal|t, tantes maternellesw ´ comme dans beef anglais : sr´r, lit ; kb´r, grandw º“oº” comme dans cool anglais : koºl, mange ! ; zoºz, deux

Grammaire

Les phrases sans verbeContrairement au français, l’arabe a deux types de phrases : les phrases avec verbe, dites phrases verbales, et des phrases sans verbe, dites phrases nominales.

Les phrases sans verbe expriment une constatation, une définition, et se rendent en français par le verbe “être” au présent :w La terre [est] vaste.

el-arñw|sØa.w La nourriture [est] délicieuse.

el-m|klabn´na.Posséder, appartenir, pouvoir, devoir•Appartenir, posséder

Le verbe avoir n’existant pas à proprement parler en arabe tunisien, il existe des mots, des verbes et des tournures qui expriment les notions d’appartenance ou de propriété.

w acquérir ksebw j’ai... Øand-iw le mien mt|Ø-iw posséder mlekw la propriété, les biens el-aml|k

•Pouvoir w M’est-il possible de rentrer ici ?

yemkounel-inedkhell-™na?w Pourriez-vous m’aider, s’il vous plaît ?

tnejjemtØ|wen-ni,IØeych-k?

•Nécessité, devoirw Il est nécessaire que j’aie mes papiers sur moi.l|zemn™ezmØa-yawr|q-i.

La conjugaison•Le passé du verbe êtreEn arabe tunisien, le verbe être français au passé est rendu par l’auxiliaire k|ne. w j’étais kountw tu étais (m./f.) kountw il était k|new elle était k|ntw nous étions kounnaw vous étiez kountouw ils/elles étaient k|nouw Mon fils [est] malade. w Mon fils était malade.Weld-imr´‹. Weld-ik|nemr´‹.

w La marchandise [est]chère. w La marchandise était chère.es-selØagh|lya. es-selØak|ntgh|lya.

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•Le passé du verbe avoirComme pour le présent, pour rendre le passé du verbe avoir, on fait appel à la préposition Øand, chez, précédée de l’auxiliaire k|ne:w j’avais k|neØand-iw tu avais (m./f.) k|neØand-kw il avait k|neØand-ouw elle avait k|neØand-™aw nous avions k|neØand-naw vous aviez k|neØand-koumw ils/elles avaient k|neØand-™oum

•Le présent du verbe êtreL’arabe ne dispose ni d’un verbe être ni d’un verbe avoir, tels que le français les entend. Cependant, il existe des manières de les rendre.

Le verbe être peut être sous-entendu, comme c’est le cas dans les phrases nominales :w La route est longue. w La longue route est difficile.

eπ-πr´qπw´la. eπ-πr´qeπ-πw´la∂Ø´ba.ou exprimé par le verbe ra suivi d’un pronom affixe :w je suis ra-niw tu es (m./f.) ra-k w il est ra-™ouw elle est ra-™iw nous sommes ra-na w vous êtes ra-koumw ils/elles sont ra-™oumw Je suis fatigué. w Vous êtes contents.

ra-nit|Øeb. ra-koumfer®an´ne.

•Le présent du verbe avoirLe verbe avoir n’existe pas à proprement parler en arabe tunisien. On a recours, pour l’exprimer, à une tournure sans verbe. C’est la préposition Øand, chez, à, suivie d’un pronom suffixe, qui nous sert d’outil pour cette opération :w j’ai Øand-iw tu as (m./f.) Øand-k w elle a Øand-™aw il a Øand-ouw nous avons Øand-naw vous avez Øand-koumw ils/elles ont Øand-™oumw J’ai un bureau. w Nous avons deux enfants.Øand-ibirou. Øand-nazoºzawl|d.

•Les verbes les plus importantsLa liste suivante présente les verbes les plus utiles, avec la forme de base du passé (accompli), du présent (inaccompli) et du participe présent. Sachez que l’on peut utiliser tous les participes à la place du présent ! passé présent et futur participe (accompli) (inaccompli) présentw acheter chra yechri ch|riw apporter j|b ij´b j|yebw arriver ja iji j|yw boire chreb yechreb ch|rebw coucher (se) rqed yerqed r|qedw dire q|l iqoºl q|yelw écrire kteb yekteb k|tebw envoyer bØe∫ yebØe∫ b|Øe∫

Ømel yeØmel Ø|mellØeb yelØeb l|Øebqra yeqra q|rikla y|koul w|kel®ell i®ell ®|llmcha yemchi m|chiqder yeqder q|der

kh†a yakhou† w|khe†ch|f ichoºf ch|yefchedd ichedd ch|ddkhdem yekhdem khedd|mghleπ yeghleπ gh|lπb|Ø ib´Ø b|yeØz|r izoºr z|yer

Øand-kchi...?qedd|ch™|†a?k´f|chnemchil...?ntill´temchil...?Øt´ni...iØeych-k!yelzem.../®|jti-b...ana,ne®ebb...la,maØand-i-ch…nØam/|y,Øand-i...w´nenejjemnechri...?ana™i∫-∫niyyaellit™ezzl...?chnouwa™|†a?famm|-chi…?w´ne/f´ne?

es-sal|mouØalaykoum.

waØalaykoumas-sal|m.

messi-k/koum!

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Øand k|nek|neØand-ik|neØand-kk|neØand-ouk|neØand-™ak|neØand-nak|neØand-koumk|neØand-™oum

eπ-πr´qπw´la. eπ-πr´qeπ-πw´la∂Ø´ba.

ra-™oura-™i

ra-koumra-™oum

ra-nit|Øeb. ra-koumfer®an´ne.

Øand

Øand-iØand-kØand-™aØand-ouØand-naØand-koumØand-™oum

Øand-ibirou. Øand-nazoºzawl|d.

chra yechri ch|rij|b ij´b j|yebja iji j|ychreb yechreb ch|rebrqed yerqed r|qedq|l iqoºl q|yelkteb yekteb k|tebbØe∫ yebØe∫ b|Øe∫

w faire Ømel yeØmel Ø|melw jouer lØeb yelØeb l|Øebw lire, étudier qra yeqra q|riw manger kla y|koul w|kelw ouvrir ®ell i®ell ®|llw partir mcha yemchi m|chiw pouvoir qder yeqder q|derw prendre kh†a yakhou† w|khe†w regarder ch|f ichoºf ch|yefw tenir chedd ichedd ch|ddw travailler khdem yekhdem khedd|mw tromper (se ~) ghleπ yeghleπ gh|lπw vendre b|Ø ib´Ø b|yeØw visiter z|r izoºr z|yer

Conversation

Les questions essentiellesw Avez-vous... ? Øand-kchi...?w Combien (vaut) ceci ? qedd|ch™|†a?w Comment puis-je aller à... ? k´f|chnemchil...?w C’est toi qui vas à... ? intill´temchil...?w Donne-moi... s’il te plaît ! Øt´ni...iØeych-k!w Il faut que... / J’ai besoin de... yelzem.../®|jti-b...w Moi, je veux... ana,ne®ebb...w Non, je n’ai pas… la,maØand-i-ch…w Oui, j’ai... nØam/|y,Øand-i...w Où puis-je acheter... ? w´nenejjemnechri...?w Quelle est la route qui mène à... ? ana™i∫-∫niyyaellit™ezzl...?w Qu’est-ce que c’est ? chnouwa™|†a?w Y a-t-il… ? famm|-chi…?w Où ? w´ne/f´ne?Se saluer et prendre congéw Que le salut soit sur vous. (= Bonjour, salut)

es-sal|mouØalaykoum.w Que le salut soit sur vous aussi. (= Bonjour, salut)

waØalaykoumas-sal|m.w Bonsoir.

messi-k/koum!

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w Bonsoir.el-L|™yesselm-k!

w Bonne matinée ! w Bonne matinée !Bonjour ! (le matin) Bonjour ! (le matin)∂b|®el-kh´r ! ∂b|®el-kh´r !

w Bonne nuit ! w Bonne nuit !te∂be®Ølakh´r ! l´lasaØ´da !

w Sois/soyez le(s) bienvenue(s).mar®bab´-k/b´-koum!

Quelques expressions utilesw oui nØam/|yw non / non, non la/lalaw s’il te plaît iØeyche-k/bRebb-i/menfa‹l-kw merci choukranew de rien menegh´rmziyyaw au revoir b-es-slamaw d’accord mettafq´ne/dakourdouw Je ne sais pas. maneØrefch.w Laisse-moi tranquille ! khelli-nir|ye‹!w Excuse-moi ! sama®ni!w C’est bon, d’accord ! b|™idakourdou!w Très honoré ! tcherreft!w Bon appétit ! cha™iyyaπayyiba!w Je veux payer. n®ebbnkhelle∂.w Allez-y, asseyez-vous ! tfa‹‹al,aqØad!w Sois / soyez le(s) bienvenu(s) ! mre®babi-k/bi-koum!w Aidez-moi, s’il vous plaît ! Øawenn-iiØeych-k!

Autour du temps qui passe

w L’heurew montre mengalaw seconde ∫|nyaw minute/s dq´qa/dq|yeqw heure/s saØa/swayeØw quart rbeØw cinq minutes drejw dix minutes derj´new six heures cinq es-settawdrejw six heures moins cinq es-settagh´rdrejw Excusez-moi, quelle heure est-il ?

s|ma®-niqadd|chel-weqt.w Il est exactement trois heures.

tawwikae∫-∫la∫abe‹-‹ebπ.

Les jours de la semainew lundi el-∫n´new mardi e∫-∫la∫aw mercredi l-arbØaw jeudi el-khm´ssw vendredi ej-jemØaw samedi es-sebtw dimanche la-®add

m|ressavr´lm|yjw|nejwilyaoutsibtamberoukπoubernovamberdi∂amber

el-youml-arbØasabØawØachr´nedi∂amber.

el-Ø|mellif|tel-Ø|mej-j|ybeØdghoudwael-yoºmwetel-b|re®ghoudwael-b|re®tawwaes-sb|®saØ|tel-Øchiyya

fed-doºrawramene™nael-louπaqoudd|m/goudd|mel-foºq™nal´m´nelis|rech-cham|lel-janoºbed-doºragh|di

el-gherb

rjeØ!Øell´m´neØellis|r

el-val´jaen-noumrou

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el-L|™yesselm-k!

∂b|®el-kh´r ! ∂b|®el-kh´r !

te∂be®Ølakh´r ! l´lasaØ´da !

mar®bab´-k/b´-koum!

nØam/|yla/lalaiØeyche-k/bRebb-i/menfa‹l-kchoukranemenegh´rmziyyab-es-slamamettafq´ne/dakourdoumaneØrefch.khelli-nir|ye‹!sama®ni!b|™idakourdou!tcherreft!cha™iyyaπayyiba!n®ebbnkhelle∂.tfa‹‹al,aqØad!mre®babi-k/bi-koum!

Øawenn-iiØeych-k!

mengala∫|nyadq´qa/dq|yeqsaØa/swayeØrbeØ

es-settawdrejes-settagh´rdrej

s|ma®-niqadd|chel-weqt.

tawwikae∫-∫la∫abe‹-‹ebπ.

el-∫n´nee∫-∫la∫al-arbØael-khm´ssej-jemØaes-sebtla-®add

Les mois w janvier janfiw février fivriw mars m|ressw avril avr´lw mai m|yw juin jw|new juillet jwilyaw août outw septembre sibtamberw octobre oukπouberw novembre novamberw décembre di∂amberw Nous sommes le mercredi 27 décembre.

el-youml-arbØasabØawØachr´nedi∂amber.S’orienter dans le tempsw année passée el-Ø|mellif|tw année prochaine el-Ø|mej-j|yw après-demain beØdghoudwaw aujourd’hui el-yoºmw avant-hier wetel-b|re®w demain ghoudwaw hier el-b|re®w maintenant tawwaw matin es-sb|®w parfois saØ|tw soir el-Øchiyyaw tôt bekri

Se déplacer en Tunisie

Pour s’orienterw au tournant fed-doºraw derrière wraw d’ici / par ici mene™naw en bas el-louπaw en face / devant qoudd|m/goudd|mw en haut el-foºqw ici ™naw la droite l´m´new la gauche lis|rw le nord ech-cham|lw le sud el-janoºbw le tournant ed-doºraw là-bas gh|diw l’est ech-cherqw l’ouest el-gherbw proche qr´bw retourne ! reviens ! rjeØ!w sur la droite Øell´m´new sur la gauche Øellis|rEn busw la valise el-val´jaw le numéro en-noumrou

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w le sac e∂-∂|kw les affaires el-®w|yejw les bagages el-bag|jw monter πlaØL’hébergement et la restauration•L’hébergementw la couverture el-ghπaw la nuit el-l´lw le drap el-mel®faw le lit el-ferchw le sommeil en-noºmw l’oreiller el-mkheddaw plein mØebbi,mely|nw vide f|regh

•Au restaurantw amer / amère mourr/aw bouilli mghelliw chaud/e skhoºn/aw cru nayyw cuit π|yebw cuit à la vapeur mfewwerw doux / douce ®lou/wwaw délicieux/-euse bn´ne/aw fort/e, piquant/e ®|rr/aw frais / fraîche frechk/aw frit meqliw froid/e b|red/aw il a faim j|Øw il est rassasié chbeØw la cannelle el-qerfaw la fourchette el-forchiπaw le couteau el-sekkinaw le prix es-soºmw le restaurant el-maπØamw les épices al-leff|®/taw|belw parfumé/e f|we®/aw payer khelle∂w rôti mechwi/m®ammerw salé/e m|l®/a

•Les boissons alcoolisées85 % de la production tunisienne provient des vignobles du Cap Bon au Nord du pays. Les autres vignobles sont ceux de Carthage, Mornag et Tébourba.

Il convient de remarquer que bien que boire de l’alcool soit interdit par l’Islam, cela n’empê-chera pas certains Tunisiens de trinquer et de boire à votre santé.w la bière el-birraw la bouteille ed-debboºzaw le fromage ej-jbenw le verre el-k|sw le vin ech-chr|bw le whisky el-wiskiw les amandes el-loºzw les cacahuètes el-kakawiyyaw les glaçons e∫-∫eljw les olives ez-zitoºne

•koukakoula(kouka)mamaØdinien-naØn|Ø

el-qa™wael-chekl|πael-Øa∂´rØa∂´rban|neØa∂´ret-teff|®Øa∂´rbrougd|neel-®l´bes-soukkert|yt|ya®mert|yakhñerel-k|ssel-ma

•el-q|resel-Ønebel-mechm|chel-ban|ne,el-moºzel-limoºnees-sferjelel-kermoºssel-fawakiher-remm|neel-baππ´khel-brougd|need-dell|Øel-nz|sset-teff|®el-Øw´nael-khoºkh

•el-maØjoºneel-®lou

el-qe wael-Øselel-khoubzel-gato

•ed-dandoel-khe∂∂el-l®amel-arnebl®ammechwiel-®oºted-dj|jer-roºzes-sfenn|rya/es-senn|ryael-qrØael-khouñra

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e∂-∂|kel-®w|yejel-bag|jπlaØ

•el-ghπael-l´lel-mel®fael-ferchen-noºmel-mkheddamØebbi,mely|nf|regh

•mourr/amghelliskhoºn/anayyπ|yebmfewwer®lou/wwabn´ne/a®|rr/afrechk/ameqlib|red/aj|ØchbeØel-qerfael-forchiπael-sekkinaes-soºmel-maπØamal-leff|®/taw|bel

f|we®/akhelle∂mechwi/m®ammerm|l®/a

el-birraed-debboºza

el-k|sech-chr|bel-wiskiel-loºzel-kakawiyyae∫-∫eljez-zitoºne

•Les boissons non alcoolisées w Coca-Cola koukakoula(kouka)w eau minérale mamaØdiniw la menthe en-naØn|Øw la verveine et-tizanaw le café el-qa™waw le chocolat el-chekl|πaw le jus el-Øa∂´rw le jus de banane Øa∂´rban|new le jus de pomme Øa∂´ret-teff|®w le jus d’orange Øa∂´rbrougd|new le lait el-®l´bw le sucre es-soukkerw le thé t|yw le thé noir t|ya®merw le thé vert t|yakhñerw le verre el-k|ssw l’eau el-ma

•Les fruits w le citron el-q|resw le raisin el-Ønebw les abricots el-mechm|chw les bananes el-ban|ne,el-moºzw les citrons confits el-limoºnew les coings es-sferjelw les figues el-kermoºssw les fruits el-fawakihw les grenades er-remm|new les melons el-baππ´khw les oranges el-brougd|new les pastèques ed-dell|Øw les poires el-nz|ssw les pommes et-teff|®w les prunes el-Øw´naw les pêches el-khoºkh

•Le petit déjeunerw la confiture el-maØjoºnew la pâtisserie el-®louw le beurre ez-zebdaw le café el-qehwaw le miel el-Øselw le pain el-khoubzw les gâteaux el-gato

•Les spécialitésw la dinde ed-dandow la laitue el-khe∂∂w la viande el-l®amw le lapin el-arnebw le mechoui l®ammechwiw le poisson el-®oºtw le poulet ed-dj|jw le riz er-roºzw les carottes es-sfenn|rya/es-senn|ryaw les courges el-qrØa w les légumes el-khouñra

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el-leftel-b∂elez-zitoºnebaπaπaeπ-πm|πem™regma

soºq sw|q

Øas-sl|maqadd|chel-®enna?

∂b|®el-kh´r,qadd|ch™aer-rouba?

qadd|chtelbessoukht-i?

tnejjemchiππeyye®l-if´-™?

la,™a†a|khirsoºm.qd´mrkh´∂gh|liel-®anoºtel-sebtael-souriyyae∂-∂oºfes-selØae∂-∂erfel-berr|del-vistaech-chichiyyaeπ-πerboºchaej-jeldel-magaza

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w les navets el-leftw les oignons el-b∂elw les olives ez-zitoºnew les pommes de terre baπaπaw les tomates eπ-πm|πemw pieds de veau aux haricots blancs ™regma

Acheter et marchanderLe marché oriental (soºq, pluriel sw|q) constitue une composante importante de la vie sociale. Ici, la conversation a presque la même importance que les affaires. On échange des nouvelles, on demande ce que deviennent les parents et les amis, on règle d’interminables affaires de famille. Les souks regorgent de mille et une richesses, de la poterie tunisienne aux coffres en bois syriens, en passant par le cuivre (travail importé d’Orient) et autres splendides faïences d’origine andalouse.

w Médina de Tunis : bijoux, plateaux en cuivre, objets en cuir, poteries, narguilés, tissus, épices, pâtisseries orientales, fruits…w Kairouan : tapis (“alloucha”, “zarbiya”, “mergoum”)w Nabeul : poteriesw Sidi Bou Saïd : les célèbres cages à oiseaux bleuesw Tabarka : corailw Hammamet : bijoux, étoffes tissées, gandouras (grandes chemises), peintures sous verre…w Dar Chaâbane : sculptures sur pierrew Djerba : bijoux, poteries de Guellalaw Gabès : henné, khôlw Sejnane : poteries berbèresw Mahdia : broderies, soieries, costumes traditionnelsw Sfax : pâtisseries, huile d’olive, oranges, amandes…w Tozeur : vanneries colorées, ceintures…

w Bonjour (formule pour toute la journée), combien vaut le henné ?Øas-sl|maqadd|chel-®enna?

w Bonjour (formule du matin), combien vaut cette robe ?∂b|®el-kh´r,qadd|ch™aer-rouba?

w Quelle est votre taille, madame ?qadd|chtelbessoukht-i?

w Pourriez-vous me faire un prix ?tnejjemchiππeyye®l-if´-™?

w Non, c’est le dernier prix.la,™a†a|khirsoºm.

w ancien qd´mw bon marché rkh´∂w cher gh|liw la boutique el-®anoºt w la ceinture el-sebtaw la chemise el-souriyyaw la laine e∂-∂oºfw la marchandise es-selØaw la monnaie e∂-∂erfw la théière el-berr|dw la veste el-vistaw le bonnet rouge traditionnel ech-chichiyyaw le chapeau eπ-πerboºchaw le cuir ej-jeld w le magasin el-magaza

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w le marchandage el-mkach®aw le pantalon es-serw|lw le prix es-soºmw le tapis ez-zerbiyyw les chaussures e∂-∂ebb|tw les livres el-ktoºbw l’argent el-floºssw solide ∂®´®

Les nombresw 0 ∂ferw 1 w|®edw 2 ∫n´new 3 ∫la∫aw 4 arbØaw 5 khamsaw 6 settaw 7 sabØaw 8 ∫manyaw 9 tesØaw 10 Øachraw 11 ®d|chw 12 a∫n|chw 13 ∫laππ|chw 14 arbaØπ|chw 15 khma∂π|chw 16 saππ|chw 17 ∂baØπ|chw 18 ∫manπ|chw 19 tsaØπ|chw 20 Øechr´new 21 wa®edwØechr´new 22 ∫n´newØechr´new 30 ∫la∫´new 40 arbØ´new 50 khems´new 60 sett´new 70 sebØ´new 80 ∫man´new 90 tesØ´new 100 myaw 200 mit´new 300 ∫la∫myaw 400 arbØamyaw 1 000 alfw 2 000 alf´new 3 000 ∫la∫al|fw 1 000 000 melyoºnew 1 000 000 000 mely|r

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TUNIS

La médina de Tunis.

© CALI – ICONOTEC

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